David Cormand, nouveau secrétaire national d’EELV

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l’Anjou Vert Depuis la mise en place de l’Euro et la réunification du continent au début des années 2000, l’Union européenne s’essouffle et ses dirigeants ne portent plus de projet fédérateur. Pire, nous som- mes entrés dans un processus de fissuration. Dans les années 1980, le pari de François Mitterrand et d’autres était de réaliser l’union économique de l’Europe pour ensuite forcer l’harmonisation sociale et structurer in fine une démocra- tie. Force est de constater trente ans plus tard que ce pari est en danger et que cette union économique donne lieu à des rivalités assez violentes entre pays membres. Elle se traduit de différentes manières : l’endettement, le dumping fiscal ou encore le moins- disant social. Cette concurrence généralisée, exacerbée par une libéralisation des marchés, détruit des secteurs d’activités (textile, sidérurgie, électronique...) et de nombreux emplois. Elle touche plus particulièrement les classes populaires et moyennes qui en sont les grandes perdantes. Au lieu d’organiser et de réguler la mondialisation, l’UE l’a accélérée suscitant un désarroi qui se tra- duit par un rejet de « Bruxelles » et la montée du vote nationaliste qui, à terme, menace l’UE. Malgré cela, le succès de Podemos, de Siryza ou d’Anton Corbijn au Royaume-Uni nous démontre qu’il existe des voix fortes partout en Europe pour proposer un nou- veau modèle. En France, l’élection de François Hollande en 2012 s’est construite en partie sur cette aspiration à construire plus de régulation et de justice sociale. Malheureusement, une fois l’élection acquise, son renoncement à renégocier le traité européen en 2012 l’a plongé dans cette impasse libérale. En rentrant dans le rang de la règle d’or et du mécanisme européen de stabilité, il a renforcé l’im- pression de l’impossible alternative au libéralisme actuel. Il a enfin ancré l’idée que l’alternance classique gauche/droite n’en était plus vraiment une... Pour toutes ces raisons, nous devons aujourd’hui remettre la question du projet européen au centre du débat politique. Nous ne pouvons pas laisser s’installer un débat mortifère entre les te- nants de l’ordre actuel et le camp du repli sur soi. Il nous faut avoir le courage de dépasser la blessure du referendum volé de 2005 et poser les nouveaux jalons vers l’Europe fédérale, solidaire et écologique que nous voulons. Cela passe aussi par un discours nouveau. Pour recréer de l’emploi, nous devons retrouver une forme de souveraineté européenne dans plusieurs secteurs stratégiques en commençant par l’énergie. Nous devons aussi savoir respecter cette souveraineté, notamment agricole, chez nos partenaires et donc réduire nos exportations dans ce domaine. Il ne s’agit pas de se fermer aux échanges mais de retrouver la voie de la régula- tion. On doit pouvoir parler de « protectionnisme intelligent » lié à des critères environnementaux et sociaux pour enfin dévelop- per un grand plan d’investissement dans l’isolation et les énergies renouvelables. Nous devons aussi être prêts à créer un nouveau rapport de force et avancer avec les pays européens prêts pour un rapprochement fiscal et social. L’Europe dépassera les nationalismes si elle fait à nouveau preuve de solidarité et si elle se dessine un projet fédérateur pour le siè- cle qui vient. Romain Laveau Secrétaire départemental EELV49 Remettre l’Europe au centre du débat l’Anjou Vert / n°63 AGENDA p.8 le journal d’europe écologie les verts du maine-et-loire Siège social : 53, rue Saint-Jacques 49100 Angers T : 02 41 86 70 68 courriel : [email protected] / http://maine-et-loire.eelv.fr / imprimerie spéciale au local d’Europe Écologie Les Verts 49 Directeur de publication : Vincent Dulong / Comité de rédaction : Romain Laveau, Estelle Lemoine-Maulny, Nathalie Bénard /Dépôt légal à parution ISSN 1241-42556 CPPAP 0317P11307 Prix au numéro : 1,5€, abonnement : 5€ par an / Tous les lecteurs peuvent proposer un article au comité de rédaction en l’envoyant à [email protected] Groupes locaux Pour agir, pour réfléchir, pour refaire le monde, que vous soyez adhérent ou non, contactez le groupe local le plus proche de chez vous. Groupe Angers agglomération : Vincent Dulong 06 66 62 65 85 - Estelle Lemoine-Maulny 06 52 54 71 06 Groupe Saumur : Christelle Cardet 06 84 50 35 40 Groupe Loire Layon Aubance : Philippe Ménard 06 31 64 01 67 Groupe Haut-Anjou Segréen : Henri-Claude Houssais 02 41 94 23 36 Groupe Anjou Nord-Est : Daphné Raveneau 06 22 75 04 97 Groupe Pays des Mauges et du Choletais : Hervé Boistault 06 69 91 10 12 Pour soutenir le journal Europe Écologie Les Verts du Maine-et-Loire, ABONNEZ-VOUS ! Nom et prénom…………………………………………………………………………………………………………………………………………………….. Adresse……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………. 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l’AnjouVert

