ÉCONOMIE ET FINANCES • 38 E ANNÉE • N°29-30 •...

21
Montres, tatouages, implants dentaires... VOTRE CORPS CONNECTÉ AU NET www.trends.be > VOITURES SOLDÉES CET ÉTÉ ÉCONOMIE ET FINANCES • 38 E ANNÉE • N°29-30 • 5,50 • P509559 • 18 JUILLET 2013 Des rabais jusqu’à 35 % Le leasing aussi concerné Les constructeurs bradent les prix

Transcript of ÉCONOMIE ET FINANCES • 38 E ANNÉE • N°29-30 •...

Page 1: ÉCONOMIE ET FINANCES • 38 E ANNÉE • N°29-30 • …newsroom.roularta.be/static/18072013/20130718_Bizz_in...2013/07/18  · gre le Kinect 2, accessoire indispensable pour les

Montres, tatouages, implants dentaires...

VOTRE CORPS CONNECTÉ AU NET

ww

w.tre

nds.b

e

>

VOITURESSOLDÉES CET ÉTÉ

ÉCONOMIE ET FINANCES • 38E ANNÉE • N°29-30 • € 5,50 • P509559 • 18 JUILLET 2013

Des rabais

jusqu’à 35 %Le leasing

aussi concerné

Les constructeurs

bradent les prix

Page 2: ÉCONOMIE ET FINANCES • 38 E ANNÉE • N°29-30 • …newsroom.roularta.be/static/18072013/20130718_Bizz_in...2013/07/18  · gre le Kinect 2, accessoire indispensable pour les

S T A R T E R : C L A I M I T

INDEMNITÉS SUR COMMANDELes passagers dont le vol a plus de trois heures de retard ou est annulé ont le droit d’être indem-

nisés. Bien que la mesure procède d’un règlement européen, la plupart des gens n’en profitent pas, parce qu’ils de-

vraient, pour ce faire, prendre un avocat. Ralph Pais, un Néerlandais résidant à Bruxelles, a compris le parti qu’il

pouvait tirer de cette réticence et a créé l’an dernier Claim It, qui prend en charge l’intégralité de la procédure. Si le

tribunal donne raison au plaignant, Claim It se réserve le quart de l’indemnité accordée, qui peut aller jusqu’à 600

euros par dossier. Les passagers déboutés n’ont, quant à eux, rien à débourser.

Seule une tempête violente, une grève surprise et la guerre peuvent être qualifiées de cas de force majeure, dispen-

sant la compagnie d’indemniser ses clients. «Par contre, la loi ne considère pas les défaillances techniques et les grèves

annoncées comme des cas de force majeure. Dès lors, si le retard est dû à l’un de ces phénomènes, vous pouvez ré-

clamer réparation.» Claim It peut consulter les données de vol des compagnies, ce qui lui permet d’ac-

céder facilement aux éléments de preuve. Malheureusement, les actions collectives sont impossibles. «Si 70

passagers d’un même vol veulent introduire un recours, il faut constituer 70 dossiers», expose le gérant de la toute

jeune société, qui collabore avec un cabinet d’avocats externe. L’entreprise, qui traite d’ores et déjà des plaintes ve-

nues de l’étranger, a l’intention de s’étendre à Amsterdam et à Paris. z BENNY DEBRUYNE

WWW.TRENDS.BE | 18 JUILLET 2013 53

80POUR CENT

c’est le nombre deprocès que Claim It

affirme gagner.Ralph Pais estime

le marché à 3 milliards

d’euros.

BizzP

HO

TO

NE

WS

Page 3: ÉCONOMIE ET FINANCES • 38 E ANNÉE • N°29-30 • …newsroom.roularta.be/static/18072013/20130718_Bizz_in...2013/07/18  · gre le Kinect 2, accessoire indispensable pour les

54 18 JUILLET 2013 | WWW.TRENDS.BE

mente depuis les discussions, tant il futsurprenant dans son déroulement, commedans ses conséquences.

Vendre la peau de l’oursCe n’est plus un secret pour personne,

l’E3 fut dévastateur pour Microsoft et sal-vateur pour Sony qui avait bien besoin deredorer son blason après l’accueil tièdedont a souffert la PS Vita et la crise du

piratage de son service de réseau au prin-temps 2011. Tout le monde donnait

Sony perdant, la Xbox ayantaffûté ses armes pour se

hisser au-devant de lascène vidéo-ludique. Etpourtant, au sortir del’E3, la tendance est tota-

lement inversée: Sony lechallenger retrouve les

faveurs des foules, tandisque Microsoft plonge dans

le chaos. Première raison dece retournement de situation le

prix des machines: 499 euros pour Micro-soft et sa Xbox One contre 399 euros pourSony et sa PlayStation 4! Cent eurosd’écart que ne justifient abso-lument pas les fiches techniques, les deuxmachines profitantd’une infrastructurepresque identique.Forcément, en tempsde crise, l’argumentéconomique est d’im-portance et 100 eurosreprésentent une diffé-rence plus que substan-tielle pour de nombreux joueurs. Selondes sources proches d’IGN Entertain-ment, Sony aurait d’ailleurs sacrifié lacamera de la PS4, disponible désormaisen option, pour atteindre ce différentiel

de prix. La Xbox One, quant à elle, intè-gre le Kinect 2, accessoire indispensablepour les jeux orientés jeunesse (notam-ment les jeux de danse). De son côté laPlayStation 4 propose son équivalent, laPlayStation Eye, en option à 59 euros, cequi ramène la différence de prix entre lesdeux machines à 41 euros. Sony fait doncle choix d’une pénétration plus agressivedu marché avec un prix plancher, maisqui, au moment de passer à la caisse, pour-rait ne pas être aussi drastique que le lais-sait supposer la communication de lamarque à l’E3.

Et si le prix est un enjeu majeur, c’estparce que l’on se pose beaucoup de ques-tions chez Microsoft et Sony. En effet, lemarché du jeu vidéo n’est pas au mieuxde sa forme. En 2012, il s’est écoulé cheznous pour plus de 175 millions d’euros dejeux vidéo sur console. C’est beaucoup,mais c’est en chute libre de près de 10%par rapport à l’année précédente. Et cetteannée, on devrait tourner aux alentoursde 3% de croissance, au mieux, si l’on en

croit ce qui se passe chez nosvoisins. La console de salon

est-elle en effet le bonmodèle d’avenir pour le

jeu vidéo? Rien n’estmoins sûr. Pour unstudio de dévelop-pement, le risque

financier associé à la production d’un jeu vidéo se situe généralement entre 50 et 100 millions dedollars. Et même quand le succès est aurendez-vous, beaucoup d’éditeurs s’in-terrogent sur la pérennité et la pertinencede ces budgets de péplum hollywoodienquand une société comme Rovio passeen un peu plus d’un an de rien à 100 mil-lions d’euros de revenus avec un AngryBirds développé pour 140.000 euros.

Le lancement d’une console desalon est un événement si rarequ’il ne s’agit pas de le rater...et bizarrement, comme ce futle cas lors du lancement des

Xbox 360 (2005) et autre PS3 (2007), lesconstructeurs accumulent les bourdes etautres erreurs de communication. On sesouviendra longtemps de la soirée de lancement de la PS3 sur unepéniche amarrée en bord deSeine pour distribuer aucompte-gouttes et sousune pluie battante lessacro-saintes pre-mières PS3... auxquelques rares per-sonnes qui avaientfait le déplacement. Un fiasco absolu.Cette année, les deux géants du jeu vidéoremettent le couvert.

Ainsi Sony avait organisé une premièreconférence de presse visant à introduiresa prochaine console de salon baptisée,assez simplement, PlayStation 4, début2013. Presque aucune information concrète n’avait filtré concernant lamachine en elle-même, seule la manetteayant fait l’objet d’une courte présenta-tion, ainsi que quelques titres phares. Ausortir de cette conférence, la «PlanèteGamers» était dubitative, ne sachant pastrès bien à quoi s’attendre et contrainted’attendre l’annuelle Electronic Enter-tainment Expo (E3) pour espérer enfindécouvrir la forêt cachée derrière l’arbre.De plus, Sony avait essuyé les sarcasmesde Microsoft qui savait avoir quelquescartouches dans son fusil. Mais l’E3, quiavait lieu à la mi-juin, allait remettre lespendules à l’heure puisque Microsoftdevait y présenter sa future Xbox et Sonylever définitivement le voile sur sa PS4.Le choc des Titans a bien eu lieu et ali-

Videogame of thrones

X B O X O N E V E R S U S P L A Y S T A T I O N 4

S’il faudra attendre la fin de l’année pour voir s’affronter en rayon la Xbox One de Microsoft et laPlayStation 4 de Sony, le premier round qui vient de s’achever dans les larmes et le sang lors de la

conférence E3 à Los Angeles semble donner l’avantage à la PS4. Mais il reste encore quelquesmois avant la sortie et Microsoft va devoir marcher sur des œufs pour réparer les pots cassés.

