de riz et 343 tonnes de semoules détournées ? 09 JUIN 2020 ...Mahamat Saleh Annadif, comprenant le...

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MALI 620 www.malikile.com QUOTIDIEN D’INFORMATION ET DE COMMUNICATION MARDI 09 JUIN 2020 L'information est l'oxygène des temps modernes GAO : La nouvelle destination aurifère du Mali LÉGALITÉ quand tu nous tiens et LÉGITIMITÉ quand tu nous quittes ! Détournement de vivre en commune v : 147 tonnes de riz et 343 tonnes de semoules détournées ?

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  • MALI

    620www.malikile.com Q U O T I D I E N D ’ I N F O R M AT I O N E T D E C O M M U N I C AT I O N

    MARDI 09 JUIN 2020L'information est l'oxygène des temps modernes

    GAO : La nouvelle destination aurifère du Mali LÉGALITÉ quand tu nous tiens et LÉGITIMITÉ quand tu nous quittes !

    Détournement de vivre en commune v : 147 tonnesde riz et 343 tonnes de semoules détournées ?

  • MALIKILÉ - N°620 du 09/06/2020 Quotidien d’information et de communication 3

    Sommaire

    • Redacteur en Chef :Amadou TALL• Rédaction Générale : Karamoko B., Keïta, Souleymane Mary Diarra (Stagiaire), Moctar Sow • Gérant :Moctar Sow• Service Commercial : Youssouf Diarra• Secrétariat : Rita Tessougué

    Une

    Actualité

    Culture & société

    International

    Marche du 5 juin : IBK dos au mur !

    La correspondance du chef d’Etat-Major général des forces armées fait polémique :L’Armée est-elle sur le point de lâcher IBK ? Armée Malienne : Deux de nos vaillants officiers distingués aux Etats-Unis Lutte contre le terrorisme : le chef d’Al Qaïda tué au Mali Le président Maky Sall vole au secours des écoles privées Agriculture : subvention de l’engraisMenaka : Neutralisation de deux bandits COMMUNIQUE SUR LA MANIFESTATION DU VENDREDI 05 JUIN 2020 Mali : Communiqué du gouvernement sur les allégations d’exactions commises àNiagassadiou et Binedama, dans la région de Mopti

    Médina Coura : Une mineure de 14ans violée par un homme de 48 ans ! Détournement de vivre en commune v : 147 tonnes de riz et 343 tonnes de semoules détournées ? Le long de la frontiere avec le Burkina : Le carnage continue, selon des associations peules GAO : La nouvelle destination aurifère du Mali

    Mali : l’appel du 5 juin LÉGALITÉ quand tu nous tiens et LÉGITIMITÉ quand tu nous quittes ! Manifestation du 5 juin / ils ont dit… Boubou lah : “la démission du président n’est même pas la solution à l’heure actuelle…” Mobilisation du 05 juin 2020 : IBK doit revoir sa copie 5 juin : Le gouvernement en déphasage avec les réalités du terrain Houleuses manifestations contre le pouvoir à bamako : des leçons à en tirer

    Train litteraire avec Mamoudou Moumouni, Ambassadeur de la République du Niger au Mali

    Scandale à la Présidence de la République : comme une affaire de « pieds nickelés » Présidentielle 2020 : Bah Oury met en garde l’opposition plurielle contre « le piège »Coronavirus au Sénégal : Le bilan passe à 52 décès, ce 8 juin 2020

    Mamoutou Touré dit Bavieux, Président de la Femafoot, à Cœur Ouvert : “Habib Sissoko fait partie des grands hommes qui servent aujourd’hui le Mali avec beaucoup d’humilité, très engagé, mais très effacé”

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    Politique

    Brèves

    Edité par la Société Agence Malienne de Presseet d’Informations (AMPI)Siège : Rue du Gouverneur (902) Immeuble BayeNiass – Faladié (Bamako – Mali)Email : [email protected] / [email protected] Web : www.malikile.comContacts : +223 70 44 22 23

    Comité de rédactionQuotidien numérique d’informations générales paraissant du lundi au vendredi

    • Redacteur en Chef : Amadou TALL• Rédaction Générale : Karamoko B. Keïta, Demba SIDIBE (Stagiaire), Moctar Sow, Diala Teny Konaté, Ibrahim Sanogo • Gérant :Moctar Sow• Service Commercial : Youssouf Diarra• Secrétariat : AZIA Bénédicte

    Sport

  • Après la démonstration de force du Frontpour la Sauvegarde de la Démocratie(FSD), de la Coordination desMouve-ments, Associations et Sympathisants del’imam Mahmoud Dicko (CMAS), du mouve-ment Espoir Mali Kura ( (EMK) et d’autresforces vives de la nation, le 5 juin 2020, desreprésentants de la communauté internatio-nale sont allés à leur rencontre. Il s'agissait,pour eux, d’aller écouter l’imam et d’aplanirles dissensions pour une sortie de crise. Soucieux de l’apaisement du climat socialdans notre pays, une délégation conduite par

    le représentant de la mission de l’ONU au Mali,Mahamat Saleh Annadif, comprenant le repré-sentant de l’Union Africaine, l’ancien présidentPierre Buyoya et Monsieur BOLY de l’Uemoa, aété reçue par l’imam Dicko et des membres deEMK et du FSD, avec en toile de fond les ré-cents développements de la situation du pays.Les deux délégations se sont entretenus pen-dant plus deux heures d’horloge. Le principalsujet abordé était : comment faire pour calmerla situation ? L’appel à démission du PrésidentIBK a failli faire sombrer le Mali dans une im-passe totale. Finalement, l’on pense à l’après

    5 juin.Le pays est traversé par une crise sécuritairesans précédente depuis 2012. La démission duPrésident de la République dans ces condi-tions n’est pas la bonne option et ne feraqu’aggraver la situation, selon plusieurs ob-servateurs de la scène politique. Certes, lamauvaise gouvernance, la corruption, l’injus-tice tout cela greffé à la crise scolaire ont at-teint une proportion très importante. Cettesituation s’est exacerbée par la proclamationdes résultats de la Cour Constitutionnelle quiaurait constitué la goutte qui a fait déborder

    Quotidien d’information et de communication MALIKILÉ - N°620 du 09/06/20204

    UNE

    Marche du 5 juin : IBK dos au mur !

  • le vase. Ces mouvements populaires decontestation sont un message fort. Dès lors,il convient de trouver une solution à tous cesproblèmes et de faire face aux défis qui as-saillent notre pays. C’est pour cette raison qued’autres maliens pensent que la situation nesaurait être pire à celle imposée aux malienspar IBK. Selon les indiscrétions, l’imam a clairementindiqué être solidaire de la Déclaration Finaledu Rassemblement du 5 juin et par consé-

    quent de la demande de démission de IBK. Dèslors, il appartient au Chef de l’Etat d’être ré-ceptif au message lancé par les marcheurspour changer son mode de gouvernance jugéchaotique. Il nous revient, de source sûre, quele Président de la République n’est pas restéles bras croisés. Dans la foulée, il a reçu beau-coup de personnalités pour décrisper l’atmo-sphère très tendue, ces derniers temps. Cetteattitude peu ordinaire de sa part sera certai-nement une opportunité, pour lui, de dégager

    une nouvelle feuille de route, voire améliorersa gouvernance très critiquée.L’imam Dicko avait appelé le Président à la dé-mission. Mais on peut se demander si une dé-mission imposée du Chef de l’Etat serait unecomplication pour la République. Ce meetingfera date dans notre pays, vu la tournure qu’ila prise par la suite. Dans sa démarche de sefaire entendre, l’imam Dicko a toujours drainéune marée humaine. Même s’il n’a pas pro-noncé publiquement le mot démission, dansson discours il a lancé un ultimatum. Son ob-jectif est le départ du Président IBK. Pour lui,il ne s’agit pas du régime d’IBK, mais plutôtde sauver la patrie Malienne. « IBK est éphé-mère, son régime est éphémère aussi mais leMali demeure », dixit Mahamoud Dicko.Des leçons doivent être tirées pour améliorerla gouvernance. Cette sortie doit être une oc-casion pour les gouvernants de ce pays de seremettre en cause et de se dire que le peuple,dans son écrasante majorité n’est pas contentde leur gouvernance. Nier cela relèverait del’utopie. Les jours à venir seront décisifs pournotre pays car, selon les organisateurs dumeeting, d’autres actions plus vigoureusessont en gestation. Le Président doit sortir deson silence pour s’adresser à son peuple, afinde calmer les ardeurs.

    Ibrahim Sanogo

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    UNELU SUR LA TOILE

    Bouba Fané

    ON N'EST VRAIMENT FATIGUÉ DES DÉMENTIES AP-PLIQUÉ LA LOI C'EST TOUT Alerte ! Alerte !Attention à la propagande subversive.Aucune coordination au sein des forces armées. Un texte de soutien d'une prétendue coordination des Forces Arméeset de sécurité du Mali aux idéaux de la CMAS de l'imam MahamoudDicko fait le tour des réseaux sociaux Il y a lieu de préciser que le oules auteurs ne parlent qu'à leur nom propre. Il n'existe aucune struc-ture officielle du genre dans l'armée.Nous invitons par conséquent tous les personnels FAMa et les po-pulations à la plus grande vigilance. L'armée demeure républicaineet aux ordres des institutions républicaines. Cette lettre non signéene participe ni plus ni moins qu'à une velléité de manipulation, depropagande visant à déstabiliser les institutions de la République.L'armée se préoccupe plutôt de la sécurisation des personnes et deleurs biens ainsi que de l'intégrité territoriale, à un moment de ter-rorisme et de coronavirus.

    Paul Diarra

    COOPÉRATION : Le CEM-AT reçoit les Comman-dants sortant et entrant de l’EUTMLe Chef d’Etat-major de l’Armée de Terre, le Général deBrigade Oumar DIARRA a reçu en audience, le Général de Brigadeportugais Joao Boga RIBEIRO, Commandant sortant de l’EUTM, ac-compagné du Général de Brigade tchèque Frantisek RIDZAK, Com-mandant entrant de l’EUTM.La rencontre a eu lieu, le lundi 08 juin 2020, dans la salle de confé-rences du PC/EMAT. Le Commandant EUTM sortant était venu pré-senter son successeur au CEM-AT. Le Général portugais en a profitépour rendre compte au Général de Brigade Oumar DIARRA de la re-prise des activités de l’EUTM après la phase de suspension suite auxcas de COVID-19 au sein de ladite mission. Le Commandant EUTMentrant a ensuite entretenu le CEM-AT sur des projets de l’Union Eu-ropéenne et échanger avec lui sur des questions d’actualité.L’audience s’est terminée par des échanges de cadeaux entre le CEM-AT et les deux visiteurs.

