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    Rochas d'Aiglun, Albert de (1837-1914). Les tats profonds de l'hypnose, par le lt-colonel de Rochas d'Aiglun,.... 1904. 5e d..

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    ALBKHT DE ROCHAS

    LKS

    TATS PROFONDS'

    >H

    MYPNOSE

    CINQUIEMEKHITIOX \

    PARIS

    LIBRAIRIE GNRALE DES SCIENCES CCtTES

    BIBUOTHKQUE HACORNA( W

    - II, QJUAISAIST-MICHEL

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    W%TS PROFONDS

    DE

    L'HYPNOSE

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    BU MEME AUTEUR

    La Science des philosophes et l'art des Thaumaturgesdans l'antiquit. Paris, Masson, 1882. Grand in-8* de218 pages avec planches hors texte puis

    Les Origines de la Science et ses premires applica-tions. Paris, Masson, 1884. Gr. in-8 de 228 pages avec gra-vures dans le texte (Bibliothque de la Nature). . . puis

    Les Forces non dfinies. Paris, Masson, 1887. In-8 de

    392 pagc3 avec planches dans le texte et hors texte . puisLe Fluide des Magntiseurs. Prcis des expriences du

    Baron de Reichembach sur ses proprits physiques et phy-siologiques. Paris, Carr, 1891. Gr. in-8 de 180 pages avec

    planches dans le texte puis

    Les Efiluves odiques. Confrences faites en 1866 par leBaron de Reichembach l'Acadmie I et R des Sciences de

    Vienne, prcdesd'une notice sur les effets

    mcaniquesde

    Pod. Paris, Flammarion, s. d. Gr. in-8 de 192 pages avec fi-gures puis

    L'Extriorisation de la Motricit. -Recueil d'exprienceset d'observation. Paris, Chamuel. In-8 de 482 pages avec fi-

    gures . puis

    L'Extriorisation de la Sensibilit. Un vol. in-8' avecgravures sur bois et 4 planches en couleurs ... 7 fr.

    Les Etats superficiels de l'hypnose. 1 vol. in-8 carravec gravures 2 fr. 80

    Les Frontires de la Science, 1" srie. 1 vol. in-8 carravec gravures 2 fr, BO

    SOUS PRESSE t

    Les Frontires de la Science. 2' Srie.

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    ALBERT DE ROCHAS

    LES

    TATS PROFONDS

    DE

    7HYPN0SE

    CINQUIEMEEDITION

    PARIS

    LIBRAIRIE GNRALE DES SCIENCES CCCULTES

    BIBLIOTHQUE CHACORNAC

    II, Q.UAISAINT-MICHEL1904

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    Les tats profonds de l'hypnose(1>

    CHAPITRE PREMIER

    CLASSIFICATION DES TATS

    Les-trois tats de l'hypnose dcrits par M. Gharcotsont devenus classiques, malgr l'cole de Nancy,qui, ou bien n'a point opr sur des sujets assez sen-

    sibles, ou bien n'a point pris toutes les prcautionsncessaires pour constater des phnomnes qu'ellen'avait point dcouverts la premire.

    Ces tats sont : la lthargie, la catalepsie et le som-nambulisme. Je ne reviendrai point sur leurs carac-tres spcifiques, et je me bornerai faire remarquerque les mdecins de la Salptrire semblent ne pastre alls plus loin que l'tat somnambulique, puis-qu'ils n'ont jamais signal d'autres phases que cer-tains tats secondaires reliant les tapes principalesque nous venons de nommer.

    Cela provient sans doute de ce que ces exprimen-

    (1) J'ai publi en 1888,dans la Revue d'Hypnotisme ; deux articlessous co mmo titre. Les phnomnes que je dcrivais alors ayantt pour la plupart confirms par d'autres observateurs, je me Buisborn ici &reproduire mon ancienne rdaction en la prcisant et la

    compltant par de nouvelles expriences.

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    6 LCS TATSPROFONDSDE L'HYPNOSE

    tateurs, redoutant un rapprochement entre leurs re-

    cherches et les pratiques des magntiseurs, se sontborns produire Phypnose, soit avec des agents trs

    faibles, comme un bruit subit, la pression des globesoculaires ou du.vertcx, soit par des procds dont

    l'effet s'arrte ds qu'un premier rsultat s'est produit;telle est, par exemple, la fixation du regard, qui cesse

    d'agir aussitt que les sujets ont les yeux ferms.Suivant que ces sujets sont plus ou moins sensibles,

    on semble arriver d'emble une phase ou une au-tre de ce que l'on appelle l'tat hypnotique, et cela en

    quelques secondes.Les magntiseurs agissent d'une toute autre faon.

    l'aide de passes, ils prolongent leur action sur le

    sujet pendant un quart d'heure, une demi-heure et

    quelquefois plus ; ils ne se proccupent nullement dece qui peut se produire au dbut, et ils ne s'arrtent

    que lorsqu'ils ont reconnu, l'aide de certains signesextrieurs, que le sujet a atteint le degr do htcidit

    qu'il cherchent obtenir (1).

    (1) En outre Ils avaient, pour former leurs sujets, uno patienceinconnue aux hypnotiseurs habitus a produire d'emble les phno-mnesde suggestion, de catalepsie,etc. ; ils n'appelaient somnam-bules que ceux qui talent dj parvenus a l'tat que j'ai appeltat de rapport et dout on trouvera plus loin los caractres.

    c IIest rare, ditCharplgnon [Pays,

    duMagn.) qu'a

    lapremiresance on obtienne le somnambulisme,encore moins la lucidit,car il peut y avoir somnambulismesans que pour cela il y ait clair-

    voyance.o La magntisation rpte plusieurs jours de suite, a la mmeheure s'il est possible,est ncessaire parce qu'il est uno loi du sys-tme nerveux qui le porte a rpter priodiquement tes sensations

    Sutl'on affect et qu'alors l'organisme a dj fait sol une partie

    e l'action exerce la veille per la magntisation. Celte remarque asoulev l'objectionde l'imagination ; mais il suffit pour l'loigner,de rappeler quo les phnomnes nerveux provoqus par la magn-tisation se produisent sur des gens dormant du sommeilordinairesur des enfants la mamelle,sur des personnes non prvenues, et

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    PI. i. Etat de rapport.

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    CLASSIFICATIONDES TATS 9

    Les uns et autres s'imaginent n'avoir rien de com-

    mun. C'est une erreur. J'ai pri un magntiseurd'agir sur son sujet suivant sa mthode ordinaire, l'aide de laquelle il mettait une vingtaine de minutes

    pour obtenir la vue avec les yeux ferms, et je l'aiarrt diverses reprises pour essayer de dterminerles caractres du sommeil au moment de la pause.

    Je suis parvenu contaster ainsi que le sujet passait

    partous les tats

    que j'aidcrits dans mon livre sur

    tes Forces non dfinies, savoir :1 Etat de crdulit;2 Lthargie (l) ;3 Catalepsie ;4 Lthargie ;b' Somnambulisme ;

    dans dos circonstances tout h fait diffrentes de celles o on les ma*gntise.

    La rptition des magntisations est quelquefois trs longue avantd'amener le somnambulisme', elle peut durer des semaines, desmois, et la fin couronner de succs la patience du magntiseur.D'autres fois o l'on espre beaucoup d'un tat cataleptique et d'iso-lement complet, on attend eu vain pendant des mois entiers sansobtenir plus au dernier jour qu'au premier. Pour nou^, quand lacinquime magntisation ne nous a nen donn d'apparent du ctdu systme nerveux, nous cessons d'esprer aucun phnomne;quand, la trentime, un sommeil magntique avec isolementn'est pas devenu somnambulisme, nous ne l'attendons plus. Unefois

    pourtantnous avons eu une somnambule trs lucide h la cin-

    quime sance. (1) J'accepte le terme consacr de lthargie pour dsigner un tatdans lequel le sujet prsente uno apparence do prostration beaucoupplus accentue que dans les tats voisins. Cet tat ou ces tats (caril y en a loute une srie) sont nssez difficiles a dfinir i il est cer-tain que l'oue n'est pas abolie: la parole no l'est pas toujours; lavue n'existe pas plus que dans beaucoup d'autres phases de l'hyp-nose. Quand il est en llhargio, le sujet parait Insensible, sesmembres retombent inertes, sa tte s'incline sur les paules ; quandil en sort, il redresse au contraire la lte et resnire fortement deuxou trois fois. Les figures 1et 6 de la pi. i reprsentent Denoist dansla llhargio qui prcdo l'tat de rapport et dans celle qui la suit ;la figure 2 le montre au moment o 11entre dans l'tat do rapport.

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    6 Lthargie;

    7 Etat de rapport ;8 Lthargie.Aprs cette dernire phase, la magntisation a dur

    encore une dizaine de minutes, mais il me fut impos-sible de constater de nouveaux changements d'tats,parce que j'ignorais alors les phnomnes qu'il fallait

    provoquer pour les caractriser.J'ai repris, depuis, celle tude, et je suis arrive des

    rsultats assez concordants pour qu'on puisse, aumoins provisoirement, formuler une loi.

    Je vais d'abord dcrire ce qui se passe, avec celuides sujets sur lequel j'ai expriment le plus souventet qui peut tre considr comme un type par la rgu-larit absolue des manifestations.

    J'indiquerai ensuite les variantes rencontres chezles autres sensitifs.

    Benoist a dix-neuf ans ; c'est un garon fort intelli-gent, bien portant et trs sensible la polarit (1).Depuis trois ans, il se prte mes recherches, et jeconnais assez son organisme pour viter la plupartdes causes d'erreur.

    L'agent employ pour doser l'hypnose, dans le cas

    qui nous occupe, a t l'application de la main sur lesommet de la tte, de manire agira la fois par po-larit sur les deux hmisphres clbraux.

    En imposant la main droite sur le front, je dler-

    (i) Il y a des sujets facilement hypnotisables qui ne sont pointsensibles la polarit. J'appelle sensible lu polarit une personnesur taquello je produis des effets dtermines par l'application decertains agonis, notamment des agents lectriques, suivant des loisexposes par MM.Dclo et Chazarin, ainsi que dans mon livre surles Forces non dfinies.

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    mine en premier lieu l'tat de crdulit, puis l'tat

    lthargique caractris par la contractibilit muscu-laire, l'tat cataleptique avec ses deux phases do rigi-dit et d'imitation automatique, un deuxime tat l-

    thargique sans contractibilit musculaire, et enfin lesomnambulisme.

    Aprs cela, nous entrons dans la priode non encoretudie par les coles modernes avec un troisime tatde

    lthargie.Cette

    lthargie (pi. i,fig. 1) paratn'tre

    autre chose que le sommeil ordinaire (l); car, si jesurprends le sujet dans ce sommeil et que je diminue

    l'hypnose par l'application de la main gauche sur la

    tte, je ramne l'tat somnambulique ; si au contraire

    j'emploie la main droite, je dtermine l'tat suivant

    que j'appelle l'tat de rapport. Dans cette phase l-

    thargique, la contractibilit neuro-musculaire existe

    peu prs au mme degr que dans l'tat normal.