BIZZJEUX VIDÉO

PG

PG

Page 4: ÉCONOMIE ET FINANCES • 38 E ANNÉE • N°29-30 • …newsroom.roularta.be/static/18072013/20130718_Bizz_in...2013/07/18  · gre le Kinect 2, accessoire indispensable pour les

WWW.TRENDS.BE | 18 JUILLET 2013 55

Et si l’avenir du jeu vidéo était tout sim-plement au jeu occasionnel, simple etmobile? On voit bien que les lourdesconsoles de salons ne cadrent pas tropdans ce modèle....

La politique de l’autrucheAu-delà du tarif de vente, les construc-

teurs essaient de maximiser les revenusdes éditeurs qui développent sur console,en imposant des contraintes difficiles àavaler pour l’utilisateur. Lors de la pré-sentation de la Xbox One, Microsoft a

annoncé plusieurs restrictions et obliga-tions avec lesquelles les joueurs, choqués,devront composer pour profiter pleine-ment de la Xbox One: impossibilité derevendre les jeux qui seront enregistréssur le compte utilisateur du joueur à l’ins-tar de ce qui se passe sur PC via une pla-teforme comme Steam par exemple;impossibilité de prêter son jeu à un amisauf dans des conditions ubuesques etlimitées; zonage des jeux; et surtout obli-gation d’une connexion à Internet toutesles 24 heures pour jouer. On comprendpar là que le constructeur souhaite contrerle marché de l’occasion et le piratage touten aiguillonnant le consommateur versla consommation de contenu dématéria-lisé. Sony, plus subtil, est malgré tout dansla même mouvance. Guy Longworth,PlayStation marketing executive, laisse

entendre que la marque japonaise ne sou-haite pas basculer totalement (pour lemoment) du côté du tout dématérialisé,et que le marché physique a encore saplace: «Le marché du numérique se déve-loppe à grande vitesse, mais nous avonsdes partenariats très forts avec les bou-tiques. Notre intention est de laisser lejoueur choisir entre le dématérialisé et leproduit physique. Il n’est pas questionpour nous d’avantager un support plutôtqu’un autre. Pour l’heure, une majoritéde joueurs veulent acheter leurs jeux en

boîte. Savoir comment les choses vontévoluer dans les années à venir est diffi-cile. Mais je pense que la surprise pour-rait venir du fait que les jeux physiquesne vont pas disparaître aussi vite queprévu...» La communication de Microsoftau sortir de l’E3 fut beaucoup plus catas-trophique à ce sujet, certains responsa-bles lâchant des déclarations explosivesdu type: «Ceux qui ne veulent pas d’uneconsole connectée en permanence peu-vent se tourner vers la Xbox 360!»

Ton univers impitoyableLe contraste avec Sony est d’autant

plus grand qu’à la surprise générale,c’est la liberté totale de prêt, de reventeet d’utilisation qui prime avec la PS4.Sony s’amuse même de la politique com-merciale avancée par Microsoft en dif-fusant une vidéo parodique sur Inter-net visant à «apprendre aux joueurs àbien prêter un futur jeu PS4 à un ami».Résultat des courses, en quelques jours,la Xbox One totalise 289 millions derésultats au niveau des recherches surGoogle contre (seulement) 14.3 millionspour la PS4, sauf qu’ici, c’est au détri-ment de la Xbox One, qui se fait copieu-sement conspuer par la presse spécia-lisée et les utilisateurs! Depuis, le géantaméricain essaie de corriger le tir, et desauver son lancement. Une semaineaprès le début de la tempête, il fait unevolte-face qui restera dans les annalescomme la plus incroyable jamais opé-rée. Dans un communiqué officiel, DonMattrick, actuel patron de la branchedivertissement de Microsoft, celui-làmême que l’on fustige depuis des jourspour la communication catastrophiquedont il fait montre, annonce que fina-lement toutes les restrictions sur la XboxOne sont levées! La connexion à Inter-net n’est plus nécessaire (juste une pre-mière fois à l’activation du compte), lesjeux peuvent être revendus ou prêtéset le verrouillage régional est supprimé.Du jamais vu chez Microsoft. Mais lemal est déjà fait. Reste à savoir si la XboxOne parviendra à faire oublier son apo-calyptique présentation.

Des lendemains qui chantentBref, si cette fin d’année s’annonce

compliquée pour les constructeurs, lenombre de titres ambitieux présentés àla presse montrent que les éditeurs ycroient encore, et investissent. Mais laroute est encore longue avant la sortiedes machines, prévue pour la fin 2013.Maintenant qu’elles sont sur un piedd’égalité au niveau des caractéristiquestechniques et de la politique commer-ciale, c’est sur les jeux exclusifs, les acces-soires, le jeu en ligne et la gestion ducloud (pas encore très défini par les deuxconstructeurs) que se jouera la prochainebataille. Rendez-vous dans quelques moispour le second round!

z BENOÎT DUPONT

REUTERS

ELECTRONIC ENTERTAINMENT EXPO

C’est là que le choc des Titans a eu lieu en juin dernier

entre la Xbox One et la PlayStation 4.

Et si l’avenir du jeu vidéoétait tout simplement au jeu occasionnel, simple et mobile?

Page 5: ÉCONOMIE ET FINANCES • 38 E ANNÉE • N°29-30 • …newsroom.roularta.be/static/18072013/20130718_Bizz_in...2013/07/18  · gre le Kinect 2, accessoire indispensable pour les

56 18 JUILLET 2013 | WWW.TRENDS.BE

Au secours, mon patron

m’insupporte !

V A I N C R E L E M A N A G E M E N T T O X I Q U E

BIZZRESSOURCES HUMAINES

déversent autour d’eux leursforces et leurs faiblesses». Maisque faire pour se préserver?Courage, fuyons? Et s’il fallaitplutôt faire de la résistance?Mais pour désamorcer labombe, il faut d’abord identi-fier précisément le dangerparmi les cinq types de mana-gement toxiques habituelle-ment répandus.

1. L’antipathique. «Cela setraduit par des situations oùun employé se demande:qu’est-ce que j’ai fait pour que mon patron me dise ça?On se sent jugé, mésestimé,faisant l’objet d’un manque de respect», résume Patrick Collignon de l’Institut de neu-rocognitivisme et co-auteurde l’ouvrage Le management

tion. Avec, à la clé, stress,démotivation, ambiance exé-crable, voire harcèlement etburn-out...

«La crise que nous vivonsest d’abord une crise hu-maine, d’interactions dans lesentreprises», assure JacquesFradin, docteur en médecinecomportementaliste et cog-nitivisteet directeur de l’Ins-titut de médecine environ-nementale à Paris. «L’évo-lution des métiers est rapide:il n’est plus possible au-jourd’hui d’exercer le mêmemétier (ou de la même façon)toute une vie. Les modes d’or-ganisation se complexifient,les réglementations aussi. Nosexigences sont plus difficilesà gérer: on ne veut plus seu-lement réussir, mais réussirbien sa vie.»

Les managers seraient sur-tout insuffisamment formés— ou insensibles — à la gestiondes situations épineuses: «ils

Bienvenue dansl’ère du manage-ment toxique! Çapeut prendre labanale forme d’un

incessant tapotement desmartphone lors d’un entre-tien, donnant l’impression àl’interlocuteur assis en face deson supérieur que sa présencen’a que peu d’importance. Ou d’une remarque capabled’anéantir toute motivationen moins de temps qu’il ne fautpour la dire. Du genre: «C’estdu bon travail. Mais je m’at-tendais à mieux». Ouencore:«Je pensais pourtant que vousseriez capable de porter ceprojet.» Etc.

Toute ressemblance avecdes personnes ou des situa-tions existantes n’est pas for-tuite. Ces dirigeantsirritants,démoralisants, frustrants maisaussi parfois usants et acca-blants deviendraient mêmela règle plutôt que l’excep-

Il y a les antipathiques, les hyperactifs, ceux qui donnent des complexes. Puis, les véritables despotes, carburant à l’humiliation, incapables de déléguer leur pouvoir. Les managers toxiques sont parmi nous.

Et s’il fallait user de psychologie, plutôt que de les subir? MÉLANIE GEELKENS

THINKSTOCK

Page 6: ÉCONOMIE ET FINANCES • 38 E ANNÉE • N°29-30 • …newsroom.roularta.be/static/18072013/20130718_Bizz_in...2013/07/18  · gre le Kinect 2, accessoire indispensable pour les

WWW.TRENDS.BE | 18 JUILLET 2013 57

toxique. Cela se traduit au quo-tidien par de l’agacement, del’agressivité et de l’intolé-rance... réciproques. «On al’impression d’être une vic-time, mais on ne se rend pascompte qu’en faisant cela, on devient soi-même anti-pathique, estime Jacques Fradin. On est non désirablepour l’autre et vice versa.»

