Démarches d’Écoconception

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Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie industriel G 6 050 - 1 Démarches d’écoconception en entreprise par Jean-Baptiste PUYOU Ingénieur, O2 France, Conseil en environnement et conception de produits ’intérêt d’une intégration des exigences de protection de l’environnement dès la conception des produits n’est plus aujourd’hui à démontrer. Dans la pratique, la volonté d’intégrer ces exigences se traduit par une grande diversité de démarches d’écoconception [25]. En effet, les entreprises qui prati- quent l’écoconception ont développé des démarches particulières, adaptées à chacunes d’elles. Cela s’explique en premier lieu parce que, touchant directe- ment aux produits, elles doivent s’inscrire dans la culture de chaque entreprise. En outre, l’écoconception fait appel à une discipline émergente : l’évaluation de la qualité écologique des produits. Le caractère récent de cette discipline se tra- duit par des fondements scientifiques en développement. Il en résulte une grande diversité d’outils à l’usage des concepteurs, encore appelés à évoluer tant pour améliorer leur convivialité d’utilisation que leur validité scientifique. Dans ce contexte, les démarches d’écoconception restent peu connues des entreprises comme l’a révélé une enquête réalisée au Royaume-Uni en 1996 [5]. Quelques grandes entreprises ont élaboré des guides méthodologiques, qui, trop souvent, restent des documents internes confidentiels. Plus complets et facile- ment accessibles à un large public, bien que rédigés en anglais, sont les récents guides publiés par plusieurs organismes. Illustrés par des exemples, ils semblent s’accorder sur les étapes clés de toute démarche d’écoconception (cf. [11] et [17]). En France, le fascicule de documentation NF FD X 30-310 [2] définit les notions essentielles pour la prise en compte de l’environnement dès la conception, 1. Comment engager une démarche ........................................................ G 6 050 - 2 1.1 Identification des opportunités pour l’entreprise ...................................... 2 1.2 Engagement des dirigeants de l’entreprise ............................................... 2 1.3 Planification de la démarche ....................................................................... 2 1.4 Compétences clés......................................................................................... 2 1.5 Prévision du coût de la démarche............................................................... 3 2. Comment conduire une démarche....................................................... 3 2.1 Choix du produit ........................................................................................... 4 2.2 Objectifs de conception ............................................................................... 4 2.3 Recherche et évaluation de solutions techniques ..................................... 6 2.4 Industrialisation et production .................................................................... 7 2.5 Commercialisation et communication........................................................ 8 3. Comment généraliser une démarche .................................................. 8 3.1 Acquisition d’une expertise en qualité écologique des produits ............. 8 3.2 Généralisation d’axes d’écoconception...................................................... 8 3.3 Intégration de la démarche dans le processus de développement de produit ...................................................................................................... 9 3.4 Adoption d’une stratégie globale de communication et de marketing ... 9 Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. G 6 050 L

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Environnement

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Démarches d’écoconceptionen entreprise

par Jean-Baptiste PUYOUIngénieur, O2 France, Conseil en environnement et conception de produits

1. Comment engager une démarche ........................................................ G 6 050 - 21.1 Identification des opportunités pour l’entreprise ...................................... — 21.2 Engagement des dirigeants de l’entreprise ............................................... — 21.3 Planification de la démarche ....................................................................... — 21.4 Compétences clés......................................................................................... — 2

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie industriel G 6 050 - 1

’intérêt d’une intégration des exigences de protection de l’environnementdès la conception des produits n’est plus aujourd’hui à démontrer.

Dans la pratique, la volonté d’intégrer ces exigences se traduit par une grandediversité de démarches d’écoconception [25]. En effet, les entreprises qui prati-quent l’écoconception ont développé des démarches particulières, adaptées àchacunes d’elles. Cela s’explique en premier lieu parce que, touchant directe-ment aux produits, elles doivent s’inscrire dans la culture de chaque entreprise.En outre, l’écoconception fait appel à une discipline émergente : l’évaluation dela qualité écologique des produits. Le caractère récent de cette discipline se tra-duit par des fondements scientifiques en développement. Il en résulte unegrande diversité d’outils à l’usage des concepteurs, encore appelés à évoluertant pour améliorer leur convivialité d’utilisation que leur validité scientifique.

Dans ce contexte, les démarches d’écoconception restent peu connues desentreprises comme l’a révélé une enquête réalisée au Royaume-Uni en 1996 [5].Quelques grandes entreprises ont élaboré des guides méthodologiques, qui, tropsouvent, restent des documents internes confidentiels. Plus complets et facile-ment accessibles à un large public, bien que rédigés en anglais, sont les récentsguides publiés par plusieurs organismes. Illustrés par des exemples, ils semblents’accorder sur les étapes clés de toute démarche d’écoconception (cf. [11] et [17]).En France, le fascicule de documentation NF FD X 30-310 [2] définit les notionsessentielles pour la prise en compte de l’environnement dès la conception,

1.5 Prévision du coût de la démarche............................................................... — 3

2. Comment conduire une démarche....................................................... — 32.1 Choix du produit........................................................................................... — 42.2 Objectifs de conception ............................................................................... — 42.3 Recherche et évaluation de solutions techniques ..................................... — 62.4 Industrialisation et production .................................................................... — 72.5 Commercialisation et communication........................................................ — 8

3. Comment généraliser une démarche .................................................. — 83.1 Acquisition d’une expertise en qualité écologique des produits ............. — 83.2 Généralisation d’axes d’écoconception...................................................... — 83.3 Intégration de la démarche dans le processus de développement

de produit...................................................................................................... — 93.4 Adoption d’une stratégie globale de communication et de marketing ... — 9

Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. G 6 050

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DÉMARCHES D’ÉCOCONCEPTION EN ENTREPRISE ____________________________________________________________________________________________

formule des recommandations de portée générale et expose plusieurs méthodesd’évaluation environnementale des produits. L’Agence de l’Environnement et dela Maîtrise de l’Énergie (ADEME) a entrepris de rassembler, en 1998, des exemplesd’écoconception en France et à l’étranger, avec l’objectif de présenter des démar-ches concrètes d’entreprises pionnières et d’encourager de nouvelles initiatives.

L’objectif de cet article est de faciliter l’appropriation d’une démarche d’éco-conception pour les développements de produits, en PME comme en grandeentreprise. Il s’adresse aux concepteurs de produits, aux spécialistes en marke-ting, aux acheteurs et à toute personne familiarisée avec la conception de pro-duits en « équipe projet », déjà sensibilisée à la démarche transversale dedéveloppement de produits. Il vise également les spécialistes en environnementpour leur indiquer la place de leur intervention dans un processus de concep-tion.

