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1 Les œuvres du musée du quai Branly – Jacques Chirac au cœur de la Galerie du temps © DR Communiqué de presse 11 mai 2021 Les œuvres du musée du Louvre et du musée du quai Branly ‐ Jacques Chirac dialoguent au Louvre‐Lens Une rencontre historique au cœur de la Galerie du temps Le 11 mai 2021, le Louvre‐Lens s'ouvre aux arts d'Océanie, d'Afrique et des Amériques. Vaste espace ouvert de 3000 m², la Galerie du temps offre une plongée inédite dans 5000 ans d’histoire de l’art, à travers 200 chefs‐d’œuvre du musée du Louvre. Grâce à une collaboration exceptionnelle avec le musée du quai Branly – Jacques Chirac, 18 œuvres d’Afrique, d’Océanie et des Amériques viennent enrichir cette présentation. Désormais, les cultures occidentales et non occidentales se côtoient plus largement encore dans la Galerie du temps et dialoguent entre elles, dans un espace décloisonné, sans frontières ni hiérarchie.

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Les œuvres du musée du quai Branly – Jacques Chirac au cœur de la Galerie du temps © DR  

  Communiqué de presse 11 mai 2021 

 

 

Les œuvres du musée du Louvre  et du musée du quai Branly ‐ Jacques Chirac 

 dialoguent au Louvre‐Lens  Une rencontre historique au cœur de la Galerie du temps  

  Le 11 mai 2021, le Louvre‐Lens s'ouvre aux arts d'Océanie, d'Afrique et des Amériques.    Vaste  espace  ouvert  de  3000 m²,  la  Galerie  du  temps  offre  une  plongée  inédite  dans  5000  ans d’histoire de l’art, à travers 200 chefs‐d’œuvre du musée du Louvre.   Grâce à une collaboration exceptionnelle avec le musée du quai Branly – Jacques Chirac, 18 œuvres d’Afrique,  d’Océanie  et  des  Amériques  viennent  enrichir  cette  présentation.  Désormais,  les cultures  occidentales  et  non  occidentales  se  côtoient  plus  largement  encore  dans  la  Galerie  du temps et dialoguent entre elles, dans un espace décloisonné, sans frontières ni hiérarchie.   

 

 

 

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Nous engageons en 2021 une nouvelle vie pour la Galerie du temps du Louvre‐Lens, que j’ai souhaité ouvrir à de nouveaux horizons géographiques et chronologiques. 

 Marie Lavandier, Directrice du Louvre‐Lens  

   

Au Louvre‐Lens, le quai Branly prolonge son partenariat historique avec le Louvre  en faveur de la promotion du dialogue des cultures et de l’universalité des arts.  

Pour que les chefs‐d’œuvre restent libres et égaux.   

Emmanuel Kasarhérou, Président du musée du quai Branly ‐ Jacques Chirac    

Présenter aujourd’hui pour la première fois dans la Galerie du temps des œuvres venues d’Afrique, d’Océanie ou des Amériques conservées par le musée du quai Branly, c’est en toute 

cohérence, une façon d’élargir le discours du musée et de s’inscrire dans cette quête de l’universel qui est la dynamique même du Louvre. 

 Jean‐Luc Martinez, Président‐directeur du musée du Louvre, commissaire de la Galerie du temps 

  

           

  

La Galerie du temps a été réalisée grâce au soutien du Crédit Agricole Nord de France,  mécène bâtisseur exceptionnel du Louvre‐Lens. 

 

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UNE HISTOIRE PARTAGÉE ENTRE LE MUSÉE DU LOUVRE ET LE MUSÉE DU QUAI BRANLY – JACQUES CHIRAC 

  

