Culture et prospective: Rapport de synthèse (PNUD - 2002)

8/6/2019 Culture et prospective: Rapport de synthse (PNUD - 2002)

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R ep ub liq ue d e Ma da ga sc arm mm m

P rogramm e de s N atio ns U niesp ou r Ie D ev elo pp eme nt

.ft,. Leon N. Razafindrabe~Focus Development Association

Septembre 2002Programme PNUD MAG/97/007 - DAPI

" Gouvernance et Politiques Publiques pour un Developpement Humain Durable II


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ynthesedel~et-ude

s-urlacultureet.laprospective


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Sommaire

Contexte de l'etudeTableau des profils

31. Les atti.tudes at visions relatives au futur desmalqaches1.1. Incidences des facteurs cuLturels sur les

attitudes et visions du futurElements relatifs au tempsElements relatifs it fa hierarchicElements relatifs it l'argentElements relatifs a fa paroleElements relatifs au travail

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1.2. Incidences des facteurs socio-economiqueset po~itiques sur 1es attitudeset visions du 7futur

Elements politiquesElements socio-economiques

891 1. Les opportunites pour impulser des changements

Opportunites de changement au niveau des decideursOpportunites de changement au niveau des communal/tis de base

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143. Conclusions, enseignements tires et axes dereconunandatiorlsConc1.usionsEnseignemen ts t"iresAxes de recommandations

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Contexte de l'etude _Dans Ie cadre du suivi de la Declaration du Millenaire (New York, septembre 2000) a laquelle IeGouvernement malgache a souscrit son adhesion, un ensemble d'etudes thernatiques' a ete defini avecl'appui du pnud afin de poursuivre la mise en ce uv re d u processus de developpement hurnain durable aMadagascar.Parmi les themes retenus, l' etude portant sur la culture et la prospective a ete realisee entre avril et juin2001. Son but principal a ete didentifier les elements culturels qui puissent avoir des incidencessignificatives sur Ie developpement a long terme du pays. Mais plus specifiquernent, elk a cherche aapprehender les notions-des relatives au temps, a l'argent, au travail, a la hierarchie et a la parole atravers les cultures respectives des decideurs et des comrnunautes de base.A travers I' identification et la comprehension des valeurs socio-culturelles qui sous-tendent lescroyances, attitudes et pratiques de ces derniers par rapport aux netions-cles ci-dessus, il est attenduque la dimension culturelle contribuera a eclaircir les actions de mobilisation de la population pour laconstruction d'une vision partagee de l'avenir.L'etude sur Ia. culture et la prospective a cornporte trois valets separes qui se distinguent par leursgroupes-cibles et leur methodologie : (i) Ie premier valet est une 'revue documentaire qui s'est attachea faire ressortir les Idees forces des publications situees entre 1900 et 2000 par rapport aux elementsci-dessus ; (ii) le second valet a cible les categories des decideurs/ en utilisant des entretiens nondirectifs ; (iii) Ie troisieme valet s'est concentre sur les cornmunautes de base en utilisant des groupesde discussion dirigee.' .La presente synthese vise a restituer les principaux resultats des trois valets et a en degager leselements fondamentaux susceptibles d'etre determinants pour le developpement a long terme deMadagascar. Elle s'articulera autour des points ci-apres : (i) Ies attitudes et visions relatives au futurdes malgaches ; (ii) les opportunites pour impulser des changements; (iii) les enseignements tires etles axes de recornmandations.

Les themes retenus se rapportent it la dernographie, l'environnement, la gouvernance, lamondialisation, les determinants de 1acroissance economique, la culture malgache.2 Environ 50 individus ont ete interviewes dont les profils sont decrits dans le 'tableau des profils'.3 II s'agit de focus group ou les variables retenues ont . e t e le milieu de residence (rural/urbain), l'age,le sexe, le niveau d'instruction et Ie statut socio-economique. Ils ant e t e realises dans 7 regions dupays.

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,Tab1eau des profils ,

Les 'profits' dans les trois valets de I'emde sont resume ci-apres :

c - d bi ommunautes e aseI Milieu Stator Age Niveau ! ' SexeI d e residence Socio-economique d'instruction1 - Rural I Pauvres leones Lettres Femmes- - -1 - Urbain - Non pauvres - Adultes - Non Iettres - Hommes- Aines

DecideursEn vironnemen ts Position parIdentites professionnelles Education determinants rapport aupouvoir

- P erso nn alite s p olitiq ue s - Universites locales - Colonisation .. - 'Avec' l e p o uv o ir- Operateurs economiques - Universites - Mouvements 19724 - Hors du pouvoir- Hauts fonctionnaires etrangeres '. - Regime Socialiste - Ala conquete .du- Responsab les de projets de - Universites locales + - Regime Liberal pouvoir, developpernent etrangeres- Responsables d' associations i

je la societe ci vile IChercheursRevue documentaire

Auteurs Epoques de publication Orientations des documents- Nationaux - Colonisation (1900 - 1960) 1 - 'Science coloniale' (etudes ethnologiques)- Etrangers - Independance (1960 - 2000) - Evangelisation (etudes sur la culture malgache)

