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N°28 novembre 2015 DEMAIN SE CONSTRUIT AUJOURD’HUI

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N°28novembre 2015

Demain se construit aujourD’hui

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Sommaire N°28 Novembre 2015

4ABOUBACAR SIDY SONKO mLOUMA

17PASCAL MAITRE

Changements

COP21, ambitiOn et esPOirsédito

196 pays réunis à Paris pendant douze jours pour s’engager à réduire les gaz à effet de serre rejetés dans l’atmosphère de notre planète. contributions, engagements ou promesses vaines, les plumes de la Francophonie témoignent.

il n’y a en réalité qu’un seul agenda global cette année : celui de créer un développement durable véritable. La lutte contre les changements climatiques en est l’un des éléments principaux, pour la simple raison que, sans elle, nous ne pouvons réduire la pauvreté ou renforcer la dignité et l’égalité entre êtres humains.

P2 JANOS PASZTOR édito

P5 ANNE-CéCILE BRAS Raisons d’espérerP6 BERNARD DUHAMEL électrification P7 CLAIRE HEDON Santé menacéeP8 HERMINE ROUMILHAC Devoir chinoisP9 BINESWAREE BOLAKY InefficiencesP10 FATIMATA DIA Francophonie impliquéeP11 JEAN-PIERRE NDOUTOUM énergiesP12 VICKY SOMMET Vertes expertesP13 CHRISTINE SIEBERT Arbres oxalogènesP14 JEAN-FRANCOIS SOUSSANA AgricultureP15 NICXON DIGACIN Habitat en HaïtiP16 LAURE PASQUIER Déchets collectés

Lors de la 21ème Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, dite COP 21, notre mission est d’obtenir un accord sur le climat ambitieux et universel qui fournisse un cadre et une orientation précise vers un développement sobre en

carbone et résilient, l’essence même du développement durable. Les Objectifs de Développement Durable (ODD), qui ont récemment été adoptés par 193 Etats membres des Nations unies reflètent bien ce lien consubstantiel entre changement climatique et déve-loppement. En effet, 12 des 17 ODD sont directement liés à la lutte contre les changements climatiques, qu’il s’agisse des objectifs d’énergie propre, de sécurité alimentaire, de villes durables, liés à

la protection des forêts ou à l’accès à l’eau potable et à l’assainis-sement. En réalité, ce sont bien les 17 ODD qu’il faudra atteindre pour lutter efficacement contre les changements climatiques et leurs conséquences.

La mise en œuvre de cet agenda transformationnel va créer une dynamique de pensée et d’action nouvelle. Il ne peut y avoir de solution qui convienne à l’ensemble des pays. Il est clair, et cela est également apparent dans les négociations en cours sur le climat, que chaque pays devra suivre son propre modèle, en fonction de son contexte national.

En préparation de la COP 21, les pays ont été invités à développer leurs propres plans d’action de lutte contre les changements cli-matiques, appelés également Contributions Prévues Déterminées au Niveau national (CPDN). Plus de 155 pays ont d’ores et déjà soumis leurs contributions nationales, dont 52 des 54 états membres de l’OIF*. Ce qui est remarquable dans ce processus, c’est qu’il montre bien que tous les pays prennent le changement climatique au sérieux ; tous reconnaissent la nécessité d’agir, de leur propre gré, pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et renforcer leur résilience face aux impacts du changement climatique. Les pays les moins avancés eux-mêmes ont promis de s’engager, tout en indiquant qu’ils pourraient le faire à une échelle bien plus grande s’ils recevaient une assistance adéquate, par le biais de la coopération internationale. Les 155 contributions natio-nales reçues permettent de couvrir près de 90 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre et de limiter la hausse globale des températures à environ 3° C. Elles servent de point de départ pour notre destination finale : un monde où la hausse globale des températures est limitée à 2° C.

L’ensemble des secteurs de la société, jeunes, organisations de la société civile, dirigeants locaux, communautés religieuses, secteur privé, devront être impliqués. Ce sont eux qui vont être amenés à développer et utiliser des technologies nouvelles et innovantes per-mettant une croissance économique durable et sobre en carbone. L’innovation sera notamment nécessaire à tous les niveaux, mondial comme local, pour financer l’action climatique. Les financements publics doivent jouer un rôle catalyseur pour mobiliser des flux d’investissements privés encore plus importants. Les plus pauvres et plus vulnérables doivent être soutenus en priorité. Le prochain accord sur le climat se doit de prévoir des mécanismes de soutien suffisants pour accompagner les pays en développement dans leurs politiques d’atténuation et d’adaptation au changement climatique.

Au cours des 15 prochaines années, des investissements massifs dans de nouvelles infrastructures pour les villes, l’agriculture ou le domaine de l’énergie seront nécessaires. Nous avons le choix : réaliser des investissements plus propres et plus « verts » ou bien continuer à investir dans des infrastructures et équipements « sales » et à forte teneur en carbone. Si les milliards dépensés sont dirigés vers des technologies, des biens et des services sobres en carbones, nous serons sur la bonne voie vers des sociétés plus durables, équitables et résilientes face aux effets du changement climatique.

Cela fait 25 ans que je travaille pour un accord global sur le climat. Pendant tout ce temps, j’ai vu alterner des périodes où tous les espoirs étaient permis et d’autres plus sombres et pessimistes. La conférence à venir représente une opportunité sans précédent pour mettre en place un processus universel qui nous permette d’avan-cer dans la bonne direction. Je suis optimiste car je vois les chan-gements phénoménaux dans la manière dont le monde perçoit les changements climatiques. De plus en plus de gens ont été témoins de leurs impacts, en ont été victimes et comprennent les risques liés à l’inaction. Plus important encore, de plus en plus d’individus, de gouvernements, d’entreprises ont compris les opportunités qu’offre la lutte contre les changements climatiques. En réduisant les émissions de gaz à effet de serre, on améliore la qualité de l’air et les conditions de vie et de santé de millions de personnes. En construisant des villes durables, on attire de nouvelles entreprises, on crée de nouveaux emplois et on agit positivement sur le cadre de vie des citadins. Quant aux énergies renouvelables, elles per-mettent un accès à l’énergie à des communautés isolées qui en étaient privées. Il reste des obstacles à franchir avant d’aboutir à un accord. L’expérience a montré que certaines problématiques étaient trop complexes pour que les négociateurs les résolvent seuls. Ils ont besoin d’orientations claires des citoyens et de leurs dirigeants. En travaillant ensemble, nous pouvons et nous obtiendrons un accord ambitieux et universel sur le climat à Paris.

Janos PASZTOR Sous-Secrétaire général des Nations Unies aux changements climatiques

* Depuis plusieurs années, l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a joué un rôle prépondérant dans la promotion de solutions qui respectent les traditions et cultures des différents pays qui la composent. Elle a même érigé la diversité culturelle comme quatrième pilier du développement durable, aux côtés de la croissance économique, du bien-être social et de la protection de l’environnement.

