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I
Construction de barrages de sable: Une guide pratique
Simon Maddrell et Ian Neal
Excellent Development
Dédicace
©Polly Braden
II
Ce guide est dédié à la mémoire de Joshua Silu Mukusya (1949 - 2011), un véritable visionnaire et l'un des premiers
pionniers de barrages de sable. La connaissance de Joshua sur les barrages de sable était incomparable. Depuis plus
de 30 ans, il a travaillé sans relâche pour aider des centaines de communautés à se sortir de la pauvreté. Il était le
premier pionnier de barrages de sable au Kenya, mais son travail ne s'arrête pas aux barrages de sable. Sa mission de
trouver les meilleures solutions aux nombreux défis auxquels sont confrontés les gens qu'il aidait. Cela l'a amené à
suivre en procès et à défendre de nombreuses différentes approches de l'agriculture, tels que les terrasses de fanya juu,
la plantation d'arbres, les banques communautaires de semences et des parcelles agricoles de démonstration pour n'en
nommer que quelques-uns. Son travail et sa passion pour le changement ont touché la vie de milliers de personnes, un
héritage qui se fera sentir pour les générations à venir. Ce guide est basé sur l'expérience de Joshua et de celle de son
fils, Andrew Musila Silu. Sans le généreux partage de cette connaissance, ce guide n'aurait pas été possible.
Photo 1: Joshua Silu Mukusya
À propos des auteurs
Simon Maddrell st le fondateur et directeur exécutif de Excellent Development. Simon a participé
aux barrages de sable depuis 1985 quand il a fait équipe avec Joshua Mukusya, menant une
expédition de jeunes volontaires du Royaume-Uni pour aider à construire des barrages de sable au
Kenya. Simon était président de l’Excellent Development du Kenya de 2005 à 2009. Simon a une
licence dans le développement et l'économie environnementale, avec 12 ans d'expérience dans le
secteur des entreprises.
Ian Neal a travaillé pour Excellent depuis 2008. En tant que directeur du développement et de la
technique, il est responsable du programme d’apprentissage et de la recherche d’Excellent. Ian a
une Maîtrise en ingénierie du sol et de l’eau de l'Université de Cranfield, un baccalauréat en
géographie et plus de 20 ans d'expérience dans le développement international.
Remerciements
III
Les auteurs sont reconnaissants à Andrew Musila Silu et le personnel d’ASDF, Jon Viducich et Sue Cavanna pour la
révision de ce document. Musila est le co-fondateur et le directeur du développement d’ASDF, et a situé et conçu plus
de 100 barrages avec succès. De 2009 à 2012, Jon était un ingénieur principal pour le Conseil chrétien du Mozambique
(CCM) et a participé à la construction de plus de 35 barrages dans les provinces de Tete et de Manica. Sue est la
directrice du Conseil du Sahel ayant une vaste expérience le développement de l’eau et de l'environnement dans les
zones arides. Les auteurs sont également reconnaissants envers Andrews Charitable Trust, Margaret Hayman
Charitable Trust, Tudor Trust and the Joffe Charitable Trust pour leur généreux soutien sans quoi ce guide n'aurait pas
pu être écrit.
Notre partenariat stratégique
Excellent Development et ASDF ont un partenariat stratégique fondé sur des valeurs et une philosophie partagées.
Ensemble, nous nous engageons au développement durable de la communauté et à la promotion mondiale de la
technologie des barrages de sable dans les zones arides. Notre vision commune est que les barrages de sable
transformeront des millions de vies.
Excellent Development est une ONG de développement international du Royaume-Uni enregistrée, fondée en 2002. Le
but de notre travail est de : (1) soutenir les communautés rurales dans les zones arides pour avoir un accès à l'eau
potable et pour cultiver assez de nourriture pour se nourrir et vendre ; (2) promouvoir la technologie de barrage de sable
pour favoriser le développement durable et (3) soutenir des organisations pour appliquer et mettre en œuvre la
technologie de barrage de sable. Depuis sa création, Excellent a soutenu la construction de plus de 350 barrages et aidé
plus de 220 000 personnes à améliorer leur accès à l'eau potable.
La Fondation Dam Afrique Sand (ASDF) est une ONG kenyane enregistrée, fondée en 2010. L’ASDF travaille dans les
zones rurales arides pour autonomiser les communautés marginalisées à améliorer durablement les moyens de
subsistance et l'environnement pour lutter contre la pauvreté. Ils aident les communautés à avoir accès à de l'eau propre
locale pour l'amélioration de la production alimentaire, de la santé et des revenus.
Avertissement:
Ce guide reflète les meilleurs efforts des auteurs pour interpréter un ensemble complexe de recherche et d'expérience,
et les traduire en un guide pratique.
Droit d’auteur:
Toutes les photos sont la propriété de la Fondation Excellent Development et de la Fondation barrages de sable
d’Afrique, et toutes les illustrations sont la propriété d’Excellent Development sauf indication contraire. Le droit d'auteur
de ce guide est détenu par Excellent Development Ltd. L’utilisation ou la publication commerciale de l’ensemble ou d’une
partie est strictement interdite sans l'autorisation écrite préalable d'Excellent Development. Aucune disposition des
présentes ne doit être interprétée comme conférant à une licence par Excellent Development. Ce document ne peut être
copié et diffusé sous réserve de Creative Commons License Agreement (CC BY-NC-ND 3.0)
Citation:
Ce document doit être référé comme: Maddrell S et Neal I (2013), la construction de barrages de sable: un guide
pratique, Excellent Development, Londres.
IV
Table des matières : Contents
Contents ......................................................................................................................................... IV
Lexique et abréviations .................................................................................................................. VI
Préface: ......................................................................................................................................... VII
Chapitre 1 : une introduction à ce manuel ......................................................................................1
Chapitre 2 : Une introduction aux barrages de sable ................................................................. - 2 -
2.1 Qu’est-ce qu’un barrage de sable et comment ça marche ? ................................................. - 2 -
2.2 Un bref historique des barrages de sable .............................................................................. - 4 -
2.3 Pourquoi les gens construisent des barrages de sable ......................................................... - 5 -
Chapitre 3 : Évaluation de la faisabilité technique ................................................................... - 11 -
3.1 Quatre conditions préalables pour un site approprié ........................................................... - 11 -
3.2 L'emplacement des rivières saisonnières ............................................................................ - 11 -
3.3 Le lit de rivière retiendra-t-il l’eau ? ..................................................................................... - 12 -
3.4 Pourquoi les tests de sédiment sont-ils importants ? .......................................................... - 13 -
3.5 Comment tester les sédiments ? ......................................................................................... - 15 -
Chapitre 4: Introduction de barrages de sable dans de nouvelles régions .............................. - 24 -
4.1 Planification de barrage(s) pilote(s) ..................................................................................... - 24 -
4.2 Politique et institutionnel ...................................................................................................... - 25 -
4.3 Economique ......................................................................................................................... - 25 -
4.4 Social ................................................................................................................................... - 25 -
4.5 Technique ............................................................................................................................ - 26 -
4.6 Juridique .............................................................................................................................. - 27 -
4.7 Écologique ........................................................................................................................... - 28 -
Chapitre 5 : Comment placer un barrage de sable ................................................................... - 29 -
5.1 Commencer avec la communauté ....................................................................................... - 29 -
5.2 Ce qu'il faut rechercher lors de l'implantation ...................................................................... - 30 -
Chapitre 6 : Conception d’un barrage de sable : un guide étape par étape ............................ - 34 -
6.1 Il y a trois règles d’or pour la conception d’un barrage de sable ......................................... - 34 -
6.2 Les raisons courantes d'échec ............................................................................................ - 34 -
6.3 Comprendre le débit de la rivière ........................................................................................ - 35 -
6.4 Les décisions de conception................................................................................................ - 37 -
6.5 La conservation des sols et de l'eau immédiatement en amont du barrage ....................... - 45 -
6.6 Méthodes d'abstraction ........................................................................................................ - 48 -
Chapitre 7: Travaux de pré-construction .................................................................................. - 56 -
7.1 Planification.......................................................................................................................... - 56 -
7.2 Calcul des matériaux nécessaires ....................................................................................... - 57 -
7.3 Les activités pour l’approvisionnement ................................................................................ - 59 -
7.4 Approvisionnement .............................................................................................................. - 60 -
7.5 Logistique............................................................................................................................. - 61 -
V
Chapitre 8 : La construction d'un barrage de sable .................................................................. - 62 -
8.1 Gestion et supervision du site ............................................................................................. - 62 -
8.2 Sécurité du site .................................................................................................................... - 62 -
8.3 Principes de construction en béton et en pierre-maçonnerie .............................................. - 63 -
8.4 Planification du site .............................................................................................................. - 65 -
8.5 Excavation pour les fondations ........................................................................................... - 65 -
8.6 Préparation et pose de la fondation .................................................................................... - 66 -
8.7 Construction et planification du coffrage ............................................................................. - 67 -
8.8 La mise en place des barres en acier ................................................................................. - 68 -
8.9 Les proportions de mortier .................................................................................................. - 69 -
8.10 Mise en place des pierres, mortier et fil de fer barbelé dans le travail de la forme ............. - 69 -
8.11 Construction du tablier......................................................................................................... - 71 -
8.12 Liste du contrôle qualité....................................................................................................... - 72 -
8.13 Alternatives de construction ................................................................................................ - 72 -
8.14 Pré-construction : plâtrage et durcissement du barrage ..................................................... - 72 -
8.15 Circonstances spéciales ...................................................................................................... - 73 -
Chapitre 9 : Entretien et gestion des barrages de sable ........................................................... - 74 -
9.1 Signes avant-coureurs de défaillance d’un barrage de sable ............................................. - 74 -
9.2 Surveillance et maintenance préventives ............................................................................ - 74 -
9.3 Gestion de barrage de sable ............................................................................................... - 76 -
Chapitre 10: Technologies alternatives pour l’eau ................................................................... - 80 -
10.1 Introduction .......................................................................................................................... - 80 -
10.2 Des structures dans le chenal pour collecter l'eau .............................................................. - 80 -
10.3 Cuvettes de terre et barrages de terre ................................................................................ - 82 -
10.4 Réservoirs souterrains......................................................................................................... - 83 -
10.5 Collecte d’eau de pluie des toits .......................................................................................... - 84 -
10.6 Bassins de roche avec stockage ou réservoirs ouverts ...................................................... - 85 -
10.7 Puits peu profonds ............................................................................................................... - 87 -
10.8 Puits de forage équipés d'une pompe motorisée ................................................................ - 88 -
10.9 Recharge de l’aquifère gérée .............................................................................................. - 89 -
10.10 Comparaison des solutions d'eau ................................................................................... - 89 -
10.11 Autres lectures et ressources.......................................................................................... - 89 -
Chapitre 11 : Conclusion ........................................................................................................... - 91 -
Annexes ..................................................................................................................................... - 93 -
VI
Lexique et abréviations
50-ans (ou à vie) d’inondation Le niveau d’inondation prévu être égal ou supérieur en moyenne à 50 ans
extraction Retrait et collecte d’eau de la nappe phréatique ou d’un réservoir d’eau
Crue annuelle Niveau d’eau prévu être égal ou supérieur en moyenne une fois par an
Aquifère Une couche de roche perméable contenant des roches aquifères ou des sédiments non consolidés
Tablier plate-forme en béton à la base du barrage qui empêche l’affouillement
Cuiller Un outil pour percer des trous dans le sol
ASDF African Sand Dam Foundation (Fondation africaine de barrages de sable)
Débit à pleins bords Décharge lorsque le canal principal de la rivière est à plein débit
Débit de base Sous-sol s’écoule à travers les sédiments du lit du fleuve
Bassin versant ou bassin hydrographique
La zone drainée par une rivière
Coût-efficacité Rendement d'un barrage par rapport à son coût
Crête Le point le plus haut d’un barrage de sable
Profil en travers Section en croix de la rivière montrant le gradient des banques et des flancs de la vallée
Cure ou hydratation processus chimique qui provoque le durcissement du ciment
Porosité drainable Le volume d'eau qui s'écoule dans les sédiments par gravité
Barrage de terre Un barrage construit de terre compactée d'argile qui capte le ruissellement de surface
Revanche La profondeur du débit maximum sur le déversoir ou des déversoirs
Gorge Un endroit où la rivière a creusé une vallée étroite
Classé ou trié Un sédiment bien classé ou trié a peu de variation dans la taille des grains
Rigole Un profond fossé ou canal coupé par l'eau courante
Haffir Un étang peu profond à fond d’argile qui recueille et stocke les eaux de ruissellement
Galerie d’infiltration Un réseau de tuyaux perforés qui recueille l'eau du sédiment de la rivière
Analyse PESTJE Analyse politique, économique, sociale, technique, juridique et environnementale
Porosité Les pores dans le sol ou la roche
Rivière de sable Une rivière saisonnière principalement remplie de sédiments de sable
Emplacement Décider le point exact où un barrage de sable individuel sera construit
Déversoir Le canal (central) d’un barrage qui transporte l’eau par-dessus le barrage
Rejetée La distance qui accumule sédiments et eau derrière un barrage
Bout-du-monde Le point le plus élevé d’un bassin versant
Oued Un autre nom pour une rivière saisonnière de sable
Nappe phréatique Le niveau où la nappe est saturée
Aile Les parois latérales du barrage de sable
ONG Organisation non gouvernementale Um Micromètre, 1,000 Um = 1 mm
VA Vue en amont mm Millimètre, 1,000 mm = 1 mètre
g Gramme cm Centimètre, 100 cm = 1 mètre
kg Kilogramme, 1000 grammes m Mètre, 1,000 m = 1 kilomètre
l Litre, 1 litre d’eau pèse 1 kg m3 Mètre cube, 1,000 litres = 1 m
3
VII
Préface:
Je suis très heureux de fournir la préface du manuel de barrages de sable d’Excellent Development. Les Barrages de
sable sont l'une des technologies qui aident à répondre aux questions sur lesquelles je me suis battu au cours de mes
six années en tant que Secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification.
La désertification, la dégradation des terres et la sécheresse ont des répercussions d’une grande portée : de l'extrême
pauvreté à l'insécurité alimentaire et de l'eau et la faim, la déforestation, la perte de la biodiversité et de la vulnérabil ité
aux chocs climatiques, l'instabilité, les crises et les migrations induites par l'environnement.
Les barrages de sable sont une technologie intéressante dans le sens qu'ils ne sont adaptés que pour les zones arides
souffrant de la dégradation des terres. L'eau qui coule des rivières saisonnières transportant de la terre sépare et remplit
le barrage de sable - mais également des millions de litres d'eau. Outre le stockage de cette eau toute l’année, elle est
protégée de l'évaporation et empêche les maladies d'origine hydrique ou un vecteur de l'eau pour les moustiques de se
reproduire. Plus encore, le temps que les agriculteurs de subsistance économisent dans la collecte de l'eau leur permet
de se concentrer sur la suppression de la dégradation des terres grâce à la conservation de la terre et de l’eau et à
l'amélioration de l'agriculture. Excellent a soutenu la construction de 369 barrages dans 111 communautés au Kenya, qui
à la suite ont montré des améliorations significatives dans les régimes alimentaires, la santé et les revenus.
Je dois dire, cependant, qu’il n'existe pas de «solution miracle» pour lutter contre la dégradation des terres. Elle dépend
de la régi spécificité et de l’éco spécificité. Il existe de nombreux autres exemples de réussite inspirants qui pourraient
être étendus et diffusées avec d'énormes avantages potentiels pour tous. Par exemple, dans des projets au Malawi,
sous un dais d'arbres à feuilles persistantes Faidherbia, les rendements agricoles ont augmenté de 280 pour cent. La
régénération naturelle gérée par les agriculteurs et les techniques agro-forestières ont déjà contribué à améliorer des
millions d'hectares dans toute l'Afrique, en particulier dans des pays comme le Niger. Les barrages de sable sont l'une
des technologies qui permettent aux gens d'investir dans ces activités en réduisant le temps de collecte d'eau de trois à
cinq heures par jour. Ces techniques de gestion durable des terres, la dégradation évitée et le capital naturel réhabilité
offriront de nouvelles opportunités pour une vraie réduction durable de la pauvreté dans le monde.
J'aime beaucoup, non seulement l'approche des barrages de sable, mais également la passion et les gens. Je souhaite
vraiment que nous pourrions faire davantage en apportant cette technologie, cette approche et cette compréhension à
d'autres. Nous ne sommes pas encore arrivés là, mais je suis convaincu que la gestion durable des terres est une idée
qui est enfin prête à être utilisée.
Je souhaite qu’Excellent Development que leurs efforts visant à introduire l’importance de la gestion durable des terres,
et le rôle des barrages de sable, à l'attention de tous ceux qui se soucient de l'avenir de notre planète.
J'espère que ce manuel, qui propose un guide pratique accessible aux personnes non-techniques, inspire et habilite les
gens dans les zones arides de prendre des mesures pour lutter contre le fléau de la dégradation des terres.
Luc Gnacadja,
Secrétaire de direction,
Convention des Nations Unies pour la lutte contre la désertification
1
Chapitre 1 : une introduction à ce manuel
Ce manuel décrit le processus de sélection d'un site, la conception, la construction et la gestion des barrages de sable. Il
s'adresse au personnel technique et de gestion du programme de travail sur les terres arides et semi-arides qui sont
intéressés à essayer des barrages de sable dans des nouvelles régions. Le manuel s'appuie sur le corps existant de
l'expérience de la construction de barrages de sable au Kenya, où la majorité des barrages de sable du monde sont
situés. L'objectif principal est de prendre cette expérience dans le but d’inspirer et de guider les autres. Le manuel peut
être utilisé comme un guide de terrain quotidien et comme un outil de formation.
La construction de barrages de sable n'est pas pour les amateurs. Cependant, vous n'avez pas besoin d'être un
ingénieur qualifié ou un hydrologue pour construire un barrage de sable solide et efficace. Pour renforcer ce message, le
guide évite l'utilisation de termes techniques ou spécialisés dans la mesure du possible. Il est nécessaire d’avoir : (1)
une bonne compréhension sur la façon dont les rivières saisonnières affluent et l'impact des barrages de sable à ce
point, (2) une bonne compréhension des principes de l’emplacement des barrages de sable, la conception et la
construction et les causes de l'échec et (3 ) l'accès à des artisans expérimentés ayant une connaissance de la pierre de
construction maçonnerie en pierres. Les groupes de petite taille et les règles sont mises en évidence en vert.
Au-delà de ces considérations techniques, la clé du succès réside dans l'approche de l'organisation de la mise en œuvre
et, en particulier, la façon dont cela fonctionne avec les utilisateurs finaux et la communauté d'accueil pour les placer au
cœur de la prise de décision et la façon dont cela intègre les barrages de sable dans un programme plus large. Ce qui
fonctionne varie d'un endroit à un autre et d'un programme à un autre. Le succès repose sur les bonnes pratiques du
développement et l'adaptation de l'application de la technologie aux conditions locales ainsi que d'obtenir les bons
aspects techniques.
Le chapitre 2 introduit des barrages de sable, leur histoire et les avantages qu'ils apportent. Le chapitre 3 fournit des
indications sur l'évaluation où des barrages de sable sont techniquement réalisables et ont le plus grand potentiel. Le
chapitre 4 examine certains des facteurs qui devraient être considérés lors de la planification d’introduction de barrages
de sable dans une nouvelle région. Le chapitre 5 est un guide étape par étape pour l'implantation d'un barrage de sable.
Le chapitre 6 est un guide étape par étape pour la conception d'un barrage de sable. Le chapitre 7 offre des conseils
sur les achats de matériaux et d'autres activités essentielles de pré-construction. Le chapitre 8 est un guide étape par
étape pour la construction et le chapitre 9 décrit comment surveiller, répare et gérer un barrage de sable pour éviter
d’échouer une fois construit. Le chapitre 10 décrit et compare les technologies alternatives d'eau utilisés dans les zones
arides rurales et le Chapitre 11 est une conclusion. Enfin, dans les annexes, vous trouverez des informations utiles, y
compris le soutien qu’Excellent et ASDF offrent aux organisations compte tenu le pilotage des barrages de sable et des
exemples de formes juridiques.
Commentaires : Les auteurs reconnaissent qu'il reste des lacunes importantes dans les connaissances actuelles
concernant les barrages de sable. Si vous avez construit un barrage de sable dans le passé ou si vous envisagez de le
faire à l'avenir, nous aimerions entendre parler de vous et connaître de votre expérience. Nous accueillons avec un
grand plaisir les commentaires et suggestions des lecteurs pour améliorer les éditions ultérieures de ce guide. Veuillez
envoyer vos commentaires à [email protected]
- 2 -
Chapitre 2 : Une introduction aux barrages de sable
2.1 Qu’est-ce qu’un barrage de sable et comment ça marche ?
Les gens ont, depuis toujours, recueilli l’eau à partir de trous creusés dans le lit des rivières de sable saisonnières. Au fil
du temps, les peuples ont appris que les sédiments sont plus profonds et l’eau reste plus longtemps lorsque le trou est
creusé immédiatement en amont d’un rocher se trouvant en travers du lit de la rivière. Les barrages de sable se
construisent selon ce procédé naturel.
Un barrage de sable est un mur en pierres renforcé (ou barrage pareillement solide et imperméable) construit en travers
du lit sablonneux d’une rivière saisonnière et constitue l’une des solutions les plus économiques au monde pour la
récupération d’eau de pluie. Les barrages de sable sont des systèmes de captage d’eau de pluie simples, solides,
nécessitant peu d’entretien et qui approvisionnent en eau potable durant toute l’année, pour des usages locaux
domestiques et productifs. Ils sont parfaitement adaptés aux régions arides. Ils agissent comme un catalyseur pour un
développement plus large. Les barrages de sable fournissent l’eau nécessaire pour le bétail, les petites cultures
horticoles irriguées ainsi que pour les bassins à poissons, les pépinières et les vergers. Ils rechargent l’aquifère et
revivifient les écosystèmes riverains en permettant aux cultures fourragères d’être cultivées le long des rives.
Figure 1: Comment fonctionne un barrage de sable
Les pluies saisonnières remplissent rapidement le barrage avec de l’eau contenant de la terre. Cette terre est constituée
de sable et de limon. Le sable plus lourd coule derrière le barrage, tandis que le limon, plus léger, reste en suspension
dans l’eau et est emporté au-delà du barrage, en aval. Le sable s’accumule jusqu’à ce que le barrage soit complètement
rempli de sable jusqu’au déversoir. Les photos 2 à 5 montrent les différentes étapes d’un barrage de sable sur le site
original jusqu’à ce que celui-ci soit terminé et rempli de sédiments sablonneux.
L’eau est stockée dans le sable, représentant 25 à 40 % du volume total de la nappe aquifère. Le sable filtre l’eau et
l’absence d’une surface d’eau découverte réduit la contamination et l’évaporation, et empêche les parasites d’origine
aquatique tels que les moustiques et les escargots de se reproduire.
L’eau est prélevée d’un barrage de sable soit par un trou de puisage traditionnel ou encore grâce à une galerie
d’infiltration installée en amont du barrage et reliée à un point d’eau protégé, tel qu’un tuyau à travers le mur du barrage,
un réservoir de stockage construit dans le barrage ou un puits d’écoulement peu profond avec une pompe manuelle
installée dans les berges adjacentes.
- 3 -
Photos 2-5 : Les étapes d’un barrage de sable se remplissant de sédiments
Photo 2 : L’emplacement originel [1] ; Photo 3 : Juste après la construction [2] ;
Photo 4 : Rempli d’eau après les premières pluies [3] ; Photo 5 : Barrage « mûr » rempli de sable après 2 ans [4]
- 4 -
2.2 Un bref historique des barrages de sable
La technologie est vieille de plusieurs siècles. Il y a, en Sardaigne à l’époque romaine1 et au Mexique au XVIIIe siècle,
des récits faisant état de structures similaires. On rapporte des exemples dans de nombreux pays arides, dont la
Namibie, le Mozambique, la Tanzanie, le Somaliland, l’Éthiopie, le Yémen, le Burkino Faso, le Mali, la Région du Nord-
Ouest (Cameroun), le Soudan, la Turquie et le Mexique. Cependant, la plus forte concentration de barrages de sable
avec des références solides se trouve au Kenya. Selon les premiers utilisateurs kenyans, la technologie a été introduite
au Kenya par d’anciens officiers qui ont vu des structures similaires lors de missions en Inde pendant la Seconde Guerre
mondiale. Les premiers barrages de sable kenyans ont été construits par un agent agricole de district (Eng. Classen)
dans le cadre du projet du Conseil de développement de la terre africaine (ALDEV). Les auteurs estiment qu’il y a
actuellement environ 1500 barrages de sable au Kenya. Ce n’est que récemment qu’ils font l’objet d’une plus grande
acceptation et de recherches au sens large.
L’écrasante majorité d’entre eux ont été construits au cours des 15 dernières années par des groupes communautaires
soutenus par trois ONG kenyanes : l’Organisation de Développement Utooni basée à Kola, comté de Machakos ;
Sahelian Solutions ou SASOL basée à Kitui Town, comté de Kitui et la Fondation Africaine pour les Barrages de sable
basée à Mtito Andei, comté de Makueni. Chacune de ces ONG fait remonter son adoption des technologies de barrage
de sable de retour au travail de Joshua Mukusya.
Les barrages de sable construits dans les comtés de Machakos et Makueni (Kenya) ont habituellement une hauteur
moyenne comprise entre 1,5 et 4 mètres depuis le fond rocheux jusqu’au déversoir central et s’étendent sur des canaux
fluviaux d’une largeur de 10 à 30 mètres. Les barrages de cette taille stockent entre 2 et 10 millions de litres et se
rechargent après chaque tempête importante. Les plus grands barrages font plus de 5 mètres de haut, enjambent des
lits de rivières de 50 mètres de large et ont une longueur de 100 mètres d’une extrémité à l’autre, tandis que les plus
petits ne font que 5 mètres de large pour une hauteur de 1 mètre. Des barrages de sable plus importants ont cependant
été construits. Par exemple, la photo 6 montre un barrage de sable de 22 m construit sur la rivière Hoanib en Namibie
dans les années 1950.
Photo 2: Plus haut barrage de sable connu sur la rivière Hoanib en Namibie. Crédit : Dr Wipplinger
1 Nilsson, A., 1988. Groundwater Dams for Small-Scale Water Supply, IT Publications
- 5 -
2.3 Pourquoi les gens construisent des barrages de sable
Des évaluations indépendantes sur l’impact qu’ont eu les barrages de sable sur la vie des personnes vivant à proximité
et sur l’environnement dans les comtés de Kitui, Machakos et Makueni au Kenya ont souligné les bénéfices suivants :
Avantages sociaux et économiques
2.3.1 Gain de temps pour les femmes et les enfants
Réduire le temps nécessaire pour obtenir de l’eau est l’une des principales motivations derrière la construction des
barrages de sable. En installant des barrages de sable à proximité des communautés qui ont besoin d’eau, ceux-ci
libèrent du temps et de l’énergie que les agriculteurs peuvent employer dans l’amélioration de leurs fermes et de leurs
revenus.
2.3.2 Augmentation de la production agricole et alimentaire
Les barrages de sable permettent aux fermiers d’abreuver leur bétail tout au long de l’année. Une source d’eau locale,
disponible toute l’année, permet aux agriculteurs d’investir du temps dans l’amélioration de leurs fermes à travers le
terrassement des terres et la plantation d’arbres.
2.3.3 Augmentation de la production légumière
Les barrages de sable permettent l’irrigation à petite échelle de potagers sur les terrains adjacents aux barrages, qui à
leur tour, augmentent la qualité et la diversité des régimes alimentaires des gens et permettent d’économiser de l’argent.
Les légumes peuvent être cultivés et récoltés pendant la saison sèche lorsque les prix sont les plus élevés.
2.3.4 Bénéfices pour la santé
Les gens qui sont passés des sources d’eau traditionnelles non protégées à l’eau provenant de barrage de sable font
état d’une réduction spectaculaire de maladies transmises par l’eau. Un meilleur accès à l’eau se traduit par une
meilleure hygiène, une préparation des aliments plus adéquate, un meilleur régime alimentaire et une réduction des
maladies dues au manque d’hygiène. Contrairement aux sources d’eau ouvertes, les barrages de sable ne fournissent
pas un terrain fertile aux maladies d’origine hydrique et à transmission vectorielle telles que la malaria et la fièvre jaune.
Indicateur Avec barrage Sans barrage
Moins de mois d’épuisement de la principale source d’eau 2.5 -0.2
Variation de distance par rapport à la principale source d’eau -2016 m +23 m
Changements dans l’utilisation de l’eau 3.44 x plus 0.96 x moins
Économies de temps sur la corvée d’eau (par jour) 100 minutes -7 minutes
Terres nouvellement irriguées +0.18 ha -0.01 ha
Nouveaux arbres fruitiers 13 5
Variations dans les revenus (€/an) +270 -380
Malnutrition moindre supérieure
Table 1: Summary of socio-economic benefits of sand dams in Kitui, SE Kenya (Source: Aerts et al)
- 6 -
2.3.5 Génération de revenus et emploi
Grâce aux barrages de sable, les agriculteurs dépensent moins en nourriture, en eau et en médicaments et augmentent
leurs revenus grâce à de petites entreprises comme la vente de plants d’arbres ou de légumes, la fabrication de briques
ou la mise sur pied d’étangs piscicoles communautaires. La construction fournit des emplois directs et indirects et la
majorité des fonds circulent au sein de l’économie locale. Les compétences développées lors de la construction des
barrages de sable sont facilement transférables à d’autres secteurs de la construction et la nature du travail exigeant une
forte main-d’œuvre, semi-qualifiée se prête à la formation sur le tas.
Photo 7 : Vivier communautaire rempli d’eau provenant d’un barrage de sable
2.3.6 Pépinières
Dans les zones arides de l’Afrique, les arbres fournissent 90 % des besoins énergétiques en milieu rural et 1 à 2
heures/jour en moyenne sont consacrées à ramasser du bois. La production de charbon est un des principaux moteurs
de la déforestation. Les arbres constituent un élément essentiel pour la subsistance en milieu rural et pour les
écosystèmes fragiles des zones arides. Tout comme le carburant, ils fournissent de la nourriture, des fruits, du fourrage,
du bois et des médicaments. Un barrage de sable fournit une source d’eau tout au long de l’année qui permet d’irriguer
les plants durant la saison sèche, puis d’être transplantés au début de la saison des pluies, ce qui entraîne un taux de
survie plus élevé.
2.3.7 Réduction des conflits
Quand l’eau est rare et coûteuse en temps pour être collectée, surgissent souvent des conflits intra et
intercommunautaires. La disponibilité accrue de l’eau réduit les conflits, notamment lorsque la propriété et les droits des
usagers de l’eau sont reconnus et protégés dans le droit coutumier et la loi.
2.3.8 Augmentation de la fréquentation de l’école
Les barrages de sable augmentent la fréquentation scolaire, car les enfants passent moins de temps à la recherche
d’eau ou moins de temps à s’occuper de leurs frères et sœurs pendant que leurs mères vont chercher de l’eau.2
Impacts environnementaux
2.3.9 Lutte contre les inondations
Les barrages de sable créent un tampon naturel dans un bassin versant, ce qui réduit les pics de crue. Un manque de
végétation et des précipitations intenses signifient que les zones semi-arides sont particulièrement exposées aux
inondations. Par exemple, aux États-Unis, 9 des 10 plus grandes inondations de l’histoire ont eu lieu dans des bassins
versants qui reçoivent moins de 250 mm de précipitations par an.
2
Mutuku, N.B., 2012. Impact of Sand Dams on Social Economic Status of the Local Inhabitants. A case of Kitui Central Division, Kenya. LAP LAMBERT Academic
Publishing.
