Économie agricole bretonne

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2006 Économie agricole bretonne Analyse & perspectives ÉDITION 2006-2007

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2006 Économie

agricole bretonneAnalyse & perspectives

ÉDITION 2006-2007

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Page 2: Économie agricole bretonne

Rédaction :Chambres d’agriculture de Bretagne

Ce travail a été réalisé avec la collaboration de l'ensemble des organismes professionnels,des administrations et des interprofessions, et plus particulièrement au niveau régional :

l'AFAB (Plérin), Coop de France Ouest (Rennes), le CERAFEL (Morlaix),le CERAFLOR (Morlaix), la DRAF de Bretagne, la DRTEFP de Bretagne,

le GIE Lait-Viande de Bretagne (Rennes), l’INSEE (Rennes),INTERBIO Bretagne (Rennes), INTERBOVI (Rennes), l'ITAVI (Rennes),

le Marché du Porc Breton (Plérin), la MSA de Bretagne, l'ONIGC (Rennes), QUALIMAT (Vannes),SNIA-SYNCOPAC (Paris), l’UGPVB (Rennes), l’UNILOUEST (Rennes), l’UOPLI (Quimperlé et Paris).

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SOMMAIRE

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Viande bovine :déficit de production

Légumes fraiset transformés :une année correcte

Démarches qualitéet de qualificationdes exploitations :en plein essor

Environnementet territoire :une année charnière

Bioénergies :à l’aube d’une nouvelle ère agricole

Agroalimentaire :investir et s’adapter

Comptes 2005de l’agriculturebretonne :le revenu se redresse en 2005

glossaire

Chiffres clés del’agriculture bretonne

Contexte politiqueet économique :PAC, annéedu découplage en France

Emploiset compétences :des métiers enpleine mutation

Grandes cultures :des marchésen profonde évolution

Alimentationanimale :rupture sur le marchédes matières premières

Lait :un secteuren voie d’adaptation

Viande porcine :cours favorable

Volaille :une crise aviairedifficile à digérer

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Chambres d’Agriculture de Bretagne Mars 2007

• 40 632 exploitations agricoles en Bretagne en 2005

• Près de 30 000 exploitations agricoles bretonnes sont professionnelles *

• Valeur de la production agricole bretonne en 2005 : 7 Mds €, dont 70 % proviennent des productions animales

Plus de deux fois moins nombreusesqu’en 1988, les exploitations bretonnessont aussi beaucoup plus grandes.Leur surface moyenne est passéedans le même temps de 19 ha à 44 ha,toujours inférieure cependant à lamoyenne française égale à 50 ha.Plus petites en taille, les exploitationsagricoles bretonnes ont néanmoinsune dimension économique supérieureen raison notamment de l’importancede l’élevage hors sol.

Chiffres clésde l’agriculture bretonne

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Les exploitations professionnelles

Superficie agricole utilisée (ha) Nombre d’exploitations professionnelles

0200000400000600000 0 2000 4000 6000 8000 10000

80 ha et +579 732

534 690 8 517

8 769

50 à 80 ha

30 à moins de 50 ha

moins de 30 ha

5 276

349 966

110 047 7 430

Production agricole bretonne 2005

Lait et produits laitiers 20,8%

Autres produits animaux 1,2%

Volailles et œufs 13,4%Gros bovins + veaux 11,7%

Plantes fourragères 7,9%

Céréales +oléagineux+ protéagineux 7,7%

Activité de travaux agricoleset autres services 6,4%

Légumes frais+ pommes de terre 7,1%

Autres produits végétaux 1,4%

Porcins 22,5%

1970 1979 1988 2000 2005 évol. 05/0322 39 997 30 677 23 605 13 400 10577 -8,8 %29 37 501 28 666 21 027 11 283 9232 -8,8 %35 40 382 33 155 27 022 14 757 11656 -7,5 %56 33 038 26 063 20 891 11 779 9167 -8,3 %Bretagne 150 918 118 561 92 545 51 219 40632 -8,3 % So

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Évolution du nombre d’exploitations de 1970 à 2005

* une exploitation professionnelle est celle qui occupe au moins 0,75 UTA (Unité de Travail Annuel) et dégageune marge brute standard d'au moins 8 UDE (Unité de Dimension Économique), soit 12 ha équivalent-blé.

Avec une production agricole de7 Mds €, la Bretagne reste la pre-mière région agricole française. Lesproductions animales sont largementmajoritaires : elles génèrent 70 % duchiffre d’affaires total (contre 39 % enmoyenne au niveau national). Aprèsavoir décliné ces dernières années,les productions végétales tendentdésormais à se stabiliser enBretagne.

Les exploitations dites professionnellesreprésentent 74 % des exploitationsbretonnes, 88 % de la SAU et font52,5 ha en moyenne. La baisse dunombre d’exploitations est beaucoupmoins prononcée au sein de l’agricul-ture professionnelle : entre 2000 et2005, elles ont diminué de 13 % alorsque l’ensemble des exploitationsreculait de plus de 20 %. Ces exploi-tations professionnelles détiennentpresque la totalité du potentiel écono-mique, de la SAU, du troupeau laitieret des effectifs de truies-mères.

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Chiffres clés de l’agriculture bretonne

• Ventilation des exploitations agricoles selon l’orientation technico-économique (OTEX)

L’agriculture bretonne est dominée par lesproductions animales. L’orientation laitièrereste la plus importante avec près du tiersdes exploitations bretonnes (12 667exploitations). Les exploitations mixtesbovins lait et viande au nombre de 6 000,représentent 15 % des exploitations.1968 exploitations sont spécialisées enproduction porcine : elles ne représententque 5 % des exploitations totales. Les uni-tés spécialisées en production avicole sontencore moins nombreuses (à peine 1 500)et leur nombre tend à décroître.

Les exploitations agricoles bretonnesemploient près de 80 000 actifs, ce quireprésente 6,3 % des emplois bretons(soit deux fois plus qu’au niveau national).La main-d’œuvre familiale représente70 % des actifs agricoles : elle est com-posée essentiellement des chefs d’exploi-tations (46 480) ; s’y ajoutent les conjointscollaborateurs (6 750) et les aides fami-liaux (390).Avec 24 000 équivalents temps plein, lessalariés représentent 30 % de la main-d’œuvre des exploitations.

Avec 799 nouveaux jeunes agriculteursinstallés en 2005, la Bretagne est au 4e rangdes régions françaises pour l’installation.Depuis 1992, le nombre d’installationstend à diminuer. En moyenne ces dernièresannées, un tiers des installations enBretagne se font sans l’aide de la DJA(dotation jeune agriculteur). Elles se fontalors dans le cadre d’un programme spé-cifique des INA (installations non aidées).

• Évolution du nombre d’actifs agricoles: près de 80000 actifs

• Nombre d’installations de jeunes agriculteurs: une stabilisation récente à confirmer

OTEX

Maraîchage,

horticulture et fruits 3%

Bovins lait 31%

Bovins viande 7%

Bovins lait-viande 15%

Porcins, volailles 16%

Autres 13% Grandes cultures 15%

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2005

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80000Actifs familiaux

Actifs salariés

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Installations aidées

Installations totales

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* base 35 h en 2005

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Chambres d’Agriculture de Bretagne Mars 2007

application de la réforme de laPolitique Agricole Commune(PAC) décidée en 2003 s’est

poursuivie en France en 2006 avec l’en-trée en vigueur du découplage des aidesdirectes. La réforme de la PAC de 2003instaure en effet un nouveau système desoutien du revenu agricole basé sur leprincipe du découplage qui vise à suppri-mer le lien entre les aides directes d’unepart, les choix et les niveaux de productiond’autre part.Dans le cadre des marges de manœuvrelaissées aux États membres (principe ditde subsidiarité), la France a décidé demaintenir certaines aides directes de laPAC totalement ou partiellement couplées :aides COP (céréales, oléagineux, protéagi-neux), aides bovine, ovine et caprine.Parallèlement certaines aides restent cou-plées au niveau communautaire : aidequalité blé dur, supplément protéagineux,cultures énergétiques…À compter de 2006, deux types d’aidessont donc en vigueur pour les agricul-teurs : des aides couplées à la productionet la nouvelle aide découplée. Cette der-nière est fondée sur un dispositif de droità paiement unique (DPU). Le nombre deDPU et leur valeur sont établis pourchaque exploitation sur la base des sur-faces et des aides directes perçues aucours de la période de référence 2000-2001-2002 retenue par le règlementcommunautaire.

Des DPU historiques auxDPU définitifs : un longparcoursLa mise en place des DPU et leur notifi-cation auprès des exploitants a nécessitétout au long de 2006 plusieurs étapes afinde déterminer le montant et le nombre deDPU définitifs pour chaque exploitation.Les DPU historiques calculés sur la pério-de de référence ne correspondent passystématiquement à la situation de l’exploi-

tation en 2006. Pour les actualiser, chaqueexploitant a été amené à communiquer àl’administration tous les événements interve-nus sur son exploitation depuis le 1er janvier2000 : augmentation ou réduction de sur-faces, investissements significatifs ayantentraîné un accroissement des aides, ins-tallation et changement de structure del’exploitation…En fin d’année 2005, les exploitants ontreçu un dossier complet comprenant desformulaires de déclaration des événe-ments intervenus sur l’exploitation entre2000 et 2006, des modèles de clausescontractuelles leur permettant de récupérerles DPU correspondant au foncier réelle-ment exploité en 2006, et le cas échéant

le niveau de leurs DPU historiques calculésen fonction du montant des aides perçueset des surfaces de l’exploitation pendant lapériode de référence.Suite à la déclaration d’événements, en avril2006 les DPU provisoires ont été transmis àl’exploitant. Les DPU définitifs attribués auxexploitants correspondent aux DPU provi-soires modifiés afin de tenir compte:• des prélèvements pour constituer la

réserve ;• des changements intervenus sur l’ex-

ploitation et notifiés à l’administration,des attributions éventuelles de DPU àpartir de la réserve et de l’aide directelaitière (ADL).

L’attribution des DPU définitifs n’étant pas

Contexte politique et économique : PAC, annéedu découplage en France

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L’ Aides découplées et aides couplées en 2006

AIDESGRANDESCULTURES

DécoupléeCouplée

Droits auPaiement

Unique2006

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75%

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Complémentsextensifset PAB

Primespécialebovinsmâles

Aide directelaitière

Primeabattage

gros bovins

Prime ovine

Primevaches

allaitantesP.M.T.V.A.

Primeabattage

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L’aide directe laitière (ADL) a été crééedans le cadre de la réforme de la PAC de2003 pour compenser en partie lesbaisses du prix du lait payé au producteurinduites par les baisses des prix d’inter-vention du beurre et de la poudre de laitprévues par le règlement européen.

En 2004 et 2005, l’ADL (€/t) a été verséeaux producteurs de lait à l’instar desautres aides directes existantes (aidesbovines, COP…). À partir de 2006, l’ADLest totalement découplée et intégréedans les DPU.

L’ADL intégrée dans les DPU

*

* Prime à l’abattage

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Contexte politique et économique

Parallèlement au dispositif d’attributiond’indemnité pour l’abandon totale ou par-tielle de la production laitière (ACAL) remisen œuvre pour la campagne 2006-2007,un dispositif complémentaire de transfertsspécifiques de quantités de référencesans terre (TSST) a été créé. Dans lesdépartements qui font le choix de mettreen œuvre le TSST, les producteurs candi-dats, sous des conditions d’éligibilité àpréciser au niveau départemental, pour-ront se voir attribuer des quotas laitierscontre le paiement d’une somme calculéeselon un taux de 0,15 €/l. Ces fondscontribueront au financement des ACAL.Ce nouveau dispositif permet de bénéficierde quotas laitiers supplémentaires sansêtre contraint d’acquérir le foncier cor-respondant. Les nouvelles dispositionscomplètent et assouplissent le système degestion existant en matière de cessationlaitière et transferts de quotas laitierspuisqu’elles permettent à des producteursinéligibles aux attributions gratuites à partir

automatique, l’exploitant a dû demanderofficiellement l’attribution de ces DPU pour2006. Ceux-ci ont été versés aux exploi-tants fin 2006 exceptionnellement endeux temps. En effet, une avance avait étéversée le 16 octobre pour tenir compte dela conjoncture difficile. Le paiement dusolde de l’aide découplée ainsi d’ailleursque le versement des aides à la surfacerestées couplées à la production sont inter-venus le 1er décembre 2006, premier jourautorisé par la réglementation européenne.

Prélèvement pour laréserve nationale : 2,2 %Les mois écoulés ont également servi àélaborer des programmes nationaux dedotation à partir de la réserve. La réservenationale attribue ou revalorise les DPUafin que les DPU définitifs attribués en2006 tiennent compte des évolutions interve-nues depuis 2000. La réserve finance ainsi:• des programmes obligatoires pour un

montant de 125 M€ qui concernent lesinstallations et investissements interve-nus avant le 15 mai 2004 ;

• des programmes spécifiques pour unmontant de 15 M€ pour des situationsparticulières et sectorielles ;

• un programme complémentaire pour unmontant de 48 M€. Ce programme doitrattraper les cas où des agriculteurs ontune rupture d’aide entre les aides qu’ilspercevaient avant la mise en place de laréforme et les nouvelles aides calculéessur le principe de la réforme.

La réserve nationale est abondée principa-lement par un prélèvement linéaire surl’ensemble des DPU. Dans une moindremesure, les DPU non demandés en 2006et les DPU volontairement cédés alimen-tent également la réserve.Après avoir identifié précisément les besoinsnécessaires au regard des trois catégoriesde programmes, le niveau de prélèvementlinéaire pour constituer la réserve a été

fixé à 2,2 % et s’applique sur la valeurfaciale des DPU (le maximum possible fixépar le règlement européen est de 3 %).

La réserve départementale

En régime de croisière la réserve seragérée principalement au niveau départe-mental. Les ressources de la réservedépartementale sont constituées par :• les prélèvements sur les transferts de

DPU avec foncier (taux de 3 % ou 10 %)ou sans foncier (taux de 50 %) de DPUlocalisés dans le département ;

• les retours automatiques en réserve deDPU localisés dans le département aubout de trois campagnes successivessans activation.

• les retours automatiques en réservedes DPU « réserve » localisés dans ledépartement, dès la première cam-pagne sans activation au cours des cinqannées suivant leur attribution ;

• les renonciations volontaires des agri-culteurs à des DPU localisés dans ledépartement.

La réserve départementale permet de réa-liser des attributions sous deux formes :des nouveaux DPU, ou des revalorisationde DPU déjà existants. Les attributions sefont au bénéfice des nouveaux installés oudes agriculteurs répondant à des critèresd’éligibilité définis localement.Tous les ans, une partie des ressourcesdépartementales est prélevée pour ali-menter la réserve nationale.

Un nouveau dispositif :le transfert de quotassans terreLe 28 août 2006, un nouveau dispositifd’aide à la cessation laitière a été officiali-sé par arrêté ministériel. Il s’agit del’aboutissement d’une négociation profes-sionnelle initiée depuis deux ans par laChambre d’agriculture du Finistère.

Trois types de DPU

Il n’existe pas une seule catégorie deDPU, mais trois :• les droits normaux : calculés pour

chaque exploitation sur la base desaides directes de la période de réfé-rence, sauf celles perçues au titre dela jachère obligatoire ;

• les droits jachères : concernent lesagriculteurs qui ont été soumis àl’obligation de mise en jachère pen-dant au moins une des trois annéesde la période de référence. Ils sontétablis sur la base des aides verséesau titre de la jachère obligatoire. Toutagriculteur qui détient des droitsjachères doit mettre en jachère unesurface équivalente à la totalité deces droits ;

• les droits spéciaux : attribués à cer-tains éleveurs qui ne déclaraient pasou très peu de terre pendant lapériode de référence. L’activation deces DPU spéciaux peut se faire sanshectare admissible à la seule condi-tion de détenir en 2006 un cheptelau moins égal en unités de grosbovins (UGB) à la moitié du cheptelmoyen primé pendant les années deréférence.

Au 30 septembre 2006, date de la clôtu-re de la procédure de cessation d’activitélaitière (ACAL), 510 dossiers ont étédéposés en Bretagne pour environ 70millions de litres de lait. Au 30 octobre,

date de clôture de la procédure de trans-fert spécifique de référence sans terre(TSST), environ 8000 dossiers ont étédéposés en Bretagne.

ACAL et TSST

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de la réserve départementale d’acquérir àtitre marchand un supplément de référencelaitière. Une partie de la référence ainsirécupérée par le TSST contribuera égale-ment à alimenter la réserve départementalepour redistribuer gratuitement des réfé-rences laitières aux jeunes agriculteurs etaux éleveurs prioritaires.Le TSST est ouvert sous conditions (res-pect de la réglementation sur le planenvironnemental : mises aux normes,installations classées, respect d’autrescritères établis au plan départemental).

Conditionnalité :3e année d’applicationDepuis le 1er janvier 2005, les agriculteurssont tenus de respecter les règles dites dela conditionnalité afin de percevoir lesaides PAC. L’année 2007 en constitue latroisième année de mise en œuvre.Après le domaine environnement, lesbonnes conditions agricoles et environne-mentales (BCAE) et l’identification des ani-maux en 2005, l’utilisation des produitsphytosanitaires et le paquet hygiène en2006, c’est au tour du domaine du bien-être animal d’entrer dans le champ de laconditionnalité en 2007.

Service de conseilagricole : repoussé à 2008Pour aider les agriculteurs à satisfaire auxexigences de la conditionnalité des aides

PAC, la réforme de 2003 a prévu la miseen place d’un système de conseil agricole(SCA). Le dispositif fonctionne sur le prin-cipe du volontariat des agriculteurs avecpossibilité d’un réexamen en 2010 surl’opportunité de le rendre obligatoire.Les États membres devaient mettre enplace ce système au plus tard au 1er jan-vier 2007 avec la possibilité de financer cedispositif en partie avec les crédits FEADERdu second pilier de la PAC. La France n’apas fait ce choix.Le ministère de l’Agriculture a ouvert ladiscussion sur la mise en place du systèmede conseil agricole, mais a décidé pour2007 de reconduire le dispositif de dia-gnostic accompagné (cf. encadré) mis enplace en 2006, en demandant aux orga-nismes habilités d’actualiser leurs outilspour intégrer les nouveautés de 2007. Ilmettra à profit 2007 pour arrêter le dis-positif du conseil agricole.

La PAC : en évolutionperpétuelleLa réforme de la PAC de 2003 n’est pasencore arrivée au terme de son applicationqu’un certain nombre de discussionsconcernant son avenir ont déjà lieu àBruxelles. Les débats se situent à différentsniveaux et concernent des échéances diffé-rentes.À court terme tout d’abord, il y a à l’ordredu jour la réforme de plusieurs organisa-tions communes de marché (OCM) dont

l’OCM fruits et légumes qui intéresse par-ticulièrement la Bretagne. En janvier2007, la Commission européenne a faitune proposition de règlement dont lesorientations vont dans le sens d’un renfor-cement du rôle central de l’organisationdes producteurs, de la fin de l’exclusiondes surfaces en fruits et légumes desDPU, et d’une meilleure gestion descrises. La finalisation de la réforme estprévue pour la fin du premier semestre2007 afin qu’elle soit applicable dès ledébut 2008. D’un point de vue breton,plusieurs points de la proposition appa-raissent comme des éléments positifs : laréaffirmation de l’objectif de regroupe-ment de l’offre, le maintien des pro-grammes opérationnels comme levierd’action de l’OCM, ou encore la possibilitédonnée aux organisations de producteursde constituer un fonds de mutualisation.D’autres points en revanche posent pro-blème, en particulier, la réduction du bud-get global découlant des nouvelles règlesproposées pour le dispositif du retrait et àla stabilité de l’aide communautaire pourles programmes opérationnels, ou encorel’exclusion de la transformation desactions de gestion de crise finançables parles fonds opérationnels.D’autres chantiers à court terme sont éga-lement ouverts, notamment la propositionde règlement dans le domaine de l’agri-culture biologique. Plusieurs points decette proposition ont suscité d’âpres dis-cussions entre la Commission et les Étatsmembres, dont la France. C’est en parti-culier le cas de l’utilisation de la mention« Union européenne biologique » : laCommission proposait de l’apposer sur lesproduits biologiques, y compris importés.La France, suivie par d’autres Étatsmembres a proposé de réserver cettemention aux seuls productions et produitsissus de l’Union européenne, ceci afind’une part, de ne pas tromper les consom-mateurs européens et d’autre part delever toute confusion avec l’utilisation dulogo européen AB qui, lui, reste sous cer-taines conditions, accessibles à tous lespays tiers. Ce dispositif, s’il était adopté,conduirait à préciser sur l’emballage desproduits importés, le pays de provenancedu produit biologique.Le projet présenté par la Commission a

8 Chambres d’Agriculture de Bretagne Mars 2007

Contexte politique et économique

ARCHITECTURE

À partir de 2005 À partir de 2005À partir de 2006 À partir de 2007

Conformité aux directiveseuropéennes

Environnement

Natura 2000NitratesBoues d'épurationEaux souterraines

VeauxPorcsConditionsd'élevage

Bandes enherbéesNon brûlage des paillesDiversité d'assolementIrrigationEntretien des terresPrairies permanentes

Identification

PhytosanitairePaquet hygiène

Santé publiqueSanté animale

et végétale

Bien-êtreanimal BCAE

Respect des bonnes conditionsagricoles et environnementales dont

maintien des prairies permantes (BCAE)

La conditionnalité des aides PAC

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déjà été fortement revu par le Conseil.Un accord politique a été trouvé findécembre : il devrait ouvrir la voie à untexte conforme aux attentes françaisessous présidence allemande.

Objectif : simplification

S’agissant de l’évolution à moyen terme,la discussion en cours actuellement portesur la simplification de la PAC, qui rentred’ailleurs dans un cadre plus large de sim-plification de l’ensemble de la législationcommunautaire. L’Allemagne qui a pris laprésidence de l’Union européenne le1er janvier 2007 fait de ce thème une deses priorités pour le semestre sur la basedu plan d’action et de proposition d’OCMunique de la Commission européenne. Ceplan d’action pour la simplification de laPAC comporte vingt mesures à mettre enœuvre d’ici la fin 2007. D’autres mesuressont encore envisagées concernant lacharge administrative des agriculteursnotamment.En décembre 2006, la Commission a sou-mis une proposition d’OCM unique desti-née à remplacer les 21 OCM régissantactuellement les marchés agricoles. SelonMme Fischer Boel, Commissaire européen-ne à l’agriculture, la création de l’OCMunique ne doit pas devenir un prétexte à laréouverture des discussions politiques ; le

contenu et les instruments des OCMdemeureront inchangés. Toutefois, ce pro-jet législatif, pour atteindre son objectif desimplification, doit aller au-delà de lasimple consolidation des textes. Selon laCommission, l’impact de l’OCM uniqueserait entre autres :• de réduire drastiquement le nombre

d’actes législatifs ;• d’harmoniser les instruments de la PAC ;• d’accroître la transparence de la PAC et

améliorer l’accès au texte pour les agri-culteurs, les opérateurs économiques etles administrations nationales ;

• de réduire les coûts administratifs.Si les objectifs de cette simplificationapparaissent clairs sur le plan législatif,beaucoup s’interrogent sur l’impact pourles agriculteurs qui bénéficient de la PACet qui sont confrontés à des démarchesadministratives complexes et chrono-phages. Les représentants français àBruxelles sont particulièrement attentifs àce dernier aspect primordial à leurs yeuxdans le cadre d’un processus de simplifi-cation. La Commission européenne vientd’ailleurs de commanditer une étude por-tant sur la charge administrative imposéeaux agriculteurs par les règles du paie-ment unique dans 5 États membres -Danemark, France, Allemagne, Irlande etItalie – où ce régime d’aide a été mis enœuvre selon des méthodes différentes.L’étude intégrera aussi un volet sur lescontraintes administratives liées à laconditionnalité.

L’autre débat à moyen terme relatif àl’évolution de la PAC concerne ce que l’onappelle désormais le « bilan de santé » de2008 prévu par l’accord de 2003. Dans cecadre, un certain nombre de décisionspolitiques sont attendues, toujours dansl’objectif de simplification. Lors de cesdifférentes interventions, Mme Fischer Boela d’ores et déjà exposé quelques orienta-tions :• suppression du recouplage partiel, en

céréales notamment ;• plafonnement des aides et révision du

niveau de la modulation obligatoire ;• renforcement du second pilier de la PAC;• suppression du gel des terres ;• avenir des quotas laitiers.La demande formulée en 2006 par la

France concernant la possibilité de récu-pérer les « DPU dormants » (DPU qui ontété conservés par leurs propriétaires alorsqu’ils n’ont plus d’hectares admissiblespour les activer) avant les trois années denon activation prévues par le règlement ad’ailleurs été repoussée à ce bilan desanté.Plusieurs voix, dont celle de la France sesont élevées pour demander que ce bilande santé ne constitue pas une nouvelleréforme de la PAC, mais qu’il apporte desajustements nécessaires à son bon fonc-tionnement.

Enfin, la troisième échéance et sansdoute la plus importante concerne lecadre budgétaire. En effet, fin 2005 leConseil européen est parvenu à un accordsur les perspectives financières de l’Unioneuropéenne pour la période 2007-2013.Cet accord fixe les dépenses et les res-sources de l’UE pour une période de septans. Cependant avant même le terme deces perspectives financières, c’est-à-dire2013, l’accord prévoit un réexamen com-plet et global couvrant tous les aspectsdes dépenses de l’Union européenne, ycompris la PAC, en 2008-2009. Se fon-dant sur cet examen, le Conseil européenpourra prendre des décisions sur lesquestions qui seront soulevées. Et bien sûrcet examen servira de référence pour lestravaux préparatoires sur les prochainesperspectives financières. Il semble évidentque les prochaines évolutions qui découle-ront éventuellement de ce réexamencontribueront à façonner la PAC d’après2013.

Second pilier de la PAC: lesprogrammes se préparentUne grande partie de l’année 2006 a étéconsacrée à la préparation des pro-grammes de développement rural pour lapériode 2007-2013. Ces programmes dedéveloppement rural constituent ce quel’on appelle le second pilier de la PAC. Surle plan législatif, ce second pilier est régipar un règlement communautaire adoptéen septembre 2005 : celui-ci définit lespriorités et les mesures de développementrural qui peuvent être financées partielle-ment (le cofinancement par des crédits

Contexte politique et économique

Diagnostic accompagné:les Chambresd’Agriculture deBretagne habilitées

Afin que les agriculteurs puissent s’ap-proprier le dispositif de la conditionnalitéet se préparer aux contrôles, le ministèrede l’Agriculture a souhaité favoriser la miseen place de dispositifs d’accompagne-ment par des organismes indépendantshabilités. Le diagnostic accompagné estune action de formation/informationproposée dans ce cadre.Une procédure d’habilitation des struc-tures basée sur un cahier des chargesa été diffusée fin 2005. Les quatrechambres d’agriculture départemen-tales de Bretagne ont été habilitées enmai 2006 pour encadrer le diagnosticaccompagné.

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nationaux est obligatoire) par le nouveaufonds européen agricole pour le dévelop-pement rural (FEADER). Par rapport à lapériode 2000-2006, le champ d’interven-tion des mesures de développement rurala été élargi (qualité alimentaire, bien êtreanimal…). La Commission européennesouhaitait également renforcer les moyensfinanciers correspondants. L’accord duConseil sur les perspectives financières defin 2005 constitue une déception de cepoint de vue : au total ce sont 69,75 Mds€

de FEADER qui bénéficieront aux Étatsmembres sur 7 ans soit 8 % du budgetcommunautaire (pour mémoire, le premierpilier de la PAC bénéficie de 293 Mds€).Pour définir leur(s) programme(s) dedéveloppement rural, les États membrespouvaient choisir entre le niveau nationalet niveau régional. La France a retenu lapremière option en y incluant pour chaquerégion de l’hexagone un volet déconcentréplacé sous l’autorité du Préfet de Région.Dans ce cadre, la Bretagne s’est vueattribuer une enveloppe de 99,62 M€ deFEADER pour 7 ans. Plusieurs rencontresentre l’Administration et les partenairesrégionaux ont eu lieu en 2006 afin d’éla-borer le volet déconcentré breton. LesChambres d’agriculture de Bretagne y ontparticipé de manière très active. Au final,deux priorités se sont dégagées :• la modernisation des exploitations agri-

coles au travers en particulier du plan demodernisation des bâtiments d’élevage(PMBE – 25,5 M€ de FEADER) et le planvégétal environnement (PVE – 4,55 M€

de FEADER) ;• la reconquête de la qualité de l’eau au tra-

vers des mesures agro-environnemen-tales spécifiques (11,3 M€ de FEADER),des mesures en faveur du maintien oude la reconversion en agriculture biolo-gique (8,5 M€ de FEADER), de la mesureen faveur des systèmes fourragers éco-nomes en intrants (3,5 M€ de FEADER)ou encore de la mesure pour la recons-titution des talus et plantation de haies(programme Breiz bocage - 10 M€ deFEADER).

Parallèlement, une partie des créditsFEADER (18 M€) sera attribuée à desgroupes d’action locale (GAL) pour mettreen œuvre une stratégie locale de dévelop-

pement (dispositif appelé LEADER). EnBretagne, on s’oriente vers une douzainede territoires organisés retenus dans lecadre de cette démarche suite à un appelà projets programmé avant la fin 2007.Sachant qu’il y a au moins 21 territoires(les 21 Pays) potentiellement candidats, laconcurrence va être rude en Bretagne.D’où la nécessité de prévoir des critèresde sélection pertinents et déterminants…

Négociations internatio-nales à l’OMC : blocageLancé au Qatar en 2001, le cycle de Dohavise à renouveler les règles du commerceinternational dans le sens d’une libérali-sation accrue des échanges de biens etservices. Les négociations auxquellesparticipent les 150 membres del’Organisation mondiale du commerce(OMC) concernent plusieurs secteurs,dont l’agriculture qui, bien que ne repré-sentant que 7 % des échanges mondiaux,constitue le point dur de la négociation.

La négociation agricole porte sur troisvolets :• la concurrence à l’exportation ;• l’accès au marché ;• le soutien interne.

La Conférence ministérielle de l’OMC quis’est tenue en décembre 2005 à HongKong avait débouché sur une déclarationqui apportait des avancées notables surles négociations agricoles : engagement àéliminer les subventions à l’exportationd’ici 2013 d’une part, réduction des droitsde douanes et du soutien interne d’autrepart. Restaient à définir les modalités d’unaccord formel à une date fixée au 30 avril2006 au plus tard.En fait, début 2006, les dissensions entreles différents groupes en présence, euro-péens et américains en particulier, se sontcreusées : d’un côté les USA refusent deréduire drastiquement les soutiensinternes qu’ils accordent à leurs agricul-teurs, de l’autre l’Europe refuse derépondre aux exigences américaines enmatière de réduction des droits dedouanes, et entre les deux, le G20, groupedes pays en développement mené par leBrésil revendique de pouvoir exporter plus

facilement vers les pays développés. Enjuillet 2006, un niveau de blocage tel a étéatteint que les représentants américainsont quitté les négociations, obligeantPascal Lamy, directeur général de l’OMC àgeler le processus de négociation.Depuis rien ne s’est passé, à part quelquesdéclarations politiques de part et d’autresen faveur d’une reprise des discussions.Suite à un appel de l’APEC (forum decoopération économique Asie Pacifique)pour une reprise des négociations multila-térales, Susan Schwab, négociatrice pourles États-Unis a précisé la position améri-caine en novembre. Pour elle, une relancedu cycle de Doha ne sera possible que sitous les acteurs concernés, allant des PVDaux pays développés, acceptent le princi-pe préalable d’aller au-delà de leurs posi-tions de juillet, à savoir en particulier :• une réduction encore plus importante

des droits de douanes des produits agri-coles pour favoriser l’accès au marché ;

• une réduction significative des soutiensqui créent des distorsions dans leséchanges dans l’UE et aux États-Unis.

De son côté Peter Mandelson, commissai-re européen au commerce a lui aussi faitle point sur les négociations à l’OMC ennovembre dernier. Il se dit prêt à reprendreles négociations à trois conditions :• d’une part reprendre les négociations là

où elles en étaient avant la suspensionde juillet ;

• rejeter l’idée selon laquelle « aucunaccord vaut mieux qu’un accord mêmeimparfait » ;

• la nécessité de préparer les bases tech-niques et politiques de l’accord final, etpour se faire l’UE accepterait de jouer lerôle de leader.

Afin de favoriser une reprise des négocia-tions sur des bases solides, Pascal Lamydéveloppe une approche en deux processusparallèles : d’un côté des travaux techniquesau niveau des experts pour « préparer leterrain des négociations », de l’autre descontacts bilatéraux entre les membres pour« tester les chiffres et examiner les flexibili-tés », étape indispensable pour déminer leterrain d’un accord politique.Sur le plan politique, une première ren-contre depuis l’interruption de juillet entreune vingtaine de ministres s’est tenue à

10 Chambres d’Agriculture de Bretagne Mars 2007

Contexte politique et économique

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Davos fin janvier. Ils ont décidé de tenterde relancer les négociations au printemps.Mais le résultat n’est pas garanti comptetenu des échéances politiques dans plu-sieurs pays. Si aucune avancée significativen’a lieu au printemps, les négociationsseront de nouveau conditionnées par lerenouvellement du mandat de négociationque le Congrès américain (le « fast track »)délègue à la Maison Blanche et qui expireen juin 2007.

Et s’il n’y avait pas d’accord?