La première partie de l’article donne les informations utiles avant d’engagerune démarche d’écoconception, décision qui relève de la stratégie d’entreprise.Un déroulement type d’un projet d’écoconception est présenté en deuxième par-tie, illustré par des exemples pour faciliter la compréhension de la démarche etde ses outils. La dernière partie formule des recommandations pour la générali-sation d’une démarche d’écoconception à tous les projets de l’entreprise.

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1. Comment engagerune démarche

1.1 Identification des opportunitéspour l’entreprise

Avant d’engager toute démarche d’écoconception, il est impor-tant d’identifier les opportunités offertes à l’entreprise.

Ces opportunités peuvent être évaluées à l’aide d’une liste de cri-tères pondérés répartis en deux groupes, les critères internes àl’entreprise et les critères externes :

— critères internes : le sens de responsabilité des dirigeants,l’amélioration de la qualité des produits, l’amélioration de l’imagede l’entreprise et de ses produits, la réduction des coûts, le besoind’innover, la motivation du personnel (manuel Promise, UNEP[17]) ;

— critères externes : satisfaire les exigences des clients, antici-per la réglementation, améliorer la compétitivité, viser un dévelop-pement durable [14].

À l’image des décisions de stratégie de produit, l’entreprise peutsoumettre à ces critères plusieurs produits jusqu’à réaliser le choixle plus pertinent compte tenu des opportunités et des menaces exté-rieures ou encore de ses forces et faiblesses internes (cf. § 2.1).

1.2 Engagement des dirigeantsde l’entreprise

L’engagement de toute démarche d’écoconception exige uneimplication forte de la hiérarchie. En effet, elle modifie — elle enri-chit — les pratiques habituelles d’études de marché, de veilleconcurrentielle, de choix de conception, de choix de fournisseurs,de communication-produit... sans soutien de la hiérarchie, les exi-gences de protection de l’environnement risquent d’être perçuescomme une contrainte supplémentaire à gérer dans le déroulementdu projet de conception, pouvant entraîner un retard, un surcoût ou

un risque commercial. À l’inverse, des orientations clairement défi-nies en faveur de la démarche sous forme de charte ou de lignesdirectrices, un suivi des projets pour appuyer les décisions impor-tantes, ou encore la sensibilisation de l’ensemble du personnel sontautant de clés du succès d’une démarche d’écoconception. Ellesdépendent d’un soutien des dirigeants au plus haut niveau.

1.3 Planification de la démarche

Tout comme la mise en place d’une démarche qualité, l’appropria-tion de toute démarche d’écoconception se fait par étapes successi-ves, sur une durée de plusieurs mois :

— l’engagement de la hiérarchie, comme indiqué au paragrapheprécédent ;

— le lancement d’un projet pilote d’écoconception, afin de définirle phasage et les outils adaptés à l’entreprise (§ 2) ;

— le perfectionnement et la généralisation de la démarche à tousles projets de conception (§ 3).

Comme pour toute discipline nouvelle au sein de l’entreprise, lescompétences peuvent être acquises de façon progressive jusqu’àréaliser une parfaite intégration de la démarche.

La démarche peut être considérée comme définitivement appro-priée lorsque des lignes directrices d’écoconception peuvent êtrevalidées au plus haut niveau du management et être communiquéesaussi bien en interne qu’en externe pour être partie intégrante de laculture de l’entreprise (voir § 3).

La figure 1 résume les différentes étapes de l’appropriation d’unedémarche d’écoconception.

1.4 Compétences clés

La prise en compte de l’environnement dans une démarche deconception exige d’intégrer à l’équipe projet une compétence enenvironnement. Il est souhaitable d’associer le responsable del’environnement à la démarche. L’idéal cependant est d’intégrer àl’équipe une personne compétente tant en environnement qu’enconception de produits. Or les équipes d’environnement sont rare-

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Implication de la direction

Lignes directrices

Acquisition des connaissances

Soutien de la démarche

Prestations de conseil et formation extérieures

Auto-formation

Formations en interne

Communicationde la démarche

Expertise au sein de l'équipe projet

Un expert extérieur

Chacun est compétent en écoconception dansson métier. Coordinations en interne

Un responsable interne coordonne plusieurs projets

Pratique de la démarche

Expérience pilote d'écoconception

Pratique et formalisation de la démarche

Temps

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ment issues des bureaux d’études et les concepteurs, pour leur part,n’ont parfois qu’une culture superficielle en environnement. Un tra-vail préparatoire de formation à l’écoconception de l’un ou l’autre deces spécialistes est donc recommandée.

En particulier, les démarches d’écoconception font appel auxméthodes d’évaluation de la qualité environnementale des produits.Elles exigent, de la part du concepteur ou d’une personne au sein del’équipe projet, la connaissance des notions de base de l’analyse ducycle de vie [21] [22] [23].

Avant de généraliser une démarche d’écoconception, l’entreprisedevra connaître ou du moins être sensibilisée :

— au management de la qualité (normes ISO 9000) et de l’envi-ronnement (ISO 14000) ;

— aux processus de développement de produits en « équipeprojet » transversale, notamment pour s’assurer des liens étroitsentre les fonctions marketing et étude aux différentes étapes duprojet ;

— aux méthodes d’évaluation multicritères de performance desprojets : l’équipe projet sera amenée à comparer différentes solu-tions de conception selon les critères de rentabilité et de réponse aucahier des charges, en intégrant le critère de performanceenvironnementale ;

— à l’analyse fonctionnelle et au design industriel, disciplines quipermettent de prendre en compte une grande diversité d’exigenceslors du développement de produits.

Le lancement de la démarche sous forme de projet pilote,conduite sur un produit, permet de déceler les compétences et leslacunes de l’entreprise dans ces domaines.

1.5 Prévision du coût de la démarche

Pour un projet de conception d’un produit donné, l’augmentationdes coûts et des délais au début de l’étude peut être compenséedans les étapes ultérieures du projet : comme dans toute démarche

de conception, il se traduit souvent par une réduction de la duréedes étapes de développement et d’industrialisation du produit.

De plus, les démarches d’écoconception peuvent être conduitesde manière à entraîner une réduction de coûts directs (liés auxachats de matière première, aux coûts de sous-traitance, à la logisti-que...) et/ou générer un retour sur investissement à moyen terme(par un gain de parts de marché, par la maîtrise d’une nouvelle tech-nologie, l’amélioration de la qualité, de l’image de marque...). Ainsi,la société Eastman Kodak [4] constate que l’intégration des exigen-ces de santé, de sécurité et d’environnement dès le développementde produits :

— améliore leur qualité ;— diminue leur temps de développement ;— réduit leur coût d’exploitation ;— révèle, sur tout leur cycle de vie, l’existence de risques à mini-

miser et d’opportunités à saisir.