2000 – Inauguration du pavillon des Sessions au musée du Louvre  L’installation au Louvre des arts d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques est  l’aboutissement d’un long processus.     Ils ont fait une première entrée au Louvre en 1827 lorsque le roi Charles X y crée le musée de Marine et d’Ethnographie.    Les œuvres  exposées  fascinent  le public  et  le musée  connaît  un  grand  succès.  Mais,  si  les  civilisations  non‐occidentales  suscitent  l’intérêt,  rares  sont  alors  les  personnes  qui reconnaissent  une  valeur  artistique  à  ces  collections.  En  1905,  les  œuvres  sont  dispersées  dans plusieurs musées. Elles quittent le Louvre.    Progressivement, et aussi avec l’appui d’artistes comme Pablo Picasso, ces pièces vont acquérir peu à peu  le  statut  d’œuvres  d’art.  Dès  1909,  le  poète  Guillaume  Apollinaire  souhaite  que  le  Louvre accueille  de  nouveau  ces  chefs‐d’œuvre  «  dont  l’aspect  n’est  pas moins  émouvant  que  celui  des beaux spécimens de la statuaire occidentale ».    Au fil du 20e siècle,  l’idée fait son chemin. Enfin, en 1990, Jacques Kerchache, grand spécialiste des cultures extra‐occidentales, publie un manifeste signé de 300 artistes, philosophes, anthropologues et historiens  d’art  : Pour que  les Chefs‐d’œuvre naissent  libres  et  égaux.    Il  réclame  la  création au Louvre d’un département consacré aux arts d’Afrique, d’Océanie, des Amériques et d’Insulinde qu’il regroupe sous l’appellation “Arts premiers”.    Le  13  avril  2000,  le  musée  du  Louvre  inaugure  le  pavillon  des  Sessions.  Annoncé  en  1996  par  le président  de  la  République  Jacques  Chirac,  cet  espace  préfigurait  le  futur  musée  du  quai  Branly.   L’installation  de  collections  extra‐européennes  au  pavillon  des  Sessions  témoigne  de  la  volonté politique d’ouvrir  à nouveau  le musée à d’autres  cultures.  Il  constitue également une  réouverture symbolique du Louvre aux arts non occidentaux dont plusieurs collections avaient quitté le Palais au fur et à mesure du 20e siècle.  Cette  antenne  du musée  du  quai  Branly  –    Jacques  Chirac  au musée  du  Louvre  réunit  120  chefs‐ d’œuvre  du monde  entier  dans  le  plus  grand musée  du monde.  Le  pavillon  des  Sessions  s’inscrit pleinement dans l’histoire universelle du Louvre.  

 2017 – Inauguration du Louvre Abu Dhabi  Né d’un accord intergouvernemental signé le 6 mars 2007 entre les Émirats Arabes Unis et la France, le  Louvre  Abu  Dhabi  est  le  premier  musée  universel  du  monde  arabe.  L’accord  engage  treize établissements publics culturels français, dont le musée du quai Branly ‐ Jacques Chirac.   Avec  la  création du  Louvre Abu Dhabi, dont  l’approche muséographique est unique au monde, de nouvelles connexions entre des civilisations ou des cultures apparemment éloignées dans le temps et l'espace  sont  explorées.  Suivant  un  parcours  à  la  fois  chronologique  et  thématique,  le  visiteur traverse différentes époques et civilisations.   

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« Le concept d’universalité est à l’origine même du Louvre. Le musée est issu du mouvement encyclopédique qui s’est développé au XVIIIe siècle dans l’Europe des Lumières,  

dont le Louvre ou encore le British Museum sont les représentants,  et qui entend présenter une vision aussi complète que possible de l’histoire de l’art.  

L’installation de collections extra‐européennes au pavillon des Sessions en 2000 au Palais du Louvre, de même que la création d’un département des Arts de l’Islam en 2012 ou l’inauguration du Louvre 

Abu Dhabi en 2017, témoignent de cette volonté de poursuivre l’ouverture du musée,  conformément à son histoire universelle. » 

 Jean‐Luc Martinez, Président‐directeur du musée du Louvre, commissaire de la Galerie du temps 

  

UNE HISTOIRE QUI SE PROLONGE « AUTREMENT » AU LOUVRE‐LENS  

Pour une égale reconnaissance des arts et des cultures  Pensée comme un espace de liberté, d’ouverture au monde et aux différentes formes artistiques, la Galerie du temps est véritablement le cœur du Louvre‐Lens.  

Dans un espace ouvert de 3000 m², la Galerie du temps expose plus de 200 chefs‐d’œuvre issus des salles  du  Louvre.  Selon  une  présentation  chronologique  allant  du  4e  millénaire  avant  notre  ère jusqu’au milieu du 19e siècle, elle offre un parcours inédit à travers l’histoire de l’art et de l’humanité. Croisant les époques, les techniques et les civilisations, elle permet de contempler différemment les collections du Louvre. 

L’installation de 18 œuvres du musée du quai Branly – Jacques Chirac dans la Galerie du temps élargit encore  davantage  ce  vaste  parcours  et  permet  d’enrichir  la  conscience  du  monde  de  chacun. N’imposant  ni  parcours,  ni  récit,  la  Galerie  du  temps  fait  émerger  de  nouveaux  liens  entre  les différentes périodes et les différentes cultures du monde. 

