COURS DE RECHERCHE APPLIQUEE EN … · 2017-02-15 · Dans le cadre de ma formation déducateur...

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1 LECLOUX Véronique 3 ème BAC Educ. Spécialisé (soir) COURS DE RECHERCHE APPLIQUEE EN EDUCATION SPECIALISEE IPEPS LIEGE ANNEE 2015/2016

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LECLOUX Véronique

3ème BAC Educ. Spécialisé (soir)

COURS DE RECHERCHE APPLIQUEE

EN EDUCATION SPECIALISEE

IPEPS LIEGE – ANNEE 2015/2016

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Projet de recherche relevant de l’éducation spécialisée

Description d’une situation « interpellante » :

Dans le cadre de ma formation d’éducateur spécialisé, mon stage de troisième

année s’est déroulé au sein d‘un service d’accueil et d’aide éducative (SAAE) et

plus précisément à la « Marjolaine » à Olne.

Un service d’accueil et d’aide éducative est un service qui travaille en

coordination et sous mandat d’une instance de décision, soit :

- Le SAJ (service d’aide à la jeunesse).

- Le SPJ (service de protection judiciaire)

- Le TJ (tribunal de la jeunesse).

Il s’agit donc d’un service d’aide à la jeunesse travaillant avec des enfants

mineurs de cinq à dix-huit ans.

La « Marjolaine » est une institution verticale et mixte qui accueille actuellement

seize enfants dont trois fratries. Ceux-ci peuvent venir de pouponnières, de

service d’accueil à la petite enfance ou alors ils arrivent directement de leur foyer

suite à des difficultés rencontrées au sein de la famille.

Avant d’entamer la description de la situation « interpellante », je voudrais

préciser que lorsqu’une décision de placement est prise pour un enfant, c’est qu’il

y a un danger physique et/ou psychique et que la « meilleure » solution est

d’être éloigné de son domicile à plus ou moins long terme. Cette décision est

souvent prise lorsqu’il n’y a plus d’autre aide envisageable et donc souvent en

dernier recours.

Le choix de cette situation se porte sur M, un petit garçon de six ans qui est

entré à la « Marjolaine » deux semaines après le début de mon stage. Je fais

donc sa connaissance et découvre son histoire, en même temps que l’équipe

éducative. Si j’ai choisi de parler de M, c’est parce que son comportement me

questionne beaucoup et qu’il n’est pas évident pour moi de trouver les bonnes

pistes d’accompagnement.

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M arrive mi-septembre, d’un service d’accueil d’urgence, son dossier dépend du

SPJ de Verviers.Il est suivi par SOS enfants car il a été régulièrement contraint

par son papa, à assister aux ébats sexuels de ses parents et par la suite à ceux

du père avec sa nouvelle compagne. M explique que sa maman disait « Non »

mais que le père l’obligeait à se taire sous la menace d’être frappée (contexte de

violence). M explique qu’il n’aimait pas ce qui se passait et qu’il souhaitait que

son père soit « grondé » pour ne plus qu’il recommence.

M a une grande sœur, de plus ou moins dix ans qui vit avec la maman. Lors

d’une audition à SOS enfants, elle confirme les dénonciations de M et tient à

soutenir son petit frère, elle souhaite également être entendue par le SPJ. Les

deux enfants semblent très attachés, la sœur accompagne très régulièrement la

maman lors des visites. M demande aussi lors d’une autre audition, que son

papa ne soit pas au courant de ses révélations.

Les premiers jours à la « marjolaine » sont très difficiles pour M, il pleure

beaucoup, réclame sa maman et a de grosses difficultés à s’habituer au

fonctionnement quotidien de la maison. Nous devons tout lui expliquer

clairement et patiemment sinon il est très peu adéquat. Il semble avoir

beaucoup de difficultés à entendre et même à comprendre les consignes.

Avec sa maman il y a du lien, elle s’intéresse à lui,fait tout pour passer de bons

momentset elle est régulière dans ses visites dominicales.Ces visites se font

généralement le dimanche de 14h00 à 17h30, elle vient le chercher et ils partent

pour une balade ou pour une visite chez la grand-mère.

Malheureusement, cette maman se laisse fortement « conduire » par M qui a un

côté dominant avec elle. M décide lui-même de ce qui va se passer ou de ce qu’il

veut faire et comment. Je la sent hésitante face à lui comme si elle avait peur de

le fâcher, peur de ses réactions ou peur de le « perdre ». Refuser à son enfant ce

qu’il désire, lui imposer des interdits semble très compliqué pour elle, peut-être

pense-t-elle qu’elle va le faire souffrirsi elle s’oppose à sa volonté. Cette maman

me donne l’impression de vouloir « réparer » quelque chose, elle semble aussi

porter beaucoup de culpabilité face à cette situation. M revient chaque dimanche

avec un ou des cadeaux et la maman insiste pour qu’il les garde pour lui seul et

qu’ils restent dans sa chambre. Quand il s’agit de vêtements, elle insiste pour

que l’on veille à ce qu’il les porte bien.

