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Le Prix Danone International de Nutrition récompense un chercheur pour ses travaux sur la vitamine A. OBJECTIF NUTRITION les nouvelles de l’Institut Danone Créé en 1991, l’Institut Danone regroupe des spécialistes de la nutrition et de l’alimentation et des collaborateurs de Danone. Il a pour mission : - d’encourager la recherche dans le domaine de la Nutrition, - d’informer les professionnels de santé sur tous les sujets liés à l’alimentation, - de participer, par des actions de formation et d’information à l’amélioration de l’alimentation de l’ensemble de la population. L’Institut Danone est une association régie par la loi de juillet 1901. Ses publications ne contiennent aucune information à caractère commercial. 30 août 2001 - A l’occasion du 17eme Congrès International de Nutrition à Vienne, le Prix Danone International de Nutrition 2001 (d’une valeur de 120 000 ) a été remis au Dr Alfred Sommer de la Johns Hopkins University (Baltimore, USA) pour ses importantes découvertes sur la vitamine A. Les travaux du Dr Sommer et de son équi- pe ont débuté dans les années 70 : après avoir mis en évidence la forte prévalence de l’avitaminose A dans les pays en voie de développement, le Dr Sommer a démontré que la plupart des cas de cécité infantile associée à la rougeole était liés à une carence en vitamine A. Il a également montré que la carence, même modérée, en vitamine A augmente considérable- ment le taux de mortalité infantile par une diminution de la résistance aux mala- dies infectieuses. Par ailleurs des décou- vertes récentes montrent aujourd’hui que l’administration de vitamine A à des femmes dénutries en âge de procréer réduit leur mortalité de 45 %. Le persévérance du Dr Sommer a conduit plus de 70 pays à agir contre les consé- quences dévastatrices de la carence en vitamine A. Grâce à ses efforts, la lutte contre l’avitaminose A est inscrite dans la Déclaration des Droits de l’Enfant, ainsi que dans le plan d’action du Congrès Mondial sur l’Alimentation (World Food Congress). Ses travaux ont déjà permis d’éviter des millions de cas de maladies des yeux ou de cécité et de lutter contre la mortalité associée à la dénutrition des femmes et des enfants dans les pays en voie de développement. 126, rue Jules Guesde - 92302 Levallois-Perret - Téléphone : 01 40872200 - Fax : 01 40 87 23 61 e-mail : [email protected] www.institutdanone.org

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Le Prix Danone International de Nutritionrécompense un chercheur pour ses travauxsur la vitamine A.

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l e s nouve l les de l ’ Ins t i tu t Danone

Créé en 1991, l’Institut Danone regroupe des spécialistes de la nutrition et de l’alimentation et des collaborateurs de Danone.

Il a pour mission :- d’encourager la recherche dans le domaine de la Nutrition,- d’informer les professionnels de santé sur tous les sujets liés à l’alimentation,- de participer, par des actions de formation et d’information à l’amélioration

de l’alimentation de l’ensemble de la population.

L’Institut Danone est une association régie par la loi de juillet 1901. Ses publicationsne contiennent aucune information à caractère commercial.

30 août 2001 - A l’occasion du 17emeCongrès International de Nutrition àVienne, le Prix Danone International deNutrition 2001 (d’une valeur de 120 000 €)a été remis au Dr Alfred Sommer de laJohns Hopkins University (Baltimore, USA)pour ses importantes découvertes sur lavitamine A.Les travaux du Dr Sommer et de son équi-pe ont débuté dans les années 70 : aprèsavoir mis en évidence la forte prévalencede l’avitaminose A dans les pays en voiede développement, le Dr Sommer adémontré que la plupart des cas de cécitéinfantile associée à la rougeole était liés àune carence en vitamine A. Il a égalementmontré que la carence, même modérée,en vitamine A augmente considérable-ment le taux de mortalité infantile parune diminution de la résistance aux mala-

dies infectieuses. Par ailleurs des décou-vertes récentes montrent aujourd’hui quel’administration de vitamine A à desfemmes dénutries en âge de procréerréduit leur mortalité de 45 %.Le persévérance du Dr Sommer a conduitplus de 70 pays à agir contre les consé-quences dévastatrices de la carence envitamine A. Grâce à ses efforts, la luttecontre l’avitaminose A est inscrite dans laDéclaration des Droits de l’Enfant, ainsique dans le plan d’action du CongrèsMondial sur l’Alimentation (World FoodCongress).Ses travaux ont déjà permis d’éviter desmillions de cas de maladies des yeux oude cécité et de lutter contre la mortalitéassociée à la dénutrition des femmes et des enfants dans les pays en voie de développement.