Depuis la mise en place de l’Euro et la réunification du continent au début des années 2000, l’Union européenne s’essouffle et ses dirigeants ne portent plus de projet fédérateur. Pire, nous som-mes entrés dans un processus de fissuration.Dans les années 1980, le pari de François Mitterrand et d’autres était de réaliser l’union économique de l’Europe pour ensuite forcer l’harmonisation sociale et structurer in fine une démocra-tie. Force est de constater trente ans plus tard que ce pari est en danger et que cette union économique donne lieu à des rivalités assez violentes entre pays membres. Elle se traduit de différentes manières : l’endettement, le dumping fiscal ou encore le moins-disant social. Cette concurrence généralisée, exacerbée par une libéralisation des marchés, détruit des secteurs d’activités (textile, sidérurgie, électronique...) et de nombreux emplois. Elle touche plus particulièrement les classes populaires et moyennes qui en sont les grandes perdantes. Au lieu d’organiser et de réguler la mondialisation, l’UE l’a accélérée suscitant un désarroi qui se tra-duit par un rejet de « Bruxelles » et la montée du vote nationaliste qui, à terme, menace l’UE. Malgré cela, le succès de Podemos, de Siryza ou d’Anton Corbijn au Royaume-Uni nous démontre qu’il existe des voix fortes partout en Europe pour proposer un nou-veau modèle.En France, l’élection de François Hollande en 2012 s’est construite en partie sur cette aspiration à construire plus de régulation et de justice sociale. Malheureusement, une fois l’élection acquise, son renoncement à renégocier le traité européen en 2012 l’a plongé dans cette impasse libérale. En rentrant dans le rang de la règle d’or et du mécanisme européen de stabilité, il a renforcé l’im-

pression de l’impossible alternative au libéralisme actuel. Il a enfin ancré l’idée que l’alternance classique gauche/droite n’en était plus vraiment une...Pour toutes ces raisons, nous devons aujourd’hui remettre la question du projet européen au centre du débat politique. Nous ne pouvons pas laisser s’installer un débat mortifère entre les te-nants de l’ordre actuel et le camp du repli sur soi. Il nous faut avoir le courage de dépasser la blessure du referendum volé de 2005 et poser les nouveaux jalons vers l’Europe fédérale, solidaire et écologique que nous voulons. Cela passe aussi par un discours nouveau.Pour recréer de l’emploi, nous devons retrouver une forme de souveraineté européenne dans plusieurs secteurs stratégiques en commençant par l’énergie. Nous devons aussi savoir respecter cette souveraineté, notamment agricole, chez nos partenaires et donc réduire nos exportations dans ce domaine. Il ne s’agit pas de se fermer aux échanges mais de retrouver la voie de la régula-tion. On doit pouvoir parler de « protectionnisme intelligent » lié à des critères environnementaux et sociaux pour enfin dévelop-per un grand plan d’investissement dans l’isolation et les énergies renouvelables. Nous devons aussi être prêts à créer un nouveau rapport de force et avancer avec les pays européens prêts pour un rapprochement fiscal et social.L’Europe dépassera les nationalismes si elle fait à nouveau preuve de solidarité et si elle se dessine un projet fédérateur pour le siè-cle qui vient.

Romain LaveauSecrétaire départemental EELV49

Remettre l’Europe au centre du débat

l’Anjou Vert / n°63AGENDA p.8

le journal d’europe écologie les verts du maine-et-loireSiège social : 53, rue Saint-Jacques 49100 Angers T : 02 41 86 70 68 courriel : [email protected] / http://maine-et-loire.eelv.fr / imprimerie spéciale au local d’Europe Écologie Les Verts 49 Directeur de publication : Vincent Dulong / Comité de rédaction : Romain Laveau, Estelle Lemoine-Maulny, Nathalie Bénard /Dépôt légal à parution ISSN 1241-42556 CPPAP 0317P11307 Prix au numéro : 1,5€, abonnement : 5€ par an / Tous les lecteurs peuvent proposer un article au comité de rédaction en l’envoyant à [email protected]

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journal d’Europe Écologie Les Verts du Maine-et-Loire n°63 / trimestriel juin juillet août 2016 / 1€50

AGENDA

ANGERS PIC

déposé le 29 juin 2016

David Cormand, nouveau secrétaire national d’EELV

« Je suis là pour tout changer. Et je ne peux le faire qu’avec l’aide et le soutien de chacune et chacun d’entre vous. »David Cormand (motion Réinventer l’écologie en commun) a été élu secrétaire nationale d’Europe Écologie Les Verts le 11 juin dernier avec 60, 05% des voix.

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l’Anjou Vert / n°63FRANCE p.6 l’Anjou Vert / n°63 MAINE-ET-LOIRE p.3