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M est présent quand elle nous donne ses « consignes » et par la suite, il n’hésite

pas à nous rappeler ce que sa maman a demandé. Ce comportement irrite

parfois les éducateurs car M insiste et s’oppose à toutes autres décisions, ce qui

entraine souvent conflits et punitions. Quand un enfant joue avec ses jouets, il

se fâche et dit que sa maman lui interdit de prêter ses jouets. Quand il doit

s’habiller, M s’oppose fortement à l’éducateur qui lui fait porter d’autres

vêtements que ceux offert par maman.

Les dimanches, après le temps de visite et au moment de quitter sa maman, M

fait tout pour retarder la séparation. Même après un dernier câlin, il pleure, crie,

se jette sur la porte, se débat, se roule à terre pour se dégager de notre

emprise. Il exprime clairement que nous sommes les méchants qui l’empêchons

de rejoindre sa maman. L’équipe s’interroge sur les explications qu’elle lui donne

pour justifier la séparation et le placement.Quand M est plus calme, nous

essayons d’en parler avec lui et il nous explique que c’était toujours comme ça

avec maman mais pas avec papa. Que papa lui a appris à se forcer, à ne pas

pleurer quand on est un homme.

Les visites du papa à la « Marjolaine » sont cadrées, il vient plus ou moins une

fois par mois et chaque fois avec sa nouvelle copine qui le décrit comme

quelqu’un de pervers. Il était question tout un temps d’envisager des visites via

un service extérieur compte tenu du caractère violent du père. Lors de ses

visites, le papa est peu expressif et ne s’inquiète pas beaucoup de la vie de son

fils, ni de son adaptation à la « Marjolaine », ni de sa scolarité. Quand il

vient,car parfois il téléphone une heure avant pour annuler son rendez-vous sous

un prétexte quelconque, il joue sans motivation à un jeu que M lui propose. Il

est très crispé quand il arrive et quand son temps de visite touche à sa fin (une

heure) il semble soulagé et se met alors à transmettre à M quelques petites

informations sur ses occupations.

Ce monsieur n’a pas eu d’adresse fixependant un certain temps, en lien

apparemment avec différentes condamnations pour faits de roulage et bagarres.

Il porte un bracelet électronique, d’autres condamnations sont en attentes et il

est possible qu’une modification de sa sanction soit appliquée.

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Après quelques semaines,M semble s’adapter doucement et dans l’ensemble se

conformeplus ou moins au cadre de vie de l’institution et à ce qui lui est

demandé. Il partage la chambre d’un autre petit qui a six mois de moins que lui,

les contacts entre eux sont plutôt positifs même si M cherche malgré tout à

dominer. M a cependant des comportements qui dérangent. Ce qu’il trouve, lui

appartient, pour lui c’est une évidence, un peu comme chez les indiens ! Du

coup, il se met à mal dans ses relations aux autres. L’équipe éducative est

amenée régulièrement à lui rappeler les choses sinon il n’en fait qu’à sa tête.

M est un enfant qui ne tient pas facilement en place, qui s’occupe et se mêle de

tout, y compris des conversations entre adultes. Il est très impulsif, nerveux et

réactif à la moindre remarque, il a parfois des difficultés dans ses gestes. A table

par exemple, il ne pense pas à se servir de ses couverts, il mange avec les doigts

quand il croit qu’on ne le voit pas. Quand on lui dit d’utiliser les couverts, il ne

sait pas les utiliser correctement et ses mouvements ne sont pas toujours

coordonnés. Avec la nourriture, il dit systématiquement ne pas aimer avant

d’avoir goûté et chaque plat semble être une découverte assez pénible mais pour

finir il en redemande et râle quand on ne peut plus le resservir. Il a beaucoup de

mal à attendre son tour pour être servi, couche la tête sur la table, veut se

lever… J’ai l’impression que chez lui, il mangeait uniquement ce qu’il voulait et

sans devoir nécessairement se tenir à table.Il manque terriblement de patience,

veut tout dans l’instant de façon irraisonnée et capricieuse.

Quand il entend quelque chose ou qu’on lui pose une question, M répond à la

vitesse de l’éclair, parfoisavant que nous ayons terminé notre phrase ou même

sans savoir si c’était bien à lui que l’on s’adressait. Il interrompt régulièrement

car il a réponse à tout et sait tout mieux que tout le monde, il le dit haut et fort.Il

a des montées de colère quand on le contredit et réagit très mal à la frustration.

Il devient alors agressif et provocant.

Il me semble souvent débordé par les émotions, comme quand je lui ai rappelé

que mon stage allait se terminer bientôt, il s’est jeté sur moi en m’entourant les

jambes de ses petits bras et en hurlant « Je ne veux pas que tu partes ».

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Quand il joue à un jeu de société, il exaspère tout le monde parce qu’il invente

ses propres règles et les impose en criant « Mais non, ce n’est pas comme ça

qu’on joue, je te le dis moi…je sais mieux que toi !» et il se fâche. Déjà en début

de jeu, il tergiverse sur la couleur du pion et sur qui sera le premier à

commencer la partie. Nous sommes chaque fois obligés d’intervenir. Il triche

aussi pour gagner et quand exceptionnellement, il accepte de jouer calmement,

j’ai remarqué qu’il ne retenait pas les règles, d’une fois à l’autre, il faut tout lui

réexpliquer. En même temps, il semble ne jamais vraiment écouter

attentivement et jusqu’au bout nos explications. J’attendais généralement qu’il

se calme avant de lui réexpliquerles choses. Je patientais jusqu’à ce qu’ilaccepte

de me regarder car j’avais remarqué que quand il parvenait à fixer mon regard, il

captait mieux l’information.J’ai pu observer également que M est un enfant qui

ne sait pas s’occuper seul et ne sait rien organiser. Il va donc de l’un à l’autre,

d’un groupe à un autre sans vraiment savoir ce qu’il veut.

