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D’abord, Redistribuer les richesses De quel congrès avons-nous besoin ? Depuis six ans, la droite est au pouvoir. Les dégâts sont considérables et d’encore plus lourdes régressions menacent celles et ceux qui tentent de vivre de leur travail. Pourtant le potentiel de combativité sociale est énorme. 1995, 2003, 2006 : les mobilisations parmi les plus massives de toute l’histoire de notre pays demandent un débouché politique. Le Parti Socialiste et la gauche doivent y répondre par un programme d’urgence sociale, un meilleur partage des revenus entre les travailleurs et les actionnaires (la part des salaires est seulement de 62,9 %, loin des 71,6 % de 1982). C’est le cœur de ce programme, que nous présentons dans cette contribution générale : redistribuer les richesses, augmenter les salaires et les retraites, réaliser le plein emploi, reconstruire les services publics et développer la démocratie à l’échelle nationale, européenne et mondiale. Le soutien des militants et militantes socialistes sera le meilleur moyen pour donner à cette contribution générale la suite que nous en espérons : que l’essentiel du programme figure dans une motion, à vocation majoritaire, rassemblant toutes les sensibilités et contributions générales, qui veulent ancrer le Parti Socialiste à gauche, qui veulent une union de la gauche autour d’un programme de législature et par opposition à toute alliance avec la droite, Modem inclus. Les socialistes peuvent convaincre la majorité des citoyennes et citoyens, ils ont un programme pour cela ! Pas un programme libéral, un progamme socialiste. Un programme réaliste et gagnant. Le socialisme est une idée neuve. SOCIALISME D’abord, Redistribuer les richesses PROJET DE CONTRIBUTION GÉNÉRALE DE DÉMOCRATIE & SOCIALISME PLAN De quel congrès avons-nous besoin ? I Le social au cœur 1°) Augmenter massivement les salaires 2°) Le plein emploi pour tous et toutes, A) L’Etat a un rôle à jouer B) Les 35 heures C) Un droit du travail protecteur 3°) La protection sociale A) La retraite à 60 ans à taux plein B) La Santé, l’assurance maladie 4°) Des services publics élargis et renforcés A) Une économie mixte avec un fort secteur public B) L’Ecole C) Retisser du lien social 5°) Une fiscalité républicaine redistributive II Des institutions démocratiques A) Une VI e République sociale B) Une Europe démocratique et sociale C) Une autre mondialisation: celle des droits sociaux III Oui, c’est possible A) Jamais la France n’a été aussi riche et les richesses aussi mal partagées B) Jamais le salariat n’a été autant attaqué mais n’a été aussi fort C) Jamais la gauche n’a été aussi demandeuse d’une vraie politique de gauche Construire l’unité de la gauche MENSUEL POUR ANCRER LE PARTI SOCIALISTE À GAUCHE N° 155 - mai 2008 - 3 euros

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  • D’abord, Redistribuer les richesses

    De quel congrès avons-nous besoin ?

    Depuis six ans, la droite est au pouvoir. Les dégâts sont considérableset d’encore plus lourdes régressions menacent celles et ceux qui tententde vivre de leur travail. Pourtant le potentiel de combativité sociale esténorme. 1995, 2003, 2006 : les mobilisations parmi les plus massivesde toute l’histoire de notre pays demandent un débouché politique.

    Le Parti Socialiste et la gauche doivent y répondre par un programmed’urgence sociale, un meilleur partage des revenus entre les travailleurset les actionnaires (la part des salaires est seulement de 62,9 %, loin des71,6 % de 1982).

    C’est le cœur de ce programme, que nous présentons dans cette contribution générale : redistribuer les richesses, augmenter les salaireset les retraites, réaliser le plein emploi, reconstruire les services publicset développer la démocratie à l’échelle nationale, européenne et mondiale.

    Le soutien des militants et militantes socialistes sera le meilleurmoyen pour donner à cette contribution générale la suite que nous enespérons : que l’essentiel du programme figure dans une motion, àvocation majoritaire, rassemblant toutes les sensibilités et contributionsgénérales, qui veulent ancrer le Parti Socialiste à gauche, qui veulentune union de la gauche autour d’un programme de législature et paropposition à toute alliance avec la droite, Modem inclus.

    Les socialistes peuvent convaincre la majorité des citoyennes etcitoyens, ils ont un programme pour cela ! Pas un programme libéral, un progamme socialiste. Un programme réaliste et gagnant. Le socialisme est une idée neuve.

    SOCIALISMED’abord, Redistribuer

    les richesses

    PROJET DE CONTRIBUTION GÉNÉRALE

    DEDÉMOCRATIE & SOCIALISME

    PLAN

    De quel congrès avons-nous besoin ?

    I Le social au cœur1°) Augmenter massivement les salaires 2°) Le plein emploi pour tous et toutes,

    A) L’Etat a un rôle à jouerB) Les 35 heures C) Un droit du travail protecteur

    3°) La protection sociale A) La retraite à 60 ans à taux plein B) La Santé, l’assurance maladie

    4°) Des services publics élargis et renforcés A) Une économie mixte avec un fort secteur public B) L’Ecole C) Retisser du lien social

    5°) Une fiscalité républicaine redistributive

    II Des institutions démocratiques A) Une VIe République sociale B) Une Europe démocratique et sociale C) Une autre mondialisation: celle des droits sociaux

    III Oui, c’est possible A) Jamais la France n’a été aussi riche

    et les richesses aussi mal partagées B) Jamais le salariat n’a été autant attaqué

    mais n’a été aussi fort C) Jamais la gauche n’a été aussi demandeuse

    d’une vraie politique de gauche

    Construire l’unité de la gauche

    MENSUEL POUR ANCRERLE PARTI SOCIALISTE

    À GAUCHEN° 155 - mai 2008 - 3 euros

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  • I Le social au cœur

    Nous pouvons prétendre gagner la majorité dansce pays et construire une société meilleure pourtoutes et tous. La richesse de la France le permet.La force du salariat le permet. La majorité écra-sante de notre peuple cherche une issue en cesens. Sarkozy gouverne pour 2 % de la popula-tion privilégiée. Mais encore faut-il que noussoyons, la gauche et les socialistes, à la hauteur.Il faut dire haut et fort que nous abrogerons leslois réactionnaires de la droite et les remplace-rons par des avancées nouvelles.

    Pour cela, il faut d’abord aller aux mesuresphares, essentielles qu’attend la majorité écra-sante de nos concitoyens : cinq questionssociales centrales, décisives !

    1°) Augmenter massivement les salaires

    Chacun sait qu’ils sont nettement tropbas, en particulier pour les femmes de cepays qui représentent la majorité des bassalaires. Depuis trop longtemps. Cela faittrente ans, selon l’Insee, que le revenusalarial baisse. La question est devenuecentrale et explosive.

    Voilà 25 ans que l’on nous prétend qu’ilne faut pas augmenter les salaires pour nepas créer d’inflation. Cette théorie vientd’éclater comme une bulle de savon : lessalaires ont été bloqués, mais l’inflationest là. Donc les salaires ne sont pas res-ponsables de l’inflation ! Personne,aujourd’hui, ne peut prétendre le contrai-re. Les salariés ne doivent donc pas subirles conséquences de l’augmentation desprix dus à l’augmentation des profits. Cedont il est question, c’est d’une nouvellerépartition entre les salaires et les profits.

    La droite essaie d’utiliser tous les artifices pourmasquer cette vraie question et. prône de laconcurrence pour relancer l’économie, de laparticipation, de l’intéressement, de l’épargnesalariale, et autres formules marginales et déri-vées, des heures supplémentaires « défiscali-sées », tout cela pour éviter l’essentiel qui est laredistribution entre capital et travail.

    Celle-ci ne peut mieux se faire que par la haus-se de tous les salaires bruts et nets. C’est lemoyen le plus direct, le plus simple, le plus effi-cace de la répartition.

    Le travail n’est pas un coût mais une richesse, etce qui coûte cher, c’est ce que le capital prendau travail. Il prend de plus en plus, il prend trop.Le salariat doit recevoir la part qu’il mérite desrichesses qu’il produit.

    C’est pourquoi, nous défendons : - Un taux horaire minima à 10 euros, leSmic brut à 1 500 euros, 200 euros tout desuite ; - Pas de minima conventionnel inférieur auSmic ;

    - Une réunion immédiate d’une conférencenationale salariale tripartite état, patronat,syndicats de salariés ; - Pas de convention collective étendue sansréactualisation des grilles de qualification etde salaires ; - Une allocation-autonomie pour les jeunespendant le temps de formation ; - Une égalité professionnelle femmes-hommes qui passe par l’alignement dessalaires des femmes sur celui des hommes àqualification égale ; - Une retraite décente avec un taux de75 %, indexé sur les salaires.

    Qu’on ne nous dise pas que cela nuirait à notreéconomie, car au contraire, cela la relancerait !Nos caisses de protection sociale sortiraient desdifficultés provoquées dans lesquelles elles sontplongées. De la jeunesse aux femmes et retrai-tés, un nouveau souffle créateur l’emporterait :car si la concentration des richesses étouffe ledynamisme économique, sa redistribution créedes appels d’air tout azimut.

    Qu’on ne nous dise pas que c’est impossible :les hausses de salaires consécutives à Mai 68l’ont été de 33 % à 55 %. Une hausse de salai-re comparable à juin 68 porterait notre Smicbrut actuel à 1725 euros !

    Qu’on ne nous dise pas que nos propositionsnuiraient à la compétitivité des entreprises :nous pouvons parfaitement rester aussi compéti-tifs, au même coût pour nos produits, avec dessalaires plus hauts mais des profits plus bas.

    Et pour éviter que ces augmentations de salaires(et des minima sociaux) soient reprises aussitôtpar une augmentation des prix, les salaires doi-vent être indexés sur un indice fiable et non surl’indice mensonger de l’Insee pour qui lesdépenses de logement ne représentent que 14 %des dépenses d’un ménage.

    2°) Le plein emploi pour tous et toutes

    Ce n’est pas vrai que nous soyons pieds etpoings liés à la mondialisation férocement libé-rale. Nous avons des marges de manœuvre, enFrance et en Europe, mais il faut avoir la volon-té de s’en servir !

    A) L’Etat a un rôle à jouer

    L’Etat « ne peut pas tout », mais il peut et doitbeaucoup : nos concitoyens, concitoyennesattendent de lui qu’il agisse pour protéger nosindustries, nos échanges, nos emplois. Il n’estpas vrai qu’on ne puisse pas agir contre les délo-calisations et que la puissance publique ne puis-se pas se donner les moyens de contrecarrer leslicenciements provoqués par des manœuvresboursières éhontées et sans scrupules.

