CSNI Technical opinion papers. No. 7-8, Living PSA and its use in the nuclear safety decision-making...
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2005P
erspectives d
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loi d
e lrsquoOC
DE
Perspectives de lrsquoemploi de lrsquoOCDE
laquo2005
ISBN 92-64-01047-581 2005 13 2 P
Perspectives de lrsquoemploi de lrsquoOCDE
laquoLes coucircts drsquoajustement lieacutes aux eacutechanges sur les marcheacutes du travail des pays de lrsquoOCDE quelle est leur ampleur veacuteritable mdash Combien de travailleurs perdent leur emploi en raisonde la croissance des importations ou des laquo deacutelocalisations raquo Les personnes qui perdentleur emploi en raison des eacutechanges sont-elles en mesure de trouver un travail avec unereacutemuneacuteration eacutequivalente agrave lrsquoemploi perdu Comment les gouvernements peuvent-ils aiderces travailleurs agrave retrouver du travail
Dans quelle mesure les dispariteacutes reacutegionales en matiegravere drsquoemploi srsquoinscrivent-elles dans ladureacutee Le rocircle de la mobiliteacute geacuteographique mdash Y a-t-il une dimension reacutegionale desperformances en matiegravere drsquoemploi Dans quelle mesure les dispariteacutes reacutegionales en matiegraveredrsquoemploi sont-elles lieacutees agrave des diffeacuterences de speacutecialisation sectorielle ou de niveaudrsquoinstruction La mobiliteacute geacuteographique joue-t-elle un rocircle dans la reacuteduction des dispariteacutesreacutegionales en matiegravere drsquoemploi Existe-t-il des obstacles agrave la mobiliteacute lieacutes aux politiquesexistantes notamment en matiegravere de politique de logement
Renforcer les incitations financiegraveres au travail le rocircle des prestations subordonneacutees agravelrsquoexercice drsquoun emploi mdash Jusqursquoagrave quel point les mesures qui incitent financiegraverement autravail ameacuteliorent-elles les chances de trouver un emploi pour les chocircmeurs et les inactifs Comment faire en sorte que les prestations subordonneacutees agrave lrsquoexercice drsquoun emploinrsquoaboutissent pas agrave creacuteer des piegraveges agrave bas salaire Dans quelles conditions les prestationssubordonneacutees agrave lrsquoexercice drsquoun emploi sont-elles efficaces par rapport agrave leur coucirct
Les programmes du marcheacute du travail et les strateacutegies drsquoactivation eacutevaluer les impacts mdashLes programmes du marcheacute du travail fonctionnent-ils Les strateacutegies dactivation setraduisent-elles par de meilleures perspectives demploi et des salaires plus eacuteleveacutes pour lesparticipants Si elles freinent les demandes de prestations est-ce forceacutement un reacutesultatpositif Les politiques actives du marcheacute du travail permettent-elles daugmenter lemploitotal
Service public de lrsquoemploi geacuterer par les reacutesultats mdash Comment les objectifs du servicepublic de lemploi doivent-ils ecirctre deacutefinis et mesureacutes Et comment les autoriteacutes peuvent-elles externaliser au secteur priveacute les services demploi financeacutes sur des denierspublics
-HSTCQE=UVUYZ
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2005
ORGANISATION FOR ECONOMIC CO-OPERATION AND DEVELOPMENT
Perspectives de lrsquoemploi de lrsquoOCDE
2005
ORGANISATION DE COOPEacuteRATION ET DE DEacuteVELOPPEMENT EacuteCONOMIQUES
LrsquoOCDE est un forum unique en son genre ougrave les gouvernements de 30 deacutemocraties œuvrentensemble pour relever les deacutefis eacuteconomiques sociaux et environnementaux que pose lamondialisation LrsquoOCDE est aussi agrave lrsquoavant-garde des efforts entrepris pour comprendre les eacutevolutionsdu monde actuel et les preacuteoccupations qursquoelles font naicirctre Elle aide les gouvernements agrave faire face agravedes situations nouvelles en examinant des thegravemes tels que le gouvernement drsquoentreprise lrsquoeacuteconomiede lrsquoinformation et les deacutefis poseacutes par le vieillissement de la population LrsquoOrganisation offre auxgouvernements un cadre leur permettant de comparer leurs expeacuteriences en matiegravere de politiques dechercher des reacuteponses agrave des problegravemes communs drsquoidentifier les bonnes pratiques et de travailler agrave lacoordination des politiques nationales et internationales
Les pays membres de lrsquoOCDE sont lrsquoAllemagne lrsquoAustralie lrsquoAutriche la Belgique le Canada laCoreacutee le Danemark lrsquoEspagne les Eacutetats-Unis la Finlande la France la Gregravece la Hongrie lrsquoIrlandelrsquoIslande lrsquoItalie le Japon le Luxembourg le Mexique la Norvegravege la Nouvelle-Zeacutelande les Pays-Bas laPologne le Portugal la Reacutepublique slovaque la Reacutepublique tchegraveque le Royaume-Uni la Suegravede laSuisse et la Turquie La Commission des Communauteacutes europeacuteennes participe aux travaux de lrsquoOCDE
Les Eacuteditions OCDE assurent une large diffusion aux travaux de lrsquoOrganisation Ces dernierscomprennent les reacutesultats de lrsquoactiviteacute de collecte de statistiques les travaux de recherche meneacutes surdes questions eacuteconomiques sociales et environnementales ainsi que les conventions les principesdirecteurs et les modegraveles deacuteveloppeacutes par les pays membres
Publieacute en anglais sous le titre
OECD Employment Outlook 2005
copy OCDE 2005
Toute reproduction copie transmission ou traduction de cette publication doit faire lrsquoobjet dune autorisation eacutecrite Les demandes doivent ecirctre
adresseacutees aux Eacuteditions OCDE rightsoecdorg ou par fax (33 1) 45 24 13 91 Les demandes drsquoautorisation de photocopie partielle doivent ecirctre adresseacutees
directement au Centre franccedilais drsquoexploitation du droit de copie 20 rue des Grands-Augustins 75006 Paris France (contactcfcopiescom)
Les Perspectives de lrsquoemploi de lrsquoOCDEwwwoecdorgelsperpectivesemploi
Preacutesentent une eacutevaluation annuelle de lrsquoeacutevolution et des perspectives des marcheacutes dutravail des pays membres Chaque numeacutero donne une analyse globale des tendances les plusreacutecentes du marcheacute du travail et des preacutevisions agrave court terme et examine les principaleseacutevolutions agrave moyen terme Il fournit eacutegalement des statistiques agrave titre de reacutefeacuterence
Les Perspectives de lrsquoemploi de lOCDE sont lrsquoœuvre commune des membres de la Directionde lrsquoemploi du travail et des affaires sociales et ont beacuteneacuteficieacute des contributions des deacuteleacutegueacutesnationaux des pays Cet ouvrage est publieacute sous la responsabiliteacute du Secreacutetaire geacuteneacuteral delrsquoOCDE
Ce numeacutero est baseacute sur des projets de chapitre eacutetablis par Paul Swaim et Pascal Marianna(introduction et chapitre 1) Anne Saint-Martin et Ann Vourcrsquoh (chapitre 2) Glenda Quintini(chapitre 3) et David Grubb (chapitres 4 et 5) Raymond Torres a coordonneacute et eacutediteacute ce volumeLrsquoeacutevaluation des perspectives du marcheacute du travail des divers pays ne correspond pasneacutecessairement agrave celle qursquoen donnent les autoriteacutes nationales concerneacutees
Cet ouvrage est publieacute sous la responsabiliteacute du Secreacutetaire geacuteneacuteral de lrsquoOCDE Les
opinions et les interpreacutetations exprimeacutees ne reflegravetent pas neacutecessairement les vues delrsquoOCDE ou des gouvernements de ses pays membres
TABLE DES MATIEgraveRES
Table des matiegraveres
Eacuteditorial ndash Mondialisation relever le deacutefi 11
Introduction Perspectives de lrsquoemploi agrave court terme 17
Chapitre 1 Les coucircts drsquoajustement lieacutes aux eacutechanges sur les marcheacutes du travail des pays de lrsquoOCDE quelle est leur ampleur veacuteritable 25
Introduction 26
Principaux reacutesultats 27
1 Effets agrave long terme des eacutechanges sur le marcheacute du travail 29
A Effets positifs des eacutechanges au niveau global 29
B Certains travailleurs sont leacuteseacutes drsquoautres sont avantageacutes 30
C Les pays agrave hauts salaires peuvent-ils rester compeacutetitifs dans une eacuteconomie
laquo globale raquo 31
2 Coucircts drsquoajustement sur le marcheacute du travail 38
A Quelle reacuteponse publique face aux coucircts drsquoajustement 38
B Lrsquoincidence des suppressions drsquoemplois dues aux eacutechanges 39
C Caracteacuteristiques et problegravemes drsquoajustement des travailleurs victimes
de suppressions drsquoemplois dues aux eacutechanges 47
3 Politiques destineacutees agrave reacuteduire les coucircts drsquoajustement lieacutes aux eacutechanges 54
A Une politique nationale du marcheacute du travail a-t-elle encore sa place
dans lrsquoeacuteconomie mondiale 54
B Les modes drsquointervention possibles cinq choix strateacutegiques 57
C Quel rocircle pour les mesures proactives 58
D Faut-il compenser les pertes subies par les travailleurs victimes
de suppressions drsquoemplois dues aux eacutechanges (et si oui comment) 60
E Le rocircle des programmes cibleacutes 63
Conclusions 68
Bibliographie 77
Chapitre 2 Les dispariteacutes reacutegionales drsquoemploi sont-elles persistantes Le rocircle de la mobiliteacute geacuteographique 83
Introduction 84
Principaux reacutesultats 84
1 Dispariteacutes de performances des marcheacutes du travail peut-on parler
drsquoune dimension reacutegionale des problegravemes drsquoemploi 87
A Emploi et chocircmage au niveau reacutegional 87
B Dispariteacutes reacutegionales de performance des marcheacutes du travail
facteurs sous-jacents 94
C Dispariteacutes reacutegionales drsquoemploi et mobiliteacute geacuteographique des travailleurs 100
PERSPECTIVES DE LrsquoEMPLOI DE LrsquoOCDE ndash ISBN 92-64-01047-5 ndash copy OCDE 2005 3
TABLE DES MATIEgraveRES
2 Politiques publiques et dispariteacutes reacutegionales 107
A Supprimer les obstacles agrave la mobiliteacute deacutecoulant des politiques du logement 108
B Faire en sorte que les prestations drsquoassurance chocircmage et les PAMT
ne srsquoopposent pas agrave la mobiliteacute et favorisent le changement 118
C Promouvoir la creacuteation drsquoemplois au niveau local 122
Conclusions 124
Annexe 2A1 Sources et deacutefinitions des donneacutees relatives aux marcheacutes
du travail reacutegionaux 129
Bibliographie 136
Chapitre 3 Renforcer les incitations financiegraveres au travail le rocircle des prestations subordonneacutees agrave lrsquoexercice drsquoun emploi 141
Introduction 142
Principaux reacutesultats 143
1 Les incitations financiegraveres au travail et leur impact sur les transitions
en matiegravere drsquoemploi 145
A Tableau geacuteneacuteral des incitations financiegraveres au travail dans les diffeacuterents
pays par type de famille 145
B Incitations financiegraveres au travail et changements de situation agrave lrsquoeacutegard
du marcheacute du travail 153
2 Renforcement des incitations financiegraveres au travail par des prestations
drsquoactiviteacute 158
3 Principes cleacutes des prestations drsquoactiviteacute 166
A Comment faire en sorte que le reacutegime de prestations drsquoactiviteacute soit
efficace et efficient 166
B Compleacutementariteacutes des politiques 176
C Consideacuterations de coucirct 180
Conclusions 181
Annexe 3A1 Informations compleacutementaires 185
Bibliographie 189
Chapitre 4 Programmes du marcheacute du travail et strateacutegies drsquoactivation eacutevaluations drsquoimpact 193
Introduction 194
Principaux reacutesultats 194
1 Consideacuterations geacuteneacuterales sur diffeacuterents types de programmes et leur impact 195
A Nature de lrsquoimpact 195
B Capaciteacutes de gestion niveaux de prestations et besoin drsquoactivation 198
C Politiques drsquoactivation offre effective de main-drsquoœuvre et creacuteation
drsquoemplois un cercle vertueux 199
2 Deux exemples de lrsquoimpact des politiques sur les reacutesultats du marcheacute du travail 199
A Nouvelle-Zeacutelande programmes drsquoactivation adopteacutes en 2003 199
B France effets de motivation 200
3 Lrsquoampleur de lrsquoimpact 202
A Aide agrave la recherche drsquoemploi et suivi individualiseacute 202
B Formation professionnelle et emplois aideacutes 206
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TABLE DES MATIEgraveRES
C Les strateacutegies qui conjuguent recherche drsquoemploi et participation
agrave des programmes ouvrent des perspectives prometteuses 209
D Impact sur les flux drsquoentreacutee au chocircmage 210
E Eacutevaluation geacuteneacuterale des strateacutegies drsquoactivation 212
4 Impact agrave long terme sur lrsquoemploi et les gains 216
Conclusions 219
Bibliographie 229
Chapitre 5 Les services publics de lrsquoemploi geacuterer la performance 235
Introduction 236
Principaux reacutesultats 236
1 Exemples historiques de lrsquoutilisation de lrsquoeacutevaluation drsquoimpact pour
la gouvernance du SPE 238
2 Principes geacuteneacuteraux de gestion des performances 241
A Si le SPE est deacutecentraliseacute le financement doit ecirctre subordonneacute
aux principes de la gestion des performances 241
B Lrsquoimpact des programmes dans le domaine de lrsquoemploi devrait ecirctre eacutevalueacute
par le SPE 241
C Le SPE devrait suivre les reacutesultats en termes drsquoemploi et pas seulement
lrsquoeacutevolution du nombre des beacuteneacuteficiaires de prestations 242
D Deacutefinir la valeur des reacutesultats obtenus chez le client B + tW 244
E Des aspects davantage institutionnels 245
F Pour une eacutevaluation continue 246
3 Quasi-marcheacute et modaliteacutes traditionnelles drsquoorganisation des services
de lrsquoemploi 247
A Mise en place drsquoun quasi-marcheacute 247
B Modaliteacutes drsquoorganisation traditionnelles du SPE et gestion par objectifs 251
Conclusions 255
Bibliographie 262
Annexe statistique 265
Liste des encadreacutes
Chapitre 1
11 Lrsquoexternalisation agrave lrsquoeacutetranger est-elle diffeacuterente 36
12 Estimation de lrsquoincidence et des coucircts des suppressions drsquoemplois imputables
aux eacutechanges 40
13 Le deacutecompte des pertes drsquoemplois lieacutees aux eacutechanges aux Eacutetats-Unis
enseignements agrave tirer de cinq sources de donneacutees 43
14 Trois exemples de systegraveme drsquoassurance salaire 62
15 Le Trade Adjustment Assistance (TAA) un programme en constante eacutevolution 66
16 Deux exemples de programmes sectoriels en faveur des travailleurs victimes
de suppressions drsquoemplois imputables aux eacutechanges 67
Chapitre 2
21 Mesurer les dispariteacutes reacutegionales en matiegravere drsquoemploi de migrations
et de salaires 88
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TABLE DES MATIEgraveRES
22 Les salaires et la mobiliteacute des travailleurs reacuteagissent-ils aux deacuteseacutequilibres
des marcheacutes reacutegionaux de lrsquoemploi 104
23 Migrations salaires et productiviteacute 109
24 Dans quelle mesure les deacutecisions migratoires sont-elles lieacutees aux caracteacuteristiques
socio-eacuteconomiques des meacutenages 111
25 Deacutecentralisation de la politique de lrsquoemploi au Canada 125
Chapitre 3
31 Taxinomie des trappes agrave prestations 146
32 Les systegravemes de preacutelegravevementstransferts peuvent contribuer agrave expliquer
la polarisation du travail 151
33 Lrsquoimpact des incitations financiegraveres sur les deacutecisions drsquooffre de travail effets
de revenu et de substitution 154
34 Impocirct neacutegatif et incitations au travail 167
35 Lrsquoeffet de lrsquoEarned Income Tax Credit sur lrsquoactiviteacute aux Eacutetats-Unis 169
36 La limitation dans le temps des prestations est-elle efficace Lrsquoexpeacuterience
du Temporary Assistance for Needy Families aux Eacutetats-Unis et du Projet
drsquoautosuffisance au Canada 171
37 Ideacutees de reacuteforme creacutedit drsquoimpocirct baseacute sur le salaire 173
38 Avantages et inconveacutenients du paiement des creacutedits drsquoimpocirct via la feuille
de paie lrsquoexpeacuterience du WFTC 175
39 Reacuteforme des prestations sociales en Nouvelle-Zeacutelande le programme
laquo Working for Families raquo 177
310 Mesures en faveur de la garde des enfants dans le cadre drsquoune politique
globale de valorisation du travail 179
Chapitre 4
41 Strateacutegies drsquoactivation et laquo workfare raquo 197
42 Comment lrsquoimpact des PAMT varie-t-il entre les diffeacuterentes cateacutegories
de demandeurs drsquoemploi 203
43 Reacutesultats drsquoune analyse de reacutegression groupeacutee des mesures laquo qui marchent raquo 205
44 Lrsquoomission des effets de motivation conduit agrave une estimation biaiseacutee
de lrsquoimpact des programmes 209
Chapitre 5
51 Variabiliteacute des reacutesultats dans des systegravemes de quasi-marcheacute en Australie
et au Royaume-Uni 243
52 Trois meacutethodes pour lrsquoeacutevaluation des programmes du marcheacute du travail 252
Liste des tableaux
Introduction
01 Croissance du volume du PIB dans les pays de lrsquoOCDE 19
02 Croissance de lrsquoemploi et de la population active dans les pays de lrsquoOCDE 20
03 Le chocircmage dans les pays de lrsquoOCDE 22
04 Coucircts de main-drsquoœuvre dans les pays de lrsquoOCDE 23
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TABLE DES MATIEgraveRES
Chapitre 1
11 Les travailleurs du secteur manufacturier perdent leur emploi plus souvent
que les travailleurs du secteur des services mais la relation directe entre
les eacutechanges et les taux de pertes drsquoemplois nrsquoest pas totalement claire 46
12 Les victimes de suppressions drsquoemplois lieacutees aux eacutechanges sont-elles diffeacuterentes
des autres comparaison pour les Eacutetats-Unis 1979-1999 49
13 Les victimes de suppressions drsquoemplois lieacutees aux eacutechanges sont-elles diffeacuterentes
des autres comparaison pour 14 pays europeacuteens 1994-2001 50
14 De nombreux travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois trouvent un nouvel
emploi dans la mecircme branche ce qui limite leurs pertes de salaire 53
15 Taxonomie partielle des mesures destineacutees agrave reacuteduire les coucircts drsquoajustement
du marcheacute du travail reacutesultant des eacutechanges 57
Chapitre 2
21 Eacutevolution des dispariteacutes reacutegionales de performance des marcheacutes du travail
au cours de la deacutecennie eacutecouleacutee 92
22 Performances des marcheacutes reacutegionaux du travail et influence des reacutegions
geacuteographiquement voisines 1993-2003 94
23 Les dispariteacutes dans les taux drsquoemploi reacutegionaux sont-elles le fait de lrsquooffre
ou de la demande 95
24 Flux nets de migrations internes par rapport aux performances reacutegionales
du marcheacute du travail 1998-2003 103
25 Seacutelection drsquoeacutetudes empiriques sur le reacutegime drsquooccupation du logement
la mobiliteacute professionnelle et le chocircmage 113
26 Politiques drsquoincitations agrave lrsquoaccession agrave la proprieacuteteacute dans certains pays de lrsquoOCDE 114
27 Conditions dans lesquelles un chocircmeur est tenu drsquoaccepter un emploi neacutecessitant
des deacuteplacements domicile-travail 120
Annexe
2A11 Caracteacuteristiques des uniteacutes territoriales retenues dans lrsquoanalyse 130
2A12 Sources des donneacutees et deacutefinitions 133
Chapitre 3
31 Quel est lrsquoimpact des TMIE sur la situation au regard de lrsquoemploi 156
32 Prestations subordonneacutees agrave lrsquoexercice drsquoun emploi 2002 159
Annexe statistique
A Taux de chocircmage standardiseacutes dans 27 pays de lrsquoOCDE 267
B Rapports emploipopulation taux drsquoactiviteacute et taux de chocircmage 268
C Rapports emploipopulation taux drsquoactiviteacute et taux de chocircmage par acircge 271
D Rapports emploipopulation taux drsquoactiviteacute et taux de chocircmage selon le niveau
drsquoeacuteducation 2003 281
E Freacutequence et composition de lrsquoemploi agrave temps partiel 283
F Nombre moyen drsquoheures annuelles ouvreacutees par personne ayant un emploi 285
G Freacutequence du chocircmage de longue dureacutee 288
H Deacutepenses publiques et nouveaux participants aux programmes du marcheacute
du travail dans les pays de lrsquoOCDE 292
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TABLE DES MATIEgraveRES
Liste des graphiques
Chapitre 1
11 La tendance geacuteneacuterale de la zone OCDE vers une plus grande inteacutegration eacuteconomique internationale coexiste avec des diffeacuterences marqueacutees selon les pays du poids des eacutechanges et des IDE par rapport au PIB 32
12 La concurrence internationale peut contribuer agrave restreindre lrsquoemploi et les salaires dans certaines branches 34
13 Les performances au niveau de lrsquoemploi et du chocircmage ne sont pas systeacutematiquement associeacutees agrave lrsquoouverture aux eacutechanges 35
14 La majoriteacute des travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois dans le secteur manufacturier trouvent un nouvel emploi dans ce mecircme secteur 52
15 La mondialisation nrsquoa pas geacuteneacutereacute de baisse de la deacutepense publique 5516 Les perceptions de la seacutecuriteacute de lrsquoemploi varient davantage en fonction
des politiques du marcheacute du travail qursquoen fonction de lrsquoouverture commerciale 56
Chapitre 2
21 Dispariteacutes reacutegionales du point de vue de la performance des marcheacutes du travail 2003 89
22 Les dispariteacutes reacutegionales varient consideacuterablement entre les pays 9023 Dispariteacutes reacutegionales agrave lrsquointeacuterieur des pays et entre pays par grandes zones
geacuteographiques 1993-2003 9124 Dans les reacutegions les problegravemes drsquoemploi sont persistants 9325 Dans quelle mesure les dispariteacutes reacutegionales en matiegravere drsquoemploi sont-elles lieacutees
au niveau drsquoinstruction de la population reacutegionale en acircge de travailler 9726 Concentration geacuteographique et dispariteacutes reacutegionales dans les taux drsquoemploi 9927 Taux de migrations internes 2003 101
28 Eacutevolution des taux de migrations internes 10229 Taux de migrations journaliegraveres dans certains pays de lrsquoOCDE 2003 106210 Les jeunes et les plus eacuteduqueacutes constituent les groupes les plus mobiles 107211 Proportion de logements occupeacutes par leurs proprieacutetaires 1980 et 200203 110212 Coucircts de transaction sur le marcheacute du logement dans certains pays de lrsquoOCDE 116
Chapitre 3
31 Quelle part drsquoune hausse de salaire de 10 est confisqueacutee 14732 Le travail est-il financiegraverement inteacuteressant par rapport aux allocations chocircmage
et aux autres prestations de non-emploi 14833 Des perspectives de salaire reacuteduit apregraves le chocircmage peuvent rendre lrsquoemploi
moins attractif 14934 Lrsquoemploi est-il financiegraverement inteacuteressant pour les inactifs 15035 Les inactifs ont-ils des incitations agrave passer au travail agrave temps partiel 15036 TMIE et situation des personnes faiblement qualifieacutees au regard du marcheacute
du travail 2002 15537 Effet des prestations subordonneacutees agrave lrsquoexercice drsquoun emploi sur les trappes
agrave chocircmage 2002 16438 Effet des prestations subordonneacutees agrave lrsquoexercice drsquoun emploi sur les trappes
agrave bas salaire 2002 165
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TABLE DES MATIEgraveRES
Annexe
3A11 Indicateur de trappe agrave bas salaire 2002 185
3A12 TMIE correspondant au passage du temps partiel au temps complet 2002 186
3A13 Indicateur de trappe agrave chocircmage 2002 187
3A14 Indicateur de trappe agrave inactiviteacute 2002 188
Chapitre 4
41 Variation annuelle en pourcentage du nombre de chocircmeurs indemniseacutes
Nouvelle-Zeacutelande 1997-2004 201
42 Taux mensuels de reprise drsquoemploi selon la dureacutee du chocircmage pour quatre
tranches de salaire de reacutefeacuterence chez les chocircmeurs ayant droit agrave 14 mois
drsquoindemnisation France 1986-1992 201
43 Effets composites de la participation agrave des PAMT sur les taux drsquoemploi relatifs
selon le nombre de jours eacutecouleacutes depuis lrsquoadmission Suisse 1998 et 1999 206
44 Variations des taux de retour agrave lrsquoemploi des chocircmeurs indemniseacutes en fonction
des diffeacuterentes modaliteacutes drsquoorientation vers les programmes du marcheacute
du travail au Danemark 1996 agrave 1998 208
45 Effets absolus et relatifs sur le nombre de beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide sociale
par anneacutee agrave partir de lrsquoaffectation aleacuteatoire agrave des programmes drsquoemploi
Eacutetats-Unis milieu des anneacutees 90 211
46 Beacuteneacuteficiaires adultes de lrsquoaide sociale et chocircmeurs indemniseacutes Eacutetats-Unis
1960-2004 213
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ISBN 92-64-01047-5
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Eacuteditorial
Mondialisation relever le deacutefi
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EacuteDITORIAL ndash MONDIALISATION RELEVER LE DEacuteFI
Les multiples visages de la mondialisation ndash augmentation des importations flux
drsquoinvestissement direct agrave lrsquoeacutetranger (parfois directement lieacutes aux deacutelocalisations de la
production) et afflux drsquoimmigreacutes ndash ont contribueacute reacutecemment agrave lrsquoinseacutecuriteacute croissante de
lrsquoemploi dans de nombreux pays de lrsquoOCDE Au dire de certains commentateurs la
mondialisation entraicircne drsquoimportantes pertes drsquoemplois pas seulement dans lrsquoindustrie
mais aussi de plus en plus dans certains secteurs des services qui jusque-lagrave nrsquoeacutetaient pas
exposeacutes aux eacutechanges et elle exerce une pression agrave la baisse sur les salaires et les
conditions de travail de nombreux travailleurs de la zone de lrsquoOCDE Compte tenu par
ailleurs de lrsquoeacutevolution rapide des technologies (par exemple dans le secteur des TIC et de
lrsquoInternet) la menace des pertes drsquoemplois ne concerne plus seulement au premier chef
les ouvriers les travailleurs non manuels eux aussi pourraient ecirctre toucheacutes en grand
nombre Ces craintes ont eacuteteacute nourries par lrsquointeacutegration rapide dans le systegraveme commercial
mondial de deux immenses pays agrave main-drsquoœuvre abondante la Chine et lrsquoInde ainsi que
par lrsquoeacutelargissement reacutecent de lrsquoUE
Comme on pouvait srsquoy attendre ces craintes sont drsquoautant plus vives que la croissance
de lrsquoemploi est relativement atone dans une majoriteacute de pays de lrsquoOCDE en particulier en
Europe continentale Et les projections de lrsquoOCDE anticipent une ameacutelioration limiteacutee de la
situation sur le plan de lrsquoemploi en 2005-2006 pour lrsquoensemble de la zone de lrsquoOCDE Sur la
base des tendances actuelles il y aurait 36 millions de chocircmeurs dans la zone de lrsquoOCDE
en 2006 soit 1 million de moins seulement qursquoen 2004
La mondialisation permet drsquoespeacuterer une eacuteleacutevation des niveaux de viehellip
Les craintes qui viennent drsquoecirctre eacutevoqueacutees contrastent vivement avec ce qursquoon a pu
observer dans le passeacute agrave savoir que les phases de libeacuteralisation des eacutechanges et de
lrsquoinvestissement ont eacuteteacute une source tregraves importante drsquoaugmentation de lrsquoemploi et
drsquoeacuteleacutevation des niveaux de vie Lrsquoaccentuation de lrsquoouverture des marcheacutes creacutee de
nouveaux deacuteboucheacutes pour les entreprises de tous les pays qui y participent eacutelargit les
possibiliteacutes de choix des consommateurs et permet une augmentation des revenus reacuteels
Lrsquoexpeacuterience du passeacute montre aussi que les politiques protectionnistes sont une impasse
les pays qui se sont le plus ouverts aux eacutechanges sont aussi geacuteneacuteralement ceux qui ont
connu la croissance eacuteconomique la plus forte
hellip mais elle implique aussi des coucircts drsquoajustement
Cependant pour tirer parti des eacutechanges il faut reacuteorienter les facteurs de production des
activiteacutes dans lesquelles un pays est comparativement moins efficient que ses partenaires
commerciaux vers celles dans lesquelles il est comparativement plus efficient Par
conseacutequent les pertes drsquoemplois dans certains secteurs au mecircme titre que les possibiliteacutes
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EacuteDITORIAL ndash MONDIALISATION RELEVER LE DEacuteFI
drsquoemploi nouvelles dans drsquoautres secteurs accompagnent ineacutevitablement le processus de
mondialisation Le deacutefi est de faire en sorte que lrsquoajustement qursquoimplique lrsquoadaptation de
la main-drsquoœuvre disponible aux emplois nouveaux srsquoopegravere sans heurts dans toute la
mesure du possible
Lrsquoampleur de lrsquoajustement agrave opeacuterer doit ecirctre remis en perspective Il y a lieu de penser
qursquoune partie seulement des pertes drsquoemplois enregistreacutees dans les pays de lrsquoOCDE est
directement imputable agrave la libeacuteralisation des eacutechanges et de lrsquoinvestissement Pour illustrer
le propos on peut rappeler que les donneacutees concernant 15 pays de lrsquoOCDE pour la
peacuteriode 1900-2000 montrent que les activiteacutes manufacturiegraveres fortement soumises agrave la
concurrence des importations ne repreacutesentaient en moyenne que 4 de lrsquoemploi total
Cependant lrsquoajustement nrsquoest ni automatique ni indolore On observe au chapitre 1 que
lorsqursquoils perdent leur emploi les travailleurs des secteurs fortement soumis agrave la
concurrence des importations mettent plus de temps que les autres travailleurs agrave retrouver
du travail et subissent aussi des baisses de salaire plus importantes Cela tient au fait que
par rapport aux autres cateacutegories de travailleurs priveacutes drsquoemploi ceux qui sont victimes de
suppressions drsquoemplois lieacutees agrave lrsquoeacutevolution des eacutechanges sont geacuteneacuteralement plus acircgeacutes ont un
moins bon niveau de formation et souvent ont des qualifications qui correspondent agrave des
meacutetiers et agrave des activiteacutes en deacuteclin
Les dispositifs axeacutes sur les travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois lieacutees agrave lrsquoeacutevolution des eacutechanges peuvent se justifier dans certaines circonstanceshellip
Bien que les travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois lieacutees agrave lrsquoeacutevolution des eacutechanges
aient en moyenne plus de difficulteacutes que drsquoautres cateacutegories de travailleurs agrave srsquoadapter cela
ne signifie pas neacutecessairement qursquoil faille prendre des mesures speacutecifiques agrave leur eacutegard
Cependant il peut se justifier de mettre en œuvre des mesures drsquoaccompagnement et des
services de reacuteinsertion cibleacutes lorsque les chocs lieacutes aux eacutechanges affectent particuliegraverement
durement certaines reacutegions provoquant des licenciements massifs sur des marcheacutes locaux du
travail qui nrsquooffrent guegravere de possibiliteacutes de reclassement sur place De fait comme le montre
le chapitre 2 les deacuteseacutequilibres reacutegionaux sur le plan de lrsquoemploi ont souvent un caractegravere
persistant mecircme dans les pays ougrave les travailleurs font preuve drsquoune relative mobiliteacute entre
reacutegions De mecircme les dispositifs cibleacutes peuvent avoir leur utiliteacute lorsque ce sont des secteurs
entiers qui sont affecteacutes par la libeacuteralisation des eacutechanges et de lrsquoinvestissement ndash et le
problegraveme est particuliegraverement aigu lorsque ces secteurs en deacuteclin se trouvent dans des reacutegions
deacutejagrave deacuteprimeacutees Mais il faut admettre que les mesures cibleacutees ont donneacute des reacutesultats
contrasteacutes faisant parfois de fait obstacle agrave lrsquoajustement Par conseacutequent les mesures cibleacutees
sont agrave utiliser avec parcimonie elles doivent avant tout chercher agrave faciliter des ajustements
ordonneacutes et elles doivent ecirctre de dureacutee limiteacutee
En outre lrsquoargument est parfois avanceacute que les travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois
lieacutees agrave lrsquoeacutevolution des eacutechanges sont fondeacutes agrave demander une aide particuliegravere aux pouvoirs
publics parce que leur situation reacutesulte drsquoune politique deacutelibeacutereacutee de libeacuteralisation des flux
drsquoeacutechanges et drsquoinvestissement qui augmentera les revenus et le niveau de bien-ecirctre du reste
de la socieacuteteacute Une variante de cet argument beaucoup utiliseacutee aux Eacutetats-Unis consiste
agrave dire que sans aide speacutecifique pour les travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois
lieacutees au commerce international il risque drsquoecirctre impossible de poursuivre les initiatives de
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EacuteDITORIAL ndash MONDIALISATION RELEVER LE DEacuteFI
libeacuteralisation des eacutechanges Si lrsquoon fait preacutevaloir ce type drsquoargument politico-eacuteconomique il
faut ecirctre attentif agrave minimiser les inefficiences et les ineacutequiteacutes qursquoil peut y avoir agrave faire
beacuteneacuteficier les travailleurs victimes de suppressions dlsquoemplois lieacutees agrave lrsquoeacutevolution des eacutechanges
drsquoune aide particuliegravere par rapport agrave celle dont beacuteneacuteficieraient drsquoautres travailleurs confronteacutes
agrave des difficulteacutes analogues sur le marcheacute du travail
mais lrsquoobjectif majeur est drsquoapporter une garantie de revenu aux travailleurs priveacutes drsquoemploi de faccedilon geacuteneacuterale tout en renforccedilant les incitations agrave retrouver un travail
Sauf dans ces circonstances speacutecifiques les deacutefis que posent les suppressions drsquoemplois
lieacutees agrave lrsquoeacutevolution des eacutechanges ne sont pas tregraves diffeacuterents de ceux que posent les
suppressions drsquoemplois en geacuteneacuteral Crsquoest pourquoi lrsquoobjectif preacutepondeacuterant pour les
pouvoirs publics doit ecirctre drsquoapporter une garantie de revenu aux travailleurs priveacutes
drsquoemploi de faccedilon geacuteneacuterale tout en facilitant leur reclassement sur de nouveaux emplois
Les allocations chocircmage sont la faccedilon la plus manifeste drsquoaider les laquo perdants raquo victimes
de la concurrence des importations et des deacutelocalisations Ces prestations peuvent
promouvoir les objectifs drsquoeacutequiteacute en induisant une reacutepartition plus eacutegale des avantages et
des coucircts de lrsquointeacutegration eacuteconomique au plan international Elles peuvent aussi servir des
objectifs drsquoefficience en permettant aux demandeurs drsquoemploi de prendre le temps de
retrouver un emploi qui valorise leurs qualifications Cependant il peut aussi en reacutesulter
des inefficiences les allocations chocircmage tendant agrave eacutemousser la deacutetermination des
travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois agrave rechercher activement un nouvel emploi
Les deacutesincitations agrave lrsquoeacutegard de lrsquoactiviteacute risquent drsquoecirctre particuliegraverement fortes lorsque lrsquoon
a affaire agrave des travailleurs dont lrsquoexpeacuterience professionnelle et les qualifications ne sont
pas bien en adeacutequation avec les emplois disponibles En regravegle geacuteneacuterale ces travailleurs
devront accepter une baisse notable de leur reacutemuneacuteration pour retrouver du travail En
pareil cas des prestations de chocircmage qui apparaissent tout agrave fait modestes par rapport
aux gains anteacuterieurs peuvent apparaicirctre beaucoup plus geacuteneacutereuses par rapport aux gains
futurs et creacuteer de veacuteritables piegraveges agrave chocircmage
Lrsquoobjectif global des pouvoirs publics devant ecirctre de veiller agrave ce que les travailleurs victimes
de suppressions drsquoemplois aient la possibiliteacute et la volonteacute de srsquoadapter les mesures qui
inciteraient ces travailleurs agrave se retirer du marcheacute du travail ndash preacuteretraites pensions
drsquoinvaliditeacute ou allocations chocircmage sans veacuteritable obligation de recherche drsquoemploi ndash sont
agrave eacuteviter En veacuteriteacute il faut tout faire pour que les travailleurs victimes de suppressions
drsquoemplois gardent un contact eacutetroit avec le marcheacute du travail Mais il faut aussi reconnaicirctre
que les responsables gouvernementaux ont souvent un choix difficile agrave faire entre accorder
des prestations suffisantes et preacuteserver lrsquoincitation agrave retrouver un travail
Veiller agrave ce que le travail soit financiegraverement attrayant par rapport agrave une situation drsquoallocataire est une faccedilon drsquoy parvenirhellip
Agrave cet effet on peut notamment octroyer un avantage financier aux demandeurs drsquoemploi
qui trouvent du travail Les prestations lieacutees agrave lrsquoexercice drsquoune activiteacute sont en regravegle
geacuteneacuterale cibleacutees sur les bas salaires et il faut veiller agrave les concevoir de faccedilon agrave reacuteduire le
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EacuteDITORIAL ndash MONDIALISATION RELEVER LE DEacuteFI
risque drsquoeffet drsquoaubaine Mais lrsquoexpeacuterience montre que cela peut ecirctre un moyen efficace
drsquoencourager lrsquoactiviteacute (chapitre 3) Les systegravemes de garantie de salaire qui compensent en
partie lrsquoeacutecart de salaire entre lrsquoancien emploi et un nouvel emploi sont une innovation
inteacuteressante actuellement testeacutee dans quelques pays (Allemagne Eacutetats-Unis et France)
dans le but drsquoencourager les travailleurs priveacutes drsquoemploi agrave retrouver plus rapidement du
travail Cependant ces systegravemes sont difficiles agrave concevoir et nrsquoont pas encore fait lrsquoobjet
drsquoeacutevaluations rigoureuses
les strateacutegies drsquoactivation si elles sont bien conccedilues peuvent contribuer agrave faciliter lrsquoaccegraves agrave un nouvel emploi
Les strateacutegies drsquoactivation sont essentielles pour faire en sorte que des niveaux de
prestations suffisants soient compatibles avec de fortes incitations au travail (chapitre 4)
Ces strateacutegies qui recouvrent lrsquoaide agrave la recherche drsquoemploi le conseil la formation et
drsquoautres services de retour agrave lrsquoemploi sont particuliegraverement bien adapteacutees aux situations
de suppressions drsquoemplois lieacutees au commerce international En fait lrsquoadaptation reacuteussie agrave
lrsquoeacutevolution de la configuration des eacutechanges implique que la main-drsquoœuvre se reacuteoriente
sans heurts des activiteacutes en deacuteclin vers les activiteacutes en expansion Par exemple le retour agrave
lrsquoemploi de travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois dont les qualifications sont
obsolegravetes peut ecirctre faciliteacute si des actions de reconversion adeacutequates permettent de
qualifier ces travailleurs pour de nouveaux emplois agrave un coucirct raisonnable Cependant les
programmes actifs du marcheacute du travail doivent ecirctre conccedilus avec beaucoup de soin Par
exemple il peut ecirctre inteacuteressant pour de nombreux travailleurs priveacutes drsquoemploi surtout les
plus acircgeacutes de retrouver du travail dans le mecircme secteur plutocirct que de srsquoorienter vers un
nouveau meacutetier qui exigerait un effort notable de reconversion Or crsquoest possible car les
taux eacuteleveacutes de rotation de la main-drsquoœuvre font qursquoil y a beaucoup drsquoembauches mecircme
dans les secteurs drsquoactiviteacute en deacuteclin Par ailleurs les chutes de revenu sont notablement
moindres lorsque les travailleurs retrouvent du travail dans le mecircme secteur drsquoactiviteacute En
reacutesumeacute les mesures de formation et autres mesures drsquoaide intensive devraient ecirctre
reacuteserveacutees agrave un groupe relativement restreint drsquoindividus pour qui lrsquoaide agrave la recherche
drsquoemploi ne suffit pas
Apporter aux travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois les services individualiseacutes
adapteacutes agrave leur situation est un aspect du deacutefi geacuteneacuteral consistant agrave mettre en œuvre des
services de lrsquoemploi efficaces agrave eacutevaluer leur impact et agrave eacutelargir une offre de services
efficace par rapport agrave son coucirct Une bonne gestion des performances des services de
lrsquoemploi est essentielle dans cette perspective (chapitre 5)
lrsquoaide agrave la recherche drsquoemploi apregraves notification anticipeacutee de suppressions drsquoemplois peut aussi ecirctre utile
Les pertes drsquoemplois lieacutees aux chocs commerciaux sont parfois suffisamment preacutevisibles pour
qursquoon puisse mettre en œuvre des aides agrave lrsquoadaptation avant mecircme que nrsquointerviennent les
licenciements La peacuteriode de preacuteavis souvent preacutevue par la leacutegislation peut ecirctre mise agrave
profit pour engager des mesures proactives Elle est aussi inteacuteressante en elle-mecircme en
ceci qursquoelle permet aux travailleurs de rechercher tout de suite un nouvel emploi Les
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EacuteDITORIAL ndash MONDIALISATION RELEVER LE DEacuteFI
travailleurs agrave qui lrsquoon annonce agrave lrsquoavance la future suppression de leur emploi tendent agrave
passer moins de temps au chocircmage que les travailleurs licencieacutes sans preacuteavis et il semble
aussi y avoir un effet positif drsquoune notification anticipeacutee de licenciement sur le salaire
apregraves reclassement Deacutepecirccher des agents des services publics de lrsquoemploi dans les
entreprises ougrave des licenciements ont eacuteteacute annonceacutes ou mecircme ouvrir une antenne des
services de lrsquoemploi dans les locaux de lrsquoentreprise qui licencie peuvent ecirctre des mesures
particuliegraverement utiles
et de faccedilon plus geacuteneacuterale il faut que le marcheacute du travail fonctionne bien
Il sera beaucoup plus facile drsquoaider les travailleurs priveacutes drsquoemploi agrave retrouver du travail si
le marcheacute du travail au total est performant Dans cette optique il est plus important que
jamais de veiller au dynamisme du marcheacute du travail et de veiller agrave ce que les personnes
drsquoacircge actif aient la possibiliteacute de travailler et y soient inciteacutees La reacuteeacutevaluation en cours de
la strateacutegie de lrsquoOCDE pour lrsquoemploi devrait offrir un cadre geacuteneacuteral agrave cet effet
En reacutesumeacute les politiques publiques doivent reconnaicirctre les coucircts de lrsquoajustement lieacutes agrave la mondialisation et y faire face
Au total il est exageacutereacute de preacutetendre que la mondialisation est la cause principale des
problegravemes du marcheacute du travail dans les pays de lrsquoOCDE Cependant il est vrai que le
processus qui permet de tirer avantage de lrsquoouverture des marcheacutes induit des coucircts
drsquoajustement Ces coucircts doivent ecirctre reconnus et pris en compte principalement par des
mesures de politique geacuteneacuterale qui compensent la perte drsquoemploi tout en ameacuteliorant les
chances de retour agrave lrsquoemploi Le fait de ne pas reconnaicirctre lrsquoeffort drsquoajustement que la
mondialisation exige de la part des travailleurs et de ne pas mettre en œuvre les reacuteformes
indispensables risque drsquoeacuteroder le soutien de lrsquoopinion publique aux politiques drsquoouverture
des eacutechanges
John P Martin
directeur de la Direction de lrsquoemploi
du travail et des affaires sociales de lrsquoOCDE
Juin 2005
PERSPECTIVES DE LrsquoEMPLOI DE LrsquoOCDE ndash ISBN 92-64-01047-5 ndash copy OCDE 200516
ISBN 92-64-01047-5
Perspectives de lrsquoemploi de lrsquoOCDE
copy OCDE 2005
Introduction
Perspectives de lrsquoemploi agrave court terme
PERSPECTIVES DE LrsquoEMPLOI DE LrsquoOCDE ndash ISBN 92-64-01047-5 ndash copy OCDE 2005 17
INTRODUCTION PERSPECTIVES DE LrsquoEMPLOI Agrave COURT TERME
La hausse des prix du peacutetrole et les fluctuations des taux de change ont assombri les
perspectives de croissance dans lrsquoensemble des pays de lrsquoOCDE et plus particuliegraverement
dans la zone euro De ce fait la situation de lrsquoemploi ne devrait connaicirctre qursquoune lente
ameacutelioration en 2005-2006 ndash avec des diffeacuterences toutefois marqueacutees drsquoun pays agrave lrsquoautre
dans les preacutevisions De mecircme les salaires devraient continuer agrave progresser modeacutereacutement
au cours de la peacuteriode consideacutereacutee la hausse des salaires reacuteels restant geacuteneacuteralement en
deccedilagrave des gains de productiviteacute dans la zone OCDE
Les paragraphes suivants preacutesentent un reacutesumeacute de lrsquoeacutevaluation geacuteneacuterale de la situation
eacuteconomique et des performances de lrsquoemploi tireacute de lrsquoeacutedition de mai 2005 des Perspectives
eacuteconomiques de lrsquoOCDE
A Perspectives eacuteconomiques agrave lrsquohorizon 2006En 2004 la croissance eacuteconomique a de nouveau eacuteteacute tireacutee par les Eacutetats-Unis et par
quelques grands pays eacutemergents non membres particuliegraverement dynamiques notamment
la Chine Dans lrsquoensemble de la zone OCDE le PIB reacuteel a augmenteacute de 34 lrsquoan dernier contre
21 en 2003 mais la croissance srsquoest ralentie en cours drsquoanneacutee sur fond de hausse et
drsquoinstabiliteacute des prix du peacutetrole ainsi que de fluctuations des taux de change (tableau 01)
Parmi les grands pays de lrsquoOCDE crsquoest aux Eacutetats-Unis que la croissance a eacuteteacute la plus
vive en 2004 mecircme si elle est resteacutee quelque peu en deccedilagrave des preacutevisions essentiellement
gracircce agrave une forte demande inteacuterieure alimenteacutee agrave la fois par la consommation des
meacutenages et lrsquoinvestissement des entreprises Agrave la faveur drsquoune expansion vigoureuse aux
Eacutetats-Unis et dans les pays drsquoAsie non membres lrsquoactiviteacute srsquoest acceacuteleacutereacutee par rapport agrave
lrsquoanneacutee preacuteceacutedente au Canada en Coreacutee au Japon au Mexique en Nouvelle-Zeacutelande au
Royaume-Uni et dans une moindre mesure en Australie Dans la zone euro les performances
ont eacuteteacute ineacutegales avec de piegravetres reacutesultats en Allemagne en Italie et aux Pays-Bas et une
croissance modeacutereacutee ou forte dans la plupart des autres pays La croissance de la zone euro
entraicircneacutee essentiellement par la demande exteacuterieure nrsquoa pas eacuteteacute suffisante pour compenser
entiegraverement le tassement conjoncturel en partie ducirc aux effets conjugueacutes drsquoun euro fort et
de la flambeacutee des prix du peacutetrole La croissance a eacuteteacute drsquoune vigueur exceptionnelle en Turquie
et elle srsquoest montreacutee robuste dans les quatre nouveaux membres de lrsquoUnion europeacuteenne ndash
Hongrie Pologne Reacutepublique slovaque et Reacutepublique tchegraveque
Drsquoapregraves les preacutevisions agrave court terme la croissance eacuteconomique devrait quelque peu
srsquoacceacuteleacuterer vers le milieu de 2005 dans la zone OCDE et lrsquoon srsquoattend aussi agrave un certain
reacuteeacutequilibrage de lrsquoactiviteacute entre toutes les reacutegions avec un ralentissement progressif aux
Eacutetats-Unis et au Royaume-Uni pendant la peacuteriode consideacutereacutee et une certaine acceacuteleacuteration
dans les 19 pays de lrsquoUE ndash ougrave la croissance passerait de 16 en 2005 agrave 23 en 2006 ndash ainsi
qursquoau Japon ndash ougrave elle passerait de 15 en 2005 agrave 17 en 2006 Cependant les dispariteacutes
persisteront entre les 19 pays de lrsquoUE Si les nouveaux pays membres ainsi que lrsquoEspagne
lrsquoIrlande et la Suegravede semblent devoir enregistrer des taux de croissance assez eacuteleveacutes
en 2005-2006 ce ne sera pas le cas drsquoautres pays de lrsquoUE Ainsi en 2005 la croissance serait
PERSPECTIVES DE LrsquoEMPLOI DE LrsquoOCDE ndash ISBN 92-64-01047-5 ndash copy OCDE 200518
INTRODUCTION PERSPECTIVES DE LrsquoEMPLOI Agrave COURT TERME
eacutegale ou infeacuterieure agrave 1 aux Pays-Bas et au Portugal tandis que lrsquoItalie entrerait en
reacutecession Pour la mecircme anneacutee les preacutevisions de lrsquoOCDE laissent en outre entrevoir un
certain ralentissement de lrsquoactiviteacute en Gregravece en Nouvelle-Zeacutelande et en Turquie mais agrave
partir de niveaux eacuteleveacutes ainsi que la poursuite drsquoune forte croissance en Coreacutee
Tableau 01 Croissance du volume du PIB dans les pays de lrsquoOCDEa b
Variation annuelle en pourcentage
a) Les meacutethodes de preacutevisions du Secreacutetariat de lrsquoOCDE ainsi que les concepts et sources statistiques utiliseacutes sontamplement deacutecrits dans le document laquo Sources et meacutethodes Perspectives eacuteconomiques de lrsquoOCDE raquo qui peut ecirctreconsulteacute sur le site Internet de lrsquoOCDE (wwwoecdorgdataoecd292325501352pdf)
b) Les agreacutegats sont calculeacutes sur la base des pondeacuterations du PIB de 2000 exprimeacutees en pariteacutes de pouvoir drsquoachatde 2000
Source Perspectives eacuteconomiques de lrsquoOCDE ndeg 77 mai 2005
Part dans le PIB total de lrsquoOCDE
2000
Moyenne1992-2002
2003 2004Preacutevisions
2005 2006
Ameacuterique du Nord
Canada 32 36 20 28 28 31
Mexique 33 27 14 44 40 42
Eacutetats-Unis 362 32 30 44 36 33
Asie
Japon 122 10 15 26 15 17
Coreacutee 28 56 31 46 43 50
Europe
Autriche 08 22 08 20 19 23
Belgique 10 20 13 27 13 24
Reacutepublique tchegraveque 06 20 37 40 41 43
Danemark 06 23 07 24 24 24
Finlande 05 33 25 34 22 29
France 57 20 05 23 14 20
Allemagne 76 13 ndash01 10 12 18
Gregravece 07 28 47 42 28 32
Hongrie 05 31 30 40 36 39
Islande 00 31 42 52 62 53
Irlande 04 79 36 49 53 50
Italie 53 16 04 10 ndash06 11
Luxembourg 01 48 29 45 33 39
Pays-Bas 16 27 ndash09 14 05 17
Norvegravege 06 34 04 29 31 25
Pologne 15 44 38 53 42 45
Portugal 07 24 ndash11 10 07 21
Reacutepublique slovaque 02 46 45 55 48 57
Espagne 30 28 25 27 30 32
Suegravede 09 26 16 30 28 33
Suisse 08 13 ndash03 17 13 20
Turquie 17 29 58 89 63 61
Royaume-Uni 55 30 22 31 24 24
Oceacuteanie
Australie 18 39 36 29 25 34
Nouvelle-Zeacutelande 03 37 33 44 29 24
OCDE Europe 402 23 13 25 18 24
UE-15 344 22 09 20 14 21
UE-19 371 23 11 22 16 23
Total OCDE 1000 27 21 34 26 28
PERSPECTIVES DE LrsquoEMPLOI DE LrsquoOCDE ndash ISBN 92-64-01047-5 ndash copy OCDE 2005 19
INTRODUCTION PERSPECTIVES DE LrsquoEMPLOI Agrave COURT TERME
B Emploi et chocircmageLa croissance de lrsquoemploi a confirmeacute son manque de dynamisme en 2004 y compris
dans un certain nombre de pays qui connaissaient une expansion vigoureuse (tableau 02)
Tableau 02 Croissance de lrsquoemploi et de la population active dans les pays de lrsquoOCDEa
Variation annuelle en pourcentage
Donneacutees non disponiblesa) Voir la note a) du tableau 01b) Les moyennes pour 1992-2002 excluent la Reacutepublique slovaque
Source Perspectives eacuteconomiques de lrsquoOCDE ndeg 77 mai 2005
Emploi Population active
Niveau en 2003(milliers)
Moyenne1992-2002
2003 2004Preacutevisions Niveau
en 2003(milliers)
Moyenne Preacutevisions
2005 2006 1992-2002 2003 2004 2005 2006
Ameacuterique du Nord
Canada 15 664 19 23 18 12 15 16 954 15 23 14 09 14
Mexique 39 712 26 11 39 20 26 40 745 26 13 45 29 25
Eacutetats-Unis 137 734 14 09 11 16 17 146 509 12 11 06 12 14
Asie
Japon 63 162 ndash02 ndash02 02 04 03 66 664 02 ndash03 ndash04 01 00
Coreacutee 22 139 15 ndash01 19 13 14 22 916 16 02 20 12 13
Europe
Autriche 4 145 05 01 10 09 11 4 389 06 03 10 09 10
Belgique 4 189 07 01 07 03 10 4 550 07 07 05 07 09
Reacutepublique tchegraveque 4 698 ndash03 ndash07 ndash03 02 03 5 097 00 ndash01 03 01 02
Danemark 2 704 04 ndash11 01 03 04 2 864 00 00 02 00 00
Finlande 2 356 07 ndash03 00 06 05 2 590 04 ndash04 ndash02 02 03
France 24 623 10 ndash02 ndash01 03 07 27 287 09 06 02 03 02
Allemagne 38 314 02 ndash10 03 06 08 42 152 04 00 05 10 02
Gregravece 3 977 06 13 28 12 14 4 437 09 07 36 09 10
Hongrie 3 878 ndash05 13 ndash06 05 04 4 122 ndash09 13 ndash03 06 01
Islande 157 14 01 ndash05 16 28 162 13 02 ndash08 13 23
Irlande 1 811 41 19 30 14 13 1 899 29 21 28 13 12
Italie 21 823 03 10 15 00 04 23 919 03 06 08 03 04
Luxembourg 193 15 10 12 13 15 201 17 19 17 15 14
Pays-Bas 8 285 19 ndash04 ndash07 ndash06 12 8 639 16 08 02 07 10
Norvegravege 2 269 13 ndash08 03 07 12 2 375 11 ndash01 03 04 08
Pologne 13 617 ndash09 ndash12 13 15 19 16 945 ndash02 ndash16 05 06 07
Portugal 5 084 08 ndash05 01 04 11 5 426 09 09 05 09 07
Reacutepublique slovaque 2 165 18 03 09 09 2 624 04 10 07 04
Espagne 16 695 24 27 25 27 25 18 822 22 26 20 20 21
Suegravede 4 232 01 ndash02 ndash04 04 10 4 449 ndash01 07 02 ndash01 06
Suisse 4 175 04 ndash01 02 03 11 4 351 04 09 04 02 05
Turquie 21 647 09 ndash09 03 15 17 24 141 11 ndash07 01 18 18
Royaume-Uni 28 178 09 09 09 04 02 29 664 04 08 06 06 05
Oceacuteanie
Australie 9 517 19 23 19 24 18 10 125 15 18 14 21 18
Nouvelle-Zeacutelande 1 951 23 23 34 21 05 2 046 17 17 26 22 10
OCDE Europeb 219 212 07 01 07 07 10 241 103 07 04 06 08 07
UE-15 166 607 08 03 08 06 09 181 286 07 07 07 08 06
UE-19b 190 964 06 02 08 07 09 210 073 06 05 07 07 06
Total OCDEb 509 091 10 00 11 11 13 547 062 10 02 09 10 10
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INTRODUCTION PERSPECTIVES DE LrsquoEMPLOI Agrave COURT TERME
En fait en 2004 dans la moitieacute des pays ou bien lrsquoemploi a reculeacute (France Hongrie Islande
Pays-Bas Reacutepublique tchegraveque et Suegravede) ou bien il est resteacute presque stationnaire (dans huit
pays) Aux Eacutetats-Unis en revanche les creacuteations drsquoemplois se sont acceacuteleacutereacutees en 2004 et
durant la premiegravere moitieacute de 2005 quoique avec un net retard sur la reprise eacuteconomique
En outre lrsquoexpansion de lrsquoactiviteacute srsquoest traduite par une progression marqueacutee de lrsquoemploi en
Espagne en Irlande en Gregravece au Mexique et en Nouvelle-Zeacutelande La croissance eacuteconomique
en Allemagne nrsquoa pas eacuteteacute suffisante pour ameacuteliorer les perspectives de lrsquoemploi en 2004
Dans la zone OCDE la croissance de lrsquoemploi sera lente agrave se redresser elle devrait
marquer le pas agrave 11 en 2005 avant drsquoamorcer une leacutegegravere remonteacutee agrave 13 lrsquoanneacutee
suivante Aux Eacutetats-Unis la croissance de lrsquoemploi srsquoacceacuteleacuterera pour atteindre 17
en 2006 creusant ainsi lrsquoeacutecart avec lrsquoEurope ougrave il faut srsquoattendre agrave un ralentissement Seuls
les Pays-Bas continueraient drsquoenregistrer un recul de lrsquoemploi en 2005 La croissance de
lrsquoemploi ne deacutepassera 2 qursquoen Australie en Espagne au Mexique et en Nouvelle-Zeacutelande
En 2004 le chocircmage a leacutegegraverement deacutecru dans la zone OCDE srsquoeacutetablissant agrave 67 de la
population active soit plus de 37 millions de personnes (tableau 03) Ce lent recul devrait
se poursuivre en 2005 et 2006 avec au total une reacuteduction de tout juste un million de
personnes et un taux de chocircmage de 64 de la population active en 2006 En fait le
chocircmage a nettement diminueacute en Australie au Canada en Espagne aux Eacutetats-Unis en Italie
au Japon en Nouvelle-Zeacutelande et au Royaume-Uni mais il a augmenteacute dans 14 autres pays
notamment en Allemagne et en France ougrave il atteint actuellement des niveaux eacuteleveacutes qui
ne srsquoinfleacutechiront leacutegegraverement qursquoen 2006 drsquoapregraves les preacutevisions Aux Eacutetats-Unis le taux de
chocircmage devrait tomber de 55 en 2004 agrave 48 en 2006 agrave la faveur drsquoune acceacuteleacuteration de
la croissance de lrsquoemploi au cours de la peacuteriode Il fleacutechirait eacutegalement au Japon de 47
en 2004 agrave 41 en 2006 revenant ainsi agrave ses niveaux de la derniegravere deacutecennie dans ce pays la
baisse du taux de chocircmage srsquoexplique en partie par la faible croissance de la population active
Le chocircmage devrait en revanche se maintenir agrave des niveaux eacuteleveacutes jusqursquoen 2006 en Europe
touchant pregraves de 15 millions de personnes dans lrsquoUE agrave 15 et environ 19 millions dans lrsquoUE agrave 19
Apregraves ecirctre resteacutes stables en 2004 agrave leurs niveaux de lrsquoanneacutee preacuteceacutedente les taux de chocircmage
ne devraient en effet afficher qursquoun modeste recul se repliant agrave 8 dans lrsquoUE agrave 15 et agrave 88
dans lrsquoUE agrave 19 en 2006 En 2006 le chocircmage augmentera probablement aux Pays-Bas et au
Royaume-Uni tandis qursquoil restera eacuteleveacute en Allemagne en Belgique en Espagne en France
en Gregravece en Italie en Pologne en Reacutepublique slovaque en Reacutepublique tchegraveque et en
Turquie Il devrait se maintenir agrave de faibles niveaux jusqursquoen 2006 en Australie au Canada et
en Coreacutee et progresser quelque peu au Mexique et en Nouvelle-Zeacutelande
C Reacutemuneacuterations et coucircts de main-drsquoœuvre Les salaires (reacutemuneacuteration nominale par salarieacute dans le secteur des entreprises) ont
continueacute de croicirctre modeacutereacutement dans la zone OCDE passant de 29 en 2003 agrave 31
en 2004 taux moyen observeacute sur la peacuteriode 1992-2002 (tableau 04) et les preacutevisions
laissent entrevoir le mecircme rythme de progression pour 2005 et 2006 Dans les pays
europeacuteens qui connaissent une forte croissance des salaires en particulier lrsquoIrlande et le
Royaume-Uni ce mouvement devrait se poursuivre au cours des deux prochaines anneacutees
Aux Eacutetats-Unis la croissance des salaires nominaux srsquoest eacutetablie agrave 44 en 2004 deacutepassant
ainsi la moyenne des pays de lrsquoOCDE et les salaires devraient continuer agrave augmenter agrave la
mecircme allure jusqursquoen 2006 Des eacutevolutions analogues sont attendues en Australie au
Canada en Coreacutee et en Nouvelle-Zeacutelande Au Japon en revanche les salaires ont connu
PERSPECTIVES DE LrsquoEMPLOI DE LrsquoOCDE ndash ISBN 92-64-01047-5 ndash copy OCDE 2005 21
INTRODUCTION PERSPECTIVES DE LrsquoEMPLOI Agrave COURT TERME
leur deuxiegraveme anneacutee conseacutecutive de baisse en 2004 en chiffres absolus et leur remonteacutee
sur les deux prochaines anneacutees srsquoannonce limiteacutee
Dans la zone OCDE les coucircts unitaires de main-drsquoœuvre dans le secteur des
entreprises ont enregistreacute une croissance modeste de 05 en 2004 soit une baisse de
04 point de pourcentage par rapport agrave 2003 Elle devrait de nouveau srsquoacceacuteleacuterer au cours
Tableau 03 Le chocircmage dans les pays de lrsquoOCDEa
Donneacutees non disponiblesa) Voir la note a) du tableau 01b) Les moyennes pour 1992-2002 excluent la Reacutepublique slovaque
Source Perspectives eacuteconomiques de lrsquoOCDE ndeg 77 mai 2005
Pourcentage de la population active Millions
Moyenne1992-2002
2003 2004Preacutevisions Moyenne
1992-20022003 2004
Preacutevisions
2005 2006 2005 2006
Ameacuterique du Nord
Canada 90 76 72 69 68 14 13 12 12 12
Mexique 32 25 30 39 38 11 10 13 17 17
Eacutetats-Unis 54 60 55 51 48 74 88 81 77 73
Asie
Japon 38 53 47 44 41 25 35 31 29 27
Coreacutee 35 34 35 34 33 08 08 08 08 08
Europe
Autriche 52 55 56 56 55 02 02 02 02 02
Belgique 84 79 78 82 80 04 04 04 04 04
Reacutepublique tchegraveque 60 78 83 83 82 03 04 04 04 04
Danemark 61 56 57 54 50 02 02 02 02 01
Finlande 125 90 89 85 83 03 02 02 02 02
France 108 98 100 100 96 28 27 27 27 26
Allemagne 79 91 93 96 91 32 38 39 41 39
Gregravece 104 104 110 108 105 04 05 05 05 05
Hongrie 87 59 62 63 60 04 02 03 03 02
Islande 36 34 31 28 23 00 00 00 00 00
Irlande 94 46 44 44 43 01 01 01 01 01
Italie 108 88 81 84 84 25 21 20 20 20
Luxembourg 28 38 43 44 43 00 00 00 00 00
Pays-Bas 49 41 50 63 61 04 04 04 05 05
Norvegravege 44 45 45 42 38 01 01 01 01 01
Pologne 144 196 190 182 173 25 33 32 31 30
Portugal 55 63 67 72 69 03 03 04 04 04
Reacutepublique slovaque 175 181 179 175 05 05 05 05
Espagne 146 113 108 102 98 23 21 21 20 20
Suegravede 64 49 55 50 47 03 02 02 02 02
Suisse 33 40 42 40 35 01 02 02 02 02
Turquie 77 103 102 104 105 18 25 25 26 26
Royaume-Uni 74 50 47 49 52 21 15 14 15 16
Oceacuteanie
Australie 81 60 56 52 52 07 06 06 05 06
Nouvelle-Zeacutelande 70 46 39 40 45 01 01 01 01 01
OCDE Europeb 91 91 90 91 88 207 219 219 223 218
UE-15 91 81 81 82 80 155 147 147 151 148
UE-19b 94 91 90 91 88 187 191 191 194 189
Total OCDEb 68 69 67 67 64 348 380 372 372 362
PERSPECTIVES DE LrsquoEMPLOI DE LrsquoOCDE ndash ISBN 92-64-01047-5 ndash copy OCDE 200522
INTRODUCTION PERSPECTIVES DE LrsquoEMPLOI Agrave COURT TERME
Tableau 04 Coucircts de main-drsquoœuvre dans les pays de lrsquoOCDEa b
Variation annuelle en pourcentage
Donneacutees non disponiblesa) Voir la note a) du tableau 01b) Les agreacutegats sont calculeacutes sur la base des pondeacuterations du PIB de 2000 exprimeacutees en pariteacutes de pouvoir drsquoachat
de 2000c) Pays indiqueacutesd) Les pays agrave forte inflation sont ceux pour lesquels lrsquoinflation mesureacutee par lrsquoindice implicite des prix du PIB a eacuteteacute
sur la base des donneacutees historiques eacutegale ou supeacuterieure agrave 10 en moyenne entre 1992 et 2002 Ainsi la Hongriela Mexique la Pologne et la Turquie sont exclues du total
Source Perspectives eacuteconomiques de lrsquoOCDE ndeg 77 mai 2005
Reacutemuneacuteration par salarieacute Coucircts unitaires de main-drsquoœuvre
Moyenne1992-2002
2003 2004Preacutevisions Moyenne
1992-20022003 2004
Preacutevisions
2005 2006 2005 2006
Ameacuterique du Nord
Canada 29 12 24 36 34 10 15 13 18 14
Mexique 124 50 47 48 43 124 48 46 28 27
Eacutetats-Unis 35 36 44 43 45 16 03 08 23 27
Asie
Japon 00 ndash02 ndash04 02 04 ndash10 ndash22 ndash32 ndash09 ndash09
Coreacutee 71 73 35 50 58 27 38 05 19 20
Europe
Autriche 21 18 22 23 22 01 11 09 12 09
Belgique 28 25 27 23 20 14 11 04 12 06
Reacutepublique tchegraveque 75 52 59 62 30 05 19 21
Danemark 32 37 38 38 39 07 14 10 11 15
Finlande 32 22 39 38 27 03 ndash08 03 12 ndash02
France 17 25 30 23 29 07 16 02 10 14
Allemagne 19 17 01 01 06 08 08 ndash06 ndash05 ndash05
Gregravece 84 37 36 56 57 59 01 23 39 37
Hongrie 58 94 48 72 40 52 11 30
Islande 61 ndash04 67 65 62 41 ndash50 01 13 36
Irlande 41 24 40 49 49 01 05 22 08 09
Italie 31 32 31 32 25 16 34 30 36 15
Luxembourg 32 23 46 34 35 20 03 03 09 10
Pays-Bas 30 32 18 20 03 21 38 ndash12 02 ndash02
Norvegravege 43 41 34 38 39 20 23 ndash09 ndash01 16
Pologne ndash10 26 25 26 ndash63 ndash17 ndash02 00
Portugal 57 35 23 25 27 38 46 13 21 16
Reacutepublique slovaque 41 95 69 59 21 39 37 10
Espagne 42 49 41 44 45 30 39 33 35 35
Suegravede 48 24 29 30 36 19 01 ndash16 ndash01 10
Suisse 21 08 11 13 15 12 10 ndash05 03 04
Turquie
Royaume-Uni 41 47 44 52 47 20 30 18 28 21
Oceacuteanie
Australie 34 31 56 48 45 12 19 45 50 29
Nouvelle-Zeacutelande 22 27 33 39 42 09 16 15 31 21
OCDE Europec 27 28 27 27 27 11 17 09 14 11
UE-15 34 35 30 31 31 14 24 11 18 14
UE-19c 29 30 29 29 29 12 19 10 16 12
Total OCDE moins les pays agrave forte inflationc d 29 29 31 32 33 11 08 04 16 16
Total OCDEc 31 29 31 32 33 15 09 05 16 16
PERSPECTIVES DE LrsquoEMPLOI DE LrsquoOCDE ndash ISBN 92-64-01047-5 ndash copy OCDE 2005 23
INTRODUCTION PERSPECTIVES DE LrsquoEMPLOI Agrave COURT TERME
des deux anneacutees qui viennent pour atteindre 16 en 2006 En 2004 les coucircts unitaires de
main-drsquoœuvre ont subi une nette deacuteceacuteleacuteration dans les pays europeacuteens membres de
lrsquoOCDE ougrave ils vont probablement retrouver leur rythme de croissance moyen de 1992-2002
avec une progression qui serait de 12 dans lrsquoUE agrave 19 en 2006 En 2004 les coucircts unitaires
de main-drsquoœuvre ont diminueacute dans un certain nombre drsquoeacuteconomies europeacuteennes lagrave ougrave la
productiviteacute du travail a fortement progresseacute alors que la croissance des salaires nominaux
eacutetait faible ou neacutegative mais ils devraient repartir agrave la hausse en 2006 dans tous les pays
drsquoEurope excepteacute lrsquoAllemagne la Finlande et les Pays-Bas Aux Eacutetats-Unis ougrave la croissance
des coucircts unitaires de main-drsquoœuvre a eacuteteacute modeacutereacutee en 2004 les preacutevisions indiquent un
retournement cette anneacutee suivi drsquoune remonteacutee agrave 27 en 2006 alors que le marcheacute du
travail devrait se tendre et que la croissance de la productiviteacute du travail retomberait agrave ses
moyennes agrave plus long terme comme cela se produira aussi progressivement dans de
nombreux autres pays de lrsquoOCDE au cours des deux prochaines anneacutees
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ISBN 92-64-01047-5
Perspectives de lrsquoemploi de lrsquoOCDE
copy OCDE 2005
Chapitre 1
Les coucircts drsquoajustement lieacutes aux eacutechanges sur les marcheacutes du travail des pays de lrsquoOCDE
quelle est leur ampleur veacuteritable
Certains craignent que le commerce international ne repreacutesente une menacegrandissante pour les travailleurs des pays de lrsquoOCDE Combien de travailleursperdent leur emploi en raison de la croissance des importations ou deslaquo deacutelocalisations raquo Les travailleurs victimes des pertes drsquoemplois lieacutees auxeacutechanges sont-ils en mesure de trouver un travail avec une reacutemuneacuterationeacutequivalente agrave lrsquoemploi perdu ou bien ces licenciements megravenent-ils vers des eacutepisodesprolongeacutes de chocircmage ou un sous-emploi chronique Comment les gouvernementspeuvent-ils aider agrave reacuteinseacuterer les travailleurs victimes des pertes drsquoemploisimputables aux eacutechanges Par exemple ces travailleurs doivent-ils suivre desformations adapteacutees pour rejoindre les secteurs drsquoactiviteacute dynamiques Si les seulsemplois disponibles entraicircnent une forte baisse du salaire conviendrait-ildrsquointroduire un systegraveme drsquoassurance salaire pour compenser partiellement lespertes de revenu
PERSPECTIVES DE LrsquoEMPLOI DE LrsquoOCDE ndash ISBN 92-64-01047-5 ndash copy OCDE 2005 25
1 LES COUcircTS DrsquoAJUSTEMENT LIEacuteS AUX EacuteCHANGES SUR LES MARCHEacuteS DU TRAVAIL DES PAYS DE LrsquoOCDE
Introduction1
La crainte largement reacutepandue de voir la laquo mondialisation raquo entraicircner de plus en plus de
pertes drsquoemploi et un nivellement des salaires par le bas suscite dans le public des sentiments
ambivalents agrave lrsquoeacutegard du caractegravere de plus en plus ouvert des eacuteconomies de lrsquoOCDE Cette
crainte nrsquoest pas nouvelle puisque lrsquointeacutegration eacuteconomique internationale progresse agrave un
rythme rapide depuis deacutejagrave quelques deacutecennies le volume des eacutechanges mondiaux a eacuteteacute
multiplieacute par 16 pendant la deuxiegraveme moitieacute du XXe siegravecle et les investissements directs
internationaux ont eacuteteacute multiplieacutes par 25 entre 1950 et la fin des anneacutees 90 (OCDE 1998)
Cependant certaines eacutevolutions reacutecentes semblent avoir attiseacute les inquieacutetudes des
travailleurs qui redoutent que lrsquointensification de la concurrence internationale vienne
menacer leurs emplois et remettre en cause les progregraves reacutealiseacutes au fil des ans sur le plan
des salaires et des conditions drsquoemploi en particulier dans les pays de lrsquoOCDE ougrave les
salaires sont les plus eacuteleveacutes (Fontagneacute et Lorenzi 2005 Husson 2005 Kohler et Chaves
2003 Scott 2005) Lrsquoexternalisation agrave lrsquoeacutetranger de plus en plus courante pour certaines
activiteacutes ndash notamment la laquo deacutelocalisation raquo drsquoun certain nombre drsquoemplois dans le domaine
des technologies de lrsquoinformation et des services aux entreprises ndash a ameneacute certains
observateurs agrave penser qursquoune forte proportion de travailleurs agrave hauts salaires se trouveront
bientocirct en concurrence directe avec des travailleurs de pays ougrave les salaires sont beaucoup
plus bas Les craintes de laquo deacutelocalisation raquo et de laquo nivellement par le bas raquo sont en outre
renforceacutees par lrsquointeacutegration croissante de lrsquoInde et de la Chine dans le systegraveme commercial
mondial Enfin les propositions de libeacuteralisation encore plus pousseacutee des eacutechanges et des
investissements dans le cadre des neacutegociations en cours agrave lrsquoOMC et du Programme de Doha
pour le deacuteveloppement semblent aussi laisser preacutesager une intensification de la
concurrence internationale pour les travailleurs des pays de lrsquoOCDE
Face agrave ces preacuteoccupations il semble opportun drsquoexaminer lrsquoimpact de lrsquointensification
de lrsquointeacutegration eacuteconomique sur les marcheacutes du travail des pays de lrsquoOCDE et de faire le
point des meilleures reacuteponses agrave y apporter Cependant il importe drsquoinscrire cet examen
dans un contexte plus large agrave savoir celui de lrsquoidentification des conditions geacuteneacuterales agrave
reacuteunir pour assurer un ajustement satisfaisant face au changement structurel de
lrsquoeacuteconomie dont les moteurs ne sont pas seulement le deacuteveloppement des eacutechanges et des
investissements internationaux mais aussi lrsquoeacutevolution technologique et les exigences
croissantes de qualiteacute environnementale La reacuteponse agrave ce deacutefi va bien au-delagrave des
programmes pour lrsquoemploi et de la reacuteglementation du marcheacute du travail Neacuteanmoins les
politiques du marcheacute du travail jouent un rocircle deacuteterminant dans la mesure ougrave des
marcheacutes du travail qui fonctionnent bien et permettent ainsi aux travailleurs de passer
sans heurts drsquoun secteur en deacuteclin agrave des activiteacutes en expansion sont lrsquoun des eacuteleacutements
essentiels du processus drsquoajustement Si elles sont fondeacutees les craintes des travailleurs
face agrave la concurrence internationale sont peut-ecirctre donc reacuteveacutelatrices de lacunes
importantes dans la capaciteacute drsquoadaptation des eacuteconomies nationales des pays de lrsquoOCDE
tout en eacutetant symptomatiques drsquoune source importante drsquoinseacutecuriteacute en matiegravere drsquoemploi2
PERSPECTIVES DE LrsquoEMPLOI DE LrsquoOCDE ndash ISBN 92-64-01047-5 ndash copy OCDE 200526
1 LES COUcircTS DrsquoAJUSTEMENT LIEacuteS AUX EacuteCHANGES SUR LES MARCHEacuteS DU TRAVAIL DES PAYS DE LrsquoOCDE
Ce chapitre analyse les coucircts drsquoajustement supporteacutes par les travailleurs des pays de
lrsquoOCDE qui subissent les effets neacutegatifs des eacutechanges et des investissements internationaux
Lrsquoobjet est de preacutesenter une eacutevaluation des coucircts drsquoajustement des marcheacutes du travail sous
lrsquoeffet de lrsquoeacutevolution des eacutechanges et de voir quels moyens drsquoaction peuvent ecirctre utiliseacutes
pour reacuteduire ces coucircts ou pour deacutedommager les travailleurs les plus toucheacutes Lrsquoanalyse des
strateacutegies envisageables recouvre agrave la fois des mesures visant expresseacutement agrave venir en aide
aux travailleurs qui perdent leur emploi du fait de la concurrence commerciale et des
mesures plus geacuteneacuterales qui pourraient jouer un rocircle important dans le renforcement
des perspectives de reacuteinsertion des travailleurs victimes des ajustements structurels
provoqueacutes par les eacutechanges Ces mesures sont analyseacutees agrave la lumiegravere des informations
disponibles concernant lrsquoampleur et la nature des coucircts drsquoajustement supporteacutes par les
travailleurs et lrsquoefficaciteacute de divers types de programmes mis en œuvre dans les pays de
lrsquoOCDE3
Le preacutesent chapitre srsquoarticule de la faccedilon suivante la section 1 examine briegravevement
les effets agrave long terme des eacutechanges internationaux sur lrsquoemploi et les salaires dans les
pays de lrsquoOCDE La section 2 analyse lrsquoimportance des coucircts drsquoajustement imputables agrave la
libeacuteralisation des eacutechanges en termes de suppressions drsquoemplois ainsi que la reacutepartition
de ces coucircts entre les diffeacuterentes cateacutegories de travailleurs De nouvelles estimations de
lrsquoincidence et des conseacutequences des suppressions drsquoemplois lieacutees aux eacutechanges dans 14 pays
de lrsquoUnion europeacuteenne sont notamment compareacutees aux conclusions des remarquables
eacutetudes de Kletzer (2001 2002) sur les pertes drsquoemplois lieacutees aux eacutechanges aux Eacutetats-Unis
La section 3 porte ensuite sur une analyse des politiques preacuteconiseacutees Enfin une derniegravere
section replace les principales conclusions de ce chapitre dans le contexte du reacuteexamen en
cours de la Strateacutegie de lrsquoOCDE pour lrsquoemploi
Principaux reacutesultats Sur longue peacuteriode lrsquoeffet le plus important des eacutechanges et des investissements
internationaux sur le marcheacute du travail est une augmentation des salaires reacuteels moyens
qui srsquoaccompagne drsquoun redeacuteploiement des emplois entre les branches et les professions
Ni la theacuteorie eacuteconomique ni lrsquoexpeacuterience passeacutee ne permettent de penser que la
situation de lrsquoemploi srsquoest globalement deacutegradeacutee sous lrsquoeffet de lrsquointeacutegration eacuteconomique
internationale Cela eacutetant il est probable que lrsquoexpansion des eacutechanges avec des pays agrave
bas salaires a contribueacute dans une certaine mesure agrave accentuer les ineacutegaliteacutes salariales
dans de nombreux pays de lrsquoOCDE
Lrsquointensification de la concurrence internationale creacutee des problegravemes drsquoajustement sur
le marcheacute du travail parce qursquoelle srsquoaccompagne drsquoune augmentation des suppressions
drsquoemplois et que certains des travailleurs qui en sont victimes connaissent de longues
peacuteriodes de chocircmage etou subissent drsquoimportantes pertes de salaire lorsqursquoils
retrouvent un emploi Cependant les eacutechanges ne sont que lrsquoun des nombreux facteurs
qui contribuent agrave la rotation des emplois et au changement structurel et il est difficile
drsquoestimer avec preacutecision la part des suppressions drsquoemplois qui est imputable agrave des
facteurs internationaux
Les coucircts drsquoajustement paraissent plus lourds pour les travailleurs victimes de
suppressions drsquoemplois dues agrave la libeacuteralisation des eacutechanges que pour les autres
travailleurs qui perdent leur emploi Aux Eacutetats-Unis comme en Europe les travailleurs
qui perdent leur emploi dans les branches soumises agrave la concurrence internationale la
PERSPECTIVES DE LrsquoEMPLOI DE LrsquoOCDE ndash ISBN 92-64-01047-5 ndash copy OCDE 2005 27
1 LES COUcircTS DrsquoAJUSTEMENT LIEacuteS AUX EacuteCHANGES SUR LES MARCHEacuteS DU TRAVAIL DES PAYS DE LrsquoOCDE
plus intense ont plus de mal agrave retrouver des emplois et subissent en cas de reacuteemploi des
pertes de salaire plus importantes que dans les autres branches qui repreacutesentent aux
Eacutetats-Unis une proportion particuliegraverement eacuteleveacutee des pertes de salaire conseacutecutives agrave
des pertes drsquoemploi En Europe au contraire ce sont le chocircmage de longue dureacutee et la
cessation drsquoactiviteacute qui sont les principales sources de pertes de salaire conseacutecutives aux
pertes drsquoemploi Cela dit aux Eacutetats-Unis comme en Europe les coucircts drsquoajustement
supporteacutes par les travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois dues agrave la libeacuteralisation
des eacutechanges sont extrecircmement variables si bien que les besoins drsquoaide agrave lrsquoajustement
sont tregraves heacuteteacuterogegravenes
Les coucircts moyens plus eacuteleveacutes supporteacutes par les travailleurs ayant perdu leur emploi dans les
branches soumises agrave une forte concurrence internationale ne semblent pas directement
imputables au fait que la perte drsquoemploi est plus souvent due agrave cette concurrence
internationale Par comparaison avec les autres travailleurs qui perdent leur emploi ceux du
secteur manufacturier en Europe comme aux Eacutetats-Unis sont geacuteneacuteralement plus acircgeacutes ont
un niveau drsquoinstruction moins eacuteleveacute et plus drsquoancienneteacute dans lrsquoemploi qursquoils ont perdu
autant de caracteacuteristiques qui srsquoaccompagnent de difficulteacutes de reacuteinsertion supeacuterieures agrave la
moyenne et de pertes de salaire plus importantes en cas de retour agrave lrsquoemploi En outre ces
travailleurs ont en geacuteneacuteral des qualifications professionnelles qui correspondent agrave des
professions et agrave des branches drsquoactiviteacute en deacuteclin
Lrsquoimpeacuteratif prioritaire est de mettre en œuvre des politiques geacuteneacuterales du marcheacute du
travail qui permettent drsquoabaisser les coucircts drsquoajustement de faccedilon indirecte en renforccedilant
les creacuteations drsquoemplois en relevant les compeacutetences de la main-drsquoœuvre et en orientant
les travailleurs vers les emplois dans lesquels ils sont le plus productifs De telles
politiques favoriseraient un redeacuteploiement plus efficient de la main-drsquoœuvre tout en
diminuant les pertes de salaire pour les travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois
dues agrave la libeacuteralisation des eacutechanges En reacuteduisant lrsquoinseacutecuriteacute eacuteconomique et les
ineacutequiteacutes eacuteventuelles deacutecoulant des pertes drsquoemplois dues aux eacutechanges des politiques
laquo gagnant-gagnant raquo de ce type pourraient eacutegalement atteacutenuer les oppositions politiques agrave
lrsquointeacutegration eacuteconomique internationale et drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale au changement
structurel
Une aide directe se justifie eacutegalement pour de nombreux travailleurs ayant perdu leur
emploi du fait de la libeacuteralisation des eacutechanges sous la forme notamment i) de revenus
de remplacement leur assurant une seacutecuriteacute de revenu suffisante tout en preacuteservant les
incitations agrave se reacuteinseacuterer (voir aussi le chapitre 3) ii) drsquoun accegraves rapide agrave diverses
mesures actives (voir aussi les chapitres 4 et 5) et iii) lorsque crsquoest possible de preacuteavis et
drsquoautres mesures proactives permettant drsquoamorcer le processus drsquoajustement avant
mecircme que la perte drsquoemploi ait lieu Pour reacuteussir ces politiques devront tenir compte des
obstacles speacutecifiques auxquels se heurtent les travailleurs licencieacutes du fait de la
libeacuteralisation des eacutechanges lorsqursquoils veulent se reacuteinseacuterer dans un emploi productif
Lrsquoaide agrave lrsquoajustement en faveur des travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois dues
agrave la libeacuteralisation des eacutechanges soulegraveve des problegravemes difficiles de conception dans
la mesure ougrave il faut notamment deacuteterminer i) le bon eacutequilibre entre les mesures
proactives et reacuteactives ii) si et quand il est souhaitable que les programmes du marcheacute
du travail fassent une distinction entre les travailleurs victimes de licenciements dus agrave
la libeacuteralisation des eacutechanges et les autres travailleurs qui perdent leur emploi iii) dans
quelle mesure les travailleurs qui subissent des pertes de salaire sous lrsquoeffet de la
PERSPECTIVES DE LrsquoEMPLOI DE LrsquoOCDE ndash ISBN 92-64-01047-5 ndash copy OCDE 200528
1 LES COUcircTS DrsquoAJUSTEMENT LIEacuteS AUX EacuteCHANGES SUR LES MARCHEacuteS DU TRAVAIL DES PAYS DE LrsquoOCDE
concurrence internationale doivent ecirctre indemniseacutes et iv) comment il convient de les
indemniser sans que cela soit deacutesincitatif pour la recherche active drsquoun nouvel emploi
Au niveau macroeacuteconomique une bonne adaptation agrave lrsquoeacutevolution des flux drsquoeacutechanges
implique un flux de main-drsquoœuvre des secteurs en deacuteclin vers les secteurs en croissance
Cependant il ne srsquoensuit pas que les travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois
dans les secteurs en deacuteclin doivent ecirctre encourageacutes agrave orienter leurs recherches vers les
secteurs en expansion En effet la majoriteacute des travailleurs qui perdent leur emploi dans
le secteur manufacturier se reacuteemploient dans le mecircme secteur en deacutepit de la baisse
tendancielle de lrsquoemploi manufacturier dans la plupart des pays de lrsquoOCDE Drsquoautre part
les pertes de salaire sont nettement plus importantes pour les travailleurs qui changent
de secteur Les taux eacuteleveacutes de rotation qui caracteacuterisent les marcheacutes du travail de lrsquoOCDE
montrent qursquoil y a beaucoup de recrutements dans les secteurs en deacuteclin et qursquoil vaut
donc la peine pour certains travailleurs de ces secteurs qui ont perdu leur emploi en
particulier les plus acircgeacutes de chercher un nouvel emploi dans le mecircme secteur ougrave leur
expeacuterience et leurs compeacutetences pourront ecirctre mises agrave profit
Srsquoil est preacutefeacuterable dans la plupart des cas de venir en aide aux travailleurs victimes de
deacutelocalisations en ayant recours agrave des revenus de remplacement et agrave des politiques
actives du marcheacute du travail agrave caractegravere geacuteneacuteral lrsquoexpeacuterience drsquoun certain nombre de
pays de lrsquoOCDE incite agrave penser que dans deux cateacutegories de situations des programmes
cibleacutes ndash crsquoest-agrave-dire des programmes visant exclusivement les travailleurs qui perdent
leur emploi du fait du deacuteveloppement des eacutechanges (ou un sous-ensemble de ces
groupes) ndash peuvent compleacuteter utilement des programmes plus geacuteneacuteraux
Premiegraverement les mesures cibleacutees peuvent parfois se reacuteveacuteler plus efficientes Par
exemple un programme speacutecifique permettra sans doute de coordonner les services
offerts aux travailleurs toucheacutes par des licenciements collectifs notamment dans les
branches et reacutegions en deacuteclin ougrave lrsquoon peut srsquoattendre agrave un long processus de suppression
drsquoemplois et ougrave les travailleurs se heurtent agrave des difficulteacutes speacutecifiques dans la
recherche drsquoun nouvel emploi convenable Cependant les mesures cibleacutees ne sont pas
toujours efficaces et dans la pratique elles sont parfois devenues des obstacles agrave
lrsquoajustement Par conseacutequent il faut y recourir avec discernement veiller agrave ce qursquoelles
facilitent effectivement un bon ajustement et ne les utiliser que pendant une peacuteriode
limiteacutee
Des arguments drsquoeacutequiteacute ou drsquoeacuteconomie politique sont parfois invoqueacutes pour justifier
des programmes cibleacutes (par exemple que les travailleurs victimes de la concurrence
internationale sont particuliegraverement justifieacutes agrave preacutetendre agrave une aide publique du fait
que leur situation reacutesulte drsquoune volonteacute politique deacutelibeacutereacutee de libeacuteraliser les eacutechanges
et les investissements) Si ces arguments preacutevalent il y a lieu de veiller agrave reacuteduire au
minimum les inefficiences et les ineacutequiteacutes que peut entraicircner le ciblage sur les travailleurs
victimes de la concurrence internationale par rapport aux autres travailleurs qui
connaissent des difficulteacutes comparables sur le marcheacute du travail
1 Effets agrave long terme des eacutechanges sur le marcheacute du travail
A Effets positifs des eacutechanges au niveau global4
Les recherches theacuteoriques consacreacutees agrave lrsquoeacuteconomie des eacutechanges internationaux
mettent clairement en eacutevidence leurs effets globalement positifs Des gains de bien-ecirctre
sont reacutealiseacutes lorsque les pays se speacutecialisent dans la production des biens et services pour
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1 LES COUcircTS DrsquoAJUSTEMENT LIEacuteS AUX EacuteCHANGES SUR LES MARCHEacuteS DU TRAVAIL DES PAYS DE LrsquoOCDE
lesquels ils jouissent drsquoun avantage comparatif lequel peut ecirctre ducirc agrave des diffeacuterences
technologiques (modegraveles ricardiens) ou agrave des diffeacuterences drsquointensiteacute des facteurs (modegraveles
Hecksher-Ohlin) Eacutetant donneacute que la libeacuteralisation des eacutechanges facilite la speacutecialisation
internationale de la production elle aboutit normalement agrave une augmentation des revenus
reacuteels et du bien-ecirctre au niveau global5 Les eacutechanges peuvent aussi entraicircner des gains
drsquoefficience suppleacutementaires par divers canaux comme lrsquointensification geacuteneacuterale de la
concurrence sur les marcheacutes des produits (Markusen 1981) lrsquoexploitation des eacuteconomies
drsquoeacutechelle et une offre plus diversifieacutee (Krugman 1979) ainsi que des gains laquo dynamiques raquo
comme ceux qui reacutesultent des retombeacutees technologiques ou de lrsquoaugmentation de
lrsquointensiteacute de R-D (Bartelsman et al 2004a Rivera-Batiz et Romer 1991) Lrsquoexternalisation agrave
lrsquoeacutetranger est une forme drsquoeacutechange commercial et les arguments geacuteneacuteraux concernant les
gains drsquoefficience que permettent les eacutechanges srsquoy appliquent eacutegalement (Bhagwati et al
2004) Par exemple la laquo fragmentation raquo de la production par le biais de lrsquoexternalisation
internationale des opeacuterations intermeacutediaires reacuteduit le coucirct de la production nationale
lorsque les producteurs importent des biens et services provenant de producteurs
eacutetrangers (relativement) plus efficients pour les incorporer dans leur production finale
Bien qursquoil soit difficile de mesurer avec preacutecision les avantages procureacutes par les
eacutechanges commerciaux lrsquoanalyse empirique tend agrave confirmer la theacuteorie selon laquelle les
eacutechanges accroissent globalement la productiviteacute et le bien-ecirctre Drsquoapregraves une eacutetude portant
sur les eacutechanges commerciaux entre 63 pays une augmentation des eacutechanges eacutequivalant
agrave un point de PIB se traduirait par un accroissement du revenu par habitant de 05 agrave 2
(Frankel et Romer 1999) Dans une eacutetude portant sur des donneacutees de panel relatives agrave
21 pays de lrsquoOCDE Bassanini et Scarpetta (2001) constatent qursquoune augmentation de
lrsquoouverture commerciale de 10 points de pourcentage ndash soit agrave peu pregraves lrsquoaugmentation
observeacutee dans les pays examineacutes entre 1988 et 1998 ndash a abouti agrave un accroissement de 4
de la production par personne drsquoacircge actif Un certain nombre drsquoeacutetudes reacutevegravelent que les
eacuteconomies relativement ouvertes connaissent geacuteneacuteralement une expansion plus rapide
que les autres et beacuteneacuteficient drsquoun niveau de revenu plus eacuteleveacute quelle que soit la peacuteriode
consideacutereacutee (Dollar 1992 Sachs et Warner 1995 Harrison 1996 Edwards 1998 Frankel et
Romer 1999) En effet la contribution des eacutechanges internationaux agrave la croissance
eacuteconomique peut ecirctre importante Dans les anneacutees 90 les pays les plus ouverts aux
eacutechanges et aux investissements internationaux ont enregistreacute des taux de croissance
annuels moyens deux fois plus eacuteleveacutes que ceux des pays moins ouverts6
B Certains travailleurs sont leacuteseacutes drsquoautres sont avantageacutes
La theacuteorie des eacutechanges deacutemontre que la libeacuteralisation des eacutechanges peut reacuteduire le
bien-ecirctre de certaines personnes alors mecircme qursquoelle ameacuteliore la productiviteacute et le revenu
au plan global En particulier les salaires reacuteels de certains groupes de travailleurs peuvent
diminuer apregraves un abaissement des barriegraveres commerciales notamment parmi les travailleurs
dont les qualifications sont speacutecifiques agrave des branches soumises agrave la concurrence des
importations (modegravele Ricardo-Viner) ou parmi les travailleurs peu qualifieacutes dans les pays
ougrave les travailleurs tregraves qualifieacutes sont relativement nombreux (proprieacuteteacute Stolper-Samuelson
du modegravele Hecksher-Ohlin) Eacutetant donneacute que le libre-eacutechange conduit agrave lrsquooptimum de
Pareto dans des hypothegraveses normales les travailleurs qui beacuteneacuteficient de la libeacuteralisation
des eacutechanges devraient pouvoir indemniser ceux qui sont leacuteseacutes tout en conservant un
avantage net Cependant dans la pratique il nrsquoexiste pratiquement jamais de systegraveme
global drsquoindemnisation et les politiques destineacutees agrave promouvoir lrsquointeacutegration
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1 LES COUcircTS DrsquoAJUSTEMENT LIEacuteS AUX EacuteCHANGES SUR LES MARCHEacuteS DU TRAVAIL DES PAYS DE LrsquoOCDE
internationale ont plus ou moins ineacutevitablement pour effet de favoriser certains travailleurs
et drsquoen leacuteser drsquoautres Il est donc possible que les eacutechanges commerciaux aient des effets
redistributifs qui vont agrave lrsquoencontre des principes drsquoeacutequiteacute ou engendrent une opposition
politique agrave la libeacuteralisation des eacutechanges mecircme srsquoils se traduisent par une augmentation
du revenu global
De nombreuses recherches visent agrave deacuteterminer si lrsquoeacutevolution des eacutechanges commerciaux
ndash notamment le deacuteveloppement du commerce avec les eacuteconomies eacutemergentes agrave bas salaires ndash
a contribueacute de faccedilon notable agrave lrsquoaccroissement tendanciel des ineacutegaliteacutes qui caracteacuterise depuis
quelque temps le marcheacute du travail dans la plupart des pays de lrsquoOCDE (Feenstra et Hanson
2003 OCDE 1997 Torres 1997)7 Une telle relation est theacuteoriquement possible Lrsquoune des
principales causes immeacutediates du creusement des ineacutegaliteacutes a eacuteteacute la deacutegradation de la
situation des travailleurs peu qualifieacutes sur le marcheacute du travail Ainsi qursquoon lrsquoa noteacute plus haut
lrsquoexpansion des eacutechanges entre les pays de lrsquoOCDE et les eacuteconomies eacutemergentes dans les cas
ougrave ces derniegraveres disposent drsquoun avantage comparatif dans la production de biens utilisant de
faccedilon intensive des travailleurs peu qualifieacutes pourrait reacuteduire les salaires etou le taux
drsquoemploi des travailleurs ayant un faible niveau drsquoinstruction dans la zone OCDE Cependant
la plupart des chercheurs concluent que les eacutechanges nrsquoont contribueacute que de faccedilon
relativement modeacutereacutee agrave la deacutegradation de la situation des travailleurs peu qualifieacutes sur le
marcheacute du travail et considegraverent que le changement technologique qui privileacutegie certaines
qualifications a joueacute un rocircle plus important8 Neacuteanmoins il est tregraves difficile de faire la part
des effets de ces diffeacuterents facteurs (parmi drsquoautres)
La theacuteorie classique des eacutechanges repose sur lrsquohypothegravese du plein-emploi de la main-
drsquoœuvre et du capital Lrsquointroduction du chocircmage dans les modegraveles drsquoeacutechanges classiques peut
avoir une influence importante sur lrsquoeacutevaluation des effets de la libeacuteralisation des eacutechanges
mais cette influence varie selon la maniegravere dont le chocircmage (ou drsquoautres distorsions
des marcheacutes de facteurs) est pris en compte dans le modegravele et elle est difficile agrave deacutecrire de
faccedilon syntheacutetique Concregravetement les eacutetudes empiriques donnent agrave penser que lrsquoouverture
commerciale nrsquoest geacuteneacuteralement pas un deacuteterminant important du chocircmage global dans les
pays deacuteveloppeacutes (voir la sous-section C ci-apregraves)9 Cependant drsquoapregraves Rodrik (1998) une
inteacutegration eacuteconomique internationale plus pousseacutee serait source drsquoinseacutecuriteacute eacuteconomique
accrue Selon une eacutetude portant sur 104 pays ceux drsquoentre eux qui sont le plus ouverts aux
eacutechanges exteacuterieurs se sont caracteacuteriseacutes par une plus grande instabiliteacute des revenus et de la
consommation au cours des trois derniegraveres deacutecennies Cela dit le lien entre degreacute drsquoouverture
commerciale et inseacutecuriteacute semble particuliegraverement net lorsque la libeacuteralisation des eacutechanges
aboutit agrave une speacutecialisation pousseacutee de la production pheacutenomegravene qui est sans doute plus
courant dans les petits pays en deacuteveloppement que dans les pays de lrsquoOCDE Neacuteanmoins
lrsquointeacutegration de plus en plus pousseacutee des pays de lrsquoOCDE dans lrsquoeacuteconomie internationale a
peut-ecirctre eacuteteacute une source de laquo turbulences raquo croissantes sur les marcheacutes du travail
C Les pays agrave hauts salaires peuvent-ils rester compeacutetitifs dans une eacuteconomie laquo globale raquo
Un simple examen des eacutevolutions reacutecentes des flux drsquoeacutechanges internationaux et de
lrsquoemploi montre que les craintes drsquoun deacutesavantage compeacutetitif des travailleurs agrave haut
salaire dans une eacuteconomie mondiale de plus en plus ouverte sont apparemment
plausibles mais aussi que les conseacutequences du commerce international sont peut-ecirctre en
fait beaucoup moins graves ndash comme le donnent agrave penser les eacutetudes theacuteoriques et le
consensus qui se deacutegage des recherches empiriques eacutevoqueacutees plus haut On constate tout
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1 LES COUcircTS DrsquoAJUSTEMENT LIEacuteS AUX EacuteCHANGES SUR LES MARCHEacuteS DU TRAVAIL DES PAYS DE LrsquoOCDE
drsquoabord que les eacuteconomies de lrsquoOCDE sont nettement plus ouvertes aux eacutechanges
commerciaux depuis 1970 et que le poids des flux drsquoeacutechanges par rapport au PIB
(laquo ouverture commerciale raquo) a plus que doubleacute dans de nombreux pays (graphique 11
partie A) Les chiffres relatifs au volume des investissements directs eacutetrangers (IDE) par
rapport au PIB indiquent eux aussi un fort accroissement tendanciel de lrsquointeacutegration
eacuteconomique internationale mecircme si on ne peut eacutetablir des mesures internationalement
Graphique 11 La tendance geacuteneacuterale de la zone OCDE vers une plus grande inteacutegration eacuteconomique internationale coexiste avec des diffeacuterences marqueacutees
selon les pays du poids des eacutechanges et des IDE par rapport au PIB
a) Somme des exportations et des importations en pourcentage du PIBb) Somme des encours drsquoentreacutees et de sorties des investissements directs eacutetrangers (IDE) en pourcentage du PIBc) Les chiffres pour la Reacutepublique tchegraveque et la Nouvelle-Zeacutelande se reacutefegraverent aux anneacutees 1993 et 2002 pour le
Danemark aux anneacutees 1991 et 2002 pour la Norvegravege aux anneacutees 1990 et 2001 pour la Pologne aux anneacutees 1992 et2002 pour le Portugal aux anneacutees 1995 et 2002 et pour lEspagne aux anneacutees 1992 et 2001
Source Perspectives eacuteconomiques de lrsquoOCDE bases de donneacutees des comptes nationaux et des statistiques delrsquoinvestissement direct eacutetranger
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comparables de laquo lrsquoouverture aux IDE raquo que pour une peacuteriode courte et un petit nombre de
pays (graphique 11 partie B) Bien que lrsquoaugmentation tendancielle de lrsquoouverture aux
eacutechanges et aux investissements directs eacutetrangers ait eacuteteacute universelle on observe encore
drsquoimportantes diffeacuterences drsquoun pays agrave lrsquoautre en ce qui concerne le niveau et le taux de
croissance de ces deux indicateurs syntheacutetiques de lrsquoouverture Certaines diffeacuterences dans
le poids eacuteconomique relatif des eacutechanges et de lrsquoIDE selon les pays reflegravetent des facteurs
geacuteographiques (les flux drsquoeacutechanges sont geacuteneacuteralement plus importants par rapport au PIB
dans les petits pays ou dans les pays qui sont proches de leurs principaux partenaires
commerciaux) mais elles tiennent aussi dans une large mesure agrave des diffeacuterences drsquoorientation
des politiques commerciales qui se traduisent par des barriegraveres reacuteglementaires aux eacutechanges
et aux investissements eacutetrangers (Golub 2003 Nicoletti et al 2003)
Si lrsquoouverture commerciale repreacutesente une menace systeacutematique pour les travailleurs
de lrsquoOCDE on srsquoattend agrave constater une correacutelation systeacutematique entre une ouverture plus
large ou plus rapide aux eacutechanges et une baisse des performances du marcheacute du travail Si
lrsquoon compare les taux de croissance de lrsquoemploi entre 1970 et 2000 dans les industries
manufacturiegraveres agrave un niveau moyen de deacutesagreacutegation avec les donneacutees sur les flux
drsquoeacutechanges on constate que dans 11 des 15 pays examineacutes lrsquoemploi a baisseacute plus
rapidement dans les branches ougrave la concurrence des importations srsquoest le plus intensifieacutee
(graphique 12 partie A) le recul moyen de lrsquoemploi dans les quinze pays concerneacutes
atteignant 27 contre 16 pour lrsquoensemble des industries manufacturiegraveres10 Cette
correacutelation donne agrave penser que lrsquoaugmentation de la concurrence des importations a peut-
ecirctre contribueacute de faccedilon significative au recul de lrsquoemploi dans certains secteurs
manufacturiers de la zone OCDE11 Cela dit lrsquoimpact reacutesultant sur le marcheacute du travail
dans son ensemble est atteacutenueacute du fait qursquoen 2000 dans les 15 pays consideacutereacutes les secteurs
agrave forte concurrence internationale repreacutesentaient moins de 4 de lrsquoemploi total alors que
lrsquoensemble de lrsquoindustrie manufacturiegravere en repreacutesentait 22 (moyennes non pondeacutereacutees)
Une comparaison internationale des coucircts salariaux moyens en 2002 confirme
lrsquoexistence drsquoeacutecarts de salaires tregraves importants parmi les ouvriers des industries
manufacturiegraveres ils sont beaucoup plus bas en Inde en Chine et au Breacutesil ndash pays en
deacuteveloppement tregraves peupleacutes et de plus en plus preacutesents sur les marcheacutes mondiaux ndash que
dans la plupart des pays de lrsquoOCDE (graphique 12 partie B) On observe eacutegalement
drsquoimportants eacutecarts de salaires agrave lrsquointeacuterieur de la zone OCDE (par exemple entre les pays
drsquoEurope centrale et orientale et les pays drsquoEurope occidentale et entre le Mexique et les
Eacutetats-Unis)12 On a pu dire que des diffeacuterentiels de salaires aussi importants incitent
fortement les dirigeants drsquoentreprise agrave deacutelocaliser les emplois de production ndash drsquoautant
plus que les nouvelles technologies facilitent la fragmentation de la production et
lrsquoexternalisation et que lrsquointeacutegration internationale croissante des marcheacutes des capitaux
rend les investisseurs plus sensibles aux diffeacuterentiels de coucircts internationaux ndash et que le
climat des relations professionnelles est deacutegradeacute par les menaces reacutecurrentes de
deacutelocalisation formuleacutees par les employeurs si les syndicats nrsquoacceptent pas de faire des
concessions sur les salaires et les conditions de travail (Bronfenbrenner 2000 Kohler et
Chaves 2003) Cependant ces comparaisons de salaires ne tiennent pas compte des
diffeacuterences internationales de productiviteacute de la main-drsquoœuvre et il faut les ajuster en
conseacutequence pour mesurer jusqursquoagrave quel point le maintien de la viabiliteacute compeacutetitive de la
production manufacturiegravere dans les pays agrave hauts salaires est menaceacutee par des coucircts
unitaires de main-drsquoœuvre excessifs
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1 LES COUcircTS DrsquoAJUSTEMENT LIEacuteS AUX EacuteCHANGES SUR LES MARCHEacuteS DU TRAVAIL DES PAYS DE LrsquoOCDE
Compte tenu de ces statistiques il semblerait naturel de conclure que les travailleurs
des pays agrave hauts salaires ne peuvent pas soutenir la concurrence des travailleurs des pays agrave
bas salaires Cependant lrsquoeacutevolution globale de lrsquoemploi ne semble pas avoir eacuteteacute plus
deacutefavorable dans les pays de lrsquoOCDE qui sont les plus ouverts aux eacutechanges ou dont le degreacute
Graphique 12 La concurrence internationale peut contribuer agrave restreindre lrsquoemploi et les salaires dans certaines branches
a) Les branches ougrave la concurrence internationale est forte sont les industries manufacturiegraveres ougrave le ratio depeacuteneacutetration internationale net a le plus augmenteacute dans la peacuteriode 1980-2000 (pour plus de preacutecisions voir OCDE2005b Annexe 1A11)
b) Les donneacutees couvrent la peacuteriode 1980 agrave 1999c) Indemniteacute horaire moyenne en dollars EU pour les ouvriers du secteur manufacturier en 2002 Les pays sont
classeacutes par ordre croissant drsquoindemniteacute horaire aux taux de change du marcheacute
Source Base de donneacutees STAN de lrsquoOCDE et US Department of Labor Bureau of Labor Statistics Foreign LaborStatistics novembre 2004 (ftpftpblsgovpubspecialrequestsForeignLaborichccsuppt02txt) sauf pour les donneacuteesconcernant les salaires en Inde qui sont des estimations baseacutees sur les donneacutees 2001 et 2003 de lrsquoOxford EconomicForecasting (wwwoefcom)
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drsquoouverture commerciale srsquoest accru le plus rapidement (graphique 13) Les taux drsquoemploi
varient consideacuterablement agrave lrsquointeacuterieur de la zone OCDE mais leurs eacutecarts ne sont pas
systeacutematiquement lieacutes aux importantes diffeacuterences de degreacute drsquoouverture commerciale
observeacutees suivant les pays (en termes de niveaux et de diffeacuterences premiegraveres) De mecircme on
nrsquoobserve pas drsquoassociation bivarieacutee systeacutematique entre les diffeacuterences de degreacute drsquoouverture
commerciale suivant les pays et les taux de chocircmage ou les salaires reacuteels (analyse non
preacutesenteacutee ici) Ces conclusions confirment tout agrave fait lrsquohypothegravese fondamentale qui deacutecoule
de la theacuteorie des eacutechanges eacutevoqueacutee plus haut de mecircme que lrsquoobservation empirique selon
laquelle les niveaux de salaires moyens plus eacuteleveacutes des pays de lrsquoOCDE vont de pair avec une
Graphique 13 Les performances au niveau de lrsquoemploi et du chocircmage ne sont pas systeacutematiquement associeacutees agrave lrsquoouverture aux eacutechangesa
Note Les coefficients de correacutelation de ce graphique ne sont pas statistiquement significatifsa) Ouverture commerciale deacutefinie comme la somme des exportations et des importations en pourcentage du PIBb) Les donneacutees relatives agrave lrsquoaugmentation de lrsquoouverture pour la Reacutepublique slovaque et la Reacutepublique tchegraveque
couvrent la peacuteriode 1993-2002 Pour la Hongrie cette peacuteriode couvrait 1991-2002c) La peacuteriode utiliseacutee pour calculer lrsquoaugmentation du rapport emploi-population part des anneacutees suivantes
Autriche 1994 Hongrie 1992 Islande 1991 Mexique 1991 Pologne 1992 Reacutepublique slovaque 1994 Reacutepubliquetchegraveque 1993 et Suisse 1991
Source Bases de donneacutees des Perspectives eacuteconomiques de lrsquoOCDE et des statistiques du marcheacute du travail
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1 LES COUcircTS DrsquoAJUSTEMENT LIEacuteS AUX EacuteCHANGES SUR LES MARCHEacuteS DU TRAVAIL DES PAYS DE LrsquoOCDE
Encadreacute 11 Lrsquoexternalisation agrave lrsquoeacutetranger est-elle diffeacuterente
Lrsquointensification reacutecente de lrsquoexternalisation agrave lrsquoeacutetranger de services intermeacutediaires auxentreprises retient beaucoup lrsquoattention dans les pays de lrsquoOCDE en particulier du fait quelrsquoon considegravere geacuteneacuteralement qursquoelle implique que de nombreux emplois de services tregravesqualifieacutes ndash geacuteneacuteralement occupeacutes par des personnes ayant fait des eacutetudes postsecondairesqui se consideacuteraient jusqursquoici comme agrave lrsquoabri de la concurrence des travailleurs des pays agravebas salaires ndash risquent aujourdrsquohui de disparaicirctre au profit drsquoactiviteacutes deacutelocaliseacutees Il nrsquoy apas de statistiques officielles sur les deacutelocalisations des activiteacutes de services mais divers typesde donneacutees ont eacuteteacute utiliseacutees par les analystes pour en estimer lrsquoampleur et la composition1Drsquoapregraves des donneacutees du FMI concernant les eacutechanges de services lrsquoexternalisation agrave lrsquoeacutetrangerdes services aux entreprises reste tregraves limiteacutee et de nombreux pays de lrsquoOCDE (y comprisnotamment les Eacutetats-Unis) ont deacutegageacute des exceacutedents commerciaux dans le domaine desservices aux entreprises le plus souvent deacutelocaliseacutes creacuteant en fait en interne davantagedrsquoemplois de services qursquoils nrsquoen deacutelocalisent (Amiti et Wei 2005a b) Utilisant drsquoautresdonneacutees relatives aux Eacutetats-Unis McCarthy (2002) a estimeacute qursquoun peu plus de 100 000 emploisde services ont eacuteteacute deacutelocaliseacutes en 2000 tandis que Goldman Sachs considegravere qursquoenviron undemi-million de licenciements intervenus entre 2001 et 2003 peuvent ecirctre imputeacutes agrave desdeacutelocalisations (drsquoapregraves les meacutedias)
Il est encore plus difficile de preacutevoir lrsquoeacutevolution future des deacutelocalisations de servicesque drsquoen mesurer lrsquoampleur actuelle Drsquoapregraves une analyse de lrsquoOCDE utilisant des donneacuteessur lrsquoemploi par branche drsquoactiviteacute de 15 agrave 20 de lrsquoemploi total correspondent auCanada dans lrsquoUE-15 et aux Eacutetats-Unis agrave des activiteacutes de services qui pourraienteacuteventuellement ecirctre deacutelocaliseacutees (van Welsum et Vickery 2005) tandis que le BIT (2001)utilisant des critegraveres un peu plus rigoureux a estimeacute que de 1 agrave 5 des emplois de servicespourraient ecirctre laquo capteacutes raquo par des pays agrave bas salaires Cependant il ne serait pas raisonnablede penser que tous ces emplois ou mecircme la plupart drsquoentre eux seront effectivementexternaliseacutes comme lrsquoillustre la persistance drsquoemplois manufacturiers dans les pays delrsquoOCDE apregraves des deacutecennies de concurrence commerciale intense dans le domaineindustriel Parmi les divers auteurs qui ont tenteacute de preacutevoir lrsquoeacutevolution de lrsquoexternalisationdes services au cours des anneacutees agrave venir McCarthy (2004) estime que 34 millionsdrsquoemplois de services au total aux Eacutetats-Unis seraient deacutelocaliseacutes drsquoici agrave 2015 tandis queParker (2004) estime que pour 16 pays europeacuteens 12 million drsquoemplois dans les services etles technologies de lrsquoinformation seront deacutelocaliseacutes au cours de la mecircme peacuteriode2 Cespreacutevisions confirment que la deacutelocalisation des services est une eacutevolution eacuteconomiqueimportante qui va probablement srsquointensifier mais les pertes drsquoemplois estimeacutees ne sontguegravere importantes au regard de la rotation des emplois Par exemple lrsquoestimationfreacutequemment citeacutee de McCarthy en ce qui concerne les Eacutetats-Unis implique un rythme deperte drsquoenviron 55 000 emplois par trimestre en moyenne soit un chiffre largementinfeacuterieur aux 77 millions drsquoemplois deacutetruits en moyenne chaque trimestre entre 1992et 2003 (Spletzer et al 2004)
Les recherches concernant les effets sur le marcheacute du travail des deacutelocalisationsdrsquoemplois de services en sont encore agrave leurs deacutebuts mais on dispose de beaucoup plusdrsquoinformations sur les effets des deacutelocalisations drsquoemplois industriels (Amiti et Wei2005a)3 Les recherches concernant lrsquoimpact des deacutelocalisations sur la productiviteacutelrsquoemploi et les salaires dans le secteur manufacturier ndash qui impliquent principalement desimportations de biens intermeacutediaires et non de services ndash aboutissent agrave des reacutesultatsanalogues agrave ceux des eacutetudes qui portent sur les effets des eacutechanges internationaux deproduits finals les deacutelocalisations ameacuteliorent la productiviteacute4 et accroissent la demande de
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plus grande productiviteacute13 Lrsquointeacutegration rapide drsquoun certain nombre drsquoeacuteconomies agrave bas
salaires dans le systegraveme des eacutechanges mondiaux en modifiant la division internationale du
travail entraicircne dans la plupart des pays de lrsquoOCDE des pertes drsquoemplois dans certaines
industries mais les possibiliteacutes drsquoemplois dans drsquoautres secteurs se sont en geacuteneacuteral
suffisamment ameacutelioreacutees pour eacuteviter une deacutegradation de lrsquoemploi global14
Pour reacutesumer un examen rapide des eacutevolutions reacutecentes fait peser de seacuterieux doutes sur
lrsquohypothegravese selon laquelle les eacutechanges commerciaux avec les pays agrave bas salaires auraient
empecirccheacute les pays de lrsquoOCDE de reacutealiser des niveaux drsquoemploi eacuteleveacutes et une augmentation des
niveaux de vie Il est toutefois difficile de dire srsquoil continuera drsquoen ecirctre ainsi agrave lrsquoavenir En effet
lrsquoaggravation des craintes face aux conseacutequences eacuteconomiques de la mondialisation tient en
partie au sentiment que la concurrence des pays agrave bas salaires a commenceacute agrave prendre de
Encadreacute 11 Lrsquoexternalisation agrave lrsquoeacutetranger est-elle diffeacuterente (suite)
qualifications et par conseacutequent reacuteduisent les salaires relatifs etou lrsquoemploi destravailleurs peu qualifieacutes Feenstra et Hanson (2003) attribuent aux deacutelocalisations uneaugmentation de 15 du salaire relatif des travailleurs ameacutericains occupant des emploisnon manuels (travailleurs laquo qualifieacutes raquo) tandis que Hijzen (2003) proceacutedant agrave une analyseidentique sur le secteur manufacturier du Royaume-Uni observe que les deacutelocalisationsexpliqueraient 12 de lrsquoaugmentation des dispariteacutes de salaires dans ce pays au cours desanneacutees 90 Utilisant des donneacutees tireacutees de tableaux drsquoeacutechanges interindustriels Hijzenet al (2004) estiment que les deacutelocalisations ont eacutegalement eu un impact positif importantsur la demande de qualifications au Royaume-Uni entre 1982 et 1996 Geishecker et Goumlrg(2004) employant une meacutethode similaire qui combine des donneacutees tireacutees de tableauxdrsquoeacutechanges interindustriels avec des donneacutees de panel concernant les meacutenages allemandsconstatent que les travailleurs peu qualifieacutes ont vu leurs salaires reacuteels baisser de 18 aucours des anneacutees 90 sous lrsquoeffet des deacutelocalisations tandis que les salaires des travailleursqualifieacutes ont progresseacute de 33
En deacutefinitive les donneacutees disponibles donnent agrave penser que la deacutelocalisation de biensintermeacutediaires a des effets comparables sur le plan qualitatif agrave ceux des eacutechanges debiens et services finals mais qursquoelle a sans doute eu un impact particuliegraverement prononceacutesur la demande de qualifications et que les ajustements structurels qursquoelle implique ontlieu agrave lrsquointeacuterieur des branches plutocirct qursquoentre branches Drsquoapregraves Bhagwati et al (2004) lesdeacutelocalisations de services devraient avoir des effets qualitatifs du mecircme ordre
1 Pour les besoins du preacutesent chapitre on entend par deacutelocalisation lrsquoapprovisionnement de services (ou debiens de production) aupregraves drsquoun fournisseur eacutetranger qui peut ecirctre une filiale ou une entrepriseindeacutependante Le terme couramment utiliseacute drsquolaquo externalisation raquo couvre de faccedilon impropre des achats surle territoire national et exclut lrsquoachat de biens intermeacutediaires agrave des filiales eacutetrangegraveres (Bhagwati et al 2004OCDE 2004b)
2 Deloitte Research (2004) a reacutealiseacute des preacutevisions comparables pour les Eacutetats-Unis et lrsquoEurope occidentale(informations parues dans les meacutedias) Selon les preacutevisions du cabinet Katalyse en France 202 000 emploisde services sont menaceacutes dans la peacuteriode 2006-2010 80 de ces pertes srsquoexpliquent par la localisationdans drsquoautres pays drsquoactiviteacutes nouvelles plutocirct que par des deacutelocalisations stricto sensu (informationsparues dans les meacutedias)
3 Drsquoapregraves une eacutetude portant sur 10 pays de lrsquoOCDE la deacutelocalisation drsquoactiviteacutes de production a progresseacute de30 entre 1970 et 1990 (Hummels et al 1999) les composants deacutelocaliseacutes dans la chaicircne verticale deproduction repreacutesentant agrave peu pregraves 21 des exportations de ces pays
4 Par exemple Goumlrg Hanley et Strobl (2004) examinant des donneacutees microeacuteconomiques relatives agrave lrsquoIrlandeconstatent que pour les entreprises exportatrices ayant deacutelocaliseacute des biens et services intermeacutediaires uneaugmentation de 1 point de lrsquointensiteacute des deacutelocalisations entraicircne une augmentation de 12 de laproductiviteacute au niveau de lrsquoentreprise Des reacutesultats positifs comparables sont obtenus en ce qui concernelrsquoAllemagne (Goumlrzig et Stephan 2002 Goumlrg et Hanley 2003 2004)
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nouvelles formes qualitatives qui vont se reacuteveacuteler plus dangereuses pour les travailleurs des
pays deacuteveloppeacutes que cela nrsquoa eacuteteacute le cas jusqursquoici Lrsquoencadreacute 11 examine dans quelle mesure la
deacutelocalisation des services aux entreprises risque de provoquer une telle rupture par rapport
au passeacute Lagrave aussi les donneacutees dont on dispose sont globalement rassurantes
2 Coucircts drsquoajustement sur le marcheacute du travail
A Quelle reacuteponse publique face aux coucircts drsquoajustement
Pour que les pays puissent tirer avantage de la libeacuteralisation des eacutechanges et des
investissements il faut que la main-drsquoœuvre et les autres facteurs de production se
deacuteplacent des secteurs de lrsquoeacuteconomie dans lesquels ils sont relativement moins efficients que
chez les partenaires commerciaux pour srsquoorienter vers des activiteacutes dans lesquelles lrsquoeacuteconomie
dispose drsquoun avantage comparatif Cependant la mobiliteacute de la main-drsquoœuvre entre les
emplois et les secteurs peut ecirctre entraveacutee par de nombreux facteurs comme lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute
des qualifications lrsquoasymeacutetrie de lrsquoinformation les inadeacutequations geacuteographiques et le
manque de compeacutetences de recherche drsquoemploi De ce fait lrsquoajustement structurel face agrave
la libeacuteralisation des eacutechanges peut se traduire par des coucircts importants en particulier pour
les travailleurs qui perdent leur emploi dans des secteurs soumis agrave la concurrence des
importations15 qui peuvent connaicirctre de longues peacuteriodes de chocircmage ou ecirctre forceacutes
drsquoaccepter un nouvel emploi moins bien reacutemuneacutereacute que leur emploi anteacuterieur16
Plusieurs raisons incitent agrave penser que les coucircts drsquoajustement du marcheacute du travail
lieacutes aux suppressions drsquoemploi imputables aux eacutechanges meacuteritent peut-ecirctre une intervention
des pouvoirs publics17 pour des raisons agrave la fois drsquoefficience drsquoeacutequiteacute et drsquoeacuteconomie
politique
Efficience ndash Les longues peacuteriodes de chocircmage suivant les pertes drsquoemplois et les baisses
