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1 HTA-INFO — NUMÉRO 27 — DÉCEMBRE 2009 Éditions Imothep Médecine-Sciences 19, avenue Duquesne – 75007 P ARIS Tél. : 01 47 05 84 38 Fax : 01 45 55 84 42 E-mail : [email protected] Web: www.imothep.com Rédacteur en chef: Michel Beaufils Directeur de la rédaction: Nicolas Postel-Vinay Directeur de la publication: Yveline Postel-Vinay Comité de rédaction: Bernard Chamontin, Guillaume Bobrie, Daniel Herpin, Xavier Jeumaitre, Pierre-François Plouin, Jean-Michel Mallion, Bernard Waeber, Faïez Zannad Secrétariat de rédaction: Yveline Postel-Vinay Graphiste: Sylvie Philippe © 2009 HTA-INFO. Tous droits de traduction, d’adaptation et de reproduction, par tous procédés, réservés pour tous pays. Les opinions exprimées dans HTA-INFO ne reflètent pas néces- sairement la position de la SFHTA, et n’engagent que la respon- sabilité de leurs auteurs. Titres et intertitres sont de l’éditeur. Iconographie : Imothep Médecine-Sciences. Impression : SH Imprimeurs, 22590 Pordic. Dépôt légal 4 e trimestre 2009. ISSN 1276-1362. Numéro 27 DÉCEMBRE 2009 ÉDITORIAL ÉDITORIAL HTA-INFO Vie de la société .......................... 2 Recommandations ..................... 3 Santé publique ................................ 5 Note de lecture ................................. 8 Programme JHTA ....................... 10 Médicaments en bref .............. 15 Initiatives ............................................. 16 Agenda ................................................. 18 Nouvelles des sponsors ....... 19 Encarté dans ce numéro : La Lettre n°2 de la FRHTA SOMMAIRE SOMMAIRE Filiale de la Société Française de Cardiologie www.sfhta.org LETTRE DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE D H Y P E R T E N S I O N A R T É R I E L L E Faire du neuf avec du vieux… …et inversement Nicolas Postel-Vinay HTA-INFO C e 27 e numéro d’HTA-INFO fait volontiers des allers-retours entre le passé et le présent. Ainsi des chercheurs font, aujourd’hui, revivre de vieilles recettes en les plongeant dans un contexte résolument moderne, voire futuriste. C’est le cas pour le bicarbonate qui ose désormais, et pour la première fois paraît-il, se confronter au placebo dans l’insuffisance rénale alors qu’il était présent depuis longtemps sur les étagères des pharmacies (page 8). Plus frappant encore, ces toutes nouvelles tentatives de dénervation rénale dans l’espoir de faire baisser la pression artérielle. À ce propos, rappelons que c’est en 1900 que le Français Jaboulay tentait les premières sympa- thectomies pour traiter l’artérite, que Leriche étudia, dès 1913, l’action vasodilatatrice de la sympathectomie périartérielle sur la circulation périphérique et, que Rowntree publiait, en 1925, dans le JAMA, un premier succès dans l’HTA maligne. Les plus anciens d’entre nous se souviennent que Smithwick leur emboîta le pas avec plus de 2 500 opérations à son actif et, que c’est, vers 1965, que ces opérations cessèrent, les « nouveaux » médicaments d’alors faisant mieux que le « vieux » scalpel. On lira dans ce numéro que cette approche thérapeutique s’apprête à vivre une seconde jeunesse puisqu’en 2009 l’aventure reprend : comme expliqué en page 14, le système nerveux sympathique fait son come-back en revêtant les habits neufs de la radiofréquence. Une innovation dont on ne sait pas encore, si l’idée est bonne. Mais parfois le progrès ne permet pas de faire vraiment mieux qu’hier selon l’analyse de certains. C’est un paradoxe, indique Michel Beaufils qui commente Chobanian (pages 12-3). À propos de paradoxe, vous verrez qu’aujourd’hui ce terme, s’il est qualifié de « français », doit être rayé de notre vocabulaire puisque les nouvelles données épidémiologiques ne confortent plus ce vieux mythe (page 7). Enfin, en relisant Gallavardin, on verra que sa « vieille » opinion (1921) est symétrique- ment inverse aux actuelles actions du Comité de lutte contre l’hypertension artérielle (CFLHTA) qui pour sa nouvelle campagne s’évertuera à expliquer aux hypertendus qui s’ignorent de leur « âge artériel » (pages 16-7). Gallavardin, lui, voyait les choses bien autrement en affirmant qu’une fois « l’hypertension artérielle reconnue, on devra toujours éviter de dire au malade le chiffre de tension relevé. Il sera bien facile de parler simplement de circulation un peu forte, de vaisseaux trop distendus ou d’employer quelque autre périphrase analogue, en évitant de prononcer les mots d’hypertension artérielle, et surtout celui d’artériosclérose auquel les malades semblent attacher un sens beaucoup plus précis que la plupart des médecins et qui, par-dessus tous les autres, a la vertu de les inquiéter » (page 17). Puissent ces allers-retours nous instruire agréablement dans l’attente que la SFHTA est heureuse de vous accueillir à ses 29 es Journées annuelles.

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1HTA-INFO — NUMÉRO 27 — DÉCEMBRE 2009

Éditions Imothep Médecine-Sciences19, avenue Duquesne – 75007 PARIS

Tél. : 0147058438Fax : 0145558442E-mail : [email protected] : www.imothep.com

Rédacteur en chef: Michel BeaufilsDirecteur de la rédaction: Nicolas Postel-VinayDirecteur de la publication: Yveline Postel-VinayComité de rédaction: Bernard Chamontin, Guillaume Bobrie, Daniel Herpin, Xavier Jeumaitre,Pierre-François Plouin, Jean-Michel Mallion,Bernard Waeber, Faïez ZannadSecrétariat de rédaction: Yveline Postel-VinayGraphiste: Sylvie Philippe

© 2009 HTA-INFO. Tous droits de traduction, d’adaptation etde reproduction, par tous procédés, réservés pour tous pays.Les opinions exprimées dans HTA-INFO ne reflètent pas néces-sairement la position de la SFHTA, et n’engagent que la respon-sabilité de leurs auteurs. Titres et intertitres sont de l’éditeur. Iconographie : Imothep Médecine-Sciences. Impression : SH Imprimeurs, 22590 Pordic. Dépôt légal 4e trimestre 2009.ISSN 1276-1362.

Numéro 27

J U I N 2 0 0 6D É C E M B R E 2 0 0 9

É D I T O R I A LÉ D I T O R I A L

HTA-INFOVie de la société .......................... 2

Recommandations ..................... 3

Santé publique ................................ 5

Note de lecture ................................. 8

Programme JHTA ....................... 10

Médicaments en bref .............. 15

Initiatives ............................................. 16

Agenda ................................................. 18

Nouvelles des sponsors ....... 19

Encarté dans ce numéro :La Lettre n°2 de la FRHTA

S O M M A I R ES O M M A I R E

F i l i a l e d e l a S o c i é t é F r a n ç a i s e d e C a r d i o l o g i e www.sfhta.org

L E T T R E D E L A S O C I É T É F R A N Ç A I S ED ’ H Y P E R T E N S I O N A R T É R I E L L E

Faire du neuf avec du vieux… …et inversement

Nicolas Postel-Vinay

HTA-INFO

C e 27e numéro d’HTA-INFO fait volontiers des allers-retours entre le passé et leprésent. Ainsi des chercheurs font, aujourd’hui, revivre de vieilles recettes en les

plongeant dans un contexte résolument moderne, voire futuriste. C’est le cas pour lebicarbonate qui ose désormais, et pour la première fois paraît-il, se confronter auplacebo dans l’insuffisance rénale alors qu’il était présent depuis longtemps sur lesétagères des pharmacies (page 8). Plus frappant encore, ces toutes nouvelles tentativesde dénervation rénale dans l’espoir de faire baisser la pression artérielle. À ce propos,rappelons que c’est en 1900 que le Français Jaboulay tentait les premières sympa -thectomies pour traiter l’artérite, que Leriche étudia, dès 1913, l’action vaso dilatatricede la sympathectomie périartérielle sur la circulation périphérique et, que Rowntreepubliait, en 1925, dans le JAMA, un premier succès dans l’HTA maligne. Les plusanciens d’entre nous se souviennent que Smithwick leur emboîta le pas avec plus de2500 opérations à son actif et, que c’est, vers 1965, que ces opérations cessèrent, les« nouveaux » médicaments d’alors faisant mieux que le « vieux » scalpel. On lira dansce numéro que cette approche thérapeutique s’apprête à vivre une seconde jeunessepuisqu’en 2009 l’aventure reprend : comme expliqué en page 14, le système nerveuxsympathique fait son come-back en revêtant les habits neufs de la radio fréquence. Uneinnovation dont on ne sait pas encore, si l’idée est bonne.Mais parfois le progrès ne permet pas de faire vraiment mieux qu’hier selon l’analysede certains. C’est un paradoxe, indique Michel Beaufils qui commente Chobanian (pages 12-3). À propos de paradoxe, vous verrez qu’aujourd’hui ce terme, s’il estqualifié de « français », doit être rayé de notre vocabulaire puisque les nouvellesdonnées épidémiologiques ne confortent plus ce vieux mythe (page 7).Enfin, en relisant Gallavardin, on verra que sa « vieille » opinion (1921) est symétrique-ment inverse aux actuelles actions du Comité de lutte contre l’hypertension artérielle(CFLHTA) qui pour sa nouvelle campagne s’évertuera à expliquer aux hypertendus quis’ignorent de leur « âge artériel » (pages 16-7). Gallavardin, lui, voyait les choses bienautrement en affirmant qu’une fois « l’hypertension artérielle reconnue, on devratoujours éviter de dire au malade le chiffre de tension relevé. Il sera bien facile deparler simplement de circulation un peu forte, de vaisseaux trop distendus oud’employer quelque autre périphrase analogue, en évitant de prononcer les motsd’hypertension artérielle, et surtout celui d’artériosclérose auquel les malades semblentattacher un sens beaucoup plus précis que la plupart des médecins et qui, par-dessustous les autres, a la vertu de les inquiéter » (page 17). Puissent ces allers-retours nous instruire agréablement dans l’attente que la SFHTA estheureuse de vous accueillir à ses 29es Journées annuelles. ■

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2 HTA-INFO — NUMÉRO 27 — DÉCEMBRE 2009

V I E D E L A S O C I É T ÉV I E D E L A S O C I É T É

A vec la SFHTA, je voussouhaite un bon congrès.

Vous apprécierez les séancesscientifiques que le Comité deprogramme a profilées pourplusieurs cibles : Aussi bienpour les jeunes et moins jeuneschercheurs que pour les pra ti -ciens; le résumé du programmeest publié dans ce 27e numérod’HTA-INFO (p.10-1).

Venez rencontrer des collèguesdes autres sociétés savantes« sœurs » et des Sociétés Belgeet Suisse d’hypertension. Venezégalement rencontrer l’équipede la SFHTA sur notre standpour vous renseigner sur lesbourses de recherche, devenirmembre, recommander à unami de devenir membre, vousinscrire sur la liste de diffusiondu nouveau site Internet de laSFHTA.