En définitive, l’investissement nécessaire pour un projet d’éco-conception dépendra du choix du produit et du niveau d’innovationrecherché (voir § 2).

2. Comment conduireune démarche

Ce chapitre présente une démarche type dans ses grandes lignes,de façon à être transposée par toute entreprise indépendamment desa taille et de son secteur d’activité. Elle pourra être appliquée dansle cadre d’un projet pilote d’écoconception, initiative efficace pourassimiler et personnaliser la démarche en vue d’une généralisationà tous les projets de conception. Le tableau 1 reprend le plan duparagraphe et résume les apports d’une démarche d’écoconceptiondans un projet type de développement de produit.

Figure 1 – Étapes d’appropriation d’une démarche d’écoconception

Démarche intégrée : généralisation à tous les projetsde conception

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Tableau 1 – Apports de la démarche d’écoconception dans un projet type de développement de produit

Cycles d’amélioration continue

Grandes étapes Démarches de conception Apports de l’écoconception

CHOIX DU PRODUIT Stratégie de produits :— portefeuille de technologies ;— gamme de produits ;— benchmarking ;— etc.

Connaissance des problèmes d’environ-nement liés aux produits de l’entreprise.

Estimation du potentiel d’améliorationenvironnementale des produits

OBJECTIFSDE CONCEPTION

Exprimer les besoins en terme de fonction :— études de marché ;— analyse fonctionnelle.

Objectifs fonctionnels et économiques

Établir un modèle de référence.Réaliser une première analyse environne-mentale.Créativité/évaluation : sélectionner deslignes directrices d’écoconception.

Axes d’écoconception

SOLUTIONSTECHNIQUES

— Schémas de principes, maquettes...— Consultation de fournisseurs.— Évaluation des coûts.

Cahier des charges techniques

— Créativité : recherche de solutions demoindre impact sur l’environnement.— Évaluation environnementale des solu-tions.

Solutions techniques d’écoconception

INDUSTRIALISATIONET PRODUCTION

Optimisation :— production ;

— Recueil sur site : masses réelles,consommations d’énergie, déchets...

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2.1 Choix du produit

La démarche devra porter sur la conception d’un nouveau pro-duit, ou, pour le moins, viser une amélioration significative d’un pro-duit existant. Il s’agit de trouver un juste milieu entre deuxapproches : l’« éco-traitement » d’une part, souvent curative et limi-tée à une étape de la vie du produit et l’« éco-innovation » d’autrepart, qui génère des modifications majeures (telles que de nouvelleshabitudes de consommation ou des modifications d’infrastructure),pour lesquelles les outils de conduite de projet et d’évaluation envi-ronnementale seront différents compte tenu des échelles de tempset d’espace à considérer (figure 2).

Si plusieurs produits peuvent faire l’objet d’une telle démarche,l’utilisation d’une matrice de décision, permettra d’identifier le plusprometteur. Cette matrice pourra, par exemple, croiser l’attractivitédu marché pour le produit et les bénéfices pour l’environnement,comme la matrice « éco-portfolio » présentée par H. Brezet, d’aprèsla matrice croissance/part du marché de Boston ConsultingGroup [17].

Enfin, il faut, pour choisir le produit et les membres de l’équipeprojet, garder en vue l’objectif de crédibiliser au sein de l’entreprise

la démarche d’écoconception et de faciliter son appropriation dansle long terme, notamment à ses débuts dans le cadre d’un projetpilote.

2.2 Objectifs de conception

2.2.1 Expression des besoins en terme de fonctions

Dans les démarches d’écoconception, l’expression des besoins enterme de fonctions à satisfaire est indispensable pour ne pas fermerl’éventail des solutions techniques.

À cette fin, des outils techniques tels que l’analyse fonctionnelle,la QFD (Quality Function Deployment ) ou l’analyse de la valeurd’usage peuvent être utilisés, ainsi que des outils utilisés en marke-ting pour percevoir les tendances de consommation et déceler lesnouveaux besoins des consommateurs.

L’analyse fonctionnelle est particulièrement adaptée aux démar-ches d’écoconception car elle procède d’une analyse systématiquedes relations entre le futur produit et tous les milieux environnants :les milieux naturels, les autres produits, les acteurs, etc. Cet outil

— fournisseurs ;— logistique ;— etc.

— Évaluation environnement du produitfinal.

Rapport environnemental sur le produit

COMMERCIALISATION ET COMMUNICATION

— Tests de clients.— Choix de la distribution.— Garanties, contrats de maintenance...

— Recommandations pour une communi-cation environnementale : argumentaire,chiffres clés, supports de communication,relais d’information...

Communication interne et externe sur leproduit

UTILISATION ET FIN DE VIE

Services aux clients (garanties, mainte-nance...).

— Gestion des emballages, reprises desproduits, reconditionnement, refabrication...— Valorisation du produit.

ÉVOLUTIONS DU PRODUIT

Modifications : fonctionnalité, style, emballages...

— Évaluation des impacts.— Adaptation des messages de communi-cation.

e

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permet de considérer toutes les étapes de la vie du produit, depuisl’extraction des ressources primaires jusqu’à son traitement en finde vie, comme l’exige l’approche « cycle de vie » des démarches

Parmi les méthodes d’évaluation qualitative en cycle de vie déjàutilisées en projet d’écoconception, citons parmi celles-ci la matricematériau, énergie, toxicité (MET). Elle croise les étapes du cycle de

Figure 2 – Choix d’un produit permettant une démarche d’écoconception

Éco-traitement(Améliorationdes procédés)

Enjeux et

évaluations

Diminution desrejets de production

Diminution des impacts surl'ensemble du cycle de vie.Évaluation : selon les règles

de l'ACV

Diminution drastique de l'intensité matérielled'un facteur 4 à 20

Évaluation : modélisation à large échelle de tempset d'espace, tenant compte des évolutions sociales

ÉcoconceptionÉco-innovationChangement de concept (nouvelles habitudesde consommation, nouvelles infrastructures)

Produit nouveau(solutions techniquesde conception,nouvelles fonctions)

Re-design(Modifications)

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d’écoconception.

Outre l’identification des fonctions qu’il faut intégrer au produit,l’analyse fonctionnelle permet de leur attribuer un niveau de prioritéen fonction d’objectifs (la satisfaction du client, la faisabilité techni-que, la marge commerciale...) parmi lesquels on peut inclure la priseen compte de l’environnement.

