De la cuisine à la table du banquet entre Grecs et indigènes BatsTaranto2009

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DE LA CUISINE À LA TABLE DU BANQUET ENTRE GRECS ET INDIGÈNES DE GRANDE GRÈCE: ASPECTS DE LUSAGE ET DE LA CONSOMMATION DU VIN (V E -III E S. AV. J.-C.) Michel Bats

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De la cuisine à la table Du banquet entre Grecs et inDiGènes De GranDe Grèce:

aspects De l’usaGe et De la consommation Du vin

(ve-iiie s. av. J.-c.)

Michel Bats

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De la cuisine à la table Du banquet entre Grecs et inDiGènes De GranDe Grèce: aspects De l’usaGe et De la consommation Du vin (ve-iiie s. av. J.-c.)

Mon intervention est une invitation à un parcours de gastronomie et de boisson à travers les recettes de cuisine, la vaisselle et les manières de table, documentées par les textes et l’archéologie d’abord au sein des

cités grecques de Grande Grèce, mais aussi en jetant un regard dans les habitats et les tombes indigènes.

La période retenue, du Ve s. au IIIe s., est particulièrement significative dans ce domaine.

C’est l’époque où l’art de la cuisine connaît son apogée et où les cuisiniers des grandes familles et des auberges sont fêtés comme des princes. Euphron (ap. ath. 379e), auteur de la Nouvelle Comédie, n’hésite pas à qualifier de nouveaux Sept Sages les grands cuisiniers de son temps: Agis de Rhodes, “le seul capable de cuire le poisson à la perfection”, Nérée de Chios, “divin spécialiste du congre bouilli”, Chariadès d’Athènes, auteur d’une recette d’œufs à la sauce blanche, Lamprias, “créateur du bouillon noir”, Aphthonétos, spécialiste des saucisses, Euthynos, de la purée de lentille et Aristion du spare.

C’est le moment où, dans le banquet, le repas (deipnon) prend autant d’im-portance que le symposion qui le suit, où le manger devient un plaisir élaboré qui est aussi important que le boire.

C’est le moment où le banquet sur invitation semble devenir une des formes de convivialité la plus répandue et fait l’objet d’allusions récurrentes dans la littérature comique: présence réitérée des personnages du cuisinier, du glouton et du parasite dans les comédies dès le début de la Comédie Ancienne, multiplica-tion des récits de repas et des recettes, sérieuses ou parodiques.

C’est, enfin, le moment où, aux côtés des îles égéennes (Rhodes, Chios) et d’Athènes, la Grande Grèce et la Sicile, et particulièrement Syracuse, sont au premier rang de cette révolution gastronomique et, reconnus comme tels, de-viennent synonymes de pays de cocagne, de la truphè, voire de la débauche.

Platon en témoigne à l’occasion de son séjour à Tarente et Syracuse en 386 (R. 404d; Ep. VII, 326b): «J’arrivai en Italie et en Sicile pour la première fois. Alors cette vie dénommée là-bas heureuse, remplie par ces perpétuels festins ita-liotes et syracusains (italiotikai kai surakousiai trapezai), me déplut absolument: s’empiffrer deux fois par jour, ne jamais coucher seul la nuit, et tout ce qui suit ce genre d’existence».

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Ces modes de consommation sont d’ailleurs des modèles qui s’exportent, notamment à Athènes.

Voici, par exemple, un extrait d’Aristophane dans Les Banqueteurs (fr. 225.2), rapporté par Athénée (527c) avec, même, un souvenir de la tryphè syba-rite1:

«Io ce l’ho mandato a scuola, ma lui cos’ha imparato? Piuttostoa bere, e poi a cantar male, a frequentare i banchetti alla siracusana (syrako-

sia trapeza)e i gran festini (euôchia) alla sibarita».Et un autre d’Eubule (ath. 47f), vers 370: «A. Metti una sala a sette divaniB. Ecco questa a sette divaniA. E cinque divani siciliani (klinai sikelikai)B. E poi?A. Guanciali siciliani, cinque»Sur le succès de ces oreillers siciliens, il suffit de voir les représentations de

symposion sur les céramiques figurées italiotes.

