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    Le Cantique des OiseauxFarîd od-dîn ‘Attar, Traduction du persan Leili AnvarDiane de Selliers Éditeur, Coll. Textes, 2013, 400 pages, 25€

    "Le Cantique des Oiseaux", appelé aussi "La Conférence des oiseaux", est un recueil de poèmes médiévaux en langue persane

    constitué en distiques (en littérature, c’est une strophe de deux vers), soit 9448 vers au total. Le texte est traduit, présenté

    et annoté par Leili Anvar, qui nous propose un merveilleux voyage, pour ne pas dire un voyage dans un monde merveilleux.

    Comme une quête. Il est le fruit de quatre années de travail. L’avant-propos de l’éditeur précise que la dernière traduction,

    datant de 1863, est due à Joseph Héliodore Sagesse Vertu Garcin de Tassy (1794-1878), orientaliste et indianiste français. La beauté

    réside dans la lumière et dans son éclat. Cet ouvrage en est l’exemple. Il est œuvre d’art où l’écriture incarne cette recherche

    du vrai. Leili Anvar nous donne de précieuses précisions quant à la vie du poète persan ‘Attar (1142-1220), derviche se livrant au

    mysticisme. "Dans le texte et le contexte", c’est d’ailleurs le titre d’une des sous-parties de la présentation de Leili Anvar, elle

    nous explique comment elle a absorbé et travaillé longuement sur ce poème. C’est ainsi que l’auteur nous propose l’emploi

    de "La Sîmorgh", cet oiseau mythique, partageant de nombreux traits communs avec le Phénix de la mythologie égyptienne,

    comme mot féminin et non masculin (à l’instar d’Henry Corbin). Elle nous fait mieux comprendre la face féminine du divin.

    La littérature persane est notamment renommée pour sa poésie, qui peut être épique, historique, philosophique, amoureuse,

    mais aussi mystique. Leili Anvar nous fait sublimer cette belle poésie. Nous abordons le voyage de milliers d’oiseaux qui sont

    à la recherche de la majesté le mystérieux Sîmorgh, au-delà du monde visible. La Sîmorgh, un oiseau si beau qu’aucun regard

    humain ne peut en soutenir la vue. Ce voyage traverse sept vallées représentant à chaque fois une étape spirituelle. Sept est

    le nombre de l’homme parfait. Sept englobe les quatre éléments : terre, air, eau, feu et les trois astres : Terre, Soleil, Lune.

    Sept règle la vie de l’homme et est présent dans de nombreuses religions, cultures, croyances. Sept est le symbole d’un cycle

    accompli et du début d’un autre. Comment exprimer l’inexprimable ? Comment approcher les sept niveaux de l’âme humaine ?

    Comment être rien et devenir tout ? Rendons grâce à Leili Anvar d’avoir su rendre, par le langage, des réalités spirituelles pas

    toujours facile à aborder. Leili Anvar est chercheuse et maître de conférences en langues et littérature persane. Diplômée de

    l’École normale supérieure, docteur ès lettres et agrégée en anglais, Leïli Anvar est une spécialiste reconnue de littérature

    persane qu’elle enseigne à l’Institut national des langues et civilisations orientales.

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    Le croissant et le compasIslam et Franc-Maçonnerie, de la fascination à la détestationThierry Zarcone, DERVY, Coll. L’Univers Maçonnique, 2015, 366 pages, 26€

    Cet ouvrage est d’une aide précieuse pour une compréhen-

    sion de la Franc-Maçonnerie en pays d’Islam, du Machrek

    au Maghreb, jusqu’en Indonésie. Diplomates, commerçants

    et résidents étrangers sont à l’origine des premières Loges,

    bientôt rejoints, au milieu du XIXe siècle, par les musulmans

    Bien au-delà de l’emblématique Emir Abd el-Kader, philo-

    sophe, théologien, soufi et Franc-Maçon, Thierry Zarcone

    nous dresse le portrait, sous les plans historiques, politiques

    et sociétaux, de ce club chrétien dans l’Orient musulman. Il

    développe ensuite la Franc-Maçonnerie sous l’impérialisme et

    le colonialisme. Après l’apparition d’une Franc-Maçonnerie

    purement musulmane, vient la négation des vertus maçon-

    niques où le Franc-Maçon devient ennemi de la religion et

    de la nation, avec "le complot judéo-maçonnique". L’auteur

    décrit les similitudes avec des confréries comme celles

    de bektachis, sans oublier la place du Coran dans la Loge.

    Aujourd’hui, la Maçonnerie n’est plus présente que dans

    quatre des pays où l’islam est prépondérant : la Turquie, le

    Liban, la Malaisie et le Maroc. Ce livre est l’histoire d’une

    relation qui fut féconde et fraternelle. C’est aussi celle d’un

    vivre ensemble. Thierry Zarcone est directeur de recherche

    au Centre National de la Recherche Scientifique. Spécialiste

    de l’islam et des systèmes de pensée dans l’aire turcopersane,

    il est aussi un des référents quant à l’histoire du soufisme et

    du chamanisme.