P18 KPENAHI TRAORE Faso SoapP19 Ce qu’il faut savoir avant la CDP21P20 CELINE ACHOUR Les verts

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� novembre 2015 / Francophonie 5�4���Francophonie /novembre 2015�

Après mes études supérieures à l’Univer-sité Gaston Berger de Saint-Louis où je suis sorti ingénieur informaticien, j’ai intégré une société informatique à Dakar. Je suis conscient que dans la vie il y a des chal-lenges et qu’il est toujours possible de les

surmonter avec une bonne organisation et une certaine persévérance. Ainsi pendant 4 ans, j’ai occupé plusieurs postes dans l’entreprise jusqu’à devenir chef de pro-duits avant de démissionner en 2010 pour me lancer dans l’aventure de l’entre-prenariat en créant ma star-tup Amandjine Consulting dont le produit phare est mLouma, un service web et mobile etc ..

Je suis originaire du sud du Sénégal, plus précisément de Dianki dans la région de Ziguinchor. J’ai grandi en pratiquant l’agriculture comme mes parents qui y vivent toujours. J’ai donc pu acquérir de l’expérience et comprendre que les producteurs subissent une certaine injustice face aux intermédiaires qui imposent des prix dérisoires. C’est ce qui m’a amené à mettre en place une plateforme qui crée la transparence entre les acteurs du monde agricole. Nous avons commencé avec la filière oignon pour deux raisons. C’est elle qui a connu le plus grand taux de croissance. En effet la production est passée de 40 000 tonnes en 2003 à 250 000 tonnes en 2013. Et pourtant, après chaque campagne, les producteurs sont confrontés à un problème d’écoulement. La principale zone de production d’oignons (zone des Niayes) n’est pas trop loin de Dakar où nous sommes basés, ce qui nous facilite les déplacements réguliers sur le terrain et nous a aidés à mettre en place cette solution innovante pour les agriculteurs.

mLOUma, Une bOUrse en LiGne L’urgence d’agir est désormais dans toutes les têtes : 26 millions de personnes déplacées chaque année à cause de

catastrophes naturelles. il n’est pas nécessaire d’être scientifique pour percevoir que les conséquences des change-ments climatiques sont déjà là. Les agriculteurs en inde, les éleveurs peuls du tchad et les habitants des Philippines constatent chaque jour les modifications du cycle des pluies, la raréfaction des points d’eau, l’évolution de la biodi-versité et le rythme accru des événements météorologiques extrêmes.

Une filière pour permettre aux producteurs d’oi-gnons d’écouler leurs produits en leur prodiguant des conseils pour une meilleure rentabilité des terres, c’est l’idée de l’entreprise sénégalaise, mLouma.

CHanGements CLimatiQUes : Les raisOns D’esPérer

Face à cette urgence que ressentent les grandes nations sur leur propre territoire, la géopolitique du climat a évolué. En novembre 2014, la Chine et les Etats-unis ont, pour la première fois, pris des engagements fermes de réduction d’émissions de gaz à effet de serre. Ils ont

aussi accepté, comme plus de 140 pays, de s’engager sur une trajectoire chiffrée de réduction de leurs émissions d’ici 2030 en rendant leur contribution nationale aux Nations unies. Bien sûr, le compte n’y est pas. Il va falloir relever le niveau des ambitions qui nous emmènent aujourd’hui sur une trajectoire de près de 4°C de réchauffement global d’ici la fin du siècle. C’est le début d’une dynamique historique.Autre élément de contexte favorable : la mobilisation internationale, pour relever le défi annoncé à la Conférence de Copenhague en 2009, de mobiliser 100 milliards de dollars/an à partir de 2020 pour aider les pays en voie de développement à s’adapter aux conséquences de ces changements. Les institutions financières du monde se sont retrouvées au Pérou en octobre dernier. à cette occasion, l’OCDE a dévoilé que 62 milliards de dollars étaient déjà mobilisés, la Banque Mondiale allait réunir 26 milliards de dollars et les banques de développement se sont engagées à verser 15 milliards de dollars supplémentaires au Fonds vert pour le climat. Cette dynamique est essentielle car, pour les pays du Sud, la mobilisation financière est la condition sine qua non du contrat de confiance avec les pays industrialisés, historiquement respon-

sables des changements climatiques. Le piège serait de tout attendre du résultat des négociations onusiennes. Dans le domaine économique, les technologies de la transition vers une économie bas-carbone sont désormais acces-sibles. Le prix des cellules photovoltaïques est passé de 60 dollars/watt en 1976 à 0,66 dollar en 2013. Cela permet de surmonter les réticences politiques et financières qui empêchaient jusqu’à récemment un changement à grande échelle. L’Inde, par exemple, a annoncé qu’elle allait augmenter la part des sources d’énergies propres à hauteur de 40 % de sa production d’électricité d’ici à 2030. Cet élan va prendre de l’ampleur dans les années à venir, surtout si les pays industrialisés honorent leurs engagements financiers envers les pays en développement.Enfin, les citoyens sont fortement mobilisés. Ils étaient plus de 300 000 manifestants dans les rues de New-York en septembre 2014. Huit des dix premières entreprises mondiales en termes de capitalisation boursière dépendent encore directement du pétrole. Mais l’urgence est là, le contexte politique et économique est favo-rable à un sursaut politique courageux et ambitieux. Aura-t-il lieu ? Réponse le 12 décembre 2015…

RFI-Anne-Cécile BRAS C’est pas du vent : Diffusions le samedi 11h10 et 13h10 et le dimanche à 11h10 TU vers Paris, le monde.

Mon objectif est d’améliorer leurs conditions de vie en contribuant à la croissance de leurs revenus puisqu’avec notre plateforme, ils disposent d’un argument de négo-ciation pour vendre leurs produits à de meilleurs prix. Nous contribuons aussi modestement à la résolution du problème de chômage des jeunes et de l’exode rural. Car au-delà des 20 jeunes qui m’ont rejoint dans cette

aventure, d’autres sont en train de se lancer dans l’agriculture, avec notre plateforme. Aujourd’hui nous couvrons pratique-ment toutes les catégo-ries agricoles à savoir les légumes, les céréales, les oléagineux et les fruits. Nous sommes présents dans 7 régions du pays et nous couvrons 37 mar-chés dont 18 Loumas (marchés hebdoma-daires). Nous offrons les informations sur les prix

des denrées, ce qui crée une transparence et aide beaucoup à la prise de décision, aussi bien au niveau des producteurs que des acheteurs. En effet plus de 5000 clients interagissent chaque jour à travers notre plateforme.

De nombreux acteurs du secteur agricole nous utilisent, quel que soit le lieu géographique où ils se trouvent, qu’ils aient accès à Internet ou pas. Et dans un futur proche, nous comptons utiliser les mêmes canaux (Web, USSD et SMS) pour sensibiliser le monde agricole en lui fournissant des informations sur la température, la protection des sols et pour prendre en compte leur sensibilité sur les enjeux du réchauffement climatique.