1. Italiotikai kai syrakousiai trapezai: la nouvelle cuisine italiote et syracu-saine

Deux courants littéraires d’auteurs originaires de Grande Grèce et Sicile té-moignent clairement de la vitalité de cette nouvelle cuisine.

D’une part, on trouve les auteurs de comédies populaires, avec leurs allu-sions aux plats cuisinés dans les grandes familles, à commencer par un pionnier de la comédie sicilienne, Épicharme de Megara Hyblaea ou de Syracuse, en plein Ve s., actif à la cour des tyrans Gélon et Hiéron, et aussi avec Phormis de Syra-cuse. Originaires de Grande Grèce, il faut citer Rhinthon de Tarente, inventeur des phlyakès, et Alexis de Thourioi, qui meurt centenaire à Athènes vers 290, et évoque dans une comédie rapportée par Athénée (169d) un cuisinier formé en Sicile:

«In Sicilia ho imparatoa cucinare con tale abilitàda spingere talvolta gli invitati

1 J’ai choisi d’emprunter la traduction italienne des extraits des auteurs grecs dans la belle édition d’Athénée: canfora 2001.

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a mettere i denti nei piatti per il gran piacere».D’autre part, Sicile et Grande Grèce fournissent à Athénée le plus gros ba-

taillon d’auteurs de livres de cuisine (Opsartytikon).En Sicile, le premier est Mithaicos (fin Ve-IVe s.), signalé par Socrate dans

sa spécialité, selon Platon (Gorgias, 518b), aux côtés du boulanger Théarion et du marchand de vin Sarambos, tandis que Maxime de Tyr (XVII, 1) compare l’excellence de son art dans la gastronomie à celle de Phidias dans la sculpture.

Archestrate de Gela (ou de Syracuse), dans la première moitié du IVe s., qualifié par Athénée d’artiste de la cuisine (opsodaidalos), auteur d’un traité (ou de plusieurs traités ?) connu, selon Athénée, sous les titres de Hédypathéia ou Gastronomia ou Gastrologia ou Deipnologia ou Opsopoia, dénoncé, aux dires d’Athénée (278ef), par le philosophe stoïcien Chrysippe de Soloi (279-207 a.C.), comme le “précurseur d’Épicure et des adeptes du plaisir qui corrompt toute chose”.

Des deux Héracleidès de Syracuse, cités par Athénée, on ne sait rien. En revanche, Labdacos de Sicile (ath. 403ef) est, peut-être, présenté comme le pré-curseur d’une cuisine légère, bannissant les épices.

En Grande Grèce, Athénée cite deux auteurs de la deuxième moitié du Ve s., Glaukos de Locres et Hegesippos de Tarente, ainsi que Philistion de Locres, médecin actif à la cour de Denys II.

Même s’ils n’ont pas écrit à proprement parler de livres de cuisine, on peut leur adjoindre le fameux médecin Acron d’Agrigente, qui fit carrière à Athènes dans la deuxième moitié du Ve s., auteur d’un traité Sur l’alimentation des gens bien portants (Per trof Jgenn) ou Héracleidès de Tarente, médecin de la première moitié du Ier s. av. J.-C., auteur d’un ouvrage intitulé Le Symposion où il donne des conseils sur l’ordre des mets à servir au cours du repas et sur leurs vertus, par exemple sur l’activité sexuelle (oignons, coquillages et oeufs sont recommandés dans ce sens, mais avec modération, parce qu’ils restent sur l’intestin) (ath. 65e).

Que cette cuisine soit réputée pour être riche et épicée ressort bien de cet ex-trait d’une comédie de Cratinos le Jeune (deuxième moitié du IVe s.) (ath. 661e):

«Senti che odore soave mandaquesta terra e che fumo profumatissimo ne esce?A quanto pare in questa grotta abitaun mercante d’incenso o un cuoco siciliano».C’est en réaction contre cette cuisine et pour promouvoir une cuisine plus

raffinée que semble exister un autre courant représenté par Labdacos de Sicile, auprès de qui Sophon d’Acarnanie et Damoxenos de Rhodes, aux dires d’Anaxi-

