déplacement du regard, de la pensée, des AVRIL MAI … · entre deux ou plusieurs choses”...

8
1 AVRIL MAI 2015 Numéro 17 La Lettre UNAFAM Gironde Unafam et Médiation La “médiation” : cette expression est depuis vingt cinq ans abondamment utilisée, actualisée, précisée selon différents contextes, indiquant la soif grandissante dans nos sociétés de recréer le “vivre ensemble”. L'Unafam est une dynamique de médiation, dans tous les sens du terme : - C'est d'abord le fait de servir d'intermédiaire entre deux ou plusieurs choses” (dictionnaire de l'Académie). En ce sens strict, l'Unafam est bien médiateur entre les familles et leurs problématiques : elle peut indiquer le chemin entre un malade et les prises en charge possibles au plan sanitaire, du soin et de la thérapeutique, ou médico-social, des prestations, logements, accueils et formules d'insertion..., puis entre un usager et l'établissement qui l'a accueilli, en cas de litige, à travers son engagement dans les commissions d'usagers. - La 2° définition du dictionnaire : Entremise destinée à concilier ou à faire parvenir à un accord, à un accommodement des personnes ou des parties ayant des différendsindique bien que nous, les bénévoles, ne sommes pas des médiateurs au sens juridique (conciliateur de justice) ni social (conflit d'entreprise ou de consommateurs). Mais lorsqu'elle propose accueil, groupe de parole, atelier d'entraide Prospect, journée de formation, l'Unafam fait œuvre de médiation entre le parent touché par le basculement de son proche et la réalité de la maladie psychotique. En effet, elle agit là en créant l'espace nécessaire au recul salutaire, à l'expression de l'émotivité, au déplacement du regard, de la pensée, des représentations sur soi-même et sur son proche « désordonné ». “Cette démarche de "faire avec" permet de mobiliser les différents acteurs dans l'identification de leurs besoins et dans la recherche personnelle de nouveaux positionnements.” Recréer les liens familiaux. Médiation familiale et soutien à la parentalité . Michèle Savourey Proposant cet espace de réflexion, d'écoute de soi-même, des pairs, et des professionnels, elle favorise un début de compréhension, ( la médiation, en psychologie, c'est “ le processus par lequel une connaissance sensorielle se transforme en une donnée intellectuelle” ) et laisse entrevoir une autre relation possible à cette fracture qui bouleverse toute la vie. Partager l'insoutenable, commencer à penser l'impensable le rend plus supportable, plus gérable, et peut-être acceptable; “La médiation accueille le désordre, elle est la scène sur laquelle le drame peut se dérouler. Elle offre un temps, un espace privilégiés, pour qu'il y ait passage du chaos à une nouvelle forme d'ordonnancement” L'esprit de la médiation Jacqueline Morineau “ Le médiateur est toujours confronté à l'inconnu, au doute et au chaos relationnel des personnes ... Pour être efficace, il a besoin de réfléchir à son éthique et à son rôle ; de connaître ses réactions personnelles face au conflit et au pouvoir. Il doit s'entraîner à être à la fois acteur et observateur. Sa posture est extrêmement délicate à acquérir et à respecter” Le médiateur dans l'arène Thomas Fiutak C'est pourquoi l'Unafam préconise vigoureusement la formation de ses bénévoles et le suivi d'analyses de pratiques avec des professionnels. Tout au long de cette année 2014/2015, L'Unafam a été relais d'informations sur des projets médiateurs : - En Médiation culturelle ; “L’intégration des arts dans les milieux de santé, hôpitaux et centres de soin se fait de plus en plus

Transcript of déplacement du regard, de la pensée, des AVRIL MAI … · entre deux ou plusieurs choses”...