Aboubacar Sidy SONKO Créateur de mLouma.

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� novembre 2015 / Francophonie 7�6���Francophonie /novembre 2015�

CHanGement CLimatiQUe, QUeLLes COnséQUenCes POUr La santé ?

Pour illustrer les conséquences du changement climatique, nous devrions arrêter de montrer un ours polaire tout seul sur son morceau de banquise à la dérive mais plutôt des hommes. Les piliers de notre santé vont être affectés par

ces évolutions : c’est à dire l’accès à la nourriture et l’accès à l’eau potable qui risquent de devenir de plus en plus difficiles. Cette perte de ressources pour vivre entraine inévitablement le déplacement de personnes vers des régions plus clémentes.

Actuellement, dans l’ASS, ce sont 620 millions d’Africains qui n’ont pas accès à l’électricité. Alors qu’on estime que l’Afrique du Nord – méditerranéenne est électrifiée à 98%, 32 % seulement de la population de l’ASS a accès

à l’électricité. L’essentiel de la population sans accès à l’électricité est dans les zones rurales. Dans plus d’une vingtaine de pays, l’électrification y est inférieure à 5 %. Il y a donc urgence à développer cet accès, principal vecteur d’amélioration des conditions de vie. Pourra-t-on le faire intégralement ? Cela dépend évi-

Quand nous parlons de changement climatique, nous évoquons toujours son impact sur la nature mais peu sur les personnes. Pourtant, les températures caniculaires et la pollution contribuent directement à la mortalité par maladies cardiovasculaires ou respiratoires, mais aussi à l’augmentation des problèmes d’asthme et d’allergies. D’autre part, la sécheresse extrême et les inondations augmentent également les risques de diarrhées et de malnutrition.

Les 25 prochaines année l’OnU prévoit le doublement de la population de l’afrique sub-saharienne (ass) estimée en 2015 à 948 millions d’habitants (1). ajoutons qu’en 2015 la population urbaine de cette région représente 39 % de la population totale alors qu’à l’échelle mondiale, la part de la population urbanisée dépasse les 50 %.

De plus, les causes du réchauffement climatique que sont l’utilisation de combustible fossile et de moyens de transport très polluants sont les mêmes qui entrainent une pollution de l’air. Or, cette pollution est responsable de plus de sept millions de morts chaque année et représente un coût financier important pour la société en hospitalisations et traitements. D’ailleurs, pour le Dr Maria Neira, directrice du département santé publique et environnement de l’OMS : « Lutter contre le change-ment climatique, c’est aussi lutter contre la pollution, et en conséquence s’attaquer à une cause de mortalité importante ». Pour notre santé, il y a donc urgence à agir contre le changement climatique !

RFI -Claire HEDONPriorité santé : Diffusions 10h10 du lundi au vendredi à Paris et 21h10 en Afrique.

demment du terme, le risque étant que l’effort demandé soit insuffisant en regard de la très forte croissance démographique. Selon une étude (2) réalisée pour la Banque africaine de développement, obtenir dans les 25 pro-chaines années, un accroissement annuel de 4,4 % de la puissance installée (actuel-lement de 96 GW (3) impliquerait un effort annuel d’investissement de l’ordre de 35 milliards de dollars. Et les études montrent qu’il y aurait toujours 530 millions d’Africains

en 2040 sans accès à l’électricité. Il faut donc agir : sur la production et le « mix énergétique »,

sur les réseaux qui transportent et distribuent l’électricité.

La transition est déjà amorcée et il faut la soutenir pour accompagner le dynamisme économique qui

se fait jour et qui seul permettra résilience et adapta-tion au changement climatique. La part des combus-tibles fossiles (charbon, pétrole, gaz) devrait sensible-ment baisser entre 2015 et 2040, celle de l’hydraulique rester relativement stable tandis que les renouvelables, hors hydro, décolleront (atteignant 21 % en 2040).

Les besoins en réseaux sont supérieurs aux inves-tissements de production. C’est d’ailleurs en Afrique occidentale que ces besoins sont les plus importants, du fait de la faible densité de nombreux pays et d’une proportion encore importante de la population rurale.Dans ce contexte a pris place et s’amplifie l’ « initiative Borloo » qui vise la création, lors de la CDP 21, d’une agence pour l’électrification de l’Afrique dont l’objectif dépasse celui de la seule électrification : poser les bases d’une prospérité qui sera garante de la stabilisa-tion du continent.

Bernard DUHAMEL Ancien Directeur exécutif de l'IEPF (devenu IFDD) Secrétaire général de ENDA Europe VP Association pour le Développement de l'Energie en Afrique(1) ONU : World Population Prospects: the 2012 Revision. S’agissant des régions principalement francophones, l’Afrique Occidentale res-tera la région la plus peuplée, et l’Afrique Centrale la région la moins peuplée.(2) Menée par EDF sur la faisabilité du site hydroélectrique d’Inga, le plus important au monde.(3) 130 GW pour la France, 15 fois moins peuplée.

Claire Hédon au centre de santé du Rwanda

UrGenCe De L’éLeCtriFiCatiOn en aFriQUe sUb-saHarienne

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8���Francophonie /novembre 2015� � novembre 2015 / Francophonie 9�

Contrairement à certains pays d’Europe et d’Asie, beaucoup de pays africains ne sont pas parvenus à améliorer cette situation (notamment à accroître les rendements des cultures par unité de terre cultivée). En Ouganda, République Démocratique du Congo et

Sénégal, l’efficience de l’utilisation des terres a même diminué au cours des dernières décennies. L’Afrique du Sud et L’égypte, qui ont toutes deux des systèmes de production agricole relativement avancés, sont les rares pays de la région qui échappent à cette tendance. Un facteur crucial est la dégradation anthropique des terres arides, largement responsable de cette faible efficience.

Les pays exposés à la dégradation des terres arides sont notam-ment le Botswana, le Burkina Faso, le Cameroun, l’érythrée, Madagascar, l’Ouganda, le Sénégal, le Swaziland et le Togo, là où le territoire comprend de grandes étendues de terres arides, le surpâturage, la destruction des forêts pour la consommation de bois servant de combustible ou la surexploitation des sols due à de courtes périodes de jachère. Combattre et atténuer la dégradation est donc une condition préalable pour une efficience accrue. Selon ce même rapport, l’Afrique a besoin d’une révolution agricole authentiquement verte qui associe des accroissements de la pro-ductivité des terres à la durabilité environnementale. Ceci pourrait reposer sur deux séries de politiques : celles visant à accroître la productivité des terres et celles visant à promouvoir la durabilité environnementale dans l’agriculture, avec de fortes interactions entre les deux.