- 7 -
2.3.10 Débit en aval et recharge de l’aquifère
Les barrages de sable transforment l’écologie locale : L’eau retenue derrière le barrage s’étend horizontalement,
rechargeant la nappe au-dessus et au-dessous du barrage3 et permet ainsi aux arbres de coloniser naturellement les
berges. La modélisation des écoulements sur les barrages du comté de Kitui, au Kenya a révélé que 1 à 3 % du débit de
la rivière est retenu derrière un barrage. Le reste continue son cours normal vers l’océan.4 Ce faible chiffre est important
parce qu’il témoigne du peu d’effet (voire nul) que le barrage a sur les utilisateurs ou les écosystèmes en aval.
Cependant, une certaine prudence est nécessaire puisque ce chiffre peut varier avec la géographie, la taille du bassin
versant et du barrage ; de même, un pourcentage supérieur sera la norme dans des conditions plus sèches. Tout au
long de l’année, une partie de l’eau retenue par un barrage de sable s’infiltre lentement dans les berges et au-delà, ainsi
qu’autour du barrage. Les débits en aval en saison sèche s’en voient augmenter. Cela est particulièrement évident
quand des barrages de sable sont construits en série le long de la vallée d’une rivière. Les anciens de la communauté
kényane soulignent que les rivières qui naguère étaient pérennes, mais qui depuis plusieurs décennies sont devenues
saisonnières sont à nouveau pérennes du fait de plusieurs barrages de sable en construction sur la rivière. Les études
des barrages de Kitui ont constaté que les barrages de sable augmentent de 40 %5 le stockage des eaux souterraines
dans les berges du fleuve et les eaux souterraines se maintiennent tout au long des saisons sèches et pendant les
sécheresses. Beaucoup de villes dans les zones arides de la planète comptent sur les grands réservoirs pour les
alimenter en électricité et en eau. Les barrages de sable tout comme d’autres mesures de récupération de l’eau
augmentent le rendement des réservoirs en aval et leur capacité de production.
2.3.11 Résilience au changement climatique
Les régions arides sont particulièrement sujettes aux inondations, aux sécheresses et aux phénomènes météorologiques
extrêmes et donc vulnérables à la pénurie d’eau et d’aliments. Les zones arides sont considérées comme
particulièrement sensibles au changement climatique. La direction et l’ampleur de ces changements sont difficiles à
prévoir au niveau local, même si pour la plupart des régions de terres arides, les modèles climatiques prédisent des
températures plus élevées, une diminution des précipitations et une augmentation de l’intensité et de la fréquence des
phénomènes météorologiques extrêmes telles que les sécheresses et les fortes pluies.6 Cette vulnérabilité et
imprévisibilité a conduit le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) à conclure que les
terres arides sont sur la ligne de front du changement climatique.
Une étude récente7 montre « que lors des périodes de pénurie d’eau, la biomasse végétale est toujours -- et de façon
significative -- plus importante sur les sites des barrages de sable que sur les sites sans barrages. Cela corrobore des
recherches antérieures qui ont identifié les impacts connexes sur les eaux souterraines, la couverture du sol et des
indicateurs socio-économiques. Les barrages de sable ont renforcé la résilience de la végétation au cours des
problèmes de sécheresse et une augmentation de la productivité primaire nette sur les sites des barrages de sable est
attestée. Résilience et productivité augmentent la capacité d’adaptation des zones arides. »
Lorsque des barrages de sable sont intégrés dans un programme plus vaste de gestion des bassins versants, ils
réduisent le risque d’inondation ainsi que l’impact des sécheresses et aident au soutien de la résistance des collectivités
aux changements climatiques. Là où des barrages de sable sont prévus, construits et gérés par des organismes
communautaires, le processus contribue à renforcer la capacité organisationnelle nécessaire pour la résilience
communautaire.
3
Hoogmoed, M., 2007. Analyses of impacts of a sand storage dam on groundwater flow and storage. MSc. Thesis, Vrije Universiteit, Amsterdam [Link]
4 Hut R et al. 2008 Effects of sand storage dams on groundwater levels with examples from Kenya, Physics and Chemistry of the Earth Vol. 33, no. 1-2, 56–66
5 Borst and De Haas 2006. Hydrology of Sand Storage Dams. A case study in the Kiindu catchment, Kitui District, Kenya. M.Sc. Thesis, Vrije Universiteit, Amsterdam;
[Link], Jansen 2007; Jansen, J., 2007, The influence of sand dams on rainfall-runoff response and water availability in the semi-arid Kiindu catchment, Kitui District, Kenya. M.Sc. Thesis, VU, Amsterdam; Quilis et al, 2009 Measuring and modelling hydrological processes of sand-storage dams on different spatial scales Hoogmoed 2007; Hut et al., 2008 , 6 Sörensen, and Duchrow, 2008. Sustainable land management in drylands – Challenges for adaptation to climate change. [Link]
7 Ryan, C., 2012. The potential for sand dams to increase the adaptive capacity of drylands to climate change. MSc thesis, Birkbeck College, London (unpublished).
- 8 -
2.3.12 Barrages de sable : trois modèles d’application
2.3.13 L’approche communautaire
La majorité des barrages de sable au Kenya ont été construits par des communautés soutenues par des ONG locales.
Les barrages de sable sont particulièrement bien adaptés au modèle selon lequel un groupe communautaire construit,
possède et exploite le barrage parce que :
1. Les coûts d’exploitation sont faibles, l’entretien et les réparations sont simples et nécessitent peu d’assistance
technique. Ils sont donc particulièrement bien adaptés aux régions éloignées et mal desservies.
2. Les barrages de sable requièrent la contribution significative de la communauté et les compétences des personnes
formées localement.
3. La première étape consiste à parler avec les utilisateurs finaux afin de définir leurs besoins et de prendre acte que,
selon eux, un barrage de sable est la solution la plus appropriée. La clé de la durabilité du barrage est la propriété
de la communauté, la participation de cette dernière à la prise de décisions et l’assurance que le barrage répond
aux multiples besoins des utilisateurs finaux. Ils ont un énorme potentiel lorsqu’ils sont incorporés dans des
programmes plus larges de développement tels que les programmes de sécurité alimentaire et de sécurité de l’eau,
de résistance au changement climatique, de gestion des bassins versants ou de protection sociale.
2.3.14 Les barrages de sable vus comme une association entre croisements route-fleuve et
des sources d’eau
Les routes rurales sont essentielles au développement plus large, car elles permettent aux personnes et aux
marchandises d’atteindre les marchés et des services tels que la santé et l’éducation d’atteindre les communautés
isolées. Dans les zones arides sujettes aux inondations où les routes traversent des rivières saisonnières, ponceaux
et dérives sont traditionnellement utilisés. L’entretien et la réparation de ces structures sont souvent coûteux et
problématiques. Les barrages de sable sont une alternative aux ponceaux. Lorsqu’ils sont correctement conçus, les
barrages de sable sont durables et nécessitent peu d’entretien avec l’avantage supplémentaire non négligeable
qu’ils fournissent également une importante source d’eau.
La photo 8 ci-dessous montre un barrage de sable à un croisement route/rivière dans le sud-est du Kenya qui fournit
un approvisionnement fiable en eau toute l’année. Le barrage fait 80 m de large avec un évacuateur de crues de
3 m au-dessus du socle rocheux. L’eau s’écoule à travers une galerie d’infiltration vers un puits d’écoulement peu
profond, puis est pompée à raison de 50 m3 /jour vers 10 kiosques à eau, deux écoles et une clinique. Les barrages
de sable créent également des passages importants et des couloirs pour les personnes à pied et pour le bétail, car
ils soulèvent et aplatissent le lit de la rivière en amont.
- 9 -
Photo 8 : Un barrage de sable à un croisement route-fleuve à Makueni, Kenya.
2.3.15 Les barrages de sable dans les réserves naturelles
Les terres arides abritent un grand nombre des plus importantes réserves naturelles mondiales.8 Ils constituent les
attractions touristiques principales, les points focaux de la biodiversité et des sources de revenus au niveau local et
national. Au Kenya, par exemple, 13 % du PIB provient du tourisme des zones arides9. Cependant, les animaux de ces
réserves sont régulièrement menacés par la sécheresse. Les grands points d’eau permanents tels que les forages
peuvent entraîner une dégradation de ces zones sensibles en raison de la concentration d’animaux. Les barrages de
sable ont donc un fort potentiel de réduction de cette vulnérabilité. Les barrages de sable améliorent la disponibilité en
eau et la végétation. Les éléphants peuvent creuser pour accéder à l’eau et permettre aux autres animaux d’y accéder
également. Ils nécessitent peu d’entretien et aucun frais de fonctionnement. Et si les barrages de sable sont construits
en série, ils évitent la dégradation de zones sensibles.
8 Eight of the 25 global ‘‘biodiversity hotspots’’ identified by Conservation International occur in drylands. Source: Safriel and Adeel, 2005, Ecosystems and human well-
being: current state and trends. The Millennium Ecosystem Assessment [Link] 9 Mortimore.et al, 2009. Dryland Opportunities: A new paradigm for people, ecosystems and development, [Link]
- 11 -
Chapitre 3 : Évaluation de la faisabilité technique
Ce chapitre propose quelques indicateurs et méthodes pour évaluer la faisabilité technique des barrages de sable dans
une nouvelle région. Cela fait, il explique comment identifier les régions à plus fort potentiel, en termes de rendement par
rapport au coût, dans les domaines de la faisabilité technique. Le chapitre 4 décrit les facteurs techniques et non-
techniques à prendre en compte dans une analyse contextuelle d'une nouvelle région pour les barrages de sable. Ayant
identifié les régions de la faisabilité technique et du plus grand potentiel, le chapitre 5 est un guide étape par étape pour
la sélection des sites de barrages spécifiques dans une région choisie.
3.1 Quatre conditions préalables pour un site approprié
Il y a quatre conditions préalables pour un site approprié de barrages de sable :
1. Un barrage de sable doit être placé sur une rivière éphémère ou saisonnière avec des berges bien
définies
2. Le lit de la rivière doit être suffisamment imperméable pour retenir l'eau
3. La rivière doit avoir assez de sédiments de sable
4. Un barrage de sable doit être placé là où le socle rocheux ou une couche imperméable appropriée est
accessible, généralement pas plus de 3 mètres sous la surface du lit de la rivière existante.
3.2 L'emplacement des rivières saisonnières
Diagramme 1 : Carte des régions arides du monde. Adapté de l'original par l'ICARDA, Centre international pour la recherche agricole dans les zones arides [Link]
- 12 -
Le diagramme 2 montre les zones arides du monde et les endroits où des exemples de barrages de sable ou de
structures similaires ont été signalés. Il montre une forte corrélation entre les sites de barrages de sable et de climats
arides où la plupart des cours d'eau saisonniers dans le monde sont situés. Les régions arides comprennent les climats
subhumides arides, semi-arides et secs et sont définies comme des régions où la moyenne annuelle des précipitations
est inférieure aux deux tiers de l'évapotranspiration potentielle. Elles sont caractérisées par de fortes tempêtes et des
régimes de précipitations très variables et saisonnières. Dans les régions sèches, la végétation parsemée et les sols
incrustés et compactés signifient que la plupart des précipitations s’écoulent de la terre, emportant le sol précieux
supérieur avec elles, directement dans les rivières.
Dans les comtés de Machakos du Kenya, Makueni et Kitui, où la plus grande concentration de barrages de sable se
trouve, la pluviométrie moyenne varie de 400 - 1000 mm / an et est très saisonnière. Dans cette région, des barrages de
sable se trouvent le plus souvent dans les cours supérieur et moyen des rivières dans la transition entre les collines et
les plaines, où les gradients du lit des rivières varient de 0,2 à 5%. Lorsque les rivières se rejoignent et l’écoulement
augmente, les grandes rivières coulent plus à ce moment de l'année et deviennent progressivement pérenne.
Cependant, dans plusieurs bassins arides, toutes les rivières sont saisonnières de la source à l'océan / delta intérieur.
Une évaluation simple de département peut aider à identifier l'étendue des cours d'eau saisonniers : (1) les cartes
hydrologiques montreront les cours d'eau saisonniers (en tant que pointillés bleus) et des cartes climatiques vont
montreront l'aridité et de la distribution des précipitations. Ensuite (2) complétez une recherche sur Internet des
documents et des images de barrages de sable existants et (3) recherchez des documents nationaux de politique de
gestion des ressources en eau pour les cartes et les informations sur l'étendue de cours d'eau saisonniers et la
récupération d’eau. Si des exemples de barrages de sable locaux qui ont été documentés, contactez l’organisation
concernée et apprenez de leur expérience. La présence de cours d'eau saisonniers peut être confirmée par des images
satellites (comme Google Earth). Les personnes vivant à proximité peuvent être en mesure de fournir des photos, des
coordonnées GPS et des informations sur la façon dont la rivière s’écoule. Google Earth peut également estimer la
superficie du bassin versant et des pentes. La moyenne mensuelle des précipitations peut être estimée grâce aux outils
climatiques en ligne (tels que samsamwater/climate). Dans différents pays, une rivière de sable peut être connue sous
des termes locaux, tels que oued, laver, ravin ou arroyo.
3.3 Le lit de rivière retiendra-t-il l’eau ?
Si le socle rocheux est très perméable/fracturé, une grande partie de l'eau s'écoulant dans le canal pénétrera dans le lit
de la rivière et rechargera l'aquifère sous-jacent. Si la nappe phréatique est proche de la surface, cette recharge élèvera
la nappe phréatique et bénéficiera à la population locale. Un barrage de sable dans ces conditions peut toujours être
justifié par la recharge de l'aquifère. Toutefois, si cette eau recharge un aquifère profond, les populations locales tireront
peu d'avantages du barrage de sable.
Il existe plusieurs indicateurs pour savoir si un lit est suffisamment imperméable pour retenir l'eau.
Tout d'abord, y a-t-il des trous prise-d’air creusés dans le lit de la rivière et, si oui, combien de temps cela durera après
l'eau est retenue dans les sédiments de la rivière après les dernières pluies ? Si il y a des trous prise-d’air qui durent un
délai raisonnable, cela signifie que les barrages de sable sont réalisables.
Deuxièmement, y a-t-il des exemples de puits peu profonds adjacents à la rivière, et si oui, comment la nappe
phréatique fluctue au cours de l'année ? Si le niveau d'eau se trouve à proximité du niveau du lit de la rivière pour une
grand partie de l'année, ceci est également une indication que des barrages de sable sont réalisables.
Et troisièmement, les autorités locales et nationales de l'eau peuvent permettre l'accès pour faire un test de pompage ou
un enregistrement de terrain à partir de forages locaux qui montrent la composition et la transmissive de l'aquifère. La
transmissive est la vitesse à laquelle l'eau s'écoule à travers la roche : plus le facteur de transmission est élevé, moins le
lit de la rivière retiendra l'eau. Consultez également les cartes de levés géologiques.
- 13 -
3.4 Pourquoi les tests de sédiment sont-ils importants ?
La taille des grains, la porosité et la profondeur des sédiments de la rivière doivent être testés. Le sédiment idéal a une
teneur élevée en sable (surtout le sable gros à moyen) et peu ou pas du tout de limon et d’argile. Plus le pourcentage de
gros sable est important et plus les sédiments sont uniformes, plus le stockage et le potentiel d'abstraction du barrage
seront élevés. En effet, par rapport aux limons et des argiles, le sable :
A une porosité élevée et une production d’eau extractible.
A un taux élevé d'infiltration d'eau dans l'aquifère – le gros sable plus que le sable fin.
A un taux élevé de captage d'eau de l'aquifère - le gros sable plus que le sable fin.
Filtre l'eau plus efficacement - le sable fin plus que le gros sable.
A un faible taux d'évaporation par rapport aux sédiments plus fins - le gros sable plus que le sable fin.
Le diagramme 3 montre la comparaison de la taille de sable, des particules de limon et d’argile, et le diagramme 4
montre la façon dont la porosité et porosité de drainage (définie comme le volume d'eau qui s'écoule du sédiment par
gravité) varient en fonction de la taille des particules. Il montre que les gros sables bien triés stockent et produisent plus
d’eau.
Les tests sur les barrages ASDF ont découvert que les sédiments collectés derrière un barrage est très similaire aux
sédiments dans le lit de la rivière avant la construction. Il s'ensuit qu'un site avec des sédiments de sable produira un
barrage de sable et qu’un site de sédiments limoneux produira un «barrage de limon» qui donnera très peu d'eau. Par
conséquent, le test de la distribution de taille des particules et la porosité du sédiment est un critère essentiel de la
pertinence du site.
Taille de particule
1000 Um = 1 mm
Figure 2: Taille comparative des particules de sable, de limon et d'argile
Gravier
V gros sable
Gros sable
Sable moyen
Sable fin
V sable fin
Limon
Argile
> 2 mm
1 – 2 mm
0.5 – 1 mm
0.25 – 0.5 mm
0.125 – 0.25 mm
62.5 – 125 Um
4 – 62.5 Um
< 4 Um
- 14 -
Figure 4: L'impact de la taille des grains sur la porosité et la porosité drainable
Photo 3: Shaker de sable Keck et échelles graduées
Photo 9 : shaker de sable Keck et échelles graduées
Figure 3: taille de grains sur un site sur la rivière Kambou, région de Kibwezi Kenya
- 15 -
3.5 Comment tester les sédiments ?
3.5.1 Test à tamis sec
En tamisant les sédiments, il est possible de connaître la taille et la distribution des particules. Un shaker de sable Keck
(photo 9) et des échelles graduées électroniques portables (0,1 g - 1 kg) coûtent environ 150 US $. Les sédiments secs
passent à travers une pile de tamis, chaque tamis correspondant à la classification internationale de la taille des
particules (ISO 14688-1, diagramme 3). Le poids des sédiments pour chaque classe est mesuré et le pourcentage du
poids total de sédiments est calculé (figure 5). Ceci permet de produire une courbe de distribution des sédiments et de
calculer des indicateurs tels que D10, D60 et le coefficient d'uniformité qui permettent la comparaison des sédiments de
différents sites. D10 est le diamètre pour lequel 10 % des sédiments (en poids) sont les plus fins. D10 est aussi appelé la
taille efficace et est utilisé pour estimer la perméabilité. D60 est le diamètre pour lequel 60 % des sédiments en poids
sont plus fins et le coefficient d'uniformité (Cu), qui équivaut à d60/d10, mesure la façon dont le sédiment est gradué.
Plus le coefficient d'uniformité est bas, plus le sédiment est gradué. Plus le sédiment est gradué, plus la porosité
drainable est élevée et plus le site est adapté pour un barrage de sable.
D60 et D10 peuvent être calculés soit en : (1) traçant les coordonnées sur un feuille de logographique et en lisant la taille
les particules correspondant à 60% et 10% ou, (2) en saisissant les données sur une feuille de calcul Excel disponible
auprès des auteurs. Bien que ce processus peut paraître complexe, il est en fait assez simple et ne nécessite aucune
connaissance experte. Les auteurs peuvent fournir des conseils sur demande concernant les équipements et
l’échantillonnage de sédiments et les procédures de tests utilisés pour analyser les sédiments autour des barrages
d’ASDF au Kenya.
En l'absence de tamis du sol, il y a deux alternatives :
3.5.2 Le test à bille
Versez goutte à goutte de l'eau sur environ une cuillère à soupe de sédiments dans votre main. Si le sédiment peut être
roulé en boule ou en fils, il a trop de limon et d’argile pour être adéquat. Si le sédiment reste séparé en graines et peut
être mis en tas, mais ne prend pas de forme, il y a du sable. Même les plus petits grains de sable peuvent être vus à
l'œil nu.
3.5.3 Le test de colonie
Un échantillon de sédiment sec est tamisé pour enlever les petites pierres et les racines, et briser les grumeaux
déposez environ 500 ml de sédiments dans une bouteille en plastique de 2 litres ou un grand récipient un couvercle
Ajoutez 2 cuillères à soupe (30 ml) de liquide vaisselle ou de lessive en poudre de détergent (ou du sel). Le
détergent maintient les particules de la terre séparées, ce qui donne un test plus juste.
Remplissez le réservoir avec de l'eau (soit environ 25% de sédiments, de 75% d'eau) en laissant un petit espace
d'air
Bien agiter vigoureusement le contenu pendant 3 minutes en vous assurant que la terre n’est pas collée au fond ou
sur les côtés.
Lorsque les sédiments se stabilisent, mesurez la profondeur après (i) 20 secondes (sable), (ii) 5 minutes (limon et
sable) et (iii) à nouveau une fois l'eau est claire (argile, limon et sable).
Le sable se dépose presque immédiatement. Souvent, par rapport à la couche de sable, la couche de limon est plus
sombre et la couche d'argile est de couleur plus claire. Cela demande en général 24 à 48 heures pour s’éclaircir,
mais peut prendre plus de temps. Si cela prend plus longtemps, alors cela indique une forte teneur en argile qui est
indésirable.
- 16 -
% sable = Profondeur des sédiments dans les 20 secondes (sable) La profondeur totale de sédiments
% limon = Profondeur des sédiments après 5 mins (limon et sable) - sédiments dans les 20 secondes (sable) La profondeur totale de sédiments
% argile = La profondeur totale de sédiments - Profondeur de sédiments après 5 minutes La profondeur totale de sédiments
3.5.4 Un test pour la porosité des sédiments et la porosité drainable
Remplissez un récipient de volume connu d’échantillon de sédiments de rivière à sec,
Saturez l’échantillon avec de l'eau et mesurez le volume d'eau ajoutée,
Porosité (%) = Volume d'eau ajoutée Volume de sédiments
Laissez l'eau s'écouler de l'échantillon pendant 24 heures et mesurez le volume,
Porosité drainable (%) = Volume d'eau qui s'écoule librement Volume de sédiments
3.6 Test de la profondeur des sédiments
En raison du coût et du travail requis pour l'excavation, des barrages de sable sont rarement
construits là où la roche est plus de trois mètres au-dessous du niveau du cours d'eau existant,
à moins que ce soit pour une étroite bande de la rivière. A ce stade, vous cherchez à confirmer
qu'il existe des endroits appropriés où la base rocheuse/lit de la rivière est, soit à ou
raisonnablement près de la surface. Lors de la sélection d'un site spécifique pour un barrage
(chapitre 5), une investigation plus détaillée et des puits d'essai sont requis. La profondeur de la
base rocheuse peut être évaluée en mesurant à quel point une tige conique pénètre dans les
sédiments. Cela génère généralement un son clairement audible lorsque la tige touche le lit de
la rivière : soit un «anneau» clair si elle frappe la roche ou un bruit sourd si elle tape
l’argile/boue-rocheuse. Parfois, une fausse lecture est donnée lorsque la sonde tape une roche
enfouie dans les sédiments plutôt que le lit de la rivière. Les sédiments humides adhèrent à la
tige donnant une indication de la profondeur de l'eau dans les sédiments. Il est donc conseillé
de répéter l’investigation à des intervalles réguliers à travers et le long de la rivière.
3.7 Comment estimer la capacité de stockage ?
Le volume de sédiment stocké par un barrage peut être estimé comme
D, la profondeur maximale de sable (m), (c’est-à-dire la différence entre le point le plus bas dans le réservoir de sable et
le niveau déversoir de crête), multiplié par
W, la largeur maximale (m) du sable une fois que le barrage est plein, multiplié par
L, la longueur de la nappe aquifère de sable (m) en amont du barrage (également connu comme rejetée) divisé par 4
Equation 1 Volume de sédiments = D x W x L 4
La division par 4 est une constante qui reflète la forme de la vallée et le fait que dans la plupart des rivières de sable, le
principal canal a une section transversale rectangulaire. Le volume d'eau stockée par un barrage peut être estimé en
multipliant le volume de sédiments par P, la porosité moyenne du sédiment (%)
Photo 4:
Investigation de
la profondeur des
sédiment
- 17 -
Equation 2 Volume d’eau stockée = D x W x L x P 4
3.8 Pourquoi stockage est différent pour la production ?
La quantité d'eau qu’un barrage produit, n'est pas la même que son stockage pour les raisons suivantes
L'aquifère du barrage est rechargée par des inondations répétées. Elle est la plus élevée là où il y a deux saisons
des pluies et/ou des pluies dispersées sur plusieurs mois.
L'aquifère du barrage est rechargée par écoulement à travers les sédiments du lit de la rivière et des berges. Cet
écoulement augmente à mesure que la taille du bassin versant augmente. La recherche sur les barrages à Kitui a
constaté que dix fois plus de volume d'eau peut être stocké dans les banques que dans le sable de barrage
aquifère. Plus le volume stocké dans les banques est important, plus l’écoulement de recharge des banques dans
l'aquifère du barrage augmentera.
L'eau est perdue par évaporation. En dessous de 60 cm de profondeur, l'évaporation à partir du sable est
négligeable. L'évaporation est la plus grande à partir de sédiments fins.
L'eau est perdue par infiltration de l'aquifère sous-jacente et par infiltration en-dessous ou autour du barrage. Cette
infiltration augmente les niveaux des eaux souterraines et les débits de saison sèche en aval, mais diminue le
rendement du barrage.
Le volume d'eau qui s'écoule librement des sédiments, la porosité drainable, est inférieure à la porosité. La porosité
drainable est plus grande dans les sédiments de gros sables et tombe rapidement lorsque la teneur de limon et
d’argile augmente.
3.9 Les facteurs qui influencent la rentabilité et la faisabilité
Rendement Avantages Coût de la construction
Volume de stockage du barrage À proximité de l’endroit où les gens vivent
Volume et coût total des matériaux et des transports
Distribution annuelle des précipitations
Densité de la population La nécessité de construire en étapes
Recharge du flux en amont et des berges de la rivière
Quantité, qualité, accessibilité et fiabilité de l’eau
Disponibilité et coût de la main-d’œuvre qualifiée et non-qualifiée
Pertes par évaporations et infiltration
Opportunités d’agriculture irriguée, abreuvement du bétail, etc.
Disponibilité locale de sable, roches et eau
Granulométrie des sédiments Proximité aux marchés Profondeurs des fondations et la longueur des ailes de barrage
Tableau 2: Les facteurs qui influencent la rentabilité
A condition que les 4 conditions préalables soient remplies, des barrages de sable sont techniquement réalisables.
Cependant, leur valeur d'argent et de temps requis pour qu’un barrage de sable arrive à maturité varie extrêmement
selon l'implantation, la conception et la géographie locale. Cela est vrai à la fois à l’échelle macro et micro. Ce chapitre
explique les facteurs qui influent sur la rentabilité et la faisabilité au niveau macro ou du bassin (résumés dans le tableau
2), de sorte que les zones à plus fort potentiel puissent être ciblées en premier. Un obstacle majeur pour l'identification
des zones à plus fort potentiel et rentabilité est le manque de données suffisantes, fiables et comparables faciles à
collecter. L’annexe 4 propose quelques indicateurs et méthodes simples qui peuvent être utilisées pour comparer les
conditions entre les différents pays et régions géographiques et identifier les zones à plus fort potentiel.
- 18 -
En termes simples, les barrages de sable sont plus rentables quand :
Le barrage est proche de l'endroit où les gens ont besoin et peut faire le meilleur usage de l'eau
Les grands barrages sont construits sur les grandes rivières dans des grands bassins versants
Situés dans une section de la rivière à gorge ou étroite, où peu d'excavation est nécessaire et les ailes
de barrages sont courtes
La pente du lit de la rivière est basse et l'aquifère du barrage s'étend sur une distance significative en
amont
Le barrage se remplit rapidement de gros sédiments de sable.
3.9.1 La plupart des gens vivent près des petites rivières plutôt que les grandes rivières
Le réseau de drainage pour un bassin varie en fonction de la géographie : sa taille, son climat, sa géologie, sa
topographie, sa végétation et ainsi de suite. Il donne des indices importants quant à la possibilité des barrages de sable.
Il montre où les rivières sont périnéales, saisonnières ou éphémères et la densité de drainage (zone de la longueur de
flux/de bassin versant) et donc à quelle distance les gens se trouvent de leur flux approprié le plus proche. Bien que
3.9.2 montre les barrages de sable sont plus rentables lorsqu’ils sont situés sur les grandes rivières, les sites sur les
grandes rivières ne sont pas toujours les meilleurs en termes d'accessibilité. Dans les bassins versants, il y a plus de
petites rivières que de grandes. Souvent, la principale raison de construction des barrages de sable par les gens est de
réduire le temps nécessaire pour collecter l'eau et souvent le meilleur emplacement pour un barrage se trouve sur une
petite rivière, près de l'endroit où la majorité des gens ont besoin d'eau.
Figure 5: Proximité aux courts d’eau de différentes tailles
- 19 -
Ceci est illustré par le diagramme 6. Il montre un bassin versant et le réseau du courant d’eau, un code couleur selon
l’ordre du courant. L’ordre de courant est une méthode simple de classification des segments de cours d'eau basé sur le
nombre d'affluents en amont. Un court d’eau sans affluents est un court d’eau de premier ordre. Un segment en aval de
la confluence de deux courts d’eau de premier ordre est un second courant d’eau, et ainsi de suite. Ainsi plus l'ordre de
court d’eau est le grand, plus la rivière et le bassin versant ont tendance à être grands.
Le bassin est divisé en carrés de 1 km2 carrés et coloré pour montrer le cours d’eau le plus proche selon l'ordre du
cours d’eau. Là où il y a plus de 2 cours d'eau de 2 km, la plus grande rivière est sélectionnée. Il montre que le plus petit
bassin versant est à proximité des cours d’eau d’ordre supérieur :
48 % du bassin est plus proche d'un ruisseau 1er ordre et plus de 2 km d'un cours d’eau de 2ème ordre;
24 % se trouve dans les 2 km de cours d’eau de 2ème
ordre et plus de 2 km d’un cours d’eau de 3ème
ordre,
15 % est dans les 2 km d'un cours d’eau de 3ème
ordre et à plus de 2 km d'un cours d’eau de 4ème
ordre et
seulement 13 % est dans le 2 km d’un cours d’eau de 4ème ordre.
Ces pourcentages varient d'un bassin à un autre, mais la tendance générale est vraie.
3.9.2 Les grands barrages sur les grandes rivières sont les plus rentables
Comme le montre le tableau 3, la taille du bassin versant a un impact très important sur la quantité d'eau qu’un barrage
produit et son rapport coût-efficacité. En termes simples, les grands barrages sur les grandes rivières fournissent plus
d'eau et sont plus rentables que les petits barrages sur les petites rivières. Ils mûrissent également plus rapidement et
sont moins enclins à l'envasement. Pour illustrer cela, la distance entre le bassin versant (la longueur de la rivière), la
capacité de stockage et le coût de trois barrages (illustrés dans les photos 11 à 13) sont comparés.
Ils sont tous situés dans le même bassin, mais avec des différences significatives des tailles de bassins
versants. Le tableau 4 montre que la longueur du bassin versant en amont du barrage augmente de 2 km de
24 km à 40 km, donc la largeur de canal augmente de 3 m à 30 m à 50 m, et la pente du lit de la rivière
diminue de 1:72 à 1: 118 à 1:188. Le nombre de sacs de ciment nécessaires est un bon indicateur de coût.
Bien que le barrage 2 soit environ trois fois plus cher que le barrage 1, il stocke environ 30 fois plus d'eau que le barrage
1, qui fait que le barrage 2 soit dix fois plus rentable que le barrage 1 et montre la relation entre le coût-efficacité et la
taille du bassin versant.
