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RAKOTOARIMANANA Fanjatiana Eliane DELIRIUM TREMENS : A PROPOS DE 25 CAS VU A L’USFR NEUROPSYCHIATRIE DE BEFELATANANA Thèse de Doctorat en Médecine

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RAKOTOARIMANANA Fanjatiana Eliane

DELIRIUM TREMENS : A PROPOS DE 25 CAS VU A L’USFR

NEUROPSYCHIATRIE DE BEFELATANANA

Thèse de Doctorat en Médecine

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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

FACULTE DE MEDECINE

Année : 2013 N°8461

DELIRIUM TREMENS : A PROPOS DE 25 CAS VU A L’USFR

NEUROPSYCHIATRIE DE BEFELATANANA

THESE

Présentée et soutenue publiquement le 28 Juin 2013

à Antananarivo

Par

Madame RAKOTOARIMANANA Fanjatiana Eliane

Né le 27 Juin à Maternité Itaosy- Antananarivo

Pour obtenir le grade de

DOCTEUR EN MEDECINE

(Diplôme d’Etat)

Directeur de thèse : Professeur RAJAONARISON Hortense Bertille

MEMBRES DU JURY

Président : Professeur RAJAONARISON Hortense Bertille

Juges : Professeur RANDRIA Mamy Jean de Dieu

Professeur RABEARIVONY Nirina

Rapporteur : Docteur RAOBELLE Evah Norotiana Andria miakatsoa

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DEDICACES

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DEDICACES

Je tiens, avant tout, à rendre grâce à l’Eternel Dieu tout Puissant.

« Que Dieu soit louée pour m’avoir donné la santé, le courage nécessaire à

la réalisation de ce travail .J’ implore ton pardon pour toutes mes fautes commises et

que tu guides mes pas dans l’avenir »

. Je dédie cette thèse :

A mon mari : pour tous les sacrifices que tu as effectué pour moi, trouve dans

ce travail toute ma reconnaissance et l’amour que j’ai pour toi.

A Issa et Fanaiky : vous m’apportez chaque jour des forces, des courages

d’avancer encore plus loin. Que Dieu vous garde pendant votre vie.

A mes parents : ce moment me rappelle que sans votre amour infini, votre

soutien inconditionnels, votre patience et votre tolérance, je n’arriverais à ce but

.Trouvez ici l’expression de ma profonde gratitude et de toute mon affection. Longue

vie à vous et que Dieu vous bénisse.

A mes deux sœurs et à mon frère : merci beaucoup.

A Anja : tu es toujours présent pour moi : conseils, l’encouragement ; merci

infiniment.

A toute ma famille : toutes mes pensées affectueuses.

A tous les compagnons de la promotion en souvenir de toutes ces années passées

ensembles.

A tous ceux qui ont de loin ou de près, contribués à la réalisation de ce travail :

merci pour tous.

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« A NOS MAITRES ET HONORABLES JUGES DE THESE :

Monsieur le Docteur RANDRIA Mamy Jean de Dieu

Chef de département médecine

Professeur d’Enseignement Supérieur et de Recherche en Maladies Infectieuses

et à la Faculté de médecine d’Antananarivo.

Directeur de CHUA. HJRB

Chef de service des maladies infectieuses et parasitaires au HJRB

Monsieur le Docteur RABEARIVONY Nirina

Professeur d’Enseignement Supérieur et de Recherche en Cardiologie à la

Faculté de Médecine d’Antananarivo.

Chef de service de Cardiologie au Centre Hospitalier Universitaire Joseph

Raseta Befelatanana Antananarivo.

A NOTRE MAITRE ET RAPPORTEUR DE THESE

Madame le Docteur RAOBELLE Evah Norotiana Andriamiakatsoa

Médecin diplômé d’Etat, Spécialiste en Psychiatrie, Assistante au service de

Santé Mentale de l’EUSSPA.

« Qui n’a pas ménagé son temps pour nous encadrer avec patience et bonne

volonté pour la réalisation de ce travail, et malgré ses nombreuses et lourdes

responsabilités, a bien voulu nous faire l’honneur de rapporter et défendre cette thèse.

Veuillez accepter l’assurance de notre profonde considération et nos sincères

reconnaissances ».

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A NOTRE MAITRE ET DOYEN DE LA FACULTE DE MEDECINE

D’ANTANANARIVO

Monsieur le Professeur ANDRIAMANARIVO Mamy Lalatian a

Veuillez recevoir et notre profond respect l’expression de notre haute

considération et notre profond respect.

A TOUS NOS MAITRES DE LA FACULTE DE MEDECINE

D’ANTANANARIVO

« En témoignage respectueux pour les précieux enseignements qu’ils nous ont

généreusement prodigués. Veuillez recevoir nos respects et notre plus vive

reconnaissance ».

A TOUS LES MEDECINS ENCADREURS DE STAGE

« Vous avez assuré le cadre théorique e notre formation. Nous vous sommes

très reconnaissants de votre convivialité et votre contribution ».

A TOUT LE PERSONNEL ADMINISTRATIF ET TECHNIQUE DE L A

FACULTE DE MEDECINE D’ANTANANARIVO

« Merci pour votre amabilité et vos compréhensions pendant ses longues

années d’étude ».

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LISTE DES TABLEAUX

Pages

TABLEAU I tableau récapitulatif selon le lieu d’habitation ……………. ..30

TABLEAU II tableau récapitulatif selon les signes présentés ……………...33

TABLEAU III tableau récapitulatif selon le traitement …………………...38

TABLEAU VII tableau récapitulatif selon le nombre de cures ……………41

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LISTE DES FIGURES

Pages

Figure 1 : Représentation graphique de la répartition selon le genre des alcooliques

admis dans l’unité………………………………………….……………….…………26

Figure 2 : Représentation graphique selon le genre……………………………..……27

Figure 3 : Représentation graphique selon la tranche d’âge……………………........28

Figure 4 : Représentation graphique selon la profession……………………..……...29

Figure 5 : diagramme de répartition en nombre

et en pourcentage de la situation matrimoniale.............………....................31

Figure 6 : Diagramme de répartition selon le motif d’admission……………………32

Figure 7 : Représentation graphique selon l’année d’intoxication…………..............34

Figure 8 : Représentation graphique selon la dernière prise d’alcool………………..35

Figure 9 : Représentation graphique selon la comorbidité………………………..…37

Figure 10 : Représentation graphique selon la prise d’autres toxiques………............38

Figure 11 : Représentation graphique selon l’évolution…………………………..….40

Figure 12 : Représentation graphique selon la durée d’hospitalisation………41

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LISTE DES ABREVIATIONS ANAES Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation en Santé

CIM 10 Classification Internationale des Maladies (10 ème Révision)

DSM Manuel Diagnostic et Statistique

DSM-III Manuel Diagnostic et Statistique (IIIème Révision)

GABA Acide Gamma-Amino-Butyrique

IM Intra Musculaire

OMS Organisation Mondiale de la Santé

ORL Otho- Rhino- Laryngologie

TP Taux de Prothrombine

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SOMMAIRES

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SOMMAIRE

Pages

INTRODUCTION …………………………………………………………………… 01

PREMIERE PARTIE

RAPPEL THEORIQUE SUR L’ALCOOLISME ET DELIRIUM TREME NS

I- DEFINITION …………………………………………………………………..…...04

- Appétence………………………………………………………………………04

- Tolérance……………………………………………………………………….04

- Accoutumance………………………………………………………………….04

- Dépendance…………………………………………………………………….04

- Alcoolodépendance…………………………………………………………….04

- Alcoolopathie…………………………………………………………………..04

- Alcoolisme……………………………………………………………………..04

- Sevrage…………………………………………………………………………04

- Delirium tremens……………………………………………………………….05

II- HISTORIQUE ……………………………………………………………………..05

III- EPIDEMIOLOGIE ………………………………………………………………06

IV- METABOLISME DE L’ALCOOL ……………………………………………...06

V- ETIOPATHOGENIE DE DELIRIUM TREMENS ……………………………..08

VII- CLASSIFICATION SELON LE MODE DE CONSOMMATION…… ….. ..09

VI- CLINIQUE ………………………………………………………………………..09

A. ALCOOLISME ………………………………………………………….09

A.1. Symptomatologie…………………………………………………09

A.2. Les complications…………………………………………………10

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- intoxication éthylique aigue………………………………………10

- complications viscérales…………………………………………..10

- complications neurologiques……………………………………...11

B. DELIRIUM TREMENS …………………………………………………12

B.1. Signes……………………………………………………………...12

B.2. Les différents stades selon la gravité……………………………...12

B.3. Modification des analyses biologiques…………………………....15

B.4. Evolutions…………………………………………………………15

B.5. Pronostics……………………………………………………….…17

VIII- TRAITEMENTS ………………………………………………………………..17

A. TRAITEMENT DU DELIRIUM TREMENS ……………………........17

A.1. But ……………………………………………………………..….17

A.2. Moyens……………………………………………………………18

A.3. Surveillance…………………………………………………….…18

B. TRAITEMENT DE LA DEPENDANCE ALCOOLIQUE ……………19

C. PRISE EN CHARGE PSYCHOTHERAPEUTIQUE…………………19

- Psychothérapie de soutien…………………………………………….19

- Thérapie de groupe……………………………………………………19

D. PRISE EN CHARGE SOCIOTHERAPEUTIQUE……………….…..20

DEUXIEME PARTIE : ETUDE PROPREMENT DITE

I- METHODOLOGIE………………………………………………………………..22

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A. ETAT DE LIEU DE SERVICE DE NEUROPSYCHIATRIE …………..22

1. HISTORIQUE DU SERVICE NEUROPSYCHIATRIQUE

DE L’HOPITAL HJRB………………………………………………………………..22

2. ETAT DU SERVICE DE NEUROPSYCHIATRIE DE L’HJRB

ANTANANARIVO……………………………………………………………………22

B. ETUDE PROPREMENT DITE ………………………………………….…23

1. Ethique…………………………………………………………………….23

2. Cadre d’étude………………………………………………………………23

3. Matériels et méthode………………………………………………………24

3.1 Type d’étude……………………………………………………….24

3.2 Critères d’inclusion………………………………………………..24.

3.3 Critères d’exclusion………………………………………………..24

3.4 Paramètres étudiés………………………………………………….24

II- RESULTATS ………………………………………………………………………25

TROISIEME PARTIE : COMMENTAIREET SUGGESTION

I- COMMENTAIRE

1.1 Epidémiologie………………………………………………………….…43

1.2 Concernant le genre………………………………………………………44

1.3 Concernant l’âge………………………………………………………….44

1.4 Concernant la profession………………………………………………....47

1.5 Concernant la domicile………………………………………………..…48

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1.6 A propos de la situation matrimoniale…………………………………...48

1.7 Concernant le motif d’admission…………………………………………49

1.8 Concernant les signes cliniques…………………………………………..49

1.9 A propos de durée d’intoxication………………………………………...50

1.10 Concernant la commorbidité de l’alcoolisme chronique……………….50

1 .11 Concernant l’association avec d’autre toxique…………………………52

1.12 Selon le milieu d’origine………………………………………………..52

1.13 Concernant le motif de consommation……………………………….…52

1.14 A propos de la durée de séjour hospitalier……………………………...53

1.15 Concernant le traitement………………………………………………...54

1.14 Selon l’évolution…………………………………………………….….56

II- SUGGESTIONS

II.1 Prévention………………………………………………………………..57

II.2 Prophylaxie………………………………………………………………59

a) Prophylaxie de propagation……………………………………………59

b) Prophylaxie de contact……………………………………………...…62

II.3 Actions sur les boissons alcoolisées……………………………………..64

II.4 Actions sur l’environnement…………………………………………….65

CONCLUSION ………………………………………………………………………66

BIBLIOGRAPHIE

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INTRODUCTION

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1

INTRODUCTION

La consommation d’alcool dans les pays en développement tel

Madagascar est devenue de plus en plus importante. Mais pour diverses raisons, cette

consommation peut être diminuée ou interrompue brutalement pour certains sujets, et

apparait alors le syndrome de sevrage.

L’alcoolisme est une maladie bien plus fréquente qu’on ne le pense. On

considère même qu’il serait responsable d’une hospitalisation sur cinq. La survenue de

l’alcoolisme est liée à des facteurs biologiques, psychologiques et sociaux. La prise en

compte de l’ensemble des connaissances relatives à ces différents facteurs a donné

naissance à une discipline médico – sociale : l’alcoologie, enseignée au cours des études

médicales et entrant dans la formation des spécialistes en santé publique. L’alcoolisme

est une maladie complexe, nécessitant une prévention, une thérapie appropriée.

Le Delirium Tremens qui est une complication confuso-onirique aigue de

l’alcoolisme évolue vers une complication grave redoutable, sinon mortelle en absence

de traitement adéquat. C’est une véritable urgence médicale. Il apparait chez des

alcooliques anciens, consommant de façon importante et régulière. Le sevrage est la

principale cause déclenchante.

Le sevrage alcoolique : ce terme proprement dit possède diverses

manifestations sur le plan neurologique, mentale, hémodynamique, psychologique.

Notre étude portera sur la prévalence des patients ayant présenté un syndrome de

sevrage vu dans le Service de Neuropsychiatrie de l’Hôpital Joseph Raseta de

Befelatanana du Janvier 2012 au Juillet 2012.

Notre objectif est triple :

- Tout d’abord : inventorier les éventuels facteurs étiologiques du

syndrome de sevrage alcoolique.

- Puis analyser les aspects séméiologiques.

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- A fin d’établir une stratégie thérapeutique.

Si tels sont nos objectifs, notre travail va comporter 3 parties :

La première partie relate les rappels théoriques sur le delirium tremens, suivi

de la deuxième partie qui est dédiée à notre étude proprement dite et pour terminer c’est

la troisième et la dernière partie qui sera consacrée aux commentaires et suggestions

avant de conclure.