1

AVRIL MAI 2015

Numéro 17

La Lettre UNAFAM Gironde

Unafam et Médiation

La “médiation” : cette expression est depuis vingt

cinq ans abondamment utilisée, actualisée, précisée

selon différents contextes, indiquant la soif

grandissante dans nos sociétés de recréer le “vivre

ensemble”. L'Unafam est une dynamique de

médiation, dans tous les sens du terme :

- C'est d'abord le “fait de servir d'intermédiaire

entre deux ou plusieurs choses” (dictionnaire de

l'Académie). En ce sens strict, l'Unafam est bien

médiateur entre les familles et leurs

problématiques : elle peut indiquer le chemin entre

un malade et les prises en charge possibles au plan

sanitaire, du soin et de la thérapeutique, ou

médico-social, des prestations, logements, accueils

et formules d'insertion..., puis entre un usager et

l'établissement qui l'a accueilli, en cas de litige, à

travers son engagement dans les commissions

d'usagers.

- La 2° définition du dictionnaire : “Entremise

destinée à concilier ou à faire parvenir à un accord,

à un accommodement des personnes ou des parties

ayant des différends” indique bien que nous, les

bénévoles, ne sommes pas des médiateurs au sens

juridique (conciliateur de justice) ni social (conflit

d'entreprise ou de consommateurs).

Mais lorsqu'elle propose accueil, groupe de

parole, atelier d'entraide Prospect, journée de

formation, l'Unafam fait œuvre de médiation entre

le parent touché par le basculement de son proche

et la réalité de la maladie psychotique. En effet, elle

agit là en créant l'espace nécessaire au recul

salutaire, à l'expression de l'émotivité, au

déplacement du regard, de la pensée, des

représentations sur soi-même et sur son proche

« désordonné ». “Cette démarche de "faire avec"

permet de mobiliser les différents acteurs dans

l'identification de leurs besoins et dans la recherche

personnelle de nouveaux positionnements.” Recréer

les liens familiaux. Médiation familiale et soutien à

la parentalité. Michèle Savourey Proposant cet

espace de réflexion, d'écoute de soi-même, des

pairs, et des professionnels, elle favorise un début

de compréhension, ( la médiation, en psychologie,

c'est “ le processus par lequel une connaissance

sensorielle se transforme en une donnée

intellectuelle” ) et laisse entrevoir une autre relation

possible à cette fracture qui bouleverse toute la vie.

Partager l'insoutenable, commencer à penser

l'impensable le rend plus supportable, plus gérable,

et peut-être acceptable; “La médiation accueille le

désordre, elle est la scène sur laquelle le drame peut

se dérouler. Elle offre un temps, un espace

privilégiés, pour qu'il y ait passage du chaos à une

nouvelle forme d'ordonnancement” L'esprit de la

médiation Jacqueline Morineau

“ Le médiateur est toujours confronté à l'inconnu,

au doute et au chaos relationnel des personnes ...

Pour être efficace, il a besoin de réfléchir à son

éthique et à son rôle ; de connaître ses réactions

personnelles face au conflit et au pouvoir. Il doit

s'entraîner à être à la fois acteur et observateur. Sa

posture est extrêmement délicate à acquérir et à

respecter” Le médiateur dans l'arène Thomas Fiutak

C'est pourquoi l'Unafam préconise vigoureusement

la formation de ses bénévoles et le suivi d'analyses

de pratiques avec des professionnels.

Tout au long de cette année 2014/2015, L'Unafam a

été relais d'informations sur des projets

médiateurs :

- En Médiation culturelle ;

“L’intégration des arts dans les milieux de santé, hôpitaux et centres de soin se fait de plus en plus

2

présente (...) Les clientèles visées sont parmi les plus variées, que ce soit du côté des patients, enfants, aînés, atteints de maladies graves, touchés par des problèmes de santé mentale ou encore du côté du personnel soignant et administratif. Ces initiatives peuvent permettre de changer les perceptions de ceux qui s’y engagent ” Culture pour tous. Deux exemples :