    Opération de distribution gratuite des vivres pour Covid-19: Plus de300 tonnes de céréales détournées en commune VDans une adresse à la nation, le Président de la République a annoncéplusieurs mesures sociales qui coûteront à l’Etat, près de 850 millionsde dollars (500 milliards de FCFA). Parmi ces mesures, figure la créa-tion d’un fonds spécial de 170 millions de dollars (100 milliards deFCA) pour les familles les plus vulnérables. Dans son discours, il aannoncé la distribution gratuite de 56 000 tonnes de céréales et de16 000 tonnes d’aliments bétail aux populations vulnérables affectéespar le Covid-19.Dans cette dynamique, les autorités maliennes, pour atténuer lesconséquences de la Covid-19 sur la population, ont initié un vasteprogramme de distribution de céréales aux populations affectées parla pandémie. Malheureusement le constat est alarmant car plusieurstonnes de ces céréales ne sont pas arrivées à leurs destinataires.En commune V précisément 147 tonnes de riz et 343 tonnes de se-moules ne sont pas arrivés à leurs destinataires alors que ces cé-réales ont été mises à la disposition de la mairie par le gouvernement.Pour mieux comprendre comment cela est arrivé, il faut seulementsuivre la logique. Le gouvernement malien a mis au total à la dispo-sition de la commune V: 587 tonnes de riz et 783 tonnes de semoules.Les quatre grands quartier de la commune V à savoir Daoudabougou,

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    UNELU SUR LA TOILE

    Kalaban coura Sabalibougou et Bacodjicoroni ont reçu chacun 70tonnes de riz et 70 tonnes de semoules ce qui fait 280 tonnes riz et280 tonnes de semoules pour ces quatre (4) quartiers.Les quatre autres quartiers de la commune à savoir: Quartier Mali,Torokorobougou, Badalabougou et Sema ont reçu à leur tour 40tonnes de riz et 40 tonnes de semoules. Ce qui fait aussi 160 tonnesde riz et 160 tonnes de semoules.En tout, les céréales partagées en commune V sont: pour le riz: 280tonnes pour les 4 grands quartiers+ 160 tonnes de riz pour les 4petits quartiers. la quantité de riz partagée est 440 tonnes, alors quele gouvernement a mis au total 587 tonnes de riz à la disposition dela commune V. Pour le riz, il y a 147 tonnes non partagées.Pour les semoules aussi, ils ont partagé aux 4 grands quartiers 280tonnes pour les 4 grands quartiers et 160 tonnes pour les 4 petitsquartiers. En faisant la somme de la quantité des semoules partagéeson aura 440 tonnes partagées alors que le gouvernement a mis à ladisposition de la commune V 783 tonnes de semoules. Pour les se-moule, il y a également 343 tonnes non partagées.Donc 147 tonnes de riz et 343 tonnes de semoules ont disparus encommune V de Bamako. Il faut aussi souligner que les kits étaientcomposés de 30 kg de riz et 40 kg de semoules, mais les populationsont reçu des kits composés de 30 kg de riz et 25 kg de semoules.Cela pour chaque kit, il y a 15 kg de semoules qui manquent, En fai-sant un petit calcul, on verra que des tonnes de semoules ont étéaussi détournées à ce niveau aussi.En plus de tout ça comme le ridicule ne tue pas, des céréales ontété enlevées nuitamment dans plusieurs quartiers de la communeV. Au quartier Mali en moins de deux heures, des voleurs ont pu volerplus 60 tonnes de céréales selon le maire de la commune V AmadouOuattara.Face à tous ces détournements de céréales destinées aux couchesdéfavorisées et économiquement affectées par la pandémie de laCovid-19, les autorités du Mali sont vivement interpellées pour fairela lumière sur les opérations de partage de ces céréales sur tout leterritoire malien.

    Casimir Apiè Sangala

    Bamako : «L’insurrection conduite par l’imamDicko est un péché» (Ahmed Khalifa Niasse)

    Minneapolis: le commerçant qui a appelé les flics pour contrôlerFloyd pour soupçons de faux billet se nomme Mahmoud Abumaya-leh...

    Manden Balla Toure

    En attendant d' y voir Clair !!!L'imam koké kallé de la grande mosquée destituéLe patriarche touré a destitué ce jour dimanche 07 juin2020 l'imam de la grande mosquée de bamako dont la gestion revientà la famille Touré. Il a été remplacé par son adjoint, un des fils de feu balla kallé.Que s'est-il passé ??En effet imam #Kokè_kalle sortait avec une femme depuis qu'il étaitjeune (couturier à l'époque), cette dernière à fait 2 mariages avantde divorcer.Ensuite koke kallé l'imam de la grande mosquée de Bamako à faitun retour triomphale dans sa relation avec cette dame. Relation quiaboutira a une grossesse et la dame partira accoucher aux #ÉtatsUnis.Mais au retour de la dame et après des disputes, kokè disait àquelques proches que les jumeaux ne sont pas pour lui que puisqu'iln'ya pas de mariage entre eux. Pourtant l'imam partageait la nuitnuptiale entre ces femmes et la dame en question. Les rumeurs sont parvenus jusque chez la famille Touré qui assurela gestion de la grande mosquée de #Bamako qui à leur tour ont faitappel à la dame pour plus d'infos et coup de théâtre, cette dernièreconfirme qu'effectivement il n'ya pas de mariage entre lui et l'imamet d'ajouter qu'ils vivent en concubinage. Appelé à s'expliquer dans la famille Touré , l'imam nia et se borna àdire qu'il existe un lien de mariage entre lui et la dame. Questionnésur qui sont les témoins de son mariage la mosquée dans la quelleil fût célébré, l'imam n'a pas pu donné une reponse .La famille #Touré à alors décidé de le faire remplacer par un fils del'imam balla Kalé en attendant que les choses se clarifient. Le ven-dredi le 05 juin 2020, ils l'ont empêché de faire prier les fidèles lorsde la prière de vendredi.La décision de sa destitution est tombée le dimanche 7 juin 2020.Deux influents prêcheurs ont plaidé pour sa cause, la famille Touréà opposé un non catégorique. C'est ainsi que kokè à été remplacé.

    Alassane Keita

    DÉCLARATION SOLENNELLE DES CONFESSIONSRELIGIEUSES ET DES ORGANISATIONS DE LA SO-CIÉTÉ CIVILE SUR LA SITUATION SOCIOPOLITIQUE DUMALINOUS, confessions religieuses et organisations de la société civile,rassemblées ce jour 04 Juin 2020 au Mémorial Modibo KEITA- CONSIDÉRANT les multiples défis auxquels le pays est confrontédepuis un certains temps, notamment la situation sécuritaire, lesconflits communautaires, la crise scolaire, exacerbés par la pandémiedu Coronavirus ;

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    UNELU SUR LA TOILE

    - CONSIDÉRANT les menaces multiformes qui planent sur notre pays;- REGRETTANT que le traitement fait des résultats des dernièresélections législatives a contribué à la détérioration du climat politique;- CONVAINCUS que le respect de la constitution est un gage de sta-bilité qui garantit la liberté d’expression et de manifestation dans lerespect de la loi ;- CONVAINCUS ÉGALEMENT que le Mali est et reste notre bien com-mun à préserver et à renforcer ;1- RAPPELONS que la satisfaction des besoins fondamentaux du ci-toyen fait partie des grandes missions régaliennes de l’état, notam-ment la protection des personnes et de leurs biens, le droit àl’éducation, à la santé et à la justice ;2- SALUONS toute initiative contribuant à l’apaisement du climat so-cial ;3- INSISTONS sur le respect du vote du peuple malien, au travers,entre autres, de l’exigence de transparence dans les élections quisont et demeurent un pan important dans l’avènement et le renfor-cement de la démocratie ;4- INVITONS les maliennes et les maliens, de l’intérieur comme del’extérieur, à l’attachement à la constitution et au respect de nos va-leurs sociétales qui considèrent comme cardinales les vertus du dia-logue ;5- DEMANDONS à toutes les maliennes et tous les maliens, de mettrele Mali au dessus des ambitions et désirs personnels.Fait à Bamako, le 04 Juin 2020

    Etienne Fakaba Sissoko

    Cassez la pipe si ça vous tente, Personne ne nousimposera l'idéologie de la pensée unique.J'ai l'impression que soit nous n'avons pas été assezclairs soit certains font semblant de croire au père noël en croyantpouvoir influer sur nos prises de positions sur le Mali en se versantdans des niaiseries, des jacacceries, des singeries.Dechantez car personne ne nous tracera le chemin à notre place.Autour du même problème fondamental préoccupant toute la nation:la gouvernance d'ibk, chacun a poussé sa réflexion et nous avonsjugé nécessaire de venir apporter notre expertise pour tenter de fairebouger les lignes dans le cadre de l'accord politique ayant aboutitau Dialogue national inclusif.

    Pour certains nous avons commis un crime, mais pourtant ils ontaussi fait leur choix qu'ils assument. C'est quand même prétentieuxque ne pas à defaut de comprendre, au moins de respecter cette di-versité de choix.Aujourd'hui le débat est encore plus houleux, d'un côté ceux qui pen-sent qu'il faut faire démettre le président avec son corollaire de zi-zanie ( pour qui sait qu'aucune institution de la république ne seraépargnée) et la solution est trouvée et de l'autre côté nous autresqui pensons que celà est un saut dans l'inconnu qui ne parait pasideal et qu'il faut mettre la pression pour faire appliquer les résolu-tions et recommandations du DNI qui a traité en profondeur tout leproblème malien.Pour notre part, on a pas entendu un seul discours sur la place del'indépendance qui fustige un mal de ce pays auquel nous n'avonspas touché lors du DNI et autour duquel nous avons pas pensé en-semble des solutions idoines.À noter s'il ya lieu de le rappeller pour les pourfendeurs du DNI, queles actions à executer ont été fixées à court, moyen et long terme,donc arrêtez de tenter de vouloir jeter le discrédit sur le dialogue na-tional comme si le document faisait ressortir le coup de baguettemagique capable de résoudre tout en un clin d'oeil.Les résolutions du DNI prouvent au moins qu'on s'accorde sur l'exis-tence des problèmes de fond mais la différence presiste au niveaude la méthodologie à aborder pour les résoudre. Cela devra desormais être clair pour tous: Nous sommes conséquentsenvers nous mêmes. Malgré le retard accusé dans la mise en oeuvredes résolutions et recommandations du dialogue national,retard quenous dénonçons avec véhémence, nous pensons que la solution setrouve dans ce document. Si combat nous devons devons mener àterme le nôtre s'articulera autour de la diligence à faire appliquerdans un plus bref delai et avec un chronogramme bien établi les ré-solutions et recommandations du DNI. Les non croyants nous sortent l'histoire qu'on continue de vendrenotre DNI, on le préfère car à sa place vous n'avez rien à nous offiret qui nous parait plus pragmatique comme solution. Libre à chacun de suivre sa voie mais avoir la prétention de vouloirnous faire imposer votre vision , pour qui nous connait, le mieux c'estd'economisez vos efforts. Le peuple c'est pas que vous, c'est aussi eux c'est aussi nous doncc'est nous tous et nous avons tous notre mot à dire.#Boubacar_Koumaré

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    UNELU SUR LA TOILE

    Gouvernement du Mali

    Communiqué N°98 #MSAS #Covid19 Situation de la maladie à coronavirus à la date du08 Juin 2020 :14 nouveaux cas 00décès 43 patients guéris.