    TAT DE RAPPORT

    Le sujet n'est en rapport qu'avec le magntiseur,quel quHlsoit (2) ; cet tat, comme la catalepsie, pr-sente deux phases.

    (1) Comme dans le sommeil ordinaire, on trouve le rve avecmanifestation parle. Je n'ai du reste pu conslator l'identificationde cette phase lthargique avec le sommeil ordinaire quo sur unseul sujet, Benoist.

    (a) Si l'on a pouss jusqu' cet tat le sujet en le chargeant d'-lectricit au moyen, soit d'une machine statique soit d'une pile,soit d'un aimant, il ne peroit plus que la personne en contact avecl'agent qu'a produit l'hypnose.Pour des sujets trs sensibles a la polarit, on ne peut arriver apousser jusqu' l'tat de rapport uno partie positive de leur corps(par exemple) par le simple contact prolong de cette partlo avec unODletd'or ou avec un diamant. Alors la partie hypnotise ne per-

    oit plus que l'objet qui a agi sur elle ou un objet de morne nature,

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    Dans la premire, le sujet peroit encore les sensa-

    tions provenant d'autres agents que le magntiseur,mais ces sensations, de quelque nature qu'elles soient,lui paraissent galement dsagrables, notammentcelles qui proviennent du contact des animaux..

    Interrog sur la nature de la souffrance qu'il exprime,quand il touche un chien par exemple, Benoist r-

    pond que ce qu'il touche n'est pas organis comme

    elle ne sentira pas la piqre faite avec uno pinglede cuivre ou lefrottement exercavec un morceau de cristal. On aura ainsi cons-titu, pour quelques instants, une vritable pierre de touche orga-nique.

    Celte facult de porter isolment a l'tat de rapport telle ou tellepartie du corps du sujet peut produire le phnomnesingulier duRapport multiple.

    VoiciBenoist qui, mis en tat do rapport par M.A... au moyendu procdordinaire (la main droite sur la tte), n'entend plus quelui. Alors M.B... lui applique, par oxemplo,la main dans ledos; au bout de quelquesinstants, le sujet prouvo de la lourdeur,du inalaiso la partio touche,commencepar entendre, puis entend

    tout fuit M. B... mais seulement quand celui-ci lo touohoou luiparle dans le dos. H continueh entendre M.A..., saufquand M.A...lui parle dans lo dos qui est en rapport avec M.B... SI M. C...lui appliquealors la main sur le ct, il se produit une troisimemise en tat de rapport parliol, analoguo la prcdente,etc.

    Quand le sujet est rveillpar l'oprateurA..., ilressent de la gnodans les parties touchespar 13...et C... qui no vibrent plus commele rcslo du corps; quelques frictionsfont tout disparatre

    Lo phuomueque nous venons do dcrire est analoguo celuide la personnalit multiple qu'on peut donner dans les premierstats de l'hypnose, alors quo le sujet est trs suggestlblo.Ou a tudi dj lo phnomnedo la double personnalit l'uno hdroite l'autre a gaucho.David,un des sujets connus do la Charit,m'en u fourni un exemplepiquant : j'avais donnhsa partie droite

    la personnalitde M"*X..., un autre sujet, et, h sa partie gauche,cellede M Y.., son protecteur.David qui les connaissait person-nellement tous les deux, nous fit assister uno querelle de mnagedu plus haut comiqueo les injures et les coups plcuvaient d'uncote et do l'autre. AvecUcnolstj'ai pu obtenir trois personnalits,une A... h droite, l'uutro B... h gauchoet la troisimeC... nu milieudu corps; lo dialoguea pu s'engager entre les trois individus quis'taient ainsi constitus avec leur caractre propre ; chaque partiorpond il l'appel de son nom, M.C.. parle du milieu des lvres,M.A... du cot droit do la bouche,M. B... du ct gaucho; quandA.., veut toucher C..., il loucholo milieudu corps,etc.

    L'cxpricucoest fatigante, maisolloa dol'importanceeu ce qu'elle

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    CLASSIFICATIONDES TATS 13

    lui, et que cela lui cause un bouleversement par toutle corps.Dans la seconde phase, lo sujet ne peroit plus que

    le magntiseur. Si celui-ci joue du piano, Benoistl'entend ; mais Benoist n'entend plus le son de l'ins-trument si c'est une autre personne qui en touche ;

    pour qu'il entende dans ce cas, il suffit que le ma-

    gntiseur place ses doigts contre l'oreille du sujet, do

    telle manire que le son passe par les doigts avantd'arriver l'oreille.

    D'une faon gnrale, le sujet no peroit aucun

    objet, moins qu'il no soit en contact avec lo magn-tiseur (1) ; le regard de ce dernier peut tre suffisant

    pour tablir le contact, et c'est probablement ce quiexplique, dans la plupart des cas, comment les an-ciens magntiseurs trouvaient que leurs sujets taient

    naturellement en rapport avec certaines personnes etnon avec d'autres.

    Toute excitation cutane (piqre, pincement, etc.),produite par le magntiseur ou par un objet en contactavec lui, est agrable au magnti&, moins qu'elle ne

    provoque une douleur trop violente ; cette mme exci-

    tation, produite par une personne non en rapport, n'est

    pas perue, moins aussi qu'elle ne soit trop forte (2)

    dtruit l'explication de la double personnalit par uno suggestions'appliquent l'une au lobe droit, l'autre au lobe gauche du cerveau.

    (1) Lo sujet voit gnralement la personne du magntiseur commosuspendue dans le vldo ou sur un fond gristre.

    (2) Quand te sujet, sensible a la polarit, peut sopousser lui-mmojusqu' l'tat de rapport par l'imposition sur la tto de sa maindroite, il manifeste de l'inquitude, du malaise, dans la premirephase, sous l'influence des regards des spectateurs qu'il peroitencore un peu. Si on so met en rapport avec lui, en le touchant, Ilmanifeste pour lui-mme cette affection exclusive qu'a toujours lo

    sujet pour celui qui l'a magntis.

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    14 LES TATS PROFONDSDE L'HYPNOSK

    Un caractre commun aux deux phases de l'tat de

    rapport estun

    sentimentde

    batitude (pi. 1, fig. 2)extrmement caractris, manifest par la plupart des

    sujets qui rsistent presque toujours si on veut lesrveiller ou les endormir davantage.

    Dans l'tat de rapport, certains phnomnes psy-chiques provoqus par des pressions sur diffrents

    points du crne, et que je dcrirai plus tard, se pro-duisent avec une trs grande intensit. La fig. 3 (pi. 1)

    montre l'extase avec vision religieuse obtenue par lapression sur le milieu du front. Dans la figure 4,Benoist est reprsent au moment o il prouve unaccs de contrition sous l'influence des paroles qu'ilcroit entendre; ses yeux sont remplis de larmes, et,si on lui demande ce qu'il prouve, il rpond que lasainte Vierge lui fait des reproches. Enfin, dans la

    figure 5, la vision a compltement chang de nature

    sous la simple influence de la pression d'un point de lanuque, correspondant aux ides erotiques.

    Les yeux s'ouvrent gnralement par suite du ren-versement de la tte en arrire ; le sujet objective sesvisions l'extrieur, car il carte vivement la maindu magnliseur quand celui-ci la lui place devant la

    figure, comme un cran entre les yeux et l'apparition.Quand le sujet n'a pas naturellement les yeux

    ouverts dans cet tat, il suffit de lui ordonner de lesouvrir pour qu'il les ouvre. Il voit alors plus oumoins distinctement le fluide qui s'chappe des yeux,des doigts, des narines, des oreilles du magntiseurou des personnes avec lesquelles on le met en rapport.Ce fluide se prsente, d'ordinaire, sous la forme

    d'efiuves bleus du ct gauche, ci rouges du ct

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    CLASSIFICATIONDES TATS lo

    droit ; ilparait galement, pour

    lesujet,

    sortir des

    aimants, des cristaux, etc. Je ne fais qu'indiquer iciuri sujet d'luds sur lequel j'ai port mon attention

    depuis plusieurs annes et que je traiterai dans un

    ouvrage spcial.Beioist qui, dans les premiers tats de l'hypnose,

    est sensible, dans des conditions mal dtermines

    encore, l'action des mdicaments qu'on se borne

    approcher de lui, possde cette facult d'une faonbeaucoup plus constante dans l'tat de rapport, pourvuque ce soit la personne qui l'a endormi qui tienne lasubstance. L'ipca lui a donn l'envie de vomir;l'essence de laurier-cerise contenue dans un flaconbouch l'meri prs do sa nuque a provoqu l'ex-tase. Dans les mmes conditions, l'essence de val-riane lui a caus d'abord de l'inquitude; il se sentait

    transform, avait envie de faire quelque chose donti l ne se rappelait pas le nom, puis il faisait mine de

    griffer en soufflant comme un chat.Deux sujets mis 1 tat de rapport par le mme

    magntiseur prouvent gnralemcnt^l'un pour l'autre,

    quand ils sont mis en prsence, une rpulsion trsvive. Celte rpulsion peut mme se manifester chezl'un pour des objets simplement touchs depuis quel-que temps par l'autre. Dans certains cas, elle persisteaprs le rveil et provoque des querelles.

    Quand on pousse l'hypnose plus loin que l'tat de

    rapport, on amne une nouvelle lthargie (pi. 1. fig. 6),o la contractibilit neuro-musculaire est suspendueet o le pouls est sensiblement ralenti ; puis vientl'tat de sympathie au contact.

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    16 LES TATSPROFONDSDE L'HYPNOSB

    TATDB SYMPATUIUAU CONTACT

    Le sujet ontinuo a n'tro en rapport qu'avec lo

    magntiseur et les personnes que toucho celui-ci mais

    ce qui diffrencie cet tat du prcdent, c'est qu'ilsuffit que le magntiseur prouve une douleur pourquo lo sujet en contact avec lui la poroive.

    Si moi, magntiseur, je tiens la main do Bonoist etqu'une tierce personne mo pique, me pince ou metire les cheveux, Benoist peroit les mmes sensations

    quo moi et aux mmes points, Si j'endure unosouffrance ou mme une implo gno par suite d'uno

    maladie, Benoist la peroit galement J ce phnomnecesse ds que le contact n'a plus lieu.

    Si je me contente de mettre la main de Benoist en

    contact avec celle d'un autre individu et que j'tablissele rapport en laissant ma propre main en contact avecles deux autres, Benoist ue peroit point les piqresou pincements qu'on fait prouver ce tiers, et quisont trop lgres pour modifier l'tat do son orga-nisme, mais il ressent les symptmes des maladies etdes infirmits, C'est ainsi qu'il a prouv la migraineau contact d'une dame

    quiavait la

    migraine, qu'ilest

    devenu dur d'oreille au contact d'un officier affligde cette infirmit, qu'il n'a plus pu parler quand onFa mis en rapport avec un enfant paralys de la lan-

    gue et qu'on avait amen pendant son sommeil, qu'ila prouv une cuisson au col de la vessie en touchantun monsieur souffrant d'une cystite chronique.