La solution serait d’abordde s’extirper du stress et de lasusceptibilité, puis de s’ouvrirsur soi-même. «Il est bon des’interroger sur les raisons deson intolérance. Pourquoi est-on fermé à l’autre? Commentrenégocier la situation?»Avant de remarquer la pailledans l’œil du voisin...

2. Le «4x4». Soit le mana-ger doté de quatre rouesmotrices, carburant à l’éner-gie sans jamais s’arrêter. Tou-jours motivé, toujours dispo-

nible, toujours intolérant faceà l’échec. On fonctionnecomme lui ou contre lui. Sessubordonnés qui ne parvien-nent pas à le suivre se sententincapables, délaissés. Car leboss shooté aux Duracell nefonctionne qu’avec ses sem-blables et laisse les autres decôté, sans jamais leur rendrela possibilité de récupérer dupouvoir ou de l’attention. Sansnécessairement s’en rendrecompte, il se montre écrasantet distille dans son entourageune épidémie de complexesd’infériorité.

Pour en guérir, il faudraitjouer la carte de la métacom-munication, selon JacquesFradin. «Oser dire à son chef:vous me posez un problème,vous me complexez; j’ai beauessayer de vous imiter, je n’ar-rive pas à faire mieux. On nese met pas dans une position

de soumission, mais onexprime une authenticité.Quand on se trouve face à desgens qui ont ce côté inhumain,on s’aperçoit dans la majoritédes cas qu’ils vont s’attendrir,comprendre qu’on est diffé-rent et qu’eux-mêmes n’ontpeut-être pas toujours étécomme ça.» Celui qui n’auraitpas envie de déballer d’em-blée ses sentiments à sonpatron pourrait tenter l’ex-périence (pourvu qu’elle soitauthentique) dans son entou-rage. «C’est stupéfiant, ça créedes liens!», assure le cogniti-viste. Car en réalité les «4x4»ne seraient agacés que parceux qui se révèlent être desmystères pour eux.

3. L’hyper. Le superlatifpeut se décliner à l’infini :hyper ambitieux, enthou-siaste, séduisant, précis, cool,calculateur... Quelle que soitson attitude, le manager friseletoo much. Comme son com-parse le «4x4», il n’est pasfacile à suivre. Il est trop exi-geant et, par conséquent, sys-tématiquement déçu. Maisson enthousiasme fluctue.«Par exemple, dans le cas d’unnouveau projet, il sera hyperexcité. Une grande pressionse met en place sur les épaulesde l’équipe, décrit Patrick Collignon. Puis ce projet finitpar s’achever. Et même si les

résultats sont bons, le mana-ger n’a pas l’air content. S’ilssont mauvais, c’est pire. Celaprovoque de l’incompréhen-sion chez ses collègues.» Lesnouveaux arrivés sont habi-tuellement considérés commeceux qui redresseront la barre.Mais à peine mis sur un pié-destal, ils finissent par déce-voir. Puis un autre collabora-teur arrive et l’histoire serépète. Effet yoyo assuré, avecdes phases oscillant entreobsession et rejet amer. «Lapersonne hyperactive sedéçoit d’abord elle-même»,analyse Jacques Fradin.

Premier réflexe: éviter derentrer dans ce cycle de lahausse et de la baisse. Se can-tonner à un plan factuel. «Sedire que plus une personnefonctionne comme cela, plusil compense un manque ail-leurs. Si une personne a unbesoin exacerbé de recon-naissance, elle va avoir descomportements d’auto-publi-cité, elle se mettra en valeur autravers des autres. En réalité,il s’agit d’une attitude passive.Elle attend des autres qu’ils luidonnent les coups de tamponqu’elle ne peut pas se donnerelle-même. Chaque fois qu’onle peut, il faut donc essayer derendre la personne active.Notamment en lui demandantce qu’elle en pense.» ≤

THINKSTOCK

THIN

KSTOCK

Page 7: ÉCONOMIE ET FINANCES • 38 E ANNÉE • N°29-30 • …newsroom.roularta.be/static/18072013/20130718_Bizz_in...2013/07/18  · gre le Kinect 2, accessoire indispensable pour les

BIZZRESSOURCES HUMAINES

58 18 JUILLET 2013 | WWW.TRENDS.BE

4. Le despote. Si les troispremiers profils sont finale-ment celui de «personnes ordi-naires qui possèdent des pro-blèmes courants, mais que leposte de manager met plus envue», selon Jacques Fradin, iln’en va pas de même avec lesdeux suivants. A commencerpar le despote. Celui qui faitrégner la terreur dans tout ledépartement et qui s’estentouré de sbires parfois piresque lui. Il prend un malin plai-sir à rabrouer, manipuler,monter des collègues les unscontre les autres. Le harcèle-ment n’est pas loin. «C’est uncon, et on ne peut pas lui dire»,sourit Patrick Collignon.

Comment quitter ce rap-port de dominance/soumis-sion? Par l’assertivité, répondle médecin parisien. «On nese justifie pas, on n’agressepas, on n’entre pas en com-pétition. On est dans un rap-port de forces neutre. On faitpasser ce message: ne me tou-chez pas et je ne vous cher-cherai pas.Développer sesqualités, sa créativité, ses capa-cités de communication nesuffit pas. Il faut répondre surle même ton sans paradoxa-lement jouer le même jeu,poursuit-il. L’agressif s’enprend aux faibles. Le soumisdoit travailler sur sa culpabi-lité en se disant qu’on n’est

coupable que de fautesconscientes. Puis, il faut s’en-traîner à prendre une positionaffirmée, peu importe le sujet...car les dominants parlent sou-vent sans raison.»

5. Le «mission impossi-ble». Ou comment existerlorsqu’on est privé de pouvoirdécisionnel. Soit parce quel’organigramme interne estdevenu une usine à gaz, soitparce que le mot «déléguer»ne fait pas partie du vocabu-laire du dirigeant. De quoientraîner chez le collabora-teur une attitude parapluie:

puisqu’il a déjà pris des coups,il s’estime sabordé et ne res-sent aucune motivation.

«Il existe deux types de sor-ties, explique Jacques Fradin.La sortie haute: les dominantsdécident de mettre en placed’autres rapports de force. Puisla sortie basse, qui concernetoutes personnes de l’organi-sation et qui se concrétise parla traçabilité d’échanges sobreset factuels.» Les comptes ren-dus des réunions deviennentdes preuves qu’on peut rap-peler au bon souvenir du bosssi celui-ci reproche à sonemployé de n’avoir rien com-pris à sa mission. La stratégiedu faux naïf!

Bref, quel que soit le niveaude toxicité de l’attitude de sonpatron, identifier son modede fonctionnement permet-trait déjà de s’en prémunir. «Ilne faut pas considérer lemanager comme un pro-blème, mais comme un pour-voyeur de solutions, conclutJacques Fradin. Il y a plusd’organisations troublantes etde managers troublés en tantqu’individus que de managersintrinsèquement toxiques.» A méditer. z

SOS managersen détresseHou, les méchantspatrons ! Que les employésse retrouvant dans les caté-gories évoquées ne jettentpas trop vite la pierre à leursupérieur : pour JacquesFradin, «les gens sont par-ties prenantes de ce dont ils se plaignent» et il existeautant d’équipes toxiquesque de managers. La nui-sance est souvent involon-taire. «Pendant des années,j’ai fait le tour du mondepour expliquer à meséquipes comment recruteret implanter des stratégiesà 360 degrés. Puis je mesuis rendu compte quej’avais raconté n’importequoi», confesse PierreHurstel, ancien cadre diri-geant chez Ernst&Young et fondateur du cabinet de «réenchantement desentreprises.» «Il y a beau-coup plus de dirigeantsdémotivés qu’on ne lepense, ajoute Olivier Guyot,coach de managers. C’est là que commence la toxicité.» Celui qui prend consciencede son attitude nuisible metdéjà le doigt sur une partiede la solution. Vient ensuiteune bonne dose d’autocri-tique, un désir de repartirsur de bonnes bases et lacapacité de donner un nou-veau visage à l’organisa-tion. Tout un programme.«Il faut remettre l’entre-prise dans le bon sens, jugePierre Hurstel. Le systèmepyramidal actuel des socié-tés permet l’émergence de personnalités nuisibles.Or, ce sont les ‘gens d’enbas’ qui possèdent laconnaissance. Tant que lastructure continuera à met-tre en lumière ceux ‘d’enhaut’, elle favorisera l’appa-rition de la toxicité.»

