Cours de géographie urbaine 2016 - Partie 2

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Naissance et évolution des villes Elle est inhérente aux changements dans l’organisation du travail, se caractérisant par une division plus ténue du travail, marquée notamment par une spécialisation des artisans, des commerçants. A l’origine les villes se formèrent par regroupement de personnes en petits villages, au bord du fleuve ou en bordure de la mer. L’usage de la monnaie et le développement des transports ont permis les échanges commerciaux. Or, les carrefours d’échanges et les ports favorisent la naissance des villes. C’est Henri Pirenne, reprenant Fustel de Coulanges, explique que « les villes sont filles du commerce ».

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Naissance et évolution des villes

• Elle est inhérente aux changements dans l’organisation du travail, se caractérisant par une division plus ténue du travail, marquée notamment par une spécialisation des artisans, des commerçants.

• A l’origine les villes se formèrent par regroupement de personnes •en petits villages, au bord du fleuve ou en bordure de la mer.

• L’usage de la monnaie et le développement des transports ont permis les échanges commerciaux. Or, les carrefours d’échanges et les ports favorisent la naissance des villes. C’est Henri Pirenne, reprenant Fustel de Coulanges, explique que « les villes sont filles du commerce ».

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• La Vallée du Nil (3500 av-J.C.) est le plus ancien foyer de peuplement marqué par le développement agricole mais l’exigence d’autonomie de chaque village n’a pas permis les échanges qui ont été, ailleurs, à la base de la création des villes. La ville y a émergé plus tardivement et a des densités de peuplement moins marquées qu’en Mésopotamie. L’autarcie et le grégarisme ont profondément marqué le modèle spatial de la cité égyptienne.

• La ville d’Ur (2000 av-J.C), en Chaldée est édifiée à l’intérieur d’une muraille de 8 mètres de haut ; sa forme ovoïde s’inscrit portant dans une grille orthogonale, rectangulaire de 1,2 km de long sur 0,8km de large ; mais la cité qui s’étend sur 36 hectares, peut abriter 35 000 habitants. La ville est protégée par deux ponts ; les lieux de cultes se localisent au nord-ouest de la cité. L’extension de l’aire de la cité

Dans l’histoire

lieux de cultes se localisent au nord-ouest de la cité. L’extension de l’aire de la cité peut se faire au-delà des lieux de culte, dans l’enceinte de la ville ; ainsi, la population résidente pouvait atteindre 250 000 habitants.

• La vallée de l’Indus porte l’empreinte de la civilisation Harappa (2500 av-J.C), dans l’actuel Pakistan ; les cités s’étendent sur 8, 88 hectares sur une zone de 250 hectares pouvant recevoir 20 000 personnes. Mais la forme d’organisation reflète une réelle ségrégation sociale avec une division/spécialisation professionnelle : élites, potiers, vanniers, tanneurs et cordonniers, forgerons, etc.

• En Amérique centrale, dans le Yucatan, au sud de Mexico, au Guatemala, à Bélizeet au Honduras, des cités ont émergé portant la marque de la civilisation Maya.

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• La Révolution industrielle et le développement du capitalisme ont entraîné un bouleversement dans la diffusion et la perception, de l’urbanisation. La manufacture se substitue au travail à domicilie, l’ouvrier collectif remplace l’artisan. Les villes anciennes éclatent et se spécialisent. La ville est un système entretenu dans un premier temps par la circulation du capital et le contrôle des échanges par un pouvoir local. Puis, survient l’explosion des échanges : le cadre spatial a fortement s’est élargi. Enfin, arrive l’espace urbain est animé par les activités de service.

• La mécanisation de la production agricole, grâce à l’exploitation du potentiel énergique de l’eau, consacre coïncide avec des moments importants des cycles économiques. Les mouvements de population ont influé sur la configuration, l’aspect morphologique et sur la composition sociale des villes ou des agglomérations urbaines.

• La ville est le reflet des orientations ou positions idéologiques ; l’ex Union soviétique planifiait la création et affectait la spécialisation.