Si au bout du compte, le cycle de Doha sesoldait par un échec, les relations com-merciales internationales s’en trouveraientébranlées, et toute la crédibilité des paysoccidentaux envers les pays en dévelop-pement serait anéantie. Rappelons que cecycle de négociations s’appelle « l’agendade Doha pour le développement » et quedans ce cadre un certain nombre de pro-messes avaient été faites aux paysconcernés. Il est probable que l’absenced’un accord multilatéral entraînera l’éro-sion des règles du commerce internationalactuelles et que les tendances protection-nistes, difficilement étouffées pour certains,réapparaîtront rapidement. Une autreconséquence réside dans la multiplicationdes accords bilatéraux, comme entémoigne le second semestre 2006. Eneffet de nombreuses régions du globesont engagées dans des discussions envue d’aboutir à des accords commerciauxbilatéraux. C’est le cas de l’Union euro-péenne qui est engagée dans plusieursnégociations bilatérales. L’objectif de laCommission européenne est d’aboutirdans des délais plus ou moins longs à laconclusion d’accords bilatéraux avec plu-sieurs pays ou régions du monde : enmars, le Conseil des affaires généralesdevrait délivrer à Peter Mandelson lesmandats nécessaires pour négocier unenouvelle génération d’accords de libre-échange avec l’Inde, la Corée du Sud,l’Association des nations de l’Asie du Sud-est (ASEAN), l’Arc Andin et l’Amériquecentrale. Plusieurs négociations bilatéralessont déjà en cours. Dans le cadre du par-tenariat euro-méditerranéen (Euromed)entre l’Union européenne et plusieurs paysbordant la Méditerranée (Algérie, Maroc,

Tunisie, Jordanie, Palestine, Israël, Égyp-te…), les activités de négociations pour2007 devraient entre autres se concentrersur l’approfondissement de la libéralisa-tion dans le domaine agricole.

Concernant le Mercosur (Argentine, Brésil,Paraguay, Uruguay), sur le plan politiqueles négociations étaient au point mortdepuis fin 2004, en raison du manqued’ambitions des propositions faites de partet d’autre et de la concomitance desnégociations multilatérales à l’OMC. Maisdepuis la suspension de ces dernières, onobserve une tentative de reprise des pour-parlers. Les discussions techniques pourun accord bilatéral de commerce et decoopération entre l’UE et le Mercosurdevraient reprendre en 2007. D’ores etdéjà, les représentants du Mercosur affi-chent leur objectif d’obtenir un plus grandaccès au marché européen pour les pro-duits agricoles et transformés, sachantque l’Union européenne constitue déjà lepremier marché des pays du Mercosurpour leurs exportations de produits agri-coles.

L’Union européenne poursuit égalementses négociations avec les pays ACP(Afrique, Caraïbes, Pacifique) aveclesquels elle a des relations commer-ciales préférentielles de longue date.Actuellement, les relations entre l’Unioneuropéenne et les pays ACP sont régiespar les accords de Cotonou signés en juin2000. Depuis décembre 2002, desaccords de partenariats économiques(APE) sont en négociation avec six régionsdes pays ACP afin de faciliter davantageles échanges. L’OMC a octroyé une déro-gation qui permet à l’UE d’accorder unaccès préférentiel à son marché aux paysACP. Cette dérogation expire fin 2007,d’où la nécessité de mettre en place desnouveaux régimes d’échanges dans lecadre des APE rapidement. Néanmoinsplusieurs pays sont réticents à poursuivreles discussions avec l’Union européennecar ils considèrent que la dimension« développement » est négligée.Avec l’Afrique du Sud, dans le domainecommercial, il est convenu que l’Unioneuropéenne entame des négociations envue d’une mise à jour et d’une révision

générale de l’Accord sur le Commerce, leDéveloppement et la Coopération (ACDC),qui constitue la pierre angulaire de leurrelation depuis l’an 2000.Citons également le début des négocia-tions avec l’Irak en vue d’un accord decommerce et de coopération dont le coupd’envoi a été donné le 20 novembre 2006.

Cet aperçu des négociations bilatérales encours impliquant l’Union européenne n’estpas exhaustif et de nombreuses autresnégociations ont démarré entre d’autrespays ou régions du monde. Il s’agit d’unealternative à un accord multilatéral àl’OMC, certes efficace pour développer leséchanges entre les partenaires impliqués,mais qui pour les tenants du multilatéra-lisme présente un certain nombre d’in-convénients. En effet, très souvent lesaccords bilatéraux manquent de clartéet se réalisent sans encadrement, sansprocédure de notification auprès del’OMC. L’OMC réclame d’ailleurs unemeilleure transparence en matière denégociations bilatérales (une négociationsur ce thème serait d’ailleurs engagée àl’OMC). Par ailleurs, les pays les pluspauvres sont souvent désavantagés dansle cadre des négociations bilatérales, alorsqu’à l’OMC, les trois quarts des membresétant des PMA (pays les moins avancés)ou PVD (pays en voie de développement),ils ont un poids réel avec un rapport deforce plus favorable. Quoi qu’il en soit,depuis 6 mois, les accords bilatéraux ontle vent en poupe, et en l’absence d’unevolonté politique réelle de reprise desnégociations multilatérales, leur nombredevrait se multiplier dans les mois quiviennent.

Dans les années à venir, il est certain quele contexte politique et économique agri-cole subira des évolutions importantes.L’agriculture européenne, et a fortioribretonne, sera encore amenée à s’adap-ter dans un environnement a priori moinsfavorable : soutien politique moins fort,Union européenne moins interventionniste,marchés plus ouverts, concurrents plusagressifs…

Contexte politique et économique

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Chambres d’Agriculture de Bretagne Mars 2007

rès de 80000 actifs enproduction agricole enBretagne

Les 35000 exploitations agricoles bre-tonnes font travailler près de 80000 actifs.La main-d’œuvre familiale représente70 % des actifs agricoles ; elle est compo-sée essentiellement des chefs d’exploita-tion (46 480) ; s’y ajoutent les conjointscollaborateurs (6 750) et les aides fami-liaux (390). Avec 24 000 équivalentstemps plein, les salariés représentent30 % de la main-d’œuvre des exploita-tions. En raison de la saisonnalité danscertaines productions, le nombre de sala-riés en poste varie entre 30 000 et 38 000selon les périodes de l’année.

En Bretagne, les actifs agricoles repré-sentent 6,3 % des actifs totaux, soit deuxfois plus qu’au niveau national.En intégrant aux emplois de la productionceux des IAA, la filière agricole et agroali-mentaire occupe près de 150 000 actifsdans la région, soit plus de 12 % desactifs bretons. Le secteur est donc vitalpour l’économie et l’emploi en Bretagne.

L’emploi agricole :d’un modèle familial à unmodèle d’entreprise avecdu salariat

Avec la réalisation de gains de productivi-té, les progrès de la mécanisation, l’auto-matisation et l’externalisation de certainestâches, le nombre des actifs agricoles atendance à diminuer.Ce sont les actifs familiaux qui voient leurseffectifs baisser. Les raisons sont mul-tiples. Les exploitations agricoles serestructurent et s’agrandissent pour rédui-re leurs charges, gagner en efficacité etrester compétitives. Aussi, leur nombrediminue, ainsi que le nombre de chefsd’exploitation.

Les autres catégories d’actifs familiauxsont en forte diminution. De plus en plusde femmes d’exploitants travaillent à l’ex-térieur, et donc, le nombre de conjointescollaboratrices diminue fortement. Si c’estsouvent un choix de vie personnel, c’estaussi un moyen pour le foyer de se pré-munir des aléas des revenus agricoles engarantissant une deuxième source derevenu. Les femmes qui restent travaillersur l’exploitation optent plus souvent pourle statut de chef d’exploitation en s’asso-ciant avec leur mari. Quant au statutd’aide familial, il est en voie de disparition.Par contre, et notamment pour compenserpour partie la diminution des actifs fami-liaux, les agriculteurs ont de plus en plusrecours aux salariés agricoles. Ces derniersont donc fortement progressé ces der-nières années. Leur part dans l’emploiagricole est passée de 15 % en 1992, à30 % en 2004.

Des perspectives de renou-vellement important chezles chefs d’exploitationLa baisse du nombre de chefs d’exploita-tion a été forte au début des années 90(-5,6 % par an en moyenne entre 1992 et1995), liée notamment à une vague

importante de départs en retraite. Ensuite,entre les années 1995 et 2004, la baisses’est ralentie (-2,0 % par an en moyenne).Actuellement, les premiers effets de l’arri-vée à l’âge de la retraite de la générationdes « baby-boomers » nés après la secon-de guerre mondiale se font sentir avec unechute du nombre de chefs d’exploitationde 4,6 % en 2005.Cette tendance devrait se poursuivre dansles prochaines années. Le nombre d’agri-culteurs bretons arrivant à l’âge de 60 ansva passer d'environ 640 en 2005 à 1 600en 2007, soit une multiplication par 2,5 endeux ans. En 2005, un chef d’exploitationsur cinq (soit près de 9 600) a plus de 55ans et va donc partir en retraite dans lesprochaines années.Un autre facteur intervient dans le renou-vellement des exploitants. Alors que dansle modèle traditionnel, les agriculteurs fai-saient toute leur carrière dans leur métier,ces dernières années ont vu se développerle nombre des départs anticipés. Ces ces-sations d’activité avant l’âge de la retraiteconcernent aujourd’hui environ un tiersdes départs. Si les problèmes écono-miques expliquent la moitié des départsprécoces, les raisons personnelles (sou-hait de se lancer dans une autre activité,contexte familial, problèmes de santé,

Emplois et compétences :des métiers en pleine mutation

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Évolution du nombre d’actifs agricoles par statut en Bretagne

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Chefsd’exploitation

Conjointscollaborateurs

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Salariés en ETP *(base 39 h)

Salariés en ETP(base 35 h)

* équivalent temps plein

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13

Emplois et compétences

Une tendance à la baissedu nombre des installations

Avec 799 nouveaux jeunes agriculteurs en2005, la Bretagne est au quatrième rangdes régions pour l’installation, derrière lesPays-de-la-Loire (970), Midi-Pyrénées(817) et Rhône-Alpes (803).Depuis 1992, le nombre d’installationstend à diminuer. Cette baisse est corréléeà celle des chefs d’exploitation. Elle estégalement liée au coût financier importantde l’installation (le coût moyen d’une ins-tallation aidée en individuel - reprise etinvestissements des trois premièresannées - dépasse les 200 000 euros) etau manque de foncier disponible : lescandidats à l’installation se retrouvent enconcurrence avec les exploitations enplace qui souhaitent s’agrandir et avec lescollectivités (urbanisation, infrastructuresroutières…).Néanmoins, les années 2004 et 2005 ontvu remonter le nombre des installations dejeunes agriculteurs. Ce retournement detendance s’explique par :• Un potentiel de reprise en progression

avec les départs en retraite des pre-miers « babys boomers », et les départsprécoces d’exploitants.

• Les attributions laitières complémentairesqui ont incité des conjointes d’exploitantà s’installer avec leur mari (en Ille-et-Vilaine, cela a concerné 63 installationsen 2005 et 40 en 2006).

• L’élargissement du champ des activitéspouvant bénéficier de la DJA (centreséquestres…).

Malgré tout, et une fois passé l’effet de

mésentente entre associés, conditions detravail…) sont à l’origine de l’autre moitié(étude CNASEA 2002).

Les agricultrices :des évolutions dans lechoix de leur statutLes femmes représentent un quart desexploitants (et 38 % des installations dejeunes agriculteurs, part de plus en plusimportante chaque année). En optant pource statut, beaucoup d’épouses d’exploi-tant cherchent à acquérir un statut juri-dique plus intéressant que celui deconjointe, et une reconnaissance socialede leur travail. L’EARL, bien adaptée àcette situation, a connu un succès impor-tant avec une progression annuellemoyenne du nombre d’exploitants enEARL de 6,4 % entre 1996 et 2005. Enoutre, certaines reprennent l’exploitationfamiliale quand leur mari part en retraiteet deviennent ainsi le nouveau chef d’ex-ploitation.

De plus en plusd’exploitants en sociétéDepuis 2002, les chefs d’exploitation indi-viduels ne sont plus majoritaires ; ils nereprésentent plus que 44 % des agricul-teurs en 2005, contre près de 70 % dixans plus tôt. Ce sont donc les exploitantstravaillant dans un cadre sociétaire quiprennent le pas, essentiellement dans lecadre de GAEC ou d’EARL (avec chacun23 % des chefs d’exploitation). En 2005,65 % des installations de jeunes agricul-

teurs se font en société. Cette part atteint77 % parmi les installations aidées.Les avantages des sociétés agricoles sontmultiples. Tout d’abord, l’exploitation ensociété permet une séparation entre lecapital professionnel et les biens person-nels. Les sociétés regroupant plusieursassociés permettent aux exploitations des’agrandir, donc de faire des économiesd’échelle et/ou de diversifier les produc-tions. C’est donc un moyen pour faciliterles investissements, répartir les risquesfinanciers entre plusieurs personnes et surplusieurs productions, et donc assurer unemeilleure stabilité de l’entreprise.Le travail en société améliore égalementl’organisation du travail sur l’exploitation.D’un côté, il permet une spécialisation etdonc une meilleure technicité de chaqueassocié ; d’un autre côté, il permet d’allé-ger les contraintes de travail avec despossibilités de remplacement mutuel entreassociés en cas d’absence.

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Nombre de chefs d’exploitation arrivant à l’âge de 60 ans

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Évolution des installations de jeunes agriculteurs

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1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2005

300

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1 800Total jeunes agriculteurs

dont installations idées1325

1644 16621599

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1124 1122

14701431

13001369

990 1030952 981 954

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1333

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1036

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Page 14: Économie agricole bretonne

facteurs conjoncturels comme les attribu-tions laitières complémentaires, les pers-pectives d’installations pour les années àvenir restent orientées à la baisse. Enmême temps, les projets d’installationseront de plus en plus variés, diversifiés(productions dans les grandes filièresclassiques de production, diversificationvers de nouvelles activités, productionsagricoles non alimentaires comme les bio-énergies…), l’essentiel étant qu’ils per-mettent aux agriculteurs de dégager unrevenu suffisant.

Une installation sur troisne bénéficie pas de la DJALe rapprochement entre les installationstotales et les installations aidées permetd’estimer la part des jeunes qui s’instal-lent sans les aides (DJA). En moyenne cesdernières années, cela concerne un tiersdes installations. En Bretagne, le program-me de prévention des INA (InstallationsNon Aidées) permet de repérer ces jeunes,et d’aider ceux qui le peuvent et le sou-haitent, de rentrer dans le dispositif desaides.Les INA sont essentiellement le fait depersonnes n’ayant pas la capacité pro-fessionnelle requise ou dont le projetn’apporte pas de moyens de productionsuffisants. Le profil le plus courant estcelui d’une femme qui s’installe en EARLsur l’exploitation familiale.

Un meilleur niveaude formationLes jeunes s’installent en moyenne à 30 ansen Bretagne en 2005, soit deux ans deplus qu’en 1990. Ceux qui bénéficient dela DJA sont un peu plus jeunes : 29 ans.Les femmes s’installent généralementplus tard que les hommes : parmi lesbénéficiaires de la DJA, les installations sefont vers 33 ans chez les femmes et 27ans chez les hommes.En 2005, 87 % des installations aidéessont réalisées par des personnes ayant aumoins une formation de niveau bac. Cettepart ne cesse de progresser : elle était de29 % en 1990, de 54 % en 1995 et de76 % en 2000.La part des titulaires d’un BTSA est égale-

ment en hausse : elle est passée de 8 %en 1990, à 21 % en 2000 et 25 % en2005.L’élévation du niveau de formation s’ex-plique notamment par l’évolution de laréglementation qui demande aux jeunesnés après 1970 d’avoir un diplôme deniveau égal ou supérieur au bac pourpouvoir bénéficier des aides. Cette éléva-tion répond également à l’évolution de laréalité du métier de chef d’exploitationagricole qui est de plus en plus pointu,complexe techniquement, et qui nécessitede nouvelles compétences.

Des installations majoritairement en production laitière6 installations aidées sur 10 en Bretagnesont réalisées en production laitière (279installations en 2005). Viennent ensuiteles installations en porc (35 installations,soit 7 % du total), suivi de près par cellesen maraîchage (34 soit 7 %).

Les salariés : un ralentissement de la progressionTrois secteurs occupent à eux seuls 59 %des heures de travail réalisées par lessalariés agricoles.D’abord les cultures spécialisées (produc-tions légumières, horticoles, et pépinières)avec 26 % des équivalents temps plein(ETP) salariés en raison de l’importancedes tâches manuelles et des emplois sai-sonniers générés par ces activités.

Avec 1/5e des ETP, viennent ensuite lescultures et élevages non spécialisés quiregroupent les exploitations en productionlaitière et en polyculture élevage. Ce sonten général de petites entreprises (avec,quand elles en ont, un seul salarié dans70 % des cas). Mais elles sont nom-breuses et occupent donc globalementbeaucoup de salariés. De plus, sont éga-lement comptabilisés dans cette catégorieles CUMA et les services de remplacement.Le troisième secteur pour l’emploi desalariés est l’aviculture qui regroupe lesélevages de volailles de chair, d’œufs, lescouvoirs et les entreprises de ramassage.Ce secteur reste important dans le paysageagricole breton, même si cette filière esten difficulté actuellement.L’emploi salarié agricole a fortement pro-gressé au cours des années 90, avec unehausse moyenne de plus de 4 % par anentre 1990 et 2001. Cette hausse a étéparticulièrement forte en production por-cine (+12 % par an en moyenne) et encultures spécialisées (+8 %).Depuis 2000, la progression s’est arrêtée,avec même une légère diminution dunombre de salariés en ETP. Si cette baisseest liée à des problèmes économiquesdans certaines productions (en porc il y aquelques années, puis en aviculture), elles’explique également par des difficultéspour les employeurs à trouver de la maind’œuvre : c’est notamment le cas en pro-duction porcine, dans le machinisme agri-cole et dans les services de remplacement.Il n’y a qu’en cultures spécialisées (plusparticulièrement en production légumièrecompte tenu du contexte difficile dans la

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Salariés en ETP * par secteur de production en 2004

Équitation, haras 1% Travaux forestiers(hors ONF) 2%

Conchyliculture(hors affiliés ENIM) 4%

Cultures spécialisées(maraîchage, horticulture, pépinières…) 26%

Cultures, élevagesnon spécialisés(dont CUMA et servicesde remplacement) 19%

ETA 9%

Élevage spécialisé degros animaux(porcs, bovins…) 11%

Élevage spécialisé de petits animaux(aviculture…) 14%

Paysagistes, jardiniers(secteur privé) 14%

* équivalent temps plein

Page 15: Économie agricole bretonne

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filière horticole bretonne) et dans lesentreprises paysagistes que l’emploi acontinué de progresser.

Une population jeune

Du fait du développement récent du travailsalarié en production agricole, les salariésconstituent une population jeune. Un tiersa moins de 30 ans. Ils sont même 54 %dans le secteur du cheval, 45 % en cul-tures et élevages non spécialisés, 41 %chez les paysagistes et 40 % dans les ETA(entreprises de travaux agricoles).La jeunesse du salariat peut égalements’expliquer par un turn over important : uncertain nombre de salariés quittent lesexploitations au bout de quelques années,soit pour s’installer, soit pour se réorienterprofessionnellement dans d’autres sec-teurs. En effet, pour ceux qui souhaitentévoluer, un changement d’emploi, notam-ment vers les métiers du para-agricole,est souvent nécessaire en raison de lataille réduite des exploitations agricolesqui ne peuvent proposer de fortes évolu-tions de carrière au sein de l’entreprise. Enoutre, le secteur agricole est en concur-rence forte sur le marché de l’emploi avecdes secteurs comme le bâtiment ou lestransports.

Des métiers de plus enplus qualifiésAvec les évolutions du secteur (évolutionsdes méthodes de productions, de la tech-nicité des matériels, croissance de ladimension économique des exploitations,diversification des activités, prise encompte des normes environnementales,des cahiers des charges…), les compé-tences nécessaires pour exercer lesmétiers de la production agricole sont deplus en plus importantes.Ainsi, être chef d'exploitation aujourd'hui,au-delà de maîtriser les techniques pure-ment agricoles, c’est être pilote de sonentreprise, c'est-à-dire prendre desrisques et décider en tenant compte desévolutions réglementaires, des marchés etdes attentes des consommateurs.L’augmentation du salariat conduit leschefs d’exploitation employeurs à acquérirdes compétences en gestion des res-

sources humaines (organisation du travail,délégation, communication, gestion admi-nistrative de la main-d’œuvre).Enfin, du côté des salariés agricoles, lesqualités exigées se renforcent dans denombreux domaines :• autonomie (accomplissement et planifi-

cation des tâches, prise de décisions enl’absence de l’exploitant),

• pour certains, l’aptitude à l’encadre-ment d’équipes,

• capacités d’adaptation pour face auxaléas de l’activité,

• capacités d’adaptation dans les situationsd’emploi partagé (groupements d’em-ployeurs, services de remplacement),

• rigueur pour répondre aux exigences dequalité accrues,

• technicité (méthodes de production deplus en plus pointues),

• réactivité pour détecter et réagir face àdes maladies…

Avec le renforcement des exigences de laprofession en terme de qualification, lesrecrutements des salariés s’orientent deplus en plus vers des emplois permanents,et moins vers des emplois occasionnels.En effet, dans un contexte de difficultés derecrutement lié notamment à la concur-rence intersectorielle pour le recrutementd’actifs, les employeurs agricoles ontbesoin de trouver, puis de fidéliser leurssalariés qualifiés. Pour cela, ils doiventproposer des postes stables et pérennes.De plus, cette tendance à l’emploi desalariés permanents s’articule avecd’autres facteurs : la compensation par dusalariat de la baisse des actifs familiaux,l’allongement des périodes de production,la diversification des activités.Ainsi, la baisse actuelle de l’emploi agri-cole porte sur les CDD (-7 % entre 2004et 2005), alors que les CDI continuent deprogresser régulièrement (+1 % entre2004 et 2005).

2 200 emplois à pourvoirchaque annéeMême si le nombre d’exploitations agri-coles diminue, le secteur a besoin derecruter de nouveaux actifs, que ce soitpour faire face à la création de postespour des salariés, ou pour faire face aux

renouvellements des actifs qui quittent lesecteur. Ces renouvellements sont liés,d’une part, aux nombreux départs enretraite des agriculteurs issus de la géné-ration du « baby-boom », et, d’autre part,au remplacement des exploitants et sala-riés agricoles qui, au cours de leur carrière,choisissent de se réorienter professionnel-lement vers d’autres activités.Ainsi, pour les prochaines années, la pro-fession estime à plus de 2 200 les besoinsannuels en recrutements d’actifs agricoles(hors emplois saisonniers et hors secteurdu paysage), dont 520 installations dejeunes agriculteurs et 1 700 salariés.Près de la moitié de ces besoins concerneles secteurs des cultures spécialisées enraison de l’importance des besoins enmain d’œuvre salariée, notamment enmaraîchage. 45 % des recrutements sesituent dans les élevages (lait, porc, avi-culture) et 9 % dans le machinisme agri-cole.

Des difficultés de recrutements qui risquent de s’accentuerDepuis plusieurs années, certains exploi-tants ont des difficultés pour trouver de lamain d’œuvre salariée qualifiée.Jusqu’à maintenant, ce phénomène étaitpeu visible car dispersé entre un grandnombre d’entreprises de petite taille. Cettepénurie de main d’œuvre risque encore des’accentuer car, si les besoins en recrute-ments sont importants, en même temps :• le potentiel de candidats sortants de

formation agricole est en diminution,• et l’agriculture est en concurrence avec

d’autres activités économiques qui, ellesaussi, recherchent de nombreux actifspour faire face à l’effet du « papyboom ».

Ainsi, en comparant les besoins du sec-teur agricole et le potentiel de personnesformées et disponibles pour travailler enproduction agricole, le déficit est estimé àenviron 600 actifs chaque année. Lerisque est de ne plus être en capacité devaloriser le potentiel de production agricolede la région faute de main-d’œuvre dispo-nible.

Emplois et compétences

Page 16: Économie agricole bretonne

Gra

nd

es c

ult

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s

Chambres d’Agriculture de Bretagne Mars 2007

es surfaces consacrées aux grandescultures ont une nouvelle foisaugmenté en 2005, établissant un

nouveau record à près de 615 000 hec-tares.2006 semble marquer une rupture parrapport à 2005. En effet, la sole grandescultures serait, d’après les premières esti-mations en date du 1er novembre 2006, enbaisse de plus de 7,6 % par rapport à2005 pour s’établir à seulement 568 000hectares.

Fort dynamisme dela production de colza en BretagneLa sole oléagineuse a augmenté enBretagne de près de 6 % pour s’établir en2005 à plus de 28 700 hectares.

Ce dynamisme de la production oléagi-neuse bretonne s’explique par le dévelop-pement de la filière diester mené par lafilière oléoprotéagineuse en lien avec lespouvoirs publics français et européens.La sole de colza atteint ainsi près de28000 hectares en 2005, en augmentationde +3,6 % par rapport à 2004, un taux

inférieur à celui enregistré à l’échellenationale. Le colza destiné à la productionde diester occupe en Bretagne plus de61 % de la sole totale de colza en 2005,soit près de 17 000 hectares.

2006 voit la Bretagne entrer pleinementdans l’ère des biocarburants puisque lasole bretonne de colza augmente très for-tement de 76 %, le colza non alimentaireoccupant un peu moins de 60 % de cette

sole totale. D’après les estimations del’ONIC, plus de 11 700 hectares de cecolza non alimentaire bénéficieraient del’Aide aux Cultures Énergétiques (ACE) en2005 contre 2 300 hectares en 2004.Cette croissance de la sole de colza enBretagne serait, d’après les premièresestimations, très supérieure à celle enre-gistrée à l’échelle nationale (+14 %). Desmarges de progrès subsistent puisque leCETIOM avait estimé, après une analyserapide, le potentiel du colza en Bretagne àplus de 60 000 hectares.Il faut noter également la forte croissanceen 2005 des surfaces de lin en Bretagne,favorisée par la communication sur lebienfait des oméga 3 dans l’alimentation.

Les surfaces consacrées aux protéagineuxont très légèrement augmenté en 2005 semaintenant à moins de 7 800 hectares. Enrevanche, 2006 voit la disparition pro-grammée des protéagineux se poursuivreavec une chute des surfaces bretonnesestimée à près de 30 % par rapport à2005.Cette disparition des protéagineux estsurtout le fait du pois protéagineux dont lasole n’atteindrait en 2006 que 3 800 hec-tares. Ce phénomène est général à

Grandes cultures :des marchés en profondeévolution

16

L

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DRAF

Bre

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Évolution des assolements grandes cultures en Bretagne

1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000

Hectares

2002 2004

Grandes culturesCéréales

OléagineuxProtéagineux

20060

10000

20000

30000

40000

50000

400000

600000

700000

500000

Évolution des surfaces bretonnes d’oléagineux(jachère industrielle comprise)

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Bret

agne

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* chiffres provisoires

(hectares) 1992 2004 2005 % 05/04 2006*

Colza (et navettes) 10 678 26670 27640 +3,6 % 48700dont colza diester 5468 11900 16900 +42 % 28800

Tournesol 4 985 230 240 +4,3 % 200

Autres oléagineux (lin) 0 281 827 +194 % nd

Total 15 663 27181 28707 +5,6 % nd

(hectares) 1992 2004 2005 % 05/04 2006*

Pois 44 260 5 800 5850 +0,9 % 3800

Féverole 1 050 1 300 1320 +1,5 % 1020

Lupin doux 1 000 591 596 +0,8 % 720

Total 46 310 7 691 7766 +1,0 % 5540

Évolution des surfaces bretonnes de protéagineux

Sour

ce:D

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Bret

agne

* chiffres provisoires

Page 17: Économie agricole bretonne

17

Grandes cultures

ainsi avoir mieux résisté à la sécheresse.Le rendement moyen en oléagineux s’éta-blit ainsi à 35 quintaux par hectare en 2005.

Pour la deuxième année consécutive, lesrendements céréaliers sont en repli en2006, une nouvelle fois de -3 quintaux/hectare par rapport à l’année précédente.Si le rendement en blé tendre baisse dansles principales régions françaises, tel n’estpas le cas en Bretagne où il progresse de1 quintal par hectare. La plus forte baissede rendement est enregistrée pour le maïsgrain (-11 quintaux/ha), suite aux condi-tions sèches et aux coups de chaleur dudébut de l’été. Quant au colza, l’année2006 a été décevante même si le rende-ment moyen approche en Bretagne les 30quintaux par hectare.

l’échelle française, la sole de protéagineuxétant supposée diminuer de plus de 22 %en 2006.

Chute de la sole de maïsgrainAprès les conditions météorologiques peufavorables aux céréales en 2003, la solede blé tendre a de nouveau progressé en2004 et 2005. Le blé tendre a ainsi occu-pé plus de 301000 hectares en 2005, unniveau sensiblement identique au recordenregistré en 2002. L’orge a quant à elleretrouvé un niveau proche de celui tradi-tionnellement observé au cours des cinqdernières années. En 2006, l’orge poursui-vrait sa croissance au détriment en parti-culier du blé tendre.

Le triticale semble connaître une certainedésaffection puisque sa sole a régressé deprès de 12 % entre 2004 et 2005. Lespremières estimations sur 2006 laissentapparaître une poursuite de ce mouvementavec une sole inférieure à 45000 hectares,en baisse de près de 15 % par rapport à2005.

La sole de maïs grain a très légèrementprogressé en 2005 (+1,8 %) pouratteindre un niveau parmi les plus élevésde ceux enregistrés au cours des dix der-nières années. Parallèlement à cette évo-lution, la sole de maïs fourrage baissait deplus de 2 % induisant une réduction de1 % environ de la sole totale de maïs.Cette baisse de la sole de maïs entaméedepuis plusieurs années en Bretagnesemble se poursuivre en 2006 et mêmes’accentuer. Si la sole de maïs fourrageretrouve un niveau élevé comparativementà ceux enregistrés au cours des dernièresannées, celle de maïs grain chuterait deplus de 60 % en raison des conditionsmétéorologiques peu adaptées.

Globalement, la surface bretonne decéréales aurait ainsi progressé en 2005 de1,4 %, pour atteindre le niveau record de578350 hectares. La chute de la sole demaïs grain induirait en 2006 une baisse decette sole céréalière de plus de 11 % et ceau profit, en partie, des oléagineux.

Des rendementsqui diminuentLes rendements céréaliers sont restés àun niveau satisfaisant en 2005, mais ontnéanmoins baissé en moyenne de 3 quin-taux par hectare par rapport à 2004.C’est le rendement en blé qui a le plusbaissé (-4 quintaux/hectare) tandis queles rendements du maïs grain, de l’orgeou encore de l’avoine n’ont diminué quede 1 quintal par hectare. Le rendement entriticale atteint même 66 quintaux parhectare, en progression de 3 quintaux parrapport à 2004.Contrairement aux céréales, les oléopro-téagineux ont connu en 2005 de très bonsrendements en 2005, bien supérieurs àceux enregistrés en 2004. Ils semblent

(hectares) 1992 2004 2005 % 05/04 2006*

Blé tendre 245 600 295 400 301 300 +2,0 % 290 200

Maïs grain 155 000 138 200 140 700 +1,8 % 84 000

Orge et escourgeon 83 270 57 050 64 200 +12,5 % 72 950

Triticale 30 207 58 400 51 500 -11,8 % 44 900

Avoine 17 622 12 800 11 500 -10,2 % 10 900

Autres céréales 8610 8770 9150 +4,3 % 10 570

Total céréales 540 309 570 620 578 350 +1,4 % 513 520

Sour

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Bret

agne

* chiffres provisoires

Principales cultures céréalières en Bretagne

(hectares) 1992 2004 2005 % 05/04 2006*

Maïs fourrage 319 000 303 750 297 000 -2,2 % 337 000et ensilage

Maïs grain 155 000 138 200 140 700 +1,8 % 84 000

Total 474 000 441 950 437 700 -1,0 % 421 000

Sour

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RAF

Bret

agne

Évolution des surfaces de maïs en Bretagne (ha)

Sour

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Bret

agne

(quintaux/ha) 1999 2004 2005 % 05/04 2006*Blé tendre 71 75 71 -5,3 % 72

Maïs grain 80 83 82 -1,2 % 71

Orge et escourgeon 61 66 65 -1,5 % 64

Triticale 59 63 66 +4,8 % 61

Avoine 50 54 53 -1,9 % 52

Total céréales 70 74 71 -4,1 % 68Oléagineux 28 29 35 +20,7 % 28Protéagineux 50 39 36 -7,7 % 43

* chiffres provisoires

Évolution des rendements en Bretagne

Page 18: Économie agricole bretonne

Orientation des prix descéréales et du colza à lahausse en 2006

La production céréalière a reculé en 2005à l’échelle mondiale de près de 3 % tan-dis que la consommation augmentait de0,7 %. Ce phénomène a été observé tantpour le blé que pour le maïs induisant uneréduction des stocks céréaliers, particuliè-rement marqué pour le maïs (-4,5 %).Après la production record de 2004,l’Union européenne a été confrontée en2005 à une baisse marquée de sa pro-duction céréalière estimée à -9 % environen raison de la sécheresse. Toutefois,compte tenu de la faible demande intérieu-re, les stocks européens ont progressé,tout particulièrement ceux de maïs loca-lisés essentiellement dans les nouveauxÉtats membres dont la Hongrie.

En 2006, la production céréalière mondia-le est une nouvelle fois en baisse de -2,6 %d’après les dernières estimations duConseil International des Céréales dans uncontexte de croissance de la demande.L’Union européenne et la France ne déro-gent pas à la règle puisque leurs produc-tions baisseraient d’environ 4 à 5 % parrapport à 2005. L’évolution relative del’offre et de la demande induit une nouvel-le baisse des stocks mondiaux céréaliersde plus de 21 %, y compris dans l’Unioneuropéenne. Tous les grands exportateursont été touchés par des conditions météo-rologiques défavorables, certains mettantalors en place des mesures de sauvegar-de de leur approvisionnement intérieur.

Dans ce contexte, après avoir baissé deprès de 30 % entre le premier semestre2004 et la même période de 2005, lesprix des céréales n’a pas cessé d’aug-menter depuis le début de l’année 2005,d’abord modérément puis de façon plusaccentuée en 2006. Ainsi, le prix moyendu blé rendu Bretagne est passé d’unemoyenne de 110 €/tonne au premiersemestre 2005 à 115 au deuxièmesemestre, 120 au premier semestre 2006pour terminer à 144 au deuxièmesemestre 2006.Par conséquent, si le prix payé aux produc-teurs bretons de céréales a effectivement

baissé en 2005 par rapport à 2004, ildevrait retrouver le chemin de la crois-sance en 2006. Quant au colza, le prix dela graine rendu Rouen n’a quasimentjamais cessé d’augmenter depuis le moisde janvier 2005, passant d’environ 200 €/tonne à près de 280 €/tonne à la fin del’année 2006. Les investissements euro-péens prévus pour la production de diesterdevraient maintenir la pression sur les prix.

