Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

476
BIBLIOGRAPHIE •Les diapos du cours sont pour un grand nombre des documents disponibles sur internet. •Néanmoins voici la bibliographie de base indispensable, sachant que les manuels peu volumineux d’excellentes qualité, faits par des collectifs d’enseignants du secondaire et publiés chez Foucher ou Dunod, ne sont utiles qu’en tant que résumés

Transcript of Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Page 1: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

BIBLIOGRAPHIE• Les diapos du cours sont pour un grand

nombre des documents disponibles sur internet.

• Néanmoins voici la bibliographie de base indispensable, sachant que les manuels peu volumineux d’excellentes qualité, faits par des collectifs d’enseignants du secondaire et publiés chez Foucher ou Dunod, ne sont utiles qu’en tant que résumés

Page 2: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• 1) En HFE• Jacques Brasseul, Histoire des faits

économiques (3 volumes), Armand Colin, "U Histoire", 962 pages au total, 2001-2003.

• Jacques Brasseul, Petite histoire des faits économiques: Des origines aux subprimes, Armand Colin, "U Histoire", 320 pages, 2010.

• Maurice Niveau et Yves Crozet, Histoire des faits économiques contemporains, PUF, "Quadrige Manuels", 880 pages, 2010.

Page 3: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• 2 en HPE et HFE• Silem & Albertini, Lexique d’économie, Dalloz, 12ème

édition, Septembre 2012, 880 pages• Ce lexique présente toutes les notions du programme

de l’UE5• Ahmed Silem, L’économie politique, bases

méthodologiques et problèmes fondamentaux, A. Colin, 6ème éd., 2011, 409 pages

• Ce dernier livre présente le programme intégral de l’UE5

Page 4: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• 3 HPE spécifiquement• J.A. Schumpeter, Histoire de l’analyse

économique, 3 Volumes, Gallimard, coll. TEL 2004

• J.-M. Albertini, A. Silem, Comprendre les théories économiques, Seuil, Points, 2011, 760 p.

• A. Silem Histoire de l’analyse économique, Hachette, 2005, 384 p.

Page 5: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Positionnement dans le programme officiel

• UE5 du DCG• Epreuve écrite portant sur l'étude d'une ou de

plusieurs situations pratiques et/ou le commentaire d'un ou plusieurs documents et/ou une ou plusieurs questions.Durée : 4hCoefficient : 1,5/18 crédits européens

Page 6: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Thèmes Sens et portée de l'étude Notions et contenus

1. Grands courants de pensée et principaux faits économiques et sociaux

Se repérer dans les débats économiques contemporains en sachant se référer aux grands courants de pensée économique et à l'histoire économique

1.1 Histoire des faits marquants en matière économique et social

Cette présentation est axée sur la mise en évidence des enjeux économiques, politiques et sociaux en :- rappelant les principaux faits économiques et sociaux et en expliquant leur genèse et leurs conséquences ;- étudiant le cas de quelques grands pays industrialisés (dont la France) et de quelques pays émergents ;- insistant sur les mécanismes de diffusion des phénomènes économiques et sociaux et sur les grandes ruptures.

La Révolution industrielleLa crise de 1929 : émergence aux États-Unis et contagion mondialeL'entre deux guerres : montée du protectionnisme et "new deal"Les 30 glorieuses : de la reconstruction à l'essor de la société de consommation et à la CEELes chocs pétroliers et l'entrée en crise (le cas français)L'effondrement du bloc soviétique et la généralisation du modèle de marché (fin du XXème siècle)La montée en puissance de la Chine et de l'Inde (début du XXIème siècle)

Page 7: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

1.2 Histoire de la pensée économique

Repérer les principales écoles de pensée économique et les caractéristiques des principaux modèles économiques en insistant sur le caractère contingent de la théorie.

Le courant fondateur des classiquesLes grands courants de la pensée économique contemporaine (néo-classique, keynésien et marxiste)Analyse des divergences et convergencesRepérage des orientations théoriques récentes

Page 8: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

2. L'économie de marché : son fonctionnement et ses imperfections

L'économie est faite de la rencontre d'acteurs. L'objectif de cette partie est de les identifier, d'en comprendre le comportement et d'en saisir les interactions.L'observation des marchés réels doit conduire ensuite à relever les principaux dysfonctionnements.

Le TES un outil d’analyse et de prévision économique prévu en 2.6 du programme sera présenté en 2.1. pour + de cohérence didactique

2.1 Circuit économique : acteurs et opérations

Présenter les grandes catégories d'acteurs (avec le langage économique de la comptabilité nationale).Montrer schématiquement le fonctionnement de l'économie à partir de la représentation du circuit économique.

Les agents économiques (au sens de la comptabilité nationale) : nature, fonction principale et ressourcesLe circuit économique :- les opérations des agents économiques- circuit simplifié- circuit élaboré

Page 9: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

1ère Partie HFE du 18ème s. à nos jours

• CHAPITRE 1 La 1ère RI• Le XVIIIème siècle est le siècle des ruptures ou du moins d’évolutions

manifestes à la fois dans le domaines des idées et des pratiques. • Sur le plan des idées, c’est le siècle des Lumières, du libéralisme, de la

liberté individuelle,• Sur le plan des faits, c’est la création à Londres en 1754 de La Royal

Society for the encouragement of Arts, Manufactures & Commerce, plus connue sous le nom de Royal Society of Arts (RSA), est une institution pluri-disciplinaire. Elle a notamment compté parmi ses membres Benjamin Franklin, Adam Smith, Charles Dickens. Karl Marx, C’est le début de la révolution industrielle en Angleterre

Page 10: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Le XVIIIème siècle : Pensée et faits économiques

Page 11: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• Le processus de changements technologiques rapides, cumulatif, phénomène historiquement récent, a débuté avec la Révolution industrielle vers 1760, en Angleterre.

• La révolution industrielle est une expression forgée par Adolphe Blanqui, reprise et popularisée par Friedrich Engels et par Arnold Toynbee (l’oncle de l’historien des cycles des civilisations).

• Il désigne le processus historique qui s’est produit en Angleterre entre 1760 et 1830 pour se diffuser ensuite au reste de l’Europe, et « qui fait basculer – de manière plus ou moins rapide selon les pays et les régions – une société à dominante agraire et artisanale vers une société commerciale et industrielle. Cette transformation affecte profondément l’agriculture, l’économie, la politique, la société et l’environnement ».(wikipedia)

Page 12: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• Les débuts de la révolution industrielle anglaise• A – Les industries motrices• Trois industries sont particulièrement concernées : le textile, l’énergie

et la métallurgie.• 1 Le textile :• l’innovation dans l’industrie textile, tout particulièrement dans le

secteur du coton est le point de départ de la révolution industrielle. Une vague d’inventions a en effet révolutionné les méthodes de filage, de tissage et d’impression des motifs et des couleurs

• On a ainsi pu mesurer que le temps nécessaire à un ouvrier pour filer une livre de coton est passé de 500 heures à 3 heures. La production anglaise de textiles allait être multipliée par 125 entre 1770 et 1841, tandis que les prix suivaient processus de baisse vertigineux

Page 13: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• Les innovations et leurs auteurs : • Il convient de retenir les noms de :• John KAY (1704-1780), inventeur de la navette volante (flying shuttle) en

1733, • James HARGREAVES (1720-1778), inventeur de la spinning jenny en 1764

(jenny signifie soit ânesse soit mule, spinning étant le filage, il s’agit d’une machine à filer comportant plusieurs bobines),

• Richard ARKWRIGHT(1732-1792), inventeur de la water-frame en 1769 (les rouleaux étaIent actionnés par une force hydraulique,

• Samuel CROMPTON (1753-1827), inventeur de la mule jenny en 1779 (synthèse de la spinning jenny et de la water-frame). Ce type de machine très imposant sonne la fin du tissage à domicile et donne naissance au travail dans les manufactures

• Edmund CARTWRIGHT (1743-1823), inventeur du métier à tisser mécanique en 1785.

Page 14: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• 2 l’énergie• Avant la révolution industrielle, les seules sources d’énergie

disponibles étaient le vent, l’eau et l’énergie humaine et animale brutes. Dès lors, l’apparition de la machine à vapeur où la combustion du charbon produit de la vapeur, laquelle vapeur, correctement canalisée permet d’actionner un mécanisme comme une roue ou un piston, allaient représenter une révolution.

• Or L’Angleterre est un morceau de charbon flottant utilisé jusque là que pour le chauffage. Ainsi une invention (la machine à vapeur) allait valoriser une ressource abondante - le charbon –qui allait devenir une source d’énergie majeure

Page 15: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• Entre 1750 et 1850, la production anglaise de charbon allait être multipliée par dix tandis que l’usage de la vapeur allait révolutionner les transports maritimes, avec l’invention du bateau à vapeur en 1807 par Robert FULTON (1765-1815) et conduire à la création d’un nouveau mode de transport, le chemin de fer avec l’invention de la locomotive à vapeur par George STEPHENSON (1781-1848) en 1814, l’ouverture du premier chemin de fer à vapeur ayant eu lieu en 1825

Page 16: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• 3 La métallurgie• Le coût de production du fer a considérablement

baissé à partir des années 1760 à la suite du remplacement du bois par le charbon, d’une part, et d’une série d’inventions, d’autre part.

• La production anglaise de fer augmenta massivement. Le fer put alors être utilisé en grande quantité dans la production de ponts, de chemins de fer et d’immeubles

Page 17: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• B – Le mouvement des enclosures• Le mouvement des enclosures résulte de la

volonté des gros propriétaires terriens de reprendre le contrôle de leurs terres, en faisant voter par le parlement des lois obligeant les propriétaires à enclore leurs propriétés (d’où l’appellation« enclosures »). Ce mouvement, débuté au Moyen-Âge, s’est accentué à partir de 1700 et poursuivi tout au long du 18ème siècle, pour culminer avec l’enclosure Act de 1801.

Page 18: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• Attention : le régime de la propriété privée existait avant le mouvement des enclosures, mais sa complexité et l’absence de clôtures empêchait en pratique sa mise en application. Ainsi, un propriétaire ne pouvait-il pas exclure de son bien les paysans qui y étaient installés ou qui venaient y faire paître leurs bestiaux, chasser, pêcher, faire diverses cueillettes, organiser des fêtes, etc.

Page 19: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• Beaucoup de petits propriétaires n’avaient pas les moyens d’enclore leurs propriétés.

• Par ailleurs, leur propriété une fois enclose ne leur aurait peut-être pas rapporté autant que la possibilité de piocher dans les communs à volonté, sans jamais réaliser aucun investissement de productivité.

• Quant aux plus pauvres, les plus nombreux aussi, ils avaient évidemment intérêt à ce qu’un système basé sur la confusion et les grands principes perdure

Page 20: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• Toutefois, le pouvoir politique des Landlords leur a permis d’imposer les « enclosures acts », lois obligeant tout propriétaire à enclore sa propriété.

• De vastes domaines furent alors enclos et exploités rationnellement, engendrant d’importants progrès de productivité.

• À l’inverse, des populations entières n’eurent alors d’autre choix que de quitter les campagnes pour aller vers les villes.

• Les petits propriétaires ont dû vendre leur terrain, il s’est produit un mouvement de concentration des propriétés agricoles, permettant des gains de productivité.

Page 21: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• C’est cette main-d’œuvre qui a servi à l’essor des industries textiles, minières et métallurgique

• la déclin de la population agricole n’a été possible que grâce aux progrès de l’agriculture qui peut faire vivre les habitants des villes,

• Les gains de productivité, dus à la modernisation de l’agriculture, étaient eux-mêmes favorisés par le mouvement dit des « enclosures » qui ont suscité le phénomène de concentration des terres.

Page 22: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• le mouvement de modernisation de l’agriculture allait débuter et se diffuser progressivement à toutes les campagnes anglaises, sous l’impulsion de gros propriétaires terriens tels que :

• Jethro TULL (1674-1741, invention et introduction du semoir mécanique),

• Lord TOWNSHEND (1674-1738), pratique de l’assolement, création de prairies artificielles pour mieux nourrir le bétail en hiver),

• Ces innovations de productivité et l’accueil de plus en plus favorable qui leur était réservé parmi les propriétaires terriens soucieux d’améliorer la rentabilité de leurs exploitations ont permis d’augmenter de façon considérable la productivité et la production agricoles.

Page 23: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• En outre, vers la même époque, l’Angleterre n’allait pas tarder à s’ouvrir au libre-échange sous l’impulsion des industriels et au grand dam des propriétaires terriens, ce qui contribua à maintenir la nourriture à bas prix (en particulier le pain) et donc aussi les salaires

Page 24: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• Mentionnons que sont réunis ici les éléments du débat entre les tenants de la sécurité alimentaire et les partisans du libre-échange.

• Les premiers soutiennent que c’est grâce à la révolution agricole anglaise que l’Angleterre put résister efficacement au blocus continental (1806-1813) instauré par NAPOLEON.

• Les seconds répliquent que c’est l’ouverture au libre-échange qui a favorisé l’essor industriel de l’Angleterre, donnant des débouchés à ses produits.

Page 25: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• Les avantages du libre-échange sont théorisés à cette époque par Adam Smith (avantages absolus) et par David Ricardo (avantages comparatifs).

• L’application d’une politique de libre échange a incontestablement favorisé l’essor industriel de l’Angleterre en donnant des débouchés à ses produits. Mais les résultats seront moins favorables pour des nations moins avancées que l’Angleterre comme le fait remarquer Freidrich List qui écrit que :

Page 26: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• les théories de Quesnay, Smith, Ricardo relèvent de « l’économie cosmopolite ou humanitaire, qui part de l’hypothèse que toutes les nations du globe ne forment qu’une société unique vivant dans une paix perpétuelle » (Système national d’économie politique, 1841, Livre II, Chapitre 1).

Page 27: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

ChapitreII Autres aspects de la RI en Angleterre

Deux autres aspects de la révolution industrielle anglaise doivent être mentionnés : le développement de l’infrastructure des transports et la croissance démographique.• A – Le développement des transports•L’essor industriel et agricole de l’Angleterre n’aurait cependant pas pu avoir lieu sans le dvpt d’une infrastructure de transport. Ce développement a pour particularité de reposer sur l’initiative privée,

Page 28: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• C’est d’abord l’ essor des canaux qui a considérablement réduit le coût de transport des marchandises sur de longues distances. Les très gros investissements nécessaires à la réalisation des canaux furent financés par des prêts bancaires. Plusieurs milliers de km de canaux furent ainsi construits

• C’est ensuite la construction de routes sous l’impulsion d’hommes tels que John METCALF (1717-1810), Thomas TELFORD (1757-1834), et le célèbre John Loudon McADAM (1756-1836) qui est à l’origine d’un nouveau procédé de construction de routes aux surfaces moins rudes et plus dures en même temps, dont le nom est resté dans l’histoire sous l’appellation de « macadam »

Page 29: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• Les débuts du chemin de fer sont plus tardifs (la première ligne de chemin de fer fut inaugurée en 1825).

• Contrairement à ce qui s’est passé dans des pays comme la France, l’Allemagne ou les Etats-Unis, ce n’est pas le chemin de fer qui a été le principal fer de lance de la révolution industrielle anglaise

Page 30: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Les dates clés des Faits sociaux (car les faits économiques ne sont que des faits sociaux)

• 1789 : la révolution française et ses idéaux libéraux et nationaux, œuvre de la bourgeoisie et inspirée par l’indépendance des Etats-Unis, se répandront peu à peu à l’Europe. – Généreuse dans ses principes d’égalité, de liberté et de fraternité,

elle refuse cependant aux ouvriers tout droit à l’union. Le sentiment national qu’elle a exalté dans les pays européens se retournera contre l’occupation des armées napoléoniennes.

• 1851:exposition universelle à Londres consacre l’avènement de la révolution industrielle. L’alliance de la science et de la technologie permet de multiples inventions et innovations.

• 1870 : Guerre franco-allemande et défaite de la France : – l’annexion à l’Allemagne de l‘Alsace-Lorraine en 1871 crée un fort

sentiment de revanche et un violent nationalisme en France.• 1914 : la première guerre mondiale qui fera des millions de

morts a des causes multiples et complexes. • 1917 : le massacre de 200 manifestants déclenche une révolution

en Russie. Après l’abdication du tsar, un gouvernement est renversé par les bolcheviques dirigés par Lénine qui entend faire appliquer les idées marxistes et établir le communisme.

Page 31: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• 1917 : le massacre de 200 manifestants déclenche une révolution en Russie. Après l’abdication du tsar, un gouvernement est renversé par les bolcheviques dirigés par Lénine qui entend faire appliquer les idées marxistes et établir le communisme

Page 32: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Les Faits historiques, économiques et technologiques.

• La révolution industrielle est un processus cumulatif, continu d’innovations technologiques ayant des conséquences sociales multiples.

• l’expression Révolution industrielle désigne de multiples et profondes transformations des sociétés occidentales entre 1769 et 1848 (Angleterre spécifiquement) pour certains pays, 1820 et 1917 pour d’autres;

• Cette époque est marquée par l’essor du machinisme et du système assurantiel

Page 33: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• Dans le passé, des inventions importantes, révolutionnaires, avaient bien été faites mais peu d’entre elles s’étaient répandues, certaines avaient même été oubliées.

• Ce n’est que depuis la révolution industrielle que le progrès technique est continu et cumulatif et en accélération.

• la Révolution industrielle anglaise, entre 1760 et 1830, s’est diffusée ensuite à l’Europe continentale, à l’Europe du Nord, puis au reste du monde.

Page 34: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• Elle a présidé à l’évolution d’une société rurale basée sur la conservation des structures traditionnelles vers une vie urbaine marquée par le changement.

• Elle a provoqué l’émergence de nouvelles classes dominantes et du prolétariat dont la confrontation a engendré une révolution culturelle.

• Elle repose sur un processus global de diffusion des progrès techniques à toutes les branches de l’économie qui n’existait que faiblement auparavant malgré de nombreux progrès réalisés.

• Elle a renforcé le fonctionnement des marchés des biens et engendré l’émergence du marché du travail et celui des capitaux qui sont avec les marchés des biens la base de l’économie actuelle: l’économie de marché.

Page 35: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• « L’économie de marché », comme l’indique Matthieu Mucherie* dans sa définition fortement dérivée de la conception autrichienne**, « est un processus concurrentiel de découverte de l’information par l’entrepreneur. »

• * http://www.melchior.fr/L-economie-de-marche.3923.0.html

• **Israël M. Kirzner, « Entrepreneurial Discovery and the Competitive Market Process: An Austrian Approach ”, Journal of Economic Literature, Volume 35, Issue 1 (Mar., 1997), 60-85.

Page 36: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

B Progrès technique et machinisme: le début des temps modernes

• Le progrès technique et le machinisme sont la dimension la plus importante de la révolution industrielle car les inventions, qui dans le passé ne restaient que des inventions, ont engendré l’innovation (l’implantation et l’adaptation d’une invention à différentes contraintes techniques de multiples secteurs industriels).

• Le processus est cumulatif et a des conséquences sociales et démographiques importantes

Page 37: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

–La machine à vapeur est l’emblème du progrès technique lors de la RI car en remplaçant les moulins fournissant de l’énergie hydraulique, elle a permis d’affranchir toute l’industrie des contraintes de localisation et des aléas climatiques.

Page 38: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• Les innovations ont aussi l’avantage de modifier le tissu industriel car elles suscitent de nouvelles innovations productives issues de la recherche scientifique: un effet bénéfique ‘boule de neige’ apparaît comme le montre l’industrie du textile dans l’Angleterre du 18ème siècle, puis le secteur des transports grâce à la machine à vapeur.

• Par les gains de productivité que ces innovations suscitent, les réformes structurelles dans l’agriculture sont facilitées, favorisant l’urbanisation et des conséquences démographiques importantes

Page 39: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• 1769 L’Écossais James Watt dépose un brevet qui améliore la machine à vapeur de Newcomen et Savery en ajoutant une chambre séparée, destinée à la condensation de la vapeur.

• En 1781, J. Watt met au point un système à double effet, dans lequel la vapeur actionne le piston lors de sa montée et lors de sa descente. Puis il ajoutera aussi à la machine un volant, afin de réguler la vitesse de son fonctionnement, qu’il améliorera encore avec un régulateur à boules.

• Après des années d’expérimentations, James Watt, avec l’aide de Matthew Boulton (qui le finançait et qui a eu l’idée du régulateur centrifuge), va produire sa machine en grand nombre.

Page 40: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• James Watt a aussi déposé en 1810 un brevet pour une locomotive ,

• Il faut rappeler, pour l’anecdote, que le premier véhicule automobile de l'histoire est le fardier de Cugnot ,car c'est le premier véhicule à avoir transporté l'homme sans utilisation de la force d'un animal.

• Il fut construit en 1769 par l'ingénieur militaire français Nicolas-Joseph Cugnot (1725-1804).

• Le but de ce véhicule militaire était de transporter des canons. Toutefois, il est toujours resté à l'état de prototype et n'a jamais servi.

Page 41: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

–C les facteurs démographiques • – les facteurs démographiques : 1 commerce

triangulaire et 2 croissance démographique naturelle

• la pression démographique naturelle est un des facteurs clé du développement de l’humanité. Toutefois l’Europe s’est engagée dans un processus de colonisation des autres continents en développant le commerce triangulaire des esclaves avec l’Afrique et l’Amérique.

Page 42: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

1 Commerce triangulaire

• Le Commerce des esclaves a eu lieu du XVIe jusqu’au début du XIXe siècles (l’abolition de la traite en1807 en Angleterre, 1817 en France). les navires partent des ports européens chargés de marchandises comme des armes, des étoffes, des poteries, du tabac, du sel, de l’alcool, des produits de pacotille et de la monnaie sous forme de cauris (coquillages). L’échange a lieu sur les côtes d’Afrique contre des esclaves fournis par les puissances locales

Page 43: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

1 Commerce triangulaire• La main-d’œuvre est rassemblée dans les comptoirs, véritables

maisons de concentration. • Le deuxième côté du triangle est la traversée de l’océan dans les

circonstances atroces maintes fois décrites et avec des pertes au XVIIIe siècle en moyenne d’un quart mais pouvant aller jusqu’aux deux tiers de la cargaison humaine; pertes dues à la déshydratation meurtrière dans des conditions d’entassement inimaginables.

• Sur la troisième pointe, dans les ports de la côte et des îles d’Amérique, les esclaves sont vendus contre de l’or, de l’argent, des produits miniers, des denrées tropicales (coton, tabac, sucre de canne, mélasse, rhum, café, cacao, vanille), rapportés ensuite en Europe sur le troisième côté du triangle

Page 44: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

1 Commerce triangulaire• Ce commerce donne lieu à des profits considérables puisqu’il revient

à échanger des produits manufacturés de faible valeur contre des métaux précieux ou des produits exotiques fort prisés en Europe

• La fortune des ports comme Lisbonne, Amsterdam, Bordeaux, La Rochelle, Nantes, Bristol, Liverpool, etc., vient en partie du commerce du « bois d’ébène ».

• Les historiens et les économistes discutent toujours sur le rôle de ces profits dans l’accumulation du capital en Occident. Pour les uns, trois siècles d’accumulation sur le dos de l’Afrique, pour laquelle l’esclavage représente une saignée de forces vives, suffiraient à expliquer la révolution industrielle au XVIIIe siècle. Pour les autres le rôle de ce trafic n’aurait été que marginal dans l’enrichissement de l’Europe et l’accroissement des écarts de revenus avec ce qui deviendra le tiers-monde ou les pays sous-développés.

Page 45: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

2 Croissance démographique en Europe

• La révolution industrielle anglaise a été accompagnée d’une très forte croissance démographique.

• Entre 1701 et 1841, la population anglaise a pratiquement triplé, passant de 5,8 à15,9 millions d’habitants. Ce triplement est d’ailleurs à l’origine des inquiétudes du pasteur anglais Thomas Robert MALTHUS (1766-1834)

Page 46: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

2 – L’accroissement démographique• la pression démographique est un des

facteurs clé du développement de l’humanité, c’est selon la formule de Arnold Toynbee (1889-1975) « la croissance démographique est un défi qui trouve sa réponse dans le développement ».

• (Toynbee est l’auteur des 12 volumes "A Study of History" qui décrivent le développement et la chute de 23 civilisations de l’histoire de l’humanité)

Page 47: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

2 L’accroissement démographique• Cependant, il est aussi possible de soutenir

que la révolution industrielle anglaise a été accompagnée d’une très forte croissance démographique et qu’une trop forte croissance démographique peut épuiser les capacités d’investissement, sauf s’il existe l’émigration qui permet d’alléger la pression.

• C’est ce qui s’est produit en Angleterre : l’Angleterre va conquérir le monde à un point tel que l’on a dit « l’Angleterre est un pays sur lequel le soleil ne se couche jamais »

Page 48: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• Ce triplement est d’ailleurs à l’origine des inquiétudes du pasteur anglais Thomas Robert MALTHUS (1766-1834) mais dont les « principes sur la population » (1798) reposent sur les évolutions démographique et de la production des subsistances en nouvelle Angleterre.

• Il en a tiré une loi : la population augmente à un rythme plus rapide que les subsistances et cela ne peut pas durer éternellement. Avant que la famine, la disette, les guerres de conquête ou de défense de l’espace vital ne réduisent le volume de la population, il faut réduire les naissances. Telle est la doctrine malthusienne.

Page 49: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Temps

Etape 1 Etape 2 Etape 3 Etape 4

Accroissementnaturel

Taux de natalité

Taux de mortalité

Transition démographique : étapes classiques

Note : L’accroissement naturel résulte de l’excès des naissances par rapport aux décès.

Tau

x d

e n

ata

lité

/mo

rtal

ité

changements démographiques caractérisés par un décalage chronologique des baisses de la mortalité et de la natalité.

Page 50: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Taux de natalité, de mortalité et accroissement naturel pour 1 000 personnes

0

5

10

15

20

25

30

35

40

1936-1938

1946-1948

1955-1960

1960-1965

1965-1970

1970-1975

1975-1980

1980-1985

1985-1990

1990-1995

1995-2000

2000-2005

Taux de natalité Taux de mortalité

Accroissement naturel

Taux de natalité et de mortalité, monde

Source : Nations Unies, Perspectives de la population dans le monde, Edition 2002 (scénario moyen), 2003.

Page 52: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

D La naissance de la société assurantielle

• Si le contrat d’assurance vie, du type de la tontine actuelle, a pris naissance il y a bien longtemps – il était connu dès l’antiquité romaine -, c’est cependant surtout au XIXème siècle que le système d’assurances contre les nombreux risques de la vie économique et sociale associés à la révolution industrielle (chômage, la maladie, accidents) a pris de l’ampleur.

Page 53: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• Si le contrat d’assurance vie, du type de la tontine actuelle, a pris naissance il y a bien longtemps – il était connu dès l’antiquité romaine -, c’est cependant surtout au XIXème siècle que le système d’assurances contre les nombreux risques de la vie économique et sociale associés à la révolution industrielle (chômage, la maladie, accidents) a pris de l’ampleur.

Page 54: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• Ce développement est à associer aussi à l’essor des statistiques probabilistes appliquées à la notion objective de risque.

Page 55: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

La naissance de la société assurantielle

• En évaluant les risques d’occurrence de chacun des problèmes que peut subir une personne (maladie, vieillesse, chômage, incendie, catastrophe naturelle) , il suffit de mutualiser le risque entre les personnes concernées :

• - chaque personne verse une cotisation faible et se voit garantir, en cas de réalisation du risque, des prestations censées couvrir l’ensemble des pertes.

Page 56: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

La naissance de la société assurantielle–L’insuccès d’une affaire peut être

couvert tout comme les risques de perdre son emploi ou de devenir invalide.

• Les incertitudes qui paralysaient les individus ont été réduites, ce qui a libéré des énergies et augmenté la justice sociale

Page 57: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

ANNEXES documentaires

Page 58: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

fardier de Cugnot devant le monument Cugnot à Void-Vacon (Meuse)Modèle de 1771

Page 59: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

1ère RI = basée

sur la machine à

vapeur de WATT

(1769)

La première Révolution Industrielle (RI) apparaît fin XVIII° au Royaume Uni

Page 60: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

La machine à vapeur de Watt

UNE SOURCE ÉNERGIE MAJEURE = LE CHARBONGRÂCE AU VOLANT =>MULTIPLES APPLICATIONS

Page 61: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Dans le domaine des transports

Page 62: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Le réseau de voie ferrée …

…Couvre toute l’Europe en 1914

Page 63: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Textile

Une usine en Angleterre vers 1850

Page 64: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Métallurgie

Page 65: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Chapitre 3 – La « seconde » révolution industrielle

• Le terme de seconde révolution industrielle désigne une nouvelle série d’innovations centrées,

• d’une part, sur l’apparition de l’électricité comme nouvelle forme d’énergie supérieure à la vapeur et qui va progressivement lui être substituée et,

• d’autre part, sur le pétrole, lui-même source d’énergie électrique, bien sûr, mais également à l’origine du développement de l’industrie automobile et aussi utilisé comme combustible dans l’aviation

Page 66: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Ch 3 – La « seconde » révolution industrielle

• Ces nouveaux moyens de transports vont à nouveau relancer l’activité économique à partir des années 1860-1880. les coûts de transports vont à nouveau se réduire ainsi que les coûts de communication grâce à l’invention:

• du télégraphe par Samuel MORSE (1791-1872) en 1864 et• du téléphone par Graham BELL (1847-1922) en1876. • L’invention de l’ampoule électrique par l’Anglais Joseph

SWAN (1828–1914), améliorée par Thomas EDISON en 1860 va faciliter le travail nocturne

Page 67: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

A partir de 1880 : la deuxième RI commence

Les innovations

Page 68: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

En 1861, Anyos Jedlik formule le concept de dynamo auto-excitatrice.En 1866, Werner Siemens découvre le principe de la dynamo-électrique.En 1868, l'anglais Wilde réalise la première machine dynamoélectrique ou dynamo.En 1869, le Belge Zénobe Gramme rend possible la réalisation des génératrices à courant continu. Il améliore les 1ères versions d'alternateurs (1867). En 1871, il présente à l'Académie des sciences de Paris la 1ère génératrice industrielle de courant continu (la machine de Gramme, appelée plus tard une magnéto).

La dynamo électrique de Gramme

Page 69: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Le « système Bell » 18761er téléphone

Page 70: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

L’électricité entre la fin 19° et les années 30

Page 71: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• Illumination lors de l’Exposition Universelle de Paris 1900

Page 72: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Salon de l’automobile, 1910Production automobile =>le pétrole =« or noir »

Page 73: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Puits de pétrole en Pennsylvanie en 1862(Nord Est des Etats-Unis)

Page 74: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Salle des machines , expo Universelle de Paris 1900

Le Grand Palais

Page 75: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Le travail aux usines Ford. Fresque de Diego Rivera, 1932 , Détroit Art Institute 

Page 76: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Chapitre 4L’entre deux-guerres

La crise de 1929

Page 77: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012
Page 78: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

L’évolution de la production industrielle aux Etats-Unis La montée du chômage (en milliers de chômeurs)

0

20

40

60

80

100

120

1929

1930

1931

1932

1933

1934

1935

1936

1937

1938

1939

production industrielle (base 100 en 1929)

Consigne: Après avoir décrit l’évolution de la production industrielle aux Etats-Unis de 1929à 1939, établissez une corrélation entre la baisse de l’activité et la montée du chômage.

