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decomagazine THINK PARTS THINK TORNOS 43 04/07 FRANÇAIS La machine-outil en Suisse: histoire et perspectives. MOTOREX – depuis 90 ans au plus proche de ses clients. 100 ème DECO! Imaginez… Regard sur le futur. A n s J a h r e Y e a r s A n n i d e c o m a g a z i n e

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decomagazineTHINK PARTS THINK TORNOS 43 04/07 FRANÇAIS

La machine-outil

en Suisse: histoire

et perspectives.

MOTOREX –

depuis 90 ans au plus

proche de ses clients.

100ème DECO!

Imaginez…

Regard

sur le futur.

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La théorie de la relativité 5

10 ans de decomagazine, des idées plein la tête 6

Un monde formidable 9

La machine-outil en Suisse: histoire et perspectives 15

Les tours automatiques Swiss Automatic Lathe 22

MOTOREX – depuis 90 ans au plus proche de ses clients 27

Machines, outillage et fluides d’usinage forment un tout 30

L’organisation au service de la passion 34

Le savoir-faire qui fait la différence 39

Eliminer les produits usés proprement 45

Testez gratuitement le logiciel TB-DECO ADV! 49

Pas de demi-mesures 51

La productivité d’abord 54

100ème! Imaginez… 57

A l’écoute de la machine et de son utilisateur 62

Le temps en faveur de Tornos 64

Tornos rationalise la production de transducteurs 66

La fine précision 68

Nettoyage de pièces en polymère après rectification 70

Nouvelles fonctions CNC 73

10’000 pièces dans un dé à coudre 74

Hallberg-Sekrom Fabriks AB investit

dans la dernière technologie de Tornos – SIGMA 20 76

Regard sur le futur 80

Rencontré lors de l’EMO,Karl Würzberger a été d’accord d’entrouvrir saboîte à trésors pour les lec-teurs de decomagazine.

L’organisation au service dela passion.

Le savoir-faire qui fait la dif-férence.

Hallberg-Sekrom Fabriks ABinvestit dans la dernièretechnologie de Tornos –Sigma 20.

9 34 39 76

SOMMAIREIMPRESSUM

Circulation: 14’000 copies

Available in: English / French /German / Italian / Swedish / Spanish

TORNOS S.A.Rue Industrielle 111CH-2740 Moutierwww.tornos.chPhone ++41 (0)32 494 44 44Fax ++41 (0)32 494 49 07

Editing Manager:Pierre-Yves KohlerPhone ++41 (0)32 494 44 34

Graphic & Desktop Publishing:Georges RapinCH-2603 PéryPhone ++41 (0)32 485 14 27

Printer: AVD GOLDACHCH-9403 Goldach Phone ++41 (0)71 844 94 44

Contact:[email protected]

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Editorial

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Pierre-Yves KohlerRédacteur en chef

1 Ceci peut sembler peu, mais si cette augmentation s’était appli-quée à un Train à Grande Vitesse, il circulerait à 15’000 km/haujourd’hui!

LA THÉORIE DE LA RELATIVITÉ

Albert Einstein a beaucoup apporté à la scien-ce, ce que je retiens de lui au moment de com-mencer cet éditorial, c’est la relativité!

La perception du temps qui passe est liée à la posi-tion de l’observateur et à sa situation. Dans un exem-ple célèbre, Einstein disait: «passez deux heures encharmante compagnie ou alors dans une situationpénible» et vous comprendrez ce qu’est la relativité.Les deux heures ne passent pas du tout à la mêmevitesse selon la situation.

Alors que je commence mon texte et que je pense àces 10 ans passés à vous informer, à chercher deséléments importants à vous annoncer afin de vouspermettre d’en savoir plus… il me semble que c’étaithier que l’aventure a débuté. Ces 87’600 heuressemblent n’avoir duré que quelques jours… et pour-tant le monde a changé!

Depuis 10 ans, decomagazine vous informe des nou-veautés, des tendances et des évolutions de notredomaine. Durant ces quelques années, plus de 5500machines DECO ont été livrées, la vitesse moyenned’un PC est passée de 66 Mhz à 3.2 Ghz, soit uneaugmentation de 50x1, nous avons présenté plus de60 articles de clients et 80 options et appareils spéci-fiques vous ont été dévoilés en avant-première. Dansle même temps, le magazine s’est étoffé. D’un totalde 32 pages pour 3 langues en 1997, le magazineque vous avez entre les mains comporte 84 pages…multipliées par 6 langues! Il y a toujours plus decontenu, plus de valeur ajouté à apporter à nos lec-teurs et toujours nous travaillons à le rendre intéres-sant. Le numéro présent ne faillit pas à cette règle de«fournir de la valeur ajoutée à nos lecteurs».

Nous avons décidé de créer cette édition «spéciale10 ans» autour de 3 sections.

Le passé!

Dans cette rubrique, nous sommes allés à la rencon-tre des premiers clients interviewés par le magazine,afin d’évoquer ces 10 ans ensemble et de voir si lesprévisions d’alors se sont produites.

Le présent!

Comme dans chaque édition, nous présenterons iciles nouveautés et faits d’actualité: nouvelles options,résultats de tests, 100 machines DECO livrées chezun client, etc. Il y a beaucoup à découvrir.

Le futur!

Nous avons décidé d’aborder cet aspect sous diffé-rents axes: l’outillage, les huiles et les utilisateurs demachines-outils.

Quelles sont les tendances? Quelles évolutions pou-vons-nous escompter vivre dans les prochainesannées? Comment le recyclage sera-t-il abordé dansle futur? Nous avons rencontré différents fabricantsdans ces divers domaines et le résultat dépasse nosespérances, des concurrents acharnés nous ontdonné leurs pistes et visions du futur.

Au travers de ces trois chapitres, nous avons essayéde dégager des idées et des options pour le futur,de manière à partager ces expériences et vousapporter un «input» de qualité.

Mais ce n’est pas tout! Nous avons également ren-contré des témoins privilégiés de notre domained’activité et leur avons demandé de partager avecnous leur vision de l’avenir du décolletage.

Selon la théorie du big bang basée sur la relativitéd’Einstein, l’univers est en expansion, tout comme lemagazine.

Cher lecteur, je vous souhaite également une expan-sion harmonieuse et une bonne lecture de cette édi-tion 43. Que sa lecture puisse vous apporter plus!

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10 ANS DE DECOMAGAZINE,DES IDÉES PLEIN LA TÊTE

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Le magazine est-il condamné?

Le paysage de la presse, qu’elle soit professionnelleou grand public, change et évolue en permanence.Nous vivons dans un monde de paradoxes où le lec-teur n’a soi-disant plus le temps de découvrir un arti-cle de fond, plus le temps de s’informer.

decomagazine s’inscrit en faux contre cette évolu-tion, les journées ont toujours 24 heures et les com-modités du monde moderne ne font que nous ren-dre ces heures toujours plus disponibles. La disponi-bilité du temps nécessaire à la lecture d’un magazine

n’est donc pas liée à cette «réduction du tempslibre», mais à une décision consciente d’allouer desressources temporelles à cette lecture ou non.

Nous sommes convaincus que des articles «à valeurajoutée» trouvent toujours un lectorat qui est prêt àinvestir du temps pour gagner de la connaissance.Les retours et commentaires de nos lecteurs nousrenforcent dans cette vision de decomagazine. Il estvrai que parfois notre souci d’informer au plus prèspeut créer des articles très détaillés.

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Récemment, un chef d’entreprise me contait qu’iltrouvait que cinq pages pour présenter une «simple»évolution dans la programmation étaient un peuexagérées. C’est vrai!

Une autre directrice d’entreprise me disait qu’elleavait lu le magazine durant le week-end et que sesfilles le lui avaient gentiment reproché! Mais c’esttoute la force d’un magazine, le fait de pouvoir êtreemporté partout, lu entre deux autres activités, posé,repris, et à chaque fois des petites parties d’informa-tions sont fournies au lecteur.

Personnellement, j’adore mettre de côté un bonmagazine pour «dévorer» un article de fond sur unsujet intéressant et j’ai toujours comme objectif,lorsque nous préparons nos nouveaux numéros, devous captiver et de vous informer.

Des prestations annexes

decomagazine est avant tout un magazine réalisépar des passionnés pour des passionnés et si noussommes toujours là aujourd’hui, c’est égalementgrâce à vous amis lecteurs. Nous avons réalisé plu-sieurs enquêtes au fil du temps pour être bien cer-tains que notre ligne éditoriale correspondait à vosattentes. Jusqu’à présent, nous y avons réussi.

Mais nous ne devons pas nous reposer et proposertoujours de la valeur ajoutée à nos lecteurs. Alors,n’hésitez pas à nous contacter si vous avez des sujetsd’article, des besoins spécifiques, dans la mesure dupossible, nous allons en tenir compte pour les pro-chaines éditions. ([email protected])

Lors de l’EMO, j’ai eu l’occasion de discuter avec denombreux rédacteurs en chef d’Europe et d’ailleurs,plusieurs sont convaincus de l’intérêt d’une version«en ligne» des magazines ou en tous les cas d’uneprésence plus appuyée sur le web. Ceci correspond àl’évolution de decomagazine, puisque dès aujourd’hui, vous avez la possibilité de télécharger gratuite-ment tous les articles publiés, ceci article par article,

Sur le blog de decomagazine, Mme et M. Martin, les gagnants du concours EMO de Tornos,en compagnie de Nathan Swarthbaugh, pilote de la Porsche Tornos à Laguna Seca (Californie).A découvrir dans decomagazine n° 44.

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afin de vous éviter de devoir télécharger des magazi-nes entiers (selon les connections, plus de 3Mb pren-nent du temps à passer). Tous les articles sont classéspar type et accessibles par une interface simple surwww.decomag.ch.

Le contenu est bien entendu le même que les ver-sions papier. Pour des nouveautés plus chaudes etdes informations brèves, vous avez la possibilité devisiter notre blog, il est en ligne depuis mai de cetteannée à cette adresse:http://decomag.spaces.live.com/ et vous tient infor-més plus souvent de l’actualité liée à decomagazineet à notre industrie (le blog est en anglais unique-ment).

Contenu riche et varié

Lors d’une rencontre récente avec un chef d’atelieret son directeur, j’ai eu deux retours complètementdifférents. Pour le premier, il aurait fallu plus d’arti-cles techniques et moins d’informations généralessur des domaines, des entreprises ou des évolutionsde marché. Pour le second, c’était bien entendu lecontraire. Avec decomagazine, nous réalisons doncdes grands-écarts en permanence, fournissant desinformations tant au niveau stratégique qu’opéra-tionnel.

Et qu’en est-il des publicités? Depuis 10 ans, nousavons également des annonceurs fidèles qui profi-tent de ce support pour vous informer directementde leurs nouveautés, pour vous faire connaître telleou telle spécificité, tel ou tel produit. Sans eux, lemagazine n’existerait tout simplement pas. Vous

avez constaté dans nos pages que le ratio «publici-té/rédactionnel» est très bas, nous avons en moyen-ne 1 page de pub pour 7 à 8 pages de rédactionnel.Dans la presse spécialisée, il n’est pas rare de voir ceratio passer à 1 page de pub pour 3, 2 voire 1 pagede rédactionnel. Notre politique éditoriale est claireégalement à ce sujet, nous n’acceptons de la pubque si cette dernière apporte de la valeur ajoutée aumagazine. Merci à tous nos annonceurs!

Le futur

Cela fait 10 ans que nous avons rendez-vous quatrefois par année, 10 ans que nous partageons la mêmeaventure. Pour cet anniversaire, nous dévoilons notreservice de téléchargement d’articles et notre blog,bien d’autres nouveautés verront le jour.

Merci ami lecteur et à bientôt!

Pierre-Yves Kohler

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Interview

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UN MONDE FORMIDABLE

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Rencontré lors de l’EMO, Karl a été d’accord d’en-trouvrir sa boîte à trésors pour les lecteurs de deco-magazine (vous le verrez tout au long des illustra-tions de cet article) et de nous faire partager sa visionde témoin privilégié de cette industrie.

decomagazine: Tu pratiques le métier depuisdes années, tu participes à des dizaines d’exposchaque année, tu connais bien les décolleteursainsi que le décolletage et tu as écrit et publiédes milliers de pages à ce sujet, comment vois-tu le métier de décolleteur?

Karl Würzberger: Tout d’abord, c’est un métierdont une grande partie des entreprises sont des PMEavec des directions individuelles ou familiales.Ensuite, c’est une profession au bénéfice d’un grandsavoir-faire. Je pense que l’une de ses caractéris-

Ainsi était titré l’éditorial de decomagazine 40.

Après avoir rencontré Karl Würzberger, rédacteur en chef d’Eurotec depuis plus de 40 ans, pour ce numéroanniversaire, je suis tenté de compléter mon titre par…

LES DÉCOLLETEURS SONT FORMIDABLES!

Le guide des machines de 1934 dans lequel Karl nous présente une annonce pour le «tour automatique Tornos».

tiques principales est l’incroyable différence entre lesdécolleteurs et leurs machines.

dm: Tu veux dire qu’au contraire de leurs ma-chines, les décolleteurs ne sont pas des gensprécis? (rire)

KW: Bien essayé, mais il ne s’agit évidemment pasde cela! Ce que j’ai remarqué est que les décolle-teurs utilisent des machines qui, bien que très flexi-bles, sont tout de même assez classiques et stables.La technologie du décolletage n’a pas fondamenta-lement évolué depuis 100 ans et même si de nom-breuses machines voient le jour chaque année, ils’agit toujours du principe de la poupée mobile (saufEsco) et de l’usinage par enlèvement de matière. Detrès nombreux décolleteurs travaillent encore avecdes machines à cames vieilles de plus de 20 ou 30

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Interview

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Format pratique, le guide trouve sa place dans tout atelier. Véritable mined’informations, il renseigne les professionnels durant plus de 30 ans.

Paris, 18 juin 1975. Lors de l’inauguration de la première EMO, M. Georges Megel (au centre), administrateur délégué de Tornos et président du Cecimoprésente les solutions Tornos à M. Jacques Chirac, alors premier ministre français et Karl Würzberger, rédacteur en chef d’Eurotec.

Mars 1962, couverture d’Eurotec représentant une machine Bechler pour laFoire Suisse d’Echantillons de Bâle.

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ans. Mais les décolleteurs doivent changer et évoluerà chaque instant, trouver des moyens de faire face àdes marchés incroyablement différents d’une annéeà l’autre.

dm: Ce faisant, ne doivent-ils pas égalementfaire évoluer les machines?

KW: Oui bien entendu, mais cette évolution n’estpossible que si la volonté est présente.

dm: Tu veux dire que cette profession nécessiteune volonté particulière? Que le décolleteur estune sorte de «groupe à part»?

KW: Attention, je ne veux pas dire que les décolle-teurs sont des indiens, mais il est vrai qu’il s’agit depersonnes qui partagent toutes des caractéristiquescommunes, l’esprit d’entreprendre n’en est pas lemoindre des traits de leur personnalité. Lorsque tu esactif dans un domaine dont les marchés changent sirapidement que celui-là, tu es fatalement forcé d’êt-re à l’affût de toutes les opportunités. L’industrie estcyclique et nous avons bien vu les différents mouve-ments, industrie horlogère, électronique, automobi-le, médical, horlogère… la production varie au fil descycles conjoncturels et sans l’extraordinaire flexibilitéde ces industriels, rien ne serait possible.

dm: As-tu une anecdote pour illustrer cela?

KW: Ce n’est pas vraiment une histoire, mais regar-de par exemple le prix de la matière. Il y a pas mald’années, il était de notoriété publique que les décol-leteurs «s’enrichissaient» non pas avec les piècesqu’ils produisaient, mais avec les copeaux, puis lesconditions ont radicalement changé et il est devenuterriblement difficile, voire impossible de «faire del’argent» avec les copeaux. Il paraît que l’on devaitmême payer pour leur enlèvement. Alors de nomb-reux décolleteurs ont dû revoir leur modèle écono-mique, puisqu’ils payaient leur personnel avec l’ar-gent des copeaux. Mais aujourd’hui les prix de lamatière sont de nouveaux intéressants.

dm: Ce sont des conditions externes et extrê-mes sur lesquels personne n’a de réelle influ-ence.

KW: Exactement! Et pour y faire face, tu dois êtreentrepreneur, flexible et bien entendu disposer d’unmoyen de production qui peut suivre tes ambitions.

En 1934 déjà, le Jura suisse est le berceau d’entreprises de décolletagerenommées.

Dans les années 60 déjà, le décolleteur recherche la meilleure solution.Eurotec y répond par exemple avec une étude comparative sur la rentabili-té de divers types de tours.

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dm: Tu sous-entends que le destin du décolle-teur est d’être balloté d’un marché à un autreau gré des «tempêtes»?

KW: Pas vraiment, car c’est là également que semanifeste le génie. Par exemple, pourquoi crois-tuque le fameux règlement de l’EMO (qui interdisait laparticipation à toute exposition de machines-outilsen Europe une année EMO pour toute entreprisedésirant participer à celle-ci cette même année1),autorisait une exception notoire pour les tours dédiésà l’horlogerie? Simplement parce que la professionétait si bien représentée lors de la création duditrèglement que le décolletage s’était gardé une«porte de sortie».

Quelques exemples d’annonces publiées par «les concurrents de Moutier» dans Eurotec. Plus récemment, nous avons vu également des éditions complètes de decomagazine dans Eurotec.

dm: Peut-on dire que c’est un métier d’optimis-tes opportunistes?

KW: Oui en quelque sorte. Il faut être positif etorienté vers le futur pour sans cesse se remettre enquestion et aller de l’avant, quoi qu’il se passe sur lemarché. Mais il ne s’agit pas d’un optimisme béat,tout y est planifié, les machines sont flexibles, le per-sonnel est formé et également réactif et flexible.

dm: A t’entendre, le décolleteur est une sortede surhomme. N’est-ce pas un peu exagéré?

KW: Bien entendu, c’est un peu caricatural maisattends, ce n’est pas tout! Le décolleteur est avant

1 Règlement aboli (tout ou partie) pour cette EMO 2007. Nous neconnaissons pas encore son sort en ce qui concerne EMO 2009(Milan du 5 au 10 octobre 2009).

TORNOS, BECHLER, PETERMANN ET EUROTEC,UN LONG CHEMIN EN COMMUN

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HUGO BUCHSER2 ET EUROTEC, L’HISTOIRE INDUSTRIELLE

1927: Fondation de l’entreprise individuelle Hugo Buchser

1933: Création du guide rapide (qui deviendra le guide des acheteurs de l’horlogerie et de labijouterie), des magazines des produits horlogers terminés et du bulletin d’informations(le bulletin jaune toujours publié aujourd’hui)

1934: Création du guide des machines

1942: Publication de l’information technique (le bulletin bleu)

1958: Dépôt du nom Eurotec

1959: Premier numéro (le bulletin rouge)

1960: Arrivée de Karl Würzberger chez Hugo Buchser

1963: Prise en main d’Eurotec

2006: 46 ans dans l’entreprise dont 43 ans à faire vivre Eurotec, prise de la retraite officielle

Dès 2006: Rédacteur en chef en «free-lance»

2 Fait partie aujourd’hui du groupe Nielsen sous le nom de VNU Business Media SA

tout un grand professionnel au savoir-faire très déve-loppé. C’est une profession qui a «le micron au boutdes doigts» et cette caractéristique y est source defierté.

dm: Comme dans tous les domaines, la concur-rence est rude entre les décolleteurs non?

KW: Bien sûr que la concurrence est rude, mais il y abeaucoup de points communs entre les entrepriseset chacune a développé ses propres points forts, sesspécificités selon les dimensions de pièces, les typesd’opérations, les précisions, etc. Ceci signifie à monsens que la concurrence y reste saine et il n’est pasrare de voir des décolleteurs agir ensemble ou enco-re de recommander un collègue à ses clients.

dm: Je te remercie pour cette discussion, nousavons vu tout au long de cet entretien que c’estun «petit monde spécial», dans lequel tu évo-lues depuis des années. Es-tu d’accord avec laconclusion qui dirait que l’optimisme, l’enthou-siasme et la passion du décolleteur sont sesmeilleures armes pour le futur?

KW: Absolument! Comme pour nous tousd’ailleurs!

