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Conseil canadien de protection des animaux lignes directrices sur : le soin et l'utilisation des poissons en recherche, en enseignement et dans les tests

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Conseil canadien de protection des animaux

lignes directrices sur :le soin et l'utilisation

des poissons enrecherche, en

enseignement etdans les tests

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Le présent document, lignes directrices du CCPA sur : le soin et l'utilisation des poissons en recherche, enenseignement et dans les tests, a été préparé par le sous-comité sur les poissons du Comité des lignes direc-trices, Conseil canadien de protection des animaux (CCPA).

M. John Batt, Dalhousie UniversityDre Kristina Bennett-Steward, BionicheM. Cyr Couturier, Memorial UniversityDr Larry Hammell, University of Prince Edward IslandDr Chris Harvey-Clark, University of British-Columbia (président)M. Henrik Kreiberg, Pêches et Océans CanadaDr George Iwama, Acadia UniversityDr Santosh Lall, Conseil national de recherches du CanadaDr Matt Litvak, University of New Brunswick à Saint JohnDr Don Rainnie, University of Prince Edward IslandDr Don Stevens, University of GuelphDr Jim Wright, University of CalgaryDre Gilly Griffin, Conseil canadien de protection des animaux

Le CCPA remercie également les anciens membres du conseil du CCPA, c.-à-d. Mme Susan Waddy,Pêches et Océans Canada, le Dr Jack Miller, University of Western Ontario, et le Dr Choong Foong,Dalhousie University, et le Dr David Noakes, University of Guelph, pour la très grande contributionqu'ils ont apportée aux phases préliminaires de ce projet. Le CCPA remercie les nombreuses personnes,organisations et associations qui ont commenté les ébauches des présentes lignes directrices, et en par-ticulier les représentants de Pêches et Océans Canada, d'Environnement Canada, du CanadianAquaculture Institute, de l'Agence canadienne d'inspection des aliments et de la Société canadienne dezoologie.

© Conseil canadien de protection des animaux, 2005

ISBN: 0–919087–44–2

Conseil canadien de protection des animaux130, rue Albert

Pièce 1510Ottawa ON CANADA

K1P 5G4

http://www.ccac.ca

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TABLE DES MATIÈRES

A. PRÉFACE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1

SOMMAIRE DES PRINCIPESDIRECTEURS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .3

B. INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . .14

1. Définition du terme « poisson » . . . . . . .142. Objet des lignes directrices sur le soin

et l'utilisation des poissons . . . . . . . . . . .143. Aperçu des aspects éthiques . . . . . . . . . .15

3.1 Principes des « trois R » . . . . . . . . .154. Responsabilités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .16

4.1 Responsabilités des chercheurs . . .164.2 Responsabilités du comité de

protection des animaux . . . . . . . . .184.3 Rôle du vétérinaire . . . . . . . . . . . . .18

5. Réglementations et politiquesgouvernementales sur l'utilisationdes poissons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .185.1 Échelon international . . . . . . . . . . .195.2 Gouvernement fédéral . . . . . . . . . .205.3 Premières nations . . . . . . . . . . . . . . .225.4 Provinces et territoires . . . . . . . . . .225.5 Municipalités . . . . . . . . . . . . . . . . . .22

C. INSTALLATIONS AQUATIQUES . . .23

1. Approvisionnement en eau . . . . . . . . . . .232. Qualité de l'eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .233. Génie et conception . . . . . . . . . . . . . . . . .24

3.1 Matériaux de structure . . . . . . . . . .263.2 Ventilation et circulation de l'air

dans les zones de bassins . . . . . . . .273.3 Exigences relatives aux

installations mécaniqueset électriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . .27

3.4 Éclairage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .28

3.5 Redondance des systèmes demaintien du milieu devie aquatique . . . . . . . . . . . . . . . . . .29

4. Types de systèmes . . . . . . . . . . . . . . . . . .29

4.1 Systèmes à passage unique . . . . . .30

4.2 Systèmes à recyclage d'eau . . . . . .30

4.3 Systèmes statiques . . . . . . . . . . . . . .31

4.4 Mésocosme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .31

5. Hébergement des poissons . . . . . . . . . . .31

5.1 Bien-être des poissons . . . . . . . . . . .31

5.2 Conception des bassins etdes enclos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .32

D. GESTION, EXPLOITATIONET ENTRETIEN DEL'INSTALLATION . . . . . . . . . . . . . .34

1. Sécurité et accès . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .34

2. Gestion générale de l'installation . . . . . .34

3. Surveillance et contrôle del'environnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .35

3.1 Gestion de la qualité de l'eau . . . . .36

3.2 Température . . . . . . . . . . . . . . . . . . .37

3.3 Oxygène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .37

3.4 Sursaturation . . . . . . . . . . . . . . . . . .38

3.5 pH . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .39

3.6 Composés azotés . . . . . . . . . . . . . . .39

3.7 Dioxyde de carbone . . . . . . . . . . . . .40

3.8 Salinité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .40

3.9 Agents toxiques . . . . . . . . . . . . . . . .40

E. CAPTURE, ACQUISITION,TRANSPORT ETQUARANTAINE . . . . . . . . . . . . . . .42

1. Capture de poissons sauvages . . . . . . . .42

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2. Spécimens sacrifiés . . . . . . . . . . . . . . . . . .423. Composés piscicides . . . . . . . . . . . . . . . . .424. Acquisition de poissons d'élevage . . . . .435. Transport . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .436. Quarantaine et acclimatation . . . . . . . . .44

6.1 Quarantaine . . . . . . . . . . . . . . . . . . .446.2 Acclimatation . . . . . . . . . . . . . . . . . .45

F. SOIN DES POISSONS . . . . . . . . . .47

1. Tenue des dossiers et documentation . . .471.1 Procédés normalisés de

fonctionnement . . . . . . . . . . . . . . . .471.2 Listes générales de vérification . . .471.3 Évaluation du bien-être global

des poissons . . . . . . . . . . . . . . . . . . .472. Densité et capacité de charge . . . . . . . . .483. Aliments, repas et nutrition . . . . . . . . . .48

3.1 Nutrition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .483.2 Aliments et repas . . . . . . . . . . . . . . .483.3 Qualité et entreposage

des aliments . . . . . . . . . . . . . . . . . . .493.4 Sevrage des larves . . . . . . . . . . . . . .513.5 Emploi d'aliments

médicamentés . . . . . . . . . . . . . . . . . .514. Géniteurs et reproduction . . . . . . . . . . . .52

4.1 Induction du frai . . . . . . . . . . . . . . .52

G. SANTÉ ET PRÉVENTIONDES MALADIES . . . . . . . . . . . . . .53

1. Programme de santé des poissons . . . . .531.1 Prévention des maladies . . . . . . . . .531.2 Diagnostic des maladies et

identification des pathogènes . . . .541.3 Lésions et autres troubles . . . . . . . .54

H. PROCÉDURESEXPÉRIMENTALES . . . . . . . . . . . .56

1. Manipulation et contention . . . . . . . . . . .56

1.1 Contention des espècesdangereuses . . . . . . . . . . . . . . . . . . .57

2. Espace restreint . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .58

3. Chirurgie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .58

3.1 Préparation chirurgicale etdésinfection de la peau . . . . . . . . . .58

3.2 Qualité de l'eau pendantla chirurgie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .59

3.3 Anesthésie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .59

3.4 Équipement chirurgical . . . . . . . . .60

3.5 Incisions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .61

3.6 Techniques et matériauxde suture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .61

3.7 Pathophysiologie appliquée àla chirurgie et à la cicatrisationdes plaies chez les espècesde poissons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .61

3.8 Soins postopératoires . . . . . . . . . . .62

4. Administration des composés etdispositifs par diverses voiesd'administration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .63

4.1 Diffusion par les branchies(« inhalation ») . . . . . . . . . . . . . . . . .63

4.2 Voie orale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .64

4.3 Injection . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .64

4.4 Implants, fenêtres etbioréacteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .64

5. Étiquetage et marquage . . . . . . . . . . . . . .65

5.1 Marquage des tissus . . . . . . . . . . . .65

5.2 Étiquetage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .66

6. Prélèvement de liquides organiques . . .66

7. Emploi d'agents pathogènes infectieux,de substances tumorigènes oumutagènes et de composéstoxiques et nocifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . .66

8. Points limites et critèresd'euthanasie précoce . . . . . . . . . . . . . . . .68

8.1 Reconnaissance de la « douleur »,de la « détresse » etdu « stress » . . . . . . . . . . . . . . . . . . .68

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8.2 Choisir un point limiteapproprié . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .68

9. Surveillance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .69

10. Modalités de renforcement négatif . . . .70

11. Exercice jusqu'à épuisement . . . . . . . . . .70

12. Milieux extrêmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .70

13. Poissons génétiquement modifiés . . . . .70

I. EUTHANASIE . . . . . . . . . . . . . . . .72

J. DEVENIR DES POISSONSAPRÈS L'ÉTUDE . . . . . . . . . . . . . .73

1. Consommation des poissons . . . . . . . . .73

2. Remise en liberté de poissons enmilieu naturel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .73

3. Poissons d'ornement . . . . . . . . . . . . . . . . .73

4. Transfert de poissons entreles installations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .73

5. Élimination des poissons morts . . . . . . .73

K. RÉFÉRENCES . . . . . . . . . . . . . . . .74

L. GLOSSAIRE . . . . . . . . . . . . . . . . . .81

M. ABRÉVIATIONS . . . . . . . . . . . . . . .83

ANNEXE A

LIGNES DIRECTRICES ET

ORGANISMES . . . . . . . . . . . . . . . .84

ANNEXE B

ZOONOSES - TRANSMISSION

DES MALADIES DES POISSONS

À L’HUMAIN . . . . . . . . . . . . . . . . . .85

ANNEXE C

LIGNES DIRECTRICES POUR

LES INSTALLATIONS DE

CONFINEMENT (ÉTUDES SUR

LES PATHOGÈNES) . . . . . . . . . . .87

ANNEXE D

CRITÈRES DE QUALITÉ DE

L'EAU POUR LA PROTECTION

DE LA SANTÉ DES POISSONS,

ESPÈCES D'EAU FROIDE,

D'EAU CHAUDE ET MARINES . . .93

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Le Conseil canadien de protection des animaux(CCPA) est l'organisme national de révision parles pairs chargé d'établir des normes et de veil-ler à l'application de celles-ci au soin et à l'utili-sation des animaux utilisés en recherche, enenseignement et dans les tests au Canada. Enplus du Manuel sur le soin et l'utilisation des ani-maux d'expérimentation, vol. 1, 2e éd., 1993 et vol.2, 1984, dans lequel sont énoncés les principesgénéraux du soin et de l'utilisation des animauxd'expérimentation, le CCPA publie égalementdes lignes directrices détaillées sur des sujetsd'intérêt actuel et futur. Les lignes directrices duCCPA sur : le soin et l'utilisation des poissons enrecherche, en enseignement et dans les tests consti-tuent le septième ouvrage de cette série. Cedocument remplace le chapitre I, Poissons, duManuel sur le soin et l'utilisation des animaux d'ex-périmentation, vol. 2 (CCPA, 1984).

L'objet des présentes lignes directrices est de four-nir aux chercheurs, aux comités de protectiondes animaux, aux responsables des animaleries etau personnel chargé des soins aux animaux, desinformations qui leur permettront d'améliorerles soins apportés aux poissons et le mode d'exé-cution des procédures expérimentales.

Le présent document s'inspire largement destravaux des organismes énumérés à l'Annexe A,

que nous remercions chaleureusement pourleur contribution à l'élaboration de ces lignesdirectrices.

Ces lignes directrices ont été préparées par le sous-comité du CCPA sur les poissons etrévisées par 69 experts. Le sous-comité s'estentendu sur une première ébauche prélimi-naire qui a été distribuée en juin 2002 à desexperts (dont des représentants des organismesénumérés à l'Annexe A); une deuxième ébau-che a été distribuée à grande échelle pour com-mentaire en juin 2003. La révision de la der-nière ébauche a été effectuée en août 2004 partoutes les personnes ayant préalablementapporté une contribution importante à l'élabo-ration du document. La préparation de ceslignes directrices s'est également fait en consul-tation avec l'Association canadienne pour lascience des animaux de laboratoire (ACSAL) etla Société canadienne de zoologie (SCZ) lorsd'ateliers tenus à l'occasion de conférencesannuelles à Québec (juin 2003), à AcadiaUniversity (mai 2004) et à Hamilton (juin 2004).Des consultations ont également eu lieu lorsdes conférences annuelles de l'Associationaquacole du Canada et d'AquaNet à Québec(octobre 2004), ainsi que lors de l'atelier duCCPA sur les lignes directrices sur les poissonsà Vancouver (avril 2005).

le soin et l'utilisation des poissons en recherche,

en enseignement et dans les tests

A. PRÉFACE

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Le mode de présentation de ces lignes directricesdevrait faciliter l'accès aux passages pertinents.Dans les premières parties, on trouvera un som-maire des aspects éthiques touchant l'utilisationdes poissons en recherche, en enseignement etdans les tests. Suit un survol des règlements etdes responsabilités en matière de soin et d'utilisa-tion des poissons en science au Canada. Dans lereste du document, on trouvera les principesdirecteurs visant les soins aux poissons dans leslaboratoires, puis ceux relatifs à la préparation età la révision des protocoles expérimentaux.Précédant le corps du texte est présentée la liste

des principes directeurs de ces lignes directrices duCCPA sur : le soin et l'utilisation des poissons enrecherche, en enseignement et dans les tests.

L'amélioration des lignes directrices sur l'utili-sation et le soin des animaux est un processuscontinu. L'objet de ce document est de faciliterla mise en œuvre de meilleures pratiques, et onne doit pas le considérer comme un règlement.Là où des exigences réglementaires existent etoù il est impératif de se conformer à un certainprincipe directeur, nous avons employé le termedoit ou doivent obligatoirement.

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B. INTRODUCTION

3. Aperçu des aspects éthiques

Principe directeur n° 1

Les poissons employés en recherche, en ensei-gnement et dans les tests doivent obligatoire-ment être traités avec autant de respect que lesautres espèces de vertébrés.

p. 15

4. Responsabilités

Principe directeur n° 2

Les projets qui prévoient l'utilisation de poissonsen recherche, en enseignement ou dans les testsdoivent faire l'objet d'un protocole, qui doit êtreapprouvé par un comité de protection des ani-maux avant le début des travaux.

Section 4.1 Responsabilités des chercheurs, p. 16

Principe directeur n° 3

Avant de pouvoir travailler sur des poissons, leschercheurs, le personnel technique et les étu-diants diplômés doivent obligatoirement avoirreçu une formation adéquate et leurs compéten-ces doivent avoir été évaluées.

Section 4.1 Responsabilités des chercheurs, p. 17

Principe directeur n° 4

Les chercheurs doivent connaître les règlementsde santé et de sécurité au travail en matière deprotection du personnel contre les dangers phy-siques et biologiques connus ou présumés, et ilsdoivent obligatoirement s'y conformer.

Section 4.1 Responsabilités des chercheurs, p. 18

Principe directeur n° 5

Les chercheurs doivent connaître les risquespotentiels liés à la présence d'agents de zoonoseschez les poissons.

Section 4.1 Responsabilités des chercheurs, p. 18

5. Réglementations et politiques gouvernementales sur l'utilisationdes poissons

Principe directeur n° 6

Toute personne faisant l'acquisition de poissons,les transportant ou effectuant une recherche sur lespoissons doit obligatoirement connaître la régle-mentation et les politiques pertinentes internatio-nales, fédérales et provinciales ou territorialesrégissant la capture des poissons et (ou) leur dépla-cement d'un plan d'eau à un autre ou d'une juridic-tion à une autre, et elle doit obligatoirement seconformer à cette réglementation et ces politiques.

p. 18

C. INSTALLATIONS AQUATIQUES

Principe directeur n° 7

Les installations aquatiques sont des infrastruc-tures complexes qui doivent obligatoirement êtreconçues afin de minimiser le stress chez les pois-sons, de faciliter l'exploitation efficace de l'instal-lation et de permettre au personnel de travaillerdans un environnement sans danger.

p. 23

2. Qualité de l'eau

Principe directeur n° 8

Si de l'eau douce ou de mer est prélevée d'un pland'eau ouvert ou provient d'un réseau municipal,on doit la tester et la traiter pour la débarrasser deses contaminants et de ses organismes pathogènes.

p. 23

3. Génie et conception

Principe directeur n° 9

Les installations aquatiques doivent être conçueset construites avec l'aide de personnes ayant l'ex-périence de ce domaine.

p. 24

SOMMAIRE DES PRINCIPES DIRECTEURS

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Principe directeur n° 10

Les matériaux destinés à la construction d'instal-lations d'hébergement de poissons doivent êtrechoisis avec soin pour leur résistance à la corro-sion et aux dommages causés par l'eau.

Section 3.1 Matériaux de structure, p. 26

Principe directeur n° 11

Dans les installations aquatiques, les matériauxqui peuvent être toxiques pour les poissons doi-vent être réduits au minimum. Tout matériautoxique doit être répertorié sur une liste qui doitobligatoirement être gardée à la disposition dupersonnel.

Section 3.1 Matériaux de structure, p. 26

Principe directeur n° 12

Les systèmes de circulation d'air doivent assurerune bonne ventilation dans les zones des bassinset contrôler le degré d'humidité; ils doivent égale-ment permettre de réduire le transfert d'aérosolsentre les bassins et à l'intérieur de l'installation.

Section 3.2 Ventilation et circulation de l'air dans les zonesde bassins, p. 27

Principe directeur n° 13

Tous les systèmes électriques doivent obligatoi-rement être installés par des professionnelsconformément aux normes pertinentes (codes dubâtiment fédéraux, provinciaux ou territoriaux etmunicipaux) pour une exploitation dans unenvironnement humide, et ils doivent obligatoi-rement être équipés d'une mise à la terre suffi-sante et de disjoncteurs de fuite de terre sur tousles circuits. L'usage de rallonges électriques doitêtre évité et le câblage électrique doit être fixé defaçon à éviter tout risque, loin de l'eau et deszones de passage du personnel.

Section 3.3 Exigences relatives aux installations mécaniqueset électriques, p. 27

Principe directeur n° 14

Les composantes et appareils électriques doiventêtre situés à l'extérieur de la zone d'éclaboussureet placés dans des abris étanches à l'humidité.Les éléments électriques doivent être munis dejoints d'étanchéité empêchant l'infiltration d'eauet être placés au-dessus des conduites.

Section 3.3 Exigences relatives aux installations mécaniqueset électriques, p. 28

Principe directeur n° 15

Les machines bruyantes ou qui produisent desvibrations doivent être placées à l'écart des bas-sins où les poissons sont hébergés.

Section 3.3 Exigences relatives aux installations mécaniqueset électriques, p. 28

Principe directeur n° 16

L'éclairage doit être allumé et éteint graduelle-ment et être de longueurs d'onde et d'intensitésconvenant, pourvu qu'on les connaisse, à l'espècevisée. Lorsque le personnel a besoin d'un éclai-rage plus intense pour effectuer des travaux dansla salle, l'éclairage doit être limité à l'espace detravail nécessaire ou être placé au-dessous de lasurface du bassin.

Section 3.4 Éclairage, p. 28

Principe directeur n° 17

Toutes les installations aquatiques doivent êtredotées de dispositifs d'urgence permettant d'as-surer la ventilation et la filtration de l'eau ainsique le fonctionnement ininterrompu des systè-mes de maintien du milieu de vie aquatique.

Section 3.5 Redondance des systèmes de maintien du milieude vie aquatique, p. 29

Principe directeur n° 18

Les systèmes critiques, y compris les pompes,doivent être doublés afin que toute défaillancen'entraîne qu'une interruption minimale.

Section 3.5 Redondance des systèmes de maintien du milieude vie aquatique, p. 29

4. Types de systèmes

Principe directeur n° 19

On doit toujours assurer aux poissons un appro-visionnement en eau de qualité suffisante.

p. 30

5. Hébergement des poissons

Principe directeur n° 20

Le milieu aquatique doit être conçu pour répon-dre aux besoins physiques et comportementauxconnus des poissons en ce qui a trait à l'abri, laformation de groupes sociaux, la couverture etl'éclairage.

Section 5.1 Bien-être des poissons, p. 31

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Principe directeur n° 21

La forme, la couleur, la profondeur et le volumedes bassins doivent convenir à l'espèce qui y esthébergée ainsi qu'à son stade de développementdans le cycle vital.

Section 5.2 Conception des bassins et des enclos, p. 32

Principe directeur n° 22

Les surfaces intérieures des bassins doivent êtrelisses, inertes et scellées.

Section 5.2 Conception des bassins et des enclos, p. 33

Principe directeur n° 23

Les bassins doivent être autonettoyants ou com-porter des dispositifs permettant un nettoyage àintervalle régulier.

Section 5.2 Conception des bassins et des enclos, p. 33

Principe directeur n° 24

Les bassins doivent être équipés d'un couverclequi empêche les espèces de poissons de sauter àl'extérieur (p. ex., filet ou couverture rigide).

Section 5.2 Conception des bassins et des enclos, p. 33

D. GESTION, EXPLOITATION ETENTRETIEN DE L'INSTALLATION

1. Sécurité et accès

Principe directeur n° 25

L'accès aux installations d'hébergement despoissons doit être conçu pour réduire le nombrede passages dans la zone. L'accès doit être res-treint aux employés chargés de l'entretien del'installation et des soins aux poissons ainsiqu'aux personnes qui utilisent l'installation pourdes expériences ou l'enseignement.

p. 34

2. Gestion générale de l'installation

Principe directeur n° 26

Les personnes chargées de l'exploitation de l'ins-tallation doivent avoir accès à tous les plans et àtoutes les spécifications d'architecture et d'ingé-nierie de l'installation ainsi qu'à tous les manuelsdes équipements spéciaux tels que les pompes,les refroidisseurs et les systèmes de contrôleinformatisés.

p. 34

Principe directeur n° 27

Toute installation aquatique doit obligatoirementdisposer de calendriers d'entretien écrits qui luisont spécifiques.

p. 34

Principe directeur n° 28

Les installations doivent être maintenues dans unétat propre et ordonné. Les bassins doivent êtredésinfectés avant et après chaque expérience.

p. 34

Principe directeur n° 29

Le personnel responsable de l'exploitation d'uneinstallation aquatique doit avoir les connaissan-ces spécialisées, l'expérience et la formation luipermettant d'assurer convenablement le fonc-tionnement, l'exploitation et l'entretien du sys-tème d'eau.

p. 34

Principe directeur n° 30

Il doit obligatoirement y avoir un personnel suf-fisant pour assurer les soins aux animaux ainsique la gestion et l'entretien de l'installation 365jours par année, qu'il s'agisse des tâches ordinai-res ou d'urgence.

p. 35

3. Surveillance et contrôle del'environnement

Principe directeur n° 31

Il est essentiel que l'installation aquatique soitdotée d'un système de surveillance environne-mentale, qui doit être adapté au système de ges-tion de l'eau.

p. 35

Principe directeur n° 32

Les systèmes de surveillance doivent permettrede détecter les fluctuations de la qualité de l'eauet y réagir avant que celles-ci menacent la vie despoissons hébergés dans le système.

p. 35

Principe directeur n° 33

Les paramètres de la qualité de l'eau doivent êtremesurés à une fréquence appropriée à l'installa-tion et ils doivent permettre une gestion prévi-

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sionnelle de la qualité de l'eau plutôt que réac-tionnelle en cas de crise.

p. 35

Principe directeur n° 34

On doit disposer de bons appareils de mesure dela qualité de l'eau étalonnés régulièrement etbien entretenus. Les registres sur la qualité del'eau doivent être maintenus à jour et gardés dis-ponibles aux fins d'une analyse rétrospective encas de problème.

p. 36

Principe directeur n° 35

Les paramètres de la qualité de l'eau doiventfaire l'objet d'une surveillance et être maintenusà des valeurs acceptables pour l'espèce gardée.

Section 3.1 Gestion de qualité de l'eau, p. 36

Principe directeur n° 36

Les poissons ne doivent pas être exposés à desécarts brusques de température, en particulier àdes réchauffements rapides.

Section 3.2 Température, p. 37

Principe directeur n° 37

Les poissons doivent être maintenus dans une eauayant une concentration suffisante en oxygène.

Section 3.3 Oxygène, p. 37

Principe directeur n° 38

Les systèmes aquatiques sont sensibles à la sur-saturation aiguë ou chronique. Les personnesresponsables du fonctionnement des systèmesaquatiques doivent comprendre les causes desursaturation gazeuse et des méthodes permet-tant de prévenir ce phénomène.

Section 3.4 Sursaturation, p. 38

Principe directeur n° 39

Le pH de l'eau doit être maintenu à une valeurstable et optimale parce que toute fluctuation dece paramètre influe sur les autres paramètres dequalité.

Section 3.5 pH, p. 39

Principe directeur n° 40

L'ammoniac libre et les nitrites sont toxiquespour les poissons et toute augmentation de leurconcentration doit obligatoirement être évitée.

Section 3.6 Composés azotés, p. 39

Principe directeur n° 41

Les fluctuations de la salinité sont par naturestressantes pour les espèces de poissons, et ondoit modifier ce paramètre lentement tout ensurveillant leur état physique.

Section 3.8 Salinité, p. 40

Principe directeur n° 42

Lorsqu'on a des raisons de croire que des maté-riaux dangereux ou des agents infectieux ontpénétré accidentellement dans le circuit d'eau,celui-ci doit être isolé et testé.

Section 3.9 Agents toxiques, p. 40

Principe directeur n° 43

Les produits chimiques doivent être entreposés àbonne distance des zones d'hébergement despoissons et de la source d'approvisionnement eneau.

Section 3.9 Agents toxiques, p. 41

E. CAPTURE, ACQUISITION, TRANSPORTET QUARANTAINE

1. Capture de poissons sauvages

Principe directeur n° 44

Les espèces de poissons sauvages doivent êtrecapturées, transportées et manipulées de façon àminimiser la morbidité et la mortalité.

p. 42

Principe directeur n° 45

Lors de l'acquisition d'espèces de poissons exoti-ques auprès de fournisseurs d'aquariums ou decollections, on doit consulter les autorités locales,provinciales ou territoriales et fédérales pourdéterminer quels sont les risques de relâchementinvolontaire, d'introduction accidentelle, demaladie exotique et autres conséquences néfastespossibles, en plus de savoir comment réduire cesrisques.

p. 42

3. Composés piscicides

Principe directeur n° 46

On doit rechercher des solutions de rechange auxpiscicides, par exemple des agents anesthésiants

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ayant un effet minimal sur l'environnement etsur les espèces non visées.

p. 42

4. Acquisition de poissons d'élevage

Principe directeur n° 47

Les poissons doivent provenir d'élevages ayantun statut sanitaire bien défini et leurs antécédentsgénétiques doivent de préférence être connus. Ondoit encourager les élevages à se doter de prati-ques d'entretien et de gestion équivalant à ce quiexiste dans la production des autres animaux delaboratoire.

p. 43

6. Quarantaine et acclimatation

Principe directeur n° 48

Après le transport et avant d'être soumis à desexpériences, les poissons doivent être acclimatésaux conditions du laboratoire pendant la périodede quarantaine.

p. 44

Principe directeur n° 49

Dans la mesure du possible, les poissons de pro-venances différentes ne doivent pas être mélan-gés les uns aux autres.

p. 44

Principe directeur n° 50

Dans les zones de quarantaine, on doit fairepreuve d'une vigilance accrue en matière de sur-veillance des poissons et de mise à jour des dossiers pour pouvoir détecter tout problème de santé chez les animaux visés et y répondreadéquatement.

Section 6.1 Quarantaine, p. 44

Principe directeur n° 51

La durée de la quarantaine doit permettre demaintenir les espèces de poissons visées en bonétat de santé.

Section 6.1 Quarantaine, p. 45

Principe directeur n° 52

La gestion des zones de quarantaine doit suivredes pratiques rigoureuses de lutte contre lesagents infectieux.

Section 6.1 Quarantaine, p. 45

F. SOIN DES POISSONS

1. Tenue des dossiers et documentation

Principe directeur n° 53

On doit élaborer des procédés normalisés defonctionnement détaillés pour le soin de toutesles espèces de poissons et pour la désinfectiondes bassins, des salles et du matériel.

Section 1.1 Procédés normalisés de fonctionnement, p. 47

Principe directeur n° 54

Pour chaque groupe de poissons, on doit se ser-vir de listes de vérification afin de pouvoir tenirà jour les registres de toutes les opérations denettoyage et d'entretien en plus des procéduresexpérimentales effectuées.

Section 1.2 Listes générales de vérification, p. 47

Principe directeur n° 55

On doit mesurer quotidiennement les paramè-tres physiques et comportementaux de base per-mettant d'évaluer le bien-être global des espècesde poissons et tenir à jour les registres avec cesrenseignements. On doit rechercher, identifier etcorriger les causes de toute variation de ces para-mètres.Section 1.3 Évaluation du bien-être global des poissons, p. 47

2. Densité et capacité de charge

Principe directeur n° 56

On doit héberger chaque espèce à une densitéqui permet d'assurer son bien-être global tout enrespectant les paramètres expérimentaux. Ce-pendant, dans certains cas, il faudra déterminerquel est le milieu de vie idéal d'une espèce don-née à partir de critères de performance tels que letaux de croissance. Les densités maximales éta-blies ne doivent pas être dépassées.p. 48

3. Aliments, repas et nutrition

Principe directeur n° 57

Les aliments doivent être achetés auprès de four-nisseurs qui suivent les normes de fabricationemployées dans l'industrie des aliments pour pois-sons et autres animaux domestiques, et qui répon-dent aux besoins alimentaires de l'espèce si ceux-cisont documentés (publications) et disponibles.Section 3.2 Aliments et repas, p. 48

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Principe directeur n° 58

Les sacs d'aliments doivent porter une étiquetteindiquant la date de la fabrication et donnant les informations relatives à la composition. Àl'arrivée de gros envois de nourriture, on doitprélever de petits échantillons en vue de testsindépendants.

Section 3.2 Aliments et repas, p. 49

Principe directeur n° 59

Pour préserver la qualité nutritionnelle des ali-ments, on doit les entreposer dans un endroitsombre et réservé à cet effet, à l'abri des parasiteset animaux nuisibles et où la température et l'hu-midité sont contrôlées. On doit protéger de lamême façon les aliments destinés à une consom-mation immédiate et se trouvant dans les dispo-sitifs de distribution. Les aliments employés lorsdes repas quotidiens doivent être gardés dansdes contenants à couvercle scellé qui les protè-gent de l'humidité et de la lumière, et être rem-placés fréquemment par des aliments qui sontentreposés.

Section 3.3 Qualité et entreposage des aliments, p. 49

Principe directeur n° 60

Les espèces de poissons doivent obligatoirementêtre nourries à une fréquence adéquate avec desaliments qui répondent bien à leurs besoinsnutritionnels et sont de taille convenable. Unetechnique optimale de présentation des alimentsest essentielle au bon état de santé et au bien-êtreglobal des poissons, et permet d'éviter de salirl'eau avec des restes d'aliments non consommés.

Section 3.3 Qualité et entreposage des aliments, p. 49

Principe directeur n° 61

Que les espèces de poissons soient nourriesmanuellement ou automatiquement, on doit lesobserver régulièrement pour déterminer si lepoisson réagit tel qu'il a été prévu et si les rationssont suffisantes ou excessives.

Section 3.3 Qualité et entreposage des aliments, p. 49

Principe directeur n° 62

Les aliments médicamentés ne doivent êtreadministrés que lorsqu'ils ont été prescrits par unvétérinaire et sous la supervision de celui-ci.

Section 3.5 Emploi d'aliments médicamentés, p. 51

4. Géniteurs et reproduction

Principe directeur n° 63

Les systèmes d'hébergement des géniteurs et lesconditions environnementales doivent convenirà l'espèce visée. On doit accorder une attentionparticulière aux indices environnementaux liésau maintien (ou à la manipulation) des cyclesreproductifs endogènes.

p. 52

Principe directeur n° 64

Là où c'est possible, on doit opter pour une ges-tion rationnelle du patrimoine génétique desgéniteurs. En consultation avec un vétérinaire,on doit mettre en œuvre un programme strict deprévention des maladies et de surveillance del'état de santé des géniteurs pour assurer la pro-duction d'une progéniture saine et empêcher lapropagation de maladies par les sources d'appro-visionnement en eau, les poissons ou leurs œufs.

p. 52

G. SANTÉ ET PRÉVENTIONDES MALADIES

1. Programme de santé des poissons

Principe directeur n° 65

Toutes les installations doivent obligatoirementdisposer d'un programme de suivi de l'état desanté des poissons.

p. 53

Principe directeur n° 66

Les mesures stratégiques de prévention de lamaladie doivent comprendre les éléments sui-vants : 1) une entente écrite formelle avec un pro-fessionnel de la santé des poissons (habituelle-ment un vétérinaire) responsable de la gestiondes problèmes de morbidité et de mortalité àl'installation; 2) un programme de détection et degestion des maladies et des problèmes de qualitéde l'eau liés au stress physiologique; 3) une miseen œuvre stratégique des mesures de lutte contreles maladies telles que la quarantaine, la vaccina-tion et les traitements prophylactiques; 4) un sys-tème de surveillance régulière et de signalementpour l'évaluation de l'état de santé.

Section 1.1 Prévention des maladies, p. 53

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Principe directeur n° 67

L'un des principaux volets du programme degestion sanitaire doit être le diagnostic précoce etl'identification des causes, des mécanismes et desfacteurs de stress en vue de la mise en œuvre demesures correctives appropriées.

Section 1.2 Diagnostic des maladies et identification despathogènes, p. 54

Principe directeur n° 68

Les programmes de gestion sanitaire des pois-sons doivent viser à identifier les pathogènes cli-niques et subcliniques voire opportunistes dontla présence peut résulter de facteurs de stressd'origine expérimentale.

Section 1.2 Diagnostic des maladies et identification despathogènes, p. 54

Principe directeur n° 69

On doit porter une attention particulière au suivides poissons après tout événement susceptiblede produire un stress.

Section 1.2 Diagnostic des maladies et identification despathogènes, p. 54

Principe directeur n° 70

Les procédures de manipulation ne doivent êtreexécutées que par des personnes compétentes età l'aide de techniques qui réduisent les risques deblessure. On doit s'efforcer de réduire la morbi-dité et la mortalité résultant de troubles de l'osmorégulation, d'acidose systémique et d'in-fections opportunistes des lésions cutanées pro-duites par manipulation ou traumatismes.

Section 1.3 Lésions et autres troubles, p. 54

Principe directeur n° 71

On doit prendre des mesures sanitaires pour évi-ter les interactions comportementales pouvantavoir des conséquences néfastes comme lesagressions.

Section 1.3 Lésions et autres troubles, p. 55

Principe directeur n° 72

Pour tout traitement standard, on doit établir desprocédés normalisés de fonctionnement compre-nant la définition de points limites pour les pois-sons affectés.

Section 1.3 Lésions et autres troubles, p. 55

H. PROCÉDURES EXPÉRIMENTALES

1. Manipulation et contention

Principe directeur n° 73

Les poissons doivent jeûner avant toutemanipulation.

p. 56

Principe directeur n° 74

Le personnel qui manipule les espèces de pois-sons doit avoir reçu une formation sur les métho-des à employer pour réduire les blessures et lamorbidité chez les animaux dont il a la charge.

p. 56

Principe directeur n° 75

Les poissons ne doivent être manipulés que lors-que nécessaire et le nombre des manipulationsdoivent être réduit autant que possible.

p. 56

Principe directeur n° 76

En manipulant les poissons, on doit éviter autantque possible d'endommager la barrière cutanéede mucus.

p. 56

Principe directeur n° 77

La contention et la manipulation des espèces depoissons doivent être exécutées de façon à réduireautant que possible la stimulation visuelle. Autantque faire se peut, on doit protéger les poissons dela lumière vive et des fluctuations rapides de laluminosité lors de leur contention.

p. 57

Principe directeur n° 78

De façon générale, les poissons ne doivent pasêtre maintenus hors de l'eau pendant plus de 30secondes.

p. 57

Principe directeur n° 79

Les personnes qui travaillent avec des espècesdangereuses doivent obligatoirement être for-mées à cette fin et avoir les compétences requi-ses. Les articles de premiers soins appropriés (p.ex., antivenin, trousse de premiers soins, etc.)doivent obligatoirement être à portée de la main.

Section 1.1 Contention des espèces dangereuses, p. 57

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2. Espace restreint

Principe directeur n° 80

On doit, autant que faire se peut, s'efforcer defournir aux poissons qui sont dans un espace res-treint un environnement aussi peu stressant quepossible, tout en respectant les contraintes duprotocole expérimental.

p. 58

3. Chirurgie

Principe directeur n° 81

Les interventions chirurgicales doivent être effec-tuées par des personnes ayant reçu une forma-tion adéquate.

Section 3.1 Préparation chirurgicale et désinfection de lapeau, p. 58

Principe directeur n° 82

Avant de tenter toute intervention chirurgicalesur des animaux vivants destinés à se rétablir,on doit pratiquer les techniques chirurgicales etde suture sur des objets inertes ou des spéci-mens morts afin d'acquérir les compétencesrequises.

Section 3.1 Préparation chirurgicale et désinfection de lapeau, p. 58

Principe directeur n° 83

Lors de la préparation des champs opératoires,on doit éviter d'endommager les tissus et decontaminer les blessures.

Section 3.1 Préparation chirurgicale et désinfection de lapeau, p. 58

Principe directeur n° 84

On doit porter attention aux conditions d'asep-sie, à la désinfection et à l'emploi d'instrumentsstériles afin de minimiser la contamination desplaies et de favoriser la guérison.

Section 3.1 Préparation chirurgicale et désinfection de lapeau, p. 59

Principe directeur n° 85

Pendant une intervention prolongée, la qualitéde l'eau doit être maintenue et sa charge bacté-rienne et organique doit être aussi faible que pos-sible. L'eau servant à l'anesthésie doit provenirde la même source que celle du bassin pour évi-

ter le choc dû aux différences de température, depH, d'électrolytes, etc.

Section 3.2 Qualité de l'eau pendant la chirurgie, p. 59

Principe directeur n° 86

On doit utiliser des anesthésiques dans les expé-riences pour lesquelles on prévoit l'occurrence destimuli nocifs et dans les cas où les manipula-tions seront importantes et longues et dont onpeut raisonnablement présumer qu'il en résul-tera traumatisme et effets physiologiques néga-tifs pour les poissons.

Section 3.3 Anesthésie, p. 59

Principe directeur n° 87

On doit choisir les anesthésiques selon la pré-visibilité documentée dans la littérature deleurs effets, tels que l'immobilisation, l'analgé-sie et la rapidité d'induction et de récupération;on doit également s'assurer qu'ils offrent unebonne marge de sécurité pour les animaux et lesmanipulateurs.