TH

INK

STO

CK

TH

INKSTO

CK

Page 8: ÉCONOMIE ET FINANCES • 38 E ANNÉE • N°29-30 • …newsroom.roularta.be/static/18072013/20130718_Bizz_in...2013/07/18  · gre le Kinect 2, accessoire indispensable pour les

Offre spéciale pour vous !

Nest, bien vivre

en toute saison

Gratuit

ce charmant set de

4 photophores

+

est bien vi

M A I S O N & J A R D I N • S A V E U R S • T E R R O I R & T R A D I T I O N S • N A T U R E & B I E N - Ê T R E • L O I S I R SHUITIÈME ANNÉE • JUIN 2013 • NUMÉRO 64 • P509586 • 4 EUROS

L’EAU

Les attractionsaquatiquesde chez nous

Rafraîchissants sorbets

Cap sur les Açores

+ 20 FICHES RECETTES ET UN CAHIER PRATIQUE

Les bienfaitsde la cuisson vapeur

La passiondes étangs

SOURCE DE PLAISIRS

ivrei

Nos produits du terroir,UN RÉGAL !

Un conservatoireDE PLANTESSAUVAGES Les nouvelles

TENDANCESDU JARDIN

M A I S O N & J A R D I N • S A V E U R S • T E R R O I R & T R A D I T I O N S • N A T U R E & B I E N - Ê T R E • L O I S I R SHUITIÈME ANNÉE • FÉVRIER 2013 • NUMÉRO 61 • P509586 • 4 EUROS

DES TARTES ÉPATANTES • MODE PRINTANIÈRE • L’ART FLORAL PAR AN-SOPHIE NÉLIS •LA RÉSERVE NATURELLE DE LA ROCHE À L’APPEL • ESCAPADE AU MAROC

PRINTEMPS !VIVE LE

42 € pour12 numéros

+ 4 photophores aux couleurs gaies

3 façons de réagir:

Renvoyez le coupon- réponse dans une enveloppe non affranchie à NEST Service abonnements DA 852-404-3 1130 Bruxelles

Faxez-le au numéro gratuit 0800 17 778

Surfez sur http://promotion. abonnements.be et mentionnez votre code avantage personnel :

COUPON -RÉPONSE

ABONNEERKAARTOui, je souscris un abonnement à nest.

En tant que nouvel(le) abonné(e), je reçois gratuitement le set de 4 photophores.

OB

56289

I I I I I I I I I I I I I I INom : Prénom :

Rue : N° : Bte :

Code postal : Localité :

Tél. : E-mail :

I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I

I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I

I I I I I I I I I

I I I

Remplir en majuscules s.v.p.

I I I I I I I I I I I I I I

Pour le paiement de mon abonnement, je choisis : (cochez la case de votre choix s.v.p.)

La domiciliation : j’autorise Roularta Media Group/nest de débiter chaque année la somme de 21 €

de mon compte :

Parce que je choisis la domiciliation,

je reçois 1 numéro de nest gratuit.

Le virement : nous vous envoyons un bulletin de virement pour le montant de 42 € (= 12 numéros/2 ans)

Votre abonnement commencera avec le prochain numéro (numéro de 23/08).

Date : ____/____/2013

Numéro d’identifi cation du créancier : 434.278.896Signature :

Offre valable jusqu’au 30/09/2013 pour de nouveaux abonnés en Belgique et jusqu’à épuisement des stocks.nest est responsable du fi chier contenant les données que vous nous fournissez. La fi nalité est de vous tenir informé de nos activités. Vous avez le droit de consulter ces données et d’en exiger la correction ou la suppression. Veuillez vous adresser à RMG/Nest, BP 700, 1140 Bruxelles 14. Ces données pourront être mises à la disposition d’autres sociétés. Si vous ne le souhaitez pas, il suffi t de cocher cette case :

ou IBAN B E

13

YA

E

75A13YAE

Page 9: ÉCONOMIE ET FINANCES • 38 E ANNÉE • N°29-30 • …newsroom.roularta.be/static/18072013/20130718_Bizz_in...2013/07/18  · gre le Kinect 2, accessoire indispensable pour les

Comment passionner L E S C O N S E I L S D U P A T R O N D U T E D

BIZZHARVARD BUSINESS REVIEW

60 18 JUILLET 2013 | WWW.TRENDS.BE

Au cours des 30 ans qui se sont écoulés depuis le lancement des cycles de conférencesTED, la fondation a mis au point un programmedestiné à aider les orateursnovices à structurer, répéteret prononcer des discours qui passionneront leur public.

©HARVARD BUSINESS REVIEW

C’est il y a un peu plus d’unan, lors d’un voyage àNairobi, que nous avonsrencontré Richard Turere.Ce jeune Masaï d’une dou -

zaine d’années nous a raconté une his -toire fascinante. Sa famille élève du bétailen bordure d’un vaste parc national. Leurplus grand défi consiste à tenir les lionsà l’écart des troupeaux, surtout la nuit.Richard avait constaté que les lampesinstallées dans la prairie n’effrayaient pasles lions. En revanche, lorsqu’il parcouraitla zone une torche à la main, les fauvesrestaient à l’écart. Depuis son plus jeuneâge, Richard s’inté resse à l’électroniqueet a appris sur le tas, tout seul, notammenten démon tant la radio de ses parents.C’est ainsi qu’il est parvenu à mettreau point un système de lampes quis’allument et s’éteignent de façon séquen-tielle. Grâce à ce système alimenté pardes panneaux solaires, une batterie devoiture et un clignotant de moto, ilest parvenu à donner l’impression demouvement qui allait effrayer les lions.Du moins, c’est ce qu’il espérait. Sitôt leslampes installées, les lions ont cesséd’attaquer. Très vite, d’autres vil lageskenyans ont installé les «lampes à lions»de Richard.

Page 10: ÉCONOMIE ET FINANCES • 38 E ANNÉE • N°29-30 • …newsroom.roularta.be/static/18072013/20130718_Bizz_in...2013/07/18  · gre le Kinect 2, accessoire indispensable pour les

r son auditoire

WWW.TRENDS.BE | 18 JUILLET 2013 61

Mais l’histoire de Richard était si fas-cinante que nous l’avons tout de mêmeinvité à prendre la parole. Au cours desmois précédant l’édition2013 de la confé-rence, nous l’avons aidé à structurerson histoire: trouver le bon point de dé-part, puis enchaîner par une suite d’évé-nements logique et succincte. Grâce à soninvention, Richard avait pu décrocherune bourse dans l’une des meilleuresécoles du Kenya, où il avait eu l’occasionde roder son discours devant un vrai pu-blic. Il fallait absolument qu’il prenneconfiance en lui afin d’exprimer toute sapersonnalité. Si lors de sa présentation auTED, en Californie, l’adolescent étaitde toute évidence nerveux, le publicn’en était pas moins pendu à ses lèvres.Il avait confiance en lui et chaque fois queRichard souriait, le public s’attendrissait.Au terme de son discours, la réaction nes’est pas fait attendre: toute l’assem-blée s’est levée pour l’applaudir pendantde longues minutes.

Si cette belle histoire pouvait intéres-ser le vaste public présent lors de notreconférence TED (Ndlr, «Technology En-tertainment Design», organisme américaingéré par la fondation The Sapling), Richard était sans doute le moins àmême d’assurer une telle présentation.Il était timide, ne parlait pas bien anglaiset lorsqu’il essayait de décrire son in-vention, ses idées s’éparpillaient et sesphrases manquaient de cohérence. Et ilétait difficile d’imaginer qu’un adolescentmonte sur scène devant 1.400personneshabituées à écouter de fervents orateurscomme Bill Gates, l’expert en éducationSir Ken Robinson ou encore la neuroa-natomiste Jill Bolte Taylor.

Depuis la première conférence TED ily a 30ans, les intervenants se sont suc-cédé: politiciens, musiciens et person-nalités de la télévision habitués à s’ex-primer devant un public, ou autres uni-versitaires, scientifiques et auteurs moinscélèbres, pour qui la prise de parole de-vant un public frôle parfois le cauchemar.Au fil des ans, nous avons tenté de met-tre au point un processus destiné à aiderles orateurs novices à structurer, répéteret prononcer des discours qui passion-neront leur public. Ce travail, qui com-mence généralement six à neuf moisavant l’événement, implique plusieurs cy-cles de préparation et de révision dutexte, des répétitions et de nombreusesmises au point. L’art de prendre la paroleen public évoluant en permanence, nousdevons continuellement adapter notreapproche. Mais à en juger par la réactiondu public, notre méthode de base est unevéritable réussite. Depuis la mise enligne des TED Talks en2006, ces vidéosenregistrent plus d’un milliard de vues.

Le résultat est souvent meilleur en adoptant une approche plus conversationnelle. Ne forcez pas. Ne déclamez pas. Soyez vous-même.