Des blés de panificationsupérieure dominants

La part des blés BAU (blés pour autresusages) s’établit en 2006 à moins de20 % des surfaces au profit des blés BPC(blés de panification courante) et des blésBPS (blés de panification supérieure). Lesblés de panification supérieure sont doncdésormais en tête en Bretagne comme en

18

Les biocarburants devraient modifier pro-fondément l’agriculture européenne etmondiale dans les prochaines années.L’engouement exprimé pour eux dans leMonde entier et les nombreux investisse-ments planifiés offrent des débouchésmajeurs pour les productions végétales.

Si la Bretagne est avant tout une régionde productions animales, il n’en reste pasmoins que les enjeux du développementdes biocarburants sont nombreux pour la

Région : une occupation rémunératricedes jachères, une bonne valorisation desdéjections animales et des co-produitsanimaux, des usines aux portes de laBretagne délivrant des protéines substi-tuables au soja, des prix des matièrespremières pour l’alimentation animalepotentiellement soutenus, une concur-rence possible d’usages des terresagricoles, un nouvel argument de révisionde la PAC, etc.

Les biocarburants, une réalité pour la Bretagne

Chambres d’Agriculture de Bretagne Mars 2007

Grandes cultures

19931991 1995 1997 1999 2001 20052003

91,09

79,82

91,37

81,73

Euros/tonne

70

100

130

160

BléOrgeMaïsAvoine

Variation 05/92-39%-36%-41%-31%

Prix des céréales payés aux producteurs bretons

Sour

ce:O

NIGC

Sour

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RAF

BRET

AGNE

Répartition des surfaces bretonnes aidées par la PAC en 2005

Blé tendre 31%

Maïs grain 15%

Maïs fourrageet ensilage 28%

Autres céréales 14%

Gel 10%

Protéagineux 1% Oléagineux(y. c. lin non textile) 1%

Page 19: Économie agricole bretonne

19

France, avec une part de marché de 50 %(contre moins de 80 % en France).

2005 a été caractérisé par une teneur enprotéines particulièrement élevée puis-qu’elle atteint 11,8 %, soit plus de 1 pointau-dessus de la moyenne enregistrée en2004. En 2006, si à l’échelle française lateneur en protéines n’a que très légère-ment diminué par rapport à 2005, ellen’atteint en Bretagne que 10,9 %, un tauxtoutefois satisfaisant.

Toujours plus de céréaleset colza en Bretagne ?Tous les indicateurs économiques sont auvert pour le développement des grandescultures en Bretagne. Reste à savoir si lesprogrès agronomiques, les exigencesenvironnementales et l’équilibre néces-saire avec le pâturage ne seront pas desfacteurs limitants !

Grandes cultures

0

10

50

60

20

30

1997

40

1998 1999 2000

80

2001

70

2002 2003

%Blé pour autres usages

Blés de panification supérieure

Blés de panification courante

2004 2005 2006

Proportion respective des variétés de blé en Bretagne

Sour

ce:O

NIGC

2001 2002 2003 2004 2005 2006Bretagne 9,7 % 11,0 % (58 %) 11,2 % (91 %) 10,5 % (nd) 11,8 % (1,6 %) 10,9 %

France 10,9 % 11,3 % (35 %) 12,5 % (5 %) 11,4 % (27%) 12,3 % (0,5%) 12,2%

Qualité des blés bretons et français : teneur moyenne enprotéines et pourcentage inférieur à 11 % (entre parenthèses)

Source: ONIGC, ARVALIS – Enquête collecteurs

La baisse du nombre total de déclarantsentamée en 1993 s’est accélérée entre2004 et 2005 puisqu’elle s’affiche à -3,2 %. Il faut noter que cette baisse estune nouvelle fois imputable exclusive-ment aux déclarants qui ne pratiquentpas le gel puisque leur nombre baisse deplus de 8 % tandis que le nombre dedéclarants avec gel progresse de 0,8 %.

La surface aidée a, contrairement auxdernières années, connu une augmenta-tion relativement élevée (+2,5 %), s’éta-blissant à plus de 950000 hectares. Ilfaut noter que cet accroissement est liéexclusivement au gel, consécutif auretour du taux obligatoire à 10 % maisaussi probablement au développementdu colza diester.

La surface moyenne aidée continue à pro-gresser et approche les 30 hectares.Compte tenu de ces éléments, l’aidemoyenne par exploitation a encore pro-gressé en 2005 pour s’établir à près de9900 €.

Sour

ce: D

RAF

Bret

agne

1993 2003 2004 2005 % 05/04Nombre de déclarants avec gel 8 544 17 899 18 303 18 445 +0,8 %

Nombre de déclarants sans gel 40 085 15 966 14 443 13 242 -8,3 %

Nombre total de déclarants 48 629 33 865 32 746 31 687 -3,2 %

Dont dossiers aidées 48 142 33 833 32 612 31 574 -3,2 %

COP aidées et gel déclarés 810 359 924 207 926 679 950 048 +2,5 %

Dont surface gelée 47 915 91 443 68 875 99 599 +44,6 %

Dont surface COP 762 444 832 764 857 804 850 449 -0,9 %

Surfaces ayant bénéficié des aides 797 625 914 407 918 367 938 767 +2,2 %

Montant total des aides (1000 €) 151 964 317 548 317 106 311 716 -1,7 %

Surface moyenne aidée (hectare) 16,6 27,0 28,2 29,7 +5,3 %

Aide moyenne par exploitation aidée (€) 3 157 9386 9724 9873 +1,5 %

*Pour la première année en 2001, les plantes à fibres (lin textile et chanvre) sont devenues éligibles aux surfaces (269 hectares en Bretagne en 2004)

Aides totales compensatoires aux grandes cultures* : en augmentation

Page 20: Économie agricole bretonne

Ali

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Chambres d’Agriculture de Bretagne Mars 2007

es fabrications françaises d’alimentscomposés ont une nouvelle foisrégressé de près de 1,4 % en

2005, pour s’établir à légèrement plus de22 millions de tonnes, toutes espècesconfondues. Depuis 2001, le secteurnational des aliments composés industrielsaura donc perdu plus de 1,3 million detonnes, dont près de 714 000 tonnesd’aliments volailles et près de 573 000tonnes d’aliments porcs.

La Bretagne enregistre en 2005 en valeurrelative une baisse de ses fabricationssupérieure à celle enregistrée à l’échellenationale. La production bretonne d’ali-ments composés régresse effectivementde 2,0 %. La Bretagne a ainsi perdudepuis 2001, environ 856 000 tonnesd’aliments industriels, comme de nom-breuses autres régions françaises dont leNord Pas de Calais (- 190 000 tonnes), lesPays de la Loire (- 167 000 tonnes) ou

encore la région Rhône Alpes (- 145 000tonnes). Quelques rares régions ont vuleur production s’accroître sur cette mêmepériode dont notamment la région duPoitou Charente (+ 80 000 tonnes), duCentre (+ 79 000 tonnes) et en Auvergne(+ 58 000 tonnes). La Bretagne ne produitdonc plus que 40,8 % des alimentsindustriels français en 2005 contre42,2 % en 2001.

Sur les 10 premiers mois de l’année2006, d’après les premières statistiquesdisponibles, les fabrications bretonnesd’aliments composés ont une nouvellefois baissé de 2,7 %, alors qu’elles n’au-raient diminué que de 2,2 % à l’échellenationale. Si ces chiffres se confirmentsur l’année entière, la Bretagne auraperdu encore une fois plus de 240 000tonnes d’aliments, soit près de 1,1 millionde tonnes depuis 2001.

Aliments porcs : un replides fabrications réel

Les fabrications bretonnes d’alimentsporcs ont accéléré leur baisse entamée en2003. Elles ont régressé de -2,2 % environ,tous aliments porc confondus, alors quece taux approche les -3,4 % à l’échellefrançaise. On assiste donc encore une foisà une concentration des fabricationsfrançaises d’aliments porcs. La Bretagneproduit désormais 68,1 % des alimentsporcs en France contre 61,5 % seulementen 1990.Ce sont les fabrications d’aliments truiesqui connaissent la plus forte diminution(-9,2 %) tandis que les fabrications d’ali-ments pour porcs à l’engraissement nebaissent que de 0,6 %.Sur les dix premiers mois de l’année2006, la baisse des fabrications d’alimentsporcs s’est poursuivie à un rythme sensi-blement identique à celui enregistré en2005 (-2,7 %). La baisse serait sensible-ment identique en valeur relative pour lesdifférents aliments porcs.

Depuis 2001, année record de productiond’aliments composés « porcs » enBretagne, la Région aura perdu à la fin del’année 2006 près de 380 000 tonnesd’aliments porcs industriels. Le dévelop-pement de la fabrication d’aliments à laferme n’est pas étranger à ce repli.

Aliments volailles :secousses liées à la grippeaviaireLes fabrications bretonnes d’alimentscomposés pour volailles ont baissé de3,4 % en 2005 pour s’établir à 3,4 millionsde tonnes, un niveau inférieur à celui de1993. Depuis 1998, année où la produc-tion culminait à plus de 4,1 millions detonnes, les tonnages d’aliments volaillesont baissé en Bretagne de plus de 17 %,soit plus de 715000 tonnes. À l’échelle

Alimentation animale : rupture sur le marchédes matières premières

20

L

Sour

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NIA

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NCO

PAC

Évolution des fabrications d'aliments porcs en Bretagnetonnes 2004 2005 Évolution 05/04Porcelets 548 021 542 017 -1,1 %Truies 8 213 75 745 450 -9,2 %Porcs engrais 3 122 092 3104 351 -0,6 %Total 4 491 488 4391 818 -2,2 %

Sour

ce: S

NIA

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NCO

PACÉvolution des fabrications d’aliments bovins en Bretagne

tonnes 2004 2005 Évolution 05/04Vaches laitières 728 159 735 135 +1,0 %Autres bovins 124 016 143 838 +16,0 %Total 852 175 878 973 +3,1 %

Sour

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Évolution des fabrications d'aliments volailles en Bretagnetonnes 2004 2005 Évolution 05/04Poulets 1 105 789 1140 425 +3,1 %Pondeuses 1 134 964 1076 879 -5,1 %Dindes 1 071 763 964 664 -10,0 %Palmipèdes 174 775 179 632 +2,8 %Total volailles 3533 656 3412 211 -3,4 %

Page 21: Économie agricole bretonne

21

Alimentation animale

l’évolution du cheptel est également unparamètre important. En 2005, les fabri-cations d’aliments bovins ont ainsi aug-menté de plus de 3 % par rapport à 2004,après avoir baissé de 5 % l’année précé-dente.Ce sont les fabrications d’aliments pourbovins viandes qui ont enregistré une trèsforte progression (+16 %) pour atteindreun niveau record de près de 144 000tonnes.

Sur les dix premiers mois de l’année2006, les fabrications bretonnes d’alimentsbovins auraient une nouvelle fois aug-menté de plus de 7,6 % contre + 6,6 % àl’échelle nationale. Les fabrications d’ali-ments pour bovins viande progresseraientencore de plus de 12 % tandis que lesfabrications d’aliments pour vaches lai-tières augmenteraient de 6,7 %.

Vers moins de céréales dansles aliments composés?Jusqu’à 2003, les quantités de céréalesutilisées dans le secteur de l’alimentationanimale n’avaient jamais cessé d’aug-menter. L’année 2004 avait marqué unerupture puisque, pour la première fois, lesquantités de céréales incorporées dans lesaliments en Bretagne avaient baissé deplus de 330 000 tonnes, compte tenu dela baisse des fabrications et du prix élevédes céréales. Sur l’année 2005, la ten-dance à la baisse des volumes de céréalesincorporés dans les aliments s’est pour-suivie en raison de la nouvelle baisse desfabrications d’aliments composés. Le taux

française, sur la même période, la produc-tion baissait de 7,7 %, soit -751000tonnes environ.

Si le positionnement « produit-marché » dela Bretagne explique cette tendance à labaisse depuis plusieurs années, les épisodesde grippe aviaire ont fortement détérioré lasituation dès la fin de l’année 2005 etsurtout sur 2006.

La Bretagne produit désormais moins de38 % des aliments volailles d’originefrançaise.Ce sont les fabrications d’aliments pourdindes qui ont été les plus affectées par lesdifficultés rencontrées sur le marché avi-cole avec une baisse estimée à 10 %. Cesont les aliments pour poulets qui se sontle mieux comportés cette année avec unehausse des fabrications supérieure à 3 %.

Sur les dix premiers mois de l’année 2006,les épisodes réels et médiatiques de grip-

pe aviaire ont eu une très forte incidencesur les marchés. Les fabrications bretonnesd’aliments « volailles » ont ainsi diminué de-5,7 %, un taux sensiblement identiqueà celui enregistré à l’échelle nationale(-5,6 %). Ce sont les fabrications d’alimentspour poulets qui ont été les plus affectées(-14 %) tandis que les fabrications d’ali-ments pour dindes auraient augmenté deprès de 1,3 %. Les pondeuses pourraientdevenir en 2006 le premier marché pourles aliments volailles en Bretagne. Larégion des Pays de La Loire, second pro-ducteur d’aliments volailles, a perdu quantà elle près de 6,3 % de ses fabricationsd’aliments sur les dix premiers mois del’année.

Aliments bovins :un marché porteurLes fabrications bretonnes d’alimentsbovins évoluent au gré des prix desmatières premières et du climat, même si

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Répartition des tonnagesd’aliments composés

pour animaux fabriquésen Bretagne en 2005

Volailles 38%

Bovins 10%

Autres 3% Porcs 49%

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Évolution de l’incorporation de céréales en Bretagne

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19971996 1998 1999 2000 2002 2003 2004 20052001199519941993

Millions de tonnes

Production d'aliments composés

Incorporation de céréales

dont blédont maïs

dont autres

Dans le contexte actuel de développe-ment mondial des usages non alimen-taires des productions végétales, nom-breuses sont les personnes à s’interro-ger sur l’évolution de la compétitivitédes productions animales. La Bretagneest au cœur de cette problématique. Eneffet, la diversification et la croissancedes marchés des matières premièresd’origine végétale vont bouleverser leséquilibres offre/demande dans les prin-cipales zones de production, en faveurde prix plus élevés, toutes choses

égales par ailleurs. Le coût des alimentscomposés va s’en ressentir.

Dans le contexte actuel de réforme de laPAC et de réduction des subventionsagricoles, de nouveaux outils de régula-risation des marchés en lien avec l’offreet la demande vont devoir être réfléchisafin d’une part, de maintenir la compé-titivité des productions alimentaireseuropéennes et d’autre part, de faciliterl’approvisionnement des marchés nonalimentaires.

Le coût des aliments, un enjeu essentielpour la Bretagne agricole

Page 22: Économie agricole bretonne

moyen d’incorporation s’est élevé à 52 %,pour un volume de céréales inférieur à 4,7millions de tonnes dont plus de 60 % deblé tendre.Sur les dix premiers mois de l’année2006, les incorporations de céréales sonten hausse de près de 1 % par rapport à2005. L’élément marquant est la forteprogression des incorporations d’orge(+42 %) tandis que celles de blé tendreont progressé de près de 4 %, et ce audétriment des autres céréales, dont enparticulier le maïs. Une analyse plus préci-se de l’évolution mensuelle des incorpora-tions de céréales en Bretagne met en évi-dence une forte baisse en octobre, induitepar des prix élevés des céréales depuisplusieurs mois. Seules les incorporationsd’orge progressaient à cette période.

Si jusqu’au mois d’octobre, aucun trans-fert des céréales vers d’autres matièrespremières n’avait été enregistré dans lesecteur de l’alimentation animale, lapoursuite de prix élevés dans les prochainsmois pourrait venir modifier cet équilibre.

Un prix des aliments quise raffermitSur l’année 2005, le prix des alimentspour animaux a diminué de près de 8 %par rapport à l’année 2004 pour s’établir

à un niveau inférieur de 4,6 % à la moyen-ne enregistrée sur 1995-2005. En effet,depuis le mois de juin 2004, le prix desaliments n’a jamais cessé de baisser enBretagne jusqu’au mois d’octobre 2005,en raison de la dégradation du prix du bléet du tourteau de soja en particulier jus-qu’au premier semestre 2005.

Depuis le mois d’octobre 2005, une nou-velle tendance à la hausse du prix moyende l’aliment s’est dégagée. En effet, lesprix des céréales et du tourteau de soja sesont raffermis au second semestre 2005par rapport au premier, de respectivement+5 % pour le blé rendu Bretagne, +10 %

pour le maïs et de +0,9 % pour le tourteaude soja. Depuis fin 2005 - début 2006,l’élément marquant est la hausse, audébut modérée puis élevée, du prix descéréales. Sur les dix premiers mois del’année 2006, le prix du blé renduBretagne a été supérieur de 14 % à celuienregistré sur la même période de 2005.

Au mois d’octobre 2006, le prix du blétendre rendu Bretagne était même supé-rieur de près de 39 % à celui enregistré enoctobre 2005. Si le prix du tourteau desoja était resté jusqu’à maintenant à unniveau modéré, une tendance à la haussesemble se dégager depuis plusieurs mois.

22 Chambres d’Agriculture de Bretagne Mars 2007

Alimentation animale

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Évolution des prix des matières premières pour l’alimentation animale

€/quintal

Prix du tourteau de soja "rendu Bretagne"

Prix du pois "rendu Bretagne"

Prix de l'aliment ITP

Prix du blé "rendu Bretagne"

Prix d'intervention du blé

jan-93 jan-94 jan-95 jan-96 jan-97 jan-98 jan-99 jan-00 jan-01 jan-02 jan-03 nov-06

Prix du maïs "rendu Bretagne"

Prix de l'orge "rendu Bretagne"

jan-04 jan-05 janv-060

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Évolution de l'indice des prix d'achat des aliments pouranimaux en Bretagne (IPAMPA - Base 100 en 2000)

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Page 23: Économie agricole bretonne

23

Compte tenu de cette croissance du prixdes matières premières, le prix des ali-ments composés devrait poursuivre sacroissance dans les prochains mois.

Des rapprochementsindustriels inévitablesAprès la création de Nutréa en 2005, ce

sont la Coopérative du Garun et la Cooperlqui ont annoncé fin 2006 une alliance surcertaines activités, dont en particulier l’ali-mentation animale.

Dans le contexte d’évolution rapide desmarchés des matières premières, dehausse des coûts de fabrication (matièrespremières, énergie, réglementation, logis-

tique etc.) et de réduction des besoins enaliments, des rapprochements industrielstels que ceux annoncés récemmentparaissent inévitables pour maintenir lacompétitivité de l’agriculture et de l’agro-industrie bretonne.

Alimentation animale

En 2005, le trafic portuaire a très légè-rement régressé dans le Grand Ouest.Les importations portuaires ont diminuéde moins de 1 % en 2005 se mainte-nant à moins de 3,9 millions de tonnesseulement.Les importations de tourteaux ont pro-gressé, tant celles de soja que de colzaet palmiste. Elles s’établissent à 3,2millions de tonnes environ, dont moinsde 2,9 millions de tonnes de tourteau desoja. Par ailleurs, les importations degraines de soja ont elles aussi connuune augmentation non négligeable en2005 par rapport à 2004 (+15 %), l’usi-ne de trituration de Brest ayant accru satrituration de soja. Toutefois, ses impor-tations de graines de soja sont bieninférieures au niveau enregistré audébut des années 2000.La très légère baisse, voire stabilité, du

trafic portuaire du Grand Ouest s’expliqueessentiellement par la baisse des impor-tations de graines de colza et de tourne-sol, ainsi que par celle de mélasse, decitrus et de manioc.Dans ce contexte, seul le port de Lorienta enregistré une baisse de son trafic quis’établissait en 2005 à près de 750 000tonnes (-20 % par rapport à 2004). Leport de Brest, dont les importations pro-gressent de près de 10 % par rapport à2004, bénéficie de la hausse des impor-tations de graines de soja et de tourteaude palmiste tandis que les ports du Nordde la Bretagne voient leurs importationsde tourteau de colza fortement progres-ser. Parallèlement à cette évolution du tra-fic sur les ports bretons, les importationsportuaires sur Montoir ont augmenté deprès de 3 %. La croissance des importa-tions de tourteau de soja enregistrée dans

le Grand Ouest est en effet localiséeexclusivement sur Montoir, les ports deBrest et de Lorient voyant leurs importa-tions de soja légèrement décroître.

Sur les dix premiers mois de l’année2006, les importations sur les ports duGrand Ouest ont baissé de 1,6 %. Àl’origine de cette baisse, l’augmentationde la trituration de colza sur Brest indui-sant une chute des importations degraines de soja, et la réduction desimportations de tourteau de soja (-3,9 %)localisée essentiellement sur le port deMontoir. L’élément majeur de 2006 estla forte augmentation (+50 %) du traficdes autres tourteaux (colza, palmiste,tournesol…). Dans ce contexte, le portde Brest est le seul port à voir son traficorienté fortement à la baisse.

Évolution des importations* portuaires de l’Ouest de matières premièrespour l'alimentation animale : suprématie renforcée du soja…

unité 1 000 tonnes 2001 2002 2003 2004 2005 % 05/04

Corn gluten feed et tourteaux germes de maïs 44,0 15,8 7,95 0 0 -

Manioc 32,2 2,2 0 103,5 0 -100,0 %

Graines de soja 704,9 770,3 667,5 380,9 438,8 +15,2 %

Graines de colza et tournesol 17,0 51,0 95,1 70,9 18,3 -74,2 %

Tourteaux de soja 2846,0 2930,5 2951,4 2741,7 2861,7 +4,4 %

Autres tourteaux 292,0 343,7 356,3 251,6 346,0 +37,5 %

Céréales 40,6 87,5 15,3 34,1 0 -100,0 %

Huile de palme 23,9 33,9 38,9 34,9 50,1 +43,5 %

Divers 367,2 295,9 258,4 256,3 157,0 -38,7 %

Total 4343,9 4533,9 4390,9 3873,8 3871,9 -0,05 % Sour

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* importations via les ports bretons (Brest, Lorient, St-Malo, le Légué) et le port de Nantes-St-Nazaire

Page 24: Économie agricole bretonne

Lait

Chambres d’Agriculture de Bretagne Mars 2007

epuis 2003, la collecte de lait devache ne permet plus d’atteindreles quotas en France. Bien qu’elle

ait progressé de 2 % en 2005, elle estrestée en dessous du quota de productionfrançais. La collecte 2006 devrait se révé-ler inférieure de 2,4 % à celle de 2005d’après l’Office de l’élevage pour atteindre22,7 Mds de litres.La réforme de la PAC est aujourd’hui com-plètement en place. Un premier bilan desa mise en œuvre fait état de la baisse duprix du lait, compensée par la mise enplace de l’aide directe laitière (ADL). Sur leplan structurel, il semble que les cessa-tions d’activité ont sensiblement augmentésuite à l’attractivité du nouveau programmed’aide à la cessation laitière (ACAL). Àl’échelle nationale, le nombre de produc-teurs livrant à l’industrie est passé endessous de la barre des 100 000, soit troisfois moins qu’en 1986.Pour les exploitations laitières comme pourles industries du secteur laitier, l’heure està la recherche et à la mise en œuvre desolutions pour s’adapter au nouveaucontexte économique.

Quota : stabilité de la collecte en BretagneSur la campagne laitière 2005-2006, lacollecte cumulée corrigée de la matièregrasse à l’échelle nationale se situe à23,5 millions de tonnes, en retrait de0,4 % par rapport à la campagne précé-dente. Le déficit vis-à-vis du quota natio-nal est historique, à plus de 370 000tonnes. Les fortes baisses de la collectede lait observées au cours des trois der-niers mois de la campagne laitière sontsans doute liées à des réformes anticipéesliées à la mise en place du découplagedes aides. La campagne 2006-2007 adébuté sur le même rythme ralentiobservé depuis le début de l’hiver, lesmauvaises conditions climatiques auprintemps et au début de l’été entraînant

un manque de fourrages pour l’alimenta-tion des troupeaux. La collecte se redressedepuis le début de l’automne. Les livraisonsdu mois d’octobre 2006 sont supérieuresà celles du mois d’octobre 2005. Malgrétout, fin octobre, la collecte restait enretrait de 1,7 % par rapport à la cam-pagne précédente. Début décembre, lacollecte cumulée se situait encore, aprèsprise en compte du correctif matièregrasse, 3 % sous son profil théorique. LaFrance s’oriente donc vers une nouvellesous-réalisation de son quota, pour laquatrième campagne consécutive.En Bretagne, l’évolution de la collecte estassez contrastée. Dynamique depuis ledébut de la campagne, les livraisons n’ontconnu un ralentissement qu’au mois

d’août. Fin octobre, la collecte était stablepar rapport à la campagne précédente(+0,4 %).

Prix du lait en baisse

En 2005, le prix moyen du lait payé auxproducteurs bretons s’est établi à 291 €/1000 l, soit 10 € de moins qu’en 2004.Sur les dix premiers mois de 2006, le prixmoyen du lait s’établit à 275 €/1 000 l, endiminution de 12 € par rapport à la mêmepériode en 2005. Cette baisse continue duprix du lait suit l’évolution du prix de réfé-rence du lait, fixé suivant les modalités del’accord interprofessionnel de janvier2006. Cet accord national, issu de lanégociation entre la Fédération nationale

Lait : un secteur en voied’adaptation

24

D 1er trim. 2e trim. 3e trim. 4e trim. Évolution06/05

Mise à zéro beurre poudre -8,40 € -7,80 € -7,93 € -7,73 € -7,97 €Ajustement négocié +3,00 € +1,60 € +0,90 € +0,90 € +1,60 €PGC export -3,50 € -2,20 € -2,03 € -3,00 € -2,68 €Impact compétitivité Allemagne +0,00 € +0,00 € +1,67 € +2,95 € +1,16 €Ajustement PGC France +0,00 € +0,00 € +0,00 € +0,00 € +0,00 €Évolution du prix du lait -8,90 € -8,40 € -7,39 € -6,88 € -7,89 €2006/2005 hors flexibilité So

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Évolution du prix du lait en 2006 hors flexibilité

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Millions de l Euros/1000 l

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Livraisons mensuelles Prix payé moyen mensuel

Livraisons mensuelles de lait en Bretagnecampagne avril 2005/mars 2006

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DRAF

Page 25: Économie agricole bretonne

25

Lait

projets industriels, pérenniser la collectefrançaise et maîtriser l’offre, tels sont lesobjectifs ambitieux de cet accord interpro-fessionnel.Pour la première fois depuis 5 ans, le prixdu lait payé aux producteurs va aug-menter au 1er trimestre 2007 grâce à laconjoncture mondiale très favorable à lademande de beurre et de poudre de lait.Le comité national interprofessionnel dulait (CNIEL) a recommandé début janvier2007 d’augmenter le prix du lait de 3,71 €/1000 l ce qui porte le prix du lait à 280 €en moyenne.

Les fabricationsde produits laitiersAprès l’été 2003 dont les effets se sontfaits sentir jusqu’à la fin du premiersemestre 2004, l’année 2005 a été mar-quée par une progression de la collecteaussi bien à l’échelle nationale (+1,9 %)qu’à l’échelle bretonne (+2,5 %), soute-nue par un cheptel laitier plus productif.Malgré une offre plus abondante de lait,les fabrications de produits laitiers, notam-ment celles de produits de grandeconsommation, ont été pénalisées par lerecul de la consommation intérieure etune faible demande extérieure.Sur les dix premiers mois de l’année2006, dans un contexte de faible collectelaitière, les fabrications de produits indus-triels sont en repli alors que la demande etles prix sont en baisse. À l’inverse, les pro-duits de grande consommation, tirés parune bonne demande intérieure et exté-rieure sont en progression.

de producteurs de lait, la Fédérationnationale des industries laitières et laFédération nationale de la coopération lai-tière, prend en compte la réalité de l’im-pact de la réforme de la PAC. Il vise lesobjectifs suivants : redonner au couplebeurre-poudre son rôle de régulateur desmarchés, diminuer les risques de l’effet« domino » sur les produits de grandeconsommation (PGC), pérenniser l’en-semble de la collecte, et éviter l’apparitionde laits « flottants ».Cet accord instaure un principe de mise àzéro de la perte du couple beurre-poudredans le mix-produit des entreprises. Cecalcul, appliqué forfaitairement pour 20 %de fabrications de produits industriels, partincompressible pour toutes les entre-prises, se substitue aux recommandationstrimestrielles basées jusqu’alors sur l’in-dex dit « produits industriels ». Ensuite, iladapte cette recommandation en fonctionde la réalité du mix-produit des entre-prises au travers de la flexibilité addition-nelle. Celle-ci est calculée, au-delà des20 % forfaitaires, par tranches de 2,5 % etplafonnée à 45 % de produits industriels.Cela représente donc dix tranches deflexibilité dans lesquelles les entreprisesse situent en fonction de leurs fabrica-tions. L’accord reprend également certainséléments des systèmes précédents,notamment la mesure de l’évolution desfacteurs de compétitivité. La France est ungrand pays exportateur et a comme prin-cipal client l’Allemagne. Ainsi subsistentdans ce nouvel accord l’index nommé« PGC export » ainsi que l’indicateur decompétitivité qui compare le prix françaiset le prix allemand. De même, la mesure

du marché intérieur des PGC fait toujoursl’objet d’une négociation débouchant ounon sur l’ajustement du prix du lait. Enfin,il a été négocié un ajustement d’au moins+1,6 €/1 000 l en moyenne sur l’annéequi est réparti de façon différente selon lestrimestres.Au-delà de la recommandation sur l’évolu-tion du prix du lait, l’accord du 26 janvierse veut davantage impliqué dans lesmesures d’adaptation à la réforme de lapolitique agricole commune. Il instaure enparticulier un « Comité des sages » dans lebut d’accompagner financièrement desprojets de restructuration ou d’investisse-ment dans des secteurs en crise. CeComité des sages est composé d’unreprésentant des trois familles de l’inter-profession. L’accompagnement financierpeut se faire par le prix du lait. Le Comitédes sages examine les conséquences deces projets au regard de la recommanda-tion nationale et de l’équilibre économiquedu secteur en crise et de l’ensemble desentreprises. Il peut aussi examiner les pro-jets de développement de la filière.Jusqu’ici, le Comité des sages a examinétrois dossiers : la reprise de la zone de col-lecte de la société Nazart qui a déposé lebilan fin 2005, le projet de constructiond’une usine de fromages ingrédients parEurial Poitouraine/Terrena/Celia, et le plande restructuration de Sodiaal. Les troisdossiers ont reçu un avis favorable avecun accord pour une dérogation sur le prixdu lait.Prendre en compte la réalité de la perte devalorisation des produits industriels,l’adapter et l’encadrer en fonction desentreprises, donner une impulsion aux

Produits 2004 2005 évolution % Bretagne05/04 /France 2005

collecte 4 367 4 482 +1,0 % 19,8laits liquides 473 445 -0,9 % 11,9yaourts et laits fermentés 100 106 +1,1 % 6,9beurre 83 84 +1,0 % 25,2Fromage 192 201 +1,0 % 11,8Dont emmental 118 117 +0,9 % 47,4Dont fromage frais 19 21 +1,1 % 3,4poudre de lait écrémé 75 98 +1,3 % 35,9poudre de lactosérum 112 116 +1,0 % 18,9Caséines, caséinates… 13 12 -0,9 % 25,0

Source : Agreste – Enquête mensuelle laitière – Unités : collecte et laits liquides en millions de litres, sinon en 1000 tonnes

Mix produits 1er 2e

industriels semestre semestre

20 à 22,5 % -1,05 -0,9922,5 à 25 % -2,11 -1,9825 à 27,5 % -3,16 -2,9827,5 à 30 % -4,22 -3,9730 à 32,5 % -5,27 -4,9632,5 à 35 % -6,33 -5,9535 à 37,5 % -7,38 -6,9437,5 à 40 % -8,44 -7,9340 à 42,5 % -9,49 -8,9342,5 à 45 % -10,54 -9,92 So

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Flexibilité additionnelleen 2006 (€/1000 l)

Les fabrications de produits laitiers en Bretagne

Page 26: Économie agricole bretonne

Beurre : en progressionAprès plusieurs années de baisse, lesfabrications bretonnes de beurre progres-sent pour retrouver en 2005 un niveausupérieur à 2003. Au contraire, à l’échellenationale, suite aux faibles disponibilités,les fabrications de beurre sont en recul de3,6 % sur les onze premiers mois de l’an-née 2006, par rapport à 2005. Mais lerecul structurel de la consommation inté-rieure et les diminutions successives desprix d’intervention et des taux de restitu-tion décidés par l’Union européenneentraînent des prix à la baisse. En 2006, lacotation du beurre s’établit à 2 493 €/t,soit une diminution de 9 % par rapport àla cotation 2005 et de 17 % par rapport à2003.

Poudre de lait :prix à la hausseEn 2005, face à une offre importante enlait et à une consommation limitée enproduits de grande consommation, lesindustriels laitiers ont privilégié la produc-tion de produits industriels. Les poudresde lait écrémé ont alors connu une haus-se sensible en France (+19 %) et enBretagne (+31 %). En 2006, la fabricationde poudre de lait écrémée est en diminu-tion à l’échelle nationale (-3,1 % sur les11 premiers mois) alors qu’au mois deseptembre, les fabrications bretonnesatteignaient déjà 72 000 tonnes soitpresque l’équivalent des fabrications depoudre de lait écrémée de toute l’année2004. Bénéficiant d’une demande soute-nue, notamment pour les veaux de bou-cherie, les prix se sont maintenus. Lacotation 2006 de la poudre 0 % s’établità 2 057 €/t en 2006 soit 7,2 % de mieuxqu’en 2005.

Fromages : en progression

Les fabrications bretonnes de fromagescontinuent de progresser. Elles ont étémultipliées par deux entre 1984 et 2004.En 2006, elles représentent 11,3 % desfabrications fromagères françaises contre11,8 % en 2005. L’emmental représentetoujours près des 2/3 des fabricationsfromagères bretonnes (56 % sur les neufpremiers mois de 2006). La Bretagne

produit près de la moitié de l’emmentalfrançais (44,5 %).

