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LAC LÉMAN GENÈVE THONON ÉTREMBI TREMBIÈRES RES VONGY AMPHION CHÂTEL MARIGNIER BEAUMONT ANNEMASSE SAINT-GERVAIS CRAN-GEVRIER ALBY-SUR-CHERAN AVORIAZ FLAINE PASSY ANNECY ÉGLISE NOTRE-DAME DE LA PAIX - ETREMBIERES Commune d’Etrembières. Non ouverte au public. Renseignements au presbytère de Gaillard, Tél. 04 50 39 80 16. Construite en 1967 par Maurice Novarina, architecte. Illustration du renouveau de la liturgie à la suite de Vatican II (1962-1965), cette église développe un volume unifié, de plan rectangulaire. Six poteaux métalliques intérieurs supportent la toiture, les murs sont de simples écrans protégeant l’intimité du lieu de culte. L’éclairage est assuré par une baie vitrée qui fait le tour complet de l’église. Le sommet des murs ne touchant pas la base de la toiture, confère à cette dernière une grande légèreté. Les quatre pans de la toiture se rejoignent au-dessus de l’autel pour supporter une pyramide élancée faisant fonction de clocher. Le vide intérieur de la flèche, s’ouvrant sur le plafond et constituant un puits de lumière zénithale est d’un puissant effet. 26, avenue de Genève à Annecy Non ouverte au public. Renseignements au presbytère. Tél. 04 50 57 03 12 Construite de 1937 à 1941 par Dom Paul Bellot bénédictin de Solesmes, “moine architecte”, on lui doit de nombreuses réalisations d’églises en Europe et au Canada selon un style qui lui est propre. François Berenger et Joseph Philippe architectes assistants. Presbytère par J. Fluckiger architecte. Le grand toit de tuiles et le clocher à bulbe dénotent un souci de régionalisme. Un parement de pierre, à reflets rouille et or, masque l’ossature en béton. La nef est rythmée par des arcs doubleaux en béton, ajourés, aux lignes brisées. L’arc triomphal, orné d’une peinture monumentale, décrit une ligne parabolique propre à l’architecture de Dom Bellot. Les fenêtres ont des arcs en mitre. Le décor est très riche : autel, fresques, vitraux, décor de céramique au tympan du clocher-porche, carrelage où l’on foule aux pieds les péchés capitaux. 39, avenue d’Albigny à Annecy Ouverte au public Renseignement au presbytère Tél. 04 50 23 02 45 Construite de 1964 à 1965 par les architectes Maurice Novarina et Claude Fay. Bâtiment résolument moderne en béton brut, flanqué d’un clocher cylindrique échancré sur le ciel, cette église offre un vaste volume couvert par une charpente en bois lamellé-collé d’une portée remarquable. L’une des parois latérales est constituée de panneaux de béton brut, disposés en redans pour orienter vers l’autel une lumière indirecte. L’autre paroi est entièrement vitrée à hauteur d’homme, elle ouvre sur le miroir d’eau qui longe l’église et sur le jardin du presbytère. Au dessus de ce vitrage, la lourde paroi de béton, portée par des poutrelles métalliques, donne l’impression d’être suspendue dans le vide. Retable réalisé en 1997 par le sculpteur Dominique Kaeppelin évocation de la Résurrection du Christ. Place centrale d’Avoriaz à Morzine. Non ouverte au public. (office le dimanche à 18H) Renseignements au presbytère de Morzine, Tél. 04 50 79 00 30 ou à l’office de tourisme, Tél. 04 50 74 02 11. Construite en 1984 par Jacques Labro architecte. Créée en 1960 par Jean Vuarnet, la «station intégrée» d’Avoriaz rompt avec le style régionaliste tout en conservant certains éléments. Ses immeubles, recouverts de tavaillons en cèdre roux se dressent dans un site interdit aux automobiles. Le complexe d’accueil et d’animation touristique intégré à l’architecture de la station est polyvalent et se transforme chaque dimanche en lieu de culte. Il se signale par un clocher de bois, triangulaire et zébré d’ouvertures en diagonales. Il porte deux cadrans d’horloge et s’achève par une structure ouverte que coiffe une petite pyramide. L’autel se situe sous le clocher. Ouverte au public. Renseignements au presbytère de Morzine, Tél. 04 50 79 00 30 Construite en 1957 avant la station par René Faublée, architecte. Située à proximité de la station. Cette chapelle a été édifiée en mémoire des déportés et des prisonniers de la seconde guerre mondiale. Leur souffrance assimilée à la passion du Christ est symbolisée par une couronne d’épines en barbelés. Triangulaire, cet édifice rompt avec le plan traditionnel. Les matériaux utilisés l’apparentent aux chalets de l’habitat local. Ses trois angles sont contrebutés par de puissants contreforts en pierre. Le vaste toit débordant est couvert en ardoises blondes de Morzine. Le plafond est lambrissé de bois, le sol et l’autel sont également en ardoise. Vitraux de Janie Pichard. Flaine, communes d’Arâches et Magland. Non ouverte au public. Renseignements à l’office de tourisme, Tél. 04 50 90 80 01 Construction de la station de ski de 1960 à 1980 et de l’église par Marcel Breuer, architecte, représentant marquant du Bauhaus et les promoteurs Sylvie et Eric Boissonnas. Flaine a été la première «station intégrée» de Haute-Savoie. Pour s’adapter au cadre naturel en harmonisant la construction et la minéralité du site, Breuer a choisi le béton brut, faisant jouer l’ombre et la lumière selon la technique “sun and shadow”. La chapelle proprement dite est un simple volume à plan carré. Elle est accompagnée d’un logement un peu plus petit. Le clocher est suspendu entre les deux. L’ensemble est traité comme une sculpture monumentale. A proximité est implantée une grande