Sur la base de cette expérience, jesuis profondément convaincu que l’onpeut former les gens à bien parler en pu-blic. En quelques heures seulement, lecontenu et la présentation d’un discourspeuvent prendre une toute nouvelle di-mension.

Structurez votre histoire

Vous ne parviendrez jamais à pro-noncer un bon discours si vous n’avezrien d’intéressant à raconter. L’étape laplus cruciale de la préparation est sansdoute celle qui consiste à conceptualiseret structurer vos idées.

Si vous structurez votre discourscomme un parcours, il vous faudra avanttout établir où commencer et où conclure.Pour trouver le bon point de départ, ana-lysez le nombre de personnes dans l’as-semblée qui connaissent déjà votre sujetet établissez à quel point ils s’y intéres-sent. Si vous surestimez leur connais-sance ou leur intérêt, ou si vous utilisezG

ETTY

Page 11: ÉCONOMIE ET FINANCES • 38 E ANNÉE • N°29-30 • …newsroom.roularta.be/static/18072013/20130718_Bizz_in...2013/07/18  · gre le Kinect 2, accessoire indispensable pour les

BIZZHARVARD BUSINESS REVIEW

62 18 JUILLET 2013 | WWW.TRENDS.BE

Il vous suffit de répéter suffisamment afinque le débit devienne une seconde nature.Vous pourrez ensuite vous concentrer surune présentation à la fois riche de senset authentique. Ne vous inquiétez pas;vous y arriverez.

Et si vous n’avez pas le temps d’étudiersuffisamment votre discours pour sor- tir de la «vallée de l’étrange», n’essayezmême pas. Contentez-vous d’inscrire lespoints essentiels de votre présentation surdes fiches. Tant que vous savez quoi direpour chacun d’eux, vous vous en sortirez.Concentrez-vous bien sur les transi-tions entre chaque point.

Soyez également attentif(ve) au tonque vous employez. Certains orateursveulent faire autorité, paraître sages,puissants ou passionnés, mais le résul-tat est souvent meilleur en adoptantsimplement une approche plus conver-sationnelle. Ne forcez pas. Ne déclamezpas. Soyez juste vous-même.

Si pour être efficace, le discours doits’apparenter à un voyage, faites ensorte de ne pas susciter l’ennui d’em-

Planifiez votre présentationUne fois la structure définie, l’heure

est à présent venue de vous concentrersur la façon de présenter. Pour ce faire,trois grandes méthodes s’offrent géné-ralement à vous. Vous pouvez lire votretexte sur papier ou à l’aide d’un promp-teur. Vous pouvez préparer quelqueslistes à puces afin de structurer vos pro-pos dans chaque partie, au lieu de trans-crire chaque phrase, mot pour mot. Vouspouvez également mémoriser votre dis-cours, et donc le répéter jusqu’à ce quevous en assimiliez chaque mot.

Je vous conseillerais d’éviter de lire etde ne surtout pas utiliser de prompteur.Ce faisant, vous risquez de vous éloignerde votre public, car ce dernier se rendracompte que vous lisez.

La plupart des discours TED les pluspopulaires ont été mémorisés mot pourmot. Si vous donnez une conférenceimportante et que vous avez du temps, ils’agit sans doute de la meilleure façon deprocéder. Mais ne sous-estimez surtoutpas le travail que cela implique.

un jargon ou des éléments trop tech-niques, vous risquez de les perdre. Lesorateurs les plus captivants parviennentà introduire rapidement leur sujet en ex-pliquant pourquoi ils s’y intéressent tel-lement, pour ensuite convaincre le publicd’en faire autant.

J’ai pu constater que les premièresébauches de présentation rencontrent unproblème majeur: l’auteur tente de cou-vrir un terrain bien trop vaste. Il est im-possible de résumer toute une carrière enun seul discours. Si vous tentez de mon-trer toute l’étendue de votre savoir, vousn’aurez pas le temps d’aborder les détailsimportants. Votre intervention sera bientrop abstraite et uniquement compré-hensible pour ceux qui connaissent le sujet. Les autres, quant à eux, perdrontvite le fil. Il vous faudra recourir à desexemples précis pour éviter de désin-carner vos idées.

Limitez dès lors votre intervention à ceque vous pouvez réellement expliquer.Illustrez votre présentation par des

exemples, dans le délai qui vous est im-parti. Les premiers conseils que nous pro-diguons visent à réfréner cette tendanceà ratisser trop large. Mieux vaut plutôt approfondir et détailler davantage. Dès lors, évitez de parler de votre spé-cialité dans sa globalité, mais expliquezplutôt ce qui fait la singularité de votre in-tervention. Par ailleurs, le public ne s’in-téresse pas vraiment aux discours sur lesorganisations et les institutions (à moinsd’en faire partie). Les organisations en-nuient beaucoup plus que les idées et lesanecdotes car il est difficile de s’identifierà elles.

Par ailleurs, il peut s’avérer tout aussidommageable d’expliquer à outrance,voire trop détailler, les enjeux d’un dis-cours. Cette fois, la solution est ailleurs:n’oubliez pas que les membres de l’as-semblée sont intelligents. Offrez-leurl’occasion de comprendre certaineschoses par eux-mêmes. Laissez-les tirerleurs propres conclusions.

Dans la même optique, il convient dedoter un discours d’une structure nar-rative digne des plus grands récits d’in-vestigation. L’orateur commence parprésenter le problème, puis décrit lecheminement vers la solution. Vient en-suite le moment fatidique, où la pers-pective du public prend tout son sens.

Il va sans dire que certaines présenta-tions ne méritent pas un tel investisse-ment en temps. Mais si vous décidez demémoriser votre discours, sachez que lacourbe d’apprentissage est prévisible.Lorsqu’ils ont mal assimilé leur texte, laplupart des orateurs se retrouvent blo-qués dans ce que j’appelle la «vallée del’étrange». S’ils prononcent leur dis-cours alors qu’ils n’ont pas encore passécette étape, le public le ressentira. Leursmots paraîtront déclamés. Ils connaîtrontégalement ces instants difficiles où leurregard se perd à mi-distance et où leursyeux roulent vers le ciel tandis qu’ils sontaux prises avec un trou de mémoire. Tousces éléments finissent par creuser unfossé entre l’orateur et son public.

Heureusement, vous pouvez facile-ment sortir de cette «vallée de l’étrange».

blée chez vos compagnons de route.Certains orateurs projettent un egosurdimensionné. Ils semblent condes-cendants et imbus d’eux-mêmes. Parconséquent, le public se ferme. Evitezcela à tout prix.

Travaillez votre présence scénique

Si, pour les orateurs novices, la pré-sence physique sur scène peut représen -ter l’élément le plus difficile d’une pré-sentation, cet aspect est toutefois tropsou vent surestimé. Trouver les bonsmots, l’histoire et la substance s’avèrebien plus important que votre posture ouvotre nervosité sous les feux de la rampe.En termes de présence scénique, quel -ques tout petits conseils peuvent vousêtre d’un grand secours.

L’acte physique le plus important est le contact visuel. Repérez cinq ou six personnes qui vous semblent sympathiques et regardez-les dans les yeuxpendant que vous parlez.

Page 12: ÉCONOMIE ET FINANCES • 38 E ANNÉE • N°29-30 • …newsroom.roularta.be/static/18072013/20130718_Bizz_in...2013/07/18  · gre le Kinect 2, accessoire indispensable pour les

Les orateurs ont tendance à trop bou-ger: telle est l’erreur la plus constatéelors des répétitions. En cas de nervosité,les conférenciers ont naturellement ten-dance à se dandiner ou à gigoter sanscesse, ce qui distrait le public et procureun sentiment de faiblesse. Le simple faitd’amener la personne à garder le bas ducorps immobile peut considérablementaméliorer la présence scénique. Certainspréfèrent parcourir la scène de long enlarge? Aucun problème, tant que celareste naturel. Mais la grande majorité desorateurs s’en sortent bien mieux en de-meu rant immobiles et en ne bougeant queleurs mains pour mettre de l’emphase.

Sur scène, l’acte physique le plus im-portant est sans doute le contact visuel.Repérez cinq ou six personnes qui voussemblent sympathiques dans différen -tes zones de l’assemblée et regardez-lesdans les yeux pendant que vous parlez.Imaginez-vous qu’il s’agit d’amis quevous n’avez plus vus depuis longtempset à qui vous parlez de votre travail. Ce con tact visuel s’avère particulièrementefficace dans la mesure où il vous aideraà bien asseoir votre discours. Même sivous n’avez pas eu suffisamment de tempspour vous préparer et que vous devez dèslors lire votre texte, le seul fait de leverla tête et d’établir un contact visuel peutfaire toute la différence.