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Dossier

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LA MACHINE-OUTIL EN SUISSE: HISTOIRE ET PERSPECTIVES

Les «terreaux» de prédilection des constructeurs demachines de Suisse romande étaient conditionnésessentiellement par la pré-existence d’une industriehorlogère prospère. Donc forcément là où elle étaitfortement implantée: au Jura, dans les hauts du can-ton de Neuchâtel (Le Locle notamment), à Bienne età Genève.

L’industrie de la machine-outil a pour origines laGrande-Bretagne, l’Allemagne, la France et les USA.Ce n’est que relativement tardivement (fin du 19esiècle, mais surtout début du 20e siècle) qu’elle s’estimplantée en Suisse romande, et comme précisédans l’en-tête de cet article, essentiellement sous

La plupart des constructeurs de machines-outils de Suisse ont commencé leurs activités au début du 20e siècle, essentiellement pour répondre à un urgent besoin en équipements de précision, destinés à la

production en série de composants pour l’industrie horlogère. C’est en effet au début de ce siècle que desfabricants suisses de machines-outils ont ainsi commencé à se profiler, d’abord dans le cadre du marché

suisse, puis de plus en plus sur les marchés mondiaux, pour la production de pièces mécaniques de précision.

Edouard Huguelet, rédacteur MSM – Le Mensuel de l’Industrie

l’impulsion d’une industrie horlogère alors en pleineexpansion, passant du stade artisanal au stade indus-triel.

Fait assez remarquable, ces entreprises ont pour leurgrande majorité, réussi à «tenir le coup» durant lespériodes difficiles marquées par le chômage, entre1929 et 1940. Il faut dire qu’à partir de la fin desannées 30 et même durant la Seconde Guerre mon-diale, l’industrie des pièces d’armement (par exempleles composants de fusées d’obus – mécanismesapparentés à l’horlogerie) a carrément explosé.Beaucoup de petits industriels de la région deMoutier ont fait rapidement fortune durant cette

Tour Junker 1900

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brève période (et parfois l’ont tout aussi vite dilapi-dée), vendant leur production aux futurs belligé-rants, lesquels étaient plus axés sur les quantités etles délais de livraison que sur les prix. Certaines«mauvaises langues» estiment d’ailleurs que le bom-bardement méticuleux des gares de Moutier et deRenens par les Alliés, intervenu à la fin de la guerre,fut une «bavure préméditée», une concentration dewagons pleins de pièces décolletées à destination del’Allemagne (pas spécialement destinées à la fabrica-tion de jouets), étant plus particulièrement visée.

La «première vague» de constructeurs demachines

C’est ainsi qu’à Moutier naît l’industrie du tour auto-matique à poupée mobile (voir encadré «Les toursautomatiques Swiss Automatic Lathe»), des machi-nes fabriquées par trois constructeurs concurrents. AMoutier toujours, un autre constructeur de machi-nes, auparavant actif dans la fabrication d’étampeset de matériel d’armement, se met à construire desperceuses d’établi, des perceuses sur socle, des per-ceuses-aléseuses verticales, des tours à charioter etdes fraiseuses à console. Deux autres entreprises,l’une produisant des perceuses et des fraiseuses,

l’autre des aléseuses-pointeuses, démarrent égale-ment leurs activités au Locle, la deuxième citée étantconfrontée à un concurrent implanté à Genève. ATavannes, on trouve un constructeur de tours auto-matiques multibroches verticaux (pour la fabricationde composants de boîtes de montres et de piècesd’appareillage et d’armement) et de tours à poupéemobile pour pièces de forme longue (évidemmentprédestinés entre autre à la production de piècesd’armement). Une fabrique de fraiseuses s’établit àBienne. A Bévilard, une entreprise réalise des auto-mates pour le taillage de la denture de pignons pourl’horlogerie. A la Chaux-de-Fonds, on trouve unconstructeur de rectifieuses cylindriques, à Genève,une entreprise réalisant des machines d’usinage parélectro-érosion. Le dense tissu industriel de l’Arcjurassien est désormais en place: non seulementl’horlogerie avec ses branches annexes (décolletage,fabrication de roues et pignons, découpage, ébau-ches et finition) et les machines-outils, mais aussi lesconstructeurs d’outillage, d’appareils de mesuredimensionnelle et de métrologie. En relation avec cesdéveloppements, diverses entreprises industrielles,actives dans la fabrication d’outils et d’accessoires demachines, voient également le jour.

Usine Petermann en 1918

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Assez curieusement, les spécialités industriellessont réparties selon des critères géographiques: ledécolletage essentiellement concentré à Court età Moutier, la fabrication de pignons et roues d’hor-logerie à Malleray et Bévilard, les manufactureshorlogères dans la Vallée de la Suze, à Moutier, àTavannes, à Reconvilier, dans la Vallée de Joux, àTramelan, à Genève et à Bienne; la pendulerie àMoutier, dans la Béroche neuchâteloise et au Locle;les mouvements à musique à Sainte-Croix et alen-tours, les constructeurs de machines-outils dans laVallée de la Birse (Moutier, Bévilard, Tavannes), àBienne, à Genève et dans les Montagnes neuchâte-loises, les fabricants de boîtes de montres dans laVallée de la Sorne et à Bienne, les ateliers de polis-sage et les pierristes en Ajoie.

La «deuxième vague» et la commande CNC

Dès le début des années 70, apparaissent les premiè-res machines à commande CNC. Dans le domaine dutournage, Schaublin (Bévilard) met au point le pre-mier tour à commande CNC au monde, doté d’unecommande «maison» incorporant un micro-ordina-teur Data General Nova-II (l’auteur de cet articleayant été en l’occurrence associé à cette aventure).Auparavant, SIP, faisant œuvre de pionnier, avaitdéveloppé à Genève une aléseuse-pointeuse dotéed’une commande numérique «maison»: une aventu-re si coûteuse qu’elle faillit aboutir à la mise en failli-te de l’entreprise.

Certains constructeurs au contraire, ne saisissent pasassez rapidement les enjeux qui révolutionnent fon-damentalement la conception des machines-outils.Ils disparaissent l’un après l’autre, certains aprèsavoir vainement essayé de se reconvertir à la derniè-re minute. Mais ceux qui ont su anticiper survivent etse développent. Dans le domaine du tour automa-tique, il semble de prime abord illusoire de substituerla commande numérique aux cames. André Bechlernotamment, ne voit pas d’intérêt à créer des toursautomatiques qui reviennent en tout cas deux outrois fois plus cher et qui demandent des opérateursformés à des techniques encore mystérieuses.

Chez Tornos-Bechler, sortent de nouvelles familles detours automatiques, les gammes ENC, puis TOP-100et TOP-200. C’est un succès certes, mais ces machi-nes sont en fait plus des tours CNC que des décolle-teuses au sens propre du terme. Les clients hésitentà les acheter pour la production en grandes séries.C’est aussi à cette même époque que sortent destours automatiques multibroches avec barillets à 6ou 8 broches, essentiellement dédiés à la fabricationde pièces en grandes séries pour l’appareillage etl’industrie automobile. Tornos et surtout quelquesentreprises spécialisées de la vallée de Moutier et duMultibroche vertical

Décolleteuse P16

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Grand-Val révisent d’anciennes décolleteuses Tornos,Bechler et Petermann, les équipant de variateursélectroniques pour l’asservissement programmé desvitesses de rotation de la broche et de l’arbre àcames, en vue d’améliorer la productivité des machi-nes traditionnelles par diminution des temps impro-ductifs.

A cette époque, alors que pratiquement la moitiédes constructeurs de machines de Suisse romande amis la clé sous le paillasson, quelques nouveauxconstructeurs de machines se profilent, essentielle-ment dans des domaines proches de la fabricationde composants pour l’horlogerie, en particulier dansla Vallée de la Sorne, au Val de Ruz, au Locle et à laChaux-de-Fonds. Esco aux Genevez-sur-Coffrane,par exemple, réalise, initialement pour des piècesrelativement simples et usinées à partir de barresprofilées, des tours automatiques à broche fixe et àoutils rotatifs, qui évitent la mise en rotation des bar-res de matière tout en diminuant la surface d’implan-tation des machines.

Les machines à commande CNC se distinguent parune cinématique simplifiée: les engrenages, arbresde transmission, renvois, boîtes de vitesses et pouliesdisparaissent. Si les machines sont fondamentale-ment plus simples du point de vue mécanique, enrevanche elles deviennent de plus en plus évoluéesau niveau des commandes et des programmes CNC,tout en étant plus rapides et puissantes, notammenten raison des progrès réalisés dans le domaine des

outils de coupe, avec les nouveaux matériaux decoupe en métal dur, puis en nuances revêtues, CBN,cermet, etc., autorisant des valeurs de coupeinconnues jusqu’alors. Les vitesses de broche, ainsique les forces et vitesses de coupe s’accroissentdonc, nécessitant de la part des constructeurs demachines des réalisations plus rigides. Dans certainscas, les liaisons moteur/broche au moyen de poulieset courroies disparaissent au profit des motobroches,une solution compacte et directe. Des notions tellesqui flexion, vibrations, résonance, harmoniques,déformations, rigidité… acquièrent un nouveausens. Le LMO (Institut de machines-outils de l’EPFL),sous l’égide du professeur François Pruvot, pose versla fin des années 1980 les règles d’une conceptionscientifique des machines-outils. La revue MSM – LeMensuel de l’Industrie avait à l’époque publié unesérie complète d’études de transferts de techniquessur le sujet avec pour titre «Futur des machines-Machines du futur».

Dans le domaine du décolletage, vers la fin desannées 90, Tornos met au point le concept DECO2000. L’idée étant de transférer le savoir-faire dudécolleteur dans la commande CNC, plutôt que plierle décolleteur à des techniques qu’il ne voudrait ni nesaurait adopter. En collaboration avec GE-Fanuc, unesolution appelée TB-DECO, en l’occurrence un systè-me de programmation propriétaire associé à uneCNC spécialement dédiée au métier du décolletage,est créée. Elle s’applique aussi bien aux machines

Tour Bechler 1950

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monobroches qu’aux multibroches. S’éloignant dessentiers battus, une gamme de nouvelles machinesappelées DECO, vient à point pour remplacer lesmachines à cames. Le système de la poupée mobile,décidément irremplaçable, est conservé. Le décolle-teur retrouve ses repères dans la commande numé-rique, laquelle incorpore les «feuilles de calcul», véri-tables «cames virtuelles». Le coût de la machine estraisonnable. En outre, son équipement est modulai-re en fonction de la complexité des usinages à effec-tuer. C’est le succès. Les gammes se succèdent etpeu à peu les nouvelles machines CNC supplantentde plus en plus les machines à cames dans l’impo-sant parc Bechler-Tornos-Petermann (et concurrentsd’ailleurs) installé partout dans le monde.

Dans le domaine de l’usinage tridimensionnel, c’estl’époque de l’apparition des «centres d’usinage» etdes «machines-transfert». Ces dernières réalisent l’u-sinage complet de pièces mécaniques ou horlogèresde précision. Elles comportent un nombre de plus enplus important d’axes numériques et sont dotées dedivers équipements tels que magasins et changeursd’outils, mesure in-situ, palettisation pour l’usinageflexible. Les commandes CNC «maison» cèdent laplace aux équipements essentiellement développéspar GE-Fanuc, Siemens, Heidenhain et NUM. Eneffet, avec la complexité croissante et l’évolutioncontinue des systèmes à commande CNC, le déve-loppement de ces équipements n’est plus à la portée

des constructeurs de machines. Les machines-outilsdeviennent toujours plus rigides, pour supporter descontraintes d’usinage sans cesse accrues, en particu-lier avec l’apparition des techniques UGV (usinage àhaute vitesse). En outre, les Suisses ne sont pas seulssur le marché. Aux concurrents traditionnels(Allemagne, Italie) viennent s’ajouter d’autres com-pétiteurs des USA, du Japon, de Taïwan, de Corée duSud et prochainement de Chine continentale. Il s’a-git de produits de qualité qui s’exportent d’ailleursbien en Europe, y compris en Suisse.

Perspectives et prospectives

Les perspectives de la machine-outil en Suisse sontfavorables, pour autant que cette industrie ne serepose pas sur ses lauriers. Nous avons vu que l’ap-parition des techniques numériques a été accompa-gnée de la disparition de près de la moitié des cons-tructeurs suisses de machines-outils, durant unecourte période de 10 ans. Les techniques évoluenttoujours plus rapidement.

Actuellement, la tendance est de réaliser des machi-nes entièrement adaptées à la production (et non lecontraire), ce qui implique une conception modulai-re. L’ère des machines-outils universelles produitesen grandes séries est révolue, car l’utilisateur ne dési-re pas payer pour des fonctionnalités dont il n’a pasl’emploi. Un point important est en revanche consti-

Tornos en 2007 avant la construction de son nouveau bâtiment.

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tué par les services joints au produit. Il s’agit en l’oc-currence d’adopter une approche PLM. Cet acrony-me signifie «Product Lifecycle Management» (ges-tion du cycle de vie du produit). C’est une stratégiequi aide les entreprises à partager les données desproduits, à appliquer des procédés communs et àcapitaliser les informations de l’entreprise pour ledéveloppement de produits, depuis le stade de laconception jusqu’à celui de la mise au rebut. Autrepoint de détail important: la maintenance. Unemachine ne devrait pas tomber en panne. Si c’estnéanmoins le cas, l’intervention réparatrice doit s’ef-fectuer dans les plus brefs délais. D’où l’importancedu télédiagnostic et d’un réseau de vente, réparationet conseil réparti dans le monde entier. A mention-ner également la bonne formation du personneld’exploitation et de maintenance des machines-outils. Il est nécessaire de prévoir des cours décentra-lisés, le cas échéant avec un support DVD compor-tant des exercices interactifs. Les systèmes de pro-grammation (FAO) doivent être intuitifs, basésobjets: la programmation des machines est réaliséepar des mécaniciens et des opérateurs, et non paspar des mathématiciens ou des informaticiens. Une

attention toute particulière doit être vouée auxbibliothèques d’éléments, tout spécialement pourl’outillage et les dispositifs de serrage et de bridage.La documentation de référence (instructions de ser-vice) doit être conviviale et réaliste. Il ne faut pasoublier que les prestations de services font partieintégrante du produit et constituent même souventl’argument de vente décisif.

Et autre chose encore, la notion de «chef de pro-duit» doit être généralisée pour responsabiliser descadres qui agissent dès lors comme de véritablesentrepreneurs intégrés. Le constructeur de machinesen blouse blanche dans sa tour d’ivoire au sein dubureau de recherches et développement est égale-ment à classer dans le tiroir des fossiles antédilu-viens: le constructeur du futur passera un tiers deson temps chez les clients (par exemple en compa-gnie d’un ingénieur de vente ou d’un technicien duservice extérieur), un autre tiers dans les ateliers defabrication et d’assemblage et seulement un tiers deson temps à son poste de CAO: ce sera meilleur à lafois pour ses yeux et pour la qualité de sa produc-tion!

Dispositif d’outils en étoile

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Les tendances du futur pour les machines-outils peu-vent être une extrapolation de ce qui se fait actuel-lement: des machines encore plus rapides et préci-ses, également plus rigides, des systèmes de serrageet de posage toujours plus ingénieux, des interfacesCNC plus conviviaux, un coût des machines diminuénon pas au détriment de la qualité, mais par adop-tion de techniques judicieuses de fabrication et d’as-semblage des composants. Il y a une dizaine d’an-nées, nous nous attendions à une percée généraledes entraînements par moteurs linéaires. Il n’en futrien, cette solution à priori tentante (suppression dela conversion de mouvement circulaire en mouve-ment linéaire – d’où une simplification de la chaînecinématique et une suppression de l’inertie des corpstournants) ne s’est finalement appliquée que dansdes cas particuliers. Ceci fait penser aussi au succèsmitigé des moteurs Wankel (lesquels à l’époque sem-blaient avoir sonné le glas des moteurs traditionnels).Comme quoi, souvent des idées géniales ne réussis-sent pas forcément face aux contraintes des mar-chés. Les futures voitures à hydrogène semblent êtreune voie d’avenir. Cette filière risque d’aboutir à l’ap-parition de nouvelles générations de composantspour moteurs, notamment au niveau de l’injection,ce qui signifie aussi des applications nouvelles etpeut-être déroutantes pour les machines-outils.Affaire à suivre donc. Dans les bureaux d’étude, l’ap-proche CAO solide est à privilégier. Déjà au stade dudessin des composants de machines, il est nécessai-re de concevoir des pièces en tenant compte de laméthodologie de fabrication la plus avantageuse dupoint de vue des coûts de revient.

En outre, une bonne organisation dans les ateliers deproduction et d’assemblage permet d’effectuerencore d’autres économies et pas des moindres.C’est ce qu’a par exemple compris un nouveau cons-tructeur américain qui produit des machines-outils(fraiseuses, tours CNC et centres d’usinage) prati-quement un tiers moins chères à qualité égale queles produits concurrents d’Europe et d’Asie, celagrâce à une organisation de production redoutable-ment efficace.

Un vœu pour le futur…

Toutefois, il est indispensable de concevoir les machi-nes-outils de façon scientifique et rigoureuse, sans

néanmoins perdre de vue l’aspect pratique ciblémétier. A cet effet, il serait opportun de remettre enactivité à l’EPFL (Ecole Polytechnique Fédérale deLausanne), aux côtés du LCSM (Laboratoire deConception de Systèmes Mécaniques) un Laboratoirede Machines-Outils (LMO) entièrement orienté surles machines-outils travaillant par enlèvement decopeaux, les outils de coupe et les techniques d’usi-nage (y compris la FAO), afin de pouvoir d’une partformer l’élite des concepteurs du futur, tout en réali-sant d’autre part de la recherche fondamentale etappliquée, le cas échéant en collaboration avec despartenaires industriels suisses.

En effet, les défis du futur ne permettent plus, entout cas dans le domaine de la machine-outil, de s’a-donner corps perdu à la recherche fondamentaledans le cadre des bureaux d’études des diversesentreprises industrielles. En revanche, si un telLaboratoire venait à être remis en activité à l’EPFL, ilest certain que les grands constructeurs suisses demachines-outils y délégueraient de jeunes ingénieursdoctorants, collaborateurs scientifiques ou en étudespost-grade, avec des sujets de recherche non seule-ment passionnants, mais aussi porteurs d’espoir pourles futures générations de machines-outils.

… et même un souhait

Et pourquoi, à l’instar des anciens temps, l’industriesuisse de la machine-outil ne ferait-elle pas à nou-veau œuvre de pionnier et d’innovateur, comme cefut le cas au début du 20e siècle avec les tours auto-matiques? Finalement, et pourquoi pas, mettre enœuvre une idée fixe de l’auteur de cet article, qui futautrefois (à l’époque du crétacé ou du jurassique?)constructeur au bureau d’études de TavannesMachines Co (entreprise actuellement disparue), quiréalisait des tours automatiques multibroches verti-caux appelés Gyromatic, d’une capacité de travail enbarre de 40 mm, respectivement 60 mm? Il me sem-ble personnellement que cette géométrie de machi-nes pourrait être reprise sous forme CNC. En effet,les barres de matière étant verticales, elles descen-dent par simple effet de gravité, et le frottementdans le chargeur de barres est limité vu la dispositionverticale, les copeaux s’évacuant simplement pargravité et l’encombrement au sol étant divisé par unfacteur de deux. Qui va oser relever ce défi?

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LES TOURS AUTOMATIQUES SWISSAUTOMATIC LATHE

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Vers 1940, la cité suisse de Moutier (Arc jurassien)comptait encore quatre constructeurs de machines,à savoir trois fabriques de tours automatiques(Tornos, Bechler et Petermann), ainsi que PerrinFrères S.A., un constructeur de machines-outils plusconventionnelles (perceuses à colonne, tours, frai-seuses, puis par la suite aléseuses verticales et recti-fieuses par coordonnées). Actuellement, après avoirrepris Petermann et Bechler, Tornos reste seule enlice, Perrin ayant disparu à la fin du 20e siècle.