La Commission nationale du débat public vient d’éditer un document de 17 pages qui doit servir à orienter les électeurs de Loire-Atlantique en vue de la consultation sur le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, qui aura lieu le 26 juin prochain. EELV déplore l’attitude du gouvernement, qui n’a accordé que quelques semaines à la CNDP pour produire ce document d’information, document qui ne sera même pas distribué aux électeurs. La précipitation et la légèreté dans lesquelles ont été définis les principes de la consultation conduisent à une situation inique. L’absence de précision sur les modalités de cette consultation se traduit en effet par l’utilisation abusive, par certaines collectivités, des moyens publics en vue de faire campagne pour le projet d’aéroport. Par ailleurs, l’implication du Premier ministre, qui a cru bon de préciser personnellement à la CNDP que le projet soumis au vote des électeurs de Loire-Atlantique ne devait pas tenir compte des recommandations des experts mandatés par la Ministre de l’environnement, qui le jugeaient pourtant démesuré, témoigne une fois de plus de l’obstination absurde du gouvernement sur ce sujet. Ces éléments s’ajoutent à de nombreuses incohérences qui dénotent une forme de négligence et font de cette consultation une consultation biai-sée. Comment l’État peut-il prétendre asseoir la légitimité démocratique de ce projet sur la base d’une consultation dont il établit lui-même le périmètre, délibérément restreint, et dont il définit unilatéralement la question et les modalités de campagne ? EELV exhorte le Président de la République à donner une autre illustration de la « démocratie environnementale » qu’il promettait suite à la mort de Rémi Fraisse. Même les conclusions du rapport sénatorial publié suite à cet événement tragique ne sont pas respectées, preuve s’il en fallait de la mauvaise volonté de l’État. Les écologistes ne baisseront pas les bras. EELV soutient et soutiendra toujours la mo-bilisation contre ce projet démesuré, inutile et imposé, et appelle chacun et chacune des électeurs et électrices de Loire-Atlantique à se mobiliser et à voter, le 26 juin prochain, pour que la voix de l’écologie et de la démocratie l’emporte sur celle du productivisme et de la mégalomanie.EELV appelle le plus grand nombre à se mobiliser en amont du 26 juin en particulier en participant à la campagne d’appels télépho-niques de toute la France vers la Loire-Atlantique pour mobiliser le camp du non : rendez-vous sur www.26juin.vote

Notre-Dame-des-Landes : une consultation biasiée – par Julien Bayou et Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux

Collège public à Beaupréau en Mauges : répondre aux besoins de la population — par Franck Loiseau

Nous étions plus de 200 à défiler dans les rues de Beaupréau le 4 juin dernier pour demander une fois encore la création d’un collège public à Beaupréau. Il s’agit avant tout de répondre aux besoins de la population qui ne cesse de croître dans cette partie du départment et qui réclame depuis tant d’année le droit de pouvoir scolari-ser leurs enfants dans un collège public de proximité immédiate. Le collège public de Beaupréau en Mauges est une nécessité absolue. Le lycée public de Beaupréau ouvert à la rentrée scolaire 2015 sera déjà bientôt trop exiguë. Preuve est donc faite que lorsque les infrastructures publiques existent, les familles les plébiscitent immédiatement et que la majorité au Conseil régional lors du précédent mandat a eu raison de construire ce lycée que la droite ne voulait pas. Au motif que les finan-ces du Département ne le permettraient pas, le Conseil départemental repousse

toujours à plus tard la construction d’un nouveau collège. C’est pourtant cette même majorité qui est largement responsable de la situation financière dégradée du Maine-et-Loire; c’est elle qui a fait de mauvais choix d’investissement : Terra Botanica par exemple. Il est temps d’agir. Devant l’immobilisme du Conseil départemental, Mme la Préfète peut demander l’application de l’article R211-3 du code de l’Éducation. Mme la Préfète peut, après avis du Conseil Départemental procéder à l’inscription de l’opération d’investisse-ment nécessaire au programme prévisionnel des investissements. « Le préfet saisit le ministre chargé de l’éducation qui décide de la création ou de l’extension de l’établissement. Le ministère de l’éducation nationale peut donc se substituer au Conseil Départemental pour la construction du collège. » Après la construction du collège, le Conseil départemental aurait alors l’obligation de rembourser l’État. Nous n’oublions pas que l’article L141-1 du code de l’Éducation rappelle que l’organisation de l’enseignement public gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l’État. L’immobilisme n’a que trop duré. Dans ce débat, comme dans d’autres, il est temps de faire les bons investissements ; ceux qui répondent aux véritables besoins de la population. Le Conseil départemental et l’État doivent cesser de se défausser et doivent s’engager à répondre rapidement à l’intérêt général.

Mercredi 25 mai 2016, sénateurs et députés n’ont pas trouvé d’accord en commission mixte paritaire sur le projet de loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages. Le débat sur ce texte s’est notamment cristallisé autour de l’in-terdiction des néonicotinoïdes. Luttant contre les nuisibles dans les cultures, ces insecticides agissent directement sur le système nerveux central des insectes. Cette catégorie de pes-ticides affecte considérablement d’autres pol-linisateurs, notamment les abeilles. Exposées à de tels produits chimiques, celles-ci sont dé-sorientées et ne retrouvent plus leur ruche. Les conséquences dramatiques de ces insecticides ont été soulevées par plusieurs organisations et associations telles que la Confédération pay-sanne, Greenpeace, l’Union nationale de l’Apiculture française et le Syndicat national d’Apiculture. Ces dernières font état d’un constat très inquiétant pour l’avenir de nos pollinisateurs. Alors que la mortalité des abeilles avoisinait les 5% avant l’arrivée sur le marché agricole français des néonicotinoïdes en 1995, elle atteint désormais les 30%. Une multiplication par 6 ! Les néoni-cotinoïdes représentent une menace non seulement pour nos

abeilles, mais aussi pour l’ensemble de notre biodiversité et no-tre santé. Alors que près d’un tiers de l’alimentation mondiale résulte du processus de pollinisation, nous ne pouvons pas laisser nos abeilles dépérir et devons soutenir la mise en place

d’alternatives à ces produits nocifs. Je partage l’inquiétude et l’engagement de mon collègue Joël Labbé, sénateur écologiste du Morbihan. Pour lui, c’est « l’ensemble de la faune et de la mi-crofaune du sol agricole qui est concerné ». Il y a déjà près de trois ans, en décembre 2013, l’agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) déclarait que les néonicotinoïdes pou-vaient avoir des conséquences négatives sur le développement des neurones et structures cérébrales humaines. De telles preuves accumu-

lées ne peuvent être réduites au silence par la puissance des lobbies de l’agrochimie.Suite à l’échec de la commission mixte paritaire, le projet de loi sera à nouveau examiné par les deux chambres. Souhaitons que cette nouvelle lecture permette l’interdiction rapide des néonicotinoïdes et que notre biodiversité et la santé humaine priment sur les logiques économiques et productivistes.