- Les Euménides, novembre 2014 : « Depuis 1997, le projet Persona ! (Association Rénovation) contribue à réunir hors des murs des établissements sanitaires et sociaux, usagers et personnels de structures de soins psychiatriques (hôpitaux de jours, foyers de postcure, centre de réadaptation) autour du spectacle vivant et d’une démarche artistique de création, mêlant théâtre, danse, chant et musique. » Spectacle magnifique, extrêmement émouvant, et remarquablement abouti, où chacun a eu son moment de mise en valeur, et participé à l'intensité de la pièce démultipliée par le groupe très nombreux. Une réussite marquante.

– La SISM semaine d'information sur la santé mentale : a rassemblé adhérents, public ordinaire, malades quelquefois, pour des concerts, rencontres, ciné/débat... Cet événement de communication a provoqué des échanges passant par tel ou tel média :

En particulier, Polo Tonka est venu parler de son

livre “Dialogue avec moi-même, un schizophrène

témoigne” ; par son écrit, et dans la rencontre

suscitée, il se fait médiateur entre les troubles, les

soins et prises en charge, et nous lecteurs,

concernés par ces problématiques de façon

personnelle, familiale ou professionnelle ; il se fait

médiateur encore entre le “dedans” et le “dehors”,

son existence et l'environnement qui la porte ; et

entre “lui et lui”, “moi et moi-même”, l'être intègre

et la partie désarticulée de son psychisme.

- Médiation en Santé :

Le 13 février 2015 l'Unafam a suivi à l’Université de

Bordeaux une journée d’études Handicap psychique

et travail intitulée : « De la réhabilitation au

rétablissement : les promesses du travail dans le

handicap psychique », mêlant l’intervention de

différents professionnels : enseignants chercheurs,

médecins, chargés d’insertion, psychologues… et

en particulier Luc Vigneault, qui exerce la

profession de Médiateur Pair en Santé :

Diagnostiqué schizophrène il y a 20 ans, il est venu

du Canada pour témoigner de son expérience. Il est

aussi auteur : en collaboration avec huit

intervenants de l’IUSMQ il a participé à la rédaction

du livre « Je suis une personne, pas une maladie, la

maladie mentale l’espoir d’un mieux-être » publié

chez Performance Édition (If coaching, blog)

Extrait du rapport final de l'expérimentation

2010/2014 dans 3 régions françaises :

Centre Collaborateur de l’Organisation Mondiale de

la Santé pour la recherche et la formation en santé

mentale (CCOMS)

Du savoir expérientiel au savoir professionnel :

S’inspirant des expériences étrangères, en

particulier québécoises, en les adaptant au contexte

français, ce programme avait pour objectif de

valoriser le savoir expérientiel et la formation des

usagers des services de psychiatrie, afin de

démontrer l’efficacité de la pair-aidance pour les

personnes ayant des troubles psychiques en France.

Les médiateurs formés font désormais partie

intégrante des équipes de soins et travaillent en

tant que professionnels du champ de la santé

mentale. Leurs pratiques professionnelles sont

variées : animation de groupes thématiques,

entretiens individuels dans les hôpitaux de jour, les

CMP/CATTP, visites à domicile, accompagnements

en ville vers des structures associatives ou pour des

démarches, mais aussi accompagnement à la sortie

de la vie dans la rue. Les médiateurs co-animent des

ateliers d'éducation thérapeutique, et de

remédiation cognitive. Une collaboration avec les

travailleurs sociaux s’est mise en place pour

3

plusieurs médiateurs, véritables vecteurs

d'orientation des patients vers le service social.

Un bilan globalement positif :

Trois ans après le lancement du programme, seize

médiateurs de santé/pairs sont toujours en poste,

six ont commencé une autre activité professionnelle

et trois ont repris des études, soit au total 79% du

groupe de départ (23 personnes sur 29). Deux ne

travaillent pas, et ne le souhaitent pas

actuellement. Quatre ont arrêté au début du

programme, du fait d’une reprise de leurs troubles

incompatible avec la poursuite de leur travail, soit

14% du groupe.

