Coraf Action N.75

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S IDAPRÈS SOCRATE, LE PHILOSOPHE grec, « tomber n’est pas un échec, l’échec c’est rester là où on est tombé », alors les décideurs politiques d’Afrique de l’Ouest ont toutes les raisons du monde, de leur côté, pour tout tenter d’assurer aux producteurs la Législation et règlementation communautaires harmonisées La communication qui fait se vibrer tout le corps semencier La FAO l’a dit : la part des semences dans l’amélioration des rendements est de l’ordre de 40 pour cent. Sans elles, point de croissance du secteur agricole à la hauteur fixée par les États africains. Surtout quand la menace de stagnation, voire même de diminution des rendements, se fait plus menaçante, dans une sous-région comme l’Afrique de l’Ouest. fourniture suffisante de semences certi- fiées de variétés améliorées et de mettre en place un cadre juridique et réglementaire harmonisé en la matière. Depuis, la sous-région passe pour être une zone de libre échange de la com- mercialisation des semences et plants certifiés. C’est dans une telle mou- vance, que la CEDEAO a initié une étude de perception. Elle se veut une évaluation de l’intensité de la circulation des informations, du niveau de coo- pération entre institutions et organisa- tions nationales et des capacités de Coraf Action Coraf Action www.coraf.org PRODUCTEURS ET UTILISATEURS AU CENTRE DE LA RECHERCHE AGRICOLE LETTRE D'INFORMATION BIMESTRIELLE POUR LA RECHERCHE ET LE DÉVELOPPEMENT AGRICOLES EN AFRIQUE DE L'OUEST ET DU CENTRE N° 75 6e bimestre 2014

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SI D’APRÈS SOCRATE, LE PHILOSOPHEgrec, « tomber n’est pas un échec,l’échec c’est rester là où on est

tombé », alors les décideurs politiquesd’Afrique de l’Ouest ont toutes lesraisons du monde, de leur côté, pourtout tenter d’assurer aux producteurs la

Législation et règlementation communautaires harmoniséesLa communication qui fait se vibrer

tout le corps semencierLa FAO l’a dit : la part des semences dans l’amélioration des rendements est de l’ordre de 40 pour cent. Sans elles, point decroissance du secteur agricole à la hauteur fixée par les États africains. Surtout quand la menace de stagnation, voire mêmede diminution des rendements, se fait plus menaçante, dans une sous-région comme l’Afrique de l’Ouest.

fourniture suffisante de semences certi-fiées de variétés améliorées et demettre en place un cadre juridique etréglementaire harmonisé en la matière.Depuis, la sous-région passe pour êtreune zone de libre échange de la com-mercialisation des semences et plants

certifiés. C’est dans une telle mou-vance, que la CEDEAO a initié uneétude de perception. Elle se veut uneévaluation de l’intensité de la circulationdes informations, du niveau de coo-pération entre institutions et organisa-tions nationales et des capacités de

Coraf ActionCoraf Actionwww.coraf.org

PRODUCTEURS ETUTILISATEURS AU CENTRE DE LA RECHERCHE AGRICOLE

LETTRE D'INFORMATION BIMESTRIELLE POUR LA RECHERCHE ET LE DÉVELOPPEMENT AGRICOLES EN AFRIQUE DE L'OUEST ET DU CENTRE

N° 756e bimestre 2014

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ECHOS DE LA RECHERCHE REGIONALEECHOS DE LA RECHERCHE REGIONALE

communication de dix-sept États membres de cette dernièremais aussi de l’UEMOA et du CILSS. La mise en place du Comité Ouest africain des semencesvégétales et plants (COASem), pierre angulaire de l’ensem-ble du dispositif installé (voir article suivant) sous la houlettedu Programme sur les semences en Afrique de l’Ouest(PSAO/WASP), une initiative du CORAF/WECARD financéepar le bureau Afrique de l’Ouest de l’USAID, s’effectue enexécution d’un Plan d’actions comportant une importantecomposante dite communication.Mais pourquoi la communication s’avère-t-elle si importantepour le COASem ? C’est en raison des controverses qu’en-gendrent les changements apportés par cette nouvelle législationet règlementation, de leur méconnaissance par les principauxacteurs, méconnaissance plus ou moins liée à l’insuffisance dela diffusion de ses parties fondamentales tout comme del’analyse de leur imbrigation. Tout compte fait, ce qu’on attend

ligne, bulletin d’information, radio communautaire, commu-niqué de presse. Sans oublier les séminaires périodiques etthématiques, les réunions techniques de concertation, lesrapports de restitution et de réunion, le courrier officiel et lesvoyages d’étude.Pour être impliqués dans les activités d’information et decommunication, ils s’engagent à fournir des informations surcelles des CNSP, les variétés et les semences, à relayercelles émanant du COASem, à organiser des ateliers d’infor-mation et de formation, à exiger l’établissement de rapportspériodiques.Quant au message ou contenu, la préférence des thèmesmajeurs à développer va à l’information technico-économiquesur les systèmes semenciers, les textes réglementaires envigueur et normes applicables, les procédures et normes deproduction et d’étiquetage des produits commercialisables, lacertification de la qualité, les activités sur les nouvelles obten-

tions et semences, le non-respect des procédures, le règlementsemencier communautaire harmonisé et le rôle des différentsacteurs. A cette énumération, s’ajoutent l’application destextes, la mise en place des instruments de réalisation de lapolitique semencière que sont le Comité national semencier,le document de politique semencière, le fonds semencier,etc., la diffusion du règlement semencier communautaire har-monisé, la constitution des collections de référence, maiségalement le partage des données sur les récentes variétésdisponibles.

Un soutien technique dans certaines activités-clés dites complexes

Ainsi, sur l’échiquier national, il importe de rendre fonctionnelles CNSP, d’élaborer une stratégie et un Plan d’actionsbudgétisé pour une bonne circulation de l’information, d’or-ganiser des campagnes d’information et de sensibilisationdes acteurs, de diffuser des rapports de réunions et de tenirdes séances de restitution et de partage.De même, cette fois au niveau régional, le COASem se doit decréer un site web où chaque pays se voit attribué un lien, d’édi-ter un bulletin d’information avec des pages réservées auxpays, de réaliser une série d’émissions et de reportages radio-phoniques et télévisuels destinés à la diffusion régionale, d’or-ganiser des ateliers et séminaires de formation des formateursainsi que des campagnes d’information et de sensibilisation àtravers des journées de l’agriculture, la journée mondiale del’alimentation, etc. Le système d’information et de communi-cation est aussi à auditer, et de fond en comble.

de voir se réaliser que la communication soit hissée au rangd’une activité d’animation, de suivi et de coordination.