    Le symbolisme de la pierre à travers l’HistoireDe la Bible à la pierre philosophaleJean-François BlondelÉditions TrajectoirE, 2015, 254 pages, 20€

    La pierre, qui "depuis les temps immémoriaux est objet de

    vénération chez tous les peuples de la Terre", a, des Tables de la Loi

    à la construction d’édifices, toujours été présente lors des

    évènements majeurs, pour l’Homme et l’Humanité. Première

    pierre ou pierre d’autel, elle sera plus tard, objet et but de

    nombreuses démarches initiatiques tant maçonnique qu’alchi-

    mique. Commençant par tracer l’histoire de la pierre en tant que

    symbole d’éternité et de mémoire, l’auteur ne peut échapper à

    l’histoire sacrificielle tenue par la pierre et de son rôle tenu entre

    l’homme et Dieu. Jean-François Blondel consacre un long chapitre

    pour expliquer pourquoi la pierre, en Franc-Maçonnerie est

    devenue "symbole de ce qui est perfectible". La troisième partie

    traite de la "pierre philosophale qui n’est pas une pierre". Après

    une définition de l’alchimie et des étapes du grand Œuvre, il nous

    explique ce qu’il faut entendre par pierre philosophale. La longue

    conclusion de près de vingt-cinq pages sert "d’annexes sur le

    symbolisme de la pierre en Franc-Maçonnerie", pour notre plus

    grand plaisir et profit. Un livre d’une grande richesse, pour savoir

    pourquoi il est important de travailler sa pierre brute. Engagé

    depuis longtemps sur le sentier des sciences traditionnelles, Jean-

    François Blondel a tout d’abord étudié les initiations de métiers

    à travers le compagnonnage. C’est ainsi qu’il a publié "Mystique

    des tailleurs de pierre", aux Éditions du Rocher (1997), "Les Outils

    et leurs symboles", aux Éditions Jean-Cyrille Godefroy (2004).

    Cela l’a conduit à aborder ensuite le symbolisme architectural

    où il s’est intéressé à la construction des cathédrales : "Le Moyen

    Âge des cathédrales" aux Éditions TrajectoirE (2007), ainsi qu’aux

    mythes et légendes auxquels elles sont associées : "Les Légendes

    des cathédrales" aux Éditions Jean-Cyrille Godefroy (2002). Il s’est

    interrogé sur le renouveau architectural de la Renaissance et a

    publié "Les Châteaux de la Loire, drames et passions" aux éd.

    TrajectoirE (2008). Jean-François Blondel est également l’auteur

    de nombreux articles dans des revues traditionnelles telles que

    "Compagnons & maîtres d’œuvre", "Les Cahiers Villard de Honnecourt"

    et "Liber Mirabilis". Il a aussi écrit un conte alchimique :

    "Le Secret d’alchimie", publié aux Éditions Liber Mirabilis qui lui

    a valu le prix Liber Mirabilis 2008.

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    Franc-maçonnerie et alchimieLa recherche de la "Pierre cachée des Sages"Jean-François BlondelÉditions TrajectoirE, 2015, 252 pages, 22€

    Jean-François Blondel décrypte comment la Franc-Maçonnerie,

    ordre initiatique, a pu rencontrer l’Art de la transmutation

    du grossier en subtil. Dès le cabinet de réflexion, l’impétrant

    y trouve les principes alchimiques et ses métaux. C’est

    pourquoi, partant de VITRIOL, il s’attache à l’étude du REAA

    dans ses grades symboliques, puis dans ceux allant du 4ème

    au 30ème. Tout d’abord, l’auteur décrit les différents courants

    ésotériques ayant pu avoir une influence notoire sur la Franc-

    Maçonnerie des origines, celle de 1717. Il s’intéresse particu-

    lièrement aux "Frères de la Rose+Croix", cette mystérieuse

    fraternité détentrice des secrets alchimiques. Il explique

    ensuite ce rapprochement dans tout un système de hauts

    grades, appelé "Écossisme". De nos jours, on retrouve dans

    la tradition écossaise, à la fois rosicrucianisme, alchimie,

    kabbale, astrologie, chevalerie, johanisme et templarisme,

    qui apportent à l’Ordre maçonnique sa vraie dimension

    métaphysique. Selon les philosophes, que cela soit Grand

    Œuvre ou Franc-Maçonnerie, il s’agit toujours d’une opéra-

    tion de perfectionnement moral et intellectuel dont le but

    reste la réalisation de l’homme idéal.

    Du féminin et de sa quête en Franc-MaçonnerieMarie-Dominique Massoni, Préface de Jacques TescasesDetrad aVs, Coll. Rencontres, 2015, 336 pages, 19€

    Marie-Dominique Massoni entre dans une quête initiatique

    vers la lumière, traitant de l’initiation au sens large, mais

    pas seulement. Une initiée et plus généralement du féminin.