Aucun programme de ce type n’a montré un si fort

taux de retour à l’emploi chez les personnes en

arrêt de longue durée du fait de troubles

psychiques.

En 2014, les 3 ARS participantes se sont engagées à

pérenniser les financements des postes des

médiateurs encore en activité, ce qui constitue un

signe fort en faveur de ce dispositif.

Le médiator, c'est ce petit accessoire du guitariste,

entre la main et l'instrument, qui autorise une plus

grande vibration des cordes. Il me semble que,

bénévoles formés, parents passés par les journées

d'information et ateliers d'entraide, ou groupe de

parole ou de sophrologie, nous tendons à être cette

petite pièce active, qui absorbe et transmet,

amplifie, rassemble ou sait se retirer, pour aller vers

une plus grande harmonie...

Faut-il aller plus loin dans notre engagement, et,

comme en rêve une participante au groupe de

parole, imaginer un “médiateur pair aidant” issu du

milieu familial, formé à la médiation et doué d'une

expertise expérientielle ?

Marie Moutard

- :- :- :-

Les neurosciences sont-elles l’avenir de la

psychiatrie et de la psychanalyse ?

Propos recueillis le 7 avril lors de la journée sur « le

sujet à l’épreuve de la clinique psychiatrique et de

la psychanalytique »

Exposé de François GONON Neurobiologiste,

Directeur de recherche au CNRS à l’Institut des

maladies neurodégénératives.

Institut des sciences de la communication du CNRS

Les spécialistes s’accordent sur le constat actuel : la

psychiatrie biologique a peu apporté à la pratique

clinique. Il n’existe toujours pas de test biologique

des troubles mentaux et nos médicaments

psychotropes sont issus de découvertes cliniques

faites dans les années 50 et 60. Aucune nouvelle

classe de médicaments n’a été découverte depuis

40 ans. Pourtant les médias se font régulièrement

l’écho d’avancées scientifiques qui promettent des

progrès majeurs dans le diagnostic et le traitement

des troubles mentaux. Ces promesses sont-elles

plausibles ? Pourquoi ont-elles un tel succès

médiatique ? L’étude du discours des neurosciences

à propos de l’hyperactivité TDAH permet de

répondre à ces questions. François GONON défends

l’hypothèse que le discours de la psychiatrie

biologique a une fonction sociale dans les sociétés

démocratiques : concilier l’idéal d’égalité des

chances et la réalité de l’inégalité sociale en

suggérant que l’échec des individus ne résulte que

de leur handicap neurobiologique.

Deux questions différentes et indépendantes,

primordiales mais 2 mondes éloignés :

- 1 La recherche des causes :

Il y a plusieurs approches dans la recherche des

causes : causes neurobiologiques, psychologiques et

sociologiques (cependant même si on ne connaît

pas les causes on peut utiliser les médicaments qui

fonctionnent)

4

- 2 L’optimisation des traitements :

Psychopharmacologie clinique : il existe un dogme

erroné = « les antipsychotiques c’est pour la vie » :

une étude en Suède sur 30 ans de deux groupes,

l’un sous psychotrope, le deuxième avec un arrêt

progressif dès 6 mois de traitement. Dans les deux

ans qui suivent plus nombreuses rechutes pour le

groupe en arrêt mais plus le temps passe et plus le

groupe 2 est en meilleure santé, le groupe 2 obtient

46% de réussite dans l’accès à l’emploi et

l’intégration contre moins de 20% pour le groupe 1.

