Critères qualité pour la chirurgie des cancers de l’ovaire ......attendu et du niveau de...

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383 Critères qualité pour la chirurgie des cancers de l’ovaire. La mesure 21-3 du plan cancer 2009-2013 D. QUERLEU (Département de chirurgie - Institut Claudius Regaud - Toulouse) I. RAY-COQUARD (Département d’oncologie médicale - Centre Léon-Bérard - Lyon) J.-M. CLASSE (Département de chirurgie - Institut de cancérologie de l’Ouest - Nantes) Pour le groupe de travail SFOG et sociétés partenaires (par ordre alphabétique) : J.-S. AUCOUTURIER, F. BONNET, P. BONNIER, E. DARAÏ, M. DEVOUASSOUX, L. GLADIEFF, O. GLEHEN, F. JOLY, E. LEBLANC, F. LECURU, J.-P. LEFRANC, C. LHOMMÉ, A. SALENGRO, E. STOECKLE, S. TAIEB Pour l’INCa : J.-M. BRÉCHOT,V.MAZEAU-WOYNAR, F. PLANCHAMP

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Critères qualité pour la chirurgiedes cancers de l’ovaire.

La mesure 21-3 du plan cancer2009-2013

D. QUERLEU(Département de chirurgie - Institut Claudius Regaud - Toulouse)

I. RAY-COQUARD(Département d’oncologie médicale - Centre Léon-Bérard - Lyon)

J.-M. CLASSE(Département de chirurgie - Institut de cancérologie de l’Ouest - Nantes)

Pour le groupe de travail SFOG et sociétés partenaires(par ordre alphabétique) :

J.-S. AUCOUTURIER, F. BONNET, P. BONNIER, E. DARAÏ,M. DEVOUASSOUX, L. GLADIEFF, O. GLEHEN, F. JOLY, E. LEBLANC,

F. LECURU, J.-P. LEFRANC, C. LHOMMÉ, A. SALENGRO,E. STOECKLE, S. TAIEB

Pour l’INCa :

J.-M. BRÉCHOT, V. MAZEAU-WOYNAR,F. PLANCHAMP

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Le plan cancer 2004-2009 a conduit à exiger des établissements desoins un critère quantitatif pour l’autorisation de pratiquer desinterventions de chirurgie des cancers gynécologiques. Le seuil de 20interventions par établissement et par an a été établi, avec une tolé-rance à 16.

La mesure 23-1 va plus loin en envisageant la définition de critèresde qualité pour la chirurgie des cancers de l’ovaire au même titre quela chirurgie des cancers du foie, de l’œsophage et du pancréas. Cetteévolution est hautement souhaitable à deux titres :

– les critères qualitatifs sont les seuls garants de la bonne exécutiondes soins ;

– le seuil de 16 à 20 cas annuels correspond à une expérience parchirurgien et par an extrêmement limitée, puis qu’il comprenddans l’expérience de nombreux établissements une majorité decancers de l’endomètre, d’autres cancers gynécologiques, et unnombre modeste de cancers de l’ovaire, à diviser par le nombrede chirurgiens prenant en charge des cancers de l’ovaire dansl’établissement.

La Société française d’oncologie gynécologique (SFOG) a donc étéchargée par l’Institut national du cancer de la mission d’établir lescritères de qualité définis par la mesure 23-1. Elle s’est associée pour ceprojet à d’autres sociétés pertinentes, tout particulièrement le Collègenational des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) aveclequel elle a établi un partenariat et la Société française d’anesthésie-réanimation (SFAR). Les membres du groupe de travail ont étédésignés d’une part à l’intérieur du conseil d’administration de laSFOG, d’autre part en tant que représentants d’autres sociétés : laSociété française de chirurgie oncologique, la Société française ducancer, la Société de chirurgie gynécologique et pelvienne. Desreprésentants de toutes les disciplines non chirurgicales impliquéesdans le diagnostic et le traitement des cancers de l’ovaire (oncologiemédicale, radiologie, anatomie-pathologie) ont été associés dans unesprit pluridisciplinaire

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INTRODUCTION

La nécessité d’un programme qualité

La qualité est définie comme « le degré atteint par les services desanté au bénéfice des individus et de la population pour augmenter leschances d’aboutir au résultat désiré, en cohérence avec l’état de l’art » (thedegree to which health services for individuals and populations increase thelikelihood of desired health outcomes and are consistent with current professionalknowledge) [National Cancer Research Board 1999].

Par ailleurs, le constat européen est que moins de 50 % despatientes sont traitées selon les protocoles et/ou bénéficient de l’opé-ration moins que minimale qu’est l’hystérectomie avec annexectomiebilatérale. Ces données sont issues de registres nationaux ou régionauxau Danemark, en Suisse, en Angleterre, en Allemagne, aux Pays-Bas[Verleye 2010]. Aucune donnée n’est disponible en France.

La stadification recommandée dans tous les référentiels interna-tionaux n’est pas universellement appliquée. Dans un centre allemandde référence, sur 40 patientes référées après un premier acte chirur-gical, seulement 5 ont été considérées comme ayant bénéficié d’unestadification et d’un traitement conforme. Les 35 autres patientes ontfait l’objet d’une restadification. Vingt d’entre elles (50 % de l’ensembledu groupe) avaient une tumeur à un stade plus évolué que celui estimépar le chirurgien [Grabowski 2012]. Même dans des équipes participantà des essais randomisés, le taux de stadifications inadéquates detumeurs ovariennes jugées à un stade précoce ne dépasse pas 37 %,même dans des centres traitant plus de 20 cas annuels - et descendjusque 21 % dans les centres traitant moins de 5 cas [Timmers 2010]. Laméconnaissance de l’histoire naturelle et/ou l’absence de formation auxgestes nécessaires de la stadification peuvent donc conduire à de gravessous-traitements de tumeurs considérées à tort comme précoces.

La seule application d’un programme qualité est associée aupronostic, ce qui justifie l’ensemble de l’action [Harter 2011, Aletti 2009].La présence d’un programme qualité dans l’établissement pourrait doncen soi être considérée comme un critère. De fait, ce travail est l’équivalentd’un programme qualité à l’échelle d’une nation entière. Logiquement, ildevrait se décliner en autant de programmes que d’établissementssouhaitant prendre chirurgicalement en charge des cancers de l’ovaire.

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L’impact d’un programme d’assurance qualité sur le résultatthérapeutique

Dans un centre allemand Harter et al. [Harter 2011] ont mis enplace en 2001 un programme qualité concernant la prise en chargechirurgicale des cancers de l’ovaire aux stades IIB à IV, comportant :

– l’établissement d’un registre interne, actualisé annuellement ;– la formation d’équipes chirurgicales dédiées, orientation obli-

gatoire des patientes vers ces équipes dédiées ;– l’impératif de consultation pluridisciplinaire systématique pré- et

peropératoire, avec prise systématique de deuxième avis auprèsd’un autre chirurgien avant de conclure à une chirurgie incomplète ;

– la prise en charge pluridisciplinaire des complications ;– l’organisation annuelle d’une conférence qualité, explorant

morbidité, mortalité, et résultat.

Le résultat de cette action a été évalué sur un critère de résultatintermédiaire (chirurgie macroscopiquement complète) et sur le critèreultime (survie), en trois périodes : 1997-2000 (avant mise en place duprogramme), 2001-2003, 2004-2008. Le taux de chirurgies complètes aaugmenté significativement (respectivement 33 %, 47 % puis 62 %respectivement). La médiane de survie est passée de 26 mois à 37 puis45 mois. Le gain de médiane de survie associé à un programme qualitéest donc de l’ordre de 19 mois. C’est un gain de survie supérieur à celuiobtenu par l’introduction de nouvelles thérapeutiques.

L’équipe de la Mayo Clinic Rochester [Aletti 2009] a mis en placeen 2004 et 2005 un programme comportant :

– présentation hebdomadaire de données internes, comparées auxrésultats obtenus dans la littérature ;

– « benchmarking » interne confidentiel, chaque praticien recevantses données personnelles de performance comparées aux perfor-mances anonymisées de ses collèges ;

– organisation de séminaires et de séances d’entraînement chirur-gical sur cadavre ;

– mise à disposition systématique des membres les plus entraînésde l’équipe pour toute intervention par les autres membres encas de difficulté.

Le résultat de cette action a été jugé sur le critère de substitutionqu’est la qualité de l’exérèse chirurgicale, avec les moyens spécifiquesde sa mise en œuvre. Deux groupes de patientes au stade IIIc ont étécomparés : patientes opérées avant la mise en place du programme

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(2002-2003), patientes opérées après la mise en place du programme(2006-2007). Le taux de chirurgies optimales (reliquat de moins de1 centimètre) est passé de 77 à 85 % (non significatif), avec une augmen-tation significative de la complexité des interventions (score decomplexité passé de 5,5 à 7,1), augmentation non accompagnée d’uneaugmentation du taux de complications et de mortalité postopératoires.C’est dans le groupe des carcinoses étendues que le résultat est le plusévident, avec une augmentation du taux de résections complètes de 6 à24 % (p < 0,006). Le marqueur le plus caractéristique de cette évolutiona été la chirurgie des coupoles diaphragmatiques, avec une augmen-tation de 34 à 64 % du taux des gestes réalisés à ce niveau (p < 0,001).