Elle a débuté par un ciné-débat autour du film do-cumentaire Demain qui a rassemblé une centaine de spectateurs. Après l’animation musicale du midi, un premier débat a réuni Cécile Duflot et des acteurs de l’écologie issus des milieux de l’entreprise et associa-tifs. Le second débat sur l’avenir de l’Europe a permis à Pascal Durand (eurodéputé EELV) de confronter ses points de vue avec Mathias Cadot (PS) et Alain Pagano (secrétaire départemental du PCF) autour de Corinne Bouchoux. Un die-in a également été relayé par une cinquantaine de manifestants sur les bords de Loire pour dénoncer les conséquences désas-treuses de l’énergie nucléaire et sa contamination à long terme de la Loire où du plutonium a été détecté récemment suite aux accidents nucléaires à Saint-Laurent-des-Eaux en 1969 et 1980. Malgré un temps mi-figue mi-raisin, le public a répondu présent confir-mant l’importance de cette manifestation qui se veut conviviale, stimulante et en plein cœur de la cité.

3è Fête de l’Écologie — par Philippe Ménard

La troisième édition de la fête de l’écologie a réuni plus de 300 personnes à Chalonnes-sur-Loire le sa-medi 16 avril.

Un discours émouvant de Stella Dupont, maire de Chalonnes, qui a salué l’élan de générosité de l’association Pour Toit, qui regroupe des membres des communes du Loire Layon, et le dynamisme de sa présidente Christel Tricaud, qui est à l’origine du premier mail qui a déclenché cette initiative pour accueillir des migrants à Chalonnes et aux alentours. Stella Dupont a expliqué qu’elle était favorable à un accueil diffus des migrants dans les communes rurales, elle regrette la frilosité du gouvernement et l’in-suffisance de places d’accueil pour les réfugiés. La municipalité a émis à l’unanimité un avis favorable pour cette politique d’accueil, en particulier 3 CADA (centre d’accueil de demandeur d’asile) avec l’Abri de la Provi-dence. Catherine Jamil, la présidente de la Ligue des Droits de l’Homme 49, a rappelé que la notion même de frontière, au XIXe siècle, était sans doute dépassée. Elle a rappelé les nombreux manquements de l’Europe et de la France dans les dispositifs d’accueil des migrants. L’Anjou géné-reux s’est retrouvé à Chalonnes pour une journée d’échanges et de ren-contres inoubliables. Quel bonheur de se retrouver dans un même esprit de partage et de fraternité. Nous sommes tous des êtres humains, qui partageons un même destin. Nous l’avons rappelé ce dimanche, c’était un très bon moment.

Rencontre départementale chaleureuse et solidaire pour l’accueil des migrants

Néonicotinoïdes : entre enjeux de santé environnementale et pouvoir des lobbies — par Corinne Bouchoux, sénatrice EELV

chalonnes-sur-loire

Elen Debost (EELV) et Gille Leproust (FDG) ont remporté la départemen-tale partielle au Mans devant le ticket PS. « Cette victoire est également celle du rassemblement, incarné par un bi-nôme EELV – FdG, soutenu par le PCF, le PG, Ensemble, Nouvelle Donne, et le Parti pirate. Cette victoire vient démen-

tir celles et ceux qui théorisent l’absence d’une alternative éco-logiste et sociale à la politique du gouvernement. Ni le balancier électoral vers la droite ni la progression du Front national ne sont inexorables. » (extrait CP EELV Sandra Regol)

La loi El Khomri de réforme du code du travail contient de nom-breuses atteintes aux droits des salariés, renverse la « hiérarchie des normes » et ainsi instaure un code, non pas simplifié, mais dangereusement libéralisé. Nous proposons d’inventer un droit du travail adapté aux enjeux du XXIe siècle.(extrait CP EELV Julien Bayou)

DR

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l’Anjou Vert / n°63MAINE-ET-LOIRE p.2 l’Anjou Vert / n°63 EUROPE/MONDE p.7

La Commission européenne a dévoilé un nouveau volet des plans européens pour la migration qui provo-que l’ire d’Eva Joly membre Verts-ALE de la Commission justice et affaires intérieures. Pour la députée euro-péenne écologiste ses propositions absurdes attestent, une fois de plus, de l’absence de véritable réponse européenne à la crise des réfugiés.

En octobre 2015, le Parlement européen s’est opposé à la proposition de la Commission de renationaliser la procédure d’autorisation d’importation des OGM qui accéléreraient leur mise sur le marché. Un message que l’exécutif européen n’a pas compris en décidant d’imposer deux nouveaux OGM auxquels le Parlement vient de s’opposer ce mercredi 8 juin.

