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CONSTRUIRE UN PROJET D'ESPACE-TEST AGRICOLE DANS LE GERS Guide méthodologique Guide réalisé par l’ADEAR du Gers et financé par le Conseil Général du Gers dans le cadre du Programme départemental d’insertion 1

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CONSTRUIRE UN PROJET

D'ESPACE-TEST AGRICOLE

DANS LE GERS

Guide méthodologique

Guide réalisé par l’ADEAR du Gers et financé par le Conseil Général du Gers

dans le cadre du Programme départemental d’insertion

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Avant propos

La profession agricole est confrontée à la problématique du renouvellement de ses générations. Depuis les années 50, la diminution du nombre d'agriculteurs est constante et parallèlement on observe un accroissement de la taille des exploitations et de leur valeur. Dans le Gers, le nombre d'agriculteurs a été divisé par deux (soit près de 10 000 agriculteurs en moins) entre 1970 et 2010 (source recensement agricole AGRESTE). La transmission des fermes est de plus en plus difficile. Moins d’enfants d'agriculteurs désirent reprendre l’exploitation familiale. Une part importante d'agriculteurs sont sans successeurs connus et ces exploitations, toujours plus grandes, sont inabordables pour bien des candidats.

Les acteurs du territoire sont de plus en plus conscients de l'importance de la question de l'installation agricole. Cette diminution du nombre d'actifs a des incidences sur l'économie du département, sur l'accès aux populations à des productions locales de qualité mais aussi sur la dynamique et l'entretien d'un territoire rural comme le Gers. Il existe pourtant un réservoir d'installations possibles, viables, avec un marché porteur, mais qui ne se concrétisent pas par un manque de soutien adapté. En effet, les porteurs de projet, candidats à l'installation hors cadre familial, rencontrent des difficultés car ils ne correspondent pas à la « norme » : installation progressive sur des petites fermes diversifiées, candidat en reconversion professionnelle ou de plus de 40 ans... Au delà des difficultés communes à tout projet d'installation (formation, étude économique, commercialisation...), s'ajoutent des problèmes particuliers inhérents aux spécificités de l'agriculture (accès au foncier), aux difficultés d'accès au service d'accompagnement classique (parcours aidé notamment) et au caractère souvent « atypique » des projets ne s'insérant pas dans des filières organisées.

Espace-test, encore appelé couveuse agricole, est un dispositif qui permet à des porteurs de projet de tester une activité agricole grandeur nature avant une véritable installation. Il s'agit de sécuriser le parcours d'installation par la mise à disposition d'une période et d'un lieu nécessaires au test de l'activité. Actuellement, il n'existe pas dans le département gersois d’espace-test agricole. Si ces dispositifs ont montré leur efficacité dans les secteurs de l'artisanat ou des services, les espaces-test agricoles sont relativement récents et offrent, aujourd’hui seulement, les premiers retours d’expériences sur le plan national.

Les structures souhaitant créer un espace-test agricole se trouvent confrontées aux importantes spécificités du milieu agricole (statuts, besoin de foncier, formation agricole...) sans avoir nécessairement les contacts de professionnels pour les aborder. Le Conseil Général du Gers s'intéresse de près à la question des espaces-test agricoles pour notre territoire et particulièrement pour l’ouest du département gersois. L’étude d’opportunité réalisée par l'ADEAR du Gers a permis l’élaboration de ce guide destiné à fournir un appui méthodologique aux structures intéressées par la création d’un espace-test agricole dans le Gers.

Les acteurs des espaces-test agricoles s'entendent sur une définition commune à cet outil : « un dispositif levier pour l'installation de nouveaux agriculteurs qui répond à une vision commune pour le développement des territoires : produire une alimentation de qualité dans un environnement préservé, relocaliser la fonction alimentaire et créer de l'emploi durable ». Pour relever le défi de l'installation, il est nécessaire de construire des stratégies innovantes qui valorisent la compétitivité des installations qui restent encore marginalisées sous le terme d'atypique. Cette orientation doit s'appuyer sur la cohérence projet-candidat-territoire. Ce travail de fond nécessite le renforcement et la concertation des acteurs mobilisés sur la question de l'installation et de l'emploi sur le territoire.

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Table des matièresEspace-test : principes et enjeux .....................................................................................................................................................................7Éléments de définition.................................................................................................................................................................................7Enjeux de l'espace-test agricole..................................................................................................................................................................7Les étapes à la création d'un espace-test agricole......................................................................................................................................8Quelle volonté, quels objectifs ?.................................................................................................................................................................8Quelle gouvernance ?....................................................................................................................................................................................8Dans quelles conditions mettre en œuvre l'espace-test ?....................................................................................................................8Quelles gestion et organisation au sein de l'espace-test ?...................................................................................................................8Quelles modalités en sortie d'espace-test ? ............................................................................................................................................8Missions de la couveuse agricole....................................................................................................................................................................9Ses finalités .....................................................................................................................................................................................................9Ses objectifs ....................................................................................................................................................................................................9Ses fonctions ..................................................................................................................................................................................................9Le Contrat d'appui au projet d'entreprise (CAPE).....................................................................................................................................10Principe..........................................................................................................................................................................................................10Bénéficiaire du CAPE..................................................................................................................................................................................10Le début d'activité économique du couvé............................................................................................................................................10Contenu du CAPE.........................................................................................................................................................................................11Montage juridique, fiscal et social de la couveuse agricole...................................................................................................................12Statuts juridiques de la couveuse agricole............................................................................................................................................12Fiscalité applicable à l'espace-test...........................................................................................................................................................14Spécificité du volet social..........................................................................................................................................................................15Statut et droits du porteur de projet......................................................................................................................................................17Gestion de la couveuse agricole ...................................................................................................................................................................18Gestion comptable......................................................................................................................................................................................18Relation entre le couvé et la couveuse...................................................................................................................................................18Responsabilité vis à vis des tiers.............................................................................................................................................................18Risque professionnel..................................................................................................................................................................................18Couverture d'assurance.............................................................................................................................................................................19Diversité des espaces-test agricoles.............................................................................................................................................................20Le test d'activité chez des agriculteurs..................................................................................................................................................20Les coopératives d'activités et d'emploi (CAE)......................................................................................................................................21Le profil des porteurs de projet et leur accompagnement....................................................................................................................22Profils des porteurs de projet...................................................................................................................................................................22Les compétences d'un chef d'exploitation............................................................................................................................................23Phases de maturation du projet..............................................................................................................................................................24Sélection des porteurs de projet..............................................................................................................................................................25Rôle de l’accompagnement et conditions d'accueil...........................................................................................................................26Sortie de l'espace-test.................................................................................................................................................................................28Exemple de la Coopérative d'Installation en Agriculture Paysanne (CIAP) en Loire-Atlantique..............................................28Le Foncier et les moyens de production.....................................................................................................................................................29Adaptation des moyens de production au test...................................................................................................................................29Conditions d'exploitation et de mise à disposition ............................................................................................................................29Acquisition des moyens de production par le porteur de projet....................................................................................................30Les financements possibles............................................................................................................................................................................33Définition des besoins de l'espace-test..................................................................................................................................................33Financements publics................................................................................................................................................................................33Autres financements mobilisables..........................................................................................................................................................34Stabilité financière de l'espace-test ........................................................................................................................................................34La gouvernance dans l'espace-test................................................................................................................................................................35Rôle de la gouvernance au sein des espaces-test................................................................................................................................35Montage d’un espace test agricole multi-partenarial........................................................................................................................35Les acteurs du territoire............................................................................................................................................................................36le Projet et son insertion territoriale ...........................................................................................................................................................37Composantes du territoire........................................................................................................................................................................37Conditions de pérennisation de l'installation agricole.......................................................................................................................39Moyens d’action des collectivités............................................................................................................................................................41Bibliographie et références utiles.................................................................................................................................................................43

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Espace-test : principes et enjeux

Éléments de définitionLa définition du terme espace-test agricole recouvre un périmètre important de dispositifs existants appelés : couveuse, pépinière d'entreprise, nids d'activités, ferme-école, coopérative d'activité et d'emploi... De façon générale, tous ces termes indiquent des dispositifs d'accompagnement de porteurs de projet candidats à la création d'entreprise basés sur le test de l'activité. Selon le Réseau National des Espaces-Test Agricole (RENETA), le test d'activité consiste à développer de manière autonome et responsable une activité agricole en grandeur réelle sur une durée limitée et dans un cadre qui réduit la prise de risque. Il permet d'évaluer le projet et la capacité de la personne à le mener, dans le but de décider de la poursuite, de l'ajustement ou de l'abandon du projet.A noter : Ce guide met en lumière la diversité des dispositifs espace-test ; toutefois, il a été choisi de développer plus spécifiquement la forme couveuse agricole.On distingue le terme de couveuse par le fait qu'il y a obligatoirement un contrat spécifique liant le porteur de projet et la structure couveuse : le Contrat d'Appui au Projet d'Entreprise (CAPE).

Enjeux de l'espace-test agricoleLes évolutions de l'agriculture ont des conséquences importantes sur le département gersois fortement empreint par ce secteur. Le Gers a besoin de rendre attractif son territoire par le développement d'emplois. Dans ce domaine, tout reste à créer et, c'est bien là, la richesse et le potentiel des zones rurales.La mise en place d'espace-test agricole constitue un challenge pour l'agriculture de demain. Fruit d'une volonté partagée sur le territoire, ce dispositif d'appui à la création d'activité s'insère dans une politique de développement durable contribuant à l'émergence d'une nouvelle économie plus écologique, plus humaine et une dynamique économique d'échelle relocalisée.

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Le Réseau National des Espaces-Test Agricole (RENETA) rassemble une diversité d'acteurs dynamiques autour des valeurs communes de l'économie sociale et solidaire et de l'éducation populaire. Il a pour mission de promouvoir le test d’activité pour l’installation agricole, de gérer, d’animer le réseau et de représenter ses membres. L'espace-test agricole doit (extrait de la charte RENETA) :- prendre en compte la diversité des parcours des porteurs de projet ;- veiller à la prise en compte du parcours personnel et professionnel du porteur de projet dans sa globalité ;- travailler dans le sens de l'autonomie de la personne ;- favoriser la transmission des savoirs, des compétences et des pratiques ;- être un outil d'intégration dans un réseau local et dans la profession agricole.

Les étapes à la création d'un espace-test agricole

Les espaces-test sont des dispositifs spécifiques qui allient à la fois un outil complémentaire de professionnalisation pour l'installation agricole et un outil pour développer une agriculture en adéquation avec les besoins du territoire. Le cheminement à parcourir pour construire un espace-test cohérent et performant passe par la réponse à plusieurs questions :

Quelle volonté, quels objectifs ?En s'intégrant dans une logique d'économie sociale et solidaire, l'espace-test va s'adresser à un public en difficulté dans l'accès à l'installation. Il convient de définir les besoins de ce public et ainsi le champ d'actions mis en œuvre par l'espace-test. En parallèle, il s'agit de déterminer l'ambition du territoire sur la question de l'installation et d'optimiser les initiatives déjà existantes.

Quelle gouvernance ?Plusieurs acteurs intervenant sur des secteurs différents et complémentaires peuvent s'allier dans cette ambition commune pour le montage, l'animation et le suivi de l'espace-test. La concertation des acteurs permet de déterminer le rôle et les apports de chacun, mais aussi d'envisager les évolutions des dispositifs actuels.

Dans quelles conditions mettre en œuvre l'espace-test ?La diversité des espaces-test existants laisse une latitude importante dans les conditions de mise en œuvre. La question renvoie à ce que l'espace-test peut offrir aux porteurs de projet, par définition : un espace physique et une période ressource adaptés au profil des porteurs de projet. Une série de choix dépendants des opportunités créées sur le territoire seront réalisés afin d'optimiser les conditions d'accueil : Sur quel foncier sera réalisé le test ? Quels équipements seront mis à disposition ? Il peut s'agir d'un lieu fixe dédié au test ou d'un lieu pérenne pour l'installation des porteurs de projet. Le lieu va aussi réunir des caractéristiques adaptés au projet tant sur le plan agronomique que sur sa localisation géographique (proximité des acteurs, des débouchés...). Quelles compétences sont nécessaires pour la gestion de l'espace-test et l'accompagnement des porteurs de projet ? Il sera opportun sur ce point d'associer des acteurs complémentaires et de créer ainsi des conditions favorables à l'insertion territoriale du projet. Avec quelles ressources financières ? Le montage financier, souvent complexe, de l'espace-test cherche à optimiser et à sécuriser le dispositif en répartissant les risques et en diversifiant les ressources mobilisées.

Quelles gestion et organisation au sein de l'espace-test ?Les espaces-test étant des dispositifs très spécifiques, le cadre légal dans lequel s'exerce l'hébergement juridique des activités de test entraîne une gestion particulière. La question des statuts et de la relation entre le porteur de projet et l'espace-test doivent être formalisées et nécessitent des outils de gestion et d’organisation appropriés et personnalisés.

Quelles modalités en sortie d'espace-test ? L'espace-test est un lieu d'échange favorisant l'insertion sociale et territoriale du porteur de projet. Le réseau d'acteurs mobilisés peut créer des conditions favorables pour pérenniser l'installation des porteurs de projet en sortie d'espace-test, notamment sur la question de l'accès au foncier.

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Missions de la couveuse agricole

La création d'une couveuse agricole revêt un caractère novateur, notamment dans le secteur agricole. Cette démarche vient, de façon complémentaire, renforcer les dispositifs existants de soutien à la création d'entreprise. L'esprit dans lequel ces dispositifs sont mis en œuvre a fait l'objet d'une circulaire du Ministère de l'emploi et de la solidarité1.

Ses finalités La couveuse vise dans sa mise en œuvre à soutenir des initiatives qui favorisent la création d’activités agricoles et répond aux réels besoins des candidats à l'installation.La couveuse n'est pas créée aux fins même de l'activité de la structure d'appui pour aboutir à une main d’œuvre gracieuse ou à des subventions, ni pour tester le porteur de projet en vue de la transmission d'une exploitation agricole. Ces derniers cas représentent, en effet, plus des contournements à des cadres juridiques existants qu'à une réelle volonté d'apporter un appui aux porteurs de projet et à leur installation par le test d'activités agricoles.