Largeur Profondeur Rejetée Porosité Stockage Longueur du cours
d'eau
Inclinaison du lit de la
rivière
Sacs de ciment
Dam 1 3 m 2 m 296 m 40 % 178 m3 2 km 1/74 248
Dam 2 30 m 3 m 706 m 40 % 6,353 m3 24 km 1/118 811
Dam 3 50 m 6 m 2,259 m 40 % 67,765 m3 40 km 1/188 Unknown
Notes sur la méthodologie utilisée : La plus grande profondeur de l'aquifère est présumée être égale à la hauteur du
déversoir central. La rejetée est la distance sur laquelle le réservoir de sable s'étend en amont. Derrière un barrage en
eau libre, la surface du réservoir est à peu près plate (même si elle est légèrement en pente pour maintenir l’écoulement
dans le réservoir). Derrière un barrage de sable, le lit de la rivière soulevé qui forme la surface de l'aquifère n'est pas
plat. Il a une pente légèrement inférieure à la rivière d'origine. Dans cet exemple, la pente de la nappe phréatique est
supposée être la moitié de la pente de la rivière d'origine. Donc, dans le barrage 1, la rejetée est estimée en multipliant
la hauteur du déversoir (2 m) par deux fois l'inverse de la pente du lit de la rivière (2 x 2 x 74) = 296 m.
Tableau 3: Comparaison de stockage de trois barrages
- 20 -
3.9.3 Facteurs qui influencent le transport de sédiments et la maturation du barrage
La vitesse à laquelle un barrage se remplit de sédiments est déterminée par (1) le volume de stockage supplémentaire
créé par le barrage et (2) la vitesse de transport des sédiments.
Photo 11: Barrage 1, 250 sacs de ciment
Photo 12: Barrage 2, 810 sacs de ciment 30 fois plus de stockage que le barrage 1
Photo 13: Barrage 3, 10 fois plus de stockage que le barrage 2
- 21 - Tableau 4: Les facteurs qui influencent la façon dont les rivières saisonnières s’écoulent et transportent les sédiments
Taille du basin versant
Plus le bassin versant augmente, le débit augmente et les rivières deviennent plus profondes et plus larges et coulent
plus longtemps et pour une grande partie de l'année
Plus le bassin versant augmente, plus les pentes des berges diminuent et les longueurs du mur de l'aile augmentent
Plus le bassin versant augmente, plus l’écoulement et du barrage se rechargent et le rendement du barrage a
tendance à augmenter
Plus le bassin versant augmente, plus l’usure réduit la taille des grains de sédiments. Plus les sédiments de la rivière
deviennent plus fins, plus les conditions sont moins adaptées aux barrages de sable
Plus le bassin versant augmente, l'intensité maximum des précipitations en moyenne au-dessus du bassin versant
diminue
Plus le bassin versant augmente, plus le barrage est dans le chenal de la rivière retient l'eau et moins est sur les
banques de la rivière contrôlant les inondations de pointe. Cela est vrai jusqu'à ce qu’un point est atteint lorsque la
pente plaine d'inondation est si peu profonde que les ailes murs augmentent en longueur pendant que la taille du
bassin versant augmente
Inclinaison
Plus le bassin versant augmente, le ruissellement, l'érosion et la charge de sédiments augmentent. Les inondations
s’élèvent et descendent plus rapidement, et les flux sont plus torrentielles mais durent moins de temps. Les conditions
sont mieux adaptées à des barrages de sable.
Plus l’inclinaison de la pente du lit des rivières augmente, plus la vitesse et le transport des sédiments augmentent, et
les conditions sont plus adaptées pour les barrages de sable. Cependant, le volume de stockage du barrage, et donc
son coût-efficacité diminuent
Plus l’inclinaison de la banque de la rivière augmente, plus la longueur du mur de l'aile du barrage diminue et les
barrages sont plus rentables
Précipitations
Plus l'intensité des précipitations augmente, plus le ruissellement, l'érosion et la décharge augmentent, les inondations
s’élèvent et diminuent plus rapidement et le débit est plus torrentielle. Plus ces précipitations sont concentrées dans
quelques orages intenses et de saison, plus la zone est plus appropriée est pour des barrages de sable.
Plus les précipitations annuelles diminuent, plus la densité de la végétation et l'infiltration diminuent, et le pourcentage
de précipitations qui s’écoule sur le sol tend à augmenter. Les ruissellements importants entraînent plus d'érosion et
plus de sédiments qui seront transportés par les eaux de ruissellement
Plus les précipitations annuelles diminuent, plus des rivières dans un bassin versant seront éphémères ou
saisonnières, et donc une plus grande partie du bassin versant est susceptible de convenir à des barrages de sable
Plus les précipitations annuelles diminuent, plus le débit annuel de la rivière et le transport des sédiments annuel total
est moindre, et les barrages prendront plus de temps pour mûrir. La densité du drainage est également moins et il y a
donc moins de rivières appropriées dans une certaine zone
Plus les précipitations annuelles diminuent, plus une proportion plus élevée de décharge totale annuelle sera retenue
derrière le barrage et moins s'écoulera en aval. La recherche sur les barrages SE kenyanes a découvert que 1 à 3%
du débit annuel est stocké derrière le barrage
Vitesse d’écoulement
La vitesse est déterminée par la décharge, l’inclinaison du lit de la rivière et la friction du lit de la rivière. Bien que les
inclinaisons diminuent à mesure que la taille du bassin versant augmente, le lit de la rivière crée souvent moins de
friction et devient plus efficace hydrauliquement. Par conséquent, il n'y a pas de liaison claire entre la vitesse et la
taille du bassin versant et souvent la vitesse et le transport de sédiments augmentent lorsque la taille du bassin
versant augmente
Plus la vitesse d'écoulement augmente, plus le transport de sédiments augmente, les sédiments de rivière deviennent
plus gros, une plus grande profondeur de sédiments est être agitée par le flux et les conditions sont mieux adaptées à
des barrages de sable
Plus les vitesses moyennes et maximales augmentent, plus le chenal de la rivière devient plus profond et plus étroit et
serpente moins. La sinuosité du canal (longueur de la rivière / longueur de bassin versant) et le rapport largeur /
profondeur du chenal mesurent cela
- 22 -
Le volume de stockage supplémentaire [1] est le plus élevé lorsque:
La pente du lit de la rivière est le moins profond
La profondeur des sédiments supplémentaire (tel que déterminé par la hauteur du déversoir central) est la plus
grande et
La largeur du canal est la plus grande.
Le taux transport des sédiments [2] est déterminé selon la longueur et la vitesse dont les rivières saisonnières coulent
durant toute l'année. Cela est déterminé par la quantité d'écoulement de surface, et la quantité de sédiments en
suspension dans ce flux. Ceci est déterminé par de nombreux facteurs interdépendants, tels que le climat, la
topographie, la végétation, les sols, la géologie et l'utilisation des terres. Aucun facteur ne doit être considéré isolément,
mais les relations générales peuvent être décrites. Le tableau 4 décrit certains des facteurs les plus importants qui
influent sur l'écoulement de la rivière et le transport des sédiments.
3.9.4 Impact de la taille du bassin versant sur la façon dont les rivières coulent après une
tempête
Les rivières avec de plus grands bassins versants
coulent plus longtemps en ayant une plus grande
décharge. Ils ont plus de flux et ces flux continuent
pendant une période plus longue après une tempête
et pendant la saison sèche. Par conséquent, un
grand barrage sur une grande rivière recevra plus de
recharge par rapport aux petits barrages. Parce que
la décharge est plus grande sur les grandes rivières,
le volume de sédiments transportés est également
plus grand et, par conséquent, les grands barrages
ont tendance à se remplir de sédiments plus
rapidement et sont moins enclins à l'envasement.
Inversement, les sites proches à la tête d'une vallée
ont moins de transport des sédiments et seront plus
enclins à l'envasement (se référer au chapitre 6.4.3).
Pour réduire le risque d'envasement et s'assurer que
les avantages sont réalisés dans un délai
raisonnable, un barrage de sable doit se remplir de
sédiments dans un délai raisonnable, idéalement en
un an et pas plus de trois ans (voir paragraphe 6.4.3). Lorsque le taux de sédimentation est faible, le déversoir central
augmente progressivement sur plusieurs années pour éviter l'envasement. La construction par étapes augmente le coût
et la complexité de la construction et il s'ensuit donc que les barrages de sable sont plus rentables et moins risqués pour
des flux avec écoulements torrentiels qui transportent de grands volumes de sédiments.
Diagramme 6: Hydrogrammes de tempête pour 3 bassins versants de différentes tailles
W est ravin en noyer, tailles approximatives de basin : ravin
en noyer ~ 10 km2; La rivière Luni, Inde ~ 1000 km
2; Cooper
Creek, Australie ~ 150,000 km2. Rivières avec des bassins à
plus grands flux sur plusieurs jours et plusieurs semaines,
avec des multiples pics de crue.
- 24 -
Chapitre 4: Introduction de barrages de sable dans de
nouvelles régions
Toutes les technologies de l'eau, plus ou moins, doivent être adaptées et appliquées de manière à ce qu’ils conviennent
le contexte local et à l'usage prévu. Certaines technologies de l'eau répondent à une conception standard et au modèle
d'application qui nécessite peu d'adaptation d'un endroit à l'autre. Les barrages de sable ne représentent pas l'une de
ces technologies. Les barrages de sable ne peuvent pas être «coupés et collés" d'un endroit à un autre - ils doivent être
appliquées afin qu'ils fonctionnent socialement et techniquement. Les barrages de sable ne fonctionnent pas partout.
Même le barrage le plus réussi d'un point de vue technique peut mal fonctionner par une mise en œuvre pauvre et
inappropriée. Ce type de défaillance se rapporte souvent à un manque d'implication et l’obtention de l'accord informé des
utilisateurs finaux à tous les stades de l'implantation, de la construction et de la gestion du barrage.
Il est recommandé, si possible, que le personnel de l'organisation représentants d'exécution et que les représentants de
l'utilisateur final visitent les lieux où des barrages de sable ont été construits pendant un certain temps en une visite
d'apprentissage structuré. C'est l'une des meilleures façons de commencer la construction d'une compréhension des
barrages de sable, leurs avantages et leurs impacts potentiels, la durée de travail dur impliqué et les questions à prendre
en considération dans l'analyse du contexte et de la conception pilote. Rien ne convainc plus les agriculteurs des
avantages des barrages de sable de les voir et de parler avec d'autres agriculteurs sur la façon dont ils gèrent le barrage
et la façon dont ils en ont bénéficié. Et rien ne démontre la quantité de travail impliqué mieux que de se joindre à d'autres
groupes pour construire un barrage.
4.1 Planification de barrage(s) pilote(s)
Lorsqu’on applique la technologie dans une nouvelle région, il est recommandé de mener un projet pilote pour apprendre
de l'expérience. Compte tenu des nombreux aspects à considérer dans un projet pilote, vous pouvez envisager de faire
tourner plusieurs pilotes pour tester les différents aspects dans une séquence planifiée. Voici les étapes suggérées pour
un barrage de sable pilote :
Étape 1: étude de préfaisabilité : (1) Y a-t-il des sites dans la région pilote destinée qui répondent aux conditions
préalables pour les barrages de sable ? (2) Y a-t-il des risques de sécurité qui empêchent ou entravent la capacité de
travailler ou de voyager dans la région ? (3) Est ce que le barrage (s) pilote fait partie d'un programme plus large, et si
oui, le programme prévu est-il bien compris et (4) quelles sont les ressources qui sont nécessaires et ils sont-ils
susceptibles d'être disponibles ?
Étape 2 : étude de faisabilité : Lorsque le niveau de détail et la clarté se développe : (1) Identifiez les lacunes dans les
connaissances actuelles et les questions auxquelles le pilote cherchera à répondre; (2) Procédez à une analyse des
questions politiques, économiques, sociales, techniques, juridiques et environnementales que le(s) pilote(s)
examinera(ront) (parfois abrégé à une analyse PESTLE) et (3) identifiez et confirmez la pertinence technique d'au moins
trois sites de barrages potentiels.
Etape 3 : Conception pilote : Parmi les trois sites potentiels, sélectionnez le site optimal à la communauté. Complétez
et documentez de la(les) conception(s) du barrage de sable, y compris le projet de loi de quantités, le budget, le
calendrier des activités et un plan de suivi et évaluez le(s) projet(s) pilote(s).
Etape 4: Construire, surveiller et évaluer. (1) Construisez le barrage, (2) Recueillez et analysez les données
quantitatives et qualitatives de suivi, (3) Évaluez le pilote avec toutes les parties prenantes, documentez les leçons
apprises et les lacunes dans les connaissances, et si nécessaire, la conception d'un nouveau pilote. Un pilote typique
construira uniquement 1 à 2 barrages durant la première année. Les progrès après cela dépendront de la capacité et
des priorités de l'organisation de mise en œuvre et de la complexité du projet pilote et de son contexte.
- 25 -
Coordination gouvernementale du développement en Ouganda : La mesure dans laquelle les activités des ONG
sont réglementées et approuvées par le gouvernement diffère de pays en pays. En Ouganda, les autorités locales
coordonnent et autorisent les activités de développement dans leur région. Cela inclut l'approbation des choix
technologiques et l’exigence que les plans ONG s'alignent et contribuent à ses propres plans du gouvernement
local. Cela affecte l'ordre et la profondeur de l'engagement des parties prenantes nécessaires avec le gouvernement
consulté avant l'engagement direct auprès des structures communautaires.
4.2 Politique et institutionnel
Les structures communautaires existantes : Quelles sont les structures et les mécanismes qui existent pour la prise
de décision communautaire et le travail en groupe vers un objectif commun – tels que des groupes d'entraide ou des
coopératives ? Les groupes communautaires ont-ils un statut juridique et ont-ils besoin de s'enregistrer auprès du
gouvernement ?
Environnement politique national et local : Le pays est-il politiquement stable ? Y a-t-il des risques particuliers de
sécurité locale ou nationale ? Le gouvernement est-il en faveur de l'agriculture à petite échelle ? Dans quelle mesure la
sécurité alimentaire et de l'eau dans les zones arides ou la gestion des bassins versants, est-elle une priorité du
gouvernement et des bailleurs de fonds internationaux ? Quelles sont les structures politiques et les documents qui
existent pour gérer des ressources en eau, soutenir les programmes alimentaires et de l'eau en milieu rural et s'adapter
au changement climatique? Y a-t-il une association de collecte des eaux pluviales nationale ou autre réseau
professionnel similaire ? Quelles sont les lois et les règlements qui existent pour les ONG nationales et internationales ?
Est-ce qu’une approbation est nécessaire pour travailler dans une certaine région et sur une certaine question ? Dans
quelle mesure les organismes gouvernementaux nationaux et locaux travaillent-ils et soutiennent les ONG et les
organisations communautaires ? Comment les barrages de sable peuvent-ils réduire ou augmenter le conflit ?
4.3 Economique
La stabilité économique : Quel est le risque et l'impact potentiel de l'hyperinflation et de l'instabilité des taux de change
? Quel est le niveau de stabilité des prix des matériaux, en particulier le ciment, le bois et l'acier ?
Revenu du bénéficiaire : Quelles sont les sources typiques de l'emploi et des revenus, les niveaux de revenu typiques
et la distribution des revenus (dans les ménages, les communautés) ? Quelles sont les possibilités de gagne-pain ou
d'emploi qui existent et comment cela apporte-t-il un changement ? Les revenus ou les régimes sont-ils si bas que les
membres de la communauté ne peuvent pas donner du temps ou de l'énergie pour construire un barrage ou leur
capacité est considérablement limitée ? Dans quelle mesure les jeunes hommes migrent pour le travail ou le pâturage du
bétail durant la saison sèche ?
Infrastructure : Quel est le niveau des infrastructures, tels que les routes, l'électricité et les communications ? Quel est
l'impact du programme ? Quel est le niveau d’accessibilité des marchés locaux ? Quel est l’impact de cela sur la
logistique et les coûts ?
4.4 Social
Culture, tribus et langue : Quelles sont les différentes cultures ou tribus qui existent dans la région (le cas échéant) et
quelles sont les implications ? Par exemple: y a-t-il des langues différentes ou y a-t-il une histoire de conflit entre les
groupes, en particulier sur l'eau et la terre et quelles sont les implications de cette situation ? Quelles sont les traditions
et les coutumes existantes qui peuvent influer le pilote ou le programme ? Par exemple, dans le sud du Kenya, il existe
- 26 -
Conflit dans la région de Karamoja, N.E. Ouganda: La vie dans la région de Karamoja tourne autour de bétail. Il
y a un conflit profondément ancré entre les différentes tribus de pasteurs ravitaillées par les vols et les
affrontements pour le pâturage et l'accès à l'eau bétail. Dans ce contexte, l'eau du barrage de sable a le potentiel
d’attiser ou de réduire ce conflit en fonction de l'emplacement du barrage et la manière dont l'abreuvement du bétail
est géré.
une tradition appelée Mwethya, le concept d'aider les autres, et d'autres vous aider en retour. Ce type de concept
existe-t-il dans votre région ? Le cas échéant, à quel point sera-t-il facile ou difficile d'amener les gens locaux à travailler
ensemble ? Y a-t-il des groupes dans la communauté qui sont moins capables ou susceptibles de coopérer et comment
cela pourrait-il affecter le pilote ou programme ?
Moyens de subsistance : Quelle est la densité de population, les types de peuplement et la taille du ménage ?
Comment l'eau du barrage sera-t-elle utilisée : domestique, irrigation, abreuvement du bétail, aquaculture ou
combinaison des quatre ? Quel est le cycle annuel de l'agriculture ? Les habitants sont-ils installés ou migrent-ils ? Sont-
ils des éleveurs ? Quelles sont les implications pour la construction des barrages de sable ? Par exemple, durant la
saison sèche, lorsque les barrages sont construits, les pasteurs migrent-ils à la recherche d'eau et de pâturage ?
Comment le barrage serait-il géré pour des usages multiples ? Comment les populations installées et migratrices
coopéreront-elles ?
La participation communautaire : Y a-t-il une histoire, la tradition ou une pratique acceptée des communautés ou des
groupes qui travaillent ensemble pour fournir un résultat, et/ou les différentes communautés se réunissent pour
s'entraider et réciproquement en cas de besoin ? Dans quelle mesure les autres ONG payent les membres de la
communauté pour travailler sur des programmes similaires ? Est-il facile ou difficile de mobiliser une communauté à
travailler ensemble ? Le gouvernement, passé ou présent, a-t-il cherché à imposer le concept de «bénévolat» et le
travail communautaire ?
4.5 Technique
Disponibilité de renforcement des compétences génériques ou barrage : Dans quelle mesure les compétences
générales de construction existent-elles dans la communauté ? Quelle est l'expérience des l'ONG de mise en œuvre, de
la main-d'œuvre locale et de la communauté dans la construction générale et la construction de barrages ou dans
l’utilisation la pierre-maçonnerie en particulier ? Par exemple, les gens sont-ils habitués à la construction de murs, de
réservoirs d'eau ou de travailler avec du béton ou de la boue ? Le développement des compétences devrait être intégré
dans tous les pilotes. Quel est le niveau de l'éducation (lecture, écriture, calcul, langues, capacité à penser de façon
créative et d’acquérir de nouvelles compétences, etc.)? Quel impact cela aura-t-il ?
Y a-t-il des rivières saisonnières appropriées pour les barrages de sable dans la région ? Les gens vont-ils
collecter de l'eau à partir de trous? Quelle est la profondeur et la taille des grains de sédiments de la rivière ? Existe-t-il
des sites où le sous-sol rocheux est à ou près de la surface ? Quelle est la disponibilité et la pertinence locales des
pierres, du sable et de l'eau ?
Community structures in Mozambique: Following independence from Portugal, in the 1970s and 1980s, the
government followed a policy of collectivisation and large scale state-enterprises in farming. During this time, the
state promoted ‘volunteerism’ to improve the land on the state-managed smallholder cooperatives. Over time many
farmers grew to resent this policy and the legacy is still felt today. Community structures remain closely linked to
local government structures. The concept of freely volunteering your labour to improve the common good of a
particular group or community is viewed with suspicion in many areas, especially in areas where the current ruling
party, FRELIMO, is less supported.
- 27 -
Manque de bois approprié au Zimbabwe: Le manque de disponibilité et le coût élevé du bois de feuillus approprié
pour le coffrage a signifié qu’un barrage pilote de sable a été expérimenté avec l'utilisation de tôles d'acier qui
peuvent être rassemblées avec des boulons pour réaliser le coffrage du barrage. Ces tôles sont relativement
coûteuses, mais peuvent être réutilisés plusieurs fois.
Disponibilité et qualité des matériaux : ciment, acier et bois : Y a-t-il une manufacture de ciment dans le pays ? Où
peut-on acheter du ciment et quelle est la distance du transport ? Quelle est la variation de qualité et de disponibilité
entre les fournisseurs ?
4.6 Juridique
Législations et droit coutumier : Les lois sont-elles respectées et appliquées ? Quelle est la pertinence du droit
coutumier ?
La propriété foncière : Quelles sont les exigences législatives pour la construction de barrages (d'ailes murs) et y avoir
accès ? Y a-t-il des exigences/restrictions pour la construction de barrage, telles que des restrictions de hauteur ?
La propriété et la réglementation de barrage : La capacité de la communauté à posséder le barrage a une incidence
importante sur la viabilité de la solution. Est-il possible que le barrage soit la propriété par la communauté ou un groupe
de communautés ? Quel est le contexte juridique de la propriété et la réglementation - lorsque les gens construisent un
barrage, que dit la loi au sujet du propriétaire et de celui qui le gère ? Par exemple, au Kenya, les communautés
enregistrent le barrage auprès de l'Autorité de gestion des ressources en eau. La communauté ne le possède pas
officiellement - il n'a pas d’actes juridiques concernant le barrage - mais pour toutes fins utiles la communauté possède,
contrôle l'accès et le gère. Le gouvernement conserve le droit de reprendre le barrage, si, par exemple, il veut construire
un pont routier à cet endroit, mais, dans la réalité, ceci est très peu probable.
Les droits d'accès aux barrages : Toutes les personnes locales auront-elles un accès approprié à l'eau ? Si ce n'est
pas, ce qui doit être réalisé pour garantir cela ? Les accords juridiques pour traverser un terrain privé sont-ils fixés (en
cas de besoin)?
Le développement commercial : Quels sont les plans locaux de développement qui existent, notamment en amont ?
Par exemple - sont leurs exploitations minières ou forestières sont-elles consentantes, et si oui, quels sont les plans mis
en place pour protéger la qualité de l'eau ?
Le droit des droits de l'eau : Comment les droits de l'eau sont-ils reconnus et protégés par la loi ? Quels sont les
mécanismes juridiques et coutumiers qui sont ouverts aux groupes communautaires pour protéger et faire respecter
Lack of appropriate skills in Sudan: In South Kordofan, Sudan, there is little knowledge or experience amongst
pastoralists of how to excavate or use cement or mud in construction. As a result, training in construction skills and
their wider use was incorporated within a pilot project.
La propriété foncière au Mozambique : Certains facteurs peuvent être à la fois l'inhibition et l'habilitation. Par
exemple, au Mozambique, la plupart des terres appartiennent à l'État. En conséquence, les agriculteurs individuels
ne sont pas très encouragés ou peu d'expérience au terrassement des terres ou à la conservation des sols et de
l'eau sur «leurs» fermes. L'agriculture itinérante et sur brûlis des terres est un lieu commun. Il s'agit d'un facteur
inhibiteur pour la promotion et la valorisation du terrassement et remise en état de ravine dans le bassin versant du
barrage. Toutefois, la propriété étatique des terres facilite le processus d'attribution de petites parcelles de terres à
proximité de la digue aux agriculteurs à petite échelle de l'agriculture irriguée.
- 28 -
leurs droits à l'eau et quelle est leur efficacité ? Comment l’abstraction en vrac est-elle contrôlée ? Les tarifs de l'eau
sont-ils facturés ?
La réglementation de l'exploitation du sable : Le sable des rivières est souvent utilisé pour la production de briques à
petite échelle et la construction locale. Ceci est rarement le cas sur une échelle qui nécessite un contrôle. Cependant, la
collecte commerciale de sable pour l'industrie de la construction exige un contrôle. La collecte commerciale de sable est-
elle ordinaire ? Quelles sont les lois et les règlements sur l'exploitation du sable et sont-elles appliquées?
4.7 Écologique
Les facteurs environnementaux qui déterminent la faisabilité, le rendement et les coûts-avantages des barrages de sable
ont été discutés dans le chapitre 3. En outre, examinez comment ces facteurs façonnent-ils les impacts
environnementaux des barrages de sable, comme la recharge des aquifères, l'amélioration du rendement des puits
adjacents, le rajeunissement de l'écologie fluviale, les débits de saison sèche en aval et les impacts sur la biodiversité en
aval, les zones humides et les zones écologiquement sensibles. Une recherche au Kenya a découvert que des barrages
de sable n'ont que des effets bénéfiques sur la recharge des aquifères et les débits de saison sèche en aval. Cependant
les effets varieront selon la géographie locale et les impacts en aval (à la fois positif et négatif) doivent être surveillés.
- 29 -
Chapitre 5 : Comment placer un barrage de sable
En supposant que l'étude de faisabilité a identifié les rivières saisonnières appropriées et les zones à plus fort potentiel
pour un barrage pilote, ce chapitre explique les principales considérations à prendre pour décider où le site d'un barrage
de sable individuel dans un tronçon de la rivière. On suppose que :
L'organisation de la mise en œuvre travaille déjà avec les communautés dans les régions arides, en abordant
les questions de l'eau et des produits alimentaires et qu’elle a convenu avec ces communautés de piloter un
barrage de sable
Une analyse du contexte local a été complétée.
5.1 Commencer avec la communauté
L'objectif est de sélectionner un site optimal. Dans ce contexte, l'optimisation signifie maximiser la disponibilité de l’eau
et les avantages qui résultent d'un investissement donné de ressources. Un bon emplacement et une bonne conception
sont essentiels à cette optimisation. Deux barrages peuvent contenir le même volume de matériaux et coûter le même
montant d'argent, mais fournir des quantités d'eau et des avantages extrêmement différents. Les avantages sont
souvent déterminés selon la proximité du barrage au domicile des gens et l'accès aux terres adjacentes au barrage,
donc le site optimal n'est pas nécessairement le meilleur d'un point de vue technique.
La première étape est de parler avec les utilisateurs visés pour déterminer leurs besoins et savoir si un barrage de sable
est la solution la plus appropriée. Si le choix de la technologie et la sélection des sites ne prennent pas en compte les
connaissances et les besoins de la communauté, il ne sera pas durable. Le chapitre 10 décrit les technologies
alternatives d'eau utilisées dans les zones arides rurales qui devraient être prises en considération en même temps que
les barrages de sable. Lorsque la solution préférée est un barrage de sable et que le barrage doit être construit, détenu
et exploité par une communauté ou un groupe de communautés, il est essentiel que les utilisateurs finaux acceptent le
choix du site.
Le rôle de l'organisation de mise en œuvre est de faciliter les discussions afin que la collectivité fasse un choix clair. Les
personnes suivantes doivent être impliquées dans ce processus :
Les représentants de la communauté
Le concepteur du barrage
Une, personne indépendante et impartiale qui est connu et approuvé par le groupe ou de la communauté pour
faciliter ainsi les discussions
Certains facteurs sociaux à prendre en considération comprennent :
Combien de temps et le travail physique la communauté est-elle prête à investir ? Les barrages de sable
nécessitent beaucoup de main-d’œuvre
A quelle distance se trouve le site à des maisons et des terres de la population ?
Y a-t-il un accord juridique avec les autorités légales et coutumières pour la construction du barrage, y compris le
droit légal de la communauté ou du groupe de communautés pour exploiter et gérer le barrage ?
Là où un terrain adjacent est une propriété privée, les propriétaires ont-ils un accord juridique qui permette l'accès
au barrage et à son eau et pour que des ailes de barrages soient construites sur les terrains privés (le cas échéant)
Là où il est prévu d'utiliser l'eau pour l'irrigation, les étangs de poissons, etc., la terre adjacente au barrage est-elle
appropriée et existe-t-il un accord pour utiliser la terre pour cet objectif ?
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Une partie de ce rôle est d'expliquer comment les variables techniques et les décisions ont un impact sur les coûts et les
avantages. Le tableau 5 présente certains de ces facteurs. Le choix du site optimal est un processus itératif: les
enquêtes deviennent de plus en plus détaillées lorsque la sélection des sites se resserre. Identifiez et marchez le long
des cours d'eau appropriés en posant des questions aux personnes locales qui sont familières avec les rivières et en
faisant des observations. Éliminez tous les sites inappropriés évidents et menez des enquêtes plus détaillées en prenant
en considération les facteurs sociaux et techniques. Ces facteurs varient et ont une importance différente selon le
contexte local.
Les avantages et les opportunités créées par les barrages de sable sont généralement plus importants pour les
personnes vivant le plus proche du barrage. Parce que le choix du site a le potentiel de créer des tensions au sein d'un
groupe et de saper le sentiment de responsabilité partagée, il y a une raison solide de travailler avec des groupes ou des
structures communautaires existantes qui ont déjà une expérience de bien travailler ensemble et de prendre des
décisions collectives communautaires. En ce sens, les ONG kenyanes travaillant à Machakos, Makueni et Kitui
bénéficient de la longue tradition de groupes communautaires réussis qui existe dans la région. Au Kenya, où la terre
adjacente au barrage est une propriété privée, il y a souvent un accord avec le propriétaire du terrain pour permettre à la
communauté ou au groupe de communautés à utiliser et/ou louer une partie des terres en échange de leur aide pour la
construction du barrage. Souvent, le propriétaire du terrain est également membre du groupe de communautés et le
groupe doit choisir un site en sachant qu'un autre site profitera plus à d'autres membres du groupe, sera sélectionné à
l'avenir.
5.2 Ce qu'il faut rechercher lors de l'implantation
5.2.1 Les trous existants
Les populations locales collecteront déjà souvent de l'eau de trous dans les lits des rivières de sable. Demandez quels
sont les trous qui durent le plus longtemps durant la saison sèche, car ils sont souvent immédiatement en amont d'une
digue naturelle qui constitue souvent un site idéal pour un emplacement de barrage de sable. S'il n'y a pas de trous,
cherchez à savoir pourquoi. Est-ce la preuve que le lit de la rivière ne tient pas longtemps et que la géologie sous-
Variables techniques Impact sur le coût et les avantages
Augmentation de la hauteur du déversoir Augmentation de l'aquifère et du volume d'eau du barrage
S'il est trop élevé, il y aura une augmentation du risque d'envasement des barrages, du détournement du cours d’eau ou des ailes excessivement longues et coûteuses
Augmentation des sédiments et de la porosité Plus l'eau extractible et temps d’extraction réduit
Gradient diminué du lit de rivière Augmentation de l'aquifère du barrage et du rendement
Gradient diminué des berges Augmentation de la longueur et du coût des ailes de barrage
Terrain adjacent plus adapté à l'irrigation et aux étangs de pisciculture
Augmentation de la taille du bassin et du cours d’eau
Le barrage se remplit de sédiments plus rapidement
La recharge augmente à la base de flux
Augmentation de la profondeur de la fondation Augmentation du coût et de la main d’œuvre de la construction
Bassin versant immédiat est protégé Limon réduit dans l’aquifère du barrage et plus de recharge
Augmentation de la distance de transport des matériaux, y compris les roches et l'eau
Augmentation du coût et de la main d’œuvre de la construction
Augmentation de la profondeur de sédiments en amont
Augmentation de l'aquifère et le volume d'eau du barrage
Tableau 5: Comment les variables techniques et les choix ont-ils un impact sur les coûts et les avantages
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jacente n'est pas appropriée ? Y a-t-il d'autres preuves que la rivière ne retient pas l’eau longtemps, tel qu’un socle
rocheux cassé ou friable, ou un niveau de nappe phréatique profond et fluctuant ? Y a-t-il des signes de vieux lits de
rivières à proximité du canal actuel de la rivière qui pourraient être exploités pour permettre l'écoulement souterrain
autour du barrage?