    PINAL

    MOUSSA SEY DIALLO, REND HOMMAGE AU PRÉSI-DENT SOUMAÏLA CISSÉ"LE PRÉSIDENT SOUMAÏLA CISSÉ DÉRANGE MÊME AB-SENT. Le président de l'URD, l'honorable Soumaïla CISSÉ a été pris en otagele 25 Mars 2020 pendant qu'il était en pleine campagne électorale àNiafunké dans sa région natale. Le candidat Soumaïla CISSÉ par respect aux populations de sa cir-conscription électorale, en toute confiance en son gouvernement,surtout en la parole de ses dirigeants, a pris la décision de se rendresur place pour demander un nouveau mandat législatif.Malheureusement il a été rapté. Cela fait 76 jours aujourd'hui que lechef de file de l'opposition politique malienne, qui a été brillammentréélu par sa base depuis le premier tour des législatives est absentsur la scène politique malienne. Pourtant le peuple malien n'a jamais eu autant besoin d'un chef defile de l'opposition avec un leadership avéré. Le pays a besoin de cetopposant qui s'impose par son envergure, par sa pertinence, par sesrelations, par son courage, par sa bravoure. Le Mali a besoin tout de

    suite, à l'instant présent de son opposant historique celui qui depuis2002 sert de repère, de balance et qui, depuis 2013 s'est érigé enobstacle contre les abus d'un pouvoir clanique sans vision. Le président Soumaïla denonce avec minutie. Il conteste avec pré-cision et bloque les incohérences avec élégance. Il tient à la répu-blique, se bat pour la démocratie, éveille le peuple au patriotisme,initie une politique de tolérance et de préservation de l'État maisferme contre la gabegie et le laxisme. Il dérange. Même absent le président Soumaila CISSÉ dérange les fossoyeursde la république, ceux qui ont des visées de bien être intrinsèque, àla place de la recherche du bonheur d'un peuple perdu, martyrisé. Pris en otage par des ravisseurs inconnus. Enlevé sans revendica-tions. Privé de liberté sans raison apparente. Perdu dans un Mali àun moment ou s'y trouve braqué les yeux des armées les plus puis-santes du monde. Supposé être entre les mains de soi disant isla-mistes qui n'ont aucune caractéristique habituelle de ceux ci. Le casdu rapt de Soumaïla pose surtout des questions. Le comble dans cette histoire est l'affolement des réseaux sociauxchaque fois que la pression se fait sentir par le peuple. Dans cesmoments on entend qu'il est blessé, où qu'il a été déplacé d'un pointà un autre. Dès fois des vocaux sont diffusés informant de l'immi-nence de sa libération ou de celle ci. Des vidéos sont souvent réali-sées pour mieux pousser la confusion. Ils sont maintenant arrivésjusqu'à parlé de sa mort. Dommage, mille fois dommage. Le président Soumaïla dérange qui ? Le président de l'Union pour laRépublique et la Démocratie protège les maliens de quoi ? Le chefde file de l'opposition malienne empêche la survenance de quoicontre nos ennemis ? Le mieux est de le ramener car l'acte posécontre lui, est devenu un talisman offert à lui par le peuple malien,qui désormais observe rigoureusement l'évolution des choses. LIBE-REZ -LE !" #LiberezSoumi2023

    Bamako: L'imam de la grande mosquée destitué par les patriarchesTouré pour adultère. Source : BS- Sentinelle

    Figaro du Mali

    Si la démocratie malienne a réellement pour fon-dement la légitimité populaire dans les formescontenues dans nos textes, il est évident qu'à partirdu vendredi 05 juin 2020 le Mali est condamné à fairele dure choix d'accepter l'avènement d'une quatrième république,déjà en vue. Ceci suppose :1.la mise en place d'une assemblée constituante composéed'hommes et de femmes choisies suivant les seuls critères de com-pétence et d'intégrité ;2.un gouvernement restreint de mission. Le tout mis en place par une instance nationale souveraine. Les gymnastiques juridiques déplaceraient inutilement le problèmelongtemps déviés d'ailleurs.Ibrahim Djibrilla Maiga

  • Quotidien d’information et de communication MALIKILÉ - N°620 du 09/06/202010

    UNELU SUR LA TOILE

    * MINISTÈRE DE LA SÉCURITÉ ET DE LA PROTECTION CIVILE Recru-tement à titre exceptionnel de deux mille cinq cent (2 500) Sous-Of-ficiers de Police, spécialité Maintien d’Ordre (MO), parmi lescandidats ayant panicipé aux épreuves orales du concours direct derecrutement d’Elèves Fonctionnaires de Police, objet de *l‘ArrêtéN°1582/MSPC-SG du 14 mai 2018.*NB : Les candidats concernés sont soumis aux visites médicales d’in-corporation. A l'issue de ces visites, les candidats déclarés aptessont soumis aux épreuves orales de sélection. *Pape Cinq Étoiles KONÉ*

    Forces Armees Maliennes

    COMMUNIQUÉ MDACDepuis un certain temps, des informations font état d'exactions nonencore élucidées attribuées aux Forces Armées maliennes (FAMa)sur les théâtres des opérations, notamment dans les localités de Bi-nedama et Yangassagou dans la région de Mopti et Massabougoudans la région de Ségou.

  • MALIKILÉ - N°620 du 09/06/2020 Quotidien d’information et de communication 11

    BREVES

    Une correspondance du Chef d’Etat-major Général des Arméesadressée aux chefs d’Etats-majors et Directeurs de services aveccomme objet les dispositions sécuritaires à prendre pour la ma-nifestation du vendredi 5 juin 2020, a fait le tour des réseaux sociaux etsemble créer polémique et susciter une inquiétude au sommet de l’Etat. Cette correspondance, à en juger par sa forme, est une correspondanced’une armée républicaine et responsable qui est au service exclusif dupeuple, mais par son fond, elle donne une sueur froide aux hautes au-torités qui l’assimileraient à une allégeance aux manifestants. Pourquoicette correspondance suscite-t-elle autant de polémiques ? Est-ce ledébut de la prise de conscience de l’armée, après les errements qu’ellea commis par le passé ? Voudrait-elle être à équidistance de toutes lestendances politiques pour affirmer sa neutralité ?En substance, voici ce qu’on pourrait lire dans la correspondance : «Une manifestation est prévue à Bamako le vendredi 5 juin 2020 à 14h00. A ce titre il convient de sensibiliser les hommes placés sous vosordres afin qu’ils restent en marge d’un tel évènement et qu’ils adoptentles mesures suivantes : 1- rester au camp et ne sortir que par strictenécessité auquel cas en informer la permanence. 2- Au besoin, se mettreen tenue civile pour aller en ville et rester loin des manifestants. 3-Mettre en place les piquets d’intervention au niveau de l’armée de Terre,de l’Armée de l’Air, de la Garde Nationale, de la Gendarmerie Nationaleet du Génie Militaire. 4- les piquets doivent être dotés des véhiculesd’intervention. 5- les piquets ne doivent intervenir que sur ordre duMajor de garnison sous l’autorité du Chef d’Etat-major des Armées ousur la base de réquisition signée des autorités compétentes. ».Doit-on trouver à redire après une telle correspondance à la fois res-ponsable et professionnelle surtout face à une manifestation deshommes politiques mains nues ? Cette dépêche qui a fait le tour de latoile a donné du baume au cœur des manifestants et les a rassuré d’undéroulement sans heurts.Si les contestataires ont applaudi des deux mains l’attitude responsableet professionnelle des forces de maintien de l’ordre, tel ne semble pasêtre le cas au sommet de l’Etat qui aurait interprété cette attitude

    comme un sabotage, voire une allégeance aux manifestants.En somme, nul ne doit perdre de vue que l’armée est une entité de lasociété et par conséquent elle ne saurait suivre la tête baissée et defaçon permanente un homme ou un régime.

    Youssouf Sissoko

    La correspondance du chef d’Etat-Major général des forces armées faitpolémique : L’Armée est-elle sur lepoint de lâcher IBK ?

    Le Lieutenant-colonel Joachin CISSOKO et le Commandant d’Avia-tion Fatimata Bintou SANGARÉ, deux officiers maliens, viennentde terminer avec succès leur formation militaire (promotion 2020),respectivement à l’Ecole de Guerre des USA à Carlisle, en Pennsylvanie,et à l'Ecole d'Etat-major et de Commandement de l'Armée de l'Air desUSA, Maxwell AFB, Alabama. Le Lieutenant-colonel CISSOKO a obtenu le diplôme de l'Ecole de Guerredes USA et un Master en études stratégiques. Pour sa part, le Com-mandant d’Aviation Fatimata Bintou SANGARÉ a obtenu deux distinc-tions, celle de la Recherche et celle des Etudes internationales desécurité. Le Colonel-major Sory Ibrahim KONÉ, Attaché de Défense àl’Ambassade du Mali à Washington, a suivi les cérémonies virtuelles degraduation de nos vaillants officiers. Occasion pour l’Ambassadeur du Mali à Washington et l’ensemble dupersonnel de la mission d’adresser leurs vives et chaleureuses félicita-tions à ses deux officiers qui ont, par leur brillant parcours, honoré leMali et ses Forces de Défense et de Sécurité.

    Yama DIALLO, Source : Ambassade du Mali aux États-Unis

    Armée Malienne : Deux de nos vaillants officiers distingués auxEtats-Unis

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  • Quotidien d’information et de communication MALIKILÉ - N°620 du 09/06/202012

    BREVES

    Lors d’une opération dans le nord du Mali, le chef d’Al Qaïda auMaghreb, Abdelmalek Droukdel, serait tué par les forces Bar-khanes. L’information a été donnée par la ministre française desarmées, Florence Parly, le vendredi 05 juin 2020.Selon AMAP, Mme Parly déclare que l’opération a été menée par la forceBarkhane en compagnie de ses partenaires. La ministre française an-nonce qu’en plus du chef de cette organisation djihadiste, plusieurs au-tres de ses collaborateurs ont été tués le mercredi 03 juin 2020. À noterqu’Abdelmalek Droukdel était le commandant de l’ensemble des groupesalqaidistes d’Afrique du Nord et de la bande sahélienne. Plus précisé-ment le JNIM, l’un des principaux groupes terroristes actifs au sahel. Ilétait également un membre du comité directeur d’Al Qaïda.