Section 3.3 Anesthésie, p. 60

Principe directeur n° 88

Comme les effets d'un anesthésique peuventvarier selon les caractéristiques locales de l'eau,l'espèce considérée, le stade du cycle vital et lataille du poisson, on doit tester ces substancessur un échantillon de quelques individus quelleque soit l'application envisagée.

Section 3.3 Anesthésie, p. 60

Principe directeur n° 89

Le personnel travaillant avec des agents anesthé-siques sur des poissons doit avoir reçu une for-mation adéquate et porter des vêtements de pro-tection individuelle.

Section 3.3 Anesthésie, p. 60

Principe directeur n° 90

Les incisions doivent éviter la ligne latérale etsuivre l'axe longitudinal du corps du poisson.

Section 3.5 Incisions, p. 61

Principe directeur n° 91

De façon générale, pour fermer les incisions dansla peau des poissons, on doit se servir de mono-filaments résistants, inertes et non hygroscopi-ques ainsi que d'aiguilles atraumatiques.

Section 3.6 Techniques et matériaux de suture, p. 61

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Principe directeur n° 92

En laboratoire et le cas échéant sur le terrain, lespoissons doivent être attentivement surveillésaprès la chirurgie.

Section 3.8 Soins postopératoires, p. 62

Principe directeur n° 93

Les poissons doivent être protégés partiellementou totalement des interactions intraspécifiquesdans les bassins, et placés dans des conditionsqui conviennent à l'espèce.

Section 3.8 Soins postopératoires, p. 63

Principe directeur n° 94

Les coûts et les avantages de l'emploi d'antibioti-ques à titre prophylactique après l'interventionchirurgicale doivent être soigneusement examinés.

Section 3.8 Soins postopératoires, p. 63

Principe directeur n° 95

Dans le protocole expérimental, et lorsqu'ongarde des groupes sociaux de poissons qui récu-pèrent, on doit tenir compte des facteurs sociauxtels que les différences de taille, la capacité dupoisson à se nourrir ou à empêcher les autres des'alimenter et les comportements agonistiques.

Section 3.8 Soins postopératoires, p. 63

4. Administration des composés etdispositifs par diverses voiesd'administration

Principe directeur n° 96

Si, pour un traitement, l'on prévoit administrerun composé par voie orale, le volume de la dosene doit pas dépasser 1 % du poids corporel del'animal (1 mL/100 g).

Section 4.2 Voie orale, p. 64

Principe directeur n° 97

Lorsqu'on effectue une injection, on doit prendresoin d'introduire l'aiguille dans les espacessitués entre les écailles. Les injections intramus-culaires peuvent être faites dans les gros musclesabdominaux et épiaxiaux dorsaux, tout en pre-nant soin d'éviter la ligne latérale et les vais-seaux sanguins ventraux. Lorsqu'on effectueune injection intrapéritonéale (IP), on doit éviterde pénétrer dans les viscères abdominaux parceque les substances qui provoquent une inflam-

mation peuvent mener à la formation de plaquesd'adhésion.

Section 4.3 Injection, p. 64

Principe directeur n° 98

Les implants doivent être biocompatibles etaseptiques et ils doivent être mis en place à l'aidede techniques stériles.

Section 4.4 Implants, fenêtres et bioréacteurs, p. 64

5. Étiquetage et marquage

Principe directeur n° 99

Les chercheurs doivent obligatoirement s'effor-cer de réduire autant que possible tous les effetsnéfastes des procédures de marquage et d'étique-tage sur le comportement, la physiologie ou letaux de survie des animaux étudiés. Lorsque ceseffets sont inconnus, on doit effectuer une étudepilote.

p. 65

Principe directeur n° 100

On ne doit recourir aux techniques de marquagequi causent des lésions significatives aux tissus(p. ex., marquage à chaud, tatouage ou découpede nageoires importantes) qu'après avoir démon-tré à un comité de protection des animaux qued'autres méthodes ne permettent pas d'obtenirles résultats recherchés.

Section 5.1 Marquage des tissus, p. 65

6. Prélèvement de liquides organiques

Principe directeur n° 101

On doit mettre les poissons sous sédatif ou sousanesthésie pour les immobiliser dans les cas deprélèvement ou de canulation. Il ne faut pasoublier que la contention et l'anesthésie peuventaffecter les paramètres physiologiques tels queles taux d'hormones et de glucose dans le sang.

p. 66

8. Points limites et critèresd'euthanasie précoce

Principe directeur n° 102

Dans la mesure où cela est réalisable, les cher-cheurs doivent éliminer, atténuer ou réduire la

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douleur et la détresse conformément aux bonnespratiques scientifiques.

Section 8.1 Reconnaissance de la « douleur », de la« détresse » et du « stress », p. 68

Principe directeur n° 103

Un point limite doit être défini dans le cas desétudes susceptibles de produire de la douleur oude la détresse chez l'animal. Une étude pilotedoit être faite afin d'identifier les signes cliniquesdevant servir de point limite et de déterminer lemode de surveillance approprié des animaux.

Section 8.2 Choisir un point limite approprié, p. 68

Principe directeur n° 104

Avant d'effectuer une étude impliquant despoints limites précoces prélétaux prédéfinis, ondoit dresser une liste de paramètres qui favori-sent une évaluation objective de l'état de santé del'animal.

Section 8.2 Choisir un point limite approprié, p. 69

Principe directeur n° 105

Dans toute étude où l'on s'attend à une morbiditéet à une mortalité, les critères d'euthanasie pré-coce doivent être clairement définis.

Section 8.2 Choisir un point limite approprié, p. 69

9. Surveillance

Principe directeur n° 106

Selon la nature de l'étude et le moment de lamorbidité, la surveillance doit être effectuée aumoins une fois par jour. La fréquence de surveil-lance doit permettre le retrait des poissons avantque ne survienne une morbidité grave. On doitaccroître la fréquence de surveillance lorsqu'ons'attend à une mortalité élevée.

p. 69

10. Modalités de renforcement négatif

Principe directeur n° 107

On doit effectuer des études pilotes et desrecherches documentaires pour déterminerquelle est la méthode la moins invasive permet-tant d'obtenir une réponse reproductible dansles expériences de renforcement négatif chez lesespèces de poissons.

p. 70

11. Exercice jusqu'à épuisement

Principe directeur n° 108

Les études sur les espèces de poissons qui pré-voient l'activité de nage forcée jusqu'à l'épuise-ment, souvent conjointement avec un renforce-ment négatif, doivent être rigoureusementconformes aux principes directeurs concernant laréduction de la détresse chez les animaux. Lesespèces de poissons employés dans les expérien-ces d'exercice jusqu'à l'épuisement doivent fairel'objet d'une surveillance continue.

p. 70

12. Milieux extrêmes

Principe directeur n° 109

Dans les études portant sur l'exposition des pois-sons à des milieux extrêmes, le point limite leplus précoce possible doit être choisi.

p. 70

13. Poissons génétiquement modifiés

Principe directeur n° 110

Chez les espèces de poissons génétiquementmodifiés, il peut y avoir des changements phy-siologiques et anatomiques résultant de la modi-fication de leur génome, de sorte que ces ani-maux doivent faire l'objet d'une surveillanceétroite.

p. 71

Principe directeur n° 111

On ne doit absolument pas permettre l'introduc-tion des poissons génétiquement modifiés dansl'alimentation ou dans la chaîne alimentairehumaine ou animale, à moins de leur avoir faitsubir une évaluation de sécurité complète et queSanté Canada et l'Agence canadienne d'inspec-tion des aliments aient émis une autorisationpour leur vente, leur fabrication ou leur importa-tion comme aliment destiné à la consommationhumaine ou animale.

p. 71

I. EUTHANASIE

Principe directeur n° 112

Lorsque c'est possible, l'euthanasie des poissonsdoit se faire en deux étapes, soit l'anesthésie ini-

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tiale jusqu'à la perte d'équilibre, puis la mise enœuvre d'une méthode physique ou chimiqueprovoquant la mort cérébrale.

p. 72

Principe directeur n° 113

Si on emploie une technique physique poureuthanasier des poissons, elle doit entraîner ladestruction des tissus du cerveau par décérébra-tion ou par écrasement du cerveau.

p. 72

J. DEVENIR DES POISSONSAPRÈS L'ÉTUDE

1. Consommation des poissons

Principe directeur n° 114

Avant la mise à mort, les poissons destinés à laconsommation et auxquels on a administré dessédatifs ou des anesthésiques doivent être gardéspendant le délai de retrait indiqué.

p. 73

2. Remise en liberté de poissons enmilieu naturel

Principe directeur n° 115

De façon générale, les espèces de poissons ayantservi à la recherche et qui ont été maintenues encaptivité ne doivent absolument pas être relâ-chées en milieu naturel. La remise en liberté enmilieu naturel n'est permise qu'avec un permisapproprié en vertu du Règlement de pêche (dis-positions générales) ou des règlements provin-ciaux ou territoriaux de même nature.

p. 73

4. Transfert de poissons entreles installations

Principe directeur n° 116

Avant de transférer des poissons d'une installationà une autre, on doit effectuer une évaluation deleur état de santé. Toutes les approbations et tousles permis réglementaires pertinents doivent obli-gatoirement avoir été obtenus avant le transfert.

p. 73

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CPA Lors de la rédaction des lignes directrices du CCPA

sur : le soin et l'utilisation des poissons en recherche,en enseignement et dans les tests, la principale diffi-culté que nous avons rencontrée a été la grandevariété d'espèces de poissons utilisées auCanada, la diversité de leurs habitudes, de leurscomportements, de leur cycle vital, de leursbesoins environnementaux ainsi que des exigen-ces relatives à leur soin. De plus, on ne disposeque de peu d'informations scientifiques permet-tant de définir les meilleures conditions de bien-être de ces animaux. Certes, les stratégies d'éle-vage ainsi que les exigences environnementaleset relatives à la qualité de l'eau ont fait l'objet detrès nombreuses recherches, mais ces travauxvisaient généralement à déterminer les condi-tions d'optimisation de la production en aquacul-ture et non l'amélioration du bien-être des pois-sons, et ils n'abordaient généralement pas laquestion de la différence entre tolérance et préfé-rence (Fisher, 2000).

Un aspect qui revêt une importance certainedans ces lignes directrices est la mortalité natu-relle élevée des jeunes poissons des espèces dontla stratégie de survie à l'état sauvage passe par lagénération d'une progéniture importante. Enoutre, même chez les espèces ayant habituelle-ment un taux de survie élevé, de nombreusespopulations expérimentales comptent des indivi-dus qui n'atteindront pas l'âge adulte même dansles meilleures conditions environnementales.Dans certains cas, une approche du bien-être fon-dée sur la population (ou un groupe de poissonsà l'étude) peut être appropriée, mais les indivi-dus qui ont peu de chance de survivre devraientêtre euthanasiés aussitôt qu'ils ont été identifiés.

Un autre point a été pris en compte dans cetouvrage, à savoir que le public accepte globale-ment les méthodes de mise à mort qui sontactuellement pratiquées lors de la récolte depoissons sauvages et dans la pratique de la pêcherécréative. De façon générale, le public sembleenclin à accepter ces méthodes de mise à mortpour la production alimentaire, mais non dansles activités de recherche. Les auteurs de ceslignes directrices reconnaissent qu'en recherche,en enseignement et dans les tests, on accorde

plus d'attention au bien-être individuel des ani-maux, y compris des poissons, que ce qui estgénéralement accepté dans les activités derécolte commerciale ou de production animalepour l'alimentation. On reconnaît cependant que,dans certains cas, les chercheurs peuvent se pro-curer des poissons auprès de personnes prati-quant une récolte commerciale ou récréative etqu'ils ont peu d'influence sur les méthodes decapture alors employées.

Les présentes lignes directrices visent les pois-sons maintenus en captivité dans des installa-tions à des fins de recherche, d'enseignement etde tests ainsi que ceux qui sont étudiés dans leurhabitat naturel.

1. Définition du terme « poisson »

Aux fins de ces lignes directrices, les poissonssont définis comme étant les membres des genresde poissons osseux et cartilagineux (classes desChondrichtyens [poissons cartilagineux], desAgnathes et des Ostéichtyens [poissons osseux]).Les présentes lignes directrices ne couvrent pasles œufs, les embryons et les larves de poissonsqui sont encore exclusivement tributaires de leurvitellus. De plus, le système de surveillance duCCPA exclut les invertébrés (sauf les céphalopo-des), mais le Conseil encourage les institutions àpromouvoir le respect à l'égard de ces animauxen s'assurant que la qualité des installations degarde en captivité et de soin est équivalente àcelle spécifiée dans les normes qui s'appliquentaux poissons.

2. Objet des lignes directricessur le soin et l'utilisation des poissons

L'emploi des poissons comme sujets expérimen-taux a connu une forte croissance au cours desdeux dernières décennies sous l'effet du dévelop-pement rapide de l'industrie de l'aquaculture, del'utilisation exigée des poissons comme indica-teurs des modifications de l'environnement, etparce que ces espèces ont remplacé les mammifè-

B. INTRODUCTION

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res en recherche biomédicale, pharmacologiqueet génétique (DeTolla et al., 1995; Fabacher etLittle, 2000). On ne vise pas à décourager la ten-dance actuelle, soit l'utilisation de poissonscomme sujets expérimentaux dans des travauxde recherche en remplacement des mammifèresauparavant utilisés. Cependant, il faut aussireconnaître que les poissons ont la capacité depercevoir les stimuli nocifs. Les stimuli nocifssont ceux qui endommagent ou qui peuventendommager les tissus normaux, par exemple lapression mécanique, les températures extrêmeset les substances chimiques corrosives. La ques-tion de savoir si les poissons ont ou non la capa-cité de ressentir les effets néfastes habituellementassociés à la douleur chez les mammifères faitl'objet de nombreux débats dans la littératurescientifique (FAWC, 1996; FSBI, 2002; Rose, 2002;Braithwaite et Huntingford, 2004). Pourtant, lespoissons peuvent avoir des réponses comporte-mentales, physiologiques et hormonales à desfacteurs de stress, y compris à des stimuli nuisi-bles, qui peuvent nuire à leur bien-être. Autantles présentes lignes directrices appuient le rôlede précurseur joué par le Canada dans la recher-che sur les poissons, autant elles veillent à ce quele bien-être de ces poissons soit sérieusement prisen compte lors de leur utilisation à des fins derecherche, d'enseignement et de tests, sachantque la science ne peut que bénéficier de l'amélio-ration du bien-être des animaux.

3. Aperçu des aspects éthiques

Principe directeur n° 1

Les poissons employés en recherche, enenseignement et dans les tests doivent obli-gatoirement être traités avec autant de res-pect que les autres espèces de vertébrés.

Le système de surveillance du CCPA pour les ani-maux utilisés en recherche, en enseignement etdans les tests se fonde sur les principes d'unescience conforme à l'éthique, c.-à-d. sur les « troisR » de Russell et Burch (Russell et Burch, 1959) :réduction, remplacement et raffinement. Ces prin-cipes sont exposés dans la politique du CCPA sur :les principes régissant la recherche sur les animaux(CCPA, 1989). Cette politique vise toutes les espè-ces couvertes par le système du CCPA, c.-à-d. l'en-semble des vertébrés et les céphalopodes.

De plus, le système du CCPA se situe dans uneperspective de « responsabilité morale » enmatière d'utilisation des animaux en science,comme cela est expliqué dans le module 2 dutronc commun du programme de formation desutilisateurs d'animaux d'expérimentation (L'éthi-que et l'expérimentation animale) (www.ccac.ca/fr/CCAC_Programs/ETCC/Module02/toc.htm).

3.1 Principes des « trois R »Selon la politique du CCPA sur : les principes régis-sant la recherche sur les animaux (CCPA, 1989), cesont les comités de protection des animaux(CPA) locaux qui ont la responsabilité de veillerà ce que les chercheurs n'utilisent des poissonsque s'ils ont tenté en vain, par tous les moyenspossibles, de trouver un modèle non animal.

Comme pour ce qui est des autres espèces cou-vertes par le système du CCPA, les chercheursqui utilisent des poissons doivent choisir lesméthodes les plus conformes à l'éthique et utili-ser le plus petit nombre d'animaux permettantd'obtenir des données valides. Pour ce faire, ilsdevront adopter une bonne stratégie de recher-che, à savoir : identification d'expériences clésdéterminant si un axe de recherche donné vaut lapeine d'être suivi; recours à des études pilotes;progression graduelle allant d'expériences invitro à des expériences in vivo là où cela est possi-ble; et accroissement progressif des stimuli àl'étude, là où c'est possible (Balls et al., 1995). Leschoix du nombre d'animaux et des espècesnécessaires dépendent de la question à l'étude.Les études de terrain, d'aquaculture et de labora-toire nécessitent des modèles statistiques diffé-rents; de façon générale, les études de terrain etla production en aquaculture exigent l'utilisationd'un plus grand nombre d'animaux. Dans cha-que type d'étude, le nombre de poissons utilisésdépend également du stade du cycle vital danslequel ils se trouvent. Les études portant sur lespremiers stades du cycle de vie nécessitent habi-tuellement un plus grand nombre d'individus.Dans tous les cas, les études devraient êtreconçues pour limiter autant que possible le nom-

Le premier principe directeur des lignes directrices du CCPA sur : la formation des utilisateurs d'animaux dans les institutions (CCPA, 1999a) se lit comme suit : «Les institutions doivent s'efforcer par le biais de leurs programmes de formation de cultiver le respect de la vie animale».

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bre d'animaux utilisés. Heffner et al. (1996) etFesting et al. (2002) commentent le traitement deséchantillons et des unités expérimentales. Onencourage les chercheurs à consulter un statisti-cien pour mettre sur pied un dispositif expéri-mental dont l'efficacité statistique permettra d'at-teindre les objectifs de recherche (Nickum et al.,2004).

Selon la politique du CCPA sur : les principes régis-sant la recherche sur les animaux (CCPA, 1989), ilest obligatoire de se conformer aux principessuivants :

• l'entretien des animaux doit viser à leur confé-rer le meilleur état de santé et le meilleur bien-être possible, dans la mesure des exigencesimposées par le protocole expérimental;

• on ne doit pas infliger aux animaux une dou-leur ou une détresse qui peut être évitée et quin'est pas rendue nécessaire par la nature duprotocole;

• des experts doivent confirmer la valeurpotentielle de toute étude portant sur des ani-maux, y compris les poissons (par ex., lemérite scientifique de la recherche, voir lapolitique du CCPA sur : l'importance de la révi-sion indépendante par les pairs du mérite scienti-fique des projets de recherche faisant appel à l'uti-lisation des animaux (CCPA, 2000a); la valeurpédagogique pour l'enseignement; et la perti-nence de la méthodologie pour obtenir desrésultats de tests conformément aux exigen-ces réglementaires en vigueur);

• si la douleur ou la détresse se révèle être unecomposante justifiée de l'étude, l'intensité et ladurée doivent en être réduites au minimum; et

• s'il est observé qu'un animal ressent une dou-leur ou une détresse grave et impossible àsoulager, on devrait le mettre à mort immé-diatement par une méthode d'euthanasieapprouvée.

Pour que les principes ci-dessus soient respectés,il faut que les poissons reçoivent des soins demême qualité que les autres animaux visés par lesystème du CCPA. Les lignes directrices duCCPA se fondent sur deux grandes idées fonda-mentales en matière d'éthique : maximiser le

bien-être et minimiser la douleur et (ou) ladétresse des animaux. Tout facteur qui perturbel'équilibre physiologique normal de l'animal a uneffet sur l'étude en cours, et devrait donc êtreévité ou réduit autant que possible pour des rai-sons tant scientifiques qu'éthiques, à moins quece facteur ne constitue lui-même l'objet de larecherche.

Il existe un très grand nombre d'espèces de pois-sons, chacune ayant ses propres caractéristiquesanatomiques, physiologiques et comportementa-les. Les chercheurs et le personnel chargé dessoins aux animaux doivent donc se familiariseravec les caractéristiques de l'espèce proposéepour s'assurer que des installations et des procé-dures d'entretien appropriées soient prêtes avantl'arrivée des animaux.

4. Responsabilités

Les responsabilités des chercheurs, des comitésde protection des animaux (CPA) et des vétéri-naires sont définies dans cette partie; les cher-cheurs et les membres des CPA trouveront néan-moins dans tout le document des informationsplus détaillées qui leur seront utiles pour assu-mer ces responsabilités.

4.1 Responsabilités des chercheurs

4.1.1 Protocoles prévoyant l'utilisationde poissons

Principe directeur n° 2

Les projets qui prévoient l'utilisation de pois-sons en recherche, en enseignement ou dansles tests doivent faire l'objet d'un protocole,qui doit être approuvé par un comité de protec-tion des animaux avant le début des travaux.

Les chercheurs ont la responsabilité d'obtenirl'approbation du CPA avant de commencer touttravail sur des animaux. Pour plus de détails surles renseignements qui devraient figurer dans unprotocole à soumettre à un CPA, voir les lignesdirectrices sur : la révision des protocoles d'utilisationd'animaux d'expérimentation (CCPA, 1997a) et lapolitique du CCPA sur : le mandat des comités de pro-tection des animaux (CCPA, 2000b) ou les versionsplus récentes de ces documents. Les chercheursqui se procurent des poissons en milieu naturelou qui effectuent des études de terrain doivent

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également consulter les lignes directrices du CCPAsur : le soin et l'utilisation des animaux sauvages,paragraphe B 3.1.1.1, Protocoles prévoyant l'utili-sation d'animaux sauvages (CCAC, 2003a).

Lorsqu'ils travaillent à l'étranger, les chercheurscanadiens sont assujettis par défaut aux lignesdirectrices en vigueur au Canada ainsi qu'à lalégislation et à la réglementation régissant lessoins aux animaux dans le pays où ils effectuentleurs travaux. Cela s'applique également aux pro-jets de recherche en collaboration, que les travauxse déroulent au Canada ou dans un autre pays(voir la politique du CCPA sur : les projets d'étudeimpliquant deux institutions ou plus et faisant appel àl'utilisation des animaux [CCPA, 2003b]).

4.1.2 Études et activités nécessitantl'établissement de protocoles

4.1.2.1 Travaux nécessitant l'établissementde protocoles et l'inclusion dans lesinventaires d'utilisation des animaux

Les présentes lignes directrices contiennent desrecommandations s'adressant aux chercheurs quiutilisent des poissons. Ces animaux doivent êtretraités conformément à l'éthique, qu'ils fassentl'objet ou non d'un protocole d'utilisation desanimaux ou qu'ils figurent ou non dans uninventaire.

L'établissement d'un protocole et l'inclusion dansles inventaires d'utilisation des animaux sontobligatoires dans les cas suivants (Fiche d'utilisa-tion des animaux d'expérimentation du CCPA,voir Présentation des données d'utilisation desanimaux, (www.ccac.ca/fr/CCAC_Programs/Assessment/AUDFen.htm) :

• maintien de poissons vivants en captivité,quelle que soit la durée de celle-ci (mêmequelques heures) à des fins de recherche, d'ex-position, d'enseignement ou de tests;

• prélèvement d'échantillons avec mise à mortdes poissons sur le terrain à des fins derecherche, d'enseignement ou de tests nonconventionnels;

• capture, échantillonnage ou autre type demanipulation et remise en liberté des pois-sons à des fins de recherche, d'enseignementou de tests; et

• poissons génétiquement modifiés.

4.1.2.2 Travaux ne nécessitant pas l'établis-sement de protocoles ou l'inclusiondans les inventaires d'utilisation des animaux

Pour les activités suivantes, l'établissement deprotocoles et l'inclusion dans les inventaires d'uti-lisation des animaux ne sont pas obligatoires :

• œufs, embryons et larves de poissons quisont encore exclusivement tributaires de leurvitellus;

• poissons d'origine sauvage ou provenantd'élevage non destinés à des travaux derecherche, mais dont la reproduction est assezbien connue pour qu'on la considère commeordinaire;

• observation de poissons sur le terrain en l'ab-sence de toute manipulation ou de toutdérangement;

• décompte de poissons dans des installationstelles que des barrières et des trappes decomptage;

• échantillonnage de poissons après mise àmort en vertu d'un mandat gouvernementalou d'un autre mandat réglementaire dans lecadre de procédures d'inspection établies, demesure de l'abondance et d'autres paramètresdémographiques pour l'évaluation des stockset la surveillance ordinaire des maladies oudes taux de contamination et de toxines; et

• poissons déjà tués à des fins établies pourl'aquaculture ou la pêche commerciale.

Principe directeur n° 3

Avant de pouvoir travailler sur des poissons,les chercheurs, le personnel technique et lesétudiants diplômés doivent obligatoirementavoir reçu une formation adéquate et leurscompétences doivent avoir été évaluées.

Selon les lignes directrices du CCPA sur : la forma-tion des utilisateurs d'animaux dans les institutions(CCPA, 1999a), les chercheurs et les étudiants doi-vent satisfaire aux exigences de formation concer-nant l'utilisation des poissons en recherche, c.-à-d.

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avoir terminé les éléments du tronc commun duPlan de cours recommandé pour un programme insti-tutionnel de formation destiné aux utilisateurs d'animaux (CCPA, 1999b) ainsi que la formationpratique pertinente. Ici, les « étudiants » sont lesétudiants diplômés; les étudiants non diplômésdevraient être supervisés par une personnedûment qualifiée. Sur le site Internet du CCPA(www.ccac.ca/fr/CCAC_Programs/CCAC_Programs_ETC.htm), on trouvera d'autres rensei-gnements sur les cours à l'intention des cher-cheurs appelés à utiliser des poissons comme ani-maux de recherche. Pour avoir les compétencesnécessaires à l'exécution des procédures, les utili-sateurs d'animaux doivent suivre tous les cinqans une formation d'appoint et suivre au besoinune formation supplémentaire.

Principe directeur n° 4

Les chercheurs doivent connaître les règle-ments de santé et de sécurité au travail enmatière de protection du personnel contre lesdangers physiques et biologiques connus ouprésumés, et ils doivent obligatoirement s'yconformer.

Comme tous les autres laboratoires, les installa-tions de soin aux animaux (y compris les instal-lations aquatiques) doivent être dotées d'unprogramme de santé et sécurité au travail. Tousles employés travaillant dans l'installation doi-vent connaître les exigences des législationsfédérale et provinciales/territoriales ainsi queles règlements municipaux. Au chapitre VIII duManuel sur le soin et l'utilisation des animaux d'ex-périmentation (CCPA, 1993a), on trouvera d'au-tres détails concernant la santé et la sécurité autravail.

Principe directeur n° 5

Les chercheurs doivent connaître les risquespotentiels liés à la présence d'agents de zoo-noses chez les poissons.

On trouvera un survol des agents de zoonoses àl'Annexe B de ce document.

4.2 Responsabilités du comité deprotection des animaux

Pour plus de détails sur les rôles et les responsa-bilités des comités de protection des animaux(CPA) des institutions, on devrait consulter le

mandat des comités de protection des animaux(CCPA, 2000b). En particulier, les CPA sont res-ponsables de l'examen de toutes les étudesmenées par les chercheurs relevant de leur insti-tution, que les travaux soient effectués à l'interneou ailleurs. Les CPA devraient veiller à ce quetous les animaux reçoivent des soins appropriésà tous les stades de leur cycle de vie et dans tou-tes les situations expérimentales. Ils ont la res-ponsabilité de s'assurer que les installations oùsont hébergés les animaux sont gérées de façonappropriée. En particulier, les CPA doivent véri-fier qu'une personne a clairement été désignéecomme responsable du soin des animaux et de lagestion des installations, et que cette personneest également membre du CPA. De plus, lesmembres du CPA doivent visiter les installationsd'hébergement des animaux et les endroits où onutilise régulièrement des animaux pour mieuxcomprendre les travaux qui sont effectués dansleur institution.

Les CPA ont la charge de s'assurer qu'un vétéri-naire est disponible pour prodiguer des soins àtous les animaux qui servent à des fins expéri-mentales dans l'institution.

4.3 Rôle du vétérinaireLe CCPA se réfère à la Déclaration del'ACMAL/CALAM sur les normes de soins vétéri-naires (ACMAL/CALAM, 2004) comme normecanadienne sur le rôle et les responsabilités duvétérinaire dans une institution où l'on utilisedes animaux pour la recherche, l'enseignementou des tests, et le CCPA évalue les participants àson programme à la lumière de ce document. Onrecommande que les vétérinaires qui travaillentdans les institutions avec de grandes populationsde poissons reçoivent une formation spécialiséeen gestion sanitaire des poissons destinés à larecherche, à l'enseignement ou aux tests.

5. Réglementations et politiquesgouvernementales surl'utilisation des poissons

Principe directeur n° 6

Toute personne faisant l'acquisition de pois-sons, les transportant ou effectuant unerecherche sur les poissons doit obligatoire-ment connaître la réglementation et les poli-tiques pertinentes internationales, fédérales

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Il est important de communiquer avec les orga-nismes réglementaires nommés ci-dessous pours'assurer de la conformité de tout projet avec laréglementation en vigueur.

5.1 Échelon internationalÀ l'échelon international, il existe divers codes,accords et conventions concernant les introduc-tions et les transferts d'organismes aquatiques.Les exigences pertinentes sont habituellementreflétées dans la réglementation nationale. Parconséquent, en ce qui concerne les activités qui sedéroulent au Canada ou qui relèvent autrementde la législation du Canada, une vérificationeffectuée auprès des autorités canadiennes com-pétentes et dans le respect du droit canadiendevrait suffire à assurer la conformité avec lesnormes internationales. Suivent ci-après quel-ques exemples d'accords, de conventions et decodes internationaux :

Convention sur la diversité biologique (CDB)

• Signée et ratifiée par le Canada en 1992, laCDB définit les obligations d'ordre généralrelatives à la protection de la biodiversité.Parmi les catégories de programmes relevantde la CBD, on trouve la biodiversité marine etcôtière et la biodiversité des eaux douces.www.biodiv.org/convention/articles.asp

Convention sur le commerce international des espècesde faune et de flore sauvages menacées d'extinction(CITES)

• La CITES, en vigueur depuis 1975, regroupe167 pays membres (en 2005) dont le Canada.Les pays membres interdisent le commerced'espèces menacées d'extinction et réglemen-tent et surveillent le commerce des autresespèces qui pourraient devenir menacéesd'extinction. La CITES vise non seulement lesanimaux vivants, mais également leurs par-ties, ce qui inclut tous les types d'échantillonsbiologiques (peau, poils, os/arêtes, sang,sérum, etc.). www.cites.org/fra/index.shtml

Code de conduite pour les introductions et les trans-ferts d'organismes marins

• Dans le but d'effectuer une synthèse interna-tionale, le Conseil international pour l'explora-tion de la mer (CIEM) demande d'être avisé àl'avance de tout projet d'introduction pouvantaffecter des plans d'eau partagés. www.ices.dk/reports/general/2004/ICESCOP2004.pdf

Code sanitaire international pour les animaux aquati-ques (pour les poissons, les mollusques et les crustacés)

• Pour faciliter le commerce international,l'Office international des épizooties s'appuiesur ce code (mis à jour tous les deux ans) quidéfinit les exigences sanitaires minimalesvisant à éviter la propagation des maladies desanimaux aquatiques. www.oie.int/fr/normes/fr_acode.htm

Accord sur l'application de mesures sanitaires etphytosanitaires (SPS)

• Ce document définit les règles convenuespour l'Accord général sur les tarifs douanierset le commerce (GATT) et l'Organisation mon-diale du commerce (OMC) en ce qui concernela mise en œuvre de mesures sanitaires et phy-tosanitaires (SPS) dans le commerce interna-tional. www.wto.org/french/tratop_f/sps_f/spsagr_f.htm

Accord de libre-échange entre le Canada et les États-Unis (ALÉ) et Accord de libre échange nord-améri-cain (ALÉNA)

• Ces accords définissent les mesures sanitai-res et phytosanitaires jugées acceptablespour le commerce entre le Canada, les États-Unis et le Mexique. www.nafta-sec-alena.org/DefaultSite/index_f.aspx?ArticleID=309

Commission nord-américaine (CNA) (Canada etÉtats-Unis) de l'Organisation pour la conservationdu saumon de l'Atlantique Nord (OSCAN)

• La CNA établit des protocoles d'introductionet de transfert de salmonidés sur la côte atlan-tique. www.nasco.int

Commission mixte internationale

• Cette commission prévient et résout les litigesentre les États-Unis et le Canada en vertu duTraité des eaux limitrophes internationales de

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1909. En particulier, la Commission se fondesur des demandes d'approbation de projetstouchant les eaux frontalières et transfronta-lières, et elle peut en réglementer l'exécution.www.ijc.org/fr/accueil/main_accueil.htm

Organisation pour la coopération et le développementéconomiques (OCDE)

• L'OCDE a élaboré des lignes directrices expé-rimentales pour la santé humaine et la santéenvironnementale. Les chercheurs qui effec-tuent des études pour obtenir des données àsoumettre en vue d'une acceptation régle-mentaire doivent s'adresser à EnvironnementCanada ou à Santé Canada pour s'assurer dela conformité de leurs travaux avec les lignesdirectrices de l'OCDE qui sont en vigueur.www.oecd.org/home/0,2605,fr_2649_201185_1_1_1_1_1,00.html

5.2 Gouvernement fédéralPêches et Océans Canada (MPO) est responsablede l'administration de la Loi sur les pêches et de laLoi sur les océans, et son ministre est responsabledes organismes aquatiques en vertu de la Loi surles espèces en péril. Les responsabilités relatives auxprogrammes du MPO comprennent, sans y êtrelimitées, la gestion des pêcheries commerciales,récréatives et autochtones et la protection deshabitats de pêcheries (ce qui inclut la réglementa-tion des déplacements et des introductions depoissons) ainsi que la protection et le rétablisse-ment des espèces aquatiques en danger de dispa-rition. Certaines sections des articles de la Loi despêcheries (p. ex., Art. 36) concernant la préventionde la pollution sont administrées par Environ-nement Canada (pour plus de renseignements,voir la section H.7. Emploi d'agents pathogènesinfectieux, de substances tumorigènes ou mutagè-nes et de composés toxiques et nocifs). Bien que lagestion des pêcheries soit une responsabilité fédé-rale, les eaux intérieures font l'objet de certainsaccords de délégation avec plusieurs provinces.

Il est interdit de capturer ou de prélever des pois-sons sans un permis délivré par l'organisme deréglementation compétent. Les chercheurs quisouhaitent capturer des poissons à des fins derecherche, d'enseignement ou de tests doiventcommuniquer avec le bureau du MPO de leurlocalité qui leur indiquera les conditions d'obten-tion d'un permis dans leur région.

Le MPO administre également le Règlement sur laprotection de la santé des poissons (RPSP) en vertude la Loi sur les pêches du Canada. L'objet du RPSPest de réduire les risques d'introduction ou depropagation de certaines maladies. L'obtentiond'un permis est obligatoire pour la remise enliberté de poissons vivants dans tout habitat ou letransfert de poissons vivants à destination de toutélevage. Il est important que toute personne sou-haitant importer ou transporter des poissonscommunique avec le MPO pour obtenir des avissur les exigences réglementaires pertinentes.

Le Canada est maintenant doté d'un Code nationalsur l'introduction et le transfert d'organismes aquati-ques (Pêches et Océans Canada, 2003) qui couvretoutes les espèces de poissons, de mollusques, decrustacés et d'échinodermes et autres inverté-brés. Ce document résulte d'un accord entre lesgouvernements fédéral, provinciaux et territo-riaux (signé par le Conseil canadien des minis-tres des Pêches et de l'Aquaculture en 2003); il apour objet d'alléger les procédures d'approbationdes introductions et des transferts, qui sont effec-tuées par des comités formés à cette fin dans cha-que province et territoire du Canada. Le coderégit la mise en œuvre de divers règlements fédé-raux et provinciaux. Dans chaque localité, ondoit communiquer avec les bureaux régionauxdu MPO et des gouvernements provinciaux outerritoriaux compétents pour déterminer quellessont les exigences relatives aux demandes et àl'approbation d'introductions de poissons dansles habitats correspondants ou de transferts depoissons dans des installations d'élevage.

La Loi sur la protection d'espèces animales ou végéta-les sauvages et la réglementation de leur commerceinternational et interprovincial (WAPPRIITA) est la loi habilitante de la CITES au Canada.L'importation et l'exportation de tout animal (ycompris tout poisson) figurant sur la liste de laCITES doit faire l'objet d'un permis de la CITESdélivré par le Service canadien de la faune (SCF)d'Environnement Canada en vertu de la WAP-PRIITA, et également du permis d'importationou d'exportation pertinent délivré par l'agenceprovinciale ou territoriale chargée de la faune.

La WAPPRIITA confère le pouvoir de protégerles écosystèmes du Canada de l'introductiond'espèces nuisibles envahissantes répertoriées enrendant obligatoire l'obtention de permis, et elleinterdit de transporter un animal ou une plante

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d'une province ou d'un territoire à un autre ou del'exporter d'une province ou d'un territoire sansavoir obtenu les permis provinciaux et territo-riaux pertinents.

Le Comité sur la situation des espèces en péril auCanada (COSEPAC) élabore et garde à jour une liste nationale des espèces canadiennes enpéril en s'appuyant sur les meilleures donnéesscientifiques disponibles (www.cosewic.gc.ca). LeCOSEPAC regroupe des représentants des orga-nismes suivants : ministères de la faune des 13provinces et territoires du Canada, sociétés etministères fédéraux touchant à la faune, y comprisle Service canadien de la faune (qui assure lesecrétariat), Parcs Canada, MPO et Musée cana-dien de la nature ainsi que trois organismes nongouvernementaux de protection de l'environne-ment. Les juridictions provinciales et territorialesconcernées ont la responsabilité de prendre lesmesures appropriées pour lutter contre les mena-ces et les facteurs limitants qui mettent une espèceen péril sur leur territoire. Le gouvernement fédé-ral s'acquitte de ses responsabilités par l'intermé-diaire de la Loi sur les espèces en péril qui interdit detuer toute espèce ou de nuire à toute espèce figu-rant sur la liste officielle des espèces désignéescomme en voie de disparition ou menacées.