J’ai remarqué que M a besoin d’un cadre précis et qu’il soit expliqué clairement et

ce dès le début de l’activité. Une éducatrice avec qui je n’ai travaillé que deux

fois, distribue de façon imagée, trois étoiles par enfant et par jour. Ces trois

étoiles constituent le capital « bon comportement » pour la journée. Les enfants

savent que s’ils perdent les trois étoiles, il y aura sanction,par exemplealler au lit

sans regarder la TV ou copier du texte. Je ne suis guère partante pour ce genre

de méthode qui représente principalement à mes yeux, menace et compétition.

Mais je dois admettre qu’avec M, ça fonctionnaitplutôt bien, cette distribution

d’étoiles semblait lui convenir. Il tenait compte de son capital « étoile » avec

fierté et les comptait régulièrement, rappelant aux autres combiens il lui en

restait. Cette méthode semblait être motivante et valorisante pour lui !

Quelle que soit la situation, M se conforme rarement aux consignes directement

et de cela découle pour lui, une vie sociale difficile au sein de l’institution. Il est

souvent fourré dans toutes les histoires qui posent problème et fait ses coups en

douce.

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Malgré ses six ans, M est toujours en troisième maternelle, il rentre à l’institution

en car scolaire. Sa référente n’a pas eu jusqu’à présent, d’informations

particulières concernant son comportement en classe. Excepté une fois, où il a

été puniparce qu’il aurait prononcé des mots à caractère sexuel et incité ses

copains de classe à les répéter. A la « Marjolaine », il est arrivé que M emploie

ce genre de mots et qu’il reproduise des gestes sexuels, il se justifiait alors en

disant que c’était pour « du jeu ».

Avant son entrée à l’institution, M a été placé en urgence chez son oncle (le frère

de son papa). Un jour, le papade M vient en visite accompagné de son tonton,

durant toute la visite, M semble mal à l’aise et est un peu « éteint ». Dès le

début, il cherche toutes les excuses pour sortir de la pièce, il a une attitude

nonchalante et un ton de voix monocorde. Il fait peine à voir tant il semble triste

et anxieux.

La référente de M, m’a expliqué qu’il avait fait des dessins sur sa vie de famille

mais qu’il les avait tous déchirés car c’était de très mauvais souvenirs. Alors

pour que l’histoire se clôture, un éducateur de l’équipe lui aurait proposé de les

brûler dans le jardin (solution symbolique).

Lors des congés de Noël, la stagiaire en psycho et moi, avons accompagné seules

cinq enfants au cinéma Kinépolis. M était de la partie et très heureux de faire

cette sortie. Nous avons dû être un peu plus vigilante avec lui qu’avec les quatre

autres enfants mais dans l’ensemble, il a bien respecté la marge de liberté que

nous leurs avions donnée. Dans toute la durée du film (Belle et Sébastien le

retour), M était très enthousiaste et expressif. Il se levait, faisait les mêmes

gestes que le héros et s’exprimait à voix haute. C’était vraiment touchant de

voir à quel point il semblait content.

Depuis mi-décembre, M n’a pas bonne mine, il est très cerné, a deux grosses

poches noires sous les yeux. L’équipe constate qu’il manque de sommeil car M

s’endort difficilement et se lève tôt spontanément vers 6 heures du matin, les

week-ends y compris. Il est d’ailleurs souvent puni car il réveille toute la maison.

Le dimanche, on essaye donc qu’il fasse une petite sieste avant l’arrivée de sa

maman.

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Le soir et surtout les week-ends après la visite de sa maman, M pleure et

réclame alors son papa. Il s’exprime d’abord avec colère sur le fait de ne plus

vivre dans sa maison, nous dit qu’il veut s’en aller. Et puis assez rapidement

explique qu’il se sent mal parce qu’il a dit du mal de son papa. Dans ces

moments-là, c’est assez difficile pour moi de choisir les bons mots, de savoir ce

qu’il faut dire ou faire. J’essaye donc qu’il exprime un peu plus ses sentiments et

ce qu’il ressent. Mais après quelques mots, M passe vite à autre chose et fait

comme si de rien n’était.

Quand on lui annonce qu’il va falloir monter se laver, M rouspète ou court se

cacher. Quand on lui dit qu’il doit prendre une douche parce qu’il faut se

dépêcher, il veut alors prendre un bain. Quand on lui propose un bain, il veut

prendre une douche, quand il va chercher son pyjama, il le trouve trop petit ou

sale ou pas beau. Il faut donc énormément de patience et si on le contraint, il se

fâche, crie, se met en boule. Comme c’est un petit garçon plutôt costaud, il

n’hésite pas à se servir de sa force pour résister. On lui explique alors qu’il n’est

pas question de se battre avec lui et la seule solution est parfois à le laisser

planté sur place pour qu’il se débrouille.