Ses objectifs La couveuse est un support transitoire pour le candidat à l'installation qui se confronte à la réalité de son projet professionnel. La couveuse agricole doit garantir aux porteurs de projet les conditions d'une insertion adaptée dans leur environnement social et économique :- en bénéficiant d'un apprentissage de compétences entrepreneuriales (prise d'initiative, gestion d'entreprise...),- par un accompagnement permettant d'évaluer par eux-même leur projet pour vérifier tant sa viabilité économique que sa vivabilité (adéquation du projet avec les finalités du couvé),- par un hébergement physique et juridique pour le test de leur activité en grandeur réelle limitant ainsi la prise de risque économique.

Ses fonctions Afin d'assurer un accompagnement personnalisé des porteurs de projet, les structures couveuses doivent réunir les compétences et les moyens adéquats en assurant trois types de fonctions : fonction pédagogique. Le porteur de projet va apprendre à entreprendre. Il s'agit pour la

structure espace-test d'accompagner le couvé à l'acquisition de compétences par le vécu de cette expérience et ainsi de le guider progressivement vers son autonomie. fonction de gestion, en structurant et délimitant les différentes activités de la couveuse,

principalement : celles propres à la structure (accompagnement, mise à disposition de biens...) et celles de production agricole du porteur de projet hébergée. fonction d’animation, en étant un outil de développement local pour le territoire et

d'insertion des porteurs de projet dans leur environnement professionnel.

La couveuse agricole vise à accompagner le porteur de projet en définissant un parcours d'apprentissage. L'hébergement juridique du projet est un des moyens mis en œuvre. Ce cadre légal permet aux porteurs de projet de tester leur activité économique sur une période limitée dans le temps.

1 CIR DGEFP n° 2000/16 du 26 juin 2000 relative au pilotage national de l’expérimentation “ couveuses d’activités ou d’entreprises ”

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Le Contrat d'appui au projet d'entreprise (CAPE)

Le CAPE, Contrat d'Appui au Projet d'Entreprise est le cadre reconnu (loi sur l'initiative économique de 2003, décret d'application de 2005 et circulaire administrative de 2006) pour régir les relations entre le porteur de projet et la couveuse agricole. Il permet de contractualiser l'entrée d'un porteur de projet dans la couveuse. Le CAPE ne relève ni d'un contrat de travail, ni du domaine de la formation professionnelle.

PrincipeLe CAPE est un contrat de droit privé écrit par lequel : la structure couveuse s'engage à fournir au bénéficiaire un programme d'actions en mettant à disposition un appui pédagogique, des moyens logistiques et des conseils personnalisés le bénéficiaire s'engage à suivre ce programme de préparation à la création et à la gestion de son activité économique.

Bénéficiaire du CAPELe bénéficiaire du CAPE, appelé communément « couvé » est une personne physique ayant un projet de création ou de reprise d'exploitation agricole. Sont exclus de ce dispositif les salariés à plein temps. Pendant la durée du CAPE, le porteur de projet peut conserver, sous certaines conditions, ses revenus sociaux (indemnités chômage, RSA...). Il bénéficie d’une couverture sociale et d’une protection en cas d’accident du travail ou de maladie professionnelle. Il bénéficie, en outre, des dispositions du code du travail pour l'hygiène, la sécurité et la santé.

Le début d'activité économique du couvéOn distingue deux temps dans le CAPE qui vont avoir des incidences en terme de responsabilité de gestion entre le couvé et la couveuse : avant le début d'activité économique, après le début d'activité économique.La loi impose au couvé de procéder à l’immatriculation de l’entreprise à partir du « début d’une activité économique », sans toutefois définir ce qu’il faut entendre par « début de l’activité économique ». En pratique, ce sont les parties qui doivent déterminer contractuellement la période de début d’activité en fonction de l’évolution du projet. L'Union des couveuses préconise que cette détermination fasse référence à des capacités, une autonomie et une régularité dans les revenus permettant au couvé de vivre dignement de son travail et de s’émanciper des revenus sociaux de substitution. La déclaration de début d'activité n'est d'ailleurs pas une obligation si les conditions ne le permettent pas.L’immatriculation peut intervenir pendant la durée du contrat d’appui et sans que cela entraîne rupture de celui-ci.

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Contenu du CAPELe CAPE est conclu par écrit pour une durée de 12 mois maximum, renouvelable deux fois également par écrit. Ce CAPE mentionne les dispositions prises entre la structure d'appui et le couvé définies à minima par la réglementation2 : - un programme d'actions visant à la préparation à l'installation et à la gestion d'une activité économique ;- les engagements respectifs des parties en distinguant d'une part, ceux prévus au début d'une activité économique et, d'autre part, ceux applicables après le début de cette activité ;- la nature, le montant et les conditions d'utilisation des moyens mis à la disposition du bénéficiaire par la structure ;- la nature, le montant maximal et les conditions des engagements pris par le bénéficiaire couvé à l'égard des tiers au cours de l'exécution du contrat CAPE ainsi que la partie qui en assume la charge financière à titre définitif ;- après le début d'une activité économique, les modalités et la périodicité selon lesquelles la structure d'appui est informée des données comptables du bénéficiaire ;- le montant, les modalités de calcul et le mode de paiement de la rétribution versée par le porteur de projet à la couveuse en contrepartie de ses services;- le cas échéant, les modalités de calcul ou le montant forfaitaire du versement d'une aide financière au créateur sous forme d'une rétribution ainsi que leur évolution éventuelle au cours de l’exécution du contrat. - les modalités d'une rupture anticipée du contrat CAPE.

Le Contrat d'Appui au Projet d'Entreprise est une pièce centrale pour déterminer les droits et les obligations entre le porteur de projet et la couveuse. Les engagements convenus reposent essentiellement sur les modalités de l'accompagnement, de la mise à disposition des moyens mais aussi sur les responsabilités des parties et leurs évolutions au cours de cette phase test. Afin de bien cadrer les stipulations prévues, des documents complémentaires nécessitent d'être annexés au CAPE, notamment le règlement intérieur de la couveuse et le contrat d'objectifs personnalisé.

2 décret n° 2005-505 du 19 mai 2005. Art. 1Er

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Montage juridique, fiscal et social de la couveuse agricole

On observe sur le territoire national une grande diversité des formes et des montages mis en œuvre pour la création des couveuses agricoles que ce soit par rapport aux profils des porteurs de projet, au devenir du foncier mis à disposition, aux statuts des personnes bénéficiaires, aux formes juridiques de la couveuse, aux modalités de mise en œuvre (structure porteuse au démarrage, conditions de mise en place, coopération-partenariat, etc).

L'examen et le choix des statuts juridiques, fiscaux et sociaux sont essentiels car ils induisent des règles de fonctionnement, des contraintes de gestion, des formalités et réglementations applicables. En amont, une analyse devra être conduite avec un questionnement de fond s'agissant essentiellement du profil des porteurs de projet ciblés et de la gouvernance au sein de la couveuse.

Statuts juridiques de la couveuse agricole

La couveuse agricole peut être formée à l'initiative d'une structure juridique ou bien être issue de la rencontre entre plusieurs structures qui créent la structure couveuse. Si cette dernière option est choisie, elle naît d'une volonté de gouvernance partagée et de complémentarités d'actions des structures fondatrices. Voir le chapitre consacré « Gouvernance de l'espace-test ».Particulièrement adapté aux couveuses, la législation3 a régit en 2003 un cadre juridique pour les porteurs de projet couvés en établissant le contrat d’appui au projet d’entreprise (CAPE). Si cette formule est choisie, la réglementation4 impose que la couveuse soit une personne morale. Ainsi, il est possible d'avoir une grande latitude dans le choix de la forme juridique :

● Association de type loi 1901,● Société de forme civile notamment les sociétés agricoles GAEC, EARL et SCEA, ● Société commerciale type SARL (société à responsabilité limitée) ou SAS (société par actions

simplifiée), ● Société coopérative type SCOP (société coopérative de production) ou SCIC (société coopérative

d’intérêt collectif), ● Structure de droit public (notamment les établissements publics d'enseignement).

D'après les expériences de terrain recueillies, les couveuses agricoles sont généralement constituées sous le statut associatif. Cette forme permet une facilité au démarrage avec des procédures administratives plus simples et un fonctionnement plus souple. Du reste, cette forme juridique pourra, au besoin, évoluer vers un autre statut.

3 LOI n° 2003-721 du 1er août 2003 pour l'initiative économique

4 Code de commerce - Article L127-1

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MEMO PRATIQUE

● Le statut juridique est la forme de l'entité (personne ou groupe de personnes) qui va développer une activité. La forme juridique choisie va entraîner des formalités administratives et l'application de certaines contraintes posées par le législateur.

● Le statut social est centré sur les personnes impliquées dans le projet. Il permet aux personnes qui travaillent de déterminer leur affiliation à un régime de protection sociale (maladie, retraite...) par une caisse d’assurance.

● Le statut fiscal définit le régime d’imposition (application des impôts auxquels la structure est assujettie).

Cas des associations● :

Fonctionnement : le principe fondamental d'une association repose sur l’obligation de non-partage direct ou indirect des bénéfices entre ses membres. Cela n'empêche pas l'association d'avoir une activité économique générant des bénéfices. Toutefois, il est nécessaire que le couvé ne soit pas membre adhérant de cette structure associative.

Formalités administratives : un dépôt des statuts en préfecture est exigé pour que l'association dispose de la personnalité morale. Les statuts devront mentionner dans l'objet de l'association l’existence d'une activité économique (celle mise en œuvre par le couvé) et d'une activité d'accompagnement. Une publication au Journal Officiel est ensuite réalisée. Les frais d'insertion sont définis annuellement et variables en fonction du type d'insertion (44€ pour une création, 31€ pour une modification5).

● Cas des sociétés coopératives d’intérêt collectif (SCIC) :

La préfiguration de cette société est généralement faite par une association. Fonctionnement : la SCIC est une forme sociétaire relativement récente6. Elle a pour objet la production de biens ou de services d’intérêts collectifs ayant un caractère d’utilité sociale. Cette société a un statut de société commerciale SA ou SARL et s'inscrit dans le fonctionnement des règles coopératives7 : répartition du pouvoir sur le principe 1 personne = 1 voix, affectation des résultats sous forme de réserves impartageables, etc. La spécificité du multi-sociétariat dans la SCIC est d'associer plusieurs catégories d'acteurs (dont obligatoirement salariés et bénéficiaires, et autres comme des collectivités territoriales, des associations, des bénévoles...) permettant ainsi à tous ses sociétaires d'avoir le même rapport à la coopérative et de décider ensemble.

Formalités administratives : En amont de la déclaration au CFE (voir paragraphe suivant), la structure SCIC devra élaborer et adopter ses statuts. Un travail important doit être réalisé pour établir la nature et le montant des apports par catégorie d'associés, signer les bulletins de souscription... Ces statuts doivent être enregistrés à la recette des impôts du siège social de la société et publiés dans un journal d’annonce légale.

A noter : en pratique, les formes en société d’exploitation agricoles telles que les GAEC ou EARL ne sont pas utilisées. En effet, ce choix comporte des contraintes liées au fait que les associés doivent être des personnes physiques, alors que, dans la plupart des cas, les couveuses agricoles sont généralement à l'initiative de personnes morales (association ou autres).

5 Arrêté du 11 décembre 2012 fixant le montant des rémunérations dues en contrepartie de diverses prestations fournies par la direction de l'information légale et administrative6 loi 2001-624 du 17 juillet 2001 7 loi n° 47-1775 du 10 septembre 1947 portant statut de la coopération

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Exemple de l'association BIOPOUSSES (50)

Objet de l'association : contribuer au développement socio-économique local ; créer et gérer une couveuse d’entreprises maraîchères biologiques ; accompagner la préparation de l’installation des "couvés" futurs chefs d’entreprises maraîchères biologiques ; mettre à disposition des couvés des moyens ; repérer et développer de nouveaux débouchés de proximité ; contribuer au développement de la consommation de légumes bio de proximité notamment dans la restauration collective par la formation et l’accompagnement des évolutions de pratiques culinaires, et de conception des menus, par la communication vers les consommateurs des restaurants collectifs, par l’organisation des producteurs fournisseurs locaux et autres démarches appropriées ; tester des techniques de production biologique, des formes de structuration et d’organisation ; les méthodes d’accompagnement à l’installation via une couveuse ; diffuser largement les résultats de ces tests techniques, commerciaux, organisationnels et méthodologiques ; contribuer à la qualité de l’eau, et au respect de l’environnement.

● Déclaration à réaliser :

La structure couveuse qui héberge le couvé est exploitante agricole. Elle devra ainsi déclarer son activité auprès du centre de formalité des entreprises (CFE) géré par la Chambre d'agriculture compétente pour le département siège de la structure à partir du formulaire M0 cerfa n° 11927*02. Cette procédure est en effet nécessaire pour que la couveuse puisse : employer un ou plusieurs salariés, avoir une activité économique lucrative l’assujettissant fiscalement et être bénéficiaire d'éventuelles aides publiques mais aussi, dans le cas des sociétés, pour l'immatriculation au Registre du Commerce et des Sociétés.La structure sera inscrite au répertoire SIRENE et titulaire des différents identifiants administratifs délivrés par l’INSEE (numéros SIREN, SIRET et code APE).

Fiscalité applicable à l'espace-test

En terme fiscal, la couveuse agricole est soumise aux impôts commerciaux, de part l’existence d'une activité dite lucrative au profit du porteur de projet, quand bien même la couveuse ne rechercherait pas de profits pour elle-même8(cas des associations). On distingue trois types d'imposition en matière fiscale :

- Impôt sur les sociétés (IS) : la couveuse est redevable de l'impôt sur les sociétés dès lors qu'elle génère un bénéfice. Cet impôt s'élève à 15% du bénéfice jusqu'à 38 120€ de résultat par exercice et à 33% au delà. En absence de bénéfice de la structure, l'impôt n'est pas appelé.Dans tous les cas, la couveuse doit déclarer son résultat (au plus tard dans les 3 mois suivant la clôture de son exercice) à l'aide du formulaire Cerfa n°11084*14 et d'une liasse fiscale.

- Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) : La couveuse doit procéder à la facturation de la TVA sur les produits et services vendus. Le taux applicable est variable en fonction du type de produits concernés. D'un autre côté, la structure récupère la TVA facturée par ses fournisseurs.Par ailleurs, si les recettes annuelles ne dépassent pas 46 000 €, la couveuse a la possibilité de ne pas être assujettie à la TVA (sur option).

- Contribution économique territoriale (CET) : cet impôt se compose de : une cotisation foncière des entreprises déterminée en fonction de la commune et dont le

montant forfaitaire est généralement compris entre 200 et 600 €, une cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises qui est due lorsque le chiffre d’affaires

annuel est supérieur à 500 000 €.

8 Instruction fiscale 4 H-5-98 du 15 septembre 1998

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● Possibilités d'exonération fiscale pour les associations

L'exonération fiscale n'est pas toujours recherchée au sein d'une couveuse. En effet, la fiscalité agricole permet de récupérer bien souvent un solde de TVA non négligeable lors de l'achat de fournitures et surtout de matériel.

- Sectorisation fiscale des activités de la structure :Pour les associations couveuses, il est possible de créer une sectorisation de leurs activités qui permet d'avoir un traitement fiscal différencié de celles-ci sous certaines conditions. L'intérêt de cette sectorisation est d'être soumis aux impôts commerciaux uniquement pour les activités lucratives de l'association. En pratique, on peut se trouver dans plusieurs cas : soit l'association (sans but lucratif) déjà existante, créant une couveuse, distingue un secteur lucratif pour cette nouvelle activité (comprenant les activités économiques de production et les activités d'accompagnement du porteur de projet), soit, au sein même de l'activité de la couveuse, est créé un secteur lucratif comprenant uniquement les activités économiques du porteur de projet. Ainsi, l'activité d'accompagnement est considérée comme non lucrative et non concurrentielle et de ce fait non fiscalisée. Dans ce dernier cas, il convient d’être assez prudent en demandant préalablement un avis aux services des impôts (rescrit fiscal). En effet, il est possible que la fonction d'accompagnement du porteur de projet soit considérée comme une activité ayant pour objet principal le développement d'une clientèle ou l'accroissement des résultats de l'activité lucrative du porteur de projet. Dans ce cas, d'après une instruction fiscale9, la sectorisation fiscale serait remise en cause.

- Régime de franchise fiscale :Les associations qui exercent accessoirement une activité lucrative et dont le montant des recettes d’exploitation encaissées au cours de l’année civile au titre des activités lucratives n’excède pas 60000 € peuvent bénéficier d'une exonération des impôts commerciaux. Ainsi, l'application de cette franchise va s'apprécier en fonction de l'interprétation du périmètre des activités lucratives de l'espace-test. Là aussi, il est conseillé de demander préalablement l'avis des services fiscaux.

Spécificité du volet socialLe contrat d'appui au projet d'entreprise (CAPE) est le mode de contractualisation le plus adapté pour régir le fonctionnement entre la couveuse agricole et le porteur de projet. Dans ce cadre, le statut social du porteur de projet est très spécifique. En effet, c'est la loi du 1er août 2003 qui va régir, pour une durée limitée, un statut à mi-chemin entre celui d'un salarié et celui d'un chef d'entreprise.La couveuse va donc devoir répondre à des obligations d'affiliation, de déclaration et de paiement de cotisations sociales.

D éclaration auprès de la caisse MSA : La déclaration du bénéficiaire du CAPE auprès de la MSA doit être réalisée par la couveuse à l'aide d'un formulaire spécifique, distinct de la déclaration préalable à l’embauche. En effet, sur le plan juridique, le porteur de projet n'est pas considéré comme un salarié puisque non titulaire d'un contrat de travail pour son activité. La couveuse devra également faire part à la MSA des éventuels renouvellements ou/et ruptures du CAPE.

9 Instruction fiscale 4 H-5-06 du 18 décembre 2006

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Déclaration de conclusion d’un CAPE : à télécharger sur www.msa.fr/lfr/documents/98820/0/Formulaire+CAPE.pdf

Affiliation au régime social agricole : Le porteur de projet, pendant la durée du CAPE, relève du régime social agricole en tant que salarié10. Cette affiliation va permettre au porteur de projet de bénéficier des prestations sociales en matière d’assurance maladie, maternité, invalidité, décès, vieillesse, accident du travail/maladie professionnelle et assurance chômage.

Paiement des cotisations et contributions sociales : Pendant la durée du CAPE, la couveuse doit s'acquitter des cotisations et contributions pour le compte du couvé. Celles-ci sont appelées sur la base des rétributions versées au couvé et du taux commun applicable en fonction des différentes branches (assurances sociales agricoles, cotisations d'allocations familiales, chômage, contributions sociales...). De façon générale, on retiendra : Montant de la cotisation = Assiette X taux applicableL'assiette de base correspond aux éventuelles rétributions versées au porteur de projet. Ces rémunérations prévues dans le CAPE sont : soit celles versées par la couveuse au couvé avant le début de son activité économique, soit des recettes hors taxes générées par l'activité déduction faite des frais liés à l'exercice de l'activité (frais de locations des moyens nécessaires, achats de fourniture et de service...) perçues par le couvé.En l'absence de rémunération versée au couvé ou prévue dans le contrat CAPE, les cotisations ne sont pas dues, à l’exception de la cotisation accident du travail et maladie professionnelle 11. Cette cotisation est calculée sur la base d'une assiette forfaitaire.

De part son statut spécifique, le couvé bénéficiaire d'un CAPE, contrairement à un salarié, n'est pas affilié au régime de retraite complémentaire.

Chaque trimestre, la couveuse doit déclarer à la MSA le montant de l'assiette servant au calcul des cotisations au moyen de la déclaration trimestrielle des salaires (DTS), ou de la déclaration dématérialisée de données sociales (N4DS).

Mesure d'exonération du dispositif de l'ACCRELe couvé peut, sous certaines conditions12 liées à son statut, être éligible à l’ACCRE (aide aux chômeurs créateurs et repreneurs d’entreprise). L'ACCRE consiste en une exonération de certaines charges sociales pendant un an. Cette exonération s’applique soit sur les cotisations sociales versées par la structure à compter de la date où le couvé sous contrat CAPE a procédé à sa déclaration de début d'activité, soit sur les cotisations dues par le jeune installé suite à la fin du contrat CAPE lors de son affiliation au régime des travailleurs non-salariés.Cette exonération ne porte que sur certaines cotisations (assurance maladie/ maternité/ invalidité/ décès, prestations familiales et assurance vieillesse de base) et sur la partie des revenus ne dépassant pas 120 % du Smic en vigueur au 1er janvier (20 595€ pour 2013).

10 Article L. 722-20 modifié du code rural

11 Arrêté du 18 février 2008 relatif à la cotisation accidents du travail et maladies professionnelles due pour les personnes bénéficiaires du contrat d'appui

12 voir conditions d'éligibilité définies à l'article L5141-1 du code du travail

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Statut et droits du porteur de projet

● Maintien des indemnités chômage et des minimas sociaux : Le porteur de projet en contrat CAPE continue à percevoir ses allocations de retour à l'emploi (ARE) ou ses allocations de soutien spécifique (ASS) ou le revenu de solidarité active (RSA) durant toute la durée du contrat dans la limite de ses droits et en tenant compte des conditions de cumul (dans le cas où le couvé perçoit un revenu).

● Ouverture de droit à l’assurance chômage : le porteur de projet en CAPE peut s'ouvrir des droits à l’assurance-chômage dans le cas où il perçoit une rétribution. Ces droits pourront ainsi être activés dans le cadre d'une demande d'ARCE (si la personne crée son activité) ou d'ARE (si la personne abandonne son projet).

● Imposition sur les revenus : Les éventuelles rétributions perçues par le couvé en contrat CAPE sont, selon la pratique la plus répandue, déclarées dans la catégorie des traitements et salaires. Toutefois, aucune disposition n'est explicitement prévue sur la nature fiscale de ces rétributions.

● Éligibilité aux aides à l'installation agricole : Bien que dans une situation réelle de production, le porteur de projet sous contrat CAPE n'est pas éligible aux aides à l'installation telles que la DJA (Dotation des Jeunes Agriculteurs), l'aide à l'installation progressive du Conseil Régional ou l'aide du Conseil Général du Gers pour les jeunes installés. C'est seulement après son immatriculation et sous les conditions spécifiques de chaque aide (capacité professionnelle, âge, atteinte de revenu, surface d’installation…) que le porteur de projet pourra être éligibles à ces différentes aides.

● Aide à la formation : Durant la phase test, le porteur de projet souhaitant réaliser des formations professionnelles courtes (c'est même fortement conseillé) peut solliciter la prise en charge des frais de formation par le Vivea (fond de formation des agriculteurs). Pour ce faire, le porteur de projet va demander au Point Info Installation géré par les Chambres d'agriculture une attestation lui permettant de justifier de son statut de porteur de projet candidat à l'installation agricole.Le cas échéant, Pôle Emploi peut également, sous certaines conditions, prendre en charge les frais de formation.

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BESOIN DE PLUS D'INFOS ?

● Un service compétent :Le Réseau National des Espaces-Test Agricole (RENETA)53 rue de la Pardige - 43100 BRIOUDE Tel.04 71 74 97 81 – Mail. [email protected]

● Une ressource conseillée :Étude juridique, fiscale et sociale concernant les couveuses en agriculture - Francis VARENNES Juriste-Fiscaliste, Edition IPSO-Facto - Edition Septembre 2012

Gestion de la couveuse agricole La couveuse agricole est soumise à différentes obligations et responsabilités émanant de sa fonction de gestion. Aussi, l'hébergement juridique du porteur de projet implique une certaine prise de risque par la couveuse.

Gestion comptableLa couveuse doit tenir une comptabilité analytique permettant de séparer l'activité économique des différents couvés. Elle assure la production des documents comptables (au terme de chaque exercice). La liasse fiscale comprend un bilan, un compte de résultat et différents documents complémentaires.

Relation entre le couvé et la couveuse• Rétribution du couvé

Certaines couveuses octroient une rétribution pour le couvé basée sur son activité économique et soumise à cotisations sociales et patronales. Le montant de cette rétribution peut alors être calculé ainsi :Chiffre d'affaire généré par l'activité du couvé – (charges + frais de couvage) = BaseBase – (cotisations sociales et patronales) = rétribution nette

• Contributions du couvéLes éventuelles contributions demandées au couvé sont très variables en fonction des moyens mis à disposition par la couveuse : contribution fixe à l'année, contribution sur le chiffre d'affaire généré, contribution progressive....

• Risque économiqueGénéralement, les couveuses prévoient que le couvé ne puisse pas effectuer de grosses sorties d'argent sans autorisation. Cette disposition figure en annexe du contrat CAPE.

• Risque sociaux Le couvé sous contrat CAPE n'a pas la possibilité de saisir le conseil de prud'hommes en cas de contentieux contrairement à un contrat de travail qui crée un lien de subordination entre l'employeur et l'employé. Les difficultés éventuelles survenant entre la couveuse et le couvé relèvent de la compétence des juridictions civiles, suivant les règles de droit commun.

Responsabilité vis à vis des tiersOn distingue deux niveaux de responsabilité en fonction du début d'activité :- Avant l’immatriculation du couvé, la couveuse est responsable des engagements pris par le porteur de projet à l'égard des tiers,- Suite à l'immatriculation de l'entreprise, la couveuse et le couvé sont solidairement responsables des engagements pris par le porteur de projet à l'égard des tiers.Par ailleurs, le porteur de projet doit indiquer sur les factures, les bons de commande, les documents publicitaires ou toute autre correspondance commerciale qu'il bénéficie d'un CAPE. Il doit aussi mentionner sur ces documents la dénomination sociale, le lieu du siège social et le numéro d'identification de la structure qui l'accueille, ainsi que la date de fin du CAPE.

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Exemple : La coopérative Terracoopa facture cette contribution à 1000€ / an / porteur de projet

Risque professionnelLe code du travail oblige tous les exploitants recevant des travailleurs (dont porteur de projet en CAPE) à évaluer les risques professionnels. Cette démarche consiste à identifier et à prévenir les situations de travail susceptibles d’entraîner des accidents et des maladies professionnelles, et se formalise par la production d'un document unique d'évaluation des risques (DUER). Ce document est à conserver sur l'exploitation et à tenir à la disposition des services de la MSA et de l'Inspection du Travail.La MSA peut aider à la mise en place du document unique. Le principe repose sur l'identification des situations à risque, l'énoncé des mesures de prévention existantes et celles à réaliser (exemple : mise aux normes d'un matériel) en indiquant un échéancier des actions d'amélioration à apporter.Il est nécessaire de faire évoluer régulièrement ce document (au moins une fois par an) et de le porter à la connaissance des usagers.Dans le cadre d'un CAPE, il est opportun de mentionner l’existence de ce document unique dans le règlement intérieur.L'absence de ce document peut entraîner une sanction de 15000€. En cas d'accident de travail ou de maladie professionnelle, la responsabilité de l'employeur peut être engagée entraînant une réparation du préjudice subi par la victime.

Code du travail sur les métiers dangereuxPour certaines couveuses où des activités classées dangereuses sont menées telle que le bûcheronnage. Il faut que la couveuse s'assure, avant la conclusion du CAPE, de la levée de présomption de salariat pour les activités que va mener le couvé. Pour obtenir la levée de présomption de salariat, l’intéressé doit satisfaire à des conditions de capacité ou d’expérience professionnelle ainsi que d’autonomie de fonctionnement. Dans ce cadre, une demande doit obligatoirement être faite à la MSA et une commission donne son avis (via la DRAAF).