Par exemple, pour le développement d’un système complet demobilier de bureau plus respectueux de l’environnement, la compa-gnie australienne Schiavello (RMIT [11]) a souhaité réaliser uneétude fonctionnelle poussée qui tienne compte de l’évolution desmodes de travail dans les prochaines années (concept dehotdesking) : espaces modulaires, accélération des flux d’informa-tion, communication multimédia, bureaux virtuels, etc. Les fonc-tions découvertes par l’analyse fonctionnelle permettront aumobilier de s’adapter aux évolutions du travail. Elles rejoignent ainsiune exigence d’écoconception, à savoir la réduction du risque d’ob-solescence du produit.

2.2.2 Choix d’un modèle de référence

Le modèle de référence est un produit, réel ou fictif, qui remplit lesmêmes fonctions que le produit faisant l’objet de la démarche d’éco-conception. Cette équivalence de fonction est établie par l’étude dela fonction d’usage du produit. Dans la majorité des cas, le modèlede référence est une version antérieure ou concurrente du produit àconcevoir. L’idéal est de définir un « produit type » représentatif desproduits actuellement sur le marché, par exemple le produit leaderet/ou le produit offrant les meilleures performances environnemen-tales.

2.2.3 Réalisation d’une première évaluation environnementale

L’évaluation environnementale du modèle de référence endébut de projet permet de découvrir les problèmes environne-mentaux que la démarche d’écoconception est susceptible deminimiser.

■ Choix de l’outil d’évaluation

Des outils d’évaluation qualitatifs ou quantitatifs peuvent être uti-lisés [25]. Dans le cadre d’une évaluation qualitative, celle-ci peuts’appuyer sur un nombre limité de données d’analyse de cycle devie, avec le concours d’un expert en environnement.

vie du produit avec trois grandes sources d’impacts sur l’environ-nement : le cycle de la matière (quantité, caractère renouvelable,caractère abondant, filières de valorisation), les consommationsd’énergie et les émissions de substances dangereuses (quantités etappréciation qualitative de l’(éco)toxicité). Cette matrice a l’avan-tage de pouvoir être facilement renseignée par les concepteurs surla base d’une liste des composants du produit (la nomenclature) etd’un bilan de matière et d’énergie. L’expert en environnement peutcompléter cette approche en deuxième lecture.

Le manuel Promise [17] présente un exemple de matrice METappliqué à une machine à café professionnelle (tableau 2).

D’autres outils qualitatifs peuvent être utilisés, tels la matriceEnvironmental Product Life-Cycle (EPLC), guide EcoReDesign, RMIT[9] ou la grille d’évaluation simplifiée et qualitative du cycle de vie(ESQCV) (AFNOR, [2]).

Des outils quantitatifs d’analyse de cycle de vie basés sur des don-nées génériques peuvent également être utilisés à ce stade pouridentifier les composants et les étapes du cycle de vie qui méritentune attention particulière [9].

■ Présentation des résultats

Quel que soit l’outil d’évaluation utilisé, il apparaît indispensablede normaliser les flux et/ou les impacts recensés. La normalisationpermet d’estimer l’importance relative des impacts sur l’environne-ment liés au produit : il s’agit de rapporter les flux et/ou les impactsà une échelle de temps et d’espace connus, par exemple, le territoireeuropéen pendant un an. Dans cette optique, il peut être pragmati-que de rapporter les flux et/ou les impacts au marché visé par le pro-duit. Ainsi, le fabricant australien Southcorp indique que si toutesles machines à laver la vaisselle domestiques d’Australie étaientremplacées par son nouveau modèle, on réaliserait une économiede 10,5 millions de m3 d’eau et 700 000 t de dioxyde de carbone [12].

Une présentation synthétique des résultats de l’évaluation, sousforme de tableau de bord, est souhaitable pour permettre leurcompréhension et faciliter le suivi et les mises à jour tout au long dudéroulement du projet.

2.2.4 Proposition d’axe de conception

Cette étape est sans doute la plus importante d’une démarched’écoconception. La notion d’axe de conception, ou encore axes« d’écoconception », est choisie ici pour désigner une notion quel’on retrouve sous diverses appellations dans la littérature. L’enca-dré sur les « Axes de conception » (p. 7) permet de l’expliciter.

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Tableau 2 – Matrice matériau, énergie, toxicité (MET) appliquée à une machine à café professionnelle (d’après le manuel Promise, UNEP [17]. Exemple emprunté à la société Visser)

MatriceM. – Matière (1)

(entrants et sortants)E. – Énergie (1)

(entrants et sortants)T. – Toxicité (1)

(sortants)

Matériaux et composants issus de fournisseurs

● Cuivre ● Zinc

● Matériaux à contenu énergéti-que élevé

● Cuivre : émissions de SO2● Retardants au feu (circuitsimprimés)● PS : émissions de benzène● PUR : isocyanate● Émissions dues aux peintureset colles

Production et autres opérations sur vos sites

● Déchets de métaux● Déchets de plastiques

● Énergie des procédés de fabri-cation

Distribution

160 tasses/j, sur 10 ans :● gobelets (1 472 kg PS)

● Mauvais rendement énergéti-que de l’ébullition

● filtres (90 kg papier) ● Énergie de transport pour livrer

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■ Recherche des axes de conception

Les recherches peuvent faire appel aux méthodes tradition-nelles de brainstorming, tant à dominante analytique (QQOCP)qu’associative (analyse morphologique, carte mentale). Passer enrevue les lignes directrices et les listes de contrôles disponiblespeut également favoriser la créativité de l’équipe (d’après [11]et [17]).

■ Concertation et prise de décision

À ce stade, les personnes peu familiarisées avec ces démar-ches d’écoconception pourraient craindre de voir les délais et lesbudgets dépassés : l’évaluation environnementale du produit deréférence a mis à jour des exigences non identifiées au départ duprojet, lesquelles suggèrent des axes de conception qu’unedémarche classique aurait difficilement identifiés.

C’est pourquoi la proposition d’axes de conception devraconvaincre tous les membres de l’équipe projet (marketing, étudesproduit et emballages, achats, logistique...).

Si nécessaire, afin de ne pas abandonner d’intéressantes proposi-tions, les objectifs et les délais pourront être révisés avec lapossibilité :

— de scinder les actions envisagées en deux groupes : actionsréalisables à court terme et actions à engager à moyen/long termepour les évolutions futures du produit ;

— de lancer des projets en parallèle, par exemple des projetstransversaux (c’est-à-dire le traitement à l’échelle d’une famille deproduits en un point particulier, comme l’optimisation des emballa-ges de transport de toute une gamme).