Réaction de Michèle Rivasi et José Bové, députés européens écologistes :« Les citoyennes et les citoyens nous rejettent, les députés européens ne veulent pas de nous, les scientifiques nous jugent risqués mais la Commission européenne nous adore. Qui sommes-nous ? Les organismes génétiquement modifiés. Alors que la Commission cherche une fois de plus à autoriser l’importation d’un œillet (Suntory, Ja-pon) et d’un maïs (Syngenta, Suisse) génétiquement modifiés en Europe, le Parlement s’y est clairement opposé, une fois de plus. Les procédures d’autorisation d’OGM dans l’UE ne permettent pas de s’assurer que l’OGM en question n’est pas dangereux pour la santé humaine. En l’absence d’études indépendantes, les autorités européennes en sont réduites à se baser sur les études des industriels. Cela donne parfois des résultats inquiétants : nous avons par exemple appris en octobre 2015[1] que les modifications génétiques réelles de certains OGM de l’agrochimiste Syngenta n’étaient pas celles qui avaient été enregistrées lors de leur autorisation. Dans un cadre européen aussi laxiste et dont profitent les industriels, les écologistes refusent l’importation des OGM comme ce maïs Bt11× MIR162 × MIR604 × GA21. Développé par Syngenta pour être résistant à de nombreux herbicides, il ne fait que perpétuer une agriculture industrielle destructrice des eaux, des sols, de la biodiversité et de la santé des citoyens. La Com-mission européenne doit arrêter de se faire le relais des intérêts commerciaux des mul-tinationales et prioriser notre santé et notre environnement en appliquant le principe de précaution. »

Qu’est ce que la MUSE ?« MUSE » veut dire Monnaie à Usage Solidaire et Ecologique.C’est une monnaie locale complémentaire qui permet d’ache-ter des biens et des services auprès d’un réseau de partenaires adhérant à une charte. La MUSE est une monnaie responsable qui dynamise et valorise un réseau d’acteurs, des activités éco-nomiques à valeurs ajoutées écologiques et humaines. La Muse compte actuellement 120 prestataires, personnes morales qui acceptent le paiement d’un bien ou d’un service en MUSE. Nous constatons une accélération du nombre de prestataires et d’uti-lisateurs suite à la diffusion du film Demain. La Muse se présente sous forme de coupons (ou bons d’échanges) de 1, 2, 5, 10, 20 et 50 MUSEs que l’on peut se procurer dans des comptoirs d’échan-ges. Le taux de conversion est de 1 pour 1 (1 MUSE= 1€).Elle a été mise en place en 2011 par l’association Agir pour la transition qui a pour objet de proposer des alternatives pour la construction d’une société nouvelle. Elle administre et gère la MUSE. La mise en œuvre de la MUSE suppose la construction d’un réseau, et notamment d’une chaine « production/consommation » sur le ter-ritoire. Elle suppose de mobiliser des citoyens, des commerces, des entrepri-ses, une ou des collectivités locales.

Quel est l’intérêt pour chacun de ces acteurs de participer à une monnaie complémentaire locale ?La MUSE permet aux collectivités locales de renforcer leurs po-litiques sociales et de valoriser la participation citoyenne, d’en-courager certaines actions ou comportements solidaires.La MUSE fonctionne comme une monnaie affectée classique (chèque déjeuner, chèque lire, etc.). Elle peut devenir alors un outil au service de politiques publiques menées par les collecti-vités pour développer des actions auprès de certains publics. Les collectivités, CCAS, Comités d’Entreprises etc., peuvent « distri-buer » cette monnaie locale à des publics ciblés en fonction des politiques mises en œuvre. Les bénéficiaires de ces politiques reçoivent alors des MUSEs qui permettent de payer en partie ou en totalité l’accès à ces services ; par exemple, l’accès au cinéma, au théâtre, à de la formation, à de l’alimentation biologique, à la cantine scolaire ou au centre aéré. Cette monnaie affectée ne peut être utilisée que chez un certain type de prestataires (entre-prises actives dans le secteur concerné et participant au réseau). Ainsi la collectivité soutient un certain type d’économie (achat de produits issus de l’agriculture biologique, utilisation de trans-ports doux, etc…), un certain comportement d’achat solidaire. Les actions menées par certaines associations par exemple peu-vent être appuyées par des subventions en MUSEs. En 2015, une aide a été versée à une entreprise d’insertion, la ressourcerie Les Biscottes. Par conséquent, la MUSE est un outil pour le dévelop-pement de coopérations entre les collectivités territoriales et les entreprises portant des valeurs et des pratiques écologiques et sociales. Cette monnaie développe également des coopéra-tions entre collectivités et citoyens dans la réponse aux besoins et à l’animation du territoire. La collectivité peut ainsi être un pi-vot dans la construction d’un réseau d’acteurs coopérant pour un autre développement du territoire. Elle permet aux entrepri-ses de dynamiser les échanges. Le volume d’affaires avec des entreprises appartenant au réseau se développe. Elle crée de

nouveaux liens au sein du réseau. Elle peut être notamment un outil structurant pour le réseau de l’Economie sociale et solidaire (ESS). Sur le plan commercial, les entreprises locales utilisent la MUSE comme outil de fidélisation, ce qui leur permet de mieux survivre aux assauts des grandes chaînes commerciales.La MUSE est un outil de communication. Elle valorise l’image de marque de l’entreprise portant des valeurs environnementales, sociales, solidaires. La MUSE représente alors un label.Cette adhésion donne du sens à son action. Les valeurs de ce réseau peuvent être partagées par les salariés ou collaborateurs de l’entreprise. La MUSE amène les clients à s’interroger sur le développement d’une économie locale, sociale et solidaire, sur la nature et les formes de production, de consommation et d’échange. Enfin, elle est un outil d’éducation populaire en impli-quant les citoyens dans la réappropriation de la nature et l’usage

