CORPUS DES HOMMES CONTE Nº1 - LLACAN

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1 CORPUS DES HOMMES CONTE Nº1

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5. Pourquoi est ce le serpent vit dans l’eau de nos jours? 1 (I)
Voilà le mien, voilà le mien.
Il était une fois une jeune fille. Elle disait qu’elle ne désirait se
marier qu’avec un homme sans aucune cicatrice sur le corps.
Un géni, un énorme serpent qui vivait dans la brousse s’était
transformé en un être humain. Il était allé chez la jeune fille, disons chez la
mère de la jeune fille.
Il a salué la mère quand il est arrivé. La jeune fille a contemplé
le jeune homme et ne découvrit aucune cicatrice sur son corps. Elle a dis:
Maman, c’est cet homme que moi je désire.
La mère de la jeune fille a dis alors au jeune homme:
Mon fils, ma fille est tombée amoureuse de vous.
L’homme python cherchait à manger un être humain, et c’était
pour cette raison qu’il s’était transformé en homme. Alors la famille avait
décidé qu’il se marierait avec la jeune fille le jeudi.
L’homme était retourné en brousse après s’être marié avec la
jeune fille. Ils avaient fait des buttes afin de planter les ignames, ce fut
alors que l’homme serpent récupéra sa forme de serpent.
1 Nous verrons d’autres versions: conte numéro12 de notre répertoire de
contes des femmes.
N ta yé n ta yé,
Sunguruni d lé b yi sisan à ko c min b yi jori nn t à ra àle
b o c lé f sisan. Jinan c, mininyan bèlebele d lé b kongo ra à ka à yrε
ylεman mg yé sisan ka nàn sungurun f yi, sungurun namuso f yi sisan.
A nànan sé à ka sungurun nànmuso fo . Sungurun ka c fr fr à man jori
nn yé a ra. Ko:
N nan n b c min lé f.
Sungurun nan ka à f c nyànan sisan ko:
N dén c, ni dénmuso jarabira éle ra.
Mininya c do b à f ka mg lé domu ole à ka à yr k mg yé sisan.
Ari ka to ko lamisa lon é nàn à furu. Sisan c ka taga bin nàn sisan. Ari ka
ku tugun k sisan, mininyan ka ylman a nn ra.
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[El narrateur chante seul] 2
Jeudi j’épouserai une nouvelle femme.
Jeudi j’épouserai une nouvelle femme.
Le serpent avait l’habitude de fredonné cette chanson.
Un jour, la petite sœur de la femme se rendit sur les lieux où il
se transformait y vaquait a ses activités champêtres. Ce fut ainsi qu’elle
l’avait surpris chanter ladite chanson.
La jeune fille était revenue sur ses pas pour en informer sa sœur
ainée. La grande sœur ne croyait pas en ce qu’elle lui avait dis. Le jour où
le serpent planifiait manger la jeune fille arriva. La petite sœur l’avait
suivie. Elle ajouta:
La grande sœur alors avait refusé cette demande.
2 Les chansons de ce conte sont chantées par une seule personne. Ces
chansons qui ont un lien avec la situation que vit ou vivra chaque protagoniste du
récit.
Lamsa lon nyi mùso kura ta
Lamsa lon nyi mùso kura ta.
A b o dnkiri le lara sisan, ln d mùso dgmuso ka taga sisan
ka taga b à kàn à b à f ra. Sungurun ka nàn à f à k rmuso yé.
Krmuso man man la a ra . Sisan la min nàn é nàn sungurun domu ,
dgmuso man ka gban a k. Ko:
A to nyi tigi é b lasira.
A ka bàn.
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La grande sœur avait rejoins l’homme. Tous deux se dirigeaient
vers son champ.
La petite sœur s’était métamorphosée en cendre. Une cendre
d’une blancheur parfaite, et obtenue récemment. La grande sœur
s’exclama :
Chère sœur, c’est bien moi.
La grande sœur avait rétorqué:
Voyons, ne t’avais-je pas demandé de repartir à la maison?
Elle répondit avec plus d’énergie:
Grande sœur, permets-moi-t’accompagner.
Ils s’éloignèrent de leur point de départ. La jeune fille se
transforma en un véritable bâton. La grande sœur s’exclama alors de
nouveau:
La petite sœur répondit de nouveau:
Grande sœur, c’est bien moi.