Les membres sont invités à participer à l’assemblée géné-rale qui se tiendra le vendredi18 décembre 2009, de 12h00 à 12 h 30, à l’amphithéâtre Bordeaux. ■

Xavier Jeunemaitre,Président de la SFHTA

Bienvenue aux 29es journées del’hypertension artérielle

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R E C O M M A N D A T I O N SR E C O M M A N D A T I O N S

3HTA-INFO — NUMÉRO 27 — DÉCEMBRE 2009

A ucune recommandation européenne ou nationale n’avait été jusqu’à cette

année éditée sur le sujet. L’abstract2 de cesrecommandations résume bien le contexte:« L’hypertension artérielle de l’enfant et del’adolescent a gagné du terrain en médecinecardiovasculaire grâce au progrès de la physiopathologie et de la recherche clinique.Ces Guidelines représentent un consensusémanant de spécialistes impliqués dans ledépistage et le contrôle de l’HTA de l’enfantet de l’adolescent. Elles synthétisent unequantité considérable de données scienti-fiques et cliniques, et représentent la meil-leure expérience clinique sur laquelle méde-cins, infirmier(ère)s et familles devraient fonder leur décision. Elles attirent l’attentionsur le poids de l’HTA de l’enfant et de l’ado-lescent et sa contribution à l’épidémie actuelledes maladies cardiovasculaires. Elles devraientencourager les responsables politiques desanté publique à développer un effort collectifpour identifier et traiter cette hypertension. »Cet article insiste sur le début vraisemblabledans l’enfance de facteurs de risque cardiovas-culaire, tels le surpoids, la tachy cardie etl’HTA. Jusqu’à ce jour, ces facteurs de risquen’avaient pas été envisagés chez l’enfant pourdeux raisons essentielles: d’une part, enfantset adultes ne sont pas soignés par les mêmeséquipes, d’autre part, la prise en charge del’HTA est fondée sur des preuves établies chezl’adulte avec des grands essais, ce qui n’est pasou très peu le cas chez l’enfant.

Points clésLes recommandations ESH, sous la formede vingt-trois pages, riches de dix encadrés,neuf tableaux et trois figures, envisagent pasà pas les aspects ci-après.

● Problème de la mesure de la pressionartérielle (PA) chez l’enfant avec nécessitéd’un brassard adapté à la taille, la préférencepour la méthode auscultatoire confirmée parun appareil oscillométrique validé, la néces-sité d’une analyse critique des chiffres avecl’utilisation de la mesure ambulatoire et de lamesure « au domicile » si nécessaire. Lamesure de la PA doit faire partie de l’examensystématique des enfants âgés de plus de 3 anset des plus petits « à risque » d’HTA.● Interprétation des chiffres en centile,avec utilisation combinée âge-taille expriméeen centile, donne un tableau complexepuisqu’il faut avoir l’interprétation de la tailleen fonction de l’âge pour utiliser ce tableau!Il s’agit de données recueillies aux États-Unis, différentes des données européennes,notamment, des chiffres obtenus en Italie.Les chiffres publiés en France en fonction dusexe et de la taille et exprimés en centile res-tent d’actualité et plus facile à employer queces tableaux complexes. La définition et laclassification adoptées sont:

● Évaluation du retentissement : avechypertrophie ventriculaire gauche commepremier signe d’atteinte d’un organe cible,dont la mesure en g/m2, même normaliséepour la taille, repose sur peu de donnéespédiatriques ; épaississement de l’intima-média (examen non réalisé en routine enpédiatrie); microalbuminurie; atteinte neu-rologique et lésions rétiniennes éventuelles.

● Liste des antécédents et signes cliniquesà rechercher : complète, avec un systéma-tisme formel, pour qui a l’habitude de laprise en charge de l’HTA de l’enfant et del’adolescent.● Évidence de la nécessité de traiter: ellene peut pas être fondée sur les points durs del’adulte, comme l’insuffisance cardiaque ourénale, mais des travaux ont malgré toutdémontré chez l’enfant le lien entre lecontrôle de l’HTA et la régression de l’hypertrophie ventriculaire gauche, la réduc-tion de la protéinurie et de la progression del’insuffisance rénale.3

● Objectifs tensionnels plus clairementdéfinis: en général une PA inférieure à 90e

centile spécifique du sexe et du centile de lataille de l’âge, pour les maladies chroniquesrénales:

● Initiation d’un traitement doit être :immédiate en cas d’HTA secondaire documentée, quel que soit le niveau; plusnuancée et débutée avec les recommanda-tions non pharmacologiques en cas d’HTAessentielle.● Stratégies thérapeutiques: limitées par lefaible nombre de médications autoriséeschez l’enfant ou bénéficiant de forme galé-nique adaptée. L’initiation se fait habituelle-ment avec une monothérapie.● Médicaments disponibles:— les ß-bloquants avec le propranolol et lelabétalol: peu d’études, pas de présentationpédiatrique pour l’aténolol et le métoprolol;— les antagonistes calciques avec donnéeslimi tées concernant : diltiazem, vérapamil, nifédipine, félodipine et amlodipine, aucune

— sans protéinurie: Pa < 75e

— avec protéinurie: PA < 50e centile

— PA normale si < 90e centile— normale haute si 90e < PA < 95e,

soit > 120/80 chez l’adolescent — HTA stade 1 si 95e < PA < 99e

— HTA stade 2 si PA > 99e plus 5 mmHg

Nouvelles recommandationssur l’HTA de l’enfant et del’adolescent : l’ESH comble un videIl y a deux ans, HTA-INFO soulignait que l’HTA de l’enfant et de l’adolescent était trop fréquemment sous-estimée.1 Aujourd’hui, l’heure est à la mise à disposition de nouvellesrecommandations2 qui faisaient défaut jusqu’à présent. Résumé.

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R E C O M M A N D A T I O N SR E C O M M A N D A T I O N S

4 HTA-INFO — NUMÉRO 27 — DÉCEMBRE 2009

forme galénique pédiatrique pour aucund’entre eux;— inhibiteurs du système rénine-angiotensine:captopril largement étudié chez l’enfant.D’autres ont fait l’objet d’études comme :énalapril, fosinopril, lisinopril, ramipril etquinapril, avec établissement de dose enmg/kg disponible dans les tableaux desrecommandations, mais sans forme galé-nique pour les petits enfants;— inhibiteurs du récepteur de l’angio -tensine: travaux disponibles concernant lelosartan, irbésartan, candésartan et valsartan,avec doses conseillées, mais sans galéniquepédiatrique.D’autres substances ont des posologies biendéfinies comme furosémide et hydrochloro-thiazide. Les associations sont envisagéescomme chez l’adulte. Les thérapeutiques cibléesen fonction des contextes comme: maladiesrénales, prévention de la néphro pathie dia-bétique, insuffisance cardiaque reposent surles données observées chez l’adulte et lesmédicaments disponibles en pédiatrie.Le traitement des urgences hypertensives a été relativement bien étudié, chez l’enfant, avec la nécessité d’une baisse limitéeà 25-30 % dans les 6-8 heures avec des substances codifiées rappelées dans untableau ainsi que les posologies.

Le traitement des facteurs de risque associés,comme l’hyperlipidémie, est mal codifié; lapravastatine n’est indiquée en principe quepour les hypercholestérolémies familialeschez les enfants âgés de plus de 8 ans en l’absence de données du retentissement àlong terme des statines chez l’enfant.

L’optique du dépistage prédomine :illogique ou novateur ?Curieusement, la recherche des formes secon-daires n’est envisagée qu’à la fin du texte, encas d’HTA résistante au traitement avec lesexamens à réaliser en fonction des principalescauses d’HTA secondaire chez l’enfant quesont : les maladies rénales, les anomalies vasculaires, le phéochromocytome, l’hyper -aldostéronisme, le syndrome de Cushing, la coarctation de l’aorte, les médicaments(ciclosporine, contraceptif…) les HTA mendéliennes…Cet ordre des choses, qui est logique pourl’HTA de l’adulte, le plus souvent essentiellecomme on le sait, peut sembler illogiquepour la prise en charge de l’HTA de l’enfantet de l’adolescent, qui est secondaire dans plusde 95 % des cas. Ainsi, dans les hôpitauxpédiatriques français, les pédiatres impliquésdans la prise en charge de l’HTA de l’enfantet de l’adolescent de stade 2 s’attachent dès le

diagnostic à en rechercher l’étiologie. Maisces recommandations européennes se placent délibérément dans la démarche dudépistage de l’HTA de l’enfant et de l’ado -lescent et de sa prise en charge avec desenfants « futurs adultes ». Cette attitude estla grande originalité de ce travail, avec desrecommandations d’objectifs tensionnelsjusque-là absents de la littérature pédia-trique. Il se termine par des objectifs derecherche et des vœux d’actions conver-gentes pour débuter dès l’enfance une pré-vention des maladies cardiovasculaires et enrechercher la justification sur de futurs travaux cliniques. ■

Hubert Nivet*

* L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt concernant les données de cet article.

1. Hansen ML, Gunn PW, Kaelber DC Underdiagnosis ofHypertension in Children and Adolescents. Jama 2007;298 (8) : 874-9. Cité par Remi Salomon. HTA-INFO2007; 23 : 9-10 (texte disponible sur sfhta.org).

2. Lurbe E, Cifkova R, Cruickshank JK et al. Management ofhigh blood pressure in children and adolescents: recommen-dations of the European Society of Hypertension. J Hyper-tens 2009; (27)9 : 1719-42.

3. The ESCAPE trial group. Strict Blood-Pressure Control andProgression of Renal Failure in Children. NEJM 2009;(17)361:1639-50.

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S A N T É P U B L I Q U ES A N T É P U B L I Q U E

5HTA-INFO — NUMÉRO 27 — DÉCEMBRE 2009

L’enquête ENTRED (Échantillon nationaltémoin représentatif des personnes

diabétiques) a été réalisée une première foisen 2001, permettant d’établir un état deslieux en France de la santé de la populationdiabétique et de sa prise en chargemédicale. En 2007, une seconde enquête aestimé plus particulièrement l’évolution durisque vasculaire et des complications cardio-vasculaires chez les personnes diabétiques.ENTRED 2007 a été promue par l’Institutde veille sanitaire et réalisée en partenariatavec l’Assurance maladie (Cnamts et RSI),l’Institut national de prévention etd’éducation pour la santé (Inpes) et laHaute Autorité en santé (HAS).

Population et méthodesLa population d’ENTRED 2007 est cons -tituée d’un échantillon aléatoire de per-sonnes âgées d’au moins 18 ans, domiciliéesen France métropolitaine, assurées ou béné-ficiaires de la Caisse nationale d’Assurancemaladie des travailleurs salariés ou duRégime social des indépendants et ayantbénéficié d’au moins trois remboursementsde médicaments antidiabétiques orauxet/ou d’insuline au cours des douze derniersmois. Au total, 8926 adultes diabétiquesdomiciliés en métropole ont été inclus, dont7989 affiliés à la Cnamts, 317 commer-çants, 298 artisans et 322 libéraux.Les données de consommation de soins deces 8 926 personnes (médicaments, actesmédicaux et biologiques, montants rem-boursés, hospitalisations) de 2007, ainsi queles enquêtes postales réalisées en 2008,auprès des patients (n � 4277) et de leursmédecins (n � 2485), ont été analysées. Lesanalyses présentées ici sont centrées sur les 3894 personnes diabétiques de type 2d’ENTRED 2007. Ces données ont étépondérées selon le plan de sondage et le

taux de réponse à l’enquête. Les données d’ENTRED 2007 sont comparées à cellesd’ENTRED 2001, après restriction à despopulations comparables.