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ppos (ath. 403ef) apprirent l’art de la cuisine:«Sofone d’Acarnania e Damosseno di Rodiimpararono insieme la loro arte;era loro maestro Labdaco di Sicilia.Essi eliminarono dai libri di cucinagli antichi condimenti triti e ritriti,e tolsero di mezzo il mortaio;intendo dire, per esempio, che cumino, aceto, silfio,formaggio, coriandolo, condimenti usati da Crono,essi li soppressero tutti...» Mais on peut aussi envisager que c’est contre la cuisine de leur maître sicilien

que Sophon et Damoxenos réagirent en éliminant les mélanges de condiments...Archestrate lui-même estime que la cuisine syracusaine et italiote ne sait pas

toujours faire la part des choses; s’il apprécie (ath. 101c), au moment du sym-posion, «trippa e matrice bollita di scrofa, in cumino, in aceto forte e marinata in succo di silfio», en revanche, pour la préparation du kephalos (cefalo; muggine) ou du labrax (spigola; loup), il déconseille (ath. 311ac) de faire appel à

«un siracusano o un italiota, perchè quella gente non sa come si prepara un buon piatto di pescee lo rovina, imbrattandolo col formaggioe innaffiandolo con aceto e salsa di silfio».

2. La cuisine au vin et au vinaigre

Contrairement à la cuisine romaine, où il est utilisé très couramment notam-ment pour la cuisson des poissons, le vin apparaît rarement en Grèce et Grande Grèce comme fond de cuisine ou dans les sauces. Le poisson, si présent comme opson, est généralement cuit dans un court bouillon d’eau salée, assaisonné de silphion et de fines herbes. Il est d’autant plus intéressant de noter que les quelques informations présentes chez Athénée où il intervient sont données par des auteurs occidentaux.

Ainsi, Alexis de Thourioi (ath. 117d) fournit une recette pour apprêter du poisson en conserve donnée par un cuisinier peut-être pas aussi parodique qu’il semblerait:

«Prendre un bon poisson en conserve (hôraion), bien le laver, mettre des as-saisonnements au fond d’un petit faitout (lopadion), introduire le poisson coupé en tranches, arroser de vin blanc (leukos oinos), ajouter de l’huile, faire cuire

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jusqu’à ce qu’il devienne aussi tendre que de la moelle, couvrir de silphion et ôter du feu».

Archestrate de Gela livre la meilleure façon d’apprêter la torpille (ath. 314d):

«Una torpedine, cotta in olio e vino,erbe aromatiche e un pò di formaggio grattato».La torpille ocellée (Torpedo Torpedo L.), vivant sur les fonds sablonneux

du plateau continental et s’approchant souvent des bancs de sables à proximi-té du continent, aujourd’hui peu présente dans la consommation des poissons

de mer, est un poisson particulièrement apprécié dans l’Antiquité: Apicius (Re coq., IX, 404-405) en fournit encore deux recettes proches de celle d’Alexis, avec vin, huile et herbes aromatiques (livèche, persil, menthe, origan), mais sans fromage et avec poivre, garum et miel. La torpille figure souvent parmi les poissons illustrés sur les plats à poisson des productions ita-liotes (figg. 1-2-3).

Parmi les condiments, le vinaigre, issu du vin, apparaît au contraire comme un

condiment universel, présent dans plusieurs recettes d’Archestrate, et comme en témoigne cette recette de sauce de base qui peut servir à de nombreux plats, selon Alexis de Thourioi (ath. 170c): «mettre un peu d’origan au fond d’un faitout

Fig. 1. Torpille ocellée (Torpedo Torpedo L.).

Fig. 2. Plat à poisson apulien, Flatfish P., v. 340-330, Museum of Fine Arts, Boston.

Fig. 3. Plat à poisson cumain, Three Stripe P., v. 330-320, Museo Archeologico Nazionale, Naples.

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(lopas) et ajouter un mélange de vinaigre, de vin cuit (siraios) et de silphion». Ou encore cette autre sauce destinée à accompagner la viande rôtie, l’hypos-phagma, faite de sang cuit avec du silphion, du vin cuit (hépsèma) ou du miel, du vinaigre, du lait, du fromage et des herbes broyées, selon une recette de Glaukos

de Locres (ath. 324a). Ce mélange d’épices serait typique, selon Ar-chestrate, de la cuisine syracusaine et italiote, comme on l’a vu pour sa recette du kephalos ou du labrax (ath. 311ac), qu’elle ruine «imbrat-tandolo col formaggio e innaffiandolo con aceto e salsa di silfio».