I

- Revalorisation de la culture malgache

I I l : Theses et monographiesRecherches sur la culture et Ie developpernent

4 En 1972avaient eu lieu 'des mouvements politiques et sociaux consideres comme lapotheose desreactions de denonciation etde refus du neo-colonialisme. . ,


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Les attitudes relevees a travers I'etude se presentent d' une maniere generale en decalage avec lesexigences du developpement moderne. En partieulier, elles tendent a se porter beaucoup plus sur lecourt terme que' sur Ie long terrne, et sur les interets personnels que sur les interets communs, Parailleurs, elles font generalement montre d' apprehension ou de scepticisme quant a . lavenir du pays.Mais, il semble qu'elles trouvent des rattachements non .seulement a des fonds culturels maisegalernent a des motivations liees aux conditions socio-econorniques et politiques ayant prevalu ouprevalant dans le pays.Cependant, I'etude fait ressortir Ia reconnaissance d'un ( miracle malgache tire d' une etonnantefaculte d'integration notee dans le passe et sur laquelle une partie des decideurs et des cornmunautesde base semble continuer de compter pour garder espoir. Des signes de changements ou des velleitesd' adaptation culturelle sont en effet e vo qu e s, a in si que des quest ionnements sur certains elementsde la culture des ancetres, et decouleraient d' une conscience de malaise avec le contexte present.Sinon, les opinions convergent poursoutenir la necessite de changements appropries a impulser dansIes mentalites, les manieres de penser et d'agir, tout- en pronant la valorisation des specificitesculturelles malgaches auxquelles un attachement fort se fait sentir.Par ailleurs, les resnltats de I' etude ont fait ressortir dans l'ensemble Ies variations et les similitudes ci-apres :

Par rapport a I'ensernble des themes de I'etude, les decideurs et les groupes 'non pauvres et lettres'des cornmunautes de base ont des points de convergence notables tant au niveau des croyances,attitudes que des pratiques ;

); > L'influence des facteurs culturels et des conditions socio-economiques est plus grande chez lescommunautes de base que chez les decideurs, ces derniers sernblant plus sensibles aux conditionspolitiques :

); > Au sein des cornmunautes de base, Ie s 'groupes pauvres' oulet 'non lettres ' ont le plus dedifficultes it miser sur Ie futur ;

); > La sensibilite aux. affaires publiques est plus grande que dans le passe quoiqu'elle reste attribuee aone minorite.

Seront successivement traitees dans les paragraphes qui suivent les incidences des facteurs culturels etles incidences des facteurs socio-economiques et politiques stir Ies attitudes relevees ci-dessus.

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1.1. IJn~idences des facteurs cu(ture{s sur res attitudes et visionsdufuturLes fonds culturels anciens restent presents chez les decideurs et les communautes de base. Parailleurs, les opinions exprimees s'accordent a reconnaitre I'existence de relations conflictuelles entrela culture malgache et le developpement, a propos desquelles les perceptions semblent toutefois avoirevolue.En effet, la culture est ressentie comme un ob tacIe au developpernent dans les ouvrages anciens. Parcentre, les ouvrages plus recents et les opinions des decideurs et des communautes de base soutiennentun manque de prise de consideration de la dimension culturelle dans les politiques et approches misesen ceuvre aussi bien dans Ie developpernent en general que dans Ie management au niveau deI'entreprise.Par rapport a chacun des themes etudies, les principaux elements culturels qui s' en degagent sentpresentes ci-apres.

Des fonds culturels anciens subsistent er influencent les attitudes qui se rapportent au temps: - Lavision cyclique du temps reste vecue et influente dans les activites traditionnelles encorepredominantes notamment en milieu rural et entretiendrait la survivance de concepts bases sur levague et l'incertitude ; - les croyances faisant du futur une propriete de Dieu , et un domaine desimples reyes et souhaits, ou de I' utopie (sic), determinent des sentiments d'impuissance a influersur le destin trace des la naissance : et dissuaderaient les tentatives dexprimer des projets pour Iefutur ;- la sensibilite aux tabous et interdits, ainsi que la croyance au tsin/ et au tody' restentpresentes et inciteraient a de bonnes actions dans le but de preserver le futur contre des malheurs et desmaledictions.Toutefois, originellernent absente, l'association du temps a J'argent est soutenue aussi bien parmi lesdecideurs que les communautes de base. Elle se manifeste generalernent par l'attente d'uneremuneration des temps consommes et l'attachement a des activites generatrices de revenus ou utiles.Elle se presente ainsi al'oppose du temps consacre a etablir et a preserver l'harmonie avec I'entourageet.la societe qui transcenderait les autres preoccupations. En effet, ladite harmonie est presenteecomme un facteur d'acceptation de I'individu au sein de la communaute et constituerait de ce fait unecondition de subsistance sociale et source de paix interieure, dans lesquellesTe 'fihavanana ,7representerait la valeur de reference.Des interferences en permanence se degagent . ainsi dans I' economique et le social, mars danslesquelles te temps investi pour les relations sociales semble Ie plus envahissant,L'opposition ainsi soulevee entre Ie 'temps-argent' et Ie 'temps-social' deterrninerait la recherched'attitudes de cornpromis qui s'illustrent SOliS diverses formes: - Ie recours a deux registres de tempsappliques differemment dans les relations de travail et dans les relations sociales ; - la prise en comptedu 'temps-social', mais de maniere selective, dans le travail moderne ; - Ja reduction du tempsconsacre aux obligations sociales.