5.2.2 La végétation sur les berges
Recherchez la présence d'arbres qui nécessitent de grandes quantités d'eau, car cela indique une bonne source d'eau
locale. Cela variera d'un endroit à un autre. Au Kenya, par exemple, est le figuier. Demandez quels sont les arbres qui
nécessitent le plus d'eau, où se trouvent-ils et comment identifient-ils autrement les sources d’eau.
5.2.3 Les éperons rocheux
Les gorges naturelles, où les flancs de la vallée s'accentuent et le lit de la rivière se rétrécit, sont des sites idéaux pour
les barrages. Les gorges indiquent les points de roches relativement difficiles, où le socle rocheux est proche de la
surface. Elles peuvent souvent être identifiées à l'aide de Google Earth. Les photos 14 et 15 montrent des affleurements
rocheux sur les deux rives indiquant le socle rocheux proche de la surface. Idéalement, la roche est solide, imperméable
avec peu ou pas de fissures, et à ou près de la surface. Utilisez une barre de fer conique (d’au moins 3 mètres de long)
pour sonder et vérifier la profondeur des sédiments. Une fois sûr qu’un site est par ailleurs adapté, creusez des puits
d'essai pour confirmer la profondeur d'excavation nécessaire.
Photo 14: Affleurements rocheux indiquent un site prometteur
Photo 15: Les puits d'essai et la profondeur confirment la profondeur du socle rocheux
Parfois selon l'excavation, on constate que le socle rocheux ne suit pas le profil présumé, mais s'enfonce brusquement
et profondément. En règle générale, il n'est pas rentable de creuser plus de 5 mètres, et même alors, seulement une
petite partie du lit de la rivière, où il y a une étroite fissure ou une fissure entre deux affleurements rocheux. Dans
certains cas, le travail supplémentaire et le coût rendent le site rentable et le site devrait être abandonné.
5.2.4 Inclinaison en amont du lit du fleuve et la profondeur des sédiments
Pour une hauteur donnée de barrage, plus l’inclinaison du lit de la rivière est profond, moins la rejetée sera moindre et
plus la capacité du barrage sera basse. Il s'ensuit qu'un barrage sera plus rentable lorsqu'il est situé immédiatement en
aval d'une section relativement plate du lit de la rivière. La capacité sera augmentée de manière significative si la
hauteur du déversoir est suffisamment élevée pour permettre à la rejetée de s’étendre pour couvrir cette section
relativement plate. En marchant le long de la rivière sondez le lit de la rivière à des intervalles réguliers. Un barrage situé
en aval du point où les sédiments sont plus profonds aura une plus grande capacité.
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5.2.5 Barrages d'eau ouverts dans le bassin versant
S’il y a des barrages d'eau ouverts situés sur les rivières saisonnières dans le bassin ou la région où des barrages de
sable sont à l'étude, ces barrages devraient être identifiés (en utilisant des images satellites tels que Google Earth),
visités et évalués. La présence de barrages d'eau ouverts indique que le lit de la rivière est suffisamment imperméable
pour un barrage.
Quelles sont les dimensions du barrage, de son bassin et de son réservoir ? Comment est la taille du bassin et réservoir
comparée au barrage de sable proposé ? Qui l’a conçu et construit ? Y a-t-il des leçons à tirer sur la façon dont
l'organisme a estimé que la crue de projet et conçu l'évacuateur de crues ? Y a-t-il des enregistrements de débits de
crues sur les données de barrages et de précipitations ? Quelle est la profondeur des fondations de barrages ? Quelle
est la hauteur du déversoir au-dessus du niveau de la rivière d'origine ? Plus important encore, qu’est-ce qu’on peut
apprendre sur le taux de transport de sédiments ? Est-il possible d'estimer le taux de sédimentation ? De combien est
l’augmentation de la profondeur de sédiments en amont du barrage chaque année ? Si le niveau de sédiments
augmente rapidement, un tel barrage d'eau ouvert peut se transformer en un barrage de sable une fois qu'il est plein. Il
existe plusieurs exemples connus de barrages qui ont été conçus pour être des barrages d'eau ouverts, mais qui sont
maintenant des barrages de sable.
Un barrage situé sur une petite rivière près du (disons moins de 4 km) pic de la vallée peut prendre de nombreuses
années, voire des décennies, pour se remplir de sédiments en raison de la décharge limitée et du transport des
sédiments sur un des petits bassins versants. Cela ne signifie pas des barrages de sable réussis ne peuvent pas être
construits plus bas dans le même bassin versant. Cependant, quand un barrage d'eau ouvert est situé sur un versant
plus grand et a une vitesse de sédimentation faible, ceci indique que le transport des sédiments est limité et qu’il y a un
risque accru d'envasement des barrages. En tenir compte lors de la conception de la hauteur du déversoir central
(6.4.3). En outre, s’il y a des barrages d'eau ouverts au-dessus d'un site de barrage de sable proposé, cela piègera la
plupart des sédiments et réduira la quantité de sédiments qui s’écoule dans un barrage de sable. Une fois qu’un barrage
est plein de sédiments, il n’agira plus comme une barrière au transport des sédiments.
5.2.6 Propriété, inclinaison et aptitude des terres adjacentes
Comment l’inclinaison des berges aura-t-elle un impact sur la longueur et le coût des ailes de barrage ? Comment
l’inclinaison du terrain en amont du barrage aura-t-elle un impact sur son aptitude à l'irrigation ou d'autres utilisations
productives ? Les propriétaires des terres adjacentes conviennent-ils que ces terres soient utilisées pour l'accès, la
construction de barrages et / ou les usages productifs ? Y a-t-il des points bas immédiatement en amont d'un site
potentiel où un petit canal ou rigole rejoint la rivière principale ? Les ravins lavent les sédiments plus fins dans l'aquifère
du barrage et devront être remis en état avant toute construction. Un barrage provoque la hausse du lit de la rivière en
amont et permet à la rivière d'exploiter un point bas en amont et détourner le barrage. Cela pourrait être le facteur qui
détermine la hauteur maximale du déversoir au-dessus d’un barrage potentiel. Cela est uniquement assujetti être un
problème sur les vallées peu profondes ayant des inclinaisons de moins d’un pour cent. Assurez-vous qu'il n'y a pas de
ponts, galeries ou autres barrages en amont d'un site potentiel qui pourrait être partiellement enterrés à la suite d'un
nouveau barrage.
5.2.7 La disponibilité des matériaux locaux de construction (sable, eau, pierres)
Y a-t-il suffisamment de sable, de pierres et l'eau appropriés disponibles sur le site du barrage ? Dans le cas échéant, où
ces matériaux sont-ils disponibles et est-ce que la communauté comprend et accepte de fournir la main d’œuvre
nécessaire à la collecte et au transport de ces matières ? Quel est l'impact de l'emplacement sur le coût du transport
d'autres matériaux de construction, tels que le ciment, le bois et l'acier de renforcement ?
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5.2.8 Calcite ou sel gemme
Calcite ou sel gemme est généralement une roche blanchâtre qui l'élevage lèche pour sa teneur en sel. Là où le socle
rocheux contient de la calcite, il y a un risque que ces sels s'infiltrent dans l'eau retenue par le barrage de sable. Dans
les comtés de Machakos et de Makueni du Kenya, 1 à 2% des barrages produisent de l'eau qui est considérée comme
trop salée pour les fins domestiques. Dans ces cas, l'eau est encore utilisée pour l’abreuvage du bétail et l’eau du
barrage de sable est souvent moins salé que l'eau des puits environnants. Demandez aux gens locaux si l'eau des trous
ou souterraine est salée et quelle l’extension du problème. Demandez s'il y a des dépôts de calcite locaux. Une irrigation
régulière sur les terres salines et/ou sodiques peut augmenter la salinité du sol et réduire la fertilité. En l'absence
d'analyse du sol, la salinité du sol est indiquée par la présence de dépôts de sel blanc sur la surface et en léchant un
petit échantillon de sol pour goûter la présence de sel.
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Chapitre 6 : Conception d’un barrage de sable : un guide étape
par étape
6.1 Il y a trois règles d’or pour la conception d’un barrage de sable
Les barrages de sable doivent être construits sur un socle rocheux ou une fondation imperméable
appropriée à un endroit au moins 1,5 mètre plus large que la largeur de la crue annuelle du fleuve
Les barrages de sable ne doivent pas changer le cours de la rivière
La hauteur du déversoir ne doit pas empêcher la rivière de couler sur le barrage ou provoquer l'envasement
des barrages
6.2 Les raisons courantes d'échec
À condition que les règles d'or et les principes de conception soient respectés, un barrage de sable résistera aux forces
qui agissent dessus pendant de nombreuses années avec peu ou pas d'entretien ou de réparations. Les raisons
courantes d'échec sont :
Le site ne répond pas à l'une des quatre conditions préalables d’un site de barrage de sable approprié
La rivière sape le mur du barrage dû à l'absence d'un tablier adéquat
L'eau coule sous le barrage et sape le fondement dû à une mauvaise étanchéité entre le barrage et le socle
rocheux.
La rivière change de cap dû au mauvais positionnement et /ou à une capacité insuffisante de l'évacuateur de crues
Le barrage s’envase car le déversoir central est trop élevé par rapport au taux de sédimentation. Ceci est plus
fréquent sur les petits bassins versants.
Photo 16: Un barrage raté près de Mtito Andei, au Kenya
Le barrage illustré dans la photo 16 est raté car la rivière a surmonté le barrage, a érodé la rive gauche et finalement
changé de cap. Il en a résulté à la défaillance de prolonger la fondation et les ailes dans la banque gauche et la capacité
insuffisante de l'évacuateur de crues.
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6.3 Comprendre le débit de la rivière
Une bonne compréhension du flux de la rivière est essentielle pour concevoir un barrage de sable. Les modèles peuvent
estimer les flux de pointe de crue, mais leur exactitude repose sur les précipitations suffisantes et précises, et les
données du bassin versant, telles que sa taille, sa forme, son inclinaison et ses caractéristiques de ruissellement. Ces
données sont rarement facilement disponibles et utiliser cette approche est susceptible de constituer un obstacle pour
une adoption de masse. Heureusement l'expérience du Kenya montre que des barrages de sable robustes peuvent être
construits en s'appuyant uniquement sur les connaissances locales et l'observation du chenal de la rivière et les
banques.
Sur le site du barrage potentiel et à d'autres points en amont et en aval du site, demandez aux gens d'identifier les points
sur les deux rives qui correspondent aux niveaux d'inondation du diagramme 8 et marquez ces points. Choisissez des
personnes, en particulier les aînés, qui vivent près de la rivière et qui ont une connaissance approfondie de la rivière
depuis de nombreuses années et ont une image historique ainsi qu’une idée de la situation actuelle. Y a-t-il une idée
cohérente d'un site à autre et d'un répondant à autre ? Les réponses sont-elles cohérentes avec ce qui peut être observé
physiquement ? Recherchez des débris (épaves) portés par les récentes inondations et déposés dans les arbres et les
rochers le long des rives, comme indiqués sur la photo 17. Recherchez des traces d'eau hautes et des signes de
l'endroit où la rivière a lissé les roches sur les bords. Recherchez toutes les preuves de changements dans le cours de la
rivière. Comment le contre-courant vire et les affleurements rocheux dévier le flux principal du centre de la rivière vers
les deux rives ? Le sable sera-t-il déposé derrière le couvercle du barrage de ces affleurements rocheux en amont et
ainsi déplacera la position de l'écoulement principal ?
Photo 17: Epave portée par une récente inondation indique le niveau de crue de pointe
Photo 18: Un tronc de baobab donne une indication de l'ampleur des flux de crue de pointe
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Les niveaux d'inondation déterminent la position, la largeur et la hauteur des déversoirs centraux et des inondations. Sur
le site proposé, enregistrez la fréquence et la durée des inondations indiquées dans le diagramme 8, y compris :
La profondeur du socle rocheux ou une fondation appropriée
La largeur du lit de la rivière
La largeur et la profondeur du débit moyen ou ‘normal’ de l'inondation définies comme la profondeur moyenne
de l'écoulement lorsque la rivière coule
La largeur entre le haut des berges et leur hauteur au-dessus du lit de la rivière
La largeur et la profondeur de la crue annuelle
La largeur et la profondeur de la 'durée de vie' ou 50 années d’inondation. Quel est la plus grande inondation dont
les gens se souviennent ? Quand s'est-elle produite ? Quelle est la fréquence d’inondations similaires qui se
produisent ? Quel est le plus grand objet qui a été emporté par la rivière ?
Diagramme 7: Les dimensions mesurées au cours d'une étude de site et leur position par rapport aux déversoirs de barrages
Tenir compte du changement de climat : L'impact du changement climatique est prévu être le plus important dans les
zones arides tropicales. Il y a une incertitude considérable des changements locaux prévus et la mesure dans laquelle le
changement local est entraîné par les forces globales ou locales. Dans le climat tropical, les scientifiques prédisent une
augmentation des précipitations dans certaines régions et une diminution des précipitations dans d'autres, ainsi que la
hausse des températures et de l'évaporation et des tempêtes plus intenses et moins prévisibles. Les organismes de
soutien aux agriculteurs, ainsi que les agriculteurs eux-mêmes, devraient chercher à surveiller et à comprendre
l'évolution du climat local et en tenir compte dans la conception du barrage. Demandez aux gens locaux si le régime des
précipitations et des inondations ont changé et si le chenal de la rivière, le court et les sédiments ont récemment changé,
et surtout si cela est dû aux inondations extrêmes. S'il y a des preuves de tempêtes et d’inondations plus fréquentes et
plus intenses, augmentez la marge de sécurité dans la conception du déversoir.
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6.4 Les décisions de conception
Les décisions clés de la conception, dans l'ordre où elles sont faites, sont :
1 Positionnement et orientation du barrage et de sa fondation
2 Largeur et profondeur de la fondation [1, 5]
3 Hauteur du déversoir central au-dessus de la fondation [2]
4 Largeur, hauteur et positionnement du (des) déversoir(s) central (aux) [3, 6]
5 Largeur, hauteur et le positionnement des déversoirs d’inondations (si nécessaire) [4, 7-14]
6 Largeur et mise en place d'un tablier (si nécessaire)
7 Epaisseur du barrage
8 Mise en place et la conception de l'armature en acier
9 La protection et la remise en état des terres dans le bassin versant immédiat du barrage
Les chiffres [en bleu, dans le chapitre, 6.4] correspondent aux chiffres du diagramme 9. Les points rouges
correspondent aux dimensions d'inondation mesurées lors de l'étude du site dans le diagramme 8 et la ligne pointillée
indique le niveau du sol initial.
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Diagramme 8: Dimensions de conception de barrages
6.4.1 Positionnement et orientation du barrage et de sa fondation
Idéalement et dans la plupart des cas, le barrage est perpendiculaire à l'écoulement principal de la rivière. Lorsque c'est
le cas, les ailes murs sont légèrement inclinées (d’environ 15 degrés) en amont (diag. 10). Ceci dirige le flux vers le
centre du canal principal.
Diagramme 9: Ailes du barrage orientées en amont
Lorsque le barrage est situé sur un éperon rocheux qui n'est pas perpendiculaire à l'écoulement, le barrage canalisera le
flux vers la rive en aval. Pour amener la rejetée vers le déversoir central, l'aile en aval est orientée en amont comme le
montre la photo 19.
Photo 19: Barrage orienter pour suivre le socle rocheux et amener la rejetée vers le centre de la rivière
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6.4.2 La profondeur et la largeur de la fondation
La règle d'or numéro 1 indique que la fondation du barrage doit être construite sur le socle rocheux ou une fondation
imperméable adaptée aux points de 1.5 m plus large que la largeur de la crue annuelle. Elle continue ensuite à une
profondeur de 30 cm pour la partie restante des ailes du barrage. Cette règle fait en sorte que le barrage n'est pas sapé
et empêche que l'eau coule sous le barrage. Si l'infiltration n'est pas évitée, elle peut se développer en un flux constant,
qui finira par saper les fondations du barrage et détourner le cours de la rivière. Lorsque le lit de la rivière se compose de
sous-terrain fortement compacté d'argile imperméable, il est encore possible de construire un barrage de sable à
condition que sa fondation soit creusée d'au moins 1,5 mètre dans ce sous-sol. Au-delà du point de 1,5 m plus large que
la crue annuelle, la fondation s’élève progressivement à la surface à un angle de 45 degrés en sols consolidés,
compacts, et 30 degrés dans les sols moins consolidés jusqu'à ce que la fondation soit de 30 cm de la surface (tel
indiqué dans le diagramme. 9)
6.4.3 Hauteur du déversoir central [2]
La hauteur du déversoir est cruciale car elle détermine
La longueur de la rejetée
La capacité du barrage
La longueur des ailes du barrage
Le volume des matériaux nécessaires et les coûts-avantages du barrage
Le risque d'envasement des barrages et le temps requis pour que le barrage mûrisse
En règle générale, la hauteur du déversoir central pour les barrages ASDF est
Plus que la profondeur moyenne de débit et
Inférieure à la profondeur moyenne de débit + 2/3 (profondeur d'inondation annuelle - la profondeur
moyenne de débit)
Le but est de capturer autant d'eau que possible sans augmenter les coûts au-delà de ce qui est justifié. En termes
simples, cela signifie placer le déversoir aussi élevé que possible tout en respectant les règles d'or. Souvent, mais pas
toujours, cela coïncide avec le sommet des banques. Plus tard, une fois que le barrage a mûri, les déversoirs et les
ailes de barrage peuvent être soulevés. Le déversoir central final devrait être d'au moins 1,5 m au-dessus du socle
rocheux afin de capter assez d'eau et de sédiments pour en valoir la peine.
Diagramme 10: Hauteur du déversoir central
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6.4.4 Éviter l'envasement des barrages et/ou un temps trop pour la maturité du barrage
Est-ce que le bassin versant créé un débit et un transport de sédiments suffisant pour remplir le barrage et s’écouler au-
dessus du déversoir ? Au-dessus des petits bassins versants à décharge limitée, si l'évacuateur de crues est trop
élevée, il y aura un débit insuffisant pour emporter la vase dans les sédiments au-dessus le barrage et il sera nécessaire
de construire par étapes. Comme il est plus facile de construire un barrage en une seule fois plutôt que sur plusieurs
années, l'objectif est de minimiser le nombre d'étapes nécessaires tout en évitant l'envasement ou trop de temps avant
que les avantages d'un barrage de sable sont réalisés. Plusieurs guides techniques recommandent que pour éviter
l'envasement (1) le déversoir doit toujours être soulevé en petites étapes progressives (environ 30 à 100 cm) et (2) les
barrages de sable doivent être construits à une distance minimale (7 km) de la tête du bassin versant. Ceci est basé sur
la conviction qu'un barrage avec un déversoir élevé se remplira de vase plutôt que du sable en réduisant la capacité de
stockage du barrage. Cependant, ceci est une simplification excessive : Si les sédiments d'origine de la rivière contient
une teneur élevée en limon, les sédiments de barrage auront toujours un contenu aussi élevé de limon, peu importe la
hauteur du déversoir ou la taille du bassin versant ; et si les sédiments d'origine de la rivière est de sable, le risque
d'envasement varie selon la hauteur du déversoir, la taille du bassin versant, l’inclinaison et les précipitations, tel
expliqué dans 6.4.3.2.
Le temps nécessaire pour la maturité d’un barrage (c'est-à-dire se remplir de sédiments) est un bon indicateur
du risque de l'envasement.
6.4.5 Les facteurs qui influent sur la durée nécessaire pour la maturité d’un barrage
Le temps nécessaire pour la maturité d’un barrage est déterminée par (1) le volume d’aquifère du barrage pour être
rempli de sédiments et (2) le volume de sédiments transportés chaque année qui à leur tour sont déterminés selon :
4. La hauteur du déversoir : plus le déversoir est élevé, plus l'aquifère du barrage est grande et plus le barrage
demandera du temps pour atteindre la maturité
5. Taille du bassin versant : plus le bassin versant est grand, plus la décharge et le transport des sédiments sont
importants et plus la maturité du barrage est rapide
6. Inclinaison : plus l’inclinaison du bassin versant est peu profonde, plus le ruissellement et les sédiments entrant
dans le flux sont moindres, plus l'hydrogramme de pointe est moindre et plus l'aquifère du barrage est grande.
Donc, sur les inclinaisons peu profondes, non seulement la décharge et le transport des sédiments est moindre,
mais le volume de sédiments nécessaire pour remplir le barrage est plus important
7. Précipitations : plus les précipitations annuelles sont faibles, moins il y a de décharge et de transport de sédiments,
il est. Ceci est partiellement compensé par des taux plus élevés de ruissellement, l'érosion et la charge de
sédiments générés par les tempêtes de pointe dans des climats plus arides.
6.4.6 Tests de sédiments au SE du Kenya
Dans les comtés de Machakos et de Makueni, au Kenya, les barrages ASDF sur les grandes rivières se remplissent
généralement en une saison, parfois après seulement une tempête intense. Au-dessus des petits bassins, les barrages
prennent plusieurs saisons à se remplir et une couche de surface de vase se dépose immédiatement derrière le barrage
après chaque saison. Cela est attendu selon la manière dont les barrages se remplissent de sable (de l'arrière à l'avant)
et selon comment les sédiments se déposent (sable d'abord, puis vase). Toutefois, lorsque cette couche supérieure de
vase se dessèche, elle est soufflé ou transportée avec les prochaines grandes pluies, elle est remuée dans le flux
torrentiel et emportée par-dessus le barrage. Les tests sur les barrages dans les comtés de Machakos et de Makueni au
Kenya ont constaté que lorsque les barrages deviennent matures en moins de 3 ans, les sédiments qui sont recueillis
derrière le barrage ont une granulométrie et une porosité très similaires aux sédiments de la rivière d’origine sans
couches horizontales de sédiments fins. Cela est vrai même lorsque le barrage est construit en une seule fois et que le
déversoir est de 2 à 3 mètres au-dessus du niveau de la rivière d'origine.
- 41 -
6.4.7 Quand introduire des barrages de sable dans une nouvelle région :
La longueur minimale du cours d’eau et la hauteur maximale de déversoir pour éviter les problèmes d'envasement
varient en fonction de la géographie. Là où barrages nécessitent plus de 3 ans pour se remplir et/ou là où il y a un
pourcentage plus élevé de vase dans les sédiments de la rivière (par rapport au moins de 0 à 0,5% typiques du SE du
Kenya), il est possible que la couche de vase qui s'accumule soit trop épaisse pour être emportée par des inondations
ultérieures. Puisqu’il n'y aura pas de données sur le temps qu'il faut pour la maturité des barrages, cherchez d'autres
indicateurs prouvant que le courant d’eau a une décharge et un transport des sédiments relativement faibles, tels que :
Sédiments fluviaux plus fins
Végétation poussant dans la rivière de sédiments
Un canal plus large et profond avec des berges basses
Profondeurs de débits de crues plus faibles
Dans ce cas, adoptez une approche prudente :
Construire des barrages pilotes sur les grands bassins versant où le risque est de moindre et
Élever le déversoir central par étapes
Lorsque le taux annuel de sédimentation est mieux compris, ajuster l'augmentation de la hauteur du déversoir en
conséquence.
6.4.8 Autres facteurs à considérer dans la conception de la hauteur du déversoir central :
L'impact sur les pertes par évaporation : L'évaporation par le sable est négligeable lorsque le niveau d'eau est de 60
cm en-dessous de la surface. Plus la hauteur du déversoir est faible, moins la profondeur de sédiments derrière le
barrage est importante et plus les pertes par évaporation sont grandes par rapport au volume d'eau stocké. Par
conséquent, il est recommandé que la hauteur du déversoir finale soit d'au moins 1,5 mètre au-dessus du socle
rocheux afin de recueillir une profondeur suffisante de sédiments.
L'impact sur la longueur des ailes : La hauteur du déversoir exige-t-elle exceptionnellement de longues ailes résultant
à une main d’œuvre et à un coût inadmissibles ? Si c'est le cas, réduire la hauteur du déversoir en conséquence.
L'impact est plus grand lorsque l’inclinaison des berges adjacentes est peu profonde (moins de 1 %).
Le risque de diversion en amont: Comme le déversoir est élevé, le lit de la rivière en amont s’élèvera. Quel sera
l'impact en amont ? Compte tenu de l'inondation à vie, y a-t-il un risque que la rivière quitte ses banques à un point bas
en amont et prenne un nouveau cours ? Ce risque est plus grand dans les larges vallées plates où le gradient du lit de la
rivière et des côtés de la vallée est faible (moins de 1%). Recherchez des preuves que la rivière a bien changé son cours
dans le passé. Prenez en considération le risque qu'un barrage de sable pourrait causer la rivière à exploiter le cours de
l’ancienne rivière et à changer de direction.
Le risque de couvrir la terre ou des structures en amont : Y a-t-il un risque que le lit de la rivière entraîne à ce que
les terres agricoles en amont soient recouvertes de sable ou endommagées par les inondations ? Notez que le lit monte,
l’herbe vétiver ou à éléphant et des bananiers peuvent être plantés le long des berges. Végétation ralentit le débit et les
résultats dans le dépôt de sédiments et de nouvelles banques à être formé. Cela empêche le fleuve de se propager au-
delà de son parcours original et protège les berges contre l'érosion. Si, malgré cela, les préoccupations des agriculteurs
en amont ne peuvent pas être abordées, réduisez la hauteur du déversoir et construisez en étapes ou sélectionnez un
autre site.
Le risque d'augmentation de la pression d'eau résulte en l'infiltration sous/autour du barrage: Avec
l’augmentation de la hauteur des déversoirs, la profondeur de l'eau détenues par les barrages augmente et la pression
de l'eau agissant sur le lit de la rivière et les banques augmente. Y a-t-il un risque que cette pression résulte en
- 42 -
l’infiltration sous ou autour du barrage qui porte atteinte à la stabilité du barrage ? Au Kenya, une approche de
précaution est prise. Lorsque le déversoir final est de plus de trois mètres au-dessus du cours d'eau d’origine, le barrage
est construit en plusieurs étapes et la première étape n'est pas plus de trois mètres.
Les barrages sur les canaux fluviaux fendus : Il y a un risque que le barrage provoque l’effondrement de banques
non consolidées dans le chenal de la rivière juste derrière le barrage. Ce risque est plus grand lorsque le lit de la rivière
est fendu dans les dépôts sédimentaires. Si le déversoir est plus élevé que le sommet des berges, la turbulence
immédiatement derrière le barrage pourrait provoquer l'effondrement des banques, en déposant de la terre derrière le
barrage et en réduisant la capacité de stockage. Dans ces circonstances, le déversoir doit initialement être construit au
niveau ou légèrement en dessous de la hauteur des banques et, si nécessaire élevé plus tard, une fois que le sable se
dépose derrière barrage.
6.4.9 Largeur et position du déversoir central et la hauteur de l'étape du déversoir
Généralement, le déversoir central est positionné au centre du canal avec ses extrémités de 1 à 1,5 mètres dans des
berges. Toutefois, lorsque les coudes en amont provoquent l'écoulement principal à se déplacer vers la rive extérieure
du coude ou quand un grand affleurement rocheux en amont dirige le flux principal vers la rive opposée, la position du
déversoir doit en tenir compte. Dans ce cas, lorsqu’il y a une différence significative entre la largeur de l'écoulement
moyen et la largeur des banques, il peut y avoir deux déversoirs à l'intérieur du canal d'eau : l 'un correspondant à la
position de l'écoulement principal (où la vitesse est la plus forte) et un deuxième déversoir plus large de 1 à 1,5 mètre
des banques.
Une fois la largeur [3] et la position du déversoir central (ou des déversoirs centraux) est connu, la hauteur du déversoir
central à marche [6] est déterminée selon la nécessité du (des) déversoir(s) pour le débit de banques complet (lorsque
le canal principal de la rivière coule à plein). La zone en section X du déversoir central est légèrement inférieure à la
zone en section X du canal de la rivière puisque (1) la capacité d'un déversoir avec des côtés lisses est supérieure à un
canal de la rivière avec la même zone en section transversale avec des berges brutes et (2) alors que l'eau s'écoule sur
un déversoir à large sommet (tel un barrage de sable), elle accélère (et s'écoule dans un état appelé supercritique).
C'est parce que l'eau est en-dessous la gravité. Ces trois vidéos montrent un écoulement supercritique au-dessus d’un
déversoir [Lien à la vidéo 1] [Lien à la vidéo 2] [Lien à la vidéo 3]. Cette augmentation de vitesse est plus grande
lorsque l’inclinaison du lit de la rivière est profonde. En conséquence, la capacité du déversoir est plus susceptible d'être
sous-conçus lorsque l’inclinaison du lit de la rivière en amont et la vitesse d'écoulement sont plus faibles. (Voir l'annexe 5
pour une explication plus complète).
En termes simples (basés sur l'expérience du Kenya), la hauteur du déversoir à marche [6] est soit de 1 mètre ou de
(0.75) x la hauteur des berges, qui est plus grande.
6.4.10 Largeur, hauteur et positionnement du (des) déversoir(s)
Le déversoir central (les déversoirs centraux) contrôle de la rivière lorsque le débit est inférieur à la rive pleine. Les ai les
au-delà du canal de la rivière forment les déversoirs de crues et sont conçus pour contrôler les inondations annuelles et
à vie. La décision sur le nombre de déversoirs de crues est prise selon la différence entre l’ampleur des inondations
annuelles et à vie. Sur les grandes rivières et où les ailes de barrages sont relativement longues, telles que dans les
grandes vallées plates, plusieurs déversoirs seront utilisés. Dans les vallées en forme de V avec des côtés de vallée
relativement raides et peu de différence dans les ampleurs de crue, seulement un ou deux déversoirs sont utilisés.
La largeur et la position du premier déversoir de crue correspond à la largeur et à la position de la crue annuelle. Sa
hauteur [9] est conçue de telle sorte que le déversoir accueille et contrôle de manière approximative la crue annuelle. Au
Kenya, cette étape est généralement de 0,5 à 1 mètre. Nous utilisons le terme approximatif, parce que sur les rivières
non jaugés, sans données pluviométriques fiables, l'estimation des débits de crue est forcément imprécise et que, dans
les régions arides, les inondations annuelles varient considérablement d'une année à l’autre.
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Le contrôle des inondations exceptionnelles : La mesure dans laquelle un déversoir supplémentaire est conçu pour
faire face à l'afflux de durée de vie maximale est réalisée sur chaque site et déterminée selon (1) la vulnérabilité des
berges au-delà des ailes de barrage à l'érosion et (2) la fréquence et l'ampleur des inondations exceptionnelles, ce qui
signifie que les inondations dépassent largement la crue annuelle. Il existe deux points de risque : l'inondation érode le
sol à l’extrémité des ailes de barrages ou l'inondation érode le sous-sol sous les ailes du barrage à l'endroit où les ailes
ne sont plus construites au-dessus du socle rocheux.
La communauté ou les ONG de soutien devraient commencer à conserver les données de précipitations. La
communauté doit surveiller et enregistrer ces niveaux en travaillant avec les ONG de soutien, évaluer si la capacité du
déversoir est suffisante pour gérer les crues. Si non, clairement les ailes du barrage devraient être élevées et
prolongées. Les inondations de pointe chaque année laissent généralement une marque d'eau en haut du mur de
barrage en amont ou, dans le cas où elles dépassent le barrage, sur le sol à l'extrémité des ailes de barrage.