Faire  entrer  de  nouvelles œuvres,  en  provenance  d’Afrique,  d’Océanie  et  des  Amériques,  dans  la Galerie du temps, permet de renouveler notre approche de l’Histoire de l’Art, en situant ces œuvres dans un contexte historique et chronologique, en évoquant des correspondances formelles avec les œuvres occidentales.  

Dans ce Louvre « autrement », la Galerie du temps est le seul espace en France qui réunit ainsi des œuvres des 5 continents, proposant une histoire de l’art globalisée, une nouvelle approche du musée universaliste. 

Une sélection prestigieuse 

Les 18 œuvres dévoilées au Louvre‐Lens ont été soigneusement choisies par le musée du quai Branly – Jacques Chirac pour s’inscrire tout au long de la vaste chronologie de la Galerie du temps.  Elles ont été sélectionnées en raison de leur grande qualité esthétique, la variété de leurs formes et techniques, mais  aussi  leur  origine  et  leur  valeur  patrimoniale (anciennes  collections  du musée de Marine  du  Louvre  ou  encore  de  prestigieuses  collections  privées  telles  que  Helena  Rubinstein  et André Breton).   La sélection des œuvres a été supervisée par Yves Le Fur, directeur du Patrimoine et des Collections du musée du quai Branly – Jacques Chirac. 

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Arrivée du masque féminin D'mba en Galerie du temps © DR

 La poursuite du chantier des collections du musée du quai Branly  Ce  partenariat  exceptionnel  a  été  l’occasion  pour  le  musée  du  quai  Branly  ‐  Jacques  Chirac  de poursuivre son chantier des collections.  L’inscription des chefs‐d’œuvre du musée du quai Branly  ‐Jacques  Chirac  dans  l’approche  chronologique  de  la  Galerie  du  temps  a  nécessité  un  travail  de datation  complémentaire.  Certaines  œuvres  présentées  au  Louvre‐Lens  ont  ainsi  bénéficié  de  la méthode de datation par carbone 14 ou thermoluminescence. 

 Une approche pédagogique   Un  cycle  de  conférences,  organisé  en  partenariat  avec  le musée  du  quai  Branly  –  Jacques  Chirac, permettra aux visiteurs du Louvre‐Lens de  s’initier aux arts et  cultures d’Afrique, d’Océanie et des Amériques, et de mieux comprendre l’histoire de ces œuvres dans les collections françaises, jusqu’à leur présentation au Louvre‐Lens. 

 De  nouveaux  parcours  de  visite,  ateliers  et  rencontres  ont  été  imaginés  par  les  médiateurs  du Louvre‐Lens  pour  accompagner  les  visiteurs  dans  leur  découverte  de  ces œuvres  et  cultures  peu représentées dans la Région Hauts‐de‐France.   La  Galerie  du  temps  a  été  réalisée  grâce  au  soutien  exceptionnel  du  CRÉDIT  AGRICOLE  NORD  DE FRANCE.   

    

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FOCUS SUR LES 18 ŒUVRES PRÉSENTÉES 

 Océanie  

 

Nouvelle‐Zélande (Aotearoa), culture Maori Vers 1700 ‐ 1825   Flûte pūtōrino Bois sculpté, fragment d’haliotis (haliotis, paua) et fibres végétales   Les  flûtes  pūtōrino  sont  constituées  de  deux  pales  de  bois sculptées et reliées entre elles par de fines ligatures faites dans les  racines  aériennes  du  kiekie,  un  arbre  endémique  à  la Nouvelle‐Zélande.  Ces  élégantes  flûtes  se  jouent  en  soufflant dans  l’ouverture  centrale  (la  voix  «  féminine  »)  ou  par l’extrémité  terminale,  à  la manière d’une  trompette  (la  voix « masculine »).  Elles appartiennent à un vaste répertoire d’instruments à vent inventés  par  le  peuple  Māori  comprenant  plusieurs  autres types  de  flûtes  et  une  longue  trompe  de  guerre.  Le  peuple Māori,  comme  de  nombreux  habitants  du  Pacifique,  utilise aussi la conque marine.   Anciennes  collections  du  musée  de  Marine  du  Louvre  (1827‐1905) Musée du quai Branly – Jacques Chirac     

 