5 Tsiny : blame, reproche, culpabilite qu'encourent tous ceux qui font tort a quelqu'un. notamment aDieu, aux ancetres, a quelques membres que ce soient de la societe (Rajemisa-Raolison 1971).6 Tody : fatal retour des choses, le choc en retour inevitable de tout acte quune personne aura fait itl'endroit d'une autre personne, un actemauvais au acte bon (Rajemisa-Raolison 1971).7 Fihavanana : liens qui engendrent la bonne entente et la solidarite comme si celles-ci decoulaient desliens de parente.

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Mais, l'opposition se manifeste aussi dans les genes qui seraient ressenties dans une negociation de remuneration, et evoquees notamment au sein des comrnunautes de base. Les genes proviendraientdu fait que ]e temps consomme pour fournir des prestations represente de l'argent mais il aura aussiperrnis des relations non traduisibles en argent.Quant a I' ordonnancement des action , les attitudes relevees font ressortir deux positions nuancees, Lapremiere est dominante et privilegie les actions circonscrites a I'Irnmediat ou au court terme, sansrattachement a des suites pre-determinees inscrites sur le long terme. La seconde se souscrit plutot auximperatifs de planification correspondent a des besoins externes lies a des relations avec d'autrescultures: celles des clients et partenaires d'affaires, ou des bailleurs.Neanrnoins, des preoccupations constantes pour le futur lointain apparaissent dans certains domainesparticuliers concernant I'rndividu ou la famille. En effet, il se degage que les enfants et lesdescendances demeurent la representation signi.ficative et quasi-exclusive de l'avenir. IIs justifieraientainsi tous Ies investissements et les sacrifices realises dans le present dont la prise en charge desfrais pour leur instruction. En outre, I'apprehension des moments de vieillesse et de deces servirait demoteur a la notion depargne. .Ainsi, cest la juxtaposition du temps traditionnel et du temps moderne qui prevaut dans le vecuquotidien. Mais, elle semble non viable a terme du fait des couts irnportants qu'elle engendreraitnotamment dans les relations econorniques. Ce que les decideurs economiques evoquent pour insistersur I'education portee sur le temps et qui doit cibler toute la population, y compris les dirigeants.

La hierarchie represente un besoin constamment soutenu dans les opinions exprirnees et garde daris sesroles un pendant des relations parents-enfants a tous les niveaux et dans les spheres politiques,econorniques et sociales: les superieurs hierarchiques sont consideres comme 'parents' et Iessubordonnes comme 'enfants', Toutefois, une mutation se fait sentir dans la conception de la legitimitequi y est associee, a I'exception de celle touchant les structures a l'interieur des organisations socialestraditionnelles. En effet, la hierarchic traditionnelle est en general reconnue intacte, et constitueraitparfois pour les decideurs un recours en parallele avec la hierarchic formelle pour mieux atteindrecertains objectifs.Il res sort de l ' etude qu' actuellement Ies exigences attachees aux rangs hierarchiques accordent Ie plusd'importance au savoir et a la competence alors qu'auparavant elles se seraient basees sur I'age ou lanaissance. En outre, les communautes de base y associent Ies capacites a avoir des comportementsconformes aux attributs de parents ainsi qu'aux normes, valeurs, et ethique sociales malgaches.

Par ailleurs, la necessite d'une autorite negociee emerge des opinions exprimees, Elle se manifesteaussi bien a travers la revendication par les jeunes du droit a la parole que la reconnaissance par lesdecideurs en general de la vertu du dialogue avec les subordonnes.Toutefois, l'attente d'un dirigisme semble encore predominerdans les attitudes relevees, ces dernieresetant en general enc1ines it reconnaitre et a renvoyer les prises d'initiatives et les responsabilites qui endecoulent a la hierarchie.

L'argent a acquis une valeur de plus en plus economique rnais continue de garder sa valeur sociale.Cependant, des differences apparaissent dans Ies perceptions qui en sont'faites.

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Toutes Ies opmicns emises considerent I'argent comme un moyen dont 'Ia recherche semble etredevenue la principale motivation a l'action'. Mais pour la majorite , ilse reduirait a un simple moyende transactions et un moyen de participation dans les obligations sociales. Un certain detachement parrapport a l' argent est ainsi note, reflete a . travers des attitudes discordantes mais toutes peu tourneesvers l'avenir : celle portee a lindifference ou a se satisfaire de peu, et celle portee a des depenses aupratiques ostentatoires, Pour une minorite, I' argent representerait un moyen de production destine asoutenir une croissance dans l'entreprise et dans le patrimoine familial. Un attachement manifeste aI'accumulation et a la fructification de I'argentapparait dans ce cas.Quant aux perceptions relatives a I'urgent: au sein de Ia societe, I' accent est mis sur une certaineperversion imputee a l'argent. Sont notamment evcques : I'argent mal gere et mal utilise dans lesdornaines publics; l'argent sourcede clivages sociauxentre une masse de pauvres et une minorite denan tis; I'argent source de degradation des relations au sein de Ia societe OU 'meme lesvaleurstraditionnelles, en particulier celle du fihavanana, ne sont plus reconnues comme etant Ies normes d~la vie sociale': Il s'en degage des sentiments qui frisent la diabolisation de l'argent mais qui suscitentcependant chez la majorite des reactions visant a faire regagner a l'argent la valeur d'une contrepartiemeritee de peines.Mais toujours est-il que des opinions emergent pour rattacher I'argent a I'esprit d'entreprise afin qu'ilpuisse etre un veritable moyen de developpernent.