De son côté, le mé-decin Héracleidès de Ta-rente (ath. 67e) met en garde contre les vertus astringentes du vinaigre «qui resserre les matières qui se trouvent dans le ventre».

On ne sera pas éton-né que le récipient utilisé

pour les deux recettes soit le faitout (lopas, lopadion), adapté aux cuissons mijo-tées, et particulièrement à celles du poisson2. Dans les fouilles des habitats, ce récipient est omniprésent3 (fig. 4).

3. Consommer le vin

Nous ne disposons d’aucune information spécifique pour la Grande Grèce et la Sicile en ce qui concerne le petit déjeuner, acratismos, où, à Athènes, l’on

2 bats 1988.3 bats 1994.

Fig. 4. Exemples de lopades de la première moitié du IIIe s. à Vélia (1), Paestum (2) et Locres (3) (Dessins Gassner, Trapichler 2010; D. Ollivier; Barra BaGnasco 1989).

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mange des morceaux de pain ou de gâteau trempés dans du vin pur.On en a peut-être une information indirecte chez Épicharme dans une pièce

intitulée Les Sirènes (ath. 277f) où, parodiant l’Odyssée (XII, 184-191), pour attirer Ulysse, elles lui proposent un acratismos un peu particulier:

«Di buon mattino, allo spuntar del sole, mettiamo alla grigliaalici tondeggianti, carni arrostite di porchetta e dei polipibevendo vino quasi puro».

3.1 Le banquet couché

Mais l’occasion privilégiée pour boire, c’est bien sûr le banquet avec ses deux moments, deipnon et symposion.

Il est difficile de savoir si l’on boit en mangeant au cours du deipnon.J. Wilkins (2003, p. 169) estime qu’on y buvait du vin ; il invoque deux

vers de Sophocle (Trachiniennes, 268 et Oedipe-Roi, 779) dénonçant l’ivresse de deux personnages pendant le deipnon: on peut penser que c’est justement parce que cela était une transgression anormale que Sophocle en parle. En revanche, Philoxène de Cythère (ath. 147e+409e), actif à la cour de Denys l’Ancien, est tout à fait clair lorsqu’il évoque le passage du deipnon au symposion dans un extrait de son poème intitulé Le Deipnon: «quand, nous, les compagnons, avons été pleins de nourriture et de boisson, alors les esclaves ont enlevé les tables et ont donné de l’eau pour les mains, ont porté des onguents parfumés et des cou-ronnes ...».

Et Dioclès de Carystos: «Quant aux boissons, pendant le deipnon, vin rouge...»

Héracleidès de Tarente recommande de commencer à manger avant de boire si l’on ne veut pas souffrir de maux d’estomac et surtout si l’on veut continuer à boire.

Il y a aussi des occasions extraordinaires pour boire en mangeant, et qui plus est du vin pur, par exemple pour les fêtes de la naissance, les Amphidromies, aux dires d’Eubule ou Ephippos (ath. 65cd), mais c’est à Athènes...

Le deipnon terminé, Alexis de Thourioi (ath. 642e) décrit le moment qui voit la mise en place des deuterai trapezai:

«C’è da portar viala mensa, da dare l’acqua per le mani, da presentareuna corona, profumo, vino per la libazione, incenso, un bracieree poi da offrire stuzzichini (tragèmata) e da mettere mano a un dolce».

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Le premier usage du vin au cours du symposion, c’est donc celui que l’on fait couler au cours d’une libation aux dieux: la patère utilisée est souvent représen-tée, comme on le verra, dans l’iconographie italiote du symposion.

Ainsi commence le symposion où l’on va boire le vin mélangé en mangeant des amuse-gueules (tragèmata: ital. stuzzichini), en jouant, en discourant, en chantant, entre jeux érotiques, poétiques et musicaux.

Mais Clearchos de Soloi, disciple d’Aristote, regrette que son époque soit celle des symposiastes lecteurs de Philainis de Leucade et d’Archestrate de Gela, qui se sont noyés dans la soi-disant Gastrologia, «che ci si chiede l’un l’altro quale posizione procuri il massimo piacere nell’accoppiamento, oppure quale sia il pesce il più saporito o quello che raggiunge il massimo della bontà nella stagione presente».

