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Marcel-Paul Duclos nous a quittés subitement ce vendredi 5 mars, il avait 57 ans. Ce site qu'il avait consacré à sa ville natale et à ceux qui comme lui ont aimé ce pays était une part importante de sa vie. Il ne sera malheureusement plus actualisé et les courriers resteront sans suite. Merci à tous d'avoir partagé avec lui l'amour de Philippeville. Sa famille DE TAPSUS A RUSICADE La ville est mentionnée par Ptolémé, Mela, Pline, "Itinerarium Antonini", etc... A l'époque Phénicienne, la ville se nomme TAPSUS du nom du fleuve dont elle était voisine et qui coulait entre les deux collines du Beni-Melek et du Skikda. Assise de chaque côté du fleuve qu'enjambait un pont à la hauteur de la Place Marqué, TAPSUS était alors le seul débouché de la région de CIRTA (CONSTANTINE). En langue hébraïque Tsaf-Tsaf veut dire "arbre au bord du fleuve". Les berbères en ont fait Saf-Saf (Tsaf-Tsaf, Tapsa, Tapsus ont la même origine.) Dans l'antiquité Punique, RUSICADA "LE CAP DU PHARE" succède à TAPSUS. Les Arabes qui peuplèrent la colonie, adaptant à leur dialecte les noms de villes et de lieux abandonnés par les Romains, firent de RUSICADA, "RUS ou RAS-SKIKDA" qui désigne encore la montagne à l'ombre de laquelle PHILIPPEVILLE a été édifiée.

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Marcel-Paul Duclos nous a quittés subitement ce vendredi 5 mars, il avait 57 ans. Ce site qu'il avait consacré à sa ville natale et à ceux qui comme lui ont aimé ce pays était une part importante de sa vie. Il ne sera malheureusement plus actualisé et les courriers resteront sans suite. Merci à tous d'avoir partagé avec lui l'amour de Philippeville.

Sa famille

DE TAPSUS A RUSICADE

La ville est mentionnée par Ptolémé, Mela, Pline, "Itinerarium Antonini", etc...

A l'époque Phénicienne, la ville se nomme TAPSUS du nom du fleuve dont elle était voisine et qui coulait entre les deux collines du Beni-Melek et du Skikda. Assise de chaque côté du fleuve qu'enjambait un pont à la hauteur de la Place Marqué, TAPSUS était alors le seul débouché de la région de CIRTA (CONSTANTINE).

En langue hébraïque Tsaf-Tsaf veut dire "arbre au bord du fleuve". Les berbères en ont fait Saf-Saf (Tsaf-Tsaf, Tapsa, Tapsus ont la même origine.)

Dans l'antiquité Punique, RUSICADA "LE CAP DU PHARE" succède à TAPSUS. Les Arabes qui peuplèrent la colonie, adaptant à leur dialecte les noms de villes et de lieux abandonnés par les Romains, firent de RUSICADA, "RUS ou RAS-SKIKDA" qui désigne encore la montagne à l'ombre de laquelle PHILIPPEVILLE a été édifiée.

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La Colonie Romaine laissa une profonde empreinte. La Voie des Tombeaux de RUSICADA à STORA, dit bien l'importance du rôle que joua RUSICADA à cette époque.

Philippeville - Intérieur du Musée Archéologique

Dans une propriété, on mit à jour une Aéra chrétienne composée d'un mausolée, d'une nécropole, d'un édicule voûté et d'une salle de bains. Plus tard on découvrait l'emplacement d'une Cella chrétienne.

Vivant une existence partagée entre le commerce de l'Annone Sacrée, les plaisirs du Cirque et des Arts, les habitants de RUSICADA manifestèrent leur prodigieuse activité en nous léguant des oeuvres artistiques d'une incomparable beauté que n'ont pu faire disparaître les époques Vandales qui leur ont succédé.

Les citernes construites par les Romains servent encore au milieu du XXe siècle, à l'alimentation en eau potable de la ville de PHILIPPEVILLE. A l'endroit même de la place Marqué s'élevait un jet d'eau de 4m de haut produit par la pression des eaux qui s'écoulaient des citernes construites sur les collines du Béni-Melek, 18 gradins les déversaient à la mer. Du Théâtre -le plus grand découvert en Algérie- partait un souterrain qui aboutissait au port.