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Concepts, idées et théories en géographie urbaine• La géographie urbaine tente d’identifier et d’expliquer la répartition,

l’évolution des villes, les similitudes ou contrastes entre elles.

• Le premier critère porte sur la qualité de la répartition des villes et la nature des relations entre elles : l’étude du système des villes.

• Le deuxième critère porte sur la structure interne des places urbaines : • Le deuxième critère porte sur la structure interne des places urbaines : l’étude de la ville comme système.

• La géographie urbaine est définie comme une étude de la ville dans un système de villes. La géographie urbaine est aussi une synthèse de phénomènes se déroulant dans et hors la ville.

• Cependant, elle se distingue de l’économie urbaine, de la sociologie urbaine ou des politiques urbaines tout en explorant le champ encadré par les forces sociales lors des phases de croissance ou de simple expansion spatiale des phénomènes dans l’espace urbain.

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L’Objet ?

• La géographie urbaine tente d’expliquer la répartition de villes et agglomérations urbaines ; elle met l’accent sur les similitudes, les disparités ou autres contrastes socio-économiques, entre elles.

• La place de chaque entité urbaine, avec son rang, devra être analysée au regard de l’évolution et de la variété des créations ou fondations urbaines.fondations urbaines.

• L’espace urbain comprend des zones résidentielles des lignes de transport, des activités économiques, des services, des équipements, des zones commerciales, des édifices publics...

• Dans les différentes parties du monde, les villes n’ont pas imprimé un même rythme d’évolution : les trajectoires sont différenciées.

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La géographie urbaine comme champ d’études

• Les notions d’exurbanisation, de gentrification(embourgeoisement, élitisation) ou de ségrégation spatiale s’appliquent aussi bien aux pays développés qu’aux pays en développement.pays développés qu’aux pays en développement.

• Les problèmes urbains se résument en termes de pathologies : pauvreté, polarisation, crise du logement, congestion, pollution, habitat irrégulier, santé de la population et autres.

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La géographie urbaine comme système

• Ces thèmes sont les fondements de la géographie urbaine ;

• De plus en plus, on évoque l’environnement urbain où on lit l’interaction entre la technologie, où on lit l’interaction entre la technologie, l’environnement, l’économie, la sociologie.

• L’ensemble constitue un système dont l’analyse revêt une importance cruciale.

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Le facteur économique :

• Les forces et agents économiques influent sensiblement sur l’évolution de l’espace urbain.

• Depuis le XVIème siècle, l’économie capitaliste a inscrit trois phases distinctes.

• La première phase, de la fin du XVIème à celle du XIXème siècle, porte la prégnance d’une rivalité capitaliste, avec une conception d’un marché libre où les logiques de localisation finissent par orienter l’activité économique. Mais, à bien des égards, cette manière de faire occasionnera la prise de mesures contraignantes pour réguler l’évolution des activités économiques tout comme les modes d’occupation ou utilisation du sol urbain.

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• Durant le XIXème siècle, le développement des affaires a entraîné une hausse du rythme de consommation, de produits d’origine domestique ou internationale. Ceci eut des répercussions sur le marché du travail ; les crises qu’elles engendrèrent finirent par provoquer des interventions étatiques avec notamment la prise de mesures de régulation par les pouvoirs publics et aussi dans la conduite des affaires relevant du secteur public.

• Deuxième phase : le début du XXème siècle est marqué par l’accumulation et la quête du profit, avec comme illustration le

(…)

l’accumulation et la quête du profit, avec comme illustration le fordisme, un principe économique se fondant sur une production de masse de biens assemblés dans des sphères de spécialisation mais destinés d’abord aux mêmes travailleurs.

• Le fordisme met en exergue la mutuelle relation des forces du travail, du capital et des pouvoirs publics (État). Il associe une conception managériale appelée taylorisme pour accroître et améliorer la production en vue de mieux ou consolider les parts de marchés.

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• La troisième phase est postérieure à la deuxième guerre mondiale. Elle porte la marque d’une orientation de la production vers les services, notamment financiers.

• Les phases de transition correspondent au mouvement de globalisation. de globalisation.