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PREMIERE PARTIE :

GENERALITE SUR LE DELIRIUM TREMENS

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PREMIERE PARTIE : RAPPELS THEORIQUES

Dans la vie humaine la consommation d’alcool accompagne souvent les

festivités : elle est un signe de convivialité, et marque l’appartenance au groupe. Le

mésusage (abus, dépendance) est au contraire un facteur d’exclusion sociale. Il

demeure complexe de déterminer pourquoi certains sont capables de consommer de

l’alcool tout au long de leur vie alors que d’autres finissent plus ou moins vite dans la

maladie alcoolique (1).

En fait, divers facteurs doivent être pris en compte sur la consommation de

l’alcool (2) :

- Les facteurs liés à l’environnement, qui jouent

parfois un rôle incitateur fort : famille comptant plusieurs sujets

alcooliques, professions à risques (restauration, bâtiments …)

- Les facteurs d’ordre psychologique : l’alcool est

une substance anxiolytique capable d’aider les anxieux, ou un

désinhibiteur qui peut faciliter les contacts et les relations sociales.

Quand le sujet passe plusieurs années à consommer de l’alcool, il peut devenir

dépendant à l’alcool.

Le sevrage alcoolique est une période où les alcooliques considérés

dépendants ont décidé ou prennent l’initiative d’arrêter ou diminuer leur consommation

d’alcool. Toute fois, cette décision est d’ordre médical car l’alcool a des effets néfastes

sur sa santé après un traitement ou en découvrant que les causes de sa maladie sont

d’origine alcoolique ; et /ou l’alcool à des répercussions sur sa vie quotidienne et donc

indépendamment de leur volonté, la consommation a été interrompue brutalement. Cette

décision peut être difficile à exécuter parce que arrêter de boire demande du temps, du

courage de la part de l’individu sur la connaissance du fait que l’alcool est dangereux

pour la santé. Mais il peut être facile si le sujet concerné est conscient de l’avantage de

la sobriété (3).

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I - DEFINITIONS :

� APPETENCE : c’est la tendance, pour quelqu’un, à satisfaire ses penchants

naturels ; désirs, envie (4).

� TOLERANCE : c’est la propriété que possède l’organisme de ressentir (4)

les effets d’un produit à dose précise sans qu’apparaissant les symptômes

pathologiques.

� ACCOUTUMANCE : est le fait de vouloir consommer de nouveau un toxique

pour ressentir encore une fois les effets déjà produits(5).

� LA DEPENDANCE : se définit comme une sujétion incontrôlable à une

substance (drogue ou alcool) dont la suppression entraine un malaise psychique

et/ou des troubles physiques. Il existe deux types de dépendance : la dépendance

physique et la dépendance psychologiques (6).

� ALCOOLO-DEPENDANCE : troubles du comportement liés à l’alcool (6).

� ALCOOLOPATHIE : dommages somatiques secondaires à l’alcoolisation

aigue ou chronique (7).

� L’ALCOOLISME au sens strict du terme, est avant tout un trouble de conduite

alimentaire (6).

Il y a l’alcoolisme :

- selon P. FOUQUET: il y alcoolisme lorsqu’un individu a, en fait, perdu

la liberté de s’abstenir d’alcool ». L’alcoolisme par ailleurs défini comme « la

condition dans laquelle un individu a perdu le contrôle de sa consommation

d’alcool en ce sens qu’il est conséquemment incapable de s’abstenir de boire ou

de cesser de boire avant de devenir ivre ».

Cette définition lie le concept d’alcoolisme à la notion

d’une dépendance pathologique du malade envers son produit toxique.

- D’après JENILLEK: « Est alcoolique tout individu dont la consommation de

boissons alcoolisées peut nuire à lui-même, ou à la société ou les deux ».

� LE SEVRAGE : est plus communément utilisé pour décrire le groupe

de symptômes qui surviennent lors d’un arrêt progressif ou brutal de l’alcool par un

individu dépendant de ces substances. Avant de faire l’expérience de syndrome de

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sevrage, un individu développe, en premier lieu, une dépendance physique et/ ou

mentale. Cela survient lors des prises substantielles durant une période plus ou moins

longue, et dont les doses ingérées dépendent de la qualité et de la quantité (7).

� DELIRIUM TREMENS : est une conséquence neurologique sévère du

syndrome de sevrage d’alcool. C’est un état d’agitation avec fièvre, tremblement des

membres, onirisme et trouble de la conscience, propre à l’intoxication alcoolique. Le

delirium tremens survient uniquement chez les alcoolo-dépendant au cours d’un

sevrage d’alcool non contrôlé par un traitement efficace du sevrage (8).

II -HISTORIQUE

Si le mot « alcool » est d’origine arabe, c’est à un médecin Suédois Magnus

Huss que l’on doit la paternité du terme « ALCOOLISME » (1849). Cet auteur acumine

l’alcool éthylique à l’origine de nombreuses affections neurologiques, psychiatriques,

gastro-entérologiques ou cardiologiques.

Avec la révolution industrielle du XIXème siècle, l’accroissement de

production des boissons alcoolisées et leur propagation au sein d’un prolétariat vivant

dans des conditions hygièno- diététiques précaires allaient faire de l’alcoolisme un

véritable fléau social, engendrant divers préjugés moraux, voire scientifiques (9).

Devenu un problème de santé publique, l’alcoolisme a crée ses propres

remèdes sans que ses véritables causes soient analysées. C’est dans un esprit plus ou

moins idéaliste et passionnel qu’allaient ainsi les premières lignes anti- alcooliques. Les

mouvements des anciens buveurs guéris mettent en place certaines décisions étatiques

spectaculaires comme celle de la « prohibition » en Amérique du Nord (3).

Dans un esprit de grande neutralité, diverses études épidémiologiques ou

séméiologiques (Jenillek aux Etats-Unis, Fouquet en France) ont visé à évaluer

l’ampleur et l’impact économique des conduites alcooliques, à détecter les stades

initiaux de la maladie alcoolique et à différencier les différentes formes de dépendance

alcoolique.

Et le terme de « Delirium tremens » a été employé pour la première fois par

l’Anglais Sutton en 1813. Le mot « tremens » lié au tremblement spécifie le

« delirium » qui correspond à tout trouble mental symptomatique d’une affection

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cérébrale ou organique aigue. C’est en 1874 que Magnan isole le delirium tremens des

délires aigues alcooliques. Et ce n’est que vers 1933 que Marchand, Toulouse et

Courtois considèrent le delirium tremens comme une « encéphalite psychotique aigue

des alcooliques » sans caractère anatomopathologique particulier. Le syndrome

biologique est bien connu depuis les travaux en France de Coicault et Laborit et Boudin

(1963) (8, 10).

III –EPIDEMIOLOGIE

L’épidémiologie du delirium tremens reste difficile à préciser compte tenue de

l’hétérogénéité des populations et surtout des critères diagnostiques utilisés. L’incidence

de l’agitation augmente avec l’âge. Le delirium tremens est plus fréquent en unité de

soins intensifs 3 à 40%, qu’en hospitalisation conventionnelle (au maximum 10%). La

durée du delirium tremens est habituellement courte (24 à 48 heures), mais peut

atteindre parfois 14 jours (11).

Le taux de mortalité liée à l’alcoolisme correspond à la somme des décès

directement imputable à l’abus d’alcool ( psychose alcoolique, cirrhose hépatique ) et

des décès indirectement causés par cet abus ( 80% des cancers de la bouche, du larynx,

du pharynx et de l’ œsophage ), 50% des victimes d ’ accidents de la route, d’ accident

domestique et du travail et une partie de décès par suicide (12).

L’alcoolisme est responsable d’environ 3500 décès par an en France (7% de

décès masculins, 2% de décès féminins. En moyenne annuelle, sur la période 1995 –

1997 la cirrhose du foie, à elle seule tuait 8900 personnes, et la psychose alcoolique

2400 individus (12).

IV-METABOLISME DE L ’ ALCOOL :

L’alcool est absorbé par le tube digestif à une vitesse qui dépend du contenu

gastrique. Un estomac plein et contenant de graisses ralentit l’absorption de l’alcool.

Deux mécanismes dégradent l’alcool. Le premier repose sur l’enzyme Alcoolo-

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déshydrogénase qui produit une dégradation peu toxique. Lorsque l’alcoolo-

déshydrogénase est débordée par excès de boisson, une autre enzyme microsomale entre

en jeu. Elle produit des radicaux libres qui sont des substances toxiques.

Lors de son absorption, l’alcool se fixe sur le cerveau et procure des

sensations plus ou moins agréables. Les dérivées toxiques (les radicaux libres) agissent

sur presque tous les tissus de l’organisme.

L’alcool se diffuse plus difficilement dans les tissus gras que dans les tissus

maigres (foie, cœur, etc. …) ; l’espace de diffusion de l’alcool est donc plus faible et la

concentration en alcool est plus forte dans les tissus maigres (13).

Un point sur l’alcoolémie qui est la présence d’alcool dans le sang. Elle est

mesurée à partir de l’alcootest ou l’éthylomètre pour évaluer le degré de l’alcool dans le

sang à partir d’une vapeur d’alcool (éthanol) expirée par un individu (14).

à 0,5g/l : on observe une baisse de la vigilance

Si l’alcoolémie est : supérieure à 0,8g/l : c’est le début de l’ivresse aigue ;

à 4g/l : le sujet est dans le coma éthylique

A noter que l’alcoolémie diminue de 0,15 grammes / litre en une heure (14).

Le taux d’alcool dans le sang d’un sujet à jeun, une heure après l‘absorption

d’alcool se calcule selon la formule suivant (13).

Alcoolémie (g/l) C=0,7 pour l’homme

C= 0,6 pour la femme

Quantité d’OH (g) = Quantité d’OH (litre) × Degré alcoolique (%) × 0,8 (14)

En moyenne trois verres de vin rouge, 2 verres de boissons alcoolisées sont

suffisants pour élever le taux de l’ alcool dans le sang au-delà d’un demi-gramme par

litre.

L’OMS fixe les doses maximales pour l’homme à 30gramme d’alcool/ jour,

(3 verres de vin) soit 210g par semaine et pour la femme la dose respectivement de 20g

(2 verres de vin) soit 140g par semaine (15).

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V –ETIOPATHOGENIE DU DELIRIUM TREMENS

L’interaction entre alcool est amines cérébrales a été dernièrement incriminée.

L’intervention de médiateurs biochimiques, plus ou moins génétiquement déterminés,

seraient susceptibles d’interférer avec :

� l’appétence : rôle de sérotonine et de système GABAergique,

� la tolérance et la dépendance : rôle des systèmes dopaminergiques et

GABAergiques et de la diminution de la fluidité membranaire (16).

La diminution du contenu en sérotonine des nucléus accumbens et du cortex

frontal, dans un modèle animal d’appétence alcoolique, pourrait être reliée à

l’augmentation de l’appétence alcoolique : l’alcool aurait un rôle stimulant, et donc

compensatoire, par renforcement de l’activité sérotoniergique au niveau de ses régions

(17).

L’éthanol a ses effets sédatifs à sa potentialisation des systèmes cérébraux

GABA dépendants, majoritairement inhibiteurs. L’alcoolisme chronique entraine une

diminution des taux cérébraux de GABA et une augmentation des récepteurs au GABA

(18).

Au cours du sevrage, la stimulation des récepteurs GABA par l’alcool cesse

brutalement, d’où un arrêt brutal de l’inhibition centrale due au GABA. Cette brusque

désinhibition explique les signes de sevrage comme les crises comitiales et les signes

d’activité hyperadrénergique (sueur, tachycardie, hypertension, tremblement) (19).

Il existe des facteurs de prédisposition qui sont associés à des facteurs

étiologiques : l’âge élevé, le sexe masculin, la présence d’une démence ou d’une

maladie psychiatrique, la consommation de médicaments (par exemple :

benzodiazépine, sédatifs, hypnotiques) une dépendance à l’alcool et la baisse de l’acuité

visuelle (15).

Les facteurs étiologiques comprennent :

� Les troubles métaboliques

� Les infections (pneumonie, urinaires, septicémie …)

� Les affections neurochirurgicales (chocs opératoires, immobilisation, au

décours d’une anesthésie générale).

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� Les problèmes cardiaques (insuffisance cardiaque, infarctus, trouble du

rythme cardiaque)

� Les traumatismes

� Les affections somatiques

� Les causes psychologiques.

VI – CLASSIFICATION SELON LE MODE DE CONSOMMMATION

-Classification américaine du DSM (16).

� Le DSM III –R : parle de la notion de dépendance alcoolique pour y

inclure l’ensemble des patients alcooliques. L’abus d’alcool demeure une classe.

� Selon la CIM 10 « consommation massive, nocive pour la santé », sans

dépendance, s’accompagne des complications sociales, psychiques ou somatiques.

Au vu de ces classifications, les facteurs les plus déterminants dans l’établissement

d’une alcoolo-dépendant sont :

le caractère primaire ou secondaire du comportement

la présence d’un syndrome de dépendance caractérisée ou

d’une conduite d’usage nocif (20).

VII -CLINIQUE

A. ALCOOLISME

Le syndrome de sevrage alcoolique est un tableau clinique allant de petit

tremblement matinal au véritable délirium tremens.

A.1 SYMPTOMATOLOGIE

Les symptômes de sevrage quelle que soit leur expression clinique ou leur

gravité, apparaissent dans les 12 heures suivant l’arrêt ou réduction d’une

consommation d’alcool. Dans certains cas, notamment chez les sujets âgés, le sevrage

est plus retardé. Les symptômes atteignent leur plus forte intensité au 2ème jour et

diminuent significativement au 4ème ou au 5ème jour.

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Des formes persistantes peuvent toutefois s’observer, marquées par des

troubles du sommeil, une anxiété et des perturbations du système nerveux autonome

pouvant aller jusqu’à 3 à 6 mois.

Les syndromes les plus sévères sont le délirium tremens, le délire alcoolique

subaigu et la crise d’épilepsie de sevrage. Ces formes ne s’observent que chez environ

5% des sujets dépendants. (21)

A.2 LES COMPLICATIONS

Elles peuvent être reparties en 3 groupes :

Intoxication aigue,

Complications viscérales,

Complications neurologiques.

a) L’intoxication éthylique aigue

Toute prise massive d’alcool se complique rapidement par des manifestations

cliniques diverses traduisant une atteinte du système nerveux central.