C’est bien ce que décrit en effet Archestrate (ath. 101b-e), tout en mettant encore une fois en cause l’extrémisme des manières syracusaines, où l’on boit sans manger – on sait la réputation d’ivresse des tyrans Denys l’Ancien, Denys le Jeune et de ses fils –, alors que lui-même conseille d’abandonner les pauvres tragèmata habituels (“ceci lessi e fave, mele e fichi secchi”) au profit de mets plus riches que l’on verrait plutôt consommés au cours du deipnon:

«Sempre di corone il capo cingi durante il banchetto (daís)di ogni sorta di fiori, di cui il suolo fertile della terra è fiorito,e con stillanti profumati unguenti ungi la chiomae mirra e incenso, su morbida brace,spargi ogni giorno, della Siria profumato frutto.A te, mentre bevi, si offrano queste squisitezze (tragèma),trippa e matrice bollita di scrofa, in cumino,in aceto forte e marinata in succo di silfio, e varietà di teneri uccelletti arrostiti, dei qualisia la stagione. Lasciali perdere, questi Siracusani,che bevono solo, come rane, senza nulla mangiare.Ma tu non farti convincere da loro, mangia invece i cibiche io ti dico. Tutte quell’altre squisitezze (tragèma) sonoesempi di dura miseria, ceci lessie fave, mele e fichi secchi. Ma una focacciadi formaggio apprezza, fata ad Atene; se poi d’altro luogotu l’abbia, va’ a cercare almen attico miele,poiché questo è ciò che la rende superba.Cosí certo deve vivere l’uomo libero...»Parmi les jeux pratiqués au cours du symposion, on connaît bien celui du

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cottabos4, invention sicilienne, selon Anacréon de Teos (ath. 427d), Critias (ath. 666b) ou Dicéarque de Messine (ath. 479d et 666c), omniprésent dans l’iconographie symposiaque italiote (figg. 5, 6, 7, 8, 9).

Ce goût du symposion en Grande Grèce et en Sicile, qu’en est-il à travers les témoignages archéologiques?

On peut essayer de le saisir par l’intermédiaire de deux séries de documents: la fréquence des représentations du symposion dans les céramiques figurées,

4 sparkes 1960; lissarraGue 1987.

Fig. 5. Scène de symposion, cratère en cloche, atelier lucanien (Anabates P.), v. 400-375, LCS 96/503.

Fig. 6. Scène de symposion, cratère en cloche, atelier cumain (CA P.), v. 330-320, LCS 460/70.

Fig. 7. Scène de symposion, cratère en calice, atelier cumain (Branicki P.), v. 325-300, LCS 542/804.

Fig. 8. Scène de symposion, atelier cumain (Washington P.), v. 325-300, LCS 526/696.

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qu’elles soient d’importation attique ou de production régionale; la fré-quence des instruments indispensables à la consommation du vin, essentielle-ment vases à mélanger (cratère), vases à servir (œnochoè, situle), vases à boire (kylix, skyphos, rhyton, canthare), soit dans l’habitat, soit dans les tombes.

3.2 Les représentations du sympo-sion

Il serait nécessaire de distinguer entre cités grecques et habitats indi-gènes, entre producteurs de céramiques et consommateurs, mais on verra que ce n’est pas toujours facile parce que

les vases entiers étant pour la plupart des pièces de musée, on en ignore souvent la provenance, même s’il est vraisemblable qu’ils proviennent de tombes.

Si pour les productions régionales, on dispose heureusement des corpus éla-borés par Trendall, pour les quatre grandes catégories qu’il a distinguées – apulienne, lucanienne, campanienne et sicilienne –, on comprendra aisément que j’ai renoncé à faire l’inventaire des repré-sentations sur céramique attique. Pour la Messapie, le travail de Katia Mannino (2006) permet de connaître la part des repré-sentations de symposion parmi les thèmes illustrés sur les vases attiques: on en décompte seulement une dizaine entre 480 et 350, dont huit entre 480 et 450, surtout sur des cratères provenant de contextes funé-

Fig. 9. Scène de symposion, cratère en cloche, Paestum (Pythôn), v. 350-325, RVP 146/245.