• L’évolution de l’économie capitaliste a une portée significative sur la géographe urbaine. Les étapes de la production passent de la définition ou de l’émergence d’un nouvel espace industriel jusqu’à la création de technopoles.

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• Les mutations technologiques influent sur le rythme de croissance et la forme urbaine. Les effets des innovations technologiques sont déterminées selon les cycles économiques, en l’occurrence celui de Nicolai Kondratieff, dont la première phase s’appuie sur les progrès de la mécanisation, obtenus grâce aux inventions apportées en

Le facteur technologique

mécanisation, obtenus grâce aux inventions apportées en hydraulique, et dont la plus récente, - quoiqu’incomplète -, touche les télécommunications, le semi-conducteurs, la robotique ou la biotechnologie.

• Les phases du cycle économique modifient aussi l’environnement urbain.

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• Les mutations démographiques sont en rapport avec le processus d’urbanisation.

• Les mouvements internes et externes de la population configurent la forme des

Le facteur démographique

population configurent la forme des agglomérations urbaines, leur taille, et finalement la composition sociale.

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• Les villes reflètent la situation politique ; elles sont l’empreinte idéologique de la société.

• Au cours de la deuxième moitié du XXème siècle, des créations de nouvelles villes et des décisions de rénovation urbaine ont résulté des commandes économiques, au moment où la centralisation du pouvoir politique apparaissait, comme par exemple les pays socialistes.

Le facteur politique

• Dans les pays occidentaux, la politique a eu des répercussions aussi bien sur l’économie que sur le développement urbain. Des restrictions budgétaires et des diminutions drastiques sur le montant des financements des équipements publics ont traduit une nouvelle orientation des politiques publiques, ce fut le cas aux USA sous Reagan et au Royaume-Uni sous Thatcher.

• C’est une politique ultra-libérale qui a irrité les classes moyennes résidant à la périphérie, ne pouvant supporter les frais d’accès aux services, localisés en centre-ville.

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• La forme et l’étendue des territoires urbains sont fonction des mutations et changements sociaux.

• Les politiques natalistes, abortives (favorisant

Le facteur social

• Les politiques natalistes, abortives (favorisant l’avortement), les attitudes des ethnies, l’ampleur des politiques ségrégationnistes, la taille des ménages, le statut du sol configurent le champ urbain.

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Initiation à l’analyse du milieu urbain

• Aborder l’étude par une approche spatiale.• La ville est un objet géographique devant être analysé à différents

niveaux pour saisir la centralité, la concentration, la hiérarchie, les limites, les réseaux.

APPROCHES URBANISTIQUES• L’uniformisation des styles de vie a fait perdre ou disparaître les

marques essentielles qui déterminent le milieu urbain ou qui permettent de distinguer celui-ci du milieu rural.

• La ville reconnaissable aux remparts ou aux octrois se prolonge grâce à un habitat périphérique discontinu qui se dilue néanmoins progressivement dans un espace empreint de ruralité.

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Une ville (ou agglomération) est un ensemble ainsi composé :• Un site naturel, favorable aux itinéraires de transport, à la suite d’un choix

politique. Le choix procède souvent d’une volonté de domination d’un pays, d’une contrée ;

• Un site construit, avec des quartiers nouveaux portant la marque de chaque niveau de développement, qui transforment les structures existantes, les monuments symboliques ou l’identité de la ville. Une forme ancienne se lit à travers les vestiges des remparts au-delà desquels s’étendent les faubourgs. La progression de l’aire urbaine ou le recul des limites s’effectue en auréole ;

• Un espace où les densités de population sont élevées.• Un espace où les densités de population sont élevées.

Des formes et des fonctions spécifiques ;• Un point fort de l’économie, une prégnance de la centralité, haut-lieu des

échanges, de productions et de services. Les grandes villes ont des activités diverses où souvent les activités agricoles ont disparu ;

• Un marché foncier influencé par la spéculation, avec des valeurs élevées ;• Un espace social, animé par des interactions, avec des conflits ;• Un espace politique et administratif.

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• La lecture de ville doit se conformer au contexte historique.

• Le regroupement des métiers peut être consacré par le nom des rues (odonymie).