L’intoxication éthylique aigue se déroule en 3 phases :

*La phase d’excitation motrice : elle se produit généralement lorsque

l’alcoolémie atteint un taux de 0,8 à 2g /l, et se traduit essentiellement par une perte du

contrôle supérieur et une libération des tendances instinctives. Etat de désinhibition,

d’euphorie avec labilité émotionnelle, agressivité, logorrhée, familiarité excessive.

L’atteinte de la vigilance, de la perception et de la mémoire est présente dès ce stade

(22).

*La phase d’incoordination et d’instabilité : fruit d’une alcoolémie

comprise entre 2 et 3g/l, elle se manifeste par un syndrome confusionnel associé à des

signes cérébelleux, vestibulaires et parfois ophtalmologiques et végétatifs.

*La phase de coma : survenant lorsque l’alcoolémie dépasse 3g/l, elle

s’exprime par un coma profond sans signe de localisation neurologique. Les pupilles

Page 33: DELIRIUM TREMENS : A PROPOS DE 25 CAS VU A L’USFR ...

11

sont en mydriase aréactive, le sujet est en hypothermie, les reflexes ostéotendineux

sont abolis, et la tension artérielle est basse.

b) Les complications viscérales (23)

Elles consistent en :

* Des hépatopathies qui sont soit :

- des hépatites alcooliques aigues

- des effets métaboliques simples de l’alcool

- des cirrhoses

* Des pancréatites

* Des gastrites

* Des duodénites

* Un syndrome de ZYEVE : hyperlipémie aux dépends des

triglycérides essentiels, anémie hémolytique, hyperbilirubinemie conjuguée.

* Des complications métaboliques graves.

c) Les complications neurologiques (19)

Elles sont dues soit à un sevrage brutal et rapide, soit à la poursuite de l’intoxication

avec son retentissement sur le système nerveux par différents mécanismes, et

regroupent :

* Des crises convulsives (d’intoxication aigue ou de sevrage)

* Des accidents de sevrage (delirium tremens)

* Des complications d’ordres carentiels :

- Carence en thiamine : encéphalopathie de Wernicke, syndrome de

Korsakoff

- Carence multiple : encéphalopathie pseudo-pellagreuse, névrite

optique, polyneuropathie.

* L’encéphalopathie porto-cave ou encéphalopathie ammoniacale

* L’hématome sous durale chronique

Page 34: DELIRIUM TREMENS : A PROPOS DE 25 CAS VU A L’USFR ...

12

B. DELIRIUM TREMENS

B.1 signe

Le tableau clinique est caractérisé par des signes classiques de sevrage

(tremblements notamment) auxquels s’ajoutent un syndrome confuso-onirique associant

à une désorientation temporo-spatiale, tremblement et altération sévères du système

nerveux avec (16).

� Une obnubilation et un délire

� des hallucinations visuelles mettant en scène la vision des

animaux (zoopsie) y sont fréquemment associées ainsi que sur le thème sexuel, familial

et professionnel.

� Des crises convulsives sont fréquentes dans les premières 48

heures.

� syndrome confuso-onirique : la personne est mentalement

confuse, présente des anomalies de perceptions

� somnolence en plein jour ou inversement insomniaque.

� ne reconnait plus les gens qui l’entourent

� perte de mémoire, anxieux (peut devenir agressif) pour son

entourage et à lui-même.

� dans les 48 heures qui suivent le début de delirium tremens, la

personne peut déclencher d’épilepsie ou des crises convulsives généralisées (24).

B.2 Les différents stades selon la gravité

On décrit habituellement 4 stades d’ordre croissant dont les deux premiers

sont peu remarquables et rapidement réversibles en présence de traitement, alors que

les deux derniers stades nécessitent des prises en charges rigoureuses car mettent en jeu

le pronostic vital (25).

a) Stade I : se manifeste par :

des sueurs nocturnes ou matinales,

des discrets tremblements des extrémités.

b) Stade II : appelée aussi «Syndrome hyperesthésique - hyperémotif »

Page 35: DELIRIUM TREMENS : A PROPOS DE 25 CAS VU A L’USFR ...

13

Les signes apparaissent en quelques heures après la dernière

ingestion d’ alcool (maximale 24 à 36 heures) avec :

Des sueurs abondantes, soif inextinguible, bouche sèche

tremblement des mains, des lèvres, plus ou moins les paupières et

parfois myoclonie.

nausées, diarrhées, vomissement, épigastralgie

besoin impérieux de boire ou « craving »

crampes, paresthésie

agitation inhabituelle, anxiété, irritabilité, humeur dépressive.

trouble du sommeil (insomnie, cauchemar) (25).

En précisant qu’il n’y pas d’altération de l’état général (pas de fièvre, pas de

confusion mentale)

Tous ces signes régressent après l’alcoolisation ou après 5 à 7 jours en absence

de délire subaigüe ou aigue.

c) Stade III : c’est la phase de « Pré – délirium tremens »

ou délire alcoolique subaigüe chez un alcoolique sevré. Rarement avant 30 ans,

plus souvent chez les hommes après la quarantaine.

Cette phase évolue dès la 12ème à la 48ème heure après le sevrage brutal avec :

majoration des signes des stades I et II surtout :

• accentuation de tremblement, ample, diffus et

régulier

• anxiété majeure

• insomnie totale

• sueurs profuses

• anorexie importante

Avec apparition des signes neuropsychiques tels que : céphalée,

hypertonie extra–pyramidale, désorientation spatio- temporelle voire même

confusion mentale (26).

Au cours des hallucinations visuelles, auditives ou même tactiles

qui sont exacerbées la nuit et qui sont à thème professionnel ou zoopsique à

caractère vécu et à thème pérsecutif.

Page 36: DELIRIUM TREMENS : A PROPOS DE 25 CAS VU A L’USFR ...

14

La crise convulsive avec risque d’état de mal convulsif

pouvant annoncer le passage au stade de Délirium tremens.

A noter qu’il n’y a pas d’altération de l’état général ni

d’anomalie biologique sauf déshydratation débutante.

d) Stade IV : ou stade de « Délirium tremens » marqué par

un renforcement des symptômes de stade III : ce qui est souvent précipité par un

facteur déclenchant (infection, traumatisme) et quelquefois annoncé par (26) :

une crise d’épilepsie tonico- clonique généralisée

syndrome confusionnel très net avec prédominance d’onirisme

(délire).

hallucination importante surtout thème à zoopsique avec agitation

incessante

• Sur le plan neurologique on retrouve :

une dysarthrie, ataxie évidente

tremblement généralisé au niveau des membres, de la face et du

tronc.

déglutition perturbée

hypertonie oppositionnelle avec abolition des reflexes achilléens

(dans les cas graves) (19).

• Syndrome neuro- végétatif associe :

hyperthermie centrale pouvant aller jusqu’à 40° de température en

l’absence de toute infection concomitante.

sueur constante

signes de déshydratation extra – cellulaire et intra – cellulaire

(soif, plis cutanés, sècheresse des muqueuses, perte de poids,

hypotension artérielle, tachycardie et oligurie) (27).

• Biologiquement on note :

déshydratation sévère

Page 37: DELIRIUM TREMENS : A PROPOS DE 25 CAS VU A L’USFR ...

15

hypokaliémie

hyper natrémie avec natriurèse basse

Acidose métabolique (élévation des corps cétonique sanguins et

urinaire)

• Au niveau éléctroencéphalographique : pas de signe

spécifique.

B.3 Modification des analyses biologiques

L’alcoolisme chronique induit un dérèglement de l’organisme, avec

notamment :

- Atteinte hépatique (cytolyse hépatique)

- Macrocytose

- Augmentation des Gamma glutamyl transférase (γ GT)

- Insuffisance hépato-cellulaire comme l’albuminémie

- Baisse de facteur de coagulation,

- Diminution de la thrombopénie

- Atteinte du pancréas (augmentation des enzymes pancréatiques :

amylase et lipase, insuffisance pancréatique exocrine et

endocrine)

- Hypertriglycéridémie

- Carence vitaminique

- Augmentation de la Carbohydrate Deficient Transferrin (CDT)

- Numération formule sanguine (les globules rouges sont

globalement augmenter de volume) (28).

B.4 Evolution

a) Evolution à court terme : ou le syndrome de sevrage aigu

Déterminée par les stades I et II : l’évolution est variable, selon l’importance

de la dépendance physique. Cette évolution est favorable après 1, 2ou 3 jours sans

signes cliniques particuliers. Elle dépend surtout des circonstances psychologiques du

Page 38: DELIRIUM TREMENS : A PROPOS DE 25 CAS VU A L’USFR ...

16

sevrage et d’un éventuel traitement de soutien psychothérapique et chimiothérapique.

La phase de confusion mentale ne dure que 3 à 4 jours (25).

Lorsque ce soutien est important ; il n’y a quasiment jamais de passage aux

stades III et IV. D’autre part, en absence de traitement, le délirium tremens (stades III et

IV) est mortel dans 30% des cas (25).

b) Evolution à moyen terme : ou le syndrome subaigu de sevrage (29)

� Sur le plan clinique, on note essentiellement des troubles d’ordre

psychique :

après 4 à 5 jours lors qu’il n’y a plus de signe physique

apparent du sevrage, et même après 4 à 5 semaines lorsque l’état général est revenu à

la normale, des problèmes psychologiques personnels, familiaux ou

socioprofessionnels peuvent persister pendant 4 à 6 mois ; dépression et modification

de caractère comme irritabilité peuvent se voire.

des troubles de la mémoire peuvent perdurer pendant

quelques mois.

� Sur le plan biologique : les signes d’imprégnation alcoolique

persistent pendant plusieurs semaines. L’ hypo – GABA ergie et l’ hypéradrenergie

sont présentes pendant 3 à 6 mois.

� Sur le plan neurophysiologique : on note des signes

d’hyperexcitabilité du système nerveux central sans aucune traduction clinique,

persistant pendant des mois en même temps que diminuent, à la tomodensitométrie, les

images d’atrophie cérébrale.

c) Evolution à long terme (29)

� modification des comportements alimentaires

� surconsommation des produits sucrés (prise de poids notable).

� augmentation de quantité de boissons ingérées et en particulier

des boissons stimulantes (café ou boisson à base de réglisse) pendant plus de 3 mois.

Page 39: DELIRIUM TREMENS : A PROPOS DE 25 CAS VU A L’USFR ...

17

� trouble des fonctions sexuelles : impuissance qui est plus

fréquente chez l’homme durant plus souvent d 1 à 6 mois.

� un véritable équilibre psychoaffectif n’est parfois rétabli qu’

après des longues années d’abstinence, ainsi que les changements dans la vie

professionnelle et familiale.

B.5 PRONOSTIC DE L’IVRESSE

Etant donné que l’alcool est classé parmi les addictions c’est toujours les

mauvais pronostics qui sont les plus prononcés.

Les facteurs de mauvais pronostic de l’ivresse sont (24) :

� l’âge (l’intoxication est beaucoup plus grave chez l’enfant, la

dose létale d’éthanol y est d’environ 5g/kg de poids corporel, soit la moitié de celle de

l’adulte.

� le jeûne, fréquent chez l’alcoolique chronique, qui favorise

l’hypoglycémie

� le terrain : une insuffisance cardiaque, rénale ou hépatique

associées, une autre intoxication surajoutée comme une intoxication tabagique péjorerait

le pronostic

� une prise de toxiques ou de médicaments associée qui

potentialise les effets de l’alcool

� la gastrectomie : elle accélère l’absorption intestinale de l’alcool,

aggrave ainsi les conséquences de l’ivresse et modifie la vitesse d’absorption de l’alcool

et de son métabolisme (29).

� l’exposition au froid, à la chaleur ou à la déshydratation.

VIII -TRAITEMENT

A. TRAITEMENT DU DELIRIUM TREMENS

A.1 but

Le traitement du delirium tremens est une urgence médicale. Il a

essentiellement deux buts :

Page 40: DELIRIUM TREMENS : A PROPOS DE 25 CAS VU A L’USFR ...

18

lutter contre la déshydratation

calmer l’agitation.

A.2 Moyens

L’hospitalisation est presque toujours nécessaire dans un Service de Médecine

ou de Psychiatrie en chambre adaptée aux problèmes des agités avec éclairage doux afin

d’éviter les recrudescences de l’état confusionnel (30).

Le traitement repose sur :

a) La réhydratation

La réhydratation peut être orale ou en intraveineuse (16) :

� orale : 3L à 6L pendant 2 jours : eau, jus de fruits, bouillons salées,

supplémentation en sodium, potassium, magnésium et calcium selon le

ionogramme ;

� ou parentérale : perfusion en 24h de 3 à 6 litres, selon la tolérance

cardiaque et rénale de glucosé à 5% :

* pour 1l, on rajoute : 4g de NaCl ; 2g de KCl ;

* selon l’ionogramme, par 24heures :

- 2 ampoules de chlorhydrate de calcium (10ml à 20%) ;

- 1 ampoule de sulfate de magnésium (10ml à 20%).

b) vitaminothérapie pendant au moins 8 jours (16) :

- en IM si le TP le permet

- ou mieux dans la perfusion : - B1 : 1g/j

-B6 : 500mg/l

-B12: 1000 γ /j en IM.

Nutrition per os à la 48ème heure (après résolution de l’accès);

A.3- Surveillance

La surveillance est double :

� Clinique : toute les 2 heures :

Page 41: DELIRIUM TREMENS : A PROPOS DE 25 CAS VU A L’USFR ...