Une meilleure productivité qui permet d’économiser sur l’utilisation d’énergie, d’eau et d’engrais peut contribuer à réduire la dégrada-tion des terres et la déforestation, tandis qu’une gestion durable de la ressource agricole peut favoriser une productivité accrue. Le rapport suggère à cet égard que les gouvernements africains subventionnent l’accès aux technologies de nature à renforcer la productivité et favorisent aussi la gestion durable des terres et des

Depuis plus de trente ans, la Chine connaît une croissance à deux chiffres. Mais ce développe-ment s’est fait au détriment de l’environnement : l’air est pollué, le smog (Brume brunâtre épaisse, constituée de particules fines et

d'ozone) envahit régulièrement une grande partie de son territoire, certains chiffres avancent même la perte de la moitié de ses cours d’eau… Le problème de la pollution est l’un des plus grands sujets de mécontentement de la part des Chinois La CDP 21 approche à grand pas. Plus que jamais, l’avenir de notre planète est entre les mains des Chinois et des Américains, accusés d’être respon-sables du bilan décevant du Sommet de Copenhague de 2009. Selon les scientifiques, si la température aug-mente de plus de 2° C d’ici 2030, les conséquences seront catastrophiques. Il faut donc agir, et vite. Encore une fois, les yeux se tournent vers ces deux grands pollueurs.

Conscient de l’enjeu que représente la protection de l’environnement, le Premier ministre chinois a confié à François Hollande, Président de la République fran-çaise, qu’un développement économique plus durable

ressources naturelles en réformant les régimes fonciers, en définis-sant et appliquant mieux les droits de propriété et en restreignant ou réglementant les importations de produits chimiques dangereux, pesticides et autres polluants. Il dit aussi que les pays africains devraient prendre en compte les problèmes environnementaux non pas isolément, mais dans le cadre de promotion du développement en général. Trop souvent en effet, il n’y a guère de coordination entre les services gouvernementaux chargés des questions envi-ronnementales et les ministères-clefs comme ceux des Finances, du Commerce, de l’Agriculture et de l’énergie. Les gouvernements africains doivent renforcer la collaboration interministérielle pour les questions environnementales afin que celles-ci soient prises en compte de manière globale et incorporées systématiquement dans les stratégies nationales de développement.

Bineswaree BOLAKY Economiste.Section Afrique. Division pour l'Afrique, les Pays Moins Avancés et les Programmes SpéciauxConférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED)

L’UtiLisatiOn Des terres en aFriQUe est ineFFiCienteDans son rapport 2012 sur le Développement économique en afrique intitulé "transformation structurelle et développement durable en afrique", la Conférence des nations Unies sur le Commerce et le Développement (CnUCeD) note que l'efficience de l'utilisation des terres est très faible en afrique subsaharienne et qu’elle est généralement due à des changements à grande échelle de la couverture des sols (déforestation) et à leur dégradation.

et plus soucieux de l’environnement constitue « un devoir de la Chine » à l’égard du reste du monde. Autrement dit, si la Chine veut jouer un rôle majeur sur la scène internationale, un changement d’attitude vis-à-vis de l’environnement est essentiel.

La Chine et les États-unis ont publié une déclaration commune inédite sur le climat fin 2014, à Pékin. Ils ont promis de s’engager concernant le plafonnement de leurs émissions de CO2 avant 2030. Cet accord a été considéré par certains comme historique, par d’autres comme un simple effet d’annonce. Pékin a avoué récemment avoir sous-évalué la consommation de charbon depuis une décennie. Et, selon un son-dage réalisé aux États-Unis, et ce malgré la pollution ambiante, seulement 18 % des Chinois se disent préoccupés par le réchauffement climatique et ses conséquences. Si rien n’est mis en œuvre pour éveiller les consciences, tout accord, quel qu’il soit, sera voué à rester lettre morte.

RFI- Hermine ROUMILHAC Rédaction chinoise

si Washington a déjà exprimé son opposition à un accord avec l’objectif de réduction juridiquement contraignant, Pékin a, au contraire, signé une déclaration commune avec la France, début novembre ; les deux pays sont d’accord pour « parvenir à un accord ambitieux et juridiquement contraignant ». avec le feu vert de la Chine, la Conférence de Paris a de grandes chances d’être un succès. mais pourquoi ce changement d’attitude ?

Un DeVOir De La CHine

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Les pays et autres acteurs de la communauté internationale viennent d’adopter à new-York le Programme de Développement Durable à l’Horizon 2030 (PDD-H2030). ils s’acheminent de manière active vers Paris pour s’accorder sur les moyens de limiter les émissions de gaz à effet de serre en dessous de 2°C pour préserver notre planète. Le futur accord sur le climat tant attendu sera déterminant dans l’exécution du PDD-H2030 du fait de la priorité exigée pour des activités de développement sobres en carbone dans tous les secteurs de croissance socio-économique.

Les trois premières formes d’énergie furent le feu pour l’éclairage et la cuisson, l’énergie animale pour le trans-port et le vent pour le transport maritime. Le Moyen-âge a vu l’arrivée de nouvelles formes d’énergie mécanique, l’hydraulique et l’éolien. Puis avec l’apparition du moteur à vapeur en 1769, la chaleur du bois est transformée en

énergie. C’est la 1ère transition énergétique. Ce moteur à vapeur est à l’origine de la 1ère grande crise écologique avec la déforestation en Europe. Une solution sera vite trouvée avec le charbon minerais. C’est la 2nde transition énergétique. La 3ème intervient avec l’ère du pétrole. Le premier forage est effectué aux états-Unis en 1859 et le premier moteur à essence est construit l’année suivante.

Devant la problématique mondiale du changement climatique, la communauté scientifique internationale s’accorde sur la néces-sité d’une autre transition énergétique reposant sur la sobriété dans les consommations et l’utilisation d’énergies renouvelables. Cette attitude concerne davantage les pays développés, un Nord-Américain consomme environ 10 Tep/an, soit 2 fois et demi plus qu’un Européen, 10 fois plus qu’un Sud-Américain et 50 fois plus qu’un Africain.

Mais l’accès aux énergies modernes se heurte à plusieurs défis, le manque d’équipements dans les PED et une moindre efficacité dans les usages induisant d’importants gaspillages. De plus, l’urbanisation galopante et la poussée démographique sont appelées à jouer un rôle majeur. Alors que 2 personnes sur 10 vivaient en ville il y a un siècle, ONU-HABITAT estime que depuis 2008, et pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, la population mondiale urbaine est devenue supérieure à la population rurale. En Afrique, on s’attend à

L’énergie se situe au cœur des enjeux mondiaux. Le souci de sécuriser les approvisionnements et de garantir le prix est souvent la raison sous-jacente à nombre de conflits internationaux car l’énergie est le moteur du développement.