Organiser des ateliers d’information et de formation…

Dans leurs investigations, les auteurs de l’étude nous appren-nent qu’il y a véritablement à améliorer l’effort de communi-cation des autorités étatiques pour gagner plus en efficiencedans l’application de ces textes. En conséquence de quoi, ilsproposent une stratégie de communication avec comme toilede fond les orientations et données recueillies auprès desacteurs nationaux et cibles potentielles du sous-secteur,comme le recommande l’approche participative.C’est pourquoi, ils recommandent d’en élaborer et d’enmettre en place, au niveau national, en se basant sur l’utili-sation d’une diversité d’outils ou de supports, de pérenniserles activités y relatives au sein des Comités nationaux decommerce sur les semences et plants (CNSP), d’exécuter lastratégie en même temps que les activités appliquant la légis-lation et la réglementation déroulées par les CNSP.Pour son déploiement, les acteurs souhaitent faire jouer unimportant rôle à la communication, vis-à-vis duquel ils neseront pas en reste, puisque y contribuant par des échangesdynamiques et interactifs aussi bien à l’échelle régionale quenationale. Avec comme but immédiat de mieux s’approprierles supports et lui assurer une cohérence et une transpa-rence des actions sur l’échiquier national. Ils souhaitent également être informés au moyen de l’Internet— site web, adresse électronique, lettre d’information en

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veraineté alimentaire contenue dans les principes directeursdu NEPAD.La logique de sécurisation du consommateur, telle qu’induitepar cette mouvance, se veut une vraie garantie de la qualitépar des offices de contrôle et par l’utilisation des normes etdes procédures édictées.A l’endroit de la Commission de la CEDEAO, il est doncrecommandé à certains États de changer le mode officiel detransmission des textes législatifs et règlementaires secto-riels de la CEDEAO vers eux, et vice-versa, et de fournir desinformations pratiques pour une meilleure connaissance etune compréhension accrue des actions nationales à accom-plir, afin de faciliter leur application.Quant aux CNSP, qui sont les chevilles ouvrières du dispositifsemencier, ils doivent se mettre à la tâche de prouver leurexistence, élaborer une stratégie nationale et un Plan d’ac-tions budgétisé pour une bonne circulation de l’information,diffuser les rapports de réunions et tenir des séances de resti-tution et de partage.

Contact : Anatole Yékémian KonéCORAF/WECARD, BP 48 Dakar RPCP 18523, Dakar, Sénégal Tél. : (221) 33 869 96 18 Fax : (221) 33 869 96 31E-mail : [email protected] : www.coraf.org

Mais au fait, avant d’aller plus loin, que vise en définitive cettestratégie de communication ? Pour l’essentiel, faire que lesÉtats promeuvent l’application et la mise en œuvre de la légis-lation et de la règlementation sur les semences et plants etstimuler le commerce sous-régional. Pour y arriver, l’applica-tion de ces instruments légaux et réglementaires sont censésêtre encouragés ainsi que l’utilisation des semences et plantscertifiés ; l’information entre les acteurs de toutes les filièrescircule convenablement ; les activités des organes de gouver-nance sont rendus visibles et transparents.A leur tour identifiées, les cibles que sont les décideurs poli-tiques — dans les Ministères de l’agriculture, du commerceintérieur et extérieur et autres administrations publiques concer-nées par la recherche variétale, l’homologation des variétés,la production, la certification variétale et phytosanitaire et lasurveillance sanitaire —, les sélectionneurs, les techniciensagricoles, les producteurs, les distributeurs, les importateurs,les exportateurs, les douaniers, les obtenteurs privés, les ani-mateurs de radios communautaires et les communicateurs,etc., recevront des supports de communication finalisés, unsoutien technique dans certaines activités-clés dites complexeset l’assistance des Partenaires techniques et financiers.

CNSP sont les chevilles ouvrières du dispositif semencier

Le suivi de la mise en œuvre de la stratégie sous-régionalede communication et de performance est associé aux activi-tés déclinées dans le programme de travail élaboré. Rappelonsque la stratégie a pour finalité de contribuer, à travers des ac-tions opérationnelles d’information et de communication, à l’éta-blissement, autour des idéaux d’intégration de la CEDEAO,d’un cadre communautaire transparent, stable et performantpour le commerce de semences. Ceci participe, en effet, àl’expression d’une exploitation adéquate de la présente diver-sité génétique, à travers un portefeuille variétal adapté auxprincipaux agro-écosystèmes de la sous-région. Le COASemest invité à la gérer rationnellement à travers le futur cata-logue sous-régional. Pour cela, les programmes de travail doit prendre en comptecette dynamique, les CNSP se doivent de la budgetiser an-nuellement, comme prévoit le COASem, les Ministères encharge de l’agriculture de la privilégier en créant un lienorganique avec son dispositif de communication, au mieuxpour une question d’efficience et de réduction des coûts.À cela il faut, coûte que coûte, annhiler l’action nuisible desréseaux d’intervenants, dont dépend la qualité finale de lasemence qui finissent par en faire un circuit de vente assezlong et imposer la traçabilité des productions et procéduresde certification variétale et sanitaire renforçant l’assurance-qualité des semenciers et garantissent aux consommateursune indépendance vis-à-vis de la nature du bien acquis,malgré son caractère non-durable. Autrement dit, on peut affirmer, sans risque de se tromper,que l’initiative relative au règlement communautaire semen-cier harmonisé est bonne, et des raisons d’espérer existent,si l’on considère que la volonté politique est bien réelle avecla création d’une zone de libre échange, telle que prévuedans la Politique agricole commune de la CEDEAO quicouvre aussi la Mauritanie et le Tchad. Cette dernière cons-titue un pas non négligeable vers la réalisation de la sou-

Doter la nouvelle Alliance semencière

d’une ossature à toute épreuve

Depuis des lustres, l’acte de créer ne se suffit jamais à lui-même. Comment créer le créé et comment le sauvegarderou le faire survivre sont tout aussi d’importance. C’est cequ’ont bien compris les parties prenantes de la mise enplace de la nouvelle Alliance pour une industrie semencièreen Afrique de l’Ouest (ASIWA), telle que nous le rapporte lerapport de cadrage et d’orientation, soumis par SSGAdvisors americain au CORAF/WECARD, le 26 janvier2014, dont nous vous faisons, ici, l’économie.

POUR SURVIVRE À L’ACTE DE SA CRÉATION, RELATÉ DANS LA PRÉ-cédente édition, l’ASIWA a parfaitement besoin d’êtresolidement bâtie, remarquablement structurée et ration-

nellement organisée. Tel est le gage pour qu’elle releve lesdéfis et enjeux qui l’attendent ! C’est, en tout cas, ce à quois’attèlent, sans relâche, ses initiateurs, à la tête desquels setrouvent être la CEDEAO et le CORAF/WECARD secondéspar le Programme sur les semences en Afrique de l’Ouest(PSAO/WASP) de ce dernier financé par le bureau Afrique del’Ouest de l’USAID.