Sur les collines avoisinantes s'étageaient les demeures des riches commerçants et des seigneurs de RUSICADA, ombragées par les chênes-liège et les fouillis arborescents des fougères.

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Jules CHABASSIERE (Peintre et Archéologue) - Théâtre Romain

- peinture, Hôtel-de-Ville - PHILIPPEVILLE

Six évêques de RUSICADA sont connus : Vénilius, présent au Concile de Carthage (255), peut-être le martyr dans la martyrologie, 21 février ; Victor, condamné au Concile de Cirta (305) comme traître ou pour blasphèmes ; Navigius évoqué sur l'épitaphe découverte dans l'église qu'il fit ériger en l'honneur de Saint Digna au quatrième siècle ; Faustinianus, présent à la conférence de Carthage (411) ; Quintilianus en 425 ; Eusebius exilé par Huneric en 484.

STORA

Désigné dans l'histoire sous les noms de ASTOREH, ASTARTE, ASTORA, fut créé par les Phéniciens et dédié par eux à Vénus, les Romains lui consacrèrent également RUSICADA.

Le port de STORA, par les explorateurs, les géographes, et les écrivains de l'antiquité fut aussi appelé : ESTORA, SUCAYDA, STORAS, STORA-SGIGATA. Il connut sous la domination romaine une très grande activité.

Les maisons des pêcheurs sont construites sur les nécropoles romaines, les bâtiments de la Douane, reposent sur les ruines des magasins de l'Annone Sacrée.

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Des frondaisons luxuriantes descendent à pic sur la route en corniche côtoyant la mer. Au printemps c'est une cascade de fleurs, Bougainvilliers, roses, mimosas, capucines ...

PHILIPPEVILLE

Le dimanche 7 octobre 1838, le Général Sylvain-Charles VALÉE, empruntant avec ses détachements la VIA NOVA CIRTA RUSICADEM - construite et terminée sous Hadrien vers 133 - arrive sur les ruines de l'antique RUSICADA.

La commune de PHILIPPEVILLE fut constituée par Décret de Monsieur le Ministre de la Guerre, Président du Conseil, Duc de Dalmatie, en date du jeudi 9 février 1843. Le premier Maire fut Monsieur Alexandre Gustave PESCHART, Baron d'Ambly, du Mercredi 8 Mars 1843 au Samedi 2 Mai 1857, jour de son décès.

Photographie Félix-Jacques-Antoine Moulin

Philippeville et Stora 1856 - 1858 - Photographie albuminée 19 x 24,5 cm Maire de 1843 à 1857 : M. Alexandre Gustave PESCHART - Baron d'Ambly -

La traversée maritime se faisait à partir de Marseille, variait de 2 à 6 jours, sur des Corvettes à vapeur (L'Albatros, Le Cacique, Le Magellan, l'Orenoque, Le Labrador ...) avec 800 à 900 personnes à chaque fois.

- 3 Convois de 1848 -

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Convoi N°

Départ Paris

Arrivée Marseille

Départ Marseille

Corvette à vapeur

Arrivée Algérie Date et Lieu

Colonies peuplées Adultes

5 (cf : page Liens)

26/10/1848 09/11/1848 ? L'Albatros 13/11/1848 - Stora

Robertville-Gastonville 823

10 12/11/1848 26/11/1848 28/11/1848 Le Cacique 30/11/1848 - Stora Jemmapes 835

14 26/11/1848 13/12/1848 15/12/1848 L'Orenoque ? - Stora Héliopolis 870

Les débuts furent douloureux. La malaria, les épidémies de choléra, les lions, les tremblements de terre, n'épargnèrent pas les arrivants. Ce n'était pas l'Eldorado que leur avait laissé entrevoir la publicité bien orchestrée qui les accompagnèrent jusqu'à PHILIPPEVILLE, il fallu bien vite déchanter. Les années de deuil, de luttes et d'endurance qui suivirent, leur coûtèrent un lourd tribut.