Au début du 20e siècle, nous trouvons donc ces troisentreprises pionnières dans le domaine des toursautomatiques (appelés aussi «décolleteuses»). L’idéede base était de construire une machine qui réalisecomplètement les vis d’horlogerie, à partir de barrestréfilées en laiton, à savoir l’opération de tournagede la tige (enlever le «collet») d’où les vocables«décolletage», «décolleteur» et «décolleteuse», lefiletage et le fendage de la tête de vis. Jusqu’alors lafabrication des vis d’horlogerie s’effectuait laborieu-sement pièce par pièce et le «migrosse» vissé à l’œilde l’opérateur, sur de petits tours d’établi à comman-de manuelle. L’invention du procédé est attribuée àJakob Schweizer, un horloger installé dans la régionpour fabriquer des montres. En fait, ce précurseurmit au point à Bienne dès 1872-1873 le premierprototype de machine, doté d’ores et déjà d’uneinvention géniale: la poupée mobile, en l’occurrenceun dispositif qui assure à la machine simultanémentle mouvement de rotation de la matière et sondéplacement longitudinal, les porte-outils radiauxréalisant de simples opérations de plongée. Le tourautomatique système suisse (dit «Swiss AutomaticLathe» dans les pays anglo-saxons) était né. Il estremarquable de constater que les plus récentes réali-sations à commande CNC tirent encore toujoursavantageusement parti de la solution à poupéemobile, laquelle est irremplaçable.

L’industrialisation proprement dite commence vers1880 lorsqu’un mécanicien suisse alémanique,Nicolas Junker, s’établit à Moutier (alors un centrehorloger prospère) avec pour projet la fabrication devis et de pignons pour l’horlogerie. Junker dote parla suite la machine de perfectionnements nouveaux,en particulier d’un «combiné» de contre-opérations,de porte-burins radiaux et déjà d’un système d’avan-ce-barres rudimentaire. La physionomie tradition-

Joseph Petermann

André Bechler

Willy Mégel

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nelle en étoile du plan de travail du tour automa-tique ne devait dès lors plus guère varier aux coursdes décennies suivantes, ne serait-ce que par desprogrès en matière de motorisation autonome (ver-sions sur socle en fonte avec moteur d’entraînementindividuel), l’apparition d’accessoires tels qu’appareilà fendre, appareil à moleter, appareil à tailler lespignons, etc. Apparurent dès 1969 les machinesmultibroches et par la suite les ravitailleurs de barresautomatiques.

Les machines étaient alors commandées par des sys-tèmes comportant des arbres à cames, ces derniersgénérant par des jeux de leviers, les mouvements desdivers organes mobiles de la machine (poupée mobi-le, bascule, chariots, combiné, appareils accessoires).L’apparition du tour automatique à poupée mobile aété à l’origine de deux métiers nouveaux: celui dedécolleteur (pour l’exploitation et le réglage desmachines) et celui de calculateur/faiseur de cames,non moins important, nécessitant de la part de cespécialiste de bonnes connaissances en géométrie,trigonométrie et mathématiques. Des cours du soirde calcul de cames, de trigonométrie et de règle àcalcul étaient organisés à l’Ecole Professionnelle deMoutier, à l’intention des décolleteurs et mécani-ciens désireux de se profiler dans cette activité. Pourchaque pièce à fabriquer sur un tour automatique, ils’agissait de réaliser un jeu de cames et de le monter

sur la machine, de procéder au réglage fin destaquets (à l’aide de vis micrométriques), de réaliserquelques pièces-témoins, puis parfois il fallait redé-monter le jeu de cames pour les retoucher après laréalisation de pièces prototypes pas tout à fait satis-faisantes. Le seul, mais important handicap des toursautomatiques à cames était donc constitué par destemps de mise en train assez longs, incluant notam-ment le calcul, le dessin, le traçage et la fabricationd’un jeu complet de cames en fonte pour chaquetype de pièce à produire, ce qui rendait ces machinesuniquement aptes à la production de pièces en gran-des séries, ce qui était d’ailleurs le cas pour l’indus-trie horlogère.

En 1904, Joseph Petermann, constructeur d’étampeshorlogères, établi à la rue des Oeuches à Moutier,s’associe à André Bechler, jeune technicien de 21 ansayant achevé ses études au Technicum de Bienne etnon démuni de finances. Sous l’appellation A.Bechler & Cie, puis Bechler & Petermann, les deuxassociés se mettent à développer des tours automa-tiques système Schweizer-Junker. L’affaire réussit etune usine est construite en 1911 à Moutier, rue deSoleure. André Bechler perfectionne encore le systè-me, ajoutant la «bascule», un support unique pourdeux porte-burins. La bascule était dotée d’un mou-vement oscillant produisant à l’aide d’une seulecame l’engagement alternatif de deux porte-burins,

Bureau technique Petermann

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disposés de part et d’autre de l’axe de la broche.

Mais le 7 février 1914, André Bechler se sépare deJoseph Petermann, moyennant une substantielleindemnité (176’750 francs-or) compensant sa miseinitiale avec plus-value, rachetant à Moutier ipsofacto avec ce montant, les locaux à l’abandon d’unemanufacture horlogère ayant fait faillite. Alors queJoseph Petermann continue à construire des toursautomatiques, André Bechler, lié par un accord denon-concurrence, s’essaie à des diversifications plusou moins heureuses, notamment des machines spé-ciales, des tricycles motorisés, etc.

En 1905, Willy Mégel (ex collaborateur chez Bechler& Cie/Bechler & Petermann) reprend l’usine Junker,s’associant début 1914 à un jeune technicien du lieu,Henri Mancia, qui vient de perdre son travail suite àla dissolution de Bechler & Cie. Après quelques chan-gements de raison sociale, par exemple l’appellation«Usines Tornos, Boy de la Tour, Mégel et Mancia»,l’usine Tornos Fabrique de Machines Moutier S.A.voit officiellement le jour en 1917 à Moutier, sur lesite de l’usine Junker, donc à l’endroit où l’entrepriseTornos est encore actuellement implantée, rueIndustrielle.

Dès 1924, à l’échéance du contrat de non-concur-rence, André Bechler a la possibilité de se lancer éga-lement dans la fabrication de ces tours automatiquesdont il fut précurseur. Les affaires se développant defaçon satisfaisante, il construit une nouvelle usine àproximité de l’établissement initial, le long de laroute cantonale et la société s’appelle dès 1947Fabrique de machines André Bechler S.A.

C’est ainsi qu’au lendemain de la Seconde Guerre

mondiale, on trouve à Moutier trois entreprises abso-lument concurrentes, qui réalisent et commerciali-sent dans le monde entier des tours automatiques àpoupée mobile, occupant ensemble plus de 3000collaborateurs (dans un village de 6000 habitants àl’époque). Alors que le tissu industriel européen estentièrement à reconstituer, le marché est suffisam-ment demandeur pour absorber la production demachines afin de permettre aux trois constructeursde Moutier de se développer sans trop se gênermutuellement. C’est plutôt la surenchère constanteentre les trois entreprises pour engager (le caséchéant débaucher) des cadres, mécaniciens, techni-ciens et dessinateurs. Quelques constructeurs suisseset français s’essaient à leur tour avec plus ou moinsde succès à produire des tours automatiques à pou-pée mobile. Mais la véritable concurrence vient fina-lement de là où on ne l’attendait pas, c’est-à-dired’Asie, en particulier des Japonais, convaincus euxaussi par les potentialités des systèmes de toursautomatiques à poupée mobile.

En 1974, donc encore du vivant d’André Bechler(décédé en 1978), Bechler se rapproche de Tornospour former dès 1981 l’entité Tornos-Bechler S.A.Auparavant, en 1968, s’était produite la reprise,menée de façon brutale, de Petermann par Tornos.La concurrence suisse ayant disparu, les trois ancienscompétiteurs se trouvent rassemblés sous le labelunique Tornos S.A. Actuellement, l’entrepriseTornos S.A. est regroupée sur le site original dans deslocaux modernes et rationnels, à proximité de la villade Nicolas Junker, transformée en Musée du TourAutomatique.

Tour Bechler & Cie 1905

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MOTOREX – DEPUIS 90 ANS AU PLUS PROCHE DE SES CLIENTS

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Des synergies au service des objectifs

La tradition et l’innovation sont les piliers des valeursde MOTOREX, lesquelles sont demeurées inchangéesdurant 90 ans et 3 générations:

1. Être proche de ses clients. Forte de ses expé-riences, MOTOREX est convaincue qu’il est seule-ment possible de répondre aux besoins et sou-haits orientés vers la pratique en entretenant desliens étroits avec les clients. Tel le démontrent parexemple les nombreux projets MOTOREX Synergycouronnés de succès dans le domaine de l’in-dustrie.

2. Offrir une qualité sans concession en matièrede produits et de services. Une qualité de pro-duits élevée et des solutions aux problèmes sontles principes du credo de MOTOREX. Grâce au

Cette année, MOTOREX, le leader technologique suisse en matière d’enrichissement d’huile, fête ses 90 ans.Faisant preuve d’une grande faculté d’innovation alliée à un esprit d’entreprise visionnaire, MOTOREX a

toujours été en mesure de proposer, au fil du temps, des évolutions, des renouvellements et des adaptations.C’est grâce à cela que l’entreprise, bien que nonagénaire, a su rester à la pointe de l’actualité et que la

marque MOTOREX compte aujourd’hui parmi les «marques» les plus fortes sur le marché des lubrifiants.

développement intensif de produits, l’entrepriseest en mesure, non seulement de proposer unassortiment standard, mais aussi de développerdes produits spécifiques, adaptés aux besoins desa clientèle.

3. Être un partenaire fiable. MOTOREX s’engageen particulier à être un partenaire fiable, correctet honnête pour ses clients, ses collaborateurs etses fournisseurs.

Langenthal: laboratoire des idées et site de pro-duction

Au siège principal sis à Langenthal règne toujoursune atmosphère empreinte d’innovation; des formu-lations complexes y sont élaborées par le centre derecherche et développement, de nombreux produits

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voient le jour, sont produits et commercialisés avecinventivité.

Les conceptions et perfectionnements en matière detribologie de fluides de haute qualité, destinés à l’in-dustrie d’usinage des métaux, sont nettement aucœur des compétences de MOTOREX. Des collabora-teurs motivés, des techniciens, des chimistes et desingénieurs hautement spécialisés, ainsi que desexperts en marketing mettent quotidiennement leursavoir-faire et leurs connaissances au service de cesobjectifs.

Clientèle internationale renommée

MOTOREX AG s’est depuis longtemps spécialiséeexclusivement dans les spécificités de l’utilisationindustrielle d’huiles de coupe, des réfrigérants lubri-fiants, des détergents, etc. Il en résulte la gamme

Des fluides de traitement innovants permettent des augmentations sensibles de rendement. Tenez-vous régulièrement informés de l’actualité de la techno-logie des fluides utilisés.

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innovante MOTOREX SWISSLINE – une ligne de pro-duits complète, à l’image du savoir-faire étendu deMOTOREX en matière d’usinage des métaux. Ainsi,l’huile de coupe universelle MOTOREX ORTHO, quipermet d’accroître considérablement les performan-ces, est aujourd’hui utilisée par les plus grandesentreprises mondiales dans de nombreux domaines.

Suffisamment grande, sans toutefois être multi-nationale

MOTOREX a aujourd’hui atteint une taille idéale quilui permet de répondre de manière précise auxbesoins de chaque client. En collaboration avec deshorlogers, des entreprises de décolletage et autresbranches professionnelles, elle met au point des pro-duits spécifiques, qui souvent inaugurent une nou-velle gamme de produits ou une collaboration à longterme.

Chez MOTOREX, ces valeurs comptent depuis desgénérations – car, bien plus que la taille, ce sont lescapacités d’un partenaire qui sont déterminantesd’un succès durable côté client.

MOTOREX étudie et développe de nouveaux produits dans ses propres laboratoires, et participe à l’échelon mondial à des groupes de travail en vue du par-tage d’expériences.

Le produit final dans un bidon vert-argent MOTOREX:représentatif des exigences les plus sévères en matière destechniques modernes de traitement de la surface desmétaux.

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Présentation

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MACHINES, OUTILLAGE ET FLUIDES D’USINAGE FORMENT UN TOUT

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Le développement et la production des émulsionssont particulièrement exigeants. Ce mélange d’eauet d’huile doit résister dans la machine-outil à biendes adversités, mais aussi répondre à tout momentaux exigences.

Éviter des modifications

Daniel Schmid, responsable des procédés industrielschez Motorex AG Langenthal, en sait quelque chose:«il faut tout d’abord préciser que la majorité desimpuretés dans les émulsions sont introduites de

À Langenthal, dans la campagne bernoise se trouve le siège du groupe Motorex, entreprise indépendante suis-se de transformation d’huiles de base. Cette maison produit entre autres des lubrifiants pour les véhicules àmoteur, mais également des produits chimiques-techniques pour l’industrie. C’est dans ce domaine que l’ontrouve les huiles de coupe, les émulsions ainsi que d’autres produits.

Robert Meier, journaliste indépendant spécialisé, Rupperswil

l’extérieur par les outils, la machine ou encore parl’air». De tels apports en matières tierces peuventprovoquer une modification indésirable de l’émul-sion. C’est pour cette raison que des apports éven-tuels en huile par la machine doivent être éliminés.«L’utilisateur doit surveiller le produit. Nous voulonsle sensibiliser au fait qu’il s’agit là d’un produit dehaute valeur ajoutée qui doit être soigné en consé-quence. Malheureusement, nous constatons ici et làqu’il y a encore des utilisateurs qui ne se soucientguère de ce produit et n’hésitent pas à y déverser desdéchets liquides ou autres».

En principe, Daniel Schmid escompte une durée devie «normale» d’une émulsion d’une année à uneannée et demie, cependant: «parmi notre clientèlenous avons des entreprises qui traitent leurs bainsd’émulsion avec un grand soin et obtiennent ainsiune durée de vie presque illimitée». Un peu plusd’attention peut donc se révéler payante.

Élimination par le spécialiste

En tant que transformateur d’huile de base, Motorexn’élimine pas de produits usés. Dans le cadre de sonconcept «Fluidmanagement», l’entreprise couvrecependant tous les paramètres de gestion. Dans cesens, un concept d’élimination est également discu-té avec les utilisateurs, mais la partie élimination sera

Daniel Schmid, responsable des procédés industriels chez Motorex AGLangenthal, dans le laboratoire: «pour un produit bien défini, nous détermi-nons avec exactitude de quelle huile de base nous allons nous servir».(Photo: Robert Meier)

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effectuée par un partenaire spécialisé. C’est lui qui secharge de l’enlèvement et de l’élimination dans lesrègles de l’art des déchets fluides.

Émulsions du futur

Pour Daniel Schmid, c’est certain: «nous devonsnous adapter aux technologies d’usinages et accom-pagner les développements futurs». L’utilisateurs’occupe de plus en plus de manière correcte de sesproduits. Ceci demande un investissement en temps,mais il vaut la peine de porter l’attention voulue à cecomposant de haute performance et de jeter detemps à autres un coup d’œil dans le réservoir d’é-mulsion. Motorex dispose aujourd’hui d’une largegamme d’émulsions extrêmement performantes, lanouvelle génération de lubrifiant/refroidissantMotorex Magnum s’est révélée particulièrementconvaincante.

Que des huiles choisies

Pour la fabrication des huiles de coupe, cette entre-prise suisse se sert d’huiles de base sans additif.Daniel Schmid: «pour un produit défini, nous déter-minons de manière très précise quelle huile de base

nous souhaitons utiliser. A celle-ci, nous ajoutons desadditifs déterminés selon une recette hautementcomplexe, afin de lui procurer les capacités souhai-tées». Le but étant d’obtenir des performances maxi-males. «Les exigences vont croissantes, les paramè-tres sont clairement les machines et les outils decoupe; l’huile de coupe doit suivre. Dans ce domai-ne, les produits relèvent d’une haute technologie etil est éminemment important d’y inclure tant l’utilisa-teur que l’environnement».

Par rapport aux méthodes actuelles d’usinage, DanielSchmid fait remarquer que, par exemple, dans l’en-lèvement de copeaux à haute vitesse, l’huile decoupe n’est plus soumise à de hautes températures:«une grande part de la chaleur produite par cetteopération est éliminée par les copeaux. Le but ici estde créer de manière tribologique un coussin d’huilesur la lame de coupe pour que le copeau glisse mieuxpar-dessus et d’éviter ainsi la friction et par là l’aug-mentation de la chaleur». Motorex a développé il y aun certain temps déjà la nouvelle technologie vmax.Un ensemble d’additifs bien déterminé permet, lorsde l’usinage à vitesse maximale, une synergie deseffets chimiques qui à leur tour permettent une aug-mentation exponentielle du procédé d’usinage.

L’huile de coupe, le nerf vital de l’usinage par enlèvement de copeaux. (Photo: Motorex)

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Présentation

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Les produits biologiques ne sont pas sans pro-blème

Ces derniers temps, plusieurs huiles biologiques etsynthétiques ont fait leur apparition sur le marché.Daniel Schmid commente: «les produits biologiquessont d’origine organique. Aussi longtemps qu’ilssont à l’état neuf, leurs performances sont à considé-rer comme bonnes, ensuite des problèmes peuventsurgir».

Il confirme que d’excellents résultats peuvent êtreobtenus avec des huiles synthétiques. Mais elles sontrelativement onéreuses et pour cette raison utiliséesde préférence lors d’opérations d’affûtage d’outils,car: «aujourd’hui, les meules sont composées denouveaux matériaux et de nouveaux métaux en car-bure sont utilisés. Dans ces cas, le spécialiste obtientde bien meilleurs résultats avec des huiles synthé-tiques du fait que la machine, l’huile et les matériauxsont mieux harmonisés». Il cite une meilleure abra-sion et une plus grande stabilité par rapport au

vieillissement. Un prix plus élevé peut donc se justi-fier étant donné la plus-value apportée.

Étroite collaboration

Pour Motorex, les contacts avec les spécialistes desfabricants de machines-outils, de l’outillage et descomposants sont d’une grande importance. Uneétroite collaboration avec ces cercles est recherchée.«Nous nous rencontrons régulièrement avec desingénieurs de ces entreprises, discutons des nou-veautés et recherchons ensemble l’huile de coupe lamieux adaptée pour des applications spécifiques».

Le concept «Fluidmanagement» prend ici toute savaleur, puisque les questions en rapport avec ces flui-des d’usinage doivent être vues dans leur ensemble.Daniel Schmid décrit ce point de vue: «notre conseilne se limite pas à la seule fourniture de nos produits,nous considérons son utilisateur, ses machines et sesfournisseurs de systèmes tiers comme une entité quidoit être harmonisée et optimisée».

Le but consiste à créer de manière tribologique un coussin d’huile stable sur la lame de coupe. (Photo: Motorex)

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Quel futur pour les huiles de coupe?

Daniel Schmid hésite: «il est difficile de répondre àcette question. Nous constatons que les décolleteursreconnaissent de plus en plus les synergies entre lamachine, l’outillage et l’huile de coupe». Il confirmeégalement que la collaboration entre les différentsacteurs de la branche va en s’intensifiant. «Les four-nisseurs les plus importants cherchent davantage ledialogue avec nos spécialistes et ceci parfois mêmedans la phase de développement d’une nouvellesolution. Je pense que cette collaboration deviendraencore plus importante dans le futur».

Et à Daniel Schmid de conclure: «utilisateur – machi-ne – environnement, voici les trois critères les plusimportants dans nos réflexions. L’augmentation desperformances et des économies est notre but. Lesateliers de décolletage veulent produire plus de piè-ces à moindre coût et avec une qualité croissante. Cesont les objectifs pour lesquels nous travaillons chezMotorex, ainsi que les fabricants de machines-outilset d’outillage».

Vue sur les citernes de Motorex: pour chaque type d’application, la qualité de l’huile de base est choisie avec soin. (Photo: Motorex)

MOTOREX AG Langenthal

Motorex-Schmiertechnik

Bern-Zürich-Strasse 31

4901 Langenthal

Tél. 062 919 74 74

Fax 062 919 76 96

[email protected]

www.motorex.com

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Interview

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L’ORGANISATION AU SERVICE DE LA PASSION

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decomagazine: Après 10 ans de DECO, com-ment jugez-vous la décision prise de «passer àDECO» en 1997?

Véronique Roda: Les chiffres parlent d’eux mêmes,nous avons aujourd’hui plus de 60 DECO en service,si notre décision n’avait pas été la bonne, nous neserions plus là aujourd’hui, et encore moins avec desDECO.

dm: Il y a 2 ans (decomagazine 32) nous avionsparlé des marchés, vous m’aviez alors dit tra-

Lorsque nous les avions rencontrés en 1997 lors de leur acquisition de la toute première DECO destinée au mar-ché français, les responsables de l’entreprise MGB nous avaient expliqué les raisons de leur choix. Les machi-nes DECO d’alors avaient été achetées dans un but bien précis, faire plus que les machines à cames, offrir lapossibilité de terminer complètement les pièces, tout en étant très flexible.