    L’auteure s’interroge sur les termes "des femmes et du féminin"

    mais surtout sur ce qui, "dans le symbolisme maçonnique

    relève du féminin" et sur "les approches du travail initiatique

    mené plus spécifiquement par les femmes". Et d’entrée relève

    que, dans l’Europe, il y eut des femmes opératives initiées,

    contrairement à l’idée reçue. Et de rétablir des vérités comme

    ne pas confondre féminité et passivité, de citer Louis-Claude

    de Saint Martin que "la double polarité masculin-féminin ne

    se pose plus à un certain stade de connaissance". Et de

    retracer l’histoire du féminin depuis les sociétés antiques, en

    mêlant nombre de référence à la mythologie grecque et nous

    plongeant dans une lecture entre imaginaire et réel déroulant

    les degrés et ses différents symboles (Lune, Soleil, grenades,

    etc.). Tout d’abord, les trois voyages et les trois purifications.

    Se faire initier, c’est accepter la purification des éléments

    pour mieux progresser. Se faire recevoir Compagnon, c’est

    comprendre le sens des cinq voyages et la signification du

    mot de passe, à la lecture des mythes grecs. Être élevée à la

    maîtrise, c’est entrer dans "les voies de l’union de la connais-

    sance et de l’action".

    Ce livre intime nous offre émotion et intelligence. Pour

    suivre le chemin initiatique, l’état d‘éveillé est indispen-

    sable. Cette fois une quête de sens, un désir de progresser,

    de comprendre, pour agir au-delà des opinions. Notre but

    n’est-il pas penser le monde pour pouvoir plus efficacement

    le construire. Marie-Dominique Massoni a été professeur de

    lettres modernes. Elle est membre de la Grande Loge Fémi-

    nine de France dont elle a été Conseillère fédérale de 2011 à

    2014. Elle y a construit la collection "Voix d’initiées" (Conform

    édition).

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    L’Âge des ombresComplots, conspirations et sociétés secrètes au XIXe siècleJean-Noël Tardy, Les Belles Lettres, 2015, 672 pages, 35€

    Ce livre est le fruit d’une thèse de doctorat en histoire,

    soutenue en 2011, intitulée "Les Catacombes de la politique.

    Conspirateurs et conspirations en France" (1818-1870). Dans

    son introduction, Jean-Noël Tardy s’attache à nous expli-

    quer ce qu’il faut entendre par XIXe siècle, entre le retour

    de Napoléon de l’Île-d’Elbe et la Bataille de Waterloo. Il est

    vrai que pour l’Europe, les historiens le font généralement

    commencer en 1815 (fin de l’Empire Napoléonien et Congrès

    de Vienne) et se terminer en 1914 (début de la Première

    Guerre mondiale), alors que d’autres ont créé la notion de

    "Long XIXe siècle" allant de 1789 à 1914, connaissant l’avène-

    ment du parlementarisme, mais aussi des utopies.

    C’est au sein de trois grandes tendances qui ont marqué

    ce siècle : l’industrialisation, la démocratisation et le

    nationalisme, dans un contexte historique, qui a vu passer,

    en France, le plus de régimes politiques, Restauration,

    Monarchie de Juillet, Seconde République, Second Empire

    et Troisième République, que l’auteur nous décrit les

    événements mystérieux que sont complots, conspirations

    et sociétés secrètes. Dès son chapitre liminaire, Jean-Noël

    Tardy nous dresse le tableau de la culture catholique du

    secret, des Francs-Maçonneries et des sociétés secrètes

    populaires.

    Un ouvrage qui, du siècle des Lumières, nous plonge dans

    celui du XIXe, qui est celui des ombres. L’ombre n’est-elle

    pas la diminution plus ou moins importante de l’intensité

    lumineuse dans une zone soustraite au rayonnement

    direct par l’interposition d’une masse opaque ? C’est pourquoi

    complots et conspirations, qui peuvent se définir comme

    un dessein secret, concerté entre plusieurs personnes,

    avec l’intention de nuire à l’autorité d’un personnage

    public ou d’une institution, éventuellement d’attenter à sa

    vie ou à sa sûreté, sont, avec la rigueur de l’universitaire,

    étudiés. La première partie, portant le titre de "Conspirer

    pour la liberté", donne une sorte de sens légitime à la

    conspiration.

    C’est ainsi qu’est traitée fort sérieusement "L’expérience

    fondatrice de la Charbonnerie", société secrète, répandue

    dans divers États européens pendant le premier tiers du

    XIXe siècle, particulièrement en Italie. La charbonnerie est

    caractérisée par l’éclosion de fraternités, sorte de sociétés

    d’entraide. Elle emprunte en grande partie à la Franc-

    Maçonnerie son symbolisme et son rituel initiatique.

    La seconde partie s’attache, elle, à décrire le milieu et la fin

    du XIXe siècle. La Monarchie de juillet (1830-1848), proclamée

    le 9 août 1830 après les émeutes dites des "Trois Glorieuses",

    succède en France à la Restauration. Elle a été l’époque

    d’un seul roi, Louis-Philippe Ier (1773-1850) qui n’est pas

    sacré roi de France mais intronisé roi des Français.

