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Plan de campagne 20082009
Département de Tambacounda
« Diversification et préfinancements,
des stratégies pour une autonomie financière »
Avril 2008
Plan de campagne 20082009 / Fédération YNW / Enda Pronat / Usaid/CE
Equipe Protection Naturelle (PRONAT)
endaFédérationYakaar Niani Wulli
Table des matières
INTRODUCTION .............................................................................................................................. 3
I. LA FÉDÉRATION YAKAAR NIANI WULLI (YNW) .............................................................. 4
II. EVOLUTION DES PRODUCTIONS ......................................................................................... 6
III. STRATÉGIE POUR UNE AUTONOMIE FINANCIÈRE ..................................................... 7
III.1. BILAN FINANCIER ......................................................................................................................... 7 III.2. ANALYSE DE LA SITUATION ............................................................................................................ 9
a La filière coton ......................................................................................................................... 9 b La filière sésame .................................................................................................................... 11 c La filière fonio ........................................................................................................................ 13 d La filière bissap ..................................................................................................................... 13 e Sorgho et maïs ........................................................................................................................ 13 f La filière arachide .................................................................................................................. 14
IV. PLAN DE CAMPAGNE 20082009 ......................................................................................... 15
V. BALANCE FINANCIÈRE ......................................................................................................... 17
VI. BESOINS EN APPUIS ET PRÉFINANCEMENTS ............................................................. 17
VII. BESOINS EN FORMATIONS ................................................................................................ 17
CONCLUSION ................................................................................................................................. 18
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Introduction
L’agriculture est un secteur clé dans les pays en voie de développement (PVD).Audelà de sa fonction nourricière, elle est en mesure d’entraîner des activités commerciales et artisanales dans la spirale du développement.
Au lendemain des indépendances, les politiques agricoles africaines se sont inspirées des modèles occidentaux. La révolution verte, caractérisée par l'utilisation de produits agrochimiques (pesticides, engrais) et de semences "améliorées", la pratique de la monoculture et la mécanisation, ont suscité au départ beaucoup d'espoir quant à la résolution du problème de la faim en Afrique. En réalité, ce système de production intensif s’est heurté à un manque de moyens financiers. En effet, les paysans connaissent d’énormes difficultés d’accès aux intrants et par là même, ne parviennent pas au niveau de production souhaité. D’autre part, l’agriculture conventionnelle affronte des contraintes écologiques (l'ensablement, la salinité, l'acidification et l'érosion des sols, l'insuffisance des pluies) qu’elle aggrave. En découle la dégradation des terres de culture et des ressources naturelles en général qui menace aussi la productivité.
Au Sénégal, la priorité a été donnée au développement des cultures de rente (arachide dans la région de Kaolack et coton à Tambacounda) sur les cultures vivrières. Le secteur agricole, moteur du développement économique, est ainsi devenu vulnérable parce que dépendant des prix pratiqués sur les marchés extérieurs. Les paysans s’endettent dans un contexte de libéralisme économique et de mondialisation des échanges. Dépassés par la concurrence déloyale des pays du nord qui subventionnent l’agriculture, les paysans désertent peu à peu les campagnes car l’insécurité alimentaire est, à l’aube du troisième millénaire, plus que jamais d’actualité.
L'économie du Sénégal Oriental étant étroitement lié à celui de la filière cotonnière, il s’est avéré indispensable de trouver des alternatives durables pour pallier à ce naufrage économique. C’est dans cette optique que l'ONG ENDAPronat a initié la production de coton biologique en 1995 avec des producteurs du département de Tambacounda. Le coton biologique possède deux atouts essentiels (hormis la protection de l'environnement) : il permet aux producteurs de sortir de leur endettement en diminuant fortement le coût des intrants et de réduire les problèmes de santé liés aux pesticides.
Après avoir prouvé, à travers diverses expérimentations, que le coton biologique peut fournir des rendements à l’hectare équivalents à ceux du coton conventionnel, ENDAPronat a jugé fondamental de fédérer les producteurs et de renforcer leurs capacités organisationnelles pour qu’ils puissent répondre aux exigences du marché, à savoir : produire un volume de coton minimum pour l’exportation et garantir sa qualité grâce à la certification biologique.Ainsi, dès 1997, les producteurs se sont regroupés au sein de la Fédération Yakaar Niani Wulli qui a obtenu son premier certificat Ecocert la même année.