Dans d’autres localisations tumorales dont l’intervention est à hautrisque chirurgical, la mise en place d’un programme qualité a permis àla fois de réduire la morbidité et les coûts [Iannettoni 2011]. Notreobjectif principal a été de définir des critères de qualité de la prise encharge initiale des patientes atteintes d’un cancer ovarien avancé

MATÉRIEL ET MÉTHODES

La méthodologie pour la définition d’indicateurs de qualité

La méthodologie permettant la définition d’indicateurs de qualitépertinents pour évaluer la performance et le résultat des soins estdisponible [Mainz 2003]. Les indicateurs servent d’outils de mesurepour monitorer, évaluer et finalement améliorer la qualité des soins,des services et de leur organisation au bénéfice des patients. Ilsdonnent aux praticiens et aux administrateurs de la santé une basequantitative pour améliorer les soins et les processus d’organisation. Ilspermettent de documenter la qualité des soins, de comparer laperformance entre structures, d’établir des priorités d’organisation, deservir de base à l’accréditation.

Les indicateurs sont basés sur l’état de l’art déterminé à partir del’évidence scientifique ou de consensus d’expert. Ils peuvent être exprimésen pourcentages ou en évènements sentinelles. Les caractéristiques clésd’un indicateur idéal sont : une définition claire et précise, la sensibilité etla spécificité, la pertinence clinique, la capacité à générer descomparaisons, la base scientifique. La validité est le degré de pertinence àl’égard du problème posé. La fiabilité est fondée sur la reproductibilité.

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Présentation des critères

Les critères sont présentés selon les modalités indiquées dans letableau 1.

L’importance du critère a été définie en fonction de l’impactattendu et du niveau de confiance attribué selon une grille pré-établie(Tableau 2).

Méthodologie de la recherche bibliographique

Une recherche bibliographique a été menée pour chaque type decritère selon la stratégie suivante :

– l’interrogation de la base de données Medline® (interface OVID)a été réalisée à l’aide d’équations de recherche sur la périodecomprise entre janvier 2000 et août 2011 (cf. annexe 1) (àl’exception de 2 équations pour lesquelles aucune période derecherche n’a été déterminée (en raison d’un manque dedonnées retrouvées en appliquant une période de recherchelimitée) :• équation relative aux critères auditables (prise en charge/

anesthésie) ;• équation relative aux critères organisationnels (critères poten-

tiels) ;– la stratégie de recherche bibliographique a été limitée aux

publications en français et en anglais ;

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Tableau 1

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– les types d’étude recherchés ont été les suivants : méta-analysessur données individuelles ou publiées, revues systématiques,essais randomisés, essais contrôlés (rétrospectifs ou prospectifs),études prospectives ou rétrospectives non comparatives ;

– les éditoriaux, les lettres, les cas rapportés, les études in vitro ainsique les études conduites chez l’animal spécifiquement ont étééliminées de la stratégie de recherche.

Cette stratégie de recherche a permis de retrouver, après gestiondes doublons, 507 références. Lorsque la publication itérative d’unesérie croissante de patients dans des revues différentes (avec pourconséquence une redondance des données évaluées sur les mêmes

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Tableau 2

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patientes) a pu être identifiée, seule la dernière publication portant surle plus grand nombre de patients a été retenue.

Une première sélection a été réalisée sur la base des informationscontenues dans les résumés (abstracts) puis la sélection finale a étéétablie sur la base des textes intégraux. Cinq cent sept références ontété retrouvées dans la base de données Medline®. Une nouvellerecherche a été effectuée entre la date de la sélection bibliographiqueet la date de fourniture du rapport. Cent trois références ont été au totalsélectionnées en fonction des critères cités précédemment.

Classification des critères

Pour ce travail, les indicateurs ont été répartis en indicateursstructurels, en indicateurs de processus, en indicateurs de résultat[Mainz 2003].

– Les indicateurs structurels correspondent aux ressources de lastructure de soins, avec ses composantes matérielles (équipe-ment), humaines (nombre et qualification du personnel) etd’organisation.

– Les indicateurs de processus explorent les moyens mis en œuvrepour aboutir à un résultat optimal.

– Les indicateurs de résultat décrivent l’objectif du traitement, sonimpact sur la qualité de vie et son équilibre bénéfices-risques.

Le résultat final, comme la survie en matière de cancer, peut êtreremplacé par un critère intermédiaire reconnu comme prédictif durésultat final et d’accès plus rapide. Dans tous les cas, ce critèreintermédiaire doit être associé à une amélioration du résultat final. Dèslors qu’il est établi qu’une procédure est directement associée aurésultat final, elle représente une mesure indirecte de celui-ci : c’est lecas de la chirurgie complète des cancers de l’ovaire avancé qui est unemesure indirecte des chances de survie.

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RÉSULTATS

1. Indicateurs structurels

Critère 1.1 - Une équipe d’au moins deux chirurgiens formés à lachirurgie abdominale et pelvienne nécessaire pour obtenir la cyto-réduction complète ; un minimum de 10 opérations de cytoréduction paran et par chirurgien est requis.

Utilisation du critère : cancers de l’ovaire avancés (stades IIIc-IV)Impact : élevéNiveau de confiance : modéré (consensus d’experts) à élevé

DéfinitionLe chiffre retenu est celui du nombre de cas de cancers ovariens au

stade IIIc ou IV pris en charge chirurgicalement par chirurgie complète,avant ou après chimiothérapie néoadjuvante. Les explorations endosco-piques, les laparotomies exploratrices ou limitées à un geste de biopsieou ne comportant pas au moins une annexectomie bilatérale, unehystérectomie (si applicable) avec annexectomie et une omentectomiene sont pas retenues.

Objectif cibleL’objectif cible est celui défini dans la littérature comme influant soit

sur la survie, soit sur le taux de complications, soit sur le taux dechirurgies complètes. Le chiffre de 10 interventions par chirurgien et paran et de 20 interventions par établissement et par an est proposé commeobjectif. Les deux chiffres sont issus des données de la littérature. Pourassurer la continuité des soins, deux chirurgiens au moins sont requis.

Documents sources

1. Formation du chirurgien1.1 Recommandations de sociétés savantes[Hoskins 1997] Society of Surgical Oncology (États-Unis):

« Surgeons undertaking operations for possible ovarian cancer shouldhave both the necessary technical expertise and a thoroughunderstanding of the management of the disease itself… optimaltreatment of this disease requires the skillful and appropriateintegration of cancer surgery and chemotherapy, and is best carried out

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in centers in which an experienced and coordinated multidisciplinaryteam is available ».

[Cibula 2011] European Society of Gynaecological Oncology : leconseil a pris position en 2011 en faveur de la formation des chirur-giens gynécologues prenant en charge des cancers à divers gestes dechirurgie abdominale (résection colorectale, splénectomie, chirurgied’exérèse du péritoine diaphragmatique).

1.2 Données de la littérature[Goff 2007] Utilisation d’une base de données issues de 5 états

américains. La spécialité du chirurgien est un facteur de chirurgieadéquate — définie par la réalisation d’une omentectomie et d’unelymphadénectomie — en Caroline du Sud : 75 % de chirurgies adéquatespour un gynécologue oncologue spécifiquement formé, 37 % pour ungynécologue obstétricien, 38,5 % pour un chirurgien généraliste.

2. Relation entre la réalisation de gestes de chirurgie viscérale et la survie[Aletti 2006] Les chirurgiens pratiquant une chirurgie radicale

(comportant une chirurgie des coupoles diaphragmatiques, une résectiondigestive, une splénectomie, une péritonectomie) dans plus de 50 % descas obtiennent une médiane de survie des cancers de l’ovaire austade IIIc de 5,9 ans contre 2,53 ans pour les autres chirurgiens. Cerésultat est maintenu si on limite l’étude au groupe des patientes aveccarcinose péritonéale extensive. Il est indépendant du score ASA, dela présence d’ascite, de la présence d’une carcinose péritonéaleextensive, de l’atteinte diaphragmatique, de l’atteinte du mésentère enanalyse multivariée (odds ratio 4, intervalle de confiance 95 % 1,2-15,4,p = 0,029).

3. Fréquence des gestes de chirurgie viscérale nécessaires pour aboutir à unecytoréduction complète

Le taux de chirurgies viscérales pour aboutir à la nécessairecytoréduction complète (voir critère de résultat) est supérieur à 50 %des cas [Luyckx 2012]. La technicité du chirurgien doit donc êtreadaptée à ce contexte.

4. Critères quantitatifs par chirurgien[Du Bois 2009] Revue systématique. Le nombre d’interventions par

chirurgien a été analysé dans 3 études. Il n’a pas été reconnu commepronostique en analyse multivariée. Les articles non cités ou noninterprétés dans la revue sont développés ci-dessous.