de la monnaie. Au plan personnel, elle crée une dynamique sociale grâce aux rencontres générées par les échanges de monnaie. Ainsi, la MUSE est un outil créateur de lien social.Pour certains, le sentiment d’apparte-nance à un réseau peut induire une implication locale plus importante, dans le milieu associatif par exemple. Elle améliore la qualité de vie, en faci-litant l’accès par exemple aux produits biologiques. Au plan collectif, la MUSE favorise simultanément l’implication citoyenne et celles des entreprises. Par

ce biais, elle renforce également le lien entre citoyens et entre-prises. Ce lien va plus loin que de simples rapports marchands Elle permet de « récupérer » l’argent qui circule sur les marchés financiers pour le faire redescendre dans l’économie locale. Elle met en valeur socialement des acteurs qui respectent l’homme et la nature. Transformé en MUSE, l’euro est dépensé dans un réseau d’acteurs qui respecte la Vie sous toutes ses formes la MUSE ne peut pas être épargnée : elle circule plus vite et produit ainsi plus de richesses Elle permet de drainer l’épargne vers des projets soucieux du bien commun. Dès que l’on met une MUSE en circulation, cela signifie qu’un euro supplémentaire a été re-mis sur des livrets solidaires et qu’il finance du micro crédit, des personnes en difficulté, des entreprises qui respectent l’homme et l’environnement, etc. Contrairement à l’euro dont on ne maî-trise ni l’origine ni la destination, la MUSE ne peut être dépensée que dans le réseau d’adhérents à Agir pour la transition La pen-sée collective est également dynamisée par les échanges et ré-flexions qu’engendre la mise en place d’une telle monnaie. Cette pensée est stimulée par cette nouvelle approche, cette nouvelle conception de la monnaie, cette nouvelle conception de la no-tion de richesse.

Quels sont les projets de l’association pour développer la monnaie locale?L’utilisation de la Muse correspond à un bassin de vie, aussi les prestataires sont situés dans un rayon de 20 à 30 km autour d’An-gers. D’autres associations à Saumur, Cholet, Segré sont intéres-sées pour mettre en place une monnaie locale, notre démarche est de les aider en élaborant un socle commun.L’association Agir pour la transition souhaite aussi développer la valeur de solidarité notamment en permettant à ceux qui ont le moins d’euros de pouvoir utiliser la Muse.

trois questions à :Olivier Quirion, président de l’association Agir pour la transition— Propos recueillis par Catherine Brauer

OGM : l’énième refus du Parlement européen

Réfugiés : l’incohérence des propositions de la Commission traduit l’approche dysfonctionnelle de l’UE

« Les propositions soutenues par la Commission at-testent, une fois de plus, de l’absence de véritable réponse européenne à la crise des réfugiés. Elle est inconséquente en proposant de renvoyer vers la Grèce les réfugiés arrivés sur le continent.Cette pratique découlant du système de Dublin est, à juste titre, critiquée depuis longtemps parce qu’elle porte atteinte aux droits des réfugiés et provoque l’engorgement des structures dans les pays situés en première ligne lors de leur arrivée sur le continent. Déplacer les demandeurs d’asile sans même considérer leurs droits est inaccepta-ble. Quant à la réinstallation des réfugiés, la quasi absence de progrès est clairement liée au refus des gouvernements d’assumer leurs responsabili-tés dans cette crise humanitaire. Avec moins de 5% des personnes réinstallées par rapport aux enga-gements initiaux et un désengagement croissant depuis l’accord avec la Turquie, l’Union européen-ne offre un tableau absolument déplorable. » D

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Page 4: David Cormand, nouveau secrétaire national d’EELV

l’Anjou Vert / n°63LE DOSSIER p.4 l’Anjou Vert / n°63 FRANCE p.5

M. Retailleau, après avoir dénigré le bilan de la majorité précé-dente, nous avait promis un plan ambitieux. Au final, le grenelle de l’apprentissage a essentiellement conforté et développé des dispositifs déjà existants. Nous sommes bien loin dans les faits de la confirmation des déclarations guerrières faites sur l’action régionale pendant la campagne et même au-delà.L’apprentissage est une compétence pleine et entière des ré-gions. À ce titre, les élu-e-s écologistes à la Région ont, depuis plusieurs années, placé la formation tout au long de la vie au cœur de leurs priorités. Concernant ce plan de re-lance de l’apprentissage, le groupe Écologiste et ci-toyen a contribué du mieux possible au débat, avec de nombreuses propositions. Et, nous tenons à remercier toutes celles et ceux qui nous ont apporté de pré-cieuses contributions.Voici quelques points clés que nous avons rap-pelés en session et sur lesquels nous seront vigi-lants : si l’alternance est une voie incontournable vers l’emploi et la qualification des jeunes, n’oublions pas que cette alternance est plurielle. C’est sur la com-plémentarité des parcours qu’il faut s’appuyer, pour construire un appareil de formation attrayant et inclusif, qui permette à chaque individu de construire et poursuivre son parcours professionnel tout au long de la vie. L’apprentissage doit, également, s’adapter aux évolutions imposées par le défi climatique et énergétique et il est impératif de continuer à développer la formation en di-rection des métiers émergents, des métiers « verts ». Nous avons plus que jamais besoin d’une politique volontariste en direction de ceux qui sont les plus éloignés de l’emploi et sur ce sujet, nous regrettons que notre proposition sur la création d’une surprime pour les employeurs qui embaucheraient en apprentissage un jeune bénéficiaire de la « garantie jeunes » ou issu des quartiers classés « politique de la ville », n’ait pas été retenue.Il nous apparait opportun d’accompagner nos petites entrepri-ses et nous avons proposé d’étudier la possibilité d’accorder un soutien financier à la mise aux normes des entreprises artisanales