    Elle permet à l’auteur de traiter de la conspiration à l’âge

    romantique, période peu connue de notre histoire. Tant les

    différentes catégories socio-professionnelles (bourgeois,

    ouvriers) que les principales villes (Lyon, place forte des

    sociétés secrètes, Marseille, Toulouse) sont analysées au

    travers des mouvements sociaux et politiques. Complot

    maçonnique et complot juif ne manquent pas d’être étudiés.

    L’ouvrage est enrichi par une très intéressante notice

    bibliographique suivie de sources archivistiques et manus-

    crites pour se conclure par des sources imprimées et une

    bibliographie critique.

    Agrégé et docteur en histoire, Jean-Noël Tardy est membre

    associé du Centre d’Histoire du XIXe siècle (Paris 1-Paris 4). Il

    enseigne dans le secondaire et à l’IEP de Paris.

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    L’Arche avant NoéLes origines et l’histoire du déluge déchiffréesIrving Finkel - Éd JC Lattès, 2015, 345 pages, 20.90€

    Pour les Maçons, Noé est d’une grande importance. Le patriarche

    est cité dans les Old Charges parmi les ancêtres de la Franc-

    Maçonnerie et sa légende rapportée dans le Manuscrit

    Graham (Yokshire, 1726). Le terme de noachite est même

    celui d’un grade/degré du 20ème degré du Rite de Perfection,

    21ème du REAA, 35ème du Rite de Misraïm. L’arche de Noé est

    représentée dans de nombreux rituels dont celui d’Apprenti

    du Duc de Chartres en 1782. Dans La Vraie Maçonnerie d’Adop-

    tion (1779), Guillemain de Saint-Victor reprend ce texte avec

    presque les mêmes mots : "Le [tableau] représente les quatre

    parties du monde désignées par quatre figures peintes : Noé

    sorti de l’Arche, offrant à Dieu un Agneau en sacrifice ; un

    Arc-en-Ciel ; Abraham prêt à immoler son fils ; l’échelle de

    Jacob avec les Anges montant au Ciel ; Jacob endormi ;

    Sodome embrasée ; la femme de Loth en statue de sel ; une

    citerne dans laquelle on voit Joseph, et au-dessus de lui le

    Soleil, la Lune les onze étoiles."

    J.-M. Ragon (1781-1862) écrira le tableau ainsi : représentant

    les cinq parties du monde désignées par cinq figures allégo-

    riques : l’Échelle de Jacob, l’Arche de Noé sur le mont Ararat,

    la Tour de Babel, le Soleil, la Lune. Dans le rituel de Ragon,

    L’Échelle de Jacob, la Tour de Babel et l’Arche sont les "lieux"

    entre lesquels l’Apprenti est reçu. Le Tableau de Maîtresse

    comportera quinze éléments : l’Échelle de Maîtresse, la Tour

    de Babel, Joseph dans la citerne, le Sommeil de Jacob, la

    Femme de Loth en statue de sel, l’Embrasement de Sodome,

    le Sacrifice d’Abraham, deux terrines enflammées, l’Arche

    de Noé sur le mont Ararat, Onze étoiles, le Soleil, la Lune,

    l’Arc-en-ciel, la Colombe et le Corbeau. Les Tabliers de la

    Maçonnerie d’Adoption reprennent logiquement les trois

    premiers symboles. Outre les rituels d’Adoption, le Tableau

    de Compagnon du Parfait Maçon (1745) représente l’Arche,

    surmontée des deux colonnes antédiluviennes et de la Tour

    de Babel. C’est dire l’importance de mieux connaître à travers

    une recherche sérieuse et historique l’Arche et sa genèse.

    C’est grâce à une tablette d’argile de l’époque sumérienne

    (IVe-IIIe millénaires avant notre ère), confiée par un collec-

    tionneur au British Museum, qu’est décrit le procédé de

    fabrication de l’Arche de Noé. Les animaux embarqués y

    sont également décrits avec précision. Dans un premier

    temps, la tablette rejoint le reste de la collection

    du musée comptant déjà plus de 130 000 pièces

    liées à la civilisation et à la culture des mondes sumérien,

    assyrien et babylonien. Selon la tablette, l’Arche babylonienne

    se présente comme un énorme panier souple construit en

    tiges de bois entremêlées de tresses de bois de palmier.

    Les planches sont à peu près jointives, mais non étanches.

    Sa construction relève davantage des techniques de menui-

    serie que de charpente navale. Toute la surface est ensuite

    recouverte de bitume, que l’on recueille alors dans les puits

    irakiens, et qui permet de rendre cette énorme barque

    étanche. Du fait de la fonction très particulière réservée à

    l’Arche, on a construit un deuxième étage et elle est recou-

    verte d’un toit pour abriter de la pluie ses futurs habitants.