Alors que la production de coton biologique est de mieux en mieux maîtrisée et que sa commercialisation « équitable » (Max Havelaar) rapporte des revenus intéressants aux producteurs,
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les coûts de certification et de suivi pèsent lourdement sur la Fédération qui ne bénéficie d’aucun soutien de la compagnie cotonnière sénégalaise, la Sodefitex.
Avec l’objectif d’autonomiser financièrement la Fédération Yakaar Niani Wulli, ENDAPronat l’oriente depuis quelques années vers la diversification des cultures (fonio, sésame, bissap, indigo) et la transformation locale (filature, extraction d’huile, décorticage et précuisson du fonio, etc)
I. La Fédération Yakaar Niani Wulli (YNW)
Elle regroupe près de 2 000 membres, répartis dans 80 villages des 7 communautés rurales du Département de Tambacounda, qui oeuvrent pour un développement intégré et durable des terroirs du Niani et du Wulli. Son siège, basé à Koussanar, se situe à cheval entre ces deux terroirs.
Les 80 villages sont réunis en 12 unions selon leurs affinités socioculturelles et géographiques : Koussanar, Paniath, Kobocoto, Ndiaback, Saré Mola, Palangué, Vélingaracoto, Dawadicoto, Souryel, Makacoto, Kolibantang et Saré Dialo.
La Fédération YNW a eu sa reconnaissance juridique d’association en mars 2005 et dispose en son sein d’un Groupement d’Intérêt Economique.
Entrée dans le système FLOCert en 2005, la Fédération YNW met un point d’honneur à respecter les 6 piliers du commerce équitable : équité, démocratie, transparence, traçabilité, non travail des enfants et protection de l’environnement.
Elle se réuni en Assemblée Générale chaque année pour renouveler un tiers de son comité directeur, qui est composé de 2 représentants de chaque union (27 membres), et réélire son bureau exécutif (7 membres).
La Fédération YNW fait de l’agrobiologie sont cheval de bataille et place le respect des valeurs locales au cœur de ses préoccupations, tout en essayant de favoriser les plus faibles (femmes, jeunes).
Avec plus de 10 ans d’expérience en culture biologique du coton, elle a acquit des compétences avérées en matière de dispositif de suivi et de contrôle interne.
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LE SYSTEME DE SUIVI/CONTRÔLE 2007
1 équipe de supervision =5 animateurs + 1 contrôleur interne
10 responsables de suivi d’unions
70 responsables de suivi villageois
1 400 producteurs (contrat d’engagement)
Cahier de sortie Rapport du CI Cahier des animateurs
Cahier de visite Cahier de suivi
Cahier de suivi Fiche technique de suivi
Liste codifiée des producteurs/union et village
4 visites/semaine
Chaque producteur est visité au moins 2 fois/mois
4 j/semaine
II. Evolution des productions
En 2007, l’Usaid/Croissance économique a accordé à la Fédération un premier programme d’accompagnement pour développer les filières sésame et fonio (Cf. Rapports).
Tableau n°1 : Evolution des productions en volume et en valeur de la Fédération YNW, 2005 2007
Productions 2005 2006 2007
Qtités (kg) Valeur (F Cfa) Qtités (kg) Valeur (F Cfa) Qtités (kg) Valeur (F Cfa)Cotongraine 17 883 4 275 105 63 760 19 510 560 83 000 25 398 000Sésame 230 40 250 2 886 505 050 7 700 2 252 400Fonio 8 346 1 460 550 5 306 955 080 6 000 1 050 000Indigo 40 40 000 110 110 000 200 200 000Bissap 50 30 000 200 130 000TOTAL 26 499 5 815 905 72 112 21 110 690 97 100 29 030 400
2005 2006 20070
5 000 000
10 000 000
15 000 000
20 000 000
25 000 000
30 000 000
35 000 000
Productions bio fédé YNW
FonioSésameCotongraine
Remarque : 95% des recettes tirées de ces productions reviennent directement aux producteurs ; seuls 5% retournent à la fédération.