19

- conscience, agitation, onirisme, signes neurologiques ;

- hydratation (tension artérielle, langue, pli cutané) ;

- polypnée, sueurs, cyanose ;

- courbe de poids, température, diurèse ;

� biologiquement : surveillance toute les 12 heures :

- ionogramme sanguin et urines ;

- protidémie, hématocrite ;

- azotémie et créatininemie

A. Traitement de la dépendance alcoolique

Après une cure de sevrage (quelques semaines à quelques mois), le post- cure

est le moment le plus délicat de la prise en charge. La rechute peut se faire le jour de la

sortie ou bien des mois plus tard. Le traitement repose sur l’entretien motivationnel

(31).

B. Prise en charge psychothérapeutique

Il est important de prendre en charge les patients alcooliques tant que

médicalement et psychologiquement pour éviter toute risque de récidive. Il y a

différentes sortes de psychothérapie telle que :

� la psychothérapie de soutien : instaurer un lien de confiance est la première

des priorités. Cette prise en charge nécessite un engagement du thérapeute et

une certaine authenticité. Tout doit être mis en œuvre pour favoriser le

maintien de sevrage, en dégager et en renforcer les bénéfices, gérer avec le

patient des rechutes ou des réalcoolisations presque inévitables (21).

� Les thérapies de groupe : comportent des réunions d’information avec

conférences, l’utilisation des matériels audiovisuels, des discussions dirigées

en groupes. Les réunions parallèles de groupes des anciens buveurs peuvent

compléter la prise en charge (Croix bleue, Croix d’or, Vie libre, Alcooliques

Anonymes). Elles sont indiquées pour les sujets ayant une relative stabilité

sociale et un caractère influençable (21).

Page 42: DELIRIUM TREMENS : A PROPOS DE 25 CAS VU A L’USFR ...

20

D. Prise en charge sociothérapeutique

Les centres de réinsertion ou centres de « post-cure » sont des établissements

d’aide temporaire à visée de réinsertion pour des sujets alcoolodépendants qui sortent

d’un établissement hospitalier et qui ne sont pas encore en mesure de reprendre une vie

active en milieu ordinaire (21).

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DEUXIEME PARTIE : ETUDE PROPREMENT DITE

.

Page 44: DELIRIUM TREMENS : A PROPOS DE 25 CAS VU A L’USFR ...

21

Page 45: DELIRIUM TREMENS : A PROPOS DE 25 CAS VU A L’USFR ...

22

I. METHODOLOGIE

A. ETAT DE LIEU DU SERVICE DE NEUROPSYCHIATRIE

A.1 Historique du service neuropsychiatrie de l’hôpital hjrb

Antananarivo

Le service a été crée en 1958 par le Docteur Pruvost, puis Docteur Levy

Cavalere, et enfin le Professeur Giudicelli jusqu’en 1959. Le Docteur Ratandra

Ratsimihala prend ensuite le relais, suivi en 1966 par le Professeur Rajaonera Fréderic,

et à son décès en 1984, par le Professeur Damasy Andriambao Seth. Par la suite les

Professeurs Tehindrazana Alain et Raharivelo Adeline les ont succédés jusqu’à ce jour,

sauf en 2004 à 2011 où le Professeur Andriantseheno Marcellin a assuré la direction de

l’USFR de neurologie.

Actuellement, un (01) Neuropsychiatre, trois (03) Neurologues, un (01)

pédopsychiatre, deux (02) Neuropsychiatres en formation et sept (07) Médecins

Assistants de neuropsychiatrie assurent le fonctionnement de cet unique centre de

Référence en Neuropsychiatrie à Madagascar.

A.2 Etat du service de neuropsychiatrie de l’HJRB Antananarivo

a) Infrastructure :

- Capacité d’accueil : 32 lits

- Unité de Soins de Formation et de Recherche en neurologie :

hospitalisation de courte séjour et neurologie de liaison

- Unité de soins de Formation et de Recherche en psychiatrie qui

comporte une hospitalisation de court séjour avec une unité de

pédopsychiatrie et une psychiatrie de liaison

- Unité de Soins de Formation et de Recherche commun : unité de

soins continue à prendre en charge les AVC (accidents vasculaire

cérébraux), les états de mal épileptique, les intoxications

alcooliques, les psychoses…

- Unité d’exploration fonctionnelle

Page 46: DELIRIUM TREMENS : A PROPOS DE 25 CAS VU A L’USFR ...

23

- Unité de prévention primaire et secondaire (consultation ciblée,

spécialisée

b) Ressources humaines :

- Un Neurologue Chef de Service et Chef d’Unité de Soins en

Neurologie

- Un psychiatre : chef d’Unité de Soins en psychiatrie

- Deux (02) Chefs de clinique en neurologie

- Un chef de clinique en psychiatrie

- Un Chef de clinique en pédopsychiatrie

- Un infirmier- Major de service

- Six (06) infirmiers

- Deux secrétaires médicaux

- Quatre personnels d’appui.

Les offres de soins dans cette Unité concernent la prise en charge de :

psychoses, névrose, dépression, maladies liées à l’alcool, des cannabis, les difficultés

scolaires, les troubles de développement mentaux chez l’enfant, tentatives de suicides.

B - ETUDE PROPREMENT DITE

1. Ethique :

L’accès à ces données a été réalisé avec l’autorisation du Médecin Chef

d’Unité de Soins de Formation et de Recherche (USFR) en Neuropsychiatrie tout en

respectant les règles du secret médical.

2. Cadre d’étude :

Population étudiée : à partir des dossiers des malades admis en hospitalisation

dans l’Unité de Soins, de Formation et de Recherche en Psychiatrie du Centre

Hospitalier – Universitaire Joseph Raseta de Befelatanana, durant les 7premiers mois de

l’année 2012.

Page 47: DELIRIUM TREMENS : A PROPOS DE 25 CAS VU A L’USFR ...

24

3. Matériels et méthode

3-1 Type d’étude

Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur la prévalence du delirium

tremens chez les patients hospitalisés dans l’Unité de Soins, de Formation et de

Recherche (USFR) en Psychiatrie de Befelatanana.

La période d’étude qui va du 1ère Janvier au 31 Juillet 2012, est choisie par commodité.

3-2 Critères d’inclusion

Sont inclus dans ce travail :

Tous les cas de « DELIRIUM TREMENS » recensés dans le registre

d’admission de l’unité de Psychiatrie de l’Hôpital Joseph Raseta Befelatanana durant

les 7premiers mois du 2012.

Selon le DSM-IV texte révisée, le « DELIRIUM TREMENS » est une

affection gravissime liée à la suspension brutale de la consommation d’alcool

typiquement après un syndrome de sevrage alcoolique aux 2ème à 4ème jours

d’abstinence.

3-3 Critères d’exclusion

Sont exclus dans cette étude :

� tous les patients confus non étiquetés « alcooliques »

� tous les cas d’ivresse pathologique

� tous les cas « d’intoxication aigue de l’alcool »

� tous les cas d’éthylisme non hospitalisés

3-4 Paramètres étudiés

Ont été analysés :

� les paramètres concernant l’individu c’est-à dire : genre, âge,

profession, situation matrimoniale, domicile.

� les motifs d’admission

� les signes présentés

� les paramètres concernant l’alcoolisation : années d’intoxication,

dernière prise d’alcool, nombre de cures déjà effectuées.

Page 48: DELIRIUM TREMENS : A PROPOS DE 25 CAS VU A L’USFR ...

25

� la comorbidité

� autres toxiques

� les paramètres concernant la prise en charge : le traitement,

l’évolution et la durée d’hospitalisation.

II. RESULTATS

Durant les 7 premiers mois du 2012, 605 patients sont recensés dans le registre

d’admission de l’unité de Psychiatrie de l’Hôpital Joseph Raseta Befelatanana.

Sur les 605 malades hospitalisés 124 sont étiquetés « alcooliques » dont 20

femmes et 104 hommes.

Parmi ces 124 malades éthyliques 25 malades ont présenté le « delirium

tremens » dont 3 femmes et 22 hommes.

Page 49: DELIRIUM TREMENS : A PROPOS DE 25 CAS VU A L’USFR ...

26

II.1 Selon le genre

FIGURE 1 : Représentation graphique de la répartition selon le genre des

alcooliques admis dans l’unité

Parmi les 124 patients éthyliques hospitalisés, 104 entre eux sont tous des

hommes et le reste qui est au nombre de 20 sont des femmes.

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27

FIGURE 2 : Représentation graphique selon le genre des patients ayant présenté

du delirium tremens

On note surtout une nette prédominance masculine qui est an nombre de 22.

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28

II.2 Selon l’âge

FIGURE 3 : Représentation graphique des patients ayant présenté du delirium

tremens selon tranche d’âge

L’âge varie entre 15 ans à 71 ans.

L’âge moyen est de 40ans.

Ce sont surtout les sujets appartenant à la tranche d’âge entre 35

ans et 45 ans qui sont les plus touchés avec 11 patients suivis des adultes jeunes

entre 25 ans et 35 ans qui sont au nombre de 8 et les sujets âgés de plus de 45

ans qui sont 5.

Page 52: DELIRIUM TREMENS : A PROPOS DE 25 CAS VU A L’USFR ...

29

II.3 Selon la profession

Figure 4 : Représentation graphique selon la profession

Ce tableau nous montre en général que presque la totalité de la population

touchée par le delirium tremens sont des travailleurs de force classés dans le secteur

primaire dont les plus remarquables sont les mécaniciens qui sont au nombre de 6 au

total, commerçants 5, dockers 2, sécurités 2 et les charretiers 2. Le secteur tertiaire en

était le moins touché car on n’a retrouvé qu’un seul cas (instituteur retraité).

Page 53: DELIRIUM TREMENS : A PROPOS DE 25 CAS VU A L’USFR ...

30

II.4 Selon le domicile

TABLEAU I : tableau récapitulatif selon le lieu d’habitation

QUARTIER NOMBRE

ISOTRY 3

BESARETY 1

ANOSY 1

ANTSALOVANA 1

AMBOHITRARAHABA 2

AMBODIHADY 1

ANTANETIKELY AMBOHIJOKY 1

ANDOHATAPENAKA 1

ANDAVAMAMBA 1

ANOSIBE 2

AMPITATAFIKA 1

AMPASAPITO 1

ANKADIFOTSY 2

ANTOHOMADINIKA 1

ANOSIZATO 2

ANKORONDRANO 1

MANJAKARAY 1

MANDROSEZA 1

Ce tableau montre qu’à Isotry, on a retrouvé 3cas de delirium tremens, 2 cas

chacun de quartier d’Ambohitrarahaba, Ankadifotsy, Anosizato et Anosibe.

Page 54: DELIRIUM TREMENS : A PROPOS DE 25 CAS VU A L’USFR ...

31

II.5 Selon la situation matrimoniale

FIGURE 5 : Diagramme de répartition en nombre de la situation matrimoniale

Le delirium tremens a été vu surtout chez les sujets mariés qui sont au nombre

de 13, suivi des célibataires 9. Les veufs et les divorcés en étaient les moins touchés

avec respectivement 2 et 1 dans notre série.

Page 55: DELIRIUM TREMENS : A PROPOS DE 25 CAS VU A L’USFR ...

32

II.6 Selon le motif d’admission

Figure 6 : Diagramme de répartition selon le motif d’admission

Nombreux sont ceux qui ont présenté de trouble de comportement à

l’admission, retrouvés dans 13 cas, suivi de troubles délirants retrouvés dans 5 cas.

Trois cas ont présenté une crise convulsive.

Page 56: DELIRIUM TREMENS : A PROPOS DE 25 CAS VU A L’USFR ...

33

II.7 Selon les manifestations cliniques

TABLEAU II : tableau récapitulatif selon les signes de delirium tremens présentés

SIGNES CLINIQUES

NOMBRE DES PATIENTS

- Confusions (onirisme,

trouble de sommeil, désorientation temporo-spatiale, perte de mémoire)

25

- tremblement

25

- Hallucination visuelle

25

- Délire/ Agitation

16

- Signes neurovégétatifs

(fièvre, tachycardie, tachypnée, vomissement, anorexie)

14

- Autres signes (agression,

automutilation, fugue)

09

Les signes le plus présentés ont vu successivement dans 25 cas les confusions, suivi de tremblent puis l’hallucination visuelle et le délire dans 16 cas. Les signes neurovégétatifs ne sont pas négligeable vu sur 14 cas.

Page 57: DELIRIUM TREMENS : A PROPOS DE 25 CAS VU A L’USFR ...

34

II.7 Selon l’année d’intoxication

FIGURE 7 : Représentation graphique selon l’année d’intoxication

Cet histogramme nous montre que ce sont surtout les alcooliques chroniques

durant 5 à 10 ans qui présentaient le plus de delirium tremens, retrouvés dans 10 cas.

Huit cas ont une consommation d’alcool de plus de 15 ans.

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35

II.8 Selon la dernière prise d’alcool

Figure 8 : Représentation graphique selon la dernière prise d’alcool

Selon ce tableau, on remarque que les patients qui n’ont pas pris l’alcool

2jours avant l’apparition des symptômes sont les plus exposés aux signes cliniques du

delirium tremens : ils sont aux nombres de 23. D’autre part, rare sont ceux qui se sont

abstenus plus de 5 jours.

Page 59: DELIRIUM TREMENS : A PROPOS DE 25 CAS VU A L’USFR ...

36

II.9 Selon la comorbidité

FIGURE 9 : Représentation graphique selon la comorbidité

Le syndrome infectieux est retrouvé chez 18 patients ; au second lieu le

traumatisme qui révèle le delirium tremens chez les alcooliques chroniques vu sur 5

patients, exceptionnellement une femme enceinte avait présenté ce syndrome.

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37

II.10 Selon la prise d’autres toxiques

Figure 10: Représentation graphique selon la prise d’autres toxiques

Cette figure nous montre que la totalité de la population d’étude associe l’alcool

avec du tabac. Presque toute notre population d’étude est à la fois éthylique et

tabagique (n =21), l’association tabac, cannabis et alcool est retrouvé dans 2 cas, et deux

patients seulement ne consomment pas d’autres toxiques autre que l’alcool.

