Dans le quartier, mon meilleur copain était Jean Sauvage€¦  · Web viewAvant de se coucher :...

4
VIE GIENNOISE Dans le quartier, mon meilleur copain était Jean Sauvage. J’allais jouer chez lui le jeudi après-midi (si j’avais été sage et bien travaillé à l’école). Il avait une voiture à pédales. Quel plaisir pour moi de tourner en rond autour de la maison car, à cette époque, c’était un jouet de luxe… Ses parents étaient très gentils et serviables. Plusieurs fois la nuit, j’ai réveillé Monsieur Sauvage pour aller chercher le docteur, Tonton étant malade. A l’époque il n’y avait pas le téléphone et il fallait prendre le vélo… Plus loin, il y avait une ferme tenue par M. et Mme Mercier et tous les soirs j’allais chercher le lait. Je m’arrangeais pour y aller à la même heure qu’une petite et belle voisine, Monique Montpierre. Elle me plaisait beaucoup… Il y avait aussi M. Delagrange , mécanicien. Il réparait des voitures et j’allais le voir travailler. Il m’arrivait parfois de toucher à la mécanique mais Tata n’aimait pas ça car je rentrais sale. Un nuit, en 1943, nous fûmes réveillés par des soldats allemands. Ils venaient arrêter Tonton, car cette nuit là des maquisards avaient volé des tickets d’alimentation et comme Tonton était responsable de ce bureau, il était soupçonné d’avoir facilité cette opération. Je le vois toujours partir entre deux soldats. Il resta une semaine en prison à Orléans. En réalité, c’était bien vrai, tout avait été préparé par les employés de la Mairie.

Transcript of Dans le quartier, mon meilleur copain était Jean Sauvage€¦  · Web viewAvant de se coucher :...

Page 1: Dans le quartier, mon meilleur copain était Jean Sauvage€¦  · Web viewAvant de se coucher : prières. Claude Quartier qui était vif, sauta sur le lit mais la religieuse lui

VIE GIENNOISE

Dans le quartier, mon meilleur copain était Jean Sauvage. J’allais jouer chez lui le jeudi après-midi (si j’avais été sage et bien travaillé à l’école). Il avait une voiture à pédales. Quel plaisir pour moi de tourner en rond autour de la maison car, à cette époque, c’était un jouet de luxe…Ses parents étaient très gentils et serviables. Plusieurs fois la nuit, j’ai réveillé Monsieur Sauvage pour aller chercher le docteur, Tonton étant malade. A l’époque il n’y avait pas le téléphone et il fallait prendre le vélo…Plus loin, il y avait une ferme tenue par M. et Mme Mercier et tous les soirs j’allais chercher le lait. Je m’arrangeais pour y aller à la même heure qu’une petite et belle voisine, Monique Montpierre. Elle me plaisait beaucoup…Il y avait aussi M. Delagrange , mécanicien. Il réparait des voitures et j’allais le voir travailler. Il m’arrivait parfois de toucher à la mécanique mais Tata n’aimait pas ça car je rentrais sale.Un nuit, en 1943, nous fûmes réveillés par des soldats allemands. Ils venaient arrêter Tonton, car cette nuit là des maquisards avaient volé des tickets d’alimentation et comme Tonton était responsable de ce bureau, il était soupçonné d’avoir facilité cette opération. Je le vois toujours partir entre deux soldats. Il resta une semaine en prison à Orléans.En réalité, c’était bien vrai, tout avait été préparé par les employés de la Mairie.

Pour en revenir à mon certificat d’études, Suzanne et Robert m’avaient promis en cas de réussite à celui-ci, une visite de Paris. Donc après les résultats en Juillet 1944, je suis allé à Aulnay, chez Suzanne et André, pendant un mois. Suzanne m’a fait visiter tout Paris, les monuments, les jardins, le zoo de Vincennes, même Versailles avec la ferme de Marie-Antoinette et elle revenait bien fatiguée de ces longues journées de visite.