Un poids en augmentation et toujours trop de fumeursL’indice de masse corporelle moyen (poidsen kg divisé par la taille en mètre au carré)des personnes diabétiques de type 2 étaitestimé à 29,5 kg/m2 (+ 0,7 kg/m2 par rapport à 2001). Calculée à partir de poidset tailles autodéclarés, la corpulence étaitprobablement sous-estimée. Pourtant, 20 %seulement avaient une corpulence normale(< 25 kg/m2 ; �4 points par rapport à 2001), 39 % étaient en surpoids (25-29 kg/m2 ; �3 points) et 41 % obèses (≥ 30 kg/m2 ; �7 points). L’HbA1c (quireflète l’équilibre glycémique des 3 derniersmois), rapportée par les médecins, était de

7,1 % en moyenne (� 0,3 % par rapport à2001) chez les personnes diabétiques de type2; 15 % d’entre elles avaient un taux au- dessus de 8 % (� 7 points). La pressionartérielle moyenne était de 134/77 mmHg(�3 / �2 mmHg) (Figure 1). Elle était toutefois rapportée de façon imprécise parles médecins puisque fréquemment en centi-mètres et non en millimètres de mercure. Letaux moyen de cholestérol LDL était estiméà 1,06 g/l (�0,18 g/l) (Figure 2). Le contrôleglycémique, de la pression artérielle et du cholestérol s’étaient améliorés depuis 2001,quels que soient l’âge et le sexe.Pour 39 % des personnes, le médecin n’avaitpas rapporté de valeur d’albuminurie (�3 points); pour 44 %, cette dernière étaitnormale, pour 13 % (�4 points), elle correspondait au stade dit de microalbumi-nurie, et pour 4 % (�2 points) au stade demacroalbuminurie. Enfin, un tabagisme

Diabète et risque cardiovasculaire :les nouvelles données d’ENTRED2007 sont encourageantesLes six années d’écart entre les enquêtes ENTRED 1 et 2 permettent de juger des évolutions dans la prise en chargedes facteurs de risque cardiovasculaires des personnes diabétiques de type 2.

Figure 1 – Évolution de 2001 (n = 1553) à 2007 (n = 1941) de la pression artérielle chez les personnes diabétiques de type 2. Études ENTRED 2001 et 2007

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actuel était rapporté par 13 % des per-sonnes, prévalence qui diminuait avec l’âgeen passant de 36 % chez les moins de 45 ans à moins de 4 % chez les plus de 75 ans.

Franche augmentation des traitements antihypertenseurs, antiagrégants et statinesAu cours du dernier trimestre de l’année, 75 % des personnes diabétiques de type 2avaient été remboursées d’au moins un trai-tement antihypertenseur, quel qu’il soit.Un diurétique thiazidique avait été rem-boursé à 32 % des patients, un inhibiteurde l’enzyme de conversion de l’angioten-sine (IEC) à 28 % et un antagoniste durécepteur de l’angiotensine II (ARA II) à32 %. Les évolutions étaient considérablespar rapport à 2001 (Figure 3): �12 pointspour les thiazidiques, �18 points pour lesARA (�1 point pour les IEC).Un traitement hypolipémiant avait étéremboursé à 59 % des patients (dont sta-tines 47 % et fibrates 10 %) et progressaitde 18 points par rapport à 2001, au profitdes statines (�24 points) et aux dépens desfibrates (�8 points).Les traitements antithrombotiques (anti-agrégants plaquettaires compris) avaient étéremboursés sur un trimestre à seulement40 % des personnes (�7 points) mais à83 % de celles ayant des antécédents decomplication cardiovasculaire.La monothérapie par antidiabétique oralrestait la modalité de traitement du diabètede type 2 la plus fréquente (43 %, �5 pointsdepuis 2001), suivie par la bithérapie orale(29 %, �2 points), l’insulinothérapie(17 %, �2 points), un peu plus souvent enassociation à un antidiabétique oral queseule, et la trithérapie orale (8 %). Un trai-tement par biguanide était prescrit chez62 % (�12 points), par sulfamides chez50 % (�12 points), glitazones chez 13 %,glinides (8 %, �2 points) et inhibiteurs del’alpha glucosidase (8 %, �6 points).

Un diabétique sur cinq a présenté une complication coronarienneUn antécédent d’angor ou d’infarctus dumyocarde était rapporté par 17 % des per-sonnes diabétiques de type 2, chiffre stablepar rapport à 2001. Toutefois, la fréquence

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Figure 3 – Évolution de 2001 (n = 3324) à 2007 (n = 3377) du traitement à visée cardiovasculaire (au moins un remboursement au cours du dernier trimestre de consommation) chez les personnes diabétiques de type 2. Études ENTRED 2001 et 2007

Figure 2 – Évolution de 2001 (n = 1553) à 2007 (n = 1941) du cholestérol LDL chez les personnes diabétiques de type 2. Études ENTRED 2001 et 2007

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des revascularisations coronariennes était de 14 % et avait augmenté depuis 2001 (�5 points). Au total, une complicationcoronarienne (incluant les revascularisa-tions) était rapportée par 21 % des per-sonnes (�3 points).

L’intensification des traitementsporte ses fruitsCes résultats mettent en évidence une amé-lioration importante du contrôle du risquevasculaire chez les personnes diabétiques detype 2 entre 2001 et 2007, qu’il s’agisse duniveau de pression artérielle, de cholestérolou du contrôle glycémique. Toutefois l’obé-

sité progresse, et le tabagisme reste fréquentchez les jeunes diabétiques. Les améliora-tions constatées sont probablement dues àl’intensification importante des traitementsantihypertenseurs et hypolipémiants et dansune moindre mesure hypoglycémiants. Para-doxalement , la prévalence des complicationscardiovasculaires a augmenté, ce qui peuts’expliquer par un meilleur dépistage et une prise en charge plus active, avec une plusgrande fréquence des revascularisations coronaires. ■

Anne Fagot-Campagna1, Sandrine Fosse1,Candice Roudier1, Isabelle Romon1, Freddy

Penfornis2, Pierre Lecomte3, Isabelle Bourdel-

Marchasson4, Michèle Chantry5, Jean Deligne6,Cécile Fournier7, Nathalie Poutignat8, AlainWeill5, Alain Paumier6, Eveline Eschwège9,

pour le comité scientifique d’ENTRED

1. Institut de veille sanitaire, 2. CHU Besançon, 3. CHU Tours, 4. CHU Bordeaux, 5. Cnamts, 6. RSI,7. Inpes, 8. Haute autorité de santé, 9. Inserm

Web�✔ Pour plus d’information, vous pouvez

consulter :— le site www.invs.sante.fr/entred— le Bulletin épidémiologique hebdoma-daire de l’Institut de veille sanitaire,novembre 2009, sous presse, sur ce site.

Le « paradoxe français », un mot à rayer de notre vocabulaireLes données épidémiologiques des années 1980 montraient en France une très faible mortalité coronaire comparée à celledes pays voisins, alliée à une consommation importante de graisses d’origine animale. Cette particularité a été baptisée« paradoxe français ».

L a corrélation établie entre l’incidence de lamaladie coronaire dans des échantillons de

population géographique ment définis et leurconsommation moyenne de lipides d’ori gineanimale et de cholestérol a permis dedistinguer deux groupes de pays. Pour fairecourt disons que l’Europe du Nord avait uneforte mortalité coronaire et une ali men ta tionriche en graisses d’origine animale, tandis queplus au sud, on constatait une mor talitécoronaire moindre avec une alimen tationpauvre en graisses d’origine animale. Dans lesannées 1980, l’alimen tation de la populationfrançaise était consi dérée comme particulière -ment riche en graisses d’origine animale, sibien d’aucuns ont mis le doigt sur un para -doxe scientifique ingénieusement baptiséFrench Paradox. Au pays d’Astérix la formuleconnut le succès que l’on sait, car la grandeconsommation de vin des Français fut évo quéecomme une explication possible du phéno -mène. Le vin pour protéger le cœur! Uneaubaine pour les lobbies de l’alcool et les médias.

Aujourd’hui, il n’est plus possible de soutenir son existenceComme l’explique Ducimetière,1 il fallutattendre de nouvelles données pour faire

évoluer le débat; dont le Projet MONICApiloté par l’OMS durant la décennie 1985-1994. Cette étude confirma que la maladiecoronaire en France avait une fréquenceintermédiaire entre celle observée dans lespays d’Europe du Nord et celle observéedans les pays d’Europe du Sud. MONICAmontrait aussi que l’alimentation moyennedans les régions françaises étudiées était plussatisfaisante du point de vue des recomman-dations en matière de lipides que celle obser-vée dans les régions d’Europe du Nord, et nepouvait donc être considérée comme para-doxale vis-à-vis du diet-heart concept. Biend’autres travaux allèrent dans le même sens sibien que Ducimetière fut en mesure de plaider pour la fin du paradoxe français ences termes: « Les données épidémiologiquesrécentes permettent d’affirmer que, dans lapopulation française, la maladie coronairen’est pas aussi rare qu’on a pu le croire auparavant, et la consommation de graissesd’origine animale pas si importante. Il n’estdonc plus scientifiquement fondé de main -tenir l’idée d’une « exception française ». En revanche, tout plaide en faveur d’un gradient nord-sud de la maladie coronaireen Europe occidentale, gradient dans

lequel la France occupe la place que luiassigne la géographie. Certains comporte-ments alimentaires, en particulier la consom-mation d’acides gras d’origine animale,paraissent liés à la progression de cette maladie, mais les connaissances physio -patho logiques actuelles ne permettent pasd’élucider les mécanismes sous-jacents. Dansces conditions, il apparaît souhaitable que leconcept de « paradoxe français » disparaisserapidement de la littérature scientifique etnon scientifique, car il contribue à entre tenirdans les médias un climat de mystère et depassion que l’on sait ennemi de la “bonnescience” et de la “bonne santé publique” ». ■

Nicolas Postel-Vinay, Paris

1. Ducimetière P. Questions de santé publique. 2009,6 : 1-4.

✔ Retrouvez ce commentaire sursfhta.org, et accédez à l’article origi-nal de Pierre Ducimetière avec sestableaux et sa bibliographie complète(9 références).

Web�

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N O T E S D E L E C T U R EN O T E S D E L E C T U R E

L’acidose métabolique est une compli -cation habituelle des patients ayant une

insuffisance rénale chronique avancée, enparticulier quand le débit de filtrationglomérulaire est inférieur à 30 ml/mn. Elle ades conséquences connues, notamment leretard de la croissance chez l’enfant; elle estassociée à une ostéoporose et à une réductionde la masse musculaire; elle favorise lecatabolisme protéique et le stress oxydatif,entre autres. Des études chez le rat ontsuggéré que l’acidose métabolique des ratsurémiques était associée à l’aggravation de laprotéinurie et à la fibrose tubulo-interstitielle,source de dégradation plus rapide de lafonction rénale.1 D’autres études animalesn’ont pas retrouvé cet effet bénéfique.