Comment ces prévisions ont-elles été concrétisées? Les machines ont-elles tenu leurs promesses? Comment les évolutionsdes marchés ont-elles été vécues par MGB?

Pour en savoir plus, decomagazine a rencontré Mme Véronique Roda, PDG, Mme Valérie Burnier, Directeur GénéralFinances et M. Yves Roda, Directeur Général Technique.

Dans l’entrée de l’entreprise, de gauche à droite Monsieur Yves Roda, Directeur Général Technique, Valérie Burnier, Directeur Général Finances et Mme Véronique Roda, PDG.

vailler à 90% pour la connectique et 10% pourle médical, aujourd’hui ces pourcentages sonttoujours les mêmes, comment cela est-il possi-ble?

Véronique Roda: Notre cœur de métier est sansconteste le domaine de la connectique et de l’élec-tronique. Le fait d’être actif à 90% dans ce domainene signifie pas que nous n’évoluons pas. Les piècesréalisées aujourd’hui sont plus petites et plus com-plexes que ce que nous faisions à l’époque et pourdes applications nouvelles comme l’automobile, l’aé-

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ronautique et le spatial. Cette polyvalence est égale-ment une des raisons qui nous a poussés à acheterdes DECO.

dm: Vous dites que vous faites 10% de piècesen médical et que le niveau ne progresse pas.S’agit-il de pièces si différentes à produire?

Véronique Roda: En fait, nous sommes très compé-tents dans la réalisation de telles pièces, et d’ailleursnous avons investi dans certains équipements spéci-fiques pour ce marché, mais nous avons plutôt privi-légié la diversification dans le domaine du Mil-aéro.

dm: Vous avez toujours des machines à camesen parallèle aux machines DECO, comment fai-tes-vous les choix de réalisation d’une pièce surl’une ou l’autre des technologies?

Yves Roda: Le choix technologique se fait bienentendu selon le type de pièce que nous devonsréaliser, ainsi que selon la taille de la série. Mais ilnous manque une machine pour réaliser des piècessimples en petite série à prix compétitif et je ne vouscache pas que la nouvelle Micro 7 nous semble bienplacée pour ce genre de marchés.

Véronique Roda: Nous avons développé un vérita-ble partenariat avec Tornos, ceci allant jusqu’à uneaide dans la définition des nouveaux produits, c’est

pourquoi nous connaissons déjà assez bien cettemachine. Nous sommes impatients de la tester!

dm: Pour revenir sur les usinages réalisés, àl’époque vous désiriez vous affranchir de toutesles opérations de reprise, est-ce un objectifatteint?

Yves Roda: Tout à fait, aujourd’hui nos pièces sontusinées complètement terminées sur nos tours. Bienentendu, nous réalisons toujours des opérationscomplémentaires selon les besoins de nos clients,que ce soit du marquage, des traitements, de l’as-semblage ou du packaging.

dm: Vous ne fournissez donc pas simplementdes pièces?

Véronique Roda: Nous avons parlé de partenariattout à l’heure, partenariat que nous valorisons avecnos fournisseurs, mais également avec nos clients.Nous fournissons un réel centre de compétences àces derniers. Certes, nous pouvons «simplement pro-duire des pièces en un temps donné», mais nouspouvons aussi apporter de la réelle valeur ajoutée ànos clients en leur fournissant de l’engineering, desprestations complémentaires, ainsi qu’une logistiqueinternationale.

Pour élargir la palette de solutions de l’entreprise, MGB a installé récemment une nouvelle Sigma 20.

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Interview

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dm: Comment recrutez-vous et formez-vousvotre personnel?

Yves Roda: En premier lieu, notre organisation necomporte pas d’opérateurs peu qualifiés, tout notrepersonnel qui travaille en décolletage est constituéde régleurs qui sont des professionnels compétents.Notre organisation leur offre le soutien d’un dépar-tement de programmation centralisé. Tout notre per-sonnel est formé en permanence et MGB est trèsactif au niveau des écoles et des universités. Nousavons la chance d’habiter un bassin de populationoù la culture de la précision est dans les gênes. Cecinous aide à renforcer notre personnel.

Véronique Roda: Il y a en permanence des person-nes en formation chez MGB! Nous savons que laperformance de l’entreprise passe par le couplehomme-machine savamment appuyé par une orga-nisation et une logistique sans faille.

dm: Il est connu qu’il n’est pas simple de trou-ver du personnel compétent, comment faites-vous en règle générale?

Valérie Burnier: Tout d'abord, nous sommes trèsexigeants en ce qui concerne la sélection des profilsrecherchés; il nous faut des personnes expertes dansleur domaine et prêtes à faire face à de nombreuxchallenges. Nous privilégions également la promo-

tion interne. En outre, nous avons une politique d'in-vestissement constant, non seulement dans les équi-pements, mais aussi dans l'environnement de travail.Cette politique, renforcée par la certification ISO14001, assure que tout notre personnel trouvera desconditions de travail les plus optimales possibles.

dm: Trouvez-vous également toujours du per-sonnel pour travailler sur vos machines àcames?

Yves Roda: Nous avons récemment cherché du per-sonnel à ce niveau et j’avoue avoir été surpris parplusieurs candidatures de jeunes très compétentspour qui la mécanique et le réglage de machines àcames est une véritable passion.

Véronique Roda: Passion: voilà un mot je pense quinous représente assez bien. Nos DECO sont desmachines qui nous permettent de réaliser des piècesde plus en plus complexes, et nos régleurs relèventtous les jours de véritables challenges pour «innoveret gagner les quelques petits plus qui font la diffé-rence».

Cette notion d’optimisation est d’ailleurs ce qui nousanime à tous les niveaux, que ce soit pour la réalisa-tion d’une offre, la mise en place d’un processus, l’u-sinage; nous savons que seule la conjonction de tousces petits gains nous aide à différencier MGB.

25 DECO dans cette partie de l’atelier de MGB, ce dernier est un exemple d’ordre et de propreté.

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dm: Cette passion au service de vos clients,comment la planifiez-vous?

Véronique Roda: Cet aspect aussi représente unvéritable défi. Aujourd’hui, la visibilité est à quelquessemaines et nous pouvons passer d’un besoin clientde 1000 à 100’000 pièces. Pour répondre auxbesoins de très petites séries, nous avons d’ailleurscréé un centre de prototypes et de réalisation de piè-ces en TPS1. Dans cette unité, les opérateurs sontégalement responsables de la programmation. C’estun véritable mini atelier bien équipé qui nous permetd’accompagner nos clients dans le développementde leurs nouveaux produits et d’être très réactifspour les petites séries.

dm: C’est donc un service additionnel à vosclients?

Yves Roda: Absolument! Nous pouvons réaliser despré-séries, des essais et même des recherches en cequi concerne des évolutions probables dans les tech-nologies d’usinage. Par exemple, nous savons queétant donné la tendance inéluctable vers la miniatu-

1 Très petite série.

risation, nous devons anticiper les demandes de nosclients et trouver des solutions de tournage et deperçage dans des diamètres de plus en plus petits.

dm: Vous démontrez une organisation au servi-ce de la passion, mais qu’en est-il en terme deprix?

Véronique Roda: Encore un autre défi! Commedéjà indiqué, tous nos processus sont optimisés pourpouvoir offrir les meilleurs prix possibles. Il est vraique dans notre domaine, souvent seul le prix estabordé par nos clients, ils considèrent que la qualitéet la traçabilité sont des pré-requis. Le délai est éga-lement bien souvent un élément difficilement com-pressible. Nous devons donc faire fonctionner notresystème au mieux pour réaliser les pièces dans lesmeilleures conditions. Dans le cas de pièces à hautevaleur ajoutée, que ce soit en terme d’usinage oud’opérations complémentaires, la concurrence estmoins forte. Plutôt que le low cost, nous nous diri-geons vers le «best cost», c’est-à-dire un coût com-plet d’acquisition optimum pour nos clients garan-tissant la maîtrise de tous les paramètres, c’est unetendance qui va dans le sens de MGB: la qualité aumeilleur prix et meilleur délai.

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Interview

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MGB SA

Nombre de tours: environ 100

Nombre de DECO: plus de 60

Sites de production: Marnaz (F), Boston (USA),Shanghai (Chine)

Marchés cibles: 60% Telecom, 30% Mil-aéro,10% médical

Pièces produites par année: 55 millions

Dans la prochaine édition de decomagazine, vousretrouverez MGB dans un reportage sur la 100ème

machine vendue par Alain Tappaz, directeur deTornos France à MGB, par le biais d’une entrevueavec M. Jean-Paul Burnier, ancien PDG et jeuneretraité.

dm: Comment jugez-vous la difficulté du mar-ché d’aujourd’hui par rapport à il y a 10 ans?

Yves Roda: Il y a 10 ans, il suffisait pratiquement detravailler pour gagner sa vie, de faire de bonnes piè-ces pour satisfaire son client. Aujourd’hui, il estnécessaire de toujours innover et d’être très réactif,proactif même. Presque n’importe qui peut acheterune machine mise en train par Tornos et réaliser despièces. Il faut donc se différencier.

dm: Et le futur?

Véronique Roda: Nous voyons le futur avec uneimportance accrue des partenariats et de la fournitu-re de solutions globales. Ceci avec nos clients bienentendu, mais également avec nos fournisseurs.

dm: C’est une sorte de «chaîne de valeurs glo-bales»?

Véronique Roda: Absolument, il ne s’agit plus defournir une pièce ou une machine, mais de travailleren collaboration pour atteindre un but qui est finale-ment commun!

Conditions de travail optimales signifie également de superbes paysages pour MGB.

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LE SAVOIR-FAIRE QUI FAIT LA DIFFÉRENCE

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decomagazine: Lors de notre dernière rencon-tre, vous étiez actifs à 70% dans la connectiqueet à 30% dans l’horlogerie et vous veniez depasser commande pour la 10ème DECO. Cetterépartition des marchés est-elle toujours lamême?

M. Forster: Nous sommes toujours actifs à 30%dans l’horlogerie, par contre nous nous sommesdiversifiés dans le domaine médical il y a plusieursannées et aujourd’hui cette activité représente éga-lement environ un tiers de notre activité. Nous avonsprès de 50 DECO aujourd’hui, sur nos deux sites deproduction de Boudry (CH) et Shanghai (Chine).

dm: En 1997, l’entreprise Lauener voyait diffé-rents avantages à passer à la commande numé-rique DECO par rapport à la machine à cames,principalement le fait de pouvoir réaliser despièces complexes sans reprise. Les machinesont-elles répondu à ce besoin et quelles ont étéou sont les tendances?

L’entreprise Lauener à Boudry a été la première entreprise à être interviewée dans decomagazine il y a 10 ans. Les pronostics d’alors étaient-ils pertinents? Comment cette entreprise qui a vu très rapidement

un potentiel avec DECO a-t-elle évoluée? Comment l’équipe en place perçoit-elle l’avenir?

Pour répondre à ces questions et à bien d’autres, decomagazine a rencontré M. Forster, directeur général etM. Lamy, responsable de l’atelier «médical».

M. Lamy: Les machines DECO nous ont en effet per-mis de terminer un grand nombre de pièces. De plus,les pièces à produire sont devenues de plus en pluscomplexes au fil des années et ces machines nousont permis de «rester dans la course».

M. Forster: Très clairement, nous avons pu nousdiversifier dans le médical grâce aux capacités de cesmachines.

dm: Cette prévision s’est donc avérée correcte.A l’époque, vous nous aviez également faitremarquer que ce type de produit était un élé-ment important pour revaloriser le métier dedécolleteur. Ces machines vous ont-elles simpli-fié la tâche pour trouver du personnel compé-tent?

M. Forster: Le savoir-faire de notre personnel et lecouple «homme-machine» font la différence. Il estindispensable que nous puissions maximiser les per-formances de la machine par une utilisation optima-

Chez Lauener, plusieurs ateliers, les DECO 10a, les 13a, les 20a… tout y est optimisé pour assurer le maximum de pièces de qualité produites chaque jour.

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le. L’effet d’attractivité des machines CN relevé alorsa marché à tel point que ceci rend notre parc demachines à cames plus difficile à faire fonctionner.

M. Lamy: Il est vrai que les jeunes qui travaillent surmachines à cames considèrent souvent le passage àla CN comme un avancement dans leur carrière.

dm: Vous travaillez donc encore toujours avecdes machines à cames? Est-ce encore compati-ble avec les exigences d’aujourd’hui?

M. Lamy: Nos machines à cames travaillent pour laréalisation de séries relativement importantes où lasouplesse d’une CN n’est pas nécessaire. Pour cespièces qui n’ont pas réellement évolué depuis 10ans, l’atout d’un parc de machines à cames déjàamorti est très important.

dm: Y a-t-il des tendances au niveau grandeurde séries et complexité des pièces?

M. Forster: Les séries se réduisent et les piècesdeviennent plus complexes, c’est certain. Nous réali-sons aujourd’hui des pièces que nous n’envisagionsmême pas il y a 10 ans.

dm: Comment faites-vous face aux diminutionsde séries avec les machines à cames, produisez-vous pour le stock à vos risques?

M. Forster: Une des tendances fortes vécue depuisquelques années est l’intégration toujours plusimportante avec nos fournisseurs. A titre d’exemple,certains de nos clients ne nous passent plus de com-mande! Nous sommes intégrés à leur système degestion et décidons nous-mêmes à quel moment

produire des pièces en fonction de leur consom-mation.

dm: N’est-ce pas trop lourd à gérer?

M. Forster: Il s’agit d’une compétence à acquérir,nous devons être actifs et proches de nos clients. Ils’agit d’une orientation client très poussée.

dm: Qu’est-ce qui fait le succès de Laueneraujourd’hui?

M. Forster: Il y a de nombreux paramètres, ce quiest certain c’est que la qualité n’est plus un paramè-tre différenciateur, c’est la base absolue pour resterdans la course. Ensuite, les paramètres sont diffé-rents selon les secteurs d’activité. Dans la connec-tique, c’est très clairement la réactivité, la possibilitéde pouvoir livrer rapidement des quantités relative-ment importantes. En médical, le rythme est pluslent, il nécessite des phases de validation, des petitesséries, mais tout comme pour les autres domaines, lapossibilité de réaliser des pièces en production «sanspièce mauvaise» et de la manière la plus efficientepossible.

dm: Vous parlez d’efficience, est-ce la produc-tivité?

MM. Lamy et Forster: Le temps de cycle est un élé-ment, mais ce n’est pas tout. Si la machine tourne unpeu moins vite, mais permet plus de qualité ou plusde production sans problème, nous produirons fina-lement plus de pièces. Nous devons trouver le plusjuste équilibre entre tous ces paramètres.

L’atelier des DECO 13a, machines parfaitement adaptées pour le «médical-dentaire».

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Chez Lauener S.A, le couple «homme-machine» est un véritable outil au service de la performance.

dm: Pour arriver à cette efficacité, à cette com-pétence, j’imagine que vos décolleteurs doiventêtre très compétents. Est-ce des spécialistes dela programmation qui supportent des décolle-teurs?

M. Lamy: Chez Lauener, nous avons décidé de lais-ser toute la compétence aux décolleteurs, ils sontdonc responsables de la programmation, mise entrain, optimalisation et production. Ceci est impor-tant pour l’attractivité du métier.

M. Forster: Pour atteindre cette qualité de travail,nous avons donc une politique de formation internepermanente. Nous formons nos décolleteurs cheznous, puis ils suivent également des cours chezTornos, principalement concernant la programma-tion.

dm: Vous dites que le savoir-faire fait la diffé-rence finalement, mais n’y a-t-il pas une ten-dance à «moins de compétence chez l’hommeet plus dans la machine»?

M. Forster: Des outils d’aide sont disponibles,comme les logiciels CFAO, mais ils ne remplacent pasles hommes, de solides connaissances du métierseront toujours nécessaires, toujours plus mêmepuisque nous faisons face à des challenges toujoursplus importants.

dm: Quels sont-ils?

M. Forster: Comme cité plus haut. La qualité irré-prochable est un pré-requis indispensable et ceci

avec des délais de livraison de plus en plus courts. Cesont deux paramètres incontournables auxquels ilfaut ajouter des complexités souvent en augmenta-tion et des matériaux plus exigeants. Nos décolle-teurs se doivent de maîtriser le maximum de paramè-tres de manière à trouver la «meilleure recette».

dm: Pour revenir sur les complexités des pièces,le domaine médical est un grand demandeur.Vous vous y êtes lancés avant cet «effet demode». Aujourd’hui de nombreuses entreprisessurfent sur la vague du médical, et même si cemarché ne semble pas cyclique, n’avez-vous paspeur d’une saturation?

M. Forster: Il est clair que le marché est encombré.Faisant partie des premiers, nous maîtrisons parfaite-ment tous les paramètres de ce domaine, mais il estvrai qu’il faut penser à l’avenir, d’autres domainessemblent s’ouvrir à nous.

dm: J’imagine que ces aspects de stratégie nesont pas destinés à être connus aujourd’hui?

M. Forster: Effectivement!

dm: Nous en reparlerons dans 10 ans si vous levoulez bien. Pour évoquer le futur, selon vousquelles devraient être les caractéristiques desmachines?

M. Forster: D’accord, le rendez-vous est pris. En cequi concerne les machines, je pense que le point le

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Interview

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plus important est la simplicité de mise en œuvre etla fiabilité. Nous devons vraiment pouvoir disposerde machines qui nous permettent de produire «lesyeux fermés» en étant certains que les pièces qui sor-tent sont parfaites, encore et encore.

M. Lamy: Les machines doivent nous permettre deréaliser des pièces complexes, toujours plus com-plexes dans certains cas et ceci de manière simple,tant en terme de programmation que de mise entrain.

dm: Imaginez-vous une tendance en aval iden-tique à celle vécue en amont? Verriez-vous unfabricant de machines se brancher sur votre sys-tème de gestion pour voir quelles pièces vousdevez produire de manière à vous proposer lamachine la plus adaptée?

M. Forster: Pas vraiment! Par contre, l’idée de baseest la même, il s’agit d’un rapprochement, d’un par-tenariat qui incite le fabricant de machines à permet-tre à ses clients de se pencher sur le berceau desnouvelles machines. En fait, c’est une orientationclient.

dm: Vous avez mentionné l’importance dudécolleteur et celle de la relation entre parte-naires comme étant de réelles sources de suc-cès, n’est-ce pas un peu réducteur pour la tech-nique?

M. Forster: Vous savez, il est possible d’acheter desmachines tout partout, Tornos en vend d’ailleurs, cesont les mêmes, mais ce qui fait notre force chezLauener et globalement en Suisse, c’est cette capaci-té à transcender l’aspect technique et à offrir plus.

Aujourd’hui sur certains marchés, le fait d’être Suisseet de «respirer la qualité et l’ingéniosité» est un plusindéniable.

dm: Pour conclure, quel regard portez-vous surces 10 années écoulées?

MM. Forster et Lamy: Fondamentalement le métiern’a pas changé. Les exigences ont été relevées, leschallenges sont plus importants, les pièces plus com-plexes, la pression sur les prix importante, mais fina-lement ce qui a fait la différence, ce sont les coupleshommes-machines au service de nos clients.

Et ceci va continuer!

LAUENER SA

Nombre de tours: environ 150

Nombre de DECO: environ 50

Sites de production: Boudry (CH) et Shanghai(Chine)

Marchés cibles: 1/3 connectique, 1/3 médical,1/3 horlogerie

Pièces produites par année: plus de 250 millions

La souplesse des machines DECO 10a permet à Lauener SA de gérer sa production au plus juste.

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ELIMINER LES PRODUITS USÉS PROPREMENT

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Les moyens auxiliaires utilisés dans les ateliers méca-niques et de décolletage doivent un jour être rempla-cés. Des lois et d’autres prescriptions ont été émisesau sujet de leur élimination et leur mépris peutentraîner des conséquences fâcheuses. Pour éviterde telles mésaventures, des entreprises spécialiséess’occupent de nos jours de manière compétente dutransport et de l’élimination des huiles de coupe ainsique des émulsions usées.