Nous donnons généralement le bain aux deux plus jeunes en même temps, M et

P son copain de chambre. Régulièrement, ils se chamaillent pour savoir qui ira

dans la baignoire ou dans la douche. Comme je suis la plupart du temps en

stage les vendredis et les dimanches, je leurs propose d’alterner entre ces deux

jours et sa marche plutôt bien.

Un soir, alors que l’un comme l’autre faisaient tout pour retarder le bain

(s’échapper, trainer pour enlever les vêtements, se cacher…), M me crie « De

toute façon, je suis l’ogre Babborco et je fais ce que je veux ». L’histoire de

l’ogre Baborco est une histoire que je leurs avais lue et qu’ils avaient

manifestement appréciée.

Je réponds « Ah, tu crois vraiment qu’il fait ce qu’il veut ? Tu as oublié ce qu’il lui

est arrivé à Babborco ? »

« Non, je sais…il est mort tombé dans la rivière, tu nous là raconte ? ».

J’ai accepté de raconter l’histoiretout en les déshabillant et en les lavant, ce qui a

permis que ce moment se passe bien.

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SOS enfants doit refaire un nouveau bilan de la situation de M d’ici quelques

semaines.

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1. PROBLEMATIQUE

Questionnements :

Comment cet enfant vit-il le placement et les conditions de placement ?

Comment vit-il l’absence parentale ?

Depuis quand (quel âge) subit-il cette maltraitance psychologique et sexuelle ?

Pour quelles raisons a-t-il autant de difficultés à comprendre les consignes ?

Pour quelles raisons a-t-il autant de difficultés à adhérer aux consignes, aux

règles ?

Pourquoi cette maman se laisse-t-elle autant diriger voir dominer par son fils ?

Pour quelles raisons M ne semble-t-il pas connaître les limites ?

La maltraitance et l’insécuritéqu’il a subie a-t-elle un lien avec la notion de

respect des règles et des autres ?

En lien avec son histoire (maltraitance et dénonciation du père) l’enfant vit-ilavec

un sentiment de culpabilité?

Est-il face à un conflit de loyauté entre ce qu’il vit à l’institution et ses parents ?

Après ces questionnements et avant de travailler ma question de recherche et

mes hypothèses de travail, j’ai réfléchi en termes de droits fondamentaux des

enfants et plus particulièrement aux droits fondamentaux de M.

Ce jeune enfant de six ans à peine, a déjà vécu plusieurs situations de

maltraitances psychiques et sexuelles (même s’il n’y a pas eu d’attouchements

physiques). Un enfant qui subit de la violence psychologique, se sent nié dans

sa personnalité et dans son identité par les personnes dont il est en droit

d’attendre du soutien, de l’affection et de la protection.

Dans de telles conditions, il ne peut se sentir respecté et ne peut trouver sa

place au sein de sa famille. Il cherche probablement et indéfiniment des

réponses à ses questions. De plus, du point de vue éducatif et soin, il semblerait

qu’il y a eu des manquements. M a des difficultés à intégrer qu’il faut se laver

tous les jours. Les soins dentaire n’ont jamais été pris en charge, M a toutes les

dents cariées, ce n’est qu’une ligne noire quand il souri.

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L’équipe s’est chargée de prendre rapidement un rendez-vous avec un dentiste

qui travaille sous hypnose.

La convention internationale des Droits de l’Enfant prescrit dans son article 19

que, « L’enfant doit être protégé contre toute forme de violence, d’atteinte ou de

brutalité physique ou mentale, d’abandon ou de négligence, de mauvais

traitement ou d’exploitation, y compris la violence sexuelle. L’Etat établit des

programmes pour prévenir les mauvais traitements et pour traiter les victimes ».

Pour moi, il est indéniable que cet enfant ne sait pas quelle place il ani celle qu’il

doit occuper exactement. Avoir été contraint, à regarder des « jeux sexuels »

d’adultes a forcément laissé des traces. Au quotidien, cet enfant a vécu des

situations inadaptées à son âge et à ses besoins. Comment dans ces conditions

peut-il se représenter un lien fiable et stable ?

Suite à ces premiers questionnements et mes observations, j’ai commencé ma

recherche en partant des besoins de l’enfant :

« Besoins primaires

Pour se développer harmonieusement, l’enfant a besoin que son entourage veille

à son intégrité physique et à ses besoins primaires: alimentation, chaleur, soins

corporels, toute attitude bienveillante adaptée à son âge,… L’enfant est en droit

d’attendre de ses parents et des adultes en général d’être protégé des accidents

et de ce qui pourrait porter atteinte à son corps, voire mettre sa vie en danger.

Besoin de sécurité

L’enfant a également le droit de vivre en sécurité. Sa famille et la société doivent

pouvoir lui assurer une vie matérielle décente. Au-delà de la sécurité matérielle,

il est également nécessaire de veiller à la sécurité affective. L’enfant a, en effet,

besoin de stabilité, de relations affectives avec ses deux parents, avec les

personnes importantes pour lui.