Si une protection supplémentaire est nécessaire, une étape supplémentaire est ajoutée à l'aile au niveau du point où il
rencontre le niveau du sol. Si l'inondation majeure provoque une érosion mineure ou que les berges manquent de
couverture végétale et sont vulnérables à l'érosion, cela être protégé ou réparé à l'aide de sacs de sable ou un remblai
de terre à l'extrémité des ailes du barrage. Pour évaluer le risque, il convient de noter que, dans le cas d'inondation
franchissant la crête d'un barrage (au point où les ailes du barrage s’arrêtent), le débit sera (1) nettement plus lent que le
flux principal de la rivière et (2) atteindra ce niveau uniquement pour une petit durée de temps.
Du fait que les forces agissant sur la partie supérieure et les côtés du barrage sont beaucoup moins signifiants à la base
du barrage au centre du déversoir, l'épaisseur des ailes du barrage peut être conique et la force du mélange de mortier
peut être affaiblie (de 3:01 à 4:01 brouettes de sable pour des sacs de ciment) afin d'économiser des matériaux.
Lorsque le barrage est situé dans une gorge avec des affleurements de roches formant les berges, ceux-ci contrôleront
les inondations annuelles et à vie et aucun déversoir n’est nécessaire.
Comme guide général, la hauteur des marches du déversoir pour les barrages conçus d’ASDF dépasse rarement
1 mètre.
6.4.11 Barrage tablier
Un tablier de béton ou de dalle en aval du barrage est nécessaire lorsque la fondation du barrage ne se trouve pas à la
surface et qu’elle est creusée dans les sédiments de la rivière. Sans un tablier, il y a un risque que la fondation du
barrage soit compromise provoquant l’effondrement ou la fuite du barrage. La rivière frottera les sédiments sous le
barrage, réduisant la disponibilité de l'eau immédiatement en aval et/ou créera un étang sous le déversoir. Un étang
empêchera l'accès à un déversoir acheminé par des tuyaux si un tuyau traverse le barrage, et donnera naissance à une
source d'eau ouverte qui est susceptible d'être polluée, offrant un terrain fertile pour les moustiques et créant un risque
de noyade.
Un tablier en béton est d’une épaisseur de 10 à 15 cm construit au sommet d'une fondation rocheuse et s'étend
sur 2 à 3 mètres de la base du barrage s’allongeant sur toute la largeur de la fondation. Ce n’est que sur les
grandes rivières qu’un renforcement sera utilisé et ce renforcement ne doit jamais être rejoint au renforcement d’un
barrage principal.
6.4.12 Epaisseur de barrage
L'épaisseur du barrage à sa base est déterminée par sa hauteur. Les dimensions et la formule de calcul de cette
épaisseur est basée sur l'expérience sur le terrain d’ASDF et la capacité des barrages conçus de cette manière pour
résister aux forces qui agissent sur eux depuis de nombreuses années. L'épaisseur de la base du barrage est de 90 cm,
plus 30 cm pour chaque mètre du déversoir au-dessus de la fondation de sorte que le
L’épaisseur de la base du barrage (en mètres) = 0,90 + (Hauteur de barrage de la base au déversoir (m) x
0,30)
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De la base au déversoir, l'épaisseur du barrage réduite de 30 cm pour chaque augmentation d'un mètre en hauteur et du
déversoir au sommet, l'épaisseur se rétrécit davantage. À sa crête, un barrage typique d’ASDF est de 40 cm d'épaisseur
et à son déversoir est de 90 cm d'épaisseur. Le diagramme 12 montre comment l'épaisseur des ailes également se
rétrécit en direction des extrémités des ailes. Notez que la face amont du barrage est verticale.
Diagramme 11: épaisseur de barrage
6.4.13 Renforcement
Les barrages sont renforcés avec des barres en aciers Y25 (25 mm d'épaisseur) qui sont placées verticalement et
espacées env. tous les 1,5 m dans un motif en zigzag. Le barrage est renforcé sur toute la largeur de la fondation. Des
trous sont ciselés à la main et les barres sont intégrées au moins 10 cm dans le sous-terrain rocheux et s'étendent sur
toute la hauteur du barrage. L'acier est placé à 15 cm du coffrage. Une fois dans le barrage, l'acier ne doit pas être
exposé à l'air ou à l'eau. A 50 cm d’intervalles en hauteur, des lignes horizontales de barbelés sont utilisées pour
connecter les barres en acier. Une seconde ligne suit une ligne en zigzag opposée et est enroulée autour de grosses
pierres (diag. 20). Le fil de fer barbelé s'étend sur toute la largeur du barrage et est attaché à l'extrémité des ailes du
barrage (diagramme 18).
6.4.14 Conception d'extension du barrage de sable
Lors de la construction d'un barrage qui sera rallongé plus tard, de petites pierres devraient être intégrés dans, et sortant
du déversoir et des ailes. Cela offre une bonne solution pour y raccorder du nouveau mortier. Des trous sont ciselés
dans le barrage d'origine et le renforcement dans le prolongement de barrage est scellé au barrage d'origine. Une autre
méthode utilisée en Namibie est représentée sur la photo 20 et comprend la construction d'un escalier.
Hauteur de la base au déversoir
Épaisseur de la base
0m 90 cm
1m 120 cm
2m 150 cm
3m 180 cm
4m 210 cm
5m 240 cm
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Photo 5: Déversoir en escalier : méthode alternative pour l'extension progressive d’un barrage déversoir
central
Credit: Diettrich T.
6.4.15 Forme de conception d’un barrage de sable
Des piquets sont enfoncés dans le sol sur les deux rives pour indiquer les points atteint par la rivière durant les
inondations annuelles et à vie. Une fois la conception du barrage terminée, des piquets sont également enfoncés dans le
sol sur les deux rives pour indiquer où le barrage terminé s’arrêtera et les points où le mur du barrage change
d’orientation. A chaque point, deux piquets sont utilisés pour indiquer la position en amont et en aval du barrage. Ceux-ci
fournissent les points de référence communs de la conception aux positions correspondantes du site et permettent une
installation précise du coffrage pour s’assurer que le barrage est construit selon la conception. Les dessins d’ASDF
montrent toujours le barrage en amont et en aval du barrage. Ceci est appelé le point de vue en amont. Les dimensions
qui décrivent les débits de crue et les dimensions du barrage sont saisies dans le Formulaire de conception de barrage,
App.6.
6.5 La conservation des sols et de l'eau immédiatement en amont du
barrage
Le but de la conservation des sols et de l'eau immédiatement en amont du barrage est triple :
Prévenir l’érosion autour des ailes
Augmenter l'infiltration de l'eau dans les berges
Prévenir que des limons fins soient rejetés dans l'aquifère du barrage
Cette protection consiste en la remise en état du ravin, le terrassement, la stabilisation des berges par la plantation
d'arbres et d’herbes, et la promotion de la conservation de l’agriculture et de la plantation d'arbres telle illustrée dans le
diagramme 13.
6.5.1 Le terrassement
Les terrasses réduisent les dépôts de terre derrière le barrage et la recharge les berges. Une bonne gestion des terres
dans le bassin versant supérieure (telle que la conservation de l'agriculture, le terrassement et la plantation d'arbres)
augmente le rendement du barrage en raison de l’écoulement et de la recharge du barrage sur une période plus longue.
Si le terrain immédiatement au-dessus du barrage a été aménagé en terrasses et / ou a été couvert d’arbres et de
végétation, l'érosion est susceptible d'être minimal et aucune autre protection n'est nécessaire. Lorsque le bassin
versant est vulnérable à l'érosion, alors jusqu’à trois rangées de terrasses d’au moins 1 mètre de profondeur et de 1,5
mètres de large sont creusées.
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Diagramme 12: Disposition des mesures typiques de conservation dans un bassin versant de barrage
Photo 21: Digues dans le canal de terrasse encouragent l'infiltration
Photo 22: Les terrasses contrôlent le ruissellement, favorisent l'infiltration et la recharge et réduisent la formation de ravin et de l'érosion autour des ailes
Ceux-ci sont approx.de 150 mètres de long qui suivent les contours des berges, mais avec une petite
inclinaison de sorte à ce que le flux pénètre la rivière en amont du barrage. Comme le montre la photo 21,
de petites digues dans le canal favorisent l'eau à s’unir et s'infiltrer dans les berges. Les arbres et l'herbe à
éléphant sont souvent plantés pour stabiliser les berges de la terrasse. La longueur, le nombre et
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l'espacement des terrasses dépendent de l’inclinaison et la façon dont la terre a été conservée
immédiatement autour du barrage et de sa vulnérabilité à l'érosion.
6.5.2 Remise en état du ravin
Il est important de gérer l'érosion dans le bassin versant immédiat
du barrage. Les ravins à proximité de la digue peuvent saper les
fondements de l'aile. Les sentiers ou chemins des bovins devraient
éviter les bords du barrage, où ils pourraient causer une érosion et
la formation de ravin. Les ravins peuvent être remis en état en :
Améliorant la gestion des terres au-dessus du ravin pour réduire le
ruissellement
Creusant un fossé isolé au-dessus du sommet du ravin pour réduire
le ruissellement entrant dans le ravin. Le fossé devrait avoir une
légère inclinaison ascendante afin de transporter le ruissellement loin
et dans la rivière en amont, de manière contrôlée tel que l’illustre le
diagramme 13.
Contrôlant la construction de barrages avec des boutures de tiges
vivantes ou de la végétation tels que le sisal, des piquets en bois,
gabions de pierre ou des sacs remplis de terre, accrochés ensemble. Vérifiez que les barrages sont bien creusés
dans les flancs du ravin avec un déversoir central. Lorsque le ravin s’envase, haussez progressivement les
obstacles.
6.5.3 La stabilisation des berges de la rivière
Les vallées des rivières saisonnières ont des canaux clairement définis. Pendant les inondations, la rivière coule en
dehors de ce canal. Avec la construction d'un barrage, le lit de la rivière en amont s’haussera en provoquant plus
souvent un écoulement de la rivière au-delà de ses berges. Pour éviter que le canal de la rivière s'étende au-delà de la
position et de la largeur des berges précédentes, les banques sont plantées d’arbres, des bananiers et de vétiver et
d’herbes à éléphant. Cette végétation empêche l'érosion des berges et ralentit le débit de la rivière, qui à son tour,
provoque la sédimentation et la formation de nouvelles berges. Elle fournit également des bananes, du bois et du
fourrage.
Les barrages peuvent accélérer l'érosion en amont et en aval du barrage. Les berges doivent être protégées là où il y a
un risque d'érosion. Si les berges sont rocheuses, la protection est moins critique. Si elles sont principalement
constituées de terre, elles ont besoin de protection. Dans les cas extrêmes, l'échec à protéger les berges peut entraîner
l’éboulement des terres agricoles et/ou le changement du cours de la rivière. La protection des berges est
particulièrement importante si le déversoir central est plus élevé que les berges ou si le canal est fendu en alluvions non
consolidées. Sur ces rivières, le déversoir doit au départ être inférieur au sommet des berges pour éviter l'effondrement
de la berge. Une fois que le canal est rempli de sable et qu’il n'y a pas plus de risque d'effondrement de la berge, le
déversoir peut être élevé encore plus. Une attention particulière devrait être accordée à la protection des berges à
l'extérieur d'un coude de la rivière. Dans les coudes en amont, en particulier dans les vallées les plus planes, la montée
de la rivière peut accroître l'érosion des berges à l'extérieur du coude et sans protection cela provoquera l’élargissement
du coude.
Photo 23: Ravin en amont
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Photo 24: Les herbes agissent pour stabiliser les berges et fournir du fourrage toute l’année
6.6 Méthodes d'abstraction
Quand un barrage est détenu et géré par un groupe de la communauté, le choix de la technologie d'abstraction est
réalisé par les utilisateurs avec l’accord qu'ils acceptent la responsabilité de l'entretien et de la réparation de la
technologie. Dans ce cas, le rôle de l'ONG ou de l’organisation de soutien est de conseiller le groupe de la communauté
pour qu'ils puissent prendre une décision claire. Ils doivent expliquer comment le choix de la méthode d'abstraction
détermine :
La quantité d’eau disponible et la manière dont elle peut être utilisée
La facilité à gérer et à entretenir, y compris la prévention non autorisée d’abstraction en vrac et la séparation
des différents usages d’eau, tels que l'eau pour les personnes et l'eau pour le bétail ou pour la production
Le coût et la complexité du maintien du (des) point(s) d’extraction
La capacité de contrôler la consommation et de facturer l’eau des utilisateurs
Pour des petits barrages, une gestion plus prudente est nécessaire pour éviter l’épuisement du barrage. Le
choix de l'abstraction peut aider ou entraver cette gestion.
6.6.1 Trous-écopes
Photo 25: Un trou-écope traditionnel
Photo 26: Un trou-écope protégé par un Acacia pour le protéger du bétail
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Traditionnellement, les gens ont recueilli l'eau des rivières de sable à l'aide de simples trous creusés dans le sable
(photo 25). Lorsque le trou est utilisé à des fins domestiques, un Acacia et des épines sont souvent utilisés pour le
protéger du bétail, (photo 26). Les trous-écopes doivent être creusés à nouveau après chaque inondation. Pour
améliorer la qualité de l'eau, l'eau existante est évidée et jetés, puis une eau nouvelle s'infiltre dans le trou. Souvent des
points d'abreuvement du bétail distincts sont instaurés en aval du barrage avec une abstraction d'eau pour les
personnes située au-dessus du barrage. Cela réduit la circulation du bétail sur l'aquifère de sable et autour du barrage,
l’érosion autour du barrage et la contamination de l'eau. Sur les grands barrages, où l'irrigation à petite échelle est
possible, le tuyau d'entrée pour les petites pompes est placé directement dans un grand trou-écope.
6.6.2 Galerie d'infiltration
Photo 27: Installation de galerie d’infiltration.
Une galerie d’infiltration, illustrée dans la photo 27, est un tuyau ou un réseau de tuyaux horizontal, généralement en
plastique, avec des fentes ou des trous percés dans les deux premiers tiers. Elle est placée dans le lit de la rivière
pendant la construction. Alors que le barrage mature, le tuyau est recouvert par le sable. Parce qu'il est beaucoup plus
facile d’installer la galerie avant le barrage de remplissage de sédiments, il est recommandé de surépaissir la galerie
plutôt que d'avoir de développer le système plus tard. Les tuyaux doivent être placés sur une couche de sable et
recouverts d'une couche de gravier. La galerie d'infiltration est connectée soit à un réservoir encastré dans le mur du
barrage, un tuyau qui traverse le barrage, soit un puits peu profond dans la berge. L'eau pénètre dans le tuyau à travers
le sable, coule le long d'une petite pente et est prélevée soit par (1) un tuyau à travers le barrage, (2) un réservoir
encastré dans le mur de barrage ou (3) un puits de soutirage ou une pompe à main situé sur la rive adjacente de la
rivière. L'avantage des galeries d’infiltration est que l'eau est filtrée lors de son passage à travers le sable. Des
échantillons d’eau du barrage de sable prélevés dans les galeries d’infiltration ont été testés et le résultat est qu’elle ne
contient aucun coliforme thermo-tolérant, une mesure reconnue de la qualité bactériologique. Des recherches
complémentaires sont nécessaires pour confirmer ces tests.
Afin de maximiser le rendement de la galerie, les tuyaux doivent :
Être placés dans la partie la plus profonde de l'aquifère derrière le barrage
être placés sur une légère inclinaison pour transporter l'eau dans un réservoir ou un puisard à la base d'un puits
de soutirage
Être placés dans un réseau ramifié ou de chevrons à travers le lit de la rivière
Avoir une capacité suffisante pour la demande prévue et la capacité d’installer une pompe
Être recouverts d'une couche de petites pierres, de gravier, de pierres moyennes, puis recouverts de sable.
- 50 -
Taille des trous ou des fentes dans la galerie d'infiltration : Des tuyaux à fentes peuvent être achetés préfabriqués
(disponible auprès de fournisseurs de filtre de forage) ou auto-fabriqués. Dans les filtres auto-fabriqués, les fentes sont
coupées avec une scie ou de petits trous sont percés ou fondus avec un tisonnier chaud dans les deux premiers tiers du
tuyau. Les trous doivent être aussi proches que possible sans compromettre la résistance du tuyau. Car quand l'eau est
pompée pour la première fois d'une galerie d'infiltration, des sédiments fins sont aspirés dans le tuyau. Avec le temps,
les gros sédiments seront laissés autour du tuyau et cela formera un filtre naturel qui empêchera d'autres particules plus
fines de passer dans le tuyau, tel illustré dans le diagramme 14. Si les trous sont trop grands, ce filtre naturel ne se
développera et les sédiments fins passeront en permanence dans le tuyau et pourraient pénétrer dans la pompe et
endommager les pièces internes. Dans le sable moyen à gros, les trous ne devraient pas être plus de 1 mm de diamètre
ou le tuyau doit être enveloppé dans un géotextile.
Diag. 13: Un filtre naturel se développe autour d'un tube à fente
Conception alternative 1 : un chenal en U fait de roches et de
mortier, remplie de gravier et recouvert d'une couche de béton
caverneux, qui agit comme une galerie d'infiltration.
Conception alternative 2 : Un caisson / un grand anneau en
béton construit en béton caverneux (photo 28). Cette méthode
offre une grande zone d'infiltration et peut être construit en
utilisant un coffrage préfabriqué ou localement fabriqué ou
construit à partir de blocs. Le béton caverneux est poreux et est
fabriqué en réduisant la teneur en sable de sorte que le taux de
ciment: sable: gros granulat soit de 01:01:04. Le béton poreux
est beaucoup moins dense et moins solide que le béton
classique et doit être manipulé avec précaution.
Photo 28: Un caisson en béton caverneux Credit: Dabane Trust
6.6.3 Galerie d'infiltration reliée à un réservoir ou à un tuyau
Photo 29: Réservoir construit dans un mur de barrage
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Un petit réservoir en béton armé relié à la galerie d'infiltration peut être encastré dans le mur du barrage. L'eau est
prélevée à l'aide d'une corde et d'un seau ou d'un tuyau qui traverse le barrage. Une alternative à l'utilisation d'une
galerie d'infiltration est de construire la section de fond (50 cm) des parois de la cuve de béton sans fines qui permet à
l'eau de s'infiltrer dans le réservoir. La paroi du réservoir au-dessus du pas-amendes béton doit être renforcée. En
variante, la galerie d'infiltration peut être relié directement à un tuyau qui traverse le barrage à une prise située sur le
côté aval du barrage. L'avantage d'un réservoir sur un tuyau est qu'il est plus facile de limiter l'utilisation de l'eau et de
réduire les risques de la sortie courante étant laissée ouverte. Une façon de contrôler cela est de placer le tuyau à un
niveau relativement élevé sur le mur du barrage. De cette manière, l'eau de la conduite ne peut être prélevée lorsque le
niveau d'eau est relativement élevée.
6.6.4 Galerie d'infiltration avec un puits peu profond
Diagramme 14: Galerie d'infiltration, puits peu profond et pompe à main. Credit: Dabane Trust / Ken Chatterton
La galerie d'infiltration peut être connectée à un puits peu profond creusé à la main dans la berge adjacente. Le puits
doit être situé pour un accès facile. Un puits peu profond relié à un barrage de sable sera typiquement de 5 à 10 mètres
de profondeur. Le puits est creusé en même temps ou peu de temps après la construction du barrage de sable, pendant
Photo 30: Sorties de canalisations
- 52 -
la saison sèche. Pendant ce temps, et en l'absence de barrage de sable, la nappe phréatique est généralement bien en-
dessous du fond du puits. Dans un sol stable, au-dessus de la nappe phréatique, le puits est souvent creusé sans
revêtement, puis bordé après que l'excavation est terminée.
Excavation sécuritaire : Dans le cas improbable où le fond du puits nécessite une excavation en-dessous de la nappe
phréatique, le puits au-dessus de la nappe phréatique doit d'abord être revêtue avant de continuer l'excavation restante.
L’excavation sous la nappe phréatique doit être effectuée dans un anneau de béton préfabriqué qui est descendu dans
le puits et qui a un diamètre inférieur au diamètre bordé du puits. Comme des matériaux sont creusés en dessous de
l'anneau, la bague est descendue dans la nappe phréatique.
Une fois le barrage construit, la nappe immédiatement après la saison des pluies sera égale ou supérieure à la hauteur
du déversoir. Les côtés du puits en-dessous de la nappe phréatique peuvent devenir instables et être enclins à
s'effondrer. Afin d'éviter un effondrement, le puits doit être revêtu. Des briques ou des pierres enduites de mortier ou de
ferrociment (mortier de plâtre sur du grillage de basse-cour) sont les revêtements les plus couramment utilisés. Même
les grands pneus de tracteur peuvent être utilisés.
Puisard de puits : Le puits s'étend en-dessous du niveau de la canalisation d'entrée de la galerie d'infiltration. Le
puisard agit comme un tampon, remplissant et stockant l'eau pendant la nuit et les périodes de faible demande. La taille
de la cuve nécessaire dépend du volume pompé par jour et de la différence entre la vitesse de pompage et l'écoulement
dans le puisard de la galerie d'infiltration. Pour un puits peu profond équipé d'une pompe à main, un puisard de 1-2
mètres de profondeur sera suffisant. Lorsque de grandes quantités (20 à 100 m3 / jour) sont pompées, par exemple,
pour fournir un plus grand réseau de canalisations, un plus grand tampon est créée soit en utilisant un diamètre plus
grand ou un puisard de puits plus profond ou en augmentant la capacité de la galerie d'infiltration ou du caisson.
Photo 31: Excavation sécurité à l'intérieur d’anneaux préfabriqués en béton, Népal. Credit: WaterAid / Caroline Penn
Photo 32: Puits peu profond avec pompe à main et bac de bétail, Kenya
Tête de puits et pompes
Il est souhaitable que la tête de la tête de puits soit à 1 mètre au-dessus du sol environnant pour éviter le ruissellement
de pénétrer dans le puits. La tête de puits est construite au-dessus des anneaux de béton. Tout espace entre les
anneaux de béton et le sol environnant est remblayé avec de la glaise ou du béton pour empêcher la contamination. Le
sol environnant doit descendre en pente et l'eau de surface canalisée être loin du puits. La tête de puits doit permettre
un accès pour l'entretien de la pompe et ainsi de désensablement (si nécessaire), et permettre aux gens de continuer à
collecter de l'eau quand la pompe tombe en panne.
L'eau peut être extraite à l’aide d’un seau et d’une corde / treuil au-dessus d'un trou d'accès ou d’une pompe à main. Le
seau et la corde ou le treuil est plus sujette à la contamination. Une pompe à main peut servir jusqu'à 300 personnes et
pomper jusqu'à 5000 litres/jour (en supposant un pompage uniquement de jour). Il y a un large éventail d'options de
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pompe, y compris les pompes commerciales, telles que les Inde 2 ou les pompes fabriquées localement, telles qu’à
pédale, à corde et à rondelle et pompes de rameur. Une vue d'ensemble des choix de pompes, de leurs conceptions, de
leur installation et de leur entretien, et de leurs avantages relatifs est donné dans le chapitre 6 de L'eau des rivières de
sable par S Hussey, publications CFDE [Lien]. Reportez-vous également à l'UNICEF Ensemble d’informations des
mesures techniques : [Lien] et Erich Baumann 2011: Pompes à main à faible coût, RWSN Fieldnote n ° 2011 [Lien].
Le choix final de la pompe doit être fait par le groupe de la communauté ou le groupe d’utilisateurs, et doit se baser sur :
Le débit et portance nécessaires
L’installation et les coûts de réparation
La fiabilité
La disponibilité des pompes, des pièces de rechange et la facilité de réparation et d'entretien et
La disponibilité des personnes ayant les connaissances techniques requises.
La maintenance à long terme, la réparation et le remplacement de la pompe doivent être couverts par un plan convenu
avec la communauté. Au Kenya, cet accord nécessite normalement que les utilisateurs payent une somme minime pour
se procurer de l'eau d'un puits peu profond et le groupe d'entraide est responsable de la collecte et de la gestion de ces
frais et de la gestion, de l'entretien et du remplacement de la pompe. Cela n'empêche pas quiconque de se procurer de
l'eau des trous-écopes.
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Chapitre 7: Travaux de pré-construction
Ce chapitre décrit les travaux qui seront réalisés avant la construction, y compris :
Le calendrier de planification des travaux
Calcul des matériaux
Les travaux de préachat, y compris les accords juridiques
Approvisionnement et logistique.
7.1 Planification
Dès que le calendrier de construction est plus motivé par les besoins et le calendrier de l'organisation ou l’ONG de
soutien que par les besoins et le calendrier de la communauté, les avantages potentiels et la mesure dans laquelle la
communauté se sent propriétaire du barrage sont considérablement réduits. Pour éviter cela, des préparatifs préalables
à la construction doivent être planifiés avec la communauté. Cela ne devrait pas mettre un fardeau irréaliste à la
communauté sachant qu’il y a d’autres exigences, telle que l'agriculture. Afin de s'assurer qu’un barrage est construit en
respectant le calendrier convenu, un processus est nécessaire pour suivre les progrès accomplis dans la réalisation des
travaux de pré-construction. La construction se synchronise avec la saison sèche lorsque les engagements agricoles
sont au plus bas. Les barrages qui nécessitent d’importants travaux d'excavation ou où il y a une incertitude sur la
profondeur de la roche qui doit être planifiée ou lorsque le risque d'inondation inattendue obstruant les travaux
d'excavation. Le tableau 6 présente le calendrier typique des travaux impliqués dans la construction d'un barrage de
sable et le niveau de travail ou le nombre de personnes impliquées. Pour réduire le temps de construction, tous les
matériaux doivent être collectés avant la construction. Les matériaux achetés (ciment, bois et acier) ne devraient être
livrés sur le site qu’une fois la communauté prête pour la construction, sinon il y aura un problème de stockage et de la
sauvegarde du ciment et en poussant à l’accomplissement des travaux de pré-construction seront un problème pour les
ONG de soutien et un niveau de transferts de propriété des agriculteurs vers l'ONG. La construction de barrages de
sable est un travail difficile. Avant de s'engager dans la construction d’un barrage, l’ASDF exige que tous les travaux de
pré-construction soient complétés et, si c'est un nouveau groupe, alors le nouveau groupe devrait contribuer à aider un
groupe existant à la construction d’un barrage. Cela démontre l'engagement et la cohésion du groupe, bâtit la solidarité
entre les groupes et assure à ce que de nouveaux groupes comprennent la quantité de travail nécessaire.
Tableau 6: Calendrier des travaux et de l'intensité du travail
- 57 -
7.2 Calcul des matériaux nécessaires
7.2.1 Matériaux liste
Ciment
Y25 barre d’acier et fil de fer barbelé
Sable, pierres et eau
Matériaux pour la galerie d'infiltration et
d'abstraction
Outils, y compris l’équipement d’inspection
(voir tableau 9)
Bois (remplacés tous les 4 barrages)
7.2.2 L'estimation des coûts des matériaux
L’ASDF construit environ 40 barrages de sable par an et prépare un budget en fonction de 4 tailles de barrage basé sur
l’utilisation de 190, 340, 550 et 1 000 sacs de ciment. Pour illustrer la taille d’un barrage, la photo 12 montre un barrage
qui a utilisé 810 sacs. Il est de 50 m de longueur, s'étend sur un chenal de rivière de 30 m avec un déversoir central de 3
m au-dessus du socle rocheux. Le tableau 7 présente les coûts des matériaux pour les différentes tailles de barrages de
sable sur la base des prix de 2013 à Mtito Andei, au Kenya, en dollars américains.
Coût des matériaux et du
permis en USD (2013)
Petit barrage
d 190 sacs
Barrage moyen
de 340 sacs
Grand barrage
de 550 sacs
Barrage de très
grande taille de
1000 sacs
Ciment 1 690 3 000 4 880 8 860
Barres d'acier, fil et des
clous
310 560 740 1 130
Transport 270 430 860 1 450
Permis 160 160 160 160
Bois 170 370 510 640
Outils 100 100 120 170
Total 2 700 4 620 7 270 12 410
Tableau 7 : Budget standard 2013 de matériaux pour un barrage de sable ASDF, Kenya
Le ciment est l'élément le plus coûteux, égal à environ 60 à 70% du coût total. Afin d'estimer les coûts dans une
nouvelle zone, utilisez le coût du ciment comme guide et augmentez ou diminuez les coûts en proportion du coût local
de ciment par rapport au prix en Mtito Andei, où un sac de 50 kg de ciment coûte 8.8 USD.
A chaque site du barrage, les matériaux supplémentaires (environ 20%) sont livrés à agir comme un tampon en cas de
modifications mineures à la conception lors de la construction ou lors d’une augmentation de la profondeur de la
fondation une fois l'excavation terminée. Un inventaire minutieux des matériaux est maintenu et les matériaux, les outils
et le bois en surplus sont transportés sur le site suivant.
De plus, le budget devrait inclure :
Les coûts des matériaux pour la technologie d'abstraction :
Galerie d'infiltration et tuyau à travers le barrage 300 USD
Galerie d'infiltration et réservoir avec un tuyau à travers le barrage 640 USD
Galerie d'infiltration et puits peu profond avec pompe à main 1,460 USD
Main-d'œuvre qualifiée : le coût du personnel ASDF de terrain (artisans, concepteur du barrage et agent de terrain du
groupe de la communauté) pour soutenir l'implantation, la conception et la construction est d'environ 13% du total.
Cependant, l’ASDF a une expérience dans la construction rapide de barrages. Là où il y a peu d'expérience des
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barrages de sable, les barrages pilotes initiaux auront probablement besoin d'un soutien plus technique et prendront plus
de temps à construire.
Programme de gestion : Une allocation vers le programme de l'ONG et les coûts de soutien, y compris la planification,
le suivi et l'évaluation, le financement, la gouvernance, la gestion des subventions et la collecte de fonds.
Main d’œuvre non-qualifiée : Les barrages nécessitent une main-d'œuvre intensive. La contribution de la main
d’œuvre de la communauté (basée sur les taux de journalier local) est égale à 40 % du coût total.
7.2.3 Calcul des besoins en ciment, sable, pierres et eau
Basé sur l'expérience et le processus de construction (décrit dans le chapitre 8) de l’ASDF, les règles et les hypothèses
suivantes sont utilisées :
La proportion de sable et de ciment dans le mortier est de 3 brouettes (approximativement 3 x 40 litres) pour un
sac de ciment Portland (50 kg ou 32 litres). En volume, cela équivaut à 4 parts de sable pour 1 part de ciment.
Approx. 3,5 sacs de ciment (110 litres) sont nécessaires pour chaque mètre cube de barrage (1,000 litres). Du
ciment supplémentaire est utilisé pour former une étanchéité solide entre le barrage et le socle rocheux, pour remplir les
fissures dans le socle rocheux et plâtrer le barrage après la suppression du coffrage. Une quantité supplémentaire de 20
pour cent pour les imprévus est prévue.
Puisque le ciment remplit les vides dans le sable, le volume de sable requis est égal au volume de mortier. Basé sur des
barrages réels, le volume de mortier est approximativement égal à 45% et le volume des pierres est d'environ
55% du volume du barrage. En divisant le barrage en blocs, en multipliant la hauteur, la largeur et l'épaisseur et en
additionnant les totaux, il est possible de calculer le volume approximatif du barrage.
Autant de pierres possibles sont utilisées dans le barrage sans que les roches ne se touchent. Idéalement, autant de
grosses pierres que possible sont utilisées, en particulier près de la base du barrage. Des pierres moyennes et petites
sont utilisées pour combler les espaces entre les grosses pierres. Pour un souci de quantification, un rapport uniforme
est supposé. Cependant, la proportion de mortier augmente légèrement là où quelques grosses pierres sont disponibles.