La nervosité est elle aussi un fléau pourles orateurs débutants. Différentes mé-thodes permettent d’y faire face. Denombreuses personnes, par exemple,choisissent de rester dans le publicjusqu’à ce que vienne leur tour. Cette

méthode peut donner d’excellents ré-sultats, puisque vous occupez votre es-prit en écoutant les interventions pré-cédant la vôtre. Si j’avais un seul conseilà donner, ce serait d’inspirer profondé-ment avant de monter sur scène. Çafonctionne vraiment!

Toutefois, une trop grande impor-tance est souvent prêtée à la nervosité. Cen’est pourtant pas la fin du monde. Le pu-blic s’attend à ce que vous soyez nerveux.Cette réaction naturelle peut en réalitéaméliorer vos performances: elle vous in-suffle l’énergie nécessaire pour prendrela parole et rend votre esprit plus acéré.Continuez de bien respirer et tout se pas-sera bien.

Du bon usage des supports multimédia

Au vu de toutes les technologies à vo-tre disposition, vous risquez de voussentir obligé(e) d’utiliser au minimumquelques diapositives. D’aucuns connais-sent déjà les conseils liés aux présenta-tions PowerPoint: faire simple, ne pas uti-liser les slides comme substitut de vosnotes (en y dressant par exemple la listedes points que vous évoquerez; mieuxvaut les noter sur des fiches) et éviter deprononcer mot pour mot ce qui figure surle slide.

La plupart des meilleurs orateurs TEDn’utilisent pas de diapositives. D’ail-leurs, la majorité des présentations n’enont pas besoin. Vous avez des photos oudes illustrations qui peuvent donner vieà votre intervention? Dans ce cas, oui,vous devez les utiliser. Dans le cas

contraire, ne vous en encombrez pas.Quant à la vidéo, elle peut s’avérer trèsefficace, mais certaines erreurs cou-rantes doivent être évitées. Elle doitêtre courte: au-delà de 60secondes, vousrisquez de perdre votre public.

Apportez une idée de renouveauLe fait de répéter une présentation de-

vant d’autres personnes peut s’avérer trèsdifficile, car ces dernières se sentiront for-cées de vous donner un avis et une cri-tique constructive. Souvent, ces avis se-ront différents, voire contradictoires.Cette situation peut s’avérer troublante,voire handicapante. Mieux vaut donc êtrestrict dans le choix des personnes quicomposeront votre public d’essai et decelles que vous inviterez à vous donnerun avis. Bien entendu, plus la personnemaîtrisera l’art du discours, plus ses cri-tiques seront pertinentes.

L’élément le plus important à retenirest sans doute le suivant: il n’existe au-cune recette miracle pour une présen-tation efficace. Les discours les plus mé-morables apportent une certaine fraî-cheur, un certain renouveau. En re-vanche, les pires allocutions laissent unarrière-goût de banalité. Evitez donc desuivre à la lettre chaque conseil prodiguédans cet article. Tentez plutôt d’en ex-traire l’idée générale. Appropriez-vous lediscours. Vous savez ce qui vous dis-tingue, vous comme votre idée. Exploi-tez vos atouts et parlez de la façon la plusauthentique qui soit. z

Chris Anderson est le directeur du TED

www.ted.com

WWW.TRENDS.BE | 18 JUILLET 2013 63

Dix façons de gâcher une présentation

S’il peut s’avérertrès difficiled’effectuer unebonne présenta-tion, il est enrevanche trèssimple d’en faireun fiasco. Voici les erreursles pluscourantes:

1.Expliquezvotre sujet en

long et en large.

2.Récitezlentement

et de façonthéâtrale.Pourquoi parler alors quevous pouvezdéclamer?

3.Faites com -prendre

sub tile ment àchacun l’impor-tance de votrepetite personne.

4.Faites enpermanence

réfé rence à votre livre. Mieux encore:

citez-vous!

5.Encombrezvos diaposi-

tives de listes à puces et de policesdifférentes.

6.Utilisezbeaucoup

de jargon afinde paraître

intelligent.

7.Présentezlonguement

l’historique devotre entrepriseet ses glorieu -ses réalisations.

8.Ne perdezpas votre

temps à répétervotre discours

pour en connaî tre la durée réelle.

9.Donnez l’impression

de tout réciterpar cœur.

10.N’établissezjamais de

contact visuelavec votre public.

Page 13: ÉCONOMIE ET FINANCES • 38 E ANNÉE • N°29-30 • …newsroom.roularta.be/static/18072013/20130718_Bizz_in...2013/07/18  · gre le Kinect 2, accessoire indispensable pour les

BIZZSTART-UP

Le conseil d’administration de l’asblregroupe des noms bien connus dans lemonde des start-up, notamment AlainHeureux, Peter Hinssen, Jurgen Ingels,Sylvie Irzi, Antoine Perdaens, RamonSuarez et Karen Boers, qui a travailléhuit ans pour le bureau d’études iMinds.Ces technologues chevronnés sont

64 18 JUILLET 2013 | WWW.TRENDS.BE

Sur le nouveau site, les jeunes entre-preneurs trouvent tous les acteurs quidonneront corps à leur rêve ou, à toutle moins, allégeront leur travail. Lesgrandes entreprises y présentent leuroffre dans toute son étendue, sachantqu’ils trouveront, regroupés au mêmeendroit, tous les jeunes talents.

La nouvelle plateforme Startups.be accompagne les jeunes entrepreneurs IT. Elle se veut un point de chute centralisateur où ils trouveront des informations, des outils, des coaches, et pourront étendre leur réseau.

Startups.be est une plateformequi procure, sur une seuleadresse internet, toutes lesinformations utiles pour lesstarters du secteur technolo-

gique. Jusqu’à présent, ces donnéesétaient éparpillées à travers un grandnombre d’organismes et d’initiatives.

S T A R T U P S . B E

G U I D E

L E S E N T R E P R I S E S

I T D A N S

L E L A B Y R I N T H E

D E S A I D E S

KAREN BOERS,STARTUPS.BE

«La bonne nouvelleest qu’il existe

beaucoup d’organismes

de soutien à l’entrepreneuriat,

le problème est que les start-up

ne s’y retrouventplus.»

PHOTONEWS

Dating high-tech

Page 14: ÉCONOMIE ET FINANCES • 38 E ANNÉE • N°29-30 • …newsroom.roularta.be/static/18072013/20130718_Bizz_in...2013/07/18  · gre le Kinect 2, accessoire indispensable pour les

Le soutien disperséaux start-up

Flandre

Agentschap OndernemenAgence entreprendre de la Région flamande

iMindsInstitut d’enquête

de la Région flamande à Gand

FlandersDC Organisation flamande

pour la créativité entrepreneuriale

Idealabs Hub d’entrepreneurs avec espace

de coworking à Anvers

Bryo Organisme de soutien

au jeunes entrepreneurs (Voka)

Unizo Union des entrepreneurs

indépendants

Kaai. 16 Espace de coworking et de créativité à Hasselt

Bruxelles

TEDxBrussels Plateforme de conférences

Mobile Monday Brussels Plateforme

de conférences sur les technologies mobiles

Betacowork Espace de coworking

à Bruxelles, accueillant l’incubateur technologique ICAB

Café Numérique Réseau et conférences

sur le digital à Bruxelles et en Wallonie

Bao Agence entreprendre

de Bruxelles

Wallonie

Creative Wallonia Organisation wallonne

pour la créativité et l’innovation

ASEAgence wallonne

de stimulation économique

Nestup Accélérateur

de start-up ICT

AWT Agence wallonne

des télécommunications

Niveau fédéral

MIC Microsoft Innovation Centers à Bruxelles,

Mons, Courtrai et Genk qui prône les partenariats

public-privé pour soutenir

les entreprises ICT

Westartup Réseau de soutien

aux start-up

Webmission Délégation belge

d’entrepreneurs ICT pour la promotion de leur entreprise

à l’étranger

BetaGroup Réseau de plus

de 6.000 membres, entrepreneurs du Web,

qui se rassemblent mensuellement à l’ULB

Agoria Fédération

de l’industrie technologique belge

arrivés au même constat : l’offre pourjeunes pousses IT est abondante, maiséparpillée.

Le phénomène s’explique par la confi-guration du secteur. Les officines étati-ques et les fédérations comme Agoria,Creative Wallonia, le Voka en Flandreou des initiatives comme BetaGroup etWestartup mettent toutes en avant leurpropre service. D’où les doublons et les chevauchements. Chez iMinds enFlandre, Karen Boers a rassemblé 25organismes pour un événement destinéaux start-up, avec des ateliers sur lefinancement, le marketing et l’interna-tionalisation. Cet événement a mis enlumière le besoin d’une plateforme telleque Startups.be.

Qui se ressemble s’assemble

Le site Startups.be n’est pas une biblio -thèque de textes sur la gestion d’entre-prise et autres informations arides. Il seconsidère plutôt comme une boursepermanente pour professionnels. Unefonction de recherche permet de trou -ver les partenaires adéquats, comme unsecrétariat social pour régler son admi-nistration, un coach pour discuter deses projets ou des cofinanciers pour sonentreprise.