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38

II. 11 Selon le traitement

TABLEAU III : Tableau récapitulatif selon le traite ment

TRAITEMENTS

NOMBRE DES PATIENTS

Réhydratation (orale ou perfusion)

25

vitaminothérapie

23

Benzodiazépine (anxiolytique)

18

Haldol (neuroléptique)

15

Antibiothérapie

10

Autres (antisécrétoire, anticonvulsivant)

6

Ce tableau montre que presque tous les patients ont bénéficié d’une réhydratation orale ou par perfusion vu dans 25 cas, de vitaminothérapie retrouvé dans 23 cas, de neuroleptique vu sur 17 cas. 10 patients ont bénéficié d’antibiothérapie.

Page 62: DELIRIUM TREMENS : A PROPOS DE 25 CAS VU A L’USFR ...

39

II.12 Selon l’évolution

Figure 11 : Représentation graphique selon l’évolution

Cette figure met en évidence que le traitement du delirium tremens durant les

séjours hospitalièrs est presque favorable.

Page 63: DELIRIUM TREMENS : A PROPOS DE 25 CAS VU A L’USFR ...

40

II.13 Selon la durée d’hospitalisation

FUGURE 12 : Représentation graphique selon la durée d’hospitalisation

Sur ce graphe, on remarque que la plupart des patients ne reste pas plus de 5

jours à l’hôpital pour terminer leur traitement.

Page 64: DELIRIUM TREMENS : A PROPOS DE 25 CAS VU A L’USFR ...

41

II.14 Selon le nombre de cures

TABLEAU IV : Tableau récapitulatif selon le nombre de cures

NOMBRE DE CURES EFFECTIF

0 19

1 1

2 2

3 2

4 0

5 0

6 1

TOTAL 25

Ce tableau nous montre que la plupart de notre série d’étude n’a pas encore

bénéficié de cure de désintoxication dans leur antécédent. Ils sont au nombre de 19.

Un seul cas a déjà eu 6 cures avant son admission.

Page 65: DELIRIUM TREMENS : A PROPOS DE 25 CAS VU A L’USFR ...

TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRE

Page 66: DELIRIUM TREMENS : A PROPOS DE 25 CAS VU A L’USFR ...

42

I.COMMENTAIRES

I.1 Epidémiologie

La consommation d’alcool se répand d’une façon constante dans le monde

depuis les 30 dernières années : en Afrique, Extrême orient et Océanie : augmentation

de la consommation sous forme de bière. En Europe : consommation de spiritueux. La

production augmente parallèlement à la consommation (2).

On assiste actuellement à une augmentation de l’alcoolisme mondial marqué

par l’absorption de boissons fortement alcoolisées ainsi que l’extension de certaines

formes féminines et juvéniles.

L’épidémiologie de la consommation d’alcool en France n’est connue que de

façon approximative. La consommation même d’alcool pur par an et par habitant était

de 9litres en 2003. Près de 10 millions de français consomment de l’alcool au moins 3

fois/semaines et 6 millions tous les jours (10).

Le mésusage d’alcool est la cause directe ou indirecte de 25% de l’ensemble

de la maladie, de 30.000 à 40.000 décès par an, sans compter les accidents, agressions

ou suicides sous l’empire de l’alcool (25).

En France : l’alcool constitue la 3ème cause de décès 60.000 décès / ans, il

réduit l’espérance de vie de 10 ans.

Une consultation sur 5 en médecine générale, 15 à 25% des hospitalisations sont

en rapport avec un mésusage d’alcool.

La consommation d’alcool est responsable de nombreux problèmes familiaux, sociaux

ou professionnels (26, 14).

Selon les critères du DSMIII-R : une étude épidémiologique américaine d’une

population en générale(ECA) a ainsi retrouvé une prévalence de l’alcoolo-dépendance

de 27% chez les hommes âgés de 18 à 29 ans, de 28% entre 30 et 44 ans, de 21% entre

45 et 65 ans et de 14% chez les sujets de plus de 65 ans (26).

Sur le plan épidémiologique, nous rapportons 25 cas de delirium tremens sur

une période de 7 mois allant de Janvier 2012 au Juillet 2012. Pendant cette période, le

service Neuropsychiatrie de Befelatanana avait enregistré 605 patients hospitalisés.

Et le delirium tremens constitue 4,13% des malades hospitalisés.

Page 67: DELIRIUM TREMENS : A PROPOS DE 25 CAS VU A L’USFR ...

43

I.2 Concernant le genre

Nous savons que chaque malade a ses motifs pour boire. Des études ont montré

qu’il y a des bases biologiques et génétiques de l’appétence pour l’alcool ;

l’environnement socio-culturel ou économique est aussi un facteur étiologique de

l’alcoolisme.

Les femmes représentent 10% des consultants pour des difficultés avec

l’alcool en médecine générale. Elles ont une consommation d’alcool le plus souvent en

solitaire à domicile. La prise associée de psychotropes est fréquente et une comorbidité

dépressive est présente deux fois sur trois (32).

Chez les femmes enceintes, le risque de malformation et de retard du

développement du nouveau-né est une donnée établie.

Les dernières études faites à Madagascar confirment cette prédominance

masculine qui représente 72,2% (33).

Dans notre étude, on notait une prédominance des sujets de genre masculin à

88% de la population. Notre étude a une fois de plus mis en exergue la prédominance

masculine de l’alcoolisme, ce qui n’est pas une nouveauté en soi, mais le delirium

tremens touche également le genre féminin mais il est rare car retrouvé dans 3 cas.

I.3 Concernant l’âge (34)

Le delirium tremens est une complication fréquente de l’alcoolisme chronique.

Les facteurs prédictifs sont moins bien établis.

La tranche d’âge la plus touchée par l’alcoolisme est entre 25- 45 ans car elle

concerne 19 individus sur 25.

On peut dire que c’est la population active qui est beaucoup plus vulnérable à

l’alcoolisme.

C’est l’âge où l’individu se trouve confronté réellement à la vie, c’est-à-dire

qu’à cet âge la consommation d’alcool devient abusive : on se procure de l’argent. On

se sent indépendant dans la gestion de ses propres ressources.

Aussi Ramilijaona Rajaonarivelo A.H., dans son étude a rapporté une nette

prédominance de l’alcoolisme chronique entre l’âge de 40 à 60 ans.

Page 68: DELIRIUM TREMENS : A PROPOS DE 25 CAS VU A L’USFR ...

44

L’âge antérieur, entre 15-25 ans, correspondant à l’adolescence connu comme

l’âge de tout les possibles, connu comme l’âge bête qui veut défier et imiter les grands,

n’est que l’âge initiateur et l’âge d’expérimentation. Il n’empêche que, si l’individu

manque de personnalité, donc influençable, il ne fera qu’un pas entre « être amateur » et

« être fanatique ».

Les quadragénaires et plus présentent toutes sortes de comportement vis-à-vis de

l’alcool :

les malades alcooliques qui tentent leur guérison s’abstiennent,

les grands parents qui protègent leur prestige ou qui veulent rester modèles pour

les petits s’en privent, tout au moins prennent de l’alcool en cachette et la

consommation est moindre.

les gens perpétuellement accablés par leurs problèmes cherchent à dissimuler

leurs soucis dans leur verre.

il y a les invétérés qui veulent défier la mort sachant bien que l’alcool les détruit

de jour en jour.

Concernant la consommation d’alcool chez les jeunes de moins de 18 ans, la

France (26%) se situe au 3ème rang européen derrière l’Italie (43%) et le Portugal (33%).

Bien que ses jeunes ne boivent pas nécessairement de l’alcool tous les jours et qu’ils ne

souffrent pas de problèmes sérieux liés à l’alcool (pour l’instant), approximativement

20% d’entre eux n’en sont pas moins des consommateurs à risque. En outre, on estime

5millions le nombre de personnes ayant des difficultés médicales, psychologiques et

sociales liées à leur consommation d’alcool en France (34).

Dans notre étude nous avons recensé parmi les 605 hospitalisés, 25 cas ont été

enregistrés d’alcooliques chroniques sont pris de l’alcool régulièrement

Alors le delirium tremens peut apparaitre à tout âge (entre 15à 57ans) mais le

pourcentage le plus élevé se situe chez les malades au-delà de la cinquantaine où le

terrain est plus ou moins fragilisé, surtout en cas d’ingestion importante et d’autant plus

que le sujet est âgé.

Par contre un nombre élevé de cas de pré-delirium surtout chez les jeunes,

semble être dû au fait que le jeune représente un terrain non encore fragilisé. D’autre

part, de nos jours, les jeunes, même étant éthyliques chroniques se soignent de plus en

Page 69: DELIRIUM TREMENS : A PROPOS DE 25 CAS VU A L’USFR ...

45

plus. D’où cette forme mineure de delirium. On peut dire que tout âge peut être en

corrélation avec l’alcool (35).

En réalité le Delirium tremens ne concerne pas uniquement le sexe masculin au

contraire il n’épargne pas les deux sexes à la fois (masculin et féminin) et à tout âge.

I.4 Suivant la catégorie professionnelle

D’une façon générale, sont plus fréquemment exposés à l’alcoolisme trois

types de professions :

• Celles qui nécessitent des efforts physiques importants : dockers,

déménageurs, manutentionnaires. D’autres travaux font partie de ce

groupe comme le travail en cuisine. La monotonie et les caractères peu

valorisants du travail à la chaîne, le rythme élevé des cadences, la nocivité

de l’atmosphère de travail sont autant des facteurs évoqués pour expliquer

le recours à l’alcool.

• Celles qui impliquent un contact avec le public : commerçant, vendeur,

mécanicien…

• Les professions agricoles.

Toutes les classes socio-économiques y sont présentent, toutefois il y a

prépondérance des milieux modestes. Ceci pourrait être expliqué par le fait

que les gens aisés se soignent à domicile sinon vont à Tananarive pour se

faire hospitaliser.

Il y a aussi prépondérance des gens aux revenus modestes car ce sont les plus

défavorisés, les plus carencés, les plus vulnérables.

En d’autre terme 18 patients sont des travailleurs de forces et proviennent de

bas quartier, et des populations de rue, milieu socio-professionnel plus vulnérable.

Ramanantiaray TMJ, rapporte dans son travail que certains individus boivent

de l’alcool par besoin professionnel, pour se donner de l’énergie plus que les autres qui

ne consomment pas de l’alcool. Les gens exerçant des activités qui demandent

beaucoup d’efforts physiques boivent parfois un peu d’alcool avant leur travail (33).

Page 70: DELIRIUM TREMENS : A PROPOS DE 25 CAS VU A L’USFR ...

46

I.5 Concernant le domicile

� Les quartiers étudiés sont des quartiers dits populaires de la capitale surtout, où

la vie très dure, ne distinguent pas hommes ou femmes qui se cachent derrière la

consommation d’alcool face à leur problème quotidien.

� Le coût de la vie qui n’a cessé d’augmenter met la population dans des

conditions précaires et s’illusionnent dans l’alcool.

� Les débits de boissons foisonnent et plus spécialement au niveau de ces

quartiers dits populaires (Isotry, Andavamamba, Anosibe, Anosizato, …). De plus

il n’existe plus de lieu spécifique pour la consommation, les gens peuvent

consommer l’alcool dans le coin même dans une épicerie. L’accessibilité à

l’alcool est facile pour toute la bourse.

I.6 La situation matrimoniale

Du fait de la propriété anxiolytique que possède l’alcool, il serait utilisé par de

nombreux foyers pour essayer d’oublier les problèmes quotidiens de la vie. Mais en fait

ce n’est qu’une illusion. Car loin de là, l’alcool serait responsable de perturbation de la

vie familiale. Il serait à l’origine de nombreux divorces. Et à la longue l’intempérance

des conjointes serait directement responsable des divorces et pour abandons de famille,

on note 42 cas de divorces ayant pour motif d’alcoolisme chronique surtout chez les

hommes (26-28). De plus, le groupe le plus touché par l’alcoolisme est celui de marié,

représentant 60,88% de l’ensemble.

Le fait d’être marié fait évoquer un sentiment de supériorité, avoir confiance

en soi-même pour beaucoup de gens et il n’est pas étonnant de noter que le plus fort

pourcentage d’alcoolique se trouve dans cette catégorie.

La situation familiale d’une personne dépendant à l’alcool est toujours

tragique.

La vie de l’alcoolique s’organise autours de sa consommation d’alcool et la

vie du reste de la famille s’organise autours du problème de l’alcool.

Page 71: DELIRIUM TREMENS : A PROPOS DE 25 CAS VU A L’USFR ...

47

La cohésion familiale est menacée quand les parents ou l’un de deux est

alcoolique chronique (36).

Notre étude révèle que les mariés occupent la 1ère place avec 13 cas dans

l’ensemble. Puis vient en second lieu le groupe des célibataires qui représente 9 cas.

Sans vouloir faire des redites nous avons signalé qu’un des mobiles retrouvés dans

l’alcoolisme est le problème familial (revenu familial, coût de la vie en augmentation

incessante d’où impossibilité de subvenir correctement aux besoins de la famille). Le

fait de ne pas pouvoir faire face aux problèmes quotidiens de la vie pourrait exposer le

chef de famille à une fragilité narcissique et à un manque de confiance en soi.

a) Les activités professionnelles :

Les plus touchés par l’alcoolisme sont les travailleurs journaliers, à savoir les

manutentionnaires et les ouvriers d’après notre étude.

Cette constatation n’est pas une nouveauté en soi mais au cours de notre enquête nous

tenons à signaler que le faible coût de l’alcool local accessible à toutes les bourses et le

foisonnement des débits y sont de loin des facteurs de propagation importants.

Les risques de dénigrement ou de licenciement sont bien réels. Si l’employeur

peut prouver l’état d’ébriété, le licenciement peut être effectif. Cette preuve peut être

faite sur la base de témoignages, de tests médicaux, en faisant constater les faits par la

police… (37)

Plus qu’aux yeux de la loi, l’alcool handicape fortement l’activité professionnelle.

