Dégazage scandola
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Transcript of Dégazage scandola
DÉ
GA
ZA
GE
SA
UV
AG
E
La Réserve de
Scandola a
eu…très chaud !!!
En 2008, la Réserve de Scandola a été touchée
par un dégazage sauvage. A l'époque, j'étais sur
place et ai été constater l'ampleur des dégâts
avec mon ami scientifique de renom Alexandre
Meinesz de l'Université de Nice. Dimanche
dernier, 1er septembre, Pan !!! Ca
recommence…! Encore une fois, je suis sur place.
Je passe beaucoup de temps à Galéria, alors cela
me tient vraiment à cœur…
Les voyous des mers, des salopards qui n'ont aucun respect
pour rien sauf pour leurs profits, ont encore frappé. La
Scandola a été de nouveau menacée par une nappe
d'hydrocarbures de 43 km de long sur 1 km de large !
DÉGAZAGE SAUVAGE
Sourire retrouvé mardi matin. La veille, les
visages étaient vraiment crispés…
Sur le port de Galéria, je rencontre Jean-Marie
Dominici, le conservateur de la Réserve, qui
m'explique ce qu'il se passe. : "J'ai reçu lundi à
15h30 un appel du Cross Corse m'avertissant de
la présence d'une nappe d'hydrocarbures
d'environ 43 km, au large de nos côtes, en face de
la réserve de Scandola, et s'étendant de l'île de
Gargalo jusqu'aux côtes de Calvi et d'Île Rousse.
France 3 Corse nous a immédiatement mis a
disposition un hélicoptère qui nous a permis de
survoler la zone et de constater que, déjà, le
Jason, un navire de la Marine, était sur place pour
traiter la pollution par défragmentation.
Heureusement, le lendemain, grâce à de légers
vents favorables, excellente surprise et immense
Regardez cette richesse de
Biodiversité…
Elle a failli DISPARAÎTRE !!!
(C) Philippe LOMBARD/Mer & Littoral
soulagement : plus la moindre trace
d'hydrocarbures !". Il ne nous en a pas dit plus, le
danger étant écarté.
La Scandola est donc encore passé à côté de la
catastrophe, mais à la rédaction de Mer &
Littoral, on s'arrache les quelques
cheveux qu'il nous reste !
Voici pourquoi…
Sacré coup de bol !... et on ne sait pas tout !
Dans la nuit, une légère brise bienfaitrice avait donc éloigné la nappe vers le large, ce qui a permis à la Marine Nationale de la traiter, mais cette fois-ci avec des moyens plus lourds, des dispersants sacrément efficaces.
Heureusement, il s'agissait d'hydrocarbures légers, volatiles contenant environ 20 % d'hydrocarbures dits "lourds". Cette partie a ainsi été coulé, sur des fonds de 3 à 400 mètres.
Mais ce que les télés n'ont pas mentionné, c'est qu'une autre nappe, plus importante encore, se trouvait également au large de Porto… Sans vouloir sombrer dans la paranoïa, c'est la totalité de la réserve qui a été menacée… comme si elle avait été visée. Elle était encerclée. Si la météo avait été défavorable, toute la Réserve était ruinée (parole de rédac'chef en colère !!!). Compte tenu de la morphologie de la côte de La Scandola, inaccessible par la terre, si le pétrole arrive, personne ne pourra rien faire... ce sera la fin ! A noter que selon une récente étude sur les
retombées économiques du secteur, c'est-à-dire Golfe de Porto, Golfe de Girolata et Scandola, on arrive à environ 400 millions d'Euros. Ca vaut le coup de faire gaffe tout de même non ? Impossible de trouver le coupable ?
Alors qu'il est maintenant hyper facile de localiser même une barque en mer, là, personne n'a pu localiser le pollueur ni mettre un nom sur le navire. Pourquoi celui-ci passerait entre les mailles du filet alors que l'on détient les moyens les plus performants pour surveiller le trafic maritime (radars, satellites, vision nocturne, fiches de circulation et suivi informatique… ) ? Pourquoi arrive-t-on a coincer la plupart des voyous des mers et pas lui ? L'affréteur aurait-il des appuis, serait-il connu ? Aurait-il des passes droits ? Franchement, c'est à ce demander non ? Et puis, en ce qui concerne ceux qui ont annoncé qu'il s'agissait d'huile de palme, je crois qu'il serait bien de leur décerner "la palme… d'or" de la connerie ou du "foutage de gueule" … Bref, on va tenter d'en savoir plus… et si on a du nouveau, on vous le dit.
Opération de défragmentation.
Au large, la nappe sera traitée avec un produit actif qui enverra
le pétrole lourd par le fond 300 à 400 m de profondeur.
C"est pas l'idéal on plus, mais le pire est évité…
…En voilà qui s'en sortent bien…
mais pour combien de temps encore ?
(C) Philippe LOMBARD/Mer & Littoral