ALAIN BLACKMANN

PETIT TRAITÉ DE « PILOSOPHIE »

À L’USAGE DES BARBUS

MAÎTRE BARBIER

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ALAIN BLACKMANN

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Ce petit livre n’est pas une encyclopédie de la pilosité

(ce serait trop … barbant !), mais un recueil d’histoires vraies, d’anecdotes dénichées dans notre

patrimoine, illustrées d’images insolites ou spectaculaires, pour

évoquer avec malice un des sujets les plus importants pour

l’homme : ses poils.

SURLE FIL

DU RASOIR

PETIT TRAITÉ DE « PILOSOPHIE »

À L’USAGE DES BARBUS

PRIX : 19 €ISBN : 978-2-36602-582-8

INTRODUCTIONp.6

LA BARBE ET LES MOUSTACHES : TOUTE UNE HISTOIRE !

p.9RELIGION, COUTUMES,

CROYANCESp.33

BARBES, MOUSTACHES ET BARBUS CÉLÈBRES

p.41LES FEMMES À BARBE

p.57MOUSTACHES ET Cie

p.69LE MÉTIER DE BARBIER

p.81LES BARBIERS CÉLÈBRES

p.93LES INSTRUMENTS DU RASAGE

p.107LES CONSEILS

DU MAÎTRE BARBIERp.127

CONCLUSIONp.140

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AU COMMENCEMENT ÉTAIT LE POIL…

IL EST PROBABLE QU’ADAM, N’AYANT PAS ENCORE INVENTÉ LE RASOIR, ÉTAIT BARBU. POURTANT, IL EST TOUJOURS REPRÉSENTÉ GLABRE, COMME TOUT JEUNE HOMME DE BONNE FAMILLE. À L’ÉPOQUE EN TOUT CAS. CAR DEPUIS, LES MODES, LES GUERRES, LES CULTURES, LES MŒURS, ONT ALTERNATIVEMENT RASÉ OU LAISSÉ POUSSER BARBES ET MOUSTACHES.

LE PORT DE LA BARBE PEUT ÊTRE UN SIGNE D’ORIGINALITÉ ET D’INDÉPENDANCE, ET UN VISAGE GLABRE UN SYMBOLE DE CONFORMISME. OU LE CONTRAIRE.

DANS LA FRANCE ACTUELLE, LA PHOBIE DES POILS, QUI AVAIT COURS DANS LES ENTREPRISES IL Y A QUELQUES ANNÉES, EST BATTUE EN BRÈCHE PAR LE RETOUR D’UNE NOUVELLE GÉNÉRATION DE BARBUS ET AUTRES HIPSTERS.

APRÈS AVOIR DISPARU DEPUIS LES ANNÉES 1950, LES ÉCHOPES DE BARBIERS FLEURISSENT DANS NOS GRANDES VILLES ET LE PORT D’UNE BARBE DE TROIS JOURS OU D’UN BOUC POIVRE ET SEL SE RÉPAND DANS TOUTES LES COUCHES DE LA SOCIÉTÉ ET À TOUS ÂGES.

CE PETIT LIVRE N’EST PAS UNE ENCYCLOPÉDIE DE LA PILOSITÉ (CE SERAIT TROP… BARBANT !), MAIS UN RECUEIL D’HISTOIRES VRAIES, D’ANECDOTES DÉNICHÉES DANS NOTRE PATRIMOINE, ILLUSTRÉES D’IMAGES INSOLITES OU SPECTACULAIRES, POUR ÉVOQUER AVEC MALICE UN DES SUJETS LES PLUS IMPORTANTS POUR L’HOMME : SES POILS.

La barbe et les moustaches : toute une histoire !

16À la caserne Les uniformes se réunissent pour fêter la sainte Barbe, depuis qu’il est permis à tous de la porter.

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la barbe et les cheveux dans l’armée française depuis les gaulois et jusqu’au règne de Louis XVIII.

La barbe et les moustaches : toute une histoire !

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Henri III, lui, se rasait la barbe mais conserva les moustaches et lança la mode d’une mouche au menton. Il se teignait également les poils avec des produits composés par Ambroise Paré, le barbier chirurgien de son frère, Charles IX, qui avait une barbe et des moustaches très denses.

n 1561, un décret de la Sorbonne affirma que la barbe était contraire à la modestie, principale ver-tu d’un docteur d’université. Mais le décret fut vite contourné et l’on vit apparaître des fausses

barbes, teintées, cirées, parfumées, parfois saupoudrées de paillettes d’or ou d’argent.

C’est Henri IV qui redonna ses lettres de noblesse à la barbe, qui fut, selon la mode du moment, portée en pointe, en éventail, en feuilles d’artichaut, ronde, carrée, en queue d’hirondelle…

Les moustaches, elles, sont cirées et, pour éviter qu’elles ne soient ébouriffées, on les maintient relevées la nuit avec une petite pièce en cuir appelée bigotère ou bigotelle. On utilisera plus tard des fixe-moustaches en tulle, maintenus derrière les oreilles. L’entretien de la barbe demandait beau-coup d’attention et devenait très dispendieux. À l’époque, on disait d’un sot : « La barbe coûte plus cher que la tête ne vaut. » À la mort d’Henri IV, la barbe perd de sa superbe. Louis XIII monta sur le trône jeune et imberbe. Les cour-tisans réduisirent leur barbe à sa plus simple expression, un

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toupet de quelques poils sous la lèvre inférieure, et conser-vèrent leurs moustaches ; ce style appelé « A la royale » fut aussitôt adopté . Seul Sully n’adoptera jamais cet usage qu’il trouvait efféminé, et se trouva vite affublé du sobriquet de « vieux barbon ».