Il est responsable de retard, d’absentéisme, de baisse de productivité… L’incapacité de

se concentrer et la diminution de la perception rendent l’individu moins réactif. Les

relations avec les collègues se dégradent fortement et l’atmosphère de travail devient

exécrable. (37)

b) Au vu de leur niveau de vie, il est naturel que la majeur partie de nos

buveurs ne peuvent exercer que des métiers disons à revenu bas. Ainsi la majorité de

nos alcooliques, s’ils ont du travail, appartiennent à la classe des travailleurs de force

Page 72: DELIRIUM TREMENS : A PROPOS DE 25 CAS VU A L’USFR ...

48

(classe ouvrière) : travail, dont les conditions approuvées ou désapprouvées, les

inciteraient à prendre ou parfois à abuser de l’alcool.

Durant notre étude : 10 hommes mariés contre 3 femmes sont affectés par le delirium

tremens, viennent ensuite les célibataires avec 9 cas.

I.7 Concernant le motif d’admission

La prévalence de l’épilepsie chez les alcooliques est largement supérieure à

celle de la population normale. L’étiologie alcoolique d’une crise convulsive de l’adulte

est souvent retenue dans le service d’accueil et d’urgence. Des crises d’origine variées

peuvent être favorisées ou aggravées par l’alcoolisme. Si l’ivresse convulsive est rare, le

syndrome de sevrage alcoolique sous forme de crise convulsive est fréquemment

rencontré en pratique (39). Il ne dispense pas de la réalisation d’un scanner cérébrale.

L’épilepsie alcoolique se définit par la survenue de crises chez un adulte sans

antécédent épileptique et chez lequel aucune autre étiologie qu’un alcoolisme chronique

ne peut être retenue. C’est pour cette raison que la famille amène un alcoolique à

consulter le médecin. Cette étiologie représente environ un quart des épilepsies tardives

de l’adulte. Il ne s’agit pas toujours de crises convulsives tonico-cloniques généralisées

(27).

L’alcool n’agit pas seulement sur l’organisme, mais provoque aussi des

troubles psychiatriques. Dans notre série nous avons recensé 12 cas de troubles de la

conscience, 5 cas de délire, 3cas de crises convulsives soit, 1 cas de l’association

trouble du comportement et délire, 2 cas de troubles de comportement et crises

convulsives et enfin des troubles de conduites agressives comme motifs d’admission à

l’ hôpital chez l’alcoolisme chronique.

En France, une consultation sur cinq en médecine générale, et 15 à 25% des

hospitalisations sont en rapport avec un mésusage d’alcool. Les estimations

habituellement retenues font référence à l’existence d’environ 5 millions de personnes

ayant une consommation à risque, avec environ 1,5 millions de personnes dépendantes

(40).

Page 73: DELIRIUM TREMENS : A PROPOS DE 25 CAS VU A L’USFR ...

49

I.8 Selon la manifestation clinique

D’après la définition qu’un delirium tremens c’est une complication

neurologique sévère d’un syndrome de sevrage chez les alcoolodépendants chroniques ;

notre étude répond à ses critères diagnostiques cliniques. On a trouvé sur les 25 patients

des confusions, des hallucinations visuelles, des agitations, avec une fréquence de crise

convulsive de 12%. Les signes neurovégétatifs comme la fièvre, asthénie, vomissement

sont observés sur 16 cas. Les autres signes ne sont pas négligeables comme les

agressions, la fugue…

I.9 La durée d’intoxication

La majeure partie de nos patients (10cas) ayant présenté le syndrome de

sevrage à l’alcool sont éthyliques chroniques depuis 5 à 10ans dont la moyenne est

environ 6ans ans de consommation, et 8 cas ont une consommation d’alcool de plus de

15ans.

C’est durant ces périodes qu’apparaissent les manifestations cliniques quand

les alcooliques tentent d’être sevrés de l’alcool. C’est dire la relative précocité de ses

complications (38).

I.10 Complications somatiques et psychiatriques ou les comorbidités de

l’alcoolisme chronique

Concernant nos résultats sur l’alcoolisme chronique, nous rapportons dans

notre série que les complications digestives sont les plus fréquentes et plus

particulièrement l’épigastralgie, ulcère gastrique et hémorragie digestive. Ces trois

complications peuvent être classées dans le groupe des complications digestives. Nous

avons recensé 10 cas de complications digestives et 9 cas de pneumopathie et les

restent des complications sont partagées par l’épilepsie et la psychose, les traumatismes

et l’hypertension artérielle.

Parmi les 25 patients ayant présenté du syndrome de sevrage, 23 sont aussi

tabagiques.

Page 74: DELIRIUM TREMENS : A PROPOS DE 25 CAS VU A L’USFR ...

50

L’association alcoolisme et tabagisme augmente le risque de présenter des

complications digestives et respiratoire.

En France, on peut considérer que l’alcoolisme est la troisième cause de

mortalité après l’obésité et le tabac, et devant les maladies infectieuses et les accidents

de la route.

Le risque de cirrhose de foie et d’accident sont bien connus par la majorité des

français, mais il n’en est pas de même des risques de cancers et de maladies cardio-

vasculaires (41).

Pour les maladies cardio-vasculaires, les études scientifiques montrent qu’une

consommation modérée (un verre par jour) diminue le risque cardio-vasculaire, mais

qu’une consommation de plus de trois verres l’augmente rapidement (23).

L’excès d’alcool crée également des carences en vitamines, ce qui diminue la

résistance aux maladies (42).

Dans une étude faite à l’étranger, la consommation répétée et excessive

d’alcool, en dehors des désordres comportementaux et sociaux, entraine des désordres

mentaux et physiques avec cirrhose hépatique (complication digestive), des désordres

gastro-intestinaux, des convulsions de sevrage. Ces manifestations sont dues à des

complications de l’alcoolisme chronique (34, 37).

Durant notre étude, aucun décès n’a été enregistré.

Par contre, en France l’alcoolisme a une place très importante dans les causes de

mortalité : les morts par cirrhose du foie (environ 12.000 par an), et par psychose

alcoolique (environ 3.500 par an), placent l’alcoolisme au 4ème rang des causes de décès,

après les maladies cardiovasculaires, les cancers et les accidents (26).

L’alcoolisme cause environ 1800000 morts par an dans le monde, y compris toutes les

complications liées à l’alcool, vers 2004 (soit autours de 3% de décès) :

- 23000 décès directs

- 11000 cancers des lèvres, de la bouche, du pharynx, du larynx

- 9000 cirrhoses

- 2500 par alcoolodépendance,

Page 75: DELIRIUM TREMENS : A PROPOS DE 25 CAS VU A L’USFR ...

51

- 22000 morts indirects (troubles mentaux, maladies cardiovasculaires,

accidents…) (13, 42).

La littérature rapporte qu’il y a 39.000 décès par an, soit 1 décès sur 15 sont

directement ou indirectement liés à l’alcool, en France (43).

Dans l’étude de l’ANAES 5 Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation

en Santé), en 1994, malgré une diminution régulière de la consommation moyenne

d’alcool pure par an et par habitant depuis 1970, la France se situe au troisième rang

européen, avec la morbidité et la mortalité qui en découlent. L’usage inadapté de

l’alcool est la cause directe ou indirecte d’une consultation sur cinq en médecine

générale, de 15 à 25% des hospitalisations, de 30.000 à 35.000 décès par an, dont

23.400 pour « alcoolisme chronique » où sont consignés essentiellement les décès par

délirium tremens, et celles des cirrhoses (80% au moins en France sont d’origine

alcoolique). L’alcoolisme facilite aussi des nombreux passages à l’acte de violence,

suicides, accidents, etc.…(37)

Une étude à l’étranger a signalé que le delirium tremens est plus fréquemment

retrouvé chez les patients en milieu chirurgical que médical, en particulier en chirurgie

ORL et chirurgie digestive. Il a été démontré que dans ce dernier cas 2/3 des patients

étaient des alcooliques chroniques et qu’en dépit d’un traitement préventif 25% d’entre

eux pouvaient développer des signes de sevrage (44).

Le retentissement pulmonaire est du essentiellement à l’immuno-supresseur,

notamment des macrophages, à l’intoxication tabagique associée. L’incidence des

infections pulmonaires (abcès, tuberculose,…) et celles des bronchopneumopathies

chroniques obstructives est augmenté. De plus, au cours de l’éthylisme aigue, il peut

survenir des inhalations méconnues, source de pneumopathie. Une étude prospective

récente, faite chez des patients en soins intensifs à risque de syndrome de détresse

respiratoire aigue, montre qu’un antécédent d’éthylisme chronique multiplie par deux le

risque relatif de développer un syndrome de détresse respiratoire aigue et, en cas de

sepsis, le risque est multiplié par trois. La prise chronique d’alcool augmente

Page 76: DELIRIUM TREMENS : A PROPOS DE 25 CAS VU A L’USFR ...

52

l’incidence des cancers et des lésions digestives (œsophagite, gastrite, ulcère gastrique

et duodénale, atrophie villositaire) (45)

I.11 Concernant l’association avec d’autres toxiques

La consommation excessive d’alcool ou la dépendance à l’alcool sont souvent

associées à d’autres conduites addictives (dépendance au tabac trouvée dans 75 à 95%).

Nous constatons que, dans notre étude, la plupart de ces alcooliques sont

également des grands fumeurs de cigarettes. Nous avons vu que 23 cas sont éthylo-

tabagiques et 2 cas à part eux associent l’alcool avec du cannabis. Au total, cette

accoutumance avait des impacts sur le traitement de chacun des patients.

Pour Ledermann, le risque d’avoir une complication de sevrage comme le

delirium tremens est multiplié par 16 pour une consommation d’alcool de 5cl pure et de

10 cigarettes par jour par rapport à un non fumeur qui ne consomme pas d’alcool (30).

Il y a une forte corrélation entre dépendance à l’alcool et dépendance au

tabagisme (85% à 90% des alcooliques sont fumeurs). Boire donne envie de fumer. La

raison pourrait être liée à la classification pharmacologique de ses deux produits puisque

l’alcool appartient à la classe des dépresseurs du système nerveux et la nicotine

contenue dans le tabac appartient à celle des stimulants du système nerveux. Il n’est

donc pas étonnant de voir un individu à la fois éthylique et tabagique, justement pour

trouver un équilibre dans l’activité du système nerveux.

Dans la littérature évaluant le retentissement de la prise chronique d’alcool

sur la morbidité périopératoire. L’éthylisme chronique, outre le retentissement

cardiovasculaire, neurologique, digestif et immunologique qu’il induit, est un facteur de

risque de cancers (0RL, digestifs, etc). Sa morbidité est aggravée par une intoxication

tabagique associée dans 55 à 73% (40).

L’association alcool-tabac est un facteur d’aggravation du risque, qui devient

alors supérieur à la somme des risques de l’alcool et du tabac pris séparément (39).

Page 77: DELIRIUM TREMENS : A PROPOS DE 25 CAS VU A L’USFR ...

53

I.12 Selon le milieu d’origine

La place la plus importante revient aux malades habitants dans la ville et leurs

environs. C’est à la ville que les épiceries et les bars abondent, c’est encore là que les

consommateurs existent en grand nombre (les désœuvrés, les chômeurs, les sans

professions…)

I.13 Les motifs de consommation d’alcool

Plusieurs raisons sont en cause pour pousser ces patients à boire de l’alcool,

on peut citer quelques motifs suivant de consommation en alcool :

- Moment festif

- effet de groupes

- Dans un but anxiolytique

- Pour oublier le malheur,

- Quand on a soif (dypsomanie)

- Pour se réchauffer,

- Régression comme moyen de défense psychologique

- Pour donner plus de confiance en soi et d’assurance,

- Pour se donner des forces et des idées

- Pour un bon régime alimentaire,

- Car on n’a rien d’autre à faire.

Nous rapportons dans nos 25 cas de malades que les festivités et les

évènements familiaux sont un des grands motifs de consommation

d’alcool.

L’étude de Ramanatiaray Tiana Marie Joëlle décrit que 183 cas des

malades ont les motifs d’intoxication éthylique et la coutume tient au

premier rang (33).

Page 78: DELIRIUM TREMENS : A PROPOS DE 25 CAS VU A L’USFR ...

54

I.14 A propos de la durée de séjour hospitalier

Durant notre étude, la durée moyenne de séjour hospitalier pour la moitié de

notre population est de 8 jours.

Plusieurs arguments pourraient expliquer cette courte durée de séjour :

� D’abord les moyens financiers des malades et familles des malades sont peu

suffisants pour une meilleure prise en charge. Ceci reste un véritable problème

pour les Malgaches même dans d’autres services de santé. Le manque de moyen

constitue ainsi un frein pour le traitement et le suivi des patients. Ainsi dès que

leur état s’améliore, la famille demande à ce que le malade puisse sortir de

l’hôpital sans que le traitement soit terminé jusqu’au bout.

� Puis le fait d’être hospitalisé demande au moins une tierce personne pour la

surveillance d’un individu malade, cela devient une occupation de plus pour la

tierce personne.

� un autre argument c’est la disponibilité des lits d’hospitalisation dans le service.

Vu que l’unité de Soins et de Formation et de Recherche en Psychiatrie ne

possède que 32 lits d’hospitalisation et comme il s’agit d’une des unités

publiques accessibles au centre ville pour une hospitalisation, par la nécessité et

le bon déroulement du service, le personnel est parfois obligé de faire sortir les

patients qui peuvent continuer leur prise en charge à leur domicile dès que leurs

états leurs permettent.

� il y a aussi d’autres arguments qui sont individuels à chaque patient.

I.15 Concernant le traitement

D’après la littérature, le sevrage d’alcool à un événement d’une grande

banalité. Il doit, s’il est accompli à la demande du patient, s’accomplir en première

intention en ambulatoire, en résistant à l’apparente facilité de l’hospitalisation tant que

cela est possible. Presque 70% des patients alcoolodépendants ayant présenté des

complications au cours de son sevrage à l’alcool (crises convulsives, delirium

tremens,…) sont traités en ambulatoire. Le traitement en ambulatoir est de première

Page 79: DELIRIUM TREMENS : A PROPOS DE 25 CAS VU A L’USFR ...