Malgré des résultats encourageants, le coton demeure la principale production de la Fédération en terme de volume.
Cela s’explique par deux principales raisons :
les spéculations fonio et sésame sont récentes pour la Fédération qui est habituée, depuis plus de dix ans, à ne produire que du coton ;
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d’autre part, l’appui de l’Usaid/Ce pour booster ces deux filières n’a représenté qu’un dixième de l’appui que la Fédération reçoit pour la production du coton bioéquitable.
Désormais dotée d’une reconnaissance internationale pour ses capacités organisationnelles en terme de mobilisation de producteurs dans plus de 85 villages du Département de Tambacounda, de suivi des cultures biologiques, de gouvernance démocratique et de gestion efficiente et transparente, la Fédération YNW cherche aujourd’hui à s’autonomiser financièrement.
III. Stratégie pour une autonomie financière
Pour atteindre cet objectif, la Fédération, avec l’appui d’ENDAPronat, a réalisé un bilan financier et une analyse des potentialités pour différentes spéculations en terme de capacité de production, de suivi et de commercialisation.
III.1. Bilan financier
Tableau n°2 : Evolution des dépenses de la Fédération YNW (F Cfa), 20052007
Dépenses 2005 2006 2007Réunions, communication, bureautique 1 947 215 1 413 815 1 783 549Fonctionnement motos (carburant+entretien) 1 430 695 2 063 370 3 537 370Certifications biologique et équitable 4 131 960 3 000 000 3 622 891Personnel de suivi (contrôleur, technicien, animateurs) 4 092 000 5 000 000 7 320 000TOTAL 11 603 875 11 479 191 16 265 817
Ces coûts liés au fonctionnement de la Fédération sont incontournables dans le cadre d’une production biologique certifiée qui implique un suivi et contrôle rigoureux des parcelles de culture et une documentation précise. Ces coûts ont augmenté en 2007 proportionnellement aux superficies emblavées et à l’augmentation du nombre de producteurs engagés dans les cultures biologiques.
Coton Sésame
Nb prod Superf (ha) Nb prod Superf (ha)2006 530 190 98 372007 815 342 187 75
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2005 2006 20070
5000000
10000000
15000000
20000000
25000000
30000000
35000000
40000000
45000000
Comparaison productions/dépenses de la Fédération YNW
DépensesProductionsDépensesF
Cfa
On constate que le rapport « Productions/dépenses » s’est nettement amélioré au cours des trois dernières campagnes, ce qui prouve que la Fédération progresse en efficience dans sa gestion administrative et financière.
Néanmoins, elle ne parvient toujours pas assumer ses frais de fonctionnement qui restent, pour l’essentiel, à la charge d’ENDAPronat.
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III.2. Analyse de la situation
a La filière coton
La Fédération ne disposant pas d’égreneuse doit nécessairement passer par la Sodefitex (unique société cotonnière au Sénégal). Or, a défaut de disposer d’un fond de roulement pour acheter le cotongraine à ses producteurs, la fédération vend sa production à la Sodefitex qui en profite pour réaliser des marges en fixant un prix FOB élevé (1 103 F/kg) et en valorisant les graines au lieu de les rétrocéder gratuitement à la Fédération.Malgré une amélioration de ses relations avec la Sodefitex (notamment sur le terrain), la Fédération ne parvient pas à négocier une meilleure répartition des marges car cette société souffre d’un déficit lié à a crise mondiale du coton conventionnel.
Dans le système actuel, la filière coton ne génère que très peu de bénéfices pour la fédération : seulement 22 F/kg de cotongraine prélevé sur les revenus des producteurs + 34 F/kg pour réaliser un projet de développement social.
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FILIERE COTON BIOEQUITABLE AU SENEGAL
Fédération YNW (suivi/contrôle parcelles, collecte CG)
Producteurs
Acheteur européen Transformateurs locaux
250 F/kg CG
272 F/kg CG + 34 F prime sociale
97 F/kg CF
1 103 F/kg CF 1 103 F/kg CF
Rdt CG/CF = 41%
Sodefitex (transport/ égrenage CG, exportation
CF)
Cependant, après deux ans de discussion, l’année 2008 est marquée par une avancée considérable avec la naissance d’une filière sénégalaise de transformation du coton bioéquitable.En effet, trois transformateurs sénégalais (Aïssa Dione Tissu, Micamisa et Ndem) se sont associés pour acheter 10 t de fibre bioéquitable de la fédération YNW, les faire filer à la Cotonnière du CapVert (CCV), et développer des produits textiles (ameublement, vêtements, accessoires) avec du coton biologique entièrement produit et transformé au Sénégal.