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[Goff 2007] Utilisation d’une base de données issues de 5 étatsaméricains (6 854 patientes). Soixante-sept pour cent ont reçu unechirurgie considérée comme adéquate définie par la réalisation d’uneomentectomie et d’une lymphadénectomie. Le nombre d’interventionspar chirurgien est un facteur indépendant de chirurgie adéquate enanalyse multivariée, avec un taux de chirurgies adéquates de 55 % pourune chirurgie par an, 65 % pour 2 à 9 chirurgies par an, et 75 % pour10 chirurgies et plus (p < 0,001). Le volume par établissement est unfacteur indépendant, avec un taux de chirurgies adéquates de 69,5 % au-dessus de 10 chirurgies par an et de 73,7 % au-dessus de 20 chirurgiespar an contre 57,4 % au-dessous de 10 chirurgies par an (p < 0,001).

[Bristow 2009] Étude américaine basée sur la population duMaryland. Mille huit cent quatre-vingt-quatorze interventions réaliséespar 352 chirurgiens dans 43 hôpitaux. L’influence du volume parchirurgien porte sur la diminution significative et indépendante (69 %)du risque de mortalité postopératoire, malgré la réalisation de gestes decytoréduction plus importants. Le seuil est établi à 10 cas par an et parchirurgie.

[Trope 2012, communication personnelle] Étude norvégienne enpréparation montrant que le seuil de 10 chirurgies par an et paropérateur est pronostique.

5. Critères quantitatifs par établissement[Du Bois 2009] Revue systématique. Le nombre d’interventions par

établissement a été analysé dans 6 études. Deux n’ont pas détectéd’influence sur la survie. Une a montré une association, dépendante dunombre d’interventions par chirurgien et de l’administration de chimio-thérapie. En particulier, trois études ont montré une influence dunombre d'interventions hospitalières :

[Kumpulainen 2002] Étude finlandaise basée sur la population(3 851 patientes opérées entre 1983 et 1994). Bénéfice de survie (47 %versus 40 %) dans le groupe des hôpitaux prenant en charge plus de 28patientes par an. La différence est validée après analyse multivariée.

[Oberaigner 2006] Étude autrichienne basée sur la population duTyrol montrant des résultats inférieurs dans les centres pratiquantmoins de 11 interventions par an par comparaison à des centres deplus petit nombre d’interventions (risque relatif 1,27 ; intervalle deconfiance 1,05-1,54)

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[Kumpulainen 2009] Étude finnoise basée sur la population dansun registre couvrant 90 % des cas nationaux (275 cas sur l’année 1999en Finlande). L’effet du volume hospitalier (moins de 10, 10-20, plus de20) n’est pas maintenu après analyse multivariée, mais est associé demanière linéaire à la réalisation d’une chirurgie complète (risque relatif1,2, intervalle de confiance 1,022-1,417).

De plus, la revue de Du Bois 2009 n’a pas pris en compte lespublications suivantes :

[Ioka 2007] Dans une base de données couvrant la région d’Osaka,les auteurs ont divisé les établissements en 4 quartiles sur la base duvolume opératoire en chirurgie des cancers. Après ajustement sur l’âgeet le stade, le risque relatif de décès par cancer est (base 1 pour leshôpitaux à haut volume) de 1,3 pour les hôpitaux du 2e quartile, 1,7pour les hôpitaux du 3e quartile, 2,0 pour les hôpitaux du 4e quartile.

[Goff 2007] Utilisation d’une base de données issues de 5 étatsaméricains (6 854 patientes). Soixante-sept pour cent ont reçu unechirurgie considérée comme adéquate définie par la réalisation d’uneomentectomie et d’une lymphadénectomie. Le nombre d’interventionspar établissement est un facteur indépendant, avec un taux dechirurgies adéquates de 69,5 % au dessus de 10 chirurgies par an et de73,7 % au dessus de 20 chirurgies par an contre 57,4 % au dessous de10 chirurgies par an (p < 0,001).

Enfin, d’autres publications postérieures à la revue systématiquede Du Bois complètent la documentation :

[Bristow 2009] Étude américaine basée sur la population duMaryland. 1 894 interventions réalisées par 352 chirurgiens dans43 hôpitaux. L’influence du nombre d’interventions par établissement(seuil de 20 cas par an) est une augmentation du taux de cytoréduction(44 %) avec une diminution paradoxale de la durée d’hospitalisation, eten conséquence une réduction du coût hospitalier de 33 678 dollars(établissements de faible volume) à 21 914 dollars (établissements dehaut volume).

[Marth 2010] Étude autrichienne, avec participation volontaire descentres à une enquête nationale donc non exhaustive. Mille neuf centquarante-huit patientes traitées entre 1999 et 2004 sont incluses. Lechiffre de 24 par an établi dans la publication précédente est confirmé

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comme pronostique (risque relatif 1,38, intervalle de confiance 1,2-1,7,p < 0,001) en analyse multivariée.

[Bristow 2010] Étude américaine fondée sur la National CancerDatabase pour les stades IIIc/IV entre 1996 et 2005 (45 929 patientes).La survie est corrélée au volume par établissement. Par rapport à laréférence 1 représentant les établissements de volume supérieur à35 cas par an, le risque relatif est 0,98 (non significatif) pour les établis-sements de volume situé entre 21 et 35, 1,08 (significatif) pour lesétablissements de volume situé entre 9 et 20, et 1,14 (significatif) pourles établissements de volume inférieur à 9. Les différences persistentaprès prise en compte des modalités de traitement. Le seuil est doncétabli à 20 interventions par an.

Critère 1.2 - Collaboration formalisée avec un oncologue médical

Utilisation du critère : pas de restrictionImpact : élevéNiveau de confiance : modéré (consensus d’experts)

DéfinitionLes établissements prenant en charge les cancers de l’ovaire

disposent d’un service d’oncologie médicale, ou à défaut formalisent lacontribution d’un oncologue médical à la prise en charge des cancers del’ovaire. Le traitement par chimiothérapie doit être réalisé dans unétablissement agréé.

Objectif cible100 % des établissements ne disposant pas d’un service d’oncologie

médicale ou de la présence permanente sur site d’un oncologue médicalétablissent une relation formalisée avec une équipe d’oncologiemédicale.

Documents sourcesLa présence d’un service d’oncologie dans l’hôpital a été explorée

dans 5 études [Vernooij 2007]. Une seule met en évidence un bénéficeen survie dans le domaine du cancer de l’ovaire [Stockton 2000].L’étude a été réalisée entre 1989 et 1993 dans la population d’EastAnglia. Quatre cent soixante-quinze patientes ont été prises en chargedans un hôpital avec service d’oncologie, 514 dans un hôpital non

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pourvu. Après ajustement pour le stade, le hazard ratio est en faveurd’une survie augmentée pour les cancers de l’ovaire dans un hôpital àressource oncologique (1,17, intervalle de confiance 1,01-1,35). Cet effetn’est observé qu’avant l’âge de 75 ans.

Un argument indirect est donné par l’analyse des résultats de laprise en charge des cancers de l’ovaire en East Anglia entre 1996 et2003 (3406 patientes) [Crawford 2011] La prise en charge pluri-disciplinaire et la centralisation se sont accompagnées d’une amélio-ration du pronostic dans cette population (hazard ratio 0,71, intervallede confiance 0,64-0,79) après ajustement pour le type de traitement.

La situation dans les pays où la spécialité d’oncologie gynéco-logique associe la pratique de la chirurgie à celle de la chimiothérapieest différente et ne peut être extrapolée au modèle français. Les revuessytématiques de la littérature [Vernooij 2007, Du Bois 2009] les plusindiscutables méthodologiquement n’ont pu mettre en évidence uneinfluence claire de ce facteur. On peut cependant remarquer que laproportion de patientes atteintes de cancer de l’ovaire et bénéficiantd’une chimiothérapie est de 90 % lorsqu’elles sont prises en charge parun gynécologue oncologue contre 70 % pour les patientes prises encharge chirurgicalement par un autre praticien ; cette différence existeégalement pour les cancers au stade précoce, et est accentuée dans lespopulations défavorisées [Chan 2007, Chan 2008]. Il est donc clair que :

– la prise en charge par chimiothérapie est plus adaptée lorsqu’unavis spécialisé est donné ; la donnée vaut à tous les stades ducancer ;

– la juste indication de chimiothérapie, ainsi que la possibilitéd’accès aux essais thérapeutiques dédiés, sont des facteursd’égalité d’accès aux soins.

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Critère 1.3 - Contribution à des essais cliniques portant sur lecancer de l’ovaire dans l’établissement

Utilisation du critère : pas de restrictionImpact : élevéNiveau de confiance : élevé

DéfinitionL’établissement est doté d’un service d’essais cliniques, ou bénéficie

d’une compétence via un réseau ou une convention avec un établis-sement doté d’un service de recherche clinique. Au moins un essaithérapeutique enregistré concernant le cancer de l’ovaire est ouvert dansl’établissement ou le réseau partenaire.

Objectif cibleLe compte rendu de la RCP mentionne la proposition d’inclusion

dans un essai enregistré dans au moins 10 % des cas (cible du plancancer 2009-2013).

Documents sources[Du Bois 2005] Enquête nationale allemande portant sur 476

patientes prises en charge pour cancer de l’ovaire dans le premiertrimestre 2001. Ce groupe représente environ un tiers des cancers del’ovaire incidents en Allemagne. Dans l’analyse multivariée du pronostic,le stade, l’état général et les comorbidités, la présence d’ascite sontpronostiques. Le volume du recrutement (inférieur ou supérieur à15 cas) ne l’est pas, mais la prise en charge dans un centre participantà des études coopératives est un facteur de pronostic favorable (risquerelatif 1,83, p = 0,001, même lorsqu’aucune patiente n’a été incluse aucours de la période d’étude.