Collecter et faire évacuer

Plusieurs réglementations exigent le retour des pro-duits usés à leurs fabricants. D’autres prescriptionsinterdisent par contre souvent le traitement de pro-duits neufs et de produits usés au sein d’une mêmeentreprise. De ce fait, les producteurs d’huiles de

Afin d’obtenir une qualité de pièces sans reproche, des fluides de coupe et de refroidissement sont utiliséslors de l’usinage par enlèvement de copeaux. Ces produits auxiliaires sont soumis, comme les outils de coupe,

à une usure et un vieillissement. Leur durée de vie est donc limitée et ils doivent tôt ou tard être remplacéset éliminés, bien entendu de manière professionnelle. Qu’advient-il de ces fluides? decomagazine

s’est penché sur la question.

Robert Meier, journaliste spécialisé indépendant, Rupperswil

coupe ne veulent et ne peuvent reprendre les huilesà éliminer. La solution se trouve dans une collabora-tion étroite entre les fournisseurs et les spécialistesde l’élimination. Les deux branches conseillent lesentreprises par rapport à une collecte adaptée et àl’élimination des produits usés.

La reprise de ces déchets depuis l’atelier mécaniqueet de décolletage se fait en règle générale soit par lefournisseur habituel de produits chimiques, soitdirectement par une entreprise spécialisée dans letraitement de tels produits. Un point est commun àtous: ils procèdent à des contrôles des matières quileur sont remis avant de traiter quoi que ce soit. Pouren savoir plus, decomagazine s’est approché de deuxentreprises suisses spécialisées, les maisons Spaltag àUrdorf et Altola à Olten. Cette problématique ne

Mike Eichelberger, directeur de Spaltag (à droite) avec son collaborateur Meinrad Meier devant l’armoire de commande d’une des installa-tions de traitement. (Photos: Robert Meier)

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s’arrête pas aux frontières du pays, malgré des légis-lations et des sensibilités différentes, cette conscien-ce écologique se développe partout et de nombreu-ses entreprises y apportent des réponses dans unemultitude de pays.

Rassembler et examiner les émulsions

Une des entreprises spécialisées dans l’éliminationdes déchets est la maison Spaltag à Urdorf qui s’oc-cupe entre autre du traitement des émulsions.Chaque arrivage doit impérativement être accompa-gné des papiers réglementaires. Le transporteur n’estpas autorisé à accepter des produits dont les docu-ments manquent ou dont les récipients sont mal oupas du tout pourvus d’étiquettes correspondantes.Mike Eichelberger, directeur de Spaltag, commente:«Il arrive fréquemment que les ateliers ne disposentpas de la capacité personnelle ou du savoir-fairenécessaire pour le traitement administratif relatif àces déchets. Pour cette raison, nous proposons unservice adapté qui comprend la réception des mar-chandises dans les ateliers par un de nos spécialistesqui s’occupera de toutes les formalités et même del’étiquetage correct des récipients».

Lors de la réception dans l’usine de traitement, unéchantillon de chaque livraison est pris et analysédans le laboratoire sur ses contenants. MikeEichelberger précise: «moins le produit est mélangéà d’autres, moins les frais d’élimination sont élevés».Au cas où le produit livré ne correspond pas auxpapiers de livraison, il est soit refusé soit, le caséchéant, éliminé dans une autre usine, d’où des fraissupplémentaires en conséquence. Un problème par-ticulier est créé par des déchets tiers qui «pour sim-plifier» sont déversés dans l’émulsion. En plus, destravaux d’analyses complémentaires, les frais d’élimi-nation prennent l’ascenseur.

Casser l’émulsion

La maison Spaltag travaille avec le procédé CP (chi-mique/physique). En ajoutant des produits adéquatsaux émulsions, les effets mélangeurs des émulga-teurs sont cassés et par ce biais une séparation del’eau et de l’huile s’amorce. Mike Eichelberger préci-se: «le souhait d’avoir une longue durée de vie desémulsions et par là d’une stabilité assurée rend laséparation des deux produits de plus en plus diffici-le». L’huile ainsi libérée est pompée dans un collec-teur et en règle générale amenée chez Altola à Oltenpour un traitement futur. Des métaux éventuelle-ment dissouts dans l’eau sont extraits par un procé-dé supplémentaire avant que l’eau soit dirigée vers lastation d’épuration des eaux usées communale. Pardes mesures de qualité et des prises d’échantillons

En mélangeant intensivement les émulsions usées avec un agent séparateur, l’émulga-teur perd son efficacité, eau et huile se séparent plus facilement.

Tous les arrivages sont contrôlés au laboratoire.

Roland Meier, directeur d’Altola SA, souhaite que les déchets livrés soient triés selon lasorte, sinon les coûts d’élimination prennent l’ascenseur.

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en continu, Spaltag garantit que les conditions dedéversement sont respectées à tout moment.

Savoir ce qui est à traiter

Une autre entreprise spécialisée dans l’éliminationdes produits usés est la maison Altola à Olten.L’entreprise se différencie par rapport à Spaltag parle fait qu’elle s’occupe, en plus du traitement desémulsions, de l’élimination des huiles usées.L’entreprise offre également un service complet.Roland Meier, directeur de cette maison, commente:«chez chaque nouveau client, nous analysons d’a-bord les caractéristiques de ses produits à éliminer,données qui sont répertoriées dans notre fichier.Ceci nous facilite les examens des arrivages et nouspermet de reconnaître rapidement des déviationsdans les livraisons, car à chaque arrivage nous pre-nons un échantillon qui sera analysé en laboratoire».Si l’entreprise fournissant les déchets n’est pas àmême de produire les papiers nécessaires, les spécia-listes d’Altola s’en occupent également.

Des économies résultent d’un tri approprié

La règle qui veut que les déchets soient triés parsorte est également valable dans le domaine décritici. Les huiles de coupe usées sont déversées dans unréservoir où la séparation d’une éventuelle conte-nance d’eau dans l’huile se fait par simple sédimen-tation. L’eau ainsi récupérée sera traitée avec lesémulsions, alors que l’huile ainsi «épurée» est pom-pée dans un autre réservoir et destinée à être utiliséecomme combustible, par exemple dans des cimente-ries. Dans ce cas, il s’agit toujours de grandes usinesdisposant d’installations adéquates où les fuméessont continuellement sous surveillance. Ceci garantitune élimination définitive dans les règles de l’art.Donc une affaire propre en ordre.

Mais Roland Meier met en garde: «si quelqu’un adéversé des solvants dans l’huile, comme par exem-ple de l’essence, toute la livraison devra être traitéecomme les solvants et facturée comme telle. Ceciengendre des coûts supplémentaires qui seront fac-turés au fournisseur». En gérant de manière appro-priée même les produits à éliminer, des économiessubstantielles peuvent donc être générées.

Que de l’eau distillée

Les mêmes contrôles sont effectués sur les émulsionsà éliminer et les conditions identiques sont appli-quées: les produits contenant des solvants devrontégalement être traités comme solvants dont le coûtd’élimination sera largement majoré.

Un tamis sort les objets solides des liquides usés.

Les analyses au laboratoire démontrent si les arrivages sont conformes aux déclarationssur les documents.

Les huiles usées de provenance les plus diverses sont examinées et selon leur état, soitutilisées comme combustible, soit régénérées.

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Ceci n’est pas un coup d’oeil dans une usine chimique, mais l’évaporateur à vide à trois niveauxqui fait de l’eau chargée une eau très propre.

Spaltag AGIn der Luberzen 58902 UrdorfTél. 044 735 81 81Fax 044 735 81 [email protected] www.spaltag.ch

Les entreprises citées dans l’article sont:

Les arrivages d’émulsion sont déversés à travers unfiltre dans une citerne de séparation où les conte-nants déposables sont retirés par sédimentation.A l’instar de Spaltag, les émulsions seront traitéeschez Altola dans des réacteurs de dissociation avantd’être épurées dans un évaporateur à vide à troisniveaux. A cet effet, les émulsions sont d’abordchauffées dans les réacteurs à une température de60 à 80°C et la séparation eau/huile est provoquéepar un agent acide. L’huile ainsi libérée sera transfé-rée dans des réservoirs et servira avec les huiles decoupe comme combustible. L’eau résiduelle passeensuite par l’évaporateur d’où elle sort pour ainsidire comme eau distillée. Conduite à travers un filtreà charbon actif, elle est déversée dans la canalisationpublique.

Résumé

L’élimination des émulsions et des huiles de coupeusées commence déjà auprès de l’utilisateur. Ce der-nier doit s’assurer que ces produits ne soient pasmélangés avec d’autres déchets liquides ou solides.Les produits difficiles à déterminer engendrent descoûts supplémentaires qu’il est facile d’éviter. Avecl’élimination dans les règles de l’art, le décolleteuraura la conscience tranquille: ses déchets en émul-sion et en huile de coupe deviennent des combusti-bles et de l’eau propre. L’effort en vaut la peine.

Altola AGGösgerstrasse 1544600 OltenTél. 062 287 23 72Fax 062 287 23 [email protected]

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Actuel

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TESTEZ GRATUITEMENT LE LOGICIEL TB-DECO ADV!

Marc Wyss

Vous êtes actuellement utilisateur d’une ancienneversion de TB-DECO (V4, V5 ou V6) ou d’une nouvel-le version de base (2006, 2007). Vous ne faites doncpas partie des 1000 utilisateurs travaillant actuelle-ment avec le logiciel TB-DECO ADV.

Afin de découvrir par vous-même notre dernière ver-sion TB-DECO ADV 2007, nous vous proposonsaujourd’hui de vous livrer gratuitement une versiond’essai de 3 mois. Cette période d’évaluation vousdonnera la possibilité d’utiliser les nombreuses nou-veautés qui vous rendront plus performant.

Après ces trois mois d’essai, vous avez la possibilitéde continuer à programmer avec le logiciel TB-DECO2007, mais sans les fonctionnalités ADV. Si vous sou-haitez opter pour une solution sans compromis, nousvous ferons parvenir une offre pour l’option TB-DECO ADV 2007.

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Chez Tornos, le logiciel est bien plus qu’un simple «mal nécessaire». Pour en savoir un peu plus sur les nouveautés, decomagazine a rencontré Marc Wyss, product manager Software.

A lui la parole!

decomagazine: Monsieur Wyss, merci pour cesexplications. Tout semble clair, mais que faire encas de besoin d’informations complémentaires?

Marc Wyss: Sur le site Internet www.tornos.com,vous trouverez plus d’informations sous le menu«Technologie – Logiciel de programmation – TB-DECO ADV». Une présentation sous format PDFvous donnera un excellent aperçu des fonctionnalitésdu TB-DECO ADV 2007.

dm: Et comment obtenir une version d’essai?

Marc Wyss: Vous avez le choix entre:

• nous envoyer un e-mail à l’adresse suivante «[email protected]» avec vos coordonnées

• remplir le formulaire de requête de la hotline soft-ware sur Internet: «Technologie – Hotline soft-ware»

• prendre contact avec une filiale ou un agentTornos.

Suite à votre demande, c’est avec plaisir que nousvous enverrons dans les plus brefs délais notre ver-sion d’évaluation.

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PAS DE DEMI-MESURES

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Des émulsions de coupe d’une autre sorte

En jetant un coup d’oeil dans les coulisses de BlaserSwisslube, le spécialiste constatera rapidement queson COO Marc Blaser n’aime pas les demi-mesures.C’est ainsi que l’entreprise propose depuis de nom-breuses années déjà des émulsions de coupe, dontun agent émulgateur assure le bon mélange de l’eauet de l’huile, comme dans tout autres produits, maisqu’au lieu de se servir d’agents chimiques pour sta-biliser le produit ou de lutter contre des processus dedécomposition microbiologiques, l’entreprise arecours à des assistants naturels. En effet, la maisonse sert de bactéries qui se trouvent dans la naturedans chaque eau de consommation. Comme le sou-ligne Marc Blaser, ce procédé biologique fonctionnepartout dans le monde. Bien entendu, il faut créer unenvironnement idéal pour ces bactéries. La responsa-

Au cœur de l’Emmental verdoyant se situe Hasle-Rüegsau où la maison Blaser Swisslube SA a élu domicile etoù elle produit pour l’essentiel des huiles de coupe et des émulsions.

L’entreprise familiale est représentée avec ses 500 collaborateurs et collaboratrices dans 46 pays et dispose de sites de production aux États-Unis, en Inde et nouvellement en Chine.

Robert Meier, journaliste spécialisé indépendant, Rupperswil

bilité en incombe au laboratoire microbiologique dela maison qui en ce qui concerne les lubrifiants n’ad’égal à travers le monde.

Lutter contre les insalubrités

Il n’est pas rare que le bain d’émulsion serve de lieud’élimination de détritus liquides de toute sorte.Alors que les émulsions stabilisées chimiquementsont rapidement débordées et ne sont plus à mêmede remplir leurs devoirs correctement, les micro-organismes ont une faculté de décomposition pro-noncée et sécurisent de ce fait le processus de fabri-cation. Le laboratoire à Hasle-Rüegsau n’a donc passeulement une vocation de recherche et de dévelop-pement, mais procède en plus quotidiennement àdes analyses d’échantillons qui lui sont remis, afin dedéterminer, même avec des analyses ADN, l’origine

Selon Marc Blaser (à gauche) et Max Zuber, il y a encore un énorme potentiel à retirer de leurs produits (Photo: Robert Meier)

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des perturbations. Du fait que les micro-organismessont de source naturelle, ils ne représentent aucunrisque pour les utilisateurs.

L’entreprise dispose de trois autres laboratoires quisoutiennent à la fois la recherche et le développe-ment, mais également l’utilisateur des produits avecdes analyses et des recommandations car, à traversdes contrôles réguliers, des tendances sont rapide-ment détectables et les corrections éventuellementnécessaires peuvent augmenter la durée de vie d’uneémulsion de manière considérable.

La goutte sur la lame

Les exigences croissantes de productivité des machi-nes-outils alliées à des outils de haute performancedemandent des autres partenaires de «hautes per-formances». Un de ces partenaires est sans doute lecollaborateur à la machine, mais un autre, souventun peu méconnu, se trouve être l’huile de coupe.Max Zuber, responsable des technologies d’usinagechez Blaser Swisslube SA, regrette que l’influence del’huile de coupe soit souvent sous-estimée: «le choixde l’huile de coupe doit être adapté au type d’usina-ge».

Pour ses produits, l’entreprise se sert selon l’applica-tion comme huile de base d’huiles minérales, synthé-tiques ou huile ester. «Chaque produit de base a sespropres caractéristiques, grâce auxquelles il se prêtemieux à une certaine application qu’à une autre».Ces huiles de base sont sévèrement contrôlées dansles laboratoires, comme c’est d’ailleurs également lecas pour les additifs. «Nous devons absolument êtresûrs que chaque produit correspond exactement auxlivraisons antérieures, même si la désignation estidentique. Lors d’une durée de vie escomptée à plu-sieurs mois, voire plusieurs années, le décolleteur esten droit d’attendre une qualité irréprochable de sonhuile de coupe», confirme Marc Blaser.

La difficulté du choix correct

Le choix d’une huile de coupe se fait normalementd’après le type d’usinage à exécuter. Mais quelle estl’opération décisive quand des usinages les plusdivers sont effectués en même temps sur un mêmetour automatique comme c’est le cas par exemplesur un tour MULTIDECO de Tornos? Marc Blaserconnaît la réponse: «le décolleteur donnerait la pré-férence à une huile multi-fonction adaptée, aveclaquelle il obtiendrait partout de bons résultats».Mais la réalité n’est pas aussi simple. Des essais d’u-sinage en parallèle ont en effet démontré qu’en opti-misant en même temps la géométrie de coupe etl’huile de coupe, des améliorations de la performan-ce de 40 % et plus pour une opération définie ontpu être démontrées. Marc Blaser constate dès lors:

«sur le marché, de nouveaux outils sont disponibles,ceux-ci doivent être utilisés de manière optimale. Etceci est également valable pour l’huile de coupe».

Il se rend cependant compte que les avances techno-logiques ne vont pas faciliter le choix du profession-nel. Avec des tours automatiques multibrochesmunis en plus de motobroches, les exigences pour-raient être totalement différentes d’une opération à

La biologie rendue visible au laboratoire. La microbiologiste Dr. AlexandraFluri dirige le laboratoire de microbiologie de Blaser Swisslube SA. (Photo: Blaser)

Les émulsions de coupe lubrifient, refroidissent et enlèvent les copeaux –une charge considérable (Photo: Blaser)

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l’autre et c’est dans ce domaine que la maison BlaserSwisslube SA veut à l’avenir mettre un point fort.

Formation et collaboration

Le tour automatique est à la base d’une utilisationcorrecte d’une huile de coupe. Max Zuber constatecependant: «malheureusement, nous découvronssouvent encore des machines dont la contenance duréservoir d’huile de coupe est trop restreinte. Leshautes performances de la machine peuvent alorsprovoquer un échauffement excessif de l’huile qui nepeut plus assurer sa fonctionnalité, sans parler de laperte de précision de la machine. Heureusement, desfabricants de machines-outils, comme par exempleTornos, ont reconnu ce problème et équipent leursnouvelles machines avec un bain d’huile important,ce qui se ressent tant sur la productivité que sur laqualité de la machine». C’est une des raisons pourlaquelle les spécialistes recherchent continuellementle dialogue tant avec les fabricants de machinesqu’avec les producteurs d’outillage, et bien entenduavec les utilisateurs. La maison Blaser propose à cesderniers une formation continue. Marc Blaser:«notre offre en formation s’étend d’une courteinstruction dans l’atelier même de nos clients jusqu’àune formation fondamentale dans notre usine àHasle-Rüegsau».

Lors d’opérations multiples et complexes, le décolle-teur doit choisir où il veut mettre l’accent: est-ce parexemple sur un volume de copeaux important àenlever ou sur une opération pour obtenir une surfa-ce d’une exigence particulièrement élevée? Par un

choix approprié, il peut d’une part répondre demanière correcte à toutes les opérations et d’autrepart de manière parfaite à l’opération critique de sonchoix. «Dans ce domaine, il y a encore une granderéserve d’optimalisation», constate Marc Blaser. Et ilest bien décidé à transmettre ce savoir-faire auxdécolleteurs.

Pour quel avenir?

Dans le domaine des émulsions, Marc Blaser estconvaincu que de nouvelles prescriptions vontdavantage pousser les utilisateurs vers des produitsbiologiques. «Grâce à notre savoir-faire de longuedate, nous nous trouvons dans la situation d’unpionnier et nous n’avons pas encore dit notre derniermot», et il rajoute «il est certain que nous mettronsde tout nouveaux produits sur le marché».

La maison Blaser a créé le terme «liquid tool» (outilfluide) par lequel les spécialistes de ce fournisseurveulent encore augmenter la compréhension desdivers partenaires pour l’huile de coupe. Dans cedomaine également, Marc Blaser part du fait que lacollaboration entre les divers partenaires amèneraplus de compréhension pour l’huile de coupe engénéral et que par ces synergies, d’autres améliora-tions de performances seront réalisées. Il confirmeque du côté du développement de nouveaux pro-duits, l’étude de nouveaux additifs est le pain quoti-dien de ses chercheurs et il conclut: «dans ce domai-ne également, il est évident que nous allons mettrede nouveaux produits sur le marché». Lesquels? Il ledira lors de leur introduction sur le marché.

Les huiles de coupe font partie intégrante des systèmes d’usinage de pointe (Photo: Blaser)

Blaser Swisslube SAWinterseistrasse 223415 Hasle-RüegsauTél. 034 460 01 01Fax 034 460 01 [email protected]

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LA PRODUCTIVITÉ D’ABORD

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Les décolleteurs en savent quelque chose. Ils sontconstamment soumis à de fortes pressions concer-nant les coûts de production et en même temps àune demande croissante de pièces toujours pluscomplexes. Ils ont besoin d’outils de travail plus queperformant. C’est là qu’Applitec entre en action.

Trouver le meilleur pour fournir le meilleur

Les outils de coupe en métal dur d’Applitec sont des-tinés avant tout à la fabrication de petites pièces dedécolletage. François Champion, responsable de lavente et du marketing de ce fournisseur, le précised’entrée: «afin de fournir des outils répondant à nospromesses et aux attentes du décolleteur, il estimportant de disposer d’un matériel brut hors pair».C’est pour cette raison que la maison choisit soi-gneusement ses fournisseurs. «Nous les considéronscomme nos partenaires, avec lesquels nous discutonsles problèmes et, en partie au moins, nos projetstechniques». Discrétion oblige.