Le mari a ajouté:
Laisse-la nous suivre dans ce cas.
Une fois qu’ils atteignirent le champ, l’homme leurs a
demandé:
Bon, veuillez m’attendre ici.
L’homme commençait à s’éloigner. C’est ainsi qu’elles l’ont suivi
en cachette. Il continuait à s’éloigner pendant qu’elles continuaient à l’épier.
3 La femme utilise cette expression pour communiquer avec son époux.
Expression qui a une valeur affective chez les dioulas.
Sisan à ni c b tagara, ari b tagara sunguru d gmuso yé a
yr ylman ka k bùguri yé, bùguri nyn diman, kura kura yé , krmuso
màn yé to:
E to ko:
E to kélende:
Kr à to n taga ni é yé.
Ari ka taga sé ny nf tugu, sunguru ka à yr ylman klman
nyànaman yé. A ka to:
E! Kr, klman min tugu canyi d.
Ole ra do dgmuso ma ko:
Kr ni lomu!
Ari tagara sé sisan, c ka to:
Bn ari ya l ka n knn yan.
C b tagara ari ki yé à dndn, à b tagara ari ki yé à dndn. C ka taga
ylman sa yé sisan.
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Elles portaient la nourriture en équilibre sur leur tête. La petite
sœur a dis alors au serpent qui s’affairait aux travaux champêtres.
Courage!
Il demanda à son épouse et à sa petite sœur:
Avez-vous vu l’état dans lequel je me trouvais, est-ce pas?
La petite sœur répondit:
L ‘homme s’était métamorphosé soudainement en serpent. Il
était sur le point de les engloutir. La petite sœur saisit alors sa grande sœur
et elles commençaient à fuir. Elles continuaient à courir pendant que le
serpent était à leur trousse durant un bon bout de temps.
L’ainée avait atteint une vieille dame qui s’était assise pour
prendre sa douche. La vieille dame lui a dit:
Ma fille viens me laver le dos.
To b ari kùnan, dgmuso ma ka maga sisan:
E ni cé.
A ka à yr ylman mg yé sisan. Ka ari nyiniga ko:
Kni ari ma n yé!
Ole dgmuso mà ka to ko:
nhn, mi é yé.
Sisan c ka à yr ylman sa yé sisan , é nà à kùnu , dgmuso
ka kr minan sisan ki yé bori. Ari ki bori, sà ka gbàn ari k. Ka fata ari k,
ka fata ari k , ka fata ari k . Krmuso ma tagara se musok rba d ma,
mùsokrba sigini b à b kora à ko:
N dénmuso, nà n k ko n yé.
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La grande sœur a répondu:
Grand-mère, je ne peux pas en ce moment. Il y’a un géni qui est
entrain de nous pourchasser.
L’ainée s’est éloignée rapidement de l’endroit. La veille dame a
répété à la petite sœur quand celle-ci est arrivée à son niveau:
Viens-me laver le dos.
La petite sœur a pris l’éponge et a commencé à frotter le dos de la
veille dame. Une partie de son dos s’ouvrit brusquement. La petite sœur
poussa un cri de frayeur:
Hé, grand-mère une partie de votre dos est entrain de s’ouvrir
sous mes yeux.
Qu’est-ce qu’y as-tu vu?
La petite sœur a répondu:
J’y ai vu un charbon.
La vieille dame a de nouveau demandé:
Quelle autre chose?
Un œuf de poule.
La vieille dame a ajouté:
Ce géni que qui est entrain de vous poursuivre, quand il sera sur
le point de vous atteindre, tu devrais jeter la pierre à terre. La pierre se
transformera ainsi en une géante roche. Continuez à vous éloigner. Attention,
ne la lance pas devant toi, jette-la plutôt derrière toi. Profitez –en pour vous
éloigner jusqu’à ce que ce géni puisse atteindre l’autre côté de la roche. Jette
ce charbon derrière toi quand il se rapprochera de nouveau de vous. Il se
transformera en une énorme forêt afin que vous puissiez vous éloigner,
puisqu’il tardera à la traverser.
A ko:
N nan n ti sé, fin d lé b àn gbnan.