Bicarbonate versus placeboLes résultats d’un essai thérapeutique compa -rant une supplémentation par bicarbonateversus placebo chez des patients ayant uneréserve alcaline supérieure à 16 et inférieure à 20 mmol/l viennent de paraître.2 Sur 184 patients insuffisants rénaux, 134 ont étéinclus. Les patients avaient une clairance de lacréatinine comprise entre 15 et 30 ml/mn etpar 1,73 m2 de surface corporelle et ont étésuivis deux ans. Le critère de jugementprincipal était le déclin de la clairance de lacréatinine, la proportion de patients ayant undéclin rapide supérieur à 3 ml/mn et par anet l’insuffisance rénale chronique terminaledéfinie par une clairance de la créatinineinférieure à 10 ml/mn. Trente-six pour centdes patients étaient diabétiques; il s’agissaitd’une néphropathie vasculaire dans 27 % descas et d’une glomérulonéphrite dans 10 à13 % des cas. Curieusement, seuls 48 % dansle Groupe contrôle et 50 % dans le Groupebicarbonate recevaient des inhibiteurs del’enzyme de conversion ou des antagonistesdes récepteurs de l’angiotensine 2. Enmoyenne, la supplémentation par bicar -bonate a été de 1,82 g par jour et le taux debicarbonate a augmenté dans le Groupetraitement tout au long de l’étude alors qu’ilest resté stable dans le Groupe contrôle àenviron 20 mmol/l. La protéinurie initialeétait à 1,80 g par 24 heures; la natriurèse à

environ 140 mmol par 24 heures; il n’y avaitpas de différence entre ces deux groupes.Pour ces paramètres, il n’y avait pas non plusde différence de niveau de PA: environ 124-76 mmHg.Malgré l’augmentation de l’apport sodé liéeau bicarbonate de sodium, la PA est restéesimilaire dans les deux groupes. L’utilisationdes médicaments antihypertenseurs et desbloqueurs du système rénine s’est révéléeégalement similaire dans les deux groupes aucours du suivi. Malgré l’absence d’effet sur laprotéinurie pendant les deux ans de suivi, lepourcentage de patients ayant développé uneinsuffisance rénale chronique terminalenécessitant une prise en charge en dialyse aété de 6,5 % dans le Groupe bicarbonateversus 33 % dans le Groupe contrôle (P< 0,001). Neuf pour cent dans le Groupebicarbonate et 45 % dans le Groupe contrôleont eu une augmentation rapide de ladégradation de la fonction rénale supérieureà 3 ml/mn et par an (P < 0,0001). Parmi lesparamètres qui ont été analysés, laprotéinurie, la PA, la calcémie et laphosphorémie n’étaient pas associées à ladégradation de la fonction rénale. Sur le plannutritionnel, les patients recevant unesupplémentation par bicarbonate ont eu uneaugmentation progressive de la circonférencemusculaire brachiale, une augmentation del’albuminémie, une diminution du taux degénération de l’urée normalisée.Au total, cette étude prospective randomiséesuggère que la supplémentation parbicarbonate chez les patients qui sont enacidose et ont un débit de filtrationglomérulaire compris entre 15 et 30 ml/mnpermet de réduire la dégradation de lafonction rénale et améliore le statutnutritionnel de ces patients.

Du neuf avec du vieux ?On se souviendra que dans un « vieux »travail datant de 1931, 17 patients quiavaient une insuffisance rénale ont pu voirleur fonction rénale stabilisée sur plusieurssemaines et plusieurs mois quand un régimepauvre en acide apportant du bicarbonate desodium et des citrates de potassium leur a été

donné.3 Depuis lors, il n’y a pas eu d’essaithérapeutique randomisé dans ce domaine,mais il est vrai qu’il n’y a pas de soutienindustriel pour développer le bicarbonate desodium qui existe depuis toujours dans nospharmacies. Il est très surprenant que cettesupplémentation orale par bicarbonate chezces patients n’ait pas permis une réduction dela protéinurie alors qu’elle a été associée à unediminution du pourcentage des patientsarrivés au stade de l’insuffisance rénalechronique terminale. Elle pose bien sûr leproblème des critères de jugement inter -médiaires en néphrologie, mais claire mentcette étude doit être reproduite dans d’autrespopulations pour affirmer notre conviction.Finalement, nous savions depuis longtempsque la supplémentation par bicarbonate étaitnécessaire chez les patients en acidose pourdes raisons nutritionnelles et pour réduire laperte de masse osseuse; il est possible quecette mesure permette également de réduirela progression de l’insuffisance rénale. ■

Jean-Michel Halimi, Tours

1. Gadola L, Noboa O, Marquez MN, Rodriguez MJ,Nin N, Boggia J, et al. A: Calcium citrate amelioratesthe progression of chronic renal injury. Kidney Int2004; 65: 1224–30.

2. De Brito-Ashurst, Varagunam M, Raftery MJ, YaqoobMM. Bicarbonate supplementation slows progressionof CKD and improves nutritional status. J Am SocNephrol 2009 ; 20 :2075-2084.

3. Lyon DM, Dunlop DM, Steward CP : The alkaline treatment of chronic nephritis. The Lancet 1931; 218:1009-13.

ressortir le bicarbonate du placard?La supplémentation en bicarbonate retarde la progression vers l’insuffisance rénale chronique terminaleet améliore le statut nutritionnel des insuffisants rénaux comme le montre une étude récente. Résumé.

Coll. Imothep MS

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N O T E S D E L E C T U R EN O T E S D E L E C T U R E

Sujets âgés de plus de 80 ans vivanten institution : quelle mesure de PA ?

L’ objectif principal de l’étude PARTAGEest d’évaluer chez des personnes de plus

de 80 ans vivant en EHPAD (Établissementsd’hébergement des personnes âgées etdépendantes) la valeur prédictive du niveaude la pression artérielle (PA) et de la rigiditéartérielle (mesurée par la vitesse de l’onde dupouls-VOP) sur la mortalité globale, ainsique sur les événements cardiovasculairesmajeurs et le déclin cognitif.1 Un suivi dedeux ans avec enregistrement des décès et desévénements cardiovasculaires est ainsi prévupour 1130 sujets de plus de 80 ans (âgemoyen 88 ± 5 ans) qui ont été suivis par leséquipes de recherche de quatre centres hospitalo-universitaires français (Nancy, Dijon, Paris,Toulouse) et deux centres italiens (Cesena,Vérone). Au total, 72 EHPAD ont participéà cette étude clinique.Les mesures artérielles, ainsi qu’une évalua-tion des comorbidités, des fonctions cogni-tives et de l’autonomie ont été réalisées. LaPA a été mesurée, d’une part, de façon clinique (avec un appareil automatique enposition assise et debout) et, de l’autre, parautomesure (trois mesures matin et soir pendant trois jours consécutifs). Les VOPcentrale (carotido-fémorale) et périphérique(carotido-radiale) ont été mesurées avecl’aide de l’appareil PulsePen®.

Comparaison PA clinique et par automesure : pas de différenceAucune différence significative n’a étéretrouvée entre les valeurs moyennes depression obtenues par l’automesure etcelles obtenues par la mesure clinique. Eneffet, environ 60 % des participants avaientune différence de PAS de moins de 10 mmHgentre la mesure clinique et l’automesure,alors qu’environ 20 % avaient des valeursplus élevées en automesure et 20 % enmesure clinique. Ce résultat était plutôt inat-tendu. En effet, les études réalisées chez dessujets âgés ambulatoires montrent que l’automesure donne des chiffres tensionnels

bien inférieurs à ceux de la mesure cliniqueconventionnelle. Cela concerne essentielle-ment la PAS et moins la PAD. L’absenced’un tel effet chez les patients de l’étudePARTAGE° est essentiellement expliquéepar le fait que les deux mesures, i.e. la cli-nique et l’automesure, ont été réalisées dansle même lieu (la chambre des résidents), cequi n’est évidemment pas le cas chez despatients ambulatoires. On peut égalementavancer que les sujets vivant en EHPAD sont« habitués » à la prise tensionnelle et ne pré-sentent donc pas d’effet « blouse blanche ».

Bon contrôle tensionnel, notamment chez les hommesParmi les sujets inclus dans l’étude, 76 % desfemmes et 60 % des hommes avaient uneHTA connue, et parmi eux 91 % avaient untraitement antihypertenseur ; 51 % deshypertendus traités avaient un bon contrôletensionnel (PA systolique < 140 mmHg).Contrairement à ce qui est décrit chez des per-sonnes âgées ambulatoires, les hommes del’étude PARTAGE étaient mieux contrôlés queles femmes (63 % des hommes avaient unehypertension bien contrôlée, alors que ce pour-centage n’était que de 52 % chez les femmes).Ce constat de niveau élevé de contrôle ten-sionnel peut être expliqué par le fait que lesrésidents des EHPAD sont aidés (assistés)par le personnel pour la prise régulière dutraitement, ce qui pourrait avoir un effetdirect sur la réponse au traitement. Ceconstat — lui aussi plutôt inattendu — d’unmeilleur contrôle chez les hommes pourraitêtre lié à un meilleur état général chez leshommes que chez les femmes. En tout cas,nous pouvons dire avec certitude que lesmauvais scores observés chez les hommesvivant hors EHPAD seraient plutôt liés à desproblèmes d’observance, plus marqués chezles hommes que chez les femmes.Une augmentation de la pression pulsée avecl’âge (P < 0,001) a été observée, due essentiel-lement à une réduction de la PA diastolique

(P < 0,001) sans augmentation significativede la PA systolique. Les valeurs moyennes dela VOP centrale par rapport à celles de laVOP périphérique:a. étaient nettement plus élevées: 14,3 ± 5,1

vs 8,0 ± 1,7 m/s;b. augmentaient de façon significative avec

l’âge d’environ 0,5 m/s tous les cinq ans(entre 80 et 100 ans); en revanche, on n’apas observé de modification de la VOPpériphérique avec l’âge.

Il s’agit de la première étude qui évalue lesrelations entre les mesures cliniques etambulatoires de la PA, ainsi que la rigiditéartérielle chez des sujets âgés de plus de 80 ans institutionnalisés et fragiles. Le suivilongitudinal en cours permettra de mieuxidentifier les sujets présentant un risque élevéde décès, de maladie cardiovasculaire et dedéclin cognitif, et d’adopter une meilleureprise en charge. ■

Athanase Bénétos, Nancy*

*Service de gériatrie, CHU de Nancy

1. Benetos A, Buatois S, Salvi P, et al. Blood pressureand pulse wave velocity in the institionalized elderlyaged 80 and over : Baseline of the PARTAGE study.Journal Hypertens 2009. In press. (version en lignedisponible).

°PARTAGE: Pression artérielle chez le sujet âgéÉtude financée par le PHRC national 2006. Un financementsupplémentaire par la SFHTA a été obtenu en 2007 (subventionde recherche).

Un travail vient d’évaluer les relations entre les mesures cliniques et ambula-toires de la pression artérielle (PA), et la rigidité artérielle chez des sujets âgésde plus de 80 ans institutionnalisés et fragiles. Ses résultats sont inattendus.

Coll. Imothep MS

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A ram Chobanian, connu pour être le premier signataire durapport JNC7, a publié récemment dans le New England

Journal of Medicine une longue réflexion sur ce qu’il appelle « le paradoxe de l’hypertension ».1 Celle-ci est traitée chez unpourcentage croissant de patients, les médicaments anti -hypertenseurs ne cessent de progresser et pourtant le taux decontrôle de l’hypertension ne s’améliore que peu.La prévalence de l’hypertension augmente, un peu partout àtravers le monde. Elle a été estimée en 2000 à 26,4 % de lapopulation mondiale âgée de plus de 20 ans, et les projectionsindiquent qu’elle devrait passer à 29,2 % en 2025.2 Les paysriches n’ont pas le monopole de cette inflation. L’augmenta-tion de prévalence semble tout aussi inéluctable dans les payspauvres.Pourquoi cette augmentation de prévalence? Le mode de vie ytient probablement un rôle dominant. Le nombre d’obèses necesse d’augmenter. Or la prévalence de l’hyper tension s’élèverégulièrement avec l’IMC, les données de NHANES sont àcet égard particulièrement éloquentes.3 Il faut y voir le refletd’habitudes alimentaires désastreuses, entre autres de la sur-consommation de boissons sucrées et hautement caloriques.L’apport calorique quotidien aurait augmenté en moyenne de300 Kcal en vingt ans. La consommation de sodium a, elleaussi, largement augmenté, cependant que celle de potassiuma diminué, résultat d’un usage de plus en plus massif des pré-parations alimentaires industrielles. L’absence d’exercice physique est devenue une règle dans les pays industrialisés. Orcette situation majore encore l’obésité, ainsi que tous les para-mètres du syndrome métabolique.