La parole semble etre valorisee differernrnent selon que Ies perceptions y afferentes sont evoquees parles comrnunautes de base ou par les decideurs. Mais il ressort de l'etude l'expression d'une consciencecollective sur les avantages et les atouts d'avoir une langue unique d'tme part, et sur la pertinence demaitriser des langues etrangeres qui perrnettent de communiquer avec I'exterieur d'autrepart, .Les cornmunautes de base restent tressensibles a la parole et a I'ecoute ..Elles privilegient en outre lacommunication orale et l'usage de la langue malgache en etant attentives aux regles de preseancetraditionnelles dans la prise de parole. Par ailleurs, la propension a Ia concertation semble y eIrenotablement marquee.De ces faits, il est attribue a 1a parole un pouvoir convaincant et liberateur tout autant qu'un pouvoirblessant et 'sentencieux. C'est ainsi qu'une convention orale etablie selon les rites traditionnels auraitdes forces d'impositions generalement appliquees. Dans ces derniers cas, il semble que l'essence de la.force de la parole reside dans son accompagnement par la tradition. En effet, la soustraction a la paroledonnee est evoquee com me une pratique courante au quotidien et conferea hi. paroleun pouvoirtrompeur. Ce qui amene generalernent des attitudes de mefiance vis a vis des discours a sens unique,mais particulierernent des discours politiques.En ce qui concerne les decideurs, ceux-ci privilegieraient la parole avec I'action : la parole sembleetre utilisee par les decideurs pour atteindre des objectifs donnes et obtenir des resultats.Vis a vis des cornmunautes de base.Tes decideurs semblent avoir des attitudes peu portees au dialogueet tendent plutot a imposer aces dernieres leur vision a eux. Toutefois, ils montrent des dispositions ase soumettre a la sensibilite des communautes de base a la parole et a l' ecoute pour instaurer desconditions propices a de meilleurs rendernents,Ainsi, dans leurs relations avec,les communautes de base, les decideurs tendent a determiner eux-memes les conditions et circonstances dans Iesquelles Ies communautes de base peuvent acceder aeux.

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Les perceptions relatives au travail apparaissent en rupture avec la conception traditionnelle qui y etaitassociee. Les conditions et exigences apportees par' l'evolution du systeme regissanr I'economie et letravail semblent avoir cree de nouveaux comportements mais dans lesquels Iesinfluences de la cultureancienne restent toutefois perceptibles.Le travail serait devenu une preoccupation plus individuelle que collective et constitue un moyen devalorisation sociale. Mais si pour les decideurs et Ies groupes 'lettres non pauvres' des' cornmunautesde base Ie travail a acquis une valeur d'accomplissement individuel, pour les groupes 'pauvres et nonlettres' il serait davantage considere comme un moyen de survie et de subsistance. De ces faits, Iesrapports de I'individu avec Ie travail et les rapports entre Ies individus dans Ie travail' font emerger descomportements dans lesquels interferent des conceptions liees a I'argent, ala hierarchic, a la parole, etau temps. Des conceptions qui seraient percues autant comnie sources de problernes que moteur 'dedynamisation dans Ie travail.D'une maniere generale , Ie travail suscite des attentes divergentes ;' celle qui fait primer laremuneration et celle qui fair primer plutot la qualite des relations sociales et interpersonnelles. La nonsatisfaction de l'une ou de I'autre est reconnue comme source de dernotivation capable de freinerI' ardeur au travail. Mais, les opinions exprimees s'accordent aussi a penser que Ia priorisation desrelations humaines se conforme le plus a la culture malgache.L' emotionnel est ainsi identifie comrne un puissant facteur de blocage Iorsqu'il est neglige et unfacteur tout aussi puissant de motivation lorsquil est correcternent pris en consideration. Dans cedernier cas, Jes opinions ernises relevent que l' ernotionnel serait le rnieux servi par la liberation de laparole, c' est a dire la disponibilite a donner aux indi vidus I'opportunite de parler, la disposition al'ecoute et les 'attitudes' de bienveillance sociale du superieur hierarchique (,parents ') envers lessubordonnes hierarchiques (,enfants ').Quant a La r emuneration, des perceptions differentes se degagent mais se refletent dans des attitudesidentiques qui reduisent la productivite et Ie rendernent au travail. L'Incapacite du systerne deremuneration du travail, que' ceci soit salarie on independant, a creer une motivation soutenueengendrerait une reduction du zele au une augmentation, du taux dabsenteisme oud'abandon dans']' emploi. Bile est en outre invoquee par Ies groupes ruraux des comrnunautes de base pour justifierl'mstruction de leurs enfants afin ql.le ceux-ci puissent sorienter vers d'autres metiers juges plusremunerareurs que l' agriculture ou l' artisanat. A l'mverse de la remuneration demotivante, un manqued'attachement au salaire chez -des travailleurs est evoque de facon minoritaire, mais aboutirait toutautant a une certaine indifference et une instabilite notable a l'emploi: le salaire ferait peud'importance par rapport aux obligations sociales ..L'interterence de la notion de temps dans le travail dont les effetsse manifesteraient dans Ia 'lenteur'au travail constitue un autre element souleve dans I' etude, Une rninorite parmiles decideurs,particulierernent ceux dont la profession les rapproche 'des communautes de base,' y verraient un aspectpositif car propice a Ia reflexion, a la maturation, a I'appropriation des idees, done ala qualite. Parcentre, les operateurs economiques et la revue docurnentaire denoncent I'mccmpatibilite du 'tempsmalgache' avec les exigences de la productivite et du rendement.