Nouvelle‐Zélande (Aotearoa), culture Maori Vers 1775 ‐ 1825  Massue patuki Bois sculpté   Ce  type  de  massue  (patuki)  est  rare  dans  les  collections muséales.  Il  appartient  à  la  catégorie  des  armes  courtes utilisées par  les  femmes ou  les hommes du peuple Maori. Cet exemplaire ancien se distingue par  l’absence de gravures et  le renflement du corps qui accentuent l’élégance de la sculpture. À  l’exterminé  du  manche  la  tête  hybride  d’un  être mythologique  (manaia)  rappelle  qu’il  n’y  a  pas  de  victoire  au combat  sans  mobiliser  les  qualités  spirituelles  ancestrales transmises par  la généalogie (whakapapa), qui  lie  les hommes aux dieux créateurs et à l’ensemble de l’univers.   Don François d'Audebert de Férussac (1786‐1836) au musée de Marine du Louvre (1827‐1905) Musée du quai Branly – Jacques Chirac 

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Polynésie française, iles MarquisesVers 1825 – 1850  Paire d’étriers d'échasses (tapuvae) Bois sculpté et ciselé  Aux  îles  Marquises,  les  jeunes  gens  de  l'aristocratie s'adonnaient  à  la  marche,  à  la  course  et  à  la  danse  sur  des échasses,  en  guise  de  jeux  ou  lors  de  certaines  cérémonies, notamment  funéraires.  Leurs  pieds  reposaient  sur  des  étriers (tapuvae)  sculptés  de  figures  de  forme  humaine  (tiki)  comme ceux‐ci.  Sur  ces  figures,  caractéristiques  de  la  sculpture marquisienne,  les traits du visage apparaissent en faible relief, dominés  par  des  yeux  immenses  et  une  large  bouche entrouverte  qui  laisse  apparaître  la  langue.  Le  traitement  du corps  dans  une  posture  de  tension  musculaire,  la  tête disproportionnée  et  les  mains  posées  sur  l’abdomen  sont typiques de  la statuaire polynésienne. Certains motifs sculptés (coiffe,  oreilles)  rappellent  l’ornement du  corps des  élites  aux Marquises.  Collectés en 1841 ou 1842 durant le voyage de la Reine‐Blanche sous  le  commandement  d’Abel  Aubert  Dupetit‐Thouars,  don Jean‐Benoît  Amédée  Collet  (1801‐1858)  au  musée  de Marine du Louvre (1827‐1905) Musée du quai Branly – Jacques Chirac   

 

 

Nouvelle‐Calédonie, culture Kanak Vers 1850   Masque  Bois sculpté, fibres végétales, cheveux humains   Le masque Kanak est composé de trois parties  :  le masque en bois  surmonté  d’une  ample  coiffe  en  dôme  constituée  de cheveux, et un vêtement. À l’occasion d’un décès, les deuilleurs se  laissaient pousser  les cheveux pendant de  longs mois, pour qu’ils ornent cette coiffe à la levée du deuil. Le corps du porteur du masque était recouvert d’un vêtement de plumes de pigeon notou, manquant ici. Il est possible que la peinture du masque ait été réalisée tardivement, peut‐être même par un européen. Ces  masques  sont  d’abord  apparus  dans  un  contexte  de célébrations  funéraires ;  puis  leur  usage  a  évolué  d’une fonction sacrée à un rôle de divertissement.     Anciennes  collection  du  Musée  ethnographique  du  Louvre (1850‐1878), dépôt du Musée des Antiquités Nationales. Musée  du  quai  Branly  –  Jacques  Chirac,  dépôt  du  Musée d’Achéologie nationale 

 

    

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Amériques    

 

Guatemala, Hautes Terres, culture Maya Préclassique Vers 300 avant J.‐C. ‐ 250 après J.‐C. 

 

Pierre‐champignon 

Pierre volcanique 

 

Environ  300  sculptures  de  champignons  de  ce  type  sont 

connues à ce  jour. Elles sont réalisées en pierre volcanique ou 

en grès, mesurent le plus souvent entre 30 et 35 cm de hauteur 

et présentent des parois lisses ou décorées de représentations 

animales  ou  humaines.  Leur  fonction  est  encore  sujette  à 

discussion.  Les  rares  spécimens  découverts  en  contexte  sont 

associés  à  des  métates,  des  pierres  à  moudre.  Cela  a  amené 

certains  chercheurs  à  associer  ces  sculptures  à  la 

consommation  rituelle  de  champignons  psychotropes  qui 

étaient broyés puis ingérés.  