Environnement Canada et Santé Canada sont res-ponsables de l'administration du Règlement sur lesrenseignements concernant les substances nouvelles(RRCSN) en vertu de la Loi canadienne sur la pro-tection de l'environnement de 1999 (LCPE 1999).L'objet du RRCSN est de faire en sorte qu'aucunenouvelle substance ne soit introduite dans l'envi-ronnement avant qu'une évaluation ait été effec-tuée pour déterminer quels sont les risques possi-bles pour l'environnement ou la santé humaine.Les nouvelles substances sont, entre autres, lesorganismes aquatiques vivants qui répondent à ladéfinition d'une « substance biotechnologiqueanimée » figurant dans la LCPE de 1999, et ellespeuvent être soit d'origine naturelle soit généti-quement modifiées. Actuellement, la déclarationen vertu du RRCSN n'est pas obligatoire dans lecas de poissons devant servir uniquement à larecherche et au développement et si l'organismevivant, le matériel génétique de l'organisme oudes substances toxiques provenant de celui-ci nesont pas destinés à être libérés à l'extérieur del'installation de recherche. Le MPO a récemmentété chargé d'administrer le RRCSN pour les orga-nismes aquatiques dotés de caractères nouveaux.

Les chercheurs qui importent ou utilisent de telsorganismes doivent communiquer avec le Bureaude la biotechnologie du MPO qui leur fournirades avis en matière de réglementation. LaDirection des substances nouvelles d'Environ-nement Canada peut fournir plus de renseigne-ments sur les exigences réglementaires visant lesautres substances aquatiques nouvelles.

5.2.1 Réintroduction et remise en liberté

La plupart du temps, les poissons ne peuventêtre relâchés en milieu naturel. Cependant, danscertains cas particuliers (p. ex., études de télé-métrie prévoyant la capture et la remise enliberté de poissons sauvages), l'obtention d'unpermis approprié est obligatoire avant la cap-ture et la remise en liberté; pour ce faire, ondevra suivre la procédure prévue par le codesur les introductions et les transferts. Si les pois-sons visés par ces études ont été traités avec desproduits anesthésiants ou d'autres médica-ments, il peut être obligatoire d'apposer des éti-quettes ou marques permanentes indiquant lesdélais d'attente correspondants.

Dans chaque province ou territoire, un comitésur les introductions et les transferts est chargéd'évaluer les demandes d'introduction ou detransfert de poissons conformément auRèglement de pêche, dispositions générales. Lesrèglements mis en œuvre par les comités desintroductions et des transferts peuvent varierselon la province ou le territoire concerné.Comme chaque bassin versant peut avoir desmaladies endémiques qui lui sont propres, lespoissons ne peuvent être déplacés qu'entre desbassins versants ayant le même statut sanitaire,et le permis doit accompagner la cargaison (unpour chaque cargaison de poissons vivants, deproduits sexuels fécondés ou non fécondés ou deproduits du poisson). Les comités sur les intro-ductions et les transferts examinent égalementles effets génétiques et environnementaux possi-bles de ces transferts (voir ci-dessus la sectionportant sur le Code national sur l'introduction et letransfert d'organismes aquatiques).

5.2.2 Confinement

Les diverses réglementations provinciales et ter-ritoriales définissent des exigences différentes enmatière de confinement. Les comités sur les

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introductions et les transferts peuvent délivrerdes permis de transfert assortis de conditions(p. ex., exigences relatives au confinement). LeMPO et l'Agence canadienne d'inspection desaliments (ACIA) préparent actuellement deslignes directrices sur le confinement des patho-gènes des poissons, qui seront mises en œuvrepar l'intermédiaire d'un règlement. De plus, onpourra trouver une information plus détaillée àla section H.13., Poissons génétiquement modi-fiés, concernant les conditions relatives au confi-nement pour la recherche quant aux substancesbiotechnologiques animées, y compris les pois-sons génétiquement modifiés, définies dans leRRCSN.

Les responsables d'installations effectuant de larecherche sur des pathogènes des poissons doi-vent consulter le service du confinement des bio-risques et de la sécurité de l'Agence canadienned'inspection des aliments (ACIA) pour s'assurerque les niveaux appropriés de bioconfinementsont mis en œuvre (voir Annexe C). Dans le casdes installations où l'on garde en captivité desanimaux aquatiques hôtes vivants et où l'on pro-cède à la mise en présence de pathogènes ou àdes essais de traitement, le MPO fournit à l'ACIAdes avis scientifiques conformément à ce qui esténoncé dans leur protocole d'entente sur les pro-duits biologiques.

5.3 Premières nationsLe Règlement sur les permis de pêche communautairesdes Autochtones (lois.justice.gc.ca/fr/F-14/DORS-93-332/index.html) décrit les permis des commu-nautés autochtones pour la pêche et les activitésconnexes. Ce règlement relève de la Loi sur lespêches et il y est fait référence dans divers règle-ments provinciaux et territoriaux.

5.4 Provinces et territoiresLes provinces et les territoires peuvent égale-ment avoir des exigences légales relatives auxactivités touchant les poissons et les écosystèmesaquatiques. Les chercheurs qui ne savent pasavec quelle agence ils doivent communiquerpour se renseigner sur les règlements et les per-mis appropriés devraient s'adresser au gouver-nement de leur province ou de leur territoire.

5.5 MunicipalitésDe nombreuses administrations municipales ontdes règlements régissant le maintien en captivitéet l'utilisation des poissons sur leur territoireainsi que des règlements visant les effluents etl'élimination des déchets dangereux. Les cher-cheurs doivent s'assurer de respecter les règle-ments municipaux pertinents.

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C. INSTALLATIONS AQUATIQUES

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Les installations aquatiques sont des infra-structures complexes qui doivent obligatoire-ment être conçues afin de minimiser le stresschez les poissons, de faciliter l'exploitationefficace de l'installation et de permettre aupersonnel de travailler dans un environne-ment sans danger.

Le principe fondamental de l'aménagement desinstallations aquatiques pour les poissons estque la bonne santé d'une population de pois-sons dépend d'un milieu exempt de stress, cequi exige des installations et du système d'ap-provisionnement en eau qu'ils soient les meil-leurs possible (Wedemeyer, 1996a). L'eau, entant que milieu de vie de toutes les espècesaquatiques, a deux principales fonctions : l'ap-port en oxygène essentiel à tous les processusbiologiques et la dilution et l'élimination desdéchets métaboliques. Dans tout système abri-tant des poissons, ces deux fonctions doiventêtre assurées le mieux possible. Cette présentesection, la section C sur les installations aquati-ques, vise surtout les systèmes situés à terreplutôt que les bassins extérieurs ou les cages enpleine eau; il est néanmoins tout aussi impor-tant d'assurer un environnement sans stressdans ces types d'installations.

1. Approvisionnement en eau

Les installations aquatiques doivent êtreconçues de façon à réduire la présence depathogènes dans l'approvisionnement en eau, etelles peuvent nécessiter des méthodes de pré-vention de l'encrassement biologique dans lessystèmes d'approvisionnement et de distribu-tion d'eau. Les prises d'eau situées dans desplans d'eau doivent être installées dans leszones où elles ne capteront pas de débris,d'eaux usées recyclées ou de déchets provenantde navires (eaux de cale, déversements de car-burant, etc.) et où elles ne pourront pas êtreendommagées par des vagues déferlantes ou dela glace.

2. Qualité de l'eauPrincipe directeur n° 8

Si de l'eau douce ou de mer est prélevée d'unplan d'eau ouvert ou provient d'un réseaumunicipal, on doit la tester et la traiter pour ladébarrasser de ses contaminants et de sesorganismes pathogènes.

On doit s'assurer que l'approvisionnement eneau est convenable en effectuant une analysecomplète des paramètres indicatifs de la qualitéde l'eau (ions, pH, métaux, etc.) avant de plani-fier la construction d'une installation d'héberge-ment de poissons ou pour des tests à un empla-cement donné ou dans un certain immeuble.Cette analyse relève généralement de la respon-sabilité de l'ingénieur chargé de la conception del'installation, en consultation avec un profession-nel compétent en santé des poissons. On peuttrouver les coordonnées des laboratoires qui sonten mesure d'effectuer l'analyse complète initialede la source proposée d'approvisionnement eneau par l'intermédiaire de l'Association cana-dienne des laboratoires d'analyse environnemen-tale (ACLAE), www.caeal.ca/. La plupart deslaboratoires hospitaliers régionaux peuvent tes-ter les sources d'approvisionnement en eau poury détecter une vaste gamme de contaminantsbactériens et chimiques, et certaines grandesmunicipalités peuvent également avoir des labo-ratoires chargés de tester l'eau. Le groupe de tra-vail sur la qualité des eaux du Conseil canadiendes ministres de l'Environnement a élaboré desRecommandations pour la qualité de l'eau en vue dela protection de la vie aquatique (www.ec.gc.ca/CEQG-RCQE/Francais/Ceqg/Water/), où l'ontrouvera des conseils sur les niveaux acceptablesde contaminants. À l'Annexe D, qui a cependantété rédigée en vue de l'évaluation continue de laqualité de l'eau, on trouvera une liste des para-mètres qui devraient être testés. Les institutionsqui ont commandé la construction de l'installa-tion doivent s'assurer que cette analyse a étéeffectuée. Selon la fiabilité de la source d'appro-visionnement en eau, d'autres tests pourraientêtre nécessaires, tous les ans par exemple. Ondoit également vérifier que le volume de la

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source d'approvisionnement en eau est suffisant,y compris pendant les périodes de demandemaximale ou dans les situations d'urgence. Là oùon a détecté des problèmes liés à l'approvision-nement en eau, il pourrait être nécessaire deprendre d'autres mesures telles que l'installationd'un système de filtre au carbone ou à osmoseinverse pour protéger les poissons du risque decontamination (Huguenin et Colt, 2002).

Les résultats des tests de mesure de la composi-tion chimique et de détection de contaminants oude toxines détermineront le type de traitementqui est nécessaire pour rendre l'eau propre à l'uti-lisation. Qu'il s'agisse d'eau de mer ou d'eaudouce, les facteurs saisonniers tels que la prolifé-ration de phytoplancton et de zooplancton, lecycle des marées, le mouvement saisonnier desmasses d'eau et le renversement de l'eau des lacspeuvent avoir des effets périodiques (sur plu-sieurs heures, jours ou mois) et il est nécessairede les prévoir.

Il est souvent nécessaire de traiter l'eau pour ladébarrasser du chlore ou d'autres produits désin-fectants, pour réduire les quantités de sédimentsen suspension, libérer les gaz à l'état de sursatu-ration ou éliminer les agents pathogènes (Fisher,2000). Lorsque l'eau provient d'un réseau muni-cipal, il faut éliminer le chlore et les chloramines;à cette fin, on emploie couramment du charbonactivé (systèmes à grand volume) et du thiosul-fate de sodium (systèmes plus petits) (voirHodson et Spry, 1985).

Les conduites des réseaux municipaux peuventaussi libérer des métaux lesquels, à concentrationrelativement élevée, peuvent être toxiques pourles poissons. Les quantités libérées et leur toxicitévarient selon la qualité de l'eau. Les conduites enfer noir ou en plastique des réseaux municipauxne causent généralement pas de problèmes. Lesconduites en fer galvanisé peuvent être toxiquesà cause du zinc, et les conduites en cuivre ou lesraccords en cuivre ou en laiton peuvent s'avérertoxiques si les teneurs en cuivre dépassent5 µg/L. De plus, si des quantités excessives debrasures sur les raccords en cuivre ont été utili-sées, le cadmium peut s'avérer toxique.

L'eau de puits ne nécessite aucune déchlorura-tion, mais elle est souvent appauvrie en oxygèneet peut contenir de fortes concentrations d'ionsmétalliques, de dioxyde de carbone, d'azote ou

d'autres gaz. Les autres problèmes possibles sontla présence d'ammoniac et une alcalinité trop éle-vée ou trop basse (Stickney, 1994). Si on prévoitutiliser de l'eau d'un puits, on devrait effectuerun test de chute de pression pour vérifier quel'approvisionnement est adéquat et fiable. L'eauprélevée dans un puits a été filtrée par percola-tion à travers la formation géologique d'origineet sa température peut être assez constante pen-dant toute l'année. Selon les exigences du sys-tème, ce facteur permet parfois de réduire lacomplexité des installations et les coûts connexes(besoins moindres en filtration et en matériel destérilisation et de chauffage). Le principal pro-blème lié aux puits d'eau de mer est que laconformation et la géologie du site ne sont sou-vent pas propices de sorte qu'il peut être difficiled'obtenir un débit important si leur emplace-ment n'est pas choisi avec soin; ils peuvent égale-ment se tarir pendant les périodes d'utilisationintense. Par contre, l'un des avantages des puitsd'eau de mer est qu'ils ne nécessitent pas l'instal-lation de tuyauterie susceptible de se boucher oud'être endommagée par les tempêtes et la glace.

3. Génie et conceptionPrincipe directeur n° 9

Les installations aquatiques doivent êtreconçues et construites avec l'aide de person-nes ayant l'expérience de ce domaine.

On ne peut donner dans ces lignes directrices dedétails techniques concernant la construction desinstallations aquatiques. Plusieurs sources don-nent en effet des informations utiles sur les grandsprincipes de génie et de conception des diverstypes de systèmes aquatiques, p. ex., Stickney(1994), Pennell et Barton (1996), Ostrander (2000)et Huguenin et Colt (2002). On devrait consulterles lignes directrices sur : les animaleries - les caracté-ristiques, la conception et le développement (CCPA,2003c), pour les principes généraux de conceptiondes installations.

La conception de toute installation de ce type estprimordiale; pendant les phases de conception etde construction, les chercheurs et le personnelopérationnel doivent contribuer de manièresignificative pour que l'installation puisse répon-dre aux besoins des espèces de poissons qui yseront hébergées, des chercheurs et des gestion-naires de l'installation.

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Dans les installations aquatiques, il est particu-lièrement important de veiller à ce que le sol soitassez solide pour supporter le poids des bassinsprévus, une fois ceux-ci remplis.

En plus des besoins en espace supplémentaire, lesbesoins en services (eau, air, électricité, etc.) aug-mentent habituellement pendant la durée de vied'une installation. Par conséquent, la conceptiondevrait dès le départ laisser assez de souplessepour permettre des réaménagements ultérieurs.

L'installation doit être conçue pour permettre unaccès facile à tous les systèmes aux fins d'exploi-tation et d'entretien, ce qui inclut le nettoyage.Les conduites d'alimentation, les conduites devidange et les autres composantes critiques nedoivent pas être enterrées ou rendues autrementinaccessibles.

Il est souhaitable de prévoir une constructionmodulaire permettant d'enlever facilement deséléments en perturbant le moins possible lesopérations.

On doit accorder un soin extrême au matériel età tous les raccords situés en amont des pompesde captage pour empêcher les fuites d'air, les-quelles provoqueraient une sursaturation enazote. La conception des installations doit per-mettre d'ajouter un dispositif de désaturationlorsqu'il y a risque de sursaturation.

Les installations doivent comporter des aires dequarantaine distinctes et spécifiques pour per-mettre l'isolement des nouveaux arrivants aubesoin.

Dans les installations conventionnelles, on doitprévoir des aires de transfert, des stations de net-toyage des mains, des pédiluves, la restriction del'accès et d'autres mesures sanitaires communespour empêcher l'introduction et la propagationde pathogènes particuliers aux animaux aquati-ques. Les travaux exigeant le confinement depathogènes d'animaux aquatiques impliquentcertaines considérations spéciales en matière deconception (voir Annexe C).

Les conduites d'approvisionnement en eau doi-vent être protégées en particulier de toute ruptureaccidentelle ainsi qu'être conformes à la régle-mentation locale. Là où c'est possible, les condui-

tes d'eau allant vers les bassins et en sortant doi-vent être constituées de tuyaux rigides perma-nents pour empêcher leur écrasement, la forma-tion de poches d'air, l'encrassement, etc. Dans lesinstallations de recherche où la souplesse d'utili-sation est capitale, il est fortement recommandé,si cela est possible, d'installer des tuyauteries rigi-des en amont de la pompe principale. Toutes lesconduites doivent être marquées de façon évi-dente pour éviter toute confusion et l'apparitionpossible d'effets létaux sur les poissons.

Les conduites d'alimentation en eau et devidange doivent être conçues de façon à faciliterleur nettoyage par des méthodes simples.

Des manomètres et des débitmètres doivent êtreinstallés à certains points du système pour per-mettre la surveillance de l'état des conduitesainsi que le rendement des pompes et des filtres.Le rendement doit être mesuré par le débit, laconcentration des gaz dissous, la température, lepH, la salinité, l'oxygène dissous, etc.

Tous les compresseurs qui approvisionnent lesystème en gaz doivent être équipés de disposi-tifs d'assèchement et de déshuileurs pour éviterque toute substance accidentellement libérée parces compresseurs ne parvienne aux bassins àpoissons en passant par le système de ventila-tion. Partout où cela est possible, on devraitemployer des lubrifiants de qualité alimentaire.Les prises des compresseurs doivent être situéesde façon à ne capter que de l'air propre, exemptde gaz d'échappement de moteurs, de fumée detabac ou d'autres contaminants atmosphériques.

Les drains principaux doivent être surdimen-sionnés pour permettre le passage intermittentde larges débits d'eau. Les gouttières doivent êtrepourvues de couvercles placés au même niveauque le sol et permettant un drainage rapide del'eau. Les gouttières et les drains devraient êtreconçus pour se nettoyer eux-mêmes sous undébit normal et permettre d'employer un racleurpour débarrasser les conduits de toute accumula-tion de déchets. Si cela est faisable, les drains detous les bassins doivent être munis de trappes etde regards de nettoyage facilement accessibles.

Il est impératif que les plans de l'installation com-prennent le traitement adéquat des effluents,conformément aux exigences réglementaires per-

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tinentes. Si les effluents ne sont pas traités, ils doi-vent être rejetés en un endroit éloigné de la prised'eau pour éviter que les agents pathogènessoient de nouveau captés par le système. De plus,il est essentiel de prendre en compte les effetspossibles sur les organismes aquatiques sauvagesvivant dans les eaux qui reçoivent les effluents.Dans la plupart des cas, le déversement dans unégout municipal permettra un traitement adéquatdes effluents des laboratoires hébergeant despoissons. Les calculs de dilution doivent montrerque les matières potentiellement nocives présen-tes dans les effluents du laboratoire (p. ex., désin-fectants) seront diluées à des concentrations nontoxiques dans les égouts avant d'atteindre l'usinede traitement des eaux usées.

Lorsque les effluents doivent être traités, un sys-tème de secours doit être installé afin d'assurer letraitement même en cas de panne de courant.

3.1 Matériaux de structurePrincipe directeur n° 10

Les matériaux destinés à la constructiond'installations d'hébergement de poissonsdoivent être choisis avec soin pour leur résis-tance à la corrosion et aux dommages causéspar l'eau.

Il est essentiel de choisir des matériaux deconstruction qui conviennent à une installationaquatique, ce qui inclut les bassins, les couverclesdes bassins et leurs socles, la plomberie ainsi queles éléments mécaniques et électriques. Les sur-faces doivent être scellées, lisses, faciles à net-toyer et faites de matériau imperméable. Les solsdoivent être non glissants, notamment lorsqu'ilssont humides.

On doit éviter les matériaux poreux, y compris lebois, les autres matériaux organiques et ceux quisont susceptibles de subir un délaminage, parcequ'ils forment des nids pour certains pathogèneset parasites, et parce qu'ils peuvent accroître lacharge de matière organique dans les bassins, cequi engendre du stress et favorise les maladies. Sion emploie ces matériaux, ils doivent être adé-quatement scellés à l'aide de produits non toxi-ques et opaques.

En particulier, on devrait systématiquement évi-ter d'utiliser du bois dans les zones qui sont

constamment humides (p. ex., socles des bassins)pour empêcher la croissance de moisissures toxi-gènes et l'hébergement de pathogènes. Le bois atendance à pourrir et à s'affaiblir en présenced'humidité.

Dans l'eau de mer, de nombreux matériaux sedissolvent ou se corrodent. Le choix des maté-riaux à employer pour les applications marinesest une spécialité d'ingénierie à laquelle on doitfaire appel lors de la construction d'une installa-tion de ce type.

Principe directeur n° 11

Dans les installations aquatiques, les maté-riaux qui peuvent être toxiques pour les pois-sons doivent être réduits au minimum. Toutmatériau toxique doit être répertorié sur uneliste qui doit obligatoirement être gardée à ladisposition du personnel.

De nombreux matériaux de construction cou-rants sont toxiques pour les poissons. Hugueninet Colt (2002) donnent un excellent aperçu descontraintes biologiques à respecter lors du choixdes matériaux de construction. Certains maté-riaux sont sujets à la lixiviation ou libèrent cer-tains types d'ions, des substances chimiques oudes sous-produits de corrosion qui se détachentde leur surface. Tous les métaux doivent êtrescellés ou inertes.

Dans les installations marines, l'utilisation demétaux nécessite la prise en compte des types demétaux envisagés et de leurs interactions avecl'eau de mer et l'eau douce. Il faut également tenircompte des effets de cette interaction et de l'im-pact de la présence des poissons. L'aluminium, letitane, l'acier inoxydable, l'acier et la fonte sontfréquemment employés dans les installationsaquatiques, mais chacun de ces matériaux a descaractéristiques propres à considérer. On trouveraun inventaire de ces caractéristiques dansHuguenin et Colt (2002).

Si on opte pour des structures de béton, on doits'assurer que le type de béton choisi convient àl'usage auquel on le destine. On doit choisir unbéton de qualité marine et le sceller pour empê-cher les infiltrations de sel; en effet, cette subs-tance peut pénétrer dans la structure et en affai-blir le béton et les éléments porteurs internescomme les armatures d'acier. Les infiltrations de

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sel sont l'une des principales causes de défail-lance des structures de béton submergées.

Les conduites, les raccords et les valves ne doi-vent pas contenir de cuivre, de nickel, de laiton,de zinc ou de produits galvanisés parce que cessubstances peuvent générer des concentrationstoxiques de métaux lourds. Fisher (2000) donneles intervalles de concentrations qui sont généra-lement considérés comme sans danger pourl'élevage des poissons. Les tuyauteries en poly-chlorure de vinyle (PVC) et les autres matériauxdoivent obligatoirement être conformes aux nor-mes régissant l'approvisionnement en eau pota-ble destinée à la consommation humaine et ilsdoivent obligatoirement avoir été rincés defaçon appropriée pour éliminer l'acétone, lesméthyléthylcétones et les tétrahydrofuranes quisont libérés après collage (DeTolla et al., 1995).Dans les installations d'hébergement de pois-sons, on devrait éviter le PVC à haute résistance,qui peut contenir du plomb et d'autres substan-ces toxiques.

Tout scellant à base de silicone doit obligatoire-ment être étiqueté comme convenant à l'utilisa-tion dans des aquariums (sinon cela doit êtreclairement indiqué dans les autres documentsrelatifs au produit); en effet, les produits ajoutésaux scellants ordinaires pour éviter le durcisse-ment et les moisissures sont souvent toxiques. Sion emploie un scellant au silicone, on doit obli-gatoirement le laisser sécher et libérer toutetoxine volatile.

Parmi les sources de toxicité plus insidieuses, ontrouve les peintures, les surfaces de fibre de verrenon traité, les matériaux isolants et les préserva-tifs pour le bois (Huguenin et Colt, 2002). Lesmatières toxiques présentes dans l'air peuventégalement pénétrer dans l'eau par condensationou avec des aérosols. Les piliers traités à la créo-sote peuvent être problématiques s'ils sont situésprès des prises d'eau. Les matériaux situés enhauteur (conduits d'air, tuyaux, peintures,conduites galvanisées, etc.) doivent obligatoire-ment être choisis avec soin parce qu'ils peuventlibérer des produits toxiques que la condensationentraînera dans l'eau. On ne doit absolument pasemployer de bois traité sous pression à l'inté-rieur, parce qu'il libère des vapeurs et descondensats toxiques.

Étant donné qu'il est difficile de déterminer lesmatières toxiques potentielles, il peut être utilede tester les nouvelles installations ou les nou-veaux ajouts à l'aide de petits groupes de pois-sons sentinelles tels que des truites avant d'y pla-cer l'ensemble des espèces de poissons devant yêtre hébergées.

3.2 Ventilation et circulation de l'airdans les zones de bassins

Principe directeur n° 12

Les systèmes de circulation d'air doiventassurer une bonne ventilation dans les zonesdes bassins et contrôler le degré d'humidité;ils doivent également permettre de réduire letransfert d'aérosols entre les bassins et à l'in-térieur de l'installation.

La science de la gestion de la qualité de l'air dansles installations aquatiques n'est pas très avan-cée. Cependant, l'écoulement d'air doit être suffi-sant pour permettre un assèchement adéquat dessurfaces. L'excès d'humidité accentue les dom-mages structuraux subis par les bassins, lesaccessoires fixes des salles, etc., et il favorise lacroissance de bactéries et de champignons patho-gènes. La ventilation doit procurer au personnelun milieu de travail agréable. La direction del'écoulement d'air doit avoir pour effet deréduire la dissémination des aérosols éventuelset permettre de manipuler sans danger toutesubstance dangereuse.

L'installation de tout nouveau système de chauf-fage, de ventilation et de climatisation (CVC) pou-vant perturber la ventilation des autres aires del'édifice nécessite la consultation de profession-nels expérimentés avant et pendant les travaux.

3.3 Exigences relatives aux installations mécaniques et électriques

Principe directeur n° 13

Tous les systèmes électriques doivent obliga-toirement être installés par des profession-nels conformément aux normes pertinentes(codes du bâtiment fédéraux, provinciaux outerritoriaux et municipaux) pour une exploita-tion dans un environnement humide, et ilsdoivent obligatoirement être équipés d'unemise à la terre suffisante et de disjoncteursde fuite de terre sur tous les circuits. L'usage

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de rallonges électriques doit être évité et lecâblage électrique doit être fixé de façon àéviter tout risque, loin de l'eau et des zonesde passage du personnel.

Principe directeur n° 14

Les composantes et appareils électriquesdoivent être situés à l'extérieur de la zoned'éclaboussure et placés dans des abris étan-ches à l'humidité. Les éléments électriquesdoivent être munis de joints d'étanchéitéempêchant l'infiltration d'eau et être placésau-dessus des conduites.

Certains appareils sont conçus pour être submer-gés; cependant, tout appareil et toute compo-sante électrique doit obligatoirement avoir reçul'approbation de l'Association canadienne denormalisation (ACNOR) pour l'utilisation pré-vue. Tous les disjoncteurs de fuite de terre doi-vent être régulièrement et fréquemment testés.

La présence simultanée de dispositifs électriqueset d'eau de mer représente une combinaison dan-gereuse étant donné le caractère extrêmementcorrosif de l'eau de mer et sa forte conductivité.Avant de se servir de quelque appareil électriqueque ce soit dans l'eau de mer ou à proximité, ondoit bien l'inspecter pour s'assurer qu'il peutfonctionner sans danger. On doit éviter l'accu-mulation de sel sur les sols et ceux-ci doivent êtreinclinés pour faciliter l'écoulement de l'eau etempêcher la formation de flaques. On ne doit pasplacer d'appareils électriques sous les conduitesd'eau ou les bassins pour éviter que de lacondensation ne le leur coule dessus.

Principe directeur n° 15

Les machines bruyantes ou qui produisentdes vibrations doivent être placées à l'écartdes bassins où les poissons sont hébergés.

Les pompes et les ventilateurs peuvent être trèsbruyants et produire des vibrations. Dans lamesure du possible, aucun de ces dispositifs nedoit être placé à proximité immédiate de l'en-droit où les poissons sont hébergés, et les vibra-tions et les sons qu'ils produisent doivent êtreamortis. La conception doit permettre un accèsraisonnablement facile aux machines pour lesbesoins d'entretien. Idéalement, tout l'entretiendu matériel doit être effectué à l'extérieur del'installation pour minimiser l'excès de bruit, le

dérangement et la contamination du milieu devie des poissons (Popper, 2003; Smith et al., 2004).

3.4 ÉclairagePrincipe directeur n° 16

L'éclairage doit être allumé et éteint graduelle-ment et être de longueurs d'onde et d'intensi-tés convenant, pourvu qu'on les connaisse, àl'espèce visée. Lorsque le personnel a besoind'un éclairage plus intense pour effectuer destravaux dans la salle, l'éclairage doit êtrelimité à l'espace de travail nécessaire ou êtreplacé au-dessous de la surface du bassin.

La nuit, lorsqu'on allume brusquement l'éclai-rage, les poissons sursautent facilement et peu-vent sauter hors des bassins ouverts ou se blesseren se cognant contre les parois de ceux-ci. Il estimportant d'installer un gradateur automatiquequi permet d'étaler l'allumage et l'extinction surplusieurs minutes (Stickney, 1994; DeTolla et al.,1995). On peut éviter de devoir installer des gra-dateurs automatiques en réduisant l'intensitélumineuse de jour et en laissant un certain éclai-rage résiduel la nuit. On doit veiller à ce que lespoissons ne soient pas dérangés par la lumièredes veilleuses de sécurité qui pénètre dans lesinstallations d'hébergement par les fenêtres.

La lumière a des effets directs ou indirects surpresque tous les processus physiologiques etcomportementaux des poissons, y compris lacroissance, le développement (p. ex., vitesse de lasmoltification du saumon) et la reproduction. Laréponse de ces animaux à la lumière est com-plexe et l'éclairage agit souvent de façon synergi-que avec d'autres facteurs environnementauxcomme la température, de sorte qu'il est difficilede prédire les effets d'un régime d'éclairage ina-déquat sur les poissons eux-mêmes ou sur lesrésultats expérimentaux (Stickney, 1994). Deplus, bien que les effets de la lumière soient rai-sonnablement bien compris chez certaines espè-ces, p. ex., salmonidés (Pennell et Barton, 1996),chez beaucoup d'entre elles les effets de l'éclai-rage sur le comportement et la physiologie sontmal connus.

Les caractéristiques naturelles de l'espèce visée,notamment la profondeur à laquelle elle nagenormalement, peuvent constituer des indices surla longueur d'onde et l'intensité lumineusequ'elle préfère. Il semble que certaines longueurs

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d'onde aient des effets néfastes sur certainesespèces de poissons. L'intensité des lampes fluo-rescentes peut être réduite par l'utilisation detubes fantômes. L'éclairage de sécurité et les veil-leuses ne devraient pas projeter d'ombres visi-bles dans les bassins où se trouvent les poissonsparce que cela peut perturber leurs biorythmes.On peut employer des écrans ou autres disposi-tifs pour préserver la photopériode naturelle despoissons.

3.5 Redondance des systèmesde maintien du milieu de vie aquatique

Principe directeur n° 17

Toutes les installations aquatiques doiventêtre dotées de dispositifs d'urgence permet-tant d'assurer la ventilation et la filtration del'eau ainsi que le fonctionnement ininter-rompu des systèmes de maintien du milieude vie aquatique.

On doit disposer de génératrices ou d'autressources d'approvisionnement en électricité pourassurer les fonctions vitales en cas de panne decourant, et on doit les tester régulièrement. Ondoit également disposer de plans pour les pan-nes de courant prolongées.

Il faut un travail de planification considérablepour pouvoir prévoir les problèmes qui sont sus-ceptibles de survenir dans n'importe quelle ins-tallation aquatique et pour pouvoir élaborer lessystèmes et les stratégies visant à limiter lesconséquences des défaillances. Les stratégies àemployer dépendront de la taille et du typed'installation. Pour pouvoir évaluer le niveau deredondance requis, on doit connaître la durée dudélai pendant lequel la qualité de l'eau seramaintenue en cas de panne de courant. Ce fac-teur dépendra aussi du temps de réponse du per-sonnel en cas d'urgence. On doit disposer aumoins d'un système de secours permettant demaintenir le milieu de vie pendant le délai néces-saire au personnel pour corriger le problème oueuthanasier les poissons, si besoin est.

Principe directeur n° 18

Les systèmes critiques, y compris les pom-pes, doivent être doublés afin que toutedéfaillance n'entraîne qu'une interruptionminimale.

Les pompes à eau, les filtres et les autres élé-ments du système principal qui sont essentielsau milieu de vie doivent être munis de systèmesde secours permettant de les remplacer sansaffecter l'approvisionnement en eau ni l'exploita-tion du système. Il est souvent préférable de fairefonctionner le matériel de secours régulièrementpour s'assurer de son efficacité opérationnelle. Siles conduites d'eau sont essentielles, elles doi-vent être doublées.

Selon la complexité du système et le délai de sur-vie des poissons qui y sont hébergés, en cas d'ur-gence, on peut se fier à l'observation ou à des sys-tèmes d'alarme qui avertissent le personnel deschangements touchant les paramètres critiques(voir la section D.3. Surveillance et contrôle del'environnement).

Lorsque le système de surveillance détecte unedéfaillance, on doit en corriger la (ou les)cause (s) dans les plus brefs délais.

4. Types de systèmes

Le choix du système (à passage unique, à recy-clage d'eau ou statique) doit prendre en comptele type d'études qui doivent y être effectuées.

Il est reconnu que certaines recherches rendentnécessaire la création d'écosystèmes simulés. Unetelle démarche devrait pouvoir être justifiée etprésenter un avantage direct pour la recherche.

Les systèmes aquatiques peuvent être statiquesou avec écoulement. Les systèmes à écoulementpeuvent fonctionner soit avec le recyclage del'eau soit avec un passage unique. Dans les systè-mes à passage unique, l'eau entre dans l'espaceoccupé par les poissons, le traverse et en ressorten continu. Dans les systèmes à recyclage, unepartie de l'eau quitte le système et est recycléeaprès avoir subi un traitement qui lui redonne saqualité. Il existe un type de système intermé-diaire dans lequel de la nouvelle eau estconstamment ajoutée pendant qu'une partie del'eau déjà présente est réutilisée (Fisher, 2000).

Pour ce qui est des besoins en matière d'ingénie-rie, il existe des différences substantielles entreles systèmes à passage unique et ceux à recyclageparce que les exigences concernant la qualité del'eau qui entre (approvisionnement) et de l'ef-

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fluent ne sont pas les mêmes dans les deux cas(Fisher, 2000; Huguenin et Colt, 2002). DansFisher (2000), on trouvera un organigramme deséléments à prendre en compte dans ces deuxtypes d'installations.

Principe directeur n° 19

On doit toujours assurer aux poissonsun approvisionnement en eau de qualitésuffisante.

Dans un système donné, le débit doit être suffi-sant pour permettre l'élimination des solides etdes déchets en suspension ainsi que le maintiendes paramètres de qualité de l'eau dans des limi-tes acceptables. Le débit doit également permet-tre aux poissons de nager et de se comporternormalement.

Dans les systèmes statiques, les débris devraientêtre enlevés régulièrement pour maintenir lesparamètres de qualité de l'eau dans l'intervalleprédéterminé conformément aux exigences del'espèce. De plus, l'eau doit être enlevée et rem-placée régulièrement pour éviter l'accumulationde substances azotées lesquelles peuvent devenirtoxiques.

4.1 Systèmes à passage uniqueLes systèmes à passage unique offrent de nom-breux avantages dans le cas des poissons utilisésen recherche et dans les tests, et ils sont plus sim-ples à construire et à exploiter que les systèmes àrecyclage d'eau (Fisher, 2000). Cependant, ils exi-gent l'apport ininterrompu de grandes quantitésd'eau dont la qualité doit être élevée et constante.Les sources possibles d'approvisionnement eneau sont les réseaux municipaux, les puits (d'eaudouce ou de mer) et les plans d'eau naturels.Avec une installation approvisionnée par leréseau municipal, on doit faire preuve de pru-dence étant donné que le chlore peut tuer lespoissons d'élevage. La section C.2. Qualité del'eau traite de la qualité de l'eau et des paramè-tres qu'il est important de mesurer et de contrô-ler quel que soit le type de système adopté.

Dans le cas des systèmes alimentés directement àpartir d'une source d'approvisionnement autrequ'un puits (p. ex., océan, lac, rivière), le main-tien de la qualité de l'eau peut présenter d'autresdifficultés. Selon la saison et le cycle des marées,

les problèmes qui peuvent survenir sont les sui-vants : fluctuations de la température, contenuorganique ou biotique, corrosion ou salissuredans le système d'approvisionnement, contami-nation, fluctuations de la salinité, pathogènes etmaladies, toxines produites par proliférationd'algues, etc.

Avant de relâcher les effluents produits par lessystèmes à passage unique, il peut être nécessairede les traiter pour éviter qu'ils contiennent desquantités de déchets biologiques et chimiquesexcédant les normes environnementales et ne pasrelâcher d'organismes pathogènes (Ackerforset al., 1994; Fisher, 2000). Toutes les normes muni-cipales, provinciales et fédérales sur l'éliminationdes déchets devront être respectées.

4.2 Systèmes à recyclage d'eau

Dans les systèmes fermés, le traitement de l'eauest complexe. Pennell et Barton (1996) etHuguenin et Colt (2002) présentent des inventai-res et des bibliographies utiles sur les systèmesaquatiques en circuit fermé; cependant, commela technologie du recyclage de l'eau évolue rapi-dement, ceux qui ont la responsabilité de tels sys-tèmes doivent être à jour et se tenir au courantdes dernières innovations.

Dans les systèmes à recyclage, l'eau est réutiliséeen partie ou en totalité après un traitement quiréduit les charges de déchets biologiques et chi-miques à des niveaux comparables à ce qu'ellessont dans l'eau de la source d'approvisionne-ment (Fisher, 2000). Ces systèmes comportentune série d'étapes de traitement qui assure latotalité ou une partie des fonctions suivantes :1) séparation des gros solides en suspension (ali-ments non consommés et excréments), 2) filtra-tion fine, 3) réduction des quantités de solides ensuspension, de la demande chimique en oxygèneet du carbone organique dissous, et réoxygéna-tion de l'eau, 4) élimination des matières organi-ques dissoutes (fractionnement par mousse),5) désinfection, 6) filtration biologique, nitrifica-tion ou dénitrification, 7) élimination des matiè-res toxiques avec du charbon activé (Fisher,2000). Bien que l'ensemble des opérations 1 à 7constitue un exemple idéal, certains systèmes àrecyclage partiel ne comportent pas toutes cesétapes de traitement (et ne peuvent les suivre).

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Les filtres, en particulier dans les systèmesmarins, doivent être de taille suffisante pourmaintenir une bonne qualité de l'eau même pourun volume correspondant à celui des bassins,selon la densité de peuplement et les espècesconsidérées. Il faut régulièrement procéder auremplacement des filtres à charbon avant qu'ilssoient saturés pour éviter que les matières toxi-ques reviennent dans l'eau.

4.3 Systèmes statiquesDans les systèmes statiques, il n'y a aucun apportcontinu d'eau provenant de l'extérieur ou d'unrecyclage. Pour cette raison, ces systèmes sontparfois appelés « bains ». Les systèmes statiquessont souvent difficiles à entretenir, ils ont unecapacité inhérente de charge biologique très fai-ble et ils sont sujets à des fluctuations de la qua-lité de l'eau.