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Ici, s’illustre une approche inclusive à même d’impliquer touteune panoplie d’acteurs du Secteur privé et du Secteur public,tels les utilisateurs des semences, les clients finaux, les distri-buteurs de semences, les instituts de recherche et les organis-mes de production et de réglementation de la recherche surles semences. Et les auteurs de l’étude d’avancer qu’une telleapproche alternative suscitant un tel intérêt pour cet écosys-tème « pourrait guider ASIWA et garantir sa pertinence insti-tutionnelle, son efficacité opérationnelle et sa durabilité avecles Partenaires au développement qui offriront, au début, unappui institutionnel et des ressources financières.»

Partenaires plus à l’aise d’aider à exploiter les finances, le transfert de technologies…

C’est vous dire à quel point le cadre, dessinant les résultatsattribués à l’ASIWA, devrait intégrer les intérêts de tous cesbénéficiaires (voir schéma 2). En effet, que gagneraient leSecteur privé et le Secteur du développement, pris séparé-ment, dans ces résultats attendus ? Dans le fait d’augmenter

Schéma 2 : Le cadre de résultats attendus d’ASIWA.

Dans le fait aussi d’améliorer le commerce sous-régional dessemences, le Secteur privé y gagne en accès amélioré à uneplus grande variété de semences de qualité pour les agri-culteurs et en opportunités de croissance du marché de l’ex-portation pour les entreprises semencières ; le Secteur dudéveloppement y tire l’assurance d’une sécurité alimentaireaméliorée.

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DeveloppementCommunautaire

Schéma 1 : L’approche modulaire des platesformes d’innovation tech-nologique d’ASIWA.

Plateforme régionale et Plate formes nationales

La Considérant comme un point de rassemblement pour lesacteurs des semences, un hub de communication, un pointfocal pour tout plaidoyer politique, un point focal pour la coordi-nation de la certification et de la gestion de la qualité dessemences et un créneau d’impulsion des marchés et dudéveloppement industriel, les auteurs de l’étude « propose[nt]qu’ASIWA soit structurée de sorte à servir de plateforme effi-cace, durable, inclusive et effective pour le développement dela production, de la fourniture et de l’utilisation de semencesde qualité ». Plus explicitement, une fois leurs fonctions respectives biendéfinies, la Plateforme d’innovation technologique sous-régio-nale met l’accent sur les aspects stratégiques et les Plate-for-mes d’innovation technologique nationales sur les aspectstactiques. Les premières appuient et coordonnent le dévelop-pement des semences à travers la sous-région, les secondesprivilègient les questions liées au contexte spécifique des pays(conférer schèma 1).

l’utilisation de semences de qualité par les agriculteurs, leSecteur privé y gagne en productivité, en accroissement desrevenus des agriculteurs et de la production et en élargis-sement du marché pour lui ; le Secteur du développement ytire l’assurance d’une sécurité alimentaire et des revenusaméliorés dûs à une plus grande productivité agricole.

Capturer les synergies

des programmessemenciers (à

partir de tagauche)

Intégrer le Secteur privédans les efforts

de développement des semences

Appuyer l’investissement

dans la productionet la fournituredes semences

Gagner la confiance

des producteursvis-à-vis

des semencesaméliorées

Coordonnerles efforts

pour élargir les marchés

Impulser le commerce

régional des semences

Utilisation accrue

des semences de qualité

par les producteurs

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ECHOS DE LA RECHERCHE REGIONALE

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accèder à des marchés de semences améliorées, sanscompter les nouveaux emplois créés par l’investissementdans ces entreprises.Pour ce qui est d’intégrer le Secteur privé dans les efforts dedéveloppement, il n’y a pas quatre chemins pour y parvenir :impliquer jusqu’au cou les entrepreneurs, utilisateurs etacheteurs finaux à même de mieux exploiter l’appui financieret technique destiné au développement des semences, maisaussi disposer d’un Secteur privé davantage capable defructufier les efforts de développement de la denrée ; leSecteur du développement se prévaut de Partenaires audéveloppement plus à l’aise d’aider à exploiter les finances,le transfert de technologies et les connaissances augmentantl’utilisation des semences des variétés améliorées par lesagriculteurs et augmenter l’échelle d’impact possible grâceaux ressources disponibles.S’il parvenait à capter les synergies que renferment les pro-grammes, le Secteur privé dépenserait moins de temps et deressources, serait capable de contribuer, plus efficacement etde manière plus effective, aux efforts de développement dusecteur des semences ; le Secteur du développement verraitles Partenaires au développement capables d’optimiser l’ex-ploitation du personnel et des ressources financières, d’ap-puyer toutes les initiatives et d’atteindre des résultats difficilesà atteindre séparément.Cependant, cette mise en place appelle la résolution de plu-sieurs défis. Considérant la dynamique du marché, d’mpor-tants facteurs, retrouvés dans d’autres alliances agricolesprometteuses de l’Afrique de l’Ouest, peuvent ne pas existerdans le secteur des semences. En effet, l’Alliance africainedu cajou, l’Alliance mondiale du karité et l’initiative du cacao

Dans le but de coordonner les efforts pour développer les mar-chés des semences, le Secteur privé profite de l’acroissement,en disponibilité comme en diversité, des semences amé-liorées pour les utilisateurs, ce qui se conforte par des prixplus abordables du fait de la compétition et des marchés plusimportants et par des opportunités de croissance commercialepour les entreprises semencières ; le Secteur du dévelop-pement bénéficie d’un potentiel à exploiter les efforts de plu-sieurs projets et acteurs afin d’accroître l’accès aux semencesde qualité et leur utilisation, ce qui favorise l’augmentation dela sécurité alimentaire et des revenus des petits producteurs. Pour gagner la confiance des producteurs investie dans lessemences des variétés améliorées, le Secteur privé se doit desatisfaire la demande accrue en semences de qualité, qui créeun marché de développement de toute la chaîne d’approvi-sionnement en semences, de manifester un intérêt certain àinvestir dans la recherche, favorisant ainsi des rendements etrevenus élevés au profit des utilisateurs ; le Secteur dudéveloppement voit augmenter le nombre de producteurs quiadoptent les nouvelles technologies et pratiques de produc-tion, d’où découlent une meilleure productivité et un marchéde plus en plus grand très favorable au développement du-rable.En vue d’appuyer l’investissement dans la production desemences et leur approvisionnement, le Secteur privé tire partides nouvelles options commerciales ou d’investissement auniveau des banques, des fonds d’impact et d’équité, des nou-veaux marchés à pénétrer et de la diminution du gaspillageprovoqué par les mauvaises infrastructures ; le Secteur dudéveloppement tire avantage des sociétés privées plus com-pétentes à mieux répondre aux besoins des producteurs à

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ECHOS DE LA RECHERCHE REGIONALE ECHOS DE LA RECHERCHE NATIONALE

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africain en Afrique de l’Ouest traitent des produits à hautevaleur ajoutée avec des chaînes de valeur pilotées par unSecteur privé bon an mal an bien structuré et dynamisé pard’importants acheteurs locaux, nationaux et (ou) interna-tionaux.