126, rue Jules Guesde - 92302 Levallois-Perret - Téléphone : 01 40 8722 00 - Fax : 01 40 87 23 61e-mail : [email protected]

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ANC 2001: la nouvelle version des apports nutritionnels conseillés en France

ANC 2001: la nouvelle version des apports nutritionnels conseillés en France

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NSEPTEMBRE

2001

-59-Geneviève Potier de CourcyCNRS - ISTNA/CNAM

ANC 2001: la nouvelle version des apports nutritionnels conseillés en France

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t r ibune

Les apports nutritionnels conseillés(ANC) représentent la quantitémoyenne de nutriments qu’il fau-drait que chacun des membresd'une population ingère pour queles besoins de 97,5% de cette popu-lation soient couverts. Ils n'ont doncd’intérêt qu’à l’échelle d’une popula-tion. A l’évidence, les valeurs ainsicalculées ne peuvent qu’être supé-rieures aux besoins réels d’unepartie importante de la populationconsidérée. Les marges de sécuritéintroduites face aux incertitudes, parexemple sur la variabilité desbesoins ou la biodisponibilité d’unnutriment, accroissent encore l'écartentre besoins individuels et ANC.Cette démarche a parfois abouti àdes situations absurdes, commelorsque l’apport recommandé enzinc a dépassé son apport quotidientolérable.L’habituel découpage des recom-mandations par tranches d’âgesrésulte souvent d’interpolations qui,pour aussi commodes qu’elles puis-sent paraître, couvrent souvent uneignorance réelle. Enfin, les présup-posés qui guident tous ces calculsméconnaissent complètement lescapacités d’adaptation de l’organis-me. Les recommandations publiéesdans le passé à l’intention des femmes enceintes sont édifiantes à

cet égard : les experts avaient diviséla masse de nutriments déposésdans l’organisme maternel et l’unitéfoeto-placentaire par la durée degestation. Ils en avaient déduit que les femmes ne peuvent couvrirleurs besoins qu’en augmentant systématiquement leurs apportsnutritionnels, alors que la grossessedéclenche précocement un “ajuste-ment anticipé” de l’organismematernel permettant de stocker protéines, calcium, fer, en vue dudernier trimestre de la grossesse.

L’application stricte des ANC à l’ali-mentation d’un individu, même enparfaite santé, serait donc inappro-priée, voire hasardeuse, puisqu’onignore le niveau exact de sesbesoins personnels. Pour la mêmeraison, la simple comparaison entreconsommation spontanée et ANC nepermet en aucune façon de prédireles risques individuels de carence.

Les ANC ne doivent être pris, même àl’échelle des populations, que commeune tentative de synthèse basée surles connaissances disponibles à cejour, malheureusement inhomogèneset souvent lacunaires. Malgré cesréserves, ils restent un outil indispen-sable à tous ceux qui sont impliquésdans l’alimentation des collectivités :autorités sanitaires et industrie agro-alimentaire, en particulier.

Pr Jean-Louis BRESSONHôpital Necker - Enfants Malades,Paris

Les appor ts

nut r i t ionne ls

conse i l lés :

pour quo i fa i re ?

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Les recommandat ions concernant les appor ts

nut r i t ionne ls conse i l lés ont évo lué

depu is leur précédente éd i t ion de 1992.

Ut i l i sab les à l 'éche l le de la popu la t ion ,

pour y éva luer les r i sques d ' insu f f i sance

ou d 'excès ,e l les sont modu lées se lon les

d iver ses pé r iodes de l 'ex i s tence .

A ce jour cependant , on ne peut encore

en t i rer de recommandat ions ind iv idue l les .

ANC 2001 :la nouvelle version des apports nutritionnelsconseillés en FranceO

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Genev iève P OTI E R de C O U R CY C N RS - I STNA /C NAM

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Les ANC sont des valeurs de

référence pour une population,

adaptées aux deux sexes, à

chaque tranche d’âge et aux

états physiologiques particu-

liers : grossesse, allaitement ou

activités musculaires intenses et

régulières. De nature statis-

tique, les ANC servent à évaluer

les risques d’insuffisance ou

d’excès au sein d'une popula-

tion : ils sont censés couvrir les

besoins de 97,5 % de la population.