Les start-up complètent quelqueschamps sur la nature et la dimension deleur activité et sont ensuite couplées àdes partenaires et à des entreprises sus-ceptibles de les aider. La plateforme seveut rassembleuse. Elle entend décloi-sonner l’offre belge sur le marché desstart-up et mettre les gens en contactles uns avec les autres. Elle agira éga -lement en dehors du champ du Web :rencontres de networking, évé nementsavec orateurs de premier plan et parti-cipation à des conférences internatio-nales en compagnie de Startups.be.

L’aspect rassembleur de Startups.bedépasse donc la simple mise en relationentre l’offre et la demande. Karen Boers& Co veulent également rendre possibles les partenariats et les acquisitions enmettant les entrepreneurs en contactavec des business angels et des capital-risqueurs. Les grandes entreprisespeuvent y prendre le pouls du nouveaubusiness et les start-up, rester aucourant des nouvelles tendances.

z JOHAN DE CROM

WWW.TRENDS.BE | 18 JUILLET 2013 65

Page 15: ÉCONOMIE ET FINANCES • 38 E ANNÉE • N°29-30 • …newsroom.roularta.be/static/18072013/20130718_Bizz_in...2013/07/18  · gre le Kinect 2, accessoire indispensable pour les

BIZZZOOM

66 18 JUILLET 2013 | WWW.TRENDS.BE

Des origines espagnolesLa Corona Extra, ou simplement Corona est une marque de bière

blonde mexicaine produite dans sept brasseries de Grupo Modelo

(propriété d’AB InBev) au Mexique. Créée en 1925 par Pablo Díez,

un émigrant espagnol originaire de la province de León, elle est

devenue, grâce à un prix accessible aux classes populaires locales,

la marque de bière la plus vendue au Mexique. Le taux d’alcool

de la Corona Extra est de 4,6 degrés, soit un peu moins que celui

des pils belges Jupiler et Stella Artois (5,2 degrés).

L’exception américaineAB InBev a déboursé 20,1 milliards de dollars (15,5 milliards d’euros) en

numéraire pour s’offrir les 50% du capital de Grupo Modelo qu’il ne possédait

pas encore. Cette opération, annoncée il y a un an, a été finalisée le 4 juin dernier

à l’issue d’âpres négociations avec les autorités américaines de la concurrence.

Ces dernières, voulant préserver suffisamment de concurrence aux Etats-Unis

pour maintenir une saine pression sur les prix, a contraint le numéro un mondial

à des concessions. Dont une de taille : AB InBev a dû renoncer au marché US, le

premier à l’exportation pour la marque mexicaine. Qu’à cela ne tienne.

Hors Etats-Unis, la Corona deviendra la nouvelle marque globale du groupe,

aux côtés de la Budweiser.

La Coronanouvelle star du comptoir d’AB InBev

Page 16: ÉCONOMIE ET FINANCES • 38 E ANNÉE • N°29-30 • …newsroom.roularta.be/static/18072013/20130718_Bizz_in...2013/07/18  · gre le Kinect 2, accessoire indispensable pour les

SANDRINE VANDENDOOREN

4e

BIÈRE DANS LE MONDE

La Corona Extra est laquatrième marque de bière

la plus vendue dans lemonde, derrière la chinoise

Snow (SAB Miller), la Budlight et la Budweiser. GrupoModelo ne communique pas

de chiffres de vente surchacune de ses marques.

Selon les estimations du cabinet d’études Plato

Logic, le volume vendu dansle monde par la Corona en

2012 s’est élevé à 33,6millions d’hectolitres, dont

13,3 millions à l’export.

20 MILLIARDS

DE DOLLARSC’est le montant déboursé

par AB InBev pour mettre la main

sur le solde des actions de Grupo Modelo qu’il

ne possédait pas encore.

180PAYS

La marque mexicaine estcommercialisée dans 180

pays. Elle est aussi leader dusegment des bières de luxe

importées dans 38 contrées.Ses principaux marchés à

l’exportation sont, en dehorsdes Etats-Unis, l’Australie et

l’Europe de l’Ouest.

WWW.TRENDS.BE | 18 JUILLET 2013 67

Depuis plus de 20 ans, elle mousse en Belgique

La Corona Extra est présente sur le

marché belge depuis 1991. C’était la

première bière long-neck à faire son

apparition dans les rayons et sur les

comptoirs belges. La marque est

distribuée par la société Jet Import

(également distributrice de Red Bull).

Cette dernière ne communique aucun

chiffre sur le marché belge.

Mais une chose est sûre: la Corona fait

partie en Belgique du segment des pils

de luxe importées (vendues entre 30

et 50% plus cher qu’une pils normale)

qui ne représente que 2 à 3%

du marché. Et cette niche est dominée

par la marque Carlsberg, distribuée

par Haelterman.

L’eldorado mexicainLe Mexique n’est pas seulement le pays de la

tequila. C’est aussi le quatrième marché brassicole

au monde en termes de profitabilité. En mettant

la main sur Grupo Modelo (qui brasse 13 marques

et qui détient une part de marché de 58%),

il devient le leader incontesté sur ce marché à forte

croissance. La consommation annuelle de bière

par habitant n’y est encore que de 59,6 litres

(contre 67 au Brésil et 78,2 aux Etats-Unis).

PH

OTO

S P

G

EXTRA

Page 17: ÉCONOMIE ET FINANCES • 38 E ANNÉE • N°29-30 • …newsroom.roularta.be/static/18072013/20130718_Bizz_in...2013/07/18  · gre le Kinect 2, accessoire indispensable pour les

Remplir aujourd’hui pour demain les conditions d’accès au régime de chômage avec complément d’entreprise (autrement dit, la prépension) :

existe-t-il une solution pour maintenir les droits des salariés et la flexibilité de l’employeur ?

Au 1er janvier 2012, le régime général duchômage avec complément d’entre-prise (RCCE) est devenu plus strict,

les conditions d’âge et de passé professionnelayant été revues à la hausse. Un homme, parexemple, doit, pour accéder au RCCE, être âgéde 60 ans et justifier d’une carrièreprofessionnelle de 40 ans. Il existetoutefois une série d’exceptions,dont la plus fréquente est la sui-vante: dans certains cas, uneconvention collective de travail(CCT) peut réduire la conditionrelative au passé professionnel à 35 ans, au lieude 40. Cette exception, encore en vigueur à cejour, est destinée à disparaître dès le 1er janvier2015. Cela signifie qu’un travailleur peut rempliractuellement les conditions pour accéder au RCCE – il est âgé de 60 ans et a accumulé35 années de carrière – mais plus à partirdu 1er janvier 2015 puisqu’il devra alorsjustifier d’un passé professionnel de 40ans. S’il est licencié par son employeurle 15 janvier 2015, il ne sera donc plusprépensionné mais chômeur simple.L’arrêté royal du 20 septembre 2012 etla CCT n° 107 du 28 mars 2013 ont étéadoptés en vue de remédier à cette situa-tion et éviter ainsi des licenciementsmassifs avec pour seul but l’accès au RCCE tant qu’il est encore temps.

Un système de cliquet a été mis en place: le tra-vailleur fait constater par l’Onem qu’il remplit,à l’heure actuelle, les conditions pour accéderau RCCE. Il a donc un «droit acquis». S’il estultérieurement licencié par son employeur, àun moment où les conditions d’accès au RCCE

sont plus strictes et qu’il n’yrépond plus, il peut, en se fon-dant sur l’attestation de l’Onem,tout de même bénéficier duRCCE et donc également desindemnités complémentaires

à charge de l’employeur. Le système est sans aucun doute avantageuxpour le travailleur mais également pour l’em-ployeur qui peut avoir un intérêt à voir le salariépoursuivre son travail pendant quelques moisou années. Une procédure et des délais doivent

toutefois être respectés. Lorsque l’attestationest transmise à l’employeur qui l’a deman-

dée, celle-ci lie l’employeur, et le tra-vailleur concerné conserve le bénéficede l’indemnité complémentaire aumoment de son licenciement ulté-

rieur. Si le travailleur ne fournit pas l’attestation à l’employeur qui l’a demandée, le système du cliquetn’est pas opposable à l’employeur. Enrevanche, si l’employeur ne demandepas l’attestation, le système du cliquetreste valable. z

Vous avez une question ?