Krmuso ma ka t min ka taga sisan . Dgmuso ma nanan se ,
mùsokrba ka to:
Nà n k ko n yé.
Dgmuso ma ka gbalan minan sisan ka a k ko a yé. A k duga
d ka waga, à ka to ko:
Ee! N nan é k duga d wagara!
A ko:
A ka to:
Ko:
Ko:
Bon fin min b ari gbinnan tèn, ni é ka taga sé, ni à ka a f é sùnrunyan
tèn ari ra, yé br firi é yr k. Br yé k fara bélebele d yé, ari yé to ki
yé taga. Kàna à bn e yr nyn, yé a firi e k. Ari yé to ki taga, yàni à yé o
fara tmen ari yé janfa. Ni à ka à f é sùnrunyan yé finfin tg firi é k
tugun é k tu bélebele, yàni à yé o tig ari yé jànfa tugu.
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Jette après derrière toi l’œuf de poule. Celui-ci se transformera en
un lac, lac que jusqu'à ce qu’il traverse, vous atteindrez un endroit et seriez
sauves.
Les deux sœurs avaient commencé à s’échapper. Une fois qu’elles
s’étaient éloignées, la petite sœur a jeté la pierre à son dos, celle-ci qui se
transforma en une énorme roche. Une fois que le géni en question avait
réussis à franchir cet obstacle elles étaient déjà très loin. Il les rejoignît de
nouveau. Ce fut alors qu’elles jetèrent le charbon à leur dos. Celui-ci se
transforma en une immense forêt. Elles poursuivirent leur fuite, mais soudain
la petite sœur et son ainée commencèrent à se disputer. La grande sœur
réclamait l’œuf afin de le jeter derrière elle. L’œuf soudainement leur avait
échappé des mains et s’était rompu devant elles. Elles ne pouvaient plus
passer, alors l’homme serpent se rapprochait d’elles. Du coup un oiseau avait
atterris dans la proximité des deux sœurs qui ne savaient plus comment
traverser.
Sis kiri, yé o firi e k tugun é k ba jie yé , yàni à yé o tig ari
yé sé ari dugu ra.
Bon ari b tagara sisan , [dg ni k rmuso ma ], ari tagara sé
nynf dgmuso ma o ka b r firi à y r k à ka k fara bélebele d yé
sisan. Yàni mininyan t g yé a tig sisan ari ka janfa . Mininyan b
sùnrunyanra ari ra , ari ka caribon firi ari y r k sisan à ka k tu ba yé
sisan. Ari b borira, sisan d gmuso ma ni k rmuso ma ka taga bila
nyngn nan sisan. Ko é kiri b si a ra, ka à firi ari y r k, joonan joonan.
Kiri ka b si a ra kélende ka ben ari ny nf sisan, ka k ba jie bèlebele yé
ari nynf, ari ti sé ka tm. Mininyan nànan sé sisan ki yé sùrunyan ari ra.
Knni d ka nà b sanan ka sigi, ari nà tig nymiman sisan ari man a ln.
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La grande sœur a chanté dès qu’elle a vu l’oiseau:
[Le narrateur chante seul]:
Viens me prendre, s’il te plait, le fleuve va m’engloutir.
Viens me prendre, s’il te plait, le fleuve va m’engloutir.
Quand nous arriverons à la maison, le fleuve va m’engloutir.
Je t’offrirai cinq cent francs CFA. Le fleuve va m’engloutir
Cinq cent plus cinq cent. Le fleuve va m’engloutir.
La petite sœur a entonné:
[Le narrateur chante seul]
Quand nous arriverons à la maison, fleuve engloutie-la.
Je t’offrirai cinq cent francs CFA, fleuve engloutie-la.
Cinq cent francs CFA plus cinq cent francs. Fleuve engloutie-la.
L’oiseau ne l’a pas prise alors. La petite sœur a répété.
[Le narrateur chante seul]
Viens me prendre, s’il te plait, le fleuve va m’engloutir.
Viens me prendre, s’il te plait, le fleuve va m’engloutir.
Quand nous arriverons à la maison, le fleuve va m’engloutir.
Je t’offrirai cinq cent francs CFA. Le fleuve va m’engloutir.
Cinq cent plus cinq cent. Le fleuve va m’engloutir.
Cinq cent plus la moitié de cinq francs. Le fleuve va
m’engloutir.