[Robinson 2009] Étude mono-institutionnelle (Harrington CancerCenter, Texas) comparant 53 patientes incluses dans des essais à 105patientes non incluses. L’âge, les conditions socio-économiques, l’étatgénéral, le stade, le type histologique et les modalités de la prise encharge étaient comparables. La survie médiane des patientes inclusesétait de 46 mois contre 25 pour les patientes non incluses (p = 0,0343).

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2. Indicateurs de processus

A. Critères liés à l’établissement préopératoire du protocolethérapeutique

Critère 2.1 - Bilan préopératoire comportant au moins un scannerthoraco-abdomino-pelvien et un dosage de marqueur Ca 125.

Utilisation du critère : pas de restrictionImpact : élevéNiveau de confiance : modéré (consensus d’expert)

DéfinitionUn scanner préopératoire est requis, et doit explorer les aires

pelvienne, abdominale et thoracique. Le scanner doit être réalisé selonles recommandations de la Société européennee de radiologie. Ledosage de marqueurs tumoraux comporte au minimum le dosage dumarqueur Ca 125, mais doit inclure les marqueurs adaptés à chaque typehistologique. Lorsque les marqueurs n’ont pas été déterminés avant lepremier temps thérapeutique, ils doivent être repris sur un sérumantérieur. Le bilan peut aussi comporter une cœlioscopie, qui est lemoyen le plus pertinent de définir l’opérabilité chaque fois que le bilanpréopératoire laisse un doute.

Objectif cible100 % des dossiers contiennent l’information.

Documents sourcesAucun élément n’a fait l’objet d’étude randomisée. Il s’agit donc

de recommandations internationales sur les pratiques diagnostiques(ESMO Guidelines for diagnostic treatment and follow-up [Colombo2010], recommandations de la Société européenne de radiologieurogénitale (ESUR) [Forstner 2010]).

En dehors de l’examen clinique gynécologique et général complet,le bilan paraclinique pré-thérapeutique minimal doit comporter leséléments indispensables à une prise en charge adéquate.

La confirmation de la présence d’une tumeur ovarienne estobtenue par l’échographie abdomino-pelvienne et transvaginale (sipossible) avec Doppler, par l’IRM avec contraste qui, du fait d’une plus

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grande spécificité, est utile pour préciser l’origine et la structure d’unelésion échographiquement suspecte [Kinkel 2005], et par la tomo-densitométrie.

Le bilan d’extension est également initié par l’imagerie. Le scannerinjecté avec ingestion de produit de contraste est à ce jour l’examende choix du bilan d’extension des carcinomes ovariens. Latomodensitométrie reconnaît les atteintes diaphragmatiques et dumésentère avec un sensibilité = 78 % [Atxell 2007]. À noter quel’addition d’une évaluation de l’état général améliore les performancesdes scores radiologiques [Ferrandina 2009]. Cependant ces scores sontpeu reproductibles d’une équipe à l’autre [Gemer 2009]. Il existe enfinune discordance importante entre l’évaluation du reliquatpostopératoire par le chirurgien et par l’imagerie [Chi 2007]. L’imagerieTEP n’est pas recommandée dans les formes précoces en raison de lafréquence des faux positifs. Elle n’est pas encore recommandée enpremière ligne mais elle est surtout utile en cas de suspicion de récidive[Prakash 2010].

Le dosage des marqueurs tumoraux épithéliaux (en particulier CA125 (séreux), CA19-9 (mucineux)) est intéressant, combiné au résultatde l’échographie, pour l’orientation diagnostique des formes précoces(risk of malignancy index) [Geomini 2009], et sera surtout utile pour lesuivi évolutif sous traitement [Schorge 2010]. Le dosage des marqueursde tumeurs germinales (AFP, ßHCG) est capital chez la femme jeuneen raison de sa valeur diagnostique formelle et de son intérêt majeurdans le suivi thérapeutique. Le dosage de l’inhibine B est utile audiagnostic et au suivi des tumeurs de la granulosa.

Bien qu’elle soit de plus en plus utilisée, l’usage de la laparoscopieest encore discuté dans cette indication. Elle permet un diagnostic denature de la tumeur par des biopsies d’implants en cas de tumeurévoluée et elle évalue de manière relativement précise l’extension dela maladie et réduit ainsi la fréquence des laparotomies purementexploratrices [Fagotti 2008, Chereau 2010]. Elle induit des implants surtrocarts, mais cet événement n’a pas de valeur pronostique dans lesformes avancées [Vergote 2005, Heitz 2010].

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Critère 2.2 - RCP pré-thérapeutique avant toute décision delaparotomie ou de chimiothérapie néo-adjuvante

Utilisation du critère : pas de restrictionImpact : élevéNiveau de confiance : modéré (consensus d’expert)

DéfinitionLa décision initiale de chirurgie d’emblée ou de chimiothérapie

néo-adjuvante, au besoin après cœlioscopie, doit être prise en communentre au moins un chirurgien et au moins un oncologue médical au coursd’une RCP formalisée. En cas de chirurgie première, une deuxièmeRCP est indiquée avec la connaissance du diagnostic pathologique et dubilan d’extension définitif. Une de ces RCP doit associer un pathologisteet un radiologue.

Objectif cible100 % des dossiers sont expertisés avant décision par une concer-

tation entre l’équipe de chirurgie et l’équipe d’oncologie médicale. Unpathologiste et un radiologue sont consultés dans 100 % des dossiers.

Documents sourcesLe rôle de la multidisciplinarité dans la qualité des soins et

l’impact de la RCP sur la conformité des soins aux référentiels sontcependant largement reconnus dans les cancers de l’ovaire [Wilcoxon2011, Burton 2011] comme dans d’autres tumeurs (sein, sarcomes, colon)[Ray-Coquard 2004, Evans 2008, Ray-Coquard 2012].

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B. Critères liés à la prise en charge anesthésique pré, per- etpostopératoire

Critère 2.3 - Conformité de la prise en charge anesthésique avec lesrecommandations de la SFAR

Utilisation du critère : cancers de l’ovaire aux stades IIIc et IVImpact : élevéNiveau de confiance : élevé

DéfinitionCe critère est défini par le respect des recommandations adoptées

par la Société française d’anesthésie réanimation (SFAR), la Sociétéfrançaise de chirurgie digestive, et la Société française de nutritionentérale et parentérale.

Les critères suivants sont retenus et classés spécifiquement AR 1 àAR 8. Dans la prise en charge préopératoire, deux critères sont retenus :présence dans le dossier d’une évaluation nutritionnelle (IMC, perte depoids, albuminémie) [critère AR 1] et prise en charge nutritionnellecomportant au minimum 7 jours de complémentation nutritionnelle parvoie entérale en cas de carcinose péritonéale [critère AR 2]. Dans la priseen charge peropératoire, sont exigés : le monitorage du volumed’éjection systolique [critère AR 3], une antibioprophylaxie avantincision conforme aux recommandations de la SFAR pour la chirurgiecolorectale [critère AR 4], et l’utilisation d’au moins deux antiémétiquesde classes différentes [critère AR 5]. Dans la prise en charge post-opératoire, sont exigés : une thromboprophylaxie par héparine de baspoids moléculaire pendant au minimum 4 semaines [critère AR 6], uneproposition d’une analgésie péridurale avec anesthésiques locaux (miseen place préopératoire) [critère AR 7] et la présence d’une procédure deprise en charge postopératoire de réhabilitation précoce [critère AR 8].

Objectif cible100 % des dossiers sont pris en charge conformément aux

recommandations.

Document sourceLes recommandations sont tirées des recommandations forma-

lisées d’experts établies par la Société française d’anesthésieréanimation utilisant la méthodologie GRADE (Grade of Recom-

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mendation Assessment, Development and Evaluation) retenue par le comitédes référentiels de la SFAR [Atkins 2004]. Lorsqu’il n’existait pas derecommandation établie par la SFAR sur le champ abordé, lesrecommandations ont été établies à partir des preuves apportées parméta-analyse de la littérature. Les recommandations ne sont passpécifiques de la chirurgie du cancer de l’ovaire mais les preuves(« évidences ») qui les sous-tendent peuvent être appliquées à cecontexte. La prise en charge « anesthésique » a été divisée en troispériodes : préopératoire, peropératoire, postopératoire. Les recom-mandations sont transcrites in extenso ci-dessous.

1. Période préopératoireCe domaine de recommandation concerne l’assistance nutrition-

nelle préopératoire et répond à l’actualisation 2010 de la conférence deconsensus de 1994 sur la « nutrition artificielle périopératoire enchirurgie programmée de l’adulte ».

Il est recommandé d’évaluer l’état nutritionnel des patients avantla chirurgie (Tableau 3). L’évaluation nutritionnelle doit comporter lamesure du poids actuel, l’estimation de la perte de poids par rapportau poids habituel et le calcul de l'indice de masse corporelle (IMC[poids (kg)/taille (m2)]).