    La majorité des licenciements collectifs et indi-viduels est désormais due, non à des difficultésstructurelles, de compétitivité ou d’obsolescen-ce mais à la recherche de marges de profits tou-jours plus élevées. Des grandes entreprises par-2

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  • faitement rentables ici excluent des milliers desalarié-e-s seulement pour accentuer leurs pro-fits ailleurs. Est-ce parce qu’ils n’étaient pasassez productifs, pas assez qualifiés, qu’ils netravaillaient pas assez ou qu’ils étaient trop bienpayés que les salariés de Hewlett-Packard ontété licenciés par leurs dirigeants ? Non. Ilsétaient les plus productifs, les plus qualifiés, ilstravaillaient 50 heures par semaine, ils negagnaient pas tant que cela par rapport aux paysvoisins, mais les employeurs voulaient aveuglé-ment une rentabilité supérieure pour leursactionnaires. Ce n’était pas un problème de coûtdu travail, mais un problème de coût/rentabilitédu capital.

    Si le coût du travail était la cause du chômage,cela se saurait. Le coût du travail en Espagne futlongtemps plus bas que la moyenne européenneet le chômage plus élevé. En Scandinavie, lecoût du travail est plus élevé et le taux de chô-mage plus bas. Si le coût du travail déterminaitle niveau d’emploi, il n’y aurait pas de chôma-ge… en Afrique. Le handicap à l’emploi ne sesitue pas dans le « coût du travail », mais danscelui du capital, c’est-à-dire dans le rendementabusif que les actionnaires exigent de leursinvestissements : des bénéfices de plus en plusexcessifs prélevés sur le travail.

    C’est pourquoi la puissance publique doit sedonner les moyens juridiques et politiques decontrôler les licenciements : les soumettre àautorisation, c’est soumettre le licencieur à unenégociation avec l’Etat et non se laisser dominerpar la seule volonté des actionnaires. Nous réta-blirons un contrôle sur les licenciements et unesuspension de ceux-ci en cas de doute manifes-te, de spéculation boursière et la réintégrationdes salariés licenciés sans cause réelle et sérieu-se. Si l’entreprise délocalise pour gagner 2 % deprofits supplémentaires, alors qu’elle a usé denos équipements publics, de nos formations, denos savoir-faire, de nos aides, que fera-t-elle s’illui est imposé de verser, par exemple, trentemois de salaire à chaque licencié et trente moispareillement pour leur formation aux Assedic ?Des juges l’ont déjà décidé en France, pourquoine serait-ce pas une possibilité que se réserve-raient juridiquement les autorités administrativesdu travail et de l’emploi ? Pourquoi laisserait-onnos industries partir alors que nous en avons tel-lement besoin ? Pourquoi laisser fermer les der-nières aciéries alors que les besoins d’acier sonten hausse dans le monde ? Pourquoi laisser fer-mer les derniers chantiers navals alors que lestrois quarts de la flotte marchande mondiale doi-vent être rénovés ?

    B) Les 35 heures

    Pour que l’emploi soit équitable, décent et par-tagé, il faut contrarier la course folle, attrape-nigauds du « travailler plus » pour rétablir avecvigueur celle de la réduction assumée de ladurée du travail et du « travailler tous décem-ment ». Un « ordre public social » qui s’imposeà toutes et tous.

    Nous avons prouvé, avec la gauche, avec lessocialistes, en 70 ans, qu’on pouvait passer de

    40 h à 39 h et de 39 h à 35 h, à la fois enaugmentant les salaires et à la fois en aug-mentant la productivité, pour le bien êtregénéral. C’est notre histoire, notre force,notre fierté ! L’objectif des 35 h hebdoma-daires sans perte de salaire, avecembauches correspondantes, initié parLionel Jospin en 1997 reste un projet d’ave-nir parmi les plus enthousiasmants de nosactuelles décennies. Nous avons gagné surce terrain non seulement idéologiquementmais aussi en pratique.

    La réduction du temps de travail à une duréehebdomadaire légale de 35 h a permis la créa-tion de 400 000 emplois, ainsi qu’une hausse dunombre et de la durée moyenne des CDI. Aucours de la période 1997-2001, marquée par lepassage aux 35 h, grâce à la gauche, nousavons eu tous les indices au vert : une hausse dela masse salariale, un recul massif du chômage,même un léger recul de la précarité, et descomptes publics et sociaux positifs. C’était la bonne voie, mais pas assez fermementsuivie : la gauche doit renouer en plus volontai-re avec cette politique de réduction du temps detravail, de lutte contre la précarité, de rétablisse-ment d’un droit du travail fort et protecteur avecdes CDI consolidés et des CDD rendus excep-tionnels.

    Y a-t-il eu des « nuisances » pour des « catégo-ries » de salarié-e-s ? Non, tous les effets en ontété bénéfiques pour tous et 100 % des salariésen bénéficient, 100 % sont à 35 h légalesaujourd’hui. Et s’il y a eu des effets pervers, ce n’est pas « lafaute aux 35 heures », mais à au contraire, àleur contournement, à la fraude patronale. C’estparce que l’ensemble des mesures complémen-taires à la réduction du temps de travail prisespar la gauche n’ont pas été assez fermementconçues, appliquées et encadrées. Par exemple,le « temps de travail effectif » devrait être claire-ment défini comme « celui où le salarié est sousles directives de l’employeur ». La réduction dutemps de travail ne peut se faire sans embaucheni à profit constant, ni sans contrôle.Les temps partiels « subis » – surtoutvisant les femmes – doivent êtredécouragés juridiquement et nonplus promus à coup d’exonérations.

    Pour réussir cette baisse effective dutemps de travail des mesures complé-mentaires sont nécessaires

    • La « loi quinquennale » d’É-douard Balladur n’a pas été abrogéecomme cela avait été promis dès1996, ce qui aurait limité les possibi-lités de dérogation aux 35 h (annualisation,modulation, compte épargne temps, flexibilitésde toutes sortes, etc.). Elle doit l’être, et avec elletoutes les déréglementations qui en ont décou-lées.

    • Il faut une baisse des durées maximad’ordre public (de 48 h à 44 h), des heures sup-plémentaires rendues plus coûteuses que l’em-bauche (50 % de majoration dès la première 3

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  • heure avec un contingent annuel limité à 120h), la garantie pour tous de deux jours de reposconsécutifs dont le dimanche (la semaine decinq jours), des moyens de contrôle des horairesfiables, transparents et sûrs, contrôlables et sanc-tionnables.

    C) Un droit du travail protecteur

    Les règles du droit du travail doivent faire partiedes règles de la concurrence. Il faut reconstruireun droit du travail infiniment plus protecteur quecelui qui est actuellement détruit par MM Fillon,Sarkozy sous la pression du Medef. Car le droitdu travail, c’est une garantie pour le droit au tra-vail : la déréglementation ne crée qu’injustice,

    chômage et misère. Nos emplois ontbesoin d’être régulés et protégés, etnon pas soumis aux lois de la jungleinhumaine. Il ne faut pas brader ledroit du licenciement pour un hypo-thétique droit du reclassement. Unesécurité sociale professionnelleimplique le maintien des droits etnon pas la flexibilisation des droits(comme avec la prétendue “ flexisé-curité ”).

    Dans ce cadre, un quota maximald’emplois précaires limité à 5 %dans les entreprises de plus de 20

    salariés doit être instauré. • La sous-traitance doit être régle-

    mentée, de façon à ce que les donneurs d’ordresoient totalement responsables juridiquement,financièrement, pénalement, de ce qui se passesous leurs ordres, de façon à ce que les conven-tions collectives des donneurs d’ordre s’appli-quent aux sous-traitants le temps du marché(freinant ainsi les externalisations bidons). Ledroit des sociétés doit être revu de façon à éviterles fausses franchises, essaimage bidon, prêtsillicites de main d’œuvre, portage salarial etautres marchandages et afin de faciliter la recon-naissance des entités économiques en abrogeantles lois Madelin, Fillon, Dutreil et Larcher. Lesaides sont à réserver aux 97 % d’entreprisesdites PME et TPE de moins de 50 salariés. Elles

    ne doivent pas être accordées sansembauches correspondantes niconvention imposant le respect duCode du travail.

    Enfin, pour assurer le respect de cesmesures, il faut augmenter les droitsde contrôle des syndicats et des insti-tutions représentatives du personnel(avis conforme des comités d’entre-prise), et doubler les effectifs et lesmoyens de l’inspection du travail.

    C’est pourquoi nous voulons : • que les lois de la République

    l’emportent sur le marché ; •que les contrats de travail

    garantissent un statut décent, où ladignité du salarié soit assurée, où l’égalitéfemmes hommes soit évidente, où la protectiondes jeunes apprenti-e-s ne soit pas inférieure àcelle que le droit du travail accorde à leursaînés, où le salarié soit convenablement payé,

    où les conditions de travail soient saines etcontrôlées ;

    • que le temps de travail effectif serapproche des 35 h hebdomadaires légales.

    Nos aînés défendaient à juste titre les « 3 x 8 »,huit heures de travail, huit heures de loisir et huitheures de sommeil : ce faisant ils donnaient lapriorité à l’organisation de la vie humaine contreles exigences aveugles de la productivité, tandisque le capitalisme actuel veut imposer l’inverse.

    3°) La protection sociale

    Il y a là un véritable et profond choix de sociétécar la droite sarkozyste veut en revenir a: Austade archaïque des protections individuelles, del’isolement des risques, des franchises, dans l’in-térêt des fonds de pension et des grands groupesbancaires et d’assurances privées. Au contrairenous défendons la mutualisation des risques, lasécurité sociale généralisée.

    Entre droite et gauche, il faut choisir. Il n’y a pasde « centre » possible. C’est un type de sociétéou l’autre. Solitaire ou solidaire. Chacun poursoi ou tous et toutes pour tous et toutes.

    A) La retraite à 60 ans à taux plein

    Doit-on, dans les quatre décennies à venir,maintenir le niveau des retraites en engageant 6% supplémentaires de notre PIB ? Ou doit-on yrenoncer et laisser baisser drastiquement leniveau des pensions pour des millions de retrai-tés, faire replonger « les vieux » dans la misèrecomme dans les années 1950 ? Les femmes,contraintes au temps partiel subi et sur quipèsent la garde et le soin des jeunes enfants,seraient les premières victimes de ce renonce-ment. C’est un « choix de société » ainsi quenous l’avons reconnu et voté unanimement auCongrès de Dijon.