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Besoin de limites

Pour grandir, l’enfant a aussi besoin de limites. Il est donc important qu’il

rencontre sur sa route des adultes fermes et chaleureux capables de contenir ses

désirs. Les adultes veilleront donc tout autant à l’intégrité psychologique des

enfants qu’à leur intégrité physique »1.

En lien avec ces deux besoins, on remarque clairement dans le comportement de

M un manque réel de limites et de repères.

Ce petit bonhomme entre en contact trop facilement, sans mettre de barrière,

s’adresse de la même façon aux adultes qu’aux enfants, qu’il les connaisse ou

pas. Je remarque que la plupart du temps, il n’y a pour lui aucune « frontière »

entre l’adulte et l’enfant. Lors des sorties, il lui est arrivé de faire des remarques

désobligeantes à un adulte qu’il croisait en rue. Il n’a aucune conscience du

danger, je me souviens d’une journée à Walibi où il grimpait et se suspendait à

tout, même après avoir reçu plusieurs remarques des agents de sécurité

responsables de l’attraction. Même après lui avoir expliqué qu’il ne pouvait se

lever sur le manège ou se suspendre dans le vide, il le faisait quand même, ça

semblait plus fort que lui. Je n’ai pas le sentiment qu’il le faisait par provocation,

je pense que c’était plus un mélange d’excitation et d’inconscience face à un

potentiel danger.

Son attitude, donne aussi à croire qu’il se comporte en enfant-roi, du fait qu’il

essaye d’imposer sa loi avec un sentiment de toute puissance. Je me suis

demandé, si la maman faute de pouvoir intervenir dans ce contexte de violence,

ne cherchait pas à « réparer » en compensant matériellement et sans imposer

de limites à son fils. Cette maman n’a peut-être pas conscience que sans limites

et règles, elle insécurise sont enfant.

1http://www.yapaka.be/files/ta_guide.pdf

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« Besoin d’être reconnus

Pour devenir des adultes épanouis, les enfants ont besoin de faire, dès le plus

jeune âge, l’expérience d’être reconnus aux yeux des autres, c’est-à-dire être

aimés, valorisés, encouragés, écoutés.

Besoin de se réaliser

Enfin, les enfants doivent pouvoir se réaliser, c’est-à-dire trouver une place dans

leur famille, dans leur école, dans la société en général. Ainsi pourront-ils

accéder à l’estime d’eux-mêmes qui leur permettra, à leur tour, de veiller sur les

enfants à venir ».2

Comment cet enfant peut-il trouver sa place, être reconnu et se réaliser après ce

qu’il a vécu ?

Actuellement, M esttoujours partagé entre une maman qui lui est « soumise » et

qui l’appelle mon petit amoureux en l’embrassant systématiquement sur la

bouche, et un papa désintéressé, violent et maltraitant qui continue à s’adresser

à lui en l’appelant ma « mini bite ».

« Les travaux de Boszormenyi-Nagy (1), systématicien, évoquent la loyauté

entre enfants et parents et des situations hors normes où l’enfant est parentifié,

ce qui engendre une loyauté verticale non maintenue. Le conflit de loyauté

amène alors une indifférenciation générationnelle favorisant un contexte

incestuel voire l’inceste lui-même. Le conflit de loyauté, tout comme le conflit

psychique, amène l’individu à ne plus savoir se positionner face à des

contradictions entre ses désirs et ses devoirs.

(1)Avec la thérapie contextuelle, Yvan Boszormenyi-Nagy inaugure un nouveau

paradigme en thérapie familiale : l’enfant n’est plus – selon la représentation en

vigueur chez les psychanalystes – ce pervers polymorphe, tout-puissant, aux

fantasmes incestueux et meurtriers, il est désormais capable de discernement,

de réciprocité positive (logique du don) ou négative (logique de représailles),

d’engagement face à ses parents souvent vulnérables et en conflit.

2http://www.yapaka.be/files/ta_guide.pdf

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L’enfant parentifié, se pose en premier tribunal de l’humanité ; il tente de

réparer, au-delà de toute dette, ses parents ou ses ancêtres maltraités par la vie,

par l’histoire ou par leurs liens ».3

D’après mes recherches, les enfants qui ont subi des maltraitances, qu’elles

soient physique, sexuelle ou psychologique, développent des conséquences

comportementales graves.

« On parle de violence psychologique lorsque le donneur de soins ne fournit pas

un environnement approprié et favorable au développement de l’enfant et que ce

dernier fait continuellement ou habituellement l’objet d’actes de violence, comme

se faire injurier fréquemment (sévices psychologiques ou actes commis) ou

souffrir d’un manque d’affection (négligence psychologique ou acte omis) ».4

Pour moi M est un enfant qui a un grand besoin d’attention, il cherche

continuellement à être le centre de l’attention. Il se pousse pour prendre la

place des autres, fait du bruit, se cache pour qu’on le cherche, coupe la parole ou

s’immisce dans toutes les conversations où il n’est pas invité, bref fait tout pour

attirer l’attention. Si on lit une histoire, il veut que ce soit son livre qu’on lise

avant celui des autres.