Nà n tà o ba yé n kùnun,
Nà n tà o ba yé n kùnun,
Ni àn ka sé so ba yé kùnun,
yi son km ra ba yé n kùnun,
Km ní km ra ba yé kùnun.
Dgmuso ma ka to:
Ni n ka sé so ba yé kùnun,
yi son km ra ba yé n kùnun,
Km ní km ra ba yé kùnun.
Ole knn man a ta dgmuso ma ka à f kura yé.
Nà n tà o ba yé n kùnun,
Nà n tà o ba yé n kùnun,
Ni àn ka sé so ba yé kùnun,
yi son km ra ba yé n kunun,
Km ní km ra ba yé kùnun,
Km ní km taran ba yé kùnun.
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L’oiseau a saisis la petite sœur et l’a laissée sur l’autre rive du
fleuve. Il n’a pas écouté l’appel de la grande sœur. Le serpent pendant ce
temps se rapprochait de plus en plus. La grande sœur a dis:
[Le narrateur chante seul]
Viens me prendre, s’il te plait, le fleuve va m’engloutir.
Viens me prendre, s’il te plait, le fleuve va m’engloutir.
Quand nous arriverons à la maison, le fleuve va m’engloutir.
Je t’offrirai cinq cent francs CFA. Le fleuve va m’engloutir.
Cinq cent plus la moitié de cinq francs. Le fleuve va
m’engloutir.
Ne la prends pas, fleuve engloutie-la.
Ne la prends pas, fleuve engloutie-la.
C’est la femme du grand serpent, fleuve engloutie-la.
Quand nous arriverons à la maison, le fleuve va m’engloutir,
Je t’offrirai cinq cent francs CFA. Le fleuve va m’engloutir
Cinq cent plus cinq cent. Le fleuve va m’engloutir.
Knn ka dgmuso ma ta, ka taga à bila ba jie nyn dmin kan.
Ka krmuso ma to yi, sisan sà b sùrunyanan à ra. Krmuso ma ka to:
Nà n tà o ba yé n kùnun,
Nà n tà o ba yé n kùnun,
Ni àn ka sé so ba yé kùnun,
yi son km ra ba yé n kùnun,
Km ní km taran ba yé kùnun.
Dgmuso ma ka to:
Ni àn ka sé so ba yé kùnun,
yi son km ra ba yé n kùnun,
Km ní km ra ba yé kùnun.
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L’oiseau ne l’a pas prise alors, pendant ce temps le serpent
s’était rapproché et il était sur le point de l’attraper. La petite sœur a crié:
[Le narrateur chante seul]
Prends-la, s’il te plait, le fleuve va m’engloutir.
Prends-la, s’il te plait, le fleuve va m’engloutir.
Quand nous arriverons à la maison, le fleuve va m’engloutir,
Je t’offrirai cinq cent francs CFA. Le fleuve va m’engloutir
Cinq cent francs plus cinq cent francs. Le fleuve va
m’engloutir.
Cinq cent plus la moitié de cinq cent. Le fleuve va m’engloutir.
L’oiseau s’est alors envolé avec elle. Il l’a sauvée puis libéré la
grande sœur. Elle avait commencé à courir en abandonnant sa petite sœur.
Le serpent est arrivé au niveau de l’oiseau et lui a demandé:
[Le narrateur chante seul]
Prends-le, s’il te plait, le fleuve va m’engloutir.
Prends-le, s’il te plait, le fleuve va m’engloutir.
Quand nous arriverons à la maison, le fleuve va m’engloutir,
Je t’offrirai cinq cent francs CFA. Le fleuve va m’engloutir
Cinq cent et la moitié de cinq cent. Le fleuve va m’engloutir.
Ole sa [knn] m à tà.
Sà sùrunyanan é nà à ta wagati mi nàn, dgmuso ma ka to:
A tà o ba yé kùnun,
A tà o ba yé kùnun,
Ni àn ka sé so ba yé kùnun,
yi son km ra ba yé n kùnun,
Km ní km ra ba yé kùnun,
Km ní km taran ba yé kùnun.