La maison Applitec de Moutier se décline comme spécialiste de l’outillage pour des tours de décolletage.L’entreprise, fondée en 1987, étudie et fabrique des outils de haute performance pour le décolletage, outils quisont distribués dans près de trente pays par des distributeurs régionaux. Un regard indiscret dans les coulissesde cette entreprise.

Robert Meier, journaliste spécialisé indépendant, Rupperswil

Répondre aux demandes

Il arrive parfois qu’un décolleteur affûte encore lui-même ses outils. François Champion parle alorsd’une culture de l’outillage qui tend à disparaître.Pour cette raison, la maison Applitec est, avec l’aidede ses représentants, proche de ses clients et ouver-te à toutes les questions techniques. A cet effet, lepersonnel de développement est recruté parmi despraticiens de l’atelier. «Notre entreprise se veut êtrele partenaire du décolleteur et c’est pour cette raisonque nous avons formé une équipe de praticiens».

Le développement comprend non seulement desoutils particuliers, mais également des systèmesd’outils modulaires comme c’est le cas avec lagamme Modu-Line, celle-ci en réponse à l’offre demachines-outils toujours plus performantes, maiségalement plus complexes.

Les essais d’un nouvel outillage se font de manièregénérale chez des décolleteurs. François Champions’en explique: «la meilleure façon de connaître lescapacités d’un outil de coupe est de le soumettre auxconditions réelles d’une production industrielle,conditions qu’il ne serait pas possible d’imiter dansun laboratoire».

Un serrage qui tient ses promesses: la série Top-Line d’Applitec. (Photos: Applitec)

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Performances, performances et encore perfor-mances

Ce que le décolleteur recherche est la performancede son outil de production. Il est mis sous pressiondu point de vue des délais et surtout du point de vuedu prix et souhaite réduire le temps d’usinage d’unepièce, tout en garantissant sa qualité. Parmi les critè-res décisifs se trouvent le temps d’usinage pour uneopération précise, mais également la durée de vied’un outil de coupe. François Champion insiste sur lefait que l’utilisateur se doit de prendre en comptedans son choix le coût global de son outillage: «letemps de productivité d’un tour automatique parti-cipe de manière importante à son rendement. Si ladurée de vie d’un outil est le double d’un outil stan-dard du marché, son utilisateur aura gagné du tempsde production en plus».

Applitec Moutier SAChemin Nicolas-Junker 22740 MoutierTél. 032 494 60 20Fax 032 493 42 60www.applitec-tools.cominfo@ applitec-tools.com

Précision également dans l’arrosage qui est amené sur la pointe même del’outil de coupe.

Une autre clef de réussite se trouve dans la stabilitéà la fois de la machine et de l’outillage. Afin d’obte-nir la qualité escomptée d’une pièce, il est impératifque la machine et bien entendu l’outil n’aient aucu-ne tendance de vibrations. Un exemple type d’unoutil de coupe répondant à ce critère est la sérieApplitec Top-Line à plaquettes réversibles. Cettegamme dispose d’un système de serrage extrême-ment rigide et d’un guidage et positionnement par-faits de la plaquette dans le porte-outil, ce qui rendl’outil particulièrement insensible aux vibrations.

Nouveaux problèmes – nouvelles gageures

L’usinage de nouveaux matériaux et particulièrementdes alliages, comme dans l’acier inoxydable ou letitane, devient de plus en plus difficile. Le fabricantd’outils doit donc trouver continuellement de nou-velles solutions: «les recherches vont dans la direc-tion de nouveaux types de revêtement, les angles decoupe sont réétudiés et d’autres points retenus. Lefabricant d’outils doit partir dans sa recherche desolutions dans plusieurs directions à la fois», préciseFrançois Champion.

Une autre tendance va vers des solutions du type sys-tèmes, plus larges qu’un «simple» outillage. «Alorsque jusqu’à présent l’opérateur disposait d’un tuyauflexible pour diriger le jet d’huile de coupe de maniè-re approximative vers la lame de coupe, il fautaujourd’hui amener l’arrosage sur la pointe même del’outil de coupe». Du coup, le développement denouveaux outils s’étend bien au-delà des plaquetteset des porte-outils. Le fabricant d’outils de coupedoit également s’occuper de la périphérie directe deses produits, une tendance qui va croissant. Unesolution dans cette direction est par ailleurs bien visi-ble sur le système Modu-Line. A cet effet, le fabri-cant d’outils est parfois même invité par un construc-teur de machines à participer au développement decertaines solutions ou au moins à donner son avis surdes questions particulières d’outillage pour un nou-veau modèle.

Bien sûr, chez Applitec les développements ne s’arrê-tent pas en si bon chemin, mais François Championn’en dira pas plus.

Les systèmes d’outils modulaires comme la gamme Modu-Line sont destinésà des machines-outils toujours plus performantes et plus complexes.

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100ÈME! IMAGINEZ…

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• 50 camions transportant chacun deux machines, quel convoi!• Un stade d’athlétisme dont toute la piste de course serait occupée par des machines DECO

l’une derrière l’autre!• Des machines DECO mises bout à bout dont l’extrémité supérieure serait bien plus haute que

la tour Eiffel!

Pour la première fois de son histoire, Tornos a livré la 100ème DECO à l’un de ses clients.

• Ce plus grand client DECO est-il un groupe international disposant d’usines sur plusieurs continentset actif dans de nombreux domaines d’activités?

• Ou au contraire est-ce un spécialiste au savoir-faire reconnu travaillant pour des grandes marques?

Découverte!

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Interview

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decomagazine, accompagné de la presse locale etde la force de vente de la région concernée, ont faitle voyage ensemble. Après les 10 derniers kilomètresdans une région rurale en plein développement,nous avons atteint l’entreprise. Récemment terminéet occupé depuis juillet de cette année, le nouveaubâtiment dégage une impression de classe et dequalité. Les portes s’ouvrent sur un grand hall, fau-teuils, tables basses sur lesquels des magazines hor-logers de haut de gamme sont à disposition des visi-teurs, le ton est donné. Nous sommes dans uneentreprise pour laquelle «qualité» n’est pas un vainmot, une entreprise pour laquelle tout doit cor-respondre à des standards élevés. Nous pourrionsnous croire dans une entreprise de haute horlogerie,ce sentiment est encore renforcé par les barrières desécurité qui l’entourent, ou encore les caméras desurveillance. Mais où sommes nous?

Nous sommes à la rue de l’Avenir, dans une entrepri-se 100% familiale qui travaille à plus de 95% dansle domaine de l’horlogerie: l’entreprise Bandi àCourtételle dans le Jura suisse. Après une sympa-thique cérémonie, nous réussissons à poser quelquesquestions à MM Jean-Jacques Bandi, fondateur del’entreprise et Yves Bandi, directeur général.

decomagazine: Lorsque nous étions venus chezvous en 2004, vous travailliez avec 34 machinesDECO, aujourd’hui vous réceptionnez la 100ème.C’est une progression importante, 66 machinesen trois ans!

Yves Bandi: Nous vivons une progression à deuxchiffres depuis plus de 10 ans, il est évident que cettecroissance n’est possible qu’avec des machines sup-plémentaires.

dm: Vous allez donc continuer une telle crois-sance encore longtemps?

Jean-Jacques Bandi: Oui et non! En fait, nous nesommes pas obnubilés par une croissance à tousprix! Nous désirons toujours maîtriser cette dernièrede manière à ne pas souffrir de manque de qualitéou de performance. Pour nous, la qualité est l’élé-ment primordial. Bien entendu, la réactivité et le ser-vice aux clients sont très importants, mais sans laqualité, ils ne servent à rien.

Yves Bandi: Nous aurions pu bénéficier d’une crois-sance encore plus forte, mais nous avons décidé entoute connaissance de cause de ne pas faire certai-

De gauche à droite: Jean-Jacques Bandi, Kurt Schnider - chef de vente CH Tornos, Yves Bandi, Francis Koller - directeur des ventes Europe du SudTornos et Carlos Almeida - vente Suisse romande Tornos.

Lors de l’arrivée de la 100ème, discours de M. Francis Koller, directeur desventes.

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nes pièces. Les prochaines étapes seront le remplace-ment de nos anciennes machines ENC et à cames.

dm: Remplacer les machines à cames, pour-quoi?

Yves Bandi: Nous avons encore aujourd’hui onzemachines à cames toujours en service. Notre spécia-liste partira en retraite dans quelques années et notreidée aujourd’hui est de profiter de cet événementpour changer de technologie. Nos analyses démon-trent que cette possibilité existe bel et bien.

dm: Lorsque nous avons parlé de la 100ème

machine chez un client, certaines personnespensaient que ce nombre n’était possible quedans un grand groupe international. Commentêtes-vous structurés aujourd’hui?

Yves Bandi: Notre entreprise est familiale et jedétiens le 100% des actions. J’ai succédé à mon

père Jean-Jacques de manière naturelle il y a 4 ans.Nous disposons d’un seul site de production au cœurde l’arc jurassien.

dm: Lorsque nous nous sommes rencontrés en20041, nous avions parlé des grandeurs deséries très faibles que vous réalisiez sur DECO,qu’en est-il aujourd’hui?

Yves Bandi: C’est toujours la même situation, noustravaillons dans le haut de gamme, notre marque defabrique est justement cette grande flexibilité quinous permet une réactivité importante. A titre d’in-formation, nous réalisons plus de 350 mises en trainpar mois! Sur notre parc de Sigma 8 (26 machines àce jour) dont les premières ont une année et demie,nous disposons déjà d’une base de données de 900programmes! Si un de nos clients est ennuyé et com-mande aujourd’hui un élément entrant dans notrefabrication, je peux normalement le livrer demain!

Réception du nouveau bâtiment, juste la classe!

1 Voir decomagazine 31. http://www.tornos.com/dnld/deco-mag/tornos-deco-mag-31-fr.pdf

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Interview

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dm: N’avez-vous pas peur d’être captifs ainsid’une seule industrie?

Jean-Jacques Bandi: Nous travaillons effectivementà presque 100% pour l’horlogerie, mais sous cetteappellation, nous travaillons de manière très diversi-fiée pour la boîte, le bracelet et le mouvement.

Yves Bandi: Nous travaillons pour le très haut degamme. Dans ce domaine, les cycles se font égale-ment beaucoup moins sentir.

dm: Vous parlez de très haut de gamme, est-cele cas aussi dans les quelques pourcents autresque l’horlogerie?

Jean-Jacques Bandi: Tout à fait, par exemple noustravaillons pour la téléphonie mobile de luxe.

dm: Vous travaillez en étroite collaborationavec Tornos, je sais que vous avez échangébeaucoup d’informations avec ses ingénieurs,n’est-ce pas un peu dangereux?

Yves Bandi: Nous travaillons en partenariat, nousapportons notre savoir-faire au fabricant et ce der-nier nous permet de bénéficier des améliorations etnouveautés rapidement. Ceci nous permet égale-ment de rester bien placés dans la course. C’est unpartenariat gagnant/gagnant.

dm: Pour conclure, une question un peu particu-lière. Vous êtes actifs dans un domaine très«secret» où de nombreux acteurs refusent decommuniquer et même de dire qu’ils possèdenttelle ou telle machine, n’est-ce pas un problèmed’être si ouverts et «communicateurs»?

Yves Bandi: Nous sommes ouverts, mais il est vraique la concurrence est présente partout et nous n’al-lons pas dévoiler des éléments confidentiels. Mais iln’y a pas de honte à bien travailler!

100 machines et pourtant une «impression» d’entreprise familiale. Les machines sont dans des locaux relati-vement petits, au maximum 20 machines par pièce. Elles bénéficient ainsi de tout l’espace nécessaire et lesopérateurs peuvent travailler dans des conditions idéales.

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A L’ÉCOUTE DE LA MACHINE ET DE SON UTILISATEUR

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Bien que de grands fournisseurs couvrent le marché,il n’est pas étonnant de trouver des «petits» fabri-cants d’outillage qui oeuvrent pour le bien des décol-leteurs et ceci avec succès. Parmi ces spécialistes setrouve la maison Bimu de Tavannes, fabricant etfournisseur d’outils de coupe.

Être à proximité de l’utilisateur

Bimu SA est une société active dans la production etla commercialisation d’outils coupants, ainsi qued’accessoires dans le domaine du décolletage. Lasociété, qui exporte dans plus de 25 pays, est éga-lement très active dans le développement de pro-duits innovants, comme par exemple les plaquettes

Dans les ateliers mécaniques, et plus particulièrement chez les décolleteurs, une obligation prime: produire enhaute qualité, avec une productivité toujours plus poussée et à des coûts toujours plus bas. Pour ces raisons,chaque patron tentera de trouver le tour qui, à ses yeux, répond le mieux à toutes ces exigences. Mais la machi-ne ne fait pas tout. Parmi les éléments «complémentaires», l’outillage est souvent à l’origine du succès.

Robert Meier, journaliste spécialisé indépendant, Rupperswil

X-Centering ou encore le système à changementrapide Tecko TTS. Fort d’une structure dynamique,Bimu SA tend désormais à accroître sa productivitéainsi que sa palette de produits pour offrir à sa clien-tèle des solutions adaptées aux besoins du marché.

Pour François Beurret, directeur de Bimu SA, sonentreprise est très innovante: «la seule façon de res-ter à l’avant-garde est d’être à l’écoute des clients».Ainsi, l’entreprise présente régulièrement des nou-veautés sortant des ateliers de ce fournisseur, nou-veautés dont le besoin a été relevé par de nombreuxcontacts auprès des clients. Chez Bimu, le dévelop-pement de nouveaux outils se fait de manière cons-tante en parallèle à sa propre production.

Grâce à une solution particulière de centrage, le repositionnement des pla-quettes se fait avec une précision de +/- 0.01 mm.

Outil «Back Trepan»: la géométrie spéciale sert à l’usinage de pièces pour labranche médicale.

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Réduire le temps d’arrêt de la machine

Dans le souci d’une haute productivité de sa machi-ne-outil, le décolleteur cherche à restreindre lestemps morts de ses machines. L’assistance apportéedans ce domaine par les outilleurs se trouve dans lacapacité de changer un outil usé dans le temps leplus bref possible et ceci sans perte de précision. Au

besoin, les spécialistes de Bimu se rendent par exem-ple chez Tornos pour discuter des questions et diffi-cultés soumises et trouver ensemble avec les ingé-nieurs de ce fabricant de machines des réponses pré-cises.

Le futur par des solutions adaptées

François Beurret le souligne: «notre proximité avec leprocessus de tournage nous confère une expertisecertaine quant aux matériaux à usiner et aux géomé-tries de coupe à prendre en considération». Dès lors,il n’est pas étonnant qu’environ le tiers de la produc-tion de Bimu se concentre sur des solutions adaptéesà une demande spécifique. Et il le certifie: «nous

Porte-outil à crochet avec plaquette. Le système de fixation X-Centeringassure une répétitivité de l’arrête de coupe de +/- 0.01 mm.

Bimu SARue du Quai 102710 TavannesTél. 032 482 60 50Fax 032 482 60 [email protected]

voulons être – et nous le sommes – un partenaire fia-ble de nos clients».

Ce qui différencie ce fabricant d’outils d’un grandfournisseur et où il voit également l’assurance d’unfutur prometteur est la taille de l’entreprise: «nouscomptons au total 17 personnes et sommes doncune entreprise de petite taille. Ceci nous confère parcontre une souplesse certaine tant dans la recherchede nouvelles solutions que dans l’adaptation desoutils à un problème spécifique». Il n’est pas rareque les ingénieurs de Bimu trouvent des géométriesde coupe spécifiques qui feront la différence dans lestemps d’usinage d’une pièce particulière, d’où unprofit direct pour le décolleteur.

Mais malgré tout, l’entreprise est tributaire d’unmarché toujours en mouvement. De ce fait, Bimuélargit continuellement sa gamme de produits. Ainsi,elle vient de présenter une nouvelle gamme d’outilsnommée «Watchline», une gamme complète d’ou-tils à gorges pour façonner des gorges intérieures etfrontales, un programme d’outils qui répond particu-lièrement à une demande de fabricants de boîtes demontres. François Beurret s’exprime: «le développe-ment de cette gamme s’est fait, comme de coutume,en collaboration avec ces fabricants».

Une ouverture profitable à tous

Actuellement, il sent une certaine ouverture tant dela part des fabricants de machines-outils que desfournisseurs d’outils concurrents. «Il n’est pas rarequ’au lieu d’être concurrents, nous soyons complé-mentaires à d’autres fabricants d’outils. Si par exem-ple pour un problème posé, nous ne disposons pasde solutions adaptées, nous n’hésitons plus à sou-mettre la question à nos concurrents».

Et de souligner que la pression concurrentielle estégalement un moteur pour de nouveaux développe-ments. Lesquels? Motus!

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LE TEMPS EN FAVEUR DE TORNOS

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Fondée en 1954 par Felix Gluck (qui avait émigré deSuisse en 1930), Gluck Precision Engineering Co Ltdalliait à l’origine la fourniture de composants de pré-cision à la commercialisation d’instruments avant dedevenir rapidement une manufacture horlogèreindustrielle à part entière. Au cours des années1970, l’entreprise s’est diversifiée en se lançant dansla production de pendulettes-réveils raffinées, uneaventure qui lui a valu le prix Queens Award décernépour l’exportation.

Après avoir successivement quitté trois sites dans labanlieue sud de Londres par manque de place, l’en-treprise s’est implantée en 2006 sur un nouveau siteà Maidstone dans le Kent. Alors que l’horlogerie

Un horloger anglais a fait l’acquisition d’un nouveau tour automatique à poupée mobile Sigma 20 de Tornos,pour fabriquer un grand nombre de très petits composants requis pour ses mécanismes horlogers complexes.Décrite par l’entreprise comme étant considérablement plus rapide que ses machines à poupée mobile exis-tantes, la Sigma 20 a dans certains cas réduit les temps de cycle de plus de 50%.

représente encore aujourd’hui près de 35% de l’ac-tivité de Gluck Precision, la majeure partie des reve-nus de l’entreprise provient de la fourniture indus-trielle sur une base de sous-traitance dans les domai-nes des loisirs, pompes, instruments scientifiques etoutils manuels avec des pièces tournées de précision.

Depuis les années 1990, l’entreprise s’est focaliséesur une marque spécifique de tours automatiques àpoupée mobile. Cependant, fin 2006, en quêted’une machine supplémentaire, Gluck PrecisionEngineering, manifestant une préférence compré-hensible pour les machines suisses, a autorisé Tornosà fournir quelques temps de cycle pour des piècesexistantes.

«Je n’ai d’abord pas cru aux temps que le voyais»affirme le directeur général Roger Gluck. «En fait, j’aidemandé à Tornos de procéder à un double contrô-le des temps, étant donné que certains étaient 30%plus rapides que nos cycles existants».

Après avoir obtenu confirmation que les temps decycle étaient corrects, un marché fut dûment concluet un nouveau tour automatique à poupée mobileSigma 20 installé chez Gluck Precision en février2006, en plus des cinq machines CNC existantes.

«La comparaison du fonctionnement de la machineTornos à celui de nos machines existantes est vrai-ment révélatrice» poursuit M. Gluck. «Sa vitesse estépatante; j’estime qu’elle est en moyenne de 10 à15% plus rapide que nos machines existantes, etbien plus rapide encore sur certaines tâches. Ainsi,un arbre en acier inoxydable par exemple, aux carac-téristiques fraisées destiné au secteur de la construc-tion est maintenant produit en 66 secondes sur laSigma 20, au lieu des 2 minutes 38 secondes sur nosmachines existantes. La machine Tornos a des capa-cités telles que, pour la première fois, nous devionschercher activement à la maintenir occupée. Selonmes estimations, notre capital investi sera amorti entrois ans».

Fournie avec un Fanuc 31i CNC, un système de ges-tion des copeaux, un convoyeur de pièces ainsi qu’a-vec un dispositif avance-barres Robobar, la Sigma 20est parfaitement en concordance avec la philosophie

Intérieur d’une pendulette de table Gluck.

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de Gluck Precision qui régit l’automatisation des pro-cédés.