    Une très belle histoire illustrée par de très belles photos, qui

    nous fait reconsidérer l’histoire du Déluge.

    Les voyages rituelsLes Symboles Maçonniques, n0 65 : Un itinéraire initiatiquePercy John Harvez - MdV Éditeur, 2015, 120 pages, 10.20€

    S’il est important de comprendre les conditions qui président

    à la naissance d’un rite, d’un sacrement ou d’un rituel, il est

    encore plus instructif d’analyser son fonctionnement. Quel

    que soit la spécificité des rites et rituels et leur nature, ils

    fonctionnent. Les théologiens disent qu’un rituel fonctionne

    ex opere operato. Cette locution latine dont la traduction

    littérale est "... de par l’action opérée" est utilisée initialement

    dans le domaine de la théologie sacramentelle chrétienne.

    Elle souligne que l’efficacité spirituelle du sacrement découle

    de son action même. C’est ce à quoi s’est attaché Percy John

    Harvey, franco-britannique, ingénieur dans le domaine

    aéronautique et spatial, Maçon depuis plus d’une trentaine

    d’années. Des 14 chapitres de l’opuscule, trois monopolisent

    notre attention, ceux consacrés aux symbolismes des voyages

    maçonniques, aux voyages de l’Apprenti et aux cinq voyages

    d’instruction du Compagnon. Cependant, dès l’introduction,

    Percy John Harvey donne la signification ancienne du terme

    voyage :"Chemin à parcourir" et, plus socialement, au XIe

    siècle, "le pèlerinage", "veage". C’est le point de départ des

    voyages rituels et non une rituélie du voyage. Pour l’auteur,

    ils correspondent à des épreuves symboliques riches d’ensei-

    gnements. Percy John Harvey signe, ici, son septième ouvrage

    dans cette collection.

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    Manuel maçonnique ou Tuileur des divers rites de Maçonnerie pratiqués en France, Vuillaume 1820 & 1830, Éditions critique par Stéphane Krief,Jean-Cyrille Godefroy, 2015, 447 pages, 28€

    "À tous les Maçons, pauvres et dans la détresse, qu’ils soient

    dispersés sur la surface de la terre, sur les mers et dans les

    airs, en leur souhaitant un rapide soulagement de leur souf-

    france et un prompt retour dans leur pays natal, si tel est

    leur désir." C’est le célèbre toast du Tuileur qui représente

    le dernier partage du vin à la fin de tout travail de Table.

    Le Tuileur, dans une Loge pratiquant le Rite d’Union, dit

    Émulation, est celui que l’on rencontre d’abord, avant même

    d’entrer dans le Temple. La Tenue se clôturant avec son

    toast, le Tuileur est la personnification même de l’Alpha et de

    l’Oméga. Les différents dictionnaires maçonniques ne parlent

    que de cet office et n’abordent pas la notion de compilation,

    au sein d’un même ouvrage, de tous les grades ou degrés de

    tous les rites. Après une préface d’Irène Mainguy, Stéphane

    Krief, dans son introduction biographique, nous apprend tout

    de la vie et de l’œuvre de Vuillaume. Claude André Vuillaume

    (1766-1833) est écrivain et Franc-Maçon français. Il est l’auteur

    du Manuel maçonnique, connu désormais sous le nom de

    Tuileur de Vuillaume, publié anonymement en 1820 et en 1830

    l’auteur se dénommant "Un vétéran de la Maçonnerie". Il est

    également l’auteur de L’Orateur Franc-Maçon, publié en 1823.

    Dans le monde profane, Claude André Vuillaume fut payeur

    des armées (1792-1800) puis de la 13ème division militaire (1800-

    1816) et, à la fin de sa vie, payeur du Trésor public du Puy-

    de-Dôme (1831). Il fut membre du Conseil municipal de la

    ville de Rennes (1805-1816). Il a été fait Chevalier de la Légion

    d’honneur en 1831. Son parcours maçonnique amène Claude

    André Vuillaume à pratiquer plusieurs rites tant maçonniques

    que paramaçonniques, qu’il a exploré jusqu’aux plus hauts-

    grades. Il s’agit du Rite Écossais Ancien et Accepté, du Rite

    Français, du Rite des Sublimes élus de la Vérité, de l’ordre du

    Christ et de l’ordre des Priseurs. Il fut membre de diverses

    Loges, conseils, aréopages et instances maçonniques dont

    les Loges suivantes du Grand Orient de France : "La Parfaite

    Union" (Rennes, 1804-1822), "Émeth" no 122, "La Clémente

    Amitié" no 242, "L’Olivier Écossais" (1828), "Les Trinitaires",

    "Les Propagateurs de la Tolérance" no 22 à Paris, ainsi que

    membre du Suprême Conseil de France du REAA (1821-1833).

    Cette très intéressante édition, regroupant les deux éditions

    de 1820 et de 1830 en un seul volume, est revue, corrigée,

    traduite et annotée. C’est LA nouvelle édition de référence du

    Manuel maçonnique. Un ouvrage indispensable.