Pour assurer le maintien de la qualité de l'eaudans les systèmes statiques, on doit prendre lesmesures suivantes :

• les limites acceptables des paramètres dequalité de l'eau devraient être définies aupréalable;

• les paramètres de qualité de l'eau et de l'étatdes animaux doivent être fréquemmentcontrôlés;

• le remplacement régulier d'une partie duvolume total pour améliorer la qualité del'eau, et l'installation de dispositifs qui créentun mouvement d'eau (filtres à coin, filtressous gravier, filtres suspendus, hélices inter-nes ou pompes à jet) devront être effectués;

• la création de conditions propices à la créa-tion de communautés bactériennes bénéfi-ques par l'hébergement initial d'un petit nom-bre de poissons pour préparer l'eau devraitêtre encouragée. Lorsque c'est possible, cescommunautés bactériennes devraient êtreconservées par rinçage des filtres dans uneeau préparée plutôt que dans de l'eau chloréedu robinet, qui peut les tuer;

• le nettoyage des bassins et le passage de l'as-pirateur à intervalle régulier pour réduire lacharge biologique due aux aliments et auxexcréments;

• l'utilisation de faibles densités d'organismesaquatiques, car l'accroissement de la charged'azote d'un système statique est rapide etson potentiel de dénitrification faible.

4.4 MésocosmeLorsqu'on dispose de grands volumes d'eau(habituellement 50 000 L ou plus) pour recréerdes écosystèmes aquatiques (mésocosmes), ondevrait avoir à l'esprit que de tels systèmes peu-vent ne pas fonctionner comme les bassins deplus petite taille que l'on trouve habituellementdans les installations aquatiques. Certainsaspects particuliers entrent notamment en lignede compte selon les matériaux qui constituent lemésocosme (p. ex., les étangs creusés et les systè-mes de sacs marins flottants présentent des exi-gences très différentes) : le calcul du délai derenouvellement de l'eau peut être différent de cequ'il est pour les bassins plus petits; il peut yavoir des exigences particulières liées au net-toyage et à l'enlèvement des débris et à la capturedes poissons; et il faut tenir compte de l'effet del'ensoleillement (p. ex., accumulation d'algues).Par conséquent, il est important que ces systèmessoient exploités par des personnes ayant l'expé-rience pertinente. Comme pour toute autre ins-tallation aquatique, leur exploitation ne devraitpas avoir d'effets néfastes sur la santé ou le bien-être des animaux. Par conséquent, les principesdirecteurs généraux visant l'utilisation des pois-sons à des fins de recherche et de tests s'appli-quent également aux mésocosmes.

5. Hébergement des poissons

5.1 Bien-être des poissonsPrincipe directeur n° 20

Le milieu aquatique doit être conçu pourrépondre aux besoins physiques et compor-tementaux connus des poissons en ce qui atrait à l'abri, la formation de groupes sociaux,la couverture et l'éclairage.

De nombreux poissons ont besoin d'un milieu devie qui leur permet un état de bien-être optimal;lorsque cela est possible, ces éléments doiventdonc être intégrés à la conception du milieuaquatique. Le comportement social et les influen-ces du groupe sur le comportement peuvent êtretrès complexes, ce qui par conséquent demande

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des chercheurs et du personnel chargé des soinsaux animaux d'avoir une bonne connaissancedes exigences propres à chaque espèce. Parexemple, un milieu permettant de creuser desterriers convient parfaitement pour l'héberge-ment à long terme d'espèces de poissons plats etd'anguilles. Chez les espèces batailleuses, lescomportements agressifs peuvent disparaître oudiminuer en présence de barrières verticales oud'abris.

Pour les poissons dont les exigences environne-mentales sont mal connues, dans la mesure dupossible, les conditions d'hébergement doiventressembler à l'environnement d'origine de l'es-pèce. L'hébergement à long terme de telles espè-ces doit être considéré comme expérimental plutôt qu'ordinaire, et il doit donner lieu à unesurveillance et à un suivi accrus des indicateursde bien-être tels que la quantité de nourritureconsommée et la croissance.

On doit également accorder une certaine atten-tion aux densités de population, aux débitsd'écoulement de l'eau et à d'autres paramètresphysiques qui peuvent avoir un effet sur lesinteractions sociales. Cependant, l'ajout de fac-teurs de complexité dans l'environnement aqua-tique devrait être évalué en fonction du maintiennécessaire de normes élevées pour la qualité del'eau.

5.2 Conception des bassins etdes enclos

Principe directeur n° 21

La forme, la couleur, la profondeur et levolume des bassins doivent convenir à l'es-pèce qui y est hébergée ainsi qu'à son stadede développement dans le cycle vital.

La conception du bassin doit refléter les préfé-rences de l'espèce. Pour certains poissons degrande taille, notamment les espèces benthiques,la superficie du bassin revêt plus d'importanceque le volume ou la profondeur de l'eau. Pour lesespèces de poissons qui occupent l'ensemble dela colonne d'eau, c'est le volume d'eau quicompte le plus. Les bassins ronds ou ovalesconviennent aux espèces de poissons qui main-tiennent leur position en s'orientant dans un cou-rant alors que celles qui ont besoin d'un trèsgrand espace pour pouvoir nager, comme la

carpe commune, préfèrent un bassin de formeallongée. La profondeur peut également avoirune certaine importance parce que certainesespèces ne s'alimenteront pas dans des bassinspeu profonds. Les plus petites espèces comme lespoissons-zèbres sont souvent hébergées dans desaquariums rectangulaires en verre.

Le choix de la couleur du bassin doit être fait enfonction de l'habitat naturel et du comportementdes espèces de poissons. Par exemple, les espècesde poissons qui s'adaptent au fond par camou-flage doivent être placées dans des bassins decouleur semblable à ce qui existe dans leurmilieu naturel.

La plupart des espèces s'adaptent bien aux bas-sins ou aux bassins allongés en fibre de verre(polyester renforcé de fibre de verre), en plasti-que, en métal ou en béton, et beaucoup d'entreelles peuvent être élevées sans difficulté dans descages ou dans des parcs en filets à fond grillagé(Stickney, 1994). Le béton est un excellent maté-riau pour la fabrication de bassins à poissons,mais il doit être recouvert d'un matériau qui pro-tège les poissons des produits de lixiviation etqui empêche l'eau de pénétrer dans le béton.Dans la fabrication des bassins, aucun bois nedevrait entrer en contact avec l'eau du système;en effet, ce matériau est poreux et peut contenirdes substances toxiques (notamment les boistraités sous pression et la colle du contreplaqué),il est sujet à la pourriture et nécessite l'ajout descellants qui peuvent être toxiques. Les bassinsen vinyle ne conviennent qu'à l'hébergementtemporaire parce que les plastifiants peuventêtre toxiques et que le vinyle contient souventdes contaminants. Le verre convient également àla fabrication des bassins; cependant, commeavec tous les matériaux transparents, on doitaccorder une attention particulière à l'effet desstimulations extérieures sur les poissons. Parexemple, certaines espèces de poissons devien-nent stressées si on les place dans des bassins deverre sans substrat au fond. Cependant, les bas-sins de verre sont particulièrement utiles pour lesétudes qui exigent une bonne visibilité (p. ex.,études de toxicologie ou ayant une composantecomportementale).

Dans le cas des bassins de fabrication récente, ilfaut observer un délai de conditionnement oud'épuration pour éliminer les solvants (Schrecket Moyle, 1990).

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Principe directeur n° 22

Les surfaces intérieures des bassins doiventêtre lisses, inertes et scellées.

On doit trouver un compromis entre la nécessitéd'avoir des surfaces lisses, inertes et scellées faci-litant le nettoyage et les préférences du poissonpour un environnement plus complexe. Parexemple, dans certaines expériences, les cher-cheurs pourraient reproduire l'environnementnaturel en plaçant au fond du bassin du gravierqui peut être enlevé pour permettre un nettoyagecomplet du bassin et du substrat.

Principe directeur n° 23

Les bassins doivent être autonettoyants oucomporter des dispositifs permettant un net-toyage à intervalle régulier.

On doit maintenir la qualité de l'eau à un niveausatisfaisant, car la rétention des déchets dans lesbassins favorise la prolifération de bactéries, pro-tozoaires et champignons pathogènes et mène àla raréfaction de l'oxygène. L'accumulation d'am-moniac est l'un des principaux facteurs qui déter-minent la fréquence des nettoyages parce quel'ammoniac non ionisé est extrêmement toxiquepour les poissons (voir Timmons et al., 2001,notamment le chapitre 5; et la section D. 3.1Gestion de la qualité de l'eau).

Le délai de remplacement de l'eau revêt unegrande importance pour ce qui est de l'hygiènedu bassin. Le délai de remplacement recom-mandé dépend de l'espèce visée, de la densité despoissons, de leur comportement social, desniveaux de gaz dissous dans l'eau entrante et dela configuration du bassin ainsi que de la fré-quence à laquelle la nourriture est donnée. Ledélai de remplacement de l'eau du bassin doitrefléter le taux de consommation d'oxygène et deproduction d'ammoniac. Sprague (1969) a pro-duit un nomogramme permettant d'estimer le

délai de remplacement moléculaire de 90 à 99 % àpartir du débit et du volume du bassin. On nepeut pas calculer le délai de remplacement del'eau en divisant simplement le volume du bassinpar le débit d'eau qui entre; le délai de remplace-ment est en effet beaucoup plus long (Sprague,1969). Le délai de remplacement doit permettre lemaintien de la qualité de l'eau. Lorsqu'il estimpossible d'accroître le débit d'eau, on devraitaérer l'eau et nettoyer régulièrement le bassin.

Principe directeur n° 24

Les bassins doivent être équipés d'un cou-vercle qui empêche les espèces de poissonsde sauter à l'extérieur (p. ex., filet ou couver-ture rigide).

La couverture des bassins joue aussi un rôleimportant parce qu'elle empêche l'introductiond'objets, d'animaux ou de substances chimiques.La différence de hauteur entre la surface de l'eauet le couvercle doit permettre de réduire les ris-ques de blessures du poisson s'il saute.

Dans chacun des bassins, il est essentiel de pou-voir évaluer visuellement toutes les espèces depoissons et les débits d'eau qui entre. Lorsque lesbassins sont couverts, il doit être possible de lesinspecter visuellement sans difficulté en enlevantcomplètement ou partiellement la couverture.Les couvertures peuvent aussi être construites enmatériaux tels que le plexiglas ou l'acryliquetransparent, qui permettent une observationvisuelle et conviennent au contact avec des ani-maux aquatiques.

Les socles des bassins doivent être conçus defaçon appropriée, être solides, résistants et dura-bles étant donné le poids considérable de l'eau etles effets catastrophiques qu'un effondrementpourrait avoir pour le personnel, les animaux etl'édifice. Le transfert de poids sur la structure dusol doit être pris en compte.

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Les installations aquatiques bien gérées doiventêtre dotées d'un programme d'entretien préven-tif à intervalle régulier pour tous les systèmes demaintien du milieu de vie ainsi que d'un pro-gramme d'entretien annuel de tout le reste dumatériel et des surfaces. L'exploitation quoti-dienne de l'installation (mesures sanitaires plani-fiées, horaires pour nourrir les poissons, vérifica-tions de l'environnement et de l'état de santé despoissons) devrait être standardisée. Il est forte-ment recommandé d'élaborer des procédés nor-malisés de fonctionnement (PNF) pour la gestiondes installations afin d'assurer une certaine uni-formité (CCPA, 2000b).

1. Sécurité et accèsPrincipe directeur n° 25

L'accès aux installations d'hébergement despoissons doit être conçu pour réduire le nom-bre de passages dans la zone. L'accès doitêtre restreint aux employés chargés de l'entre-tien de l'installation et des soins aux poissonsainsi qu'aux personnes qui utilisent l'installa-tion pour des expériences ou l'enseignement.

L'installation aquatique doit être équipée d'un sys-tème de sécurité adéquat. Les milieux très humi-des et chargés en sel peuvent nuire au fonctionne-ment des systèmes de sécurité à carte ou à clavier.

Le personnel ne devrait accéder aux installationsd'hébergement des poissons que lorsque c'estnécessaire. Les déplacements à l'intérieur del'installation doivent se faire en allant de la zonela plus propre vers la plus contaminée. Deschaussures et des vêtements réservés à l'installa-tion doivent être disponibles à l'entrée, et le per-sonnel doit se laver les mains dès qu'il pénètredans l'installation.

2. Gestion générale de l'installationPrincipe directeur n° 26

Les personnes chargées de l'exploitation del'installation doivent avoir accès à tous les

plans et à toutes les spécifications d'architec-ture et d'ingénierie de l'installation ainsi qu'àtous les manuels des équipements spéciauxtels que les pompes, les refroidisseurs et lessystèmes de contrôle informatisés.

On doit disposer d'inventaires de toutes les piè-ces de rechange de l'ensemble des composantesessentielles de l'installation.

Principe directeur n° 27

Toute installation aquatique doit obligatoire-ment disposer de calendriers d'entretienécrits qui lui sont spécifiques.

Un programme d'entretien préventif documentéest exigé pour tous les systèmes de maintien dumilieu de vie.

L'entretien ordinaire, la révision et le remplace-ment du matériel doivent être effectués pendantque celui-ci fonctionne encore normalement.Tous les appareils électriques, les appareils demaintien du milieu de vie et les systèmes de ven-tilation et de filtration doivent être vérifiés etentretenus à intervalle régulier. On doit égale-ment disposer de listes de vérification permet-tant de s'assurer que toutes les tâches ont été exé-cutées et que tous les travaux pertinents ont étédocumentés (Shepherd et Bromage, 1988).

Principe directeur n° 28

Les installations doivent être maintenuesdans un état propre et ordonné. Les bassinsdoivent être désinfectés avant et après cha-que expérience.

Principe directeur n° 29

Le personnel responsable de l'exploitationd'une installation aquatique doit avoir lesconnaissances spécialisées, l'expérience etla formation lui permettant d'assurer conve-nablement le fonctionnement, l'exploitation etl'entretien du système d'eau.

D. GESTION, EXPLOITATION ET ENTRETIENDE L'INSTALLATION

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Principe directeur n° 30

Il doit obligatoirement y avoir un personnelsuffisant pour assurer les soins aux animauxainsi que la gestion et l'entretien de l'installa-tion 365 jours par année, qu'il s'agisse destâches ordinaires ou d'urgence.

Par leur nature même, les installations aquati-ques nécessitent constamment des travaux d'en-tretien, de réparation et d'amélioration. Un per-sonnel compétent et dûment formé doit être disponible sur appel 24 heures par jour et 7 jourspar semaine. En particulier, dans toute installa-tion, il doit y avoir des dispositions permettantau personnel de prendre rapidement des mesu-res en cas d'urgence en dehors des heures norma-les de travail.

3. Surveillance et contrôle del'environnement

Principe directeur n° 31

Il est essentiel que l'installation aquatiquesoit dotée d'un système de surveillance envi-ronnementale, qui doit être adapté au sys-tème de gestion de l'eau.

La gestion de l'eau est assurée par un très grandnombre de composantes mécaniques et électri-ques dont le moindre problème de fonctionne-ment peut rapidement avoir des conséquencesstressantes et même parfois mortelles pour lespoissons.

De nombreuses installations ont des systèmessimples et sont peu exposées à des changementsenvironnementaux inattendus. Dans ces cas, il nedevrait pas être nécessaire d'installer des disposi-tifs coûteux de surveillance de la qualité de l'eauen prévision d'un événement improbable; il suf-fit généralement d'un suivi prenant la forme devisites régulières effectuées par le personnelchargé des soins aux animaux. Dans les installa-tions aquatiques de petite taille, la surveillanceordinaire peut comporter une simple inspectionvisuelle quotidienne des systèmes et de l'état desanimaux ainsi qu'un nombre limité de tests effec-tués à l'aide d'appareils manuels comme un ther-momètre, un appareil de mesure de l'oxygènedissous et un appareil de mesure du pH.

Cependant, dans les installations complexes et degrande taille, on aura besoin de dispositifs de sur-veillance et de contrôle perfectionnés générale-ment informatisés comportant des modes redon-dants et à sécurité intégrée ainsi que des systèmesd'appel automatique en cas d'urgence. La surveil-lance à distance de la qualité de l'eau permet par-fois de réduire le nombre de visites quotidiennesdans une salle de rétention, ce qui est particuliè-rement utile pour les salles de quarantaine et pen-dant le déroulement d'une expérience.

Principe directeur n° 32

Les systèmes de surveillance doivent per-mettre de détecter les fluctuations de la qua-lité de l'eau et y réagir avant que celles-cimenacent la vie des poissons hébergés dansle système.

Il est important de procéder à des tests automati-sés ou à des tests manuels répétés pour assurerune détection précoce des fluctuations des condi-tions environnementales pouvant avoir un effetphysiologique significatif. Les changementsenvironnementaux ont plus de chance de se pro-duire dans les circonstances suivantes : testspréalables ayant montré des fluctuations de laqualité de l'eau, présence de poissons fragiliséslors d'études préalables menées dans des condi-tions d'hébergement semblables, ou installationscomplexes et de grande taille nécessitant unnombre important d'ajustements en continu de laqualité de l'eau (p. ex., systèmes de recyclage del'eau où sont hébergés de nombreux poissons). Ilest essentiel que le personnel identifie immédia-tement tout problème de fonctionnement ou ensoit alerté par des systèmes automatisés de sur-veillance pour pouvoir appliquer des mesurescorrectives. La surveillance à distance de la qua-lité de l'eau permet parfois de réduire le nombrede visites quotidiennes dans une salle de réten-tion, ce qui est particulièrement utile dans le casdes salles de quarantaine et lors d'expériencessensibles aux effets physiologiques.

Principe directeur n° 33

Les paramètres de la qualité de l'eau doiventêtre mesurés à une fréquence appropriée àl'installation et ils doivent permettre une ges-tion prévisionnelle de la qualité de l'eau plu-tôt que réactionnelle en cas de crise.

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Les paramètres qui doivent être mesurés et la fré-quence des mesures varient énormément selonqu'il s'agit d'un système ouvert ou avec recyclagede l'eau et d'eau de mer ou d'eau douce (Fisher,2000; Huguenin et Colt, 2002). Les systèmes desurveillance de l'environnement doivent aumoins fournir des informations sur le débit del'eau ou sur la saturation en oxygène et la tempé-rature de l'eau. À l'Annexe D, on trouvera desexemples de tests et leurs fréquences; cependant,il ne s'agit que de suggestions. Par exemple, ilpeut ne pas être nécessaire de mesurer les quan-tités de nitrites et de nitrates dans un système àpassage unique et à grand volume (selon lanature de la source d'approvisionnement eneau), mais ces mesures sont essentielles dans lecas des systèmes à recyclage de l'eau. On doitégalement mesurer les paramètres pertinents à lasanté de l'espèce hébergée dans le système, et lafréquence des mesures doit permettre de procé-der à des ajustements bien avant que ne sur-vienne une morbidité ou une mortalité de naturecatastrophique (Wedemeyer, 1996a). De plus, ilest important de pouvoir faire des tests rapideslorsqu'on soupçonne un changement dans laqualité de l'eau.

De façon générale, dans les systèmes à recyclagede l'eau, un plus grand nombre de paramètresdoivent faire l'objet d'une surveillance, par exem-ple l'oxygène dissous, la température, la salinité(systèmes marins), le pH, l'ammoniac, les nitri-tes, les nitrates, et les solides dissous, cette listen'étant pas exhaustive. (Fisher, 2000).

Pour identifier les problèmes possibles, on doitprocéder à l'analyse de l'eau au moment où lesystème est le plus sollicité (habituellement aprèsavoir nourri les animaux).

Principe directeur n° 34

On doit disposer de bons appareils demesure de la qualité de l'eau étalonnés régu-lièrement et bien entretenus. Les registressur la qualité de l'eau doivent être maintenusà jour et gardés disponibles aux fins d'uneanalyse rétrospective en cas de problème.

3.1 Gestion de la qualité de l'eauPrincipe directeur n° 35

Les paramètres de la qualité de l'eau doiventfaire l'objet d'une surveillance et être mainte-

nus à des valeurs acceptables pour l'espècegardée.

Dans les systèmes aquatiques pour poissons, laqualité de l'eau couvre tous les facteurs (physi-ques, chimiques et biologiques) qui influent surle bien-être des animaux. La notion de « qualité »signifie qu'aucun des facteurs en question ne doitdépasser les concentrations qui risquent d'avoirdes effets toxiques dans le cadre de l'installationou de l'étude, ni sortir de la fourchette spécifiqueà l'espèce pour ce qui est de ses éléments vitaux(Ackefors et al., 1994).

Lors d'expériences, il est important que les para-mètres de la qualité de l'eau restent relativementconstants pendant toute la durée de la périodeinitiale de captivité et pendant le déroulement del'expérience (sauf, bien entendu, s'il s'agit desvariables expérimentales).

Les éléments de la qualité de l'eau qui affectent leplus souvent les poissons sont la température, letaux d'oxygène dissous, le pH, les solides et sédi-ments en suspension, le dioxyde de carbone, lasursaturation en azote, l'ammoniac, les nitrites,les nitrates (Wedemeyer, 1996a; Kreiberg, 2000) etle chlore. Ces paramètres doivent être mesurésrégulièrement; dans les systèmes à recyclaged'eau, il est particulièrement important de lessurveiller étroitement.

Il est d'autant plus difficile d'établir une gammede valeurs acceptables puisque les conditionsappropriées sont mal définies pour de nombreu-ses espèces et que les besoins d'une espèce parti-culière peuvent varier selon son cycle vital (larves,juvéniles, adultes) et selon son état physiologique(p. ex., frai, alimentation, expositions antérieures).

La qualité de l'eau est le facteur le plus importanten ce qui concerne le maintien du bien-être desespèces de poissons, la réduction du stress et lerisque de maladie. Les espèces de poissons ontune capacité d'adaptation variable à l'égard desfluctuations de la qualité de l'eau. Lors du trans-fert d'espèces de poissons, il peut être nécessairede prévoir une certaine période d'acclimatation,qui devrait être aussi longue que possible.

Les préférences et les tolérances de certainesespèces de poissons sont connues. Les préféren-ces des autres espèces pouvant être inconnues, il

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peut être nécessaire d'effectuer des études pilotespour déterminer les conditions appropriées. Cesétudes pilotes devraient être supervisées par levétérinaire ou le spécialiste expérimenté enmatière de santé des poissons et par le CPA.

3.2 TempératurePrincipe directeur n° 36

Les poissons ne doivent pas être exposés àdes écarts brusques de température, en par-ticulier à des réchauffements rapides.

Les poissons sont ectothermes, c.-à-d. que la tem-pérature de leur corps est voisine de celle dumilieu où ils vivent. Par conséquent, la tempéra-ture de l'eau est un paramètre qui revêt unegrande importance et qui dépend beaucoup del'espèce visée. Toutes les fonctions vitales sontinfluencées par la température de l'organismeconsidéré, et elles accélèrent ou ralentissent selonla température de l'eau dans laquelle vit l'animal.Pour chaque espèce de poissons, il existe unefourchette de température dans laquelle elle peutvivre normalement et demeurer en bonne santé.La marge de tolérance thermique varie beaucoupd'une espèce à l'autre et selon les stades du cyclevital; on parle parfois d'espèces d'eau froide (0 à10 °C), fraîche (10 à 20 °C) ou chaude (20 à 30 °C)selon les conditions thermiques auxquelles ellessont naturellement adaptées. Bien que chaqueespèce de poissons ait sa température environne-mentale standard, la plupart d'entre elles tolèrentune certaine fourchette de température.

La notion d'« écarts brusques » dépend spécifi-quement de l'espèce considérée. Elle varie égale-ment au sein d'une même espèce puisqu'elledépend aussi de la relation entre la températurepréalable de l'eau et la température maximaleque le poisson peut supporter, qui n'est pas lamême en été et en hiver. En présence des tempé-ratures estivales de pointe, un écart de 5 °C peutêtre excessif alors qu'au milieu de l'hiver, lorsquela température ambiante est basse, l'adaptationpeut être plus facile. De façon générale, les écartsde température ne devraient pas dépasser 2 °Cpar période de 24 heures.

Chez les poissons, les fluctuations thermiquesambiantes ont un impact beaucoup plus impor-tant sur un plus grand nombre de fonctions vita-les que chez les animaux terrestres. La sensibilité

aux maladies, parasites et substances toxiquesdépend également beaucoup de la température.Plus la température s'écarte de la fourchette opti-male dans un sens ou dans l'autre, plus le risquede stress ou de maladie est important.

On emploie souvent le terme d'« acclimatation »pour désigner toute « adaptation » à de nouvel-les conditions de vie. Cependant, on doit savoirque l'acclimatation véritable des espèces de pois-sons à une température nouvelle est un proces-sus qui nécessite la production de nouvellesvariantes de nombreux enzymes métaboliques,certaines modifications des divers types de lipi-des ainsi qu'un vrai remaniement au niveau cel-lulaire. Ce processus est généralement bienavancé après 24 heures passées à la nouvelletempérature, mais peut nécessiter jusqu'à 6 à 8semaines avant la fin complète du processus. Ladurée de l'acclimatation dépend aussi de la tem-pérature elle-même. En milieu plus froid, lamodification des mécanismes physiologiques estplus lente. À 10 °C, une acclimatation d'une oudeux semaines peut suffire à un saumon, mais à5 °C, ce délai peut être plus long. La vitesse et laportée de l'acclimatation varient beaucoup selonles espèces. Certaines n'ont tout simplement pasla capacité de s'acclimater à une nouvelle tempé-rature. Hochachka et Somero (1971) présententun survol complet de ce processus.

3.3 OxygènePrincipe directeur n° 37

Les poissons doivent être maintenus dansune eau ayant une concentration suffisanteen oxygène.

Pour la plupart des espèces, la saturation en O2doit être supérieure à 90 %, mais quelques-unescependant supportent bien des concentrationsplus faibles. L'évolution a permis à certainesespèces de poissons d'extraire l'oxygène de l'at-mosphère, et certaines d'entre elles se noient sielles n'ont pas accès à l'air, ce qui montre bien àquel point il est important de bien comprendreles besoins propres à l'espèce que l'on doit utili-ser. De façon générale, les poissons d'eau froidetolèrent moins bien les faibles concentrations enoxygène que les poissons d'eau chaude.

La concentration en oxygène varie selon la tem-pérature, la pression atmosphérique et la salinité.

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Lorsque la température augmente, la capacité detransport d'oxygène dans l'eau diminue; de plus,les besoins des poissons en oxygène augmententsous l'effet de l'accélération de leur métabolisme.Divers autres facteurs peuvent déterminer lesbesoins d'un poisson en oxygène, par exempleson âge, son état de santé, son degré d'activité etles manipulations éventuelles.

Lorsque les poissons se regroupent près de l'arri-vée d'eau ou s'approchent de la surface pour res-pirer, cela indique qu'ils manquent d'oxygène.

Dans certains cas de faible teneur en O2, on peutoxygéner l'eau en l'aérant, en réduisant le nom-bre de poissons et en leur donnant de moinsgrandes quantités de nourriture. Il est essentielde trouver un équilibre entre ces variables pouréviter les faibles teneurs en oxygène. On peut uti-liser des pierres à diffusion (« airstones ») pouraméliorer l'aération de l'eau, mais on devrait enchoisir un type et un mode d'installation qui neperturbera pas la fonction autonettoyante dubassin. Les pierres à diffusion de meilleure qua-lité produisent de petites bulles, agitent moins lacolonne d'eau et offrent un meilleur transfertd'oxygène. Si nécessaire, on devrait prévoir unapport supplémentaire d'oxygène dans l'eau dubassin.

3.4 SursaturationPrincipe directeur n° 38

Les systèmes aquatiques sont sensibles à lasursaturation aiguë ou chronique. Les per-sonnes responsables du fonctionnementdes systèmes aquatiques doivent compren-dre les causes de sursaturation gazeuse etdes méthodes permettant de prévenir cephénomène.

La sursaturation de l'eau est possible dans toutsystème d'hébergement de poissons; par consé-quent, le personnel chargé des soins aux pois-sons devrait connaître les signes aigus de sursa-turation chez les poissons et dans l'installation.La sursaturation survient lorsque la pressiongazeuse totale d'une masse d'eau est supérieure àla pression de l'atmosphère qui la recouvre. Ellepeut être due à une concentration excessive d'unou de plusieurs gaz dans l'eau; pour la mesurer,il est préférable d'utiliser des appareils qui détec-tent la somme des pressions gazeuses partielles

dans l'eau (p. ex., saturomètres). On trouvera unexposé détaillé sur la saturation dans Colt (1984,1986).

La sursaturation gazeuse peut apparaître dansdiverses circonstances, en particulier lorsquel'eau est chauffée dans un récipient fermé,lorsqu'elle subit un changement de pression oulorsqu'on y injecte un gaz (p. ex., air) sous pres-sion. La situation peut être encore compliquéepar l'état de sursaturation de l'eau de la sourced'approvisionnement. Bien que la sursaturationen oxygène et en dioxyde de carbone puisse êtreproblématique, c'est probablement la sursatura-tion en azote dissous qui est la plus dangereuse.Il est recommandé de faire un suivi régulier desteneurs totales en gaz dissous dans les bassins.

L'embolie gazeuse peut apparaître chez les pois-sons qui se trouvent dans une eau sursaturée;l'animal absorbe alors les gaz, qui sont ensuitelibérés par les liquides organiques et forment desbulles à l'intérieur de l'organisme (Speare,1998a). Une sursaturation à un niveau sous-clini-que peut être une source de stress chronique chezles poissons; par conséquent, il n'est pas appro-prié de choisir l'embolie gazeuse aiguë commepoint limite pour les niveaux tolérables. Laréponse biologique à la sursaturation gazeusevarie selon l'espèce, le stade du cycle vital, laqualité de l'eau et la profondeur où se trouvel'animal dans la colonne d'eau (Colt et Orwicz,1991). Chez les poissons touchés, divers signespeuvent apparaître : bulles de gaz sous la peau,entre les rayons des nageoires, à la pointe desnageoires et dans les branchies. La formation debulles de gaz dans les lits capillaires provoquel'ischémie et la nécrose tissulaire, et la présencede bulles dans le système sanguin, y comprisdans le cœur ou dans le cerveau, peut entraînerune mort rapide.

Il existe diverses méthodes de lutte contre la sur-saturation. Les meilleures sont le passage del'eau dans des colonnes d'écoulement rempliesde matériaux présentant une grande surface decontact comme du petit gravier ou des Bio-Rings,le dégazage sous vide et l'injection d'oxygène.D'autres méthodes possibles sont le brassageénergique de l'eau pour permettre l'échappe-ment de l'excès de gaz ou l'emploi de rampesd'arrosage.

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Les installations doivent permettre de mesurerrapidement les niveaux de saturation des gazdissous en cas de mortalité ou de morbiditéaiguë. Il est essentiel que le personnel comprenneles causes de la sursaturation et qu'il connaisseles moyens de limiter ce phénomène. Il existeplusieurs bonnes références sur ce sujet, dontColt et Orwicz (1991); Pennell et McLean (1996)et Huguenin et Colt (2002).

3.5 pHPrincipe directeur n° 39

Le pH de l'eau doit être maintenu à une valeurstable et optimale parce que toute fluctuationde ce paramètre influe sur les autres paramè-tres de qualité.

Le pH de l'eau varie beaucoup selon la sourced'approvisionnement et sa composition. Il estinfluencé par les minéraux d'origine naturelle(p. ex., le contact avec des silicates a pour effetd'abaisser le pH, alors que celui-ci augmentelorsque l'eau passe dans des roches carbonées),mais aussi par la pollution industrielle. Diversfacteurs peuvent avoir un effet sur le pH : ajoutde dioxydes de soufre et d'oxydes d'azote, eauxusées et effluents des terres agricoles, composésajoutés à l'eau, CO2 provenant de l'atmosphèreou produit par la respiration des poissons.

La plupart des espèces de poissons s'adaptentbien à une large gamme de pH pourvu que leschangements de pH soient graduels. La majoritédes espèces d'eau douce vivent dans un milieu oùle pH se situe entre 6 et 8. À l'extérieur de la four-chette de pH allant de 6 à 9, les poissons d'eaudouce deviennent stressés, leur croissance estlente et ils sont vulnérables aux maladies infec-tieuses. Cet intervalle est plus étroit pour les pois-sons d'eau salée (pH de 7,5 à 8,5). La fourchette depH optimale pour les poissons d'eau douce sesitue entre 6,5 et 7,5. Pour les poissons d'eau saléehébergés dans l'eau de mer naturelle, elle va de8,0 à 8,5. La fourchette de pH pour les poissonsd'eau salée hébergés dans l'eau de mer synthéti-que se situe entre 7,5 et 8,5. Si l'eau de mer a unfort pouvoir tampon, les animaux marins produi-sent des déchets acides, ce qui fait diminuer le pHde l'eau avec le temps. Cette chute de pH peutêtre limitée par le remplacement d'une partie del'eau (10 % sur une période de deux semaines).Une autre méthode, moins efficace cependant, estl'ajout de bicarbonate de sodium, ce qui améliore

le pouvoir tampon. Dans les systèmes à recyclaged'eau, il est également important de tenir comptedu pH optimal pour la croissance des bactériesdes filtres biologiques.

Le pH a un effet considérable sur les autres prin-cipaux paramètres de la qualité de l'eau. Et sur-tout, le pH de l'eau et les concentrations d'ammo-niac sont intimement liés, un aspect qui revêt uneimportance particulière dans les systèmes à recy-clage d'eau. L'ammoniac est beaucoup moinstoxique si le pH est bas. Pour cette raison, il estrecommandé de maintenir les systèmes au pH leplus bas convenant à l'espèce considérée.

3.6 Composés azotésPrincipe directeur n° 40

L'ammoniac libre et les nitrites sont toxiquespour les poissons et toute augmentation deleur concentration doit obligatoirement êtreévitée.

La toxicité de l'ammoniac est très étroitement liéeau pH (H+); par conséquent, la maîtrise du pH etla gestion des aliments sont essentielles si l'onveut éviter l'accumulation d'ammoniac.

Chez les poissons, l'un des principaux produitsde l'excrétion est l'ammoniac, qui est évacuédans l'eau par les branchies et les voies urinaires.L'urée dissoute et les déchets sous forme de par-ticules (aliments et excréments) sont transformésen composés inorganiques comme l'ammoniac etles phosphates. L'ammoniac peut également pro-venir de la contamination de l'eau par des com-posés organiques tels que les antibiotiques, lesvapeurs de peinture, les vapeurs émises par lesproduits de nettoyage à base d'ammoniac et lesinsecticides.

En solution aqueuse, l'ammoniac se présente sousdeux formes, soit la forme ionisée (NH4) et laforme non ionisée ou « libre » (NH3). La concen-tration d'ammoniac désigne la somme de laconcentration de l'ion ammonium (NH4

+) etd'ammoniac libre (NH3). NH3 et NH4

+ sont enéquilibre constant. Il est beaucoup plus importantde connaître la concentration d'ammoniac nonionisée, puisque c'est la seule forme qui est toxi-que pour les poissons. On trouvera un inventairedes limites acceptables des quantités d'ammoniac

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pour les poissons dans US EnvironmentalProtection Agency (1999).

Il est très difficile d'éviter l'augmentation desquantités d'ammoniac, en particulier dans lessystèmes à recyclage d'eau. Cependant, l'équili-bre entre les produits azotés (ammoniac et nitri-tes) par rapport au pH de l'eau est plus impor-tant que la simple accumulation de ces produits(Ip et al., 2001). Speare (1998b) a passé en revueles effets physiologiques de la toxicité due à l'ammoniac et aux nitrites. Les autres mesurespossibles de réduction de la concentration d'am-moniac sont l'accroissement du taux de renou-vellement d'eau, la biofiltration (p. ex., passagede l'eau dans une matrice de bactéries nitrifiantesconvertissant l'ammoniac en nitrites, puis immé-diatement en nitrates), la réduction de la densitéde poissons ou de la température ou encore l'em-ploi de composés absorbant l'ammoniac en pré-sence d'eau douce.

Dans les systèmes à recyclage de l'eau, en plus dela maîtrise du pH et des bonnes pratiques de ges-tion de l'alimentation, les autres mesures jouenthabituellement un rôle essentiel. Les filtres biolo-giques constituent le substrat nécessaire à lacolonisation par les bactéries (par exempleNitrosomonas et Nitrobacter) qui oxydent l'am-moniac. Ce substrat peut être formé de maté-riaux tels que la zéolite, des coquilles d'huîtresconcassées, du sable, de la dolomite, du petit gra-vier ou des produits synthétiques (p. ex., billesde styromousse, anneaux de plastique ou filtresde fibres). De façon générale, plus le rapport sur-face/volume du filtre est grand, meilleur est lefiltre; signalons également que, pour être effi-cace, le filtre doit permettre un équilibre optimalentre le débit d'eau et la surface. De petites parti-cules comme les grains de sable peuvent colma-ter le système, si bien que les filtres à sable sontplus difficiles à entretenir.

Les bactéries nitrifiantes sont sensibles aux écartsbrusques de pH et ne se développent générale-ment pas bien à l'extérieur de la fourchette de pHallant de 7,2 à 8,5. Leur croissance peut égale-ment être affectée par les produits chimiquesemployés pour le traitement des maladies ainsique par les écarts brusques de température.

L'ammoniac peut être extrait de l'eau douce àl'aide d'un échangeur d'ions. Pour ce faire, on faitpasser l'eau à travers un lit de cristaux de zéolite

qui emprisonnent l'ammoniac, qui est ensuitelibéré sous forme de gaz.

3.7 Dioxyde de carboneLa respiration des poissons produit du dioxydede carbone qui se dissout dans l'eau en formantde l'acide carbonique, ce qui fait diminuer le pHet accroît le risque d'hypercapnie. Bien que lesfortes concentrations de CO2 puissent être fatalespour les poissons, de façon générale, ce problèmea peu de chance de se produire dans les installa-tions aquatiques qui sont dotées d'une ventila-tion adéquate. Cependant, lorsque de fortes densités de poissons sont hébergées dans dessystèmes à recyclage d'eau, le CO2 peut devenirle principal facteur limitant.

3.8 SalinitéPrincipe directeur n° 41

Les fluctuations de la salinité sont par naturestressantes pour les espèces de poissons, eton doit modifier ce paramètre lentement touten surveillant leur état physique.

Les besoins en salinité des poissons varient selonqu'il s'agit d'espèces marines ou d'eau douce.Certaines d'entre elles tolèrent un large intervallede salinité, et d'autres ne supportent qu'unemarge très étroite. Chez d'autres encore, la tolé-rance à l'égard de la salinité peut varier selon le stade du cycle vital (p. ex., saumon del'Atlantique). Lorsque les poissons sont gardésdans des conditions de salinité non optimales, ilpeut apparaître chez eux un stress d'osmorégula-tion, un ralentissement de la croissance et unediminution de la résistance aux maladies.Cependant, signalons que des écarts rapides,importants et à court terme de la salinité sontparfois employés comme forme de traitementthérapeutique.