    J'ai essay plusieurs fois de lui faire ressentir Ja

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    CLASSIFICATIONDES TATS 17

    maladie d'une personne absente, en lui faisant tou-cher un objet ayant appartenu cotte personne ; jen'ai jamais russi, Il a palp l'objet avec attention,mais constamment il m'a rpondu qu'il n'prouvaitrien de particulier.

    Une voit plus les effluves qu'il apercevait dansl'tat de rapport.

    Aprs l'tat de sympathie au contact vient encore

    uno priode de lthargie dont lo sujet sort en tat delucidit,

    TAT DB LUCIDIT

    Le sujet, qui continue percevoir les sensations des

    personnes avec lesquelles on le met en rapport, ne

    voit pas davantage que dans l'tat prcdent leseffluves extrieurs, mais a acquis uno proprit nou-velle. 11voit ses organes intrieurs et ceux des per-sonnes avec lesquelles il est en rapport.

    Il les dcrit avec les termes qui lui sont familiers l'tat do veille, surtout quand ces organes sont malades.

    Interrog pourquoi il voit mieux ceux-l que les au-

    tres, il rpond que c'est parce que la souffrance ou la

    perturbation qu'il prouvo par sympathie concentre sureux son attention. Il voit vibrer les cellules crbralessous l'influence de la pense et il les compare destoiles qui se dilatent et se contractent successivement.

    Quand on lui fait toucher une personne et qu'on le

    prie de l'examiner, il compare ce qu'il voit chez cette

    personne avec ce qu'il voit dans son propre corps.Par exemple, pour l'officier souffrant d'une oreille,

  • 7/31/2019 de Rochas Les tats profonds de l'hypnose

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    18 LES TATS PROFONDSDE L'HYPNOSE

    il a dit : 11y a dans l'oreille une petite peau en tra-vers

    commo choz moi,mais derrire

    jovois un

    bouton que je n'ai pas, et ce boulon suppure, Pour la cystite, il a vu, tout autour du col de la ves-sie, un gonflement un peu moins gros que lo petitdoigt, et plein do sang comme les veines gonfles quifaisaient saillie sur la main de l'oprateur, etc.

    Si on lui domande ce qu'il y a faire pour amenerla gurison, ou bien il rpond qu'il ne sait pas, ou

    bien il indique des remdes provenant videmmentdo ses souvenirsde l'tat de veille ; ainsi, dans uneseconde exprience relative la cystite, le malade avaitvolontairement attribu devant lui, avant qu'il ft

    endormi, cette infirmit une certaine cause ; Benoista rpt l'assertion'qui tait fausse et a recommanddes boissons rafrachissantes.

    Dans cet tat, leeujet acquiert

    encore une autre fa-cult, c'est de reconnatre la trace laisse par un con-

    tact, mme remontant plusieurs jours. Voulant, un

    jour, m'assurer si je pouvais le faire voyager dans

    l'espace et dans le temps comme certains somnam-

    bules, je le menai devant une armoire o je ne retrou-vais pas un objet et je lui demandai s'il pouvaitvoiro taitcetobjet et dsigner celui quii'avaitenlev.

    Il me rpondit non , mais en palpant, il ajouta :G Je sens ici le contact d'une autre personne quevous. Je le conduisis alors vers plusieurs autresmeubles qu'il palpa galement, tantt ne ressentantrien tantt retrouvant son impression de l'armoire;enfin, je lui prsentai divers vtements appartenant des gens de ma maison, et il reconnut le contactdans la

    pairede

    gantsd'un

    domestique.Je n'ai

    pu

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    CLASSIFICATIONDES TATS 19

    vrifier la ralit dufait,

    maisj'ai

    obtenuplusieursfois la contre-preuve en faisant toucher plusieurs

    objets par une personne, puis la personne parle sujet,Le sujet retrouve toujours l'objet touch,

    ETAT DE SYMPATHIEA DISTANCE

    Aprs de nombreuses sances je suis parvenu fairefranchir Benoist la lthargie qui suit l'tat do luci-dit. Pour obtenir ce rsultat, il m'a fallu agir, nonseulement sur la tte, mais encore sur l'estomac; fautede celte prcaution, la respiration s'arrte, parce que;semble-t-il, lo sujet n'est plus homogne et que sa

    poitrine ne vibre plus comme la tte, J'ai t ainsiconduite adopter les procds des anciens magnti-seurs qui oprent soit par des passes descendantessur la tte et le tronc, soit par la pression des pouces.

    Dans ce nouvel tat, Benoist continue n'tre en

    rapport qu'avec moi et ne pas voir le fluide ext-

    rieur, mais il voit encore les organes intrieurs, et sasensibilit est tellement accrue que je n'ai plus besoinde le toucher pour qu'il peroive mes propres sensa-

    tions, si elles sont un peu vives ; il localise du resteces sensations comme cela est arriv dans l'expriencedu Havre dont il sera question au chapitre m.

    Cependant j'ai vainement essay d'obtenir la sugges-tion mentale : impossible de faire excuter mme lemouvement le plus simple par la concentration de la

    pense, aussi bien dans cet tat que dans les autres.Je n'ai pas pu galement lui faire dpasser cet tat.

    Quand le sujet est pour ainsi dire satur, il no peut

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    20 LES TATS PROFONDSDE i/llYPNOSB

    plus rien recevoir et semble se ddoser par rayonne*

    ment en revonant peu pou l'tat de voille.Avec l'imposition de la main gaucho sur le front et

    quelques passes transversales pour rveiller compl-tement, je ramne graduellement et on sens inversetoutes les phases dont je viens de dcrire les phno-mnes les plus caractristiques.

    Mais ces phnomnes ne sont pas los seuls,A mesure qu'on avance dans l'hypnose, les souve-nirs de l'tat de veille, surtout ceux qui ont trait auxindividualits, s'affaiblissent peu peu. Le sujet neconserve avec nettet quo ceux dos phnomnes quise sont produits dans des tats semblables celui oil se trouve au moment o on l'jnterrogo. Quand ilest arriv la lucidit, il n'y a plus que deux per-sonnes au monde : le magntiseur et lui ; encore nesait-il plus ni leurs noms ni aucun dtail sur eux.

    L'aptitude la suggestion commence l'tat de

    crdulit; elle parat atteindre son maximum aumoment de la phase do la catalepsie automatique,puis dcroit lgrement pendant le somnambulisme,

    pour disparatre presque compltement dans les

    dbuts de l'tat do rapport (1).

    (1) A partir de ce moment, si l'influence du magntiseur sur lemagntis ne s'exerce plus par suggestion, elle n'en est pas moinstrs considrable, parce quo toute l'affection du magntis est con-centre sur le magntiseur auquel il cherche tro agrable partous le3 moyens possibles pourvu qu'ils ne choquent pas trop ni sesinsllncts ni ses resolutions prises au moment de s'endormir.

    La suggestibilit parait lie a l'insensibilit cutane; certainssujets qui restent sensibles jusque dans la premire lthargie ne

    sont pas suggestibles jusque-l.

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    CLASSIFICATIONDES TATS 21

    Le dialogue do la pago suivante fera mieux corn-

    prondro ces modifications do la mmoire qui laissentintacto la facult do raisonnement (i).

    Dans l'tat do sympathie distance et dans lestats plus profonds, la rapport diminue et la mmoirerevient pou peu.

    On peut donner des suggestions trs compliquesdans la priode de lthargie qui prcde le somnam-

    bulisme o le sujet parait ne rien voir, no rienentendre.Si on touche lo sujet sur sa peau ou ses vtements,

    soit dans cet tat soit dans l'une des lthargies cons-

    cutives, il suffit, pour qu'il se rappelle au rveil lecontact qu'il a subi, soit de le lui prescrire, soit mme,

    pour la plupart d'entr'eux, de dterminer par la pres-sion d'un point au miliou du front la mmoire que

    j'appellerai somnambuliqu) parce qu'elle embrassetous les tats de l'hypnose.

    Ainsi le moi persisto malgr ses modifications

    apparentes ; mais, dans les priodes de lthargie, lesnerfs sensibles conservent leur activit pour porter saconnaissance les impressions de la priphrie, tandis

    que les nerfs moteurs, momentanment paralyss,

    sont incapables de remplir leur office ordinaire.Il se passe alors un phnomne analogue celui

    qui se produit dans les cas d'empoisonnement parle curare.

    (i) Il y a l une tude extrmement intressante /aire pourexpliquer comment lo sujet peut conserver, outre la facult du rai-sonnement, une mmoire des mots assez nette pour comprendre les

    questions et y rpondre sans hsitation tandis qu'il a perdu com-pltement la mmoire des personnes, des localits, des chiffres, t.

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    22 LES TATS PROFONDSDK L'HYPNOSB

    Rponse*

    Etat Etat Etaldo rapport do ynipalhio do lucidit

    Vous sentez-voitOhouil Unpeu lourd. Assezlien.bien?Commentvousap- (Avecquelqueh- (Avec beaucoup Je nejaispas,apeiez-vous? si(alion)Benoist. d'hsitation)Benoist.m'estbiengal,Quelest le nomde (Avec beaucoupJe ne Saisplus. Je nosaispas,baptmedevotred'hsitation) ho-pre? phile.QuelKl monnom? LecommandantdeLecommandant...Je no saispas,Rochas, je ne sais plus lereste.Combienai-jed'en- Trois(j'enai qua- Je ne sais pas si Connaispas,fanls? Ire.) vousen avez.Commentse nom- Ilchercheetdonne Connaispas, Connaispas,ment-Us? des noms ayant peu prs la mme

    consonancequeceuxde mesenfantsqu'ilconnat pariai*lement.Dans quelle ville A Hiois(il hall- (il cherche). Je Je n'enfaisrien,ttes-vous? tait Moisavantdenemesouvienspius.venir Grenobleoil estactuellement).Quelle est votre Comptable. Je n'enai pas, Je ne saispas.profession

    Comptez;un,deux, Un, deux, trois, Uii,dcux,qualre.Un.deux...ju netrois,etc. quatre...six.., je no roo rappelle*aiplus,plus.Combienfontdeux (Avec beaucoup Deux et trois Je nesaispas,et trois? d'hsitation.) Cinq,stpf,Commentsa fait-il Il y a certainesquevousnevous ' chosesque je nerappeliezpas? puis ine rappeler,surtout co qui aIraitaux personneset auxlieux.Voussentezunod- Maishcn... Ah! Je ne sensrien, Jenesoni rien(je '(

    mangeaisonsuroui,un peu, megralloJe nez),le nez (j'insiMe maisc'estvousquiavecforce et sentezunodman-plusieurs repri- geaisonau nez,ceses). n'estpasmoi.Endormez-vousda- Je ne veux pas. Je ne peuxpas; Ceque vousmevantage. Laissez-moi Iran-ce que vous mdites est inutile,quille; je suisbienditesne sert rien,vousnem'endormi-comiuecela. rezpasdu tout,jesensdu resto quecelamefatiguerait.Aurveilvousfe- (Lasuggestion (La uggestion (Lasuggestionnerez teilechose, ne s'excutequ'ennos'excutepas, s'excutepas),partie).