D’après Lionel Robbins, La grande dépression, 1934.D’après André Kaspi, Les Américains (tome 1), 1986

Activité

Page 79: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

La Crise de 29La Crise de 29

Page 80: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

La crise de 1929 : la grande criseLa crise de 1929 : la grande crise

• Plan du chapitre• Introduction• 1 - Les faits :• 2 - Les causes :• 3 - Les conséquences : • 4 - Comparaison entre la crise de 1929 et la

crise actuelle

Page 81: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

introduction

• La crise de 1929 a marqué l’histoire de l'économie et est actuellement un modèle très étudié par les économistes contemporains, depuis l'ère du capitalisme, les crises se succèdent, bien qu'étant néanmoins très différentes.

• Elle se déclenche aux Etats-Unis en octobre 1929 puis s'étend et ébranle les assises du monde capitaliste.

Page 82: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

1 Les faits1 Les faitsCela commence  par La Crise Boursière qui se transforme en crise bancaire pour devenir une crise générale de l’ensemble des économies de marché développées.

Page 83: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• - De nombreux plans d’investissements se sont avérés insolvables, voire frauduleux.

• Les banques trop engagées dans des investissements douteux font faillites

• Défauts de remboursement des emprunteurs.

• Réduction par les banques de leur activité de crédit.

• Effondrement du système bancaire.

Page 84: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• Le Krach boursier d’octobre 1929, ne constitue Le Krach boursier d’octobre 1929, ne constitue pas une cause en soi de la crise économique, pas une cause en soi de la crise économique, mais plutôt l’élément déclencheur. Après la mais plutôt l’élément déclencheur. Après la guerre, la bourse de New York a surpassé celle guerre, la bourse de New York a surpassé celle de Londres. L’indice boursier Dow-Jones est à de Londres. L’indice boursier Dow-Jones est à la hausse et ne semble pas vouloir s’arrêter de la hausse et ne semble pas vouloir s’arrêter de grimper... grimper...

• Les investisseurs empruntent pour spéculer sur Les investisseurs empruntent pour spéculer sur la valeur des actions: Le prix des actions est la valeur des actions: Le prix des actions est alors fortement surévalué. La hausse des taux alors fortement surévalué. La hausse des taux d’intérêt aux États-Unis incitent plusieurs d’intérêt aux États-Unis incitent plusieurs investisseurs à sortir leurs placements en investisseurs à sortir leurs placements en bourses afin de les déposer dans les bourses afin de les déposer dans les Banques. anques.

Page 85: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• Lorsque, pour avoir rapidement de l’argent Lorsque, pour avoir rapidement de l’argent liquide, certains investisseurs décident de liquide, certains investisseurs décident de vendre leurs actions à des prix de plus en vendre leurs actions à des prix de plus en plus bas, on assiste à une panique sur le plus bas, on assiste à une panique sur le marché boursier. marché boursier.

• Tous voulaient vendre à tout prix et Tous voulaient vendre à tout prix et personne ne voulait acheter. La bourse de personne ne voulait acheter. La bourse de New York s’effondre lors du célèbre New York s’effondre lors du célèbre " Jeudi " Jeudi noir " du 24 octobre 1929 noir " du 24 octobre 1929 entraînant la entraînant la faillite de milliers d’entreprises, de faillite de milliers d’entreprises, de banques, de courtiers et d’investisseurs.banques, de courtiers et d’investisseurs.

Page 86: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

KRACH BOURSIER DE 1929KRACH BOURSIER DE 1929

Page 87: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

2 Les causes 2 Les causes • Après la première guerre mondiale, la

croissance de l’économie (surtout américaine) semble illimitée : L’économie tourne à plein régime et les entreprises augmentent leur production.

• Cette croissance industrielle s’est répercutée sur le marché boursier.

• Les occasions de faire des profits sur les placements à la bourse attirent plusieurs investisseurs

Page 88: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

2 Les causes 2 Les causes - Des pratiques financières imprudentes

dans un système financier fragile.• Aux États-Unis, la situation économique

particulièrement favorable facilitait l’accès quasi illimité au crédit pour les particuliers, les investisseurs et les entreprises.

• Poussés par un élan d’optimisme, certains de ces investisseurs empruntent même sans garantie pour spéculer sur le marché boursier.

Page 89: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

2 Les causes 2 Les causes - La surproduction pour certains,

sous-consommation pour d’autres

• 1) La thèse de la surproduction• La crise de 1929 était selon les marxistes le

révélateur des contradictions internes du capitalisme. Les marxistes y voyaient la preuve de leurs analyses.

Page 90: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• Quatre facteurs peuvent mener à la surproduction hors analyse marxiste

• 1 durant les années 20, les États-Unis et le Japon qui avaient augmenté leur production durant la guerre, continuent à produire pour la reconstruction de l’Europe.

• 2 des pays et colonies qui fournissaient des matières premières durant la guerre se sont industrialisés, ce qui augmente la production mondiale.

Page 91: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• 3, la reconstruction rapide en Europe permet aux puissances économiques européennes de retrouver leur capacité de production d’avant guerre, ce qui vient gonfler encore plus la production mondiale.

• 4, une révolution technologique créée par le développement de nouveaux modes de production associés au fordisme, a aussi contribué à la surproduction.

• Tout est alors en place pour une crise de surproduction : le manque de débouchés fait que les usines ne peuvent plus vendre leurs stocks, les prix chutent rapidement et les faillites se succèdent.

Page 92: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

2 la sous-consommation

• Pour les keynésiens, il ne s’agit pas de surproduction, mais de sous - consommation.

• On ne peut pas défendre la thèse selon laquelle en 1929 tout le monde a sa voiture, sa machine à laver, etc. Les besoins des ménages ne sont pas tous satisfaits, loin de là.

• Ce que l’on peut dire c’est que la production excède les besoins solvables

Page 93: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• Selon KEYNES et les keynésiens, il peut arriver que l'économie de marché soit "coincée" dans une situation de sous-emploi des capacités de production du fait de l'insuffisance de la demande globale et principalement à cause du pessimisme des investisseurs privés.

• Dans ce cas, le système ne peut pas rebondir de lui-même. Il faut une intervention de l'Etat pour le remettre dans la voie du plein-emploi, à la fois en se substituant aux investisseurs privés par l'investissement public et en injectant du pouvoir d'achat dans l'économie pour redonner confiance aux investisseurs privés.

Page 94: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• 3) Vers une explication monétaire de la crise• De plus en plus, notamment à la lumière des

crises boursières des années 1980 et 1990, on tend cependant à privilégier une explication légèrement différente, qui reprend seulement certains éléments de l'explication keynésienne.

• Cette nouvelle explication a été avancée au départ par le monétariste Milton FRIEDMAN, dans son livre Histoire Monétaire des Etats-Unis.

Page 95: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• Il propose de distinguer la crise boursière de 1929 de la crise économique proprement dite. Il soutient que c'est la réaction des autorités monétaires à la crise boursière qui a constitué le principal élément de transmission de la crise boursière à l'économie réelle.

• Si la politique monétaire avait été appropriée, la crise boursière ne se serait pas transmise à l'économie réelle et le monde se serait remis très rapidement de l'explosion de la bulle spéculative de 1929.

Page 96: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• La crise boursière était inévitable car les cours en bourse avaient monté dans des proportions considérables de 1919 à 1929.

• Cette poussée était entretenue par la spéculation massive, spéculation à laquelle la plupart des ménages américains avaient participé.

Page 97: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• Comme les cours montaient sans cesse, tout le monde voulait en profiter et les ménages empruntaient pour pouvoir acheter des actions, en se disant que grâce à la montée des cours ils pourraient rembourser rapidement et conserver la différence entre le prix de vente des actions et le prix d'achat, même augmenté d'un intérêt.

Page 98: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• Tant que les cours montaient ce raisonnement était valable et cela a marché pendant 10 ans. Des millions de personnes se sont enrichies et ont contribué à maintenir la bulle spéculative à un niveau très élevé.

• Lorsque la bulle a éclaté -- c'est-à-dire quand un mouvement de panique s'est déclenché et que les cours se sont mis à baisser très vite --- ceux qui s'étaient endettés se sont trouvés à court de liquidité pour rembourser. Ceux qui avaient prêté se sont eux-mêmes trouvés en difficulté par rapport à leurs prêteurs, etc.

Page 99: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• À ce moment là, selon FRIEDMAN, le rôle des autorités monétaires a été décisif et la crise auraient pu être évitée si, au lieu de réduire la quantité de monnaie en circulation dans l'économie et de contribuer à faire monter les taux d'intérêt, elles avaient au contraire augmenté la quantité de monnaie pour éviter la hausse des taux d'intérêt.

• Dans ce cas, les gros emprunteurs, c'est-à-dire les organismes de prêt, auraient pu trouver des liquidités, accorder des prêts à tous ceux qui en avaient besoin pour rembourser, et la panique générale aurait pu être évitée.

Page 100: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• Par ailleurs, il aurait fallu prévoir un système qui contrôle plus sérieusement la liquidité de ceux qui placent leur argent en bourse. En effet, pour acheter 100 dollars d’actions en bourse, il suffisait d'avoir 10 dollars sur son compte, et on pouvait emprunter les 90 restants....

• Au moment de régler les actions, si le cours avait augmenté entre temps, il était facile aux acheteurs de régler les 90 dollars empruntés. Mais en cas de baisse des cours ils ne pouvaient qu'emprunter davantage … à condition de trouver un prêteur.

Page 101: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

3) Conséquences globales de la crise de 1929

- Déflation (i.e. chute des prix) avec anticipations - Déflation (i.e. chute des prix) avec anticipations autoréalisatrices : attente d’une baisse avant d’acheter, autoréalisatrices : attente d’une baisse avant d’acheter, l’investissement chute, l’investissement chute, - Trop peu de monnaie et de liquidité sur les marchés, puisqu’il - Trop peu de monnaie et de liquidité sur les marchés, puisqu’il y a thésaurisationy a thésaurisation- La production industrielle diminue- La production industrielle diminue- le chômage augmente engendrant une misère croissante- le chômage augmente engendrant une misère croissante- La crise se diffuse des Etats-Unis à l’Europe.- La crise se diffuse des Etats-Unis à l’Europe.- Les réactions protectionnistes (- Les réactions protectionnistes (« a beggar-thy-neighbour policy ») des gouvernants européens et américains et les des gouvernants européens et américains et les pratiquent de baisse des salaires en vue d’être compétitifs pratiquent de baisse des salaires en vue d’être compétitifs aggravent la situation.. aggravent la situation..

Page 102: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

La diffusion de la crise• Elle se fera par deux canaux.• les banques américaines rapatrient d'urgence les

avoirs qu'elles détiennent dans de nombreuses banques et bourses européennes .

• les échanges économiques internationaux subissent le ralentissement qui commence aux États-Unis, ensuite l'effet négatif des réactions protectionnistes, d'abord des États-Unis, puis de tous les autres pays quand ils sont touchés à leur tour ; la France et le Royaume-Uni tentent de se replier sur leurs colonies, mettant au point la « préférence impériale», interdite lors de la Conférence de Berlin (1885) mais largement pratiquée après 1914

Page 103: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• En France la crise sera aggravée par les mesures déflationnistes (baisse des prix et des salaires) des gouvernements Tardieu et Laval, bien que ceux-ci tenteront, de façon limitée, quelques grands travaux (dont l’électrification des campagnes).

• En Allemagne, le taux de chômage atteint des sommets (plus de 25 % de la population active en 1932), alimentant la désillusion et la colère de la population, et c'est en promettant de régler le problème de la crise qu‘Adolf Hitler parvint au pouvoir le 30 janvier 1933.

• l’Union soviétique de Staline, protégée par son système économique autarcique, alimente la thèse de la fragilité intrinsèque du système capitaliste comme l’avait analysé Karl Marx..

Page 104: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012
Page 105: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Conséquences politiques : -La + importante conséquence de la crise fut la seconde guerre mondiale en permettant à Hitler d’arriver au pouvoir. Cependant, la guerre résulte avant tout du mauvais règlement de la précédente (la question des réparations allemandes critiquées par Keynes).

-l’affaiblissement de la position idéologique de l’Ouest par rapport à l’Est dans la guerre froide..

CONSEQUENCES DE LA CRISE DE 1929

Page 106: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Conséquences sociales :: en 1933 plus de 12 millions d'Américains sont au chômage soit près du tiers de la population active, des bidonvilles apparaissent autour des grandes villes américaines où des millions de familles ne peuvent plus compter que sur la soupe populaire pour se nourrir.

Page 107: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Conséquences économiques : Les conséquences de la crise portent aussi sur la mise en place d’institutions internationales destinées à assurer la coopération afin d’éviter les ruptures dommageables à l’ensemble de l’économie mondiale. Ce fut l’objet des négociations de Bretton Woods débouchant le 22 juillet 1944 sur les accords de Bretton Woods instituant un nouveau système monétaire international d’étalon de change - or (en fait le $) et deux organismes internationaux :la Banque internationale pour la reconstruction et le développement ou BIRD, aujourd'hui l'une des composantes de la Banque mondiale ;le Fonds monétaire international ou FMI.

Page 108: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

5°) Comparaison entre la crise de 1929 et celle d’aujourd’hui

Si les causes sont différentes, le déroulement des crises de 1929 et 2008 présentent des similitudes. Elles se sont toutes les deux propagées mondialement (mais 29 n’a pas touché l’URSS), des Etats-Unis vers l’Europe et ensuite, vers les pays émergents. Compte-tenu de l’accélération des transactions et l’intensification de l’interdépendance des économies, cette propagation est plus rapide aujourd’hui (6 mois) qu’en 1929 (3 ans), la reprise aujourd’hui met plus de temps en 1929. Autre point commun : la contagion de la crise financière à l’économie réelle, à travers deux phénomènes : la raréfaction du crédit et la chute du pouvoir d’achat (renforcée par un « effet de richesse » négatif : les pertes boursières).

Page 109: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• Par contre, les modes de traitement de la crise sont différents. En 1929, les Etats avaient laissé faire le marché, restant donc passifs devant la spirale de la récession. Il faudra en effet attendre 4 ans, avant que Franklin Roosevelt, élu en 1932, mette en œuvre des réformes (New Deal) et règlemente le secteur bancaire américain (Glass-Steagall Act et Mc Fadden Act).

• Aujourd’hui, les gouvernements sont plus réactifs, comme en témoignent le « package fédéral » de 700 milliards de dollars aux Etats-Unis et les plans d’action extensifs mis en place par les pays européens.

Page 110: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• la crise de 1929, en plongeant l’Allemagne de Weimar dans le chaos (hyperinflation et chômage de masse), a permis l’avènement d’Hitler et ultérieurement, a déclenché la seconde guerre mondiale.

• Aujourd’hui, la croissance mondiale reste encore largement positive, grâce aux pays émergents, mais la crise de 2008 est plus longue et plus profonde que prévu, au départ.

Page 111: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• Les interventions des Etats en 2008 pour amortir la crise ont suscité des dettes souveraines

• Les interventions fragilisent les économies, dans la mesure où ces endettements conduisent à la dégradation des notations (rating) par les agences de notation (Moody’s, Standard & Poor’s, Fitch Rating), avec pour effet la hausse des taux d’intérêt pour tous les nouveaux emprunts, aggravant ainsi l’endettement, suivi d’une dégradation nouvelle, mettant les Etats en situation de quasi-faillite. Un véritable cercle vicieux comme l’ont illustré certains pays de la zone Euro ( la Grèce, l’Espagne).

Page 112: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Comparaison entre le krach boursier de 1929-1933 et le krach boursier de 2008Comparaison entre le krach boursier de 1929-1933 et le krach boursier de 2008

Page 113: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Une réponse à la crise de 1929

Aux Etats-Unis, le New Deal lance une politique de grands travaux aux

Etats-Unis. 6000 chômeurs construisent

une route à San Francisco en 1933 et

1934.

Source: Wikimedia Commons Darwinek

113

Page 114: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Chapitre 5L’évolution économique depuis 1945

• 1 -L’Etat providence• A– La reconstruction européenne et le plan MARSHALL• B– L’essor de l’économie mondiale• 1) Le baby boom• 2) La locomotive américaine : leadership ou

impérialisme ?• 3) L’essor du commerce international• 4) La stabilité monétaire• 5) La construction européenne

Page 115: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• 2 Du choc pétrolier de 1973 à la chute du mur de Berlin

• A – La fin du système de l’étalon de change-or• B – Les chocs pétroliers• C – Chômage et inflation• 3 La mondialisation à l’heure de la nouvelle

économie• A – Le retour du libre marché• B – Le choc technologique des années 1990

Page 116: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

L’évolution économique depuis 1945• De 1945 à 1990, en moins de 50 ans, l’économie mondiale

est passée • d’une phase de croissance et de prospérité débutée dans

un climat keynésien avec un mode de concurrence des systèmes économiques

• à une économie mondialisée, d’économie de marché après l’effondrement du système socialiste, fondée sur la liberté des échanges et la montée en puissance de la « nouvelle économie » fondée sur des technologies de l’information et de la communication. en amélioration incessante

• Entre l’ère de l’Etat providence et l’ère de la mondialisation, une crise importante s’est déclarée à partir de 1973,date du quadruplement du prix du pétrole, laissant s’installer un chômage dont les pays occidentaux ne sont jamais vraiment parvenus à se débarrasser complètement

Page 117: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• la crise économique des années 1930 et la progression des idées de KEYNES qui ont convaincu les dirigeants occidentaux de la nécessité et de l’efficacité d’une intervention de l’Etat dans l’économie.

• L’ Anglais William BEVERIDGE (1879-1963) est l’inventeur de la notion de Welfare State traduit en français par Etat Providence système universel, uniforme et unitaire, de protection sociale, mais qui suppose aussi une présence très importante de l’Etat dans tous les secteurs de l’économie et de la société.

• C’est donc sur cet arrière-plan idéologique que la reconstruction européenne et l’essor de l’économie mondiale se sont produits

Page 118: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• Les Conséquences de la deuxième guerre mondiale sont très lourdes

• - plusieurs millions de morts• - niveaux de production affectés par le conflit • Du point de vue idéologique et géostratégique, un nouvel

équilibre des puissances politiques s’établit : USA et URSS contrôlent leur zone d’influence respective - le rideau de fer isole les pays de l’est de l’Europe

• Entre ces deux blocs, émerge le Tiers Monde selon l’expression forgée par Alfred Sauvy :

• « Car enfin ce tiers monde ignoré, exploité, méprisé comme le tiers état, veut lui aussi, être quelque chose »— « Trois mondes, une planète », L'Observateur, 14 août 1952

Page 119: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• A – La reconstruction européenne et le plan MARSHALL

• Le 5 juin 1947, dans un discours à l’université Harvard, le secrétaire d’Etat américain George MARSHALL a défini un programme pour la reconstruction de l’Europe qui allait rapidement être connu sous l’appellation de «plan MARSHALL»

• Son but : aider les pays qui n’ont pas opté pour l’allégeance à l’Union soviétique , réunis dans l’OECE qui deviendra l’OCDE, à opérer un redressement économique, gage de stabilité et de paix.

Page 120: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• L’aide Marshall, qui prit la forme de crédits distribués pour permettre de payer les importations nécessaires en provenance des Etats-Unis reste un modèle de coopération internationale efficace et mutuellement profitable : les pays européens ont pu se reconstruire et les USA ont évité une crise de surproduction

• Elle a permis l’expansion du commerce international et favorisé la constitution de l’Union Européenne. Pendant quatre ans, de 1948 à 1951, les Etats-Unis ont apporté 14milliards de dollars d’aide à la France, l’Italie, la Belgique, le R-Uni, l’Allemagne et à douze autres pays.

• Tous les grands secteurs économiques en ont bénéficié : énergie, sidérurgie, travaux publics et transports.

• Grâce au plan MARSHALL, l’Europe fut placée sur le sentier de croissance le plus élevé de son histoire, celui que l’économiste Jean FOURASTIE qualifia de « trente glorieuses »

Page 121: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• B – L’essor de l’économie mondiale• Entre 1945 et 1973, tous les pays développés ont

vu leur PIB multiplié par plus de trois, soit autant que durant les deux siècles précédents.

• Même le « tiers monde » a hérité d’une partie de cette croissance, mais celle-ci a été absorbée par l’explosion démographique (les taux de mortalité ont chuté mais les taux de natalité n’ont commencé à baisser que bien plus tard, conformément au phénomène de la transition démographique)

Page 122: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• Période de grande expansion des économies occidentales de 1945 à 1973, la croissance s’accélère : taux moyen annuel 1870-1913 = 2,5 ; 1950-1970 = 4,9

• - le niveau de vie s’améliore : de nouveaux biens sont produits

• - le plein emploi se généralise• - la productivité du travail augmente fortement,

autorisant la diminution de la durée du travail

Page 123: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• Les facteurs de la croissance des Trente G , [cf. N. Crafts & G.Toniolo, Economic Growth in Europe since 1945, Cambridge U.P.(1996)] :

• - bébé boum pour la consommation, immigration pour le travail• - l’amélioration des qualifications• - les transferts de main d’œuvre entre secteurs (cf théorie du

déversement de Sauvy : progrès techniques améliore la productivité engendre un déversement des emplois d'un secteur vers un autre).

• - les investissements de capacités, de productivité et de modernisation (cf pour la France le plan Armand-Rueff de 1959)

• - le progrès technique dans un grand nombre de secteurs• - l’Etat joue un grand rôle d’impulsion ( doctrine keynésienne)• - fordisme : production et consommation de masse • - l’ouverture internationale, la construction européenne

Page 124: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• Mais Les régimes de croissance sont très variés selon les zones (cf diapo suivante) :

• l’économie britannique pionnière au XIXème siècle dans le décollage s’essouffle dans les trente glorieuses

• les Etats Unis dominent l’économie mondiale. Le Japon réalise un miracle en devenant la 3ème puissance après avoir subi des destructions importantes.

Page 125: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

La forte croissance après 1945 : Japon

Page 126: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• Alexander Gerschenkron (Economic backwardness in historical perspective, 1962) fait remarquer que les pays au décollage tardif profitent des nations les ayant précédés, et réalisent des raccourcis technologiques :

• Les derniers qui décollent rattrapent les premiers. C’est ce que l’on appelle la théorie des latecomers.

• Au-delà des trente glorieuses, les résultats de la Chine ou de l’inde depuis 1980 semblent valider cette théorie.

Page 127: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

C) L’intégration européenne

• Le 25 mars 1957, six pays (Allemagne, Belgique, France, Italie, Luxembourg etPays-Bas) signent le Traité de Rome qui institue la

• Communauté économique européenne (CEE ou Marché commun).

• Mais ce n’est qu’en 1968 que l'Union douanière est réalisée entre les six pays.

• En 1973, quelques mois avant le premier choc pétrolier, le Danemark, le Royaume-Uni et l'Irlande rejoignent la CEE.

Page 128: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

2- Du choc pétrolier de 1973 à la chute du mur de Berlin le 9 novembre 1989

• À partir du milieu des années 1960, les signes précurseurs de difficultés s’amoncellent

• une contestation DE LA SOCIETE DE CONSOMMATION dont les Etats-Unis sont le symbole (en France le slogan des contestataires : métro, boulot, dodo)

• la puissance militaire US semble être mise à mal dans le conflit du Viêt-Nam.

• à partir de 1971 (15 août), l’éclatement du système de l’étalon de change or puis, en 1973, le quadruplement du prix du pétrole, qui symbolisent l’entrée dans une période de difficultés économiques qui n’a finalement été qu’une transition vers la mondialisation

Page 129: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• Les chocs pétroliers• Les 16 et 17 octobre 1973, pendant la guerre du

Ramadan- Kippour, les pays pétroliers décident d’augmenter unilatéralement le prix de l’or noir. En l’espace de quelques semaines, le prix du baril de pétrole est multiplié par quatre.

• Cette hausse allait s’avérer durable et consacrer le cartel de l’OPEP (organisation des Pays Exportateurs de Pétrole), organisme qui fixera désormais le prix du baril, non sans d’importantes difficultés de répartition de la quantité à produire au sein de ses membres :

Page 130: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• il ya ceux qui n’ont pas beaucoup de réserve mais ont des besoins financiers qui veulent donc le prix le plus élevé

• et il y a ceux qui ont d’importantes réserves et n’ont pas la capacité d’absorber les devises et donc acceptent des prix bas pour empêcher l’utilisation d’énergie de substitution au pétrole.

• Il y a eu 3 chocs : 1973, 1979 et 2008

Page 131: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Les chocs pétroliers

Page 132: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• Pour comprendre les implications de cette hausse du 1er choc pourtant moins important en valeur que celui de 1979, il faut rappeler que de 1920 à1970, le prix du baril de pétrole est resté inférieur à 5 dollars le baril. Il était de 3 $.

• À partir de 1970, il va augmenter en concomitance avec la révolution de la micro-informatique dont les effets conjugués mettent en difficultés des secteurs d’activité dans de nombreux pays tout en suscitant le développement des activités proposant des procédés qui font faire des économies d’énergie, les activités de recherche de nouvelles sources ou formes d’énergie, les activités qui vont constituer les NTIC.

Page 133: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• c’est la hausse brutale d’octobre 1973 décidée par l’OPAEP (Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole), date à laquelle il atteint les 10 dollars puis 12 $ en janvier en étant suivie par tous les pays de l’OPEP, puis celles de 1979-80, où il passe à 40 dollars, qui allait réveiller les nb marchés

• Le second choc , en valeur plus important que le 1er , s’est produit sous les effets conjugués de la révolution iranienne, de la fuite du Shah et de la guerre Iran-Irak , Le prix du pétrole est multiplié par 2,7 entre la mi-1978 et 1981.

Page 134: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012
Page 135: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• Le 3ème choc pétrolier est associé à la chute du $ et à la crise des subprimes. La crise économique par la chute de la demande ne permettait pas de prévoir une hausse des prix.

• Le record historique du prix du baril de pétrole en dollars constants de 103,76 $ d’avril 1980 qui datait du deuxième choc pétrolier a été battu le 3 mars 2008.

• Le cours en $ courants atteint 144,27 $ à N Y le 2 07 2008 et à dépasser 145 $ en Asie le 3 07 pour ensuite replonger brutalement fin 2008 début 2009 atteignant un creux de 40 dollars avant de rebondir.

• .

Page 136: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• Cette hausse subite des prix ne fut pas le fruit de décisions politiques mais est probablement due au fait que la production atteignait ses limites, sans possibilité d'ajout de capacités supplémentaires.

• La crise économique de 2008-2013 entraînera la baisse de la demande et des prix de façon tout aussi spectaculaire

Page 137: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• Avec les 2 premiers chocs pétroliers, Les pays occidentaux prennent conscience du rôle économique central du pétrole dans tous les domaines de l’économie.

• En effet, le pétrole est utilisé comme source d’énergie par les voitures et les avions.

• Il sert aussi à fabriquer le goudron utilisé dans la construction des routes.

• Il sert au chauffage des maisons et immeubles avec le fioul. • Le pétrole sert aussi d’huile de graissage dans l’industrie et

les transports. • le pétrole sert à produire un ensemble de matières telles que

le benzène, le toluène, et les xylènes qui permettent la fabrication des plastiques, textiles synthétiques, caoutchoucs synthétiques, détergents et enfin interviennent dans la fabrication d’engrais complexes.

• Ainsi sans le pétrole, l’économie est en panne…

Page 138: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• La demande de pétrole augmente au même rythme que la population mondiale et des questions se posent sur la durée des réserves disponibles, généralement évaluée à quelques décennies seulement.

• Le Pic d’Hubbert est semble-t-il franchi un peu partout, même si les réserves semblent plus importantes qu’on ne l’a cru.

• L’aspect positif est le fait que l’épuisement des ressources en pétrole contribuera à diminuer l’effet de serre.

Page 139: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

DE LA CRISE FINANCIERE DES SUBPRIMES A LA CRISE ECONOMIQUE GLOBALE

La crise des subprimes aux Etats Unis a touché tout le système financier international, car les banques européennes et asiatiques ont acheté des actifs risqués mais rémunérateurs portant sur les prêts immobiliers à risque. La crise financière s'est ensuite rapidement propagée à l‘Economie à travers le monde notamment par le biais des difficultés rencontrées par les Banques matérialisées par un resserrement des conditions de crédit qui pèsent sur: l'investissement des Entreprises.

la consommation des ménages;L’Economie mondiale se retrouve plongée dans une grave récession impactant de manière différenciée l’ensemble des espaces régionaux.

Page 140: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012
Page 141: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

IMPACTS DE LA CRISE

Net ralentissement après une expansion pendant plusieurs années

A) Impacts différenciés sur les pôles de l’économie mondiale

AMÉRIQUE LATINE

La région a bénéficié d'une demande interne dynamique qui lui a permis, relativement, de résister aux chocs externes financiers et commerciaux.

USA

la croissance est revenue en un an de 2% à 1,1% à cause de la chute de l’investissement immobiliers et de la baisse de la consommation intérieure.

L’emploi a régressé (le taux de chômage s’est élevé à 5,8% au lieu de 4,6%).

Page 142: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

ASIE

Au Japon, le PIB a marqué une contraction de 0,7%, après avoir progressé de 2,4% en 2007, en raison essentiellement du tassement de l’investissement et de l’essoufflement de la demande extérieure.

Dans les pays émergents d’Asie, le PIB a marqué une augmentation de 6,8% au lieu de 9,8% en 2007.

La croissance en Chine est revenue de 13% à 9%, consécutivement au fléchissement des exportations.

ZONE EURO

Après avoir enregistré un taux de croissance de 0,7% en 2008, la Zone Euro devrait connaître un recul de son PIB en 2009 (4%) avant de se redresser sensiblement en 2010.

une forte augmentation du chômage à 9,9% en 2009 et 11,7% en 2010.

Les économies émergentes d’Europe ont vu leur taux de croissance revenir de 5,4% à 2,9%.

Page 143: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• La mondialisation à l’heure de la nouvelle économie• Vers le milieu des années 1980, l’Etat providence va

reculer un peu partout dans le monde, à la suite de la « contre-révolution conservatrice »(arrivée au pouvoir de Ronald REAGAN, président des Etats-Unis de 1981 à 1989,et de Margaret THATCHER, premier ministre britannique de 1979 à 1990).

• Parallèlement, à partir de 1989, on assiste au passage à l’économie de marché de l’ex-Union soviétique et de ses pays satellites.