Bon sisan knn ka a ta sisan, ka taga à jigi, sisan knn ka
krmuso ma jigi, à ki bori ki taga. Ka dgmuso ma to yi ki taga. Sà séra
knn ma, sa ka to knn ma:
A tà o ba yé kùnun,
A tà o ba yé kùnun,
Ni àn ka sé so ba yé kùnun,
yi son km ra ba yé n kùnun,
Km ní km taran ba yé kùnun.
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chanta:
Quand nous arriverons à la maison, fleuve englouti-le.
Je t’offrirai cinq cent francs CFA, fleuve englouti-le.
Cinq cent francs CFA plus cinq cent francs. Fleuve englouti-le.
L’oiseau a repris alors la même chanson et la petite a
ajouté:
Quand nous arriverons à la maison, fleuve englouti-le.
Je t’offrirai cinq cent francs CFA, fleuve englouti-le.
Cinq cent francs CFA plus cinq cent francs. Fleuve englouti-le.
Sisan k rmuso ma o ka taga ka d gmuso ma l ni to yi ,
dgmuso ma ka ko:
Ni n ka sé so ba yé kùnun,
yi son km ra ba yé n kùnun,
Km ní km ra ba yé kùnun.
Ole knn dnkiri la tugu, dgmuso ma ka à f:
Kàna à tà o ba yé kùnun,
Kàna à tà o ba yé kùnun,
Ni n ka sé so ba yé kùnun,
yi son km ra ba yé kùnun,
Km ní km ra ba yé kùnun.
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[Le narrateur chante seul]
Prends-le, s’il te plait, le fleuve va m’engloutir.
Prends-le, s’il te plait, le fleuve va m’engloutir.
Quand nous arriverons à la maison, le fleuve va m’engloutir.
Je t’offrirai cinq cent francs CFA. Le fleuve va m’engloutir.
Cinq cent et la moitié de cinq cent. Le fleuve va m’engloutir.
L’oiseau a alors pris le serpent. Ils s’envolèrent et quand ils
atteignirent le centre du cours du fleuve, la petite sœur repris a nouveau la
chanson:
Quand nous arriverons à la maison, fleuve englouti-le.
Je t’offrirai cinq cent francs CFA, fleuve englouti-le.
Cinq cent francs CFA plus cinq cent francs. Fleuve englouti-le.
L’oiseau a alors lâche le serpent dans l’eau. C’est ce même
serpent que nous retrouvons dans l’eau de nos jours, autrefois il n’y avait
pas de serpent dans l’eau. En plus c’est pour cette raison que le serpent des
eaux est féroce. Ce qu’il cherchait s’était de consommer quelqu’un,
puisqu’on l’en avait empêché. C’est cette même agressivité qui lui est
restée jusqu’à nos jours.
Si l’on possède un bien, il ne faudrait pas oublier d’en offrir à
son voisin, celui en qui l’on fait confiance. N’oublie pas non plus ton frère.
Enfin la femme que désir se marier à un homme, ne devrait pas
être très exigeante.
Conte, je te laisse là où je t’ai pris.
Ouattara Adama, 13 ans. Un élève d’une école coranique. Kong, novembre
2011.
A tà o ba yé kùnun,
A tà o ba yé kùnun,
Ni àn ka sé so ba yé kùnun,
yi son km ra ba yé n kùnun,
Km ní km taran ba yé kùnun.
Sisan knn ka sa ta , ari b tagara ari ka taga sé jie milie duga
ra sàn, dgmuso ma ka dnkiri la:
A b la yi ba yé kùnun,
A b la yi ba yé kùnun,
N àn ka sé so ba yé kùnun,
Nyi son km ra ba yé kùnun,
Km ni km ra ba yé kùnun.
Knn ka sa b la jie ra , o sà t g lé kra bi jie ra sà yé , ni o t
galngaln sa ti t jie ra. O kaman jie ra sà ya fari tuguni, à ti b fin min k
à ma o sr do, o fari ya ka to à ra f bi tére ra.
Ni é ka fin s r kàna nyina é siginy ngn, é lamg, dg k.
Mùso ni é ko yé c tà kàna yada.
Tàlen n ki ta duga mina n ki bila.
Ouattara Adama, 13. Kong, 2011.
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Contes animés par les Femmes
12. Pourquoi est ce le serpent vit dans l’eau de nos jours? 4 (II)
Voilà le mien, voilà le mien.