De surcroît, dans le cadre du projet « Développer des pratiques de commerce équitable au Sénégal » ils se sont engagés à reverser 97 F Cfa/kg de fibre à la Fédération YNW pour prendre en charge une partie de ses coûts de fonctionnement.
Pour la campagne 20072008, avec une production de 83 tonnes de cotongraine, la Fédération YNW aura généré 2,8 millions de F Cfa de bénéfices, dont 1,8 proviennent des 22 F prélevés sur les revenus des producteurs et 1 million, de la vente des 10 tonnes de fibre aux transformateurs sénégalais.Quant à la prime sociale, elle s’élève elleaussi à 2,8 millions de F Cfa, mais ne doit pas servir à couvrir les coûts de certification ou de fonctionnement de l’association d’après les standards FLOCert du commerce équitable.
Les bénéfices de la Fédération issus de la commercialisation du coton bioéquitable ont trois chances d’augmenter au cours des prochaines campagnes :
1 Si les transformateurs sénégalais augmentent leur volume d’achat et continuent de reverser les 97 F/kg de fibre à la Fédération ;
2 Si la Fédération parvient à obtenir un préfinancement pour acheter le cotongraine aux producteurs et utiliser la Sodefitex comme prestataire de service ;
3 Si le prix minimum fixé par FLO augmente.
L’absence de préfinancement demeure l’une des principales contraintes à laquelle est confrontée la Fédération puisqu’elle est obligée de vendre son cotongraine à la Sodefitex au prix conventionnel en attendant qu’il soit exporté pour recevoir le complément du prix et les primes. Or, l’achat des 83 tonnes de cotongraine de la Fédération par la Sodefitex s’est déroulé sur près de 4 mois pour la campagne 20072008 ; c’est seulement à la miavril que les producteurs ont pu touché 180 F/kg.La Fédération estime avoir perdu 15 tonnes par le biais des loumas mis en place en décembre par la Fédération Nationale des Producteurs de Coton (FNPC) pour permettre aux producteurs conventionnels de vendre un peu de coton avant la commercialisation officielle.
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Le coton de l’union de Koussanar est resté 2 mois sur le lieu du marchéavant d’être acheminé par la Sodefitex à l’usine d’égrenage
Le préfinancement de l’achat du cotongraine aux producteurs s’avère indispensable si l’on veut maintenir leur engouement et ainsi stabiliser ou augmenter la production.
Transformation artisanale du coton
La zone regorge d’un fort potentiel dans le secteur de l’artisanat textile (existence de fileuses, tisserands, teinturières, tailleurs) qui tend à disparaître face à la concurrence textile des pays asiatiques, mais qui pourrait, s’il était revitalisé, contribuer à créer des emplois et à générer de la valeur ajoutée, car il existe une forte demande des marchés américains, européens et sénégalais en fil et textile artisanal en coton biologique.
b La filière sésame
La production
Grâce à l’appui du programme Usaid/CE, la Fédération a pu accroître sa production de sésame en passant de 2,8 t en 2006 à 7,7 t en 2007.
D’autre part, l’Usaid/CE a facilité la mise en contact de la Fédération avec un acheteur Néanmoins, une partie de la production (estimé à environ 7 t) a échappé à la fédération car au moment de la récolte, celleci ne disposait pas de fond pour l’acheter aux producteurs avant le passage des « banabanas » (commerçants ambulants) et elle n’avait pas encore contractualisé avec un acheteur.
Avec l’appui d’ENDAPronat, la Fédération a pu bénéficier d’un crédit auprès du Crédit Mutuel Sénégalais de Koussanar pour acheter 7,7 t aux producteurs à 220 F Cfa/kg début décembre 2007.