1° de l’espoir au doute :

Malgré l’espoir des neurosciences (par exemple

dans le traitement de la maladie de parkinson ou

dans la découverte de psychotropes efficaces) 30

ans plus tard :

- Toujours pas de marqueurs

- Diagnostics peu fiables

- Aucun nouveau médicament depuis 40 ans

- Les psychotropes sont peu efficaces à long

terme

Tous les gros laboratoires ont arrêté les recherches

en psychotrope (pas de groupe homogènes, les

modèles animaux ne sont pas pertinents

(dépression chez la souris !!)

Pour donner une idée des difficultés de recherche

en psychiatrie biologique comparons avec la

recherche pour le cancer. Quand Kennedy a lancé le

programme Apollo 9 ans et 68 milliards ont suffi

pour aller sur la lune. Mais quand Nixon a voulu

faire de même pour le cancer 100 milliards et 40

ans après les progrès sont très lents car la biologie

complexe et multifactorielle des cancers ne permet

pas de dire quand la recherche aboutira. Des

avancées importantes n’ont été réalisées que pour

quelques cancers, la mortalité a surtout diminué

grâce au dépistage précoce.

La complexité du cerveau est telle que les difficultés

dépassent celles de la biologie des cancers.

2° Les distorsions du discours de la psychiatrie

biologique

Pourquoi une telle distance entre croyance

commune et réalité ?

Cela est dû entre autre au processus de

publication des conclusions des études.

Exemple des publications concernant les TDAH

(troubles déficitaires de l’attention et hyperactivité)

l’association des allèles du gène codant pour le

récepteur D4 de la dopamine : si cette association

est significative le risque qui en découle est faible,

23 % des enfants souffrant de TDAH sont porteurs

de cet allèle mais 17% des enfants en bonne santé

en sont également porteur.

Parmi les articles faisant état de cette association

80% ne mentionnent pas qu’elle confère un risque

est faible. Les écrits pour le grand public laissent

encore penser que le gène du récepteur D4 est

déterminant pour le TDAH.

La publication de résultats d’études initiales de

manière très optimiste (« piste thérapeutique,

avancée importante ... » alors que les études

suivantes qui ne confirment pas ou infirment ces

résultats ne sont pas publiées ou le sont dans une

revue plus confidentielle et spécialisée, car lorsqu’ il

n’y a des résultats négatifs on ne publie pas.

D’un point de vue scientifique il n’y a rien de

surprenant à constater que les conclusions des

études initiales ne sont pas confirmées par des

méta-analyses.

Ce qui permet d’affirmer un résultat et de passer à

autre chose c’est l’ensemble des études et

notamment les méta-analyses qui donnent la même

conclusion.

C’est donc le biais médiatique qui engendre les

idées fausses.

Exagération des conclusions :

Il y a toujours un écart entre le contenu et le

résumé et les revues simplifient le texte du

résumé ;

5

Ex : étude d’un allèle A chez 1000 schizophrènes cet

allèle est concerné chez 921/1000 Donc « il y a en

fonction de plusieurs variable un point ….. » cela

donne dans la publication «étude de l’ADN une

perspective intéressante pour le diagnostic de la

schizophrénie» En fait dans la population non

malade cet allèle est concerné dans 908/1000, ce

qui n’est donc pas vraiment significatif.

3° La fin du tout génétique et le retour de

l’environnement

Le séquençage du génome humain a été terminé

plus rapidement que prévu. Pourtant l’analyse du

génome entier de 750 schizophrènes n’a pas permis

de mettre en évidence des anomalies génétiques

La génétique n’a identifié que quelques anomalies

génétiques dont les altérations n’expliquent qu’un

petit pourcentage de troubles parmi les plus

sévères (schizophrénie, autisme, trouble bipolaire

de type 1). En dehors de ces cas la génétique n’a

identifié que des facteurs de risques faibles. Les

troubles psychiatriques sont certes plus fréquents

dans certaines familles, mais héritabilité ne veut pas

dire génétique

De plus la prévalence de certains troubles (comme

par exemple les troubles de l’humeur) varient

suivant les cultures, ils sont deux fois plus fréquents

en France et au États Unis qu’en Italie ou au Japon.