Un imminent rôle de transfert de savoirs et de technologies

De plus, ces alliances comprennent souvent un nombrerestreint d’acheteurs modèles dotés non seulement de lamagnanimité, de la crédibilité et de l’importance nécessairespour créer un effet d’attraction qui a ramené d’autres acteurs,mais également intéressés à garantir le succès et la dura-bilité des efforts consentis. S’y ajoute que les semences ne sont pas perçues comme « unproduit de grande valeur ajoutée », bien qu’il soit primordialde rechercher de la valeur dans leurs rendements. Un tel rap-port, basé sur la valeur commerciale, crée un risque potentielpouvant rendre l’ASIWA incapable à attiser l’engouement desacteurs du Secteur privé. Du fait de la concentration duPSAO/WASP sur plusieurs spéculations — maïs, riz, sorghoet légumineuses à graines —, l’ASIWA commercera dansplusieurs types de marchés de différents pays composés demultiples utilisateurs, tels les champions commerciaux poten-tiels. Or d’autres formes d’alliances sous-régionales font toutle contraire : se concentrer sur un seul produit et une seulechaîne de valeur, « ce qui facilite une plus grande collabora-tion avec les principaux acteurs du marché, motive leschangements dans les pratiques et entraîne des investis-sements dans l’industrie. », d’après les auteurs de l’étude. Enfin, une des préoccupations de premier plan relative aulancement d’une alliance « orientée vers le Secteur privé »,comme l’ASIWA, réside dans le fait que, dans la sous-région,le Secteur privé semencier est de taille relativement petite,avec peu de champions locaux ou sous-régionaux en mesurede jouer un rôle majeur dans sa mise en place, l’influence etsur l’impact. En un mot, le marché privé y comporte un grandhandicap qui est qu’il est sous-développé. Cet état de fait sup-pose que la future Alliance est appelée à être, dans un premiertemps, gérée et dirigée par les Partenaires au développementpréoccupées par les aspcts stratégiques du développement etdu renforcement du Secteur privé et qui utilisent les activitésd’ASIWA pour aider à nourrir et à encourager les potentielschampions oeuvrant à l’échelon local et sous-régional. Beaucoup d’acteurs perçoivent aussi la nouvelle Alliancecomme s’intéressant plus aux plus grandes entreprises multi-nationales. S’il est incontestable qu’elles jouent un imminentrôle de transfert de savoirs et de technologies, elles n’endéveloppent pas moins des relations commerciales avec lesréseaux locaux de distribution de semences et d’intrants.

Une source de continuité et non pas le corset d’un agenda de projet particulier

Pour toutes ces raisons, il va falloir, pour relever ou atténuerces défis, franchir un florilège d’étapes aussi ténues les unesque les autres. Il s’agit, tout d’abord, d’identifier des moyenspour étudier la demande du marché et attirer les champions,dans le but de créer une masse critique suffisante qui puisseséduire assez d’acteurs privés qui s’engageront effectivementet de manière inclusive.

Il s’agit, ensuite, d’intégrer une orientation claire dite du Sec-teur privé dans la conception d’ASIWA et dans ses premièresactivités. Pour cela, la nouvelle Alliance semencière devra seplacer à la hauteur de ses ambitions : avoir un impact positifsur les affaires quotidiennes des opérateurs économiques etleur offrir le marché et les opportunités de croissance. Alorsils pourront être plus enclins à y participer activement. Il s’agit, enfin, pour le PSAO/WASP d’user d’une communi-cation crédible qui fasse « se mouiller » les acteurs. La voie« idéale », selon les auteurs de l’étude, passe par les leçonspositives apprises de la défunte WASA et du scepticismegénéral que la fin de cette dernière a suscité, n’est riend’autre qu’une campagne de communication bien ficelée.L’objectif à elle assigné : articuler la valeur potentielled’ASIWA aux différentes sortes d’acteurs ainsi que les effortsles impliquant activement dans la commercialisation dessemences, tout en privilègiant les champions locaux négli-gés. Autant le cadre et la structure proposés intègrent ces fac-teurs, risques, stratégies et modes d’organisation, autant ilsdoivent le faire pour trois principes stratégiques incorporésdans la conception, le lancement et le fonctionnementd’ASIWA. Le premier, c’est l’orientation vers le Secteur privé,qui est axé sur les besoins des entreprises semencières encroissance et qui crée un environnement favorable à l’ac-croissement de son rôle dans la chaîne d’approvisionnementdes semences.Le second, qui est la valeur ou le pouvoir de « rassem-blement », doit être exploité dans le but de créer la jonctionentre les acteurs des multiples initiatives, de faciliter la com-munication de sensibilisation des acteurs, la coordination decaptage des synergies et d’optimiser les programmes dedéveloppement des semences et d’amélioration de la pro-ductivité des chaînes de valeurs des cultures vivrières, dedévelopper la collaboration entre le Secteur privé, le Secteurpublic et les Partenaires au développement. C’est pourquoi, évitant de faire à la fois trop de choses quipourraient être mieux faites par d’autres projets de dévelop-pement, l’ASIWA pourrait aider les acteurs à élaborer des

Ce sont les semences qui font se réunir tant de monde !