Les enJeUX De La transitiOn énerGétiQUe

� novembre 2015 / Francophonie 11�

L’OIF, et son organe subsidiaire l’IFDD (ex-IEPF), s’est fortement positionnée en accompagnant ses pays membres dans la pré-paration des négociations enga-gées pour concevoir, élaborer,

produire et adopter ledit document de même que l’accord relatif au climat. En prélude à la conférence de RIO+20, la Francophonie avait réuni à Lyon les différentes catégo-ries d’acteurs de développement (secteur public, privé, société civile, universitaires, femmes, jeunes, collectivités locales) pour faire un bilan de la situation environne-mentale et prendre des recommandations consignées dans « L’Appel de Lyon », porté en juin 2012 par Monsieur Sassou Nguesso, Président de la République du Congo, à l’époque porte-parole de l’Afrique sur les sujets d’environnement et de dévelop-

pement durable et par Monsieur Mamadou Issoufou, Président de la République du Niger, pour la jeunesse et les emplois verts.

Après RIO+20, avec la déclaration finale intitulée « L’Avenir que nous voulons », il a été décidé d’élaborer des Objectifs de Développement Durable (ODD) pour réa-juster les OMD, qui n’avaient pas donné les résultats escomptés. L’OIF entreprit alors une initiative francophone pour contribuer à la réflexion sur l’élaboration des ODD sur quatre thématiques que sont : la gou-vernance et les modes de production et de consommation durables, l’éducation, la formation professionnelle, la jeunesse et les emplois verts, la transition énergétique et la culture dans le développement durable. La production de rapports sur ces 4 théma-tiques a grandement contribué à préparer les membres des délégations des pays en développement francophones pour la com-préhension et la maitrise des négociations. Des activités de formation et de sensibilisa-tion ont été menées sous forme d’ateliers

thématiques en marge des réunions des Nations-unies et/ou de discus-sions et échanges informels pour les diplomates (cafés francophones organisés à la représentation de l’OIF à New-York) et ont contribué à

renforcer les capacités des délégués francophones pour participer au

processus de négociations. La pertinence des documents

produits par l’IFDD, notamment les notes de décryptage, les guides du

négociateur, les résumés pour décideurs et les fiches

La FranCOPHOnie en marCHe POUr Le DéVeLOPPement DUrabLe

techniques pour préparer les contributions prévues au niveau national (CPDN) a fini de séduire les négociateurs, non seulement, francophones, mais aussi, ceux des autres espaces linguistiques au point d’en faire assurer la traduction dans d’autres langues (anglais, espagnol, arabe) par le PNUE.

La Francophonie compte plus d’une ving-taine de pays engagés dans l’élaboration et la mise en œuvre de stratégies de développement durable. Cette dynamique enclenchée doit être renforcée pour l’exécu-tion du PDD-H2030 avec les 17 ODD dans lesquels est déjà incluse la question des changements climatiques. L’année 2016 devient ainsi celle des réformes et autres changements de modèles de développe-ment que devront observer tous les pays développés comme en développement de la planète pour entamer une lutte efficace et efficiente contre toutes formes de pauvreté pour un développement durable.

Fatimata DIA Ancienne Directrice de l’IFDD 2007-2015

environ 2 milliards de nouveaux urbains en 2050 et on estime que 75 à 80 % des bâtiments seraient encore à construire, un triplement de la capacité du parc actuel.

L’approvisionnement énergétique est un défi pour l’Afrique. Les villes consomment plus de 75 % de l’énergie alors que 60 % de la population urbaine en est privée. Elle utilise la biomasse pour la cuisine et ne bénéficie que d’un accès limité aux énergies modernes, un gap important entre la demande et l’offre, car si la 1ère croît de 7 %, la 2nde ne progresse que de 1 à 2 % par an. Un autre défi majeur réside dans le prix de l’énergie. Alors que l’Europe a amorcé sa révolution industrielle avec un coût de l’énergie quasi-insignifiant, les PED doivent faire face à un coût très élevé.

Ces faiblesses devraient amener les décideurs à opter pour des équipements performants et les énergies renouvelables occuper une large part du mix énergétique. Les architectes doivent conce-voir des bâtiments bioclimatiques qui produisent tout ou partie de leurs besoins énergétiques et l’aménagement urbain proposer des transports sobres en énergie. Le choix de la transition énergétique conduira à l’émergence de nouvelles activités (métiers de l’envi-ronnement, de la promotion urbaine, services de proximité…) et le développement d’actions d’information et de formation. L’Institut de la Francophonie pour le Développement durable se propose d’accompagner les pays membres dans cette démarche.

Jean-Pierre NDOUTOUM Directeur de l’Institut de la Francophonie pour le Développement Durable (IFDD)

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12���Francophonie /novembre 2015� � novembre 2015 / Francophonie 13�

Des indiennes Arhuacos, le guaimaro et ses noix

« J’ai eu l’idée de Glowee en regardant un film sur les poissons des abysses ». Sandra Rey s’est demandée si on ne pouvait pas éclairer les villes avec des organismes marins biolumines-cents comme les algues, méduses, calamars, poissons ou crevettes. Cette étudiante en master de design industriel a mis au point, un éclairage urbain écologique et renouvelable qui utilise des solutions de bactéries bioluminescentes cultivées en laboratoire et injectées dans des feuilles de résines trans-parentes. Et début décembre, elle sortira le premier éclairage sans consommation d’électricité et à émissions de CO2 réduites. A l’heure où les dépenses d’électricité des communes françaises pour l’éclairage urbain représentent 27 % des coûts,

l’idée peut et va séduire !

Haoua Ouedraogo-Ilboudo n’a plus supporté de voir ses moutons étouffés par des sacs plastiques. Elle décide alors

de se mobiliser contre ce fléau qui défigure les campagnes. Avec le GAFREH, Groupement d’Action des Femmes pour la Relance Economique du Houet, dans la province de Bobo Dioulasso, elle ouvre un centre de recyclage de sacs plastiques où arrivent chaque année depuis 2003, 16 tonnes de sacs collectés par les associations locales et les enfants des écoles. Ils sont lavés, découpés en lanières qui seront ensuite montées sur des métiers à tisser, crochetées

ou tricotées pour en faire des cabas, des sandales… La pro-chaine étape sera de fondre ce plastique et de fabriquer des

tables, des bancs ou des tuteurs pour faire pousser les tomates. Ce centre aujourd’hui emploie 85 personnes et appartient depuis

2011 au réseau mondial du commerce équitable.

Architecte de formation, la belgo-tunisienne Naziha Mestaoui s’est toujours intéressée au développement des villes. En visitant l’Amazonie, elle a été sensibilisée par le rapport des populations avec la nature. De ce constat, est né « One Heart One Tree » pour permettre à chacun d’être un acteur du changement. Utilisant les technologies numé-riques et interactives, elle a fait appel au financement parti-cipatif et a recueilli 62 854€ qui ont permis d’acheter 8736 arbres. Avec l’application du même nom consultable sur votre Smartphone, vous pouvez acheter un arbre pour une poignée d’euros avec la possibilité de lui donner un nom. Le projet sera déjà visible sous la forme d’arbres éphémères en 3D projetés sur les monuments de Paris avant de partir mobiliser le reste du monde.