    ^

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    CLASSIFICATIONDES TATS 23

    L'intolligence, la sensibilit et la volont ne sont

    point atteintes par le poison mais elles perdent suc-cessivement les instruments du mouvement qui refu-sent de leur obir. Les mouvements les plus expressifsde nos facults disparaissent les premiers, d'abord la

    voix et la parolo,en9uito les mouvements des membres,ceux de la face et du thorax, et enfin les mouvementsdes yeux qui, comme chez les mourants, persistent les

    derniers. Peut-on concevoir uno souffrance plus hor-

    rible quo celle d'une intelligence assistant ainsi lasoustraction successive de tous les organes qui, sui-

    vant l'expression do M. de Donald, sont destins la

    servir, et se trouvant en quelque sorte enferme toute

    vivo dans un cadavre (1) .J'ai expriment sur plusieurs autres sujets, mais,

    malheureusement, il ne m'a pas toujours t possible

    de le faire avec toute la prcision dsirable. Il faut, eneffet, essayer plusieurs reprises son instrument, afin

    d'en connatre lo degr de sensibilit, avant do pou-voir en jouer avec prcision, et le temps a manquaussi bien aux uns qu'aux autres. Voici, cependant,

    quelques observations plus ou moins sommaires :

    Joseph, garon coifieur, 18 ans, extrmement sen-

    sible la polarit, passe rgulirement par tous les

    tats dcrits plus haut (2) et va au del. J'ai dtermin, plusieurs reprises, trois ou quatre sries de lthar-

    gie et de rveil apparent aprs l'tat de sympathie

    (i) Encycl. Larousse, v Curare.(2i Dans l'tat de rapport, les phnomnes d'extase religieuse et

    sensuelle se produisent par la pression des points correspondants ;la tte se renverso en arrire, mais les yeux ne s'ouvrent pas et le

    sujet raconte ses visions.

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    24 LES TATS PROFONDSDB l/llYPNOSE

    distauce; mais, ignorant les phnomnes qui les carac-

    trisent, jo n'ai point su les mettre en vidence; je mesuis born chercher la suggestion mentale et jo l'aiobtenue uno fois l'un de ces tats extrmes. J'ai

    pens: Levez le bras droit , il'alev lentement lebras droit ; a Embrassez-moi , il a arrondi les bras,mais m'a manqu et a embrass le vide ; a Dressez-vous , il s'est dress progressivement comme unautomate.

    Tout cela s'oprait avec un retard d'une ou deuxminutes, et le sujet, interrog sur la matire dont il

    percevait l'ordre mental, a rpondu qu'il n'en avait pasconscience, mais qu'il sentait ses muscles se raidir

    peu peu pour accomplir certains mouvements.

    Joseph peroit aussi les maladies des personnes avec

    lesquelles on le met en rapport ; il s'imagine tel

    pointles sentir lui-mme,

    qu'ilse lamente sur son

    triste tat, lui, si jeune! ... Il indique volontiers lesremdes les plus extraordinaires et les raisonne en

    amalgamant les fragments de consultation dont il a putre tmoin. Pour la cystite dont il a t question, il afait des inductions d'aprs la position de l'organemalade et a prescrit du mercure.

    Un jour, un mdecin lui a apport le bonnet d'une

    personne malade quo je ne connaissais nullement etil a, parat-il, exactement dcrit les symptmes de la

    maladie de cette femme'; il est bon d'ajouter que la

    personne en question souffrait de la tte et que le

    bonnet avait pu lancer son imagination sur cette

    partie du corps. L'exprience n'a point t renouvele.

    R..., 25 ans, forgeron, ancien chasseur pied, a

    pass nettement par tous les tats, jusqu' la sympa-

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    CLASSIFICATIONDES TATS 25

    thie, et n'a pas t pouss au del, On n'a opr quodeux, fois sur lui, et l'exprience faite sparment pardeux personnes diffrentes a donn Jes mmes rsul-tats ; l'tat do sympathie, il ressent les piqres faitessur le magntiseur, mais il ne peroit pas les maladies.

    Clotilde, 20 ans, gantire. Mme veuve I),,.,25 ans, Observations identiques, jusqu' l'tat de

    sympathie. Chez ces deux dames, le rveil se fait

    trs rapidement, et il est trs difficile do suivre lesphases du retour, tandis que celles do l'aller ne sefranchissent qu'avec une certaine lenteur et sans les

    profondes inhalations qui marquent nettement chezBenoist les changements d'tat,

    Louise et Maria, 1U ans, lingres. Mmes observa-

    tions, avec cette diffrence que la sensibilit est si

    grande, qu'il a fallu beaucoup d'attention et de lg-ret de mains pour reconnatre les phases, aussi biende l'aller que du retour.

    Mmo X... 35 ans, mro de famille, excellente sant,habitue aux courses pied et cheval, d'un espritsuprieur, s'tait prte sans succs une seule fois un essai de son mdecin qui parlait d'hypnotisme ;elle s'est endormie avec la [plus grande facilit ds

    que je l'ai eu touche.A l'tat de somnambulisme, elle a les yeux ouvertset sans fixit; il faut recourir l'exploration de la sen-sibilit et la constatation de la suggestibilil pourreconnatre qu'elle n'est point compltement veille.

    Elle peut tre pousse trs loin et, dans tous lestats autres que les tats lthargiques, elle a les yeuxouverts, mais ne voit que l'oprateur ou les objetsavec lesquels celui-ci la met en rapport. Les caractres

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    CLASSIFICATIONDES TATS 27

    Il m'a fallu encore plusieurs sances pour l'amener

    la sympathie au contact o elle prouve mes sensa-tions sans les localiser ; en revanche ello prouva,mme une certaine distance, mes motions, souriant

    quand jo souris derrire elle, s'attristant quand jem'attriste.

    Je n'ai pu, au bout d'une dizaine de sances, dpas-ser cet tat, et j'attribue cette difficult d'uno part son

    extrme vivacit d'esprit, de l'autro aux distractionsextrieures provenant de co que son oue ne s'endort pas.Mm,K., comme Mmo X..., n'ayant t magntises

    que par moi et l'ayant t rgulirement, s'endorment

    simplement par la pression des pouces, et so rveillentau commandement en passant trs rapidement parlos phases aussi bien l'aller qu'au retour (,l).

    Anna, anciensujet de A. R,.., a t longtemps tra-

    vaille pour obtenir la lucidit; elle prsente les ph-nomnes ordinaires de suggostibilil au dbut, de sen-sibilit et d'oubli au rveil, s'endort profondmentsous l'influence des passes, mais ne prsente aucundes autres caractres des tats dcrits plus haut; dans

    ordinaire. Cette anomalie est pineuse et doit mettre lo magntiseursur ses

    gardes ;on doit

    toujourschercher a la dtruiro

    et,avec do

    la patience, on y parvient aprs plusieurs sances.f II en est de mmo de l'oubli au rveil, circonstance que nousconsidrons comme trs importante ; car, sans ces deux caractres,l'isolement tout ce qui n'est pas le magntiseur et l'oubli au rveil,quelles garanties srieuses peut-on avoir du somnambulisme? (CiuhriG.\on,Phys du Alagn., p. 5O.)

    (1) Chez quelques-uns de ces sujets, l'aptitude a la suggestibilitcommence ds la veille : ce sont des gens naturellement crdules, etelle se continue avec uno certaine intensit, jusque pondant l'tatde rapport MmeX .., II... et Maria ne se lvent plus quo trs diffi-cilement de leur chaise aprs lo rveil, quand, h. l'tat de rapport,ils ont reu l'ordro do no pas pouvoir se mettre debout.

    Cesvariations

    de lasuggestibilit sont expressment importantes noter ; il en rsulte, en effet, qu'on peut gnralement produire

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    CHAPITRE II

    LES TATS PROFONDSD'APRS LES ANCIENSMAGNTISEURSET CHEZLES Y0G1US DE L'INDE

    Les phnomnes de rapport, de sympathie et devue travers l'organisme taient connus depuis long-temps des magntiseurs ; je me suis born les cons-

    tater de nouveau et les classer par tats en indi-quant d'autres traits spcifiques ; c'est ce qu'a faitM. Charcot pour les phnomnes du Braidisme.

    Cette classification avait du reste dj t plus oumoins vaguement entrevue.

    Est-il bien philosophique, dit le docteur Char-

    pignon (Physiologie du Magntisme, 1848, p. 110),do runir, sous le nom

    gnriqued'extase, tous les

    phnomnes d'insensibilit, de catalepsie, de visions

    diverses, de lucidit, que ces phnomnes soient spon-tans, dtermins par la magntisation ou bien parl'action d'intelligence surhumaine.

    Bien que la signification absolue du mot extase

    (de statu dejicio, renversement de l'tat ordinaire).semble lgitimer cette manire de voir, nous pensons

    qu'il serait plus convenable de classer tous les phno-

    /

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    30 LES TATS PROFONDSDE L*HYPNOSE

    mnes dont nous parlons dans le magntisme, qui,comme nous l'avons dit,

    prsentedes

    groupesbien

    tranchs, soit relativement aux espces dans les-

    quelles on l'observe, soit par rapport aux causes occa-sionnelles des phnomnes qui sont toujours sponta-ns ou volontaires.

    Trente ans auparavant, M. de Lausanne (Desprincipes et des procds du magntisme animal)divisait les phnomnes du'magntismo en demi-crise

    etencme complte; il indiquait huit degrs pour lademi-crise et quatre pour la crise complte (1), et endcrivait ainsi les traits principaux :

    DEMI-CRISE

    l*r degr. La personne prouve uno sensation de

    chaleur ou de froid qui semble suivre la main du ma-gntiseur. Cette sensation est quelquefois assez in-tense pour tre pnible supporter. Elle produit g-nralement chez le magntis un tonnement quifixe sa pense sur l'action du magntisme et qui aug-mente consquemment son aptitude recevoir cetteaction.

    (t) Dsl'anno 1786,le comte de Lutzebourgavait class les tatsdes somnambulesen degrs et nuancesqu'il dcrit d'uuo faon assezconfuse en s'attuchant Burtout la proprit de reconnatre les ma-ladies. (Extrait desjournaux d'un magntiseur attach la so-cit des Amis runis de Strasbourg, p. 28-42.)Il commenceainsi la description :' Uno exprience acqulso parl'tude des crises nie fait croire qu'il y a quatre degrs dans lescrises magntiques et qu'au dire des quelques somnambules qui encomptent sept, les trois premiers doivent tre rputs demi-crises;au reste, commelodirait ma somnambule, qu'un escalier ait quatreou sept marches, ou plus, du palier au faite, c'est toujours la mmohauteur.