• Puis c’est la Chine et l’Inde, ainsi que plusieurs pays d’Amérique latine qui engagent d’importantes réformes économiques et entrent de plain pied dans la mondialisation libérale, la généralisation de l’économie de marché plus efficace que l’économie centralement planifiée ou économie administrée incapable de disposer de l’information utile

Page 144: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

La Chine puissance économique émergente

Une idéologie et un système politiques autoritaires mais un assouplissement de la doctrine économique

•Document 1 : La nouvelle doctrine politique en ChineL'élaboration de [la] doctrine des « trois représentativités » (signifiant que le parti doit représenter « les forces productives les plus avancées », « la culture la plus avancée » et « les intérêts de l'écrasante majorité du peuple chinois ») achève la liquidation idéologique - déjà bien entamée - de l'orthodoxie marxiste en détrônant la classe ouvrière de son piédestal de référence cardinale du régime. L'objectif poursuivi est bel et bien de donner l'onction aux classes montantes issues de la réforme économique (classe moyenne et entrepreneurs privés), sur lesquelles le Parti va désormais s'adosser dans un environnement économique libéralisé. [...]Le Parti communiste est devenu un « parti de gouvernement » et a cessé d'être un « parti révolutionnaire ». Le dogme de la « lutte des classes » doit donc s'effacer au profit des impératifs de développement économique et de « stabilité sociale ». [...] Le terme de « couche sociale » que [le PC chinois] popularise est validé sans état d'âme. Car il convient infiniment mieux que celui de «classe sociale», dont la connotation conflictuelle (« lutte de classe ») est à rebours du néoconservatisme officiel.Frédéric Bobin, Le Monde, 14 novembre 2002. (Géographie, Terminale ESLS, Hachette 2004, 2p201)

Page 145: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Plantu, novembre 1993 (Histoire Terminale, Hachette, 1998, 3p194)

Page 146: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Le développement économique de la CHINE: une puissance contrastée

Une croissance rapide vers le rang de puissance économique majeure, insérée dans la mondialisation

Page 147: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

En 1945, la Chine était une économie désarticulée • Ses performances agricoles étaient réduites

• Son industrie était embryonnaire

En 2010, la Chine est l’une des économies « émergentes » du « Sud »• La Chine est devenue la deuxième puissance économique mondiale en termes

de PIB consolidé

• La Chine est devenue la première puissance exportatrice, surclassant l’Allemagne et les États-Unis

L’essor de la Chine a pour effet de bousculer la hiérarchie des grandes puissances• Le fait est d’autant plus important que les transformations du pays n’a pas

encore fini de révéler tous ses mystères

• Pour les autres États et régions du monde, il s’agit d’en tenir compte car l’avènement de la Chine brouille définitivement la géopolitique internationale

L. ABDELMALKI et R. SANDRETTO : Les politiques commerciales des grandes puissancesL. ABDELMALKI et R. SANDRETTO : Les politiques commerciales des grandes puissances

Source Lahsen Abdelmalki, René SandrettoSource Lahsen Abdelmalki, René SandrettoPolitiques commercialesPolitiques commerciales, Deboeck, 2011

Page 148: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Il y avait 582,6 millions d’habitants en Chine en 1953, 1 milliard en 1982 et 1,37 milliard en 2009. C’est le pays le plus peuplé de la planèteLa pression démographique, certes dans un pays de plus de 9,6 millions de km2, fait de la main-d’œuvre un levier naturel de la croissance

L. ABDELMALKI et R. SANDRETTO : Les politiques commerciales des grandes puissancesL. ABDELMALKI et R. SANDRETTO : Les politiques commerciales des grandes puissances

Œ

Pays Chine Inde Brésil États-Unis

Japon Allema-gne

France

Superficie (Millions km2)

9,677 3,287 8,547 9,372 0,377 0,357 0,67

Population (Millions 1 354 1 215 195 318 127 82 63

PIB (MDS de $) 4 327 1 159 1 575 14 591 4 911 3 650 2 857

PIB en PPA (MDS de $)

7 902 3 356 1 977 14 591 4 359 2 905 2 122

Poids de La Chine comparaison avec autres puissances (données 2008)

Source : À partir du PNUD (2010), Rapport mondial sur le développement humain, Économica

Page 149: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Le développement rapide de la Chine s’explique également par l’autonomie de l’État par rapport à la société civile, mais aussi et surtout par rapport au capitalisme étranger

Depuis la fin des années 1970, la Chine a fourni des efforts judicieux afin de s’adapter au nouveau contexte de l’économie

En moins de trois décennies, la Chine est devenue le premier marché du monde

Les performances de la Chine devraient se consolider au cours des prochaines années.

• Les mesures de libéralisation adoptées à partir de 2001 commencent à peine à donner les résultats attendus

• …Notamment, en termes de diversification de l’offre extérieure

• Extirpées des contraintes bureaucratiques, les entreprises chinoises orientent leurs investissements vers les activités qui présentent les plus grandes incitations

L. ABDELMALKI et R. SANDRETTO : Les politiques commerciales des grandes puissancesL. ABDELMALKI et R. SANDRETTO : Les politiques commerciales des grandes puissances

Page 150: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Les Chinois eux-mêmes mettent en avant le sens pratique et le pragmatisme des dirigeants politiques et des entrepreneurs du pays

Le « modèle chinois » tourne le dos aux orthodoxies connues

• Le modèle économique est formellement fondé sur la propriété privative des capitaux, la concurrence et l’ouverture sur l’extérieur

• Mais l’État est également un acteur économique omniprésent

La Chine a bénéficié de son statut de « tard venue » sur la scène industrielle mondiale. Hypothèse crédible ?

La capacité d’absorption technologique de la ChineL’activisme de la Chine dans les transferts internationaux de

technologiesLe rôle important des investissements directs étrangers (IDE)

dans le décollage industriel

L. ABDELMALKI et R. SANDRETTO : Les politiques commerciales des grandes puissancesL. ABDELMALKI et R. SANDRETTO : Les politiques commerciales des grandes puissances

Page 151: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

L. ABDELMALKI et R. SANDRETTO : Les politiques commerciales des grandes puissancesL. ABDELMALKI et R. SANDRETTO : Les politiques commerciales des grandes puissances

Pays 1980-89

1990-95

1995-2000

2005 2008 2009 2010

Chine* 1,6 19,6 41,8 72,4 108,3 95 101Inde 0,1 0,7 2,6 6 40,4 34,6 23,7Brésil 1,7 2 20,7 21,5 45,1 25,9 30,2États-Unis

33,7 40,8 169,7 104,8 324,6 129,9 186,1

Japon 0,2 1,2 4,6 3,2 25,2 34,7 44,1Allemagne

1,5 4,2 51,6 47,4 24,4 35,6 34,4

France 3,7 17,4 31,6 84,9 62,3 59,6 57,4

* Hors Hong-Kong

Sources : CNUCED & Conjoncture BNP Paribas (2005), décembreCNUCED (2010), Rapport sur l’investissement dans le mondeUNCTAD (2011), Global Investment Trend Monitor, N° 5, 17 janvier

Page 152: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

La référence au protectionnisme chinois revient comme un leitmotiv. Cette accusation appelle des nuances

• Certes, on est loin d’un traitement équitable des entrées et des sorties de marchandises et de capitaux, qui constituent pourtant l’une des conditions de son admission à de l’OMC en 2001

• Toutefois, sous la pression de ses partenaires, la Chine a accepté des assouplissements, mais

Grâce aux progrès accomplis, la Chine change son mode d’ajustement au jeu de l’économie mondiale : le pays se hisse vers un modèle d’industrialisation par substitution des exportations

Sa nouvelle situation conduit la Chine à opter pour un « protectionnisme sélectif » : option pour les filières industrielles qui confortent les avantages comparatifs chinois (entreprises conjointes, etc.)

L. ABDELMALKI et R. SANDRETTO : Les politiques commerciales des grandes puissancesL. ABDELMALKI et R. SANDRETTO : Les politiques commerciales des grandes puissances

Page 153: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

L. ABDELMALKI et R. SANDRETTO : Les politiques commerciales des grandes puissancesL. ABDELMALKI et R. SANDRETTO : Les politiques commerciales des grandes puissances

Source : CEPII, CHELEM-International Trade, CHELEM-GDP et CHELEM-Balance of Payments databases

MinesÉnergie

Industrie

Agriculture

Services

-60

-40

-20

0

20

40

60

80

67 71 75 79 83 87 91 95 99 03 07

Chine 1967

Points forts Points faible

PIB e n millièmes de USD courants

Autre prod. agricole comestible 1,2 Acier - 1,4

Divers articles industriels 0,9 Produits chimiques

biologiques (organiques) de base - 1,4

Viande 0,8 Tubes (Métros) - 0,8

Tissus 0,7 Engrais - 0,7

Habillement 0,6 Instruments de précision - 0,5

Fruits Préservés 0,4 Machines - outils - 0,4

Cuir 0,3 Articles en plastique - 0,4

Charbon 0,3 Moteurs - 0,3

Minerais non ferreux 0,3 Métaux non ferreux - 0,3

Tricot 0,2 Véhicules - 0,3

Chine 2008

Points forts Points faible

PIB e n millièmes de USD courants

Autre prod. agricole comestible 19,6 Pétrole brut - 32,6

Ordinateurs 15,3 Composants électroniques - 18,0

T é l é communicatio ns 12,9 Minerais de fer - 13,2

Divers articles industriels 10,8 Minerais non ferreux - 9,2

Tricot 9,9 Produits raffinés de pétrole - 5,8

Cuir 9,8 Articles en plastique -

Page 154: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Sur le plan externe

• L’afflux des IDE permet de compter sur une épargne internationale consistante

• L’ouverture permet à la Chine de consolider sa position de grand négociant de la planète : le pays représentait 0,9 % du commerce mondial en 1948, mais 9,9 % en 2010

• La Chine a accru sa dépendance à l’égard des grands marchés d’exportation : autant la croissance américaine a des amortisseurs internes, autant la croissance chinoise repose avant tout sur des ressorts externes

• Au niveau monétaire, les excédents commerciaux obligent le pays à une gestion serrée de la parité du yuan vis-à-vis des autres monnaies

Sur le plan interne

• le modèle de croissance a creusé les écarts entre les régions et les catégories sociales

• Cela ouvre l’éventualité de tensions internes L. ABDELMALKI et R. SANDRETTO : Les politiques commerciales des grandes puissancesL. ABDELMALKI et R. SANDRETTO : Les politiques commerciales des grandes puissances

Page 155: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

L. ABDELMALKI et R. SANDRETTO : Les politiques commerciales des grandes puissancesL. ABDELMALKI et R. SANDRETTO : Les politiques commerciales des grandes puissances

Indicateurs Chine Inde Brésil États-Unis

Japon Allemagne

France

Écart interdécile

13,2 86 40,6 15,9 4,5 6,9 9,1

Indice de Gini 41,5 36,8 55,0 40,8 24,9 28,3 32,7

Les inégalités en Chine en comparaison avec les autres puissances (données 2008)

Source : PNUD (2010), Rapport mondial sur le développement humain

Page 156: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

La suspicion n’est pas nouvelle. Durant les années 1980, le Japon avait essuyé de façon similaire des critiques répétées sur sa prétendue volonté de construire sa puissance industrielle à l’abri des protections

• De façon récurrente, les jouets fabriqués en Chine mobilisent les autorités et les médias aux États-Unis et en Europe autour de la déloyauté ou du non respect des normes de santé et de travail.

• Des rumeurs circulent également sur le dévoilement ou la reproduction illicite de secrets industriels

• Beaucoup d’Européens continuent de considérer que l’industrialisation en Chine repose sur une forte déflation salariale et monétaire

La réalité est bien entendu beaucoup plus et elle renvoie l’Europe à sa propre gestion de la compétitivité de ses industries

L. ABDELMALKI et R. SANDRETTO : Les politiques commerciales des grandes puissancesL. ABDELMALKI et R. SANDRETTO : Les politiques commerciales des grandes puissances

Page 157: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

L. ABDELMALKI et R. SANDRETTO : Les politiques commerciales des grandes puissancesL. ABDELMALKI et R. SANDRETTO : Les politiques commerciales des grandes puissances

Données 2008 Coût horaire textile en US$

Heures annuelles travaillées

Chine 0,69 2 224

États-Unis 15,95 1 814 Japon 18,40 1 884 Allemagne 22,76 1 529 France 21,18 1 614 Brésil 6,60 2 048 Inde 0,46 2 308

Source : Werner International (2010), Rapport, Bruxelles

Page 158: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

L. ABDELMALKI et R. SANDRETTO : Les politiques commerciales des grandes puissancesL. ABDELMALKI et R. SANDRETTO : Les politiques commerciales des grandes puissances

* Salaires horaires bruts, divisés par le prix du panier de biens et services, sans les loyers** Revenu annuel net divisé par le prix du panier de biens et services, sans les loyers

Source : UBS (2009), Prices and Earnings, Zürich - Indice 100 : Zürich

Ville Salaire horaire*

Revenu annuel**

Ville Salaire horaire*

Revenu annuel**

Zürich 100,0 100,0 Paris 69,0 57,4 New York 93,7 93,6 Sao Paulo 36,6 38,6 Chicago 91,7 83,1 Rio de Janeiro 34,1 33,9 Berlin 87,6 72,6 Shanghai 22,0 23,1 Francfort 87,0 69,1 Pékin 20,3 22,2 Lyon 74,5 62,0 Delhi 17,0 21,8 Tokyo 68,0 76,9 Bombay 15,2 20,4

Page 159: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

L. ABDELMALKI et R. SANDRETTO : Les politiques commerciales des grandes puissancesL. ABDELMALKI et R. SANDRETTO : Les politiques commerciales des grandes puissances

1,4984

8,619

6,800

0123456789

10

Taux de change nominal - indice 2005 = 100

Source : FMI (2011), Statistiques financières internationales, février

Page 160: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Le fait le plus marquant de la décennie 2000 est l’ascension de la Chine dans le commerce mondial. Cette ascension met en lumière le pragmatisme de la politique industrielle et commerciale du pays

L’essor de la Chine devient potentiellement source de tensions, à la fois avec ses voisins immédiats, mais aussi avec ses partenaires obligés que sont les États-Unis et l’Europe

Alors que la Chine est demeurée fermée entre 1949 et 1979, c’est D. Xiaoping qui sera le concepteur et l’initiateur des réformes chinoises qui vont amener le pays vers sa situation actuelle

• Personnage pragmatique, il a montré qu’il était capable de bousculer l’ordre établi : il préside à la création des Zones d’exportations spéciales (ZES), et multiplie les réformes juridiques pour ouvrir la Chien au monde

Le 1er janvier 1995, l’OMC est créée sans la Chine, et c’est seulement en novembre 2001, c’est-à-dire quinze après en avoir fait la demande, que la Chine rejoint l’OMC. Elle avait été membre fondateur du GATT en 1947

L. ABDELMALKI et R. SANDRETTO : Les politiques commerciales des grandes puissancesL. ABDELMALKI et R. SANDRETTO : Les politiques commerciales des grandes puissances

Page 161: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

L. ABDELMALKI et R. SANDRETTO : Les politiques commerciales des grandes puissancesL. ABDELMALKI et R. SANDRETTO : Les politiques commerciales des grandes puissances

Exportations Valeurs en M$

Rang

Part en %

Importations Valeurs en M$

Rang

Part en %

Chine 1 202 1 9,6 % États-Unis 1 605 1 12,7 %

Allemagne 1 126 2 9,0 % Chine 1 006 2 7,9 %

États-Unis 1 056 3 8,5 % Allemagne 938 3 7,4 %

Japon 581 4 4,6 % France 560 4 4,4 %

Pays-Bas 498 5 4,0 % Japon 552 5 4,4 %

France 485 6 3,9 % Royaume-Uni 482 6 3,8 %

Italie 406 7 3,2 % Pays-Bas 445 7 3,5 %

Belgique 370 8 3,0 % Italie 413 8 3,3 %

Corée du Sud

364 9 2,9 % Hong-Kong 352 9 2,8 %

Royaume-Uni

352 10 2,8 % Belgique 352 10 2,8 %Source : OMC (2010), Statistiques du commerce international

Page 162: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

L. ABDELMALKI et R. SANDRETTO : Les politiques commerciales des grandes puissancesL. ABDELMALKI et R. SANDRETTO : Les politiques commerciales des grandes puissances

Sources : OMC (2006, 2010), Statistiques du commerce international

Pays 1948 1953 1963 1973 1983 1993 2003 2009

États-Unis 21,7 18,8 14,9 12,3 11,2 12,6 9,8 8,7

Japon 0,4 1,5 3,5 6,4 8,0 9,9 6,4 4,8

Chine 0,9 1,2 1,3 1,0 1,2 2,5 5,9 9,9

Allemagne 1,4 5,3 9,3 11,7 9,2 10,3 10,2 9,2

France 3,4 4,8 5,2 6,3 5,2 6,0 5,3 4,0

Brésil 2,0 1,8 0,9 1,1 1,2 1,0 1,0 1,3

Inde 2,2 1,3 1,0 0,5 0,5 0,6 0,8 1,3

Page 163: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Faut-il s’inquiéter de la montée de la puissance économique de la Chine ?

La question est récurrente, mais les réponses qu’elle suscite sont contradictoires.

• Les industriels crient leur désarroi

• Certains économistes trouvent un avantage à l’essor de la Chine : l’une des rares locomotives de la croissance mondiale actuellement

Le renforcement de la puissance de la Chine devient toutefois un point de crispation aves ses partenaires

• Elle est accusé de profiter de la crise pour rafler des positions industrielles et commerciales importantes

• Sur un plan sectoriel, la Chine est devenue le premier fabricant de textiles, de chaussures, d’acier, de ciment, de jouets, de téléphones mobiles, de vélos, de DVD, et même le premier marché automobile devant les États-Unis

En fait, si la Chine a accru ses parts de marché, son potentiel d’importation est significatif si on le compare à celui de ses accusateurs

L. ABDELMALKI et R. SANDRETTO : Les politiques commerciales des grandes puissancesL. ABDELMALKI et R. SANDRETTO : Les politiques commerciales des grandes puissances

Page 164: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

L. ABDELMALKI et R. SANDRETTO : Les politiques commerciales des grandes puissancesL. ABDELMALKI et R. SANDRETTO : Les politiques commerciales des grandes puissances

Sources : À partir du PNUD (2007) et de l’OMC (2010)

Exportations B&S sur PIB Importations B&S sur PIB

1990 2005 2009 1990 2005 2009

Chine 19 % 37 % 28 % 16 % 32 % 26 %

États-Unis 10 % 10 % 11 % 11 % 15 % 12 %

Japon 10 % 13 % 14 % 10 % 11 % 14 %

Allemagne 25 % 40 % 40 % 25 % 35 % 38 %

France 21 % 26 % 23 % 23 % 27 % 25 %

Brésil 8 % 17 % 12 % 7 % 12 % 12 %

Inde 7 % 21 % 20 % 9 % 24 % 23 %

Page 165: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

La croissance et le développement économiques de l’Inde

• Source :• Eckhard Siggel, Université Concordia,

Montréal • Qui a réveillé le tigre?

L’économie indienne au lendemain des réformes économiques

Page 166: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

L’héritage colonial

• Au moment de l’Indépendance (1947) l’Inde héritait d’une économie parmi les plus pauvres au monde.

• L’agriculture, son plus grand secteur, était insuffisante pour nourrir sa population croissante.

• L’espérance de vie moyenne: 28 ans; niveau d’instruction: 14%.

Page 167: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Le régime post-indépendance

• Le gouvernement sous le premier ministre Nehru établissait une économie mixte avec tendance centraliste et socialisante:

• Secteur public important, réglementation très répandue (surtout dans le domaine du travail et des finances), emphase sur l’industrialisation et la substitution aux importations (à l’aide d’un régime de forte protection).

• Planification centrale, mais co-existence des secteurs public et privé.

Page 168: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Croissance économique

• Entre les années 1950 et 1980, la croissance économique a été lente.

• Certains auteurs font référence à un taux de croissance ‘’hindou’’, qui se situait en moyenne autour de 3%.

• Depuis les années 1980 on voit clairement une accélération de la croissance.

• En 2006 (dernier trimestre) la croissance a atteint 9%.

Page 169: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Taux de croissance du PNB depuis l’indépendance

Page 170: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Prévisions pour l’avenir

• Selon Goldman-Sachs l’économie indienne dépassera celles de l’Italie et de la France en 2020, et du Japon en 2035, quand elle sera la troisième plus grande au monde

Page 171: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Causes du changement

• Quelles sont les causes de cette accélération de la croissance économique?

• L’environnement politique n’a pas changé de façon drastique.

• Les partis de gauche existent toujours et le présent gouvernement a besoin de l’appui même du parti communiste.

• Il faut chercher les causes dans les réformes des années 1980 et 1990.

Page 172: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Deux vagues de réformes économiques

• Ce qui a changé de façon significative c’est l’environnement économique et commercial à la suite des réformes économiques.

• Il y a eu deux vagues de réformes, celles des années

1980 initiées par le P.M. Rajiv Gandhi, et celles initiées en 1991 sous le P.M. Rao et son ministre des Finances, Manmohan Singh.

Page 173: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Réformes des années 1980

• Les réformes des années 1980 étaient timides, mais importantes.

• Elles amélioraient le climat commercial (pro-business) en abolissant le contrôle des prix et les limitations d’expansion des entreprises.

• Elles incluaient aussi une réduction des taxes des corporations.

Page 174: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Réformes des années 1990

• La deuxième vague de réformes a été déclenchée par une crise de la balance extérieure en 1991.

• Elle comprenait une libéralisation du commerce extérieur, une réduction de la réglementation du secteur privé (système des licences) et la réduction du pouvoir monopolistique dans plusieurs secteurs.

• Ces mesures étaient accompagnées par un réalignement du taux de change de la roupie.

Page 175: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Libéralisation du commerce extérieur

• Comme membre de l’OMS depuis le début (Gatt), l’Inde a dû remplacer ces restrictions quantitatives aux importations.

• Avant 1990 le pays avait une structure de protection industrielle parmi les plus élevées alors que les droits douaniers augmentaient encore à la fin des années 1980 (taux moyen autour de 110%).

• Entre 1991 et 2004 le taux maximal a diminué de plus de 300%: il fut fixé à 85% en1994, 50% en 1995 et 25% en 2004.

• .

Page 176: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Croissance et déclin des industries

• La croissance des industries, mesurée au niveau de la valeur ajoutée, a été très inégale.

• On voit au prochain graphique que certaines industries ont eu une grande expansion et d’autres ont connu un fort déclin.

• Le graphique montre la taille relative des industries soit leur proportion de la valeur ajoutée totale.

Page 177: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Taille relative des industries et son changement

0 0.05 0.1 0.15 0.2

Other manuf.

Food products

Bever.& tobac.

Cotton textiles

Wool, silk,etc.

Jute, hemp etc.

Garments

Wood prod.

Paper, printing

Leather prod.

Rubber, plast.

Chemicals

Non-met. Min.

Basic metals

Metal prod.

Machinery

Transport equ.

VA share 1997/98

VA share 1987/88

Page 178: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Analyse des composantes de coût

• Il est intéressant d’observer comment les quatre catégories de coût de production ont contribué au changement du coût unitaire.

• Catégories: - intrants intermédiaires échangeables- intrants intermédiaires non échangeables- contribution de la main d’oeuvre- contribution du capital

Page 179: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Changement des composantes de coût (en%)

-0.04

-0.02

0

0.02

0.04

0.06

0.08

1

Change in tradable input costs

Change in non-tradable input costs

Change in labour costs

Change in capital costs

Page 180: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Performance des exportations

• Est-ce que la compétitivité accrue s’est traduite par une croissance des exportations?

• Le taux de croissance moyen annuel des exportations entre 1987/88 et 1997/98 était de 11% (en termes réels), ce qui est supérieur à la progression des années précédentes.

Page 181: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Taux de croissance des exportations

0 5 10 15 20 25

Food

Bever.& Tobacco

Textiles

Clothing

Wood prod.

Paper & printing

Leather prod.

Rubber, plastic, petrol. & coal

Chemicals

Non-met. minerals

Basic metals

Metal prod.

Machinery

Transport equipment

Other manuf.

Average annual growth rate (%)

Page 182: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Taille relative des exportations

Export value 1997/98

Food Bever.& Tobacco Textiles

Clothing Wood prod. Paper & printing

Leather prod. Rubber, plastic, petrol. & coal Chemicals

Non-met. minerals Basic metals Metal prod.

Machinery Transport equipment Other manuf.

Page 183: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Part des exportations dans la production

0 0.5 1 1.5 2 2.5 3

Total

Others

Food prod

Bever & tob

Textile

Clothing

Wood

Paper & print

Leather

Rubber, plast.

Chemicals

Non-met. Miner.

Basic metals

Metal industry

Non-el. Machi.

Electr. Machi.

Transport equip.

Export/output ratio 1987/88 Export/Output ratio 1997/98

Page 184: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

La création d’emplois

• Est-ce que la réduction des coûts de production a entraîné une perte substantielle d’emplois?

• On a observé ce genre de résultat dans d’autres pays qui ont aussi libéralisé les importations.

• Mais on se rappelle aussi que la législation indienne garantit les emplois dans les grandes entreprises; ces lois interdisent le congédiement des travailleurs.

Page 185: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Croissance annuelle des emplois

-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15

Food

Bev.& Tob.

Cotton text.

Whool & silk

Other textile

Clothing

Wood prod.

Paper & print

Leather prod.

Rubber etc.

Chemicals

NMMs

Basic metals

Metal prod.

Machinery

Transp. equ.

Other manuf.

Total

Industry Annual Growth

Page 186: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Croissance de la productivité de travail

0 0.02 0.04 0.06 0.08 0.1 0.12 0.14 0.16

Food industry

Bever. & Tobac.

Cotton textile

Wool & silk text.

Jute & hemp text.

Garments

Wood products

Paper & print

Leather products

Petr, rubber, plast.

Chemical ind.

Non-met. minerals

Basic metals

Metal products

Machinery

Transport equipmt.

Other industries

Manufacturing

Labor Productivity Growth Rate

Page 187: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Stabilité relative des emplois

• Cette stabilité relative des emplois peut s’expliquer par quatre facteurs:

1. La législation du marché de travail;2. Le mode de sous-traitance en expansion (une façon de

contourner la législation);3. Les réformes intérieures qui ont facilité le lancement des

entreprises;4. L’expansion de certaines industries due à un gain de

compétitivité.

Page 188: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Le secteur informel

• C’est ce secteur immense constitué de petites entreprises personnelles et familiales qui fournissent des produits et services locaux.

• C’est un secteur qui échappe largement à la réglementation tel que le salaire minimum et certaines taxes.

• Le secteur informel fournit environ 75% des emplois dans le secteur urbain et emploie 30% de la population active.

Page 189: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Impact des réformes sur le secteur informel (potentiel)

• Un travailleur qui perd son emploi dans le secteur moderne se retrouve automatiquement dans le secteur informel.

• L’emploi dans le secteur informel a augmenté plus rapidement que l’emploi dans le secteur formel.

• Ceci ouvre la possibilité d’une baisse réelle des salaires du secteur informel.

Page 190: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Impact des réformes sur le secteur informel (actuel)

• Selon les données disponibles et d’après plusieurs études, ceci ne s’est pas produit.

• Le secteur informel a absorbé plus de travailleurs (3.2% par an) que le secteur moderne (2.2%).

• Les rémunérations du secteur informel ont augmenté (2.9% annuellement), mais moins que celles du secteur moderne (5.3%).

Page 191: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Tentative d’explication de ce développement

1. La demande de main d’oeuvre a aussi augmenté suite à un transfert d’entrepreneurs vers ce secteur (par exemple par des sous-contrats, ‘’outsourcing’’)

2. Les réformes intérieures ont aussi amélioré le climat commercial pour les petites entreprises.

Ces observations nous permettent de conclure que les réformes ne semblent pas avoir contribué à une augmentation de la pauvreté.

Page 192: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Réformes et pauvreté

• La pauvreté est constamment surveillée et mesurée en Inde.

• Le contrôle de la pauvreté est basé sur un système permanent d’enquêtes des ménages dont les résultats sont publiés périodiquement (tous les 2, 3 ou 5 ans, selon la taille des enquêtes, qui couvrent des millions de ménages).

Page 193: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Estimations récentes du taux de pauvreté

Auteur(s) 1987/88

1993/94 Variation

1999/2000

Variation

Comm. deplanification

38.6 36.2 -2.4 26.2 -10.0

Bhalla 44.1 24.2 -19.9 14.2 -10.0

Datt, KozelRavaillon

n.a. 39.1 n.a. 34.3 -4.8

DeatonDrèze

39.3 36.0 -3.3 28.5 -7.5

Siggel 50.6 40.4 -10.2 32.3 -6.0

Page 194: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Verdict sur les réformes

• 4 études sur 8 ont conclu que la réduction de la pauvreté a été accélérée depuis les réformes.

• Notre propre étude suggère:– un niveau présent plus élevé (32%) que la plupart des

études (à l’exception de Datt, Kozel, Ravaillon, 34%);– un léger ralentissement de la réduction de pauvreté par

rapport à la période pré-réforme.

Page 195: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Conclusion

1. Le rythme de croissance économique a augmenté de façon significative depuis les années 1980.

2. L’origine de ce changement peut être trouvé dans les réformes internes des années 1980 ainsi que dans les réformes des années 1990.

3. L’ouverture de l’économie indienne et son intégration dans l’économie mondiale ont augmenté la compétitivité du secteur industriel.

Page 196: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Conclusion (suite)

• 4. Les exportations sont en croissance dans plusieurs industries, surtout dans le secteur de services, mais aussi dans le textile et les produits pharmaceutiques et métalliques.

• 5. Les réformes n’ont pas eu les effets néfastes observés ailleurs de réduction d’emplois et d’augmentation de la pauvreté.

• 6. Les réformes doivent continuer, surtout dans le marché du travail, pour assurer la continuité d’un développement positif.