Taux de contrôle globalement médiocreLe taux de contrôle de l’hypertension est très difficile à évaluerconvenablement sur des populations entières, et des chiffresdivers en sont proposés, selon la métho dologie utilisée. PourChobanian (et NHANES) aux États-Unis, il est passé en vingtans de 27 à 35 %, cependant que le nombre d’hypertendusaugmentait, de 50 à 65 millions. NHANES indique, par ail-leurs, que 28 % des Américains ne sont pas au courant de leurhypertension, 39 % ne reçoivent pas de traitement et 65 %ne sont pas contrôlés.3 Les chiffres sont bien pires encore chez

Meilleurs médicaments, mais pasmeilleur contrôle: « le paradoxede l’hypertension »

Tableau – Évolution du traitement de l’HTA (d’après 1)

Années 1940 Thiocyanate de potassiumRégime de KempnerSympatectomie lombaire

Années 1950 Rauwolfia serpentinaGanglioplégiquesAlcaloïdes du veratrumHydralazineGuanethidineDiurétiques thiazidiques

Années 1960 Alpha2-bloquantsSpironolactoneβ-bloquants

Années 1970 Alpha1-bloquantsInhibiteurs de l’enzyme de conversion

Années 1980 Inhibiteurs calciques

Années 1990 Inhibiteurs du système rénine angiotensine

Années 2000 Inhibiteurs de la rénine

les diabétiques ou les insuffisants rénaux, patients dont le contrôle estnotoirement très difficile. Le Canada — ou du moins l’Ontario —aurait le taux de contrôle le plus élevé au monde, dépassant 60 %.Les évaluations en Europe varient considérablement d’un pays à unautre et d’une étude à l’autre. Pour la France, des études dignes de foil’évaluent entre 30 et 50 % des hypertendus traités.4 Toujours est-il,comme le souligne Chobanian, qu’en dépit d’une améliorationconstante des possibilités thérapeutiques (Tableau), le taux de contrôlereste globalement médiocre.

Quelles sont les causes de cet échec relatif ?Tout d’abord, nombre de patients pourtant reconnus hypertendus nereçoivent aucun traitement, que cette négligence soit médicale ou dueau patient. Ensuite, nombre d’études l’ont bien prouvé, la compliance

De plus en plus fréquente, l’hypertension représenterait un « paradoxe », eu égard à notre arsenal thérapeutique de plus en plus performant, mais sans permettre un contrôle satisfaisant. Michel Beaufils commente pourHTA-INFO un article d’Aran Chobanian. Une réflexion stimulante.

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au traitement est très inégale, et souvent fortmédiocre. Michel Burnier et son groupe ontmontré, à l’aide du « pilulier électronique »,les surprises que l’on peut avoir en la matière.Les traitements peuvent être mal choisis, maladaptés ou mal dosés. Les effets secondairessont une cause majeure d’abandon du traite-ment. Enfin, on parle, depuis quelquesannées, de la fameuse inertie thérapeutique,dont la France, paraît-il, détiendrait unrecord. Mais une certitude, que souligneChobanian, est que la dérive du style de viese poursuit, compromettant le succès detoute thérapeutique médicamenteuse. Si lepoids continue d’augmenter, la consomma-tion d’alcool d’être massive, si aucun effortn’est fait sur l’apport de sel, il y a peu dechances d’obtenir une normalisation.Les études EUROASPIRE en apportent unexemple frappant. Trois études successivesont été menées chez des patients coronariensavérés, entre 1995 et 2007, dans vingt-deuxpays européens.5 Durant ce laps de temps, lafréquence du tabagisme n’a pratiquementpas diminué — elle a même augmenté chez les moins de 50 ans. La fréquence del’obésité, celle de l’hypertension et celle dudiabète ont augmenté. Dans le même tempsla consommation de statines et d’antihyper-tenseurs a augmenté. Ces données indiquentqu’en dépit d’une consommation de plus enplus élevée de médicaments, le contrôle desfacteurs de risque demeure très insuffisant etque la modification indispensable du stylede vie n’a pas eu lieu, ceci expliquant sansdoute cela.

Que peut-on faire pour améliorercette situation ?Chobanian n’est pas très prolixe sur ce pointet se retranche derrière une « stratégie nationale » impliquant le gouvernement, les écoles, voire les organisations religieuses.Il est clair qu’une action est nécessaire à deuxéchelons, d’une part, sur le mode de vie, etd’autre part, sur les traitements médicamen-teux. Concernant le mode de vie, on a vufleurir les recommandations diététiques lesplus extravagantes et irréalistes, alors quec’est sans doute la simplicité qui serait demise, avec des buts raisonnables, atteignablespour la majorité. Il y a fort peu de chances defaire admettre à de nombreux patients, sur-tout à longue portée, un régime à 500 Kcalpar jour, pas plus qu’un régime de type

Kempner! Il est clair aussi que ces recom-mandations doivent recevoir un soutien réel-lement engagé de tous les organismes insti-tutionnels, des médias, de l’enseignementdès le primaire etc. Elles doivent aussi obtenir une coopération des industries alimentaires, moins inconcevable qu’il nel’est souvent dit, pour peu qu’on ne leurdemande pas l’impossible. Le recours à desprofessionnels de la diététique est d’une utilité certaine, bien soulignée dans larecommandation de l’ESH. Mais la per -sévérance des médecins, leur patience et leurpouvoir de persuasion sont les piliers de cetteaction, pour laquelle ils ne peuvent se repo-ser sur personne d’autre, ni accuser qui quece soit d’autre en cas d’échec.Concernant les traitements, le corps médicala été abreuvé de recommandations, émanantdes autorités les plus respectées. Ces recom-mandations ont fixé des seuils de traitement,des cibles thérapeutiques et des modalités destratégie médicamenteuse. Ce sont souventdes textes complexes (même dans leurs versions abrégées), elles sont contradictoiresentre elles, et parfois se contredisent elles-mêmes peu après leur publication.6

Quelles que soient la somme des compé-tences mises en jeu et l’importance dutravail accompli, ce jeu peut devenir contre-productif, et là aussi simplicité et réalismeseraient les bienvenus.Nous ne reviendrons pas ici sur l’expériencemenée en Ontario (voir l’article de G. Bobriedans le précédent numéro d’HTA-INFO),montrant qu’un schéma thérapeutique uni-voque, et simplifié par rapport aux recom-mandations, augmente sensiblement le tauxde contrôle. En tout cas, dans l’ensemblel’expérience canadienne montre qu’une poli-tique nationale volontariste et une simplifi-cation des schémas thérapeutiques permet-tent de limiter largement le « paradoxe » del’hypertension.

En fin de compte,y a-t-il vraiment un paradoxe ?La fréquence de l’hypertension a toutes leschances de poursuivre sa hausse, car nous nechangerons pas l’évolution de l’hygiène ali-mentaire et physique dans le monde, si cen’est à la marge en étant optimiste. Les cam-pagnes destinées à limiter (surtout chez lesenfants) l’usage des boissons sucrées mon-trent un succès plus que mitigé. Les velléités

de modération de l’apport sodé sont obéréespar des ambitions déraisonnables d’apportstrès — trop — bas, et ne sont pas non plusdes succès là où elles ont été tentées. Pour-tant l’industrie a fait un effort, qui pourraitse poursuivre. Mais qui saurait arrêter la« malbouffe » qui se répand comme unegangrène et l’obésité qui va avec?

Quant à la thérapeutique, nous avons peut-être atteint les limites d’un exercice de méde-cine fondée sur les « preuves » que sont desessais gigantesques, largement biaisés etcontradictoires, biais et contradictions étantsupposés être tempérés par la sacro-sainteméta-analyse. La donne qui change tous lesjours est désastreuse. Les cibles non réalistessont décourageantes — si tous nos diabé-tiques ou insuffisants rénaux étaient à140/90 mmHg, ce serait déjà le paradis !L’heure pourrait être à la sagesse et à la sim-plicité, au prix peut-être de quelquesapproximations, malgré qu’en ait l’ego desplus savants d’entre nous. ■

Michel Beaufils, Paris

1. Chobanian AV. The Hypertension Paradox — More Uncon-trolled Disease despite Improved Therapy. NEJM 2009;361 (9): 878-87.

2. Kearney PM, Whelton M, Reynolds K, Muntner P, WheltonPK, He J. Global Burden of Hypertension: Analysis of World-wide dData. The Lancet 2005; 365 (9455): 217-23.

3. Cutler JA, Sorlie PD, Wolz M, Thom T, Fields LE, Roccella EJ.Trends in Hypertension Prevalence, Awareness, Treatment,and Control Rates in United States Adults Between 1988-1994 and 1999-2004. Hypertension 2008; 52 (5) :818-27.

4. Wagner A, Arveiler D, Ruidavets J, Cottel D, Bongard V,Dallongeville J, et al. État des lieux sur l’hypertension artérielleen France en 2007: l’étude Mona Lisa. BEH 2008; 49:483-6.

5. Kotseva K, Wood D, De Backer G, De Bacquer D, Pyorala K,Keil U. Cardiovascular Prevention Guidelines in Daily Prac-tice: a Comparison of EUROASPIRE I, II, and III surveys inEight European Countries. The Lancet 2009; 373 (9667):929-40.

6. Mancia G, Laurent Sp, Agabiti-Rosei E, Ambrosioni E, Bur-nier M, Caulfield MJ, et al. Reappraisal of European guide-lines on hypertension management: a European Society ofHypertension Task Force document. Journal of Hypertens2009; 27 (11): 2121-58.

N O T E S D E L E C T U R EN O T E S D E L E C T U R E

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N O T E S D E L E C T U R EN O T E S D E L E C T U R E

D epuis une vingtaine d’années, le système nerveux sympathique acessé d’être pris pour un acteur de premier plan dans la pathogénie

de l’HTA essentielle. Tout au plus son rôle est-il considéré commeinstru mental dans le maintien d’une PA élevée, comme le démontretout de même l’efficacité des substances sympatholytiques chezcertains hypertendus. Cette désaffection des cher cheurs tient surtout àdeux propriétés fonda mentales du contrôle réflexe de la PA par lesystème nerveux sympathique: d’une part, ce contrôle est relativementpeu puissant et d’autre part, il s’adapte à un niveau tensionneldurablement augmenté. En effet, il a été montré expérimentalementque le baroréflexe sympathique ne corrige au mieux que les deux tiersou les trois quarts d’une perturbation tensionnelle, par exemple unstimulus qui tend à élever la PA. Dans ces conditions, si le stimuluscontinue d’exercer son effet, il persistera une élévation tensionnelle qui,à plus ou moins long terme, entraînera un réajustement (resetting) dubaroréflexe vers des valeurs de PA plus élevées. Toutefois, des obser -vations récentes, obtenues notamment grâce à des mesures télé -métriques de l’activité nerveuse sympathique rénale chez le lapin, ontconduit à revisiter ces concepts.1

Nouveau procédé : l’ablation par radiofréquence des nerfs rénauxLes études récemment publiées par Henry Krum, Murray Esler et leurs col-laborateurs, sont clairement d’un intérêt majeur dans ce contexte. Dans lapremière étude,2 ces auteurs ont évalué l’effet d’une dénervation rénalebilatérale sur la PA d’hypertendus résistants (PA systolique ≥ 160 mmHgsous au moins trois médicaments antihypertenseurs). L’intervention aconsisté à pratiquer une ablation par radiofréquence des nerfs rénauxgrâce à un cathéter introduit par voie fémorale dans les artères rénales.Chez dix sujets, cette intervention a réduit la production rénale (spillo-ver) de noradrénaline de 47 % en moyenne. Chez 45 sujets, les PA systolique et diastolique étaient abaissées de �21/�10 et�24/�11 mmHg, trois et neuf mois après l’intervention. Il n’y a paseu de complications rénovasculaires. Il s’agit d’une étude « preuve deconcept » qui ouvre des perspectives thérapeutiques intéressantes, maisdont les résultats demandent bien sûr à être confirmés par un essai clinique prospectif.