Couverture d'assurancePlusieurs obligations et préconisations dans le cadre de l'activité de la couveuse doivent vérifier le champ de couverture d'assurance nécessaire en fonction de ses activités, notamment pour :- la responsabilité civile contractuelles et délictuelles ;- la responsabilité civile professionnelle pour chaque activité hébergée ;- l'assurance multirisque agricole (matériel et cheptel) ;- la responsabilité civile des mandataires sociaux ;- l'assurance multirisques déplacements professionnels (bénévoles, salariés) ;- l'assurance risque locatif (bureau, bâtiment) ;- la protection juridique ;- l'assurance usage professionnel pour le véhicule personnel du couvé (contractée par le couvé) ;- la responsabilité civile défaut de conseil.

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Diversité des espaces-test agricoles

Il existe des formes variées d'espaces-test agricoles sur le territoire national. Ils se différencient des couveuses agricoles essentiellement par le fait qu'il n'y a pas conclusion d'un CAPE entre l'espace-test et le porteur de projet. S'il est d'un commun usage de définir de façon théorique que la forme couveuse agricole est la plus adaptée aux espaces-test agricoles, dans la pratique interviennent de nombreux facteurs entraînant l'orientation vers d'autres formes d'espace-test. En premier lieu, intervient le profil des porteurs de projet ; certains ont besoin de plus de souplesse dans le dispositif, d'autres ne seront pas encore prêts à l'entrée dans une couveuse. En second lieu, intervient les conditions d'émergence du projet d'espace-test notamment en fonction des acteurs à l'initiative et des spécificités du territoire.

Le cas des nids d'activitésCes dispositifs plus ou moins informels sont généralement à l'initiative des agriculteurs. Le principe consiste pour un agriculteur à mettre à disposition de la terre parfois des bâtiments à un porteur de projet candidat à l'installation agricole, auxquels s’ajoutent un prêt de matériel, un échange de savoir-faire, ou une insertion territoriale (accès à la clientèle…). En parallèle, une structure d'accompagnement à l'installation peut suivre le porteur de projet.A l'heure où les exploitations s'agrandissent, ce dispositif a réellement toute son utilité pour l'accès au foncier. Généralement, les nids d'activités visent une installation économe en foncier tel que le maraîchage. Le statut choisi au départ par le porteur de projet est souvent celui de cotisant solidaire, pour évoluer vers celui de chef d'exploitation.

Atouts : Le nid d’activités est un concept souple permettant de s’adapter aux besoins du candidat à l’installation. L'intérêt réside aussi dans la limitation du risque financier par des investissements limités mais aussi dans la dynamique collective et solidaire que cultive le nid d'activité.

Points de vigilance : Ce dispositif semble difficile à développer ou à généraliser, car il suppose une sensibilité de l'agriculteur pour son territoire et la question de l'installation. Par ailleurs, il est important que ce test d'activité puisse être relié avec l'accompagnement des porteurs de projet que propose la Chambre d’Agriculture ou l'ADEAR 32.

Le test d'activité chez des agriculteursLe test d'activité sur des exploitations agricoles du territoire est un cadre souple à la notion d'espace-test agricole. La problématique se situe principalement autour du statut du porteur de projet lors de ce test, car toute personne travaillant sur l'exploitation doit avoir un statut. Plusieurs cas de figure sont envisageables, le porteur de projet peut être : - stagiaire de la formation professionnelle dans le cadre d’un parcours de formation professionnelle ;- stagiaire dans le cadre d'une période d’immersion inclue dans un parcours individualisé (comme par exemple les évaluations en milieu de travail EMT gérées par le Pôle Emploi) ;- en stage de parrainage mis en œuvre dans le cadre du Programme pour l'installation et le développement des initiatives locales (PIDIL). Il peut être préconisé dans le PPP (Plan de Professionnalisation Personnalisé) dans la mesure où il répond aux conditions prévues par la circulaire relative au PIDIL (Circulaire du 23/01/09). L'exploitant accueillant est soumis à l’agrément de maître exploitant ;- salarié de l'exploitation agricole.

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Atout : Le stagiaire peut diversifier ses expériences en se confrontant à des agriculteurs. Pour les personnes ayant peu d’expérience, cette période de test est une opportunité pour évaluer le projet d'installation avec les réalités du métier.

Point de vigilance : le lien de subordination avec les stages ou le salariat risque de modifier la posture du porteur de projet par rapport au test. Par exemple, en agriculture, le temps de travail est rarement de 35 heures/semaine et le dégagement d’un revenu est progressif (il faut parfois 5 ans avant de dégager un revenu décent).

Devenir un agriculteur-acteur de l'installationDévelopper une culture de l'entraide vis à vis des porteurs de projet n'est pas simple et demande un réel engagement, voire un militantisme à cet égard. Du reste, cette fonction peut aussi se révéler être une force à valoriser et à promouvoir collectivement. Pour exemple, la coopérative Les Salines de Guérande développe de fortes valeurs autour de l'entraide et de la solidarité vis à vis de l'installation. Cet esprit coopératif est fortement lié à l'histoire de cette structure qui a été confrontée à la problématique de la disparition des paludiers sur son territoire. Les actions menées se portent essentiellement sur le renouvellement des coopérateurs, la culture mutualiste et la transmission des savoir-faire à des porteurs de projet. Ces actions permettent de surcroît de valoriser l'image de la coopérative.Le secteur gersois de la coopération agricole a connu de fortes restructurations ces dernières années. Ces structures coopératives de taille importante souffrent actuellement d'un véritable problème de renouvellement de leurs adhérents. On pourrait imaginer que le mutualisme originel au sein des coopératives puisse retrouver son sens grâce à un réel projet de revalorisation du métier d'agriculteur et de promotion de l'installation. Toutefois, un tel projet nécessite que les coopératives s'intéressent en premier lieu aux porteurs de projet et non au besoin de garantir des volumes de production.

Les coopératives d'activités et d'emploi (CAE)Généralement constitué en société SCOP ou SCIC, les coopératives d'activités et d'emploi constituent une autre forme d'espace-test. Ce dispositif est basé sur le statut d'entrepreneur salarié et s'inscrit généralement dans la continuité d'un contrat CAPE.En pratique, lorsque l'activité du porteur de projet (en CAPE) se développe et qu'elle génère un montant de chiffre d'affaires suffisant, il sera proposé au porteur de projet de signer un contrat de travail CDI avec la coopérative d'activités et d'emploi. Il devient alors "entrepreneur salarié". Le temps de travail ainsi que la rémunération sont établis en fonction de son chiffre d'affaires prévisionnel. Le contrat de travail est modifié en fonction de l'évolution du chiffre d'affaires. Des avenants précisent la durée du travail ainsi que la nouvelle rémunération. Il peut devenir associé de la coopérative et participe alors à son animation et à sa gestion.Cette forme favorise des dynamiques collectives et d'échange entre les entrepreneurs-salariés de la coopérative d'activités et d'emploi. Elle mobilise le porteur de projet dans un double enjeu : développer sa propre activité et celle portée par le projet collectif de la coopérative.

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ZOOM sur l'ADEMA proposé par le CFPPA de Mirande

La formation ADEMA (Accès des Demandeurs d'Emploi aux Métiers Agricoles) offre la possibilité d'acquérir une expérience en agriculture pour les demandeurs d'emploi. Ce dispositif est composé de :- Une formation professionnelle de 154 heures- Trois semaines en entreprise encadrées par un maître de stage- Un accompagnement personnalisé par un formateur référent ADEMA- Un bilan individualisé en fin de parcours

Information : 05.62.66.54.64 ou [email protected]

Le profil des porteurs de projet et leur accompagnement

Au sein de l'espace-test, le porteur de projet va pouvoir, en amont de son installation, valider, ajuster ou réorienter son projet professionnel. Le rôle de l'accompagnement est fondamental pour guider ses choix du porteur de projet et créer des conditions favorables à sa sortie de l'espace-test. Parce qu'il n'y a pas de projet sans porteur, la prise en compte du porteur de projet est au centre du dispositif d'espace-test.

Profils des porteurs de projetL'espace-test répond à des besoins identifiés pour accompagner en amont la création d'activités agricoles sur le territoire. Cet intérêt vient du fait que l'on constate la nécessité de renouveler la profession agricole et que les schémas les plus classiques de reprise familiale ne sont pas à la hauteur de l'enjeu. L’installation de hors cadre familiaux peut apporter des solutions mais revêt certaines spécificités. C'est un public plus éloigné de l'installation dite classique et dont le test d'activité en amont de la création effective peut permettre une meilleure insertion de leur entreprise. L'espace-test vient ainsi, de façon complémentaire, renforcer les dispositifs classiques de l'installation agricole.Le travail d'accompagnement de l'Adear 32 à la création d'activité auprès de porteurs de projet en situation précaire a amené à identifier les principales conditions de réussite de leur projet : un projet clair, des compétences adaptées, le soutien de leur entourage, le foncier pour implanter le projet, le financement des investissements et de la trésorerie, et un marché auquel se destine la production. Les principaux freins que peuvent rencontrés les porteurs de projet à la création de leur exploitation agricole portent essentiellement sur : la méconnaissance de la réalité du métier d'agriculteur. Ces personnes contrairement à des filles ou fils d'agriculteurs n'ont pas forcément l'expérience du vécu sur une exploitation, voire même, n'ont pas habité en milieu rural. L’imaginaire créé de leur futur environnement peut ainsi être plus ou moins loin de la réalité. L'installation agricole est souvent un projet de vie pour ces porteurs de projet. Il est donc nécessaire de mesurer la viabilité et la vivabilité du projet en fonction des finalités du porteur de projet. le manque de formation en agriculture. Sans formation agricole initiale et n'ayant pas les moyens de s'engager dans des cursus longs, certains porteurs de projet se lancent souvent dans une activité de production en sous-estimant les difficultés quotidiennes. La prise de conscience des compétences et de la polyvalence d'un agriculteur est nécessaire avant la création d'entreprise. la difficultés d'accès au foncier. C'est sûrement l’élément le plus difficile à lever : il faut d'une part trouver le foncier adapté au projet (voire pour certains, avec la possibilité de se loger sur place), ensuite pouvoir y accéder malgré la concurrence, et enfin, arriver à financer l'acquisition ou la location. Dans le Gers, les transactions en matière de foncier sont importantes mais ne privilégient pas plus l'installation qu'ailleurs. Résultat de la spéculation et d'une course à l'agrandissement, le prix des terres agricole a augmenté de 100% en 15 ans pour une moyenne actuelle de 5700€/ha dans le Gers. la difficulté à financer les moyens de production nécessaires au démarrage de l'activité, la méconnaissance du territoire. La connaissance des acteurs du territoire est importante dans la mesure où elle permet une meilleure insertion de leur projet tant pour la création d'un réseau commercial que pour bénéficier d'une entraide ou avoir connaissance d'opportunité (foncier, matériel...). des projets dits « atypiques », c'est à dire qu'ils ne vont pas forcément correspondre à la norme. En d'autres termes, il peut s'agir de projet pouvant intégrer une ou plusieurs composantes :

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la finalité principale n'est pas de faire du profit, une taille de l'exploitation à échelle humaine, une diversification des productions et/ou services, une commercialisation réalisée en circuits de proximité (et non dans des secteurs organisés), un statut de pluriactivité, des productions ou itinéraires techniques qui n'ont pas de références économiques connues dans le département (ex : production de baies de goji). l'inéligibilité aux aides à l'installation. Généralement, l'éligibilité des aides à l'installation est soumise à des critères d'âge (moins de 40 ans), l'obtention de la capacité professionnelle (diplômes agricoles), l'obtention du statut de chef d'exploitation et l'atteinte d'un revenu d'objectif.

Faute de dispositif adapté pour ces porteurs de projet, le cumul de ces freins implique bien souvent le renoncement au projet, d'autres peuvent se lancer en marge de la légalité, et certains vont choisir le statut de cotisant de solidarité. Ce statut peut parfois renforcer une précarité déjà bien ancrée. Malgré certaines avancées sur ce statut (l'accès à une assurance accident du travail, la prise en charge par le fonds de formation professionnelle agricole Vivea), les cotisants solidaires sont vulnérables au moindre accident de parcours (pas de couverture santé ni chômage) et pose la question de la pérennité de leur exploitation.Le dispositif d'espace-test à toute sa place car ces candidats à l'installation peuvent tester en grandeur réelle leur projet avant de prendre le risque de se lancer.

Les compétences d'un chef d'exploitation

● Évolution du métier d'agriculteur

L'agriculteur est un acteur majeur dans la production d'aliment, l'entretien des territoires, et l'évolution des paysages. Le métier d'agriculteur se caractérise par la capacité à maîtriser les cycles de production du vivant animal ou végétal. Cette fonction de production est déterminante dans la constitution du revenu. Au delà de l'aspect production, l'agriculteur s’intègre dans un environnement qui connaît des évolutions liées aux réformes successives de la PAC, aux crises sanitaires, aux changements de mode de consommation... Cette conjoncture a incité les agriculteurs à développer des capacités : à participer à l'organisation collective de la profession au sein de réseau (coopératives, organisations professionnelles...) à gérer les formalités administratives encadrant les activités agricoles (traçabilité, conditionnalité des aides...) à mobiliser et à gérer de la main d’œuvre agricole extérieure au cadre familial, à s'adapter aux exigences normatives en matière de sécurité sanitaire, de qualité des produits, de préservation des ressources naturelles, de démarches qualité… La prise en compte de nouvelles demandes sociétales (en matière d’environnement, d’aménagement du territoire, de développement local…) demande aussi une reconfiguration du métier d'agriculteur. C'est une réorientation vers plus de diversification s'inscrivant dans la multifonctionnalité en lien au territoire : pratiques agro-écologiques, transformation, circuits de proximité, agrotourisme...

● Les compétences requises

Les compétences d'un agriculteur peuvent se résumer ainsi : savoir gérer (organiser son travail, prendre des décisions et évaluer leurs impacts, gérer les aspects financiers et administratifs), produire (maîtriser les cycles de production, faire face aux aléas...), commercialiser (trouver des débouchés, développer une stratégie, s'adapter à la conjoncture...).

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● La capacité professionnelle agricole

La capacité professionnelle agricole n'est pas un élément obligatoire pour pouvoir s'installer agriculteur mais elle est souvent un critère d'éligibilité aux aides à l'installation. Deux arrêtés13

établissent la liste des diplômes reconnus pour l'obtention de la capacité agricole lorsqu'ils sont complétés par le plan de professionnalisation personnalisé (PPP).