Il était une fois, une jeune fille qui avait pris la ferme décision
de se marier seulement avec un homme, qui n’avait aucune cicatrice sur
son corps. Le serpent qui était dans la brousse s’était métamorphosé alors
en un être humain. Il était ensuite venu dans le village de la jeune fille. A
son arrivée elle a dis:
Eh! Moi c’est ce jeune homme que je désir !
Les parents de la jeune fille lui avaient demandé:
Voyons, sais-tu d’où vient-il ?
La jeune fille avait répondu:
Non je ne sais pas d’où est-ce qu’il vient. C’est bien lu que
j’aime.
On l’a mariée et puis livrée au serpent.
Sa petite sœur voulu l’accompagner mais son ainée refusa. Elle
avait dis si elle l’accompagnait elle provoquerait des troubles dans son
foyer.
La petite sœur ne l’avait pas écoutée et les avait suivis. Ils
arrivèrent à leur destination. Ils arrivèrent dans le champ du serpent. Il y
avait une vieille hutte, le serpent a dis alors :
voici ma maison.
4 Nous avons vu une autre version: conte numéro 5 de notre répertoire de
contes des hommes.
N ta yé n ta yé,
Sisan sungurun d ka nàn wiri ko à t c wrε f f jorifnon t
minan. O ra sà ka y lman kongo ra ka nan ka nan jigi ari dugu . Sà jigira
mink à ko:
Ari ko:
Ko:
Ni man à b duga ln, ni yé ole nyini.
Ari ka à furu ka à di sà màn . A dgmuso o ka to e taga ni a ye
à ka to à ti taga . Ko ni à ka taga é nàn àle ta furu tiny . Sisan dgmuso ka
bàn ka gbàn ari ka taga sé. Ari tagara se sa ta kongo ra, ton [tógo] kolon ba
lé b yi. Sà ko:
Ni ta bon lé yé tèn.
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Ils s’installèrent dans la maison. Un jour après leur installation,
lorsqu’elle avait finis de préparer la nourriture, le serpent lui avait dis alors:
Je vais à la rizière. J’ai une rizière 5 .
Une fois dans la rizière, il commença à chercher des crapauds afin de
les dévorer. La femme du serpent avait préparé le plat. La petite sœur avait décidé
aller donner la nourriture au mari.
La petite sœur est arrivée au moment où le serpent chantait:
[La conteuse chante avec une autre femme du public]
J’ai une nouvelle mariée.
Si je ne la dévore pas aujourd’hui,
Je la dévorerai demain.
Si je ne la dévore pas aujourd’hui,
Je la dévorerai demain.
La jeune fille l’a observé durant un moment et a ajouté :
Eh, beau-frère courage!
[La conteuse chante avec une autre femme du public]
Ne m’as-tu pas vu?
Ma belle sœur m’a-t’elle vu réellement ?
Ne m’as-tu pas vu ?
La jeune fille:
Moi je ne t’ai pas vu,
Moi je ne t’ai pas vu.
Féroce fétiche de notre village.
Quel type de fétiche de notre village sera?
Quel type de fétiche de notre village sera?
5La conteuse chante en duo durant tout le conte avec une assistante. Les
différentes chansons font présager le danger qui menace la nouvelle mariée.
Ari ka taga jigi bon nan. Ari jigira bon nan, à dugu gb à ka gba
k, sà ka to:
Nyi taga liy ra, liy b n f.
A tagara sé liy ra à ki toriri minan kiye ari kùnun. A ka to towi
ko é taga ni à yé. Dgmuso tagara se a kiye to:
Knyon kura b n f
Ni n màn kùnun bi
Nyi à kùnun sini
Ni màn kùnun bi
Nyi à kùnun sini.
Eee n numg é ni cie!
Ka to:
N ba.
Kni e man n nyi
Kni e man nyi ni mg kni e man n nyi
Ni mi é yé, ni mi é yé àn dugu jo ka jugu
Jo juman si àn dugu jo jùman si
Jo juman si àn dugu jo jùman si.
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[La conteuse chante avec une autre femme du public].
C’est un énorme fétiche,
un énorme fétiche
de notre village.
un énorme fétiche
de notre village.
Se serpent s’était approché afin de dévorer la nourriture qu’elle
lui avait préparé. Ce fut ainsi que la jeune fille était revenue sur ses pas
pour tout raconter a sa grande sœur.