 Don anonyme, 1954 Musée du quai Branly‐Jacques Chirac      

 

Colombie, culture MuiscaVers 600 – 1600   Figurine votive représentant une victime sur un mât sacrificiel Alliage d’or (tumbaga), fonte à la cire perdue   Les pratiques religieuses Muisca se singularisent par le sacrifice humain,  la  consommation  de  substances  psychotropes  et l’importance  centrale  accordée  aux  offrandes.  Émeraudes, coquillages marins, textiles, et surtout figurines en alliages d’or y  occupent  une  place  prédominante.  L’or  joue  un  rôle fondamental  dans  les  rituels.  Il  est  perçu  comme  un  élément masculin, en  lien avec  le soleil, nécessaire à  la  fécondité de  la terre.  Ce  type  de  figurine  votive  était  déposé  dans  les sanctuaires,  les  champs  cultivés  et  les  sites  naturels  tels  que lacs, grottes ou sommets montagneux, considérés comme des espaces de transition entre les mondes aquatique, terrestre et céleste. 

 Don Jean Chaffanjon Musée du quai Branly‐Jacques Chirac     

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Colombie, culture Quimbaya

Vers 0 ‐ 600   Décoration  corporelle  représentant  une  paire  d’animaux stylisés Or, fonte à la cire perdue  Ce bijou obtenu par la technique de la fonte à la cire perdue se compose  de  deux  reptiles  semblables  stylisés.  Placés parallèlement,  l'un  à  côté  de  l'autre,  ils  sont  réunis  par  une barrette massive en or, à hauteur de  leur poitrine. La  tête est levée  et  les  yeux  sont  formés  d'un  fil  d'or  formant  un  petit cercle soudé à la tête. La queue se compose de deux fils d'or en spirale. Les anneaux soudés sur la poitrine permettent de faire passer  un  ornement  réalisé  en  feuille  d’or.  Dans  la  société Quimbaya, organisée selon un système de chefferies, ces objets de prestige faisaient partie des regalia, insignes de pouvoir.  Don Georges Henri Rivière, 1933 Musée du quai Branly‐Jacques Chirac    

  

 

Pérou, côte sud, Culture NascaVers 100 ‐ 700  

 

Épingle 

Or, feuille martelée et découpée 

 

Les  orfèvres  de  la  culture  Nasca  fabriquent  des  précieuses 

pièces  en  or  destinées  à  l’ornementation  corporelle  des 

membres de l’élite et à leurs rituels funéraires. Ces ornements 

ont été mis à  jour dans des  sépultures,  cousus  sur  les  textiles 

qui  enveloppent  les  paquets  funéraires.  Ils  accompagnent  le 

défunt dans  l’au‐delà pour signaler son rang dans  la société et 

sa  fonction rituelle. Les masques  funéraires,  les ornements de 

nez, les épingles et les diadèmes en or sont souvent décorés, au 

repoussé,  d’appendices  en  forme  de  serpents  et  de  visages 

stylisés.  Ce  type  de  parures,  d’une  extrême  finesse,  est  aussi 

porté par les personnages mythiques qui ornent les céramiques 

peintes de cette civilisation du sud du Pérou. 

 

Don Serge Bogolovsky, 1964 Musée du quai Branly‐Jacques Chirac  

 

 

 

 

 

 

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Pérou, côte nord, Culture Mochica

Vers 450 ‐ 700  

 

Bouteille en forme de coquillage bivalve 

Terre cuite couverte d’une engobe beige et brune 

 

La céramique rituelle et funéraire Mochica servait à illustrer les 

principes  symboliques,  religieux  et  idéologiques  de  la  classe 

dirigeante de cette  société complexe. Cette bouteille prend  la 

forme  d’un  petit  coquillage  bivalve  communément  appelé 

Palabritas.  Ces  petits  coquillages  marins  préfèrent  des  eaux 

plus chaudes que celles habituellement présentes le long de la 

côte du Pérou. 