3.9 Agents toxiquesPrincipe directeur n° 42

Lorsqu'on a des raisons de croire que desmatériaux dangereux ou des agents infec-tieux ont pénétré accidentellement dans lecircuit d'eau, celui-ci doit être isolé et testé.

Il existe une multitude d'agents infectieux et toxi-ques qui peuvent être préjudiciables aux pois-sons. La sensibilité aux agents toxiques chroni-

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ques et aigus varie selon l'espèce, le stade ducycle vital, les conditions d'acclimatation et cer-tains facteurs environnementaux (p. ex., tempé-rature, dureté de l'eau, etc.) (Barton, 1996).

Les problèmes qu'on relève fréquemment dansles systèmes aquatiques sont la toxicité due auchlore et à d'autres additifs, le cuivre provenantdes tuyauteries faites de ce métal et la sursatura-tion gazeuse. Dans les systèmes approvisionnéspar de l'eau douce ou de mer provenant dumilieu naturel, on peut observer des accroisse-ments saisonniers de la charge bactérienne ainsique la présence de bactéries pathogènes prove-nant souvent des eaux usées. D'autres problèmespeuvent résulter de l'utilisation d'insectifugesvaporisés, de peintures, de solvants, etc.

Pour la plupart des agents toxiques, les universi-tés ou les organismes de réglementation ne dis-posent souvent d'aucune expertise locale per-mettant de reconnaître l'existence de problèmesde cette nature, d'effectuer les analyses nécessai-res pour évaluer et quantifier le problème ou derecommander la mise en œuvre de solutions entemps opportun. Lorsqu'on sait qu'un agent toxi-que est entré dans le système, il y a rarement desolutions bien définies autres que la « vidange »

du système. Le personnel de laboratoire a plusde chances de pouvoir repérer la source du pro-blème (p. ex., cuivre provenant d'une nouvelletuyauterie); néanmoins, on doit demander lesconseils ou l'aide d'autres experts, y compris devétérinaires, de spécialistes de la santé des pois-sons ou du personnel d'organismes de réglemen-tation ou de laboratoires d'analyses.

Principe directeur n° 43

Les produits chimiques doivent être entrepo-sés à bonne distance des zones d'héberge-ment des poissons et de la source d'approvi-sionnement en eau.

De nombreux insecticides, peintures, produitsnettoyants, fixatifs, adhésifs, produits d'étan-chéité et solvants sont toxiques; on doit doncfaire preuve d'une grande prudence lorsqu'onemploie ces substances au voisinage des installa-tions aquatiques.

L'entreposage des produits chimiques doit obli-gatoirement être effectué conformément auxlignes directrices et à la réglementation régissantla santé et la sécurité au travail (p. ex., règlementsur les matières dangereuses).

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Quelle que soit la provenance des poissons, leschercheurs doivent veiller au respect des règle-ments régissant leur capture et leur acquisition(voir la section B.5. Règlements et politiques gou-vernementaux sur l'utilisation des poissons).

1. Capture de poissons sauvages

Que les poissons soient capturés vivants pourêtre étudiés, conservés en vue de recherche dansun musée ou traités pour l'obtention de donnéesdans le cadre d'études de terrain pour la gestiondes pêcheries, les chercheurs doivent observer ettransmettre à leurs étudiants les principes éthi-ques rigoureux en ce qui concerne la protectionde l'habitat et le traitement respectueux des ani-maux. La méthode d'échantillonnage est généra-lement choisie en fonction des objectifs derecherche; cependant, les chercheurs devraientchoisir la méthode qui a le moins d'effet sur lespoissons et sur l'écosystème local.

Principe directeur n° 44

Les espèces de poissons sauvages doiventêtre capturées, transportées et manipulées defaçon à minimiser la morbidité et la mortalité.

Les chercheurs doivent savoir que le stress asso-cié à la capture, à la manipulation et au transportd'espèces de poissons sauvages rend celles-ciplus vulnérables à la maladie. Il pourra êtrenécessaire de modifier les techniques de capturepour augmenter le taux de survie. La pêche électrique est une procédure particulièrementstressante qui provoque des perturbations phy-siologiques aiguës, rend plus vulnérable à la pré-dation (Schreck et al., 1976) et à des effets signifi-catifs sur les membres des autres taxons présentsdans le même milieu (Bisson, 1976). Chaque foisque cela est possible, on devrait opter pour desprocédures moins stressantes.

La plus grande partie des espèces de poissons uti-lisées en recherche proviennent d'élevages privésou gouvernementaux, mais on peut avoir besoind'espèces de poissons sauvages ou exotiques

appartenant à d'autres genres. Avant d'entrepren-dre un projet supposant la capture d'espèces depoissons en milieu naturel, on doit obligatoire-ment avoir reçu pour la capture tous les permisnécessaires ainsi que les autorisations pertinentes.De même, il est essentiel d'avertir les agentslocaux des pêcheries ou de protection de la nature.

Principe directeur n° 45

Lors de l'acquisition d'espèces de poissonsexotiques auprès de fournisseurs d'aqua-riums ou de collections, on doit consulter lesautorités locales, provinciales ou territorialeset fédérales pour déterminer quels sont lesrisques de relâchement involontaire, d'intro-duction accidentelle, de maladie exotique etautres conséquences néfastes possibles, enplus de savoir comment réduire ces risques.

Les chercheurs devraient connaître la liste desespèces indigènes qui sont en voie de dispari-tion, menacées ou vulnérables. On trouvera la liste des espèces de poissons protégées au Canada à l'adresse : www.speciesatrisk.gc.ca/default_f.cfm.

2. Spécimens sacrifiés

La quantité de poissons prélevés doit compter leplus petit nombre de poissons permettant demener à bien la recherche, et chaque animal pré-levé doit servir au plus grand nombre possibled'études. Les méthodes d'euthanasie les pluséthiquement acceptables devront être utilisées,tout en tenant compte de la santé et de la sécuritédu personnel (voir la section I. Euthanasie). Ondevrait euthanasier les poissons avant de lesimmerger dans la formaline ou tout autre agentde conservation.

3. Composés piscicidesPrincipe directeur n° 46

On doit rechercher des solutions de rechangeaux piscicides, par exemple des agents anes-

E. CAPTURE, ACQUISITION, TRANSPORTET QUARANTAINE

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thésiants ayant un effet minimal sur l'environ-nement et sur les espèces non visées.

Dans de rares cas, il peut être nécessaire d'em-ployer ces substances sur le terrain pour capturerdes spécimens morts. Si on doit employer descomposés piscicides, on doit au préalable effec-tuer une étude d'impact pour déterminer quelspeuvent en être les effets locaux (p. ex., prisesaccessoires).

4. Acquisition de poissonsd'élevage

Principe directeur n° 47

Les poissons doivent provenir d'élevagesayant un statut sanitaire bien défini et leursantécédents génétiques doivent de préfé-rence être connus. On doit encourager les éle-vages à se doter de pratiques d'entretien et degestion équivalant à ce qui existe dans la pro-duction des autres animaux de laboratoire.

Pour avoir des animaux de recherche de hautequalité, on doit s'approvisionner d'espèces depoissons auprès de fournisseurs ayant bonneréputation. Lorsque cela est possible, on devraiteffectuer des visites des élevages pour s'assurerde la qualité de leurs procédés et pratiques. Lesinstitutions sont encouragées à établir une liste defournisseurs de poissons ayant bonne réputation.

5. Transport

Lorsqu'on transporte des poissons, même sur delongues distances, on devrait obtenir des taux desurvie élevés. Avant de transporter des poissons,il faut prévenir les problèmes physiologiquespouvant découler de la présence d'un nombred'individus relativement élevé dans un volumed'eau relativement petit (Wedemeyer, 1996a;Wedemeyer, 1996b). Lors du transport des pois-sons, la principale difficulté est le maintiend'une bonne qualité de l'eau. On doit prévoir unsystème de maintien du milieu de vie empê-chant la dégradation de la qualité de l'eau etrépondant aux besoins physiologiques des espè-ces de poissons.

Shepherd et Bromage (1988), FAWC (1996) etWedemeyer (1996a, 1996b) donnent des rensei-gnements détaillés sur le transport des poissons.

Voici quelques-uns des éléments critiques enmatière de transport des poissons :

• Le conteneur de transport doit être bien isoléafin de minimiser les écarts de températureau cours du transport; dans certains cas, unsystème de chauffage ou de réfrigération peutêtre nécessaire pour maintenir la températuredans l'intervalle convenant à l'espèce;

• Tous les contenants doivent être pourvus decouvercles opaques pour minimiser les écla-boussures et la perte de poissons tout en gar-dant ceux-ci à l'abri de la lumière;

• Avant le transport, chaque fois que cela estpossible, on doit faire jeûner les poissons de12 à 48 heures, selon leur espèce, leur âge et latempérature de l'eau, pour que leur tubedigestif soit vide; on minimisera ainsi l'excré-tion de déchets azotés, la pollution de l'eau etles pertes d'énergie métabolique;

• Une pratique courante consiste à refroidirl'eau afin de réduire l'activité et le métabo-lisme des poissons pendant le transport;

• Après le chargement et à intervalle régulierpendant le transport, on doit vérifier le com-portement des poissons ainsi que la tempéra-ture du réservoir de transport et les niveauxd'oxygène pour s'assurer qu'il n'y a aucuneanomalie. À l'arrivée, on doit vérifier très soi-gneusement la température de l'eau pour évi-ter que les poissons subissent un choc thermi-que au moment de leur transfert;

• Pour le transport de grosses cargaisons depoissons ou lorsque la distance à parcourirn'est pas minime, il est préférable d'employerdes véhicules spécialisés qui sont conçus pourfournir une eau oxygénée de très bonne qua-lité et qui sont équipés à bord d'un système desurveillance du milieu de vie;

• On doit également installer des systèmesauxiliaires d'aération ou d'oxygénation per-mettant de maintenir la saturation en oxy-gène et pouvant servir de dispositif desecours en cas de panne du système de pom-page de l'eau;

• Si cela est possible durant le transport, ondevrait employer des instruments pour tester

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l'eau comme des appareils de mesure del'oxygène dissous;

• Pour transporter de très fortes densités de pois-sons sur de longues distances, il peut êtrenécessaire d'éliminer les produits azotés àl'aide d'un système de pompage et de filtration;

• On peut transporter de petits nombres depoissons dans des sacs de plastique ou depolyéthylène sous une pression d'une atmos-phère d'oxygène pur; on devrait transporterces sacs dans une glacière pour maintenir latempérature de l'eau où se trouvent les pois-sons aussi près que possible de la tempéra-ture de départ. Les petits sacs ont de forteschances de s'échauffer rapidement, et lespoissons qu'ils contiennent pourraient subirun stress thermique;

• Entre les expéditions, tous les bassins et lesconduites du système de transport doiventêtre désinfectés, puis trempés et rincés pourenlever toute trace de désinfectant, ce type desubstance pouvant avoir des effets mortels.

Tout événement stressant comme la manipula-tion ou le transport entraîne une poussée rapided'adrénaline. L'adrénaline provoque une modifi-cation temporaire de la perméabilité des bran-chies. Dans l'eau douce, il en résulte une dilutiondu sang par une arrivée d'eau excessive, et c'estl'effet inverse dans l'eau salée. Les concentra-tions des principaux électrolytes dans le sangdévient alors de la normale, et ce phénomènepeut persister jusqu'à 24 heures après un stressde courte durée comme la capture dans un filet(Wedemeyer, 1972). Pour ces raisons, il a étérecommandé de transporter nombre d'espèces depoissons dans de l'eau saumâtre (c.-à-d. dont lapression osmotique est voisine de celle du sang[Kreiberg, 2000]).

Avant et pendant le transport, il peut être utile demettre les poissons sous sédation pour réduireleur sensibilité sensorielle et par conséquent, lestress dû au transport. Le degré de sédation doitêtre assez faible pour permettre aux poissons degarder leur équilibre, de nager et de respirer(Wedemeyer, 1996b). Des études ont montré que,pendant la capture et le transport d'espèces depoissons, c'est l'étape initiale de surpeuplementqui est la plus stressante. On devrait donc les

mettre sous sédation avant de les transporter(Kreiberg, 1992). Le choix du sédatif revêt unecertaine importance. En effet, certains anesthé-siants sont efficaces pour induire rapidementune anesthésie profonde (p. ex., TMS et 2-phé-noxyéthanol), mais ont un effet excitant pendantl'absorption initiale, or cela va à l'encontre del'objectif recherché qui est de calmer les poissons(Kreiberg, 2000). Le métomidate est le meilleursédatif à employer pendant le transport.

6. Quarantaine et acclimatationPrincipe directeur n° 48

Après le transport et avant d'être soumis àdes expériences, les poissons doivent êtreacclimatés aux conditions du laboratoire pen-dant la période de quarantaine.

Dans toute la mesure du possible, on doit combi-ner l'acclimatation et la quarantaine pour qu'ellesse déroulent simultanément (voir la section 6.1Quarantaine).

Principe directeur n° 49

Dans la mesure du possible, les poissons deprovenances différentes ne doivent pas êtremélangés les uns aux autres.

Certains des éléments qui influent sur les répon-ses des espèces de poissons sont les facteursgénétiques, l'âge, le taux de croissance, les anté-cédents environnementaux et nutritionnels etl'exposition à des composés biogènes. Il estimportant de documenter la souche employéedans chaque expérience et de n'utiliser qu'ellependant toute la durée de celle-ci. Pour toutesces raisons, les chercheurs doivent veiller à ceque les espèces de poissons qu'ils veulent utiliserà des fins expérimentales proviennent d'un four-nisseur ayant bonne réputation et gérant bien lasanté des animaux; avant d'ajouter les nouveauxarrivages à la population principale, ils doiventégalement s'assurer qu'ils ont été systématique-ment soumis à un dépistage et à une quarantaineet qu'ils sont en bonne santé.

6.1 QuarantainePrincipe directeur n° 50

Dans les zones de quarantaine, on doit fairepreuve d'une vigilance accrue en matière de

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surveillance des poissons et de mise à jourdes dossiers pour pouvoir détecter tout pro-blème de santé chez les animaux visés et yrépondre adéquatement.

La quarantaine a pour objet d'isoler les poissonsnouvellement arrivés des populations principalesde l'installation pour permettre de les observer etde les tester jusqu'à ce qu'il ait été établi qu'ilssont en bonne santé et exempts de toute maladietransmissible. Ces poissons peuvent ensuite êtremêlés à la population de l'installation.

La quarantaine peut également servir à l'isole-ment de populations de poissons qui sont tombésmalades quelque temps après leur arrivée à l'ins-tallation. La quarantaine vise avant tout à per-mettre l'isolement de poissons et la mise enœuvre de mesures sanitaires pour éviter la dissé-mination de pathogènes viables ou de leurs hôtesde l'installation aux eaux environnantes, ou pouréviter le transfert de pathogènes à d'autres indivi-dus hébergés dans l'installation. À l'Annexe C, ontrouvera des informations visant spécifiquementle confinement des organismes marins et d'eaudouce utilisés dans les études ou infectés acciden-tellement par des maladies transmissibles.

Idéalement, les mesures de quarantaine devraientpermettre l'isolement des poissons qui sont étu-diés ou hébergés à des fins différentes.Cependant, dans les installations à une seulesalle, on peut se servir de feuilles de plastiquepour former un bassin de quarantaine et éviter leséclaboussures et la propagation d'aérosols.L'approvisionnement en eau devra être distinctde sorte que l'eau provenant des bassins de quarantaine ne soit pas envoyée dans les autresbassins; les effluents devront également être dis-tincts lorsqu'il faut traiter l'eau avant de la recy-cler ou de la déverser dans le milieu. De plus, desPNF rigoureux devront être en vigueur pour ladésinfection.

Principe directeur n° 51

La durée de la quarantaine doit permettre demaintenir les espèces de poissons visées enbon état de santé.

Dans les cas où le poisson provient de chez unfournisseur ayant une certification sanitaire(comme un élevage de salmonidés conforme auRèglement sur la protection de la santé des pois-sons du MPO), la période de quarantaine peut

être raccourcie selon l'état de santé des animaux,mais elle demeure fortement recommandée pourtoute introduction de poissons et quelle qu'en soitla provenance. Dans d'autres cas, comme lorsd'arrivages d'espèces de poissons sauvages cap-turées en milieu naturel, il est préférable de pré-voir une quarantaine plus longue. Cet aspect estparticulièrement important lorsque les nouveauxpoissons en question doivent être ajoutés à unepopulation existante en bonne santé (DeTollaet al., 1995). Une période minimale de quaran-taine devrait être fixée en fonction de la tempéra-ture d'hébergement, de la provenance des pois-sons et du délai de latence prévu des pathogènesconcernés. Si de nouveaux animaux doivent êtreajoutés à la population existante, leur état desanté devrait faire l'objet d'un examen systémati-que, lequel peut comprendre des nécropsies.

Principe directeur n° 52

La gestion des zones de quarantaine doit sui-vre des pratiques rigoureuses de lutte contreles agents infectieux.

Pour éviter le transfert de pathogènes aux airesprincipales de l'installation, on doit accorder uneimportance particulière aux aspects tels que ladésinfection des eaux évacuées, les stations delavage des mains et les pédiluves, les outils àmain et accessoires dédiés (comme les filets) etles déplacements allant des zones contaminéesde l'aire de quarantaine aux zones propres.

Les nouvelles espèces de poissons peuvent êtreporteuses d'organismes pathogènes, actifs ounon, auxquels les populations résidentes n'ontpas été exposées. Sous l'effet du stress occasionnépar la manipulation ou le surpeuplement desbassins, le système immunitaire des poissonspeut être affaibli et une éclosion de maladie peutsurvenir. Le risque d'introduction de nouveauxpathogènes est particulièrement grand lors del'arrivée d'espèces de poissons d'origine sauvagedont on ne connaît pas les antécédents sanitaires.Avant d'introduire des poissons sauvages dans lelaboratoire, pour déterminer quels sont les traite-ments appropriés, on devrait consulter des pro-fessionnels de la santé des poissons sur les procé-dures de désinfection préventive à effectuer.

6.2 AcclimatationÀ leur arrivée dans une installation, les nouvel-les espèces de poissons doivent être manipulées

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le moins possible afin d'éviter un choc thermi-que (Wedemeyer, 1996a). Pratiquement, on peutdéfinir le choc thermique comme étant toutécart brusque de température de plus de 2 ou3 °C. Si les espèces de poissons ont été transpor-tées dans des sacs de plastique, ces sacsdevraient être placés dans l'eau du bassin deréception jusqu'à ce qu'il y ait équilibre thermi-que. Idéalement, si les poissons ont été trans-portés dans des bassins, on devrait leur permet-tre de s'adapter à leur nouvel environnement entransférant lentement de l'eau du nouveau sys-tème dans le bassin de transport. Si les poissonsarrivent dans de l'eau de mauvaise qualité etque le stress produit par un séjour dans unetelle eau dépasse les effets physiologiques de latransition vers une eau de bonne qualité, ils doivent être transférés immédiatement. À lasection D.3.2 Température, on trouvera des ren-seignements utiles sur la modification de latempérature de l'eau.

L'acclimatation suppose l'ajustement graduel desespèces de poissons à leurs nouvelles conditionsde vie. De façon générale, on devrait permettreaux espèces de poissons qui arrivent dans une

installation de s'ajuster à leur nouvel environne-ment (qualité de l'eau, température, luminosité,diète). Cette période devrait également permet-tre de vérifier que les problèmes de stress dus autransport (p. ex., anorexie, morbidité et mortalitéimprévues) ont été résolus.

On devrait recommencer graduellement à nour-rir les poissons pendant leur acclimatation. Il estfréquent que les poissons qui viennent d'êtretransportés refusent de s'alimenter, notammentsi on leur offre un nouveau type d'aliment.Lorsque c'est possible, on devrait leur fournir deséchantillons de l'alimentation employée chez lefournisseur pour permettre une transition gra-duelle vers le nouveau type d'aliment. Le fait quele poisson s'alimente de nouveau est une bonneindication que le processus d'acclimatation s'estfait avec succès.

En dernier recours, on peut aussi mettre les espè-ces de poissons de taille plus importante, parexemple les individus capturés récemment enmilieu naturel, sous sédatif et les gaver afind'amorcer les processus digestifs et favoriser lareprise de l'action de s'alimenter.

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Pour assurer aux poissons un soin de qualité, onne doit négliger aucun détail et exécuter lestâches ordinaires avec rigueur et consistance. Onne saurait trop insister sur l'importance d'un soinde bonne qualité, et cet aspect doit être rappelérégulièrement.

1. Tenue des dossierset documentation

1.1 Procédés normalisésde fonctionnement

Principe directeur n° 53

On doit élaborer des procédés normalisés defonctionnement détaillés pour le soin de tou-tes les espèces de poissons et pour la désin-fection des bassins, des salles et du matériel.

Chaque installation doit être dotée d'un manuelde procédés normalisés de fonctionnement(PNF) définissant les pratiques et les normesacceptables de soin des poissons. Ce manueldevrait être révisé et mis à jour régulièrement, etle comité de protection des animaux (CPA) ainsique la direction des installations devraient veillerà ce que les utilisateurs se conforment aux PNF.Notamment, les PNF devraient être élaborés detelle sorte que tous les bassins soient adéquate-ment désinfectés et gardés propres entre lesexpériences.

1.2 Listes générales de vérificationPrincipe directeur n° 54

Pour chaque groupe de poissons, on doit seservir de listes de vérification afin de pouvoirtenir à jour les registres de toutes les opéra-tions de nettoyage et d'entretien en plus desprocédures expérimentales effectuées.

Pour tous les poissons gardés en captivité, ondoit au moins tenir à jour les registres suivants :

1. Concernant le bassin ou la zone d'hébergement:

• provenance des poissons et date d'arrivée;• espèce et sexe (s'il est identifiable);

• estimation de l'âge et du poids;• nom du chercheur principal et liste de per-

sonnes à contacter en cas d'urgence;• numéro de protocole d'utilisation des ani-

maux et date d'expiration;• transferts préalables des poissons (c.-à-d. lieux

d'hébergement antérieurs dans l'animalerie);• nombre de poissons dans le bassin;• inscriptions quotidiennement portées au

registre des opérations de soin des animaux(y compris l'horaire des repas), de l'entretientechnique, des procédures expérimentales etdes paramètres définissant la qualité de l'eautel qu'exigé (voir Annexe D);

• morbidité, mortalité.

2. Concernant les renseignements facilementdisponibles qui proviennent des registres del'installation :

• antécédents des poissons, y compris les mala-dies et l'évolution de l'état de santé;

• documentation de conformité aux exigencesréglementaires;

• copie du protocole d'utilisation des animaux.

1.3 Évaluation du bien-être globaldes poissons

Principe directeur n° 55

On doit mesurer quotidiennement les para-mètres physiques et comportementaux debase permettant d'évaluer le bien-être globaldes espèces de poissons et tenir à jour lesregistres avec ces renseignements. On doitrechercher, identifier et corriger les causesde toute variation de ces paramètres.

Avant et pendant le déroulement de toute étude,il est important de connaître l'état de bien-êtreglobal des animaux visés. L'évaluation objectivedes paramètres comportementaux et physiquesclés devrait faciliter la détection d'anomalies,que celles-ci soient liées à l'environnement, àl'entretien des poissons ou aux effets des procé-dures expérimentales elles-mêmes. Il est difficile

F. SOIN DES POISSONS

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d'évaluer le bien-être global des poissons parceque leurs réponses aux conditions adverses nesont pas toujours observables comme chez lesmammifères, et parce que le milieu dans lequelils se trouvent impose d'importantes limites àl'observation.

2. Densité et capacité de chargePrincipe directeur n° 56

On doit héberger chaque espèce à une den-sité qui permet d'assurer son bien-être globaltout en respectant les paramètres expérimen-taux. Cependant, dans certains cas, il faudradéterminer quel est le milieu de vie idéald'une espèce donnée à partir de critères deperformance tels que le taux de croissance.Les densités maximales établies ne doiventpas être dépassées.

Le nombre de poissons qui peuvent être placésdans un certain volume d'eau est extrêmementvariable selon l'espèce considérée, la tempéra-ture de l'eau, la charge en pathogènes, la concen-tration d'oxygène dissous, le taux métaboliquedes poissons, la fréquence des repas et le débit deremplacement de l'eau.

Il est important de reconnaître que le dépasse-ment des densités maximales et minimales a deseffets très marqués; au-dessous de certaines den-sités, il peut y avoir une accentuation du com-portement territorial (p. ex., chez les salmonidéshébergés en deçà des densités minimales, lespoissons s'alimentent moins). En ce qui a traitaux réponses physiologiques des poissons ausurpeuplement, consulter Wedemeyer (1996a).

On doit trier régulièrement les poissons pourmaintenir des groupes de taille comparable etéviter ainsi les problèmes alimentaires liés aucomportement territorial et agressif qui apparaîtlorsque des individus de tailles différentes sonthébergés ensemble.

3. Aliments, repas et nutrition

Chez la plupart des espèces de poissons, l'alimentation suit des cycles quotidiens et sai-sonniers, certaines d'entre elles pouvant être« spécialisées », c.-à-d. consommer des typesd'aliments bien précis (Groot, 1996; Madrid et al.,

2001). Bien que les espèces de poissons prove-nant du milieu naturel préfèrent généralementles proies vivantes aux préparations, la plupartd'entre eux apprennent à se nourrir de granuléset font preuve d'une souplesse remarquable pource qui est de l'ingestion et de la digestion des pré-parations. L'acceptation de nouveaux alimentsdépend des caractéristiques chimiques, nutri-tionnelles et physiques des ingrédients entrantdans leur formulation ainsi que de leur mode detransformation. La structure et le fonctionne-ment du système digestif des poissons ont uneffet sur leur mode d'alimentation et l'efficacitéde leur digestion; le volume et la fréquence desrepas doivent donc être établis en conséquence(Goddard, 1996; Alanärä et al., 2001).

3.1 NutritionUne alimentation équilibrée et un régime adé-quat sont essentiels à la bonne santé des espècesde poissons. Les préparations pour poissonsfabriquées dans le commerce renferment lecontenu énergétique et les éléments nutritifsessentiels à la croissance, à la reproduction et à lasanté de ces animaux. Ces nutriments essentielssont les protéines et les acides aminés, les lipideset les acides gras, les vitamines et les minéraux.Si l'un de ces éléments nutritifs est en quantitéinsuffisante, il peut y avoir ralentissement de lacroissance, réduction des quantités consomméeset apparition de maladies (NRC, 1993; Conklin,2000). Les poissons étant ectothermes, leur tauxmétabolique est déterminé par la température del'eau où ils se trouvent. Par conséquent, la fré-quence et le volume des repas doivent tenircompte de la température de l'eau (Alanärä et al.,2001; Kestemont et Baras, 2001).

3.2 Aliments et repasPrincipe directeur n° 57

Les aliments doivent être achetés auprès defournisseurs qui suivent les normes de fabri-cation employées dans l'industrie des ali-ments pour poissons et autres animauxdomestiques, et qui répondent aux besoinsalimentaires de l'espèce si ceux-ci sont docu-mentés (publications) et disponibles.

Si des poissons doivent être introduits dans lachaîne alimentaire (voir la section J. Destinée despoissons après l'étude), les aliments des poissonsdoivent être conformes aux lois et règlements

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relatifs aux aliments du bétail (lois.justice.gc.ca/fr/index.html).

Principe directeur n° 58

Les sacs d'aliments doivent porter une éti-quette indiquant la date de la fabrication etdonnant les informations relatives à la com-position. À l'arrivée de gros envois de nourri-ture, on doit prélever de petits échantillons envue de tests indépendants.

3.3 Qualité et entreposagedes aliments

Principe directeur n° 59

Pour préserver la qualité nutritionnelle desaliments, on doit les entreposer dans unendroit sombre et réservé à cet effet, à l'abrides parasites et animaux nuisibles et où latempérature et l'humidité sont contrôlées. Ondoit protéger de la même façon les alimentsdestinés à une consommation immédiate etse trouvant dans les dispositifs de distribu-tion. Les aliments employés lors des repasquotidiens doivent être gardés dans descontenants à couvercle scellé qui les protè-gent de l'humidité et de la lumière, et êtreremplacés fréquemment par des aliments quisont entreposés.

Tous les aliments, qu'ils soient humides, semi-humides ou secs, sont susceptibles de se dégra-der au bout d'un certain temps. Les alimentshumides contenant du poisson cru haché ou del'ensilage de poisson doivent être consommés enquelques heures ou congelés (Goddard, 1996).Les aliments secs doivent être entreposés à unetempérature inférieure à 20 °C et à un taux d'hu-midité inférieure à 75 %. L'excès d'humidité favo-rise les moisissures, et les températures élevéesont pour effet de détruire certaines vitamines etd'accélérer la dégradation des lipides. L'oxygène,les rayons ultraviolets et la peroxydation des lipi-des peuvent également détruire les vitaminesdes aliments.

On peut congeler les aliments pour prolongerleur durée de conservation, notamment lorsquedes quantités relativement limitées sont nécessai-res aux fins d'un projet de recherche spécifique.Cependant, la congélation et la décongélationdégradent certains micronutriments comme les

vitamines B, et il peut donc s'avérer nécessaire deles remplacer par des suppléments.

La rancidité oxydative est l'un des changementsles plus problématiques qui peuvent survenir aucours de l'entreposage des aliments (Wedemeyer,1996a; O'Keefe, 2000). En l'absence de protectionpar des antioxydants, les lipides riches en acidesgras polyinsaturés dont les acides gras essentielssont très sensibles à l'auto-oxydation, ce quigénère des produits de dégradation nocifs ycompris des radicaux libres (Hardy et Roley,2000). Tacon (1992) résume les effets pathologi-ques de la consommation d'huiles oxydées.

Les aliments moisis sont très toxiques et ne doi-vent en aucun cas être offerts aux poissons(Wedemeyer, 1996a).

Principe directeur n° 60

Les espèces de poissons doivent obligatoire-ment être nourries à une fréquence adéquateavec des aliments qui répondent bien à leursbesoins nutritionnels et sont de taille conve-nable. Une technique optimale de présenta-tion des aliments est essentielle au bon étatde santé et au bien-être global des poissons,et permet d'éviter de salir l'eau avec des res-tes d'aliments non consommés.

Principe directeur n° 61

Que les espèces de poissons soient nourriesmanuellement ou automatiquement, on doitles observer régulièrement pour déterminersi le poisson réagit tel qu'il a été prévu et siles rations sont suffisantes ou excessives.

Si on emploie un dispositif automatique de dis-tribution des aliments, il doit être entretenu régu-lièrement et les quantités consommées par lespoissons vérifiées aussi souvent que possible.

Selon l'espèce à nourrir, on doit déterminer quel-les doivent être les propriétés et la taille des ali-ments (p. ex., à des poissons qui se nourrissentsur le fond, il est préférable d'offrir des granulésqui couleront au fond). On doit également déter-miner la taille des rations, la fréquence et l'heurepréférée des repas ainsi que le mode le plus effi-cace de distribution de la nourriture. Lorsqu'onoffre un nouveau type d'aliment, on doit lemélanger à celui qui était habituellement

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consommé auparavant pour permettre une tran-sition progressive de l'un à l'autre.

De façon générale, les techniques d'alimentationdes espèces de poissons captifs ont pour but d'en-courager une consommation et une ingestionrapides, d'empêcher la perte d'éléments nutritifssolubles par lixiviation et de réduire les pertes.Non seulement, la réponse alimentaire est déter-minée en grande partie par la qualité de la diète,mais elle est également influencée par le milieu oùles poissons sont hébergés. Par exemple, les tem-pératures situées à la marge inférieure ou supé-rieure de l'intervalle de tolérance ont pour effetd'inhiber l'alimentation; c'est également le cas desconditions génératrices de stress comme le man-que d'oxygène et la création de hiérarchies au seinde la population (Kestemont et Baras, 2001).

La rétention d'excréments ou de restes de nourri-ture dans le milieu est particulièrement problé-matique en présence de quantités excessivesd'aliments, notamment dans les systèmes à recy-clage de l'eau. Le schéma expérimental devraitprendre en compte les effets de la quantité et dela qualité de la nourriture sur la qualité de l'eau.

Les poissons ne doivent pas recevoir des quanti-tés excessives de nourriture, sauf dans les expé-riences où on les nourrit ad libitum. Cependant,même dans ce dernier cas, ils doivent faire l'objetd'une surveillance et l'excès de nourriture doitêtre enlevé peu de temps après le repas. La plu-part des poissons peuvent survivre longtempssans s'alimenter et, dans la plupart des cas, unjeûne de quelques jours ne provoquera pas destress significatif (De Silva et Anderson, 1995;Carter et al., 2001). Par contre, l'excès de nourri-ture peut avoir des conséquences graves qui serépercutent sur la qualité de l'eau en stimulant lacroissance de bactéries et de champignons quipeuvent s'avérer nocifs (pour ce qui est de l'ex-ception à cette règle, voir la section 3.4 Sevragedes larves).

Les méthodes d'alimentation et de tri des pois-sons par taille doivent être optimisées afin d'as-surer que tous les poissons ont l'occasion de senourrir. Si les poissons refusent de se nourrirpendant une longue période, des mesures alter-natives devront être en place, par exempleconsulter le fabriquant d'aliments, un spécialistede la nutrition des poissons ou un vétérinaire.Chez les poissons, les principaux modes de

détection des aliments sont l'odorat et la vue,mais ce sont surtout le goût et la texture de lanourriture qui déterminent si elle sera ingérée ourejetée. Lorsqu'on commence à employer un ali-ment de grosseur différente, on devrait le mélan-ger à celui d'avant pendant une semaine pourpermettre aux poissons de s'adapter. On peutajouter certains stimulants aux aliments pourpoissons pour les rendre plus appétissants.

Dans certains cas, les granules peuvent ne pasêtre reconnus comme des aliments, par exempledans le cas des poissons sauvages mis en capti-vité. De plus, de nombreuses petites espèces depoissons d'aquarium et les larves de nombreusesespèces de poissons marins de plus grande taillene peuvent se nourrir d'aliments préparés ourefusent de le faire. Il peut également être néces-saire de fournir des proies vivantes lors d'étudessur la consommation de poissons-proies ou dansle cas de poissons sauvages hébergés pendantune courte période. Les proies vivantes (princi-palement les rotifères et les crevettes des salines)peuvent donner d'excellents résultats, mais, dansla plupart des cas, il est nécessaire de les éleveren plus des poissons eux-mêmes. Le coût éthiquede la fourniture de proies vivantes (notammentde poissons vivants) doit être pris en compte enplus des autres inconvénients possibles commele risque d'apparition de différents états nutri-tionnels ou d'introduction de maladies. On trou-vera d'autres informations y compris un survolgénéral des besoins en nutriments dans d'autrespublications (NRC, 1993; Conklin, 2000; Halveret Hardy, 2001).

Les études prévoyant des restrictions alimentai-res doivent faire l'objet d'un examen attentif.Dans la politique du CCPA sur : les principes régis-sant la recherche sur les animaux (CCPA, 1989), onlit ce qui suit : « expériences exigeant la privation denourriture et d'eau pendant des périodes incompati-bles avec les besoins physiologiques particuliers à l'es-pèce; de telles expériences ne doivent avoir aucun effetpréjudiciable à la santé de l'animal; ... ». De façongénérale, pendant les périodes de restriction ali-mentaire, on ne devrait pas laisser les poissonsperdre plus de 15 % de leur poids corporel (HomeOffice, 2003). Comme pour toutes les autres étu-des, le CPA est chargé d'approuver le point limitede l'étude proposée en consultation avec le cher-cheur et le vétérinaire ou spécialiste de la santédes poissons. À noter qu'il n'est pas nécessaire de

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tenter de nourrir des poissons qui ont cessé natu-rellement de s'alimenter (p. ex., saumon frayant).

3.4 Sevrage des larvesIl est reconnu que, pendant les premiers stadesdu cycle vital de nombreuses espèces, la morta-lité naturelle est élevée (voir la section B.Introduction). On a souvent laissé entendre quele fait que les animaux ne commencent pas às'alimenter ou qu'ils s'alimentent insuffisammentétait l'une des principales causes de mortalitéprécoce (Robin et Gatesoupe, 1999).

Le passage à une nourriture exogène est uneétape cruciale de la vie des poissons, notammentchez les espèces marines. Cette transition consti-tue l'un des principaux critères permettant dedéfinir la fin de la période embryonnaire(Noakes et Godin, 1988). De façon générale, lesespèces très fécondes et produisant des œufs depetite taille, par exemple la morue, l'églefin et lalimande, sont plus petites au moment de l'éclo-sion; chez elles, le stade du sac vitellin est aussiplus court et il est plus difficile de les élever avecdes aliments artificiels (Watanabe et Kiron, 1994).Pour toutes les espèces de poissons, le passagede l'alimentation endogène à une alimentationexogène, et ensuite le passage de proies vivantesà des aliments non vivants sont des périodes cri-tiques pendant lesquelles un grand nombre depoissons peuvent mourir. De façon générale, il nes'agit pas réellement d'une question de bien-être,mais les individus dont on juge qu'ils ont peu dechance de survivre doivent être euthanasiés.

Le choix du moment du premier repas et l'accès àdes proies convenables sont des éléments criti-ques. Les jeunes des espèces à développement tar-dif, qui ne sont pas très développés avant leur pre-mier repas, doivent recevoir une alimentationplus concentrée pour compenser l'état de dévelop-pement peu avancé de leur tube digestif et la rapi-dité du transit. Les jeunes des espèces précoces,qui sont plus développés au moment de leur pre-mier repas, peuvent se nourrir plus efficacementde proies dispersées (Noakes et Godin, 1988).

Lors du sevrage, l'étape la plus cruciale est lepassage aux invertébrés vivants comme les roti-fères et les artémias de taille convenable. Onenrichit généralement ces organismes alimentai-res à l'aide d'éléments nutritifs limitants (p. ex.,acides gras et acides aminés essentiels) pour

favoriser la croissance et la survie des larves. Lesjeunes poissons, s'ils sont privés d'aliments exo-gènes, atteignent un point de non retour lorsquele manque de nourriture s'accompagne d'un étatde privation de nourriture.

3.5 Emploi d'aliments médicamentésPrincipe directeur n° 62

Les aliments médicamentés ne doivent êtreadministrés que lorsqu'ils ont été prescritspar un vétérinaire et sous la supervision decelui-ci.