sculpture de Dubuffet : le Boqueteau. Route de Tully à Thonon Non ouverte au public Renseignements au presbytère Tél. 04 50 71 10 02 Eglise construite de 1965 à 1967, par Claude Marin architecte. Le clocher a été rajouté en 1975. Telle une vaste tente, la toiture à double pan, lambrissée de bois clair, recouvre d’un seul jet le volume unique de cette église carrée. Une fente de lumière, décolle la toiture des murs et donne à l’ensemble une grande légèreté. Une mosaïque de 80 m 2 recouvre tout le mur de l’abside. Sur un fond rouge vif se détache en blanc le visage du Christ, création de Claude Marin, assisté de Noël Delbechi. Le mur pignon de la façade n’est qu’une immense verrière où se déploient les scènes de la Genèse, œuvre réalisée par Jean Marie Balayn en 1991. Le sous-sol abrite les salles paroissiales. 46, avenue de Novel à Annecy Parking avenue de France Ouverte au public. Renseignements au presbytère, Tél. 04 50 23 66 34 Construite en 1962 par Michel Saint- Maurice, architecte, dans le cadre de la Zone d’Urbanisation Prioritaire de Novel. Le plan triangulaire, l’inclinaison du plafond métallique, l’orientation des panneaux de béton brut constituant les murs latéraux et diffusant une lumière indirecte, dirigent le regard vers l’autel. Celui-ci est encadré par les trois piliers métalliques de la flèche qui percent la toiture pour s’élancer vers le ciel où ils se rejoignent en portant la croix. Métal et béton sont réchauffés par la lumière que dispensent des verres colorés et par le sol constitué de cubes de bois debout. De part et d’autre de l’entrée, le baptistère et la chapelle funéraire délimitent un parvis, abrité par l’arrondi que projette à l’extérieur la vaste tribune de l’église. Chemin de croix de Jean-Constant Demaison. Tapisserie d’après les cartons de Pierre Paolini, sculptures sur bois de Ramel. Place de l’église, Vongy à Thonon Ouverte au public. Renseignements au presbytère, Tél. 04 50 71 13 97 Construite de 1933 à 1935 par Maurice Novarina, architecte. C’est la première église construite par Maurice Novarina. La silhouette et le plan sont traditionnels, un parement de pierre cache la structure en béton. La voûte en chêne de Hongrie repose sur des arcs doubleaux en béton. Le grand claustra triangulaire en béton de la façade est l’élément le plus novateur. Le décor est d’une grande richesse symbolique : - mosaïque de Notre-Dame du Léman de Maumejean, Vierge et tabernacle de Marcel Feuillat, - maître-autel de Charles Anthonioz. Sur les portes en bronze de la table de communion, la grappe de Canaan, Ruth et Booz, vitraux de Bessac et Maumejean. 60, place de l’église, Plateau d’Assy à Passy. Ouverte au public. Décors Inscrits à l’Inventaire supplé- mentaire des monuments historiques. Renseignements au presbytère Tél. 04 50 58 80 61 Construite de 1938 à 1946 par Maurice Novarina architecte en association avec Edouard Malot. Le chanoine Jean Devémy, fondateur de l’église et le père Marie-Alain Couturier dominicain, rénovateur de l’art sacré, font intervenir les plus grands artistes de l’époque. Démarche favorisée par la présence d’une élite intellectuelle en cure dans les sanatoriums du plateau. Eglise inspirée des maisons rurales de la Tarentaise, à colonnes maçonnées et toitures largement débordantes. Le clocher campanile établit un parallélisme avec la pointe d’Ayère située à l’arrière plan. Mosaïques de Fernand Léger et de Théodore Strawinsky, céramiques de Henri Matisse et Marc Chagall, tapisserie de Jean Lurçat, peintures de Pierre Bonnard et de Ladislas Kijno, bronzes de Germaine Richier, Jacob Lipchitz, Georges Braque et Claude Mary. Marbres de Carlo Sergio Signori, Marc Chagall et Benoît Coignard (1994). Vitraux de Georges Rouault, Jean Bazaine, Marc Chagall, Marie-Alain Couturier, Paul Berçot, Paul Bony, Maurice Brianchon, Adeline Hébert-Stevens, Marguerite Huré et Marcelle Lecamp. Hôpitaux du Léman 3, avenue de la Dame à Thonon Non ouverte au public. Renseignements à l’hôpital Georges Pianta, Tél. 04 50 83 20 00 Construction de l’hôpital en 1970 par Maurice Novarina, architecte. Le programme comportait une chapelle, depuis désaffectée et devenue récemment salle de conférence “Dent d’Oche”. Cette chapelle de plan carré se cachait au cœur d’un jardin que ceignait un claustra de boisseaux. Elle était elle-même entourée d’un miroir d’eau qu’il fallait franchir par un petit pont. L’autel se détachait devant un mur plein et recevait un éclairage zénithal par un puits de lumière selon un principe cher à Le Corbusier. A hauteur d’homme, les parois sont entièrement vitrées. Au-dessus, les murs de béton brut vont en s’évasant vers le haut. Cette masse de béton, supportée par quatre piliers d’angle, semble reposer sur la partie vitrée. Le Chevesnes, 14, rue de la poste à Annecy Non ouvert au public Renseignements au temple Tél. 04 50 51 50 58 Bâtiment construit en 1965 par René G. Haupt architecte. Lieu de culte volontairement inséré dans un bâtiment d’habitation. L’entrée s’inscrit dans la façade de l’immeuble où elle se signale par l’élégant voile de béton de son auvent incurvé. Hall d’entrée et locaux paroissiaux sont abrités dans l’immeuble, tandis que le temple proprement dit se développe à l’arrière, dans un volume spécifique dont le plafond s’élève progressivement vers l’abside où se dresse une croix de dimensions imposantes. Sur l’autel, la bible est éclairée latéralement par une