L'eau pour le mortier est approximativement égale aux trois quarts du volume de ciment. Beaucoup d’eau est
également nécessaire pour le nettoyage du socle rocheux et des pierres, le nettoyage des outils, le mouillage du
coffrage et le durcissement du barrage.
7.2.4 Calcul des besoins en acier et en bois
Budget bois et acier Durée de vie prévue
(en # de barrages)
Petit Moyen Grand Très grand
Planches de bois (150 mm x 25 mm x mètres longueur) 3 170 m 300 m 400 m 530 m
Supports en bois (100 mm x 50 mm x mètres longueur) 3 100 m 240 m 340 m 400 m
Clous 2.5" & 4" (kg) 1 15 24 30 40
Y25 (25 mm diamètre) barre d'acier torsadé x 12 m 1 3 5 7 12
25kg fil de fer barbelé (approx 180 m de longueur) 1 2 4 5 7
Tableau 8 : Budget de bois et d'acier pour 4 tailles standards de barrage
- 59 -
7.2.5 Calcul des besoins en outils et matériaux
Outils et matériaux Durée de vie prévue
(en # de barrages)
Petit Moyen Grand Très grand
Brosse métallique 1 1 1 2 3
Balai dur 1 1 1 2 3
Brouettes 6 4 4 6 8
Pelles 20 20 20 25 30
Seaux métalliques 6 6 6 6 8
Scie à métaux 10 1 1 1 1
Lames de scie à grande vitesse
1 2 2 3 4
Tonnelets de 200 litres d’eau
25 6 6 6 8
Grands marteaux 20 4 4 4 6
Pioches pour l'excavation 6 6 6 6 8
Graisse pour outils (kg) 1 1 1 1 2
Pieds de biche (grand) 10 4 4 4 6
Pieds de biche (moyen) 20 2 2 2 2
Niveau de ligne et 50 m de ligne
6 2 2 2 3
Rubans à mesurer 6 2 2 3 4
Tige conique de sondage > 3 m
> 25 1 1 1 1
Tableau 9: Budget d’outils
7.3 Les activités pour l’approvisionnement
Comme pour tout projet, il devrait y avoir des étapes progressives : la conception, la quantification, la collecte de
matériaux, etc. Ainsi, par exemple, le programme s’assurera que la conception est terminée 2 à 3 mois avant la
construction pour donner suffisamment de temps pour réunir les matériaux et préparer le site, et un processus devrait
être mis en place pour vérifier le bon volume et la bonne qualité des matériaux réunis. Une mauvaise logistique entraîne
:
Une augmentation du temps nécessaire à la construction du barrage
Une augmentation des contraintes de temps imposées à la communauté
La complexité croissante de la gestion de la construction due à une augmentation des travaux prise en compte
Une augmentation du risque de vol ou des déchets et de perte de matériaux.
Il est recommandé que le processus d’approvisionnement exige que les matériaux ne soient pas achetés jusqu'à ce que
les conditions suivantes soient remplies :
Accords juridiques signés : Ne pas commander du matériel à moins que les accords juridiques exigés pour la
construction du barrage soient définis. Ceux-ci sont déterminés par les droits de propriété foncière locale, de bail et
d’accès. Les accords juridiques doivent couvrir tous ceux qui sont touchés par le barrage, et pas seulement les
propriétaires de terrains pour les ailes de barrage, mais tous ceux qui sont touchés en amont. Ceux sont généralement
que quelques d'agriculteurs, mais peut-être cinq ou six.
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Une conception d’instruction de fin de travail : Il n'est pas raisonnable d'acheter des matériaux sans une conception
d’instruction de fin de travail, qui comprend la quantification des matériaux. Une quantification précise est importante, et
minimise les coûts de transport qui sont généralement très coûteux. Au Kenya, le transport du ciment, d'acier et du bois
auprès de fournisseurs locaux sur le site du barrage ajoute en général 20% au coût. Dans les endroits plus éloignés, ce
pourcentage sera beaucoup plus élevé.
Approbations traditionnelles ou culturelles : Bien que n'étant pas nécessairement une obligation légale, dans de
nombreuses sociétés, les chefs traditionnels ou coutumiers devraient être informés et leur consentement obtenu. Ceci
est particulièrement important dans les régions où la terre n'a pas de titre juridique formel ou appartient à une
communauté comme dans les zones pastorales.
Autorisation des autorités gouvernementales : Au Kenya, tous les modèles ASDF sont signés par le concepteur
supérieur du barrage et autorisés par la direction du département de l’eau.
La remise en état du ravin et le terrassement terminé (le cas échéant).
Collecte des pierres et du sable : La communauté a besoin de clarté sur la quantité et le type de pierres et de sable
nécessaires. Obtenir ce détail juste maximise la solidité du barrage, minimise les coûts et minimise le temps et les efforts
nécessaires pour réunir les matériaux. Dans le cas probable de précipitations, les pierres et le sable ne doivent pas être
placés dans le chenal de la rivière. Le type, la taille, la forme, la solidité et l'angularité des pierres, ainsi que la grosseur
et l’angularité du sable doivent être inspectées régulièrement : plus le sable est angulaire, mieux c'est. Si des pierres ne
sont pas disponibles près de la surface, il est peu probable que des pierres soient enterrées dans les sédiments.
Demandez l'avis d'un artisan expérimenté afin de planifier le temps nécessaire pour réunir des matériaux. L’utilisation
d’un feu et de grands marteaux pourrait être nécessaire pour briser les grandes pierres / affleurements de roches en
tailles appropriées ou de transporter des pierres d'un endroit plus éloigné.
7.4 Approvisionnement
Lors de la spécification, la sélection et la commande des matériaux, les facteurs suivants doivent être pris en
considération :
Inclure un petit imprévu (20%) et déduire les matériaux restants des barrages précédents.
Coffrages en bois : Choisissez du bois de feuillus comme le cyprès, plutôt que du bois tendre. Bien qu’il soit plus
coûteux, le bois dur est plus durable et plus rentable. Ne pas sélectionner les espèces en voie de disparition.
Sélectionnez du bois mature et vieilli, et non du bois vert et frais qui a une teneur plus élevée en humidité et est plus
fragile et plus souple. La qualité des planches de bois détermine l'espacement des supports. Au Kenya, la hauteur
maximale de coffrage rempli en une journée est de 1,5 mètre. En l'absence de bois approprié, il est possible de
construire deux murs en pierre de maçonnerie pour combler l’espace ou utilisez des coupes de tôles d’acier boulonnées
ensemble.
Acier : Selon le fabricant, la solidité de l’acier et des produits en acier peut varier considérablement. Demandez conseil
aux entreprises de construction locales sur cette différence. En général, c’est une fausse économie d’utiliser des barres
en acier, des fils et des clous de basse qualité. Les clous à bas prix ruinent le bois. L’ASDF utilise des barres en acier
torsadé Y25.
Outils : De même, des outils bon marché sont généralement une fausse économie. Les articles qui s’abiment le plus
souvent sont les pelles brouettes. Il est recommandé de surveiller la durée de vie des différents outils de barrage pour
sélectionner les outils ayant la meilleure valeur et les plus durables.
Ciment : En règle générale, le ciment Portland est utilisé. La qualité du ciment peut varier selon le fabricant. Obtenez
des conseils locaux pour savoir quel sont les fabricants et les fournisseurs locaux qui ont la meilleure réputation pour le
ciment de haute qualité et l’offre et le transport le plus fiable. Avec le temps, le ciment absorbe de l'eau et perd sa
- 61 -
résistance. Le ciment devrait idéalement être utilisé dans les 6 mois de fabrication, être stocké dans des conditions
sèches sur des palettes sur le sol, pas plus de 10 sacs de hauteur et être utilisé sur la base de premier sorti/premier
utilisé.
Âge du ciment 3 mois 6 mois 12 mois 24 mois
Perte de résistance 20 % 30 % 40 % 50 %
7.5 Logistique
Une logistique efficace repose sur un plan du site qui identifie l’endroit où les matériaux doivent être collectés/livrés (voir
diagramme 15). Moins le nombre de jours nécessaires pour la construction sont importants, moins le travail est un
fardeau pour la communauté et plus il est facile de mobiliser les gens. Un processus clair est nécessaire pour accepter
la responsabilité de surveillance et de prestation, ainsi que l'utilisation des fournitures. Au Kenya, le comité de groupe
d'entraide est responsable de la comptabilité pour tous les matériaux. Le comité nomme un membre du comité pour
vérifier conjointement et signer le bon de livraison, et contrôler l'utilisation de l'acier et du ciment avec l'agent de terrain
du groupe.
Le ciment est le matériau le plus précieux (et recommandable) utilisé. Il doit être livré à la date la plus proche de la
construction que possible afin de minimiser les risques de vol et de dommages. S’il y a une très faible probabilité de
pluie et une courte période de construction prévue, le ciment doit être livré et stocké directement sur le site du barrage.
Dans ce cas, il doit être stocké sur le sol et recouvert d'un couvercle étanche. Un membre du groupe local doit être
chargé de rester sur place la nuit. Dans le cas contraire, il doit être stocké dans un immeuble sécurisé approprié
(habituellement dans l’enceinte d'un membre du groupe) et transporté sur le site de jour. En raison du coût de stockage
élevé et de la durée de vie limitée, le ciment est acheté selon les besoins. Il est rarement rentable d’offrir du ciment en
vrac. Les accords d'appel d'offres exigent une clause d’inflation et sont engagés à un seul fournisseur, limitent la
possibilité de négociation selon la quantité. Lorsque la qualité est insuffisante, les frais de retour sont importants. Il est
préférable d'utiliser plusieurs devis et de conserver la possibilité de changer de fournisseur si le prix, la disponibilité ou la
qualité changent. Il y a de très faibles marges concernant l'approvisionnement en ciment, il est donc rarement bénéfique
que l’on s’adresse directement au fabricant et de payer des frais de transport supplémentaires. La planification peut être
perturbée si le fournisseur est incapable de fournir et de livrer la quantité requise au moment opportun. Prenez en
considération le coût pour les agriculteurs s'ils doivent attendre la livraison due au fait qu’ils soient liés à un seul
fournisseur. Le coût réel = prix x qualité. Dans la plupart des pays, les ONG sont exonérées de la TVA (taxe sur la valeur
ajoutée) sur les matériaux achetés à des fins de bienfaisance, à condition de s'inscrire à l'exemption de la TVA. Le taux
moyen de TVA en Afrique est de 16%.
- 62 -
Chapitre 8 : La construction d'un barrage de sable
8.1 Gestion et supervision du site
Les deux principales causes d’échec de barrage sont (1) une conception erronée et (2) l’échec à construire selon la
conception de telle sorte que le barrage est résiste aux forces qui agissent dessus. Afin de s'assurer que le barrage est
construit en respectant la conception, la responsabilité de la gestion du site doit être claire. Les bons preneurs de
décision doivent être identifiés et mis en place durant toute la construction. Les constructeurs doivent comprendre les
principes de conception et les règles d'or, les principales causes de l’échec d'un barrage et les facteurs critiques lors de
la construction qui peuvent conduire à l'échec, comme le résume le tableau 10. Il est rare qu'un barrage soit construit
exactement selon la conception parce que pendant la phase de conception, des hypothèses sont souvent faites selon la
profondeur du socle rocheux. Si les superviseurs de construction ne comprennent pas ces règles et ces principes, ils
auront du mal à adapter la conception en cas de besoin.
Risques dus à une
mauvaise
construction
Atténuation des risques
Mauvaise qualité des
pierres, du sable et de
l'eau
Des orientations et des contrôles clairs sur la qualité des matériaux nécessaires et
collectés. Toute la matière organique éliminée
Mauvaise qualité du
ciment, du bois et de
l'acier
N'utilisez que des fournisseurs de confiance. Les systèmes de passation des marchés
précisent clairement et vérifient la qualité des matériaux. Le ciment est conservé au sec et
utilisé dans les 6 mois
Mauvais mélange de
mortier
Une personne est désignée au sein de chaque groupe de mélange prenant la
responsabilité de compter et de vérifier le volume de sable et de ciment utilisé. Un contrôle
rigoureux des stocks prévient le vol de ciment. L’ (les) artisan(s) contrôle(nt) l'humidité et la
qualité de mortier
Barrage et ses
dimensions incorrects
S’assurer que (i) le coffrage est positionné correctement par rapport aux repères fixes, (ii) le
coffrage est de niveau et correspond aux dimensions de conception et (iii) le coffrage ne se
déplace pas et est capable de résister au poids des pierres et du mortier durant la
construction
L'eau coule sous le
barrage
S’assurer que la base s'étend à 1,5 m de plus que la largeur de la crue annuelle. S’assurer
que le socle rocheux est propre avec un nœud sain pour qu’une bonne étanchéité soit
formée avec le socle rocheux. Les fissures et les crevasses sont scellées
Le barrage se fissure
Le renforcement est insuffisant et/ou non foré dans le socle rocheux. Les artisans
expérimentés sont responsables de la mise en place des pierres et du mortier. Cela réduit
le risque de plans de faiblesse causé par des couches irrégulières de pierres et de mortier,
de pierres non-interconnectées, de pierres fragiles utilisées, de pierres se touchant les unes
les autres ou un pauvre compactage résultant à des poches d'air.
Encoche du barrage en
raison d’un tablier
inadéquat
S’assurer que le tablier est construit lorsque nécessaire et qu'il a une base solide de pierres
et qu’il s'étend sur toute la largeur de la fondation du barrage
Durcissement
inadéquat
S’assurer que le barrage est plâtré et entièrement mouillé matin, midi et soir pendant 30
jours
Tableau 10: Les causes de l'échec en raison d’une mauvaise construction
8.2 Sécurité du site
Le superviseur du site est responsable de la gestion de la santé et de la sécurité sur le site. Les risques courants à
considérer comprennent :
- 63 -
effondrement des excavations dans les sédiments instables.
Irritation de la peau, des poumons et des yeux, due à la manipulation du ciment
Blessures et écrasement dus à la manipulation de matériaux ou de fournitures lourds
Morsures et piqûres de serpents et de scorpions en particulier lorsque les tas de pierres sont dérangés
L'agence d'exécution doit mettre en place des mesures adéquates pour gérer ces risques. Ceux-ci comprennent
généralement, mais à titre non limitatives à :
consignes de sécurité du site pour tous les travailleurs, y compris la sécurité du levage et d'excavation et
l'utilisation des équipements de protection, tels que des bottes, des gants et des casques
trousse de premiers soins et secouriste formé sur place
accès aux transports et aux communications mobiles en cas d'urgence
Toute excavation dans les sédiments non consolidés, de plus d’1 mètre de profondeur est très dangereuse. Les
sédiments non-consolidés de chaque côté de l'excavation doivent être retirés pour former une pente douce ou
être retenus par un coffrage ou des sacs de sable. Une fois stable que le sous-sol consolidé est atteint et qu’il
n'y a aucun risque d'effondrement, l'excavation peut continuer à la verticale, sans support. En cas de doute,
obstruez les côtés.
Le ciment est dangereux pour les yeux et la peau. Lors de la manipulation, des gants de ciment devraient être
portés.
8.3 Principes de construction en béton et en pierre-maçonnerie
La méthode de construction décrite dans ce guide est la méthode utilisée par l’ASDF et est une adaptation de moellons-
maçonnerie. Des alternatives sont décrites dans le paragraphe 8.13. Moellons-maçonnerie consiste à utiliser le mortier
(mélange de sable, de ciment et d'eau) pour coller ensemble de grosses pierres et construire un mur. Cette méthode a
été adaptée comme suit.
Un coffrage est utilisé pour maintenir les matériaux en place pendant la construction et retiré au bout de 24
heures, une fois que le ciment soit suffisamment dur pour permettre au barrage de rester debout sans soutien
Des barres d'acier et du fil de fer barbelé sont utilisés pour renforcer le barrage et ancrer le barrage au socle
rocheux.
Un mélange de grosses, moyennes et petites pierres est utilisé. Ceci augmente la résistance et réduit la quantité de
mortier nécessaire. Contrairement au béton, le mortier ne contient ni pierres ni gravier. La résistance du mortier est
essentielle à la résistance générale du barrage. Sa résistance est déterminée par la qualité des matières premières
utilisées, la qualité du mélange et le durcissement approprié. Les barrages de sable sont des barrages-poids qui
dépendent de leur masse (poids) pour leur stabilité.
8.3.1 Sable et pierres
Mortier sera plus solide lorsque du gros sable dérivé de pierres cristallines ayant des bords angulaires pointus est utilisé
à la place de sable plus fin et plus arrondi. Idéalement, le sable est bien classé selon un mélange de tailles de particules
de sable fin et gros et de gravillons avec peu (<1%) ou pas du limon ou d'argile. La matière organique, telles que les
brindilles et des racines, doit être retirée. Le mortier qui utilise du sable fin aura besoin de plus de ciment pour atteindre
la même résistance. Plus les pierres utilisées sont solides, plus la pierre-maçonnerie sera solide.
8.3.2 Ciment
L'approvisionnement et le stockage de ciment est critique. Il est essentiel que le ciment soit conservé au sec avant son
utilisation. Le ciment plus ancien absorbe l'humidité de l'atmosphère, donc idéalement le ciment doit être utilisé dans les
- 64 -
six mois après sa fabrication. Si le ciment est humide, il durcira et contiendra des grumeaux. Un tel ciment doit être jeté
ou du ciment avec quelques grumeaux doit être tamisé et le ciment est uniquement utilisé dans les parties non critiques
du barrage, telle que l'extrémité des ailes des murs, où les forces sont moindre. Seulement le ciment provenant de
fabricants réputés doit être utilisé. L'expérience montre que la qualité du ciment varie énormément selon le fabricant. Au
Kenya, le ciment est livré directement sur le site du barrage juste avant la construction, gardé par la communauté et
utilisé dans 1 semaine de la livraison. Lorsque cette construction rapide n'est pas réalisable, le ciment doit être stocké en
toute sécurité à proximité, mais loin du site et transporté en cas de besoin. Le ciment doit être stocké sur des palettes
sur le sol pour minimiser l'absorption d'humidité, couvert d'une bâche, et s'il est stocké pendant plus d'une semaine, il
devrait être empilé avec un maximum cinq sacs par pile. Le principe du «premier entré, premier sorti» devrait être utilisé,
afin que le plus ancien ciment soit utilisé en premier.
8.3.3 Mélange
La plupart des barrages de sable se situent dans des zones rurales reculées et sont donc construits à la main, sans
machines. Afin d'assurer des rapports constants, on utilise des mesures standard. Au Kenya, le sable est mesuré en
brouettes standards, qui contiennent environ 40 litres de sable lorsque mise à niveau. Un sac de 50 kg de ciment
contient 32 litres. Le ratio normal est de 3 brouettes de sable pour 1 sac de ciment, ce qui équivaut à 4 parts de sable
pour 1 part de ciment en volume. Ce ratio varie pour les grands barrages avec un mélange plus résistant utilisé à la
base, sous le déversoir central et un mélange plus fragile vers l'extrémité des ailes de barrage (voir le diagramme 19).
Initialement, le sable et le ciment sont mélangés à sec en lots de 20 à 30 sacs de ciment à la fois. Puis de l’eau, environ
les trois quarts du volume du ciment, est ajouté et mélangé progressivement le long d'une « bande transporteuse » se
rapprochant petit à petit de la digue. Le mortier doit être suffisamment humide pour être souple et facilement mélangé à
la main, en tenant compte de l'absorption de l'eau par les pierres et le coffrage. Ajouter trop d'eau fragilise le mortier.
L'eau doit être propre et sans limon, argile et matière organique. L'artisan est responsable de la mise en place des
pierres et du mortier dans le barrage et doit contrôler l’humidité du mortier. Le temps qui s'écoule entre l'addition d'eau
au mortier et sa pose dans le barrage doit être maintenu à un minimum et ne devrait pas être plus de 60 minutes. En
même temps, une " bande transporteuse " humaines de pierres est créé pour qu'il y ait un apport constant de mortier et
de pierres apportée dans le barrage à des sections différentes tout au long de la journée. Il est essentiel qu'il y ait au
moins deux artisans expérimentés sur le site lors de la construction, et trois artisans pour les grands barrages, qui
supervisent en permanence la pose des pierres et du mortier. Les équipes de mélange de mortier varient de 6 à 12
personnes et sont composées en général de 8 à 10 personnes. Un « système de jumelage » est souvent adopté (à 5
minutes de travail/5 minutes de repos). Il y aura aussi une équipe de collecte d'eau et, si nécessaire, des équipes de
collecte de sable et de pierres ou de casse de grosses pierres en petites pierres.
8.3.4 Renforcement
Le béton et la pierre-maçonnerie sont solides sous des forces de compression, c'est-à-dire, les forces agissant
verticalement en raison de la gravité, mais de faibles forces latérales ou sous traction. Si le barrage se déplace, il se
fissurera. Le sable et l'eau derrière le barrage pousseront le barrage latéralement. L'armature en acier est intégrée dans
le socle rocheux et empêche le mouvement latéral. L'acier ne doit pas être exposé à l'air pour éviter la corrosion et
l'affaiblissement, et les pierres ne doivent pas se toucher.
- 65 -
8.4 Planification du site
Diagramme 15: Vue à vol d'oiseau d'un site typique de construction de barrage
Une bonne planification du site accélère grandement la construction. Identifiez autant de bons sites possibles pour
mélanger le mortier. Les bons sites sont plats, à proximité du barrage et se trouvent les deux côtés amont et en aval du
barrage. Les matériaux doivent être collectés et livrés aussi près que possible de leur point d'utilisation. Le sable et de
pierres ne doivent être placés dans le lit de la rivière, s’il y a une grande probabilité de précipitations avant la
construction.
Chronologie d’une construction typique au Kenya
Préparer les fondations Ériger un coffrage Construction Plâtrage Arrosage du barrage
1 – 3 jours 1 jour 2 - 10 jours 1 - 2 jours 30 jours
Quelques personnes Quelques personnes
Tout le monde Quelques personnes
Quelques personnes
Tableau 11 : étapes de construction d’un barrage
8.5 Excavation pour les fondations
Lors de la conception, l’emplacement du barrage est marqué par des chevilles dans le sol. Le sondage et les fosses
d’essai sont utilisés initialement pour estimer la position et la profondeur du socle rocheux, mais une image complète
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n'est apparente qu’une fois la base est entièrement excavée à ce stade. Parfois, il y a des fissures ou des sections
profondes où le socle rocheux est plus profond que prévu au cours de la phase de conception, et parfois un site est
abandonné si l'excavation et les matériaux supplémentaires nécessaires ne sont pas justifiés. S’il y a une incertitude de
la profondeur du socle rocheux à un site, il est prudent de prévoir la construction bien avant les pluies pour laisser le
temps à des excavations supplémentaires. C'est une fausse économie raccourcir ces excavations, mais la tentation est
plus grande si les pluies sont imminentes.
S'il n'y a pas de socle rocheux clairement défini, un barrage de sable peut toujours être construit sur un sous-sol d'argile
très compactée à condition que ces formations aient une faible perméabilité. Lors de la construction d'un barrage sur
sous-sol d’argile très compactée :
Les fondations du barrage sont creusées au moins 1,5 mètre dans ce sous-sol
L’épaisseur du barrage n’augmente pas avec la profondeur de cette fissure
La base du barrage est renforcée horizontalement avec des barres en acier qui sont reliées à l’armature vertical
en acier
En l'absence de socle rocheux, le renforcement horizontal s'étend à un point d’1,5 m plus large que la
crue annuelle sur les deux rives. Cela empêche que le barrage s’enfonce sous son propre poids et/ou la
fissure, comme on le voit sur la photo 33.
S’assurer que le barrage est construit sur le lit de la rivière d’argile et non sur une lentille d'argile intermédiaire
formée dans les sédiments de sable.
Photo 33: Un barrage sous-surface qui s'est brisé en raison d’un affaissement
8.6 Préparation et pose de la fondation
Il y a toujours une infiltration d'un barrage aquifère de sable. Dans la préparation de la fondation, le but est de minimiser
l'infiltration immédiatement en-dessous et autour du barrage pour éviter les pertes d'eau et surtout éviter que le barrage
se déstabilise et échoue.
Retirer tous les sédiments de toutes les fissures, puis nettoyer et sceller avec du mortier
Si le socle rocheux est à la surface, voir s’il y a présence de fissures horizontales qui peuvent s'étendre au-
dessus et au-dessous du barrage. Ces fissures doivent être comblées avec du mortier ou si les fissures sont
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nombreuses, il serait peut-être nécessaire de retirer toute la section de pierres au-dessus de la fissure en
utilisant de grands pieds-de-biche. Brûler et refroidir rapide avec de l'eau peuvent être utilisés pour briser et
enlever de très gros blocs (> 1 mètre de diamètre) ou des affleurements rocheux qui ont des fissures en-
dessous
Il y a souvent une couche altérée de socle rocheux. Toute pierre altérée ou détachée doit être taillée et retirée
Une fois que la fondation est scellée, l'ensemble base est nettoyée et la surface est creusée et rendue
rugueuse avec un burin ou un marteau pour fournir une solution
Des trous pour les barres d'armature en acier sont ciselés à la main avec un burin à froid sur toute la largeur de
la fondation. Les trous doivent être d'au moins 5 cm de profondeur et le plus possible proches des barres
d'acier de diamètre 25 mm. C'est un travail long et ardu dans des pierres cristallines dures, mais essentiel pour
la résistance du barrage
Une couche mince de 100% de ciment est répandue sur la surface pour produire un joint étanche à l'eau entre
les pierres et le barrage
Parfois de très grosses pierres sont placées à la base, avant l’érection du coffrage. Une fois le coffrage érigé,
ces pierres seraient trop lourdes pour les poser. Dans ce cas, une couche de mortier épaisse de 15 à 20 cm est
placée sur le dessus de la fondation avant des grosses pierres se soient déposées sur le dessus du mortier et
que le coffrage soit érigé
8.7 Construction et planification du coffrage
Diagramme 16: Tailles typiques du bois et l'espacement utilisé comme coffrage au Kenya
La qualité des planches de bois détermine l'espacement des supports. Au Kenya, le coffrage est constitué de planches
en bois de cyprès, 150 mm x 20 mm, de 6 mètres de longueur à l’horizontale, soutenus par des supports verticaux 100
mm x 50 mm placés tous les 1,5 mètres (Diagramme 17). La hauteur maximale du coffrage qui est remplie en une
journée est de 1,5 - 2 m. Le coffrage est retiré et soulevé vers le haut le jour suivant. Chaque fois qu'une nouvelle
couche de pierre-maçonnerie est ajoutée à une couche durcie, il est un point potentiel de fragilité dans le barrage. Donc,
idéalement, le barrage doit être construit en moins de jours possibles. Le nombre de jour est réduit au minimum en
plaçant coffrage sur toute la largeur de la digue et en le remplissant à la hauteur maximale en une journée, bien que cela
repose sur le bois et la main d’œuvre disponibles pour atteindre cet objectif. Le coffrage en amont est vertical et le
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coffrage en aval présente une pente. Le fil de fer barbelé relie les deux formes ensemble à la base et est armé au
sommet par des supports horizontaux comme le montre la photo 34. Cela empêche le déplacement du coffrage et
détermine la bonne épaisseur du barrage. En laissant la tête des clous dépassant légèrement, cela contribue à
démanteler le coffrage et à réutiliser les clous. Une fois le coffrage retiré, les câbles dénudés doit être plâtrés pour éviter
la corrosion et une infiltration possible.
Photo 34: Le coffrage crée un moule pour la pierre-maçonnerie
Photo 35: Lorsque le barrage se trouve dans une tranchée, les parois de la tranchée sont utilisées comme coffrage
8.8 La mise en place des barres en acier
Les barres d'acier sont placées verticalement et fixées dans les trous ciselés dans le socle rocheux utilisant du mortier
02:01. Les barres sont espacées de 1,5 m sur toute la longueur de la fondation. A l’endroit où un renforcement
horizontal est utilisé, le renforcement vertical est lié à ce renforcement horizontal. Des barres de renforcement moins
épaisses peuvent être utilisées, mais plus le diamètre des barres diminue, plus l'espacement entre les barreaux est
réduit. Cela nécessitera que des trous supplémentaires soient ciselés. Les barres sont placées de 10 à 15 cm des côtés
du coffrage et coupées en longueur, de manière à ce qu'elles s'étendent du socle rocheux de 5 à 10 cm en-dessous de
la partie supérieure du barrage. Aucun renforcement ne doit être laissé exposé à l’air pour éviter la corrosion.
Diagramme 17: La mise en place des barres de renforcement en acier et du fil barbelé
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8.9 Les proportions de mortier
Les forces agissant sur un barrage sont maximales à la base et au centre du barrage. Sur les grandes rivières, où le lit
de la rivière est d’un diamètre de 30 mètres ou plus, la résistance du mortier est augmentée à un taux de 2:1
pour le premier mètre de profondeur du barrage. Vers les bords du barrage et vers la crête ou sommet du barrage, le
rapport peut être réduit. Le mortier ne doit pas être ni trop humide ni trop sec. Le mélange doit être constamment
surveillé. Les artisans expérimentés seront en mesure de juger et de contrôler cela, mais en général 25 litres d’eau
sont ajoutés à 1 sac de ciment. Si le mortier est jeté dans le barrage à l’aide d’une pelle, le mortier glissera
entièrement de la pelle et restera en un seul bloc, si le mélange est correct. Le mortier doit être malléable et les poches
d’air facilement à retirées sur le compactage. Si une grande quantité d'eau est entraînée vers la surface au cours du
compactage, la teneur en eau du mortier doit être réduite.
Diagramme 18: Modification de la résistance du mélange de mortier pour les grands barrages
8.10 Mise en place des pierres, mortier et fil de fer barbelé dans le
travail de la forme
Idéalement, d’un point de vue de résistance et de coût, plus de pierres que de mortier doivent être utilisés dans le
barrage. Ceci est obtenu en ayant mélange de pierres de différentes tailles : les petites pierres pour combler les espaces
entre les grosses pierres. Les pierres doivent être de tailles possibles à soulever en toute sécurité dans le coffrage ou
avant l'érection du coffrage, aussi grandes que possibles à poser en toute sécurité. La quantité de pierres est limitée
selon les exigences :
Il n’y pas de poches d’air.
Les pierres ne se touchent pas et ne touchent pas le socle rocheux
Les pierres sont de 2 à 5 cm de distance du coffrage. Toute pierre exposée devra être plâtrée.
Les pierres sont espacées régulièrement et se superposent verticalement, tel illustré dans le digramme
20.
Au sommet du socle rocheux nettoyé et préparé, 20 cm de mortier est placé. Puis des pierres sont jetées à l’intérieur.
Les pierres ne doivent pas toucher le socle rocheux. Les grandes pierres sont placées en premier, l'extrémité pointue
vers le bas, puis progressivement les plus petites pierres sont ajoutées. Les pierres doivent être propres et, si
nécessaire, lavées ou brossées avec une brosse métallique en premier. Après l’ajout des pierres, ils doivent dépasser
de 15 à 20 cm au-dessus du niveau du mortier avant que la prochaine couche de mortier soit ajoutée. Le mortier devrait
couvrir les pierres de 15 cm avant que le processus ne soit répété en ajoutant plus de pierres. Si la couche de mortier
couvre les pierres de plus de 15 cm, il y a un risque que des pierres ne pénètrent assez profondément pour créer une
fragilité là où il y a le plus de mortier et le moins de pierres que nécessaire. Dans chaque section, où les pierres et le
mortier coulent dans le barrage, un artisan expérimenté et qualifié doit superviser en permanence et contrôler le
placement des pierres et du mortier.