Ainsi, dans l'histoire d'un village près de PHILIPPEVILLE on peut y lire : "Très éprouvés par les fièvres, les premiers colons furent décimés rapidement. Suivit une épidémie de choléra à laquelle une partie de ce qu'il restait de la population, succomba. Les rescapés demandèrent leur rapatriement. Un nouveau contingent d'émigrants les remplacèrent, l'autorité militaire fit planter de nombreux arbres et le village s'organisa. Mais le vendredi 22 août 1856, un violent séisme détruit le village presque entièrement. On reconstruisit et la vie continua. Malheureusement les résultats ne furent pas ceux que l'on escomptait, nombre de petits colons découragés repartirent. Ceux qui restèrent profitèrent des concessions cédées par les partants et grâce à leur énergie et leur persévérance, enrichirent leur patrimoine. Aujourd'hui l'assainissement des eaux est complet. La population laborieuse a vaincu le sort malheureux qui s'acharna sur les premiers habitants."

La population est de 21 550 habitants dont : 8 200 Français, 7 000 Arabes, 5 900 étrangers, principalement des Italiens et des Maltais, et 450 Juifs.

Par le traité de Francfort du 10 mai 1871, le Bas-Rhin, le Haut-Rhin, la Moselle et une partie de la Meuse passaient sous la domination prussienne. 158 000 habitants gagnaient la France et l'Algérie où l'on comptait, en 1875, 1 020 familles d'origine alsacienne ou lorraine, y compris les colons des premiers jours 30 marins pêcheurs Bretons, en majorité de Douarnenez, accompagnés de 12 épouses, 36 enfants et 9 parents - soit 87 personnes - et bénéficiant de "passages gratuits" débarquent à Philippeville en 1891-1892. Pour la plupart, leur nom, date de naissance, métier, parenté et ville d'origine sont connus et référencés aux Archives Départementales du Finistère à Quimper. L'année précédente des marins pêcheurs de Lannion les ont précédés.

Dans ma famille maternelle c'est au cours de ces mêmes années que mes arrières grands-parents partis d'Agrigente et de l'île de Pantelleria en Sicile, accostent avec des barques

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de pêcheurs - après un premier naufrage et autres péripéties - sur les côtes d'Afrique du Nord.

Dans ma famille paternelle, en 1915 - Paul Duclos, mon grand-père - jeune sous-officier, est prisonnier à Hohen-Asperg en Allemagne. Suite à une deuxième tentative d'évasion, il est grièvement blessé ; pas moins de cinq balles de mitrailleuse d'avion dans la région de l'aorte, une autre sous l'œil lui fracasse la mâchoire et bloque les vertèbres cervicales.l'aorte, une autre sous l'œil lui fracasse la mâchoire et bloque les vertèbres cervicales. Il est soigné et sauvé en captivité. 1916 - Estelle, ma grand-mère, mon père Marcel (2 ans) et ma tante Odette (1 an) vivent à Nancy d'où est originaire Estelle. Une bombe Allemande foudroie la maison familiale - 28, rue du Montet -. La famille, réfugiée dans la cave est récupérée indemne et part pour Toulon où vivent les Duclos.

C'est ici, à l'emplacement de "l'espace vert", que s'élevait à Nancy le n° 28 de la rue du Montet.

(Aujourd'hui : Avenue du Général Leclerc)

En 1919, Marcel Duclos, le frère de Paul mon grand-père, accompagne M. ABEL, nommé Gouverneur Général de l'Algérie, comme chef de son secrétariat particulier. Il incite son frère à venir le rejoindre avec sa famille pour oublier les affres de la guerre et recommencer à vivre. C'est ainsi qu'à 7 ans, mon père arrive en Algérie !

Le dernier Maire de Philippeville a été Monsieur Roger ROTH - (mon père était Délégué à la Jeunesse et au Sport).

Le Plan d'Urbanisme Directeur (1959-1962) prévoyait pour 1980, une population de 130 000 Philippevillois, que l'aéroport et le port (desservant tout le Constantinois) devraient connaître une nette augmentation de trafic, que les loisirs et le tourisme prendraient un essor immense. 170 hectares nouveaux de résidence étaient à trouver sur le site.