Envoyez-nous un e-mail

à [email protected]

SOPHIE BERG,AVOCATE EN

DROIT SOCIAL

CHEZ CMSDEBACKER

Partnerzz

Loueurs

de vélos

cherchent

détaillants

Avec B2Bike, JohanDe Mulder veut aiderles entreprises à développer le concept de «vélosde société». «Tropd’entreprisesimaginent une flottede vélos commequelque chose de compliqué etlaborieux, dit-il. Nous les aidons dansle choix des vélos,l’administration, la gestion du parc, les avantages fiscauxou la concertationsociale. Nousvoulons unereconnaissance du vélo comme un produit complet,avec sa proprelogistique.» Le loueurB2Bike est une spin-off des magasinsde cycles anversoisiBike et Ecomobiel-shop. Il est encoretrès ancré dans lamétropole flamandemais reçoit beaucoupde demandes hors dela région anversoise.«Couvrir toute laFlandre est un autredéfi, ajoute Johan De Mulder. C’estpourquoi noussommes à larecherche dedétaillants de cyclesprêts à investir dansle projet, mais ausside loueurs devoitures quiaccepteraientd’inclure nos vélosdans leur offre.» z

[email protected]

Bétonnez votre prépension tant qu’il est encore temps

THIN

KSTOCK

BIZZJURIDIQUE

68 18 JUILLET 2013 | WWW.TRENDS.BE

Page 18: ÉCONOMIE ET FINANCES • 38 E ANNÉE • N°29-30 • …newsroom.roularta.be/static/18072013/20130718_Bizz_in...2013/07/18  · gre le Kinect 2, accessoire indispensable pour les

PUB & MARKETINGBIZZ

WWW.TRENDS.BE | 18 JUILLET 2013 69

RETROUVEZ FRÉDÉRIC BRÉBANT CHAQUE JEUDI MATIN VERS 9 H 45 DANS L’ÉMISSION «LE GRAND MAG» SUR LA PREMIÈRE (RTBF RADIO) ET TOUTES LES VIDÉOS SUR TRENDS.BE

Le cabrio des plages

Febelfin remet le couvert du bluff publicitaire. Il y amoins d’un an, la Fédération belge du secteur finan-cier créait le buzz sur les réseaux sociaux avec un

film baptisé Mind Reader, qui mettait en scène un pseudo-voyant capable de lire dans la pensée des gens. Aidé pardes complices cachés et connectés sur Facebook, le mageaux cheveux longs et à l’oreillette discrète parvenait alors,sans trop de peine, à «déshabiller» ses victimes peu sensibles à la protection de leur vie privée.

Réalisé par l’agence Duval Guillaume Modem, le spot a rem-porté un Gold Lion le mois dernier au Festival international de laPublicité de Cannes (sacralisant ainsi ses quasi 10 millions de vuessur YouTube). Mais aujourd’hui, un deuxième film de Febelfinpourrait bien lui ravir la vedette.

Plus impressionnante encore, cette nouvelle campagne de sen-sibilisation signée par la même agence de pub anversoise monteen effet le stress d’un cran avec un vol d’identité en guise de scé-nario. La victime: Tom, 35 ans, présent sur Facebook depuis 2010et visiblement peu méfiant à l’encontre des demandes suspectesd’informations provenant de soi-disant interlocuteurs de confiance.

Le bourreau: un comédien talentueux qui, avec quelques don-nées personnelles facilement volées à Tom, parvient à entrer lit-téralement dans la peau de sa victime, séance de maquillage àl’appui. La morale de ce thriller publicitaire superbement bienficelé: ne jamais tomber dans le piège du phishing, cette techniquedu hameçonnage prisée par les fraudeurs du Web pour obtenirdes renseignements personnels à des fins criminelles.

Au cours du premier trimestre de cette année, 473 cas de fraudebancaire via Internet ont déjà été enregistrés en Belgique, repré-sentant des vols pour près de 1,3 million d’euros. Un chiffre enforte hausse puisque l’année dernière, ce sont 1.003 cas qui ontété actés pour l’ensemble des 12 mois, et que Febelfin tenteaujourd’hui de contenir de façon pertinente. z

Auréolé du titre de

«Meilleur événement

musical du monde»

en 2012, le festival

belge Tomorrowland

attire chaque année

plus de 180.000

personnes à Boom,

dont plusieurs mil-

liers viennent spé-

cialement de l’étranger. Les plus mordus

sont même prêts à prendre l’avion pour assister à cette

grand-messe de la musique électronique et pour les

satisfaire, Brussels Airlines a spécialement affrété, au

départ de 70 destinations internationales, 140 vols, dont

certains se transforment en véritables fêtes, avec DJ

à bord. Bref, une belle opération de marketing pour

Brussels Airlines qui, du coup, rajeunit intelligemment

son image.

En Belgique, les caprices de la météo sont tels qu’il est souvent dif-ficile pour les annonceurs de jouer avec les bienfaits du soleil pour

faire passer un message adapté. Qu’àcela ne tienne, le beau temps de cesderniers jours a toutefois convaincuVolkswagen de mener une actionaudacieuse pour faire la pub de saBeetle Cabrio. Prenant d’assaut leréseau de webcams déployé sur la côtebelge, l’agence DDB a en effet ima-giné une opération de communica-tion singulière pour le constructeur

automobile, où les images de chaque station balnéaire ont été «piratées» par des pancartes virtuelles en forme de décapotable. L’objectif ? Inciter l’internaute qui se rendait sur le site www.webcamsaanzee.be pour voir la météo à cliquer sur cettepancarte suspendue afin de réserver un essai voiture chez un conces-sionnaire VW. Et comme le beau temps se prête idéalement à uneescapade en cabriolet vers la côte, on comprendra aisément queVW ait attendu les longues journées ensoleillées pour mener à biencette campagne inédite. z

Décollage festif

L E H O L D U P D E L A S E M A I N E

z FRÉDÉRIC BRÉBANT

PHOTOS : PG

Voleur de vie

Page 19: ÉCONOMIE ET FINANCES • 38 E ANNÉE • N°29-30 • …newsroom.roularta.be/static/18072013/20130718_Bizz_in...2013/07/18  · gre le Kinect 2, accessoire indispensable pour les

Cet été dans Trends-Tendances et sur Canal Z :

Retour vers la compétitivité ? Septante CEO et présidents d’entreprises belges ont débattu à huis clos des

stratégies gagnantes permettant un retour vers la compétitivité.

Découvrez le pas sionnant compte rendu dans Trends-Tendances et sur Canal Z.

Le calendrier :

Trends-Tendances 1/08 Comment l’épargne des Belges peut-elle fi nancer l’économie ?

15/08 La croissance économique viendra-t-elle du numérique ?

Canal Z Diffusion 3 et 4/08, rediffusion 17 et 18/08

Suivez la Trends Summer University dans Trends-Tendances et sur Canal Z.

UNE ORGANISATION DE EN COLLABORATION AVEC AVEC LE SOUTIEN DE

KKKKKKnnnooccckekeAAAArrraaabbiiaannsBBBBeelllgiiuiumm

Page 20: ÉCONOMIE ET FINANCES • 38 E ANNÉE • N°29-30 • …newsroom.roularta.be/static/18072013/20130718_Bizz_in...2013/07/18  · gre le Kinect 2, accessoire indispensable pour les

SPÉCIAL COMPÉTITION 2013-2014

EN VENTE DÈS LE 24 JUILLET

OB

56397

Page 21: ÉCONOMIE ET FINANCES • 38 E ANNÉE • N°29-30 • …newsroom.roularta.be/static/18072013/20130718_Bizz_in...2013/07/18  · gre le Kinect 2, accessoire indispensable pour les

Informations environnementales (AR 19/03/04) : www.bmw.be 4,5-9,6 L/100 KM • 119-224 G/KM CO2

BMW ConnectedDriveToujours connecté. Toujours libre.

NOUVELLES BMW SÉRIE 5.PLUS D’ÉLÉGANCE, D’INNOVATION ET DE POLYVALENCE.

D’innombrables innovations sur le plan du design et des motorisations augmentent encore l’attractivité des nouvelles BMW Série 5 Berline,

Touring et Gran Turismo. La BMW Série 5 Gran Turismo, qu’un arrière entièrement redessiné fait apparaître plus longue et élégante,

exprime mieux que jamais la puissance. Et cela lui permet aussi d’offrir un coffre plus spacieux. De plus, les dernières évolutions BMW ConnectedDrive Services, Apps et Systèmes d’Assistance au conducteur vous font gagner un temps précieux. Vous cherchez un

restaurant d’exception, trouvez un parking à proximité, évitez toutes les fi les en chemin… tout en restant confortablement installé, en toute sécurité.

Découvrez maintenant nos conditions avantageuses pour suréquiper votre nouvelle BMW Série 5 sur www.bmw.be/nouvelle5

BMW Financial Services vous propose des formules fi nancières novatrices. Avec les contrats d’entretien avantageux BMW Serenity, votre BMW est maintenue

en pleine forme. Votre BMW bénéfi cie durant 5 ans des services de mobilité BMW Mobile Care.

BMW Série 5

www.bmw.beLe plaisir

de conduire