En 2005, les fabrications de fromages àl’échelle nationale ont diminué de 1,1 %,l’emmental accusant un recul de 3 %.Sur les onze premiers mois de 2006, lesfabrications de fromages sont en légèrehausse (+0,4 %) alors que les fabrica-tions d’emmental diminuent légèrement(-0,5 %).

Achats des ménages enbaisseLes achats des ménages sont en baissedans toutes les catégories hormis les laitsde consommation. Dans cette dernièrecatégorie, seul le lait pasteurisé accuseune baisse en 2006 (-2,3 %), les laitsstérilisés progressant de 5,6 %. Ladiminution des achats de beurre se pour-suit (-1,3 %) malgré une baisse des prix(-1,5 %). En ultra-frais, la légère diminu-tion en 2006 (-0,4 %) concerne surtoutles fromages frais. Par contre, les yaourts

progressent de 0,4 %, et les bifidus de8,1 % (contre +15 % en 2005). En fro-mages, les achats ont diminué de 1 % en2006 avec une évolution contrastée selonles types : les achats de pâtes mollesdiminuent de 2,3 % (-5,6 % pour le brie)alors que les prix sont en diminution. Lespâtes pressées cuites sont stables (-0,3 %),seul l’emmental à la coupe accuse unebaisse sensible des achats (-4,5 %).

Exportations en hausse

La bonne orientation des exportations bre-tonnes de produits laitiers s’est confirméeen 2006. Sur les neuf premiers mois del’année, elles ont progressé de 23 % envaleur pour atteindre 235 M€. Cette pro-gression sensible concerne aussi bien lesventes sur le marché intracommunautaire(Italie, Espagne, Royaume-Uni…) que versles pays tiers (Algérie, Sénégal, Singapour,Arabie Saoudite…). La bonne orientationsur le marché de l’Union européenne à 25est à mettre en relation avec le dynamis-me de la consommation européenne de

26 Chambres d’Agriculture de Bretagne Mars 2007

Lait

Prix (€/t) 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006beurre 3111 3107 2947 3000 2966 2742 2493

poudre 0 %* 2322 2282 1932 1977 1997 1919 2057* Consommation animale Source : Onilait, moyenne des cotations hebdomadaires en euros courants.

Évolution du prix du beurre et de la poudre de lait écréméen France

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Pays Tonnes Évolution M€ Évolution05/04 05/04

Espagne 19 633 -1,2 % 37,9 +31,3 %Italie 16 029 +24,5 % 40,9 +24,1 %Belgique 14 764 +38,5 % 47,6 +130,4 %Pays-Bas 12 075 -2,9 % 13,8 -1,2 %Allemagne 8938 -18,7 % 27,7 -9,9 %Royaume-Uni 6692 -10,2 % 20,7 +3,0 %Autres UE 15 2887 -2,6 % 5,9 -12,2 %Total UE 15 81 017 +4,9 % 194,6 +26,3 %Algérie 3573 -28,3 % 7,2 -28,7 %Russie 1176 +14,7 % 0,6 +39,8 %Taïwan 1174 nd 2,2 ndChine 442 -78,0 % 0,5 -71,4 %Autres pays tiers 59 889 +0,1 % 105,3 +13,3 %Total pays tiers 66 254 -2,4 % 115,9 +10,0 %Total 147 271 +1,5 % 310,5 +19,6 %

Destinations des exportations bretonnesde produits laitiers en 2005

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fromages et le bon niveau d’incorporationde poudre de lait dans l’alimentation ani-male. Concernant les pays tiers, l’amélio-ration est conjoncturelle : la sécheressequi a touché sévèrement l’Océanie agénéré un tel déficit d’offre sur le marchémondial que les cours de produits laitiersont atteint des niveaux historiques pour lapoudre de lait écrémé et la poudre de lac-tosérum. Les cours du beurre sont égale-ment exceptionnellement élevés. Dans cecontexte de raréfaction de l’offre, même siles achats sont freinés par les niveaux deprix, les exportations de l’Union européennese portent mieux qu’en 2005, et laBretagne en a également profité.

Restructurationdes industries laitièresen marcheLa bonne tenue des marchés en 2005 etl’accord sur le prix du lait intervenu endébut d’année 2006 ont permis de limiterles effets négatifs de la mise en œuvre dela réforme de la PAC. Cependant, l’enjeude l’équilibre offre/demande sur la matiè-re grasse laitière pourrait se faire pluscruellement sentir dans les prochainsmois en raison de la baisse de la consom-mation intérieure, de la réduction desaides communautaires (beurre pâtissier,poudres pour l’alimentation animale, res-titutions à l’export) et de l’évolution descours mondiaux.

Assez paradoxalement, c’est dans lesecteur des matières grasses (beurres,MGLA) que la restructuration de l’offre estla moins avancée en France, la dernièrerestructuration majeure en date étant lacréation de Beuralia. Aussi, peut-on s’at-tendre à des mouvements dans les pro-chains mois. Dans les autres secteurs, lesrestructurations de grandes ampleurs, tantsur le plan commercial que sur le planindustriel sont suffisamment avancées auplan national pour que les industrielsrecréent de la rentabilité, globalement enbaisse ces dernières années.En laits liquides, deux groupes vontdominer le marché français : Lactalis etSodiaal. Ce dernier a passé un accord derachat progressif de la société Orlait àlaquelle avaient adhéré fin 2005 début

2006 deux coopératives bretonnes,Coralis puis Lorco.

En fromages, 3 projets de grandes enver-gures dans la production de Mozzarelle(ou plus exactement de pâtes filées) dansl’Ouest illustrent les réorganisations desportefeuilles d’activités des entreprises :Entremont Alliance à Quimper, Lactalis àPontivy et un consortium de plusieursentreprises dont le chef de file est EurialPoitouraine, à Herbignac (44). Si la pro-duction atteint les capacités nominalesannoncées, ce sont environ 830 millionsde litres de lait qui seront reconvertis à unhorizon de 5 à 10 ans, soit l’équivalent de20 % de la production bretonne ou de10 % de la production des régionsBretagne et Pays de Loire.

La restructuration dans le secteur laitierest donc en marche. La dernière opérationen date, le rachat de Celia par Lactalisdevrait permettre de sécuriser les débou-chés des producteurs de Celia.

Des outils pour aider lesexploitations laitières às’adapterFace à la baisse du prix du lait, les pro-ducteurs sont également obligés de revoirleur système de production pour pouvoirmaintenir leur revenu. Une meilleurevalorisation des produits et une parfaitemaîtrise des coûts sont donc à rechercher.L’optimisation des facteurs de productionest engagée par les éleveurs bretonsdepuis plusieurs années. Ceci a permis àla Bretagne d’être l’un des bassins laitierseuropéens où le prix de revient est le plusfaible. Les éleveurs travaillent principale-ment autour de trois axes : la réductiondes charges alimentaires, la réduction descharges de mécanisation et l’agrandisse-ment.

En 2006, un nouveau dispositif a été misen place afin d’aider à la restructurationdes ateliers laitiers : le transfert spécifiquede quantité de référence laitière sans terre(TSST). Cet outil permet de délier partielle-ment le quota du foncier et éviter ainsid’avoir à racheter du foncier pour pouvoirconforter le droit à produire. Ce dispositif

permet donc d’effectuer des transferts dequotas laitiers, sans cession de terre,contre paiement par les producteursbénéficiaires de ces quotas (0,15 €/litre).Ce dispositif est complémentaire à celuides aides à la cessation d’activité laitière(ACAL). Le cédant est indemnisé sur labase du barème dégressif des ACAL. Cedispositif est optionnel et n’est mis enœuvre que dans les départements qui enont fait le choix, après avis de la CDOA.Ainsi le Calvados, l’Orne, la Sarthe et laLoire Atlantique n’ont pas souhaité offrircette possibilité au contraire des quatredépartements bretons. Le quota nouvel-lement acquis est hors DPU mais ce dis-positif devrait permettre d’optimiser desateliers existants en confortant desexploitations laitières en vitesse de croi-sière qui ne rentrent pas dans les critèresclassiques d’attribution.

Au 30 septembre 2006, date de clôture dela procédure de cessation d’activité(ACAL), 510 dossiers ont été déposés enBretagne soit environ 70 millions de litres.Au 30 octobre, date de clôture de laprocédure de transfert spécifique deréférence sans terre (TSST), environ 8 000dossiers ont été déposés en Bretagne.

Lait

Menace sur les quotaslaitiers

Mis en place en 1984 pour enrayerla surproduction de lait de l’Unioneuropéenne, le système est pérenni-sé jusqu’à la campagne 2014/2015.Cependant, des voix s’élèvent pourl’abolir au-delà de cette date voiremême pour anticiper progressivementleur sortie par une augmentation desdroits à produire assortie d’une baissedes prix. La FNPL continue de défendreles quotas mais la France se trouveassez isolée sur ce dossier. La filièrelaitière doit donc se préparer à l’après-quota et le débat de la contractualisa-tion entre les éleveurs et les laiteriesest ouvert. À l’avenir, la maîtrise de laproduction sera peut-être privée, avecdes prix différenciés suivant la valori-sation du lait.

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Chambres d’Agriculture de Bretagne Mars 2007

a confirmél’améliorat iondu prix à la pro-

duction déjà observée en 2004. Différentsévénements ont permis d’expliquer cetteamélioration. La croissance des exporta-tions porcines de l’Union européenne à25 vers les pays tiers, une baisse de laproduction et enfin, les conséquences del’influenza aviaire en Asie qui a provoquéun report de consommation vers lesautres viandes.En France, le recul de la productionassociée à une hausse des exportations alimité les disponibilités sur le marchéentraînant une légère hausse des prix audétail, et donc une baisse de la consom-mation. Le prix du porc a connu une haussedans l’Union européenne.2006 confirme la tendance. La baisse dela production européenne et l’explosion dela demande mondiale ont maintenu ledéveloppement des exportations euro-péennes, permettant une amélioration descours, couplée à un prix de l’alimentfavorable sur la majeure partie de l’année.

Baisse de la production

Dans l’Union européenne à 25, la produc-tion a légèrement diminué (-0,6 %) ets’établit à 21,35 millions de tec en 2005.La situation est différente selon la zone,avec une baisse sensible dans les nou-veaux États membres qui représentent15 % de la production de l’Union euro-péenne à 25. Ceux-ci ont perdu 4 % surun an. La Pologne, le premier producteurdes nouveaux États membres, avec 60 %de leur production, a connu une baissemodérée, alors que la RépubliqueTchèque, la Slovaquie et la Slovénie ontdiminué de plus de 10 %. La hausse deseffectifs dans certains nouveaux Étatsmembres marque la fin de deux ans dedécapitalisation.Le recul de la production française estcomparable à celui de l’Union européenne

à 25, avec -0,6 %, pour atteindre 2,31millions de tec.En Bretagne, la production augmentelégèrement (+0,4 %) pour s’établir à 1,28million de tec.En 2006, l’Union européenne à 25 auraitprogressé de 1,4 %, avec une évolutiontrès différente selon les pays. Dans l’Unioneuropéenne à 15, la hausse atteint 0,9 %,avec une augmentation plus sensible enAllemagne et en Espagne. En France latendance est à la baisse avec -0,8 %.Dans les nouveaux États membres larecapitalisation polonaise entraîne uneaugmentation de la production de 8 %. Laplupart des autres nouveaux États affichentune régression.Au troisième trimestre 2006, la productionde l’Union européenne a progressé de1,4 % par rapport à la même période de2005, en lien avec des retards d’engrais-sement liés aux températures estivales del’été. La production de l’Union européenneétait attendue en repli de 1,3 % sur ledernier trimestre 2006 par rapport à lamême période de 2005.

La production française sur les dix pre-miers mois de l’année 2006 est en baissede -0,5 %, et devrait diminuer de 0,7 %au dernier trimestre par rapport au derniertrimestre 2005, en raison du recul dunombre de porcelets non sevrés. Enfin, labaisse du nombre de truies non sailliesconduit à prévoir une diminution de laproduction sur le premier trimestre 2007de -0,5 %.Uniporc ouest annonce une activité en trèslégère progression, avec une hausse sen-sible sur les deux derniers mois. Le poidsmoyen des carcasses a progressé de 500grammes. Seules les semaines concer-nées par la canicule (juin et juillet) ont vules poids des porcs plus proches desréférences des années précédentes.

Poursuite de l’améliorationdes prixLes prix à la production dans l’Union euro-péenne se sont améliorés en 2005.L’amplitude des cours est nettement infé-rieure à celle de 2004. Malgré un effon-drement en fin de période (hausse de pro-duction) le prix s’est bien tenu au premiertrimestre, grâce à une bonne demande età une baisse de la production. Le recul dela production et la demande soutenue ontpermis d’avoir un été favorable, cependantla rentrée a été peu dynamique, avec unemoyenne en septembre nettement infé-rieure à celle de septembre 2004.En fin d’année dans un contexte dedemande soutenue des pays de l’est, leprix s’est maintenu pour terminer enhausse en décembre.Le prix français a augmenté plus sensible-ment que le prix européen resté stable :+2,75 % à 1,159 €/kg au marché du porcbreton contre 1,128 €/kg en 2004.L’amplitude des cours a été nettementinférieure à celle de 2004, à la haussecomme à la baisse : de 0,992 €/kg fin avrilà 1,292 €/kg à la mi-juin.

Viande porcine :cours favorable

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2005

Un cheptel bretonen baisse

Représentant 56 % du cheptel porcinfrançais, le cheptel breton, par l’évolu-tion de ses effectifs, dicte la tendancenationale. Le cheptel français diminuede 0,6 % en 2005, baisse qui concernesurtout les jeunes porcs et les verrats,alors que l’on note une légère haussedes jeunes truies. En Bretagne, lesrésultats de l’enquête bretonne mon-trent une baisse sensible de certainescatégories d’animaux (jeunes porcs,verrats). Cette baisse est moins sen-sible pour les truies-mères, alors queles jeunes truies sont proches de lastabilité). Seuls les porcelets et desporcs à l’engrais sont à la hausse (res-pectivement +2,2 % et +4 %).

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Viande porcine

mis le maintien d’un cours correct aumoment où les coûts de production flam-bent du fait de la hausse du prix desmatières premières.Globalement le cours du porc a reflété labonne demande mondiale, améliorée sansdoute par l’impact auprès des consomma-teurs de l’influenza aviaire.Dans l’UE, les cours européens ont pro-gressé à l’unisson de 5 à 6 % en moyenne.

Des financesqui s’améliorentLes résultats technico-économiques sesont nettement améliorés en 2005, grâceà la hausse du prix moyen du porc aucadran et la baisse de la charge alimentai-re (-9,6 cts d’euro par kilo de carcasse).Le prix de l’aliment en baisse depuis lemilieu de l’année 2004 est resté basdurant toute l’année 2005. Grâce à cettediminution du coût alimentaire, le prix derevient est en baisse de 6 centimes d’europar kilo de carcasse.En 2006, la poursuite conjuguée del’amélioration des cours et d’un prix del’alimentation bas est favorable aux pro-ducteurs sur les huit premiers mois del’année. Cependant la hausse du prix del’aliment à partir du mois de septembrerisque de réduire le différentiel prix duporc et prix de revient. Les conditions cli-matiques défavorables du début de l’été2006 (vagues de chaleur et sécheressesuivies de pluies abondantes) ont entamédes rendements prometteurs, tant enFrance que dans d’autres pays européens.Les prix de la grande majorité desmatières premières (céréales, pois, tour-teau de colza) nécessaires à l’alimentationanimale sont donc en hausse.

Embellie à l’export

En 2005, le commerce international deviande de porc a bénéficié des restrictionssur les échanges de viande bovine du faitde la découverte d’un cas d’ESB enAmérique du nord, et de viande devolailles, suite au nombre croissant de casd’influenza aviaire détectés dans lemonde, notamment en Asie, en Russie eten Europe de l’Est. Le commerce mondiala donc progressé de 10 % en 2005.

En 2006, le prix de base français est enhausse de 5,52 % par rapport à 2005,pour s’établir à 1,223 €/kg (54 TVM puis56 TMP). L’amplitude des prix a été forte,de 1,007 €/kg en avril à un maximum de1,462 €/kg fin août. Après une bonnedemande tant sur le marché intérieur qu’àl’export au premier trimestre, celui-ci setermine avec des stocks au plus bas. Cettedemande sur la viande de porc est sansdoute la conséquence des différents pro-blèmes sanitaires rencontrés dans lemonde depuis plusieurs mois (ESB, FMD,influenza). Le printemps n’a donc pas per-mis aux entreprises de constituer desstocks congelés destinés à compenser lesbaisses saisonnières de production del’été. La consommation de l’été basée surla production de viande fraîche a donc euun impact positif sur le prix en production.

La forte hausse du prix en juin s’est main-tenue tout l’été, avec un record de 1,462 €/kg fin août, niveau le plus haut atteintdepuis le passage à l’euro. La demandeau sein de l’Union européenne a été sou-tenue durant l’été (coupe du monde defootball, nombre élevé de touristes enEurope…), ainsi que la demande à l’ex-port du fait des problèmes sanitaires ren-contrés par le Brésil. Mais la baisse par lasuite a été sensible dans tous les bassinsde production européens, avec une pro-duction européenne en hausse, et unedemande plus calme après la rentrée. Ladiminution du prix s’est poursuivie jusqu’àla fin de l’année. Suite aux quelquessemaines de canicules de l’été, la produc-tion s’est trouvée décalée. L’offre dedécembre était forte et les exportationsmassives vers les pays tiers n’ont pas per-

Une nouvelle grille de paiement du porcs’applique depuis le 18 décembre 2006au marché du porc breton. Elle apportetrois modifications :- Une gamme de poids plus resserrée qui

passe de 75-100 kg à 80-102 kg, avecun cœur de gamme de 85-95 kg. Lapénalisation des porcs se fera par palierde 2 centimes entre 102 et 110 kg.

- Un taux de muscle des pièces (TPM) quiremplace le TVM (taux de viande maigre).

- La cotation s’établira sur la base de 56de TPM, ce qui équivaut à un TVM de57,5. La recherche du taux de muscleest valorisée par des plus-values de 4centimes par point supplémentaire jus-qu’à 59 de TMP, puis de 2 centimes parpoint supplémentaire jusqu’à 61 TMP.La plus-value maximale de 17 cts/kgest atteinte pour 61 TMP. En dessous de56 TMP, les moins-values sont de -4 cts/TMP jusqu’à 51 TMP.

Une nouvelle grille de paiement

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IFIP

Bretagne France

2004 2005 2005% prix

Par 100 kg de carcasse en € en € de revient en €

Rémunération des capitaux propres 0,7 0,8 0,6 1,0

Main-d’œuvre totale 17,5 17,5 14,2 19,2

Frais financiers 5,3 4,7 3,8 3,6

Amortissements 10,1 10,0 8,1 9,2

Divers 16,2 18,1 14,7 15,1

Renouvellement 4,0 4,9 4,0 5,1

Aliments 7,07 67,4 54,6 71,1

Prix de revient total 133,0 123,4 100,0 124,3

€/truie/an 828 1 025 960

Prix de revient du porc charcutier

Marge sur coût alimentaire (€/truie/an)

Page 30: Économie agricole bretonne

Malgré un prix assez élevé dans l’Unioneuropéenne à 25, une parité euro/dollardéfavorable et une concurrence forte, lesexportations européennes vers les paystiers ont progressé de 5 % en 2005 pouratteindre 1,9 million de tonnes. Maisl’élargissement de l’Union européenne enmai 2004, ne rend pas complètementcomparable les deux années. Trois mar-chés, l’Asie, l’Europe de l’Est et les États-Unis assurent la moitié des débouchéseuropéens. On observe un recul vers leJapon et les États-Unis, alors que lesexpéditions ont progressé vers la Corée dusud et les pays de l’est. La progression surces derniers marchés est liée au dévelop-pement des nouveaux États membres del’Union européenne. La mise en place enfin d’année 2005 de l’interdiction pour leBrésil d’exporter vers la Russie en raisond’un cas de fièvre aphteuse, a permis ledéveloppement des ventes européennesvers la Russie. Cependant, celles-ci sontrestées inférieures aux quotas mis enplace, l’UE n’ayant fourni que la moitié desquantités autorisées de viandes fraîches,

réfrigérées et congelées.Les ventes danoises sur pays tiers ontdiminué en 2005 de 11 %, la concurren-ce nord-américaine les ayant obligés àdiminuer leurs ventes sur le marché japo-nais. L’élargissement de l’Union européennevers l’Est a favorisé les échanges alle-mands, l’Allemagne étant de plus sur unephase de développement de la production.L’Espagne, devenue autosuffisante etdans un contexte de baisse de la consom-mation européenne a dû développer ses

exportations vers les pays tiers.La valorisation est différente selon lesdestinations. Ainsi, la Russie qui représen-te 25 % des volumes ne couvre que 15 %de la valeur des exportations. C’est l’inversedu Japon, qui ayant acheté 16 % desquantités a assuré 30 % des recettes.La hausse des exportations françaises aété plus modérée (+2 %) qu’en 2004 pouratteindre 662 800 tonnes. La hausse versl’Union européenne (+5 %) a concerné sur-tout l’Italie, la Grèce et les nouveaux Étatsmembres. Vers l’Allemagne par contre labaisse des expéditions a été sensible.La France n’a pas pu tirer profit du déve-loppement du commerce mondial, sesexpéditions vers les pays tiers ayantdiminué de 6 %. La baisse est sensiblevers la Russie et la plupart des marchésasiatiques. Vers le Japon, le développe-ment observé en 2003 et 2004 ne s’estpas confirmé en 2005, ce dernier ayantdiversifié ses fournisseurs.

Poursuite de l’embellie en 2006L’embellie sur l’export se confirme, avecau premier semestre 2006, une haussedes exportations de l’UE de 6 % par rap-port aux six premiers mois 2005. C’est lademande russe qui a été la plus forte avecune augmentation de moitié des volumes,le Brésil étant toujours pénalisé par desproblèmes sanitaires. En 2006, l’UEpourrait réussir à remplir son contingent àdroits réduits de 236 000 tonnes qui lui aété attribué par la Russie. Par contre, lesexpéditions vers le Japon ont diminué. Cesdeux pays représentent près de la moitiédes volumes exportés par l’UE à 25. La

30 Chambres d’Agriculture de Bretagne Mars 2007

Viande porcine

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Pays Tonnes Évolution M€ Évolution05/04 05/04

Italie 68 125 +5,0 % 119,2 +5,7 %Grèce 42 215 +46,6 % 67,4 +43,7 %Royaume-Uni 33 897 -5,4 % 58,1 -8,5 %Allemagne 16 116 -23,3 % 25,9 -19,0 %Pays-Bas 12 075 -0,5 % 26,5 +30,4 %Slovaquie 6333 X 10 8,5 X 9,5Espagne 4234 -0,5 % 7,1 -17,5 %Hongrie 4094 x 4,8 6,1 x 5,6Irlande 3320 +18,6 % 7,6 +20,9 %Danemark 3160 -18,1 % 5,4 -20,3 %Autre UE 9 518 +39,3 % 15,2 +50,9 %Total UE 25 203 088 +11,6 % 347,2 +12,2 %Total UE 15 186 375 +5,2 % 323,0 +6,9 %Corée du sud 9727 -1,9 % 23,2 +10,5 %Russie 6527 -56,7 % 9,0 -52,9 %Roumanie 6122 -0,2 % 9,3 +3,8 %Japon 4257 +48,8 % 12,6 +50,0 %Afrique du sud 2240 +1,6 % 2,9 -2,1 %Chine 1584 nd 0,8 ndAngola 973 nd 1,0 ndAutres pays tiers 10 152 -48,7 % 11,9 -52,2 %Total pays tiers 41 581 -25,7 % 70,6 -17,1 %Total 244 669 +2,4 % 417,8 +5,6 %

Destinations des exportations bretonnesde viande porcine en 2005

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Évolution du prix au cadran de Plérin(prix de base classe U, 54 TVM)

1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

2 €/kg

0,5

1,5

1

Page 31: Économie agricole bretonne

31

Russie a diversifié ses achats après desdifficultés sanitaires survenues dans lesélevages brésiliens.Avec la faiblesse du dollar face à l’euro,mais aussi face au dollar canadien, lesÉtats-Unis renforcent leur compétitivitésur le marché mondial.Sur les 8 premiers mois 2006, les exporta-tions françaises sont stables. On peut noterdepuis la fin de l’année 2004, le dévelop-pement des expéditions de porcs prêts àabattre à destination des pays limitrophes(Belgique, Pays-Bas, Italie et Espagne).Celles-ci qui ont déjà plus que doublé entre2004 et 2005, progressent encore de25 % sur les 8 premiers mois 2006.Sur les 9 premiers de l’année 2006, lesexportations bretonnes de viande porcineont progressé de 11 % en valeur, grâce àun bon courant d’échange vers l’Italie(+16 %), la Grèce (+27 %), ou encorel’Espagne (+36 %).

Une tendance à la baissede la demande

La tendance à la baisse de la consomma-tion des viandes que ce soit aux niveauxeuropéen ou français, observée depuisquelques années se confirme en 2005. Laconsommation de viande de porc dansl’Union européenne à 25 a diminué de1,2 %. Elle aurait progressé au quatrièmetrimestre aux dépens de celle de lavolaille, suite à la découverte de foyersd’influenza aviaire dans le monde. Elleaurait diminué plus sensiblement dansl’Union européenne à 15 que dans lesnouveaux États membres. La consomma-tion individuelle s’élève à 42,2 kg/hab/an,pratiquement comparable dans l’Unioneuropéenne à 15 et dans les nouveauxÉtats membres, mais est très variable ausein de l’Union européenne à 25 : de24 kg/hab/an au Royaume-Uni à 75 kg/

hab/an au Danemark.En France, la consommation individuelles’élève à 34,3 kg/hab/an, et d’après lepanel SECODIP, la consommation desménages en porc frais diminue en 2005de 1,5 % avec en parallèle une haussedes prix au détail de 0,5 %. À titre decomparaison les achats de viandes deboucherie sur la même période ont baisséde - 1,1 % alors que leurs prix ont pro-gressé de 2,1 %. En produits frais seulsles viandes de canard et de veau, ainsique les élaborés de volailles ont su tirerleur épingle du jeu.En 2006, la consommation de viande deporc a été favorisée par la crise de l’in-fluenza aviaire. D’après le panel SECODIP,la consommation des ménages en porcfrais est proche de la stabilité avec -0,5 %avec en parallèle une hausse des prix audétail de 3 % en 2006 par rapport à 2005.À titre de comparaison les achats deviandes de boucherie sur la même périodeont baissé de -2,1 % alors que leurs prixont progressé de 2,7 %. Les achats desménages de toutes les viandes fraîchesont diminué en 2006.En 2007, la consommation des pays del’Union européenne à 15 pourraitreprendre légèrement. Dans les nouveauxÉtats membres, le gain de pouvoir d’achatdevrait permettre d’absorber la croissancedes productions nationales.

Viande porcine

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GATT 1 GATT 5 GATT 6 GATT 7 GATT 8 GATT 9 GATT 10 GATT 111000 tec 95-96 99-00 00-01 01-02 02-03 03-04 04-05 05-06Contingents autorisés 542 463 444 444 444 444 444 444

dont viande fraîche et réfrigérée 271 228 228 228 228 228 228 228

dont viande transformée 271 235 216 216 216 216 216 216

Certificats délivrés 378 702 129 77 62 139 70 77dont viande fraîche et réfrigérée 33,5 % 75 % 0,4 % 0 % 0 % 54 % 0 % 0 %

dont viande transformée 66,5 % 25 % 99,6 % 35 % 100 % 46 % 100 % 100 %

% utilisé 70 % 115 % 29 % 17,2 % 14 % 31 % 16 % 17 %

Exportations subventionnées : restitutions sur les produits transformés

Sur l’ensemble de l’année GATT 11, lesdemandes de certificat ont porté sur76 925 tonnes, soit 17 % du contingentannuel autorisé, et 7 000 tonnes de plus

que lors de l’année GATT 10. Ce faibletaux d’utilisation est lié à l’existence derestitutions à l’exportation seulement surles produits transformés. Ces exporta-

tions ont concerné pour plus de la moitiédes tonnages des saucisses et des jam-bons secs.

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735783

831 840873 892

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1987 1989 1991 1993 1995 1997

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20051999

11601204 122212111229

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1100

1200

1300 Milliers de tonnes de carcasses

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Production de viande porcine en Bretagne

Page 32: Économie agricole bretonne

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Chambres d’Agriculture de Bretagne Mars 2007

extension de l’épizootie de grippeaviaire (virus H5N1) à l’Europe età l’Afrique après le continent

asiatique fin 2005 et début 2006 a plongéles marchés de la volaille (échanges,consommation indigène, prix) dans unecrise profonde déstabilisant structurelle-ment les acteurs économiques de la filière.L’activité volaille de chair française et bre-tonne n’avait pas besoin de ce nouveaucoup dur venant s’ajouter à des difficultésstructurelles connues depuis plusieursannées. En effet, cette dernière année estune nouvelle fois marquée par une baissede l’activité, principalement dans la filièredinde qui doit faire face à la fois à despertes de marché à l’export et à une baissede la consommation intérieure. Dans lesecteur du poulet, la fermeture de certainsmarchés hors de l’Union européenne afortement pénalisé certains acteurs.Dans la filière œuf de consommation, lestensions sur les prix de vente consomma-teur ont dégradé les résultats des entre-prises qui doivent faire face à des haussesdurables de coûts (aliments, énergie,emballages…) et l’application des normessanitaires et de bien-être.Pour 2007, un retour progressif vers desniveaux de consommation antérieurs enFrance et la reconquête partielle de mar-

chés export constituent les priorités de lafilière, qui reste fragilisée. La non-adoptionde la directive bien-être pour le poulet dechair intégrant une densité maximaled’animaux au m2 n’est sans doute qu’unrépit au même titre que l’absence d’ac-cord à l’OMC. Rappelons que 1 800emplois dans la filière bretonne sontdépendants des restitutions à l’exportationde poulet congelé vers les pays du Procheet Moyen Orient.

Production : chutedu poulet exportSur les 9 premiers mois 2006, les abattagesfrançais de volailles de chair sont en retraitde 10 %, soit une perte de 128 000tonnes. Cette baisse vient confirmer lestendances observées les années précé-dentes (-2,5 % en 2005, -2,3 % en 2004,-5,5 % en 2003). En Bretagne, premièrerégion avicole française, la productiondevrait se contracter de près de 10 % surl’année 2006 (-13 % des abattages surles 9 premiers mois), soit une nouvelleperte d’environ 60 000 tonnes. En étantproche de 560 000 tonnes, la productionretrouverait le niveau observé fin desannées 1980.En terme d’espèces, la tendance baissière

s’observe tant en dinde qu’en poulet. Alorsque les abattages de poulet avaient reprisde la vigueur en 2005, la chute a étélourde au cours des 2e et 3e trimestresavec des baisses d’activités de 20 à 25 %.Le dernier trimestre a semble-t-il connuune meilleure activité, d’un niveau compa-rable au dernier de l’année 2005. Endinde, après une forte chute en 2005(-50 000 tonnes en Bretagne pour uneperte au plan national de 68 000 tonnes),l’allongement des durées de vide sanitairea conduit à un alourdissement des poidsmoyens des carcasses jusqu’en juillet.L’allégement des poids moyens au coursdu 3e trimestre traduit un retour progressifà l’équilibre des marchés. Les abattagesde dinde auront toutefois baissé de 5 %en Bretagne sur les 9 premiers mois(contre -6 % en France). La production decanards en Bretagne (moins de 4 % de laproduction régionale de chair) se fait pourmoitié dans le Morbihan à proximitéd’outils industriels spécialisés dans letraitement de cette espèce (canard maigreà 85 %).

Soutien des pouvoirspublics à la filièreLa baisse de la consommation intérieure,la fermeture d’un certain nombre de mar-chés à l’exportation et la chute des prix devente ont fortement contribué à affaibliréconomiquement une filière bretonne déjàfragile. Les mesures d’accompagnementdes pouvoirs publics ont permis d’atténuerces effets négatifs. En Bretagne, l’État etles collectivités territoriales (Conseil régio-nal, Conseils Généraux), ainsi que l’Unioneuropéenne, ont apporté leurs soutiensaux différents maillons de la filière. À la finde l’année 2006, plus de 22 millions d’eu-ros auront été versés à la filière bretonne.2500 dossiers d’éleveurs ont reçu l’appuides pouvoirs publics à hauteur de 5,9millions d’euros (dont 4,9 millions de ver-sés) pour des pertes subies entre octobre

Volaille : une crise aviairedifficile à digérer

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La production bretonne de viande de volailles

(*) Estimations réalisées par l’Observatoire économique des IAA de Bretagne.À partir de 1999, les données ont été redressées an fonction du recensement agricole de 2000. Enconséquence, la production des années 1997-1998 a probablement été surestimée. Toutefois,depuis 1999, la baisse d’activité est indéniable. Entre 1999 et 2005, la production bretonne devolailles de chair aura diminué de 220000 tonnes, soit le quart de son activité.

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Volaille

La plus forte augmentation en dindetrouve son origine dans des frais vétéri-naires plus élevés et des achats delitières plus importants.

• La grande variabilité des résultats entreéleveurs est une autre grande constante.Les écarts de marge brute par m2 et paran varient du simple au double, toutesespèces confondues, les écarts s’aggra-vant au fil des ans. En dinde, la margebrute par m2 varie du simple au triple

2005 et avril 2006 et estimées à 7,7 M€.Côté entreprises (accouveurs, indus-triels…), le montant des soutiens s’estélevé à 16,2 M€.