Et de nouvelles questions…Pour le physiologiste, l’étude soulève la question du mécanisme de l’ef-fet antihypertenseur: nerfs sympathiques efférents et/ou nerfs afférents?Dans un second papier,3 le même groupe rapporte les effets de la déner-vation rénale chez un patient hypertendu résistant dont le spillover rénalde la noradrénaline était deux à trois fois plus élevé que la normale avantla dénervation. Trente jours après l’intervention, le spillover était réduitde 48 et 75 %, respectivement à gauche et à droite. Par ailleurs, ladénervation s’est accompagnée d’une réduction de 42 % du spillover

Le come-back dusystème nerveuxsympathique ?

Sympathique abdominal — Planche extraite de l’Atlas d’anatomie humainepar C. Toldt (université de Vienne), Paris 1912. Collection Imothep MS

systémique de la noradrénaline à trente jours et d’une diminu-tion progressive de l’activité sympathique musculaire mesuréepar microneurographie (56, 41 et 19 bouffées de décharges parminute, respectivement avant, puis un et douze mois après ladénervation). Les PA systolique et diastolique étaient 161/107avant l’intervention et 141/90 et 127/81 mmHg, respectivementun et douze mois après. La réduction de l’activité sympathiquerénale s’accompagne donc d’une réduction globale des activitéssympathiques régionales (notamment à destinée musculaire).Cette dernière observation est compatible avec un rôle des nerfsafférents rénaux dans le contrôle central des activités sympa-thiques et amène à reconsidérer le rôle du système nerveux sympa-thique dans l’HTA. ■

Claude Julien, Lyon*

*Laboratoire de Physiologie, faculté de Pharmacie, Lyon

1. Malpas SC. What sets the long-term level of sympathetic nerve activity : is there arole for arterial baroreceptors? Am J Physiol Regul Integr Comp Physiol 2004;286 : R1-R12.

2. Krum H, Schlaich M, Whitbourn R, Sobotka PA, Sadowski J, Bartus K, et al.Catheter-based renal sympa thetic denervation for resistant hypertension : a mul-ticentre safety and proof-of-principle cohort study. The Lancet 2009 373 :1275-81.

3. Schlaich MP, Sobotka PA, Krum H, Lambert E, Esler MD. Renal sympathetic-nerveablation for uncontrolled hypertension. NEJM 2009 ; 361 : 932-4.

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15HTA-INFO — NUMÉRO 27 — DÉCEMBRE 2009

M É D I C A M E N T S E N B R E FM É D I C A M E N T S E N B R E F

■ Inhibiteurs de la DDP-IV et inhibiteur de l’enzyme de conversion : risque d’angioedème*Januvia® et IEC ne font pas bon ménage, nous explique Brown, et al dans un article récemment paru.1 De nouvelles données issues de la post-commercialisation à connaître. Dans cet article,1 les auteurs (dont desmembres du laboratoire Novartis) analysent des cas d’angioedème rapportés avec un nouvel antidiabé-tique oral, le vildagliptin (Glavus®). Ces cas sont issus des essais cliniques effectués avec le vildagliptin etde la base américaine de pharmacovigilance de la FDA en post-commercialisation. Le propos est intéres-sant, car il repose sur l’utilisation de données cliniques émanant de sources diverses (essais cliniques,base de la FDA, Pubmed), mais aussi sur une démonstration pharmacologique des effets étudiés. Enrevanche, l’extrapolation à la clinique est peut-être difficile, car il faut noter le faible effectif de cas concer-nés, les biais possibles (sélection de patients sous IEC à faible risque d’angioedème, limites des essais cli-niques). Cela ne peut qu’inciter à être vigilant chez les patients diabétiques traités par IEC.

Le vildagliptin est un représentant d’une nouvelle classe pharmacologique, les inhibiteurs de la dipeptidy-lypep tidase-4 (DDP-IV) qui est une protéase qui inactive des incrétines, hormones jouant un rôle impor-tant dans l’homéostasie du glucose. Le premier représentant de cette classe, Januvia® (sitagliptine) aobtenu une AMM européenne le 21 mars 2007. La sitagliptine est indiquée dans le traitement du diabètede type 2 pour améliorer le contrôle de la glycémie en association à la metformine et/ou à un sulfamidehypoglycémiant et à un agoniste des récepteurs PPAR g (thiazolidinedione), lorsque cela est approprié. Lerationnel de l’analyse des cas d’angio edème repose sur des données de tolérance post-commercialisationavec le Januvia® mais également sur des données pharmacologiques fondamentales, précliniques et cli-niques. Ainsi, l’activité de DDP-IV serait diminuée chez des patients traités par IEC ayant présenté unangioedème, cet enzyme ne dégrade pas seulement des incrétines mais d’autres peptides comme la subs-tance P, qui joue un rôle important dans la physiopathologie des angioedèmes chez les patients traités parIEC. En cas d’inhibition de l’enzyme de conversion, la substance P est inactivée par la DDP-IV. L’inhibitionpharmacologique de la DDP-IV pourrait donc augmenter le risque d’angioédème chez les patients traitéspar IEC. Lors des essais cliniques avec vildagliptin, des cas d’angio edèmes ont été rapportés, conduisant àla mise en place d’une fiche spécifique de recueil de cet effet, avec analyse en aveugle par un comité d’ex-pert. Ce sont ces cas d’angioedème qui sont présentés ainsi que les cas issus de la base de la FDA et uneanalyse de la littérature médicale (Pubmed).

Résultats : au cours des essais cliniques, 55 cas d’angioedème sont survenus, parmi lesquels 27 cas ontété retenus après analyse. Dix-neuf cas surviennent pour 8553 patients traités par le vildagliptin, soit uneincidence de 0,22 % et 8 cas chez 5368 patients traités par un comparateur soit une incidence de 0,15 %.Chez les patients traités par un IEC, l’incidence d’angioedème chez les patients recevant le vildagliptin estde 0,51 % pour 0,05 % chez les patients traités par un comparateur soit un OR de 9,29 [1,22-70,70] dansl’analyse globale. Le risque d’angioedème est significativement élevé chez les patients traités par 100 mgde vilda gliptin/jour (et non chez ceux traités par 50 mg/jour). Ces données sont les mêmes que l’on utiliseuniquement les cas confirmés (27) ou l’ensemble des cas incluant les non suffisamment documentés (36).Une méta-analyse de ces données retrouve un risque élevé d’angioedème avec 100 mg/jour de vildagliptin,avec une augmentation du risque d’angioedème de 4 à 5 chez les patients traités par IEC. La base de phar-macovigilance de la FDA contient 395 cas d’effets indésirables avec sitagliptin sur 8 mois (entre le2 novembre 2006 et le 29 juin 2007). Ces cas concernent 271 patients ; 14 cas sont des angioedèmes dont5 ont un critère de gravité. La recherche bibliographique sur Pubmed retrouve 116 publications en anglaisavec le sitagliptin, 8 avec saxagliptin et 13 avec alogliptin. Un cas d’angioedème avec urticaire est survenuau cours d’un essai clinique avec sitagliptin.

Les auteurs concluent qu’il existe un risque accru de survenue d’un angioedème potentiellement grave aucours d’un traitement par inhibiteurs de la DDP-IV, chez les patients traités par IEC.

■ Avertissement concernant les médicaments pour l’arrêt du tabac**The Medical Letter 2 a jugé utile de refaire le point sur les médicaments pour le traitement de la dépen-dance au tabac qui ont défrayé la chronique suite aux alertes sanitaires des agences, dont la FDA (États-Unis) qui ont demandé aux fabriquants du bupropion (Zyban®) et de la varénicline (Champix®) d’ajouterun avertissement encadré mentionnant le risque de symptômes psychiatriques et de suicide dans leursinformations de pres cription (FDA Alert, 7 janvier 2009). Sans revenir sur les données d’efficacité de cesmolécules qui font mieux que le placebo, retenons ici que la varénicline est maintenant généralement

Au fil des publications, HTA-INFO relève quelques informations concernantl’actualité du médicament et notamment de la pharmacovigilance. Brèvesnotes de lecture.

considérée comme le médicament le plus efficacedisponible pour le traitement de la dépendanceau tabac. Avec ce produit, les effets indésirablesles plus fréquents dans les études cliniques ontété des nausées, des troubles du sommeil, desrêves anormaux, des céphalées, une constipation,des vomissements, des flatulences et une xérosto-mie. Cela dit on ne doit pas oublier que les étudeseffectuées par le fabriquant avaient exclu lespatients présentant des pathologies psychia-triques et qu’une agitation, une agressivité, unehumeur dépressive, des idées et des comporte-ments suicidaires ont été rapportés comme effetsindésirables après la mise sur le marché. Les nou-veaux avertissements sont fondés sur des rapportsmentionnant une relation temporelle entre l’utili-sation de varénicline ou de bupropion et l’observa-tion d’idées ou de comportements suicidaires. Commele remarque The Medical Letter, il est impossible desavoir si les symptômes psychiatriques et les compor-tements suicidaires, observés chez les patients pre-nant ces produits pour arrêter de fumer, sont dus auxmédicaments, au tabac, au fumeur, à l’arrêt du taba-gisme ou aux causes habituelles de tels symptômes etcomportements dans une grande communauté. Sur leterrain, chaque clinicien doit avoir en tête ces don-nées nouvelles. Mais compte tenu de la dangerositédu tabac — qui ne doit pas être oubliée non plus —les légitimes avertissements des agences de sécuritésanitaires ne devraient pas décourager les cliniciensde prescrire ces médicaments. Le conseil de The Medi-cal Letter est clair: « ces avertissements sont plutôtdestinés à encourager le suivi des patients qui lesprennent, y compris la pose de questions spécifiquesau sujet des symptômes psychiatriques et des idéesd’auto- agressivité, en particulier chez des patientsavec des pathologies psychiatriques préexistences ».

■ Syndrome du QT Long**La sécurité du médicament est l’affaire de tous ettoutes les bonnes idées sont à prendre. En voici une:la fiche de l’association « Bien vivre avec un QTlong » télé chargeable pour les patients porteurs dusyndrome de QT long congénital.3 On y apprend queles contre indications liées au QT long ne sont passystématiquement notifiées dans le Vidal.

Agnès Lillo-Lelouet*, Nicolas Postel-Vinay**

*Centre régional de pharmacovigilance; **unité d’hypertensionartérielle, HEGP, Paris.

Les auteurs déclarent n’avoir aucun conflit d’intérêt par rapport aux données de ces articles

1. Brown NJ, Byiers S, Carr D, et al. A. Dipeptidyl peptidase-IVinhibitor use associated with increased risk of ACE inhibi-tor-associated angioedema. Hypertens 2009; 54(3) : 516-23.Epub 2009 Jul 6.