 

Achat à Bernard de Parseval, 1992 Musée du quai Branly‐Jacques Chirac        

 

Mexique, Bassin de Mexico, Culture Aztèque 

Vers 1200‐1520  

  

Vieil homme 

Roche volcanique, traces de colle   Bien  que  ce  sujet  ne  possède  pas  tous  les  attributs  d’un  dieu Aztèque,  les nombreuses rides du visage, signe d’une extrême vieillesse,  et  la  position  du  corps  et  des  bras,  permettent  de l’associer au dieu Huehueteotl, le dieu du feu et du vieil âge. De manière  significative,  tous  les  dieux  du  vieil  âge  du  panthéon Aztèque sont des êtres suprêmes  investis de pouvoirs  liés à  la création,  à  la  regénération  du monde  et  des  humains  et  à  la nourriture.  Dans  la  mythologie,  la  vieillesse  trouve  sa  plus haute  expression  dans  la  figure  du  vieux  couple  primordial formé par       Oxomoco et Cipactónal.   Ancienne collection Boban‐Duvergé. Don Alphonse Pinart, 1883 Musée du quai Branly‐Jacques Chirac 

  

   

  

   

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Afrique  

  

    

Mali, région de Mopti, Sanga, culture Dogon Vers 1425 ‐ 1445  Statuette anthropomorphe dege Bois  Les  bras  levés  de  la  statuette  figurent  l’une  des  positions privilégiées  dans  la  statuaire  anthropomorphe  (de  figure humaine) du peuple Dogon. Ce geste évoquerait une prière au dieu créateur Amma pour faire tomber la pluie, essentielle dans cette région du Sahel, ou pour s’adresser aux ancêtres. Ce motif se  retrouve  dès  le  11e  siècle  dans  la  statuaire  de  la  culture Tellem  de  Sanga,  prédécesseurs  des  Dogon  qui  s’installèrent progressivement dans cette région dès le 14e siècle.  Mission Denise Paulme – Deborah Lifchitz en 1935 Musée du quai Branly‐Jacques Chirac        

  

Côte d’Ivoire, région de Krinjabo, culture Agni Vers 1750 – 1800   Tête funéraire Mma Terre cuite 

  Si les portraits funéraires Mma tendent à l’idéalisation, l’artiste cherchait  à  entretenir  la mémoire  du  défunt  en  représentant les particularités de son visage. La figure était commandée lors de  la  mort  d’un  roi  ou  d’une  personne  importante.  Une  fois terminée,  elle  était  exposée  puis  placée  dans  le  Mmaso,  le cimetière  des  Mma  où  elle  recevait  des  offrandes  qui garantissaient la relation entre vivants et défunts.    Collecté par le Dr Marcel Lheureux, ancienne collection Helena Rubinstein. Don Helena Rubinstein Estate Musée du quai Branly‐Jacques Chirac            

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Soudan du Sud, culture BariVers 1800 ‐ 1850  Statuette de protection Bois, pigments  Le  peuple  Bari  est  établi  sur  les  rives  marécageuses  du  Nil soudanais,  dans  la  région  de  Bahr  el‐Ghazal.  Le  style  de  sa statuaire  se  reconnait  à  son  schématisme  et  son  expressivité. D’après  les  informations  transmises  au  collectionneur  P.‐H. Delaporte,  consul  de  France  au  Caire  en  1848,  il  semble  que cette effigie ait eu un rôle protecteur. Elle a pu être conservée sur un autel ou dans une case, voire portée sur le corps comme une amulette à l’aide d’un lien.  Ancienne  collection musée de Marine  du  Louvre  (1827‐1905), 

don  Pacifique‐Henri Delaporte.  Acquise  au Caire  par  le  consul 

de France P.‐H. Delaporte en 1848. 

Dépôt  du  musée  d’Archéologie  nationale  au  Musée  du  quai Branly‐Jacques Chirac      

 

Soudan du Sud, culture BariVers 1800 ‐ 1850  Statuette de protection Bois, pigments  Des  constantes  morphologiques  et  sculpturales  laissent supposer que  l’ensemble des statues rapportées par  le Consul P.‐H.  Delaporte  provient  du  même  atelier,  voire  du  même sculpteur. Le vendeur de ces objets au Caire donna à Delaporte des  informations à propos des objets, peut‐être collectées sur place. Cette sculpture est  identifiée comme un « grand fétiche pour obtenir de la force ».   Ancienne  collection musée de Marine  du  Louvre  (1827‐1905), 

don  Pacifique‐Henri Delaporte.  Acquise  au Caire  par  le  consul 

de France P.‐H. Delaporte en 1848. 