Dans de nombreuses entreprises, lesréductions de personnel sont apparuescourant novembre. Après la suspension denombreux contrats d’intérim, les entre-prises n’ont pas renouvelé les CDD et ontpris des mesures de chômage partiel. Onpeut estimer la réduction des effectifs del’ordre de 10 %, soit une perte d’actifsdans le secteur industriel d’environ 100personnes. Cette crise aura aussi dégradéles performances économiques de certainsindustriels, LDC ayant récemment chiffréle coût des conséquences de cette criseaviaire à 25 M€.La baisse de l’activité se fait durementsentir aussi au niveau des exploitationsavicoles, principalement par un allonge-ment des durées de vide sanitaire entre dedeux lots (cas du poulet) ou par un retarddans les enlèvements (dindes), provoquantassez rapidement une dégradation desperformances technico-économiques. Àde bons résultats au cours du secondsemestre 2005 ont succédé de nettesdégradations au 1er semestre 2006.Les résultats 2005/2006 de l’enquêteavicole réalisée par les Chambres d’agri-culture auprès de 859 aviculteurs de 25départements permettent de se faire uneidée précise de ces performances dans lesélevages. La dernière livraison qui portesur des lots abattus entre le 1er juillet 2005et le 30 juin 2006 permet de constater :• L’érosion des marges brutes en monnaie

constante en poulet export et standardcontre une stabilisation pour le pouletLabel Rouge et le poulet lourd.L’amélioration en dinde tient à la pro-gression des indices de performances

en élevage. Pour autant les niveaux demarges brutes de la dernière période,toutes espèces confondues, restent trèsloin de ceux observés en 2001-2002.

• Une inflation des charges variablescomprises entre +7 et +15 %. La forteprogression du prix du gaz explique unebonne partie des augmentations de cescharges, quelle que soit l’espèce élevée.La plus forte augmentation en dindetrouve son origine dans des frais vétéri-

La grippe aviaire a été identifiée depuis unsiècle en Italie. Elle est provoquée par unvirus grippal dénommé influenzavirus A.Différents sous-types existent, parmi les-quels le H5 et le H7 sont les plus virulents.L’épisode actuel est provoqué par lasouche H5N1, hautement pathogène ettouchant la faune sauvage, mais des épi-zooties (maladies touchant les animaux)très importantes se sont développéesdans un passé récent en Europe. En Italie,la souche H7N3 a frappé à plusieursreprises des élevages de plusieurs régions(Vénitie…) tandis que la souche H7N7avait conduit les autorités néerlandaises àabattre le cheptel de poules pondeuses en2003. Les premiers cas de mortalité aviai-

re dus à la souche H5N1 hautementpathogène sont apparus en Corée du Suden décembre 2003 pour s’étendre ensuiteà plusieurs pays d’Asie du sud est. Latransmission de ce virus à l’homme, liée àdes conditions de promiscuité et decontacts entre l’homme et le volatile, aprovoqué environ une centaine de décèsdans le monde. En France, une trentained’oiseaux sauvages ont été retrouvésmorts, principalement dans le sud-est dupays et un élevage de dindes infecté enfévrier 2006 a été mis en quarantaine puiseuthanasié. Plusieurs cas ont été identifiésen fin d’année 2006 en Corée du Sud, auVietnam et en Égypte où un nouveaudécès humain a été déclaré fin décembre.

La grippe aviaire sévit toujours

La marge brute correspond aux ventes HT déduction faite des achats des poussins, de l’alimentet des charges variables (consommables, frais vétérinaires, main-d’œuvre occasionnelle,litières…). (*) : lots sexés, pour les lots non sexés la marge brute s’établit à 21,12 €/m2/an

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tMarge brute 2001- 2002- 2003- 2004- 2005- Évolution(€/m2/an) 2002 2003 2004 2005 2006 05-06/04-05Poulet export 26,26 20,24 21,44 22,64 21,19 -6,4 %

Poulet standard 27,84 25,20 23,69 23,54 21,85 -7,2 %

Poulet lourd 27,22 21,95 22,14 25,71 25,75 (*) =

Poulet Label Rouge 30,32 27,71 27,01 26,62 26,63 =

Dinde médium 26,63 21,51 19,31 19,75 21,80 +10,4 %

Canard de barbarie 39,25 39,43 33,93 41,78 40,30 -3,5 %

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(tonnes) France Bretagne Autres régionsTotal Volailles 1 801 182 623 148 1178 034

Gallus 989 073 346 746 642 327

Dinde 536 869 237 004 299 865

Évolution 05 /04 France Bretagne Autres régionsTotal Volailles -29 332 -35 424 +6 092

Gallus +28 862 +13 385 +15 477

Dinde -68 145 -50 196 -17 949

La Bretagne demeure la première région française avec 35 % des abattages en 2005

Totalvolailles

Gallus

Bretagne Autres régions-50000

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Abattages volailles2005/2004

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• Un vieillissement des aviculteurs (âgemoyen) et du parc de bâtiment (68 %des poulaillers ont plus de 10 ans).Cependant, les rénovations permettentd’entretenir l’état du parc bâtiments, unquart des aviculteurs enquêtés ayantdéclaré avoir procédé à des investisse-ments de modernisation ayant principa-lement porté sur les systèmes d’abreu-vement, de ventilation et de chauffage.

Les écarts de marge brute se répercutentsur le résultat courant par UTH familiale.Selon les résultats des CER Bretagne, lerésultat courant moyen est de 12201 €/UTHfamilial sur les exercices clôturés de juillet2005 à juin 2006, stable par rapport àla période précédente. Ce revenu restetoutefois très inférieur au revenu deréférence (toutes activités confondues)établit à 19 700 €/UTH. Le quart le plusperformant atteint 28 600 €/UTH tandisque le résultat est négatif pour le quartinférieur (-1 800 €/ UTH). Les perspectivesde renégociations des contrats entre pro-ducteurs et intégrateurs s’inscrivent dansun contexte d’augmentation du coût del’énergie et des coûts alimentairesnotamment.

Consommation intérieure :retour progressif à la nor-maleRappelons que selon les estimations del’Office de l’élevage par la méthode desbilans, la consommation de produits devolailles de chair avait baissé de 1,2 % en2005. La baisse était particulièrementnette pour les produits de dinde (-4,5 %)malgré les campagnes de communicationengagées par l’interprofession. À croireque les Français lui préfèrent la viande decanard (+9,5 %), souvent proposée à desprix de plus en plus attractifs. La viande depoulet, après avoir connu une embellie en2004 enregistrait un tassement de -0,9 %.Les achats des ménages (les 2/3 de laconsommation française) mesurés par lePanel Secodip confirment ces tendancesavec des volumes en retrait de 0,5 % en2005. Une des explications est probable-ment à trouver dans l’inflation des prix audétail, les ménages ayant constaté uneaugmentation moyenne de 6,3 %.

La médiatisation de la grippe aviaire s’esttraduite fin 2005 - début 2006 par unebaisse immédiate de la consommation enFrance de l’ordre de 8 à 9 % en novembreet décembre. Après une légère accalmieen fin d’année, janvier et février se sontsoldés par des baisses de 10 à 13 % sanstransferts notables de consommation surd’autres viandes. Le repli des achats devolaille s’explique pour moitié par despertes d’acheteurs mais les ménages res-tés fidèles ont néanmoins réduit leur achatde 4,5 %. Les campagnes promotionnelles(baisse des prix, messages d’assurancesanitaire) ont provoqué des remontéesassez nettes de consommation en mars etavril 2006 sans toutefois revenir auxniveaux des années précédentes. Sur les9 premiers mois 2006, les achats desménages sont en baisse de 5,6 % maisles niveaux de consommation sont com-parables d’une année sur l’autre sur lesdernières périodes observées. La baisseaffecte tous les produits (y compris lesproduits élaborés) sauf le poulet entierpour qui les volumes achetés ont progresséde 3,9 % (sous l’effet de fortes campagnespromotionnelles en Label rouge notam-ment).Au-delà de cette situation conjoncturelle,quelques tendances lourdes en matière deconsommation doivent être rappelées. Lesachats de produits de dinde sont toujoursà la baisse en volume (-14 % sur 9 mois2006 après - 6,6 % en 2005) malgré unprix moyen stable dans les linéaires. Endécoupe de poulet, les achats desménages sont en retrait de -5,1 % sur 9mois 2006 après -2,6 % en volume en2005. Dans le même temps, les prix ontprogressé d’environ 1 % souvent sousl’influence des chefs de rayon désireux deconserver leur chiffre d’affaires et leursmarges malgré une baisse des ventes.Pour les produits de canard et les produitsélaborés de volaille, la situation est glo-balement meilleure. Même si la consom-mation n’est pas totalement revenue à sonniveau de 2005, la tendance de fonddemeure à une progression des achatsdes ménages pour ces produits : +11,3 %en volume pour le canard en 2005, +4,5 %en produits élaborés mais avec desconcessions sur les prix moyens (-5,2 %).Outre le développement des ventes pro-

motionnelles, les industriels font appel deplus en plus à de la matière premièred’importation (Brésil principalement) afind’abaisser les coûts de production.

Exportations :difficultés récurrentesLes exportations françaises et bretonnesde viandes de volaille s’inscrivent dans uncontexte mondial où les courants com-merciaux connaissent depuis plusieursannées une forte progression, soutenuepar une demande mondiale en croissancede 1 à 2 % par an (soit l’équivalent de laproduction française !!). Malgré les pertur-bations de 2006, les leaders mondiauxconfortent leurs positions : les exportationsbrésiliennes ont encore progressé de15,3 % en 2005 (-8 % sur les 8 premiersmois 2006), alimentant les marchés asia-tiques et ceux du proche et moyen orient.De même, les exportations des États-Unissont à la hausse (+11,6 % en 2005 ;+2 % à juillet 2006). L’équilibre des mar-chés des pays de l’Union européennereste sous influence des importations despays tiers en progression régulière. LaCommission a signé avec le Brésil unaccord de contingentement des prépara-tions de dinde à hauteur de 92 300 tonnespar an. Elle en a fait de même avec laThaïlande avec 93 000 tonnes de pouletsalé (droits de douanes réduits à 10,9 %)et de préparations de viande de pouletpour 160 000 tonnes.Avec 350 000 tonnes de produits finisexpédiés dans les pays de l’Union euro-péenne et sur pays tiers, c’est 60 % de laproduction bretonne qui trouve des débou-chés hors des frontières hexagonales.Autant dire qu’ils demeurent vitaux pourl’économie avicole bretonne. Or, 2005 et2006 sont venus confirmer les difficultésstructurelles de la filière volailles de chairà l’exportation. Les volumes exportés ontencore chuté de près de 10 % en volume(-37 000 tonnes) expliquant à eux seuls labaisse des abattages de volaille dans larégion en 2005. Dans le même temps, laperte de chiffre d’affaires s’est élevée à30 M€, la baisse étant particulièrementsensible dans les pays européens quidemeurent la première zone de valorisa-tion avec les 2/3 du chiffre d’affaires

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Volaille

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export. Sur les 9 premiers mois 2006, laperte de chiffre d’affaires à l’export est de-94 M€ (-38 %!!!), tant dans l’Union euro-péenne que sur pays tiers.Les ventes sur l’Allemagne ont connu unesévère correction (-22 % en volume et envaleur en 2005 ; -32 % en valeur sur troistrimestres 2006), essentiellement sur desproduits de dinde qui n’ont pu tenir laconcurrence à des produits locaux frais(Allemagne, Pologne) ou des produitsd’importations en vif ou en congelé. Àl’inverse, les courants d’échanges sur leRoyaume-Uni reprennent de la vigueurmalgré une parité euro/livre sterling peufavorable aux industriels français.Sur pays tiers, la reprise des courantsd’échanges sur l’Arabie Saoudite en 2005a été totalement annihilée par la criseaviaire de début 2006 ; Tilly Sabco, unopérateur spécialisé sur ces marchés,ayant dû déposer son bilan. L’existencemême des filières de production dédiées àl’export sur pays tiers pourrait aussi êtreremise en question bien avant 2013, dateà laquelle est programmée une disparitiondes restitutions à l’export dans les négo-ciations à l’Organisation Mondiale duCommerce.

Œuf de consommation :retour à un meilleuréquilibreAu plan européen, l’année 2005 resteramarquée par une offre en repli de 0,9 %,malgré tout en excès par rapport à lademande. Cette situation a continué àpeser sur les prix qui se sont néanmoinspeu à peu raffermis au second semestre.Le phénomène « grippe aviaire » a aussiprovoqué des baisses de consommationd’œufs dans certains pays, ce qui risque ànouveau de conduire à une offre supérieu-re à la demande et de peser sur les prix.En France, la baisse de la production seconfirme (-2,5 % estimée en 2006 après-1,6 % en 2005). La conjoncture de l’œufs’est améliorée en 2006 ce qui a permisd’abroger en septembre l’accord nationalsur l’augmentation de durée de videsanitaire. Si la grippe aviaire a eu peu derépercussion sur la consommation d’œufsen France, elle a provoqué une totaledépréciation de la valeur de la poule deréforme principalement commercialiséesur pays tiers.Avec une consommation individuelle attei-gnant 253 œufs/habitant/an, la tendanceest à la stabilité. Cependant, la part des

ovoproduits (omelettes prêtes à cuire,œufs durs, œufs pochés…) progresserégulièrement au dépend des œufscoquille (-2 à -3 % par an). L’analyse desventes en GMS permet de constater uneforte progression des marques de distri-buteurs (50 % des ventes) et des premiersprix, provoquant une baisse de chiffred’affaires. L’arrivée depuis deux ans denouveaux offreurs a conduit à une baissede prix, lesquels devraient être réajustés àla hausse pour tenir compte de l’augmen-tation des prix des matières premières.Les aspects de sécurité sanitaire restentau cœur des préoccupations des profes-sionnels. Dans le cadre du règlementeuropéen sur les zoonoses, un plan delutte devrait être mis en place pour réduirela prévalence des salmonelles dans lescheptels. Par ailleurs, le dossier « bien-être animal » mobilise toujours les éle-veurs dans l’obligation d’aménager leurspoulaillers au plus tard en 2012, entraînantdes surcoûts de production qu’ils craignentne pouvoir répercuter sur le prix auconsommateur.Sur 5,8 milliards d’œufs produits dans lesélevages bretons, 85 % font l’objet d’unconditionnement ou d’une transformationsur place, les 15 % restant pouvant êtreconditionnés ou transformés dans lesrégions voisines ou exportés en vrac.

Lapin : bon début d’année2006Contrairement aux autres filières avicoles,l’année 2005 et le début de l’année 2006auront été globalement positifs pour lafilière lapin. La production française s’eststabilisée après plusieurs années de refluxtandis que la consommation calculée parla méthode des bilans a progressé de4,3 % l’an dernier. Les achats desménages ont été soutenus par une offrequi se segmente et s’adapte aux besoinsdes consommateurs : les découpes pro-gressent de plus de 20 % (pour atteindre26 % des tonnages abattus) tandis que lesventes de lapins entiers ou en 1/2 carcas-se poursuivent leurs baisses. Côté prix, lescours ont été fermes jusqu’en avril puis lacotation a fortement chuté pendant l’étépour s’établir à 1,36 €/kg.

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Volumes (tonnes) Valeur (M€)2004 2005 Évolution 2004 2005 Évolution

05/04 05/04Royaume-Uni 28 460 33 161 +16,5 % 74,0 77,7 +5,0 %

Espagne 23 112 27 387 +18,5 % 35,2 40,0 +13,4 %

Allemagne 32 552 25 240 -22,5 % 83,5 65,3 -21,8 %

Belgique 19 136 23 112 +20,8 % 52,0 52,2 +0,3 %

Italie 22 144 5 979 -73,0 % 36,5 7,9 -78,2 %

Portugal 3957 4 338 +9,6 % 7,2 7,3 +1,4 %

Autres UE 17 217 15 117 -12,2 % 40,7 33,3 -18,2 %

Nouveaux États 7698 5 946 -22,8 % 7,7 6,7 -12,7 %membres

Total UE 25 154 276 140 280 -9,1 % 336,8 290,4 -13,8 %Arabie Saoudite 55 307 63 836 +15,4 % 40,4 57,1 +41,3 %

Russie 37 487 37 243 -0,7 % 17,9 20,3 +13,3 %

Bénin 15 151 14 043 -7,3 % 10,4 9,5 -8,3 %

Biélorussie 4398 3 498 -20,5 % 2,6 2,4 -10,4 %

Autres pays tiers 117 342 88 427 -24,6 % 85,8 84,2 -1,9 %

Total pays tiers 229 686 207 048 -9,9 % 157,2 173,4 +10,4 %Total 383 962 347 329 -9,5 % 494,0 463,8 -6,1 %

Exportations bretonnes de viandes et abats de volaille

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a viande bovine européenneconnaît une conjoncture écono-mique favorable principalement liée

à la baisse structurelle de la production.De janvier à novembre 2006, les prix sontrestés supérieurs à ceux de 2005 dans uncontexte de disponibilités peu abondantes.En France, pays traditionnellementconsommateur de viande de vache, le prixmoyen annuel des gros bovins est enhausse de 4,5 % par rapport à 2005.Cette augmentation sur l’ensemble desgros bovins traduit bien ce qui est observépour toutes les catégories.La Bretagne représente 13 % du cheptelbovin et 20 % des abattages français. Ellebénéficie directement de cette bonneconjoncture, aussi bien au plan de la pro-duction qu’au plan de la transformation.

Maintien de la productioneuropéenneEn 2005, la mise en application de laréforme de la PAC dans 10 pays del’Union européenne à 15 avait entraînéune diminution de la production de grosbovins au cours du premier trimestre suiteà l’anticipation des mises à la réforme fin2004. Cette anticipation des sorties,conjuguée à la baisse structurelle ducheptel, s’est traduite par une diminutionde la production européenne de grosbovins de presque 3,7 % sur l’année2005.

Sur les neuf premiers mois de 2006, laproduction de gros bovins dans l’Unioneuropéenne à 25 devrait atteindre 5,287millions de tec, soit un niveau supérieur de1,4 % à celui de l’année précédente. Ils’agit néanmoins d’un niveau faible.L’augmentation observée au premier tri-mestre doit être relativisée car le premiertrimestre 2005 était influencé par laréforme de la PAC. Le niveau assez faibledes abattages résulte de la diminution ducheptel qui limite les disponibilités d’ani-maux. Pour l’ensemble de l’année, la pro-duction devrait rester équivalente à 2005.Les faibles disponibilités de l’Union euro-péenne ainsi que la baisse des restitutionsont entraîné un nouveau recul des expor-tations en 2006. Sur les neuf premiersmois de l’année, les exportations d’animauxvivants, de viandes et de conserves del’Union européenne à 25 ont enregistréune baisse de 19,4 % et n’ont atteint que292 000 tec. Par ailleurs, sur la mêmepériode, les importations de viandes etd’animaux vivants sont en repli de 3,3 %.Les problèmes sanitaires au Brésil ont eneffet induit un recul des achats européensà ce pays, estimés à 230 000 tec aupremier semestre 2006, en baisse de6,5 %, auxquels il faut ajouter une baissedes importations à droit plein suite à laréévaluation progressive du réal.

Mercosur : exportationsvers l’Union européenneen baisseLe repli structurel de la production euro-péenne ouvre la porte à de plus fortesimportations pour compenser le manque dedisponibilités intérieures. Dans ce contexte,le Mercosur tire son épingle du jeu. En2005, les importations en provenance duMercosur représentaient plus de 90 % desimportations européennes. Mais la fièvreaphteuse au Brésil et la politique gouverne-mentale en Argentine ont entraîné unemodification des flux pour l’année 2006.

Les embargos imposés sur la viande bré-silienne suite aux cas de fièvre aphteuseen octobre 2005 ont handicapé leséchanges sur le premier semestre 2006.Au final, le Brésil a réduit ses exportationsde 10 % vers la Russie, son principalclient et a eu du mal à conserver ses partsde marché vers l’Union européenne. Dansle même temps, en Argentine, le gouver-nement a sérieusement restreint lesexportations entre mars et mai 2006 suiteà la flambée des exportations et au prix dela viande en 2005. Au final, ce paysdevrait exporter 30 % de moins qu’en2005. L’Uruguay en a profité pour aug-menter ses exportations vers la Russie etl’Union européenne.Ainsi, en 2006, le Mercosur, avec desexportations en baisse de 3 %, n’est par-venu qu’à répondre partiellement auxbesoins de l’Union européenne.

Spécificités bretonnes

La viande bovine bretonne reste majoritai-rement issue du troupeau laitier (environles trois quarts). Or, dans un contexte dequotas laitiers stables, la hausse régulièrede la productivité entraîne inexorablementune réduction du cheptel. Le nombre devaches laitières a diminué d’un quartdepuis le début des années 90. La déca-pitalisation se poursuit donc en Bretagne.La production régionale de viande bovinefinie est une nouvelle fois en diminution :203 415 tonnes de viande bovine pro-duites en 2005 contre 208 375 tonnes en2004 (soit -2,4%). Toutefois, le troupeauallaitant s’est stabilisé ces dernièresannées. Le nombre de vaches allaitantesest même en légère augmentation depuis2005 mais ce développement du cheptelallaitant est loin de compenser le recul desvaches laitières.Face à cette baisse structurelle de la pro-duction, les abatteurs bretons s’approvi-sionnent dans les autres régions fran-çaises pour rentabiliser leurs outils indus-

Viande bovine :déficit de production

36

LSo

urce

:DRA

F

Production de viande bovinebretonne par type d’animaux

Vaches 37%

Veaux 30%Génisses 10%

Bœufs4%

Jeunes bovinset taureaux19%

Page 37: Économie agricole bretonne

37

Viande bovine

Les premiers effets de laréforme de la PAC sur lesélevages bovinsUn an après le début de l'application de laréforme de la PAC, il est encore un peu tôtpour en décrire les effets propres.Cependant, la mise en place du découplageen 2006 a conduit les éleveurs à anticiperles abattages de réforme pour pouvoirprétendre à la totalité de la PAB « grosbovins » une dernière fois. Par ailleurs, leséleveurs détenant des vaches allaitanteset bénéficiant de la PMTVA, couplée à100 %, semblent confirmer la tendanceau maintien du cheptel, voire à une légèreprogression de ce dernier. L'abandon de laPSBM et le découplage important de laPAB « Gros bovins » ne sont pas favo-rables à une reprise de la production demâles. Pour les taurillons, les abattagessont en recul modéré de 0,5 % en têtes etde 1,4 % en tonnes, de janvier à sep-tembre 2006, par rapport à 2005. D'unepart, le niveau élevé des cours à la pro-duction pour les taurillons, comme pourles bœufs, incite les éleveurs à commer-cialiser leurs animaux sans délai. D'autrepart, les taurillons et les bœufs produits en2006 correspondent à des animaux nésen 2003 et 2004, avant que toutes lesmodalités d'application de l'accord deLuxembourg ne soient connues en France.Leur cycle de production était déjà enga-gé. La seule adaptation immédiate pourles éleveurs porte éventuellement sur l'al-légement des carcasses, que l'on observeau moins pour les taurillons. De même,pour les génisses, le découplage de la PABne devrait pas favoriser la reprise de laproduction. Par ailleurs, les effectifs degénisses de boucherie diminuent depuis2002 aux enquêtes de mai. Pour le veaude boucherie, le maintien de la PAB estfavorable au maintien de la production,mais ce secteur souffre avant tout duproblème de l'approvisionnement enveaux de huit jours. La réduction continuedu cheptel de vaches laitières, donc dunombre de veaux susceptibles d'entrerdans cette filière, contraint à des approvi-sionnements extérieurs, en vif ou en vian-de, pour répondre à la demande, même sila consommation de viande de veau resterelativement stable.

triels. Contrairement à beaucoup d’autresproductions agricoles, la Bretagne produitmoins qu’elle ne transforme : 310 000tonnes abattues contre 203 400 produitesen 2005 (soit un déficit de 34 %). Lesindustriels bretons achètent essentielle-ment trois types d’animaux : animauxconformés pour la viande, vaches deréforme laitière et veaux de boucherie.Cette tendance à l’approvisionnementexterne est d’autant plus forte que deuxgroupes industriels sont positionnés à lafrontière orientale de la région et sont enfait des outils centrés sur le Grand-Ouest(SVA et Tendriade Collet).Malgré cet apport de l’extérieur, la filièredécline. Les professionnels du secteurparlent de nouveau de surcapacité struc-turelle d’abattage face au recul de la pro-

duction. Les crises sanitaires de la fin desannées 90 avaient semblé mettre enparenthèse cette inquiétude. En effet, lescontraintes environnementales indus-trielles, la fermeture des petits outils pourcause de mise aux normes sanitaires, ledéclin des outils publics… avaient entraî-né une concentration des abattages etsemblaient amener une restructuration« naturelle » de l’industrie, suffisante pours’adapter à la baisse de production.Aujourd’hui, les quatre premiers opérateursbretons représentent près de 80 % descapacités d’abattage de gros bovins.Pourtant, maintenant que la crainte del’ESB s’est éloignée, la tendance structu-relle reprend son cours et de nouveau, lesindustriels s’inquiètent de cette baisse desdisponibilités.

Sour

ce:D

ouan

es

Pays Tonnes Évolution M€ Évolution05/04 05/04

Italie 9 503 +18,5 % 36,1 +20,4 %Grèce 9 374 +31,1 % 29,3 +43,4 %Allemagne 2 311 -33,5 % 10,1 -14,6 %Belgique 1 343 +13,2 % 2,6 +14,8 %Portugal 929 -69,3 % 3,2 -65,9 %Espagne 726 -62,9 % 4,2 -43,8 %Pays-Bas 338 -59,8 % 1,0 -42,5 %Autres pays UE 15 552 -63,1 % 1,9 -48,5 %Total UE 15 25 076 -7,7 % 88,5 +1,8 %Israël 410 nd 1,5 ndRussie 255 -89,2 % 0,6 -80,6 %Autres pays tiers 227 -85,2 % 0,8 -76,3 %Total pays tiers 892 -77,1 % 2,9 -54,1 %Total 25 968 -16,4 % 91,4 -2,0 %

Destinations des exportations bretonnesde viandes bovines en 2005

Sour

ce:D

RAF

et In

terb

ovi

Comparaison de la production bovineet des abattages en Bretagne

200

300

350

0

100

250

50

150

TotalVeaux

Production

Abattage

% Production/abattage

Gros bovins

milliers de tonnes

64%

71%

66%

Page 38: Économie agricole bretonne

Vaches de réforme laitières:diminution de l’offre

D’après l’enquête de mai 2006 réaliséepar le SCEES, le cheptel de vaches laitièresest en repli de 1,8 % à 3,66 millions detêtes. Le nombre de génisses laitières deun à deux ans est en baisse de 2,4 %,signe que les éleveurs anticipent la pour-suite de la progression de la productivitélaitière et le nombre de génisses de deuxans et plus régresse de 8,1 %, résultat dufaible taux de renouvellement du cheptellaitier cette année.Pour la période janvier-novembre, les abat-tages de vaches ont enregistré une dimi-nution de 1,9 % en nombre de têtes et de1,2 % en poids, par rapport à la mêmepériode en 2005, traduisant une augmen-tation du poids moyen des vaches.Comme à l’échelle nationale, le cheptelbreton de vaches laitières diminue réguliè-rement depuis l’instauration des quotas lai-tiers en 1984 (-7 % entre 2002 et 2006).Le nombre d’élevages se restreint (-4,75 %entre 2006 et 2005) et ceux-ci se restruc-turent : les exploitations de plus de 40vaches laitières sont en augmentation. Lesvaches de réforme laitières, ressourceessentielle pour l’industrie de la viande,sont de plus en plus en « offre limitée ».La faiblesse des disponibilités, à l’échellenationale comme à l’échelle régionale, atiré les prix vers le haut cette année enco-re. En Bretagne, le prix de la vache O, à2,82 €/kg de carcasse en moyenne surles onze premiers mois de l’année, est enprogression de 1,9 % par rapport à 2005,alors que le prix de la vache R, à 3,38 €/kg de carcasse, dépasse de 4,8 % sonniveau de 2005.

Jeunes bovins :production modesteSur les 10 premiers mois de l’année, à840 000 têtes, la production de jeunesbovins apparaît en recul de 4 % par rap-port à celle de 2005. Toutefois, le reportsur le marché intérieur de 15 000 mâleslaitiers qui n’ont pas pu être exportés surle Liban faute de restitutions permet delimiter la diminution des abattages (-2 %).La baisse de production s’explique enpartie par l’anticipation des abattages fin

2005 avant le découplage des aides maissurtout par la demande italienne très fortesur le premier semestre 2006 qui a tiré lesprix vers le haut et dissuadé des éleveursnaisseurs-engraisseurs d’acheter desbroutards complémentaires. Certains ontmême vendu leurs animaux maigres aulieu de les engraisser.Le prix moyen des jeunes bovins R s’éta-blit en Bretagne à 3,27 €/kg en moyennesur les onze premiers mois de 2006, enprogression de 8,2 % par rapport à 2005.

Cheptel allaitant en progressionLa recapitalisation amorcée en 2005 ducheptel allaitant se poursuit. À l’échellenationale, l’enquête de mai 2006 réaliséepar le SCEES fait apparaître une haussedu cheptel de vaches allaitantes de 0,8 %,pour atteindre 4 079 000 têtes. Cette pro-gression des effectifs de vaches nourricess’accompagne d’une progression des dis-ponibilités de génisses pour le renouvelle-ment de ce cheptel. Le nombre degénisses nourrices de 1 à 2 ans est enhausse de 2,4 % et celui des génissesnourrices de 2 ans et plus progresse de2,7 %. La hausse du cheptel de vachesallaitantes et de génisses nourrices devrait

entraîner une poursuite du développementdu cheptel allaitant et semble être la mani-festation de la conjoncture favorable.La Bretagne détient un petit cheptel :127 000 vaches allaitantes au 1er janvier2006 (ARSOE). Ce type d’élevage est pré-sent plutôt dans l’ouest et le centre de laBretagne où la production herbagère estplus favorable. La production de viandeconstitue souvent une diversification pourl’atelier laitier limité par le quota. Il n’enest pas moins important pour certaineszones régionales où il contribue à l’amé-nagement du territoire et au soutien del’économie rurale.Le cheptel allaitant breton a suivi la ten-dance nationale à la baisse jusqu’en 2004puis s’est stabilisé. Au 1er janvier 2006, lecheptel de vaches allaitantes est en aug-mentation de 1,5 % et celui de génissesviandes de 2,5 % par rapport au 1er janvier2005. Ce cheptel génère des droits à primenon négligeables : 3700 bénéficiaires et26 millions d’euros versés en 2005.

Bœufs : stabilisation

A l’échelle nationale, pour la première foisdepuis de nombreuses années, les abat-tages de bœufs sont stables (-0,3 %) surles onze premiers mois de 2006. En

38

La filière viande bovine britannique a désor-mais tourné la page de l'ESB. Les animauxde plus de 30 mois peuvent à nouveau êtreconsommés depuis le 7 novembre 2005 etles animaux vivants et la viande bovinepeuvent à nouveau être exportés vers lesautres membres de l'Union européennedepuis le 03 mai 2006. De nouvelles oppor-tunités s'offrent à la filière britannique, dansun contexte de déficit croissant de la pro-duction européenne.La levée de l'OMTS (Plan de retrait desbovins de plus de 30 mois) et celle del'embargo en mai 2006 vont permettreun retour à la normale de la productionbritannique. Le retour des vaches deréforme va permettre au Royaume-Unide réduire son déficit. Environ 130000tec issues d'animaux de plus de 30 moissont prévues pour 2006 et 190000 pour2007 et les années suivantes. 200000veaux, en grande majorité des mâles

d'origine laitière, jusqu'à présent élimi-nés, seraient disponibles pour être expor-tés sur le Continent, où la demande desfilières veaux de boucherie pour ce typed'animaux est de plus en plus forte. Mais,avec la levée de l'embargo sur la viande,une partie de ces veaux pourrait êtreengraissée sur place en taurillons afin desatisfaire la demande des pays del'Europe du Sud.L'Irlande, premier fournisseur du mar-ché britannique, verra ses ventes versson voisin chuter de 15000 tec en 2006et de 50000 à 70000 tec par la suite.Néanmoins, ce retour de la viande bovinebritannique ne pèse pas pour l'instantsur le marché continental. En sep-tembre, à peine 2400 tonnes de viandefraîche ont été exportées sur les troisprincipaux clients que sont les Pays-Bas,l'Allemagne et la France, contre 2600tonnes en août.

Le retour du bœuf britannique

Chambres d’Agriculture de Bretagne Mars 2007

Viande bovine

Page 39: Économie agricole bretonne

39

revanche, en Bretagne, au 1er janvier2006, les effectifs de bovins mâles de plusde 2 ans sont en recul de 7,2 % par rap-port au 1er janvier 2005. Malgré la bonneimage dont bénéficie la production (pro-duction à base d’herbe), celle-ci trouvepeu de débouchés à cause de son facteurprix. En concurrence directe avec la vachede réforme et le jeune bovin aux coûts deproduction inférieurs, le produit bœuf restedans une niche de consommation.

Veaux de boucherie : mar-ché difficile en fin d’année

En moyenne de janvier à début octobre, lecours du veau de boucherie affiche uneforte progression. Il est supérieur de 18 %à son niveau de 2005, de 3 % à celui de2004 et de 11 % à la moyenne desannées 2001 à 2005. La cotation s’estmaintenue à un niveau élevé du début del’année au mois de juin où elle a amorcé

La production et la commercialisation dela viande de bovins âgés de douze moisau plus et les caractéristiques de ceux-ci au moment de leur abattage varientsouvent d'un État membre à l'autre. Ilexiste en effet deux grands types desystèmes de production : dans l'un, l'ali-mentation des animaux se composeprincipalement de lait et de produits lai-tiers et l'abattage intervient avant huitmois ; dans l'autre, l'alimentation estconstituée presque exclusivement decéréales complétées par du fourrage etles animaux sont abattus à partir de dixmois. Si le premier type de productionexiste dans presque tous les États

membres, le second en revanche n'estpratiqué que dans un petit nombre de paysde la Communauté, principalement auxPays-Bas, au Danemark et en Espagne.Sur les principaux marchés de consom-mation de l'Union européenne les viandesissues de ces deux systèmes de produc-tion sont généralement commercialiséessous une dénomination de vente unique :« veau ». L'expérience montre que detelles pratiques sont de nature à perturberles échanges et à favoriser l'établissementde conditions de concurrence déloyale. Enconséquence, plusieurs États membresont demandé à la Commission de faire despropositions pour clarifier les conditions de

commercialisation desdites viandes.La Commission propose donc d'établirdes dénominations de vente qui devrontêtre utilisées dans chacun des Étatsmembres pour que la commercialisationde la viande issue de bovins apparte-nant aux catégories 0-8 mois et 8-12mois et d'imposer parallèlement l'indi-cation de l'âge des animaux à l'abatta-ge. En conséquence, pour la viandeprovenant de la première catégorie, ladénomination de vente choisie serait« veau, viande de veau ». Quant à laviande issue de la seconde catégorie,elle répondrait à la dénomination « jeunebovin, viande de jeune bovin ».