Les aliments médicamentés peuvent servir àtraiter certains états cliniques comme les infec-tions bactériennes ou à étudier des modèles delutte contre la maladie. Ces produits doivent êtreadministrés que sur ordonnance d'un vétéri-naire et accompagnés des avertissements relatifsau délai d'attente, notamment dans le cas desantibiotiques. L'administration d'aliments médi-camentés à des fins thérapeutiques doit êtreeffectuée sous la supervision d'un vétérinaire etavec les précautions visant à prévenir l'appari-tion de bactéries résistantes aux antibiotiques.Les antibiotiques doivent être choisis à lalumière d'un jugement clinique et de tests desensibilité aux produits antimicrobiens. Autantque faire se peut, on ne devrait employer quedes agents approuvés pour l'utilisation chez lespoissons.

Les aliments médicamentés peuvent être moinsappétissants et les poissons peuvent refuser deles consommer. Lorsqu'on commence à offrir desaliments médicamentés, il est important de sur-veiller le comportement alimentaire des poissonset de se préparer à prendre des mesures connexescomme les mélanger graduellement aux alimentsnon médicamentés pour encourager la consom-mation. Pour amorcer le comportement alimen-taire, on peut envisager l'emploi d'exhausteursde goût pour les aliments médicamentés (p. ex.,revêtement de krill ou d'hydrolysat de poissonsmarins). On doit garder à jour des registres sur ladurée du traitement et ses effets.

Dans les systèmes à recyclage de l'eau, les agentschimiothérapeutiques doivent être employésavec prudence parce qu'ils peuvent nuire à laflore nitrifiante des biofiltres.

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4. Géniteurs et reproductionPrincipe directeur n° 63

Les systèmes d'hébergement des géniteurset les conditions environnementales doiventconvenir à l'espèce visée. On doit accorderune attention particulière aux indices envi-ronnementaux liés au maintien (ou à la mani-pulation) des cycles reproductifs endogènes.

Les facteurs environnementaux (température,conditions d'éclairage, type d'habitat ou de bas-sin, nutrition, densité et autres espèces présentes)sont essentiels au succès de la reproduction.

Principe directeur n° 64

Là où c'est possible, on doit opter pour unegestion rationnelle du patrimoine génétiquedes géniteurs. En consultation avec un vété-rinaire, on doit mettre en œuvre un pro-gramme strict de prévention des maladies etde surveillance de l'état de santé des géni-teurs pour assurer la production d'une progé-

niture saine et empêcher la propagation demaladies par les sources d'approvisionne-ment en eau, les poissons ou leurs œufs.

4.1 Induction du frai

L'induction du frai par injection d'hormones estune pratique commune dans les élevages degéniteurs. On doit consulter les ouvrages publiéspour s'assurer que les doses et la posologie sontconformes aux méthodes standard établies. Si onprévoit les tuer pour la consommation, les géni-teurs ainsi traités devraient être retenus pendantle délai d'attente correspondant.

L'induction du frai peut provoquer une morbi-dité et une mortalité dues à la rétention des œufsou à d'autres effets imprévus.

Le personnel qui travaille sur les reproducteursayant subi un traitement hormonal devrait êtreconscient des complications qui peuvent enrésulter.

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Lorsqu'ils sont confinés dans un environnementartificiel, les poissons sont sensibles aux fluctua-tions de la qualité de l'eau et de leur alimentationainsi qu'à la présence de pathogènes et aux prati-ques de gestion de l'installation. L'apparition de maladies, infectieuses ou non, ne peut pas être prise en compte indépendamment de tousces facteurs. Les microorganismes sont dissémi-nés dans l'ensemble de tout environnementaquatique, mais leur présence peut ne devenirévidente que dans des conditions environnemen-tales sous-optimales.

1. Programme de santédes poissons

On ne peut obtenir des données fiables qu'avecdes poissons en bon état de santé (Jenkins, 2000).Les poissons employés en recherche doivent êtreexempts de tout agent pathogène notable pou-vant rendre malade l'animal (à moins que cetagent fasse partie du protocole expérimental).

Si une maladie fait partie du protocole expéri-mental, les effets possibles de l'agent pathogèneou du parasite sur les résultats de recherchedevraient être prévisibles ou constituer unevariable qui sera testée pendant le déroulementde la recherche.

Principe directeur n° 65

Toutes les installations doivent obligatoire-ment disposer d'un programme de suivi del'état de santé des poissons.

Les institutions qui hébergent des poissons desti-nés à la recherche, à l'enseignement et aux testsdoivent disposer d'une expertise en santé despoissons, et de préférence d'un vétérinaire ayantl'expérience des animaux aquatiques et la forma-tion connexe. Cette personne peut participer àl'élaboration des PNF visant à limiter l'introduc-tion de maladies dans l'installation, et elle doitpouvoir être consultée sur toute question relativeà la santé des poissons (voir la section B.4.3 Rôledu vétérinaire).

1.1 Prévention des maladiesPrincipe directeur n° 66

Les mesures stratégiques de prévention de lamaladie doivent comprendre les élémentssuivants : 1) une entente écrite formelle avecun professionnel de la santé des poissons(habituellement un vétérinaire) responsablede la gestion des problèmes de morbidité etde mortalité à l'installation; 2) un programmede détection et de gestion des maladies etdes problèmes de qualité de l'eau liés austress physiologique; 3) une mise en œuvrestratégique des mesures de lutte contre lesmaladies telles que la quarantaine, la vacci-nation et les traitements prophylactiques;4) un système de surveillance régulière et designalement pour l'évaluation de l'état desanté.

Le stress, les problèmes de nutrition et de qualitéde l'eau, les éclosions de maladies infectieuses, lecannibalisme et la prédation peuvent avoir degraves répercussions chez les poissons captifs(Wedemeyer, 1996a). On doit mettre en œuvredes méthodes de détection précoce des problè-mes de santé, dès leur apparition, pour faciliterla correction de ceux-ci et le retour à des condi-tions sanitaires compatibles avec les objectifs del'étude. Une bonne gestion sanitaire est néces-saire à toute étude portant sur des poissonsvivants; en effet, un état de santé sous-optimal etla maladie peuvent nuire à la qualité des résul-tats ou compromettre ceux-ci.

Dans les systèmes d'hébergement de poissons, ilest possible d'éviter de nombreuses maladies parune bonne gestion entretien, en utilisant des ani-maux chez qui les agents pathologiques infec-tieux ont fait l'objet d'un dépistage préalable eten soumettant ces animaux à une période d'isole-ment et de manipulations limitées pour minimi-ser le stress. Pour ce faire, on peut organiser unsystème de quarantaine où les animaux situés« en aval » de l'installation d'hébergement sontconsidérés comme sensibles à la présence de toutpathogène échappé. On doit également mainte-nir des conditions d'hébergement adéquates

G. SANTÉ ET PRÉVENTION DES MALADIES

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conformément à ce qui est exposé ailleurs dansles présentes lignes directrices.

1.2 Diagnostic des maladies etidentification des pathogènes

Principe directeur n° 67

L'un des principaux volets du programme degestion sanitaire doit être le diagnostic pré-coce et l'identification des causes, des méca-nismes et des facteurs de stress en vue de lamise en œuvre de mesures correctivesappropriées.

Les protocoles de lutte contre les maladiesdevront comporter un système fiable de détec-tion et de signalement des signes cliniques, et ilsdevront définir des critères permettant de distin-guer les taux de mortalité acceptables et inhabi-tuels. L'isolement et l'enlèvement rapide despoissons morts permettent de réduire les risquesde propagation de maladie.

S'il survient une perte inattendue de poissons, lepersonnel doit immédiatement prélever deséchantillons d'eau, d'aliments et de poissons envue d'une analyse subséquente éventuelle. Deséchantillons de poissons affectés devraient êtreconservés à des fins de diagnostic. Il est souhai-table d'élaborer des PNF avec l'aide d'un spécia-liste de la santé des poissons ou d'un vétérinaireclinicien expérimenté pour standardiser lesméthodes de prélèvement des échantillons.

Lorsque des problèmes cliniques apparaissent, ilest préférable de consulter un vétérinaire clini-cien. Lorsque cela est possible, plutôt que desspécimens morts, il est de loin préférable de four-nir aux laboratoires de diagnostic des poissonsvivants non traités avec et sans symptômes.

Principe directeur n° 68

Les programmes de gestion sanitaire despoissons doivent viser à identifier les patho-gènes cliniques et subcliniques voire oppor-tunistes dont la présence peut résulter defacteurs de stress d'origine expérimentale.

La présence de maladies infectieuses dans unepopulation expérimentale, même en l'absence designes cliniques, peut rendre difficile l'interpréta-tion des résultats étant donné les variables confu-sionnelles qui peuvent en résulter. La validité

scientifique et la reproductibilité des expérienceseffectuées sur une population dans un état mor-bide ou subclinique sont contestables. Effectuerdes traitements peut aussi constituer une varia-ble expérimentale.

Principe directeur n° 69

On doit porter une attention particulière ausuivi des poissons après tout événementsusceptible de produire un stress.

Toutes les espèces de poissons de l'installationdoivent être surveillées quotidiennement. Sachantnéanmoins que le risque d'apparition d'infectionsopportunistes est plus élevé chez les poissons quisubissent des procédures stressantes, on devraitaccorder un plus grand soin à l'observation de unà cinq jours après un événement susceptible deproduire un stress. Un manque d'appétit, uncomportement inhabituel, une décoloration dutégument et une présence de lésions peuvent êtredes signes de problèmes de santé.

Les lésions physiques constituent une cause destress, mais les sources de stress les plus fréquen-tes sont les suivantes : introduction de nouveauxanimaux, surpopulation, manipulation, trans-port, dégradation de la qualité de l'eau (p. ex.,changements sublétaux de température, diminu-tion de la concentration en oxygène dissous etaccroissement du taux d'ammoniac) (Wedemeyer,1996a; Reddy et Leatherland, 1998; Speare,1998b). Le stress ainsi causé peut inhiber laréponse immunitaire et permettre la proliférationdes organismes pathogènes. Il peut égalementprovoquer la mort des poissons même en l'ab-sence de tout agent infectieux.

1.3 Lésions et autres troublesPrincipe directeur n° 70

Les procédures de manipulation ne doiventêtre exécutées que par des personnes com-pétentes et à l'aide de techniques qui rédui-sent les risques de blessure. On doit s'effor-cer de réduire la morbidité et la mortalitérésultant de troubles de l'osmorégulation,d'acidose systémique et d'infections oppor-tunistes des lésions cutanées produites parmanipulation ou traumatismes.

Les lésions traumatiques peuvent résulter desprocédures de manipulation, d'abrasions subies

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au contact des bassins et du matériel ou d'autrespoissons ou de prédateurs (Speare, 1998b). Enprésence d'un matériel défectueux ou de manipu-lateurs inexpérimentés, une procédure courantepeut provoquer l'éclosion de maladies. Pendantla manipulation, certains facteurs peuvent accroî-tre les risques pour les poissons, par exemple :

• un équipement inadéquat ou en mauvais étatde fonctionnement;

• des manipulateurs inexpérimentés avec lespoissons;

• des surfaces sèches ou abrasives entrant encontact avec les poissons pendant la manipu-lation (planches à mesurer, balances, etc.);

• le réchauffement de l'eau;

• une manipulation prolongée;

• la répétition des procédures sur le mêmeindividu.

On trouvera des informations sur la manipulationet la contention à la section H.1. Manipulation etcontention.

1.3.2 Interactions comportementalespouvant provoquer des blessures

Principe directeur n° 71

On doit prendre des mesures sanitaires pouréviter les interactions comportementalespouvant avoir des conséquences néfastescomme les agressions.

Pour minimiser le nombre d'agressions, on peutprendre diverses mesures telles que le tri despoissons selon leur taille, l'ajustement de la den-sité d'occupation ou la mise en place de barrièresvisuelles.

Chez certains poissons, le comportement territo-rial peut occasionner des blessures (Speare,

1998b). Les interactions sociales et la densitéd'occupation se répercutent sur les interactionscomportementales (Speare, 1998b) et peuventavoir des conséquences sur certains comporte-ments entre autres exemples, la cessation deprise de nourriture.

1.3.3 Troubles liés à l'alimentation

La nutrition peut également avoir un effet sur lasanté des poissons en provoquant des carencesen nutriments, des déséquilibres, des toxicosesou l'introduction d'agents infectieux (voir la sec-tion F.3. Aliments, repas et nutrition).

1.3.4 Toxicité résultant de l'utilisationd'agents chimiothérapeutiqueset de la présence de toxinesenvironnementales

Principe directeur n° 72

Pour tout traitement standard, on doit établirdes procédés normalisés de fonctionnementcomprenant la définition de points limitespour les poissons affectés.

Le traitement des poissons doit être effectué enconsultation avec un vétérinaire. Pour les traite-ments standard, on doit également établir desPNF en consultation avec le vétérinaire ou unprofessionnel de la santé des poissons.

Les médicaments sont habituellement adminis-trés à un groupe de poissons plutôt qu'à un seulpoisson malade, de sorte que le traitement peutavoir des effets inattendus chez un plus grandnombre d'animaux. Dans la mesure du possible,les poissons devant être traités devraient être iso-lés jusqu'à la fin du traitement. Lorsqu'on admi-nistre des traitements par bain, on devrait assu-rer une surveillance attentive et le maintien de laqualité de l'eau, car cet aspect est l'une des prin-cipales sources de problèmes. Lorsque les effetsd'un tel traitement sont inconnus, on doit testerun petit nombre de poissons avant de procéderavec l'ensemble du groupe.

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CPA 1. Manipulation et contention

Principe directeur n° 73

Les poissons doivent jeûner avant toutemanipulation.

En cas de stress aigu, les poissons défèquent etvomissent, ce qui leur permet d'économiser leurénergie métabolique. La digestion suppose unedépense énergétique; en cas de danger immédiat,l'animal se débarrasse des aliments non digéréset dispose ainsi de plus d'énergie pour fuir, sedéfendre ou se rétablir de ses blessures. Aprèsune période de jeûne, la digestion ne consommepas d'énergie pendant la manipulation et le pois-son dispose ainsi d'une réserve énergétique quifacilite son rétablissement. De plus, le jeûneayant pour effet de réduire quelque peu la pro-duction d'ammoniac du poisson, cela réduit lesrisques de contamination du bain par le contenudu tube digestif. Le délai de vidange du tubedigestif est plus long chez les espèces de pois-sons de plus grande taille et aux températuresplus basses. Pendant les procédures et le rétablis-sement, on devrait fournir une eau de haute qua-lité pour que la décharge éventuelle du contenudu tube digestif ne nuise pas au bien-être desespèces de poissons; on doit en particulier recou-rir à cette stratégie pour éviter de retarder touteintervention diagnostique ou thérapeutique.

Principe directeur n° 74

Le personnel qui manipule les espèces depoissons doit avoir reçu une formation surles méthodes à employer pour réduire lesblessures et la morbidité chez les animauxdont il a la charge.

Principe directeur n° 75

Les poissons ne doivent être manipulés quelorsque nécessaire et le nombre des manipula-tions doivent être réduit autant que possible.

Même les procédures de manipulation ordinairespeuvent provoquer une morbidité et une morta-lité si elles sont exécutées par des personnes quin'ont pas été convenablement formées (voir lasection G.1.3.1 Lésions dues à la manipulation).

Presque toutes les espèces de poissons présentesdans les laboratoires doivent être manipuléesphysiquement. La manipulation et le dérange-ment semblent stressants pour les espèces de pois-sons, mais celles-ci peuvent être conditionnées àces événements (Kreiberg, 2000). Pendant la mani-pulation, on doit employer un matériel permet-tant de réduire le plus possible les dommagesinfligés au poisson, de préférence un seau (ou desfilets sans nœuds) et des tables pouvant être dés-infectées. La prise de mensurations comme lepoids et la longueur, qui exige une manipulationdirecte, doit être exécutée rapidement et de lafaçon la moins stressante possible. Pour les procé-dures qui nécessitent une contention autre quepassagère ou devant porter sur un grand nombrede poissons, celles-ci doivent être effectuées soussédatifs à moins que les animaux aient été condi-tionnés à cet effet. Parmi les effets du stress à longterme, on compte la perte d'appétit, l'inhibition dela croissance, la diminution du succès de repro-duction et l'affaiblissement de la réponse immuni-taire (Reddy et Leatherland, 1998). Selon l'espèceconsidérée et la fréquence et l'intensité du stresscausé par la manipulation, le retour à un compor-tement alimentaire normal peut prendre de plu-sieurs heures à plusieurs jours.

Là où les poissons doivent être manipulés defaçon répétée, on doit prévoir une période derécupération suffisante entre les manipulations.Le rétablissement à la suite d'un événementstressant peut être assez long. À la suite de mani-pulations répétées, la surveillance peut devoirêtre accrue et le stress peut être amoindri parl'emploi de sédatifs ayant déjà fait leurs preuves(Kreiberg, 2000).

Principe directeur n° 76

En manipulant les poissons, on doit éviterautant que possible d'endommager la bar-rière cutanée de mucus.

On doit éviter la contention physique prolongéede poissons non placés sous sédatif parce qu'ellepeut occasionner des lésions de la peau et desmuqueuses ainsi qu'une myopathie. Celaconcerne en particulier les salmonidés; la conten-

H. PROCÉDURES EXPÉRIMENTALES

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tion physique semble moins stresser les espècesde poissons plus sédentaires.

L'intégrité de la barrière formée par le mucus etl'épiderme qui recouvrent le corps du poisson estessentielle parce que celle-ci les protège contre lestress osmotique et les agents infectieux. Chez denombreuses espèces à la peau relativement fra-gile, on emploie fréquemment des anesthésiqueset des sédatifs pour éviter d'infliger des lésionsexternes pendant la manipulation alors qu'il neserait pas nécessaire de prendre de telles précau-tions pour exécuter les mêmes procédures chezd'autres espèces. On a constaté que les polymèresemployés comme additifs de l'eau comme lapolyvinylpyrrolidone (PVP) étaient utiles pour letransport et la manipulation des poissons(Carmichael et Tomaso, 1988; Wedemeyer, 1996b).De façon générale, on considère que ces compo-sés adhèrent temporairement aux tissus exposéset remplacent le mucus manquant pendant unecourte période en jouant le même rôle protecteur.

Principe directeur n° 77

La contention et la manipulation des espècesde poissons doivent être exécutées de façonà réduire autant que possible la stimulationvisuelle. Autant que faire se peut, on doit pro-téger les poissons de la lumière vive et desfluctuations rapides de la luminosité lors deleur contention.

On recommande l'exclusion totale ou partielle detout éclairage pour réduire le stress chez les pois-sons qui doivent être manipulés (Wedemeyer,1985; Hubbs et al., 1988).

Lors de procédures courtes et peu stressantes, ilpeut être pratique de procéder à une contentionmanuelle, mais l'opération doit être exécutée pardes manipulateurs compétents et soigneux. Denombreuses espèces de poissons sont sensiblesaux stimuli visuels, notamment à l'intensitélumineuse, de sorte qu'on peut réduire leurstress en effectuant la manipulation sous unelumière tamisée.

Principe directeur n° 78

De façon générale, les poissons ne doiventpas être maintenus hors de l'eau pendantplus de 30 secondes.

De façon générale, la durée de la période pen-dant laquelle le poisson est maintenu hors del'eau doit être minimisée, et ne doit pas dépasser30 secondes (Ferguson et Tufts, 1992); certainesespèces comme les anguilles et les poissons-chatspeuvent cependant tolérer des périodes plus lon-gues. On a décrit l'ampleur des dégâts que mêmede courtes périodes passées hors de l'eau peu-vent avoir sur le tissu épithélial des branchies decertaines espèces. Par conséquent, même lorsquel'animal est hors de l'eau, on doit garder leslamelles humides.

Les poissons de grande taille comme les géni-teurs sont moins sensibles à un séjour hors del'eau si on leur couvre la tête d'un morceau decaoutchouc mousse ou d'un linge détrempé, cequi permet également de garder les branchieshumides.

1.1 Contention des espèces dangereuses

Principe directeur n° 79

Les personnes qui travaillent avec des espè-ces dangereuses doivent obligatoirementêtre formées à cette fin et avoir les compéten-ces requises. Les articles de premiers soinsappropriés (p. ex., antivenin, trousse de pre-miers soins, etc.) doivent obligatoirementêtre à portée de la main.

En général, on ne trouvera des espèces dangereu-ses que sur le terrain; cependant, les mêmesrecommandations valent également pour le labo-ratoire. La manipulation de ces espèces doit sefaire sans risque autant pour le chercheur quepour l'animal. Les procédures doivent permettrede raccourcir la manipulation et de réduire oud'éliminer les contacts entre le manipulateur etl'animal.

Lorsqu'ils manipulent des espèces dangereuses,les chercheurs ne doivent jamais travailler seuls.Une deuxième personne connaissant les techni-ques de capture et de manipulation ainsi que lesmesures d'urgence doit être présente à toutmoment.

Il est important de consulter des collègues ayantl'expérience du travail avec l'espèce considérée etde se référer aux ouvrages pertinents (CCPA,2003a; Nickum et al., 2004).

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2. Espace restreint

Principe directeur n° 80

On doit, autant que faire se peut, s'efforcer defournir aux poissons qui sont dans un espacerestreint un environnement aussi peu stres-sant que possible, tout en respectant lescontraintes du protocole expérimental.

On place souvent les poissons dans des espacesrestreints pendant de longues périodes (cham-bres métaboliques, appareils à tunnel pour lamesure de la vitesse de la nage, calorimètres).Les animaux doivent être habitués à l'espace res-treint avant l'étude. On doit les maintenir dansun tel espace pendant une période aussi courteque possible. Les poissons qui ne parviennentpas à rester en bonne santé dans ces milieux doi-vent en être retirés.

3. Chirurgie

Pour une revue complète des techniques chirur-gicales à employer sur les poissons, voir Johnson(2000). On trouvera des indications générales àcet effet dans le Manuel sur le soin et l'utilisationdes animaux d'expérimentation, vol. 1, Chapitre IX,Normes de chirurgie pour les animaux d'expéri-mentation (CCPA, 1993b); on devrait égalementgarder à l'esprit les différentes conditions envi-ronnementales qui sont nécessaires au succès dela chirurgie sur les poissons.

3.1 Préparation chirurgicale etdésinfection de la peau

Principe directeur n° 81

Les interventions chirurgicales doivent êtreeffectuées par des personnes ayant reçu uneformation adéquate.

Les interventions chirurgicales effectuées sur lespoissons peuvent s'avérer délicates et com-plexes. Toute personne tentant d'effectuer unechirurgie invasive doit avoir reçu une formationappropriée sur les techniques d'asepsie chirurgi-cale, ou elle doit demander les services d'un chi-rurgien vétérinaire. Les chirurgies effectuées surles poissons doivent normalement être couver-tes par le programme institutionnel de soinsvétérinaires.

Principe directeur n° 82

Avant de tenter toute intervention chirurgi-cale sur des animaux vivants destinés à serétablir, on doit pratiquer les techniques chi-rurgicales et de suture sur des objets inertesou des spécimens morts afin d'acquérir lescompétences requises.

Pour la formation des chercheurs, il peut êtreutile de mettre ces techniques en pratique sur desanimaux morts ou sur des animaux utilisés pourdes expériences aiguës. Une bonne formation etune pratique adéquate permettent de minimiserles durées de l'anesthésie et de l'intervention, etelles contribuent à un rétablissement plus rapidede l'animal.

Principe directeur n° 83

Lors de la préparation des champs opératoi-res, on doit éviter d'endommager les tissus etde contaminer les blessures.

Au cours de la préparation chirurgicale, onconsidère généralement que l'enlèvement dumucus et le déplacement des écailles ont poureffet de dévitaliser les tissus et d'exposer davan-tage la zone aux attaques d'agents saprophytes etnotamment aux invasions fongiques et bactérien-nes. Le mucus et les couches épidermiques exter-nes du poisson contiennent diverses moléculesaux propriétés antibactériennes ainsi que des cel-lules phagocytaires et des leucocytes mononu-cléaires. La préparation doit être limitée dans saportée, outre l'élimination en douceur des saletéset des débris bien visibles (Wagner et al., 1999).

De façon générale, chez les poissons, on ne peutpas créer un site opératoire « chirurgicalementpropre » par un brossage vigoureux comme on lefait chez les mammifères. Il existe également desdifférences entre espèces, les requins ayant unepeau dure et résistante alors que d'autres commele poisson-chat ont une peau délicate relative-ment dépourvue d'écailles. De nombreuses espè-ces semblent bien tolérer une solution aqueusediluée de povidone-iode, que l'on peut verser surla zone à opérer avant la mise en place du champopératoire et l'incision. On doit éviter l'alcool etles composés d'ammonium quaternaire, qui peu-vent être irritants et toxiques pour la peau de cer-taines espèces.

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La création d'une zone de peau chirurgicalementpropre (que l'on définit chez les mammifèrescomme contenant moins de 10 000 bactéries pargramme de tissu) est problématique chez lespoissons; cependant, la mise en place de lingesocclusifs stériles permet de maintenir un champopératoire stérile ou chirurgicalement propre. Ilest préférable d'employer des pellicules de plas-tique stérile pour les aliments (Saran Wrap) plu-tôt que des tissus parce que ces derniers sontabsorbants et propices à la contamination bacté-rienne de l'eau. On peut effectuer les incisionschirurgicales de façon stérile en coupant le tissusous-jacent directement à travers le linge.

Principe directeur n° 84

On doit porter attention aux conditionsd'asepsie, à la désinfection et à l'emploid'instruments stériles afin de minimiser lacontamination des plaies et de favoriser laguérison.

Les instruments doivent être nettoyés et stérilisésentre les interventions ou lorsqu'ils ont été acci-dentellement contaminés.

Il existe fort peu de publications traitant deseffets des bactéries opportunistes sur la cicatrisa-tion des plaies chirurgicales chez les poissons; sicela est faisable, il est raisonnable d'employer destechniques stériles afin d'éviter la contaminationet la colonisation des plaies et des cavités corpo-relles par les bactéries.

Les instruments peuvent être stérilisés par desgaz ou passés à l'autoclave; là où il est impossi-ble de procéder ainsi, on peut les stériliser à froidpendant 10 minutes à l'aide de chlorure de ben-zalkonium et d'autres produits stérilisants àfroid. Cependant, il est peu probable que cettedernière technique permette de tuer les spores.Ces agents sont toxiques pour les tissus, et parconséquent, les instruments doivent être soi-gneusement rincés dans de l'eau stérile avant lecontact avec les tissus. Pour effectuer plusieursinterventions à la fois, on doit se servir de deuxjeux d'instruments placés tour à tour dans unesolution de stérilisation à froid. On peut égale-ment se servir d'un stérilisateur à billes à chaud,cette solution étant la plus pratique pour denombreux types de travaux de laboratoire. Denombreux désinfectants chirurgicaux commel'alcool et le glutaraldéhyde provoquent une

dévitalisation ou une production excessive demucus lorsqu'on les applique sur la peau despoissons, ce que l'on devrait éviter de faire.

3.2 Qualité de l'eau pendantla chirurgie

Principe directeur n° 85

Pendant une intervention prolongée, la qua-lité de l'eau doit être maintenue et sa chargebactérienne et organique doit être aussi faibleque possible. L'eau servant à l'anesthésiedoit provenir de la même source que celle dubassin pour éviter le choc dû aux différencesde température, de pH, d'électrolytes, etc.

La circulation de l'eau servant à irriguer les bran-chies des poissons pendant les interventions chi-rurgicales prolongées doit être maintenue; ondoit également traiter l'eau pour éliminer les par-ticules et maintenir les taux d'anesthésique etd'oxygène, la température, le pH et la salinité àdes niveaux convenables. Comme la températurede l'eau peut être influencée par celle de l'airambiant et par l'emploi de lampes chirurgicales,elle doit être soigneusement surveillée et contrô-lée. La qualité de l'eau peut également être com-promise par la production de mucus, d'urine oud'excréments au cours de l'intervention, et ondoit la changer ou la renouveler en conséquence.

Dans certains cas, l'ajout de solutions de condi-tionnement de l'eau peut être justifié, notammentpour le remplacement des électrolytes à la suited'un traumatisme ou d'un stress. On emploie desmembranes artificielles à base de polyvinyle pyr-rolidine, des molécules de piégeage par oxyda-tion et des mélanges commerciaux contenant desélectrolytes pour réduire la morbidité et le stressconsécutifs aux interventions chirurgicales;cependant, l'efficacité de ces procédés n'a pas étédémontrée scientifiquement.

3.3 AnesthésiePrincipe directeur n° 86

On doit utiliser des anesthésiques dans lesexpériences pour lesquelles on prévoit l'oc-currence de stimuli nocifs et dans les cas oùles manipulations seront importantes et lon-gues et dont on peut raisonnablement présu-mer qu'il en résultera traumatisme et effetsphysiologiques négatifs pour les poissons.

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On définit généralement l'anesthésie comme unétat causé par un agent extérieur et caractérisépar une inhibition du système nerveux menant àune perte de la sensibilité et de la motricité.

L'emploi des anesthésiques facilite le travail surles poissons et il est exigé pour les études invasi-ves telles que les préparations chirurgicales effec-tuées en vue d'études physiologiques et qui obli-gent à immobiliser le poisson pendant de longuespériodes. Les sédatifs sont également employéspour la manipulation des animaux au cours deprocédures comme le transport, le classement etla vaccination. Bien que l'administration d'anes-thésiques serve principalement à immobiliser lespoissons pendant la manipulation, elle a égale-ment pour fonction d'abaisser le niveau de stressassocié à ces procédures et pourrait soulager ladouleur (Iwama et al., 1988; Davis, 1992; Iwama,1992). On emploie couramment des surdosesd'anesthésiques pour euthanasier les poissons defaçon efficace et appropriée.

Dans Iwama et al., Anesthésie (supplément à ceslignes directrices qu'on peut consulter sur le siteInternet du CCPA, www.ccac.ca/fr/CCAC_Programs/Guidelines_Policies/GDLINES/Guidelis.htm), on trouvera les caractéristiquesdes principaux anesthésiques employés avec lespoissons, les paramètres essentiels relatifs à leuradministration y compris les doses optimales etlétales ainsi que les délais d'induction et de récu-pération. Les effets physiologiques possibles deces produits ainsi que des notes d'avertissementy figurent également. On trouvera d'autres infor-mations dans Iwama et Ackerman (1994).

Principe directeur n° 87

On doit choisir les anesthésiques selon laprévisibilité documentée dans la littératurede leurs effets, tels que l'immobilisation,l'analgésie et la rapidité d'induction et derécupération; on doit également s'assurerqu'ils offrent une bonne marge de sécuritépour les animaux et les manipulateurs.

Le chercheur doit s'assurer que l'anesthésiquechoisi n'a pas d'effets secondaires toxiques sur lespoissons ou le manipulateur, qu'il est biodégra-dable, qu'il peut être éliminé par le poisson etqu'il n'a aucun effet physiologique, immunologi-que ou comportemental persistant. Les cher-cheurs doivent aussi savoir qu'actuellement

seuls le TMS (MS-222) et le métomidate sonthomologués pour usage vétérinaire chez lespoissons au Canada. Les chercheurs sont indivi-duellement responsables de l'utilisation desagents anesthésiants non approuvés pour usagevétérinaire au Canada.

Avant d'utiliser des anesthésiques sur le terrain,on doit consulter les lignes directrices du CCPA sur :le soin et l'utilisation des animaux sauvages, danslesquelles l'on trouvera des informations utiles,notamment des recommandations en ce qui atrait aux résidus de médicaments (CCPA, 2003a).

Si l'anesthésie doit être plus longue, on devraitemployer une technique de recyclage d'eau quiassure un apport continu d'eau oxygénée etd'anesthésiant aux branchies (Iwama et Ishimatsu,1994).

Principe directeur n° 88

Comme les effets d'un anesthésique peu-vent varier selon les caractéristiques localesde l'eau, l'espèce considérée, le stade ducycle vital et la taille du poisson, on doit tes-ter ces substances sur un échantillon dequelques individus quelle que soit l'applica-tion envisagée.

Chez tout poisson sur lequel on prévoit effectuerune intervention chirurgicale, la réaction à l'anes-thésique proposé doit être bien comprise. Onrecommande de procéder à des essais sur despoissons en bonne santé afin de pouvoir calculeravec précision le délai nécessaire pour atteindrela profondeur d'anesthésie souhaitée et adminis-trer pour ce faire la dose adéquate (Johnson,2000).

Principe directeur n° 89

Le personnel travaillant avec des agentsanesthésiques sur des poissons doit avoirreçu une formation adéquate et porter desvêtements de protection individuelle.

De nombreux anesthésiques, si mal employés,peuvent causer des dommages chez les humains.

3.4 Équipement chirurgicalBrattelid et Smith (2000) et Johnson (2000) don-nent une présentation générale du matérielemployé en chirurgie chez les poissons.

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3.5 IncisionsPrincipe directeur n° 90

Les incisions doivent éviter la ligne latérale etsuivre l'axe longitudinal du corps du poisson.

Dans certains cas, après avoir préparé la peau, ilpeut être nécessaire d'enlever des écailles; ondoit procéder en les tirant une à une vers l'arrièrepour minimiser le risque de blesser l'animal. Onne doit enlever que les écailles nécessaires à l'in-cision parce qu'elles assurent la protection et lastabilité de la zone blessée. L'épiderme et le péri-toine se déchirent facilement, mais chez la plu-part des espèces, l'ensemble de la peau est rendurésistant par la présence d'une couche de colla-gène dense. Il faut avoir de la pratique pour don-ner au scalpel une pression optimale créant uneincision propre d'où s'en suivra une guérisonrapide (Johnson, 2000).

Les incisions abdominales peuvent être prati-quées sur la ligne médiane ventrale ou latérale-ment à cette ligne. Il a été démontré que les inci-sions pratiquées sur la ligne médiane permettentde réduire les changements de comportementchez la truite (Wagner et Stevens, 2000). Lesapproches pratiquées à partir de la ligne médianeventrale peuvent perturber les vaisseaux san-guins, mais ne pénètrent pas dans les tissus telsque les muscles; l'incision entrera néanmoins pro-bablement en contact avec le substrat à l'intérieurdu bassin, ce qui peut l'endommager. Les appro-ches latérales permettent de contourner ce pro-blème, mais elles obligent à pénétrer dans desmuscles et peuvent occasionner la perforationaccidentelle des organes sous-jacents.

Les hémorragies qui surviennent pendant lesinterventions chirurgicales doivent être arrêtéespar pression directe à l'aide de tampons, par liga-ture ou cautérisation. On peut également se ser-vir d'une éponge de gélatine. La cautérisationdoit être pratiquée avec modération, car elle apour effet de dévitaliser les tissus et de favoriserl'infection et la dégradation des plaies.

3.6 Techniques et matériauxde suture

Principe directeur n° 91

De façon générale, pour fermer les incisionsdans la peau des poissons, on doit se servirde monofilaments résistants, inertes et

non hygroscopiques ainsi que d'aiguillesatraumatiques.

La peau de la plupart des poissons téléostéensest faite d'un épiderme pourvu d'écailles, d'underme et d'un hypoderme; ces couches sontétroitement associées entre elles ainsi qu'avec lemuscle, le péritoine et les autres couches sous-jacentes. Les sutures à points séparés, qui per-mettent d'apposer toutes les couches, suffisent,car les cellules épithéliales migrant rapidement,elles couvrent l'incision ce qui protège le poissonde son environnement aquatique. Il n'est recom-mandé de fermer les différentes couches séparé-ment que chez les très gros poissons.

On peut refermer les couches et les organes inter-nes à l'aide de matériaux synthétiques résorba-bles. Les tissus comme la peau, qui sont exposésà l'eau et aux bactéries, doivent être recoususavec du matériel inerte et monofilament, commele monofilament de nylon (non résorbable) ou depolydioxanone (résorbable).

Les adhésifs chirurgicaux au cyanoacrylate peu-vent être employés dans certains types d'inter-ventions chirurgicales pratiquées sur des espècesaquatiques; cependant, ces produits présententtrois principaux inconvénients : ils n'adhèrentqu'aux tissus secs, leur adhésion est insuffisantepour maintenir les plaies refermées dans unmilieu humide et ils tendent à déclencher desréponses inflammatoires à l'endroit où ils ont étéappliqués (Harvey-Clark, 2002).

Summerfelt et Smith (1990) donnent des instruc-tions sur la technique de suture. On recommandeles types de sutures les plus sûrs et qui permet-tent une bonne apposition des tissus comme lasuture à points séparés et la suture en U. Cestechniques ont été étudiées plus en détail parWagner et al. (2000).

3.7 Pathophysiologie appliquée àla chirurgie et à la cicatrisationdes plaies chez les espècesde poissons

En général, la peau des poissons cicatrise plusvite que celle des mammifères; cependant, la pro-lifération fibreuse peut être lente et différer selonla température. La vitesse de fermeture de lablessure interne par prolifération fibreuse, celle-ci fournissant une résistance suffisante pour rem-

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placer les sutures, dépend de la température. Cefacteur doit être considéré lors du choix du maté-riel de suture.

Les caractéristiques physiologiques fondamenta-les ainsi que la réponse histologique liée à la cica-trisation des plaies chirurgicales chez les espècesde poissons ont été décrites par Wagner et al.(1999). Les facteurs qui influencent la cicatrisa-tion des plaies sont les suivants :

• la qualité de l'eau (dureté, concentration desel et d'autres composés ayant une activitéosmotique, température) qui a un effet régu-lateur sur la réponse immunitaire et le taux demétabolisme tissulaire;

• la présence d'autres animaux dans le bassin,cannibalisme de la plaie chirurgicale par lesautres poissons, et exclusion des animauxprésentant une morbidité postopératoire pen-dant la compétition pour la nourriture;

• l'état de nutrition préalable à l'interventionchirurgicale, l'équilibre des produits azotés,l'anorexie postchirurgicale (réaction de stress)et la rapidité du retour à des comportementsnormaux alimentaires et autres;

• l'état hormonal, notamment la smoltificationchez les salmonidés;

• la perturbation de l'équilibre électrolytiquedue à la présence de plaies ouvertes et auxpertes extra-corporelles d'eau (espèces mari-nes) et d'électrolytes (espèces d'eau douce)vers l'eau environnante;

• l'intégrité des couches de mucus et des bio-films recouvrant les poissons;

• la présence ou l'absence de bactéries ou de champignons pathogènes opportunistesdans l'eau pendant et après l'interventionchirurgicale.