Un patient est considéré comme dénutri s’il présente :– un IMC ≤ 18,5 ou un IMC < 21 chez le sujet de plus de 70 ans,– ou une perte de poids récente d’au moins 10 %,– ou une albuminémie < 30g/l indépendamment de la CRP.

Un patient est considéré comme très sévèrement dénutri s’ilprésente :

– un IMC < 13,– ou un amaigrissement > 20 % en 3 mois,– ou des apports oraux négligeables pendant 15 jours ou plus.

Il faut intégrer les résultats de l’évaluation nutritionnelle et durisque nutritionnel dans le dossier du patient. Quand l’évaluationnutritionnelle n’a pas été faite en amont, elle doit être réalisée au coursde la consultation d’anesthésie. Dans le rapport de la consultationd’anesthésie, la stratification du grade nutritionnel doit être mention-née. Tout patient de grade nutritionnel 4 doit recevoir une assistancenutritionnelle préopératoire d’au moins 7 à 10 jours. La nutritionentérale est à privilégier chez tout patient dont le tube digestif est

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fonctionnel ; la nutrition parentérale n’est pas recommandée dans cecas.

2. Période peropératoireMonitorage cardiovasculaire - Recommandations SFAR-ADARPEF

(Association des anesthésistes réanimateurs pédiatres français), Stratégie duremplissage vasculaire péri-opératoire, 2011

Il est recommandé de monitorer l’état hémodynamique despatientes, par mesure du volume d’éjection systolique (VES) [Phan 2008].

Il est probablement recommandé de mesurer le volume d’éjectionsystolique par Doppler œsophagien [Noblett 2006].

Remplissage vasculaire - RFE SFAR-ADARPEF, Stratégie duremplissage vasculaire péri-opératoire, 2011

Il est recommandé de titrer le remplissage vasculaire peropératoireen se guidant sur une mesure de volume d’éjection systolique dans lebut de réduire la morbidité postopératoire, la durée de séjourhospitalier et le délai de reprise d’une alimentation orale des patientsde chirurgie digestive (accord fort).

Il est recommandé d’interrompre le remplissage en l’absenced’augmentation du VES (accord fort).

Il est recommandé de réévaluer régulièrement le VES et sonaugmentation (ou non) en réponse à une épreuve de remplissage, en

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CRITÈRES QUALITÉ POUR LA CHIRURGIE DES CANCERS DE L’OVAIRE. LA MESURE 21-3 DU PLAN CANCER 2009-2013

Tableau 3 - Stratification du risque nutritionnel

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particulier lors des séquences d’instabilité hémodynamique afin des’assurer de la pertinence de cette thérapeutique (accord fort).

Antibioprophylaxie - Actualisation 2010 de la conférence de consensusde la SFAR sur « Antibioprophylaxie en chirurgie et médecine interventionnelle »

Il est recommandé de réaliser une antibioprophylaxie.En cas d’hystérectomie sans incision digestive :– céfazoline 2 g en IVL (réinjection de 1 g si durée chirurgie > 4 h),– ou céfamandole 1,5 g IVL (réinjection de 750 mg si durée

chirurgie > 2 h),– ou céfuroxime 1,5 g IVL (réinjection de 750 mg si durée

chirurgie > 2 h).Si allergie : clindamycine 600 mg en dose unique + gentamicine

5 mg/kg en doses uniques.

En cas de chirurgie de l’intestin grêle ou chirurgie colorectale :– céfoxitine 2 g IVL (réinjection de 1 g si durée chirurgie > 2 h),– ou pénicilline A + inhibiteur des bétalactamases 2 g IVL

(réinjection de 1 g si durée chirurgie > 2 h).Si allergie : imidazolé 1 g en perfusion + gentamicine 5 mg/kg en

doses uniques.

HypothermieIl est recommandé de prévenir l’hypothermie pour diminuer la

morbidité cardiaque, les pertes sanguines et l’incidence des infectionsde paroi [Wilmore 2001].

Prévention peropératoire des nausées et vomissements postopératoiresIl est recommandé d’effectuer en peropératoire une prévention des

nausées et vomissements postopératoires en utilisant deux anti-émétiques parmi les trois suivants : setrons, dexamethasone, droperidol[Apfel 2004].

3. Période postopératoire

ThromboprophylaxieRecommandations pour la pratique clinique 2005 « Prévention de

la maladie thromboembolique veineuse périopératoire et obstétricale »

Le risque thromboembolique de la chirurgie du cancer de l’ovaireest considéré comme élevé.

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Page 23: Critères qualité pour la chirurgie des cancers de l’ovaire ......attendu et du niveau de confiance attribué selon une grille pré-établie (Tableau 2). Méthodologie de la recherche

Compte tenu de leurs facilités d’emploi, les HBPM sont consi-dérées comme le traitement prophylactique de référence en chirurgiegynécologique (GA).

Les moyens mécaniques constituent un traitement adjuvantefficace aux traitements médicamenteux (GD). La contention veineuseélastique doit être mise en place en période préopératoire, maintenueen périodes per et postopératoires jusqu’à déambulation (GD). Sil’utilisation de la compression pneumatique intermittente est retenue,elle doit être maintenue pendant les cinq premiers jours postopéra-toires (GB).

Il n’est pas recommandé d’effectuer un dosage systématique del’activité anti-Xa, de l’héparinémie, ni d’effectuer un TCA lors de laprophylaxie par HBPM (GD).

La durée habituelle de la prophylaxie est de 4 semaines (GA).

Programme de réhabilitation précoceIl est recommandé d’appliquer une politique de soins de réhabili-

tation postopératoire telle que celle appliquée en chirurgie abdominalemajeure [Kehlet 2008]. Ce programme inclut :

Analgésie périduraleDans le cadre d’un programme de réhabilitation précoce, il est

recommandé de réaliser une analgésie péridurale avec des anesthé-siques locaux pour la chirurgie à ciel ouvert. L’analgésie périduralepermet une meilleure analgésie que les morphiniques, réduit la duréede l’iléus postopératoire et réduit les complications cardiovasculaires etpulmonaires chez les patients à haut risque. Il est recommandéd’installer la péridurale en préopératoire [Kehlet 2008, Wu 2011,Popping 2008].

Ablation rapide de la sonde naso-gastriqueIl est recommandé de ne pas laisser la sonde naso-gastrique en

place de façon systématique. Son usage systématique augmente l’inci-dence des pneumopathies et retarde la reprise de l’alimentation orale[Cheatham 1995, Nelson 2007].

Reprise de l’alimentation orale précoceIl est probablement recommandé de reprendre l’alimentation

orale dans les premières 24 h pour réduire l’iléus postopératoire et ladurée d’hospitalisation [Charoenkwan 2007].

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CRITÈRES QUALITÉ POUR LA CHIRURGIE DES CANCERS DE L’OVAIRE. LA MESURE 21-3 DU PLAN CANCER 2009-2013

Page 24: Critères qualité pour la chirurgie des cancers de l’ovaire ......attendu et du niveau de confiance attribué selon une grille pré-établie (Tableau 2). Méthodologie de la recherche

Déambulation précoceIl est recommandé de faire déambuler les patientes de façon

précoce afin de diminuer le risque thromboembolique [Kehlet 2008].

Kinésithérapie respiratoireIl est probablement recommandé d’utiliser la ventilation en

pression positive continue (CPAP) en postopératoire pour diminuer lescomplications pulmonaires postopératoires, les atélectasies et lespneumopathies [Ferreyra 2008].

C. Critères liés à la prise en charge chirurgicale (chirurgie decytoréduction et de stadification)

Critère 2.4 - Laparotomie médiane xipho-pubienne (à l’exceptiondes stades précoces pouvant être pris en charge par cœlioscopie).

Utilisation du critère : à l’exception des stades précoces pouvantêtre pris en charge par cœlioscopie, et des stades jugés inopérablesexplorés par cœlioscopie

Impact : élevéNiveau de confiance : élevé

DéfinitionLaparotomie étendue de l’appendice xiphoïde à la région pubienne.

Objectif cible0 % de laparotomies transversales ou limitées à la région sous- et

péri-ombilicale.

Document sourceRecommandations INCa juin 2009 [www.e-cancer.fr/.../2069-

recommandations-ovaire-chirurgie-annexes].

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Critère 2.5 - Réalisation d’un curage pelvien et lombo-aortiquecomplet en cas de cytoréduction péritonéale complète

Utilisation du critère : indications de curage lombo-aortique selonles recommandations INCa 2009 (tous stades initiaux sauf les formesmucineuses, tous stades avancés où une cytoréduction complète a étéobtenue et où l’état général de la patiente le permet)

Impact : élevéNiveau de confiance : élevé

DéfinitionCurage ganglionnaire complet étendu des anneaux fémoraux à la

veine rénale gauche. Le prélèvement limité à quelques ganglions danschaque aire n’est pas retenu.

Objectif cible100 % de curages complets anatomiquement décrits dans les indi-

cations retenues par les recommandations en vigueur.

Document sourceRecommandations INCa juin 2009 [www.e-cancer.fr/.../2069-

recommandations-ovaire-chirurgie-annexes].