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le chemin menant à l’atteinte des objectifs fixés et l’aide ap-portée à l’orientation de mise en œuvre des activités du Pland’actions 2015, à mi-parcours de la durée de vie du PSAO/WASP (2013-2017).Ainsi, de cette aventure commune, sont partagés tous les résul-tats obtenus, leçons apprises et contributions effectuées auprofit du développement du système semencier sous-régio-nal. Le Plan d’actions 2015 adopté et approuvé est amélioréainsi que la gouvernance et la gestion du Programme. Unmécanisme de levée des fonds extra-budgétaires est pro-posé.En mai 2015, elles ont convenu de mettre définitivement enplace l’Alliance sur les semences en Afrique de l’Ouest(ASIWA). Nul doute que cette dernière passera pour être, àleur entendement, une vraie plateforme comptant à la foisdes décideurs politiques, des gens du Secteur public, duSecteur privé ainsi que des Partenaires au développementqui partageront généreusement idées et expertise. Sanscompter que le Programme de productivité en Afrique del’Ouest (PPAAO/WAAPP) s’est, d’ores et déjà, engagé à finan-cièrement soutenir le développement d’un projet semencierdestiné aux Organisations de producteurs, comme le Réseaudes organisations paysannes et des producteurs de l’Afriquede l’Ouest (ROPPA).Entre temps, surviennent de nouvelles préoccupations aunombre desquelles on compte la clarification du nouveauconcept de ce Programme pour sa bonne compréhensionpar les acteurs nationaux, le soutien essentiel à apporter auxUniversités qui améliorent leurs curricula sur les nouvelles filières et l’exigence de la part de ces dernières d’une impor-tante capacité d’alignement sur les standards académiquesinternationaux.On y compte également le besoin impérieux d’installer uneuniversité sous-régionale tournée vers le Secteur privé, d’é-largir les bases de la nouvelle Alliance après une large consul-tation qui assure l’adhésion de nouveaux acteurs venant dudedans et du dehors de la sous-region, d’apprendre des ex-périences d’alliances entreprises par d’autres sous-regions,régions et continents.La collaboration avec l’Organisation régionale africaine

de la propriété intellectuelle (ORAPI) et…

Dans la même foulée, les parties prenantes ont examiné, defond en comble, l’exécution de la Politique agricole commune(PAC), du règlement semencier communautaire harmoniséet du Plan d’actions du Comité Ouest africain des semencesvégétales et plants (COASem). Il en a résulté la révélation selon laquelle, de 4 pays on estpassé à 10 qui ont effectivement publié ce règlement dansleur journal officiel et 300 experts en matière politique de 8 pays ont vu renforcées leurs capacités en approvision-nement variétal, en contrôle et en certification de qualité etphytosanitaire.Des préoccupations, nées des politiques semencières, ellesont retenu la nécessité de mettre au point une stratégie assu-rant l’harmonisation de cette PAC partagée par la CEDEAO,l’UEMOA et le CILLS, de plaider pour une politique commer-ciale qui ôte les taxes internationales sur les semences, deprocurer un appui aux services semenciers nationaux pourune mise en œuvre effective de la politique, de disposer d’un

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ECHOS DE LA RECHERCHE NATIONALE

Afrique de l’OuestEn 2014,

le Programme sur les semences n’a pas

fait les choses à moitié !

S’ILS S’ÉTAIENT CONCERTÉS, À OUAGADOUGOU, IL Y A DE CELAtout juste deux bonnes années, quand tout devait com-mencer et être lancé avec le Programme sur les

semences en Afrique de l’Ouest (PSAO/WASP), maintenant,il était temps de s’arrêter, se concerter à nouveau, cette foispour faire le point ! Eh bien, c’est la chose à laquelle toutesles parties prenantes de ce dernier se sont évertuées, du 13au 17 décembre 2014, à Lomé, à faire le bilan des résultatsobtenus et à jeter les bases des travaux de l’année à venir,c’est-à-dire 2015.Ayant répondu présentes à l’appel de ce Programme financépar le bureau Afrique de l’Ouest de l’USAID, elles se sontpenchées sur plusieurs sujets, dont les progrès réalisés sur

Prochain article : A quoi riment ces cinq structures organi-sationnelles ?

solutions d’accès aux services de vulgarisation aux fins d’aug-menter les rendements de leurs travaux.Le trosième et dernier principe, qui fait d’ASIWA comme unesource de continuité et non pas le corset d’un agenda deprojet particulier, est de faire en sorte qu’elle s’appuie surl’ensemble des connaissances collectées et programmes dedéveloppement. C’est en considération de tout ce qui précède que les auteursde l’étude recommandent la mise en place de cinq structuresorganisationnelles, quelque peu distinctes, devant constituerl’ossature de l’ASIWA. Ce sont la plateforme faîtière régio-nale, les affiliés nationaux, les groupes de travail basés surl’harmonisation des semences et des groupements de com-merce et la facilitation de marchés et de groupements desolutions d’investissement.

Contact : Ernest Assa AsieduCORAF/WECARD, BP 48 Dakar RP, CP 18523, Dakar, Sénégal Tél. : (221) 33 869 96 18 Fax : (221) 33 869 96 31E-mail : [email protected] Skype : ernestasieduInternet : www.coraf.org

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En conclusion, les participants ont adressé des recom-mandations à différentes instances à traduire en mesuresconcrètes. C’est ainsi qu’à l’endroit d’ASIWA, il est essen-tiellement attendu qu’elle soutienne les Universités qui ontbien besoin d’améliorer leurs curricula actuels, dans lesens de leur accommodation aux nouvelles filières et deleur capacité à se conformer aux standards internationaux.De même, elle doit tout faire pour que s’établisse le partena-riat Universités-Secteur privé et que soit installée l’ASIWAdans le délai prescrit. S’adressant toujours à la même instance en ce qui concernela politique et la règlementation, il lui est essentiellementdemandé d’amener le Secteur privé et les organisationsinternationales à devenir membres à part entière, statut quidevrait être validé à la prochaine rencontre du COASem,en mars 2015. Elle est également appelée à plaider pourune réforme politique commerciale qui harmonise la taxa-tion sur les semences, y compris les semences des cultu-res horticoles, à tenir à bras le corps les services nationauxsemenciers pour une mise en œuvre effective de la poli-tique semencière.

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ECHOS DE LA RECHERCHE NATIONALE

unique système national de quarantaine, de mobiliser les insti-tutions de recherche agricole pour appuyer l’élaboration decatalogues et de manuels de formation sur la règlementationet les procédures sur les semences. Et aussi de faire en sorteque le Secteur public s’y implique et soutient le Secteur privé,notamment en ce qui concerne la production de semences depré-base, et de dynamiser la synergie déjà existante entre lePSAO/WASP et le PPAAO/WAAPP en ce qui concerne lamise en pratique du règlement semencier communautaireharmonisé. Ont été également passées en revue les avancées notablesconstatées dans la production de semences de pré-base dunouveau matériel génétique et dans leur distribution, avec 55 tonnes remises à 70 entreprises semencières, compagnieset Organisations de producteurs. Leur minutieux examenmontre que les systèmes nationaux de recherche agricole ontbien bénéficié de l’installation de la production des semencesde pré-base répondant à la demande de semences de baseet de semences certifiées (voir tableau 1), les unités semen-cières des SNRA de l’assimilation des techniques appropriéesde production des semences de pré-base.

Tableau 1 : Volume de la production des semences de pré-base en 2014 et projections sur les années à venir

De même, 362 experts de 5 pays ont également profité del’enseignement des pratiques de labo, de la production, de latransformation, de la maintenance des semences, des procé-dures de livraison des variétés, de la coordination et de laplanification des semences de pré-base, tout comme de lacollaboration avec l’Organisation régionale africaine de lapropriété intellectuelle (ORAPI) et l’Organisation africaine dela propriété intellectuelle (OAPI) pour dynamiser les capaci-tés d’introduction de la gestion intégrée des ravageurs.