Le diplôme du BPREA (Brevet professionnel Responsable d'Exploitation Agricole) est un des diplômes les plus adaptés à l'acquisition des compétences de chef d'exploitation. Dans le Gers, le CFPPA de Mirande propose cette formation qualifiante. Deux pôles de compétences ont été définis :- des compétences « entrepreneuriales » : transversales à toutes les activités et nécessaires à toutes les catégories d’entreprises agricoles qui comprend le pilotage du système d’exploitation, l’intégration dans les réseaux professionnels et territoriaux, la commercialisation des produits, la gestion économique et administrative, l'organisation du travail et le management.- des compétences techniques de production : liées aux activités de production, de transformation de biens alimentaires ou non alimentaires, de services.

Phases de maturation du projetTout projet, qu’il soit agricole ou pas, part d’une idée. Pour concrétiser cette idée, il faut traverser plusieurs étapes essentielles à la réussite de l'installation. Cette maturité du projet peut être un élément sur lequel la structure espace-test se base pour la sélection des bénéficiaires du test d'activité.

● Cohérence projet, personne et territoireEn premier lieu, intervient la question des finalités et des motivations du porteur de projet :Pourquoi créer une entreprise agricole ? Avoir une activité professionnelle en lien avec la nature, vivre et travailler à la campagne, être son propre patron, dégager un revenu décent…Quel est le lien avec le projet de vie ? Avoir plus de temps libre, concilier vie personnelle et vie professionnelle, avoir un travail qui correspond à ses convictions….Chaque porteur de projet a ses propres motivations et ses propres objectifs. C’est pourquoi chaque projet est unique. Mais dans tous les cas, la réussite du projet dépend en premier lieu de sa capacité à répondre aux attentes du porteur de projet. Dans cette démarche, il est essentiel que le

13 Arrêtés du 6 avril 2009 et du 4 janvier 2012 portant définition de listes de diplômes, titres et certificats pour l'application des articles L. 331-2 (3°) et R. 331-1, D. 343-4, L. 311-3 et D. 341-7 (3°) du code rural et de la pêche maritime

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porteur de projet puisse se projeter à long terme sur les réelles motivations de son projet professionnel et la conception de son futur à moyen terme. Comment la personne se voit dans 5 ans ? objectif de revenu, activités développées sur l'exploitation, temps de travail et de loisir...

Par le test d'activités, le porteur de projet va pouvoir mesurer concrètement :- l'adéquation du projet de vie avec le projet d'activité. Confrontée aux réalités du métier, il s'agit de vérifier que la mise en place du projet corresponde aux attentes du porteur de projet. En effet, probablement lié au milieu agricole, les porteurs de projet intègrent souvent leur projet de vie comme partie intégrante de leur projet professionnel : cadre et rythme de vie, indépendance, relations sociales, etc. Il arrive parfois que le porteur de projet remette en cause le projet rêvé initialement car trop éloigné ou en contradiction de son projet de vie.- l'adéquation du projet avec son environnement. L'insertion du projet dans l'environnement local est essentielle à sa réussite : relation avec les collectivités locales, les administrations, les voisins, les concurrents, les fournisseurs, les clients, les habitants, les agriculteurs...

● Définition de l'activité agricole du projetQuel type d’activité répondra aux objectifs ? Quel type de production ?Production animale, végétale, combinaison de plusieurs productions, transformation, accueil à la ferme… La connaissance des contextes géographique et économique permet aussi de mieux cerner les atouts et les contraintes du milieu. Le lieu d'installation définitif déterminera au final les orientations de l'exploitation, mais il est essentiel que le candidat à l'installation ait défini son projet pour affiner ses choix et, le cas échéant, trouver un lieu.

● Définition des composantes du projetLe porteur de projet va être amené à réfléchir à plusieurs éléments qui vont bâtir son projet.Le Lieu : quelle zone de recherche ? de quelle surface a-t-il besoin ? Quels critères naturels : climat, type de sol, pluviométrie, altitude, proximité des villes, proximité des fournisseurs et d’autres producteurs… mode de faire-valoir (en fermage, en propriété)Les moyens matériels : Il s’agit de faire l’inventaire des outils et équipements nécessaires pour réaliser les différentes opérations liées à l'activité. Ce matériel peut être neuf ou d’occasion, loué, partagé au sein d'une CUMA ou d'un atelier collectif... Les moyens humains : Le porteur de projet doit prévoir le temps qui sera consacré à chaque opération de production, à l’entretien général, au conditionnement, à la transformation, et à la commercialisation. Il faut aussi planifier la répartition des tâches dans le temps. Le type de commercialisation : la commercialisation peut être un poste très gourmand en temps selon le type de vente pratiqué : vente directe et/ou de gros, dans des réseaux organisés (type coopérative)...Le financement du projet : Quels investissements aura-t-il à réaliser et dans quels délais ? Quelle sera la part de l’autofinancement et la part des emprunts ? Quelles sont les aides possible ? La question du financement des besoins ne peut être envisagée qu’une fois le projet clairement défini. Le Statut Agricole : La question des statuts et de leur combinaison (juridique, fiscal, social) ne peut être abordée qu’à partir d’un projet suffisamment défini. La notion de SMI (Surface Minimum d'Installation) conditionne en partie le choix du statut agricole. Dans le Gers, la SMI est de 25 ha.

Sélection des porteurs de projetIl est important d'établir des critères d'entrée en espace-test pour pouvoir sélectionner les porteurs de projet. La choix de ces critères dépendront essentiellement de la finalité de l'espace-test, c'est à dire du niveau d'opérationnalité du porteur de projet en sortie de test. Il s'agit surtout que le dispositif proposé dans l'espace-test soit en adéquation avec le profil du porteur de projet.

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Il est nécessaire de veiller à ne pas imposer de critères discriminants, notamment que l'espace-test soit ouvert à des personnes, qui, en raison de leur âge, ne seront pas éligibles aux aides à l’installation. Le repérage des candidats potentiels peut prendre appui avec des structures compétentes telles que le Point Info Installation, le CFPPA, l'ADEAR ou les conseillers du PPP de la Chambre d'Agriculture. Certaines structures mettent en place des stages d'immersion chez des agriculteurs précédant l'entrée dans l'espace-test, notamment dans le cadre de la prévision d'un CAPE. Cette période peut permettre d’affiner le projet, de vérifier les compétences techniques du porteur de projet, d'élaborer l'étude économique, de repérer les éventuels paysan-tuteurs ou paysan-ressources qui suivront le futur couvé, mais aussi de co-construire le contenu du CAPE et de définir les conditions d'accueil dans l'espace-test.Dans la cas d'un dispositif couveuse, il s'agit pour le porteur de projet d'acquérir essentiellement des compétences entrepreneuriales, ainsi il est essentiel que le porteur de projet ait déjà acquis les compétences techniques nécessaires à son activité. Outre les critères fondamentaux de motivation, capacités et compétences du porteur de projet, se pose la question de la capacité d'adaptation au dispositif couveuse : Doit-on choisir une personne déjà bien autonome ou celle qui a un grand besoin d'assistance et d'accompagnement ?Les personnes à forte autonomie n'éprouveront probablement pas la nécessité de recourir à un espace-test, à moins que celui-ci soit un dispositif véritablement axé sur l'accès au foncier.Les personnes peu autonomes peuvent, à priori, développer des capacités entrepreneuriales pour la création de leur activité, mais nécessiterons des méthodes d'apprentissage expérimentées et un test potentiellement plus long. En somme, la validation de l'entrée ou non d'un porteur de projet dans un espace-test est un choix à faire au sein d'un groupe décisionnaire ou comité de pilotage. Au préalable, il est conseillé de réfléchir à un contrat moral de base qui vise à établir des exigences minimales imposées sur le choix du porteur de projet et sur les conditions d’accueil par la structure espace-test.

Rôle de l’accompagnement et conditions d'accueilL'espace-test va permettre au porteur de projet l'acquisition de compétences par le vécu de situations réelles dans un environnement professionnel et ainsi de le guider progressivement vers son autonomie. Cet accompagnement est réalisé dans le cadre d'un parcours et d'un suivi personnalisés.Chaque porteur de projet a des attentes et des besoins particuliers, que l'accompagnateur s’emploie à intégrer dans le projet. Pour guider progressivement le porteur de projet vers l'autonomie et développer de sa capacité à entreprendre, il s'agit de mettre en œuvre un apprentissage basée sur la co-construction. L'objectif est bien la personnalisation qui s'oppose à un dispositif standardisé. Cette démarche est un facteur-clé pour que le porteur de projet soit pleinement conscient de son orientation et mobilise les ressources adéquates pour la réussite et la pérennité de son projet.Le point d'ancrage de l'accompagnement n'est pas le projet mais le porteur de projet. Parfois, l'installation n'est pas le projet le plus adapté aux réels besoins du porteur de projet.Point de vigilance : il est parfois difficile d’adapter au sein de l'espace-test le dispositif à la fois de « couvage » et celui de développement de la prise d'autonomie.

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Égalité femme-homme : Seulement 19% des installés avec la DJA en 2011 dans le Gers sont des femmes. L'offre d’accompagnement et d'expérience grandeur nature que propose l'espace-test apparaît donc particulièrement adaptée pour les femmes qui se lancent dans un projet d'installation.

« Personnaliser, c’est situer la personne dans sa

capacité à agir en fonction de la manière dont elle se

projette dans l’avenir »Richard Étienne, Professeur et directeur du département « Sciences de l’éducation » à

l’université Paul-Valéry-Montpellier 3

Avant l'entrée en espace-test, la définition du parcours et des modalités d'accompagnement nécessite d'être formalisée dans un contrat d'objectifs personnalisés. Le référent-accompagnateur et le porteur de projet fixent ensemble les objectifs de progression. Le test d'activité recouvre un champ de situations vécues touchant à différents domaines qui est essentiel pour que le porteur de projet puisse évaluer à la fois ses motivations et compétences personnelles, et la faisabilité de son projet.

• Les capacités personnelles du porteur de projet touchent à des domaines variés :- Capacités à produire : compétences techniques pour mener et maîtriser une production,- Capacités organisationnelles : gestion spatio-temporelle du travail à accomplir,- Capacités de gestion économique et administrative : comptabilité, formalités administratives,- Capacités à piloter : définir des stratégies, évaluer l'impact des choix et orientations,- Capacités à commercialiser : stratégies et techniques commerciales,- Capacités relationnelles : relation avec l'environnement interne et externe de l'exploitation.

• La faisabilité du projet dépend aussi de différents facteurs inhérents aux composantes choisies pour le projet et aux conditions propres à l'environnement (terroir, marché...).

Ainsi, le test va créer des situations propices à la construction des apprentissages et permettre d'ajuster les orientations du projet et d’évaluer sa viabilité.

Tous au long du test, l'accompagnement permet de réaliser des entretiens d'accueil, de positionnement, de bilan et de suivi sur l'avancement du projet.Le porteur de projet peut également réalisé son parcours PPP* durant la période en espace-test. Il est alors conseillé que le responsable de l'accompagnement de la structure espace-test puisse être en contact avec le référent du PPP afin de faire le point sur le projet.*Le Plan de professionnalisation Personnalisé (PPP) est un ensemble de préconisations qui doit permettre aux candidat éligibles aux aides à l’installation en agriculture (DJA dotation jeune agriculteur) de se préparer au métier de responsable d’exploitation agricole. Le porteur de projet sera suivi par deux conseillers de la Chambre d'Agriculture dans ce cadre : le conseiller projet et le conseiller compétence.

La posture de l'accompagnateur induit des notions d’écoute, d’accueil, d’aide, de conseil, de motivation... Le porteur de projet ne doit pas se sentir jugé par l'accompagnateur pour qu'il devienne pleinement acteur de son parcours. L'accompagnement doit faciliter l'analyse du porteur de projet sur son activité au sein de l'espace-test et sur la transférabilité pour son installation.L'accompagnement comprend généralement une aide à : la clarification du projet (finalités, composantes...) et la réalisation d'étude économique prévisionnelle, demande de financement... la définition des besoins de formation et d’acquisition de compétences complémentaires. Beaucoup encouragent en parallèle du test d'activité, la réalisation de formations professionnelles. l'insertion des porteurs de projet dans leur environnement professionnel par la mise en relation avec un réseau de professionnels notamment par le recours au tutorat d'agriculteurs et l'accès à divers ressources du réseau (données techniques et commerciales, débouchés, annonces de foncier, entraides...). A ce titre, l'Adear 32 possède un réseau de paysans-ressources fréquemment sollicité et complémentaire dans l'accompagnement pour apporter un soutien aux porteurs de projet (sur le plan technique, choix des équipements...) mais aussi une bibliothèque participative en libre accès regroupant des ouvrages sur l'agriculture.L'accompagnement peut aussi privilégier une dynamique collective (groupe de travail ou formation rassemblant plusieurs porteurs de projet) jusqu’à parfois même favoriser entrepreneuriat collectif, l'entraide ou toutes autres formes d'agriculture de groupe.

Outre, le dispositif d'accompagnement, les conditions d'accueil en espace-test peuvent intégrer l'environnement familiale des porteurs de projet. La question de l'habitat sur le lieu de l'espace-test

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est un élément à mesurer en amont lorsque le porteur de projet n'est pas voué à rester sur le lieu. S'il permet de faciliter l’intégration du projet professionnel comme projet de vie en facilitant l'insertion du porteur de projet, la sortie de ce lieu peut amener des difficultés de logement par la suite. Si un habitat sur le lieu de l'espace-test existe, il est conseillé d'être très clair sur la précarité du logement et aussi de lui donner par son aménagement une dimension d'apprentissage (ex : présence de documents pédagogiques).