Page 197: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Capitalismes nationaux et mondialisation

Évolution du Évolution du capitalismecapitalisme

ObjectifObjectif StratégiesStratégies

Capitalisme Capitalisme marchandmarchand

Faire fructifier les Faire fructifier les capitaux (profits)capitaux (profits)

Achat et vente de Achat et vente de marchandisesmarchandises

Capitalisme Capitalisme industrielindustriel

Faire fructifier les Faire fructifier les capitaux (profits)capitaux (profits)

Production et vente Production et vente de marchandisesde marchandises

Capitalisme Capitalisme financierfinancier

Faire fructifier les Faire fructifier les capitaux (profits)capitaux (profits)

Achat et vente Achat et vente d’entreprises d’entreprises (actions)(actions)

Capitalisme Capitalisme technologique ou technologique ou cognitifcognitif

Faire fructifier les Faire fructifier les capitaux (profits)capitaux (profits)

Production et vente Production et vente de produits de produits technologiques et technologiques et de logiciels (savoir)de logiciels (savoir)

Page 198: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Modèles de gestion du développement du capitalisme

Modèle RhénanModèle Rhénan Modèle néo-Modèle néo-américainaméricain

Création d’emploi et soutien Création d’emploi et soutien à la compétitivité à la compétitivité

Faire des profitsFaire des profits

Long termeLong terme Court termeCourt terme

Rôle des banquesRôle des banques Rôle des marchésRôle des marchés

Réseaux d’intérêts croisésRéseaux d’intérêts croisés IndividualismeIndividualisme

Consensus patrons/syndicatsConsensus patrons/syndicats Modèle conflictuelModèle conflictuel

Appartenance à l’entrepriseAppartenance à l’entreprise IndividualismeIndividualisme

Formation: un investissementFormation: un investissement Formation: une dépenseFormation: une dépense

Rémunération à l’anciennetéRémunération à l’ancienneté Rémunération au rendementRémunération au rendement

Page 199: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Déclin des capitalismes nationaux et mondialisation

• Fin de l’hégémonie de l’État

• Accroissement des accords régionaux: Europe, Amériques, Asie

• Influence des organisations supranationales (FMI, Banque mondiale, OMC)

Page 200: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012
Page 201: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012
Page 202: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012
Page 203: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Depuis 1975 : Rattrapage des PI par Latecomers, mais l’Afrique traine et n’arrive pas à décoller …

Page 204: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012
Page 205: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012
Page 206: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012
Page 207: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

1850-2012 : un siècle et demi de croissance économique ?

Page 208: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012
Page 209: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012
Page 210: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012
Page 211: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Le RU domine

Croissance de puissances nouvelles « émergentes »

Les Etats Unis d’affirment devant le RU

Page 212: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

« Économie-monde » britannique

« Économie-monde » américaine

« Économie-monde » multipolaire

Page 213: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012
Page 214: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

LA PENSEE ECONOMIQUE

Page 215: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

1.2 Histoire de la pensée économique

Repérer les principales écoles de pensée économique et les caractéristiques des principaux modèles économiques en insistant sur le caractère contingent de la théorie.

Le courant fondateur des classiquesLes grands courants de la pensée économique contemporaine (néo-classique, keynésien et marxiste)Analyse des divergences et convergencesRepérage des orientations théoriques récentes

Page 216: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

ClassiquesFin du 18ème siècle – début du 19ème siècle

MarxistesÀ partir du milieu du

19ème siècle

NéoclassiquesÀ partir de 1870

HétérodoxesÀ partir de 1910

Veblen, Schumpeter

Synthèse néoclassiqueÀ partir de 1950

KeynésiensÀ partir de 1930

Théorie du déséquilibre 1970 environ

HétérodoxesÀ partir de 1960Tiers-mondistes

Théorie de la régulationThéories des conventions

Monétaristes et nouveaux classiques

À partir de 1960Friedman, Lucas et Barro

Nouveaux keynésiensÀ partir de 1980Stiglitz, Akerloff,

Mankiv

Page 217: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Précurseurs de la science économique (1)On trouve des analyses économiques dans différents documents de l’histoire de l’humanité : la Bible, les écrits philosophiques de la Chine ancienne, de la Grèce antique ou romains, chez les savants et philosophes musulmans du 7ème au 15ème siècle, les écrits de Saint Thomas d’Aquin.

La formation de la pensée économique est surtout marquée par 2 courants :■ le mercantilisme■ la physiocratie

Le mercantilisme est une doctrine qui se développe entre le 16ème et le milieu du 18ème siècle. Il préconise une certaine intervention de l’État dans le cadre d’une politique mixte (réglementation et incitation notamment protectionnisme) en vue de l’enrichissement de la nation.Les autres éléments constitutifs de cette doctrine sont le populationnisme (« il n’y a de richesse ni de force que d’hommes » J. Bodin) et le principe de la monnaie active.

Le néo-mercantilisme est un courant qui critique l’intervention de l’État, en se référant à la notion d’ordre naturel.

Page 218: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Précurseurs de la science économiqueLa physiocratie est la première école économique avec un chef en la personne de Quesnay, un programme d'étude de la circulation des richesses avec un modèle - le Tableau économique (qui exercera une influence sur des auteurs comme K. Marx, L. Walras et W. Leontief) - et de nombreux disciples.

Idéologiquement, la physiocratie prône le respect de l'ordre naturel (Laissez-faire, laissez-passer) et considère que la terre est la source de toute richesse.

Cette vision inspirera en partie la politique de Turgot dont l'œuvre scientifique est de premier plan.

Page 219: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Adam SMITH(1723 – 1790)

Économiste classique (“père de l’économie”) et philosophe écossais

1759 : Théorie des sentiments moraux1776 : … richesse des nations

Débuts de la 1ère révolution industrielle

« enrichir tout à la fois le peuple et le souverain » (par la division du travail en liaison avec l’extension des marchés)

Partisan d’un libéralisme modéré, il est favorable au libre-échange (avantage absolu) et au « laisser-faire » même si une intervention de l’Etat peut se légitimer ;

Rôle de la division du travail comme facteur d’enrichissement ;Le mécanisme de la main invisible.

Page 220: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

David Ricardo(1772 – 1823)

Économiste classique, homme d’affaires (génie de la spéculation boursière), homme politique (député libéral)

anglais

1817 : Principes de l’économie politique et de l’impôt

La 1ère révolution industrielleLa question des « corn laws » en Angleterre

La théorie des avantages comparatifs = les avantages de la spécialisation et de l’échange international

La défense du libre-échange (il a réclamé l’abrogation des lois sur les grains) ;La théorie de la valeur-travail (reprise par K. Marx)

Une vision pessimiste de l’avenir du fait de l’évolution de la répartition des revenus (développement de la rente foncière au détriment du profit des

entreprises industrielles ce qui décourage l’accumulation du capital)

Page 221: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

L’École classique (1/3)

L’expression d’école classique est attribuée à Marx. Keynes propose une autre classification généralement non retenue.

Karl Marx, Le Capital, livre 1 (1867), Éditions Sociales, 1971 p.83 Je fais remarquer une fois pour toutes que j'entends par économie politique classique toute économie qui, à partir de William Petty, cherche à pénétrer l'ensemble réel et intime des rapports de production dans la société bourgeoise, par opposition à l'économie vulgaire qui se contente des apparences, rumine sans cesse pour son propre besoin et pour la vulgarisation des plus grossiers phénomènes les matériaux déjà élaborés par ses pré décesseurs, et se borne à ériger pédantesquement en système et à proclamer comme vérités éternelles les illusions dont le bourgeois aime à peupler son monde à lui, le meilleur des mondes possibles.

John Maynard Keynes, Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie (1936), Payot 1969, p.29 La dénomination d"'économistes classiques" a été inventée par Marx pour désigner Ricardo, James Mill et leur prédécesseurs, c'est-à-dire les auteurs dont l'économie ricardienne a été le point culminant. Au risque d'un solécisme, nous nous sommes accoutumés à ranger dans "l'école classique" les successeurs de Ricardo, c'est-à-dire les économistes qui ont adopté et amélioré sa théorie y compris notamment Stuart Mill, Marshall, Edgeworth et le Professeur Pigou.Solécisme : utilisation d’un terme dans une forme inexacte

Page 222: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

L’École classique (2/3)

Pour l'économie classique, et principalement pour son fondateur Adam Smith, le travail est un facteur de production essentiel, à condition qu'il soit utilisé de manière rationnelle. La division du travail dans la manufacture, par la spécialisation des travailleurs et le développement du machinisme, qui suppose une épargne préalable, sont à l'origine de la croissance de la richesse.

Le culte du travail conduit Smith et Ricardo à en faire "la mesure réelle de la valeur en échange de toute marchandise".

Cependant il existe une difficulté majeure pour concrétiser cette intention, lorsqu'il n'est plus question d'une société primitive dans laquelle le travail commandé et le travail incorporé sont identiques au travail direct. La difficulté de la mesure de la valeur tient au fait que le travail direct n'est pas le seul facteur de production dans une société évoluée ; il est nécessaire de tenir compte du travail indirect mais qui n'a pas été constitué à une même et unique époque.

Mais d'autres, comme Malthus et Say, rejettent cette notion de valeur-travail, pour adopter la conception de la valeur-utilité.

Page 223: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

L’École classique (3/3)

Du point de vue doctrinal, la plupart des classiques sont libéraux. La métaphore de la "main invisible" utilisée par Adam Smith permet de valoriser le marché où les individus réalisent des échanges conformes à leurs intérêts personnels, conduisant ainsi à la réalisation de l'intérêt général. L'État a un rôle limité : la fourniture de biens collectifs en les finançant par une fiscalité qui doit être la plus neutre possible.

Le libéralisme s'étend aux relations internationales. Le laissez-faire... conduira alors à la spécialisation de chaque nation et à l'avantage de toutes selon le principe des coûts comparatifs (Ricardo), ou de celles dont la demande pour les biens importés est sensible à la varia tion des prix (Mill).

La loi des débouchés (Say) justifie également l'effacement étatique, car les crises économiques ne peuvent être durables dans une économie de libre entreprise où finalement les produits s'échangent contre les produits.

Cependant, une grande partie des économistes classiques est pessimiste, par la prise en compte des limites des débouchés (Smith), malgré la division internationale du travail, et surtout de celles des ressources naturelles du fait de la croissance démographique (Malthus). Une baisse tendancielle du taux de profit (Ricardo) est envisagée avec, à terme, l'émergence de l'état stationnaire ( Mill).

Page 224: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Karl Marx(1818 – 1883)

Tout à la fois philosophe, sociologue, économiste, politologue, journaliste et révolutionnaire

1848 : Le manifeste du parti communiste (avec Engels)1849-1850 : La lutte des classes en France

1867 : Le capital (livre I ; autres livres publiés par Engels après sa mort)

L’extension du capitalisme créatrice de chômage, de misère ouvrière et de crises

Les mouvements révolutionnaires ouvriers

Lutte des classes et changement social

Matérialisme historique et rôle déterminant de l’économieValeur travail ; exploitation et plus-value ; baisse tendancielle du taux de profit ; aliénation ; modes de production (forces productives, rapports de production ;

formes superstructurelles) ; classes sociales et lutte des classes.

Page 225: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Le marxisme (1/2)

Le matérialisme historique et dialectique est l'expression philosophique du marxisme. Les conditions matérielles d'existence déterminent les rapports sociaux et les institutions juridiques, la conscience des hommes et autres superstructures. Le système n'est pas immuable. Des contradictions apparaissent au sein des rapports sociaux et entre ceux -ci et la base matérielle. Des transformations se produisent.

Le projet de Marx est de renverser le capitalisme dont le fonctionnement repose sur l'aliénation du travailleur conduisant à la déshumanisation, la dépersonnalisation et la dépossession.

L'œuvre majeure de Marx, Le Capital, se propose d'être une "critique de l'économie politique" classique et du capitalisme justifié par cette économie. Dans cette perspective, la théorie de la valeur-travail lui sert de fonction analytique du système économique. Celui-ci est conçu comme un circuit dans lequel l'origine de la valeur est le travail et où l'ensemble des flux se fait entre deux classes sociales antagonistes (lutte des classes).

Page 226: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Le marxisme (2/2)

Le concept clé est celui de la plus-value. Celle-ci est la base de l'exploitation de la force de travail. Le processus d'accumulation d'une partie de la plus-value, dans un processus de reproduction élargie pour l'ensemble de l'économie, s'explique par la concurrence que se livrent les entreprises. La recherche de la compétitivité entraîne la substitution du capital constant au capital variable.

Le chômage (armée industrielle de réserve) se développe. Il en résulte une baisse du taux de profit. Des crises récurrentes de surproduction éliminent les entreprises en difficultés. Une concentration des entreprises et du capital se produit, des tendances à la monopolisation apparaissent, jusqu'à ce que le système, ayant atteint un degré de monopole extrême, soit renversé par les prolétaires, dont certains sont des anciens propriétaires victimes de la concurrence.

Les prolongements du marxisme se situent essentiellement dans le champ de l'économie internationale (la théorie de l'impérialisme), en particulier dans l'analyse des rapports d'exploitation qu'exerce le centre développé sur la périphérie des pays sous développés.Lénine, R. Luxembourg, A. Emmanuel, S. Amin

Page 227: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Marginalisme, école néoclassique, Libéralisme

sont trois notions à ne pas confondreLe Marginalisme est une méthode d’analyse qui procède soit par observation, soit inférence logique à la mise en évidence des conséquences de la variation infinitésimale d’une variable déterminante sur une variable déterminée,

Page 228: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Marginalisme, école néoclassique, Libéralisme

L’économie néoclassique est un courant théorique qui s’intéresse à l’analyse des comportements des producteurs et des consommateurs et au processus de formation des prix

Page 229: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Marginalisme, école néoclassique, Libéralisme• Le Libéralisme économique est une doctrine préconisant• le « laissez-faire les hommes, laissez passer les

marchandises » [expression de l’homme d’affaires Le Gendre répondant à Colbert , rapportée en 1751 par René de Voyer, Marquis d'Argenson et popularisée par Vincent de Gournay (1712-1759)].

• Le bien être collectif serait mieux réalisé par la liberté individuelle complète que par l’intervention de l’Etat. Un pouvoir central ne peut pas tout connaître, chacun connaît mieux ses besoins qu’il manifeste sur le marché qui est le meilleur système d’information (Hayek / The Use of Knowledge in Society AER, 1945, trad « l’utilisation de l’information dans la société »RFE, 1986

Page 230: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• Hayek :• pratiquement chaque agent a un avantage sur tous

les autres en ce qu'il possède une information unique dont on peut faire un usage bénéfique, mais qu'on ne peut utiliser que si on laisse à cet agent le soin de prendre lui-même les décisions, ou si ces décisions sont prises avec sa coopération active……

• C'est à ceux qui connaissent les problèmes de les résoudre

Page 231: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Marginalisme, école néoclassique, Libéralisme

Le Marginalisme est une méthode d’analyse qui procède soit par observation soit inférence à la mise en évidence des conséquences de la variation infinitésimale d’une variable déterminante sur une variable déterminée,

L’économie néoclassique est un courant théorique qui s’intéresse à l’analyse des comportements des producteurs et des consommateurs et au processus de formation des prixLe Libéralisme économique est une doctrine préconisant le « laissez-faire les hommes, laissez passer les marchandises ». Le bien être collectif serait mieux réalisé par la liberté individuelle complète que par l’intervention de l’Etat

Page 232: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Théorie économique néo-classique

Wicksell

Marginalisme : Méthode d’analyse à la marge

Libéralisme

hayek

Ricardo

Debreu

Page 233: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Marginalisme et école néoclassique (2/3)

Le marginalisme depuis 1870. L'analyse à la marge s'intéresse aux comportements individualisés du consommateur et du producteur coupés de tout contexte social et historique. Cette approche microéconomique statique et a-spatiale, donc simplificatrice et peu soucieuse du réalisme des hypothèses, s'inscrit dans un programme de recherche ayant pour objectif de construire une théorie générale à vocation implicitement ou, pour certains, explicitement instrumentale et prédictive.

l'économie néo-classique, sans nécessairement faire usage du calcul différentiel caractérisant le marginalisme, étudie le comportement de choix pour déterminer la situation d'équilibre, définie comme celle qu'il n'est pas avantageux de modifier, compte tenu des fins poursuivies et des moyens disponibles en quantité limitée.

Page 234: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• Par son individualisme méthodologique, par son orientation hypothético-déductive, par la non-prise en compte du temps historique (ou social), l'économie néo-classique se présente comme une économie fondamentale qui recherche les lois générales qui président à l'allocation des ressources rares par des individus autonomes et rationnels. Ces lois seraient établies hors de toutes contingences et options idéologiques. Cette perspective de l'économie pure n'a cependant pas empêché les économistes néo-classiques d'exprimer des jugements de valeur et des préférences systèmiques.

Page 235: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Marginalisme et école néoclassique Le marginalisme s'est développé à partir de 1870 dans les Écoles de Vienne, de Lausanne et de Cambridge avant de s'étendre aux États-Unis et à Stockholm en Suède.Les différents courants de l’école néo-classique■ L’école autrichienne● 1ère école de Vienne : Carl Menger et ses disciples Böhm- Bawerk et von Wieser● 2ème école de Vienne : L. von Mises, J. A. Schumpeter …..

■ L’école anglaise● Fondateurs ; William Stanley Jevons (Manchester) et Francis Isidrow Edgeworth (Oxford)● École de CambrigdeFondée par A. Marshall en 1884. Elle s’est transformée au cours du temps : d’abord néo-classique marshallienne, keynésienne à partir de 1930, puis après 1945, néo-keynésienne, post-keynésienne…. tandis que Pigou maintient la tradition néo-classique en pleine période de triomphe du keynésianisme.

■ L’école de LausanneSon fondateur Léon Walras : économie pure et mathématique du modèle de l’équilibre général. Disciple direct : Vilfredo Pareto

■ L’école suédoise (Knut Wicksell, Gunnar Myrdal, Bertil Ohlin, ) ■ Le marginalisme américain (John Bates Clark, Irving Fisher),

Page 236: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

John Maynard Keynes(1883 – 1946)

Economiste, universitaire, homme d’affaires anglais Participation au traité de Versailles et à Bretton Woods

1930 : Traité sur la monnaie1936 : Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt

et de la monnaieLa crise des années 30

Les deux guerres mondiales

Sous-emploi et demande

Equilibre de sous-emploi (chômage possible pour un niveau donné de la demande effective) ; absence de mécanisme de régulation par les prix afin de résorber le chômage ;Non-neutralité de la monnaie du fait de la préférence pour la liquidité ;Place importante donnée à l'incertitude dans l’analyse ;Notion d'efficacité marginale de l'investissement brisant la loi de Say (et renversant le lien de causalité épargne-investissement).Approche macroéconomique et en termes de circuit plutôt que de marché.Nécessité de politiques interventionnistes pour pallier aux défaillances du marché.

Page 237: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

La pensée de Keynes (1/2)

En s'en tenant à son livre le plus important - la Théorie générale du travail, de l'intérêt et de la monnaie - l'œuvre de Keynes apparaît révolutionnaire par son approche systémique, macro-économique et dynamique des flux. Elle intègre la monnaie dans l'explication de l'activité générale, en recourant à des hypothèses réalistes et en introduisant l'État comme régulateur du système général.

Keynes explique que l'économie capitaliste contemporaine ne fonctionne pas selon les principes de la théorie classique. Le plein emploi n'est pas la règle, l'offre ne crée pas sa propre demande. L'erreur du raisonnement classique tient au rôle induit attribué à la demande alors que celle-ci joue un rôle inducteur. Cependant, chez Keynes les entrepreneurs gardent le statut d'agent déterminant, car le facteur d'induction est celui de la demande effective correspondant à leurs prévisions relatives à la consommation et à l'investissement.

Les prévisions concernant ces deux agrégats permettent d'envisager celles de la production et, par conséquent, du niveau d'emploi nécessaire pour la réaliser. Autrement dit, le plein emploi n'est pas garanti, même si l'offre globale est égale à la demande globale, même si l'épargne est égale à l'investissement.

Page 238: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

La pensée de Keynes (2/2)

Ces prévisions reposent sur un certain nombre de variables dont certaines sont en relation dynamique : l'offre et la demande de monnaie, le taux d'intérêt, l'efficacité marginale du capital, la propension à consommer, le revenu disponible.Principales relations mises en évidence :• Propension à consommer est le nom donné par Keynes à la fonction de consommation. La propension moyenne est C/Y; la propension marginale est dC/dY• L’efficacité marginale du capital est le tx de rendement anticipé des investissements.• La préférence pour la liquidité est la demande de monnaie pour les transactions et la précaution, d’une part, et pour la spéculation, d’autre part : (L1+L2).

.

Page 239: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Modèle keynésien complet en économie fermée• Marché des biens et services• Relation d’équilibre entre offre et demande.• • Y=C+I+G : relation d’équilibre• • C=C(Y) : fonction de consommation croissante• • I=I( r) : fonction d’investissement décroissante, I endogène• Marché de la monnaie• Egalité entre offre de monnaie exogène (M) et demande de

monnaie (L1 et L2).• • M= L1 +L2 : relation d’équilibre.• • L1=L1( Y) : demande transactionnelle, fonction croissante. Besoin

de monnaie pour faire circuler les richesses, • varie dans le même sens que la production en valeur.• • L2= L2 (r) : demande spéculative, fonction décroissante. Motif de

spéculation, varie en sens inverse du tx d’intérêt, • récompense de la renonciation à la liquidité.

Page 240: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• Keynes dénonce la politique libérale inspirée des écrits classiques. Il ne croit pas que les déséquilibres au niveau micro-économique puissent se compenser pour obtenir un équilibre global ; ils ont au contraire tendance à s'amplifier dans un système abandonné à lui même. Il faut alors que l'État intervienne afin d'éviter l'effondrement de l'économie de marché. Cette intervention peut se faire par la monnaie, le budget et par des mesures structurelles et réglementaires.

• En situation de sous-emploi, l'objectif de ses différents moyens est d'augmenter la demande effective. La dépense a un effet multiplicateur sur le revenu national. Cet effet est d'autant plus élevé que la propension marginale à épargner est faible. Aussi faut-il décourager l'épargne, par des taux d'intérêt bas qui ont l'avantage supplémentaire de favoriser l'investissement

Page 241: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• Pour favoriser la croissance, il faut combiner instruments monétaire et budgétaire.

• Cela permet de cumuler les effets expansionnistes tout en empêchant la hausse du taux d’intérêt due à la politique budgétaire. Mais il faut augmenter suffisamment l’offre de monnaie.

Page 242: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

L’école néoclassique contemporaineElle est constituée de plusieurs courants :■ les monétarismes■ la nouvelle économie classique

● la théorie des anticipations rationnelles● la théorie de la croissance endogène

■ l’économie de l’offre■ la nouvelle économie industrielle■ la nouvelle théorie du consommateur■ le public choice (école des choix publics)

Page 243: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Joseph Aloïs Schumpeter(1883 – 1950)

Economiste et sociologue mais aussi ministre des Finances, avocat, banquier, universitaire autrichien

puis américain

1911 : Théorie de l’évolution économique1939 : Les cycles des affaires

1942 : Capitalisme, socialisme et démocratie1954 (posthume) : Histoire de l’analyse économique

Crise des années 30 _ Nombreuses et très diverses influences intellectuelles (néoclassiques autrichiens, Marx, Weber….) _ Le nazisme l’oblige à émigrer

Progrès technique et évolution économique

Analyse novatrice de la croissance économique fondée sur le rôle de l'innovation et de l'entrepreneur capitaliste ;Etude des différents cycles économiques en liaison avec le rôle du progrès technique ;Réflexion sur la dynamique du capitalisme, dont il déplore certaines contradictions détruisant les fondements sociaux et culturels du système comme la concentration croissante.

Page 244: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

LA REPRESENTATION DE L’ECONOMIE NATIONALE

Les secteurs institutionnels (5 + 1 ) et leurs fonctionsLes opérations économiques

Le Circuit économiqueL’équilibre EMPLOI - RESSOURCES

Le TESMesure de l’activité économique

Les limites du PIB

Page 245: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Plan du chapitre• I. Les secteurs institutionnels : Fonctions et

Ressources– L’ouverture vers l’extérieur : le reste du monde

• II. Le circuit des échanges• III. Interdépendance et types d’agents• IV. Le Commerce Extérieur

– La balance courante ; INCOTERMS ; mesures de l’ouverture

• V. La comptabilité nationale : Principe de l’équilibre• Actif / Passif - Emploi / Ressource - Demande / Offre• Les agrégats

– La mesure de l’activité économique : les ratios• VI. Les limites du PIB

– IDH et PIB vert

Page 246: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

INTRODUCTION : La macro-économie• Si le niveau micro-économique s'intéresse aux comportements

des individus et des unités de production dans le cadre du marché, la macroéconomie raisonne en termes de grandeurs globales, les «agrégats» de la comptabilité nationale (PIB, Consommation…) pour décrire les activités économiques des agents dans le cadre d'une économie nationale ou internationale.

• La macro-économie ne raisonne pas en termes de marché mais en termes de « circuit ». Elle analyse la circulation des produits, de la monnaie et des revenus au sein d’une économie nationale ou avec le reste du monde.

• Le macro-économique n'est pas le simple résultat d'une agrégation des comportements microéconomiques. Une conduite rationnelle au niveau micro peut avoir des effets pervers au niveau macro.– Ainsi, une baisse des salaires diminue les coûts pour

l'entreprise ce qui devrait lui permettre d’embaucher. Mais, si toutes les firmes font la même chose, la demande va s’effondrer au niveau national et le chômage augmenter.

Page 247: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Introduction : la comptabilité nationale

• La comptabilité nationale est un système normalisé de comptes qui permet de comprendre les activités des agents économiques au niveau macro-économique. Elle remplit trois fonctions :

· Elle uniformise le langage économique au niveau international (les « agrégats ») ;

· Elle fournit des informations sur la situation économique de chaque pays ;

· Elle permet de faire des prévisions en faisant tourner des modèles simplifiés de l’économie nationale.

Page 248: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Les 5 secteurs institutionnels + 1• 1. Les ménages • 2. Les sociétés non financières (SNF) • 3. Les sociétés financières (SF) • 4. Les administrations publiques (APU) • 5. Les institutions sans but lucratif au service des

ménages (ISBLSM) • +1, soit 6. Le reste du monde

Page 249: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Unité ou secteur institutionnel

• Une unité institutionnelle est caractérisée par sa fonction principale et par l’origine de ses ressources.

• Nous allons les voir, secteur par secteur

Page 250: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Les ménages et entepreneurs individuelsFONCTIONS PRINCIPALES RESSOURCES

1.Consommer2.Apporter des facteurs

de production aux autres secteurs institutionnels

3.Produire des biens et services marchands non financiers (Entrepreneurs Individuels)

1.Rémunération des facteurs de production (salaires, primes, intérêts, dividendes)

2.Recette de la vente(EI)3.Revenus de transfert

Page 251: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Les sociétés non financières, SNF ou les entreprises

FONCTIONS PRINCIPALES RESSOURCES

1.Produire des biens et des services marchands non financiers

1.Recettes et bénéfices de la vente

Page 252: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Les sociétés financières : les banques et les assurances

FONCTIONS PRINCIPALES RESSOURCES

1.Produire des services financiers

2.Assurer = garantir un paiement en cas de réalisation d’un risque

1.Fonds dégagés de la vente de services financiers (intérêts)

2.Primes versées par les assurés

Page 253: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Le rôle de plus en plus important des investisseurs institutionnels

• Les investisseurs institutionnels (surnommés familièrement zinzins) sont des organismes collecteurs de l’épargne qui placent leurs fonds sur les marchés. Il s’agit principalement de sociétés d'investissements, fonds de pension et sociétés d'assurance.– On y trouve également des banques ou des organismes

publics telles que la Caisse des Dépôts et Consignations.

• Les zinzins ont un double rôle : ils stabilisent l'actionnariat par moment et leur retrait peut provoquer de lourdes chutes des valeurs concernées.

Page 254: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Institutional investors• Le terme d'investisseurs institutionnels désigne les

banques, compagnies d'assurance, caisses de retraite, fonds communs de placement ou SICAV. Généralement ces actionnaires ne détiennent que des participations minoritaires (moins de 10%) dans des entreprises cotées. Leur rôle est cependant majeur car ce sont des acteurs qui dans une large mesure définissent la valeur boursière des entreprises. – Les SICAV (Société d'Investissement à Capital Variable) font

partie, avec les FCP (Fonds Communs de Placement), de la famille des OPCVM (Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières).

• Les investisseurs institutionnels sont des opérateurs qui, en raison de leurs activités, sont amenés à intervenir sur les marchés par gros volumes. – Remettre liste des l’AF2i.

Page 255: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Capital Investissement• Les investisseurs institutionnels sont des

investisseurs en capital (fonds propres d’entreprises) occupant donc une place essentielle dans le financement des entreprises de toutes tailles, origines et secteurs géographiques– En 2006, on comptait 4 850 entreprises soutenues

par le Capital Investment, ce qui représentaient plus d’1,5 million de salariés et un CA de 200 milliards d’Euros.

– L’AFIC est l’association des Investisseurs en Capital

Page 256: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Les Administrations publiques FONCTIONS PRINCIPALES RESSOURCES

1.Produire des services non marchands destinés à la collectivité (éducation, santé, défense nationale…)

2.Redistribuer les revenus

1.Prélèvements obligatoires : impôts directs et indirects, taxes et cotisations sociales

Page 257: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

APU : qui sont-elles ?• En France, les administrations publiques (APU) se

regroupent en trois sous-secteurs:– Les APU centrales (APUC) : composées de l'État et des

organismes divers APUC (ODAC- organismes divers d’administration centrale); les universités, le CNRS, l'ANPE…

– Les APU locales (APUL) : régions, départements, communes + OAL (régie de transport municipal, chambre de commerce…) = organismes d’administration locale

– Les ASSO (Administration de sécurité sociale) : unités qui distribuent des prestations sociales à partir de cotisations sociales obligatoires + ODASS (Organismes dépendant des assurances sociales) ; les ressources proviennent des assurances sociales (ex : hôpitaux publics)

Page 258: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Les ISBLSMFONCTIONS

PRINCIPALESRESSOURCES

1.Produire des services non marchands destinés à certains ménages

1.Contributions volontaires des ménages

2.Subventions

Page 259: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Les institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLSM)

• Elles regroupent diverses structures dont certaines associations (ex : association de consommateurs, parti politique, syndicat, Église, organisme de charité, etc.). – Leurs points communs sont que, d'une part,

elles produisent des services pour les ménages, d'autre part, elles sont financées par des cotisations volontaires et parfois par la vente de biens et services.

• Les différentes études menées situent l'importance de l'ensemble du secteur non lucratif (ISBLSM et économie sociale) à environ 10% des emplois en France.