Peu à peu, la barbe en toupet diminua en devenant une simple mouche et seules les moustaches furent arborées superbement par : Turenne, Colbert, Condé, Corneille, les mousquetaires… Elles se portaient en garde de poignard, à l’espagnole, à la turque.

partir de 1670, le visage rasé revint à la mode, mais Louis XIV conserva jusqu’en 1680 de fines moustaches. En 1699, le tsar Pierre le Grand institua une taxe pour les porteurs de barbe, puis

un véritable impôt en 1705. Tout contrevenant était pas-sible d’une amende, les barbus étant obligés de justifier leur paiement avec un jeton, appelé « méreau », porté au cou à l’aide d’une cordelette. Après avoir rempli les caisses russes pendant des décennies, cette loi fut abrogée par la tsarine Catherine II, et le dernier tsar, Nicolas II, qui fut assassiné en 1917, portait une superbe barbe.

Entre la « royale » de Louis XIII et l’« impériale » de Napoléon III, seules les moustaches des soldats d’élite du Premier Empire pavoisèrent. La Restauration respecta ce principe : la barbe longue resta l’apanage des sapeurs et elle est toujours portée dans la Légion étrangère.

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La barbe et les moustaches : toute une histoire !

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uste après le premier conflit mondial, la barbe fit la une des journaux, mais dans la rubrique des faits divers : l’affaire Landru défraya la chronique.

Henri Désiré Landru, surnommé le Barbe-Bleue de Gambais, né en 1869, était un fripon notoire déjà condamné pour de multiples escroqueries. Son mode opératoire était toujours le même : il racolait ses victimes par le biais d’an-nonces matrimoniales sous divers pseudonymes en se faisant passer pour veuf, puis les séduisait en leur faisant miroiter un futur mariage. Ensuite, profitant de procurations, il sub-tilisait leurs avoirs bancaires.

Après les avoir assassinées, il faisait disparaître une partie de leurs corps et brûlait le reste dans la cuisinière à charbon de sa maison de Gambais (Seine-et-Oise, aujourd’hui Yvelines). Accusé de l’assassinat de onze femmes, il fut arrêté le 12 avril 1919 et traduit devant la cour d’assises de Seine-et-Oise. Bien que défendu par un ténor du barreau, Me Vincent de Moro-Giafferri, il fut condamné à la peine capitale le 30 novembre 1921 et guillotiné le 25 février 1922 à l’âge de 52 ans.

Bien entendu, les femmes de l’époque ressentirent une aver-sion pour les barbus comme Landru, et ceux-ci, ne voulant pas être assimilés à ce monstre, se rasèrent, ce qui contribua en partie au déclin du port de la barbe.

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BARBES, MOUSTACHES ET BARBUS CÉLÈBRES

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ous les barbus ne sont pas des criminels, des tueurs d’enfants ou impliqués dans des histoires sor-

dides. La barbe peut être un attri- but extraordinaire ou superbe, et certains inconnus ont trouvé la célébrité grâce à leurs barbes spectaculaires : Louis Coulon, né en 1826 à Vandenesse dans la Nièvre, possédait une barbe de 3,35 m, et le Belge Victor Preux en arborait une de 2,35 m. Le record

absolu en la matière, confirmé par le Guinness  Book, est toujours détenu depuis 1923 par Hans Langseth : 5,50 m ! Il légua pour la postérité sa barbe à la Smithsonian Institution de Washington.

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Victor preux.Né à Wasmes, près de Mons (Belgique) en 1853.

luc prost à paris, 32 rue bisson.Né en Franche-Comté. Barbe de 5 ans, longueur 75 cm.

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louis coulon.Mouleur aux usines St-Jacques à Montluçon,né le 26 février 1826, à Vandenesse (Nièvre).Longueur de la barbe 3,35 m.

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La BARBE À PAPA = friandise ;

Il a la BARBE TROP JEUNE = il manque d’expérience ;

RIRE DANS SA BARBE = éprouver une satisfaction qu’on cherche à dissimuler ;

AU NEZ ET À LA BARBE DE QUELQU’UN = faire quelque chose en sa présence et en dépit de lui ;

PRENDRE LA BARBE ou SE BARBIFIER = s’enivrer (un soupçon de barbe = à moitié ivre) ;

EMPLOYER UNE FAUSSE BARBE = prêcher le faux pour savoir le vrai ;

FAIRE BARBE DE PAILLE = tromper ;

BARBANT, QUELLE BARBE ! = ennuyeux ;

LA BARBE ! = ça suffit !

UNE JEUNE BARBE = un jeune homme ;

UNE VIEILLE BARBE, un BARBON, BIRBE = un vieillard ;

LE BARBU (en argot) = le sexe féminin ;

Le GRAND BARBU (en argot) = Dieu.

EXPRESSIONS FRANÇAISES AU POIL :

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Ce petit livre n’est pas une encyclopédie de la pilosité

(ce serait trop … barbant !), mais un recueil d’histoires vraies, d’anecdotes dénichées dans notre

patrimoine, illustrées d’images insolites ou spectaculaires, pour

évoquer avec malice un des sujets les plus importants pour

l’homme : ses poils.

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