de revenus parfois importantes et persistantes en cas de reacuteemploi (Kuhn 2002 Jacobson
et al 1993ab) conduisent agrave penser que le marcheacute du travail nopegravere pas un appariement
adeacutequat des travailleurs en question avec des employeurs qui pourraient utiliser de
maniegravere productive et efficiente leurs qualifications Cette deacutefaillance du marcheacute peut
tenir agrave des imperfections sur le plan de lrsquoinformation (les travailleurs ne connaissant pas
la nature des nouveaux emplois demandeacutes par exemple) et engendrer un sous-emploi
de la capaciteacute productive si les travailleurs reacuteinseacutereacutes occupent des emplois qui ne
correspondent pas agrave leur productiviteacute potentielle18 Les mesures destineacutees agrave ameacuteliorer
lrsquoefficaciteacute de la recherche drsquoemploi des travailleurs victimes de deacutelocalisations ou agrave
faciliter leur reacuteinsertion peuvent aussi contribuer agrave une meilleure affectation des
ressources Enfin la prise en charge par les pouvoirs publics drsquoune part importante des
deacutepenses engendreacutees par les licenciements (indemnisation du chocircmage et aide agrave la
recherche drsquoun emploi par exemple) peut inciter les employeurs agrave proceacuteder agrave des
licenciements excessifs si drsquoautres mesures ne les obligent pas agrave internaliser ces coucircts
sociaux (Blanchard et Tirole 2003)
Eacutequiteacute ndash Il peut paraicirctre injuste que la grande majoriteacute de la population beacuteneacuteficie des
avantages procureacutes par le commerce international et que simultaneacutement une minoriteacute
de travailleurs doive en subir de lourdes conseacutequences On pourrait donc envisager
drsquoaccorder une certaine compensation aux victimes des deacutelocalisations par exemple
sous la forme de revenus de transfert ou drsquoune aide agrave une reacuteinsertion rapide dans un
nouvel emploi assorti drsquoune reacutemuneacuteration comparable agrave celle de lrsquoemploi perdu ndash ce qui
permettrait de concilier les objectifs drsquoeacutequiteacute et drsquoefficience
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Eacuteconomie politique ndash En ne venant pas en aide aux travailleurs victimes de suppressions
drsquoemplois imputables agrave la concurrence internationale on risque de saper le soutien du
public agrave un systegraveme commercial ouvert Par exemple 60 anneacutees drsquoenquecirctes drsquoopinion
reacutealiseacutees aux Eacutetats-Unis reacutevegravelent que la crainte des pertes drsquoemplois explique pourquoi
lrsquoopinion publique nrsquoest guegravere favorable agrave une poursuite de la libeacuteralisation des
eacutechanges mais qursquoelle y est nettement plus favorable si cette libeacuteralisation srsquoaccompagne
drsquoune aide accrue agrave la reconversion des travailleurs victimes de deacutelocalisations (Scheve
et Slaughter 2001)
Pour deacuteterminer si ces diverses raisons justifient une intervention des pouvoirs
publics ndash et dans lrsquoaffirmative quels types drsquointervention ndash il est indispensable de bien
appreacutecier lrsquoampleur la nature et la distribution des coucircts drsquoajustement lieacutes aux suppressions
drsquoemplois imputables agrave la concurrence internationale Or il est tregraves difficile de mesurer
lrsquoincidence et les coucircts de ces suppressions drsquoemplois Neacuteanmoins ces questions font
aujourdrsquohui lrsquoobjet de recherches actives Les deux sous-sections qui suivent font le point
de ces recherches et preacutesentent quelques nouveaux reacutesultats empiriques Mais avant
drsquoexaminer ces informations il est utile de preacuteciser certaines questions conceptuelles
(encadreacute 12) Agrave ce propos il faut souligner lrsquoimportance de recueillir des donneacutees directes
sur lrsquoincidence des suppressions drsquoemplois dues agrave la libeacuteralisation des eacutechanges et sur les
coucircts qui en reacutesultent En effet les donneacutees indirectes utiliseacutees dans de nombreuses
eacutetudes anteacuterieures sous-estiment probablement beaucoup ces coucircts drsquoajustement et leur
concentration sur une minoriteacute de travailleurs qui rencontrent de graves difficulteacutes agrave
retrouver un emploi
B Lrsquoincidence des suppressions drsquoemplois dues aux eacutechanges
Les victimes de suppressions drsquoemplois imputables aux eacutechanges semblent ecirctre une minoriteacute (mais difficile agrave mesurer) des travailleurs qui perdent leur emploi
Mesurer les suppressions drsquoemplois qui reacutesultent de la libeacuteralisation des eacutechanges
soulegraveve de nombreuses difficulteacutes Surtout les raisons qui conduisent agrave des fermetures
drsquoentreprises etou agrave des licenciements plus limiteacutes sont souvent complexes Les eacutechanges
peuvent avoir affaibli les marcheacutes des produits (locaux) mais une productiviteacute meacutediocre
une mauvaise gestion et drsquoautres facteurs pegravesent souvent davantage sur la performance de
lrsquoentreprise Ces diverses causes peuvent aussi srsquointerpeacuteneacutetrer si bien qursquoil est encore plus
difficile de faire la part des changements structurels lieacutes aux eacutechanges et de ceux qui sont
provoqueacutes par lrsquoeacutevolution des technologies ou des preacutefeacuterences des consommateurs
Neacuteanmoins plusieurs meacutethodes peuvent ecirctre utiliseacutees pour identifier les travailleurs dont
la suppression drsquoemploi est sans doute largement imputable aux eacutechanges internationaux
Cela permet de mieux cerner qualitativement lrsquoincidence et les coucircts de cette cateacutegorie de
suppressions drsquoemplois
Lrsquoencadreacute 13 preacutesente pour les Eacutetats-Unis sur la base de cinq sources statistiques des
estimations des suppressions drsquoemplois dues aux eacutechanges et des flux bruts du marcheacute du
travail La comparaison de ces estimations donne plusieurs indications utiles pour
lrsquoanalyse des coucircts drsquoajustement et des reacuteponses agrave y apporter Drsquoabord lrsquoincidence des
suppressions drsquoemplois dues aux eacutechanges ne peut ecirctre mesureacutee avec preacutecision agrave lrsquoaide des
statistiques existantes drsquoautre part il risque drsquoecirctre difficile au niveau des programmes du
marcheacute du travail de distinguer parmi les victimes de pertes drsquoemplois celles dont les
licenciements sont essentiellement dus agrave la concurrence internationale Neacuteanmoins on
peut eacutebaucher une comparaison de certains ordres de grandeur i) les pertes drsquoemploi
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Encadreacute 12 Estimation de lrsquoincidence et des coucircts des suppressions drsquoemplois imputables aux eacutechanges
Il est notoirement difficile drsquoestimer lrsquoincidence des suppressions drsquoemplois dues agrave lalibeacuteralisation des eacutechanges et les coucircts drsquoajustement qursquoelles engendrent comme le montre unexamen des estimations des coucircts drsquoajustement preacutesenteacute dans lrsquoeacutetude de Magee Bergsten etKrause (Magee et al 1972) lrsquoune des premiegraveres agrave avoir eacuteteacute consacreacutee aux effets de la libeacuteralisationdes eacutechanges sur le bien-ecirctre aux Eacutetats-Unis En lrsquoabsence drsquoinformations directes sur lrsquoincidencedes suppressions drsquoemplois imputables aux eacutechanges ou sur les coucircts moyens supporteacutes par lestravailleurs licencieacutes de ce fait Magee et al ont utiliseacute des indicateurs suppleacutetifs Se fondant surlrsquohypothegravese que lrsquoincidence des suppressions drsquoemplois eacutetait eacutegale agrave leur estimation du recul netde lrsquoemploi dans les branches soumises agrave la concurrence des importations agrave la suite de lalibeacuteralisation des eacutechanges ils ont estimeacute les coucircts de chaque suppression drsquoemploi en multipliantla dureacutee moyenne du chocircmage pour tous les travailleurs sans emploi (drsquoapregraves les statistiques de lapopulation active) par le taux de salaire moyen dans chaque branche drsquoactiviteacute censeacutee proceacuteder agravedes licenciements1 Cette approche peut soulever un certain nombre de problegravemes
Incidence ndash Les reacuteductions drsquoeffectifs dans les branches soumises agrave la concurrence desimportations ne sont pas un indicateur fiable des suppressions drsquoemplois imputables agrave lalibeacuteralisation des eacutechanges car ces variations nettes de lrsquoemploi sont le reacutesultat de flux brutsbeaucoup plus importants2 Les reacuteductions nettes drsquoemplois causeacutees par le deacuteveloppement desimportations (ou le recul des exportations) au niveau sectoriel sous-estiment presquecertainement beaucoup lrsquoaccroissement correspondant des destructions brutes drsquoemplois Endrsquoautres termes lrsquoeacutevolution des eacutechanges suscite geacuteneacuteralement un important redeacuteploiement destravailleurs entre les entreprises au sein drsquoune branche drsquoactiviteacute du fait de la grandeheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute de lrsquoimpact des eacutechanges sur la position concurrentielle de diffeacuterentes entreprisesau sein de branches manufacturiegraveres eacutetroitement deacutelimiteacutees (Klein et al 2003) Cependanttoutes les destructions drsquoemploi dues aux eacutechanges internationaux ne se traduiront pas par deslicenciements car certaines de ces reacuteductions se feront sur la base de deacuteparts volontaires Enprincipe cet effet pourrait ecirctre important puisque les taux de rotation des travailleurs sontencore plus eacuteleveacutes que les taux de rotation des emplois mais rien ne le garantit la coiumlncidenceentre les travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois et ceux qui partent volontairementpeut ecirctre assez faible3 Enfin le fait drsquoutiliser les variations nettes de lrsquoemploi pour estimer lesdestructions drsquoemplois imputables aux eacutechanges suppose qursquoune augmentation des eacutechangesnrsquoentraicircne qursquoune augmentation temporaire des licenciements alors qursquoil est possible qursquouneouverture accrue aux flux drsquoeacutechanges et drsquoinvestissements internationaux entraicircne uneaugmentation permanente du taux de redeacuteploiement de la main-drsquoœuvre (et par conseacutequent dedestructions drsquoemplois) puisque la position concurrentielle des entreprises devient plussensible aux chocs internationaux (Rodrik 1998)
Coucircts ndash Il est difficile de consideacuterer que les pertes eacuteconomiques supporteacutees par les travailleurs quiperdent leur emploi du fait de la libeacuteralisation des eacutechanges sont eacutegales au produit de la dureacuteemoyenne des peacuteriodes de chocircmage pour la totaliteacute des chocircmeurs par un taux de salaire moyen Unetelle approche risquerait drsquoaboutir agrave une forte sous-estimation des coucircts en termes de pertesdrsquoemplois car les travailleurs concerneacutes connaissent geacuteneacuteralement des peacuteriodes de chocircmage pluslongues que les autres chocircmeurs et les pertes de revenu persistent souvent apregraves le retour agravelrsquoemploi (la reacutemuneacuteration du nouvel emploi est souvent beaucoup plus faible que celle de lrsquoemploianteacuterieur) Les nombreuses recherches consacreacutees aux suppressions drsquoemplois au sein du marcheacutedu travail des Eacutetats-Unis confirment ces deux points (voir Kletzer 1998 pour une analyse de cesrecherches et Farber 2003 pour des reacutesultats plus reacutecents) La situation semble similaire sur leplan qualitatif dans les autres pays de lrsquoOCDE bien que les donneacutees drsquoobservation soient pluslimiteacutees et que les comparaisons internationales soient difficiles et incomplegravetes Le tableau ci-apregraves
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Encadreacute 12 Estimation de lrsquoincidence et des coucircts des suppressions drsquoemplois imputables aux eacutechanges (suite)
reproduit des estimations syntheacutetiques des coucircts drsquoajustement conseacutecutifs aux suppressionsdrsquoemplois dans neuf pays de lrsquoOCDE sur la base drsquoinformations figurant dans Kuhn (2002) Mecircmeun an apregraves avoir perdu leur emploi une proportion importante de travailleurs se trouventtoujours sans emploi mais la proportion semble beaucoup plus grande dans certains pays(Belgique et France) que dans drsquoautres (par exemple Eacutetats-Unis Japon Royaume-Uni) Pour lestravailleurs qui retrouvent un emploi la nouvelle reacutemuneacuteration est en geacuteneacuteral leacutegegraverementinfeacuterieure en moyenne agrave la reacutemuneacuteration anteacuterieure mais la perte de salaire moyenne augmentesensiblement avec lrsquoancienneteacute dans lrsquoemploi anteacuterieur dans la plupart des pays Bien que le tableaune le mette pas en eacutevidence les travailleurs acircgeacutes semblent dans tous les cas subir des pertes desalaire plus importantes et des eacutetudes utilisant des donneacutees relatives aux Eacutetats-Unis mettent aussien eacutevidence des pertes de salaire plus prononceacutees pour les travailleurs qui retrouvent un emploidans une branche diffeacuterente (Carrington 1993 Neal 1995 Kletzer 2001) Autre observationimportante du point de vue de lrsquoaction des pouvoirs publics la dureacutee du chocircmage et les pertesde revenu varient tregraves fortement suivant les travailleurs mecircme si lrsquoon neutralise lrsquoinfluence descaracteacuteristiques individuelles sur les coucircts moyens (ancienneteacute dans lrsquoemploi acircge niveaudrsquoinstruction) une minoriteacute importante de ceux-ci connaissant de longues peacuteriodes de chocircmageou des pertes de revenu tregraves prononceacutees tandis que drsquoautres semblent tregraves bien srsquoen sortir
Estimations de lrsquoincidence et des coucircts des suppressions drsquoemploisdans certains pays de lrsquoOCDE
Donneacutees non disponiblesa) Travailleurs licencieacutes une anneacutee donneacutee en pourcentage de lrsquoemploi totalb) Travailleurs perdant leur emploi du fait de la fermeture de leur entreprise (Belgique et France) ou de leur usine
(Allemagne et Danemark)c) Travailleurs acircgeacutes de 25 agrave 50 ans ayant une ancienneteacute minimum de quatre ansd) Travailleurs ayant une ancienneteacute minimum de trois anse) Subordonneacute agrave un eacutepisode positif de non-emploif) Au bout de 10 moisg) Travailleurs ayant au moins un an drsquoancienneteacuteh) Travailleurs ayant au moins cinq ans drsquoancienneteacutei) Travailleurs ayant au moins six ans drsquoancienneteacute
Source Kuhn PJ (2002) Losing Work Moving On WE Upjohn Institute for Employment Research Kalamazoo MI
Incidence (annuelle)a
Probabiliteacute drsquoecirctre sans emploi au bout de
Variation des salaires dues aux suppressions drsquoemploi (pourcentage moyen)
6 mois 12 moisEnsemble
des travailleurs
Travailleurs ayant plus de 10 ans drsquoancienneteacute dans lrsquoemploi
A Ensemble des licenciements
Canada 1995 49 047 (hommes)068 (femmes)
030 (hommes)041 (femmes)
ndash1 (hommes)ndash2 (femmes)
ndash11 (hommes)ndash7 (femmes)
Japon 1995 35 023 (hommes)025 (femmes)
014 (hommes)011 (femmes)
ndash4 (hommes)0 (femmes)
Pays-Bas 1993-95 41 046e 028e
Royaume-Uni 1990-96 47 02 012f ndash4 ndash6h
Eacutetats-Unis 1993-95 49 033g 024g 0 ndash19
B Licenciements collectifs uniquementb
Belgique 1983 21 072 (hommes)d ndash6d ndash6i
Danemark 1988 16 037 (hommes)d ndash1d
Franced 1984-90 05 (hommes) 062 (hommes)e 045 (hommes)e 10
Allemagned 1984-90 11 (hommes) 052 (hommes)e 040 (hommes)e 2
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qursquoon peut sans trop de risque drsquoerreur attribuer agrave la concurrence internationale repreacutesentent
une faible proportion du total des suppressions drsquoemploi cependant ii) il se peut que la
concurrence internationale joue un rocircle important dans une proportion beaucoup plus
eacuteleveacutee des licenciements collectifs qui plus est iii) les suppressions drsquoemplois concernent
chaque anneacutee une fraction significative des travailleurs ndash pour les Eacutetats-Unis 5 est une
estimation raisonnable ou iv) cela repreacutesente un peu plus drsquoun tiers du total des
destructions drsquoemplois ce qui donne agrave penser que v) le taux eacuteleveacute de mobiliteacute volontaire
de la main-drsquoœuvre permet de reacutealiser pregraves des deux tiers des reacuteductions drsquoemploi par des
deacuteparts volontaires Ces ordres de grandeur sont affecteacutes drsquoune grande incertitude et sont
probablement diffeacuterents pour drsquoautres pays de lrsquoOCDE Neacuteanmoins il paraicirct probable que
les autres marcheacutes du travail nationaux sont eux aussi caracteacuteriseacutes par la coexistence drsquoune
mobiliteacute volontaire substantielle et de taux significatifs de suppressions drsquoemplois lieacutees
aux eacutechanges
Le tableau 11 compare les taux annuels de suppressions drsquoemplois aux Eacutetats-Unis
citeacutes par Kletzer (2001) et des estimations parallegraveles pour lrsquoEurope et le Canada19 Le taux
annuel moyen de suppressions drsquoemplois dans les 14 pays du Panel europeacuteen des meacutenages
est de 28 leacutegegraverement supeacuterieur au taux de 22 estimeacute par Kletzer pour les Eacutetats-Unis
cependant que lrsquoestimation pour le Canada est nettement plus eacuteleveacutee 67 20 Les
diffeacuterences de taux de suppressions drsquoemplois selon les branches drsquoactiviteacute sont extrecircmement
inteacuteressantes pour lrsquoanalyse du preacutesent chapitre car elles donnent une indication de
lrsquoimportance du facteur concurrence internationale pour les destructions permanentes
drsquoemplois Dans les trois zones geacuteographiques les taux de suppressions drsquoemplois sont
plus eacuteleveacutes dans lrsquoindustrie manufacturiegravere que dans les services et cette diffeacuterence est
particuliegraverement marqueacutee aux Eacutetats-Unis (46 contre 17 )21 Au Canada le taux de
Encadreacute 12 Estimation de lrsquoincidence et des coucircts des suppressions drsquoemplois imputables aux eacutechanges (suite)
Les consideacuterations qui preacutecegravedent incitent agrave penser que pour estimer de faccedilon fiable les coucirctsdrsquoajustement supporteacutes par les travailleurs licencieacutes du fait de la libeacuteralisation des eacutechanges il fautse fonder sur les meilleures estimations de lrsquoincidence des suppressions drsquoemplois lieacutees auxeacutechanges et sur lrsquoexpeacuterience effective des travailleurs concerneacutes y compris en ce qui concerne lespertes de salaire qui persistent apregraves le retour agrave lrsquoemploi
1 Un certain nombre drsquoeacutetudes ulteacuterieures ont adopteacute la mecircme approche pour estimer les coucircts drsquoajustement supporteacutespar les travailleurs qui perdent leur emploi du fait de la concurrence en lrsquoaffinant quelque peu Par exemple Baldwinet al (1980) ont appliqueacute cette meacutethode dans une eacutetude sur les avantages nets de la libeacuteralisation des eacutechanges auxEacutetats-Unis mais en faisant varier selon les branches drsquoactiviteacute la dureacutee escompteacutee du chocircmage parmi des travailleursayant perdu leur emploi du fait des eacutechanges de maniegravere agrave tenir compte des diffeacuterences de composition deacutemographiquedes effectifs de travailleurs
2 Lrsquoune des premiegraveres eacutetudes consacreacutees agrave cette question agrave savoir celle de Davis Haltiwanger et Schuh (1996) a montreacuteque lrsquoemploi manufacturier aux Eacutetats-Unis srsquoest contracteacute agrave un rythme annuel de 11 entre 1973 et 1998 mais quecette contraction nette relativement peu importante a eacuteteacute due agrave la conjugaison drsquoun taux brut de creacuteations drsquoemploisde 91 et drsquoun taux brut de destructions drsquoemplois de 103 En drsquoautres termes les flux bruts sont environ 10 foissupeacuterieurs aux flux nets ce qui teacutemoigne drsquoune importante redistribution de lrsquoemploi entre les entreprises agravelrsquointeacuterieur des branches examineacutees Ce reacutesultat qualitatif a eacuteteacute confirmeacute par de nombreuses eacutetudes ulteacuterieuresportant notamment sur les services et sur drsquoautres pays (Davis et Haltiwanger 1999)
3 Davis et Haltiwanger (1999) passent en revue un certain nombre drsquoeacutetudes empiriques qui indiquent que les taux derotation des travailleurs sont plus eacuteleveacutes que ceux des emplois Ils concluent neacuteanmoins qursquoune part non neacutegligeabledes destructions drsquoemplois aux Eacutetats-Unis donne lieu agrave des licenciements et non agrave des deacuteparts volontaires Cetteproportion peut ecirctre particuliegraverement eacuteleveacutee pour les emplois menaceacutes par les importations qui tendent agrave ecirctreoccupeacutes par des ouvriers plus acircgeacutes et ayant une grande ancienneteacute un niveau drsquoinstruction relativement faible et destaux de rotation eacutegalement faibles
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1 LES COUcircTS DrsquoAJUSTEMENT LIEacuteS AUX EacuteCHANGES SUR LES MARCHEacuteS DU TRAVAIL DES PAYS DE LrsquoOCDE
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Encadreacute 13 Le deacutecompte des pertes drsquoemplois lieacutees aux eacutechanges aux Eacutetats-Unis enseignements agrave tirer de cinq sources de donneacutees
Le graphique qui suit compare les mesures de lrsquoincidence des pertes drsquoemplois lieacutees aux eacutechanges eacutetabliepartir de cinq sources de donneacutees diffeacuterentes pour les Eacutetats-Unis Si lrsquoon va de la deacutefinition la plus restrictivlrsquoindicateur le plus large des suppressions drsquoemplois dues aux eacutechanges et de la rotation de la main-drsquoœuvre
Le programme Trade Adjustment Assistance (TAA ndash Aide agrave lrsquoajustement lieacute aux eacutechanges) assure pour travailleurs dont il est prouveacute que lrsquoemploi a eacuteteacute supprimeacute du fait de la libeacuteralisation des eacutechanges drevenus de remplacement et une aide agrave lrsquoajustement qui viennent srsquoajouter aux allocations drsquoassuranchocircmage et aux services de reacuteinsertion accessibles agrave lrsquoensemble des chocircmeurs (voir agrave la section 3E udescription plus deacutetailleacutee du programme TAA) Sur la peacuteriode 2000-2002 39 000 travailleurs en moyenne oacceacutedeacute agrave ce programme chaque anneacutee ce qui repreacutesente 003 de lrsquoemploi total hors agriculture Cependail srsquoagit lagrave drsquoune estimation basse des suppressions drsquoemplois dues aux eacutechanges eacutetant donneacute que critegraveres drsquoadmissibiliteacute au TAA sont relativement eacutetroits (par exemple les travailleurs dont les emplois sosupprimeacutes dans le secteur des services ne sont pas pris en compte) et que la proceacutedure administratdrsquoaccegraves au programme aboutit presque certainement agrave un faible taux de couverture parmi les beacuteneacuteficiaipotentiels (Kletzer et Rosen 2005)
Le programme Mass Layoffs Statistics (MLS ndash Statistiques des licenciements collectifs) srsquoappuie sur donneacutees administratives recueillies dans le cadre du systegraveme drsquoassurance chocircmage pour eacutetablir dstatistiques des licenciements collectifs Ces donneacutees sont particuliegraverement utiles pour analyser suppressions drsquoemplois dues aux eacutechanges car les dirigeants drsquoentreprises sont inviteacutes apregraves chaqlicenciement collectif agrave indiquer la raison eacuteconomique qui a motiveacute les pertes drsquoemplois Parmi les raisoqursquoils peuvent donner figurent les importations et la deacutelocalisation drsquoactiviteacutes Sur la peacuteriode 1997-2003chiffres du MLS indiquent qursquoen moyenne 14 million de travailleurs ont perdu leur emploi dans le cadrelicenciements collectifs chaque anneacutee ce qui correspond agrave un taux drsquoincidence annuel de 11Cependant les dirigeants drsquoentreprises ne citent les importations comme motif de suppression drsquoemplque pour 15 de lrsquoensemble des travailleurs toucheacutes par les licenciements collectifs et la deacutelocalisatdrsquoactiviteacutes que pour 08 Au total pour lrsquoensemble de ces deux raisons 23 des licenciements collecseraient donc dus chaque anneacutee aux eacutechanges ce qui ne repreacutesente que 002 de lrsquoemploi total Ce chifest tregraves voisin du taux drsquoincidence calculeacute agrave partir des donneacutees du programme TAA et sous-estime lui autregraves largement la reacutealiteacute et cela pour deux raisons i) les statistiques MLS excluent de nombrelicenciements qui ne satisfont pas aux critegraveres de seuil minimum concernant les effectifs des entrepriet le nombre drsquoemplois supprimeacutes sur une peacuteriode de cinq semaines1 et ii) les deux motifs lieacutes aeacutechanges que peuvent citer les dirigeants drsquoentreprises comme cause principale des licenciements fopartie drsquoune longue liste qui en comportent drsquoautres beaucoup plus freacutequemment citeacutes et qui sont sadoute aussi lieacutes agrave la concurrence internationale tels que laquo difficulteacutes financiegraveres raquo et laquo restructurationlrsquoentreprise raquo2
La Displaced Worker Survey (DWS ndash Enquecircte sur les travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois) est uenquecircte aupregraves des meacutenages qui recueille des donneacutees sur des eacutechantillons repreacutesentatifs de travaillevictimes de suppressions drsquoemplois depuis 1979 les chercheurs srsquoy reacutefegraverent beaucoup car elle contient dinformations assez complegravetes sur les caracteacuteristiques des travailleurs concerneacutes et sur lrsquoeacutevolution de lsituation apregraves la perte drsquoemploi contrairement aux donneacutees administratives recueillies dans le cadre programme MLS Drsquoapregraves la DWS 65 millions de travailleurs en moyenne ont eacuteteacute victimes de suppressiodrsquoemplois chaque anneacutee entre 1997 et 2001 ce qui repreacutesente un taux drsquoincidence annuel de 51 pregravescinq fois supeacuterieur agrave lrsquoestimation fondeacutee sur les donneacutees MLS Aucune des variables utiliseacutees dans lrsquoenquDWS ne fournit drsquoinformation directe permettant de dire si ce sont les eacutechanges internationaux qui oprovoqueacute les pertes drsquoemplois et les chercheurs ont ducirc utiliser des indicateurs suppleacutetifs pour deacuteduquelles sont les observations qui correspondent agrave des pertes drsquoemplois imputables aux eacutechanginternationaux En particulier un certain nombre de chercheurs ont utiliseacute comme indicateur suppleacutetif
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1 LES COUcircTS DrsquoAJUSTEMENT LIEacuteS AUX EacuteCHANGES SUR LES MARCHEacuteS DU TRAVAIL DES PAYS DE LrsquoOCDE
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Encadreacute 13 Le deacutecompte des pertes drsquoemplois lieacutees aux eacutechanges aux Eacutetats-Unis enseignements agrave tirer de cinq sources de donneacutees (suite)
rocircle de la concurrence internationale la branche drsquoactiviteacute dans laquelle a lieu la perte drsquoemploi3 Klet(2001) analysant ces questions de faccedilon plus deacutetailleacutee conclut que 14 des suppressions drsquoemplidentifieacutees dans lrsquoenquecircte DWS (soit 07 de lrsquoensemble des travailleurs chaque anneacutee) sont intervenudans des branches manufacturiegraveres soumises agrave une forte concurrence des importations4
Les taux drsquoincidence des suppressions drsquoemplois imputables aux eacutechanges (et totales) fournis par donneacutees TAA MLS et DWS peuvent ecirctre compareacutes au taux de rotation totale des emplois et dtravailleurs pour deacuteterminer lrsquoampleur des suppressions drsquoemplois dues aux eacutechanges par rapport aflux totaux observeacutes sur le marcheacute du travail Drsquoapregraves les statistiques Business Employment Dynam(BED ndash Dynamique de lrsquoemploi des entreprises) 178 millions drsquoemplois en moyenne ont eacuteteacute deacutetruchaque anneacutee entre 1998 et 2001 ce qui correspond agrave un taux brut drsquoincidence annuel de 137 5 taux brut de pertes drsquoemplois est donc pregraves du triple du taux calculeacute agrave partir des donneacutees DWSdont on peut deacuteduire que pregraves des deux tiers des employeurs ont recours agrave lrsquoattrition naturelle plutocirct qursquoa
Le deacutecompte des pertes drsquoemplois lieacutees aux eacutechanges identifier des visages au milieu drsquoune foule (en mouvement)
Cinq mesures de taux de pertes drsquoemploi lieacutees aux eacutechanges aux Eacutetats-Unis en pourcentage de lrsquoemploi annuel non agricole
a) Valeur moyenne pour 2000-2002 baseacutee sur les donneacutees relatives agrave la participation au Trade Adjustment Assistance Programmdrsquoapregraves Kletzer et Rosen (2005)
b) Valeurs moyennes pour 1997-2003 calculeacutees agrave partir des donneacutees figurant sur la page drsquoaccueil des Mass Layoffs Statisticde lrsquoUS Bureau of Labor Statistics (wwwblsgovmlshomehtm)
c) Moyenne des valeurs pour les peacuteriodes 1997-1999 et 1999-2001 dans Farber (2003) converties en taux annuel apregraves correctiodes pertes drsquoemplois multiples et du biais de rappel dans Abbring et al (2002) Les parts dans lrsquoindustrie manufacturiegravere et danles secteurs de cette industrie soumis agrave forte concurrence internationale sont tireacutees de Kletzer (2001)
d) Taux moyens annuels bruts de pertes drsquoemplois pour 1998-2001 tireacutees du tableau 2 de Pinkston et Spletzer (2004)e) Taux moyens annuels de pertes drsquoemplois calculeacutes comme la somme des 12 taux mensuels drsquoapregraves la page drsquoaccueil Jo
Openings and Labor Turnover Survey (JOLTS) de lrsquoUS Bureau of Labour Statistics (wwwblsgovjlthomehtm) La partie sombrcorrespond aux suppressions drsquoemplois agrave lrsquoinitiative des employeurs majoritairement des licenciements eacuteconomiques
Source Calculs de lrsquoOCDE agrave partir des sources mentionneacutees dans les notes a agrave e et estimations de lrsquoemploi tireacutees de la pagdrsquoaccueil Current Employment Statistics de lrsquoUS Bureau of Labor Statistics (wwwblsgovceshomehtm)
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1 LES COUcircTS DrsquoAJUSTEMENT LIEacuteS AUX EacuteCHANGES SUR LES MARCHEacuteS DU TRAVAIL DES PAYS DE LrsquoOCDE
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suppressions drsquoemplois dans les branches agrave forte concurrence internationale est plus eacuteleveacute
(83 ) que dans le reste du secteur manufacturier (59 ) les pertes drsquoavantage comparatif
entraicircnant des taux eacuteleveacutes de pertes drsquoemplois22 En revanche dans lrsquoUnion europeacuteenne ou
aux Eacutetats-Unis il nrsquoexiste pas de relation constante entre lrsquointensiteacute de la concurrence
internationale et les taux de suppressions drsquoemplois dans le secteur manufacturier Cela
peut vouloir dire que les diffeacuterences intersectorielles drsquoexposition agrave la concurrence
internationale ont eacuteteacute particuliegraverement marqueacutees dans lrsquoindustrie canadienne23 mais cela
indique probablement aussi une affectation plus preacutecise des pertes drsquoemplois par branche
dans la base de donneacutees canadienne qui sert agrave ces calculs (ougrave lrsquoidentification de la branche
drsquoemploi est faite par les employeurs et non par les travailleurs)
Encadreacute 13 Le deacutecompte des pertes drsquoemplois lieacutees aux eacutechanges aux Eacutetats-Unis enseignements agrave tirer de cinq sources de donneacutees (suite)
Licenciements pour reacuteduire leurs effectifs6 Les taux de rotation de la main-drsquoœuvre calculeacutes danscadre des Job Openings and Labor Turnover Statistics (JOLTS ndash Statistiques des offres drsquoemplois et derotation des emplois) sont encore plus eacuteleveacutes avec 525 millions de deacuteparts chaque anneacutee ce qrepreacutesente un taux drsquoincidence annuel de 401 Observation qui a peut-ecirctre encore plus drsquointeacuterecirct poles comparaisons avec les taux de suppressions drsquoemplois dues aux eacutechanges le taux drsquoincidence anndes deacuteparts non volontaires observeacutes dans le cadre de lrsquoenquecircte JOLTS atteint 151 7
1 Les Mass Layoff Statistics couvrent les entreprises drsquoau moins 50 salarieacutes dont au moins 50 travailleurs ont demandeacute agrave beacuteneacuteficielrsquoassurance chocircmage sur une peacuteriode de cinq semaines conseacutecutives En 2003 les entreprises employant 50 salarieacutes ou prepreacutesentaient environ 57 de lrsquoemploi total couvert par le programme MLS ce qui veut dire que le seuil drsquoeffectifs exclut plus dtiers de la population active (Brown 2004) Sont eacutegalement exclus les licenciements de moins de 50 salarieacutes ou ceux qui srsquoeacutetendsur une peacuteriode plus longue mais le biais qui en reacutesulte nrsquoest pas deacutetermineacute
2 En 2004 les questions poseacutees dans le cadre de lrsquoenquecircte MLS ont eacuteteacute modifieacutees de maniegravere agrave permettre une meilleure identificades licenciements collectifs reacutesultant de la deacutelocalisation drsquoactiviteacutes (Brown 2004) Au cours des trois premiers trimestres de 28 des licenciements collectifs (correspondant agrave 41 000 pertes drsquoemplois) ont eacuteteacute associeacutes au transfert drsquoactiviteacutes sur drsquoautres siSur ces licenciements 26 ont eacuteteacute dus agrave des deacutelocalisations dont pregraves des trois quarts correspondaient agrave des transferts drsquoactivvers des filiales situeacutees agrave lrsquoeacutetranger et non vers des entreprises indeacutependantes Une grande majoriteacute des licenciements lieacutes deacutelocalisations ont concerneacute des emplois manufacturiers transfeacutereacutes au Mexique et en Chine
3 On aurait eacutevidemment tort de penser que toutes les suppressions drsquoemplois qui interviennent dans des branches soumises agrave forte concurrence internationale sont imputables agrave la libeacuteralisation des eacutechanges et aucune agrave celles qui ont lieu dans les aubranches Neacuteanmoins pour autant que les travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois imputables aux eacutechanges sosuffisamment surrepreacutesenteacutes dans les branches drsquoactiviteacute soumises agrave une forte concurrence internationale cette meacutethode devdonner une indication des diffeacuterences existant entre les travailleurs dont lrsquoemploi est supprimeacute du fait des eacutechanges et les autravailleurs qui perdent leur emploi en termes par exemple de reacutepartition par acircge ou de perte de salaire moyenne Eacutetant donneacute cette meacutethode introduit agrave la fois un biais vers le haut et vers le bas dans le nombre de travailleurs victimes de la concurreinternationale il est difficile de savoir si elle surestime ou si elle sous-estime le taux drsquoincidence reacuteel
4 Les licenciements dans le secteur manufacturier ont repreacutesenteacute 37 du total des licenciements (soit 19 de lrsquoeffectif total chaanneacutee)
5 Les donneacutees BED sont en geacuteneacuteral notifieacutees trimestriellement (voir Spletzer et al 2004) et parfois laquo annualiseacutees raquo par additdes quatre trimestres Cela donne des estimations de la rotation des emplois sensiblement plus eacuteleveacutees que les taux annudu graphique 14 qui ont eacuteteacute calculeacutes par Pinkston et Spletzer (2004) sur la base des variations sur 12 mois de lrsquoemploi eacutetablissement
6 Le taux annuel de suppressions drsquoemploi de 51 drsquoapregraves lrsquoestimation DWS repreacutesente 37 des 137 de taux bruts de pedrsquoemplois estimeacutes agrave partir des donneacutees BED Comme le secteur manufacturier repreacutesente une part importante des suppressidrsquoemplois mais seulement une faible proportion de pertes brutes drsquoemplois il srsquoensuit que la proportion drsquoemplois supprimeacutetraduisant par des licenciements est plus eacuteleveacutee dans le secteur manufacturier que dans le reste de lrsquoeacuteconomie
7 Deux raisons principales expliquent pourquoi le taux de deacuteparts non volontaires enregistreacute dans le cadre de lrsquoenquecircte JOLTS est pde trois fois plus eacuteleveacute que le taux de suppressions drsquoemplois calculeacute au moyen de lrsquoenquecircte DWS i) le taux de licenciemeannuels estimeacute au moyen des donneacutees de lrsquoenquecircte JOLTS est la somme de 12 taux mensuels ce qui signifie que le mecircme travailpeut quitter plusieurs emplois au cours drsquoune mecircme anneacutee et que nombre des licenciements enregistreacutes sont probablemtemporaires (mais tous drsquoau moins sept jours) et ii) les donneacutees de lrsquoenquecircte JOLTS regroupent les licenciements pour faute etlicenciements eacuteconomiques (crsquoest-agrave-dire les suppressions drsquoemplois)
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1 LES COUcircTS DrsquoAJUSTEMENT LIEacuteS AUX EacuteCHANGES SUR LES MARCHEacuteS DU TRAVAIL DES PAYS DE LrsquoOCDE
Les estimations eacuteconomeacutetriques des pertes drsquoemplois dues agrave la concurrence internationale conduisent agrave des conclusions analogues
Lrsquoassociation bivarieacutee entre une forte concurrence des importations dans une branche
drsquoactiviteacute et une forte incidence des suppressions drsquoemplois nrsquoest qursquoindicative drsquoun lien de
cause agrave effet entre la concurrence internationale et les pertes drsquoemplois car les licenciements
peuvent ecirctre influenceacutes par de nombreux facteurs autres que la perte drsquoavantages
comparatifs Les analyses multivarieacutees conviennent mieux pour isoler lrsquoimpact de
lrsquoeacutevolution des eacutechanges internationaux sur lrsquoincidence des suppressions drsquoemplois
encore que les rapports de cause agrave effet restent difficiles agrave preacuteciser du fait de la possibiliteacute
drsquoun biais drsquoendogeacuteneacuteiteacute24 Une autre difficulteacute (eacutevoqueacutee plus haut) est qursquoil nrsquoest
geacuteneacuteralement pas possible de diffeacuterencier les pertes drsquoemplois selon qursquoelles sont ou non
dues aux eacutechanges internationaux Crsquoest pourquoi la plupart des chercheurs analysent
lrsquoimpact des eacutechanges sur lrsquoemploi sur la base de mesures des pertes drsquoemploi au niveau
des branches Toujours pour des raisons de disponibiliteacute des donneacutees une grande partie
des eacutetudes eacuteconomeacutetriques concernant lrsquoimpact des eacutechanges sur les pertes drsquoemplois se
sont concentreacutees sur les variations nettes de lrsquoemploi et non sur des indicateurs
theacuteoriquement preacutefeacuterables tels que lrsquoincidence des suppressions drsquoemplois ou les
destructions brutes drsquoemplois25
LrsquoOCDE (2005b) fait le point de douze eacutetudes eacuteconomeacutetriques reacutecentes qui ont utiliseacute
des techniques de reacutegression multivarieacutees pour eacutetudier lrsquoassociation entre les taux de
croissance nette de lrsquoemploi dans certaines branches drsquoactiviteacute et lrsquointensiteacute de la concurrence
des eacutechanges une fois neutraliseacutee lrsquoinfluence des autres facteurs susceptibles drsquoinfluer sur
Tableau 11 Les travailleurs du secteur manufacturier perdent leur emploi plus souvent que les travailleurs du secteur des services mais la relation directe
entre les eacutechanges et les taux de pertes drsquoemplois nrsquoest pas totalement claireTaux moyen annuel de suppressions drsquoemplois (en pourcentage de lrsquoemploi total)
a) Taux moyens de licenciements permanents par an les licenciements permanents eacutetant deacutefinis comme ceuxapregraves lesquels le travailleur ne revient pas chez le mecircme employeur la mecircme anneacutee ou lrsquoanneacutee suivanteEstimations baseacutees sur la version 1 du fichier longitudinal des travailleurs (FLT) calculeacutees par StatistiqueCanada
b) Estimations du Secreacutetariat baseacutees sur les donneacutees du Panel europeacuteen des meacutenages pour lrsquoAllemagne lrsquoAutrichela Belgique le Danemark lrsquoEspagne la Finlande la France la Gregravece lrsquoIrlande lrsquoItalie le Luxembourg les Pays-Basle Portugal et le Royaume-Uni
c) Estimations baseacutees sur les donneacutees de la Displaced Workers Survey (DWS) calculeacutees par Kletzer (2001)d) Services pour lrsquoEuropee) Les estimations pour les Eacutetats-Unis excluent lrsquoemploi dans le secteur primaire et le bacirctiment
Source Statistique Canada FLT pour le Canada Panel europeacuteen des meacutenages vagues 1 agrave 8 (avril 2003) pour lrsquoEuropeet Kletzer LG (2001) Job Loss from Imports Measuring the Loss Institute for International Economics Washington DCpour les Eacutetats-Unis
IndustriesCanadaa
1983-199914 pays europeacuteensb
1994-2001Eacutetats-Unisc 1979-1994
Industries manufacturiegraveres 65 37 46
Selon que le degreacute drsquoexposition agrave la concurrence internationale est
Fort 83 37 59
Moyen 59 45 62
Faible 59 35 43
Services et utiliteacutesd 45 32 17
Emploi totale 67 28 22
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les niveaux drsquoemploi dans la branche consideacutereacutee (voir la partie A du tableau 1A21 de
lrsquoannexe) Ces eacutetudes conduisent aux conclusions suivantes
La plupart des eacutetudes mettent en eacutevidence des facteurs qualitatifs qui confirment
lrsquohypothegravese du lien entre lrsquointensification de la concurrence des importations (ou la
baisse de compeacutetitiviteacute des exportations) et le recul de lrsquoemploi au niveau des industries
manufacturiegraveres agrave divers degreacutes de deacutesagreacutegation Jusqursquoici aucun effet comparable nrsquoa
eacuteteacute mis en eacutevidence en ce qui concerne un eacuteventuel impact neacutegatif de la deacutelocalisation
des services aux entreprises sur lrsquoemploi sectoriel probablement du fait de la plus faible
ampleur des flux drsquoeacutechanges en cause et de la performance geacuteneacuteralement meilleure de
ce secteur en termes drsquoemplois26
Les eacutelasticiteacutes estimeacutees tendent agrave ecirctre faibles et tregraves variables selon les eacutetudes ce qui
veut dire que les meacutethodes et les sources de donneacutees influent notablement sur les
reacutesultats des estimations Cette variabiliteacute indique peut-ecirctre que les strateacutegies utiliseacutees
pour identifier les effets sur lrsquoemploi de lrsquoeacutevolution de la concurrence internationale ne
sont pas tregraves satisfaisantes particuliegraverement dans le cas drsquoun biais drsquoendogeacuteneacuteiteacute
potentiellement fort Certaines eacutetudes font varier ces eacutelasticiteacutes drsquoune branche agrave lrsquoautre
et constatent souvent que lrsquoimpact neacutegatif de la concurrence internationale semble
beaucoup plus prononceacute dans certaines branches que dans drsquoautres (par exemple
Kletzer 2002) peut-ecirctre en fonction de lrsquoimportance de la diffeacuterenciation des produits
(Helpman et Krugman 1985)
Au cours de la peacuteriode reacutecente un nombre croissant drsquoeacutetudes eacuteconomeacutetriques de
lrsquoimpact de la concurrence des eacutechanges sur lrsquoemploi ont pris les donneacutees relatives aux
taux de suppressions drsquoemplois comme variables deacutependantes et donnent donc des
informations plus directement pertinentes pour eacutevaluer les coucircts drsquoajustement dus aux
eacutechanges LrsquoOCDE (2005b) reacutesume aussi les eacutetudes reacutecentes qui analysent la relation entre
la concurrence internationale et les suppressions drsquoemplois (ou les pertes drsquoemplois
brutes) en utilisant une analyse de reacutegression pour eacuteliminer les effets drsquoautres facteurs qui
influent sur le taux de pertes drsquoemplois (voir la partie B du tableau 1A21) Les conclusions
suivantes srsquoen deacutegagent
La plupart de ces eacutetudes mettent en eacutevidence certains eacuteleacutements qui tendent agrave valider
lrsquohypothegravese selon laquelle une concurrence accrue des importations (ou une baisse de la
compeacutetitiviteacute des exportations) est associeacutee agrave une augmentation temporaire du taux de
pertes drsquoemplois En revanche il ne semble pas qursquoun plus haut degreacute drsquoouverture soit
associeacute agrave des perturbations permanentes plus importantes du marcheacute du travail sous
forme drsquoaugmentation persistante de lrsquoincidence des suppressions drsquoemplois (encore
que cette possibiliteacute nrsquoait pas eacuteteacute approfondie par les chercheurs)
Les effets estimeacutes tendent agrave ecirctre relativement limiteacutes et ne sont pas robustes agrave des
modifications de la speacutecification du modegravele ou des sources de donneacutees Cependant il
srsquoagit lagrave drsquoun domaine de recherche tregraves nouveau et lrsquoon peut espeacuterer que des reacutesultats
plus robustes seront bientocirct disponibles
C Caracteacuteristiques et problegravemes drsquoajustement des travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois dues aux eacutechanges
Les conseacutequences des suppressions drsquoemplois imputables aux eacutechanges du point de
vue de lrsquoaction publique deacutependront de la nature et de lrsquoampleur des problegravemes drsquoajustement
rencontreacutes par les travailleurs concerneacutes notamment de la dureacutee du chocircmage et des pertes
PERSPECTIVES DE LrsquoEMPLOI DE LrsquoOCDE ndash ISBN 92-64-01047-5 ndash copy OCDE 2005 47
1 LES COUcircTS DrsquoAJUSTEMENT LIEacuteS AUX EacuteCHANGES SUR LES MARCHEacuteS DU TRAVAIL DES PAYS DE LrsquoOCDE
de salaire en cas de retour agrave lrsquoemploi Drsquoapregraves des recherches anteacuterieures portant sur de
nombreux pays les coucircts drsquoajustement supporteacutes par les travailleurs victimes de suppressions
drsquoemplois peuvent ecirctre tregraves limiteacutes (voir inexistants) mais peuvent aussi ecirctre tregraves
importants et certaines caracteacuteristiques individuelles (acircge avanceacute ou niveau drsquoinstruction
peu eacuteleveacute) sont associeacutees agrave de plus grandes difficulteacutes apregraves la perte drsquoemploi (Kletzer 1998
Kuhn 2002) Cette section preacutesente des estimations des caracteacuteristiques des travailleurs
victimes de suppressions drsquoemplois imputables aux eacutechanges et de leurs problegravemes
drsquoajustement dans le but de deacuteterminer si les diffeacuterences par rapport aux caracteacuteristiques
des autres travailleurs victimes de pertes drsquoemplois ont des conseacutequences au niveau des
programmes publics destineacutes agrave reacuteduire les coucircts drsquoajustement reacutesultant de la concurrence27
Y a-t-il des diffeacuterences entre les travailleurs dont lrsquoemploi est supprimeacute du fait des eacutechanges et les autres travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois
En utilisant la branche drsquoactiviteacute comme indice suppleacutetif des suppressions drsquoemplois
dues aux eacutechanges Lori Kletzer (2001) compare les travailleurs dont lrsquoemploi est supprimeacute
du fait des eacutechanges et les autres travailleurs qui perdent leur emploi28 Elle constate
qursquoaux Eacutetats-Unis les travailleurs ayant perdu leur emploi dans les industries manufacturiegraveres
soumises agrave une forte concurrence des importations preacutesentent des caracteacuteristiques tout agrave
fait comparables agrave celles des travailleurs ayant perdu leur emploi dans les autres branches
manufacturiegraveres si ce nrsquoest que les femmes et les minoriteacutes ethniques repreacutesentent des
proportions sensiblement plus grandes du total des victimes de suppressions drsquoemplois dans
les branches soumises agrave une forte concurrence internationale (tableau 12 partie A)29 En
termes drsquoacircge de niveau drsquoinstruction drsquoancienneteacute dans lrsquoemploi et de salaire anteacuterieur les
travailleurs qui perdent leur emploi dans les industries manufacturiegraveres soumises agrave une
forte concurrence des importations sont tregraves comparables agrave ceux qui perdent leur emploi
dans les branches soumises agrave une concurrence moyenne et modeacutereacutement diffeacuterentes de
ceux qui perdent leur emploi dans les branches soumises agrave une faible concurrence (ougrave les
travailleurs sont plus jeunes ont moins drsquoancienneteacute dans lrsquoemploi et des salaires plus
bas) Cependant le contraste est beaucoup plus marqueacute entre les travailleurs qui perdent
leur emploi dans le secteur manufacturier et ceux qui le perdent dans le secteur des
services Ces derniers sont nettement plus jeunes drsquoun niveau drsquoinstruction plus eacuteleveacute
sont plus souvent des femmes et occupent plus geacuteneacuteralement des emplois de bureau leur
salaire anteacuterieur et leur ancienneteacute dans lrsquoemploi est aussi plus bas
Une analyse plus deacutetailleacutee portant sur les Eacutetats-Unis reacutevegravele que les caracteacuteristiques
des travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois dans les diffeacuterentes branches drsquoactiviteacute
soumises agrave une forte concurrence internationale sont tregraves variables (Kletzer 2001) Par
exemple le secteur des textiles de lrsquohabillement et de la chaussure se caracteacuterise par une
ancienneteacute dans lrsquoemploi plus faible que dans de nombreuses autres branches vulneacuterables
mais neacuteanmoins plus grande que dans la plupart des activiteacutes de service il a aussi
tendance agrave se caracteacuteriser par une plus forte proportion de femmes et par des salaires
infeacuterieurs aux moyennes des industries manufacturiegraveres (Kletzer 2001 Rosen 2002) En
revanche les travailleurs de la sideacuterurgie sont plus souvent des hommes et mieux payeacutes
que ceux des autres industries manufacturiegraveres Lrsquoancienneteacute dans lrsquoemploi est aussi plus
grande et les entreprises sont geacuteneacuteralement de plus grande taille et concentreacutees dans des
reacutegions riches en minerai de fer ou en charbon ce qui veut dire qursquoun deacuteclin de lrsquoemploi
dans les entreprises sideacuterurgiques peut avoir des effets neacutegatifs importants sur la demande
locale de main-drsquoœuvre30 Lrsquoemploi dans les chantiers navals preacutesente des caracteacuteristiques
PERSPECTIVES DE LrsquoEMPLOI DE LrsquoOCDE ndash ISBN 92-64-01047-5 ndash copy OCDE 200548
1 LES COUcircTS DrsquoAJUSTEMENT LIEacuteS AUX EacuteCHANGES SUR LES MARCHEacuteS DU TRAVAIL DES PAYS DE LrsquoOCDE
analogues En somme la concurrence internationale touche moins des types particuliers
de travailleurs que des emplois dans des secteurs particuliers il faut donc que la politique
drsquoaide agrave lrsquoajustement tiennent compte des besoins divers drsquoun groupe tregraves heacuteteacuterogegravene de
travailleurs qui perdent leur emploi
Agrave de nombreux eacutegards la situation est qualitativement comparable en Europe
(tableau 13 partie A) Comme aux Eacutetats-Unis les travailleurs europeacuteens qui perdent leur
emploi dans le secteur manufacturier sont geacuteneacuteralement plus acircgeacutes et ont une ancienneteacute
sensiblement plus grande et des salaires plus eacuteleveacutes que ceux qui perdent leur emploi dans
le secteur des services De plus ils occupent beaucoup plus souvent des emplois manuels
Agrave lrsquointeacuterieur de lrsquoindustrie manufacturiegravere les caracteacuteristiques des travailleurs qui perdent
leur emploi dans les secteurs agrave forte concurrence internationale diffegraverent aussi de celles
des autres travailleurs qui perdent leur emploi le premier groupe eacutetant plus acircgeacute et ayant
une plus grande ancienneteacute et un salaire leacutegegraverement plus eacuteleveacute31
Tableau 12 Les victimes de suppressions drsquoemplois lieacutees aux eacutechanges sont-elles diffeacuterentes des autres comparaison pour les Eacutetats-Unis 1979-1999
Source Kletzer LG (2001) Job Loss from Imports Measuring the Loss Institute for International Economics Washington DCtableau D2 p 102
Secteur manufacturier
fortement concurrentiel
Secteur manufacturier moyennement concurrentiel
Secteur manufacturier
faiblement concurrentiel
Ensemble du secteur
manufacturier
Services et utiliteacutes
A Caracteacuteristiques des travailleurs
Acircge au moment de la perte drsquoemploi (anneacutees)
55-64 () 104 103 87 101 82
Acircge moyen 391 384 378 386 373
Eacuteducation
Niveau infeacuterieur au secondaire supeacuterieur () 213 219 182 210 119
Nombre moyen drsquoanneacutees de scolarisation 123 123 125 123 132
Proportion des femmes () 449 304 351 369 504
Proportion des minoriteacutes () 190 165 167 176 170
Profession dans lrsquoemploi preacuteceacutedent
Cols blancs () 313 286 345 307 645
Cols beus () 668 687 621 668 213
Ancienneteacute dans lrsquoemploi preacuteceacutedent (anneacutees)
Supeacuterieure agrave 10 ans () 221 216 194 215 127
Ancienneteacute moyenne 68 65 59 65 46
GainsSalaires dans lrsquoemploi preacuteceacutedent
Moyenne $40297 $40041 $37511 $39688 $36865
B Coucircts drsquoajustement
Proportion de reacuteinsertion () 634 654 668 648 691
Pour les travailleurs reacuteinseacutereacutes
Variation moyenne du log des gains ndash0132 ndash0126 ndash0086 ndash0121 ndash0038
Proportion de reacuteinseacutereacutes sans perte de salaire ou des salaires plus eacuteleacuteveacutes () 360 340 380 350 410
Proportion de reacuteinseacutereacutes avec des pertes de salaires supeacuterieurs agrave 30 pour cent () 250 250 260 250 210
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1 LES COUcircTS DrsquoAJUSTEMENT LIEacuteS AUX EacuteCHANGES SUR LES MARCHEacuteS DU TRAVAIL DES PAYS DE LrsquoOCDE
Les coucircts drsquoajustement sont-ils plus eacuteleveacutes pour les travailleurs qui perdent leur emploi du fait des eacutechanges que pour les autres victimes de suppressions drsquoemplois
Aux Eacutetats-Unis les travailleurs ayant perdu leur emploi dans des industries
manufacturiegraveres soumises agrave une forte concurrence des importations ont leacutegegraverement
moins de chances drsquoavoir retrouveacute un emploi au moment de lrsquoenquecircte (63 ) que les
travailleurs ayant perdu leur emploi dans drsquoautres branches manufacturiegraveres (67 dans
les secteurs manufacturiers soumis agrave une faible concurrence des importations) et le
diffeacuterentiel de reacuteemploi est plus important par rapport aux travailleurs du secteur des
services (69 de reacuteemplois) (tableau 12 partie B)32 Les taux de retour agrave lrsquoemploi semblent
beaucoup plus faibles en Europe qursquoaux Eacutetats-Unis avec une moyenne de 57 pour
lrsquoensemble des industries manufacturiegraveres et agrave peine 52 pour les branches de ce secteur
soumises agrave une forte concurrence internationale (tableau 13 partie B)33 Cela incite agrave
penser que les travailleurs concerneacutes ont geacuteneacuteralement plus de difficulteacutes agrave retrouver un
emploi etou sont plus enclins agrave se retirer de la population active en Europe qursquoaux Eacutetats-
Unis Cette diffeacuterence corrobore les eacutetudes anteacuterieures selon lesquelles les diffeacuterences
institutionnelles entre lrsquoEurope et les Eacutetats-Unis (par exemple plus grande rigueur de la
leacutegislation sur la protection de lrsquoemploi plus grande geacuteneacuterositeacute des prestations de
remplacement et eacutechelle des salaires plus concentreacutee en Europe) tendent agrave se traduire par
Tableau 13 Les victimes de suppressions drsquoemplois lieacutees aux eacutechanges sont-elles diffeacuterentes des autres comparaison pour 14 pays europeacuteensa 1994-2001
a) Allemagne Autriche Belgique Danemark Espagne Finlande France Gregravece Irlande Italie Luxembourg Pays-Bas Portugal et Royaume-Uni
Source Panel europeacuteen des meacutenages vagues 1 agrave 8 avril 2003
Secteur manufacturier
fortement concurrentiel
Secteur manufacturier moyennement concurrentiel
Secteur manufacturier
faiblement concurrentiel
Ensemble du secteur
manufacturierServices
Ensemble de lrsquoeacuteconomie
A Caracteacuteristiques des travailleurs
Acircge au moment de la perte drsquoemploi (anneacutees)
15-24 () 104 131 116 118 122 114
25-54 () 751 758 781 764 780 769
55-64 () 145 112 103 119 98 117
Acircge moyen 409 388 394 397 379 392
Proportion des femmes () 317 449 262 348 432 382
Profession dans lrsquoemploi preacuteceacutedent
Cols blancs () 319 200 271 259 733 485
Cols bleus () 681 800 729 741 267 515
Ancienneteacute dans lrsquoemploi preacuteceacutedent (anneacutees)
Supeacuterieure agrave 10 ans () 321 304 277 300 186 215
Ancienneteacute moyenne 70 66 62 63 47 50
GainsSalaires dans lrsquoemploi preacuteceacutedent
Moyenne (euros) 951 915 908 943 915 908
B Coucircts drsquoajustement
Proportion de reacuteinsertion () 518 587 596 570 572 573
Pour les travailleurs reacuteinseacutereacutes
Variation moyenne du log des gains 0001 ndash0038 0028 ndash0001 0073 0040
Proportion de reacuteinseacutereacutes sans perte de salaire ou des salaires plus eacuteleacuteveacutes () 440 457 473 458 496 471
Proportion de reacuteinseacutereacutes avec des pertes de salaires supeacuterieurs agrave 30 pour cent () 54 70 68 65 84 75
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1 LES COUcircTS DrsquoAJUSTEMENT LIEacuteS AUX EacuteCHANGES SUR LES MARCHEacuteS DU TRAVAIL DES PAYS DE LrsquoOCDE
des eacutepisodes de chocircmage plus longs et des taux drsquoinactiviteacute plus eacuteleveacutes chez les personnes
drsquoacircge actif en Europe (OCDE 2003 2004a)34
Aux Eacutetats-Unis les travailleurs ayant perdu leur emploi dans des branches soumises agrave
une forte concurrence des importations subissent en moyenne lorsqursquoils retrouvent un
emploi une perte de salaire de 13 et un quart drsquoentre eux enregistrent une perte de 30
ou plus (tableau 12 partie B) Dans les autres branches manufacturiegraveres ces pertes de
salaire sont leacutegegraverement plus faibles et dans le secteur des services elles sont nettement
plus reacuteduites la moyenne est drsquoagrave peine 4 bien qursquoun travailleur victime de suppression
drsquoemploi sur cinq fasse eacutetat drsquoune perte de salaire drsquoau moins 30 En Europe au contraire
le salaire de retour agrave lrsquoemploi apregraves une perte drsquoemploi dans le secteur manufacturier est
en moyenne inchangeacute et pour les travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois dans le
secteur des services le salaire de retour agrave lrsquoemploi est en fait en moyenne supeacuterieur de 7
(tableau 13 partie B) La proportion de travailleurs europeacuteens qui font eacutetat de pertes de
salaire drsquoau moins 30 est beaucoup plus faible qursquoaux Eacutetats-Unis (8 contre 22 pour
lrsquoensemble des travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois) ce qui montre que les
variations de salaires entre lrsquoancien et le nouvel emploi sont moins importantes en Europe
Pour reacutesumer il apparaicirct que les travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois dues aux
eacutechanges risquent davantage drsquoenregistrer une perte de salaire lors du retour agrave lrsquoemploi
que les autres travailleurs victimes de licenciement aussi bien en Europe qursquoaux Eacutetats-
Unis mais lrsquoimportance moyenne de ces pertes et leur variabiliteacute sont beaucoup plus
eacuteleveacutees aux Eacutetats-Unis35
Les recherches anteacuterieures sur les coucircts drsquoajustement conseacutecutifs aux suppressions
drsquoemplois incitent agrave penser que nombre des caracteacuteristiques individuelles qui diffeacuterencient
les personnes perdant leur emploi dans les industries manufacturiegraveres de celles du secteur
des services ndash et dans une moindre mesure les personnes qui perdent leur emploi dans les
branches agrave forte concurrence internationale de celles qui perdent leur emploi dans le reste
de lrsquoindustrie manufacturiegravere ndash (par exemple acircge plus avanceacute plus grande ancienneteacute
moindre niveau drsquoinstruction) ont des chances drsquoecirctre associeacutees agrave des pertes de salaires plus
eacuteleveacutees (Farber 2003 Kuhn 2002)36 Cela soulegraveve la question de savoir si les plus fortes
pertes de salaire subies par les travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois dues aux
eacutechanges (repreacutesenteacutees par la branche drsquoactiviteacute) repreacutesentent une conseacutequence indeacutependante
des eacutechanges qui ont provoqueacute ces licenciements ou au contraire simplement le fait que
les travailleurs en cause tendent agrave preacutesenter des caracteacuteristiques individuelles qui font
obstacle agrave un bon ajustement Sur la base de donneacutees de la DWS (Displaced Worker Survey)
pour les Eacutetats-Unis Kletzer (2001 2002) estime des modegraveles multivarieacutes de coucircts drsquoajustement
conseacutecutifs agrave des suppressions drsquoemplois et ne constate pas drsquoeffet indeacutependant pour les
pertes drsquoemplois reacutesultant de la concurrence internationale une fois neutraliseacutees dans les
eacutequations de reacutegression les caracteacuteristiques individuelles telles que lrsquoacircge le niveau
drsquoinstruction et lrsquoancienneteacute dans lrsquoemploi supprimeacute Comme elle ne peut pas dans ses
reacutegressions neutraliser la tendance des travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois
dues aux eacutechanges agrave avoir des qualifications correspondant surtout aux emplois des
branches et professions en deacuteclin et agrave vivre dans des zones ougrave le marcheacute local du travail se
caracteacuterise par un chocircmage eacuteleveacute et une stagnation des recrutements cela montre bien
que les caracteacuteristiques drsquoun travailleur et la mesure dans laquelle elles correspondent agrave la
demande locale de main-drsquoœuvre sont beaucoup plus importantes pour deacuteterminer les
coucircts drsquoajustement que la raison du licenciement elle-mecircme37
PERSPECTIVES DE LrsquoEMPLOI DE LrsquoOCDE ndash ISBN 92-64-01047-5 ndash copy OCDE 2005 51
1 LES COUcircTS DrsquoAJUSTEMENT LIEacuteS AUX EacuteCHANGES SUR LES MARCHEacuteS DU TRAVAIL DES PAYS DE LrsquoOCDE
Les travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois dues aux eacutechanges trouvent-ils de nouveaux emplois dans les secteurs dynamiques de lrsquoeacuteconomie
Eacutetant donneacute que les travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois dues aux
eacutechanges tendent agrave appartenir agrave des branches drsquoactiviteacute en deacuteclin il est normal de se
demander jusqursquoagrave quel point ils parviennent agrave se reconvertir dans des emplois dans les
secteurs en expansion La situation se reacutevegravele assez complexe car beaucoup drsquoentre eux se
reacuteemploient dans la mecircme branche ou une branche tregraves proche Ainsi aux Eacutetats-Unis
comme en Europe la moitieacute ou davantage des travailleurs qui perdent leur emploi dans
lrsquoindustrie manufacturiegravere se reacuteemploient dans le mecircme secteur malgreacute la baisse
tendancielle de lrsquoemploi manufacturier dans la plupart de ces pays (graphique 14) La
plupart des autres sont passeacutes dans le secteur des services pour lrsquoessentiel dans des
secteurs comme le commerce de deacutetail ougrave les qualifications demandeacutees tendent agrave ecirctre
relativement faibles et geacuteneacuterales Le reacuteemploi dans la mecircme branche reste aussi assez
courant lorsqursquoon le mesure sur la base des classifications par branche les plus deacutetailleacutees
des deux bases de donneacutees (235 branches pour les Eacutetats-Unis et 18 pour lrsquoEurope)
(tableau 14) Il est important de noter que le salaire dans le nouvel emploi se compare plus
favorablement agrave celui de lrsquoancien emploi pour les travailleurs qui restent dans la mecircme
branche surtout aux Eacutetats-Unis38
Ces profils du reacuteemploi mettent en lumiegravere une importante distinction entre les
niveaux macro et micro pour ce qui est de lrsquoajustement du marcheacute du travail aux eacutechanges
Au niveau macro lrsquoenjeu est de faciliter le flux de ressources de main-drsquoœuvre des secteurs
en deacuteclin vers les secteurs en expansion de faccedilon agrave tirer le parti maximum des nouvelles
sources drsquoavantages comparatifs Au niveau micro toutefois la situation est plus complexe
car il est souvent plus valable pour les travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois
dans les secteurs en deacuteclin de rechercher un nouvel emploi dans le mecircme secteur
Lrsquoimportance des flux bruts qui caracteacuterisent les marcheacutes du travail montrent que mecircme
dans les secteurs en deacuteclin il y a beaucoup de recrutements (voir plus haut les sous-
sections 2A-B) Rester dans le mecircme secteur est probablement particuliegraverement indiqueacute
Graphique 14 La majoriteacute des travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois dans le secteur manufacturier trouvent un nouvel emploi dans ce mecircme secteur
Reacuteemploi par grands secteurs industriels (pourcentage)
Source Kletzer LG (2001) Job Loss from Imports Measuring the Loss Institute for International EconomicsWashington DC pour les Eacutetats-Unis et Panel europeacuteen des meacutenages vagues 1 agrave 8 (avril 2003) pour lrsquoEurope
Statlink httpdxdoiorg101787127517456764
C
C
66(6
9
(-
6I68
6I62
4
PERSPECTIVES DE LrsquoEMPLOI DE LrsquoOCDE ndash ISBN 92-64-01047-5 ndash copy OCDE 200552
1 LES COUcircTS DrsquoAJUSTEMENT LIEacuteS AUX EacuteCHANGES SUR LES MARCHEacuteS DU TRAVAIL DES PAYS DE LrsquoOCDE
pour les travailleurs acircgeacutes qui ont une forte ancienneteacute et dont les compeacutetences et
lrsquoexpeacuterience sont probablement tregraves speacutecifiques du secteur ou de la profession ougrave ils ont
travailleacute jusque lagrave39 Cela ne compromet pas neacutecessairement les besoins de redeacuteploiement
au niveau macro puisque les secteurs en expansion peuvent probablement satisfaire leurs
besoins de recrutement en attirant de nouveaux arrivants sur le marcheacute du travail et des
travailleurs qui changent drsquoemploi volontairement
Le problegraveme des suppressions drsquoemplois dues aux eacutechanges du point de vue de la politique publique
Lrsquoanalyse empirique qui preacutecegravede donne quelques indications utiles pour lrsquoanalyse des
politiques drsquoaide agrave lrsquoajustement Une premiegravere indication est que les coucircts drsquoajustement
seraient beaucoup moins eacuteleveacutes si lrsquoon pouvait mettre en place des mesures telles que les
suppressions drsquoemplois lieacutees aux eacutechanges deacutebouchent le moins possible sur un chocircmage
de longue dureacutee une cessation drsquoactiviteacute preacutematureacutee ou un sous-emploi persistant (crsquoest-
agrave-dire un reacuteemploi pour un salaire beaucoup plus bas) Pour cela il faut des politiques qui
srsquoattaquent aux principaux obstacles au reacuteemploi dans des postes qui utilisent au mieux
les compeacutetences productives des travailleurs victimes des suppressions drsquoemplois Une
deuxiegraveme indication qui se deacutegage de lrsquoanalyse qui preacutecegravede est que les travailleurs
victimes de suppressions drsquoemplois lieacutees aux eacutechanges sont un groupe heacuteteacuterogegravene dont les
difficulteacutes drsquoajustement peuvent ecirctre de minimes agrave tregraves grandes les plus acircgeacutes les plus
anciens et les moins instruits ndash en particulier ceux qui ne peuvent pas trouver un nouvel
emploi dans la mecircme branche ndash eacutetant ceux qui ont le plus de difficulteacutes40 Le problegraveme de
lrsquoabaissement des coucircts drsquoajustement est donc eacutetroitement lieacute agrave la formation tout au long
de la vie qui vise agrave maintenir lrsquoemployabiliteacute des travailleurs agrave mesure qursquoils prennent de
lrsquoacircge et que le niveau de qualifications neacutecessaire augmente (OCDE 2004a chapitre 4) Une
troisiegraveme indication est que la nature des obstacles agrave lrsquoajustement rencontreacutes par les
travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois lieacutees aux eacutechanges peut varier en fonction
de lrsquoenvironnement institutionnel national En Europe en particulier la principale source
de coucircts eacuteleveacutes drsquoajustement est la faiblesse des taux de reacuteemploi tandis qursquoaux Eacutetats-
Unis les pertes de salaire au reacuteemploi sont la principale source de pertes de revenus41
Tableau 14 De nombreux travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois trouvent un nouvel emploi dans la mecircme branche ce qui limite leurs pertes
de salaire
a) Changement de branche deacutefinie en termes de branche agrave trois chiffres (235 branches)b) Changement de branche deacutefinie en termes de groupement drsquoindustries agrave un chiffre (18 branches)
Source Kletzer LG (2001) Job Loss from Imports Measuring the Loss Institute for International EconomicsWashington DC pour les Eacutetats-Unis et Panel europeacuteen des meacutenages vagues 1 agrave 8 (avril 2003) pour lrsquoEurope
Pertes drsquoemploi selon les secteurs drsquoactiviteacuteTaux de reacuteinsertion
dans le mecircme secteur drsquoactiviteacute ()
Eacutevolution des gains moyens () des travailleurs reacuteinseacutereacutes dans
Mecircme secteur Autre secteur
A Eacutetats-Unis (1979-1999)a
Secteur manufacturier fortement concurrentiel 194 ndash19 ndash200
Ensemble du secteur manufacturier 187 ndash31 ndash191
Secteur non manufacturier 259 ndash37 ndash71
B 14 pays europeacuteens (1994-2001)b
Secteur manufacturier 436 22 ndash27
Secteur non manufacturier 497 65 59
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1 LES COUcircTS DrsquoAJUSTEMENT LIEacuteS AUX EacuteCHANGES SUR LES MARCHEacuteS DU TRAVAIL DES PAYS DE LrsquoOCDE
3 Politiques destineacutees agrave reacuteduire les coucircts drsquoajustement lieacutes aux eacutechanges42
Comme on lrsquoa montreacute dans les sections 1 et 2 les eacutechanges internationaux sont un
facteur important de changement structurel et drsquoeacuteleacutevation agrave long terme des niveaux de vie
Les ajustements structurels se font beaucoup sous la forme de transferts volontaires soit
directement drsquoun emploi agrave un autre soit par le biais du remplacement de cohortes de
travailleurs acircgeacutes par des cohortes plus jeunes Cependant les fermetures drsquoentreprises et
les suppressions drsquoemplois sont un aspect ineacutevitable et particuliegraverement probleacutematique du
processus drsquoajustement qui peut ecirctre peacutenible pour les personnes et les collectiviteacutes
concerneacutees tandis que leur coucirct pour la socieacuteteacute tout entiegravere en termes de pertes de capital
humain et de production peut ecirctre consideacuterable Lrsquoenjeu est donc de faciliter le
redeacuteploiement de la main-drsquoœuvre de maniegravere agrave tirer le meilleur parti des nouvelles
possibiliteacutes tout en limitant les coucircts drsquoajustement pour les personnes les collectiviteacutes et
la socieacuteteacute tout entiegravere La preacutesente section analyse comment ces objectifs peuvent ecirctre le
mieux atteints compte tenu de lrsquoanalyse empirique preacuteceacutedente concernant les effets des
eacutechanges sur les suppressions drsquoemplois en mettant lrsquoaccent sur les grandes orientations
des politiques plutocirct que sur le contenu deacutetailleacute de mesures speacutecifiques43
A Une politique nationale du marcheacute du travail a-t-elle encore sa place dans lrsquoeacuteconomie mondiale
Dans lrsquooptique de lrsquoaction publique on peut tout drsquoabord srsquointerroger sur la faisabiliteacute
et lrsquoefficaciteacute drsquoune politique nationale du marcheacute du travail dans des eacuteconomies de plus
en plus ouvertes Certains par exemple font valoir que les entreprises multinationales de
plus en plus laquo nomades raquo ont un tel pouvoir de neacutegociation pour exiger des laquo conditions
eacuteconomiques favorables raquo que les pouvoirs publics ont de plus en plus de mal agrave lever des
recettes fiscales suffisantes pour faire face agrave leurs objectifs sociaux et aux besoins de la
consommation collective (voir notamment le rapport final de la Commission mondiale sur
la dimension sociale de la mondialisation BIT 2004) En fait lrsquointeacutegration eacuteconomique
internationale est compatible avec un vaste secteur public puisque les deacutepenses publiques
deacutepassent 50 du PIB dans un certain nombre de pays de lrsquoOCDE qui sont tregraves ouverts aux
eacutechanges internationaux (graphique 15) Les deacutepenses publiques semblent mecircme avoir
tendance agrave ecirctre plus eacuteleveacutees dans les pays de lrsquoOCDE ougrave les eacutechanges repreacutesentent une part
tregraves importante du PIB44 Lrsquoassociation entre lrsquoaugmentation du degreacute drsquoouverture aux
eacutechanges et lrsquoaccroissement des deacutepenses publiques est encore plus manifeste si lrsquoon tient
compte des programmes du marcheacute du travail plus particuliegraverement destineacutes agrave fournir une
aide agrave lrsquoajustement aux travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois imputables aux
eacutechanges (deacutepenses consacreacutees aux programmes actifs du marcheacute du travail ndash PAMT et agrave
lrsquoindemnisation du chocircmage donneacutees non reprises) En effet certains chercheurs soutiennent
qursquoune deacutepense accrue pour ce type de programmes est compleacutementaire de lrsquoouverture aux
eacutechanges car une plus grande inteacutegration internationale tend agrave accroicirctre les demandes
drsquoaide agrave lrsquoajustement et drsquoassurance sociale face agrave lrsquoinstabiliteacute des revenus (Agell 1999
Auer et al 2005 Rodrik 1998)
Des comparaisons internationales simples conduisent aussi agrave penser que la
mondialisation nrsquoempecircche pas la politique nationale du marcheacute du travail de proteacuteger les
travailleurs contre lrsquoinseacutecuriteacute de lrsquoemploi engendreacutee par lrsquointensification de la concurrence
internationale Les quatre diagrammes de dispersion preacutesenteacutes dans le graphique 16
montrent que la seacutecuriteacute de lrsquoemploi telle qursquoelle est perccedilue par les travailleurs nrsquoa pas de
rapport direct avec le degreacute drsquoouverture aux eacutechanges de leur pays de reacutesidence mais
PERSPECTIVES DE LrsquoEMPLOI DE LrsquoOCDE ndash ISBN 92-64-01047-5 ndash copy OCDE 200554
1 LES COUcircTS DrsquoAJUSTEMENT LIEacuteS AUX EacuteCHANGES SUR LES MARCHEacuteS DU TRAVAIL DES PAYS DE LrsquoOCDE
qursquoelle varie en fonction de lrsquoorientation de la politique nationale en matiegravere drsquoemploi En
particulier la seacutecuriteacute subjective de lrsquoemploi est geacuteneacuteralement plus grande dans les pays ougrave
les deacutepenses consacreacutees aux programmes actifs du marcheacute du travail (PAMT) et aux
prestations drsquoassurance chocircmage sont plus geacuteneacutereuses En revanche les travailleurs se
sentent un peu moins en seacutecuriteacute dans les pays ougrave la leacutegislation relative agrave la protection de
lrsquoemploi (LPE) est plus rigoureuse sans doute parce qursquoils ont conscience que lrsquoincidence du
chocircmage de longue dureacutee y est plus eacuteleveacutee (OCDE 2004a chapitre 2) En bref lrsquointeacutegration
internationale croissante a manifestement modifieacute le contexte de lrsquoeacutelaboration des
politiques de lrsquoemploi mais elle ne semble pas avoir reacuteduit la capaciteacute des autoriteacutes
nationales agrave mettre en œuvre ces politiques ni la capaciteacute de ces politiques agrave influer sur le
degreacute de seacutecuriteacute de lrsquoemploi
Si lrsquoon veut assurer la viabiliteacute et lrsquoefficaciteacute de la politique nationale du marcheacute du
travail il vaut la peine drsquoanalyser quelles sont les mesures qui reacutepondraient le mieux aux
problegravemes drsquoajustement agrave la concurrence internationale mis en eacutevidence par lrsquoanalyse
preacutesenteacutee dans la section 2 Les PAMT et les systegravemes drsquoindemnisation du chocircmage
constituent de toute eacutevidence des eacuteleacutements cleacutes de la politique neacutecessaire puisqursquoils
peuvent aider les travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois dues aux eacutechanges agrave
trouver de nouveaux emplois de qualiteacute plus rapidement tout en atteacutenuant lrsquoimpact des
pertes de salaire sur les revenus familiaux On peut donc consideacuterer que les coucircts
drsquoajustement du marcheacute du travail lieacutes agrave la mondialisation sont une raison suppleacutementaire
de reacuteformer ces programmes de faccedilon agrave en assurer lrsquoadeacutequation et agrave en renforcer
lrsquoefficaciteacute Lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des besoins drsquoaide des travailleurs victimes de suppressions
drsquoemplois lieacutees aux eacutechanges renforcent aussi lrsquoideacutee plus geacuteneacuterale que les services publics
de lrsquoemploi doivent offrir aux chocircmeurs en temps voulu une gamme personnaliseacutee de
services drsquoactivation (voir chapitres 4 et 5 pour une analyse deacutetailleacutee de la faccedilon dont cela
peut se faire) Les longues peacuteriodes de chocircmage qui suivent parfois les suppressions
drsquoemplois soulignent agrave la fois lrsquoimportance des indemniteacutes de chocircmage pour cette cateacutegorie
Graphique 15 La mondialisation nrsquoa pas geacuteneacutereacute de baisse de la deacutepense publiqueOuverture aux eacutechanges et deacutepenses publiques 2000
Note La correacutelation de 011 nest pas statistiquement significativea) Ouverture aux eacutechanges deacutefinis comme la somme des exportations et des importations en pourcentage du PIB
Source Base de donneacutees des Perspectives eacuteconomiques de lrsquoOCDE
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1 LES COUcircTS DrsquoAJUSTEMENT LIEacuteS AUX EacuteCHANGES SUR LES MARCHEacuteS DU TRAVAIL DES PAYS DE LrsquoOCDE
de personnes et la neacutecessiteacute de faire en sorte que le systegraveme de preacutelegravevementstransferts
leur offre aussi des incitations eacuteconomiques agrave retravailler (voir au chapitre 3 une analyse
deacutetailleacutee de ces questions) Outre qursquoil renforce les arguments geacuteneacuteraux en faveur drsquoune
meilleure efficaciteacute des PAMT et du systegraveme drsquoindemnisation du chocircmage lrsquoenjeu drsquoune
Graphique 16 Les perceptions de la seacutecuriteacute de lrsquoemploi varient davantage en fonction des politiques du marcheacute du travail qursquoen fonction
de lrsquoouverture commerciale
statistiquement significatifs aux seuils de 1 5 et 10 respectivementa) Reacuteponse moyenne par pays agrave la question suivante de lrsquoISSP laquo Avez-vous peur de perdre votre emploi raquo ndash eacutechelle
de 1 (jrsquoai tregraves peur) agrave 4 (je nrsquoai pas peur du tout)b) Somme des exportations et des importations en pourcentage du PIBc) Eacutechelle de 0 agrave 6 des politiques les moins restrictives aux plus restrictivesd) Deacutepenses consacreacutees aux politiques actives du marcheacute du travail par chocircmeur converties en dollars EU agrave PPAe) Deacutepenses consacreacutees aux indemniteacutes de chocircmage par chocircmeur converties en dollars EU agrave PPA
Source OCDE (2004a) Perspectives de lrsquoemploi chapitre 2 et base de donneacutees des Perspectives eacuteconomiques de lrsquoOCDE(pour lrsquoouverture aux eacutechanges)
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PERSPECTIVES DE LrsquoEMPLOI DE LrsquoOCDE ndash ISBN 92-64-01047-5 ndash copy OCDE 200556
1 LES COUcircTS DrsquoAJUSTEMENT LIEacuteS AUX EacuteCHANGES SUR LES MARCHEacuteS DU TRAVAIL DES PAYS DE LrsquoOCDE
reacuteduction des coucircts drsquoajustement imputables aux eacutechanges soulegraveve des problegravemes plus
speacutecifiques dont un certain nombre sont eacutevoqueacutes ci-dessous
B Les modes drsquointervention possibles cinq choix strateacutegiques
Le tableau 15 illustre deux choix strateacutegiques agrave faire lorsqursquoon eacutelabore un ensemble
de mesures destineacutees agrave reacuteduire les coucircts drsquoajustement lieacutes aux effets de la concurrence
internationale agrave savoir trouver un juste eacutequilibre entre i) les mesures directes et indirectes
et ii) les mesures geacuteneacuterales et cibleacutees Il semble largement admis que les mesures directes
et indirectes ont les unes comme les autres un rocircle important agrave jouer Les types cleacutes drsquoaide
directe aux travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois imputables aux eacutechanges ont
deacutejagrave eacuteteacute identifieacutes ce sont les PAMT et les indemniteacutes de chocircmage Cependant des
mesures indirectes sont indispensables aussi pour creacuteer un environnement eacuteconomique
qui permette aux travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois dans les secteurs en
deacuteclin de trouver de nouveaux emplois qui mettent agrave profit leurs compeacutetences45 Si lrsquoon
admet geacuteneacuteralement que les mesures directes et indirectes sont toutes deux importantes
pour reacuteduire les coucircts drsquoajustement imputables aux eacutechanges les avis semblent beaucoup
plus partageacutes sur la question de savoir si les programmes cibleacutes (visant exclusivement les
travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois imputables aux eacutechanges ou une partie
drsquoentre eux) ont un rocircle leacutegitime agrave jouer La sous-section E ci-apregraves analyse lrsquoexpeacuterience
des pays de lrsquoOCDE en matiegravere de programmes cibleacutes
Une strateacutegie nationale de reacuteduction des coucircts drsquoajustements lieacutes aux eacutechanges
implique aussi plusieurs autres choix strateacutegiques
Lrsquoimportance relative agrave accorder aux mesures proactives et reacuteactives ndash dans la pratique les
mesures reacuteactives jouent toujours un grand rocircle (garantie de revenu aide agrave la recherche
Tableau 15 Taxonomie partielle des mesures destineacutees agrave reacuteduire les coucircts drsquoajustement du marcheacute du travail reacutesultant des eacutechanges
Pour meacutemoire Drsquoautres choix strateacutegiques impliquent de trouver i) le bon eacutequilibre entre les mesures proactives(preacuteavis et encouragement au redeacuteploiement des travailleurs agrave lrsquointeacuterieur de lrsquoentreprise) et les mesures reacuteactives (aideagrave la recherche drsquoemploi et indemniteacutes de chocircmage apregraves la perte de lrsquoemploi) ii) le bon eacutequilibre entre lrsquoindemnisationdes pertes subies par les travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois et le maintien drsquoincitations agrave trouverrapidement un nouvel emploi qui utilise leurs compeacutetences et iii) la bonne reacutepartition entre les secteurs public et priveacutedes responsabiliteacutes de financement drsquoadministration et de mise en œuvre des mesures drsquoaide agrave lrsquoajustement
Types de mesures Directes Indirectes
Geacuteneacuterales Assurance chocircmage et autres revenus de remplacement accessibles agrave tous les travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois etou tous les chocircmeurs au titre des regravegles communes
Programmes actifs du marcheacute du travail accessibles agrave tous les travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois etou tous les chocircmeurs relevant des regravegles communes
Politiques macroeacuteconomiques geacuteneacuteratrices de forte croissance et drsquoemploi eacuteleveacute
Conditions-cadres drsquoun redeacuteploiement efficient de la main-drsquoœuvre face aux changements structurels (LPE et institutions de deacutetermination des salaires compatibles avec lrsquoajustement)
Programmes drsquoeacuteducation et drsquoapprentissage tout au long de la vie permettant de relever les qualifications des travailleurs
Mesures de politique commerciale geacuteneacuterales visant agrave restreindre les importations (laquo protectionnisme raquo)
Cibleacutees Aide speacuteciale agrave lrsquoajustement ou prestation suppleacutementaire de revenu de remplacement pour tous les travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois imputables aux eacutechanges
Aide speacuteciale agrave lrsquoajustement pour des sous-groupes speacutecifiques de travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois imputables aux eacutechanges (personnel drsquoentreprises ou de secteurs speacutecifiques confronteacutes agrave une intense concurrence des importations)
Programmes de redeacuteveloppement ou de rationalisation de lrsquoindustrie (avantages fiscaux partenariats publicpriveacute pour la creacuteation de nouvelles sources drsquoavantages comparatifs)
Deacuteveloppement eacuteconomique local
Politique commerciale speacutecifique drsquoune branche (par exemple sauvegardes commerciales ou mesures antidumping dans le cadre de lrsquoOMC)
PERSPECTIVES DE LrsquoEMPLOI DE LrsquoOCDE ndash ISBN 92-64-01047-5 ndash copy OCDE 2005 57
1 LES COUcircTS DrsquoAJUSTEMENT LIEacuteS AUX EacuteCHANGES SUR LES MARCHEacuteS DU TRAVAIL DES PAYS DE LrsquoOCDE
drsquoun emploi pour les chocircmeurs) La principale question semble donc ecirctre de savoir si les
mesures proactives ont elles aussi un rocircle important agrave jouer et dans lrsquoaffirmative quelle
forme elles doivent prendre Cette question est examineacutee agrave la section C ci-apregraves
Comment et dans quelle mesure compenser les pertes subies par les travailleurs victimes de
suppressions drsquoemplois lieacutees aux eacutechanges ndash la question drsquoindemniser les laquo perdants raquo de la
libeacuteralisation des eacutechanges retient beaucoup lrsquoattention des theacuteoriciens des eacutechanges
dans leur analyse du bien-ecirctre social mais tend agrave ne pas ecirctre examineacutee dans le contexte
des programmes du marcheacute du travail destineacutes agrave aider les travailleurs victimes de
suppressions drsquoemplois imputables aux eacutechanges (ou autres victimes de suppressions
drsquoemplois) La sous-section D ci-apregraves examine dans quelle mesure lrsquoindemnisation des
pertes de salaire subies par les travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois
imputables aux eacutechanges pourrait ecirctre retenue comme objectif et sous quelle forme
cette compensation pourrait ecirctre assureacutee de faccedilon agrave ne pas diminuer les incitations agrave
rechercher un emploi
Responsabiliteacutes publiques et priveacutees ndash le dernier choix strateacutegique consiste agrave deacuteterminer la
mesure dans laquelle le secteur priveacute en particulier les employeurs doit ecirctre tenu
drsquoassumer la responsabiliteacute du financement de lrsquoadministration et de lrsquoexeacutecution de lrsquoaide
agrave lrsquoajustement pour les travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois imputables aux
eacutechanges (ou dont les emplois sont menaceacutes pour les mecircmes raisons) Cette question est
abordeacutee agrave plusieurs reprises dans les paragraphes qui suivent dans le contexte de
certaines mesures speacutecifiques mais on ne cherchera pas ici agrave deacutegager des principes
geacuteneacuteraux agrave cet eacutegard
C Quel rocircle pour les mesures proactives
Les pertes drsquoemplois provoqueacutees par les chocs commerciaux sont parfois suffisamment
preacutevisibles pour permettre drsquoentreprendre lrsquoaide agrave lrsquoajustement avant mecircme que les
licenciements nrsquointerviennent Une intervention preacutecoce peut permettre une coopeacuteration
entre lrsquoentreprise les services publics de lrsquoemploi et lorsqursquoil y en a les repreacutesentants
syndicaux pour eacutelaborer des mesures permettant de reacuteduire au minimum les conseacutequences
neacutegatives pour les travailleurs dont les emplois vont ecirctre supprimeacutes ou eacuteventuellement
mecircme pour eacuteviter certaines pertes drsquoemplois Plusieurs types de mesures proactives sont
briegravevement examineacutes ci-apregraves de mecircme que leur contribution potentielle agrave la reacuteduction
des coucircts drsquoajustement
Les notifications preacutealables peuvent aider au reacuteemploi des travailleurs dont lrsquoemploi est supprimeacute surtout si elles sont assorties en temps voulu drsquoune aide agrave la recherche drsquoemploi
La notification preacutealable des licenciements preacutevus par lrsquoemployeur est utile en soi
pour donner aux travailleurs une avance dans la recherche drsquoun nouvel emploi et elle est
une condition neacutecessaire agrave la mise en œuvre de mesures proactives suppleacutementaires
Drsquoapregraves des recherches meneacutees aux Eacutetats-Unis les travailleurs dont le licenciement est
notifieacute agrave lrsquoavance passent moins de temps au chocircmage que ceux qui sont licencieacutes sans
preacuteavis (Nord et Ting 1991 1992 Addison et Portugal 1992 Swaim et Podgursky 1990)46 Il
semblerait aussi que la notification preacutealable ait un effet positif sur les salaires des
travailleurs qui retrouvent un emploi (Rhum 1994) Bien que les recherches sur cette
question portant sur drsquoautres pays que les Eacutetats-Unis soient tregraves limiteacutees un effet positif
PERSPECTIVES DE LrsquoEMPLOI DE LrsquoOCDE ndash ISBN 92-64-01047-5 ndash copy OCDE 200558
1 LES COUcircTS DrsquoAJUSTEMENT LIEacuteS AUX EacuteCHANGES SUR LES MARCHEacuteS DU TRAVAIL DES PAYS DE LrsquoOCDE
significatif sur la probabiliteacute de retrouver un emploi pendant la peacuteriode de preacuteavis a eacuteteacute
observeacute en Suegravede dans le cas des travailleurs manuels (Storrie 1992)47
Lrsquoimpact positif de la notification preacutealable en tant que moyen de reacuteduire les coucircts
drsquoajustement sera drsquoautant plus grand que les travailleurs concerneacutes se verront aussi offrir une
aide agrave la recherche drsquoemploi ou un stage de formation pendant la peacuteriode de preacuteavis encore
qursquoon manque drsquoeacutevaluations rigoureuses agrave cet eacutegard La plupart des pays de lrsquoOCDE ont mis en
place des systegravemes drsquointervention rapide deacuteclencheacutes par lrsquoannonce drsquoun licenciement collectif
et destineacutes agrave atteacutenuer les effets potentiels drsquoun tel licenciement (en orientant par exemple les
travailleurs vers des offres drsquoemplois avant mecircme le licenciement)48 Laction sur le terrain se
manifeste en particulier par le deacuteploiement des agents des bureaux de lemploi dans les
entreprises ougrave des licenciements ont eacuteteacute annonceacutes Les pays nordiques offrent quelques-
uns des services proactifs les plus complets qui soient aux travailleurs menaceacutes par un
licenciement collectif annonceacute En Finlande une antenne du service public de lrsquoemploi est
souvent creacuteeacutee sur le site de lrsquoentreprise qui licencie Gracircce agrave ces bureaux deacutecentraliseacutes les
travailleurs peuvent acceacuteder agrave tous les services offerts par le service public de lrsquoemploi y
compris aux activiteacutes de formation pendant la dureacutee du preacuteavis Les coucircts sont souvent
partiellement pris en charge par lrsquoentreprise Eacutetant donneacute que la plupart de ces mesures
proactives concernent exclusivement les licenciements collectifs intervenant dans les
grandes entreprises les travailleurs des petites et moyennes entreprises qui ont besoin drsquoy
recourir se trouveront plus isoleacutes vis-agrave-vis du service public de lrsquoemploi Cest la raison
pour laquelle les initiatives publiques visant agrave prendre contact avec les travailleurs
concerneacutes et agrave les aider dans leur deacutemarche de reacuteinsertion sur le marcheacute du travail sont
particuliegraverement importantes
Des politiques destineacutees agrave eacuteviter les pertes drsquoemplois sont parfois envisageacutees mais les reacutesultats sont variables
En regravegle geacuteneacuterale les mesures preacuteventives crsquoest-agrave-dire celles qui visent agrave eacuteviter les
pertes drsquoemplois sont preacutefeacuterables aux mesures curatives exclusivement dans le cas des
licenciements qui aboutiraient agrave une perte drsquoefficience pour lrsquoeacuteconomie Le redeacuteploiement
de main-drsquoœuvre susciteacute par les eacutechanges (et plus geacuteneacuteralement par lrsquoajustement
structurel en geacuteneacuteral) accroicirct lrsquoefficience globale et doit ecirctre faciliteacute et non empecirccheacute par
lrsquoaction publique49 Neacuteanmoins certains considegraverent que les imperfections du marcheacute
peuvent conduire agrave des licenciements excessifs dans certains cas (lorsque par exemple ce
sont les pouvoirs publics et non les employeurs qui supportent une part importante des
coucircts qui en reacutesultent) et que lrsquoefficience peut ecirctre ameacutelioreacutee par lrsquoimposition drsquoune taxe
adeacutequate sur les licenciements (Blanchard et Tirole 2003) En fait les pouvoirs publics ont
souvent eu recours agrave diffeacuterentes mesures drsquoincitation pour limiter les licenciements (en
favorisant par exemple le reclassement interne des travailleurs) Ainsi qursquoon lrsquoa noteacute ces
mesures peuvent avoir un caractegravere fiscal comme le systegraveme de laquo modulation raquo des
cotisations des entreprises au systegraveme drsquoassurance chocircmage aux Eacutetats-Unis50 Cependant
des mesures plus interventionnistes deacuteterminant directement quels sont les licenciements
autoriseacutes et comment ils doivent se deacuterouler sont eacutegalement utiliseacutees dans certains pays
agrave des degreacutes toutefois tregraves divers (OCDE 2004a chapitre 2)
Il nrsquoest pas du tout certain que la plupart des moyens drsquoaction qui ont eacuteteacute utiliseacutes dans les
pays de lrsquoOCDE pour eacuteviter des licenciements (ou pour obliger les employeurs qui reacuteduisent
leurs effectifs agrave assumer lrsquoessentiel de la responsabiliteacute de lrsquoaide agrave lrsquoajustement en faveur des
travailleurs licencieacutes) contribuent en fait agrave une plus grande efficience ou agrave un systegraveme de
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1 LES COUcircTS DrsquoAJUSTEMENT LIEacuteS AUX EacuteCHANGES SUR LES MARCHEacuteS DU TRAVAIL DES PAYS DE LrsquoOCDE
compensation plus eacutequitable Lrsquoeacutetude reacutecente de Cahuc et Kramarz (2004) sur la meacutethode
franccedilaise illustre les problegravemes qui peuvent se poser En vertu de la leacutegislation actuelle les
entreprises qui annoncent des restructurations massives doivent neacutegocier un laquo plan de
sauvegarde de lrsquoemploi raquo qui deacutefinit une strateacutegie de reacuteinsertion des travailleurs dont les
emplois sont supprimeacutes Le congeacute de conversion qui offre six mois de formation et drsquoaide agrave la
recherche drsquoun emploi agrave ceux qui ont perdu leur emploi est souvent un eacuteleacutement obligatoire de
cette politique comme drsquoautres mesures telles que les indemniteacutes de licenciement Cahuc et
Kramarz font valoir que ce dispositif se traduit par de longues proceacutedures qui nuisent agrave une
mobiliteacute de la main-drsquoœuvre souhaitable du point de vue de lrsquoefficience tout en offrant aux
travailleurs licencieacutes une aide agrave lrsquoajustement moins rapide moins bien cibleacutee et moins efficace
que celle qui pourrait srsquoinscrire dans une autre strateacutegie consistant agrave faire assumer aux
services publics de lrsquoemploi la responsabiliteacute de lrsquoaide agrave lrsquoajustement en faveur des travailleurs
victimes de suppressions drsquoemplois (voir aux chapitres 4 et 5 une analyse de la faccedilon dont un
tel systegraveme peut fonctionner de faccedilon efficace)
D Faut-il compenser les pertes subies par les travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois dues aux eacutechanges (et si oui comment)
La compensation soulegraveve des questions deacutelicates
Lrsquoenjeu tel qursquoil est formuleacute plus haut dans lrsquointroduction agrave la section 3 (laquo Faciliter le
redeacuteploiement de la main-drsquoœuvre de maniegravere agrave tirer le meilleur parti des nouvelles
possibiliteacutes tout en limitant les coucircts drsquoajustement pour les personnes les collectiviteacutes et
la socieacuteteacute tout entiegravere raquo) recueillerait sans doute lrsquoassentiment geacuteneacuteral Cependant
plusieurs questions difficiles se posent les travailleurs dont les inteacuterecircts eacuteconomiques sont
leacuteseacutes par la concurrence internationale doivent-ils recevoir une compensation pour les
pertes qursquoils subissent et dans lrsquoaffirmative quel doit en ecirctre le niveau et quelle forme
doit-elle prendre Eacutetant donneacute que les reacuteponses agrave ces questions deacutependent dans une tregraves
large mesure de lrsquoimportance que lrsquoon attache agrave lrsquoeacutequiteacute le raisonnement eacuteconomique ne
peut agrave lui seul apporter de reacuteponse deacutefinitive Cependant plusieurs observations geacuteneacuterales
peuvent ecirctre faites
Bien que la theacuteorie classique des eacutechanges suppose une compensation inteacutegrale (par
exemple pour deacutemontrer que la libeacuteralisation des eacutechanges ameacuteliore lrsquoefficience au sens
de Pareto) celle-ci ne constitue probablement pas une base adeacutequate pour choisir entre
diverses politiques (Fachini et Williams 2001) Une premiegravere raison qui plaide en faveur
drsquoune compensation incomplegravete est qursquoune compensation inteacutegrale aurait tregraves
probablement pour effet de reacuteduire les incitations au redeacuteploiement de la main-drsquoœuvre
neacutecessaire pour exploiter les avantages potentiels deacutecoulant des eacutechanges51 Une
deuxiegraveme raison est que certaines des pertes de salaire lieacutees aux suppressions drsquoemplois
imputables aux eacutechanges ont peut-ecirctre moins de raisons drsquoecirctre compenseacutees que les
autres En effet on peut consideacuterer qursquoil sera plus ou moins justifieacute de compenser la
perte de salaire subie par un travailleur victime de suppression drsquoemploi imputable aux
eacutechanges lorsqursquoil accepte un nouvel emploi moins bien reacutemuneacutereacute selon que lrsquoancien
salaire plus eacuteleveacute srsquoexpliquait par des qualifications speacutecifiques du secteur drsquoactiviteacute
acquises au prix de lourds investissements en capital humain ou qursquoil repreacutesentait
purement et simplement une rente eacuteconomique52
Lrsquoindemnisation des travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois imputables aux
eacutechanges risque de reacuteduire lrsquoefficience en affaiblissant les incitations agrave retravailler ndash
encore que des systegravemes de preacutelegravevementstransferts et drsquoactivation bien conccedilus
PERSPECTIVES DE LrsquoEMPLOI DE LrsquoOCDE ndash ISBN 92-64-01047-5 ndash copy OCDE 200560
1 LES COUcircTS DrsquoAJUSTEMENT LIEacuteS AUX EacuteCHANGES SUR LES MARCHEacuteS DU TRAVAIL DES PAYS DE LrsquoOCDE
puissent reacuteduire ces effets deacutesincitatifs (voir chapitres 3 4 et 5) En revanche pour des
motifs drsquoassurance sociale on peut consideacuterer qursquoun certain niveau de compensation
ameacuteliore lrsquoefficience Ces motifs sont souvent eacutevoqueacutes dans le contexte de lrsquoassurance
chocircmage qui offre aux travailleurs une garantie contre les pertes de revenu dues au
chocircmage et peuvent avoir certains avantages sur le plan de lrsquoefficience par rapport aux
systegravemes drsquoassurance priveacutes (Blanchard et Tirole 2003)53
La plupart des arguments qui peuvent ecirctre avanceacutes sur le plan de lrsquoefficience et de
lrsquoeacutequiteacute pour justifier lrsquoindemnisation des travailleurs victimes de suppressions
drsquoemplois imputables aux eacutechanges semblent srsquoappliquer avec tout autant de force aux
autres travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois qui se heurtent agrave des difficulteacutes
de reacuteinsertion du mecircme ordre Cette observation tend agrave confirmer lrsquohypothegravese que
lrsquoindemnisation des travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois imputables aux
eacutechanges doit prendre la forme de transferts de revenu et de PAMT de caractegravere geacuteneacuteral
eacutegalement ouverts aux autres personnes qui se trouvent dans une situation analogue
Deux raisons qui pourraient eacuteventuellement justifier un traitement plus geacuteneacutereux des
travailleurs toucheacutes par la concurrence internationale seraient un meilleur rapport coucirct-
efficaciteacute (il est possible drsquoindemniser ces travailleurs de telle maniegravere que les avantages
soient supeacuterieurs aux coucircts alors que ce nrsquoest pas possible dans le cas des autres
travailleurs subissant des pertes comparables) et des consideacuterations non eacuteconomiques
(la conviction que pour des raisons drsquoeacutequiteacute il faut indemniser plus fortement les
travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois lieacutees aux eacutechanges54 ou qursquoune telle
indemnisation est neacutecessaire pour srsquoassurer le soutien des citoyens agrave la libeacuteralisation des
eacutechanges55)
En tant que meacutecanisme de compensation des pertes imputables agrave la concurrence
internationale les indemniteacutes de licenciement preacutesentent lrsquoinconveacutenient majeur de ne
pas refleacuteter lrsquoampleur des pertes de revenu subies selon la dureacutee de lrsquoeacutepisode de
chocircmage conseacutecutif agrave la suppression drsquoemploi ou la reacuteduction de salaire (eacuteventuelle)
entre lrsquoancien et le nouvel emploi56 En revanche les indemniteacutes de chocircmage ont
lrsquoavantage drsquoecirctre variables en fonction de la perte de revenu reacutesultant du chocircmage au
moins en grande partie mais en mecircme temps elles creacuteent des distorsions de lrsquooffre de
main-drsquoœuvre qui peuvent ecirctre particuliegraverement prononceacutees dans le cas des travailleurs
victimes de suppressions drsquoemplois imputables aux eacutechanges57 Par ailleurs les
indemniteacutes de chocircmage nrsquooffrent pas de compensations pour les pertes de salaires
associeacutees agrave un nouvel emploi Crsquoest ce qui a conduit agrave proposer une assurance salaire
Une assurance salaire peut ecirctre utile en tant qursquooutil compleacutementaire
Un systegraveme drsquoassurance salaire permet agrave un travailleur ayant perdu son emploi qui
accepte un nouvel emploi plus faiblement reacutemuneacutereacute dans un deacutelai speacutecifieacute de percevoir
une allocation compensatoire qui remplace une partie de la diffeacuterence entre les salaires de
lrsquoancien emploi et du nouveau Lrsquoideacutee de verser une assurance salaire aux travailleurs
victimes de suppressions drsquoemplois dues agrave la libeacuteralisation des eacutechanges a eacuteteacute avanceacutee
pour trois raisons Premiegraverement cette assurance contribuerait agrave garantir un partage plus
eacutequitable des avantages de la mondialisation en reacuteduisant les coucircts drsquoajustement auxquels
doivent faire face les victimes de la libeacuteralisation des eacutechanges et des investissements
Deuxiegravemement lrsquoassurance salaire inciterait agrave un reclassement rapide les prestations de
chocircmage preacutesentant alors moins drsquoattrait par rapport agrave un nouvel emploi eacuteventuellement
dans des secteurs en expansion Dans son nouvel emploi le salarieacute aurait davantage de
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1 LES COUcircTS DrsquoAJUSTEMENT LIEacuteS AUX EacuteCHANGES SUR LES MARCHEacuteS DU TRAVAIL DES PAYS DE LrsquoOCDE
chances de beacuteneacuteficier du type de formation neacutecessaire pour progresser au sein de la
nouvelle entreprise ou du nouveau secteur drsquoactiviteacute Enfin lrsquoinquieacutetude quant agrave la seacutecuriteacute
drsquoemploi et de salaire susciteacutee par la libeacuteralisation des eacutechanges se trouvant ainsi
diminueacutee lrsquoopposition agrave une plus forte ouverture des marcheacutes de produits et de services
diminuerait eacutegalement58
La France lrsquoAllemagne et les Eacutetats-Unis ont reacutecemment mis en place des systegravemes
drsquoassurance salaire agrave lrsquointention de certains travailleurs victimes de suppressions
drsquoemplois Ces initiatives ndash briegravevement deacutecrites dans lrsquoencadreacute 14 ndash sont trop reacutecentes
pour qursquoon puisse en tirer des conclusions fermes quant aux possibiliteacutes qursquooffre une
assurance salaire drsquoacceacuteleacuterer le retour agrave lrsquoemploi et de mieux concilier les objectifs
drsquoefficience et drsquoeacutequiteacute En effet ce type de dispositif soulegraveve un certain nombre de
questions complexes lieacutees agrave leur conception et agrave des risques de distorsion qui devront faire
lrsquoobjet drsquoun examen attentif En particulier il faudra veacuterifier si lrsquooctroi drsquoindemniteacutes
Encadreacute 14 Trois exemples de systegraveme drsquoassurance salaire
En France lrsquoArticle R 322-6 du Code du travail Arrecircteacute du 26 mai 2004 preacutevoit unsystegraveme drsquoassurance salaire deacutenommeacute Conventions drsquoallocations temporaires deacutegressivesDans le cadre de ce systegraveme mis en place en 1999 les travailleurs victimes de licenciementscollectifs qui sont reclasseacutes dans un emploi permanent moins bien reacutemuneacutereacute que celuiqursquoils occupaient preacuteceacutedemment sont en droit de preacutetendre agrave une subvention de lrsquoEacutetatrepreacutesentant 50 agrave 70 de la diffeacuterence de salaire agrave concurrence de 153 euros par moisLrsquoemployeur est eacutegalement tenu de verser une contribution pour compleacuteter le nouveausalaire Srsquoil nrsquoest pas en mesure de le faire la contribution sera porteacutee agrave 229 euros Lasubvention est drsquoune dureacutee maximum de deux ans
LrsquoAllemagne a institueacute en 2003 un reacutegime drsquoassurance salaire (Entgeltsicherung fuumlr aumlltereArbeitnehmer) accessible uniquement aux travailleurs de 50 ans et plus Ceux qui retrouventun emploi dont le salaire est infeacuterieur agrave leur emploi preacuteceacutedent peuvent preacutetendre agrave deuxtypes de compleacutement de salaire premiegraverement un versement de 50 de lrsquoeacutecart de salaireentre lrsquoancien emploi et le nouveau deuxiegravemement un compleacutement de cotisation agrave laretraite agrave hauteur de 90 de la cotisation au titre du preacuteceacutedent emploi Une caracteacuteristiqueagrave remarquer est que ces compleacutements de salaire ne sont soumis agrave aucune limitation dedureacutee
Un systegraveme drsquoassurance salaire a eacuteteacute reacutecemment mis en place aux Eacutetats-Unis pour lestravailleurs acircgeacutes ayant perdu leur emploi du fait de la libeacuteralisation des eacutechanges Depuisaoucirct 2003 les travailleurs drsquoau moins 50 ans dont il est prouveacute que la perte drsquoemploi estdue agrave la libeacuteralisation des eacutechanges et qui reacutepondent agrave tous les critegraveres drsquoeacuteligibiliteacute du Trade
Adjustment Assistance programme (TAA voir plus loin lrsquoencadreacute 15) peuvent choisir debeacuteneacuteficier plutocirct de lrsquoAlternative Trade Adjustment Assistance (ATAA) Ce programme offreune compensation salariale aux travailleurs qui obtiennent un emploi agrave plein-temps dansun deacutelai de 26 semaines suivant leur perte drsquoemploi avec un salaire infeacuterieur agrave celui qursquoilspercevaient anteacuterieurement Agrave condition que la reacutemuneacuteration annuelle du nouvel emploine deacutepasse pas 50 000 dollars une indemniteacute compensatoire repreacutesentant 50 de ladiffeacuterence entre le nouveau salaire et lrsquoancien leur est verseacutee agrave concurrence drsquoun montantmaximum de 10 000 dollars sur deux ans Cette subvention est limiteacutee agrave une dureacutee de deuxans agrave compter du licenciement
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compensatoires au titre du reclassement dans des emplois plus faiblement reacutemuneacutereacutes
risque de diminuer les incitations des travailleurs qui ont perdu leur emploi agrave en
rechercher un autre correspondant agrave leurs qualifications ou agrave investir dans une formation
en cours drsquoemploi lorsqursquoils en ont trouveacute un De mecircme les niveaux relativement eacuteleveacutes de
rotation de la main-drsquoœuvre et la variabiliteacute annuelle des salaires (OCDE 2003 chapitre 2)
donnent agrave penser que lrsquoadmissibiliteacute agrave lrsquoassurance salaire doit ecirctre eacutetroitement cibleacutee sur
les personnes changeant drsquoemploi dont la reacuteduction de salaire est involontaire et
susceptible drsquoavoir une incidence importante sur leur niveau de vie Enfin la diffeacuterence
marqueacutee du risque de subir une forte perte de salaire au retour agrave lrsquoemploi eacutevoqueacutee agrave la
section 2 pour lrsquoEurope et les Eacutetats-Unis donne agrave penser que lrsquoopportuniteacute drsquoune assurance
salaire et sa conception la plus approprieacutee vont varier selon le contexte national59
Les systegravemes drsquoassurance salaire mis en place en Allemagne aux Eacutetats-Unis et en
France nrsquoont pas encore fait lrsquoobjet drsquoune eacutevaluation approfondie Cela dit un programme
pilote drsquoassurance salaire mis en place au Canada donne quelques indications sur la faccedilon
dont ces programmes peuvent acceacuteleacuterer le retour agrave lrsquoemploi et aider agrave mieux concilier les
objectifs drsquoefficaciteacute et drsquoeacutequiteacute (Bloom et al 1999) Le projet de suppleacutement de revenu (PSR)
a eacuteteacute testeacute en 1995 et 1996 sur deux groupes comprenant au total 5 912 personnes Deux
expeacuteriences randomiseacutees distinctes ont eacuteteacute reacutealiseacutees sur des travailleurs victimes de
suppressions drsquoemplois et des utilisateurs reacutecurrents des indemniteacutes de chocircmage Les
beacuteneacuteficiaires qui avaient trouveacute un emploi agrave plein-temps dans un deacutelai de 26 semaines
pour un salaire infeacuterieur agrave la reacutemuneacuteration hebdomadaire assurable de lrsquoemploi qursquoils
avaient perdu avaient droit agrave un suppleacutement de revenu repreacutesentant 75 de la diffeacuterence
entre lrsquoancien salaire et le nouveau Ce suppleacutement eacutetait plafonneacute agrave 250 dollars CAD par
semaine sur une dureacutee maximale de deux ans Drsquoapregraves les principaux reacutesultats enregistreacutes
les deux groupes ont rechercheacute un emploi avec la mecircme intensiteacute mais les participants au
PSR eacutetaient precircts agrave envisager une gamme plus large drsquoemplois y compris avec une baisse
de salaire Sur le nombre total de participants 205 ont beacuteneacuteficieacute du suppleacutement de
revenu Le programme a permis une augmentation de 44 points de pourcentage de la
proportion de travailleurs licencieacutes reclasseacutes qursquoil srsquoagisse drsquoun passage du temps partiel au
temps plein ou drsquoune augmentation de lrsquoemploi global Les concepteurs du programme
tableraient sur le fait qursquoune diminution de la dureacutee de la recherche drsquoemploi et lrsquoincitation
agrave accepter des emplois plus faiblement reacutemuneacutereacutes pourraient freiner la hausse des salaires De
fait les salaires des participants au PSR eacutetaient infeacuterieurs de 46 agrave ceux du groupe teacutemoin
(mais cette diffeacuterence nrsquoest pas statistiquement significative) Le programme nrsquoa pratiquement
eu aucune incidence sur le montant ou la dureacutee des versements de prestations de chocircmage
perccedilues par les deux groupes
E Le rocircle des programmes cibleacutes
La strateacutegie suivie par la plupart des pays de lrsquoOCDE pour faciliter lrsquoajustement agrave la
concurrence internationale (de faccedilon implicite du moins) consiste agrave recourir aux systegravemes
geacuteneacuteraux drsquoassurance chocircmage et de PAMT Les partisans des programmes geacuteneacuteraux
considegraverent qursquoil nrsquoest guegravere judicieux de mettre sur pied des programmes cibleacutes favorisant
une cateacutegorie donneacutee de travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois en excluant
drsquoautres travailleurs qui se heurtent agrave des difficulteacutes comparables sur le marcheacute du travail
Srsquoils ont besoin drsquoune aide les travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois imputables
aux eacutechanges beacuteneacuteficieront du mecircme soutien que les travailleurs ayant perdu leur emploi
pour drsquoautres raisons qursquoelles soient structurelles ou conjoncturelles En revanche un
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programme cibleacute peut confeacuterer un avantage arbitraire aux travailleurs victimes de la
concurrence internationale par rapport aux travailleurs dont lrsquoemploi est supprimeacute pour
drsquoautres raisons comme lrsquoeacutevolution des technologies ou des preacutefeacuterences des consommateurs
Un deuxiegraveme argument invoqueacute contre les programmes cibleacutes est qursquoil est souvent difficile
drsquoeacutetablir une distinction entre les travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois
imputables aux eacutechanges ou agrave drsquoautres raisons En effet des facteurs tels que lrsquoeacutevolution
rapide des technologies risquent de rendre de plus en plus difficile drsquoisoler avec une
preacutecision suffisante les diverses causes des suppressions drsquoemplois (Rosen 2002)60 Enfin
les programmes cibleacutes en faveur des travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois
imputables aux eacutechanges risquent particuliegraverement drsquoecirctre laquo reacutecupeacutereacutes raquo au plan politique
pour justifier un relacircchement des efforts drsquoajustement au deacutetriment de mesures propres agrave
assurer un ajustement plus efficace (OCDE 2005a)
En deacutepit de ces difficulteacutes les programmes cibleacutes peuvent avoir un rocircle positif agrave jouer
mecircme srsquoil est limiteacute Lrsquoanalyse empirique de la section 2 montre que les programmes
speacuteciaux cibleacutes sur les travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois imputables aux
eacutechanges peuvent preacutesenter certains avantages car ces travailleurs constituent un groupe
relativement circonscrit dont les besoins en matiegravere drsquoaide agrave lrsquoajustement sont probablement
diffeacuterents agrave certains eacutegards de ceux des autres personnes viseacutees par les programmes en
faveur de lrsquoemploi Ces diffeacuterences ne semblent toutefois pas justifier valablement un
recours geacuteneacuteraliseacute agrave des mesures cibleacutees car les travailleurs victimes de suppressions
drsquoemplois imputables aux eacutechanges et les autres travailleurs qui perdent leur emploi ont
beaucoup de traits communs Neacuteanmoins on ne peut totalement exclure que certains
sous-groupes de travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois dues aux eacutechanges aient
des besoins suffisamment diffeacuterents de ceux de la plupart des travailleurs couverts par les
PAMT agrave caractegravere geacuteneacuteral pour justifier la mise en place de programmes speacutecifiques en
particulier lorsque les suppressions drsquoemplois dues aux eacutechanges donnent lieu agrave des
licenciements massifs qui ont un impact neacutegatif majeur sur le marcheacute du travail local
Les programmes cibleacutes ont pris dans la peacuteriode reacutecente deux formes diffeacuterentes dans
les pays de lrsquoOCDE Drsquoun coteacute les Eacutetats-Unis ont maintenu un programme geacuteneacuteral destineacute
agrave tous les travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois lieacutees aux eacutechanges qui leur