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Diagramme 19: Section-X à travers la base d’un barrage montrant le placement des couches de mortier et de pierres
Un fil de fer barbelé est enroulé autour des barres en acier suivant un motif en zigzag et une seconde longueur de fil de
fer barbelé passe dans un motif de compteur en zigzag, enroulé autour des grosses pierres, tel représenté sur le
diagramme 20. Ces couches sont répétées après chaque deuxième couche de pierres (environ tous les 50 cm). Le fil de
fer barbelé passe sur toute la largeur du barrage et les extrémités sont attachées ensemble.
A la fin de chaque jour de construction et au sommet du barrage terminé, il devrait y
avoir des pierres saillantes pour fournir une bonne solution à la prochaine journée
de construction ou dans le cas du barrage est fini, pour fournir une bonne solution
pour toute extension future possible. Chaque jour, le barrage devrait être construit
en couches horizontales plutôt qu’en blocs. Après que le coffrage est rempli, le
coffrage est retiré le lendemain, et déplacé vers le haut et la couche suivante est
construite. Lors d'un déplacement vers l’obstruction, mouillée le dessus et les côtés
de la couche précédente pour aider guérir. Lorsque vous vous déplacez vers le haut
du barrage être au courant de tout rétrécissement des ailes de barrages ou des
changements dans la résistance du mortier. S’il y a un risque de pluies pendant la
construction, construire à partir de l’extérieur et se déplacer vers le centre de la
rivière pour éviter tout risque de détournement de la rivière en cas de pluie pendant
la construction. Commencez la construction sur la rive de la rivière la plus
vulnérable en premier.
Les déversoirs et les ailes doivent être construits exactement au même niveau que la hauteur de la conception et les
ailes doivent être à la même hauteur de chaque côté. Souvent, les membres de la communauté seront poussés à
construire le déversoir plus élevés ou moins large en pensant faussement que cela donnera plus d'eau et sans en
comprendre les conséquences potentielles.
Photo 36: A raised platform allows the mortar to be thrown into the formwork
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8.11 Construction du tablier
Diagramme 20: Section-X d’un barrage de sable avec tablier
Alors que l'eau coule sur le barrage, elle accélère. Le tablier est la plate-forme en-dessous du barrage qui
protège la base du barrage d'être fissurée (diagr. 21). Le tablier est légèrement plus large que le
déversoir de crue annuelle et s'étend généralement de 2 à 3 m de la base du barrage. Le tablier est
construit au niveau du lit de la rivière d’origine. Le tablier est construit sur une base solide de grandes et de
petites roches avec une butée pour éviter que le tablier lui-même soit fissuré, comme on le voit sur la photo
25. Là où le socle rocheux est inférieur à 1 mètre sous le niveau du tablier, la fondation rocheuse se fait
directement sur le dessus du socle rocheux. Si le socle rocheux est plus profond qu’1 mètre et qu’il y a une
disponibilité limitée de pierres, les sédiments de la rivière peuvent être utilisés pour remblayer jusqu'à 1
mètre sous le niveau du tablier, puis une fondation rocheuse épaisse d’1 mètre est réalisée sur le dessus de
ces sédiments. Un mélange assez fluide et humide de mortier est versé sur ces pierres. Celui-ci pénètre et
relie la couche supérieure de pierres. Ensuite, le tablier est terminé avec une couche de 15 cm d'épaisseur
de béton qui sur les grands fleuves est renforcée sous le déversoir. Le renforcement ne devrait pas être relié
dans le barrage. Notez que les barrages peuvent augmenter l'érosion immédiatement en aval du barrage.
Elle est plus grande, lorsque le barrage se remplit de sédiments, car la charge de sédiments dans l'eau qui
coule sur le barrage est réduite. Ceci peut être contrôlé par la plantation de végétation sur les bords aval.
Photo 37: Exemples de tabliers de barrage mal construits
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8.12 Liste du contrôle qualité
Supervision suffisamment et adéquatement qualifiée Contenu suffisant de pierres durables
Tout ciment se retrouve dans le barrage Aucune poche d’air
Les fissures dans le socle rocheux sont scellées Le déversoir et les ailes sont de niveau
Le socle rocheux est nettoyé Le tablier a une fondation solide
Les pierres sont régulièrement espacées et se chevauchent verticalement
Le ciment est sec et de bonne qualité
Le barrage est mouillé matin et soir pendant 4 semaines
Les pierres ne se touchent pas
Le sable contient peu ou aucune matière organique ou limon
Le mortier n’est pas trop humide ou trop sec
8.13 Alternatives de construction
La méthode de construction décrite n'est pas le seul procédé qui peut être utilisé. Pourvu que le barrage répond aux
préconditions et aux règles d'or et est assez solide pour résister aux forces qui agissent sur lui, il fonctionnera. Voici
quelques méthodes alternatives.
Coffrage en pierre-maçonnerie : Deux parois minces parallèles sont construites de pierres et de mortier. Ces parois
forment l'extérieur du barrage et composent le coffrage. Les fils de fer de barbelés sont placés dans la tranchée à la
base du barrage. L'espace entre les deux parois est alors rempli avec en plus la pierre et de mortier. Les murs extérieurs
sont ensuite collés ou cimentés. Le renforcement en acier est utilisé pour des barrages plus grands ou plus hauts.
L'avantage de cette méthode est qu'elle ne nécessite pas de coffrage en bois. Cependant, des artisans expérimentés
sont nécessaires pour construire les murs de coffrage, et les murs doivent être suffisamment solides avant de remplir le
milieu. Pour cette raison, les barrages construits à l'aide de cette méthode prennent plus de temps à construire.
Coffrage en tôle d’acier : Au Zimbabwe où le bois de feuillus durable est cher et difficile à trouver, des tôles d'acier
boulonnées ensemble ont été utilisées pour le coffrage. Bien que plus coûteux à l'achat, ce sera compensé par leur
durabilité sur le long terme.
8.14 Pré-construction : plâtrage et durcissement du barrage
Le coffrage peut être retiré le jour après la construction complétée. Pour le décoffrage, coupez le fil de fer barbelé qui a
été utilisée pour sécuriser le coffrage. Après le décoffrage, les trous, les pierres exposées ou le renforcement des
coudes du barrage sont recouverts de mortier. Le coude en amont est la plus critique. Ceci permet d'éviter l'infiltration et
la corrosion de l'acier à l'intérieur du barrage. Une fois le barrage terminé, la tranchée creusée dans le lit de la rivière ou
les berges est à nouveau remplie. Le sol est mouillé et compacté tous les 30 cm pour réduire la possibilité d'infiltration
en-dessous ou autour du barrage. En amont du barrage, toute la terre excavée restant sur les rives ou dans le lit de la
rivière est retirée pour éviter qu’elle ne soit emportée derrière le barrage et réduire ainsi sa
capacité.
Durcissement : Une réaction chimique entre le ciment et l'eau, appelé l’hydratation,
permet aux particules de ciment et de sable de se coller ensemble. Cette réaction
chimique continue sur plusieurs semaines et plusieurs mois à condition qu’il y ait
suffisamment d'eau disponible, bien que 90% de sa résistance finale est atteinte dans les
4 premières semaines, cette période est la plus critique. Si l'eau n'est plus disponible, la
réaction s'arrête et une fois qu’elle s’est arrêtée, elle ne peut pas être redémarrée.
Pendant la construction, de l'eau est absorbée par les pierres et le coffrage, et utilisé dans
Strength of concrete kept wet constantly for 28 days
Kept wet for 28 days 100 %
Kept wet for 7 days 90 %
Kept wet for 3 days 80 %
No wetting 55 %
Table 12: Importance of curing Source: Portland Cement Assoc.
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la réaction. La réaction produit de la chaleur qui augmente les pertes par évaporation. Donc, une couche de sable et/ou
un revêtement de sacs de ciment, des sacs ou de la végétation sont placés sur le dessus du barrage pour réduire
l'évaporation et maintenir le barrage humide. Pendant 4 semaines, trois fois par jour (matin, midi et soir), cette
couche est arrosée avec des arrosoirs (ou similaire) et les côtés en amont et en aval sont éclaboussé avec de l'eau.
Après 4 semaines, la fréquence de mouillage est réduite. Un durcissement correct permet au béton de continuer se
solidifier au-delà de 28 jours.
8.15 Circonstances spéciales
8.15.1 Seules de petites pierres sont disponibles
Lorsque seules les petites pierres sont disponibles, alors la profondeur des couches de mortier et des pierres est réduite
de 15 cm à 10 cm. Avec des pierres plus petites, le rapport de mortier - pierres augmente. Le ciment et un renforcement
supplémentaires augmenteront le coût. Parfois, les pierres devront être transportées sur le site et/ou de grosses pierres
brisées en petites pierres.
8.15.2 L’eau dans la rivière
Parfois, il y aura des sites qui ont un flux important dans les sédiments fluviaux existants. Lorsque cela se produit et que
les sédiments ne sont pas trop profonds, le flux peut être détourné en utilisant des «sacs de sable». Le coffrage est
placé dans la moitié du chenal de la rivière et le barrage est construit autour de l'écoulement dévié. Gardez le coffrage
en place pendant 2 jours, puis déviez à nouveau le débit et construisez du barrage de l'autre côté de la rivière, en
laissant une petite section dans le milieu. Si le débit est important, dans la phase finale, lorsque le centre du barrage est
rempli, un gros tuyau peut être utilisé pour canaliser l'écoulement. Le tube est ensuite rempli et scellé comme la dernière
étape.
Diagramme 21: Vue d'œil d'oiseau de la dérivation du flux pour permettre une construction par étapes
8.15.3 Pénurie d'eau
Lorsque l'eau est rare dans le voisinage immédiat du barrage, le stockage temporaire, tel qu’un réservoir ouvert simple
en brique, devrait être construit. Cela permet à la communauté de collecter, transporter et stocker l'eau sur le site durant
les semaines avant la construction. Le transport en vrac, tels que les chariots à bœufs, les tracteurs ou les vélos, peut
réduire le fardeau que cela apporte aux gens. Une stratégie qui allège le travail requis est de construire le barrage en
deux étapes. La première étape, un petit barrage sous-surface est construit quelques semaines avant la saison des
pluies. Les pluies remplissent alors ce barrage d'une quantité limitée d'eau, suffisante pour terminer le barrage après les
pluies.
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Chapitre 9 : Entretien et gestion des barrages de sable
9.1 Signes avant-coureurs de défaillance d’un barrage de sable
Un barrage de sable bien conçu et bien construit nécessite un entretien zéro ou minimum. Le groupe communautaire
doit régulièrement inspecter le barrage pour les dommages, en particulier après les grandes pluies au cours de la
première année après la construction. Le groupe de la communauté devrait être en mesure d'identifier et de mettre en
œuvre les réparations et l'entretien préventif eux-mêmes, et doivent s’attendre que ceci est de leur responsabilité.
Toutefois, l'organisation ONG de soutien ou de la mise en œuvre doit rester disponible pour fournir des conseils et un
soutien si nécessaire.
Les signes avant-coureurs de défaillance :
8. L'érosion à l’extérieur des ailes
9. L'érosion des berges
10. Des fissures et des fuites à travers la paroi du barrage et à la base du barrage
11. Dégagement du tablier
12. L’érosion sous les ailes
9.2 Surveillance et maintenance préventives
9.2.1 Contrôle de la capacité du déversoir et la prévention de l'érosion extérieure des ailes
Très rarement, l'eau peut s'écouler au-dessus des ailes du barrage. Il est essentiel de surveiller la profondeur du flux au-
dessus du barrage, en particulier immédiatement après notamment de fortes pluies et/ou pendant les premières années
de la vie du barrage. Le niveau maximum de crue est généralement clairement identifiable par les dépôts boueux sur le
côté en amont des ailes du barrage ou dans les cas extrêmes, lorsqu’une inondation couvre entièrement le barrage par
des signes d'écoulement de l'eau et de l'érosion à l'extrémité des ailes du barrage. Ce flux ne devrait intervenir que pour
une courte période et ne doit pas entraîner une érosion importante. Toutefois, si l'érosion n'est pas réparée, cela peut
entraîner une défaillance du barrage. Si l'érosion est mineur et que l'inondation causant l'érosion a été particulièrement
importante, des sacs de sable placés aux extrémités des ailes peuvent être suffisants. Toutefois, si l'érosion est plus
importante ou que l’inondation n’a pas été particulièrement élevée, le déversoir est donc trop petit et les ailes du barrage
doivent être rehaussées et élargies de toute urgence. En cas de doute, élargissez les ailes de barrage.
9.2.2 Suivi de l’érosion des berges et des changements du cours de la rivière
Une image claire sur la façon dont le barrage affecte le débit des rivières est seulement obtenu une fois que le barrage
est rempli de sédiments. Certaines érosions sont une partie naturelle de la vie d'une rivière. Cependant l'érosion causée
par le barrage doit être gérée. Les banques en amont et en aval sont inspectées pour l'érosion et des herbes plantées
pour protéger les banques et garder le flux de la rivière dans sa position d’origine. Si l'érosion ne peut pas être gérée par
la plantation de végétation, le débit de la rivière doit être géré en (1) élargissant ou rehaussant les ailes ou (2) modifiant
la position du déversoir (s) pour contrôler la position de l'écoulement principal de la rivière.
9.2.3 Sceller des fissures et/ou des fuites
Durant les premières semaines, il peut y avoir des infiltrations mineures à travers le barrage, telles que le montrent les
taches d'humidité sur la photo 38. Ceci est normal et n'est pas une source de préoccupation. Cette infiltration diminue
avec le temps et en l’espace de quelques mois cela cessera entièrement. Si l'infiltration continue surtout à la base ou s’il
une fissure est visible, alors il faudra la réparer.
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Ouvrez la fissure, en supprimant tout mortier lâche, nettoyez-la et mouillez-la, puis scellez avec du ciment pur toutes les
très petites fissures ou avec du mortier pour les fissures légèrement plus grandes. Pour toute fuite à la base entre le
barrage et les pierres ou pour toute grande fissure (> 5 mm) un bloc de béton de 15 cm par 15 cm est créé autour de la
fissure ou pour une fuite des deux côtés en amont et en aval du barrage, tels illustrés dans les diagrammes 23 et 24.
Diagramme 22 : Vue d'œil d'oiseau d'une réparation d'une fissure dans le barrage
Diagramme 23 : Section-X d'une réparation à la base du barrage
Photo 38: Surveillance des fuites
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9.2.4 Surveillance et entretien préventifs d'un tablier et d’ailes
Tout dommage au tablier ou à sa fondation (comme on le voit dans les photos 39 et 40) doit être réparé de toute
urgence. Protégez la terre autour de la base des ailes du barrage contre l'érosion. Les gens et les animaux marchant
autour du barrage peuvent causer l'érosion du sentier qui avec le temps pourrait entraîner un ravin. S'il y a un risque,
l'écoulement de surface doit être canalisé loin des ailes du barrage et des épines doivent utilisées pour empêcher les
gens et les animaux de créer une nouvelle érosion. Tous les points bas doivent être remblayés avec de la terre
compactée ou des sacs de sable. L'érosion des fondations de l'aile peut entraîner la défaillance du barrage.
Photo 39: L'érosion de la rive gauche montre que la fondation et le tablier ne s'étendent pas aux berges de la rivière
Photo 40: Les sections du tablier ont été minées car la fondation et la taille du tablier sont inadéquates.
9.2.5 Surveillance et gestion de l'érosion de ravin
La gestion des bassins versants doit être surveillée et si nécessaire prolongée. Continuez le défrichement du ravin en
haussant le niveau des barrages de contrôle et/ou des barrières de végétation, et inspectez et si nécessaire entretenez
les terrasses et des fossés de coupure.
9.3 Gestion de barrage de sable
Une gestion claire est essentielle pour la durabilité et maximiser les avantages.
9.3.1 Enregistrement du barrage auprès des autorités compétentes
Le processus d'enregistrement juridique varie d'un pays à un autre. Au Kenya, l'autorisation de l'Autorité de gestion des
ressources en eau est nécessaire avant l'élaboration de toutes ressources en eau, y compris des barrages de sable.
Cela consiste en général d’obtenir l’approbation de la conception technique, mais peut également impliquer des visites et
des évaluations du site. Lors d’une construction satisfaisante, un permis d'eau est livré. Ceci reconnaît les droits du
groupe à extraire de l’eau pour différents usages spécifiques et permet au groupe d'utiliser le droit coutumier ou
statutaire pour gérer la ressource en eau, y compris le contrôle des prélèvements d'eau et la collecte de sable. Au
Kenya, le droit coutumier est souvent la voie la plus appropriée et accessible, et le lieu où traditionnellement des
disputes sur l'eau, la terre et les droits de pâturage sont abordées.
9.3.2 Contrôle de l’extrait de sable à grande échelle
L’extrait de sable à petite échelle pour la construction n'est pas un problème. Toutefois, la collecte de sable à grande
échelle par des entreprises commerciales réduit les niveaux de sable et d'eau dans la rivière et augmente l'érosion des
berges et doit être contrôlée. Un extrait à grande échelle est plus fréquent sur les sites proches des grandes villes. Au
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Kenya, l’extrait de sable commercial n'est légal que si un permis est obtenu. Cependant, en réalité, la loi est rarement
appliquée. Les groupes communautaires sont en mesure de mieux gérer ce problème, si le barrage est légalement
enregistré à leurs noms et l'importance de la gestion de la collecte de sable est reconnue par la communauté.
9.3.3 Contrôle des extractions d'eau à grande échelle et la pénurie d'eau
Une préoccupation commune des groupes communautaires empêche une abstraction en vrac non autorisée. Le groupe
doit surveiller l'utilisation et les niveaux d'eau, et où nécessaire, utiliser des moyens juridiques et physiques pour
contrôler les extractions d'eau. Toute personne est autorisée à prélever de l'eau de trous à condition que l'eau ne soit
pas pompée. En période de pénurie, le groupe contrôle souvent l’extrait de l'eau du barrage de sable à partir des puits,
des réservoirs ou des tuyaux en verrouillant/contrôle l'accès aux robinets, pompes et couvercles d'accès et restreint
l'utilisation de l'essence qui alimente les pompes pour prendre de l'eau en vrac à partir de trous. La nécessité de
contrôler physiquement l’extrait influence souvent le choix de leur méthode d’extraction.
9.3.4 Contrôle et gestion de l'utilisation de l'élevage
Au Kenya, les gens utilisent des épines d'acacia pour empêcher le bétail de s’approcher des trous utilisés par les gens et
construisent des fosses séparées pour l’abreuvage des bovins. Toutefois, une source d'eau fiable dans un endroit sec
attire les gens et les animaux à partir d’une vaste zone et le groupe devra surveiller et gérer l'utilisation de l'élevage par
la négociation, les frais et l'utilisation du droit coutumier.
9.3.5 Gestion et entretien des technologies de d’extraction
Lorsque le barrage est enregistré et détenu par un groupe de la communauté, le groupe est chargé de surveiller et de
gérer les extractions d'eau et la collecte de l'argent pour les réparations. Cela inclut contrôler :
La consommation d'eau, y compris toute extraction, en vrac pour l'irrigation et l'utilisation par les animaux
Les niveaux d'eau dans les trous, les imitations puits et les réservoirs, et parvenir à un accord sur les taux
maximums d’extraction. Toute différence de niveau d'eau entre une imitation puits et un trou avoisinant indique la
que la galerie d'infiltration est bouchée ou qu’elle a une capacité insuffisante et devra être inspectée et élargie ou
réparée
L’incidence des maladies d'origine hydrique parmi les utilisateurs et les tests de qualité de l'eau où la capacité
existe. Les indicateurs simples de la qualité de l'eau comprennent tout changement turbidité (trouble de l'eau), la
salinité, le goût, la couleur et l'odeur. En outre, il est très souhaitable de surveiller la qualité bactériologique. Mais
cela nécessite généralement une aide extérieure. Les autorités du district peuvent donner des conseils sur les tests
de l'eau
Tout dommage aux tuyaux, réservoirs, têtes de puits, pompes ou robinets. Pendant la construction et l'installation,
les membres du groupe devraient être formés pour l’entretien et les réparations, telles qu’amorçage de la pompe et
remplacement des vannes de la pompe et les robinets. Les frais d'eau (le cas échéant) et les dépenses d'entretien
et de réparation.
9.3.6 Gestion des systèmes de paiement et d’entretien
Les décisions sur le paiement et les systèmes d’entretien et la façon dont l'eau du barrage sera utilisée doivent être
faites avant toute décision de construction d’un barrage. Deux avantages majeurs de barrages de sable sont (1), ils ont
peu ou pas de coûts d'entretien et d'exploitation et (2) par l'abreuvement du bétail, l’arrosage des légumes et des
pépinières, réalisation d’étangs et de blocs, ils améliorent de manière significative les revenus. Par conséquence, les
utilisateurs sont prêts et peuvent payer les frais de réparation et d'entretien. Dans le cadre de la gestion du barrage et
d’un système d’extraction, le groupe met en place un système de financement pour ces travaux. Parce que le coût est
souvent faible, imprévisible et unique, les utilisateurs peuvent convenir de contribuer au besoin plutôt que réaliser des
paiements réguliers. Lorsque les coûts d’exploitation et d'entretien sont en cours et prévisibles, le groupe introduit des
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redevances d'eau. Lorsque les membres du groupe se réunissent pour irriguer les terres, ils conviennent d'un système
pour régler le montant de la pompe et de son fonctionnement et de son entretien. Si un barrage de sable est utilisé pour
alimenter un réseau de canalisations robinets/kiosques d’eau, l'ensemble du système nécessitera une maintenance
planifiée et un plan de gestion. Ce plan décrira :
L’exploitation au jour le jour, y compris le comptage et l'enregistrement de tous les flux et les ventes
L'entretien, la réparation et le remplacement de la pompe alimentée de routine
La réparation et le remplacement prévu de tuyaux, des réservoirs et des robinets, y compris (le cas échéant)
l'utilisation des entrepreneurs / ONG externes. Les fournisseurs peuvent donner des conseils sur les
programmes d'entretien et les vies typiques de conception
Un budget annuel des recettes et des dépenses, y compris le recrutement du personnel des kiosques à eau et
des réserves pour les grandes réparations et
La gouvernance et la gestion du système.
- 80 -
Chapitre 10: Technologies alternatives pour l’eau
10.1 Introduction
Ce chapitre résume quelques technologies d’eau courantes utilisées dans les régions rurales arides. Lorsqu’on prend en
considération de construire un barrage de sable, il est important d'évaluer les technologies alternatives et de leurs
avantages respectifs. Bon nombre de facteurs et de questions abordés dans le chapitre 4 (Application de barrages de
sable dans une nouvelle région) seront pertinents. En outre, prenez en compte les informations suivantes :
La cartographie des ressources en eau : Quelles sont les technologies qui sont techniquement adaptées à
l'hydrologie, la géologie, le climat et la topographie de la région ? Quelles sont les technologies/sources d’eau
qui sont les plus courantes dans la région ? Où se trouvent-elles et comment sont-elles utilisées ? Quel est le
rendement, la qualité, la fiabilité, le coût et l'accessibilité des différentes sources d'eau ? Combien de temps
cela prendra-il aux personnes pour collecter et transporter l'eau et comment cela changera-t-il au cours de la
saison sèche et pendant les années de sécheresse extrême ?
l'enquête des utilisateurs de l'eau : Comment la disponibilité de l'eau aura-t-elle un impact sur les populations
locales et comment accroître la disponibilité de l'eau pour améliorer leur vie. Quelles sont leurs priorités de
développement ? Quels sont les impacts environnementaux, économiques et sociaux probables ? Quelles sont
les possibilités et les avantages les plus grands qui seront créés ? Quelles sont les opinions des populations
locales concernant les endroits où l'eau est nécessaire, la propriété communautaire ou individuelle et
l'expérience passée des technologies existantes ?
Enquête sur les compétences et la capacité : Quelles sont les compétences, les matériaux et l'expérience,
locaux qui sont disponibles ? Quelle est la volonté et la capacité des populations locales à apporter leurs
compétences, travail ou argent ? Quelle est la faisabilité technique de la technologie et quel est le niveau de
soutien technique nécessaire pour construire et exploiter ?
Environnement politique : Quelles sont les politiques et les lois locales et nationales existantes qui régissent
l'eau, l'environnement, les droits fonciers ou le travail avec les groupes communautaires ?
Analyse du rapport qualité prix : Quels sont les coûts d'investissement (par mètre cube d'eau) et les
opérations, l’entretien et les coûts de remplacement (par mètre cube d'eau) de la technologie?
Durabilité : Quel est la durabilité financière et écologique de la technologie ? Quel est le niveau de
convenabilité sociale et culturelle de la technologie et qu’en pense la population locale sur l'utilité et la qualité
de l'eau fournie ?
10.2 Des structures dans le chenal pour collecter l'eau
Il existe une gamme de structures qui collectent, stockent et/ou extrait de l'eau des rivières de sable saisonnières. Le
diagramme 26 montre comment la pertinence des structures dans le chenal change au sein d'un bassin versant. Les
limites proposées à la faisabilité pour chaque technologie varient d'un bassin à un autre selon sa géographie.
Cependant, en termes généraux, plus bas dans un bassin versant/bassin, où les pentes sont moins profondes, des
structures telles que des barrages d'eau d'étalement et l'irrigation de crue qui détournent le flux vers un terrain adjacent
à des fins d'irrigation sont plus susceptibles d'être appropriées. Là où de l'eau potable est nécessaire, l'eau est pompée
à travers une galerie d'infiltration d'un barrage sous-terrain ou de sable ou une galerie de rivière d’extraction est plus
susceptible d'être approprié.
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Vérifiez que les barrages sont de petites barrières perméables qui capturent les sédiments et qui coulent
lentement dans les petits cours d'eau et les ravins (se référer à 6.5.2)
Barrages souterrains (se référer à 10.3) et barrages de sable
L’extraction d’eau d’une rivière de sable couvre un éventail de technologies qui puisent de l'eau des
sédiments sableux d’une rivière à travers une galerie d'infiltration à l’aide d’une pompe manuelle ou à moteur.
Les points d’extraction sont implantés là où les sédiments sont les plus profonds sur les grands fleuves avec un
flux important. Plus d'information Les déversoirs propageant l’eau est disponible en ligne.
Déversoirs de diffusion d’eau sont de longues barrières à travers rivières saisonnières qui détournent les
débits de crue et les sédiments des rivières saisonnières dans les plaines d'inondation avant de se jeter dans le
canal de la rivière saisonnière. Cette eau et les sédiments haussent la nappe phréatique, et irriguent et
fertilisent les plaines inondables. Pour plus d'informations sur les déversoirs propageant l’eau est disponible
en ligne.
Irrigation en série ou de détournement est similaire aux déversoirs propageant l’eau. Ceux sont des
structures de canaux qui détournent une partie des eaux de crue du lit de la rivière sur les plaines inondables
environnantes pour l'irrigation. Tout excédent est canalisé dans la rivière en aval. Les deux technologies sont
adaptées uniquement aux grandes vallées avec des pentes peu profondes et de vastes plaines inondables.
Des informations complémentaires sont disponibles à le réseau d’irrigation par série.
Diagramme 24: Profil en longueur d’un canal de rivière montrant la position des technologies de collecte d’eau dans un canal
Barrages souterrains
Les barrages souterrains diffèrent des barrages de sable du fait qu'ils ne provoquent pas de hausse du niveau de la
rivière. Parce que les sédiments du lit de la rivière fournissent un support latéral à la paroi du barrage, les barrages
souterrains peuvent être plus fins et utiliser moins de matériaux qu’un barrage de sable. Ils sont moins prédisposés aux
inondations et plus simples à concevoir et à construire que les barrages de sable. Ils peuvent être réalisés à partir de
n'importe quel matériau imperméable, y compris l’argile compactée, le goudron feutre, les tôles ondulées, les résines
injectées, les plaques de bitume ou les briques, ainsi que le béton ou la pierre-maçonnerie. Cependant, les barrages
souterrains capturent moins d'eau et ont des pertes plus élevées d'évaporation par rapport aux barrages de sable. En
Inde, des barrières souterraines imperméables ont été installées sur toute la largeur de la vallée pleine d'une plaine
d'inondation pour hausser le niveau de la nappe phréatique suffisamment pour que les cultures puissent accéder à l'eau
du sol. Le niveau d'eau est contrôlé par des écluses.
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Avantages
Très durable
Très peu d'entretien requis, particulièrement adapté aux régions éloignés où peu de soutien externe est disponible
Haut rendement par rapport aux solutions de collecte des pluies du sol, des pierres et des toits
Les coûts d'investissement et d'exploitation sont faibles. Un faible coût par mètre cube d'eau surtout sur la durée
d’une vie complète du barrage
Haute qualité de l'eau lorsque l'eau est prélevée d’une galerie d'infiltration
Les moustiques et les autres vecteurs d'origine hydrique sont incapables de se reproduire.
Inconvénients
Des connaissances techniques sont nécessaires, mais moins pour les barrages souterrains que pour les barrages
de sable
Main d’œuvre intensive pour construire
Valable uniquement pour les rivières saisonnières
10.3 Cuvettes de terre et barrages de terre
Les cuvettes de terre et les barrages de terre capturent et stockent le ruissellement dans un réservoir de surface
ouverte sur un terrain en pente douce. Les cuvettes de terre, appelées haffirs en arabe, se produisent dans les
dépressions naturelles, où l'eau de pluie s'accumule ou rehaussée par excavation et remblais pour augmenter leur
capacité de stockage. Les cuvettes se forment là où la nappe phréatique est proche de la surface, avec de l'eau qui se
dissipe généralement par évaporation, plutôt que par un écoulement d'un ruisseau ou d'une rivière. Traditionnellement
cuvettes de terre ont été creusées à la main, mais les grandes cuvettes sont le plus souvent construites avec des engins
de terrassement. Une cuvette de terre typique est de 2 à 8 mètres de profondeur avec une capacité de 5 000 à 30 000
m3. Les barrages de terre varient considérablement en taille, allant de quelques mètres à plus de 100 mètres de
diamètre de largeur, mise en réserve plusieurs centaines de mètres cubes jusqu’à plus d'un million. Ici, nous
considérons des petits barrages qui peuvent être construits à la main ou à l'aide de bœufs ou de tracteurs, qui stockent
de 100 m3 à 10 000 m3 d'eau. Ils peuvent être construits sur une colline ou un terrain en pente («des barrages
collinaires») ou construits sur de grandes vallées peu profondes («barrages de vallée)». Les barrages collinaires sont
considérés comme les meilleurs et les plus simples pour le site, la conception, la construction et l'entretien.
Les cuvettes de terre sont adaptées pour :
Rabattements naturelles dans les terres «plates» ou en pente très douce
Les endroits où il n'y a pas de «rivières» telles que - uniquement eaux de ruissellement
Les sols à forte teneur en argile qui conviennent pour barbotage et étanchéité
Les terres non cultivées à faible limon/sédiments dans ruissellement
Souvent utilisé pour l'abreuvement du bétail donc s’adaptent aux zones pastorales
Les barrages de terre sont adaptés pour :
Collines et vallées en pente douce
Barrages de vallée conviennent les petits bassins versants à pentes peu profondes, sauf si une expérience
significative en conception et construction de barrage est disponible
Avantages
Optimise l'utilisation de la topographie et des pentes naturelles pour créer des points d'eau
Lorsque combiné avec un traitement (par exemple un filtre à sable lent) et des imitations de puits, l'eau est utilisée à
des fins domestiques
Inconvénients
L’eau non couverte entraîne à des pertes élevées par évaporation (jusqu'à 50%) et à des maladies transmissibles
par l’eau, telles que le paludisme et la bilharziose
Risque élevé de contamination de l'élevage, si la zone n'est pas clôturée avec des points d'abreuvement distincts
pour le bétail
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Les barrages sont sujettes à l'envasement rapide nécessitant des excavations fréquentes, parfois aussi souvent que
tous les 6 ans
Les barrages de terre sont localisés et conçus individuellement, et nécessitent des connaissances techniques pour
un fonctionnement approprié
Les grands barrages et les grandes cuvettes nécessitent des machines pour leur construction et leur entretien
Les barrages de Terre sont sujets à l'échec si les inondations maximum dépassent la capacité du déversoir.