Vicky SOMMET

Portraits de trois femmes militantes,performantes et … innovantes

Vertes eXPertes

Devinez ce que c’est ! » Eric Verrecchia ouvre un grand placard dans les sous-sols de l’université de Lausanne et désigne des objets qui ressemblent à des

cailloux... Sauf que les chercheurs les ont trouvés dans des arbres en Afrique, les irokos.

« Lors de leur photosynthèse », détaille Eric Verrecchia, « les arbres oxalogènes transforment le CO2 et l’eau en biomasse et produisent en même temps de l’oxalate de calcium, qui devient ensuite du calcaire, sous l’action des bactéries».

Ce calcaire est finalement stocké dans les sols… pour leur plus grand bien, puisqu’il neutralise les terres acides, comme on les trouve dans les écosystèmes tropicaux.

La Sierra Nevada de Santa Marta, en Colombie, est le berceau du guaimaro. « Le guaimaro amende les sols et nourrit les habitants de la forêt, grâce à ses noix riches en nutriments », explique Franz Kaston Florez. Ce spécialiste de la faune sauvage est venu dans la Sierra pour sauver le tapir, menacé d’extinction. Cette

lutte l’a guidé vers le guaimaro, qui produit l’aliment préféré du tapir. Avec la fondation Nativa, qu’il a créée, il sème aujourd’hui le guaimaro avec les Indiens Kogi. Un projet à deux volets, car Nativa invite également les occidentaux à venir voir, lors d’une biovisite, les lieux de plantations aux abords des villages indiens, et à s’imprégner de la culture des indigènes de la Sierra, les Kogis et les Arhuacos.

Seule, la science ne pourra pas sauver le climat ! Franz Kaston Florez en est convaincu, il faut aussi s’inspirer de la sagesse indienne : « Pour les indigènes, il n’y pas l’homme d’un côté et la nature de l’autre. Non : l’homme est nature. C’est une seule entité ! Si nous nous souvenons de ça, nous pourrons peut-être grandir et prendre conscience que nous sommes des êtres qui partagent cette planète … avec beaucoup d’autres. »

RFI- Christine SIEBERT www.co2solstock.org www.nativa.org et sur Facebook : « Biovisitas Nativa

Le GUaimarO et L’irOKO, Des arbres POUr saUVer Le CLimat ?Les scientifiques s’intéressent aux arbres oxalogènes, qui séquestrent le CO2 dans le sol pour des milliers d’années. Une découverte, faite dans les années 90 par le biogéochimiste eric Verrecchia, qui fait de plus en plus de bruit à l’approche de la CDP 21.

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14���Francophonie /novembre 2015�

CLimat et aGriCULtUre, Un aVenir inCertain

entrePreneUrs DU mOnDe en HaÏti

Pour la première fois, on peut disposer d’esti-mations quantitatives qui montrent un chan-gement négatif depuis les années 1980 sur les rendements de certaines céréales majeures comme le blé et le maïs. Ce n’est

pas le cas pour le riz qui a une grande importance pour l’alimentation mondiale. Pour l’avenir, la fin du siècle, les projections sont dans l’ensemble pessimistes et on s’attend à des impacts qu’on va situer à moins 2 % par décennie alors qu’il faudrait augmenter les rendements pour satisfaire la demande alimentaire mondiale d’envi-ron 14 % par an.

Il faut travailler sur plusieurs tableaux : distinguer une adaptation progressive où on ajuste les pratiques et on change par exemple les variétés car certaines sont

� novembre 2015 / Francophonie 15�

Jean-François soussana*, docteur en physiologie végétale, directeur scientifique environnement à l'institut national de la recherche agronomique, travaille sur les interactions entre les prairies, l'élevage, la biodiversité, les écosystèmes et le changement climatique au sein de l’inra. Depuis 1998, il collabore au GieC (Groupe d’experts intergouverne-mental sur l’évolution du climat). il a été co-récipiendaire du prix nobel pour la paix en 2007.

L’association entrepreneurs du monde innove en matière de construction antisismique et d’accès à une énergie propre.

L’entreprise sociale PALMIS ENÈJI et le programme Habitat, créés par l’asso-ciation, ont un impact posi-tif sur l’environnement et

le développement durable en Haïti. PALMIS ENÈJI facilite notamment l’accès des plus vulnérables à des réchauds à gaz ou des réchauds améliorés qui réduisent nettement la consommation de bois et l’émission de particules fines et gaz à effets de serre. Le programme Habitat lui pro-pose des solutions pour construire avec des matériaux et des compé-tences locales.

Un objectif : offrir aux plus vulné-rables un meilleur accès à l’énergie pour la cuisson et l’éclairage. Dans un pays où la déforestation est un problème majeur, PALMIS ENÈJI, créée en 2012, a déjà permis de

plus tolérantes à la sécheresse. Mais ensuite, il faudra envisager des changements dans les systèmes car cer-tains considèrent qu’une plus grande diversification des cultures sera un atout supplémentaire. Et il faut prendre en compte la protection des sols qui deviendra un enjeu central tout comme l’utilisation efficiente de l’eau.

En effet, il faudra impérativement économiser l’eau en agriculture et mettre aussi en place des systèmes d’aménagement qui permettent de restaurer le niveau des nappes phréatiques parce que nous aurons des sécheresses sévères. Et comme les besoins en eau vont augmenter dans certains pays, on assistera à une compétition accrue entre l’irrigation par exemple et le secteur de la société.

RFI – Extrait de la chronique Sciences présentée par Agnès ROUGIER * Jean-François Soussana a dirigé l’ouvrage collectif « S'adapter au changement climatique. Agriculture, écosystèmes et territoires » (2013).

sauver 6000 tonnes de bois et s’est forgée une belle réputation. Elle a ainsi remporté le prestigieux prix « Foreign Investor of the Year » au concours RIYA 2014, qui récom-pense l’impact positif d’une entre-prise sur l’environnement. En effet, les réchauds améliorés qu’elle dif-fuse dégagent beaucoup moins de particules fines et de gaz à effet de serre et consomment 40 % de moins de bois. Son objectif, à fin 2016, est de diffuser plus de 15 000 produits avec pour résultat 5800 foyers améliorés, 980 réchauds à gaz et 9000 lampes ou kits solaires distribués.

Encourager l’émergence d’entre-prises de construction durable en promouvant un habitat parasinistre, c’est la tâche qu’elle s’est assignée. Suite au séisme de 2010 qui a

ravagé plusieurs villes d’Haïti et fait des dizaines de milliers de morts, Entrepreneurs du Monde a mis en place le programme Habitat et réflé-chit avec le laboratoire CRATerre à un mode de construction parasis-mique et paracyclonique accessible aux familles pauvres, aux écoles, aux associations, etc. Cette réflexion a abouti à un modèle en ossature bois et remplissage de maçonnerie qui a été validé par le ministère des Travaux Publics haïtien. 68 artisans ont déjà été certifiés et 25 bâtiments ont été réalisés depuis 2011.