fente verticale de lumière ménagée entre deux parois courbes. Dans le mur latéral, un oculus et une baie ondulée sont garnis de beaux vitraux non figuratifs, réalisés par la communauté de Taizé. Leur bleu répond au rouge profond du vitrail d’une petite fenêtre sur le mur opposé. D’AUTRES ÉGLISES A VISITER ÉGLISES DU XX e SIECLE EN HAUTE-SAVOIE Cet itinéraire des églises du XX e siècle est une réédition. La première édition établie sur la seule Haute-Savoie en 3000 exemplaires en 1992 étant épuisée, nous avons été sollicité, dix ans plus tard, par le ministère de la culture pour réfléchir sur la production architecturale du siècle écoulé. C’est avec un regard interrogateur que nous avons examiné les édifices retenus en 1992. Une légère refonte du document est rapidement apparue indispensable, tant dans le choix des bâtiments que dans les textes accompagnateurs. Nous avons souhaité que les douze églises sélectionnées soient représentatives des courants architecturaux du XX e et du débat national ou local qu’elles ont suscité. La décennie séparant les deux sélections permettent une distanciation plus forte et la mise en place -nous l’avons constaté- d’un début de démarche patrimoniale. Ce nécessaire recul nous conduit à ne considérer que la production antérieure à 1975. Dans le langage courant, il est question ici, incontestablement, d’églises modernes. Ce terme prend néanmoins en architecture, un sens spécifique lié à un mouvement des années 30, et laisse planer une ambiguïté sur l’intitulé de cet itinéraire : églises du vingtième siècle en Haute-Savoie. Un risque sans doute d’apparaître peu précis, puisque les édifices proposés s’étagent de 1930 à 1970 (19 sur cette période). Le ministère de la culture, afin de signaler à l’attention du grand public les oeuvres architecturales les plus significatives, a mis en place un label. L’église Notre-Dame de Toute Grâce à Passy a bénéficié de l’attribution du “label XX e ”. Son intérêt a été jugé suffisant pour qu’elle soit inscrite aux Monuments Historiques voici quelques mois. 2007 est l’année du centenaire de la naissance de Maurice Novarina, cette édition spéciale est donc mise en œuvre à cette occasion. UN CONTEXTE DE CROISSANCE Tout au long du XX e siècle, la forte croissance du développement de l’industrie, du tourisme, de la population, se traduit par une transformation radicale des secteurs urbains du département. Les comités paroissiaux, en lien avec les directives de l’Association Diocésaine et les conseils de la Commission Diocésaine d’Art Sacré, ont pris en compte ce nouveau contexte en décidant la création de lieux de culte. A Annecy, après la guerre de 39-45, “la croissance de l’agglomération nécessita la fondation de nouvelles paroisses… C’est ainsi que furent bâties les églises Sainte- Bernadette d’Albigny, Saint-Louis de Novel, Sainte-Geneviève des Bressis et le Sacré- Cœur de Mosinges à Cran-Gevrier”. (Christian Regat, Annecy au long du temps). L’influence des courants artistiques et religieux Les débats en France, liés à l’art sacré sont en particulier incarnés par le père A. M. Couturier et diffusés par la revue “Art sacré” éditée de 1935 à 1939 et de 1945 à 1969. Ces préoccupations vont trouver un écho important en Haute-Savoie, avec la construction de Notre-Dame de Toute Grâce au Plateau d’Assy, à l’instigation du Père Devémy (1938-1957). Certains édifices phares ont eu une réelle influence (on pense immédiatement à l’œuvre de Le Corbusier, Chapelle Notre-Dame du Haut de Ronchamp, 1950, Couvent Sainte- Marie de la Tourette, 1953-1960). Les thèmes de l’architecture moderne, sur la lumière et les matériaux : béton brut, verre, métal, auxquels s’ajoutent, département oblige, le bois, la pierre, ont été largement mis en œuvre. LE NOMBRE D’ÉDIFICES CULTURELS DU XX e EST UNE SINGULARITÉ Les églises de Haute-Savoie présentent l’intérêt d’être réalisées à partir de programmes très spécifiques, auxquels s’ajoutent des localisations et des rapports propres au site. La volonté de mettre en évidence, au travers de l’architecture, la spiritualité et la foi des usagers, amène une expression architecturale forte qui reçoit le soutien d’interventions artistiques de grandes qualités (vitraux, mobiliers, fresques, tapisseries…). A ce titre, on notera : - les églises auxquelles sont adjoints un presbytère et un petit programme d’espaces publics : parvis, place ou stationnement automobiles (Notre-Dame de la Paix à Etrembières 1967), - les églises de paroisses (Saint-Louis de Novel à Annecy 1961), - l’entretien et la transformation d’édifices vieillissants, ne pouvant plus assumer la nouvelle donne urbaine d’un département prospère, - la construction de chapelles liées aux stations de sport d’hiver (Chapelle de Flaine 1970), - les lieux de culte associés aux grands bâtiments de climatisme comme celui du sanatorium de Guébriant au Plateau d’Assy, (1932-33 Pol Abraham – Henri-Jacques Le Même, architectes), ou aux chapelles d’hôpitaux comme à l’hôpital de Thonon-les-Bains, aujourd’hui désaffectée, - les églises emblématiques d’une profession de foi parmi lesquelles on trouvera à des échelles distinctes, celles d’ Alby-sur-Chéran et Notre-Dame de Toute Grâce au Plateau d’Assy. Au gré de tel ou tel édifice, ll y a eu une volonté affirmée d’insertion dans un contexte local, vernaculaire, une recherche plus expressionniste par moment, une proposition plus rude, une utilisation