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CONSOMMATION DE DROGUES ET SEXUALITÉ : SPÉCIFICITÉS ET RISQUES CHEZ LES USAGERS DE DROGUES BEATRICE STAMBUL SEXOGYN 23 mai2013 Marseille

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CONSOMMATION DE DROGUES ET SEXUALITÉ :

SPÉCIFICITÉS ET RISQUES CHEZ LES USAGERS DE

DROGUES BEATRICE STAMBUL

SEXOGYN 23 mai2013

Marseille

LE SEXE ET LA DROGUE LIENS:

!   Le plaisir

!   Les sensations nouvelles

!   L’intimité

!   La transgression

!   Le rock and roll

POSER LES AXES !   Effets des drogues sur l’activité

sexuelle !   Rôle de l’usage des drogues dans les

pratiques sexuelles !   Risques sexuels liés à l’usage des

drogues !   Intérêt de la politique de Réduction

des Risques dans l’abord de ces problématiques

LA REDUCTION DES RISQUES

PRINCIPES

!   La Réduction des Risques et des dommages liés à l’usage des drogues est une politique qui vise à diminuer les conséquences néfastes de la consommation de produits sans avoir l’abstinence comme seule finalité.

!   Elle se veut une approche globale et humaniste, respectueuse du sujet, sans jugement ni stigmatisation.

RDR DROGUES q  RDR infectieux chez les injecteurs (VIH, Hépatites):

!   Par l’échange de seringues et la mise à disposition de matériel d’injection stérile.

!   Par des messages de prévention adaptés

!   Par l’éducation par les pairs

!   Les SCMR

q  RDR liés aux produits consommés:

!   Analyse de produits

!   Prévention sur les modes de consommation

q  RDR liée à la prohibition

RDR SEXUELS q  Risques liés aux contaminations infectieuses (IST)

q  Risques liés aux pratiques sexuelles:

!   Les pratiques gay

!   Les prostitutions

!   Les violences sexuelles faites aux femmes

LES PREMIERS PROGRAMMES DE RDR

!   Focus sur les modes de contamination plus que sur les pratiques sexuelles

!   Les acteurs de la RDR chez les UDVI sont peu compétents en matière de RDR sexuelle

!   Un exemple: les usagères-prostituées.

HEROINE, OPIACES !   L’héroïne, dite encore diamorphine ou

diacétylmorphine, est un opioïde obtenu par acétylation de la morphine, le principal alcaloïde issu du pavot.

!   C’est un dépresseur du SNC. Elle a une action analgésique et sédative comme les opiacés ainsi qu’une puissante action anxiolytique et antidépressive.

OPIACES !   Opium, héroïne, morphiniques exercent une action sédative sur

le psychisme, les émotions et, par là, modifient les perceptions sensorielles. Ces drogues peuvent également exercer un fort pouvoir désinhibant et permettre de "stimuler la libido". Ceci notamment lorsque la quantité est limitée et la consommation occasionnelle. Mais ces effets sont aléatoires et liés au contexte. Des femmes témoignent avoir atteint des dimensions sexuelles insoupçonnées après une petite dose ponctuelle. Dans le même cas de figure, des hommes pourraient faire l’amour pendant des heures, sans panne, mais souvent sans acmé. Si les sensations ressenties peuvent être émoussées, elles sont compensées par le gratifiant plaisir procuré à la partenaire (qui n’a pas forcément pris d’héroïne). Cette incapacité à jouir peut aussi être apparentée à un sentiment de maîtrise de la jouissance, entraînant un sentiment de toute puissance.

!   Jimmy KEMPFER

COCAINE

!   La cocaïne a des effets nooanaleptiques (qui augmente les performances cérébrales) majeurs similaires à ceux des amphétamines, notamment à ceux de la métamphétamine. Elle agit sur le SNC, en bloquant la recapture des monoamines dans l'espace synaptique.