    Lutte contre le terrorisme : le chef d’AlQaïda tué au Mali

    Le Gouvernement du Mali accorde un appui exceptionnel de plusde 35 milliards de CFA pour subventionner l’engrais, faire face àla baisse des prix sur le marché international et les difficultésdues au COVID19. Le Premier ministre, Chef du Gouvernement, ministrede l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé a reçu ce dimanche 7juin, une délégation des acteurs de la filière coton composée du ministrede l'Agriculture, Moulaye Ahmed Boubacar, du PDG de la CMDT, M. BabaBerthé et des syndicats de producteurs de coton.La rencontre avait pour but d'échanger sur les difficultés liées à labaisse du prix du coton-graine, suite aux effets devastateurs de la pan-démie du COVID-19. Le Premier ministre, Chef du gouvernement a tenuà travers cette rencontre, à manifester la volonté du Gouvernement pourla cause des producteurs de coton dont le rôle dans l'économie du paysne souffre d'aucun doute. Conscient de l'impact négatif sur le plansocio-économique, le Premier ministre a échangé avec les producteursafin de sauver la prochaine campagne. Ainsi, face aux différents enjeux, les décisions suivantes ont été prisesde commun accord entre toutes les parties :(1). Le maintien des prix d’achat du coton pour la campagne 2020 -2021;(2). La subvention à titre exceptionnel d’un montant de 35 milliards deF CFA, matérialisée par un bonus de 50F sur chaque kilogramme decoton produit et vendu à la CMDT.EN somme, l’Etat à travers la CMDT s’engage à acheter chaque kilo-gramme produit localement à 250F pour le premier choix et 225 F pourle second choix ;

    Agriculture : subvention de l’engrais

    Le jeudi 4 juin 2020, une unité du MSA a mis la main sur le nomméIsmaghil Ag Afounkouche jeune homme âgé de 23 ans, et mis horsd’état de nuire Ahmad Ag Houmouden, tous les deux auteurs del’assassinat le 28 mai 2020 à Ménaka de Hazi Ag Haynaha et de ZeiniAlghabid Ag Ibla deux civils commerçants.Ces jeunes hommes sont des malfrats très violents qui opèrent sur unemoto avec des fusils de type kalashnikov. Après l’arrestation d’Ismaghilet son interrogatoire, il a donné le nom de son complice en la personned’Ahmad Ag Houmouden. Ce dernier pendant son interpellation a ouvertle feu sur l’unité chargée de son arrestation. Cette dernière a riposté etneutralisé le meurtrier. Ces bandits sont également les auteurs de l’as-sassinat du notable Istaf Ag Hadtijani tué le 8 janvier 2020 à Tassirist(30km sud de Ménaka). Par ailleurs, le MSA a signalé aussi qu’IsmaghilAg Afounkouche et son complice sont des éléments qui utilisaient lefanion du MSA en clandestinité durant leurs opérations.

    (3). Les engrais seront cédés à leurs prix courants.En retour, les représentants des cotonculteurs ont pris l'engagementde mobiliser l'ensemble des producteurs afin de réussir la prochainecampagne agricole dans les zones cotonnières.

    CCRP - Primature

    Menaka : Neutralisation de deux bandits

    Il a ordonné à son ministre des finances de mettre 1 milliard de FCFAà la disposition des établissements privés pour leurs permettre depayer les arriérés de salaires des enseignants et du personnel.Tandis qu'au Mali, les enseignants privés sont les grands oubliés.Que c'est bien d'avoir un président sérieux comme son Excellence MakySall !

    Le président Maky Sall vole au secoursdes écoles privées

  • MALIKILÉ - N°620 du 09/06/2020 Quotidien d’information et de communication 13

    BREVES

    Le Gouvernement informe l’opinion nationale que ce vendredi 05juin 2020, à partir de 12 heures, la Coordination des Mouvements,Associations et Sympathisants de l’Imam Mahmoud DICKO (CMAS),le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD) et le MouvementEspoir Mali Koura (EMK) ont organisé un rassemblement sur la placede l’Indépendance.Le Gouvernement, toujours soucieux du respect des libertés publiquesdes maliens, a autorisé la manifestation à travers le Gouverneur du Dis-trict de Bamako et a déployé les forces de l’ordre et de sécurité pourl’encadrer. Globalement, tout s’est déroulé sans incident, même si une quarantainede manifestants souffrant de malaise ont été secourus par les unitésd’intervention de la Protection civile.Toutefois, le Gouvernement déplore, à la fin du rassemblement sur laplace de l’indépendance, que des manifestants particulièrement surex-cités, se soient dirigés vers la résidence du Président de la Républiqueà Sébénicoro. Dans leur acharnement pour forcer le dispositif sécuritairemis en place par les forces de l’ordre, ils ont été dispersés à coup degaz lacrymogènes. S’en sont suivies de vives altercations qui ont occa-sionné :- Dix-neuf (19) blessés dont quinze (15) parmi les forces de l’ordre ;- Onze (11) véhicules des forces de sécurité endommagés par les ma-nifestants, dont un totalement (01) incendié. Des interpellations ont été effectuées sur les lieux et une enquête esten cours pour situer toutes les responsabilités de ce débordement.

    COMMUNIQUE SUR LA MANIFESTATIONDU VENDREDI 05 JUIN 2020 :

    Tout en félicitant les forces de l’ordre pour le professionnalisme et laretenue dont elles ont fait preuve face à un tel déchaînement de vio-lences, le Gouvernement invite les populations au calme.Le Gouvernement rappelle que l’exercice du droit constitutionnel de ma-nifestation pacifique ne doit pas donner lieu à des actes de vandalismeni de violences. Il invite les acteurs politiques et de la société civile au respect du cadreinstitutionnel républicain et démocratique.Il rassure les populations qu’il restera attentif à la satisfaction de leurspréoccupations légitimes.Le Gouvernement renouvelle son offre de dialogue au collectif d’asso-ciations et de partis politiques qui s’est exprimé à travers le rassem-blement du 5 juin 2020.Bamako, le 06 juin 2020Le Gouvernement,Le Ministre de la communication, porte-parole du gouvernement Yaya Sangaré, Officier de l’Ordre national

    Le gouvernement de la République du Mali informe l’opinion natio-nale et internationale que des allégations font état d’exécutionsextrajudiciaires les 3 et 5 juin 2020 dans les villages de Niangas-sadiou ( commune de Mondoro, cercle de Douentza) et de Binedama,(commune de Madougou, cercle de Koro). Le premier bilan établi estrespectivement de 14 et de 29 morts dont des femmes et des enfants.Des habitations de Binedama dans la commune de Madougou ont étéincendiées. Les auteurs n’ont, à ce stade, pas été clairement identifiés,même si des sources prétendent qu’ils étaient habillés en tenue de l’Ar-mée malienne. Le Gouvernement, très préoccupé par ces graves allé-gations, a instruit à la hiérarchie militaire d’établir immédiatement lesfaits. La justice est également saisie.Le Gouvernement condamne avec la dernière énergie ces tueries quelsqu’en soient les auteurs. Il présente ses condoléances les plus attristéesaux familles des victimes. S’il s’avérait que ces exécutions sont l’œuvred’éléments de l’Armée nationale, des sanctions proportionnelles à lagravité des actes seront prises par le Chef Suprême des Armées. Toutesles responsabilités seront situées et les coupables seront traduits de-

    Mali : Communiqué du gouvernementsur les allégations d’exactions commises à Niagassadiou et Binedama, dans la région de Mopti

    vant la justice. Le Gouvernement invite, malgré ces événements tra-giques et regrettables, les populations des localités concernées à pour-suivre les efforts de médiation initiés par les notabilités pour parvenirà la réconciliation et la cohésion sociale entre toutes les communautésdu pays. Tout en apportant son soutien indéfectible aux Forces de dé-fense et de sécurité nationales déployées sur le terrain, le gouvernementréitère sa détermination à sanctionner toute forme de violation des droitsde l’homme, particulièrement les exécutions extrajudiciaires.Bamako, le 07 juin 2020Le Gouvernement,Le Ministre de la Communication,Chargé des Relations avec les institutions,Porte-parole du GouvernementYaya SANGARE, Officier de l’Ordre national

  • COMMUNIQUÉ

    Quotidien d’information et de communication MALIKILÉ - N°620 du 09/06/202014

  • MALIKILÉ - N°620 du 09/06/2020 Quotidien d’information et de communication 15

    Marié et père de 5 enfants, AboubacarDiabaté alias ‘’Grand griot’’ est le pé-dophile qui a été pris en flagrant délitde viol le lundi 1er juin dans l’après-midi surla mineure A.K de 14 ans. Menuisier de sonétat et collaborateur du grand père de sa vic-time, M. Diabaté a été pris la main dans le sacpar l’un de ses collègues dans les toilettes dela concession de ce dernier. Humilié par ceforfait cinglant, le ‘’Grand griot’’ n’avait d’autrechoix que de prendre la poudre d’escampette.A.K (le initiaux du nom et prénom de la vic-time) est une orpheline qui vit avec sa grand-mère maternelle dans la famille Coulibaly.Aboubacar Diabaté dit ‘’Grand griot’’, nonmoins collègue du grand père d’A.K (sa vic-time) dans un même atelier de menuiserie,abusait sexuellement de cette dernière depuispresque 4 ans.

    Le lundi 1er juin 2020, le pédophile avait unefois de plus nourrit l’idée de vider sa libidocomme d’ordinaire sur la petite A.K dans lestoilettes de la concession de celle-ci. Lâchépar la Baraka, il a été pris en flagrant délit aumoment même où il chevauchait la pauvre in-nocente. Et ce, par un collaborateur. Pris depanique, il n’a pas tardé à disparaitre de la na-ture.Sidérée, la famille de la victime a immédiate-ment porté plainte contre ‘’Grand griot’’ au ni-veau du 3ème Arrondissement. Connu dans saperspicacité, la brigade de recherche de cecommissariat a diligenté une enquête afin demettre les grappins sur ce griot ‘’ immoral’’.Dans son témoignage, la victime A.K, dira quele griot Diabaté avait pris la mauvaise habitudede satisfaire ses désirs sexuels avec elle de-puis près de quatre ans, cela souvent avec des

    menaces de mort. « A chaque fois, qu’il metouchait, il me menaçait de me tuer, si j’osaisdire quoique ce soit à quelqu’un » a confié lapetite A.K.D’après la tante d’A.K, le gynécologue qui aconsulté la gamine sous une décision policièrea bel et bien confirmé que le criminel touchaitsexuellement la petite et qu’elle est mêmeatteinte à présent d’une infection.Le hic dans tout ça, est que le pédophile Dia-baté est très bien connu et respecté dans lequartier populaire de Medina Coura. Aussi, ilest abonné d’une mosquée dénommée ‘’Ba-manan Misiri’’ où il détenait même la caisse.Aux dires toujours de la tante de la victime,suite à l’explosion de cette affaire, d’autres casde viol et d’abus sexuels commis par le griotDiabaté ont fait surface. Dans ce lot, le plusaberrant est celui de la petite sœur de safemme.Jusqu’au moment où cette affaire est misesous presse, des recherches continuent acti-vement par les hommes du commissaire Ab-doulaye Djiré du 3ème Arrondissement afin demettre les grappins sur ce violeur invétéré.

    Par Mariam SISSOKO

    Médina Coura : Une mineure de14ans violée par un homme de48 ans !

    ACTUALITEACTUALITE

  • Quotidien d’information et de communication MALIKILÉ - N°620 du 09/06/202016

    C’est précisément 147 tonnes de riz et343 tonnes de semoules qui ne sont pasarrivées à leurs destinataires alors queces céréales ont été mises à la disposition dela Mairie par le gouvernement.Pour mieux comprendre comment cela est ar-rivé, il faut seulement suivre la logique. Legouvernement malien a mis à la dispositionde la Commune V: au total 587 tonnes de rizet 783 tonnes de semoules.Les quatre grands quartiers de la Commune V,à savoir Daoudabougou, Kalabancoura, Saba-libougou et Bacodjicoroni, ont reçu chacun 70tonnes de riz et 70 tonnes de semoules. Ce quifait un total de 280 tonnes riz et 280 tonnes

    de semoules pour ces quatre (4) quartiers.Les quatre autres quartiers de la commune, àsavoir Quartier-Mali, Torokorobougou, Badala-bougou et Sema, ont reçu, à leur tour, 40tonnes de riz et 40 tonnes de semoules. Ce quifait aussi 160 tonnes de riz et 160 tonnes desemoules. En tout, les quantités de céréales partagéesen Commune V sont, pour le riz: 280 tonnespour les 4 grands quartiers, plus 160 tonnespour les 4 petits quartiers. La quantité de rizpartagée est de 440 tonnes, alors que le gou-vernement a mis au total 587 tonnes de riz àla disposition de la Commune V. Pour le riz, ily a donc 147 tonnes non partagées.