Le Secteur privé censé prendre le relais de cette tâche

Le développement de l’agro-business — 304 petites etmoyennes Entreprises (PME) de 6 pays — et le renfocementdes Associations nationales de commerce des semences(ANCS) n’ont pas été en reste, puisque les PME ayant tirétout bénéf du renforcement de leurs capacités techniques etcommerciales de réponse aux demandes en semences dequalité, les ANCS du renforcement de leurs capacités d’or-ganisation et d’exécution, de l’appui au développement dupartenariat public-privé ainsi qu’avec le Forum pur larecherche agricole en Afrique (FARA).De la même manière, le suivi-évaluation a été satisfaisantquand on se réfère aux réalisations auxquelles est parvenu le

PSAO/WASP. Dans la mesure où les méthodes d’enquête etd’analyse des données ont été pratiquées dans tous les pays,les mécanismes de mesure des résultats renforcés, les ap-proches de gestion et de quête de performances accompliestout aussi adoptées à l’échelle nationale et régionale, lescomposantes du système de suivi-évaluation appliquées, lescapacités des équipes nationales et sous-régionales duProgramme évaluées tout comme les impacts des formationstechniques reçues.Avec les Partenaires techniques que sont des Centresinternationaux de recherche agronomique — IITA, ICRISATet AfricaRice — du GCRAI (Groupe consultatif pour larecherche agricole internationale), il a été convenu d’ap-puyer la production des semences de pré-base du nouveaumatériel génétique tolérant au stress et adapté aux effetsdu changement climatique et leur livraison aux SNRA et auSecteur privé (conférer tableaux 2 et 3). Avec le ROPPA etl’ASFTA (Association africaine de commerce des semences), ila été respectivement conclu de coordonner un projetsemencier confié à l’ASPRODEP (Association sénégalaisepour la promotion du développement à la base) financé par

le PPAAO/WAAPP, de renforcer les capacités des ANCSsur financement du PSAO/WASP et d’abriter le bureauAfrique de l’Ouest de l’AFSTA.

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Concernant les semences de pré-base, elle doit déployertous les moyens face à la faible disponibilité des semencesde base, pour faire en sorte que le Secteur public puisseles produire et soutenir le Secteur privé censé prendre lerelais de cette tâche.En matière d’agro-business, l’ASIWA n’est pas au bout deses peines, car il va falloir prendre le taureau par les cornesdu partenariat Instituts nationaux de recherche-Secteurprivé, mais aussi celui du Secteur privé-Secteur privé, àl’instar de celui d’AFSTA-ROPPA. Il en va de la mêmechose du besoin de nouer celui entre le FARA et l’AGRA(Alliance pour une révolution verte en Afrique).Quant à ce qui touche au suivi et à l’évaluation, il est parti-culièrement attendu qu’elle apporte les preuves des gainsdu cheminement et des succès auxquels le PSAO/WASP

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Tableau 2 : Quantité de semences de variétés améliorées produites, en 2014

Tableau 3 : Nombre d’hectares ayant servi pour la production de semences améliorées, en 2014

est parvenu, sur le plan sous-regional, régional et interna-tional, et capitalise les impacts de ce dernier en tant quemodèle à dupliquer au niveau des systèmes semenciersafricains concernés.

Contact : Armand FayeCORAF/WECARD, BP 48 Dakar RPCP 18523, Dakar, Sénégal Tél. : (221) 33 869 96 18 Fax : (221) 33 869 96 31 E-mail [email protected] [email protected] : aramandfaye MY : armand.faye Internet : www.coraf.org

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Au PSAO/WASP, tout le mondese forme ! Cette fois, c’était autour des Tchadiens. L’objet deleur formation portait sur l’ex-amen technique des espèces etvariétés végétales devant êtreinscrites au catalogue national etla gestion de leurs données col-lectées. Cela s’est déroulé, enjuin 2014, à NDjamena, avec lacollaboration de l’Institut du Sahel

Les Tchadiens à l’école des techniques semencières et de la gestion de leurs données

Par Paul Senghor.

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Si « prévenir, c’est guérir », c’estbien pour cela que le Programmesur les semences en Afrique del’Ouest (PSAO) du CORAF/WECARD et le bureau Afrique del’Ouest de l’United States Agencyfor International Development(USAID) ont décidé d’effectuerune double évaluation de leursactivités relatives aux semences.A l’interne comme à l’externe. Al’interne, au sein du PSAO/WASP,dont ses coordinations nationales au Burkina Faso et auNiger, du Projet « Le futur nourrit le futur » de l’USAID/Afrique de l’Ouest. A l’externe, auprès des participants auxformations sous-régionales organisés par le PSAO/WASP.Ce travail de suivi-évaluation eut lieu, de fin mai à débutjuin 2014.En suivant les activités à mi-parcours de cette année, lePSAO/WASP a dépêché une mission, au Burkina Faso,puis au Niger, qui a jaugé les progrès accomplis par lescoordinations nationales dans la mise en œuvre du Pland’action 2014, a mené à terme l’évaluation qualitative desdonnées avec leur concours et a effectué une mini-étudeavec les participants aux multiples formations sous-régio-nales où tous les pays sont représentés.Ces multiples formations sous-régionales, dont cellestenues au Burkina Faso et Niger, sur la production dessemences de pré-base, le règlement communautairesemencier harmonisé de la CEDEAO (Communauté éco-nomique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), le dévelop-pement de l’agro-business, etc., ont été aussi des occa-sions rêvées de recueillir les avis des techniciens expertssur leur manière d’employer les concepts véhiculés par leProgramme sur les semences et de déceler les signesannonciateurs des effets produits sur le terrain. En fait, cesdonnées entreront en ligne de compte dans les bulletins deperformance trimestriels du Programme.D’une manière plus palpable, des avancées notables ontété notées. En effet, avec l’application du Plan d’actions2014, les coordinations nationales ont fait des progrès,dans les deux pays, et des recommandations sont formu-lées pour les aider à apporter les améliorations néces-saires à l’exécution des actions prioritaires.Au Burkina Faso, de l’avis de 10 producteurs privés semen-ciers sur les 32 participants interrogés, la mini-étude estconduite avec succès. Au Niger, la même réponse estempruntée par les 21 participants interrogés. L’évaluation qualitative des données, quant à elle, a étérondement menée et a abouti à la collecte de documentsdevant alimenter le système de mise en évidence des don-nées agrégées en cours de mise en place au niveau sous-régional.

Burkina Faso et Niger :les évaluations à mi-parcours

sur les semences n’ont pas déçu !