Sortie de l'espace-testLa conception de l'espace-test peut avoir des finalités variables vis à vis de l'opérationnalité de l'installation. - Dans un premier cas, on considère l'espace-test comme une phase de tremplin à l'installation. Cette conception s'appuie, en amont, sur une plus forte sélectivité des porteurs de projet avec un projet affirmé et mûri. On cherche davantage à activer des leviers sur la pérennisation de l'activité (économique, territoriale) en mobilisant les acteurs de l’installation sur les questions de l'accès au foncier en sortie d'espace-test, sur l'insertion dans des réseaux de commercialisation ou sur l'accès à des financements.- Dans un second cas, on considère l'espace-test plus comme une période de maturation où le porteur de projet peut réorienter plus facilement son projet. On part ainsi du principe que le constat de non-viabilité d'un projet est moins grave que l'échec d'une installation. Cette conception n'empêche pas d'amener vers une installation viable, mais elle privilégie une approche plus sociale en permettant au porteur de projet d’aller jusqu’au bout de sa démarche et d’en faire plus facilement le deuil par la confrontation à la réalité.

Exemple de la Coopérative d'Installation en Agriculture Paysanne (CIAP) en Loire-AtlantiqueDans la prise en compte du profil des porteurs de projet, l'exemple de la CIAP reflète bien la mise place d'un dispositif qui s'adapte aux besoins du bénéficiaire. Trois activités sont menées par cette structure par le test de l'activité avant installation. Ce dispositif suggère des étapes à la création d'activité et permet une progressivité dans le parcours d'installation. Concrètement, la coopérative met en œuvre trois types d'outils d’accompagnement :- la couveuse maraîchère, pour mettre en place et gérer un plan de production sans prise de risque financier et social. Il s'agit ici de l'acquisition de compétences techniques du métier. Le foncier est mis à disposition par un lycée agricole. C'est un accompagnement à la professionnalisation par la formation.- le stage paysan créatif, pour ancrer le projet localement et mobiliser les ressources du territoire au service de l’installation (accès au foncier, débouchés commerciaux, entraide…). Ici, il s'agit de l'acquisition de compétences entrepreneuriales. C’est un accompagnement à l’installation par un passage en phase de sécurisation.- la coopérative d’activité et d’emploi pour démarrer progressivement comme entrepreneur salarié ou sous statut CAPE avec un dispositif de préfinancement des premiers investissements pour prendre le temps de gagner en légitimité concrète (production, commercialisation,…) auprès des financeurs notamment. Un partenariat étroit a été initié avec Terre de lien et la SAFER. Ici, il s'agit d'un accompagnement sur un espace physique au sein duquel le candidat envisage de s’installer et qui vise à vérifier la viabilité du projet.

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Le Foncier et les moyens de production

L'installation agricole pour des hors-cadre familiaux est confrontée à deux freins majeurs : le financement des moyens de production, l'accès au foncier.Dans un espace-test, les moyens de production (foncier, matériel...) sont généralement mis à disposition du porteur de projet. Plus rarement ou partiellement, le porteur de projet peut aussi être en test avec ses propres moyens de production. Dans tout les cas, le rôle de l'espace-test est d'en faciliter un accès durable par :- soit tout ou partie des moyens de production deviennent à la sortie du test ceux exploités par le porteur de projet,- soit la période en espace-test permet de mobiliser les acteurs pour favoriser l’acquisition des moyens de production par le porteur de projet.

Adaptation des moyens de production au testLes caractéristiques des moyens de production de l'espace-test dépendront des activités de productions conduites, ou inversement. Parfois, ce sont les opportunités sur le territoire ou la volonté de financeurs qui définissent les moyens de production et donc l'orientation de l'activité de l'espace-test. Ces moyens de production doivent être adaptés aux composantes du projet pour permettre le démarrage de l'activité : terroir adapté (sol, topographie, climat, contexte environnemental et historique, appellation d'origine...), présence d'infrastructures ou leur création (réseau d'irrigation, bâtiments, serres, plantation...).On peut également raisonner en examinant : la proximité des outils de transformation ou des réseaux de distribution, le potentiel de développement du marché local auquel se destine la productionDans la mesure du possible, il est conseillé de prendre en compte la proximité des acteurs (paysans-tuteurs, structure d'accompagnement...).Le dimensionnement de la structure est variable en fonction de la production. Par exemple, en maraîchage la surface pourra être beaucoup plus réduite que pour de l'élevage bovin. Il est conseillé d'établir un dimensionnement moindre que celui de l'installation prévue. En effet, ce point permet un démarrage progressif et laisse du temps au porteur de projet pour étudier sa future installation, réaliser des formations, rencontrer des acteurs, rechercher du foncier...Avant la création de l'espace-test, la liste des investissements indispensables au début de l'activité doit être réalisée et chiffrée. L'analyse du plan de financement permet d'apprécier et d'optimiser les moyens financiers nécessaires.

Conditions d'exploitation et de mise à disposition

● Autorisation d'exploiter

L'espace-test doit procéder à une demande d'autorisation d'exploiter pour les terres utilisées aux fins des activités agricoles du porteur de projet. Cette autorisation est un préalable obligatoire à l'exploitation des terres. La demande est réalisée au nom de l'espace-test à la DDT du Gers (formulaire cerfa N° 11534*02). En cas de concurrence sur les terres, les candidatures sont soumises à l'avis de la Commission Départementale d'Orientation Agricole (CDOA) au regard du

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Schéma Départemental des Structures14. Ce document d'orientation de la politique foncière vise à favoriser l'installation de jeunes agriculteurs. A priori, les espaces-test devraient être considérés comme prioritaires au regard du contrôle des structures.

● Mode de faire-valoir des terres et ses conséquences

Vis à vis du foncier, l'espace-test peut se trouver dans plusieurs situations :- le foncier est acquis par l'espace-test. Pour faciliter l'accès au foncier de l'espace-test, la Safer peut éventuellement intervenir par son droit de préemption. Lorsque le porteur de projet est hébergé juridiquement, l'espace-test ne doit pas prévoir comptablement de frais de location puisque la comptabilité des porteurs de projet est réalisée par l'espace-test et que le foncier lui appartient. - le foncier est loué à un propriétaire bailleur. Cette location relève généralement du statut du fermage (bail à ferme d’une durée de 9 ans). Les tarifs applicables sont encadrés (dans le Gers, jusqu’au 30 septembre 2013 : de 54,04 à 201,84€/ha). Point de vigilance : L'espace-test ne devra pas sous-loué les terres au porteur de projet, au risque de dénonciation du fermage et donc de résiliation du bail à ferme. Il est possible, sous certaines conditions de surface, d'effectuer un bail dit « petites parcelles » où la réglementation du fermage n'est pas applicable.- le foncier est mis à disposition à titre gratuit (appelé aussi commodat) par un tiers au bénéfice de l'espace-test.

● Mise à disposition des équipements

Lorsque l'espace-test met à disposition des équipements au porteur de projet, une facturation des frais relatifs est possible. Généralement, trois cas sont observés : soit l'espace-test ne facture pas de coûts et informe seulement le porteur de projet, soit l'espace-test prévoit une participation progressive aux coûts, soit l'espace-test applique le coût réel, qui correspond comptablement à la déduction d'un amortissement des immobilisations.

Acquisition des moyens de production par le porteur de projet

● Achat de moyens de production par le porteur de projet

Le porteur de projet peut réaliser lui même les investissements nécessaires à son activité au sein de l'espace-test. Toutefois, la TVA ne pourra être récupérée dans ce cadre.Pour les activités d'élevage, certains espaces-test préfèrent que le porteur de projet procède lui-même à l'acquisition du cheptel pour éviter la difficulté de gestion du troupeau en fin de test.

● Cession de matériel au porteur de projet

L'espace-test peut décider avec le porteur de projet de la cession des moyens de production. Dans ce cas, la rétrocession est réalisée à titre onéreux correspondant à la valeur vénale des biens cédés avec application de la TVA.Dans cette optique, l'espace-test peut préférer l'achat de bâtiment mobile afin de faciliter son transfert en cas d'installation du porteur de projet en sortie de test.

14 arrêté préfectoral du 16 juin 2009

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● En sortie d'espace-test : acquisition de foncier, financements

En sortie d'espace-test, le porteur de projet va être confronté aux problématiques de l'accès au foncier et au financement des moyens de production.

● Accès au foncier : Plusieurs moyens peuvent être mobilisés pour faciliter l'accès au foncier. Une bonne connaissance des acteurs du territoire est en général un avantage non-négligeable pour faire aboutir ce projet. Le prix des terres agricoles dans le Gers est généralement compris entre 1500 à 12000€/ha avec une moyenne à 5700€/ha.

La SAFER (Société d’Aménagement Foncier et d’Établissement Rural) est un interlocuteur privilégié pour les porteurs de projets qui souhaitent acheter du foncier. C’est un organisme de droit privé (Société Anonyme) remplissant une mission de service public. Elle a trois types de mission :- Une mission d’intérêt agricole : donner la priorité à l’installation ou maintien d’exploitants, puis à accroissement de la superficie, et au remaniement parcellaire ;- Une mission de développement local : aménagement du foncier au profit d’une collectivité ;- Une mission environnementale.Pour remplir ses missions, la SAFER peut procéder à plusieurs types d’opérations :- L’acquisition amiable d’un bien : La SAFER est informée d’un bien à la vente ; le technicien de la zone effectue l’expertise, négocie l’achat du bien et recherche des candidats potentiels, à un prix correspondant au marché immobilier de la zone. - La préemption d’un bien agricole : lors de la signature d’un contrat sous-seing privé pour la vente d’un bien agricole, le notaire est dans l’obligation de le notifier à la SAFER. Celle-ci a alors deux mois pour préempter, c’est à dire se substituer à l’acquéreur et acheter le bien à sa place. Si un ou plusieurs candidats font une demande de préemption à la SAFER, le comité technique décidera de l’opportunité de la préemption, en fonction des projets des candidats et en respectant les missions de la SAFER. Une fois que la Safer a acquis un bien (par acquisition à l’amiable ou par préemption), elle lance un appel à candidatures. Une annonce est déposée en mairie et dans les journaux locaux, puis le comité technique examine et choisit un candidat.

Les Chambres d'agriculture gèrent dans chaque département un répertoire «départ/installation» ou RDI. Ce répertoire recense les exploitations et structures agricoles en recherche d'un repreneur ou d'un associé. En pratique, ces répertoires sont assez peu utilisés. Beaucoup de propriétaires ou cédants préférant avoir les mains libres pour négocier leur prix…

La Confédération paysanne 32 publie régulièrement la liste des « terres libérées », issues des demandes préalables d'autorisation d'exploiter pour l'agrandissement. Ce sont des terres mises à la vente ou à la location et qui font l’objet d’une demande d’achat ou de location pour l’agrandissement d’une exploitation. Selon le Schéma Départemental des Structures, les demandes pour une installation seront prioritaires devant les demandes destinées à l’agrandissement. En

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pratique, il est rare que cette démarche aboutisse, parce que d'une part, le porteur de projet doit présenter un projet viable dans un délai assez court et d'autre part, il s’agit dans cette procédure d’aller contre le choix premier du propriétaire.

L'association Terre de Liens met en place des outils financiers nationaux destinés à acquérir du foncier pour le mettre à disposition de porteurs de projet respectant les principes de sa charte :- la Foncière Terre de Liens, outil de collecte d'investissements solidaires de personnes physiques et morales.- la Fondation Terre de Liens, outil de collecte de dons en nature (fermes, terres) et en argent.Ces outils ont pour vocation de faciliter la création et le maintien d'activités agri-rurales, de sortir des terres du marché spéculatif et de maintenir une agriculture à taille humaine et respectueuse de l'environnement.

D'autres acteurs peuvent aussi être des relais d'informations à consulter : le notaires, les agences immobilières, les maires et agents de développement des communes. Dans le même ordre d'idées, on trouve les revues professionnelles, syndicales ou associatives. Du national au régional voire au local, leurs publications intègrent aussi des rubriques de petites annonces.

D'autres dispositifs d'accès au foncier sont développés par les collectivités => voir chapitre « Insertion territorial du projet »

● Financements mobilisables :

Dans le cadre de l'installation, les principales aides se composent de : la Dotation Jeune Agriculteur (DJA), l'aide à l'installation progressive du Conseil Région Midi-Pyrénées, l'aide du Conseil Général du Gers à l'installation des jeunes agriculteurs.

D'autres aides pour les agriculteurs sont mobilisables telles que celles : du plan de modernisation des bâtiments d’élevage, du plan performance énergétique, des aides à la Bio, des aides à la diversification, et d'autres aides de la PAC....

Outre ces différentes aides soumises à conditions, il existe d'autres possibilités de financements innovants via des fondations, des fonds solidaires...Un répertoire de ces financements innovants a été élaboré par l'ADDEAR de l'Aveyron dans le cadre du Programme DIACT en Massif Central et est librement consultable sur le site : http://www.agriculturepaysanne.org/files/Ry-pertoire-des-financements-innovants.pdf

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Les financements possibles

Définition des besoins de l'espace-testLe montage financier va être variable en fonction du type d'espace-test mis en place et de la production envisagée. On distingue la phase de montage de l'espace-test et sa phase de fonctionnement avec un ou plusieurs porteurs de projet en activité. Les retours d'expérience en la matière montrent que le montage financier des couveuses s'avère très complexe et parfois lourd financièrement.

Les besoins vont être de plusieurs ordres : les ressources humaines nécessaires que ce soit pour la construction du projet d'espace-test ou pour assurer l'accompagnement des porteurs de projet et l'animation de la structure, les charges de fonctionnement liées à l’activité mise en œuvre par le porteur de projet (charges de production) et celles liées aux charges de structure de l'espace-test, les investissements liés aux moyens de production ainsi que leur renouvellement. Les principaux investissements concernent : le matériel, les équipements, le bâti, les travaux d'aménagement, le foncier, voire le cheptel et la plantation de cultures pérennes. Ces éléments peuvent être acquis par l'espace-test, mais ils peuvent aussi être mis à disposition par des tiers (agriculteurs, collectivités) ou être possédés par le porteur de projet. Le besoin en fond de roulement correspond au besoin de trouver des fonds pour faire face aux décalages de trésorerie que ce soit lors de la phase de création de l'espace-test ou du démarrage de l'activité mis en œuvre par le porteur de projet.

La participation financière du porteur de projet sous forme de contribution reste généralement accessoire (du fait du démarrage de l'activité) pour couvrir les charges de la structure. L'espace-test est ainsi amené à solliciter des financements extérieurs.