« L’impact des mauvais traitements psychologiques

Parce qu’ils se présentent souvent en même temps que d’autres formes d’abus, il

peut s’avérer difficile de dégager les effets spécifiques des mauvais traitements

psychologiques sur le développement des enfants. Des études rapportent

néanmoins des impacts délétères durant l’enfance et même jusqu’à l’âge adulte,

allant de la faible estime de soi aux troubles du comportement, à la dépression, à

l’anxiété et dans certains cas un attachement de type insécure/anxieux chez des

nourrissons de 18 mois (Fortin et Chamberland, 1995; PRCAN, 1993). Exception

faite des travaux de Egeland et al. (1983), la majorité de ces études concerne

toutefois des enfants d’âge scolaire, entre autres parce qu’à ces âges, les enfants

expriment mieux ce qu’ils vivent et ressentent, ce qui facilite le travail des

chercheurs. 3http://cvpcontrelaviolencepsychologique.com/2014/06/19/conflit-de-loyaute-et-

confusions-chez-ladolescent/

4http://www.enfant-encyclopedie.com/Pages/PDF/WekerleFRxp1.pdf

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Par conséquent, nous disposons de peu de données fiables quant aux formes que

revêtent les mauvais traitements psychologiques et quant à leurs effets sur le

développement des enfants d’âge préscolaire.

Par ailleurs, aucune étude recensée ne vérifie l’existence de mauvais traitements

psychologiques de la part de certains pères, bien que ce type de mauvais

traitements soit reconnu dans la littérature sur la violence conjugale envers les

femmes (Ouellette, 1995) ».5

Voilà un enfant qui se retrouve presque du jour au lendemain placé en

institution, plein d’espoir et plein d’angoisse à la fois. L’intérêt du placement lui

est répété par sa mère après chaque visite, elle insiste pour lui dire que ces

mesures sont nécessaires afin qu’il soit protégé mais ne précise pas pourquoi ni

de qui il doit être protégé. M la regarde alors avec de grands yeux, comme un

appel au secours.

Une autre fois, la maman ramène M un dimanche soir à l’institution après lui

avoir fait une coupe de cheveux rasée sur les côtés. L’éducateur est surpris par

cette coiffure « maison » réaliséesans soin et qui marginalise M. La mère se

justifieen précisant que M ne souhaitait qu’une chose, ressembler à son papa et

qu’elle n’avait donc pas voulu le décevoir !

Dans ce type de situation, comment l’enfant pourrait-il ne pas être dans la

confusion ?

Pour M les changements de lieu et de milieu de vie, les nouvelles limites,

discours et règles doivent constituer chez lui un chamboulement énorme et un

sentiment d’insécurité.Ce petit garçon estcontinuellement sous tension et me

semble souvent perdu.

5http://www.centrejeunessedemontreal.qc.ca/pdf/cmulti/defi/defi_jeunesse_9703/mauva

is_traitements.htm

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« La maltraitance n’empêche pas le mouvement normal d’idéalisation que tout

enfant a à l’égard de sesparents, au contraire. Ainsi, est-il souvent profondément

convaincu que les punitions reçues sontméritées. Il protège ses parents par son

silence ou sa rétractation rapide après ses révélations ; de même,les mesures de

placement destinées à le protéger de la violence de ses parents, si elles ne sont

pasl’objet d’un travail d’explicitation, risquent de renforcer sa tendance à

idéaliser ses parents et à vivre sonplacement comme une preuve de sa

dangerosité ou une épreuve supplémentaire qu’il leur fait subir.

Tout concourt à ce que l’enfant construise une image dévalorisée de lui-même,

destinée à justifiersecondairement à ses yeux la violence dont il est l’objet, à la

reproduire ensuite en l’agissant tout en lasubissant à l’école avec ses pairs, ses

enseignants, ses nouvelles relations sociales ou affectives, à fairede la violence

un mode privilégié d’échange avec autrui ».6

6http://www.medecine.ups-tlse.fr/dcem3/module03/15.%20MALTRAITANCE%203-37.pdf

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2. LA QUESTION DE RECHERCHE ET LES DEUX HYPOYHESES DE

TRAVAIL

Variable dépendante : Problème d’adhésion aux règles.

Question de recherche :

Comment aider un enfant de six placé en SAAE pour maltraitance, à trouver sa

place et à adhérer aux règles en société?

Les deux hypothèses de travail :

- Dans l’accompagnement au quotidien, travailler le lien de manière à ce

que l’enfant se sente plus en sécurité et qu’ainsi,il puisse mieux intégrerles

règles et limites.

- Aider l’enfant à acquérir une meilleure estime de soi, de manière à

favoriser l’adhésion aux règles et limites.

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3. DEMARCHE METHODOLOGIQUE DU RECUEIL DES DONNEES

a) Les indicateurs proposés sont :

- Meilleure intégration dans le groupe ;

- Langage mieux adapté ;

- Comportement plus détendu, plus joyeux ;

- S’exprime de façon plus adéquate ;

- Amélioration de la qualité du sommeil ;

- Autonomie mieux adaptée ;

- Plus de facilité à exprimer son ressenti ;

- Meilleure compréhension des règles ;

- Amélioration de l’estime de soi ;

- Amélioration de la confiance en soi ;

- Comportement scolaire favorable ;

b) Outils de recueil d’informations :

Les quatre premiers indicateurs, peuvent se vérifier par une observation directe

dans les activités du quotidien. Si l’équipe à été sensibilisée au travail effectué

avec M, une bonne communication devrait nous informer des éventuels progrès

de l’enfant.