55

intention : bon taux de succès à court terme, faible stress et coût. A long terme, on

obtient des résultats égaux au sevrage en milieu hospitalier.

A l’hôpital, le sevrage d’alcool est rarement programmé, il est plus souvent

provoqué par l’hospitalisation, pour tout autre motif. Le traitement de référence, en

milieu hospitalier, s’appuie sur le benzodiazépine per os qui offre une meilleure

protection contre les crises convulsives généralisées, la prévention de la déshydratation

et un traitement par vitaminothérapie B1.

Dans notre étude, on a trouvé que les 25 patients ont tous bénéficié d’une

réhydratation par voie orale ou par perfusion pour prévenir la déshydratation. La

benzodiazépine tient la deuxième place sur 18 patients et l’antibiothérapie est introduite

sur 10 patients à cause de la présence des maladies y associées (épigastralgie,

pneumopathie, traumatisme …

I.16 Selon l’évolution

L’évolution en absence de traitement peut être défavorable et parfois même

entrainer le décès

L’évolution spontanée est péjorative : avant les traitements sédatifs apparus au

début du siècle, le delirium tremens évoluait dans près de 50% des cas vers le décès

(38).

Dans notre série d’étude, presque la totalité de la population d’étude a une

évolution favorable durant les séjours hospitaliers sans compter la suite après sa prise en

charge hospitalière.

Page 80: DELIRIUM TREMENS : A PROPOS DE 25 CAS VU A L’USFR ...

56

II. SUGGESTIONS

Nous savons tous que la famille, l’école, la société, et l’environnement qui

nous entoure sont les lieux qui interagissent sur le développement de la personnalité

d’un individu, et que plusieurs facteurs sont à l’origine de l’alcoolisme.

La consommation d’alcool se répand d’une façon constante sur l’ensemble de

la planète et la production augmente parallèlement à cette consommation.

Dès ces constatations, nous avançons quelques suggestions pour effectivement

diminuer la consommation d’alcool et l’impact socio-économique, vu qu’éradiquer

l’alcoolisme serait impossible.

II.1 Prévention

1. a) La prévention primaire

Intervention dès la production

Elle semble être la plus prometteuse pour atténuer le problème de l’alcoolisme.

Il est vrai que la production d’alcool procure de l’argent pour l’industrie qui le

produit, procure du travail pour de nombreux individus et rapporte aussi de l’argent

pour l’Etat sans regarder les effets néfastes que l’alcool peut engendrer à l’individu qui

en consomme au foyer dans lequel l’alcoolique vit et à la société dans laquelle

l’alcoolique se trouve.

On ne peut pas non plus nier les efforts déjà entamés par ces producteurs en

mettant sur l’étiquète la notion « A CONSOMMER AVEC MODERATION ».

Malgré cela, beaucoup de travail reste à faire, car le nombre de consommateurs

ne cessent d’augmenter.

Ainsi nous suggérions :

• un contrôle et une limitation de production

• un contrôle des licences délivrées pour ceux qui ont seulement le

droit de vendre les boissons alcoolisées

• une règlementation de la fiscalité

• une règlementation de la publicité et application de loi en cas de

transgression.

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57

Cette prévention primaire peut débuter par un contrôle et une limitation de

production d’alcool, de sa distribution et de la consommation, une réglementation de la

fiscalité et de la publicité.

Intervention auprès des jeunes

Le rôle des professionnels de santé est d’élaborer des programmes de lutte

contre l’alcoolisme qui visent surtout les jeunes parce que la consommation d’alcool

débute généralement dès le plus jeune âge (adolescence) et peut devenir chronique par

la suite.

L’adolescence et la jeunesse paraissent être les stades de la vie sur lesquels on

doit logiquement se concentrer dans de différentes modes de vie. Or à ce stade, la vie est

souvent très vulnérable qui fait que de nombreux jeunes se mettent à boire.

Cette prévention rencontre un certain nombre d’obstacles :

� Au niveau de la cible, c’est-à-dire des jeunes. Ceci est dû à la sous-estimation du

problème. Le jeune qui boit n’est pas encore « alcoolique », ne le deviendra que

5, 10,15 ans plus tard et n’est pas encore conscient qu’il peut le devenir

ultérieurement.

� Il faut souligner la réticence des cadres (employeurs, chefs de service,

professeurs, etc. …) pour lesquels le sujet reste tabou, ou tout au moins difficile

à aborder dans la crainte de la réaction paradoxale que peut engendrer le juste

fait d’en parler.

� Un manque d’intérêt de nos médecins, de nos jeunes médecins et autres

professionnels de santé en particulier pour lesquels la prévention est un travail

d’utilité contestable.

Une éducation par les pairs peut présenter un grand intérêt pour les jeunes

dans la sensibilisation de bonnes conduites. Comme dans le cadre de la toxicomanie,

des formations de jeunes éducateurs concernant l’alcoolisme pourrait aussi montrer son

efficacité dans l’information, éducation et communication des jeunes. Le message passe

beaucoup mieux à travers les pairs aidants plutôt qu’à travers celui qui tient l’image

Page 82: DELIRIUM TREMENS : A PROPOS DE 25 CAS VU A L’USFR ...

58

paternelle. Ainsi nous suggérions d’élargir le plan d’action en ce qui concerne les

adolescents à travers l’aide et la motivation de ses pairs aidants.

Une telle action devrait être mise en place pour prévention de la génération

future face à l’alcool et augmentation de la sensibilisation de la population active de

l’alcoolisme.

Tout doit débuter par la volonté. La volonté de tout un chacun de préserver une

bonne santé. La volonté d’appliquer les lois déjà existantes pourrait aussi avoir des

impacts sur la production, la vente et la consommation d’alcool.

Mais il faut attendre QUI pour appliquer les lois.

Intervention auprès de chaque citoyen

La volonté de préserver une bonne santé laisse sous entendue pouvoir préserver

cette bonne santé.

L’action en découle. Les éducateurs sont les mieux placés pour agir mais aussi

pour donner l’exemple (instituteurs, médecins, professeurs, éducateurs sportifs,

éducateurs religieux, politique, famille, etc. …)

En plus le SAVOIR est la base de l’information. Le corps médical doit de part

sa propre culture, avoir plus de connaissances sur l’alcoolisme.

Il n’existe pas une méthode de prévention « universelle » comme nous montre

la diversité des solutions jusqu’alors proposées.

Il faut faire appel à une stratégie adaptée aux formes d’alcoolisation constatée.

L’action familiale et sociale joue un rôle important : synergique et potentialisant avec

tous les partenaires au contact des jeunes.

Notons que parmi les motivations qui incitent chaque citoyen à ne pas boire,

figure la peur des conséquences de l’alcoolisation sur la santé, de même que les risques

d’accidents de la route et du travail.

Ainsi, tous les citoyens doivent être informés :

- De façon permanente : visant à réaliser une véritable imprégnation

- De façon occasionnelle à partir d’un événement survenu, accident de la

route par exemple ou comportement agressif pour en expliquer les causes, les risques

encourus et les responsabilités engagées.

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59

Enfin l’alcoolisme est un problème social dont la réduction ne viendra pas

miraculeusement d’un changement de société. Le but de la prévention est avant tout de

réaliser une information vraie, de combattre les préjugés et de permettre à chacun de

nous de définir son attitude face à un problème qui nous concerne.

� Recommandations par l’OMS pour une consommation à moindre

risque

- consommations régulières : il est conseillé pour les femmes de ne pas

consommer plus de deux verres standards d’alcool en moyenne par jour. Et pour les

hommes : il est déconseillé de prendre plus de trois verres standards d’alcool en

moyenne par jour. Mais surtout, il faut s’abstenir au moins une fois par semaine de

boissons alcoolisées.

- consommations occasionnelles : il ne faut pas prendre plus de quatre

verres standards.

- l’alcool est prohibé dans les circonstances suivantes : pendant la

grossesse, pendant l’enfance, au volant d’un véhicule à roue ou d’une machine

dangereuse, lors de la pratique de manœuvre nécessitant une vigilance, lors des prises

médicamenteuses, dans certaines maladies aigues ou chroniques (comme l’épilepsie, la

pancréatite, l’hépatite virale), chez un ancien alcoolodépendant.

1. b) Prévention secondaire

Elle consiste à dépister très tôt les grands buveurs et à les traiter.

Cette prévention secondaire nécessite :

- l’installation et renforcement de service d’alcoologie

- une meilleure formation du personnel de santé

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60

- l’acquisition de nouveaux moyens d’investigation clinique et biologique dont

la sensibilité et la spécificité sont satisfaisantes. Par ailleurs, nous avons déjà parlé du

coût très onéreux des traitements éthyliques.

1. c) Prévention tertiaire

Cette prévention tertiaire peut être assurée par des entités telles : « les groupes

d’anciens buveurs » ou « club des alcooliques repentis »ou association.

Elle vise à prévenir les rechutes et à aider le malade alcoolique guéri à une

réinsertion sociale plus facile. Mais cette réadaptation, comme nous l’avons déjà dit

souligné est de réalisation difficile à Madagascar. Notons qu’il existe déjà une

association laïque appelée « VOKOVOKO MANGA » qui peut aider et prendre en

charge les anciens buveurs, mais telle association nécessite également un appui

financier et un appui au niveau des ressources humaines pour qu’elle puisse être

intégrée et recouvrir toute l’île.

II.2 Prophylaxie

2.a) PROPHYLAXIE DE LA PROPAGATION

Il s’agit de traiter les malades alcooliques, vu leurs rôles dans la propagation

de l’alcoolisme.

Des experts rassemblés à la réunion de l’O.M.S.-Europe, tenue à Albi du 30

Juin au 05 Juillet 1975, recommandait l’accueil des alcooliques dans des établissements

adaptés à leur problématique propre autre que le secteur psychiatrique mais en

collaboration et en complémentarité avec celui-ci. Etablissement ou Service

d’alcoologie qui affine des outils d’approche, de dépistage, de traitement, de prévention

et une méthodologie adaptée à la demande latente des alcooliques.

Mais la création d’un tel établissement s’avère difficile et reste un projet idéal

pour nous. Aussi, nous optons pour la formation, avec une bonne collaboration, d’une

chaîne à trois maillons : les médecins généralistes ; le service psychiatrique et les

groupements de tempérance ou d’anciens buveurs pour la prise en charge de ces

alcooliques. A travers un bon soutien psychologique et une meilleure prise en charge

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61

somatique ; le but de cette collaboration serait d’entretenir un état de santé stable, un

bon équilibre psychosocial pour prévenir les rechutes.

Les médecins généralistes : vont rendre le dépistage précoce avant l’apparition

de la dépendance et des complications pour pouvoir orienter par la suite l’individu vers

d’autre secteur (psychiatre, psychologue, assistante sociale, association d’ancien

buveurs…) dans le seul but d’aider ce patient à sortir de l’alcoolisme. Pour cela, une

meilleure formation est nécessaire pour éviter des déclarations comme : « je n’ai pas de

bon contact avec les alcooliques » ou bien « les alcooliques ne m’aiment pas » ou

encore « je ne sais pas m’y prendre » qui correspondent à un rejet pur et simple de ces

malades favorisant encore plus leur déchéance et le dépistage tardif. La création de

centre spécialisé d’Alcoologie voire même d’Addictologie pour la formation et

l’information des médecins et des étudiants seraient le remède à cela.

La thérapeutique hospitalière, en milieu psychiatrique est bien déjà systématisé

que nous n’avons pas à nous y élargir ; rappelons seulement qu’il s’agit d’une cure de

sevrage de trois à quatre semaines suivie ou non d’épreuve de dégoût et /ou de

dissuasion. La psychothérapie individuelle et de groupe si possible constitue un élément

essentiel et devrait être amorcée durant l’hospitalisation et sera suivie après la sortie.

Nous proposons aussi de décentraliser la prise en charge de Delirium Tremens.

Ainsi tous médecins qu’ils soient en intra-hospitalier ou extra- hospitalier, dans un

service de Médecine ou Service de Chirurgie doivent être capable de prendre en charge

le syndrome de Sevrage à l’alcool.

Comme groupements d’anciens buveurs et les associations de tempérance

religieuse :

A Madagascar, on a :

*Le Croix-bleu, avec comme engagement : « abstinence préservée avec l’aide de

Dieu ».Le Vokovokomanga Malagasy est créé en 1928 et affilié à la Fédération

internationale de Croix-bleu fondé à Genève en 1887.

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62

*Le Croix d’or dont l’image de marque est celle d’un « mouvement d’entraide afin

d’œuvrer pour la prévention et le traitement de l’alcoolisme, maladie physique,

psychologique, sociale et spirituelle ».

Leur ambition est de transformer l’ancien buveur en militant qui sera à son tour

prêt à prendre en charge d’autres malades afin d’assurer de ce fait sa propre guérison en

aidant les autres.

Une tradition bien implantée, par ailleurs fort raisonnable, rend méfiant tout

médecin à l’égard de ceux qui veulent assurer des soins sans posséder la qualification de

soignants. Ce qui provoque quelques réticences envers ces groupes. Mais nous savons

que l’alcoolisme n’est pas une maladie ordinaire. Il est prouvé que le dialogue passe

mieux entre un buveur et un ancien buveur, et cela constitue un capital thérapeutique

important sinon unique. Chez l’alcoolique sevré un effort et une vigilance de longue

haleine sont exigés pour éviter la rechute. La vie de groupe auquel il appartient apporte

un soutien affectif indispensable à la poursuite d’une existence sobre. Ainsi, vu que ce

groupe d’entraide s’avère efficace, il nous semble très important d’aider et de soutenir

moralement et psychologiquement ce pair aidant pour que ce dernier ne tombe pas à

nouveau dans le même groupe.

Ainsi, après une cure de sevrage, le rôle de ces groupements est essentiel.

Malheureusement, la majorité des médecins connaissent peu, mal, ou ne connaissent pas

ces groupements et associations.

En réalité, les travaux des trois éléments s’intriquent dans le temps.