• La ville médiévale est marquée par la rigidité des relations entre le domicile et le travail sans qu’il n’y eût une opposition entre maîtres et ouvriers ou entre riches et pauvres.

• Avec l’industrialisation, nous assistons à la dislocation des manufactures aux confins de la ville, où se constate en même temps la création de quartiers ouvriers. Puis la distinction semble plus évidente entre la ville et le faubourg.

• Les divisions sociales et fonctionnelles s’accentuent avec l’industrialisation. La concentration et la mécanisation de la production entraîne une modification de l’espace urbain avec, d’une part, le quartier industriel et ouvrier, et, d’autre part, le quartier résidentiel des couches les plus aisées de la population.

• L’expansion, sous forme d’éclatement multipolaire a bouleversé la trame des activités, de plus en plus séparées, au même titre que la dispersion des lieux d’emplois et de résidence.

• L’opposition centre / faubourg se décline désormais en un clivage ville / banlieue.

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• L’urbanisme qui est l’ensemble des dispositifs d’utilisation du sol et des règles de construction se propose de mettre en exergue la structure spatiale.

• La ville et ses territoires : territoire particulier et combinaison de territoires, la ville repose sur un territoire administratif et politiquedéterminé, avec des frontières plus ou moins précises. Mais, la ligne de démarcation entre l’espace urbain et l’espace rural n’est pas nette : où commence la ville, où se termine Mais, la ligne de démarcation entre l’espace urbain et l’espace rural n’est pas nette : où commence la ville, où se termine la campagne ?

• Spécificités de la ville : la ville est un lieu des différences dans l’aménagement, où se dissocient les groupes sociaux, où se diversifient les fonctions, où s’intensifient les usages du sol, enfin un lieu où s’atténue ou se fait disparaître les distances.

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APPROCHES MORPHOLOGIQUES

• La morphologie est une condition sine qua non pour comprendre ou lire une ville. L’agglomération morphologique est le continuumde bâti.

• Comment déceler la forme de l’agglomération au sens morphologique du terme ? morphologique du terme ? – L’échelle de l’agglomération est à prendre en considération, et par-delà,

le rayonnement lointain de la ville. La vile est un espace bâti.

• La ville est une « agglomération d’immeubles et de personnes, qui à l’origine se distinguait de la campagne agricole ». R. Brunet, 1992.

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• La ville dense, rassemblée ou compacte : – cette notion est surtout agitée par ceux qui dénoncent les méfaits de

l’étalement urbain. – ils tentent d’éviter les gaspillages ou de favoriser l’efficacité dans les

transports. (Piéton : avant l’invention de l’énergie à vapeur, les déplacements se font à pied ; la ville est réduite ; on fait tout au même endroit ; tramway, métro).

– elle est le lieu des courtes distances parcourues.

• La ville éclatée : – ville discontinue où l’urbain et le rural s’interpénètrent pour laisser apparaître – ville discontinue où l’urbain et le rural s’interpénètrent pour laisser apparaître

un nouveau tissu, annonciateur d’une métropolisation– dépourvue d’urbanité, gaspilleuse, dispendieuse en besoins énergétiques. – elle est marquée par la vitesse et par la distance.

• Amsterdam : ville dense / Johannesburg : ville étalée.

À vous, et Dakar alors ?

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Évolution ?• Première phase : la tache urbaine est souvent accompagnée d’une

urbanisation intense autour des petites villes, d’anciens bourgs ou le long des axes routiers.

• Deuxième phase : l’agglomération connaît un étalement significatif.

– Réflexion : l’expansion urbaine sous forme de vision de ville continue, dense et homogène est-elle pertinente ?et homogène est-elle pertinente ?

• La ville émergente à la périphérie se lit par un désordre ;

• Le phénomène urbain suit une logique d’éclatement : les modes d’organisation traditionnelle ne fonctionnent plus ; la logique de la vitesse et la circulation de l’information entraînent la dispersion de la ville ; une partie du milieu rural est investie par l’urbain : phénomène de rurbanisation.

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• Le mode de vie marqué par le pavillonnaire à la périphérique de certaines agglomérations traduit aussi une densification de l’habitat.