    • Est-ce que l’allongement de la durée de coti-sation permet de maintenir le montant desretraites ?

    Le gouvernement prétend que l’allongement dela durée de cotisation évitera de diminuer lemontant des retraites. C’est faux. Le dernier rap-port du COR (2007) met en évidence que l’âgeréel de cessation d’activité augmente 7 foismoins que la durée de cotisation (0,2 annéepour un allongement de 1,5 an). La raison de ce décalage est simple : 60 % dessalariés du secteur privé ne sont plus au travailau moment où ils prennent leur retraite, ils sontau chômage, en invalidité ou en maladie. Ladurée réelle moyenne de travail dans la vie réel-le reste toujours de 37 ans.

    Avec une durée de cotisation de 41 annuités en2012, un droit à la retraite à 63,5 ans (commel’exige le Medef) et un recul continuel de l’âged’accès au travail, ce serait 75 % des salariés dusecteur privé qui ne seraient plus au travail aumoment de prendre leur retraite. Vouloir,4

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  • comme le prétend Fillon, nous faire travailler 41ou 42 annuités c’est vouloir nous faire sauter àla perche sans perche. Comment les 75 % desalariés qui ne seront plus au travail au momentde leur départ en retraite pourraient-ils, commele postule le gouvernement, avoir le choix departir en retraite ou de rester au travail ?

    • Le travail des « seniors » peut-il apporter unesolution au problème des retraites ?

    Le travail des « seniors » sur lequel se focalise legouvernement et le Medef est une triple injusti-ce et un leurre. C’est une triple injustice. D’abord, parce qu’em-pêcher plusieurs centaines de milliers des plusâgés de prendre leur retraite, c’est priver d’em-plois des centaines de milliers de jeunes.Ensuite, parce que travailler plus longtemps,c’est vivre moins longtemps : les « tables demortalité » sont là, hélas, pour le prouver, et ce,avec une inégalité sociale cruelle. Enfin, parceque les salariés âgés qui arriveraient à rester autravail le paieraient par la précarisation de leurcondition. La droite a, en effet, créé des« emplois vieux » : deux CDD de 18 mois suc-cessifs réservés aux salariés de plus de 55 ans.

    C’est un leurre parce que le patronat continue àlicencier à tour de bras les salariés de plus de 55ans, voire de plus de 50 ans et qu’il n’a nulle-ment l’intention de changer de politique. Lesdéclarations de Mme Parisot qui refuse tout« quota » de « seniors », toute pénalisation pourles entreprises qui se sépareraient de ces salariésen apporte une nouvelle preuve. Quant au gou-vernement, son double langage est aussi flagrantque celui du Medef. Il prétend sanctionner lesentreprises qui licencieraient des salariés âgésmais approuve l’abrogation de la contributionDelalande qui avait principalement cette fonc-tion !

    • La solution : le partage des richesses !

    Si l’on en croit MM. Fillon et Sarkozy, lesretraites n’ont rien à voir avec le partage desrichesses mais seulement avec l’allongement dela vie et la démographie. C’est faux, là encore.Retraites et partage des richesses sont totalementliées. En effet, même avec le taux de croissancemédiocre retenu par le COR (1,7 % par an enmoyenne), la richesse réelle (en euros constants,une fois l’inflation neutralisée) de notre paysdoublera et passera de 1 800 milliards d’eurosen 2007 à 3 600 milliards d’euros en 2047, soit1 800 milliards d’euros de plus en 40 ans. Pourmaintenir le montant des retraites au niveau oùil se situait avant les réformes de 1993, il faudraitque la part du PIB destinée à financer lesretraites augmente de 6 points et atteigne donc216 milliards d’euros en 2047.

    Il suffit de rapprocher ces deux chiffres : 1 800milliards d’euros et 216 milliards d’euros pourconstater qu’il serait parfaitement possible definancer les retraites par répartition tout en per-mettant aux salaires directs, aux investissementsproductifs et même aux profits d’augmenter, euxaussi. À une condition, c’est que les profits neconfisquent pas toute la part des richesses qui

    devraient servir à financer les retraites.

    C’est pourquoi, il faut mettre le capital à contri-bution. Chaque année, des dizaines de milliardsd’euros de profits sont utilisés à des fins spécula-tives ou distribués aux actionnaires alors que lapart patronale des cotisations retraites stagnedepuis vingt ans. Alors que les impôts des richesdiminuent graduellement asséchant les caissesde l’Etat et la possibilité de maintenir le montantdes pensions des salariés de la fonctionpublique.

    C’est inacceptable.

    La part patronale des cotisations retraites doitêtre majorée en fonction des besoins de finance-ment des régimes de retraite par répartition. LeCOR (dans son rapport 2001) reconnaissaitqu’avec une augmentation de 15 points en 40ans, il était possible de financer des retraites demême niveau que celles d’avant la contre-réfor-me de 1993 (retraite nette égale à 78 % du der-nier salaire net). Une augmentation de 15 pointsen 40 ans, cela représenterait, chaque année,une augmentation de 0,25 point de la part patro-nale et de 0,12 point de la part salariale. En quoiest-ce impossible ? En quoi cela n’est-ce il paspréférable au retour de la pauvreté pour la gran-de majorité des retraités dans les vingt ans quiviennent ?

    Les socialistes ont imposé la retraite à 60 ans en1982. En 2003, lors du congrès deDijon, ils se sont engagés, à l’unani-mité, par un vote de congrès plussolennel que tous les autres, à abro-ger la loi Fillon et à défendre laretraite à 60 ans à taux plein. Il fauttenir cette promesse au congrès deReims ! C’est d’ailleurs une desquestions majeures sur laquelle lesélecteurs et les électrices les atten-dent ! Une question plus importan-te que les autres où peut se faire ladifférence entre la victoire ou ladéfaite, comme le 6 mai 2007.

    Nous défendons :•le droit à la retraite à 60 ans à taux plein ;•des retraites garanties à 75 % de taux de

    remplacement et indexées sur les salaires ; •la reconnaissance de la pénibilité pour un

    départ anticipé ; •la taxation des revenus financiers des

    entreprises et des stock-options pour assurer lefinancement des retraites.

    B) La Santé, l’assurance maladie

    Nicolas Sarkozy entend remettre en cause lesprincipes fondamentaux de la sécurité socialesous prétexte qu’il existerait un “ trou ” dansson financement. Ce « trou » n’existait pas en 2000 sous lagauche : les caisses de Sécu étaient même excé-dentaires. Il a été créé artificiellement par toutesles mesures de la droite depuis six ans, autantpar la hausse des revenus des médecins que parle blocage… des salaires. 5

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  • Sarkozy a étrenné l’année 2008 avec de nou-velles « franchises » qui visent à faire payer lamaladie aux seuls malades. Il a affirmé que lesfranchises seraient modulables en fonction dudéficit de l’Assurance maladie : « Si l’Assurancemaladie est équilibrée, on baisse la franchise, sielle n’est pas équilibrée, on augmentera la fran-chise ». Et comme la loi Douste-Blazy est juste-ment faite pour que l’équilibre ne puisse êtreatteint et justifier ainsi la privatisation del’Assurance maladie, les « franchises » ne pour-ront qu’augmenter. Ces franchises ont pour effet,non de réduire, mais d’accroître les dépenses desanté. En effet, nombre de malades se refusentdéjà à consulter un médecin dès les premierssymptômes. Ils se retrouvent ainsi davantagesouffrants et donc souvent soignés à l’hôpitalavec un coût plus élevé. En effet, les franchisesdissuadent déjà les patients (surtout dans lescatégories les plus âgées et les plus précaires) dese soigner. La prévention, c’est davantage uneéconomie qu’un coût…

    En réalité, la droite se fiche éperdument du coûtde la santé. Les seules dépenses qui la tracassentsont celles qui sont financées par l’assurancemaladie obligatoire. Pour deux raisons. D’abordparce qu’elle veut en finir avec les cotisationspatronales qui financent l’assurance-maladie.Ensuite parce qu’elle veut ouvrir aux capitauxprivés (sociétés d’assurances) l’accès à un pacto-le annuel de plus de cent milliards d’euros. Cequi mettrait en cause le mutualisme, lesmutuelles n’ayant d’autres choix que de s’ali-gner, peu ou prou, sur les assureurs privés. Lefinancement des hôpitaux publics en fonctionde la “ tarification à l’activité ” a été conçu,dans la même optique, pour faire le jeu des cli-niques privées qui poussent actuellementcomme des champignons, alors que les petitshôpitaux sont, eux, fermés…

    Présenté comme une mesure de protection enfaveur des plus démunis (le pendant du « bou-clier fiscal » pour les plus fortunés), le « boucliersanitaire » que Sarkozy et Bachelot défendent,est en réalité un bélier contre l’assurance-mala-die. Ce « bouclier sanitaire » permettrait, eneffet, de ne plus rembourser les dépenses de

    santé jusqu’à ce qu’ellesatteignent 3 à 5 % durevenu fiscal d’un ména-ge. Les règles de prise encharge des affections delongue durée (ALD) quiconcernent 7,4 millionsde malades, seraient,dans la foulée, complè-tement bouleversées : lagratuité des dépenses desanté ne sera garantiequ’au-delà d’un plafondde dépenses fixé selon leniveau de revenus desménages.

    Nous sommes face à laremise en cause desprincipes fondamentauxde la Sécurité sociale.Rembourser les soins en

    fonction de la situation sociale d’un assurésocial remet en cause le principe fondateur del’assurance-maladie : chacun paie selon sesmoyens et est remboursé en fonction de sesbesoins.

    Malgré tout cela, les sondages montrent que lesFrançais ne veulent pas d’une telle orientation :« 70 % des Français ne souhaitent pas l’applica-tion d’un système de franchise pour répondreaux problèmes de financement de notre systèmede santé » et « 84 % d’entre eux souhaitent laconservation du régime de cotisations obligatoi-re ». Seuls « 15 % d’entre eux se prononcentpour un système où chacun paierait pour sapropre assurance santé, avec un coût défini enfonction de l’état de santé et de l’âge de la per-sonne et un niveau de remboursement variableselon la cotisation payée ». Idéologiquementvoilà un autre terrain favorable : défendons un« oui » franc et massif à la solidarité pour orga-niser la contre-offensive face aux néo-libéraux.