assure une aide agrave lrsquoajustement plus importante qursquoaux autres travailleurs qui ont perdu
leur emploi De lrsquoautre un certain nombre de pays de lrsquoOCDE ont mis en place des
programmes speacuteciaux visant des groupes plus ou moins speacutecifiques de travailleurs
victimes de suppressions drsquoemplois lieacutees aux eacutechanges geacuteneacuteralement cibleacutes sur une
branche drsquoactiviteacute ou une reacutegion particuliegravere Ces deux types de ciblage eacutetant assez
diffeacuterents on les examinera ici seacutepareacutement
Programmes visant lrsquoensemble des travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois lieacutees aux eacutechanges le cas du TAA
Les Eacutetats-Unis sont le seul pays de lrsquoOCDE agrave avoir mis sur pied un programme cibleacute sur
les travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois lieacutees aux eacutechanges le Trade Adjustment
Assistance (TAA) il y a plus de 40 ans61 Ce programme agrave caractegravere national est en principe
ouvert agrave tous les travailleurs qui perdent leur emploi sous lrsquoeffet des importations Le TAA
offre aux travailleurs dont il est prouveacute qursquoils sont victimes de suppressions drsquoemplois lieacutees
aux eacutechanges des indemniteacutes de chocircmage et des PAMT plus geacuteneacutereux qursquoaux autres
travailleurs ayant perdu leur emploi Cependant la composition des services offerts ndash en
particulier lrsquoimportance relative des indemniteacutes compleacutementaires de chocircmage par rapport
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agrave la formation ndash a beaucoup varieacute depuis la mise en place du programme (voir dans
lrsquoencadreacute 15 un bref historique du TAA) Ce programme srsquoinscrit dans un contexte national
ougrave les programmes geacuteneacuteraux en faveur des travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois
sont limiteacutes par comparaison avec ceux qui existent dans la plupart des autres pays de
lrsquoOCDE62
Le TAA a fait lrsquoobjet de nombreuses eacutevaluations mais du fait de son eacutevolution
constante les reacutesultats de beaucoup drsquoeacutevaluations passeacutees sont aujourdrsquohui drsquoune validiteacute
contestable (Baicker et Rehavi 2004 Decker et Corson 1995 GAO 2001 OTA 1987)
Certains des services offerts ont eu un caractegravere novateur et se sont reacuteveacuteleacutes tregraves efficaces
(Jacobson et al 2004) mais il nrsquoen a pas eacuteteacute ainsi dans tous les cas Cela eacutetant apregraves 40 ans
ce programme nrsquoa pas mis en eacutevidence drsquoefficience eacuteconomique justifiant clairement un
programme cibleacute sur lrsquoensemble des travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois lieacutees
aux eacutechanges En particulier le TAA nrsquoa pas utiliseacute de dispositifs speacutecifiques drsquoaide agrave
lrsquoajustement reacutepondant expresseacutement aux besoins propres de ces travailleurs En effet il a
offert une panoplie variable de mesures drsquoaide agrave la recherche drsquoemploi de reconversion et
de reacuteinstallation du mecircme type que celles qui srsquoinscrivent normalement dans les PAMT63
En outre la lourde proceacutedure de veacuterification de lrsquoadmissibiliteacute des chocircmeurs au beacuteneacutefice du
TAA a limiteacute le recours agrave ce programme et souvent entraicircneacute de longs retards dans la
deacutelivrance des aides agrave lrsquoajustement (GAO 2004b Kletzer et Rosen 2005)
En fait il semblerait que le programme TAA ait eacuteteacute principalement justifieacute par des
raisons politiques lieacutees agrave lrsquoobtention de coalitions majoritaires en faveur des dispositions
leacutegislatives libeacuteralisant les eacutechanges aux Eacutetats-Unis (Dester 2005 Kletzer et Rosen 2005)
Un deuxiegraveme facteur qui renforce le soutien politique au TAA est peut-ecirctre le niveau
relativement modeste du soutien qursquooffrent les systegravemes drsquoassurance chocircmage et de PAMT
agrave caractegravere geacuteneacuteral aux Eacutetats-Unis qui aggrave les inquieacutetudes susciteacutees par les perspectives
drsquoune intensification de la concurrence internationale
Programmes visant des groupes speacutecifiques de travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois imputables aux eacutechanges
Au lieu de recourir agrave des mesures cibleacutees en faveur de tous les travailleurs victimes de
suppressions drsquoemplois lieacutees aux eacutechanges certains pays de lrsquoOCDE ont choisi de cibler les
mesures drsquoaide agrave lrsquoajustement sur des sous-groupes de ces travailleurs et pendant des
peacuteriodes limiteacutees Lrsquoutilisation de mesures cibleacutees de ce type peut contribuer agrave faciliter le
redeacuteploiement de la main-drsquoœuvre car lrsquoimpact de la libeacuteralisation des eacutechanges est
geacuteneacuteralement localiseacute certains secteurs etou reacutegions eacutetant particuliegraverement toucheacutes Par
exemple des programmes cibleacutes sont parfois adopteacutes pour faire face aux chocs qui
produisent des licenciements localiseacutes de trop grande ampleur pour la capaciteacute des
infrastructures existant sur le marcheacute du travail Ces programmes preacutesentent en outre
lrsquoavantage potentiel de permettre gracircce agrave leur taille reacuteduite et agrave leur caractegravere ponctuel de
tenir compte des besoins speacutecifiques des travailleurs concerneacutes Enfin des mesures cibleacutees
peuvent parfois ecirctre mises en place avant mecircme que les licenciements nrsquoaient lieu ce qui
facilite lrsquoajustement64
Dans la quasi-totaliteacute des huit branches couvertes par lrsquoeacutetude horizontale de lrsquoOCDE
sur les eacutechanges et lrsquoajustement structurel on trouve des exemples de mesures sectorielles
utiliseacutees parfois avec succegraves pour faciliter le processus drsquoajustement afin par exemple
drsquoaider les producteurs du secteur des textiles et de lrsquohabillement en Australie agrave ecirctre
compeacutetitifs en deacutepit du faible niveau des droits de douane ou de faire face agrave des
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Encadreacute 15 Le Trade Adjustment Assistance (TAA) un programme en constante eacutevolution
Le TAA a eacuteteacute creacuteeacute aux Eacutetats-Unis par le Trade Expansion Act de 1962 qui a marqueacute le deacutebut desreacuteductions tarifaires multilateacuterales dans le cadre du GATT (les droits sur les importations enprovenance de la Communauteacute europeacuteenne notamment ont eacuteteacute reacuteduits de 50 ) Ce programme avaitpour objet drsquoaider les travailleurs des branches drsquoactiviteacute toucheacutees par la libeacuteralisation des eacutechanges agraveopeacuterer un passage moins peacutenible vers les secteurs en expansion gracircce agrave une garantie de revenu et agrave desservices de reclassement Il offrait aussi une aide aux entreprises qui avaient besoin de se restructurerDepuis 1962 plus de 3 millions de travailleurs ont eacuteteacute reconnus admissibles au beacuteneacutefice du TAA etenviron 2 millions drsquoentre eux ont effectivement reccedilu une aide Au fil du temps la geacuteneacuterositeacute duprogramme TAA a varieacute en fonction des diffeacuterents cycles de neacutegociations commerciales delrsquoapprobation de lrsquoALENA et plus reacutecemment du renouvellement des pouvoirs de neacutegociation octroyeacutesau preacutesident pour promouvoir les eacutechanges dans le cadre des neacutegociations de lrsquoOMC
La geacuteneacuterositeacute et la composition des aides offertes ont beaucoup varieacute durant plus de 40 ansdrsquoexistence du TAA Par exemple les strictes conditions drsquoadmissibiliteacute qui avaient limiteacute le nombre debeacuteneacuteficiaires durant les anneacutees 60 et le deacutebut des anneacutees 70 ont eacuteteacute assouplies par le Trade Act de 1974en preacutevision du cycle de neacutegociations commerciales de Tokyo LrsquoOmnibus Budget Reconciliation Actde 1981 a fortement reacuteduit les deacutepenses du programme au cours des anneacutees 80 tout en accordant laprioriteacute agrave la formation au deacutetriment des garanties de revenu En 1993 la volonteacute de faire adopterlrsquoaccord de libre-eacutechange nord-ameacutericain (ALENA) par le Congregraves des Eacutetats-Unis a entraicircneacute la creacuteationdrsquoun programme pratiquement identique deacutesigneacute sous le nom de NAFTA Transitional AdjustmentAssistance ou NAFTA-TAA un peu plus geacuteneacutereux que le preacuteceacutedent En 2002 le Trade Adjustment
Assistance Reform Act a inteacutegreacute le NAFTA-TAA au TAA qui a repris drsquoune maniegravere geacuteneacuterale lesdispositions plus geacuteneacutereuses preacuteceacutedemment limiteacutees aux travailleurs toucheacutes par les eacutechanges avec leCanada et le Mexique
Lrsquohistorique du TAA illustre la difficulteacute qursquoil y a agrave identifier objectivement les travailleurs victimes desuppressions drsquoemplois imputables aux eacutechanges Lrsquoapplication de critegraveres trop rigoureux nrsquoa permis agraveaucun travailleur drsquoen beacuteneacuteficier pendant les sept premiegraveres anneacutees et un petit nombre seulement lescinq anneacutees suivantes Lrsquoassouplissement de ces critegraveres a entraicircneacute un gonflement des deacutepenses quiont atteint un montant record de 16 milliard de dollars en 1980 avant un nouveau durcissement desregravegles agrave la suite notamment drsquoeacutevaluations selon lesquelles le TAA eacutetait devenu pour une grande partun systegraveme drsquoassurance chocircmage laquo de luxe raquo en faveur des travailleurs du secteur de lrsquoautomobile enlicenciement temporaire Le NAFTA-TAA a eacutelargi les critegraveres drsquoeacuteligibiliteacute aux travailleurs des entreprisessitueacutees en amont et en aval ainsi qursquoagrave ceux des entreprises deacutelocaliseacutees au Canada ou au Mexique(Baicker et Rehavi 2004)
Le TAA Reform Act de 2002 srsquoest par ailleurs traduit par un accroissement des garanties de revenu Parexemple la dureacutee maximum des droits agrave prestations a eacuteteacute porteacutee agrave 78 semaines contre 52 auparavantet les travailleurs participant agrave une formation de reconversion peuvent continuer agrave les percevoirpendant 26 semaines suppleacutementaires Le nouveau programme facilite aussi les deacuterogations auxobligations de formation pour pouvoir percevoir le revenu de remplacement Le plus inteacuteressant peut-ecirctre est que le TAA comprend maintenant un creacutedit drsquoimpocirct remboursable au titre de lrsquoassurancemaladie le Health Care Tax Credit et un programme drsquoassurance salaire expeacuterimental pour lestravailleurs acircgeacutes (50 ans et plus) victimes de suppressions drsquoemplois imputables aux eacutechanges deacutesigneacutesous le nom drsquoAlternativeTrade Adjustment Assistance (ATAA) programme (voir plus haut lrsquoencadreacute 14)
Source Informations fournies par les autoriteacutes nationales Baicker K et M Rehavi (2004) laquo Policy Watch TradeAdjustment Assistance raquo Journal of Economic Perspectives vol 18 ndeg 2 pp 239-255 Kletzer LG et H Rosen (2005) Easingthe Adjustment Burden on US Workers Institute for International Economics Washington DC
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Encadreacute 16 Deux exemples de programmes sectoriels en faveur des travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois imputables aux eacutechanges
La Fondation autrichienne de la sideacuterurgie ndash Agrave la fin des anneacutees 80 la privatisation de lrsquoindustriesideacuterurgique autrichienne deacuteficitaire a entraicircneacute drsquoimportants licenciements Dans le cadre drsquoun plansocial destineacute agrave faire face agrave cette situation les neacutegociations entre les dirigeants et les comiteacutesdrsquoentreprises ont abouti agrave la creacuteation de la Fondation autrichienne de la sideacuterurgie Cette Fondationoffre des services adapteacutes aux besoins de chaque travailleur qui comprennent des activiteacutesdrsquoorientation professionnelle drsquoaide agrave la creacuteation de petites entreprises de formation longue ouformelle (parfois sur plusieurs anneacutees) et drsquoaide agrave la recherche drsquoemploi Les programmes dereconversion se concentrent sur la requalification et la reacuteorientation professionnelles plutocirct que surdes ameacuteliorations marginales de qualifications La Fondation est financeacutee par les entreprisessideacuterurgiques et les participants aux programmes eux-mecircmes ainsi que par les pouvoirs publics (sousforme drsquoallocations de chocircmage) et par les salarieacutes qui ont conserveacute leur emploi et qui versent agrave laFondation une cotisation de solidariteacute de 025 de leur salaire brut
Les eacutevaluations reacutealiseacutees donnent agrave penser que les reacutesultats ont eacuteteacute positifs Drsquoapregraves une eacutevaluationrigoureuse au cours de la peacuteriode de cinq ans qui suit la participation au programme de la Fondationles perspectives drsquoemploi des participants sont nettement meilleures que celles des non-participantsDe mecircme les jeunes et les travailleurs agrave bas salaire ont vu leurs reacutemuneacuterations progresser fortementpar comparaison avec le groupe teacutemoin Cependant il est tregraves difficile de dire si les reacutesultats positifs delrsquoaction de cette Fondation tiennent agrave ses caracteacuteristiques particuliegraveres Drsquoautre part les taux departicipation parmi les travailleurs eacuteligibles ont eacuteteacute relativement faibles On nrsquoa pas drsquoexplicationsclaires agrave cet eacutetat de fait mais la reacuteponse reacuteside peut-ecirctre dans la dureacutee du programme et danslrsquointensiteacute de lrsquoeffort qursquoil implique Le gouvernement autrichien a depuis eacutetendu ce type de mesuresen vue de faciliter lrsquoajustement dans drsquoautres secteurs
Lrsquoexpeacuterience australienne ndash LrsquoAustralie a mis en œuvre avec un certain succegraves plusieurs programmesdrsquoaide agrave lrsquoajustement pour des branches drsquoactiviteacute durement toucheacutees par la libeacuteralisation deseacutechanges Agrave partir de 2004 elle a adopteacute plusieurs nouveaux programmes cibleacutes sur les travailleurs desindustries du sucre des composants automobiles et des textiles de lrsquohabillement et de la chaussureDes programmes de ce type existaient depuis longtemps deacutejagrave dans le secteur des textiles delrsquohabillement et de la chaussure Les travailleurs de ce secteur vivaient pour la plupart dans desreacutegions en deacuteclin ougrave lrsquoemploi ne progressait pas ou peu Nombre drsquoentre eux avaient eacuteteacute recruteacutes entant que travailleurs migrants eacutetaient peu qualifieacutes et ne parlaient guegravere lrsquoanglais Les travailleurslicencieacutes avaient en geacuteneacuteral une grande ancienneteacute et eacutetaient souvent acircgeacutes Plus de 70 eacutetaient desfemmes Conscient des conseacutequences dramatiques que la libeacuteralisation des eacutechanges aurait surlrsquoemploi dans ce secteur et de la faible employabiliteacute drsquoun grand nombre des travailleurs concerneacutes legouvernement australien a mis en place un geacuteneacutereux plan drsquoajustement du marcheacute du travail pourvenir en aide aux travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois en leur offrant jusqursquoagrave 24 mois deremise agrave niveau de leurs compeacutetences et de cours de langue Lrsquohypothegravese eacutetait qursquoagrave lrsquoissue de cerecyclage les travailleurs concerneacutes srsquoorienteraient vers des branches drsquoactiviteacute en expansion Deseacutevaluations rigoureuses du programme ont deacutegageacute des reacutesultats variables Une eacutetude longitudinale surquatre ans drsquoun eacutechantillon de travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois montre que jusqursquoagrave untiers drsquoentre eux nrsquoavaient pas encore retrouveacute drsquoemploi agrave la fin de la peacuteriode consideacutereacutee Trente et unpour cent seulement des hommes de 45 ans ou plus drsquoorigine non anglophone avaient retrouveacute unemploi agrave lrsquoissue des quatre ans Il semblerait que la formation ait aideacute les travailleurs qui avaient deacutejagraveau preacutealable de meilleures perspectives drsquoemploi mais que pour les autres la dureacutee de la formation aiteu un impact neacutegatif important sur la probabiliteacute de reclassement
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licenciements collectifs dans la reacutegion drsquoOumlstergoumltland en Suegravede (OCDE 2005a) Souvent
ces programmes conjuguent une aide agrave lrsquoajustement en faveur des travailleurs victimes de
suppressions drsquoemplois lieacutees aux eacutechanges et des mesures destineacutees agrave relancer lrsquoeacuteconomie
locale etou agrave ameacuteliorer la compeacutetitiviteacute de la branche drsquoactiviteacute toucheacutee Neacuteanmoins il est
difficile de proceacuteder agrave des geacuteneacuteralisations agrave partir de ces mesures car aucun critegravere nrsquoa pu
ecirctre clairement identifieacute pour deacuteterminer dans quels cas elles se justifient et parce que leur
conception et leur efficaciteacute sont tregraves variables Lrsquoencadreacute 16 preacutesente des exemples de
mesures sectorielles cibleacutees qui illustrent cette diversiteacute (voir eacutegalement le tableau 1A31
dans OCDE 2005b)
Qursquoest-ce qui diffeacuterencie les programmes efficaces des autres Il nrsquoy a pas de reacuteponse
simple agrave cette question mais il semblerait que les programmes cibleacutes doivent rester
exceptionnels et limiteacutes aux cas dans lesquels ils preacutesentent un net avantage par rapport
aux programmes geacuteneacuteraux en faveur de lrsquoemploi ou constituent une laquo soupape de seacutecuriteacute raquo
permettant drsquoeacuteviter une opposition politique agrave la libeacuteralisation des eacutechanges Cette
situation semble susceptible de se preacutesenter surtout lorsque lrsquoeacutevolution des eacutechanges
deacutetruit les emplois drsquoun grand nombre de travailleurs ayant beaucoup de difficulteacutes agrave se
reclasser dans une ou quelques localiteacutes donneacutees Une aide cibleacutee a aussi eacuteteacute justifieacutee par
la neacutecessiteacute de remeacutedier agrave certaines deacutefaillances du marcheacute Cependant cet argument est
difficile agrave veacuterifier et meacuteriterait un examen plus approfondi (OCDE 2005a) Lrsquoexpeacuterience
incite par ailleurs agrave penser qursquoil est particuliegraverement important que ces programmes
mettent lrsquoaccent sur un ajustement bien reacuteguleacute faute de quoi lrsquoaide cibleacutee se transforme
facilement en obstacles agrave ce mecircme ajustement Une telle orientation peut ecirctre renforceacutee
par lrsquoapplication de programmes limiteacutes dans le temps comportant des strateacutegies preacutecises
de sortie
ConclusionsPoint de cristallisation des inquieacutetudes du public face agrave lrsquoinseacutecuriteacute eacuteconomique
lrsquoimpact de la mondialisation sur les marcheacutes du travail de lrsquoOCDE tel qursquoil est perccedilu est
loin drsquoecirctre neacutegligeable Cependant lrsquoanalyse empirique preacutesenteacutee dans les sections 1 et
Encadreacute 16 Deux exemples de programmes sectoriels en faveur des travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois imputables aux eacutechanges (suite)
Depuis quatre-vingt dix ans les entreprises du secteur des textiles de lrsquohabillement et de la chaussure beacuteneacuteficientdrsquoune aide substantielle leur permettant de fournir des emplois agrave une population croissante et de proteacutegerlrsquoindustrie locale vis-agrave-vis des importations Cependant ces aides ont commenceacute agrave diminueacute dans lesanneacutees 80 lorsque les autoriteacutes ont chercheacute agrave encourager dans le cadre du plan Button le deacuteveloppementdrsquoactiviteacutes compeacutetitives sur le plan international orienteacutees vers lrsquoexportation novatrices reacuteactives aux signaux dumarcheacute et moins tributaires du soutien de la collectiviteacute La suppression des droits de douane et des quotas dansle secteur des textiles de lrsquohabillement et de la chaussure a ameneacute de nombreux employeurs agrave restructurer leursactiviteacutes dans le but de srsquoaligner sur les niveaux de productiviteacute internationaux afin de pouvoir faire face agrave laconcurrence sur des marcheacutes ouverts Une fois eacutepuiseacutees les possibiliteacutes drsquoameacutelioration de la productiviteacute lesentreprises ont commenceacute agrave fermer ou agrave deacutelocaliser certaines activiteacutes de fabrication Entre 1989 et 1993 lrsquoemploidans ce secteur a chuteacute de 22
Source Informations fournies par les autoriteacutes nationales Evans-Klock C P Kelly P Richards et C Vargha (1998)laquo Worker Displacement Public Policy and Labour-Management Initiatives in Selected OECD Countries raquo Cahiers delrsquoemploi et de la formation no 24 BIT Genegraveve Weller S et M Webber (1999) laquo Re-employment after RetrenchmentEvidence from the TCF Industry Study raquo Australian Economic Review vol 32 ndeg 2 pp 105-129 Weller S et M Webber(2001) Refashioning the Rag Trade Internationalising Australiarsquos Textiles Clothing and Footwear Industries UNSW PressSydney Winter-Ebmer R (2003) laquo Coping with a Structural Crisis Evaluating an Innovative Redundancy-retrainingProject raquo Document de travail de lrsquoIZA ndeg 277 Bonn
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1 LES COUcircTS DrsquoAJUSTEMENT LIEacuteS AUX EacuteCHANGES SUR LES MARCHEacuteS DU TRAVAIL DES PAYS DE LrsquoOCDE
2 de ce chapitre montre que lrsquoimpact effectif de lrsquointeacutegration eacuteconomique internationale a
peu de chances de confirmer les pires de ces craintes Les suppressions drsquoemplois
imputables aux eacutechanges et les difficulteacutes drsquoajustement qui en deacutecoulent repreacutesentent
pour les pouvoirs publics un seacuterieux deacutefi mais les eacutechanges et les investissements
internationaux sont loin drsquoecirctre les principales sources drsquoinseacutecuriteacute de lrsquoemploi et des
salaires Qui plus est lrsquoanalyse de la section 3 montre que des dispositifs courants tels que
les systegravemes drsquoindemnisation du chocircmage et les programmes actifs du marcheacute du travail
peuvent sensiblement reacuteduire lrsquoinseacutecuriteacute qui reacutesulte des suppressions drsquoemplois
imputables aux eacutechanges en favorisant la reacuteinsertion et en atteacutenuant lrsquoimpact des pertes
de salaire sur les revenus des familles Neacuteanmoins il ne srsquoensuit pas que les coucircts
drsquoajustement dus agrave la libeacuteralisation des eacutechanges sont neacutegligeables Plutocirct que de se
demander si ces coucircts sont consideacuterables ou neacutegligeables lrsquoanalyse de ce chapitre conduit
agrave se poser plutocirct une autre question laquo Quelle est la meilleure maniegravere drsquointeacutegrer une aide
aux travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois lieacutees aux eacutechanges dans une strateacutegie
globale visant agrave atteindre des taux drsquoemploi eacuteleveacutes dans un contexte de constantes
mutations structurelles de lrsquoeacuteconomie et de vieillissement de la population raquo
Ainsi poseacute le problegraveme de lrsquoabaissement des coucircts de lrsquoajustement structurel
conseacutecutif agrave la libeacuteralisation des eacutechanges coiumlncide en de nombreux points avec le
programme de reacuteformes preacutevu par la Strateacutegie de lrsquoOCDE pour lrsquoemploi En effet lrsquoun des
moyens essentiels de preacuteserver de hauts niveaux drsquoemploi et une prospeacuteriteacute largement
partageacutee est agrave la fois drsquoassurer un degreacute eacuteleveacute drsquoadaptabiliteacute des entreprises et du marcheacute
du travail et de maintenir laquo lrsquoemployabiliteacute raquo et la seacutecuriteacute des revenus du travail de chacun
des membres drsquoune population active agrave la fois diverse et vieillissante Un certain nombre
drsquoexpressions ont eacuteteacute forgeacutees pour deacutesigner certains succegraves en la matiegravere comme
laquo flexicuriteacute raquo ou laquo mobiliteacute proteacutegeacutee raquo mais il reste beaucoup agrave apprendre sur le meilleur
moyen drsquoobtenir le reacutesultat rechercheacute Ce chapitre a mis lrsquoaccent sur la faccedilon dont
lrsquoaccroissement de lrsquointeacutegration eacuteconomique internationale rend ce besoin de plus en plus
impeacuteratif et fournit certains eacuteleacutements de reacuteponse quant agrave une action efficace agrave cet eacutegard
Le reacuteexamen geacuteneacuteral de la Strateacutegie de lrsquoOCDE pour lrsquoemploi sera certainement lrsquooccasion
de revenir sur ces questions mais dans la perspective plus large des politiques agrave mettre en
œuvre pour assurer une bonne performance des marcheacutes du travail
Notes
1 Ce chapitre srsquoappuie sur la contribution de la direction de lrsquoemploi du travail et des affairessociales de lrsquoOCDE au projet horizontal de lrsquoOCDE sur les eacutechanges et lrsquoajustement structurel(OCDE 2005a) Une partie de lrsquoanalyse preacutesenteacutee ici a eacuteteacute reacutealiseacutee agrave lrsquoorigine par Ricardo-LuisTejada qui a travailleacute comme consultant sur ce projet
2 Devant le risque drsquoune insuffisance des capaciteacutes drsquoajustement le Conseil de lrsquoOCDE reacuteuni auniveau des ministres a inviteacute en 2003 le Secreacutetariat agrave reacutealiser un projet horizontal sur laquo leseacutechanges et lrsquoajustement structurel raquo La principale conclusion deacutegageacutee par cette eacutetude qui a eacuteteacuteenteacuterineacutee par le Conseil au niveau des ministres agrave sa reacuteunion de 2005 est qursquoune vaste strateacutegiedrsquoensemble est neacutecessaire pour assurer un ajustement satisfaisant par un redeacuteploiement de lamain-drsquoœuvre et du capital vers des utilisations plus efficientes tout en limitant les coucirctsdrsquoajustement pour les personnes les collectiviteacutes et la socieacuteteacute tout entiegravere (OCDE 2005a)
3 Kongsrud et Wanner (2005) analyse de faccedilon plus deacutetailleacutee les politiques destineacutees agrave ameacuteliorer lacapaciteacute drsquoadaptation globale de lrsquoeacuteconomie pendant que OCDE (2005a) analyse une plus largegamme de reacuteponses (notamment dans les domaines de la fiscaliteacute des sauvegardes commercialeset des normes fondamentales du travail) et examine eacutegalement les politiques drsquoeacutechanges etdrsquoajustement structurel des pays en deacuteveloppement Ces questions sont pour une grande parttraiteacutees eacutegalement dans Ghose (2003) et BIT (2004 2005)
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4 La preacutesente section donne un aperccedilu tregraves scheacutematique des tregraves nombreuses recherches qui ont eacuteteacutereacutealiseacutees sur les effets positifs des eacutechanges On trouvera une bonne analyse de la theacuteorie deseacutechanges dans Bhagwati et al (1998) et dans les nombreuses eacutetudes citeacutees
5 Le commerce international ameacuteliore le bien-ecirctre global dans tous les pays qui participent auxeacutechanges dans certaines conditions qui ne sont pas toujours reacuteunies Samuelson (2004) illustrecette observation geacuteneacuterale au moyen drsquoun exemple censeacute refleacuteter certains aspects des relationscommerciales actuelles entre les Eacutetats-Unis et la Chine Dans cet exemple le rattrapagetechnologique qui se produit en Chine provoque une eacutevolution des termes de lrsquoeacutechange qui estdeacutefavorable pour les Eacutetats-Unis et une reacuteduction permanente du revenu reacuteel par habitant de cepays mecircme lorsque le PIB mondial augmente
6 Les avis sont cependant partageacutes en ce qui concerne notamment les avantages de lrsquoouverturecommerciale du point de vue de la croissance dans les pays agrave bas revenu (Rodrik et Rodriacuteguez2001 par exemple) Il semblerait neacuteanmoins que lrsquoouverture ait un effet globalement positif maisdrsquoautres conditions institutionnelles comme la primauteacute du droit doivent geacuteneacuteralement ecirctrerespecteacutees pour que les pays moins avanceacutes puissent beacuteneacuteficier des avantages potentiels de lalibeacuteralisation des eacutechanges
7 Foumlrster et Mira drsquoErcole (2005) montrent que dans la majoriteacute des pays les ineacutegaliteacutes sur lesmarcheacutes du travail semblent avoir cesseacute de se creuser entre 1995 et 2000
8 Les premiegraveres eacutetudes se sont surtout concentreacutees sur les Eacutetats-Unis mais drsquoautres plus reacutecentesont abouti agrave des conclusions similaires pour drsquoautres eacuteconomies avanceacutees (Dewatripont et al1999a) Cependant lrsquoeacutevolution de la demande de main-drsquoœuvre au deacutetriment des travailleurs lesmoins qualifieacutes srsquoest principalement traduite par une baisse des salaires relatifs dans certains pays(Eacutetats-Unis) et par une baisse de lrsquoemploi relatif dans drsquoautres (un certain nombre de pays drsquoEuropecontinentale) Pour Krugman (1994) cette diffeacuterence semblait refleacuteter une plus grande rigiditeacute de lastructure des salaires relatifs dans ces derniers pays Des recherches plus reacutecentes sont venuesconfirmer quelque peu cette hypothegravese (voir OCDE 2004a chapitre 3)
9 De mecircme la politique commerciale nrsquoest pas un instrument efficace pour reacuteduire le chocircmageglobal lorsque celui-ci est trop eacuteleveacute La politique moneacutetaire et la politique budgeacutetaire permettentmieux de compenser les fluctuations conjoncturelles du chocircmage tandis que des reacuteformesstructurelles du marcheacute du travail et des marcheacutes de produits semblent neacutecessaires pour reacuteduirele chocircmage structurel lorsque celui-ci est trop eacuteleveacute (OCDE 1999 Layard et al 1991)
10 Les sources de donneacutees et les meacutethodes utiliseacutees pour ces calculs sont indiqueacutes danslrsquoannexe 1A1 qui examine eacutegalement les reacutesultats plus en deacutetails (OCDE 2005b)
11 Cependant la performance globalement meacutediocre de lrsquoemploi dans les industries manufacturiegraveresindique que drsquoautres facteurs comme des gains de productiviteacute rapides et des modificationsdeacutefavorables de la composition de la demande de consommation constituent eacutegalement dessources importantes de contraction de lrsquoemploi dans ce secteur (Fontagneacute et Lorenzi 2005)
12 La base de donneacutees sectorielles de lrsquoOCDE utiliseacutee pour les calculs indiqueacutes agrave la partie A dugraphique 12 ne permet pas de mettre en parallegravele lrsquoeacutevolution des salaires pour pouvoirdeacuteterminer si la croissance de ces salaires a eacuteteacute plus limiteacutee dans les secteurs ougrave la concurrenceinternationale est la plus forte
13 Agrave titre drsquoexemple Konings (2003) trouve que les coucircts de main-drsquoœuvre sont environ cinq foismoins eacuteleveacutes dans les entreprises drsquoEurope centrale que dans celles de pays agrave hauts salairescomme la Belgique mais la productiviteacute de la main-drsquoœuvre est elle plus de cinq fois infeacuterieureen Europe centrale et orientale Cela suggegravere que le transfert de production vers les pays agrave bassalaires ne repreacutesente pas drsquoavantage systeacutematique Cette conclusion est valideacutee par une analysede reacutegression sur la demande de main-drsquoœuvre des entreprises qui ne permet pas de conclure quela concurrence par les bas salaires des pays drsquoEurope centrale et orientale a des effets neacutegatifs surles emplois manufacturiers en Belgique De maniegravere similaire les eacutetudes de Konings et Murphy(2005) ne permettent pas de conclure que les entreprises multinationales dont les siegraveges se situentdans les pays agrave hauts revenus deacutelocalisent des emplois dans les nouveaux pays membres de lrsquoUEagrave bas salaires pour beacuteneacuteficier des diffeacuterentiels de coucircts salariaux Drsquoautres eacutetudes montrent quepour la plupart des entreprises la principale raison qui incite agrave investir en Europe centrale etorientale nrsquoest pas le bas niveau des coucircts salariaux mais la possibiliteacute de beacuteneacuteficier drsquoun avantagedrsquoanteacuterioriteacute et drsquoacceacuteder agrave un marcheacute en pleine expansion (CE 2004 chapitre 5)
14 Des eacutetudes de cas sectorielles concernant les pays de lrsquoOCDE illustrent ces points de faccedilon plusconcregravete en montrant comment certaines branches drsquoactiviteacute se sont contracteacutees sous lrsquoeffet de laconcurrence des importations alors que drsquoautres se sont deacuteveloppeacutees en reacutealisant des gains deproductiviteacute etou en exploitant de nouveaux marcheacutes drsquoexportation (OCDE 2005a) Des eacutetudes de
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cas nationales sont eacutegalement reacuteveacutelatrices Par exemple le marcheacute du travail srsquoest globalement etsensiblement ameacutelioreacute ces derniegraveres anneacutees en Australie et en Nouvelle-Zeacutelande agrave la suite de lamise en œuvre de reacuteformes structurelles drsquoenvergure dont lrsquoun des principaux eacuteleacutements a eacuteteacute unfort abaissement des barriegraveres aux eacutechanges et aux investissements internationaux Cependant latransition qui srsquoest opeacutereacutee dans les pays drsquoEurope centrale et orientale membres de lrsquoOCDE montreagrave lrsquoeacutevidence que drsquoimportants chocs structurels neacutegatifs comme lrsquoouverture drsquoune eacuteconomie aucommerce international sur la base des prix mondiaux peuvent entraicircner une augmentationsensible et soutenue du chocircmage pendant un certain temps
15 Pour mettre en eacutevidence les effets agrave long terme des eacutechanges sur les modes de production et sur leniveau et la reacutepartition des revenus les modegraveles theacuteoriques sur les eacutechanges font geacuteneacuteralementabstraction des coucircts drsquoajustement lieacutes agrave cette reacuteaffectation en posant lrsquohypothegravese drsquoune mobiliteacuteinstantaneacutee et non oneacutereuse de tous les facteurs entre les secteurs (modegravele Heckscher-Ohlin agravedeux secteurs) ou de la combinaison drsquoune mobiliteacute parfaite pour certains facteurs et drsquounemobiliteacute nulle pour drsquoautres facteurs laquo sectoriels raquo (modegraveles Ricardo-Viner) Pour tenir pleinementcompte du coucirct et des avantages des eacutechanges il faut aussi inteacutegrer les coucircts drsquoajustement
16 Drsquoautres coucircts drsquoordre social et psychologique sont eacutegalement engendreacutes par les suppressionsdrsquoemploi risques accrus de divorce deacutegradation de lrsquoeacutetat de santeacute et accroissement de lamortaliteacute (Eliason 2004 Eliason et Storrie 2004)
17 Les coucircts drsquoajustement sont eacutegalement engendreacutes pour les facteurs de production autres que letravail (mise au rebut preacutematureacutee de biens drsquoeacutequipement par exemple) mais cet aspect des coucirctsdrsquoajustement nrsquoest pas analyseacute dans le preacutesent chapitre qui se limite aux coucircts dajustement surle marcheacute du travail
18 Voir Mortensen et Pissarides (1999) pour une analyse formelle des deacutefaillances potentielles dumarcheacute dans des modegraveles de recherche bilateacuteraux sur le marcheacute du travail Il convient toutefois desouligner que les coucircts priveacutes supporteacutes par les travailleurs licencieacutes ne se traduisent pas tous pardes coucircts sociaux ou par une limitation des gains drsquoefficience globaux engendreacutes par le commerceinternational Par exemple une partie des pertes de salaire subies en cas de reacuteinsertion peutcorrespondre agrave une rente incorporeacutee au salaire anteacuterieur
19 Les estimations de Kletzer pour les Eacutetats-Unis sont fondeacutees sur les donneacutees de la Displaced WorkerSurvey (DWS) probablement la meilleure source drsquoinformations concernant lrsquoincidence dessuppressions drsquoemplois aux Eacutetats-Unis et de toute faccedilon la meilleure source drsquoinformations sur lescaracteacuteristiques personnelles drsquoun vaste eacutechantillon nationalement repreacutesentatif des travailleursvictimes de suppressions drsquoemplois et les coucircts drsquoajustement qursquoils supportent Pour lrsquoEurope lesestimations sont fondeacutees sur les donneacutees du Panel europeacuteen des meacutenages pour 14 pays ndash eacutetantdonneacute la petite taille des eacutechantillons les statistiques ne sont pas ventileacutees pays par pays ndash et onteacuteteacute calculeacutees par le Secreacutetariat de lrsquoOCDE (La note b du tableau 11 indique quels sont les 14 payseuropeacuteens couverts par le Panel europeacuteen des meacutenages) Pour le Canada les estimations sontfondeacutees sur la version 1 du Fichier longitudinal des travailleurs (FLT) et ont eacuteteacute communiqueacutees agravelrsquoOCDE par les autoriteacutes canadiennes La juxtaposition de ces reacutesultats est utile pour deacuteterminer siles conclusions de Kletzer (2001 2002) et des autres chercheurs concernant les suppressionsdrsquoemplois aux Eacutetats-Unis dues agrave la concurrence internationale sont valables aussi pour les autrespays de lrsquoOCDE Ici deux reacuteserves sont agrave faire la non-prise en compte dans lrsquoanalyse de nombreuxpays de lrsquoOCDE et la probabiliteacute que ces comparaisons tiennent en partie agrave des diffeacuterences entreles sources de donneacutees La DWS et le Panel europeacuteen des meacutenages sont tous deux des enquecirctesaupregraves des meacutenages mais seul le second est une veacuteritable base de donneacutees longitudinale quipermet drsquoobserver les travailleurs avant leur perte drsquoemploi et apregraves pendant quelques anneacuteestandis que la DWS collecte des informations plus ou moins comparables sur la base de questionsreacutetrospectives (les questions portent sur les licenciements permanents intervenus dans les troisanneacutees preacuteceacutedentes) Autre diffeacuterence entre les deux sources de donneacutees la DWS comporte destailles drsquoeacutechantillon plus importantes et une classification par branche beaucoup plus deacutetailleacutee LeFLT au contraire regroupe des informations de quatre bases de donneacutees administratives et unegrande partie des informations drsquoorigine ont eacuteteacute fournies par les employeurs
20 Comme Kletzer (2001) le reconnaicirct son estimation du taux de suppressions drsquoemplois estlaquo modeacutereacutee raquo puisqursquoelle omet les secteurs du bacirctiment et des industries extractives (pour lesquelsces taux sont les plus eacuteleveacutes) et nrsquoapporte pas de correction pour tenir compte des travailleursvictimes de plusieurs pertes drsquoemplois ni du biais de rappel En revanche le taux de 51 citeacute danslrsquoencadreacute 13 couvre toutes les branches drsquoactiviteacute incorpore ce type de correction et est presqueaussi eacuteleveacute que lrsquoestimation canadienne dans le tableau 11 Si Kletzer sous-estime lrsquoincidence dessuppressions drsquoemplois elle fait valoir que les comparaisons interbranches qui font lrsquoobjet delrsquoanalyse qui suit ne devraient pas ecirctre tregraves affecteacutees
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21 Cette diffeacuterence entre les reacutesultats des Eacutetats-Unis et ceux du Canada et de lrsquoUnion europeacuteenne estdue au moins en partie agrave des diffeacuterences de peacuteriode drsquoestimation des taux drsquoincidence Lesestimations de Kletzer correspondent agrave la peacuteriode 1979-1999 de sorte que son estimation du tauxde suppressions drsquoemplois dans le secteur manufacturier est amplifieacutee par la forte reacutecession dudeacutebut des anneacutees 80 ougrave les taux des pertes drsquoemplois dans le secteur manufacturier aux Eacutetats-Unis ont eacuteteacute tregraves eacuteleveacutes
22 LrsquoOCDE (2005b annexe 1A1) explique les meacutethodes utiliseacutees pour classer les industriesmanufacturiegraveres selon que la concurrence internationale y est forte moyenne ou faible Ellemontre aussi qursquoil est raisonnable de supposer que les licenciements dus aux eacutechanges se sontfortement concentreacutes sur les travailleurs du secteur manufacturier
23 Ainsi le Canada a enregistreacute entre 1995 et 2003 un quadruplement des importations en provenancede Chine (Roy 2004) et certaines eacutetudes font penser que lrsquoaccord de libre-eacutechange Canada-Eacutetats-Unisa entraicircneacute au Canada drsquoimportantes pertes drsquoemplois dans les industries agrave moins forte intensiteacute dequalifications (Beaulieu 2000)
24 La theacuteorie des eacutechanges incite agrave penser que les prix drsquoexportation et drsquoimportation sont preacutefeacuterablesau volume des eacutechanges en tant que variables indeacutependantes dans une analyse de reacutegression entout cas pour les laquo petits raquo pays du fait que les prix mondiaux sont en principe largement exogegravenes(alors que les flux drsquoeacutechanges et lrsquoemploi sont deacutetermineacutes ensemble) Cependant les donneacutees deprix des eacutechanges sont difficiles agrave mesurer et rien ne permet de dire dans la pratique que cesdonneacutees donnent automatiquement des reacutesultats plus satisfaisants (Kletzer 2002)
25 Les estimations de lrsquoimpact de la concurrence des eacutechanges sur lrsquoemploi au niveau des branchesnrsquoont qursquoun inteacuterecirct limiteacute pour lrsquoeacutevaluation des coucircts drsquoajustement qui en deacutecoulent mais ellesfournissent des informations utiles quant agrave lrsquoimpact des eacutechanges sur la composition de lrsquoemploisuivant les branches
26 Amiti et Wei (2005a b) ne constatent pas ce type drsquoeffet dans leurs modegraveles de reacutegressionconcernant 78 branches drsquoactiviteacute au Royaume-Uni et 96 aux Eacutetats-Unis Toutefois unereacuteestimation du modegravele concernant les Eacutetats-Unis agrave un niveau plus deacutetailleacute de 450 branches faiteffectivement apparaicirctre un leacuteger effet neacutegatif sur lrsquoemploi
27 Malheureusement il nrsquoa pas eacuteteacute possible drsquoinclure le Canada dans cette analyse qui se limite agrave unecomparaison Europe-Eacutetats-Unis Les eacutetudes anteacuterieures sur les suppressions drsquoemplois au Canadapermettent de penser que la plupart des reacutesultats qualitatifs preacutesenteacutes dans cette sous-sectionseraient valables aussi pour le Canada (Abe et al 2002 Kuhn et Sweetman 1999)
28 Les diffeacuterences de taux drsquoincidence des suppressions drsquoemplois suivant les branches drsquoactiviteacuteexposeacutees dans la sous-section B (plus haut) donnent agrave penser que les comparaisons dessuppressions drsquoemplois entre les industries manufacturiegraveres et les autres branches drsquoactiviteacute (etpeut-ecirctre aussi au sein des industries manufacturiegraveres entre les branches soumises agrave uneconcurrence internationale forte moyenne et faible) peuvent donner des indications qualitativesconcernant les diffeacuterences entre les travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois dues auxeacutechanges (en tant que groupe) et les autres travailleurs qui perdent leur emploi mais qursquoellestendent agrave sous-estimer ces diffeacuterences
29 Cette diffeacuterence reflegravete la composition deacutemographique des effectifs de plusieurs branchessoumises agrave une intense concurrence des importations notamment les textiles la chaussure etlrsquohabillement
30 Drsquoapregraves Shelburne et Bednarzik (1993) aux Eacutetats-Unis lrsquoemploi est geacuteographiquement plusconcentreacute dans les branches ougrave les suppressions drsquoemplois lieacutees aux eacutechanges risquent drsquoecirctreparticuliegraverement importantes ce qui veut dire que les travailleurs victimes de suppressionsdrsquoemplois lieacutees aux eacutechanges risquent plus que la moyenne de commencer agrave chercher un emploisur un marcheacute du travail local deacuteprimeacute et les mesures drsquoaide qui leur sont destineacutees devrontsouvent tenir compte du deacutecalage geacuteographique qui en reacutesulte entre lrsquooffre et la demande de main-drsquoœuvre
31 Contrairement agrave ce que lrsquoon constate aux Eacutetats-Unis en Europe les femmes repreacutesentent uneproportion sensiblement plus faible des travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois dans lesbranches agrave forte concurrence internationale que dans les branches agrave concurrence internationalemoyenne
32 Le taux plus faible de retour agrave lrsquoemploi des travailleurs des branches manufacturiegraveres soumises agraveune forte concurrence internationale compareacute au reste des industries manufacturiegraverescorrespond probablement agrave une plus forte proportion de femmes dans le premier groupe Swaimet Podgursky (1994) montrent que les femmes sont plus nombreuses agrave se retrouver sans emploi
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que les hommes parce qursquoelles reacuteagissent plus souvent en se retirant de la population activeToutefois le taux de retour agrave lrsquoemploi dans les services est nettement plus eacuteleveacute que danslrsquoindustrie manufacturiegravere bien qursquoune plus forte proportion des travailleurs dans le secteur desservices soient des femmes
33 Les taux estimeacutes de retour agrave lrsquoemploi ne sont pas totalement comparables entre la DWS et le Paneleuropeacuteen des meacutenages mais dans les deux cas ces taux sont calculeacutes sur une moyenne drsquoenvirondeux ans apregraves le licenciement
34 Des taux plus faibles de retour agrave lrsquoemploi peuvent reacuteduire sensiblement les gains tireacutes deseacutechanges internationaux (du moins pendant un certain temps) Par exemple le McKinsey GlobalInstitute (2003) compare les gains eacuteconomiques nets (pour lrsquoensemble de lrsquoeacuteconomie) de ladeacutelocalisation de fonctions administratives et informatiques pour lrsquoAllemagne et les Eacutetats-UnisCette eacutetude conclut que les gains sont beaucoup plus faibles en Allemagne agrave cause du plus faibletaux de retour agrave lrsquoemploi des travailleurs licencieacutes agrave cause des deacutelocalisations
35 Les fortes pertes de salaires subies par de nombreux travailleurs victimes de suppressionsdrsquoemplois aux Eacutetats-Unis apparaissent en outre tout agrave fait persistantes (Jacobsen et al 1993a et bKletzer 1998)
36 Lrsquoimpact conjugueacute de plusieurs de ces facteurs peut ecirctre particuliegraverement important Par exempleJacobson et al (1993b) ont observeacute que les travailleurs ayant une grande ancienneteacute qui perdaientleur emploi dans des entreprises manufacturiegraveres en difficulteacute subissaient des pertes de salairebeaucoup plus importantes que les autres travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois (25 par an en moyenne)
37 Dewatripont et al (1999b) parviennent agrave une conclusion analogue Ils estiment des modegraveles dereacutegression de panels pour des branches drsquoactiviteacute agrave deux chiffres dans quatre pays drsquoEurope etconstatent que lrsquoassociation entre la croissance rapide des importations et la plus forte incidencedu chocircmage de longue dureacutee disparaicirct lorsqursquoon neutralise dans les reacutegressions les caracteacuteristiquesdes branches et des travailleurs
38 La relation apparemment plus faible entre la branche de reacuteemploi et les pertes de salaire en Europetient peut-ecirctre au faible niveau de deacutetail par branche du Panel europeacuteen des meacutenages etou delrsquoeffet drsquoeacutechelles de salaire plus resserreacutees
39 Crsquoest probablement cette speacutecificiteacute des compeacutetences qui explique pourquoi les pertes de salairesont plus importantes pour les travailleurs qui changent de branche que pour ceux qui restentdans la mecircme branche (Carrington 1993 Kletzer 1998 Neal 1995)
40 Bien que lrsquoon ne dispose pas drsquoinformations concernant les coucircts lieacutes aux suppressions drsquoemploisdues aux deacutelocalisations de services les conclusions de ce chapitre concernant les caracteacuteristiquesdes travailleurs et les coucircts conseacutecutifs aux suppressions drsquoemplois donnent agrave penser que cescoucircts doivent ecirctre plus faibles en moyenne que ceux qui sont associeacutes aux suppressions drsquoemploisdues aux importations de produits manufactureacutes Les travailleurs toucheacutes par la deacutelocalisation deservices sont probablement plus jeunes plus instruits et moins concentreacutes geacuteographiquementque ceux du secteur manufacturier Ils doivent aussi en geacuteneacuteral avoir une expeacuterience et desqualifications professionnelles plus appreacutecieacutees sur le marcheacute du travail
41 Cette diffeacuterence rappelle la conjecture de Krugman (voir note 8 plus haut) mais sous une formedynamique la flexibiliteacute salariale plus grande aux Eacutetats-Unis qursquoen Europe se traduit par des tauxde retour agrave lrsquoemploi plus eacuteleveacutes pour les travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois maisaussi par des pertes de salaires plus importantes au reacuteemploi
42 Pour plus de simpliciteacute le raisonnement se preacutesente ici en termes de politiques de reacuteduction des coucirctsdrsquoajustement supporteacutes par les travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois lieacutees aux eacutechangesCependant une grande partie du raisonnement srsquoapplique potentiellement agrave tous les travailleursvictimes de suppressions drsquoemplois dues aux changements structurels En fait lrsquoanalyse empirique dela section 2 montre qursquoil est difficile de faire la diffeacuterence entre les victimes de suppressions drsquoemploisselon que ces suppressions sont dues aux eacutechanges ou non et de toute faccedilon que le problegravemedrsquoajustement est pratiquement le mecircme pour tous les travailleurs qui perdent leur emploi en raison dechangements structurels quel que soit le rocircle joueacute par les eacutechanges
43 Lrsquoannexe 1A3 (OCDE 2005b) examine plus en deacutetail des mesures speacutecifiques notamment denombreux exemples nationaux de programmes du marcheacute du travail fournissant une aide directeaux travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois lieacutees aux eacutechanges
44 Rodrik (1997) met en eacutevidence une association positive robuste entre les deacutepenses publiques etlrsquointensification de lrsquointeacutegration eacuteconomique internationale dans un large eacutechantillon de pays delrsquoOCDE et de pays non membres et conclut qursquoil existe probablement un lien de cause agrave effet entre
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les deux Agrave lrsquoappui de cette hypothegravese il cite les travaux du speacutecialiste des sciences politiquesKatzenstein (1984 1985) qui a laquo documenteacute en deacutetail raquo la maniegravere dont de petits Eacutetats europeacuteensdoteacutes drsquoune eacuteconomie tregraves ouverte comme la Suegravede lrsquoAutriche et les Pays-Bas ont laquo compleacuteteacute lapoursuite du libeacuteralisme au niveau de lrsquoeacuteconomie internationale par une strateacutegie de compensationsur le plan inteacuterieur raquo
45 Une prioriteacute consiste agrave assurer une creacuteation drsquoemplois et une demande de main-drsquoœuvresuffisantes Les conditions-cadres neacutecessaires dans ce cas sont essentiellement les politiquesstructurelles sur le plan macroeacuteconomique et sur celui de la demande eacutenumeacutereacutees dans la strateacutegiede lrsquoOCDE pour lrsquoemploi (OCDE 1994 1999) et les politiques de libeacuteration du potentiel decroissance du secteur des services (OCDE 2005c) Une deuxiegraveme prioriteacute est drsquoadapter lrsquooffre demain-drsquoœuvre agrave la demande agrave mesure que celle-ci eacutevolue par exemple en facilitant la mobiliteacute dela main-drsquoœuvre des secteurs et reacutegions en deacuteclin vers ceux qui sont en expansion (chapitre 2 dece volume voir aussi Kongsrud et Wanner 2005) et en eacutelevant les qualifications de la main-drsquoœuvre (OCDE 2004a chapitre 4) Enfin les sauvegardes commerciales preacutevues par les regravegles delrsquoOMC peuvent avoir un rocircle limiteacute agrave jouer (OCDE 2005a)
46 Agrave cet eacutegard lrsquoeffet le plus notable drsquoun long preacuteavis est de permettre agrave certains travailleursdrsquoeacutechapper complegravetement au chocircmage en leur donnant largement le temps de rechercher unnouvel emploi plutocirct que de reacuteduire la dureacutee du chocircmage une fois que le travailleur a perdu sonemploi (Addison et Blackburn 1997)
47 Eacutetant donneacute qursquoune peacuteriode de preacuteavis minimum est requise par la loi dans la plupart des pays delrsquoOCDE il est difficile de dire quels sont les avantages nets de cette notification preacutealable encomparant les coucircts des licenciements avec et sans preacuteavis Cependant lrsquoabsence de touteobligation leacutegale agrave cet eacutegard aux Eacutetats-Unis avant lrsquoadoption du Worker Adjustment and RetrainingNotification Act (WARN) de 1988 et la porteacutee relativement limiteacutee de lrsquoobligation de preacuteavis de60 jours preacutevu par cette loi permettent de proceacuteder agrave des comparaisons pour les travailleurslicencieacutes dans ce pays Un certain nombre drsquoeacutetudes lrsquoont fait notamment agrave partir de donneacutees delrsquoenquecircte DWS
48 En fait ce type drsquoorientation peut mecircme commencer avant toute notification du licenciement Parexemple au Portugal les autoriteacutes responsables du marcheacute du travail veillent agrave fournir uneorientation professionnelle et des informations sur le marcheacute du travail aux travailleurs de secteursmenaceacutes de licenciement par suite de restructuration ou en raison drsquoautres facteurs eacuteconomiques
49 Une proportion importante des gains de productiviteacute globaux est due au fait que des travailleurspassent drsquoentreprises peu productives agrave des entreprises tregraves productives (Bartelsman et al 2004b)
50 Aux Eacutetats-Unis dans la plupart des Eacutetats les entreprises cotisent agrave un laquo compte raquo drsquoassurancechocircmage auxquels elles ont recours en cas de licenciement Lorsque les prestations verseacutees auxtravailleurs licencieacutes sont supeacuterieures aux cotisations de lrsquoentreprise le compte de celle-ci devientdeacuteficitaire et elle doit combler ce deacuteficit progressivement Bien conccedilus ces systegravemes de laquo modulation raquodes cotisations peuvent servir agrave internaliser les coucircts sociaux des licenciements collectifs etdeacutecourager les licenciements inefficients mais il est tregraves difficile de dire quelle est la modulationoptimale Drsquoautres mesures financiegraveres ont eacuteteacute utiliseacutees pour reacuteduire les licenciements(subventions publiques visant agrave encourager le partage des emplois par exemple) mais semblentmoins utiles car elles tendent agrave creacuteer des inefficiences (en faussant les choix concernant la dureacuteedu travail par exemple) et repreacutesentent une charge nette pour le budget
51 La deacutemonstration theacuteorique selon laquelle la libeacuteralisation des eacutechanges peut ameacuteliorerlrsquoefficience au sens de Pareto lorsqursquoelle srsquoaccompagne drsquoun ensemble approprieacute de transfertsforfaitaires ne reacutepond pas agrave la question de savoir si un systegraveme de compensation compatible avecdes incitations peut ecirctre conccedilu de faccedilon reacutealiste Dixit et Norman (1980 1986) ont deacutemontreacute qursquoilexistait un systegraveme drsquoimpocirct sur les produits compatibles avec des incitations sur la base drsquohypothegravesesnormales Des travaux ulteacuterieurs ont cependant montreacute que ce nrsquoest probablement plus le cas silrsquoon tient compte du chocircmage (Brecher et Choudhri 1994) ou des coucircts drsquoajustement (Feenstra etLewis 1994) encore que cette derniegravere eacutetude laisse entendre que la combinaison du systegravemedrsquoimposition envisageacute par Dixit et Norman et drsquoune subvention destineacutee agrave faciliter le transfert defacteurs de production imparfaitement mobiles entre branches peut ameacuteliorer lrsquoefficience au sensde Pareto dans certaines conditions
52 Jean et Nicoletti (2002) montrent que les travailleurs employeacutes dans des branches agrave lrsquoabri de laconcurrence sur les marcheacutes des produits beacuteneacuteficient souvent de salaires nettement plus eacuteleveacutesque les travailleurs de niveau comparable employeacutes dans drsquoautres branches Ils interpregravetent cetavantage de salaire comme le reflet des rentes de monopole dont beacuteneacuteficient les entreprises de cesbranches dont les travailleurs ont pu reacutecupeacuterer une partie par la neacutegociation
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53 Lrsquoassurance chocircmage peut aussi servir de subventions pour des investissements dans la recherchedrsquoun emploi adeacutequat qui sont eux aussi porteurs drsquoune meilleure efficience Pour les mecircmesmotifs il peut ecirctre inteacuteressant en termes drsquoefficience drsquooffrir une assurance sociale partiellecontre le risque que les investissements des travailleurs dans un capital humain speacutecifique setrouvent deacutevaloriseacutes par lrsquoeacutevolution des eacutechanges ou par drsquoautres changements structurels Cetteassurance pourrait peut-ecirctre encourager les travailleurs agrave investir davantage dans le capitalhumain tout en reacuteduisant une source potentiellement importante drsquoinseacutecuriteacute eacuteconomique
54 On considegravere parfois par exemple que les travailleurs qui perdent leur emploi sous lrsquoeffet de lalibeacuteralisation des eacutechanges sont directement victimes drsquoune reacuteorientation de la politiquegouvernementale et que de ce fait ils peuvent davantage preacutetendre agrave une indemnisation publiqueque les autres travailleurs qui perdent leur emploi
55 Certaines eacutetudes reacutecentes sur les deacutepenses publiques et le soutien de lrsquoopinion agrave la libeacuteralisationdes eacutechanges dans les pays de lrsquoOCDE semblent confirmer cette hypothegravese (Hays et al 2005)
56 Des indemniteacutes de deacutepart eacuteleveacutees peuvent aussi reacuteduire les capaciteacutes drsquoajustement sur le marcheacutedu travail en deacutecourageant la mobiliteacute volontaire de la main-drsquoœuvre Cependant le caractegravereforfaitaire des indemniteacutes de licenciement tend agrave limiter les distorsions de lrsquooffre de main-drsquoœuvreconseacutecutives aux suppressions drsquoemplois Qui plus est drsquoautres formes de protection de lrsquoemploitelles que la notification preacutealable peuvent faciliter lrsquoajustement (comme on lrsquoa vu plus haut)
57 Par rapport aux autres beacuteneacuteficiaires drsquoindemniteacutes de chocircmage les distorsions affectant lrsquooffre demain-drsquoœuvre peuvent ecirctre particuliegraverement importantes dans le cas des travailleurs victimes desuppressions drsquoemplois imputables aux eacutechanges dans la mesure ougrave des niveaux de prestations quiapparaissent comme laquo raisonnables raquo par rapport au salaire anteacuterieur peuvent en fait ecirctre tregraves eacuteleveacutespar rapport au salaire potentiel associeacute agrave de nouveaux emplois disponibles (Kongsrud et Wanner 2005)On trouvera dans lrsquoannexe 1A3 des exemples nationaux de dispositifs innovants visant agrave mieuxconcilier les indemniteacutes de chocircmage et de fortes incitations au retour agrave lrsquoemploi (OCDE 2005b)
58 Lrsquoideacutee de verser une assurance-salaire aux travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois dues agravela libeacuteralisation des eacutechanges et aux deacutelocalisations a susciteacute une attention croissante de la partdes eacuteconomistes aux Eacutetats-Unis (voir Lawrence et Litan 1986 Baily et al 1993 Jacobson et al1993a Kletzer et Litan 2001 Kletzer 2003 Brainard et Litan 2004) Les chercheurs ameacutericainssemblent avoir eacuteteacute particuliegraverement attireacutes par cette approche du fait qursquoun grand nombredrsquoeacutetudes empiriques font eacutetat pour les Eacutetats-Unis des pertes de gains souvent importantes etpersistantes des travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois et que lrsquoon pense que cela pousselrsquoopinion publique agrave favoriser des mesures protectionnistes Certains considegraverent cependant qursquoilnrsquoy a pas de raison valable de limiter cette assurance-salaire aux travailleurs victimes de suppressionsdrsquoemplois imputables aux eacutechanges (Kletzer et Rosen 2005)
59 Lrsquoassurance-salaire a peut-ecirctre encore un rocircle agrave jouer dans les pays drsquoEurope mecircme si peu detravailleurs victimes de suppressions drsquoemplois retrouvent un emploi agrave un salaire nettement plusbas que celui de leur emploi preacuteceacutedent (voir la section 2) pour autant que la reacuteticence agrave accepterde telles reacuteductions de salaire soit un facteur majeur de la faiblesse du taux de retour agrave lrsquoemploi Agravetitre drsquoexemple Burtless et Shaefer (2002) ont preacuteconiseacute un reacutegime drsquoassurance-salaire qui leurparaicirct utile pour lutter contre le chocircmage de longue dureacutee en Allemagne Selon eux le niveau eacuteleveacutedu chocircmage dans ce pays nrsquoest pas ducirc agrave des flux eacuteleveacutes drsquoentreacutee mais agrave de faibles flux de sortiecauseacutes par les effets deacutesincitatifs du systegraveme drsquoassurance chocircmage
60 Les difficulteacutes drsquoidentification des travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois dues auxeacutechanges sont bien illustreacutees par Kucera et Milberg (2002) qui observent que la plus grande partiedes deacutelocalisations entre dix pays membres et non membres de lrsquoOCDE est due agrave une diminutiondes exportations vers ces eacuteconomies (dans une large mesure en raison de la crise de lrsquoendettementdes anneacutees 80) et non agrave un fort accroissement de la peacuteneacutetration des importations Dans cetexemple les mesures cibleacutees sur les travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois dans lesbranches drsquoactiviteacute soumises agrave la concurrence des importations laisseraient complegravetement de cocircteacuteles travailleurs des secteurs exportateurs alors que leurs pertes drsquoemploi sont eacutegalement dues auxeacutechanges
61 Au cours des anneacutees 70 lrsquoAustralie a mis en œuvre avant de le supprimer rapidement unprogramme de prestations passives visant les travailleurs qui avaient perdu leur emploi dans desbranches drsquoactiviteacute toucheacutees par la concurrence internationale agrave savoir lrsquoAustralian StructuralAdjustment Assistance Programme lanceacute en 1973 apregraves drsquoimportantes reacuteductions tarifaires puissupprimeacute en 1976 Ce programme nrsquoa pas permis drsquoassurer le retour agrave lrsquoemploi des participants enpartie agrave cause des contre-incitations agrave la recherche drsquoemploi creacuteeacutees par les indemniteacutescompleacutementaires de chocircmage De fait il a eacuteteacute supprimeacute agrave la suite drsquoune eacutevaluation effectueacutee parles autoriteacutes qui a abouti agrave la conclusion que lrsquooctroi drsquoallocations de chocircmage speacuteciales agrave certains
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travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois reacuteduisait leur mobiliteacute Sa suppression aeacutegalement eacuteteacute motiveacutee par le degreacute drsquoarbitraire qui caracteacuterisait manifestement la seacutelection destravailleurs admissibles au beacuteneacutefice du programme et par les pressions exerceacutees sur les autoriteacutespour qursquoelles accordent des prestations comparables aux autres travailleurs victimes desuppressions drsquoemplois (Leigh 1990)
62 Les Eacutetats-Unis consacrent une proportion moins importante de leur PIB aux programmes dumarcheacute du travail que les autres pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoexception du Mexique (environ 40 de lamoyenne non pondeacutereacutee) Srsquoagissant des PAMT les deacutepenses moyennes qui leur sont consacreacuteesdans lrsquoensemble des pays de lrsquoOCDE sont cinq fois plus eacuteleveacutees qursquoaux Eacutetats-Unis (OCDE 2004a)
63 Deux exceptions reacutecentes sont le Health Care Tax Credit creacutedit drsquoimpocirct subventionnant uneassurance maladie individuelle pendant une peacuteriode maximum de deux ans (GAO 2004a) etlrsquoassurance-salaire en faveur des travailleurs acircgeacutes (ATAA) qui ont tous deux eacuteteacute adopteacutes en 2002 etcommencent seulement agrave ecirctre appliqueacutes Cependant il ne semble pas qursquoil y ait de raisonintrinsegraveque pour que ces dispositions ne conviennent pas aux autres travailleurs victimes desuppressions drsquoemplois En fait la France et lrsquoAllemagne ont reacutecemment adopteacute des programmesdrsquoassurance-salaire pour les travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois qui ne se limitent pasaux cas de licenciements dus agrave la concurrence internationale (voir plus haut lrsquoencadreacute 14)
64 La distinction entre les programmes eacutetroitement cibleacutes comme ceux qui sont eacutevoqueacutes ici et lesPAMT agrave caractegravere geacuteneacuteral nrsquoest pas toujours nette car ces derniers permettent souvent desinterventions analogues (par exemple mise en place de cellules drsquointervention rapide lorsque lafermeture drsquoune usine est annonceacutee voir plus haut)
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ISBN 92-64-01047-5
Perspectives de lrsquoemploi de lrsquoOCDE
copy OCDE 2005
Chapitre 2
Les dispariteacutes reacutegionales drsquoemploi sont-elles persistantes
Le rocircle de la mobiliteacute geacuteographique
Les performances en matiegravere drsquoemploi ont-elles une dimension reacutegionale Lareacuteponse est oui dans la mesure ougrave les dispariteacutes reacutegionales de performance enmatiegravere drsquoemploi sont souvent persistantes et ougrave certaines reacutegions semblent voueacuteesaux difficulteacutes et drsquoautres agrave la reacuteussite Les diffeacuterences entre reacutegions en termes deniveau drsquoinstruction et de speacutecialisation sectorielle expliquent en partie lesdispariteacutes reacutegionales observeacutees Il est probable que des facteurs locaux entrent aussien jeu mais dans une mesure difficile agrave appreacutehender La mobiliteacute geacuteographique necontribue pas toujours agrave reacuteduire les dispariteacutes reacutegionales Ces constatationssoulegravevent un certain nombre de questions du point de vue de lrsquoaction des pouvoirspublics La mobiliteacute nrsquoest certes pas une fin en soi mais les politiques en vigueurpeuvent y faire obstacle en particulier les politiques du logement Des mesuresvisant agrave renforcer la creacuteation drsquoemplois dans les reacutegions en proie agrave des difficulteacutespeuvent eacutegalement se reacuteveacuteler neacutecessaires
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2 LES DISPARITEacuteS REacuteGIONALES DrsquoEMPLOI SONT-ELLES PERSISTANTES LE ROcircLE DE LA MOBILITEacute GEacuteOGRAPHIQUE
IntroductionLrsquoanalyse des politiques se concentre geacuteneacuteralement sur lrsquoeacutevolution des marcheacutes du
travail au niveau national On relegraveve cependant dans de nombreux pays de lrsquoOCDE des
dispariteacutes reacutegionales tenaces concernant les performances en matiegravere drsquoemploi Certaines
reacutegions par exemple souffrent de peacutenuries de main-drsquoœuvre alors que drsquoautres dans le
mecircme pays connaissent en permanence un chocircmage eacuteleveacute Il est donc important de
deacuteterminer dans quelle mesure ces dispariteacutes persistent drsquoeacutevaluer les facteurs sous-
jacents en jeu et de srsquointerroger sur les politiques qui seraient susceptibles drsquoatteacutenuer ce
pheacutenomegravene
La question des dispariteacutes reacutegionales nrsquooccupait pas une place de premier plan dans la
Strateacutegie de lrsquoOCDE pour lrsquoemploi lanceacutee en 1994 Depuis lors plusieurs auteurs ont plaideacute
en faveur drsquoune prise en compte de la dimension reacutegionale des problegravemes lieacutes au marcheacute
de lrsquoemploi dans le cadre drsquoune strateacutegie efficace de reacuteduction du chocircmage total Une telle
strateacutegie peut viser agrave la leveacutee des obstacles agrave la mobiliteacute geacuteographique et agrave lrsquoajustement des
salaires de mecircme que promouvoir la creacuteation drsquoemplois au plan local Un chapitre des
Perspectives de lrsquoemploi de 2000 portait sur cette question et exposait les tendances des
marcheacutes reacutegionaux de lrsquoemploi Le preacutesent chapitre met agrave jour lrsquoeacutevaluation des dispariteacutes
reacutegionales drsquoemploi faite dans les Perspectives de lrsquoemploi de 2000 en srsquointeacuteressant
notamment agrave la persistance du problegraveme et eacuteclaire les facteurs qui expliquent cette
persistance en soulignant le rocircle de la mobiliteacute geacuteographique Il complegravete eacutegalement les
analyses anteacuterieures en examinant comment les politiques mises en œuvre peuvent
contribuer agrave reacuteduire les dispariteacutes reacutegionales et agrave ameacuteliorer les performances globales en
matiegravere drsquoemploi
La premiegravere partie du chapitre apporte des eacuteleacutements drsquoinformation sur les dispariteacutes
reacutegionales existantes ainsi que sur les migrations reacutegionales et les deacuteplacements entre
domicile et lieu de travail Sur la base de ces informations la deuxiegraveme partie examine
sous lrsquoangle de lrsquoaction des pouvoirs publics certaines questions concernant la mobiliteacute la
creacuteation drsquoemplois et la mobilisation de la main-drsquoœuvre au niveau reacutegional Le rocircle
potentiel de la politique du logement comme entrave agrave la mobiliteacute geacuteographique est abordeacute
en premier lieu Est ensuite eacutevalueacutee la mesure dans laquelle les transferts sociaux et les
programmes drsquoemploi peuvent influencer les incitations agrave la mobiliteacute Puis vient une
analyse de mesures visant agrave favoriser la creacuteation drsquoemplois dans les reacutegions souffrant drsquoun
deacuteficit drsquoemplois Le chapitre srsquoachegraveve sur une seacuterie de conclusions
Principaux reacutesultats Les ineacutegaliteacutes reacutegionales de taux drsquoemploi et de chocircmage sont particuliegraverement
prononceacutees en Allemagne en Belgique En Espagne en Italie et en Turquie et dans les
pays drsquoEurope centrale et orientale Le taux de chocircmage des reacutegions agrave faible chocircmage ne
varie guegravere drsquoun pays agrave lrsquoautre (3 agrave 5 ) Au contraire les taux de chocircmage des reacutegions agrave
fort chocircmage diffegraverent beaucoup selon les pays srsquoeacutechelonnant de 4 agrave 27 Par ailleurs
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2 LES DISPARITEacuteS REacuteGIONALES DrsquoEMPLOI SONT-ELLES PERSISTANTES LE ROcircLE DE LA MOBILITEacute GEacuteOGRAPHIQUE
dans la plupart des pays les dispariteacutes reacutegionales en matiegravere de taux drsquoemploi et de taux
de chocircmage ont tendance agrave coiumlncider les reacutegions qui preacutesentent un haut niveau de
chocircmage ayant freacutequemment un faible taux drsquoemploi
Les ineacutegaliteacutes reacutegionales agrave lrsquointeacuterieur des pays de la zone OCDE ont leacutegegraverement reculeacute au
cours de la deacutecennie 1993-2003 mais elles restent relativement persistantes
Certaines reacutegions semblent voueacutees aux difficulteacutes et drsquoautres agrave la reacuteussite en matiegravere
drsquoemploi puisqursquoon constate que la situation relative des reacutegions nrsquoa guegravere eacutevolueacute
entre 1993 et 2003 En moyenne 80 des reacutegions europeacuteennes ougrave le chocircmage eacutetait tregraves
eacuteleveacute en 1993 connaissaient une situation identique en 2003 Cette proportion se situe aux
environs de 65 en Ameacuterique du Nord et est infeacuterieure agrave 50 dans la reacutegion Asie-Pacifique
Les problegravemes de chocircmage ont eacutegalement tendance agrave se concentrer geacuteographiquement la
situation du marcheacute de lrsquoemploi de chaque reacutegion est souvent davantage lieacutee agrave celle des
reacutegions voisines mecircme eacutetrangegraveres qursquoagrave celle de reacutegions faisant partie du mecircme pays
mais plus eacuteloigneacutees geacuteographiquement
Les analyses suggegraverent que les facteurs deacutemographiques et les taux drsquoactiviteacute
nrsquoexpliquent pas lrsquoessentiel des dispariteacutes reacutegionales en drsquoautres termes les reacutegions agrave
fort chocircmage ne connaissent geacuteneacuteralement pas drsquoaugmentation sensible de lrsquooffre de
main-drsquoœuvre Les facteurs qui influent sur la demande semblent contribuer de maniegravere
significative aux dispariteacutes reacutegionales Ce pheacutenomegravene semble en partie lieacute agrave la
speacutecialisation sectorielle des reacutegions en particulier dans les pays ougrave les dispariteacutes
reacutegionales drsquoemploi sont eacuteleveacutees Les diffeacuterences de niveaux moyens drsquoeacuteducation
auraient aussi une incidence sur les ineacutegaliteacutes reacutegionales mais xsup2dans une mesure
plutocirct moindre dans les pays agrave fortes dispariteacutes drsquoemploi reacutegionales
Les migrations internes qui peuvent en principe jouer un rocircle de reacuteeacutequilibrage en
reacuteduisant les dispariteacutes reacutegionales varient consideacuterablement drsquoun pays agrave lrsquoautre En
Ameacuterique du Nord et dans les pays de la zone Asie-Pacifique les personnes en acircge de
travailler sont plus mobiles qursquoen Europe Le deacuteclin des migrations interreacutegionales
observeacute dans de nombreux pays depuis les anneacutees 70 semble srsquoecirctre interrompu dans la
plupart des cas les flux bruts eacutetant mecircme agrave la hausse dans certains pays La propension
agrave migrer est beaucoup plus marqueacutee chez les personnes hautement qualifieacutees ce qui
implique que les populations faiblement qualifieacutees sont davantage tributaires des
possibiliteacutes drsquoemploi au niveau local
La question se pose de savoir dans quelle mesure les migrations internes nettes sont
influenceacutees par les deacuteseacutequilibres reacutegionaux en matiegravere drsquoemploi et tendent agrave les reacuteduire
Premiegraverement dans la majoriteacute des pays ces migrations ont lieu de reacutegions ougrave lrsquoemploi
est faible et le chocircmage eacuteleveacute vers celles qui affichent de meilleures performances en
termes drsquoemploi Agrave lrsquoinverse en France aux Pays-Bas et en Reacutepublique tchegraveque les
migrations internes srsquoeffectuent le plus souvent vers les reacutegions agrave faible emploi et fort
chocircmage Ce reacutesultat contre-intuitif indique que lrsquoemploi nrsquoest pas le seul facteur ndash et
peut-ecirctre mecircme pas le facteur principal ndash qui motive les migrations interreacutegionales dans
ces pays Deuxiegravemement mecircme lorsque les flux se deacuteplacent dans la laquo bonne raquo
direction il nrsquoest pas certain que cela reacuteduise les dispariteacutes drsquoemploi entre reacutegions
notamment si ce sont les personnes hautement qualifieacutees qui se deacuteplacent et si les
dispariteacutes sont lieacutees agrave des eacutecarts reacutegionaux de productiviteacute Cela eacutetant les obstacles agrave la
mobiliteacute peuvent poser un problegraveme dans certains cas
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2 LES DISPARITEacuteS REacuteGIONALES DrsquoEMPLOI SONT-ELLES PERSISTANTES LE ROcircLE DE LA MOBILITEacute GEacuteOGRAPHIQUE
Les flux migratoires journaliers sont plus importants que les flux migratoires
laquo permanents raquo en donneacutees brutes ou nettes et il semble qursquoils continuent drsquoaugmenter
Entre 1 et 16 des personnes occupeacutees dans les pays de lrsquoOCDE se deacuteplacent drsquoune
reacutegion agrave une autre chaque jour pour leur travail
Promouvoir la mobiliteacute geacuteographique nrsquoest certes pas une fin en soi mais la suppression
des obstacles aux migrations internes peut constituer une question importante du point
de vue de lrsquoaction des pouvoirs publics en particulier dans les pays ougrave les dispariteacutes
reacutegionales sont marqueacutees Agrave cet eacutegard il conviendrait de se pencher sur certains
obstacles agrave la mobiliteacute geacuteographique de la main-drsquoœuvre deacutecoulant des politiques du
logement Pour diverses raisons notamment des coucircts de transaction plus eacuteleveacutes les
proprieacutetaires sont moins enclins agrave migrer que les locataires Reacuteduire davantage les
incitations fiscales et financiegraveres en faveur de la proprieacuteteacute qui subsistent dans la plupart
des pays de lrsquoOCDE pourrait donc contribuer agrave restreindre les obstacles agrave la mobiliteacute Il
serait eacutegalement utile drsquoadopter des politiques visant agrave limiter le coucirct des transactions
immobiliegraveres ndash frais juridiques droits fiscaux mais aussi commissions aux agences
immobiliegraveres Les allocations de logement sont plus favorables agrave la mobiliteacute que
lrsquoattribution de logements sociaux mais on pourrait eacutegalement trouver des moyens
drsquoaccroicirctre la mobiliteacute des locataires de logements sociaux Il pourrait en outre srsquoaveacuterer
neacutecessaire de prendre des mesures pour alleacuteger les contraintes de financement
auxquelles sont particuliegraverement confronteacutes les travailleurs agrave faible revenu qui
cherchent agrave louer un logement en vue drsquoaccepter un nouvel emploi
Il est aussi souhaitable de faire en sorte que les indemniteacutes de chocircmage et autres
prestations sociales ainsi que les programmes en faveur de lrsquoemploi nrsquoentravent pas la
mobiliteacute et favorisent le changement En partie cela signifie que les revenus de
remplacement devraient inciter agrave la recherche drsquoun emploi en geacuteneacuteral (voir chapitre 4)
En ce qui concerne la mobiliteacute proprement dite la difficulteacute consiste agrave trouver un juste
eacutequilibre entre la neacutecessiteacute imposeacutee aux chocircmeurs drsquoaccepter un emploi dans un autre
endroit que leur lieu de reacutesidence et les mesures destineacutees agrave rendre possible ce
deacuteplacement Quelques pays proposent aux chocircmeurs un soutien financier afin de leur
permettre de trouver un emploi dans une autre reacutegion pratique qursquoil serait peut-ecirctre
souhaitable drsquoeacutetendre
Enfin il est probable que les conditions de la demande comptent eacutegalement En drsquoautres
termes la suppression des obstacles geacuteneacuteraux agrave la demande de main-drsquoœuvre
conformeacutement aux recommandations de la Strateacutegie de lrsquoOCDE pour lrsquoemploi beacuteneacuteficierait
tout particuliegraverement aux reacutegions ougrave lrsquoemploi est faible Un meilleur ajustement des
salaires aux conditions locales pourrait notamment accroicirctre les incitations agrave investir et
agrave creacuteer des emplois dans les reacutegions en stagnation (encore qursquoune baisse des salaires
encouragerait en mecircme temps les travailleurs hautement qualifieacutes ndash les plus mobiles ndash agrave
quitter ces reacutegions ce qui aurait eacuteventuellement pour effet de reacuteduire leur potentiel de
croissance) Il pourrait en outre srsquoaveacuterer utile de transfeacuterer aux reacutegions la responsabiliteacute
de certains programmes pour lrsquoemploi Ce transfert devrait cependant srsquoopeacuterer dans le
cadre drsquoun dispositif convenu deacutefinissant des objectifs preacutecis et tout financement par
lrsquoadministration centrale devrait ecirctre lieacute agrave la reacutealisation des objectifs fixeacutes Drsquoaucuns
estiment par ailleurs que des mesures cibleacutees comme la creacuteation de zones drsquoentreprises
pourraient avoir leur inteacuterecirct Lrsquoeacutevaluation de ce type drsquoinitiatives reacutevegravele toutefois des
reacutesultats mitigeacutes
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2 LES DISPARITEacuteS REacuteGIONALES DrsquoEMPLOI SONT-ELLES PERSISTANTES LE ROcircLE DE LA MOBILITEacute GEacuteOGRAPHIQUE
1 Dispariteacutes de performances des marcheacutes du travail peut-on parler drsquoune dimension reacutegionale des problegravemes drsquoemploi
Les performances du marcheacute du travail ne sont souvent envisageacutees que du point de
vue national mais dans la plupart des pays de lrsquoOCDE la situation de lrsquoemploi est tregraves
variable au niveau infranational Drsquoapregraves plusieurs eacuteditions anteacuterieures des Perspectives de
lrsquoemploi (1989 1990 et 2000) les dispariteacutes de taux de chocircmage au niveau reacutegional se sont
accentueacutees dans de nombreux pays au cours des anneacutees 70 et au deacutebut des anneacutees 80 et la
tendance ne srsquoest pas inverseacutee depuis lors La preacutesente section actualise ces eacutetudes afin de
tenir compte de la deacutecennie eacutecouleacutee et tente de deacutefinir les facteurs qui sous-tendent les
diffeacuterences reacutegionales En particulier des variations persistantes et marqueacutees dans les
performances des marcheacutes de lrsquoemploi au niveau infranational laissent supposer que dans
certains pays du moins les problegravemes drsquoemploi ont une dimension locale speacutecifique Une
telle conclusion peut avoir des reacutepercussions non neacutegligeables sur lrsquoaction agrave envisager par
les pouvoirs publics Si les scheacutemas reacutegionaux de lrsquoemploi srsquoexpliquaient principalement
par des facteurs nationaux les politiques macroeacuteconomiques et structurelles geacuteneacuterales
visant agrave ameacuteliorer globalement la demande et lrsquooffre rectifieraient simultaneacutement les
deacuteseacutequilibres reacutegionaux Par contre si ce sont des speacutecificiteacutes reacutegionales marqueacutees qui
deacuteterminent ces scheacutemas la neacutecessiteacute de politiques tenant compte de la dimension
reacutegionale srsquoen trouve renforceacutee1
A Emploi et chocircmage au niveau reacutegional
Lrsquoanalyse des performances du marcheacute de lrsquoemploi au niveau des reacutegions soulegraveve en
premier lieu la question du choix drsquoun deacutecoupage territorial approprieacute Les difficulteacutes
rencontreacutees agrave ce sujet sont examineacutees dans lrsquoencadreacute 21 ci-apregraves On peut neacuteanmoins
faire certaines observations sur la base des donneacutees disponibles
Si les eacutecarts entre pays concernant les taux drsquoemploi et de chocircmage tendent agrave diminuer les dispariteacutes reacutegionales agrave lrsquointeacuterieur drsquoun mecircme pays sont plus persistantes
Les dispariteacutes reacutegionales sont une constante dans lrsquoanalyse des marcheacutes de lrsquoemploi
Dans la majoriteacute des 26 pays de lrsquoOCDE pour lesquels on dispose de donneacutees lrsquoeacutecart entre
taux drsquoemploi maximum et taux drsquoemploi minimum au niveau reacutegional excegravede souvent
10 points de pourcentage (graphique 21) Le taux de chocircmage dans la reacutegion la plus
toucheacutee par ce problegraveme est souvent plusieurs fois supeacuterieur agrave celui que connaicirct la reacutegion
ayant le taux de chocircmage le plus faible Il est inteacuteressant de constater que certains pays
connaissent en mecircme temps le plein emploi dans certaines reacutegions et un chocircmage massif
dans drsquoautres Les diffeacuterences reacutegionales restent obstineacutement eacuteleveacutees en Allemagne et en
Italie ougrave elles marquent un clivage territorial important mais aussi en Belgique et en
Turquie (graphique 22) En revanche la dispersion geacuteographique des taux drsquoemploi et de
chocircmage est tregraves faible en Irlande aux Pays-Bas et en Norvegravege Ainsi qursquoon le verra plus
preacuteciseacutement ci-apregraves les dispariteacutes reacutegionales en matiegravere de chocircmage et drsquoemploi
coiumlncident souvent les taux drsquoemploi sont plus faibles dans les reacutegions tregraves toucheacutees par
le chocircmage que dans les autres2
Si lrsquoon considegravere lrsquoensemble des 339 reacutegions des 16 pays de lrsquoOCDE pour lesquelles on
dispose de donneacutees couvrant la peacuteriode 1993-2003 les eacutecarts reacutegionaux de taux drsquoemploi et
de chocircmage ont diminueacute (graphique 23)3 Toutefois ces tendances reacutevegravelent une certaine
convergence des performances des marcheacutes nationaux du travail plutocirct qursquoune diminution
des dispariteacutes reacutegionales internes aux pays Ces derniegraveres nrsquoont enregistreacute en moyenne
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2 LES DISPARITEacuteS REacuteGIONALES DrsquoEMPLOI SONT-ELLES PERSISTANTES LE ROcircLE DE LA MOBILITEacute GEacuteOGRAPHIQUE
Encadreacute 21 Mesurer les dispariteacutes reacutegionales en matiegravere drsquoemploi de migrations et de salaires
Le choix de lrsquouniteacute reacutegionale
Pour de multiples raisons ndash meilleure connaissance des possibiliteacutes locales drsquoemploiconditions drsquooccupation des logements et liens sociaux dans une zone donneacutee ndash unindividu aura tendance agrave se concentrer sur le marcheacute de lrsquoemploi local Par conseacutequentpour les besoins de la preacutesente analyse le deacutecoupage geacuteographique ideacuteal des territoiresnationaux tiendrait compte des marcheacutes laquo fonctionnels raquo du travail qui correspondentdans une certaine mesure agrave des zones de laquo transactions raquo relativement intensives dans ledomaine de lrsquoemploi Suivant ce raisonnement certains pays eacutetablissent des grillesdrsquoanalyse territoriale dans lesquelles les uniteacutes reacutegionales sont deacutefinies par la structure dedeacuteplacement des travailleurs de leur lieu de reacutesidence agrave leur lieu de travail comme parexemple les Travel-to-Work Areas du Royaume-Uni ou les Economic Areas des Eacutetats-UnisToutefois ce type de grille nrsquoexiste que dans un petit nombre de pays de lrsquoOCDE et peutmanquer de stabiliteacute dans le temps En outre les autres variables agrave prendre en comptepour lrsquoanalyse conduite dans ce chapitre ndash niveau de formation flux migratoires parexemple ndash ne sont souvent pas disponibles agrave ce niveau territorial
Le preacutesent chapitre considegravere donc les uniteacutes reacutegionales deacutefinies sur la base de critegraveresadministratifs plutocirct que fonctionnels Dans les pays europeacuteens les uniteacutes reacutegionales sontprincipalement des uniteacutes administratives correspondant au second niveau de deacutesagreacutegationde la classification Eurostat la Nomenclature des uniteacutes territoriales statistiques (NUTS)Pour la plupart des pays non europeacuteens les grilles territoriales srsquoappuient sur lesprincipales uniteacutes politiques et administratives des reacutegions comme les Eacutetats ou lesprovinces drsquoAmeacuterique du Nord ou drsquoOceacuteanie ou comme les preacutefectures du Japon(tableau 2A11 de lrsquoannexe) Si ce type de grille territoriale reste plus stable au fil du tempsles comparaisons portant sur les dispariteacutes reacutegionales dans diffeacuterents pays demeurentimpreacutecises et doivent ecirctre interpreacuteteacutees avec prudence De fait les eacuteleacutements historiques etpolitiques agrave partir desquels sont deacutefinies les reacutegions administratives peuvent variergrandement drsquoun pays agrave un autre Les uniteacutes reacutegionales correspondantes peuvent diffeacutereren termes de poids eacuteconomique de densiteacute de population et drsquoautres aspects ce qui peutinfluer sur les comparaisons internationales concernant les dispariteacutes reacutegionales (voirtableau 2A11 de lrsquoannexe)
Agrave lrsquointeacuterieur mecircme des pays les uniteacutes reacutegionales peuvent ecirctre de nature diffeacuterenteDans certains pays certaines uniteacutes reacutegionales correspondent agrave une ville Tel est le caspour Berlin Bruxelles Londres Prague Tokyo et Vienne La situation en termes drsquoemploiles flux migratoires et les flux de deacuteplacement seront naturellement tregraves diffeacuterents dansces entiteacutes de ce qursquoils sont dans des reacutegions plus vastes et beaucoup moins peupleacutees
Mesurer les flux migratoires interreacutegionaux
Les comparaisons entre pays des flux migratoires bruts et nets sont agrave interpreacuteter avecprudence La mesure dans les deux cas deacutepend de la taille de la zone administrativeconsideacutereacutee Indeacutependamment du scheacutema de mobiliteacute individuelle plus une reacutegion estpetite plus les flux migratoires ou de deacuteplacement mesureacutes apparaissent importantsAlors que les donneacutees fournies pour lrsquoAustralie le Canada et les Eacutetats-Unis se rapportent agravedes reacutegions laquo de niveau 1 raquo (ce qui correspond agrave un assez haut niveau drsquoagreacutegation) lesdonneacutees migratoires pour les autres pays se rapportent agrave des entiteacutes plus petites Et mecircmeagrave lrsquointeacuterieur de ces deux groupes de pays comme on vient de le signaler la taille desreacutegions peut varier notablement (tableau 2A11 de lrsquoannexe)
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2 LES DISPARITEacuteS REacuteGIONALES DrsquoEMPLOI SONT-ELLES PERSISTANTES LE ROcircLE DE LA MOBILITEacute GEacuteOGRAPHIQUE
qursquoun recul tregraves modeste tandis que les diffeacuterences entre les pays se sont notablement
atteacutenueacutees au cours de la deacutecennie eacutecouleacutee
Ces tendances se maintiennent voire se renforcent si lrsquoon examine seacutepareacutement
lrsquoEurope lrsquoAmeacuterique du Nord et la zone Asie-Pacifique en effet certaines des eacuteconomies
qui composent ces zones outre qursquoelles sont geacuteographiquement proches sont aussi tregraves
eacutetroitement inteacutegreacutees et les institutions du marcheacute du travail y sont relativement
similaires Agrave lrsquointeacuterieur de ces vastes zones les diffeacuterences entre les marcheacutes du travail des
diffeacuterents pays ont eacuteteacute reacuteduites de maniegravere encore plus importante qursquoagrave lrsquoeacutechelle
de lrsquoOCDE ce qui a confeacutereacute une importance relative encore accrue aux dispariteacutes
reacutegionales agrave lrsquointeacuterieur des pays ces dix derniegraveres anneacutees En 2003 les diffeacuterences
Encadreacute 21 Mesurer les dispariteacutes reacutegionales en matiegravere drsquoemploi de migrations et de salaires (suite)
Donneacutees sur les salaires au niveau reacutegional
Comme on le verra plus loin les ajustements salariaux peuvent contribuer agrave reacuteduire lesdispariteacutes reacutegionales en matiegravere drsquoemploi Il serait logique dans ce chapitre de chercher agraveveacuterifier si les salaires jouent effectivement ce rocircle Mais si lrsquoon dispose de donneacutees sur lessalaires au niveau reacutegional pour lrsquoAustralie le Japon et les Eacutetats-Unis on ne dispose pas dece type de donneacutees pour les pays europeacuteens Une enquecircte de ce type a eacuteteacute reacutealiseacutee danslrsquoUnion europeacuteenne en 1995 mais elle nrsquoa pas eacuteteacute reconduite depuis Des donneacutees sur lastructure des salaires ont eacuteteacute publieacutees reacutecemment pour lrsquoanneacutee 2002 mais lesinformations de niveau reacutegional sont rares Il nrsquoa donc pas eacuteteacute possible ici de documenterles eacutevolutions salariales au plan reacutegional
Graphique 21 Dispariteacutes reacutegionales du point de vue de la performance des marcheacutes du travail 2003a
Taux de chocircmage reacutegional en pourcentage
a) 2000 pour la Coreacutee le Japon la Nouvelle-Zeacutelande et la Suisse
Source Voir lrsquoannexe 2A1
Statlink httpdxdoiorg101787542310754745
)
+
56
9(
-
3
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(
4
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$amp
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reacutegionales au sein des pays repreacutesentaient en Europe ou en Ameacuterique du Nord plus de la
moitieacute du total des dispariteacutes reacutegionales constateacutees en matiegravere de taux drsquoemploi pour ce
qui concerne la reacutegion Asie-Pacifique elles repreacutesentaient non moins de 95 de
lrsquoensemble des eacutecarts entre reacutegions (voir tableau 2A22 de lrsquoannexe dans OCDE 2005c) Les
mecircmes scheacutemas se deacutegagent agrave propos des taux de chocircmage En niveaux absolus les
dispariteacutes reacutegionales internes aux pays ont diminueacute en Ameacuterique du Nord et dans la zone
Asie-Pacifique au cours des dix derniegraveres anneacutees alors qursquoelles se sont accentueacutees en
Europe
Graphique 22 Les dispariteacutes reacutegionales varient consideacuterablement entre les paysCoefficient de variationa en 2003
a) Le coefficient de variation pondeacutereacute est deacutefini comme
Ougrave wi est la part de la population en acircge de travailler (population active) de la reacutegion i dans la population nationaleen acircge de travailler (population active) ERi (URi) est le taux drsquoemploi (taux de chocircmage) de la reacutegion i et ERn (URn)le taux drsquoemploi (taux de chocircmage) national
Source Voir lrsquoannexe 2A1
Statlink httpdxdoiorg101787310883257503
13
$-
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) 3
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658
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(wi (ERi ndash ERn)2)ERn
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2 LES DISPARITEacuteS REacuteGIONALES DrsquoEMPLOI SONT-ELLES PERSISTANTES LE ROcircLE DE LA MOBILITEacute GEacuteOGRAPHIQUE
Globalement toutefois crsquoest lrsquoItalie qui a eacuteteacute le principal moteur de lrsquoaggravation des
dispariteacutes reacutegionales en Europe pour les taux drsquoemploi et de chocircmage (tableau 21) Les
fluctuations reacutegionales des taux drsquoemploi se sont eacutegalement amplifieacutees en Belgique au
Portugal et en Suisse Agrave lrsquoinverse elles ont diminueacute sensiblement en France en Gregravece aux
Pays-Bas en Norvegravege en Espagne et au Royaume-Uni Srsquoagissant des taux de chocircmage les
diffeacuterences reacutegionales se sont accrues en Espagne et au Royaume-Uni mais aussi dans
une moindre mesure en France et au Portugal elles ont au contraire diminueacute en
Allemagne en Gregravece en Norvegravege et en Suisse En Ameacuterique du Nord aussi la situation est
contrasteacutee au Canada les dispariteacutes reacutegionales concernant les taux de chocircmage ont
augmenteacute alors que srsquoatteacutenuaient les eacutecarts en matiegravere de taux drsquoemploi tandis qursquoaux
Eacutetats-Unis les dispariteacutes se sont atteacutenueacutees sur ces deux plans Dans la zone Asie-Pacifique
la forte reacuteduction des diffeacuterences agrave lrsquointeacuterieur des pays doit ecirctre imputeacutee principalement agrave
la Coreacutee
En matiegravere drsquoemploi certaines reacutegions semblent voueacutees au succegraves drsquoautres aux difficulteacuteshellip
Non seulement les dispariteacutes reacutegionales srsquoavegraverent relativement persistantes mais on
constate en outre que ce sont souvent les mecircmes reacutegions qui font mieux ou moins bien
que la moyenne nationale Sur quatre reacutegions europeacuteennes qui affichaient en 1993 un
taux drsquoemploi tregraves faible par rapport agrave la moyenne nationale trois se trouvaient toujours
dans la mecircme situation en 2003 (graphique 24) On relegraveve eacutegalement une persistance
certaine des reacutegions beacuteneacuteficiant des taux drsquoemploi les plus eacuteleveacutes par rapport aux
Graphique 23 Dispariteacutes reacutegionales agrave lrsquointeacuterieur des pays et entre paysa par grandes zones geacuteographiquesb 1993-2003c
Variation en pourcentage
a) Les chiffres se reacutefegraverent agrave la variation de lrsquoindice de Theil et agrave la contribution des dispariteacutes entre pays et agravelrsquointeacuterieur des pays en points de pourcentage Voir le texte pour lrsquoexplication
b) LrsquoEurope correspond agrave lrsquoAllemagne la Belgique le Danemark lrsquoEspagne la France la Gregravece lrsquoIrlande lrsquoItalie lesPays-Bas le Portugal et le Royaume-Uni lrsquoAmeacuterique du Nord correspond au Canada et aux Eacutetats-Unis lePacifique correspond agrave lrsquoAustralie la Coreacutee le Japon et la Nouvelle-Zeacutelande lrsquoOCDE correspond agrave lrsquoensemble despays citeacutes ci-dessus
c) 1990-2000 pour le Pacifique
Source Voir lrsquoannexe 2A1
Statlink httpdxdoiorg101787654350515400
6568 63568137
(6$(
) 90 (6$(
) 90
066 066 06I6B6(6
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moyennes nationales De fait la plupart des modifications enregistreacutees ces dix derniegraveres
anneacutees dans les taux drsquoemploi relatifs concernaient des reacutegions dont les performances
eacutetaient proches de la moyenne (voir eacutegalement Overman et Puga 2002 Commission
europeacuteenne 2002)
Le tableau est plus contrasteacute en Ameacuterique du Nord Srsquoagissant des taux drsquoemploi la
persistance des reacutesultats reacutegionaux dans les reacutegions affichant les taux drsquoemploi les plus
faibles et les plus eacuteleveacutes par rapport aux moyennes nationales est eacutegalement forte mais les
reacutegions dont les performances sont moyennes se caracteacuterisent aussi par une laquo mobiliteacute raquo
beaucoup plus importante Cependant si on considegravere la distribution des taux de chocircmage
relatifs les reacutesultats sont moins trancheacutes Pregraves de 65 des reacutegions qui avaient les taux de
chocircmage les plus eacuteleveacutes en 1993 eacutetaient dans une situation analogue en 2003 tandis que
les reacutegions en position intermeacutediaire ont connu une plus forte mobiliteacute Mais pour plus de
la moitieacute des reacutegions dont le taux de chocircmage eacutetait infeacuterieur agrave la moyenne en 1993 ce taux
srsquoeacutetait rapprocheacute de la moyenne nationale en 2003 voire lrsquoavait deacutepasseacute
Lrsquoeacutevolution de la situation dans les reacutegions a eacuteteacute tregraves diffeacuterente en ce qui concerne la
zone Asie-Pacifique les positions respectives se sont moins modifieacutees dans lrsquoensemble et
les changements sont mieux reacutepartis entre les reacutegions les moins bien loties celles qui sont
les mieux placeacutees et celles qui obtiennent des reacutesultats intermeacutediaires En 2003 plus de
Tableau 21 Eacutevolution des dispariteacutes reacutegionales de performance des marcheacutes du travail au cours de la deacutecennie eacutecouleacuteea
a) Voir le texte pour lrsquoexplication
Source Voir lrsquoannexe 2A1
Nombre de reacutegions
Peacuteriode
Taux drsquoemploi Taux de chocircmage
Eacutevolution de lrsquoindice de Theil
Contribution du pays agrave lrsquoeacutevolution de lrsquoindice de Theil relatif agrave la moyenne des dispariteacutes intra-pays pour de grandes zones
geacuteographiques
Eacutevolution de lrsquoindice de Theil
Contribution du pays agrave lrsquoeacutevolution de lrsquoindice de Theil relatif agrave la moyenne des dispariteacutes intra-pays pour de grandes zones
geacuteographiques
Diffeacuterence sur la peacuteriode
PourcentagesDiffeacuterence
sur la peacuteriodePourcentages
Europe 0051 2202
Belgique 11 1993-2003 0101 56 ndash0075 ndash01France 22 1993-2003 ndash0094 ndash285 0245 18Allemagne 36 1993-2003 0009 15 ndash2850 ndash391Gregravece 13 1993-2003 ndash0217 ndash127 ndash2997 ndash35Italie 20 1993-2003 0587 1812 18156 1200Pays-Bas 12 1993-2003 ndash0038 ndash33 0165 05Norvegravege 7 1993-2003 ndash0043 ndash0474 Portugal 5 1993-2003 0038 22 1038 16Espagne 16 1993-2003 ndash0182 ndash368 2493 135Suisse 7 1990-2000 0043 ndash2514 Royaume-Uni 11 1993-2003 ndash0032 ndash97 0607 49
Ameacuterique du Nord ndash0055 ndash0688Canada 10 1993-2003 ndash0112 279 1211 ndash231Eacutetats-Unis 51 1993-2003 ndash0046 721 ndash0957 1231
Pacifique ndash0022 ndash3556Australie 8 1993-2003 ndash0025 92 ndash0074 01Japon 47 1990-2000 ndash0010 402 ndash1348 276Coreacutee 15 1990-2000 ndash0057 483 ndash13110 723Nouvelle-Zeacutelande 12 1990-2000 ndash0035 23 ndash0136 00
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70 des reacutegions se trouvaient en matiegravere drsquoemploi dans la mecircme situation qursquoen 1993
Bien que les positions respectives des reacutegions semblent moins immuables avec le temps si
lrsquoon considegravere la distribution des taux de chocircmage relatifs il convient de souligner que
contrairement agrave ce qui se passe en Europe ou en Ameacuterique du Nord les reacutegions occupant
des positions intermeacutediaires ne se caracteacuterisent pas par une mobiliteacute plus importante que
les reacutegions mieux ou moins bien loties
hellip et les succegraves comme les difficulteacutes tendent agrave se concentrer geacuteographiquement
Les performances des diffeacuterentes reacutegions dans le domaine de lrsquoemploi peuvent ecirctre
eacutetroitement lieacutees aux reacutesultats des reacutegions voisines lesquelles peuvent se situer dans des
pays diffeacuterents Cela suggegravere que le succegraves et les difficulteacutes en termes drsquoemploi comportent
une dimension reacutegionale et cela pose la question de la neacutecessiteacute de politiques reacutegionales
parallegravelement agrave des mesures structurelles de porteacutee geacuteneacuterale
Overman et Puga (2002) ont montreacute que les influences peuvent ecirctre tregraves fortes drsquoune
reacutegion voisine agrave lrsquoautre en Europe La mecircme constatation srsquoappliquerait drsquoailleurs agrave la
majoriteacute des pays non europeacuteens En effet les reacutesultats enregistreacutes par les reacutegions en
termes drsquoemploi et de chocircmage semblent beaucoup plus proches de la moyenne des
reacutesultats des reacutegions geacuteographiquement voisines que des moyennes des autres reacutegions du
mecircme pays (tableau 22) Dans la plupart des pays la correacutelation est agrave la fois positive et
significative entre le taux drsquoemploi drsquoune reacutegion donneacutee et le taux drsquoemploi moyen des
reacutegions proches y compris lorsque ces derniegraveres se trouvent dans un autre pays Agrave
lrsquoinverse il nrsquoexiste pas de lien systeacutematique avec le taux drsquoemploi des autres reacutegions du
mecircme pays4 Concernant les scheacutemas reacutegionaux du chocircmage de la mecircme maniegravere les
reacutegions voisines situeacutees dans des pays diffeacuterents ont davantage de points communs que
les reacutegions drsquoun mecircme pays qui sont eacuteloigneacutees geacuteographiquement
En reacutesumeacute il semble qursquoen matiegravere drsquoemploi difficulteacutes et succegraves soient tregraves localiseacutes
geacuteographiquement et donnent lieu agrave des groupements dont la cartographie ne respecte
Graphique 24 Dans les reacutegions les problegravemes drsquoemploi sont persistantsPourcentage des reacutegions avec un fort taux de chocircmage (faible taux drsquoemploi)a en 1993 qui se trouvent
dans la mecircme situation en 2003
a) Un taux de chocircmage eacuteleveacute (faible taux drsquoemploi) correspond au quintile supeacuterieur (infeacuterieur) de la distribution destaux de chocircmage (taux drsquoemploi) Exemple en Europe 80 des reacutegions qui eacutetaient dans le quintile supeacuterieur dela distribution du chocircmage eacutetaient encore dans le quintile supeacuterieur de la distribution du chocircmage en 2003
Source Voir lrsquoannexe 2A1Statlink httpdxdoiorg101787143811435426
8137 8
(6$(
) (6$(
)
PERSPECTIVES DE LrsquoEMPLOI DE LrsquoOCDE ndash ISBN 92-64-01047-5 ndash copy OCDE 2005 93
2 LES DISPARITEacuteS REacuteGIONALES DrsquoEMPLOI SONT-ELLES PERSISTANTES LE ROcircLE DE LA MOBILITEacute GEacuteOGRAPHIQUE
pas neacutecessairement les frontiegraveres nationales Cela semble indiquer que les facteurs
nationaux nrsquoexpliquent que partiellement les performances des marcheacutes de lrsquoemploi
B Dispariteacutes reacutegionales de performance des marcheacutes du travail facteurs sous-jacents
Les diffeacuterences entre les pays srsquoeacutetant atteacutenueacutees au cours de la deacutecennie eacutecouleacutee en ce
qui concerne la performance des marcheacutes du travail les dispariteacutes au niveau infranational
revecirctent un inteacuterecirct croissant Il semble par ailleurs qursquoen matiegravere drsquoemploi certaines
reacutegions soient voueacutees aux difficulteacutes ou au succegraves Il est donc important drsquoidentifier les
origines de ces eacutecarts reacutegionaux Les limites de lrsquoanalyse empecircchent drsquoeacutetablir une reacuteelle
causaliteacute mais la preacutesente section confirme les reacutesultats drsquoautres eacutetudes concernant
plusieurs sources potentielles de dispariteacutes
Les creacuteations drsquoemplois une source importante de dispariteacutes dans les taux drsquoemploi reacutegionaux
Dans lrsquoensemble les dispariteacutes entre taux drsquoemploi reacutegionaux semblent lieacutees au
premier chef agrave la capaciteacute des marcheacutes du travail reacutegionaux de geacuteneacuterer de nouveaux
emplois et non agrave lrsquooffre de main-drsquoœuvre ou agrave des facteurs deacutemographiques Dans 22 des
27 pays examineacutes les reacutegions qui affichaient en 2003 des taux drsquoemploi infeacuterieurs aux
moyennes nationales ont connu geacuteneacuteralement ces dix derniegraveres anneacutees une croissance
de lrsquoemploi plus faible que celles dont les taux drsquoemploi eacutetaient relativement eacuteleveacutes
(tableau 23) Au cours de la mecircme peacuteriode les changements deacutemographiques ont plutocirct
contrebalanceacute lrsquoimpact neacutegatif que la faiblesse des creacuteations drsquoemplois avait eu sur les taux
drsquoemploi dans 17 de ces 22 pays la croissance de la population en acircge de travailler a eacuteteacute
en moyenne plus faible dans les reacutegions qui ont enregistreacute des taux drsquoemploi relativement
bas que dans celles qui ont enregistreacute de meilleurs reacutesultats5
Tableau 22 Performances des marcheacutes reacutegionaux du travail et influence des reacutegions geacuteographiquement voisines 1993-2003a
Moyenne du coefficient de correacutelation entre le taux drsquoune reacutegionhellip
a) 1990-2000 pour la Coreacutee le Japon la Nouvelle-Zeacutelande et la Suisse 1993-2003 pour lrsquoAllemagne lrsquoAustralie laBelgique le Canada lrsquoEspagne les Eacutetats-Unis la France la Gregravece LrsquoItalie la Norvegravege les Pays-Bas et le Portugal1995-2003 pour lrsquoAutriche et la Suegravede 1996-2003 pour le Mexique et le Royaume-Uni 1997-2003 pour la Hongrie1998-2003 pour la Pologne la Reacutepublique slovaque et la Reacutepublique tchegraveque 2000-2003 pour la Turquie Lesreacutesultats par pays peuvent ecirctre trouveacutes dans le tableau 2A23 de lrsquoannexe dans OCDE (2005c)
b) Moyenne non pondeacutereacutee des correacutelations calculeacutee avec les taux moyens des pays suivants sur la peacuteriode Allemagne Australie Autriche Belgique Canada Coreacutee Espagne Eacutetats-Unis France Gregravece Hongrie Italie JaponMexique Norvegravege Nouvelle-Zeacutelande Pays-Bas Pologne Portugal Reacutepublique slovaque Reacutepublique tchegravequeRoyaume-Uni Suegravede Suisse et Turquie
c) Moyenne non pondeacutereacutee des correacutelations calculeacutee avec les taux moyens des pays suivants sur la peacuteriode Allemagne Autriche Belgique Canada Espagne Eacutetats-Unis France Hongrie Italie Mexique Norvegravege Pays-BasPologne Portugal Reacutepublique slovaque Reacutepublique tchegraveque Suegravede et Suisse
Source Voir lrsquoannexe 2A1
Taux drsquoemploi Taux de chocircmage
Partie A Ensemble des reacutegionsb
hellip et le taux moyen des reacutegions nationales excluant la reacutegion elle-mecircme et ses reacutegions geacuteographiquement voisines 005 027
hellip et le taux moyen des reacutegions geacuteographiquement voisines 043 054
Partie B Reacutegions frontaliegraveresc
hellip et le taux moyen des reacutegions nationales excluant la reacutegion elle-mecircme et ses reacutegions geacuteographiquement voisines 015 028
hellip et le taux moyen des reacutegions nationales geacuteographiquement voisines 049 057
hellip et le taux moyen des reacutegions eacutetrangegraveres geacuteographiquement voisines 042 035
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Que la structure des creacuteations drsquoemplois soit souvent agrave lrsquoorigine de dispariteacutes
reacutegionales ne signifie pas que les facteurs lieacutes agrave lrsquooffre nrsquoentrent pas en ligne de compte Les
reacutegions deacuteprimeacutees connaissent geacuteneacuteralement des taux de chocircmage plus eacuteleveacutes et des taux
drsquoactiviteacute plus faibles que les reacutegions dont la situation est meilleure Dans la plupart des
cas toutefois les eacutecarts sont relativement plus marqueacutes en ce qui concerne les taux de
chocircmage que les taux drsquoactiviteacute Les Pays-Bas sont le seul pays ougrave le taux drsquoactiviteacute est le
seul facteur agrave lrsquoorigine de diffeacuterences dans les taux drsquoemploi mais cet eacuteleacutement joue
eacutegalement un rocircle important en Italie et en Turquie6 De plus des effets de deacutecouragement
Tableau 23 Les dispariteacutes dans les taux drsquoemploi reacutegionaux sont-elles le fait de lrsquooffre ou de la demande
Comparaisons des reacutegions dont les taux drsquoemploi sont infeacuterieurs (reacutegions moins performantes) et supeacuterieurs (reacutegions plus performantes) agrave la moyenne nationale en 2003a
Points de pourcentage
a) Les reacutegions moins (plus) performantes sont identifieacutees comme les reacutegions avec un taux drsquoemploi infeacuterieur(supeacuterieur) agrave la moyenne nationale pour la derniegravere anneacutee de la peacuteriode
b) 2000 pour la Coreacutee le Japon et la Suisse
Source Voir lrsquoannexe 2A1
Nombre de reacutegions
Diffeacuterences entre les reacutegions moins et plus performantes en ce qui concerne
la moyenne duhellip
Comparison entre les reacutegions les moins et les plus performantes en 2003b
Diffeacuterences des moyennes deshellip
Rapports des moyennes dehellip
Peacuteriode
hellip taux de croissance
annuel de lrsquoemploi
hellip taux de croissance annuel de la
population en acircge de travailler
hellip taux de chocircmage
hellip taux drsquoactiviteacute
hellip taux de chocircmage
hellip taux drsquoactiviteacute
Australie 8 1993-2003 ndash070 ndash089 ndash043 ndash321 093 095
Autriche 9 1995-2003 ndash041 ndash037 247 ndash205 167 097
Belgique 11 1993-2003 ndash005 015 586 ndash534 216 092
Canada 10 1995-2003 ndash062 ndash066 278 ndash405 143 094
Reacutepublique tchegraveque 8 1998-2003 ndash074 ndash014 470 ndash296 190 096
Finlande 4 1999-2003 ndash051 ndash075 350 ndash476 139 094
France 22 1993-2003 ndash005 ndash024 243 ndash436 130 094
Allemagne 36 1993-2003 ndash051 ndash038 621 ndash268 196 096
Gregravece 13 1993-2003 046 ndash043 106 ndash367 113 094
Hongrie 7 1997-2003 ndash011 006 329 ndash781 177 088
Irlande 2 1993-2003 043 074 126 ndash244 130 096
Italie 20 1993-2003 ndash041 023 1300 ndash1058 431 084
Japon 47 1990-2000 ndash020 ndash021 108 ndash379 125 094
Coreacutee 15 1990-2000 ndash042 ndash063 135 ndash282 140 095
Mexique 32 1996-2003 ndash056 029 101 ndash931 126 093
Pays-Bas 12 1993-2003 ndash041 ndash024 ndash004 ndash311 099 096
Nouvelle-Zeacutelande 12 1995-2003 005 051 026 ndash364 106 095
Norvegravege 7 1993-2003 ndash028 ndash036 030 ndash298 107 096
Pologne 16 1998-2003 ndash196 ndash094 410 ndash466 123 093
Portugal 5 1993-2003 ndash406 ndash343 322 ndash310 175 096
Reacutepublique slovaque 4 1998-2003 ndash009 013 737 ndash158 155 098
Espagne 16 1993-2003 ndash064 ndash039 572 ndash612 165 091
Suegravede 8 1995-2003 ndash114 ndash096 153 ndash479 131 094
Suisse 7 1990-2000 ndash018 ndash009 061 ndash349 116 095
Turquie 7 2000-2003 025 075 687 ndash1541 244 075
Royaume-Uni 11 1996-2003 ndash014 ndash027 226 ndash627 160 092
Eacutetats-Unis 51 1993-2003 023 026 119 ndash451 122 094
PERSPECTIVES DE LrsquoEMPLOI DE LrsquoOCDE ndash ISBN 92-64-01047-5 ndash copy OCDE 2005 95
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sont susceptibles de se produire dans les reacutegions ougrave la creacuteation drsquoemplois est faible et ougrave le
chocircmage est important de sorte que les diffeacuterences de taux drsquoactiviteacute entre les reacutegions
dont le taux drsquoemploi est faible et celles ougrave il est plus satisfaisant peuvent ecirctre partiellement
lieacutees au dynamisme de la demande reacutegionale en main-drsquoœuvre Au total les facteurs
relatifs agrave la demande semblent ainsi jouer un rocircle deacuteterminant dans les dispariteacutes
reacutegionales en matiegravere de taux drsquoemploi
Les structures de la production et des qualifications expliquent sans doute en partie les dispariteacutes des reacutesultats en matiegravere drsquoemploi
Lrsquoemploi ayant tendance agrave connaicirctre une croissance moins forte dans certains
secteurs comme lrsquoagriculture et certaines activiteacutes manufacturiegraveres que dans drsquoautres les
diffeacuterentiels de croissance de lrsquoemploi au niveau reacutegional pourraient simplement refleacuteter
les diffeacuterences dans les speacutecialisations sectorielles drsquoorigine Si lrsquoon retient une
classification en trois secteurs (agriculture industrie et services) la plupart des analyses
empiriques indiquent que la reacutepartition des activiteacutes ne constitue qursquoune explication
partielle des variations reacutegionales dans lrsquoeacutevolution de lrsquoemploi7 Certaines eacutetudes utilisant
des classifications industrielles plus fines (et la plupart de temps portant sur des peacuteriodes
plus longues et employant des meacutethodologies affineacutees) mettent en eacutevidence un effet plus
important de la speacutecialisation sectorielle sur les dispariteacutes interreacutegionales en matiegravere de
croissance de lrsquoemploi8 Crsquoest aussi le cas de lrsquoanalyse meneacutee dans ce chapitre Les
diffeacuterentiels de taux de croissance de lrsquoemploi entre reacutegions deacutefavoriseacutees et reacutegions plus
performantes sur la peacuteriode 1993-2003 ont eacuteteacute reacutepartis en deux composantes (drsquoapregraves la
meacutethode structurelle reacutesiduelle) une partie laquo structurelle raquo refleacutetant la contribution de la
speacutecialisation initiale de la reacutegion (au niveau des rubriques agrave un chiffre) et une partie
laquo reacutegionale raquo indiquant la mesure dans laquelle les taux de croissance de lrsquoemploi dans
chaque secteur drsquoactiviteacute contribuent aux variations reacutegionales des performances
drsquoensemble en matiegravere drsquoemploi Le rocircle de la speacutecialisation sectorielle drsquoorigine apparait
donc relativement important dans les pays ougrave les dispariteacutes reacutegionales sont marqueacutees
elle expliquerait le diffeacuterentiel de croissance de lrsquoemploi entre les reacutegions les moins