1.2. 'Incidences des facteurs socio-economi'lues et yo{itiques sur (~sattitudes et visions iu futur

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II ressort des resultats des, etudes que Ia reticence a parler d'un avenir commun en termesd'engagement dans Ie long terme est egalementexpliquee par des facteurs autres que cultureIs :.


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~ pour les decideurs et les groupes non pauvre et lettres des cornmunautes de base, les facteurspolitiques sont les plus determinants dans leur engagement;

~ pour les communautes de base engeneral, Ies difficultes socio-economiques douloureusementvecues conjuguees avec un manque de pratique de reflexion a l'echelle du pays serigent en.contraintes majeures pour leur engagement,

La reticence a parler du futur relevee chez les decideurs et les communautes .de base ressort en effetcomme un repli politique mai qui semble attendre de: opportunites pour se redeployer.De maniere generale, l'mutilite de parler du futur est expliquee par un discours politi que renvoyant aune. deception unanime qui decoule des constats de I'rnefficacite et des deviances de 'ceux sur quirepose Ladirection du pays'. Elle resulterait notamment d'une perte de confiance envers ces derniersainsi que d'un sentiment d'impuissance a influencer la politique et Ies dirigeants du pays.Concernant specifiquernent les 'decideurs '8 , ces derniers associent les conditions de detention dupouvoir reel pourvouloir faire l'exercice de reflexion sur le long terme, Sont avances comme facteursfavorisant leur exclusion ou auto-exclusion de la vie nationale, et eventuellernent dans la constructiond'un avenir partage : - un environnernent politi que malsain ou les concurrents politiques seraient enmanque didees novatrices et se complaiseraientdans Ie plagiat ; ce qui amenerait les decideurs horsdu pouvoir a se garder de reveler leurs visions avant d'etre elus ; - Je sentiment que la politi que dedeveloppement a Madagascar serait 'dictee de l'exterieur' ; - les contraintes associees au programmed'ajustement structurel 'qui est une vision a 3 ans'; - et enfin Ie manque de confiance dans Ia stabilitedes institutions rendant infructueux I'exercice de parler de futur lointain du pays.Toutefois, les 'decideurs' soutiennent que la vision a long. terme est I'apanage d'un 'groupe fortd'individus dans la communaute' dont ils s'inc1uent, mais dont ils excluent expliciternent Iescornmunautes de base.Quant aux cornmunautes de base, le manque d'exercices pratiques de reflexions communes sur lesaffaires nationales constitue I'element central des explications relevees. Ce qui semble avoir cree : - unsentiment dincompetence, en particulier pour les 'groupes pauvres' et !u 'non lettres'; attribuantaux nantis et aux instruits les capacites a reflechir sur le long terme ; - un sentiment d'impuissancerenvoyant les reflexions y afferentes .aux instances dirigeantes que. celles-ci soient politiques,economiques ou sociales i-une indifference et une deresponsabilisation vis a vis des affaires du paysimputant a l'Etat les echecs du passe et la charge du redressernent de ces derniers.Mats en depit de ces desengagernents, un interessernent a pratiquer I'exercice de reflexion sur le longterrne se denote a travers des propositions avancees sur le sujet au fur et a mesure des discussions avecles communautes de base lars de I'etude.Cette pratique pourrait etre instauree au sein des communautes de base en reponse aux besoins d'uneplate-forme leur permettant de s'exprimer sur les affaires nation ales ainsi qu'a I'emergence desaspirations de femmes, memes rurales, a s'impliquer davantage dans la vie politique du pays.

8 II est a signaler que les decideurs interviewes ne comprenaient pas des hommes politiques aupouvoir mais plutot des hauts employes de l'administration qui s'excluaient de la politique partisane,des hommes politiques proches du pouvoir , d'hommes politiques hors du pouvoir.