2. The Medical Letter On Drugs and Therapeutics (Édition fran-çaise Vol.31:19, 18/09/2009).

3. http://asso.orpha.net/QTlong/

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I N I T I A T I V E SI N I T I A T I V E S

Connaissez-vousl’âge de vos artères ?Parler du risque cardiovasculaire au grand public

V oici des années que les recommanda-tions de pratique clinique tentent

d’imposer la notion du risque cardio -vas culaire comme prérequis indispensable à la prise en charge des populations porteusesd’un des fac teurs du risque cardiovasculaire,dont l’hyper tension artérielle. Mais force estde constater que cette approche, séduisante et bien étayée, n’a pas suscité de grandes modi-fications dans les habitudes des praticiens.Différentes méthodes quantitatives (équa-tions de Framingham) ou semi-quantitatives(échelles SCORE, comptage des facteurs) ontété proposées, mais sans succès probant. À ladécharge des cliniciens, il est bon de rappelerque tous ces calculateurs ont leurs limites,

comme l’impossibilité théorique de leur utili-sation chez les hypertendus traités. En outre,la définition même du « haut risque » a faitl’objet de débats nourris (risque absolu vsrisque relatif; risque à court terme vs risqueau cours de la vie) et sa translation dans l’ima-ginaire des praticiens et des patients n’étaitpas aisée. Enfin, les algorithmes proposés sontcomplexes, et rares sont les calculateurs quidonnent le risque global de maladies cardio-vasculaires au profit de calculateurs spéci-fiques du risque d’accidents vasculaires céré-braux ou de coronaropathies. Ces écueils ontconduit des auteurs à proposer un outil sim-plifié, particulièrement adapté aux soins primaires et aisément explicable aux patients.1

Sur la base des données de 8491 sujets âgésde 30 à 74 ans de la cohorte de Framingham,D’Agostino et ses collaborateurs ont validéune équation du risque de développer unemaladie cardiovasculaire (AVC, IDM, AOMI,insuffisance cardiaque) en ne tenant compteque de paramètres couramment disponiblesen médecine générale. Ainsi, deux équationsspécifiques ont été proposées, pour leshommes et les femmes, en utilisant l’âge, lecholestérol total et HDL, la PAS, la notiond’HTA traitée ou non, le statut tabagique etl’existence d’un diabète. Ainsi, pour leshommes par exemple, des points sont allouéspour chacun de ces paramètres selon letableau 1. Ce tableau a le mérite de montrer

Pour sa campagne 2010, le Comité français de lutte contre l’hypertension artérielle (CFLHTA), met en avant la question « Connaissez-vous l’âge de vos artères ? ». Les bases scientifiques de cette démarche reposent sur un calcul innovant du risque cardiovasculaire. Explications.

Tableau 1 – Points alloués en fonction des valeurs des paramètres chez un homme

Points Âge HDL Chol TTl PAS si non traité

PAS si traitement Fumeur Diabète

�2 60� < 120

�1 50-59

0 30-34 45-49 < 160 120-129 < 120 non non

1 35-44 160-199 130-139

2 35-39 < 35 200-239 140-159 120-129

3 240-279 160� 130-139 oui

4 280� 140-159 oui

5 40-44 160�

6 45-49

7

8 50-54

9

10 55-59

11 60-64

12 65-69

13

14 70-74

15 75�

Tableau 3 – Âge vasculaire en fonction du score calculé(pour un homme)

Points Âge vas cu -laire (ans)

< 0 < 30

0 30

1 32

2 34

3 36

4 38

5 40

6 42

7 45

8 48

9 51

10 54

11 57

12 60

13 64

14 68

15 72

16 76

> 16 > 80

Tableau 2 – Risque à 10 ans pour un homme de développer une

maladie cardiovasculaire (MCV)

PointsProbabilité de surve-nue d’une MCV (%)

<�2 < 1

�2 1,1

�1 1,4

0 1,6

1 1,9

2 2,3

3 2,8

4 3,3

5 3,9

6 4,7

7 5,6

8 6,7

9 7,9

10 9,4

11 11,2

12 13,3

13 15,6

14 18,4

15 21,6

16 25,3

17 29,4

18 > 30

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17HTA-INFO — NUMÉRO 27 — DÉCEMBRE 2009

d’emblée le poids du facteur « âge » dansl’évaluation du risque; il objective aussi defaçon nette le risque résiduel des hyperten-dus traités,2 donnée méconnue des clini-ciens et non prise en compte par les précé-dentes méthodes de calcul du risque. Lasomme des points ainsi obtenue est alorstransformée en deux informations: la pre-mière, destinée aux médecins, correspondau risque de développer une maladie car-diovasculaire à dix ans (Tableau 2). Laseconde, destinée au patient, transformel’information en « âge vasculaire », notionaisément compréhensible pour tout unchacun (Tableau 3). Par cette façon d’expri-mer le risque, le patient pourra aisémentcomparer son « âge vasculaire » (« l’âge deses artères ») à son âge réel, et sera poten-tiellement à même de matérialiser le béné-fice attendu de l’arrêt du tabagisme etd’objectifs tensionnels ou lipidiques plus

stricts. Même si cette méthode de calculpartage avec toutes les équations du risqueissues de la cohorte de Framingham cer-taines limites d’extrapolation, elle a l’avan-tage de présenter des atouts non négligea-bles, pouvant faire le lit de sa réussite. Trèsaisément (en théorie) applicable en cabinetde médecine générale, elle matérialise lerisque et quantifie le bénéfice, deux quali-tés qui faisaient cruellement défaut auxprécédentes techniques. Le CFLHTA a faitde ce mode de calcul le thème pivot de saJournée d’actions 2010, dans l’espoir quecette nouvelle expression du risque aide leshypertendus à mieux comprendre leurrisque cardiovasculaire et ainsi trouver unsens à la prise en charge médicamenteuse,souvent multifactorielle. Le slogan « Hypertendus : connaissez-vous l’âge de vos artères ? » fait appel à un vieiladage populaire et renvoie au calcul,

La brochure esttéléchargeable enligne.

Des envois gratuits ennombre sont possiblesvia le sitebrochures-patients.com

en ligne sur le site Internet du CFLHTAcomiteHTA.org, et intégré à la brochure dela campagne. ■

Jean-Jacques Mourad, Président du CFLHTA

1. D’Agostino RB, et al. General Cardiovascular Risk Profile for Use in Primary Care: The Framingham heart study. Circulation 2008; 117: 743-53.

2. Blacher J, et al. Residual coronary risk in men aged 50-59years treated for hypertension and hyperlipidaemia in the population: the PRIME study. J Hypertens2004; 22: 415-23.

I N I T I A T I V E SI N I T I A T I V E S

M O R C E A U C H O I S IM O R C E A U C H O I S I

Cet extrait de l’ouvrage La Tension artérielle en clinique de Louis Gallavardin, médecin des hôpitaux de Lyon, est particulièrement savoureux. Tout hypertensiologue devrait prendre deuxminutes de son temps pour le lire !

« Les états d’hypertension artérielle sont autrementimportants que les états d’hypotension artérielle et, aufur et à mesure que se généralisera l’emploi du sphyg-momanomètre, la surveillance et le traitement des hyper-tendus latents deviendront une des préoccupations domi-nantes du médecin.« Mais pour être utile à de tels malades, il faut avoir étéconduit à les reconnaître. Si l’on excepte quelques raresindividualités appartenant à la classe cultivée, qui à uncertain âge vont chez le médecin pour “faire leur inven-taire” ou “dresser leur bilan”, on peut être sûr que ceshypertendus n’iront pas demander d’avis médical. J’airépété maintes fois dans cet ouvrage qu’il n’y a pas d’af-fection plus sournoise que l’hypertension artérielle, quece trouble morbide peut demeurer latent durant desannées, que le taux de la tension et le poids du cœurpouvaient doubler presque avant que les sujets ressen-tissent aucun symptôme pénible, aucun essoufflement.Comment persuader à ces malades avant la lettre que lasouffrance n’est pas le critérium de la maladie, que l’onpeut cheminer de longues années, sans s’en douter, sur

la route qui conduit sûrement à la mort ? Avant unelongue randonnée, il n’est pas un automobiliste qui ne sefasse visiter sa voiture, pour éviter l’accident ou la pannefâcheuse. Seule, la machine humaine doit aller jusqu’àce qu’elle casse ; et cependant il n’existe pas de piècesde rechange!« Tant que cet état d’esprit ne sera pas modifié, ce serale rôle et le devoir du médecin de chercher à dépisterl’hypertension, avant que le sujet ne soit entré dans lapériode des accidents. Tout sera une occasion : visitepour un contrat d’assurance sur la vie, demande d’avispour un malaise insignifiant, etc. J’ai été frappé de voirque des médecins consciencieux et expérimentés pou-vaient passer de longues années à côté de grosseshypertensions dans l’entourage immédiat de maladessuivis attentivement, ou même chez des malades soignéspar eux pour d’autres affections, hypertensions qui serévèlent plus tard par des accidents subits et graves.« Une hypertension artérielle reconnue, on devra toujourséviter de dire au malade le chiffre de tension relevé. Ilsera bien facile de parler simplement de “circulation unpeu forte”, de “vaisseaux trop distendus”, ou d’employerquelque autre périphrase analogue, en évitant de pro-noncer les mots d’hypertension artérielle, et surtout celuid’artério-sclérose auquel les malades semblent attacherun sens beaucoup plus précis que la plupart des méde-cins et qui, par dessus tous les autres, a la vertu de les

inquiéter. Le malade doit avoir assez de confiance dansson médecin pour lui permettre de le soigner, sans exigerde lui un cours de pathologie médicale ou des précisionscirculatoires.« Que peut faire un malade d’un chiffre de tension, inca-pable qu’il est de se reconnaître dans le dédale desappareils et des méthodes, et plus incapable encored’apprécier sa véritable signification? cette significationdépend des valeurs respectives des tensions maxima etminima, de la perméabilité des reins, de la résistance ducœur, de l’état des autres organes, de l’évolution géné-rale de l’affection, autant de facteurs qui échappentcomplètement à sa compétence. En lui-même le taux dela tension n’est rien ; c’est la manière de le porter qui esttout. Comment le malade éviterait-il les comparaisonserronées, les déductions fausses ? Comment compren-drait-il qu’on peut être beaucoup moins malade avec unetension de 220 millimètres Hg, qu’avec une tension de150 ou 160 ; que les chutes tensionnelles elles-mêmespeuvent être tantôt le signe d’une amélioration, et tantôtun indice d’aggravation?« Les médecins ne doivent pas porter la responsabilité duridicule de ces conversations de table d’hôte de certainesstations thermales, que la plume d’un Maupassant seulpourrait épuiser, où la plupart des convives portent ensautoir le chiffre de leur tension et se montrent les unsaux autres le monsieur ou la dame qui a eu 25 ou 26! » ■

« Éviter de dire au malade le chiffre de tension relevé »

Web�

Louis GallavardinLa tension artérielle en clinique ;

sa mesure, sa valeur sémiologiqueParis, Masson ed. 1921, deuxième

édition. 718 pagesCollection Imothep MS

Retrouvez des photos de cet ouvrage sur sfhta.org

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14 janvier 2010 — Colloque « L’hypertension, quelle histoire ! »

Les Éditions Imothep Médecine Sciences invitent les lecteurs d’HTA-INFO à participer à un colloque très original rapprochant

innovation en hypertension artérielle et recherche en arts plastiques.Il se déroulera en soirée dans le grand amphithéâtre de l’universitéParis-Descartes, 12, rue de l’École de médecine avec la participation

des Prs Pierre Corvol (Collège de France), Xavier Jeunemaitre(SFHTA), Jean-Jacques Mourad (CFLHTA) et Stéphane Laurent (ESH).

Ouverture à 20 h 30. Cocktail dînatoire après les communications. En première mondiale seront dévoilés les premiers résultats

de l’étude ARTFLUX portant sur les effets hypotenseurs des flux radiants.

Un colloque pas comme les autres !