Les facteurs environnementaux influent sur la

survenue des troubles (la dépression et les troubles

anxieux sont plus fréquents dans les familles à bas

revenus). Les gènes contribuent à la survenue des

troubles en interaction avec l’environnement.

Vulnérabilité versus risques psycho-sociaux

Étude du gène long du transporteur de sérotonine

chez une cohorte de 840 jeunes adultes :

Si on ne regarde que la forme du gène = pas de

risque mais si on regarde la forme du gène avec un

événement de la vie (divorce, deuil …) alors oui il y a

risque

L’effet génétique est très petit.

L’effet génétique + événement = risque 3%

Une étude identique sur 4000 personnes = non pas

d’effet du gêne

Actuellement en 2014 la vulnérabilité génétique

n’est plus retenue dans les troubles mentaux. Un

nouvel axe de recherche met en avant les facteurs

de risque environnementaux des périodes pré et

post-natales ainsi que des risques sociaux et

économiques.

Même s’il existe une lueur d’espoir dans

l’identification de quelques altérations génétiques

expliquant de rares cas de troubles bipolaires, de

schizophrénie et surtout d’autisme, la route est

encore longue avant la mise au point de nouvelles

thérapeutiques.

4° Les conséquences sociales de la dérive du

discours sur la politique de santé

Le discours de la psychiatrie biologique augmente le

parcours médicaments.

Oui les traitements sont efficaces à court terme (par

ex pour les TDAH) mais à long terme ils n’ont aucun

effet. Ils diminuent les symptômes mais ne

protègent pas contre les risques de délinquances,

de toxicomanie ou d’échecs scolaires plus

importants chez les TDAH.

Ce qui est grave c’est la conséquence sur la

prévention

Si c’est génétique, inutile de faire de la

prévention, or des pistes de réflexions montrent

une plus grande probabilité de troubles mentaux

dans les cas suivants :

Les prématurés : en France 6% aux USA 13% (en

France congés maternité limitent ce risque)

L’Excès de télévision entre 1 et 3 ans

Enfants maltraités

Mères adolescentes (en France 10/1000 en suède

4/1000 aux USA 42/1000) -aux USA les mères

adolescentes cumulent pauvreté, solitude, faible

niveau d’étude difficile de savoir d’où vient le

risque-

6

Niveau social des parents….

Le discours biologique masque les besoins

sociaux

- Les neurosciences ont peu apporté à la psychiatrie

- La psychiatrie du 19ème et 20ème siècle tenait pour

acquis la génétique, la recherche actuelle tend à

dire non au tout génétique et remet en cause la

psychiatrie biologique

- Si on accepte les causes environnementales on ré-

ouvre la porte à la prévention

5° Recherche biomédicale et psychanalyse

Quand les patients vont mieux avec des

antidépresseurs l’imagerie médicale montre les

changements : mais c’est la même chose avec les

placebos

Promesses de l’imagerie cérébrale dans la

recherche des causes.

Ex l’Hippocampe est plus petit chez les déprimés

(en 2003) mais si on regarde ceux dont c’est le

premier épisode de déprime l’hippocampe est

normal, c’est la dépression qui adapte l’hippocampe

ne pas confondre la cause et la conséquence

(l’effet).

Il existe peu d’étude sur l’efficacité des

psychothérapies. Chez tous les patients il existe une

partie saine, une conscience même partielle à

laquelle s’adresse le psychiatre.

Les psychanalystes qu’ont-ils de spécial ?

Une vidéo de 5 mn dans laquelle on a demandé à 14

personnes de dire ce qu’elles veulent : 7 personnes

ont vécu un drame dans l’enfance et 7 une vie sans

problèmes. Les vidéos ont été visualisées par un

ensemble de différents professionnels seuls les

psychanalystes ne se sont pas trompés sur les

personnes ayant vécu un drame (ils ont un savoir

intuitif)

Elza CAYAT « la psychanalyse = une médecine de

l’amour »

Dans les neurosciences : c’est l’imagerie qui montre

l’amour !