Critère 2.6 - Description analytique des lésions péritonéales initialeset des lésions résiduelles dans tous les segments de l’abdomen

Utilisation du critère : pas de restrictionImpact : élevéNiveau de confiance : élevé

DéfinitionStructuration par aires anatomiques, avec prise en compte de la

totalité des secteurs péritonéaux et des viscères abdominaux, de ladescription des lésions initiales et éventuellement résiduelles. L’utilisationde scores validés, tels que le PCI (Peritoneal Cancer Index) et le CC(Completeness of Cytoreduction) est conseillée.

Objectif cible100 % des comptes rendus sont structurés par régions anatomiques et

contiennent la description des lésions initiales et éventuellement résiduelles.

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CRITÈRES QUALITÉ POUR LA CHIRURGIE DES CANCERS DE L’OVAIRE. LA MESURE 21-3 DU PLAN CANCER 2009-2013

Page 26: Critères qualité pour la chirurgie des cancers de l’ovaire ......attendu et du niveau de confiance attribué selon une grille pré-établie (Tableau 2). Méthodologie de la recherche

Documents sourcesLe principal facteur pronostique de la chirurgie du cancer ovarien

est représenté par la possibilité de réaliser une chirurgie de cyto-réduction complète. De la qualité de l’exploration chirurgicale et del’extension de l’atteinte péritonéale vont dépendre la possibilité et laréalité de la réalisation d’une chirurgie de cytoréduction complète[Bristow 2002, Eisenkop 2003, Eisenhauer 2006, Aletti 2006, Chi 2006,Chi 2009].

Importance de la standardisation pour une meilleure exhaustivité,reproductibilité et évaluation des données d’extension péritonéale et derésidus tumoraux

[Harvey 2007] Comparaison de CRO narratif et standardisé pourcholécystectomie cœlio-assistée en faveur des CRO standardisés.

[Gillman 2010] L’utilisation d’un CRO standardisé amélioresignificativement la qualité du CRO au sein de cette étude randomisée.

[Elit 2006] Étude des informations du CRO de 1 341 patientes quirapporte de nombreuses données manquantes sur le stade, sur le résidutumoral et qui rapporte une différence significative entre centres avecet sans onco-gynécologue.

[Gogoi 2012] La proportion de cas correctement stadifiés s’amé-liore avec l’implémentation de programmes spécifiques. Le taux de casoù les lésions résiduelles ne sont pas documentées diminue de 35 %dans la première période d’étude à 15 % dans la dernière avec mise enplace des critères de qualité de la SGO (Society of GynecologicOncologists).

Extension de la carcinose péritonéale : information pronostiquemajeure

[Tentes 2003] Valeur pronostique de l’extension péritonéaleévaluée par le PCI dans les cancers ovariens avancés selon une valeur> ou < à 10.

[Bakrin 2012] Valeur pronostique indépendante de l’extensionpéritonéale évaluée par le PCI pour 246 patientes traitées par CRS etCHIP pour cancers ovariens persistants ou récidivants (p = 0,026).

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[Eisenkop 2003] Valeur pronostique de l’extension péritonéale ausein d’une étude prospective de patientes avec cancers ovariensavancés, évaluée par le score d’Eisenkop selon une valeur < ou > à 6.

Scores évaluant l’extension de la carcinosePlusieurs scores d’extension anatomique de la carcinose ont été

décrits pour les cancers ovariens et pour les carcinoses d’origineprimitive et digestive. Ils ont 2 intérêts majeurs qui sont constituer unfacteur pronostique et évaluer la possibilité de cytoréduction complète.Les 2 scores les plus validés et utilisés sont le score de Fagotti pourl’exploration cœlioscopique et le PCI de Sugarbaker pour l’explorationpar laparotomie.

Scores laparoscopiques : score de Fagotti et ses modifications[Fagotti 2008] Ce score a été validé au sein d’une étude prospec-

tive. Sept paramètres ont été retenus (atteinte massive du grandépiploon, carcinose péritonéale, carcinose diaphragmatique, rétractionmésentérique, infiltration du tube digestif, infiltration de l’estomac etprésence de métastases hépatiques). Le poids de ces 7 paramètres estcoté de 0 à 2. Les patients ayant un score supérieur ou égal à 8 ont unrisque élevé de résection incomplète avec une spécificité de 100 %.

[Brun 2008] Validation prospective d’un score de Fagotti modifiéréduisant le nombre des paramètres à 4 (carcinose diaphragmatique,rétraction mésentérique, infiltration gastrique et métastases hépatiques).Un score supérieur à 4 ne permet pas de chirurgie de cytoréductioncomplète. En cas de score inférieur à 4,78 % des patientes peuventbénéficier d’une cytoréduction complète.

[Chereau 2011] Validation prospective du score de Fagotti aprèschimiothérapie néoadjuvante dans l’évaluation de la résécabilité sur52 patientes et sur la prédiction d’une chirurgie de cytoréductioncomplète.

Score laparotomique : Peritoneal Cancer Index (PCI) de SugarbakerIl fait la somme de la taille tumorale évaluée de 0 à 3 (0 = pas

de maladie, 1 = implants < 0,5 mm, 2 = implants de 0,5 à 5 cm, 3 =implants > 5 cm) dans 13 régions de l’abdomen. Outre l’intérêt d’unedescription analytique des lésions, il a démontré son impactpronostique dans la plupart des carcinoses péritonéales.

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CRITÈRES QUALITÉ POUR LA CHIRURGIE DES CANCERS DE L’OVAIRE. LA MESURE 21-3 DU PLAN CANCER 2009-2013

Page 28: Critères qualité pour la chirurgie des cancers de l’ovaire ......attendu et du niveau de confiance attribué selon une grille pré-établie (Tableau 2). Méthodologie de la recherche

[Portilla 2008] Rapport d’un consensus d’experts dans la prise encharge des carcinoses péritonéales pour le choix du PCI de Sugarbakerdans l’évaluation de la carcinose péritonéale quelle que soit leurorigine.

[Glehen 2010, Elias 2010] Le PCI de Sugarbaker a été l’outild’évaluation quantitative de l’extension des carcinoses péritonéalescolorectales, primitives et digestives, utilisé sur une base de donnéesrétrospective de 20 centres spécialisés dans la prise en charge descarcinoses péritonéales traitées à visée curative. Ces études ont inclus1290 patients et le PCI a démontré son impact pronostique dans lescarcinoses gastriques, colorectales et sur l’ensemble des carcinosesquelle que soit leur origine.

[Chereau 2010] Comparé aux autres scores dans une étude pros-pective de patientes traitées pour cancer ovarien, le PCI a démontréson intérêt dans l’évaluation de l’extension de la carcinose, dans laprédiction de la cytoréduction complète, des complications post-opératoires ainsi que son intérêt pronostique.

[Bakrin 2012] Dans une étude multicentrique de 246 patientesatteintes d’un carcinose ovarienne traitée par cytoréduction etchimiohyperthermie intrapéritonéale, le PCI est un facteur indé-pendant pronostique selon qu’il est < ou > à 10 (p < 0,001).

Scores évaluant le résidu tumoralPlusieurs seuils ont été utilisés dans la littérature pour quantifier le

résidu tumoral après chirurgie de cytoréduction pour carcinosepéritonéale (2 mm, 5 mm, 1 cm, 2 cm, 3 cm, 5 cm). La plupart desauteurs n’utilise pas de scores mais constitue 2 à 3 groupes de patientsen fonction de la taille de ce résidu tumoral.

CC-score de SugarbakerIl classe le résidu tumoral en 4 stades selon la taille du résidu

tumoral (0 = pas de résidu, 1 = résidus de moins de 2,5 mm, 2 =résidus de 2,5 mm à 2,5 cm, 3 = résidus de plus de 2,5 cm).

[Gonzales Moreno 2008] Rapport d’un consensus d’experts dans laprise en charge des carcinoses péritonéales pour le choix du CC-scoredans l’évaluation des résidus tumoraux après chirurgie de cytoré-duction pour carcinoses péritonéales quelle que soit leur origine.

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[Glehen 2010, Elias 2010] Le CC-score de Sugarbaker a été l’outild’évaluation quantitative du résidu tumoral après traitement à viséecurative des carcinoses péritonéales colorectales, primitives et diges-tives, utilisé sur une base de données rétrospective de 20 centresspécialisés dans la prise en charge des carcinoses péritonéales traitéesà visée curative. Ces études ont inclus 1290 patients et le CC score aété le principal facteur pronostique indépendant pour l’ensemble descarcinoses quelle que soit leur origine.

D. Marqueurs de qualité en anatomie pathologique

Critère 2.7 - Possibilité de recourir à un examen extemporané àtout moment de l’intervention

Utilisation du critère : pas de restrictionImpact : élevéNiveau de confiance : modéré (consensus d’experts)

DéfinitionUn anatomopathologiste peut être consulté en peropératoire et

l’établissement est doté d’un secteur d’examens extemporanés.

Objectif cibleTous les établissements assurent l’accessibilité à un examen

extemporané.