TEMOIGNAGE ERIC

!   j'ai 42 ans et ai pris pour la première fois de la cocaïne à l'âge de 30 ans, je n'avais jamais consommé de drogues auparavant, même douces, et là maintenant de celles que j'ai essayé, toutes me laissent indifférents sauf la cocaïne... C'est mon ex femme qui m'a fait goûter ce machin là, c'était une ex toxico, qui avait arrêté, puis a recommencé alors que nous étions mariés depuis un an, à force de la voir prendre ces trucs, j'ai voulu goûter un soir,pour voir... et la cocaïne m'a plu, tout de suite, en rapport aux ébats sexuels qui ont suivis... Depuis ce jour là, plus aucun rapport sexuel ne m'a vraiment plu sans ce produit, avec et sans produit, c'est la jour et la nuit... je n'arrive pourtant pas à règler ce problème de sexualité tellement celle ci me parait fade sans produit depuis ce soir là... je ne vois vraiment pas la sortie de cette impasse...

TEMOIGNAGE FORUM CONSOMMATEURS !   Mon amie et moi ne faisons l'amour, que dis-je baisons, que sous l'effet

de la cocaine. Pour ma part je peux faire l'amour sans cocaïne et j'ai des érections quotidiennes et plus que satisfaisantes. Quant à mon amie, elle est incapable de s'envoyer en l'air avec moi sans cocaine. A cela s'ajoute le fait que lorsque l'on "baise" mon amie ne peut s'empêcher de me demander de la traiter de pute, de salope, etc.   Bref vous l'aurez compris il n'y a jamais de relations sexuelles hors cocaine et dans l'amour. C'est toujours l'exces dans les mots, positions et sous cocaine. Mon amie me dit que si elle ne prend pas de cocaine elle n'arrive pas à se laisser aller avec moi. Il faut savoir que quand j'ai envie d'elle elle me repousse systématiquement. C'est toujours elle qui attaque... sous cocaine. Ca me frustre car en tant que mec j'aimerais pouvoir susciter des relations.

TEMOIGNAGE MATTHIEU

!   J’ai 40 ans, je suis chef d’entreprise, et je consomme de la cocaïne tous les WE. En boîte, en soirées échangistes, avec ma femme et des amis. Je peux prendre jusqu’à 8g par soirée. Arrivé à ce stade, je me travestis, et je peux faire n’ importe quoi. Je ne suis pas homosexuel.

!   Cà m’inquiète beaucoup, et c’est la raison pour laquelle je souhaite arrêter.

MYRIAM: LA PUTAIN ET LA MAMAN

!   Myriam est une belle jeune femme bipolaire, qui a été cocaïnomane pendant 7 ans. A certaines périodes de sa vie (probablement en phase dépressive), elle montait à Paris et se prostituait dans un bar à Pigalle. Elle pouvait ainsi gagner 8000€ par moi qu’elle claquait intégralement dans la cocaïne. L’épisode se terminait généralement par une décompensation maniaque et une hospitalisation en psychiatrie. De son activité de travailleuse du sexe elle parle sans gène, avec un total détachement, comme d’une occupation plaisante et nécessaire. Elle n’aurait jamais pu travailler à jeun.

!   Depuis, Myriam soigne sa psychose, est abstinente, a fait un bébé dont elle s’occupe parfaitement. Elle rêve de poudre blanche presque toutes les nuits.

AMPHETAMINES (speed)

!   Les amphétamines sont des substances de structure dérivé des phénylétylamines

!   Effet psychostimulant majeur

!   Anorexigène

!   Diminution, et parfois la suppression totale de la fatigue et de l'envie de dormir, 

!   Euphorie, la confiance en soi exagérée

!   Impression de capacités intellectuelles accrues,

!   Empathie.

ECSTASY ou MDMA L'ecstasy (extasy) ou MDMA (pour 3,4-méthylène-

dioxy-N-méthylamphétamine) est une amphétamine. C'est un stimulant du SNC qui possède des caractéristiques psychotropes.

!   Drogue récréative

!   Drogue empathogène ou entactogène

!   Hausse le désir sensuel

!   On l'appelle aussi « pilule d'amour », car elle provoque un sentiment de tolérance, d'amour universel et de paix intérieure.