Fig. 10. Scène de symposion, RVAp 11/25a.

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raires.Sur les vases sicéliotes,

on ne relève aucune scène de banquet.

Dans les productions ita-liotes, alors que la figure de Dionysos est très présente en général, les représenta-tions de symposion ne sont pas très nombreuses et c’est un fait bien connu5, même en incorporant celles où le banqueteur est identifiable à Dionysos ou Héraclès6.

Ainsi sur environ 9500 vases apuliens recensés par Trendall, on ne trouve que 6 représentations de symposion, dont 5 sur cratère, 1 sur pélikè (figg. 10-11).

Sur les 1130 vases lucaniens recensés par Trendall, on compte 11 représen-tations de symposion, dont 9 sur cratère, 1 sur kylix, 1 sur œnochoè (figg. 12-5).

Pour les 2714 vases campaniens recensés par Trendall, il y a 29 représenta-

5 Cfr. déjà Dentzer 1982, pp. 130-142.6 Je n’ai pas vu: hurschmann 1985.

Fig. 11. Scène de symposion, RVAp 334/151.

Fig. 12. ab. Scène de symposion, œnochoè, atelier lucanien (Budapest Group), v. 380-360, LCS 112/577.

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tions de symposion, dont 24 sur cratère, 3 sur œnochoè, 1 sur olpè, 1 sur pyxide skyphoïde (figg. 6-8).

Il faut y ajouter les 710 vases paestans sur lesquels on note 7 représentations, dont 6 sur cratère en cloche, 1 sur kylix, tous de Python (fig. 9). Comme on sait, ces productions céramiques régionales apparaissent dans les dernières décennies du Ve s. Elles sont attestées, dans la production lucanienne, jusque dans la pre-mière moitié du IVe s.; dans la production apulienne jusque dans le courant de la deuxième moitié du IVe s.; dans la production campanienne, surtout dans la deuxième moitié du IVe s.

On peut y noter, comme appartenant à un schéma générique du symposion, les personnages masculins, par deux, trois ou quatre, à demi-nus, couchés sur des klinai et appuyés sur des coussins, tenant des vases pour boire ou pour jouer au cottabos, la présence de femmes plus ou moins dénudées, parfois musiciennes, des tables avec des mets et des vases à boire, parfois l’échanson avec œnochoè ou situle.

3.3 Les vases du symposion

Ma démarche est de partir des vases représentés sur les scènes figurées pour aller à la rencontre de ceux que fournit l’archéologie.

Pour la période retenue, les vases liés à l’usage ou à la consommation du vin à l’occasion du symposion se répartissent en plusieurs catégories: les vases pour la libation (œnochoè, patère); les vases à mélanger (cratères en calice, cratères en cloche, cratères à volutes, à colonnettes, à anses à poucier); les vases à servir (amphores, œnochoès, situles); les vases à boire (kylix, skyphos, canthare, rhy-ton).

On peut essayer de les repérer d’une part d’après les représentations figu-rées, d’autre part d’après les découvertes archéologiques. Cependant, il est évi-dent que pour ces dernières, les données manquent de précision: quand ils sont recueillis dans les tombes, il est impossible d’affirmer qu’ils sont ceux utilisés précédemment dans les symposions, même lorsqu’ils correspondent à ceux des représentations.

En fonction des données disponibles, j’ai donc choisi de m’en tenir à quatre pistes.

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3.3.1 Les cratères

Les seuls représentés sur les scènes figurées de symposion sont les cratères en calice et les cratères en cloche.

En archéologie, ils sont trop nombreux, dans toutes les catégories de formes, pour que j’aie pu envisager un traitement statistique à partir de données disper-sées: je me contenterai de noter que, très présents dans les tombes indigènes aux Ve- IVe s., ils semblent disparaître à peu près totalement au IIIe s. au profit de cratérisques individuels. C’est un fait connu qui a été relevé aussi dans la production attique et a entraîné l’idée d’un changement radical dans la consom-mation du vin au cours du symposion où chacun serait responsable de son propre mélange.

3.3.2 Les situles

Sur les scènes figurées, les situles apparaissent comme le vase à verser

par excellence beaucoup plus que l’œno-choè. Elles se présentent sous deux formes,

soit à panse à parois concaves (fig. 13), soit à panse ovoïde (fig. 14). Le premier type est de

Fig. 13. Situle céramique à parois concaves apulienne (Lycurgus P.), v. 350, RVAp 417/17.