Financements publicsLes espaces-test sont bien souvent financés par des fonds publics car ils répondent aux objectifs de soutien à l'installation agricole, dans une démarche alliant à la fois des dimensions économique et sociale. Les politiques publiques européennes sont en cours de programmation pour la période 2014-2020. De façon schématique, on retiendra trois orientations des fonds européens : - Le Fonds Social Européen (FSE) sur un axe emploi, solidarité, égalité des chances ;- Le Fonds européen de développement régional (FEDER) sur le champ de l'investissement matériel et de l'innovation ;- Le Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER) sur un axe économique et compétitivité.D'autres fonds publics (État, Région, Département) peuvent intervenir en co-financement de fonds européens ou de manière individuelle.

A noter : Des aides peuvent, sous conditions, être attribuées à la structure espace-test en tant qu'exploitante agricole. Elles concernent l'achat de matériel agricole neuf et des aides selon les production mises en œuvre (PAC - 1er et 2d piliers). La Direction Départementale des Territoires (DDT), le Conseil Général du Gers et le Conseil Régional Midi-Pyrénées peuvent apporter des informations à ce sujet et aider à la réalisation des demandes. Une déclaration pour l'obtention d'un numéro PACAGE est nécessaire auprès de la DDT.

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Autres financements mobilisablesNombreux espace-tests bénéficient du soutien financier de fondations et de financements solidaires collectifs. Ces organisations interviennent bien souvent au démarrage des espaces-test notamment sur les investissements matériels. Chacune a ses modalités de sélection (voir en exemple, l'encadré sur un appel à projet de la Fondation de France). Principales fondations intervenantes dans les espace-test (liste non-exhaustive) : RTE, la Mondiale, Macif, Léa Nature, Fondation de France, FAPE... Principaux financements solidaires (liste non-exhaustive) : La Nef, France active, la foncière terre de liens, financement Cigale (pour le fond de roulement)...

Stabilité financière de l'espace-test Il faut être vigilant sur la solidité financière de la structure espace-test en arrivant à créer sur le long terme un équilibre en les charges et les produits. S'affranchir des financements extérieurs est assez complexe pour les espaces-test et demanderait d’accroître la part des prélèvements issus de l'activité du porteur de projet. Dans le cas des coopératives d'activités et d'emploi, la contribution des entrepreneurs salariés au fonctionnement tend, par nature, davantage vers une autonomie financière de la structure.La stratégie couramment opérée consiste à mutualiser certaines charges. Dans le cadre de partenariats, la construction de collaborations peut permettre de mutualiser des moyens matériels, de partager et d'échanger des services ou des compétences. Certaines collectivités peuvent aussi mettre à disposition des moyens notamment du foncier ou des locaux. La participation de bénévoles et l'entraide sont aussi des façons de réduire des charges tout en menant une dynamique collective qui a du sens. L'utilisation de matériel agricole peut aussi se faire via une CUMA.

La durabilité du partenariat avec les financeurs se crée d'une part en justifiant des impacts positifs des actions de l'espace-test sur le territoire (nombre d'installations et chiffre d'affaires généré en sortie de test, valorisation des méthodes d'accompagnement...) mais aussi par le travail et la participation au développement territorial apportée par les acteurs de l'installation au sein de l'espace-test.En tout état de cause, il faut être vigilant de ne pas léser la qualité du dispositif espace-test au nom de la survie ou de l'image de la structure, ni même voir la création d'un espace-test comme une aubaine financière. Préserver la pertinence et l'éthique du dispositif est essentiel pour véritablement agir sur des installations nombreuses et durables sur le territoire.

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ZOOM sur l'appel à projet 2013 «Territoire et emploi : pour des dynamiques innovantes et solidaires» de la Fondation de France

La Fondation de France propose des subventions pour des projets d'innovation sociale ancrés sur les territoires, qui sont autant d'opportunités pour développer des activités économiques et solidaires créatrices d'emploi, permettant de tisser des liens entre les habitants, de contribuer à la protection de l'environnement et de réduire les inégalités.

Les financements visent à soutenir le démarrage d'un projet au travers d'une aide au fonctionnement ou à l'investissement matériel et immatériel. Le projet devra répondre simultanément à deux critères :

- allier utilité sociale et dimension économique,

- résulter d'une dynamique collective sur un territoire.

Informations : Fondation de France – 40 avenue Hoche – 75008 Paris - Tel. 01 44 21 31 00

La gouvernance dans l'espace-test

Plusieurs catégories d'acteurs peuvent trouver des complémentarités d'actions et des synergies efficaces pour la création d'un espace-test dans le Gers. Les enjeux seront à priori différents pour chacun des acteurs. Il apparaît fondamental qu'il y ait une volonté commune de développement de l'installation agricole via des dispositifs innovants. Cela sous-tend de remettre en question le parcours habituel des porteurs de projet, mais aussi d'admettre le réservoir possible de nouvelles installations hors-cadre familiales pour la majorité. La partie la plus sensible repose sur la question : Quelle type d'agriculture voulons-nous développer sur le territoire ?Entre convergences et divergences, la création de l'espace-test doit répondre à un débat de fond entre les acteurs pour trouver un consensus validant le projet et lui permettant de construire des installations durables sur le territoire.

Rôle de la gouvernance au sein des espaces-testLa gouvernance inclut à la fois le rôle des acteurs et le territoire dans lequel s'inscrit l'espace-test. Ses fonctions permettent : d'avoir un effet levier sur la durabilité de l'installation en sortie d'espace-test. Elle permet de mobiliser des dispositifs pour l'accès au foncier, crédibiliser le projet vis à vis des banques, favoriser l'insertion du projet dans des démarches collectives et un marché local ; d'élargir l'offre de services aux porteurs de projet par une meilleure mobilisation des réseaux d'acteurs ressources ; de renforcer l'insertion territoriale de la structure. La dimension collective du projet légitime le dispositif en participant à son assise vis à vis des porteurs de projet et des acteurs locaux ; de développer des valeurs et une éthique partagée. La proximité des acteurs est ainsi renforcer dans une logique d'économie sociale et solidaire et est un gage de pérennité pour l'avenir de la structure.

Évolution des politiques en matière d'installation : L'espace-test agricole est un lieu d'innovation et d'expérimentation. La gouvernance de l'espace-test amène une gestion concertée sur la thématique de l'installation agricole et sur un schéma globale de développement du territoire. Par cette approche, il peut faciliter la cooptation d'évolutions réglementaires, de méthodes d'accompagnement à la création et d'orientations des politiques publiques.

Montage d’un espace test agricole multi-partenarialDans un montage muti-partenarial, la gouvernance est formalisée par la création d'une structure espace-test reliant différents acteurs (associations, établissements d'enseignements agricoles, collectivités…). Le fonctionnement interne est variable en fonction de la forme juridique et des dispositions prises dans les statuts. La coordination des acteurs apporte une forte valeur ajoutée au dispositif, mais demande un engagement important des acteurs pour la sélection des porteurs de projet et la définition d'une stratégie de développement de la structure.

La force et la reconnaissance de l'espace-test tient aussi à sa participation à des réseaux pour mutualiser et capitaliser des expériences. Exemple : Unions des couveuses, RENETA

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Les acteurs du territoireDans une multitude d'acteurs pouvant s'inscrire dans cette démarche en tant qu'interlocuteurs privilégiés, prescripteurs ou partenaires techniques, la liste ci-dessous vise de façon non-exhaustive à identifier des catégories d'acteurs potentiellement mobilisables ou consultables pour l'émergence d'un espace-test agricole dans le Gers.A noter : Certains organismes mentionnés dans une catégorie peuvent toutefois intervenir de façon transversale dans plusieurs catégories.

● Acteurs politiques- Les élus, les communes, les communauté de communes, les Pays dans la zone du projet- Le Département et la Région Midi-Pyrénées- L’État et ses services déconcentrés, l’Union Européenne Cette catégorie garantit la cohérence du projet et favorise la concertation des acteurs.

● Acteurs institutionnels, organismes- la DDT du Gers- la SAFER- la MSA- le Pôle emploi

● Acteurs de l'installation agricole- Chambre d'agriculture du Gers et Point Info Installation- ADEAR du Gers

● Acteurs qui rassemblent et défendent la profession agricoleModef, Confédération paysanne, FDSEA, syndicat des JA, Coordination rurale. Ces syndicats agricoles interviennent sur les orientations de politiques agricoles locales, dans les commissions relatives à l'installation et à la gestion du foncier (comité Safer, CDOA...)

● Acteurs de la formation agricole, de l'insertion et l'emploi- Centre de formation : Réseau Formip, CFPPA de Mirande...- Structure d'insertion en lien avec l'agriculture : Valoris, Regar, jardin solidaire de l'Adour...- Coopérative d'activité et d'emploi : Gers initiative

● Acteurs de filières agricoles et/ou de développementServices techniques de la chambre d'agriculture, GABB 32, CETA Bio, ADEL 32, syndicats des vins, Accueil Paysan, Bienvenue à la ferme, FDCUMA, Arbres et paysages 32, ADASEA....Ces acteurs peuvent apporter des compléments spécifiques pour le projet dans divers domaines.

● Acteurs rattachés à un secteur économique, à un métier- les agriculteurs- centres de comptabilité et de gestion, banques, assurances...

● Acteurs de la démocratie participative - Citoyens, réseau des AMAP, UC que choisir, Auch Territoire en Transition …..

● Autres acteursTerres de lien Midi-Pyrénées, Association la Ribère, CPIE Gersois, Pierre et Terre, AFOCG 31, Solidarité Paysan 31, CREAB...

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le Projet et son insertion territoriale Le projet agricole a besoin de créer du lien avec le territoire dans lequel il s'inscrit, tant au niveau des ressources présentes localement que de la diversité des acteurs et de leurs activités.La réussite et la viabilité de l'installation dépend de cette complémentarité entre le projet agricole et le projet de territoire. Cette insertion territoriale prend appui sur l'analyse de plusieurs éléments : le diagnostic et les besoins du territoire, les vocations du projet et les dispositifs d'appui existants ou à mettre en œuvre pour faciliter l'intégration du projet en sortie d'espace-test.

Composantes du territoireLes composantes propres au territoire influencent les conditions de viabilité du projet. L'analyse conduite s'applique plus spécifiquement à la partie ouest du département gersois15.

● Population

Cette zone est la partie la moins peuplée du Gers avec en moyenne 23 habitants/km² (soit environ 60 000 habitants au total) contre 30 pour la totalité du département et 93 pour le territoire national. L'évolution démographique montre un vieillissement des populations. Le projet de s'installer en agriculture et vivre en milieu rural pose ainsi la question du potentiel de développement d'une commercialisation locale. La proximité de quelques pôles urbains peut toutefois avoir une influence à l’intérieur de la zone, notamment les villes d'Auch, Mont de Marsan, Agen, Tarbes et Pau. Localement, plusieurs villes peuvent aussi concourir à l'activité : Aire sur Adour, Eauze, Condom, Vic-Fezensac et Mirande.Du reste, le territoire est soumis à une certaine saisonnalité économique, résidentielle et touristique.

● Valorisation des terroirs

La pédologie des sols montrent une forte diversité avec parfois localement des spécificités. sols sableux et de boulbène sur la zone ouest du Bas-Armagnac, sols plus calcaire et argileux au nord et à l'est de la zone, sols d'alluvions plus ou moins graveleux sur la partie sud – sud-ouest (vallée de l'Adour).La pluviométrie sous l’influence atlantique est décroissante d'ouest en est (de 900 à 600 mm/an en moyenne).Le climat, le sol et également l'historique des terroirs influencent l'affectation agraire des terres, sans, toutefois, en conditionner les pratiques qui parfois sont déconnectées du respect des ressources naturelles.La présence de bois et de forêt est un élément caractéristique de cette zone gersoise qui lui donne un caractère « sauvage » et tournée davantage vers un tourisme vert.La polyculture est dominante sur la zone avec certaines caractéristiques, notamment la présence de maïsiculture (près de 45% de la SAU dans la zone sud) ou de vigne (près de 20% de la SAU sur la partie ouest). L'élevage (avicole et bovin surtout) reste toutefois présent sur cette zone. On constate certains déséquilibres sur le territoire : les zones de coteaux sont soumises à une

15 Sont considérés les cantons de Vic-Fezensac, Cazaubon, Condom, Eauze, Montréal, Nogaro, Valence-sur-Baïse, Aignan,

Marciac, Montesquiou, Plaisance et Riscle

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déprise agricole au vue de la conjoncture défavorable pour l'élevage, tandis que les vallées offrent davantage de potentiels pour l'exploitation agricole des terres (avec notamment la présence de réseaux d'irrigation).La forte présence de signes officiels de qualité est à la fois un élément historique du territoire qui a construit l'image et la réputation du bien-vivre gersois (AOC, AOP, IGP, label rouge) mais aussi liée à la demande sociétale actuelle (agriculture biologique).

● Installation – transmission en agriculture

Le territoire considéré compte une surface agricole utile d'environ 180 000 ha pour près de 3300 d'exploitants agricoles (source recensement agreste 2010). Les données démographiques montrent que près de 50% des terres agricoles changeront d'exploitants dans les 10 ans à venir. En conséquence, l'agrandissement des exploitations risquent encore de progresser si aucune solution n'est développée pour favoriser l’installation de porteurs de projet.Au niveau départemental, les données 2011 indiquent 505 départs en retraite pour seulement 274 installations dont : seuls 102 sont des installations à titre principal, seuls 63 sont des installations aidée (avec DJA), 131 ont moins de 40 ans.

Selon les statistiques présentées en Comité départemental Installation, une soixantaine de dossiers d’installation DJA sont agréés dans le Gers chaque année, avec une surface moyenne d’installation d'une trentaine d'ha (hors cadre sociétaire), 27% des installations réalisées hors du cadre familiale et des formes sociétaires majoritaires (près de 60%). D'autres caractéristiques sont constatées, notamment la moitié des installations possèdent un atelier de diversification (transformation, vente à la ferme, agri-tourisme...) et 15% sont en agriculture biologique.