«En termes d’employés, l’entreprise a déjà été plusimportante» dit M. Gluck, «mais la technologie etl’automatisation ont contribué à réduire les besoinsen main-d’œuvre. Néanmoins, en dépit de la réduc-tion d’effectif, nous fabriquons actuellement plus depièces par semaine que jamais auparavant. Latechnologie nous permet de fonctionner 24h sur 24et 7 jours sur 7, réalisant des pièces terminées en unserrage».

Membre de BTMA, Gluck Precision Engineeringfabrique tous les composants utilisés dans ses pen-dulettes-réveils hormis le verre en façade. Le porte-

Pour toutes questions com-plémentaires:

John McBrideTornos Technologies UKTornos HouseGarden RoadWhitwick Business ParkCoalvilleLeicestershireTél.: 01530 513100Email: [email protected] web: www. tornos.ch

feuille de clients compte un grand nombre de nomsprestigieux et l’entreprise a fourni les horlogers de lacouronne pendant les 20 années passées: une com-mande de 100 horloges pour Buckingham Palacevient d’ailleurs d’être réalisée.

En matière de sous-traitance, la société se spécialisedans les pièces tournées complexes. Variant énormé-ment (allant de 100 à 1 million), les lots oscillentnéanmoins généralement autour de 5’000 à 10’000.

«Ces dernières années, nos compétences horlogèresnous ont permis de réaliser des composants tournéscomplexes» conclut M. Gluck, «et notre acquisitionde Tornos Sigma 20 nous conforte dans ce proces-sus».

Pièces sortant du convoyeur. «Le rythme était tellement élevé que j’aidemandé à Tornos de contrôler les temps, dont certains étaient de 30% plusrapide».

Tornos Sigma 20 chez Gluck.

Roger Gluck devant l’entreprise.

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TORNOS RATIONALISE LA PRODUCTION DE TRANSDUCTEURS

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Lorsque Solartron Metrology Ltd éprouva le besoinde moderniser son parc de tours automatiques enfonction depuis bon nombre d’années, l’entreprises’adressa immédiatement à Tornos en pensant à sanouvelle machine Sigma 20. Le parc de l’entreprisecompte certes des tours de plusieurs fournisseurs,mais lorsqu’il fut question de moderniser son équi-pement technologique, le fabricant Bognor Regisopta pour Tornos.

Réputée comme fournisseur leader en matière detransducteurs et d’instrumentation de mesure tridi-mensionnelle et de positionnement de précision,l’entreprise Solartron qui compte 130 employés,connaît une croissance de son taux de productionimportante, en grande partie grâce à la TornosSigma 20. En remplacement des trois tours TornosElector acquis dans les années 1980, la Sigma 20non seulement remplace trois machines, mais a aussipermis d’accroître la productivité de 50%.

Comme l’affirme le chef de l’atelier de constructionmécanique Solartron, M. Peter Shepherd: «nous nepouvons envisager une nouvelle machine sans analy-ser le marché, et Tornos s’est avérée être la solutionla mieux adaptée à notre activité. Nous disposonsdéjà de tours de nombreux fournisseurs y compris deTornos, et d’expérience. Tornos est nettement supé-rieure à ses concurrents en matière de service après-vente, d’assistance technique, de compétences et derelations client-fournisseur».

Exportant 90% de sa production et détenant 80%des parts du marché mondial des transducteurs, l’en-treprise fabrique un grand nombre de composants.Avec plus de 60’000 pièces transitant par l’atelier deconstruction mécanique chaque mois sur la based’un système Kanban, la capacité de la Sigma 20permettant de passer d’une pièce à une autre a étéun facteur décisif. M. Shepherd poursuit: «nousproduisons des lots de 10 à 1’000 et nous chan-

Tornos Sigma 20 chez Solartron. Non seulement la machine a remplacé 3 autres modèles, elle a également augmenté la productivité de plus de 50%.

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Pour toutes questions complémentaires:

John McBrideTornos TechnologiesTornos House, Garden RoadWhitwick Business ParkCoalvilleLE67 4JQTél.: 01530 513100Email: [email protected]

geons continuellement de tâches. De plus, la Sigma20 offre un accès aisé et sa conception facilite leschangements, tandis que la commande Fanuc convi-viale réduit les temps de programmation, nous per-mettant ainsi de gagner un temps considérable lorsdes changements de séries».

«Étant donné que nous usinons des centaines devariantes de pièces, la flexibilité est primordiale pournous et la Sigma 20 a déjà démontré sa valeur enmatière de changement en cours de production».

Usinant principalement 400 séries en acier inoxyda-ble sur la Sigma 20, l’entreprise Solartron, certifiéeISO9001, réalise des pièces qui demandent un nom-bre considérable de perçages, un des véritables atoutde la machine Sigma 20. Et M. Shepherd de poursui-vre: «bon nombre de nos composants implique desopérations de perçage; la puissante unité de perçagede Sigma affiche un couple moteur qui nous permetd’étalonner les performances de nos outils de perça-ge. Nous sommes ainsi informés lorsque des outilssont bientôt usés ou sur le point de se casser. Nouspouvons ainsi améliorer la qualité de nos procédés etpermettre à nos opérateurs de travailler en touteconfiance. Par conséquent, ils savent exactement

quand c’est le moment de changer d’outil sansattendre la casse».

Les performances de perçage ont été optimiséesgrâce à la fonctionnalité de refroidissement continude la Sigma 20 actuellement utilisée par Solartron. Lerefroidissement continu a permis d’améliorer tant laproductivité que la durée de vie des outils de coupe.

«Venant compléter nos deux machines Tornos DECO10, la nouvelle Sigma 20 nous a permis en consé-quence l’amélioration de notre taux de production etla libération de l’espace au sol dans l’atelier tout celaen remplaçant trois machines. Nous fonctionnons en2x8 et la nouvelle Sigma 20 marche quasiment encontinu» conclut M. Shepherd.

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LA FINE PRÉCISION

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En étudiant le programme de PX Tools, l’observateurremarquera tout de suite que les dimensions citéessont souvent un peu hors norme, mais vers le bas. Eneffet, des fraises d’un diamètre de 0.20 millimètre oudes mèches dès 0.10 millimètre font partie de l’offrestandard de ce fabricant d’outils de coupe.

Rester hors norme

Une haute spécialisation représente le signe distinc-tif de l’entreprise. Didier Auderset, directeur de PXTools, précise les activités: «notre production consis-te pour deux tiers en produits particuliers adaptés àchaque fois à un besoin spécifique d’un client». La

L’industrie horlogère n’est pas la seule à demander des pièces fines avec parfois des forages ou autres dans detrès petites dimensions. Mais encore faut-il trouver des outils appropriés. La maison PX Tools à La Chaux-de-Fonds s’est spécialisée dans la fabrication d’outils entraînés de petites tailles. Suivez le guide.

Robert Meier, journaliste spécialisé indépendant, Rupperswil

grande exigence pour ces produits réside dans unequalité irréprochable. Des clients travaillant dansl’horlogerie ou encore dans le médical ne supportentpar exemple aucune bavure dans leurs produits, aufournisseur d’outils de trouver la parade.

Sitôt commandé, sitôt livré

En serait-il autrement chez PX Tools que chez lesdécolleteurs? Bien sûr que non et Didier Auderset leconfirme: «les décolleteurs sont régulièrement sou-mis à des délais de livraison très courts. Mais avantde commencer leur production, ils ont régulièrementbesoin d’un outillage adapté. C’est alors notre devoir

Des forets spéciaux, étagés, hélicoïdaux avec ou sans trous d’huile pour des applications spéciales figurent dans le pro-gramme d’outils de PX Tools. (Photo: PX Tools)

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de leur fournir les premiers outils dans un laps detemps extrêmement court». C’est dans ce domaineque l’entreprise prouve sa flexibilité et son savoir-faire. Alors que certains de ses clients disposent d’unpersonnel qualifié également en ce qui concernel’outillage, d’autres ont besoin de plus d’assistance.«Souvent, nous complétons avec nos spécialistes lepersonnel de nos clients dans le domaine de l’outil-lage».

L’entreprise est à même de fournir de très petitesséries, voire même des pièces uniques. DidierAuderset: «parfois, il est nécessaire, lors d’une miseen train d’une pièce, de trouver la meilleure façond’usiner une certaine partie. Avec des outils de série,il serait difficile voire même impossible de les adap-ter à des conditions particulières. Grâce à notre flexi-bilité, nous fournissons alors des outils uniques, cha-cun adapté à certains critères». Non, il ne se voit pascomme «simple» fournisseur, mais comme partenai-re à part entière de ses clients.

Adapter – et quel résultat!

Il est bien reconnu que le décolleteur expérimentéest constamment à la recherche d’une améliorationde sa production. Didier Auderset en sait quelquechose: «il est assez fréquent que nous partions surune demande précise à la recherche d’un outil enco-re plus performant».

Il existe des cas où ses spécialistes n’obtiennent pasd’amélioration, l’usinage ayant déjà été optimisé aumaximum par le décolleteur. Dans d’autres cas parcontre, des résultats surprenants attendent lesclients. «Nous avons obtenu des résultats où, avecun outil deux fois plus cher, nous atteignons un volu-me de copeaux de cinq à dix fois supérieur au stan-dard. Dans un cas, avec un outil dix fois plus cher, lerendement atteignait même le centuple».

Une réussite qui démontre une fois de plus, qu’ilvaut la peine d’étudier la question de l’outillage demanière globale. Mais Didier Auderset n’est pasdupe: «il est clair qu’une machine-outil performanteavec un outillage commun, ou encore un outillagede pointe avec une machine de faibles performan-ces, ne donneront jamais un résultat optimal». C’estpour cette raison que PX Tools recherche égalementla proximité avec les constructeurs de machines-outils et Didier Auderset considère la collaborationavec les ingénieurs de Tornos comme exemplaire.

Lors d’un problème d’usinage, le décolleteur peineparfois à laisser approcher son site de production parune tierce personne, confidentialité oblige par rap-port à son client. Dans de tels cas, des ententes écri-

tes vont résoudre le problème. Cette confidentialitéest d’ailleurs un élément clef pour ce fabricant d’ou-tils dès qu’il s’agit d’exécutions particulières.

En laboratoire et en atelier

Les nouveaux outils sont parfois testés dans les labo-ratoires de l’école d’ingénieurs locale. Cependant,les meilleures réponses sont obtenues lors des essaisdans les ateliers de décolleteurs. Didier Auderset leconfirme: «il est difficile de recréer les vrais condi-tions de production dans un laboratoire. De plus, ledécolleteur praticien de tous les jours reconnaît sou-vent rapidement ce qui va bien et ce qui cloche.C’est qu’il a le métier dans les doigts».

Tout va plus vite

Les chemins du futur sont tracés. Didier Auderset:«tout va plus vite. Un de nos prochains objectifs estde créer la capacité de production pour fournir lespremiers outils dans des délais encore plus courts».Le but qu’il s’est fixé est de deux semaines. A ceteffet, l’entreprise va procéder à des investissementsdans divers domaines, la production par équipe étantdéjà une réalité.

Non, de nouveaux matériaux ne vont pas faciliter l’u-sinage des pièces. Mais dans ce domaine, PX Toolspeut s’appuyer sur un allié de taille: le PX Group,dont fait partie l’entreprise, n’est autre qu’un pro-ducteur de métaux. «Nous obtenons donc nos infor-mations de première main», un avantage non négli-geable. Il révèle que des tendances dans l’outillagevont en direction des matières comme le cermet oudes matériaux polycristallins et que de nouveauxrevêtements seront également de la partie.

La géométrie de coupe est sujette à un développe-ment constant, ainsi que de nouveaux outils, pourrépondre encore mieux aux deux critères actuels deproductivité: la durée de vie de l’outil et le volume decopeaux à enlever. Dans quel domaine précis cesnouveautés feront-elles leur apparition? DidierAuderset est catégorique: «cette information estréservée à notre conseil d’administration».

PX Tools SAPassage Bonne-Fontaine 302304 La Chaux-de-FondsTél. 032 924 09 00Fax 032 924 09 [email protected]

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NETTOYAGE DE PIÈCES EN POLYMÈREAPRÈS RECTIFICATION

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Installation EGAclean 4200

La société Vallotech, sise à Vallorbe (Suisse) est un fournisseur de pièces en phénoplastes pour l’industrieautomobile.

Les pièces rectifiées sont de type duroplaste. Ellessont utilisées dans les pompes à essence de voitures.Les salissures après rectification sont constituéesd’huiles minérales, de produits pétroliers, de particu-les et d’additifs de rectification. La géométrie despièces et le volume très important de salissures

nécessitent un nettoyage efficace et de qualité cons-tante. La pollution rapide des lessives conduisant àun volume d’effluents important, la machine lessi-vielle multi-cuves a été remplacée par un équipe-ment d’Amsonic, EGAclean 4200 qui utilise un sol-vant A3, isoparaffine, non halogéné.

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Capacité de l’installation

L’équipement a les spécifications suivantes, elle est conforme aux normes CE et ATEX.

Dimensions extérieures L x P x H 2560 x 1435 x 2050 mm

Volume de solvant 700 litres

Capacité de distillation 120 l/h

Puissance installée 54 kW

Dimensions du panier 670 x 480 x 320 mm

Poids maximum du panier 100 kg

Fonctions de nettoyage Ultrasons, injection de solvant, filtration 1 mm

Emissions: vapeurs Env. 3 kg/an

Elimination du rétentat de distillation Brûlé en cimenterie

Spécifications de l’installation

Le programme de base est constitué des opérations suivantes:

• Réservoir de travail Ultrasons(prélavage) Microfiltration

• Réservoir propre Ultrasons(distillat) Injection de solvant

• Phase vapeur• Séchage• Temps de cycle env. 14 minutes

Le solvant est utilisé à une température d’environ 65°C sous vide de 100 mBar.

Les paniers sont généralement mis en oscillation. La rotation ou le mode statique sont programmables.

Economie et écologie du procédé

Le solvant n’est en principe jamais remplacé. Les pertes de distillation représentent environ 5 à 10% du volu-me d’huile minérale entraînée avec les pièces.

Coûts d’exploitation annuels €

Solvant 300 litres à env. 3.00 €/l 1020

Energie 20 kWh * 1800 h *0.10 €/kWh 3600

Maintenance (exploitation de 8h/jour) 500

Pièces de rechange 1500

Total 6620

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L’écobilan des machines Amsonic Egaclean est très favorable en comparaison des installations aux solvantschlorés. La technologie des solvants A3 a ainsi acquis une large acceptation sur le marché et représente unealternative aux installations utilisant des solvants chlorés.

Le recyclage complet du solvant garantit une qualité constante et une économie élevée du procédé. Cettetechnologie est également utilisée par exemple avant les dépôts CVD et PVD ou galvaniques.

Tous les solvants de la classe A3 disponibles sur le marché peuvent être utilisés dans ce type de machines.Pour les salissures à base d’huile minérale, on utilise un solvant de type isoparaffine. Dans l’électronique on arecours aux alcools modifiés.

Critère de qualitéInstallation lessivielle

Clean LineInstallation A3

Egaclean

Tension superficielle Nm/m >65 <45

Résidus particulaires µm <50 <150

Résidus de carbone mg/m2 2 13

Film résiduel (C) nm Pas mesurable 10

En conclusion, il convient d’utiliser de manière cibléeles technologies de nettoyage. Les méthodes lessi-vielles sont particulièrement adaptées aux salissurespolaires et lorsque la pollution en huiles minéralesest peu importante. Elles permettent d’atteindre unniveau de propreté très élevé. Lorsque la matière estsensible à la corrosion, cette méthode implique cer-taines précautions au niveau des rinçages (ajout d’in-hibiteurs de corrosion).

En présence de salissures non polaires, telles que leshuiles de coupe, il est indiqué d’utiliser la technolo-gie des solvants A3, non toxiques et sans risque decorrosion.

Il n’y a donc pas de solution passe-partout et ilconvient de bien analyser l’adéquation des maté-riaux, des salissures et de leurs solvants avant dechoisir l’une ou l’autre technologie.

Amsonic SAZürichstrasse 3CH-2504 Biel-BienneSuisseTél. +41 32 344 35 00www.amsonic.com

Sur le plan de la qualité du nettoyage, les installations permettent d’atteindre les niveaux suivants:

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NOUVELLES FONCTIONS CNC

Actuel

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Transfertsimplifié de programmes pièces

Jusqu’en octobre 2007, les programmes piècesétaient transférés sur les machines Micro et DECOSigma à l’aide des fonctions Fanuc standard (CNC31i et 32i). Ces fonctions standard sont relativementcontraignantes pour télécharger un programme. Deplus, elles n’offrent pas la possibilité de récupérer leprogramme pièce de la CNC sous la forme d’unfichier unique «.dnc».

Tornos propose depuis quelques années un transfertde programmes simplifié sur toutes les DECO [a-line]et les MULTIDECO. Ce transfert de programme piècepermet d’exécuter à l’aide d’une seule touche toutes

Des nouvelles options pour Sigma et Micro.

Ravitaillement nouvelle barre

Une autre fonction fort utile a été reportée surles DECO Sigma 20 et 32. Il s’agit de la possibili-té de couper des lopins avec le cycle G913 lorsdu ravitaillement de barre. Sa principale applica-tion est la réduction de la barre initiale afin deréduire la chute lors de l’utilisation de l’optionlongue pièce (4410).

les opérations nécessaires avant de démarrer undébut de cycle.

Ce transfert de programmes simplifié est désormaisdisponible sur toutes les machines Micro et DECOSigma. Il est également possible de l’adapter sur lesmachines Micro et Sigma déjà installées.

Disponibilité des types de transferts simplifiés

Carte mémoire: disponible de suite

Ethernet: disponible dès avril 2008

RS-232: non disponible

Un autre exemple d’application de cette fonctionest le façage des nouvelles barres.

Cette option est disponible de suite sur les nou-velles machines et également en rétrofit sur tou-tes les Sigma déjà en service.

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Actuel

10’000 PIÈCES DANS UN DÉ À COUDRE

Système à 2 godets Système à 8 godets

Principe de fonctionnement

Une fois l’usinage terminé, un récupérateur «aspi-rant» est approché de la pièce pour un systèmepneumatique. Au moment de la coupe, le systèmevacuum s’enclenche et entraîne la pièce à travers untuyau flexible jusqu’à un godet de récupération.

Même si l’usinage de pièces de très petites dimensions est une opération maîtrisée depuis longtemps par detrès nombreux décolleteurs, la récupération des pièces peut être problématique selon la pièce, l’équipement dela machine ou encore les habitudes de la maison.Pour apporter une solution efficace à cette problématique, Tornos propose un système de récupération despièces par vacuum.

Point forts

Ce système garantit une récupération de toutes lespièces. Le système existe en 2 version. Système sim-ple à deux godets et système carrousel avec 8godets.

Dans les deux cas, les godets sont remplis d’huile, cequi assure une arrivée des pièces en douceur leur évi-tant de s’entrechoquer.

Le système à 8 godets est paramétrable et permetainsi un échantillonnage des pièces ou une produc-tion contrôlée bien plus facilement. Les pièces pro-duites peuvent ainsi changer de destination au fil des

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Système de récupération

Compatibilité

DECO Sigma 8/Micro 8 et DECO 10a/10e

Compatibilité Système à 2 godets Système à 8 godets

Micro 8 En option standard Sur demande

DECO 10a/10e Sur demande Sur demande

heures de production. Quelle sécurité pour les tra-vaux de nuits par exemple.

Spécifications techniques

• Grandeur de pièce max.: Ø 3 x 6 mm

• Capacité des godets (2 ou 8): Ø 50 x 90 mm (0,18 litre)

• Programmation du carrousel: simple et indépen-dante de la machine

Disponibilité

De suite départ usine et également disponible enoption pour des machines déjà installées.

Remarque

Le récupérateur est positionné sur la contre-brocheet le périphérique de récupération est installé selonles spécifications des clients.

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Présentation

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HALLBERG-SEKROM FABRIKS AB INVESTIT DANS LA DERNIÈRE TECHNOLOGIEDE TORNOS – SIGMA 20

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M. Bergh, E&L:Considérez-vous que la possibili-té d’effectuer des changements directement surla machine soit un avantage? Par le passé, ilétait nécessaire d’aller jusqu’à l’ordinateur,d’effectuer les changements pour ensuite lesentrer dans le programme. Qu’en est-il aujour-d’hui?