Fig. 14. Situle céramique ovoïde, v. 350-325, Laos, tombe de Marcellina, atelier du Peintre de Darius.

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loin le plus courant dans les représentations figurées. Il est difficile de dire s’il s’agit de récipients métal-

liques ou céramiques, puisque les deux coexistent en archéologie. Même si la situle peut être utili-

sée pour transporter de l’eau, elle n’est mani-festement pas destinée ici à contenir l’eau

qu’on mêlera au vin: la situle apparaît intimement liée à la fourniture de vin.

Il est clair, en effet, que les Silènes ou les comastes, qui, sur les figures, accom-

pagnent Dionysos en tenant des situles, as-surent le transport du vin mélangé (fig. 15).

De même, pour la libation liée au retour du guerrier, la femme tient patère et situle (fig.

16). En revanche, archéologiquement, c’est la situle ovoïde qui est la mieux représentée, soit

en bronze, soit en céramique, particulièrement en céramique à figures rouges apulienne. A Paestum,

elle existe, dans les tombes et dans l’habitat, en version décorée et en version à vernis noir avec bec verseur, et même en version plus commune (fig. 17).

Fig. 15. Komos, participants porteurs de situles, cratère en cloche, atelier campanien (Capua Group), LCS 394-253.

Fig. 16. Scène de retour du guerrier, libation, cratère en cloche, atelier cumain (CA P.), LCS 453-12.

Fig. 17. Situle céramique paestane.

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3.3.3 Les canthares à tige

C’est la forme de vase la plus représentée dans les scènes figurées. Or cette forme a disparu du répertoire attique depuis la fin Ve s.; en revanche, dans les pro-

ductions italiotes, il est présent jusqu’à la fin du IVe s. bien que peu fréquent et limité, en contexte funéraire, à certaines zones (Laos, Cariati, Canosa [fig. 18], Monte Sanacce, Lavello) en versions à

figures rouges ou à surface vernie uniforme, rouge, blanche ou dorée qui a fait penser à

une imi-t a t i o n de vases métalliques du type de l’exemplaire de Rosci-gno (fig. 19). Ces vases figurent tous dans des tombes où ils font partie du service du vin ; cette persistance du canthare dans un contexte de tombe ou de symposion en céramique figu-rée est clairement liée au fait que c’est le vase de Dionysos: dans les scènes figurées des vases italiotes, lorsque Dionysos tient un vase à boire, c’est pratiquement toujours un canthare (fig. 20).

Un autre exemple de décalage chronolo-

Fig. 18. Canthare d’une tombe de Canosa, v. 325-300, RVAp, 970/107.

Fig. 19. Canthare d’argent de la tombe de Monte Pruno (Roscigno), v. 400.

Fig. 20. Dionysos brandissant un canthare et un papposilène portant une situle, cratère en cloche, Paestum (Pythôn), RVP 158-269.

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gique se trouve dans les kylix à tige, qui ont toute leur place sur le symposion de la fresque de la tombe du Plongeur, mais sont encore présentes jusque dans la deuxième moitié du IVe s. dans les symposions figurés alors que la forme a disparu du répertoire céramique depuis le début du siècle.

3.3.4 Les skyphoi

Dans les scènes figurées de symposion, cette forme de vase à boire n’est représentée qu’une seule fois sur une œnochoè lucanienne du British Museum (fig. 12), et, dans sa forme de coupe-skyphos, sur un cratère à colonnettes d’une tombe d’Altamura, au Musée d’Altamura7, et pourtant, c’est le vase à boire le plus courant aussi bien dans les tombes que dans les habitats de Grande Grèce, de Paestum à Locres en passant par Vélia.

A Vélia8, au IVe s., les coupes-skyphoi (Agorà XII 330-333 et 580-611) re-présentent les formes les plus fréquentes à côté des skyphoi de type corinthien (Agorà XII 303-329) et attique (Agorà XII 350-354), aussi bien dans les impor-tations attiques que dans les productions vélines et régionales (fig. 21). Dans la première moitié du IIIe s., ces formes, toujours présentes, perdent progressive-ment de leur importance au profit de coupes sans anses.