La psychanalyse prend l’homme dans son ensemble,

(pas de dualisme avec la médecine) la pratique ne

découpe pas en deux.

Les neurosciences ne peuvent pas mesurer la

conscience.

L’inconscient des neurosciences est très différent

de l’inconscient de la psychanalyse.

Dominique Lataste

Poème

Elle est venue dans sa vie Elle s'est installée dans son esprit Elle l'a détourné de ses amis Elle l'a enlevé à sa famille pour le mettre Dans des hôpitaux psychiatriques Elle lui a fait détruire sa douce vie Elle l'a isolé et mis à la rue Seul ; son esprit pollué Pour seul compagnon avec qui rigoler Et maintenant qu'il essaie de s'en tirer Vous tous vous le remettez Dans sa case isolée Alors cessez ! Alors cessons ! De tous les mettre de côté Ces hommes et ces femmes Qui ne peuvent plus raisonner Qui ne savent plus se contrôler Qui crient, qui hurlent Pour essayer d'entendre Autre chose que leurs voix. Il faut les aider, cesser de les isoler Toutes ces pauvres familles explosées Par cette triste maladie Que vous nommez Schizophrénie

Tom – 15 ans

7

- :- :- AIDE AUX AIDANTS - :- :-

SOIREE à THEME

Le 28 mai 2015 dans l’amphithéâtre

De Charles PERRENS

A la demande de nombreuses familles rencontrées

nous vous proposons une soirée sur l’avenir de

notre proche malade, « l’après nous ».

Qui va hériter de mon patrimoine ?

Quelles sont les conséquences d’une donation ou

d’un héritage pour une personne handicapée ?

Comment protéger mon enfant handicapé sans

défavoriser mes autres enfants ?

Comment assurer un niveau de vie décent à mon

enfant si je venais à disparaître précipitamment ?

Comment être certain que mon conjoint pourra

subvenir à ses besoins ?

Incapable de transmettre et de recevoir, que

deviendront les biens dont il héritera ?

Qui?

Répondre à ces questions, permet de préparer au

mieux la transmission de son patrimoine de son

vivant et ainsi :

Anticiper sa transmission en mettant en place

des solutions qui interviendront au moment du

décès.

Protéger son conjoint, ses enfants et « son

enfant vulnérable ».

Diminuer la pression fiscale portant sur les

droits de succession.

Prévoir des revenus complémentaires.

Décider de son vivant de la répartition de ses

biens.

Prochain ATELIER PROSPECT

Atelier psycho-éducatif de 2 fois 2 journées à 8 ou

15 jours d’intervalles.

L'atelier se déroule dans un climat réconfortant de

compréhension mutuelle ; chacun réfléchit sur sa

place de parent, de frère, de sœur, de conjoint ou

d'enfant d'une personne malade et prend

conscience des savoirs et savoirs faire que

l'expérience de la maladie lui a fait acquérir. C'est

pourquoi nous parlons d'atelier d'entraide

Objectif de l’atelier :

Prendre du recul par rapport à l'incidence de la

maladie sur notre vie.

Prendre conscience des savoirs et des savoir-

faire que l'expérience de la maladie nous a fait

acquérir.

Identifier des stratégies pour faire face dans la

durée.

Développer un réseau qui nous soutienne dans

l'avenir.

Développer confiance et estime de soi.

Les personnes intéressées sont invitées à s’inscrire

d’ores et déjà au secrétariat pour la prochaine

session qui aura lieu à l’automne. 05 56 81 44 32.

Journée formation Troubles Psychiques

Changement de date : samedi 13 juin

De 9 h 00 à 17 h 00, 40 rue du Sablonat à Bordeaux.