Dépôt  du  musée  d’Archéologie  nationale  au  Musée  du  quai Branly‐Jacques Chirac          

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Côte d’Ivoire, région de Krinjabo, culture Agni Vers 1800 ‐ 1850   Statuette anthropomorphe Mma Terre cuite   Ce buste en  terre cuite  s’inscrit dans  la  tradition des portraits funéraires nommés Mma. Leur production remonterait au 17e siècle. La figure représente le joueur de tambourin d’un chef ou d’un  roi,  portant  la  coiffe  en  métal  des  notables.  Ce  type d’objet  était  disposé  à  l’écart  du  village  dans  le  Mmsao,  le cimetière  des  Mma.  L’œuvre  fut  collectée  par  le  Docteur Marcel  Lheureux  en  Côte  d’Ivoire.  Ce  dernier  rassembla  dans les  années  1920  près  de  200  effigies  Mma,  formant  le  plus grand ensemble conservé en Occident.    Collecté par le Dr Marcel Lheureux, anciennes collections Dr M. Lheureux, F. Lem puis Isaac Païles Musée du quai Branly‐Jacques Chirac 

      

 

Côte d’Ivoire, culture BaouléVers 1800 ‐ 1900  Statuette anthropomorphe bo usu Bois, coquille d’œuf et patine granuleuse  D’après ses traditions orales, le peuple Baoulé serait installé au centre  de  la  Côte  d’Ivoire  après  avoir  émigré  au  18e  siècle depuis  le  Ghana  actuel.  Ils  sculptaient  dans  le  bois  des statuettes pour les esprits de la brousse, les bo usu, qui aidaient les humains à chasser  le gibier.  Les  figures étaient conservées dans de petits sanctuaires à l’extérieur du village et recevaient des  offrandes,  comme  en  atteste  la  patine  granuleuse  de l’objet.  Elle  est  passée  au  20e  siècle  entre  les  mains  de collectionneurs  célèbres,    les  poètes  Paul  Eluard  et  André Breton, le collectionneur Hubert Goldet.   Anciennes  collections  Paul  Eluard,  André  Breton,  René Rasmussen puis Hubert Goldet Musée du quai Branly‐Jacques Chirac, acquis par dation 

      

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Mali, région de Mopti, Sanga, culture dogon Vers 1800 ‐ 1900  Statuette féminine yapilu dege Bois, matériaux organiques  Le peuple Dogon utilisait des statuettes féminines dans le cadre du yapilu. Ce culte était voué aux âmes des femmes mortes en couches. L’effigie, placée sur un autel, recevait en offrande un animal  sacrifié  par  un  prêtre.  Ces  animaux  étaient  offerts  par les  femmes  stériles  qui  souhaitaient  enfanter  ou  les  femmes enceintes, désireuses de se protéger d’un éventuel malheur. La patine  croûteuse  de  cette  statuette  est  due  au  sang  animal (poulet) et aux libations de bouillie de mil. L’inventaire de 1935 précise que « le propriétaire s’est débarrassé de cette statuette sous l’influence du pasteur américain. »   Mission Sahara‐Soudan conduite par Marcel Griaule en 1935 Musée du quai Branly‐Jacques Chirac        

 

Guinée, culture bagaVers 1850 ‐ 1935  Masque féminin d’mba  Bois, fibres végétales, clous en laiton  La danse du masque d’mba était pratiquée avant la saison des pluies  ou  lors  d’événements  tels  que  des  mariages,  des funérailles ou une visite diplomatique. Dissimulé sous une jupe en  raphia,  le  danseur  portait  le  masque  sur  ses  épaules, incarnant  ainsi  la  représentation  de  l’idéal  féminin  dans  la société  Baga.  Les  sorties  avaient  pour  but  d’assurer  la croissance et  la  fertilité du groupe et des moissons, comme le traduisent  les  seins  plats,  attributs  féminins  de  la  maternité nourricière.  Les  chevrons  disposés  au  niveau  des  tempes symboliseraient les champs de céréales labourés.  Musée du quai Branly‐Jacques Chirac  

    

   

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Le musée dévoile sa délicate silhouette de verre et de lumière le long d’une ancienne mine de charbon © Philippe Chancel – Louvre‐Lens 

LE LOUVRE‐LENS, LE « LOUVRE AUTREMENT »  Inauguré en décembre 2012, le musée du Louvre‐Lens est situé au cœur de l’ancien bassin minier du Nord‐Pas de Calais, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Le  bâtiment  de  verre  et  d’aluminium  imaginé  par  les  architectes  japonais  de  l’agence  SANAA  se déploie au milieu d’un parc de 20 hectares dessiné par  la paysagiste Catherine Mosbach. Avec ses longues lignes discrètement incurvées et ses façades qui reflètent le paysage, le musée, construit sur un ancien carreau de mine au terril plat, dévoile sa délicate silhouette de verre et de lumière le long d’une ancienne mine de charbon. 