Une réflexion sur la mise en place d’une filière durable autour de la construction en bois a été initiée par Entrepreneurs du Monde en 2015.

Nicxon DIGACIN Entrepreneurs du monde.

Chantier Habitat

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� novembre 2015 / Francophonie 17�16���Francophonie /novembre 2015�

mObiLisatiOn sOCiaLe COntre Les DéCHetsenda madagascar Océan indien est une entité de l’OnG enda tiers monde, dont le siège est à Dakar. elle a été créée en 1996 à antananarivo et déploie ses activités à mahajanga depuis 2008 avec pour objectif le renforcement des acteurs locaux dans leurs projets de développement social, individuel ou collectif.

La ville de Mahajanga est exposée à de nombreux pro-blèmes entravant le développement socio-économique de ses habitants confrontés à l’insalubrité de l’envi-ronnement et à l’exclusion sociale. 80 % de l’espace urbain représente les quartiers défavorisés, caractérisés par un habitat spontané, le manque d’infrastructures de

base et en saison de pluies les parties les plus basses sont inondées. Sa population est confrontée à une dégradation constante de son niveau de vie.

Le manque d’infrastructures sanitaires fiables, l’absence d’une collecte des déchets régulière, conduisent à un réel risque d’épidé-mies. Si les maladies diarrhéiques et leurs conséquences mortelles sont nombreuses, Mahajanga se distingue aussi par des épidémies chroniques de choléra et de peste. L’une des plus importantes au niveau mondial a démarré en 1999 à Mahajanga pour atteindre Antananarivo en huit semaines, et finalement se diffuser à toutes

Pascal maître, vous êtes photographe ou journaliste et pourquoi l’afrique* ? Je suis photographe parce que je rapporte des images si possible connectées à la réalité du terrain et je suis jour-naliste parce qu’au cours de mes voyages, je cherche des histoires à raconter. L’Afrique est une de mes desti-nations parce que j’ai commencé à travailler chez Jeune Afrique et je partais régulièrement avec des journalistes africains, ce qui m’a fait entrer de plein pied dans ce continent et avec une approche assez directe avec la population. Après, j’y suis retourné souvent couvrir l’actualité pour l’agence Gamma et maintenant j’essaie de raconter des histoires africaines.

en afrique, quels sont les changements dus au climat que vous avez constatés au fil du temps ? J’ai vu les villes grossir comme Goma et l’exode rural s’intensifier, le tout souvent lié au climat mais c’est difficile à évaluer car le changement se fait lentement. Deux exemples : le lac Tchad a perdu beaucoup de sa superficie, on parle de 90 %, mais sur place on ne s’en rend pas toujours compte sauf quand on vous dit en pointant le doigt : « Le lac était là il y a 20 ans ! » alors que vous êtes au milieu d’arbres, de poussière et de sable et que l’eau s’est retirée à 15km de là. On le sent aussi lorsqu’on relie cela à l’actualité avec la raréfaction du poisson, de l’eau pour irriguer les cultures. Tout dou-cement, la situation des riverains a empiré poussant de nombreux jeunes à rejoindre les camps de Boko Haram

au Nigéria ainsi que dans le nord du Mali ; où on assiste à la déforestation, à l’avancée du désert au réchauffe-ment et à l’ensablement du Niger. Ces répercussions sur la navigation et la pêche ont eu des effets néfastes sur la vie quotidienne de la population. Une partie des gens a basculé vers AQMI ou a émigré.

L’afrique et sa population ont-elles aussi conscience de ces changements ? Oui, les habitants en ont conscience : à l’est de Zinder au Niger, vers Goudoumaria, les cuvettes de sable ont remplacé les oasis où autrefois leurs animaux allaient paître. Aujourd’hui, les palmiers sont enfouis dans le sable et les bergers doivent passer tous ces cordons de dunes pour trouver des pâturages. Ce qui est fatiguant et rend leur vie difficile. Sur place, des ONG locales appliquent des programmes pour éviter que les dunes ne tombent dans le fleuve et d’autres installent des revê-tements de branchages d’épineux et construisent des barrières de végétaux. Si des décisions sont prises lors de la CDP21, ce serait bien qu’elles redescendent sur le terrain et qu’elles ne restent pas dans la station orbitale où les états se réunissent là-haut, tout là-haut !

Entretien avec Pascal MAITRE * « Mon Afrique » aux éditions Aperture (New-York), éditions Géo (Hambourg) et éditions Vents de sable (France). Exposition de photos « Hybris » à la Galerie Cosmos jusqu’au 12 décembre à Paris.

Un mOnDe QUi CHanGePascal maître est un photographe reporteur français. il débute sa carrière en 1979, parcourt le monde pour de grands magazines comme Géo ou Life et depuis 1988, expose les photos de son travail à travers le monde.

les provinces du pays. En 2012, deux épidémies ont été déclarées suite à une absence prolongée de la collecte des déchets, la fièvre typhoïde et, plus bénigne, la conjonctivite.

Dans le cadre d’un programme d’Assainissement Durable des Quartiers, Enda met en œuvre un soutien structurel aux collecteurs afin de permettre l’inclusion sociale de ces travailleurs marginalisés. L’objectif principal est d’assainir de façon durable les quartiers de la Commune Urbaine de Mahajanga en améliorant leurs conditions de travail. Les principales priorités détectées étaient l’accès aux soins pour eux et leur famille, à la prévoyance accidents-retraite, l’amélio-ration de leurs ressources, la sécurité au travail et la reconnaissance de leur métier par les habitants.

Pour améliorer les revenus des collecteurs, un partenariat avec Madacompost qui transforme les déchets en compost et briques ou pavés autobloquants (plastiques) a été organisé. Les collecteurs effectuent à la source un tri des déchets plastiques qui sont ensuite revendus à cette société pour un prix oscillant entre 40 Ar (0.01€) et 100 Ar.(0.035€)/kg. Toujours dans cette perspective, les collecteurs sont mis en relation avec une association permettant un accès au microcrédit aux plus vulnérables et proposant, pendant la période de remboursement, une mutuelle santé gratuite au bénéficiaire et à sa famille. Les centres de santé de base ont accepté de leur garantir un accès gratuit aux consultations médicales de façon à habituer ces travailleurs à la médecine préventive et un accord a été signé avec le médecin chef du CSB pour lancer une campagne de vaccination antitétanique gratuite.