de matériaux conforme aux préoccupations modernistes… L’église Notre- Dame de Toute Grâce du Plateau d’Assy nous offre, en outre, un exemple révélateur des rapports entre architecture et interventions plastiques ; d’autres solutions ont été trouvées à Alby-sur-Chéran (vitraux d’Alfred Mannessier), ou au Fayet (vitraux d’Alexandre Cingria), peut-être plus nuancées mais ô combien intéressantes. LEXIQUE Abside Partie d’une église située derrière le chœur, de plan cintré ou polygonal. Arc brisé Arc à deux branches concaves se rejoignant en pointe au faîte. Arcs en mitre Sorte d’arc tracé suivant deux droites rampantes formant un angle au faîte. Boisseau Élément creux, permettant de construire par emboîtage, des conduits (de cheminée). Claustra Paroi ajourée qui clôt un espace. Eclairage zénithal Éclairage naturel venant du haut. Pignon Partie supérieure triangulaire d’un mur de façade perpendiculaire aux grands pans. Tavaillon Tuile de bois traditionnellement en épicéa. Tympan Paroi fermant l’arc en partie haute d’un portail. Architecture moderne C’est un renouveau architectural, qualifié par la suite d’Architecture moderne qui prend naissance après la première guerre mondiale. Il se caractérise par la volonté de créer une harmonie entre la forme et la fonction. La beauté de la forme architecturale dépend de l’organisation du bâtiment. Les progrès technologiques, la naissance du béton armé, l’utilisation de structures métalliques permettent de libérer l’espace en augmentant les distances entre appuis. Les architectes “modernes” dont les précurseurs sont Le Corbusier, Mies Van Der Rohe et Franck Lloyds Whright jugent indispensable de débarrasser l’architecture d’éléments décoratifs rapportés. Ils exploitent la lumière et les jeux d’ombre pour enrichir leur création. Bauhaus Nom allemand (maison de la construction) donné à une institution dans laquelle Walter Gropius affirmait sa volonté de ne plus distinguer les pratiques entre “Beaux Arts” et “Arts appliqués”. Centre de cristallisation de la culture mondiale de cette époque, entre 1925 et 1931, ses artistes, architectes et designers tentèrent de fonder les bases d’un nouvel “art total”. Architecture et esthétique industrielle ont été les clefs de voûte du Bauhaus, qui devint ensuite un “mouvement” qui engendra un formidable renouveau de l’architecture et du design. Église - ALBY-SUR-CHERAN Conçue en 1965 par Maurice Novarina, Architecte. Église Notre-Dame de la Rencontre - AMPHION Construite en 1954 par Maurice Novarina, Architecte. Église Saint-Joseph - ANNEMASSE 26, av. Jules Ferry Construite de 1941 à 1944 par Dom Paul Bellot, «moine architecte». Église du Châble - BEAUMONT Construite de 1955 à 1957 par Georges Brière, Architecte. Chapelle de Plaine Dranse - CHÂTEL Vallée des Lingats Construite de 1960 à 1966 par Séchaud, Architecte. Église Sainte-Geneviève des Bressis - CRAN-GEVRIER Rue du Capitaine Angeot Construite de 1956 à 1964 par Claude Jacquet, Architecte. Église du Sacré-Cœur Mosinges - CRAN-GEVRIER Construite de 1958 à 1962 par Maurice Novarina, Architecte. Église Saint-Etienne du Pont-Neuf - CRAN-GEVRIER Rue de l’Isernon. Construite de 1936 à 1937 par Camille Blanchard, Architecte. Église - MARIGNIER Construite en 1958 par Maurice Novarina, Architecte (sauf le clocher ancien conservé). Église Notre-Dame des Alpes - SAINT-GERVAIS Le Fayet. Construite en 1936 par Maurice Novarina, Architecte. Église Saint-Joseph de Chedde - PASSY Construite de 1930 à 1934 par Benezech, Architecte. Église Notre-Dame de Lourdes - THONON-LES-BAINS Construite en 1965 par Maurice Novarina, Architecte. Comité de rédaction : Commission Diocésaine d’Art Sacré, Christian Regat, Président de l’Académie Salésienne, Arnaud Dutheil, Directeur du CAUE, Geneviève Guenin, Architecte au CAUE. Conception graphique : Triangle - Annecy ; Maryse Avrillon - CAUE. Crédit photographique : CAUE, DRAC Rhône-Alpes Françoise Vitali, Christian Regat. Poster au dos “Notre-Dame de Toute Grâce - Passy” : cliché J. Merlin - Plateau d’Assy ; Document Agence Maurice Novarina. Recherche Documentaire : Vincent Rollet - CAUE. Remerciements : aux personnes ayant participé à l’élaboration du document initial de 1992 notamment : Maurice Novarina, Michel Saint Maurice, Guy Desgrandchamps, Jacques Desvignes, Georges Grandchamps, Françoise Véry, Ronan Kerdreux, Pierre-Jean Dubosson, au Chanoine Berthoud, ainsi qu’à toutes les personnes et organismes qui ont contribué à notre recherche complémentaire et à la présente édition. Édition : Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement de Haute- Savoie : Arnaud Dutheil, Directeur - juin 2007 - N° ISBN 978-2-910618-50-6. ÉGLISE STE-JEANNE DE CHANTAL - THONON-LES- CHAPELLE DE L’HÔPITAL - THONON-LES-BAINS NOTRE-DAME DU LÉMAN - VONGY THONON-LES-BAINS ÉGLISE SALLE POLYVALENTE - AVORIAZ MORZINE CHAPELLE DES DÉPORTÉS - AVORIAZ MORZINE ÉGLISE SAINT-JOSEPH DES FINS - ANNECY ÉGLISE SAINT-BERNADETTE - ANNECY ÉGLISE SAINT-LOUIS DE NOVEL - ANNECY TEMPLE DE L’EGLISE RÉFORMÉE DE FRANCE - ANNECY NOTRE-DAME DE TOUTE GRÂCE - PASSY CHAPELLE OECUMÉNIQUE - FLAINE MAGLAND Itinéraires d’Architectures modernes et contemporaines en Haute-Savoie 6 rue des Alouettes bp 339 74008 Annecy Cedex tél. 04 50 88 21 10 fax. 04 50 57 10 62 [email protected] www.caue74.fr HAUTE - S AV O I E NOR NOR NOR NOR NOR NOR NOR NOR NOR NOR NOR NOR é d i t i o n 2 0 0 7 ÉGLISES DU XX e SIÈCLE