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Elle a, un mois plus tard, revendu cette production à un acheteur à 300 F Cfa/kg, ce qui lui a permis de réaliser un bénéfice de 438 000 F Cfa (après avoir défalqué les coûts de commercialisation), soit environ 56 F Cfa de bénéfices par kg de sésame vendus. Ce qui est supérieur à la marge tirée de la commercialisation du coton bioéquitable.
Il importe de préciser que la culture du sésame biologique et son suivi présentent nettement moins de contraintes que ceux du coton biologique, notamment du fait que le sésame est traditionnellement cultivé sans produit chimique dans la zone à la différence du coton. Ce qui fait du sésame une culture à moindre charge par rapport au coton, tant au niveau du temps que le producteur doit lui consacrer, qu’au niveau du temps que lui réserve l’équipe de suivi.
Fort de tous ces constats, la Fédération considère la filière sésame, dans le cas où le prix du marché se maintient, plus rentable que celle du coton bioéquitable.
Comme pour le coton, le problème de préfinancement de l’achat aux producteurs risque de se poser si les volumes augmentent.
La transformation locale
En 2007, la Fédération a acquit deux presses pour l’extraction d’huile de sésame afin de répondre à une demande d’entreprises cosmétiques dakaroises et de consommateurs sénégalais.
Alors que son coût de revient est de 1200 F/L, elle est commercialisée à 1500 F/L, soit un bénéfice de 300 F/L.
La seule contrainte à laquelle est confrontée la Fédération réside dans l’absence de magasin de stockage. En effet, les graines qui avaient été conservée en 2007 par la Fédération pour la transformation locale ont été endommagées par des insectes en raison de mauvaises conditions de stockage, ce qui a contribué à dégrader la qualité de l’huile YNW, réputée excellente par les experts en cosmétique.
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c La filière fonio
La production de la Fédération a tendance à stagner entre 5 et 8 tonnes depuis 4 ans car le prix proposé au producteur de 180 F/kg est souvent inférieur au prix du marché local qui avoisine les 250 F/kg.
Dans le programme de transformation du fonio soutenu par l’Usaid/CE pour la campagne 20072008, la Fédération n’a pu générer de bénéfices car elle a du faire face à trois principales contraintes :
elle n’a pu valoriser l’aspect biologique auprès des consommateurs sénégalais par manque de moyens de communication et d’expérience en marketing et ainsi mettre en place un réseau de distribution ;
elle a du brader son fonio transformé à 800 F/kg (prix de revient) pendant l’hivernage sous risque de perdre toute la production car elle ne dispose pas de magasin de stockage ;
la Sénélec est venue, à l’improviste, retirer le compteur triphasé de l’unité de transformation sous prétexte qu’il ne fonctionne pas toute l’année.
Néanmoins, la Fédération ne perd pas espoir de générer des bénéfices avec cette activité qui emploie 7 personnes à plein temps durant 3 à 4 mois de l’année, puisque le kilo de fonio transformé est vendu à 1600 F Cfa à Dakar.
d La filière bissap
La demande en bissap biologique est très importante au niveau du Sénégal et même à l’exportation. La Fédération a vendu toute sa production (200 kg) à une transformatrice sénégalaise de jus de fruits à 650 F/kg ; ce qui représente un prix intéressant pour une culture qui n’est pas très exigeante.
Le développement de cette filière devrait permettre de générer des bénéfices pour la Fédération puisqu’elle achète le bissap aux producteurs à 550 F/kg.
Néanmoins, cette culture a tendance à puiser énormément d’éléments nutritifs dans le sol et ainsi contribue à l’appauvrissement des terres. C’est pourquoi, la Fédération n’envisage pas la culture du bissap en plein champ, mais plutôt en bordure des champs de coton biologique, ce qui présente un sérieux avantage en terme de coût de certification et de suivi.
e Sorgho et maïs
Hors du circuit de certification biologique, mais néanmoins cultivés traditionnellement sans produits chimiques, le sorgho et le maïs présentent un intérêt certain dans un contexte d’inflation mondiale des denrées alimentaires (notamment du riz importé) qui va pousser la population urbaine sénégalaise à se ruer vers les produits locaux.