Par Francis Ofoe KONU

En outre, les rencontres parallèles survenues entre cettemission du PSOA/WASP et les coordinations nationalesdans ces deux pays cette fois du Programme de producti-vité agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO/WAAPP), em-preintes d’une vigueur renouvelée, font espérer que lasynergie entre les deux Programmes sera tirée vers le haut.D’autant plus qu’au Burkina Faso, l’Institut de l’environ-nement et des recherches agricoles (INERA) a autorisé lacoordination nationale du PSAO/WASP de produire désor-mais des semences de pré-base, mais la question de leurscoûts exorbitants est en train d’empêcher tout accord pos-sible. Puisqu’en effet, la production de la variété de sorgho G3,qui doit prendre en compte celle des variétés G1 et G2, faitainsi monter en flèche le prix du kilo de G3 à 24 000 francsCFA comparé à celui du kilo de la même variété dans lesautres pays. Etant donné les préoccupations saisonnières,il y a lieu que se rencontrent les responsables de l’INERA,du PPAAO/WAAPP et du PSAO/WASP pour négocier à cesujet, afin que ce dernier puisse prendre une décision.Cela est d’autant plus vrai également qu’au Niger, paraccord conclu entre l’INRAN (Institut national de rechercheagronomique du Niger) et le PSAO/WASP, la production desemences a atteint pour le riz un record de 3 tonnes et pourle millet un record de 1,5 tonne. Les ayant toutes diffusées,on peut affirmer, sans risque d’erreur, que la fructueusecollaboration entre le PSAO/WASP et le PPAAO/WAAPPfait du Niger un pays à succès ainsi qu’un modèle. Et la col-laboration ne s’arrête pas là, car Il est heureux d’apprendrede la bouche du coordonnateur national du PPAAO/WAAPP que son unité de communication continuera desoutenir toutes les actions de cette nature du PSAO/WASP.Il s’avère donc souhaitable que les représentants des coor-dinations nationales des deux Programmes au BurkinaFaso et de l’INERA se rencontrent en vue d’échanger surcette question épineuse des coûts excessifs des semencesde sorgho. Leurs spécialistes de suivi-évaluation sont aussià appelés intensifier leurs efforts pour faire faire des pro-grès au Plan d’action 2014.

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Directeur de publicationHarold Roy-Macauley

Directeur de la rédactionAbubakar Njoya

Directeur adjoint de la rédactionAnatole Yékéminan Koné

Rédacteur en chefArmand Faye

Comité de rédaction et de lectureErnest Assah Asiedu; George Muluh Achu

Vincent Joseph Mama, Abdourahamane SangaréMbène Dièye, Hamadé Kagoné

Abdulai Jalloh, Niéyidouba LamienFolarin Sunday Okelola, Yacouba Diallo

Francis Ofoe Konu, Julienne KuiseuJérôme Konan Kouamé, Mika Ndongo

Mise en pagesNgor Sarr

Alassane Dia

Postage en ligneGorgui Alioune Mbow

Documentation, édition et diffusionCORAF/ WECARD

Version anglaise disponible

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ISSN : 0850 5810

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ECHOS DE LA RECHERCHE NATIONALE

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La production de semences est faitepour être distribuée, et largement…

C'était un amer vieux souvenir letemps où, partout, on faisait face àla pénurie sans nom des semen-ces de base ! Maintenant quenous en produisons, commentpeut-on comprendre qu'elles nesoient pas distribuées aux ayants-droit ? C'était, pourtant, le cas,dans certains SNRA, dont lesinstitutions ont été financière-ment soutenues par le PSAO/ Par Folarin Sunday Okelola

(INSAH) du Comité inter-Etats de lutte contre la sécheres-se (CILSS).Deux épreuves sont exigées aux régulateurs formés pourrendre effective cette inscription : l’épreuve des caractèresdistinctifs, de l’homogénéité et de la distinction qui permetd’identifier précisément la variété candidate et l’épreuvede la valeur agronomique et technologique qui sert àsavoir dans quelle mesure elle est utilisable.Une formation pratique, disons plus manuelle, lui a suc-cédé pour inculquer aux chercheurs sélectionneurs desaptitudes à se servir de l’outil de gestion informatique desdonnées de catalogue, spécialement conçu par le SeedScience Center de l’Université de l’Etat d’Iowa des Etats-Unis pour la Commission de la CEDEAO (Commissionéconomique des Etats de l’Afrique de l’Ouest).Cette dernière formation pratique est censée leur donnerl’aptitude à générer les données nécessaires au dévelop-pement ou à la mise à jour du catalogue qui, rappelons-le,relève de la seule responsabilité du Comité national decommerce des semences (CNCS), dont le secrétariat estassuré par le Service semencier national en charge ducontrôle et de la certification des semences.Ficelés, les thèmes de tous les deux volets de cette for-mation vont de l’introduction générale à l’examen de ladistinction, de l’homogénéité, de la stabilité et à l’hamoni-sation des obtentions végétales, en passant par le modèledes principes directeurs pour la conduite du contrôle decet examen des variétés candidates de riz, de maïs, desorgho, de mil et l’introduction à l’épruve de la valeuragronomique et technologique des variétés candidates àl’inscription au catalogue national.Mais le fait que le Tchad soit à la fois membre du CILSS,donc de la CEDEAO, et se situe en Afrique centrale, doncmembre de la CEMAC (Communauté économique desEtats d’Afrique centrale), ne constitue-t-il pas un problè-me ? Loin s’en faut. C’est tout bénéf pour lui, d’autant quele règlement semencier communautaire harmonisé enplein chantier, en Afrique de l’Ouest, ne sera certainementpas différent, sur le fond, de celui de l’Afrique centrale quiest en préparation.

WASP. D'où la mission de supervision que ce dernier adépêché, au Ghana, Burkina Faso et Niger, en juillet2014.

Coraf Action

Lettre d’information trimestrielle du Conseil Ouest et Centre africain pour la recherche et le développement agricoles. Le CORAF/WECARD est une association internationale a but non lucratifnée, en mars 1987, et regroupe actuellement 22 Systèmes nationaux de recherche agricole (SNRA) de la sous-région. Il s’appelait alors la Conférence des responsables de recherche agronomique africains etfrançais, changée, en 1995, en Conférence des responsables de larecherche agricole en Afrique de l’Ouest et du Centre, puis, en son actuelnom, en 1999. Le CORAF/WECARD a pour vision et pour mission la réduction durable de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire par une augmentation de la croissance économique induite par l’agriculture et l’amélioration durabledu système de recherche agricole, de la productivité, de la compétitivité etdes marchés par la satisfaction des principales demandes des acteursadressées aux SNRA.Parmi celles-ci, les données et informations scientifiques vulgarisées quevéhicule, depuis octobre 1996, Coraf Action éditée avec à travers leProgramme sur les semences en Afrique de l’Ouest du CORAF/WECARD,le présent appui financier bureau Afrique de l’Ouest de l’USAID (UnitedStates Agency for International Development).