Page 260: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Le reste du monde

• Ce n'est pas un secteur institutionnel et à ce titre, on le qualifie parfois de faux secteur, dans la mesure où les opérations ne sont pas décomposées en distinguant des catégories d'agents : il n'y a pas de compte des ménages ou des SNF du reste du monde. Ce secteur « plus un » regroupe ainsi les unités non résidentes qui effectuent des opérations avec l'économie nationale.– Il permet d’enregistrer les opérations des unités

résidentes avec les non résidentes

Page 261: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Le circuit des échanges

• Flux : monétaires / réels / financiers• Dépenses / Ressources

– Inter-dépendance des secteurs institutionnels

• Produire, répartir, dépenser• Production, revenus,• Dépenses/investissements

Page 262: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Les types d’échanges

• On parle de flux• Ils sont de différents types :

– Réels : ce sont les produits et les services (en volume)

– Monétaires : les revenus et les dépenses (en valeur) en contrepartie des flux réels

– Financiers : contrepartie (intérêts et dividendes par exemple) de placements et prises de risques

Page 263: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Les 3 catégories d’opérations

• Opérations sur les produits– Décrivent l’origine des biens et des services ainsi

que leurs différentes utilisations• Opérations de répartition

– Décrivent la formation des revenus (de l’activité et de transfert)

• Opérations financières– Décrivent les créances acquises ou cédées et les

dettes contractées ou remboursées par les agents

Page 264: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Le circuit simplifié des échangesLes secteurs institutionnels produisent

La production est marchande et non marchandeLe PIB est l’indicateur des richesses produites

Les secteurs institutionnels produisentLa production est marchande et non marchande

Le PIB est l’indicateur des richesses produites

PRODUIREPRODUIRE

REPARTIRREPARTIRDEPENSERDEPENSER

•Les revenus se partagent entre

consommation et épargne

•L’épargne finance l’investissement

•Les revenus se partagent entre

consommation et épargne

•L’épargne finance l’investissement

•La production engendre des

revenus•Les revenus

sont redistribués

•La production engendre des

revenus•Les revenus

sont redistribués

Echanger avec l’extérieur

Echanger avec l’extérieur

L’économie française est de plus en plus ouverte Nos principaux partenaires commerciaux sont des pays développés (UE)

Le solde commercial est un indicateur de compétitivité

L’économie française est de plus en plus ouverte Nos principaux partenaires commerciaux sont des pays développés (UE)

Le solde commercial est un indicateur de compétitivité

Page 265: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Exercice à faire en classe : nommer les flux, donner le type et la catégorie (finir de remplir les

cases avant !)

SF MénagesFRANCE

Page 266: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

L’interdépendance des secteurs institutionnelles

Ressources Dépenses

Entreprises Ménages APU Institutions Financières

Entreprises Consommations intermédiairesInvestissementsDividendes

SalairesDividendes

TVACotisations socialesImpôts sur les Bénéfices

IntérêtsDividendes

Ménages CFInvestissementsEpargne

Loyers IRTVACotisations sociales

Intérêts

APU CISubventionsInvestissements

Prestations socialesSalaires

Intérêts de la dette publique

Institutions Financières

Investissements (Prêts) Impôts sur les Bénéfices

Intérêts

Les ressources des uns sont les dépenses des autres

Page 267: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Les types d’agents face à l’argent• Les ménages représentent les agents à capacité

d’épargne• L’Etat et les entreprises sont des agents à besoin de

financement• Les SF et les investisseurs institutionnels interviennent

sur le marché financier pour faire circuler cet argent.– Nous verrons en détail le marché financier dans le prochain

chapitre.• Juste deux points importants :

– Pour les entreprises, les banques restent des entités de crédit à court / moyen terme

– Les autres investisseurs institutionnels au lieu de distribuer du crédit, achètent les titres émis par les entreprises en quête de financement : des actions ou des obligations ; ils agissent plus sur le long terme.

Page 268: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Le commerce extérieur• Ce sont les importations et les exportations des

unités résidentes avec les non-résidentes qu’il faut enregistrer et prendre en compte dans les emplois / ressources du pays car elles y contribuent.

• Le document statistique établit par la banque de France pour retracer les relations de la France avec ses partenaires est

• la balance des paiements

Page 269: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

La balance des paiements regroupe 3 comptes

• La balance courante : recense les opérations portant sur les échanges réels – Balance des biens, des services, des revenus, des

transferts courants (faire Doc. 10 page 37 et 12 p. 38)

• Le compte de capital : recense les opérations de répartition – Versement du FSE, FEDER, créances, etc.

• Le compte financier : recense les opérations financières– Investissements effectués à l’étranger

Page 270: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

La balance courante est divisée en 4 postes

ENTREES DE DEVISES (+) SORTIES DE DEVISES (-)

BIENS Exportations = ventes de biens à l’étranger

Importations = achats de biens à l’étranger

SERVICES Exportations = ventes de services à l’étranger

Importations = achats de services à l’étranger

REVENUS Revenus du travail et du capital reçus de l’étranger

Revenus du travail et du capital versés à l’étranger

TRANSFERTS COURANTS Transferts publics ou privés reçus de l’étranger

Transferts publics ou privés versés à l’étranger

Le solde courant est la somme des soldes de chacun des postes. Un excédent courant signifie que la nation a moins dépensé qu’elle n’a reçu de ses relations avec l’étranger

Page 271: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Le commerce extérieur : les INCOTERMS

• Il s’agit de s’accorder sur le prix des biens échangés en prenant en compte le facteur distance, transport et risques de transport– Ainsi ont été définis LES INCOTERMS ou

International Commercial Terms

• Ils servent notamment pour la balance commerciale qui est réservée à l’enregistrement des biens avec l’extérieur.

Page 272: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Les incoterms les plus utilisés• EXW : Ex Works, au départ usine non chargé, non

dédouané/sortie d'usine• FOB (Free on Board) = FAB (Franco à Bord)

– Chargé dans le bateau• CIF (Cost Insurance Freight) = CAF (Coût Assurance

Fret) – chargé sur le bateau, frais jusqu'au port d'arrivée, avec

l'assurance marchandise transportée souscrite par le vendeur pour le compte de l'acheteur

• DDP : Delivered Duty Paid, à destination finale, dédouanement import effectué (si exclusion des taxes type TVA, le préciser clairement)

Page 273: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012
Page 274: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Mesure de l’ouverture d’un pays• Solde commercial (valeur absolue):• EXPORTATIONS – IMPORTATIONS• Taux de couverture (valeur relative):

(EXPORTATIONS / IMPORTATIONS) X 100On peut le calculer par produit (cf. Doc 14 p. 38)

• Taux d’ouverture :[ (EXPORTATIONS + IMPORTATIONS)/2)/PIB] X100

• Coefficient d’ouverture : (EXPORTATIONS / PIB) X 100

• Coefficient de dépendance :(IMPORTATIONS / PIB) X 100

Page 275: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Analyse taux de couverture par produits (en %)

Agriculture

Produits agro-alimentaires

Biens de consommation

Automobile

Biens d'équipement

Biens intermédiaires

Energie

2000 126,6 134,9 86,6 126,8 110,3 93,4 33,8

2001 114,5 128,4 89,1 131,4 111,2 96,2 34,5

2002 121,2 129,8 89,6 129,8 115,0 97,8 34,5

2003 120,4 129,7 88,2 130,8 111,2 96,7 33,4

2004 119,7 126,9 86,7 129,6 109,5 94,8 30,6

2005 117,5 125,7 86,2 120,3 105,2 93,2 31,5

2006 (r) 118,8 127,5 87,2 112,4 108,6 94,1 29,8

2007 (r) 121,1 125,6 85,2 101,7 106,3 91,0 29,3

2008 133,6 119,2 86,1 93,0 108,8 90,2 30,8

Source INSEE – FRANCE – BASE 2000

Page 276: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Les principaux partenaires commerciaux de la France

2005 2006 2007

UNION

EUROPÉENNE 9,2 -9,2 -16,4

Royaume-Uni 8,7 6,7 8,6 ZONE EURO -16,4 -16,1 -23,5 Allemagne -15,7 -13,6 -18,1 Italie -1,6 -1,5 -2,5 Espagne 8,4 8,7 6,4 AMÉRIQUE 2,3 0,9 -0,5

AMÉRIQUE LATINE -0,3 -0,5 0,5

ASIE -21,5 -23,7 -26,0

Chine -15,3 -16,4 -19,6 AFRIQUE 2,2 0,7 1,3 PROCHE ET MOYEN ORIENT 0,9 1,3 1,7

En milliards d’Euros ; source : Douanes Françaises

Page 277: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

LECTURE

• Qu’en déduit-on sur les atouts et faiblesses du Commerce Extérieur Français ?

• Chercher ce qu’il en est de la situation de l’Espagne et comparer.

Page 278: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Les principes de la comptabilité nationale

• L’enregistrement des flux :– S’effectue sur l’année civile– Pour les secteurs institutionnels clairement

identifiés par leurs fonctions et l’origine de leurs ressources

– En partie double retraçant ce qui constitue une dépense (ou emploi/demande) pour les uns et ressource (ou offre) pour les autres

– Se limite aux unités résidentes, cad celles actives sur le territoire national depuis plus d’un an.

Page 279: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Le principe de l’équilibre• De la même manière qu’un bilan d’une entreprise

privée est équilibré :• ACTIF = PASSIF• Celui des comptes de la nation l’est :• EMPLOI = RESSOURCES

– Si on raisonne en terme de production et de répartition des revenus

• Ou• DEMANDE = OFFRE

– Si on raisonne en terme de marché

• Nous allons (re)voir comment calculer ces agrégats

Page 280: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

BILAN D’UNE ENTREPRISE

Page 281: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Les opérations sur biens et servicesau niveau d’un pays

• Il s'agit de l'ensemble des opérations qui concernent la création et l'utilisation des biens et des services.

• Parmi elles, on distingue :• La production, qui a évolué dans le temps; les entreprises

y jouent un rôle majeur, mais les ménages ainsi que les administrations sont eux aussi considérés comme des producteurs.

• La consommation, • La formation brute de capital fixe ou FBCF - c'est-à-dire

l'investissement, – Pour les ménages, il s’agit de l’achat de logement

• Les opérations avec l'extérieur (c'est-à-dire les importations et les exportations de biens et de services). Ces opérations sont regroupées dans le TRE (tableau des ressources et des emplois).

Page 282: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

LES EQUIVALENCESACTIF PASSIF

EMPLOI RESSOURCES

DEMANDE OFFRE

CF + FBCF + EXPORTATIONS +- STOCKS PIB + IMPORTATIONS

CF + FBCF + EXPORTATIONS +- STOCKS (PRODUCTION – CI) + IMPORTATIONS

CI + CF + FBCF + EXPORTATIONS +- STOCKS

PRODUCTION + IMPORTATIONS

SORTIES ENTREES

Page 283: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Les ressources d’une économie nationale

• Il s’agit du PIB = Somme des VA + Impôts sur les produits nets de subventions– C’est la richesse créée en une année – Les impôts sur les produits sont la TVA, la TIPP, les droits

de douanes qui augmentent le prix de marché

• Auquel on ajoute les importations qui font partie des ressources nationales qu’un pays met à la disposition de ses agents.

• RESSOURCES = PIB + IMPORTATIONS

Page 284: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Les emplois d’un pays • Ils correspondent à l’utilisation par les agents des biens

et des services produits finis nationalement et importés.

• Il s’agit de : la CF = Dépenses des ménages (effective individualisable et collective)

• La FBCF = Formation Brut de Capital Fixe qui est l’investissement (achats) de biens d’équipement, des durables (>1), de bâtiments et de logiciels des agents économiques consommation des entreprises

• Auquel on ajoute les Exportations et les stocks qui sont les produits non vendus

• EMPLOIS = CF + FBCF + EXPORTATIONS + STOCKS

Page 285: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Approche Offre et Demande• Au niveau macroéconomique, les ressources

représentent l’offre des produits et les emplois la demande de tous les secteurs institutionnels. On peut donc établir les équations suivantes :

• Production + M = CI + CF + FBCF + X +/- Stocks• et si on raisonne en termes de PIB• PIB + M = CF + FBCF + X +/- Stocks

– M = Importations = Offre de produits par les non résidents– CI = Consommations intermédiaires– CF = Consommation Finale– FBCF = Formation brute de capital fixe = Investissements– X = Exportations = Demande extérieure des non résidents

Page 286: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Concernant les stocks• En comptabilité, les comptes doivent toujours

être équilibrés. Dans cette approche, ce sont les stocks qui vont équilibrer ressources et emplois.– Si les ressources sont > aux emplois, les stocks

augmentent ;– Si les ressources sont < emplois, les stocks diminuent ;

• La comptabilité nationale s’intéresse à la variation des stocks– Si variation positive, production en surplus– Si variation négative, on a dû puiser dans les stocks

existant pour répondre à la demande• Les stocks représentent une utilisation possible

de la production = ils font donc partie des emplois

Page 287: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

D’oú l’équilibre Emplois – Ressources en compta nationale

PIB = Σ VA + IP - SubvPIB = Σ VA + IP - Subv + ImportationsImportations

RESSOURCESRESSOURCES

CFCF + + +FBCFFBCF EXPORTATIONS

EXPORTATIONS

+ - STOCKS

+ - STOCKS

EMPLOIS DES AGENTS ECONOMIQUES, MENAGES ET ENTREPRISESEMPLOIS DES AGENTS ECONOMIQUES, MENAGES ET ENTREPRISES

Page 288: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

TD sur les 3 visages du PIB

1 531,31 531,3

PIB1 710

PIB1 7101 381,61 381,6

Nb : EBE = VA + Subventions d’Exploitation - charges personnel – impôts production VA = EBE + IP – SE + CP

Chiffres de 2005 en milliards d’Euros ; comptes nationaux annuels , base 2000

REVENUSDEPENSES

PRODUCTIONRetrouver les équations vérifiant les équilibres

Valeur ajoutée

Impôts sur les produits netsdes subventions

Consommationfinale

Variation des stocks (8,1)

Solde des échanges extérieurs(-16,3)

?

Rémunération des salariés

891,1

236,9

Impôts sur Production et Importationsnets des subventions

EBE et revenusmixtes bruts

Page 289: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Lecture des égalités selon les approches

• PRODUCTION : PIB = VA + Impôts sur les produits nets des

subventions• DEPENSES :

PIB = CF + FBCF + (X-M) + VS• REVENUS

PIB = EBE + Revenus mixtes + Rémunérations des Salariés (salaires et charges) + Impôts production et importations – subventions de production

Page 290: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Prix courants vs constants• La mesure de la richesse créée se fait « à prix

courants » c’est-à-dire aux prix de l’année. Ceci interdit toute comparaison d’une année sur l’autre car chaque année les prix augmentent et gonflent artificiellement la valeur de la production.

• Pour connaître la hausse du volume de la production, il faut donc évaluer le PIB « à prix constants » en utilisant les prix d’une année de référence afin d’éliminer la hausse des prix (déflater).

• Valeur de la production = Quantités produites x prix courants ou production nominale

• Volume de la production = Quantités produites x prix constants ou production réelle

Page 291: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Analyse de la croissance du PIB et de la conjoncture à court terme

• Une économie nationale est soumise à des cycles, c’est-à-dire à des variations, plus ou moins régulières, du PIB. On distingue 3

phases du cycle :1. L’expansion : le PIB augmente de plus en plus vite à la suite d’une

forte augmentation de la demande. Les firmes utilisent davantage leurs équipements, investissent et embauchent. Le chômage recule et la confiance des agents repart à la hausse. A terme, les salariés peuvent peser sur les augmentations de salaires, ce qui peut se traduire par une hausse durable des prix (inflation).

2. La récession : le PIB augmente de moins en moins vite à la suite d’un ralentissement de la demande. Les entreprises vont arrêter leur projet d’investissement et l’embauche. Le chômage va croître, ce qui va inciter les salariés à modérer leurs revendications et les entreprises à ralentir la hausse des prix (désinflation).

3. La dépression : le PIB diminue à la suite d’une baisse brutale de la demande : crise de 1929, l’année 1993, 2009). Pour ne pas perdre leurs clients, les firmes se font concurrence par les prix. La faillite des plus fragiles et la forte montée du chômage vont se traduire par une baisse des prix et des salaires (déflation).

Page 292: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Contribution des éléments de la demande à la formation du PIB

• Il faut prendre en compte : le poids de chaque élément dans la demande totale et le taux de variation de chaque élément en monnaie constante.

Page 293: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012
Page 294: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

LECTURE• La consommation représente à peu près 60% de la demande totale. Son

augmentation est très importante pour déterminer le rythme de l’expansion. Elle dépend principalement de la croissance du pouvoir d’achat des ménages et de la confiance qu’ils ont dans l’avenir. Si les perspectives semblent mauvaises, ils épargneront davantage et ralentiront la hausse de la consommation.

• L’investissement ne représente que 20% seulement de la demande totale. Il joue un rôle très important dans les fluctuations du PIB. Sa croissance dépend des perspectives de profit qu’il peut dégager et du taux d’intérêt. Un taux d’intérêt bas incite les entreprises et les ménages à acheter des équipements et des logements neufs.

• Les exportations représentent également 20% du PIB. Elles peuvent dynamiser la demande lorsque la demande « intérieure » (consommation + FBCF) augmente faiblement. Elles augmentent en fonction de la croissance de l’économie mondiale et en fonction de la compétitivité de l’économie nationale. A qualité égale, les produits nationaux doivent être moins chers (compétitivité-prix). Ils doivent être aussi adaptés à la demande mondiale (compétitivité structurelle ou hors prix).

Page 295: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

TD en classe sur équilibre et impact des comportements des agents

• Doc 17 et 19 page 41

Page 296: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Les ratios pertinents ressortant des analyses

• Taux de marge• Taux d’investissement• Taux d’autofinancement• Taux d’Epargne

Page 297: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Rappel sur l’EBE• C’est le solde généré par l'activité courante de l'entreprise

sans prendre en compte sa politique d'investissement ni sa gestion financière

• EBE = VA + Subventions d’exploitation – Rémunération ou charges du Personnel (salaires + cotisations salariales et patronales) – Impôts sur la production

On parle aussi de solde du compte d'exploitation (Produits – Charges).

Pour les entreprises individuelles, le solde du compte d'exploitation est le revenu mixte.

Page 298: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Taux de marge• Il résume la répartition des richesses créées entre

les salariés et les propriétaires d'entreprises. • Il mesure la part des profits des entreprises (EBE,

excédent brut d'exploitation) dans la VA : • Taux de Marge = EBE / VA x 100.

– Comme la valeur ajoutée se répartit principalement entre salaires et profits, à une hausse du taux de marge correspond une baisse de la part des richesses créées qui revient aux salariés, et une hausse de celle qui revient aux propriétaires des moyens de production (capital).

Page 299: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Taux d’investissement• Il est important pour mesurer la santé de l’économie lorsque les caisses sont pleines et que le moral est

bon, les agents, confiants dans le moyen, voire long terme ont tendance à investir pour profiter de la conjoncture positive et faire face à la demande

TI = (FBCF / PIB) X 100 (Rapport de la somme des investissements des

secteurs institutionnels par la somme des valeurs ajoutées ) x 100

ramené à une entreprise = FBCF (ou investissement durable) / VA ) X 100

Page 300: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Taux d’Epargne• On parle du taux d’Epargne pour les ménages.

– Lorsqu’il est élevé, cela dénote une certaine morosité des affaires / de l’économie : en effet, les ménages n’ont pas confiance dans l’avenir ; ils hésitent à consommer immédiatement, pour le court terme et préfère épargner pour se protéger des moments difficiles à venir

(Epargne / Revenu Disponible) x 100• Sachant que, Epargne = Revenus – CF

• Ce qui n’est pas consommé est épargné

• Pour les entreprises : le taux d’épargne correspond à (Epargne / VA) X 100– Ce que l’entreprise n’a pas distribué, ni investi

Page 301: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Capacité de financementTaux d’autofinancement

• La capacité ou le besoin d’autofinancement d’une entreprise est :– EPARGNE – INVESTISSEMENTS

• On dit alors que l’entreprise à des capacités de financement si le résultat est positif

• S’il est négatif, l’entreprise a des besoins de financement et doit emprunter ou augmenter son capital.

• Le taux d’autofinancement est donc (EPARGNE / FBCF) X 100

Page 302: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Les limites de l’agrégat PIB : à la recherche d’autres indicateurs

• IDH : Indicateur de développement humain (cf. Livre 2007 page 39) + texte à lire

• PIB VERT• En cours de finalisation : le rapport Stiglitz

Page 303: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Indicateurs de Développement Humain

• Depuis 1990 par le "Projet des Nations Unies pour le Développement" (PNUD)

• 3 indicateurs– l'espérance de vie à la naissance, – l'accès à l'éducation– le PIB par habitant

• Pour prendre en compte 3 critères– longévité, instruction et conditions de vie

Page 304: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Le PIB VERT• Il s’agit de corriger les résultat du PIB en fonction des coûts

environnementaux (consommation de ressources naturelles, pollution).• prendre en compte les effets de la croissance économique sur

l'environnement.• Le Comité d'experts des Nations-unies sur la comptabilité

environnementale-économique (UNCEEA) travaille à faire du Système de comptabilité environnementale économique (SEEA) un standard international pour l'année 2010 et à promouvoir sa mise en oeuvre dans les pays.

• Ce sont les ajustements environnementaux apportés aux agrégats standard du Système national de comptabilité des Nations-unies (UNSNA) qui sont désignés sous le nom de PIB vert. – Le PIB (Produit Intérieur Brut) est transformé en PIN (Produit

Intérieur Net) par la prise en compte de la consommation de capital fixe (dépréciation du capital produit), puis en PINae (ajusté environnementalement) en prenant en compte la consommation de capital naturel (diminution des ressources et dégradation environnementale).

• Le PIB vert pose des problèmes de mise en oeuvre et est controversé sur l'aspect de la valorisation des termes correctifs, pour lesquels il n'existe pas de marché et donc pas de prix.

Page 305: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Le rapport Stiglitz• Commission mise en place par le Président Sarkozy

en Février 2008, sous l’égide de l’économiste Joseph Stiglitz avec pour objectif d’identifier les limites du PIB comme indicateur de performance économique et de progrès social et d’identifier de nouveaux instruments de mesure de la richesse des nations.– 3 pistes sont mises en avant :

• Mettre les individus au centre de l’analyse– Analyser revenus et consommation plutôt que la production

• Mieux valoriser le montant des transferts en nature de l’Etat vers les ménages

– Analyser la qualité de la vie• Les indicateurs du développement durable (impact de la

croissance sur l’environnement)avoir des critères simples (voir article remis)

Page 306: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

- L’une des plus grandes avancées de cette période est cependant le vote du Social Security Act, le 14 août 1935. Les Etats-Unis se dotent d’un système de protection sociale au niveau fédéral : retraite pour les plus de 65 ans, assurance chômage et aides diverses pour les handicapés (la maladie et l’invalidité ne seront pas couvertes).

Les années 30 verront aussi la création d’un système de retraites par répartition destiné à protéger les personnes âgées contre la misère. Toutes ces dispositions furent saluées par le patronat, les salariés et l’ensemble des américains. Le New Deal lançait ainsi les bases du Welfare State.

Les réformes de Roosevelt seront brusquement arrêtées par la Cour Suprême dès 1835. C’est tout la NRA qui est condamnée. Les neuf juges estimaient que les codes de loyale concurrence allaient à l’encontre des dispositions commerciales de la Constitution. Puis, c’est au tour de l’AAA d’être invalidée en janvier 1936 pour avoir créée une taxe illégale en faveur des exploitants agricoles. Ces deux arrêts interviennent au moment où les Etats-Unis renouent avec la croissance et n’auront pas de conséquences sur l’activité économique. Toutefois, le pays connaît une nouvelle récession au cours de l’été 1937. Cette dernière a pour conséquence d’entraîner une diminution de la production de 30% et une augmentation de près de 5 pts du taux de chômage (14,3% à 19%) entre 1937 et 1938.

Page 307: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Roosevelt convoquera le Congrès et obtiendra une rallonge budgétaire de 5 milliards de dollars. Grâce à cette injonction de nouveaux crédits, la situation s’améliora. Le Second New Deal comportait des mesures telles que la limitation de la durée hebdomadaire du travail à 44 heures ; la mise en place d’un salaire minimal ; l’ouverture de crédits pour la construction d’habitations ainsi que diverses mesures en faveur de l’agriculture. Mais surtout, contrairement au premier New Deal, le second fût fortement influencé par les travaux de John Maynard Keynes et l’école dite des conjoncturistes (Hansen, Foster). A l’Etat arbitre, devenu l’Etat protecteur, allait ainsi se substituer l’Etat interventionniste, ayant le devoir de veiller au bien être de la population, et donc de se substituer, chaque fois que nécessaire, aux partenaires défaillants.

Page 308: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

2. La légitimité du rôle de l’Etat au lendemain de la seconde guerre mondiale

Face aux conséquences inattendues de la « Grande Crise », les différents Etats des grands pays capitalistes ont été amenés à affirmer leur rôle d’arbitre et de redistributeur dans le champ social. Cette mutation des fonctions de l’Etat sera renforcée par la Seconde Guerre Mondiale. Si cette dernière souligne un nouveau palier dans la progression des dépenses publiques, elle marque également le développement d’idées nouvelles qui vont légitimer et favoriser les interventions multidirectionnelles de l’Etat dans l’ensemble des pays occidentaux avancés.

a. Les apports de Sir William Beveridge En 1941, Sir William Beveridge, parlementaire anglais, fût chargé d’un

rapport sur l’organisation d’un système de sécurité sociale pour le gouvernement britannique. Ce rapport, publié en 1942 et intitulé « Social Insurance and Allied Services » comprenait de nombreuses propositions visant à redéfinir le rôle de l’Etat d’après guerre. Il préconisait notamment un régime de sécurité sociale dont le principal objectif était « libérer l’homme du besoin » en garantissant la sécurité du revenu face aux aléas de la vie. Ces risques qui menaçaient le revenu régulier des individus, concernaient la maladie, les accidents du travail, le décès, la vieillesse, la maternité, le chômage…

Page 309: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Face aux politiques partielles et limitées, Beveridge proposa la mise en place d’un régime d’assurance sociale constitué autour de trois caractéristiques : un système généralisé qui couvre l’ensemble de la population quel que soit son statut d’emploi ou son revenu ; un système unifié et simple puisqu’une seule cotisation couvre l’ensemble des risques qui peuvent entraîner une privation du revenu ; un système uniforme étant donné que les prestations sont uniformes quel que soit le gain des intéressés.

Dans un second rapport, intitulé « Full Employment in a Free Society » et paru en 1944, William Beveridge s’intéressa exclusivement au problème du chômage qu’il considérait comme le risque majeur dans nos sociétés. Le devoir de l’Etat consiste ainsi à garantir le plein emploi.

Page 310: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

b. La typologie des fonctions de l’Etat de Richard Musgrave (1959)

Ayant la volonté de dresser une typologie des interventions de l’Etat, l’économiste américain Musgrave (1910-2007) considère que l’action des pouvoirs publics peut être appréhendée à travers trois fonctions principales : une fonction d’allocation, de redistribution et de stabilisation (ou de régulation).

- Par la fonction d’allocation des ressources, l’Etat est amené à intervenir pour cinq raisons principales : (1) la définition de règles et des droits permettant le fonctionnement des marchés. (2) l’existence de rendements croissants aboutissant à l’émergence de monopoles naturels. (3) lorsque le marché s’avère incapable de satisfaire certains besoins (production de biens et services collectifs). (4) la multiplication des effets externes liés aux activités des particuliers (ménages, entreprises). (5) la régulation du marché des biens tutélaires (il s’agit de biens que le marché produit spontanément en quantité suffisante pour satisfaire les besoins des agents, mais pour lesquels l’autorité publique considère qu’il faut intervenir dans la consommation des agents, pour qu’ils consomment plus (l’hygiène) ou moins (alcool).)

Page 311: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

- La fonction de redistribution relève de la justice sociale. Par nature, le libéralisme et l’économie de marché créent des inégalités dans la société. L’Etat est amené à réduire ces inégalités en redistribuant une partie de la richesse nationale créée. Ainsi l’Etat semble plus que jamais responsable de la réparation du risque social et de la solidarité sociale. On se tourne vers lui comme vers le garant de la redistribution par l’impôt et les revenus de transferts, et on attend de lui qu’il permette à tous d’accéder à des services collectifs de qualité. Lorsque se développent les phénomènes d’exclusion, de grande pauvreté, d’anomie dans les banlieues, c’est son intervention que l’on réclame ou son inaction que l’on déplore.

- La fonction de stabilisation vise les grands objectifs macroéconomiques tels qu’un niveau d’emploi élevé, une inflation modérée, une croissance du PIB... Cette fonction relativement nouvelle de l’Etat nécessite des moyens appropriés que sont la politique budgétaire, monétaire, industrielle...

Page 312: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

3. La mise place de l’Etat providence dans le monde occidental après 1945

Au lendemain de la seconde guerre mondiale, une typologie classique de l’Etat providence opposera le modèle bismarckien au modèle beveridgien. Ces deux modèles présentent des différences en matière d’objectifs, de conditions d’accès et de financement.

Modèle bismarckien Modèle beveridgienFondements Assurance professionnelle Solidarité nationale

Objectifs Compenser la perte de revenu

Répondre gratuitement aux risques de la vie

Conditions d’accès

Avoir cotisé Être dans le besoin

Financement Cotisations en fonction du revenu

Impôt pour tous

Les pays industrialisés expérimenteront ces deux modèles tout au long de la période dite des trente glorieuses.

Page 313: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

II. LES DEBATS THEORIQUES RELATIFS AU ROLE DE L’ETAT

L’évolution du rôle de l’Etat a été souvent le résultat d’un débat acharné entre les partisans du marché autorégulateur et d’une faible intervention de l’Etat et les partisans d’une régulation étatique de l’activité économique.

1.L’Etat minimal du courant libéral

Si l’opposition entre l’Etat gendarme (19ème siècle) et l’Etat providence (20ème siècle) occupe une place importante dans théorie économique, elle ne permet pas de comprendre toute la complexité des débats entre économistes. En effet, le courant libéral a souvent insisté sur le fait qu’un certain degré d’intervention de l’Etat était nécessaire. On parle ainsi d’Etat minimal.

Dans son ouvrage, « Recherches sur les causes et la nature de la richesse des nations », Adam Smith (1776) a posé les bases d’un Etat minimal : « Dans le système de la liberté naturelle, le souverain n’a que trois devoirs à remplir; trois devoirs, à la vérité, d’une haute importance, mais clairs, simples et à la portée d’une intelligence ordinaire. - Le premier, c’est le devoir de défendre la société de tout acte de violence ou d’invasion de la part des sociétés indépendantes. - Le second, c’est le devoir de protéger, autant qu’il est possible, chaque membre de la société contre l’injustice ou l’oppression de tout autre membre, ou bien le devoir d’établir une administration exacte de la justice. - Et le troisième, c’est le devoir d’ériger et d’entretenir certains ouvrages publics et certaines institutions que l’intérêt privé d’un particulier ou de quelques particuliers ne pourrait jamais les porter à ériger ou à entretenir, parce que jamais le profit n’en rembourserait la dépense à un particulier ou à quelques particuliers, quoiqu’à l’égard d’une grande société ce profit fasse beaucoup plus que rembourser les dépenses ».

Page 314: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Par la suite, les économistes néoclassiques (Pigou, Samuelson…) vont admettre que l’Etat peut avoir une action correctrice dans certains cas.