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Pour ne pas nuire à la sécurité alimentaire des producteurs, la Fédération envisage de sélectionner une cinquantaine d’entre eux qui ont l’habitude de cultiver une partie pour la vente. Ainsi, en mobilisant un million de F Cfa au moment de la récolte, la Fédération pourra générer un bénéfice de 75 F/tonnes en achetant les céréales aux producteurs à 100 F/kg (+ 6 F/kg de transport) pour les revendre 3 mois plus tard à 175 F/kg.
Néanmoins, cela implique que la Fédération dispose d’un magasin de stockage.
f La filière arachide
Etant donné des compétences avérés du technicien de Yakaar Niani Wulli dans la filière arachide, la Fédération a tout intérêt à introduire cette spéculation dans son plan de campagne et à générer de la valeur ajoutée à travers la transformation locale.
Selon lui, il est possible de valoriser les deux presses acquises par la Fédération aussi bien pour l’extraction de l’huile de sésame que pour l’huile d’arachide il faut 3 kg d’arachide non décortiquées pour extraire 1 litre d’huile qui pourra se vendre moins cher que l’huile vendue actuellement au Sénégal
D’autre part, il est également possible de faire de la pâte d’arachide qui est consommée localement ou qui peut être vendue à Dakar (les 20 kg sont vendu à 25000 F à Dakar)
Ainsi, tout en contribuant à la sécurité alimentaire, la Fédération pourra tirer un bénéfice de la transformation de l’arachide en faisant de la pâte ou de l’huile.
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IV. Plan de campagne 20082009
COTON
UnionQtité
attendue (kg)
Superf prévues
(ha)
Semences (kg)
Valeur semences (F Cfa)
Nb producteurs
Nb d'animateurs
1 Koussanar 19 000 48 1 520 273 600 95 22 Ndiaback 8 000 20 640 115 200 403 Kobocoto 8 000 20 640 115 200 40
1
4 Paniath 40 000 100 3 200 576 000 200 35 Souryel 40 000 100 3 200 576 000 200 26 Malème Niani 5 000 13 400 72 000 25 1
TOTAL 120 000 300 9 600 1 728 000 600 9
SESAME
UnionQtité
attendue (kg)
Superf prévues
(ha)
Semences (kg)
Valeur semences (F Cfa)
Nb producteurs
Nb d'animateurs
1 Koussanar 10 000 25 100 100 000 75 12 Ndiaback 6 000 15 60 60 000 453 Kobocoto 6 000 15 60 60 000 45
1
4 Paniath 18 000 45 180 180 000 135 25 Vélingara 20 000 50 200 Sem. Union 150 26 Palangué 25 000 63 250 250 000 188 27 Makacoto 8 000 20 80 Sem. Union 60 18 Kolibantang 7 000 18 70 Sem. Union 53 1
TOTAL 100 000 250 1 000 650 000 750 8
FONIO
UnionQtité
attendue (kg)
Superf prévues
(ha)
Semences (kg)
Valeur semences (F Cfa)
Nb producteurs
Nb d'animateurs
1 Saré Mola 15 000 50 200 sem. Perso. 400 12 Kolibantang 5 000 13 50 sem. Perso. 100 1
TOTAL 20 000 62,5 250 500 2
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SORGHO/MAIS
UnionQtité
attendue (kg)
Superf prévues
(ha)
Semences (kg)
Valeur semences (F Cfa)
Nb producteurs
Nb d'animateurs
1 Palangué 10 000 17 ? sem. Perso. 65 1TOTAL 10 000 17 65 1
ARACHIDE
UnionQtité
attendue (kg)
Superf prévues
(ha)
Semences (kg)
Valeur semences (F Cfa)
Nb producteurs
Nb d'animateurs
1 Paniath 9 000 10 1 400 350 000 40 1TOTAL 9 000 10 1 400 350 000 40 1
BISSAP
UnionQtité
attendue (kg)
Superf prévues
(ha)
Semences (kg)
Valeur semences (F Cfa)
Nb producteurs
Nb d'animateurs
1 Koussanar 792 8 48 47 500 952 Ndiaback 333 3 20 20 000 403 Kobocoto 333 3 20 20 000 404 Paniath 1 667 17 100 100 000 2005 Souryel 1 667 17 100 100 000 2006 Malème Niani 208 2 13 12 500 25