Clarification de l'utilisation de la dénomination de vente « veau »

Viande bovine

80

100

110

40

60

90

50

70

77,3

1995

82,8

73

83,3

1993

82,183,984,4

1991

86,687,2

1989

95,6

Milliers de tonnes de carcasses

72

1997

73,4 71,8

1999 2001

71,2 71,6

2003

68,6

63,7

2005

61,5

Production de veaux de boucherie en Bretagne

Sour

ce:D

RAF

150

1401989 1991 1993 1995

160

170

180

190

200

210

Milliers de tonnes de carcasses

1997 1999 2001

204198 196

207201

209

197

204198

187184

167164

159155

2003

155

145

2005

142

Production de gros bovins en Bretagne

Sour

ce:D

RAF

une baisse saisonnière. La bonne tenuedes prix depuis le début de 2006 estcohérente avec une offre relativementlimitée. En effet, de janvier à septembre2006, les tonnages abattus sont inférieursde 3 % à leur niveau de 2005 et il en estde même pour les flux d’importation enprovenance des Pays-Bas (-5 % pour lapériode de janvier à début octobre). Labaisse des cours depuis la rentrée estcommune à tous les pays producteurseuropéens et serait liée à une demandeinférieure à l’offre. En France, le prix duveau à la consommation est élevé et rendla viande de veau peu attractive. Enoctobre 2006, d’après l’indice des prix àla consommation de l’Insee, le prix duveau est supérieur de près de 6 % à sonniveau de 2005.La Bretagne assure 25 % de la productionfrançaise (61 504 tonnes en 2005) et37 % des abattages de veaux. Les cota-tions bretonnes ont suivi la tendance natio-nale : cours élevés au premier semestre,baisse saisonnière pendant l’été qui sepoursuit jusqu’à la fin de l’année. La cota-tion moyenne du veau de boucherie roséclair O s’établit à 5,52 €/kg de carcassede janvier à novembre 2006 contre 4,74€/kg sur la même période en 2005(+16,5 %). Les abattages de veaux sonten diminution au troisième trimestre (-4,8 %en Bretagne). Il semble que les éleveursretardent au maximum l’abattage de leursveaux dans l’espoir d’obtenir de meilleuresconditions de commercialisation.

Page 40: Économie agricole bretonne

Lég

um

es

Chambres d’Agriculture de Bretagne Mars 2007

n Bretagne, première région fran-çaise productrice de légumes frais,la Valeur de la Production

Commercialisée (VPC) en 2005 remonteau niveau de 2003 à 454 M€. La VPC esti-mée pour 2006 devrait être du mêmeordre de grandeur, l’année s’étant dérou-lée plutôt normalement pour les principauxlégumes, malgré des coups de froid hiver-

naux et une courte période de sécheresseestivale en juillet. Le marasme de 2004est en bonne partie effacé. Mais le cieln’est pas dégagé pour l’avenir.

Le chiffre d’affaires net (au prix payé auxproducteurs) des légumes frais de plein-champ et sous-abris de Bretagne est glo-balement en progression sur la dernière

décennie : 331 M€ en 2005 (249 M€ en2000, soit + 33 %). La valeur de la pro-duction commercialisée (emballages com-pris) ou VPC se monte à 454 M€ en 2005.

La tomate est devenue le légume le plusimportant en chiffre d’affaires et sa pro-gression (+ 50 M€ entre 2000 et 2005)explique l’essentiel de l’augmentation glo-bale du secteur. Les « choux-fleurs »(hiver, automne, brocoli, romanesco, verts)viennent toujours en second, avec unchiffre d’affaires plus fluctuant (65 à 90M€ depuis 2000) mais relativement stablesur la dernière décennie, tout comme les« artichauts » autour de 22-25 M€.Nettement plus loin, l’échalote, le haricot« Coco Paimpolais » et l’oignon « Rosé deRoscoff » montrent également de bellesprogressions. En revanche, c’est lapomme de terre primeur et l’endive quisubissent le contrecoup de leurs pertes departs de marché.

La progression du chiffre d’affaires globalest la conséquence du développement descultures sous-abris qui s’accompagnesimultanément d’une baisse des surfacesen légumes de plein-champ. Les surfacesconsacrées aux différents « choux » recu-lent de 9 % (- 2 609 ha) de 2000 à 2005.Celles utilisées pour les artichauts globu-leux ou petits baissent de 11 % (- 1174 ha).Mais ce sont les pommes de terreprimeurs qui chutent de 3 000 ha. Auglobal, les surfaces légumières baissentde près de 5 800 ha. Indirectement sepose la question de la rentabilité et dudevenir de ces terres sans Droit àPaiement Unique acquis entre 2000 et2002. La France a fait le choix de ne pasrégionaliser les DPU et donc de ne pasconsidérer comme admissibles aux DPUles cultures légumières.

Légumes:une année correcte

40

E

M€ 2005 Évolution 2000 Évolution 2005/2004 2005/2000

Tomates 170,3 + 28 % 112,2 + 52 %Choux-fleurs d’hiver 55 + 51 % 41,4 + 33 %Choux-fleurs été/automne 28 + 20 % 17,4 + 60 %Brocoli 5,9 + 2 % 7,1 - 17 %Artichauts Camus 13 + 3 % 16,8 - 23 %Artichauts Castel 5,5 - 13 % 4,8 + 34 %Petits Artichauts 4,1 + 10 % 3,1 + 16 %Échalotes 13,7 - 27 % 11,5 + 20 %Haricots 1/2 sec « Coco » 10,1 + 1 % 7,8 + 29 %Endives 9,6 + 31 % 11,3 - 15 %Pommes de terre primeur 4,5 - 41 % 8,8 - 49 %Autres (salades, fenouil, 11,5 + 14 % 6,8 + 69 %poireaux, carottes…)

Total général 331 + 21 % 249 + 33 %Fraises 9,6 + 14 % nd nd

Sour

ce: C

ERAF

ELBr

etag

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Chiffres d’affaires nets des principauxlégumes frais en Bretagne

Sour

ce: C

ERAF

ELBr

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200

300

450

0

100

250

50

150

400

350

1999199819971996

500 M�

2000 2001 2002 2003 2004 2005

Total C.A. nets(plein champset abris)

Total VPC(plein champset abris)

Évolution du chiffre d’affaires net et de la Valeur de la produc-tion Commercialisée (VPC) des légumes frais en Bretagne

Page 41: Économie agricole bretonne

41

Légumes

Enfin, le nombre d’exploitations adhé-rentes aux Organisations de Producteurs(OP), très majoritaire en Bretagne pour leslégumes concernés avec plus de 98 %des volumes produits, a baissé de 29 %de 2000 à 2005 (3 121 au lieu de 4 296).Cette évolution traduit l’agrandissement etla spécialisation des exploitations légu-mières en frais et sous-abris.

Chou-fleur d’hiver : unebonne complémentaritéfrais et surgélation en2006

La campagne 2006 est sensiblement dumême niveau que 2005 avec 111 millionsde têtes produites, un des plus basniveaux historiques. 58 millions de têtes(55 % de la production) ont été exportéesvers les pays européens (Allemagne etRoyaume-Uni pour respectivement 24 et15 millions de têtes), soit un recul de 3 %.Le prix moyen s’est maintenu à 0,54€/tête. Une nouvelle fois la surgélation ajoué un rôle important pour la gestion dumarché et la régulation des apports sur lemarché du frais. Près de 20 millions detêtes ont alimenté les contrats de surgéla-tion au 1er semestre mais avec une répar-tition sur les semaines allant du 20 marsau 20 mai uniquement. Ceci a permisd’honorer l’intégralité des contrats quin’avaient pu être honorés sur la cam-pagne période d’automne 2005. Lesinvendus ont ainsi été très faibles (1,02million de têtes), ce qui est un objectif desannées à venir avec la réforme de l’OCM(organisation commune de marché) pourles fruits et légumes.La campagne de chou-fleur d’automne2006 ressemble à celle de 2005, avec undéficit de marchandises en novembre etdécembre du fait des conditions plu-vieuses puis froides. Elle se termine par unniveau de production en progression de4 % mais inférieur à 50 millions de têtes.Le prix s’est bien maintenu également.Près de 60 % de la production est expor-tée, toujours vers l’Allemagne en priorité,suivie du Royaume-Uni et des Pays-Bas àégalité.

Sour

ce: C

ERAF

ELBr

etag

ne

Valeur des Productions des Organisations de Producteursen 2005 (total = 454,1 M€)

17%

4%

8%

4%1%

4%1%

3%3%

2% 51%

Tomates

Choux-fleurs(hiver/printemps)

Choux-fleurs(été/automne)Artichauts Camus

Petits artichauts

Artichauts Castel

Échalote

Pomme de terre primeurs

Brocolis

Endives

Haricots 1/2 sec “coco”

Autres légumes

2%

Ha 2005 2000 Évolution 2005/2000Choux-fleurs hiver 13 491 17 120 - 21 %Choux-fleurs été/automne 7500 8636 - 13 %Brocoli 2453 2297 + 7 %Choux-fleurs Romanesco 2000 nd nd

sous-total « choux » 25 444 28 053 - 9 %Artichauts Camus 4910 7403 - 34 %Artichauts Castel 2131 1403 + 52 %Petits artichauts 1488 897 + 66 %

sous-total « artichauts » 8529 9703 - 12 %Poireaux 2984 3317 - 10 %Oignons 2308 1027 + 125 %Pommes de terre primeur 1665 4665 - 65 %Échalotes 1568 1596 - 2 %Haricots 1/2 sec « Coco » 1420 1200 + 18 %Endives 1222 1405 - 38 %Salades (yc iceberg) 198 322 - 13 %Choux pommés 160 150 + 7 %Carottes 145 140 + 4 %Total surfaces plein-champ 45 885 51 672 - 11 %Tomates (sous-abris) 443 350 + 26 %

Sour

ce: C

ERAF

ELBr

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Surfaces des principaux légumes frais en Bretagne

Sour

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ERAF

ELBr

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Campagne chou-fleur d’hiver 2006

5

8

10

0

2

7

1

3

4

0

0,40

0,20

0,60

0,80

1,00

1,40

1,20

1,60

1,80

2,00 �/tête

6

9

02 04 06 08 10 12 14 16 18 20 22 24

millions de têtes

France

Export

Prix moyenbrut “gros”

Surgelés

InvendusApports :110 603 915 têtes

CA brut : 59 699 868 �

Prix moyen gros : 0,533 �/tête

Page 42: Économie agricole bretonne

L’artichaut Castel sesubstitue au Camus

En 2006, les surfaces cultivées en arti-chaut Camus ont continué de baisser maisc’est surtout la chaleur et la sécheressequi ont perturbé le potentiel de rende-ment. La saison se termine avec une pro-duction de 25 686 tonnes, en retrait de12 %. L’artichaut de type Castel a subi unebaisse de rendement encore plus impor-tante de 19 % mais pour autant, le pour-centage d’invendus reste identique autourde 7 %. La campagne de commercialisa-tion a été écourtée à l’automne. Le niveaudes prix est en légère augmentation.

La tomate : premier légume breton par lechiffre d’affairesLa campagne 2006 a ressemblé à la pré-cédente aussi bien au niveau des volumesproduits, stables autour de 175000 tonnesque des prix. Le début de campagne avaitdémarré avec du retard d’une part du faitdes conditions climatiques froides au prin-temps 2006 et d’autre part d’un légerdécalage dans les plantations décidées parles producteurs pour limiter le coût dechauffage de serres. Ce décalage a étérattrapé en fin de saison. Au niveau varié-tal, on assiste à une diversification crois-sante de certaines OP. Les cours ont été

42 Chambres d’Agriculture de Bretagne Mars 2007

Légumes

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Artichauts “Camus”

20031997 1999 2001 20021998 2000

tonnesProductionPrix net €/kg

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0,6

2005 2006 (p)2004

2006(p) 2005 2004Surfaces (ha) 4615 4910 5217Apports commercialisables (tonnes) 25 686 28 988 34 808Dont transformés (conserve) 6753 7436 6524Dont invendus (retrait) 3791 1570 8911Prix brut yc cotisation producteur (€/kg) 0,52 0,49 0,44

Artichauts Camus

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Fin décembre 2005, un mémorandumexposait l’urgence d’une réforme del’OCM fruits et légumes, notamment suiteaux crises récurrentes de marché queconnaît le secteur. Les conséquences enseront importantes sur certains points :• Le financement des invendus (retrait)

ne sera plus possible sur crédits com-munautaires à partir de 2008. Le retraitsera limité aux seules œuvres carita-tives mais cette possibilité est maté-riellement très limitée, du fait du carac-tère très périssable des légumes sanslocaux de stockage pour les associa-tions. L’objectif des OP est donc derechercher une solution de substitution

par la création d’un fonds de mutualisa-tion qui leur permette d’accompagner lesactions de prévention des crises commela transformation. En effet, les aléas cli-matiques très influents sur le niveau desrendements et surtout le calendrier desrécoltes de légumes ne permettent abso-lument pas de planifier la productioncomme pour d’autres grandes cultures.

• Aucun système de gestion de criseconjoncturelle pourtant prévu dans lestextes n’est possible en dehors des fondsopérationnels dont le financement estmaintenu (4,1 % de la valeur commer-cialisée), avec comme objectifs princi-paux l’amélioration de la qualité et la

sécurité des produits.• La suppression de l’article 51 du règle-

ment européen (non admissibilité descultures légumières en dérobée de cul-tures admissibles aux DPU).

• La suppression des aides aux produits(52 M€ au total pour la France corres-pondant aux pruneaux, tomates enconserve, fruits au sirop…) et leurtransformation en aide découplée à l’hade fruits et légumes à définir au plannational. Les négociations entre OP desdifférents secteurs et le ministèreseront donc importantes en 2007.

Réforme de l’OCM F&L : fin des possibilités de retrait en 2009

2006 (p) 2005 2004Surfaces (ha) 12 613 13 492 13 831Apports commercialisables (1 000 têtes) 110 604 113 290 135 016

Dont transformés (surgélation) 19 878 11 271 12 874Dont invendus (retrait) 1024 1500 14 721

Prix brut yc cotisation producteur (€/tête) 0,54 0,54 0,31

Surfaces (ha) 7648 7219 7890Apports commercialisables (1 000 têtes) 45200 45 061 50 938

Dont transformés (surgélation) 4700 3212 810Dont invendus (retrait) 1090 1296 6822

Prix brut yc cotisation producteur (€/tête) 0,580 0,66 0,48

Choux-fleurs d’hiver-printemps

Choux-fleurs d’automne

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(p) : provisoire

(p) : provisoire

Page 43: Économie agricole bretonne

43

corrects globalement sauf au mois d’août,du fait d’un manque de dynamisme com-mercial dans la distribution. Au niveau desrésultats, l’accroissement des coûts del’énergie (environ 31 % du prix de revient)fera de l’année 2006 une année « moyen-nement médiocre » au lieu de « moyenne-ment bonne ».

L’échalote : record de tonnage mais l’horizons’assombritAvec des quantités mises en marché simi-laires à celles de 2003/2004, la cam-pagne 2004/2005 s’était soldée par unprix moyen de 0,41 €/kg, en recul de

33 %. Cette baisse des prix avait permis lareconquête des marchés extérieursnotamment celui des États-Unis : 8825tonnes d’échalotes exportées, le meilleurscore depuis 2000 et cela malgré le main-tien de taxes importantes. Pour la cam-pagne achevée en 2006, la production aétabli un record avec 36 530 tonnes(+10 %) et le prix s’est maintenu aumême niveau, proche du coût de produc-tion, ce qui donne un chiffre d’affaires cor-rect. À noter que la coopérative Brittalys arejoint l’association de mise en marché deSt-Pol. Avec l’obligation d’ouverture dumarché français à l’échalote de semisnéerlandaise, la bataille promet d’êtrerude à l’avenir.

Légumes

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Tomates

20031997 1999 2001 20021998 2000

tonnesProductionPrix net €/kg

20000

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140000

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2005 2006 (p)2004

2006(p) 2005 2004Surfaces (ha) 2 270 2131 2000Apports commercialisables (1 000 têtes) 17067 20 385 22 083Dont invendus (retrait) 1 001 1598 7268Prix brut yc cotisation producteur (€/tête) 0,40 0,30 0,33

Artichauts Castel

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Le coût de l’énergiemenace les serres

La progression de 23,5 % au 1er

novembre 2005 du prix du gaz, sansaucune contrepartie commerciale, aprovoqué des réactions des produc-teurs du Finistère au printemps 2006avec blocus du dépôt pétrolier, bar-rages routiers et occupation des instal-lations de Gaz de France. Durant l’étéet en décembre, un terrain d’accord aété trouvé entre GDF et les producteurs– dont les factures restaient en souf-france – sur la transparence de la tari-fication d’une part et les solutions lesplus techniquement performantes enmatière d’économies d’énergie. De soncôté, l’État a mis en œuvre un plan« serre-énergie » pour accompagnerl’ajustement des installations à cetenjeu énergétique vital puisqu’il repré-sente 20 % des charges d’exploitationet plus de 105 000 € par an pour uneserre moyenne de tomates (Source :Bureau d’études Chambre d’agricultu-re-CER 29) en 2005. Les 2 pistes privi-légiées concernent les économiesd’énergies (installation d’écrans ther-miques, déplacement du calendrierdes cultures…), la substitution du fioulou gaz par des énergies locales (bois,incinération des déchets ménagers) oula cogénération chaleur-électricité.

Après une tentative début 2005 de ces-sion de l’usine de la CompagnieBretonne de l’Artichaut (CBA), filiale dela Sica de St-Pol-de-Léon, au belgeARDO, la conserverie avait fait l’objetd’un plan de redressement. Finalement,l’arrêt total des fabrications a été pro-noncé en 2006. Les contrats commer-ciaux ont été transférés à la coopérativeCECAB, n° 2 Français des légumestransformés. Avec l’arrêt du site Gelagri(Coopagri Bretagne) à Landerneau, leschoux-fleurs, brocolis, Romanesco doi-vent maintenant être transportés jus-

qu’aux sites des surgélateurs à Loudéac(Gelagri), Gourin (Ardo) et Locminé(CECAB). Pour gagner du temps et éco-nomiser sur les coûts, certaines stationsde conditionnement sont désormaiséquipées de matériel de découpe dechoux-fleurs en fleurettes, opération quine présente un intérêt que dans lespériodes d’automne où les usines sontsurchargées par leurs programmes delégumes d’industrie. Cette innovation apermis de transformer 1 million de têtessupplémentaires sur l’automne.

Arrêt de la CBA à Plouénan

2006(p) 2005 2004Surfaces (ha) 445 443 434Apports commercialisables (tonnes) 175 000 174 529 167 809Dont grappes nd 97 744 94 835Prix net producteur (€/kg) 1,15 0,98 0,79

Tomates

Page 44: Économie agricole bretonne

« Coco Paimpolais » : campagne perturbée

Sur la campagne 2005, malgré des sur-faces cultivées en légère baisse (1 420 haen 2005 contre 1 460 en 2004), la pro-duction de haricot a augmenté de 11 %grâce à une hausse de 14 % des rende-ments, soit un total de 9 916 tonnes. En2006, année plutôt sèche notamment enjuillet, la maturité a été en avance alorsque la consommation n’était pas encoreaux rendez-vous. Le chiffre d’affaires esten baisse de 10 % mais la marge devraitrester correcte grâce à la diminution descharges de main-d‘œuvre à la récolte,proportionnelle à la baisse de rendements.

Quel avenir pour l’endiveet la pomme de terre primeur bretonnes ?La campagne d’endive 2006 se termineavec un niveau de prix similaire à 2005(0,65 €/kg) mais un tonnage historique-ment le plus faible du Finistère (13 533tonnes). Suite aux difficultés rencontréespar de nombreux producteurs, un plan derestructuration entre la profession et la

DDAF 29 a été mis en place. Depuis 1999,le nombre de producteurs d’endives estpassé de 126 à 71. La production organi-sée bretonne souffre toujours d’être l’out-sider du Nord de la France, dont les OPbien que majoritaires ne parviennent pas àorganiser collectivement le marché pourtenir les prix.Pour la pomme de terre primeur, la perteen 2004 du contrat de la variété LadyRosetta pour les chips du groupe Pepsicoau Royaume-Uni (7 000 tonnes) avaitoccasionné un lourd manque à gagner etdes invendus importants en 2005. Cet

arrêt était dû à l’augmentation des coûtsde transport, à la parité euro-livre et audéveloppement d’une production localesous bâches plastiques. En 2006, lesvolumes ont fortement régressé (-24 %) à22 200 tonnes mais le prix moyen a dou-blé à 0,31 €/kg. Le transformateur anglaisest revenu acheter un complément d’ap-provisionnement en Bretagne. Pourmémoire, la production de pommes deterre primeur dépassait régulièrement les120 000 tonnes dans les années 90 puisa subi une baisse continuelle depuis1999.

44 Chambres d’Agriculture de Bretagne Mars 2007

Légumes

En avril 2000, les producteurs français etnéerlandais d’échalote avaient portéplainte à la Commission contre les Pays-Bas pour inscription illégale de variétésdites « échalotes de semis » au catalogueeuropéen en 1999. Ces pseudo-écha-lotes, vendues trois fois moins chères, sesèment et se récoltent mécaniquement,contrairement à l’échalote traditionnelle-ment issue de multiplication végétativequi demande beaucoup plus de main-d’œuvre. Mais un arrêté de commerciali-sation datant de 1990 leur interdisaitl’entrée en France. Les deux sociétéssemencières hollandaises l’ont attaqué et

la France a été mise en demeure de lemodifier car jugé non conforme à la librecirculation des marchandises. Confirmantcette vision du dossier, le 11 décembre2006, le Conseil d'État français a enjoint augouvernement de prendre un nouvel arrêtéconforme et d’autoriser la commercialisa-tion des échalotes de semis. Au passagecelui-ci reconnaît l’existence de diffé-rences gustatives mais pas au point defaire deux catégories différentes entre cesproduits. Les producteurs français d'écha-lotes de tradition – 35000 des 40000tonnes françaises sont produites enFinistère, le reste en Val de Loire - ont lancé

une vaste campagne d'information et depétitions. Avec l’ouverture du marchénational, la bataille se jouera donc désor-mais sur un terrain purement commer-cial, où la marque « Échalotes de tradi-tion » va tenter de faire reconnaître lesspécificités de son produit par un étique-tage suffisamment précis pour lesconsommateurs, afin d’assurer la loyautédu commerce. Rappelons que dans lesannées 80, des oignons en provenancede Turquie se vendaient sous le nomd’échalote. Une bataille des prix est sansdoute à venir pour garder les parts demarché.

Échalotes de tradition : la bataille commerciale va faire rage

2006(p) 2005 2004Surfaces (ha) 1380 1665 1934Apports commercialisables (tonnes) 22 216 29 034 32 254Dont transformation 760 1059 7264Dont invendues 0 2758 61Prix net producteur (€/kg) 0,313 0,155 0,235

Pommes de terre primeur

2006(p) 2005 2004Surfaces (ha) 1037 1222 1262Apports commercialisables (tonnes) 13 533 16 056 14 040Prix net producteur (€/kg) 0,65 0,63 0,56

Endives

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2006(p) 2005 2004Surfaces (ha) 1296 1568 1463Apports commercialisables (tonnes) 36 531 33 620 33 434Prix brut yc cotisation producteur (€/kg) 0,45 0,42 0,58

Échalotes

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Page 45: Économie agricole bretonne

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Marketing, sécurité alimentaire et logistique :enjeux des années à venir

Secteur moins soutenu par les politiquesagricoles publiques que les productionsbovines ou céréalières mais pas inorgani-sée collectivement pour autant, notam-ment en Bretagne, les légumes frais sonten prise directe avec les évolutions descomportements des consommateurs(réduction des temps de préparation desrepas, changements de références gusta-tives des plus jeunes, considération d’hy-giène alimentaire et de santé des plusâgés…) mais aussi les préoccupations desécurité alimentaire et d’assurance qualitédes distributeurs (démarche EnvironnementQualité portée par le CERAFEL et les OP enBretagne, certification Eurep-Gap…).Dans ce sens, l’harmonisation des règle-ments sur la protection phytosanitaire estégalement un enjeu. Les OP bretonnespoursuivent la diversification variétale poursatisfaire tous les segments de clientèles(artichauts préconditionnés pour micro-ondes, gamme bio, ail rose, produitd’Appellation d’origine comme l’oignonrosé de Roscoff ou le haricot « CocoPaimpolais »…). Le marketing joue deplus en plus son rôle au niveau du condi-tionnement (nombre de parts), de l’attraitdu packaging, des informations culi-naires… pour inciter le consommateur àl’achat. Enfin, les conditions de la logis-tique de réception et d’expédition deslégumes restent très importantes. Terresde Saint-Malo vient de construire unetoute nouvelle station de conditionnementà La Gouesnière, plus proche des nœudsroutiers et ferroviaires. Les conditions deréception des produits puis de charge-ment des camions mais aussi d’accueildes chauffeurs longue distance de toutel’Europe ont été prises en compte.

Légumes

Choux-fleurs d'hiver 96 920 -20,4 % 197 410 56,0 %Choux-fleurs été-automne 43 165 +7,1 % 90 000 51,9 %Tomates 20 591 +4,7 % 175 000 14,0 %Échalotes 8469 -4,0 % 36 531 23,2 %Pommes de terre primeur 4800 -48,1 % 22 216 22,4 %Choux-Pommés 4527 -2,6 % 10 176 44,5 %Artichauts camus/castel 2347 -34,2 34 697 9,9 %Choux-fleurs verts 1533 -40,6 % 1643 100,0 %Carottes 1171 +44,7 % 3750 31,2 %Romanescos 823 +55,2 % 1832 44,9 %Oignons 767 +49,6 % 2100 36,5 %Poireaux 683 -29,4 % 2657 25,7 %Petits artichauts 530 +4,3 % 3548 16,2 %Brocolis 527 -51,3 % 11 506 6,8 %Endives 271 -24,2 % 13 533 2,0 %Haricots 1/2 sec 4 +47,7 % 8 400 0,0 %Total export 187 127 -13,1 % 614 997 34,7 %

En tonnes Exportations2005/2006ou 2006

Évolutionsur 1 an

Productiontotale (yctransforméset invendus)

Exportation/productiontotale (vendueen frais)

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Exportations des principaux légumes frais de Bretagne en 2006

2005 2000 Évolution 2005/2000Choux-fleurs 1799 2324 - 23 %Choux-fleurs Romanesco 122 - -Artichauts Camus 720 1031 - 30 %Artichauts Castel 561 590 - 5 %Échalotes 507 548 - 17 %Brocoli 486 624 - 22 %Haricots 1/2 sec « Coco » 448 727 - 38 %Pommes de terre primeur 390 816 - 52 %Petits Artichauts 365 385 - 5 %Choux pommés 311 312 =Tomates 273 253 + 8 %Oignons 99 74 + 34 %Salades 73 245 - 70 %Endives 71 115 - 38 %Carottes 62 86 - 28 %Poireaux 57 76 - 25 %Fraises 115 129 - 11 %Total adhérents O.P 3121 4396 - 29 % So

urce

: CER

AFEL

Bret

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Nombre d’adhérents des Organisations de Producteursdes principaux légumes frais en Bretagne

Page 46: Économie agricole bretonne

Légumes transformés : uneannée 2006 conforme auxprévisions

La campagne 2006 des légumes destinésà l’industrie en Bretagne a été conformeaux prévisions d’emblavements et de ren-dements. On ne peut pas en dire autantdu Nord de la France et même de laBelgique, notamment en petit pois.Devant le trop faible niveau de stocks, lesindustriels cherchent de nouveau à aug-menter la production en 2007, par desprix plus attractifs. La conjoncture estdonc plutôt bonne.

L’année 2005 avait été mauvaise pour lesrendements de petit pois en France.L’année 2006 a aussi accusé des écartsde 18 % par rapport aux objectifs de ton-nage en Nord-Picardie et de 11 % enmoyenne France. La Bretagne s’est distin-guée par un écart de seulement 4 %. Trèssensibles aux aléas climatiques de parleur faible durée de cultures, les rende-ments des légumes de plein champ sontassez variables. 2006 a été marquée parune succession de périodes contrastées :un mois de mars très pluvieux, un retourde froid hivernal début avril, un mois dejuin chaud, un mois de juillet caniculairependant deux semaines puis une secondequinzaine d’août très arrosée à nouveau,enfin un mois de novembre très pluvieuxqui a perturbé les récoltes de carottes. Enconséquence, les semis et récolte d’épi-nards ont été perturbés au printemps ;l’avancée précoce des pois en juin a pro-voqué un télescopage des maturités auchamp et l’impossibilité de récolter desparcelles dont les graines étaient deve-nues trop dures ; les haricots qui souf-fraient de la chaleur estivale ont été sau-vés par les pluies de fin d’été. Si leMorbihan est le département le plus péna-lisé, la profondeur des sols costarmori-cains et finistériens ont permis de mieuxrésister. L’ensemble de la campagne estdonc correct au niveau régional.

Si l’on regarde la filière sur une périodeplus longue, on s’aperçoit que la surfacetotale en légumes destinés à l’industrie detransformation est stable depuis une ving-

taine d’années autour de 26 800 ha. Lacontractualisation entre les producteursorganisés en Organisations et les indus-tries permet en effet un ajustement assezprécis des surfaces aux débouchés, enprenant en compte les évolutions desmarchés et les variations de rendementset donc de stocks de fabrications d’uneannée sur l’autre. Malgré les craintes dedélocalisation de certaines productionsvers les Pays de l’Est de l’Union euro-péenne (Pologne notamment), hormis lescultures les plus exigeantes en main-d’œuvre (préparation manuelle de fleu-rettes de chou-fleur et brocolis), les fabri-cations mécanisées continuent de bien semaintenir en Bretagne.

Les 2 principaux légumes, petits pois etharicots verts, évoluent peu et représen-tent à eux seuls près de 70 % des sur-faces. Épinards et flageolets viennentensuite avec 19 % (5 000 ha). Les autreslégumes de diversification qui représen-

taient moins de 800 ha au début desannées 90 frôlent maintenant les3000 ha, par ordre d’importance décrois-sante : le brocoli, stable autour de1000 ha, les haricots beurre en progres-sion ces dernières années à 800 ha, lesjeunes carottes et grosses carottes etenfin, quelques dizaines d’hectares decéleri branche, navets, salsifis.La surface moyenne en légumes industriedes producteurs non-irrigants est de 9 ha.Celle des producteurs irrigants plus spé-cialisés est de 21 ha. Le taux de surfacesirrigables est de 54 % en moyenne (35 %en Finistère – 69 % et 67 % en Morbihanet Côtes-d’Armor). Les cultures plus exi-geantes en eau sont déjà 100 % irrigablesmais des progrès restent à réaliser sur les« grands » légumes comme le petit pois(71 %), le flageolet (73 %) ou le haricotvert (86 %). La réduction des risques dedéficit hydrique à certains stades cruciauxde croissance des légumes par la possibi-lité d’irrigation reste donc une priorité pour

46 Chambres d’Agriculture de Bretagne Mars 2007

Légumes

Après une tentative début 2005 de ces-sion de l’usine de la Compagnie Bretonnede l’Artichaut (CBA), filiale de la Sica deSt-Pol-de-Léon, au belge ARDO, laconserverie avait fait l’objet d’un plan deredressement. Finalement, l’arrêt totaldes fabrications a été prononcé en 2006.Les contrats commerciaux ont été trans-férés à la coopérative CECAB, n° 2 fran-çais des légumes transformés. Avec l’ar-rêt du site Gelagri (Coopagri Bretagne) àLanderneau, les choux-fleurs, brocolis,

Romanesco doivent maintenant êtretransportés jusqu’aux sites du triangleLoudéac (Gelagri), Gourin (Ardo) etLocminé (CECAB) en Centre Bretagne.Pour gagner du temps et économiser surles coûts, certaines stations de condition-nement sont désormais équipées dematériel de découpe de choux-fleurs enfleurettes, opération qui se faisait aupa-ravant dans les usines voire chez le pro-ducteur.

Le Centre Bretagne conforté en légumes transformés

Surfaces Évolution Part de la Bretagne dansrécoltées (ha) 2006/2005 la production française

Haricots 8980 - 6,7 % 40 % (1re région productrice)Pois 9609 + 6,3 % 37 %Épinards 2855 - 0,3 % 62 % (1re région productrice)Flageolets 2149 - 3,8 % 38 %Brocolis 971 + 17,3 % 75 % (1re région productrice)Haricots beurre 800 + 30 %Jeunes carottes 437 - 24,7 % 30 %Grosses carottes 223 - 31,2 % 50 %Céleri branche 62 + 21,6 % 85 % (1re région productrice)Navets 65 x 3

Légumes destinés à la transformation en Bretagne en 2006

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Page 47: Économie agricole bretonne

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sécuriser les rendements et l’ensemble dela filière. Par ailleurs, la filière a déposédes projets pour prolonger les aides auxinvestissements des producteurs enmatière d’irrigation, dans le cadre duContrat de Projet État-Région et des fondseuropéens FEADER.

Tendances 2007

La conjoncture de ces deux dernièresannées, assez médiocre dans d’autresrégions, incite au maintien des surfacesen Bretagne. Mais le programme spéci-fique d’allocation de Droit à PaiementUnique (DPU) de la réserve nationale pourles producteurs ayant cessé définitive-ment de cultiver des légumes pour l’in-dustrie a concerné quelques milliersd’hectares. S’y ajoutent, les effets de l’ar-ticle 51 de la réforme de la PAC – quidevrait être supprimé en 2008 – qui nepermet pas l’activation d’un DPU lorsquela parcelle est implantée en légumes. Pourtenir compte des évolutions des marchés(augmentation du prix des céréales,demande forte en cultures énergétiques),de la faiblesse des stocks et pour trouverdes surfaces chez de nouveaux produc-teurs, les prix proposés devraient doncêtre plus incitatifs (augmentation de 7 à8 %) en 2007. Une bonne nouvelle.