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La situation de pauvrete et la necessite de survi vre au quotidien sont citees a recurrence comme facteurpen propice a des reflexions sur le futur. Elles se revelent toutefois comme une cause secondaire de la'passivite' apparente des cornmunautes de base a penser a un avenir commun. Par ailleurs, despositions differentes sont apparues par rapport a la consideration du futur :poor Ja majorite, dorninee par les cornmunautes de base mais comprenant des decideurs, la situation depauvrete ambiante designe un objet de Jutte immediate dont la resolution pre-conditionne les projetsfuturs:pour une minorite retrouvee notamment chez les decideurs, la resolution de la pauvrete actuelles'inscrit dans le long terme mais qui devrait debuter au moment present.Mais au-deli des conditions economiques, dautres sources de desengagernent par rapport au futursont degagees dont :- l'absence de sensibilisation a travers la 'communication de masse qui etaleraitplus les echecs que les reussites et favoriserait un etat d'esprit defaitiste ; - I'Insuffisance de'personnalites pouvant servir de modeles aux jeunes', laissant.un vide dans les relais de transmissiondune culture toumee vers le futur; -.la 'non realisation des programmes. existauts, .engendrant unscepticisme par rapport au futur .et un manque denthousiasme a elaborer des programmes bienficeles ; - et les comportements moqueurs et dissuasifs de I'entourage aI'endroit d'un visionnaire'traite defou',Quoiqu'Il ..en .soit, la difficulte de rompre avec. les realites douloureuses du present a u chacun seretranche dans La sphere qu'il s' est faconneedu .quotidien ... constitue une contrainte mais quipourrait ~tre ccntournee avec des actions et appro~hes appropriees, soutenues par un mode degouvernance idoine.

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Les elements ci-apres identifies a partir des resultats de 1 etude pourraient designer des opportunitespour des changements prop ices a la construction d'un avenir cornmun. Les opportunites concernentaussi bien les decideurs que lex cornrnunautes de base.

(a) L' evolution constatee dans lesperceptions des relations entre la culture et le developpementCette evolution tend a faire admettre que les sources des obstacles au .developpement resident dansI'exclusion ou J'insuffisante prise en compte de la culture dans les approches mises en ceuvre, et nonpas dans la culture en elle-meme. EIle fournit ainsi aux decideurs-dans taus les domaines desarguments majeurs pour simposer et imposer de nouvelles manieres d'aborder Ie developpernent s'i1sveulent connaitre des reussites,(b) La connaissance des elements sur lesquels les communautes de base son! sensiblesCes elements sont : la liberation de la parole, l' ecoute, et les comportements refletant les attributs de'parents', En s'y souscrivant, les decideurs pourraient susciter une meilleure adhesion et participationde la population basee sur des relations propices a la confiance.(c) Les capacites d'adaptation a des imperatifs poses de l'exterieurCes imperatifs sent generalement des calendriers d' execution, des budgets, .. '.S' iI ont pu etresatisfaits, ils constituent des references majeures pour impulser des changements tendant asapproprier Ies reussites liees a tine 'culture etrangere': S'ils netaient pas satisfaits, alors ilsfournissent des arguments pour rechercher de meilleures approches men ant vers plus de reussites.(d) L'existence d'experiences reussies dans l'obtention de meilleurs resultats lorsque Ladimension

culturelle a e r e prise en compteCes experiences ont ete : le recours en parallele ~ la hierarchic traditionnelle pour intervenir dans lereglernent de conflits ; l'mstauration d'un mecanisme de dialogue entre les niveaux de la hierarchic ;... Elles fournissent des enseignements pouvant donner des orientations et de l' assurance dans 1eschangements souhaites,(e) La connaissance des criteres de legitimite accordes Ii fa hierarchic par les communautes de baseCes criteres sont: le savoir, la competence, les comportements, I1s indiquent des reperes par rapportauxquels les relations hierarchiques .pourraient etre evaluees. L' association desattri buts' des parents ala hierarchic devrait umpliquerdes changements dans la preparation des jeunes a des pasteshierarchiques afin qu'IIs puissent se conformer aux comportements sociaux attendus de leursfonctions.

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(f) La connaissance du pouvairetdes vertus de fa parole aupres des communautes de base,EUe 'c'O~)stitue pour les decideurs une opportunite de renforcer leur capacite de communication enl~tlgue malgache Vis a~is des: communautes de base; .La persistance de Ia for~e penetraf)t~ de la parolefaitdu 'kabary,9:(s'.il est.suivi d.actions concretes), ou tout autre support sonore, un canaladequat dansune approche :des' communautesa Ia base, notamment en milieu rural. A contrario, Ies supports ecrits(ex. affiches ... ) auraient des impacts tres limites sils ne sont pas accornpagnes d'autres supports quirecourent a la parole aupres d'un public dent les traditions et habitudes Ii l'oralite demeurent intactes.

(g) Les preoccupations portees sur l'avenir des enfantsL'importance accordee a I'avenir des enfants peut etre saisie pour sensibiliser les cornmunautes debase aux besoins de changements souhaites. Une demarche pragrnatique residerait dans la traductiondes objectifs along terrne du pays entermes concrets, proches de l'individu et refletant les aspectstouchant Ia descendance ..De la merne maniere, leur traduction en 'evolution par etape", en partant d'uriavenir proche vers un avenir plus loin serait a leur portee.(h) L'evolution des bases de legitimite de la hierarchicEn tirant sa legitimite du savoir et de la competence, la hierarchic est propice a la mobilite sociale, etest plus accessible aux jeunes d'autant plus qu'une volonte emergente de changer Ie cours des chosesest ressentie chez ces derniers,(0 Les besoins d'une plate-forme d'expressionL' attachement des cornmunautes de base a la concertation et au dialogue semble privilegier lacommunication de proximite et se presente comme premisses aux exercices de reflexions communessur un avenir cornmun. La passivite apparente des cornmunautes de base vis a vis des affairesnation ales recele en fait des volantes latentes de s'jmpliquer qu'i! faut transformer en force agissante.Ce qui invite a . Ia recherche de structures et organisations novatrices suffisamment incitatrices pouramener la population a la base a participeraux debats touchant les dimensions locales, puis nation ales.(j) L'emergence d'ambitions politiques chez lesfemmes et les jeunesElk favorisera l'implication des differentes composantes de Ia population dans le processus deconstruction d'un avenir partage qui pourra etre lance et favorisera de ce fait la prise en compte desinterets et besoins de chacun.(k) La conviction de l'unanimite sur fa necessite de changement de mentalites en matiere de