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LAC LÉMAN

GENÈVE

THONON

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VONGY

AMPHION

CHÂTEL

MARIGNIER

BEAUMONT

ANNEMASSE

SAINT-GERVAIS

CRAN-GEVRIER

ALBY-SUR-CHERAN

AVORIAZ

FLAINE

PASSYANNECY

ÉGLISE NOTRE-DAME DE LA PAIX - ETREMBIERES

Commune d’Etrembières. Non ouverte au public. Renseignementsau presbytère de Gaillard, Tél. 04 50 39 80 16.

Construite en 1967 par MauriceNovarina, architecte.

Illustration du renouveau de la liturgie à lasuite de Vatican II (1962-1965), cetteéglise développe un volume unifié, deplan rectangulaire. Six poteauxmétalliques intérieurs supportent latoiture, les murs sont de simples écransprotégeant l’intimité du lieu de culte.L’éclairage est assuré par une baie vitréequi fait le tour complet de l’église. Lesommet des murs ne touchant pas labase de la toiture, confère à cettedernière une grande légèreté. Les quatrepans de la toiture se rejoignent au-dessusde l’autel pour supporter une pyramideélancée faisant fonction de clocher. Levide intérieur de la flèche, s’ouvrant sur leplafond et constituant un puits de lumièrezénithale est d’un puissant effet.

26, avenue de Genève à AnnecyNon ouverte au public. Renseignementsau presbytère. Tél. 04 50 57 03 12

Construite de 1937 à 1941 par Dom PaulBellot bénédictin de Solesmes, “moinearchitecte”, on lui doit de nombreusesréalisations d’églises en Europe et auCanada selon un style qui lui est propre. François Berenger et Joseph Philippearchitectes assistants.Presbytère par J. Fluckiger architecte.

Le grand toit de tuiles et le clocher à bulbedénotent un souci de régionalisme. Unparement de pierre, à reflets rouille et or,masque l’ossature en béton. La nef estrythmée par des arcs doubleaux enbéton, ajourés, aux lignes brisées. L’arctriomphal, orné d’une peinturemonumentale, décrit une ligne paraboliquepropre à l’architecture de Dom Bellot. Lesfenêtres ont des arcs en mitre.

Le décor est très riche : autel, fresques,vitraux, décor de céramique au tympandu clocher-porche, carrelage où l’on fouleaux pieds les péchés capitaux.

39, avenue d’Albigny à AnnecyOuverte au public Renseignement au presbytère Tél. 04 50 23 02 45

Construite de 1964 à 1965 par lesarchitectes Maurice Novarina et ClaudeFay.

Bâtiment résolument moderne en bétonbrut, flanqué d’un clocher cylindriqueéchancré sur le ciel, cette église offre unvaste volume couvert par une charpenteen bois lamellé-collé d’une portéeremarquable.

L’une des parois latérales est constituéede panneaux de béton brut, disposés enredans pour orienter vers l’autel unelumière indirecte. L’autre paroi estentièrement vitrée à hauteur d’homme,elle ouvre sur le miroir d’eau qui longel’église et sur le jardin du presbytère. Audessus de ce vitrage, la lourde paroi debéton, portée par des poutrellesmétalliques, donne l’impression d’êtresuspendue dans le vide.

Retable réalisé en 1997 par le sculpteurDominique Kaeppelin évocation de laRésurrection du Christ.

Place centrale d’Avoriaz à Morzine.Non ouverte au public.(office le dimanche à 18H)Renseignements au presbytère deMorzine, Tél. 04 50 79 00 30 ou à l’officede tourisme, Tél. 04 50 74 02 11.

Construite en 1984 par Jacques Labroarchitecte.

Créée en 1960 par Jean Vuarnet, la«station intégrée» d’Avoriaz rompt avec lestyle régionaliste tout en conservantcertains éléments. Ses immeubles,recouverts de tavaillons en cèdre roux sedressent dans un site interdit auxautomobiles.

Le complexe d’accueil et d’animationtouristique intégré à l’architecture de lastation est polyvalent et se transformechaque dimanche en lieu de culte.

Il se signale par un clocher de bois,triangulaire et zébré d’ouvertures endiagonales. Il porte deux cadransd’horloge et s’achève par une structureouverte que coiffe une petite pyramide.L’autel se situe sous le clocher.

Ouverte au public. Renseignements au presbytère deMorzine, Tél. 04 50 79 00 30

Construite en 1957 avant la station parRené Faublée, architecte.

Située à proximité de la station. Cettechapelle a été édifiée en mémoire desdéportés et des prisonniers de la secondeguerre mondiale.Leur souffrance assimilée à la passion duChrist est symbolisée par une couronned’épines en barbelés.Triangulaire, cet édifice rompt avec le plantraditionnel.

Les matériaux utilisés l’apparentent auxchalets de l’habitat local. Ses trois anglessont contrebutés par de puissantscontreforts en pierre. Le vaste toitdébordant est couvert en ardoisesblondes de Morzine. Le plafond estlambrissé de bois, le sol et l’autel sontégalement en ardoise.

Vitraux de Janie Pichard.

Flaine, communes d’Arâches et Magland.Non ouverte au public.Renseignements à l’office de tourisme,Tél. 04 50 90 80 01

Construction de la station de ski de 1960à 1980 et de l’église par Marcel Breuer,architecte, représentant marquant duBauhaus et les promoteurs Sylvie et EricBoissonnas.

Flaine a été la première «station intégrée»de Haute-Savoie.Pour s’adapter au cadre naturel enharmonisant la construction et laminéralité du site, Breuer a choisi le bétonbrut, faisant jouer l’ombre et la lumièreselon la technique “sun and shadow”.La chapelle proprement dite est un simplevolume à plan carré.

Elle est accompagnée d’un logement unpeu plus petit. Le clocher est suspenduentre les deux. L’ensemble est traitécomme une sculpture monumentale.

A proximité est implantée une grandesculpture de Dubuffet : le Boqueteau.

Route de Tully à ThononNon ouverte au public Renseignements au presbytère Tél. 04 50 71 10 02

Eglise construite de 1965 à 1967, parClaude Marin architecte. Le clocher a été rajouté en 1975.