    Les enfants de SalomonApproches rituelles sur les compagnonnages et la Franc-MaçonnerieHugues BERTON, Christelle IMBERTPréface de Pierre Mollier et Jean-Michel MathonnièreDERVY, Coll. Esotérisme divers, 2015, 750 pages, 32€

    Une véritable somme, à la lecture aisée, malgré deux chapitres

    semblant des plus sérieux : "Éléments historiques relatifs

    aux organisations de métiers, aux compagnonnages et à

    la Franc-maçonnerie" et "Pratique rituelle et opérative".

    Passées les remarques préliminaires sur "Tradition : mythes,

    transmission, enracinement social" donnant des définitions

    à ces termes, les auteurs nous font entrer dans le monde

    des communautés, en France, mais aussi en Europe, décri-

    vant les différentes structurations des compagnonnages. La

    seconde partie aborde les "Old Charges" et leurs dévelop-

    pements mythiques, non sans avoir, au préalable, passé en

    revue les éléments symboliques et rituels de cette fabuleuse

    corporation des métiers. Les auteurs s’attachent aussi à un

    devoir de mémoire et de transmission. Pour que les méthodes

    séculaires du Compagnonnage délivrent leurs "secrets". Ce

    très beau volume nous fait pénétrer dans l’esprit Compagnon,

    pour une meilleure connaissance culturelle et spirituelle.

    Cet ouvrage a reçu, au Salon Maçonnique du Livre 2015, le

    prix littéraire de l’Institut Maçonnique de France Catégorie

    Histoire. Hugues Berton, après des études d’histoire de l’art,

    est chercheur en ethnologie, et Christelle Imbert, partisane

    d’une ethnologie participative, s’implique dans la pratique

    des rites qu’elle étudie.

  • 28 29culture maçonnique

    Fleurs de la Bible et leurs histoires In flore et sensVirginie Romette, Préface de Jean-Marie PeltLiberFaber, 2014, 168 pages, 25€

    Après un avant-propos réalisé par Mireille Sicard, auteure connue

    pour son amour de la terre et son respect de la nature, c’est au

    célèbre botaniste Jean-Marie Pelt, président de l’Institut Euro-

    péen d’Écologie et professeur Honoraire à l’Université de Metz,

    qu’il revient de préfacer ce magnifique ouvrage. Si un herbier

    est une collection de plantes, desséchées et aplaties, conservées

    entre des feuillets, soigneusement désignées et classées, par

    extension, cette collection de dessins et gravures s’apparente à

    un herbier artificiel. Qui n’a pas, dans sa jeunesse, en classe, en

    vacances, composé une telle réalisation ?

    Que de souvenir à la lecture de ces pages…

    C’est quarante-cinq plantes qui sont étudiées selon le même

    schéma. Une description poétique tirée du Livre Saint puis un

    ou plusieurs extraits de passage biblique, toujours accompagné

    d’un croquis de la plante. Enfin "l’histoire de l’usage". Dieu dit :

    "Que la terre se couvre de verdure, d’herbe et d’arbres fruitiers…"

    Environ cent trente espèces sont nommées explicitement dans la

    Bible. Mais deux fleurs seulement sont nommées comme telles : la

    rose et le lis. Sont donc évoqués plantes, arbustes ou arbres de la

    vie courante. En bien des occasions, c’est comme élément d’une

    comparaison qu’apparaît le nom d’une plante : absinthe, ivraie,

    sénevé ou palmier. La palme des comparaisons et du nombre

    d’espèces citées revient au Cantique des Cantiques. Les person-

    nages de la Bible vivaient très près de la nature, où tout était

    encens, nectar, parfum, aliment ou remèdes bienfaisants, pour

    préserver la santé morale et physique de l’homme. Sauf que

    derrière ce monde visible et matériel des plantes, nous pouvons

    y deviner une face invisible qui nous relie à notre être

    intérieur profond, notre être archaïque et encore inconnu de

    nous-mêmes. La Fleur, résonance du ciel et de la terre, diffuse le

    chant du monde sur la symphonie sacrée de la nature. En vibrant

    à son chant, celle-ci nous ouvre d’autres chemins de connais-

    sances. La Genèse nous parle de l’arbre de la connaissance du

    "bien et du mal".

    Mythologie, contes, et histoires fertiles poussent notre curiosité

    à écouter l’autre réalité des fleurs. Pourquoi le ricin ne fait-il

    plus d’ombre à Jonas ? Pourquoi l’homme anthropomorphise

    les arbres ? Et si nous recherchons des cieux nouveaux et une

    terre nouvelle, nous pouvons y accéder en nous promenant dans

    la forêt de symboles, que nous offrent les plantes de la Bible.

    Virginie Romette, forte d’expériences en plantes aromatiques,

    alimentaires et cosmétiques, s’adonne aujourd’hui, pour notre

    plus grand plaisir, aux multiples saveurs et vertus de la flore des

    Alpes. Son savoir, elle le tient en partie de son arrière grande

    tante, infirmière, herboriste et interprète de rêves. Après avoir

    suivi des études au sein d’une école de plantes en France, elle

    anime des émissions sur Radio Chrétiennes de France (RCF) sur

    l’interprétation des rêves et des émissions sur les plantes de la

    Bible et leurs symboles.