Bien, demain nous irons toutes les deux lui remettre la
nourriture.
La petite sœur a dis a la grande sœur:
C’est mieux que tu voies de tes propres yeux l’état dans lequel
j’ai vu ton époux.
La grande sœur a demandé:
Dans quel état l’a s-tu raconté?
Elle a répondu:
Tu le verras. Allons-y toute deux.
Elles avaient préparé le déjeuner, qu’elles avaient chargé sur la
tête de la petite sœur. A leur arrivée, elles trouvèrent le serpent dans l’eau et
entrain de dévorer des crapauds.
[La conteuse chante avec une autre femme du public].
J’ai une nouvelle mariée.
Si je ne la dévore pas aujourd’hui,
Je la dévorerai demain.
Jo ba lo àn dugu jo ba lo
Jo ba lo àn dugu jo ba lo.
A ka b ka to domu sunguru ka nàn ka nàn à f krmuso ye:
Unhun! Sini ni ni éle biyε lé taga to di duga ra.
Ko:
N ki é c yé nyàmi si, é yr yé taga à y.
Ko:
A ka to:
nhn an biy yé taga.
Ari ka térera to twi ka a la dgmuso kunan. Ari tagara sé ka à
yé sà b jie ra à b triri domunan.
Knyon kura b n f
Ni màn kùnun bi nyi à kùnun sini.
33
Eh! C’est vraiment lui?
Ensuite elle a poursuivi :
N’est-il pas mieux de nous éloigner rapidement d’ici ?
La petite sœur a répondu:
Non, nous n’irons nulle part. Nous devons l’attendre.
La petite sœur a alors salué le serpent :
Beau-frère, courage !
Ne m’as-tu pas vu?
Ma sœur m’a-t’elle vu réellement ?
[La conteuse chante avec une autre femme du public]
Moi je ne t’ai pas vu,
Moi je ne t’ai pas vu.
Féroce fétiche de notre village.
Quel type de fétiche de notre village sera?
C’est un énorme fétiche, un énorme fétiche de notre village.
Le fétiche de notre village a un caractère très difficiiil !
A ka to ko:
Ko:
A ka à fo sisan:
N numg é ni ci.
Ko:
Kni e man n nyi
Kni e man nyi ni mg kni e man n nyi
Ni mi é yé, ni mi é yé àn dugu jo ba lo
Jo jùman si àn dugu jo jùman si
Jo ba lo àn dugu jo ba lo
An dugu jo konyan à gbooo.
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[La grande sœur] s’est cachée. Le serpent sortit pour dévorer sa
nourriture qu’elles avaient apportée. Lorsqu’il a terminé de manger la
grande sœur a dit à sa petite sœur:
Eloignons nous d’ici.
La grande sœur a insisté de s’en aller d’ici :
Petite sœur nous devront nous éloigner. Nous ne pouvons plus
attendre.
La petite sœur a rétorqué :
Attendons qu’il nous approche.
Le serpent se rapprochait d’elles, ce fut alors qu’elles
ramassèrent leurs ustensiles pour prendre le large.
Elles avaient entamé leur fuite depuis un bon moment. Il
y avait un fleuve sur leur chemin. Et l’oiseau qui aidait à traverser
l’eau apparut. Elles atteignirent la rive du fleuve, la petite sœur a dit
à l’oiseau :
Duwe 6 , viens- m’aider à traverser, Duwe.
Dúwe, viens- m’aider à traverser, Duwe.
Le mari de celle en qui l’on a confiance est…Duwe.
Le mari de la sœur est…Duwe.
Dúwe, viens m’aider à traverser rapidement, rapidement,
rapidement.
L’oiseau l’a fit traverser. Elle avait traversé, il restait la grande
sœur. Le serpent s’approchait de plus en plus et était sur le point d’avaler
la grande sœur ajouta :
6 Dúwe, pourrait être la déformation du mot dioula Dowé, c’est une allusion, une
interpellation de l’oiseau qui aidait à traverser le fleuve. Il s’agit d’un masque ou
un esprit protecteur.
Ale ka dogo [krmuso] sà ka b ka domini k, à nàna ban
domini kra a ka to a krmuso man:
An taga.