et TPE qui accueillent des apprenti-e-s. Ne pourrait-on pas aussi envisager une compensation financière aux artisans et TPE pour le temps de travail passé en tutorat ?Enfin, Il est essentiel de rappeler, qu’il faut garantir une liberté de choix aux jeunes. L’ensemble du dispositif doit reposer sur les désirs et aspirations des ligériens. C’est bien le jeune qui doit être acteur de son propre projet. En session, nous avons également dénoncé la suppression in-compréhensible des dispositifs d’aides à l’emploi. En raison de la

priorité donnée à l’appren-tissage, la majorité a fait paradoxalement le choix d’abroger des dispositifs d’aides comme : l’arrêt de la prolongation des aides aux emplois tremplin et l’arrêt des cofinancements des emplois d’avenir.Pour rappel, les emplois tremplins avaient pour ambition de soutenir un projet de territoire et de créer des emplois péren-nes (en contrats à durée indéterminée), dans le

milieu associatif et l’économie sociale et solidaire. Ainsi, sur le mandat précédent, plus de 1000 emplois tremplin ont été créés en CDI et 90% des emplois sont pérennisés à la fin des aides régionales.Quant aux emplois d’avenir, ils ont pour ambition de lutter contre les difficultés que rencontrent les jeunes sans diplômes ou peu diplômés à s’insérer dans le monde du travail. C’est une mesure essentielle pour notre jeunesse et pour favoriser l’emploi. Une politique de l’emploi active ne peut pas mettre en concur-rence un plan de mobilisation pour l’emploi et l’apprentissage et des dispositifs d’accompagnement de projets de territoire et d’insertion professionnelle et sociale de jeunes souvent éloignés de l’emploi. Nous avons demandé à M. Retailleau, d’évaluer l’impact que pourrait entrainer la suppression des aides à l’emploi, sur les structures et territoires concernés. Et dans l’attente de ce résultat, d’abandonner l’arrêt des aides à l’emploi pour 2016. Malheureu-sement, notre sollicitation a été refusée.

« Notre état actuel ne doit pas nous réjouir, mais il ne doit pas doit pas davantage nous conduire à l’immobilisme. Vous savez, quand tout va mal, on a parfois un réflexe conservateur. On veut parfois se raccrocher à l’illusion d’un âge d’or passé qui constituerait la ré-férence de notre action présente. Je pense que nous aurions tort. Notre mission c’est de fixer un cap pour l’avenir, un cap différent du national populisme, du libéralisme échevelé ou du culte du pro-ductivisme. […] Disons-nous les choses franchement. Quelle que soit la motion que nous avons défendue, nous en avions gros sur la patate. Il faut dire que rien ne nous a été épargné ces derniers mois : ni les coups bas, ni les vilénies, ni les trahisons […]. C’est qu’il y a, pour expliquer notre présente situation, un long cortège de responsabilités à énumérer. Je ne veux ici, parler que des mien-nes. Oui j’ai fait partie des directions précédentes, avec leur part de succès et leur part d’échec, avec leur part de lumière et leur part d’ombre. Mais à celles et ceux qui craignent que le mandat qui s’ouvre soit celui de la continuité je veux le dire sans hésitation : je suis là pour tout changer. Et je ne peux le faire qu’avec l’aide et le soutien de chacune et chacun d’entre vous. » Du courage poli-tique « Le sursaut c’est aussi apprendre à écouter les voix discor-dantes, même quand ce qu’elles ont à dire nous bouscule. J’ai pris ces dernières semaines une leçon de courage politique, quand des femmes de notre parti, qui avaient été victimes d’agissements insupportables ont trouvé la force de nous alerter et de secouer les chaines de notre inertie. Ces femmes elles s’appellent, Elen De-bost, Sandrine Rousseau, Annie Lahmer et j’y associe bien sûr no-tre amie Isabelle Attard. Je vous demande de les applaudir. Parce qu’elles ont parlé pour elles, mais aussi pour nous, pour nous rap-peler que la question du droit des femmes est un combat jamais achevé. En dénonçant le pire, elles ont fait appel au meilleur qui sommeille en nous. Elles ont réveillé nos consciences endormies. Merci à elle, mille fois merci, et qu’elles sachent que nous som-mes à leur côtés. Je leur dis, tenez bon. Notre mouvement, EELV, c’est donc celui de ces femmes admirables. C’est aussi celui de José Bové le militant infatigable d’une autre agriculture et d’une autre mondialisation, qui n’hésita pas à démonter les McDo et à faucher des OGM pour ouvrir une voie nouvelle. Notre parti c’est