Légumes

Surfaces récoltées en légumespour la transformation en Bretagne

2003 1997 1999 2001 2002 1998 2000

ha

Pois

Haricots verts

Épinards

Flageolets

Autres légumes(carottes, céleri…)

1000 0

3000

5000

7000

12000

9000

11000

2005 2006 2004

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Surfaces de légumes "secondaires"pour la transformation en Bretagne

20031997 1999 2001 20021998 2000 2005 20062004

Brocolis

Haricots beurre

Jeunes carottes

Grandes carottes

Céleris branche

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400

600

800

1000

1200 ha

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Page 48: Économie agricole bretonne

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n

Chambres d’Agriculture de Bretagne Mars 2007

a mise en application de la nouvel-le PAC et son incidence sur lesmarchés bousculent le paysage

économique agricole et agroalimentaire etrenforcent la recherche de l’optimisationdes moyens de production, de l’amont àl’aval. Dans ce contexte, les démarchesqualité et de qualification des exploitationssont en plein essor.

Nouvelles filières : plus nombreuses et mieuxorganiséesLes habitudes alimentaires sont en pleineévolution. C’est le reflet de mutationssocio-économiques : la consommation demasse laisse progressivement place à uneconsommation polymorphe. En effet, dansune société qui s’individualise, chacunconsomme à sa façon, tant en terme deproduits que de moments de consom-mation.Si certains consommateurs s’intéressenten premier lieu au prix, d’autres accordentplus d’importance aux critères de qualitégustative et de bienfait pour la santé.L’identité locale des produits et les modesde production sont également des critères

de choix d’un certain nombre de consom-mateurs.

Surfant sur cette vague « locale » et« qualité », plusieurs projets de nouvellesfilières ont émergé en 2005 et 2006 dansdes secteurs variés : viande bovine, viandeporcine, produits laitiers, blé meunier,volailles, donnant lieu à la création enBretagne de sept nouvelles structurespour porter ces projets. Cette nouvelleoffre de produits est relayée par la distri-bution traditionnelle, et de plus en plus parla grande distribution.

Aujourd’hui en Bretagne, plus de 2 850producteurs adhèrent à de nouvellesfilières de production alimentaire, le plussouvent associées à des signes de qualité.

En 2005 et 2006, les Chambresd’Agriculture de Bretagne ont renforcéleur accompagnement des agriculteurssur ces nouveaux marchés. Elles ontainsi mis en place un programme régional« Nouveaux marchés - volet filières ali-mentaires », soutenu par le Conseilrégional de Bretagne via un contrat d’ob-jectif sur trois ans. Dans le cadre de ce

programme, un accent particulier a étémis sur la sensibilisation des agriculteursaux opportunités de nouveaux marchés,action préalable et indispensable à la miseen place de nouvelles activités. Ainsi, encollaboration étroite avec les filières dediversification existantes, plusieurs opéra-tions de sensibilisation ont été organisées.

À côté de ces différents événements, lesChambres d’agriculture ont développé etdiffusé un guide « Des marchés porteurspour les agriculteurs », ensemble defiches de repères technico-économiquessur les nouvelles filières de production etsur les activités d’accueil et de ventedirecte.

Parallèlement, les filières interprofession-nelles engagées dans une démarchequalité « produit » se sont regroupéesau sein d’une structure collective : laFédération des filières qualité deBretagne, lieu d’échange et de développe-ment d’actions de promotion et de com-munication.

Le Label Rouge : arrivée de nouveaux Labels Rougesporcs sur paille et sur solajouré

En 2005 et 2006, le nombre de produc-teurs adhérents aux groupements qualitéa globalement continué à croître. Quatrenouveaux Labels Rouges porcs ont étéhomologués en Bretagne et reposent surune nouvelle notice technique « porc surpaille et sol ajouré ».En 2005 et 2006, la production de pouletsfermiers Labels Rouges est restée stableen volume, mais les producteurs ont subiune baisse de leur marge du fait de videssanitaires plus longs liés à la crise de lagrippe aviaire.Les ventes de lapins Labels Rouges« Paille d’Orée » continuent leur pro-

48

L

Les Chambres d'agriculture de Bretagneont organisé une demi-journée d'infor-mation sur les nouvelles filières le jeudi28 novembre 2006 à Carhaix. Cettejournée a regroupé un peu plus de centpersonnes venant d’horizons variés : agri-culteurs, enseignants, étudiants, agentset élus des chambres d’agriculture,représentants des industriels et de lagrande distribution, ainsi que des col-lectivités locales et régionales. Sur cepublic, 50 % venaient du Finistère. Cettejournée a été l'occasion, grâce à denombreux témoignages, de découvrirl'organisation économique des filièrestravaillant sur des créneaux différenciés

(signes officiels de qualité, produits depays, produits certifiés…). L’objectif desensibiliser le tissu économique local à ladynamique des nouvelles filières alimen-taires a donc été atteint. Par ailleurs, deséchanges intéressants et positifs sur cesnouvelles filières en Bretagne ont permisà un certain nombre de découvrir denouvelles démarches qui pourraients’inscrire à l’avenir dans leur stratégie.Des contacts ont été pris avec deuxenseignes de la distribution : Carrefour etGéant Casino, disposant chacune d’uneplate-forme régionale, permettant d’en-visager des partenariats pour l’avenir.

Nouvelles Filières : un événement pour sensibiliser

Démarches qualité et dequalification des exploitations :en plein essor

Page 49: Économie agricole bretonne

49

Démarches qualité et qualification

En 2005, la production de cidre a pro-gressé de plus de 20 % (+900 hl). Àl’inverse, la production de Pommeau deBretagne est en diminution : 1 198 hlcontre 1 271 hl en 2004 alors que lenombre de producteurs reste stable. Lelitrage produit par producteur continuedonc de baisser : 63,5 hl en 2004 contre59,9 hl en 2005.

Après plusieurs années de baisse, lenombre de producteurs de Coco dePaimpol reste stable en 2005. Le volumede production est en hausse (+13,2 %)comme l’année précédente.

La production d’eau de vie de Bretagne aprogressé de 27 % en 2005 (+111 hl).Cette forte hausse est liée à l’augmenta-tion du nombre de producteurs qui passede 20 en 2004 à 25 en 2005.

IGP : une protection pourla farine de blé noir deBretagnePar arrêté du 20 décembre 2006, l’asso-ciation Blé noir Tradition Bretagne a obtenuun agrément national transitoire pour la« farine de blé noir de Bretagne », et estdans l’attente de l’agrément IGP définitifpar la Commission européenne. Celasignifie que la mention « Bretagne » ou« Breizh » est interdite dans l’étiquetage etla présentation commerciale de farines quine répondent pas au cahier des chargesde l’indication géographique protégée« Farine de blé noir de Bretagne ».

La loi d’orientation : refonte du dispositif des signes de qualitéL'année 2007 va être marquée par deprofondes évolutions dans le domaine del'identification et de la protection de laqualité des produits alimentaires français.En effet, au 1er janvier 2007, le nouveaudispositif français pour la valorisation desproduits alimentaires prévu par la loid'orientation agricole de janvier 2006entrera en application. L’article 63 decette nouvelle loi vise à simplifier et àaméliorer les signes de qualité et leurlisibilité auprès du consommateur. Les

gression (+50 %) et la filière recherchetoujours de nouveaux producteurs.En viande bovine, les animaux labellisésprogressent encore de 18 %, mais lesfilières commencent à rencontrer desdifficultés d’approvisionnement pour faireface à la demande du marché.

AOC : évolution contrastéedes productionsLa Bretagne enregistre une nouvelle AOC :la moule de bouchot de la Baie du Mont-

Saint-Michel. Elle compte donc actuelle-ment quatre AOC : le Cidre de Cornouaille,le Pommeau de Bretagne, le Coco dePaimpol et la Moule de bouchot de la Baiedu Mont-Saint-Michel, ainsi qu’une AOR(Appellation d’Origine Réglementée), l’Eaude vie de Bretagne. Les AOC bretonnesregroupent 607 producteurs en 2005(contre 579 en 2004) mais d’autresdémarches AOC sont toujours en cours :l’agneau pré-salé de la Baie du Mont-Saint-Michel, l’oignon rosé de Roscoff, leCoucou de Rennes.

Produits Dénominations Nombre de Volume deproducteurs production

Porcs fermiersViande bovine

Veaux

VolaillesFermières

Lapins

Ovins

Œufs

Fromageà raclettePâté porcbreton

CidreConservesde sardinesde Bretagne

Saumonfumé tranchéà la main

74 030 porcslabellisés

6200 animauxlabellisés

11 740 animauxlabellisés

7900 000volailles

labellisées130 000 lapins

labellisés1000 agneaux

labellisés130 633 poules

pondeuses

502 tonnes

780 tonnes

682 hl210 tonnes

237 tonnes

80

1 014

179

344

15

15

23

nc

nc

825 bateaux

regroupés en 3organisations

de producteursnc

Porc fermier de TraditionPorc fermier d’ArgoatCharolais Label RougeBœuf blond d’AquitaineBlason prestige - Salers de l’ouestVeau bretanin nourri au lait entierVeau de Cornouailles - VeauTendriade Volailles fermières de JanzéVolailles fermières de Bretagne(avec IGP pour les volailles d’Argoat)

Lapin paille d’Orée

Agneaux de Brocéliande

Œufs fermiers de poules élevéesen plein air (Fermiers d’Argoat),œufs de poule « plein air » saveurLaiterie Unicopa

Argoat le Hir - Binic GastronomieCharcuteries GourmandesElquin - Hénaff - OnnoRoyal GuillevicChancerelle (Connetable)Capitaine Cook

Bretagne Saumon - Moulin de laManche - Narvik - Kritsen

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Les produits bretons Label Rouge en 2005

Production Dénomination Nombre de Volume deProducteurs production

Cidre Cidre de Cornouaille AOC 12 5115 hl

Apéritif à based’eau de vie de cidre Pommeau de Bretagne AOC 20 1198 hl

Eau de vie Eaux-de-vie de cidre de Bretagne AOR 25 521 hl

Haricot blanc Coco de Paimpol AOR 550 9500 t Sour

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Les AOC et AOR bretonnes en 2005

Page 50: Économie agricole bretonne

changements portent sur la quasi-totalitédu dispositif en vigueur actuellement :• changement radical concernant la natu-

re de l'Indication Géographique Protégée(IGP), la Spécialité Traditionnelle Garantie(STG) et les procédures respectivesd'obtention,

• modifications fondamentales pour l'ins-truction des demandes en label rouge etagriculture biologique,

• refonte totale de la Certification deConformité Produit (CCP),

• modifications du statut et des disposi-tions des produits de montagne,

• création de l'Institut National del'Origine et de la Qualité et disparition dela Commission Nationale des Labels etdes Certifications (CNLC),

• évolution des dispositifs et modalités decontrôle, en particulier pour les AOC,

• évolution de tous les groupementsqualité et syndicats de défense vers unnouveau type de structure : les orga-nismes de défense et de gestion.

Ainsi, le nouvel Institut de la qualité et del’origine va regrouper les travaux del’Institut National des Appellationsd’Origine (INAO) pour l’AOC et l’IGP, etceux de la Commission Nationale desLabels et des Certifications (CNLC) pour leLabel Rouge, le Bio et les organismes cer-tificateurs.La principale évolution de cette loiconcerne le mode d’obtention desIndications Géographiques Protégées(IGP). Jusqu’alors, l’obtention d’une IGPn’était possible que s’il y avait eu au préa-lable obtention d’un Label Rouge ou d’uneCertification de Conformité Produit (CCP).Avec cette nouvelle loi, l’accès à l’IGPest direct : les éléments du dossier sontexaminés uniquement par l’Institut de laqualité et de l’origine. Cette mesure vadonc permettre une simplification et uneamélioration des délais d’instruction.

Agriculture biologique :surfaces en hausseLes chiffres 2005 de l’ObservatoireNational de l’Agriculture Biologiquemontrent une progression du mode deproduction biologique par rapport à 2004.Ainsi, fin 2005 en France, on comptait

11 402 exploitations agricoles engagéesdans le mode de production biologique,soit une augmentation de 3 % par rapportà 2004. De plus, 560 838 ha (soit 2 % dela SAU) sont consacrés au mode de pro-duction biologique, représentant une pro-gression de 5 % par rapport à 2004.Toutes les productions animales bio sonten hausse, à l’exception du poulet de chairqui reste stable. Les productions caprineset porcines connaissent les plus fortesprogressions : les cheptels augmententrespectivement de 12 et 11 % par rap-

port à 2004. De même, l’ensemble desproductions végétales connaît une netteaugmentation, allant jusqu’à atteindre+16 % pour les plantes à parfums, aro-matiques et médicinales ou encore +14 %pour les légumes bio.La Bretagne suit la tendance nationale. En2005, elle compte 923 exploitations biosoit une hausse de 1,5 %. Les surfacescontinuent leur croissance : elles aug-mentent de 6,4 % (33 370 ha contre31 371 ha en 2004) et les surfaces enconversion, après avoir chuté de 65 % en

50 Chambres d’Agriculture de Bretagne Mars 2007

Démarches qualité et qualification

31

157

17

52

254

22154

273

708

220

Production Entreprises Nombre de Volume de pro-producteurs duction ou surface

685 truiesreproductrices

3838 mères

139 426 poulets

4468 brebisviande

1973 brebis lait11 719 vaches

laitières

1141 têtes676 952 poules

pondeuses1613 ha

6976 hade céréales

632 ha d’oléo-protéagineux

336 hade vergers

Sour

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RAB

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Bretagne viande bio - Quintin viandes– Lucien Corré – abattoirs – salai-sonniers – bouchers - charcutiersBretagne viande bio - Montfort SA -Quintin Viandes - abattoirs – salai-sonniers - bouchers - charcutiersFermiers d’Argoat - Sarl Le Breton -Cot Cot BioBretagne viande bio – Ovi Ouest –Lucien Corré - Covinab

UCA Lorco – Laiterie Triballat –Ferme de la Borderie – Laiterie deSt Malo – Lactalis – Sté del’Hermitage – Coop laitière dePloudaniel – SARL Les fermiers duTrégor – Laiterie Le Gall – Biolait –Laiterie de Kerguillet – Bio d’ArmorSAS – Lallemand SALaiterie Triballat ABE Agro - Clos St André – CouvoirSt François - Le Gouessant - CECABAPFLBB* - Armorique Maraîchères,Maraîchers bretons - Poder,Meingwein Armor Services - Sica StPol de Léon – Sipefel - Coop duTrieuxAlimentation animale : Edou-Breizh –UFAB – Moulin du Poher – Coop duTrieux – Pinault – GaudicheAlimentation humaine : meuniers –biscuitiers – boulangers - autrestransformationsProducteurs vente directeCidrerie du terroir - La fermière -Les vergers de Châteaubourg

Porcs

Bovinsviande

Volaillesde chairBrebis

Bovinslait

ChèvrePoulespondeusesLégumes

Céréalesoléo-pro-téagineux

Arbori-culture

(1) : Association des producteurs de fruits et légumes biologiques de Bretagne

L’agrobiologie en Bretagne en 2005

Page 51: Économie agricole bretonne

51

2004, repartent à la hausse (2 032 hacontre 1 343 ha en 2004 et 3 842 ha en2003). Ainsi, fin 2005, la Bretagne compte35 402 hectares de terres cultivées enmode biologique soit 2 % de la surfaceagricole bretonne, comme à l’échellenationale.

La consommation desproduits bio progresseLe marché des produits alimentairesissus de l’agriculture biologique est enaugmentation moyenne de 9,5 % par andepuis 1999 alors que l’ensemble dumarché alimentaire n’a progressé que de2,6 % par an sur la même période. En2005, ce marché est évalué à 1,6 Md€

selon les chiffres publiés par l’Agence Bio.Les produits bio empruntent essentielle-ment trois circuits de distribution : maga-sins spécialisés, grandes et moyennessurfaces (GMS), et vente directe.La distribution spécialisée et traditionnellegénère un chiffre d’affaires de 661 M€ etreprésente 42,2 % des achats d’alimentsbiologiques. Les magasins spécialisésproposent une large gamme de produits etont une position dominante dans la ventede produits d’épicerie et traiteurs par rap-port aux autres circuits.Les grandes et moyennes surfaces repré-sentent 39,6 % des ventes de produitsalimentaires bio, avec un chiffre d’affairesde 619 M€. La GMS vend principalementdes produits peu transformés comme lelait, les œufs, le café et la viande.La vente directe réalise 285 M€ de chiffred’affaires soit 18,2 % du marché alimen-taire bio. La vente directe, principalementsur les marchés et à la ferme, est spécia-lement développée dans les secteurs desvins et des fruits et légumes.Encore modeste, mais en développement,la Restauration Hors Domicile connaît deplus en plus d’initiatives d’introduction deproduits bio dans les menus, particulière-ment en restauration scolaire.

La consommation de produits biologiquesne cesse d’augmenter depuis 2003. Selonl’Agence Bio, en 2005, presque unFrançais sur deux a consommé au moinsun produit biologique au moins une foispar mois. Seulement 32 % des Français

déclarent ne jamais consommer de pro-duits biologiques contre 38 % en 2004.Les produits biologiques bénéficient d’unebonne image auprès des consommateurs.Ils sont spontanément perçus comme desaliments sains et naturels, sans produitschimiques, bons pour la santé et dequalité. La principale raison du non-achatde produits bio reste un prix trop élevécomme le soulignent 77 % des Français.42 % des consommateurs-acheteursconsidèrent qu’il est normal de payer pluscher pour des produits biologiques mais ladifférence ne devrait pas dépasser 10 %.Or, les produits bio sont en moyenne 20 %plus chers que les autres produits. Lesfruits et légumes sont toujours les caté-gories de produits biologiques les plusconsommées, suivies par les œufs, lesproduits laitiers, le pain et les viandes.Par contre, la consommation de fromagebiologique est en baisse significative parrapport à 2004.

Révision du règlement bioeuropéen : toujours ennégociationLe 21 décembre 2005, la Commissioneuropéenne a rendu publique une propo-sition de modification du règlement com-munautaire qui régit le mode de productionbiologique depuis 1991. Suite à cette publi-cation, les réactions ont été nombreusesdans toute l’Europe. Tout au long del’année 2006, de nombreuses versionsprovisoires du nouveau règlement euro-péen ont été publiées. La dernière mouture« officielle » date du 25 octobre 2006 etémane de la Présidence finlandaise. Or, letexte contient toujours des éléments inac-ceptables pour la filière Bio : système de« flexibilité » mal cadré et peu transparent,suppression des spécifications nationalessupérieures au règlement, restriction de lacommunication pour les marques privées,absence de limitation du nombre de trai-tements vétérinaires allopathiques, exi-gences insuffisantes par rapport auOGM… Le ministère français ne soutientpas non plus ce texte, les ministèresfrançais et allemands ont formé un axefranco-allemand et rédigé un texte dit « decompromis » qui reprend toutes lescorrections demandées par la France et

les demandes de l’Allemagne. Il y a doncde fortes chances pour que les négociationssur le texte continuent sous la présidenceallemande pendant le premier semestre2007.

Accueil à la ferme

Le réseau « Bienvenue à la Ferme » crééen 1988, a permis de structurer les activitésdes agriculteurs en accueil touristique.Les activités proposées par le réseau sontmultiples et touchent plusieurs domaines :l’hébergement (fermes de séjour, campingà la ferme…), la restauration (fermesauberges, goûters à la ferme…) et lesloisirs (accueil d’enfants à la ferme, visitesde la ferme…). Entre 2004 et 2006, denouveaux produits ont fait leur apparitiontels que le casse-croûte à la ferme oul’activité traiteur. Sur la même période, lenombre d’adhérents au réseau national afortement progressé pour atteindre 5 700adhérents en 2006 contre 4 200 en 2004.La Bretagne, avec plus de 300 exploita-tions adhérentes au réseau, est parmi lespremières régions de France pour l’accueilà la ferme.

Démarches qualité et qualification

2e congrès nationalBienvenue à la ferme :un franc succès

Le réseau Bienvenue à la ferme,réseau leader de l’agritourisme enFrance, a tenu son second congrèsnational les 17 et 18 octobre dernier àSaint-Brieuc. Placée sous le signe del’innovation, cette convention a permisà près de 1000 participants venus desquatre coins de la France, y comprisdes Dom-Tom, d’échanger sur leurspratiques et d’écouter des intervenantsde qualité, dans une ambiance stu-dieuse et conviviale. Plus de 1200 per-sonnes ont suivi le congrès en directsur Internet.Quatre mots clés sont à retenir pourl’avenir : renforcer encore la notoriétéde la marque, prendre le train del’Internet, diversifier et adapter lesoffres, améliorer les modalités desuivi de la qualité des prestations, etune condition pour réussir : jouer leréseau.

Page 52: Économie agricole bretonne

Globalement toutes les activités proposéessont en progression sur la régionBretagne, à l’exception des fermes deséjours qui ont diminué de moitié entre2004 et 2005, passant de 21 fermes à11. Les gîtes ruraux et les chambresd’hôtes poursuivent leur progression(+3,8 % et +5,1 %) tandis que les gîtesde groupe et les campings à la ferme sestabilisent après une diminution entre2004 et 2005. Pour ce qui est de la res-tauration et des loisirs, on observe uneaugmentation de l’accueil d’enfants à laferme ainsi qu’une augmentation dunombre de fermes équestres (16 en 2005contre 12 en 2004). Les visites de fermesont stables et les produits de ferme sediversifient. En 2005 comme en 2004, 90marchés à la ferme ont été organisés àtravers la Bretagne. Une enquête sur lasatisfaction des usagers de ces marchés aété réalisée par l’Union Bretonne duTourisme Rural en 2004. Cette enquêtemontre que les marchés sont appréciéspour leurs produits de qualité mais égale-ment pour l’ambiance et les animationsqui y sont présentes.

État d’avancementde la certification AgriConfiance® en BretagneLes démarches de progrès et chartesqualité se sont généralisées dans toutesles productions, animales et végétales.Agri Confiance®, initiée par laCoopération agricole, apporte une réponseaux préoccupations majeures de la socié-té dans les domaines de la sécurité desaliments, la traçabilité, la transparence etla maîtrise des impacts environnemen-taux.Cette certification de l'amont agricole quivient dans la prolongation de la normeinternationale ISO 9001, organise etcontractualise la relation entre l'adhérent-producteur agricole et son entreprise decollecte, afin d'apporter aux consomma-teurs les garanties de sécurité, de santé,de satisfaction et de traçabilité qu'ils exi-gent. Elle certifie la qualité et la sécuritédes flux de produits, d'informations ou deservices échangés au sein de l'interfaceadhérents-producteurs/entrepr ises

52 Chambres d’Agriculture de Bretagne Mars 2007

Démarches qualité et qualification

2003 2004 2005HébergementFermes de séjour 13 21 11Gîtes de groupe 15 12 13Camping à la ferme 31 29 31Chambres d’hôtes 2095 2180 2291Gîtes ruraux 3 970 4150 4310

RestaurationFermes auberges 15 15 16Produits de la ferme 127 136 141

LoisirsAccueil d’enfants à la ferme 29 31 33Fermes équestres 13 12 16Fermes pédagogiques 29 25 24Visites de la ferme 24 30 30Marchés à la ferme 9 9 9 (*)

Sour

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rès

UBTR

Tourisme rural : structures d’accueil reconnues par“les Gîtes de France” ou le réseau “Bienvenue à la ferme”

(*) : sont organisés 90 Marchés à la ferme soit 10 marchés dans chacune de ces 9 fermes.

Filière Coopérative Nombre deproducteurs

Sour

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FCA

Les coopératives et les SOPA* certifiées NF V01-005et NF V01-007 fin 2005

(*) : Structures Organisées de Production Agricole ; nd : non disponible

Lait

Légumesd’industrieet frais

Volailles de chair

Lapins

Porcs

Pommes à cidreCéréales

1053nd

328739734107785139683246859748283743181585611225

32915341136ndnd41

Coopagri BretagneCoralisLNA (Laiterie Nouvelle de l’Arguenon)Coopérative de Ploudaniel (Even)UnicopaL’armoricaine LaitièreCoopagri BretagneUnicopaTerres de St-Malo (qualité et environnement)SolarennSICA Saint-Pol-de-LéonUCPT – tomatesUCPT (qualité et environnement) – LégumesCAM 56Saint-Yvi-de-Cornouaille OP LégumesLe SICA du Trieux (Unicopa)Certi’ferme*UKL-ARREETerrena productionCECAB Groupement cunicoleGaelap*Syprolap*PrestorPorcs sud BretagneCofiporcPigalys CoopPorfimadLes celliers associésSica VEGAM (qualité et environnement)

Page 53: Économie agricole bretonne

53

coopératives, et permet ainsi de redonnerpleinement confiance aux clients desentreprises coopératives sur la régularité,la conformité et la sûreté des productionsagricoles, dans le respect de l'environne-ment.Le référentiel est normalisé en normeAFNOR (NF V01-05) depuis juillet 2000.Le renforcement de la prise en comptedes problématiques environnementaless’est traduit par le nouveau référentielmixte Agri Confiance® Qualité-Environnement (Norme NF V01-007 du 15décembre 2004). À ce jour 138 certificatsnorme NF V01-005 - Agri Confiance® ontété délivrés (dont 10 selon le référentielQualité - Environnement) et concernentplus de 31 400 producteurs. En Bretagne,plus de 25 coopératives sont engagéesdans cette démarche.

Certification de conformitéproduits : la Bretagne trèsconcernéeDans la loi d’orientation adoptée en janvier2006, la certification de conformitéproduits fait l’objet d’une modificationsignificative mais reste un dispositif decertification officiel. La Bretagne est parti-culièrement concernée par l’évolution dece système de certification qui représenteune part importante de ses productionsagricoles (45 % en porc, 60 % en veau).

Agriculture raisonnée

L’agriculture raisonnée, démarche natio-nale volontaire de l’agriculteur, vise unegestion globale de l’exploitation en inté-grant la traçabilité des pratiques, le respectde l’environnement, le bien-être des ani-maux et l’amélioration de la maîtrise desrisques sanitaires, des conditions de travailet de sécurité des personnes ainsi que lescritères de conditionnalité PAC. La qualifi-cation est attribuée pour une durée decinq ans sur décision d’un organisme cer-tificateur agréé et accrédité après un auditsur place de l’exploitation.

En septembre 2006, on comptabilisait1768 exploitations qualifiées en France,dont 26 en Bretagne (contre 10 en 2005).

Plus de la moitié des exploitations quali-fiées en France est spécialisée en grandescultures. Les agriculteurs qualifiant leurexploitation au titre de l’agriculture raison-née peuvent désormais bénéficier d’uneaide forfaitaire de 1000 euros. Le dispositifà caractère rétroactif concernera les 3 000premières exploitations qualifiées.

Démarches qualité et qualification

Sour

ce:G

roup

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Production Dénominations Nombre de Volume deProducteurs production

Anciens et nouveaux produits en 2005

Foie gras

Bœuf

Volailles

Pomme à cidre

Farine blé noir

Lin

Champignon

Lait de chèvre

Lait de brebis

Agneaux

Légumes

240000 canards gavés

124 animaux

85000 volailles

42036 t vergersbasse-tige76808 t vergers haute-tige

700 tonnes

3500 ha

930 tonnes

13459 chèvres

365 hl*

745 agneaux560 agneaux720 agneaux657 agneaux

49 tonnes3000 tonnes15 tonnes

Foie gras 35

Viande du Pays de Redonet Vilaine (Charolaises,Limousines, Blondes)

Coucou de RennesOie fermière de la valléedu Couesnon

Vergers spécialisés

Blé noir Tradition Bretagne

Lin Tradition Ouest

Shii Také pleurote-Lantin

Agneaux des HerbuesAgneaux de la BaieAgneaux de Belle-IleAgneaux bio

Ail de CherrueixMelon Petit gris de RennesOignon rosé de Roscoff

* données 2004

Production Nombre de producteurs Volume de production

Porcs 2877 6482 062 porcs

Bœufs 1323 7635 têtes

Veaux 491 293 900 veaux abattus

Volailles de chair > 400 76 705 tonnes

Ovins 65 5653 agneaux

Lapins 59 1309 998 lapins

Tomates 72* 5400 tonnes*

Cidre nd 240 909 hl

Farine panifiable 40 770 t

Source : Observatoire Économique des Démarches Qualité des Chambres d’Agriculture de Bretagne et CEPRAL

Les produits en certification de conformité en 2005 - estimations

(*) données 2004 - nd : non disponible

19 éleveurs17 gaveurs

42 éleveurs

38

466 producteursbasse-tige

> 2 000 produc-teurs haute-tige

330

285

25

51 élevages

6 élevages*

5565

5100

3

Page 54: Économie agricole bretonne

Envi

ron

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Chambres d’Agriculture de Bretagne Mars 2007

e plus en plus, les exploitationsagricoles évoluent dans un envi-ronnement politique et réglemen-

taire complexe et multidimensionnel(Union Européenne, État, Région, territoi-re…). De nombreuses discussions sonten cours autour de l’eau et des milieuxaquatiques qui vont renforcer encore plusl’exigence environnementale, entre autrepar le biais des territoires.

La PAC et la conditionnalité

La conditionnalité des aides PAC s’ap-plique aux exploitations depuis 2004. Elleimpose un certain nombre de pratiques enfaveur de l’environnement.De nouvelles exigences sont prises encompte en 2006 : bonne utilisation desproduits phytosanitaires, sécurité sanitairedes aliments, santé animale. Dans lecadre des BCAE, concernant la mesure« mise en place d’un couvert environne-mental », certaines modifications ont étéapportées. Ainsi, la prise en compte de laliste départementale des cours d’eauquand elle existe est possible (cas duMorbihan).Il faut aussi souligner que les terres nonmises en production mais utilisées pouractiver les DPU doivent être maintenuesdans un « bon état agricole et environne-mental ». Enfin, pour 2006, la gestion desprairies permanentes ne fait l’objet ni dedéclaration ni de demande d’autorisation.

La grille d’anomalies de l’utilisation desproduits phytosanitaires a été définie etconcerne en 2006 : le respect des exi-gences des autorisations de mise sur lemarché (AMM) des produits en termed’usage, de délai avant récolte mais aussid’autres exigences figurant explicitementsur l’étiquette (dose) ; elle concerne égale-ment le respect des textes réglementairesfixant des prescriptions d’emploi particu-lières.

Enfin, certaines anomalies, notammentparce qu’elles correspondent à des exi-gences entrant en vigueur au 1er janvier2006, ne sont pas prises en compte dansle calcul du taux de réduction. Toutefois,les exploitants recevront une lettre derappel à la réglementation (« RAR » dansles grilles) qui leur sera adressée directe-ment par l’organisme ayant réalisé lecontrôle.

Un encadrement et unecoordination des contrôlesPour faciliter la réalisation des contrôles etéviter les conflits avec les contrôleurs, leministère de l’Agriculture a édité un« Guide des contrôles PAC ». Ce guideprécise les conditions de préparation, dedéroulement du contrôle, ainsi que lespossibilités d’action des agriculteurs.C’est la Direction Départementale del’Agriculture et de la Forêt qui est chargée,sous l’autorité du Préfet, de la coordina-tion de l’ensemble des contrôles liés à laPAC. La coordination consiste à : • veiller à limiter le nombre de visites par

des contrôleurs différents sur unemême exploitation,

• favoriser la bonne répartition dans letemps des différents contrôles effectuéssur une même exploitation au titre de laPAC,

• tenir compte des programmes decontrôles relatifs aux réglementationsvisées par la conditionnalité (police del’eau, Installations Classées…),

• regrouper les informations sur la sélectiondes exploitations au titre des différentscontrôles,

• veiller à ce qu’une même exploitationne soit pas concernée, sauf raison par-ticulière, une même année par lecontrôle de plus d’un des domaines dela conditionnalité.

La conditionnalitéen Bretagne

La Bretagne est donc fortement concer-née par les thématiques abordées dans lechapitre conditionnalité, à commencer parl’environnement et particulièrement ladirective nitrates, qui classe la totalité dela région en zone vulnérable. 104 cantonssur 201 sont en ZES et concernés par desprogrammes de résorption d’azote, pro-grammes qui portent leurs fruits puisque65,5 % de l’azote total est résorbé fin2006. On peut souligner que les effets duprogramme de résorption ont un impacttrès variable sur le revenu des éleveurs,suivant les méthodes choisies. Ainsi, onpeut retenir les estimations suivantes :coût d’épandage de l’ordre de 1,5 €/m3

de lisier, coût du traitement biologiqueentre 15 et 20 €/m3 soit environ 10 foisplus.

Environnement et territoire :une année charnière

54

D

Procédure simplifiée

Avant mars 2005, pour bénéficier desaides à l’investissement, les exploi-tants devaient déposer un dossiercomplet qui comportait obligatoire-ment une étude préalable (DEXEL), unprojet de travaux et un projet agrono-mique.Le principe de la procédure simplifiéea visé à permettre d’octroyer des sub-ventions pour certains investissementssans passer par le DEXEL mais aprèsune simple pré-étude. Ces nouvellesmesures concernent deux types d’éle-vages :- Les élevages pour lesquels les tra-vaux de mise aux normes ne concer-nent pas le stockage des effluents,- Les élevages qui stockent un seultype d’effluents et dont la marge desécurité est supérieure à 30 % par rap-port au seuil maximum de 170 kg/had’azote d’origine animal par hectare etpar an.

Page 55: Économie agricole bretonne

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Environnement et territoire

amélioration des conditions d’accès à l’eau,transparence du fonctionnement du servicepublic de l’eau et de l’assainissement etorganisation de la pêche en eaux douces.

Concernant le secteur agricole, la loi abordeles points suivants : travaux et aménage-ments hydrauliques (affichage en faveurde la création de ressources), instaurationdu fonds de garantie des boues, réorga-nisation des Agences de l’Eau, lutte contreles pollutions diffuses et redevance éle-vage…Par ailleurs, elle renforce la gestion localeet concertée des ressources en eau. Elleassouplit les règles de composition et defonctionnement des commissions localesde l’eau (CLE) chargées d’élaborer lesschémas d’aménagement et de gestiondes eaux (SAGE) et de suivre leur mise enœuvre. Elle renforce également la portéejuridique de ces schémas, les rendantainsi plus opérationnels.