Ari ki taga. Ko:
N dg àn nyi taga lé àn ti sé ka l.
O ka to:
An nyi à knn ban é nàn.
Ari nàn sé, ari kiye ari minan ta ki bri. Ba b sira ra. Knn d
lé bra ole mgri tig. Ari brira kanan se ba da ra. Dgmuso man ka to
knn man:
Lamg ya c ta yé duwe
Ba bén ya c ta yé duwe
Duwe nan tig yàn joonan joonan joonan.
Sisan à ka à tig. A nàna à tig do à ka to krmuso sisan. Sà ki
nàn babababa é nàn à kùnu sunguru ka magan:
35
Duwe, viens- m’aider à traverser, Duwe.
Dúwe, viens- m’aider à traverser, Duwe.
Le mari de celle en qui l’on a confiance est…Duwe.
Le mari de la sœur est…Duwe.
Duwe, viens m’aider à traverser rapidement, rapidement,
rapidement.
[La conteuse chante avec une autre femme du public].
Duwe, ne la laisse traverser d’aucune manière, d’aucune
manière.
Duwe, ne la laisse traverser d’aucune manière.
Le mari de celle en qui l’on a confiance est…Duwe.
Le mari de la sur est…Duwe
Duwe, ne la laisse traverser d’aucune manière.
La petite sœur vu que le serpent était très proche, alors elle a
ordonné à l’oiseau de la faire traverser sa grande sœur :
éloigne toi vite, au cas contraire le serpent traversera et sera a
notre poursuite.
La grande sœur prit le large puis le serpent arriva :
Duwe yé nàn tig yan joonan joonan
Duwe nàn tig yàn joonan
Lamg ya c ta yé duwe
Ba bén ya c ta yé duwe
Duwe nàn tig yàn joonan joonan joonan.
A dgmuso ka to knn man:
Duwe kànan à tig fiyeu fiyeu fiyeu
Duwe kànan à tig fiyeu
Lamg ya c ba yé duwe
Ba dén ya c ba yé duwe
Duwe kànan tig fiyeu fiyeu fiyeu.
A nàna à yé sà sùnrunyanan à ra à ka to à yé à tig à ka à tigε à
ka to à màn:
Bri ki taga d ni o t é nàn à tig é gbàn àn k.
Krmuso tagara sa ka nan se:
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Duwe, viens- m’aider à traverser rapidement, rapidement
Dúwe.
Dúwe.
La femme de celui en qui l’on a confiance s’éloigne.
La femme du frère s’éloigne.
Duwe, viens m’aider à traverser le plus rapidement possible.
La petite sœur répéta :
Duwe, ne le laisse traverser d’aucune manière, d’aucune
manière.
Duwe, ne le laisse traverser d’aucune manière.
Duwe, ce n’est pas la femme de celui en qui l’on a confiance
qui s’éloigne.
Duwe, ce n’est pas la femme du frère qui s’éloigne.
Duwe, ne la laisse traverser d’aucune manière, d’aucune
manière.
La petite sœur avait vu que son ainée était dans la maison,
alors elle a demandé a l’oiseau de prendre le serpent. L’oiseau la pris, ils
survolèrent le fleuve, une fois qu’ils atteignirent le courant central de l’eau,
la petite sœur a dit a l’oiseau de l’y lâcher.
Il l’a lâché alors dans l’eau. Ce fut ce serpent qui se transforma en
ces poissons qu’il ya dans l’eau.
Conte, je te laisse là où je t’ai pris.
Manan Barro, 70 ans. Ménagère. Kong, novembre 2011.
Duwe yé nàn tig yàn joonan joonan
Duwe yé nàn tig yàn joonan
Lamg ya mùso lé tagat yé
Ba dén ya mùso lé tagat yé
Duwe nàn tig yàn joonan joonan joonan.
A dgmuso ka to:
Duwe kànan tig fiyeu
Ba dén ya mùso t duwe
Duwe kànan à tig fiyeu fiyeu fiyeu.
A nàna à yé à krmuso donan so ra a ka to a ye a tig, à ka à ta
à séra jie c ra, knn ka to a ye a bila o duga ra a ka a ylman ka a k jie
ra ole ka ylman ka k jie ra sà yé.
Tàlen n ki ta duga mina n ki bila.
Manan Barro, 70. 2011.