- Le principal ouvrage de Pigou, Weath and Welfare (1912), introduit l’économie du bien être dans l’analyse économique. En fait, Pigou a été le premier économiste à proposer d’internaliser les effets externes négatifs à l’aide d’une taxe mise en place par l’Etat. La présence d’effets externes négatifs pose le problème de la désadéquation entre les coûts privés et le coût collectif (coût social) des activités économiques. Le cas d’école choisi par la théorie néoclassique pour mettre en scène les effets externes négatifs est celui d’une firme A (blanchisserie) qui utilise un cours d’eau comme vecteur de ses rejets polluants, rendant ainsi impossibles d’autres usages de l’eau pour une entreprise B (pisciculture) située en aval de la première.

- Paul Samuelson (1915 - ) a précisé dans son ouvrage Economics (1948) les facteurs qui motivent les interventions de l’Etat :

(1) Le régime du laissez-faire serait compatible avec un Etat minimal, il faut des tribunaux publics et d’agents de police pour faire régner l’honnêteté, le respect des contrats, le refus de la fraude et de la violence, la protection contre les voleurs et les agresseurs, la garantie des droits de propriété légaux .

(2)Il existerait de nombreuses branches où la production ne peut être réalisée avec le maximum d’efficacité que par des entreprises d’une taille supérieure à celle compatible avec la concurrence parfaite. Ces monopoles naturels justifient une intervention de l’Etat qu’il conviendra de délimiter.

Page 315: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

-Par l’intermédiaire de ces biens tutélaires, l’Etat peut intervenir de manière à modifier les comportements des agents économiques et à agir sur les consommations dites sensibles : taxer les cigarettes, interdire les drogues…

- L’une des fonctions principales de l’Etat est de financer les biens collectifs (défense nationale, la police, la justice…). L’intervention de l’Etat est ici nécessaire pour produire des biens et des services que le marché ne serait pas en mesure d’offrir (contrairement aux biens privés, la consommation d’un bien public ne génère ni rivalité, ni exclusion). Par ailleurs, les biens publics sont gratuits ou quasi-gratuits (payés par l’impôt).

- Samuelson note que l’existence d’économies ou de déséconomies externes modifie l’analyse des coûts et de l’offre à long terme. S’appuyant sur les travaux de Pigou, Samuelson rappelle que les externalités se manifestent lorsque le comportement propre d’un agent économique a des conséquences économiques, bonnes ou mauvaises, pour d’autres agents. Comme l’agent économique, en quête de profit et de bien être, fait état seulement des bénéfices et des coûts privés, il s’ensuit une divergence entre les coûts sociaux et les coûts privés. Pour Samuelson, une telle situation légitime l’intervention de l’Etat.

Page 316: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

2. La théorie marxiste de l’Etat

D’une manière générale, la théorie marxiste part du principe que l’Etat est liée à la division de la société en classes sociales et que l’Etat est au service de la classe dominante. Pour Karl Marx et Friedrich Engels, l’avènement du Communisme ne peut être pensé comme une réalisation immédiate mais nécessite une période de transition pendant laquelle un État de transition, un État ouvrier et socialiste accomplissant la dictature du prolétariat, prépare son propre dépérissement. Il est donc possible de distinguer trois périodes : (1) la destruction de l’Etat bourgeois (période révolutionnaire), (2) le socialisme et la dictature du prolétariat (période de transition), (3) le communisme caractérisé par la libre association de producteurs et l’absence de la division de la société en classes antagoniques.

On trouve une double approche du rôle de l’Etat dans la théorie marxiste. D’une part, une contestation de l’Etat, symbole du pouvoir de la classe bourgeoise. D’autre part, une affirmation de la nécessité de la dictature du prolétariat et un Etat fort. Ainsi loin d’exclure le socialisme d’Etat, Karl Marx le prescrit explicitement : centralisation et concentration du pouvoir aux mains de l’Etat ; propriété étatique du sol, expropriation de la rente foncière ; monopole étatique sur le crédit et la banque nationale ; contrôle du transport ; planification industrielle et économique centralisée.

Page 317: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

3. L’Etat interventionniste de John Maynard Keynes

Dans sa « Théorie Générale de l’Emploi, de l’Intérêt et de la Monnaie » (1936), John Maynard Keynes montre que, contrairement aux analyses des économistes classiques (loi des débouchés de Say) et néoclassiques (dichotomie entre sphère réelle et sphère monétaire), une économie peut très bien se trouver durablement en équilibre de sous emploi (ce qui signifie donc un chômage durable).

Pour remédier à cette situation, il faudrait pouvoir agir sur les éléments de la demande globale, c’est-à-dire la consommation des ménages et la demande d’investissements des entrepreneurs. Or Keynes montre qu’il est difficile d’influencer la consommation des ménages (car leur propension marginale à consommer est relativement stable) et qu’il est également difficile d’influencer la demande d’investissement des entreprises privées qui dépend de multiples facteurs (dont les fameuses anticipations). Le seul moyen de gonfler la demande globale, et donc en fin de compte, de retrouver (par le jeu du multiplicateur) un niveau de plein emploi, c’est d’accroître la demande de l’Etat, c’est-à-dire le volume de ses dépenses (d’où le déficit budgétaire). Cette dépense supplémentaire va au bout d’un certain temps se traduire par un accroissement plus que proportionnel du revenu des ménages, qui par leurs dépenses nouvelles, vont stimuler l’activité économique et en particulier redonner confiance aux entrepreneurs qui investiront à nouveau et créeront des emplois.

Page 318: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

4. L’Ecole Autrichienne et le refus de l’intervention de l’Etat

L’Ecole autrichienne est un courant de pensée qui a pris naissance à Vienne, à la fin du XIXème siècle. Sous l’impulsion de Menger (1840 – 1921), de Von Böhm-Bawerk (1851 – 1914), puis de Von Mises (1881 – 1973) et de Hayek (1899 – 1992), l’Ecole autrichienne reste favorable au libéralisme économique et hostile à l’intervention de l’Etat. Pour ces auteurs, le marché constitue la seule procédure qui permette de rendre compatibles les décisions individuelles des agents économiques tout en respectant leur liberté.

Pour Hayek, le marché est un processus de transmission des informations et des connaissances. Lorsque l’Etat intervient et modifie le jeu naturel du marché, il contraint les agents à adopter un type de comportement qui n’est pas celui auquel aurait conduit le marché. Dans son ouvrage Prix et production (1931), Hayek précise que l’intervention de l’Etat, via les commandes publiques et les subventions, détournent les capitaux et les travailleurs de leur meilleure allocation. En modifiant les prix du marché, l’Etat risquerait d’amener les travailleurs et les capitaux vers des productions inutiles.

Page 319: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Dans un autre ouvrage intitulé La route de la servitude (1944), Hayek avance qu’au fil des années, le socialisme aurait supplanté le libéralisme dans l’esprit de la majorité des gens épris de progrès. Les hommes auraient ainsi abandonné la liberté économique sans laquelle la liberté personnelle et politique n’a jamais existé. Aux dires d’Hayek, la socialisation de l’économie devrait entraîner une rupture brutale non seulement avec le passé, mais encore avec toute l’évolution de la civilisation occidentale. Les hommes auraient ainsi entrepris de remplacer le mécanisme impersonnel et anonyme du marché par une direction collective et consciente de toutes les forces sociales en vue d’objectifs délibérément choisis.

Hayek s’appuie ici sur une confusion qui porte sur le concept de socialisme. Ce terme peut définir simplement des idéaux en termes de justice sociale, d’égalité et de sécurité. Mais il peut également renvoyer à une méthode particulière. Dans cette dernière acceptation, le mot socialisme « signifie abolition de l’entreprise privée, de la propriété privée des moyens de production et création d’un système d’économie planifiée où le chef d’entreprise travaillant pour un profit est remplacé par un organisme planificateur central » (1946, p. 30). Hayek est donc amené à condamner l’intervention étatique, qu’il qualifie de planisme, car elle est contraire aux intérêts individuels et à la liberté économique. Le planisme est avant tout une direction centralisée de toute l’activité économique conformément à un plan unique, exposant comment les ressources doivent être utilisées pour atteindre un objectif déterminé.

Page 320: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

5. La remise en cause des décisions publiques, l’école du Public Choice

L’Ecole du Public Choice (choix public) est constituée de nombreux économistes américains tels que Gordon Tullock, James Buchanan et Georges Stigler. Ces auteurs s’appuient sur les outils de la microéconomie. Ils partent du principe que les hommes politiques et les fonctionnaires se comportent comme le feraient les consommateurs et les producteurs dans la théorie économique. Ils cherchent à maximiser leur propre intérêt personnel. Les politiciens chercheraient à maximiser leurs chances d’être élus ou réélus alors que les fonctionnaires maximiseraient une fonction d’utilité (ascension sociale, hausse de revenus, responsabilités…). Cette interprétation de l’Ecole des choix publics remet ainsi en cause l’idée que l’Etat agirait au service de l’intérêt général. L’Etat ne serait alors que l’expression d’une coalition d’intérêts privés (lobbys), corporatifs ou encore un moyen de promotion pour les hommes politiques. Il existerait ainsi un processus politique qui guiderait les choix en matière de dépenses publiques. Une des conclusions de la théorie des choix publics est que les démocraties produisent moins de bonnes décisions que l'optimum, en raison de l'ignorance et de l'indifférence rationnelles des électeurs. En effet, aucun électeur singulier ne peut s'attendre à ce que sa voix ait un poids sensible sur le résultat des élections, tandis que l'effort nécessaire pour s'informer afin de voter en toute connaissance est, lui, considérable. Ainsi, le choix rationnel de l'électeur est de rester dans l'ignorance, voire de s'abstenir (les experts parlent de l'irrationalité du vote).

Page 321: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

6. La théorie de la croissance endogène, une nouvelle légitimité de l’Etat

Dans les années 80, un certain nombre de travaux ont cherché à redonner une certaine légitimité au rôle de l’Etat. La théorie de la Croissance endogène précise que l’Etat peut intervenir dans la sphère économique afin d’établir les conditions de la croissance.

- La technologie : Cette approche repose sur l’analyse des conditions économiques qui favorisent le changement technique. Chaque changement technique provient d’une idée mise en forme et testée. Cependant, entre l’émergence d’une idée nouvelle et sa mise en œuvre concrète, il peut y avoir un très long chemin (test, essais-erreurs…) qui nécessite le concours de plusieurs personnes. Bref des coûts de mise au point qui peuvent être très élevés. C’est justement lorsque l’on souhaite que les idées nouvelles bénéficient à tous qu’il devient nécessaire d’en faire supporter le coût par la collectivité. Ainsi le financement de la recherche fondamentale est public afin que chacun puisse librement accéder à ses résultats, c’est un bien collectif. Pour Romer, l’Etat a donc un rôle important à jouer. L’Etat doit intervenir non pas par le biais de la dépense publique mais en venant au secours des innovateurs par le biais d’une fiscalité compensatrice (moindre taxation des bénéfices issus des produits nouveaux), de mesures juridiques incitant la recherche-développement et les externalités de connaissances, de mesures anti-concurrentielles non dissuasives (ne pas décourager les innovateurs).

Page 322: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

- Le capital public correspond aux infrastructures de communication et de transport. Elles sont au cœur du modèle élaboré par Robert Barro.

En théorie, le capital public n’est qu’une forme de capital physique. Il résulte des investissements opérés par l’Etat et les collectivités locales. Le capital public comprend également les investissements dans les secteurs de l’éducation et la recherche. En mettant en avant le capital public, la théorie de la croissance endogène entend souligner les imperfections du marché.

Outre l’existence de situations de monopole, ces imperfections tiennent aux problèmes de l’appropriation de l’innovation. Du fait de l’existence d’externalités entre les firmes, une innovation, comme il a été dit précédemment, se diffuse d’une façon ou d’une autre dans la société. La moindre rentabilité de l’innovation qui en résulte, dissuade l’agent économique d’investir dans la recherche-développement. Dans ce contexte, il pourra incomber à l’Etat de créer des structures institutionnelles qui soutiennent la rentabilité des investissements privés et de subventionner les activités insuffisamment rentables pour les agents économiques et pourtant indispensables à la société.

Page 323: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

III. LA CRISE DE L’ETAT PROVIDENCE

Au lendemain de la crise économique de 1974 et à la suite de l’échec des politiques de relance keynésiennes, l’Etat Providence est sérieusement remis en question. Sur le plan économique, les thèses monétaristes de Milton Friedman remettent en cause l’efficacité des politiques keynésiennes en leur attribuant la montée de l’inflation; les théoriciens de l’économie de l’offre, en la personne d’Arthur Laffer, dénoncent le poids excessifs des prélèvements obligatoires et leurs conséquences sur le comportement des agents économiques (réduction de la propension à travailler). Sur le plan politique, Margaret Thatcher et Ronald Reagan entendent incarner ce puissant mouvement de contestation et le renouveau de la pensée libérale. Sur le plan social, le ralentissement de la croissance économique conduit à une inquiétude concernant le financement de la protection sociale et le versement des revenus de transferts.

Aux yeux de Pierre Rosanvallon (1981), l’Etat providence traverserait une triple crise (financière ; d’efficacité et de légitimité) qui obligerait l’ensemble des économies occidentales à reconsidérer la place et le rôle de l’Etat.

Page 324: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

1. La crise financière

La situation des finances publiques des pays occidentaux s’est traduite dans les années 80 et 90 par un accroissement régulier des déficits publics et la montée de l’endettement. La France n’échappe pas à cette évolution.

Fig 1 : déficit public de l’Etat (en milliards d’€)

-120

-100

-80

-60

-40

-20

0

Page 325: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Pour avoir une vue exacte de la situation des finances publiques, il conviendrait de rajouter au déficit budgétaire de l’Etat, la situation des organismes divers d’administration centrale ; le déficit des administrations locales et celui des organismes de Sécurité Sociale. Le déficit de la sécurité sociale s’explique par une inadéquation entre les besoins et les recettes. Les recettes évoluent avec la masse salariale et dépendent des effectifs occupés (population active) ainsi que des salaires. Ces derniers sont eux mêmes fonction de l’évolution des qualifications et des gains de productivité dégagés par l’économie française. Les besoins répondent à des déterminants propres qui sont différents selon les risques mais dont aucun n’est lié à l’évolution des recettes. Il s’agit notamment de l’évolution du taux de fécondité pour la branche famille, de la modification de l’espérance de vie pour les retraites, de l’évolution de la population totale, du progrès médical pour l’assurance maladie.

0

5

10

15

20

25

30

1995 2000 2005 2010 2015

Retraités Cotisants

Evolution du rapport Cotisants / Retraités

26 27,1 27,7 27,7 27,7

11,6 12,2 12,6 14,115,6

Source : Commissariat Général au Plan

En millions

Page 326: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

2. La crise économique

La protection sociale serait à l’origine d’un double effet : un effet pervers (les prélèvements sociaux, jugés d’un niveau excessif, augmentent les coûts salariaux et seraient l’une des causes du chômage, en voulant protéger les salariés, on limiterait leur accès à l’emploi) et un effet de désincitation des agents économiques (la part excessive prise pour la redistribution diminue la part du revenu direct, réduisant en conséquence l’incitation à produire chez les individus, la protection des salariés limiterait leur accès à l’emploi). Dans ce dernier cas, on considère que la distribution des revenus de transferts peut occasionner un système de trappes.

Dans le cas de la trappe à chômage et à inactivité, les décisions d’offre de travail sont le résultat de choix discrets (passage du non emploi à l’emploi à temps partiel, ou du temps partiel au temps plein, ou d’un emploi à un autre emploi mieux rémunéré). Si, en passant du non emploi à un emploi à temps partiel, l’individu ne perçoit qu’un gain faible ou nul, il peut alors être tenté de rester inactif.

Dans le cas de la trappe à pauvreté, l’interaction de l’impôt sur le revenu et des prestations sociales crée un ou plusieurs points de retournement sur la contrainte budgétaire des travailleurs à faible revenu. Au-delà de ces points, travailler davantage rapporte moins à la marge. Ainsi, ceux qui sont sur le marché du travail ne sont pas incités à travailler au-delà d’un certain nombre d’heures.

Page 327: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

3. La crise sociale

L’Etat providence ne serait pas parvenu à atteindre l’un des objectifs prioritaires qu’on lui avait assigné à l’origine : la réduction des inégalités. Il est clair que l’effort en vue d’assurer une plus grande égalité réelle entre les individus au travers des politiques sociales, et notamment la redistribution, se révélait vain, celles-ci ne faisant souvent que reproduire les inégalités économiques. En France, ces inégalités connaissent un double mouvement : elles se généralisent à de nombreux domaines de la vie économique et sociale ; elles se creusent dans des domaines particulièrement sensibles au vécu de l’individu.

- Traditionnellement, on distingue deux types d’inégalités : les inégalités entre catégories socio-professionnelles et à travers elles, entre classes sociales (inégalités des revenus, de consommation, de patrimoine, d’accès à la santé) ; les inégalités extra-professionnelles (entre sexes, classes d’âge, espaces sociaux : ville/campagne). Si les premières sont bien connues car appuyées par des données statistiques, les secondes sont quant à elles, plus difficiles à déchiffrer. Plus précisément, la diversité des inégalités ne doit pas cacher une idée de force : elles reposent toutes sur des différences de formation et des différences d’emplois.

Page 328: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

- Lorsque l’on aborde le problème des inégalités sociales, et plus précisément la notion de justice sociale, force est de constater que l’on peut appréhender ce terme sous deux angles radicalement différents.

La justice sociale est associée à l’idée d’égalité. Le débat sur l’égalité s’ordonne autour de deux idées opposées : d’une part, l’inégalité est systématiquement dénoncée parce qu’elle traduit l’existence d’un pouvoir économique de certains individus sur d’autres, d’autre part, l’inégalité est acceptée si elle est le résultat d’actions librement engagées par un individu et pleinement consenties par les autres (si un individu perçoit des revenus plus élevés que d’autres parce qu’il a fait le choix de travailler plus, l’inégalité est juste). Dans cette dernière vision, l’égalité entre les agents n’est pas souhaitable pour trois raisons principales : l’égalité est synonyme d’uniformité ; l’égalité est synonyme d’inefficacité ;l’égalité n’est pas toujours compatible avec la notion de liberté.

La justice sociale peut dans un second temps être associée à l’idée d’équité. Cette conception des inégalités sociales fût introduite par John Rawls dans les années 70. Selon cet économiste américain, les inégalités sociales doivent remplir deux conditions. Elles doivent tout d’abord être ouvertes à tous dans des conditions de juste égalité des chances. Ce qui signifie qu’elles ont acceptables dès lors qu’à la base tous les individus ont eu des chances égales pour les faire émerger. Elles doivent ensuite être au plus grand avantage des membres les plus défavorisés. Ainsi le droit des plus défavorisés à l’aide sociale, l’instauration d’un minimum social garanti sont autant d’inégalités totalement légitimes.

Page 329: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Le modèle IS-LM

Marché des biens (IS)Marché monétaire (LM)Equilibre général IS-LM

Page 330: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Le modèle keynésien

• Hypothèse fondamentale– Rigidité des prix et des salaires à CT– Insuffisance de la demande globale

• Changement de perspective :– La demande de biens détermine le niveau de production et d’emploi.– Il s’agit donc d’une théorie de la demande agrégée– Possibilité d’un équilibre de sous-emploi : chômage involontaire

• Les raisons de l’insuffisance de la demande globale– Critique réelle de la loi de Say : Incertitude et consommation. – Critique monétaire et de la théorie quantitative de la monnaie

Page 331: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Le modèle IS-LM

• Le modèle IS-LM est un modèle qui transcrit des éléments de la Théorie générale de Keynes en termes néoclassiques.

• Il a été proposé par John Hicks en 1937 dans Mr Keynes and the "Classics": A Suggested Interpretation et aménagé par Alvin Hansen (d'où son autre nom de modèle Hicks-Hansen).

• Le modèle permet d'établir un équilibre général sur deux marchés :– Le marché des biens et services, qui lie épargne et investissement,

(investments and savings, d'où IS).– Le marché monétaire, qui lie offre et demande de monnaie (liquidity

preference and money supply, d'où LM). – L'équilibre conjoint de ces deux marchés détermine le niveau d'équilibre de la

demande et du taux d’intérêt.

Page 332: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Le modèle IS-LM

• Le modèle IS-LM est devenu le « modèle standard » en macroéconomie.

• Un apport essentiel du keynésianisme (et d'IS-LM) est l'existence potentielle d’un chômage d’équilibre (équilibre de sous emploi) causé par une rigidité à la baisse des salaires.

– Cette situation est impossible dans le modèle néoclassique, le prix du travail s'ajuste naturellement jusqu'à ce que l'offre et la demande de travail soient équilibrées.

• C’est pour quoi le modèle IS-LM (1937!!) reste au cœur de la macroéconomie moderne, avec des extensions:

– OA-DA pour les situations d’inflation

– Mundell-Flemming pour l’économie ouverte

Page 333: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Le modèle IS-LM

La Courbe IS

La Courbe LM

L’équilibre Macroéconomique

Page 334: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Equilibre sur le marché des biens• La détermination de l’équilibre sur le marché B&S• Les identités comptables initiales

– Production = Demande globale, ou dépense (Q = Z) – Production = Revenu ou Rémunération des facteurs et de l’Etat (Q

= Y)

• Trois définitions du PIB– Dépense Z– Production Q– Revenu Y

Page 335: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

La courbe IS• La courbe IS trace la relation entre i et Y pour le marché BS• Le taux d’intérêt i est une variable réelle

– TRI du dernier investissement réalisé dans l’économie

• Nous partons de l’équilibre keynésien: la demande globale (ou demande désirée) en économie fermée:

Z = C + I + G

où Z : Demande globale

C : Consommation des ménages

I : Investissement

G : Dépenses publiques

Page 336: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

La demande globale• Nous savons également que la consommation C dépend du revenu

disponible (Y- T) de la propension marginale à consommer c :

Z = c(Y – T) + I + G

• où les prélèvements fiscaux T, l’investissement I et le dépenses publiques G sont considérées comme exogènes.

• La demande globale Z dépend du niveau de production Y, de la PMC c et des variables exogènes d’investissement programmé I et de politiques budgétaires (T et G).

Page 337: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

La demande globale

Revenu, production Y

Dem

and

e gl

oba

le Z

Demande globale

Z = c(Y – T) + I + G

PMC: 0<c<1

Z=Y

Page 338: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

La dépense effective

• Il est essentiel de comprendre la signification de dépense effective Y au sens de Keynes.

– Pour toute droite de demande globale Z dont la pente est inférieure à 1, il existe un seul point où Y = Z

– De plus, rien ne garantit que cet équilibre correspond au plein emploi.

Page 339: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

L’équilibre macroéconomique

Revenu, production Y

Dem

and

e gl

oba

le Z Demande globale

45°

Dépense effective

Revenu d’équilibre keynésien

Y*

Page 340: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Vers l’équilibre macroéconomique

Revenu, production Y

Dem

and

e gl

oba

le Z

Demande globale

45°

Dépense effective

Revenu d’équilibre keynésien

Z

Y

Baisse non prévue des stocks. Les entreprises vendent plus qu’elles ne produisent. Elles

embauchent, ce qui augmentent le revenu Y vers Y*

Y Y*

Page 341: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Vers l’équilibre macroéconomique

Revenu, production Y

Dem

and

e gl

oba

le Z

Dépense prévue

45°

Dépense effective

Y

Z

YY*

Augmentation non prévue des stocks. Les entreprises vendent

moins qu’elles ne produisent. Elles débauchent, ce qui diminue

le revenu Y vers Y*

Page 342: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Politique budgétaire et multiplicateur

Revenu, production(Y)

Dem

and

e gl

oba

le Z

Z1

45°

Dépense effective

Y2

1. Une hausse des dépenses publiques…

Z2

2. …entraîne une hausse plus que proportionnelle du revenu.

Y1

Page 343: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Construction de la courbe IS

• L’équilibre keynésien n’est que la première étape de la construction de la courbe IS. Il montre ce qui détermine Y pour tout niveau de C, T, G et I.

• Il fait pourtant l’hypothèse irréaliste que le niveau d’investissement I est fixe.

• Or, nous savons que le niveau d’investissement dépend négativement du taux d’intérêt i.

Page 344: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Construction de la courbe IS

Revenu, Production Y

45°

Revenu, Production Y

3. …ce qui déplace vers le bas la droite de demande

globale…

i25. La courbe IS synthétise

ces changements

I

i1

i2

Y

4. …et diminue le revenu plus que

proportionnellement.

Y2 Y1

Y2 Y1

1( )Z c Y T I i G

Dem

and

e gl

oba

le Z

Z=Y

I2

1. Une hausse des taux d’intérêt…

Investissement

Tau

x d

’inté

rêt

i

i1

I1

2. …réduit l’investissement

prévu…I

2( )Z c Y T I i G

IS

Page 345: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Construction de la courbe IS

Revenu, Production Y

45°

Revenu, Production Y

i2

Plus le taux d’intérêt est élevé, plus le revenu est

faible.Plus le taux d’intérêt est faible, plus le revenu est

important.

I

i1

i2

Y

Y2 Y1

Y2 Y1

1( )E C Y T I r G

Dem

and

e gl

oba

le

Z=Y

I2 Investissement

Tau

x d

’inté

rêt

i

i1

I1

2( )E C Y T I r G

IS

Page 346: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Construction de la courbe IS• Condition d’équilibre du modèle Keynésien :

– Y=Z• Comment arrive-t-on à la condition I=S ?

– Posons:

Z= C + I + GY = C + S + T

• A l’équilibre Keynésien Y=Z . On a donc:C + I + G = C + S + T

I + (G-T) = S

• Les deux conditions d’équilibre sont équivalentes !!

Page 347: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Construction de la Courbe IS

i

i i

Y

Ig S

i Y

45° IS

S = -C0 + (1 - c)(Y-T)

Page 348: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Politique de la rigueur (contraction budgétaire)

i

i i

Y

Ig S

i Y

45° ISIS’

Page 349: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Le modèle IS-LM

La Courbe IS

La Courbe LM

L’équilibre Macroéconomique

Page 350: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

La Courbe LM

• La courbe LM trace la relation d’équilibre entre i et Y sur le marché monétaire.

– Le taux d’intérêt est donc également une variable monétaire (rémunération du

renonciation à la liquidité).

• Théorie de la préférence pour la liquidité. Etant donné Y, i s’ajuste pour égaliser la

demande de liquidité L (la monnaie, l’actif le plus liquide) et l’offre fixe de cette

liquidité:

• M = l’offre d’encaisse monétaire (exogène)

• P = niveau général des prix (exogène par hypothèse)

iYLP

M,

Page 351: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

La Courbe LM: la demande de monnaie L(y,i)

• Hypothèse de départ : les agents détiennent de la monnaie car elle constitue un actif parfaitement liquide, qui permet des transactions immédiates.

• Les motifs de la demande d’encaisses monétaires sont doubles: – motif de transaction et précaution L1(Y) : la demande liée à la nécessité de

garder des liquidités pour pouvoir échanger dans le futur.– motif de spéculation L2(i) : La monnaie n’est pas rémunérée, à l’inverse d’un

placement. Il y a donc un coût d’opportunité de détention de la liquidité. Quand les taux augmentent, les gens préfèrent détenir une fraction moindre d’encaisses monétaires.

iLYLiYL 21,

Page 352: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Tau

x d

’inté

rêt

i

Demande L1(Y)

La demande d’encaisses monétaires pour motif de transaction ou de précaution est

indépendante du taux d’intérêt. Elle dépend directement du niveau de revenu Y

La Courbe LM: la demande de monnaie L1

L1(Y)

Page 353: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

La Courbe LM: la demande de monnaie L2

i

La demande d’encaisses monétaires pour motif de spéculation est une fonction inverse du taux

d’intérêt.

Plus le taux d’intérêt est élevé (faible), plus les agents vont vouloir placer leur argent, diminuant

(augmentant) la demande de liquidité.

Trappe à liquidité

L2(i)

Demande L2(i)

Page 354: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Tau

x d

’inté

rêt

i

M

P

2

M

P

1

M

P

L1(Y)

Motif de spéculationDemande d’encaisses monétaires pour tous

motifs

Motif de transaction et de précaution

L2(i) L1(Y) + L2(i) =L(Y,i)

La théorie de la préférence pour la liquidité

Page 355: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

La théorie de la préférence pour la liquidité

Tau

x d

’inté

rêt

i

Demande L(Y,i)

M

P

Offre

i*

Encaisses monétaires réelles: M/P

Page 356: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Réduction de l’offre monétaireT

aux

d’in

térê

t i

Demande L(Y,i)

O1

i1

Encaisses monétaires réelles: M/P

i2

2. …accroît le taux

d’intérêt.

1. Une baisse de l’offre de monnaie…

O2

2M

P1M

P

Page 357: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Construction de la courbe LM

3. La courbe LM synthétise ces changements

LM

O

Tau

x d

’inté

rêt

i

i1

Encaisses monétaires réelles L(Y,r)

L(Y1,r)

1. Une hausse du revenu accroît la

demande de monnaie…

L(Y2,r)

Revenu, Production YY2Y1

Tau

x d

’inté

rêt

i

i2

i1

M

P

i2

2. Ce qui fait augmenter le taux

d’intérêt.

Page 358: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Construction de la courbe LM

LM

O

Tau

x d

’inté

rêt

i

i1

Encaisses monétaires réelles L(Y,r)

L(Y1,r)

L(Y2,r)

Revenu, Production YY2Y1

Tau

x d

’inté

rêt

i

i2

i1

M

P

i2

La courbe LM traduit le taux d’intérêt qui équilibre le marché monétaire pour tout niveau de revenu donné.

Page 359: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

LM1

Revenu, Production YY

Tau

x d

’inté

rêt

i

i1

LM2

2. …et, pour une production donnée, augmente les taux d’intérêt, et déplace LM vers la gauche.

i2

O1

Tau

x d

’inté

rêt

i

i1

Encaisses monétaires réelles L(Y,r)

L(Y1,r)

Réduction de l’offre de monnaie

1M

P

1. Une réduction de l’offre d’encaisses monétaires réelles déplace la courbe d’offre d’encaisse monétaires réelles vers la gauche…

i2

O2

2M

P

Page 360: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

La Courbe LM: la demande de monnaie L1

L1(Y)

La demande d’encaisses monétaires pour motif de transaction ou de précaution dépend

directement du niveau de revenu YY

Demande L1(Y)

Page 361: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

La Courbe LM: la condition d’équilibre

L1L’offre de monnaie M est fixe et exogène.

L’équilibre sur le marché monétaire nécessite que la somme des deux demandes soit égale à l’offre

(M/P) = L1(Y) + L2(i)

L2

Si l’on choisit une valeur donnée pour une des demandes, disons L2(i), alors l’autre demande est contrainte:

L1(Y) = (M/P) - L2(i)

Page 362: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Construction de la Courbe LM

i i

Y

Y

L1(Y) L1(Y)

L2(Y)

L2(Y)

LM

Page 363: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Réduction de l’offre monétaire

i i

Y

Y

L1(Y) L1(Y)

L2(Y)

L2(Y)

LM

LM’

Page 364: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Le modèle IS-LM

La Courbe IS

La Courbe LM

L’équilibre Macroéconomique

Page 365: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

L’équilibre Macroéconomique

Revenu, production Y

Tau

x d

’inté

rêt

i

LM

IS

Y*

i*

Le point d’intersection des courbes IS et LM représente l’équilibre simultané sur le marché des biens et services et le marché des encaisses monétaires réelles…

…pour toute valeur donnée de G et de T (politique budgétaire), de M (politique monétaire), et de P (niveau général des prix).