    Pour la semoule aussi, ils ont partagé, entreles 4 grands quartiers 280 tonnes et 160tonnes pour les 4 petits quartiers. En faisantla somme de la quantité de semoule partagée,on aura 440 tonnes partagées alors que legouvernement a mis à la disposition de laCommune V 783 tonnes de semoule. Pour lasemoule, il y a également 343 tonnes non par-tagées.Donc, 147 tonnes de riz et 343 tonnes de se-moules ont disparus en Commune V de Ba-mako. Il faut aussi souligner que les kitsétaient composés de 30 kg de riz et 40 kg desemoules, mais les populations ont reçu deskits composés de 30 kg de riz et 25 kg de se-moules. C’est dire que pour chaque kit, il y a15 kg de semoules qui manquent. En faisantun petit calcul, on verra que des tonnes de se-moules ont été détournées à ce niveau aussi.Face à tous ces détournements de céréalesdestinées aux couches défavorisées, les au-torités du Mali sont vivement interpelées pourfaire la lumière sur les opérations de partagesde ces céréales sur tout le territoire malien.

    Fousseyni SANOGO

    Détournement de vivre en commune v : 147 tonnes de rizet 343 tonnes de semoules détournées ?

    ACTUALITEACTUALITE

  • MALIKILÉ - N°620 du 09/06/2020 Quotidien d’information et de communication 17

    ACTUALITEACTUALITE

    Selon l’Association culturelle peule Ta-bital Pulaaku Mali, le carnage humaindans les villages peuls continue de plusbelle. Dans un communiqué en date du 6 juin2020, le président de l’Association fait leconstat triste d’une quarantaine de personnestuées dans le village de Binedama, dans lecercle de Koro, région de Mopti, le vendredi 5juin 2020, et demande l’ouverture d’une en-quête internationale. « Le chef de village a été assassiné et plus dedix-huit membres de sa famille avec lui. Levillage a été totalement détruit », précise l’as-sociation qui impute la tuerie à l’armée ma-lienne. « En seulement 72 heures, plus de 40personnes ont été froidement abattues par leséléments des FAMa dont deux chefs de vil-lages égorgés. Les victimes sont toutes depaisibles populations civiles trouvées et tuéesdans leurs villages, sur les marchés ou dansles foires, qui n’ont commis pour tout crime

    que celui de leur appartenance ethnique »,souligne le communiqué de presse de TabitalPulaaku Mali qui attribue les faits, à tort ou àraison, aux FAMa. Dans son communiqué, le président de TabitalPulaaku Mali, Abou Sow, indique que « le ven-dredi 05 juin 2020, un détachement de l’arméemalienne, composé de plus de 40 véhiculespick-up lourdement armés, s’est rendu dansle village peul de Binédama (Commune de Ma-dougou, cercle de Koro). Après avoir encercléet investi le village, les militaires ont arrêté etfroidement abattu 29 personnes dont deuxfemmes (de 70 et de 63 ans) et une fille de 9ans. Les militaires ont ensuite volontairementincendié toutes les habitations, réduisant encendre quasiment tout le village. Du fait del’existence de moyens de communication mo-dernes, l’opération militaire a été suivie enquasi direct dans le Mali et ailleurs ». Face à cette vague de tueries, Tabital Pulaaku

    Mali demande l’ouverture d’une enquête inter-nationale indépendante par les organisationsde défense des Droits de l’Homme et par lesNations Unies aux fins d’établir la véracité desfaits. Contacté par notre confrère « Le Répu-blicain », le samedi 6 juin 2020 dans l’après-midi, le Colonel-major Diarran Koné de laDirection de l’Information et des Relations Pu-bliques de l’Armée (DIRPA) n’a pas souhaitéréagir par rapport au communiqué de TabitalPulaaku. A en croire le journal, ce dernier aquand même fait savoir que la mission prin-cipale de l’armée est de protéger et de défen-dre les populations maliennes sans exclusion.A cet effet, il a demandé à l’ensemble de lapopulation de les soutenir et de les encouragerdans cette option.

    Youssouf Z KEITA

    Le long de la frontiere avec le Burkina : Le carnage continue, selon des associations peules

  • Quotidien d’information et de communication MALIKILÉ - N°620 du 09/06/202018

    La Cité des Askia est devenue le nouvelEldorado des orpailleurs du Mali et d’au-tres pays comme le Burkina Faso, leNiger, l’Algérie, la Mauritanie, le Soudan…Desgisements du métal jaune ont été découvertsdans trois villages : Marsi, N’Tillit et Tinaïko-rene.Ces trois sites d’orpaillage sont distants, res-pectivement de 20, 30 et 15 km de N’Tahaka,situé sur la RN7 à 90 km de Gao. C’est au moisd’avril dernier, en plein mois de Ramadan, quela nouvelle s’est répandue comme une traînéede poudre dans le Septentrion et au-delà.En effet, à l’annonce de la nouvelle, des di-zaines de jeunes issus des différentes com-munautés de notre pays ont convergé versN’Tillit, armés de pelles, de pioches, de bi-dons… Certains ont déboursé des fortunespour s’équiper de piqueuses, en appareils dé-tecteurs d’or et en compresseurs.

    A ce jour, la située des Askia s’étouffe de pick-up qui assurent le transport des orpailleurssur le site. Ces véhicules sont conduits pourla plupart, par des individus armés jusqu’auxdents.Sur le site, certains orpailleurs ont installé destentes de fortune, alors que d’autres y sontvenus avec des containers. Les orpailleurssont ravitaillés en eau par des camions ci-ternes, dont les propriétaires se frottent éga-lement les mains, tout comme lesrestaurateurs qui se trouvent sur le site. Pourle moment, seuls les hommes travaillent surle site et l’alcool est prohibé, car le site estsous le contrôle des « djiahadistes ». Ils ontdit qu’ils appliqueront la charia à tous ceuxqui se rendront sur les trois sites.Cette découverte rallonge la liste des revenusdes « djihadistes » et les autres groupesarmés

    Selon un rapport publié le mercredi 13 novem-bre 2019, l’ONG International Crisis Group (ICG)« a attire l’attention de l’opinion nationale etinternationale que les ressources minières no-tamment l’or est en passe de devenir la nou-velle source de revenus des groupes armésdans le sahel ». Ces nouveaux prédateurs pro-fitent de l’inexistence et de la faiblesse duMali pour mettre la main sur les sites d’orpail-lage.Selon le rapport : « leur convoitise est attiséepar le boom du secteur aurifère artisanal de-puis la découverte en 2012, d’un filon saha-rien. Le Mali, cet état pauvre peine à faire faceà la présence des « djihadistes », malgré laprésence de forces étrangères de l’ONU et dela France, dont les populations ont de la peineà comprendre le but de leur présence. Cettesituation est d’autant plus délicate du faite lacontribution de l’or aux recettes budgétairesde 2020 est estimée à 4O1 milliards de FFCAd’une part et d’autre part, le Mali est le troi-sième producteur d’or en Afrique, aprèsl’Afrique du Sud et le Ghana.Depuis le milieu des années 2000, l’Afrique sa-hélo-saharienne connaît de multiples ruésvers l’or. Ces événements spectaculaires met-tent en mouvement des centaines milliers,voire des milliers d’individus qui, s’improvisentchercheurs d’or, partent à la recherche du pré-cieux minerai dans des régions parfois très re-culées.La capacité de des autorités à réglementer lessites miniers, même indirectement, se dété-riore au fur et à mesure que la sécurité se dé-tériore et que des groupes armés défientl’autorité de cet État. Cette pratique fait naitrede nouvelles préoccupations sécuritaires. LeMali, est l’épicentre de l’insécurité au Sahelet de l’or a été découvert dans une région oùl’État est historiquement faible ou s’est récem-ment retiré. Cet État dispose de trop peu deressources humaines et techniques pour su-perviser un secteur en pleine expansion. Celaprofite à divers acteurs armés (groupes d’au-todéfense, bandits, trafiquants, groupes re-belles et « djihadistes ») qui défient l’État.L’État ne pourra reprendre pied sur ce site ques’il est capable de démontrer sa capacité defrappe.

    Mahamadou YATTARA

    GAO : La nouvelle destinationaurifère du Mali

    ACTUALITEACTUALITE

  • MALIKILÉ - N°620 du 09/06/2020 Quotidien d’information et de communication 19

    POLITIQUEPOLITIQUE

    Les militants et sympathisants du « Re-groupement des forces patriotiques »ont pris d’assaut la Place de l’Indépen-dance le vendredi 5 juin 2020, à l’appel desresponsables du regroupement, sous l’égidede l’Imam Mahmoud Dicko. Une fois le pari dela mobilisation largement gagné, les organi-sateurs ne demandaient ni plus ni moins quela démission d’IBK. Se dirige-t-on vers uncombat de la légalité contre la légitimité ?L’esprit du 5 juin va-t-il prospérer ?

    POURQUOI L’APPEL À LA DÉMISSION D’IBK ?

    Au Mali, Mahmoud Dicko n’est ni un inconnu,ni un parvenu. Ce que beaucoup font semblantde ne pas savoir, c’est qu’il n’a jamais été loinde la scène politique dont on peut même direqu’il est resté un observateur avisé au coursdes trente dernières années. N’a-t-on pasaperçu sa frêle silhouette en 1991 lorsqu’il aété appelé pour faire des bénédictions à laConférence Nationale devant les représentantsde toute la nation ? Ne l’a-t-on pas régulière-ment entendu plus tard en sa qualité de pré-sident du Haut Conseil Islamique, surdifférents sujets concernant la vie de la nation: élections, code de la famille, réforme del’école, prolifération des débits de boisson etautres lieux de prostitution, corruption, rébel-lion et terrorisme ? De 1992 à ce jour, combiend’hommes politiques se sont appuyés sur lesleaders religieux pour parvenir à leurs fins ?IBK en fait partie pour avoir sollicité le chérifde Nioro qu’on dit être le mentor de MahmoudDicko. Comment expliquer la situation actuellede dépit, voire de rejet de l’autre? Sur la basedes constats, l’explication la plus simple estqu’IBK ne sait pas entretenir durablement unerelation sociale. Pour un homme politique,c’est le pire des défauts car il faut toujourscraindre le retour du bâton. En effet, qu’ils’agisse des partis politiques, des organisa-tions de la société civile, des chefs tradition-nels, des leaders religieux, des opérateurséconomiques, des anciens membres du gou-vernement, des anciens présidents de la ré-publique ou de ses homologues chefs d’Etat,avec qui IBK entretient-il une véritable com-

    plicité au point que celui-ci puisse être qualifiéd’ami ? On a le sentiment que pour lui, lesbonnes résolutions ne peuvent pas venir desautres. Dès lors, on comprend la demande pu-blique de pardon formulée par Mahmoud Dickopour lui-même et pour le chérif de Nioro, pouravoir été un moment des soutiens incondition-nels de l’homme qu’ils combattent au-jourd’hui. Il justifie ce combat par la faillite durégime et la nécessité de sauver le pays duchaos qui pointe à l’horizon. Cette demandede pardon est méritoire et pleine d’humilitéparce qu’elle ouvre la porte à d’autres pourqu’ils fassent leur mea culpa le cœur léger.C’est surtout une belle opportunité pour IBKlui-même de faire le sien, afin de créer l’apai-sement et un cadre propice de dialogue. At-tention à l’orgueil car il précède la chute !