performantes et les reacutegions les plus performantes agrave hauteur de 30 en Italie de pregraves de
50 en Allemagne et de 40 en Espagne (tableau 2A24 de lrsquoannexe dans OCDE 2005c)
Les diffeacuterences drsquoune reacutegion agrave lrsquoautre concernant le niveau moyen drsquoeacuteducation de la
population en acircge de travailler sont un autre facteur qui peut jouer Les reacutegions ougrave les
travailleurs peu qualifieacutes sont relativement nombreux risquent drsquoecirctre deacutefavoriseacutees de
maniegravere disproportionneacutee par des changements technologiques exigeant des qualifications
Il ressort de plusieurs eacutetudes empiriques que le niveau drsquoeacuteducation a une incidence sur les
taux de chocircmage reacutegionaux (voir par exemple Overman et Puga 2003 Newell 2003 et
aussi Elhorst 2003) le graphique 25 confirme ces constatations Les diffeacuterences de taux
drsquoemploi moyens entre reacutegions moins et plus favoriseacutees en 2003 (par rapport agrave la moyenne
nationale) ont eacuteteacute scindeacutees en deux composantes la premiegravere composante reprise sur le
graphique indique la contribution du degreacute global de qualification de la population en acircge
de travailler la seconde appeleacutee composante reacutegionale indique dans quelle mesure les
diffeacuterences de taux drsquoemploi pour chaque niveau drsquoinstruction (faible moyen et eacuteleveacute)
contribuent aux performances reacutegionales en matiegravere drsquoemploi Dans la plupart des cas les
deux facteurs semblent avoir leur importance mais la composante reacutegionale est souvent
preacutedominante Cela eacutetant le niveau de formation semble jouer un rocircle moins important
que la speacutecialisation sectorielle dans les pays ougrave les dispariteacutes reacutegionales sont fortes
PERSPECTIVES DE LrsquoEMPLOI DE LrsquoOCDE ndash ISBN 92-64-01047-5 ndash copy OCDE 200596
2 LES DISPARITEacuteS REacuteGIONALES DrsquoEMPLOI SONT-ELLES PERSISTANTES LE ROcircLE DE LA MOBILITEacute GEacuteOGRAPHIQUE
En appliquant la mecircme meacutethodologie on constate que les diffeacuterences dans la
pyramide des acircges de la population en acircge de travailler ne jouent qursquoun rocircle tregraves mineur
dans la plupart des pays de lrsquoOCDE pour ce qui est des dispariteacutes reacutegionales en matiegravere de
taux drsquoemploi un rocircle limiteacute en France aux Pays-Bas en Norvegravege et en Suegravede et un rocircle
plus marqueacute en Coreacutee et en Irlande9
Au total les scheacutemas de speacutecialisation de la production et le niveau drsquoeacuteducation
semblent pouvoir expliquer en partie les dispariteacutes reacutegionales constateacutees en ce qui
concerne lrsquoemploi La dimension reacutegionale speacutecifique (autrement dit la partie inexpliqueacutee)
reste neacuteanmoins importante dans de nombreux cas certaines reacutegions deacutetenant de
multiples atouts et drsquoautres restant agrave la traicircne
Graphique 25 Dans quelle mesure les dispariteacutes reacutegionales en matiegravere drsquoemploi sont-elles lieacutees au niveau drsquoinstruction de la population reacutegionale en acircge
de travailler Deacutecomposition de la diffeacuterence moyenne des taux drsquoemploi entre les reacutegions agrave taux drsquoemploi infeacuterieurs
(reacutegions moins performantes) et agrave taux drsquoemploi supeacuterieurs (reacutegions plus performantes) que la moyenne nationale en 2003a b
a) Pour chaque pays les reacutegions sont diviseacutees en deux groupes celles avec un taux drsquoemploi supeacuterieur agrave la moyennenationale en 2003 (reacutegions R1) et celles avec un taux drsquoemploi infeacuterieur agrave la moyenne nationale (reacutegions R2) Lestaux drsquoemploi moyens sont alors calculeacutes pour les deux groupes de reacutegions et leur diffeacuterence est partageacutee en deuxcomposantes ERR1 ndash ERR2 = Σ ERi R2 (Si R1 ndash Si R2) ndash Σ Si R1 (ERi R1 ndash ERi R2)Pour chaque pays ERR1 (resp ERR2) est la moyenne du taux drsquoemploi pour les reacutegions R1 (resp R2) ERiR1 (respERiR2) est la moyenne du taux drsquoemploi pour le niveau drsquoinstruction i (niveau infeacuterieur au deuxiegraveme cycle dusecondaire deuxiegraveme cycle de lrsquoenseignement secondaire eacutetudes supeacuterieures) pour les reacutegions R1 (resp R2) etSiR1 (resp SiR2) est la part moyenne du niveau drsquoinstruction i dans la population en acircge de travailler des reacutegionsR1 (resp R2) Le premier terme de droite exprime la diffeacuterence de taux drsquoemploi reacutegionaux qui serait observeacutee sipour chaque cateacutegorie de travailleurs la moyenne des taux drsquoemploi eacutetait la mecircme dans les reacutegions R1 et R2 Lesdispariteacutes reacutegionales sont donc seulement attribueacutees agrave la composition par niveau drsquoinstruction de la populationreacutegionale en acircge de travailler Un reacutesultat neacutegatif indique que les reacutegions R1 sont deacutesavantageacutees par unecomposition relativement deacutefavorable des compeacutetences de la population en acircge de travailler
b) 1998 pour la Coreacutee et la Nouvelle-Zeacutelande 2002 pour les Pays-Bas
Source Voir lrsquoannexe 2A1
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2 LES DISPARITEacuteS REacuteGIONALES DrsquoEMPLOI SONT-ELLES PERSISTANTES LE ROcircLE DE LA MOBILITEacute GEacuteOGRAPHIQUE
Concentration geacuteographique des activiteacutes eacuteconomiques
Les activiteacutes eacuteconomiques et les populations sont ineacutegalement reacuteparties entre reacutegions
drsquoun mecircme pays et tendent agrave ecirctre fortement concentreacutees geacuteographiquement (voir
eacutegalement OCDE 2005a) Dans la plupart des pays plus de la moitieacute du revenu national est
engendreacute dans quelques reacutegions cleacutes qui repreacutesentent ensemble moins drsquoun quart de la
superficie totale nationale (tableau 2A25 de lrsquoannexe dans OCDE 2005c)
La concentration de la population et des activiteacutes eacuteconomiques peut ecirctre due en
premier lieu aux avantages qursquooffre une implantation dans des zones doteacutees drsquoatouts
naturels preacutesence de matiegraveres premiegraveres sol fertile climat favorable faciliteacute drsquoaccegraves
terrestre ou maritime etc Neacuteanmoins la concentration geacuteographique de certaines
industries comme le textile lrsquohabillement ou la conception de logiciels donne agrave penser qursquoil
existe agrave cet eacutegard des forces autres que les attraits naturels Drsquoapregraves Ellison et Glaeser (1999)
les avantages naturels expliqueraient seulement 20 agrave 50 des concentrations geacuteographiques
observeacutees aux Eacutetats-Unis
Indeacutependamment des avantages naturels certaines firmes peuvent tirer profit drsquoune
implantation agrave proximiteacute drsquoun grand nombre drsquoautres entreprises si lrsquoeacutechelle de
lrsquoenvironnement eacuteconomique ameacuteliore la productiviteacute crsquoest-agrave-dire si le regroupement
geacuteographique est geacuteneacuterateur drsquoeacuteconomies externes Cette approche met en exergue le rocircle
des interactions entre agents eacuteconomiques dans un mecircme lieu geacuteographique ndash par
opposition aux interactions entre les agents et la nature ndash dans le choix drsquoune implantation
industrielle Les eacutetudes empiriques analyseacutees par Rosenthal et Strange (2004) indiquent
que le doublement de la taille drsquoune ville augmenterait de 3 agrave 8 la productiviteacute moyenne
des entreprises qursquoelle heacuteberge Il existe trois principaux types drsquoexternaliteacutes positives
dues au regroupement geacuteographique
Lrsquoagglomeacuteration permettrait aux entreprises de se procurer agrave un coucirct moindre des
intrants intermeacutediaires (en raison de rendements drsquoeacutechelle croissants)
Les besoins des employeurs et les qualifications des travailleurs concorderaient mieux
dans des grandes villes ou dans des zones industrielles ce qui geacuteneacutererait des gains de
productiviteacute En outre le recrutement par lrsquoemployeur et lrsquoobtention drsquoun nouveau
travail par le salarieacute seraient plus rapides et donc moins coucircteux
La proximiteacute geacuteographique de producteurs appartenant agrave un mecircme secteur drsquoactiviteacute
faciliterait la transmission de savoirs et les externaliteacutes en termes de capital humain
Les eacutetudes empiriques suggegraverent que ces trois types drsquoeacuteconomies drsquoagglomeacuteration
expliquent une part importante du pheacutenomegravene de concentration geacuteographique des
activiteacutes eacuteconomiques ndash mecircme srsquoil est difficile drsquoeacutevaluer lrsquoimportance relative de chacun
drsquoeux (pour une revue reacutecente voir les eacutetudes de Rosenthal et Strange 2004 Duranton et
Puga 2004) De plus drsquoautres facteurs peuvent favoriser ce processus drsquoagglomeacuteration
Ainsi la concentration drsquoactiviteacutes eacuteconomiques en allant de pair avec la concentration des
emplois creacutee de vastes marcheacutes ce qui peut inciter de nouveaux producteurs agrave srsquoimplanter
dans ces lieux comptant de nombreux consommateurs Agrave leur tour les grandes villes
doteacutees de structures commerciales importantes sont sans doute plus attrayantes pour les
travailleurs et leurs familles10
Eacutetant donneacute que la population drsquoacircge actif comme les activiteacutes eacuteconomiques ont
tendance agrave ecirctre concentreacutees geacuteographiquement lrsquoagglomeacuteration ne se traduit pas
neacutecessairement par des dispariteacutes reacutegionales en matiegravere de performance du marcheacute du
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2 LES DISPARITEacuteS REacuteGIONALES DrsquoEMPLOI SONT-ELLES PERSISTANTES LE ROcircLE DE LA MOBILITEacute GEacuteOGRAPHIQUE
travail Comme le fait observer Martin (2003) lorsque la population suit le capital mobile
(physique et humain) depuis les reacutegions en deacuteclin vers les reacutegions en expansion cela
diminue le sous-emploi de la main-drsquoœuvre dans les premiegraveres et la peacutenurie drsquoactifs dans
les secondes sans entraicircner une dispariteacute significative On notera cependant que dans
la plupart des pays la population en acircge de travailler tend agrave ecirctre moins concentreacutee
geacuteographiquement que les activiteacutes eacuteconomiques (tableau 2A25 de lrsquoannexe dans OCDE
2005c) En outre la mesure dans laquelle la reacutepartition geacuteographique de la production
Graphique 26 Concentration geacuteographique et dispariteacutes reacutegionales dans les taux drsquoemploia
statistiquement significatifs au seuil de 1 5 et 10 respectivementLes pays en italique correspondent au niveau reacutegional 1a) Lrsquoindice de dispariteacute correspond au coefficient de variation pondeacutereacute des taux drsquoemploi reacutegionaux Lrsquoindice de
concentration est celui proposeacute par Spiezia (2002) qui est deacutefini par 05 ougrave yi est la part de
la production de la reacutegion i ai est la superficie de la reacutegion i en pourcentage de la superficie du pays et amin est lasuperficie relative de la plus petite reacutegion Si la part de la production de chaque reacutegion correspond agrave sa superficierelative alors il nrsquoy a pas de concentration et lrsquoindice est eacutegal agrave 0 Lrsquoindice croicirct avec la concentration geacuteographique etatteint un maximum de un quand toute la production est concentreacutee dans la reacutegion ayant la plus petite superficie
Source Voir lrsquoannexe 2A1
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2 LES DISPARITEacuteS REacuteGIONALES DrsquoEMPLOI SONT-ELLES PERSISTANTES LE ROcircLE DE LA MOBILITEacute GEacuteOGRAPHIQUE
srsquoeacutecarte de celle de la population drsquoacircge actif varie drsquoun pays agrave lrsquoautre et agrave premiegravere vue
plus cet eacutecart est grand plus les dispariteacutes reacutegionales en matiegravere de taux drsquoemploi sont
importantes (graphique 26 partie B) Diffeacuterentes eacutetudes soulignent que par comparaison
avec lrsquoEurope les Eacutetats-Unis connaissent agrave la fois une plus forte concentration des activiteacutes
eacuteconomiques et des dispariteacutes infranationales moins marqueacutees au niveau des performances
du marcheacute du travail (Puga 2002 Martin 2003) Ce reacutesultat est confirmeacute par le graphique 26
(partie A) la plus grande concentration geacuteographique de la production aux Eacutetats-Unis ne
se traduit pas par des variations reacutegionales des taux drsquoemploi plus importantes que dans
de nombreux pays europeacuteens ougrave les activiteacutes eacuteconomiques sont moins regroupeacutees
Finalement lorsqursquoil y a concentration la mobiliteacute geacuteographique de la main-drsquoœuvre
pourrait jouer un rocircle majeur en matiegravere drsquoajustement des marcheacutes reacutegionaux de lrsquoemploi
C Dispariteacutes reacutegionales drsquoemploi et mobiliteacute geacuteographique des travailleurs
La persistance de dispariteacutes reacutegionales au sein de chaque pays semble indiquer que les
meacutecanismes de laquo marcheacute raquo sont souvent trop faibles pour jouer un rocircle drsquoautoreacutegulation
Lrsquoun de ces meacutecanismes est le mouvement de travailleurs en provenance de reacutegions en
proie agrave des difficulteacutes eacuteconomiques vers des reacutegions dont la situation est meilleure
Lrsquoajustement des salaires (crsquoest-agrave-dire leur diminution relative dans les reacutegions agrave plus fort
taux de chocircmage) peut eacutegalement jouer un rocircle en attirant les capitaux dans les reacutegions ougrave
les salaires fleacutechissent et en augmentant lrsquoincitation des travailleurs agrave migrer hors de ces
reacutegions cet effet est cependant moins direct car il requiert agrave la fois que les facteurs soient
mobiles et qursquoils reacutepondent aux signaux de salaires La preacutesente section analyse
essentiellement le rocircle des migrations internes en tant que meacutecanisme drsquoajustement11
Faute de disposer de suffisamment de donneacutees salariales par reacutegions il est difficile
drsquoanalyser lrsquointeraction entre les salaires et les dispariteacutes reacutegionales Neacuteanmoins on
examinera les reacutesultats recueillis dans drsquoautres eacutetudes quant au rocircle des salaires relatifs en
tant que meacutecanisme reacutegulateur
Les flux migratoires internes bruts ont tendance agrave ecirctre moins eacuteleveacutes en Europe qursquoen Ameacuterique du Nord et dans la reacutegion de lrsquoAsie-Pacifiquehellip
La migration interreacutegionale et les migrations journaliegraveres peuvent ecirctre analyseacutees en
termes de flux bruts et nets Les flux bruts permettent de disposer drsquoune ideacutee drsquoensemble de
la mobiliteacute des individus Si ces mouvements sont motiveacutes par des raisons professionnelles
ndash ce qui nrsquoest pas toujours le cas puisque des individus peuvent changer de lieu de
reacutesidence sans changer drsquoemploi ndash ils peuvent contribuer aux ajustements du marcheacute du
travail en permettant une meilleure concordance entre emplois et caracteacuteristiques des
travailleurs Neacuteanmoins les flux bruts nrsquoont pas neacutecessairement un impact sur le niveau
des populations reacutegionales puisqursquoune mecircme reacutegion peut enregistrer simultaneacutement des
flux drsquoimmigration et drsquoeacutemigration Les flux nets par contre se reacutevegravelent les plus adapteacutes
pour eacutevaluer les effets directs de la mobiliteacute geacuteographique des individus sur la population
drsquoacircge actif au niveau reacutegional
Comme on lrsquoa vu dans lrsquoencadreacute 21 les comparaisons entre pays des flux migratoires
bruts et nets exigent une certaine prudence Cette mise en garde eacutetant faite les donneacutees
permettent de deacutegager un tableau drsquoensemble En moyenne les flux migratoires bruts
internes ndash agrave savoir la proportion de la population en acircge de travailler au sein de chaque
eacuteconomie nationale qui a changeacute de reacutegion de reacutesidence pendant lrsquoanneacutee consideacutereacutee ndash ont
tendance agrave ecirctre moins marqueacutes en Europe qursquoaux Eacutetats-Unis ou dans les pays de la zone
PERSPECTIVES DE LrsquoEMPLOI DE LrsquoOCDE ndash ISBN 92-64-01047-5 ndash copy OCDE 2005100
2 LES DISPARITEacuteS REacuteGIONALES DrsquoEMPLOI SONT-ELLES PERSISTANTES LE ROcircLE DE LA MOBILITEacute GEacuteOGRAPHIQUE
Asie-Pacifique (graphique 27) En Europe toutefois la situation nrsquoest pas uniforme dans
tous les pays ceux du Sud et de lrsquoEst de la reacutegion se caracteacuterisent par des taux bruts de
migration tregraves faibles (infeacuterieurs agrave 1 de la population en acircge de travailler) alors que la
France et le Royaume-Uni affichent des taux relativement eacuteleveacutes12 Dans tous les cas
cependant les taux bruts de migration europeacuteens restent nettement infeacuterieurs agrave ceux des
Eacutetats-Unis (les taux donneacutes pour ce pays sont calculeacutes agrave partir des Eacutetats et seraient
supeacuterieurs si on les rapportait agrave de plus petites reacutegions drsquoune taille comparable agrave celle
retenue pour la plupart des pays europeacuteens)
Graphique 27 Taux de migrations internes 2003
a) Sauf pour lrsquoAustralie et lrsquoItalie pour lesquels la population de reacutefeacuterence est la population totale et pour le Japonpour lequel la population de reacutefeacuterence est la population acircgeacutee de cinq ans ou plus
b) Les taux de migrations nettes totales sont calculeacutes comme la somme des valeurs absolues des flux nets reacutegionauxdiviseacutes par deux et rapporteacutes agrave la population totale acircgeacutee de 15 agrave 64 ans
c) 1999d) 2001e) 2002
Source Voir lrsquoannexe 2A1
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hellip mais ils ne baissent plus
Dans la plupart des pays ces laquo tendances raquo geacuteneacuterales qui ont eacuteteacute exposeacutees dans des
eacuteditions anteacuterieures des Perspectives de lrsquoemploi (1990 2000) sont demeureacutees relativement
stables au cours des dix derniegraveres anneacutees dans la plupart des pays En Espagne et en Italie
les flux migratoires se sont stabiliseacutes mais agrave un faible niveau Dans drsquoautres pays europeacuteens
en France aux Pays-Bas et depuis la fin des anneacutees 90 en Allemagne (graphique 28) on
observe une certaine tendance agrave lrsquoaccroissement de la mobiliteacute Globalement sauf au
Japon la baisse des migrations interreacutegionales observeacutee au cours des derniegraveres deacutecennies
(OCDE 1990) srsquoest interrompue
Les migrations internes nettes ne contribuent pas toujours agrave reacuteduire les dispariteacutes reacutegionales en matiegravere drsquoemploi
Dans tous les pays un pourcentage relativement peu eacuteleveacute des flux internes bruts
correspond agrave une redistribution de la population en acircge de travailler entre diffeacuterentes
reacutegions les taux nets de migrations totaux sont extrecircmement faibles et se situent dans la
plupart des cas au-dessous de 03 (graphique 27 partie B) Ici encore les Eacutetats-Unis se
distinguent avec un taux net supeacuterieur agrave celui enregistreacute dans les autres pays Les
diffeacuterences entre pays sont toutefois nettement moins marqueacutees que dans le cas des taux
bruts ce qui signifie que srsquoils sont motiveacutes par des raisons drsquoemploi les flux migratoires
de populations drsquoacircge actif remplissent sans doute davantage une fonction drsquoadaptation
plutocirct que de redistribution de la population entre marcheacutes reacutegionaux de lrsquoemploi Ceci est
particuliegraverement manifeste pour le Canada le Japon et la Nouvelle-Zeacutelande13 Par contre
la Reacutepublique tchegraveque se caracteacuterise par de faibles flux migratoires bruts mais qui
redistribuent une partie significative de sa population entre ses diffeacuterentes reacutegions
Graphique 28 Eacutevolution des taux de migrations internesa
Taux bruts de sortie en pourcentage de la population acircgeacutee de 15 agrave 64 ansb
a) Les pays sont classeacutes suivant la variation de leur taux de migration sur la plus longue peacuteriode disponibleb) Sauf pour lrsquoAustralie et lrsquoItalie pour lesquels la population de reacutefeacuterence est la population totale et pour le Japon
pour lequel la population de reacutefeacuterence est la population acircgeacutee de cinq ans ou plusc) 1996 pour la Nouvelle-Zeacutelande 1999 pour la Hongrie les Pays-Bas et le Royaume-Unid) 2001 pour la Gregravece le Japon et la Nouvelle-Zeacutelande 2002 pour la France
Source Voir lrsquoannexe 2A1
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2 LES DISPARITEacuteS REacuteGIONALES DrsquoEMPLOI SONT-ELLES PERSISTANTES LE ROcircLE DE LA MOBILITEacute GEacuteOGRAPHIQUE
Si pour la peacuteriode 1998-2003 lrsquoon considegravere le sens des flux migratoires interreacutegionaux
et la mesure dans laquelle ils ont contribueacute agrave reacuteeacutequilibrer les dispariteacutes reacutegionales en
matiegravere drsquoemploi on observe des reacutesultats contrasteacutes Dans huit des 15 pays eacutetudieacutes les
migrants en acircge de travailler tendent agrave quitter des reacutegions agrave faible taux drsquoemploi pour se
rendre dans des reacutegions ougrave le taux drsquoemploi est eacuteleveacute et deacutelaissent les reacutegions agrave fort taux
de chocircmage pour celles ougrave le chocircmage est moindre (tableau 24) Dans quatre pays les flux
migratoires nets accentuent plutocirct leacutegegraverement les dispariteacutes reacutegionales en ce qui concerne
lrsquoun ou lrsquoautre des deux indicateurs consideacutereacutes (le taux drsquoemploi ou le taux de chocircmage)
Mais dans les trois autres pays la Reacutepublique tchegraveque la France et les Pays-Bas les flux
migratoires tendent agrave renforcer les dispariteacutes reacutegionales sur ces deux plans puisque les
migrations nettes positives touchent principalement des reacutegions agrave faible taux drsquoemploiagrave
fort taux de chocircmage Ce reacutesultat nrsquoest pas imputable au deacutemeacutenagement de retraiteacutes
preacutefeacuterant des reacutegions plus attrayantes et plus ensoleilleacutees car il se veacuterifie eacutegalement dans
le cas du groupe drsquoacircge des 25-54 ans Il corrobore eacutegalement les conclusions de certaines
eacutetudes empiriques (encadreacute 22) Ce reacutesultat quelque peu contre-intuitif indique que
lrsquoemploi nrsquoest pas le seul ni mecircme peut-ecirctre le principal motif des migrations interreacutegionales
Il reflegravete peut-ecirctre eacutegalement lrsquoexistence drsquoobstacles agrave la mobiliteacute professionnelle que lrsquoon
analysera dans la section 2 du preacutesent chapitre
Tableau 24 Flux nets de migrations internes par rapport aux performances reacutegionales du marcheacute du travail 1998-2003
Rapports moyens sur la peacuteriode pour toutes les personnes acircgeacutees de 15 agrave 64 ansa
a) Les chiffres se rapportent agrave la population totale et non agrave la population en acircge de travailler pour lrsquoAustralie etlrsquoItalie et aux personnes acircgeacutees de cinq ans ou plus pour le Japon
b) Les taux de migrations internes nettes sont calculeacutes comme la somme des valeurs absolues des flux netsreacutegionaux diviseacutes par deux et rapporteacutes agrave la population totale en acircge de travailler un an auparavant
c) Somme des migrations internes nettes par reacutegion (ie flux drsquoentreacutees moins flux de sorties au cours drsquoune anneacutee) d) Les reacutegions agrave faible chocircmage sont identifieacutees en classant les reacutegions la premiegravere anneacutee de la peacuteriode consideacutereacutee par
taux de chocircmage croissant jusqursquoagrave ce que la population active cumuleacutee deacutepasse un tiers de la population active totaleet en incluant la derniegravere reacutegion dans le calcul en lui affectant une fraction pondeacutereacutee approprieacutee Les reacutegions agrave fortchocircmage contiennent de mecircme le tiers de la population active ayant les taux de chocircmage les plus eacuteleveacutes
Source Voir lrsquoannexe 2A1
NiveauNombre
de reacutegionsPeacuteriode
Taux de migrations
internesnettesb
En pourcentage de la population en acircge de travaillerc d
Migration nette moyenne dans
les reacutegionsagrave fort taux drsquoemploi
Migration nette moyenne dans
les reacutegions agrave faible taux
drsquoemploi
Migration nette moyenne dans
les reacutegions agrave fort taux
de chocircmage
Migration nette moyenne dans
les reacutegions agrave faible taux de chocircmage
Australie 1 8 1998-2003 014 043 ndash028 043 ndash026
Autriche 2 9 1996-2002 016 014 022 ndash024 011
Canada 1 10 1998-2003 014 020 ndash014 ndash014 021
Reacutepublique tchegraveque 2 8 2002-2003 024 ndash058 029 029 ndash063
France 2 22 1997-2002 022 ndash042 018 020 ndash022
Allemagne 2 36 1998-2003 020 025 ndash014 ndash018 018
Hongrie 2 7 1999-2003 006 002 000 ndash002 003
Italie 2 20 1997-2002 012 020 ndash038 ndash030 018
Japon 2 47 1995-2000 006 009 ndash011 004 ndash002
Pays-Bas 2 12 1994-1999 024 048 017 030 025
Nouvelle-Zeacutelande 2 12 1996-2001 016 012 ndash013 011 ndash001
Pologne 2 16 2001-2003 008 006 ndash016 ndash019 005
Espagne 2 16 1998-2003 004 000 ndash001 ndash001 ndash001
Royaume-Uni 2 37 1999-2003 022 008 ndash030 ndash026 004
Eacutetats-Unis 1 51 1998-2003 033 028 ndash032 ndash033 047
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2 LES DISPARITEacuteS REacuteGIONALES DrsquoEMPLOI SONT-ELLES PERSISTANTES LE ROcircLE DE LA MOBILITEacute GEacuteOGRAPHIQUE
Entre 1 et 16 des actifs occupeacutes se deacuteplacent chaque jour drsquoune reacutegion agrave une autre
Les deacuteplacements domicile-travail quotidiens remplacent freacutequemment les migrations
Dans certains meacutenages en cas de nouvel emploi on juge preacutefeacuterable de faire ces deacuteplacements
plutocirct que de deacutemeacutenager estimant que les frais de transport sont infeacuterieurs aux coucircts drsquoun
deacutemeacutenagement (agrave la fois le coucirct eacuteconomique et les coucircts lieacutes agrave la perte drsquoun reacuteseau social
du cadre de vie etc) Neacuteanmoins lrsquoarbitrage en faveur des migrations journaliegraveres deacutepend
Encadreacute 22 Les salaires et la mobiliteacute des travailleurs reacuteagissent-ils aux deacuteseacutequilibres des marcheacutes reacutegionaux de lrsquoemploi
Les migrations internes peuvent avoir un effet drsquoajustement important dans les pays ougraveelles sont eacuteleveacutees Blanchard et Katz (1992) ont constateacute qursquoaux Eacutetats-Unis les migrationsinternes reacutepondaient de maniegravere significative agrave des chocs de demande de main-drsquoœuvrespeacutecifiques agrave certains Eacutetats Leur eacutetude montre qursquoun choc deacutefavorable commence parsusciter une hausse du chocircmage une baisse sensible des salaires nominaux et une leacutegegraverediminution du taux drsquoactiviteacute La baisse des salaires stimule agrave son tour la demande demain-drsquoœuvre mais pas suffisamment pour compenser les effets du choc initial En faitles ajustements se produisent essentiellement lorsque les travailleurs quittent la zonedeacuteprimeacutee et la quittent rapidement la perte de 100 emplois la premiegravere anneacutee setraduirait par 30 chocircmeurs suppleacutementaires une diminution drsquoactiviteacute de cinqtravailleurs et donc une eacutemigration nette de 65 travailleurs Apregraves une peacuteriode de cinq agravesept ans tant le chocircmage que lrsquoactiviteacute reviendraient agrave leurs niveaux anteacuterieurs au choc
De mecircme Blanchard et Katz (1992) Debelle et Vickery (1999) ont constateacute que les migrationsinternes constituaient un meacutecanisme majeur drsquoajustement entre reacutegions australiennes etChoy et al (2002) ont abouti agrave des conclusions analogues pour la Nouvelle-Zeacutelande
En Europe par contre ougrave les flux migratoires sont en moyenne bien infeacuterieurs agrave ceux delrsquoAustralie de la Nouvelle-Zeacutelande et des Eacutetats-Unis Decressin et Fatas (1995) ont montreacuteque les ajustements par rapport agrave des chocs circonscrits agrave des reacutegions deacutetermineacutees avaienttendance agrave prendre essentiellement la forme drsquoune eacutevolution des taux drsquoactiviteacute plutocirct quede migrations interreacutegionales Plus preacuteciseacutement dans les cinq anneacutees suivant un chocdeacutefavorable agrave lrsquoemploi lrsquoimpact interviendrait agrave 78 sous forme de sortie de travailleursde la population active contre 18 aux Eacutetats-Unis On observe le mecircme contraste en cequi concerne lrsquoeacutemigration nette aux Eacutetats-Unis degraves la premiegravere anneacutee celle-ci repreacutesenterait52 du processus drsquoajustement alors qursquoen Europe il faudrait attendre trois ans pour quece pourcentage soit atteint En drsquoautres termes les travailleurs europeacuteens ont tendance agravereacuteagir agrave une baisse de la demande de main-drsquoœuvre dans leur reacutegion en nrsquoexerccedilant plusdrsquoactiviteacute professionnelle plutocirct qursquoen eacutemigrant dans une autre reacutegion ou dans un autrepays Cette constatation est confirmeacutee par Nahuis et Parikh (2002) sur la base drsquouneanalyse plus deacutetailleacutee de la dynamique de lrsquoemploi dans des reacutegions europeacuteennes
En Europe la rigiditeacute des salaires peut constituer un obstacle agrave lrsquoajustement par lesmigrations internes En particulier les conventions collectives qui fixent les mecircmes normessalariales pour lrsquoensemble drsquoun pays tendent agrave reacuteduire les possibiliteacutes de diffeacuterentiels desalaires en fonction des reacutegions (OCDE 2004a) Il en reacutesulte de moindres incitations pourles travailleurs agrave quitter des reacutegions agrave fort taux de chocircmage pour se rendre dans des zonesougrave les possibiliteacutes drsquoemploi sont meilleures et les salaires plus eacuteleveacutes Ainsi drsquoapregravesBrunello et al (2001) les faibles diffeacuterentiels salariaux expliqueraient la nette diminution de lamobiliteacute des travailleurs italiens entre les reacutegions moins favoriseacutees et les plus prospegraveres
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2 LES DISPARITEacuteS REacuteGIONALES DrsquoEMPLOI SONT-ELLES PERSISTANTES LE ROcircLE DE LA MOBILITEacute GEacuteOGRAPHIQUE
tout agrave la fois du marcheacute de lrsquoemploi et du marcheacute du logement Agrave mesure que leurs revenus
augmentent et que les coucircts des trajets diminuent les meacutenages ont tendance agrave deacutesirer des
logements plus spacieux et des terrains plus grands que les villes dans de nombreux cas
ne peuvent leur offrir Ainsi lrsquoaccroissement du pourcentage des migrants journaliers et
lrsquoallongement des trajets observeacutes reacutecemment dans certains pays deacutecoulent eacutegalement de
lrsquoeacutevolution de lrsquourbanisation agrave savoir lrsquoeacutetalement urbain associeacute au deacuteveloppement des
infrastructures de transport et ne reflegravetent pas neacutecessairement une meilleure concordance
entre marcheacutes du travail reacutegionaux voisins14 Dans la quasi-totaliteacute des pays eacutetudieacutes la
proportion de migrants journaliers par rapport agrave la population en acircge de travailler est
supeacuterieure aux flux migratoires interreacutegionaux la diffeacuterence eacutetant souvent significative15
La progression du nombre de meacutenages ougrave lrsquohomme et la femme travaillent est un autre
facteur susceptible drsquoavoir fait diminuer les migrations interreacutegionales et augmenter la
quantiteacute de migrants journaliers En termes bruts les migrations journaliegraveres sont
particuliegraverement importantes au Royaume-Uni (16 des salarieacutes font chaque jour la
navette entre deux reacutegions) mais aussi en Autriche en Allemagne et au Japon (graphique 29)
Cependant dans ces pays (sauf au Japon) ces taux eacuteleveacutes srsquoexpliquent en partie par le fait
que la capitale constitue une reacutegion agrave elle seule Les taux de migrations journaliegraveres sont en
revanche particuliegraverement faibles en Espagne
Les scheacutemas de migrations et de deacuteplacements domicile-travail varient selon les groupes de population
En matiegravere de migrations et de trajets entre la reacutesidence et le lieu de travail les
comportements sont tregraves heacuteteacuterogegravenes selon les groupes de population Ainsi les taux de
migration se rapportant aux hommes ne sont que tregraves leacutegegraverement supeacuterieurs agrave ceux
concernant les femmes sauf au Japon (tableau 2A26 de lrsquoannexe dans OCDE 2005c)
mais les jeunes sont beaucoup plus prompts agrave migrer que les personnes plus acircgeacutees
la Reacutepublique slovaque et lrsquoEspagne constituant les seules exceptions agrave cet eacutegard
(graphique 210) Les groupes ayant beacuteneacuteficieacute drsquoune eacuteducation supeacuterieure sont en geacuteneacuteral
les plus mobiles notamment en France et au Royaume-Uni les deux pays europeacuteens ougrave les
migrations interreacutegionales sont les plus fortes Ces reacutesultats sont confirmeacutes par une
analyse eacuteconomeacutetrique au niveau des meacutenages portant sur plusieurs pays europeacuteens (voir
ci-dessous) Les diffeacuterences entre les scheacutemas de mobiliteacute de groupes ayant des niveaux
drsquoeacuteducation diffeacuterents sont moins marqueacutees aux Eacutetats-Unis Globalement les travailleurs dont
la position sur le marcheacute du travail est plus faible seraient donc moins mobiles ndash et donc
davantage tributaires des possibiliteacutes drsquoemploi locales Il srsquoagit lagrave drsquoune constatation
importante agrave la lumiegravere de lrsquoobjectif global drsquoune plus grande mobilisation des groupes sous-
repreacutesenteacutes
Le profil des migrants journaliers est quelque peu diffeacuterent Les diffeacuterences sont plus
marqueacutees entre hommes et femmes ce qui reflegravete probablement la persistance du partage
des tacircches au sein des familles qui limite les possibiliteacutes des femmes de passer du temps dans
les trajets ndash la seule exception eacutetant la France ougrave le taux de migration journaliegravere des femmes
deacutepasse de peu celui des hommes (tableau 2A26 de lrsquoannexe dans OCDE 2005c)16 Par contre
il semble nrsquoy avoir que peu de diffeacuterences entre les tranches drsquoacircges (graphique 2A21 de
lrsquoannexe dans OCDE 2005c) Srsquoagissant des niveaux drsquoeacuteducation la situation varie
davantage drsquoun pays agrave lrsquoautre qursquoen ce qui concerne les migrations Si les migrants
journaliers se recrutent davantage parmi les plus qualifieacutes au Royaume-Uni et en
Allemagne ce sont au contraire les individus moyennement ou faiblement qualifieacutes qui
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2 LES DISPARITEacuteS REacuteGIONALES DrsquoEMPLOI SONT-ELLES PERSISTANTES LE ROcircLE DE LA MOBILITEacute GEacuteOGRAPHIQUE
constituent la majoriteacute de ces migrants en Autriche en France et en Italie Cette situation
reflegravete sans doute en partie des formes diffeacuterentes de deacuteveloppement urbain les groupes
les plus aiseacutes quittent le centre des villes dans certains pays mais dans drsquoautres la classe
moyenne et les groupes les plus pauvres vivent de plus en plus dans les banlieues et font
le trajet jusqursquoau centre ville pour leur travail
Graphique 29 Taux de migrations journaliegraveres dans certains pays de lrsquoOCDE 2003a
Pourcentage de lrsquoemploi reacutesident
a) 2000 pour les Eacutetats-Unis et le Japon 2001 pour le Royaume-Uni et 2002 pour la Franceb) Travailleurs salarieacutes qui traversent la frontiegravere reacutegionale pour aller de leur lieu de reacutesidence agrave leur lieu de travailc) Les flux nets de migrations journaliegraveres sont calculeacutes comme la somme des valeurs absolues des flux nets
reacutegionaux de migrations journaliegraveres diviseacutees par deux
Source Voir lrsquoannexe 2A1
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2 Politiques publiques et dispariteacutes reacutegionalesEn tant que telles les diffeacuterences de taux drsquoemploi et de chocircmage drsquoune reacutegion agrave
lrsquoautre ne constituent pas neacutecessairement un sujet de preacuteoccupation pour les pouvoirs
publics Il nrsquoy a aucune raison de srsquoattendre agrave ce que les taux drsquoactiviteacute soient identiques
dans toutes les reacutegions Et agrave supposer que les comportements de participation soient
Graphique 210 Les jeunes et les plus eacuteduqueacutes constituent les groupes les plus mobiles
Migrations internesa selon les caracteacuteristiques socio-eacuteconomiques pourcentages 2003b
a) Proportion de personnes acircgeacutees de 15 agrave 64 ans qui changent de reacutegion de reacutesidence dans lrsquoanneacuteeb) 1999 pour les Pays-Bas 2001 pour la Gregravece et 2002 pour lrsquoAutriche et la France
Source Voir lrsquoannexe 2A1
Statlink httpdxdoiorg101787585808080608
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semblables il nrsquoest pas surprenant que les taux de chocircmage varient drsquoune reacutegion agrave lrsquoautre
compte tenu de pheacutenomegravenes de speacutecialisation spatiale les chocs touchant lrsquooffre et la
demande auront tendance agrave avoir des effets plus prononceacutes dans certaines reacutegions
Cela eacutetant la persistance de dispariteacutes reacutegionales au niveau de lrsquoemploi et du chocircmage
peut eacutegalement reacuteveacuteler lrsquoeacutechec de politiques et un mauvais fonctionnement des marcheacutes
du travail Il peut ainsi exister certaines barriegraveres agrave la mobiliteacute interreacutegionale des individus
freinant les reacuteallocations de la population active des reacutegions deacutefavoriseacutees vers les reacutegions
offrant de meilleures perspectives drsquoemploi La mobiliteacute ne constitue pas agrave lrsquoeacutevidence une
fin en soi et les liens entre la mobiliteacute geacuteographique et les deacuteseacutequilibres reacutegionaux sont
complexes (encadreacute 23) Neacuteanmoins la suppression de certains obstacles agrave la mobiliteacute des
travailleurs peut se reacuteveacuteler utile dans certains cas Agrave lrsquoinverse les entreprises peuvent
deacutecider de creacuteer des emplois dans les reacutegions ougrave les ressources en main-drsquoœuvre sont plus
abondantes ndash mettant ainsi lrsquoemploi agrave porteacutee de la population locale Mais les contraintes
qui pegravesent sur lrsquooffre et la demande notamment un ajustement salarial insuffisant au
niveau reacutegional des effets drsquoagglomeacuteration et des problegravemes de gouvernance locale
peuvent srsquoopposer agrave de telles creacuteations drsquoemploi
Dans les sections suivantes seront examineacutees les politiques susceptibles drsquoavoir une
incidence sur la mobiliteacute de la main-drsquoœuvre et la creacuteation drsquoemplois dans les reacutegions agrave fort
chocircmage Lrsquoaccent sera placeacute sur les politiques du logement ainsi que sur les indemniteacutes de
chocircmage et autres indemniteacutes de non-emploi en tant que facteurs qui risquent de
maintenir les personnes dans des reacutegions deacuteprimeacutees ainsi que sur des tentatives de
relancer lrsquoactiviteacute et la creacuteation drsquoemplois au niveau local Les moyens drsquoaction de porteacutee
plus large qui peuvent eacutegalement favoriser la creacuteation drsquoentreprises et drsquoemplois locaux ndash
tels que les investissements dans les infrastructures ou la deacutelocalisation de services
administratifs dans des reacutegions en crise ou eacuteloigneacutees ainsi que la politique fiscale en
geacuteneacuterale ndash pour importants qursquoils soient ne seront pas abordeacutes deacutepassant le cadre du
preacutesent chapitre
A Supprimer les obstacles agrave la mobiliteacute deacutecoulant des politiques du logement
Comme deacutejagrave signaleacute plus haut la mobiliteacute geacuteographique de la main-drsquoœuvre nrsquoest pas
une fin en soi et la preacutesente section porte principalement sur la suppression des obstacles
agrave la mobiliteacute potentiellement induits par les politiques du logement en vigueur Les frais de
logement (remboursements de creacutedits ou loyers) constituant en geacuteneacuteral le poste le plus
important du budget des meacutenages la deacutecision de changer de lieu de reacutesidence afin de
prendre un nouvel emploi a toutes chances drsquoecirctre influenceacutee par la situation du marcheacute du
logement et par les politiques du logement
La proprieacuteteacute du logement tend agrave reacuteduire la mobiliteacute
Lrsquooccupation drsquoun logement en tant que proprieacutetaire repreacutesente le mode drsquooccupation
le plus courant pour les meacutenages dans la plupart des pays de lrsquoOCDE Sa part augmente dans
la majoriteacute des pays de lrsquoUE depuis 1980 cette augmentation eacutetant particuliegraverement prononceacutee
au Royaume-Uni en Italie en Espagne en Belgique et aux Pays-Bas (graphique 211) Trois
groupes de pays peuvent ecirctre distingueacutes i) ceux ougrave la proportion de logements occupeacutes
par leurs proprieacutetaires est faible infeacuterieure agrave 60 agrave savoir certains pays drsquoEurope
continentale et la majoriteacute des pays nordiques qui se caracteacuterisent en geacuteneacuteral par un
secteur locatif social relativement important (graphique 2A22 de lrsquoannexe dans OCDE
2005c) ii) les pays ougrave cette proportion est moyenne srsquoeacutetablissant entre 60 et 70 et qui
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Encadreacute 23 Migrations salaires et productiviteacute
La persistance dans le temps drsquoeacutecarts en matiegravere drsquoemploi et de chocircmage au niveaureacutegional donne agrave penser qursquoils devraient ecirctre consideacutereacutes comme des pheacutenomegraveneslaquo structurels raquo durables La nature des mesures agrave prendre pour reacuteduire les dispariteacutesreacutegionales en matiegravere drsquoemploi deacutepend il va sans dire des causes de ces dispariteacutes Ilexiste en geacuteneacuteral une correacutelation positive entre les dispariteacutes reacutegionales drsquoemploi dans unpays donneacute et les dispariteacutes touchant les niveaux de productiviteacute (voir Sestito 2004 pourlrsquoEurope)
La mobiliteacute des travailleurs entre des reacutegions deacutefavoriseacutees et des reacutegions plus activespeut contribuer dans une certaine mesure agrave reacuteduire les dispariteacutes drsquoemploi Crsquoestnotamment le cas lorsque la demande de main-drsquoœuvre est globalement insuffisante dansle pays mais est exceacutedentaire dans certaines reacutegions Cela eacutetant mecircme en pareil cas lamesure dans laquelle la mobiliteacute geacuteographique est agrave mecircme de reacuteduire les dispariteacutesreacutegionales est sans doute limiteacutee Premiegraverement ndash comme on lrsquoa vu agrave la section 1C ndashpuisque ce sont les jeunes et les personnes hautement qualifieacutees qui ont le plus tendanceagrave se deacuteplacer une augmentation de lrsquoeacutemigration peut avoir pour effet neacutegatif dedeacutequalifier la population de la reacutegion drsquoorigine et drsquoaffaiblir encore le potentiel decroissance de cette derniegravere Deuxiegravemement il est probable que le logement poseintrinsegravequement certaines limites aux flux migratoires En effet le coucirct du logement atendance agrave srsquoeacutelever davantage dans les reacutegions les plus dynamiques que dans celles quisont deacutefavoriseacutees et lrsquoaccroissement de lrsquoeacutecart entre les coucircts constitue une fortedeacutesincitation agrave deacutemeacutenager Cannari et al (2000) observent par exemple que cepheacutenomegravene a limiteacute les migrations internes entre le sud et le nord de lrsquoItalie au cours de lapeacuteriode 1967-1992
Un ajustement insuffisant des salaires au niveau reacutegional peut eacutegalement expliquer enpartie les dispariteacutes observeacutees en ce qui concerne lrsquoemploi En particulier les systegravemes deneacutegociations salariales caracteriseacutes par un niveau intermeacutediaire de centralisation et decoordination ndash agrave savoir ceux qui se situent essentiellement au niveau des branchesnotamment en Allemagne en Espagne et dans une moindre mesure en Italie (OCDE2004a) ndash peuvent engendrer un deacutecalage entre salaire et productiviteacute dans les reacutegionsdeacutefavoriseacutees En effet de tels systegravemes de neacutegociations peuvent aboutir agrave des salairesneacutegocieacutes largement influenceacutes par les conditions eacuteconomiques preacutevalant dans les secteurset les reacutegions les plus dynamiques En lrsquoabsence drsquoautres meacutecanismes drsquoajustement cettesituation peut mener agrave des dispariteacutes reacutegionales durables en matiegravere drsquoemploi Cettehypothegravese a souvent eacuteteacute avanceacutee pour justifier les deacuteseacutequilibres reacutegionaux nord-sud enItalie et ouest-est en Allemagne (voir par exemple Brunello et al 2001 Davies et Hallet2001) De Koning et al (2004) estiment eacutegalement que les neacutegociations salariales agravelrsquoeacutechelon central constituent une cause essentielle du chocircmage en Allemagne orientale enItalie du Sud et en Espagne du Sud Deacutecentraliser la fixation des salaires pourrait donccontribuer agrave reacuteduire les dispariteacutes reacutegionales drsquoemploi Tous les problegravemes ne seront sansdoute pas reacutesolus pour autant Ainsi une baisse des salaires dans les reacutegions deacutefavoriseacuteesaura pour effet drsquoaccroicirctre les incitations agrave migrer ce qui comme on lrsquoa vu plus haut peutecirctre source de difficulteacutes si les groupes de travailleurs les plus productifs partent De faccedilonplus geacuteneacuterale des politiques visant agrave accroicirctre les niveaux de productiviteacute reacutegionauxpeuvent eacutegalement se reacuteveacuteler neacutecessaires (voir section 2C)
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comprennent la plupart des pays anglophones la Belgique la Finlande le Japon et la
Nouvelle-Zeacutelande et iii) ceux ougrave cette proportion est supeacuterieure agrave 70 soit les pays
drsquoEurope du Sud lrsquoIrlande et la Norvegravege
La proprieacuteteacute du logement est freacutequemment citeacutee comme eacutetant un obstacle agrave la
mobiliteacute geacuteographique de la main-drsquoœuvre Les proprieacutetaires de logements sont moins
susceptibles que drsquoautres de partir dans un nouvel endroit pour y prendre un nouvel
emploi eacutetant donneacute les coucircts de transaction eacuteleveacutes et le risque de perte de capital associeacutes
agrave ce deacutepart Cette intuition semble pouvoir ecirctre confirmeacutee par lrsquoexamen des donneacutees (pour
un certain nombre de pays europeacuteens) les reacutesultats preacutesenteacutes dans lrsquoencadreacute 24 eacutetant par
ailleurs conformes agrave ceux drsquoeacutetudes empiriques qui analysent les liens entre le mode
drsquooccupation du logement la mobiliteacute et la situation en matiegravere de chocircmage En regravegle
geacuteneacuterale tant les eacutetudes macroeacuteconomiques qui eacutetudient les variations dans le temps drsquoun
pays ou drsquoune reacutegion agrave lrsquoautre que les eacutetudes microeacuteconomiques se fondant sur des
donneacutees individuelles constatent que des taux eacuteleveacutes drsquooccupation des logements par
leurs proprieacutetaires tendent agrave ecirctre associeacutes agrave un chocircmage plus eacuteleveacute etou agrave une mobiliteacute
professionnelle plus faible (tableau 25) Cependant ces reacutesultats sont sans doute peu
robustes en raison drsquoun eacuteventuel biais de seacutelection ndash les personnes qui pensent deacutemeacutenager
agrave lrsquoavenir sont susceptibles de preacutefeacuterer la location agrave la proprieacuteteacute En outre le fait que le
choix du mode de reacutesidence de lrsquoemploi et celui du lieu de reacutesidence sont le fruit de
deacutecisions concomitantes devrait eacutegalement ecirctre pris en consideacuteration Pour autant les
eacutetudes microeacuteconomiques qui utilisent des donneacutees (longitudinales) sur les individus ou
les meacutenages et tiennent geacuteneacuteralement compte du caractegravere endogegravene des deacutecisions
concernant le mode de reacutesidence concluent eacutegalement que la proprieacuteteacute du logement est
Graphique 211 Proportion de logements occupeacutes par leurs proprieacutetaires 1980 et 200203
Logements occupeacutes par leurs proprieacutetaires en pourcentage du stock total de logements occupeacutes
a) 2001 pour la Norvegravege la Nouvelle-Zeacutelande et le Portugal
Source Agence nationale danoise pour lrsquoentreprise et le logement Statistiques du logement dans lrsquoUE 2003 pourlrsquoAllemagne lrsquoAutriche le Danemark la France les Pays-Bas le Portugal et la Suegravede Recensement de la populationet des logement Statistiques Norvegravege pour la Norvegravege FMI Perspectives de lrsquoeacuteconomie mondiale 2004 pour les autrespays
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Encadreacute 24 Dans quelle mesure les deacutecisions migratoires sont-elles lieacutees aux caracteacuteristiques socio-eacuteconomiques des meacutenages
Le tableau ci-apregraves tente de montrer agrave lrsquoaide drsquoestimations eacuteconomeacutetriques dans quellemesure les caracteacuteristiques socio-eacuteconomiques des meacutenages influent sur la probabiliteacutede migrer pour des raisons drsquoemploi Lrsquoanalyse porte sur un panel de meacutenages appartenantagrave 8 pays europeacuteens (Allemagne Autriche Espagne France Gregravece Italie Portugal etRoyaume-Uni) sur la peacuteriode 1994-2001 Les donneacutees proviennent du Panel communautairedes meacutenages (PCM)
Variation de la probabiliteacute de migrer selon les caracteacuteristiquessocio-eacuteconomiques du meacutenage en Europe 1994-2001
Modegravele Probita
statistiquement significatifs aux seuils de 1 5 et 10 respectivementa) Les coefficients indiqueacutes correspondent agrave lrsquoimpact drsquoune variation discregravete de la variable indicatrice de
0 agrave 1 sur la probabiliteacute estimeacutee au point moyenb) Le niveau drsquoinstruction est celui de la personne de reacutefeacuterence au sein du meacutenage et de son partenaire srsquoil
srsquoagit drsquoun couple et celui de la personne de reacutefeacuterence srsquoil srsquoagit drsquoune personne seule Un haut niveau deformation correspond agrave lrsquoenseignement supeacuterieur et un niveau de formation faibleintermeacutediairecorrespond au maximum au deuxiegraveme cycle de lrsquoenseignement secondaire
c) Moyenne des acircges de la personne de reacutefeacuterence au sein du meacutenage et de son partenaire
Source Estimations du Secreacutetariat sur la base du Panel communautaire des meacutenages (PCM) vagues 1 agrave 8(1994-2001)
Statut drsquooccupation du logement
Meacutenage de reacutefeacuterence locataire dans le parc priveacute
Proprieacutetaire-occupant ndash0797
Locataire dans le parc social ndash0203
Locataire drsquoun logement fourni par lrsquoemployeur 0096
Logeacute agrave titre gratuit 0000
Niveau drsquoinstructionb
Meacutenage de reacutefeacuterence haut niveau de formation
Haut niveau de formation et niveau de formation faibleintermeacutediaire ndash0102
Niveau de formation faibleintermeacutediaire ndash0259
Groupes drsquoacircgec
Meacutenage de reacutefeacuterence 25 agrave 34 ans
15 agrave 24 ans 0403
35 agrave 44 ans ndash0153
45 agrave 54 ans ndash0220
55 agrave 64 ans ndash0334
Statut au regard de lrsquoactiviteacute et statut cohabitationnel
Meacutenage de reacutefeacuterence Personne seule occupant un emploi
Personne seule au chocircmage ndash0033
Personne seule inactive ndash0097
Deux actifs occupeacutes ndash0118
Un actif occupeacute et un chocircmeur ndash0075
Un actif occupeacute et un inactif ndash0073
Un chocircmeur et un inactif ndash0074
Deux chocircmeurs 0121
Deux inactifs ndash0185
Nombre drsquoenfants ndash0045
Variables indicatrices par pays Oui
Probabiliteacute observeacutee () 080
Probabiliteacute preacutedite () 089
Nombre drsquoobservations 128 638
Test de Wald 1 5222
R2 01862
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associeacutee agrave une plus faible mobiliteacute reacutesidentielle ou professionnelle ou agrave un chocircmage plus
eacuteleveacute17
Mecircme si lrsquoon accepte ces reacutesultats ils ne signifient pas que les gouvernements doivent
deacutecourager lrsquoaccession agrave la proprieacuteteacute afin de promouvoir la mobiliteacute geacuteographique La
deacutecision drsquoacheter un nouveau logement ou drsquoopter pour la location deacutepend de nombreux
facteurs socioculturels sur lesquels les politiques ne peuvent pas facilement agir
Lrsquoimportant en fait est de supprimer certains obstacles agrave la mobiliteacute engendreacutes par les
reacuteglementations en vigueur et les systegravemes drsquoimposition et de prestations lieacutes aux marcheacutes
du logement
Encadreacute 24 Dans quelle mesure les deacutecisions migratoires sont-elles lieacutees aux caracteacuteristiques socio-eacuteconomiques des meacutenages (suite)
Comme on le voit dans le tableau ci-dessus la probabiliteacute observeacutee de migrer est tregravesfaible 08 Cela srsquoexplique en partie par le fait que seuls sont repris dans lrsquoeacutechantillon lesmeacutenages ayant deacuteclareacute qursquoils ont changeacute de lieu de reacutesidence pour des raisons drsquoemploi ndashce qui repreacutesente environ 15 des meacutenages ayant changeacute de lieu de reacutesidence Il a eacuteteacuteeacutegalement proceacutedeacute agrave une reacutegression portant sur lrsquoensemble des meacutenages ayant changeacute delieu de reacutesidence quelle qursquoen soit la raison et bien que la probabiliteacute de migrer soit pluseacuteleveacutee (agrave environ 5 ) les effets sur les variables explicatives sont tout agrave fait similaires
On a choisi comme meacutenage de reacutefeacuterence le type de meacutenage qui a la plus forte probabiliteacutede migrer personne seule sans enfants locataire de son logement dans le parc priveacuteayant un haut niveau de formation et relativement jeune (25-34 ans) De fait la probabiliteacutepreacutedite drsquoeacutemigrer pour ce type de meacutenage (11 ) est nettement supeacuterieure agrave la probabiliteacutepreacutedite pour lrsquoensemble de lrsquoeacutechantillon (09 )
Les reacutesultats concordent avec ceux drsquoautres eacutetudes empiriques Lrsquoeffet du statutdrsquooccupation du logement sur la probabiliteacute de migrer est relativement fort le fait drsquoecirctreproprieacutetaire de son logement reacuteduit sensiblement la probabiliteacute de migrer par rapport agraveun statut de locataire dans le parc priveacute et un statut de locataire dans le parc social lareacuteduit aussi mais dans une moindre mesure Comme on peut srsquoy attendre plus le niveaude formation du chef du meacutenage et de son partenaire est eacuteleveacute plus le meacutenage estsusceptible de migrer pour des raisons drsquoemploi Il apparaicirct aussi que la probabiliteacute demigrer deacutecroicirct avec lrsquoacircge ndash cet effet est statistiquement significatif Les personnes seulesont dans tous les cas une plus forte probabiliteacute de migrer que les couples Et alorsqursquoune personne seule occupant un emploi est le type de meacutenage qui a la plus forteprobabiliteacute de migrer le fait que les deux membres drsquoun meacutenage aient un emploi est unobstacle agrave la migration pour des raisons drsquoemploi Enfin la preacutesence drsquoenfants reacuteduiteacutegalement la probabiliteacute de migrer pour des raisons drsquoemploi Lrsquoeffet du chocircmage sur laprobabiliteacute de migrer nrsquoapparaicirct pas dans la reacutegression La variable repreacutesentant lrsquoeacutecart deniveau du chocircmage entre la reacutegion drsquoorigine et la reacutegion de destination a eacuteteacute testeacutee maisnrsquoest pas significative Il en est de mecircme pour le taux de remplacement (brut ou net) desprestations de chocircmage au niveau national ce qui nrsquoest pas veacuteritablement surprenanteacutetant donneacute que cet indicateur contient peu drsquoinformations personnelles Enfin bien qursquoileucirct eacuteteacute inteacuteressant de faire intervenir une variable relative aux distances pour expliquerla probabiliteacute de migrer cela nrsquoa pas eacuteteacute possible faute de donneacutees adeacutequates
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Les systegravemes drsquoimposition et drsquoaides financiegraveres ont tendance agrave favoriser lrsquoaccession agrave la proprieacuteteacute
Les politiques du logement ont joueacute un rocircle essentiel dans lrsquoeacutevolution de lrsquoaccession agrave
la proprieacuteteacute18 Dans la plupart des pays de lrsquoOCDE les systegravemes drsquoimposition et drsquoaides
financiegraveres ont soutenu lrsquoaccession agrave la proprieacuteteacute et freineacute le deacuteveloppement du marcheacute
locatif de par leurs effets sur lrsquooffre et la demande de logements (tableau 26) lrsquoAllemagne
constituant une exception agrave cet eacutegard Dans une certaine mesure (qui reste agrave deacutefinir) les
aides fiscales en faveur de lrsquoaccession agrave la proprieacuteteacute ont eacuteteacute capitaliseacutees dans la valeur du
patrimoine reacutesidentiel19 mais elles ont aussi contribueacute agrave des taux eacuteleveacutes drsquoaccession agrave la
proprieacuteteacute La raison drsquoecirctre de cette politique nrsquoest pas toujours claire Lrsquoaide au logement en
geacuteneacuteral est souvent justifieacutee par la nature speacutecifique du bien laquo logement raquo et les externaliteacutes
positives pour la socieacuteteacute qui sont associeacutees agrave sa consommation (Laferregravere 2005) Srsquoagissant
de la proprieacuteteacute on fait souvent valoir aux Eacutetats-Unis que les proprieacutetaires srsquoinvestissent
davantage que les locataires dans la collectiviteacute et engendrent donc pour celle-ci des effets
positifs plus marqueacutes20 Les effets positifs de ce mode drsquooccupation sur lrsquoeacuteducation des
enfants sont aussi mis en avant en particulier en ce qui concerne les meacutenages agrave faible
revenu (Boehm et Schlottmann 2001)21 Dans beaucoup de pays des aides agrave lrsquoaccession agrave la
proprieacuteteacute ont eacuteteacute fournies pour soutenir le secteur de la construction etou lrsquoensemble de
lrsquoactiviteacute eacuteconomique
Tableau 25 Seacutelection drsquoeacutetudes empiriques sur le reacutegime drsquooccupation du logement la mobiliteacute professionnelle et le chocircmage
Eacutetude Type de donneacutees Paysreacutegion Principaux reacutesultats
A Reacutegime drsquooccupation des logements et chocircmage (etou emploi)
Oswald (1996) Macroeacuteconomiques OCDE La proprieacuteteacute accroit le chocircmage
Green et Hendershott (2001)
Macroeacuteconomiques meacutesoeacuteconomiques
Eacutetats-Unis La proprieacuteteacute accroicirct la dureacutee du chocircmage
Van Leuvensteijn et Koning (2000)
Microeacuteconomiques Pays-Bas La proprieacuteteacute reacuteduit la probabiliteacute du chocircmage et reacuteduit sa dureacutee
Flatau et al (2002) Macroeacuteconomiques meacutesoeacuteconomiques
Australie Pas de relation significative
Brunet et Lesueur (2003) Microeacuteconomiques France La proprieacuteteacute accroicirct la dureacutee du chocircmage
B Reacutegime drsquooccupation du logement et mobiliteacute reacutesidentielleprofessionnelle
Van Ommeren (1996) Microeacuteconomiques Pays-Bas La proprieacuteteacute reacuteduit la probabiliteacute de migration
Boumlheim et Taylor (1998) Microeacuteconomiques Royaume-Uni Les locataires du parc priveacute sont les plus susceptibles de changer de reacutesidence les titulaires de precircts sont les moins enclins agrave deacutemeacutenager
Gardner Pierre et Oswald (2001)
Microeacuteconomiques Royaume-Uni La location dans le parc priveacute accroicirct la probabiliteacute de changer de reacutesidence pour des raisons professionnelles
Barcelo (2003) Microeacuteconomiques Allemagne EspagneFrance Italie Royaume-Uni
La proprieacuteteacute (et la location de logements sociaux) reacuteduit la probabiliteacute de migration chez les chocircmeurs et non la probabiliteacute de trouver un emploi sur le marcheacute du travail local
Henley (1998) Microeacuteconomiques Royaume-Uni La deacutevalorisation du patrimoine immobilier a eu des reacutepercussions neacutegatives sur la mobiliteacute au deacutebut des anneacutees 90 la mobiliteacute est relativement insensible agrave la situation du marcheacute du travail lrsquoinfluence du trajet domicile-travail est faible ce qui suggegravere des coucircts de transaction eacuteleveacutes pour les proprieacutetaires-occupants
Cameron et Muellbauer (1998)
Macroeacuteconomiques reacutegionales
Royaume-Uni Les prix eacuteleveacutes des logements et la rentabiliteacute neacutegative du marcheacute du logement reacuteduisent la mobiliteacute drsquoautant plus lorsque les taux de logements occupeacutes par leurs proprieacutetaires sont eacuteleveacutes
Gobillon (2001) Microeacuteconomiques France La proprieacuteteacute et la location de logements sociaux reacuteduisent la mobiliteacute
Van Leuvensteijn et Koning (2004)
Microeacuteconomiques Pays-Bas Le reacutegime drsquooccupation du logement est fortement influenceacute par les obligations professionnelles mais la proprieacuteteacute du logement nrsquoinflue pas sur la mobiliteacute professionnelle
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Les mesures tendant agrave promouvoir lrsquoaccession agrave la proprieacuteteacute prennent plusieurs
formes et bien qursquoelles soient toujours tregraves reacutepandues leur ampleur a diminueacute dans un
certain nombre de pays (tableau 26) La principale incitation fiscale en matiegravere drsquoaccession
agrave la proprieacuteteacute est la capaciteacute pour les meacutenages de deacuteduire de leur revenu imposable tout ou
partie des inteacuterecircts qursquoils paient sur leurs emprunts Cette incitation existe dans la majoriteacute
des pays de lrsquoOCDE bien qursquoelle ait eacuteteacute reacuteduite dans plusieurs pays europeacuteens depuis le
milieu des anneacutees 90 La France et le Royaume-Uni lrsquoont tout simplement supprimeacutee et le
Danemark la Finlande et la Gregravece ont limiteacute sa porteacutee (Scanlon et Whitehead 2004) Une
deuxiegraveme incitation fiscale existant dans la plupart des pays de lrsquoOCDE est le fait que les
ventes de logements occupeacutes par leurs proprieacutetaires ne sont pas soumises agrave lrsquoimpocirct sur les
plus-values sous certaines conditions de dureacutee drsquooccupation et dans la limite de certains
plafonds (Catte et al 2004) Enfin de nombreux pays nrsquoimposent pas la valeur locative
imputeacutee des logements occupeacutes par leurs proprieacutetaires En matiegravere drsquoaides financiegraveres les
bonifications de taux drsquointeacuterecirct hypotheacutecaires suivant dans de nombreux cas le modegravele
allemand Bausparen (Scanlon et Whitehead 2004) constituent le type drsquoaide le plus
courant mais leur accegraves est souvent limiteacute aux acheteurs de logements neufs aux jeunes
etou aux primo-acceacutedants Certains pays (la France et le Portugal) ont reacutecemment renforceacute
la reacuteglementation concernant ces aides afin de veiller agrave ce qursquoelles soient effectivement
utiliseacutees pour acheter un logement tandis que drsquoautres comme la Suegravede les ont supprimeacutees
Dans certains cas la reacuteglementation du marcheacute locatif a aussi contribueacute agrave favoriser
lrsquoaccession agrave la proprieacuteteacute Les imperfections du marcheacute du logement justifient lrsquoexistence
drsquoune reacuteglementation locative22 mais lrsquoexpeacuterience a montreacute qursquoune large deacuteconnexion des
loyers de la situation du marcheacute du logement diminue lrsquoampleur et gecircne le fonctionnement
des marcheacutes locatifs en reacuteduisant lrsquooffre De nombreux pays de lrsquoOCDE ont ainsi eacuteteacute
ameneacutes agrave revoir les politiques appliqueacutees au marcheacute locatif permettant un recours plus
large aux contrats de location de courte dureacutee et aux clauses drsquoindexation des loyers et
Tableau 26 Politiques drsquoincitations agrave lrsquoaccession agrave la proprieacuteteacute dans certains pays de lrsquoOCDE
Source Secreacutetariat de lrsquoOCDE sur la base de Ball M (2003) laquo European Housing Review 2004 raquo Royal Institute ofChartered Surveyors (RICS) Irlande et Scanlon K et C Whitehead (2004) laquo International Trends in Housing Tenureand Mortgage Finance raquo CML Research Londres novembre (wwwcmlorgukservletdyconzt-cmlcmlliveencmlpdf_pub_resreps_51fullpdf)
Incitations fiscales et financiegraveres en faveur de la proprieacuteteacute par rapport agrave la location
Eacutevolution des allegravegements fiscaux en faveur de la proprieacuteteacute ou de la location
Australie Positives En augmentation
Autriche Positives En diminution
Belgique Tregraves positives Constants
Danemark Positives En diminution
Finlande Neutres Constants
France Positives En diminution
Allemagne Deacutecourageacute En diminution
Gregravece Positives En diminution
Italie Tregraves positives En diminution
Pays-Bas Tregraves positives En diminution
Espagne Positives En diminution
Suegravede Neutres En diminution
Royaume-Uni Tregraves positives En diminution
Eacutetats-Unis Tregraves positives En augmentation
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libeacuteralisant dans une mesure plus ou moins importante les nouveaux contrats de location
(BCE 2003) Certains pays comme lrsquoAllemagne lrsquoEspagne et le Portugal ont proceacutedeacute agrave des
ajustements exceptionnels afin drsquoaligner davantage les anciens contrats de location sur les
nouveaux Mais dans de nombreux pays une part importante du marcheacute locatif reste de
fait fortement reacuteglementeacutee lrsquoautre partie se caracteacuterisant par une situation tendue et des
loyers en augmentation rapide (problegraveme qui est particuliegraverement preacuteoccupant en Reacutepublique
tchegraveque OCDE 2005b)23
Certains des obstacles qui limitaient auparavant lrsquooffre de logements locatifs ont donc
eacuteteacute supprimeacutes mais cela srsquoest traduit par une augmentation des frais de logement des
nouveaux acceacutedants sur le marcheacute tels que les meacutenages jeunes aux moyens financiers
limiteacutes et les personnes souhaitant changer de lieu drsquohabitation Une libeacuteralisation totale
entraicircnerait une deacuteteacuterioration sensible du niveau de vie des meacutenages beacuteneacuteficiant de loyers
anciens que ne permettraient sans doute pas de compenser les systegravemes de prestations
existants En cette peacuteriode drsquoassainissement des finances publiques les gouvernements
ont du mal agrave concevoir et agrave mettre en place des dispositifs drsquoindemnisation en faveur des
meacutenages agrave faible revenu et preacutefegraverent souvent maintenir le statu quo
Des coucircts de transaction eacuteleveacutes et des risques de perte en capital diminuent sans doute la mobiliteacute des proprieacutetaires de logements
Les proprieacutetaires de logements peuvent devoir faire face agrave des coucircts de transaction
importants lorsqursquoils envisagent de deacutemeacutenager pour accepter un nouvel emploi Ils doivent
verser des droits ad valorem tels que des droits de timbre au moment du transfert du titre
qui peuvent ecirctre particuliegraverement eacuteleveacutes En outre des conseillers juridiques doivent ecirctre
preacutesents lors des mutations dans de nombreux pays et ils preacutelegravevent des honoraires24 Des
frais drsquoenregistrement et de mutation sont aussi preacuteleveacutes en geacuteneacuteral par les autoriteacutes
locales Enfin les commissions factureacutees par les agents immobiliers qui sont souvent des
intermeacutediaires neacutecessaires dans le processus de recherche sont en geacuteneacuteral tregraves eacuteleveacutees ndash
ce qui reflegravete sans doute lrsquoexistence de problegravemes au niveau du fonctionnement des
marcheacutes de courtage Alors que ces commissions sont infeacuterieures agrave 2 au Royaume-Uni et
agrave 3 au Japon et en Nouvelle-Zeacutelande elles sont geacuteneacuteralement plus eacuteleveacutees dans les autres
pays de lrsquoOCDE atteignant 6 agrave 7 aux Eacutetats-Unis (Delcoure et Miller 2002) Pour ce qui est
des coucircts de transaction geacuteneacuteraux on dispose de peu drsquoestimations comparables
concernant lrsquoensemble des pays celles qui sont disponibles ne sont pas reacutecentes et ne
couvrent qursquoun nombre limiteacute de pays Elles donnent agrave penser que les coucircts de transaction
sont en geacuteneacuteral plus eacuteleveacutes dans les pays drsquoEurope continentale que dans les pays
nordiques et qursquoaux Eacutetats-Unis (Catte et al 2004) (graphique 212) Drsquoapregraves drsquoautres
sources crsquoest au Royaume-Uni qursquoils sont les plus faibles25 ce qui cadre avec le volume
important de transactions dans ce pays
Outre les frais de transaction changer de lieu de reacutesidence peut entraicircner drsquoimportantes
pertes en capital pour les proprieacutetaires de logements26 Le logement repreacutesente non
seulement une large part des deacutepenses mensuelles drsquoun meacutenage mais aussi un support
drsquoeacutepargne important Et par deacutefinition les personnes qui perdent leur emploi ont
davantage de chances de vivre dans des reacutegions qui connaissent une reacutecession ce qui fait
baisser le prix de leur logement De ce fait les logements deviennent un actif tregraves peu
liquide et les meacutenages sont incapables de financer un apport personnel au titre drsquoun
nouveau logement au moyen du produit de la vente de celui qursquoils occupent Srsquoils se sont
endetteacutes ils auront eacutegalement besoin de fonds suppleacutementaires pour rembourser
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lrsquoemprunt existant Cette situation peut ecirctre lourde de conseacutequences pour les meacutenages qui
ont emprunteacute une grande partie de la valeur de leur bien immobilier et plus encore
pendant les peacuteriodes ougrave les taux drsquointeacuterecirct sont eacuteleveacutes de nombreux meacutenages pouvant
alors se retrouver laquo immobiliseacutes raquo par des taux drsquointeacuterecirct infeacuterieurs agrave ceux du marcheacute
Lorsque la deacuteteacuterioration de la conjoncture a une dimension reacutegionale particuliegravere lrsquoeffet
drsquoimmobilisation associeacute au risque de deacutevalorisation du bien peut persister dans les
reacutegions les plus toucheacutees et se combiner aux facteurs lieacutes aux coucircts de transaction Henley
(1998) observe un tel effet en ce qui concerne le Royaume-Uni au cours des anneacutees 90 lors
de la forte hausse du prix des logements et Chan (2001) en ce qui concerne les Eacutetats-Unis
au cours de la premiegravere moitieacute des anneacutees 90
Le logement social pourrait ecirctre plus favorable agrave la mobiliteacute
Certaines eacutetudes empiriques constatent eacutegalement que le fait drsquooccuper un logement
social reacuteduit la mobiliteacute par rapport agrave lrsquooccupation drsquoun logement loueacute dans le parc priveacute
mais moins que la proprieacuteteacute Agrave lrsquoeacutevidence les locataires de logements sociaux ont des
caracteacuteristiques speacutecifiques qui drsquoembleacutee font qursquoils sont moins enclins agrave changer de
domicile (notamment de faibles niveaux de revenu et des familles plus nombreuses)
Tenant compte de ces facteurs Barcelo (2003) confirme ce reacutesultat pour un certain nombre
de pays europeacuteens Gobillon (2001) pour la France et Gardner et al (2001) pour le Royaume-
Uni Il apparaicirct eacutegalement assez clairement dans lrsquoanalyse eacuteconomeacutetrique preacutesenteacutee dans
lrsquoencadreacute 24
Pour le locataire drsquoun logement social changer de lieu de reacutesidence risque de se
traduire par la perte de lrsquoaccegraves au logement social ce qui reacuteduit sensiblement les avantages
associeacutes agrave un nouvel emploi dans une autre reacutegion De fait les loyers des logements
sociaux eacutetant le plus souvent sensiblement infeacuterieurs aux niveaux du marcheacute et lrsquooffre de
logements sociaux eacutetant en geacuteneacuteral limiteacutee les listes drsquoattente les concernant sont
longues Souvent il faut avoir reacutesideacute dans la reacutegion consideacutereacutee et dans certains cas
pendant une peacuteriode minimale pour pouvoir y acceacuteder la dureacutee de reacutesidence est en
Graphique 212 Coucircts de transaction sur le marcheacute du logement dans certains pays de lrsquoOCDE
Pourcentage de la valeur de la transaction
Source Danemark ministegravere des Entreprises laquo Boligrapport raquo 1997
Statlink httpdxdoiorg101787426614483382
3
68 6P(66
) 3 01 $-
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geacuteneacuteral un critegravere pris en consideacuteration pour lrsquoattribution des logements En outre alors
que dans la plupart des pays (agrave lrsquoexception de lrsquoAustralie) lrsquoaccegraves au logement social est
subordonneacute au niveau de revenu il est freacutequent que lrsquoon ne tienne plus compte du niveau
des ressources du locataire une fois que celui-ci est dans les lieux pour les personnes dont
le niveau de revenu srsquoest eacuteleveacute changer de domicile signifierait donc qursquoelles nrsquoauraient
plus accegraves au logement social27
Lrsquoimportance de cet effet deacutesincitatif sur la mobiliteacute a probablement diminueacute depuis
les anneacutees 80 parallegravelement agrave la diminution de la taille du secteur du logement social Ce
nrsquoest qursquoen Allemagne et en Irlande ougrave ce secteur eacutetait relativement restreint que lrsquoon a
donneacute une prioriteacute accrue aux investissements dans le logement social au cours des
anneacutees 90 Pour diverses raisons ndash essentiellement le fait que lrsquoattribution de logements
sociaux ne permettait pas drsquoatteindre les objectifs drsquoeacutequiteacute rechercheacutes dans les pays ougrave le
niveau de revenu eacutetait uniquement pris en consideacuteration lors de lrsquoaccession aux
logements et des problegravemes lieacutes agrave la concentration geacuteographique de groupes de
population deacutefavoriseacutes ndash lrsquoaide auparavant assureacutee par les pouvoirs publics sous forme
drsquoattribution de logements srsquoest progressivement transformeacutee en versement drsquoallocations
de logement Eacutetant donneacute lrsquoaccroissement des prix de lrsquoimmobilier et des niveaux des
loyers les sommes verseacutees au titre des allocations de logement ont fortement augmenteacute
dans beaucoup de pays en France par exemple ougrave 45 des locataires ont accegraves agrave ce type
de prestations celles-ci couvrent environ la moitieacute du loyer (Laferregravere 2005) Par rapport agrave
lrsquoattribution de logements les allocations de logement nrsquoont pas drsquoeffet deacutesincitatif direct
sur la mobiliteacute28 Elles peuvent en revanche exercer un effet indirect car on a observeacute
qursquoelles eacutetaient agrave lrsquoorigine drsquoaugmentations de loyers ce qui deacutecourage la mobiliteacute Susin
(2002) observe que dans les 90 plus grandes villes des Eacutetats-Unis les locataires agrave faible
revenu ont subi de plus fortes hausses de loyers lagrave ougrave des chegraveques logement eacutetaient plus
largement octroyeacutes Laferregravere et Le Blanc (2004) notent aussi des hausses de loyers plus
importantes pour les meacutenages beacuteneacuteficiant drsquoallocations de logement les proprieacutetaires
eacutetant agrave mecircme de capter une partie de lrsquoaide Malgreacute ces effets indirects du point de vue de
la mobiliteacute les allocations de logement restent sans doute un moyen drsquoaction plus efficace
que lrsquoattribution de logements
Aucune reacuteforme visant agrave eacuteviter que les meacutecanismes drsquoattribution de logements
sociaux et les meacutethodes de fixation des loyers srsquoopposent en tant que tels agrave la mobiliteacute nrsquoa
encore eacuteteacute mise en œuvre Certains pays comme la France dans son laquo plan de coheacutesion
sociale raquo ont eacutetabli un lien explicite entre le manque de logements sociaux les problegravemes
de chocircmage et la politique de lrsquoemploi et preacutevoient drsquoaccroicirctre lrsquooffre de logements
sociaux29 Srsquoagissant de la gestion du parc de logements disponibles on pourrait peut-ecirctre
envisager de ne pas appliquer les critegraveres drsquoobligation de reacutesidence et drsquoobligation drsquoattente
dans le cas des chocircmeurs prenant un emploi dans une autre reacutegion que la leur
Cet aspect soulegraveve neacuteanmoins un certain nombre de questions institutionnelles ou de
gouvernance Alors que lrsquoadministration centrale finance en geacuteneacuteral une large part des
investissements dans le logement social elle srsquooccupe rarement de la gestion du parc de
logements La structure de lrsquoorganisation qui gegravere les logements sociaux et le degreacute de
controcircle eacutetatique ndash que ce soit au niveau national provincial reacutegional ou local ndash diffegraverent
selon les pays En Australie la majoriteacute des logements sociaux sont geacutereacutes par les
administrations des Eacutetats tandis qursquoaux Eacutetats-Unis en Irlande et au Royaume-Uni cette
gestion est essentiellement assureacutee par les administrations locales (Ditch et al 2001) En
France et aux Pays-Bas la majeure partie du parc locatif est geacutereacutee par des associations
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dont certaines en France notamment ont des liens avec les administrations publiques
locales Il est difficile de coordonner lrsquoaction des divers organismes impliqueacutes en
particulier lorsqursquoil srsquoagit drsquoorganismes locaux qui risquent de voir peu drsquointeacuterecirct agrave attribuer
en prioriteacute un logement social agrave une personne drsquoune autre reacutegion prenant un emploi qui
aurait pu revenir agrave un chocircmeur local Le Royaume-Uni srsquoefforce de mettre en place un
systegraveme visant agrave aider les locataires de logements sociaux agrave changer de domicile Il
consiste essentiellement agrave centraliser (par des moyens eacutelectroniques) lrsquoinformation sur les
emplois et les logements sociaux disponibles dans drsquoautres reacutegions et agrave faciliter le recours
agrave des dispositifs existants pouvant favoriser la mobiliteacute (y compris lrsquoeacutechange de
logements)30
La hausse des prix des logements et la preacutecariteacute des conditions de travail rendent la mobiliteacute difficile pour les travailleurs moins qualifieacutes
Comme on lrsquoa vu plus haut il est probable que le changement de reacutesidence auquel
sera tenu un chocircmeur pour obtenir un nouvel emploi lrsquoamegravenera agrave srsquoinstaller dans une
reacutegion ougrave lrsquoactiviteacute eacuteconomique est supeacuterieure agrave celle de sa reacutegion drsquoorigine Depuis le
milieu des anneacutees 90 les prix des logements ont sensiblement augmenteacute dans un certain
nombre de pays de lrsquoOCDE en particulier dans les reacutegions en expansion drsquoougrave la difficulteacute
pour les personnes agrave faible revenu de srsquoy installer Lrsquoaugmentation tendancielle de lrsquoemploi
temporaire observeacutee dans plusieurs pays de lrsquoOCDE (OCDE 2002) fait aussi obstacle agrave la
mobiliteacute sur un marcheacute du logement tendu un proprieacutetaire louera difficilement son
appartement agrave une personne uniquement titulaire drsquoun contrat temporaire La situation
sera la mecircme pour les locataires potentiels employeacutes agrave titre permanent mais nrsquoayant pas
de garanties financiegraveres Il est possible que certains pays aient mis en place des dispositifs
permettant drsquoatteacutenuer ce problegraveme mais on manque de donneacutees agrave ce sujet et il reste agrave
deacuteterminer preacuteciseacutement le type de mesures qui se reacuteveacuteleraient approprieacutees
B Faire en sorte que les prestations drsquoassurance chocircmage et les PAMT ne srsquoopposent pas agrave la mobiliteacute et favorisent le changement
Le rocircle de lrsquoassurance chocircmage et drsquoautres aides sociales connexes est drsquoassurer une
compensation de la perte de revenu lieacutee au chocircmage Ainsi qursquoil est souligneacute dans OCDE
(2003) et au chapitre 3 de la preacutesente publication le plus important est de veiller agrave ce
que ces transferts nrsquoaboutissent pas agrave une sortie des chocircmeurs de la population active
mais contribuent plutocirct agrave leur retour agrave lrsquoemploi Au-delagrave de cette question geacuteneacuterale de
mobilisation certaines caracteacuteristiques des reacutegimes de transferts sociaux peuvent
srsquoopposer plus speacutecifiquement agrave une mobiliteacute geacuteographique potentielle
Les prestations de chocircmage peuvent reacuteduire ou favoriser la mobiliteacute selon la conception du dispositif drsquoassurance
En theacuteorie lrsquoeffet des prestations drsquoassurance chocircmage sur la mobiliteacute geacuteographique
est ambigu Drsquoune part assurer un revenu de remplacement diminue pour un chocircmeur le
coucirct drsquoopportuniteacute du refus drsquoune offre drsquoemploi Crsquoest toujours le cas quel que soit le lieu
ougrave lrsquoemploi proposeacute est situeacute mais eacutetant donneacute que la mobiliteacute a un coucirct les personnes qui
sont convenablement assureacutees contre le risque de chocircmage seront en principe moins
inciteacutees agrave changer de reacutesidence pour retrouver un emploi (voir par exemple Hassler et al
2001) Drsquoautre part comme on lrsquoobservera ci-apregraves lrsquoaccegraves agrave des revenus de remplacement
peut favoriser la mobiliteacute si le versement de prestations est associeacute agrave une aide agrave la
recherche drsquoun emploi et agrave une obligation de mobiliteacute La garantie de revenu peut en
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particulier atteacutenuer les contraintes financiegraveres associeacutees agrave la recherche drsquoun emploi et au
coucirct drsquoun deacutemeacutenagement et partant favoriser la mobiliteacute notamment des chocircmeurs
faiblement qualifieacutes En outre les dispositifs de remplacement de revenu peuvent aider agrave
ameacuteliorer lrsquoadeacutequation entre les offres et les demandes drsquoemploi et faire en sorte que
davantage de travailleurs soient employeacutes dans des activiteacutes dans lesquelles ils pourront
exploiter leur avantage comparatif contribuant ainsi agrave lrsquoefficaciteacute allocative (Marimon
et Zilibotti 1999) Agrave lrsquoeacutevidence lrsquoeffet net des prestations deacutependra de la conception des
dispositifs en termes de conditions drsquoadmissibiliteacute de niveau et de dureacutee de versement des
prestations Leur impact sur le comportement en matiegravere de recherche drsquoemploi sera
eacutegalement fonction des groupes concerneacutes ndash leur effet deacutesincitatif eacutetant sans doute plus
important pour les demandeurs drsquoemplois agrave bas salaires (Carone et al 2003)
Dans une certaine mesure il srsquoagit lagrave drsquoun problegraveme empirique La plus grande
geacuteneacuterositeacute des prestations drsquoassurance chocircmage dans les pays drsquoEurope (continentale) a
souvent eacuteteacute preacutesenteacutee comme un facteur expliquant la plus faible mobiliteacute de la main-
drsquoœuvre en Europe par rapport agrave celle observeacutee aux Eacutetats-Unis De mecircme au Canada
depuis 1971 les conditions drsquoadmissibiliteacute agrave lrsquoassurance chocircmage (dont le nom est
deacutesormais assurance emploi) sont plus souples dans les reacutegions qui enregistrent un niveau
de chocircmage eacuteleveacute ce qui a peut-ecirctre diminueacute les incitations agrave se rendre dans les reacutegions ougrave
le chocircmage est faible31
Il nrsquoexiste pas de correacutelation claire entre les taux de remplacement nets de lrsquoassurance
chocircmage et les taux bruts de migration dans lrsquoensemble des pays Des eacutetudes empiriques
reacutecentes ayant tenteacute drsquoeacutevaluer le lien entre lrsquoassurance chocircmage et la mobiliteacute geacuteographique
sont parvenues agrave la mecircme conclusion Srsquoappuyant sur les donneacutees relatives aux meacutenages
concernant lrsquoAllemagne lrsquoEspagne la France et le Royaume-Uni pour la peacuteriode 1994-2001
Tatsiramos (2004) observe que la perception de prestations de chocircmage ne reacuteduit pas la
probabiliteacute de changer de reacutesidence sauf en Allemagne Il en est de mecircme pour le taux de
remplacement brut dans la reacutegression figurant dans lrsquoencadreacute 22
En regravegle geacuteneacuterale il srsquoagit de veiller agrave ce que les prestations destineacutees agrave compenser la
perte de revenu favorisent la recherche drsquoemploi et ne creacuteent pas drsquoobstacle agrave la mobiliteacute
Dans la majoriteacute des pays de lrsquoOCDE les critegraveres drsquoadmissibiliteacute au beacuteneacutefice de prestations
de chocircmage preacutevoient une obligation de mobiliteacute geacuteographique Cette obligation existe en
principe en Allemagne en Norvegravege et en Suegravede mais elle est souvent formuleacutee de maniegravere
impreacutecise dans la leacutegislation et le risque drsquoecirctre contraint drsquoaccepter un emploi agrave lrsquoautre
bout du pays est sans doute tregraves restreint (OCDE 2000) Les regravegles relatives agrave la dureacutee du
trajet domicile-travail agrave la diffeacuterence de celles concernant la mobiliteacute geacuteographique sont
en geacuteneacuteral plus preacutecises dans la plupart des pays preacutevoyant des deacuteplacements allant de
deux heures au Royaume-Uni agrave quatre heures en Belgique (tableau 27) Certains pays
comme la France et le Japon nrsquoont fixeacute aucune regravegle agrave cet eacutegard tandis que drsquoautres
comme lrsquoAutriche la Norvegravege et la Suegravede exigent en principe des chocircmeurs qursquoils
acceptent un emploi ougrave que ce soit dans le pays La majoriteacute des pays preacutevoient cependant
certaines deacuterogations en ce qui concerne lrsquoobligation drsquoaccepter un emploi agrave ces
conditions le plus souvent dans le but de ne pas porter atteinte agrave la vie familiale mais il
est rare qursquoelles soient preacuteciseacutement deacutefinies Drsquoune faccedilon geacuteneacuterale il est difficile drsquoeacutevaluer
la faccedilon dont ces regravegles sont appliqueacutees dans la pratique
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Tableau 27 Conditions dans lesquelles un chocircmeur est tenu drsquoaccepter un emploi neacutecessitant des deacuteplacements domicile-travail
Longueur etou dureacutee du trajet domicile-travail
Deacuterogations pour raisons familiales ou autres
Sanction en cas de refus
Australie Dureacutee de trajet maximum de 90 minutes du trajet entre le domicile et le lieu de travail ou trajet effectueacute reacuteguliegraverement par un certain nombre de personnes de la mecircme localiteacute coucirct infeacuterieur agrave 10 du salaire
ndash Premiegravere fois 18 de reacuteduction des prestations pendant 26 semaines deuxiegraveme fois 24 pendant 26 semaines autres fois inadmissibiliteacute aux prestations pendant 8 semaines
Autriche Mobiliteacute totale si elle ne menace pas la vie de famille nrsquoest pas menaceacutee
Oui Suspension des prestations pendant 8 semaines
Belgique Apregraves 6 mois dureacutee de trajet maximum de 4 heures ou absence du domicile supeacuterieure agrave 12 heures ces critegraveres ne jouent pas pour une distance infeacuterieure agrave 25 km
Non ndash
Reacutepublique tchegraveque Pas de conditions preacutecises la recherche drsquoemploi doit srsquoexercer au-delagrave des limites de la reacutegion de reacutesidence agrave moins que des raisons familiales graves justifieacutees srsquoy opposent
Oui Deacutecheacuteance du droit aux prestations et eacuteventuellement radiation de la liste des demandeurs drsquoemploi
Danemark Dureacutee de trajet maximum de 3 heures au cours des trois premiers mois davantage par la suite Les travailleurs titulaires au minimum drsquoun diplocircme drsquoenseignement supeacuterieur ne peuvent refuser drsquoeffectuer un temps de transport si le poste vacant ne peut ecirctre pourvu drsquoune autre faccedilon
Oui Premiegravere fois suspension des prestations pendant trois semaines deacutecheacuteance du droit aux prestations en cas de refus agrave deux reprises en 12 mois
Finlande Les emplois dans la reacutegion de reacutesidence et les reacutegions voisines doivent ecirctre accepteacutes les ceacutelibataires sans enfant doivent mecircme accepter un emploi en dehors de ces reacutegions
Oui en fonction drsquoune liste speacutecifieacutee de critegravere (santeacute temps de travail obligation de garde drsquoenfants etc)
Suspension des prestations pendant 60 jours 90 jours en cas de refus reacuteiteacutereacutes
France Pas de speacutecifications ndash ndash
Allemagne Dureacutee de trajet maximum de deux heures et deux heures et demie pour des temps de travail quotidiens respectivement infeacuterieurs et supeacuterieurs agrave 6 heures Peut ecirctre deacutepasseacutee en cas de trajets particuliegraverement longs Il peut aussi ecirctre demandeacute aux chocircmeurs de changer de reacutesidence pour prendre un emploi agrave moins que des raisons importantes etou des coucircts importants les en empecircchent
Oui en cas de changement de reacutesidence
Suspension des prestations pendant trois semaines la premiegravere fois six semaines la deuxiegraveme fois ou 12 semaines pour toute autre fois la peacuteriode drsquoindemnisation eacutetant reacuteduite drsquoautant
Irlande Mobiliteacute totale dans la limite de distances raisonnables
Non Suspension des prestations pendant 9 semaines
Islande Conditions eacutevalueacutees pour chaque chocircmeur Non Suspension des prestations pendant 8 semaines
Italie Trajet maximum de 50 km Non Perte des avantages lieacutes agrave lrsquoancienneteacute
Japon Pas de speacutecifications ndash ndash
Pays-Bas Dureacutee maximum de trajet quotidien de trois heures par les transports publics
Non Deacutecheacuteance du droit aux prestations
Norvegravege Mobiliteacute totale agrave lrsquointeacuterieur du pays Pour les travailleurs acircgeacutes ou pour des raisons sociales importantes y compris la charge drsquoenfants pas drsquoobligation si le salaire est infeacuterieur aux prestations de chocircmage
Suspension des prestations pendant 8 semaines la premiegravere fois 12 semaines la deuxiegraveme fois en 12 mois six mois en cas de trois refus dans lrsquoanneacutee
Portugal Mobiliteacute totale en absence de preacutejudice grave pour le chocircmeur ou sa famille
Oui Deacutecheacuteance du droit aux prestations
Espagne Trajet infeacuterieur agrave 30 km sauf si le temps du trajet deacutepasse 25 du temps de travail quotidien coucirct infeacuterieur agrave 20 du salaire le salaire diminueacute des frais de transport ne devant pas ecirctre infeacuterieur au salaire minimum
Oui Suspension des prestations de trois mois la premiegravere fois agrave 6 mois la deuxiegraveme fois
Suegravede Mobiliteacute totale agrave lrsquointeacuterieur du pays apregraves les 100 premiers jours de chocircmage
Oui pour certaines raisons familiales pour des raisons meacutedicales le manque ou le coucirct eacuteleveacute de moyens de transport ou des difficulteacutes agrave trouver un logement pas drsquoobligation si le salaire est infeacuterieur agrave 90 des indemniteacutes journaliegraveres de chocircmage
Reacuteduction de 25 des prestations pendant 40 jours la premiegravere fois de 50 pendant 40 jours la deuxiegraveme fois et deacutecheacuteance du droit aux prestations la troisiegraveme fois
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Des politiques actives du marcheacute du travail efficaces peuvent stimuler la recherche drsquoemploi en geacuteneacuteral et peuvent inclure des aides agrave la mobiliteacute
Certains pays comme la Finlande et la Suegravede ont adopteacute des politiques actives du
marcheacute du travail (PAMT) dans le but explicite de reacuteduire le chocircmage dans les reacutegions ougrave
celui-ci est eacuteleveacute (pour un examen geacuteneacuteral du rocircle des PAMT voir le chapitre 4) Cela eacutetant
des craintes ont eacuteteacute exprimeacutees quant au fait que des programmes cibleacutes sur des reacutegions agrave
fort chocircmage puissent avoir un effet deacutefavorable sur les ajustements reacutegionaux en
maintenant les travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois dans des reacutegions en deacuteclin
ce qui aurait pour effet de faire persister les dispariteacutes reacutegionales en matiegravere de chocircmage
Par deacutefinition les programmes destineacutes agrave agir sur la demande tels que les programmes
drsquoemplois publics ou les programmes de subventions salariales assurent des emplois au
niveau local et srsquoopposent donc agrave la mobiliteacute pendant la participation aux programmes
mais il ne srsquoagit pas drsquoun problegraveme en soi Cela eacutetant participer agrave un programme permet
souvent drsquoacqueacuterir de nouveaux droits agrave prestations lesquels risquent drsquoinhiber agrave plus
long terme la recherche drsquoemploi et la mobiliteacute des inteacuteresseacutes
Plusieurs eacutetudes empiriques fondeacutees sur des donneacutees microeacuteconomiques et concernant
essentiellement la Finlande et la Suegravede ont tenteacute de veacuterifier le lien entre les PAMT et la
mobiliteacute Fredriksson et Johansson (2003) observent que la participation agrave des programmes
de creacuteation drsquoemplois et agrave des programmes de formation au cours des anneacutees 1993-1997
en Suegravede a reacuteduit les reprises drsquoemplois en dehors de la reacutegion drsquoorigine reacutesultat lieacute
essentiellement au fait que la participation agrave ces programmes diminue les perspectives
drsquoemploi en geacuteneacuteral En revanche Lindgren et Westerlund (2003) se fondant sur drsquoautres seacuteries
de donneacutees couvrant la peacuteriode 1993-1995 concluent agrave lrsquoimportance du type de programmes
suivi les participants agrave des programmes de formation font preuve ulteacuterieurement drsquoune plus
grande mobiliteacute que les participants agrave des programmes visant agrave stimuler la demande de
travail ils sont eacutegalement plus mobiles que les chocircmeurs ne participant agrave aucun programme
Ce dernier constat renvoie agrave une plus forte probabiliteacute de migrations alternantes et agrave une
probabiliteacute moindre de migration permanente En ce qui concerne la Finlande Haumlmaumllaumlinen
(2002) observe que lrsquoobligation drsquoaccepter un emploi et les mesures relatives aux jeunes ont
accru la probabiliteacute que les chocircmeurs migrent vers une autre reacutegion en peacuteriode de fort
chocircmage encore que les effets des PAMT restent modeacutereacutes par rapport agrave drsquoautres facteurs
tels que les liens familiaux et le niveau de ressources
Un certain nombre de pays assurent aux chocircmeurs un soutien financier destineacute agrave les
aider agrave changer de reacutesidence pour des raisons professionnelles Des dispositifs agrave cet effet
Tableau 27 Conditions dans lesquelles un chocircmeur est tenu drsquoaccepter un emploi neacutecessitant des deacuteplacements domicile-travail (suite)
Source OCDE drsquoapregraves le ministegravere danois des Finances (2004) critegraveres de disponibiliteacute dans 25 pays
Longueur etou dureacutee du trajet domicile-travail
Deacuterogations pour raisons familiales ou autres
Sanction en cas de refus
Royaume-Uni Dureacutee de trajet maximum drsquoune heure dans chaque sens
Oui pour des raisons religieuses ou drsquoobjection de conscience ou des problegravemes de santeacute
Entre 1 et 26 semaines de suspension des prestations
Eacutetats-Unis Les conditions relatives agrave la longueur des trajets varient selon la reacutegion les frais de deacuteplacement peuvent ecirctre pris en compte dans certains Eacutetats
ndash Deacutecheacuteance du droit aux prestations dans la plupart des Eacutetats suspension (pendant 1 agrave 10 semaines) dans quelques Eacutetats et parfois reacuteduction du montant des prestations agrave lrsquoissue de la peacuteriode de suspension
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existent depuis au moins le milieu des anneacutees 80 en Autriche en Finlande en Norvegravege et
en Suegravede et depuis 1990 en Suisse La France a institueacute un soutien agrave la mobiliteacute en 2002
Le budget affecteacute aux dispositifs de ce type est tregraves restreint repreacutesentant entre 01
(France Norvegravege et Suisse) et 05 (Autriche Allemagne et Suegravede) des deacutepenses totales
affeacuterentes aux PAMT Lrsquoaide agrave la reacuteinstallation destineacutee agrave aider un demandeur drsquoemploi agrave
accepter une offre drsquoemploi dans un lieu diffeacuterent constitue aussi un type de soutien
accessible aux chocircmeurs drsquoAustralie dans le cadre de lrsquolaquo Active Participation Model raquo mis
en place en 2003 Le Canada a supprimeacute progressivement un dispositif drsquoaide agrave la mobiliteacute
Quelques pays comme lrsquoAutriche et le Royaume-Uni ont eacutegalement creacuteeacute des dispositifs
visant agrave couvrir les frais de voyage etou drsquoheacutebergement encourus agrave lrsquooccasion drsquoentretiens
drsquoembauche lorsque le lieu de travail se situe au-delagrave drsquoune certaine distance Au
Royaume-Uni une eacutevaluation du systegraveme de remboursement des frais de deacuteplacement lieacutes
aux entretiens drsquoembauche a mis en eacutevidence que celui-ci est en geacuteneacuteral utiliseacute par les
personnes recherchant des emplois auxquels sont associeacutes des niveaux de qualification et
des salaires relativement eacuteleveacutes Il nrsquoest pas possible de dire si lrsquoaide assureacutee permettait
drsquoeacutelargir la recherche drsquoemploi au-delagrave de la reacutegion de reacutesidence32
C Promouvoir la creacuteation drsquoemplois au niveau local
Les moyens de supprimer les obstacles agrave la mobiliteacute des travailleurs ont eacuteteacute examineacutes
agrave la section preacuteceacutedente La preacutesente section aborde les mesures qui ont eacuteteacute adopteacutees dans
le but speacutecifique drsquoamener des emplois dans les reacutegions en stagnation Il srsquoagit notamment
de programmes cibleacutes preacutevoyant des subventions des avantages fiscaux et drsquoautres
mesures de soutien au deacuteveloppement eacuteconomique local
Bien quil nexiste que tregraves peu deacutevaluations portant sur ce type de politiques il est
possible didentifier a priori certains critegraveres qui conditionnent lefficaciteacute de lintroduction
dune dimension locale aux politiques de lemploi Premiegraverement les mesures visant agrave
soutenir lemploi dans les reacutegions en deacuteclin devraient ecirctre conccedilues de maniegravere agrave ne pas
deacutecourager la mobiliteacute des demandeurs demploi vers les reacutegions en expansion Ce point
est particuliegraverement important lorsque les autoriteacutes locales perccediloivent des financements
indexeacutes sur la taille de la population locale sans autres consideacuterations sur leur capaciteacute agrave
reacuteinteacutegrer les chocircmeurs dans lemploi ndash en effet dans un tel contexte les autoriteacutes locales
nauraient que peu dincitations financiegraveres agrave faciliter la mobiliteacute Deuxiegravemement il
devrait ecirctre tenu compte du fait que les gouvernements locaux risquent de transfeacuterer les
prestations dont le financement est agrave leur charge (par exemple lassistance sociale dans un
certain nombre de pays) vers des prestations financeacutees dans le cadre des programmes
que les gouvernements centraux deacutecentralisent (comme certaines mesures actives)
Troisiegravemement et plus fondamentalement il est essentiel de compleacuteter les mesures locales
pour lemploi par des initiatives sattaquant directement aux causes des deacuteseacutequilibres
locaux tels que des problegravemes de gouvernance ou dinsuffisance des infrastructures
Programmes cibleacutes lrsquoexemple des zones drsquoentreprises
Les administrations centrales peuvent intervenir en ciblant des mesures et des deacutepenses
sur des reacutegions en proie agrave des problegravemes de chocircmage importants Ce ciblage geacuteographique
peut favoriser directement la creacuteation drsquoemplois moyennant lrsquooctroi aux entreprises de
subventions agrave lrsquoemploi dans certaines reacutegions deacutefavoriseacutees mais dans de nombreux cas il vise
agrave promouvoir le deacuteveloppement eacuteconomique en geacuteneacuteral au moyen drsquoun ensemble de mesures
en faveur drsquoinvestissements productifs plutocirct que lrsquoemploi en particulier
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Les zones drsquoentreprises ont constitueacute lrsquoune des premiegraveres initiatives agrave srsquoinscrire dans
cette optique (OCDE 1998a) Elles ont eacuteteacute initialement creacuteeacutees au Royaume-Uni au deacutebut
des anneacutees 80 afin de stimuler lrsquoameacutenagement foncier ainsi que les investissements
industriels et commerciaux dans certaines reacutegions en supprimant ou en alleacutegeant
certaines charges fiscales pour les entreprises principalement les taxes locales et les taxes
sur les investissements de mecircme qursquoen simplifiant les proceacutedures administratives et en
reacuteformant certaines dispositions leacutegales telles que les reacuteglementations en matiegravere
drsquoameacutenagement territorial Ces incitations ne valaient que pour les zones proprement
dites lesquelles ne beacuteneacuteficiaient drsquoun statut particulier que pendant une dureacutee limiteacutee Le
concept de zone drsquoentreprise a eacuteteacute repris dans un certain nombre drsquoautres pays de lrsquoOCDE
dont les Eacutetats-Unis et plusieurs pays europeacuteens
Lrsquoideacutee sur laquelle repose ce type de mesures est que lrsquoemploi local peut ecirctre stimuleacute au
moyen drsquoalleacutegements fiscaux et drsquoautres subventions agrave la creacuteation drsquoentreprises et drsquoemplois
Drsquoapregraves certaines eacutetudes des emplois auraient effectivement eacuteteacute creacuteeacutes dans les zones
drsquoentreprise au Royaume-Uni et aux Eacutetats-Unis Cela eacutetant il subsiste certains doutes quant
agrave lrsquoeffet net sur lrsquoemploi de mesures semblables et ce pour plusieurs raisons
Certains des nouveaux emplois auraient eacuteteacute creacuteeacutes mecircme en lrsquoabsence des dispositifs agrave
cet effet (ce que lrsquoon appelle lrsquoeffet drsquoaubaine)
Certaines entreprises qui se sont installeacutees dans les zones drsquoentreprises venaient en fait
de reacutegions voisines (deacuteplacement geacuteographique) drsquoougrave des gains nets limiteacutes pour le
marcheacute du travail local dans son ensemble
Dans certains cas les nouveaux emplois (veacuteritablement) creacuteeacutes ont eacuteteacute pourvus par des
travailleurs venus drsquoautres reacutegions
En deacutefinitive agrave moins que les zones drsquoentreprises ne permettent de srsquoattaquer aux
causes sous-jacentes de la stagnation eacuteconomique elles pourront difficilement contribuer
agrave ameacuteliorer sensiblement les perspectives drsquoavenir Ainsi le manque drsquoinfrastructures et
de services administratifs locaux ndash qui explique souvent les problegravemes eacuteconomiques
locaux ndash nrsquoest pas reacutegleacute par la creacuteation de zones drsquoentreprises
Deacutecentralisation des programmes pour lrsquoemploi
Plusieurs pays se sont orienteacutes vers une organisation plus deacutecentraliseacutee de la politique
de lrsquoemploi Bien que cette deacutemarche reacuteponde souvent agrave des consideacuterations sociopolitiques
lrsquoideacutee selon laquelle une approche plus deacutecentraliseacutee contribuerait agrave reacuteduire les dispariteacutes
reacutegionales nrsquoa pas eacuteteacute eacutetrangegravere agrave son adoption Une plus forte deacutecentralisation de la
gestion des programmes pour lrsquoemploi peut srsquoinscrire dans une strateacutegie visant agrave renforcer
lrsquoefficaciteacute globale de la politique de lrsquoemploi qui peut donc ameacuteliorer la situation de
lrsquoemploi dans lrsquoensemble des reacutegions En outre la deacutecentralisation des politiques de
lrsquoemploi peut aider agrave la conception de programmes en fonction des besoins locaux des
reacutegions en crise et ecirctre ainsi agrave lrsquoorigine drsquoun dynamisme eacuteconomique et drsquoune creacuteation
drsquoemplois de plus grande ampleur dans ces reacutegions Diverses options sont possibles
Dans quelques pays de lrsquoOCDE la conception et la mise en œuvre des politiques sont
totalement transfeacutereacutees aux autoriteacutes reacutegionales On trouve cette forme de deacutecentralisation
dans certains pays agrave reacutegime feacutedeacuteral (Belgique Canada Eacutetats-Unis Mexique et Suisse)
de mecircme qursquoen Italie et en Espagne ndash voir Giguegravere (2003) OCDE (2003 p 15) Certains de
ces pays ont reacutecemment proceacutedeacute agrave des transferts de responsabiliteacutes asymeacutetriques
deacuteleacuteguant davantage de compeacutetences agrave certaines reacutegions en fonction de leurs capaciteacutes
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administratives et de leur volonteacute drsquoassumer des responsabiliteacutes dans le domaine de la
politique du marcheacute du travail
Les syndicats et les organisations drsquoemployeurs peuvent eacutegalement contribuer agrave deacutefinir
les programmes pour lrsquoemploi agrave lrsquoeacutechelon reacutegional Ainsi en Autriche et au Danemark
les enjeux reacutegionaux relegravevent drsquoune instance deacutecisionnelle unique regroupant des
repreacutesentants des entreprises des syndicats et des pouvoirs publics Ces conseils reacutegionaux
sont chargeacutes de concevoir ou de mettre en œuvre des programmes au niveau reacutegional en
appliquant des directives ou en se situant dans un cadre drsquoaction deacutefinis agrave lrsquoeacutechelon
national
Selon OCDE (2001) les partenariats locaux peuvent stimuler les taux de participation aux
programmes mis en place au niveau central et adapter leur mise en œuvre aux besoins
locaux
Il est difficile de savoir quelle approche aboutit aux meilleurs reacutesultats et dans quelles
conditions Rares en effet sont les eacutevaluations dans ce domaine Il semble cependant que
les caracteacuteristiques des meacutecanismes de financement peuvent contribuer agrave lrsquoefficaciteacute de la
deacutecentralisation des programmes pour lrsquoemploi De fait la principale source de financement
des programmes actifs du marcheacute du travail et des prestations de chocircmage est en geacuteneacuteral
une administration centrale Il convient donc dans un souci de transparence de notifier les
reacutesultats des mesures mises en œuvre agrave lrsquoeacutechelon reacutegional agrave lrsquoadministration centrale
Mecircme dans le cas drsquoune deacuteleacutegation totale des compeacutetences deacutecisionnelles les administrations
reacutegionale et centrale doivent convenir drsquoun cadre drsquoimputabiliteacute des reacutesultats qui fixe
neacutecessairement des objectifs aux politiques drsquoemploi reacutegionales
Le Canada offre agrave cet eacutegard un exemple inteacuteressant du dilemme entre obligation de
rendre compte des reacutesultats et la flexibiliteacute en matiegravere de gestion des politiques que peut
susciter le financement central drsquoinitiatives reacutegionales Face agrave celui-ci le Canada a mis sur
pied un cadre drsquoimputabiliteacute qui preacutevoit drsquoeacutetablir des objectifs de reacutesultats en fonction des
besoins et des prioriteacutes des marcheacutes du travail locaux et reacutegionaux (voir encadreacute 25)
Les meacutecanismes de financement axeacutes sur les reacutesultats bien qursquoutiles ont parfois
souleveacute certaines preacuteoccupations en ce qui concerne une eacuteventuelle inadeacutequation entre les
responsabiliteacutes deacuteleacutegueacutees agrave des niveaux drsquoadministration infeacuterieurs et le niveau des
ressources financiegraveres transfeacutereacutees De fait les problegravemes drsquoemplois peuvent ecirctre plus ou
moins importants selon les reacutegions et il est donc neacutecessaire drsquoadapter ces meacutecanismes en
conseacutequence
Pour reacutesumer adapter les programmes pour lrsquoemploi aux besoins reacutegionaux peut
stimuler les initiatives locales et renforcer lrsquoefficaciteacute des politiques Cela eacutetant une telle
approche doit srsquoinscrire dans un cadre commun convenu entre lrsquoadministration centrale et
les collectiviteacutes reacutegionales En outre les meacutecanismes de financement doivent ecirctre axeacutes sur
les reacutesultats tout en tenant compte des dispariteacutes reacutegionales quant agrave lrsquoampleur des
problegravemes drsquoajustement Il srsquoagit lagrave drsquoun domaine qui appelle davantage drsquoeacutevaluations
ConclusionsCe chapitre montre que les problegravemes drsquoemploi observeacutes dans beaucoup de pays de
lrsquoOCDE preacutesentent sans doute une dimension reacutegionale La persistance de dispariteacutes au
niveau reacutegional ndash et surtout la coexistence de reacutegions agrave fort chocircmage et de reacutegions proches
du plein emploi ndash doivent retenir lrsquoattention des pouvoirs publics Une telle situation
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suggegravere que des facteurs reacutegionaux pourraient dans une certaine mesure peser sur le
processus de creacuteation drsquoemplois
Cependant afin de mieux eacutevaluer la nature preacutecise des actions agrave mettre en œuvre il
convient drsquoeacutetudier davantage les facteurs sous-jacents en jeu En particulier le rocircle relatif
des restrictions qui srsquoexercent sur la demande (par exemple le fait que les salaires ne
reflegravetent pas les diffeacuterentiels de productiviteacute) par rapport aux contraintes auxquelles est
soumise lrsquooffre notamment des infrastructures locales insuffisantes ou des problegravemes de
gouvernance locaux meacuterite drsquoecirctre examineacute plus avant En outre un grand nombre des
facteurs censeacutes pouvoir corriger les deacuteseacutequilibres reacutegionaux srsquoinfluencent mutuellement
et il y a lieu drsquoen tenir compte Il existe par exemple des liens entre lrsquoajustement des
salaires les migrations geacuteographiques et les prix des logements qursquoil faut examiner dans
un cadre drsquolaquo eacutequilibre geacuteneacuteral raquo ndash ce qui est malheureusement impossible actuellement en
Encadreacute 25 Deacutecentralisation de la politique de lrsquoemploi au Canada
En 1996 le gouvernement feacutedeacuteral a donneacute aux provinces la possibiliteacute de concevoir et demettre en œuvre elles-mecircmes des mesures drsquoactivation en faveur des beacuteneacuteficiaires delrsquoassurance emploi par le biais drsquoEntentes sur le deacuteveloppement du marcheacute du travail touten se reacuteservant le pouvoir de deacutecider des niveaux geacuteneacuteraux de financement et des conditionsdrsquoeacuteligibiliteacute des beacuteneacuteficiaires (voir Rymes 2003) Toutes les provinces ne se sont pasmontreacutees inteacuteresseacutees par cette proposition et en conseacutequence deux types reacutesolumentdistincts drsquoaccords ont eacuteteacute eacutetablis des accords de deacuteconcentration totale sous controcircle feacutedeacuteralen ce qui concerne le financement et les conditions drsquoeacuteligibiliteacute et des accords de cogestiondans le cadre desquels les provinces se voient attribuer un rocircle important au titre de laplanification de mesures actives du marcheacute du travail tandis que la responsabiliteacute de la miseen œuvre des programmes est laisseacutee au gouvernement feacutedeacuteral Dans les deux cas lesprovinces sont tenues de reacutealiser sept objectifs les mesures drsquoactivation mises en place ndash surlesquelles sont fondeacutees les Ententes sur le deacuteveloppement du marcheacute du travail ndash devant
Ecirctre axeacutees sur des reacutesultats
Inteacutegrer une eacutevaluation des reacutesultats
Promouvoir la coopeacuteration et les partenariats entre les intervenants sur le marcheacute dutravail
Faire appel agrave la participation des deacutecideurs locaux
Supprimer les chevauchements et doubles emplois inutiles
Inciter les individus agrave srsquoinvestir personnellement dans la recherche drsquoun emploi
Assurer au public des services dans les langues officielles srsquoil existe une demandesuffisante des inteacuteresseacutes
Les objectifs eacutetant ainsi deacutefinis au niveau feacutedeacuteral les accords neacutegocieacutes qursquoils soient dedeacuteconcentration ou de cogestion preacutevoient des meacutecanismes visant agrave assurer leur reacutealisationTous les accords preacutevoient des cibles chiffreacutees annuelles en ce qui concerne le nombre deprestataires beacuteneacuteficiant de mesures drsquoactivation et les eacuteconomies effectueacutees au titre delrsquoassurance emploi (dans les cas ougrave les prestataires retrouvent un travail plutocirct que preacutevu)En drsquoautres termes gracircce agrave ce ciblage les programmes actifs du marcheacute du travail mis enœuvre au niveau provincial sont effectivement axeacutes sur les reacutesultats en ce sens qursquoilsreacuteduisent la deacutependance agrave lrsquoeacutegard de lrsquoaide publique
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2 LES DISPARITEacuteS REacuteGIONALES DrsquoEMPLOI SONT-ELLES PERSISTANTES LE ROcircLE DE LA MOBILITEacute GEacuteOGRAPHIQUE
raison du manque de donneacutees reacutegionales sur les reacutemuneacuterations et les prix des logements
ainsi que drsquoautres indicateurs pertinents
Enfin il existe peut-ecirctre des liens entre les migrations internes (objet de ce chapitre) et
lrsquoimmigration internationale De fait face aux peacutenuries de main-drsquoœuvre que connaissent
des reacutegions dynamiques lrsquoimmigration internationale peut se substituer aux migrations
internes
Notes
1 Il est naturellement tout aussi possible que les scheacutemas reacutegionaux observeacutes reflegravetent des facteursagrave la fois nationaux et reacutegionaux ce qui neacutecessite alors une action aux deux niveaux
2 De mecircme les taux de chocircmage sont geacuteneacuteralement plus bas dans les reacutegions agrave fort taux drsquoemploique dans les reacutegions agrave faible taux drsquoemploi De fait le coefficient de correacutelation entre taux drsquoemploiet taux de chocircmage au niveau reacutegional est geacuteneacuteralement fort et significatif supeacuterieur agrave ndash08 dansune majoriteacute de pays (voir tableau 2A21 de lrsquoannexe dans OCDE 2005c)
3 Lrsquoeacutevolution des ineacutegaliteacutes reacutegionales est mesureacutee agrave partir de lrsquoeacutevolution de lrsquoindice de Theil Celui-ci repreacutesente la moyenne pondeacutereacutee des performances reacutegionales relatives et est tregraves prochequalitativement drsquoun coefficient de variation pondeacutereacute (par exemple lorsqursquoon calcule un indice deTheil et un coefficient de variation pondeacutereacute pour chaque pays la correacutelation entre ces deux indicesde dispersion reacutegionale est positive et tregraves forte) Il est eacutegal agrave zeacutero lorsque tous les revenusreacutegionaux sont identiques puis augmente avec les dispariteacutes reacutegionales En outre lrsquoindice de Theildes ineacutegaliteacutes permet de deacutecomposer les dispariteacutes reacutegionales globales en dispariteacutes entre pays etdispariteacutes agrave lrsquointeacuterieur des pays