Des ateliers sur la gestion des risques ont été organisés avec une formation qui a permis de mettre en place un plan de prévention avec la participation active des collecteurs. Une médiation avec les autorités locales, regroupant les acteurs de l’assainissement de la ville (commune, comités, chefs fokontany, balayeurs) ont permis de mutualiser les expériences, de favoriser l’entraide entre ces groupes et de partager des idées innovantes. Les activités portées par Enda OI sont fondamentales afin des sensibiliser la population sur l’importance d’un assainissement de leur quartier et leur apprendre les bases d’une hygiène au quotidien. Connaitre les risques liés aux déchets est essentiel pour l’avenir de la population de Mahajanga.

Laure PASQUIER ENDA Madagascar et Océan Indien

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� novembre 2015 / Francophonie 19�18���Francophonie /novembre 2015�

Le FasO sOaP, saVOn anti-maLariaL’Organisation mondiale de la santé appelle à un engagement de haut niveau pour réaliser la vision d’un monde exempt de malaria dans le projet « investir dans l’avenir et Vaincre le paludisme ». Cette nouvelle stratégie pour l’après-2015 vise à faire baisser de 90 % le nombre des cas et des décès dus au paludisme d’ici 2030. Quatre pays ont été certifiés exempts de paludisme et le but est d’éliminer la maladie dans 35 autres pays. il existe déjà des outils efficaces pour prévenir et combattre le paludisme, mais il faut d’urgence augmenter les financements pour mettre ces outils à la disposition de ceux qui en ont besoin et pour lutter contre l’émergence de résistances aux médicaments et aux insecticides.

Chaque année, le paludisme tue environ 600 000 personnes dans le monde, dont près de 500 000 en Afrique subsaha-rienne. C’est la 1ère cause de mortalité en Afrique devant le VIH SIDA. C’est dans cette optique que deux jeunes Africains,

Gérard Niyondiko du Burundi et Moctar Dembélé du Burkina Faso ont réfléchi à une solution préventive contre la maladie. Leur trouvaille, c’est le Faso Soap. Un savon à multiple usage qui peut être utilisé pour la lessive, la vaisselle et aussi pour l’hygiène corporelle.

Une fois que les eaux usées contenant le Faso Soap sont déversées, elles s’attaquent aux larves des mous-tiques et empêchent leur développement et leur pro-

lifération. « En Afrique, nous avons un vrai problème d’assainissement ce qui attire les moustiques, nous avons alors pensé que les eaux usées qui deviennent des nids de moustiques pourraient être la voie pour les combattre» expliquent Gérard et Moctar.

Le projet est encore dans une phase de développement. Des analyses complémentaires sont en cours afin de déterminer si ce savon miracle peut avoir des effets secondaires d’une part et d’autre part s'il respecte les normes internationales de l’OMS avant sa commerciali-sation et son utilisation.

RFI- Kpénahi TRAORERédaction en mandingue

Fabrication des prototypes

et les deux inventeurs

Le Faso Soap récompensé

Le mOnDe ne tOUrne Pas rOnD ! Causes, effets et conséquences... des inconséquences de l’homme.

Seuls 25 % des Africains ont de l’énergie or, l’énergie, c’est l’accès à l’éducation, à l’eau, à la santé, à l’emploi ou à l’agriculture. Un proverbe africain dit : « On n’hérite pas de la terre, on la lègue à la postérité ».

2000 arbres sont coupés chaque minute. 4 milliards d’hectares, soit 31% de la superficie terrestre sont des forêts, dont 93 % de forêts naturelles et 7 % de plantations. Mais aussi 13 millions d’hectares de forêts sont supprimés chaque année et 650 milliards de car-bones y sont stockés.

L’or bleu ou l’eau est un bien de plus en plus rare pour l’homme. Depuis 1900, 11 millions de personnes sont mortes en raison de séche-resses. Toutes les 20 secondes, un enfant meurt à cause d’un mauvais accès à de l’eau propre. En Afrique, les femmes effectuent 90 % du travail de collecte d’eau. Réduire le temps de 30 à 15mn pour accéder à une source d’eau augmente de 12 % la présence des filles à l’école.

Nous vivons sur une planète qui baigne dans 5000 fois plus d’énergie que nous en utilisons en une année. Et donc, toutes les 88 minutes, 16 térawatts atteignent la surface de la terre.

Les océans occupent 70 % de la surface du globe, absorbent 25 % de CO2 émis chaque année par l’homme et 90 % du surplus de chaleur dû à l’effet de serre. Aujourd’hui l’océan se dilate et la mer monte, d’autant plus vite que la fonte des glaces s’accélère. On envisage une hausse d’un quart de mètre dès la fin du siècle, avec un maximum de plus de 80 cm. Mais

qu’en sera-t-il des zones littorales et de leur habitabilité, érosion, submersion, affaissement ou disparition de certaines îles ?

Un des problèmes à éradiquer, les sacs plastiques qui envahissent les océans.

Dans le Pacifique, la masse des déchets s’étale sur un périmètre plus grand que le Texas et

sur plusieurs mètres de profondeur. Au Spitzberg où ne vivent que des ours

blancs, on trouve des déchets plastiques sur des ilots reculés. Les poissons et les crustacés qui les ingurgitent sont presque tous contaminés.

197 espèces marines sont en voie de disparition. Quant aux récifs coralliens,

1° C de plus suffit à provoquer le blanchiment des

coraux et la disparition des récifs qui abritent pourtant un tiers des espèces

marines recensées. Si 50 % d’entre eux disparaissaient à l’horizon 2050, cela aurait des

conséquences directes sur la subsistance d’un demi-milliard de personnes dans le monde. Sans omettre que la hausse de nos rejets en CO2 entraine une acidifi-cation des mers qui menace les écosystèmes marins.

L’Afrique utilise en moyenne moitié moins de matériaux que les autres continents mais sa consommation a tout de même bondi de 92 % entre 1980 et 2008. Si elle continue, elle paiera le fait qu’elle extrait de plus en plus de ressources non renouvelables et surtout des combustibles fossiles. Elle utilise mal ses terres dégradées à 65 % et est bien incapable pour autant d’alimenter correctement les 30 % d’Africains mal nourris. Et ce dans l’optique où elle devra accompagner le doublement de sa population d’ici 2050.

DIRECTION DE LA COMMUNICATION oiF - Isabelle Finkelstein - France médias monde - Françoise Hollman RéDACTION EN CHEF Vicky Sommet assistée de Tiffany Dubois CRéDITS-PHOTO ONU / A.S. Sonko / RFI- Sébastien Bonijo l/ IFDD / OIF / Nativa / Nicxon Digacin/Entrepreneurs du monde / Diana Seydi / Pascal Maître /Cosmos / 2ie Ouagadougou / Céline Achour / iStock CONTACT [email protected] RéALISATION Didier Gustin IMPRESSION éOLE La Station graphique - 93165 Noisy-le-Grand cedex

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Peinture de Céline Achour

Il parait que nous serons les seuls vers

de la réunion!

Non les seuls VERTS !!!