    EST-CE LA FIN D’UN CYCLE POLITIQUE ?

    On sait le corps social malien malade. Il estmalade des hommes politiques et de leurspratiques de prédation. Il a mal à la jeunessecar de nombreux jeunes se sont réfugiés dansl’irrévérence et la violence des réseaux sociauxs’ils ne sont pas tout simplement des suiveursde politiciens. Il est enfin malade de la réserveobservée par la plupart des gardiens du Tem-ple (chefs traditionnels et leaders religieux)au nom d’une certaine idée de leur mission.L’appel du 5 juin sera-t-il l’amorce d’une nou-velle ère politique ? Permettra-t-il de créer ledéclic nécessaire dans un contexte difficilemarqué par la division du pays, la crise sécu-ritaire, les conflits intercommunautaires, lesclivages sociaux aggravés, les crises post-

    électorales, la défiance vis-à-vis des institu-tions et de ceux qui les incarnent ? Quel quesoit le cas de figure, tourner la page de l’èredu mouvement dit démocratique devient in-dispensable au Mali et IBK pourrait bien êtrele dernier des Mohicans de la 3ème répu-blique. Dans cette grisaille, comment ne passaluer l’attitude républicaine et le courage duGouverneur du District de Bamako qui a auto-risé la marche, la déclaration rassurante duChef d’Etat-Major de l’armée nationale et l’at-titude professionnelle de l’ORTM qui a couvertet rendu compte de l’évènement au cours dujournal télévisé du vendredi. Tout cela a contri-bué à abaisser la tension et éviter l’escalade.En réalité, les problèmes ne paraissent si com-pliqués que parce que ceux qui en ont lacharge sont soit incompétents, soit défaillantset ils sont légion. Aujourd’hui, tout le mondes’accorde pour dire que la solution à la criseau nord et au centre du pays ne sera pas mi-litaire. Alors, pourquoi n’use-t-on pas des mé-canismes traditionnels de règlement desconflits pourtant très efficaces, au lieu denommer des représentants qui ne peuvent sor-tir de Bamako ? Surtout, pourquoi n’avoir passollicité l’expérience d’ATT dans le traitementdu dossier du centre qu’il connait bien, toutcomme celle de l’Imam Mahmoud Dicko danscelui du nord mais aussi du centre ? Les don-neurs d’ordre dans la gestion de la crise auMali doivent comprendre que la solution nesera que malienne et il urge d’abréger lessouffrances des populations. Le premier coup de semonce du « Regroupe-ment des forces patriotiques » semble avoirfait tache d’huile. Dans ce combat républicainde la légalité incarnée par IBK et de la légiti-mité que représente le peuple, qui prendra ledessus ? Gageons que la sagesse finira parl’emporter. Les prochains jours nous édifieront.

    Mahamadou Camara

    Mali : l’appel du 5 juin

  • Quotidien d’information et de communication MALIKILÉ - N°620 du 09/06/202020

    POLITIQUEPOLITIQUE

    Nous l’avons dit : « le Peuple malien aaujourd’hui les preuves évidentes etmalheureusement la nette conviction,après tant de crises, tant propositions de sor-ties de crises jetées aux orties, tant de chan-gements d’attelage gouvernemental, tant dechances et d’opportunités gâchées …, que l’ac-tuel président de la République n’est pas et n’apas la solution pour le Mali en crise ».Demander sa démission est une démarchesalvatrice en vue d’abréger les souffrances duPeuple malien, de mettre fin à une gouver-nance chaotique et dénuée leadership, et desauver l’Etat malien d’une perdition annoncée,enjambant des vies massacrées, des villagesdétruits et abandonnées, des populations je-tées sur les chemins de l’exil, un système édu-catif oublié, le pays coupé en morceaux, etc.A ce propos, trop de "juridisme" et de "léga-lisme" auront vocation à sauver les restes d'unrégime prédateur sans avoir de solutionsréelles pour les populations victimes et meur-tries.Aujourd'hui le Peuple ne se reconnaît plusdans le pouvoir actuel, qui n'a plus la LÉGITI-MITÉ.De même, la LÉGALITÉ ne couvre plus les pans

    de ce régime à travers une Assemblée natio-nale frauduleusement concoctée et une Courconstitutionnelle violant, elle-même avec tantd’allégresse, les dispositions constitution-nelles et législatives qui devraient pourtantnous rassurer contre l’arbitraire.Les conditions désastreuses de l'élection deIBK lui-même en 2018 reviennent aujourd'huiavec force, et tout ce qui était caché aux yeuxdes citoyens ordinaires quand le candidat Sou-maïla CISSE et son équipe criaient leur désar-roi à propos de la mascarade électorale de laprésidentielle, tous le découvrent à leurs dé-pens : il n’y désormais élections que de nom.Presque tout est FAUX et ce n'est pas juridi-quement défendable.Le pire des pires, c'est que l'espoir et l'avenirsont sombres d'incertitudes, puisqu'il est clai-rement énoncé que le vote du citoyen ne vautplus rien, et que quelle que soit la gestion ca-lamiteuse à sanctionner, quel que soit le désirde changement des électeurs, .... il y a un sys-tème implacable de machination, qui com-mence au sein d'une administration localeembrigadée, des notabilités et représentantslocaux corrompus par l'argent sale, des agentsde bureaux de vote achetés, une administra-

    tion centrale travestie pour la cause, et pire....une Cour constitutionnelle excellant dans lebrigandage électoral...Il n'y a donc plus d'espoir et ESPOIR MALIKOURA naît de ce besoin fondamental d'unMALI NOUVEAU.Le Rassemblement historique du 5 juin 2020du Peuple malien, tant sur la Place de l’Indé-pendance à Bamako, qu’à travers différentescitées de Kayes à Gao, voire dans la Diaspora,démontre à suffisance que les Maliennes etles Maliens veulent reprendre leur caution,leur légitimité à IBK et son régime, ... et la lé-galité politique est dénuée de sens sans la lé-gitimité populaire… à défaut, nous serons enplein délire tyrannique, et Ni’ndjougou Guimbaserait passé par là !La légalité et la légitimité ne sont que de sim-ples apparats de la démocratie républicaine,donc de simples « autorisations ou permis degouverner », elles doivent être utilisées pourdéfendre, protéger et servir le Peuple, et à dé-faut ... l’une ne va pas sans l’autre.Et aujourd’hui, le régime IBK a la légalité for-tement entamée, et la légitimité effilochée àl’extrême.IBK, délivre le Peuple malien de … Toi !Car les forces vives du Mali peuvent se retrou-ver pour définir, librement et sans carcan, lavision et les contours d’un autre Mali qui estpossible, ESPOIR MALI KOURA !

    Ibrahim Ikassa MAIGAEnseignant/FDPRI-USJP

    LÉGALITÉ quand tu nous tiens et LÉGITIMITÉ quand tu nous quittes !

  • MALIKILÉ - N°620 du 09/06/2020 Quotidien d’information et de communication 21

    POLITIQUEPOLITIQUE

    La situation actuelle du Mali est telle queseul l’Imam Mahmoud Dicko a la solu-tion. Il avait de bonnes relations avec leprésident IBK, mais il a préféré sacrifier cetterelation pour s’arranger du côté de la popula-tion. C’est d’ailleurs cette confiance qui ex-plique ma présence à cette marcheaujourd’hui. D’habitude, je ne m’expose jamaislors d’une manifestation de la sorte. En effet,j’estime que le but de la marche d’aujourd’huiest de mettre la pression sur IBK et son équipepour qu’ils apportent un changement dans lagestion actuelle de l’état. Dans le temps, IBKmême avait demandé à ATT de démissionner.Mais cela a été sans effet.Le collectif des partis de l’opposition aussiavait demandé à l’époque, la démission d’Al-pha Oumar Konaré. Pis, il l’appelait MonsieurAlpha puisqu’il ne le reconnaissait pas en tantque président, mais cela ne lui a pas empêchéde faire dix ans à la tête du pays. Tout ça pourdire que la question de la démission du Prési-dent n’est que des mots, un moyen de pressionsur le régime.La démission du président n’est même pas lasolution à l’heure actuelle, car ça va créer unvide constitutionnel sachant bien ce que vontexiger les organisations et la communauté in-ternationale juste après la démission. Dansnotre constitution, celui qui doit remplacer leprésident dans de telles circonstances est leprésident de l’Assemblée nationale, une per-sonnalité qui est autant décrié que le présidentde la République. Donc, je pense qu’on doit im-poser à ce que le gouvernement qui va êtreformé soit un gouvernement de consensus etque l’Assemblée nationale soit également dis-soute en organisant une nouvelle élection pourélire des députés légitimes. Une modificationdoit être également portée à la cour constitu-tionnelle du Mali tout en mettant clairementde côté Manassa pour la présidence.

    Honorable Abdoul B. Diallo, élu Ansongo sous la couleur URD : « Je pense que le changement est une nécessitéaujourd’hui au Mali »

    Je suis là pour dire que rien ne va dans cepays. Des gens sont en train de mourir parcentaines, hommes et femmes ; l’économieest en train de s’effondrer ; les boutiques sonten train de se fermer les unes après les au-

    tres ; l’école est fermée depuis plus de sixmois ; pas d’eau, pas d’électricité ; rien nepeut montrer que demain sera meilleur. Donc,je suis venu dire qu’on « en a marre ». Il fautqu’on danse sur un autre pied. Je pense quele changement est une nécessité aujourd’huiau Mali et seuls les imbéciles ne changentpas. À ceux qui craignent la dégradation de lasituation actuelle du pays, moi je vois d’alter-native. Au moins s’il y’avait un minimum d’es-poir pour demain, j’allais dire que le président

    Manifestation du 5 juin / ils ont dit… Bouboulah : “la démission du président n’est mêmepas la solution à l’heure actuelle…”Cette manifestation n’est pas qu’une histoire de Dicko. Chacun sait que l’Imam Dicko se trouve habituellement à la mosquée. Mais sitout le monde s’est retrouvé auprès de lui en dehors de la mosquée, c’est que ce n’est pas aussi une histoire de mosquée, mais plutôtde la nation.

  • Quotidien d’information et de communication MALIKILÉ - N°620 du 09/06/202022

    POLITIQUEPOLITIQUE

    reste, mais malheureusement d’année enannée, on s’enfonce plus. 2018 était mieux que2019 et 2019 était mieux que 2020. Qu’est-cequ’on attend encore ? Si c’est vraiment lui leproblème, il faut qu’il cède la place pour qu’onessaye un autre et si ce dernier ne donne paségalement, on le met de côté lui aussi.