Prenons une zone geacuteographique Z comportant n reacutegions (i = 1 agrave n) elles-mecircmes situeacutees dansK pays (j = 1 agrave k) Lrsquoindice de Theil des dispariteacutes reacutegionales de taux drsquoemploi pour lrsquoensemble dela zone geacuteographique Z est obtenu par la formule
dans laquelle ER ERj et ERi repreacutesentent respectivement le taux drsquoemploi moyen dans la zone Zle pays j et la reacutegion i P Pj et Pi correspondent respectivement agrave la population en acircge de travaillerdans lrsquoensemble de la zone Z le pays j et la reacutegion i Tj est lrsquoindice de Theil des diffeacuterencesreacutegionales en matiegravere de taux drsquoemploi pour le pays j Srsquoagissant des taux de chocircmage lrsquoindice desdispariteacutes reacutegionales est obtenu en remplaccedilant simplement les taux drsquoemploi par les taux dechocircmage dans la formule preacuteceacutedente et la population en acircge de travailler par la population active
4 Mecircme en cas de correacutelation positive entre le taux drsquoemploi drsquoune reacutegion donneacutee et celui desreacutegions du mecircme pays qui en sont eacuteloigneacutees geacuteographiquement cette correacutelation tend agrave ecirctremoins marqueacutee qursquoavec les reacutegions voisines Srsquoagissant des reacutesultats par pays voir tableau 2A23de lrsquoannexe dans OCDE (2005c)
5 La Belgique et la Nouvelle-Zeacutelande sont les principales exceptions agrave cette situation drsquoensemble ces dix derniegraveres anneacutees au moins les changements deacutemographiques semblent avoir eacuteteacute dans cesdeux pays la principale cause des dispariteacutes reacutegionales en matiegravere de taux drsquoemploi En ce quiconcerne la Gregravece les reacutesultats srsquoexpliquent avant tout par la situation en Attique qui regroupeplus du tiers de la population en acircge de travailler du pays et ougrave le taux drsquoemploi est resteacute en 2003leacutegegraverement infeacuterieur agrave la moyenne nationale en deacutepit drsquoune croissance relativement forte delrsquoemploi au cours de la deacutecennie eacutecouleacutee
6 Dans tous les autres pays le taux moyen de chocircmage dans les reacutegions qui affichaient en 2003 destaux drsquoemploi infeacuterieurs agrave la moyenne nationale est souvent de 20 plus eacuteleveacute que celui des reacutegionsbeacuteneacuteficiant drsquoun taux drsquoemploi relativement eacuteleveacute dans la plupart des cas en revanche le tauxdrsquoactiviteacute moyen est infeacuterieur de moins de 10 ndash voir les deux derniegraveres colonnes du tableau 23
7 Dans le tour drsquohorizon de la litteacuterature que fait Elhorst (2003 tableau 3) lrsquoimpact sur les tauxreacutegionaux de chocircmage des proportions drsquoemploi dans lrsquoindustrie et dans les services varie drsquouneeacutetude agrave lrsquoautre eacutetant soit positif soit neacutegatif
4342144 344 21dispariteacutes moyennes
agrave lrsquointeacuterieur des paysdispariteacutes entre pays
111
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ERPPT times+⎟⎟⎠
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2 LES DISPARITEacuteS REacuteGIONALES DrsquoEMPLOI SONT-ELLES PERSISTANTES LE ROcircLE DE LA MOBILITEacute GEacuteOGRAPHIQUE
8 Crsquoest ainsi que Clark (1998) a tenteacute de quantifier le rocircle des chocs nationaux reacutegionaux etsectoriels sur la croissance de lrsquoemploi au niveau reacutegional aux Eacutetats-Unis Lrsquoanalyse meneacutee sur lapeacuteriode 1947-90 portait sur neuf reacutegions et huit secteurs Elle montre qursquoune proportion pouvantatteindre 40 de la variance de la croissance de lrsquoemploi peut provenir de la composante reacutegionalespeacutecifique La composition sectorielle nrsquointerviendrait que pour 20 le reste eacutetant imputable aucycle conjoncturel au niveau national (Voir eacutegalement Meunier et Mignolet 2003 ou Toulemonde2001 pour la Belgique Rissman 1999 pour les Eacutetats-Unis Mitchell et Carlson 2005 pourlrsquoAustralie)
9 La structure par acircge compte pour 10 agrave 20 dans les diffeacuterences en termes de taux drsquoemploi entreles reacutegions qui obtiennent les moins bonnes performances et celles qui obtiennent les meilleuresperformances en France aux Pays-Bas en Norvegravege et en Suegravede et pour 30 agrave 40 en Coreacutee et enIrlande Voir tableau 2A24 de lrsquoannexe dans OCDE (2005c)
10 Il existe eacutegalement des externaliteacutes neacutegatives associeacutees agrave la concentration geacuteographique etnotamment des effets de congestion qui en limitent le deacuteveloppement Crsquoest ainsi que le prix desterrains et des bacirctiments a inciteacute certaines entreprises manufacturiegraveres agrave quitter les grandes villespour srsquoimplanter dans des zones ougrave le coucirct de lrsquoimmobilier est plus accessible
11 Les flux migratoires transfrontiegraveres ne sont pas pris en compte
12 Pour les pays europeacuteens les taux de migration sont calculeacutes agrave partir de donneacutees transversales delrsquoEFT (tableau 2A13 de lrsquoannexe) fondeacutees sur une question reacutetrospective les individus eacutetantseacutelectionneacutes en fonction de leur lieu de reacutesidence la meacutethode drsquoeacutechantillonnage est telle qursquoellepermet drsquoeacuteviter tout biais de seacutelection par rapport aux migrations Mais lrsquoutilisation de ces donneacuteespeut se reacuteveacuteler probleacutematique pour reacutealiser une analyse longitudinale
13 On ne dispose pas de donneacutees sur les migrations internes au niveau reacutegional 2 pour la Norvegravegemais drsquoapregraves un rapport reacutecent sur la mobiliteacute geacuteneacuterale de la main-drsquoœuvre utilisant des chiffresplus deacutesagreacutegeacutes (correspondant agrave des reacutegions plus petites) les migrations internes ont contribueacute agravela croissance nette de lrsquoemploi au cours des anneacutees 90 agrave un degreacute moindre toutefois vers la fin dela peacuteriode (Stamboslashl 2005)
14 Voir par exemple Verkade et Vermeulen (2004) pour les Pays-Bas Entre 1998 et 2003 la proportionde migrants journaliers a augmenteacute drsquoenviron 32 points de pourcentage aux Pays-Bas (niveau 1) de02 point de pourcentage en Espagne (niveau 1) de 06 point de pourcentage en France (niveau 2) etde 12 point de pourcentage en Allemagne
15 Ce nrsquoest pas le cas aux Eacutetats-Unis mais les flux de migrants journaliers au niveau des Eacutetats ne sontpas tregraves parlants compte tenu de la taille de ces derniers Les taux de migrations quotidiennessont nettement plus eacuteleveacutes agrave une eacutechelle reacutegionale plus fine Crsquoest ainsi que Shields et Swenson(2000) relegravevent qursquoau niveau du laquo county raquo ces taux peuvent atteindre 30 en Pennsylvanie
16 Mecircme si la dureacutee des trajets deacutepend agrave lrsquoeacutevidence de la taille des reacutegions le fait de passer drsquounereacutegion agrave une autre risque drsquoimpliquer un temps de deacuteplacement relativement long
17 Les Pays-Bas constituent une exception agrave cet eacutegard van Leuvensteijn et Koning (2000 et 2004)observent que la proprieacuteteacute du logement reacuteduit la probabiliteacute drsquoecirctre au chocircmage Cela eacutetant cettesituation pourrait tenir agrave lrsquoimportance des aides au logement et du secteur locatif social quiimplique que la perte de revenu associeacutee agrave la perte de lrsquoemploi et partant lrsquoincitation agrave trouverrapidement un nouvel emploi sont beaucoup plus eacuteleveacutees pour les proprieacutetaires que pour leslocataires
18 Un autre facteur structurel agrave la base des diffeacuterences observeacutees entre les proportions de logementsoccupeacutes par leurs proprieacutetaires drsquoun pays agrave lrsquoautre est lrsquoaccegraves aux marcheacutes du creacutedit hypotheacutecaireDes systegravemes efficaces de financement de lrsquoachat de logements tels que ceux qui existent auCanada au Danemark en Finlande en Irlande au Royaume-Uni et aux Eacutetats-Unis abaissent lecoucirct des emprunts et toutes choses eacutegales par ailleurs permettent plus facilement aux meacutenagesdrsquoacceacuteder agrave la proprieacuteteacute Cependant le lien entre lrsquoeacutevolution des marcheacutes du creacutedit hypotheacutecaire etlrsquoaccegraves agrave la proprieacuteteacute nrsquoest pas toujours franc En Italie et en Espagne par exemple des transfertsintergeacuteneacuterationnels importants ont permis agrave des meacutenages de surmonter le deacuteveloppementrelativement limiteacute des marcheacutes du creacutedit hypotheacutecaire et les difficulteacutes de financement endeacutecoulant (voir Guiso et Japelli 1998 et Chiuri et Japelli 2001) Il reste que la capaciteacute des marcheacutesdu creacutedit hypotheacutecaire influe sur le profil drsquoacircge des acceacutedants agrave la proprieacuteteacute au nombre desquelsfigurent deacutesormais des meacutenages jeunes
19 Voir OCDE (2004b) pour une illustration du cas des Pays-Bas
20 Glaeser et Shapiro (2002) soulignent deux aspects de cet investissement Tout drsquoabord la valeurdrsquoun logement est lieacutee aux attraits offerts par la collectiviteacute ce qui incite les proprieacutetaires agrave agir et
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2 LES DISPARITEacuteS REacuteGIONALES DrsquoEMPLOI SONT-ELLES PERSISTANTES LE ROcircLE DE LA MOBILITEacute GEacuteOGRAPHIQUE
agrave voter en faveur drsquoeacuteleacutements qui renforcent ces attraits Ensuite les proprieacutetaires sont enclins agraveprendre davantage soin de leurs logements que les locataires
21 Cependant on ne connaicirct pas exactement la mesure dans laquelle les donneacutees dans ce domainerendent bien compte des avantages qursquooffre la proprieacuteteacute du logement par rapport agrave drsquoautrescaracteacuteristiques des meacutenages
22 Voir par exemple Hubert (2003) et Laferregravere (2005)
23 Au Danemark la libeacuteralisation a mecircme eacuteteacute limiteacutee agrave certains secteurs du parc locatif neuf
24 En France cette situation est particuliegraverement bien illustreacutee par le cas des laquo notaires raquo qui sonttitulaires drsquoune charge et dont les interventions qui sont obligatoires sont factureacutees agrave hauteur de08 de la valeur de la transaction immobiliegravere
25 Voir The Economist 3 septembre 1998 Les donneacutees se reacutefegraverent uniquement aux coucircts de transactionhors impocircts mais les taxes sur les transactions immobiliegraveres sont faibles au Royaume-Uni Crsquoesteacutegalement le cas en Australie (Nouvelle-Galles-du-Sud) mais les droits de timbre y sont pluseacuteleveacutes (3 voir Flatau et al 2004) Drsquoapregraves les donneacutees relatives agrave 1993 figurant dans MacLennanet al (1999) les coucircts de transaction sont tregraves eacuteleveacutes en France et en Espagne plus faibles maisencore importants en Allemagne en Italie et aux Eacutetats-Unis et particuliegraverement faibles auRoyaume-Uni
26 Oswald (1999) souligne aussi un certain nombre drsquoeffets laquo indirects raquo Les reacutegions dans lesquellesles taux de proprieacuteteacute du logement sont eacuteleveacutes font en geacuteneacuteral lrsquoobjet de lois drsquoameacutenagement et derestrictions en matiegravere drsquointerventions fonciegraveres plus nombreuses (les proprieacutetaires souhaitantproteacuteger la valeur de leurs biens) ce qui deacutecourage la creacuteation de nouvelles entreprises ellesconnaissent eacutegalement des problegravemes de circulation plus importants engendreacutes par lesdeacuteplacements domicile-travail plus longs dans le cas des proprieacutetaires que des locataires ce quiaccroicirct les coucircts lieacutes agrave lrsquoexercice drsquoun emploi
27 Ce nrsquoest pas le cas aux Eacutetats-Unis ougrave les loyers des logements sociaux sont indexeacutes sur les niveauxde revenu
28 Neacuteanmoins en tant que prestations imposables elles peuvent contribuer agrave la creacuteation de piegraveges agraveinactiviteacute Pour une personne ceacutelibataire passant de lrsquoinactiviteacute agrave un emploi agrave temps plein agrave unniveau de salaire eacutegal agrave 67 du salaire de lrsquoouvrier moyen le taux drsquoimposition marginal effectifsur les allocations de logement est de pregraves de 30 en Allemagne en Irlande en Reacutepubliqueslovaque en Suegravede et en Suisse Pour un couple avec un seul apporteur de revenu (dont le salaireeacutequivaut agrave 67 du salaire de lrsquoouvrier moyen) et deux enfants il est proche de 30 en Suegravede enSuisse et en Irlande Voir le chapitre 3 du preacutesent volume des Perspectives de lrsquoemploi
29 Voir wwwcohesionsocialegouvfrpop_up_pcshtml
30 Le projet srsquointitule laquo Housing Employment and Mobility Services raquo Il a eacuteteacute preacutesenteacute en avril 2004 etdoit ecirctre mis en œuvre au deacutebut de 2005
31 Day et Winer (2001) observent que les variations des conditions drsquoadmissibiliteacute entre diffeacuterentesprovinces canadiennes au cours de la peacuteriode allant du milieu des anneacutees 70 au milieu des anneacutees 90nrsquoont pas sensiblement modifieacute les tendances migratoires ou en drsquoautres termes nrsquoont pasengendreacute de migrations fondeacutees sur des raisons financiegraveres Cela eacutetant il est probable que cesdiffeacuterences ont contribueacute agrave ralentir lrsquoimmigration agrave partir de reacutegions dont lrsquoactiviteacute eacutetait en deacuteclin(par exemple Terre-Neuve avec la fermeture des pecirccheries de morue) freinant ainsi lrsquoajustementstructurel
32 La plupart des beacuteneacuteficiaires ont deacuteclareacute qursquoils auraient preacutesenteacute leur candidature agrave lrsquoemploiconsideacutereacute mecircme srsquoils nrsquoavaient pu beacuteneacuteficier du remboursement de leurs frais de deacuteplacement autitre de lrsquoentretien drsquoembauche Cette eacutevaluation a eacuteteacute meneacutee en 2000 Voir wwwdwpgovukjad2001esr93sumpdf
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ANNEXE 2A1
Sources et deacutefinitions des donneacutees relatives aux marcheacutes du travail reacutegionaux
1 Deacutefinition des uniteacutes reacutegionales
Le tableau 2A11 contient des informations sur le type la population la superficie et
la densiteacute deacutemographique des uniteacutes territoriales consideacutereacutees dans lrsquoanalyse Le
tableau 2A27 (voir OCDE 2005c) donne les noms de toutes les uniteacutes territoriales de
chaque pays
2 Notes deacutetailleacutees par pays
Australie Canada Coreacutee Eacutetats-Unis et Japon
Les donneacutees sont preacutesenteacutees par Eacutetat et territoire en ce qui concerne lrsquoAustralie par
province pour le Canada (les Territoires du Nord-Ouest le Nunavut et le Yukon ont eacuteteacute
exclus de lrsquoanalyse car les donneacutees disponibles ne sont pas suffisamment robustes) et par
Eacutetat pour les Eacutetats-Unis pour le niveau 1 En ce qui concerne le Japon et la Coreacutee les
donneacutees se reacutefegraverent aux reacutegions administratives (respectivement les preacutefectures et les
provinces et les villes) pour le niveau 2
Pays de lrsquoUnion europeacuteenne
Les donneacutees son classeacutees en deux cateacutegories drsquouniteacutes territoriales NUTS 1 et NUTS 2
suivant la Nomenclature des uniteacutes territoriales statistiques drsquoEurostat Eurostat (1999a)
deacutenomme aussi laquo reacutegions de base raquo les reacutegions de niveau NUTS 2 et considegravere que crsquoest agrave
ce niveau que doivent ecirctre appreacutehendeacutes les problegravemes reacutegionauxnationaux tandis que
laquo crsquoest au niveau NUTS 1 (grandes reacutegions socioeacuteconomiques regroupant les reacutegions de
base) que devraient ecirctre eacutetudieacutes les problegravemes reacutegionaux communautaires comme les
conseacutequences de lrsquointeacutegration eacuteconomique sur des espaces immeacutediatement infeacuterieurs aux
espaces nationaux raquo
Pour la France les Deacutepartements drsquoOutre-mer (DOM) sont exclus de lrsquoanalyse Pour la
Finlande les Icircles Aringland sont exclues En ce qui concerne lrsquoItalie les deux reacutegions
autonomes du Trentin et de Bolzano ont eacuteteacute regroupeacutees en une seule reacutegion En Espagne la
reacutegion de Ceuta et la reacutegion de Melilla ainsi que les Canaries sont exclues Pour ce qui est
du Portugal les Accedilores et Madegravere sont exclues
Au Royaume-Uni la reacuteorganisation des pouvoirs publics locaux de 1995 agrave 1998 a
donneacute lieu agrave compter de 1995 agrave une reacuteorganisation complegravete de la classification NUTS Le
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ues dans lrsquoanalysea
Superficie minimale
(km2)
Superficie maximale
(km2)
Densiteacute moyenne
Densiteacute minimale
Densiteacute maximale
2 352 2 531 000 177 01 1083
23 554 34 384 658 445 964
161 16 844 1 4922 1297 4 0544
5 684 1 357 743 70 12 199
ndash ndash 909 ndash ndash
ndash ndash 823 ndash ndash
1 527 303 003 113 112 114
12 012 145 645 1467 360 6204
404 70 548 4558 525 2 7137
3 808 56 457 1977 263 6910
6 918 49 497 1312 564 2797
33 276 36 997 373 210 536
49 793 73 275 1275 893 1767
5 803 83 452 3319 576 1 0545
ndash ndash 3649 ndash ndash
1 525 245 962 1797 41 3 8956
7 093 9 741 3244 1358 5889
ndash ndash 736 ndash ndash
ndash ndash 124 ndash ndash
ndash ndash 833 ndash ndash
ndash ndash 755 ndash ndash
ndash ndash 761 ndash ndash
7 995 215 025 1284 160 4628
ndash ndash 142 ndash ndash
ndash ndash 1198 ndash ndash
62 120 159 510 744 396 1162
1 584 78 132 4354 430 3 2519
159 1 477 268 798 02 2 0961
PERSPEC
TIV
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OC
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Tableau 2A11 Caracteacuteristiques des uniteacutes territoriales reten
NIVEAU 1
Type Nombre
de reacutegions
Population moyenne(1 000)
Population minimale(1 000)
Population maximale(1 000)
Superficiemoyenne
(km2)
Australie States and territories 8 1 983 143 5 341 962 673
Autriche Gruppen von Bundeslaumlndern 3 1 791 1 152 2 271 27 953
Belgique GwestenReacutegions 3 2 264 654 3 952 10 173
Canada Provinces 10 2 525 113 9 784 547 084
Reacutepublique tchegraveque ndash 1 7 167 ndash ndash 78 860
Danemark ndash 1 3 548 ndash ndash 43 094
Finlande ndash 2 1 733 17 3 448 152 265
France Zones eacuteconomiques drsquoameacutenagement du territoire 8 4 736 2 663 7 453 67 996
Allemagne Laumlnder 16 3 418 432 11 834 22 314
Gregravece Groups of development regions 4 1 682 655 2 631 32 906
Hongrie ndash 3 2 278 1 935 2 791 31 010
Irlande ndash 2 1 342 700 1 983 35 137
Italie Gruppi di regioni 5 7 739 4 446 10 239 60 267
Japon Regions 9 11 832 1 032 33 896 40 679
Coreacutee ndash 1 36 345 ndash ndash 99 601
Mexique States 32 1 986 304 9 357 61 227
Pays-Bas Landsdelen 4 2 735 1 134 5 119 8 468
Nouvelle-Zeacutelande ndash 1 3 028 ndash ndash 41 166
Norvegravege ndash 1 3 234 ndash ndash 260 374
Pologne ndash 1 26 041 ndash ndash 312 685
Portugal Continente 1 6 705 ndash ndash 88 797
Reacutepublique slovaque ndash 1 3 733 ndash ndash 49 035
Espagne Agrupacioacuten de comunidades autoacutenomas 6 4 402 2 751 7 737 82 925
Suegravede ndash 1 5 817 ndash ndash 410 934
Suisse ndash 1 4 944 ndash ndash 41 284
Turquie Statistical regions 7 6 987 3 845 13 512 96 863
Royaume-Uni Government Office Regions + Wales Scotland Northern Ireland
12 3 268 1 107 5 321 20 318
Eacutetats-Unis States 51 3 121 279 19 866 179 591
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Tableau 2A11 Caracteacuteristiques des uniteacutes territoriales retenues dans lrsquoanalysea (suite)
et la Turquie (population totale acircgeacutee de 15 ans ou plus en 2003) 16 agrave 74 ans en 2003)
Superficie minimale
(km2)
Superficie maximale
(km2)
Densiteacute moyenne
Densiteacute minimale
Densiteacute maximale
415 19 173 3343 360 2 5717
161 4 440 5675 363 4 0544
496 17 616 2868 468 1 6632
1 527 133 580 156 31 425
8 280 45 348 883 126 6204
404 29 477 3038 525 2 7137
2 307 18 811 834 177 6910
6 918 18 314 895 471 2797
33 276 36 997 373 210 536
3 263 25 703 1197 250 2842
1 861 83 452 5478 576 4 8067
501 19 025 1 8213 716 13 2732
1 363 4 983 3283 1190 8123
1 264 6 952 1093 140 5583
5 014 107 327 275 28 1341
9 412 35 598 883 393 2583
2 575 31 199 1938 157 7274
2 053 16 243 1069 574 2166
5 014 94 193 936 142 4628
6 490 154 312 428 22 1885
1 729 11 521 2271 740 6108
321 39 777 5316 90 6 4975
TIV
ES DE LrsquoEM
PLOI D
E LrsquoOC
DE ndash ISB
N 92-64-01047-5 ndash copy
OC
DE 2005
131
Donneacutees non disponiblesndash Sans objeta) Les donneacutees se reacutefegraverent agrave la population totale acircgeacutees de 15 agrave 64 ans sauf pour lrsquoAustralie le Canada la Nouvelle-Zeacutelande
pour la Coreacutee et le Japon (population totale acircgeacutee de 15 ans ou plus en 2000) et pour la Norvegravege (population totale acircgeacutee de
NIVEAU 2
Type Nombre
de reacutegions
Population moyenne(1 000)
Population minimale(1 000)
Population maximale(1 000)
Superficiemoyenne
(km2)
Australie
Autriche Bundeslaumlnder 9 597 183 1 067 9 318
Belgique ProvinciesProvinces 11 617 161 1 092 2 774
Canada
Reacutepublique tchegraveque Groups of Kraje 8 896 789 1 144 9 858
Finlande Suuralueet (excl Aaland) 5 693 17 1 737 60 906
France Reacutegions 22 1 722 110 7 453 24 726
Allemagne Regierungsbezirke 36 1 519 356 3 413 9 917
Gregravece Periferies 13 517 118 2 631 10 125
Hongrie Tervezesi-Statistikai Regio 7 976 667 1 935 13 290
Irlande Regions 2 1 342 700 1 983 35 137
Italie Regioni 20 1 935 81 6 274 14 756
Japon Prefectures 47 2 266 517 10 104 7 790
Coreacutee Cities and provinces 15 2 423 396 8 036 6 570
Mexique
Pays-Bas Provincies 12 912 244 2 329 2 823
Nouvelle-Zeacutelande Regional council areas 12 252 74 909 3 412
Norvegravege Landsdeler 7 421 234 673 43 750
Pologne Wojewodztwa 16 1 628 633 3 221 19 543
Portugal Commissotildees de coordenaccedilatildeo regional 5 1 341 267 2 532 17 759
Reacutepublique slovaque Zoskupenia krajov 4 933 445 1 307 12 259
Espagne Comunidades autoacutenomas 16 1 651 182 5 052 31 095
Suegravede Riksomraringden 8 727 246 1 224 51 367
Suisse GrossregionenGrandes reacutegionsGrandi regioni 7 863 261 1 393 5 898
Turquie
Royaume-Uni Counties inner and outer London groups of unitary authorities or Local Enterprise Company areas
37 1 060 299 3 068 6 590
Eacutetats-Unis
2 LES DISPARITEacuteS REacuteGIONALES DrsquoEMPLOI SONT-ELLES PERSISTANTES LE ROcircLE DE LA MOBILITEacute GEacuteOGRAPHIQUE
principal changement agrave signaler est le remplacement des niveaux du comteacute et du district
par des laquo zones unitaires raquo dans certaines parties du pays Il en est reacutesulteacute certaines
modifications aux niveaux NUTS 1 et NUTS 2 Il nrsquoa pas eacuteteacute possible de faire le lien entre les
seacuteries chronologiques fondeacutees sur lrsquoancienne classification et la nouvelle et on ne dispose
donc pas de donneacutees anteacuterieures agrave 1995 Des modifications administratives mineures sont
eacutegalement intervenues en Finlande en Irlande en Allemagne orientale et en Suegravede mais
lrsquoon a pu dans ces cas eacuteviter tout hiatus dans les seacuteries chronologiques
Il nrsquoexiste pas pour le Danemark et le Luxembourg de ventilation reacutegionale aux
niveaux 1 et 2 et il nrsquoy a pas non plus de ventilation reacutegionale au niveau 1 pour lrsquoIrlande
Nouvelle-Zeacutelande
Le niveau 1 de deacutecomposition territoriale nrsquoest pas consideacutereacute Les uniteacutes territoriales
de niveau 2 correspondent aux zones de compeacutetence de 12 conseils reacutegionaux deacutefinies
selon divers critegraveres tels que localisation des collectiviteacutes reacutegionales bassin hydrographique
gestion des ressources naturelles ameacutenagement du territoire et questions drsquoenvironnement
Pour les besoins du preacutesent chapitre la petite taille de lrsquoeacutechantillon a conduit agrave regrouper
certaines de ces zones
Turquie
La deacutecomposition territoriale correspond aux reacutegions statistiques de niveau 1 deacutefinies
dans lrsquoenquecircte turque sur la population active Il nrsquoy a pas de hieacuterarchie des reacutegions
statistiques car les frontiegraveres des provinces ne correspondent pas neacutecessairement aux
reacutegions statistiques
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2 LES DISPARITEacuteS REacuteGIONALES DrsquoEMPLOI SONT-ELLES PERSISTANTES LE ROcircLE DE LA MOBILITEacute GEacuteOGRAPHIQUE
Tableau 2A12 Sources des donneacutees et deacutefinitions
Main-drsquoœuvre reacutegionale PIB reacutegional
Source Deacutefinition Source Deacutefinition
Australie Australian Bureau of Statistics (ABS) Enquecircte sur la population active
Toute personne acircgeacutee de 15 ans et plus par lieu de reacutesidence
Australian Bureau of Statistics (ABS)
Produit brut de lrsquoEacutetat indices chaicircneacutes en volume (lrsquoanneacutee de reacutefeacuterence pour les indices chaicircneacutes en volume est 2001-2002) Ces indices sont calculeacutes indirectement agrave partir drsquoun indice de la composante deacutepense des seacuteries concerneacutees
Canada CANSIM Enquecircte sur la population active
Toute personne acircgeacutee de 15 ans et plus par lieu de reacutesidence Ventilation par sexe uniquement
CANSIM Comptes eacuteconomiques provinciaux
Produit inteacuterieur brut provincial prix constants 1997 (sur la base des deacutepenses)
Japon Recensement de la population
Toute personne acircgeacutee de 15 ans et plus par lieu de reacutesidence
Deacutepartement des Comptes nationaux Institut de recherche eacuteconomique et sociale Cabinet Office
Produit inteacuterieur brut des preacutefectures sur la base des deacutepenses au coucirct des facteurs
Coreacutee Enquecircte mensuelle sur la population eacuteconomiquement active
Toute personne acircgeacutee de 15 ans et plus par lieu de reacutesidence
Office national de statistique coreacuteen base de donneacutees statistiques KOSIS
Produit inteacuterieur brut reacutegional agrave prix constants en 1995 et indices chaicircneacutes pour 2000
Mexique Donneacutees fondeacutees sur lrsquoEnquecircte nationale sur lrsquoemploi
Toute personne acircgeacutee de 15 agrave 64 ans par lieu de reacutesidence
INEGI Systegraveme de comptabiliteacute nationale du Mexique
Produit inteacuterieur brut par entiteacute feacutedeacuterative 1993 prix constants
Nouvelle-Zeacutelande Enquecircte sur la population active aupregraves des meacutenages 2e trimestre
Toute personne acircgeacutee de 15 ans et plus par lieu de reacutesidence
ndash ndash
Norvegravege Enquecircte sur la population active
Toute personne acircgeacutee de 16 agrave 74 ans par lieu de reacutesidence
Statistics Norway comptabiliteacute nationale par comteacute
Produit inteacuterieur brut reacutegional (PIBR) agrave prix courants
Suisse Recensement de la population
Toute personne acircgeacutee de 15 ans et plus par lieu de reacutesidence
ndash ndash
Turquie Enquecircte sur la population active aupregraves des meacutenages
Toute personne acircgeacutee de 15 ans et plus par lieu de reacutesidence
SIS Produit inteacuterieur brut par reacutegion et province agrave prix constants 1987
Eacutetats-Unis Current Population Survey Toute personne acircgeacutee de 15 agrave 64 ans par lieu de reacutesidence
Bureau of Economic Analysis (BEA)
Des seacuteries drsquoindices chaicircneacutes (1996) en dollars sont calculeacutes en multipliant lrsquoindice chaicircneacute en volume par la valeur des seacuteries correspondantes en dollars courants en 1996 diviseacutee par 100
Allemagne Autriche Belgique Danemark Espagne Finlande France Gregravece Hongrie Irlande Italie Pays-Bas Pologne Portugal Reacutepublique slovaque Reacutepublique tchegraveque Royaume-Uni et Suegravede
Union europeacuteenne Enquecircte sur les forces de travail
Toute personne acircgeacutee de 15 agrave 64 ans par lieu de reacutesidence
Base de donneacutees REGIO drsquoEurostat Systegraveme europeacuteen de comptes eacuteconomiques inteacutegreacutes SEC79 et SEC95
Le PIB aux prix du marcheacute est le reacutesultat final de lrsquoactiviteacute de production des uniteacutes de production reacutesidentes
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Tableau 2A12 Sources des donneacutees et deacutefinitions (suite)
Migrations internes Deacuteplacements domicile-travail
Source Deacutefinition Source Deacutefinition
Australie Australian Bureau of Statistics (ABS) Census of Population and Housing
Nombre de personnes (de tous acircges) qui ont changeacute de lieu de reacutesidence habituel en e rendant dans un Eacutetat ou un territoire donneacute ou nombre de personnes qui ont changeacute de lieu de reacutesidence habituel en quittant cet Eacutetat ou ce territoire
ndash ndash
Canada CANSIM Recensement de la population
On entend par migration inter-provinciale le passage drsquoune province agrave une autre impliquant un changement de reacutesidence permanent Les donneacutees se rapportent aux personnes acircgeacutees de 15 agrave 64 ans
ndash ndash
Italie Donneacutees recueillies aupregraves des bureaux de lrsquoeacutetat-civil
Inscription et deacutesinscription en cas de changement de reacutegion de reacutesidence Les donneacutees portent sur la population totale
Japon Enquecircte sur les migrations internes
Migrations en provenance et agrave destination drsquoautres preacutefectures personnes acircgeacutees de 5 ans et plus
Recensement de la population
Actifs occupeacutes acircgeacutes de 15 ans et plus travaillant dans une preacutefecture diffeacuterente
Nouvelle-Zeacutelande Recensement de la population
Personnes acircgeacutees de 15 ans et plus qui ont changeacute de lieu de reacutesidence habituel depuis 5 ans
ndash ndash
Suisse Statistique de lrsquoeacutetat annuel de la population (ESPOP)
Migrations internes par canton pour les personnes acircgeacutees de 15 agrave 64 ans
Recensement feacutedeacuteral de la population
Personnes occupeacutees acircgeacutees de 15 ans et plus par cateacutegorie de deacuteplacement
Eacutetats-Unis Current Population Survey mars (suppleacutement deacutemographique)
Toute personne acircgeacutee de 15 agrave 64 ans par lieu de reacutesidence actuel et lieu de reacutesidence 12 moisplus tocirct
Recensement de la population Journey to Work and Place of Work
Personnes occupeacutees acircgeacutees de 16 ans et plus par lieu de reacutesidence actuel et lieu de travail actuel
Allemagne Autriche Belgique Danemark Espagne Finlande France Gregravece Hongrie Irlande Italie (migrations alternantes uniquement) Pays-Bas Pologne Portugal Reacutepublique slovaque Reacutepublique tchegraveque Royaume-Uni et Suegravede
Union europeacuteenne Enquecircte sur les forces du travail
Toute personne acircgeacutee de 15 agrave 64 ans par lieu de reacutesidence actuel et lieu de reacutesidence 12 moisplus tocirct
Union europeacuteenne Enquecircte sur les forces du travail
Toute personne acircgeacutee de 15 agrave 64 ans par lieu de reacutesidence actuel et lieu de travail actuel
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2 LES DISPARITEacuteS REacuteGIONALES DrsquoEMPLOI SONT-ELLES PERSISTANTES LE ROcircLE DE LA MOBILITEacute GEacuteOGRAPHIQUE
Tableau 2A12 Sources des donneacutees et deacutefinitions (suite)
Emploi par secteur drsquoactiviteacute
Source Deacutefinition
Australie Australian Bureau of Statistics (ABS)
Personnes occupeacutees de 15 ans et plus par Eacutetat reacutepartition reacutegionale selon la division de lrsquoANZSIC ABS agrave un chiffre (agriculture sylviculture et pecircche industries extractives construction industries manufacturiegraveres production et distribution drsquoeacutelectriciteacute de gaz et drsquoeau transport et entreposage services de communications commerce de gros commerce de deacutetail heacutebergement et services de restauration services financiers et drsquoassurances services immobiliers et services aux entreprises services culturels et reacutecreacuteatifs eacuteducation services de santeacute et services collectifs services personnels et autres administration publique et deacutefense)
Canada CANSIM Enquecircte sur la population active
Personnes occupeacutees acircgeacutees de 15 agrave 64 ans par Province selon le Systegraveme de classification type des industries canadiennes agrave un chiffre (foresterie exploitation forestiegravere et activiteacutes de soutien extraction miniegravere et extraction de peacutetrole et de gaz construction fabrication services publics transport et entreposage commerce de gros commerce de deacutetail heacutebergement et services de restauration finance et assurances services immobiliers et services de location et de location agrave bail arts spectacles et loisirs services drsquoenseignement soins de santeacute et assistance sociale autres services (sauf les administrations publiques) administrations publiques services administratifs services de soutien services de gestion des deacutechets et services drsquoassainissement industrie de lrsquoinformation et industrie culturelle gestion de socieacuteteacutes et drsquoentreprises services professionnels scientifiques et techniques)
Japon Recensement de la population
Personnes occupeacutees acircgeacutees de 15 ans et plus par lieu de reacutesidence et selon les 13 grands groupes de la Classification type par industrie (agriculture sylviculture pecircche industries extractives construction industries manufacturiegraveres production et distribution drsquoeacutelectriciteacute de gaz de chaleur et drsquoeau transport et communications commerce de gros et de deacutetail et lieux de restauration activiteacutes financiegraveres et drsquoassurances activiteacutes immobiliegraveres services services administratifs non classeacutes ailleurs)
Coreacutee Office national de statistique Enquecircte sur les caracteacuteristiques de base des eacutetablissements
Personnes occupeacutees acircgeacutees de 15 ans et plus par lieu de travail et branche drsquoactiviteacute (agriculture et sylviculture pecircche activiteacutes extractives construction activiteacutes manufacturiegraveres production et distribution drsquoeacutelectriciteacute de gaz et drsquoeau transport postes et teacuteleacutecommunications commerce de gros et de deacutetail hocirctels et restaurants institutions financiegraveres et activiteacutes drsquoassurances services immobiliers et services de location et de location agrave bail activiteacutes commerciales activiteacutes reacutecreacuteatives culturelles et sportives eacuteducation activiteacutes sanitaires et sociales autres activiteacutes de services collectifs de services de reacuteparation et de services personnels administration publique et deacutefense seacutecuriteacute sociale obligatoire)
Nouvelle-Zeacutelande Enquecircte trimestrielle sur la population active
Personnes occupeacutees acircgeacutees de 15 ans et plus par lieu de travail et selon lrsquoANZSIC agrave un chiffre (agriculture sylviculture et pecircche industries extractives construction industries manufacturiegraveres production et distribution drsquoeacutelectriciteacute de gaz et drsquoeau transport et entreposage services de communications commerce de gros commerce de deacutetail heacutebergement et activiteacutes de restauration activiteacutes financiegraveres et activiteacutes drsquoassurances services immobiliers et services aux entreprises services culturels et reacutecreacuteatifs eacuteducation santeacute et services collectifs services personnels et autres administration publique et deacutefense)
Norvegravege Enquecircte par sondage sur la population active
Personnes occupeacutees acircgeacutees de 16 agrave 74 ans par lieu de travail et branche drsquoactiviteacute (eacutecloseries et exploitations piscicoles production et distribution drsquoeacutelectriciteacute de gaz de vapeur et drsquoeau chaude extraction de peacutetrole brut et de gaz naturel etc industries manufacturiegraveres et extractives construction commerce de gros et hocirctels et restaurants transport entreposage et teacuteleacutecommunications intermeacutediation financiegravere activiteacutes immobiliegraveres administration publique et deacutefense)
Turquie Enquecircte sur la population active aupregraves des meacutenages
Personnes occupeacutees acircgeacutees de 15 ans et plus par lieu de reacutesidence et branche drsquoactiviteacute (agriculture sylviculture chasse et pecircche industries extractives construction industries manufacturiegraveres eacutelectriciteacute gaz et eau transport communications et entreposage commerce de gros et de deacutetail restaurants et hocirctels services financiers services drsquoassurances services immobiliers et services aux entreprises services collectifs sociaux et personnels)
Eacutetats-Unis Current Population Survey
Personnes occupeacutees acircgeacutees de 15 agrave 64 ans par lieu de reacutesidence et selon le SCIAN agrave un chiffre (agriculture industries extractives construction industries manufacturiegraveres transport communications services publics et services sanitaires commerce de gros commerce de deacutetail services financiers services drsquoassurances et services immobiliers meacutenages priveacutes services aux entreprises services automobiles et services de reacuteparation services personnels agrave lrsquoexception des services aux meacutenages priveacutes services de divertissement et services reacutecreacuteatifs hocircpitaux services meacutedicaux agrave lrsquoexclusion des hocircpitaux services eacuteducatifs services sociaux autres services professionnels sylviculture et pecircche administration publique)
Allemagne Autriche Belgique Danemark Espagne Finlande France Gregravece Hongrie Irlande Italie Pays-Bas Pologne Portugal Reacutepublique slovaque Reacutepublique tchegraveque Royaume-Uni et Suegravede
Union europeacuteenne Enquecircte sur les forces de travail
Personnes occupeacutees acircgeacutees de 15 agrave 64 ans par lieu de reacutesidence et branche drsquoactiviteacute agrave un chiffre de la NACE Rev 1 (agriculture chasse et sylviculture pecircche industries extractives industries manufacturiegraveres production et distribution drsquoeacutelectriciteacute de gaz et drsquoeau construction commerce de gros et de deacutetail reacuteparation de veacutehicules automobiles et drsquoarticles domestiques hocirctels et restaurants transports entreposage et communications intermeacutediation financiegravere immobilier location et services aux entreprises administration publique et deacutefense seacutecuriteacute sociale obligatoire eacuteducation santeacute et action sociale autres activiteacutes de services collectifs sociaux et personnels services domestiques aux meacutenages priveacutes organismes extraterritoriaux)
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2 LES DISPARITEacuteS REacuteGIONALES DrsquoEMPLOI SONT-ELLES PERSISTANTES LE ROcircLE DE LA MOBILITEacute GEacuteOGRAPHIQUE
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ISBN 92-64-01047-5
Perspectives de lrsquoemploi de lrsquoOCDE
copy OCDE 2005
Chapitre 3
Renforcer les incitations financiegraveres au travail le rocircle des prestations
subordonneacutees agrave lrsquoexercice drsquoun emploi
Assurer la compatibiliteacute des transferts sociaux avec les incitations au travail estaujourdrsquohui une prioriteacute majeure pour beaucoup de pays de lrsquoOCDE Un moyen drsquoyparvenir est de mettre en place des prestations subordonneacutees agrave lrsquoexercice drsquounemploi et plus geacuteneacuteralement de reacuteformer les systegravemes de preacutelegravevements et detransferts de faccedilon agrave rendre le travail financiegraverement plus inteacuteressant que lestransferts sociaux Jusqursquoagrave quel point les mesures qui augmentent les incitationsfinanciegraveres au travail accroissent elles les chances drsquoemploi des chocircmeurs et desinactifs Comment faire en sorte que les prestations subordonneacutees agrave lrsquoexercice drsquounemploi nrsquoaboutissent pas agrave creacuteer des piegraveges agrave bas salaire Dans quelles conditionsles prestations subordonneacutees agrave lrsquoexercice drsquoun emploi sont elles efficaces par rapportagrave leur coucirct Comment faut il les compleacuteter par drsquoautres mesures telles queprogrammes actifs du marcheacute du travail et salaire minimum et quelle place doiventelles tenir dans une strateacutegie pour lrsquoemploi
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3 RENFORCER LES INCITATIONS FINANCIEgraveRES AU TRAVAIL LE ROcircLE DES PRESTATIONS SUBORDONNEacuteES Agrave LrsquoEXERCICE DrsquoUN EMPLOI
IntroductionOn srsquointerroge beaucoup depuis quelques anneacutees dans de nombreux pays de lrsquoOCDE
sur la maniegravere dont on pourrait mettre en place des systegravemes de prestations permettant
drsquoassurer une protection suffisante en matiegravere de revenu aux individus et aux familles qui
ne sont pas en mesure de subvenir agrave leurs propres besoins tout en maintenant des
incitations au travail Le deacutebat porte aussi sur la maniegravere drsquoinciter davantage les
travailleurs agrave temps partiel ou agrave bas salaire agrave accroicirctre leurs horaires de travail ou agrave investir
dans une formation qui leur donne plus de chances drsquoacceacuteder agrave des emplois mieux
reacutemuneacutereacutes Ameacuteliorer les incitations au travail et faciliter le retour des assisteacutes sociaux agrave
lrsquoautonomie est drsquoautant plus important que le risque drsquoune pauvreteacute persistante est
beaucoup plus eacuteleveacute pour les sans-emploi qui vivent de transferts sociaux que pour les
personnes qui travaillent de faccedilon continue Par ailleurs le coucirct des filets de seacutecuriteacute pour
des Eacutetats dont les budgets sont serreacutes augmente encore la neacutecessiteacute drsquoaider les personnes
qui le peuvent agrave se reacuteinseacuterer dans le monde du travail
Abaisser le niveau des prestations hors emploi reacuteduirait lrsquoinsuffisance des revenus du
travail par rapport aux prestations de chocircmage ou drsquoinactiviteacute mais ce serait au prix drsquoun
risque accru de pauvreteacute pour les familles et les individus qui ne travaillent pas Le
problegraveme est donc de concevoir les prestations de maniegravere agrave faciliter le retour agrave
lrsquoautonomie des beacuteneacuteficiaires ndash plutocirct que de se borner agrave en reacuteduire le niveau En effet une
strateacutegie visant agrave reacuteduire la pauvreteacute en mecircme temps qursquoagrave encourager le retour agrave lrsquoemploi
maximiserait le bien-ecirctre social
Lrsquoimportance drsquoune approche eacutequilibreacutee de ce type a eacuteteacute souligneacutee dans la Strateacutegie de
lrsquoOCDE pour lrsquoemploi qui constatait que dans la plupart des pays de lrsquoOCDE la garantie
drsquoun niveau acceptable de revenu personnel ou familial est un principe auquel la socieacuteteacute
est profondeacutement attacheacutee drsquoougrave la neacutecessiteacute de trouver comment eacuteliminer les rigiditeacutes
sans entamer le degreacute de protection sociale que souhaite offrir chaque pays Depuis la
publication des recommandations de cette strateacutegie en 1994 les gouvernements ont
progressivement mis en place des prestations subordonneacutees agrave lrsquoexercice drsquoun emploi (ou
prestations drsquoactiviteacute) dans le but drsquoencourager lrsquoautonomie par le travail Ce type de
prestations est destineacute agrave apporter aux familles ou aux individus qui en ont besoin un
suppleacutement de revenu agrave condition qursquoils travaillent Crsquoest lrsquoune des options envisageables
pour valoriser le travail ndash lrsquoautre eacutetant une reacuteduction des cotisations de seacutecuriteacute sociale qui
ne fait pas lrsquoobjet de ce chapitre
Lrsquoimpact des systegravemes de preacutelegravevements et transferts en termes drsquoincitations financiegraveres
au travail a eacuteteacute traiteacute preacuteceacutedemment dans OCDE (2004a) Le preacutesent chapitre srsquoefforce
drsquoaller plus loin et drsquoeacutetablir le lien entre ces incitations financiegraveres et les reacutesultats effectifs
au niveau de lrsquoemploi Par ailleurs pour compleacuteter la description des programmes mis en
place par les pays de lrsquoOCDE pour valoriser le travail (OCDE 2003) il analyse plus en deacutetail
les caracteacuteristiques particuliegraveres qui assurent lrsquoefficaciteacute des prestations drsquoactiviteacute Pour
finir il constate lrsquoimportance drsquointeacutegrer lrsquoameacutelioration des incitations financiegraveres dans une
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3 RENFORCER LES INCITATIONS FINANCIEgraveRES AU TRAVAIL LE ROcircLE DES PRESTATIONS SUBORDONNEacuteES Agrave LrsquoEXERCICE DrsquoUN EMPLOI
strateacutegie globale en faveur de lrsquoemploi qui comporte par ailleurs des dispositifs de garde des
enfants drsquoun coucirct abordable et des politiques actives du marcheacute du travail efficaces La fixation
agrave un niveau approprieacute du salaire minimum est aussi agrave envisager pour que les prestations
drsquoactiviteacute remplissent leur objectif drsquoaider agrave lrsquoinsertion sur le marcheacute du travail
La section 1 examine comment les impocircts et prestations influent sur les incitations au
travail Elle analyse en outre les liens possibles entre les incitations financiegraveres et a) les
probabiliteacutes de reacuteemploi des chocircmeurs ou inactifs et b) la probabiliteacute que les travailleurs
agrave temps partiel passent au temps complet La section 2 examine la faccedilon dont les
prestations drsquoactiviteacute sont utiliseacutees dans les diffeacuterents pays de lrsquoOCDE et montre comment
les diffeacuterents programmes influent sur le rendement financier du travail La section 3
examine les questions de conception des mesures incitatives et leurs interactions avec les
autres instruments de politique du marcheacute du travail Pour finir les diverses conclusions
de ces analyses sont replaceacutees dans la perspective de la reacuteeacutevaluation de la Strateacutegie de
lrsquoOCDE pour lrsquoemploi
Principaux reacutesultats Pour les parents isoleacutes et les familles monoactives avec enfants agrave charge beacuteneacuteficiaires de
transferts sociaux les incitations financiegraveres au travail sont souvent relativement
faibles Pour ces cateacutegories du fait de la structure des systegravemes de preacutelegravevements et
transferts dans la plupart des pays de lrsquoOCDE il peut ecirctre moins inteacuteressant de
retravailler apregraves une peacuteriode de chocircmage ou drsquoinactiviteacute En outre pour les personnes
agrave bas revenu qui travaillent lrsquoaugmentation du temps de travail ou du salaire ne
permettent geacuteneacuteralement qursquoune faible augmentation de leur revenu net Les contre-
incitations au travail sont aussi particuliegraverement fortes dans le cas des chocircmeurs dont
les revenus potentiels sont bas surtout srsquoils sont confronteacutes agrave la perspective drsquoun salaire
infeacuterieur agrave celui qui eacutetait le leur preacuteceacutedemment
Les incitations financiegraveres au travail jouent un certain rocircle dans les transitions du
marcheacute du travail Comme dans drsquoautres eacutetudes lrsquoanalyse effectueacutee pour les besoins du
preacutesent chapitre conclut que lrsquoimpact sur le marcheacute du travail des taux marginaux
drsquoimposition effectifs (mesure globale de lrsquointeacuterecirct financier du travail) est modeacutereacute En
effet une baisse de 20 de ces taux (crsquoest ce que certaines des reacuteformes les plus
ambitieuses ont essayeacute de faire) porterait de 45 agrave 49 la probabiliteacute de passer du
chocircmage agrave lrsquoemploi soit une augmentation de pregraves de 10 Les effets les plus marqueacutes
concernent les chocircmeurs dont le conjoint travaille leur probabiliteacute de retour agrave lrsquoemploi
passerait de 51 agrave pregraves de 58 soit une augmentation de 7 points de pourcentage Pour
les transitions de lrsquoinactiviteacute agrave lrsquoemploi les reacutesultats sont plus nuanceacutes les effets ne
sont importants que pour les femmes dont la probabiliteacute de passer de lrsquoinactiviteacute au
travail progresserait de pregraves de 13 Enfin la baisse des taux marginaux drsquoimposition
effectifs favorise eacutegalement les transitions du travail agrave temps partiel au travail agrave temps
plein ou le passage agrave un emploi mieux reacutemuneacutereacute surtout pour les seconds apporteurs de
revenus dans les couples sans enfant Ces conclusions meacuteritent drsquoecirctre examineacutees de
plus pregraves agrave lrsquoaide de techniques empiriques affineacutees Elles donnent toutefois agrave penser
qursquoune politique drsquoaugmentation des incitations financiegraveres au travail constitue un
moyen drsquoaugmenter lrsquooffre de main-drsquoœuvre
On peut ameacuteliorer les incitations financiegraveres au travail soit en abaissant le niveau des
transferts sociaux soit en introduisant des prestations drsquoactiviteacute sans toucher au niveau
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3 RENFORCER LES INCITATIONS FINANCIEgraveRES AU TRAVAIL LE ROcircLE DES PRESTATIONS SUBORDONNEacuteES Agrave LrsquoEXERCICE DrsquoUN EMPLOI
des transferts Si les questions drsquoeacutequiteacute ne se posaient pas la meilleure solution pour
maximiser lrsquooffre de main-drsquoœuvre serait de supprimer tous les transferts sociaux En
effet les prestations drsquoactiviteacute ont une incidence positive sur les incitations au travail au
niveau des bas revenus mais du fait de leur deacutegressiviteacute elles tendent agrave reacuteduire le
rendement financier du travail agrave des niveaux plus eacuteleveacutes de revenu Neacuteanmoins lorsque
lrsquoon veut eacutelaborer des politiques pour aider les gens agrave redevenir autonomes par le travail
il est essentiel de tenir compte des aspects redistributifs et agrave cet eacutegard les eacutetudes
montrent que les prestations drsquoactiviteacute peuvent maximiser le bien-ecirctre social
Plusieurs pays de lrsquoOCDE ont reacutecemment mis en place des programmes de prestations
drsquoactiviteacute afin drsquoaccroicirctre le rendement financier du travail Leurs caracteacuteristiques varient
consideacuterablement en ce qui concerne la geacuteneacuterositeacute le niveau de revenu agrave partir duquel les
prestations diminuent et le taux de deacutegressiviteacute Agrave cet eacutegard seuls sont susceptibles
drsquoentraicircner des augmentations potentiellement importantes des taux drsquoemploi les
programmes qui ont un impact suffisamment fort sur les incitations financiegraveres au travail
Lorsque le niveau des prestations drsquoactiviteacute est tregraves faible lrsquoincidence sur lrsquoemploi est
geacuteneacuteralement neacutegligeable Cela eacutetant la geacuteneacuterositeacute des prestations doit srsquoaccompagner
drsquoun ciblage rigoureux afin de veiller agrave ce que lrsquoaide aille aux familles qui en ont le plus
besoin et de maintenir le coucirct de ces programmes dans des limites raisonnables
Les prestations drsquoactiviteacute devraient ecirctre conccedilues de maniegravere agrave reacuteduire les pertes segraveches dues
au fait que certains beacuteneacuteficiaires auraient trouveacute un emploi (ou accru leur effort de travail)
mecircme en lrsquoabsence de tout dispositif Un ciblage approprieacute et des critegraveres drsquoeacuteligibiliteacute fondeacutes
sur le nombre drsquoheures travailleacutees sont des mesures efficaces face agrave ce problegraveme
Le niveau et le taux de deacutegressiviteacute des prestations drsquoactiviteacute (autrement dit le taux de
diminution des prestations agrave mesure que les revenus augmentent) deacutependent de lrsquoobjectif
que le gouvernement srsquoest fixeacute Si lrsquoon veut avant tout favoriser lrsquoemploi la meilleure
solution est sans doute drsquoopter pour des prestations peu eacuteleveacutees et un taux de deacutegressiviteacute
relativement faible Cependant cela suppose que les prestations continueront drsquoecirctre
verseacutees agrave des niveaux de revenu relativement eacuteleveacutes creacuteant ainsi des effets de contre-
incitation dans les tranches de revenu supeacuterieures En conseacutequence un gouvernement
plus soucieux de favoriser lrsquoavancement professionnel ou lrsquoaugmentation du nombre
drsquoheures de travail de ceux qui ont deacutejagrave un emploi devrait opter pour des niveaux de
prestation eacuteleveacutes et un taux de deacutegressiviteacute eacutegalement eacuteleveacute En outre la limitation de
dureacutee des prestations peut inciter les beacuteneacuteficiaires agrave devenir pleinement autonomes
Pour que le dispositif de prestations drsquoactiviteacute soit veacuteritablement efficace il faut que le
groupe cible soit largement informeacute de son existence et que les formaliteacutes agrave remplir pour
en beacuteneacuteficier ne soient pas trop lourdes Il faudrait en outre que le systegraveme puisse
srsquoadapter agrave lrsquoeacutevolution des besoins des familles Agrave cet eacutegard la solution de lrsquointeacutegration
dans le systegraveme fiscal et du paiement par lrsquointermeacutediaire de la feuille de paie pourrait
repreacutesenter agrave la fois agrave une ameacutelioration pour les beacuteneacuteficiaires et une eacuteconomie pour les
gouvernements
Les prestations drsquoactiviteacute ne doivent pas ecirctre consideacutereacutees isoleacutement mais dans le
contexte drsquoune strateacutegie globale destineacutee agrave favoriser la transition de lrsquoaide sociale au
travail La mise en place de subventions pour garde drsquoenfants serait une mesure
drsquoaccompagnement approprieacutee particuliegraverement pour les parents isoleacutes et les femmes
marieacutees avec enfants De plus sous certaines conditions un salaire minimum fixeacute agrave un
niveau soigneusement calculeacute peut ecirctre un bon moyen pour empecirccher les employeurs
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de srsquoapproprier la subvention salariale apporteacutee par ces programmes Par ailleurs il faut
des politiques actives du marcheacute du travail efficaces pour aider les gens agrave trouver du
travail La nature exacte et lrsquoimpact preacutecis de ces interactions seront examineacutes de faccedilon
plus approfondie dans le cadre de la reacuteeacutevaluation de la Strateacutegie de lrsquoOCDE pour lrsquoemploi
1 Les incitations financiegraveres au travail et leur impact sur les transitions en matiegravere drsquoemploi
Chiffrer les effets conjugueacutes des preacutelegravevements et des transferts sur les incitations
financiegraveres agrave prendre un emploi agrave travailler davantage ou agrave chercher un emploi mieux
reacutemuneacutereacute est une tacircche tregraves complexe Les mesures fondeacutees uniquement sur le niveau
moyen des impocircts et cotisations sociales ndash par exemple les coins fiscaux ndash ne donnent
qursquoune image partielle de la diffeacuterence entre revenu brut et net Comprendre comment les
variations des gains bruts se traduisent en variations du salaire net pour certaines
cateacutegories neacutecessite un cadre plus dynamique Par exemple les regravegles de deacutegressiviteacute des
prestations ndash qui deacutecoulent du fait que celles-ci sont en geacuteneacuteral soumises agrave condition de
ressources et par conseacutequent diminuent lorsque le revenu deacutepasse un certain seuil ndash
peuvent avoir une incidence notable sur lrsquoattractiviteacute financiegravere des emplois agrave bas salaire
en reacuteduisant la part du revenu drsquoactiviteacute qui srsquoajoute au revenu total de la famille Crsquoest
pourquoi toute comparaison transnationale des incitations financiegraveres au travail doit
prendre en compte les interactions entre les systegravemes de preacutelegravevements et de transferts
Depuis 2001 lrsquoOCDE construit une mesure de lrsquoimposition marginale qui rend compte
de la deacutegressiviteacute des prestations (voir OCDE 2004a et Carone et al 2004) Le taux marginal
drsquoimposition effectif (TMIE) mesure la part du suppleacutement de salaire brut qui est annuleacutee
par lrsquoeffet conjugueacute de lrsquoimpocirct sur le revenu des cotisations de seacutecuriteacute sociale et de la
diminution des prestations1 Les prestations prises en compte dans les estimations de
TMIE dont on dispose sont lrsquoaide sociale les allocations de chocircmage et de logement les
prestations familiales et les prestations drsquoactiviteacute2
A Tableau geacuteneacuteral des incitations financiegraveres au travail dans les diffeacuterents pays par type de famille
Eacutetant donneacute la complexiteacute des systegravemes de preacutelegravevements et transferts et le fait que
les regravegles qui reacutegissent les droits agrave prestations peuvent varier selon le statut du beacuteneacuteficiaire
avant lrsquoemploi il convient de calculer lrsquoimpact des systegravemes de preacutelegravevements et transferts
sur les incitations agrave passer a) du chocircmage au travail b) de lrsquoinactiviteacute au travail et c) drsquoun
emploi agrave bas salaire agrave un emploi agrave salaire plus eacuteleveacute Lrsquoencadreacute 31 adapteacute de Carone et al
(2004) deacutecrit plus en deacutetail la logique qui preacuteside agrave ces mesures
La mesure de lrsquoimportance des trois trappes agrave prestations deacutecrites agrave lrsquoencadreacute 31
devrait aider agrave deacuteterminer quels sont les pays et les groupes deacutemographiques qui sont le
plus sujets agrave des incitations financiegraveres au travail reacuteduites crsquoest-agrave-dire agrave des taux
marginaux effectifs drsquoimposition eacuteleveacutes Ces indicateurs devraient aussi montrer dans
quelle mesure la deacutegressiviteacute des prestations influe sur ces taux Crsquoest ce qursquoon va examiner
dans le reste de cette section
Les parents isoleacutes et les meacutenages monoactifs sont parfois sujets aux trappes agrave bas salairehellip
On considegravere drsquoabord un indicateur des trappes agrave bas salaire Le graphique 31
preacutesente les TMIE pour six diffeacuterents types de meacutenage ougrave lrsquoindividu de reacutefeacuterence se trouve
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face agrave une augmentation de son salaire brut de 10 (ce qui revient agrave passer de 50 du salaire
de lrsquoouvrier moyen agrave 55 ) Deux faits sont particuliegraverement frappants Premiegraverement les
couples bi-actifs ndash avec ou sans enfants ndash sont ceux pour lesquels les TMIE sont les plus bas
(voir graphique 3A11) Dans la plupart des pays en effet ils arrivent agrave percevoir plus de 60
Encadreacute 31 Taxinomie des trappes agrave prestations
Lrsquoexpression laquo trappe agrave bas salaire raquo (ou laquo trappe agrave pauvreteacute raquo) se rapporte aux conseacutequencesfinanciegraveres drsquoune augmentation des horaires de travail (ou du salaire) pour les travailleursagrave bas salaire Il y a laquo trappe raquo lorsqursquoune augmentation du salaire brut ne se traduit pas parune augmentation du revenu net ressentie par lrsquoindividu comme reacutemuneacuterantsuffisamment lrsquoeffort suppleacutementaire consenti Lrsquoeffet conjugueacute de lrsquoimpocirct sur le revenudes cotisations sociales et de la reacuteduction des prestations peut laquo confisquer raquo en totaliteacute ouen grande partie lrsquoaugmentation de salaire Lrsquoinfluence des preacutelegravevements se fait sentirsurtout pour les personnes qui ont un salaire plus eacuteleveacute (et les travailleurs agrave bas salaire quiont un conjoint agrave haut salaire dans les systegravemes ougrave lrsquoimposition est commune) Or du faitde la reacuteduction des prestations soumises agrave condition de ressources et de lrsquoapplication desseuils de gains pour le paiement des cotisations salarieacutes agrave la seacutecuriteacute sociale la part desaugmentations de salaire qui se trouve confisqueacutee agrave un faible niveau de gains est souventbeaucoup plus importante qursquoagrave des niveaux moyens et eacuteleveacutes de revenu
Le terme laquo trappe agrave chocircmage raquo est souvent utiliseacute pour parler drsquoune situation ougrave lesprestations verseacutees aux chocircmeurs et agrave leur famille sont eacuteleveacutees par rapport au revenu netdu travail Si le jugement quant agrave lrsquointeacuterecirct financier drsquoun travail est dans une certainemesure subjectif et deacutepend de nombreux facteurs les systegravemes drsquoimposition et deprestations jouent beaucoup Les reacutegimes drsquoindemnisation du chocircmage assurent uneseacutecuriteacute de revenu aux chocircmeurs et contribuent agrave un appariement plus efficient entre lesdemandeurs drsquoemploi et les emplois cependant ces prestations peuvent aussi deacutecouragerla recherche drsquoemploi et entraicircner une pression agrave la hausse sur les salaires
La laquo trappe agrave inactiviteacute raquo est analogue agrave la trappe agrave chocircmage si ce nrsquoest qursquoelle concerneles personnes drsquoacircge actif qui ne perccediloivent pas drsquoallocation de chocircmage Pour ce type depersonne lrsquoentreacutee dans lrsquoemploi peut paraicirctre sans inteacuterecirct financier parce qursquoelle impliquela perte du revenu minimum ou drsquoautres prestations lieacutees au revenu Cela dit le systegravemedrsquoimposition peut lui aussi avoir un important effet dissuasif particuliegraverement pour lespartenaires ou conjoints des personnes qui travaillent srsquoil y a imposition commune deleurs revenus les gains potentiels du partenaire actuellement laquo inactif raquo risquent drsquoecirctreimposeacutes agrave des taux relativement eacuteleveacutes et de reacuteduire par conseacutequent le gain net apporteacutepar le travail Ensemble les transferts et preacutelegravevements peuvent effectivement creacuteer unplancher de salaire en dessous duquel le passage agrave lrsquoemploi nrsquoapporte agrave court terme aucungain financier au meacutenage
Les systegravemes drsquoimposition-prestations peuvent avoir des effets diffeacuterents selon les typesde laquo trappe raquo Ainsi les systegravemes de prestations drsquoactiviteacute reacuteduisent en geacuteneacuteral la probabiliteacutede laquo trappe agrave chocircmage raquo ou de laquo trappe agrave inactiviteacute raquo Cependant ils tendent aussi agraveaccroicirctre les taux marginaux drsquoimposition agrave des niveaux de salaire relativement faibles dufait du retrait de ces prestations En termes drsquoeffet potentiel sur lrsquooffre de main-drsquoœuvrepar conseacutequent ces instruments tendent agrave compenser une augmentation de lrsquoactiviteacute parune diminution des temps de travail de certaines cateacutegories qui ont deacutejagrave un emploi Il estdonc indispensable de surveiller les conseacutequences financiegraveres des deacutecisions relatives agrave laparticipation et au temps de travail
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3 RENFORCER LES INCITATIONS FINANCIEgraveRES AU TRAVAIL LE ROcircLE DES PRESTATIONS SUBORDONNEacuteES Agrave LrsquoEXERCICE DrsquoUN EMPLOI
de lrsquoaugmentation du salaire brut Cela tient essentiellement au fait que ce type de couple
beacuteneacuteficie en geacuteneacuteral peu (ou pas) de prestations sociales de sorte que lrsquoimpact de la reacuteduction
des prestations due agrave lrsquoaugmentation des gains est faible En fait la plupart du temps les TMIE
pour les couples bi-actifs sont deacutetermineacutes exclusivement par lrsquoimpocirct sur le revenu et les
cotisations de seacutecuriteacute sociale Sauf dans quelques pays ndash notamment la Finlande le
Luxembourg les Pays-Bas et le Royaume-Uni ndash ceci est vrai aussi pour les ceacutelibataires sans
enfant
Deuxiegravemement lrsquoeffet des regravegles de reacuteduction des prestations et leur interaction avec les
impocircts peuvent ecirctre important pour les parents isoleacutes et les familles monoactives Crsquoest
souvent la suppression de lrsquoaide sociale ainsi que des allocations familiales et de logement qui
porte le TMIE agrave un niveau proche de 100 particuliegraverement pour les familles comptant un
seul actif et deux enfants agrave charge Dans les pays ougrave existent des prestations drsquoactiviteacute celles-
ci augmentent encore les TMIE En fait si elles sont importantes pour rendre le travail
financiegraverement inteacuteressant pour ceux qui ne travaillent pas elles dissuadent drsquoautre part les
travailleurs proches du seuil de suppression des prestations drsquoaccroicirctre leur effort de travail3
Des TMIE eacuteleveacutes peuvent aussi deacutecourager le passage du temps partiel au temps
complet Le graphique 3A12 en annexe montre que crsquoest particuliegraverement le cas pour les
familles monoactives avec deux enfants en Finlande Reacutepublique slovaque et Royaume-Uni
ougrave les TMIE peuvent deacutepasser 80 Par ailleurs en Australie Irlande Nouvelle-Zeacutelande et
Royaume-Uni les systegravemes drsquoimposition et de prestations tendent agrave nrsquooffrir aux parents
isoleacutes que peu drsquoincitations financiegraveres au passage agrave un temps complet Au Royaume-Uni par
exemple les prestations drsquoactiviteacute sont verseacutees agrave partir de 15 heures de travail par semaine
et sont deacutegressives agrave partir drsquoun certain seuil de revenu Dans drsquoautres pays les TMIE eacuteleveacutes
sont surtout dus agrave la suppression totale de lrsquoaide sociale au-delagrave drsquoun certain seuil de revenu
Graphique 31 Quelle part drsquoune hausse de salaire de 10 est confisqueacutee Indicateur de trappe agrave bas salaire deacutecomposition du taux marginal drsquoimposition effectif
(salaire passant de 50 agrave 55 du SOM) 2002
Note Le graphique montre quelle portion drsquoune augmentation de salaire est confisqueacutee par lrsquoeffet de lrsquoaugmentationde lrsquoimpocirct sur le revenu et de la reacuteduction des prestations Par exemple une valeur de 100 de lrsquoindicateur indiqueqursquoune augmentation de salaire de 10 ne rapporte aucune augmentation du revenu net
Source Modegravele impocircts-prestations de lrsquoOCDEStatlink httpdxdoiorg101787870085564702
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3 RENFORCER LES INCITATIONS FINANCIEgraveRES AU TRAVAIL LE ROcircLE DES PRESTATIONS SUBORDONNEacuteES Agrave LrsquoEXERCICE DrsquoUN EMPLOI
hellip et lorsqursquoils sont au chocircmage ou inactifs ils ne voient souvent pas lrsquointeacuterecirct de retravailler
Comme chacun le sait le niveau des prestations de chocircmage et leur disparition lors du
retour agrave lrsquoemploi tendent agrave reacuteduire les incitations financiegraveres au travail En particulier pour
des couples avec deux enfants et un seul actif potentiel ndash lrsquoindividu au chocircmage ndash le taux
implicite drsquoimposition qui srsquoattache agrave lrsquoacceptation drsquoune offre drsquoemploi au mecircme salaire
qursquoavant le chocircmage (67 du salaire de lrsquoouvrier moyen dans le graphique)4 est tregraves eacuteleveacute
et deacutepasse la plupart du temps 80 (voir le graphique 32) Il apparaicirct que ceci est ducirc non
seulement agrave la perte des allocations de chocircmage mais aussi agrave la disparition de lrsquoaide
sociale compleacutementaire agrave laquelle ce type de meacutenage pouvait avoir droit La situation est
tregraves semblable pour les parents isoleacutes et les couples monoactifs sans enfant bien que dans
ce cas les TMIE tendent agrave ecirctre leacutegegraverement plus bas que pour les beacuteneacuteficiaires de prestations
de chocircmage Les autres groupes mecircme srsquoils sont encore confronteacutes agrave des TMIE eacuteleveacutes sont
moins peacutenaliseacutes financiegraverement lorsqursquoils passent du chocircmage agrave lrsquoemploi (voir le
graphique 3A13 en annexe) Cela tient au fait que dans la plupart des pays ils nrsquoont pas
droit agrave une aide sociale lorsqursquoils ne travaillent pas et ne sont donc pas confronteacutes agrave la
disparition de cette prestation lorsqursquoils retournent agrave lrsquoemploi5
Les prestations drsquoactiviteacute sont agrave double tranchant Drsquoun cocircteacute elles peuvent reacuteduire les
incitations agrave augmenter les horaires de travail ou agrave gagner plus pour les individus qui ont
Graphique 32 Le travail est-il financiegraverement inteacuteressant par rapport aux allocations chocircmage et aux autres prestations de non-emploi
Indicateur de trappe agrave chocircmage deacutecomposition du taux marginal drsquoimposition effectif en passant du chocircmage agrave un travail agrave temps complet avec un niveau de salaire correspondant agrave 67 du SOM
(salaire avant le chocircmage = 67 du SOM) 2002
Note Le graphique montre quelle portion du salaire gagneacute apregraves le passage du chocircmage agrave lrsquoemploi est confisqueacuteepar lrsquoeffet de lrsquoaugmentation de lrsquoimpocirct sur le revenu et de la reacuteduction des prestations Par exemple une valeur de100 de lrsquoindicateur indique que le retour agrave lrsquoemploi ne rapporte aucune augmentation du revenu net Une valeursupeacuterieure agrave 100 indique que le salaire net au travail est infeacuterieur au total des prestations
Source Modegravele impocircts-prestations de lrsquoOCDEStatlink httpdxdoiorg101787857677552175
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3 RENFORCER LES INCITATIONS FINANCIEgraveRES AU TRAVAIL LE ROcircLE DES PRESTATIONS SUBORDONNEacuteES Agrave LrsquoEXERCICE DrsquoUN EMPLOI
deacutejagrave un travail mais de lrsquoautre elles rendent plus attractif le retour agrave lrsquoemploi pour ceux qui
sont chocircmeurs ou inactifs Ceci est particuliegraverement vrai pour les familles avec enfants sur
lesquelles sont le plus souvent axeacutees les politiques gouvernementales (graphique 32)
Passer du chocircmage au travail est encore moins inteacuteressant financiegraverement lorsque le
salaire du nouvel emploi est infeacuterieur agrave celui que lrsquoon percevait avant le chocircmage En effet
dans de nombreux pays les allocations de chocircmage sont deacutetermineacutees par un pourcentage
du dernier salaire Drsquoautre part comme le montre le graphique 33 les TMIE diminuent
lorsque le salaire apregraves chocircmage augmente6 On peut en deacuteduire que des politiques
drsquoactivation qui aident les individus agrave obtenir des emplois de meilleure qualiteacute
notamment en leur offrant des formations qui relegravevent leur niveau de compeacutetence
contribueront agrave rendre le travail plus inteacuteressant financiegraverement pour les chocircmeurs
Les parents isoleacutes et les meacutenages sans emploi peuvent ecirctre sujets agrave des trappes agrave inactiviteacute
Le mecircme scheacutema se deacutegage lorsqursquoon calcule les TMIE pour le passage de lrsquoinactiviteacute
au travail (graphique 34 et graphique 3A14)7
Pour les parents isoleacutes et les conjoints dans les couples avec enfants dont un membre
travaille la premiegravere prise drsquoactiviteacute peut ecirctre agrave temps partiel Le graphique 35 montre
lrsquoeffet des systegravemes drsquoimposition et de prestations sur les incitations financiegraveres au retour
agrave lrsquoemploi sur la base drsquoun mi-temps Agrave lrsquoexception du Danemark on ne constate pas
drsquoeffet deacutesincitatif particulier pour le conjoint dont le partenaire travaille deacutejagrave agrave prendre un
emploi agrave temps partiel (voir aussi lrsquoencadreacute 32) En revanche pour les parents isoleacutes et les
membres de meacutenages sans emploi le travail agrave temps partiel repreacutesente des TMIE tregraves
eacuteleveacutes En fait ce sont presque les mecircmes que pour un inactif qui prend un emploi agrave temps
complet
Graphique 33 Des perspectives de salaire reacuteduit apregraves le chocircmage peuvent rendre lrsquoemploi moins attractif
TMIE pour des niveaux de salaire de 67 72 et 62 du SOM avec un salaire anteacuterieur de 67 du SOM 2002
Note Le graphique montre quelle portion du salaire gagneacute apregraves le passage du chocircmage agrave lrsquoemploi est confisqueacuteepar lrsquoeffet de lrsquoaugmentation de lrsquoimpocirct sur le revenu et de la reacuteduction des prestations pour diffeacuterentes valeurs dusalaire de retour agrave lrsquoemploi
Source Modegravele impocircts-prestations de lrsquoOCDE
Statlink httpdxdoiorg101787565886074178
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Graphique 34 Lrsquoemploi est-il financiegraverement inteacuteressant pour les inactifs Indicateur de trappe agrave inactiviteacute deacutecomposition du taux marginal drsquoimposition effectif en passant
de lrsquoinactiviteacute agrave un emploi agrave temps complet avec un salaire de 67 du SOM 2002
Note Le graphique montre quelle portion du salaire suivant le passage de lrsquoinactiviteacute agrave lrsquoemploi est confisqueacutee parlrsquoeffet de lrsquoaugmentation de lrsquoimpocirct sur le revenu et de la reacuteduction des prestations Par exemple une valeur de100 de lrsquoindicateur indique que le passage agrave lrsquoemploi ne rapporte aucune augmentation du revenu net Une valeursupeacuterieure agrave 100 indique que le salaire net au travail est infeacuterieur au total des prestations
Source Modegravele impocircts-prestations de lrsquoOCDE
Statlink httpdxdoiorg101787483810121604
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Graphique 35 Les inactifs ont-ils des incitations agrave passer au travail agrave temps partiel Deacutecomposition du taux marginal drsquoimposition effectif en passant de lrsquoinactiviteacute agrave lrsquoemploi pour un niveau
de salaire = 50 du SOM 2002
Note Le graphique montre quelle portion du salaire suivant le passage de lrsquoinactiviteacute agrave lrsquoemploi agrave temps partiel estconfisqueacutee par lrsquoeffet de lrsquoaugmentation de lrsquoimpocirct sur le revenu et de la reacuteduction des prestations
Source Modegravele impocircts-prestations de lrsquoOCDE
Statlink httpdxdoiorg101787417543224612
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Encadreacute 32 Les systegravemes de preacutelegravevementstransferts peuvent contribuer agrave expliquer la polarisation du travail
Lrsquoaugmentation de la proportion de meacutenages sans travail preacuteoccupe aussi bien leschercheurs que les gouvernements en raison de son impact potentiel sur lrsquoaccroissementdes ineacutegaliteacutes de revenu et de la pauvreteacute enfantine Gregg et Wadsworth (1996) montrentque entre 1983 et 1994 le taux de meacutenages sans travail avait augmenteacute dans six des septpays europeacuteens eacutetudieacutes ndash Belgique France Italie Allemagne Espagne Royaume-Uni ndash etnrsquoavait diminueacute qursquoaux Pays-Bas De plus dans quatre des pays ougrave ce taux avait augmenteacutecrsquoeacutetait dans un contexte de hausse de lrsquoemploi Callister (2001) montre une tendanceanalogue agrave la polarisation en Nouvelle-Zeacutelande
Les systegravemes de preacutelegravevementstransferts peuvent avoir pour les meacutenages sans travaildes effets deacutesincitatifs agrave la recherche drsquoemploi alors qursquoils encouragent au contrairelrsquoactiviteacute drsquoun deuxiegraveme membre des meacutenages monoactifs Comme le montre le tableaudans une famille ougrave personne ne travaille les incitations financiegraveres agrave lrsquoemploi sont tregravesfaibles pour le premier membre du meacutenage (colonne 1) En revanche lorsque lrsquoun des deuxtravaille le conjoint nrsquoest que marginalement peacutenaliseacute lorsqursquoil sort de lrsquoinactiviteacute pourprendre un emploi (colonne 2) La diffeacuterence entre les colonnes 1 et 2 du tableau estpresque toujours positive Les seules exceptions sont le Danemark ndash agrave cause de la perte delrsquoaide sociale lorsque le conjoint prend un emploi ndash et lrsquoItalie ougrave en raison de la faiblessedu systegraveme de protection sociale les TMIE sont tregraves faibles lorsque le conjoint passe delrsquoinactiviteacute au travail
Cette observation est corroboreacutee par quelques eacutetudes reacutecentes Ainsi Gregg etWadsworth (2004) constatent que le recul des meacutenages monoactifs et lrsquoaugmentation dunombre agrave la fois de meacutenages laquo riches en emploi et pauvres en emploi raquo ne srsquoexpliquent pasentiegraverement par les changements de structure des meacutenages ou par les caracteacuteristiques dunon-emploi individuel et concluent que ces tendances peuvent ecirctre fonction desinteractions entre les systegravemes drsquoimpositionprestations et les incitations au travail
En outre dans les meacutenages ougrave une personne a deacutejagrave un emploi il est financiegraverement plusinteacuteressant pour le conjoint qui ne travaille pas de prendre un emploi que pour lepartenaire qui travaille deacutejagrave de travailler plus Une comparaison entre la colonne 2 et lacolonne 3 du tableau donne une ideacutee de la mesure dans laquelle un couple sera inciteacute parle systegraveme drsquoimpositionprestations agrave devenir bi-actif ou agrave rester monoactif Si lrsquoonconsidegravere une famille avec deux enfants ougrave le seul actif gagne 67 du salaire de lrsquoouvriermoyen (SOM) la colonne 2 montre le TMIE auquel est confronteacute le meacutenage lorsque ledeuxiegraveme adulte deacutecide de prendre un emploi agrave 33 du SOM La colonne 3 montre le TMIEatteint lorsque le mecircme revenu total ndash 100 du SOM ndash est obtenu par une augmentationde lrsquoeffort de travail de lrsquoadulte qui avait deacutejagrave un emploi Agrave lrsquoexception du Danemark ladiffeacuterence est geacuteneacuteralement positive mecircme si dans certains cas elle est faible ce quimontre que lrsquointeacuterecirct financier de la prise drsquoun emploi par le deuxiegraveme membre du coupleest plus grand que celui drsquoune augmentation des heures de travail du premier
Lrsquoeffet drsquoun reacutegime drsquoimposition commune par rapport agrave un reacutegime drsquoimposition seacutepareacuteesemble aller dans le sens escompteacute Agrave lrsquoexception du Luxembourg et du Portugal dans lespays ougrave lrsquoimposition du revenu est commune ndash crsquoest-agrave-dire que les revenus des deuxconjoints se cumulent pour deacuteterminer le revenu total imposable du meacutenage ndash ladiffeacuterence entre lrsquoimposition du premier et du deuxiegraveme actif est assez faible En revanchedans les pays ougrave lrsquoimposition des revenus est seacutepareacutee le TMIE pour le deuxiegraveme actif estgeacuteneacuteralement plus faible que pour le premier avec des exceptions notables qui sontlrsquoAllemagne lrsquoIslande lrsquoIrlande le Japon la Coreacutee et les Pays-Bas
PERSPECTIVES DE LrsquoEMPLOI DE LrsquoOCDE ndash ISBN 92-64-01047-5 ndash copy OCDE 2005 151
3 RENFORCER LES INCITATIONS FINANCIEgraveRES AU TRAVAIL LE ROcircLE DES PRESTATIONS SUBORDONNEacuteES Agrave LrsquoEXERCICE DrsquoUN EMPLOI
Globalement lrsquoanalyse qui preacutecegravede indique quelques axes prioritaires pour des
politiques drsquoincitation financiegravere au travail Drsquoabord il faut cibler les mesures sur les
parents isoleacutes avec enfants et les couples monoactifs (avec ou sans enfants) qui nrsquoont que
des perspectives de bas salaire Ces cateacutegories ont souvent peu drsquoincitations financiegraveres agrave
retourner agrave lrsquoemploi apregraves une peacuteriode drsquoinactiviteacute ou de chocircmage Elles tendent aussi agrave
Encadreacute 32 Les systegravemes de preacutelegravevementstransferts peuvent contribuer agrave expliquer la polarisation du travail (suite)
Comparaisons des taux marginaux drsquoimposition effectifs des premier et second apporteurs de revenu 2002a
a) La valeur indiqueacutee montre le suppleacutement de revenu qui est annuleacute par lrsquoeffet cumuleacute des impocircts descotisations sociales et de la perte des prestations
Source Modegravele impocircts-prestations de lrsquoOCDE
Type de systegraveme drsquoimposition
2002
Une personne passant
de lrsquoinactiviteacute agrave 67 du SOMa
Premiegravere personne gagnant 67
du SOM deuxiegraveme personne passant
de lrsquoinactviteacute agrave 33 du SOMa
Une personne passant de 67
agrave 100 du SOMa
Meacutenage sans travail
par rapport agrave meacutenage bi-actif
Meacutenage mono-actif par rapport
agrave meacutenage bi-actif
(1) (2) (3)(4)
[(1) ndash (2)](5)
[(3) ndash (2)]
Australie Seacutepareacutee 069 063 066 006 003
Autriche Seacutepareacutee 099 021 041 078 020
Belgique Seacutepareacutee 071 044 051 027 007
Canada Seacutepareacutee 054 053 065 001 012
Reacutepublique tchegraveque Seacutepareacutee 099 031 037 068 007
Danemark Seacutepareacutee 094 089 061 005 ndash028
Finlande Seacutepareacutee 094 050 077 043 027
France Commune 089 036 043 053 007
Allemagne Commune 076 054 054 022 000
Gregravece Seacutepareacutee 016 016 017 000 001
Hongrie Seacutepareacutee 038 018 037 020 019
Islande Seacutepareacutee 089 045 045 043 ndash001
Irlande Optionnellecommune 088 034 042 054 009
Italie Seacutepareacutee ndash008 038 052 ndash046 015
Japon Seacutepareacutee 086 053 052 033 ndash001
Coreacutee Seacutepareacutee 075 007 011 068 005
Luxembourg Commune 084 062 062 022 000
Pays-Bas Seacutepareacutee 088 042 041 046 ndash001
Nouvelle-Zeacutelande Seacutepareacutee 077 056 062 021 006
Norvegravege Optionnelle 087 027 036 061 009
Pologne Optionnelle 087 065 068 022 003
Portugal Commune 055 051 052 005 001
Reacutepublique slovaque Seacutepareacutee 125 083 089 043 006
Espagne Seacutepareacuteecommune 062 016 019 045 003
Suegravede Seacutepareacutee 100 034 047 066 013
Suisse Commune 099 014 022 086 008
Royaume-Uni Seacutepareacutee 072 067 077 005 010
Eacutetats-Unis Optionnellecommune 046 052 052 ndash006 000
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ecirctre exposeacutees agrave un risque relativement eacuteleveacute de pauvreteacute au travail Ensuite des mesures
qui aident les chocircmeurs agrave trouver un emploi dont le salaire est au moins aussi eacuteleveacute que
celui drsquoavant la peacuteriode de chocircmage telles qursquoune aide efficace agrave la recherche drsquoemploi
ou une formation contribueraient aussi agrave accroicirctre les incitations financiegraveres au travail
pour cette cateacutegorie8 Plus geacuteneacuteralement il faut que les reacuteformes des systegravemes de
preacutelegravevementstransferts et les politiques actives du marcheacute du marcheacute du travail soient
axeacutees sur les cateacutegories potentiellement agrave bas revenu notamment les travailleurs acircgeacutes et
les peu qualifieacutes
B Incitations financiegraveres au travail et changements de situation agrave lrsquoeacutegard du marcheacute du travail
La mesure dans laquelle les systegravemes drsquoimposition et de prestations influent sur les
comportements agrave lrsquoeacutegard du marcheacute du travail est difficile agrave preacutedire On peut quantifier
lrsquoimpact de ces systegravemes sur les incitations financiegraveres au travail (repreacutesenteacute par les TMIE)
Mais la faccedilon dont les individus reacutepondent aux TMIE deacutepend en partie de leurs preacutefeacuterences
et drsquoautres facteurs dynamiques Ce sont des aspects essentiels pour deacuteterminer lrsquoeffet des
TMIE sur les changements de situation agrave lrsquoeacutegard du marcheacute du travail (pour plus de deacutetails
voir lrsquoencadreacute 33)
En outre il faut prendre en compte les possibiliteacutes drsquoeacutevolution dans lrsquoemploi preacutevu ndash
ce qui neacutecessite au-delagrave des comparaisons statiques des TMIE une analyse plus
dynamique Ainsi lorsqursquoon se rapproche de la fin des droits agrave prestations le mecircme
emploi qui eacutetait financiegraverement sans inteacuterecirct va agrave tregraves court terme preacutesenter beaucoup
plus drsquoattrait Il se peut aussi que les regravegles drsquoindemnisation du chocircmage preacutevoient une
reacuteduction ou une suppression des prestations en cas de refus de lrsquooffre drsquoemploi ndash facteur
tregraves important qui nrsquoest pas non plus pris en compte dans les mesures des TMIE Drsquoautre
part un emploi de deacutepart agrave bas salaire peut ecirctre un tremplin qui permet drsquoespeacuterer un
emploi meilleur par la suite Enfin les cotisations de seacutecuriteacute sociale (composant cleacute des
TMIE) peuvent ecirctre consideacutereacutees par les salarieacutes comme un revenu diffeacutereacute au titre des
services qui leur seront fournis ulteacuterieurement par lrsquoEacutetat Ces diffeacuterents facteurs peuvent
limiter de faccedilon non neacutegligeable lrsquoeffet sur les transitions vers lrsquoemploi des TMIE eacuteleveacutes
mesureacutes
Lrsquoeacutetude de lrsquoimpact des TMIE sur les performances du marcheacute du travail soulegraveve
plusieurs difficulteacutes La principale deacutecoule du fait que la plus grande part de la valeur
ajouteacutee de cette mesure exhaustive de la taxation implicite disparaicirct lorsqursquoon considegravere la
moyenne sur lrsquoensemble des groupes sociodeacutemographiques Par exemple le calcul drsquoun
TMIE pour lrsquoensemble drsquoun pays donnerait une mesure qui ne serait pas diffeacuterente du coin
fiscal standard En effet au niveau du salaire moyen les impocircts et cotisations sociales
constitueraient lrsquoessentiel du taux marginal drsquoimposition Crsquoest pourquoi le graphique 36
ne considegravere que les taux de chocircmage et drsquoinactiviteacute des personnes peu qualifieacutees lrsquoune des
cateacutegories pour lesquelles les incitations au travail risquent le plus drsquoecirctre faibles La correacutelation
transnationale entre drsquoune part les taux de chocircmage et drsquoinactiviteacute des travailleurs peu
qualifieacutes et drsquoautre part le TMIE correspondant agrave 67 du SOM se reacutevegravele en geacuteneacuteral positive
mais assez faible La relation est eacutegalement faible lorsqursquoon considegravere certains groupes
deacutemographiques seacutepareacutement (non indiqueacute sur le graphique)
Globalement ces faibles correacutelations montrent qursquoil faut eacutetudier plus en deacutetail les
liens possibles entre les incitations financiegraveres et les reacutesultats au niveau de lrsquoemploi Cela
PERSPECTIVES DE LrsquoEMPLOI DE LrsquoOCDE ndash ISBN 92-64-01047-5 ndash copy OCDE 2005 153
3 RENFORCER LES INCITATIONS FINANCIEgraveRES AU TRAVAIL LE ROcircLE DES PRESTATIONS SUBORDONNEacuteES Agrave LrsquoEXERCICE DrsquoUN EMPLOI
peut se faire agrave lrsquoaide de microdonneacutees qui permettent drsquoeacutetablir le lien entre le TMIE auquel
est confronteacute chaque individu et son comportement vis-agrave-vis du marcheacute du travail
La partie A du tableau 31 preacutesente des estimations eacuteconomeacutetriques du degreacute
drsquoinfluence des TMIE sur la probabiliteacute de passage du chocircmage agrave lrsquoemploi pour plusieurs
pays de lrsquoOCDE9 La variable deacutependante repreacutesente toutes les transitions du chocircmage agrave
Encadreacute 33 Lrsquoimpact des incitations financiegraveres sur les deacutecisions drsquooffre de travail effets de revenu et de substitution
Dans la deacutefinition drsquoune politique il est indispensable de prendre en compte lrsquoimpactdes incitations financiegraveres sur les deacutecisions drsquooffre de travail En drsquoautres termes lafaccedilon dont les TMIE influent sur les reacutesultats au niveau de lrsquoemploi deacutepend beaucoup desprioriteacutes de chacun Dans un contexte statique un individu qui a des preacutefeacuterencesraisonnables ne choisira pas des temps de travail pour lesquels le TMIE est eacutegal ou supeacuterieuragrave 100 Drsquoun autre cocircteacute la proportion du suppleacutement de gain qursquoil acceptera de voir preacuteleverpar lrsquoEacutetat deacutepend de lrsquoeacutequilibre entre les effets de revenu et de substitution
En reacutealiteacute ces deux effets tendent agrave agir en sens contraire Ainsi lorsqursquoon reacuteduit lespreacutelegravevements (ou que lrsquoon accroicirct les transferts) le revenu disponible augmente et lesgens ont plus de chances de se contenter de leur situation et drsquoecirctre moins tenteacutes parexemple de chercher agrave augmenter leurs gains Crsquoest lrsquoeffet revenu En revanche lareacuteduction des preacutelegravevements augmenterait le prix des loisirs du fait que les gensgagneraient plus qursquoauparavant par heure travailleacutee Crsquoest lrsquoeffet de substitution qui faitque les individus souhaitent travailler davantage Ce nrsquoest que lorsque lrsquoeffet desubstitution preacutevaut sur lrsquoeffet revenu qursquoune reacuteduction des preacutelegravevements peut induireune augmentation de lrsquoeffort de travail
On peut estimer de faccedilon empirique lrsquoimportance des effets de revenu et de substitutionagrave partir des reacuteactions individuelles aux variations anteacuterieures des impocircts et desprestations Brewer et al (2003) montrent qursquoau Royaume-Uni plus on a drsquoenfants plus onprivileacutegie le revenu par rapport au temps de travail Par ailleurs on constate qursquoagrave desniveaux eacuteleveacutes drsquoinstruction correspond une moindre valorisation du revenu par rapportau temps de travail (une heure de travail entraicircne moins de deacutesutiliteacute pour les parents dontle niveau drsquoinstruction est eacuteleveacute que pour ceux dont le niveau est faible) Sur le plan delrsquoacircge les reacutesultats diffegraverent selon qursquoon considegravere les couples ou les parents isoleacutes Dansles couples la preacutefeacuterence pour le revenu au prix drsquohoraires de travail plus lourds diminueavec lrsquoacircge aussi bien de la megravere que du pegravere Pour les megraveres isoleacutees lrsquoeffet de lrsquoacircge sur laprioriteacute accordeacutee au revenu nrsquoest pas bien deacutetermineacute mais les eacutetudes montrent que lapreacutefeacuterence des individus dont lrsquoacircge est supeacuterieur agrave la moyenne va davantage au temps detravail (voir aussi MaCurdy 1992)
Drsquoautres chercheurs ont adopteacute une autre approche pour examiner les diffeacuterences deprioriteacute accordeacutee au travail sur les loisirs Laroque et Salanieacute (2000) estiment le salaire pourlequel les femmes marieacutees au foyer en France seraient disposeacutees agrave accepter un emploi(salaire de reacuteservation) Ils constatent que le gain financier requis pour travailler tend agravesrsquoaccroicirctre avec le nombre drsquoenfants et que le salaire de reacuteservation augmente aussi aveclrsquoacircge mais ne semble pas ecirctre fonction de lrsquoeacuteducation
Globalement ces concepts donnent des repegraveres utiles quant agrave ce agrave quoi on peutsrsquoattendre lorsqursquoon essaye drsquoestimer lrsquoimpact des taux marginaux drsquoimposition sur lecomportement vis-agrave-vis du marcheacute du travail de diffeacuterents groupes sociodeacutemographiqueset types de familles
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3 RENFORCER LES INCITATIONS FINANCIEgraveRES AU TRAVAIL LE ROcircLE DES PRESTATIONS SUBORDONNEacuteES Agrave LrsquoEXERCICE DrsquoUN EMPLOI
lrsquoemploi au cours de lrsquoanneacutee de lrsquoenquecircte (2001) Pour attribuer un TMIE agrave chaque chocircmeur
on eacutetablit une preacutediction des gains horaires potentiels en fonction de variables
repreacutesentatives de la reacutegion de reacutesidence de lrsquoacircge du niveau drsquoinstruction de la situation
matrimoniale et de la situation du conjoint au regard de lrsquoemploi On srsquoefforce de corriger
le biais de seacutelection reacutesultant du fait que le salaire nrsquoest observeacute que pour les personnes qui
travaillent une variable repreacutesentative des eacutepisodes anteacuterieurs de chocircmage est eacutegalement
prise en compte Cela permet drsquoeacutetablir une preacutediction des gains potentiels des individus
actuellement en chocircmage en tenant compte des anteacuteceacutedents de chocircmage des personnes
actuellement pourvues drsquoun emploi10 On procegravede agrave des reacutegressions seacutepareacutees des gains
pour les hommes et les femmes et pour les diffeacuterents pays de reacutesidence Agrave partir de la
valeur des gains potentiels attribueacutes agrave chaque chocircmeur et des caracteacuteristiques du meacutenage
on peut calculer pour chaque individu une valeur du TMIE11
Graphique 36 TMIE et situation des personnes faiblement qualifieacutees au regard du marcheacute du travail 2002a
Personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans
statistiquement significatif au seuil de 10 a) TMIE pour un couple marieacute avec deux enfants un conjoint inactif et lrsquoautre conjoint passant du chocircmage agrave
lrsquoemploi agrave temps plein avec un niveau de salaire = 100 du SOM (salaire avant le chocircmage = 100 du SOM)
Source Modegravele impocircts-prestations de lrsquoOCDE
Statlink httpdxdoiorg101787283704754338
5
5 5 5 5 55 5 5 5 5 5 55
5 5 5 55
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gt
965 965
+6(62K6(66866ECH +6(B6(66866ECH
666(62K6I666I66 666(6B6I666I66
965J
)6(6B6I666(6B66ECH
666(B66I66I666I66
PERSPECTIVES DE LrsquoEMPLOI DE LrsquoOCDE ndash ISBN 92-64-01047-5 ndash copy OCDE 2005 155
3 RENFORCER LES INCITATIONS FINANCIEgraveRES AU TRAVAIL LE ROcircLE DES PRESTATIONS SUBORDONNEacuteES Agrave LrsquoEXERCICE DrsquoUN EMPLOI
Tableau 31 Quel est lrsquoimpact des TMIE sur la situation au regard de lrsquoemploi
Notes agrave la page suivante
Ensemble Femmes CeacutelibataireParent isoleacute avec enfant
Couple marieacute sans enfant
conjoint inactif
Couple marieacute avec enfant
conjoint inactif
Couple marieacute sans enfant conjoint actif
Couple marieacute avec enfant conjoint actif
Panel A TMIE et transition du chocircmage agrave lemploi 2001
Ensemble 25 agrave 64 ans pays europeacuteensa et Eacutetats-Unisb
TMIE ndash048 ndash045 ndash036 ndash023 ndash035 ndash027 ndash067 ndash058
Acircge 25 agrave 34 001 000 ndash001 000 026 ndash005 006 ndash002
Acircge 45 agrave 54 ndash011 ndash013 ndash020 ndash019 008 002 ndash013 ndash005
Acircge 55 agrave 64 ndash033 ndash028 ndash032 ndash034 ndash014 ndash036 ndash033 ndash020
Niveau drsquoinstruction moyen ndash012 ndash011 ndash013 ndash017 ndash006 ndash022 ndash011 ndash005
Niveau drsquoinstruction faible ndash011 ndash013 ndash013 ndash023 ndash004 ndash019 ndash013 ndash003
Femme ndash011 ndash001 005 ndash008 ndash029 ndash009 ndash011
Marieacute ndash004 ndash014
Conjoint travaille 011 018
Avec enfant 002 ndash003
Probabiliteacute observeacutee 045 043 044 044 023 052 051 054
Probabiliteacute preacutedictive 045 042 044 044 020 052 051 054
Panel B TMIE et transition de linactiviteacute agrave lemploi 2001
Femmes au foyer 25 agrave 54 ans pays europeacuteensa et Eacutetats-Unisc d
TMIE 009 ndash063 ndash005 004 008 041 016
Acircge 25 agrave 34 008 051 014 014 010 007
Acircge 45 agrave 54 ndash009 ndash023 ndash008 ndash002 000 ndash005 ndash009
Niveau drsquoinstruction moyen ndash012 ndash018 ndash003 ndash003 ndash001 ndash009 ndash014
Niveau drsquoinstruction faible ndash022 ndash013 ndash022 ndash006 ndash015 ndash020 ndash023
Marieacute ndash020
Conjoint travaille 006
Avec enfant ndash001
Probabiliteacute observeacutee 022 027 034 004 019 016 023
Probabiliteacute preacutedictive 020 021 033 004 017 014 022
Panel C TMIE et transitions de lemploi agrave temps partiel agrave lemploi agrave temps complet 2001
Ensemble 25 agrave 64 ans pays europeacuteensa e
TMIE ndash012 ndash017 009 ndash021 007 006 ndash038 ndash013
Acircge 25 agrave 34 005 002 013 ndash012 ndash006 015 011 003
Acircge 45 agrave 54 ndash003 ndash002 008 ndash016 ndash017 000 ndash004 000
Acircge 55 agrave 64 ndash010 ndash010 ndash005 ndash036 ndash014 ndash009 004
Niveau drsquoinstruction moyen ndash001 ndash003 017 001 ndash008 013 ndash005 000
Niveau drsquoinstruction faible 002 ndash001 013 003 ndash002 031 ndash004 001
Femme ndash013 ndash002 ndash013 ndash020 ndash014 ndash012
Marieacute 002 ndash001
Conjoint travaille ndash006 ndash006
Avec enfant ndash004 ndash004
Probabiliteacute observeacutee 016 014 020 019 020 027 016 014
Probabiliteacute preacutedictive 016 014 019 017 017 024 014 014
PERSPECTIVES DE LrsquoEMPLOI DE LrsquoOCDE ndash ISBN 92-64-01047-5 ndash copy OCDE 2005156
3 RENFORCER LES INCITATIONS FINANCIEgraveRES AU TRAVAIL LE ROcircLE DES PRESTATIONS SUBORDONNEacuteES Agrave LrsquoEXERCICE DrsquoUN EMPLOI
Afin de veacuterifier si lrsquoeffet des TMIE est diffeacuterent selon les groupes sociodeacutemographiques
lrsquoanalyse prend en compte le sexe et la structure de la famille Les parties B et C du
tableau 31 preacutesentent des analyses semblables pour les transitions de lrsquoinactiviteacute agrave
lrsquoemploi et du travail agrave temps partiel au travail agrave plein-temps en portant une attention
particuliegravere aux femmes qui dans la socieacuteteacute actuelle ont plus de probabiliteacutes soit de
srsquooccuper de leurs enfants mais en souhaitant retravailler agrave un moment donneacute soit de
travailler agrave temps partiel pour pouvoir concilier vie professionnelle et vie familiale Les
preacutedictions des gains potentiels des femmes inactives sont eacutetablies de la mecircme faccedilon que
pour les chocircmeurs tandis que pour les transitions du temps partiel au temps complet les
gains horaires sont supposeacutes rester inchangeacutes12
Pour un chocircmeur une hausse de 1 du TMIE accroicirct la probabiliteacute de sortie du
chocircmage de 05 Cela peut paraicirctre faible mais comme on lrsquoa vu preacuteceacutedemment les
reacuteformes ont souvent reacuteduit les TMIE de 10 agrave 30 points pour les parents isoleacutes et de 10 agrave
20 points pour les couples monoactifs En fait si lrsquoon prend lrsquoensemble de la population
une reacuteduction de 20 des TMIE porterait la probabiliteacute de transition du chocircmage agrave lrsquoemploi
de 45 agrave 49 soit une augmentation drsquoenviron 10 13 Si lrsquoon regarde les diffeacuterences entre
groupes deacutemographiques les consideacuterations financiegraveres apparaissent peser plus dans la
deacutecision de passer du chocircmage agrave lrsquoemploi chez les personnes dont le conjoint travaille
Srsquoagissant des transitions de lrsquoinactiviteacute agrave lrsquoemploi (tableau 31 panel B) les TMIE ne
semblent jouer un rocircle que pour les femmes seules pour lesquelles lrsquoeacutelasticiteacute estimeacutee est
assez eacuteleveacutee environ 06 Ces reacutesultats sont agrave consideacuterer avec prudence car la deacutecision
de retravailler apregraves une peacuteriode drsquoinactiviteacute a des chances drsquoobeacuteir agrave une seacuterie de
consideacuterations dont les variables incluses dans la reacutegression ne rendent pas bien compte
Quant aux transitions du travail agrave temps partiel au travail agrave temps plein (tableau 31
panel C) elles sont influenceacutees par les incitations financiegraveres surtout pour le second
apporteur de revenu dans un couple sans enfant
Tableau 31 Quel est lrsquoimpact des TMIE sur la situation au regard de lrsquoemploi (suite)
statistiquement significatifs aux seuils de 10 5 et 1 respectivementa) Allemagne Autriche Belgique Danemark Espagne Finlande France Gregravece Irlande Italie Portugal Royaume-Unib) Les estimations sont obtenues en maximisant la vraisemblance drsquoun modegravele probit de passer du chocircmage agrave
lrsquoemploi entre 2000 et 2001 Toutes les transitions qui ont eu lieu pendant lrsquoanneacutee preacuteceacutedant lrsquoenquecircte sont prisesen consideacuteration La proceacutedure drsquoestimation comprend deux eacutetapes en premier on eacutetablit une preacutediction desgains horaires potentiels en fonction de variables repreacutesentatives de la reacutegion de reacutesidence de lrsquoacircge du niveaudrsquoinstruction de la situation matrimoniale et de la situation du conjoint au regard de lrsquoemploi Une variableindicatrice repreacutesentative des eacutepisodes anteacuterieurs de chocircmage est eacutegalement prise en compte pour essayer decorriger le biais de seacutelection reacutesultant du fait que le salaire nlsquoest observeacute que pour les personnes qui travaillentOn procegravede agrave des reacutegressions seacutepareacutees des gains pour les hommes et les femmes et pour les diffeacuterents pays dereacutesidence Pour la preacutediction des gains pour les chocircmeurs une valeur de 1 est attribueacutee agrave la variable indicatricecapturant lrsquoexpeacuterience passeacutee de chocircmage Dans la deuxiegraveme eacutetape des TMIE sont calculeacutes pour chaque chocircmeuren assumant un mecircme salaire avant et apregraves le chocircmage
c) Voir note b pour la meacutethodologie drsquoestimation la seule diffeacuterence eacutetant que pour essayer de corriger le biais deseacutelection on introduit une variable indicatrice repreacutesentative des eacutepisodes anteacuterieurs drsquoinactiviteacute
d) Pour les Eacutetats-Unis toutes les femmes inactives acircgeacutees entre 25 et 54 ans sont inclusese) Les estimations sont obtenues en maximisant la vraisemblance drsquoun modegravele probit de passer du temps partiel au
temps plein entre 2000 et 2001 Les TMIE sont attribueacutes agrave chaque employeacute(e) agrave temps partiel assumant quil (elle) passeagrave un emploi agrave temps plein payeacute au mecircme salaire horaire Les coefficients peuvent ecirctre interpreacuteteacutes comme lechangement de probabiliteacute de transition eacutetant donneacute un changement infiniteacutesimal pour chaque variable explicativecontinue et un changement discret des variables indicatrices (de 0 agrave 1)
Source Panel communautaire des meacutenages Eurostat Panel Study of Income Dynamics
PERSPECTIVES DE LrsquoEMPLOI DE LrsquoOCDE ndash ISBN 92-64-01047-5 ndash copy OCDE 2005 157
3 RENFORCER LES INCITATIONS FINANCIEgraveRES AU TRAVAIL LE ROcircLE DES PRESTATIONS SUBORDONNEacuteES Agrave LrsquoEXERCICE DrsquoUN EMPLOI
Comme on lrsquoa vu plus haut cette analyse preacutesente une limitation elle ne rend pas
compte de la qualiteacute de lrsquoemploi prospectif en termes de stabiliteacute de dureacutee et de
perspectives drsquoeacutevolution de carriegravere En fait les TMIE ne tiennent pas compte de lrsquoimpact
eacuteventuel du revenu futur sur le choix drsquoaujourdrsquohui de prendre un emploi ou de continuer
agrave deacutependre des transferts sociaux En effet comme on lrsquoa deacutejagrave dit ils ne tiennent pas
compte du fait qursquoun emploi peut ecirctre consideacutereacute comme un accegraves au monde du travail
susceptible drsquoouvrir des perspectives futures de carriegravere et de meilleur salaire mecircme si
dans lrsquoimmeacutediat il est peu inteacuteressant financiegraverement14 En outre il faut consideacuterer que les
diverses composantes des TMIE peuvent avoir des effets distincts sur la probabiliteacute de
passage du non-emploi au travail ou du travail agrave temps partiel au travail agrave temps complet
Enfin les reacutegressions ne rendent pas compte du contexte institutionnel global des
pays en question Il y a probablement par exemple des interactions entre les TMIE drsquoune
part et drsquoautre part les politiques actives du marcheacute du travail (PAMT) et la fourniture par
les pouvoirs publics de moyens de garde des enfants En effet les PAMT sont conccedilues pour
aider au passage du chocircmage au travail et comprennent souvent une formation et des
cours de recherche drsquoemploi En aidant agrave ameacuteliorer les compeacutetences et lrsquoadaptation aux
emplois les PAMT peuvent contribuer agrave accroicirctre le salaire de retour au travail et par
conseacutequent agrave reacuteduire le TMIE Cela en fait un compleacutement ideacuteal pour aider les individus agrave
redevenir autonomes Les deacutepenses publiques consacreacutees agrave la garde des enfants ont aussi
des chances de jouer un rocircle tregraves important du fait que les coucircts de cette garde influent sur
les deacutecisions de travail des parents15 Neacuteanmoins les reacutesultats des estimations sont
parlants et ils corroborent ceux drsquoautres eacutetudes
Globalement une bonne strateacutegie de mise en place de prestations drsquoactiviteacute doit ecirctre
bien cibleacutee sur les groupes les plus susceptibles drsquoecirctre sensibles au changement drsquoincitations
financiegraveres En outre son efficaciteacute peut ecirctre encore accrue si elle srsquoaccompagne de mesures
efficaces drsquoactivation et drsquoaide au reacuteemploi ainsi que de dispositifs de qualiteacute pour
lrsquoaccueil des enfants
2 Renforcement des incitations financiegraveres au travail par des prestations drsquoactiviteacute
On peut ameacuteliorer les incitations financiegraveres au travail soit en reacuteduisant le niveau des
transferts sociaux soit en introduisant des prestations drsquoactiviteacute sans toucher au niveau
des transferts sociaux Le souci drsquoeacutequiteacute a fait heacutesiter beaucoup de gouvernements agrave
prendre la premiegravere option Un grand nombre de pays de lrsquoOCDE ont preacutefeacutereacute recourir aux
prestations drsquoactiviteacute comme moyen principal de reacuteduire les TMIE Le tableau 32 reacutesume
les caracteacuteristiques des reacutegimes en vigueur en 2002 dans les diffeacuterents pays de lrsquoOCDE en
mettant en eacutevidence les diffeacuterences de ciblage de regravegles de conditionnaliteacute de niveau des
prestations et de deacutegressiviteacute en fonction de la hausse du revenu Toutes les valeurs sont
exprimeacutees en pourcentage du SOM de faccedilon agrave rendre plus significatives les comparaisons
entre pays et entre reacutegimes
Parmi les 12 pays qui ont mis en place des prestations drsquoactiviteacute huit ont adopteacute des
mesures speacutecifiques pour les personnes qui commencent agrave travailler apregraves une peacuteriode de
chocircmage ou drsquoinactiviteacute Dans tous les cas il srsquoagit drsquoun paiement forfaitaire mais les
critegraveres drsquoeacuteligibiliteacute varient selon les pays En Australie en Belgique et en Irlande16 ce type
de prestation est reacuteserveacute aux chocircmeurs de longue dureacutee Au Canada aux Pays-Bas et en
Nouvelle-Zeacutelande tous les beacuteneacuteficiaires de transferts sociaux qui trouvent un emploi ont
droit agrave une prestation drsquoactiviteacute Si lrsquoon excepte le Canada le paiement de ce suppleacutement
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3R
ENFO
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EMPLO
I
PERSPEC
Tableau 32 Prestations subordonneacutees agrave lrsquoexercice drsquoun emploia 2002
Montant maximum Nombre deition
Taux de progressiviteacute
Taux de deacutegressiviteacute
Niveau des gains deacuteclenchant
la deacutegressiviteacute( du SOM)
Niveau maximum de gains pour lequel la prestation srsquoannule
( du SOM)
) (8) (9) (10) (11)
Neacuteant Sans enfant 147
Sans enfant 16
Avec enfants 27
Sans enfant 33
Avec deux enfants 62
mploi Neacuteant Neacuteant ndash ndash
6 2 42 54
mploi Neacuteant Neacuteant ndash ndash
mploi Neacuteant Neacuteant ndash ndash
ndash ndash Individu 3810
Parent isoleacute avec deux enfants 8130
Couple avec deux enfants 11012
mploi ant qursquoil s de la dureacutee s on
Neacuteant Neacuteant ndash ndash
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DE ndash ISB
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DE 2005
159
Intituleacute du programme
Type de prestation
Beacuteneacuteficiairesminimum drsquoheures travailleacutees
TypetransEn monnaie
nationale En du SOM
(1) (2) (3) (4) (5) (6) (7
Allemagneb Mainzer Modell Reacuteduction des cotisations de seacutecuriteacute sociale et compleacutement des allocations familiales
Individuscouples actifs agrave faible revenu montants suppleacutementaires pour enfants agrave charge
Remboursement de lrsquointeacutegraliteacute des cotisations de seacutecuriteacute sociale plus allocation suppleacutementaire de 924 EUR par enfant
Sans enfant 242
Avec deux enfants 757
15 heures par semaine
Neacuteant
Australie Allocation de retour agrave lrsquoemploi Employment entry payment
Allocation Parents isoleacutes sans emploi ou beacuteneacuteficiaires de garantie de revenu depuis au moins 12 mois
104 AUD 021 Temps complet Prise drsquoe
Belgique Creacutedit drsquoimpocirct Creacutedit drsquoimpocirct reacutecupeacuterable
Travailleurs agrave bas revenu
90 EUR 029 Neacuteant Neacuteant
Compleacutement de garde drsquoenfant
Allocation Parents isoleacutes chocircmeurs de longue dureacutee
744 EUR 243 Mi-temps Prise drsquoe
Canadac Ontario Prestation de deacutemarrage
Allocation Beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide sociale depuis au moins 12 mois
253 CAD 065 Neacuteant Prise drsquoe
Queacutebec Prime au travail
Creacutedit drsquoimpocirct reacutecupeacuterable
Travailleurs agrave bas revenu
Individu 511 CAD
Parent isoleacute avec enfant 2 190 CAD
Couple avec enfants 2 800 CAD
Individu 134
Parent isoleacute avec deux enfants 563
Couple avec deux enfants 720
Neacuteant Neacuteant
Coreacutee Allocation de retour rapide agrave lrsquoemploi
Allocation Beacuteneacuteficiaires drsquoallocations de chocircmage
Forfait de 50 des allocations restantes
1436 (eacutepisode de chocircmage de deux mois)
20 heures par semaine
Prise drsquoepour autreste plu50 dedes droitagrave allocati
3R
ENFO
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EMPLO
I
160 Tableau 32 Prestations subordonneacutees agrave lrsquoexercice drsquoun emploia 2002 (suite)
de ion
Taux de progressiviteacute
Taux de deacutegressiviteacute
Niveau des gains deacuteclenchant
la deacutegressiviteacute( du SOM)
Niveau maximum de gains pour lequel la prestation srsquoannule
( du SOM)
(8) (9) (10) (11)
Sans enfant 765
Avec un enfant 34
Avec deux enfants 40
Sans enfant 0765
Avec un enfant 1598
Avec deux enfants 2106
Sans enfant 19
Avec un enfant 4178
Avec deux enfants 4178 Toutes les valeurs sont majoreacutees de 309 points si le couple est marieacute
Sans enfant 3418
Avec un enfant 9023
Avec deux enfants 10253
Toutes les valeurs sont majoreacutees de 309 points si le couple est marieacute
6 1 46 270
53
63
69
9 60 84
105
128
mploi Neacuteant Neacuteant ndash ndash
Neacuteant 60 ndash 79
mploi Neacuteant Neacuteant ndash ndash
mploi Neacuteant Neacuteant ndash ndash
PERSPEC
TIV
ES DE LrsquoEM
PLOI D
E LrsquoOC
DE ndash ISB
N 92-64-01047-5 ndash copy
OC
DE 2005
Intituleacute du programme
Type de prestation
Beacuteneacuteficiaires
Montant maximum Nombre minimum drsquoheures travailleacutees
Type transitEn monnaie
nationale En du SOM
(1) (2) (3) (4) (5) (6) (7)
Eacutetats-Unis Creacutedit drsquoimpocirct sur le revenu du travail Earned income tax credit (EITC)
Creacutedit drsquoimpocirct reacutecupeacuterable
Familles avec enfants et individus percevant un faible revenu drsquoactiviteacute
Sans enfant 376 USD
Avec un enfant 2 506 USD
Avec deux enfants 5 140 USD
Sans enfant 116
Avec un enfant 774
Avec deux enfants 1279
Neacuteant Neacuteant
Finlande Abattement sur le revenu drsquoactiviteacute
Abattement drsquoimpocirct sur le revenu
Travailleurs agrave bas revenu
440 EUR drsquoeacuteconomie drsquoimpocirct (2 140 EUR pour lrsquoabattement effectif)
16 drsquoeacuteconomie drsquoimpocirct (77 du SOM pour lrsquoabattement effectif)
Neacuteant Neacuteant
France Prime pour lrsquoemploi Creacutedit drsquoimpocirct reacutecupeacuterable
Travailleurs agrave bas revenu
Individu 475 EUR
Parent isoleacute avec deux enfants 570 EUR
Couple avec enfants 620 EUR
Individu 216
Parent isoleacute avec deux enfants 259
Couple avec deux enfants 282
Neacuteant Neacuteant
Irlande Allocation de retour agrave lrsquoemploi Back-to-work allowance (BTWA)
Allocation Chocircmeurs de longue dureacutee (plus de 15 mois) acircgeacutes de plus de 22 ans
1re anneacutee 4 633 EUR2e anneacutee 3 089 EUR3e anneacutee 1 544 EUR
1re anneacutee 1819 2e anneacutee 1212 3e anneacutee 606
Neacuteant Deacutebut drsquoe
Suppleacutement familial au revenuFamily Income Supplement
Allocation Familles avec enfants ayant un revenu du travail faible
60 de la diffeacuterence entre les gains familiaux nets et le seuil de revenu (20 176 EUR pour deux enfants)
3247 (19 heures au salaire minimum)
19 heures par semaine
Neacuteant
Maintien de lrsquoallocation pour enfant agrave chargeContinued child dependent payment (CCDP)
Allocation Chocircmeurs de longue dureacutee (plus de 12 mois) percevant lrsquoassurance chocircmage ou lrsquoassistance chocircmage
168 EUR par semaine pour 13 semaines seulement
086 Temps complet pendant au moins quatre semaines
Prise drsquoe
Incitation agrave lrsquoemploi agrave temps partielPart-time job incentive (PTJI)
Allocation Chocircmeurs de longue dureacutee percevant lrsquoassistance chocircmage
Personne seule 3920 EUR
Couple 6 604 EUR
Personne seule 1535
Couple 2592
Temps partiel Prise drsquoe
3R
ENFO
RC
ER LES IN
CIT
AT
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S FINA
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IEgraveRES A
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NN
EacuteES Agrave LrsquoEX
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EMPLO
I
PERSPEC
ploia 2002 (suite)
de ion
Taux de progressiviteacute
Taux de deacutegressiviteacute
Niveau des gains deacuteclenchant
la deacutegressiviteacute( du SOM)
Niveau maximum de gains pour lequel la prestation srsquoannule
( du SOM)
(8) (9) (10) (11)
mploi plus de s
)
Neacuteant Neacuteant ndash ndash
Neacuteant 100 ndash 40
ge de Neacuteant Neacuteant ndash ndash
Neacuteant Neacuteant ndash ndash
Neacuteant 20 NZD (0 du SOM)
9880 NZD (25 du SOM)
mploi Neacuteant Neacuteant ndash ndash
TIV
ES DE LrsquoEM
PLOI D
E LrsquoOC
DE ndash ISB
N 92-64-01047-5 ndash copy
OC
DE 2005
161
Tableau 32 Prestations subordonneacutees agrave lrsquoexercice drsquoun em
Intituleacute du programme
Type de prestation
Beacuteneacuteficiaires
Montant maximum Nombre minimum drsquoheures travailleacutees
Type transitEn monnaie
nationale En du SOM
(1) (2) (3) (4) (5) (6) (7)
Japon Allocation de retour agrave lrsquoemploi
Allocation Beacuteneacuteficiaires drsquoallocations de chocircmage
Montant forfaitaire = nombre de jours drsquoallocations restant x 13 x allocation de chocircmage journaliegravere (allocation de base)
1103 (eacutepisode de chocircmage de deux mois)
20 heures par semaine
Prise drsquoesrsquoil reste drsquoun tiersdureacutee dedroits agrave allocation(45 joursminimum
Nouvelle-Zeacutelande Creacutedit drsquoimpocirct agrave destination des familles
Family tax credit
Creacutedit drsquoimpocirct reacutecupeacuterable
Familles avec enfants agrave bas revenu drsquoactiviteacute (salarieacutes)
Assure un revenu net minimum de 15080 NZD avant autres creacutedits drsquoimpocirct
Personne seule 1678 (au salaire minimum 20 heures)
Couple 627 (au salaire minimum 30 heures)
Parent isoleacute 20 heures
Couple 20 heures
Neacuteant
Pays-Bas Prime de retour agrave lrsquoemploi
Creacutedit drsquoimpocirct Beacuteneacuteficiaires de prestations sociales
1e anneacutee 1 361 EUR
2e anneacutee 454 EUR
3e anneacutee 454 EUR
1e anneacutee 445
2e anneacutee 148
3e anneacutee 148
Temps complet Deacutemarralrsquoemploi
Creacutedit drsquoimpocirct laquo de combinaison raquo
Creacutedit drsquoimpocirct Familles au travail avec enfants de moins de 12 ans
190 EUR 062 Neacuteant Neacuteant
Abattement pour les faibles revenu drsquoactiviteacute
Low Income Earner Rebate (LIER)
Creacutedit drsquoimpocirct reacutecupeacuterable
Familles percevant un faible revenu drsquoactiviteacute (salarieacutes)
728 NZD 182 20 heures par semaine
Neacuteant
Allocation de prise drsquoemploi Work Start Grant (WSG)
Allocation Beacuteneacuteficiaires de transferts sociaux
500 NZD 127 Minimum 15 heures par semaine
Prise drsquoe
3R
ENFO
RC
ER LES IN
CIT
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NC
IEgraveRES A
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RA