    Les socialistes ont cette tâche de défendre hautet fort les principes fondateurs de la Sécuritésociale et de restaurer l’égalité de tous devant lessoins et la maladie. Ils doivent affirmer leurvolonté de voir l'ensemble des soins progressi-vement pris en charge à 100 % dans un véritableservice de santé publique, l'hôpital public aucentre du système solidaire. La démocratiesociale sera restaurée (avec des nouvelles élec-tions aux différentes caisses de sécurité sociale)et le financement de l’assurance maladie seraassuré par l’augmentation des cotisationssociales patronales qui stagnent depuis plus de20 ans.

    C’est pourquoi, nous défendons :

    • la CMU, acquis historique du gouverne-ment Jospin, et le relèvement de son seuil, aumoins au niveau du seuil de pauvreté (788euros) ;

    • l’aide médicale d’Etat (AME) que la droitecherche à détruire et qui permettait pourtant àun étranger d’accéder rapidement à une sécuri-té sociale ; c’est une mesure d’égalité et desanté publique car les virus ne vous demande-ront jamais vos papiers !

    • l’abrogation du numerus clausus (l’idéelibérale absurde qu’en limitant le nombre demédecins, on limite ainsi le nombre demalades) avec comme principal argumentqu’en 2010 il y aura pénurie de médecins ;

    • la suppression des franchises médicales etla tarification à l’activité ;

    • une industrie pharmaceutique réorientéeen fonction des besoins de santé et non des pro-fits des groupes pharmaceutiques.

    • Une gestion démocratique de toutes noscaisses de protection sociale par des représen-tants élus des syndicats de salariés : une « élec-tion sociale » tous les cinq ans, prud’hommes etcaisses de protection sociale, organisée commeun vrai débat public, et déterminant les critèresde la représentativité syndicale.

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  • 4°) Des services publics élargis et renforcés A) Une économie mixte avec un fort sec-teur public

    Nous sommes pour une économie mixte dedéveloppement durable, appuyé sur tous sespiliers (environnement – démocratie – social –économie) avec un fort secteur public, élargi encomplémentarité avec un secteur privé régulé,stimulé et dynamique. Dans ce cadre, l’écono-mie sociale doit être forte et encouragée.

    L’Etat et les collectivités territoriales ont la mis-sion d’aménagement et de développement desterritoires, de façon cohérente et en coopéra-tion, y compris en pesant sur les grands choixindustriels, au service de l’intérêt général. Pourcela, ils doivent définir ce qui relève du servicepublic et se doter des moyens d’intervention etde régulation. Cela nécessite de mettre en placeune validation sociale de la production “ servi-ce public ” par les citoyens en termes de démo-cratie, de critères d’efficacité économique etsociale, d’évaluation.

    Les services publics ont pour vocation derépondre aux besoins de tous les citoyens sur labase des principes d’égalité, de continuité, demutabilité, d’accessibilité, de neutralité, detransparence, de fiabilité. Le périmètre des ser-vices publics doit en particulier répondre auxdroits fondamentaux tels que l’éducation et laformation, l’accès à l’eau et à l’énergie, la santé,le transport, le logement, l’information, la cultu-re.

    • Des services publics en réseau puissants, effi-caces et accessibles

    Nous défendons un secteur public, dans sesfonctions de service public, renforcé et étendu.Nous considérons que les grands réseauxcomme l’énergie (EDF-GDF,…), les transports(SNCF, routes et autoroutes,…) et les communi-cations (La Poste, France Télecom,…) doiventrelever du secteur public. L’eau est un « bien commun » dont la maîtrisedoit être assurée par les élus et les citoyens selonune politique globale débouchant sur une plani-fication des ressources en eau, par bassin, enfonction des usages possibles et de la qualitéexigible. Cette approche demande une gestiondémocratique. C’est pourquoi, nous estimonsnécessaire d’avoir un service public de l’eau.

    • Le logement est un droit fondamental

    Le logement, comme droit fondamental et dansune logique de développement durable, est unenjeu qui rend indispensables la régulation dumarché et la refondation d’un service public dulogement. Pour un vrai droit opposable au logement (cou-verture logement universelle), nous soutiendronsla construction massive de logements sociaux dequalité (location et accession).

    Cela passe par :• l’implication du secteur bancaire, la réfor-

    me du livret A et de la Caisse des Dépôts etConsignations.

    • l’augmentation du montant des subven-tions aux HLM pour l’acquisition du foncier etpar des prêts à taux zéros pour la constructiondes HLM.

    Nous renforcerons les mesures relatives à laprévention des expulsions. Nous renforcerons laloi Solidarité et renouvellement urbain (SRU) etson quota de 20 % de logements sociaux mini-ma par communes afin d’assurer la mixité socia-le. Nous renforcerons les sanctions financièrescontre les communes et les promoteurs qui nerespectent pas cette obligation : l’État doit aussipouvoir se substituer aux élus qui violent la loi.

    Contre la spéculation, pour la régulation, nousproposons :

    • un encadrement rigoureux des loyersbasés sur le coût de la vie et les salaires ;.

    • l’interdiction des ventes à la découpe ; • une taxation plus importante des plus

    values immobilières et foncières ainsi que deslogements vides. S’agissant des aides aux bailleurs privés, ellesdoivent être conditionnées (plafond de loyer,ressources du locataire). Le 1 % patronal doitêtre réformé afin de garantir aux petits proprié-taires le paiement des loyers. Les sanctionspénales contre les marchands de sommeil doi-vent être renforcées ; les foyers Adoma (ex-Sonacotra), mais aussi les FJT, les Cités universi-taires doivent être réhabilités et plus nombreux.

    • Un secteur bancaire au service du développe-ment économique et social

    Le secteur bancaire et financier n’est pas un sec-teur comme les autres. Avec la distribution ducrédit, il crée de la monnaie. Il ne peut pas sesoustraire à remplir des missions démocratiquesau service du plus grand nombre : droit à l’ou-verture d’un compte et à des services de basegratuits pour tous, droit au crédit pour les TPE-PME, contrôle strict et régulation des activités demarché.

    La crise financière montre qu’à côtéde la banque traditionnelle, s’estdéveloppé un autre modèle debanque avec une recherche effrénéede la rentabilité à court terme descapitaux. Réglementer ces activités,développer des contrôles pointus estindispensable. C’est aussi l’un desmoyens de réduire les activités spé-culatives et les coups tordus quientraînent des milliards de pertes.Cela passe par la nécessaire baissede la rentabilité des capitaux (ROE)et le remplacement de la dictaturedes agences de notations par uneréglementation française, européen-ne qui serve de point d’appui auniveau international.

    Pour financer les besoins sociauxcomme le logement social, l’accès àl’eau et à l’énergie pour tous, unepolitique de transports ambitieuse, un pôlefinancier public doit être créé à partir de la 7

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  • Caisse des dépôts et consignations, de la Banquede France, en mettant en réseau les ressourcesdes institutions financières comme la BanquePostale, le groupe Caisses d’Epargne en redéfi-nissant leurs missions publiques.

    Enfin, il est scandaleux que les banques cen-trales, la BCE déversent des milliards de liquidi-tés à fonds perdus, sans contrepartie. Dès lorsque des banques privées ou des institutionsfinancières verraient leur survie dépendre desaides publiques apportées par la BCE, il est nor-mal que la puissance publique puisse affecterune partie des actifs de ces banques au pôlefinancier public ou décide de leur appropriationpublique.

    C’est pourquoi, nous défendons, :

    • des services publics en réseau efficaces garan-tissant à tous pour un prix accessible des pres-tations de haut niveau ;• un droit au logement effectif, à un prix raison-nable ;• une refonte de la formation continue et de laformation professionnelle (qui dispose de fondsénormes et mal utilisés - à près de 80 %, ilsn’atteignent pas leurs objectifs proclamés, selonla Cour des comptes) pour en faire un nouveauet grand service public ; •la création d’un service public d'accueil de la

    petite enfance, la mise en placed’un service public pour les per-sonnes âgées ou dépendantes, lacréation d’un service public auxdroits des femmes ;• un secteur financier encadréfortement pour lutter contre laspéculation et favoriser le déve-loppement.

    B) L’Ecole

    Les néo-libéraux sarkozistes s’at-taquent à l’école publique. Ilscommencent par la dénigreralors qu’elle est une des plusefficace du monde, même si ellereste très inégalitaire et génèrede l’échec. Ils remettent encause ses fondements : la laïci-té, la carte solaire et la mixitésociale, le caractère national desdiplômes, les droits et moyensdes enseignants, sa fonction de

    service public au profit de tous les élèves. La situation devient dramatique avec la suppres-sion de 50 000 postes en 5 ans et la refonte desprogrammes. C’est l’idée de démocratisationscolaire qui est contestée. Le recul conjoncturelde la démographie est le seul critère pris encompte. C’est vers les difficultés scolaires, lalutte contre l’illettrisme, la formation des person-nels qu’il faut orienter ces moyens.

    La loi “ Pécresse ” ouvre la porte à la privatisa-tion et à la mise en concurrence des universitésà la mode états-unienne : ils allongeront pro-gressivement les droits d’inscription, favoriserontdes “ pôles ” d’excellence sous tutelles et fonds

    privés qu’ils mettront en concurrence défavo-rable avec les universités qui auront conservé uncaractère démocratique et public. Leur plan est tout tracé, ils n’osent pas aller tropvite, ils veulent habituer l’opinion à cette ruptu-re à la fois élitiste et médiocre dans notre ensei-gnement supérieur. Élitiste parce qu’il y aura desuniversités plus réputées que d’autres sur le “marché du travail ”. Médiocres car les qualitésdes formations déclineront, les recherches fon-damentales reculeront, soumises au court termeavide des besoins patronaux.

    Déjà, avec “ l’assouplissement de la carte sco-laire ”, les collèges et lycées doivent “ se pré-senter ” sur le marché scolaire, avec un critèredominant, les résultats aux examens. C’est l’an-nonce des “ bons ” et “ mauvais ” établisse-ments. Certains choisiront leurs élèves, d’autresnon. L’homogénéité sociale des établissementsse renforce. La mixité sociale est en recul.L’école publique et laïque devient l’“ école despublics ”. C’est le projet républicain qui estattaqué par les néo-libéraux. Le développementdu marché du “ soutien ”, de “ l ‘accompa-gnement scolaire ” montre à la fois la demandede réussite des familles et l’absence de réponsespublique à leurs questions.