    Maitre Demba Traoré, secrétaireà la communication du bureauexécutif national de l’URD : « IBKdoit démissionner puisque lepays est déstabilisé »

    Aujourd’hui, nous sommes venus sur la placede l’indépendance pour demander en un motla démission du président de la RépubliqueIbrahim Boubacar Keita. Il a mal géré le pays.Aujourd’hui notre pays va très mal, car nousn’avons pas d’école, le système de santé estdéfaillant. Pis, le gouvernement a menti aupeuple en le faisant croire que la sécurité étaitrevenue pour organiser les élections. Et unedes conséquences de ce mensonge est l’enlè-vement de notre président Soumaïla Cissé. Lechef de file de l’opposition qui, depuis son en-lèvement, on est sans nouvelle et on ne saitpas non plus l’identité de ses ravisseurs. Unechose qui est inquiétante et très humiliantepour notre pays. Je pense que durant les septans de règne d’IBK, le Mali n’a connu que derecul, sans compter les nombreuses pertes envies humaines civiles et militaires. C’est inac-ceptable, on ne peut pas continuer sur cettevoie sachant que quand on est élu, c’est pourl’honneur et le bonheur de l’ensemble du peu-ple et c’est pour cet honneur et bonheur quele président doit démissionner aujourd’hui. IBKdoit démissionner puisque le pays est désta-bilisé, personne ne peut circuler librement etpersonne n’est à l’abri de quoi que ce soit au-

    jourd’hui. Vous voulez qu’on attende quoi pourréagir ? Qu’on finisse d’enterrer tous les Ma-liens ? Mais non, je pense qu’aujourd’hui la si-tuation est plus que catastrophique. Si lecommandant n’est pas à hauteur de mission,on ne doit pas attendre que le bateau couleavec tout le monde. C’est pourquoi on est sortiaujourd’hui, pour raccorder le tissu social etla paix sociale ébranlés par le régime d’IBK.Nous sommes là pour sauver ce qu’on peutsauver. Le niveau de déstabilisation du paysest de telle sorte que si le président gracie desprisonniers à Bamako, de l’autre côté du nordégalement on gracie. Vous avez vu ça sousquel régime si ce n’est pas seulement sous laprésidence d’Ibrahim Boubacar Keita ? Donc jepense qu’aujourd’hui, il faut que nous soyonsconscients de la réalité qu’il ne faut pas avoirpeur, il ne faut pas non plus se faire peur, ilfaut juste se dire la vérité. Aucune nation nepeut se construire dans le mensonge. Aucunenation ne peut se construire dans la mauvaisegouvernance. C’est pourquoi cet exercice dé-mocratique bien justifié dans le fond que dansla forme par tout ce public présent. Et si lePrésident aime bien le Mali comme il le dit ets’il porte les Maliens dans son cœur, il fautqu’il reconnaisse qu’il a vraiment échoué. Celaest humain puisque tout ne peut pas réussir àtout le monde. Il a essayé de régler le pro-blème des Maliens, mais il n’a pas réussi.Donc, il faut tirer les leçons quand il esttemps. Le Mali est assailli de tous les côtés,nous sommes devenus la risée du monde en-tier. Nous avons même honte de dire que noussommes des Maliens aujourd’hui. Donc il doitpartir.

    Dr Alassane Diarra, membre del’espoir Mali Koura : « On va fairela pression jusqu’au nettoyage

    du système »

    Nous sommes la première structure qui a faitune conférence de presse le 14 mai dernierpour dénoncer tous les maux de la République.Et c’est nous qui avons demandé de mettre finà ce système qui ne se limite pas au régimed’IBK seulement, mais à l’ensemble du sys-tème qui a commencé depuis 1991 à mainte-nant. Il faut aller à une quatrième républiqueet amener le Mali dans le concert des nations.Cette manifestation et celle de 2012 sont biendifférentes, contrairement à ce que pensentbeaucoup de gens. En 2012 c’était un coupd’État militaire qui a mal tourné alors qu’au-jourd’hui, c’est un évènement murement ré-fléchi par des femmes et des hommes qui onteu le courage de dénoncer le système et dedemander le départ du président avec tout lesystème. Et nous sommes toujours dans cettelogique, faire partir IBK et installer de vraiesinstitutions plus crédibles qui vont dans lesens de la nation, des hommes et des ci-toyens. Quand on parle de la première insti-tution, ça veut dire qu’aucune autre institutionne sera épargnée. Mais, ça se fera dans larègle de l’art de façon républicaine et démo-cratique. On va faire la pression jusqu’au net-toyage du système. De ce fait, je demande auxMaliens de se calmer et de ne pas céder à lapanique. Le Mali va changer et dans le bonsens. Le Mali est un pays riche, un pays d’hon-neur et de dignité, mais pour que cela re-vienne, il va falloir changer tous lesparadigmes et faire valoir les valeurs endo-gènes du Mali. Des valeurs qu’on a tendanceà oublier au profil d’autres qui ne sont pas lesnôtres.

    Rassemblés par MamadouDiarra et Issa Djiguiba

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    POLITIQUEPOLITIQUE

    Il y a des vérités qui restent toujours d’ac-tualité. Il y a des pratiques qui compromet-tent inéluctablement l’âme de ladémocratie. Il y a des vagues populaires quitôt ou tard accroissent le risque d’un tsunamirévolutionnaire inexorablement dévastateur.La vérité, valable pour tous les temps et tousles pays, est celle qui coule de la plume del’Académicien français, Maurice DRUON. Ellenous enseigne ceci : « Le pouvoir, sans leconsentement de ceux sur lesquels il estexercé, est une duperie qui jamais ne durelongtemps, un équilibre fragile entre la peuret la révolte, et qui se rompt d’un coup quandsuffisamment d’hommes prennent ensembleconscience de partager le même état d’esprit.»La pratique, condamnable ici comme ailleurs,concerne cette confusion vicieusement entre-tenue entre les intérêts d’un clan et les de-niers publics, cette fâcheuse habitude decertaines élites de mépriser les droits du peu-ple, ces entorses répétées à la Constitution,

    et cette inefficacité permanente à satisfairela demande sociale, dont se rendent compta-bles ceux qui sont à la tête d’un Etat X ou Y.La vague, qu’on la qualifie de contestataire oude révolutionnaire, est ce flot de colères jux-taposées qui se forme dès lors que les popu-lations ont l’amer sentiment d’être écraséespar l’injustice, l’oppressante sensation d’êtrebroyées par l’arbitraire, et la douloureuse im-pression d’être spoliées par un système quin’a cure de leur bien-être.Le vendredi, 05 juin, les Maliens et les Ma-liennes ont convergé en masse sur le Boule-vard de l’Indépendance pour clamer la véritéd’un peuple qui souffre dans son âme et danssa chair, pour fustiger des pratiques de gou-vernement qui nuisent à l’âme de la démocra-tie, et pour alimenter la vague du ras-le-bolface au bilan lilliputien de l’Exécutif.Combien étaient les manifestants ? Des cen-taines de milliers ? Un million ? Nul ne sauraitle dire avec précision, tant la vague des pro-

    testataires avait des allures d’océan humain.Dénonçant le recul des valeurs démocratiques,s’indignant de leurs conditions de vie qui sedégradent, et ayant le rejet du pouvoir en placecomme dénominateur commun de leurs re-vendications, les citoyens ont répondu à l’ap-pel de la Troïka formé par le Front pour laSauvegarde de la Démocratie (FSD), EspoirMali Kura et la Coordination des Mouvements, Associations et Sympathisants du très in-fluent imam DICKO. Celui-ci, auréolé de sadouble image de « guide religieux éclairé » etde « voix des sans-voix », a endossé avec sadétermination et sa placidité habituelles lerôle d’avocat inébranlable des volontés dupeuple.D’ailleurs, dans son adresse à la foule im-mense, l’imam s’est fait le devoir d’égrener lechapelet des frustrations et des calvaires dontle poids écrase les Maliens. Il a surtoutsommé, dans un vocabulaire musclé, le pou-voir de prêter une oreille plus attentive aux do-léances légitimes de la population.Cette volonté marquée de DICKO de s’appuyersur le code langagier du « martyr collectif »pour galvaniser les esprits, explique en grandepartie la réussite de sa stratégie de commu-nication. Car, en lisant entre les lignes de sondiscours, on peut aisément saisir le messagelatent que l’imam veut transmettre : si, en cestemps d’incertitudes, « nul ne sait plus à quelsaint se fier », les citoyens peuvent trouverdans « la sagesse d’une âme » la source d’ins-piration indiquée pour prendre leur destin enmain. Le même message, avec des mots différentset d’ailleurs très souvent semblables, a étémartélé par d’autres intervenants tels ChoguelMaiga, Mountaga Tall, Konimba Sidibé,Moussa Sinko ou Cheick Oumar Sissoko.Du côté de l’Exécutif, aucun protagonistesensé ne peut le nier. On est bien face à unecrise majeure dont les ressorts sont : a- laperte de confiance des citoyens dans les ins-titutions de la république ; b- l’accumulationdes frustrations et l’aggravation du sentimentd’abandon chez les populations ; c- l’incapa-cité du pouvoir à pallier le triple problème sé-curitaire, économique et scolaire ; b-l’exacerbation des rancœurs contre l’incuriesupposée du président de la république.Par conséquent, la journée de mobilisation du05 juin doit être cernée et comprise commeles signes annonciateurs d’un volcan social au

    Mobilisation du 05 juin 2020 :IBK doit revoir sa copieLe Boulevard de l’Indépendance noir de monde pour réclamer « la démission d’IBK ».Pari de la mobilisation réussi pour la Troïka, organisatrice du grand rassemblement.Mais des lendemains délicats pour le pouvoir qui se retrouve sous pression maximale.

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    POLITIQUEPOLITIQUE

    bord de l’éruption. Il serait dès lors contre-productif et dangereux de faire la politiquede l’autruche en cherchant à minimiser leseffets du courroux populaire. Il serait toutaussi mal avisé de croire qu’une posture defermeté régalienne étoufferait les voix dela contestation.Le malaise qui s’est emparé de notre so-ciété est abyssal, et le comportement desélites dirigeantes a concouru, dans unelarge proportion, à accroître le désarroi desMaliens.IBK, qui est la cible désignée des griefs desmanifestants, se doit sans tarder, sans ter-giverser, sans godiller, et sans snober sesdétracteurs, poser les actes propices à dé-crisper la situation. En s’employant à cela,le Chef de l’Etat doit garder à l’esprit quele dossier de l’école, les décisions trou-blantes de la Cour Constitutionnelle, la dé-térioration continue de la situationéconomique, l’insécurité qui s’étend aupoint de voir l’autorité de l’Etat se réduirecomme peau de chagrin, le train de vietout-sauf-modeste des gouvernants ; sontles principaux insuccès que beaucoup decompatriotes lui imputent personnelle-ment.La vérité est que le rassemblement du 5juin est un électrochoc et une piqûre de ré-veil pour tout un peuple qui commençait àsomnoler. Le 05 juin est le prolongement des mouve-ments de mécontentements qui, il y a àpeine un mois, ont secoué Kayes, Sikasso,Kati, certaines communes de Bamako etc.Il est également l’amplification des grognesaccumulées de millions de gens qui de-meurent empêtrés dans la précarité et l’ab-sence d’horizons prometteurs. Il est enfinl’ultime Cour de justice pour un peuple quiest persuadé que ses droits sont confis-qués, que sa volonté est bafouée, et queses légitimes demandes sont ignorées.Quels que puissent être les scénarii envi-sagés par IBK et ses équipes, l’apaisementet l’état d’esprit fédérateur doivent être lesmots-clés du logiciel présidentiel. C’est ladémarche la plus raisonnable afin de pré-server le fragile équilibre sur lequel reposeencore les fondements de la république.