L’éboulement des barrages d'eau ouverts représentent un grand danger pour la vie et la propriété en aval
La concentration du bétail peut dégrader l'environnement, sauf si l'accès est géré de près
Il y a un risque de conflits pour l'accès et les droits à l'eau, à moins que la propriété et la gestion soient claires
10.4
Réservoirs souterrains
Des réservoirs alignés souterrains (avec entrée piège pour limon) sont utilisés pour stocker les eaux de ruissellement
d’un bassin versant clos et non-cultivé. Généralement de 50 à 100 m3 de capacité, ils peuvent être construits à partir de
ferrociment (mortier plâtré sur treillis métallique), de briques ou de pierres taillées, avec ou sans toit. L'eau est aspirée
par un seau ou une pompe manuelle. Les réservoirs de surface ouverts sans toit sont appelés berkads en Somalie. Des
cuves ouvertes sont plus simples à construire, mais perdent plus d'eau par l'évaporation de réservoirs avec des toits.
Les réservoirs souterrains sont adaptés aux zones pastorales éloignées, à faible densité de population et la
consommation d'eau par habitant. Ils ne sont pas adaptés aux domaines ou aux zones cultivées avec une densité de
population ou une demande en eau plus fortes.
La végétation du bassin versant est maintenue pour minimiser l'érosion et doit être clôturée et «surveillée»
pour réduire la contamination par les animaux. Une zone de bassin versant typique d'un réservoir souterrain
Photo 41: Barrage de terre, Kenya. Credit: UDO / EDK
Photo 42: Barrage de colline, Kenya. Credit: E. Nissen-Petersen
Photo 43: Cuvette de terre naturelle, Kenya.
Credit: E. Nissen-Petersen
Figure 25: Vue d’œil d’oiseau d’un barrage de colline.
Credit: E Nissen-Petersen
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est d'environ 10 000 m2, bien que cela dépend de la quantité des précipitations, car plus les précipitations
sont faibles, plus la taille du bassin versant augmente. Les réservoirs souterrains sont les mieux adaptés aux
sols solides, stables : ceux sont des sols qui ne s'effondrent pas lors de la construction, ni se dilatent pas ou
ne se contractent pas avec l’humidité (due à forte teneur en argile). Les pièges à sédiments doivent être
nettoyés chaque année, toutes les fissures de réservoir plâtrés et les clôtures de captage entretenues.
Beaucoup de pasteurs/nomades ne sont pas familiers avec l'utilisation de la boue comme plâtre ou le travail
souterrain et l'utilisation de ferrociment n'est pas communément comprise. Cela peut créer des problèmes
dans la construction.
Photo 44: Berkad, le nom de la Somalie pour réservoir au sol garni. Credit: Erik Nissen-Petersen
Photo 45: le ruissellement est canalisé dans un piège de limon avant pénétrer le Berkad. Credit: Erik Nissen-Petersen
Avantages
Structurellement solide avec une portée de jusqu'à une longue durée de vie de 40 à 50 ans.
Largement appliqué dans les zones pastorales
Peut être construit par une main d’œuvre non qualifiée, bien qu’un travail important soit nécessaire pour les grands
réservoirs
Efficace dans les zones à faibles précipitations car la taille du bassin versant clôturé peut être augmenté pour
compenser
Inconvénients
A tendance à se fissurer s’il est construit dans des sols instables et / ou mal construit et entretenu
10.5 Collecte d’eau de pluie des toits
L'eau de pluie est acheminée depuis le(s) toit(s) par des gouttières et un tuyau d'écoulement vers le bas dans un
réservoir de stockage. Le réservoir, qui est généralement au-dessus du sol, est réalisé à partir d'une gamme de
matériaux tels que le béton armé, la pierre-maçonnerie, le ferrociment, des briques enduites de mortier, du plastique
(PVC) et tôle ondulée. Une taille typique de réservoir est de 50 à 100 m3. La taille dépend de la surface du toit et de la
quantité et de la répartition annuelle des pluies. Ils peuvent être combinés avec un traitement simple de l'eau, telles que
la chloration, les filtres à sable lents ou SODIS (la désinfection solaire). Ils sont les mieux adaptés pour des bâtiments
permanents avec des toits en chaume, pour lesquels la consommation de l'eau est faible, telles que les maisons et les
écoles. Ils sont plus adaptés aux zones à fortes précipitations qui sont uniformément distribuées dans l'année. Les
précipitations très saisonnières dans les zones arides réduisent leur pertinence, mais il se trouve qu’il est encore l'un des
moyens les plus appropriés d’approvisionnement d'eau aux écoles ou aux ménages. La première pluie d'une saison doit
être déviée du réservoir pour faire en sorte que la surface du toit soit nettoyée des débris et de la saleté, de telle sorte
que les précipitations ultérieures soient collectées avec une contamination minimale. Les réservoirs doivent être lavés et
- 85 -
nettoyés tous les ans. L'intérieur du réservoir doit être scellé et gardé dans le noir autant que possible pour empêcher la
croissance des algues et minimiser la reproduction des moustiques. Des informations supplémentaires et un outil de
conception sont disponibles à www.samsamwater.com/rain.
Diagramme 26: Réservoir de collecte des eaux de pluie des toits. Credit: Erik Nissen-Petersen
Avantages
La proximité de l'eau au point d'utilisation rend cela bien adapté pour l'approvisionnement en eau domestique et aux
écoles
Eclaircir la propriété rend l’entretien, le traitement et l'utilisation de l'eau simple à gérer
Relativement simple à concevoir et à construire, ce qui le rend approprié pour l'auto-approvisionnement et les petits
entrepreneurs
Faibles coûts d'exploitation et d'entretien
Inconvénients
Coût relativement élevé de la construction par mètre cube d'eau fournie
Le rendement est limité et dépend de la taille du toit et de la quantité, de la fiabilité et de la distribution annuelle des
pluies
Un entretien régulier, et le nettoyage des gouttières et des réservoirs sont nécessaires pour minimiser la
contamination
L'eau nécessite souvent un traitement
10.6 Bassins de roche avec stockage ou réservoirs ouverts
Des murets en pierre-maçonnerie, généralement de 30 cm de hauteur, rassemblent et acheminent l'eau des pluies sur
un rocher nu imperméable, puis stockent l'eau soit dans un réservoir ouvert dans le bassin versant de roche ou dans les
réservoirs canalisés/à tuyaux. Comme avec les bassins versants pour toit, la taille du réservoir et le rendement annuel
dépend de la zone du bassin de roche, de la quantité et de la répartition annuelle des pluies. Le rocher doit être nu et
libre des principales sources de contamination, par exemple animaux / excréments humains. Le sol et la végétation
doivent être supprimés et les fissures scellées avec du mortier. Comme avec la collecte des pluies des toits, les
premières pluies de la saison devraient être détournées du réservoir, et les réservoirs doivent être lavée et nettoyée tous
les ans. Le traitement de l'eau est habituellement indispensable. L'intérieur du réservoir doit être scellé et maintenu sans
lumière. Les bassins versants à roche sont les mieux adaptés à :
Parois rocheuses en pente douce. Une pente maximale de 20 à 30 degrés à l’endroit des murs de collecte est
recommandée, même si cela peut être plus raide au point "de départ"
les zones de moyenne - forte précipitations qui ne sont pas très saisonnières. Moins adaptées aux régions à faibles
précipitations irrégulières et de saison
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Photo 46: Bassins rocheux et réservoirs de stockage
Avantages
Bassin versant et rendement beaucoup plus importants par rapport aux bassins versants de toiture
Aucun frais d'exploitation et des coûts d’entretien faibles
Relativement simple à concevoir et à construire, le rend approprié pour l'auto-approvisionnement et les petits
entrepreneurs
Inconvénients
Relativement une main-d'œuvre intensive et un coût élevé de construction par mètre cube d'eau fournie
Exige une implantation et une conception individuelle. Un nombre limité de sites appropriés
Le rendement est limité et dépend de la quantité, de la fiabilité et de la distribution annuelle des pluies
Des pertes par évaporation élevées des réservoirs d'eau ouverts situés à la surface de la roche
Si l'eau est stockée dans des réservoirs avec des toits en-dessous du bassin versant rocheux (photo 46), les pertes
par évaporation sont plus faibles
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10.7 Puits peu profonds
Trois types de puits sont inclus dans ce chapitre :
Puits ouverts creusés à la main avec corde et seau
Puits recouverts creusés à la main avec une pompe à main
Puits tubulaire avec une pompe à main
Les puits creusés à la main sont des excavations généralement de 1 à 2 mètres de diamètre qui s'étendent en-dessous
de la nappe phréatique, sont adaptés aux nappes phréatiques relativement peu profondes, généralement de 7 à 30
mètres et peuvent être utilisés avec ou sans pompe à main. Ils doivent être bordés de ferrociment ou de briques, et ont
une plate-forme surélevée et scellée
Puits ouverts creusés à la main avec un seau
Avantages
Une technologie simple qui est bien comprise dans toutes les terres arides et semi arides
Requiert un support technique minimal et peut être situé à proximité du point de la demande
Facile à entretenir. Faible coût, à la fois pour la construction et l'entretien
Inconvénients
Tendance à la contamination
Main d’œuvre intensive pour construire et extraire de l’eau, et le débit d’eau est limité
Excavation peut être dangereuse si les mesures de sécurité ne sont pas respectées
Puits fermés creusés à la main avec une pompe à main
Avantages
Une technologie relativement simple qui est bien comprise dans de nombreuses régions de terres arides et semi arides
Requiert un support technique minimal et est relativement facile à entretenir
Nettement moins de contamination que les puits à ciel ouvert
Taux d’extraction est plus grand et la main-d'œuvre est moins intensive que pour un puits avec un seau
Le puits peut être déclassé à une extraction simple de l’eau en cas de panne de la pompe
Peut être situé à proximité du point de la demande
Inconvénients
Main d’œuvre intensive pour construire
Coûts élevés de construction et d'extraction (entretien de la pompe) que ceux d'un puits ouvert
Certaines compétences techniques sont nécessaires pour maintenir le pompage et l’entretien, les coûts entraînent généralement un petit supplément pour l'eau
Puits tubulaires équipé d'une pompe à main
Les puits tubulaires sont forés plutôt que excavés et sont beaucoup plus étroits (10 - 20 cm) que les puits creusés à la
main. En raison de leur plus petit diamètre, la même profondeur de puits tubulaire dans le même sol donne moins d'eau
qu'un puits creusé à la main. Cependant de plus grandes profondeurs peuvent plus facilement être atteintes, ce qui
compense cela. Les puits tubulaires doivent être équipés d'une pompe. Cela peut être soit une pompe à main ou une
pompe motorisée. Les pompes manuelles conviennent généralement aux puits qui sont de 5 à 50 mètres de profondeur,
mais certaines pompes à main sont capables de soulever l'eau de plus de 100 mètres. Le rendement de la pompe à
main varie selon le modèle et la profondeur de la nappe phréatique, mais en général, ils servent aux besoins
domestiques de 300 personnes. Les puits tubulaires sont plus rapides, plus sûrs et moins coûteux à faire couler que les
puits creusés à la main et sont plus hygiéniques que les puits creusés à la main qui utilisent un seau et un treuil.
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Avantages
Moins de risque de contamination que les autres types de puits
Moins de main-d'œuvre intensive pour extraire l'eau que les puits avec seau uniquement
Peut être plus rapide et plus sûr que les puits creusés à la main
Peut être situé à proximité du point de la demande
Inconvénients
Le coût élevé de l'équipement de forage, revêtement de puits, tête de puits et pompe
L'eau ne peut être extraite que par pompe
Taux d'extraction est limité par la pompe
Des compétences techniques importantes sont requises pour placer, forer et équiper le puits et dans une moindre mesure, pour entretenir la pompe
Les coûts d'entretien entraînent généralement un petit supplément pour l'eau
La méthode de forage dépend de la formation de la roche et de la profondeur de l'aquifère. Dans les formations
sédimentaires lâches, des puits tubulaires peuvent être forés à l'aide d'une tarière à main et un trépied. Dans des
circonstances très rares, dans les sédiments lâches où l'approvisionnement en eau est disponible, le jet peut être utilisé.
Dans des formations plus dures et à de plus grandes profondeurs, des appareils de forage à percussion et rotatif sont
utilisés. L'emplacement et le forage des puits tubulaires et des puits de forage n'est pas un travail pour les amateurs, et
des entrepreneurs expérimentés et approuvés devraient être embauchés. Application: Les trois types de puits d'eau
extrait directement l'eau à partir du sol et sont donc adaptés à n'importe quel endroit où l'aquifère est à portée de main et
a un rendement suffisant. Les puits creusés manuellement sont adaptés aux zones avec une nappe phréatique peu
profonde. Tous dépendent de la recharge et une perméabilité suffisante de l'aquifère.
10.8 Puits de forage équipés d'une pompe motorisée
La seule différence entre les puits tubulaires et les forages est que les trous de forage est le nom usuel donné aux puits
profonds, forés avec des machines (typiquement de 40 - 100 m, et peut-être plus) qui ont généralement un diamètre et
une capacité plus large et sont équipés d'une pompe motorisée. En zones rurales arides, les pompes rotatives
alimentées par un moteur diesel qui sont la norme, mais les pompes solaires ou éoliennes conviendraient à certaines
applications de rendement moins important. Les pompes électriques sont appropriées, si l'alimentation fiable est
disponible, ce qui est rare. Le rendement du trou de forage est déterminé par l'hydrogéologie (et en particulier par la
profondeur, la transmissive et la recharge de la nappe phréatique et la proximité d'autres forages), le diamètre et la
profondeur du trou de forage, et la profondeur et la taille de la pompe installée. Evaluer le potentiel d'un aquifère et
placer, forer, tester, équiper et développer un trou de forage nécessitent tous une grande expertise et expérience, qui
dépassent la capacité de la plupart des groupes communautaires ou des organismes de développement. Des
entrepreneurs spécialisés sont généralement suscités. Une étude géologique est nécessaire avant de prendre la
décision qu’un trou de forage est la solution privilégiée et même alors, dans certaines formations géologiques, il existe
une incertitude considérable quant au rendement qu'un forage donnera jusqu'à ce qu'il soit percé et essayé à la pompe.
Par rapport aux autres technologies, les trous de forage sont les plus coûteux. Cependant, lorsqu'ils sont installés, forés
et construits correctement, les trous de forage fournissent des rendements fiables et élevés (2 - 10 m3 / heure en
général) d'eau de haute qualité et en tant que tel, ils sont adaptés aux zones à forte consommation par l’habitant, où un
approvisionnement en vrac de l'eau est nécessaire. Ils sont moins adaptés aux zones à faible demande et à faible
densité en population. Ils ont des coûts élevés de fonctionnement et d'entretien qui augmentent dans les régions
éloignées. Le bétail de pâturage est souvent concentré autour des trous de forage, ce qui peut considérablement
dégrader l'environnement. Le pompage excessif réduit la nappe phréatique et réduit le rendement des puits peu
profonds voisins, parfois jusqu’à ce qu’ils sèchent complètement pendant la saison sèche.
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Avantages
Généralement une excellente qualité d'eau
Un approvisionnement en vrac fiable, convient à une forte demande, des applications urbaines et péri-urbaines
Des aquifères profonds (> 100 mètres) peuvent être atteints
Toute l'année, des trous de forage pour approvisionnement en temps de sécheresse ne sont pas sur-pompés
Inconvénients
des coûts d'investissement élevés et un rendement imprévisibles
des coûts d'exploitation et d'entretien élevés, il est mal adapté aux collectivités éloignées et mal desservies
faibles taux de fonctionnalité suite à une réparation et à un entretien inadéquats
niveaux d'eau nécessitent une surveillance pour éviter un sur-pompage.
10.9 Recharge de l’aquifère gérée
De nombreux aquifères dans les zones arides sont sur-pompés, ce qui entraîne la baisse du niveau de la nappe
phréatique, la baisse des rendements et augmente les coûts de pompage. Lorsque cela arrive, il y a de nombreuses
façons pour que la recharge soit améliorée, y compris de nombreuses technologies déjà décrites tels que des cuvettes,
des barrages, des barrages de sable et des déversoirs de propagation d’eau, ainsi que les techniques de récolte d’eau
sur le terrain et de gestion des terres comme la conservation l'agriculture, de terrasses et de stockage améliorée en
utilisant des fosses zai, des diguettes, des lignes de pierres et des dépressions. Les aquifères peuvent également être
rechargées en canalisant les eaux de ruissellement directement dans les trous de forage et les tubes de recharge. Des
informations complémentaires sont disponibles à l'Association internationale des hydrogéologues – Groupe de recharge
d’aquifère géré : [Lien]
10.10 Comparaison des solutions d'eau
Le tableau 13 compare les différentes solutions d'eau étudiées dans ce chapitre et marque leur pertinence dans les
zones arides rurales par rapport à ce que nous croyons être les trois grands domaines d'importance : le coût, la qualité
et la durabilité. Le coût prend en compte les coûts totaux de la vie : l'investissement, le fonctionnement, la maintenance
et les coûts de remplacement. En termes de durabilité, il est important de tenir compte des impacts environnementaux et
de la fonctionnalité : La durée du fonctionnement de la technologie de manière adéquate ? Le rendement ne prend pas
en considération uniquement le volume de l'eau, mais également la façon dont l'eau est accessible et sa fiabilité tout au
long de l'année. Le tableau se base sur les connaissances des auteurs et est purement indicative. Les valeurs varient
selon l'application et le contexte local.
10.11 Autres lectures et ressources
Akvopedia: Des conseils en ligne sur les technologies WASH en général : [Lien]
Hussey, S.W. (2007), Water from Sand Rivers: Guidelines for abstraction (L'eau des rivières de sable: Lignes directrices
pour l’extraction). WEDC, UK. [Lien]
Jordan T D Jnr., (1984), A handbook of gravity–flow water systems, IT Publications (Un manuel des systèmes d'eau
d’écoulement par gravité, publications informatiques)
McDonald A et al., (2005), Developing Groundwater: A Guide for Rural Water Supply, IT Publications (Développement
des eaux souterraines: un guide pour l'approvisionnement en eau en milieu rural, publications informatiques).
Pacey A and Cullis A, (1986), Rainwater Harvesting, IT Publications (Récupération des eaux pluviales, publications
informatiques)
SamSamWater Library. [Lien]
- 90 -
Smet J et al., (2002), Small Community Water Supplies: Technology, people and partnership (Approvisionnement d’eau
pour petite communauté : la technologie, les gens et partenariat). [Lien]
Watt S B, (1978), Ferrocement Water Tanks and their construction, IT Publications (Réservoirs ferrociment d’eau et leur
construction, publications informatiques).
Watt S B and Wood W E, (1977), Hand dug wells, IT Publications (Puits creusés manuellement, publications
informatiques).
WaterAid, (2007), WaterAid Technology notes. Accessed June 2012 (Annotations de la technlogie WaterAid. Consulté
en juin 2012 [Lien]
Skinner B and Shaw R, WELL Technical Briefs, Buried and semi-submerged tanks (fiches techniques de PUITS, des
réservoirs enterrés et semi-immergés), WEDC, UK. [Lien]
WOCAT, (2011), SLM (Sustainable Land Management= Gestion durable des terres) in Practice - Guidelines
and Best Practices for Sub-Saharan Africa (SLM en pratique – Directives et meilleures pratiques pour
l’Afrique sub-saharienne). Lien
WOCAT, (2007), Where the land is greener (Là où les terres sont les plus vertes). Lien
WOCAT, (2013), Water Harvesting – Guidelines to Good Practice (Récupération d’eau – Directives pour
bonnes pratiques). Lien
Tableau 13 : Comparaison des technologies d’approvisionnement en eau (Excellent développement, 2013)
- 91 -
Chapitre 11 : Conclusion
Les barrages de sable sont une solution à faible coût, durable au vieux problème de la rareté de l'eau dans
les régions arides et semi-arides. Ils représentent un énorme potentiel pour lancer le développement de
démarrage tout en préservant les ressources en eau précieuses pour les générations futures. Ils peuvent
être construits n'importe où que les quatre conditions préalables sont remplies : une rivière saisonnière avec
suffisamment de sédiments de rivière de sable, une base accessible et adaptée et un lit de rivière
suffisamment imperméable. Toutefois, le choix du site a un impact énorme sur les coûts-avantages d'un
barrage.
Le site idéal est dans une gorge où le lit de la rivière se rétrécit, les berges sont abruptes et le socle rocheux
est près de la surface d’une rivière qui connaît des écoulements torrentiels et un transport de sédiments
important. Lors de l’implantation, vérifiez si les sédiments sont de sable, les banques sont stables et
idéalement d'au moins un mètre de haut et si il y a des trous écope en amont du site. Dans les petits bassins
versants en particulier où les pentes et les berges sont peu profondes et les inondations moins torrentielles,
des barrages de sable prendront plus de temps à mûrir et le déversoir devra être rehaussé par petits
incréments. Dans ces conditions, il existe un risque d'ensablement. Si l'eau est destinée à être utilisée pour
la boisson, il est préférable qu’elle soit extraite à travers une galerie d'infiltration dans le sable et des points
d’abreuvage pour bétail séparés placés en aval du barrage.
La solution pour une conception réussie est que la hauteur du déversoir soit de manière à ce que le barrage
se remplit de sable dans les 3 ans, la fondation étanche et ancrée au lit rocheux ou d’argile imperméable au
point de 1,5 m plus large que la largeur annuel d'inondation et ses déversoirs canalisant les écoulements
d’inondation d'une manière telle que la rivière continue à s'écouler dans l’ancien cours d’eau. Cela signifie
que le positionnement central du déversoir dans le canal principal avec le déversoir qui se termine
légèrement à partir des principales berges. La largeur des déversoirs d’inondation correspond à la largeur
des inondations annuelles et à vie (ou 50 ans). A moins que le barrage soit construit directement dans le lit
rocheux, il doit avoir un tablier (ou plate-forme de déversement) en aval du barrage pour éviter le minage de
la fondation.
Un processus de construction régulier repose sur la clarté de la «propriété» et de la gestion et l'accès au
barrage et l'eau qui est décrite dans les accords juridiques et reconnue par les autorités locales et
traditionnelles. La construction ne devrait commencer qu’une fois que tous les matériaux locaux ( sable,
roches et eau) sont disponibles sur le site et le bassin versant en amont du barrage est protégé. La
construction devrait être prévue au cours de la saison sèche au moment approprié, en tenant compte des
demandes agricoles locales. Des artisans qualifiés qui sont familiers avec la pierre-maçonnerie doivent être
sur place pour superviser la construction à tout moment. La fondation doit être nettoyée et bien préparée afin
de réaliser un joint étanche à l’eau et une armature d'acier ciselé dans la roche. Le coffrage doit être
soigneusement défini pour être de niveau et correspondre aux dimensions de conception. Le barrage est
rempli de telle sorte que le barrage contient le plus de roches possibles sans que les roches ne se touchant
ou qu’elles touchent le coffrage et en ayant aucun niveau de faiblesse. Le rapport sable, ciment et mortier
doit être soigneusement contrôlé, et le stockage et l'utilisation de ciment strictement comptabilisés.
Une fois le barrage construit, il est plâtré et doit être arrosé trois fois par jour pendant les 4 premières
semaines pour s'assurer qu'il sèche correctement. Lorsqu’il pleut, il est soigneusement contrôlé pour les
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fissures et les fuites, et on s’assure que le déversoir accueille le débit de crue. S'il y a des fissures ou des
flux sous ou autour du barrage, ils doivent être immédiatement réparés. Si le flot s'écoule autour du barrage,
cela signifie que le déversoir du barrage est trop petit et il doit être élargi avant les prochaines pluies.
Enfin, veuillez-vous documenter des expériences et partager les détails de l'emplacement, la conception du
barrage et de la performance, y compris avant et après les photos (voir app. 6 pour un modèle). L’Excellent
développement cataloguera et partagera des exemples qui nous sont envoyés sur notre site. Bonne chance.
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Annexes
Services de soutien technique de l'Excellent développement et de l’ASDF
Exemples d’accords juridiques
Accord de construction du barrage de sable
Accord d’accès
Annexe 1 : Soutien technique de l’Excellent Développement et de
l’ASDF
À chaque étape du processus de pilote et d'élaboration de programmes, Excellente et ASDF offrent un éventail de
ressources d'apprentissage, de formation et de services consultatifs pour répondre à vos besoins. Des organismes
d'exécution peuvent choisir le niveau de soutien qui leur convient. Nous travaillons avec des organisations actives dans
les régions arides. Principalement cela est réalisé avec les organisations qui visent à améliorer la sécurité alimentaire et
de l'eau, et la gestion des bassins versants pour l'agriculture de subsistance et les éleveurs. Le support peut être
entièrement financé par l'organisation de mise en œuvre ou entièrement financé par Excellente et ASDF ou les deux
organisations peuvent partager les coûts.
Nos services incluent :
Guide de l’approvisionnement de barrage de sable et conseils techniques par téléphone et par courriel.
Visites d'apprentissage et formation du personnel au Kenya.
Dans le conseil du pays, y compris :
Etudes de faisabilité, analyse contextuelle et conception pilote.
Conseils techniques sur l’implantation, la conception et la construction de barrage de sable.
Conception du programme et renforcement des capacités
Stratégie de l’organisation et soutien au développement.
Plaidoirie et recherche conjointe
Types d’organisation que nous soutenons :
Organisations de développement des terres arides.
Organisations de conservations et de gestion des réserves de chasse des terres arides.
Organisations et entrepreneurs responsables de l’ingénierie des routes rurales.
Organisations de l’agriculture commerciale.
Les secteurs de programme dans lesquels nous travaillons :
sécheresse agricole extensible et l'agroforesterie.
récupération des eaux pluviales, et la conservation des sols et de l'eau.
consolidation de la paix et gestion des conflits.
gestion des ressources intégrées d’eau et recharge de l'aquifère géré.
réduction des risques de catastrophes dans les zones arides, y compris la gestion des inondations.
Adaptation au changement climatique et la relation alimentation-énergie-eau dans les zones arides.
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Annexe 2 : Accords juridiques
Annexe 2.1 : Accord pour construction de barrage de sable
Nous, membres de _________________________________________________________
S.H.G. (Self-help Group) en ce jour _________ mois ______________ an __________
consentons à prendre part à la construction du (des) barrage(s) de sable, que nous avons demandé à être pris en
charge par l’ONG XXXXXX, Kenya.
Nous ne nous engageons donc aux conditions sous-jacentes à l'égard de la construction du barrage de sable et de
permettre à ses / leurs performances efficaces.
Le terracement des berges de la vallée de la rivière où le(s) barrage(s) de sable doit (doivent) être construit(s) à
l'avance.
La collecte suffisante de pierres, d'eau et de sable pour la construction du (des) barrage(s) de sable à l'avance.
Profiter de notre travail non rémunéré durant la construction actuelle du (des) barrage(s) de sable
Mettre en place les accords nécessaires pour le de sable auprès des propriétaires fonciers concernés pour permettre la
construction de barrage(s) de sable et permettre l'accessibilité pour l'utilisation de l'eau du (des) barrage(s) de sable
L'application et la réception l’enregistrement du barrage de sable auprès des autorités compétentes (par exemple le
Ministère de l'Eau).
Position GPS location du (des) barrage(s) de sable___________________________________________________
Numéro de référence de la conception du barrage de sable ____________________________________________
Village _________________ Sous-location __________________ Emplacement _____________
Division ______________________ Circonscription ______________________________________
Signé par :
REPRESENTANTS DE LA COMMUNAUTE : EN PRESANCE DE :
PRESIDENT
_______________________________ _______________________________
ID # ___________________________ ID # ____________________________
SECRETAIRE
_______________________________ ________________________________
ID#____________________________ ID # ____________________________
TRESORIER
_______________________________ ________________________________
ID#____________________________ ID # ____________________________
REPRESENTANTS DE L’ONG XXXXXXX KENYA :
1.) _____________________________ 2.) _____________________________
Annotation : Attachez la conception du barrage et une copie des noms, des numéros d'identification et des signatures
des membres.
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Annexe 2.2 : Accord d’accès
République du Kenya : Accord pour la traversée de sable barrages, d’ailes et de terrasses
Cet accord est conclu : __________ jour ________________ mois ________ année
Entre : Nom: Numéro d’ID. Boîte postale
1. _____________________________ _________________________ _______________________________
2. _____________________________ _________________________ _______________________________
Dans la république susmentionnée (ci-après dénommés les “PROPRIETAIRES” dont l’expression doit où le contexte le permet
comprendre leurs héritiers, leurs représentants personnels et leurs ayants droit) d’une part ____________________________ S.H.G.
représenté par son président, secrétaire et trésorier du Numéro de la boîte postale ________________ dans la république
susmentionnée (ci-après mentionnée “REPRESENTANTS DE LA COMMUNAUTE” dont l'expression est où le contexte le permet
inclut leurs représentants personnels et leurs successeurs) d’autre part.
ATTENDU QUE les propriétaires sont le propriétaire enregistré et/ou bénéfique de parcelles situées dans ___________________
Sous-location, __________________ Location, __________________ Circonscription ET ATTENDU le titulaire a à la demande de la
communauté locale a accepté de lui permettre (collectivité locale) par ____________________ S.H.G. de laisser le barrage et/ou les
ailes de sable et les terrasses traverser leurs parcelles respectives de _____________ aux clauses et conditions ci-après mentionnées.
MAINTENANT CE CONTRAT CONVIENT CE QUI SUIT :
Les propriétaires se sont engagés irrévocablement à fournir UN chemin d'accès raisonnable au barrage de sable et/ou aux ailes et aux
terrasses.
Les propriétaires ont un accès illimité au passage du barrage de sable et/ou des ailes à condition qu'il/elle ne mette pas en danger la
continuité et la sécurité du barrage de sable et/ou des ailes et des terrasses.
Les propriétaires se sont engagés irrévocablement à permettre un accès raisonnable à travers leurs terres au barrage de sable pour
une collecte raisonnable d’eau.
Les propriétaires se sont engagés irrévocablement à interdire l'accès par le biais de leurs terres à toute personne (s) aux fins de la
collecte de sable.
Le soussigné indemnise l’ONG XXXXXXXXXXXXXX Kenya de toute réclamation et compensations pour toutes pertes et/ou des
blessures subies en raison de l’offre d’accès détaillée. EN FOI DE QUOI les parties ont respectivement ont mis la main sur l'accord le
jour et l'année mentionnés ci-après. Signé par les “PROPRIETAIRES”:
Nom Adresse Numéro d’ID No. du lot de terrain Signature
EN PRESENCE DE :
Nom : _______________ Signature: _________________ Numéro d’ID____________________ Profession ____________________
NOM DU GROUPE ENREGISTRE : ___________________________ NUMERO D’ENREGISTREMENT : ___________________
ADRESSE DU GROUPE : _____________________________________________________________________________________
REPRESENTANTS COMMUNAUTAIRES DU GROUPE ENREGISTRE
Nom Numéro d’ID. Signature Profession
EN LA PRESENCE DE : Nom : _____________________________ Signature: _______________________________
Numéro d’ID ______________________________________ Profession : ______________________________