Page 2: Dans le quartier, mon meilleur copain était Jean Sauvage€¦  · Web viewAvant de se coucher : prières. Claude Quartier qui était vif, sauta sur le lit mais la religieuse lui

C’était un plaisir pour elle de s’occuper de moi car elle adorait les enfants mais malheureusement elle ne pouvait pas en avoir. C’est donc pour cette raison qu’André et Suzanne adoptèrent dans l’année 1947, une petite fille Annick.

Annick avec Tonton et Suzanne

Avec Robert, je suis allé au Musée Grévin, au Cinéma Le Rex où le plafond représente la voûte céleste, voir le film Jeanne d’Arc. Je m’en souviens encore. Et j’ai visité bien d’autres lieux encore….Par contre, je ne suis pas monté à la Tour Eiffel.A Aulnay, se trouvait Pierre, le jeune frère d’André qui avait le même âge que moi. Nous faisions des ballades à bicyclette. Nous allions nous promener dans les environs du Bourget pour voir les avions. Nous allions aussi à la piscine de Pantin. A cette époque, c’était un plaisir de se déplacer à vélo.Comme je parle de piscine, nous en avions une à Gien, flottante sur la Loire. Avec l’école nous y allions quelquefois quand le temps le permettait. Cette piscine faisait 50 mètres de long avec deux bassins. L’hiver elle était démontée à cause des crues de la Loire. Toutefois,pendant l’hiver 1946, elle était restée en place et elle fut détruite par les glaces car la Loire avait gelé complètement. Ce sont des prisonniers allemands, qui, montés sur la glace, l’ont amarrée avant le pont. Photos de Monsieur Laboute – mon patron

Page 3: Dans le quartier, mon meilleur copain était Jean Sauvage€¦  · Web viewAvant de se coucher : prières. Claude Quartier qui était vif, sauta sur le lit mais la religieuse lui

J’ai oublié de parler du tirage à Paris de la Loterie Nationale. Nous sommes partis trois enfants de Gien, Claude Quartier (dit Cul de son), Maxime Lever et moi pour Paris via Orléans. Nous avons couché à l’hôpital tenu par des religieuses. Avant de se coucher : prières. Claude Quartier qui était vif, sauta sur le lit mais la religieuse lui dit : mon petit, ce n’est pas comme cela que l’on se couche. Il faut découvrir le lit, s’asseoir, remonter les jambes et se couvrir.Le lendemain matin, départ pour Paris par le train. Trois filles de Beaugency se joignirent à nous. Elles étaient accompagnées par une Assistante Sociale, un vrai dragon, grosse et mal habillée !! Ce tirage se faisait à la Salle Wagram. Suzanne et André sont venus me voir. Mes souvenirs sont un peu flous pour la date et les évènements. Il fallait prendre les boules qui tombaient d’une sphère, les présenter au public et les mettre dans des cases. Comme j’étais petit, j’étais monté sur un petit banc et pour aller placer la dernière boule, j’étais au bout du banc …Les spectateurs souriaient en attendant ma chute.. mais heureusement elle n’eut pas lieu. C’est Suzanne qui m’a raconté cela. Nous avons couché à Paris, tous les trois dans le même lit et le lendemain retour à Orléans et Gien, toujours avec notre dragon !!Je reviens sur ma blessure au genou dont j’ai parlé précédemment, d’après le Docteur j’ai eu de la chance pour ma rotule qui a été protégée par mon catéchisme qui se trouvait dans la poche avant de ma cape, car ma cape et la couverture du catéchisme furent déchirées

La cape était notre uniforme national, nous, enfants de l’Assistance Publique.

Page 4: Dans le quartier, mon meilleur copain était Jean Sauvage€¦  · Web viewAvant de se coucher : prières. Claude Quartier qui était vif, sauta sur le lit mais la religieuse lui

.