• L’on évoque de plus en plus les notions de ville multipolaire et de ville-archipel.

• Les limites de l’urbain : faubourg, banlieue (que l’on définit aussi comme l’ensemble de l’espace bâti qui entoure la ville, la couronne extérieure, et au-delà duquel nous avons l’agglomération).

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APPROCHES DÉMOGRAPHIQUES

• Il s’agit avant tout de savoir quoi mesurer : un passant, un résident, un travailleur, un client…

• Les densités peuvent aider à saisir la réalité urbaine ;

• Il s’agit de comparer les évolutions dans le centre, autour du centreet à la périphérie, selon des périodes fixées précisément. Ces et à la périphérie, selon des périodes fixées précisément. Ces densités concernent aussi bien les populations que le bâti.

• Habituellement exprimée en habitants /km2, il devient courant de l’exprimer en habitants / ha.

• Prendre en compte ce fait : la ville est souvent peuplée au détriment de la campagne.

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APPROCHES SOCIOLOGIQUES

• La ville fonctionnelle (Ratzel, 1891) est sous-tendue par l’emploi. La ville est un bassin d’emploi, avec une diversité de métiers et des productions.

• Il reste à savoir quelles sont les fonctions qui distinguent la ville de la campagne ?

• Les fonctions traditionnelles : politiques, religieuses…

• La ville est un lieu et un milieu social et économique fonctionnant grâce à l’interaction sociale de ses agents. Mais les « conflits » et « pressions » ont l’interaction sociale de ses agents. Mais les « conflits » et « pressions » ont fait reculer vers de nouvelles zones périphériques, - sous forme de repli -, les classes sociales les plus aisées.

• Les divisions sociales et fonctionnelles sont courantes au cours des histoires urbaines.

• Le développement des activités tertiaires, la concentration des services et bureaux et l’émergence d’une nouvelle stratification sociale (employés, classes moyennes) accentuent la division entre les sites d’emplois et lieux de résidence.

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• Burgess, de l’Ecole de Chicago, proposera un modèle d’écologie urbaine, sous formes d’aires concentriques. Ce modèle comporte cinq anneaux :

I. Le vieux noyau de la ville, correspondant au Central District Business [CBD] ;

II. La zone de transition et de détérioration, encerclant ce noyau (loop), susceptible d’être transformée, occupée par des immigrants pauvres (ghetto juif, Petite Sicile, Ville chinoise, …) ;

III. La zone habitée par des ouvriers qualifiés de l’industrie III. La zone habitée par des ouvriers qualifiés de l’industrie ou du commerce, ayant quitté la zone de transition en raison de sa détérioration et qui veulent se rapprocher de leur lieu de travail ;

IV. La zone résidentielle, constituée de maisons de rapport(immeuble à loyer) et de pensions de famille, incluant des ouvriers intégrés ;

V. La zone des banlieusards qui animent les mouvements pendulaires (migration alternante), sont propriétaires de maisons individuelles et travaillent dans le centre.

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• Donc Burgess tente de démontrer le processus d’intégration des immigrants, venus d’Europe et d’Asie, qui ne sont pas familiers au modèle urbain américain. L’ascension sociale se manifeste par un déplacement d’une aire (zone) à une autre.

• Mais comme le souligne Hoyt, le modèle concentrique n’est point homogène.– La croissance spatiale de l’agglomération urbaine ne s’effectue pas en cercles réguliers mais en

arcs de cercle ou en secteurs, et conduit les groupes sociaux à se mouvoir vers la périphérie.

– Le choix opéré par les classes aisées pour l’habitat à la périphérie structure le mouvement général, les couches défavorisées se contentant des interstices.

• Le modèle polynucléaire prôné par Chauncy D. Harris et Edward L. Ullmann met en évidence des noyaux de croissances multiples, avec des causes ou origines variées : historiques, commerciales ou industrielles. Ces auteurs refusent les processus décrits par Burgess et Hoyt.

• La forme de la ville est la représentation de ce qui est en mouvement.

• Espace aréolaire et espace linéaire.

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• Prochainement, la suite !