2.3 Recherche et évaluation de solutions techniques

Les recherches de solutions techniques et leur évaluation environ-nementale devront se succéder de manière itérative. Le passage del’une à l’autre de ces étapes est une condition de réussite de ladémarche.

Utilisation

Usage● marc de café (2 944 kg)● cuillères (110 kg PP)● produits de nettoyage● eau polluée (4 160 l)● filtres à eau (20 filtres)

les consommables

Maintenance ● Composants fragiles ● Transport des agents de main-tenance

Fin de vie

Récupération

● Poids de la machine (37 kg)● Pas de réutilisation de piècesen état de marche (systèmed’ébullition)● Emballages non recyclés● Pas de recyclage des plastiques(5 kg)

Valorisation● Circuits imprimés (0,5 kg)● Cuivre● Zinc

PP polypropylène ; PS polystyrène ; PUR polyuréthanne. À considérer en priorité. PP polypropylène ; PS polystyrène ; PUR polyuréthanne.

(1) en noir : renseignement par les concepteursen bleu : apport d’un spécialiste en écoconception.

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Axes de conception

■ De l’évaluation environnementale aux axes de conception

L’évaluation environnementale du modèle de référence ne fournitpas directement de solution aux concepteurs. Dans toute démarched’écoconception, il est nécessaire de traduire les résultats d’évalua-tion en axes de conception.

Par exemple, l’évaluation environnementale d’un véhicule peutrévéler un excès d’émissions de substances polluantes dans l’airlors de son fonctionnement. Les axes de conception sont nombreuxet touchent différentes étapes du cycle de vie du produit :

— choix d’une motorisation dont le combustible est moins pol-luant (s’il s’agit d’un véhicule diesel, choix du GPL par exemple) ;

— amélioration du moteur ;— allègement du véhicule ;— amélioration de l’aérodynamique du véhicule ;— modification de la conduite (visualisation de paramètres sur le

tableau de bord, système de régulation de la conduite...) ;— campagnes de sensibilisation des conducteurs (pour changer

de motorisation, pour modifier leur conduite, pour moins utiliserleur véhicule dans les lieux où l’exposition aux pollutions estélevée...) ;

— traitement des émissions polluantes (pot catalytique) ;

■ Autres appellations et notions approchant les axes deconception

La notion d’axes de conception est présente dans la plupart desmanuels d’écoconception, de différentes manières :

— la vérification de listes de contrôle (check-list ) ;— le respect de lignes directrices (guidelines ) ou de règles d’or

(rules-of-thumb ) [8] ;— le choix d’indicateurs, tels ceux listés dans le fascicule de docu-

mentation NF FD X 30-310 [2]. Ces derniers présentent l’intérêtd’être quantifiables et directement exploitables sous forme detableau de bord : la masse du produit, la consommation d’énergiependant l’utilisation, le temps de démontage en fin de vie...

Le terme « axes d’écoconception » désigne également cesnotions de façon simple et explicite.

■ Organisation des axes de conception

Les axes de conception proposés par l’équipe projet doivent for-mer un ensemble de recommandations cohérentes pour le produitétudié. En effet, certains axes sont incompatibles entre eux. À titred’exemple, l’allongement de la durée de vie d’un réfrigérateur afinde limiter sa fréquence de remplacement est parfois incompatibleavec une exigence de diminution des consommations d’énergie

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■ Recherche de solutions techniques

La recherche de solutions techniques est une activité permanentedes membres des équipes de développement de produits. Pour lesdémarches d’écoconception, la richesse des idées apportées parl’équipe projet dépend :

— d’une connaissance des choix d’écoconception réalisés dans lepassé au sein de l’entreprise afin de pouvoir les transposer d’un pro-duit à l’autre (par exemple l’utilisation d’une matière recyclée, l’utili-sation d’un traitement de surface particulier, etc.) ;

— d’une connaissance des expériences de la concurrence, etd’autres secteurs industriels, par la mise en œuvre de veilles et lapratique de benchmarking (voir « Pour en savoir plus »).

■ Évaluation des solutions techniques

On pourra distinguer deux types d’approches pour l’évaluationdes solutions techniques en cours de projet :

— l’évaluation du respect des axes d’écoconception tels qu’ils ontété définis au paragraphe 2.2.4. L’évaluation peut être facilementréalisée par les concepteurs sans recours à un spécialiste en envi-ronnement, notamment quand les axes d’écoconception sont expri-

més à l’aide d’indicateurs : la masse du produit, sa consommationd’énergie pendant l’utilisation, le nombre de composants, etc. ;

— une évaluation des impacts sur l’environnement des solutions,selon une approche cycle de vie. Elle peut être réalisée selon laméthode choisie par l’équipe projet pour l’évaluation environne-mentale du produit de référence (voir § 2.2.3).

L’ingénieur de procédés joue un rôle particulièrement important àcette étape car il apporte aux membres de l’équipe projet uneconnaissance des intrants (l’énergie et la matière) et des extrants(les déchets et les effluents) liés à la fabrication du produit.

À l’issue de la démarche itérative de recherche et d’évaluation dessolutions techniques, une évaluation environnementale plus dé-taillée peut être envisagée pour s’assurer de la pertinence des choix.

2.4 Industrialisation et productionSans remettre en cause les choix fonctionnels et techniques défi-

nis aux étapes précédentes, les efforts porteront sur :— l’amélioration du cahier des charges des fournisseurs ;— la réduction des impacts environnementaux de production ;

— etc.

La proposition d’axes de conception exige une bonneconnaissance du produit étudié, de son marché, et des impacts surl’environnement qui s’y rapportent. De façon à satisfaire cette exi-gence, aucune recette ne permet, à partir de l’évaluation environne-mentale du modèle de référence, de proposer des axes deconception qui répondent avec certitude aux exigences :

— des clients (cahier des charges fonctionnel) ;— de faisabilité technique et de coût (investissement et temps de

retours sur investissement) ;— de moindre impact sur l’environnement.

La démarche la plus sûre pour valider le caractère réalistedes axes de conception est de conjuguer les savoir-faire desmembres de l’équipe projet. Pour l’évaluation environnemen-tale, l’avis d’un expert peut être suffisant pour évaluer le poten-tiel d’amélioration environnementale offert par chaque axe deconception. Les outils d’évaluation quantitatifs sont d’une utilitélimitée compte tenu du manque de précision (sur les matériaux,les procédés de transformation...) à ce stade de la recherche. Ilsseront davantage adaptés au choix de solutions techniques(voir § 2.3).

pendant l’utilisation. Pour ce type de produit, plusieurs axes de con-ception pourront être regroupés afin de servir une véritable straté-gie de la durabilité qui dépasse dans ses objectifs le simpleallongement de la durée de vie : caractère modulaire pour faciliter lamaintenance du produit, possibilités de mises à niveau technologi-que, vente d’un service plutôt que du produit lui-même [19].