3.8 Soins postopératoiresLes effets des analgésiques sur les espèces depoissons sont mal connus. Cependant, nousencourageons les chercheurs à recourir le caséchéant à l'analgésie postopératoire dans lamesure où des agents analgésiques adéquats

sont disponibles. En réponse à la douleur et à lapeur, les poissons semblent produire des subs-tances opioïdes semblables à celles qu'on trouvechez les animaux supérieurs (substance P, enké-phalines et ß-endorphines) (Vecino et al., 1992;Rodriguezmoldes et al., 1993; Zaccone et al., 1994;Balm et Pottinger, 1995); de plus, la réponse dupoisson rouge à l'analgésie est semblable à celledu rat (Jansen et Green, 1970). On a étudié laréponse de la carpe (Cyprinus carpio) aux chocsélectriques, à la présence de substances d'alarmedans l'eau et au contact d'un hameçon de pêche àla ligne; il semble que les réactions de ce poissonaux chocs répétés sont graduelles, ne constituentpas de simples réflexes et ressemblent à ce quel'on observe chez les mammifères (Verheijen etBuwalda, 1988).

Principe directeur n° 92

En laboratoire et le cas échéant sur le terrain,les poissons doivent être attentivement sur-veillés après la chirurgie.

Bien que les poissons en cours de récupérationpuissent sembler se trouver dans un état normal,il peut apparaître chez eux des effets métaboli-ques prolongés dus au stress de l'anesthésie et dela chirurgie. Dans les cas où la surveillance estimpossible, on doit envisager de mettre sur piedun projet pilote d'évaluation des procédures.Autant que faire se peut, on doit permettre aupoisson de récupérer après l'anesthésie jusqu'à cequ'il retrouve un comportement normal. Commel'anesthésie elle même provoque un stress pro-longé, il est vital d'exécuter soigneusement lesprocédures destinées à faciliter le rétablissement,par exemple, en plaçant le poisson dans un bassintranquille et bien aéré, voire de couleur foncée.

Les poissons exigent une attention accrue pen-dant la période de récupération postopératoire. Ilpeut survenir en effet un certain nombre de com-plications fréquentes comme la déhiscence etl'infection de la plaie, les déséquilibres osmoti-ques liés aux incisions chirurgicales et l'anorexie.Le choc transitoire post-chirurgical est fréquentchez les poissons. Il peut être lié au manqued'oxygène, aux processus cataboliques, à la pertede liquides et d'électrolytes et au déséquilibrehormonal. Il est important de veiller à la propretéde l'eau dans laquelle l'animal récupère.

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Principe directeur n° 93

Les poissons doivent être protégés partielle-ment ou totalement des interactions intraspé-cifiques dans les bassins, et placés dans desconditions qui conviennent à l'espèce.

Il faut prendre en compte le retour des poissonsdans le bassin où ils se trouvaient avant l'inter-vention chirurgicale, et la présence d'autres pois-sons dans celui-ci. Les avantages de la présenced'autres poissons (interactions sociales, forma-tion de bancs, stimulation de l'alimentation) doi-vent être évalués par comparaison avec lesinconvénients (prédation, compétition pour lanourriture, morsure des plaies suturées).

La récupération peut être plus rapide si les pois-sons sont placés dans des bassins dont l'eau estbien oxygénée, qui sont peu éclairés et pourvusd'abris pour les individus en cours de rétablisse-ment; elle peut également être accélérée parl'ajout d'agents de conditionnement qui accrois-sent le pouvoir tampon de l'eau et qui permettentde remplacer les électrolytes perdus.

Principe directeur n° 94

Les coûts et les avantages de l'emploi d'anti-biotiques à titre prophylactique après l'inter-vention chirurgicale doivent être soigneuse-ment examinés.

Il n'est pas recommandé d'administrer des anti-biotiques sans discernement parce que cette pra-tique peut mener à l'apparition de souches debactéries résistantes. En particulier, on ne doitpas administrer d'antibiotiques à des poissonssauvages après le marquage ou après d'autresinterventions chirurgicales mineures.

Lorsque l'intervention chirurgicale ne se déroulepas dans des conditions d'asepsie, l'administra-tion précoce d'antibiotiques à large spectre d'effi-cacité et peu toxiques pour les poissons peuts'avérer appropriée; ces produits doivent êtrechoisis en fonction de ce que l'on sait de la floreopportuniste présente dans le milieu aquatiqueconsidéré et en fonction des résultats des cultu-res et des tests de sensibilité effectués sur les ani-maux infectés (voir ACMV, 2000).

Dans Stoskopf (1993), on trouvera une revue despropriétés des antibiotiques et des doses àemployer chez les poissons. Cependant, on

devra consulter un vétérinaire pour déterminerquel est le traitement approprié.

Principe directeur n° 95

Dans le protocole expérimental, et lorsqu'ongarde des groupes sociaux de poissons quirécupèrent, on doit tenir compte des facteurssociaux tels que les différences de taille, lacapacité du poisson à se nourrir ou à empê-cher les autres de s'alimenter et les compor-tements agonistiques.

Les bassins de récupération doivent être conçusde façon à promouvoir le rétablissement pourréduire les risques liés aux effets à long terme del'anesthésie. Il y a plusieurs facteurs à prendre encompte pour ce qui est du bassin de récupéra-tion : possibilité d'observer les sujets, eau debonne qualité non contaminée (avec éliminationdes anesthésiques excrétés), sources de stimula-tion peu nombreuses dans le milieu, températureconstante et exposition réduite aux autres pois-sons affaiblis qui peuvent être une sourced'agents pathogènes infectieux.

4. Administration des composéset dispositifs par diversesvoies d'administration

On devrait consulter Morton et al. (2001) pourtrouver des indications sur les meilleures prati-ques en matière d'administration des médica-ments. Bien que cet ouvrage soit principalementaxé sur les mammifères, il contient des recom-mandations pour les espèces de poissons et uneliste de vérification qu'il est utile de consulter aumoment de planifier les procédures. Commepour toute procédure de ce type, l'administrationde médicaments doit être effectuée par des per-sonnes compétentes et sous la supervision d'unexpert, de préférence un vétérinaire.

4.1 Diffusion par les branchies(« inhalation »)

Les branchies constituent la principale voie d'ad-ministration d'agents chimiques aux poissons.Elles comportent une série de lamelles en sailliequi présente une grande surface exposée.L'épithélium des lamelles est extrêmementmince et facilite la diffusion des gaz lors de la res-piration. Outre le transfert des gaz, les branchiesdes poissons permettent aussi l'absorption d'au-

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tres molécules. L'efficacité de la diffusion ou del'absorption des substances chimiques par lesbranchies dépend surtout de leurs propriétés, àsavoir hydrophobie et taille moléculaire (Black,2000a).

4.2 Voie oralePrincipe directeur n° 96

Si, pour un traitement, l'on prévoit adminis-trer un composé par voie orale, le volume dela dose ne doit pas dépasser 1 % du poidscorporel de l'animal (1 mL/100 g).

On peut gaver les poissons avec des liquides etdes solutions semi-solides à l'aide d'un tube decaoutchouc flexible et d'une seringue. Le gavageest utile pour l'administration de composéscontenant des marqueurs isotopiques stables etd'autres substances employées dans les tests.Pour ce faire, il est nécessaire de procéder à uneanesthésie légère chez certaines espèces afin deles empêcher de se débattre ou de vomir. Dansd'autres cas, comme chez certains requins, unebrève immobilisation et l'emploi d'un spéculumrigide permettent de mettre le tube en place sansrisque.

Certaines espèces peuvent régurgiter après legavage. On doit observer attentivement les pois-sons, notamment après la réanimation, pour s'as-surer que l'agent administré est retenu.Cependant, de nombreux poissons ont un esto-mac en forme de J ou de U, ou un repli pylorique,qui empêche la régurgitation pourvu que le tubedépasse ce repli au moment du gavage. De façongénérale, on ne doit pas administrer par voieorale des quantités dépassant 1 % du poids cor-porel de l'animal en une seule dose, bien que l'es-tomac de nombreuses espèces soit très extensibleet puisse supporter des quantités plus grandes.

Il est possible de mettre en place des émetteursélectroniques dans l'estomac des poissons parvoie orale; pour ce faire, on se sert d'un tube deplastique muni d'un trocart central émoussé aveclequel on pousse l'émetteur jusque dans l'estomac.

4.3 InjectionPrincipe directeur n° 97

Lorsqu'on effectue une injection, on doitprendre soin d'introduire l'aiguille dans les

espaces situés entre les écailles. Les injec-tions intramusculaires peuvent être faitesdans les gros muscles abdominaux etépiaxiaux dorsaux, tout en prenant soin d'évi-ter la ligne latérale et les vaisseaux sanguinsventraux. Lorsqu'on effectue une injectionintrapéritonéale (IP), on doit éviter de péné-trer dans les viscères abdominaux parce queles substances qui provoquent une inflamma-tion peuvent mener à la formation de plaquesd'adhésion.

Les voies les plus utiles pour l'injection de subs-tances chez les poissons sont les voies intravas-culaire, intrapéritonéale et intramusculaire.Plusieurs ouvrages donnent des détails sur lestechniques d'injection, les calibres suggérés pourles aiguilles et les volumes à injecter, entre autresSummerfelt et Smith (1990), Stoskopf (1993) etBlack (2000b).

Les substances chimiques à injecter doivent êtredissoutes directement dans une solution physiolo-gique saline stérile. Cependant, les substances chi-miques hydrophobes doivent être dissoutes dansde très petites quantités de cosolvant (p. ex., étha-nol, méthanol ou diméthylsulfoxyde [DMSO])avant dilution dans la solution saline. Pour lessubstances chimiques qui ne sont pas solubles oupas stables au pH neutre, le pH de la solutioninjectée peut être ajusté à l'aide d'un acide oud'une base (Perry et Reid, 1994).

Les volumes finaux injectés doivent être aussifaibles que possible pour éviter les perturbationsphysiologiques chez les poissons. De plus, ondoit inclure des poissons témoins (véhicule oufausse injection) dans le protocole expérimentalpour prendre en compte les effets éventuels de laprocédure d'injection ou du véhicule.

4.4 Implants, fenêtres et bioréacteurs

Principe directeur n° 98

Les implants doivent être biocompatibles etaseptiques et ils doivent être mis en place àl'aide de techniques stériles.

Les implants constitués de granules bioabsorba-bles de composés bioactifs placés dans unematrice absorbable ou non se trouvent facilementdans le commerce ou peuvent être fabriqués sur

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mesure. Ils peuvent être insérés par voie chirur-gicale dans la cavité péritonéale ou implantésdans la masse musculaire à l'aide d'un dispositifà trocart. Les mini-pompes osmotiques peuventêtre implantées de la même façon que les émet-teurs et les dispositifs de télémétrie. On s'est éga-lement servi avec succès de fenêtres permettantde voir les modifications viscérales comme lechangement de volume de la rate lors de pertessanguines (Yamamoto et al., 1985).

5. Étiquetage et marquage

Les techniques d'étiquetage et de marquage sontemployées à la fois dans des études de terrain etde laboratoire. Pour les études de terrain, on trou-vera des principes généraux dans les lignes direc-trices du CCPA sur : le soin et l'utilisation des animauxsauvages (CCPA, 2003a). Dans Concerted Action forTagging of Fishes (www.hafro.is/catag/), on trou-vera également une information détaillée sur lesmeilleures pratiques actuelles en matière d'étique-tage et de télémétrie en recherche sur le terrain.

Lors du choix de la méthode de marquage, ondoit envisager en premier lieu les techniques noninvasives, qui ne nécessitent aucune recapturepour l'identification et qui laisseront une marquevisible pendant toute la durée de l'étude. Là oùc'est possible, on encourage les chercheurs à seservir de marques naturelles plutôt que de préle-ver ou d'endommager les tissus ou d'attacher desmarqueurs auxiliaires.

Principe directeur n° 99

Les chercheurs doivent obligatoirement s'ef-forcer de réduire autant que possible tous leseffets néfastes des procédures de marquageet d'étiquetage sur le comportement, la phy-siologie ou le taux de survie des animaux étu-diés. Lorsque ces effets sont inconnus, ondoit effectuer une étude pilote.

Autant que faire se peut, on doit mettre en appli-cation les éléments suivants :

• un marquage rapide et facile à mettre enplace;

• des codes de marquage (numéros ou cou-leurs) faciles à reconnaître;

• la persistance des marques sur les animauxjusqu'à ce que les objectifs de la rechercheaient été atteints;

• l'absence d'effets néfastes à long terme sur lasanté, le comportement, la longévité ou la viesociale des animaux;

• le maintien de registres précis de la procédurede marquage;

• pour le marquage d'animaux à l'état sauvage,on doit respecter les réglementations fédérale,provinciale, territoriale ou autre;

• le marquage doit permettre l'occurrence deschangements saisonniers et la croissance desjuvéniles.

Pour choisir une technique de marquage accep-table, le chercheur doit prendre en compte lanature et la durée de la contention, la quantité detissus à prélever ou à endommager, le risque dedouleur et (ou) de détresse et le risque d'infec-tion. Si l'on propose des procédures invasivesautres que de courte durée ou si les espècesvisées ont tendance à se blesser pendant la mani-pulation, on doit employer l'anesthésie ou lasédation.

Les biologistes spécialistes des poissonsemploient des types de marquage internes etexternes allant de la découpe de nageoires à lapose d'émetteurs sous-cutanés et abdominaux. Iln'existe aucun mode de marquage ou d'étique-tage pouvant convenir à toutes les espèces depoissons et à toutes les circonstances. La persis-tance des marques employées peut aller de quel-ques jours à quelques décennies. Certaines marques ne provoquent pratiquement aucuneréaction négative, comme les étiquettes coloréesimplantées, alors que d'autres causent d'impor-tants dommages cutanés (Johnson, 2000).

5.1 Marquage des tissusPrincipe directeur n° 100

On ne doit recourir aux techniques de mar-quage qui causent des lésions significativesaux tissus (p. ex., marquage à chaud,tatouage ou découpe de nageoires importan-tes) qu'après avoir démontré à un comité deprotection des animaux que d'autres métho-

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des ne permettent pas d'obtenir les résultatsrecherchés.

Tout type de marquage doit être évalué en fonc-tion de ses effets possibles sur la santé et le com-portement de l'animal.

5.2 Étiquetage

La méthodologie d'étiquetage des poissons a étébien décrite (Neilsen, 1992). Les opérations demarquage peuvent occasionner du stress et deslésions résultant de la manipulation du poissonou de la mise en place de la marque. Par consé-quent, on doit tenir compte de l'effet du mar-quage sur le comportement et l'état de santé dupoisson (De Tolla et al., 1995). Lorsque ces effetssont inconnus, on doit procéder à une étudepilote sur quelques individus en laboratoire. Lataille des étiquettes, leur forme et leur emplace-ment doivent permettre un comportement nor-mal et ne doivent pas provoquer d'enchevêtre-ment dans le couvert aquatique. Les étiquettes decouleur vive peuvent compromettre le camou-flage de l'animal ou même attirer les prédateursen milieu naturel. S'ils sont remis en liberté, lespoissons doivent être en bonne santé et pouvoirvivre dans leur milieu; de plus, ils doivent êtrerelâchés dans leur aire de distribution d'origine(De Tolla et al., 1995).

5.2.1 Marqueurs génétiques

Actuellement, l'emploi des techniques généti-ques pour l'identification des stocks de poissonsnécessite le prélèvement d'échantillons sanguinsou de tissus.

5.2.2 Étiquettes et marques internes

Parker et al. (1990) passe en revue l'utilisation desfils métalliques implantés, des transpondeurspassifs intégrés (PIT), des marques d'otolithes etdes parasites naturels pour l'identification despoissons. Pour l'implantation d'appareils de télé-métrie, on trouvera des principes généraux dansMorton et al. (2003) et les lignes directrices duCCPA sur : le soin et l'utilisation des animaux sauva-ges (CCPA, 2003a). On doit tenir compte en parti-culier de l'effet du poids, de la forme et de lataille de l'appareil sur la physiologie et le com-portement du poisson.

6. Prélèvement de liquides organiques

Black (2000b) présente en détail les techniques deprélèvement de sang, d'urine, de selles et desperme chez les poissons. De façon générale,pour un prélèvement sanguin, on recommandede prendre un échantillon de 1 mL/kg de poidscorporel, mais les poissons peuvent supporterqu'on prélève un pourcentage plus élevé de leurvolume sanguin. Avant d'effectuer un prélève-ment subséquent, on doit permettre le rétablisse-ment de l'hématocrite de l'animal. Les délais derétablissement de l'hématocrite dépendent de latempérature et sont extrêmement variables d'uneespèce à l'autre.

Principe directeur n° 101

On doit mettre les poissons sous sédatif ousous anesthésie pour les immobiliser dansles cas de prélèvement ou de canulation. Il nefaut pas oublier que la contention et l'anes-thésie peuvent affecter les paramètres phy-siologiques tels que les taux d'hormones etde glucose dans le sang.

Les prélèvements sanguins ne doivent être effec-tués que par des personnes dûment formées et àl'aide de matériel stérile. Le sang peut être pré-levé par diverses voies, que ce soit par les vais-seaux ventraux de la queue ou l'aorte dorsale oupar ponction cardiaque.

Chez de nombreux téléostéens de plus de 150grammes, on peut installer une canule dansl'aorte dorsale pour faciliter la prise répétéed'échantillons pendant une longue période surdes individus conscients (Schreck et Moyle, 1990;Black 2000b).

Shreck et Moyle (1990) et Black (2000b) décriventl'emploi de sondes à demeure pour les prélève-ments d'urine chez les téléostéens.

7. Emploi d'agents pathogènesinfectieux, de substancestumorigènes ou mutagèneset de composés toxiqueset nocifs

Comme on l'a vu à la section B.5.2, les règlementset les lignes directrices sont publiés en vertu de

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Aspect physique normal / anormal

état des yeux

état des nageoires et de la peau (Turnbull et al., 1998)

production de mucus

changement de couleur (habituellement teinte plus foncée associée à la maladieou à une cécité bilatérale)

Signes cliniques mesurables quantité d'aliments consommée

fréquence respiratoire

posture dans la colonne d'eau, c.-à-d. position de l'individu (à l'endroit, à l'envers,penché, etc.)

Comportement spontané position dans la colonne d'eau (p. ex., rassemblement près de l'entrée ou de lasortie d'eau, formation de bancs, etc.)

interactions sociales• attaque directe, défense des meilleures places dans le bassin, formation de

bancs• isolement social : poissons rejetés par le groupe ou s'isolant spontanément de

celui-ci• absence de réponse à une stimulation externe

hyperactivité, hypoactivité (Juell, 1995; Holm et al., 1998)• mouvements (mouvements anormaux comme les déplacements brusques ou

le frottement du corps) (Furevik et al., 1993)• sauts ou comportement de fuite sans cause apparente

Comportement provoqué activité d'alimentation

réponse de menace

réaction d'évitement d'une stimulation mécanique

réaction d'évitement d'un rayon lumineux

Tableau 1.1 Évaluation des signes cliniques chez les espèces de poissonsutilisées en recherche et dans les tests

l'article 36 (5) de la Loi sur les pêches du Canada.Les règlements visant l'industrie des pâtes etpapiers et les mines de métaux prévoient des testsmensuels de létalité aiguë effectués sur des truitesarc-en-ciel pour tous les effluents et définissent lafréquence de ces tests. Ces règlements définissentégalement la mise sur pied de programmes desurveillance de l'environnement qui prévoientdes tests de toxicité sublétaux à effectuer deuxfois par an sur des poissons, des invertébrés etdes plantes. Les lignes directrices visant les raffi-neries de pétrole et l'industrie de la transforma-tion de la pomme de terre définissent égalementdes tests de létalité aiguë sur des truites arc-en-

ciel. Environnement Canada effectue ses proprestests de vérification conformément à ces règle-ments et lignes directrices. Pour ce qui est de laLoi sur les pêches et de tous les règlementsconnexes (pâtes et papiers, mines de métaux,transformation de la pomme de terre, etc.), voirlois.justice.gc.ca/fr/F-14/index.html. La Sectionde l'Élaboration et l'application des méthodesd'Environnement Canada a publié une série deméthodes de tests biologiques revues par despairs (pour les tests létaux et sublétaux) couvrantles poissons, les plantes, les bactéries et les inver-tébrés et élaborées avec l'encadrement du Groupeintergouvernemental de toxicologie environne-

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mentale. Dans ces méthodes publiées à l'adressewww.etc-cte.ec.gc.ca/organization/spd_f.html,on trouvera une description détaillée des soinsaux poissons, des mesures de prévention desmaladies de ces animaux et de l'utilisation despoissons dans les tests. Plusieurs provinces ontdes exigences semblables relatives aux tests surles poissons et visant les déversements d'eauxusées industrielles et, à cette fin, elles rendentobligatoire l'emploi des Méthodes d'essais biolo-giques d'Environnement Canada.

Dans les protocoles d'utilisation de l'un des agentsci-dessus, on doit inclure les points limites les plusprécoces qui répondent aux objectifs scientifiquesde l'étude; voir lignes directrices du CCPA: choisir unpoint limite approprié pour les expériences faisant appelà l'utilisation des animaux en recherche, en enseigne-ment et dans les tests (CCPA, 1998).

8. Points limites et critèresd'euthanasie précoce

8.1 Reconnaissance de la« douleur », de la « détresse » et du « stress »

Principe directeur n° 102

Dans la mesure où cela est réalisable, leschercheurs doivent éliminer, atténuer ouréduire la douleur et la détresse conformé-ment aux bonnes pratiques scientifiques.

Les poissons ont la capacité de ressentir la dou-leur, et les manipulations qui provoquent unstress ou un comportement d'évitement voire defuite peuvent être une cause de détresse chez cesanimaux. Ils répondent aux stimuli nocifs pardes modifications comportementales, physiolo-giques et hormonales. En général, plus les sti-muli sont intenses, plus l'écart par rapport à lanormale est important. De plus, ce modèle deréponse à la nociception correspond générale-ment à ce que l'on observe chez les vertébrés plusévolués (Sneddon et al., 2003). Cependant, il estdifficile de reconnaître et d'évaluer la douleur oula détresse chez les espèces de poissons. De nom-breuses espèces sont des proies et sont généti-quement prédisposées à ne pas montrer designes de blessure ou de douleur.

Bien que certaines des structures associées à laperception de la douleur chez les mammifères

soient absentes chez les poissons (p. ex., cortexbien développé et faisceau néospinothalamique),certains indices permettent de penser que ces ani-maux répondent de façon semblable aux stimulinocifs, qu'ils apprennent à éviter les expériences« déplaisantes » et répondent mieux à la douleurlorsqu'ils sont traités à la morphine (Jansen etGreene, 1970). En présence de stimuli nocifs, ilsmontrent également toute la gamme des réponsesendocriniennes et métaboliques. Les fluctuationsdes teneurs de corticostéroïdes et de catécholami-nes ainsi que l'augmentation du taux de glucoseet d'acide lactique dans le plasma, qui ont étédémontrées chez certaines espèces de poissons,sont généralement reconnues comme étant desindicateurs de stress aigu.

8.2 Choisir un point limite appropriéPrincipe directeur n° 103

Un point limite doit être défini dans le cas desétudes susceptibles de produire de la douleurou de la détresse chez l'animal. Une étudepilote doit être faite afin d'identifier les signescliniques devant servir de point limite et dedéterminer le mode de surveillance appropriédes animaux.

Chaque fois que des animaux vivants sont utili-sés à des fins de recherche, d'enseignement oudans les tests, les chercheurs ont l'obligation éthi-que de minimiser la douleur ou la détresse quepeut ressentir l'animal. Dans les lignes directricesdu CCPA sur : choisir un point limite approprié pourles expériences faisant appel à l'utilisation des ani-maux en recherche, en enseignement et dans les tests(CCPA, 1998), on souligne l'importance de l'iden-tification des objectifs scientifiques de l'étude,qui doivent refléter une bonne compréhensiondes mécanismes étudiés et des conséquencespour les animaux.

Pour choisir des points limites appropriés permet-tant de répondre aux objectifs scientifiques tout enréduisant le plus possible les effets nocifs pour lespoissons, il est nécessaire de pouvoir identifier lessignes de « douleur » ou de « détresse » chez cesanimaux. Comme on l'a déjà vu, cela peut être dif-ficile pour de nombreuses espèces de poissons.Pour résoudre cette difficulté, on peut dresser uneliste de vérification des signes cliniques prévus etpossibles. Chaque étude peut nécessiter une listedistincte, selon le protocole. Cette liste devraitcomporter des signes cliniques « collectifs »

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(comme la quantité de nourriture consommée) et« individuels » (comme la présence de lésionscutanées). La liste de vérification doit être accom-pagnée d'instructions sur les mesures à prendrelorsqu'on observe des anomalies (et le nom de lapersonne à avertir) ainsi que des instructions surles procédures supplémentaires à suivre si unpoisson doit être euthanasié.

Principe directeur n° 104

Avant d'effectuer une étude impliquant despoints limites précoces prélétaux prédéfinis,on doit dresser une liste de paramètres quifavorisent une évaluation objective de l'étatde santé de l'animal.

Pour dresser une liste de vérification ou unefiche d'évaluation quantitative, il peut être néces-saire d'effectuer une revue de la littérature et unecompilation des signes cliniques qui ont étédocumentés. Dans certains cas, il peut être néces-saire d'effectuer une étude pilote pour obtenirdes données précises sur les signes cliniques enquestion. Le chercheur a la responsabilité, en col-laboration avec le CPA et le vétérinaire, de déci-der si un signe clinique est un prédicteur fiabled'un événement donné (p. ex., mort) et quelle estla marge d'erreur acceptable. Cette démarche estgénéralement entreprise en consultation avec levétérinaire avant l'approbation du point limite àinclure en vue de la procédure de révision duprotocole. La décision de mettre fin à une expé-rience ou d'euthanasier un animal sujet d'expé-rience devra souvent s'appuyer sur un ensemblede signes cliniques.

Tout en reconnaissant la grande diversité physio-logique et comportementale des espèces de pois-sons, on suggère les paramètres suivants pourl'évaluation des signes cliniques chez ces ani-maux lorsqu'ils sont employés en recherche oudans les tests. On trouvera d'autres référencesutiles dans Goede et Barton (1990).

Si les signes cliniques et de morbidité sontconnus, il est possible de déterminer les paramè-tres définissant le moment où une intervention(comme l'euthanasie) devient essentielle; il peuts'agir par exemple d'une anorexie d'une durée dex jours seule ou associée à certains autres signescliniques (p. ex., plus de 10 parasites par poissondans une étude sur le parasitisme) ou d'un nom-bre prédéterminé de jours qui suivent l'infection

(p. ex., produit du nombre de parasites présentspar le nombre de jours suivant le moment oùl'animal a été infecté).

Dans les lignes directrices du CCPA sur : choisir unpoint limite approprié pour les expériences faisantappel à l'utilisation des animaux en recherche, enenseignement et dans les tests (CCPA, 1998), ontrouvera des renseignements utiles en ce qui atrait aux signes cliniques servant à définir lespoints limites prélétaux dans les expériences detoxicologie, aux observations cliniques particu-lières aux espèces de poissons; en plus de sug-gestions pour la quantification de la douleur etde la détresse chez les poissons.

Principe directeur n° 105

Dans toute étude où l'on s'attend à une mor-bidité et à une mortalité, les critères d'eutha-nasie précoce doivent être clairement définis.

L'utilisation des poissons dans les recherches etles tests de toxicité est bien établie. Les organismesréglementaires peuvent exiger des tests sur lespoints limites létaux, par exemple dans le cas desessais sur les mélanges toxiques dans l'environne-ment et des tests d'efficacité des vaccins pour lespoissons. Ces tests peuvent engendrer une dou-leur ou une détresse chez les animaux; par consé-quent, lorsque cela est faisable, on encourage l'éta-blissement de points limites prélétaux.

Pendant la préparation du protocole d'étude, ondoit communiquer avec les organismes régle-mentaires pour s'entendre sur les paramètres despoints limites. De façon générale, là où despoints limites létaux sont nécessaires, les étudesdoivent prévoir un mode approprié d'euthanasiedes animaux dont la mort est probable avant laprochaine période d'observation prévue.

On ne doit pas maintenir indéfiniment des pois-sons dans une installation sans qu'aucun proto-cole définisse leur utilisation future ainsi que lespoints limites pour les individus âgés ou en mau-vais état (voir la section J. Destinée des poissonsaprès l'étude).

9. SurveillancePrincipe directeur n° 106

Selon la nature de l'étude et le moment de lamorbidité, la surveillance doit être effectuée

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au moins une fois par jour. La fréquence desurveillance doit permettre le retrait des pois-sons avant que ne survienne une morbiditégrave. On doit accroître la fréquence de sur-veillance lorsqu'on s'attend à une mortalitéélevée.

Si on ne connaît pas le moment d'apparition de lamorbidité, on doit effectuer une étude pilote sousla surveillance du CPA et du vétérinaire pourdéterminer quelle est la période la plus impor-tante d'observation des poissons au cours del'étude.

10.Modalités derenforcement négatif

Principe directeur n° 107

On doit effectuer des études pilotes et desrecherches documentaires pour déterminerquelle est la méthode la moins invasive per-mettant d'obtenir une réponse reproductibledans les expériences de renforcement négatifchez les espèces de poissons.

Certaines recherches peuvent porter sur l'utilisa-tion de substances nocives, l'ajout de substancesd'alarme dans l'eau des bassins ou l'emploi dechocs électriques pour provoquer certainesréponses chez les poissons (nage, peur ou évite-ment). Le principe directeur d'une recherche dece type qui se veut éthique est de tenter d'évitertout stress qui serait excessif ou auquel on nepourrait soustraire le poisson et d'employer desprocédures qui minimisent la détresse. Par exem-ple, au moment de concevoir une expérience, unprogramme de renforcement négatif non évitabledoit être remplacé par un test de préférence à sti-mulus négatif évitable.

11.Exercice jusqu'à épuisement

Principe directeur n° 108

Les études sur les espèces de poissons quiprévoient l'activité de nage forcée jusqu'àl'épuisement, souvent conjointement avec unrenforcement négatif, doivent être rigoureu-sement conformes aux principes directeursconcernant la réduction de la détresse chezles animaux. Les espèces de poissonsemployés dans les expériences d'exercice

jusqu'à l'épuisement doivent faire l'objetd'une surveillance continue.

Après un exercice jusqu'à l'épuisement, la récu-pération des poissons peut nécessiter des dispo-sitions spéciales en ce qui touche à l'hébergementet à la manipulation (isolement à l'écart desautres membres de l'espèce, milieu comportantun faible courant).

12.Milieux extrêmesPrincipe directeur n° 109

Dans les études portant sur l'exposition despoissons à des milieux extrêmes, le pointlimite le plus précoce possible doit êtrechoisi.

Dans certains cas, le protocole expérimental peutprévoir que les poissons seront soumis à destempératures extrêmes (chaleur ou froid) à l'en-droit où ils sont hébergés. Ce type d'étude seraitconsidéré comme hautement invasif pour la plu-part des vertébrés.

Lorsqu'on propose des études d'exposition à desmilieux extrêmes, la définition des points limitesrevêt une très grande importance et devrait êtreétablie avec soin pour réduire : 1) le nombre d'ani-maux utilisés dans les études à venir, et 2) ladétresse des poissons utilisés dans les études encours.

Si l'on propose des points limites comportemen-taux, il est important d'observer et de noter lecomportement, et que celui-ci soit reproductibleen employant une méthodologie rigoureuse.

Les animaux exposés à des milieux extrêmes ontde fortes chances de subir divers effets secondai-res, y compris des perturbations sur les plansimmunitaires et physiologiques pouvant empê-cher leur utilisation comme modèles animauxnormaux lors d'études subséquentes.

13.Poissons génétiquementmodifiés

Avant d'approuver un protocole portant sur unorganisme aquatique défini comme une « subs-tance biotechnologique animée » (p. ex., poissonsgénétiquement modifiés), le CPA institutionnel

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doit s'assurer que les chercheurs se sont confor-més aux exigences réglementaires en vigueur.Comme cela s'est fait dans de nombreux autrespays, le gouvernement fédéral du Canada aédicté des règlements, des politiques et deslignes directrices visant la recherche sur les subs-tances biotechnologiques animées pour permet-tre l'évaluation des effets néfastes possibles surl'environnement et la santé humaine. À l'AnnexeXIX du Règlement sur les renseignements concer-nant les substances nouvelles (RRCSN), on définitla nature de l'information qui doit obligatoire-ment être transmise 120 jours avant l'importationou la fabrication d'un organisme aquatique quiconstitue une substance biotechnologique ani-mée. Ces exigences réglementaires s'appliquentaux organismes employés en recherche et déve-loppement à moins qu'il y ait conformité avec lescritères de confinement spécifiés (c.-à-d. aucuneremise en liberté dans l'environnement de l'orga-nisme, de son matériel génétique ou des substan-ces produites par lui et causant la toxicité). Lesorganismes pour lesquels on a déterminé qu'ilsont ou peuvent avoir des effets néfastes sur l'en-vironnement ou la santé humaine peuvent êtrecontrôlés si nécessaire, y compris par l'interdic-tion de leur importation ou de leur fabrication oupar l'imposition de conditions à cet effet.

Les chercheurs impliqués dans l'importation, lacréation ou l'utilisation d'organismes aquatiquespossédant de nouveaux traits doivent s'adresserà Pêches et Océans Canada pour s'informer desexigences posées par le RRCSN. Pour obtenirplus de renseignements sur les exigences poséespar le RRCSN en ce qui a trait aux autres nouvel-les substances aquatiques, on peut s'adresser à laDirection des substances nouvelles, Service de laprotection de l'environnement, EnvironnementCanada, Ottawa ON Canada (téléphone : 1-800-

567-1999 [sans frais au Canada] ou (819) 953-7156[de l'étranger]; télécopieur : (819) 953-7155; cour-riel : [email protected]).

Principe directeur n° 110

Chez les espèces de poissons génétique-ment modifiés, il peut y avoir des change-ments physiologiques et anatomiques résul-tant de la modification de leur génome, desorte que ces animaux doivent faire l'objetd'une surveillance étroite.

On trouvera une revue des techniques trangéni-ques dans Chen et al. (1996), Jowett (1999), Linneyet al. (1999), Fan et Collodi (2002), Lu et al. (2002),Maclean et al. (2002) et Rocha et al. (2004). Ondevrait également consulter les lignes directrices :animaux transgéniques (CCPA, 1997b) et les ver-sions révisées à venir.

Les poissons génétiquement modifiés peuvent nepas avoir les mêmes besoins métaboliques et envi-ronnementaux que les individus non génétique-ment modifiés. Les tableaux normatifs créés pourles poissons non transgéniques ne peuvent pasêtre simplement transposés aux animaux transgé-niques (Stevens et al., 1998).

Principe directeur n° 111

On ne doit absolument pas permettre l'intro-duction des poissons génétiquement modifiésdans l'alimentation ou dans la chaîne alimen-taire humaine ou animale, à moins de leuravoir fait subir une évaluation de sécurité com-plète et que Santé Canada et l'Agence cana-dienne d'inspection des aliments aient émisune autorisation pour leur vente, leur fabrica-tion ou leur importation comme aliment des-tiné à la consommation humaine ou animale.

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Lorsque c'est possible, l'euthanasie des pois-sons doit se faire en deux étapes, soit l'anes-thésie initiale jusqu'à la perte d'équilibre, puisla mise en œuvre d'une méthode physique ouchimique provoquant la mort cérébrale.

Les techniques physiques comme l'assommoirou la découpe des branchies, courammentemployées en aquaculture commerciale, ne doi-vent être mises en œuvre que sur des poissonspréalablement anesthésiés, sauf quand ceux-cisont en état de détresse extrême et que le tempsnécessaire à la préparation de l'anesthésie pro-longerait cet état de façon injustifiée.

La méthode d'euthanasie à employer de préfé-rence est l'administration de quantités létales dedépresseurs du système nerveux central commele TMS tamponné. Un coup porté à la tête parune personne expérimentée est également accep-table s'il est suivi de décérébration ou de disloca-tion cervicale. L'emploi du dioxyde de carboneest une méthode d'euthanasie inacceptable; inac-ceptable également est la suffocation par enlève-ment du poisson du bassin ou par vidange del'eau où il se trouve.

Dans Kreiberg (2000), on trouvera un texte surles méthodes d'euthanasie acceptables chez lesespèces de poissons. La personne qui manipuleces animaux a la responsabilité de s'informer surles aspects pharmacologiques et physiologiquesde la méthode d'euthanasie proposée. Rob etKestin (2002) et Lines et al. (2003) donnent d'au-tres renseignements sur les méthodes d'euthana-sie appropriées avec les poissons.

Principe directeur n° 113

Si on emploie une technique physique poureuthanasier des poissons, elle doit entraînerla destruction des tissus du cerveau pardécérébration ou par écrasement du cerveau.

On doit éviter l'hypothermie (y compris le fait deposer le poisson sur la glace) avant l'euthanasie.Étant donné que chez de nombreuses espèces l'ac-tivité cérébrale se poursuit même en présenced'une hypoxie cérébrale et systémique avancée, ondoit éviter les méthodes physiques d'euthanasiecomme la décapitation employée seule (Flight etVerheijen, 1993). Après avoir préalablement eutha-nasié le poisson par une première méthode physi-que comme un coup porté à la tête, il est donc pré-férable de détruire physiquement le cerveau, de lecongeler ou d'effectuer une décérébration.

L'American Veterinary Medical Association(AVMA), dans ses recommandations relatives àl'euthanasie des vertébrés inférieurs comme lesreptiles, ne préconise plus l'emploi de l'hypother-mie ou de la congélation parce que ces méthodespeuvent susciter de la douleur pendant la forma-tion de cristaux de glace (AVMA, 2001).

L'exsanguination sous anesthésie est égalementune méthode d'euthanasie acceptable.

Dans le commerce, on a déjà employé diversesformes d'électrocution dont l'exposition prolon-gée à un courant alternatif ou continu; cependant,ces méthodes peuvent produire des fractures dela colonne vertébrale et des lésions aux muscles.

Pour euthanasier un grand nombre de poissons,l'emploi d'un anesthésique à dose létale parimmersion dans le bassin est acceptable.

I. EUTHANASIE

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1. Consommation des poissonsPrincipe directeur n° 114

Avant la mise à mort, les poissons destinés àla consommation et auxquels on a administrédes sédatifs ou des anesthésiques doiventêtre gardés pendant le délai de retrait indiqué.

Dans les études impliquant l'utilisation d'espècesde poissons d'élevage, il peut être acceptable derelâcher les poissons destinés à la consommationhumaine si ceux-ci n'ont pas dû être traités àl'aide de composés non autorisés et on se serainformé auprès d'un vétérinaire.

2. Remise en liberté de poissonsen milieu naturel

Principe directeur n° 115

De façon générale, les espèces de poissonsayant servi à la recherche et qui ont été main-tenues en captivité ne doivent absolumentpas être relâchées en milieu naturel. Laremise en liberté en milieu naturel n'est per-mise qu'avec un permis approprié en vertu duRèglement de pêche (dispositions générales)ou des règlements provinciaux ou territoriauxde même nature.