A partir de la valeur des

besoins physiologiques,

mesurés sur des groupes

d'individus, ils sont calcu-

lés en ajoutant à la

valeur obtenue deux

écarts types. On tient

ainsi compte de la varia-

bilité interindividuelle,

liée en particulier aux

différences de dépenses

énergétiques, de stature,

de métabolisme de base,

etc. Ainsi, si l’optimum

pour une population est de se

situer en moyenne à une valeur

proche de celle des ANC, pour unindividu, un apport en un nutri-

ment situé entre 0,8 et 1 fois les

ANC peut être considéré comme

satisfaisant (figure 1).

Energie : combien

et pourquoi ?

Le bilan énergétique est équilibrélorsque les apports en énergie(issue des protides, glucides etlipides) sont équivalents auxdépenses. Or, ces dépensesdépendent de plusieurs facteurs :l’activité physique, la thermorégu-lation, le sexe, la taille, l’âge (labaisse de la dépense énergétiquepeut atteindre 30% entre 20 et 75ans, dépassant de beaucoup lasimple diminution de la masse musculaire), la composition corpo-relle (un excès de masse grasseentraîne une baisse relative desdépenses en énergie) et le méta-bolisme de base.

L’évolution des modes de vie privilégiedepuis quelques décennies lasédentarité, la mécanisation du travail, le chauffage des bureaux etlieux de vie. Ce qui a entraîné unebaisse certaine des dépenses, etdonc des besoins en énergie. Par ailleurs, entre individus demême taille, de même sexe et de même âge, il existe une gran-de variabilité pour les dépensesmétaboliques de base, celles liéesà l'activité physique, l’énergie néces-saire à la constitution d’une mêmequantité de graisses de réserves ou la régulation de l’arrêt de la prisealimentaire.

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Les ANC 2001 représentent

des apports optimaux

et intègrent à ce titre

des éléments de prévention

vis à vis de certaines

pathologies

(cancers, maladies cardio-

vasculaires, diabète,

ostéoporose).

Ils sont issus de données

cliniques, épidémiologiques

et expérimentales.

Focus

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Ces éléments de variabilité, en gran-

de partie d’origine génétique, issus

de milliers d’années d’adaptation

à la pénurie, ont été des facteurs de

survie pour la plupart des humains.

Depuis que les sociétés de type

occidental connaissent l’abondan-

ce et peuvent se permettre la

sédentarité, ils sont devenus des

facteurs de pléthore et de surpoids,

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R ECOMMANDATIONS SPÉCIFIQUES

Un apport de lipides suffisant est nécessaire chez le jeune enfantpour assurer la formation de ses structures nerveuses ; en revanchel’excès de protéines est évoqué dans la genèse de l’obésité. La déficience en fer, relative, est la seule qui soit documentée enFrance.Les ANC des enfants et adolescents sont, sauf pour l’énergie et les nutriments de constitution comme le calcium, extrapolés à partir des besoins de l’adulte rapportés le plus souvent auxbesoins en énergie. Les adolescentes pourraient constituer le seulgroupe à risque dans cette tranche d’âge, souvent trop et parfoismal nourrie.

Les mécanismes d’adaptation sont suffisants dans la plupart descas pour assurer sans problème les besoins de la grossesse (et dela lactation). Les risques de déficience en vitamine D, fer, calciumet iode chez la femme enceinte sont connus et le plus souventpris en compte, mais la déficience en folates reste l’élément leplus préoccupant à cause des anomalies fœtales qu’elle peutentraîner (spina bifida). Les (très) jeunes femmes (15-24 ans) sontle principal groupe à risque d’insuffisance d’apport.

Une augmentation des apports de calcium chez la femme - et l’homme -de plus de 50 ans pourrait aider à prévenir l’ostéoporose. A partirde 75 ans, il faut veiller à assurer un apport suffisant de vitamine D(dont la synthèse endogène diminue avec l’âge en même tempsque l’exposition solaire), de protéines (1g/kg/j) et de vitaminesantioxydantes (vitamines C et E) dont les besoins augmentent. Un apport satisfaisant, sans être excessif, de folates, vitamines B1 et B6,d’eau et de fibres (non irritantes), souvent déficitaires, doit être éga-lement assuré.

Enfants

Femmesenceintes

Personnesâgées

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avec toutes les pathologies qu’ils

peuvent induire.