Ainsi, on trouvera selon les auteurs :— des axes de conception regroupés par étape du cycle de vie du

produit, telles que : la sélection de matériaux, les techniques de pro-duction, le conditionnement, l’utilisation, la fin de vie. En anglais, ondésigne l’ensemble de ces stratégies par « ecodesign strategies » [8]et [17] ;

— des axes de conception regroupés selon des démarches spéci-fiques de conception (focused tool ), telles que la conception en vuedu service rendu à l’utilisateur (design for service ), en vue de la refa-brication (design for remanufacturing), en vue du recyclage (designfor recycling ). En anglais, on désigne l’ensemble de ces démarchespar « design for X » [15] ;

— des axes de conception regroupés par catégorie de produit, tel-les que : les emballages, les produits textiles, les matériaux de cons-truction [12].

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DÉMARCHES D’ÉCOCONCEPTION EN ENTREPRISE ____________________________________________________________________________________________

— la santé et la sécurité des personnes impliquées dans la fabri-cation et la distribution du produit.

Dans l’ensemble, ces efforts d’amélioration sont essentiellementdes actions correctives par rapport aux choix antérieurs. Ils relèventdu génie des procédés, de la gestion de la qualité et du managementde l’environnement, en particulier pour la gestion de l’énergie et letraitement des effluents et des déchets.

Cette étape se prête également à une évaluation du produit danssa version finale, à l’issue de la démarche d’écoconception, grâce aurecueil de données réelles sur les sites de production et auprès desfournisseurs. Les conclusions de l’évaluation environnementale ser-vent de base à l’élaboration d’une information interne sur le projetet d’une communication externe à l’attention des clients et des par-tenaires de l’entreprise.

2.5 Commercialisation et communicationCette étape permet l’amélioration de la maintenance et des servi-

ces techniques à la clientèle par le biais, notamment, de contrats demaintenance et de garanties.

À ce stade sont aussi définis les cibles et les messages de commu-nication.

Pour communiquer sur la qualité environnementale des produits,

3. Comment généraliserune démarche

Appliquer l’écoconception au développement d’un produit per-met de comprendre les enjeux et d’appréhender les outils de ladémarche. Mais seule une approche systématique appliquée à tousles produits permet de tirer un réel bénéfice de l’écoconception, tantpour l’entreprise que pour l’environnement.

3.1 Acquisition d’une expertise en qualité écologique des produits

■ L’entreprise pourra compléter sa veille en innovation par un volet« produits et environnement ». Placer cette veille dans le thème« innovation » permet de la partager avec tous les services concer-nés, notamment le marketing, les études, l’emballage et la logisti-que, et bien sûr l’environnement.

La mise en place d’une veille en « produit et environnement »peut s’appuyer sur les réseaux d’information externes existants :organisations gouvernementales, universités et centres de recher-

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l’entreprise doit s’efforcer de donner une information exacte, vérifia-ble, pertinente, et qui ne soit pas de nature à induire en erreur lespublics visés.

Les normes ISO 14020 de communication et d’étiquetage de laqualité environnementale des produits aideront les entreprises danscette voie [27].

Tout comme pour les axes d’écoconception, il existe des listes decontrôle des actions à faire et à ne pas faire en terme de communi-cation.

La société Philips, par exemple, se conforme à la liste de contrôleélaborée par la Chambre Internationale de Commerce [10].

Cette information vise deux objectifs.

■ Optimisation des performances environnementales du produit

Il s’agit de transmettre les informations environnementales utilesà chaque acteur du cycle de vie du produit afin d’optimiser ses per-formances environnementales tout au long de ce cycle. Les recom-mandations d’usage des produits, par exemple, peuvent contribuerà limiter les consommations d’énergie (« activer les fonctions deveille de l’ordinateur »), le bruit (« effectuer un réglage du moteur »)ou les autres nuisances (« ne jetez pas ce sac plastique dans lanature »). De même, une identification des matériaux plastiques parun marquage peut faciliter — voire encourager — la collecte et lerecyclage des produits, de même que les instructions pour leurdéconstruction en fin de vie.

■ Constitution d’un argumentaire commercial

Les clients industriels et l’opinion publique seront de plus en plussensibles à l’information sur la qualité écologique des produits, àcondition de communiquer également sur l’efficacité et la qualité duproduit, et :

— d’expliquer les bénéfices directs qu’ils peuvent en tirer : uneréduction de coûts, une amélioration du service, ou encore uneamélioration de leur santé et leur sécurité ;

— de susciter leur intérêt en donnant une information qui permetde comprendre les enjeux pour l’environnement, notamment en uti-lisant des « chiffres clés ».

Pour exemple, les fabricants de lampes fluocompactes font valoirles économies d’énergie qu’ils traduisent en réduction de coût pourl’utilisateur, mais également l’aspect sécurité (les ampoules nechauffent pas), et expliquent que « la substitution en France danschaque foyer d’une ampoule classique par une ampoule fluocom-pacte permettrait l’économie de la consommation d’électricité deshabitants d’une ville comme Marseille ».

che, etc. (voir en Documentation).

■ L’entreprise pourra développer ses propres compétences en éva-luation de la qualité environnementale des produits : formation d’uncoordinateur en écoconception et utilisation d’outils d’évaluationqualitative et/ou quantitative du cycle de vie.

Certaines entreprises qui pratiquent l’écoconception de manièrerégulière ont défini leur propre système d’évaluation environne-mentale : les données d’analyse de cycle de vie correspondent auxmatériaux et aux procédés qu’elles utilisent, et la méthode d’éva-luation des impacts est choisie en fonction du contexte spatial ettemporel qui correspond à leur implantation industrielle et leurmarché.

Ainsi la société Philips a participé au développement de laméthode d’évaluation des « Éco-indicateurs », aujourd’hui utiliséepar de nombreuses sociétés dans le monde [6]. La Fédération Fran-çaise des Industries Électriques et Électroniques (FIEE) a participé,avec l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie(ADEME), au développement d’un outil informatique adapté à cesecteur [26].

● Ces compétences sont également à la portée des petites etmoyennes entreprises, notamment :

— par les formations en écoconception ;— par l’acquisition d’un logiciel d’analyse de cycle de vie et de sa

base de données (des logiciels performants sont disponibles pourquelques milliers de francs [24]) ;

— par des prestations de conseil pour accompagner le déroule-ment d’un projet d’écoconception ou intervenir aux étapes clésd’évaluation environnementale.