3. Poissons d'ornement

Certaines institutions remettent des poissons enbonne santé ayant servi à la recherche (non géné-tiquement modifiés) qui sont communément

acceptés comme animaux de compagnie à despersonnes ayant les connaissances et les capaci-tés nécessaires pour leur fournir des soins appro-priés. Aucun poisson génétiquement modifié nepeut être transféré d'une installation de recher-che à un domicile privé.

Si une institution prévoit de confier à une per-sonne des poissons à des fins d'ornement, elledoit élaborer une politique définissant les condi-tions qui doivent être respectées dans ce cas.

4. Transfert de poissons entreles installations

Principe directeur n° 116

Avant de transférer des poissons d'une ins-tallation à une autre, on doit effectuer uneévaluation de leur état de santé. Toutes lesapprobations et tous les permis réglementai-res pertinents doivent obligatoirement avoirété obtenus avant le transfert.

On doit éviter de transférer des poissons en mau-vaise santé d'une installation à l'autre, sauf lors-que cela est demandé par le vétérinaire aux finsd'examen clinique et de diagnostic.

5. Élimination des poissons morts

Les poissons morts doivent être éliminés confor-mément aux règlements fédéraux, provinciauxou territoriaux et municipaux régissant l'élimina-tion des matières biologiques.

J. DEVENIR DES POISSONS APRÈS L'ÉTUDE

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Acclimatation — modification physiologique,biochimique ou morphologique durable appa-raissant chez un animal au cours de sa vie à lasuite d'une exposition prolongée à un paramètreenvironnemental tel qu'une température élevéeou basse. Généralement, ces changements sontréversibles.

Adaptation — correspondance, habituellementtrès précise, entre les caractéristiques physiologi-ques, biochimiques et morphologiques d'un ani-mal et l'environnement dans lequel il vit; aucours de l'évolution, ces traits ont été déterminéspar la sélection naturelle sur un grand nombre degénérations et ils reflètent des changements irré-versibles du matériel génétique.

Aiguille atraumatique — aiguille à laquelle unfil de suture est fixé en permanence.

Analgésie — diminution de la réponse aux sti-muli nocifs.

Anesthésie — état causé par un agent extérieuret caractérisé par une inhibition du système ner-veux menant à une perte de la sensibilité et de lamotricité.

Asepsie — absence de germes vivants, de subs-tances d'origine septique et de produits de putré-faction toxiques.

Bien-être (en anglais « welfare ») — terme dési-gnant la qualité de la vie d'un animal.

Bien-être global (en anglais « well-being ») —état d'harmonie physique ou psychologique entrel'organisme et son milieu de vie. Le bon état desanté et le comportement normal sont les indica-teurs les plus employés de bien-être d'un animal.

Délai d'attente — intervalle de temps s'écoulantentre l'administration d'un médicament à un ani-mal et le moment prévu marquant la fin de l'éli-mination des résidus de ce médicament.

Détresse — état de stress excessif au coursduquel l'animal n'est plus en mesure de s'adapterà l'agent stressant ou aux agents stressants.

Douleur (chez les poissons) — réponse à un sti-mulus nocif se manifestant par une modificationdu comportement ou de la physiologie, le mêmestimulus nocif étant également douloureux chezl'humain (définition de travail).

Écosystème — ensemble formé par les commu-nautés végétale et animale d'un endroit donné,qui inclut également les composantes non vivan-tes de cet environnement, et les interactions entreelles.

Ectotherme — animal qui accorde sa propre tem-pérature à celle de son environnement.

Euthanasie — étymologiquement, « bonne mort » -perte rapide de conscience suivie de la mort, laprocédure se déroulant sans douleur ni détresse.

Exsanguination — procédure provoquant uneperte importante de sang sous l'effet d'une hémor-ragie interne ou externe.

Hygroscopique — qui absorbe facilement l'eau

Hypothermie — chez un organisme, tempéra-ture du corps inférieure à la normale.

Lamelles — partie des branchies où se déroulel'échange des gaz de la respiration.

Morbidité — manifestation observable d'un étatde maladie.

Mortalité — perte de la vie ; mort.

Myopathie — dommages causés aux musclespar leur fonctionnement dans des conditionsanaérobies; des procédures de capture inadéqua-tes peuvent provoquer une prédisposition à cephénomène.

PNF — procédés normalisés de fonctionnement :documents écrits définissant les procédures à

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suivre pour les activités ordinaires dont l'objetest d'assurer la qualité et l'intégrité de l'étude.

Progéniture — descendants.

Protocole — description écrite d'une étude oud'une activité incluant le détail des objectifs, lemode d'utilisation des animaux, les procéduresqui seront suivies et le personnel employé à cettefin; l'objet du protocole est d'assurer la qualité etl'intégrité de l'étude ou de l'activité.

Quarantaine — séparation ou isolement de cer-tains animaux des autres animaux pour éviter lapropagation des maladies.

Régurgitation — reflux passif de nourriture oude liquide de l'estomac à la bouche.

Salmonidés — famille de poissons comprenantle saumon (Oncorhynchus spp. et Salmo salar), latruite (Salvelinus spp., Salmo spp.), l'omble(Salvelinus alpinus), le corégone (Coregonus spp.,Prosopium spp., Stenodus leucichthys) et l'ombre(Thymallus arcticus). Désigne également la sous-famille qui inclut le saumon, la truite et l'omble.

Stimuli nocifs — stimuli qui endommagent oupeuvent endommager les tissus normaux.

Sursaturation — état qui survient lorsque lapression gazeuse totale d'une masse d'eau estsupérieure à la pression de l'atmosphère qui larecouvre.

Tégument — revêtement naturel extérieur d'unanimal, peau.

Télémétrie — emploi de dispositifs qui trans-mettent de l'information à une station distanteoù elle est enregistrée; technique fréquemmentemployée dans les études de terrain pour assurerle suivi des animaux et étudier certaines ques-tions quant à leur physiologie, leur comporte-ment, leur mode d'utilisation de l'habitat, leursurvie et leurs déplacements.

Température environnementale standard —température permettant la croissance optimaled'une espèce de poissons.

Vecteurs passifs — objets non vivants qui peu-vent transmettre des organismes pathogènes(p. ex., mangeoires, vadrouilles, etc.).

Zoonotique — relatif à la transmission d'unemaladie d'un animal non-humain à un humain.

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ACIA — Agence canadienne d'inspec-tion des aliments

ACLAE — Association canadienne deslaboratoires d'analyseenvironnementale

ACMAL — L'association canadienne de lamédecine des animaux delaboratoire

ACNOR — Association canadienne denormalisation

ALÉ — Accord de libre-échange

ALENA — Accord de libre-échange nord-américain

CCMPA — Conseil canadien des ministresdes Pêches et de l'Aquaculture

CIEM — Conseil international pour l'ex-ploration de la mer

CITES — Convention sur le commerceinternational des espèces defaune et de flore sauvagesmenacées d'extinction

CNA — Commission nord-américaine

COSEPAC — Comité sur la situation desespèces en péril au Canada

CPA — Comité de protection desanimaux

CVC — Chauffage, ventilation etclimatisation

FAWC — Farm Animal Welfare Council

FS — Fiches signalétiques

GATT — Accord général sur les tarifsdouaniers et le commerce

IP — Intrapéritonéal

IV — Intraveineux

MPO — Pêches et Océans Canada

OCDE — Organisation pour la coopéra-tion et le développementéconomiques

OCSAN — Organisation pour la conserva-tion du saumon de l'AtlantiqueNord

OIE — Office international desépizooties

OMC — Organisation mondiale ducommerce

PNF — Procédés normalisés defonctionnement

RPSCP — Règlement sur la protection dela santé des poissons

SCF — Service canadien de la faune

SCZ — Société canadienne de zoologie

SPS — Sanitaire-phytosanitaire

TMS — Méthane-sulfonate de tricaïne

WAPPRIITA — Loi sur la protection d'espècesanimales ou végétales sauva-ges et la réglementation de leurcommerce international etinterprovincial

M. ABRÉVIATIONS

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Agence canadienne d'inspection des aliments(ACIA) www.inspection.gc.ca

American Fisheries Society (AFS)www.fisheries.org

American Society of Ichthyologists andHerpetologists (ASIH) www.asih.or

AquaNet www.aquanet.ca

Association canadienne des laboratoires d'ana-lyse environnementale (ACLAE) www.caeal.ca

Association canadienne des médecins vétéri-naires (ACMV) canadianveterinarians.net

Canadian Aquaculture Institute, I.-P. Éwww.upei.ca/~cai/

Canadian Association of AquacultureVeterinarians

Comité sur la situation des espèces en péril auCanada (COSEPAC) www.cosewic.gc.ca

Conseil canadien des ministres des Pêches etde l'Aquaculture (CCMPA)www.aquaculture.ca/FrenchWeb.html

Convention européenne sur la protection desanimaux vertébrés utilisés à des fins expéri-

mentales ou à d'autres fins scientifiques (ETS123) - Annexe A (incluant les dispositions spécifi-ques aux poissons). www.coe.int/T/F/affaires_juridiques/coopération_juridique/Sécurité_biologique,_utilisation_des_animaux/Expérimentation/A_textes_documents.asp#TopOfPage

Convention sur le commerce international desespèces de faune et de flore sauvages mena-cées d'extinction (CITES) www.cites.org

Farm Animal Welfare Council (FAWC)www.fawc.org.uk

Fisheries Society of the British Isles (FSBI)www.le.ac.uk/biology/fsbi

Office international des épizooties (OIE)www.oie.int

Pêches et Océans Canada (MPO)www.dfo-mpo.gc.ca

Règlement sur la protection de la santé despoissons (RPSCP) lois.justice.gc.ca/fr/F-14/C.R.C.-ch.812/

Santé Canada www.hc-sc.gc.ca

Société canadienne de zoologie (SCZ)www.csz-scz.ca/jpellerin/csz/

ANNEXE ALIGNES DIRECTRICES ET ORGANISMES

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Les zoonoses sont des maladies que les animauxnon-humains peuvent transmettre aux humains.Les zoonoses des poissons ont fait l'objet d'uneétude approfondie ailleurs (Nemetz et Shotts,1993); cette annexe ne constitue qu'un résumé.En général, la transmission de zoonoses des pois-sons est relativement rare et la vaste majorité desorganismes sources de zoonoses produisent desgastro-entérites à résolution spontanée, habituel-lement à la suite de la consommation de poissonmal cuit, ou des infections localisées de plaies,généralement dues à la contamination de coupu-res ou d'abrasions subies pendant la manipula-tion de poissons vivants ou de tissus de poissons.Cependant, il existe quelques organismes sour-ces de zoonoses qui sont plus virulents et, chezl'humain, peuvent provoquer des infections sys-témiques et, dans de très rares cas, la mort(Nemetz et Shotts, 1993). Les zoonoses sont rareschez les personnes en bonne santé, mais le risqueest nettement plus élevé chez celles dont le sys-tème immunitaire est affaibli (p. ex., sidéens,receveurs de transplantations d'organes sousimmunosuppresseurs).

Les maladies des poissons peuvent être dues àdiverses bactéries, rickettsies, vers ronds (néma-todes), cestodes (ténias), douves (trématodes),protozoaires, virus et champignons (Nemetz etShotts, 1993; Fryer et Bartholomew, 1996). Letype d'infection dépend d'une multitude de fac-teurs dont l'espèce, le fournisseur, l'origine géo-graphique et le régime alimentaire du poisson; ildépend également de la qualité et de la salinitéde l'eau.

La majorité des principaux pathogènes provo-quant des zoonoses transmises par les poissonssont des bactéries gram négatives. En Amériquedu Nord, les bactéries du genre Vibrio sont pro-bablement les pathogènes bactériens les plus fré-quents chez les espèces de poissons marins etestuariens (certaines espèces infectent égalementles poissons d'eau douce); les espèces de Vibrio(spp.) sont aussi d'importantes causes de zoono-ses. Parmi les autres bactéries gram-négatives

qui donnent lieu à des zoonoses que transmet-tent les poissons, on trouve Plesiomonas shigelloi-des, Aeromonas spp., Escherichia coli, Salmonellaspp., Klebsiella spp., Edwardsiella spp., Yersiniaruckeri et Leptospira icterohaemorrhagica (Nemetzet Shotts, 1993). Il existe actuellement des vaccinsefficaces permettant de protéger les espèces depoissons contre certaines de ces bactéries gramnégatives (Fryer et Bartholomew, 1996).

Chez les espèces de poissons, les infections pardes bactéries gram positives pathogènes sontmoins fréquentes. Parmi les bactéries gram posi-tives qui peuvent donner lieu à des zoonoses, ontrouve Streptococcus spp., Erysipelothrix rhusiopa-thiae, Mycobacterium spp., Clostridium spp. etStaphylococcus spp. Au Canada, on signale plu-sieurs cas de cellulite causée par une inoculationaccidentelle de Streptococcus iniae, un pathogènedes poissons associé à la méningo-encéphalitechez le tilapia; les personnes touchées s'étaientblessé les mains en manipulant des membres decette espèce (Weinstein et al., 1997). Erysipelothrixet Mycobacterium produisent également en géné-ral une infection cutanée localisée, mais, danscertaines circonstances, elles peuvent causer uneinfection disséminée (septicémie). Par contre,lorsqu'en contact avec la peau, Clostridium etStaphylococcus ne suscitent généralement pasd'infections chez l'humain, mais peuvent parcontre rendent malades à la suite de la consom-mation de poisson contaminé par les toxines pro-duites par ces bactéries.

On a identifié plusieurs virus et champignonschez les poissons (Fryer et Bartholomew, 1996).Cependant, chez l'humain, il n'existe aucun casdocumenté d'infection par des virus ou deschampignons de poissons (Nemetz et Shotts,1993). Certains parasites des poissons, y comprisdes vers et des protozoaires, peuvent infecter leshumains, mais les infections de ce type résultentpresque toujours de la consommation de poissonmal cuit et sont extrêmement rares en Amériquedu Nord (Nemetz et Shotts, 1993).

ANNEXE BZOONOSES - TRANSMISSION DES MALADIES

DES POISSONS À L’HUMAIN

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Enfin, certains organismes marins produisentdes toxines qui peuvent provoquer la maladie etla mort chez l'humain. La ciguatera et l'intoxica-tion par les scombridés sont des exemples d'em-poisonnements alimentaires pouvant résulter dela consommation d'espèces de poissons marinscarnivores tropicaux. On pense que la cigua-toxine est produite par un dinoflagellé marin quise fixe à la flore des récifs et qui est consommépar les espèces de poissons herbivores; ces der-nières sont ensuite consommées par les espècesde poissons carnivores desquelles la ciguatoxinese trouve concentrée dans les tissus. Les patientsatteints d'intoxication par la ciguatera présententhabituellement des symptômes gastro-intesti-naux et neurologiques. Le mécanisme de l'intoxi-cation par les scombridés est mal connu, mais ilest associé à la consommation de poissonsmarins membres de cette famille (p. ex., thon,bonite, maquereau, demi-bec blanc, etc.). Ce typed'intoxication suscite souvent des symptômesd'allergie chez les malades (Nemetz et Shotts,1993).

Même si les zoonoses transmises par les poissonssont rares, un diagnostic rapide et exact permetde commencer le traitement sans retard. Étantdonné leur rareté, la majorité des médecins etmême ceux qui se spécialisent dans le traitementdes maladies infectieuses ont peu ou pas d'expé-rience pour ce qui est de leur diagnostic. Parconséquent, il est important que les individusqui travaillent avec des espèces de poissonsconnaissent l'existence des zoonoses transmisespar ces animaux; lorsqu'ils sont évalués par un

médecin, ils doivent lui indiquer que leur profes-sion les amène à être en contact avec des espècesde poissons. Avec les récents développementsquant à l'utilisation de poissons comme sourcede biomatériaux implantables en xénotransplan-tation, ou comme bioréacteurs pour la produc-tion à grande échelle de protéines humaines, ondoit envisager le risque d'apparition de nouvel-les xénozoonoses transmises par ces voies.Actuellement, si des agents infectieux sont recon-nus comme posant un risque dans d'autresmodèles de xénotransplantation (p. ex., les rétro-virus endogènes des mammifères), ils ne sontpas reconnus pour poser un risque dans le casdes tissus de poissons; cependant, dans cedomaine, les connaissances ne sont encorequ'embryonnaires.

Références :

Fryer J.L. et Bartholomew J.L. (1996) Establishedand emerging infectious diseases of fish. ASMNews 62 : 592-594.

Nemetz T.G. et Shotts E.B. Jr. (1993) Zoonoticdiseases. Dans : Fish Medicine. (dir. M.K. Stoskopf),pp. 214-220. New York : WB Saunders.

Weinstein M.R., Litt M., Kertesz D.A., Wyper P.,Rose D., Coulter M., McGeer A., Facklam R.,Ostach C., Willey B.M., Borczyk A. et Low D.E.(1997) Invasive infections due to a fish pathogen,Streptococcus iniae. New England Journal ofMedicine 337 : 589-594.

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Il n'existe actuellement aucune norme nationaleélaborée et approuvée par les agences fédérales etvisant spécifiquement les systèmes de bioconfine-ment aquatique; cependant, l'Agence canadienned'inspection des aliments (ACIA) et Pêches etOcéans Canada (MPO) travaillent à l'élaborationde lignes directrices qui couvriront à la fois lessubstances biologiques vétérinaires et l'héberge-ment des animaux aquatiques vivants. Ce docu-ment devrait répondre à plusieurs objectifs, ycompris couvrir ce qui concerne les organismesgénétiquement modifiés (GM) et les poissonsdotés de nouveaux traits ainsi que les problémati-ques d'introductions et de transferts (p. ex., effetsdes animaux échappés sur l'écologie, le frai et lacompétition trophique). Les normes en questionapporteront une transparence, une clarté, unecohérence et une objectivité qui sont devenuesnécessaires pour ce qui est des manipulateursd'animaux aquatiques et pathogènes associés, queleurs travaux soient de nature expérimentale ourépondant à des objectifs de développement com-mercial, et seront également intéressantes pour lesinspecteurs. Les laboratoires effectuant des tra-vaux in vitro sur des pathogènes d'animaux aqua-tiques, comme les laboratoires de diagnostic, doivent obligatoirement respecter toutes les prati-ques opérationnelles et de confinement physiquedu niveau approprié en se conformant aux Normessur le confinement des installations vétérinaires(Agriculture et Agroalimentaire Canada, 1996).On trouvera ce document à l'adresse suivante :www.inspection.gc.ca/francais/sci/bio/biof.shtml. L'objet de la présente annexe est donc defournir des informations supplémentaires auxchercheurs et aux comités de protection des ani-maux (CPA) qui travaillent avec des animauxaquatiques et (ou) leurs pathogènes jusqu'à ce quela rédaction des lignes directrices fédérales soitterminée. L'approche adoptée dans ces lignesdirectrices du CCPA reflète les meilleures prati-ques actuelles. Les installations où se déroulentdes études nécessitant un bioconfinement sontassujetties à des inspections par les autorités pro-

vinciales/territoriales et fédérales. Toutes lesdemandes de renseignements relatives aux plansde laboratoire devant effectuer des travaux in vitroet toutes les questions en matière de confinementliées à l'utilisation in vitro de produits biologiquesvétérinaires importés doivent être adressées àl'Unité de confinement des biorisques et de la sécurité de l'ACIA (www.inspection.gc.ca/francais/sci/bio/biof.shtml). Toutes les questionsen matière de confinement concernant des trans-ferts d'animaux aquatiques vivants ou des essaisd'infection in vivo doivent être adressées auBureau de santé des animaux aquatiques duMPO.

Il existe quelques normes prescriptives qui figu-rent dans le Règlement sur la protection de la santédes poissons, Guide des procédures (MPO, 1984), etqui visent l'importation et le transport des salmo-nidés, de leurs œufs et de leurs tissus.

Les principes de confinement définis dans la pré-sente annexe s'appliquent également aux recher-ches sur les poissons GM. Au Canada, le MPOest l'organisme responsable qui élabore les exi-gences et les normes de confinement et sécuritépour l'hébergement des organismes aquatiques ànouveaux traits (p. ex., poissons GM). Le Bureaude la biotechnologie du MPO constitue le pointde contact auquel il faut s'adresser pour toutequestion relative aux organismes aquatiques ànouveaux traits. On s'adressera à la Direction dela gestion de l'aquaculture du MPO pour ce qui atrait au confinement concernant les transfertsd'animaux aquatiques vivants.

1. Installation physique delaboratoire de bioconfinementen milieu aquatique

Le classement des pathogènes aquatiques selonles niveaux de biosécurité animale reconnus pourles organismes terrestres (I à IV) est problémati-

ANNEXE CLIGNES DIRECTRICES POUR LES INSTALLATIONS

DE CONFINEMENT(ÉTUDES SUR LES PATHOGÈNES)

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que. La plupart des agents sont actuellementconsidérés comme nécessitant un niveau de bio-sécurité I ou II (voir Lignes directrices en matière debiosécurité en laboratoire de Santé Canada,www.phac-aspc.gc.ca/publicat/lbg-ldmbl-04/index_f.html). Les critères d'évaluation du niveaude risque sont subjectifs (p. ex., absence d'enve-loppe virale chez certains virus pathogènes).

Dans les systèmes aquatiques, la contaminationde surface, celle provenant des vecteurs passifs(filets et bassins) et les aérosols constituent desvoies possibles de transfert accidentel d'organis-mes aquatiques pathogènes. Dans les systèmesaquatiques, le bioconfinement repose en grandepartie sur des mesures ordinaires d'hygiène :contrôle et désinfection des vecteurs passifs, maté-riel dédié à chacun des bassins, vêtements exter-nes dédiés aux installations de bioconfinement,lavage des mains, bains de pieds désinfectants.

Principe directeur A

Dans les installations où l'on effectue de larecherche, de l'enseignement ou des testssur des poissons à l'aide de pathogènesd'animaux aquatiques, il est impératif d'aver-tir les bureaux locaux du MPO et de l'ACIAainsi que les autorités compétentes provin-ciales ou territoriales, et avoir obtenu leuraccord, avant de débuter toute activité.

Principe directeur B

Les installations où l'on effectue des recher-ches sur les pathogènes des animaux aquati-ques doivent obligatoirement être dotéesd'un confinement approprié et être physique-ment séparées des autres salles d'héberge-ment et locaux où se déroulent d'autres activités telles que la production et l'héberge-ment de poissons d'élevage ou l'héberge-ment de géniteurs. Avant de déverser leseffluents dans l'environnement, ils doiventobligatoirement être rendus non infectieux.

L'emplacement et les caractéristiques techniquesd'une installation de confinement doivent obli-gatoirement empêcher tout déversement acci-dentel lors d'inondations, de tempêtes ou d'au-tres désastres naturels. Pour que le confinementsoit adéquat, les installations doivent êtreconstruites sur la terre ferme et au-dessus duniveau historique des crues. S'il est impossible derépondre à ces conditions, les projets doivent être

de taille assez réduite pour permettre le transfertsans risque de tous les animaux vers un autreemplacement ou leur destruction dans un lapsde temps réaliste compte tenu du délai d'avertis-sement de désastre naturel. Les installations deconfinement sont particulièrement vulnérables àl'entrée de prédateurs et d'animaux nuisibles, etelles doivent obligatoirement être conçues enconséquence, notamment les systèmes de drains,les portes d'entrée du personnel et du matériel etles systèmes de chauffage, ventilation et climati-sation (CVC).

On doit tenir compte de l'entretien et des autresformes d'accès aux systèmes mécaniques et auxi-liaires. Là où c'est possible, on doit pouvoir accé-der à ces systèmes de l'extérieur de l'installationet sans entrer dans la zone de confinement.

Principe directeur C

Les surfaces et les matériaux employés dansla construction de l'installation doivent êtredurables, non poreux et faciles à nettoyer et àdésinfecter par l'emploi de puissants désin-fectants de surface dont l'efficacité a étédémontrée. Dans la construction des installa-tions de bioconfinement, on ne doit pasemployer de bois, de matériaux poreux ou debéton non scellé.

Les matériaux et les surfaces de toute installationd'hébergement de poissons doivent pouvoir êtrefacilement désinfectés. Cependant, dans les ins-tallations de confinement, les surfaces peuventêtre exposées à des procédures de décontamina-tion plus systématiques; par conséquent, on doitvérifier si elles peuvent supporter des traitementschimiques plus puissants ou plus fréquents.

Principe directeur D

La ventilation des salles de confinement doitpermettre le séchage et même un bon bras-sage de l'air tout en empêchant les pathogè-nes portés par les aérosols de s'échappersous l'effet des courants d'air ou de la conden-sation sur les surfaces ou les vêtements.

Comme la plupart des pathogènes aquatiquessurvivent plus longtemps dans un milieuhumide, les températures doivent permettre leséchage rapide des murs, des sols et des pla-fonds. L'emploi de couvercles sur les bassins per-met de maintenir le taux d'humidité de la salle à

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un niveau raisonnable et de réduire le risqued'éclaboussures facilitant le transfert de pathogè-nes entre les bassins ou sur le sol.

Principe directeur E

Tous les procédés de traitement des effluentsdoivent obligatoirement comporter un sys-tème de sécurité absolue intégrée.

En cas de défaillance de tout système automatiséde désinfection des effluents, le système de confi-nement devrait permettre d'empêcher toute eaunon traitée de sortir de l'installation; de plus, unsystème d'alerte d'urgence doit avertir les autori-tés compétentes pour leur permettre de corriger lasituation dans les meilleurs délais. Les systèmesautomatisés doivent être programmés pour mesu-rer les concentrations résiduelles de désinfectantset vérifier qu'elles respectent les paramètres préé-tablis pour la neutralisation des pathogènes.Avant d'amener des animaux d'expérimentation àhaut risque ou leurs pathogènes, on doit vérifierces paramètres au moyen de tests bactériologi-ques ou virologiques ou par échantillonnage del'effluent « enrichi ». Tous les effluents en prove-nance des systèmes de confinement doivent êtreacheminés par des tuyaux rigides à des bassins detraitement qui assurent un temps de contact suffi-sant pour leur décontamination. En cas de défail-lance du système, les dispositifs d'apport d'eaudoivent être conçus pour couper l'approvisionne-ment et empêcher ainsi le débordement.

Tout déversement d'effluent dans l'environne-ment doit obligatoirement être conforme à laréglementation locale et ne contenir aucunpathogène viable. De façon générale, on devraobtenir l'approbation des autorités municipalesresponsables des égouts de la localité et (ou) pro-céder à une étude d'impact si l'effluent doit êtredéversé dans un cours d'eau. On doit neutraliserles produits désinfectés, qu'ils soient solides ouliquides, avant de les laisser sortir de l'installa-tion de confinement parce qu'ils peuvent êtretoxiques pour les poissons et les autres organis-mes et ressources aquatiques.

1.1 Accès aux installationsPrincipe directeur F

Les installations doivent être dotées de sys-tèmes d'entrée sécurisés et d'une signalisa-tion adéquate. L'identité des personnes qui y

pénètrent et l'heure à laquelle elles y sontentrées doivent pouvoir être enregistrées.

Le nombre de passages dans l'installation doitêtre réduit au minimum, les entrées n'étant per-mises qu'en fonction des besoins. L'entrée doitêtre fermée à clé et uniquement accessible au per-sonnel autorisé. Dans la partie immédiatementadjacente à l'entrée, il doit y avoir un vestiaire oùl'on peut remplacer les vêtements de ville ou lescouvrir par des vêtements extérieurs particuliersà l'installation de confinement (combinaison,chaussures et gants).

Principe directeur G

Des stations de lavage des mains et desbains de pieds doivent être placés à l'entréeet à la sortie de l'installation de confinement.

Le personnel doit obligatoirement se laver lesmains et utiliser les pédiluves chaque fois qu'ilpénètre dans l'installation de confinement ou ensort.

1.2 SallesPrincipe directeur H

Les portes et les murs de chaque salle doi-vent être étanches.

Dans chaque salle, les portes doivent être traver-sées par un seuil surélevé et le plancher doit êtremuni d'un scellement étanche le long des murs,ces structures devant être assez hautes pour retenir dans la salle de confinement toute l'eauprovenant d'une fuite ou d'un déversement desbassins d'hébergement ou des réservoirs d'ap-provisionnement en eau.

Principe directeur I

Dans les salles, les surfaces, les tuyauteries,les bassins et les systèmes de transfert del'eau doivent être conçus pour permettre unaccès complet et une stérilisation complèteentre les études, et pour empêcher tout refluxen provenance des bassins d'hébergementdes animaux et des systèmes de traitementdes effluents.

Tous les conduits doivent être rigides et compor-ter des trappes d'accès amovibles permettant lenettoyage et le prélèvement d'échantillons deculture pour le contrôle de la qualité après les

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études. Les systèmes de plomberie doivent être àsécurité absolue intégrée pour empêcher lavidange des bassins en cas d'interruption de l'ap-provisionnement en eau.

Principe directeur J

En cas de défaillance catastrophique, telleque la fuite d'un bassin, les salles doiventêtre conçues de façon à empêcher toutdéversement de l'effluent non traité dansl'environnement.

Les drains de sol doivent acheminer l'eau vers unréservoir de rétention permettant de traiter toutel'eau contenue dans l'installation.

Principe directeur K

Les surfaces de la salle doivent être lisses,imperméables et faciles à désinfecter.

Les surfaces du plancher doivent être lisses, scel-lées et non poreuses, et leurs coins doivent êtrearrondis. Les murs et les dispositifs non couvertsdoivent pouvoir être désinfectés ainsi que tousles matériaux servant à la manipulation ou ayantdes chances d'entrer en contact avec les animauxd'expérimentation.

Principe directeur L

Les dispositifs électriques doivent être pour-vus d'un interrupteur de défaut à la terre, dejoints d'étanchéité et d'un système d'alimen-tation d'urgence, et ils doivent pouvoir êtredésinfectés.

Les interrupteurs muraux doivent être scellés etétanches à l'eau pour permettre la désinfection.Les appareils d'éclairage fixés au plafond doivent être munis de joints d'étanchéité imper-méables à l'eau et pouvoir être nettoyés et désin-fectés. Les plafonds doivent être lisses, imper-méables et être conçus de façon à être nettoyés etdésinfectés. Idéalement, les prises électriquesdoivent être placées à une bonne distance du solet au-dessus des conduites d'eau.

Principe directeur M

Les tuyauteries exposées doivent être fixéesaux murs et au sol par des attaches lissespouvant être désinfectées, et elles doiventpouvoir être nettoyées.

Les tuyauteries doivent comporter des pointsd'accès pour le nettoyage. Les vannes doivent

être accessibles de l'intérieur et de l'extérieur dessalles individuelles pour permettre de régler ledébit en cas d'urgence. Là où une tuyauterie tra-verse un mur, celui-ci doit être calfeutré ou scelléavec soin et muni d'un joint étanche pour empê-cher l'hébergement de pathogènes. Tous lesdrains qui se déversent directement dans le sys-tème d'égouts municipal (non recommandé) doi-vent être protégés par des tuyaux ascendantsscellés empêchant le déversement de touteffluent non traité. On doit prendre des mesurespour prévenir la condensation.

Principe directeur N

Le matériel de nettoyage et d'hygiène, lesbacs de stockage des aliments semi humideset le matériel (comme les filets) doivent êtregardés dans la salle où ils sont utilisés.

Les filets et les autres dispositifs doivent êtredédiés à un bassin pour prévenir le transfert depathogènes entre les bassins. Il doit y avoir desseaux à immersion pour la désinfection régulièredu matériel de la salle. Le calendrier de rempla-cement des solutions désinfectantes de ces sallesdoit figurer dans un procédé normalisé de fonc-tionnement (PNF), et l'efficacité de ces méthodesdevrait être évaluée par une procédure de valida-tion régulière. On doit employer un type de dés-infectant ayant une concentration permettant detuer 100 % des pathogènes présents.

1.3 Débit d'eau et bassinsPrincipe directeur O

Tous les bassins doivent obligatoirement êtrefermés par des couvercles amovibles bienajustés permettant d'empêcher la sortie acci-dentelle d'eau ou de tout animal aquatique oupathogène.

Les ouvertures pratiquées dans le couvercle pourle passage des pierres à diffusion (« airstones »),des tuyaux ascendants, etc., doivent être pour-vues de joints d'étanchéité. Les socles des bassinsdoivent être construits en matériau rigide, lisse etimperméable tel que l'aluminium, l'acier inoxy-dable ou la fibre de verre. À noter que pour lessystèmes à eau de mer, les bassins et leurs soclesdoivent être à l'épreuve de la corrosion par l'eausalée. L'emploi de matériaux organiques ouporeux comme le béton est à éviter. Entre lesexpériences, on doit éliminer et remplacer tous

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les dispositifs poreux comme les pierres à diffu-sion ou les désinfecter.

Principe directeur P

Les effluents doivent obligatoirement êtrerecueillis et gardés dans des bassins de traitement pendant le temps de contactrecommandé avec le désinfectant, et laconcentration efficace de désinfectant dansl'eau sortant de ces mêmes bassins doit obli-gatoirement faire l'objet d'une surveillancerégulière.

L'intégrité du bassin de désinfection et du sys-tème d'injection de désinfectant doit être testée àintervalle régulier. Le bassin doit être équipéd'un système automatisé d'injection de désinfec-tant comportant un dispositif d'alerte en cas depanne. En cas de défaillance du système de confi-nement, un dispositif d'alarme doit automatique-ment alerter le personnel d'urgence par l'inter-médiaire de téléavertisseurs ou par d'autresmoyens. Les systèmes de recyclage des laboratoi-res de bioconfinement en milieu aquatique pré-sentent des difficultés particulières parce qu'ilspeuvent contenir et héberger des pathogènes,notamment là où il se produit une concentrationcomme dans les biofiltres. Il doit être possibled'isoler, de retirer et de désinfecter toutes lescomposantes de ces systèmes, y compris les bas-sins, les conduites, les biofiltres et tout le matérielauxiliaire, sans déranger les animaux qui y sonthébergés.

Principe directeur Q

Dans toutes les salles et les zones où il y arisque de déversement, on doit disposer detrousses permettant de retenir et de désinfec-ter tout déversement d'eau contaminée pardes pathogènes. À tout moment, une partiedu personnel doit être désignée et forméepour l'utilisation des trousses d'interventionen cas de déversement.

En cas de déversement, les volumes en causedoivent être retenus physiquement à l'aide de matériaux absorbants et les agents infectieuxdoivent être détruits à l'aide d'un désinfect-ant efficace pendant une période de contactreconnue; après cela, l'eau déversée peut êtreévacuée.

1.4 Tenue de travailPrincipe directeur R

Les chaussures et les vêtements spécifique-ment portés dans la zone de confinement doi-vent obligatoirement être laissés à cet endroit.

Les tenues de ville doivent être laissées hors del'installation, dans un vestiaire situé à l'extérieurde la zone de confinement. Les chaussures et lesbottes spécifiquement portées en ces lieux doi-vent être enfilées au moment de pénétrer dansles secteurs extérieurs de l'installation de confi-nement comme dans les couloirs. En entrantdans les salles mêmes, on doit changer entière-ment de chaussures et de vêtements de dessus.Le personnel doit se laver les mains avant dequitter la salle et au moment de quitter la zoneextérieure de l'installation de confinement.

Les vêtements, les outils et autres dédiés à l'ins-tallation doivent être désinfectés régulièrement.

1.5 Élimination du matérielPrincipe directeur S

Tout le matériel contaminé, y compris lesvêtements, les vecteurs passifs et les carcas-ses, doit être placé dans des sacs et passé àl'autoclave ou incinéré avant le nettoyage oul'élimination.

On doit désinfecter les vêtements à envoyer aunettoyage avant de les faire sortir de l'installationà moins que la zone de confinement ne soit équi-pée d'un système de blanchissage dont on adémontré l'efficacité contre les pathogènes.

L'élimination stérile des carcasses et autresdéchets biologiques contaminés peut égalementêtre effectuée par incinération ou traitement parautoclave et équarrissage.

2. Exploitation d'une installationde bioconfinement enmilieu aquatique

L'exploitation d'une installation de bioconfine-ment doit obligatoirement répondre aux condi-tions suivantes :

• l'accès doit être réservé qu'au personnelautorisé;

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• il doit obligatoirement y avoir des procéduresd'entrée pour le personnel d'entretien;

• si l'on travaille avec des agents de zoonoseprovenant du milieu aquatique (p. ex.,Streptococcus iniae, Mycobacterium marinum),on doit obligatoirement disposer d'un pro-gramme de surveillance sanitaire et médicaleprotégeant les employés de toute infection;

• le personnel doit obligatoirement avoir reçuune formation sur tous les risques infectieux,chimiques et physiques auxquels il peut êtreexposé et avoir fait la preuve de sa compé-tence. Sa formation doit obligatoirement êtredocumentée;

• on doit obligatoirement avoir élaboré desPNF spécifiques à l'installation et suivre cesprocédés pour assurer la cohérence de tousles aspects du travail (procédés d'entrée et desortie, déplacements allant des zones propresaux zones contaminées, désinfection et chan-gement de tenue à l'entrée et à la sortie);

• le personnel doit obligatoirement compren-dre la configuration physique de l'installationet des systèmes de plomberie et de ventilationainsi que leur fonctionnement, et il doit seconformer aux protocoles stricts de confine-ment (p. ex., ne pas caler une porte en posi-tion ouverte, etc.);

• les procédures d'urgence en cas de rupture deconfinement, d'incendie, ou autres, doiventobligatoirement être en vigueur, affichées etcomprises par tous les travailleurs, et ceux-cidoivent disposer du matériel nécessaire àcette fin;

• tous les déversements, ruptures de confine-ment et accidents doivent obligatoirementêtre signalés et faire l'objet d'une enquête.

Références :

Agriculture et Agroalimentaire Canada (1996)Normes sur le confinement des installations vétérinai-res. 71pp. Ottawa ON : Agriculture et Agroali-mentaire Canada. Disponible au www.inspection.gc.ca/francais/sci/lab/convet/convetf.shtml

Ministère des Pêches et Océans (MPO) (1984)(révisé en 2004) Règlement sur la protection de lasanté des poissons : guide de procédures. 50 pp.Ottawa ON : MPO. Disponible au www.dfo-mpo.gc.ca/science/aquaculture/aah/manual_of_compliance_f.htm

Santé Canada (2004) Lignes directrices en matièrede biosécurité en laboratoire, 3e éd. 124 pp. OttawaON : Santé Canada. Disponible au www.phac-aspc.gc.ca/ols-bsl/lbg-ldmbl/index_f.html

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