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    MAGNTISEURSET Y0GHI3 31

    2e degr. La personne magntise devient lourde,ses yeux se ferment et, sans tre endormie, elle ne

    peut p'ius ouvrir les paupires, ou remuer les bras etles jambes; ce n'est pas un simple engourdissement:il lui semble que sa volont n'a plus d'action sur sesmembres.

    3e degr. Le magntis est absorb ; ses yeux fermsne peuvent s'ouvrir et ses paupires lui paraissent col-

    les ensemble : quoiqu'il entende tout ce qui se ditauprs de lui, il ne peut rpondre. Le bruit l'incom-mode et il dsire lo plus profond silence. Cet tatest souvent suivi immdiatement de la crise com-

    plte. 4 degr. Le magntis est lgrement assoupi et

    ne se rappelle que commo un rvo ce qu'il peut avoirentendu pendant lo temps qu'il tait dans cet tat. Le

    bruit le rveille et l'incommode. 5* degr. Le magntis entre dans un assoupisse-

    ment profond que le magntiseur est oblig de fairecesser aprs uno heure ou deux, parce qu'il pourraitse prolonger fort longtemps.

    6 degr. L'action magntique provoque un som-meil doux et lger; le magntis se trouve dans untat de bien-tre qu'il ressent encore quelque tempsaprs lo rveil.

    7e degr. Le magntis est dans un tat apparent desommeil ; ses paupires et tout son corps restent en-tirement immobiles ; mais il entend ce qu'on lui ditet peut rpondre; il prvoit la dure de son sommeilou la fixe, guid par l'instinct qui commence se

    dvelopper.

    8 degr, tat de sommeil dans lequel le systme

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    32 LES TATS PROFONDSDE L'HYPNOSE

    viscral a acquis assez d'irritabilit pour transmettreses impressions; mais comme la translation de la

    sensibilit au centre pigastrique n'est point complte,le malade ne voit que confusment son mal, et lesremdes qu'il s'ordonne ne peuvent tre que douteux,parce qu'il lie ses impressions et les combine suivantles lois de sa raison ; ds lors, il ne sent plus, il juge,et aucune certitude ne peut accompagner des juge-ments qui ont pour lments des impressions confusesde l'instinct. A ce

    degr,le

    magntisest isol

    pourcertaines personnes, tandis qu'il ne Test point pourd'autres, c'est--dire qu'il entend les premires et nonles secondos, ce qui vient du plus ou moins d'ana-

    logie qu'il a avec elles.

    CRISE COMPLETE

    Les quatre degrs del crise complte prsententdes traits communs qui sont les suivants : Le ma-

    gntis ne peut ouvrir les yeux ; il est dans un tat

    apparent de sommeil ; il est entirement isol et,quelque bruit qu'on puisse faire autour do lui, il n'en-tend que lo magntiseur; en se rveillant, il perdcompltement le souvenir do tout ce qu'il a pu voir ou

    dire pendant la crise, si bien qu'il lui semble mmen'avoir point dormi. Le contact de tout ce qui n'est

    point magntis, et particulirement celui des ani-

    maux, lui cause une sensation dsagrable qui peutaller jusqu' lui occasionner des crispations de nerfs,

    Quant leurs caractres particuliers, les voici :

    1er degr. Le malade voit parfaitement son mal

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    MAGNTISEURSET YOGIIIS 33

    prsent et peut indiquer les remdes qui lui sont nces-saires', sans cependant prvoir le dveloppement d'unautre mal dont la cause existe dj et lui chappe. 11

    peut encore annoncer avec prcision l'poque de gu-rison du mat qui l'occupe.

    2e degr. Le magntis peut entrevoir, de plus, lesmaux des personnes sur lesquelles le magntiseur afix sa

    pense ;cette vision est

    quelquefoistrs

    impar-faite, et il serait dangereux de se fie* aveuglment auxremdes qu'il ordonne.

    3e degr. Le magntis voit avec certitude le mal

    prsent et le germe do toute autre maladie qui peutexister, soit chez lui, soit chez les personnes avec les-

    quelles il est en rapport. Il annonce l'poque du dve-

    loppement et les priodes de la maladio on indiquant

    les remdes avec la plus grande prcision. 4 degr. Le magntis voit> de plus, des choses

    loignes et trangres son tat. Il prvoit des v-nements qui n'ont aucun rapport avec ce qui l'int-

    resse, et ses prvisions s'accomplissent exactement.

    NOTA. Dans les troisime et quatrime degrs, le-

    magntis lit dans la pense du magntiseur et agit,

    dirig par celte pense, sans que le magntiseur aitbesoin de la manifester par aucun signe extrieur.

    On le voit, les anciens magntiseurs s'taient beau-

    coup plus proccups des applications pratiques quedes caractres pouvant servir do bases aune thorie;ils n'avaient pas reconnu nettement ces alternatives

    de lthargie et de rvoil apparent que nous avons

    constates, et, comme le fait remarquer M. do Lau-3

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    34 LES TATS PROFONDSDE L'HYPNOSE

    sanne, leurs sujets brlaient gnralement les tapes

    constitues par les cinq derniers degrs de la demi-crise.

    La sensation do bien-tre si caractristique de notretat de rapport semble cependant signale dans lesixime degr de la demi-crise ; nous la retrouvons

    indique avec plus de prcision dans une lettre que ledocteur Fitz Gibbon, mdecin royal et agrg au col-

    lge de mdecine de Bordeaux, crivait, le 22 mai 1785,au marquis de Puysgur pour lui rendre compte deses expriences magntiques :

    c Une particularit que j'ai remarque dans mon

    petit traitement est un tat de plaisir extrme que.ressentent certains hommes ; c'est une extase, un tat

    extatique de plaisir qui surpasse tout autre connu et

    lequel dure quelquefois un quart ou vingt minutes au

    plus, et qui se manifeste par ces paroles : 0 mon Dieu,que c'est bon! et ces mots rpts constamment; les

    yeux sont tout ouverts, le corps dans une espce de

    raideur, la respiration un peu gne, comme si l'ontouffait de joie ou de plaisir, comme l'on dit commu-nment. Ils sont vraiment moiti somnambuliquas etmoiti cataleptiques, pendant cette crise. Les femmes

    n'y sont point sujettes, du moins je n'en ai point vu

    dans cet tat-l. Je ne sais, monsieur, si vous en avezvu dans l'tat quo je vous dcris; il ne m'a jamaisfallu plus de trois ou quatre minutes pour les mettredans cet tat.

    Les Orientaux ont fait, depuis des sicles, des obser-vations analogues. Le Dr Nobin Chauder Paul,, assis-tant

    chirurgienmilitaire aux

    Indes,a

    publi,il

    ya

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    39/136

    MAGNTISEURSET YOGIHS 35

    quelques annes, un trait thorique et pratique duyoga, c'est--dire de l'art employ par les extatiquesindous pour s'abstenir de manger et do respirer pen-dant un temps considrable.

    Dans ce trait qui a t reproduit parle Lotus (n 0813et suivants), on trouve relativement aux tats de l'hyp-nose les renseignements suivants :

    Les mystiques indous (yoghis) qui pratiquent le

    yoga demeurent dans des retraites souterraines (gaep-na) ; ils s'abstiennent de sel dans leurs aliments etsont extrmement friands de lait dont ils font leur

    principale nourriture ; ils sont noctambules et restentenferms pendant le jour : leurs mouvements sontlents et leurs manires engourdies; ils mangent et se

    promnent durant la nuit. Ils prennent deux postures

    appeles padmdsana et sidhsanay en vue de respireraussi pou frquemment que possible. Ils craignent les

    changements rapides et les inclmences de la temp-rature.

    Quand les yoguis sont capables de se tenir deuxheures durant dans les deux postures tranquilles dontil vient d'tre parl, ils commencent pratiquer le

    prdndyamay phase de transe volontaire caractrise

    par une transpiration abondante, par des tremblementsde tout le corps, et un sentiment de lgret dans l'co-nomie animale (1). Ils pratiquent ensuite lepalyhara,

    (1) J'ai retrouv ce sentiment de lgret chez MmeK. quand elleest traverse par un courant voltaque utt peu fort (le ple +-dansla main droite et le paie dans la main gauche) tant alors danslo commencementde l'hypnose et insensible ; ses membres so sou-lvent naturellement et ello dit quo si l'on augmentait l'action elle

    s'enlverait jusqu'nu plancher. Jo n'ai pas eu l'occasion de pousserencore plus loin l'exprience.

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    36 LES TATS PROFONDSDE L'HYPNOSE

    phase de l'auto-magntisation durant laquelle lesfonctions des sens sont

    suspendues.Ensuite ils

    pra-tiquent le dhrana, phase durant laquelle la sensibi-lit et le mouvement volontaire cessent compltementtandis que le corps est capable de rester dans n'im-

    porte quelle posture. On dit que l'esprit est quiescentdans cette phase de la transe volontaire.

    Aprs avoir atteint le degr de dhrana (tat cata-

    leptique) les yoguis aspirent ce qu'on appelle dhy-

    na, phase de l'auto-magntisation dans laquelle ilsprtendent tre entours par les clats de la lumire oude l'lectricit ternelle, appele anonta-jyoti (dedeux mots sanscrits signifiant lumire sans fin ou om-

    nipnlrante) qu'ils disent tre l'me universelle (l).Dans l'tat do dhyna, les yoguis sont dits clair-

    voyants. Le dhyana des yoguis et la turya avaslhades vdantins, l'extase des mdecins, la soi-contem-

    plation des magntiseurs allemands, et la clairvoyancedes philosophes franais.

    L'tat de samddhi est la dernire phaso do l'auto-transe. Dans cet tat les yoguis, comme la chauve-

    souris, le hrisson, le hamster et le loir, acquirentle pouvoir de se passer de l'air atmosphrique et de se

    priver de nourriture et de boisson.

    Il y a eu, dans ces vingt-cinq dornires annes,trois cas de samdhdi ou hivernage humain. Le pre-mier cas s'est prsent Calcutta, lo deuxime Jesselmero et lo troisime dans le Punjab. J'ai ttmoin oculaire du premier cas.

    (1) Ils voient VOdqui s'chappe detous les corp3; jo rappelle quocette perception no se produit gnralementquo dans l'tat derapport

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    MAGNTISEURSET YOGHtS 37

    a IIy

    a deux varits de samhdi, appeles sam-

    prajnd et asamprajna. Le colonel Townsend, qui

    pouvait arrter le mouvement de son coeur et do sesartres volont, et mourir ou expirera son gr puisrevivre, tait un exemple de samprajna samdhi. Les

    yoguis do Jesselmere, du Punjab et de Calcutta, quientraient dans un tat pareil la mort en avalant leur

    langue, et qui ne pouvaient pas reprendre la vie

    volont, taient des exemples 'asamprajna sam-dld ; ils ne pouvaient ressusciter qu'avec l'aided'autres personnes qui reliraient la langue enfoncedans lo pharynx et la remettaient sa place nor-male.