Telle une vaste tente, la toiture à doublepan, lambrissée de bois clair, recouvred’un seul jet le volume unique de cetteéglise carrée. Une fente de lumière,décolle la toiture des murs et donne àl’ensemble une grande légèreté.

Une mosaïque de 80 m2 recouvre tout lemur de l’abside. Sur un fond rouge vif sedétache en blanc le visage du Christ, création de Claude Marin, assisté de NoëlDelbechi.

Le mur pignon de la façade n’est qu’uneimmense verrière où se déploient lesscènes de la Genèse, œuvre réalisée parJean Marie Balayn en 1991.Le sous-sol abrite les salles paroissiales.

46, avenue de Novel à AnnecyParking avenue de France Ouverte au public.Renseignements au presbytère,Tél. 04 50 23 66 34

Construite en 1962 par Michel Saint-Maurice, architecte, dans le cadre de laZone d’Urbanisation Prioritaire de Novel.

Le plan triangulaire, l’inclinaison du plafondmétallique, l’orientation des panneaux debéton brut constituant les murs latéraux etdiffusant une lumière indirecte, dirigent leregard vers l’autel. Celui-ci est encadré parles trois piliers métalliques de la flèche quipercent la toiture pour s’élancer vers le cieloù ils se rejoignent en portant la croix. Métalet béton sont réchauffés par la lumière quedispensent des verres colorés et par le solconstitué de cubes de bois debout. De partet d’autre de l’entrée, le baptistère et lachapelle funéraire délimitent un parvis, abritépar l’arrondi que projette à l’extérieur lavaste tribune de l’église.Chemin de croix de Jean-ConstantDemaison.Tapisserie d’après les cartons de PierrePaolini, sculptures sur bois de Ramel.

Place de l’église, Vongy à ThononOuverte au public.Renseignements au presbytère, Tél. 04 50 71 13 97

Construite de 1933 à 1935 par MauriceNovarina, architecte.

C’est la première église construite parMaurice Novarina. La silhouette et le plan sont traditionnels,un parement de pierre cache la structureen béton. La voûte en chêne de Hongrierepose sur des arcs doubleaux en béton.Le grand claustra triangulaire en béton dela façade est l’élément le plus novateur.

Le décor est d’une grande richessesymbolique :- mosaïque de Notre-Dame du Léman deMaumejean, Vierge et tabernacle deMarcel Feuillat, - maître-autel de Charles Anthonioz.Sur les portes en bronze de la table decommunion, la grappe de Canaan, Ruthet Booz, vitraux de Bessac et Maumejean.

60, place de l’église, Plateau d’Assy àPassy.Ouverte au public.Décors Inscrits à l’Inventaire supplé-mentaire des monuments historiques. Renseignements au presbytèreTél. 04 50 58 80 61

Construite de 1938 à 1946 par MauriceNovarina architecte en association avecEdouard Malot.

Le chanoine Jean Devémy, fondateur del’église et le père Marie-Alain Couturierdominicain, rénovateur de l’art sacré, fontintervenir les plus grands artistes del’époque. Démarche favorisée par laprésence d’une élite intellectuelle en curedans les sanatoriums du plateau.

Eglise inspirée des maisons rurales de laTarentaise, à colonnes maçonnées ettoitures largement débordantes.Le clocher campanile établit unparallélisme avec la pointe d’Ayère situéeà l’arrière plan.

Mosaïques de Fernand Léger et deThéodore Strawinsky, céramiques deHenri Matisse et Marc Chagall, tapisseriede Jean Lurçat, peintures de PierreBonnard et de Ladislas Kijno, bronzes deGermaine Richier, Jacob Lipchitz,Georges Braque et Claude Mary. Marbresde Carlo Sergio Signori, Marc Chagall etBenoît Coignard (1994). Vitraux deGeorges Rouault, Jean Bazaine, MarcChagall, Marie-Alain Couturier, PaulBerçot, Paul Bony, Maurice Brianchon,Adeline Hébert-Stevens, Marguerite Huréet Marcelle Lecamp.

Hôpitaux du Léman 3, avenue de la Dame à ThononNon ouverte au public.Renseignements à l’hôpital Georges Pianta, Tél. 04 50 83 20 00

Construction de l’hôpital en 1970 parMaurice Novarina, architecte. Le programme comportait une chapelle,depuis désaffectée et devenue récemmentsalle de conférence “Dent d’Oche”.

Cette chapelle de plan carré se cachait aucœur d’un jardin que ceignait un claustra de boisseaux. Elle était elle-même entourée d’un miroir d’eau qu’ilfallait franchir par un petit pont.

L’autel se détachait devant un mur plein etrecevait un éclairage zénithal par un puitsde lumière selon un principe cher à LeCorbusier.A hauteur d’homme, les parois sontentièrement vitrées. Au-dessus, les mursde béton brut vont en s’évasant vers lehaut. Cette masse de béton, supportéepar quatre piliers d’angle, semble reposersur la partie vitrée.

Le Chevesnes, 14, rue de la poste àAnnecyNon ouvert au public Renseignements au templeTél. 04 50 51 50 58

Bâtiment construit en 1965 par René G.Haupt architecte.

Lieu de culte volontairement inséré dans unbâtiment d’habitation. L’entrée s’inscritdans la façade de l’immeuble où elle sesignale par l’élégant voile de béton de sonauvent incurvé.

Hall d’entrée et locaux paroissiaux sontabrités dans l’immeuble, tandis que letemple proprement dit se développe àl’arrière, dans un volume spécifique dont leplafond s’élève progressivement versl’abside où se dresse une croix dedimensions imposantes. Sur l’autel, la bibleest éclairée latéralement par une fenteverticale de lumière ménagée entre deuxparois courbes. Dans le mur latéral, unoculus et une baie ondulée sont garnis debeaux vitraux non figuratifs, réalisés par lacommunauté de Taizé. Leur bleu répond aurouge profond du vitrail d’une petite fenêtresur le mur opposé.