celui de Noël Mamère, le défenseur des droits de l’homme qui a changé l’histoire de ce pays en mariant deux hommes dans sa mairie de Bègles, ouvrant ainsi la voie au mariage pour tous. Notre mouvement c’est celui de la courageuse Eva Joly qui a vécu une partie de sa vie avec des gardes du corps parce qu’elle combattait la corruption des puissants et qui fut notre courageuse candidate à la présidentielle et qui aujourd’hui soutient les lanceurs d’alerte comme Snowden et Assange dans leur combat pour la transpa-rence. Notre mouvement c’est celui de Yannick Jadot qui fut mis sur écoutes par EDF en raison de son engagement en faveur de la sortie du nucléaire, c’est désormais aussi celui de la génération Delli/Bayou qui ne cesse de réinventer l’action politique pour y fai-re entrer le souffle de la vie. Notre mouvement c’est celui de celles et ceux qui inventent aujourd’hui la société de demain en tenant tête aux puissants qui ne veulent rien changer. Alors vraiment il y a de quoi être fier, de quoi redresser la tête, de quoi retrouver le chemin de l’unité pour repartir à la conquête de la majorité cultu-relle pour transformer notre pays et faire face aux grandes mena-ces que nous devons affronter. Pouvons-nous rester divisés alors que le climat déréglé nous oblige d’agir de concert, puisque nous sommes les seuls en vérité à comprendre l’urgence de changer de modèle ? Pouvons-nous rester inaudibles alors que la transi-tion énergétique est en berne et que le budget du ministère de l’écologie est en baisse ? » La présidentielle « Ce sera d’ailleurs l’un des enjeux de la présidentielle. Nous aurons l’occasion d’en repar-ler. Je le dis tranquillement, aux apprentis sorciers qui rêvent de faire taire l’écologie, rien n’arrête une idée dont l’heure est venue. Ni les menaces, ni les magouilles, ni même l’achat de certains de nos responsables ne seront suffisants pour nous faire reculer. Pour nous représenter, plusieurs candidates et candidats se préparent. Fort bien. La présidentielle n’est pas à prendre à la légère. Je leur demande de s’entendre, et au final de s’unir pour que leur voix porte. Ensemble nous sommes plus forts. Les écologistes sont de retour. Notre congrès n’est pas une ligne d’arrivée, mais un point de départ. Il nous reste bien du travail mais soyez certains que le changement est lancé. »

— par Christelle Cardet conseillère régionale EELV

Plan d’urgence sur l’apprentissageLe Conseil régional des Pays de la Loire a organisé une grande consultation sur l’apprentissage. Ainsi, lors de la session budgétaire des 14 et 15 avril 2016, la majorité nous a présenté son plan d’urgence.

Extraits du discours d’investiture de David Cormand, Secrétaire national

Tout changerCongrès Europe Écologie Les Verts - 11 juin 2016

Notre-Dame-des-Landes : les contradictions et les excès de Bruno Retailleau sur la com’ !« Alors que Bruno Retailleau ne cesse de pleurnicher et de chercher des ex-cuses pour justifier le non-respect de ses promesses de campagne incon-sidérées, il dépense l’argent du contribuable sans hésiter pour satisfaire sa lubie sur Notre-Dame-des-Landes : campagne publicitaire de pétition contre la ZAD (70.000 €), livret de propagande du Syndicat mixte aéroportuaire adressé à tous les élu-e-s et, aujourd’hui, large campagne publicitaire d’ap-pel au vote (100.000 €). Pendant ce temps, il réduit de 60% le soutien à la Confédération paysanne (moins 60.000 € sur 100.000 €), supprime le soutien à la création d’emplois dans l’industrie (avec 70.000 €, la Région peut soutenir huit embauches), fragilise le réseau associatif régional en réduisant les sou-tiens un peu partout… C’est quand même cocasse de la part de l’homme qui a affirmé que la Région n’aiderait pas à organiser la consultation ! »

Sophie Bringuy

Le Pacte pour la RuralitéLa Région a organisé une concertation en vue de l’adoption, fin juin, d’un Pacte régional pour la ru-ralité. Pour préparer au mieux nos propositions et participer activement au débat, nous avons orga-nisé une réunion de travail, et nous avons recueilli vos contributions par mails. Le Pacte pour la ruralité a été présenté les 24 et 25 juin en session plénière. Nous vous ferons un retour dans la prochaine édi-tion du journal.

Les résultats du congrèsLe Congrès fédéral a réuni 400 délégués élus lors du congrès décentralisé du samedi 28 mai. Congrès lors duquel cinq motions d’orientations avaient été soumises au vote des adhérents. À Pantin, le 11 juin, ce sont finalement quatre motions d’orientation qui étaient proposées au vote. La motion Réinventer l’écologie en commun a été adoptée à l’issue des débats : cette motion orientera l’action de notre mouvement dans les années à venir.L’équipe suivante a été élue au Bureau exécutif : Henri Arévalo, Julien Bayou (porte-parole), Bruno Bernard, Aurélie Brochard, Thierry Brochot (trésorier national), David Cormand (secrétaire national), Alain Coulombel (secrétaire national adjoint), Michèle Le Tallec, Elise Lowy, Thierry Pradier, Sandra Régol (porte-parole), Sandrine Rousseau (secrétaire nationale adjointe), Nicolas Thierry, Marine Tondelier, Marie Toussaint.

La motion A+D Réinventer l’écologie en commun a obtenu 60,05% des voixLa motion B L’imprévu a obtenu 15,72% des voixLa motion C E-U-R-O-P-A a obtenu 14,69% des voixLa motion E Très important congrès pour tout autre chose a obtenu 8,25% des voixLes votes blancs ont recueilli 1,19% des voix

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