    En raison de l'obscurit relle inhrente la phy-losophie yoga et dmon ignorance absolue de la lan-

    gue sanscrite dans laquelle sont crits les principauxouvrages mystiques de l'Inde, je rclame un peu d'in-

    dulgence pour le cas o j'aurais manqu de traiterconvenablement ce sujet de la transe volontaire telle

    qu'elle est pratique par les philosophes orientaux

    sang froid et hivernants.

    Il n'y a pas lieu de s'tonner que les descriptions des

    diffrents tats que je viens de rapporter ne soient pasidentiques. Non seulement il n'y a pas deux hommessemblables et ragissant de mme sous l'influenced'une mme action (1), mais les procds des opra-

    (1) MK..., par exemple, est hallucinablo par la vue dans tousles elats, bien qu'elle garde dans ces tats un grand empire sur savolont ; les hallucinations auditives sont bien plus difficiles ob-

    tenir, et elle persiste a entendre tout lo monde; il semble que, chez

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    38 LES TATSPROFONDSDE LHYPNOSE

    teurs doivent certainement influer ; il s'agit en effet

    vraisemblablement, dans tous ces phnomnes, deforce vitale qu'on accumulotantt sur un point, tanttsur un autre. Enfin ceux qui ont l'habitude d'exp-rimenter savent combien il est difficile de bien voirce qui se passe et de le rapporter exactement ; le faitle plus simple, le plus ais obsorver est racontd'une manire diffrente par chacun do ceux qui yont assist. Les remarquables concordances quo le

    lecteur a pu constater sont donc uno preuve relle-ment trs srieuse do la gnralit des grandes lignesque nous avons traces.

    elle, l'organe de l'ouo no participe pas a lliynnoso des autres or-ganes qui bnficientdo cette insensibilit relative* Les divers somnambule, dit Dclouze(Instruction pratique surle magntisme animal, p. 142),prsentent des phnomnes trsdiffrents ; et le seul caractre distmctlf et constant du somnambu-lisme, c'est en KOUVBAUUODBDKrEucEPitoi.Ainsi il est des somnam-bules isols, d'autres qui no lo sont pas ', il en est qui sont mobilescomme des aimants, d'autres n'ont que des facults intrieures ; ilen est chez qui, toutes les sensations sont concentresi l'pigastre,d'antres font usage de quelques-uns de leurs sens ; il en est enfinqui, aprs le rveil, conservent, pendant un certain temps, le sou-venir des impressionsqu'ilBont reues et des ides qu'ifs ont euesen criso. J'ai d me borner a exposer ce qui a lieu le plus commu-nment,,

    Un mmesomnambulene prsentemmopas toujours des facultsconstantes ; ces facults so modifient plus ou moins suivant les in-fluences physiques extrieures et l'tat moral Infrieur. Novoyons-nous pas les machines de Wlmhurst donner sur uno do leurs arma-tures tantt de l'lectricitpositive, tantt de l'lectricit ngative,selon te caprice de la machine ! disent les constructeurs.

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    CHAPITRE III

    L EXTERIORISATIONDE LA SENSIBILITE

    La question de la sympathie et de la vue des or-

    ganes a t pose mme avant les magntiseurs qui

    ont eulo

    mritede

    l'tudier avecle

    plus grand soin.En 1699, une prtendue sorcire, Marie Bucaille,fut poursuivie et condamne mort par le parlementde Valognes, sur le motif qu'elle ressentait sympathi-quement le mal des autres, ce qui ne pouvait sefaire que par art magique et opration du dmon. Lo

    parlement de Rouen mitigea la sentence en une con-damnation auouet et au carcan. Une demoiselle Anne

    Seville et un cur de Godeville furent condamns parle mme motif. (Luc DBSAGB, De VExtase.)

    Carr do Montgeron rapporte qu'il arrivait souventaux convulsionnaircs de prendre les maladies sanssavoir si les personnes sont malades, ni la nature deleurs maux. Ils en sont instruits par le sentiment dedouleur qu'ils prouvent dans les mmes parties. i>

    Delcuze(Histoire critique

    duMagntisme,

    1*par-

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    40 LES TATS PROFONDSDE L'HYPNOSE

    tie, ch. vm) numre ainsi les proprits des somnam-bules :

    Le somnambule... ne voit et n'entend que ceuxavec lesquels il est en rapport. Il ne voit quo ce qu'ilregarde, et il ne regarde ordinairement que les objetssur lesquels on dirige son attention... Il voit ou pluttil sent l'intrieur do son corps ; mais il n'y remar-

    que ordinairement que les parties qui ne sont pasdans l'tat naturel et qui troublent l'harmonie.

    Si uno personne malade,:dit Charpignon (Phy-siologie du Magntisme), est mise en rapport avecune somnambule suffisamment lucide, il se passel'un de ces deux phnomnes : la somnambule voitles parties malades et les dcrit avec plus ou moinsde perfection, se servant d'expressions figures, si ellene connat pas d'avance les noms de ce qu'elle voit ;ou bien sent, souvent trs vivement, les mmes souf-

    francesque

    le malade, etindique

    ainsi lesige

    du malet toutes les sympathies...

    La plupart des somnambules, ajoute-t-il ailleurs,ressentent les douleurs des personnes avec lesquelleson les met en rapport. Cette sensation est fugitive etne laisse pas de traces au rveil si l'on a bien le soinde rompre le rapport :si c'estle magntiseur qui souffre,la sensation est des plus vives et elle persiste souvent

    au rveil. Si Ton continue plusieurs jours magnti-ser dans cette disposition maladive, on inocule cessomnambules impressionnables la mme maladie.

    Ce dernier fait avait dj t affirm par le marquisdu Puysgur dans ses Mmoires :

    La susceptibilit qu'ont les malades en crises

    magntiques de gagner avec promptitude certaines

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    EXTRIORISATIONDE LA SENSIBILIT 41

    maladies a t plusieurs fois dmontre. Le danger

    que courent les somnambules en touchant certainsmalades ne doit cependant pas effrayer au point dene plus les consulter sur les maladies des autres, maisil faut le faire avec prcautions.

    Le Dr Ch, Bertrand, ancien lve de l'cole poly-technique et pre du secrtaire perptuel do l'Aca-dmie des sciences, rapporte trois cas de sympa-thie ou de vue

    magntique qu'ila observs lui-

    mme. J'observais, dit-il (1), une somnambule qu'on

    m'avait dit avoir la facult de reconnalre les mala-dies... Je ne me contentai pourtant pas de ce qu'onm'en rapportait et je voulus prouver la somnambulesur une malade dont l'tat me ft connu d'avance. Jela mis en consquence en rapport avec une demoi-

    selle de..., dont la principale affection consistait dansdes accs d'asthme qui la tourmentaient trs sou-vent. Quand la malade arriva, la somnambule tait

    endormie, et j'tais sr qu'elle ne pouvait connatrela personne que je lui amenais, Cependant, aprsquelques minutes de contact, elle parut respirer diffi-

    cilement, et bientt elle prouva tous les symptmesqui accompagnent une forte rvolution d'asthme.

    Sa voix s'teignit; elle nous dit avec ^beaucoup depeine que la malade tait sujette au genre d'oppres-sion que sa prsence venait de lui communiquer elle-mme,

    (t) Trait du Somnambulisme et des diffrentes modificationsqu'tl prsente. ~ Paris, 1823,p. 229.

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    42 LES TATS PROFONDSDE L'HYPNOSE

    Une autre de ces somnambules, mise en rapportavec un enfant qui avait un dpt dans une articula-

    tion du bras, fit des efforts inutiles pour soulever sonbras elle, en y ressentant lo mme mal. (lbid,tp. 232.)

    Cette mme personne, mise en rapport avec un

    jeune homme bless qu'elle ne connaissait pas et quitait entr dans la chambre pendant son sommeil,s'cria : Non, non, ce n'est pas possible ; si un homme

    avait eu une ballo dans la lte il serait mort.

    Ehbien, dit Bertrand, que voyez-vous donc?Il faut qu'ilse trompe, il me dit que ce monsieur a une ballo dansla tte. Et sous l'influence do son instinct ainsi

    personnifi, elle indiqua trs exactement le trajet dela balle au travers de la tte, en entrant par la bou-

    che, o aucune cicatrice extrieure ne pouvait servird'indice.

    Dans son second livre (Du Magntisme animalen France, Paris, 1820), Bertrand revient encoresur ce sujet : Je crois, dit-il (p. 428), qu'il n'est

    personne, pour peu qu'il ait observ quelques som-

    nambules, qui ne les ait vus souvent ressenlir, parsuite d'un simple contact, les douleurs des maladesavec lesquels on les mettait on rapport.

    Le docteur Ptetin, de Lyon, raconte qu'un jour,voyant la physionomie d'une do ses somnambulesexprimer l'tonnemont le plus complet, il lui demandace qu'elle avait :

    Je vois l'intrieur de mon corps, dit-elle, et l'-

    trange formo do tous mes organes environns d'unrseau de lumire. Ma contenance doit exprimer ce'

    quo je sens, tonnmont et crainte. Un mdecin qui

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    EXTRIORISATIONDE LA SENSIBILIT 43

    aurait ma maladie serait bien heureux, car la nature

    lui rvlerait tous ses secrets, et, s'il tait dvou saprofession, il no voudrait pas, comme moi, d'une

    prompte gurison. Voyez-vous votre coeur? de-manda le docteur Ptetin. Oui, il est l.

    Et la malade dcrivit les quatre cavits du coeur, ladiffrence de sang droite et gauche, les vaisseaux

    qui partaient de chaque ct.Une

    commission,nomme

    enfvrier 1820

    parl'Acadmie do mdecine pour tudier les phnomnesdu magntisme, publia, cinq ans aprs, un volumi-neux rapport sign : Bourdois de la Motte, Fouquier,Guneau de Mussy, Guersent, ltard, J. Leroux, Marc,Thilloye et Ilusson, rapporteur. Il y est dit quo, mal-

    gr les recherches faites sur un assez grand nombre de

    somnambules, la commission n'en trouva qu'une

    seule qui ait indiqu les symptmes de la maladie detrois personnes avec lesquelles on l'avait mise en

    rapport. La commission, dit le texte, trouva parmi ses

    membres quelqu'un qui voulut bien se soumettre

    l'exploration de la somnambule : ce fut M. Marc.MUe Cline fut prie d'examiner avec attention l'tatde la sant do notre collgue ; elle appliqua la main

    sur le front et la rgion du coeur, et, au bout de trois

    minutes, ello dit quo lo sang se portaitla tle; qu'ac-tuellement M. Marc avait mal dans le ct gaucho docette cavit ; qu'il avait souvent de l'oppression, sur-tout aprs avoir mang ; qu'il devait avoir souventune petite toux ; que la partie infrieure de la poitrinotait gorge do sang ; que quelque chose gnait lo pas-

    sage des aliments ; quo celte partie (et elle dsignait la

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    44 LES TATS PROFONDSDE L'HYPNOSE

    rgion de l'appendice xiphode) tait rtrcie ; que,

    pourgurir M, Marc, il fallait qu'on lo saignt large-

    ment, que l'on appliqut des cataplasmes de cigu et

    que l'on fit des frictions avec du laudanum sur la

    partie infrieure de la poitrine ; qu'il bt de la limo-nade gomme, qu'il manget peu et souvent, et qu'ilne se proment pas immdiatement aprs le repas.