Cette extrême variabilité des

métabolismes de base s’illustre faci-

lement : le calcul montre par

exemple qu’un homme de 22 ans,

mesurant 1m,80 et pesant 90 kg a

un métabolisme de base près de

2 fois supérieur à celui d’une

femme de 58 ans pesant 45 kg et

mesurant 1m,60 (2 014 kcal vs

1 068 kcal). Compte tenu de l’activité

physique moyenne actuelle des

adultes français, les dépenses et les

besoins totaux se situent autour

de 2200 kcal/j pour les hommes

et 1800 kcal/j pour les femmes.

Protéines : une

consommation

excessive

L’ANC en protéines est nettementinférieur à 1g/kg/jour : pour unadulte jeune, il est actuellement esti-mé à 0,8g/kg/jour. Cet apport estlargement couvert, tant quantitati-vement que qualitativement(acides aminés indispensables),par une alimentation équilibrée etdiversifiée, incluant viandes etpoissons. En Occident, la consom-mation moyenne en protéines estactuellement cinq fois supérieureaux besoins !

Un équilibre s'impose entre pro-téines animales et végétales,

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APPORTSSUBOPTIMAUX

CARENCES

DEFICIENCES

Probabilité d'effets indésirables

Répartition théorique des apports dans la population

BESOINS(individuels)

Apports (exprimés en mutliples

des ANC)

NUTRITIONNELS PHARMACOLOGIQUES

0 0,1-0,2 0,5-0,7 0,8 1=ANC 1,5

Probabilitéd'effets

indésirables

EFFETS SECONDAIRES

POSSIBLES

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TOXICITELIMITES DESECURITE

EFFET DES APPORTS NUTRITIONNELS EN FONCTION DES ANC

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Figure 1 (d’après ANC 2001, modifiée)

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notamment à cause des nutri-ments qui les accompagnent :calcium, fer, zinc, vitamines A etB12 pour les protéines animales,acides gras insaturés et substancesanti-oxydantes (vitamines C, B9,caroténoïdes, polyphénols) pourles protéines végétales.

Lipides : prendre

en compte l'aspect

qualitatif

La proportion de lipides dans l’alimentation ne devrait pas dépas-ser un tiers de l'apport énergétiquetotal quotidien, soit environ 80 g/jpour un homme et 67 g/j pour unefemme.

Ces recommandations quantita-tives découlent essentiellement de3 caractéristiques des lipides ali-mentaires : leur forte densitéénergétique, la moindre adaptation(par rapport aux glucides) de leuroxydation à la quantité ingérée, etl’augmentation de la lipémie post-prandiale lorsque l’apport en lipidesdépasse 30 % de l’apport énergé-tique total quotidien.

D’un point de vue qualitatif, leslipides sont les constituants majeursdes membranes cellulaires et denombreuses molécules, telles queles hormones stéroïdes. Certains desacides gras polyinsaturés (AGPI) qui

les composent sont essentiels : l’aci-

de linoléique (n-6) et l'acide

a-linolénique (n-3), ce dernier pou-

vant être converti par les tissus en

AGPI à longue chaîne (AGPI-LC),

indispensables à la constitution des

membranes biologiques, des pros-

taglandines et des leucotriènes.

A l’échelle de la population, l’acide

a-linolénique est associé à la baisse

du risque coronarien et les AGPI-LC

qui en dérivent pourraient diminuer

la fréquence de certains types de

cancer (sein, côlon, prostate). L’acide

linoléique en proportions élevées

favorise la croissance tumorale :

c’est pourquoi l'apport en acide

linoléique ne doit pas dépasser un

huitième des apports lipidiques,

avec un rapport n-6 / n-3 ne

devant pas excéder 5.

Les acides gras saturés (AGS), consti-

tuants naturels des phospholipides,

sphingolipides et triglycérides de

réserve, sont indispensables à la

constitution de certaines mem-

branes nerveuses, notamment la

myéline. L’excès de consommation

des AGS ayant été mis en rapport

avec la mortalité coronarienne, l’ap-

port en AGS ne devrait donc pas

dépasser le quart des apports en

lipides.