La généralisation de la démarche est à la portée de toutes lesentreprises. Ainsi, la société allemande de mobilier Wilkhahn(500 personnes) a développé un outil qualitatif basé sur des analy-ses de cycle de vie : une grille d’évaluation environnementale desmatériaux susceptibles d’entrer dans la composition de ses produitsdans le but de guider le choix de ses concepteurs.

3.2 Généralisation d’axes d’écoconception

L’évaluation de la qualité environnementale des produits et laconduite de projets pilotes (voir § 2) permettent l’adoption d’axesd’écoconception pour toutes les familles de produits de l’entreprise.

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____________________________________________________________________________________________ DÉMARCHES D’ÉCOCONCEPTION EN ENTREPRISE

■ À l’attention du personnel de l’entreprise

Les axes d’écoconception, pour être opérationnels, pourront êtredéclinés pour chaque service : marketing, recherche et développe-ment, approvisionnements, logistique [20]. Ils permettent ainsi àchaque acteur d’intégrer l’environnement aux démarches qui luisont propres : études de marché, études techniques, recherches defournisseurs, gestion de la logistique, etc.

Les axes d’écoconception pourront être intégrés aux côtés desautres stratégies de conception de l’entreprise, à l’exemple de lasociété Eastman Kodak [4].

● Stratégies de conception :— conception pour améliorer le service aux clients (design for

serviceability ) ;— conception pour améliorer la fabrication du produit (design for

manufacturability ) ;— conception en vue d’améliorer le montage du produit (design

for assembly ).● Stratégies d’écoconception :— conception en vue de la réutilisation (design for reuse ) ;— conception en vue du recyclage (design for recycling ) ;— conception en vue de la refabrication (design for remanufactu-

ring) ;— conception en vue du démontage (design for disassembly ).

présentent leurs investissements pour la protection de l’environne-ment, leurs certifications et distinctions pour le management del’environnement et leur programme d’amélioration continue dansce domaine. Rares sont celles qui présentent les performances envi-ronnementales d’une large gamme de produits dans le cadre d’unestratégie de marketing et de communication globale, interne etexterne. Les exemples de Philips, et, dans le secteur de la distribu-tion, de Monoprix, sont significatifs puisque ces deux entreprisesont chacune engagé en 1998 une communication sur la qualité envi-ronnementale d’une large gamme de produits. Cette communica-tion est compréhensible par le grand public grâce à l’utilisation depictogrammes explicites qui présentent la qualité environnementaledes produits.

L’exemple d’Électrolux permet également d’illustrer ce paragra-phe (voir encadré).

Exemples de communication et de marketing environnemental des produits conduits par la société

Électrolux [1]

■ Sensibilisation

Le module « Eco Know How » disponible pour chaqueemployé sur réseau Intranet dispense une auto-formation à

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■ À l’attention des fournisseurs

Les axes d’écoconception à l’attention des fournisseurs pourrontêtre formulés sous forme de recommandation à condition :

— que le donneur d’ordre soit lui-même performant en éco-conception et adopte une attitude partenariale vis-à-vis de son four-nisseur (Tom Clark & Associates [16]) ;

— que les recommandations soient exprimées de façon simplepour faciliter l’auto-évaluation du fournisseur. Dans cette optique, ledistributeur Monoprix a impliqué certains fournisseurs dans unedémarche d’auto-évaluation qualitative de leurs produits (Beyer& Henry [3]).

3.3 Intégration de la démarche dans le processus de développement de produit

À l’attention des concepteurs, les lignes directrices d’écoconcep-tion pourront être intégrées dans un manuel d’écoconceptioncomprenant plusieurs modules :

— procédure : déroulement type d’une démarche d’écoconcep-tion, précisant les étapes de validation et les interlocuteursimpliqués ;

— créativité : module d’exemples de démarches d’écoconcep-tion, réalisées en interne ou par d’autres structures ;

— évaluation : module d’aide à l’évaluation de la qualité environ-nementale des produits. Présentation des outils quantitatifs ou qua-litatifs utilisés dans l’entreprise ;

— base de données : module d’information sur les impacts envi-ronnementaux des matériaux, des procédés et des produits del’entreprise.

Ces modules devront être présentés comme parfaitementintégrés à la démarche de développement de produit de l’entreprise.Certaines grandes entreprises ont intégré la démarche d’écoconcep-tion dans tous leurs projets. La décision d’engager la démarche etson déroulement obéissent alors aux procédures habituelles de lan-cement et de conduite d’un projet d’amélioration de produit ou deconception d’un nouveau produit (Xerox, Nortel, Électrolux...).

3.4 Adoption d’une stratégie globale de communication et de marketing

De nombreuses entreprises développent une communicationinstitutionnelle sur leurs performances environnementales. Elles

l’environnement, expose l’approche d’Électrolux dans cedomaine, et donne des exemples et des consignes à chacunpour intégrer l’environnement dans son activité.

■ Manuels d’écoconception

Les concepteurs disposent de manuels d’écoconception spé-cifiques pour certaines catégories de produits. Par exemple,pour les produits « chauds », il s’agit de la maîtrise de l’énergie,du choix des matériaux (limitation des additifs, ...), des émis-sions dans la cuisine (isolation des appareils), de la gestion desressources (allègement et recyclabilité des produits).

■ Procédures de développement de produit et de commercia-lisation

Elles sont aménagées pour intégrer les exigences de qualitéécologique des produits. Citons l’exemple du four de cuissondomestique « Création » : des exigences environnementales ontété définies (et la performance environnementale a été évaluéeen retour) à plusieurs étapes du développement du produit :

— cahier des charges ;— évaluation des coûts ;— commercialisation et communication.

■ Communication sur les produits

● Les caractéristiques environnementales sont le premierargument de vente de nombreux produits : réfrigérateurs AEG,aspirateur portable Volta Minette, mini-bars pour chambresd’hôtels...

● Les arguments écologiques sont validés par le coordinateurd’écoconception. Exemple du four « Création ».

Par rapport aux concurrents et aux modèles précédentsd’Électrolux, le four « Création » offre :

— une économie d’énergie de 30 à 60 % pendant l’utilisation ;— une réduction de masse de 5 à 8 kg, soit 12 % environ ;— une diminution des émissions dans la cuisine ;— une diminution du bruit ;— une meilleure recyclabilité.

Ce produit a été récompensé par la distinction française « LesJanus de l’industrie » en 1996.