    Les Aventuriers de la RépubliqueCes Francs-Maçons qui ont fait notre histoireJacques Ravenne et Laurent KupfermannFayard, 2015, 304 pages, 19€

    Le mot "histoire", signifiant "enquête", caractérise l’essence

    même de cet ouvrage écrit à quatre mains. Puisqu’elle est

    toujours construction humaine, inscrite dans l’époque où elle

    est écrite, connaître l’histoire, c’est comprendre ce que nous

    sommes. Couvrant une période allant de la Révolution à la IIIe

    République, Jacques Ravenne et Laurent Kupfermann nous

    font partager les aventures, heureuses ou malheureuses,

    de personnages illustres tels que Voltaire, Lafayette, Mirabeau,

    Guillotin, de Talleyrand-Périgord, Gambetta, Maria Deraismes,

    Victor Schoelcher et bien d’autres. Une mise au point, aussi, sur

    des clichés que l’imaginaire populaire "maçonnique" véhicule.

    Jacques Ravenne est coauteur de romans policiers à succès

    dans l’univers maçonnique et auteur d’une biographie de

    Sade. Spécialiste de critique génétique, il est lui-même Franc-

    Maçon. Essayiste et chroniqueur littéraire, également Franc-

    Maçon, Laurent Kupferman est l’auteur de "Ce que la France

    doit aux Francs-Maçons" (First, 2012) et, toujours coécrit avec

    Emmanuel Pierrat "Le Paris des Francs-Maçons" (Le Cherche

    Midi, 2013).

  • 28 29

    Initiation & LittératureSylvain Floc’h, Préface de Jean VerdunÉditions DETRAD aVs, 2015, 421 pages, 25€

    Sylvain Floc’h, docteur ès-Lettres et Professeur émérite de

    l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, est un spécialiste

    de la littérature anglaise du XXe siècle. Après une mise en

    garde sur les fausses initiations, l’auteur expose que l’initiation

    absolue, source et ressource de la conscience humaine, doit

    accueillir, de la part du lecteur, ce caractère universel et

    intemporel de la démarche initiatique. "Philosopher, c’est

    apprendre à mûrir" écrit l’auteur, nous emmenant à travers

    les œuvres d’Isaac Newton, Emmanuel Swedenborg ou encore

    Goethe, Victor Hugo ou Henri Bosco. Y sont abordés, non

    seulement, des auteurs Francs-Maçons, comme Robert Burns,

    Rudyard Kipling, Mozart, Franklin, ou supposés tels comme

    Jonathan Swift ou Carlo Collodi, le père de Pinocchio. Sylvain

    Floc’h met en parallèle la cérémonie de réception avec la

    lecture d’un roman. Dans les deux cas, c’est vivre une aventure

    initiatique. La question de l’initiation concerne, au premier

    chef, le lecteur. Tant par une réinterprétation des mythes

    anciens que par un vécu des trois voyages auxquels est soumis

    le candidat, cet ouvrage nous ouvre un autre monde : celui

    du merveilleux, mis en vers ou en prose par les plus grands

    écrivains de toutes cultures. Finalement l’auteur nous offre

    un art de vivre, de penser, d’aimer et d’agir.

    ALCHIMIEDu Chaos des Réprouvés à l’Or des SagesCHALYDE, Éditions du Cosmogone, 2015, 670 pages, 120€

    Avec cette trilogie, le livre premier étant consacré aux impostures

    historiques, le second à la contribution scientifique et le troisième

    aux différentes voies selon les anciens auteurs, Chalybe, auteur

    français souhaitant garder l’anonymat, a généreusement invité

    les Curieux, les Disciples, comme les plus Avancés en Alchimie

    divine, à entrer dans cet enseignement hermétique. Initiation,

    filiation, rectification, Transmission, tout est écrit pour mieux

    comprendre cette pratique de recherche en vogue notamment

    au Moyen Âge, ayant pour objet principal la composition d’élixir

    de longue vie et de la panacée universelle, et la découverte de la

    pierre philosophale en vue de la transmutation des métaux vils

    en métaux précieux. Cet excellent et imposant ouvrage reste aussi

    un manuel d’initiation pour le débutant. Il permet de découvrir

    une Science, souvent décriée, mais éveillant de vives curiosités.