    Il nous tardait d'apprendre do M, Marc s'il prou-vait tout ce quo cetto somnambule annonait ; il nous

    dit qu'en effet il avait de l'oppression lorsqu'il mar-chait en sortant de table ; que souvent il avait de latoux et qu'avant l'exprience il avait mal dans le ct

    gauche de la tte, mais qu'il ne ressentait aucun gnedans le passage des aliments,

    Nous avons t frapps de cette analogie entre ce

    qu'prouve M. Marc et ce qu'annonce la somnam-

    bule; nous l'avons soigneusement annot et nous

    avons attendu une autre occasion pour constater denouveau cotte singulire facult. Cette occasion futofferte au rapporteur, sans qu'il l'et provoque, parla mre d'une jeune demoiselle laquelle il donnaitdes soins depuis fort peu de temps

    La sensation ds maladies d'une personne, par le

    simple contact du sujet magntis avec un objet ayantappartenu la personne, a t affirme parPuysguretTardy de Montravel,

    Le docteur Charpignon cite un trs grand nombrede cas observs par lui (Physiologie du Magntisme,p. 233-207), o le rapport avait t tabli l'aided'une mche de cheveux.

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    EXTRIORISATIONDB LA SENSIBILIT 45

    J'ai vu, dit Lafontaine (l'Art de magntiser,

    p. 00), une somnambule se gratter tout lo corps et yaccuser des dmangeaisons atroces qui taient pro-duites par le seul contact des cheveux d'un malade,La personne avait des dartres vives sur toute la sur-face du corps.

    Lo Dr Luys obtient le transfort des maladies ner-veuses sur certains de ses sujets par l'imposition surleur tte d'un aimant en fer cheval

    quia

    sjournsur la tte des malades (1).

    De ce qui prcde, on doit conclure que certains

    sujets peuvent, dans certains tats de l'hypnose,prouver les symptmes de la maladie do la personneavec laquelle ils sont mis en rapport et mme voir les

    organes intrieurs de cette personne,L'admission de ces deux faits, ou seulement du

    premier, a une grande importance au point do vuo

    lgal, car il en rsulte que, si l'on peut poursuivre lessomnambules donnant des consultations mdicales,

    pour exercice illgal do la mdecine, il n'y a pas lieude leur appliquer ncessairement l'article 405 du Code

    pnal; Quiconque, soit en faisant usage de faux nomsou de fausses qualits, soit en employant des ma*

    noeuvres frauduleuses pour persuader l'existence do

    fausses entreprises, d'un pouvoir ou d'un crdit ima-

    (i) Du Transfert distance h n'aide d'une couronne aimante,par MM,Luys et Encausso. (Communication faite la Socit de

    Biologie, sance du 14 novembre 1890.)'

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    46 LES TATSPROFONDSDE L'UYPNOSB

    ginaire, ou pour faire natre l'esprance ou la crainte

    d'un succs, d'un accident ou de tout autre vnementchimrique, se sera tait remettre ou dlivrer ouaura tent de so fairo remettro ou dlivrer des fonds,et aura, par un de ces moyens, escroqu ou tent d'es-

    croquer la totalit ou partie do la fortune d'autrui,sera puni d'un emprisonnement d'un an au moinsou de cinq au plus,

    Bien que la cour do cassation ait confirm, en 1851,celle manire de voir dans l'affaire des poux Mon-

    gruel et du mdecin Pyrabouski, associs pour l'ex-

    ploitation d'un cabinet de consultations magntiques,la question se pose encore assez souvent devant lestribunaux,

    La confiance dans les facults spciales de som-nambules doit cependant tre trs limite, Doleuze

    iraconte ce sujet (1) une anecdoto tout fait topique. J'ai t, dit-il, dernirement tmoin d'une con-versation fort intressante entre deux somnambules

    qui ne se connaissaient point; elles se sont rcipro-quement consultes sur leurs maux; si elles eussentt plus clairvoyantes, elles auraient t parfaitement'd'accord. G'est ce qui n'est point arriv; chacune a vuune partie des maux de l'autre, mais sans les voir

    tous, ce qui produisait une diffrence notable dans lotraitement. Une troisime somnambule a t prsen-te la premire; celle-cta fort bien reconnu queltait l'organe affect ; mais les dtails qu'elle a donnssur la lsion de cet organe annonaient qu'elle ne

    (1)Histoire critiqu du Magntisme1animai, t. I, j 229,

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    EXTRIORISATIONDE LA SENSIBILIT 47

    voyait pas distinctement la nature de la maladie. Jene douto point quo ces trois somnambules nevissent trs clairement leur propre tat, mais il m'est

    dmontr qu'olles n'ont pas vu do mme l'tat de celleavec qui on les a mises en rapport ; d'o il suit qu'onpeut obtenir par les somnambules des indications trs

    utiles, mais que c'est le comble do l'imprudence de

    s'en rapporter eux pour les remdes sans avoir

    soumis leurs consultations au jugement d'un mde-cin.

    Des expriences toutes rcentes, faites par des obser-vateurs habitus aux recherches scientifiques, ontconfirm la ralit du phnomne de la transmission

    de sensation

    dislance, mmesans aucun contact

    apparent (1), Mra0 B,,., dit M. P. Janet, semble prouver la

    plupart des sensations ressenties par la personne quil'a endormie. Elle croyait boire quand cette personnebuvait. Elle reconnaissait toujours exactement la sub-stance que je mettais dans ma boucho et distinguaitparfaitement si je gotais du sel, du poivre ou du sucre.

    Nous avons remarqu que le phnomne se passe

    (l) Ce dernier fait avait dj t signal par les magntiseurs, Lo phnomne de la transmission de sensation,du magntiseur aumagntis, dit Lafontaine (Mmoires, t I, p. 157),se dclara unjour chez Clarisse; je dt .emis alors l'tage infrieur avec deuxpersonnes qui me firent subir mille petites tortures, me tirrentles cheveux, me chatouillant, me piquant, etc. Quand nous remon^tmes, on nous dit que la somnambule avait indiqu toutes ces

    souffrances,dans l'ordre o elles m'avaient t

    Infliges,C'est laun des phnomnes que ['ai le plus rarement rencontrs. .

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    48 LES TATS PROFONDSDE L'IIYPNOSE

    encore, mme si jo me trouve dans uno autre

    chambre,., Si, mme dans une autro chambro, on mepince fortement lo bras ou la jambe, ello pousso descris ot s'indigne qu'on la pinco ainsi au bras ou aumollet, Enfin, mon frro, qui assistait ces oxprienceset qui avait sur elle une singulire influenco, car ellolo confondait avec moi, ossaya quelque chose de pluscurieux. En se tenant dans une autre chambre, il sebrla fortement le bras, pendant que Mmo B,,, tait

    dans la phase de somnambulisme lthargique o elloressent les suggestions mentales, Mra0 B. poussa descris terribles et j'eus do la peine la maintenir. Elletenait son bras droit au-dessus du poignet et se plai-gnait d'y souffrir beaucoup. Or je ne savais pas moi-mme o mon frro avait voulu se brler. C'tait bien celle place-l. Quand MmoB... fut rveille, jo visavec tonnement

    qu'elloserrait encore son

    poignetdroit et se plaignait d'y souffrir beaucoup, sans savoir

    pourquoi, Le lendemain, elle soignait encore son brasavec des compresses d'eau frache, et, le soir, je cons-tatai un gonflement et une rougeur trs apparente l'endroit exact o mon frre s'tait brl, mais il faut

    remarquer qu'elle s'tait louch ot gratt le bras pen-dant la journe.,. Ce phnomne do la communica-

    tion des sensations ne se produit qu'aprs une longuesuito do sances et la fin d'une sance qui a dur elle-mme plusieurs heures ; aussi ne l'ai-je pas revu unoautre fois avec la mme nettet (1).

    La Society for psychical researches a tudi cette

    question pendant trois ans, de 1883 1880, et a

    (l) Revue philosophique, n 8, avril 1830.

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    EXTRIORISATIONDE LA SENSIBILIT 49

    publi les procs-verbaux de ses oxprioncos qui ontdonn des rsultats concordant dans la trs grandomajorit des cas. Voici un extrait du prambule dol'un do ces procs-verbaux ;

    ,,,,. Nous avons souvent observ une commu-naut do sensations vritablement romarquablo entre

    l'oprateur ot son sujet, phnomne qui pourrait tre

    nomm, d'une faon plus oxacte, une transmission

    do sensation. Co phnomne est videmment intime-mont li ceux dont s'occupe le comit do la transmis-sion mentale. Nos expriences diffrent ^d'ailleurs onceci des expriences faites par co dernier comit, quele sujet n'est pas dans son tat normal, mais se trouve

    plong dans le sommeil mesmrique. Voici commentelles ont t arranges : Ered. Walls(unjeuno hommede

    vingt ans,le

    somnambule)tait

    assissur une

    chaise, les yeux bands, et M, Smith se tenait derrirelui. Le sujet fut endormi par M, Smith l'aide de

    passes. Ce dernier fut alors piqu ou pinc dans diff-rents endroits assez fortement ot cette opration durait

    gnralement une ou deux minutes. Un silence absolufut observ, l'exclusion d'une question ncessaire : Sontezvous quelque chose? Cette question tait

    prononce par M. Smith, puisque le sujet paraissaitne pas entendre les autres personnes. Dans la pre-mire srie d'exprience, M. Smith tenait l'une desmains du sujet, mais cette prcaution ayant t cons-

    tamment trouve inutile, tout contact entre l'opra-teur et son sujet a t rompu dans les expriencesultrieures (1).

    (1) Proceedings ofthe

    Society for psyehioal researches,V, I,

    Fart. III,

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    80 LBS TATS PROFONDSDE L'HYPNOSE

    La question de Yaction des remdes distance,

    dont j'ai dit un mot propos do l'tat de rapport, asoulev de telles protestations lors d'une communica-tion faite sur ce sujet par le Dr Luys l'Acadmio demdecine qu'il ne me parat pas inutile do rappelerqu'ello a t maintes fois observe par des exprimen-tateurs oprant d'une faon tout fait indpendante.

    Parmi les contemporains, jo me bornerai citer les

    professeurs Bourru et Burot, Rochofort, lo D'Dufour,

    l'asile dpartemental do Saint-Robert, ot renvoyerpour lo dtail de leurs expriences et des miennes mon livre sur les Forces non dfinies ([).)

    Dans le livre premier, chapitre xxu de la Magienaturelle, J.-B, Porta affirmait dj que des sym-phonies, excutes sur des instruments fabriqusavec des planches de bois mdicinal, produisaient le

    mmeeffet

    que les mdicaments tirs de ces plantes-mmes.En 1747, un mdecin do Venise, Pivati, avait cons-

    tat d'abord que, lorsque des substances odorifrantesse trouvent dans l'intrieur d'une bouteille en verre et

    que l'on lectrise cette bouteille, les odeurs transpi-rent travers le verre et se rpandent dans l'atmos-

    phre ; puisque, lorsque des substances sont places

    dans les mains de personnes que l'on lectrise, cessubstances communiquent leurs vertus mdicales ces

    personnes qui peuvent ainsi prouver l'effet des mducaments sans les prendre la manire ordinaire.