- Le généraliste après le dépistage et l’admission à l’hôpital doit poursuivre le traitement

de « son malade » à la sortie ; de lui va dépendre le bon suivi de la postcure.

- Le psychiatre doit revoir périodiquement le sujet après sa sortie de l’hôpital pour

suivre la psychothérapie déjà entamée et voire l’évolution ;

- Les associations de tempérance devraient prendre contact avec le sujet juste après le

dépistage pour l’informer, le convaincre et l’initier déjà à la vie de groupe.

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63

2.b) PROPHYLAXIE DE CONTACT

Il s’agit d’éviter le fléchissement dans l’alcool.

L’éducation et l’information jouent ici un rôle important. Une campagne

régulière d’information sur les méfaits de l’alcool serait nécessaire vu l’ampleur du

danger.

L’école reste la voie première où s’informe la jeunesse et où se forme les

mœurs. Encore faut-il que les maîtres soient formés, une voie est à trouver pour cette

formation, qui devrait intégrer sans doute des médecins et des sociologues, pour que les

vraies dimensions du problème soient dégagées et bien comprises par les enseignants.

Les mass-médias constituent des voies extrêmement importantes dans la

sensibilisation. Nous aurions tendance à souhaiter que la vulgarisation de cette lutte

contre l’alcoolisme ne passe pas par des canaux spécialisés, mais essai de s’intégrer

dans des œuvres qui seraient en elles-mêmes des chefs-d’œuvre radiophoniques ou

télévisuels ayant un thème qui ne serait pas nécessairement médical ou lié directement à

l’alcoolisme, à l’instar de l’histoire « LIZA » sur le sida .

Il faut démentir les mythes et idées fausses à propos de l’alcool : alcool

désaltérant, alcool apéritif, alcool digestif, l’alcool réchauffe, alcool source de force,

alcool virilisant, vin antianémique, bière hygiénique, etc.…

Modifier le concept de l’alcoolisme qui est le plus souvent représenté dans le

public, chez les malades et même chez les médecins par ces lésions neuropsychiatriques

et somatiques graves qui ne sont que le dernier chapitre « inintéressant », sur le plan

santé publique, d’un très long roman dont il faut connaître le début.

II.3 Actions sur les boissons alcoolisées

A part les mesures prises dans la législation, d’autres actions pourront être

entreprises dans le but de réduire la propagation et la consommation d’alcool.

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64

• Action limitative : réduction de l’offre qui consiste à limiter la fabrication, la

commercialisation et l’importation des boissons alcoolisées. L’octroi de licence

devrait être réglementé de façon plus rigoureuse, une politique de « qualité »

peut être développée pour l’élimination. Ainsi, on va établir un seuil de qualité

se basant sur plusieurs critères (mode de fabrication, hygiène, salubrité, etc.…)

pour faire disparaître progressivement mais sûrement les produits de mauvaise

qualité, en particulier les boissons vendues en VRAC.

• Une politique cohérente en faveur des boissons sans alcool, au niveau

professionnel et familial est également importante et qu’il faudrait développer

pour diminuer la consommation d’alcool.

• Des mesures répressives devraient être particulièrement rigoureuses en ce qui

concerne la sécurité routière (nous déplorons ici l’absence chez nous de ballons

alcootests ou éthylomètres très pratiques et permettant un dosage rapide de

l’alcoolémie) et sur le plan professionnel. Ainsi la possession de ces tests

pratiques pourrait du moins diminuer le risque d’accident de circulation.

Dans tous les cas, c’est toujours de l’efficacité de contrôle que dépendent la

bonne marche et la réussite des actions et mesures entreprises.

II.4 Actions Sur L’environnement

Pour terminer, nous proposons quelques suggestions pour essayer de diminuer

l’alcoolisme de groupe comme:

-suppression de locaux où l’on rencontre des jeux morbides (baby-foot, billard, etc.…)

provoquant des agglomérations de jeunes sans activité, parfois délinquants. C’est

souvent en ces lieux que des idées malsaines trouvent éclos (alcoolisme, cannabis,

banditisme). Pour se faire, on pourrait faire appel aux Forces de l’Ordre pour surveiller

et fouiller les zones suspectées. Mais ce sera une mesure draconienne difficilement

réalisable.

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65

- création de centres culturels et de loisirs avec jeux intellectuels (échec, domino,

etc.…), bibliothèque, salle de projection avec des films instructifs…, et

d’établissements sportifs pour occuper les jeunes.

- lutter contre le chômage, l’oisiveté et la misère. Nombreuses ont été les suggestions

émises à ce sujet mais donner du travail à tous ne seraient que pur utopie, même dans

les pays dits développés, l’irradier reste impossible. Ce que l’on pourrait faire, c’est

d’inciter les gens à être plus créatifs, c’est-à-dire essayé de créer son propre emploi

selon ses capacités. D’ailleurs, il est dit que chacun a toujours des dons et talents

naturels, il suffit de les exploiter.

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CONCLUSION

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66

CONCLUSION

L’alcoolisme constitue un problème de santé publique alors que le « delirium

tremens »n’est que la complication sévère liée à l’alcool et qui est surtout dû au

sevrage ; l’arrêt brutal ou la diminution de quantité d’alcool ingérée chez les

alcooliques chroniques sont généralement l’origine de cette complication. C’est un

problème fréquent dans les pays en développement, qui tend à disparaitre dans les pays

riches. Le delirium tremens a une affinité pour le sexe masculin. Le delirium tremens

une des pathologies qui nécessite une urgence médicale basée sur le rétablissement de

l’état général sur le plan clinique que biologique et une antibiothérapie adaptée en cas

comorbidité associée. Ainsi la prise en charge optimale nécessite une collaboration

multidisciplinaire et essentiellement le suivi post-thérapeutique.

Cette étude, nous a permis de voir de long en large différentes caractéristiques

de cette complication qui semble être un grand problème des adolescents et adultes. Il

atteint surtout les hommes de la quarantaine. Il relate l’expérience du service

neuropsychiatrie au Centre Hospitalier Universitaire Joseph Raseta Befelatanana –

Antananarivo vis-à-vis du delirium tremens. Ainsi, cette étude révèle que tout âge c’est-

à-dire de 17 ans à 71ans peut présenter ce delirium tremens lorsque le sujet devient

dépendant à l’alcool.

La prédominance masculine est très nette avec 22 hommes sur 25 cas, mais la

présence féminine n’est pas négligeable.

Le delirium tremens est spontanément révélé par l’association à d’autres

maladies sous-jacentes comme les traumatismes et surtout les infections.

Par contre, le résultat dû au traitement médical est favorable à 90%.

Le taux de la récidive est élevé à 50% et l’absence de suivi après hospitalisation

confirment la gravité de cette complication de sevrage alcoolique, ainsi que la difficulté

de la prise en charge.

Cette étude a permis également de vérifier les données de la littérature

concernant cette complication. Les particularités de ce travail sont liées à une relative

prise en charge tardive des patients et les moyens diagnostics et thérapeutiques limités.

Page 92: DELIRIUM TREMENS : A PROPOS DE 25 CAS VU A L’USFR ...

67

Les conséquences sont importantes tant sur le plan de la santé que sur le plan

socio-économique.

Notre étude présente ses limites par le fait qu’elle est réalisée dans un unique

centre spécialisé. Ces chiffres sont loin de refléter la réalité sur la prévalence du

delirium tremens à Madagascar. De ce fait, les résultats sont peu représentatifs mais

permettront quand même sur un échantillon de population Malgaches d’avoir un aperçu

sur la pratique hospitalière.

L’amélioration de ces résultats, la diminution de la récidive et de la mortalité

ne seront significatives qu’en rapport avec les perfectionnements des plateaux

techniques couplés au changement de comportement garantissant une meilleure prise en

charge complémentaire. Ainsi, il faut insister sur l’importance de la prévention de cette

complication de sevrage tant au sein de la communauté qu’au sein du personnel de

santé.

Nous proposons de travailler sur un terrain élargi, multicentrique.

Cette promotion de la prévention consiste d’une part d’informer et sensibiliser

l’importance de la nuisance de l’alcool sur la santé et d’autre part, de renforcer le

système Information- Education-Communication (IEC).

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BIBLIOGRAPHIE

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VELIRANO

« Eto anatrehan’i ZANAHARY, eto anoloan’ireo mpampianatra ahy, sy ireo

mpiara_nianatra tamiko eto amin’ity toeram_pampianarana ity ary eto anoloan’ny

sarin’ i HIPPOCRATE.

Dia manome toky sy mianiana aho fa hanaja lalandava ny fitsipika

hitandrovana ny voninahitra sy ny fahamarinana eo am_panatotosana ny

raharaham_pitsaboana.

Ho tsaboiko maimaimpoana ireo ory ary tsy hitaky saran’asa mihoatra noho ny

rariny aho, tsy hiray tetika maizina na oviana na oviana ary na amin’ iza na amin’ iza

aho mba hahazoana mizara aminy ny karama mety ho azo.

Raha tafiditra an_tranon’olona aho dia tsy ahahita izay zava-miseho ao ny

masoko , ka tanako ho ahy samirery ireo tsiambaratelo aboraka amiko ary ny asako tsy

avelako atao fitaovana hanatontosana zavatra mamoafady na hanamoràna famitàn-

keloka.

Tsy ekeko ho efitra hanelanelanana ny adidiko amin’olona tsaboiko ny anton-

javatra ara-pinoana, ara-pirenena, ara-pirazanana, ara-pirehana ary ara-tsaranga.

Hajaiko tanteraka ny ain’olombelona na dia vao notorontoronina aza, ary tsy hahazo

mampiasa ny fahalalako ho enti-manohitra ny lalàn’ny maha-olona aho na dia

vozonana aza.

Manaja sy mankasitraka ireo mpampianatra ahy aho ka hampita amin’ny

taranany ny fahaizana noraisiko tamin’izy ireo.

Ho toavin’ny mpiara-belona amiko anie aho raha mahatanteraka ny velirano

nataoko.

Ho rakotry ny henatra sy horabirabin’ireo mpitsabo namako kosa aho raha

mivadika amin’izany ».

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PERMIS D’IMPRIMER

LU ET APPROUVE

Le Président de Thèse

Signé : Professeur RAJAONARISON Hortense Bertille

VU ET PERMIS D’IMPRIMER

Le Doyen de la Faculté de Médecine d’Antananarivo

Signé : Professeur RAPELANORO RABENJA Fahafahantsoa

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Name and Christian name: RAKOTOARIMANANA Fanjatiana Eliane

Title of Thesis: “DELIRIUM TREMENS, CONCERNING THE 25 CASES OBSERVED AT NEUROPSYCHYATRY SERVICE OF THE CHU/HJRB

Classification: Neuropsychiatry

Number of pages: 67 Number of photos: 01

Number of tables: 03 Number of figures: 12

Number of bibliographics references: 68

SUMMARY

The Delirium tremens results from the complicated stage of addiction to chronic drink. The arm of this study is to describe the gravity and the precocious minimum fare of this pathology.

The transverse retrospective service study carried out at HJRB’s neuropsychiatry, from January to July 2012, concerns 25 cases who had been hospitalized at the service.They were aged between 17 and 71. A maximum of frequency has been noticed in the section of the age 25 to 45. The withdrawal was the main cause. Behaviour troubles were observed in 90% of the cases. Diagnostic has been proved clically. Treatments were associated with a direction of rehydratation, vitaminotherapy, anxiolytiques and antibiotherapies if associated illness were seen among the 25cases.

The recovery rate was 95%. We took notice of recurrence with more than 2 and even 6 cures, noticed among 8 patients.

We suggest the improvement of the training, technical trays in diagnosis; the extension of alcoholic rest centre and exceptionally a psychological support after hospitalization.

Key words: Chronic alcohol - delirium tremens – clinic - minimum fare - gravity

Director of thesis: Professeur RAJAONARISON Bertille Hortense

Reporter of thesis: Docteur RAOBELL Evah

Author’s address: Lot 054 E Ambohibao Antehiroka Antananarivo 105

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NOM ET PRENOMS : RAKOTOARIMANANA Fanjatiana Eliane

Titre la thèse : « DELIRIUM TREMENS à propos de 25 cas vu à l’USFR

Neuropsychiatrie du CHU/JRB »

Rubrique : NEURO-PSYCHIATRIE

Nombre de page : 67 Nombre de photos : 01

Nombre de tableaux : 03 Nombre de figures : 12

Nombre de références bibliographiques : 68

RESUME

Le Delirium tremens résulte le stade compliqué de la dépendance à la consommation chronique de l’alcool. Les objectifs de cette étude est de décrire les éventuelles étiologies de sevrage ainsi que les aspects séméiologiques et enfin thérapeutique de cette pathologie. Cette étude transversale réalisée au Service Neuropsychiatrie de l’HJRB du Janvier au Juillet 2012 a porté sur 25 cas ayant hospitalisé dans le service.

Les âges extrêmes étaient de 17ans et 71ans. Un maximum de fréquence a été noté dans la tranche d’âge de 25 ans à 45ans. Le sevrage était la principale cause. Les troubles du comportement a été présente dans 90% des cas. Le diagnostic a été confirmé cliniquement. Le traitement était associé à une prescription de réhydratation, vitaminothérapie, les anxiolytique et des antibiotiques si maladies associées vues sur les 25 cas. Le taux de guérison était de 95%. Nous avons noté de récidive, avec plus de 2 cures voire 6 cures, retrouvés chez 8 patients.

Nous proposons : formation de personnel, amélioration des plateaux techniques, extension de centres d’accueil des alcooliques et exceptionnellement de soutien psychologique après hospitalisation pour garantir une meilleure prise en charge du delirium tremens. La lutte contre l’alcoolisme reste encore un travail de longue haleine.

Mots clés : Alcoolisme chronique - Delirium tremens – clinique - gravité - prise en charge.

Directeur de thèse : Professeur RAJAONARISON Bertille Hortense

Rapporteur de thèse : Docteur RAOBELL Evah Noritiana Andriamiakatsoa

Adresse de l’auteur : Lot 054 E Ambohibao Antehiroka – Antananarivo 105