Formation assurée par François Coudret,

Psychologue accompagné de Marie Moutard et

Dominique Lataste.

Une journée pour acquérir des repères se

rapportant au milieu psychiatrique comprenant :

Notions de base sur les maladies psychiques :

psychoses, névroses, etc.

Notions de bases sur les différents soins possibles

Notion de base sur le handicap psychique (dont

MDPH)

8

Connaissance du "monde" concernant la

psychiatrie : organisation, structures sanitaires et

médico-sociales et les associations œuvrant dans le

champ de la psychiatrie.

RENCONTRE CONVIVIALE AUTOUR

D’UN PIQUE-NIQUE Le 21 juin 2015

Au jardin public de Bordeaux

ACCÈS : COURS DE VERDUN, PLACE BARDINEAU, RUE DU

JARDIN PUBLIC, PLACE DU CHAMP DE MARS, RUE D’AVIAU.

TRAM : ligne C. Contact pour le lieu de rendez-

vous : 07.61.94.06.86, d’autres contacts et

informations vous serons donnés sur le site

Unafam. www.unafam.org/33 en juin.

GUIDE à l’USAGE DES FAMILLES

Ce guide est téléchargeable sur la page d’accueil du

site de l’Unafam gironde www.unafam.org/33

Il est aussi disponible sous forme de livre à la

délégation rue du Sablonat au prix de 7 euros.

Ce guide a pour but de répondre aux questions que

se posent les familles.

Vous y trouverez des adresses, des modèles

(demande de soin, de protection des majeurs..)

ainsi que les lieux où trouver de l’aide suivant le

parcours de votre proche.

INFOS PRATIQUES

Augmentation de la durée d’attribution de l’AAH

allocation adultes handicapés : L’UNAFAM a été

entendue et écoutée.

Décret 2014-387 relatif à la durée d’attribution de

l’AAH pour les personnes handicapées subissant une

restriction substantielle er durable pour l’accès à

l’emploi :

Le premier alinéa de l'article R. 821-5 du code de la

sécurité sociale est remplacé par les dispositions

suivantes:

« L'allocation aux adultes handicapés prévue à

l'article L. 821-1 et le complément de ressources

prévu à l'article L. 821-1-1 sont accordés par la

commission des droits et de l'autonomie des

personnes handicapées pour une période au moins

égale à un an et au plus égale à cinq ans. Si le

handicap n'est pas susceptible d'une évolution

favorable, la période d'attribution de l'allocation et

la période d'attribution du complément de

ressources peuvent excéder cinq ans sans toutefois

dépasser dix ans.

« L'allocation aux adultes handicapés prévue à

l'article L. 821-2 est accordée par ladite commission

pour une période de un à deux ans. La période

d'attribution de l'allocation peut excéder deux ans

sans toutefois dépasser cinq ans, si le handicap et

la restriction substantielle et durable pour l'accès à

l'emploi prévue au troisième alinéa de cet article

ne sont pas susceptibles d'une évolution favorable

au cours de la période d'attribution. »

l'article L. 821-2 du même code, dont l'accord est

antérieur à la date de publication du présent décret

et a été délivré pour une durée de deux ans,

peuvent bénéficier, sans nouvelle demande de leur

part, d'une prorogation de la durée de leur accord

pour une période maximale de trois ans, sur

décision motivée de la commission des droits et de

l'autonomie des personnes handicapées, dès lors

que le handicap et la restriction substantielle et

durable pour l'accès à l'emploi ne sont pas

susceptibles d'une évolution favorable au cours de

la période d'attribution.

- :- :- :-

N’hésitez pas à commenter les articles de cette

lettre à apporter votre contribution, vos critiques

ou interrogations : [email protected]

Directrice de la publication : D.Lataste Comité de rédaction : UNAFAM 33 – 40 Rue du Sablonat 33800 BORDEAUX Courriel : [email protected]