● Les indicateurs économiques communiqués dans le rapportenvironnement du groupe, tels que : « Les produits blancs auxmeilleures performances environnementales représentent 5 %des ventes en Europe et 8 % de leur marge brute ».

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DÉMARCHES D’ÉCOCONCEPTION EN ENTREPRISE ____________________________________________________________________________________________

Produits titulaires d'unereconnaissance officielle

Tous les produits

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■ Au-delà des stratégies d’image et de niche de marché...

● Stratégie d’image de l’entreprise

La communication des caractéristiques environnementales desproduits est souvent décidée pour renforcer l’image de l’entreprisede façon ponctuelle : publication des résultats annuels, réaction à lacampagne d’un concurrent, remise en cause du produit ou del’entreprise à travers les médias... Cette stratégie relève de lacommunication institutionnelle ou de la gestion de situation decrise. Ainsi, les pics de pollution urbaine largement commentés parles médias ont à la fois déclenché les campagnes de la RATP et de laSNCF avec l’argument d’une moindre pollution de l’air et la ripostedes constructeurs automobiles communiquant sur la qualité envi-ronnementale du recyclage des véhicules ou de nouveaux moteursplus écologiques.

● Stratégies de niche de marché

On constate, en France, que le marketing sur la qualité écologiquedes produits correspond essentiellement à trois stratégies de nichepour lesquelles les produits détiennent une part de marché limitée :

— un positionnement très fort de l’entreprise et de tous ses pro-duits sur le thème de l’environnement (exemple : Boddy Shop etPatagonia). Les produits touchent un échantillon restreint de popu-lation, idéalement à une échelle mondiale ;

— le lancement, par un grand groupe, d’une marque ou d’unegamme de produits de qualité environnementale en complément deson offre traditionnelle. Les parts de marchés de la marque« environnementale » restent faibles ; elle risque d’ailleurs deconcurrencer l’offre du groupe (exemple : marque Maison verte dugroupe Reckitt & Coleman) ;

— la qualité environnementale affichée comme un critère dedifférenciation « haut de gamme » du produit, aux cotés d’autresqualités qui peuvent expliquer un prix élevé, comme la santé del’utilisateur (à l’exemple de la chaise de bureau Aeron Chair pro-duite par Herman Miller) ou le caractère artisanal et régional duproduit (à l’exemple des linges de maison de la société Arde-laine).

■ Adopter une stratégie globale de communication et de marketing

L’entreprise pourra adopter une stratégie touchant tous ses pro-duits, avec un approfondissement adapté à chacun d’eux :

— étendre à tous les produits de l’entreprise l’information envi-ronnementale directement utile aux utilisateurs et aux autresacteurs ;

— développer un argumentaire marketing pour les produits lesplus respectueux de l’environnement (« auto-déclaration ») ;

— rechercher une reconnaissance officielle pour certains de cesproduits : certification par l’écolabel français, la marque NF Environ-nement, ou par l’écolabel européen.

Les deux premiers points renvoient au paragraphe 2.5 de cet arti-cle. Pour la marque NF Environnement, l’entreprise peut s’adresserà l’AFNOR pour proposer la création d’une marque correspondant àl’un de ses produits. La décision est prise par le Comité français desécolabels. Les études pour élaborer les critères d’attribution del’écolabel, d’une durée de quelques mois, sont prises en charge parles pouvoirs publics [27].

Appliquées dans leur ensemble, ces trois recommandations défi-nissent une stratégie de marketing pyramidale représentée par lafigure 3.

Plusieurs entreprises appliquent ce schéma, telle la société3 Suisses : sur un catalogue de plusieurs milliers de produits, quel-ques centaines sont identifiés par une auto-déclaration environne-mentale (pictogramme « Chouchoutons notre terre ») et quelquesdizaines sont titulaires de la marque NF Environnement ou de l’éco-label européen, obtenus par les fabricants sur la demande des3 Suisses, parfois avec une exigence d’exclusivité.

Siemens Nixdorf [11] a adopté la même approche : l’informationenvironnementale concerne tous ses produits, les argumentscommerciaux accompagnent quelques produits phares (ordinateursavec câbles sans PVC sur demande, distributeurs de billets Pro Cash400, serveur informatique RM 300...) et les reconnaissances offi-cielles PC (l’écolabel allemand « Ange bleu » et le label américain« Energy Star » sont affichées sur certains ordinateurs.

Figure 3 – Stratégie de marketing environnemental des produits « en pyramide », concernant tous les produits de l’entreprise

Produits accompagnés d'uneinformation environnementale

Produits auto-déclarés dequalité environnementalede l'entreprise

sont concernés àdifférents niveaux

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POUR

E

Démarches d’écoconceptionen entreprise

N

SAVO

par Jean-Baptiste PUYOUIngénieur, O2 France, Conseil en environnement et conception de produits

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Organismes● Organismes publics en France

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Ministère de l’Environnement, Direction de la prévention des pollutions etdes risques, Sous-direction des produits et des déchets, Bureau de la qualitéécologique des produits.

● Organisations et associations mondiales

United nation environmental programme UNEP. Working Group on Sustai-nable Product Development, Amsterdam, Pays-Bas.

O2 Global Network, association d’éco-concepteurs (NL, F, UK, USA, J, ...).Society of environmental toxicology and chemistry SETAC.

● Universités et centres de recherche

Centre for Sustainable Design, Farnham, Grande-Bretagne.Centre d’économie et d’éthique pour l’environnement et le développement

(C3ED).Delft Technology University, Delft, Pays-Bas.École nationale supérieure d’arts et métiers ENSAM - Institut « conception,

mécanique et environnement ».Institut national des sciences appliquées INSA, Laboratoire d’Analyse Envi-

ronnementale des Procédés et des Systèmes Industriels LAEPSI.Manchester Metropolitan University - Department of Mechanical Enginee-

ring, Design for Environment Research Group, Manchester, Grande-Bretagne.

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POUR

EN

SAVOIR

PLUS

DÉMARCHES D’ÉCOCONCEPTION EN ENTREPRISE ____________________________________________________________________________________________

Royal Melbourne Institute of Technology, Centre for Design, Melbourne,Australie.

● Sites Internet

Mots clés de recherche sur Internet pour identifier les entreprises engagéesen écoconception :

Design for Environment (DfE),

La plupart de ces organisations disposent d’un site Internet. Certaines dis-posent de mailing-lists qui informent l’adhérent sur leurs initiatives et l’actua-lité en écoconception dans le monde.

Ecodesign, Sustainable Product Development (SPD), Health, Safety & Environment (HS&E ou EH&S),Life Cycle Assessment (LCA).

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