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sion des apports nutritionnels conseillés en France

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Tableau 1 : Apports nutritionnels conseillés (ANC, 2001) en vitamines et minéraux. Les anciens ANC (1992) sont indiqués en dessous des plus récents lorsqu’ils sont différents

Hommes Femmes adultes adultes

Vitamine A 800 600(Equivalent Rétinol) 1000 800

- β carotène (mg) 2,4 1,8

Vitamine D (µg) 5 510 10

Vitamine E (mg) 12 12

Vitamine K (µg) 45 45

Vitamine B1 (thiamine) (mg) 1,3 1,11,5 1,3

Vitamine PP (niacine) (mg) 14 1118 15

Vitamine B6 (mg) 1,8 1,52,2 2

Acide folique (µg) 330 300300

Vitamine B12 (µg) 2,4 2,43 3

Vitamine C (mg) 110 11080 80

Calcium (mg) 900 900

Phosphore (mg) 750 750800 800

Magnésium (mg) 420 360330

Fer (mg) 9 16 (<55ans)10 18

Iode (µg) 150 150

Fluor (mg) 2,5 2

ANC 2001 ANC 2001ANC 1992 ANC 1992

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Glucides : réhabili-

ter les glucides

complexes

L’apport en glucides doit représenterau moins 50% de la ration énergétique.Les recommandations invitent àaugmenter la proportion de glu-cides complexes et à diminuercelle des glucides simples. Parmi les glucides complexes, lesfibres paraissent avoir un rôleimportant : leur prise en quantitésuffisante semble diminuer lerisque de cancer colique et pour-rait avoir un effet préventif sur lamortalité coronarienne (en diminuantnotamment le LDL-cholesterol). Or la baisse régulière de laconsommation de légumes secs aentraîné, dans la population fran-çaise depuis le début du siècle, unebaisse de moitié de l’ingestion defibres qui se situe actuellementbien en dessous des valeurs recom-mandées (à savoir 20 à 30 g/j) : Il faut donc encourager la consom-

mation d’aliments riches en fibres(fruits et légumes, céréales, légumessecs…).La limitation souhaitable de laconsommation de glucidessimples tient avant tout auxcaractéristiques des alimentsqui en contiennent : alimentsriches en lipides, pauvres enfibres, souvent consomméshors repas (“calories vides”).

Vitamines et

minéraux : les

recommanda-

tions évoluent

Les modifications concernantces micronutriments (tableau 1)sont justifiées, en ce quiconcerne les vitamines, soitpar la baisse des besoinsmétaboliques (vitamines B1,B2, B3, B5, B8 et A), soit parde nouvelles données épidé-miologiques (folates et vitaminesB6, B12 et C).

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ANC 2001 : Apportsnutritionnels conseilléspour la population française. 3ème éditionCNRS/CNERNA/AFSSA.Tec et Doc Lavoisier,Paris, 2001, 605 pp.

Hercberg S., Galan P.,Preziosi P., Roussel A.M.,Arnaud J., Richard M.J.,

Paul-Dauphin A., Briançon S.,Favier A. Background andrationale behind theSU.VI.MAX study, a preventiontrial using nutritional doses ofa combination of antioxidantvitamins and minerals toreduce cardiovascular diseasesand cancers. Internat J NutrRes. 1998, 68 (1): 3-20.

Conseil supérieur d’hygiènepublique de France. Avis du12 septembre 1995. Les limites de sécurité dans les consommations alimentaires des vitamines et des minéraux. Tec et DocLavoisier. Paris. 1996, 172 pp.

Bib

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gr

ap

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sion des apports nutritionnels conseillés en France

Conclus ion

Les ANC évoluent nécessairement, pour assurer l’intégration des nouvellesdonnées. S’ils étaient surtout attendus pour servir de référence dans lesenquêtes nutritionnelles, jusqu’alors insuffisantes, les progrès à venir porterontsur la précision et la pertinence de l’évaluation des besoins chez les individus,en tenant compte de leur diversité.

Geneviève POTIER de COURCY CNRS - ISTNA/CNAM - Paris

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revue de presse

The association between childhooddepression and adulthood bodymass index. Pine D.S. and al.,Pediatrics 2001 ; 107 : 1049-1056

L’obésité à l’âge adulte, définie parun Indice de Masse Corporelle(IMC) élevé, est probablement liée àcertaines caractéristiques du modede vie pendant l’enfance et notam-ment à la pauvreté et au stress.Compte tenu des possibilités théra-peutiques actuelles dans ladépression de l’enfant, il devientimportant de préciser les relationsde celle-ci avec l’IMC à l’âge adulte.Les auteurs ont ainsi étudié longitu-dinalement des enfants âgés de 6 à17 ans, non obèses, en les suivantpendant 10 à 15 ans. Les 177 enfantsainsi suivis se répartissaient en 90ayant une dépression majeure et 87sans pathologie psychiatrique.Lors du suivi furent relevés l’IMC,