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OcircLE D
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ERC
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EMPLO
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ploia 2002 (suite)
s sur les tranches drsquoacircge les plus jeunes ou les plus acircgeacutees ne sont
u Queacutebec prendra effet en 2005
de ion
Taux de progressiviteacute
Taux de deacutegressiviteacute
Niveau des gains deacuteclenchant
la deacutegressiviteacute( du SOM)
Niveau maximum de gains pour lequel la prestation srsquoannule
( du SOM)
(8) (9) (10) (11)
Neacuteant 55 25 110 (pour une famille avec deux enfants)
PERSPEC
TIV
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PLOI D
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DE ndash ISB
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OC
DE 2005
Tableau 32 Prestations subordonneacutees agrave lrsquoexercice drsquoun em
laquo ndash raquo indique qursquoaucune information nrsquoest disponible ou applicable Les reacutegimes non geacuteneacuteraux qui sont speacutecifiquement cibleacutepas reprisa) Tous les montants sont annualiseacutesb) Le Mainzer Modell a existeacute seulement entre mars 2002 et mars 2003c) La plupart des provinces canadiennes ont un reacutegime analogue il nrsquoen existe pas au niveau feacutedeacuteral La Prime au travail a
Source OCDE (2004) Prestations et salaires Les indicateurs de lrsquoOCDE Paris
Intituleacute du programme
Type de prestation
Beacuteneacuteficiaires
Montant maximum Nombre minimum drsquoheures travailleacutees
Type transitEn monnaie
nationale En du SOM
(1) (2) (3) (4) (5) (6) (7)
Royaume-Uni Creacutedit drsquoimpocirct agrave destination des familles en emploi Working Families Tax Credit (WFTC)
Creacutedit drsquoimpocirct remboursable
Familles avec enfants percevant de faibles revenus drsquoactiviteacute
Assure un revenu de 6 001 GBP (16 heures) ou 6 607 GBP(30 heures) reacuteduit de 50 de la diffeacuterence entre le revenu et 945 GBP par semaine
16 heures 3509 (au salaire minimum)
30 heures 2969 (au salaire minimum)
16 heures par semaine suppleacutement pour un travail 30 heures par semaine ou davantage
Neacuteant
3 RENFORCER LES INCITATIONS FINANCIEgraveRES AU TRAVAIL LE ROcircLE DES PRESTATIONS SUBORDONNEacuteES Agrave LrsquoEXERCICE DrsquoUN EMPLOI
est subordonneacute agrave un critegravere de temps de travail temps plein en Australie et en Irlande et
temps partiel (en geacuteneacuteral plus de 15 heures) dans les autres pays Le graphique 37 montre
comment ces paiements modifient les gains nets drsquoun couple monoactif avec deux enfants
ougrave un membre du meacutenage passe du chocircmage au travail17
Au Japon et en Coreacutee les chocircmeurs qui reprennent rapidement un emploi sont
reacutecompenseacutes par une prime qui repreacutesente un pourcentage du montant de leurs droits agrave
allocation de chocircmage non utiliseacutes En Irlande et aux Pays-Bas en plus drsquoun paiement au
moment de la reprise drsquoemploi deux autres paiements de montants deacutegressifs reacutecompensent
ceux qui sont toujours au travail chacune des deux anneacutees suivantes En Nouvelle-Zeacutelande
le paiement est soumis agrave critegravere de ressources ce qui explique pourquoi il ne srsquoadresse pas
aux personnes qui reprennent un emploi dont le salaire est supeacuterieur agrave 110 du salaire
moyen Ce qui se deacutegage du graphique crsquoest que lorsque les prestations drsquoactiviteacute sont
verseacutees sous forme de somme forfaitaire elles ne peuvent pas compenser les effets
deacutesincitatifs de la perte des transferts sociaux Au Japon par exemple un chocircmeur a les
mecircmes perspectives de gains dans un emploi reacutemuneacutereacute agrave 60 du salaire moyen que dans
un emploi reacutemuneacutereacute agrave 85 de ce niveau ce qui reacuteduit ses incitations agrave travailler un plus
grand nombre drsquoheures ou agrave ameacuteliorer ses compeacutetences pour pouvoir obtenir un emploi
mieux reacutemuneacutereacute
Agrave cocircteacute des programmes visant agrave accroicirctre les incitations financiegraveres au travail par
rapport agrave la perception de prestations de chocircmage ou drsquoinactiviteacute la plupart des pays du
tableau 32 ont mis en place des programmes destineacutes agrave aider les personnes qui travaillent
mais dont le revenu est faible En Belgique au Canada en Finlande en France et aux
Eacutetats-Unis les personnes Sans enfant peuvent aussi preacutetendre agrave un compleacutement de
revenu mecircme si ce compleacutement est geacuteneacuteralement plus geacuteneacutereux pour les familles avec
enfants En revanche lrsquoIrlande les Pays-Bas la Nouvelle-Zeacutelande et le Royaume-Uni ciblent
speacutecifiquement les familles avec enfants dans le contexte de leurs politiques de reacuteduction
de la pauvreteacute enfantine
Le niveau des prestations varie beaucoup suivant les programmes18 Le plus
geacuteneacutereux est le creacutedit drsquoimpocirct britannique pour les familles qui travaillent (Working
Family Tax Credit ndash WFTC) qui peut atteindre 30 agrave 35 du salaire moyen pour les familles
agrave bas revenu avec enfants Le programme irlandais de compleacutement de revenu familial est
lui aussi assez geacuteneacutereux et repreacutesente 325 du SOM pour les familles actives avec
enfants En Nouvelle-Zeacutelande les parents isoleacutes perccediloivent un compleacutement de revenu qui
peut atteindre lrsquoeacutequivalent de 17 du salaire moyen pour un travailleur au salaire
minimum En dehors de leur geacuteneacuterositeacute tous ces programmes ont en commun des critegraveres
de temps de travail similaires ndash 16 heures minimum au Royaume-Uni 19 heures en Irlande
et 20 heures en Nouvelle-Zeacutelande En contrepartie de leur geacuteneacuterositeacute ils imposent une
forte deacutegressiviteacute des prestations qui srsquoeacutechelonne de 55 au Royaume-Uni agrave 100 en
Nouvelle-Zeacutelande Le systegraveme des Eacutetats-Unis est moins geacuteneacutereux avec des paiements
maximum de 13 du salaire moyen pour les familles avec deux enfants Cependant la
deacutegressiviteacute des prestations est plus lente 20 Le graphique 38 montre le salaire net
drsquoune famille monoactive avec deux enfants avec et sans prestation drsquoactiviteacute dans les
pays en question
En dehors des Pays-Bas et de la Nouvelle-Zeacutelande les pays nrsquoont pas mis en place de
programmes speacuteciaux drsquoincitations financiegraveres au travail pour les inactifs Les seules
primes au reacuteemploi ouvertes aux inactifs sont le laquo Work Credit Premium raquo aux Pays-Bas et
PERSPECTIVES DE LrsquoEMPLOI DE LrsquoOCDE ndash ISBN 92-64-01047-5 ndash copy OCDE 2005 163
3 RENFORCER LES INCITATIONS FINANCIEgraveRES AU TRAVAIL LE ROcircLE DES PRESTATIONS SUBORDONNEacuteES Agrave LrsquoEXERCICE DrsquoUN EMPLOI
Graphique 37 Effet des prestations subordonneacutees agrave lrsquoexercice drsquoun emploisur les trappes agrave chocircmage 2002
Couple marieacute avec deux enfants et un conjoint inactif
a) Les donneacutees portent sur les familles monoparentales avec deux enfants
Source Modegravele impocircts-prestations de lrsquoOCDEStatlink httpdxdoiorg101787084411702375
gt
666668(6I6B+6(B6
666668(6I6B+6(B6
0 6
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66EC6(6H 66EC6(6H
686EC6(6H
PERSPECTIVES DE LrsquoEMPLOI DE LrsquoOCDE ndash ISBN 92-64-01047-5 ndash copy OCDE 2005164
3 RENFORCER LES INCITATIONS FINANCIEgraveRES AU TRAVAIL LE ROcircLE DES PRESTATIONS SUBORDONNEacuteES Agrave LrsquoEXERCICE DrsquoUN EMPLOI
le laquo Work Start Grant raquo plus modeste en Nouvelle-Zeacutelande Dans les autres pays ce sont
les prestations drsquoactiviteacute destineacutees aux familles actives agrave bas revenu qui aident agrave reacuteduire
les trappes agrave inactiviteacute Ceci cadre avec les conclusions de la section preacuteceacutedente selon
lesquelles il nrsquoest peut-ecirctre pas tregraves inteacuteressant de cibler les inactifs En effet les femmes
seules mises agrave part les inactifs ne paraissent pas reacutepondre de faccedilon significative agrave des
motivations financiegraveres
Drsquoune faccedilon geacuteneacuterale dans les pays ougrave les reacutegimes sont ouverts agrave un large eacuteventail de
cateacutegories le niveau des prestations tend agrave ecirctre beaucoup plus faible que dans les pays ougrave
les reacutegimes sont plus cibleacutes Ainsi la Belgique la Finlande et la France offrent des creacutedits
drsquoimpocirct remboursables agrave tous les travailleurs agrave bas revenu mais le montant maximum de
ces creacutedits est assez faible ndash moins de 26 du salaire moyen En geacuteneacuteral une approche
plus cibleacutee bien qursquoelle aide un plus petit nombre drsquoindividus tend agrave ecirctre plus efficace
pour encourager le retour agrave lrsquoautonomie Cela pourrait srsquoexpliquer par le fait que compte
Graphique 38 Effet des prestations subordonneacutees agrave lrsquoexercice drsquoun emploi sur les trappes agrave bas salaire 2002
Couple marieacute avec deux enfants et un conjoint inactif
Source Modegravele impocircts-prestations de lrsquoOCDEStatlink httpdxdoiorg101787175472763811
lt$
666668(6I6B+6(B6
666668(6I6B+6(B6
4
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66EC6(6H 66EC6(6H
686EC6(6H686EC6(6H
66EC6(6H 66EC6(6H
PERSPECTIVES DE LrsquoEMPLOI DE LrsquoOCDE ndash ISBN 92-64-01047-5 ndash copy OCDE 2005 165
3 RENFORCER LES INCITATIONS FINANCIEgraveRES AU TRAVAIL LE ROcircLE DES PRESTATIONS SUBORDONNEacuteES Agrave LrsquoEXERCICE DrsquoUN EMPLOI
tenu des contraintes budgeacutetaires lorsqursquoon cible plus eacutetroitement les prestations leur
montant peut ecirctre plus eacuteleveacute
3 Principes cleacutes des prestations drsquoactiviteacutePlusieurs pays de lrsquoOCDE ont entrepris de reacuteformer leurs systegravemes de preacutelegravevements et
de transferts afin drsquoameacuteliorer les incitations financiegraveres au travail sans sacrifier lrsquoobjectif
de reacuteduction de la pauvreteacute que visent les programmes de transferts sociaux De fait les
donneacutees empiriques preacutesenteacutees plus haut montrent que ce type de politique peut
effectivement ameacuteliorer les perspectives drsquoemploi au moins pour certains groupes Agrave cet
eacutegard il srsquoavegravere que les prestations drsquoactiviteacute sont un instrument cleacute Pour comprendre
quelles sont les caracteacuteristiques speacutecifiques de ce type de prestations qui contribuent agrave
ameacuteliorer les incitations au travail tout en limitant les coucircts budgeacutetaires eacutetudes theacuteoriques
et eacutevaluations empiriques sont essentielles La preacutesente section en reacutesume les principales
conclusions
A Comment faire en sorte que le reacutegime de prestations drsquoactiviteacute soit efficace et efficient
Les prestations drsquoactiviteacute peuvent permettre de concilier transferts sociaux et incitations au travail
Quelle que soit la faccedilon dont ils sont conccedilus les systegravemes de transferts sociaux
tendront toujours agrave reacuteduire les incitations au travail dans la mesure ougrave ils deacutependent drsquoune
faccedilon ou drsquoune autre des niveaux de revenu Il est eacutevident que les prestations drsquoactiviteacute
peuvent accroicirctre les incitations au travail par rapport aux transferts sociaux Cependant
comme on lrsquoa vu plus haut si ces prestations drsquoactiviteacute reacuteduisent les TMIE pour les
personnes qui passent du reacutegime des transferts sociaux au travail leur deacutegressiviteacute reacuteduit
les incitations agrave rechercher un salaire plus eacuteleveacute ou agrave travailler un plus grand nombre
drsquoheures les deacutesincitations sont simplement deacuteplaceacutees vers des niveaux plus eacuteleveacutes de
revenu mais ne disparaissent pas En fait la seule faccedilon de les eacuteliminer serait drsquoeacuteliminer
totalement les transferts sociaux Cela reacuteduirait les TMIE pour les individus qui prennent
un emploi et rendrait inutile la mise en place de prestations drsquoactiviteacute
Cependant lrsquoobjectif nrsquoest pas uniquement drsquoaccroicirctre lrsquooffre de travail mais aussi de
prendre en compte les aspects redistributifs Agrave titre drsquoexemple la socieacuteteacute peut attacher
plus drsquoimportance agrave un accroissement de lrsquooffre de travail des beacuteneacuteficiaires de transferts
sociaux ndash qui sont les plus deacutefavoriseacutes ndash qursquoaux reacuteductions de lrsquooffre de travail agrave des
niveaux plus eacuteleveacutes de revenu qursquoentraicircnent les systegravemes de prestations drsquoactiviteacute En fait
lrsquoopportuniteacute drsquoune reacuteforme des transferts sociaux ainsi que le choix drsquoun niveau de revenu
minimum neacutecessitent de connaicirctre la distribution des revenus et lrsquoeacutelasticiteacute de lrsquooffre de
travail par rapport aux modifications des preacutelegravevementstransferts et drsquoidentifier une
fonction particuliegravere des transferts sociaux ndash agrave savoir la valeur que la socieacuteteacute attache agrave
lrsquoeacutequiteacute et agrave la reacuteduction de la pauvreteacute
La litteacuterature qui traite de la fiscaliteacute optimum montre que la conjugaison de
prestations drsquoactiviteacute et drsquoun revenu minimum hors emploi (voir encadreacute 34) peut ecirctre un
outil de maximisation du bien-ecirctre social mecircme si lrsquoon tient compte des effets
deacutesincitatifs pour ceux qui ont deacutejagrave un emploi Agrave titre drsquoexemple une eacutetude de Mirrlees
(1971) prend pour hypothegraveses que lrsquoutiliteacute globale est simplement la somme des utiliteacutes
individuelles et que les utiliteacutes marginales diminuent avec le revenu Cela implique que la
redistribution au profit des plus pauvres ameacuteliore le bien-ecirctre social mecircme srsquoil faut mettre
PERSPECTIVES DE LrsquoEMPLOI DE LrsquoOCDE ndash ISBN 92-64-01047-5 ndash copy OCDE 2005166
3 RENFORCER LES INCITATIONS FINANCIEgraveRES AU TRAVAIL LE ROcircLE DES PRESTATIONS SUBORDONNEacuteES Agrave LrsquoEXERCICE DrsquoUN EMPLOI
Encadreacute 34 Impocirct neacutegatif et incitations au travail
Lrsquoideacutee des prestations subordonneacutees agrave lrsquoexercice drsquoun emploi date des anneacutees 60lorsque Friedman (1962) a proposeacute de reacuteformer le systegraveme de protection sociale auxEacutetats-Unis en introduisant un impocirct neacutegatif sur le revenu Il a fait cette proposition agrave unmoment ougrave les responsables politiques commenccedilaient agrave se rendre compte que lestransferts sociaux dissuadaient de prendre un travail
Le graphique qui suit montre comment lrsquoimpocirct neacutegatif modifierait le revenu net parrapport au systegraveme de transferts sociaux traditionnel et par rapport agrave lrsquoabsence detransferts sociaux Dans ce dernier cas agrave mesure que le nombre drsquoheures augmente lerevenu net augmenterait selon la droite AB Avec le systegraveme traditionnel les individus sansrevenu percevraient une prestation de niveau BC qui serait reacuteduite proportionnellement agrave lahausse du revenu ndash drsquoougrave la droite horizontale CD ndash jusqursquoau point ougrave la prestation srsquoannuleet ougrave les gains nets eacutevoluent le long de la droite AD Il est eacutevident que le long de la droiteCD les individus nrsquoont aucune incitation agrave travailler davantage puisque leurs gains netsnrsquoaugmentent pas en fonction du nombre drsquoheures travailleacutees En diminuant lesprestations moins que nrsquoaugmente le revenu brut lrsquoimpocirct neacutegatif sur le revenu reacuteduiraitces deacutesincitations selon le nouveau profil des gains nets CEA
En mecircme temps qursquoune meilleure incitation au travail par rapport au reacutegime detransferts sociaux traditionnel un impocirct neacutegatif preacutesenterait drsquoautres avantagesPremiegraverement il apporterait aux familles pauvres un soutien en fonction uniquement deleur revenu et non drsquoautres caracteacuteristiques censeacutees repreacutesenter les besoins comme lavieillesse ou la situation de parent isoleacute Deuxiegravemement il remplacerait des prestationsen nature par une prestation moneacutetaire Troisiegravemement il simplifierait le systegraveme deprotection sociale dans son ensemble en se substituant agrave la multitude de programmesqui traitent de la pauvreteacute et de la redistribution Du coup il devrait permettre drsquoabaisserles coucircts administratifs (voir Moffitt 2003 et 2004)
Sur le plan des incitations en preacutesence drsquoun impocirct neacutegatif le revenu totalaugmenterait avec le salaire mais pas de faccedilon proportionnelle car la deacutegressiviteacute desprestations serait un pourcentage de lrsquoaugmentation du revenu du travail Lrsquoimpocirctneacutegatif repreacutesenterait donc une ameacutelioration par rapport au systegraveme traditionnel detransferts sociaux (profil CDA) mais resterait quand mecircme moins satisfaisant qursquounarbitrage par rapport agrave lrsquoabsence de transferts sociaux (droite AB) En drsquoautres termes siles questions drsquoeacutequiteacute nrsquoavaient aucune importance pour le bien-ecirctre social lrsquoabsence detransferts sociaux serait la meilleure solution
En outre si un impocirct neacutegatif peut encourager certains agrave travailler davantage(mouvement indiqueacute par la flegraveche 1) pour drsquoautres les incitations fonctionneraient ensens inverse et leur permettraient de profiter drsquoun effet drsquoaubaine Certains peuventatteindre un meilleur niveau de salaire avec moins de travail (flegraveche 2) et drsquoautrespeuvent choisir de reacuteduire leur effort de travail et accepter une reacuteduction de revenu plusfaible qursquoen lrsquoabsence de lrsquoimpocirct neacutegatif (flegraveche 3) Au total lrsquoeffet de lrsquoimpocirct neacutegatif surlrsquooffre de travail est loin drsquoecirctre certain et il deacutependrait de la distribution des revenusdans le pays
Malgreacute plusieurs expeacuteriences meneacutees aux Eacutetats-Unis et au Canada (voir Widerquist2005 et Levine et al 2004) lrsquoimpocirct neacutegatif nrsquoa jamais eacuteteacute appliqueacute sous la formeenvisageacutee par Friedman Ses deacutetracteurs soulignaient en particulier qursquoil eacutetait probableque ce programme attirerait un certain nombre de beacuteneacuteficiaires indus ce qui porterait lecoucirct total agrave un niveau tout agrave fait excessif
PERSPECTIVES DE LrsquoEMPLOI DE LrsquoOCDE ndash ISBN 92-64-01047-5 ndash copy OCDE 2005 167
3 RENFORCER LES INCITATIONS FINANCIEgraveRES AU TRAVAIL LE ROcircLE DES PRESTATIONS SUBORDONNEacuteES Agrave LrsquoEXERCICE DrsquoUN EMPLOI
en regard de cet avantage les coucircts qursquoimpliquent les deacutesincitations au travail et les baisses
de production qui en reacutesultent Lrsquoauteur montre que la solution optimale serait une
prestation drsquoactiviteacute assortie drsquoun taux de deacutegressiviteacute proche de 0 les gains drsquoutiliteacute au bas
de la distribution des revenus eacutetant supeacuterieurs aux pertes drsquoutiliteacute agrave des niveaux de revenu
plus eacuteleveacutes Fortin et al (1993) parviennent agrave des conclusions analogues en inteacutegrant agrave la
fonction de bien-ecirctre social une preacutefeacuterence pour lrsquoeacutegaliteacute des revenus
Au total ces eacutetudes montrent que supprimer les transferts sociaux pour accroicirctre les
incitations financiegraveres au travail ne maximise pas le bien-ecirctre En outre elles confirment
que dans le contexte des systegravemes de prestations modernes les prestations drsquoactiviteacute
peuvent ecirctre un outil de maximisation du bien-ecirctre du fait qursquoelles peuvent contribuer agrave
reacutealiser le bon eacutequilibre entre la reacuteduction de la pauvreteacute et les incitations au travail
Le gros problegraveme est de trouver comment articuler transferts sociaux et prestations
drsquoactiviteacute de faccedilon agrave a) reacuteduire les effets deacutesincitatifs au travail ineacutevitablement associeacutes
aux systegravemes de transferts sociaux et b) maintenir les coucircts budgeacutetaires totaux dans des
limites raisonnables Les paragraphes qui suivent examinent comment y parvenir et les
diffeacuterents arbitrages que cela implique
Niveau des prestations et taux de deacutegressiviteacute un choix difficile
La question du niveau de la prestation et de son taux de deacutegressiviteacute est capitale mais
en mecircme temps tregraves deacutelicate Les prestations drsquoactiviteacute doivent ecirctre suffisantes pour qursquoil
y ait une diffeacuterence sensible entre le revenu des transferts sociaux et le revenu drsquoactiviteacute
mais leur niveau optimal est tributaire de facteurs comme le niveau de la garantie de
revenu par rapport au salaire des travailleurs sans qualifications le salaire minimum et les
coucircts qursquoimplique le travail (transports garde des enfants etc) En outre compte tenu des
contraintes budgeacutetaires des Eacutetats le coucirct global du programme influera sur le niveau des
prestations drsquoactiviteacute et sur les gains de bien-ecirctre social attendus
Globalement on a montreacute que les niveaux et les taux de deacutegressiviteacute optimaux des
prestations deacutependaient du type drsquoeffet attendu sur lrsquooffre de travail augmentation de la
participation au marcheacute du travail ou augmentation du nombre drsquoheures travailleacutees Agrave cet
Encadreacute 34 Impocirct neacutegatif et incitations au travail (suite)
Lrsquoimpocirct neacutegatif sur le revenu et les beacuteneacuteficiaires indus
0
EH
EH
9
3
EH
$86(B26
PERSPECTIVES DE LrsquoEMPLOI DE LrsquoOCDE ndash ISBN 92-64-01047-5 ndash copy OCDE 2005168
3 RENFORCER LES INCITATIONS FINANCIEgraveRES AU TRAVAIL LE ROcircLE DES PRESTATIONS SUBORDONNEacuteES Agrave LrsquoEXERCICE DrsquoUN EMPLOI
eacutegard Saez (2002) montre que lorsque lrsquoessentiel de lrsquoeffet concerne la participation au
marcheacute du travail ndash crsquoest-agrave-dire le passage du non-emploi au travail ndash le systegraveme de
transferts optimal devrait ressembler agrave lrsquoEarned Income Tax Credit (creacutedit drsquoimpocirct sur le
revenu drsquoactiviteacute) en vigueur aux Eacutetats-Unis (voir encadreacute 35) avec un revenu garanti peu
eacuteleveacute et des taux de deacutegressiviteacute des prestations eacutegalement faibles En revanche lorsqursquoon
Encadreacute 35 Lrsquoeffet de lrsquoEarned Income Tax Credit sur lrsquoactiviteacute aux Eacutetats-Unis
LrsquoEarned Income Tax Credit (EITC) creacutedit drsquoimpocirct sur le revenu drsquoactiviteacute institueacute en 1975eacutetait alors un dispositif modeste visant agrave compenser le coucirct des cotisations de seacutecuriteacutesociale pour les familles agrave bas revenu avec enfants Les lois fiscales de 1986 1990 et 1993lrsquoont depuis renforceacute Les contrastes entre lrsquoEITC et les prestations sociales traditionnellessont nombreux Premiegraverement lrsquoEITC relegraveve de la fiscaliteacute et non du systegraveme de transfertssociaux Deuxiegravemement il est accessible agrave toutes les familles agrave revenu modeste avec enfantsquelle que soit leur situation matrimoniale Troisiegravemement le creacutedit drsquoimpocirct ne srsquoappliqueque si la famille a des revenus de travail positifs Il creacutee donc une incitation au travail pourles parents isoleacutes Cependant comme il est baseacute sur le revenu familial il peut avoir un effetdeacutesincitatif au travail chez les couples marieacutes et agrave partir du seuil de deacutecroissance du creacutedit
Plusieurs eacutetudes ont constateacute des effets relativement importants sur lrsquoactiviteacute desparents isoleacutes (voir Eissa et Liebman 1996) Lrsquoextension de lrsquoEITC et drsquoautres modificationsde la fiscaliteacute en reacuteduisant lrsquoimposition des megraveres isoleacutees de 1 331 dollars (de 1996) enmoyenne sont estimeacutees avoir entraicircneacute une hausse des taux drsquoemploi de 73 agrave 758 On apar ailleurs observeacute un tregraves faible effet neacutegatif sur le nombre drsquoheures travailleacutees pour lespersonnes qui eacutetaient deacutejagrave au travail Liebman (1998) et Meyer et Rosenbaum (1999)adoptent une approche similaire pour eacutetudier lrsquoimpact des trois reacuteformes de lrsquoEITC Lescomportements de reacuteponse au dispositif tels qursquoils les estiment sont du mecircme ordre degrandeur que ceux constateacutes par Eissa et Liebman (1996) Selon Grogger (2003) lesextensions du dispositif au cours des anneacutees 90 ont permis de reacuteduire dans la mecircmepeacuteriode le nombre drsquoentreacutees dans le systegraveme de transferts sociaux Plus preacuteciseacutement cetauteur constate que toute augmentation drsquoun point du taux de creacutedit a reacuteduit le tauxdrsquoentreacutees dans le systegraveme de transferts sociaux de 32
LrsquoEITC a eacuteteacute consideacutereacute comme un grand succegraves il est donc inteacuteressant drsquoexaminer lesfacteurs qui peuvent y avoir contribueacute Premiegraverement les prestations drsquoactiviteacute tendent auxEacutetats-Unis agrave produire des incitations financiegraveres au travail plus significatives que desdispositifs similaires parfois plus geacuteneacutereux En effet lrsquoEITC nrsquoest pas consideacutereacute comme unrevenu pour le calcul des autres prestations sociales de sorte que le meacutenage en voit toutlrsquoavantage autrement dit lrsquointeraction entre les prestations drsquoactiviteacute et les autres prestationssoumises agrave conditions de ressources est capitale si lrsquoon veut comprendre la porteacutee exacte duchangement apporteacute aux incitations par les reacuteformes du systegraveme de prestations drsquoactiviteacute
Deuxiegravemement aux Eacutetats-Unis on a deacuteveloppeacute les prestations drsquoactiviteacute en mecircmetemps qursquoon reacuteduisait les prestations de non-emploi surtout pour les parents isoleacutes desorte que lrsquoaccroissement des incitations au travail que permettait lrsquoEITC srsquoest encorerenforceacute du fait de la baisse des prestations de non-emploi
Troisiegravemement le faible taux de deacutegressiviteacute reacuteduit les effets deacutesincitatifs qui seproduisent en geacuteneacuteral agrave lrsquoextreacutemiteacute supeacuterieure de la distribution des gains au prixtoutefois drsquoune augmentation de la charge pour les finances publiques Comme on lrsquoa ditrien nrsquoindique que parmi les personnes occupant un emploi le nombre drsquoheures travailleacuteesait eacuteteacute fortement reacuteduit pour pouvoir preacutetendre aux prestations drsquoactiviteacute
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escompte que lrsquoessentiel de lrsquoeffet porte sur lrsquoaugmentation du nombre drsquoheures de travail
la meilleure option serait un programme qui comporte un revenu garanti eacuteleveacute et un taux
de deacutegressiviteacute eacutegalement eacuteleveacute19 Toutefois le modegravele de Saez ne prend pas en consideacuteration
le coucirct additionnel du chocircmage de longue dureacutee en termes de perte de compeacutetences Srsquoil
en eacutetait tenu compte dans la fonction de bien-ecirctre social il est probable que cela renforcerait
la supeacuterioriteacute des programmes agrave revenu garanti relativement faible et taux de deacutegressiviteacute
faible20
Le rocircle de la limitation dans le temps des prestations drsquoactiviteacute
Un autre paramegravetre qui peut avoir des proprieacuteteacutes inteacuteressantes est la limitation de la
dureacutee des prestations drsquoactiviteacute Cette limitation peut contribuer agrave reacuteduire quelques-uns
des inconveacutenients du systegraveme tels qursquoune eacuteventuelle deacutesincitation agrave essayer de monter
dans lrsquoeacutechelle des salaires De plus la limitation de dureacutee tend agrave reacuteduire le coucirct pour les
finances publiques des prestations drsquoactiviteacute par rapport agrave un dispositif qui ne serait pas
limitatif
La deacutetermination de la dureacutee qui convient deacutepend de lrsquoimportance escompteacutee de la
progression salariale des participants au programme et des incitations agrave cette progression
creacuteeacutees par la limitation dans le temps du dispositif Srsquoil nrsquoy a pas de limite de dureacutee les
systegravemes de creacutedit drsquoimpocirct peuvent avoir un effet fortement deacutesincitatif agrave lrsquoeacutegard de la
progression salariale et de lrsquoinvestissement dans le capital humain ce qui reacuteduit les
chances drsquoautonomie agrave plus long terme Cela deacutepend beaucoup de lrsquoimportance relative du
rendement des acquis de lrsquoexpeacuterience qui est automatique lorsqursquoon retrouve un emploi
par rapport au retour sur investissement dans le capital humain qui exige un effort de la
part de lrsquoindividu En fait on observe rarement une forte progression salariale chez les
travailleurs peu qualifieacutes La plupart des eacutetudes montrent que cette progression ne deacutepasse
probablement pas 3 agrave 4 par an au mieux (voir Gladden et Taber 2000) Ce constat est
confirmeacute par les travaux de Card et al (2001) sur la croissance des salaires chez les
beacuteneacuteficiaires du Projet canadien drsquoautosuffisance (PAS) (voir encadreacute 36) Ces reacutesultats
montrent qursquoune dureacutee de droits relativement courte (par exemple jusqursquoagrave 6-12 mois) a
peu de chances de permettre une progression salariale qui aboutisse agrave lrsquoautonomie
financiegravere et peut donc ecirctre contreproductive En fin de droits soit le travailleur quittera
son emploi pour accepter un revenu plus bas soit il se dirigera vers un autre programme
drsquoincitation financiegravere Crsquoest ainsi que beaucoup utilisent lrsquoEITC comme moyen de sortir du
programme Temporary Assistance for Needy Families (TANF) qui verse un suppleacutement au
revenu du travail pendant un temps limiteacute
Ciblage des dispositifs de prestations subordonneacutees agrave lrsquoexercice drsquoun emploi
Un ciblage des dispositifs de prestations drsquoactiviteacute peut en restreignant le champ de
lrsquoeacuteligibiliteacute contribuer agrave les rendre plus efficaces et agrave limiter les effets drsquoaubaine Akerlof
(1978) Parsons (1996) Besley et Coates (1992) entre autres21 suggegraverent tous un meacutecanisme
de ciblage des besoins baseacute sur des caracteacuteristiques individuelles ou familiales telles que
faible niveau drsquoinstruction situation de megravere isoleacutee mauvaise santeacute22 Toutefois le ciblage
soulegraveve des critiques Drsquoabord on peut le consideacuterer comme ineacutequitable puisqursquoune
personne qui nrsquoentre jamais dans le dispositif drsquoaide sociale est peacutenaliseacutee par rapport agrave une
personne qui deacutecide de recourir agrave lrsquoaide sociale pendant un certain temps et retourne
ensuite travailler Ensuite en limitant lrsquoaccegraves au programme il peut affaiblir lrsquoeffet anti-
pauvreteacute Enfin il ne permet pas drsquoeacuteliminer totalement les effets drsquoaubaine En fait
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Encadreacute 36 La limitation dans le temps des prestations est-elle efficace Lrsquoexpeacuterience du Temporary Assistance for Needy Families aux Eacutetats-Unis
et du Projet drsquoautosuffisance au Canada
Le TANF verse une allocation mensuelle aux familles agrave tregraves bas revenu selon des critegraveresdrsquoeacuteligibiliteacute fixeacutes par les Eacutetats Contrairement agrave son preacutedeacutecesseur lrsquoAid to Families withDependent Children le TANF nrsquoest pas un systegraveme de prestations garanties aux familleseacuteligibles Lrsquoun de ses principaux objectifs est drsquoaider agrave la transition des beacuteneacuteficiaires verslrsquoemploi de maniegravere agrave ce qursquoils nrsquoaient plus besoin des allocations Les familles beacuteneacuteficiairessont soumises agrave des obligations de travail et les prestations sont limiteacutees dans le temps
Plusieurs eacutetudes ont eacuteteacute meneacutees sur le rocircle de la limitation de dureacutee du TANF Beaucouppensent que cette limitation a joueacute un grand rocircle dans la forte reacuteduction du nombre drsquoassisteacutessociaux observeacutee dans la seconde moitieacute des anneacutees 90 Eacutetant donneacute que peu de familles ontatteint la dureacutee limite on peut penser que ces effets ont eacuteteacute anticipatifs crsquoest-agrave-dire que lesgens sont sortis du systegraveme plus rapidement afin drsquoeacuteviter drsquoeacutepuiser leur dureacutee drsquoeacuteligibiliteacute Agravecet eacutegard Moffitt et Pavetti (2000) montrent que les effets anticipatifs deacutependent des tauxdrsquoactualisation et des contraintes de liquiditeacutes crsquoest-agrave-dire de lrsquoimportance relative que lesgens attachent aux gains agrave court terme par rapport au long terme et de leur perception desalternatives possibles aux transferts sociaux Des eacutetudes baseacutees sur une assignation aleacuteatoiremeneacutees dans sept Eacutetats des Eacutetats-Unis trouvent des effets positifs sur lrsquoemploi et les gains agrave lafin de la premiegravere anneacutee de participation au programme mais ne permettent pas drsquoisoler lerocircle speacutecifique joueacute par la limitation de dureacutee dans la geacuteneacuteration de lrsquoeffet positif
Peu drsquoeacutetudes se sont pencheacutees sur ces effets speacutecifiques Grogger (2000) montre qursquoen 1998le recours aux transferts sociaux parmi les meacutenages dont le chef est une femme aurait eacuteteacutesupeacuterieur de 14 agrave 16 srsquoil nrsquoy avait pas eu de limitation de dureacutee
Le PAS projet expeacuterimental lanceacute au milieu des anneacutees 90 dans deux provincescanadiennes offre une autre illustration de lrsquoeffet de la limitation dans le temps Le PAS offraitun suppleacutement de revenu pendant une dureacutee maximum de trois ans agrave des assisteacutees socialesde longue date qui prenaient un emploi agrave plein-temps Cette prestation a reacuteduit le nombredrsquoassisteacutees sociales et augmenteacute lrsquoemploi en 15 mois le taux drsquoemploi des megraveres de famillemonoparentale agrave qui lrsquoon avait offert ce suppleacutement deacutepassait de 10 agrave 15 points le tauxdrsquoemploi drsquoun groupe teacutemoin baseacute sur une assignation aleacuteatoire (Lin et al 1998)
Contrairement aux premiegraveres conclusions selon lesquelles pour lrsquoessentiel lrsquoemploireacutesultant du PAS eacutetait stable (Michalopoulos et al 2000) le rapport final du projet concluait agravedes reacutesultats plus mitigeacutes La plupart des personnes qui se sont preacutevalues de lrsquooffre desuppleacutement nrsquoauraient pas travailleacute en lrsquoabsence de ce suppleacutement et on aurait pu penserqursquoelles perdraient leur emploi agrave temps plein relativement rapidement Or en geacuteneacuteral ceci nesrsquoest pas produit Sur trois personnes travaillant agrave plein-temps du fait de lrsquooffre de suppleacutementdeux ont continueacute agrave travailler pendant au moins un an Cependant si le PAS a inciteacute un groupede personnes peu qualifieacutees agrave travailler des eacutetudes reacutecentes montrent qursquoagrave long terme il nrsquoapas eu drsquoeffet sur les salaires et peu ou pas drsquoeffet sur le nombre drsquoassisteacutees sociales Agrave ceteacutegard Card et al (2005) constatent que le salaire a augmenteacute pour les personnes quitravaillaient agrave cause de lrsquooffre de suppleacutement dans les mecircmes proportions que pour lespersonnes geacuteneacuteralement plus qualifieacutees qui auraient travailleacute sans cette offre de suppleacutementCela dit le programme a peut-ecirctre eu des effets motivants sur les participantes En effetGottshalk (2005) constate que les beacuteneacuteficiaires de prestations sociales qui travaillent un plusgrand nombre drsquoheures agrave cause de lrsquooffre de suppleacutement se sentent plus autonomes ce quipeut peut-ecirctre les rendre optimistes quant agrave leurs chances de reacuteussir sur le marcheacute du travail
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certains des individus qui ne travaillent pas au moment ougrave lrsquoon deacutetermine qursquoils sont
eacuteligibles auraient trouveacute du travail mecircme en lrsquoabsence du programme Ainsi Lin et al (1998)
montrent que 15 des personnes qui avaient eacuteteacute assisteacutees sociales suffisamment
longtemps pour preacutetendre au suppleacutement du PAS canadien auraient trouveacute un emploi
mecircme en lrsquoabsence de ce suppleacutement
Comme le montre le tableau 32 le groupe le plus souvent cibleacute est celui des assisteacutes
sociaux de longue date Eacutetant donneacute que la plupart des personnes qui sont assisteacutees
sociales depuis un certain temps risquent de le rester dans lrsquoavenir proche il y a tregraves peu
drsquoeffets drsquoaubaine De plus toute personne qui veut pouvoir preacutetendre agrave la prestation
drsquoactiviteacute doit avoir eacuteteacute inteacutegreacutee au systegraveme drsquoaide sociale depuis au moins un an (voir Card
et Hyslop 2005 pour plus de deacutetails sur lrsquoefficaciteacute de cette exigence en tant qursquoobstacle agrave
lrsquoaccegraves agrave la prestation drsquoactiviteacute)
Un autre critegravere de ciblage souvent utiliseacute est la structure de la famille Dans plusieurs
pays la preacutesence drsquoenfants et la situation de parent isoleacute sont des critegraveres drsquoadmissibiliteacute
aux prestations drsquoactiviteacute Ce choix semble srsquoimposer non seulement dans le contexte du
ciblage ndash la situation de parent isoleacute semble un indicateur approprieacute du besoin ndash mais il
reacutepond en outre souvent agrave lrsquoobjectif explicitement poursuivi par lrsquoEacutetat de reacuteduire la
pauvreteacute enfantine Certains ont pu craindre que le ciblage drsquoun type particulier de famille
creacutee des incitations agrave modifier la structure familiale23 mais on nrsquoa observeacute que peu drsquoeffets
de ce genre
Outre le ciblage par type de personne et anteacuteceacutedents professionnels plusieurs
programmes existants sont eacutegalement cibleacutes en fonction des gains individuels ou du
revenu familial Le ciblage en fonction du revenu familial a lrsquoavantage de seacutelectionner les
familles pauvres mais lrsquoinconveacutenient drsquoavoir un effet stigmatisant et il peut avoir un effet
deacutesincitatif sur lrsquooffre de travail au niveau de la famille (voir encadreacute 32 ci-dessus) Le
ciblage en fonction des gains a lrsquoavantage drsquoidentifier les travailleurs agrave bas salaire et agrave
faibles qualifications mais peut dissuader de travailler plus Agrave cet eacutegard une proposition
inteacuteressante de creacutedit drsquoimpocirct fondeacute sur le salaire horaire a eacuteteacute preacutesenteacutee par MaCurdy et
McIntyre (2004) (voir encadreacute 37)
Encadreacute 36 La limitation dans le temps des prestations est-elle efficace Lrsquoexpeacuterience du Temporary Assistance for Needy Families aux Eacutetats-Unis
et du Projet drsquoautosuffisance au Canada (suite)
Mecircme srsquoil faut attendre lrsquoeacutevaluation complegravete a posteriori du programme pour avoir uneimage complegravete de lrsquoeffet de ce programme limiteacute dans le temps ces premiegraveres conclusionssont parlantes Une augmentation de salaire suffisante pour rendre le travail plusreacutemuneacuterateur que lrsquoaide sociale mecircme une fois que le suppleacutement nrsquoest plus verseacute peut peut-ecirctre dissuader les gens de redemander lrsquoaide sociale et par conseacutequent prolonger agrave plus longterme les effets de lrsquooffre de suppleacutement
Cette eacutetude se base sur lrsquoUnited States Current Population Survey pour tester un modegravele theacuteorique qui preacutedit que lesfamilles qui ont des enfants en bas acircge devraient ecirctre plus sensibles agrave la limitation de dureacutee que les autresgroupes Lrsquoeacutetude se base sur deux sources de variations des donneacutees pour deacuteterminer les effets de la limitationde dureacutee et les distinguer des effets drsquoautres reacuteformes des prestations sociales Premiegraverement les limitations dedureacutee ont eacuteteacute mises en place agrave des moments diffeacuterents selon les Eacutetats Deuxiegravemement de nombreux Eacutetats ontcommenceacute par appliquer une reacuteforme des prestations sociales qui ne comportait pas de limitation de dureacutee etont ajouteacute celle-ci plus tard
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Encadreacute 37 Ideacutees de reacuteforme creacutedit drsquoimpocirct baseacute sur le salaire
MaCurdy et McIntyre (2004) ont formuleacute drsquointeacuteressantes propositions de modification de lrsquoEITC quivisent agrave ameacuteliorer agrave la fois les incitations au travail et le ciblage sur les familles de travailleurs pauvres
Lrsquoideacutee nouvelle qui sous-tend ces propositions consiste agrave deacuteterminer lrsquoEITC en fonction nonseulement des gains drsquoactiviteacute mais des salaires horaires de la famille Le systegraveme actuel verse laprestation uniquement en fonction du montant annuel des gains de la famille que celui-cicorresponde agrave un grand nombre drsquoheures travailleacutees agrave bas salaire ou agrave un beaucoup plus petit nombredrsquoheures travailleacutees agrave salaire plus eacuteleveacute Ce systegraveme signifie que certaines familles qui beacuteneacuteficient de laprestation ont un salaire relativement eacuteleveacute mais ne travaillent qursquoagrave temps partiel Or elles neconstituent pas les cibles prioritaires drsquoune politique de garantie de revenu et leur participation auprogramme les dissuade de passer au travail agrave temps complet
Les auteurs envisagent deux redeacutefinitions du systegraveme actuel
LrsquoEITC laquo baseacute sur le salaire raquo deacutetermine le baregraveme des prestations pour une famille sur la base de sessalaires horaires les suppleacutements de revenu eacutetant verseacutes agrave un taux forfaitaire par heure travailleacutee agraveconcurrence du plein-temps Agrave plein-temps la famille recevrait le mecircme niveau de prestations quedans le systegraveme EITC existant Ensuite la prestation de lrsquoEITC serait deacutegressive au mecircme tauxqursquoactuellement
LrsquoEITC laquo subvention au salaire raquo verse une prestation qui comble la diffeacuterence entre le salaire drsquounefamille et un niveau preacutedeacutetermineacute Lorsque le plein-temps est atteint les regravegles actuellessrsquoappliquent Cet EITC subvention salariale fonctionne comme si lrsquoon avait adopteacute une loi sur lesalaire minimum qui ne srsquoappliquerait qursquoaux familles agrave bas revenu avec enfants
Les deux options EITC baseacute sur le salaire et EITC subvention salariale eacuteliminent les deacutesincitations autravail de lrsquoEITC existant et ciblent mieux les prestations sur les familles qui ont des emplois agrave bassalaire LrsquoEITC baseacute sur le salaire aurait pour effet essentiellement de relever le salaire horaire net au-dessus de sa valeur hors EITC pour toutes les familles ayant des emplois agrave tregraves bas salaire horaire pourtoutes les heures travailleacutees jusqursquoagrave lrsquoeacutequivalent drsquoun travailleur agrave temps plein le taux des prestationsse reacuteduisant ensuite agrave mesure que le salaire marchand de la famille augmente LrsquoEITC subventionsalariale augmenterait le salaire horaire net pour toutes les familles ayant des emplois agrave salaireinfeacuterieur au niveau prescrit jusqursquoau seuil du salaire minimum ce suppleacutement srsquoappliquerait agrave toutesles heures travailleacutees jusqursquoau plein-temps Ces deux nouvelles formulations de lrsquoEITC rendraient donclrsquoeffort de travail plus attractif jusqursquoagrave ce que la famille atteigne lrsquoeacutequivalent drsquoun travail agrave temps plein
Crsquoest lrsquoEITC subvention salariale qui ciblerait le plus efficacement les prestations sur les travailleurspauvres qui ont les plus bas salaires Par construction la quasi-totaliteacute des prestations iraient agrave cesfamilles LrsquoEITC baseacute sur le salaire concentrerait davantage les prestations sur les familles agrave tregraves bassalaire que ne le fait lrsquoEITC actuel baseacute sur les gains annuels mais la diffeacuterence serait marginale
LrsquoEITC subvention salariale serait aussi plus efficace qursquoune augmentation du salaire minimumfeacutedeacuteral En fait avec cette formule seuls les travailleurs agrave bas salaire appartenant agrave des familles agrave faiblerevenu avec enfants beacuteneacuteficieraient de lrsquoaccroissement de salaire horaire De plus pour les travailleursbeacuteneacuteficiant drsquoune hausse de salaire gracircce agrave la fois agrave la subvention salariale et agrave une hausse du salaireminimum les auteurs montrent que lrsquoEITC subvention salariale offrirait davantage drsquoincitations autravail du fait que les familles ne paieraient pas drsquoimpocirct ou de cotisations sociales sur ce creacuteditdrsquoimpocirct alors qursquoelles le feraient sur leurs gains au salaire minimum
Drsquoune faccedilon geacuteneacuterale les implications de ces deux propositions en termes drsquoaction publique sontinteacuteressantes Ces modifications ont en effet non seulement le potentiel drsquoaccroicirctre les incitations autravail des participants mais aussi celui drsquoameacuteliorer le ciblage des prestations sur les familles avecenfants qui ont des emplois agrave bas salaire En outre lrsquoEITC subvention salariale serait plus efficace quela hausse du salaire minimum pour lutter contre la pauvreteacute
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Limitation du nombre drsquoheures
Un autre moyen de reacuteduire les effets drsquoaubaine drsquoun systegraveme drsquoincitations financiegraveres
est drsquoen restreindre lrsquoeacuteligibiliteacute aux personnes qui travaillent agrave plein-temps Cela pourrait
en effet reacuteduire le risque que les individus qui normalement travailleraient agrave plein-temps
ne passent au temps partiel afin de percevoir la prestation
Cela dit imposer le travail agrave plein-temps parmi les conditions drsquoeacuteligibiliteacute risque de
limiter les possibiliteacutes drsquoemploi des assisteacutes sociaux qui ne peuvent prendre qursquoun
emploi agrave temps partiel Srsquoagissant des megraveres drsquoenfants en bas acircge surtout si elles sont
seules lrsquoexigence drsquoun travail agrave plein-temps risque de reacuteduire consideacuterablement le
nombre de participantes si les coucircts de la garde des enfants ne sont pas eacutegalement
subventionneacutes
A cet eacutegard lrsquoexpeacuterience du Working Family Tax Credit (WFTC) au Royaume-Uni est
inteacuteressante Lrsquoancien Family Credit (FC) imposait 24 heures de travail par semaine mais
cette exigence a eacuteteacute rameneacutee agrave 16 heures lors de son remplacement par le WFTC Des
eacutetudes ont montreacute que cela avait encourageacute une fraction significative des parents isoleacutes
inactifs agrave travailler (Blundel et Hoynes 2001) Mais comme on srsquoy attendait cela a
eacutegalement reacuteduit le nombre drsquoheures travailleacutees par de nombreux parents isoleacutes occupant
un emploi Pour limiter ce dernier effet le gouvernement a ajouteacute en 1995 au WFTC une
prime pour les personnes travaillant agrave plein-temps (30 heures par semaine) Par
comparaison aux Eacutetats-Unis lrsquoEITC nrsquoimpose pas de nombre drsquoheures minimum et
certains preacuteconisent pour remeacutedier aux incitations neacutegatives en termes de nombre
drsquoheures et drsquoeffort des creacutedits drsquoimpocirct baseacutes sur le salaire horaire (voir encadreacute 37)
Peacuteriode de mesure changements de droit et modaliteacutes de paiement
La plupart des aspects envisageacutes jusqursquoici concernent la faccedilon de rendre le systegraveme de
retour agrave lrsquoemploi efficient par rapport agrave son coucirct Cependant ses caracteacuteristiques
administratives vis-agrave-vis des beacuteneacuteficiaires sont elles aussi tregraves importantes car elles
influent sur les taux de recours au systegraveme et par conseacutequent sur son efficaciteacute
La peacuteriodiciteacute de la mesure du revenu qui deacutetermine lrsquoeacuteligibiliteacute et le montant des
prestations est tregraves importante Des intervalles drsquoun an sont probablement optimums du
point de vue administratif car ils reacuteduisent le coucirct de lrsquoopeacuteration en mecircme temps qursquoils
permettent agrave lrsquoadministration de veacuterifier les informations sur le revenu par rapport aux
dossiers drsquoimposition Cependant il faudrait pouvoir mieux reacutepondre aux changements de
situation familiale intervenus en cours drsquoanneacutee ndash chute importante du revenu familial ou
changement de la composition du meacutenage notamment par la naissance drsquoun enfant24
Eacutetant donneacute qursquoune plus grande reacuteactiviteacute peut impliquer pour certaines familles
davantage de contacts avec les services sociaux et fiscaux un problegraveme cleacute va ecirctre de
savoir comment conjuguer cette reacuteactiviteacute avec un systegraveme tout agrave la fois transparent pour
les beacuteneacuteficiaires potentiels et pas trop oneacutereux
La nature les modaliteacutes et la freacutequence des paiements sont des aspects qui sont lieacutes et
qui ont leur importance dans la deacutefinition des prestations drsquoactiviteacute Dans plusieurs pays
ces prestations drsquoactiviteacute consistent en creacutedits drsquoimpocirct crsquoest-agrave-dire qursquoon passe drsquoune
prestation verseacutee par des organismes de seacutecuriteacute sociale agrave un systegraveme ougrave ce sont les
services fiscaux qui deacuteterminent lrsquoeacuteligibiliteacute aux prestations et qui en effectuent le
paiement Cela pourrait se reacuteveacuteler assez efficient si comme lrsquoont envisageacute certains pays ndash
notamment le Royaume-Uni (HM Treasury 2000) ndash les services fiscaux pouvaient un jour
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utiliser les donneacutees recueillies aupregraves des employeurs pour deacuteterminer lrsquoattribution des
creacutedits drsquoimpocirct et eacuteviter agrave de nombreuses familles drsquoavoir agrave fournir ce type drsquoinformation
directement chaque anneacutee En outre le paiement du creacutedit drsquoimpocirct par les services
fiscaux peut accroicirctre les taux de recours agrave la prestation en reacuteduisant lrsquoeffet de stigmatisation
potentiel qursquoimplique drsquoavoir agrave demander une prestation Lrsquoutilisation du systegraveme fiscal
peut aussi faciliter le paiement par le biais de la feuille de paie ce qui permet drsquoaccroicirctre
la freacutequence des versements au cours de lrsquoanneacutee Cela correspondrait mieux aux besoins
des familles qursquoun paiement en fin drsquoanneacutee mais alourdirait la charge administrative
pour les employeurs Lrsquoencadreacute 38 aborde cette question plus en deacutetail drsquoapregraves lrsquoexpeacuterience
du WFTC
Encadreacute 38 Avantages et inconveacutenients du paiement des creacutedits drsquoimpocirct via la feuille de paie lrsquoexpeacuterience du WFTC
Au Royaume-Uni depuis 2000 les familles peuvent percevoir les paiements du WorkingFamily Tax Credit (WFTC) avec leur salaire mensuel via le systegraveme PAYE dans lequel lessalaires leur sont verseacutes nets drsquoimpocirct sur le revenu et de cotisations sociales Les eacutetudesmeneacutees depuis lors ont mis en eacutevidence plusieurs avantages et inconveacutenients de ce modede paiement
Lorsqursquoon lrsquoavait envisageacute agrave lrsquoorigine le paiement via la feuille de paie eacutetait geacuteneacuteralementconsideacutereacute comme preacutesentant plusieurs avantages (HM Treasury 2000) Premiegraverement il devaitreacuteduire lrsquoeffet stigmatisant drsquoavoir agrave demander une prestation drsquoactiviteacute deuxiegravemementil se reacuteveacutelerait probablement plus acceptable pour le contribuable que des prestationsde seacutecuriteacute sociale Enfin il mettrait davantage en eacutevidence lrsquointeacuterecirct de travailler plutocirct quede rester assisteacute social
En fait on srsquoest aperccedilu que lrsquoideacutee selon laquelle les incitations au travail qursquooffrait leWFTC seraient renforceacutees si on le payait avec le salaire nrsquoa guegravere eacuteteacute corroboreacutee par lesfaits Brewer et Shepherd (2004) ont rappeleacute lrsquoexpeacuterience du Family Credit preacutedeacutecesseur duWFTC pour lequel il nrsquoavait pas eacuteteacute deacutemontreacute que les beacuteneacuteficiaires aient des objections agravele percevoir directement par la voie de la seacutecuriteacute sociale De plus les auteurs montrentqursquoaux Eacutetats-Unis ougrave les familles peuvent choisir les modaliteacutes de paiement seule unetregraves petite minoriteacute de beacuteneacuteficiaires de lrsquoEITC choisissent de le percevoir avec leur salaireplutocirct qursquoen une fois chaque anneacutee
Entre autres inconveacutenients les chercheurs ont montreacute que les megraveres ayant geacuteneacuteralementplus de propension agrave deacutepenser pour leurs enfants que les pegraveres (Goode et al 1998) et quele versement du WFTC via la feuille de paie deacutesavantagerait dans les couples les megraveres quine travaillent pas
Surtout payer le creacutedit drsquoimpocirct via la feuille de salaire repreacutesentait une chargeadministrative suppleacutementaire pour lrsquoemployeur De fait apregraves lrsquoinstauration du WFTC ona pu constater quelques licenciements illeacutegaux de salarieacutes qui demandaient le WFTC(Wheatley 2001) Et environ 18 mois apregraves lrsquoentreacutee en vigueur de cette mesure un quartdes personnes ayant droit au WFTC qui le percevaient via la feuille de paie deacuteclaraient quecela leur avait causeacute des difficulteacutes avec leurs employeurs (voir McKay 2003)
Drsquoune faccedilon geacuteneacuterale le gouvernement britannique a pris ces donneacutees en compte eten 2002 il a modifieacute les proceacutedures de paiement de faccedilon agrave alleacuteger la charge pour lesemployeurs (Inland Revenue 2002) Il semble toutefois que lrsquoexpeacuterience du paiement decette aide par lrsquointermeacutediaire des employeurs doive ecirctre totalement supprimeacutee agrave compterde 2005 soit cinq anneacutees apregraves son entreacutee en vigueur (voir HM Treasury 2004)
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3 RENFORCER LES INCITATIONS FINANCIEgraveRES AU TRAVAIL LE ROcircLE DES PRESTATIONS SUBORDONNEacuteES Agrave LrsquoEXERCICE DrsquoUN EMPLOI
Le problegraveme de la multipliciteacute des transferts sociaux
Un dernier problegraveme administratif qui peut influer agrave la fois sur les coucircts administratifs
et les taux de recours aux prestations est la coexistence de plusieurs programmes en
mecircme temps pour les mecircmes beacuteneacuteficiaires potentiels Non seulement cela accroicirct les frais
administratifs mais cela a pour les beacuteneacuteficiaires comme pour lrsquoEacutetat toute une seacuterie
drsquoincidences qui meacuteritent drsquoecirctre eacutevoqueacutees
Lrsquoexistence de plusieurs programmes geacutereacutes par des organismes diffeacuterents alourdit
la charge du systegraveme pour les beacuteneacuteficiaires eux-mecircmes qui peuvent avoir agrave se rendre
aupregraves de diffeacuterents services pour eacutetablir leur eacuteligibiliteacute et remplir les exigences de
chaque programme On peut constater que la participation des personnes qui pourraient y
avoir droit tend agrave diminuer lorsque le nombre de programmes augmente (Zedlewski et
Brauner 1999) Or il est possible de reacuteduire les frais aussi bien individuels qursquoadministratifs
en mettant en place un guichet unique qui deacutetermine lrsquoeacuteligibiliteacute aux divers programmes
et verse les prestations Un autre problegraveme ducirc agrave la multipliciteacute des programmes est que
le calcul du taux marginal drsquoimposition global auquel srsquoexpose un individu est plus
difficile
Certains pays ont eacuteteacute sensibles agrave cette question et ont essayeacute de simplifier le systegraveme
des prestations drsquoactiviteacute Ainsi le Royaume-Uni a reacutecemment reacuteformeacute son reacutegime de
creacutedit drsquoimpocirct pour enfants qui est deacutesormais payeacute avec la prestation WFTC de base
Lrsquoobjectif eacutetait en effet drsquoameacuteliorer la coordination entre les diffeacuterentes composantes du
systegraveme de prestations et la transparence des taux marginaux effectifs drsquoimposition pour
les individus et de simplifier les proceacutedures de demande
B Compleacutementariteacutes des politiques
Lrsquoanalyse faite jusqursquoici deacutemontre agrave plusieurs eacutegards la neacutecessiteacute drsquoune strateacutegie du
marcheacute du travail globale pour faciliter lrsquoentreacutee ou le retour agrave lrsquoemploi Augmenter
directement les incitations financiegraveres au travail par lrsquointroduction de prestations drsquoactiviteacute
est important mais drsquoautres outils peuvent en renforcer le rocircle Ainsi le graphique 33
montrait que pour un chocircmeur qui peut retrouver un travail dont le salaire est plus eacuteleveacute
que celui qursquoil avait preacuteceacutedemment la deacutesincitation financiegravere est moins sensible ce qui
souligne le rocircle que peuvent jouer les politiques actives du marcheacute du travail (PAMT) en
assurant de maniegravere efficace un soutien agrave la recherche drsquoemploi des conseils et une
formation de reconversion25 De la mecircme faccedilon lrsquoimposition drsquoune obligation de travail
souligne lrsquoimportance drsquoun service public de lrsquoemploi efficace De plus lrsquoimposition drsquoune
exigence de travail agrave temps plein pour pouvoir preacutetendre agrave des prestations drsquoactiviteacute
implique de mettre en place et de financer des structures fiables pour la garde des enfants
Ceci est tout aussi important pour les meacutecanismes qui visent agrave aider les individus agrave sortir
de lrsquoeacutetat de travailleur pauvre en passant du temps partiel au plein-temps Enfin afin
drsquoeacuteviter tout risque que lrsquoemployeur puisse profiter de la subvention agrave lrsquoemploi que
repreacutesentent ces prestations pour baisser les salaires il peut ecirctre neacutecessaire de fixer un
salaire minimum approprieacute Le reacutecent programme neacuteo-zeacutelandais laquo Working for Families raquo
constitue un exemple inteacuteressant de reacuteforme globale (encadreacute 39)
Mesures drsquoincitation financiegravere et prestations pour la garde des enfants
Le coucirct de la garde des enfants peut repreacutesenter une charge importante pour le parent
isoleacute qui travaille mais aussi pour le deuxiegraveme actif drsquoun couple qui a de jeunes enfants
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3 RENFORCER LES INCITATIONS FINANCIEgraveRES AU TRAVAIL LE ROcircLE DES PRESTATIONS SUBORDONNEacuteES Agrave LrsquoEXERCICE DrsquoUN EMPLOI
Plusieurs eacutetudes ont examineacute lrsquoeffet de ce coucirct sur lrsquooffre de travail des megraveres seules ou des
femmes marieacutees agrave partir surtout de lrsquoexpeacuterience des Eacutetats-Unis ougrave la reacuteforme apporteacutee agrave
la protection sociale au milieu des anneacutees 90 a entraicircneacute la mise en place dans plusieurs
Eacutetats de subventions agrave la garde des enfants26 Connelly (1992) et Averett et al (1997) par
exemple montrent que lrsquooffre de travail des femmes reacutepond au salaire effectif ndash crsquoest-agrave-dire
le salaire net des frais et subventions pour la garde des enfants ndash et non au salaire brut
Averett et al (1997) constatent qursquoune reacuteduction de 1 du salaire effectif (par exemple par
une augmentation de la subvention agrave la garde des enfants) augmenterait de 1 lrsquooffre de
travail des femmes Lrsquoeffet est encore plus marqueacute pour les megraveres ceacutelibataires27 Par
ailleurs Lemke (2000) montre que la qualiteacute et la stabiliteacute des moyens de garde des enfants
Encadreacute 39 Reacuteforme des prestations sociales en Nouvelle-Zeacutelande le programme laquo Working for Families raquo
Le programme Working for Families (WFF) a eacuteteacute adopteacute par la Nouvelle-Zeacutelande le26 avril 2004 Drsquoici 2007 il doit assurer environ 11 milliard de NZD par an drsquoaidesfinanciegraveres suppleacutementaires et de prestations drsquoactiviteacute aux familles ayant des enfants agravecharge En outre certains des changements apporteacutes par la reacuteforme inteacuteresseront aussi lespersonnes Sans enfant ndash notamment lrsquoaide au logement
Cet ensemble de mesures vise plusieurs objectifs drsquoaide aux familles avec enfants agravecharge notamment celui de permettre aux gens qui travaillent drsquoy trouver un avantagefinancier
Ces changements seront mis en œuvre progressivement sur trois ans agrave compter dejuillet 2004 et jusqursquoagrave avril 2007 Les principales composantes sont les suivantes
Ameacutelioration de lrsquoaide au revenu familial
Prestations subordonneacutees agrave lrsquoexercice drsquoun emploi
Ameacutelioration des subventions pour la garde drsquoenfants
Suppleacutement agrave lrsquoaide au logement
Modifications des prestations drsquoinvaliditeacute
Modifications des prestations speacuteciales
Modifications qui en reacutesultent aux autres types drsquoaide sociale
En outre lrsquoapproche retenue pour le versement des diverses prestations implique unecoordination plus eacutetroite entre les administrations en charge de la protection sociale et dela fiscaliteacute
Selon des estimations du gouvernement neacuteo-zeacutelandais 300 000 familles devraientbeacuteneacuteficier de ces mesures qui devraient avoir une incidence notable sur la pauvreteacuteenfantine et la reacuteduction de la pauvreteacute en geacuteneacuteral Cependant mecircme si elle va dans labonne direction cette reacuteforme semble preacutesenter quelques deacutefauts Premiegraverement elle nefait pas grand chose pour reacuteduire les taux drsquoimposition du second apporteur de revenusdans un couple ce qui lrsquoincite peu agrave travailler ou agrave rechercher un emploi Agrave cet eacutegard lerapport de lrsquoOCDE (2004b) suggegravere qursquoun renforcement des subventions pour la garde desenfants ndash en liant le soutien financier au nombre drsquoheures travailleacutees pourrait y remeacutedier
Deuxiegravemement pour les parents isoleacutes les incitations financiegraveres agrave prendre un emploipourraient ecirctre renforceacutees par un abaissement des taux des prestations de base et unrelegravevement des prestations drsquoactiviteacute Depuis 2004 la gestion personnaliseacutee est renforceacuteeafin drsquoaccroicirctre lrsquoaide agrave lrsquoemploi pour les parents isoleacutes tributaires des transferts sociaux
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ont des effets beaucoup plus importants sur la probabiliteacute de travail que leur coucirct Agrave cet
eacutegard Berger et Black (1992) montrent que lrsquointroduction de subventions agrave la garde des
enfants a eu un effet positif sur la qualiteacute de cette garde Pour ce qui concerne drsquoautres
pays Powell (1997) eacutetudiant lrsquoimpact du coucirct de la garde des enfants sur lrsquooffre de travail
des femmes marieacutees au Canada a estimeacute agrave environ ndash 032 la mesure directe de lrsquoeacutelasticiteacute-
coucirct de la garde des enfants par rapport au nombre drsquoheures travailleacutees ce qui suggegravere que
les hausses de coucirct de la garde des enfants ont une incidence neacutegative sur les deacutecisions
drsquooffre de travail des femmes marieacutees au Canada
Srsquoil est deacutemontreacute que les effets sur la participation au marcheacute du travail sont
importants lrsquoimpact des subventions pour la garde des enfants sur le nombre drsquoheures
travailleacutees se reacutevegravele beaucoup moins sensible comme le montrent Berger et Black (1992) et
Lemke et al (2000) En revanche lrsquoaccegraves agrave des dispositifs preacutescolaires tels que des jardins
drsquoenfants fonctionnant toute la journeacutee semble beaucoup plus important pour deacuteterminer
le choix de travail des femmes
Globalement des moyens de garde des enfants subventionneacutes et de haute qualiteacute
semblent ecirctre un eacuteleacutement indispensable drsquoune strateacutegie globale drsquoincitation des femmes au
travail et un compleacutement neacutecessaire aux prestations drsquoactiviteacute (encadreacute 310) Lagrave encore le
ciblage des familles dans le besoin est indispensable pour limiter les effets drsquoaubaine et la
ponction sur les finances publiques
Prestations subordonneacutees agrave lrsquoexercice drsquoun emploi et salaire minimum
Pour plusieurs raisons une strateacutegie coheacuterente drsquoincitation au travail et de reacuteduction
de la pauvreteacute devrait logiquement comporter agrave la fois des prestations drsquoactiviteacute et un
salaire minimum fixeacute agrave un niveau modeacutereacute
Les prestations drsquoactiviteacute preacutesentent en tant qursquoinstruments de lutte contre la
pauvreteacute plusieurs avantages En effet on peut les cibler sur les meacutenages agrave bas revenu leur
niveau peut varier en fonction de la situation familiale et elles nrsquoentraicircnent pas pour les
employeurs les coucircts directs qui srsquoattachent aux emplois agrave bas salaire Compter
uniquement sur le salaire minimum pour assurer un revenu drsquoactiviteacute suffisant qui
reacuteponde aux besoins de diverses structures familiales est probleacutematique28 Le degreacute de
recoupement entre bas salaires et situations de pauvreteacute nrsquoeacutetant pas particuliegraverement
eacuteleveacute dans de nombreux pays (voir OCDE 1998) un salaire minimum nrsquoest pas en soi un
instrument tregraves efficace de lutte contre la pauvreteacute Dans la plupart des cas il lrsquoest moins
qursquoune prestation drsquoactiviteacute bien conccedilue Qui plus est il pegraveserait sur les perspectives
drsquoemploi des travailleurs agrave faible productiviteacute en particulier les jeunes
Quoi qursquoil en soit en ameacuteliorant les conditions du retour au travail les prestations
drsquoactiviteacute rendent les emplois agrave bas salaire plus attractifs pour les chocircmeurs et les inactifs
Or en lrsquoabsence de salaire minimum il y aurait un risque accru de voir certains employeurs
essayer de profiter de cette offre suppleacutementaire de main-drsquoœuvre pour abaisser les
salaires (dans lrsquohypothegravese drsquoun monopsone de lrsquoemployeur) Dans ce contexte un salaire
minimum fixeacute agrave un niveau approprieacute imposerait un plancher de salaire et permettrait aux
travailleurs agrave bas revenu de beacuteneacuteficier totalement du soutien apporteacute par les prestations
drsquoactiviteacute De fait on peut remarquer que des pays comme lrsquoIrlande la Nouvelle-Zeacutelande
le Royaume-Uni et les Eacutetats-Unis ont tous instaureacute parallegravelement aux prestations drsquoactiviteacute
un salaire minimum leacutegal
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Le choix du niveau laquo approprieacute raquo de salaire minimum deacutepend en partie de la forme de la
distribution des gains et des compeacutetences et par conseacutequent varie selon les pays La situation
se complique encore du fait que le salaire minimum doit ecirctre compatible avec un montant
donneacute de prestations drsquoactiviteacute Un exemple de conjugaison de ces deux outils est celui du
Royaume-Uni qui a reacuteintroduit le salaire minimum en accompagnement des reacuteformes visant
agrave valoriser le travail qui comprennent le WFTC et le programme New Deal29
Encadreacute 310 Mesures en faveur de la garde des enfants dans le cadre drsquoune politique globale de valorisation du travail
Au Canada le suppleacutement de la Prestation nationale pour enfants (PNE) est unecomposante importante des incitations financiegraveres au travail Cette prestation repreacutesentela contribution feacutedeacuterale au partenariat eacuteponyme entre le gouvernement du Canada lesprovinces et les territoires Lrsquoinitiative PNE vise agrave preacutevenir et agrave reacuteduire la pauvreteacute chez lesenfants et agrave favoriser le lien des familles au marcheacute du travail en leur assurant un meilleurrevenu en cas drsquoemploi Dans la plupart des provinces et territoires la PNE fonctionne pourcertaines transitions de lrsquoaide sociale au travail comme une prestation drsquoactiviteacute Lesbeacuteneacuteficiaires de lrsquoaide sociale (AS) provincialeterritoriale qui ont des enfants voient leursprestations drsquoaide sociale reacuteduites drsquoun montant eacutequivalent au suppleacutement de la PNEtandis que les travailleurs avec enfants perccediloivent le suppleacutement de la PNE en fonction deleur revenu En outre les provinces et territoires reacuteinvestissent les montants drsquoAS eacuteconomiseacutesdans des mesures nouvelles ou renforceacutees en faveur des familles agrave bas revenu avec enfantsde faccedilon agrave leur faciliter encore plus la transition de lrsquoaide sociale au travail
La Nouvelle-Zeacutelande a reacutecemment ajouteacute agrave ses programmes de prestations drsquoactiviteacute denouveaux dispositifs pour la garde des enfants qui sont destineacutes agrave aider les parents agraveprendre un emploi Le nombre maximum drsquoheures donnant droit agrave la subvention soumiseagrave condition de ressources Childcare Subsidy (payable au prestataire) et agrave la subvention Out-of-School Care and Recreation (OSCAR) a eacuteteacute porteacute de 30 agrave 37 heures par semaine Du cocircteacute delrsquooffre un financement suppleacutementaire a eacuteteacute consenti pour ameacuteliorer le nombre et laqualiteacute des prestataires OSCAR de faccedilon que le manque drsquoaccegraves agrave des moyens de garde desenfants freine moins lrsquoentreacutee etou le maintien en activiteacute reacutemuneacutereacutee des beacuteneacuteficiaires etdes travailleurs agrave bas revenu De nouveaux relegravevements des prestations et des seuils derevenu sont preacutevus pour 2005 dans le cadre de la reacuteforme Working for Families Lrsquoaccegraves auNew Employment Transition Grant (subvention de passage agrave un nouvel emploi) preacuteceacutedemmentouvert aux seuls parents isoleacutes a eacuteteacute eacutetendu aux couples marieacutes avec un ou plusieursenfants agrave charge Pendant six mois apregraves la perte de prestations due agrave lrsquoentreacutee dans unemploi la subvention permet drsquoaider les personnes qui sont obligeacutees de prendre un congeacutesans salaire parce qursquoelles-mecircmes leur conjoint ou leur enfant sont malades ou parce queles dispositions prises pour garder leurs enfants ne fonctionnent plus
Les Pays-Bas autre pays ougrave existent des dispositifs subordonneacutes agrave lrsquoexercice drsquoun emploiont remplaceacute en 2004 les prestations pour garde drsquoenfant soumises agrave condition de revenupar un creacutedit drsquoimpocirct pour garde drsquoenfants
Au Royaume-Uni le Working Family Tax Credit contient une composante geacuteneacutereuse pour lagarde des enfants qui donne aux familles le droit agrave un creacutedit drsquoimpocirct repreacutesentant 70 des frais de garde des enfants agrave concurrence drsquoun certain plafond qui deacutepend du nombredrsquoenfants
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Prestations subordonneacutees agrave lrsquoexercice drsquoun emploi et politiques actives du marcheacute du travail
Les prestations drsquoactiviteacute ont des chances drsquoecirctre plus efficaces si elles srsquoaccompagnent
de politiques actives du marcheacute du travail (PAMT) elles-mecircmes efficaces axeacutees sur la
formation et lrsquoaide agrave la recherche drsquoemploi Blank et al (1999) constatent que la fourniture
drsquoune aide personnaliseacutee agrave la recherche drsquoemploi a ameacutelioreacute lrsquoimpact aussi bien du Projet
drsquoautosuffisance au Canada30 que du Minnesota Family Investment Program aux Eacutetats-Unis
(voir aussi OCDE 2003)
Plus geacuteneacuteralement les prestations drsquoactiviteacute impliquent que lrsquoon travaille parfois
mecircme agrave plein-temps Or il nrsquoest pas toujours facile de trouver un emploi apregraves un eacutepisode
de chocircmage surtout en peacuteriode de mutation rapide des besoins en qualifications Des
PAMT efficaces peuvent aider agrave maintenir les personnes sans emploi en contact avec le
marcheacute du travail pour qursquoelles ne deacuterivent pas vers un chocircmage de longue dureacutee
Crsquoest pourquoi une strateacutegie qui comporte agrave la fois des prestations drsquoactiviteacute et des
PAMT efficaces peut se reacuteveacuteler gagnante En effet les PAMT ameacuteliorent les perspectives
pour lrsquoindividu drsquoun emploi durable en mecircme temps une prestation drsquoactiviteacute peut
accroicirctre lrsquoavantage financier du travail et par conseacutequent renforcer lrsquoincitation agrave prendre
un emploi et agrave y rester Lrsquoimpact conjugueacute de ces deux types de mesure a toutes chances
drsquoecirctre plus important que lrsquoun quelconque des deux pris isoleacutement Agrave cet eacutegard le
Royaume-Uni applique pour aider les assisteacutes sociaux agrave rentrer sur le marcheacute du travail
une strateacutegie globale qui comprend des prestations drsquoactiviteacute qui valorisent le travail ndash le
WFTC ndash et un renforcement des politiques actives du marcheacute du travail afin drsquoaider les
individus agrave retrouver lrsquoautonomie par lrsquoemploi ndash crsquoest la seacuterie des programmes New Deal
C Consideacuterations de coucirct
Lorsqursquoon veut mesurer lrsquoefficaciteacute des prestations drsquoactiviteacute il est indispensable de
tenir compte aussi de la charge qursquoelles repreacutesentent pour les finances publiques Crsquoest
important car les prestations drsquoactiviteacute ont un coucirct et les impocircts et cotisations neacutecessaires
pour les financer peuvent agrave leur tour peser de diffeacuterentes faccedilons sur lrsquoemploi Ainsi au
Royaume-Uni on estime le coucirct du WFTC agrave 5 milliards de GBP ndash environ 06 du PIB ndash et
aux Eacutetats-Unis le coucirct de lrsquoEITC a atteint environ 33 millions de USD soit 033 du PIB
(OCDE 2003) Ces coucircts sont eacutevidemment compenseacutes au moins en partie par la reacuteduction
des transferts sociaux du fait que certains demandeurs drsquoemploi trouvent un travail gracircce
au programme31
Neacuteanmoins si lrsquoon deacutefinit les prestations drsquoactiviteacute selon les grandes lignes esquisseacutees
plus haut il est possible agrave la fois drsquoaccroicirctre lrsquoemploi (et par conseacutequent drsquoeacutelargir lrsquoassiette
fiscale) et de limiter les reacutepercussions budgeacutetaires des programmes En particulier un
ciblage preacutecis peut aider agrave reacuteduire les coucircts de deux points de vue premiegraverement cela
reacuteduit directement le nombre de beacuteneacuteficiaires preacutevus du programme en le concentrant sur
les cateacutegories les plus deacutefavoriseacutees Deuxiegravemement cela reacuteduit aussi le nombre de
beacuteneacuteficiaires indus Par exemple se concentrer sur les individus qui vivent depuis un
certain temps de transferts sociaux reacuteduit la probabiliteacute que des personnes qui nrsquoen ont
pas besoin essaient de preacutetendre aux prestations Les conditions relatives au nombre
drsquoheures de travail peuvent aussi aider agrave limiter lrsquoaccegraves Un programme concentreacute sur un
nombre relativement faible de personnes deacutefavoriseacutees peut ecirctre geacuteneacutereux tout en
preacuteservant la maicirctrise des deacutepenses publiques
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Il faut aussi preacutevoir de faccedilon aussi preacutecise que possible les coucircts financiers des
reacuteformes qui concernent les prestations drsquoactiviteacute Agrave cet eacutegard il est tregraves important
drsquoanalyser les taux de recours aux prestations (voir Hernanz et al 2004) Des taux faibles ou
en baisse de recours aux prestations ndash sociales comme drsquoactiviteacute ndash peuvent reacuteduire la
capaciteacute agrave anticiper les coucircts financiers des reacuteformes ainsi que la probabiliteacute que les
programmes de protection sociale atteignent leurs objectifs et se traduire par des
dispariteacutes de traitement injustifieacutees entre les individus eacuteligibles
ConclusionsCompte tenu des constats formuleacutes dans ce chapitre plusieurs observations srsquoimposent
concernant la Strateacutegie de lrsquoOCDE pour lrsquoemploi Ce chapitre montre en effet que des
prestations drsquoactiviteacute bien conccedilues peuvent aider agrave ameacuteliorer la situation de lrsquoemploi
Cependant ces programmes peuvent ecirctre coucircteux et plus geacuteneacuteralement ils ne sont pas
une panaceacutee De fait lrsquoune des conclusions importantes qui se deacutegagent de ce chapitre est
que crsquoest lorsqursquoelles srsquoaccompagnent drsquoautres instruments drsquoencouragement au travail
que les prestations drsquoactiviteacute sont les plus efficaces Par exemple pour accroicirctre lrsquoactiviteacute
des parents isoleacutes il ne suffit pas de rendre le travail plus reacutemuneacuterateur il faut aussi
apporter une aide agrave la garde des enfants De mecircme des PAMT efficaces en encourageant
la recherche drsquoemploi et en ameacuteliorant les compeacutetences peuvent ecirctre un utile compleacutement
aux prestations drsquoactiviteacute Enfin il y a un risque que les employeurs mettent dans leur
poche une partie du gain financier repreacutesenteacute par les prestations drsquoactiviteacute en reacuteduisant les
salaires Une faccedilon de lrsquoeacuteviter consisterait agrave fixer un salaire minimum agrave un niveau approprieacute
Une analyse plus approfondie srsquoimpose avant de pouvoir formuler des recommandations
preacutecises en particulier sur des panoplies de mesures Il faut notamment eacutevaluer les
interactions entre prestations drsquoactiviteacute et salaire minimum Par ailleurs certains aspects
de la demande qui ne sont pas abordeacutes ici sont probablement aussi deacuteterminants pour
lrsquoefficaciteacute des programmes de prestations drsquoactiviteacute et le rocircle du salaire minimum Enfin
une analyse plus pousseacutee des coucircts et avantages des programmes en vigueur dans les
diffeacuterents pays de lrsquoOCDE srsquoimpose avant de pouvoir dire srsquoils sont efficaces par rapport agrave
leurs coucircts Lrsquoeacutetude de ces questions fera lrsquoobjet des prochaines phases du travail de
reacuteeacutevaluation de la Strateacutegie de lrsquoOCDE pour lrsquoemploi
Notes
1 Techniquement le TMIE se deacutefinit par lrsquoeacutequation (1 ndash ΔgnΔgb) ougrave Δgn est la variation de gain netet Δgb est la variation de gain brut du meacutenage En drsquoautres termes il compare le revenu total horsemploi (somme de toutes les prestations auxquelles un individu ou une famille aurait droit srsquoilnrsquoavait pas de travail) au revenu dans lrsquoemploi (somme des gains bruts et de toutes les prestationsauxquelles lrsquoindividu ou sa famille aurait droit en cas drsquoemploi crsquoest-agrave-dire cumuls autoriseacutes ouprestations drsquoactiviteacute
2 En fait bien qursquoils soient utiles en tant qursquooutil drsquoanalyse de lrsquoimpact des regravegles de preacutelegravevementset transferts sur les incitations financiegraveres au travail les TMIE preacutesentent certaines limitationsdues agrave la complexiteacute des systegravemes drsquoimposition et de prestations et agrave la difficulteacute drsquoen rendrecompte dans un seul indicateur Certaines de ces limitations sont exposeacutees plus en deacutetail en ligneagrave lrsquoadresse wwwoecdorgelsperspectivesemploi (OCDE 2005)
3 On notera qursquoen Irlande le TMIE pour une personne appartenant agrave un meacutenage comptant un seulactif et deux enfants qui voit ses gains augmenter de 10 est entiegraverement deacutetermineacute par ladisparition des prestations drsquoactiviteacute En fait agrave 50 du salaire de lrsquoouvrier moyen il nrsquoy a pasdrsquoimpocirct sur le revenu ou de cotisations sociales agrave payer et les seules prestations perccedilues sont a) lesallocations familiales qui restent constantes quel que soit le salaire ndash et par conseacutequent ne
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3 RENFORCER LES INCITATIONS FINANCIEgraveRES AU TRAVAIL LE ROcircLE DES PRESTATIONS SUBORDONNEacuteES Agrave LrsquoEXERCICE DrsquoUN EMPLOI
contribuent pas au TMIE ndash et b) les prestations de garantie de revenu pour la famille pourlesquelles lrsquoeacuteligibiliteacute deacutebute agrave 19 heures de travail par semaine et diminue progressivement agravemesure que les gains augmentent
4 La partie gauche du graphique 1 (OECD 2005) montre que dans les 19 pays de lrsquoOCDE qui y figurentenviron 23 des individus travaillent pour moins de 67 du salaire de lrsquoouvrier moyen de leurpays la proportion la plus eacuteleveacutee se situant en Hongrie en Pologne et en Italie et la plus basse enReacutepublique tchegraveque en Suisse et en Belgique En outre la partie droite du graphique 1 montrepour les pays pour lesquels cette information est disponible qursquoune forte proportion des individusqui gagnent moins de 67 du salaire de lrsquoouvrier moyen travaillent agrave temps plein pour des salaireshoraires infeacuterieurs au salaire de lrsquoouvrier moyen
5 On notera qursquoau Danemark en raison de ses modaliteacutes de versement lrsquoaide sociale reacuteduit le TMIE
6 Ce nrsquoest pas vrai dans tous les pays Au Royaume-Uni par exemple il est plus inteacuteressant pour lesparents isoleacutes et les familles avec enfants de reprendre un emploi dont le salaire est infeacuterieur agravecelui qui preacuteceacutedait la peacuteriode de chocircmage Ceci est ducirc agrave lrsquoeffet conjugueacute drsquoallocations de chocircmagequi ne sont pas fonction du salaire preacuteceacutedent et de prestations drsquoactiviteacute qui diminuent en fonctiondu salaire Cela deacutecoule aussi drsquoune politique qui vise agrave reacuteduire la pauvreteacute enfantine en aidant lesparents agrave retourner au travail (par exemple en leur versant des prestations pour la garde desenfants)
7 En Italie le tregraves bas niveau des TMIE srsquoexplique essentiellement par la faiblesse du systegraveme deprotection sociale pour les inactifs Les seules prestations disponibles ndash les allocations familiales ndashne sont verseacutees qursquoaux familles qui travaillent et aux chocircmeurs
8 Le chapitre 4 de la preacutesente eacutedition des Perspectives de lrsquoemploi montre que les politiques activesdu marcheacute du travail si elles sont bien conccedilues peuvent effectivement augmenter les perspectivesdrsquoemploi des demandeurs drsquoemploi
9 Il srsquoagit des pays suivants Allemagne Autriche Belgique Danemark Espagne Eacutetats-Unis FinlandeFrance Gregravece Irlande Italie Portugal et Royaume-Uni
10 Drsquoautres techniques auraient pu ecirctre utiliseacutees pour remeacutedier aux problegravemes de seacutelection parexemple en utilisant des variables instrumentales ou des modegraveles de Heckman en deux eacutetapesmais les limitations des donneacutees ne lrsquoont pas permis
11 Les hypothegraveses compleacutementaires retenues sont les suivantes a) avant lrsquoeacutepisode de chocircmage lesindividus avaient le mecircme niveau de gain que leur niveau potentiel et b) chaque fois qursquoil y a desenfants on utilise les TMIE calculeacutes pour les familles avec deux enfants Lrsquohypothegravese a) peut setraduire par un TMIE attribueacute agrave chaque individu plus faible que dans la reacutealiteacute car il y a deschances que les chocircmeurs lorsqursquoils retrouvent un emploi aient un salaire moindre Par ailleurslrsquohypothegravese b) se traduirait par des TMIE imputeacutes soit surestimeacutes soit sous-estimeacutes selon lenombre drsquoenfants les TMIE reacuteels seraient probablement plus faibles pour ceux qui nrsquoont qursquounenfant et plus eacuteleveacutes pour ceux qui ont plus de deux enfants
12 Gurgand et Margolis (2005) pour la France et Schneider et al (2000) et Schneider et Uhlendorff(2004) pour lrsquoAllemagne font le mecircme exercice en utilisant le rapport du revenu net du travail auxprestations sociales comme variable repreacutesentative des incitations financiegraveres Les deux eacutetudesutilisent des reacutegressions des gains potentiels pour estimer la valeur de ce rapport pour chaqueindividu Gurgand et Margolis (2005) examinent lrsquoeffet de ce rapport sur la probabiliteacute de travailleret constatent que les incitations financiegraveres jouent peu de rocircle sur les deacutecisions drsquooffres de travaildes individus qui perccediloivent des transferts sociaux Schneider et al (2004) en revanche trouventque le rapport du revenu du travail au revenu des transferts sociaux accroicirct la probabiliteacute detravailler compte tenu des facteurs de la demande
13 Sur la base des donneacutees de la premiegravere colonne du tableau 31 panel A ce chiffre est calculeacute agravepartir de la moyenne observeacutee de 45 en ajoutant une augmentation de 43 points depourcentage (45ndash 02ndash 048 = +43)
14 OCDE (2003 chapitre 2) montrait que souvent les personnes sans qualification tendent agrave avoir unlien tregraves lacircche au marcheacute du travail ce qui peut reacuteduire les incitations agrave prendre un emploi En faitil constatait que lrsquoemploi agrave bas salaire alterne souvent avec le non-emploi particuliegraverement pourles moins qualifieacutes Une autre eacutetude meneacutee par Kapsalis et Tourigny (2004) pour le Canada aconstateacute que plus de 60 des passages de lrsquoinactiviteacute agrave lrsquoemploi se faisaient vers un emploiatypique (travail indeacutependant emploi permanent agrave temps partiel emploi temporaire agrave tempscomplet ou agrave temps partiel) Cela montre lrsquoimportance de politiques qui ne se bornent pas agrave aiderles individus agrave retrouver un travail mais leur donnent les outils neacutecessaires pour acceacuteder agrave uneposition stable sur le marcheacute du travail
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15 Les TMIE utiliseacutes ici ne comprennent pas les prestations relatives agrave la garde des enfants Ontrouvera dans Barber et Immervoll (2004) une premiegravere approche de la prise en compte de cesprestations dans les TMIE
16 Dans le cas de lrsquoIrlande on ne peut avoir droit agrave une laquo allocation de retour agrave lrsquoemploi raquo qursquoapregraves deseacutepisodes de chocircmage drsquoune dureacutee de 15 agrave 22 mois selon lrsquoacircge et la situation de famille
17 Certains des reacutegimes preacutesenteacutes au tableau 32 comportent des paiements tregraves faibles et nrsquoaugmententque marginalement les gains nets Ils ne sont pas pris en compte dans les graphiques
18 Pour une description plus deacutetailleacutee des diffeacuterents programmes voir OCDE (2003 chapitre 3)
19 En fait si lrsquoon eacutetait plus geacuteneacutereux agrave des niveaux de salaire plus bas sans augmenter les taux dedeacutegressiviteacute cela se traduirait par une taxation implicite plus eacuteleveacutee plus haut dans la distributiondes revenus (le creacutedit drsquoimpocirct pour les familles qui travaillent au Royaume-Uni en est un exemple)
20 Il manque dans le modegravele de Saez un certain nombre de caracteacuteristiques importantes desprogrammes actuels drsquoincitations financiegraveres notamment la prise en compte du revenu du meacutenageet non du revenu individuel et le ciblage Ce modegravele correspondrait donc plus agrave lrsquoexpeacuterience decertains pays europeacuteens comme la France qursquoaux programmes anglo-saxons Cependant il peutecirctre consideacutereacute comme applicable agrave lrsquointeacuterieur de cateacutegories de population preacutesentant les mecircmescaracteacuteristiques
21 Ces modegraveles ont en commun lrsquohypothegravese qursquoil existe une aptitude inobservable ndash par exemple laproductiviteacute ndash sur laquelle dans lrsquoideacuteal les pouvoirs publics preacutefeacutereraient baser les transferts maiscomme ce nrsquoest pas possible la moins mauvaise solution est le ciblage En fin de compte si lemeacutecanisme de seacutelection est suffisamment preacutecis les gains de bien-ecirctre social qui reacutesultent delrsquooffre de prestations aux personnes cibleacutees comme en ayant besoin peuvent ecirctre plus importantsque les pertes qursquoimplique le refus des prestations agrave des personnes qui en ont reacuteellement besoinmais qui ne possegravedant pas les caracteacuteristiques voulues eacutechappent au ciblage Le risque subsiste quedes individus essayent de modifier leurs caracteacuteristiques pour devenir eacuteligibles aux prestationsCependant eacutetant donneacute que changer ces caracteacuteristiques ndash divorce megravere isoleacutee ndash a un coucirct unsystegraveme de ciblage reste la meilleure solution si peu de gens changent de cateacutegorie pour beacuteneacuteficierdu ciblage
22 Lrsquoideacutee que le ciblage est un outil de redistribution plus efficient que des programmes universelscomme la garantie de revenu de base ou lrsquoimpocirct neacutegatif sur le revenu est contesteacutee par certainsPour des eacutetudes qui montrent que les paiements universels ne reacuteduisent pas neacutecessairementlrsquoefficience eacuteconomique voir Bryan (2005) et Pressman (2005)
23 La litteacuterature theacuteorique sur les modegraveles de structure familiale soutient souvent lrsquoideacutee qursquoenaccordant des prestations agrave un seul type de famille on va susciter un accroissement du nombre defamilles de ce type Il y a une exception le cas ougrave la prestation est consideacutereacutee comme une assurancecontre lrsquoeacuteventualiteacute drsquoun divorce Dans ce cas elle devrait en fait encourager le mariage
24 Ceci soulegraveve accessoirement la question de savoir jusqursquoagrave quel point les creacutedits drsquoimpocirct doiventtenir compte de hausses et de baisses de revenu relativement mineures
25 Le soutien agrave la recherche drsquoemploi peut aider agrave reacuteduire la dureacutee des eacutepisodes de chocircmage ce quilimiterait les deacuteperditions de capital humain qursquoimpliquent des dureacutees de chocircmage trop longuesIl peut aussi ameacuteliorer lrsquoappariement travailleur-emploi et ainsi accroicirctre la stabiliteacute de lrsquoemploi etla progression salariale Une formation professionnelle efficace a quant agrave elle des chances dejouer un rocircle plus direct en augmentant le salaire auquel le chocircmeur peut preacutetendre sur le marcheacutedu travail
26 Pour un bilan des programmes de subvention agrave la garde des enfants voir Blau (2000)
27 Kimmel (1995) examinant speacutecifiquement le cas des megraveres ceacutelibataires constate que la gratuiteacute dela garde des enfants ferait plus que doubler la probabiliteacute drsquoemploi de cette cateacutegorie
28 Par exemple Gregg (1999) estime qursquoau Royaume-Uni il faudrait un salaire minimum de 5 agrave570 GBP pour un travailleur agrave plein-temps dans un couple pour geacuteneacuterer un revenu eacutegal agrave la moitieacutedu revenu moyen des meacutenages Or fixer agrave ce niveau le salaire minimum risquerait drsquoavoir deseffets neacutegatifs pour lrsquoemploi des travailleurs peu qualifieacutes en particulier les jeunes
29 Le niveau en a eacuteteacute fixeacute agrave 44 du salaire moyen et le mecircme travailleur srsquoil fait au moins 30 heuresperccediloit en outre 30 du salaire moyen au titre du WFTC ce qui lrsquoamegravene juste au-dessus du seuilde pauvreteacute relative
30 Dans le rapport agrave 18 mois sur le PAS Lin et al (1998) indiquent que les participants eux-mecircmes ontsouligneacute lrsquoimportance de ces services de soutien En fait agrave la question laquo si vous aviez quelque
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chose agrave changer dans le PAS pour qursquoil reacuteponde mieux agrave vos besoins que serait-ce raquo 12 despersonnes qui ne demandaient pas le compleacutement de revenu ont reacutepondu que le PAS devrait aussicomporter un service de placement
31 Par ailleurs mecircme srsquoil y avait un effet neacutegatif net sur les finances publiques cela impliquerait unecertaine hausse de la fiscaliteacute reacutepartie sur un grand nombre de meacutenages non beacuteneacuteficiaires ndash et ilnrsquoest pas certain que cela ait en soi beaucoup drsquoimpact sur la participation au marcheacute du travail
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ANNEXE 3A1
Informations compleacutementaires
Graphique 3A11 Indicateur de trappe agrave bas salaire 2002Deacutecomposition du taux marginal drsquoimposition effectif (salaire passant de 50 agrave 55 du SOM)
Note Le graphique montre quelle portion drsquoune augmentation de salaire est confisqueacutee par lrsquoeffet de lrsquoaugmentationde lrsquoimpocirct sur le revenu et de la reacuteduction des prestations Par exemple une valeur de 100 de lrsquoindicateur indique queune augmentation de salaire de 10 ne rapporte aucune augmentation du revenu net
Source Modegravele impocircts-prestations de lrsquoOCDE Statlink httpdxdoiorg101787422076235135
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Graphique 3A12 TMIE correspondant au passage du temps partiel au temps complet 2002a
Deacutecomposition du taux marginal drsquoimposition effectif en passant drsquoun emploi agrave temps partiel (20 heures par semaine) avec un salaire de 50 du SOM agrave un emploi agrave temps complet (40 heures par semaine)
avec un salaire de 100 du SOM
a) Lrsquoemploi agrave temps partiel est deacutefini comme celui correspondant agrave 50 du SOM et lrsquoemploi agrave temps plein commecelui correspondant agrave 100 du SOM
Note Le graphique montre quelle portion drsquoune augmentation de salaire due au passage du temps partiel au tempscomplet est confisqueacutee par lrsquoeffet de lrsquoaugmentation de lrsquoimpocirct sur le revenu et de la reacuteduction des prestations
Source Modegravele impocircts-prestations de lrsquoOCDE Statlink httpdxdoiorg101787611428571535
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Graphique 3A13 Indicateur de trappe agrave chocircmage 2002Deacutecomposition du taux marginal drsquoimposition effectif en passant du chocircmage agrave un travail agrave temps complet
avec un niveau de salaire correspondant agrave 67 du SOM (salaire avant le chocircmage = 67 du SOM)
Note Le graphique montre quelle portion du salaire suivant le passage du chocircmage agrave lrsquoemploi est confisqueacutee parlrsquoeffet de lrsquoaugmentation de lrsquoimpocirct sur le revenu et de la reacuteduction des prestations Par exemple une valeur de100 de lrsquoindicateur indique que le retour agrave lrsquoemploi ne rapporte aucune augmentation du revenu net Une valeursupeacuterieure agrave 100 indique que le salaire net au travail est infeacuterieur au total des prestations
Source Modegravele impocircts-prestations de lrsquoOCDE Statlink httpdxdoiorg101787371224750524
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Graphique 3A14 Indicateur de trappe agrave inactiviteacute 2002Deacutecompostion du taux marginal drsquoimposition effectif en passant de lrsquoinactiviteacute agrave un emploi agrave temps complet
avec un salaire de 67 du SOM
Note Le graphique montre quelle portion du salaire suivant le passage de lrsquoinactiviteacute agrave lrsquoemploi est confisqueacutee parlrsquoeffet de lrsquoaugmentation de lrsquoimpocirct sur le revenu et de la reacuteduction des prestations Par exemple une valeur de100 de lrsquoindicateur indique que le passage agrave lrsquoemploi ne rapporte aucune augmentation du revenu net Une valeursupeacuterieure agrave 100 indique que le salaire net au travail est infeacuterieur au total des prestations
Source Modegravele impocircts-prestations de lrsquoOCDE Statlink httpdxdoiorg101787482672861521
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Chapitre 4
Programmes du marcheacute du travail et strateacutegies drsquoactivation
eacutevaluations drsquoimpact
Les programmes actifs du marcheacute du travail ameacuteliorent-ils reacuteellement les performancesdu marcheacute du travail Les mesures drsquoactivation reacuteduisent directement le nombrede beacuteneacuteficiaires de prestations gracircce aux services offerts aux participants auxprogrammes mais aussi de maniegravere indirecte certains beacuteneacuteficiaires de prestationspreacutefeacuterant sortir du chocircmage plutocirct que se soumettre aux exigences des programmesLes services de lrsquoemploi intensifs et les programmes de formation peuvent avoir unimpact plutocirct favorable sur lrsquoactiviteacute et la progression des salaires bien qursquoon nesrsquoen rende compte souvent que deux ou trois ans apregraves la participation effective auxprogrammes Les programmes peuvent induire des effets de substitution lorsque desparticipants trouvent un emploi au deacutetriment des non-participants reacuteduisant ainsile gain net en terme de nombre drsquoemplois mais des effets positifs sur la demande detravail et des effets multiplicateurs peuvent aussi se produire
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4 PROGRAMMES DU MARCHEacute DU TRAVAIL ET STRATEacuteGIES DrsquoACTIVATION EacuteVALUATIONS DrsquoIMPACT
IntroductionDepuis longtemps lrsquoOCDE preacuteconise lrsquoadoption de politiques actives du marcheacute du
travail (PAMT) comme par exemple dans son Eacutetude sur lrsquoemploi de 1994 et elle reacuteitegravere
reacuteguliegraverement cette recommandation La reacuteforme du systegraveme drsquoaide sociale aux Eacutetats-Unis
en 1996 et lrsquoadoption par lrsquoUE des lignes directrices pour lrsquoemploi en 1997 agrave Luxembourg
ont amplement contribueacute agrave lrsquoeacutemergence drsquoune conception de la politique du marcheacute du
travail fondeacutee sur le principe drsquoactivation ou en drsquoautres termes sur la notion drsquolaquo obligations
mutuelles raquo qui suppose de la part des chocircmeurs indemniseacutes qursquoil recherchent activement
du travail ou participent agrave un programme propre agrave ameacuteliorer leurs perspectives drsquoemploi
Aux Eacutetats-Unis la reacuteforme de lrsquoaide sociale qui a eacuteteacute conduite dans cette optique a entraicircneacute
une forte diminution du nombre des beacuteneacuteficiaires tandis que dans lrsquoUE ougrave les principes
drsquoactivation ont eacuteteacute diversement appliqueacutes les reacutesultats sont plus contrasteacutes le chocircmage
a baisseacute dans certains pays mais il srsquoest maintenu agrave des niveaux eacuteleveacutes dans drsquoautres
Ce chapitre a pour objet drsquoeacutetudier lrsquoimpact des strateacutegies drsquoactivation et drsquoautres PAMT
sur lrsquoemploi en srsquoappuyant principalement sur les reacutesultats drsquoeacutevaluations consacreacutees agrave un
large eacuteventail de mesures1 La premiegravere section contient des consideacuterations geacuteneacuterales sur
lrsquoimpact des programmes drsquoactivation et drsquoautres types drsquointerventions La deuxiegraveme
propose deux illustrations des effets que peuvent avoir des politiques microeacuteconomiques
sur la situation du marcheacute du travail La troisiegraveme section reacutecapitule les donneacutees
recueillies sur lrsquoampleur de lrsquoimpact des programmes actifs La quatriegraveme section traite du
type ou de la qualiteacute de cet impact en srsquoattachant plus particuliegraverement aux possibiliteacutes
qursquooffrent certaines mesures pour obtenir agrave la fois une augmentation durable des gains et
une diminution du nombre drsquoallocataires
Principaux reacutesultats La reacuteduction des droits agrave prestations qui reacutesulte de facto de la composante laquo bacircton raquo
des programmes drsquolaquo activation raquo devrait ecirctre modeacutereacutee Les programmes drsquoactivation
augmentent tregraves largement le volume de services distribueacutes aux demandeurs drsquoemploi
mais certaines personnes preacutefegraverent renoncer aux prestations plutocirct que de se plier agrave
lrsquoobligation qui leur est faite drsquoy participer Pour que cet effet de tri puisse srsquoexercer
cependant les services de lrsquoemploi doivent faire en sorte que les obligations imposeacutees
soient modeacutereacutees crsquoest-agrave-dire qursquoelles ne doivent par conduire agrave la suppression brutale des
allocations De maniegravere geacuteneacuterale en lrsquoabsence de mesures drsquoactivation efficaces les
systegravemes drsquoindemnisation du chocircmage de longue dureacutee deviennent financiegraverement
insoutenables ou excessivement coucircteux agrave long terme
Des strateacutegies drsquoactivation efficaces ont un impact sensible sur le chocircmage total Le
nombre drsquoassisteacutes sociaux aux Eacutetats-Unis et les taux drsquoallocataires de lrsquoassurance
chocircmage au Danemark en Irlande aux Pays-Bas et au Royaume-Uni ont diminueacute de plus
de moitieacute par rapport aux niveaux eacuteleveacutes qursquoils atteignaient auparavant en Australie et
en Nouvelle-Zeacutelande la baisse a eacuteteacute de 25 agrave 30 sur une peacuteriode plus courte et toutes
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ces ameacuteliorations semblent ecirctre eacutetroitement lieacutees agrave lrsquoadoption de mesures drsquoactivation
De plus il convient de signaler que si les beacuteneacuteficiaires cibleacutes par ces mesures ont
davantage de chances de trouver un emploi ce dispositif ne paraicirct pas pour autant
fonctionner au deacutetriment des autres demandeurs drsquoemploi puisqursquoon observe peu
drsquoeffets nets de laquo substitution raquo ou de laquo deacuteplacement raquo
Les premiers succegraves remporteacutes dans la lutte contre le chocircmage peuvent enclencher unlaquo cercle vertueux raquo Lorsque le nombre de beacuteneacuteficiaires de prestations diminue il est
possible de renforcer les aides proposeacutees agrave ceux qui sont encore au chocircmage et
drsquointroduire de nouvelles reacuteformes qui vont renforcer la strateacutegie drsquoactivation
Les donneacutees microeacuteconomiques permettent de se faire une ideacutee des mesures quimarchent Les aides agrave la recherche drsquoemploi ou les mesures de type laquo work first raquo qui privileacutegie le
retour agrave lrsquoemploi sont souvent efficaces pour un coucirct relativement modeste Les programmes
du marcheacute du travail de longue dureacutee comme la formation et la creacuteation drsquoemplois ont
souvent un effet minime voire neacutegatif agrave court terme mais la participation obligatoire agrave ce
type de programmes induit peut-ecirctre un effet de laquo motivation raquo dans la mesure ougrave elle
encourage les chocircmeurs agrave trouver du travail avant que lrsquoobligation ne devienne effective
Lrsquoaide intensive le suivi individualiseacute des demandeurs drsquoemploi et les formules mixtes avec
orientation seacutelective vers des programmes de longue dureacutee sont les mesures geacuteneacuteralement les
plus efficaces
Le profil temporel de lrsquoimpact et la nature des reacutesultats varient suivant les programmesLes programmes qui privileacutegient le retour agrave lrsquoemploi ont un effet positif important agrave court
terme mais qui tend agrave deacutecroicirctre au fil des ans Dans le cas du projet PAS Plus au Canada du
programme Restart au Royaume-Uni et de certains programmes de formation en
revanche les effets positifs nrsquoont commenceacute agrave se manifester qursquoau bout de deux ans Les
programmes de reacuteinsertion entraicircnent parfois une baisse des salaires drsquoembauche et agrave
plus long terme une reacuteduction durable des versements de prestations accompagneacutee
drsquoun effet positif plus limiteacute sur les taux drsquoemploi Les mesures laquo mixtes raquo et les services
drsquoaide intensive ont un impact sur lrsquoemploi et sur le montant total des gains qui
correspond agrave peu pregraves ou est parfois supeacuterieur agrave ce que lrsquoon peut attendre eacutetant donneacute
leur incidence sur les effectifs drsquoallocataires
Des programmes en apparence similaires peuvent avoir des effets tregraves diffeacuterents Le
contexte et le contenu deacutetailleacute des programmes sont des facteurs deacuteterminants de leur
impact En outre lrsquoaugmentation des deacutepenses consacreacutees agrave certaines fonctions des
services publics de lrsquoemploi (SPE) risque drsquoavoir des rendements deacutecroissants surtout si
drsquoautres eacuteleacutements (compleacutementaires) ne sont pas renforceacutes eux aussi
1 Consideacuterations geacuteneacuterales sur diffeacuterents types de programmes et leur impact
A Nature de lrsquoimpact
Les programmes drsquolaquo activation raquo diffegraverent des services publics ordinaires en faveur de
lrsquoemploi en ce qursquoils rendent la participation obligatoire pour certains groupes On exige par
exemple des chocircmeurs qursquoils aient des entretiens approfondis avec des conseillers
speacutecialiseacutes et qursquoils reacutepondent aux offres drsquoemploi proposeacutees par ces derniers qursquoils
effectuent leurs propres recherches drsquoemploi et acceptent les emplois convenables qui leur
sont proposeacutes qursquoils prennent part agrave lrsquoeacutelaboration de plans drsquoaction individuels et qursquoils
suivent une formation ou participent agrave des programmes de creacuteation drsquoemplois Les
programmes drsquoactivation ont pour cible principale les personnes qui beacuteneacuteficient (ou qui
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demandent agrave beacuteneacuteficier) de revenus de remplacement dont le versement est soumis agrave la
condition drsquoecirctre disponible pour travailler Ils concernent donc la majeure partie des
chocircmeurs indemniseacutes2 auxquels srsquoajoutent aussi souvent les parents isoleacutes et les
beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide sociale Lrsquoobligation de participer agrave des programmes drsquoactivation
peut eacutegalement ecirctre imposeacutee aux titulaires de pensions drsquoinvaliditeacute mais les mesures
preacutevues dans ce cas sont assez particuliegraveres3
Lrsquoune des raisons pratiques qui justifient les programmes drsquoactivation est qursquoils
peuvent avoir un effet sensible sur les reacutesultats en termes drsquoemploi et de chocircmage dans le
cas des reacutegimes de prestations de longue dureacutee ou agrave dureacutee illimiteacutee Deux autres
consideacuterations plus theacuteoriques entrent eacutegalement en ligne de compte lorsque lrsquoon envisage
la faccedilon dont cet impact peut ameacuteliorer le bien-ecirctre social
Les programmes drsquoactivation encouragent la recherche drsquoemploihellip
En premier lieu les programmes drsquoactivation se traduisent par un recours accru agrave des
services qui vont aider les participants agrave ecirctre plus efficaces dans leur recherche drsquoemploi
etou agrave ameacuteliorer leurs compeacutetences4 En comparaison des mesures qui se contentent de
motiver la recherche drsquoemploi (comme la reacuteduction du montant des prestations) une
obligation directe permet drsquoobtenir les mecircmes reacutesultats avec un niveau de protection
sociale plus eacuteleveacute5 Cet argument vaut pour toute les mesures ndash entretiens formation etc ndash
que le chocircmeur perccediloit comme ayant un coucirct mais qui contribuent aussi veacuteritablement agrave
le faire progresser dans son parcours de reacuteinsertion Drsquoautre part certains chocircmeurs sont
peu familiariseacutes avec les services de placement de conseil et de formation et ils risquent
de ne pas en tirer parti en lrsquoabsence de reacuteglementation
hellip et permettent de reacuteserver les prestations exclusivement agrave ceux qui en ont le plus besoin
Deuxiegravemement eacutetant donneacute la laquo deacutesutiliteacute raquo que comporte les obligations agrave participer
agrave des programmes certaines personnes qui pourraient preacutetendre agrave des prestations nrsquoen
font pas la demande tandis que drsquoautres qui en beacuteneacuteficient deacutejagrave vont prendre un emploi
ou renoncer agrave leurs droits plus tocirct qursquoelles ne lrsquoauraient fait autrement Si les pouvoirs publics
ne sont pas en mesure de mettre au point des programmes directement productifs ndash crsquoest-agrave-
dire qui permettent drsquoaccroicirctre les chances de trouver un emploi ou drsquoameacuteliorer lrsquoemployabiliteacute
de ceux qui y participent ndash lrsquoactivation srsquoapparentera alors au systegraveme de laquo workfare raquo
autrement dit agrave des mesures de creacuteation drsquoemplois ou drsquoinitiation agrave la vie professionnelle qui
permettent de percevoir des indemniteacutes de chocircmage ou un salaire de niveau eacutequivalent sans
offrir aucun autre service aux participants6
La logique du laquo workfare raquo qui consiste agrave lier la perception drsquoune prestation agrave
lrsquoobligation drsquoaccepter un travail peut ameacuteliorer le bien-ecirctre social lorsque le besoin de
revenu des individus varie en fonction de paramegravetres impossibles agrave mesurer directement
Mais pour que cette ameacutelioration se produise (au-delagrave de ce que lrsquoon pourrait obtenir
simplement en agissant sur les droits agrave prestations) il est indispensable que les obligations
imposeacutees ne soient pas trop strictes ndash sous peine de deacutecourager toute demande de
prestations (cf encadreacute 41) Drsquoun point de vue opeacuterationnel les contreparties qui peuvent
ecirctre requises (par exemple le nombre drsquoheures de travail agrave effectuer pour avoir droit agrave une
prestation ou le salaire horaire eacutequivalent) doivent ecirctre stipuleacutees dans les droits et les
conditions drsquoattribution du reacutegime de prestations (ou lrsquoadministration doit suivre des
lignes directrices eacutequivalentes)
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4 PROGRAMMES DU MARCHEacute DU TRAVAIL ET STRATEacuteGIES DrsquoACTIVATION EacuteVALUATIONS DrsquoIMPACT
Encadreacute 41 Strateacutegies drsquoactivation et laquo workfare raquo
Une politique de laquo workfare raquo peut avoir une justification lorsque le public viseacute est heacuteteacuterogegravene Dansla reacutealiteacute les situations individuelles ne varient sans doute pas de faccedilon tregraves trancheacutee mais lrsquoargumentgeacuteneacuteral que lrsquoon peut avancer srsquoapplique au cas ougrave il y a simplement les deux groupes suivants
A Les chocircmeurs dont le revenu a une utiliteacute marginale assez eacuteleveacutee (sans doute parce qursquoils nrsquoontguegravere drsquoautres sources de revenu) mais qui ne parviennent pas agrave trouver un emploi autrement ditceux qui sont involontairement au chocircmage
B Les chocircmeurs dont le revenu a une utiliteacute marginale assez faible (parce qursquoils ont drsquoautressources de revenu gracircce aux biens qursquoils possegravedent ou agrave leur famille ou parce qursquoils participent agravela production domestique leacutegale ou exercent une activiteacute non deacuteclareacutee etc) et qui sont consideacutereacutescomme des chocircmeurs laquo volontaires raquo ils pourraient trouver un emploi mais dans leur cas ladiffeacuterence entre le salaire net et le niveau des prestations nrsquoest pas assez grande pour compenserla deacutesutiliteacute du travail
Pour le groupe B celui des chocircmeurs volontaires les contraintes imposeacutees par les strateacutegies delaquo workfare raquo eacuteliminent de fait lrsquooption de prestations puisque celle-ci a deacutesormais la mecircmedeacutesutiliteacute que le travail marchand tout en eacutetant moins reacutemuneacuteratrice Pour les membres dugroupe A en revanche crsquoest-agrave-dire ceux qui ont le plus besoin de lrsquoaide la politique de laquo workfare raquopermet de maintenir un niveau minimum de protection sociale Lrsquoaccroissement du bien-ecirctresocial qui deacutecoule de ce systegraveme tient au fait que les prestations sont mieux cibleacutees (ellessrsquoadressent agrave ceux dont lrsquoutiliteacute marginale du revenu est la plus eacuteleveacutee) et que la productioneacuteconomique srsquoaccroicirct (gracircce aux membres du groupe B qui prennent un emploi) Ces gains doiventtoutefois ecirctre appreacutecieacutes en regard des coucircts sociaux du dispositif crsquoest-agrave-dire de la deacutesutiliteacute querepreacutesente la participation pour les membres du groupe A et des coucircts de gestion du programmeCes coucircts eacutetant dans les deux cas proportionnels aux effectifs du groupe il srsquoensuit que lesprogrammes de laquo workfare raquo auront en geacuteneacuteral des effets positifs nets si le groupe A est relativementmoins nombreux que le groupe B
Dans une analyse coucirct-avantages classique qui va consister agrave deacuteterminer si les eacuteconomiesreacutealiseacutees sur les prestations et les recettes fiscales produites par les gains lrsquoemportent sur les coucirctsdu programme le reacutesultat sera eacutegalement positif dans le cas du laquo workfare raquo si les calculs mettenten eacutevidence un effet de motivation relativement important (abandon des prestations dans legroupe B) et un taux effectif de participation relativement bas (dans le groupe A) Lorsque lrsquoon tientcompte des effets de motivation ce type drsquoanalyse est donc un instrument utile pour le choix desprogrammes y compris pour ceux qui srsquoinspirent de la logique du laquo workfare raquo et entraicircnent descoucircts de deacutesutiliteacute (dont on ne connaicirct pas preacuteciseacutement lrsquoampleur) pour les participants
Cependant si un programme est assorti drsquoobligations de travail tregraves contraignantes il risque dedeacutecourager toutes les demandes drsquoassistance entraicircnant de ce fait un taux eacuteleveacute de reprisedrsquoactiviteacute sans engendrer aucun coucirct de gestion puisque personne nrsquoy participe Dans ce caslrsquoanalyse coucirct-avantages donnera un reacutesultat positif puisque le programme permettra agrave la fois defaire des eacuteconomies de prestations et drsquoaccroicirctre lrsquoemploi sans qursquoil en coucircte rien agrave la collectiviteacuteMais si lrsquoon suppose que les prestations initialement verseacutees avaient un effet positif sur le bien-ecirctresocial par rapport agrave la situation qui aurait preacutevalu en lrsquoabsence de prestations ce reacutesultat est uneaberration puisqursquoil ne tient pas compte du fait que des obligations drastiques comme celles quipeuvent donner lieu agrave la suppression des prestations peuvent plonger certaines personnes dansun deacutenuement total (avec un revenu quasiment nul et un tregraves faible niveau drsquoutiliteacute) Si lrsquoon veutqursquoun programme de laquo workfare raquo eacutevalueacute favorablement par une analyse coucirct-avantages classiqueait aussi une incidence positive sur le bien-ecirctre social il est indispensable de limiter le degreacute decontrainte dont il est assorti de maniegravere agrave ce qursquoil exerce un effet de tri entre les groupes A et Bplutocirct que de dissuader toutes les demandes de prestations
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4 PROGRAMMES DU MARCHEacute DU TRAVAIL ET STRATEacuteGIES DrsquoACTIVATION EacuteVALUATIONS DrsquoIMPACT
Les eacutetudes qui srsquoattachent agrave eacutevaluer les conseacutequences potentielles des programmes de
laquo workfare raquo pour les publics concerneacutes en termes de difficulteacutes financiegraveres ou de