D’AUTRES ÉGLISES A VISITER ÉGLISES DU XXe SIECLE EN HAUTE-SAVOIE

Cet itinéraire des églises du XXe siècle est une réédition. La première édition établie sur laseule Haute-Savoie en 3000 exemplaires en 1992 étant épuisée, nous avons été sollicité,dix ans plus tard, par le ministère de la culture pour réfléchir sur la productionarchitecturale du siècle écoulé. C’est avec un regard interrogateur que nous avonsexaminé les édifices retenus en 1992. Une légère refonte du document est rapidementapparue indispensable, tant dans le choix des bâtiments que dans les textesaccompagnateurs. Nous avons souhaité que les douze églises sélectionnées soientreprésentatives des courants architecturaux du XXe et du débat national ou local qu’ellesont suscité. La décennie séparant les deux sélections permettent une distanciation plusforte et la mise en place -nous l’avons constaté- d’un début de démarche patrimoniale.Ce nécessaire recul nous conduit à ne considérer que la production antérieure à 1975.

Dans le langage courant, il est question ici, incontestablement, d’églises modernes. Ceterme prend néanmoins en architecture, un sens spécifique lié à un mouvement desannées 30, et laisse planer une ambiguïté sur l’intitulé de cet itinéraire : églises duvingtième siècle en Haute-Savoie. Un risque sans doute d’apparaître peu précis, puisqueles édifices proposés s’étagent de 1930 à 1970 (19 sur cette période).

Le ministère de la culture, afin de signaler à l’attention du grand public les oeuvresarchitecturales les plus significatives, a mis en place un label. L’église Notre-Dame deToute Grâce à Passy a bénéficié de l’attribution du “label XXe”. Son intérêt a été jugésuffisant pour qu’elle soit inscrite aux Monuments Historiques voici quelques mois. 2007est l’année du centenaire de la naissance de Maurice Novarina, cette édition spéciale estdonc mise en œuvre à cette occasion.

UN CONTEXTE DE CROISSANCETout au long du XXe siècle, la forte croissance du développement de l’industrie, dutourisme, de la population, se traduit par une transformation radicale des secteurs urbainsdu département. Les comités paroissiaux, en lien avec les directives de l’Association Diocésaine et lesconseils de la Commission Diocésaine d’Art Sacré, ont pris en compte ce nouveaucontexte en décidant la création de lieux de culte. A Annecy, après la guerre de 39-45, “la croissance de l’agglomération nécessita lafondation de nouvelles paroisses… C’est ainsi que furent bâties les églises Sainte-Bernadette d’Albigny, Saint-Louis de Novel, Sainte-Geneviève des Bressis et le Sacré-Cœur de Mosinges à Cran-Gevrier”. (Christian Regat, Annecy au long du temps).L’influence des courants artistiques et religieuxLes débats en France, liés à l’art sacré sont en particulier incarnés par le père A. M.Couturier et diffusés par la revue “Art sacré” éditée de 1935 à 1939 et de 1945 à 1969.Ces préoccupations vont trouver un écho important en Haute-Savoie, avec laconstruction de Notre-Dame de Toute Grâce au Plateau d’Assy, à l’instigation du PèreDevémy (1938-1957).Certains édifices phares ont eu une réelle influence (on pense immédiatement à l’œuvrede Le Corbusier, Chapelle Notre-Dame du Haut de Ronchamp, 1950, Couvent Sainte-Marie de la Tourette, 1953-1960). Les thèmes de l’architecture moderne, sur la lumière etles matériaux : béton brut, verre, métal, auxquels s’ajoutent, département oblige, le bois,la pierre, ont été largement mis en œuvre.

LE NOMBRE D’ÉDIFICES CULTURELS DU XXe

EST UNE SINGULARITÉLes églises de Haute-Savoie présentent l’intérêt d’être réalisées à partir de programmestrès spécifiques, auxquels s’ajoutent des localisations et des rapports propres au site. Lavolonté de mettre en évidence, au travers de l’architecture, la spiritualité et la foi desusagers, amène une expression architecturale forte qui reçoit le soutien d’interventionsartistiques de grandes qualités (vitraux, mobiliers, fresques, tapisseries…).A ce titre, on notera : - les églises auxquelles sont adjoints un presbytère et un petit programme d’espaces publics : parvis, place ou stationnement automobiles (Notre-Dame de la Paix àEtrembières 1967),- les églises de paroisses (Saint-Louis de Novel à Annecy 1961),- l’entretien et la transformation d’édifices vieillissants, ne pouvant plus assumer lanouvelle donne urbaine d’un département prospère,- la construction de chapelles liées aux stations de sport d’hiver (Chapelle de Flaine1970),- les lieux de culte associés aux grands bâtiments de climatisme comme celui dusanatorium de Guébriant au Plateau d’Assy, (1932-33 Pol Abraham – Henri-Jacques LeMême, architectes), ou aux chapelles d’hôpitaux comme à l’hôpital de Thonon-les-Bains,aujourd’hui désaffectée,- les églises emblématiques d’une profession de foi parmi lesquelles on trouvera à deséchelles distinctes, celles d’ Alby-sur-Chéran et Notre-Dame de Toute Grâce au Plateaud’Assy.Au gré de tel ou tel édifice, ll y a eu une volonté affirmée d’insertion dans un contexte local,vernaculaire, une recherche plus expressionniste par moment, une proposition plus rude,une utilisation de matériaux conforme aux préoccupations modernistes… L’église Notre-Dame de Toute Grâce du Plateau d’Assy nous offre, en outre, un exemple révélateur desrapports entre architecture et interventions plastiques ; d’autres solutions ont été trouvéesà Alby-sur-Chéran (vitraux d’Alfred Mannessier), ou au Fayet (vitraux d’Alexandre Cingria),peut-être plus nuancées mais ô combien intéressantes.