Sur l'ouest gersois, la zone la plus dynamique en termes d’installations avec DJA sur la période 2008 à 2011 est le canton de Vic-Fezensac avec plus de 15 installations. Et les moins dynamiques sont les cantons d'Eauze et Plaisance (moins de 5 chacun).Le Point Info Installation accueille sur l'année environ 250 personnes ayant un projet d'installation. L'ADEAR 32 accompagne en moyenne une soixantaine de porteurs de projet sur l'année.

La partie ouest du Gers a de nombreux défis à relever : Développer et maintenir la population, les entreprises et la qualité des services, Maintenir et créer de nouveaux emplois notamment par la création d'activités, Valoriser la richesse de son terroir et améliorer son attractivité économique et

touristique. Les évolutions de l'agriculture et du territoire trouvent leur champ d'actions en adaptant le projet agricole aux facteurs environnementaux, sociologiques, démographiques, économiques pour répondre à de nouvelles attentes, à de nouveaux besoins des acteurs économiques et des citoyens. En somme, il s'agit de développer la multifonctionnalité de agriculture qui contribue à l’attractivité des zones rurales, à la gestion et à la protection de ses ressources naturelles, ainsi qu’au maintien de services de proximité.

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Conditions de pérennisation de l'installation agricoleLa multifonctionnalité du projet d'installation est donc recherchée pour lui donner des externalités positives gages de viabilité et de durabilité. L'espace-test dans ses composantes devra préfigurer ce modèle innovant.

● Les vocations du projet :

● Économique et productive : Fournir des biens alimentaires, c'est aussi accorder une dimension nourricière au projet. Cette fonction vise de ce fait à relocaliser l'économie du territoire en recréant des circuits de proximité entre producteurs, consommateurs, artisans, commerçants, collectivités. En proposant une agriculture plus économe et en menant des activités de diversification, la valeur ajoutée est ainsi augmenter tant pour le projet que pour le territoire.

● Sociale : Il s'agit d'assurer à la fois une dimension humaine au projet en gardant des conditions de travail et de vie satisfaisantes, et en agissant de façon collective et solidaire. C'est aussi s'inscrire dans une dimension qualitative en produisant de façon transparente pour le consommateur et en valorisant la richesse du terroir. Ces éléments contribuent au dynamisme du tissu social et à l’attractivité des zones rurales.

● Environnementale : L'enjeu est de préserver la biodiversité et les ressources naturels du territoire mais aussi mettre en valeur le paysage. La mise en place de systèmes basés sur l'agro-écologie est essentielle. La monoculture et la production industrielle ou intensive sont des systèmes qui portent atteinte à l'équilibre des écosystèmes. De plus, ils rendent le fonctionnement de l'exploitation peu autonome par l'usage excessif d'intrants. Au contraire, les systèmes agro-écologiques exigent moins le recours aux traitements, en privilégiant la diversité des productions, la rotation des cultures, voire la mise en place de systèmes agro-forestiers.

● Quel système envisagé ?Le modèle et les productions envisagées dans l'espace-test sont des éléments fondateurs de la future installation du porteur de projet. C'est pourquoi il convient d'examiner avec attention les choix de productions opérés dans l'espace-test tant d'un point de vue des pratiques agricoles, du système d'exploitation que de la commercialisation. Il s'agit aussi d'évaluer les contraintes souvent financières qu'aura le porteur de projet à la sortie de l'espace-test. Ce point a donc tendance à exclure les secteurs qui demandent des investissements plus lourds, comme par exemple la viticulture, ou bien alors, de les envisager mais avec des dispositifs d'entrepreneuriat collectif (comme les coopérative d'emplois et d'activité).

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L'AGRICULTURE PAYSANNE

DES PAYSANS PLUS AUTONOMESqui produisent de la valeur ajoutée sur des surfaces raisonnables pour laisser de la place à d’autres paysans.

DES PAYSANS FIERS DE LA QUALITÉ DE LEURS PRODUITSet du lien développé avec les consommateurs et les autres acteurs du monde rural.

DES PAYSANS QUI INNOVENTpour préserver la natureet transmettre leurs fermes aux générations futures.

Le maraîchage reste une solution économe pour l'achat du foncier et faire face aux investissements. C'est une orientation couramment prise par les espaces-test. En alliant un mode de production en agriculture biologique et une commercialisation en circuits courts, ce système répond bien aux attentes des territoires et plus particulièrement de ceux situés en milieu péri-urbain.

Si ce métier est attrayant pour bon nombre de porteurs de projet, il est s'avère aussi contraint et difficile. Les caractéristiques de ce secteur reposent sur : une adaptation des sols avec la possibilité d'avoir des infrastructures (serres, bâtiments de stockage, réseau d'irrigation...) et, si possible, un logement sur place, un travail demandant polyvalence et endurance. Le temps de travail est souvent important (parfois 70 heures/semaine). Le revenu peut parfois tarder à venir (5 ans parfois), des cultures soumises aux aléas climatiques avec impact quasi immédiat sur le revenu en cas d'intempérie, une gamme importante de légumes à produire avec des prix en tension et des clients toujours plus exigeants.

Pour la zone rurale étudiée ici, les productions maraîchères sont peu présentes. Ce secteur offre ainsi un potentiel de développement qui toutefois peut être rapidement limité dans la mesure où la population en milieu rural peut plus facilement auto-produire ses légumes qu'en milieu urbain. Une étude de marché prenant en compte l'orientation sur différents débouchés (restauration hors domicile, restaurateurs, AMAP....) est donc essentielle pour évaluer la stratégie commerciale à mettre en place.

Les facteurs-clés de réussite en maraîchage reposent essentiellement sur la capacité : à produire et à planifier les cultures tout en analysant les coûts de revient, à s'insérer dans des démarches collectives (répartition des cultures entre maraîchers, entraides, approvisionnement collectif...), à faire évoluer son projet (diversification, transformation, création de nouveaux débouchés...).

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Moyens d’action des collectivitésConscients du fait que l'accès au foncier reste un frein majeur à l'installation, en particulier hors cadre familial, le Conseil Général du Gers et le Conseil Régional Midi-Pyrénées se sont saisis de la question en mettant en place des aides pour favoriser l'accès au foncier. Par ailleurs, les outils de planification foncières peuvent aussi, à travers la mise en place des SCOT, orienter l'affectation des terres et éviter les phénomènes de spéculation.

● L'aide du Conseil Général : Repérer et stocker du foncier pour permettre l'installation

C'est le projet que le Conseil Général du Gers mène en partenariat avec la SAFER pour l'installation de maraîchers ou d'arboriculteurs, en agriculture biologique prioritairement. Concrètement, la SAFER est missionnée pour repérer, lors des ventes sur lesquelles elle intervient, des parcelles pouvant convenir au maraîchage ou à l'arboriculture : bonne qualité agronomique et irrigable. Lorsque de telles parcelles sont repérées, la SAFER en avertit le Conseil Général, qui décide de l'opportunité de les stocker en vue d'une installation. Si le Conseil Général décide de stocker les terres, la SAFER les achète et met en place une convention de mise à disposition avec un agriculteur local, pour qu'il exploite les terres en attendant l'arrivée du porteur de projet. Le Conseil Général finance les intérêts d'emprunt à la SAFER et lance alors un appel à projet pour la vente de ces terres en vue d'une installation.

Les porteurs de projet concernés : Les critères de sélection portent sur la viabilité du projet, la production en maraîchage ou arboriculture et la priorité aux installations en bio (mais pas obligatoirement). Il n'y a pas de limite d'âge ou de critère de formation.Le candidat retenu par le Conseil Général est présenté en comité technique SAFER et suit la démarche classique d'achat de terres auprès de la SAFER à partir de ce moment là.

L'intérêt principal de cette mesure réside dans le fait que les porteurs de projet ont accès à des terre auxquelles il aurait été difficile d'avoir accès normalement. En effet, le manque d'information foncière, la complexité des démarches pour se porter candidat sur une portion des terres mises en vente, les délais de réponse aux appels à projet de la SAFER rendaient ces terres peu accessibles aux porteurs de projet.

● L’aide du Conseil Régional : Aider l’achat différé de l’exploitation et encourager les formes « innovantes » d'accès au foncier

L'aide de la région peut intervenir en aval de l'aide du Conseil Général puisqu'elle est réservée à des projets élaborés en concertation avec des collectivités locales (commune, communauté de communes, conseil général...). L'aide porte sur l'achat de foncier ou sur la prise en charge des intérêts d'emprunt, uniquement pour la SAU (le bâti n'en fait pas partie). Le montant de l'aide est de maximum 25000€ et est versé soit au porteur de projet, soit à la structure porteuse du foncier (association, collectivité...). L'objectif est de retenir une dizaine de projets chaque année au niveau régional.

Les porteurs de projet concernés : Pour bénéficier de cette aide, il faut être un candidat à l’installation hors cadre familial (ou installation supplémentaire) remplissant les conditions d'éligibilité à la DJA (conditions d’âge, de qualification professionnelle, de viabilité économique du projet).

L'intérêt de cette aide est qu'elle permet de différer ou de diminuer la charge d'investissement en foncier lors de l'installation. Elle encourage également les collectivités territoriales et acteurs locaux

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à se saisir de cette question, en ciblant les projets qui sont élaborés en concertation. Le fait de procéder par appel à projet permet une grande diversité de montages des dossiers, adaptés à des situations différentes. Toutefois, l'orientation générale du Plan Installation-Transmission conditionne ces aides aux porteurs de projet éligibles à la DJA alors que seul un quart des installations se font avec le bénéfice de cette aide.

● Outils de planification foncière

Les choix stratégiques retenus dans la politique foncière des collectivités territoriales au travers des documents de planification permet au projet agricole d’être partie intégrante du projet d’aménagement du territoire. Ces outils de planification, issus de la loi du 13 décembre 2000 dite loi SRU , pourraient permettre de lutter contre la spéculation foncière qui handicape l'installation de porteurs de projet, mais aussi de diminuer la consommation de terres agricoles par l'urbanisation. Cette planification s'appuie sur l’élaboration des documents d’urbanisme. Tous les documents d’urbanisme doivent s’intégrer avec les schémas de cohérence territoriale qui apparaissent progressivement au sein des territoires et tendent à être généralisé à l’horizon 2017.

Les documents d’urbanisme :

● La carte communale définit deux zones : constructible / inconstructible

● Le plan local d’urbanisme (PLU) qui définit 4 zones:- U (urbaine) et A U (à urbaniser) : constructions autorisées sous conditions- N (naturelle) : constructions autorisées de manière limitée- A (agricole) : constructions interdites sauf pour le besoin de l’activité agricole.

● Le schéma de cohérence territoriale (SCOT) fixe les orientations générales des politiques d’urbanisme, de l’habitat, des déplacements, des activités économiques et des équipements publics à l’échelle supra communale. Il s’impose aux PLU et aux cartes communales.

Les périmètres de protection :

● ZAP : les zones agricoles protégées permettent de préserver, par arrêté préfectoral, les espaces agricoles présentant un intérêt général (qualité de la production, situation géographique).

● PAEN : les périmètres de protection des espaces agricoles et naturels périurbains sont délimités par le Conseil Général où il dispose d’un droit de préemption accompagné d’un programme d’actions. Par la suite, un terrain situé dans le périmètre ne pourra être rendu constructible que par décret interministériel.

L’acquisition foncière rendue possible par :- l’ acquisition amiable du foncier en accord avec le propriétaire.- le droit de préemption urbain (DPU) qui permet aux communes de se porter acquéreurs prioritaires de biens, en vue de la réalisation d’un projet, en cas de cession onéreuse.- l’expropriation qui permet de forcer la vente mais nécessite la réalisation d’un objectif reconnu d’utilité publique.- la zone d’aménagement différé (ZAD) qui permet d’instaurer un droit de préemption au bénéfice des communes pour la réalisation de projets d’intérêt général.

La cohérence des projets d’aménagement pourrait à termes permettre le développement d’une agriculture multifonctionnelle pour la relocalisation d’une économie diversifiée en zone rurale.

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Bibliographie et références utiles

- Charte du réseau des espace teste agricole – RENETA (Réseau National des Espaces-Test Agricoles)

- Etude juridique, fiscale et sociale concernant les couveuses en agriculture - Francis VARENNES Juriste-Fiscaliste, Edition IPSO-Facto - Edition Septembre 2012

- Référentiel du diplôme Brevet Professionnel option Responsable d’Exploitation Agricole

- Lettre d'information de Euskal Herriko Laborantza Ganbara - Izar Lorea n°32

- ATLAS des paysages du Gers - DREAL Midi-Pyrénées - Auteurs : CAUE, Arbre et paysage 32

- Etude EQUAL eDORA - Association pour le Développement en REseau des Territoires et des Services

- Collection Références / Le CAPE – union des couveuses d'entreprises

- Plaquette CELEVAR – L'espace-test en agriculture

- Les facteurs de performance en maraîchage circuits courts – Agnès Gauche

Ressources législatives :

- CIRCULAIRE DGEFP n° 2000/16 du 26 juin 2000 relative au pilotage national de l’expérimentation

couveuses d’activités ou d’entreprises

- LOI n° 2003-721 du 1er août 2003 pour l'initiative économique

- Décret N° 2005-505 du 19 mai 2005

- Décret n° 2002-241 du 21 février 2002 relatif à la société coopérative d'intérêt collectif

- Arrêté du 18 février 2008 relatif à la cotisation accidents du travail et maladies professionnelles due pour les personnes bénéficiaires du contrat d'appui

- Arrêtés du 6 avril 2009 et du 4 janvier 2012 portant définition de listes de diplômes, titres et certificats pour l'application des articles L. 331-2 (3°) et R. 331-1, D. 343-4, L. 311-3 et D. 341-7 (3°) du

- Arrêté préfectoral du 16 juin 2009

- LOI n°2000-1208 du 13 décembre 2000 relative à la solidarité et au renouvellement urbains

Crédit photos : Georges Bartoli Georges Aurensan ADEAR 32

Février 2013

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Association pour le Développement de l'Emploi Agricole et Rural du Gers1 rue Dupont de l'Eure, 32000 AUCH - 05 62 05 30 86 – [email protected]

www.agriculturepaysanne.org/adear32

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