    Il faut sortir de l’opposition factice entre qualitéet quantité et se donner les moyens de la réussi-te de tous les élèves. C’est pourquoi, nous réta-blirons et augmenterons les moyens donnés àtoute l’éducation nationale, de la maternelle àl’université, priorité parmi tous nos servicespublics :

    • Il n’est pas acceptable que 15 % desélèves, pour l’essentiel issu des catégories popu-laires, quittent le primaire avec des difficultésen lecture qui remettent en cause leur avenirscolaire. L’école maternelle et l’école primairedoivent devenir des priorités. Il faudra reveniraux programmes de 2002 et donner des moyenssubstantiels à ce segment essentiel du servicepublic d’éducation.

    • Il sera donné aux ZEP les moyens en per-sonnels qualifiés et en moyens pédagogiquesd’atteindre leurs objectifs, et à chaque élève lesmoyens particuliers de rester intégré à sa classed’âge, de rattraper ses retards par des aidesappropriées (et non en reportant sur les parentsdémunis la charge physique ou financière decours privés). Les activités périscolaires et desoutien seront publiques et non privées. Pourque la mixité sociale y soit respectée, il faudraagir dans le cadre de la politique de la ville, etdonc redonner à l’Etat des possibilités d’actionsque les lois de décentralisation lui ont retiré,donnant tout pouvoir aux “ barons locaux ”.

    • Les différentes voies de formation (généra-le, technologique et professionnelle) ne doiventpas être des voies inégales. Le système éducatifne doit plus être modelé sur la diversité socialeen préparant à des insertions sociales hiérarchi-sées. Des classes passerelles, des modules derattrapage, des dédoublements sont nécessairesafin de permettre au maximum d’élèves d’accé-der à l’enseignement supérieur.

    • L’enseignement obligatoire sera porté à 18ans. .Le nombre d’élèves par classe ne devra pasexcéder 25. Les décrets et lois sur l’apprentissa-8

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  • ge précoce, le travail de nuit et du dimanche desenfants à 14 et 15 ans seront abrogés. Des pas-serelles de retour vers le cursus scolaire serontaménagées pour des adolescents au parcourséducatif atypique.

    • Des systèmes de stages réellement quali-fiants et rémunérés avec des règles strictes serontcontrôlés par les responsables scolaires ou uni-versitaires et non par le seul patronat.

    • Tous les enseignants recrutés après une for-mation initiale disciplinaire et universitairedevront disposer d’une formation didactique, etd’un droit à une formation continue de qualité.

    • L’égalité entre les filles et les garçons, ins-crite dans les textes, devra être respectée tout aulong de la scolarité, particulièrement au momentdes grands paliers d’orientation Il n’est pasadmissible que les filles se retrouvent majoritai-rement dans les filières les moins porteusesd’emploi alors qu’elles réussissent aussi bienvoire mieux que les garçons durant toute la sco-larité jusqu’au bac.

    C) Retisser du lien social

    Retisser le lien social, reconstruire « l’ordrepublic social » mis à mal par les néo-libéraux sefera par le respect et le développement desdroits démocratiques :

    • Égalité des droits et péréquation desmoyens pour répondre aux difficultés des quar-tiers populaires, banlieues et ghettos.

    • Lutte contre l’insécurité sociale et pour unejustice égale pour tous, accessible et indépen-dante. Des prisons qui respectent les droits deshumains. Nous avons besoin d’un Etat social pasde l’Etat pénal voulu par Sarkozy à la modeétats-unienne.

    • Une nouvelle politique contrôlée, d'ac-cueil et d’insertion des immigrés, qui permette larégularisation de tous les travailleurs sans-papiers qui en font la demande.

    •Egalité entre les femmes et les hommes auplan professionnel, salarial, et dans la viecitoyenne et quotidienne.

    • En finir avec l'homophobie, reconnaissan-ce de l’homoparentalité, contre toutes les discri-minations sexistes, racistes, ethniques basée surl’orientation sexuelle, l’âge ou le handicap.

    • Permettre une aide décente à la dépendan-ce et dignité en fin de vie. Du respect, des droits,des citoyennes et citoyens face aux handicaps.

    • Autonomie de la jeunesse : pour une allo-cation d’étude sur critères universitaires.

    • Liberté totale d'accès à la culture et à l’in-formation par Internet.

    • Démocratiser les médias en imposant deslois contre les concentrations, contre les cumulsd’activités, organisant et contrôlant le pluralis-me.

    5°) Une fiscalité républicaine redistri-butive

    Sarkozy et Fillon réduisent les impôts justes etconservent les impôts injustes. Les impôts justes, ce sont les impôts directs etprogressifs, redistributeurs : impôt sur la fortu-ne, sur les revenus, sur les sociétés, sur les suc-

    cessions. Les impôts injustes, ce sont les impôts indirectset proportionnels qui touchent indifféremmenttous les citoyens : TVA, TIPP, impôts locaux.

    C’est facile à expliquer et à dénoncer à uneéchelle de masse (ce qu’hélas nous n’avons passu faire en 2007, une autre des raisons de notreéchec). Notre orientation fiscale doit exactement être lecontraire de la celle de la droite néolibérale

    Réhabiliter l'impôt progressif et direct. • Réduire massivement la TVA. • Rétablir la taxe flottante sur les produits

    pétroliers .• Restaurer la progressivité de l’impôt sur le

    revenu, principal impôt. • Taxer les revenus financiers. • Rétablir une véritable imposition des

    sociétés. • Augmenter l'impôt de solidarité sur la for-

    tune. • Taxer davantage les grosses successions,

    protéger les petites. • Taxer les rentes d'Etat et les gains spécula-

    tifs. • Établir une péréquation nationale entre

    collectivités territoriales. • Organiser la lutte contre la fraude et l’éva-

    sion fiscale. • Proposer l’instauration d’une taxe sur les

    mouvements de capitaux en Europe, les produitsdérivés, les contrats futurs sur indices boursierset les opérations de titrisation, pour mieux faireface à la crise financière et bancaire qui a écla-té suite à l’affaire des sub-primes.

    La TVA doit baisser de 10 points sur les produitsde première nécessité. L’interdiction de com-penser la baisse de la TVA par une hausse desprix doit être contrôlée par un corps de fonction-naires spécifiques dont les effectifs (exsanguesdepuis 1986 et la fin du contrôle des prix) doi-vent être renforcés. Les prix des produits vitauxtels ceux des logements et de l’énergie doiventêtre fixés par l’Etat. 9

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  • La main visible de la démocratie doit se substi-tuer à la “ main invisible du marché ” dont toutle monde peut constater les dégâts.

    Ces cinq points sont “ clefs ” et l’emportentsur tous les autres dans les préoccupations denos concitoyens :

    • Hausse massive des salaires. • Plein-emploi et réduction de la durée du

    travail. • Sécurité sociale garantie, retraites et assu-

    rance maladie. • Services publics élargis et renforcés. •Fiscalité redistributricve, directe et pro-

    gressive.

    C’est ce qui doit être le cœur du programmesocialiste immédiat. C’est en l’ignorant, en lecontournant, en le sous-estimant que nous avonsperdu en 2007.

    Le “ social ” est attendu par la masse du peuplede gauche, davantage que le “ sociétal ” mêmesi les deux approches sont également impor-tantes. Il faut affirmer cette démarche de façonlisible, offensive : nous ne voulons pas du pré-tendu “ donnant-donnant ” car le c?ur de notrepolitique sera la redistribution des richesses.

    Pour faire aboutir cette politique sociale, uneRépublique démocratique, parle-mentaire, laïque et féministe, asso-ciant les citoyennes et citoyens, estnécessaire. Pour cela il faudrait un grand partidémocratique de toute la gauche.Car il y a un seul salariat, et il devraity avoir une seule gauche. Un grandfront syndical commun combatifaussi. Pas “ deux gauches ” mais uneseule gauche alliant réformisme etradicalité. Rien de grand ne s’est fait dans l’his-toire de notre pays sans l’unité detoute la gauche. Il ne faut pas couriraprès le leurre d’un prétendu “centre ”, mais combattre pour l’uni-té de la gauche entière.

    II Des institutions démocra-tiques

    A) Une VIe République sociale

    Notre projet institutionnel est une VIeRépublique sociale, démocratique, laïque, par-lementaire et respectueuse de l’égalité desdroits.

    Nous en appellerons pour rédiger une nouvelleconstitution démocratique, non pas à la désigna-tion d’un quelconque “ comité Théodule ”mais à l’élection d’une Assemblée constituante àla proportionnelle intégrale.

    Nous y proposerons de rejeter tout régime prési-dentiel archaïque, paralysant, caricatural, défor-mant les m?urs et la réflexion politique. La per-sonnalisation de la politique dépolitise les per-sonnes et c’est pourquoi, pour devenir une gran-de démocratie moderne, il faut supprimer l'élec-tion du président au suffrage universel direct ettransférer ses pouvoirs au gouvernement.

    C’est le/la Premier-ère ministre et son gouverne-ment qui doivent être responsables devant unParlement aux pouvoirs renforcés, capable decontrôler l’exécutif, avec une place nouvellepour les citoyennes et citoyens associés à tousles niveaux. Nous défendons la proportionnelle,le non-cumul des mandats dans le nombre etdans le temps, le droit de vote aux électionslocales pour les résidents étrangers installésdepuis 5 ans et la parité femmes-hommes quipermet au plus grand nombre de s’investir dansla vie politique, et favorise le travail collectif. Lesécueils et dérives du cumul des mandats sontconnus : accaparement des responsabilités, despouvoirs et des décisions par un petit nombre depersonnes, constitution de véritables fiefs, fonc-tionnement en castes, guerre des clans, déléga-tion de pouvoir, tous dysfonctionnements quin’ont plus rien à voir avec les idéaux socialistes.

    Cette VIe République doit être laïque, notam-ment par l’abrogation du statut concordataired’Alsace-Moselle. D’autres formes de décentra-lisation démocratique et de déconcentration despouvoirs devront être mises en ?uvre, respec-tueuses des régions, des départements, des com-munes et des intercommunalités, comme detous les citoyens, visant à développer la coopé-ration des territoires et à unifier les peuples ausein de l'Europe.

    B) Une Europe démocratique et sociale

    Nous sommes favorables à l’élaboration démo-cratique d’une Constitution européenne, maispar les peuples eux-mêmes, par une Assembléeconstituante européenne élue au suffrage uni-versel. C’est ce que nous devons défendre auxélections européennes de 2009 en même tempsque la construction d’une Europe socialecomme nous l’avions fait en 2004.