A Paestum9, les coupes-skyphoi sont rares, présentes dans les nécropoles dans la première moitié du IVe s. La forme prédominante de vases à boire est le skyphos, aussi bien au IVe qu’au IIIe s.: skyphoi Morel 4311, avec souvent un décor surpeint, typiques de la production paestane à partir de la fin du Ve s. (fig. 22); skyphoi Morel 4382, surtout dans la première moitié du IVe s., dans des productions paestane et régionale (au nord du Sele ?); skyphoi Morel 4373, dans une production paestane du milieu du IVe s. à la fin du IIIe s. (fig. 23). Dans la première moitié du IVe s., il faut noter la présence de kylix à pied annulaire de type Bolsal (Morel 4122) (fig. 24).

A Locres, dans la zone de Centocamere10, la forme largement prédominante durant les IVe-IIIe s. est celle des skyphoi du genre Morel 4300, aussi bien de type corinthien que de type attique (fig. 25). Mais, dans la première moitié du IVe s., les coupes-skyphoi (Agorà XII 580-611) et les kylix à pied annulaire du genre

7 Tombe n. 1 de Casal Sabini: je remercie Allaster Small pour l’information.8 Gassner, trapichler 2010.9 serritella 1997. Je remercie Antonia Serritella de m’avoir autorisé à utiliser sa thèse inédite

sur les céramiques à vernis noir de Poseidonia-Paestum.10 barra baGnasco 1989.

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Fig. 21. Skyphoi à vernis noir Morel 4311/4314 de Paestum aux IVe-IIIe s. (d’après Serritella 1995).

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Fig. 22. Skyphoi à vernis noir Morel 4382/4373 de Paestum aux IVe-IIIe s. (d’après Serritella 1995).

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Morel 4100, dont des kylix du type Bolsal semblables à celles des nécropoles de Paestum, représentent plus de la moitié des vases à boire (fig. 26).

Je suis conscient d’avoir joué un jeu dangereux en mêlant textes, iconogra-phie et archéologie et en combinant production et consommation des céramiques, c’est-à-dire, en somme, des contextes culturels, sociaux et politiques différents. Mais après tout, le moment retenu, c’est aussi le temps des emmêlements entre Grecs et indigènes, des affrontements, des résistances et des emprunts: pour notre discours quel meilleur point de rencontre que le skyphos à Paestum, Vélia, Locres et ailleurs, forme choisie par les Italiotes pour se distinguer des Grecs de Grèce et singulièrement du modèle attique? Mais il y a plus: les céramistes italiotes semblent produire spécialement pour les élites indigènes des vases spé-cifiques pour leurs symposions (cratères, canthares, situles) que l’on retrouve finalement dans leurs tombes. Et ces vases ne sont pas ceux qui sont en usage dans les habitats grecs ou mixtes. Car une autre caractéristique paraît essentielle: c’est le lien étroit entre le symposion et ses accessoires, tels qu’ils apparaissent sur les représentations figurées des vases italiotes ou dans le mobilier des tombes indigènes, et un contexte dionysiaque. Dionysos lui-même peut figurer comme

Fig. 23. Coupes-skyphoi et skyphoi à vernis noir de Vélia au IVe s. (d’après Gassner, Trapichler 2010).

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Fig. 25. Skyphoi à vernis noir de Locres au IVe s. (1-2: v. 400-350 ; 3-6: v. 350; 7-10: v. 350-300) (d’après Barra baGnasco 1989).

Fig. 24. Kylix à vernis noir (Bolsal) de Paestum au IVe s. (d’après Serritella 1995).

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symposiaste: c’est le cas du cratère paestan de la figure 14, comme l’indique le papposilène couché au pied de la klinè. Mais, comme l’a souligné A. Pontran-dolfo à propos du cratère cumain de la figure 10, c’est tout l’environnement du symposion (vigne, patères, instruments de musique, masques de théâtre) qui le replace dans un contexte de dévots de Dionysos ou d’initiés à ses mystères: réalité ou métaphore?

Michel Bats

Fig. 26. Kylix sans tige (1-3) et coupe-skyphos (4) à vernis noir de Locres de la première moitié du IVe s. (d’après Barra baGnasco 1989).

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