Pour l’amélioration de la qualité du sommeil, on pourra constater que les nuits de

M sont plus longues (qu’il s’endort plus rapidement et se lève moins tôt).

Pour une meilleure autonomie et mieux adaptée, si on lui confie des petites

tâches, on pourra vérifier et constater ses capacités.

Une meilleure compréhension des règles peut être vérifiée soit à la suite d’une

activité sportive, soit dans une activité jeux de société par exemple.

L’amélioration de l’estime de soi et la confiance en soipeuvent être vérifiés par

des petits exercices ou des mises en situation lors d’activités individuelles ou en

groupe.

Le comportement scolaire peut être vérifié par trimestre par exemple et grâce à

une collaboration mise en place avec les enseignants de son école.

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c) Eléments non contrôlables pouvant influencer le changement :

- L’environnement ;

- Le comportement des autres enfants ;

- L’ambiance du groupe ;

- La motivation et l’auto-détermination de M.

Travailler le lien dans mon accompagnement pour que l’enfant soit plus

« sécure » va de pair avec la valorisation de l’estime de soi et une meilleure

acceptation des règles. Je pense qu’un enfant qui se sent en confiance et en

sécurité trouvera plus facilement sa place et contestera moins les règles.

Comment aider :

C’est sécurisant pour un enfant de savoir ce que l’on attend de lui et pour quelles

raisons, je pense donc que c’est important de le lui expliquer clairement.

Prendre le temps de lui expliquer l’importance des règles, lui permettra de mieux

les identifier et donc de mieux les accepter. Il doit aussi savoir que les autres

ont des besoins et que si il y a des règles, des limites s’est pour respecter les

besoins des autres aussi. Je pense qu’ainsi, il saura à quoi s’attendre et

comprendra ce qui est accepté et ce qui ne l’est pas.

On peut aussi laisser à l’enfant une certaine latitude dans la règle, un minimum

de pouvoir de décision. Par exemple, s’il s’oppose à aller se laver au moment où

on le demande, alors on lui propose de se débrouiller seul. Je pense que face à

cette responsabilité, il prendra conscience de la situation et de la nécessité de la

demande.

L’éducateur doit être stable dans sa manière d’accompagner M, demême que

l’équipe doit rester cohérente et avoir la même démarche.

J’ai pu constater dans des situations similaires que ce n’était pas toujours évident

d’avoir cette cohérence d’équipe car même s’il s’agit d’une décision de commun

accord, chaque personne peut l’appliquer différemment dans sa pratique.

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Pour améliorer son sommeil, on pourrait axer notre accompagnement sur un

rituel du couché individualisé qui permettrait à M de s’exprimer sur ses ressentis

plus librement et sans compétition avec son copain de chambre. Prévoir un coin

sommeil plus cocoon qui pourrait l’apaiser. J’avais l’habitude de lui proposer de

faire la saucisse pour dormir, ça consiste à enrouler l’enfant dans sa couette de

manière à avoir un gros boudin dans lequel l’enfant se sent enveloppé. Plusieurs

enfants de l’institution réclamaient cet enveloppement pour s’endormir.

Par après si l’enfant n’adhère toujours pas à certaines règles, il faut peut-être

vérifier qu’il en a bien compris le sens. Si ce n’est pas le cas, alors il faudra lui

réexpliquer car certains enfants ont besoin de plus de temps que d’autres. En

utilisant la métaphore ou une histoire, il est possible de mieux faire passer un

message. C’est un peu ce que je décris dans la situation au moment du bain.

Un enfant va intégrer plus facilement un message clair, formulé simplement. Je

pense que trop de règles ou trop d’explications peuvent l’embrouiller. D’autant

que M a réponse à tout et a toujours une bonne raison de faire le contraire de ce

qu’on lui demande, il essaie toujours de tourner les choses à son avantage.

Qu’est-ce qui pourrait changer la situation :

- Impliquer l’enfant au moment où on essaye de résoudre un problème peut

le valoriser et l’aider à prendre conscience des choses.

- Le responsabiliser en lui confiant des tâches régulières et individuelles en

fonction de son âge et de ses capacités, serait l’occasion de le valoriser et

d’intégrer ainsi certaines règles.

- Il est possible dans certains cas de proposer un choix entre deux solutions.

Sauf quand il s’agit de sécurité, il doit alors comprendre que le compromis

ne sera pas envisageable. Bien lui faire comprendre la différence entre les

règles qui peuvent être négociables et celles qui ne le sont pas (pour des

raisons de sécurité ou de moyens en autres).

- Travailler les règles en jouant à des jeux de société par petits groupes de

manière à ce que l’enfant trouve plus facilement sa place et ressente

moins l’envie de s’imposer.

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Il faudra aussi apprendre à M la patience et le meilleur moyen jusqu’à présent, a

été de jouer avec lui à des jeux de société. Il est obligé d’attendre son tour et de

respecter la place des autres, ce qui n’est toujours pas évident pour l’instant.