    Loin de tomber dans des clichés ordinaires, l’auteur a su, avec

    patience, amener le lecteur à la réflexion. Dans le livre premier,

    Chalybe éprouve le besoin de faire une impérieuse clarification,

    en réponse à tous les imposteurs. Puis s’attachant toujours à

    démontrer, à partir de textes, de codex alchimiques par exemple,

    il dresse le portrait véritable de la réalité de l’Adeptat et des

    différentes voies alchimiques. Le second livre nous fait entrer

    directement dans la réalisation de l’œuvre en traitant de la

    Pierre des Anciens, de la Transmutation, de l’architecture

    philosophale et de pierre de projection. L’œuvre talismanique

    de Philalèthe ainsi que l’œuvre au noir du mercure et du

    soufre sont décryptées. Pour le cherchant, c’est l’occasion

    de connaître, plus encore, la chrysopée, l’art de faire de l’or

    par transmutation. Quant à l’argyropée, c’est l’art de faire de

    l’argent à partir de métaux plus vils. Sans compter sur l’archimie,

    ancien synonyme du mot alchimie, mais aussi terme utilisé

    pour s’en distinguer. Le troisième et dernier livre est un recueil

    de récits et de témoignages de transmutations connus et inconnus.

    Nous découvrons les carrés magiques, la monnaie d’origine

    alchimique, talers et ducats, mais aussi les sceaux de souverains

    des cours européennes. L’auteur nous fait entrevoir les mystères

    de la foi et les doctrines traditionnelles. Cette trilogie, véritable

    somme, offerte en tirage limité, fait date. Nous ne connaissons

    pas d’équivalent dans l’édition récente d’ouvrages d’alchimie.

    Par son volume : 670 pages entièrement couleur, grand format

    21x29 cm, illustré par plus de 500 tableaux, sous emboitage. Par

    sa richesse : une multitude de référence de textes. En tout point

    exceptionnel. De la belle ouvrage.

  • Frédérick TristanL’appel de l’Orient intérieurEntretiens et documentsOlivier Gissey, Entrelacs, 2015, 112 pages, 15€

    Dans son introduction, Olivier Gissey, journaliste, dresse

    un portrait intellectuel de Frédérick Tristan et aborde sa

    personnalité. Il nous dévoile quelque peu sa "vie intensément

    spirituelle", de la théologie à l’hermétisme. Son expérience,

    riche de multiples rencontres avec d’éminents chercheurs ou

    écrivains donne à cet ouvrage un aspect de témoignage, une

    sorte de "Mémoires" ou, mieux encore, de message pour les

    Maçons d’aujourd’hui et de demain. Cet ouvrage nous donne

    aussi les extraits, inédits, de son journal consacré à René

    Guénon. Olivier Gissey nous précise que son œuvre aime

    "les songes, les visions et les mythes". Le lecteur y découvrira

    Societas Rosicruciana in Anglia (SRIA). Sept chapitres

    composent l’ouvrage, le rendant juste et parfait. Sous

    forme de questions réponses, comme une instruction ou un

    catéchisme, ce livre est aussi un hommage aux grands

    penseurs disparus comme Marie-Madeleine Davy. Cette

    lecture, avec celle de Nicolas Berdiaev, philosophe chrétien

    russe, donne à Frédérick Tristan la force de sortir "de ce

    corps catholique" et d’endosser "un autre corps spirituel". Il

    énonce ses différentes expériences allant de la découverte du

    texte des Instructions aux Frères de saint Jean aux rituels ma-

    çonniques proches, pour certains, de l’état spirituel des sou-

    fis ou des Fidèles d’Amour. Une façon de décrypter filiation

    et cousinage. C’est pour le lecteur une voie d’approfondis-

    sement de ses connaissances. Moment fort, la relation de

    Frédérick Tristan et d’Henry Corbin, grand islamologue

    spécialiste du chiisme duodécimain et Maçon éminent de

    la GLNF. L’entretien se poursuit avec le dévoilement des

    pratiques de la société cantonaise de tradition Houng,

    signifiant "rouge comme le soleil à sa naissance et comme

    le sang", la Chine étant un pays où les sociétés secrètes ont

    foisonné. Comprendre son histoire traditionnelle et ses rap-

    ports à la pensée occidentale, tel est le sens de cet écrit. Ce

    livre se veut un point de passage entre tradition orientales

    et occidentales. Les "Réflexions sur René Guénon, extraits

    inédits du Journal de Frédérick Tristan" commence par louer

    "la qualité traditionnelle de René Guénon". C’est une autre

    façon de découvrir René Guénon (1886-1951), connu sous le

    nom d’Abd al-Wâhid Yahyâ, tantôt classé parmi les orien-

    talistes tantôt parmi les philosophes, parfois décrié et bien

    souvent incompris. Frédérick Tristan, né le 11 juin 1931 à

    Sedan, est un écrivain et poète français. Il a reçu le prix

    Goncourt en 1983 pour Les Égarés. Il a collaboré à L’Encyclo-

    pédie du compagnonnage (éd. du Rocher, 2000), La Franc-

    Maçonnerie, documents fondateurs (L’Herne, 1997), ouvrage

    indispensable, et Les Cahiers de l’hermétisme, (Albin Michel,

    1968-1990).

    culture maçonnique30 31

    Frédérick Tristanancien Grand Orateur de la GLNF,ancien Vénérable Maître de la Loge nationale de recherche "Villard de Honnecourt"