Page 366: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

L’équilibre Macroéconomique

• Nous disposons à présent de tous les éléments du modèle IS-LM :

• Les points situés sur IS représentent l’ensemble des couples (Y, i) qui équilibrent le marché des biens et services.

• Les points situés sur LM représentent l’ensemble des couples (Y, i) qui équilibrent le marché monétaire.

• Les éléments de politique budgétaire G et T, de politique monétaire M et le niveau des prix P sont exogènes.

iYLP

MLM

GiITYCYIS

,

Page 367: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

L’équilibre Macroéconomique

• La stratégie de modélisation

Courbe d’offre agrégée

Courbe de demande agrégée

Explication des fluctuations

économiques

Modèle IS-LM

Courbe IS Courbe LM

Équilibre keynésien

Théorie de la préférence pour la

liquidité

Page 368: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Le modèle IS-LM

Annexes

Page 369: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Le multiplicateur keynésien

o Pourquoi observons-nous que ΔG<ΔY ? L’idée du multiplicateur est

basée sur le fait que le processus de production est situé dans le

temps.

Augmentation des dépenses publiques

ΔG

Augmentation du revenu

ΔY

Augmentation de l’épargne

Δ(Y-T) × PME

Augmentation de la consommation

Δ(Y-T) × PMC

Page 370: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Le multiplicateur keynésien

Pourquoi observons-nous que ΔG<ΔY ?

Présence d’une boucle consommation-revenu-consommation:

1. Variation initiale des dépenses publiques ΔG

2. Première variation de la consommation PMC × ΔG

3. Deuxième variation de la consommation PMC2 × ΔG

4. Troisième variation de la consommation PMC3 × ΔG

5. Etc.

Page 371: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Les différents multiplicateurs

ΔY 1= Le multiplicateur des dépenses publiques

ΔG 1- PMC

ΔY - PMC= Le multiplicateur fiscal

ΔT 1- PMC

ΔY 1= Le multiplicateur d'investissement

ΔI 1- PMC

Page 372: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

372

Modèle IS/LM

• Le modèle IS/LM, conçu par John Hicks en 1937, est généralement considéré comme la formalisation de la théorie keynésienne.

• Le modèle IS/LM est une approche de l’équilibre macroéconomique de court terme.

• Ce modèle insiste sur le rôle de la demande agrégée et son impact sur l’équilibre macroéconomique de court terme.

• Par rapport à la macroéconomie néoclassique, le modèle IS/LM introduit 3 hypothèses majeures:1) Les prix sont rigides à court terme.2) Le taux d’intérêt est une variable du marché financier (biens d’investissement) et du marché monétaire.3) Les anticipations sur le niveau des variables futures affectent le niveau des variables présentes.

Page 373: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

373

Modèle IS/LM : la demande agrégée

La demande agrégée ou demande globale est :

Z (Y-T, i, G) = C(Y-T, i) + I(Y, i) + G

• C(Y-T, i) : la consommation augmente avec le revenu disponible (Y-T : revenu – impôts) et diminue avec le taux d’intérêt i.

• I(Y, i) : l’investissement dépend non seulement du taux d’intérêt i mais également du revenu (ou production) Y. A court terme, il faut considérer Y comme le volume des ventes courantes et futures que chaque entreprise prévoit. Par conséquent, Y est un revenu anticipé. L’investissement I diminue avec i et augmente avec Y.

• G : dépenses gouvernementales.

Page 374: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

374

Modèle IS/LM : l’investissement

• L’investissement I(Y, i) est la variable la plus volatile de la demande à court terme. C’est un fait vérifié empiriquement.

• Cette volatilité est due aux anticipations des entreprises sur le niveau futur de la demande.

• Dans la théorie néoclassique, ce n’est pas le cas. Le niveau de l’investissement est lié au rendement du capital et à la technologie courante. Par conséquent, les entreprises déterminent le niveau de leur investissement de telle sorte qu’elles puissent produire au maximum de leurs capacités.

• C’est sans doute vrai à long terme. Mais si la production fluctue à court terme pour s’ajuster à la demande, l’investissement doit fluctuer aussi. Pour rester rentables, les entreprises doivent ajuster leurs investissements en fonction de la demande future. Ces fluctuations sont amplifiées par l’inexactitude des anticipations et la nécessité de les corriger au cours du temps.

Page 375: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

375

La demande agrégée keynésienne est :

Z (Y-T, i, G) = C(Y-T, i) + I(Y, i) + G

• C’est la fonction de demande agrégée keynésienne de court terme qui dépend donc de Y-T, i et G.

• Les prix sont rigides à court terme. Donc Z ne dépend pas des prix.

A l’équilibre, Y = Z(Y-T, i, G). Donc,Y = C(Y-T, i) + I(Y, i) + G

L’offre agrégée Y s’ajuste à la demande agrégée Z à court terme. Pour cela, il faut que les entreprises ne produisent pas au maximum de leurs capacités.

La demande agrégée néoclassique est:Z(P, M)

La demande agrégée Z ne dépend que du niveau général des prix P (flexibles) et de la masse monétaire M. Quand P augmente, Z diminue (pouvoir d’achat de la monnaie diminue) et quand M augmente, Z augmente (les agents économiques utilisent leurs moyens de paiement pour acheter des biens).

Le revenu agrégé est dépensé comme suit :Y = C(Y-T, i) + I(i) + G

A l’équilibre, Y = Z(P, M). Donc,Z(P, M) = C(Y-T, i) + I(i) + G

C’est un équilibre et non une fonction de demande.

Demande agrégée keynésienne versus demande agrégée néoclassique

Page 376: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

376

• La demande agrégée keynésienne Z (Y-T, i, G) = C(Y-T, i) + I(Y, i) + Gdépend surtout de la variable la plus volatile des trois : l’investissement I.

• L’investissement dépend non seulement du taux d’intérêt i mais aussi de la situation économique future. Si les entreprises anticipent une croissance du revenu futur, elles investiront davantage et produiront davantage dans le futur. Par les anticipations, la demande d’aujourd’hui influence donc la production de demain à court terme.

• Le taux d’intérêt i détermine l’allocation du revenu entre C et S mais influence également la forme de l’épargne : titres financiers (biens d’investissement) ou monnaie.

• L’équilibre Z(P, M) = C(Y-T, i) + I(i) + Greprésente l’allocation du revenu Y sous trois formes de dépenses : C, I et G.

• Comme C, I et G se déduisent de Y, ils ne peuvent déterminer le niveau de Y. Par conséquent, les variations de C, I et G n’aboutissent qu’à une réallocation interne entre C, I et G. Le niveau de Y ne change pas puisqu’il est déterminé par d’autres variables : le stock de capital (fixe à court terme), le travail et la technologie.

• Le taux d’intérêt i est la variable qui permet de déterminer l’allocation de Y entre C et S (=I). Les variations de C, I et G n’ont qu’un seul effet : la variation de i.

Demande agrégée keynésienne versus demande agrégée néoclassique

Page 377: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

377

• La demande agrégée keynésienne Z (Y-T, i, G) joue un rôle considérable dans la détermination de l’équilibre macroéconomique de court terme.

• Les variations de C, I et G affectent le niveau de Z et donc de Y. Aux prix de court terme rigides, une augmentation de C ou de G implique une augmentation de Y de la part des entreprises. Comme l’augmentation de Y sera distribuée sous formes de revenus, les entreprises vont anticiper l’augmentation du revenu futur en augmentant l’investissement I, et ainsi de suite (effet du multiplicateur).

• Dire que « la demande agrégée est supérieure à l’offre agrégée » a du sens dans la théorie keynésienne.

• La demande agrégée néoclassique Z(P, M) ne joue aucun rôle dans la détermination de l’équilibre macroéconomique de court terme.

• Le niveau de la demande agrégée à l’équilibre macroéconomique se déduit entièrement du niveau de la production d’équilibre. L’offre crée sa propre demande.

• Dire que « la demande agrégée est supérieure à l’offre agrégée » n’a pas de sens dans la théorie néoclassique (sinon, la loi de Walras ne serait pas vérifiée).

Demande agrégée keynésienne versus demande agrégée néoclassique

Page 378: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

378

Modèle IS/LM : la demande agrégée et l’offre agrégée

A l’équilibre, l’offre agrégée est égale à la demande agrégée :Y = Z (Y-T, i, G)

• L’offre agrégée (la production) est distribuée sous forme de revenus des facteurs de productions et, grâce à ces revenus, les agents économiques expriment une demande agrégée et ainsi achètent la production agrégée.

• La demande agrégée s’ajuste automatiquement à l’offre agrégée si les prix sont flexibles et si l’équilibre ne dépend que des variables réelles.

• Sinon, c’est l’offre agrégée qui doit s’ajuster à la demande.

Page 379: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

379

Modèle IS/LM : la demande agrégée et l’offre agrégée

• Supposons, par exemple, que les agents économiques décident de ne pas consacrer tous leurs revenus à acheter des biens et des services ou des titres financiers mais de garder un partie de leurs revenus sous forme de monnaie (fonction de réserve de valeur de la monnaie). Alors,

Y > Z (Y-T, i, G)Si les prix sont flexibles, aucun problème : les prix baissent et cette baisse des prix incite les agents économiques à utiliser leur monnaie pour acheter des biens et des services jusqu’à ce que Y = Z.

• Mais si, à court terme, les prix sont rigides, les agents économiques n’ont pas d’incitation à utiliser leur monnaie en réserve. Il y a alors surproduction. Soit les entreprises stockent, soit elles réduisent leur production. Dans les deux cas, la production s’ajuste à la demande.

Page 380: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

380

Modèle IS/LM : la demande agrégée et l’offre agrégée

• Autre exemple : supposons maintenant que les agents économiques connaissent une modification de leurs préférences et décident de consommer plus et d’épargner moins. Pour cela, ils puisent dans leurs économies (monnaie de précaution) accumulées au fil des ans. Alors,

Y < Z (Y-T, i, G)Si les prix sont flexibles, aucun problème : les prix augmentent et cette hausse des prix réduit les encaisses réelles et donc le pouvoir d’achat des consommateurs. Quand le pouvoir d’achat diminue, la demande diminue et celle-ci va diminuer jusqu’à ce que Y = Z.

• Mais si, à court terme, les prix sont rigides, l’excès de demande agrégée incitent les entreprises à déstocker ou à augmenter leur production. Dans les deux cas, la production s’ajuste à la demande.

Page 381: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

381

Modèle IS/LM : la demande agrégée et l’offre agrégée

Nous avons vu que Y pouvait être supérieur à Z. Voyons maintenant les conséquences possibles même lorsque les prix sont flexibles.

• Supposons de nouveau que les agents économiques décident de ne pas consacrer tous leurs revenus à acheter des biens et des services ou des titres financiers mais de garder un partie de leurs revenus sous forme de monnaie (fonction de réserve de valeur de la monnaie). Alors,

Y > Z (Y-T, i, G)

• Si les prix sont flexibles, les prix baissent mais cette baisse des prix présente deux incitants contradictoires:1) La baisse des prix incite les agents économiques à utiliser leur monnaie pour acheter des biens et des services jusqu’à ce que Y = Z. 2) La baisse des prix incite les agents économiques à attendre avant d’acheter s’ils anticipent une baisse continue des prix. Dans ce cas, Z diminue et Y doit continuellement s’ajuster à la baisse.

La flexibilité des prix, dans le cas de la déflation, peut avoir des effets désastreux sur l’équilibre macroéconomique de court terme. C ’est le rôle des anticipations.

Page 382: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

382

Modèle IS/LM : la demande agrégée et l’offre agrégée

Conclusions :

• Le fait que Y > Z ou Y < Z puisse se produire est dû au rôle de la monnaie dans l’économie. A court terme, il est possible d’échanger des biens contre de la monnaie et de garder cette monnaie en réserve et de ne l’utiliser que plus tard pour acheter des biens.

• Le fait que Y doive s’ajuster à Z, lorsque l’offre agrégée n’est pas égale à la demande agrégée, est dû à la rigidité des prix à court terme.

• Le fait que Y doit continuellement s’ajuster à la baisse, dans le cas de prix flexibles et d’une baisse continue de ces prix, est dû au rôle des anticipations dans la détermination de l’équilibre macroéconomique de court terme.

Page 383: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

383

Modèle IS/LM : l’équilibre sur le marché des biens (courbe IS)

Z

Y

Y = Z

ZZ(i1)

A l’équilibre sur le marché des biens, l’offre est égale à la demande : Y = Z.Les équilibres sont représentés le long de la droite de 45°.

La demande agrégée Z est une fonction de C, I et G. C’est une fonction croissante puisque que C et I sont des fonctions croissantes de Y. Elle est représentée par la droite ZZ.

L’équilibre du marché des biens est réalisé à (Y1,Z1) pour un taux d’intérêt i1. C’est le point A1 sur le graphe.

Y1

Z1

A1

Page 384: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

384

Modèle IS/LM : l’équilibre sur le marché des biens (courbe IS)

Z

Y

Y = Z

ZZ(i1)

ZZ(i2)

Supposons que le taux d’intérêt augmente de i1 à i2.

On sait que C(Y-T, i) diminue avec i (puisque l’épargne augmente avec i) et I(Y, i) diminue également.

Par conséquent, la demande agrégée Z diminue quand i augmente. La droite ZZ se déplace vers le bas.

L’équilibre du marché des biens est réalisé à (Y2,Z2) pour un taux d’intérêt i2. C’est le point A2 sur le graphe.

Y1Y2

Z2

Z1

A1

A2

Page 385: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

385

Modèle IS/LM : l’équilibre sur le marché des biens (courbe IS)

Z

Y

Y = Z

ZZ(i1)

ZZ(i2)

Y

i

i1

i2

Y2

Y2 Y1

Y1

A2

A1

Courbe IS

La courbe IS se déduit des équilibres du marché des biens.

En effet, le long de la courbe IS on a toutes les combinaisons de Y et de i donnant les équilibres du marché des biens.

La courbe IS est décroissante. Plus le taux d’intérêt est élevé, plus le niveau de production est faible.

Z2

Z1

Page 386: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

386

Modèle IS/LM : l’équilibre sur le marché des biens (courbe IS)

Z

Y

Y = Z

ZZ(i1)

ZZ’(i1)

Y

i

i1

Y’1

Y’1 Y1

Y1

Courbe IS

Supposons que le gouvernement augmente le niveau des impôts T.

Une augmentation de T réduit le revenu disponible (Y-T) et donc le niveau de consommation C(Y-T, i). La demande agrégée Z diminue alors que le taux d’intérêt demeure inchangé. La courbe ZZ se déplace vers le bas.

La courbe IS se déplace vers la gauche. Le niveau d’équilibre du marché des biens Y est plus faible pour tout i.

A1

A’1Z’1

Z1

Page 387: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

387

Modèle IS/LM : l’équilibre sur le marché financier (courbe LM)

i

M/P

Ms

Md(Y)

i

M/P

Une des innovations majeures de la théorie keynésienne est l’introduction du taux d’intérêt parmi les variables qui affectent la demande de monnaie. La demande de monnaie Md est une fonction décroissante du taux d’intérêt. En effet, quand le taux d’intérêt augmente, il est plus intéressant de détenir des actifs financiers qui rapportent des intérêts que de la monnaie (actif non rémunéré). Donc la demande de monnaie diminue.

L’offre de monnaie Ms est fixée par les autorités monétaires. Elle est donc exogène.

Le prix de ce marché est le taux d’intérêt. L’équilibre de l’offre et de la demande de monnaie déterminent le taux d’intérêt d’équilibre.

Page 388: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

388

Modèle IS/LM : l’équilibre sur le marché financier (courbe LM)

i

M/P

Ms

Md(Y1)

Md(Y2)i1

i2

M/P

Si le revenu augmente de Y1 à Y2, alors la demande de monnaie Md s’accroît quel que soit le taux d’intérêt. Les agents économiques ont simplement besoin de plus de monnaie pour dépenser le surcroît de revenu. La courbe Md se déplace vers la droite.

L’offre de monnaie Ms demeure inchangée et les prix P sont rigides à court terme.

Par conséquent, c’est le prix de ce marché, le taux d’intérêt, qui fait l’ajustement. Au nouvel équilibre, les encaisses réelles M/P demeurent inchangées mais le taux d’intérêt est plus élevé. Comme les prix sont rigides, même les encaisses monétaires M restent inchangées. En effet, la hausse du taux d’intérêt a compensé la hausse de la demande monnaie (résultant de l’augmentation du revenu) en rendant plus attractive la détention de titres financiers que la détention de monnaie.

Page 389: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

389

Modèle IS/LM : l’équilibre sur le marché financier (courbe LM)

i

M/P

Ms

Md(Y)

Md(Y’)i1

i2

M/P

Courbe LMi

YY2Y1

La courbe LM se déduit des équilibres du marché financier. En effet, le long de la courbe LM, on a toutes les combinaisons de Y et de i donnant les équilibres du marché financier. La courbe est croissante. A offre de monnaie constante, plus le revenu est élevé, plus le taux d’intérêt est élevé.

Page 390: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

390

Modèle IS/LM : l’équilibre sur le marché financier (courbe LM)

i

M/P

Ms1

Md(Y1)

i1

M1/P

i

YY1

LM

A offre de monnaie Ms1 et revenu Y1 donnés, le taux d’intérêt d’équilibre est i1.

Page 391: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

391

Modèle IS/LM : l’équilibre sur le marché financier (courbe LM)

i

M/P

Ms1

Md(Y1)

i2

i1

M1/P

i

YY1

Ms2

M2/P

LM

A revenu Y1 donné, donc à demande de monnaie inchangée, une augmentation de l’offre de monnaie fait baisser le taux d’intérêt. Donc pour tout Y, i est plus faible. La courbe LM se déplace donc vers la droite.

Page 392: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

392

Modèle IS/LM : l’équilibre simultané sur les deux marchés

i

ISLM

i1

YY1

Au point A1, l’équilibre sur le marché des biens et l’équilibre sur le marché financier donnent la même combinaison (Y1, i1).

C’est donc l’équilibre du modèle IS/LM.

A1

Page 393: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

393

Modèle IS/LM : la politique budgétaire

i

ISLM

i1

YY1

Supposons que le gouvernement décide d’augmenter les impôts T. Quel est l’effet sur le marché des biens et le marché financier?

Sur le marché financier, la hausse de T n’a pas d’effet. Seule une variation de l’offre monétaire peut faire déplacer la courbe LM.

Sur le marché des biens, une hausse de T réduit le revenu disponible et donc la consommation C(Y-T, i). Donc la demande agrégée Z sera plus faible quel que soit i. Les entreprises anticipent alors un plus faible revenu à l’avenir et donc réduisent l’investissement I(Y, i). La demande agrégée Z et Y diminuent davantage.

A1

Page 394: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

394

Modèle IS/LM : la politique budgétaire

i

ISLM

i1

YY1

La courbe IS se déplace donc vers la gauche. La demande agrégée Z diminue et, puisque les prix P sont rigides à court terme, la production Y s’ajuste au niveau de Z pour atteindre le point A’1, où le niveau de production est Y’1 et le taux d’intérêt est i1.

Mais A’1 n’est pas un équilibre IS/LM. A1A’1

Y’1

Page 395: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

395

Modèle IS/LM : la politique budgétaire

i

ISLM

i1

YY1

En effet, la baisse de Y provoque :

• une baisse de la demande de monnaie Md(Y) ce qui fait varier le taux d’intérêt i à la baisse (à offre de monnaie constante); • cette diminution de i fait alors varier l’investissement I(Y, i), et donc Z, à la hausse.

Par conséquent, Y augmente jusqu’à atteindre Y2 où les deux marchés sont à l’équilibre (point A2).

L’effet d’une hausse de T sur la consommation est clair : C (Y-T, i) baisse. En revanche, l’effet sur l’investissement est ambigu : I(Y, i) diminue à la suite d’une baisse de Y mais augmente avec la baisse du taux d’intérêt. L’effet final sur I(Y, i) est donc incertain.

L’effet d’une hausse de T sur la demande et l’offre agrégées est clair : Z et Y baissent.

A1

Y2

i2 A2

A’1

Y’1

Page 396: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

396

Modèle IS/LM : la politique monétaire

i

ISLM

i1

YY1

Supposons que les autorités monétaires décident d’augmenter l’offre monétaire. Quel est l’effet sur le marché des biens et le marché financier?

Sur le marché des biens, la hausse de MS n’a pas d’effet.

Sur le marché financier, une hausse de MS fait baisser le taux d’intérêt puisque la demande de monnaie n’a pas varié.

Il n’y a donc pas d’effet direct sur Z et Y.

A1

Page 397: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

397

Modèle IS/LM : la politique monétaire

i

ISLM

i1

YY1

La courbe LM se déplace donc vers la droite. Le taux d’intérêt est maintenant plus faible pour un même niveau de production Y1. Le taux d’intérêt atteint i’1.

Mais A’1 n’est pas un équilibre IS/LM.

A1

A’1i’1

Page 398: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

398

Modèle IS/LM : la politique monétaire

i

ISLM

i1

YY1

A1

A’1i’1

En effet, la baisse du taux d’intérêt i provoque :

• une hausse de l’investissement I(Y, i) et donc une hausse de la demande agrégée Z;• la hausse de la demande agrégée entraîne la hausse de la demande de monnaie Md(Y) ce qui fait remonter le taux d’intérêt de i’1 à i2.

Par conséquent, Y augmente jusqu’à atteindre Y2 où les deux marchés sont à l’équilibre (point A2).

L’effet d’une hausse de MS sur la demande et l’offre agrégées est clair : le taux d’intérêt baisse ce qui soutient la demande agrégée. A prix rigides, l’offre agrégée s’ajuste à la demande.

i2 A2

Y2

Page 399: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

399

Modèle IS/LM : les politiques budgétaire et monétaire combinées (« policy mix »)

i

ISLM

i1

YY1

Supposons que les autorités monétaires décident d’augmenter l’offre monétaire et que le gouvernement décide d’augmenter les impôts. Quel est l’effet sur le marché des biens et le marché financier?

Sur le marché des biens, la hausse des impôts T fait baisser la consommation et donc la demande agrégée.

Sur le marché financier, une hausse de MS fait baisser le taux d’intérêt puisque la demande de monnaie n’a pas varié.

A1

Page 400: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

400

i

ISLM

i1

YY1

La hausse des impôts provoque un déplacement de la courbe IS vers la gauche et la hausse de l’offre de monnaie un déplacement de la courbe LM vers la droite.

Comme nous l’avons vu, une hausse des impôts fait baisser le taux d’intérêt i et le niveau de production Y. La hausse de l’offre de monnaie fait baisser le taux d’intérêt mais fait augmenter le niveau de production.

Par conséquent, s’il s’avère nécessaire d’augmenter les impôts (pour réduire le déficit budgétaire par exemple), une politique monétaire expansionniste permet de compenser l’effet négatif sur Y de la politique budgétaire.

A1

i2 A2

Modèle IS/LM : les politiques budgétaire et monétaire combinées (« policy mix »)

Page 401: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

401

Le modèle néoclassique versus le modèle IS/LM

• Le modèle IS/LM est la formalisation de la théorie keynésienne de court terme. Dans ce modèle, les prix sont fixes. Par conséquent, le niveau de production d’équilibre est déterminée par la demande (« output demand-constrained »).

• L’hypothèse de prix fixes à court terme est une hypothèse extrême et la plupart des keynésiens, même s’ils pensent que les prix sont rigides à court terme, considèrent que cette hypothèse des prix fixes est un cas-limite. Cependant, ce cas-limite illustre combien la divergence sur une hypothèse de départ (fixité ou flexibilité des prix) aboutit à des résultats macroéconomiques totalement opposés, et par conséquent à des politiques économiques radicalement différentes.

• Le cas-limite des prix fixes permet aussi aux keynésiens de renvoyer la théorie macroéconomique néoclassique reposant sur des prix totalement flexibles à court terme à un statut de cas-limite, opposé à celui du modèle IS/LM.

• L’ampleur de la crise des années 30 est la preuve sur laquelle s’appuient les keynésiens pour contester l’idée que la théorie néoclassique macroéconomique s’applique à tout instant du temps. Selon eux, elle n’est qu’une approximation de l’équilibre macroéconomique de long terme. La nécessité du court terme exige une autre analyse, et donc, une politique économique adaptée au court terme.

Pour établir une comparaison entre les résultats du modèle IS/LM et du modèle néoclassique, nous allons utiliser le graphe à quatre quadrants que nous avons déjà utilisé.

Page 402: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

402

1) Le modèle macroéconomique néoclassique • Le modèle macroéconomique néoclassique suppose que les prix sont partout

et tout le temps flexibles. Parmi ces prix, on trouve le salaire réel qui est le prix du marché du travail et le rendement du capital (taux d’intérêt réel) qui est le prix du capital.

• A court terme, le stock de capital est fixe; seul le travail varie. Comme les marchés sont parfaitement concurrentiels, les entreprises produisent jusqu’à ce que le produit marginal soit égal au coût marginal. Le produit marginal est simplement le prix de vente P; le coût marginal est le salaire nominal multiplié par la quantité marginale de travail nécessaire à une unité de production supplémentaire :

P = W dL/dY soit P = W/ PML où PML est le produit marginal du travail.

Le PML dépend du stock de capital et de la technologie de production employée.

Le salaire réel est donc W/P = PML. C’est le salaire où s’équilibrent l’offre et la demande de travail. Par conséquent, le marché du travail donne la quantité de travail permettant aux firmes de produire pour un maximum de profits (qui sont égaux à zéro dans une économie parfaitement concurrentielle).

Le modèle néoclassique versus le modèle IS/LM

Page 403: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

403

Le niveau de production obtenu est optimal et détermine l’offre agrégée. L’offre agrégée OA ne dépend pas du niveau général des prix P.

En effet, supposons que OA augmente avec P. Alors, une hausse de P réduit le salaire réel W/P, accroît la demande de travail Ld et réduit l’offre de travail Ls. Comme toujours quand la demande est supérieure à l’offre, le prix augmente. Par conséquent, le salaire nominal augmente pour compenser la hausse des prix.

Résultat : le salaire réel revient à son niveau d’origine; la quantité de travail demeure inchangée, et donc, l’offre agrégée revient à son niveau d’origine.

L’offre agrégée OA ne dépend donc pas des prix. Elle est donc verticale. On dit que la production est entièrement déterminée par l’offre (« output supply-determined »).

Le modèle néoclassique versus le modèle IS/LM

Page 404: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Marché des biens etbiens d’investissement

Marché du travail

Production

Y

L

W / P

P

Y=F(K0,L)

L0

Y0

W0 / P0

P0

OA

Z

Ls

Ld

W0

Salaire nominal / salaire réel

Page 405: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

405

2) Le modèle IS/LM • Le modèle IS/LM suppose que les prix sont fixes à court terme. La principale

cause de cette fixité avancée par les keynésiens est la rigidité des salaires à la baisse. Comme le travail est un bien hétérogène, le salaire est l’objet d’une négociation entre l’entreprise et le travailleur. Par conséquent, la signature des contrats de travail engage l’entreprise à payer un salaire déterminé à l’avance quel que soit la conjoncture. C’est pourquoi, en cas de crise, l’entreprise recourt aux licenciements plutôt qu’à la baisse des salaires.

• Si les salaires sont fixes à court terme, les entreprises n’ont aucun moyen de faire varier les prix à la hausse puisqu’en concurrence parfaite, elles n’ont aucun moyen d’influencer les prix. Donc les prix sont fixes à court terme.

• Si le salaire nominal et les prix sont fixes à court terme, le salaire réel est donc fixe aussi à court terme. La demande de travail, qui dépend du salaire réel, est donc constante à court terme. La demande de travail est donc verticale tant qu’il y a des chômeurs prêts à travailler au salaire réel en vigueur. Le niveau de l’emploi dépend donc l’offre de travail. Au-delà du niveau ou le nombre de chômeurs est nul, la demande de travail redevient une fonction décroissante du salaire réel.

Le modèle néoclassique versus le modèle IS/LM

Page 406: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

406

• L’offre agrégée OA n’est pas contrainte dans le modèle IS/LM. C’est donc une droite horizontale puisque les prix sont fixes à court terme. La production s’ajuste toujours à la demande agrégée. Ceci est possible que si les entreprises produisent bien en-deçà de leurs capacités de production (ce qui était le cas lors de la crise des années 30). Quand la production atteint ses capacités maximales, OA est verticale.

• Que dire de la demande agrégée dans le modèle IS/LM ? Est-ce que le niveau de la demande est le même quel que soit le niveau des prix (fixes à court terme) en vigueur dans l’économie ?

On sait que la demande agrégée est déterminée par l’équilibre IS/LM. Regardons donc les déterminants des courbes IS et LM. Pour la courbe IS, on sait que les déterminants sont C(Y-T, i), I(Y, i) et G. Aucune de ces variables ne dépendent des prix P.

Voyons maintenant la courbe LM. On sait que l’équilibre sur le marché financier est donné par :

Ms = Md = PY L(i) ou en termes réels Ms/P = Md/P = Y L(i)

Une hausse de P entraîne une baisse de Ms/P et donc un déplacement vers la gauche de la courbe LM (voir graphe page suivante).

Le modèle néoclassique versus le modèle IS/LM

Page 407: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

407

i

ISLM

i2

Y1

Une hausse de prix réduit les encaisses réelles M/P à (offre de monnaie constante). La courbe LM se déplace donc vers la gauche. Au nouvel équilibre IS/LM (point A2), le taux d’intérêt est plus élevé et le niveau de production est plus faible.

Sur le graphe du bas, on peut observer le niveau de la demande agrégée pour chaque niveau de prix particulier. En P1, le niveau de la demande agrégée est Y1 pour un taux d’intérêt i1. Pour un niveau de prix P2, le taux d’intérêt est plus élevé (i2>i1), donc le niveau de la demande est plus faible (Y2<Y1).

A1

A2

i1

Le modèle néoclassique versus le modèle IS/LM

Y2

Y

Y

P

Y2 Y1

P1

P2

Z

Page 408: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

408

Nous avons maintenant tous les éléments pour construire le graphe à quatre quadrants du modèle IS/LM (voir page suivante).

Le point A0 est l’équilibre macroéconomique du modèle néoclassique. C’est l’équilibre où les capacités de production sont utilisées à leur maximum. Les néoclassiques considèrent que cet équilibre prévaut toujours que ce soit à court terme ou à long terme.