    Ibrahim Sanogo

    Al’appel du Front pour la Sauvegarde dela Démocratie (FSD), du mouvementEspoir Mali Koura (EMK) et de la Coor-dination des Mouvements, Associations etSympathisants de l’Imam Mahmoud Dicko(CMAS), des milliers de maliens se sont re-trouvés le vendredi dernier à la Place de l’In-dépendance pour dénoncer «la mauvaisegouvernance et l’insécurité» et demander «ladémission du président de la République».Cette manifestation, annoncée comme paci-fique, s’est cependant achevée par des affron-tements entre manifestants et forces de l’ordreau niveau de Djicoroni Para. En réaction à cettegrande mobilisation, le gouvernement a rendupublic, le lendemain, un communiqué pour ex-pliquer que c’est par souci du respect des li-bertés publiques des Maliens qu’il a autoriséla marche, à travers le Gouverneur du Districtde Bamako, et déployé des forces de l’ordrepour encadrer la manifestation.« Globalement, tout s’est déroulé sans incidentmême si une quarantaine de manifestantssouffrant de malaise ont été secourus par lesunités d’intervention de la protection civile»,a estimé l’Exécutif, déplorant cependant qu’àla fin du rassemblement sur la Place de l’In-dépendance, que des «manifestants particu-lièrement surexcités, se soient dirigés vers larésidence du président de la République à Sé-bénicoro. Dans leur acharnement pour forcerle dispositif sécuritaire mis en place par lesforces de l’ordre, ils ont été dispersés à coupde gaz lacrymogènes ».Les heurts ont occasionné 19 blessés dont 15parmi les forces de l’ordre, 11 véhicules desforces de sécurité endommagés par les mani-festants dont un totalement incendié. Lesforces de l’ordre ont procédé à des interpella-tions et une enquête est en cours pour situertoutes les responsabilités de ce débordement.Tout en félicitant les forces de l’ordre pour leprofessionnalisme et la retenue dont elles ontfait preuve face à un tel déchaînement de vio-lences, le gouvernement invite les populationsau calme et rappelle que l’exercice du droit

    constitutionnel de manifestation pacifique nedoit pas donner lieu à des actes de vandalismeni de violences.Il invite les acteurs politiques et de la sociétécivile au respect du cadre institutionnel répu-blicain et démocratique. Par ailleurs, le gou-vernement rassure les populations qu’ilrestera attentif à la satisfaction de leurspréoccupations légitimes tout en renouvelant«son offre de dialogue au collectif d’associa-tions et de partis politiques qui s’est expriméà travers le rassemblement du 5 juin dernier».A croire que le gouvernement n’a pas pris lavraie mesure de la gravité de la situation. Eneffet, au moment où on parle de la démissionde leur employeur et de toutes sa clique, ycompris et eux-mêmes, les messieurs du gou-vernement trouvent plutôt qu’ils ont encore lapossibilité de faire une « offre de dialogue aucollectif d’associations et de partis politiquesqui s’est exprimé à travers le rassemblementdu 5 juin dernier ».Un collectif qui s’agrandit avec de nombreusesadhésions de partis politiques et d’associa-tions et groupement d’associations de la so-ciété civile, et qui change de nom. De la Troïka,le collectif s’appelle désormais M5-RFP (Mou-vement du 5 juin-Rassemblement des ForcesPatriotiques) ! Et pour l’atteinte de son princi-pal objectif, à savoir la démission du PrésidentIBK, le M5-RFP organisera une Assemblée Gé-nérale à l’issue de laquelle un nouvel agendade sortie sera annoncé…La bataille est donc loin d’être terminée,contrairement à ce que pense le gouverne-ment!

    Yama DIALLO

    5 juin : Le gouvernement en déphasage avec les réalités du terrain

  • MALIKILÉ - N°620 du 09/06/2020 Quotidien d’information et de communication 25

    POLITIQUEPOLITIQUEPOLITIQUEPOLITIQUE

    Le président de la République a essuyé,le 5 juin dernier, des cris de colère demanifestants déchaînés prêts à renver-ser les institutions.« IBK et Karim dégagez ! », « IBK, démis-sion ! », « IBK, dégage ! », « IBK, on en amarre ! ». Ce sont là quelques-uns des crisde protestations de milliers de personnesamassées à la Place de l’Indépendance pourdire leur désapprobation de la conduite des af-faires du pays.Et Pr Salikou Sanogo de marteler avec fermetéles revendications fortes des manifestants : «la reconstruction des forces armées etde sécurité, la préservation de l’intégritéterritoriale du Mali, une gouvernance ver-tueuse garantissant la paix, la sécurité,la justice et la réconciliation nationale,la priorisation de l’éducation et de lasanté, la garantie de l’accès aux servicessociaux de base et aux infrastructures, la

    restauration de l’Etat de droit par laconsolidation de la démocratie ». Etl’imam Dicko autoproclamé, porte-paroledu peuple Malien, de déclarer sous lesovations : « La grande nation du Mali, bâ-tisseur des empires, n’est pas un peuplesoumis, n’est pas un peuple résigné maisun peuple débout ».Tous les intervenants ont insisté sur le fait quele pays n’est pas bien dirigé, « le conducteurdu véhicule Mali est en train de faire trop d’ac-cidents et il faut simplement lui retirer le per-mis », selon la boutade du Dr Choguel KokallaMaïga du FSD. Idem pour l’imam MahmoudDicko, Cheick Oumar Sissoko, Dr Oumar Ma-riko, Me Mountaga Tall, Général Moussa SinkoCoulibaly, Konimba Sidibé, Pr Salikou Sanogo,Me Mohamed Ali Bathily, Nouhoum Sarr, MeHassane Barry, Nouhoum Togo, etc, qui onttous déploré « la non-gouvernance ou lamal-gouvernance » du pays et plaidé pour

    que « IBK quitte le pouvoir ».Eu égard à la mobilisation enregistrée et à laprésidence d’une bonne partie de la classe po-litique et de la société civile, le chef de l’Etatdoit prêter une oreille attentive à ces récrimi-nations contre la gouvernance pour en tirertoutes les conséquences. Et l’imam MahmoudDicko de menacer ouvertement le pouvoir : «Cette mobilisation n’est qu’un débutcontre le régime IBK. Il va continuer. Jejure que si ce rassemblement ne lui sertpas de leçon, l’histoire racontera la ma-nière dont son pouvoir prendra fin », a-t-prévenu. Il serait suicidaire pour le pouvoir d’ignorer lesmessages forts du vendredi 5 juin, surtout quele pays est à la veille de la formation d’un nou-veau gouvernement.Un nouveau dialogue s’impose.IBK doit faire en sorte que les déceptions etmécontentements exprimés l’incitent à l’ou-verture d’un dialogue politique plus inclusif etporteur d’une nouvelle dynamique de gouver-nance. Car, cette manifestation doit aussi êtreconsidérée comme une soif de changement,un appel à redresser la barre fortement incli-née vers la déchéance du pays. Il s’agit dechanger de cap face au laisser-aller, à unesorte d’abandon des manettes du pouvoir, undéfaitisme dans la conduite même des affairesd’un pays aussi éprouvé par la crise multidi-mensionnelle qu’il traverse depuis 2012.En outre, le chef de l’Etat doit chercher à fairebaisser la tension politique dans le pays ens’adressant par exemple à ses compatriotes.Il mettrait à profit cette occasion pour fairedes annonces fortes concernant le prochaingouvernement et les futures réformes poli-tiques et institutionnelles.En clair, l’urgence d’un gouvernement de largeunion nationale s’impose à plus d’un titre etpermettra de rapprocher les protagonistes. Cequi conduira à trouver, avec les leaders pro-testataires, des pistes de décisions au planadministratif et politique pour faire face auxnombreux défis qui assaillent le pays : l’école,la sécurité des personnes et des biens, l’Ac-cord pour la paix, l’armée, la pandémie ducovid-19, la vie chère, etc. C’est à ce prix,qu’IBK se donnera des chances réelles de ter-miner tranquillement son mandat à la tête dupays et aider à relever le pays.

    Malick Camara

    Houleuses manifestationscontre le pouvoir à bamako :des leçons à en tirer

  • MALIKILÉ - N°620 du 09/06/2020 Quotidien d’information et de communication 27

    CULTURE ET SOCIETE

    La modernisation du secteur de l’Artisanatau cœur des échanges. L’invité du Trainlittéraire, après deux mois d’interruption,était son Excellence Mamoudou Moumouni,Ambassadeur de la République du Niger auMali et en Guinée-Conakry, auteur du livre «Contribution à la modernisation de l’appren-tissage des métiers au Niger ». C’était le jeudidernier 4 juin 2020, à l’espace culturel La Gare.Cet événement a enregistré la présence deplusieurs personnalités, comme son Excel-lence Hassan Naciri, Ambassadeur du Marocau Mali, et son homologue de la Républiquede Guinée au Mali.Après plus de deux mois d’interruption, suiteà la maladie à coronavirus, le Train littéraire,un espace de promotion de la littérature, com-mence ses actions tout en respectant les me-sures barrières. L’auteur du jour était sonExcellence Mamoudou Moumouni, Ambassa-deur de la République du Niger au Mali et enGuinée Conakry, auteur du livre « Contribution

    à la modernisation de l’apprentissage des mé-tiers au Niger », publié en mai 2020 par FiguiraÉditions. À travers cet ouvrage, MamoudouMoumouni se prononce sur la problématiquede la modernisation des métiers au Niger, voiredans toute l’Afrique. Il souhaite faire connaîtreet comprendre le champ de l’artisanat dansl’ensemble des pays africains. Pour y arriver,il s’est focalisé sur le cas du Niger. Pour l’au-teur, la modernisation se fait sur 2 axes : l’in-troduction de la formation structurée etadaptée et le financement de l’artisanat.Mamoudou Moumouni, bien avant d’être am-bassadeur, fut Secrétaire général de la Prési-dence de la République du Niger, Conseiller etInspecteur de l’Enseignement et de la Forma-tion Professionnelle et Technique. Il a écritplus de 16 programmes et manuels dans lestrois grandes langues du Niger, à savoir leZarma, le Haoussa et le Fulfuldé. Étant sur unterrain connu, il aborde la question de la for-mation et de la qualification des artisans pour

    l’épanouissement de l’économie de nos paysde la sous-région. L’Ambassadeur de la Répu-blique du Niger au Mali et en guinée-Conakryindique qu’au Niger le secteur de l’artisanatseul contribue à 25 % du PIB du pays. Selonses propos, seule l’agriculture, souvent, repré-sente plus de 40 % du PIB.Pour une croissance des pays de la sous-r