LEXIQUEAbsidePartie d’une église située derrière le chœur, de plan cintré ou polygonal.Arc briséArc à deux branches concaves se rejoignant en pointe au faîte.Arcs en mitreSorte d’arc tracé suivant deux droites rampantes formant un angle au faîte.BoisseauÉlément creux, permettant de construire par emboîtage, des conduits (de cheminée).ClaustraParoi ajourée qui clôt un espace.Eclairage zénithalÉclairage naturel venant du haut.PignonPartie supérieure triangulaire d’un mur de façade perpendiculaire aux grands pans.TavaillonTuile de bois traditionnellement en épicéa.TympanParoi fermant l’arc en partie haute d’un portail.Architecture moderneC’est un renouveau architectural, qualifié par la suite d’Architecture moderne qui prendnaissance après la première guerre mondiale. Il se caractérise par la volonté de créer uneharmonie entre la forme et la fonction. La beauté de la forme architecturale dépend del’organisation du bâtiment. Les progrès technologiques, la naissance du béton armé,l’utilisation de structures métalliques permettent de libérer l’espace en augmentant lesdistances entre appuis. Les architectes “modernes” dont les précurseurs sont LeCorbusier, Mies Van Der Rohe et Franck Lloyds Whright jugent indispensable dedébarrasser l’architecture d’éléments décoratifs rapportés. Ils exploitent la lumière et lesjeux d’ombre pour enrichir leur création.BauhausNom allemand (maison de la construction) donné à une institution dans laquelle WalterGropius affirmait sa volonté de ne plus distinguer les pratiques entre “Beaux Arts” et “Artsappliqués”. Centre de cristallisation de la culture mondiale de cette époque, entre 1925et 1931, ses artistes, architectes et designers tentèrent de fonder les bases d’un nouvel“art total”. Architecture et esthétique industrielle ont été les clefs de voûte du Bauhaus,qui devint ensuite un “mouvement” qui engendra un formidable renouveau del’architecture et du design.

● Église - ALBY-SUR-CHERANConçue en 1965 par Maurice Novarina, Architecte.

● Église Notre-Dame de la Rencontre - AMPHION Construite en 1954 par Maurice Novarina, Architecte.

● Église Saint-Joseph - ANNEMASSE26, av. Jules Ferry Construite de 1941 à 1944 par Dom Paul Bellot, «moine architecte».

● Église du Châble - BEAUMONTConstruite de 1955 à 1957 par Georges Brière, Architecte.

● Chapelle de Plaine Dranse - CHÂTELVallée des Lingats Construite de 1960 à 1966 par Séchaud, Architecte.

● Église Sainte-Geneviève des Bressis - CRAN-GEVRIERRue du Capitaine Angeot Construite de 1956 à 1964 par Claude Jacquet, Architecte.

● Église du Sacré-Cœur Mosinges - CRAN-GEVRIERConstruite de 1958 à 1962 par Maurice Novarina, Architecte.

● Église Saint-Etienne du Pont-Neuf - CRAN-GEVRIERRue de l’Isernon. Construite de 1936 à 1937 par Camille Blanchard, Architecte.

● Église - MARIGNIERConstruite en 1958 par Maurice Novarina, Architecte (sauf le clocher ancien conservé).

● Église Notre-Dame des Alpes - SAINT-GERVAISLe Fayet. Construite en 1936 par Maurice Novarina, Architecte.

■ Église Saint-Joseph de Chedde - PASSYConstruite de 1930 à 1934 par Benezech, Architecte.

■ Église Notre-Dame de Lourdes - THONON-LES-BAINSConstruite en 1965 par Maurice Novarina, Architecte.

Comité de rédaction : Commission Diocésaine d’Art Sacré, ChristianRegat, Président de l’Académie Salésienne, Arnaud Dutheil, Directeur du CAUE,Geneviève Guenin, Architecte au CAUE.

Conception graphique : Triangle - Annecy ; Maryse Avrillon - CAUE.Crédit photographique : CAUE, DRAC Rhône-Alpes Françoise Vitali,Christian Regat. Poster au dos “Notre-Dame de Toute Grâce - Passy” :cliché J. Merlin - Plateau d’Assy ; Document Agence Maurice Novarina.

Recherche Documentaire : Vincent Rollet - CAUE.Remerciements : aux personnes ayant participé à l’élaboration dudocument initial de 1992 notamment : Maurice Novarina, Michel Saint Maurice, GuyDesgrandchamps, Jacques Desvignes, Georges Grandchamps, Françoise Véry,Ronan Kerdreux, Pierre-Jean Dubosson, au Chanoine Berthoud, ainsi qu’à toutes lespersonnes et organismes qui ont contribué à notre recherche complémentaire et à laprésente édition.

Édition : Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement de Haute-Savoie : Arnaud Dutheil, Directeur - juin 2007 - N° ISBN 978-2-910618-50-6.

ÉGLISE STE-JEANNE DE CHANTAL - THONON-LES- CHAPELLE DE L’HÔPITAL - THONON-LES-BAINS NOTRE-DAME DU LÉMAN - VONGY THONON-LES-BAINS ÉGLISE SALLE POLYVALENTE - AVORIAZ MORZINE

CHAPELLE DES DÉPORTÉS - AVORIAZ MORZINEÉGLISE SAINT-JOSEPH DES FINS - ANNECY

ÉGLISE SAINT-BERNADETTE - ANNECY ÉGLISE SAINT-LOUIS DE NOVEL - ANNECY TEMPLE DE L’EGLISE RÉFORMÉE DE FRANCE - ANNECY NOTRE-DAME DE TOUTE GRÂCE - PASSY CHAPELLE OECUMÉNIQUE - FLAINE MAGLAND

I t i n é r a i r e s

d’Architectures

m o d e r n e s et

contemporaines

en Haute-Savoie

6 rue des Alouettesbp 339

74008 Annecy Cedextél. 04 50 88 21 10fax. 04 50 57 10 [email protected]

www.caue74.fr

H A U T E - S A V O I E

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édition2007

ÉGLISES DU XXe SIÈCLE

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