    L'Union européenne doit devenir une démocra-tie à part entière, respectant la séparation despouvoirs, avec un Parlement élu au suffrage uni-versel direct, doté de tout le pouvoir législatif :l’initiative et le vote des lois et du budget, l’in-vestiture et la censure du gouvernement euro-péen. Il aura alors les moyens d’encadrer le mar-ché unique, d’édifier un droit social européen etd’harmoniser la fiscalité.

    L'Union européenne doit cesser d'être un nainpolitique, elle doit utiliser le levier monétaire, lelevier budgétaire, utiliser les fonds publics pourune politique de coopération industrielle, utili-ser les protections douanières, modifier la PACpour soutenir l’agriculture paysanne, la souve-raineté alimentaire des Etats-membres

    Nous défendons le respect du vote populaire du29 mai 2005 et considérerons que le traité de10

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  • Lisbonne qui a repris le contenu du TCE devraêtre soumis à référendum populaire et nonimposé comme cela a été le cas contre la volon-té souveraine du suffrage universel. Nous sommes européens, mille fois, dix millefois européens, mais pas de n’importe quellefaçon, pas pour n’importe quelle Europe. Il y aune Europe de droite et une Europe de gauche.Il y a une Europe libérale et une Europe sociale.Il y a les diktats aveugles de la BCE ou le choixd’un gouvernement démocratique rendant descomptes aux peuples. Nous savons la force des néo-libéraux en Europemais aussi la force des aspirations populaires quine demandent qu’à être écoutées et éveillées.Nous savons qu’il faut faire des compromis,mais pas sans lutte idéologique, pas de façonunilatérale sur le seul terrain du libéralisme.

    Seule l’Europe sociale peut assurer l’avenir del’Europe tandis que l’Europe libérale la conduitinéluctablement à l’échec. Le 13 juin 2004, le Parti socialiste a obtenu30 % des voix en défendant l’Europe des 35 h etcelle du salaire minimum unique. Depuis la CES(Confédération européenne des syndicats) a prisposition à Ljubljana, en Slovénie, en mars 2008,pour que chaque pays de l’UE 27 ait un Smic.C’est la bonne voie : à monnaie unique, salaireminimum unique, il faut en tracer l’instaurationen établissant des critères de convergencessociaux. L’harmonisation sociale et fiscale, aulieu d’être prohibée comme c’était le cas, par leTCE, doit être mis en ?uvre, selon le principe defaveur pour les salariés, vers le haut. L’égalitéprofessionnelle hommes femmes, la protectioncontre les licenciements abusifs, la non-discri-mination syndicale doivent être imposées par-tout. Nous devons militer pour une véritabledirective pour des services publics européens etpour un droit international protecteur pour untravail décent.

    C) Une autre mondialisation : cellesdes droits sociaux

    Nous travaillerons à une autre mondialisationque celle imposée par le capital financier quiproduit des ravages considérables partout sur laplanète où 3 hommes possèdent plus que les 48pays les plus pauvres.

    Avec 1 000 milliards de dollars d’armementschaque année (dépenses supérieures à cellesconsacrées à lutter contre la faim et les pandé-mies) ce capitalisme, comme disait Jaurès, “porte toujours en son sein la guerre comme lanuée porte l’orage ”. C’est pourquoi noussommes internationalistes, nous militons pour ladissolution des blocs militaires, pour une ONUdémocratique, forte et respectée, pour le désar-mement universel, à commencer par les paysqui ont le plus d’armes nucléaires et qui doivent,selon l’article 6 du traité de non-prolifération,s’en défaire progressivement. Nous proposons que la France retire toutes sestroupes d’Afghanistan, sorte de l’OTAN et s’op-pose à la stratégie guerrière contre l’Irak, l’Iran,à ses menaces contre la Chine et la Russie.

    Nous militons contre l’actuelle mondialisationnéo-libérale où, sous couvert d’un prétendu“ libre-échange ”, règne la loi de la jungle dugrand capitalisme financier et la main de fer dela plus grande puissance impérialiste dominan-te. Il faut négocier au niveau européen et au niveaumondial, l’instauration de taxes sur les importa-tions de pays qui ne respectent pas leur popula-tion ou l’environnement afin de corriger le dum-ping social et faire obstacle à la concurrencesauvage dite “ libre ”, donc faussée, destructri-ce de droits sociaux.

    Nous voulons reconstruire unsystème monétaire internatio-nal, basé sur des parités fixes,pour en finir avec la spécula-tion qui, par le gonflement arti-ficiel de bulles financières, meten péril les sources de revenudes pays les plus pauvres et deceux qui ne vivent que de leurtravail. Nous voulons revenir à uneréglementation de la circula-tion des capitaux, pour les sou-mettre à des lois démocra-tiques.

    Nous ne voulons ni du Fondsmonétaire international (FMI),ni de la Banque mondiale, nide l’Organisation mondiale ducommerce (OMC) tels qu’ilssont. Nous voulons le renou-veau et la création d’institu-tions internationales, véritable-ment démocratiques et respec-tueuses des droits et de l’égali-té entre tous les peuples.

    Nous proposons d'abolir ladette des pays en développement et de changerla hiérarchie des normes internationales. Le pou-voir de sanction ne doit pas être réservé à l’OMCet à l’ONU : l’Organisation internationale dutravail (OIT) tout comme l’Organisation mondia-le de la santé (OMS) et la future Organisationmondiale de l’environnement (OME) doivent endisposer dans leurs domaines respectifs. L’OIT etl’OMC sont deux organismes qui doivent tra-vailler à parité de façon à rendre le droit du tra-vail constitutif du droit de la concurrence inter-nationale. Nous voulons une OMS qui dispose des moyensd’action, et de coercition si besoin, pour luttercontre les pandémies qui menacent l’humanité. Nous voulons une OME qui permette de plani-fier les bases d’un développement durable per-mettant de sauvegarder la planète. Mais choisirun développement durable pour respecter l'en-vironnement et sauver la planète exige un bou-leversement des rapports de forces et prioritésdans le monde entier. :

    Les émeutes de la faim montrent que la dictatu-re du capital financier mondial et la monocultu-re qui résulte de la recherche du profit maximal,mettent l’humanité en péril, non seulement àmoyen et long terme, par la destruction des éco- 11

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  • systèmes et l’épuisement des ressources nonrenouvelables au rythme actuel de leur consom-mation, mais aussi immédiatement et à courtterme, par la spéculation sur les cours, la des-truction des sols et la dépendance alimentaire,sources d’augmentation des prix et de famines. Nous voulons que l’agriculture soit réorientéevers la production de cultures vivrières localesafin de rétablir la souveraineté alimentaire etque soit garantie la qualité alimentaire en mêmetemps que des cultures économes des sols et desressources en eau.

    C’est pourquoi, nous défendons :

    • La priorité au développement humain, à lalutte contre les accidents du travail qui, dans lemonde, font 2,2 millions de morts par an,davantage que les guerres et les accidents de laroute, et à la lutte prioritaire contre les pandé-mies, • Le choix du ferroutage, fluvial, cabotage, destransports collectifs, • La diversification des ressources énergé-tiques, • La protection de l’agriculture paysanne etl’interdiction de la culture des OGM en pleinchamp, seulement autorisée en milieu confinépour les besoins de la recherche, • Cela impose que le vivant ne soit pas breveté,que le secret bancaire soit levé, • Que les cultures populaires, les nationalités etles langues soient respectées, • Que l’autodétermination des peuples domi-nés et opprimés soit respectée.

    III Oui, c’est possible

    Le programme que nous présentons n’est pasune utopie, il répond aux aspirations majori-taires, il prend en compte les forces disponibles.

    Jamais depuis plus de60 ans, nous n’avonseu un gouvernementaussi réactionnaire,intégriste néo-libéral,conservateur, acharné àcasser tout ce qui restedu modèle social misen place suite au pro-gramme du Conseilnational de la résistan-ce, à la Libération. Jamais la France n’aété aussi riche et lesrichesses aussi malredistribuées. Mais jamais sans doute,le salariat n’a été aussipuissant numérique-ment, économique-ment, et désireux d’as-pirer à un changementsocial radical. Et notre peuple aspire

    à une vraie gauche.

    A) Jamais la France n’a été aussi riche et les richesses aussi mal partagées

    Nous ne sommes pas en faillite, c’est un men-songe délibéré de MM. Fillon et Sarkozy, duMedef, pour nous faire croire que rien n’est pos-sible.

    Nous sommes la cinquième puissance indus-trielle du monde. Nous sommes le deuxièmepays au monde importateur de capitaux (avec573 milliards l’an passé) : si nous attirons autantles capitaux, c’est que nous avons encore desservices publics sûrs et performants dont ontbesoin les grandes entreprises, c’est aussi parceque les salariés de notre pays ont l’un des plusforts taux de productivité horaire du monde.Selon le Bureau of Labor Statistics (BLS), organis-me américain peu suspect de sympathie syndi-cale, ni de francophilie, les salariés français sonten effet les plus productifs au monde : “ UnFrançais qui occupe un emploi a produit 71900 dollars de richesse en moyenne au cours del’année 2005. C’est certes moins que les 81 000dollars produits par l’employé américain moyenmais significativement plus que les 64 100 dol-lars d’un Anglais, les 59 100 dollars d’unAllemand ou encore les 56 300 dollars d’unJaponais ”(BLS).

    Jamais les profits n’ont été aussi importants, les“ cagnottes privées ” débordent ! Il y a large-ment de quoi faire pour éradiquer la misère, lechômage, les inégalités criantes.

    Les entreprises du CAC 40 ont gagné prés de 105milliards d’euros de bénéfices en 2007, 100 mil-liards en 2006, 86 en 2005, 66 en 2004 et 57 en2003 : en cinq ans, elles ont multiplié par deuxleurs profits. Les 500 premières familles de ce pays ont gagné80 milliards d’euros de plus l’an passé que l’an-née précédente soit 8 fois le “ trou ” présuméde la Sécurité sociale. En 2006, selon le magazi-ne Challenges (7/07/2007), “ jamais les 500principaux détenteurs de capital “familial” denotre pays n’ont vu leur fortune progresser aussivite. En un an, leur poids dans l’économie estpassé de 200 à 280 milliards d’euros. Ces 500fortunes représentent désormais 15 % du PIB,contre 6 % il y a une décennie. Sur cette pério-de, le patrimoine professionnel des 500 a tripléet a progressé six fois plus vite que la richessenationale ”.