developpementElle favorise une meilleure responsabilisation et une plus grande participation collective dans lesactions de developpernent. De ce fait, elle devrait etl'e saisie pour developper avec les cornmunautes ala base des strategies qui suscitent leur implication reelle dans le processus de mise en ceuvre desprogrammes, tout en respectant Ies valeurs culturelles auxquelles un attachement fort est ressenti.

9 Kabary : discours, art oratoire.

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(l) Des velleites d'adaptation des pratiques culturelles aux exigences du developpementLa prise de conscience de la preciosite du temps par les communautes de base peut etre mise a profitpour introduire des pratiques de planification dactions qui se rapporteur aux situations anticipeespour que celles-ci ne scient .simplernent des apprehensions sans solution. De Ia merne maniere, Iavelleite de rejeter les formes anti-economiques des 'fomba' pourrait etre soutenue pour developperI'esprit d'epargne et de fructification d'argent par des activites productives.(m) L'attachement a une identite nationaleL' attachernent a une identite nationale ancree dans la langue. les valeurs traditionnelles et 1 e territoireserige n atout incontestable pour la promotion d'un processus de construction d'une vision nationalepartagee.


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Les resultats de l'etude amenent a tirer les conclusions, enseignements et recommandations ci-apres,

Des elements relatifs a la culture malgache se degagent et peuvent determiner d'une certaine maniere1 e processus de developpement futur du pays.Les decideurs ont une sensibilite a un avenir commun a long terme et font montre de capacites alaconception y afferente, Cependant, ils ont une propension a eviter le dialogue dans ce domaine avecles communautes de base, envers qui ils se predisposent a proposer leur vision a eux. Dans ce sens, lesdecideurs s'eloignent des attentes des cornmunautes de base dont Ia culture s'appuie sur des dirigeantset chefs capables de prendre des initiatives mats aptes ales ecouter et a prendre en compte leursinterets, besoins et aspirations.Les communautes de base font montre d'une attitude attentiste tout en exprimant une predisposition ala participation aux reflexions et actions communes. L'apparente contradiction qui s'en degagedenoterait en fait I'existence de volonte de participation en Iatence, qui attend les opportunitesfavorisees par les initiatives prises d'en haut pour se mettre a I'oeuvre.Les cornmunautes de base et les decideurs font montre de sentiments de mis a I'ecart des affairesconcernant lavenir du pays, ainsi que d'impuissance a influencer la politique et les dirigeants. Les ditssentiments proviendraient principalernent d'une pratique politique et d'un mode de gouvernance quimettent les dirigeants en rupture avec ceux qui sent en dehors du peuvoir.Par rapport aux notions-cles de la culture qui ont ete etudiees, les resultats de I'etude confirment qu' il existe a Madagascar un substrat culture! commun pour toutes les ethnies et pour tous lesMalgaches ... L'existence des specificites regionales ou de coutumes particulieres propres a uneethnie ne remet pas en cause ce principe (Rajoelison G. 2001, Culture et Prospective: revuedocumentaire).Cette uniformite culturelle repose sur: la langue, Ie fihavanana, le respect des ancetres, lareconnaissance de I'existence de Dieu, la croyance au destin, Ja reconnaissance du rang hierarchique,la croyance aux tabous et interdits (fady'),Une certaine mutation culturelle est relevee a travers les elements traites dans l'etude. Plus prononceeen milieux urbains et plus particulierernent chez les decideurs qu'en milieux ruraux, cette mutationsemble avoir ete favorisee notamment par: les contacts avecles cultures etrangeres, les etudes, lamigration du terroir ancestral vers d'autres lieux, la religion, et le niveau de revenus. Mais si leselements etudies, a savoir Ie temps, l'argent, le travail, la hierarchic, et la parole, simbriquent entreeux, il semble que c'est a travers l'argent que les changements ressentis se sont introduits dansl'ensemble.L' argent ccnsidere par les cornmunautes de base comme une valeur introduite de l' etranger, seraitdevenu Ie seul moyen dechanges dans Ies transactions, et aurait in flue, en bien ou en mal, sur lescomportements des individus. C'est la recherche pressante del'argent qui inciterait a trouver dans Ie. travail et dans le temps de la valeur, Mais c'est I'attachement excessif a I'argent qui aurait egalement

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cree chez les uns et les autres, y compris les detenteurs de l'autorite, des comportements qui devientdes normes et valeurs traditionnellement adrnises, jusqu' a rendre les reiations sociales viciees.La conscience de l'unite nationale est fortement ressentie mais plus specifiquement au niveau descomrnunautes de base et emane de l'attachement a I'rdentite nationale. La 'fragilite de I'unitenationale' signalee dans la revue documentaire est par contre infirmee par les opinions ernises par lescornrnunautes a la base et ressort comme une apprehension pour une minorite retrouvee parmi lesdecideurs.