TOTAL 5 000 50 300 300 000 600
Idem coton
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V. Balance financière
ProductionsQtité
attendue (kg)
Coûts de suivi (F Cfa)
Prix au producteur (F Cfa/kg)
Revenus producteurs
(F Cfa)
Bénéfices Fédé (F Cfa/kg)
Bénéfices Fédé (F Cfa)
COTON 120 000 10 800 000 250 30 000 000 95 11 400 000SESAME 100 000 5 959 000 220 18 700 000 75 6 375 000FONIO 20 000 1 000 000 200 4 000 000 100 2 000 000SORGHO/MAIS 10 000 300 000 200 1 000 000 69 690 000ARACHIDE 9 000 450 000 200 1 350 000 69 900 000BISSAP 5 000 0 550 2 750 000 80 400 000TOTAL 18 509 000 57 800 000 21 765 000
VI. Besoins en appuis et préfinancements
SpéculationsCoûts de suivi
(F Cfa)
Achat semences (F Cfa)
Total appuis campagne (F
Cfa)Financeur
Préfinancements achat récoltes
(F Cfa)
Financeur
COTON 10 800 000 1 728 000 12 528 000 Fédé/Pronat 35 000 000 RabobankSESAME 5 959 000 650 000 6 609 000 Usaid 19 200 000 RabobankFONIO 1 000 000 0 1 000 000 Usaid 4 400 000SORGHO/MAIS 300 000 0 300 000 1 060 000ARACHIDE 450 000 350 000 800 000 1 500 000
CMS
BISSAP 0 300 000 300 000 Usaid 3 000 000 MariadisSoustotal 7 709 000 1 300 000 9 009 000TOTAL 18 509 000 3 028 000 21 537 000 64 160 000
VII. Besoins en formations
COUTS (F Cfa)Multiplication
semencesSéchage bissap
Gestion/Marketing Exposition Total
1 000 000 1 500 000 2 000 000 2 500 000 7 000 000
Plan de campagne 20082009 / Fédération YNW / Enda Pronat / Usaid/CE 17
Conclusion
Cette année plus que par le passé, la mauvaise campagne agricole s'est traduite pour le monde rural, par un grave déficit vivrier. Un gap estimé à 1,3 million de tonnes de céréales. De quoi inquiéter les pouvoirs publics qui pourtant, avaient été précocement alertés.
Parce que, avançaient certains spécialistes, le déficit pluviométrique, la mauvaise qualité des semences distribuées, le défaut d'intrants, l'arrêt prématuré des pluies étaient autant de signes d'un déficit vivrier inévitable. Et au lieu de s'y pencher, les autorités ont brillé par leur mutisme et leur manque de réaction.
Pire, ce déficit vivrier du monde rural est d'autant plus préoccupant qu'il vient se greffer à une perte de revenus monétaires pour les paysans estimés à plus de 55 milliards de francs Cfa.
D'où l'urgence pour les pouvoirs publics de venir en aide aux populations rurales. Un monde rural dans lequel beaucoup de familles n'arrivent plus à assurer les repas quotidiens.
M. Båge, président du FIDA, a encore dit que quelque 400 millions de petits exploitants agricoles pourraient améliorer leur situation mobilisation du potentiel sousexploité, amélioration de leur nutrition et de leurs revenus, renforcement de la sécurité alimentaire nationale et de la croissance économique si le volume des investissements dans l'agriculture augmentait.
Refaire de l'agriculture une priorité du développement parce que l'industrie a été trop privilégiée et réfléchir aux conséquences des cultures de biocarburants.
Des politiques agricoles tournées vers le soutien aux petits paysans sont aujourd'hui jugées plus prioritaires que la résolution de problèmes techniques. Enfin, si l'importance du progrès agronomique est évidente sur le long terme, les experts rappellent qu'ils ne se limitent pas aux OGM. D'autres biotechnologies ont un rôle essentiel à jouer tandis que l'agroécologie est un domaine de recherche en plein essor.
Plan de campagne 20082009 / Fédération YNW / Enda Pronat / Usaid/CE 18