    Les salaires de la très grande majorité des sala-riés stagnent dans le privé comme dans le sec-teur public alors que les prix (composés desalaires mais aussi de profits) dérapent entraî-nant une baisse de plus en plus insupportable dupouvoir d’achat. Les revenus du patronat ontaugmenté de 40 % en 2007, “ retraites cha-peaux ”, “ stocks options ”, et “ parachutesdorés ” se multipliant éhontément. 65 milliards d’euros ont été accordées sousforme d’exonérations de cotisations sociales auxchefs d’entreprises par l’état dans la seule année2006. Et c’est à tout cela qu’il faut ajouter le tristementcélèbre “ paquet fiscal ” de 15 milliards accor-dé aux grandes fortunes par Nicolas Sarkozy, dés

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  • son élection, en été 2007.

    La concentration des richesses aboutit à ce que10 % de la population possède près de 50 %du patrimoine tandis qu’à l’autre bout, 10 % nepossède que moins de 1 %, le reste, soit 49 %,étant partagé entre 89 % des Français. Le “reste ” c’est le salariat qui se le partage, soit 91% de la population active qui produit lesrichesses et n’en reçoit donc pas la part qui luirevient.

    Mme Parisot prétend que même en reprenantaux riches une part de ce qu’ils ont accumulé,on ne pourrait pas faire face aux besoins sociauximmenses qui sont ceux de notre pays : c’estarchi-faux, il y a plusieurs dizaines de milliardsd’euros disponibles, récupérables et transfé-rables en toute équité pour répondre auxbesoins vitaux de nos concitoyens. En 2007, lesprofits ont confisqué, comme chaque annéedepuis près de 10 ans, 8 points de la richessenationale, soit l’équivalent de 130 milliardsd’euros par an. Quant à l’éternel chantage à la« fuite des capitaux », il dépend de la volonté ounon de la puissance publique d’y céder ou d’yrésister.

    C’est la propagande libérale qui prétend aussique nos enfants auraient en naissant “ une dettede près de 19 000 euros sur leur tête ” : cartous les enfants sont loin d’être logés à la mêmeenseigne, les enfants des riches possèdent lestitres de la Dette et les enfants des pauvres sontceux auxquels ils demandent de la rembourser.

    La droite a organisé le transfert des caissespubliques vers les caisses privées : après avoirbaissé les impôts des riches, elle a creusé lesdéficits, et elle prétend donner la priorité à leurremboursement à taux élevé au détriment desbesoins sociaux de la majorité de la populationqu’elle soumet, sous ce prétexte, à une“ rigueur ” de plus en plus révoltante.

    Qu’on ne prétende pas que nos salaires sont tropélevés, même dans le classement établi parl’Insee, la France se situe en 9ème position, der-rière le Danemark, le Royaume-Uni,l’Allemagne, le Luxembourg, les Pays-Bas, laBelgique, la Suède et la Finlande. Il existe 7 mil-lions de travailleurs pauvres, 15 % de précaires,et un taux de chômage d’autant plus scanda-leusement élevé qu’il devrait mécaniquement etdrastiquement baisser pour des raisons démo-graphiques.

    Qu’on ne prétende pas qu’on ne travaille pasassez : même si les 35 h sont encore la duréelégale actuelle pour 100 % des salariés, lesdurées effectives du travail leur sont largementsupérieures. Selon l’Office statistique des communautéseuropéennes (Eurostat), un salarié français tra-vaille officiellement et en moyenne 36,4 heurespar semaine au troisième trimestre 2006, contre36,1 heures dans l’Union européenne (à quin-ze). Les Français travaillent autant que lesAnglais (36,5 heures), plus que les Danois (34,6heures), que les Allemands (34,5 heures) et queles Néerlandais (29,8 heures). En France, La

    durée maxima est restée fixée à 48 h et lesdurées effectives, pour des millions de salariés,sont plus proches de 40, 45 voire 50 heures quede 35 heures. Nos 35 h “ légales ” sontcontournées de fait, par une fraude massived’heures supplémentaires dissimulées et nonmajorées.En vérité, il faudrait travailler moins pour tra-vailler tous, produire davantage de richesses qui,si elles étaient mieux réparties, stimuleraientdavantage notre croissance et notre développe-ment durable.

    Mais au lieu de cela, la droite néo-libérale prônela “ baisse du coût du travail ”, l’absurde “ tra-vailler plus ”, la mobilité, l’employabilité, laséparabilité, la flexibilité, toutes formules depropagande qui reviennent à faire davantage tra-vailler des salariés en les payant moins (45 hpayées 35) et à la place d’autres qu’on n’em-bauche pas. Les employeurs n’ont que le mot flexibilité à labouche, mais ils sont d’une rigidité extraordinai-re lorsqu’il s’agit de donner sa vraie « valeur » (lesalaire) au travail, à la minute, à la seconde près.Pas un seul salarié de ce pays n’a « la liberté »de fixer ses horaires, seul l’employeur peut lefaire et toutes les mesures prises par NicolasSarkozy ou François Fillon visent à faire « tra-vailler plus pour gagner moins » en maintenantun volant de précarité et de chômage délibéré.

    Le drame de notre pays est ce développementd’une cruelle et ravageuse inégalité qui sape lesfondements de notre République. Nos emplois,nos écoles, nos hôpitaux, nos équipements etservices publics, nos quartiers, nos logements,notre culture, nos loisirs, nos droits fondamen-taux, démocratiques, laïques et républicains,sont mis profondément à mal par la politiquenéo-libérale. Mais on peut lutter contre : c’est lapolitique qui dirige l’économie et non pas l’éco-nomie qui dirige la politique.

    B) Jamais le salariat n’a été autant attaqué mais n’a été aussi fort

    Le salariat, qui se développe numériquement defaçon considérable, pose ses revendications faceaux conditions que lui impose le capitalisme.

    Certes, le patronat et la droite tentent de suppri-mer les statuts du travail et veulent recréer des“ travailleurs indépendants ”, des “ loueurs debras ”, isolés, avec des contrats de gré à gré detype commercial à la place du contrat de travailcollectif et du code du travail existant. Ils fonttout pour développer précarité, flexibilité, mobi-lité : leur propagande fait d’ailleurs croire qu’ilsy ont réussi mais ils se heurtent à de fortes résis-tances.

    Certes, on en est à un total de 3 030 000emplois précaires soit 14 % du salariat. Lesfemmes sont venues sur le marché du travaildans les années 70 et 80 à temps plein mais desmesures politiques injustes les ont contraint audébut des années 90 au temps partiel subi : celafrappe à 85 % les femmes et à 80 % des nonqualifié-e-s. Les femmes à égale qualificationgagnent en moyenne 27 % de moins que les 13

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  • hommes. Le “ déclassement ” des diplôméss’accroît, qui sont poussés vers des emplois demoins en moins qualifiés, paradoxalement sub-ventionnés par des exonérations de cotisationssociales. Le “ halo du chômage ” organisé,toutes catégories confondues, ne se limite pasaux 2,2 millions de demandeurs d’emploi querecouvre le chiffre “ officiel ” mais en concer-ne 4 millions de facto ; non pas 8,8 % de lapopulation active, mais 16,2 %.

    Tout cela pèse de façon négative sur l’ensembledu corps social. Les licenciements abusifs et boursiers, la préca-rité, le chômage, dans une société qui ne peutmasquer ses immenses richesses, créent déses-poir et violence : nos banlieues, nos quartiers,nos écoles, nos hôpitaux, le paient au prix fort.Les soulèvements de novembre 2005 et d’autrescomme celui de Villiers-le-bel ont une causesociale déterminante et ne sont pas réductibles àla délinquance.

    Les néo-libéraux intensifient encore le travail,augmentent les heures supplémentaires, ladurée du travail sur la semaine, l’année et la vie,ce qui creuse le trou du chômage. Ils bloquentles salaires et attaquent tous les droits du travail: droit de grève, droit syndical, institutions repré-sentatives du personnel, prud’hommes, inspec-tion du travail. Ils s’attaquent au statut de la

    fonction publiquecomme ils ont “ reco-difié ” le code du tra-vail en le passant àl’acide des exigencesdu Medef. Tout est là.MM Sarkozy Fillon etMme Parisot organi-sent un partage brutalet inégal du travail etdes richesses enessayant de diviser lesalariat au maximum :ils poussent à un “ sur-travail ” brutal et mas-sif qui conduit à un “sous-travail ” subi etétendu et à des “sans-travail ” enmasse.

    Pourtant, jamais lesalariat n’a été aussi

    puissant numériquement, économiquement,socialement. En France, il représente aujour-d’hui 91 à 93 % la population active. Les jeunessont des salariés en formation. Les chômeurssont des salariés temporairement privés d’em-plois. Les retraités vivent au jour le jour du fruitdirect de l’activité salariée. Dans les soixantedernières années, le salariat dépendant d’uncontrat de travail s’est considérablement renfor-cé. Les travailleurs et travailleuses indépendant-e-s, agriculteurs, agricultrices, artisan-e-s, com-merçant-e-s, ne constituent plus que 7 à 8 %des actifs.

    Le salariat s’est homogénéisé entre “ colsblancs ” et “ cols bleus ” qui se sont rapprochésau point d’être confondus. Il y a 7 millions

    d’employés et 6 millions d’ouvriers en 2005. Laréalité n’a donc rien à voir avec un soi-disantdéclin du “ prolétariat ” qui aurait laissé placeà une population de “ bobos ” (bourgeoisbohème ou cadres supérieurs sans classe). Lescadres supérieurs sont une infime minorité,0,2 % des cadres. Selon l’Insee, ouvriers etemployés dépassent les 13 millions, soit lamajorité écrasante de la population active occu-pée. Mais en fait, les 6 millions de “ profes-sions intermédiaires ” et les 3,5 millions de “cadres ” ordinaires leur sont désormais assimi-lables. Les salaires se sont compactés : lamoyenne des salaires des cadres n’est plus que2,3 fois plus élevée que celle des employés etdes ouvriers (au lieu de 6 % en 1970). 40 %des cadres sont maintenant en dessous du pla-fond de la Sécurité sociale. La quasi-totalité dessalaires est inférieure à 3000 euros, le salairemédian est à 1450 euros. Nous sommes dans lebas de l’UE 15 et dans la moyenne de l’UE 27.En vérité, il n’existe pas de “ couche moyen-ne ”, il n’existe plus qu’un haut, un milieu et unbas du salariat, tous ces niveaux ont du mal àvendre leur force de travail.