Programme et pré-inscription sur www.imothep.com Attention Le nombre des places est limité

Avec le soutien institutionnel Ipsen cardiologie

8 avril 2010 — Sortir de l’eau. Séminaire de la chaire de médecine expérimentale du Collège de France

L’année Darwin s’achève et, avec elle, la révélation de l’histoire du passage des hominidés à l’homo sapiens. Un autre passage, bien plus ancien et plus aventureux, a été celui de la vie aquatique à la vie terrestre. Des premières excursions sur terre pour nos ancêtres marins à l’enfant qui quitte l’eau de la poche amniotique maternelle pour affronter la terre ferme, que de chemin à parcourir ! Et quelles adaptations indispensables ! C’est le sujet choisi par Jean-Luc Elghozi et Pierre Corvol pour le séminaire de la chaire de médecine expérimentale au Collège de France, le jeudi 8 avril 2010, ouvert à tous de 9 h 15 à 17 h 45 à l’amphithéâtre Halbwachs. On y parlera de l’évolution des espèces, du passage de l’eau salée à l’eau douce, de la gravité terrestre, de l’économie du sel et de l’eau, de l’adaptation de l’homme aux conditions extrêmes, de la médecine de l’eau et même de la symbolique de l’eau. En prime, un quatuor de flûtes viendra interpréter Debussy, qui a su transcrire ce que la mer lui dictait.Car l’eau se boit et s’écoute !

Lieu : Amphithéâtre Halbwachs, Collège de France, 11, place Marcelin Berthelot, 75005 Paris.Entrée libre — Programme sur sfhta.org

Retrouvez l’agenda de tous vos congrès en hypertension artérielle sur sfhta.org

En 2010, vous avez rendez-vous à Paris, Prague(République Tchèque), Cappadocia (Turquie), Oslo(Norvège), Montréal (Canada), Vancouver (Canada)…

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■ Cozaar®: 1re sartan et toujours innovantDepuis plus de cinquante ans les laboratoires MSD-Chibret s’engagent dans le domaine de l’hypertensionartérielle par la découverte de molécules innovantes:chlorothiazide*, méthyldopa (Aldomet®), acide éta-crynique*, amiloride, maléate d’énalapril (Renitec®),maléate de timolol et losartan, première moléculede la classe des sartans que les laboratoires MSD-Chibret n’ont cessé de faire évoluer. La gammelosartan est complète avec cinq dosages: Cozaar®

50 et 100 mg, Hyzaar® 50/12,5 mg et Fortzaar®

100/12,5 et 100/25. Depuis 2007 est disponible leFortzaar® 100/12,5, (association fixe de la fortedose de losartan 100 mg et de la juste dose d’hydro-chlorothiazide 12,5 mg). Cette association est parti-culièrement adaptée aux patients hypertendus dia-bétiques, population à haut risque cardiovasculaire.Son action est maintenue pendant vingt-qua-tre heures. Après les deux études pivots RENAAL(2001) et LIFE (2002) qui ont montré tout le bénéficedu losartan 100 mg sur la protection rénale et céré-brovasculaire, le losartan innove toujours: c’est lepremier sartan à obtenir une indication chez l’enfant(depuis juin 2009) : traitement de l’hypertensionartérielle essentielle chez les enfants et adolescentsâgés de 6 à 16 ans chez qui la posologie recomman-dée est de 25 mg une fois par jour pour un poidscorporel compris entre 20 et 50 kg ■ PM

* Non commercialisé en France.

D’après un communiqué de MSD-Chibret

■ Rasilez® disponible : un nouveau mécanisme d’actionRasilez® est maintenant disponible pour les patientsayant une HTA essentielle. Cette molécule est lepremier médicament à cibler directement à sasource le système rénine-angiotensine. Seule ou enassociation avec d’autres médicaments, elleentraîne une baisse significative de la pression arté-rielle (PA) pendant 24 heures. Rasilez®, administréseul pendant huit semaines, a permis de réduire la PAde 13/10,3 mmHg à des doses journalières de 150 mget de 14,7/11,1 mmHg à des doses journalières de300 mg, contre 3,8/4,9 mmHg avec le placebo.Aucun effet rebond n’a été observé après l’arrêt du traitement. L’efficacité persiste au long cours,comme l’ont montré les études durant lesquellesRasilez® a été administré pendant vingt-six semai nes.Des études ont permis de comparer Rasilez® enmonothérapie à d’autres agents antihypertenseurs, leramipril (inhibiteur de l’enzyme de conversion del’angiotensine) et l’hydrochloro thiazide (HCTZ, anti-hypertenseur de la classe des diurétiques). Cesétudes ayant inclus près de 2 000 patients adultessouffrant d’HTA légère à modérée, ont montré la supé-riorité de Rasilez® par rapport à chacun des deuxautres antihypertenseurs sur les chiffres tensionnels. ■

D’après un communiqué de pressede Novartis (septembre 2009)

■ Extension d’indication de Micardis®

Le Comité européen des médicaments à usagehumain (CHMP) de l’Agence européenne du médi-cament (Emea) a donné un avis positif sur l’exten-sion d’indication de Micardis® (telmisartan), premiertraitement de sa classe indiqué dans la réduction durisque de morbidité cardiovasculaire chez lespatients à haut risque cardiovasculaire atteintsd’une affection cardiovasculaire athérothrombo-tique manifeste (antécédents de coronaropathie oud’AVC ou maladie artérielle périphérique) ou diabé-tiques de type II avec atteinte des organes ciblesdocumentée. L’avis du CHMP est fondé sur les résul-tats du programme d’essais cliniques Ontarget®,conduit chez 25 620 patients, et qui ont confirméque Micardis® est l’un des antihypertenseurs lesplus étudiés dans le cadre des essais cliniques. Ilest largement utilisé, avec plus de cinq millions depatients-année depuis son autorisation de mise surle marché. Son profil de tolérance est similaire àcelui du placebo. ■

D’après un communiqué de presse du siège de Boehringer Ingelheim,

Allemagne, octobre 2009

En savoir plus : www.news-ontarget.com/www.ontarget-telmisartan.com/www.micardis.com

■ IpsenIpsen est un groupe pharmaceutique mondial spé-cialisé, tourné vers l’innovation, qui commercialiseactuellement plus de vingt médicaments (dontNisis® et Nisisco® en médecine cardiovasculaire) etrassemble près de 4 200 collaborateurs dans lemonde. Sa stratégie de développement repose surune complémentarité entre les activités de méde-cine de spécialité, moteurs de sa croissance, dansles domaines thérapeutiques qu’il cible (oncologie,endocrinologie, neurologie et hématologie), et lesproduits de médecine générale qui contribuentnotamment au financement de sa recherche. Lalocalisation de ses quatre centres de Recherche etDéveloppement (Paris, Boston, Barcelone, Londres)et sa plate-forme d’ingénierie des peptides et desprotéines lui permettent d’être en relation avec lesmeilleures équipes universitaires et d’accéder à unpersonnel de grande qualité. Plus de 800 personnessont affectées aux activités de R&D, avec pour mis-sion la découverte et le développement de médica-ments innovants au service des patients. Cette stra-tégie est également soutenue par une politiqueactive de partenariats. En 2008, les dépenses deR&D ont atteint environ 183 millions d’euros, soitprès de 19 % du chiffre d’affaires consolidé, quis’est élevé à 971 millions d’euros. Le produit desactivités ordinaires a dépassé 1 milliard d’euros auterme du même exercice. ■

D’après un document institutionnel d’Ipsen

En savoir plus : www.ipsen.com

■ Dépliants de la campagne CFLHTA 2010:Chiesi

Le laboratoire Chiesi, un des partenaires du Comité fran-çais de lutte contre l’hypertension artérielle (CFLHTA), par-ticipera activement à la campagne 2010 sur le thème de « L’âge des artères ». Les visiteurs médicaux du labora-toire remettront dans les cabinets médicaux des cardio-logues, des médecins généralistes et dans les pharmaciesquelque 300 000 brochures pour l’information des patientshypertendus. ■

D’après un communiqué de Chiesi

■ Rendez-vous aux JHTADe l’inertie thérapeutique à l’association thérapeutiqueLes laboratoires Bristol Myers Squibb & sanofi-aventis ont le plaisir de vous inviter à un sympo-sium-déjeuner le vendredi 18 décembre 2009 de 12 h 30 à 14 h 00 (salle 342) sur le thème de la priseen charge du risque cardiovasculaire « De l’inertiethérapeutique à l’association thérapeutique ».Modéré par J.-M. Halimi (Tours) et X. Jeunemaitre(Paris). Le programme associera trois communications :— L’inertie thérapeutique et la persistance : quelimpact sur le contrôle tensionnel et la préventioncardiovasculaire actuelle, T. Denolle (Dinard)— Les enjeux du blocage des récepteurs de l’angio-tensine II sur l’HTA et la comorbidité cardiovascu-laire. B. Waeber (Lausanne, Suisse)— Les thiazidiques au cours des recommandationset des stratégies d’associations performantes :Evidences et pratiques. M. Beaufils (Paris) ■

Information communiquée parBristol Myers Squibb, sanofi-aventis

■ Tensoval®duocontrol: technologieoscillométrique et auscultatoireLes laboratoires Hart-mann mettent à la dispo-sition des patients, méde-

cins et pharmaciens, le nouveau Tensoval®duocontrol ; un autotensiomètre plus simple et plusprécis. C’est le seul tensiomètre qui bénéficied’une technologie innovante associant deuxméthodes de mesure professionnelles: la méthodeoscillométrique et la méthode auscultatoire. Cettenouvelle méthode « Duo Sensor Technology »offre: une mesure précise et sûre, étayée par denombreuses études cliniques (BHS, ESH, GermanHypertension League), une utilisation simple etconfortable, des résultats fiables dans divers typesd’arythmies cardiaques.Il a reçu une validation clinique et est enregistré àl’Afssaps. ■

D’après un communiqué d’Hartmann

N O U V E L L E S D E N O S S P O N S O R SN O U V E L L E S D E N O S S P O N S O R S

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La Société française d’hypertension artérielle et le comité de rédaction d’HTA-INFO remercient pour leur soutien les laboratoires :

S O C I É T É F R A N Ç A I S ED ’ H Y P E R T E N S I O N A R T É R I E L L E

Filiale de la Société Française de Cardiologie

5, rue des colonnes du Trône – 75012 Paris

B U R E A UPrésident

Xavier Jeunemaitre

Président sortantFaïez Zannad

Vice-présidentXavier Girerd

Secrétaire généralJean Ribstein

Secrétaire général adjointJean Michel Halimi

Secrétaire scientifique des JournéesMichel Beaufils

Conseil d’administrationJ. Amar, J.-F. Arnal, M. Azizi, M. Beaufils, A. Benetos,J. Blacher, G. Bobrie, P. Bousquet, B. Chamontin, T. Denolle, J. Ferrieres, X. Girerd, J.-M. Halimi, O. Hanon, D. Herpin, X. Jeunemaitre, S. Laurent,G. London, J.-M. Mallion, J.-J. Mourad, C. Mounier-Vehier, F. Pinet, J. Ribstein, B. Schnebert, C. Thuillez,B. Vaisse, F. Zannad

Conseillers scientifiquesH. Ben Maiz (Tunisie), M. Burnier (Suisse), J. de Champ-lain (Canada), C. Jazra (Liban), A. Persu (Bruxelles),M. Temmar (Algérie), D. Zaïd (Maroc)

Comment s’exprimer au traversd’HTA-INFO?

HTA-INFO, lettre de la Société française d’hyper-tension artérielle, est adressée gratuitement auxmembres de la Société.

Si vous souhaitez annoncer un congrès ou uneréunion, proposer un article, faire connaîtreune initiative : écrivez au comité de rédaction :[email protected]. Les demandes d’insertiond’articles, d’annonces de congrès ou de réu-nions, d’informations pratiques diverses sontsoumises au comité de rédaction.

HTA-INFO

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