AUTRES PSYCHOSTIMULANTS

q  CATHINONES

!   Benzoethylamines (KHAT)

!   Pseudo éphédrine

!   Bupropion

q  LEGAL HIGHS

q  METHAMPHETAMINES

q  METHYLPHENIDATE

SLAM !   Slam. Mot anglais qui signifie « claquer ». Il

désigne l'injection de produits divers de type psychost imu lant (pr inc ipa lement des cathinones), dans un contexte sexuel. Le terme est utilisé par des hommes gays.

!   L’initiation et l’acquisition des produits se fait par internet

EFFETS DU PRODUIT !   « C’est puissant. On part tout de suite, on

décolle tout de suite, c’est pas facile à expliquer. Alors qu’en snif, ça agit plus longuement ; le slam, c’est injecté et on a de suite la sensation du produit quoi. »

!   « Je veux dire, on a des records, mon record là il vient d’être dépassé, c’est cent vingt, une session de cent vingt slam, cent vingt slam, en une seule session, [avec deux injections par seringue]. »

EFFETS SUR LA SEXUALITÉ

!   « Pour ma part en tout cas ça provoque des effets sexuels immédiats […]. Vous avez envie de manger toute la terre. »

!   « L’amplification de tout voilà, de tous les sens. Que ce soit le toucher, la vue, le goût ou l’ouïe. C’est vraiment ça qui, comparé aux autres produits, est beaucoup plus puissant. »

!   « La montée va très vite, du coup on est tout de suite dans le truc et les gens peuvent se lâcher, j’allais le dire les plans tels qu’on les imagine, le lâcher prise, etc. tout ce qui vient en tête, tout ça vient beaucoup plus rapidement. »

AUTRES PRODUITS !   ALCOOL

!   CANNABIS perturbateurs, effets variables

!   Poppers: stimulant et aphrodisiaque

!   Solvants, inhalants

!   Kétamine

!   GHB (Gamma Hydrobutyrate) « drogue du viol », tous deux anesthésiques provocant relaxation et euphorie.

!   LSD, autres psychodysleptiques

PRISES DE DROGUES ET PRISES DE RISQUES

!   La plupart des drogues, en modifiant conscience et perceptions, en favorisant la déshinibition, induisent une augmentation préoccupante de la prise de risques sexuels.

ü  Oubli des modes usuels de protection,

ü  Relations à partenaires multiples,

ü  Soumission, contrainte

ü  Violence, mise en danger.

DROGUES ET VIOL !   L’exemple du CD de SALON, prison spécialisée

dans les délit à caractère sexuels.

!   Viols commis sous l’emprise de l’alcool, des benzodiazépines et autres drogues

RDR, VIH et HEPATITES !   Du fait de leurs modes de contamination, (sang

et fluides sexuels), le SIDA et les hépatites constituent un risque majeur chez les consommateurs ayant une activité sexuelle.

!   Interventions spécifiques en milieu festif: rave parties, boîtes gay, milieu prostitutionnel.

!   Information, prévention (flyers), distribution de matériel stérile, de préservatifs.

TSO ET SEXE !   Les traitements de substitution aux opiacés ont

permis la stabilisation de l’état medico-psycho-social des personnes dépendantes des opiacés. Ces médicaments (Buprénorphine, Méthadone) étant habituellement prescrits pour de nombreuses années, il est nécessaire de se préoccuper de la qualité de vie des usagers, et en particulier de leur sexualité.

!   Mêmes effets que les opiacés, mais durée de vie longue (24h). Majoration des effets inhibiteurs lors de coprescriptions de psychotropes; absence fréquente d’éjaculation.

!   Symptômes qui existaient souvent lors des prises d’héroïne mais étaient mieux tolérés.

GROSSESSE ET TSO !   Les mères qui consomment des drogues pendant leur

grossesse (héroïne en particulier), soumettent le fœtus à des alternances de périodes de prise et de manque, dommageables pour le développement. Elles sont vécues et se vivent comme de mauvaises mères.

!   La grossesse de femmes héroïnomanes est une indication princeps de mise sous TSO.

!   Protocole simple

!   Sécurité pour l’enfant

!   Possibilité d’allaitement et de sevrage naturel.

MERCI!