Pour les keynésiens, il est possible que l’économie soit en-deçà de A0 à court terme. Les entreprises n’utilisent pas toutes les capacités de production. Une partie des travailleurs qui voudraient travailler sont au chômage (U). L’équilibre macroéconomique est A1.

Le modèle néoclassique versus le modèle IS/LM

Page 409: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Marché des biens et biens d’investissement

Marché du travail

Production

Y

L

W / P

P

Y=F(K0,L)

L0

Y0

W0 / P0

P0

OA

Z1

Ls

Ld

W0

Salaire nominal / salaire réel

Ld1

Y1

U

A0

A1

Page 410: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Marché du travail

Production

Y

L

W / P

P

Y=F(K0,L)

L0

Y0

P0

OA

Z1

Ls

Ld

W0

Salaire nominal / salaire réel

Ld2U

Z2

Y2

Marché des biens et biens d’investissement

A0

A2

W0 / P0

Page 411: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

411

Point de départ : situation économique A1 (voir page précédente)

Comme les prix et le salaire nominal sont fixes à court terme, il est possible d’accroître la production à coût marginal constant (puisque le salaire réel est constant) en soutenant la demande agrégée.

Comment ? Par une hausse des dépenses publiques, une diminution des taxes ou un accroissement de l’offre monétaire.

Dans les trois cas, la demande agrégée augmente (voir modèle IS/LM) et la courbe Z se déplace vers la droite. Les entreprises peuvent embaucher de la main-d’œuvre (puisqu’il y a des chômeurs) et produire plus à coût marginal constant (puisque le salaire réel est fixe à court terme). La production s’ajuste donc à la demande.

Le nouvel équilibre macroéconomique est A2.

Le modèle néoclassique versus le modèle IS/LM

Page 412: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

412

Un modèle IS/LM simplifié

Considérons un modèle IS/LM où les équations IS et LM sont des fonctions linéaires.

La condition pour que le marché financier soit à l’équilibre est :

Equation LM : Ms = Md

On suppose que la demande de monnaie est la fonction linéaire suivante :

Md = c0 + c1Y – c2i où c1, c2 > 0

La demande de monnaie Md croît avec le revenu Y et décroît avec le taux d’intérêt i.

On peut donc réécrire l’équation LM :

Equation LM : Ms = c0 + c1Y – c2i

Page 413: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

413

Un modèle IS/LM simplifié

La fonction de consommation est linéaire : C = a + b(Y – T) ainsi que la fonction d’investissement : I = Ia – d1i où a, b, Ia, d1 > 0. Ia est la composante autonome de la fonction d’investissement.

La condition pour que l’offre agrégée soit égale à la demande agrégée est : Y = C + I + G que l’on peut réécrire : (Y – C – T) + T = I + G où (Y – C – T) est l’épargne privée S. La condition de l’équilibre sur le marché des biens est :

Equation IS : S + T = I + G

La fonction d’épargne se déduit de la fonction de consommation :

S = – a + (1 – b) (Y – T)où (1 – b) est la propension marginale à épargner.

On peut dès lors réécrire l’équation IS :

Equation IS : – a + (1 – b) (Y – T) + T = Ia – d1i + G

Page 414: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

414

Un modèle IS/LM simplifiéEn réarrangeant les termes de l’équation IS, on obtient :

Y = 1/ (1 – b) {a + Ia + G – bT – d1i} (1)

• On peut facilement calculer l’effet d’une augmentation des impôts T sur la courbe IS (à i constant) : dY/dT = – b /(1 – b)

Si b = 0,2 alors une augmentation d’une unité de T réduit Y de 0,25 unité et la courbe IS se déplace vers la gauche.

• Quel est l’effet d’une augmentation d’une unité de Ia ou de G sur la courbe IS (à i constant) ?

dY/dG = dY/d Ia = 1/(1 – b)

Si b = 0,2 alors une augmentation d’une unité de G ou Ia augmente Y de 1,25 unité et la courbe IS se déplace vers la droite. C’est l’effet du multiplicateur de dépenses. Une augmentation de G fait varier la demande agrégée à la hausse, le niveau de de production Y s’ajuste et les revenus issus de la production augmentent. De nouveau, la demande agrégée peut augmenter mais moins que la première fois (en effet, une partie du revenu n’est pas consommé mais épargné), Y s’ajuste, … et ainsi de suite.

Page 415: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

415

Un modèle IS/LM simplifié

En ce qui concerne l’équation LM, on peut la réécrire de la forme suivante :

i = 1/c2 {c0 – Ms + c1Y} (2)

Quel est l’effet d’une augmentation de Ms sur la courbe LM (à Y constant) ?

di/dMs = – 1/c2

Par conséquent, le taux d’intérêt i diminue et la courbe LM se déplace vers la droite.

Page 416: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

416

Un modèle IS/LM simplifié

Nous avons donc un système de deux équations (1) et (2) à deux variables inconnues (Y et i). Toutes les autres lettres représentent des paramètres exogènes. Pour résoudre le système, on substitue pour i dans l’équation (1) son expression (2) et on calcule l’expression de Y:

Y = 1/ [(1 – b) + d1c1/c2] {a + Ia + G – bT + d1(Ms – c0)/c2} (3)

On peut utiliser l’expression de Y dans l’équation (2) pour calculer i :

i = 1/ [(1 – b) + d1c1/c2] {(1 – b)(c0 – Ms) + c1(a + Ia + G – bT)}/ c2 (4)

L’équilibre IS/LM est la combinaison des valeurs de Y et i qui vérifient les expressions (3) et (4).

Page 417: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

417

Un modèle IS/LM simplifié

1) Politique budgétaire :

• Une variation des dépenses publiques : dG

dY = 1/ [(1 – b) + d1c1/c2] dG

Une variation de G d’une unité fait varier le niveau de Y de l’équilibre IS/LM de 1/ [(1 – b) + d1c1/c2]. Cette dernière expression est le multiplicateur des dépenses gouvernementales de l’équilibre IS/LM.

• Une variation des impôts : dT

dY = – b / [(1 – b) + d1c1/c2] dT

L’effet d’une variation des impôts sur Y est – b / [(1 – b) + d1c1/c2]. Cette expression est le multiplicateur des taxes de l’équilibre IS/LM. L’effet d’une variation des impôts est en valeur absolue plus faible que l’effet d’une variation des dépenses gouvernementales. En effet, b < 1 apparaît au numérateur du multiplicateur des impôts.

Page 418: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

418

Un modèle IS/LM simplifié

1) Politique monétaire :

• Une variation de l’offre monétaire : dMs

dY = 1/ [(1 – b) + d1c1/c2] (d1/c2) dMs

Une variation de Ms d’une unité fait varier le niveau de Y de l’équilibre IS/LM de 1/ [(1 – b) + d1c1/c2] (d1/c2). Cette dernière expression est le multiplicateur monétaire de l’équilibre IS/LM.

Page 419: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Macro en économie ouverte- Le cadre d’analyse -

• Economie de type Keynésienne (sous-emploi), à CT p = p• 5 agents :

– Ménages– Entreprises– Banque Central (BC)– Etat– Reste du Monde (RDM)

• 4 marchés :– Biens & Services– Titres– Changes– Monnaie

• Utilisation de la loi de WALRAS (ici on négligera les titres)• Petite économie ouverte (taille du pays trop petite pour influencer le RDM)

Page 420: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Le modèle Mundell-Fleming- Le Marché des Biens & Services (IS) -

• A l’équilibre emplois = ressources

Y + Z = C + I + G + X

• Avec Z = q.IM(q,Y) les importations en terme de production domestique

Page 421: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Le modèle Mundell-Fleming- Le Marché des Biens & Services (IS) -

• Les hypothèses de comportement :C = C0 + c(Y-T)I = I0 – hrG = G et T = TX = x1q + x2Y*Z = -z1q + z2Y

• A l’équilibre sur ce marché,Y = kDA – khr – k[(x1+z1)q+x2Y*]Avec k = 1/(1-c+z2) et DA=C0+I0+G-cT

Page 422: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Le modèle Mundell-Fleming- Le Marché de la Monnaie (LM) -

• A l’équilibre Offre = Demande

(MS/p) = (MD/p)

• (MD/p) = L1(Y) + L2(r) = LY + L0 – fr• (MS/p) = (R+CE)/p

Page 423: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Le modèle Mundell-Fleming- Le Marché des changes (BP) -

• BP = BT + BK– Avec BT = X – Z = (x1+z1)q + x2Y* – z2Y– Avec BK = B (r - r*)

• A l’équilibre,BP = (x1+z1)q + x2Y* – z2Y + B (r - r*) = 0

Page 424: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Le modèle Mundell-Fleming- Le Marché des changes (BP) -

(BP)

Exédent BP

Déficit BP

r > req

La pente de (BP) est > 0 Z2

B

r

Y

Page 425: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Le modèle Mundell-Fleming- Le Marché des changes (BP) -

• La pente de (BP) dépend – de la sensibilité de la demande d’importation au revenu

(z2) « l’ouverture commerciale »– et de la sensibilité des mouvements de capitaux au taux

d’intérêt (B) « l’ouverture financière »• 3 cas pour cette dernière sensibilité :

– Immobilité parfaite (B = 0)• K insensible à r, BP = BT = 0

– Mobilité parfaite (B infini)• R s’ajuste instantanément à r* (r = r*)

– Mobilité imparfaite (B > 0)• BP = BT + BK

(BP)

(BP)

(BP)

Page 426: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Le modèle Mundell-Fleming- Le Marché des changes (BP) -

(BP)

r

Y

r*>0

Y*>0

q >0

Page 427: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Le modèle Mundell-Fleming- L’équilibre global IS-LM-BP -

(BP)

r

Y

(LM)(IS)(BP)?

Le processus d’ajustement de (BP) va dépendre du régime de change

Page 428: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Modèle IS-LM-BP- Régime de change Fixe -

• Tout va se jouer sur la masse monétaire (MM), les autorités fixent une parité et interviennent sur le marché des changes en vendant ou achetant des devises étrangères. Conséquences :– Variation de R– Variation de M

• Ex : cas excédent BP– Banque achète des devises étrangères– Hausse de R et hausse MM– Déséquilibre M de la Monnaie, baisse de r– Effet sur (BP) :

• Donc hausse I, puis Y, puis IM = baisse de BK• hausse sortie de K = baisse de BK

r

YExcédent BPPression à la baisse (q)Tendance appréciation Monnaie

Page 429: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Modèle IS-LM-BP- Régime de change Fixe -

• C’est la MM qui réalise l’équilibre– Rq : politique de stérilisation M = R + CE

• 2 types d’équilibre :– Temporaire (avant variation MM)

dR = BK + BT (quand BP est non nul)

– Stationnaire (final)La contrainte extérieure est vérifiée

Page 430: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Modèle IS-LM-BP- Régime de change Fixe, Equilibre temporaire -

(IS) Y = kDA – khr – k[(x1+z1)q + x2Y*](LM) M = R + CE = L1(Y) + L2(r) = LY + L0 – fr(BP) dR = (x1+z1)q + x2Y* – z2Y + B (r - r*)

• On procède par substitution pour trouver rET, puis YET et enfin dRET.

12

Page 431: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Modèle IS-LM-BP- Régime de change Fixe, Equilibre stationnaire -

(IS) Y = idem(LM) R + CE = LY + L0 – fr(BP) 0 = (x1+z1)q + x2Y* – z2Y + B (r - r*)

• On procède aussi par substitution pour trouver rES, puis YES et enfin RES.

Page 432: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Modèle IS-LM-BP- La politique monétaire -

• M = R + CE

• Cas d’une PM expensive (achat de titres nationaux)

• L’efficacité est vue à travers l’expression des multiplicateurs.

Variabled’ajustement

Instrument d’intervention de l’Etat

Page 433: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Modèle IS-LM-BP- La politique monétaire -

dYET drET d RET

dCE dCE dCE> 0 < 0 < 0

Equilibre temporaire

Equilibre stationnaire

dYES drES dRES

dCE dCE dCE= 0 = 0 = -1

Efficace

Inefficace

En régime de change fixe, la PM est totalement inefficace, le seul effet est de modifier la structure des contres parties de la masse monétaire (MM).M = R + CE

Page 434: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Modèle IS-LM-BP- La politique monétaire -

• Baisse des titres disponibles• Hausse du cours des titres• Baisse de r• Hausse de I, puis Y• Déplacement (LM) vers la droite• Sur le marché des changes,

– Hausse Y = hausse IM = baisse BT– Baisse r = sortie K = baisse BK

• Dépréciation Monnaie, banque vend M étrangère• Baisse R, donc baisse MM• Déplacement (LM’) vers la gauche

BP déficitaire en A

(LM)dR<0

(LM’)dCE>0

BP

A

Page 435: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Modèle IS-LM-BP- La politique budgétaire (emprunt au près des ménages) -

dYET drET d RET

dG dG dG> 0 > 0 = ?

Equilibre temporaire

Equilibre stationnaire

dYES drES dRES

dG dG dG> 0 > 0 = ?

En économie ouverte, en régime de change fixe, la PB est efficace et cetteEfficacité est croissante avec le degré de mobilité des K.

Page 436: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Modèle IS-LM-BP- La politique budgétaire (emprunt au près des ménages) -

• dG>0 entraîne dY>0 • Financement PB par Vente et émission de titres nationaux,

donc excès d’offre de titres• Baisse prix des titres et hausse r• Baisse de I (qui atténue l’impact initial sur le M des Biens,

l’effet d’éviction)• Déplacement de (IS) vers la droite• Solde de (BP)

– Effet négatif : dY>0, hausse IM et baisse BT– Effet positif : dr>0, entrée de K et hausse de BK

Page 437: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Modèle IS-LM-BP- La politique budgétaire (emprunt au près des ménages) -

(LM)

(IS)

(IS’)dG>0

(LM)

(IS)

(IS’)

(BP)

(BP)

E EE’

E’

r r

Y Y

Pente (BP) > Pente (LM)En E’ (BP) déficitaire

Pente (BP) < Pente (LM)En E’ (BP) excédentaire

Page 438: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Modèle IS-LM-BP- La politique budgétaire (emprunt au près des ménages) -

• On regarde la position (BP) par rapport (LM)– Pente (LM) : L/f– Pente (BP) : z2/B

• 2 cas de mobilité imparfaite– Mobilité forte K (BP < LM) alors BK > BT– Mobilité faible K (BP > LM) alors BK < BT

• 2 cas de mobilité parfaite ou nulle– Mobilité parfaite des K

• PB maximum d’efficacité– Mobilité nulle des K : BP = BT = 0

• PB inefficace (éviction totale de I par G)

Page 439: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

La politique budgétaire- Cas mobilité parfaite K (change fixe) -

(LM)

(IS)

(IS’)dG>0

(BP)EE’

r

Y

Pente (BP) < Pente (LM)En E’ (BP) excédentaire

r = r*

(LM’)dR>0

Seul effet sur M des changes : BKDonc (BP) excédentaireLe taux de change va avoir tendance à s’apprécierLa Monnaie nationale s’apprécieLe BC intervient en achetant de la Monnaie étrangèreHausse de RHausse de M (Masse monétaire en circulation)

L’ajustement de la BC se poursuit jusqu’à ce que l’offreInterne de monnaie ait suffisamment augmentée pourRamener le (r) au niveau étranger.

Déplacement (LM) vers la droite

L’efficacité de la PB est renforcée par l’ajustement deLa BC. La PM est à son maximum d’efficacité.

E’’

Page 440: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

La politique budgétaire- Cas mobilité nulle K (change fixe) -

(LM)

(IS)

(IS’)dG>0

(BP)

EE’

r

Y

Pente (BP) > Pente (LM)En E’ (BP) déficitaire

(LM’)dR<0

E’’Seul effet sur M des changes : BT car BK=0Donc BP déficitaireTendance à la dépréciationVente de monnaie étrangèreBaisse des réserves de change (R)Baisse de M

Ici la PB est totalement inefficaceEt ne fait que augmenter (r)On a une éviction totale de G par I

Page 441: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

La politique budgétaire- Cas mobilité relativement forte K (change fixe) -

(LM)

(IS)

(IS’)dG>0

(BP)E

E’

r

Y

Pente (BP) < Pente (LM)En E’ (BP) excédentaire

(LM’)

E’’Sur le M des changes,La hausse du solde de BK > déficit de BTEn E’ (BP) est excédentaireTendance à l’appréciationAchat de monnaie étrangèreHausse des réserves de change (R)Hausse de l’Offre de MDéplacement (LM) vers la droite

L’effet initial de la PB est renforcé parL’augmentation des réserves de changes Provoqués par l’excédent extérieur.

Page 442: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

La politique budgétaire- Cas mobilité relativement faible K (change fixe) -

(LM)

(IS)

(IS’)dG>0

(BP)

EE’

r

Y

Pente (BP) > Pente (LM)En E’ (BP) déficitaire

(LM’)

E’’

Sur le M des changes,La hausse du solde de BK < déficit de BTEn E’ (BP) est déficitaireTendance à la dépréciationVente de monnaie étrangèreBaisse des réserves de change (R)Baisse de l’Offre de MDéplacement (LM) vers la gauche

L’effet initial de la PB est diminué parLa diminution des réserves de changes Provoquées par le déficit extérieur.(effet d’éviction)

Page 443: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Modèle IS-LM-BP- La politique fiscale (baisse des impôts) -

• Baisse des impôts, hausse de Y• Hausse de la consommation• Hausse de la demande de Biens• Mais impact plus faible qu’une PB, car indirect• Sur le marché des changes

– Effet négatif sur BT– Effet positif sur BK

• On regarde mobilité du K

Page 444: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Modèle IS-LM-BP- La politique budgétaire (par création montaire dG = dCE > 0) -

• Que la PB soit financée par emprunt ou création monétaire, on a la même efficacité (moins pour la monnaie)

• Mais la création monétaire crée un déséquilibre plus important sur le M des changes qui nécessite un ajustement plus important de la BC

Page 445: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Modèle IS-LM-BPLes effets des chocs extérieur

(associés aux mvts de K, dr*)

dYET drET d RET

dr* dr* dr*= 0 = 0 = - B

Equilibre temporaire

Equilibre stationnaire

dYES drES dRES

dr* dr* dr*< 0 > 0 < 0

Hausse de r*, sortie de K, baisse de BK, BP déficitaireDépréciation M nationale, Bq vend M étrangèreBaisse de Masse Monétaire,Déplacement (LM) vers la gauche, hausse de rBaisse de I et baisse de Y

Page 446: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Modèle IS-LM-BPLes effets des chocs extérieur, dr* > 0

r

Y(IS)

(LM)(BP)

(BP’)

dr*>0 E

BP<0E’

(LM’)

Page 447: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Modèle IS-LM-BPLes effets des chocs extérieur

(associés aux échanges extérieurs, dY*)

dYET drET d RET

dY* dY* dY*> 0 > 0 > 0

Equilibre temporaire

Equilibre stationnaire

dYES drES dRES

dY* dY* dY*> 0 < 0 > 0

Hausse Y*, hausse des X, solde BT > 0Effet direct dY*>0 positifEffet indirect dY>0 négatifEffet indirect dr>0 positif

BP exédentaire (maths)Appréciation M nationale, achat M étr (dR>0)Hausse de Y

Page 448: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Modèle IS-LM-BPLes effets des chocs extérieur, dY*>0

r

Y(IS)

(LM)(BP)

(BP’)

E E’’

(LM’)

dR>0E’

(IS’)dY*>0

dY*>0

Page 449: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Modèle IS-LM-BPLes déséquilibres et les réponses en terme de

politiques économiques : un résumé

(BP)1

2

3

4

1. Sous emploi, BP excédentaire2. Inflation, BP excédentaire3. Sous emploi, BP déficitaire4. Inflation, BP déficitaire

1. PM ou PB expansionniste2. ?3. ?4. PM ou PB restrictiveY = YPE

4 types de déséquilibre :

CHO Inflation

Politiques à mener :

En 2 et 3, faire une politique Mixte

Page 450: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Modèle IS-LM-BP- Règle d’affectation de Timbergen -

• 2 et 3 sont associés au fait qu’il manque un instrument de politique économique pour atteindre des objectifs contradictoires.

Il faut autant d’instruments que d’objectifs à atteindre.

• Exemple : – PM expansive = baisse de r– PB expansive = hausse de r

Il va falloir doser chaque politique

Page 451: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Modèle IS-LM-BP- Timbergen et règle d’affectation de Mundell -

• En 3, – PM restrictive pour attirer les K– PB expansive pour attirer le PE

• En 2,– PM expansive– PB restrictive

Mundell : Il faut affecter la PB pour conduire le PE (objectif intérieur), et la PM pour conduire l’équilibre de la BP (objectif extérieur)

Page 452: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Modèle IS-LM-BP- Effet d’une dévaluation -

dYET drET d RET

dq dq dq> 0 > 0 > 0

Equilibre temporaire

Equilibre stationnaire

dYES drES dRES

dq dq dq> 0 < 0 > 0

Sous la condition de Marshall-Lerner, dq>0 (dépréciation ici) va augmenter BTHausse de Y (déplacement de IS) et hausse de BP (déplacement de BP)Une variation de q à plus d’effet sur le marché des changes,BP excédentaire.

Limites de la dévaluation : effet compétitivité et effet profitables(tout dépend de la sensibilité de la D au prix et des jeux sur les marges)

Page 453: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Modèle IS-LM-BP- Effet d’une dévaluation -

r

Y(IS)

(LM)(BP)

(BP’)

E E’’

(LM’)

dR>0E’

(IS’)dq>0

dq>0

Page 454: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Modèle IS-LM-BP- Impact d’une monnaie faible/forte

(taux de change fort/faible) -

• Monnaie faible– Les spéculateurs parient contre la Monnaie nationale– Dépréciation Monnaie et baisse de R– Spirale dépréciation - spéculation

• Monnaie forte– Détérioration compétitivité prix– Recherche changement structurels, qualités des produits

…– Hausse des X et baisse du déficit extérieur– Hausse BP et spéculateur confiants– Mais CHO à CT possible, forts coûts

Page 455: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• C’est le taux de change qui joue le rôle d’ajustement et qui s’adapte de façon instantanée pour rétablir l’équation entre l’offre et la demande de change (la BC n’intervient plus).

Régime de change Flexible- Taux de change flexible et ajustement -

Page 456: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Régime de change Flexible- Efficacité des politiques économiques -

• PM :– Politique d’open market (achat de titres)– Excès de demande de titres– Hausse du prix des titres– Baisse de r, puis hausse de I– Hausse de Y– Sur le M des changes, 2 effets négatifs :

• Effet sur BT: hausse des IM, baisse solde BT• Effet sur BK: baisse de r entraîne une sortie de K

Page 457: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Régime de change Flexible- Efficacité des politiques économiques -

• L’ajustement se fait par q, le déficit de (BP) entraîne une dépréciation de la Monnaie nationale et l’augmentation de q va agir sur M des biens et des changes.

• Sur M changes : dépréciation = amélioration du solde de BT (Marshall-Lerner)

• Sur M des biens : dépréciation = best BT et demande de B

• L’effet initial est amplifié.

Page 458: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Régime de change Flexible- Efficacité des politiques économiques -

r

Y(IS)

(LM)(BP)

(BP’)

E

E’’

(LM’)

dM>0

E’

(IS’)dq>0

dq>0

Page 459: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Valeur d’équilibre et Politiques,en ouverture

• L’étude des valeurs à l’équilibre permet de dégager des impacts consécutifs aux politiques budgétaires et monétaires :

Change Fixe Change FlexibleDegré de mobilité des capitaux (BP)

PM PG PM PG

Nulle Nul Nul Min Max

Faible Nul Atténué par BC Efficace Amplifié par dq

Forte Nul Amplifié par BC Efficace Diminué par dq

parfaite Nul Max Max Nulle

Page 460: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Le triangle d’incompatibilité• Mundell (1972)• Le fonctionnement d’un régime de change dépend de la nature du

système monétaire international dans lequel ce régime s’inscrit.• Dans la pratique, un système monétaire international fonctionne à partir

d’un ensemble de règles et d’accords qui sont destinés à organiser les opérations monétaires entre les différents pays. Il y a 3 critères :– Degré de rigueur de la règle de change (flexible, flottant, fixe)– Degré de mobilité des capitaux (de nulle à parfaite)– Degré de sensibilité des objectifs de la PM aux contraintes extérieures

(politique autonome à commune)

Ces 3 critères ne sont pas indépendants entre eux et la combinaison des 3 critères peut être représenté à partir d’un triangle équilatéral.

Page 461: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Le triangle de MundellA

B C

a a’

c

c’

b

b’

Autonomie de la PMStabilité des taux de change

Mobilité nulle des K

Mobilité parfaite des K

Flexibilité desTaux de change

PMcommune

1

23

45

Page 462: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Le triangle de Mundell

1. Système monétaire de Bretton Woods (1944-1971). Les contrôles sur les mvts de K vont permettre d’éviter une instabilité trop importante des taux de change et de conserver les degrés de liberté sur les politiques économiques. Système fondé sur un régime de change fixe avec obligation pour le pays de corriger ces déséquilibres de balance commerciale. Sur cette période, imparfaite mobilité des capitaux car marchés financiers peu développés.

Page 463: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Le triangle de Mundell

2. SMI Post Bretton Woods (70ies). Système marqué par la sauvegarde de l’autonomie politique conjugué à une intégration financière croissante. Les changes flexibles deviennent la norme, on assiste à la généralisation du flottement des monnaies à partir de 1973.

Page 464: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Le triangle de Mundell

3. Nous sommes dans les 80ies. La convertibilité de la monnaie devient la priorité, et remplace les objectifs internes. Dans ce système il ya toujours une intégration financière qui va permettre de financer le déséquilibre de BT. Mais la coordination monétaire va être obligatoire pour assurer la stabilité du système. Au niveau européen, SME, le système de change est fixe avec des marges de fluctuation des parités limités à + ou – 2,25%

Page 465: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Le triangle de Mundell

4. Nous sommes dans les 90ies. Mouvement de libéralisation financière et instabilité accrue des taux de changes. Les pays européens créés la monnaie unique où la mobilité des capitaux va être facilitée. En 1993 le SME va être remis en cause avec des marges de + ou – 15%. Au niveau international plusieurs crises de changes : Mexique (94) Asie (97) Russie (98) Brésil (99).

Page 466: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Le triangle de Mundell

5. Instauration de l’UE correspond à une fixité parfaite des taux de change, l’UE monétaire va se traduire par une perte de l’autonomie monétaire de la PM.

Page 467: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Les canaux de transmissiondes politiques économiques

• Le canal du revenu– Le plus direct et le plus important à CT– Variation de BT

• Le canal des marchés financiers– Les mvts internationaux K relient les Ti des économies

entre eux.– L’importance des effets transmis croît avec le degré de

mobilité des K• Le canal des prix relatifs

– Variation des prix relatifs des biens échangés induit des gains de compétitivités

Page 468: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

LES CONTRADICTEURS DU KEYNESIANISME • Friedman et le courant monétariste. Raisonnement avec :• • Revenu permanent : flux de revenu que procure en moyenne la

détention d’un patrimoine. Donc politique budgétaire • influe peu sur la consommation car relance assimilée à un revenu

transitoire. • • Réhabilitation de la théorie quantitative de la monnaie : à court

terme, monnaie a des effets réels.• • Existence d’un tx de chômage naturel : supposé stable et unique

pour un pays donné. Il est essentiellement un phénomène structurel et frictionnel.

• • Adaptations adaptatives, donc politique monétaire ne peut faire baisser durablement le chômage en dessous de son niveau naturel, sinon au px d’une accélération systématique de l’inflation

Page 469: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• Arbitrage entre inflation et chômage ne peut exister qu’à court terme : dans ces conditions, pourquoi mener une politique de relance si elle s’avère inefficace à LT ?

• Explication par Public Choice : relance permet de faire baisser le tx de chômage avant les élections pour permettre aux hommes politiques de se faire réélire.

• Critiques : • - hyp de myopie des agents apparaît peu fondée• - ne peut expliquer la persistance au déficit budgétaire

observée dans la plupart des pays de l’OCDE.

Page 470: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• La radicalisation des thèses monétaristes : la nouvelle économie classique

• • Anticipations rationnelles• • Il n’existe pas d’arbitrage inflation/chômage,

même à CT. La politique monétaire n’exerce aucune influence sur le niveau du produit. Seule une inflation surprise, ie non anticipée par les agents, permettrait de réduire transitoirement le tx de chômage en dessous de son niveau naturel.

Page 471: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• • Théorème de Barro-Ricardo : politique budgétaire financée par l’emprunt reste sans effet sur l’activité éco car les agents ne sont pas victimes de l’illusion fiscale : ils anticipent la hausse future des impôts, destinée à rembourser l’emprunt initial.

• • Kydland et Prescott : pb de la crédibilité des politiques de relance. Dès lors que le gouvernement peut revenir sur ses décisions (politiques discrétionnaires), les agents ne vont pas croire aux mesures annoncées.

Page 472: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• Les effets désincitatifs de l’intervention étatique : l’économie de l’offre.

• Courbe de Laffer 1974 reprenant Dupuit 1844 : trop d’impôt tue l’impôt

• 2 effets sur l’offre de travail : • - effet de substitution : agent incité à diminuer son temps

de travail et à augmenter son temps de travail.• - Effet de revenu : agent incité à travailler plus pour

retrouver le salaire dont il disposait avant l’augmentation des impôts.

• Pour des taux élevés, l’effet de substitution l’emporte sur l’effet revenu.

Page 473: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• Critiques :• - existence d’une courbe d’offre de travail

coudée reste controversée.• - Difficile de connaître ex-ante la forme de la

courbe pour un pays et le tx d’imposition t* qui maximise les recettes fiscales.

• - Courbe de Laffer est un raisonnement partiel car elle ne perçoit ps l’impôt au niveau macroéco, à l’origine de d’une dépense publique

Page 474: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

Héritage keynésien dans la pensée économique contemporaine

• Hyp de rigidité des px et des salaires des fondements microéco, tout en acceptant l’hyp d’anticipations rationnelles imposée par les « nvx classiques ».

• • Théorie du contrat implicite. • • Influence des syndicats• • Outsiders/insiders• • Théorie du salaire d’efficience• • Asymétrie d’info

Page 475: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

• Rigidités sont la principale source des mal-fonctionnements observés dans éco de marché.

• Mais la flexibilité ne garantie pas que l’éco convergera spontanément vers un équilibre de plein emploi : possibilité de mauvais équilibres.

• Les pbs peuvent naître d’une mauvaise coordination des anticipations : les croyances des agents peuvent engendrer la coordination sur des équilibres de « taches solaires », ie états de l’éco dont les caractéristiques sont influencées par des variables sélectionnées arbitrairement.

• Mais aucun ne donne de remède aux pbs de l’éco.

Page 476: Dcg Hpe & Hist Fait Eco Au 01 10 2012

MERCI POUR VOTRE ATTENTIONà maintenir avec les collègues qui

présenteront la suite du programme