Documents sourcesUne preuve histopathologique est indispensable avant toute prise

en charge de cancer de l’ovaire. La ponction d’un kyste ou d’une masseovarienne est contre-indiquée, surtout chez la femme postménopauséeet lorsqu’il existe une suspicion de malignité [ACOG 2007]. En effet, lerisque de dissémination des cellules néoplasiques sur le trajet del’aiguille est important, modifiant le stade et le pronostic de la maladie.L’examen cytopathologique du liquide d’ascite permet d’établir undiagnostic de malignité avec une sensibilité de 60 % et une spécificitéproche de 100 % [Karoo 2003]. Cette sensibilité augmente à 80 %lorsqu’il s’agit du diagnostic positif d’adénocarcinome en cas d’ascitechez une femme avec masse ovarienne [Karoo 2003, May 2011].Cependant, l’examen cytopathologique ne permet pas d’établir le typehistologique du carcinome, ni son grade. La distinction entre une

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Page 30: Critères qualité pour la chirurgie des cancers de l’ovaire ......attendu et du niveau de confiance attribué selon une grille pré-établie (Tableau 2). Méthodologie de la recherche

tumeur séreuse borderline et un carcinome séreux de bas grade estimpossible à l’examen cytologique [Weir 2001]. Un examen histopatho-logique de prélèvements tissulaires est indispensable pour l’établis-sement du diagnostic positif, du type histologique et du grade ducarcinome [Du Bois 2005].

La pratique d’un examen anatomopathologique extemporané aucours d’une intervention chirurgicale pour une tumeur ovarienne denature indéterminée est souhaitable pour la plupart des auteurs[Akrivos 2010, Baker 2008]. Cependant, l’examen extemporanéperopératoire systématique ne figure pas clairement dans les recom-mandations officielles. Sa pratique est toutefois recommandée pourles tumeurs de stade IA, afin de guider le geste opératoire [ACOG2007]. L’examen anatomopathologique extemporané peropératoire aune bonne sensibilité et une bonne spécificité pour les tumeursbénignes (99,7 % et 97,6 %), frontières (89,5 % et 85 %) et malignes(96,3 % et 99 %). Ce taux est un peu meilleur lorsque le pathologisteest spécialisé en gynécopathologie (sensibilité de 96,3 % versus 84,6 %pour les tumeurs malignes). Cette différence est surtout observée pourles tumeurs frontières (sensibilité de 89,5 % versus 50 %) [Bige 2011].Le taux de diagnostic histopathologique extemporané correct estglobalement de 86 % à 97 % [Rose 1994]. Ainsi, la pratique de l’examenextemporané devrait être disponible en cours d’intervention si néces-saire.

Dans l’état actuel des connaissances, aucun examen à viséediagnostique, pronostique ou thérapeutique ne nécessite l’utilisationd’un matériel tissulaire congelé. Ainsi, la recommandation d’unecryoconservation de tissu tumoral de carcinomes ovariens à titresanitaire ne paraît pas justifiée. Cependant, compte tenu de la relativerareté des carcinomes ovariens, une cryoconservation, au sein d’uncentre de ressource biologique, d’un fragment tumoral accompagnéd’un fragment de tissu sain, paraît souhaitable, pour d’éventuels projetsde recherche [Du Bois 2005].

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Page 31: Critères qualité pour la chirurgie des cancers de l’ovaire ......attendu et du niveau de confiance attribué selon une grille pré-établie (Tableau 2). Méthodologie de la recherche

Critère 2.8 - Présence dans le compte rendu anatomopathologiquedes items minimaux définis par l’INCa

Utilisation du critère : pas de restrictionImpact : élevéNiveau de confiance : élevé

DéfinitionCritères INCa.

Objectif cible100 % des comptes rendus comportent les items minimaux.

Un audit européen récent sur la qualité des comptes rendus histo-pathologiques des cancers de l’ovaire a été réalisé auprès de40 institutions de 11 pays [Verleyel 2011]. Quatre items comprenantl’aspect macroscopique de la pièce, la taille et le poids des fragments,la description du point de départ de la tumeur (son type histologique),et le degré de différenciation (le grade histologique) ont été recherchésdans les comptes rendus. La description de l’origine de la tumeur étaitmanquante dans 20,5 % des comptes rendus et le grade histologiqueétait absent de 10 % des rapports. Le rapport conclut à une très grandedisparité des comptes rendus histopathologiques à travers l’Europe, enfonction des pays, mais également en fonction de la taille del’institution et du type de l’institution. Il préconise l’utilisation decompte rendu standardisé.

L’INCa a établit les items minimaux de l’examen anatomo-pathologique dans le cadre du cancer de l’ovaire. Ces items ont étérevus par des gynécopathologistes référents français et sont basés surles données de la littérature [Scully 1996, Soslow 2008, Malpica 2008].La présence dans le compte rendu anatomopathologique des itemsminimaux définis par l’INCa permet d’uniformiser les pratiques.

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Page 32: Critères qualité pour la chirurgie des cancers de l’ovaire ......attendu et du niveau de confiance attribué selon une grille pré-établie (Tableau 2). Méthodologie de la recherche

3. INDICATEURS DE RÉSULTAT

Critère 3.1 - Taux de chirurgie d’exérèse complète soit en chirurgiepremière soit après chimiothérapie néoadjuvante

Utilisation du critère : pas de restrictionImpact : élevéNiveau de confiance : élevé

DéfinitionLa chirurgie d’exérèse complète se définit par l’absence de lésion

macroscopique dans la totalité des segments de l’abdomen dûmentexplorés, avec utilisation d’un compte rendu opératoire standardisécomportant :

– la description des gestes réalisés dans les antécédents (afin de nepas interpréter à tort l’absence d’hystérectomie, d’annexectomie,d’appendicectomie comme un dossier incomplet si ces gestes ontété faits dans le passé) ;

– la description des lésions, avec au mieux un score validé typePeritoneal Cancer Index ;

– la description des reliquats avec un score validé type CC.

L’objectif cibleL’objectif cible de chirurgie complète (CC-O) est fixé à 100 % pour

les stades I à IIIb et à 70 % pour les stades IIIc et IVa.

Documents sourcesLes cohortes rétrospectives ont montré que la survie globale des

patientes atteintes d’un cancer de l’ovaire stade III-IV était propor-tionnelle à la proportion de chirurgie optimale. La méta-analyse deBristow en 2002 est une bonne illustration du concept de lien deproportionnalité (taille du plus gros résidu définissant la résectionoptimale : 82 % < 2 cm , 17 % < 1 cm, 1 étude < 0,5 cm et 2 études< 3 cm) [Bristow 2002].

Une analyse récente de cohorte prospective unicentrique montrel’impact direct de l’augmentation de la proportion de patientes avecune chirurgie d’exérèse complète sur l’amélioration de la survie globale[Chi 2009].

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Page 33: Critères qualité pour la chirurgie des cancers de l’ovaire ......attendu et du niveau de confiance attribué selon une grille pré-établie (Tableau 2). Méthodologie de la recherche

Une analyse récente de cohortes prospectives multicentriques,issue de 3 essais randomisés, a montré que la meilleure survie globaledes patientes atteintes d’un cancer de l’ovaire stade IIB-III-IV étaitobtenue en cas de chirurgie complète avec 99 mois de médiane desurvie globale [Du Bois 2009].

Une analyse récente de la littérature par le groupe Cochrane,utilisant la méthodologie de la méta-analyse, a mis en évidence unrisque de décès 2 fois plus important en cas de résidu < 1 cm comparéà un résidu microscopique et un risque de décès plus de > 3 en cas derésidu > 1 cm comparé à un résidu microscopique [Elattar 2011].

Cette notion est valable quel que soit le timing de la chirurgie, ets’applique à la politique de chirurgie néo-adjuvante, qui n’est pas unsubstitut à la chirurgie complète [Kang 2011].

La définition de l’objectif cible de chirurgie complète doit être unefourchette des taux de chirurgie complète retrouvés dans la littérature.Les séries de laparotomies qui ne font que constater les taux de chirur-gie complète sans que cela soit un objectif initial ne présentent pasbeaucoup d’intérêt pour la définition d’un objectif cible. Il fautchercher cet objectif dans les séries dont l’objectif préopératoire était lachirurgie complète.

Plusieurs auteurs ont décrit leur proportion de chirurgie complète,soit à travers les résultats de séries, le plus souvent rétrospectives, delaparotomies sans effort particulier d’évaluation première de la résé-cabilité, soit à travers l’étude de l’efficacité de l’évaluation cœlioscopiquede la résécabilité à travers des séries le plus souvent prospectives :

– articles portant sur une évaluation prospective du taux dechirurgie complète sans qu’il soit fait état précisément de laméthode d’évaluation de la résécabilité : Eisenkop et al., en2003, sur une série prospective de 408 patientes atteintes d’uncancer de l’ovaire IIIc obtiennent une chirurgie complète dans86 % des cas [Eisenkop, 2003]. Chi D et al., en 2009, sur unesérie prospective de 210 patientes obtiennent une chirurgiecomplète dans 80 % des cas [Chi, 2009] ;

– articles portant sur la cœlio-évaluation. Pour Angioli et al., quandle bilan de résécabilité atteste de la faisabilité de la résectioncomplète, celle-ci est obtenue dans 96 % [Angioli 2006]. PourFagotti et al., dans une étude pilote de 2005, le taux de chirurgie

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Page 34: Critères qualité pour la chirurgie des cancers de l’ovaire ......attendu et du niveau de confiance attribué selon une grille pré-établie (Tableau 2). Méthodologie de la recherche

complète était de 87 % quand l’évaluation cœlioscopique prévoyaitune chirurgie complète faisable [Fagotti 2005]. Chereau et al.,présentant une analyse comparée de différents scores d’évaluationappliqués à une série de 61 patientes, ont retrouvé un taux de86 % de réussite utilisant le score de Fagotti et 91 % avec le scorede Fagotti modifié [Chereau 2011].