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NOTE DE LECTURE

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Rapport final. Evaluationdes capacités des labora-toires nationaux et régio-naux d’Afrique de l’Ouestqui pourraient servir decentre d’excellence de laCEDEAO et du CORAF/WECARD en biotechnolo-gie et biosécurité. ParAbdourahamane Sangaré, deCôte d’Ivoire.Après avoir abordé, dans leséditions antérieures, les forceset faiblesses des capacitéstechniques des principaux la-bo des SNRA et Institutionsinternationales exerçant dansla biotechnologie et la biosécu-rité en Afrique de l’Ouest, ducontexte sous-régional, régio-

nal, continental et mondial ain-si que des raisons qui justifientl’entreprise d’une telle étude,puis de ce qu’est la biotech-nologie, ce document, de laplus haute importance pour le CORAF/WECARD (www.coraf.org) et la CEDEAO(Communauté éco-nomiquedes Etats de l’Afrique del’Ouest), a commencé, dans laprésente édition, à nous fairemieux connaître ses multiplesapplications dans la vie detous les jours.Après son application en amé-lioration génétique et en géno-typage, poursuivons par celleen cartographie génétique, enidentification des quantités de

lipides surfaciques (QLS, por-tions d’ADN) et en caractéri-sation des gènes. Ici, lechercheur recherche, dans lacartographie génétique, cesQLS impliquées dans l’expres-sion d’un caractère agrono-mique donné et les utilise,chez les jeunes plants, com-me des indices permettant desélectionner ce caractère. Ensuite, il les clône, en fait leséquançage et les compare àd’autres gènes connus. Decette comparaison du degréd’homologie ou de similaritéentre les séquences du nou-veau gène d’intérêt agrono-mique et celles des banquesde gènes permet de caracté-

S'il est vrai que prennent du temps et du capital les progrèsen matière de génération de semences, leur préfinancementest tout aussi obligatoire. Surtout en ce qui concerne l'ap-provionnement des semences de pré-base.C'est la raison pour laquelle, en 2013, le PSAO/WASP a misdes fonds à la disposition du Crop Research Institute (CRI)et du Savannah Agricultural Research Institute (SARI) duGhana, de l'Institut sénégalais de recherche agricole (ISRA),et de l'Institut national de recherche agronomique du Niger(INRAN), pour qu'ils produisent des semences de pré-basede riz, de maïs, de sorgho et de niébé. Tout en exigeantqu'elles soient distribuées aux organisations et au Secteurprivé censés produire les semences de base.Car est restée longtemps sur place, dans les magasins, laproduction de 11,24 tonnes de riz, de 1,2 tonne de sorgho,de 2 tonnes de millet, de 2,47 tonnes de maïs et de 2 tonnesde niébé, au Ghana et Niger. Heureusement que la mission est arrivée à ses fins. Dansces trois pays, en effet, toutes les dispositions sont prises,telle la signautre des contrats de production entre le Secteurpublic et le Secteur privé. Les partenaires de ce dernier sontbien identifiés, qui s'engagent à effectivement utiliser la pro-duction de 2014 en 2015.L'Institut de l'environnement et des recherches agricoles(INERA) du Burkina Faso, avec qui aucun contrat n'a pu êtrecontracté en 2013 du fait des coûts exorbitants de la pro-duction des semences de pré-base, des efforts ont été faits,de part et d'autre, pour relever ce goulot d'étranglement. Avec les acteurs ghanaéns, il est conclu la production de14,9 tonnes de semences de base sur 14 hectares, dont 8,9tonnes de riz sur 6 hectares, 3,5 tonnes de maïs sur 4,5hectares, 1,5 tonne de sorgho sur 2,5 hectares et 1 tonne deniébé sur 1 hectare, que certains ont commencée. Au CRI,le Secteur privé, qui a pris le relais, traîne les pieds, bien qu'ilrassure que toutes les semences serviront, en 2014, lors de

la petite saison culturale qui commence toujours en sep-tembre-octobre. De son côté, les gens de la mission ac-ceptent l'introduction des variétés tolérantes à la sécheresse,d'autant que le Secteur privé les demande pour cette mêmeannée.Les recettes, provenant de la vente des semences, ont étéplacées ou domiciliées, sous forme de fonds de roulement,au sein des institutions, en vue de leur assurer une certainedurabilité. Cela ne suffisant pas, il a été rappelé à leursreprésentants que les activités de production devront impéra-tivement débuter sans retard et actes préjudiciables auxrésultats à signaler avant et non après la production.Au SARI, où la production de semences de riz, de maïs et desorgho a atteint le bon rendement de 8,24 tonnes, en 2013,l'essentiel de celle de semences de pré-base a été écoulée.Dès lors, il mérite bien le soutien que lui apporte le ProjetATTP financé par l'USAID en matière d'installation de dis-positif de production irriguée de semences.Les acteurs nigériens, quant à eux, ils en ont produit déjà, entout et pour tout, 15,6 tonnes sur 13,2 hectares, soit 7,2 ton-nes de riz sur 2,2 hectares, 2,4 tonnes de sorgho sur 4 hec-tares et 6 tonnes de millet sur 7 hectares. L'INRAN, à luiseul, en a fait 5,5 tonnes de riz et de millet, en 2013. Ce quiest d'autant plus appréciable qu'une bonne partie de la pro-duction de semences de base, surtout du sorgho, a été dif-fusée. A tel point qu'un accord pour la production de la mêmequantité totale, en 2014, a été conclu et déjà mis en chantier.Les acteurs burkinabè ont accepté de discuter le budget et larevue des coûts avant le mois de juillet, pour que commencela production. Pour juguler cette lenteur, tout le monde s'y estmis, c'est-à-dire les Centres internationaux de rechercheagronomique, la Coordination régionale du PPAAO/WAPP(Programme de production agricole en Afrique de l'Ouest),l'unité semencière, le Secteur privé. L'union ne fait-il pas laforce ?

riser le gène type recherché.De la sorte, il peut, maintenant,s’en servir pour le ciblage et lasélection des variétés ainsique la transformation desplantes qui peuvent devenirtransgéniques sous formed’OGM (Organismes géné-tiquement modifiés). Prochains articles : les applica-tions de la biotechnologie quesont le dépistage et l’étude despathogènes chez les animaux etles plantes ; la multiplication d’indi-vidus et la conservation desressources génétiques ; la trans-formation des plantes pour l’ob-tention des OGM ; la biotechno-logie appliquée aux ressourcesanimales et halieutiques.