    (1) Voir aussi : La Suggestion mentale et l'action distance,par les D" Bourru et Burot. Paris, 1887. (Biblioth. Scient, intern.)

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    52 LES TATS PROFONDSDE L'HYPNOSE

    d'une manire clatanto, dans dix jours, uno mnin-

    gite chronique sur un enfant, en lo magntisant tra-vers le laudanum Rousseau, M. J.,so magntisant travers l'iode par insutfisation, s'est guri d'un hydro-cle compliqu d'oedmo du cordon. M, Toupielle vientde corriger un employ, stupide et vioux rfractairo,en lo magntisant pendant deux heures avec de i'alos jle lendemain, le vieux rcalcitrant a t pris d'unediarrhe

    quidura

    plusieurs jours,

    H n'y a l, du reste, sauf la diffrence du vhicule,qu'un phnomne identique au transport invisible des

    particules matrielles d'un corps sous l'influence del'lectricit, transport qui s'effectue tous les jours sousnos yeux sans que nous nous en tonnions (1).

    Lo tort qu'on a dans toutes les expriences de ce

    genre, c'est de croire qu'on peut les reproduire

    volont ; il est, en effet, facile comprendre quo dessujets assez sensibles pour percevoir des impressions

    (1) La galvanoplastie n'est, en effet, pas autre chose et les deuxexpriences suivantes, rcemment relates dans une chronique scien-tifique par le DpFovcnu de Courmelles, font, pour ainsi dire, sauteraux yeux ce transport 5

    i Dans une cuve do verre remplie d'eau dont le fond est inclin,on place a la partie la plus basse un globule de mercure nu contactde l'lectrode positive d'une pile; a la partie la plus releve du fond

    du vase on fait aboutir l'lectro ngative. Quand lo courant a passquelque temps on reconnat quo des particules infinitsimales demercure -ont travers l'eau de bas en haut, d'une faon invisiblepour nous,, et sont venues recouvrir la surface de l'lectrode nga-tive qui donne le prcipit laiteux caractristique du chlorure demercure quand on le met en prsence d'un chlorure quelconque,dissous et incolore,

    2 Si l'on place du prussiate di potasse a Vintrieur d'un morceaude peau de poulet plusieurs fois replie sur elle-mme, et qu'ext-vieurement on applique deux lectrodes imbibes do sulfate de fer,on ne larde pas voir se dvelopper sur la peau de poulet la colo-ration bleue caractristique de la raction dola dissolution incoloredu sulfate de fer dans l'eau sur la dissolution lgrement jauntredu prussiate de potasse.

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    EXTRIORISATIONDE LA SENSIBILIT 53

    aussi faibles que les manations dont il est questiondoivent lro profondment troubls par les regardset; mme par la simple atmosphre des assistants ;c'est commo si l'on voulait tudier les oscillationsd'un pendulo en moelo de sureau expos tous lesvents.

    Le phnomne do la transmission de pense est

    affirm par tant do magntiseurs srieux, qu'il meparat fort difficile d'en nier l'existence (1). Mais jecrois que cette transmission est infiniment plus rare

    qu'on no le supposo ; on va certainement beaucouptrop loin quand on prtend expliquer, par cette fa-cult des sujets, les expriences analogues celles de

    Reichenbach, o les faits mettent en vidence des lois

    qu'on suppose n'exister que dans l'esprit de l'opra-

    teur. Pour ma part, depuis plus de dix ans, je n'aijamais nglig l'occasion d constater la transmissionde pense et j'y suis trs rarement parvenu.

    J'ai dj parl do ce garon coiffeur qui, une seule

    fois, avait excut deux ou trois de mes ordres men-taux. Voici quelques autres cas que j'ai observs :

    Un soir, aprs une longue sance o Mm0 X***,

    (1) Au dernier Congrsde 1'Associnlionbritannique pour l'avan-cement des sciences, M, Lodge,prsident de la Section des Sciencesmathmatiques, s'exprimait ainsi dons son grand discours : Tout lo inonde sait qu'une pense close dans notro cerveaupeut tre transmise au cerveau d'une autre personne, moyennantun intermdiaire convenable, par une libration d'nergie, sousforme de son par exemple, ou par l'accomplissementd'un acte mca-nique, l'criture, etc. Un code convenu d avance, le langage et unintermdiaire matriel de communicationssont les modes connus detransmission de ponses, Ne peut-il exister aussi un Intermdiaireimmatriel (libr peut-tre) 1 Est-il donc impossiblequ'une pense

    puisse tre transporte d'une personne une autre par un processus

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    54 LES TATS PROFONDSDE L'HYPNOSE

    dj cite, avait t magntise par moiet avait donndes

    preuvesd'une sensibilit extraordinaire, j'eus

    l'ide, en rentrant dans mon appartement situ

    plusieurs kilomtres do son htel, do lui donnerl'ordre do mo rapporter, lo lendemain onze heures,un gros.livre que je lui rivais prt dans la journe.Jo mis toute mon nergio cet ordro et jo lo rptaiplusieurs fois bauto voix, supposant qu' cetteheure Mmo X*'* devait lro endormie ou du moins

    dans un calme et un isolement favorables, Lo lende-main je ne vis rien venir, ce qui no m'tonnapas-;mais le surlendemain je fus fort surpris do voirun domestique m'apporter le livre que Mro

    0 X***n'avait certainement pas eu le temps do lire, Je cou-rus cliez elle, et lui dit : Mon livre no vous a donc

    pas intress, quo vous mo le renvoyez si vite? Au

    contraire, rpondit-ello, mais depuis hier onze

    heures, je suis obsde do l'ide que vous en avezbesoin, et jo vous l'aurais rapport moi-mme si jen'avais t fort occupe,

    J'ai essay plusieurs fois depuis de reproduire des

    phnomnes analogues avec la mme personne ; j'aiconstamment chou,

    Zamora liseur de penses, s'est prt aux exp-

    riences d'un petit groupe de chercheurs dont jo faisaispartie, Je suis parvenu, deux ou trois reprises,

    auquel nous ne sommes pas accoutumsot a l'gard duquel nous neavonsrien encore? Ici j'ai l'vidence pour mol. J'affirme que j'aivu et je suis parfaitement convaincu de la vrit du fait. D'autresont vu aussi. Pourquoi alors parler do cela voix basse comme d'une

    'Chosedont il faille rougir? De quel droit rougirions-nous donc dela vrit?

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    dans uno mmo soiro, lui faire excuter, par un

    ordro montai, des actions peu compliques, commed'aller chercher un parapluie dans lo vestibule, dol'ouvrir et do le prsenter une des personnesprsentes ; mais, pour cela, il a fallu, sur ses propresindications, dcomposer l'ordre, et rpter nergique-ment en moi-mme : Allez dans le vestibule ;puis, quand celto action tait accomplie; c Pi/enozun

    parapluie ;

    puis; ouvrez-le , et enfin ;

    Apportez-le M. A,

    Quelquos essais n'ont pas russi ; dans tous les cas,Zamora tait en somnambulisme quand il oprait.Le somnambulisme tait produit simplement parl'occlusion des yeux sous le bandeau qu'il se faisaitmettre dans l'unique but, croyait-il, de s'isoler davan-

    tage des distractions extrieures; j'ai pu, en effet,

    lorsqu'il avait le bandeau, lui donner des sugges-tions chances qu'il ne se rappelait pas lorsqu'ilavait les yeux ouverts ot qu'il excutait ponctuelle-ment, bien qu'il ne soit pas suggestible l'tat doveille,

    Zamora nous disait que, dans des cas fort rares, il

    percevait, d'un seul coup, la pense de certaines per-sonnes ; mais c'tait l un clair fugitif dont il me

    pouvait se rendre compte.

    Je ne ferai que rappeler ici uno autre facult qu'au-raient certains somnambules de voir distance etde prvoir l'avenir. Je crois quo cetto facult existerellement parce qu'on en cite des exemples trs

    frappants ; mais je suis convaincu aussi que, comme

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    S6 LES TATSPROFONDSDE L'HYPNOSE

    la transmission do penses, elle est extrmement rare,ne se manifeste que par clairs, et que l'on est presque

    toujours abus par l'imagination du sujet, Chaquefois que j'ai pu faire la preuve, j'ai reconnu que le

    sujet n'avait eu quo des hallucinations, Jo suis dureste en cela du mmo avis que Deleuze qui rapportelo fait suivant (1) :

    Mm0 de ***, mro de deux enfants dont elleest uniquement occupe, tant malade depuis quel-

    quesjours, son mari a essay do la magntiser, et,

    ds la premire fois l'a mise en somnambulisme. Danscet tat, Mrae do *** a annonc les crises et Pissuede sa maladie et a donn d'utiles conseils pour unde ses enfants qui toit indispos. Son mari, enchantde la pntration qu'elle monlroit et de la facilitavec laquelle elles'nonoit, l'a laisse parler sur divers

    sujets et, aprs sa gurison a continu la mettre

    en somnambulisme par curiosit. Bientt l'imagina-tion do Mme do *** s'est exalle et elle a vu leschoses les plus extraordinaires. Elle a indiqu sonmari le lieu o toient cachs des papiers importantspour sa famille, Ces papiers, disoit-elle, y avoient t

    dposs dans des temps de trouble par un de ses

    parents, mort depuis plusieurs annes qui lui appa-roissoit et lui donnoit tous les renseignements pos-

    sibles pour les retrouver, Les visions de Mwe *** s'tant prolonges pen-

    dant trois mois sans qu'elle en conservt lemoindre souvenir l'tat de veille et tout ce qu'elle

    (l) Histoire critique du Magntisme animal, lro partie, p. a30.

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    EXTRIORISATIONDE LA SENSIBILIT 57

    disoit tant parfaitement li, son mari, qui ne voyoit

    dans tout cela qu'un phnomne incomprhensible-,s'est cependant dtermin vrifier ls faits, poursavoir d'une manire positive quoi s'en tenir.Il s'est en consquence transport dans l'endroit quilui avoit t dsign, et non seulement il n'a rien

    trouv, mais il s'est assur quo les lieux qui luiavoientt dcrits no ressembloient nullement la descrip-tion et

    qu'il n'yavoit rien do vrai dans les visions de

    sa femme,

    On peut se rendre compte de la plupart des faits

    prcdents, qui tous procdent do l'extriorisation dola sensibilit, l'aide des tudes que je poursuis en cemoment et dont j'exposerai plus tard les rsultats; jome bornerai ici en

    indiquerlo

    phnomnefon-

    damental que j'ai t le premier, jo crois, re-connatre.

    Ds qu'on magntise un sujet, la sensibilit disparaitchez celui-ci la surface de