Dans la mesure où un effort d’évaluation de la résécabilité est fait,notamment avec la laparoscopie, l’objectif cible de chirurgie complètese situe donc théoriquement entre 82 et 96 %. En pratique, le résultatobtenu dans une étude nationale multicentrique colligeant des casopérés entre 2003 et 2007, qui est de l’ordre de 70 %, est retenu [Luyck2012].

Critère 3.2 : Existence d’un enregistrement prospectif structuré descomplications dans les 30 jours postopératoires

Utilisation du critère : pas de restrictionImpact : élevéNiveau de confiance : élevé

DéfinitionL’utilisation d’un outil systématisé de relevé des complications en

permet l’évaluation.Les données à enregistrer sont :– les réinterventions au bloc opératoires,– les traitements par radiologie interventionnelles,– les réadmissions,– la prolongation de l’hospitalisation,– les transferts en réanimation,– les décès.

Objectif cibleIl n’y a aucune définition de seuil définissant le caractère raison-

nable, acceptable, d’un taux de complications ou de mortalité et decomplications. En revanche, 100 % des complications doivent êtreenregistrées et doivent faire l’objet d’une évaluation annuelle pour lescomplications inhérentes et d’un examen en réunion de morbidité-mortalité pour les complications sévères et les décès.

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Page 35: Critères qualité pour la chirurgie des cancers de l’ovaire ......attendu et du niveau de confiance attribué selon une grille pré-établie (Tableau 2). Méthodologie de la recherche

Documents sourcesL’objectif numéro un de la chirurgie d’exérèse du cancer avancé

de l’ovaire est la chirurgie d’exérèse complète. Pour autant, dans labalance bénéfice-risque, le taux de complications doit être maîtrisé. Lechoix entre chirurgie d’exérèse complète et chimiothérapie néo-adjuvante précédant la chirurgie d’exérèse complète repose surl’évaluation du risque de complications, plus ou moins sévères, et de laprobabilité de chirurgie complète.

L’objectif étant la chirurgie d’exérèse complète, les seuils decomplication à analyser doivent être extraits des résultats de ces séries.L’interprétation de résultats de morbidité est rendue difficile parl’absence d’utilisation systématique de scores validés. Il est souventimpossible d’évaluer la morbidité sévère des taux de complicationdécrits dans les séries cliniques. Le lien entre procédures chirurgicaleset morbidité est rarement présenté de manière détaillée. De même, lestaux de complication sont donnés de façon globale sans préciser qu’unemême patiente peut avoir plusieurs complications.

Par exemple dans l’article de Eisenkop de 2003 déjà cité il n’estpas fait état d’informations sur le détail des 2,5 % de complications[Eisenkop 2003]. Dans la série de Chi, le taux de mortalité est de 1 %et de complications dites majeures de 20 % [Chi 2009]. Dans l’essairandomisé de Vergote, la chirurgie première du cancer avancé del’ovaire, sans détail sur le résidu, apporte 15 % de complications grade3, 4,6 % de grade 4, 2,5 % de mortalité [Vergote 2010]. Chi a publiéune série précise de complications postopératoires après chirurgie suset sous-mésocolique de cancer ovarien stade IIIC utilisant un score, eta montré un taux de 22 % de complications au moins grade 3 et 1,4 %de mortalité [Chi 2010]. Dans cette étude le type de geste, le résultat entermes de résidu n’ont pas fait partie des paramètres étudiés pourévaluer le risque de complication. Gerestein a publié en 2009 unerevue systématique de la littérature concernant les suites postopéra-toires de la chirurgie du cancer avancé de l’ovaire. La mortalitémoyenne est située entre 2,5 et 3,7 à %, essentiellement liée à l’âge età la complexité des gestes [Gerestein 2009]. Sur une série de 293patientes avec 36 % de chirurgie complète le taux de complication,évalué selon un score validé est de 34 %, lié en multivarié à l’âge, auperformance status, à la complexité des gestes et à la durée de l’inter-vention [Gerestein 2010]. Il n’y a aucune définition de seuil définissantle caractère raisonnable, acceptable, d’un taux de complications.

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Page 36: Critères qualité pour la chirurgie des cancers de l’ovaire ......attendu et du niveau de confiance attribué selon une grille pré-établie (Tableau 2). Méthodologie de la recherche

La classification de Clavien et Dindo a été particulièrementévaluée, comparée aux principales autres méthodes, et semble à la foissimple, reproductible et pertinente, basée sur la gravité des compli-cations et la lourdeur des méthodes de prise en charge [Clavien 2009].Elle peut être téléchargée sous diverses formes permettant la saisie[http://www.surgicalcomplication.info/templates_download.html].

L’enregistrement des complications doit être prospectif, et idéale-ment faire appel à un professionnel dédié indépendant afin d’éviter unesous-évaluation [Dindo 2010, Hacker 2011].

CONCLUSION

Des critères objectifs (critères structurels, critères de processus,critères de résultats) définissant la qualité de la prise en charge descancers de l’ovaire sont disponibles, avec une base bibliographiquesolide. Appliqués en France, ces critères permettraient une évaluationet une amélioration de la qualité de la prise en charge de ces patientes,directement liée aux chances de survie.

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Page 37: Critères qualité pour la chirurgie des cancers de l’ovaire ......attendu et du niveau de confiance attribué selon une grille pré-établie (Tableau 2). Méthodologie de la recherche

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CRITÈRES QUALITÉ POUR LA CHIRURGIE DES CANCERS DE L’OVAIRE. LA MESURE 21-3 DU PLAN CANCER 2009-2013

Équation de recherche Medline (OVID) - Critères auditables

Annexe 1 - Équation de recherche bibliographique

Page 44: Critères qualité pour la chirurgie des cancers de l’ovaire ......attendu et du niveau de confiance attribué selon une grille pré-établie (Tableau 2). Méthodologie de la recherche

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Équation de recherche Medline (OVID) - Critères auditables (suite)

Page 45: Critères qualité pour la chirurgie des cancers de l’ovaire ......attendu et du niveau de confiance attribué selon une grille pré-établie (Tableau 2). Méthodologie de la recherche

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CRITÈRES QUALITÉ POUR LA CHIRURGIE DES CANCERS DE L’OVAIRE. LA MESURE 21-3 DU PLAN CANCER 2009-2013

Équation de recherche Medline (OVID) – Critères auditables (suite)

Page 46: Critères qualité pour la chirurgie des cancers de l’ovaire ......attendu et du niveau de confiance attribué selon une grille pré-établie (Tableau 2). Méthodologie de la recherche

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QUERLEU & COLL.

Équation de recherche Medline (OVID) – Critères auditables (suite)

Page 47: Critères qualité pour la chirurgie des cancers de l’ovaire ......attendu et du niveau de confiance attribué selon une grille pré-établie (Tableau 2). Méthodologie de la recherche

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CRITÈRES QUALITÉ POUR LA CHIRURGIE DES CANCERS DE L’OVAIRE. LA MESURE 21-3 DU PLAN CANCER 2009-2013

Équation de recherche Medline (OVID) – Critères auditables (suite)

Page 48: Critères qualité pour la chirurgie des cancers de l’ovaire ......attendu et du niveau de confiance attribué selon une grille pré-établie (Tableau 2). Méthodologie de la recherche

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QUERLEU & COLL.

Équation de recherche Medline (OVID) – Critères auditables (fin)

Page 49: Critères qualité pour la chirurgie des cancers de l’ovaire ......attendu et du niveau de confiance attribué selon une grille pré-établie (Tableau 2). Méthodologie de la recherche

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CRITÈRES QUALITÉ POUR LA CHIRURGIE DES CANCERS DE L’OVAIRE. LA MESURE 21-3 DU PLAN CANCER 2009-2013

Équation de recherche Medline (OVID) - Critères de résultat

Page 50: Critères qualité pour la chirurgie des cancers de l’ovaire ......attendu et du niveau de confiance attribué selon une grille pré-établie (Tableau 2). Méthodologie de la recherche

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QUERLEU & COLL.

Équation de recherche Medline (OVID) – Critères de résultat (suite)

Page 51: Critères qualité pour la chirurgie des cancers de l’ovaire ......attendu et du niveau de confiance attribué selon une grille pré-établie (Tableau 2). Méthodologie de la recherche

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CRITÈRES QUALITÉ POUR LA CHIRURGIE DES CANCERS DE L’OVAIRE. LA MESURE 21-3 DU PLAN CANCER 2009-2013

Équation de recherche Medline (OVID) – Critères de résultat (fin)

Équation de recherche Medline (OVID) – Critères organisationnels

Page 52: Critères qualité pour la chirurgie des cancers de l’ovaire ......attendu et du niveau de confiance attribué selon une grille pré-établie (Tableau 2). Méthodologie de la recherche