La Galerie du temps constitue le cœur du Louvre‐Lens. Elle présente plus de 200 chefs‐d’œuvre issus des collections du Louvre, dans un espace spectaculaire de 3000 m², et propose un parcours inédit à travers 5000 ans d’histoire de l’art, depuis l’invention de l’écriture en Mésopotamie au 4e millénaire avant notre ère,  jusqu’à  la révolution  industrielle au milieu du 19e siècle. Sa scénographie à  la  fois chronologique et pluridisciplinaire crée un dialogue nouveau entre les époques, les techniques et les civilisations. 

Chaque année, des expositions temporaires d’envergure internationale posent un tout autre regard sur  les collections du Louvre, en contraste avec  la Galerie du  temps, et permettent d’accueillir des œuvres  du  monde  entier.  Le  Pavillon  de  verre  –  espace  ouvert  aux  expérimentations  et  à  l’art contemporain –, la Scène et ses spectacles, le Centre de ressources et sa médiathèque, les Coulisses dévoilant  les  réserves  et  l’atelier  de  restauration  d’œuvres,  le  parc  et  ses  animations  estivales, contribuent  à  en  faire  un  espace  privilégié  d’échanges  et  de  rencontres,  et  à  proposer  une expérience artistique globale.  

Grâce à une politique de médiation humaine centrale et innovante, le Louvre‐Lens réaffirme la place accordée aux publics, pour favoriser toujours plus l’appropriation par tous et pour tous. 

Voulu et porté dès l’origine par toute une région et sa population, le Louvre‐Lens trouve aujourd’hui sa place au sein d’un territoire en pleine mutation.  

 

    

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À PROPOS DU MUSÉE DU QUAI BRANLY – JACQUES CHIRAC   

Le musée  du  quai  Branly  ‐  Jacques  Chirac  est  dédié  aux  arts  et  aux  civilisations  d’Afrique,  d’Asie, 

d’Océanie et des Amériques. Il a ouvert ses portes en juin 2006. Dessiné par l’architecte Jean Nouvel, 

son bâtiment est aujourd’hui une signature emblématique du patrimoine parisien, à quelques pas de 

la tour Eiffel. Le musée accueille chaque année près de 1,3 million de visiteurs, de tous les continents. 

  

Riche de 370 000 objets, 700 000 pièces iconographiques et plus de 200 000 ouvrages de référence, 

sa  collection  est  l’une  des  plus  vastes  au  monde.  Elle  compte  de  nombreux  chefs‐d’œuvre. 

Témoignage du génie des hommes et de la vie des sociétés, ces pièces sont d’un intérêt culturel et 

scientifique majeur. 

Les créations sont mises en valeur à l’aide d’une muséographie soignée. Celle‐ci souligne les qualités 

esthétiques  des  œuvres  tout  en  donnant  à  éprouver  leur  pouvoir  de  présence.  Les  nombreuses 

activités scientifiques menées au sein de l’établissement contribuent à la préservation des objets, à 

leur  étude,  favorisant  la  diffusion  des  savoirs  auprès  d’un  public  élargi,  en  France  comme  à 

l’international. Parallèlement, une programmation riche et plurielle permet au visiteur de découvrir 

ou d’approfondir sa connaissance des arts et des sociétés extra‐européennes. 

  

Expositions permanentes et temporaires, concerts, spectacles,  lectures, conférences font du musée 

du  quai  Branly  –  Jacques  Chirac  une  cité  culturelle  vivante  où  dialoguent  quotidiennement  les 

cultures. 

 

   

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Visuels libres de droits  Des visuels libres de droits, dont ceux présents dans ce dossier, sont à disposition de la presse. Pour accéder au téléchargement de ces images, merci de contacter Muriel Defives, Camille Klein (presse régionale et presse belge) ou Eugénie Fabre (presse nationale et internationale). Conditions générales d’utilisation : • Ces images sont exclusivement destinées à la promotion des œuvres présentées au musée du Louvre‐Lens à compter du 11 mai 2021 • L’article doit préciser au minimum le nom du musée, le titre et les dates de l’exposition. • Les crédits et mentions obligatoires doivent figurer près de la reproduction.  

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MUSÉE DU QUAI BRANLY – JACQUES CHIRAC  Direction de la communication Thomas Aillagon Directeur de la communication [email protected]  Lucie Cazassus Adjointe au Directeur de la communication Responsable des relations médias [email protected]   MUSEE DU LOUVRE  Nadia Refsi Chef du service de presse [email protected]   Marion Benaiteau [email protected]