Les donnees ci-apres sont relevees afin d' indiquer des points d' orientation dans les strategies etapproches visant un developpernent humain durable.Une meilleure prise en consideration des aspects culturels permet de mieux faire face a des difficultesnees de situations conflictuelles impliquant les communautes de base. Les situations relevees peuventconcerner les relations aussi bien dans I'entreprise qu'au sein de la comrnunaute,Les contacts soutenus 'avec des cultures etrangeres nourrissent l'attachement a sa propre culture tout enforgeant des capacites de depassement des contraintes de celle-ci.Les comportements des dirigeants et des chefs en general sont determinants dans les attitudes adopteespar les communautes de base vis a vis de la hierarchic, et vis a vis des affaires publiques.Les competences des dirigeants politiques sont determinantes dans les attitudes adoptees par lesdecideurs vis a vis des affaires publiques. La sensibilite de ces derniers est beaucoup plus portee surles resultats.L'exclusion des comrnnnautes de base et des decideurs des exercices de reflexions sur l'avenir du paysdetermine le manque d'adhesion et le manque d'enthousiasme de ces derniers face aux objectifs etstrategies de developpement mis en place par les dirigeants politiques.Des changements dans les attitudes et pratiques des cornmunautes de base et des decideurs sontsusceptibles detre introduits a travers des redressements dans les systemes socio-economiques etpolitiques. A cet egard, il est presume que des ameliorations dans les conditions socio-econorniques etdans le mode de gouvernance, peuvent amener a une meilleure implication des differentes categoriesde population dans la construction d'un avenir partage.Les attitudes favorisant la liberation de Ia parole, I'ecoute, la bienveillance, Ie recours parallele a lahierarchic traditionnelle, ant des forces apaisantes dans Ia gestion des conflits sociaux auprofessionnels.Les facteurs economiques, plus que Jes facteurs culturels, influent sur les attitudes des parentsconcernant l'instruction des enfants. En particulier, pour Ies cornmunautes de base les cofits de lascolarisation apparaissent comme dissuasifs pour I'envoi des enfants a I'ecole alors que I'attrait delinstruction decoule de leur conviction sur les capacites des plus instruits a avoir de meilleuresconditions de vie.

L'Etat a un role primordial a jouer dans les initiatives de changements a impulser. Toutes les attentesdes communautes de base et des decideurs convergent sur I'Etat pour engager les premiers pas dansles changements.


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Les points de recommandations ci-apres visent principalement it identifier les grandes actions pouvantcontribuer a faire susciter les changements souhaites et a proposer des approches pouvant se preter a lamobilisation sociale.Instaurer dans le mode de gouvernance publique des cadres et des mecanismes qui perrnettent auxdifferentes parties de la population (communautes de base; decideurs ; jeunes ; femmes; .... ) desexprimer et de discuter de maniere effective sur l'avenir du pays.Ces cadres et mecanisrnes trouveraient leur utilite veritable s'ils pouvaient s'appliquer jusqu'aux basniveaux des collectivites. Neanmoins, leur credibilite et leur efficacite dependront principalernent de laprise en compte des aspects culturels locaux dans les approches de mise en ceuvre et du traiternenteffectif des resultats qui se seronr degages des participations attendues,Organiser aupres des decideurs politiques, economiques et sociaux , des seances de discussions etd'echanges sur Ies manieres des traiter Ies dimensions culturelles malgaches et etrangeres dans lesysteme de gestion aussi bien macroeconornique que microeconomique. A cet egard, Ia diffusion desresultats de la presente etude pourrait servir de point de depart. .De la merne maniere, introduire dans les centres de formation de managers a Madagascar desdiscussions sur la conception des roles de 'chefs' selon laculture malgache .. II est presume que cesdiscussions contribueront a sensibiliser les formateurs et les futurs dirigeants a tous les niveaux sur lanecessite d'une meilleure integration de la dimension culturelle dans les modules de formation.Engager de maniere intensive aupres des cornmunautes de base des discussions et echanges sur lasignification a donner aux changements de mentalites et sur les moyens d'y parvenir. Ces discussionset echanges constitueront des formes d' implication concrete des communautes de base dans larecherche et la mise en oeuvre de solutions aux problernes lies au developpernent hurnain.Promouvoir des processus de conception, de mise en ceuvre et de suivi-evaluation de politiques et.programrnes de developpement dans lesquels les responsables nationaux puissent ressentir une Iibertede sexprimer et dagir d'une part, et de se sentir de veritables responsables, d'autre part. Il sagiranotarnment d' instaurer des methodes de travail dans lesquelles les resultats sont appropries pariesresponsables nationaux et refletent leurs perceptions des situations et des solutions.Recueillir au pres des dirigeants politiques effectifs du pays, leurs propres perceptions, vrsions,attitudes et pratiques par rapport au futur du pays. Les informations sur ces sujets permettront decompleter Ja comprehension des structures impliquees dans la construction de I'avenir cornmun etdidentifier les actions a entreprendre pour renforcer les engagements politiques necessaires lareussite du processus de developpernent humain durable.

Culture et prospective: Rapport de synthèse (PNUD - 2002)

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