deacutenuement eacuteconomique peuvent aider agrave deacuteterminer le juste degreacute de contrainte dont ces
dispositifs doivent ecirctre assortis mais ces eacutetudes presque par deacutefinition auront un caractegravere
occasionnel En effet si lrsquoon eacutetait capable de mesurer ces effets avec preacutecision et de faccedilon
peu coucircteuse pour tous les inteacuteresseacutes il ne serait pas neacutecessaire drsquoavoir recours au systegraveme de
laquo workfare raquo car on se servirait de ces informations pour cibler les prestations directement sur
ceux qui en ont le plus besoin
B Capaciteacutes de gestion niveaux de prestations et besoin drsquoactivation
Si tous les chocircmeurs avaient lrsquoobligation de participer agrave un dispositif de creacuteation
drsquoemplois sous peine de perdre leurs indemniteacutes le systegraveme drsquoaide fonctionnerait alors
comme un programme de travaux drsquoutiliteacute publique probablement du type qui propose des
taux de salaire leacutegegraverement infeacuterieurs agrave ceux du marcheacute de maniegravere agrave pouvoir satisfaire la
demande7
Dans les pays moins deacuteveloppeacutes ougrave lrsquoadministration ne dispose pas de moyens
efficaces pour recenser les besoins et les revenus des meacutenages les travaux drsquoutiliteacute
publique offrent souvent le meilleur moyen de venir en aide aux familles neacutecessiteuses
tout en eacutevitant de verser des prestations agrave des individus ou des familles qui ont drsquoautres
sources de revenu En revanche dans les pays qui ont des capaciteacutes administratives plus
importantes il existe des donneacutees permettant de faire la distinction entre ceux qui
risquent de se retrouver sans ressources en lrsquoabsence de prestations sociales et ceux qui
ont drsquoautres revenus (provenant de leur activiteacute de leur patrimoine ou drsquoautres membres
de la famille par exemple) Les services de lrsquoemploi sont en mesure (gracircce agrave des contacts
freacutequents entre les chocircmeurs et leurs conseillers) de repeacuterer directement le chocircmage
volontaire Cela permet drsquoaider ceux qui en ont besoin pour un moindre coucirct ou avec une
plus grande efficaciteacute qursquoil nrsquoest possible de le faire simplement en offrant des emplois
dans le cadre drsquoun programme de travaux drsquoutiliteacute publique Crsquoest aussi lrsquoune des raisons
pour lesquelles les pays doteacutes de services administratifs performants comme le Danemark
et la Suegravede ont souvent eacuteteacute en mesure drsquooffrir des prestations relativement geacuteneacutereuses
Cependant lorsque les taux de compensation sont eacuteleveacutes les moyens de controcircle
administratifs finissent quand mecircme en geacuteneacuteral par ecirctre soumis agrave rude eacutepreuve de sorte
qursquoune certaine proportion de chocircmage volontaire ne peut ecirctre eacuteviteacutee Agrave ce stade les
programmes de laquo workfare raquo peuvent alors de nouveau trouver une place dans la politique
de lrsquoemploi
Encadreacute 41 Strateacutegies drsquoactivation et laquo workfare raquo (suite)
Les strateacutegies drsquoactivation des pays de lrsquoOCDE tendent pour la plupart agrave privileacutegier la logique deslaquo services en faveur de lrsquoemploi raquo et eacutevitent de recourir agrave lrsquoobligation de travail en eacutechange desprestations Cependant lrsquoobservation empirique montre que lrsquoorientation vers des programmesdrsquoactivation a elle aussi un effet dissuasif et conduit certaines personnes agrave renoncer agrave leurs droitsagrave prestations on peut donc consideacuterer drsquoun point de vue theacuteorique que lrsquoactivation combine enfait agrave la fois des services en faveur de lrsquoemploi et des eacuteleacutements de contrainte semblables agrave celles dulaquo workfare raquo
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4 PROGRAMMES DU MARCHEacute DU TRAVAIL ET STRATEacuteGIES DrsquoACTIVATION EacuteVALUATIONS DrsquoIMPACT
C Politiques drsquoactivation offre effective de main-drsquoœuvre et creacuteation drsquoemplois un cercle vertueux
Agrave long terme la demande de travail reacutepond agrave lrsquoaccroissement de lrsquooffre effective de
main-drsquoœuvre8 Lorsque cette offre augmente les employeurs peuvent soit reacuteduire les
salaires qursquoils proposent soit maintenir les salaires mais beacuteneacuteficier de gains de
productiviteacute ndash drsquoune faccedilon comme de lrsquoautre les embauches deviennent plus rentables et
cela incite les employeurs agrave creacuteer des emplois Agrave plus bregraveve eacutecheacuteance cependant ces
meacutecanismes ne fonctionnent pas forceacutement agrave plein de sorte que les programmes du
marcheacute du travail induisent des substitutions entre participants et non-participants au
deacutetriment de ces derniers9 cependant si ces programmes contribuent agrave un accroissement
soutenu de lrsquooffre effective de main-drsquoœuvre cet effet de substitution tend geacuteneacuteralement agrave
srsquoatteacutenuer au fil du temps
Si certains facteurs comme les pheacutenomegravenes de substitution sont capables de
neutraliser les effets au niveau microeacuteconomique drsquoun programme il en est drsquoautres en
revanche qui agissent en sens inverse Lorsque le nombre de chocircmeurs indemniseacutes
commence agrave diminuer par exemple il est possible de renforcer les aides proposeacutees agrave ceux
qui sont encore agrave la recherche drsquoun emploi et drsquoenclencher ainsi un cercle vertueux qui va
conduire agrave une nouvelle baisse du chocircmage10 Certaines donneacutees donnent aussi agrave penser
que les effets drsquolaquo interaction sociale raquo agissent fortement sur les taux de chocircmage les
baisses enregistreacutees chez les participants ayant geacuteneacuteralement tendance agrave se reacutepercuter
chez les non-participants11 Globalement on aurait donc tort de supposer que les effets
des programmes seront plus limiteacutes au niveau macroeacuteconomique qursquoau niveau local ou
microeacuteconomique mieux vaut srsquoen tenir en lrsquooccurrence aux reacutesultats des eacutevaluations
ponctuelles qui ont eacuteteacute effectueacutees et plus geacuteneacuteralement aux eacutevolutions observeacutees
2 Deux exemples de lrsquoimpact des politiques sur les reacutesultats du marcheacute du travail
Il existe diffeacuterentes maniegraveres drsquoappreacutehender lrsquoimpact des politiques actives du marcheacute
du travail Dans certains cas on observe une correacutelation eacutevidente entre lrsquointroduction de
nouvelles strateacutegies drsquoactivation et les statistiques globales du marcheacute du travail On peut
aussi comparer la situation des personnes qui ont participeacute agrave certains programmes agrave celle
des non-participants ou encore eacutetudier les reacutesultats obtenus dans les reacutegions ougrave de
nouvelles mesures sont mises en œuvre (agrave titre drsquoexpeacuteriences pilotes) par rapport aux
reacutesultats observeacutes ailleurs Preacutealablement nous preacutesentons deux exemples de lrsquoimpact des
politiques emprunteacutes respectivement agrave la Nouvelle-Zeacutelande et agrave la France
A Nouvelle-Zeacutelande programmes drsquoactivation adopteacutes en 2003
Certains pays sont parfois consideacutereacutes comme des modegraveles (on a mecircme parleacute de
laquo miracles raquo au sujet de quelques-uns) pour les succegraves qursquoils ont remporteacutes sur le front de
lrsquoemploi dans les anneacutees 90 en particulier lrsquoAutriche le Danemark les Eacutetats-Unis (pour
leur reacuteforme de la protection sociale) lrsquoIrlande les Pays-bas et le Royaume-Uni Dans
chacun de ces cas le constat est le mecircme les reacutesultats se sont nettement ameacutelioreacutees apregraves
lrsquoadoption drsquoun certain nombre de reacuteformes visant les politiques du marcheacute du travail
(mecircme si les analystes ne srsquoaccordent pas tous sur lrsquoimportance agrave accorder agrave chacune
drsquoelles)12 Plus reacutecemment lrsquoAustralie et la Nouvelle-Zeacutelande sont venues srsquoajouter agrave la
liste des modegraveles potentiels de reacuteussite
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4 PROGRAMMES DU MARCHEacute DU TRAVAIL ET STRATEacuteGIES DrsquoACTIVATION EacuteVALUATIONS DrsquoIMPACT
En 1998 les autoriteacutes neacuteo-zeacutelandaises ont reacuteuni au sein drsquoun seul et mecircme organisme
(Work and Income) la gestion des prestations et les services de lrsquoemploi en dotant ce
nouvel ensemble drsquoun systegraveme de controcircle interne des performances et elles ont en outre
deacutecideacute drsquointensifier les efforts de recherche sur lrsquoimpact des PAMT (voir le chapitre 5 pour
plus de preacutecisions) Par la suite en 2003 la Nouvelle-Zeacutelande a adopteacute une seacuterie de
programmes drsquoactivation comportant les eacuteleacutements suivants
Des seacuteminaires intituleacutes WRK4U (Work for You) qui permettent de bien faire comprendre
aux nouveaux demandeurs drsquoallocations que la possibiliteacute de retrouver un emploi doit
passer avant celle drsquoecirctre indemniseacute Ces seacuteminaires ont vu le jour au deacutebut de 2003 dans
certaines reacutegions du pays et leurs reacutesultats agrave savoir une baisse de 10 agrave 20 du
nombre de demandes drsquoindemnisation poursuivies par rapport aux chiffres enregistreacutes
ailleurs ont inciteacute les autoriteacutes agrave les eacutetendre au reste du pays13
Une augmentation des effectifs des services de lrsquoemploi de maniegravere agrave ramener
drsquoenviron 220 agrave 160 le nombre de dossiers traiteacutes par agent a eacuteteacute annonceacutee en mai 2003
(OCDE 2004b)
Lrsquoinitiative Jobs Jolt annonceacutee en aoucirct 2003 qui preacutevoyait au chapitre intituleacute laquo Des
exigences strictes et preacutecises raquo la possibiliteacute de suspendre lrsquoindemnisation des
chocircmeurs qui vont srsquoinstaller dans des reacutegions reculeacutees du pays (dont une liste a eacuteteacute
eacutetablie) ougrave il est difficile de trouver un emploi reacutemuneacutereacute une obligation de reacuteeacuteducation
pour les personnes qui ont perdu un emploi potentiel agrave la suite drsquoun deacutepistage positif
drsquoalcool ou de drogue ainsi que la rationalisation et lrsquoautomatisation des systegravemes de
deacutetection et eacuteventuellement de sanction du non-respect des obligations en matiegravere de
recherche drsquoemploi Entre autres mesures proposeacutees figuraient eacutegalement le recrutement
de speacutecialistes pour traiter individuellement le cas des personnes au chocircmage depuis huit
ans ou plus des formations destineacutees agrave orienter les chocircmeurs de longue dureacutee vers les
meacutetiers en deacuteficit de main-drsquoœuvre et de qualifications un dispositif drsquoaccompagnement
pour les chocircmeurs qualifieacutes et employables et lrsquoobligation pour les chocircmeurs acircgeacutes de 55 agrave
59 ans de rester disponibles pour travailler (The Jobs Letter aoucirct 2003 wwwjobsletterorgnz )
Agrave partir de 2000 le nombre total de chocircmeurs indemniseacutes en Nouvelle-Zeacutelande a
commenceacute agrave diminuer lentement (agrave un rythme ne deacutepassant pas 10 par an) mais cette
baisse srsquoest acceacuteleacutereacutee en 2003 et en 2004 en aoucirct 2004 elle avait atteint plus de 30 par
rapport agrave lrsquoanneacutee preacuteceacutedente (graphique 41) Comme cela coiumlncide dans le temps avec la
mise en place des reacuteformes on peut raisonnablement en conclure qursquoune bonne part de ce
reacutesultat est imputable aux programmes drsquoactivation
B France effets de motivation
On parle drsquoeffets de motivation lorsque les chocircmeurs indemniseacutes intensifient leurs
efforts de recherche drsquoemploi (ou renoncent agrave faire valoir leurs droits agrave prestations) agrave
lrsquoapproche drsquoune reacuteduction du montant des allocations ou de lrsquoentreacutee en vigueur drsquoune
obligation de participation agrave un programme Ces effets sont largement deacutecrits dans les
eacutetudes consacreacutees aux systegravemes de droits agrave lrsquoindemnisation de dureacutee limiteacutee Le graphique 42
en donne une illustration en France avant la reacuteforme de 1992 pour les chocircmeurs
indemniseacutes percevant tout drsquoabord une allocation lieacutee au salaire de reacutefeacuterence pendant une
dureacutee fixe de 14 mois puis une allocation forfaitaire de faible montant Dans ces
conditions la chute du revenu apregraves 14 mois drsquoindemnisation eacutetait donc plus importante
pour les chocircmeurs qui avaient auparavant un salaire eacuteleveacute Comme le montre le graphique
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4 PROGRAMMES DU MARCHEacute DU TRAVAIL ET STRATEacuteGIES DrsquoACTIVATION EacuteVALUATIONS DrsquoIMPACT
Graphique 41 Variation annuelle en pourcentage du nombre de chocircmeurs indemniseacutes Nouvelle-Zeacutelande 1997-2004
Source Donneacutees sur les effectifs indemniseacutes fournies par le Department of Labour Strategy Group Nouvelle-Zeacutelande
Statlink httpdxdoiorg101787045162142031
=666
66L6Agt6+(668+6A$amp
R66L66(6138613
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056
AgtL6A166SA$ampL6A16(66$T6amp(
Graphique 42 Taux mensuels de reprise drsquoemploi selon la dureacutee du chocircmage pour quatre tranches de salaire de reacutefeacuterence chez les chocircmeurs ayant droit
agrave 14 mois drsquoindemnisation France 1986-1992a
a) Les traceacutes qui figurent devant les sommes entre crochets repreacutesentent les estimations des taux de reprisedrsquoemploi pour les individus dont le salaire mensuel avant lrsquoentreacutee au chocircmage eacutetait compris dans la fourchetteindiqueacutee en lrsquooccurrence entre 4 098 et 6 654 FRF entre 6 654 et 9 904 FRF et ainsi de suite
Source Dormont B D Fougegravere et A Prieto (2001) laquo Lrsquoeffet de lrsquoallocation unique deacutegressive sur la reprise drsquoemploi raquoEacuteconomie et Statistique nο 343 pp 3-28 (wwwinseefrfrpppcollectionshtm)
Statlink httpdxdoiorg101787506045587316
5
5
5
5
5
5
5
5
5
+66(66(B
06(62K6E6H
66662K6L
U6D666V U6D666V U6D666VU6D666V
PERSPECTIVES DE LrsquoEMPLOI DE LrsquoOCDE ndash ISBN 92-64-01047-5 ndash copy OCDE 2005 201
4 PROGRAMMES DU MARCHEacute DU TRAVAIL ET STRATEacuteGIES DrsquoACTIVATION EacuteVALUATIONS DrsquoIMPACT
les taux de reprise drsquoemploi eacutetaient alors fortement influenceacutes par le reacutegime drsquoindemnisation
avec une augmentation importante au cours des trois derniers mois preacuteceacutedant la fin des
droits surtout pour les individus qui avaient un salaire eacuteleveacute avant lrsquoentreacutee au chocircmage14
Dans la mesure ougrave les politiques drsquoactivation sont en partie assimilables agrave la
suppression des allocations pour les individus qui sont en mesure de trouver du travail sur
le marcheacute elles auront des effets de motivation comparables agrave ceux que reacutevegravele le
graphique 42 Cependant ces effets seront geacuteneacuteralement plus diffus (au lieu drsquoecirctre
concentreacutes agrave un moment donneacute de la peacuteriode de chocircmage comme dans le cas de la
motivation lieacutee agrave lrsquoeacutepuisement des droits) parce que le profil temporel de lrsquoactivation
obligatoire est lui-mecircme diffus15 Cela signifie que les effets de motivation sont plus
difficiles agrave deacutetecter statistiquement mais ils nrsquoen existent pas moins probablement et il est
indispensable drsquoen tenir compte si lrsquoon veut comprendre les donneacutees relatives agrave lrsquoimpact
des programmes
3 Lrsquoampleur de lrsquoimpactOn srsquointeacuteressera ici agrave lrsquoampleur des effets observeacutes pour diffeacuterents types de PAMT
Lrsquoeacutevolution des effectifs drsquoallocataires est un critegravere de mesure souvent utiliseacute car il se precircte
agrave des comparaisons au niveau macroeacuteconomique16 Dans bien des cas la validiteacute des
reacutesultats ne semble pas influenceacutee par des caracteacuteristiques individuelles assez varieacutees des
demandeurs drsquoemploi Crsquoest ce que lrsquoon remarque en particulier quand on mesure lrsquoimpact
des programmes en termes de revenu ou drsquoemploi cet impact eacutetant souvent aussi
favorable pour les groupes deacutefavoriseacutes que pour les autres (cf encadreacute 42)
A Aide agrave la recherche drsquoemploi et suivi individualiseacute
Lrsquoaide agrave la recherche drsquoemploi et le suivi individuel des cas peuvent faciliter et
encourager le passage de lrsquoaide sociale agrave lrsquoemploi Il en existe plusieurs formes
Les interventions lors de la premiegravere inscription au chocircmage et le suivi de la recherche drsquoemploi sont souvent efficaceshellip
Comme il a eacuteteacute indiqueacute plus haut en Nouvelle-Zeacutelande les seacuteminaires drsquoinformation
WRK4U organiseacutes agrave lrsquointention des beacuteneacuteficiaires potentiels de prestations ont permis de
reacuteduire drsquoentre 10 et 20 le nombre de nouvelles demandes drsquoindemnisation dans les
reacutegions pilotes ougrave ils ont eu lieu Une autre intervention qui a eu cours dans certains Eacutetats
des Eacutetats-Unis consiste agrave exiger une preuve de la recherche drsquoemploi avant drsquoouvrir lrsquoaccegraves
aux prestations17
Pour ceux qui perccediloivent deacutejagrave des prestations la freacutequence des contacts avec les
employeurs potentiels peut avoir de lrsquoimportance Aux Eacutetats-Unis par exemple un projet
meneacute en 1994 pour eacutevaluer lrsquoefficaciteacute de diffeacuterentes mesures applicables aux chocircmeurs
indemniseacutes en matiegravere de recherche drsquoemploi (Maryland Unemployment Insurance Work
Search Demonstration) a testeacute les trois options suivantes i) dispense de lrsquoobligation
habituelle de rendre compte reacuteguliegraverement des contacts pris pour trouver du travail
ii) annonce faite aux allocataires que leurs deacutemarches seraient veacuterifieacutees aupregraves des
employeurs iii) obligation drsquoeffectuer quatre deacutemarches par semaine au lieu de deux
auparavant Les deux derniegraveres options ii) et iii) ont permis de reacuteduire la dureacutee des peacuteriodes
drsquoindemnisation drsquoune semaine environ soit quelque 10 par rapport aux reacutesultats obtenus
avec la premiegravere (Benus et al 1997 reacutesumeacute dans OCDE 2000) En Australie lrsquoobligation pour
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4 PROGRAMMES DU MARCHEacute DU TRAVAIL ET STRATEacuteGIES DrsquoACTIVATION EacuteVALUATIONS DrsquoIMPACT
les demandeurs drsquoemploi de consigner leurs deacutemarches dans un journal le Job Seeker Diary
a produit un effet comparable18
Parallegravelement au suivi de la recherche drsquoemploi certains pays imposent la participation
agrave un certain stade de la peacuteriode drsquoindemnisation agrave des cours de formation agrave la recherche
drsquoemploi qui peuvent durer plusieurs semaines En Finlande cette mesure mise en œuvre
sous la forme de stages drsquoau moins cinq jours a accru la probabiliteacute de trouver un emploi
de 4 points de pourcentage en moyenne avec un effet relativement plus marqueacute pour les
chocircmeurs moins qualifieacutes (Tuomala 2000)19 En Autriche il est apparu qursquoun programme
de formation agrave la recherche drsquoemploi (drsquoune dureacutee de huit jours reacutepartis sur six semaines)
avait permis de reacuteduire drsquoun tiers environ la dureacutee restante de la peacuteriode de chocircmage
(Weber et Hofer 2004) Drsquoapregraves nombre drsquoautres eacutetudes lrsquoimpact des programmes de
formation agrave la recherche drsquoemploi est en grande partie attribuable agrave des effets de
motivation un certain nombre de personnes ayant preacutefeacutereacute renoncer aux prestations plutocirct
que de suivre les cours de formation qui leur eacutetaient imposeacutes20
Encadreacute 42 Comment lrsquoimpact des PAMT varie-t-il entre les diffeacuterentes cateacutegories de demandeurs drsquoemploi
On pourrait penser que les PAMT sont surtout efficaces pour les chocircmeurs les plusfaciles agrave placer sur le marcheacute du travail Or cela nrsquoest pas neacutecessairement vrai carbeaucoup drsquoentre eux retrouvent en fait rapidement un emploi sans avoir besoindrsquoassistance Michalopoulos et Schwartz (2001) concluent que les programmes JOBS auxEacutetats-Unis ont diminueacute le nombre de beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide sociale au moins aussifortement dans les groupes deacutefavoriseacutes que dans les autres groupes Lrsquoimpact de cesprogrammes sur le niveau des gains agrave la reprise drsquoemploi est un peu moins homogegravenemais de ce point de vue il apparaicirct que lrsquoaide agrave la recherche drsquoemploi a eacuteteacute particuliegraverementefficace pour les personnes en difficulteacute De mecircme dans leur analyse de reacutegression groupeacuteede donneacutees expeacuterimentales (voir encadreacute 43 ci-apregraves) Bloom et al (2003) constatent que leseffets laquo ne sont pas systeacutematiquement plus importants ou moins importants pour lespersonnes qui sont censeacutees ecirctre plus faciles ou plus difficiles agrave placer raquo Srsquoagissant de laNouvelle-Zeacutelande Mareacute (2002) est eacutetonneacute de voir qursquoil y a laquo tregraves peu de variation entre leseffets estimeacutes pour diffeacuterents sous-groupeshellip De maniegravere geacuteneacuterale les interventions quisont relativement efficaces pour un groupe de chocircmeurs le sont aussi pour les autres raquo
Il a eacuteteacute deacutemontreacute que certains cours de formation avaient eu pour effet de reacuteduirelrsquoemploi et les gains dans un premier temps puis de les accroicirctre apregraves deux ou trois ans(voir ci-apregraves) non seulement parmi les chocircmeurs en Allemagne mais aussi parmi lesbeacuteneacuteficiaires de lrsquoaide sociale et les travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois auxEacutetats-Unis ndash trois groupes tregraves diffeacuterents par leurs caracteacuteristiques individuelles leursanteacuteceacutedents professionnels et leurs droits drsquoaccegraves aux prestations
Dans certains cas cependant lrsquoimpact nrsquoest pas le mecircme pour tous les publics concerneacutesIl est freacutequent par exemple de constater des diffeacuterences entre les hommes et les femmes drsquoapregraves des enquecirctes reacutealiseacutees sur des programmes de formation aux Eacutetats-Unis ce sontles femmes adultes qui ont beacuteneacuteficieacute le plus systeacutematiquement de ces mesures (Martin etGrubb 2001) tandis que dans le cas du programme expeacuterimental Restart au Royaume-Uniil est apparu que les entretiens conduits apregraves six mois de chocircmage avaient eacuteteacute tregravesbeacuteneacutefiques sur le long terme pour les hommes mais par pour les femmes (Dolton etOrsquoNiell 2002 voir la note 21)
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4 PROGRAMMES DU MARCHEacute DU TRAVAIL ET STRATEacuteGIES DrsquoACTIVATION EacuteVALUATIONS DrsquoIMPACT
hellip de mecircme que les entretiens approfondis et les plans drsquoaction individualiseacutes
Drsquoapregraves Dolton et OrsquoNiell (2002) qui rendent compte des reacutesultats du programme
Restart adopteacute en 1989 au Royaume-Uni les entretiens drsquoune vingtaine de minutes rendus
obligatoires par ce dispositif au bout de six mois de chocircmage ont fait baisser le taux de
chocircmage masculin de 6 points de pourcentage cinq ans plus tard (soit une reacuteduction de
15 agrave 20 des effectifs reacuteels de chocircmeurs) par rapport agrave un groupe teacutemoin dans lequel le
premier entretien semestriel avait eu lieu six mois plus tard21
Les entretiens sont eacutegalement au cœur des laquo plans drsquoaction individualiseacutes raquo ainsi que
lrsquoillustre en particulier lrsquolaquo Employment Action Plan raquo en Irlande Vers 2000 les personnes
participant agrave ce dispositif rencontraient en moyenne cinq fois leur conseiller (alors qursquoun
ou deux entretiens seulement eacutetaient preacutevus pour la signature de conventions avec les
chocircmeurs dans les autres pays de lrsquoUE) et un quart drsquoentre elles environ eacutetaient ensuite
orienteacutees vers des programmes de formation ou drsquoeacuteducation (cf wwwfasieFAS_Review
SFhtml OCDE 2003a encadreacute 48) ce qui srsquoest traduit par une forte proportion de sorties
du chocircmage indemniseacute Dans deux reacutegions ougrave toutes les personnes qui eacutetaient au chocircmage
depuis plus de six mois (et non plus uniquement comme ailleurs celles qui avaient passeacute
le cap des six mois de chocircmage sur une peacuteriode de six mois ce qui laissait de cocircteacute la masse
des chocircmeurs de longue dureacutee) ont eacuteteacute orienteacutees vers le dispositif le chocircmage total est
tombeacute sur les 20 mois suivants drsquoun quart ou plus par rapport au niveau observeacute dans les
reacutegions avoisinantes (Corcoran 2002 voir eacutegalement OrsquoConnell 2002)
En France le service personnaliseacute pour un nouveau deacutepart vers lrsquoemploi (SPNDE) mis
en place en 1999 proposait une seacuterie drsquoentretiens apregraves six mois de chocircmage pour les
jeunes de moins de 25 ans et apregraves 12 mois pour les adultes Agrave lrsquoissue de ces entretiens
20 des personnes ont beacuteneacuteficieacute drsquoun appui social ou drsquoune formation 25 drsquoun
accompagnement personnaliseacute axeacute sur la recherche drsquoemploi et le reste a eacuteteacute orienteacute vers
les services ordinaires drsquoaide agrave la recherche drsquoemploi (ateliers de recherche drsquoemploi par
exemple) avec un second entretien preacutevu au bout de deux mois pour faire le bilan des
deacutemarches Drsquoapregraves les estimations ce programme nrsquoa eu qursquoun modeste impact sur les
sorties durables du chocircmage et du RMI22 23
Mais lrsquoaide agrave la recherche drsquoemploi doit pouvoir mobiliser un personnel suffisant
La freacutequence des entretiens approfondis deacutepend du nombre de personnes affecteacutees agrave
chaque conseiller De lrsquoavis de nombreux chercheurs et praticiens cette donneacutee est lrsquoune
des principales contraintes qui pegravesent sur lrsquoefficaciteacute du service de lrsquoemploi Crsquoest aussi ce
qui ressort de certaines eacutetudes (cf encadreacute 43) mecircme si toutes nrsquoaboutissent pas
neacutecessairement aux mecircmes reacutesultats24
Drsquoapregraves une analyse de reacutegression groupeacutee drsquoune seacuterie de reacutesultats expeacuterimentaux
concernant les beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide sociale aux Eacutetats-Unis (cf encadreacute 43) les mesures
du type laquo work first raquo qui privileacutegient le retour agrave lrsquoemploi sont celles qui ont eu le plus
drsquoimpact sur une peacuteriode de deux ans Au Royaume-Uni les mesures appeleacutees laquo efficaciteacute
de la recherche drsquoemploi raquo du New Deal for Young People ont eacutegalement obtenu de bons
reacutesultats selon lrsquoeacutetude de White (2004) Cela dit les mesures axeacutees sur la recherche
drsquoemploi ne font pas toujours lrsquoobjet drsquoeacutevaluations positives25 Et comme on le verra ci-apregraves
sur longue peacuteriode les programmes de formation tendent agrave rattraper en termes drsquoefficaciteacute
les dispositifs du type laquo work first raquo (prioriteacute agrave lrsquoemploi)
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4 PROGRAMMES DU MARCHEacute DU TRAVAIL ET STRATEacuteGIES DrsquoACTIVATION EacuteVALUATIONS DrsquoIMPACT
Encadreacute 43 Reacutesultats drsquoune analyse de reacutegression groupeacutee des mesures laquo qui marchent raquo
Le tableau ci-dessous reacutecapitule les reacutesultats drsquoune seacuterie drsquoeacutevaluations reacutealiseacutees par affectationaleacuteatoire des modaliteacutes de mise en œuvre des mesures destineacutees aux allocataires de lrsquoaide sociale dans59 bureaux locaux du service de lrsquoemploi aux Eacutetats Unis Le niveau des gains sur deux ans eacutetant lecritegravere drsquoefficaciteacute retenu il apparaicirct qursquoil a eacuteteacute supeacuterieur de 18 en moyenne pour les personnesdes groupes beacuteneacuteficiaires comparativement aux groupes teacutemoins Cependant dans les bureauxcaracteacuteriseacutes par un eacutecart type au dessus de la moyenne pour les variables laquo Reacuteinsertion professionnellerapide raquo et laquo Service personnaliseacute raquo les gains sur deux ans des beacuteneacuteficiaires ont deacutepasseacute de 42 ceuxdes groupes teacutemoins
Un taux de chocircmage local drsquoune fois lrsquoeacutecart type au dessus de la moyenne ou bien un grand nombrede dossiers agrave traiter par agent pouvait diminuer lrsquoimpact des mesures mais les coefficients de cesvariables eacutetaient moins eacuteleveacutes que ceux des principales variables repreacutesentant les modaliteacutes de miseen œuvre des services De mecircme la diffeacuterence entre les caracteacuteristiques individuelles des beacuteneacuteficiairesnrsquoa eu que peu drsquoinfluence sur lrsquoampleur des effets observeacutes ndash cette varieacuteteacute seule explique environ 16 de la variance drsquoimpact entre les bureaux alors qursquoen ajoutant les facteurs lieacutes aux modaliteacutesdrsquointervention la proportion expliqueacutee atteint 80
Impact des services en faveur de lrsquoemploi sur le total des gains par participant sur une peacuteriode de deux ans selon les modaliteacutes drsquointervention
les taux de participation aux activiteacutes proposeacutees et la situation eacuteconomique localea
statistiquement significatif aux seuils de 1 5 et 10 respectivementa) Reacutegression portant sur 69 399 individus affecteacutes de faccedilon aleacuteatoire agrave un groupe beacuteneacuteficiaire ou agrave un groupe teacutemoin creacuteeacutes
dans lrsquoun drsquoentre les 59 bureaux locaux du programme laquo Welfare to Work raquo Les variables laquo Modaliteacutes raquo et laquo Activiteacutes raquo duprogramme sont mesureacutees au niveau de chaque bureau Les variables laquo Modaliteacutes raquo sont tireacutees drsquoun questionnaire adresseacuteau personnel des diffeacuterents bureaux et les variables laquo Activiteacutes raquo repreacutesentent lrsquoeacutecart en pourcentage entre les taux departicipation du groupe beacuteneacuteficiaire et du groupe teacutemoin pour chaque activiteacute Le contenu des activiteacutes nrsquoa pas eacuteteacutenormaliseacute et peut donc varier drsquoun bureau agrave lrsquoautre Les coefficients preacutesenteacutes dans le tableau ont eacuteteacute calculeacutes en mecircmetemps qursquoune vingtaine drsquoautres repreacutesentant les caracteacuteristiques individuelles des beacuteneacuteficiaires (voir la source pour plusde deacutetails)
b) Les coefficients de reacutegression sont exprimeacutes en dollars de 1996 par uniteacute de changement observeacutee dans chaque variableindeacutependante Lrsquoimpact geacuteneacuteral moyen (crsquoest agrave-dire lrsquoimpact estimeacute pour lrsquoensemble des individus appartenant auxgroupes beacuteneacuteficiaires indeacutependamment de leurs caracteacuteristiques personnelles ou du site) srsquoest eacuteleveacute agrave 879 USD soit 18 de plus que le reacutesultat du groupe teacutemoin
c) Les coefficients de reacutegression partiellement normaliseacutes sont exprimeacutes en dollars de 1996 par eacutecart type agrave la moyenneconstateacute pour chaque variable indeacutependante
Source Bloom H C Hill et J Riccio (2003) laquo Linking Program Implementation and Effectiveness Lessons from a PooledSample of Welfare to Work Experiments raquo Journal of Policy Analysis and Management vol 22 ndeg 4 pp 551-575 (wwwmdrcorgannouncement_hp_40html)
Caracteacuteristiques du programmeCoefficient de reacutegressionb
(USD)
Coefficient de reacutegression partiellement normaliseacutec
(USD)
Erreur-type (USD)
Modaliteacutes
Prioriteacute agrave la reacuteinsertion professionnelle rapide 720 720 134
Prioriteacute au service personnaliseacute 428 428 107
Suivi eacutetroit des dossiers ndash197 ndash197 121
Nombre de dossiers par agent ndash4 ndash268 1
Deacutesaccord au sein du personnel 124 124 83
Deacutesaccord personnelencadrement ndash159 ndash159 96
Activiteacutes preacutevues
Eacuteducation de base ndash16 ndash208 6
Aide agrave la recherche demploi 1 12 9
Formation professionnelle 7 71 11
Conjoncture eacuteconomique
Taux de chocircmage ndash94 ndash291 30
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4 PROGRAMMES DU MARCHEacute DU TRAVAIL ET STRATEacuteGIES DrsquoACTIVATION EacuteVALUATIONS DrsquoIMPACT
B Formation professionnelle et emplois aideacutes
Une eacutevaluation simpliste des programmes de formation et de creacuteation drsquoemplois peut ecirctre trompeusehellip
Parfois lorsque des individus ne sont pas assez qualifieacutes pour acceacuteder agrave lrsquoemploi ou
bien lorsqursquoils sont potentiellement peu productifs les aider dans leurs deacutemarches pour
trouver du travail ne suffit pas Et mecircme pour les travailleurs plus facilement employables
une formation peut deacuteboucher sur un emploi de meilleure qualiteacute
Les chocircmeurs qui participent agrave des programmes de formation ou drsquoemplois aideacutes ont
moins de temps libre pour chercher du travail que les autres Dans leur cas la participation
induit un effet de laquo reacutetention raquo qui tend agrave faire baisser les taux de retour agrave lrsquoemploi Ainsi
comme le montre le graphique 43 agrave propos de plusieurs programmes actifs du marcheacute du
travail mis en place en Suisse les taux drsquoemploi des participants commencent tout drsquoabord
agrave baisser par rapport agrave ceux des non-participants de mecircme profil pendant les 80 premiers
jours qui suivent lrsquoadmission Apregraves une deuxiegraveme peacuteriode de 240 jours ils rattrapent
ceux des non-participants chez les personnes qui ont pris part aux activiteacutes de formation
professionnelle et laquo autres formations raquo Mais ce rattrapage nrsquoa pas lieu mecircme apregraves 400 jours
dans le groupe des personnes ayant beacuteneacuteficieacute de contrats aideacutes (EP-PU et EP-PR)26 Ce scheacutema
geacuteneacuteral assez reacutecurrent explique pourquoi les eacutevaluations statistiques aboutissent souvent agrave
la conclusion que les programmes de longue dureacutee nrsquoont que peu voire pas du tout drsquoeffets
positifs
Graphique 43 Effets composites de la participation agrave des PAMT sur les taux drsquoemploi relatifs selon le nombre de jours eacutecouleacutes depuis lrsquoadmission Suisse
1998 et 1999a
a) Reacutesultats obtenus par comparaison des participants de chaque programme avec les participants comparablesagrave drsquoautres programmes et les non-participants (auxquels est attribueacutee une date drsquoadmission hypotheacutetique dansle programme agrave partir de la distribution des dates drsquoadmission effectives de lrsquoeacutechantillon) Les effets observeacutes serapportent aux anneacutees 1998 et 1999 de mecircme que le deacutebut des mesures auxquelles ils correspondent mais lesdonneacutees comprennent aussi des trajectoires individuelles sur dix ans utiliseacutees agrave des fins drsquoappariement
Source Gerfin M et M Lechner (2002) laquo A Microeconometric Evaluation of the Active Labour Market Policy inSwitzerland raquo Economic Journal vol 112 nο 482 pp 854-893 et Appendice sur internet (wwwsiawunisgchlechnergl_ej)
Statlink httpdxdoiorg101787268248482430
06(6+6(B666(6
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$86(6P66(6B6(66
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PERSPECTIVES DE LrsquoEMPLOI DE LrsquoOCDE ndash ISBN 92-64-01047-5 ndash copy OCDE 2005206
4 PROGRAMMES DU MARCHEacute DU TRAVAIL ET STRATEacuteGIES DrsquoACTIVATION EacuteVALUATIONS DrsquoIMPACT
Les effets que le graphique 43 illustre pour la Suisse sont typiques de ce que les
eacutevaluations font ressortir pour drsquoautres pays Ils diffegraverent en fait selon le type de programme
consideacutereacute
En regravegle geacuteneacuterale les eacutevaluations des programmes de formation mettent en eacutevidence un
impact neacutegatif ou au mieux leacutegegraverement positif pendant la premiegravere ou les deux
premiegraveres anneacutees apregraves le deacutebut de la participation Cependant drsquoapregraves un certain
nombre drsquoenquecirctes effectueacutees au cours des dix derniegraveres anneacutees lorsque le suivi se
poursuit sur une peacuteriode suffisante cet impact finit parfois par srsquoaveacuterer tregraves positif27
En ce qui concerne les aides agrave lrsquoembauche (emplois aideacutes dans le secteur priveacute) les
eacutevaluations font souvent apparaicirctre un impact positif en termes drsquoemploi y compris
lorsque ce critegravere srsquoentend au sens strict drsquoemploi ordinaire non subventionneacute Sur le
graphique 43 crsquoest ce qursquoillustre la courbe correspondant aux subventions salariales
temporaires (TJOB)28
La plupart des travaux drsquoeacutevaluation consacreacutes aux programmes de creacuteation drsquoemplois dans
le secteur public montrent que ces dispositifs ont un impact limiteacute voire neacutegatif et ce
quelle que soit la dureacutee de la peacuteriode drsquoobservation
Dans le meilleur des cas agrave savoir celui des programmes de formation efficaces la
participation agrave des PAMT de longue dureacutee semble avoir des effets comparables agrave ceux
des mesures performantes qui privileacutegient la recherche drsquoemploi le placement et
lrsquoaccompagnement personnaliseacute mais seulement apregraves quelques anneacutees et pour un coucirct
plus eacuteleveacute Cependant comme on le verra agrave la section 4 ci-apregraves lorsque lrsquoon raisonne agrave la
fois en termes de gains en sus des critegraveres drsquoemploi et de chocircmage la justification des
programmes de formation tend parfois agrave se renforcer
hellip et les effets de motivation (qui se produisent lorsque les inteacuteresseacutes trouvent du travail avant drsquointeacutegrer un programme) ne doivent pas ecirctre neacutegligeacutes
Dans certains pays et dans certaines circonstances lrsquoorientation vers un programme
de formation ou de creacuteation drsquoemplois de longue dureacutee peut devenir obligatoire
Contrairement agrave ce qui se passe habituellement avec les stages de formation agrave la recherche
drsquoemploi lrsquoaffectation deacutefinitive nrsquoest geacuteneacuteralement pas une laquo surprise raquo puisqursquoelle a souvent
eacuteteacute eacutevoqueacutee auparavant agrave lrsquooccasion drsquoentretiens avec les conseillers et la reacuteglementation
geacuteneacuterale sur ses modaliteacutes et les seuils de dureacutee au chocircmage sont amplement connus
Au Danemark tous les demandeurs drsquoemploi ont eu lrsquoobligation de participer agrave des
programmes du marcheacute du travail apregraves quatre anneacutees de chocircmage agrave partir de 1994 apregraves
trois anneacutees de chocircmage agrave partir de juillet 1996 et apregraves deux anneacutees de chocircmage agrave partir
de janvier 1998 Comme le montre le graphique 44 les taux hebdomadaires de retour agrave
lrsquoemploi arrecirctent de baisser puis commencent agrave remonter environ six mois avant que la
participation aux programmes ne devienne obligatoire29 Geerdsen (2002) montre eacutegalement
que lrsquoimpact de lrsquoactivation obligatoire se produit avant sa mise en œuvre deacutefinitive30
Sachant qursquoil y a plus de chocircmeurs de courte dureacutee que de longue dureacutee lrsquoobligation
de participer agrave un programme apregraves un dureacutee de chocircmage assez longue peut avoir un
effet disproportionneacute par rapport au nombre effectif de participants En Australie et au
Royaume-Uni par exemple ougrave la participation agrave des programmes de reacuteinsertion (en
lrsquooccurrence Work for the Dole et New Deal for 25 Plus) est en principe obligatoire pour les
chocircmeurs de longue dureacutee qui nrsquoont pas drsquoautres activiteacutes les taux effectifs de participation
restent assez faibles Ces programmes sont donc relativement peu coucircteux mais cela ne les
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4 PROGRAMMES DU MARCHEacute DU TRAVAIL ET STRATEacuteGIES DrsquoACTIVATION EacuteVALUATIONS DrsquoIMPACT
empecircche pas drsquoecirctre eacuteventuellement tregraves efficaces Dans les pays nordiques les programmes
du marcheacute du travail de longue dureacutee rassemblent davantage de participants ce qui les rend
beaucoup plus coucircteux et peut-ecirctre aussi plus propices aux effets de laquo reacutetention raquo
Il importe de ne pas perdre de vue les effets de motivation mecircme lorsqursquoil est difficile
de les mesurer avec preacutecision Les modegraveles eacuteconomeacutetriques qui nrsquoen tiennent pas compte
de faccedilon satisfaisante comporte une erreur de speacutecification qui peut conduire agrave des biais
dans lrsquoestimation de lrsquoimpact des programmes sur les participants (cf encadreacute 44)
De faccedilon plus geacuteneacuterale on a pu observer que les effectifs drsquoallocataires reacuteagissaient agrave
la laquo perspective raquo drsquoun changement de reacutegime touchant la politique de lrsquoemploi et ce avant
mecircme que les personnes concerneacutees ne soient directement affecteacutees par un quelconque
changement Crsquoest ainsi qursquoen Irlande en 1996 agrave la suite de la reacuteveacutelation dans la presse ougrave
ils ont eacuteteacute abondamment commenteacutes des reacutesultats drsquoune enquecircte statistique faisant eacutetat
de fraudes freacutequentes agrave lrsquoassurance chocircmage le nombre de chocircmeurs indemniseacutes a
commenceacute agrave baisser avant mecircme semble-t-il que des mesures anti-fraude nrsquoaient eacuteteacute
concregravetement mises en place (OCDE 1998 p 163) De leur cocircteacute Carling et al (2001)
observent que les baisses du montant des prestations qui ont eu lieu en Suegravede en 1996 ont
entraicircneacute une modification des comportements plusieurs mois avant qursquoelles nrsquoentrent
effectivement en vigueur Enfin comme lrsquoexplique Mead (2004) agrave propos de la reacuteforme de
lrsquoaide sociale aux Eacutetats-Unis la diminution du nombre de beacuteneacuteficiaires qui en a reacutesulteacute
srsquoest produite en grande partie au moment ougrave les nouvelles mesures envisageacutees faisaient
lrsquoobjet de deacutebats animeacutes et drsquoarticles dans la presse au niveau national et dans les Eacutetats
crsquoest-agrave-dire avant mecircme qursquoelles soient appliqueacutees
Graphique 44 Variations des taux de retour agrave lrsquoemploi des chocircmeurs indemniseacutes en fonction des diffeacuterentes modaliteacutes drsquoorientation vers les programmes
du marcheacute du travail au Danemark 1996 agrave 1998Taux hebdomadaires de transition vers lrsquoemploi ou la formation selon la dureacutee du chocircmage
avec prise en compte statistique de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute non observeacuteea
a) Lorsque lrsquoon prend en compte uniquement lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute observeacutee les taux de retour agrave lrsquoemploi de la personne-type (30 agrave 49 ans) au terme de longues peacuteriodes drsquoindemnisation sont infeacuterieurs de moitieacute environ agrave ceux qui sontrepreacutesenteacutes ici (soit environ 0005 par semaine en 1998)
Source AM (Danish Ministry of Labour) (2000) Effects of Danish Employability Enhancement Programmes Copenhagen(wwwbmdkenglish ndash documents ndash order publications)
Statlink httpdxdoiorg101787026017646200
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4 PROGRAMMES DU MARCHEacute DU TRAVAIL ET STRATEacuteGIES DrsquoACTIVATION EacuteVALUATIONS DrsquoIMPACT
C Les strateacutegies qui conjuguent recherche drsquoemploi et participation agrave des programmes ouvrent des perspectives prometteuses
En pratique les services de lrsquoemploi associent souvent lrsquoaide agrave la recherche drsquoemploi et
lrsquoorientation vers des activiteacutes de formation et drsquoautres PAMT de longue dureacutee dans leur
gamme de prestations Selon cette approche laquo diversifieacutee raquo les conseillers sont ainsi en
Encadreacute 44 Lrsquoomission des effets de motivation conduit agrave une estimation biaiseacutee de lrsquoimpact des programmes
Dans les contextes ougrave se produisent des effets de motivation (crsquoest-agrave-dire lagrave ougrave les tauxde retour agrave lrsquoemploi sont influenceacutes par une obligation future de participation) lesmeacutethodes geacuteneacuteralement utiliseacutees pour estimer lrsquoimpact des programmes sur leursparticipants effectifs peuvent donner des reacutesultats biaiseacutes
Les meacutethodes drsquoestimation classiques comparent le taux de retour agrave lrsquoemploi desparticipants ndash pendant que ceux-ci participent au programme puis dans les mois ou lesanneacutees qui suivent ndash avec celui des non-participants (de profil comparable) qui constituentle groupe laquo teacutemoin raquo Cependant dans un environnement comme celui du Danemark lestaux de reprise drsquoemploi dans ce groupe teacutemoin augmentent du fait de la laquo menace raquo drsquoecirctreorienteacute vers un programme le comportement des participants est moins affecteacute puisqueleur taux de reprise drsquoemploi est de toute faccedilon limiteacute (par lrsquoeffet de laquo reacutetention raquo) En outremecircme une fois la peacuteriode de participation termineacutee lrsquoeffet laquo menace raquo peut ecirctre plusimportant pour les individus du groupe teacutemoin que pour les (anciens) participants parceque les chocircmeurs qui nrsquoont pas encore participeacute agrave un programme seront geacuteneacuteralementconsideacutereacutes comme des candidats prioritaires pour une future participation En drsquoautrestermes ceux qui viennent de participer agrave un programme peuvent de fait percevoir desprestations de faccedilon relativement passive pendant les premiers mois qui suivent la fin dela participation ce qui risque de donner une impression excessivement neacutegative delrsquoimpact du programme en question
Les expeacuteriences reacutealiseacutees par affectation aleacuteatoire peuvent elles aussi donner desreacutesultats biaiseacutes pour des raisons analogues surtout si lrsquoon ne prend pas soin dans lapratique drsquoisoler le groupe laquo teacutemoin raquo des services offerts au groupe laquo traiteacute raquo Faute drsquoecirctrecorrectement informeacutes ou drsquoavoir bien compris le principe de lrsquoexpeacuterience les membres dugroupe teacutemoin srsquoattendent parfois agrave ecirctre orienteacutes vers le mecircme type de dispositif que legroupe traiteacute il est vrai que les mesures qui se reacutevegravelent efficaces au stade expeacuterimentalsont dans bien des cas appliqueacutees par la suite aux membres du groupe teacutemoin Du fait deseffets de motivation le laquo traitement raquo dispenseacute de faccedilon aleacuteatoire dans le cadre drsquouneexpeacuterimentation peut aussi influer (en partie) sur les comportements dans le groupeteacutemoin Comme le font remarquer Bloom et Michalopoulos (2001) laquo Une expeacuterimentationcontrocircleacutee peut sous-estimer lrsquoimpact drsquoune reacuteforme qui engendre des effets en modifiantla perception collective de lrsquoaide sociale parce qursquoil est impossible de faire en sorte que legroupe teacutemoin ne soit pas lui aussi exposeacute agrave ces modifications raquo
Dans ce chapitre on parle le plus souvent drsquoimpact au sens usuel du terme pourdeacutesigner dans une situation expeacuterimentale la diffeacuterence constateacutee entre les reacutesultats dugroupe traiteacute et du groupe teacutemoin Lrsquoune des raisons agrave cela est qursquoil existe probablement(du fait que les effets de motivation agissent geacuteneacuteralement dans le mecircme sens dans legroupe teacutemoin que dans le groupe traiteacute) une certaine correacutelation entre lrsquoimpact ainsiconstateacute et lrsquoimpact reacuteel (inconnu) des programmes En toute hypothegravese il convient de nejamais perdre de vue les biais eacuteventuels dont les estimations peuvent ecirctre entacheacutees
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4 PROGRAMMES DU MARCHEacute DU TRAVAIL ET STRATEacuteGIES DrsquoACTIVATION EacuteVALUATIONS DrsquoIMPACT
mesure de proposer aussi bien des formations ou autres options du mecircme genre que des
possibiliteacutes drsquoaccegraves agrave lrsquoemploi ordinaire et de choisir pour chaque client lrsquoinstrument le
plus approprieacute ce qui peut srsquoaveacuterer particuliegraverement efficace Cependant il est rare que
cette approche geacuteneacuterale fasse lrsquoobjet drsquoeacutevaluations peut-ecirctre parce que la plupart des pays
ne deacuteploient en fait qursquoune seule grande strateacutegie et qursquoil nrsquoy a donc pas de situation
contrefactuelle Cela dit lorsque lrsquoon eacutevalue des strateacutegies laquo diversifieacutees raquo on doit savoir
que leur impact estimeacute tiendra compte des effets de motivation lieacutes agrave la composante PAMT
de longue dureacutee dans la mesure ougrave ces effets se sont produits pendant la participation agrave
lrsquoexpeacuterience
Lors de lrsquoeacutevaluation nationale des programmes laquo welfare-to-work raquo (NEWWS) effectueacutee
au milieu des anneacutees 90 aux Eacutetats-Unis certaines des laquo strateacutegies raquo examineacutees se reacutesumaient
en fait agrave un seul instrument (la formation) mais crsquoest une strateacutegie laquo diversifieacutee raquo celle de
Portland qui a eu le plus de succegraves (graphique 45) Elle avait notamment pour caracteacuteristique
drsquoassocier eacutetroitement les agents des services drsquoaide sociale et ceux des services de
lrsquoemploi et de donner la prioriteacute agrave la reprise drsquoemploi tout en offrant aux chocircmeurs en
difficulteacute la possibiliteacute de prendre part agrave des activiteacutes de formation Les conseillers
laquo srsquoefforccedilaient avant tout de reacutesoudre les problegravemes des non-participants raquo mais laquo ils
nrsquoheacutesitaient cependant pas au bout du compte agrave prendre des sanctions contre ceux qui
refusaient de coopeacuterer raquo En outre laquo le bureau de Portland employait agrave plein-temps des
prospecteurs drsquoemplois qui aidaient les participants degraves que ceux-ci se mettaient
activement agrave chercher du travail mais qui contrairement agrave leurs collegravegues intervenant dans
drsquoautres programmes de reacuteinsertion les encourageaient agrave trouver un laquo bon raquo emploi crsquoest-agrave-
dire un emploi correctement payeacute et assorti drsquoavantages sociaux raquo (Hamilton et al 2001)
Ces constatations laissent penser que la gestion des prestations et les services de
placement devraient ecirctre eacutetroitement coordonneacutes (mais pas neacutecessairement inteacutegreacutes) et
qursquoil convient de favoriser un accompagnement relativement actif des demandeurs
drsquoemploi en mobilisant pour cela des mesures diversifieacutees
D Impact sur les flux drsquoentreacutee au chocircmage
Les estimations drsquoimpact telles que celles issues de lrsquoeacutevaluation NEWWS tiennent
compte uniquement des effets de motivation qui eacutecourtent la dureacutee moyenne de lrsquoeacutepisode
de chocircmage veacutecu par les demandeurs drsquoemploi existants Or en situation reacuteelle il est
probable que les effets de motivation des mesures mises en œuvre srsquoexercent aussi sur les
entreacutees initiales au chocircmage indemniseacute ndash en incitant certaines personnes agrave conserver leur
emploi ou agrave en trouver un nouveau sans percevoir drsquoallocation ou simplement agrave ne pas
deacuteposer de demande drsquoindemnisation Grogger et al (2003) qui ont examineacute les taux
mensuels drsquoentreacutee et de sortie de lrsquoaide sociale jusqursquoen 2001 observent ainsi qursquoen
Californie la reacuteduction du nombre des entreacutees a eacuteteacute plus importante en tant que cause
directe de la baisse des effectifs drsquoallocataires que lrsquoaugmentation des sorties Acs et al
(2003) concluent quant agrave eux que laquo la reacuteforme de la politique sociale lrsquoextension du creacutedit
drsquoimpocirct sur les revenus drsquoactiviteacute et les changements drsquoattitude qui en ont deacutecouleacute agrave
lrsquoeacutegard du travail et de lrsquoaide sociale jouent probablement un rocircle important dans ces
tendances raquo Les eacutevolutions constateacutees aux Eacutetats-Unis suggegraverent que lrsquoimpact total des
mesures drsquoactivation sur les effectifs drsquoallocataires a pu ecirctre environ deux fois supeacuterieur
globalement agrave celui qui ressort des eacutevaluations ndash puisque celles-ci mesurent tout au plus
les effets des programmes sur la dureacutee des eacutepisodes de chocircmage en cours sans leurs effets
sur les entreacutees
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4 PROGRAMMES DU MARCHEacute DU TRAVAIL ET STRATEacuteGIES DrsquoACTIVATION EacuteVALUATIONS DrsquoIMPACT
Les strateacutegies du type laquo work first raquo poussent parfois les gens agrave accepter des emplois
de moindre qualiteacute (voir ci-apregraves) mais il nrsquoy a guegravere de preuves qursquoelles ont pour effet
drsquoeacutecourter les eacutepisodes drsquoemploi Crsquoest le constat (neacutegatif) que font Black et al (2003) au
sujet drsquoun programme de formation agrave la recherche drsquoemploi au Kansas ainsi que plusieurs
eacutetudes effectueacutees au Royaume-Uni sur quatre programmes diffeacuterents Restart Jobseekerrsquos
Allowance New Deal for Young People et New Deal for the Long-term Unemployed31 En ce
Graphique 45 Effets absolus et relatifs sur le nombre de beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide sociale par anneacutee agrave partir de lrsquoaffectation aleacuteatoire agrave des programmes drsquoemploi
Eacutetats-Unis milieu des anneacutees 90a
a) Les intituleacutes renvoient aux lieux ougrave se sont deacuterouleacutes les diffeacuterents programmes eacutevalueacutes dans le cadre de laNational Evaluation of Welfare to Work Strategies (NEWWS) Selon qursquoils sont caracteacuteriseacutes par la mentionlaquo Attachement agrave lrsquoactiviteacute raquo ou laquo Deacuteveloppement du capital humain raquo les programmes privileacutegient respectivementle retour rapide agrave lrsquoemploi ou bien lrsquoenseignement ou la formation (avec participation obligatoire) En dehors destrois derniers de la liste tous les programmes sont assortis de sanctions seacutevegraveres ou tregraves seacutevegraveres (Voir la sourcepour de plus amples deacutetails sur les caracteacuteristiques des programmes) Les affectations aleacuteatoires agrave un groupebeacuteneacuteficiaire ou agrave un groupe teacutemoin ont eu lieu entre 1991 et 1994
b) La variation en points de pourcentage du nombre de beacuteneacuteficiaires correspond agrave la diffeacuterence entre le pourcentagedu groupe beacuteneacuteficiaire et le pourcentage du groupe teacutemoin qui continuent de percevoir des prestations Lavariation en pourcentage du nombre de beacuteneacuteficiaires correspond au nombre de personnes qui continuent depercevoir des prestations dans le groupe beacuteneacuteficiaire exprimeacute en pourcentage du nombre de ces personnes dansle groupe teacutemoin (dans chaque cas par rapport agrave la taille de lrsquoeacutechantillon et moins 100 ) Les donneacutees serapportent au dernier trimestre de chaque anneacutee
Source Hamilton G S Freedman L Gennetian C Michalopoulos J Walter D Adams-Ciardullo A Gassman-PinesS McGroder M Zaslow S Ahluwalia et J Brooks avec E Small et B Ricchetti (2001) How Effective Are Different Welfare-to-Work Approaches Five-Year Adult and Child Impacts for Eleven Programs Manpower Demonstration ResearchCorporation (httpaspehhsgovhspNEWWS)
Statlink httpdxdoiorg101787000054804122
92666(66(686(B
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qui concerne les programmes de retour agrave lrsquoemploi eacutetudieacutes dans le cadre de lrsquoeacutevaluation
NEWWS dans la plupart des cas ils ont augmenteacute la proportion des reprises drsquoactiviteacute pour
lesquelles le premier emploi a dureacute au moins quatre trimestres32 Ce reacutesultat est difficile agrave
expliquer autrement que par lrsquoaction des effets de motivation33 Drsquoun point de vue
sociologique laquohelliplrsquoactivation et les programmes de workfare qui en deacutecoulent nrsquoont pas
seulement pour effet de discipliner les beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide sociale ils servent aussi agrave
dissuader les travailleurs insatisfaits de quitter leur emploi raquo (Marston et al 2004 citant
Bedder 2000) Par conseacutequent bien que lrsquoon ne dispose guegravere de donneacutees sur drsquoautres pays
on peut imaginer que si les effets de motivation reacuteduisent la dureacutee des eacutepisodes de
chocircmage ils agissent aussi dans des proportions comparables sur les entreacutees au
chocircmage comme le montre lrsquoexemple des Eacutetats-Unis
E Eacutevaluation geacuteneacuterale des strateacutegies drsquoactivation
Lrsquoimpact des programmes au plan microeacuteconomique peut expliquer pour une large part lrsquoeacutevolution globale des effectifs de beacuteneacuteficiaires
Les facteurs conjoncturels influent sur les taux de chocircmage indeacutependamment des
strateacutegies drsquoactivation Crsquoest pourquoi lorsque lrsquoon srsquointeacuteresse aux effets sur le chocircmage en
geacuteneacuteral on doit avant tout chercher agrave voir quelle a eacuteteacute lrsquoeacutevolution des effectifs drsquoallocataires
en dehors des variations conjoncturelles par exemple en comparant les anneacutees autour
de 2000 avec les anneacutees autour de 1990 (deux points hauts du cycle) ou les anneacutees autour
de 2003 avec les anneacutees autour de 1993 (deux points bas du cycle)34 Aux Eacutetats-Unis agrave la fin
des anneacutees 90 certains observateurs craignaient qursquoapregraves avoir baisseacute le nombre des
beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide sociale ne recommence agrave augmenter agrave la premiegravere reacutecession
plusieurs eacutetudes eacuteconomeacutetriques utilisant des donneacutees agreacutegeacutees montraient en effet que
la reacuteduction des effectifs de lrsquoaide sociale eacutetait en grande partie imputable agrave la bonne santeacute
de lrsquoeacuteconomie35 Cependant au cœur de la reacutecession la plus reacutecente les effectifs de
beacuteneacuteficiaires adultes de lrsquoaide sociale sont resteacutes agrave un niveau trois fois plus bas qursquoen 1994
(graphique 46) Il est possible que la conjoncture ait eu temporairement pour effet
drsquoacceacuteleacuterer la baisse agrave la fin des anneacutees 90 puis de la ralentir au deacutebut des anneacutees 2000
mais les facteurs structurels ont joueacute un rocircle essentiel36 en particulier la reacuteforme du
systegraveme drsquoaide sociale les programmes drsquoincitation financiegravere au travail (notamment le
creacutedit drsquoimpocirct sur les revenus du travail ndash voir le chapitre 3) et la limitation des droits agrave
prestations (avec des peacuteriodes maximales de versement et dans certains cas des mesures
de laquo deacutetournement raquo assimilables agrave des restrictions de fait sur lrsquoouverture des droits37) De ce
point de vue la reacuteforme de lrsquoaide sociale est sans doute lrsquoeacuteleacutement le plus important dans le
Wisconsin par exemple les programmes de type laquo workfare raquo ont permis de reacuteduire de 90
les effectifs de beacuteneacuteficiaires alors qursquoil nrsquoexiste probablement pas drsquoexemple drsquoune
incitation financiegravere ayant un impact comparable38 Selon cette interpreacutetation on peut voir
dans la baisse des effectifs sur la peacuteriode 1993-2003 le produit de trois baisses concomitantes
de 30 chacune (070707 = 034) lrsquoimpact microeacuteconomique des programmes drsquoactivation
sur la dureacutee de perception des prestations39 lrsquoimpact microeacuteconomique de ces mecircmes
programmes sur les entreacutees agrave peu pregraves drsquoeacutegale ampleur lrsquoimpact microeacuteconomique (agrave
la fois sur les dureacutees et sur les entreacutees) des variables financiegraveres et relatives aux droits agrave
prestations
Au Royaume-Uni les effectifs de chocircmeurs indemniseacutes avaient diminueacute drsquoenviron
deux tiers au deacutebut des anneacutees 2000 par rapport aux points culminants atteints
auparavant Drsquoapregraves les eacutevaluations microeacuteconomiques le premier entretien preacutevu par le
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4 PROGRAMMES DU MARCHEacute DU TRAVAIL ET STRATEacuteGIES DrsquoACTIVATION EacuteVALUATIONS DrsquoIMPACT
programme Restart (obligatoire au bout de six mois de chocircmage depuis 1986 voir plus
haut) aurait eu un impact de 15 sur les effectifs drsquoallocataires hommes et la leacutegislation
de 1996 qui a creacuteeacute lrsquoallocation de recherche drsquoemploi (Jobseekerrsquos Allowance ou JSA)40
aurait contribueacute agrave la baisse dans des proportions au moins aussi importantes On peut
raisonnablement penser que plusieurs autres initiatives ont eu des effets analogues41
En Australie drsquoapregraves le DEWR (2003) la participation agrave lrsquoAide intensive (le programme
standard pour les chocircmeurs en difficulteacute ou de longue dureacutee) avait un impact net sur les
taux drsquoemploi des participants (12 ou 16 mois plus tard) drsquoun point de pourcentage pour
ceux qui ont commenceacute en avril 2000 Pourtant cet impact a atteint environ 6 points de
pourcentage pour ceux qui ont commenceacute mi-2001 (32 des participants avaient un
emploi en novembre 2002 par rapport agrave 26 dans le groupe teacutemoin) Lrsquoimpact de lrsquoautre
service principal la Formation agrave la recherche drsquoemploi pour les chocircmeurs de courte dureacutee
a eacutegalement augmenteacute Le nombre total de retours agrave lrsquoemploi durant plus de trois mois a
presque doubleacute entre 2002 et 200442 et lrsquoimpact des services du Job Network a sans doute
continueacute agrave augmenter agrave mesure que le cadre de gestion par les reacutesultats srsquoest imposeacute (voir
le chapitre 5) Les effectifs drsquoallocataires ont diminueacute de presque un quart sur les trois ans
jusqursquo`a la fin 2004 Ici encore il semble que lrsquoimpact croissant des PAMT au niveau
microeacuteconomique peut expliquer une bonne partie des reacutesultats obtenus au niveau agreacutegeacute
Agrave un moment donneacute la conjoncture et les politiques du marcheacute du travail ont des
effets qui se conjuguent Cependant les facteurs structurels semblent ecirctre lrsquoeacuteleacutement le
plus deacuteterminant du chocircmage de longue dureacutee ou de la deacutependance agrave lrsquoeacutegard de lrsquoaide
Graphique 46 Beacuteneacuteficiaires adultes de lrsquoaide sociale et chocircmeurs indemniseacutes Eacutetats-Unis 1960-2004
Pourcentage de la population acircgeacutee de 15 agrave 64 ans
a) Nombre moyen de beacuteneacuteficiaires adultes de lrsquoAFDCTANF par anneacutee civile Agrave partir de 2000 les chiffres comprennentles beacuteneacuteficiaires des Separate State Programs (SSP)
b) Nombre moyen sur 52 semaines de demandes hebdomadaires continues drsquoallocations de chocircmage
Source pour lrsquoAFDCTANF les donneacutees de 1960 et de 1961 sont extrapoleacutees agrave partir des effectifs de lrsquoAFDC recenseacutes dansSocial Security Statistics les donneacutees de la peacuteriode 1962-1969 sont des estimations tireacutees de httpaspehhsgovhspindicators04appa-tanfhtm tableau 1 (donneacutees par exercice) 1970-2002 ibid tableau 2 (donneacutees par anneacutee civile) lesdonneacutees de 2003 et 2004 sont extrapoleacutees agrave partir de wwwncslorgstatefedwelfarecaseloadwatchhtm Pour les demandeshebdomadaires drsquoallocations de chocircmage avant 1967 les donneacutees sont des estimations tireacutees de Bassi et McMurrer(1997) pour les seacuteries chocircmage indemniseacutechocircmage total agrave partir de 1967 wwwworkforcesecuritydoletagovunemployclaimsasp
Statlink httpdxdoiorg101787827177141747
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4 PROGRAMMES DU MARCHEacute DU TRAVAIL ET STRATEacuteGIES DrsquoACTIVATION EacuteVALUATIONS DrsquoIMPACT
sociale43 tandis que les facteurs conjoncturels (eacuteclatement drsquoune bulle speacuteculative sur le
marcheacute des actifs par exemple) influent davantage sur les variations du chocircmage de
courte dureacutee
Mais il arrive aussi que les strateacutegies drsquoactivation conduisent agrave des eacutechecs
Certains chercheurs sont arriveacutes agrave la conclusion que les programmes avaient en
geacuteneacuteral assez peu drsquoimpact En Australie Douglas (2002) eacutecrit laquo Soyons reacutealistes ndash mecircme
les interventions les plus efficaces nrsquoont pas beaucoup drsquoimpact raquo tandis que pour Kinnear
et al (2003) laquo Les eacutevaluations montrent qursquoapregraves plusieurs anneacutees les groupes cibleacutes et les
groupes teacutemoins preacutesentent en fait des reacutesultats analogues en termes drsquoemploi de revenu
et de recours aux prestations ce qui semble indiquer que les programmes de recherche
drsquoemploi nrsquoont peut-ecirctre pas drsquoeffets positifs (mesurables) sur le long terme raquo Ce constat
drsquoeacutechec se retrouve mecircme sous la plume de certains auteurs qui ont proceacutedeacute agrave une analyse
relativement deacutetailleacutee des travaux publieacutes (par exemple de Koning 2001)
Ces conclusions neacutegatives ne sont pas toujours justifieacutees Ainsi drsquoapregraves les eacutevaluations
effectueacutees dans le cadre du projet NEWWS aux Eacutetats-Unis les impacts en pourcentage du
nombre de beacuteneacuteficiaires (la variable qui deacuteterminent lrsquoimpact global drsquoun programme sur
les effectifs agrave taux drsquoentreacutee inchangeacutes) ne srsquoamenuisent pas au bout de quelques anneacutees
(cf graphique 45) Dans un premier temps les eacutevaluations ameacutericaines des grands
programmes sociaux mis en œuvre dans les anneacutees 60 avaient abouti agrave des reacutesultats
deacutecevants mais dans les anneacutees 80 et 90 les donneacutees expeacuterimentales ont mis en eacutevidence
des effets plus importants et pour finir lrsquoimpact effectif des interventions srsquoest aveacutereacute
geacuteneacuteralement supeacuterieur aux estimations Un facteur expliquant des reacutesultats en apparence
aussi contrasteacutes est que les mesures appliqueacutees sont des variantes ameacutelioreacutees des
programmes les plus performants et qursquoelles ont de ce fait un plus grand impact que
lrsquoimpact moyen de celles qui les ont preacuteceacutedeacutees Il nrsquoen reste pas moins que drsquoapregraves les
eacutevaluations qui ont eacuteteacute faites des programmes drsquoactivation le bilan peut ecirctre quasiment
nul dans certains cas Nous essayerons de voir ci-apregraves en nous livrant agrave quelques
speacuteculations pourquoi des programmes apparemment analogues peuvent parfois aboutir
agrave de bons reacutesultats mais parfois se solder par des eacutechecs
Les eacutechecs peuvent ecirctre dus agrave un deacuteveloppement deacuteseacutequilibreacute des services publics de lrsquoemploihellip
Drsquoapregraves un modegravele de SPE on peut consideacuterer lrsquoactiviteacute des services publics de
lrsquoemploi comme une laquo fonction de production raquo faisant intervenir de multiples facteurs et
impliquant des rendements marginaux deacutecroissants pour tout accroissement quantitatif
de lrsquoun quelconque drsquoentre eux44 Dans certains cas lorsque les facteurs de production
sont compleacutementaires la productiviteacute marginale drsquoun premier facteur peut remonter si lrsquoon
accroicirct la quantiteacute utiliseacutee drsquoun second Prenons par exemple les deux facteurs
compleacutementaires que sont lrsquoobligation drsquoecirctre disponible pour travailler et les services de
placement sans lrsquoobligation lrsquooffre de services finira par satisfaire la demande au bout
drsquoun certain temps mais elle nrsquoaura plus guegravere drsquoeffet au-delagrave si lrsquoon continue agrave la
deacutevelopper et sans les services lrsquoapplication du critegravere de disponibiliteacute ne sera pas tregraves
efficace Le fait que les premiegraveres mesures drsquoactivation aient eu un impact relativement
important drsquoapregraves les eacutevaluations dans un contexte ougrave la conditionnaliteacute des prestations
nrsquoeacutetait pas jusque-lagrave un principe strictement appliqueacute (Royaume-Uni avant 1986 et Irlande
avant 1996 par exemple) confirme cette analyse
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4 PROGRAMMES DU MARCHEacute DU TRAVAIL ET STRATEacuteGIES DrsquoACTIVATION EacuteVALUATIONS DrsquoIMPACT
Lorsqursquoun nouveau programme est mis en œuvre il est possible que son efficaciteacute aille
tout drsquoabord en srsquoaccroissant agrave mesure que lrsquoadministration met agrave profit son expeacuterience
pour en perfectionner les modaliteacutes drsquoapplication mais elle peut ensuite deacutecroicirctre sous
lrsquoeffet de divers facteurs
Les premiers demandeurs drsquoemploi qui y participent peuvent avoir lrsquoimpression drsquoavoir
eacuteteacute speacutecialement choisis ce qui engendre chez eux un effet de motivation (que ce soit
sous la forme drsquoune laquo menace raquo ou drsquoun laquo encouragement raquo) susceptible de se dissiper
par la suite lorsque le programme se banalise
La composition des participants peut eacutevoluer vers une plus grande proportion de
reacutecidivistes crsquoest-agrave-dire de personnes pour qui ce genre drsquointervention a deacutejagrave eacuteteacute un
eacutechec
Lorsqursquoun programme est deacutejagrave en place depuis un moment il est parfois neacutecessaire drsquoen
eacutelargir la cible afin drsquoeacuteviter une diminution du nombre de participants
Drsquoautres programmes en partie analogues (des substituts) sont adopteacutes
Face au problegraveme des rendements deacutecroissants lrsquoune des solutions peut consister agrave
eacutevoluer vers des programmes plus intensifs Crsquoest ainsi que dans les anneacutees 90 on a vu le
Royaume-Uni abandonner certains dispositifs relativement simples et non contraignants
(comme les Job Clubs) qui avaient pourtant donneacute satisfaction auparavant La recherche
drsquoemploi avait pris une place plus importante dans le reacutegime drsquoindemnisation ordinaire
(avec des entretiens et un laquo pointage actif raquo obligatoires tous les quinze jours agrave partir
de 1996) qui srsquoappliquait deacutesormais agrave tous les demandeurs drsquoemploi Agrave la fin de la
deacutecennie la politique du marcheacute du travail srsquoeacutetait recentreacutee autour de programmes plus
intensifs (les New Deals) consideacutereacutes degraves lors comme les nouveaux moteurs de la strateacutegie
Si lrsquoon reconnaicirct la validiteacute du modegravele qui conccediloit le SPE comme une fonction de
production on doit en conclure qursquoaucune recommandation tendant agrave accroicirctre la
quantiteacute de tel ou tel facteur ne peut ecirctre stable Supposons qursquoun large consensus se
deacutegage en faveur drsquoune mesure x particuliegravere celle-ci sera alors deacuteveloppeacutee son efficaciteacute
deacutecroicirctra et lrsquoexpeacuterience montrera qursquoune autre mesure y a une plus forte productiviteacute
marginale Comme il est pratiquement impossible de modeacuteliser empiriquement la
fonction de production du SPE dans tous ses deacutetails et de maniegravere deacutefinitive (puisque ses
caracteacuteristiques varieront selon le lieu et le public viseacute par exemple) il est difficile de
fonder la gouvernance du SPE sur les conclusions des eacutevaluations drsquoimpact eacutetant donneacute les
problegravemes drsquoinstabiliteacute rencontreacutes et la transfeacuterabiliteacute limiteacutee des enseignements deacutegageacutes
Autrement dit srsquoil est important que les efforts de modeacutelisation se poursuivent il nrsquoen
reste pas moins neacutecessaire de les compleacuteter par des eacutevaluations reacutealiseacutees de faccedilon
continue et deacutecentraliseacutee Pour cela une solution serait de mettre en place un quasi-
marcheacute (voir ci-apregraves) ougrave les effets sur les trajectoires professionnelles des demandeurs
drsquoemploi seraient systeacutematiquement utiliseacutes pour eacutevaluer les prestataires et ougrave les
prestataires les moins performants seraient systeacutematiquement eacutecarteacutes45
hellip agrave des problegravemes de gouvernance du SPEhellip
Un programme du marcheacute du travail peut ecirctre en grande partie priveacute drsquoeffet srsquoil nrsquoest
pas correctement appliqueacute Ce sera le cas par exemple des mesures drsquoaccompagnement
renforceacute si la preacutesence aux entretiens nrsquoest pas obligatoire ou bien des plans drsquoaction
individualiseacutes si lrsquooffre de formation ou drsquoemplois aideacutes est insuffisante ou nrsquoest pas
reacuteserveacutee aux inteacuteresseacutes
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4 PROGRAMMES DU MARCHEacute DU TRAVAIL ET STRATEacuteGIES DrsquoACTIVATION EacuteVALUATIONS DrsquoIMPACT
hellip agrave la faiblesse des effets de motivation ouhellip
Depuis quelques anneacutees on dispose drsquoeacutetudes microeacuteconomiques sur lrsquoinfluence des
niveaux et des dureacutees drsquoindemnisation du chocircmage pour un nombre croissant de pays
Drsquoapregraves certains de ces travaux lrsquoeacutelasticiteacute de la dureacutee du chocircmage indemniseacute par rapport
au niveau des allocations serait supeacuterieure au point haut de la fourchette comprise entre
02 et 09 que Layard et al (1991) ont releveacutee dans les publications anteacuterieures46 Peut-ecirctre
cela tient-il au fait que les nouvelles eacutetudes utilisent deacutesormais des changements reacuteels
de reacuteglementation autrement dit des laquo expeacuteriences naturelles raquo comme source de variation
exogegravene des conditions drsquoindemnisation47 et aussi pour certaines qursquoelles portent sur
des pays ougrave le taux de remplacement est relativement eacuteleveacute (un relegravevement du taux de
remplacement de 08 agrave 10 peut faire augmenter la dureacutee du chocircmage davantage
proportionnellement qursquoun relegravevement de 008 agrave 010)
Une forte eacutelasticiteacute des prestations signifie que malgreacute la surveillance exerceacutee par
lrsquoadministration sur la disponibiliteacute des chocircmeurs et leur recherche drsquoemploi ceux-ci
disposent encore drsquoune certaine marge de manœuvre pour deacutecider de lrsquointensiteacute avec
laquelle ils vont srsquoefforcer de retrouver du travail Dans le cas ougrave les taux de remplacement
sont eacuteleveacutes on peut aussi en conclure que les programmes drsquoactivation devront ecirctre
relativement intensifs pour avoir un impact deacuteterminant
hellip agrave des obstacles agrave la creacuteation drsquoemplois
Les pays qui sont doteacutes drsquoune leacutegislation trop stricte en matiegravere de protection de
lrsquoemploi ont geacuteneacuteralement des taux drsquoemploi plus bas mais il nrsquoy a pas de lien direct
eacutevident en revanche entre cette protection et leur niveau de chocircmage (OCDE 2004a
graphique 25) Si lrsquoon examine reacutetrospectivement la situation du Danemark de lrsquoIrlande et
du Royaume-Uni par exemple trois pays ougrave la protection de lrsquoemploi est faible ou
modeacutereacutee on voit que leur taux de chocircmage aujourdrsquohui bas eacutetait en fait eacuteleveacute dans les
anneacutees 80 le systegraveme de laquo flexicuriteacute raquo ne reacuteussit que si la protection sociale est associeacutee agrave
une veacuteritable politique active du marcheacute du travail Agrave lrsquoinverse dans drsquoautres pays ougrave
lrsquoemploi est relativement proteacutegeacute le chocircmage est resteacute longtemps agrave un faible niveau gracircce
agrave des mesures drsquoactivation48
Degraves que le chocircmage est eacuteleveacute certaines reacuteglementations du marcheacute du travail ont
probablement pour effet de ralentir les processus drsquoinsertion professionnelle et de creacuteation
drsquoemplois limitant ainsi lrsquoimpact des programmes drsquoactivation et reacuteduisant le ratio
reacutecompenseeffort De plus mecircme si lrsquoemploi finit toujours par srsquoajuster agrave un accroissement
de lrsquooffre de main-drsquoœuvre effective certaines rigiditeacutes peuvent compliquer lrsquoajustement
de sorte que cette offre ne sera pas vraiment laquo effective raquo Agrave titre drsquoexemple si les institutions
du marcheacute du travail sont deacutefavorables au travail agrave temps partiel les personnes qui
recherchent cette forme drsquoemploi ne feront peut-ecirctre pas partie de lrsquooffre de main-drsquoœuvre
effective
4 Impact agrave long terme sur lrsquoemploi et les gainsNous nous sommes inteacuteresseacutes jusqursquoici agrave lrsquoimpact des strateacutegies drsquoactivation sur la
deacutependance agrave lrsquoeacutegard des prestations et sur lrsquoemploi Cependant ces politiques peuvent
aussi aider agrave ameacuteliorer lrsquoappariement des chercheurs drsquoemploi avec les emplois disponibles et
peut-ecirctre aussi leurs perspectives drsquoeacutevolution professionnelle ndash crsquoest-agrave-dire au bout du
compte leur productiviteacute et leurs gains Il en reacutesultera une plus grande stabiliteacute dans
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4 PROGRAMMES DU MARCHEacute DU TRAVAIL ET STRATEacuteGIES DrsquoACTIVATION EacuteVALUATIONS DrsquoIMPACT
lrsquoemploi et donc un moindre risque de voir les individus laquo activeacutes raquo redevenir tributaires
des allocations de chocircmage ou quitter le marcheacute du travail au terme de leur parcours
drsquoinsertion
Les strateacutegies drsquoactivation devraient veiller agrave ce que les individus laquo activeacutes raquo ne se retrouvent pas de nouveau sans emploi agrave bregraveve eacutecheacuteance ou en rupture avec le monde du travailhellip
Les mesures drsquoinsertion nrsquoont pas toujours un impact positif agrave long terme sur les taux
drsquoemploi Van Ours et Vodopivec (2004) montrent ainsi (en prenant pour reacutefeacuterence les
hommes de 30 ans en Sloveacutenie) que la reacuteduction de la dureacutee maximale drsquoindemnisation du
chocircmage de 12 agrave 6 mois fait monter le taux drsquoemploi agrave 6 mois de 9 points de pourcentage
(de 49 agrave 58 ) et le taux drsquoinactifs eacutegalement de 9 points de pourcentage Cependant agrave
peine six mois plus tard lrsquoimpact sur le taux drsquoemploi nrsquoest plus que de 3 points de
pourcentage eacutetant mecircme devenu neacutegatif de 4 points de pourcentage pour les femmes
Aux Eacutetats-Unis les eacutevaluations NEWWS ont mis en eacutevidence pour diverses strateacutegies
un impact agrave court terme sur les effectifs occupant un emploi qui repreacutesentent environ 60
agrave 70 en moyenne de lrsquoimpact de ces mecircmes mesures sur les effectifs de beacuteneacuteficiaires de
lrsquoaide sociale Les enquecirctes reacutealiseacutees aupregraves des megraveres peu de temps apregraves leur sortie du
systegraveme aboutissent agrave des chiffres agrave peu pregraves identiques en ce qui concerne la proportion
de celles qui deacuteclarent occuper un emploi Au niveau agreacutegeacute les statistiques montrent que
lrsquoaugmentation entre 1993 et 2001 du nombre de megraveres seules en activiteacute a repreacutesenteacute un
peu plus de la moitieacute de la baisse des effectifs de megraveres seules beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide
sociale De maniegravere geacuteneacuterale plusieurs sources de donneacutees relatives aux Eacutetats-Unis
amegravenent agrave conclure que de toutes les personnes qui sortent du systegraveme drsquoaide sociale
environ 60 sont pourvues drsquoun emploi (OCDE 2003a)49
Drsquoapregraves les reacutesultats des eacutetudes microeacuteconomiques les services de fond en faveur de
lrsquoemploi ont souvent un impact positif important sur lrsquoemploi en comparaison de leur
incidence sur les effectifs de beacuteneacuteficiaires ndash ils contribuent agrave maintenir les individus sur le
marcheacute du travail et agrave accroicirctre les gains
Les eacutevaluations drsquoimpact effectueacutees aux Eacutetats-Unis omettent souvent de citer
directement les taux drsquoemploi moyens hebdomadaires ou mensuels ou les gains
moyens par heure ou par semaine travailleacutee50 Cependant dans tous les cas examineacutes
par lrsquoeacutevaluation NEWWS si les taux de beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide sociale affichaient encore
une certaine reacuteduction (drsquoune ampleur qui nrsquoeacutetait toutefois pas statistiquement
significative pour nombre de sites consideacutereacutes individuellement) cinq ans apregraves lrsquoentreacutee
dans le dispositif seuls les sites les plus performants (Riverside Portland et dans une
moindre mesure Columbus) avaient reacuteussi agrave conserver des reacutesultats nettement positifs
en ce qui concerne le laquo pourcentage de personnes occupeacutees dans lrsquoanneacutee raquo et le
laquo montant total des gains dans lrsquoanneacutee raquo51
Au Royaume-Uni les reacutesultats observeacutes vont dans le mecircme sens Dans son eacutetude sur les
phases pilotes du New Deal for the Long-term Unemployed Lissenburgh (2001) constate laquo un
effet marqueacute du processus Gateway [stade initial du programme] durant le premier
trimestre de la peacuteriode drsquoeacutevaluation avec un taux de sortie du systegraveme JSA [reacutegime
drsquoindemnisation du chocircmage] supeacuterieur de 315 points de pourcentage parmi les
entrants [les chocircmeurs qui cessent de percevoir les allocations avant de participer agrave une
activiteacute intensive] par rapport au groupe teacutemoin La moitieacute environ de cet effet
repreacutesente des sorties vers lrsquoemploi non subventionneacute mais pour le reste il srsquoagit
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4 PROGRAMMES DU MARCHEacute DU TRAVAIL ET STRATEacuteGIES DrsquoACTIVATION EacuteVALUATIONS DrsquoIMPACT
presque uniquement de sorties vers lrsquoinactiviteacute ou vers des destinations inconnues raquo En
ce qui concerne la participation agrave des activiteacutes intensives en revanche on note un
impact positif sur les sorties vers lrsquoemploi et pas drsquoimpact sur les sorties vers lrsquoinactiviteacute
Au Canada une diffeacuterence essentielle apparaicirct sur le long terme entre le programme
PAS qui octroyait un compleacutement de revenu pendant trois ans aux beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide
sociale acceptant un emploi agrave plein-temps et le programme PAS Plus qui accordait la
mecircme prime mais aussi une aide intensive et un accompagnement personnaliseacute (y
compris des conseils en matiegravere de garde drsquoenfants et de transport apregraves que les
beacuteneacuteficiaires avaient retrouveacute un emploi) Dans les quelques mois avant et apregraves la fin
des trois anneacutees de versement du compleacutement de revenu dans le cadre du programme
PAS de base lrsquoimpact sur le taux drsquoemploi agrave plein-temps deacuteclinait rapidement et finissait
par devenir nul cinq ans apregraves lrsquoaffectation aleacuteatoire alors que dans le cas du programme
PAS Plus on continuait drsquoobserver une nette augmentation de ce taux drsquoenviron 6 points
de pourcentage tout au long de la derniegravere peacuteriode de collecte des donneacutees (deuxiegraveme
trimestre de la cinquiegraveme anneacutee) Par comparaison avec le programme PAS de base le
PAS Plus a diminueacute les taux de perception des allocations pendant la cinquiegraveme anneacutee
par 88 points de pourcentage (429 contre 517 ) et augmenteacute les taux drsquoemploi
(premiers deux trimestres) par 58 points de pourcentage (523 contre 465 ) mais a
augmenteacute les gains par 22 (7 037 CAD contre 5 777 CAD) (Michalopoulos et al 2002)52
Certaines mesures montrent eacutegalement que la participation agrave des activiteacutes de formation
apregraves une premiegravere peacuteriode de laquo reacutetention raquo peut avoir un impact positif sur les taux drsquoemploi
bien qursquoelle ne modifie pas les taux de perception des allocations En Allemagne Lechner et al
(2004) observent qursquolaquo un programme tregraves intensif de reconversion agrave plein-temps sur une
dureacutee de deux ans le plus souvent permettant drsquoacqueacuterir une qualification professionnelle
diffeacuterente raquo commence agrave exercer un impact positif sur les taux drsquoemploi des participants (par
rapport agrave drsquoautres programmes de formation et agrave la situation de non-participation) environ
trois anneacutees apregraves lrsquoadmission Au total sur les sept ans qui suivent le deacutebut du programme la
dureacutee cumuleacutee de perception des allocations srsquoaccroicirct drsquoune dizaine de mois mais la dureacutee
cumuleacutee de lrsquoemploi augmente aussi leacutegegraverement Jacobson et al (2004) font eacutetat de reacutesultats
analogues pour des travailleurs victimes de suppressions drsquoemplois qui ont participeacute agrave des
programmes de formation professionnelle dans des community colleges de lrsquoEacutetat de Washington
aux Eacutetats-Unis Apregraves lrsquoeacutequivalent de deux ou trois trimestres de formation agrave plein-temps le
niveau total des gains trimestriels commence agrave refleacuteter un effet positif agrave partir de deux ou trois
trimestres apregraves la fin de la formation Cet effet nrsquoayant eacuteteacute constateacute que pour les formations agrave
caractegravere technique on peut eacutegalement en conclure que certains types de formation ont des
effets appreacuteciables sur le long terme mais aussi probablement que toutes les formations ne
donnent pas de bons reacutesultats
hellip et elles devraient aussi chercher agrave faire progresser les salaires
Pour les chocircmeurs de longue dureacutee et les publics deacutefavoriseacutes qui participent aux
programmes drsquoactivation le salaire drsquoembauche en cas de reprise drsquoemploi est souvent
relativement bas Un retour rapide sur le marcheacute du travail et une plus grande stabiliteacute
dans lrsquoemploi sont sans doute synonymes drsquoune certaine majoration de la reacutemuneacuteration
mais pour ceux qui conservent le mecircme poste la progression est geacuteneacuteralement lente
(environ 2 par an pour les anciens beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide sociale aux Eacutetats-Unis53) Au
Royaume-Uni et aux Eacutetats-Unis il existe agrave preacutesent des programmes expeacuterimentaux de
soutien qui visent agrave aider ceux qui ont retrouveacute un emploi agrave le conserver plus longtemps et
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4 PROGRAMMES DU MARCHEacute DU TRAVAIL ET STRATEacuteGIES DrsquoACTIVATION EacuteVALUATIONS DrsquoIMPACT
agrave progresser plus rapidement dans lrsquoeacutechelle des salaires (voir le site wwwmdrcorg ndash Barriers
to employment) De ce point de vue cependant un programme plus ancien le Post-Employment
Services Demonstration (PESD) mis en œuvre dans quatre Eacutetats des Eacutetats-Unis srsquoest soldeacute par
une absence drsquoimpact54 (voir les reacutesumeacutes publieacutes en 1998 sur le site httppeertaacfhhsgov
taeventschronhtm) Poppe et al (2003) ont reacutecemment fait un tour drsquohorizon des programmes
ordinaires de formation et de gestion de carriegravere sous lrsquoangle du laquo passage de lrsquoaide sociale
au travail raquo Elles expriment ainsi leur avis
laquo Les services de lrsquoemploi commettent souvent deux fautes cardinales La premiegravere est
drsquoencourager les gens agrave prendre rapidement ldquonrsquoimporte quel emploirdquo au lieu de
raisonner de faccedilon strateacutegique et de se demander comment tel placement ou tel autre
va aider lrsquointeacuteresseacute agrave eacutevoluer dans son itineacuteraire professionnel La seconde consiste agrave
fournir une formation technique qui ne deacutebouche pas sur une qualification reconnue
ou nrsquoest pas susceptible de srsquoarticuler avec la preacuteparation drsquoun diplocircme ou drsquoun
certificathellip il est important que ce que [les gens] ont commenceacute pendant la peacuteriode ougrave
ils ont beacuteneacuteficieacute des services de preacute-emploi puisse se poursuivre apregraves le placement et
que lrsquoensemble de ce parcours puisse ecirctre sanctionneacute par un titre homologueacute tel
qursquoun diplocircme ou un certificathellip raquo
Lrsquoideacutee de recourir agrave la formation pour favoriser la progression des salaires se heurte au
fait que pour beaucoup la participation agrave des activiteacutes de formation est incompatible avec un
emploi agrave plein-temps et que lrsquoeacuteducation et la formation ont geacuteneacuteralement moins drsquoimpact
que les programmes de type laquo work first raquo pour les personnes ayant au deacutepart un faible
niveau drsquoinstruction (une constatation que font par exemple Bloom et Michalopoulos 2001)
Une fois qursquoils ont retrouveacute du travail il est difficile pour les gens de continuer agrave participer
assiducircment aux activiteacutes drsquoaccompagnement ils sont occupeacutes agrave drsquoautres choses et rien ne
les oblige au plan reacuteglementaire ni ne les incite en termes de prestations agrave participer Il y
aurait donc finalement des raisons de deacutefendre aussi les meacutethodes relativement classiques
du SPE qui cherche avant tout agrave offrir des services de qualiteacute pendant la phase de chocircmage
indemniseacute mecircme si cela prolonge parfois le premier eacutepisode de chocircmage Il est eacutevidemment
essentiel pour pouvoir faire des comparaisons valables entre les diffeacuterentes strateacutegies de
suivre sur plusieurs anneacutees les itineacuteraires professionnels des participants sur le plan des
salaires et de lrsquoemploi
ConclusionsLes programmes du marcheacute du travail ont assez souvent un impact estimeacute agrave environ
15 sur le nombre de beacuteneacuteficiaires de prestations De ce point de vue le programme pour
lrsquoinsertion mis en œuvre par la ville de Portland aux Eacutetats-Unis est celui qui deacutetient le
record avec un effectif total de beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide reacuteduit drsquoenviron 30 dans le groupe
expeacuterimental par rapport au groupe teacutemoin agrave partir de la troisiegraveme anneacutee drsquoobservation La
participation agrave des programmes de longue dureacutee (activiteacutes de formation ou emplois aideacutes
par exemple) ne produit que rarement un tel reacutesultat mais les dispositifs qui associent des
services de lrsquoemploi agrave la possibiliteacute drsquoune orientation obligatoire vers des programmes de
longue dureacutee pour certains sous-groupes ou pour tous ceux dont le chocircmage se prolonge
(comme crsquoest le cas de la laquo peacuteriode drsquoindemnisation active raquo dans le systegraveme danois ou des
programmes New Deals au Royaume-Uni) peuvent avoir des effets importants
Reacutetrospectivement on srsquoaperccediloit que les reacuteformes les plus efficaces du marcheacute du
travail consistent en fait en une succession de mesures dont plusieurs ont peut-ecirctre eu un
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4 PROGRAMMES DU MARCHEacute DU TRAVAIL ET STRATEacuteGIES DrsquoACTIVATION EacuteVALUATIONS DrsquoIMPACT
impact de lrsquoordre de 15 par exemple et une ou deux autres un impact qui nrsquoa pas eacuteteacute eacutevalueacute
directement (changement de reacuteglementation ou du reacutegime de sanctions restructuration du
SPE etc) mais qursquoon considegravere avoir une importance comparable Si lrsquoon avait consideacutereacute toutes
ces mesures dans leur ensemble on aurait sans doute logiquement penseacute dans le cas de
certaines strateacutegies drsquoactivation bien connues qursquoelles eacutetaient capables de diviser par deux ou
par trois les effectifs de beacuteneacuteficiaires or comme crsquoest effectivement ce qui srsquoest passeacute on peut
en conclure que des mesures qui se succegravedent ont bel et bien un effet cumulatif et que
lrsquoimpact laquo visible raquo des programmes au plan microeacuteconomique nrsquoest pas compenseacute par des
pheacutenomegravenes laquo invisibles raquo de grande ampleur (reacutesultant drsquoeffets de substitution par exemple
ou lieacutes au fait que les PAMT nrsquoentraicircnent pas directement une augmentation de la demande
globale) On peut aussi consideacuterer que les effets de substitution ou drsquoautres facteurs du mecircme
type contrebalancent en partie lrsquoimpact observeacute au niveau microeacuteconomique mais qursquoils sont
eux-mecircmes neutraliseacutes par les effets multiplicateurs eacutevoqueacutes dans la premiegravere section Dans
un cas comme dans lrsquoautre on peut neacuteanmoins preacutedire un impact geacuteneacuteral important si lrsquoon
reacuteussit agrave concevoir des programmes efficaces au plan microeacuteconomique si lrsquoon mesure leurs
performances et si lrsquoon geacuteneacuteralise leur application conformeacutement aux trois grands principes
de gestion exposeacutes et commenteacutes dans le chapitre 5
Bien que les effets de motivation induits par les strateacutegies drsquoactivation semblent
contribuer pour beaucoup agrave la reacuteduction geacuteneacuterale des effectifs de beacuteneacuteficiaires les donneacutees
microeacuteconomiques donnent agrave penser que les PAMT agissent aussi par drsquoautres biais Des
exemples comme les dispositifs WRK4U en Nouvelle-Zeacutelande et PAS Plus au Canada
montrent que certains programmes agrave participation facultative qui associent conseils aides et
formation agrave la recherche drsquoemploi peuvent eux aussi avoir un impact non neacutegligeable De
mecircme agrave condition de suivre lrsquoitineacuteraire des participants sur une peacuteriode drsquoau moins deux ans
on peut connaicirctre le bilan positif de certains programmes de formation professionnelle de
longue dureacutee Dans le cas des programmes obligatoires les effets de motivation imputables agrave
lrsquoobligation srsquoaccompagnent drsquoautres effets peut-ecirctre moins importants mais plus durables
lieacutes agrave lrsquoameacutelioration de lrsquoaptitude agrave la recherche drsquoemploi et de lrsquoemployabiliteacute que permet cette
participation Une conclusion geacuteneacuterale qui srsquoensuit est qursquoen matiegravere de gestion des
programmes actifs du marcheacute du travail il conviendrait de fixer des laquo regravegles du jeu eacutequitables raquo
ndash autrement dit de ne pas raisonner uniquement dans lrsquooptique des strateacutegies drsquoactivation et
des programmes qui ne sont pas actifs par nature et drsquoexaminer la reacuteduction des effectifs
drsquoallocataires ainsi que les augmentations drsquoemplois et de gains Lagrave encore ce principe est
repris et analyseacute au chapitre 5
Notes
1 Ce chapitre srsquoinscrit dans le prolongement drsquoune seacuterie de travaux de lrsquoOCDE consacreacutes agravelrsquoeacutevaluation des programmes actifs du marcheacute du travail qui srsquointerrogent sur ce qui marche pourqui et pourquoi (OCDE 1991 Fay 1996 Martin et Grubb 2001) ainsi que drsquoeacutetudes plus geacuteneacuteralessur les politiques du marcheacute du travail et le service public de lrsquoemploi (OCDE 2001a et les eacutetudespar pays parmi lesquelles reacutecemment OCDE 2001b)
2 Des allocations de chocircmage sont parfois verseacutees agrave des travailleurs acircgeacutes sans application du critegraverede disponibiliteacute bien que plusieurs pays de lrsquoOCDE aient reacutecemment supprimeacute ou commenceacute agravesupprimer ces exemptions ndash voir les eacutetudes par pays intituleacutees Vieillissement et politiques de lrsquoemploipour plus de deacutetails sur les travailleurs acircgeacutes Des deacuterogations sont eacutegalement preacutevues en cas dechocircmage technique et de maladie de courte dureacutee
3 LrsquoOCDE (2003a chapitre 4) a compareacute les tendances drsquoeacutevolution des effectifs de chocircmeursindemniseacutes et de beacuteneacuteficiaires drsquoautres revenus de remplacement dans les cateacutegories drsquoacircge actif
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4 PROGRAMMES DU MARCHEacute DU TRAVAIL ET STRATEacuteGIES DrsquoACTIVATION EacuteVALUATIONS DrsquoIMPACT
De maniegravere geacuteneacuterale les mesures qui font baisser le nombre de chocircmeurs indemniseacutessrsquoaccompagnent de certains transferts vers drsquoautres prestations (passives) mais la reacuteussite desefforts pour reacuteduire le chocircmage fait qursquoil est ensuite plus facile drsquoun point de vue politique et plusutile drsquoun point de vue pratique de restreindre lrsquoaccegraves aux preacuteretraites aux pensions drsquoinvaliditeacute etagrave drsquoautres types de prestations pour tous ceux qui ont encore une capaciteacute de travail importante
4 Les conseillers du SPE doivent deacuteterminer avec preacutecision quel est le type drsquoactiviteacute optimal pourchaque client et lui faire comprendre en mecircme temps que le chocircmage passif ne fait pas partie desoptions ndash une tacircche difficile qui caracteacuterise les strateacutegies drsquoactivation modernes et ne peut ecirctreconfieacutee qursquoagrave un personnel qualifieacute
5 Pour certains chocircmeurs il ne vaut pas la peine de rechercher activement un emploi eacutetant donneacute lecoucirct que cela entraicircne mais il serait inteacuteressant drsquoaccepter une proposition qui se preacutesenteraitspontaneacutement Dans ce cas degraves lors que la recherche drsquoemploi est obligatoire le coucirct qursquoellerepreacutesente devient un investissement agrave fonds perdus au moment ougrave une offre se preacutesente et celle-ci est alors accepteacutee
6 Dans les programmes de creacuteation drsquoemplois les participants perccediloivent souvent un compleacutementen sus de lrsquoindemniteacute de chocircmage ordinaire Certains eacuteconomistes preacuteconisent lrsquoadoption drsquounelaquo garantie drsquoemploi raquo pour les chocircmeurs de longue dureacutee qui se distingue du systegraveme de laquo workfare raquopar le fait que les prestations verseacutees correspondent au salaire minimum et non aux indemniteacutesde chocircmage ou encore parce qursquoelle deacutebouche sur un emploi permanent Mitchell et Wray (2004)font reacutefeacuterence agrave plusieurs travaux qui deacutefendent ou critiquent la laquo garantie drsquoemploi raquo Drsquoapregraves leseacutevaluations qui ont eacuteteacute faites des programmes de creacuteation drsquoemplois on observe souvent un effetpositif sur les chances de trouver un emploi pendant les quelques mois qui suivent la fin duprogramme mais cela ne suffit pas pour compenser lrsquoeffet neacutegatif (effet de reacutetention) induit par laparticipation
7 Pour qursquoun programme de travaux drsquointeacuterecirct geacuteneacuteral offre un veacuteritable garde-fou contre lrsquoindigenceil faut que son accegraves soit illimiteacute De mecircme un programme de laquo workfare raquo doit assurer ladisponibiliteacute de places pour que son effet dissuasif sur le chocircmage volontaire puisse srsquoexercer
8 laquo Depuis 1850 la population active britannique a augmenteacute de 240 et comme par hasard lenombre drsquoemplois srsquoest eacutegalement accru de 240 raquo note Layard (2001) qui preacutesente eacutegalementune comparaison internationale des taux de croissance de lrsquooffre de main-drsquoœuvre et de lrsquoemploi
9 On notera toutefois que mecircme agrave court terme les preuves empiriques directes des effets desubstitution supposeacutes des mesures de formation ou drsquoactivation sont assez minces DrsquoapregravesCalmfors (1994) plusieurs eacutetudes ont mis en eacutevidence des effets de substitution importants pourles activiteacutes de conseil et drsquoaide agrave la recherche drsquoemploi mais il ne donne aucune reacutefeacuterence preacuteciseDahlberg et Forslund (1999) estiment agrave lrsquoaide de donneacutees de panel portant sur 260 municipaliteacutessueacutedoises que les programmes de formation ont des effets de substitution neacutegligeables(statistiquement non significatifs) alors que les chantiers de travail (programmes de creacuteationdrsquoemplois) et autres formes drsquoemploi aideacute (stages drsquoinitiation au travail remplacementstemporaires drsquoemployeacutes en formation et contrats drsquoinsertion) entraicircnent sur le long terme deseffets de substitution drsquoenviron 65 Dans une autre eacutetude consacreacutee aux retombeacutees plusgeacuteneacuterales des politiques du marcheacute du travail Hasluck et al (2003) observent que le programmedes zones drsquoemploi qui consiste essentiellement en des activiteacutes de conseil renforceacutees srsquoesttraduit par une augmentation des taux mensuels de sortie drsquoenviron 1 point de pourcentage pourle groupe cible sans entraicircner apparemment drsquoeffet en sens inverse parmi les autres chocircmeurs desmecircmes reacutegions Agrave propos du programme WRK4U en Nouvelle-Zeacutelande De Boer (2003) montre quela hausse des reprises drsquoemploi avant lrsquoouverture des droits agrave indemnisation nrsquoa pas eu drsquoinfluenceneacutegative sur les taux de sortie des chocircmeurs indemniseacutes En revanche il est probable que drsquoautresmesures telles que les aides agrave lrsquoembauche qui ne se traduisent pas par une augmentation de lrsquooffreeffective de main-drsquoœuvre auront des effets de substitution qui persisteront indeacutefiniment (enmodifiant la structure de lrsquoemploi aux deacutepens des branches qui nrsquoen beacuteneacuteficient pas ou enreacuteduisant les taux de sortie des chocircmeurs reacutecents si elles srsquoadressent uniquement aux chocircmeursde longue dureacutee)
10 Dans les anneacutees 90 le Danemark a intensifieacute sa strateacutegie drsquoactivation en avanccedilant peu agrave peu ledeacutebut de la laquo peacuteriode drsquoactivation raquo (pendant laquelle les chocircmeurs eacutetaient tenus de participer agrave unprogramme drsquoemploi ou de formation agrave hauteur de 75 de leur temps) ainsi qursquoil est expliqueacute agravela section 3B Au Royaume-Uni lrsquointroduction du laquo fortnightly signing raquo (pointage obligatoire tousles 15 jours) en 1996 et la mise en œuvre de la seacuterie des New Deals agrave partir de 1998 nrsquoont sansdoute eacuteteacute possibles que parce que le nombre de chocircmeurs indemniseacutes avait deacutejagrave beaucoupdiminueacute Aux Eacutetats-Unis la baisse des effectifs de beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide sociale a permis agrave certains
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Eacutetats de deacutevelopper leur palette de services en matiegravere drsquoemploi et de placer ainsi durablement lescas les plus difficiles
11 La plupart des gens ayant tendance agrave faire la mecircme chose que leurs amis leurs voisins et leursparents lorsqursquoun programme microeacuteconomique influe sur le comportement de ceux qui yparticipent il est logique que cette influence se fasse aussi sentir chez les non-participants Ayanteacutetudieacute les retombeacutees drsquoune modification des prestations qui affectait directement certains publicsmais pas drsquoautres en Autriche Lalive (2003) arrive agrave la conclusion qursquolaquo il y a des effets indirectssensibles pour ceux qui ont droit aux prestations des effets de contagion positifs eacutegalementsensibles pour ceux qui nrsquoy ont pas droit ethellip les interactions sociales sont agrave peu pregraves aussiimportantes que les effets directs de la reacuteforme raquo Crsquoest ce que deacutecrivent aussi plusieurs autreseacutetudes au travers de notions telles que laquo effets de voisinage raquo laquo effets de reacuteseau raquo laquo acquisitionexterne des habitudes raquo ou encore laquo enclaves ethniques raquo
12 Barrell (1999) et Auer (2000) notamment proposent une seacutelection diffeacuterente des pays qursquoils jugentexemplaires pour la reacuteussite de leurs reacuteformes drsquoautre part beaucoup drsquoeacutetudes nrsquoexaminentqursquoun cas en particulier (bien souvent le laquo miracle raquo danois ou neacuteerlandais) LrsquoOCDE (2003atableau 43) reacutecapitule sur une seule page les eacuteleacutements de reacuteforme perccedilus comme ayant eacuteteacuteimportants pour la transformation du marcheacute du travail au Danemark en Irlande aux Pays-Bas etau Royaume-Uni
13 La participation aux seacuteminaires WRK4U eacutetant facultative ce dispositif ne relegraveve donc pas desmesures drsquoactivation telles qursquoelles sont deacutefinies ici il a cependant pour objet de bien fairecomprendre que la perception de prestations sera assortie drsquoobligations En mars 2004 plus de lamoitieacute des 23 500 personnes qui avaient assisteacute agrave un seacuteminaire WRK4U avait deacutecideacute de renoncer agraveleurs indemniteacutes de chocircmage (drsquoapregraves kiwinewsconz 3 mars 2004) De Boer (2003) preacutesente lesreacutesultats de la phase pilote du programme WRK4U alors connue sous le nom de Jump Start
14 Le fait que les taux de reprise drsquoemploi remontent non seulement au bout de 14 mois mais aussipendant plusieurs mois avant et apregraves cette eacutecheacuteance comme on peut le voir sur le graphique 42indique que les individus sont precircts agrave perdre plusieurs mois drsquoallocations (lorsqursquoils reprennent untravail avant 14 mois) ou agrave vivre plusieurs mois avec une allocation reacuteduite (lorsqursquoils reprennentun travail apregraves 14 mois) pour peu que cela leur permette de trouver un emploi plus satisfaisantmais peu drsquoentre eux sont disposeacutes agrave allonger ce deacutelai jusqursquoagrave un an Autrement dit les gains agraveattendre drsquoun meilleur appariement peuvent justifier la perte drsquoun salaire sur quelques mois maisgeacuteneacuteralement pas sur un an Les pouvoirs publics devraient donc srsquoefforcer drsquoempecirccher autant quepossible des eacutepisodes de chocircmage aussi longs Lorsqursquoelles sont de courte dureacutee en revanche lespeacuteriodes de recherche drsquoemploi peuvent ecirctre productives Si les services de lrsquoemploi permettent detrouver tregraves rapidement un poste satisfaisant mais sont aussi capables de rendre la recherchedrsquoemploi plus productive et de permettre de trouver un meilleur emploi ulteacuterieurement ilsnrsquoauront pas neacutecessairement pour effet drsquoeacutecourter la dureacutee de lrsquoeacutepisode de chocircmage mais peut-ecirctre drsquoameacuteliorer la stabiliteacute dans lrsquoemploi et le niveau des gains
15 Parfois dans des situations ougrave la participation agrave des programmes du marcheacute du travail devientobligatoire agrave un moment assez bien deacutefini de lrsquoeacutepisode de chocircmage on peut observer les mecircmeseffets sur la reprise drsquoemploi que dans le cas de lrsquoeacutepuisement des droits (voir Lissenburgh 2001 ausujet du New Deal agrave lrsquointention des chocircmeurs de longue dureacutee au Royaume-Uni et Gerdsen 2002pour les mesures drsquoactivation au Danemark)
16 La question de lrsquoimpact sur lrsquoemploi est analyseacutee agrave la section 4 Dans le cas des reacutegimesdrsquoindemnisation agrave dureacutee limiteacutee les donneacutees relatives au versement des prestations nefournissent en effet aucune information sur la situation des individus arriveacutes en fin de droits etles chercheurs preacutefegraverent donc en geacuteneacuteral utiliser la variable de lrsquoemploi pour cette cateacutegorie(cf Cockx et Ries 2004) En ce qui concerne le chocircmage il est rare que les eacutetudesmicroeacuteconomiques eacutetudient les effets des programmes sur cet agreacutegat au sens ougrave il est deacutefini etmesureacute dans les enquecirctes sur la population active
17 Ashenfelter et al (2005) montrent que la proceacutedure qui consiste agrave veacuterifier les deacutemarches que lesdemandeurs drsquoemploi deacuteclarent avoir faites avant de commencer agrave leur verser des prestations apermis de reacuteduire drsquoenviron 8 le taux des ouvertures de droits dans un Eacutetat mais qursquoelle nrsquoaguegravere eu drsquoeffet dans trois autres Toujours aux Eacutetats-Unis les mesures dites de laquo deacutetournement raquondash qui visent agrave reacuteduire le nombre de nouvelles admissions au beacuteneacutefice des prestations ndash sontsouvent deacutecrites comme un eacuteleacutement essentiel des strateacutegies de remise au travail Nathan et Gais(1999 p 22) indiquent que dans la moitieacute environ des cas eacutetudieacutes les nouveaux demandeurs deprestations eacutetaient tenus drsquoeffectuer drsquoune faccedilon ou drsquoune autre et souvent par leurs propresmoyens une premiegravere deacutemarche de recherche drsquoemploi Les deux tiers des bureaux de lrsquoemploieacutetudieacutes proposaient aux familles une mesure de laquo deacutetournement raquo en geacuteneacuteral une aide forfaitaire
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verseacutee en espegraveces ou sous forme de precirct en contrepartie de lrsquoabandon des droits agrave prestationspendant un certain temps par exemple six mois
18 Introduite en 1997 lrsquoobligation pour les chocircmeurs australiens drsquoeffectuer huit deacutemarches dedemande drsquoemploi tous les 15 jours et de les noter dans un journal le Job Seeker Diary pendant lestrois premiers mois de lrsquoeacutepisode de chocircmage a permis de reacuteduire la dureacutee moyennedrsquoindemnisation de 09 quinzaine (environ 7 ) soit un reacutesultat dans lrsquoensemble agrave peu pregravescomparable agrave celui du Maryland On notera toutefois que lrsquoimpact de cette mesure varie de15 quinzaine dans le quartile des reacutegions ayant les taux de chocircmage les plus faibles agrave 05 quinzainedans le quartile des reacutegions ayant les taux de chocircmage les plus eacuteleveacutes (Borland et Tseng 2004)Lorsque le chocircmage est eacuteleveacute beaucoup de deacutemarches nrsquoont souvent pour seul but que desatisfaire aux obligations fixeacutees en matiegravere de recherche drsquoemploi et leur efficaciteacute reacuteelle est doncprobablement plus limiteacutee
19 Une petite eacutetude expeacuterimentale portant sur les clubs pour lrsquoemploi (avec 1 015 participants etgroupe teacutemoin) a par ailleurs montreacute que les membres de ces clubs eacutetaient plus souvent en activiteacuteet moins souvent au chocircmage que les individus du groupe teacutemoin (Malmberg-Heimonen et Vuori2000 reacutesumeacute en anglais par Raiumlsanen 2003)
20 Plusieurs expeacuteriences meneacutees agrave Charleston et dans les Eacutetats du New Jersey de Washington et duWisconsin au cours des anneacutees 80 reacutesumeacutees par Meyer (1995) ont tenteacute drsquoeacutevaluer tout agrave la foisdans certaines de leurs variantes des mesures drsquoaide agrave la recherche drsquoemploi (sous la forme drsquounou deux entretiens approfondis ou de contacts plus freacutequents avec le service de lrsquoemploi) et desmesures de formation aux techniques de la recherche drsquoemploi (allant drsquoune session de troisheures agrave cinq sessions drsquoune demi-journeacutee) Elles ont montreacute que la dureacutee moyenne de versementdes indemniteacutes de chocircmage avait eacuteteacute reacuteduite dans une proportion de 05 agrave 08 semaine (environ5 de reacuteduction par rapport aux 15 semaines drsquoindemnisation enregistreacutees en moyenne dans legroupe teacutemoin) Le compte rendu deacutetailleacute de lrsquoexpeacuterience conduite dans lrsquoEacutetat de Washington quiexamine le profil temporel des effets observeacutes sur les taux de reprise drsquoemploi indique que laquo lareacuteduction des peacuteriodes drsquoindemnisation tient au coucirct que repreacutesente le fait drsquoavoir agrave se preacutesenterau bureau de lrsquoassurance chocircmage raquo Dans drsquoautres cas les reacutesultats ne sont pas clairs en ce quiconcerne lrsquoeffet relatif des mesures drsquoaide individualiseacutee par rapport aux stages de recherchedrsquoemploi et des effets de motivation par rapport agrave lrsquoimpact direct des services Au Maryland dans lecadre de lrsquoexpeacuterience Unemployment Insurance Work Search Demonstration lrsquoune des mesures laquo obligeantles demandeurs (geacuteneacuteralement entre la troisiegraveme et la cinquiegraveme semaine drsquoindemnisation) agraveparticiper agrave un atelier de formation agrave la recherche drsquoemploi de quatre jours a entraicircneacute unereacuteduction de 06 semaine (environ 5 ) de la dureacutee moyenne de versement des indemniteacutes dechocircmage Ce reacutesultat tient essentiellement agrave une augmentation de 28 du taux de risque(pourcentage de personnes dont la situation change au cours drsquoune peacuteriode donneacutee) crsquoest-agrave-direen lrsquooccurrence du taux de sorties du chocircmage indemniseacute pendant les deux semaines quipreacutecegravedent immeacutediatement la date de lrsquoatelier car durant celui-ci le taux de risque a baisseacute et parla suite la situation ne srsquoest pas vraiment ameacutelioreacutee raquo (reacutesumeacute dans OCDE 2000) Rapportant lesreacutesultats drsquoune autre expeacuterience meneacutee dans lrsquoEacutetat du Kentucky ougrave certains allocataires choisisde faccedilon aleacuteatoire ont eacuteteacute preacutevenus par lettre qursquoils devraient obligatoirement participer agrave unprogramme de reacuteinsertion (stages de formation et de preacuteparation agrave la recherche drsquoemploi dans lestrois quarts des cas) en regravegle geacuteneacuterale au bout de la troisiegraveme ou quatriegraveme semaine de chocircmageBlack et al (2003) indiquent que cette mesure a deacuteboucheacute sur une reacuteduction drsquoenviron 22 semaines(approximativement 15 ) de la dureacutee drsquoindemnisation et laquo qursquoune bonne partie (mais pas latotaliteacute) de ce reacutesultat doit ecirctre attribueacutee agrave une forte hausse des sorties preacutematureacutees observeacuteesdans le groupe traiteacute relativement au groupe teacutemoin raquo crsquoest-agrave-dire agrave lrsquoabandon des prestationsavant lrsquoentreacutee en vigueur de lrsquoobligation En Australie selon les estimations du DEWRSB (2001)effectueacutees avec un groupe de controcircle eacutelaboreacute par des meacutethodes statistiques lrsquoeffet delaquo consentement raquo (compliance effect) est ce qui a motiveacute la majeure partie du nombre total de sortiesdu reacutegime drsquoindemnisation entraicircneacutees par le programme Job Search Training (formation agrave larecherche drsquoemploi) vers lequel les demandeurs drsquoemploi pou vaient ecirctre orienteacutes agrave partir dutroisiegraveme mois de chocircmage lrsquoampleur de lrsquoeffet de laquo consentement raquo tient au fait qursquoun grandnombre de personnes qui auraient ducirc participer au programme ne se sont pas preacutesenteacutees
21 Lrsquoune des raisons qui expliquent lrsquoampleur de cet impact est que pour certains participants duprogramme Restart les entretiens ont constitueacute une eacutetape vers drsquoautres services comme lesJobclubs et la formation pour le retour agrave lrsquoemploi Un autre facteur tient peut-ecirctre agrave la relativenouveauteacute du dispositif puisque avant 1996 il y avait peu drsquoobligations agrave respecter pendant lapeacuteriode de chocircmage au Royaume-Uni Lrsquoimpact moindre sur le long terme pour les femmes semblesrsquoecirctre produit parce que les effets de laquo motivation raquo ont provoqueacute le retrait du marcheacute du travailplus souvent que pour les hommes qui le plus souvent sont entreacutes en emploi et parce que lrsquooffrede services eacutetait moins bien adapteacutee aux travailleurs potentiels agrave temps partiel