M. Torbjörn Bramstång, ingénieur mécanique,H-S: Nous savons qu’il est possible de procéder àdes changements directement sur la Sigma 20, maisje travaille selon “l’ancienne méthode”, que je trou-ve personnellement confortable et à laquelle je suishabitué. Nous avons essayé d’effectuer des change-ments directement sur la machine, mais je trouveplus facile de le faire sur l’ordinateur, c’est un moyensimple et net d’obtenir directement des réponses del’ordinateur. S’il s’agit simplement d’un ajustementordinaire, nous l’effectuons directement sur lamachine en marche.

Début 2007, Hallberg-Sekrom a investi dans une machine à poupées mobiles monobroches, le tour automatiqueSigma 20.La machine est conçue en tant que complément des 6 DECO existantes (DECO 7, 10 et 20). Grâce à lapremière DECO fournie il y a 10 ans, Hallberg-Sekrom a connu un grand succès, ce qui l’a amené à investir dansune machine Sigma 20. Ce succès résulte également d’une étroite collaboration entre Hallberg-Sekrom et Ehn& Land AB (le partenaire privilégié de Tornos dans les pays du Nord), en tant que fournisseur complet, propo-sant à la fois des machines-outils, des outils et des services.

M. Mikael Bergh, responsable produit chez Ehn & Land AB, s’est rendu chez Hallberg-Sekrom AB pour savoir cequ’ils pensent de la nouvelle Sigma 20.

M. Bergh, E&L: Quelle est votre opinion enmatière de tolérances et de précision? Celarépond-il à ce que vous attendiez de la Sigma20?

La longueur de course de la machine est très impres-sionnante, par exemple pour la coupe, lorsque labroche annexe se déplace vers la broche principale.La contre-broche se déplace pratiquement d’undemi-mètre avant de saisir le composant et on pour-rait s’attendre à ce que cela pose problème sur unemachine froide, mais ce n’est pas le cas! Il est biensûr toujours possible de chauffer préalablement lamachine, mais nous ne pensons pas que cela soitnécessaire, parce qu’elle arrive très rapidement àbonne température et présente des capacitésimpressionnantes.

M. Bergh, E&L: Que pensez-vous des récentsdéveloppements de l’avance-barres Tornos SBF-

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532? Pouvez-vous nous donner des comparai-sons par rapport à la version précédente SSF-226, avec laquelle vous avez une grande expé-rience?

La réinitialisation du magasin Robobar est extraordi-nairement rapide, puisqu’il suffit de lever les guides,de tourner et de remettre la capacité qui convient. Asouligner également qu’il est à présent beaucoupplus facile d’opérer avec l’avance-barres, depuis qu’ilest dirigé à partir d’un seul et même panneau decommande directement sur la machine. Qu’il s’agis-se d’augmenter la pression, de faire marche arrièreou avant, toutes ces opérations peuvent être com-mandées de manière centralisée, ce qui représenteun énorme progrès!

M. Bergh, E&L: Avez-vous noté des différenceslors de l’utilisation de la Sigma 20, étant donnéque les broches sont désormais équivalentesdans la poupée et la broche annexe, ou pouvez-vous faire état d’autres avantages?

Nous n’avons pas noté de différences majeures, maiscela est certainement dû au fait que nous n’avonspas réalisé beaucoup d’opérations avec la brocheannexe. Néanmoins, le fait de pouvoir commander lamême opération à la fois sur la broche annexe et labroche principale constitue un avantage incontesta-ble, offrant ainsi la possibilité d’inverser le processussi nécessaire. Nous partageons déjà l’opinion qu’il estplus facile d’effectuer un changement de productionsur la Sigma que sur la DECO [a-line] – certainsaspects s’avèrant meilleurs, plus flexibles et plusconviviaux. L’espace à l’intérieur de la machine est

suffisamment grand, facilitant le changement d’ou-tils ou encore permettant de modifier aisément l’ou-til existant à l’intérieur de la machine. Un autreaspect positif réside dans les nouveaux porte-outils àchangement rapide pour les outils rotatifs. Il n’y apas de courroies à lever, il vous suffit de régler l’outilet de le fixer à l’aide de vis, ce qui constitue unenette amélioration qui permet de gagner beaucoupde temps sur le réglage. Les courroies se trouventdéjà sous la plaque support d’outil, de sorte que lapoulie elle-même est directement guidée en place,simplement et en douceur!

M. Bergh, E&L: Nous voudrions en savoir plussur la Sigma 20, qu’en pensez-vous, répond-elleà vos attentes?

Oui, bien sûr, elle est conforme à ce que nous atten-dions. Cependant, ce que nous regrettons de laDECO 20a, c’est probablement le fait que nous nepouvons pas utiliser les mêmes porte-outils sur tou-tes les machines, nuisant un peu à la flexibilité. Maisla machine en soi répond tout à fait à nos attentes.

Le mécanisme d’injection sur la broche annexe a étéamélioré, il fournit plus d’huile et peut être ouvertaussi longtemps que nécessaire, de plus en cours deproduction, la structure de l’éjecteur s’avère meilleu-re sur la Sigma par rapport à l’ancien type.

M. Bergh, E&L: Vous utilisez actuellement TB-DECO, avez-vous noté une différence entre leTB-DECO et le TB-DECO ADV?

Quelques améliorations ont été constatées sur TB-

De gauche à droite: Gunnar Bergström, directeur général; Peter Jansson, responsable PC/achats; Torbjörn Bramstång, ingénieur mécanique.

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Présentation

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DECO ADV. Grâce à de nombreux équipements réel-lement bien étudiés, la prise en main est plus facileet il est aisément possible de collecter différentstypes de données. Il y a aussi les nouvelles optionsdans l’ADV, qui n’étaient pas disponibles dans la ver-sion antérieure de TB-DECO. Et pas des moindres, laprogrammation est bien plus rapide avec l’ADV - il ya moins de touches à utiliser que précédemment.

M. Bergh, E&L: Qu’en est-il de la sécurité sur laSigma 20 comparativement aux machines DECOantérieures? L’espace autour et à l’intérieur dela machine, les mesures de protection pour évi-ter que les utilisateurs ne se blessent?

Il n’est pas très confortable d’effectuer un change-ment dans la machine et d’intervenir rapidement dufait des dispositifs de protection, etc., mais nouscomprenons aussi que de tels dispositifs s’imposentpar souci de conformité aux normes CE. Pour lesopérateurs qui ne sont pas familiers de ce type demachine, il est très important que la machine s’arrê-te à l’ouverture des capots et des portes.

Certaines fois, nous aimerions avoir la possibilitéd’arrêter la machine plus facilement, arrêter la bro-che et ouvrir le capot pour regarder à l’intérieur de lamachine, puis refermer le capot et poursuivre l’opé-ration. Aujourd’hui, nous devons arrêter les broches,couper l’arrivée d’huile, et tourner la clé sur la posi-tion mode manuel avant de pouvoir ouvrir le capot,ce qui complique un peu les choses.

Sur toutes les machines, le capot est verrouillé pourdes raisons de sécurité, de sorte que les machinesconstituent aujourd’hui un tout, vous ne pouvez rienfaire qui nuise à la sécurité – sans quoi la machines’arrête immédiatement. Mais nous comprenons quecela ait été conçu de la sorte pour la sécurité desopérateurs.

M. Bergh, E&L: Est-il plus facile de travailleravec la Sigma 20 qu’avec les machines DECO[a-line]?

Le réglage, par exemple d’une poupée d’alésage, estun peu plus compliqué sur la Sigma que sur lesDECO, mais n’oublions pas que ces machines ontleur prix.

Un exemple: imaginons que vous preniez 20 compo-sants et que vous les usiniez sur la Sigma, et quevous preniez aussi 20 composants similaires pour lesusiner sur la DECO, la Sigma n’est pas aussi rapideque la DECO, du fait des longs déplacements sur laSigma. Si un outil est utilisé au sommet et qu’il failleensuite aller tout en bas jusqu’à l’outil de tronçonna-ge, cela prend un certain temps, car il y a presque unmètre entre ces deux outils. La Sigma 20 se déplacetrès rapidement, c’est incontestable.

M. Bergh, E&L: Les tailles de lots vous permet-tent-elles de produire plus que ce à quoi vousvous attendiez?

Cela dépend du type de composants qui est produit,si vous produisez une chose à la fois sur la Sigma(une opération à la fois), alors elle n’est pas beau-coup plus lente que la DECO.

M. Bergh, E&L: Produisez-vous davantage enflux tendu ou mettez-vous plus de pièces enstock maintenant que vous avez une nouvellemachine?

Nous produisons en continu les pièces commandéespar nos clients, et principalement en petites séries.Cela signifie que nous tenons plus ou moins despetits stocks pour nos clients. Comme il s’agit le plussouvent de travaux récurrents, nous réglons nosmachines en moyenne deux fois par an.

Il arrive cependant que nos clients dépassent leursbesoins annuels au bout de 8 mois déjà, ce qui signi-fie que nous devons régler notre machine une fois deplus.

M. Bergh, E&L: Quel est l’objectif visé avec laSigma 20: produire de plus grandes séries, avoirmoins de réglages à effectuer?

Aujourd’hui, nous procédons au réglage de la machi-ne une fois par semaine, mais notre but est de pro-duire une à deux semaines avant de régler à nou-veau. Ceci, en vue de plus de continuité.

Dans certains cas, nous produisons une journéeavant de procéder à un réglage, il s’agira donc d’unecombinaison des deux. Nous ne savons pas encorequel type de pièces nous devrons produire à l’avenir,mais notre but est de produire au moins deux semai-nes avant de régler à nouveau la machine.

M. Bergh, E&L: Qu’en est-il de la satisfaction parrapport aux résultats de la machines, auxclients, à la direction et aussi de votre propresatisfaction? Les résultats sont-ils conformesaux attentes?

Oui, nous sommes très satisfaits ici à Stockholm. Lesclients sont surtout satisfaits lorsqu’ils reçoivent laqualité à laquelle ils sont habitués.

La direction est quant à elle satisfaite par l’investisse-ment consenti. Mais par ailleurs, tout est si nouveauqu’il est difficile d’en dire plus.

M. Bergh, E&L: Vous avez actuellement plu-sieurs machines DECO et depuis peu, une Sigma20, peut-on envisager le fait que vous fassiezl’acquisition encore d’autres machines Tornos?

Oui, tout à fait. Nous avec une très bonne entente

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À PROPOS DE LA SOCIÉTÉ

Fournisseur de systèmes produisant en sous-traitance. En tant que fournisseur de systèmes, nous proposonsdes assemblages ainsi que la production de pièces mécaniques détaillées. Au total, le groupe compte actuel-lement environ 700 employés. Avec nos sites de production implantés en Suède, Estonie et Chine, nous som-mes en mesure de proposer des prix compétitifs, en réponse aux exigences les plus sévères en termes de délaiet de qualité. Nous sommes certifiés ISO 9000:2000 et disposons d’équipements et de systèmes modernespour les mesures de contrôle.

HSF STOCKHOLMNotre société est équipée d’une large gamme de machines et bénéficie d’une longue expérience entant que sous-traitant dans le tournage automatique de pièces détaillées avec une précision élevée.Aujourd’hui, nous sommes l’un des fournisseurs leader en Suède et nous avons également une impor-tante activité à l’exportation. Nos tours automatiques ainsi que le siège sont situés à Täby, enpériphérie de Stockholm.

HSF VISBYÀ Visby, notre activité comprend la conception et la fabrication des PCB, la production d’assemblagesélectroniques (SMD) et la conception d’équipements industriels.

ELIMAGElimag, située à Mölndal à la sortie de Göteborg, est spécialisée dans les centres d’usinage à grandevitesse (HSM) et dans le soudo-brasage en bains de sel. Sur des machines ultra-modernes, noussommes capables de produire des pièces de précision très compliquées en très peu de temps, autantpour des productions de petits et de grands volumes.

HSF TARKONRéunissant près de 100 ans d’expérience dans notre activité antérieure en tant que producteur detéléphones, postes de radio et boîtes noires pour les compagnies aériennes civiles et militaires, notreentreprise est aujourd’hui fournisseur de détails pièces détaillées fraisées et tournées, et avant tout,d’assemblages de câbles et d’appareils, notamment pour l’industrie de la téléphonie. Détenant 85 %du capital, Hallberg-Sekrom Fabriks AB est le principal actionnaire. Tarkon est situé à Tartu, en Estonie.

HSF TARKON LEHTMETAL A/SCette entreprise est une tôlerie dotée de machines ultramodernes pour la production de tôles fines.

MEDETOImplantée en Estonie, HSF Medeto est notre partenaire contractuel fabricant du matériel médical.

HSF WUXI ELECTRO MECHANICAL, LTDHSF Wuxi, le site chinois est opérationnel depuis 2006.

avec Tornos et nous utilisons des produits Tornosdepuis longtemps – et avec succès. Pour nous,Tornos est une évidence! Les machines sont faciles àprogrammer et à opérer, sans oublier le serviceaprès-vente assuré par Ehn & Land, qui est unique,l’équipe S.A.V. est vraiment très compétente!

Au nom de Ehn & Land et Tornos, nous souhaiterionsvous remercier de la confiance témoignée et nousvous souhaitons le meilleur pour l’avenir. Nous espé-rons que notre coopération connaîtra le succès long-temps encore.

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Interview

REGARD SUR LE FUTUR

Il nous a paru intéressant de réaliser une interview deM. Meier, car même si le résultat publié nous appor-te des pistes de réflexion, il nous semblait presquecertain que nous pourrions, avec son aide, lever unpeu plus le voile des futurs possibles.

decomagazine: Monsieur Meier, nous avons vudans les différents articles que vos interlocu-teurs sont ouverts, mais que fort logiquementils ne dévoilent pas tout. D’après vous, quellessont les évolutions possibles?

Robert Meier: En élaborant ces articles, plusieursentreprises dans divers domaines ont été contactées.Dès que les questions se dirigeaient vers de nou-veaux développements, ce fut effectivement le silen-ce général. Ceci est certainement compréhensible,personne ne désire dévoiler le développement actuelde nouveaux produits ou les chemins à explorer sou-haités par la direction. De toutes ces réponses, il enressort tout de même des éléments clefs qu’il vaut lapeine de citer.

dm: Par exemple?

RM: Par exemple de nouveaux revêtements. Lapoussée massive des techniques médicales a amené

Comme indiqué dans notre éditorial, afin de marquer les 10 ans de decomagazine, nous avons décidé de réali-ser des articles sur l’outillage et la lubrification d’un point de vue «moins immédiat», dans l’espoir de dégagerdes tendances ou des éléments importants pour le futur.Nous avons mandaté M. Robert Meier, journaliste technique indépendant, afin d’effectuer ce travail d’investi-gation et vous pouvez découvrir le résultat de ses recherches dans ce numéro.

davantage de titane dans tous ces alliages sur lestours automatiques. L’usinage de ce métal, ainsi quel’usinage des matières en acier inoxydable, avec cesalliages provoquent quelques soucis aux spécialistesdu tournage. Il n’est dès lors pas surprenant que ledéveloppement de nouvelles matières pour l’outilla-ge aille dans cette direction.

Le fait de citer de nouveaux types de revêtementsn’est pas étonnant, car dans ce domaine un savoir-faire important existe déjà, des matériaux comme lecermet et les matériaux polycristallins sont égale-ment bien introduits.

Au sujet du cermet, il faut préciser que les spécialis-tes attribuaient à ce matériau une moindre stabilitévu les propriétés trop différentes des deux matériauxde base. Aujourd’hui, il est possible d’obtenir despoudres plus fines et des additifs plus performantsqui permettent une meilleure adhésion entre lesdeux matériaux de base. Du coup, la dureté et ladurée de vie du cermet se trouvent améliorées, voireaugmentées.

Le décolleteur peut donc s’attendre à ce que lesoutilleurs travaillent intensivement dans ce domaineet que de nouveaux produits apparaissent sur le mar-ché.

dm: Un terme à la mode est «nanotechnolo-gie». Est-il également ressorti lors de vos inter-views?

RM: Personne n’a voulu s’exprimer sur l’utilisationfuture de la nanotechnique et ceci dans tous lesdomaines touchés. La recherche s’investit pourtantbeaucoup dans ce domaine et nourrit de grandsespoirs, particulièrement dans le domaine de nou-veaux revêtements en tout genre. Dans plusieurs uni-versités et hautes écoles techniques, les chercheursétudient l’utilisation de produits nanotechniques etune des branches d’étude s’occupe justement desrevêtements d’outillages. Grâce aux duretés attei-gnables et au pouvoir de glisse de tels revêtements,

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ils s’attendent à des performances augmentées lorsde l’usinage par enlèvement de copeaux et ceci enparallèle à une augmentation de la durée de vie desoutils de coupe. Ces travaux de recherche s’effec-tuent en collaboration avec l’industrie et il serait vrai-ment étonnant de ne pas découvrir prochainementde nouveaux produits y relatifs sur les marchés.

dm: Hormis ces nouveaux développementsissus de la recherche fondamentale, y a-t-ild’autres tendances?

RM: Ce qui frappe dans les entretiens avec les fabri-cants d’outils de coupe, c’est qu’ils sont de plus enplus attentifs à des demandes particulières des décol-leteurs. Ils ont raison, puisque l’expérience a démon-tré plus d’une fois qu’un outil spécialement adapté àune opération d’usinage particulière augmentait lesperformances de la machine-outil parfois même demanière exponentielle, comme le démontre parexemple PX Tools.

Cette tendance vers des solutions encore mieuxadaptées est fortement palpable. Les discussionsfont ressortir que les spécialistes s’attendent moins àde nouvelles méthodes ou formes d’outils qu’à desformes de lame de coupe et des angles de coupespécialement adaptés à une opération bien détermi-née et préparée spécifiquement à cet effet. Le parte-nariat entre les fournisseurs et les utilisateurs sembleprendre de plus en plus d’ampleur.

dm: Nous avons beaucoup parlé des outils,que pensez-vous des évolutions au niveau deshuiles?

RM: Plus d’un sera surpris d’apprendre que les deuximportants fournisseurs d’émulsions et d’huiles de

coupe rencontrés mentionnent des connaissancesinsuffisantes parmi des utilisateurs, par rapport à l’u-tilisation optimale de leurs produits. Ce qui frappedans ce domaine également, c’est que ces fournis-seurs ont pu démontrer par des essais parallèlesqu’en choisissant une huile de coupe particulière-ment adaptée à une opération d’usinage précise, lesspécialistes ont pu augmenter de manière considéra-ble la performance de la machine-outil.

Le futur de l’huile de coupe va donc plus que proba-blement en premier lieu vers une utilisation encoreplus optimisée des produits déjà existants. Ceci amè-nera certainement en retour de nouvelles approchesde la part de ces fabricants, surtout dans l’optique dela question du choix de l’huile de coupe.

Dans ce domaine également le sujet discuté plushaut entre en jeu: auprès de ces fournisseurs, laquestion de la nanotechnique n’a pas non plus trou-vé réponse. Pourtant des produits nanotechniquessont sur le marché depuis plus de quarante ans (!) etles articles spécialisés mentionnent le fait que cesparticules ont la capacité de s’adapter aux propriétésdes fluides.

dm: Vous nous annoncez des huiles «intelli-gentes»?

RM: Si des revêtements contenant des particulesnanotechniques peuvent influencer favorablement lacapacité de glisse des copeaux sur les outils, alorspourquoi des additifs nanotechniques ne feraient-ilspas de même dans les huiles? Il est pratiquement sûrque dans ce domaine également l’utilisateur peuts’attendre à des nouveautés surprenantes grâce aux-quelles les machines-outils seront encore plus perfor-mantes.

NANOTECHNOLOGIE, QU’EST-CE?Les nanotechnologies peuvent être définies comme l’ensemble des procédés de fabrication et de mani-pulation de structures, de dispositifs et de systèmes matériels à l’échelle du nanomètre (nm). Elles sontla conception, la caractérisation, la production et l’application de structures, dispositifs et systèmes parle contrôle de la forme et de la taille à une échelle nanométrique (0,0000001 mm).

Les nanotechnologies peuvent être caractérisées par l’étude de nouvelles propriétés de la matièreapparaissant à l’échelle nanométrique, en particulier avec les effets de surface et les effets quantiques.A l’échelle nanoscopique le rapport entre les diverses forces d’interactions est différent du rapport àl’échelle macroscopique. Pour des tailles de l’ordre du nanomètre, les caractéristiques électriques, méca-niques ou optiques des matériaux changent.