Au début, il quittait le jeu très en colère, et puis petit à petit, il a compris qu’il se

punissait lui-même puisqu’il ne pouvait plus jouer et qu’il se retrouvait seul.

Aider M à trouver sa place et à valoriser son estime et sa confiance en lui :

« Pour aider les enfants à développer leur estime de soi, il faut, avant toute

chose,les amener à vivre des sentiments de confiance, et en particulier par

rapport auxpersonnes qui s’en occupent. Sans ce sentiment de confiance,

l’enfant souffred’insécurité et adopte une attitude défensive, qui ne lui permet ni

de tisser desrelations sociales, ni de réaliser des apprentissages.Ensuite, il faut

l’aider à mieux se connaître lui-même, avec ses forces etfaiblesses, afin de l’aider

à développer un sentiment d’appartenance au réseausocial. Enfin, l’enfant doit

pouvoir vivre des réussites »7.

Solliciter l’intervention des parents dans notre démarche d’accompagnement :

« Le regard bienveillant du parent pour développer l’estime de soi.

L’enfant a besoin du regard bienveillant de l’adulte, en l’occurrence le parent,

pour apprendre à s’apprécier lui-même et développer une saine estime de lui. Il

a besoin de sentir et de constater qu’il a de la valeur aux yeux de ses parents,

par l’affection et l’attention qui lui sont témoignés. Dans le cas où un enfant est

abusé, ce n’est pas du tout ce qui se passe »8.

Il est visible qu’il a un besoin pressant d’attention et de reconnaissance, il

cherche tout le temps à montrer qu’il est là. Il faut donc le rassurer tout en se

positionnant sur les limites possibles dans notre accompagnement. Lui

démontrer par de petites attentions qu’il peut compter sur nous, que l’on est là

mais pas dans n’importe quelles occasions. Lui rendre confiance en lui, lui

prouver qu’il est capable de bien gérer certaines situations et lui faire remarquer

ou le féliciter.

7http://www.tdah.be/Prevenir%20agressivite%20en%20developpant%20estime%20de%

20soi.pdf 8http://www.redpsy.com/infopsy/abus2.html

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Renforcer les bons comportements, va le valoriser. Même si M est assez

maladroit dans ses gestes, qu’il part un peu dans tous les sens et qu’il

s’empresse de faire les choses sans réfléchir, je pense par contre qu’il est plutôt

débrouillard. Il faut donc l’aider à se poser et à réfléchir avant d’agir. Pour ça,

on peut lui confier des petites tâches régulières du quotidien, qu’il serait seul à

effectuer de manière à ce qu’il ne se compare pas aux autres et dans lesquelles il

se valoriserait.

M recherche l’attention autant de façon négative que positive, même s’il s’y

prend souvent mal. Pour obtenir de l’attention, il utilise autant le mensonge que

la séduction, la force ou la manipulation. Dans un premier temps, j’ai pensé qu’il

serait bien d’inscrire M à un sport collectif de façon à ce qu’il trouve plus

facilement sa place dans un groupe. Et puis après réflexion, je me dis que dans

un sport collectif, il va de nouveau être directement confronté aux autres et

devoir composer avec eux dans le jeu.Je pense que M a vraiment besoin dans un

premier temps d’une relation individuelle pour qu’il puisse prendre conscience de

sa place et de ses propres valeurs. Ce n’est pas facile pour l’éducateur de

trouver des moments individualisés pour les enfants mais dans le cas de M, on

pourrait en parler à ses parents et les solliciter pour cette démarche lors de leurs

visites.

***

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4. PLAN DE LA RECHERCHE DOCUMENTAIRES

Mots clés :

Langage inapproprié - agressivité - frustration – culpabilité – maltraitance –

séparation - comportements inappropriés – nervosité, stress – sommeil perturbé

– attitudes dominantes – manque de stabilité – difficultés d’attention – limites -

impatience – agitation – loyauté- désobéissance – stabilité – respect des règles –

estime de soi – confiance en soi.

BIBLIOGRAPHIE :

DUMAS, Jean E. Psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent. 3ème éd. revue et

augmentée. Bruxelles : De Boeck, 2007, 740 p. (Ouvertures psychologiques,

LMD).

LEMAY Michel, J’ai mal à ma mère, Espagne : Fleurus psychopédagogie,

2011

LEURQUIN Paul, Gérer les comportements difficiles chez les enfants,

Namur : Erasme, 2013

PLEUX Didier, De l’enfantroi à l’enfant tyran, France : Editions Odile Jacob,

2002

ROUSSEL Louis, l’Enfance Oubliée, Paris : Odile Jacob, 2001

SITES INTERNET :

http://www.cairn.info/revue-therapie-familiale-2008-1-page-103.htm

http://www.enfant-encyclopedie.com/Pages/PDF/WekerleFRxp1.pdf

http://www.medecine.ups-tlse.fr/dcem3/module03/15.%20MALTRAITANCE%203-37.pdf

http://www.one.be/uploads/tx_ttproducts/datasheet/Brochure_Les_Limites_et_l

es_Reperes_05.pdf

http://www.relation-aide.com/dossiers/description.php?rech=ok&id=49&cat=12

http://www.redpsy.com/infopsy/abus2.html