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22 Agrave lrsquoaide drsquoun modegravele statistique qui neutralisait un certain nombre de caracteacuteristiquesindividuelles des chercheurs ont estimeacute que le SPNDE avait nettement accru la probabiliteacute desortir du chocircmage dans les quatre mois suivant lrsquoentreacutee dans le dispositif entre 6 et 9 points depourcentage pour les chocircmeurs de longue dureacutee adultes et les allocataires du RMI (mais pas defaccedilon significative pour les jeunes chocircmeurs de longue dureacutee) mais qursquoun grand nombre desorties avaient eacuteteacute suivies drsquoune reacuteinscription rapide Neacuteanmoins pour les adultes le passage parle SPNDE a reacuteduit de 3 points de pourcentage (environ 6 ) la probabiliteacute de rester inscrits auchocircmage quatre mois plus tard (Micheau et al 2001)
23 Apregraves 2001 le SPNDE a eacuteteacute remplaceacute par le projet drsquoaction personnaliseacute pour un nouveau deacutepart(PAP-ND) signeacute avec chaque chocircmeur dans le mois suivant son inscription et preacutevoyant au moinsun entretien tous les six mois Eacutetant donneacute que ce nouveau dispositif a une couverture universelleet que son adoption a coiumlncideacute avec la reacuteforme du reacutegime drsquoindemnisation du chocircmage (lesindemniteacutes deacutegressives ayant alors ceacutedeacute la place agrave une allocation agrave taux fixe) il est difficile drsquoeneacutevaluer lrsquoimpact par des meacutethodes tant microeacuteconomiques que macroeacuteconomiques (Peer ReviewProgramme 2004a)
24 Aux Pays-Bas ougrave lrsquoon a fait lrsquoexpeacuterience de donner plus de temps aux conseillers pour srsquooccuperdes cas agrave traiter (temps qui pouvait ecirctre utiliseacute de diverses faccedilons notamment pour controcircler deplus pregraves les deacutemarches effectueacutees par les chocircmeurs pour leur fournir une aide suppleacutementaireen leur apprenant par exemple agrave reacutediger des lettres de candidature ou pour rechercher des offresaupregraves de sources locales et les afficher dans les locaux du service de lrsquoemploi) les demandesdrsquoemploi ont augmenteacute de 30 pour les chocircmeurs qui avaient auparavant un emploi permanentmais comme le taux de reacuteussite par demande a baisseacute lrsquoimpact sur le retour agrave lrsquoemploi a eacuteteacute plusmodeacutereacute (de 11 soit une augmentation statistiquement non significative) Et pour les chocircmeursdu groupe traiteacute qui avaient auparavant un emploi temporaire le taux de reprise drsquoemploi adiminueacute de 50 parce que lrsquoaide qui leur eacutetait dispenseacutee les encourageait agrave trouver un travailpermanent alors qursquolaquo il est geacuteneacuteralement plus facile de trouver un emploi temporaire raquo (Gorter etKalb 1996) Une autre expeacuterience meneacutee en Californie dans laquelle certains conseillers desservices drsquoaide sociale se sont vu attribuer moitieacute moins de dossiers agrave traiter que leurs collegravegues amontreacute que cela nrsquoavait pas abouti agrave de meilleurs reacutesultats (Freedman et al 1994)
25 En Finlande ougrave une reacuteforme adopteacutee en 1998 a creacuteeacute un dispositif caracteacuteriseacute par des entretiens agraveintervalles fixes un accompagnement sur la base de plans drsquoaction individualiseacutes et des cours deformation ou des clubs pour la recherche drsquoemploi Aho et al (1999) ont constateacute au moyendrsquoenquecirctes de suivi que lrsquoaccompagnement personnaliseacute et surtout les clubs axeacutes sur larecherche drsquoemploi avaient effectivement faciliteacute les deacutemarches des chocircmeurs et que ceux-ci sedeacuteclaraient au demeurant tregraves satisfaits des nouvelles mesures Mais la reacuteforme nrsquoa pas faitremonter les taux drsquoemploi et a en outre augmenteacute les taux drsquoentreacutee dans les PAMT de longuedureacutee Drsquoapregraves les chercheurs comme le chocircmage eacutetait alors essentiellement de naturestructurelle le fait drsquointensifier les programmes drsquoactivation ne pouvait pas vraiment aider agravereacutesoudre le problegraveme Raiumlsanen (2003) avance quelques raisons pour lesquelles laquo apregraves lareacutecession pendant la peacuteriode drsquoexpansion eacuteconomique de la fin des anneacutees 90 lrsquoefficaciteacute [desprogrammes du marcheacute du travail] ne srsquoest pas sensiblement ameacutelioreacutee raquo tout en eacutevoquant lesreacutesultats positifs de certaines eacutevaluations (voir la note 19) et les progregraves reacutecents de la politique dumarcheacute du travail
26 Une autre eacutevaluation reacutealiseacutee sur des donneacutees recueillies en Suisse (Lalive et al 2000) constate queles effets de reacutetention des programmes drsquoemplois aideacutes et de formation (agrave lrsquoexception des cours delangue) ont eacuteteacute compenseacutes pour les femmes par des gains drsquoemploi assez importants apregraves la finde la participation
27 Analysant quelques-unes des enquecirctes de suivi effectueacutees sur cinq anneacutees apregraves le deacutebut dediverses interventions aux Eacutetats-Unis Friedlander et Burtless (1995) concluent que seuls lesprogrammes de formation les plus coucircteux ont permis agrave leurs participants de ne plus avoir besoinde lrsquoaide sociale Hotz et al (2000) utilisant des donneacutees de suivi pour observer les trajectoires desparticipants agrave diverses expeacuteriences effectueacutees par affectation aleacuteatoire en Californie au coursdrsquoune peacuteriode de neuf ans remarquent quant agrave eux que laquo lrsquoavantage que preacutesente au deacutepart leprogramme Riverside compte tenu de la prioriteacute qursquoil accorde agrave lrsquoaide agrave la recherche drsquoemploiplutocirct qursquoagrave la formation de base tend agrave srsquoestomper au fil du temps Au bout de quelques anneacuteesles mesures adopteacutees dans les comteacutes drsquoAlameda et de Los Angeles [ougrave les deux tiers environ desparticipants ont eacuteteacute orienteacutes vers des programmes de formation de base ou de formationprofessionnelle] ont des reacutesultats tout aussi satisfaisants et mecircme un peu plus satisfaisants quele programme Riverside raquo Dyke et al (2005) aboutissent agrave des conclusions analogues au sujet decours de formation intensive dispenseacutes dans le cadre de programmes laquo welfare-to-work raquo dans lesEacutetats du Missouri et de Caroline du Nord Selon drsquoautres eacutetudes si la formation ne parvient pas agrave
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reacuteduire les taux de perception des prestations mecircme sur le long terme elle nrsquoen exerce pas moinsun effet positif sur lrsquoemploi et le niveau des gains (cf section 4)
28 Sur le graphique 43 les effets les plus positifs (ceux des subventions salariales temporaires) et lesplus neacutegatifs (ceux des cours de langue) reflegravetent peut-ecirctre un biais de seacutelection propre auxdonneacutees non expeacuterimentales (voir le chapitre 5 encadreacute 52 pour plus de preacutecisions)
29 Drsquoapregraves AM (2000 p 115) laquo hellip on observe en 1998 un net accroissement du taux de retour agravelrsquoemploi des chocircmeurs indemniseacutes depuis deux ou trois anshellip Or crsquoest preacuteciseacutement cette cateacutegoriequi eacutetait viseacutee par lrsquoavancement de la peacuteriode drsquoactivation deacutecideacute en 1998 raquo
30 Rosholm et Svarer (2004) utilisent une autre meacutethode pour estimer les effets de laquo motivation raquoTout drsquoabord agrave partir drsquoun vaste ensemble de donneacutees empiriques ils calculent pour chaqueindividu la probabiliteacute drsquoentreacutee dans un PAMT en fonction des caracteacuteristiques individuelles et dela dureacutee de lrsquoeacutepisode de chocircmage Ils utilisent ensuite cette probabiliteacute comme variable explicative(qursquoils nomment laquo lrsquoeffet menace raquo) dans une seconde eacutequation repreacutesentant le taux de sortie duchocircmage Drsquoapregraves leurs calculs lrsquolaquo effet menace raquo reacutesultant des mesures adopteacutees au Danemarksur la peacuteriode 1998-2002 a eacutecourteacute la dureacutee du chocircmage chez les hommes de trois semaines enmoyenne (soit une reacuteduction de 8 ) alors que la participation aux divers programmes a eu deseffets plus limiteacutes (positifs ou neacutegatifs selon les cas) Comme lrsquoeacutevolution de la variable laquo menace raquode Rosholm et Svarer est fortement lisseacutee son impact risque toutefois drsquoecirctre difficile agrave isoler decelui drsquoautres variables agrave forte composante tendancielle telles que la deacutependance agrave lrsquoeacutegard de ladureacutee (autrement dit la baisse de la probabiliteacute de retour agrave lrsquoemploi avec lrsquoallongement du tempspasseacute au chocircmage) On peut consideacuterer que les variations dans le temps (variation du profil destaux de retour agrave lrsquoemploi en fonction des modifications du reacutegime drsquoactivation) permettent de sefaire une meilleure ideacutee de cet impact La meacutethode de Rosholm et Svarer nrsquoen reste pas moinsparticuliegraverement inteacuteressante au plan conceptuel pour modeacuteliser les effets de motivation induitspar les programmes agrave participation obligatoire (voir lrsquoencadreacute 44)
31 Dans le cas du programme Restart Dolton et OrsquoNiell (2002) ont montreacute que la dureacutee de la reprisedrsquoactiviteacute nrsquoeacutetait pas sensiblement diffeacuterente dans le groupe traiteacute En ce qui concerne le New Dealfor Young People (NDYP) Blundell et al (2001) estiment que lrsquoimpact sur les sorties vers des emploislaquo durables raquo est agrave peu pregraves le mecircme que lrsquoimpact sur les sorties vers toutes les cateacutegories drsquoemploiet qursquoil nrsquoy a guegravere drsquoindice drsquoun quelconque effet net de laquo report raquo (substitution) McVicar etPodivinsky (2003) constatent que laquo les taux relatifs de retour [au chocircmage] des individus du groupecible et de ceux des groupes drsquoacircge comparables qui avaient deacutejagrave connu auparavant un eacutepisode dechocircmage de six mois ou plus nrsquoont guegravere varieacute depuis lrsquointroduction du NDYP raquo Sur la base drsquouneeacutevaluation par comparaison avec un groupe apparieacute de la phase pilote du New Deal for Long-termUnemployed Lissenburgh (2001) arrive agrave la conclusion que laquo les entrants du projet pilote affichaientun niveau de satisfaction professionnelle plus bas que celui des individus auxquels ils eacutetaientcompareacutes raquo mais que laquo degraves que le programme avait permis aux participants de sortir du chocircmagecrsquoeacutetait geacuteneacuteralement pour ne pas y revenir raquo
32 Le programme de Riverside fait un peu exception (il srsquoest traduit par une augmentation de 4 pointsde pourcentage des reprises drsquoemploi pour une peacuteriode drsquoau moins quatre trimestres mais il aeacutegalement accru de 7 points de pourcentage les reprises drsquoemploi pour moins de trois trimestresdont la part dans le total a donc progresseacute) mais il srsquoagissait du programme le plus rigoureux ausens que les participants eacutetaient pousseacutes agrave prendre nrsquoimporte quel emploi quelle que soit sa dureacuteeou sa reacutemuneacuteration (Freedman 2000)
33 Drsquoapregraves Hamilton et al (2001) les effets de motivation expliqueraient pourquoi lrsquoun desprogrammes NEWWS (Grand Rapids) a eu un impact neacutegatif agrave la fois sur le taux de perception desprestations et sur lrsquoemploi au bout de cinq ans En fait il aurait encourageacute certains individus agraveprendre un emploi mais agrave ne plus solliciter drsquoallocations mecircme srsquoils en avaient encore le droitune fois revenus au chocircmage laquo une attitude qui reflegravete peut-ecirctre le climat qui reacutegnait dans le paysapregraves la reacuteforme feacutedeacuterale de lrsquoaide sociale en 1996 raquo
34 Il est difficile drsquoeacutevaluer lrsquoimpact des PAMT sur les niveaux du chocircmage par des reacutegressions surdonneacutees internationales pour plusieurs raisons a) il faudrait utiliser comme variable deacutependanteles taux de chocircmage tireacutes des enquecirctes sur la population active (qui sont calculeacutes de faccediloncomparable mais qui sont souvent de piegravetres indicateurs suppleacutetifs pour les publics viseacutes par lespolitiques actives ou passives du marcheacute du travail) ou les taux de chocircmeurs indemniseacutes (quideacutependent aussi de la reacuteglementation du chocircmage de lrsquoaide sociale et eacuteventuellement drsquoautresreacutegimes de prestations en vigueur dans chaque pays) b) les variables explicatives devraientinclure des indicateurs de lrsquoefficaciteacute de plusieurs types de politiques laquo actives raquo (par exemple critegraveres drsquoadmission interventions ordinaires du SPE PAMT de longue dureacutee) c) dans un pays quia connu un faible chocircmage pendant plusieurs anneacutees une politique de modeacuteration des prestations
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sociales des salaires etc risque de srsquoeffriter tant que le chocircmage ne remonte pas au point quefinalement le chocircmage remonte malgreacute lrsquoexistence drsquoun ensemble de programmes du marcheacute dutravail relativement efficaces
35 Drsquoapregraves Bell (2001) les travaux de recherche sur lrsquoimpact de la reacuteforme de lrsquoaide sociale nrsquoeacutetaientpas convaincants et la plupart des eacutetudes scientifiques dont il fait une synthegravese pour neuf drsquoentreelles estimaient que la baisse du chocircmage dans les anneacutees 90 eacutetait en fait la premiegravere raison pourlaquelle le nombre de beacuteneacuteficiaires avait diminueacute Apparemment si les variables repreacutesentativesdes politiques avaient peu drsquoimpact dans les analyses eacuteconomeacutetriques de seacuteries chronologiquescrsquoest parce que les effectifs de lrsquoaide sociale eacutetaient une fonction agrave longs retards eacutechelonneacutes desmesures de reacuteforme Les raisons de tels deacutecalages sont les suivantes a) agrave court terme les reacuteformesinfluent sur les flux drsquoentreacutee et de sortie du systegraveme drsquoaide sociale et comme les beacuteneacuteficiairesrestent longtemps en moyenne dans le dispositif leur nombre ne varie que lentement b) lesreacuteformes eacutetaient deacutejagrave en partie appliqueacutees avant drsquoecirctre voteacutees et les comportements reacuteagissent detoute faccedilon par anticipation aux informations diffuseacutees par les meacutedias au bouche agrave oreille et auxrumeurs c) mecircme lorsque des reacuteformes ont eacuteteacute adopteacutees il peut se passer des anneacutees avant quelrsquoadministration prenne des mesures concregravetes pour les appliquer En termes de donneacutees leschangements de politique sont des eacuteveacutenements discrets pour la reacuteforme de lrsquoaide sociale lemodegravele primitif serait une variable fictive correspondant agrave la reacuteforme leacutegislative de 1996 (PRWORA)qui passerait directement de 0 agrave 1 en 1996 Toute reacutegression simple sans deacutecalages produira doncun coefficient quasiment nul pour la reacuteforme de lrsquoaide sociale et attribuera la baisse des effectifsde beacuteneacuteficiaires agrave drsquoautres variables tendancielles (jusqursquoen 2000 la variable du chocircmage pourraitremplir ce rocircle) Pour qursquoune reacutegression soit correctement speacutecifieacutee la variable fictive PRWORAdevrait comporter un retard allant grosso modo de lrsquoanneacutee ndash4 agrave lrsquoanneacutee +15 (voir OCDE 2003achapitre 4 pour les donneacutees de reacutefeacuterence) En pratique le choix est donc entre une reacutegression quispeacutecifie avec une grande souplesse la structure des retards ougrave les coefficients estimeacutes sont peut-ecirctre deacutepourvus de biais mais ne sont pas statistiquement significatifs et une reacutegression quiimpose une structure simple aux retards ougrave lrsquoestimation des coefficients sur longue dureacutee estbiaiseacutee Le problegraveme sous-jacent eacutetant que si lrsquoon ne connaicirct pas a priori la structure des retardsles seacuteries temporelles ne contiennent guegravere drsquoinformations
36 La TANF eacutetant essentiellement une allocation de chocircmage (crsquoest-agrave-dire une prestation dont leversement est soumis agrave la condition drsquoecirctre disponible pour un emploi) ses effectifs de beacuteneacuteficiairesseront en principe plus sensibles agrave la conjoncture que ceux de lrsquoAFDC Mais dans lrsquohypothegravesecontrefactuelle de lrsquoabsence de reacuteforme il semble probable que les effecitfs de lrsquoAFDC nrsquoauraient pasbeaucoup changeacute
37 Puisqursquoil nrsquoexiste plus deacutesormais de deacutefinition feacutedeacuterale des conditions drsquoattribution de lrsquoaidesociale la notion de droit agrave prestations relegraveve entiegraverement des pratiques des Eacutetats Or en raison dela souplesse dont ceux-ci disposent pour appliquer les dureacutees maximales (du fait de diversesexemptions et drsquoautres facteurs) peu de familles sans ressources se sont vues totalement priveacuteesdrsquoassistance Les limites agrave la dureacutee de lrsquoaide ont peut-ecirctre eu un plus grand impact sur les effectifspar la menace qursquoelles repreacutesentent que par leur reacuteelle application Srsquoagissant des mesures delaquo deacutetournement raquo certains experts srsquoinquiegravetent de ce qursquoelles risquent de deacuteboucher sur une aideinsuffisante pour les familles pauvres voire sur une mauvaise information quant agrave leurs possibiliteacutesdrsquoaccegraves aux bons drsquoalimentation ou agrave la couverture meacutedicale du programme Medicaid (Gais 2000)
38 Sur la base des baregravemes de lrsquoEITC en vigueur au niveau feacutedeacuteral et dans les Eacutetats Grogger (2003)estime qursquoentre 1993 et 1999 la reacuteforme de lrsquoaide sociale (deacuterogations et TANF) a fait baisser de85 le nombre de beacuteneacuteficiaires et les incitations financiegraveres (prestations et EITC) de 79 crsquoest-agrave-dire agrave peu pregraves autant Dans cette eacutetude cependant les variables indeacutependantes expliquentmoins drsquoun tiers de la baisse des effectifs de lrsquoaide sociale sur la peacuteriode 1993-1999
39 Beaucoup drsquoEacutetats des Eacutetats-Unis nrsquoont pas adopteacute des mesures aussi perfectionneacutees que lastrateacutegie de Portland qui a fait baisser de 30 les effectifs de beacuteneacuteficiaires (sur la base desreacutesultats compareacutes du groupe traiteacute et du groupe teacutemoin) Toutefois telle qursquoelle a eacuteteacute appliqueacuteela reacuteforme a sans doute eu globalement un impact plus important que ne le laissent penser lesvaleurs moyennes estimeacutees dans le cadre des eacutevaluations expeacuterimentales NEWWS En regraveglegeacuteneacuterale les programmes mis en œuvre eacutetaient du type laquo work first raquo et faisaient donc peu de placeaux activiteacutes de deacuteveloppement du capital humain dont les expeacuteriences ont montreacute qursquoellesavaient un effet relativement plus limiteacute Comme il est indiqueacute ailleurs il est probable que lesestimations drsquoimpact sont en deccedilagrave de la reacutealiteacute eacutetant donneacute que dans les expeacuterimentations lesreacuteformes influencent aussi dans une certaine mesure le comportement du groupe teacutemoin Drsquoautrepart dans le cadre des eacutevaluations expeacuterimentales lrsquoimpact sur les taux effectifs de participationaux programmes srsquoest aveacutereacute limiteacute Sur toutes les eacutevaluations NEWWS et 23 autres travauxdrsquoeacutevaluation effectueacutes aux Eacutetats-Unis entre 1983 et 1996 environ 31 des membres du groupe
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teacutemoin ont participeacute agrave une laquo activiteacute raquo contre 54 des membres du groupe traiteacute en moyenne ce quisignifie qursquoun quart seulement de ces derniers a effectivement beacuteneacuteficieacute de services suppleacutementaires(Greenberg et al 2003 tableau 2) Lrsquoapplication agrave grande eacutechelle des mesures a peut-ecirctre un effetplus important sur la fourniture de services car au bout drsquoun certain temps la participation senormalise Mead (1998) pointe plusieurs meacutecanismes qui font que lrsquoimpact global sur les effectifsde beacuteneacuteficiaires est supeacuterieur aux estimations calculeacutees dans le cadre des expeacuterimentations paraffectation aleacuteatoire
40 Entre autres dispositions le reacutegime de la JSA soumet le versement de lrsquoallocation de chocircmage agrave lacondition de se rendre en personne une fois tous les quinze jours agrave un entretien de courte dureacutee Smithet al (2000) indiquent que le dispositif de la JSA a fait monter le taux de sortie du chocircmage indemniseacutede 11 une fois neutraliseacutes les effets positifs de la conjoncture Cependant ils font eacutegalementremarquer que le taux de reacuteinscription au chocircmage indemniseacute des anciens allocataires eacutetait de 26 plus eacuteleveacutee avant la mise en place de la JSA Bien qursquoils ne citent pas drsquoestimations tenant compte delrsquoameacutelioration de la conjoncture il est probable que la JSA soit au moins en partie responsable de ladiminution des reacuteinscriptions Lrsquoimpact global de la JSA sur les effectifs de chocircmeurs indemniseacutes secalcule en additionnant les impacts sur les taux de sorties et sur les taux de reacuteinscriptions
41 Parmi les autres mesures adopteacutees au Royaume-Uni figuraient notamment les entretiens preacutevus parle programme Restart agrave partir du douziegraveme mois de chocircmage (dont lrsquoimpact nrsquoa pas eacuteteacute eacutevalueacute dansle cadre des expeacuterimentations par affectation aleacuteatoire mentionneacutees par Dolton et OrsquoNiell)lrsquointroduction drsquoune seacuterie de programmes du marcheacute de travail peu coucircteux (formation agrave larecherche drsquoemploi emplois agrave lrsquoessai aides individualiseacutees etc dont lrsquoimpact a eacuteteacute eacutevalueacute mais quine concernent geacuteneacuteralement qursquoune petite fraction des chocircmeurs) le laquo reacutegime drsquoindemnisation plusstrict raquo qui a durci les sanctions au deacutebut des anneacutees 90 et les New Deals mis en place apregraves 1996
42 En Australie le nombre de placements de longue dureacutee (embauches pour plus de 3 mois deacuteclareacuteespar les prestataires de services en faveur de lrsquoemploi au titre des programmes JST (formation agrave larecherche drsquoemploi) et IA (aide intensive) ainsi que de leurs eacutequivalents dans le cadre dutroisiegraveme contrat passeacute par le Job Network) a pratiquement doubleacute depuis 2002 (passant de 96 000en 200203 agrave un niveau preacutevu de 180 000 en 200405) ce qui laisse penser que lrsquoimpact desprogrammes srsquoest accru (mecircme si lrsquoon ne dispose pas encore drsquoestimations pour un groupe teacutemoinfiable) Pour les statistiques relatives aux prestations voir le Monthly Profile of Labour Market andRelated Payments agrave lrsquoadresse wwwworkplacegovau
43 Lrsquoobservation des effectifs de lrsquoaide sociale dans six pays (OCDE 2003a graphique 46) faitapparaicirctre une sensibiliteacute agrave la conjoncture qui peut ecirctre tregraves faible dans certains cas et assez fortedans drsquoautres mais qui ne semble pas empecirccher les facteurs structurels de jouer de toute faccedilon unrocircle important (les effectifs annuels deacutependent plus de la deacutecennie que de lrsquoanneacutee au cours delaquelle ils sont eacutevalueacutes)
44 Calmfors (1994) indique plusieurs raisons pour lesquelles divers types de programmes du marcheacutede travail peuvent avoir des rendements drsquoeacutechelle deacutecroissants Raiumlsanen (2003) cite lesconclusions drsquoune recherche indiquant que les programmes de formation sont plus efficaces dansle sud de la Finlande ougrave ils sont moins deacuteveloppeacutes que dans le nord et leur clientegravele est moinssouvent constitueacutee de personnes ayant deacutejagrave participeacute aux dispositifs preacuteceacutedents
45 Un quasi-marcheacute bien geacutereacute mesure lrsquoimpact relatif de diffeacuterents prestataires sur le devenirprofessionnel des beacuteneacuteficiaires La question de lrsquoimpact des prestataires par rapport agrave lrsquohypothegravesecontrefactuelle de lrsquoabsence de services nrsquoa pas de sens du point de vue de la gouvernance (agrave moinsque lrsquooption drsquoune politique qui nrsquoassurerait aucun service soit seacuterieusement envisageacutee) Undispositif de quasi-marcheacute demande encore beaucoup de travail de recherche pour documenter lapalette de services utiliseacutes par les diffeacuterents prestataires afin drsquoeacutevaluer les externaliteacutes de mesurerles effets sur les variables pour lesquelles les prestataires ne sont pas reacutemuneacutereacutes etc
46 Parmi les eacutetudes reacutecemment consacreacutees agrave lrsquoimpact des droits agrave prestations citons notamment Carling et al (2001) et Bennmarker et al (2004) pour la Suegravede Roed et Zhang (2003) pour la NorvegravegeVan Ours et Vodopivec (2004) pour la Sloveacutenie Cockx et Ries (2004) pour la Belgique et Lalive etZweimuller (2004) pour lrsquoAutriche Roed et Zhang exploitent un tregraves large eacutechantillon de donneacuteespour eacutetudier les effets qursquoont eus des variations de droits survenues par suite de bizarreriesadministratives tandis que Cockx et Ries examinent les taux de sortie vers lrsquoemploi autour de lapeacuteriode de fin de droits (leurs donneacutees se rapprochent sur le fond de celles rapporteacutees ici augraphique 42) les quatre autres eacutetudes eacutevaluent lrsquoimpact de lrsquoindemnisation en comparant lesreacutesultats avant et apregraves un changement de reacuteglementation En ce qui concerne lrsquoeacutelasticiteacute du tauxde sortie (du reacutegime drsquoindemnisation) par rapport au montant des allocations lrsquoeacutetude norveacutegiennelrsquoestime agrave ndash095 pour les hommes et agrave ndash035 pour les femmes la premiegravere eacutetude sueacutedoise agrave ndash16lrsquoeacutetude slovegravene agrave ndash1 ou davantage et la seconde eacutetude sueacutedoise indique un chiffre de 06 pour
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lrsquoeacutelasticiteacute de la dureacutee du chocircmage par rapport au taux de remplacement Drsquoapregraves les calculs uneextension de la dureacutee maximale drsquoindemnisation entraicircne une augmentation de la dureacutee effectivedu chocircmage drsquoun tiers en Sloveacutenie et de la moitieacute en Autriche (dans cas la dureacutee des droits estpasseacutee de 30 agrave 209 semaines comme le systegraveme autrichien comporte deacutejagrave une allocation drsquoassistancesans limitation de dureacutee on peut assimiler le changement examineacute agrave une augmentation du niveaudes prestations) Lrsquoeacutetude belge constate sur la base drsquoun eacutechantillon de chocircmeurs cohabitantsadmis au beacuteneacutefice de lrsquoindemnisation que les taux drsquoemploi qui sont en moyenne de 4 pendantla dureacutee de versement des allocations montent agrave 16 peu de temps apregraves que les inteacuteresseacutes onteacuteteacute avertis de leur arriveacutee prochaine en fin de droits (ce qui est habituellement une laquo surprise raquodans le systegraveme belge) puis agrave 25 14 mois apregraves la suspension effective des allocations
47 Les diffeacuterences constateacutees entre les individus en ce qui concerne le niveau des allocationseffectivement perccedilues ne sont pas une bonne source de variation pour estimer lrsquoimpact sur lescomportements si lrsquoon compare par exemple deux personnes par ailleurs identiques dont lrsquounetouche des allocations et lrsquoautre non il se peut que la premiegravere ne soit pas assez disponible pourtravailler et que ses indemniteacutes soient de ce fait reacuteduites ndash comme le sont ses chances de retrouverun emploi
48 Entre 1965 et 1975 en Suegravede une forte compression de la distribution des salaires a eu lieu et lestaux de remplacement eacutetaient eacuteleveacutes pour les travailleurs agrave bas salaire Mais gracircce aux mesuresactives en place le chocircmage est resteacute limiteacute jusqursquoagrave la fin des anneacutees 80
49 Pendant la peacuteriode de reacutecession qui a dureacute de 2000 agrave 2003 aux Eacutetats-Unis on a constateacute que lapopulation des parents isoleacutes avait perdu en valeur absolue environ un quart des gains reacutealiseacutesdans les anneacutees 90 en matiegravere de taux drsquoemploi (Sherman et al 2004) Cependant comme les tauxdrsquoemploi des autres groupes drsquoactifs ont eacutegalement reculeacute la baisse relative eacutetait limiteacutee
50 Les eacutevaluations ameacutericaines exploitent habituellement les registres des cotisations trimestriellesdrsquoassurance sociale qui permettent uniquement de savoir si un individu a exerceacute un emploi aucours de chaque trimestre et le montant total de ses gains sur les trois mois consideacutereacutes
51 laquo hellip la plupart des programmes se traduisaient encore par une reacuteduction sensible des effectifs delrsquoaide sociale agrave la fin de la cinquiegraveme anneacutee Ce reacutesultat est quelque peu surprenant dans lamesure ougrave agrave la mecircme eacutecheacuteance peu de programmes eacutetaient parvenus agrave hisser lrsquoemploi et lesgains au-dessus des niveaux constateacutes dans le groupe teacutemoin Cette situation est particuliegraverementfrappante dans le cas de Grand Rapids LFA ougrave le taux de beacuteneacuteficiaires eacutetait descendu de 3 pointsde pourcentage au-dessous de celui du groupe teacutemoin agrave la fin de la cinquiegraveme anneacutee mais ougrave lepourcentage de beacuteneacuteficiaires occupant un emploi cette anneacutee-lagrave affichait lui aussi une reacuteduction demecircme ampleur raquo (Hamilton et al 2001) Drsquoapregraves Michalopoulos (2004 p 20) laquo les programmesmixtes axeacutes sur le retour agrave lrsquoemploi sortent du lot Ils ont produit les effets les plus importants surles gains parmi les plus deacutefavoriseacutes mais ils ont moins reacuteduit les versements de prestations qursquoilsnrsquoont augmenteacute les gains En revanche les programmes axeacutes sur la recherche drsquoemploi ontdavantage reacuteduit les versements de prestations qursquoils nrsquoont augmenteacute les gains raquo
52 Lrsquoimpact des services de lrsquoemploi suppleacutementaires du PAS Plus srsquoest manifesteacute agrave partir de latroisiegraveme anneacutee mais sur le long terme ces services semblent avoir plus augmenteacute les gainstotaux que les prestations subordonneacutees agrave lrsquoemploi dans le programme PAS de base Card et Hyslop(2005) concluent que laquo Malgreacute lrsquoeffort suppleacutementaire de travail provoqueacute par les incitations duprogramme le PAS nrsquoa eu aucun impact sur le long terme sur les gains et un effet nul ou minimesur le long terme sur la perception des allocations raquo Foley (2004) suggegravere que le PAS a inciteacute lesmegraveres les plus motiveacutees agrave prendre un emploi agrave plein-temps dans lrsquoanneacutee afin de se qualifier pourle suppleacutement de revenu mais ces progregraves nrsquoeacutetaient pas maintenus et les services drsquoemploiauraient eacuteteacute neacutecessaires pour ameacuteliorer la qualiteacute de lrsquoappariement avec les emplois
53 Les reacutesultats citeacutes par Poppe et al (2003) montrent plus preacuteciseacutement que ndash dans les cas des anciensbeacuteneacuteficiaires de lrsquoaide sociale et des individus qui avaient initialement de longs anteacuteceacutedentsdrsquoemploi agrave bas salaire ndash le coefficient associeacute agrave lrsquoexpeacuterience professionnelle est de 2 par an pourceux qui ont conserveacute un mecircme emploi une fois prises en compte les autres caracteacuteristiquesobserveacutees Loeb et Corcoran (2001) estiment pourtant que les salaires des jeunes femmes ontaugmenteacute drsquoenviron 7 pour chaque anneacutee drsquoexpeacuterience professionnelle agrave plein-temps avec peudrsquoindications que les progregraves ndash mesureacutes de cette faccedilon ndash sont moins eacuteleveacutes pour les anciensbeacuteneacuteficiaires de lrsquoaide sociale que pour les autres Drsquoapregraves eux les politiques qui deacutebouchent surlrsquoemploi agrave plein-temps parviendront de ce fait agrave faire progresser les salaires
54 Les services proposeacutes dans le cadre du PESD comprenaient geacuteneacuteralement conseils etencouragements orientations aides financiegraveres pour les deacutepenses de reacuteparation automobile etpour le logement informations sur lrsquoEITC et meacutediation aupregraves des employeurs (voir les reacutesumeacutespublieacutes en 1998 agrave lrsquoadresse httppeertaacfhhsgovtaeventschronhtm )
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ISBN 92-64-01047-5
Perspectives de lrsquoemploi de lrsquoOCDE
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Chapitre 5
Les services publics de lrsquoemploi geacuterer la performance
Comment le Service public de lrsquoemploi (SPE) peut-il mesurer lrsquoimpact desprogrammes du marcheacute du travail et utiliser cette information pour mieux lesgeacuterer Les systegravemes de donneacutees du SPE doivent permettre drsquoidentifier le laquo reacutesultat raquodes programmes en termes drsquoimpact sur le chocircmage lrsquoemploi et les salaires Lesimpacts seront eacutevalueacutes selon la formule (B + tW) B correspondant aux prestationseacuteconomiseacutees t au taux drsquoimposition et W aux revenus totaux des participants crsquoest-agrave-dire le produit du nombre de mois travailleacutes et du taux de salaire mensuel sur unepeacuteriode allant jusqursquoagrave cinq anneacutees apregraves le deacutebut de la participation au programmeDans des systegravemes de quasi-marcheacute les prestataires des services de lrsquoemploi aurontune responsabiliteacute eacutetendue vis-agrave-vis de groupes de clients clairement deacutefinis Lecadre institutionnel preacuteviendra la manipulation des reacutesultats et lrsquolaquo eacutecreacutemage raquo (lanon-inscription de clients deacutesavantageacutes) par les prestataires et proteacutegera les droitsindividuels aux prestations Ces principes sous-jacents peuvent ecirctre adapteacutes pourgeacuterer la performance des systegravemes traditionnels de SPE Si la mesure des reacutesultatset lrsquoeacutevaluation des impacts des programmes semblent ecirctre des consideacuterationsrelativement techniques elles ont deacutejagrave joueacute un rocircle important dans lrsquohistoire de lapolitique du marcheacute du travail dans plusieurs pays de lrsquoOCDE
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5 LES SERVICES PUBLICS DE LrsquoEMPLOI GEacuteRER LA PERFORMANCE
IntroductionLe chapitre 4 eacutetait consacreacute agrave un examen de lrsquoimpact des programmes actifs du
marcheacute du travail (PAMT) Le preacutesent chapitre pose la question de savoir comment le
Service public de lrsquoemploi (SPE) peut mesurer lrsquoimpact des programmes du marcheacute du
travail et utiliser cette information pour mieux les geacuterer De faccedilon geacuteneacuterale les institutions
du SPE et les systegravemes de donneacutees doivent permettre drsquoidentifier lrsquoeffet produit par les
programmes du marcheacute du travail en termes de reacuteduction du chocircmage et drsquoaugmentation
de lrsquoemploi et des salaires et utiliser cette information pour remplacer les programmes
peu efficaces par des programmes plus efficaces Dans ce chapitre on passe en revue les
eacuteleacutements qui conditionnent la mise en œuvre reacuteussie des services de lrsquoemploi agrave financement
public dans une logique de marcheacute Ces mecircmes eacuteleacutements conditionnent aussi souvent
mecircme srsquoil peut y avoir assouplissement ou adaptation agrave certains eacutegards la gestion de la
performance des services publics
La section 1 passe en revue les donneacutees historiques montrant que lrsquoeacutevaluation peut
ecirctre un moteur de la gestion du SPE et des reacutesultats qursquoil obtient La section 2 eacutenonce
certains principes geacuteneacuteraux de gestion de la performance La section 3 est consacreacutee agrave i) un
examen des systegravemes quasi marchands dans lesquels les pouvoirs publics deacutefinissent les
mesures de reacutesultats et les conditions de financement des services publics de lrsquoemploi
fournis par des organisations indeacutependantes concurrentes et ii) la question de lrsquoapplication de
principes de gestion de la performance dans le cadre drsquoune conception plus traditionnelle
du SPE
Principaux reacutesultats La structure de gouvernance des services de lrsquoemploi est un deacuteterminant majeur de
leur efficaciteacute Par exemple le SPE doit geacuterer lrsquoorientation des demandeurs drsquoemploi vers
les programmes externes du marcheacute du travail de faccedilon agrave pouvoir mesurer lrsquoeffet de
motivation qui se produit avant que les clients nrsquoaccegravedent agrave ces programmes et les
reacutesultats qui en deacutecoulent en termes drsquoemploi apregraves que les clients sont sortis des
programmes Les prestataires exteacuterieurs doivent avoir une responsabiliteacute eacutetendue vis-agrave-
vis de groupes de clients clairement deacutefinis afin que lrsquoimpact de leurs services sur la
situation des clients puisse ecirctre mesureacute de faccedilon fiable
Les autoriteacutes du marcheacute du travail devraient suivre la situation des participants auxprogrammes du marcheacute du travail au regard des prestations de lrsquoemploi et dessalaires sur environ cinq ans Souvent les responsables du SPE considegraverent la
diminution du nombre des beacuteneacuteficiaires de prestations ou les taux drsquoemploi observeacutes
peu de temps apregraves une sortie des programmes du marcheacute du travail comme des
indicateurs de reacuteussite car ce sont les reacutesultats les plus visibles et les plus faciles agrave
observer En fait il est tregraves important aussi de savoir quels sont les programmes qui ont
veacuteritablement un effet beacuteneacutefique agrave long terme
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5 LES SERVICES PUBLICS DE LrsquoEMPLOI GEacuteRER LA PERFORMANCE
Les reacutesultats peuvent srsquoeacutevaluer selon une formule laquo B + tW raquo En premiegravere
approximation les programmes devraient ecirctre eacutevalueacutes en fonction de leur impact sur
(B + tW) B correspondant aux prestations eacuteconomiseacutees t au taux drsquoimposition et W aux
salaires totaux des participants (produit du taux drsquoemploi et du taux de salaire) Lorsque
lrsquoimpact est mesureacute sur une longue peacuteriode la composante salaires peut ecirctre
relativement importante Une gestion efficace des performances avec des reacutesultats
eacutevalueacutes selon la formule (B + tW) non seulement reacuteduirait le chocircmage total mais aussi
augmenterait le deacuteploiement de services de lrsquoemploi de nature agrave ameacuteliorer les reacutesultats
agrave long terme sur le plan de lrsquoemploi et des salaires La position nette des finances
publiques srsquoen trouverait ameacutelioreacutee car le critegravere (B + tW) signifie que les programmes
sont retenus lorsque les eacuteconomies reacutealiseacutees sur les prestations et le surcroicirct de recettes
fiscales qursquoils engendrent excegravedent leur coucirct
Il faut faire en sorte que les mesures de reacutesultats et drsquoimpacts soient difficiles agravemanipuler Lorsque les services de lrsquoemploi sont sous-traiteacutes les instances publiques
doivent eacutevaluer les reacutesultats en termes de nombre de clients qui continuent de percevoir
des prestations etou qui occupent un emploi sur la base des donneacutees officielles et non
pas des donneacutees fournies par les prestataires de services Les pays pourraient envisager
drsquoutiliser les donneacutees fiscales et de seacutecuriteacute sociale pour suivre les reacutesultats sur le plan
de lrsquoemploi et des salaires car cela serait peu coucircteux sous reacuteserve de prendre des
dispositions pour empecirccher lrsquoaccegraves agrave des donneacutees individuelles
Il faut eacuteviter lrsquolaquo eacutecreacutemage raquo autrement dit eacuteviter que les prestataires ne choisissent lesclients dont ils srsquooccuperont Ce sont les instances publiques qui doivent geacuterer les
orientations et veiller agrave ce que les reacutesultats en termes drsquoemploi soient mesureacutes pour
toutes les personnes orienteacutees vers un prestataire Ainsi les prestataires ne seront pas
inciteacutes agrave se deacutecharger de leurs clients les moins aiseacutement employables sur drsquoautres
prestataires ou drsquoautres dispositifs sociaux
Les instances publiques doivent preacuteserver les droits individuels agrave prestations Les
prestataires doivent pouvoir signaler qursquoune personne nrsquoest pas disponible pour un
emploi ou refuse de participer agrave un programme du marcheacute du travail mais dans le mecircme
temps les instances publiques doivent veiller agrave ce que les droits leacutegitimes agrave prestations
soient preacuteserveacutes
Les prestataires ou services qui ont peu drsquoimpact sur la situation des demandeursdrsquoemploi devraient ecirctre systeacutematiquement revus et le cas eacutecheacuteant remplaceacutes Mecircme
si la recommandation va de soi elle risque drsquoecirctre difficile agrave appliquer car dans les
systegravemes centraliseacutes les agents srsquoopposent aux restructurations et dans les systegravemes
deacutecentraliseacutes les acteurs qui dans lrsquoimmeacutediat beacuteneacuteficient de financements tendent agrave
ecirctre hostiles au changement
Ce cadre peut ecirctre drsquoapplication geacuteneacuterale Le cadre qui vient drsquoecirctre deacutecrit peut
srsquoappliquer agrave la gestion drsquoun quasi-marcheacute des services de lrsquoemploi mais aussi agrave la
gestion de la performance des bureaux locaux de lrsquoemploi au sein drsquoun systegraveme public
Lorsque les personnes nrsquoont aucun droit agrave prestations ou dans les pays en
deacuteveloppement ougrave le secteur informel est tregraves eacutetendu la mesure des reacutesultats en termes
drsquoemploi et de salaires observables au travers des donneacutees fiscales ou de seacutecuriteacute sociale
reacutecompenserait les services de lrsquoemploi pour avoir su amener leurs clients agrave lrsquoemploi
formel
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5 LES SERVICES PUBLICS DE LrsquoEMPLOI GEacuteRER LA PERFORMANCE
1 Exemples historiques de lrsquoutilisation de lrsquoeacutevaluation drsquoimpact pour la gouvernance du SPE
Il nrsquoest geacuteneacuteralement pas possible de constater directement les reacutesultats des PAMT et
crsquoest pourquoi il est si important de reacutealiser des eacutevaluations de lrsquoimpact des programmes
Pour la plupart des autres services il existe des mesures approximatives mais directes de
ce qui est produit Si les ordures ne sont pas ramasseacutees les habitants se plaignent Si les
routes ne sont pas bien entretenues les responsables des contrats de voirie le remarquent
Mais si un programme du marcheacute du travail nrsquoa pas drsquoimpact il ne produit concregravetement
aucun effet et cependant cela peut ne pas ecirctre connu drsquoaucun des acteurs concerneacutes Crsquoest
pourquoi il faut faire un effort tout particulier pour eacutevaluer lrsquoimpact des PAMT ou concevoir
les activiteacutes du SPE de telle faccedilon qursquoun impact en termes de reacutesultats soit directement
reacutecompenseacute
En deacutepit des difficulteacutes techniques que peut poser lrsquoutilisation des eacutevaluations de
programmes pour geacuterer le SPE on peut affirmer que la mesure des reacutesultats et les
eacutevaluations drsquoimpact ont joueacute un rocircle important dans lrsquohistoire de la politique du marcheacute
du travail dans plusieurs pays Nous retraccedilons ci-apregraves briegravevement cette histoire
Au Royaume-Uni au moins depuis 1986 les responsables de la politique de lrsquoemploi
suivent avec beaucoup drsquoattention lrsquoeacutevolution des effectifs de chocircmeurs inscrits qursquoils
mettent en relation avec les diffeacuterentes interventions et les diffeacuterents services proposeacutes
Lorsque lrsquoideacutee a eacuteteacute avanceacutee fin 1985 drsquoavoir des entretiens avec tous les chocircmeurs de
longue dureacutee dans le cadre du dispositif laquo Restart raquo le Treasury a preacutefeacutereacute mener un projet
pilote qui devrait ecirctre eacutevalueacute avant drsquoecirctre eacuteventuellement eacutetendu agrave tout le pays1 En 1987
une nouvelle organisation (lrsquoEmployment Service) a eacuteteacute mise en place Degraves le deacutepart cette
nouvelle structure a reacutealiseacute des eacutevaluations cibleacutees de ses activiteacutes En 1990 lrsquoEmployment
Service est devenu une agence autonome avec laquelle a eacuteteacute conclu un accord de
performance annuel qui se deacuteclinait en une multipliciteacute drsquoobjectifs quantifieacutes au premier
rang desquels figurait lrsquoobjectif consistant agrave reacutealiser le placement de 165 million de
chocircmeurs en 19901991 (Price 2000)
Tout au long des anneacutees 90 les autoriteacutes ont continueacute agrave donner ainsi beaucoup
drsquoimportance agrave lrsquoeacutevaluation quantitative Drsquoapregraves Greenberg et Shroder (2004) lrsquoEmployment
Service au Royaume-Uni a reacutealiseacute environ la moitieacute de toutes les expeacuterimentations
reacutealiseacutees en Europe dans le domaine des politiques du marcheacute du travail sur cette peacuteriode
Et ce souci de lrsquoexpeacuterimentation et de lrsquoeacutevaluation perdure ainsi qursquoen teacutemoignent par
exemple les eacutevaluations reacutecentes des New Deals des zones drsquoemploi agrave lrsquointention des
chocircmeurs et des actions telles que les entretiens axeacutes sur lrsquoemploi agrave lrsquointention des
beacuteneacuteficiaires drsquoautres types de prestations
Occasionnellement des programmes sont mis en œuvre agrave lrsquoeacutechelon national avant
que des eacutevaluations drsquoimpact aient fait apparaicirctre des reacutesultats concluants ou en deacutepit de
donneacutees amenant agrave conclure agrave un impact limiteacute Certains changements comme les
changements de systegraveme informatique et la reacuteforme de 1996 de la leacutegislation en matiegravere de
prestations ne peuvent par nature ecirctre testeacutes par avance Il nrsquoen reste pas moins que
lrsquoeacutevaluation a eacuteteacute un principe deacuteterminant de la longue seacuterie de changements
opeacuterationnels qui ont aideacute agrave faire passer le nombre des chocircmeurs inscrits de plus de
3 millions en 1986 agrave nettement moins drsquoun million actuellement
Aux Eacutetats-Unis en 1981 les Eacutetats ont eacuteteacute autoriseacutes agrave mener des expeacuteriences ougrave une
activiteacute serait exigeacutee en contrepartie des prestations sociales Proceacutedant par affectation
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5 LES SERVICES PUBLICS DE LrsquoEMPLOI GEacuteRER LA PERFORMANCE
aleacuteatoire la Manpower Demonstration Research Corporation a minutieusement eacutevalueacute
11 expeacuteriences et son rapport de 1986 sur les programmes comportant une forte exigence
drsquoactiviteacute a constateacute que ces programmes laquo font veacuteritablement une diffeacuterence Ils
augmentent lrsquoemploi et les revenus drsquoactiviteacute des beacuteneacuteficiaires et reacuteduisent la deacutependance
agrave lrsquoeacutegard des prestations raquo Le succegraves apparent de ces programmes a conduit agrave lrsquoadoption
en 1988 du Family Support Act instituant le programme de formation Job Opportunities
and Basic Skills qui exige des megraveres beacuteneacuteficiaires de prestations non seulement qursquoelles
srsquoinscrivent mais qursquoelles participent agrave certaines activiteacutes Au deacutebut des anneacutees 90 de
nombreux Eacutetats ont eacuteteacute autoriseacutes agrave tenter des expeacuteriences dans le domaine des prestations
sociales Tregraves vite on a constateacute une nette diminution du nombre des beacuteneacuteficiaires de
prestations sociales dans certains Eacutetats Ces observations ont contribueacute agrave structurer la
leacutegislation de 1996 relative agrave la reacuteforme de lrsquoaide sociale au niveau feacutedeacuteral (voir Zellman
et al 1999 voir aussi Council of Economic Advisers 1997) Par la suite la reacuteforme de lrsquoaide
sociale a entraicircneacute une reacuteduction plus forte que preacutevu du nombre de beacuteneacuteficiaires sans
pour autant creacuteer les situations difficiles que ses deacutetracteurs redoutaient
En Australie en mai 1998 la plupart des services publics de lrsquoemploi ont eacuteteacute remplaceacutes
par le dispositif Job Network qui dans un premier temps a assureacute des services au travers
de quelque 300 organisations sous contrat (OCDE 2001b) Les prestataires de services dans
le cadre du Job Network eacutetaient certes reacutecompenseacutes en fonction des reacutesultats obtenus par
leurs clients en matiegravere drsquoemploi durant trois mois au moins (avec une prime suppleacutementaire
si les reacutesultats duraient six mois) Mais ce meacutecanisme incitatif nrsquoa eu en fait qursquoun effet
limiteacute car lrsquoessentiel de la reacutemuneacuteration du prestataire eacutetait lieacute agrave lrsquoinscription initiale du
demandeur drsquoemploi et non pas aux placements Agrave court terme (contrat couvrant la
peacuteriode 1998-2000) une strateacutegie consistant agrave inscrire les demandeurs drsquoemploi sans deacutepenser
beaucoup par la suite en services pouvait ecirctre profitable
Lors de la premiegravere seacuterie drsquoappels drsquooffres (1997) des contrats ont eacuteteacute passeacutes avec des
prestataires tregraves divers ce qui srsquoest traduit par une grande variabiliteacute des performances
Les prestataires ont reccedilu une premiegravere eacutevaluation geacuteneacuterale non publieacutee de leurs
performances individuelles en matiegravere de placements au deacutebut de 1999 Les premiegraveres
notations ajusteacutees de maniegravere agrave tenir compte des caracteacuteristiques de la population
couverte et des conditions locales du marcheacute du travail de faccedilon agrave mesurer lrsquoimpact reacuteel et
non pas des reacutesultats bruts ont eacuteteacute publieacutees en mars 2001 Ainsi peu agrave peu les prestataires
ont pu connaicirctre leur performance bonne ou mauvaise et adapter leurs strateacutegies et les
pouvoirs publics ont pu choisir les prestataires sur la base de leurs performances Le DEWR
(2003 p 8) a constateacute une augmentation de lrsquoimpact net des services fournis dans le cadre
du Job Network qursquoil a attribueacutee laquo au deacuteveloppement du marcheacute et derniegraverement agrave
lrsquointroduction du systegraveme de notation qui a provoqueacute une nette ameacutelioration des
performances raquo Des reacuteformes de vaste ampleur ont eacuteteacute annonceacutees en 2002 et sont entreacutees
en vigueur au cours de la troisiegraveme peacuteriode de contrat du Job Network qui srsquoest ouverte en
juillet 2003 Au total les ameacuteliorations reacutecentes sur le plan de lrsquoimpact des programmes et
des reacutesultats drsquoensemble (deacutecrits plus en deacutetail au chapitre 4) reflegravetent agrave la fois les vastes
travaux de recherche qui ont contribueacute agrave faccedilonner la strateacutegie et les progregraves dans la
preacutecision et lrsquoinfluence des mesures explicites des performances compareacutees des
prestataires
En Nouvelle-Zeacutelande la politique du marcheacute du travail a eacuteteacute radicalement modifieacutee
en 1998 avec lrsquointeacutegration de la gestion des prestations et des services de lrsquoemploi au sein
drsquoune entiteacute unique Work and Income et avec lrsquointroduction drsquoobjectifs internes pour des
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5 LES SERVICES PUBLICS DE LrsquoEMPLOI GEacuteRER LA PERFORMANCE
placements stables (emplois durant plus de trois mois) Actuellement les clients sont
reacutepartis entre plusieurs cateacutegories en fonction du conseiller qui srsquooccupe drsquoeux du bureau
local de la reacutegion etc et les performances en termes drsquoemplois stables sont suivies agrave
chacun de ces niveaux La reacuteforme ne srsquoest pas opeacutereacutee sans heurts dans un premier temps
et le nombre des placements en 199899 eacutetait tregraves infeacuterieur agrave lrsquoobjectif2 Cependant
en 20002001 le nombre des placements a doubleacute deacutepassant largement lrsquoobjectif (Wallis
2001) et le chocircmage total a commenceacute de deacutecroicirctre drsquoenviron 10 lrsquoan La philosophie
volontariste de la nouvelle entiteacute a eu des effets de plus en plus positifs lrsquoapproche de
gestion axeacutee sur les reacutesultats se stabilisant et la deacutecrue du chocircmage srsquoest acceacuteleacutereacutee avec
lrsquointroduction drsquoun ensemble de mesures drsquoactivation en 2003 (voir chapitre 4 graphique 41)
Les progregraves en volume et en preacutecision dans les eacutevaluations ont sans doute fortement
contribueacute agrave la mise en œuvre de politiques efficaces Certes les autoriteacutes neacuteo-zeacutelandaises
publiaient depuis au moins une deacutecennie des eacutevaluations drsquoimpact des diffeacuterents
programmes du marcheacute du travail mais laquo agrave partir de 1998 lrsquoeacutevaluation des programmes a
beaucoup progresseacute et en 1998 un examen a mis en lumiegravere la neacutecessiteacute drsquoeacutelaborer des
mesures homogegravenes des reacutesultats drsquoeacutenoncer des critegraveres de reacuteussite preacutedeacutefinis et de
construire des mesures robustes du coucirct ou de lrsquoefficaciteacute des programmes au regard de
leur coucirct Tous ces eacuteleacutements eacutetaient indispensables pour pouvoir proceacuteder agrave des
comparaisons raquo (Johri et al 2004) Dixon (2002) a reacutefleacutechi agrave lrsquoutilisation de donneacutees
administratives agrave des fins drsquoeacutevaluation et Mareacute (2002) a preacutesenteacute des estimations drsquoimpact
pour toute une seacuterie drsquointerventions dans le domaine de lrsquoemploi
Le Danemark en 1994 a adopteacute une reacuteforme associant des politiques actives du
marcheacute du travail et des mesures administratives pour garantir la mise en œuvre de
critegraveres drsquoattribution des prestations La reacuteforme ne srsquoenracinait pas dans une culture de
lrsquoeacutevaluation de lrsquoimpact des programmes (elle refleacutetait un consensus au sein de
lrsquoadministration et chez les partenaires sociaux favorable agrave une reacuteforme pour faire reculer
le chocircmage sans douter de la meacutethode agrave appliquer) Cependant lrsquoimportance des critegraveres
drsquoadmission au beacuteneacutefice des prestations et de lrsquoimpact des reacuteformes a eacuteteacute mise en avant
par des travaux de recherche entrepris par le ministegravere des Finances et le ministegravere du
Travail agrave la fin des anneacutees 90 (voir OCDE 2000 chapitre 4 et OCDE 2002 chapitre 4)
Reacutecemment la politique drsquoorientation systeacutematique vers des programmes du marcheacute du
travail durant la peacuteriode active de perception des prestations a eacuteteacute assouplie au profit
drsquointerventions plus leacutegegraveres toujours drsquoorientation active3
Aux Pays-Bas des principes drsquoactivation ont eacuteteacute mis en œuvre au cours des anneacutees 90
(voir OCDE 2003a tableau 43) Depuis 2000 des services essentiels en matiegravere drsquoemploi
sont dispenseacutes par des prestataires priveacutes vers lesquels les clients sont orienteacutes par un
acteur public comme en Australie Cependant agrave la diffeacuterence de ce qui se passe en
Australie ce nrsquoest pas lrsquoadministration centrale qui gegravere les contrats avec les prestataires
aux Pays-Bas ce sont les communes qui gegraverent les contrats pour les beacuteneacuteficiaires de
lrsquoassistance chocircmage4 De ce fait il nrsquoy a guegravere drsquoeacutevaluation centraliseacutee du fonctionnement
de ce quasi-marcheacute et il nrsquoy a pas de cadre statistique national qui permette une notation
des reacutesultats obtenus par les diffeacuterents prestataires agrave des fins de comparaison5
En Suisse un systegraveme de notation de la performance obtenue par les bureaux locaux
de lrsquoemploi en termes de reacuteduction du nombre des beacuteneacuteficiaires de prestations a eacuteteacute mis en
œuvre en 2000 La publication de ces notations a eacuteteacute preacuteceacutedeacutee par un examen approfondi
des deacuteterminants de lrsquoefficaciteacute de lrsquoaction des bureaux locaux en termes de placements
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5 LES SERVICES PUBLICS DE LrsquoEMPLOI GEacuteRER LA PERFORMANCE
(voir OCDE 2001a) Les notations ont aideacute agrave ameacuteliorer les performances des bureaux locaux
de lrsquoemploi ce qui a entraicircneacute une baisse du taux de chocircmage enregistreacute Cependant les
cantons ougrave le taux de chocircmage est faible ont mis en doute la validiteacute des notations et le lien
entre financement et notation (systegraveme de bonus-malus) a eacuteteacute aboli en janvier 2003
(OCDE 2004)6
Au total une culture de gestion fondeacutee sur le suivi des reacutesultats lrsquoestimation de
lrsquoimpact et le remplacement des programmes les moins efficaces par des programmes plus
efficaces a eacuteteacute dans une perspective historique un eacuteleacutement deacuteterminant dans la mise en
œuvre de politiques efficaces au Royaume-Uni et aux Eacutetats-Unis agrave partir des anneacutees 80 et
reacutecemment en Australie et en Nouvelle-Zeacutelande Les Pays-Bas et la Suisse ont mis en place
des systegravemes de gestion de la performance mais dans ces pays la division des
responsabiliteacutes entre lrsquoeacutechelon national et lrsquoeacutechelon local rend relativement difficile la
mesure de lrsquoimpact obtenu par les services de lrsquoemploi et la mise en œuvre de changements
sur cette base
2 Principes geacuteneacuteraux de gestion des performancesDans cette section on examine comment les principes de gestion des performances
devraient ecirctre appliqueacutes en mettant en lumiegravere certaines des questions et des contraintes
qui jouent dans le domaine des politiques du marcheacute du travail
A Si le SPE est deacutecentraliseacute le financement doit ecirctre subordonneacute aux principes de la gestion des performances
Les prestations de chocircmage et les services de lrsquoemploi sont souvent financeacutes au niveau
national (ou dans certains cas au niveau reacutegional au niveau des Eacutetats ou au niveau des
provinces)7 En revanche les services de lrsquoemploi sont mis en œuvre au niveau local
Lrsquoeacutechelon national doit exercer un controcircle sur lrsquoeacutechelon local car il finance les services de
lrsquoemploi et il doit pousser agrave limiter les deacutepenses drsquoautant que les services de lrsquoemploi au
niveau local ne sont pas neacutecessairement enclins agrave appliquer des critegraveres drsquoadmissibiliteacute agrave
des personnes volontairement au chocircmage En fait les collectiviteacutes locales peuvent juger
inteacuteressant que lrsquoeacutechelon national apporte une garantie de revenu y compris agrave des
personnes dont la disponibiliteacute pour un emploi est limiteacutee Lrsquoeacutechelon national doit aussi
imposer des normes homogegravenes et veiller agrave ce que les connaissances accumuleacutees au plan
national servent agrave ameacuteliorer les pratiques au plan local Lrsquoeacutechelon local devrait mettre agrave
profit les services fournis au niveau national ndash systegravemes drsquoinformation standardiseacutes
mateacuteriel de formation et conclusions de travaux de recherche concernant les strateacutegies de
placement efficaces etc ndash et devrait aussi pouvoir travailler de faccedilon autonome pour
adapter sa strateacutegie aux speacutecificiteacutes locales et tenter des expeacuteriences Par conseacutequent il
faut agrave la fois un controcircle hieacuterarchique une autonomie locale et une communication qui
joue dans les deux sens Cela peut sans doute se reacutealiser avec un SPE traditionnel associeacute agrave
une logique de gestion des performances ou agrave un quasi-marcheacute (voir plus loin agrave la
section 3)
B Lrsquoimpact des programmes dans le domaine de lrsquoemploi devrait ecirctre eacutevalueacute par le SPE
Les institutions du SPE repreacutesentent souvent directement une bonne partie des
deacutepenses consacreacutees aux PAMT8 Et elles continuent de jouer un rocircle tregraves important
lorsque les services de lrsquoemploi sont sous-traiteacutes et que des mesures agrave long terme sont
mises en œuvre par drsquoautres institutions que celles du SPE Les prestataires indeacutependants
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5 LES SERVICES PUBLICS DE LrsquoEMPLOI GEacuteRER LA PERFORMANCE
ne sont pas bien placeacutes pour eacutevaluer lrsquoimpact global des services qursquoils fournissent eux-
mecircmes et le SPE doit geacuterer les programmes du marcheacute du travail en exploitant les
enseignements tireacutes de certaines sortes drsquoeacutevaluations drsquoimpact
La mesure quantitative des reacutesultats et de lrsquoimpact des programmes est une activiteacute
relativement technique par rapport agrave lrsquoactiviteacute traditionnelle du SPE et agrave ses preacuteoccupations
de gestion Cependant lrsquoenvironnement des politiques actives du marcheacute du travail nrsquoest
pas ce qursquoil eacutetait il y a 40 ans Les ameacuteliorations du niveau de protection sociale depuis la
guerre ont accru la deacutependance agrave lrsquoeacutegard des prestations et rencheacuteri les coucircts Actuellement
sept pays europeacuteens consacrent plus de 1 de leur PIB aux seuls programmes actifs Agrave ce
niveau de deacutepenses il est normal drsquoecirctre tregraves soucieux de veiller agrave ce que les ressources
soient bien geacutereacutees Le coucirct des systegravemes drsquoinformation et des travaux de recherche est aiseacute
agrave couvrir srsquoils sont efficaces Dans le mecircme temps les progregraves sur le plan des technologies
de lrsquoinformation et des connaissances techniques tendent agrave rendre viables des strateacutegies
plus sophistiqueacutees en matiegravere drsquoeacutevaluation et de gestion des performances
Si les eacutevaluations drsquoimpact dont on a connaissance ont souvent un caractegravere
technique cela tient en partie agrave un biais de publication Des eacutevaluations relativement
simples reacutealiseacutees par le SPE ont souvent produit des reacutesultats inteacuteressants dans une
perspective opeacuterationnelle Par exemple la mise en œuvre agrave titre pilote du dispositif
Restart au Royaume-Uni en 1986 (voir ci-dessus) et du dispositif WRK4U en Nouvelle-
Zeacutelande en 2003 (voir chapitre 4) a donneacute lieu agrave des estimations quasi immeacutediates de leur
impact et la deacutecision drsquoeacutetendre ces dispositifs a pu ecirctre prise quelques mois seulement
apregraves qursquoon ait enregistreacute de premiers reacutesultats extrecircmement positifs Lorsque les services
de lrsquoemploi sont sous-traiteacutes dans un cadre coheacuterent les reacutesultats apparaissent assez
ineacutegaux et lrsquoon peut alors repeacuterer lrsquoimpact relatif des diffeacuterents prestataires avec une
preacutecision suffisante sans avoir agrave recourir agrave des analyses statistiques tregraves complexes
(encadreacute 51) Mecircme lorsque lrsquoon tente drsquoeacutevaluer les programmes en proceacutedant par
affectation aleacuteatoire les conclusions consistent agrave observer les diffeacuterences dans les reacutesultats
entre le groupe pilote (groupe traiteacute) et le groupe teacutemoin et une analyse plus complexe ne
modifie pas fondamentalement les conclusions De faccedilon geacuteneacuterale mecircme si les techniques
drsquoeacutevaluation les plus sophistiqueacutees ne sont habituellement mises en œuvre que par des
chercheurs universitaires le SPE devrait utiliser lrsquoeacutevaluation sous une forme ou sous une
autre comme instrument de gestion Dans le mecircme temps lorsque le SPE srsquoappuie sur ses
eacutevaluations non seulement agrave des fins de gestion interne mais aussi pour justifier des
demandes de dotation budgeacutetaire un controcircle et des veacuterifications externes srsquoimposent
C Le SPE devrait suivre les reacutesultats en termes drsquoemploi et pas seulement lrsquoeacutevolution du nombre des beacuteneacuteficiaires de prestations
Souvent lrsquoadministration compte sur le SPE pour faire reculer le chocircmage total
consideacuterant que les chocircmeurs sont le groupe cibleacute par ces services En revanche on precircte
moins drsquoattention au taux drsquoemploi et en tout eacutetat de cause il est probable que
drsquoeacuteventuelles ameacuteliorations sur ce plan ne seront pas attribueacutees au SPE9 Pourtant il nrsquoest
pas rationnel de se polariser exclusivement sur le recul du chocircmage (ou la reacuteduction du
nombre des beacuteneacuteficiaires de prestations srsquoagissant du systegraveme drsquoaide sociale aux Eacutetats-
Unis) Les services de lrsquoemploi peuvent ameacuteliorer la situation des finances publiques en
induisant une augmentation des recettes publiques autant qursquoen amenant une reacuteduction
de la charge que repreacutesentent les prestations Souvent les services de lrsquoemploi contribuent
agrave faire apparaicirctre le travail non deacuteclareacute et agrave le reacuteinteacutegrer dans lrsquoeacuteconomie deacuteclareacutee
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5 LES SERVICES PUBLICS DE LrsquoEMPLOI GEacuteRER LA PERFORMANCE
Encadreacute 51 Variabiliteacute des reacutesultats dans des systegravemes de quasi-marcheacute en Australie et au Royaume-Uni
Dans un systegraveme de quasi-marcheacute les services de lrsquoemploi les plus importants fournis agraveun chocircmeur ndash en particulier le suivi des dossiers qui implique notamment un conseil etune aide agrave la recherche drsquoemploi ndash lui sont fournis par des prestataires priveacutes en situationde concurrence Dans des conditions de concurrence eacutequitables les comparaisons dereacutesultats entre prestataires montrent lrsquoimpact de la plus ou moins grande efficaciteacute desservices fournis La variabiliteacute des reacutesultats est particuliegraverement grande sur un marcheacute decreacuteation reacutecente car une fois que le quasi-marcheacute srsquoest stabiliseacute les intervenants auxperformances relativement meacutediocres ont disparu
Au cours de la premiegravere seacuterie drsquoappels drsquooffres du Job Network en Australie les taux dereacutemuneacuteration sur la base des reacutesultats (les reacutesultats qui donnent lieu agrave reacutemuneacuterationseacutetant en regravegle geacuteneacuterale un accegraves agrave lrsquoemploi qui dure au moins 3 mois) mesureacutes six moisou plus apregraves qursquoun chocircmeur a inteacutegreacute les service drsquoAide intensive (services destineacutes auxdemandeurs drsquoemploi difficiles agrave placer) fluctuaient au sein drsquoune mecircme reacutegion entre25 environ pour le prestataire le plus performant et 9 pour le prestataire le moinsperformant (OCDE 2001b note 80) Les prestataires issus de la premiegravere peacuteriode decontrat qui ont obtenu de nouveaux contrats lors du deuxiegraveme cycle drsquoappels drsquooffresavaient des taux moyens de paiement sur la base des reacutesultats pregraves de 25 supeacuterieurs agrave lamoyenne globale pour lrsquoensemble des prestataires au cours de la premiegravere peacuteriode decontrat (OCDE 2001b)
Au Royaume-Uni les chocircmeurs de longue dureacutee dans certaines zones urbainesparticuliegraverement deacutefavoriseacutees sont orienteacutes vers les prestataires des zones drsquoemploi quiassurent pendant six mois le conseil en matiegravere drsquoemploi et les services de placement agravela place des prestataires publics (dispositif Jobcentre Plus et New Deal 25 Plus) Lesprestataires sont motiveacutes par un systegraveme qui leur assure une reacutemuneacuteration lorsque lesclients cessent de deacutependre des prestations et accegravedent agrave un emploi qui dure au moinstrois mois Il a eacuteteacute constateacute (Hales et al 2003) que 11 mois environ apregraves une orientationvers un prestataire de zone drsquoemploi 34 des participants ont connu un eacutepisode de travailreacutemuneacutereacute alors que la proportion nrsquoest que de 24 dans le groupe teacutemoin suivi par lesystegraveme public
Comme ces chiffres le suggegraverent un prestataire performant peut tregraves bien augmenter de50 les reacutesultats en termes drsquoemploi pour des groupes relativement deacutefavoriseacutes parconseacutequent la gestion des performances sur la base des reacutesultats mesureacutes est possiblesans avoir agrave recourir agrave des techniques tregraves complexes
Des eacutevaluations expeacuterimentales font apparaicirctre des reacutesultats similaires pour certainsprogrammes publics tregraves performants Au Royaume-Uni des eacutevaluations ont montreacute queles dispositifs Supportive Caseloading (1993) 1-2-1Workwise (1994-1996 pour leschocircmeurs de longue dureacutee acircgeacutes de 15 agrave 24 ans) et 1-2-1 pour les chocircmeurs de tregraves longuedureacutee (1996-1997) ont permis drsquoeacutelever les taux drsquoemploi 26 semaines apregraves affectationaleacuteatoire les faisant passer de 8 agrave 22 de 12 agrave 18 et de 8 agrave 14 respectivementChaque fois le service additionnel essentiel consistait en des rencontres multiples avec unconseiller individuel (Employment Service Research and Evaluation Branch ReportsNos 95 109 et 115 reacutesumeacutes dans Greenberg et Shroder 2004)
Sur 29 reacutegions six comptaient un prestataire dans la cateacutegorie une eacutetoile (moins de 6 de taux depaiement sur la base des reacutesultats) et 15 avaient un prestataire dans la cateacutegorie cinq eacutetoiles (taux depaiement sur la base des reacutesultats supeacuterieur agrave 25 ) les performances au sein drsquoune reacutegion varientgeacuteneacuteralement dans les limites de cette fourchette (DEWRSB 2000)
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5 LES SERVICES PUBLICS DE LrsquoEMPLOI GEacuteRER LA PERFORMANCE
Pourtant on ne se tient pas reacuteguliegraverement informeacute de ces reacutesultats Le suivi agrave long terme
des reacutesultats sur le plan de lrsquoemploi et des salaires permet drsquoattirer davantage lrsquoattention
des responsables publics sur le surcroicirct de recettes fiscales induit par lrsquoaction des services
de lrsquoemploi Cela peut amener agrave constater que les services de lrsquoemploi en augmentant
lrsquoemploi et les salaires ndash mecircme si en regravegle geacuteneacuterale ils sont plus coucircteux que des services
visant simplement agrave reacuteduire le nombre des beacuteneacuteficiaires de prestations ndash ameacuteliorent les
finances publiques
Dans certains pays de lrsquoOCDE et de faccedilon geacuteneacuterale dans les pays exteacuterieurs agrave la zone
de lrsquoOCDE la couverture du chocircmage par les prestations reste limiteacutee et cela nrsquoa guegravere
drsquointeacuterecirct de se polariser sur la reacuteduction du nombre des beacuteneacuteficiaires de prestations Les
objectifs consistant par exemple agrave ameacuteliorer laquo la transparence raquo du marcheacute du travail et
lrsquoadeacutequation des offres et des demandes drsquoemploi agrave apporter conseil et orientation
professionnels et agrave encourager le travail formel pour faire reculer le travail informel sont
des objectifs plus importants Dans cette optique lrsquoimpact des services de lrsquoemploi ne peut
pas se mesurer en fonction de la reacuteduction du nombre des beacuteneacuteficiaires de prestations
mais il reste inteacuteressant de mesurer leur impact en termes drsquoemploi et de salaires
Dans la plupart des pays jusqursquoagrave une peacuteriode reacutecente le SPE ne pouvait suivre
reacuteguliegraverement que le statut des participants aux programmes du marcheacute du travail au
regard des prestations Les informations statistiques sur la situation des participants aux
programmes du marcheacute du travail sur le plan de lrsquoemploi et des salaires se limitaient agrave ce
qursquoon sait gracircce agrave des enquecirctes par questionnaire occasionnelles ndash souvent tregraves
occasionnelles Cependant le croisement des donneacutees ne pose plus guegravere de problegravemes
techniques aujourdrsquohui et les pays de lrsquoOCDE rapprochent de plus en plus leurs bases de
donneacutees des beacuteneacuteficiaires de prestations et leurs bases de donneacutees des cotisations de
seacutecuriteacute sociale et de donneacutees fiscales agrave des fins de recherche et drsquoeacutevaluation10 Cela pos e
des problegravemes de confidentialiteacute car les autoriteacutes ne souhaitent pas rendre publiques des
donneacutees de revenus individuelles Lrsquoaccegraves agrave des donneacutees individuelles drsquoemploi et de
salaires doit ecirctre tregraves encadreacute alors que les donneacutees destineacutees agrave une exploitation plus
geacuteneacuterale (agrave des fins de recherche par exemple) peuvent ecirctre diffuseacutees sous reacuteserve
drsquoanonymat Cependant une utilisation seacutecuriseacutee des donneacutees drsquoemploi et de salaires
pour suivre les reacutesultats des programmes du marcheacute du travail devrait ecirctre possible pour
un coucirct limiteacute11 il sera relativement difficile pour les pouvoirs publics drsquoencourager
systeacutematiquement des objectifs tels que le maintien dans lrsquoemploi et la progression des
salaires srsquoil demeure difficile ou coucircteux au niveau opeacuterationnel de savoir quels sont les
reacutesultats obtenus On peut certes suivre les reacutesultats en termes drsquoemploi et de salaires
sans exploiter les donneacutees fiscales mais mecircme des proceacutedures lourdes peuvent ne geacuteneacuterer
qursquoune information relativement incomplegravete12
D Deacutefinir la valeur des reacutesultats obtenus chez le client B + tW
La valeur des transitions du chocircmage vers lrsquoemploi correspond en gros agrave la formule
(B + tW) B repreacutesentant les eacuteconomies reacutealiseacutees sur les prestations du fait de lrsquoaccegraves agrave
lrsquoemploi13 t le taux drsquoimposition des salaires et W les salaires mesure qui combine le
nombre de mois drsquoemploi et les gains mensuels On peut estimer que la formule (B + tW)
rend compte de lrsquoimpact qursquoun accroissement de lrsquoemploi a sur les finances publiques14
le recours agrave des programmes dont lrsquoimpact sur (B + tW) excegravede leur coucirct ameacuteliore la
position nette des finances publiques15 La formule (B + tW) ne donne pas une mesure
exacte de lrsquoeffet beacuteneacutefique de lrsquointervention des services drsquoemploi ndash par exemple elle
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5 LES SERVICES PUBLICS DE LrsquoEMPLOI GEacuteRER LA PERFORMANCE
nrsquointegravegre pas directement les facteurs non salariaux dans la qualiteacute des placements et ne
permet pas de savoir jusqursquoagrave quel point les mesures drsquoactivation opegraverent un tri dans les
demandes de prestations (voir chapitre 4) ndash mais il semble que ce soit la mesure disponible
la plus approprieacutee16 Des indicateurs comme le nombre de placements reacutealiseacutes ou le
nombre drsquoentreacutees dans lrsquoemploi durant au moins trois mois souvent utiliseacutes17 doivent
ecirctre consideacutereacutes comme des indicateurs intermeacutediaires ndash exacts dans la mesure ougrave lrsquoimpact
des programmes sur ces indicateurs rend plus ou moins correctement compte de lrsquoimpact
agrave long terme des programmes sur (B + tW) Le taux drsquoemploi moyen drsquoun groupe de
demandeurs drsquoemploi qui a eacuteteacute orienteacute vers un certain programme augmentant en regravegle
geacuteneacuterale avec le temps lrsquoeacuteleacutement salaires constitue une part de plus en plus importante de
(B + tW) lorsque les reacutesultats sont mesureacutes sur une peacuteriode relativement longue
E Des aspects davantage institutionnels
Inteacutegriteacute des pratiques concernant les prestations et la fiscaliteacute
Lorsque le laquo produit raquo drsquoun programme du marcheacute du travail est mesureacute et donne lieu
agrave paiement en fonction de lrsquoimpact sur les prestations servies et sur les revenus drsquoactiviteacute
lrsquointeacutegriteacute des pratiques concernant les prestations doit ecirctre controcircleacutee et garantie de faccedilon
indeacutependante Une reacuteduction du coucirct des prestations qui reacutesulterait de refus arbitraires de
reconnaissance des droits ne serait pas un reacutesultat utile ce serait une maniegravere de manipuler
les reacutesultats qui fausserait la mesure De mecircme une augmentation des salaires deacuteclareacutes
dont rendraient compte les sources de donneacutees administratives ne serait pas veacuteritablement
une ameacutelioration si les reacutesultats eacutetaient obtenus gracircce agrave des deacuteclarations de salaires
artificielles ou agrave des pratiques fiscales abusives18
Dans un quasi-marcheacute ce principe implique que bien que les prestataires doivent
pouvoir deacuteclencher des sanctions sur les prestations si un demandeur drsquoemploi ne satisfait
pas agrave certaines conditions (par exemple ne se preacutesente pas agrave un entretien ou refuse un
emploi qui pourrait lui convenir) les pouvoirs publics doivent geacuterer un systegraveme indeacutependant
de tribunaux et drsquoinstances drsquoappel pour proteacuteger les droits des demandeurs drsquoemploi19
Reacutepartition claire des responsabiliteacutes
Des reacutesultats positifs sur le marcheacute du travail peuvent refleacuteter des types diffeacuterents
drsquointerventions Cependant il est techniquement difficile de mesurer seacutepareacutement lrsquoimpact
drsquoune multipliciteacute drsquointerventions de nature diffeacuterente20 La gestion des performances
implique donc drsquoallouer la responsabiliteacute des reacutesultats concernant les clients agrave des uniteacutes
identifiables responsables sur une assez longue peacuteriode drsquoun assez large eacuteventail
drsquointerventions sur le marcheacute du travail plutocirct que de fractionner agrave lrsquoexcegraves les responsabiliteacutes
entre diffeacuterents programmes diffeacuterents niveaux hieacuterarchiques ou diffeacuterentes institutions
au sein du SPE Lorsque des uniteacutes bien identifieacutees ont des responsabiliteacutes relativement
larges elles ont un impact important et clair sur les reacutesultats et alors la gestion des
performances en termes de mesure de lrsquoimpact est viable21
Crsquoest lrsquoune des raisons pour lesquelles il faut que les institutions du SPE soient
laquo inteacutegreacutees raquo Si les bureaux de lrsquoemploi au niveau local sont tributaires des pratiques drsquoune
administration distincte au niveau local pour appliquer des sanctions agrave des demandeurs
drsquoemploi qui ne se preacutesentent pas ou si les bureaux locaux sont confronteacutes agrave des variations
erratiques des possibiliteacutes drsquoaccegraves agrave des PAMT proposeacutes par une tierce partie une fraction
seulement de la variabiliteacute des reacutesultats au niveau local pourra ecirctre imputeacutee agrave juste titre
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5 LES SERVICES PUBLICS DE LrsquoEMPLOI GEacuteRER LA PERFORMANCE
aux bureaux locaux de lrsquoemploi et une gestion sur la base des reacutesultats ne sera pas fondeacutee
Lorsque les bureaux de lrsquoemploi ont suffisamment prise sur les trois grandes fonctions du
SPE ils peuvent mettre en œuvre une strateacutegie coheacuterente qui a un impact clairement
identifiable sur les reacutesultats22 Neacuteanmoins dans une optique de gestion des performances
lrsquointeacutegration complegravete de toutes les fonctions agrave un seul et mecircme niveau (peut-ecirctre au
niveau local) nrsquoest pas souhaitable Les responsabiliteacutes doivent aussi ecirctre partageacutees entre
les laquo agents raquo au niveau local chargeacutes de mettre en œuvre les politiques et un laquo principal raquo
agrave un plus haut niveau chargeacute drsquoaspects importants tels que lrsquoapplication uniforme de
critegraveres drsquoaccegraves aux prestations et des proceacutedures homogegravenes pour lrsquoorientation des clients
vers les prestataires et la mesure des reacutesultats obtenus par ceux-ci
Processus drsquoaffectation deacuteterministe
Le processus drsquoorientation des demandeurs drsquoemploi vers les programmes dont on
souhaite mesurer lrsquoimpact ne doit pas deacutependre des demandeurs drsquoemploi ni des
prestataires de services (sinon les estimations de lrsquoimpact seront aiseacutement fausseacutees par un
biais de seacutelection ndash on parle drsquolaquo eacutecreacutemage raquo par le prestataire de services)23 On peut mettre
en œuvre un processus drsquoorientation deacuteterministe en affectant de maniegravere aleacuteatoire les
clients aux prestataires mais on peut aussi srsquoen tenir agrave des modaliteacutes traditionnelles les
demandeurs drsquoemploi dans chaque zone nrsquoayant drsquoautre possibiliteacute que de srsquoinscrire
aupregraves du bureau local de lrsquoemploi Un processus drsquoorientation deacuteterministe peut admettre
que les demandeurs drsquoemploi et les agents chargeacutes de mettre en œuvre les programmes
puissent neacutegocier sur des points de deacutetail (choix drsquooption dans le cadre du dispositif du
New Deal au Royaume-Uni par exemple) mais pas sur lrsquoorientation initiale (choix du
prestataire si lrsquoon reprend lrsquoexemple du New Deal) Un processus drsquoorientation deacuteterministe
peut aussi admettre que les prestataires ou les programmes se speacutecialisent ndash par exemple
un prestataire pourrait se speacutecialiser dans les services aux travailleurs acircgeacutes licencieacutes de
lrsquoindustrie lourde agrave condition que le prestataire ou le programme accepte ensuite tous les
clients appartenant agrave cette cateacutegorie qui sont dirigeacutes vers lui
En plus drsquoeacuteviter les variations artificielles de reacutesultats lieacutees agrave un pheacutenomegravene
drsquolaquo eacutecreacutemage raquo les mesures des performances doivent ajuster les reacutesultats bruts en tenant
compte de facteurs exogegravenes variables selon les prestataires pour des raisons sur
lesquelles ils nrsquoont pas prise (caracteacuteristiques des clients et particulariteacutes du marcheacute du
travail au plan local par exemple) Lrsquoinfluence des facteurs exogegravenes peut ecirctre annuleacutee
gracircce agrave lrsquoaffectation aleacuteatoire des clients aux prestataires ou ecirctre contenue par drsquoautres
biais (dans les eacutetudes pilotes portant sur de nouveaux programmes le suivi de la diffeacuterence
entre les reacutesultats dans la reacutegion pilote et les autres permet souvent de neutraliser lrsquoinfluence
des facteurs exogegravenes) Lorsque les facteurs exogegravenes ont plus de poids on peut corriger
leurs effets par des moyens eacuteconomeacutetriques (on peut par exemple appliquer des meacutethodes
drsquoappariement non expeacuterimentales pour eacutevaluer les programmes ou srsquoappuyer sur une
technique de reacutegression pour laquo noter raquo les prestataires comme en Australie)
F Pour une eacutevaluation continue
Le systegraveme de protection sociale aux Eacutetats-Unis est maintenant largement deacutecentraliseacute
vers les Eacutetats et mecircme deacutecentraliseacute au niveau des Eacutetats et certains observateurs ont noteacute les
limites drsquoune strateacutegie de gouvernance fondeacutee sur des eacutevaluations occasionnelles de
lrsquoimpact des programmes et sur la diffusion de leurs reacutesultats En particulier comme on lrsquoa
noteacute au chapitre 4 les conclusions quant au type de programme le plus efficace peuvent
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5 LES SERVICES PUBLICS DE LrsquoEMPLOI GEacuteRER LA PERFORMANCE
varier car des caracteacuteristiques importantes des programmes sont difficiles agrave documenter et
les contextes locaux varient Drsquoun point de vue technique le problegraveme pourrait sans doute
ecirctre reacutesolu si on disposait de davantage de donneacutees mais ce nrsquoest pas toujours faisable
ainsi que Greenberg et al (2003) lrsquoobservent laquo Bien que les preacuteceacutedentes eacutevaluations
multisites ne puissent pas nous dire grand-chose des fonctions de production sous-
jacentes de futures eacutevaluations le pourraient Mais notre analyse nous amegravene agrave penser
que cela pourrait impliquer un plus grand nombre de sites ndash et un controcircle plus lourd de la
part des autoriteacutes feacutedeacuterales ce qui serait impraticable raquo Un Eacutetat pourrait estimer qursquoune
fois qursquoil a tireacute les enseignements de base drsquoune approche laquo prioriteacute au travail raquo les
eacutevaluations au niveau national des programmes du marcheacute du travail ne lui sont pas drsquoune
grande utiliteacute pour reacutesoudre ses problegravemes de gouvernance plus speacutecifiques Gais (2000)
fait ce commentaire laquo Rien nrsquoest jamais deacutefinitif les politiques peuvent ecirctre imagineacutees et
adapteacutees agrave tout momenthellip le caractegravere dynamique de ces systegravemes indique que de mecircme
qursquoaucune mise en œuvre nrsquoest deacutefinitive aucune eacutevaluation non plus nrsquoest deacutefinitive
Lrsquoeacutevaluation pour avoir un sens dans ces conditions doit ecirctre continue ou agrave tout le moins
reacutecurrente et elle doit faire partie inteacutegrante du processus de gestion au niveau ougrave les
deacutecisions critiques se prennent raquo
3 Quasi-marcheacute et modaliteacutes traditionnelles drsquoorganisation des services de lrsquoemploi
Il y a plusieurs raisons de penser qursquoun quasi-marcheacute peut ecirctre efficace Drsquoabord
certains administrateurs au niveau local connaissent drsquoexpeacuterience lrsquoimpact des diffeacuterentes
mesures et savent comment il faut utiliser les ressources disponibles pour atteindre certains
objectifs Une eacutevaluation formelle des programmes ne leur apporte pas neacutecessairement
beaucoup plus drsquoinformations24 Ensuite un quasi-marcheacute enclenche un pheacutenomegravene de
seacutelection Les eacutequipes de gestion qui ont une bonne perception de lrsquoimpact potentiel des
diffeacuterents programmes peuvent avoir une reacuteaction adapteacutee mecircme dans un systegraveme public
Mais seul un pheacutenomegravene de seacutelection naturelle provoquera la geacuteneacuteralisation systeacutematique
drsquoune strateacutegie gagnante mecircme lorsqursquoil est difficile de dire quel est lrsquoeacuteleacutement deacuteterminant du
succegraves Troisiegravemement sous reacuteserve drsquoexpeacuteriences anteacuterieures reacuteussies un quasi-marcheacute
peut donner de bons reacutesultats mecircme lorsque la capaciteacute de lrsquoadministration de geacuterer dans le
domaine complexe des programmes actifs du marcheacute du travail est limiteacutee Par exemple
aux Eacutetats-Unis dans les Eacutetats qui mettent aujourdrsquohui lrsquoaccent sur la reacuteduction agrave court terme
du nombre des beacuteneacuteficiaires de prestations un quasi-marcheacute du type de celui qui est deacutecrit
ici aiderait agrave faire en sorte que les services de lrsquoemploi fassent plus et autre chose que
reacuteduire le nombre des beacuteneacuteficiaires de prestations
En deacutepit des arguments qursquoon peut ainsi avancer en faveur drsquoun quasi-marcheacute
lrsquoexpeacuterience dans drsquoautres domaines montre que ce type de systegraveme peut eacutechouer pour
diverses raisons Il paraicirct plausible de dire qursquoun meacutecanisme de quasi-marcheacute sera
hautement efficace si la mesure des reacutesultats et de lrsquoimpact est preacutecise On peut estimer
que le systegraveme de notation appliqueacute en Australie pour mesurer lrsquoimpact obtenu par les
prestataires eacutetait suffisamment preacutecis pour donner des reacutesultats satisfaisants25
A Mise en place drsquoun quasi-marcheacute
Quasi-marcheacute inteacutegral
Pour mettre en place un quasi-marcheacute il faut scinder le SPE entre une instance
publique (le laquo principal raquo deacutenommeacute ici lrsquoacheteur) qui deacutetermine lrsquoeacuteligibiliteacute aux prestations
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et aux services affecte les clients agrave tel ou tel prestataire et mesure les reacutesultats et une
multipliciteacute de prestataires de services de lrsquoemploi ou de bureaux locaux drsquoemploi (les
laquo agents raquo) qui fournissent drsquoautres services drsquoemploi Les prestataires de services ont
pratiquement toute liberteacute pour choisir leurs proceacutedures et leurs programmes mais crsquoest
lrsquoacheteur qui mesure les reacutesultats obtenus par leurs clients et drsquoune faccedilon ou drsquoune autre
veille agrave ce qursquoil y ait un changement de prestataire si les reacutesultats sont systeacutematiquement
en deccedilagrave des niveaux eacutetalons26
Comme cela a eacuteteacute signaleacute plus haut les clients doivent ecirctre affecteacutes aux prestataires
par lrsquoacheteur de faccedilon agrave limiter le pheacutenomegravene drsquolaquo eacutecreacutemage raquo Si lrsquoon applique des
meacutethodes de seacutelection aleacuteatoire pour affecter les clients agrave une multipliciteacute de prestataires
preacutesents sur le mecircme marcheacute local du travail les reacutesultats relatifs mesureront lrsquoimpact
relatif directement ou apregraves seulement des ajustements mineurs En Australie les clients
sont autoriseacutes agrave choisir un prestataire mais tous nrsquoexercent pas cette faculteacute et ceux qui
ne le font pas sont en gros reacutepartis de faccedilon aleacuteatoire ce qui reacuteduit les possibiliteacutes
drsquolaquo eacutecreacutemage raquo actif de la part des prestataires On peut sans doute aussi faire jouer un
quasi-marcheacute avec un seul prestataire par localiteacute en proceacutedant agrave des ajustements par
reacutegression pour estimer lrsquoimpact sur la base des donneacutees de reacutesultats brutes27 Cependant
il nrsquoest pas sucircr que des modegraveles de reacutegression puissent mesurer lrsquoimpact avec suffisamment
de preacutecision dans ce cas Pour minimiser les problegravemes notamment lrsquoendogeacuteneacuteisation agrave
long terme du benchmark (la valeur de reacutefeacuterence)28 on peut songer agrave certaines proceacutedures
additionnelles ndash contractualisation pour plusieurs localiteacutes en mecircme temps de sorte que
les facteurs exogegravenes se lissent ou rotation occasionnelle des prestataires de faccedilon agrave avoir
un eacuteleacutement de comparaison avec le prestataire preacuteceacutedent ndash mais ces proceacutedures peuvent
ecirctre coucircteuses ou peu pratiques agrave appliquer
Les prestataires de services de lrsquoemploi devraient pouvoir financer des services
additionnels en fonction de leur impact sur (B + tW) Par exemple si le taux drsquoimposition
des revenus du travail t est de 25 les prestataires devraient ecirctre inciteacutes agrave deacutepenser 1 USD
sur des services additionnels en matiegravere drsquoemploi si cela permet ou bien de reacuteduire les
prestations qui seront servies aux clients au cours des anneacutees ulteacuterieures de 1 USD ou
bien drsquoaugmenter les revenus totaux drsquoactiviteacute des clients au cours des anneacutees ulteacuterieures
de 4 USD29 laquo Au cours des anneacutees ulteacuterieures raquo devrait signifier au moins plusieurs
anneacutees cinq ans considegravere-t-on ici30 31
Pour mettre en œuvre ce type drsquoarrangement on peut effectivement verser aux
prestataires la valeur des reacutesultats obtenus par le client (B + tW) Dans ce cas le benchmark
prendrait la forme drsquoun tarif par client qui serait fixeacute agrave un niveau qui permettrait
simplement aux prestataires de faire un profit normal32 Ce tarif par client devrait ecirctre
exogegravene par rapport aux reacutesultats du prestataire individuel (de faccedilon agrave ne pas fausser les
incitations agrave deacutepenser sur des services de lrsquoemploi) mais endogegravene en ce qui concerne
les reacutesultats moyens de lrsquoensemble des prestataires agrave long terme (pour eacuteviter que les
prestataires de services de lrsquoemploi ne jouissent drsquoune rente ou que tous deacutegagent des
pertes) En principe le tarif pourrait ecirctre deacutetermineacute par une proceacutedure drsquoappel drsquooffres
meneacutee seacutepareacutement dans chaque localiteacute ainsi les pouvoirs publics nrsquoauraient pas agrave fixer
le niveau du benchmark zone par zone33 Les flux drsquoentreacutee et de sortie du quasi-marcheacute
pourraient alors reposer uniquement sur la rentabiliteacute du prestataire les prestataires les
plus efficients entreraient sur le marcheacute dans une nouvelle zone en preacutesentant une offre
meilleure que celle preacutesenteacutee par le ou les prestataires sortants (ils proposeraient de
prendre en charge un lot de nouveaux clients avec la mecircme formule de tarification sur la
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base des reacutesultats mais pour un tarif par client moindre) Les prestataires qui par les
services qursquoils leur apporteraient seraient moins efficaces agrave reacuteinseacuterer les travailleurs dans
lrsquoemploi pour un coucirct raisonnable ne pourraient pas remporter les marcheacutes agrave un prix qui
leur permettrait de deacutegager une marge et ils seraient eacutevinceacutes du marcheacute
Cependant le fait de reacutemuneacuterer les prestataires en fonction de la valeur des reacutesultats
obtenus par le client (B + tW) sur cinq ans ndash par reacutefeacuterence agrave des niveaux eacutetalons ne
permettant que des profits laquo normaux raquo en moyenne ndash les exposerait agrave un haut niveau de
risque Dans le cas de petits opeacuterateurs le risque peut impliquer une faillite ce qui
engendre des coucircts suppleacutementaires pour les clients et pour les pouvoirs publics Un autre
arrangement consisterait agrave verser aux prestataires un tarif fixe par client pour couvrir le
coucirct des services de lrsquoemploi (avec une marge de profit normale) et agrave ne pas effectuer
drsquoautres versements en fonction des reacutesultats mais suivre les reacutesultats obtenus par chaque
prestataire selon la formule (B + tW) et ne renouveler les contrats qursquoavec les prestataires
qui auraient obtenu le meilleur impact Ce type drsquoarrangement eacutelimine les risques pour les
prestataires (en dehors drsquoun non-renouvellement du contrat) Cependant il nrsquoinduit un
niveau optimal de deacutepense totale sur les services de lrsquoemploi que si les pouvoirs publics
fixent le tarif par client au niveau adeacutequat Par ailleurs ndash le tarif fixe par client devant
couvrir le coucirct des services de lrsquoemploi fourni agrave chaque client sur une peacuteriode de cinq ans ndash
il permet aux prestataires drsquoengranger des profits en nrsquoapportant que le minimum de
services sur cette peacuteriode de cinq ans avant drsquoecirctre eacutelimineacutes du marcheacute pour mauvaise
performance Compte tenu de cette probleacutematique sans doute le mieux serait-il de geacuterer
un quasi-marcheacute en srsquoappuyant sur plusieurs meacutecanismes incitatifs et mesures de
sauvegarde on pourrait associer la reacutemuneacuteration sur la base des reacutesultats et le principe
drsquoun renouvellement seacutelectif des contrats34 avec des proceacutedures drsquoeacutelimination plus rapide
des prestataires dont la performance serait exceptionnellement mauvaise et des
reacuteglementations imposant un niveau minimum de services
Dans la mesure ougrave les reacutesultats agrave long terme sur le plan de lrsquoemploi sont mesureacutes et
reacutecompenseacutes il importe sur un plan pratique de mettre en œuvre un principe de
paiement drsquoavance Quoique le paiement total dont beacuteneacuteficiera finalement un prestataire
pour un certain groupe de clients doive dans lrsquoideacuteal ecirctre fonction des reacutesultats obtenus sur
le plan du chocircmage et de lrsquoemploi sur une longue peacuteriode apregraves lrsquoaffectation au prestataire
(avec des ajustements uniquement pour tenir compte des facteurs exogegravenes) un paiement
drsquoavance pourrait ecirctre effectueacute sur la base des informations disponibles sur le moment
dans les limites du possible concernant la valeur finale probable des reacutesultats35 Ainsi des
reacutesultats tels qursquoun placement sur un emploi stable pourraient ecirctre reacutecompenseacutes
immeacutediatement sous reacuteserve de lrsquoapplication de peacutenaliteacutes si ulteacuterieurement lrsquoemploi se
reacuteveacutelait non stable Un systegraveme juste drsquoavances ferait qursquoil serait plus facile pour les
prestataires drsquoinvestir laquo maintenant raquo sur des programmes qui produiront des reacutesultats
sur le plan de lrsquoemploi et des salaires laquo plus tard raquo et les flux de treacutesorerie du prestataire
(exceacutedent des montants payeacutes sur la base des reacutesultats sur les coucircts de fonctionnement)
seraient alors un indicateur plus utile agrave court terme de la plus ou moins grande reacuteussite
de la prestation
Lrsquoexpeacuterience des systegravemes de quasi-marcheacute est limiteacutee mais on en connaicirct les
risques
Les coucircts de transaction peuvent ecirctre eacuteleveacutes ndash coucircts de gestion des contrats pour les
deux parties et coucircts au niveau des clients (transfert des clients de lrsquoopeacuterateur public
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vers le prestataire priveacute et poursuite des interactions entre les deux intervenants dans
certaines circonstances)
Si les mesures de reacutesultats sont de meacutediocre qualiteacute ou si les meacutethodes appliqueacutees pour
deacuteterminer les benchmarks ne sont pas adapteacutees les reacutesultats seront sans doute loin
drsquoecirctre optimaux
Les prestataires de services de lrsquoemploi peuvent adopter des techniques qui ameacutelioreront
les reacutesultats mesureacutes mais sans ameacuteliorations reacuteelles (risque de laquo manipulation raquo des
reacutesultats) Cependant si la mesure des reacutesultats srsquoeffectue sur la base des statistiques de
prestations et des donneacutees fiscales la laquo manipulation raquo des reacutesultats est peu vraisemblable
car les clients reacuteagiront contre la reacuteduction non justifieacutee de leurs prestations srsquoils restent
en reacutealiteacute au chocircmage et ils ne paieront pas de cotisations de seacutecuriteacute sociale ni
drsquoimpocircts srsquoils nrsquoont pas veacuteritablement un salaire
Les prestataires parviendront peut-ecirctre agrave concevoir des strateacutegies (par exemple une
theacutesaurisation des offres drsquoemploi) qui ameacutelioreront les reacutesultats pour leurs propres
clients mais qui feront peser des externaliteacutes neacutegatives sur les clients des autres
prestataires36 Lrsquoadministration doit repeacuterer et interdire (ou peut-ecirctre taxer) le recours agrave
ce type de strateacutegie
Lrsquoinstance publique (lrsquoacheteur) peut se trouver face agrave une laquo boicircte noire raquo en ce sens qursquoil
peut ne pas savoir ce que le prestataire fait Par suite il sera moins agrave mecircme de repeacuterer et
de controcircler les laquo manipulations raquo ou les externaliteacutes neacutegatives (eacutevoqueacutees plus haut) ou
bien encore il sera plus difficile pour lui de connaicirctre et de faire connaicirctre les pratiques
optimales
Un quasi-marcheacute qui reacutecompensera les reacutesultats agrave long terme tendra sans doute au fil
du temps agrave ecirctre domineacute par un nombre limiteacute drsquoassez grandes organisations qui pourront
investir sur des strateacutegies complexes chacune de ces organisations ressemblant agrave un SPE
traditionnel mais agissant dans un cadre marchand Le marcheacute risque alors de devenir
oligopolistique et il faudra prendre des mesures preacutefeacuterentielles pour que la porte reste
ouverte pour de nouveaux entrants
En deacutepit de cette longue liste de risques potentiels lrsquoexpeacuterience de lrsquoAustralie montre
que tous ces risques sont agrave peu pregraves maicirctrisables
Un quasi-marcheacute au sein de lrsquoadministration
En principe des meacutecanismes de quasi-marcheacute peuvent fonctionner au sein mecircme de
lrsquoadministration En ce cas chaque bureau local de lrsquoemploi serait geacutereacute comme un laquo centre
de profit raquo (virtuel) ougrave les recettes correspondraient agrave la valeur (B + tW) des reacutesultats
obtenus par les clients (par rapport aux niveaux eacutetalons) les deacutepenses correspondant aux
salaires du personnel et aux deacutepenses de mise en œuvre des services de lrsquoemploi
Lrsquoadministration centrale ferait des profits engrangeacutes sur les comptes (virtuels) de ces
centres de profit sa mesure de performance privileacutegieacutee Cependant une application
relativement simple de principes de gestion par reacutesultats pour reacutecompenser la performance
ndash il srsquoagirait par exemple de reacutemuneacuterer les responsables des bureaux de lrsquoemploi en
fonction de leurs performances ndash peut ecirctre tregraves eacuteloigneacutee drsquoun veacuteritable quasi-marcheacute En
Australie et aux Pays-Bas les prestataires performants peuvent ecirctre drsquoassez grandes
organisations La performance est geacuteneacutereacutee par des structures de gestion et des strateacutegies
drsquoentreprise efficaces et il y a gains drsquoefficience lorsque la responsabiliteacute pour une zone
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deacutetermineacutee est reacuteaffecteacutee drsquoune organisation peu performante vers une organisation plus
performante
Sous-traitance limiteacutee sur la base drsquoun suivi des reacutesultats
Un systegraveme plus efficace consisterait peut-ecirctre agrave sous-traiter les services de lrsquoemploi agrave
titre expeacuterimental dans certaines zones deacutetermineacutees comme on lrsquoa fait au Royaume-Uni
avec les Employment Zones Lorsque lrsquoadministration dispose drsquoinformations qui lui
permettent drsquoanticiper lrsquoeacutevolution des effectifs drsquoallocataires et les reacutesultats en termes
drsquoemploi au niveau drsquoun bureau local de lrsquoemploi ndash valeur moyenne des reacutesultats par
exemple au cours des deux anneacutees suivantes pour des personnes qui viennent drsquoentrer
dans le chocircmage de longue dureacutee ndash elle peut consulter les prestataires priveacutes pour qursquoils
assurent des services de lrsquoemploi agrave ce groupe agrave des conditions plus favorables (pour un coucirct
moindre si les reacutesultats en termes drsquoemploi sont les mecircmes ou pour le mecircme coucirct si les
reacutesultats sont meilleurs) Si des prestataires priveacutes acceptent drsquointervenir dans ces conditions
lrsquoadministration peut suivre les reacutesultats obtenus par les clients apregraves que ceux-ci ont
cesseacute de beacuteneacuteficier des services du prestataire pour srsquoassurer que les reacutesultats obtenus agrave
court terme perdurent agrave long terme Tant qursquoon reste dans des conditions de concurrence
eacutequitables entre lrsquoadministration et drsquoautres prestataires cette meacutethode apparaicirct comme
une option reacutealiste pour une mise en œuvre partielle ou progressive de meacutecanismes de
quasi-marcheacute
B Modaliteacutes drsquoorganisation traditionnelles du SPE et gestion par objectifs
Le SPE est traditionnellement une structure nationale hieacuterarchiseacutee Cela peut
reacutesoudre les problegravemes de gouvernance si lrsquoon applique les principes suivants
Le SPE entretient une certaine eacutethique au niveau national dans ses effectifs Les
responsables ont des perspectives de carriegravere ils peuvent espeacuterer passer drsquoun lieu
drsquoaffectation agrave un autre et acceacuteder agrave un niveau de responsabiliteacute reacutegional et national
Les proceacutedures du SPE sont en permanence reacuteexamineacutees et affineacutees gracircce agrave des
eacutevaluations drsquoimpact des programmes existants et futurs On peut srsquoappuyer sur trois
meacutethodes essentiellement pour eacutevaluer lrsquoimpact direct des programmes sur leurs
participants chacun preacutesentant des avantages speacutecifiques (encadreacute 52)
Un laquo manuel de proceacutedure raquo agrave lrsquoeacutechelon national recense les proceacutedures optimales
Lrsquoeacutethique que lrsquoon srsquoefforce drsquoentretenir au sein du personnel au niveau national et les
incitations en direction des responsables encouragent le respect de ces proceacutedures
Sous reacuteserve qursquoon ait un souci constant de lrsquoeacutevaluation et du remplacement des
programmes peu efficaces par drsquoautres plus efficaces les systegravemes traditionnels de SPE
preacutesentent certains avantages par rapport agrave un quasi-marcheacute Ils permettent en partie
drsquoeacuteviter les contraintes institutionnelles et les coucircts de transaction lieacutes agrave la stricte
distinction entre les fonctions de prestataire et les fonctions drsquoacheteur qursquoexige la mise en
œuvre drsquoun quasi-marcheacute Ils peuvent normalement avoir une deacutemarche qui prend en
compte lrsquoeacutevaluation de multiples aspects ndash strateacutegie des conseillers en matiegravere drsquoemploi
caracteacuteristiques du bureau local de lrsquoemploi et proceacutedures appliqueacutees pour lrsquoaffichage des
offres drsquoemploi ou le conseil professionnel par exemple Theacuteoriquement le SPE national
peut reacuteagir rapidement agrave ces eacutevaluations mecircme srsquoil nrsquoest pas sucircr que dans la reacutealiteacute le SPE
reacuteagisse toujours rapidement Dans un quasi-marcheacute lrsquoimpact obtenu par chaque
prestataire (ou chaque antenne locale) fait lrsquoobjet drsquoune eacutevaluation qui constitue la base sur
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Encadreacute 52 Trois meacutethodes pour lrsquoeacutevaluation des programmes du marcheacute du travail
Les recherches se poursuivent et la controverse nrsquoa pas cesseacute sur la validiteacute desmeacutethodes drsquoeacutevaluation expeacuterimentales et non expeacuterimentales Mais les trois grandesmeacutethodes drsquoeacutevaluation preacutesentent chacune leurs points forts
Expeacuteriences aleacuteatoires
Il apparaicirct que les expeacuteriences aleacuteatoires rendent souvent bien compte de lrsquoimpact desservices dispenseacutes au groupe traiteacute sous reacuteserve drsquoune interpreacutetation intelligente desreacutesultats en cas par exemple de pheacutenomegravenes de contamination du groupe teacutemoin(lorsque des sujets du groupe teacutemoin beacuteneacuteficient des mecircmes services que le groupe traiteacute)Srsquoagissant de programmes de formation et autres programmes similaires auxquels unfaible pourcentage seulement de demandeurs drsquoemploi participe lrsquoeffet de motivationpeut ecirctre limiteacute car la participation aux programmes est volontaire ou il peut ecirctre jugeacute sansgrande importance lrsquoattention eacutetant centreacutee sur les reacutesultats pour les seuls individus ayantparticipeacute aux programmes Srsquoagissant de strateacutegies diversifieacutees qui concernent tous lesdemandeurs drsquoemploi ou la plupart drsquoentre eux on srsquointeacuteresse avant tout agrave lrsquoimpact sur lesreacutesultats globaux Le fait que lrsquoexpeacuterience aleacuteatoire ne mesure pas lrsquoeffet de motivation quise produit avant seacutelection aleacuteatoire ou qui affecte le groupe teacutemoin peut ecirctre importantUne expeacuterience aleacuteatoire bien conduite tentera de minimiser les biais (srsquoassurer que le groupeteacutemoin ne srsquoattend pas agrave beacuteneacuteficier du traitement) et tentera occasionnellement drsquoenmesurer lrsquoampleur (par exemple en appliquant des techniques du type de celles appliqueacuteesdans lrsquoeacutetude AM (2000) ou en retravaillant la proceacutedure drsquoaffectation aleacuteatoire de maniegravereagrave inteacutegrer des sites teacutemoins de mecircme que des groupes teacutemoins sur un site donneacute)
Estimations non expeacuterimentales
Les estimations drsquoimpact non expeacuterimentales preacutesentent nombre des limitations desexpeacuteriences aleacuteatoires avec le risque suppleacutementaire drsquoun biais de seacutelection et de reacutesultatserratiques lorsque des techniques drsquoestimation complexes sont appliqueacutees alors qursquoonnrsquoest pas sucircr de la validiteacute des hypothegraveses sous-jacentes Mais elles preacutesentent aussi desavantages inteacuteressants Il est de plus en plus possible drsquoestimer en continu sans que celacoucircte cher lrsquoimpact de programmes multiples En exploitant de vastes bases de donneacuteeslongitudinales qui conjuguent des informations individuelles sur les reacutesultats la participationaux programmes et certaines caracteacuteristiques personnelles les administrations nationalespeuvent geacuteneacuterer des estimations drsquoimpact des programmes sans perturber leurs activiteacutesreacuteguliegraveres Cela permet drsquoestimer lrsquoimpact drsquoun large eacuteventail de programmes et mecircme desuivre les changements dans lrsquoimpact estimeacute drsquoun programme en mecircme temps que sesreacutesultats bruts
Les meacutethodes non expeacuterimentales peuvent souvent identifier les programmes les plusefficaces car leur impact est important Par exemple une meacutethode drsquoestimation quelleqursquoelle soit manquerait difficilement lrsquoimpact notable du dispositif Employment ActionPlan en Irlande (Corcoran 2002) De mecircme (comme on le note dans lrsquoencadreacute 51) pour lesgroupes tregraves deacutefavoriseacutes de chocircmeurs qui parviennent agrave des taux drsquoemploi de moins de10 plusieurs mois apregraves il ne serait pas inhabituel de constater que les programmes lesplus performants multiplient ce taux drsquoemploi par deux Des estimations non expeacuterimentalesprenant en compte quelques critegraveres seulement (acircge sexe dureacutee de perception desprestations et niveau drsquoeacuteducation par exemple) peuvent alors donner une indication agrave peupregraves exacte de lrsquoimpact
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5 LES SERVICES PUBLICS DE LrsquoEMPLOI GEacuteRER LA PERFORMANCE
Encadreacute 52 Trois meacutethodes pour lrsquoeacutevaluation des programmes du marcheacute du travail (suite)
Cependant le biais de seacutelection est souvent important Les meacutethodes non expeacuterimentalesne permettront probablement jamais de se faire une ideacutee utile de lrsquoimpact des programmesimpliquant lrsquoaccegraves agrave un emploi dans le secteur priveacute Dans une situation ougrave il nrsquoy a pasdrsquoaide agrave lrsquoembauche lrsquoembauche est un eacuteveacutenement stochastique (autrement dit uneacuteveacutenement qui ne srsquoexplique pas entiegraverement par drsquoautres variables exogegravenes oupreacutedeacutetermineacutees) qui a un impact positif sur lrsquohistorique drsquoemploi ulteacuterieur de lrsquoindividu Sinous imaginons une aide agrave lrsquoembauche qui sera verseacutee automatiquement durant lespremiers mois drsquoune peacuteriode drsquoemploi faisant suite agrave un eacutepisode de chocircmage leslaquo participants raquo auront un historique drsquoemploi ulteacuterieur relativement favorable (une foistenu compte des caracteacuteristiques individuelles etc) mecircme si le taux de subvention est nulLes participants agrave un programme drsquoaide agrave lrsquoembauche ou agrave un programme de formation encours drsquoemploi ont deacutejagrave couvert une partie de la distance qui les seacutepare drsquoun emploireacutegulier ndash ayant deacutejagrave trouveacute un lieu de travail agrave une distance raisonnable de chez eux etidentifieacute un employeur qui pense pouvoir travailler avec eux On peut obtenir uneestimation utile de lrsquoimpact en rendant lrsquooffre de subvention aleacuteatoire ce qui a eacuteteacute faitoccasionnellement et a fait apparaicirctre un impact modeste voire neacutegatif (Burtless 1985Galasso et al 2002) Mais cela donne une estimation de lrsquoimpact sur la population qui peutbeacuteneacuteficier de la subvention et pas sur les individus qui sont effectivement embaucheacutesgracircce agrave la subvention De mecircme comme on lrsquoa vu au chapitre 4 graphique 43 les reacutesultatsobtenus avec les cours de langue sont particuliegraverement meacutediocres Mais la seacutelection desparticipants agrave ce type de programme fait probablement intervenir des facteurs tels que lechoix des clients (certains individus sont peut-ecirctre davantage deacutesireux drsquoapprendre unelangue que drsquoacceacuteder agrave un emploi) ou le manque drsquoaisance dans lrsquoexpression que lesconseillers en emploi observent mais qui nrsquoapparaicirct pas dans les seacuteries de donneacutees deschercheurs
Le biais de seacutelection tendra agrave entraicircner une sous-estimation de lrsquoimpact des programmesaxeacutes sur les obstacles agrave lrsquoemploi Cela pourrait entraicircner une tendance systeacutematique agravelrsquoabandon des programmes en faveur des personnes deacutefavoriseacutees alors mecircme qursquoils onten reacutealiteacute autant drsquoeffet que drsquoautres programmes Crsquoest pourquoi il est particuliegraverementimportant dans lrsquooptique de lrsquoaction gouvernementale drsquoeacuteviter ce biais Agrave court terme lecaractegravere plus ou moins plausible des estimations non expeacuterimentales doit srsquoappreacutecier aucas par cas (voir par exemple les reacuteflexions de Jacobson et al 2004 sur la validiteacute de leursreacutesultats) Agrave long terme la strateacutegie pour la recherche doit inteacutegrer des expeacuteriencesaleacuteatoires ou peut-ecirctre des eacutetudes pilotes pour caracteacuteriser lrsquoampleur du biais de seacutelectionaffectant les estimations non expeacuterimentales
Les techniques de reacutegression non expeacuterimentales peuvent aussi modeacuteliser les reacutesultatsau niveau des bureaux locaux du SPE Sous reacuteserve que les donneacutees soient disponibles unereacutegression des reacutesultats des bureaux du SPE sur les strateacutegies au niveau local et lesvariables exogegravenes de lrsquoenvironnement eacuteconomique geacutenegravere des estimations de lrsquoimpactdes diffeacuterentes strateacutegies (informations qui sont exploiteacutees dans un modegravele hieacuterarchiseacute degestion du SPE) ainsi que de lrsquoimpact additionnel obtenu par tel et tel bureau pour desraisons non identifieacutees (informations additionnelles qui sont exploiteacutees dans un modegravelede quasi-marcheacute de gestion du SPE)
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