    En dépit du doublement, en vingt ans, de la pré-carité, il y a encore 85 % de contrats en CDI.Parmi ceux qui ont entre 29 ans et 55 ans, il y ena près de 95 %. Les emplois statutaires et CDIrésistent et sont même passés de 16 804 000 à19 172 000. La durée moyenne d’un CDI s’estallongée de 9 ans et 6 mois en 1982 à 11 ans et6 mois aujourd’hui, soit de 20 % ! Celadémontre qu’en dépit de toutes les propagandespour la flexibilité, l’économie a clairementbesoin, non de précaires, mais de salariés for-més, qualifiés, experts, polyvalents et stablescontrairement à ce que prétend la propagandede la droite et du patronat qui veulent faire croi-re à l’inéluctabilité de la dégradation des statutsprotecteurs.

    S’il existe indéniablement des différences consi-dérables de degré dans la précarisation et lasouffrance sociale, au sein même du salariat, lesintérêts objectifs communs de celui-ci sont plusgrands que jamais.

    Entre actionnariat et salariat, il n’y a pas de“ centre ”. Les intérêts sont antagonistes. Entrela mince mais toute puissante classe socialedominante et la large majorité des salarié-e-s, lesdeux ne peuvent gagner à la fois dans la luttepour partager les fruits du travail. “ Donnant-donnant ” n’est pas une formule réaliste : l’ur-gence est de redonner aux salariés, spoliés etexclus, et parmi eux, aux femmes, aux jeunes,aux immigrés, aux retraités, des droits et d’im-menses richesses usurpées et concentrées.

    Le “ socialisme réaliste et gagnant ” que nousprônons doit partir de la vie concrète : d’uncôté, le patronat cherche à imposer la précarité,la baisse du coût du travail et de la protectionsociale, mais il se heurte, de l’autre, au salariatqui cherche à mieux vendre les fruits de son tra-vail, à arracher une part plus importante des pro-fits au capital. Entre les deux, il faut prendreparti. Impossible d’éviter la question.

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  • C’est la tâche de la gauche, des socialistes, ens’appuyant sur le salariat, en réalisant son unité,hommes et femmes, jeunes et immigré-e-s,temps pleins, partiels et précaires, en oeuvrantà lui donner conscience de ses intérêts et de saforce, de renverser la vapeur, de stopper la sur-exploitation, de permettre la redistribution dutravail avec des salaires correspondant aux qua-lifications.

    C) Jamais la gauche n’a été aussidemandeuse d’une vraie politique degauche

    Nicolas Sarkozy prétend « liquider mai 68 ». Ilfaut être bien prétentieux pour vouloir liquiderune si grande page d’histoire. Car la force pro-pulsive de Mai 68 existe encore : elle avaitreconstruit la gauche dans les années 70, et luiavait permis de battre la droite le 10 mai 1981.François Mitterrand avait souligné que sa victoi-re était celle de la « majorité sociologique ».Depuis, non seulement celle-ci s’est renforcée,mais elle a pris un caractère politique plus affir-mé et plus exigeant. Il y a eu d’autres grandsmouvements sociaux comme en 1986 qui amobilisé dans l’unité la jeunesse et les syndicatscontre la loi Devaquet et contribué à faire battreChirac en mai 1988. Rappelons les grandesmobilisations contre la volonté de Bayrou deremettre en cause la loi Falloux, contre le CIP, etsurtout la grande grève de novembre - décembre1995, qui a eu pour effet différé une nouvellevictoire de la gauche en juin 1997.

    Le gouvernement de Lionel Jospin de 1997 à2002, était le plus à gauche d’Europe, et sansdoute le plus avancé depuis le premier gouver-nement de Pierre Mauroy en 1981-82.

    Après le 21 avril 2002, la droite française aabandonné les oripeaux gaullistes et s’estconvertie au néo-libéralisme anglo-saxon. Lessix dernières années ont pris un caractère derupture inédit avec les 60 précédentes : jamaisles attaques anti-sociales n’ont atteint une telleportée.

    Les richards ne se gênent plus pour oser dénon-cer… l’assistanat ! Les « élites », dénoncent sansvergogne, du haut de Bercy, la prétendue« paresse » des Français. Les employeurs toutpuissants, qui licencient à tour de bras, trouventque les salariés sont « trop protégés ». Les habi-tués des cliniques privées chics trouvent que lesFrançais gaspillent les médicaments. Les richesparents ne veulent plus mêler leurs enfants àceux des pauvres dans les mêmes écolespubliques. Ceux qui ont sept à dix ans d’espé-rance de vie supplémentaires jugent que lamasse des salariés doit travailler jusqu’à 65 anset que mort s’ensuive. L’égoïsme s’emballe fré-nétiquement dans les hautes sphères.

    On subit depuis six ans des attaques globalestout azimut contre toutes nos conquêtessociales, contre nos salaires et la retraite à 60ans, contre la Sécurité sociale, contre les 35 h,contre tout notre droit du travail et du licencie-ment, contre l’existence et la notion même deservice public, contre l’école et la santé

    publique, contre les fondements laïques de larépublique, contre la démocratie parlementaire,par un présidentialisme caricaturalementappuyé sur des médias aux ordres de la finance.

    Mais il y a eu une extraordinaire mobilisationpour défendre les retraites en 2003 (cinq foisplus de jours de grèves qu’en novembredécembre 1995 et 66 % de l’opinion, encore, àla fin, contre la loi Fillon). Il y a eu un vote mas-sif à gauche les 28 mars et 13 juin 2004 (20régions sur 22 à gauche, et 30 % des voix auxEuropéennes pour le parti socialiste (qui défen-dit victorieusement une Europe des 35 h et unSmic européen). Il y a eu, contre 90 % desmédias, le rejet à la fois du Traité ConstitutionnelEuropéen et de Chirac le 29 mai 2005. Et enco-re une lame de fond contre le CPE qui, le 4 avril2006, avec plus de 3,5 millions de manifestants,mettait à genoux le gouvernement Villepin -Sarkozy. Cette montée sociale et politique, cesquatre dernières années consécutives à gauche,démontre dans quel sens va l’opinion majoritai-re réelle des Français.

    La logique politique eutvoulu que la gauche gagnâten 2007 si elle avait menécampagne au diapason deces attentes réelles. N’yavait-il pas meilleure“ démocratie participati-ve ”, de 2003 à 2006, queces millions de manifes-tants et ces millions devoix, d’où émanait unevolonté de transformationsociale spectaculaire et par-faitement lisible ?

    La victoire inattendue, “ àla hussarde ”, de Sarkozyle 6 mai 2007, est due auxfaiblesses du programme dela gauche et à sa désunionplutôt qu’à une lame idéo-logique de fond inverse. D’ailleurs, à peine élu,Sarkozy met-il en route sa “ rupture ” vers unesociété tout marché et individualiste anglo-saxonne, que les résistances solidaires revien-nent et lui infligent une défaite cuisante les 9 et16 mars 2008 : plus de 2/3 des grandes villes àgauche, 61 % des départements, et même 51 %des voix en chiffres absolu à gauche, avec uneplace prééminente pour le Parti socialiste. Les Français rejettent massivement “ Bling-bling ” son clinquant, ses insultes à nos droitsélémentaires, ses attaques violentes, cyniques,agitées, mais ils veulent aussi une alternativeclaire et décidée en face, de notre côté. Unelarge majorité des Français répondent dans lessondages que ce pouvoir sarkozyste « ne tiendrapas cinq ans » et réaffirme à l’occasion du 40°anniversaire de la grande grève générale de Mai68, qu’elle fut un grand moment social et qu’el-le pourrait se reproduire. Mais il faut construireun débouché politique sur un programme socialgagnant.

    La gauche est et sera majoritaire si elle se prépa-re vite, et sait être de gauche et unie. 15

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  • Construire l’unité de la gauche

    Le besoin d’une alternative conséquente,déterminée, offensive se fait sentir urgem-ment..

    Il y a peu certains prônaient une « troisièmevoie ». Toute l’histoire récente de l’Europe, enItalie, en Allemagne ou en Grande-Bretagne,nous l’enseigne : les chemins de la « troisiè-me voie », sont ceux du renoncementd’abord, de la division ensuite, de la perditionenfin. Pas d’avenir au prétendu “ centre ” : ilfait le jeu du retour de la droite. Plus la droiterejoint l’intégrisme néo-libéral, plus elle sesoumet sans réserve aux exigences du capita-lisme financier, plus il se crée un grand videen face et le besoin impérieux d’une alterna-tive conséquente, déterminée, offensive denotre part.

    Notre stratégie doit être inverse. C’est l’unitéde la gauche que nous devons construire. Elledemande le débat public autour des proposi-tions de ses différentes composantes, sansexclusive, pour aboutir à un compromis, entretoutes les forces de la gauche, sur un program-me de législature qui, en priorité, doitrépondre à l’urgence sociale et lui permettrade choisir, par des primaires à gauche, la can-didature commune pour le porter.

    C’est ainsi que la gauche, notamment le PartiSocialiste, sortira de la crise, des défaites suc-cessives aux élections présidentielles et ques’ouvrira la voie de la formation d’un grandparti démocratique de toute la gauche.

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    Avertissement

    Voici, sous une forme non définitive, la contribution générale qui sera présentéepar Démocratie & Socialisme à l’ouverture,début juillet, du débat préparatoire aucongrès du Parti socialiste de novembre.Nous appelons tou-te-s les adhérent-e-ssocialistes à discuter de cette contribution,pour nous proposer d’ultimes améliorations,et à la signer en allant sur le site (rubrique « contribution générale ») ou en envoyant leur accord à (avec nom, prénom, section, fédération, responsabilités éventuelles dans le PS et fonctions électives).

    SOCIALISMEABONNEZ-VOUS A b o n n e m e n t : 3 0 e u r o s l e s 1 0 n u m é r o s

    (Soutien : 50 euros et plus) (chèque à l'ordre de « D&S »)

    Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .mel : tél et fax . . . . . . . . . . . . . . . .

    Je vous propose d’envoyer trois numéros de la revue à l’essai à :

    Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .mel : tél et fax . . . . . . . . . . . . . . .

    "

    Pour toute correspondance, : D&S, 85, rue Rambuteau - 75 001 Parismell : [email protected]

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