la durée du ou des épisodes dépres-sifs ainsi que certains autres facteurspouvant influer sur l’IMC : âge, sexe,origine ethnique.A l’âge adulte, l’IMC est corrélé positivement à la dépression dans l’en-fance. Les enfants déprimés ont ainsi enmoyenne un risque deux fois supérieurd’être en surpoids à l’âge adulte. Lerisque augmente avec la durée de ladépression.Même si cette étude souffre de certaines insuffisances méthodolo-giques, elle affirme le rôle propre de la dépression pendant l’enfancedans la genèse du surpoids à l’âgeadulte. La dépression agit indépen-damment d’autres facteurs derisque comme les antécédentsfamiliaux d’obésité et l’IMC pen-dant l’enfance. Ces donnéesdoivent maintenant être confirméespar d’autres études sur un plusgrand nombre de sujets.

Dépression dans l’enfance et poids à l’âge adulte

Des signes officiels de qualité etd’origine des denrées alimentairesont été créés pour aider lesconsommateurs à choisir parmi lesaliments des produits garantis pourun certain nombre de leurs caracté-ristiques : aire géographique deproduction, mode de fabrication,propriétés sensorielles… Ces dénominations ressortent de la

réglementation française ou de laréglementation européenne. Ceslabels ne garantissent pas spécifi-quement la qualité sanitaire desproduits.L’appellation d’origine contrôlée(AOC) a été officialisée dans ledomaine des vins et des eaux de vieen 1935. Les produits laitiers enbénéficient depuis les années 60 et

Les labels de qualité

sécur i té e t qua l i té a l imenta i re

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toutes les denrées alimentairesdepuis 1990. Elle identifie un produitpar son origine et tire sa légitimitéd’un lien étroit entre une productionet un terroir mais aussi de la mise enœuvre de modes de productionreconnus par des “hommes de l’art”.L’Institut national des appellationsd’origine (INAO) gère ces appella-tions. Son équivalent européen estl’appellation origine protégée (AOP). Le Label Rouge est un label agricolenational décerné par le Ministère de l’Agriculture. Il garantit la qualitésupérieure d’un produit, notammentsur le plan du goût. Des organismesindépendants sont chargés decontrôler le bon respect des cahiersdes charges de production. Aumême niveau de qualité, le labelrégional ajoute des caractèrestypiques d’une région. Depuis 1994,l’indication géographique protégée(IGP) s’est substituée aux labels régionaux ; elle désigne un produit

dont le lien avec le terroir est établi.L’atout certifié qualité atteste que le produit possède des qualités particulières ou suit des règles defabrication spécifiques strictementcontrôlées (par exemple, pour unjambon, l’absence de polyphosphate). Le logo AB (agriculture biologique)garantit qu’un aliment est issu d’unmode de production attentif à l’environnement et prend encompte le fait que le bien-être desanimaux est une préoccupationmajeure de l’éleveur.L’attestation de spécificité se traduitpar l’attribution d’un logo “spécialitétraditionnelle garantie” (STG). Ellevise à mettre en valeur la composi-tion ou un mode de productiontraditionnel d’un produit (veau sousla mère, cidre bouché).

Pierre FEILLETDirecteur de recherche émérite

INRA - Montpellier

Objectif Nutrition, La Lettre de l’Institut Danone.

Directeur de la publication : Pr Daniel Rigaud, CHU Le Bocage, Dijon. Rédacteur en chef :Dr Jean-Laurent Le Quintrec, Hôpital Ste Perine, AP/HP, Paris. Rédactrice en chef-adjointe :Sandrine Piredda, Danone France, Paris. Secrétaire de rédaction : Amandine de Francqueville,Danone France, Paris. Comité de rédaction : Pr Jean Adrian, CNAM, Paris ; Dr Brigitte Boucher,Paris ; Pr Pierre Bourlioux, Faculté de Pharmacie, Paris ; Pr Jean Navarro, Hôpital Robert Debré,AP/HP, Paris ; Dr Martine Pellae, Hôpital Bichat, AP/HP, Paris ; Pr Philippe Vague, Hôpital de laTimone, Marseille.

Conception-réalisation : Shanghaï - 28 rue de Solférino - 92100 Boulogne. Direction artistique :Chantal Villevaudet. Chef d’édition : Jean-Charles Fauque. Illustration de couverture : DianaOng/Superstock. Mise en pages : Stéphane Gouriou. Photogravure/Impression : DiamantGraphic. Dépôt légal : 3ème trimestre 2001. Nº ISSN : 1166357 X.

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