Le texte confirme le transfert de la taxegénérale sur les activités polluantes(TGAP) « phytosanitaire » aux Agences del'Eau (40 M€ au niveau national). Il prévoitle maintien de la redevance élevage autourde 6 M€ au niveau national et 2,3 M€ auniveau Bretagne.

La Directive Cadre surl’Eau : élaboration du programme de mesuresAdoptée le 23 octobre 2000 par l’Unioneuropéenne et transposée en droit fran-çais le 21 avril 2004, la Directive Cadresur l’Eau (DCE) fixe un objectif clair : le bonétat des eaux souterraines, superficielleset côtières en Europe en 2015. Cettedirective impose des objectifs, des calen-

Enfin, la Bretagne, région de productionsanimales (70 % du chiffre d’affaires), estégalement au fait des exigences relativesà l’identification animale, santé desanimaux et bien être animal (paquethygiène).

PMPOA :fin du programme d’aidesLe Plan de Maîtrise des Pollutionsd’Origine Agricole (PMPOA), dispositifnational, permet d’aider financièrementles agriculteurs à réaliser les investisse-ments nécessaires à la mise en œuvre des« bonnes pratiques agricoles » en vue dela protection de l’environnement et de lareconquête de la qualité de l’eau : disso-cier les eaux de pluie des effluents, collec-ter les déjections animales et les eauxusées, stocker ces effluents pendant lapériode de lessivage, respecter les sur-faces non épandables aux bords des coursd’eau et des maisons et respecter leséquilibres de fertilisation azotée desplantes.

Bien que la mise aux normes des exploita-tions soit obligatoire, la contractualisationau PMPOA reste une démarche volontaire.Pour bénéficier des aides, les exploitantsconcernés par le PMPOA2 devaient dépo-ser une déclaration d’intention d’engage-ment (DIE) avant le 31 décembre 2002 ;18596 exploitants en ont fait la demandeen Bretagne. Puis la demande d’aidedevait être déposée avant le 31 décembre2005. Compte tenu du faible nombre dedossiers effectivement déposés, la date dedépôt initiale a été reportée au 31décembre 2006.

La mise aux normesen Bretagne

Fin décembre 2006, 10 338 dossiers(Dexel et pré-études) ont été déposés soit55,5 % des DIE éligibles et 97 % de l’es-timation des dossiers attendus. Le nombrede dossiers engagés reste en dessous desattentes.

La simplification du dispositif en mars2005 a favorisé l’accélération du dépôtdes dossiers. Ainsi, 2174 pré-études ontété déposées. Elles représentent 21 % dutotal de dossiers déposés dans la région.

Par ailleurs, 463 exploitants âgés de plusde 55 ans ont souhaité ne pas poursuivrela procédure PMPOA 2 au-delà de la DIE.Ils s’engagent donc à cesser leur activitéd’élevage dans les 3 ans, soit par trans-mission à un tiers soit par cessation, etcontinuent à bénéficier jusqu’à l’arrêtd’activité de la non-application de laconditionnalité de la PAC pour le voletmise aux normes.Cependant, près de 8 000 exploitantsbretons n’ont pas déposé de dossier detravaux. Exerçant dans de petites structurespour la plupart, avec peu de moyens finan-ciers, ils risquent de rester en dehors detout programme d’aide en faveur de laprotection de la ressource en eau.

La Loi sur l’Eau : la find’une longue attenteLe texte de la loi sur l'eau est paru auJournal Officiel du 31 décembre 2006,après son adoption par le Parlement le 20décembre 2006 et 10 ans de travaux. Lesprincipales orientations sont : respect desobjectifs de la Directive Cadre sur l’Eau,

Département Nbre de DIE Dossiers Nombre Dossiers Dossiers Dossiers Dossierséligibles sans dossiers financés travaux travaux soldés

travaux déposés (arrêtés de terminés non réceptionnéssubvention) réceptionnés

Côtes-d’Armor 5303 43 2140 1359 52 262 695Finistère 3906 29 2357 1354 30 110 541Ille-et-Vilaine 5 717 293 3488 2687 26 400 973Morbihan 3671 75 2353 1595 59 338 828Bretagne 18596 440 10338 6995 167 1110 3037

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Avancement du PMPOA II (au 1er décembre 2006)

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driers et des méthodes de travail com-muns pour les États membres.

L’état des lieux réalisé en 2004, et corrigéen 2005, a permis d’identifier les massesd’eau susceptibles de ne pas atteindre lebon état en 2015. Les résultats montrentque 30 % des masses d’eau en Bretagnerespecteront le bon état écologique, tandisque 70 % des masses d’eau devront fairel’objet de programmes complémentairesambitieux pour atteindre les objectifs oujustifier de délais supplémentaires(décembre 2021 ou décembre 2027).Un programme de mesures est donc encours d’élaboration au niveau du bassinLoire-Bretagne pour permettre derépondre aux objectifs de bon état. Ilconcerne principalement le secteur agrico-le pour de nombreuses thématiquesdontles nitrates et les phytosanitaires principa-lement. La problématique phosphore estassociée à l’ensemble des usages agri-coles et non agricoles. Les autres critères(morphologie, macro-polluants…) sonttraités de manière plus ponctuelle.

L’élaboration du programme de mesuresdoit inclure une évaluation chiffrée du coûtglobal des interventions. Celui-ci est esti-mé à 2 348 M€ en investissements et188 M€ en fonctionnement.

Installations Classées pour la protection de l’environnement :Deux arrêtés parus en décembre 2006 éten-dent à l'ensemble des piscicultures la dis-tance de 500 m à respecter pour l’implanta-

tion de bâtiments et d‘épandages pour unélevage (bovins, porcins, volailles) relevantde la réglementation Installations Classées.

La définition de pisciculture a été précisée.La définition de l’article L 431-6 du codede l’environnement désigne les exploita-tions d'élevage de poissons destinés à laconsommation ou au repeuplement, ou àdes fins scientifiques, ou expérimentales,ou de valorisation touristique.Toutefois, il est à souligner que ne sontconsidérés comme piscicultures que lesétangs qui ont fait l’objet d’une demandede statut de pisciculture.Au niveau des agriculteurs, plusieursrisques sont identifiés : augmentation descontraintes d’épandage et d’implantationde bâtiments dans les régions riches enétangs et plans d’eau ; complexificationdes plans d’épandages et réduction dessurfaces disponibles ; augmentation dunombre de dossiers d’épandage à réviser ;apparition de conflits avec les proprié-taires d’étangs.

Produits phytosanitaires :de nombreuses évolutionsLa problématique phytosanitaire est unepriorité de l’État fortement affichée en2006 et qui se traduit par un renforcementdes différents programmes, incitatifs etréglementaires.

Un plan interministériel a été mis enplace conjointement par le ministre del’Agriculture et le ministre del’Environnement avec les ministres char-gés de la consommation et de la santé. Ilvise à réduire les risques que l’utilisation

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Acteurs Nature %

Collectivités et industriels

Particuliers

Agriculteurs

STEP/Eaux Résiduaires Urbaines,Boues, etc.

Assainissement non Collectif

Nitrates excédentairesMise aux normes des bâtimentsPhytosanitairesBassins versants

31,5 %

20 %

26,8155,50,9

48,5 %

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Chambres d’Agriculture de Bretagne Mars 2007

Environnement et territoire

Programme de mesures DCE :répartition des coûts entre les différents acteurs

Le taux de la redevance est fixé parl’Agence de l’eau, en fonction de lateneur des eaux du bassin en produitsphytosanitaires, dans la limite :• de 1,2 € par kilogramme pour les sub-

stances dangereuses pour l’environne-ment et de 0,5 € par kilogramme pourcelles relevant de la famille chimiqueminérale ;

• de 3 € par kilogramme pour les sub-stances toxiques, très toxiques, cancé-rogènes, mutagènes ou tératogènes.

Afin de développer des pratiques per-mettant de réduire la pollution de l’eaupar les produits phytosanitaires, l’Agencede l’eau peut verser une prime à l’utilisa-teur final dans la limite de 30 % de laredevance acquittée.Cette limite est portée à 50 % si la majo-rité des agriculteurs d’un bassin versantont contractualisé avec l’agence de l’eauune mesure agro-environnementale dansdes conditions définies par arrêté duministre chargé de l’Environnement.

Loi sur l’eau : redevance Pollutions diffuses

Le mode de calcul de la redevance éleva-ge est fondamentalement simplifié etpasse d’une taxe tenant compte despratiques réelles des éleveurs à uneredevance forfaitaire basée sur lenombre d’unité de gros bovins (UGB)détenus. Un seuil de perception de 90UGB (150 UGB en zone défavorisée) et de1,4 UGB/ha de SAU est retenu. Pour lesélevages de monogastriques, la conver-

sion des effectifs animaux en unités degros bétail s’effectue en tenant comptedes bonnes pratiques d’alimentationréduisant les rejets de composés azotés.La redevance est perçue à partir de laquarante et unième unité de gros bétaildétenue. Son montant est multiplié partrois pour les élevages verbalisés au titredes réglementations relatives à la protec-tion de la qualité des eaux.

Loi sur l’eau : redevance Élevage

Page 57: Économie agricole bretonne

57

des pesticides (phytosanitaires et biocides)peut générer sur la santé, notammentcelle des utilisateurs, sur l’environnementet la biodiversité. Ce plan s’inscrit dans lecadre du plan national « santé environne-ment » de 2004 ainsi que dans le volet« agriculture » de la stratégie françaisepour la biodiversité de novembre 2005.Il prévoit la réduction de 50 % des quanti-tés vendues de substances actives lesplus dangereuses.

Le Plan VégétalEnvironnementLe Plan Végétal Environnement (PVE) estun nouveau dispositif dont l’objectif estd'apporter une aide financière à la réali-sation d'investissements spécifiques per-mettant aux exploitants agricoles de mieuxrépondre aux exigences environnementales,dans un souci de viabilité et de pérennitédes exploitations.Quatre enjeux sont déclinés au niveaunational : la réduction des pollutions parles produits phytosanitaires, la réductiondes pollutions par les fertilisants, la réduc-tion de la pression des prélèvements de laressource en eau, la lutte contre lesphénomènes érosifs.Les interventions se font dans le cadrede la DCE, du Plan Interministériel deréduction des risques et de la DirectiveNitrates.

Quelle déclinaisonen Bretagne ?Pour la Bretagne, les priorités retenuesrépondent à l’enjeu principal de la lutte

contre les pollutions par les produits phy-tosanitaires. Un zonage spécifique d’in-tervention prioritaire a été défini. Uneenveloppe régionale d’environ 630000 €

a été débloquée en 2006. Elle passera àprès de 900000 € en 2007.

Le montant de l’aide est plafonné à 40 %du montant des investissements éligibles.Le montant des investissements éligiblesest fixé au minimum à 4000 € et au maxi-mum à 30000 €. On estime à moins de400 le nombre de dossiers éligibles sur larégion.

L’arrêté « Pratiques »du 12 septembre 2006Très attendu, l’arrêté relatif à la mise surle marché et à l’utilisation des produitsphytopharmaceutiques a été signé le 12septembre 2006 (publié au JO le 21 sep-

tembre 2006). Il couvre un champ pluslarge que l’arrêté du 25 février 1975 ets’articule en trois axes principaux : lesconditions d’utilisation, les zones nontraitées (ZNT) et la gestion des effluentsphytopharmaceutiques, et rappelle l’obliga-tion de résultats des pratiques d’épandagephytosanitaire sur culture.Concernant les ZNT, la question qui sepose en Bretagne concerne l’entretien deces zones où les produits phytosanitairessont interdits. Jusqu’en 2006, les arrêtés« jachère » bretons avaient admis la pos-sibilité de traitement en localisé de ceszones particulières. Mais la reconductionde cette possibilité pour 2007 n’est pasacquise.

On peut noter en conclusion que l’environ-nement a un poids économique de plus enplus important au niveau des exploita-tions : investissements au niveau des bâti-ments d’élevage, investissements auniveau de la gestion des phytosanitaires(stockage, remplissage, effluents à trai-ter…) etc. La conditionnalité PAC, avecses 19 directives et règlements, risqueaussi d’avoir un impact non négligeable. Àpartir de 2007, avec la disparition desseuils de tolérance, la fin des franchises,toute erreur se verra sanctionnée. Ainsi,90 % des exploitations contrôlées ont uneforte probabilité de voir le montant deleurs primes PAC amputées de 1 %.

• Agir sur les produits en améliorantleurs conditions de mise sur le mar-ché : évaluation, gestion renforcéedes risques, traçabilité des ventes.

• Agir sur les pratiques et minimiser lerecours aux pesticides : encourage-ment des pratiques et systèmes deproduction qui emploient moins depesticides ; obligation de zone de nontraitement ; contrôle périodique obliga-toire des pulvérisateurs ; récupérationdes stocks d’arsénite de soude (produithautement toxique maintenant interdit).

• Développer la formation des profes-sionnels et renforcer l’information etla protection des utilisateurs.

• Améliorer la connaissance et latransparence en matière d’impactsanitaire et environnemental : valori-sation des données de l’observatoiredes résidus de pesticides(http://www.observatoire-pesticides.gouv.fr).

• Évaluer les progrès accomplis.

Les cinq axes du Plan Interministériel de réductiondes risques de pesticides

Environnement et territoire

Enjeu Zonage retenu Niveau de priorité

Lutte contre les pollutionspar les produitsphytosanitaires

Exploitations légumières localisées dans lazone à risque phytosanitaire fort et dans lazone ayant une forte concentration d’exploi-tations légumières ou arboricoles

Exploitations situées soit :dans la zone à risque phytosanitaire fort,spécialisées légumes dans les zones à forteconcentration légumes

Autres situations étudiées au cas par casdans chaque département.

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PVE : enjeu et zonage d’intervention en 2006 retenus en Bretagne

Page 58: Économie agricole bretonne

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Chambres d’Agriculture de Bretagne Mars 2007

a demande mondiale énergétiquene cesse de progresser dans leMonde (+60 % d’ici 2030) Ce sec-

teur d’activité de l’énergie revêt desenjeux majeurs pour l’avenir de nos socié-tés, tant en terme économique, environne-mental qu’en terme stratégique. Rienqu’en Europe, la Commission européenneestime dans son dernier livre vert surl’énergie de mars 2006 que 1000 Mdsd’euros seront nécessaire au cours des 20prochaines années pour répondre à lademande énergétique. Par ailleurs, siaucune mesure n’est prise, l’augmenta-tion de la température moyenne à l’échel-le mondiale pourrait être de 1,4 à 5,8 °Cd’ici la fin du siècle, comme indiqué par leGroupe Intergouvernemental sur l’évolu-tion du climat (GIEC).

De réels engagements

Compte tenu des engagements pris dansle cadre du protocole de Kyoto et de lanécessité de lutter contre le changementclimatique, l’Union européenne souhaitemettre en place une politique énergétiqueéquilibrée entre la protection de l’environ-nement, l’amélioration de la compétitivitéet la sécurisation de l’approvisionnement.Six domaines prioritaires d’actions ont étédéfinis dans le livre vert sur l’énergie éditéau début de l’année 2006. Dans le cadre

de cette approche intégrée contre le chan-gement climatique, l’efficacité énergétique(et donc la réduction de la consommation)et l’accroissement des sources d’énergierenouvelables apparaissent comme despriorités.Si cette stratégie européenne se préciseannée après année, c’est dès les années1990 que l’Union européenne s’est lancéedans le domaine des énergies renouve-lables. Dès 1996, un vaste débat a étélancé par le biais du livre vert de laCommission, qui a fixé pour 2010 l’objec-tif ambitieux de doubler la contribution desénergies renouvelables à la consomma-tion énergétique brute (soit 12 % en2010). Plusieurs textes législatifs sontvenus appuyer cette ambition, fixant pour2010 à 21 % dans l’UE à 25 la part del’électricité produite à partir de sourcesd’énergies renouvelables (contre 14 % en2000) et à 5,75 % la part des biocarbu-rants dans le gazole et l’essence pour letransport (contre 0,6 % en 2002).

Réduction de la consommationLa France a pris la mesure des nouveauxenjeux énergétiques par le biais en parti-culier du plan climat de janvier 2000 et dela loi sur l’énergie adoptée le 13 juillet2005. Il est d’abord affiché la volonté de

réduire de 2 % par an à l’horizon 2015 laconsommation d’énergie.La France a consommé, en 2005, 161millions de tonnes équivalent pétrole (tep),soit + 20 % par rapport à 1973 (+0,6 %par an), sous l’impulsion du secteur destransports. L’agriculture française neconsomme que 2,9 millions de tep dont2,2 millions de tep de produits pétroliers etcontrairement aux autres secteurs, cetteconsommation a plutôt tendance à déclinerdepuis plusieurs années.La Bretagne consomme, d’après l’étudede programmation énergétique régionalede 2003, environ 6700 ktep dont 2670pour la production de chaleur et 2500pour le carburant, le reste concernant laconsommation électrique.Le secteur le plus grand consommateurd’énergie en Bretagne est, comme àl’échelle française, le résidentiel suivi deprès par le secteur du transport.L’agriculture ne consommerait que 461 ktep,

Bioénergies, à l’aubed’une nouvelle ère agricole

58

L Incidence du protocolede Kyoto

Le protocole de Kyoto de 1997 vise àréduire les émissions des gaz à effetde serre des pays industrialisés de5,2 % d’ici 2012 par rapport à 1990.L’Union européenne à 15 s’est enga-gée à réduire ses émissions de 8 %.Compte tenu des spécificités des paysmembres, la France devra les rameneren 2010 au niveau de 1990 tandis quel’Allemagne devra les réduire de 21 %.Les prévisions faisaient état d’émis-sions en France qui excéderaient de10 % l’objectif de Kyoto en 2010. Leplan Climat français 2004 regroupeainsi des mesures permettant d’éco-nomiser 54 millions de tonnes d’équi-valent CO2 par an, sachant que l’agri-culture était responsable en 2002 de20 % environ des émissions, que sesémissions ont diminué de 6,4 % entre1990 et 2002 et qu’il est prévu unenouvelle réduction de 6,9 % d’ici 2010.

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NSEE

Le cours du pétrole brut (exprimé en dollar US)

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01-1980 01-1985 01-1990 01-1995 01-2000 01-2005

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énergie

soit 7 % de la consommation énergétiquerégionale et 16 % de la consommationénergétique agricole nationale. Près de60 % de cette consommation concerneles produits pétroliers, les 40 % restant serépartissant essentiellement entre l’élec-tricité et le gaz naturel.

Le chauffage des serres est le premierposte agricole consommateur d’énergie(35 %) suivi de près par le poste culture(33 %), constitué en grande majorité ducarburant pour les tracteurs.

Si cette consommation énergétique par

l’agriculture peut paraître minime par rap-port à d’autres secteurs, les économiesd’énergies n’en sont pas moins vitalespour la pérennité d’au moins certainesactivités agricoles. Une analyse réaliséepar le bureau d’études conjoint de laChambre d’agriculture du Finistère et duCER a montré que, toutes exploitationsconfondues, les dépenses en énergieapprochent les 12400 € par exploitation,soit 4,5 % des charges contre 3,5 % seu-lement en 1999. C’est dans les exploita-tions maraîchères que le coût de l’énergieest le plus handicapant puisque près de19 % des charges de l’exploitation sont

Millions tep 1973 1979 1985 1990 1995 2000 2002 2003 2004 2005Agriculture 3,03 3,18 2,95 3,09 3,01 3,00 3,03 2,88 3,00 2,92Ts secteurs 133,6 139,0 128,4 142,6 148,3 158,8 162,6 159,6 161,0 160,6

Source: Observatoire de lʼénergie

Répartition des consommations énergétiquesdans l’agriculture bretonne

00

serres

Fioul

Électricité

Gaz naturel

Propane

Fioul lourd

Bois

cultures porcs volailles bovins lait bovins viande

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100

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2500ktep

160 157,5

Total élevage : 142

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2003

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2003

Répartition des consommations énergétiquesbretonnes par secteur d’activité et par énergie (en ktep)

00

résidentiel

2423

2241

461

792825

Produits pétroliers

Électricité

Gaz naturel

Bois

Charbon

Chaleur

transport industriel tertiaire agriculture

500

1000

1500

2000

2500ktep

liées à l’énergie, dépassant les 105 euros.Dans les exploitations animales, l’énergiereprésente de 3 à 7 % des chargestotales.

Mieux connaître pourmieux maîtriserDe nombreuses actions sont à l’étude afinde faciliter les économies d’énergie enagriculture. Toutefois, avant de définir cespistes, les exploitants agricoles devrontconnaître au mieux leurs postes dedépenses en énergie par le biais d’un dia-gnostic global de leur exploitation. Un teldiagnostic est l’axe probablement priori-taire à instaurer.Une fois ce diagnostic réalisé, plusieursactions peuvent apparaître prioritaires :• La réduction de la consommation d’es-

sence par les tracteurs, compte tenu dupoids du pétrole dans la consommationagricole régionale,

• La réduction de la consommationd’énergie pour le chauffage des serres,

• Enfin, la réduction de la consommationdans les bâtiments d’élevage.

Quand agriculture eténergie se rencontrentLe développement des énergies renouve-lables et la valorisation de la biomasse nonalimentaire en remplacement des éner-gies fossiles apparaissent égalementcomme des priorités à l’échelle européen-ne et française.Dans ce contexte et afin de pouvoir satis-faire les objectifs affichés, un plan d’actiondans le domaine de la biomasse a étéédicté fin 2005 à l’échelle européenne.D’après les estimations de la Commission,le potentiel de la biomasse permettraitplus que doubler la consommation de bio-masse d’ici à 2010, en passant de 69 mil-lions de tep en 2003 à environ 185 mil-lions de tep en 2010.La France apparaît le premier producteuret consommateur d’énergie renouvelableavec une production de 16,2 Mtep comp-tabilisés en production primaire, soit 12 %de la production nationale énergétique. Lebois et déchets de bois représentent 58 %de cette production renouvelable, l’hy-draulique 28 %, les déchets urbains

Évolution de la consommation énergétique françaiseen agriculture

Page 60: Économie agricole bretonne

solides 6 % et toutes les autres filières, àsavoir les biocarburants, le biogaz, lespompes à chaleur etc. 8 %. La Bretagnene produit qu’environ 360 ktep, dont plusde 240 ktep par l’agriculture (essentielle-ment le bois pour la production de cha-leur).Trois grands domaines d’activités appa-raissent prioritaires en terme de valorisa-tion de la biomasse dans les années quiviennent : les biocarburants pour le trans-port compte tenu de la dépendanceactuelle vis-à-vis du pétrole, la productiond’électricité offrant des gains importantsen terme de réduction des gaz à effet deserre et la production de chaleur où la bio-masse peut être économiquement trèsintéressante. Comme indiqué dans letableau ci-contre, des objectifs ont étéfixés par l’Union européenne pour chacunde ces domaines d’activités.La Bretagne a le potentiel agricole et agro-industriel pour participer à ce plan euro-péen de valorisation de la biomasse tantpour la production de carburants que dechaleur ou d’électricité.

Les biocarburants

Tous les grands pays du Monde se sontlancés dans les biocarburants. La FAO ad’ailleurs informé le 26 septembre 2006de la mise en place d’un partenariat mon-dial sur les bioénergies visant à favoriserla production, la commercialisation et l’uti-lisation de biocarburants dans le Mondepar le biais des échanges internationaux.

Deux grandes filières sont d’ores et déjàbien implantées : le biodiesel et l’éthanol.Près de 38 millions de tonnes d’éthanolseraient ainsi produits dans le Mondeet 3,6 millions de tonnes d’EstersMéthyliques d’Huiles Végétales (EMHV).

L’Union européenne en produirait respec-tivement 0,7 et 3,2 millions de tonnes.Plusieurs textes législatifs visent à encou-rager cette production. Deux directives de2003, l’une sur la promotion sur l’utilisa-tion des biocarburants et l’autre restructu-rant le cadre communautaire pour la taxa-tion des produits énergétiques définissentdes objectifs chiffrés et des exonérationsou réduction de taxes. L’objectif d’incorpo-rer 5,75 % de biocarburants dans l’Unioneuropéenne à l’horizon 2010 a été avancépar la France à 2008 et il a été planifiéd’incorporer 10 % de biocarburants d’ici2015. En 2005, ce taux d’incorporationétait estimé à 1,4 % dans l’Union euro-péenne à 25 et 1,2 % en France.Ainsi, depuis mai 2005, de nombreuxagréments ont été délivrés aux filièresfrançaises biodiesel et bioéthanol. Si jus-

qu’à maintenant les discussions sur lesbiocarburants portaient essentiellementsur la filière diester compte tenu du déficitfrançais en diesel, la filière bioéthanol estdésormais en marche et se tourne versl’E85 et les véhicules Flex Fuel. Une char-te pour le développement de la filière fran-çaise superéthanol E85 a d’ailleurs étésignée le 13 novembre 2006. Outre ledéveloppement des usines existantes, 21usines nouvelles dont 6 produisant del’éthanol et 15 du biodiesel serontconstruites dans 14 régions, pour uninvestissement estimé à plus de 1,2 Mdd’euros. Des investissements importantssont prévus en Bretagne et à ses portes.

Concernant les huiles végétales pures,seule l’utilisation pure en autoconsomma-tion au sein des exploitations agricoles estactuellement autorisée par la loi d’orienta-tion agricole de 2006. Il a été récemmentdécidé fin 2006 d’autoriser l’expérimenta-tion de l’huile végétale pure (HVP) pourcertains véhicules de flottes de collectivi-tés territoriales (hors transport de passa-gers). Les protocoles expérimentauxdevront permettre de mesurer clairementla compatibilité technique et environne-mentale de l’HVP avec les nouvelles tech-nologies des moteurs diesel. Par ailleurs,la filière met tout en œuvre pour délivrerrapidement les conclusions de l’étude surles Huiles Végétales Pures menée par

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L’énergie est un facteur majeur de pro-duction des cultures sous serre pouvantremettre en cause à terme leur pérennitéen Bretagne. De ce fait, l’ensemble desserristes aidés par l’État mettent progres-sivement en place de nouvelles mesures.Les écrans thermiques, les stockagesd’eau chaude, l’informatique de gestionjusqu’au logiciel de prédiction météorolo-gique se sont rapidement développés.Concernant les combustibles, un certainnombre de serristes bretons ont changéde matières premières et/ou ont dévelop-pé la cogénération.

Sur la base du rapport demandé par leMinistre français de l’agriculture, des dis-positions financières constituant un plan« serres énergie » ont été prises par l’Étatdès 2006 afin de favoriser les investisse-ments en matière d’économie d’énergie.Une étude est par ailleurs menée enBretagne par les Organismes de produc-teurs sous serres chauffées, la ChambreRégionale d’Agriculture et le syndicalis-me, avec l’aide de l’Ademe, de l’état, duConseil Régional et du Conseil Général duFinistère pour le développement de laCogénération.

Économies d’énergie pour le chauffage des serres,des actions en cours

Mtoep 2003 2010 2020 2030Bois directement issus de la forêt 67 43 39-45 39-72Déchets organiques, résidus de l’industrie du bois, de l’agriculture et de l’agroalimentaire 100 100 102Biocarburants agricoles 2 43-46 76-94 102-142TOTAL 69 186-189 215-239 243-316 So

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Mtep 2003 2010 DifférenceElectricité 20 55 + 35Chaleur 48 75 + 27Transport 1 19 + 18TOTAL 69 149 + 80Source: Commission des communautés européennes

Chambres d’Agriculture de Bretagne Mars 2007

énergie

Scénario de valorisation de labiomasse dans l’UE à 25

Potentialités énergétiques de la biomasse dans l’UE

Page 61: Économie agricole bretonne

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l’ONIDOL et la FNCUMA depuis janvier2006, pour en déterminer l’intérêt en tantque biocarburant agricole.Ce nouveau marché des biocarburants estune opportunité pour les exploitants agri-coles qui pourront valoriser, à l’échelle dela Bretagne, un maximum de 60000 hec-tares, selon les premières estimations duCETIOM. C’est également une opportunitépour le secteur des productions animalespuisque plus de 2 millions de tonnes detourteau de colza et près de 1 million detonnes de co-produits du bioéthanoldevraient être disponibles d’ici 2010 àl’échelle française.Si les biocarburants sont une opportunitépour les productions végétales mais aussipour les co-produits animaux dont lesgraisses animales, le développement dece nouveau marché induira nécessaire-ment, dans le contexte actuel de fortedemande alimentaire, une plus grandetension sur le marché mondial desmatières premières pour l’alimentationanimale. La Bretagne, de par sa spéciali-sation sur les productions animales maisaussi de par son déficit tant en protéinesqu’en céréales, est beaucoup plus sensibleque d’autres régions à l’évolution du prixdes matières premières et du transport.

Les déjections animales,des sources d’énergierenouvelableLa Bretagne, de par l’importance de sesproductions animales, est un gisement dematières organiques valorisables dans laproduction d’énergie. En effet, la régionproduisait en 2002 près de 800 000tonnes de fumier de volailles et 11 millionsde m3 de lisier de porcs.Ces déjections peuvent être valoriséesseules, ou en mélanges avec d’autresmatières organiques (boues de stationd’épuration par exemple), pour produirede l’énergie, par combustion ou méthani-sation. Il est ainsi évalué que la combus-tion de 80 000 tonnes de fumier devolailles permet de produire 12 ktep dechaleur. De même, selon des estimationseffectuées par l’ADEME, la mobilisation de10 % du lisier de porc breton fourniraitprès de 20 000 tep par an et 50 %, plusde 80000 tep.

Le couplage de la méthanisation à lacogénération permet de produire simulta-nément de la chaleur et de l’électricité. Laproduction décentralisée d’électricité estune réponse parmi d’autres au déficitélectrique de la Bretagne sachant quel’augmentation récente du prix de rachatde l’électricité fixé en 2006 favorise larentabilité des installations. Cette tech-nique est applicable en particulier pour lechauffage des serres où les besoins sontimportants.La méthanisation tend à se développer enBretagne, tant à la ferme que dans lesIndustries Agroalimentaires. Trois sitesindustriels valorisent d’ores et déjà lesdéchets organiques : un abattoir de porcs

(GAD) et deux usines de produits laitiers(UNICOPA et LACTALIS). Plusieurs projetssont actuellement en cours dans desexploitations agricoles.Le biogaz produit par méthanisation peutégalement être valorisé sous forme decarburant. Seulement quelques sitespilotes existent en France mais aucun enBretagne.

Vers une adaptation despolitiques agricoles auxmarchés des bioénergiesLes bioénergies en sont encore à leur bal-butiement. Toutefois, compte tenu desenjeux, ces marchés devraient profondé-ment évoluer, induisant dès lors de pro-fonds bouleversements des productionsagricoles et des échanges internationauxde matières premières et d’énergie. Cecisera sans nul doute amplifié par la crois-sance d’autres marchés non alimentaires(chimie verte, biomatériaux etc.).Dans ce contexte, une adaptation des poli-tiques agricoles mondiales (soutiens, pro-tections aux frontières), dont la PAC, paraîtinéluctable tant pour encourager ces nou-veaux marchés et satisfaire les objectifsaffichés que pour mieux les maîtriser dansun contexte d’expansion de la demandealimentaire mondiale. De nouveaux instru-ments de régulation des marchés sontprobablement à inventer. La Bretagne sedoit d’anticiper afin de faire reconnaîtreses spécificités.

On distingue les cultures annuelles(céréales, chanvre, lin, etc.) des culturespérennes (miscanthus, les taillis à trèscourte rotation de saule par exempleetc.). Des céréales sont d’ores et déjàvalorisées dans des chaudières. Desessais de culture sont ou ont été parailleurs menés en Bretagne sur cer-taines cultures pérennes nouvelles.Une aide aux cultures énergétiques aété instituée à l’échelle européenne. LaCommission a récemment proposéd’étendre cette aide aux huit nouveauxÉtats membres de l’UE, portant de 1,5 à2 millions d’hectares la surface admis-sible à cette aide. La Commission a éga-

lement proposé d'autoriser les Étatsmembres à octroyer une aide pouvantreprésenter jusqu'à 50 % des dépensesafférentes à l'établissement de culturespluriannuelles sur des superficies ayantfait l'objet d'une demande d'aide auxcultures énergétiques, et ce afin d’at-teindre ces objectifs de productiond’énergie renouvelable.Compte tenu de la spécialisation de laBretagne sur les productions animaleset du fort déficit céréalier de la région, ilsemble actuellement souhaitable dansun premier temps d’encourager le déve-loppement de ces cultures énergétiquespréférentiellement sur les jachères.

Les cultures énergétiques : des biocombustibles

énergie

Schéma régional éolien

Dès 2004, le Conseil Régional deBretagne avait décidé d’élaborer unschéma régional éolien, Un objectif de1 000 MW éolien a été fixé pour laBretagne d’ici 2010 sachant que 100MW étaient installés fin 2005 enBretagne. L’augmentation de la puis-sance installée se fera par le dévelop-pement des éoliennes mais aussi parle progrès technologique.Ce schéma constitue une aide à l’éla-boration des zones de développementéolien. Il sera inscrit dans le plan éner-gie breton en cours de finalisation parle Conseil Régional, et établi en concer-tation avec l’ensemble des acteurs.

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Chambres d’Agriculture de Bretagne Mars 2007

année 2006 devrait être marquéepar un rebond de l’agroalimentaireen France. La Bretagne, première

région agroalimentaire de l’hexagone, nedevrait pas échapper à cette dynamiqueavec un profil très orienté historiquementvers la transformation des viandes maisde mieux en mieux armé pour fabriquer etvendre des produits élaborés. Malgré lesgrosses difficultés enregistrées dans lafilière volaille et par effet de ricochet dansl’alimentation du bétail, les signes tan-gibles d’une bonne dynamique viennentdu regain des projets d’investissementsindustriels, dans la R&D (avec l’appui dupôle de compétitivité Valorial) et lesdépenses plurimédias. Ces investisse-ments viennent en soutien de projetsd’adaptation permanente à une clientèled’abord nationale et une réglementationtoujours plus exigeante : logistique,

traçabilité, nouveaux produits, rationali-sation industrielle… sans développementdes emplois dans le secteur.

La France, premier débou-ché pour les IAA bretonnesLe marché intérieur français demeure lepremier lieu de valorisation des produits

alimentaires fabriqués et commercialiséspar les entreprises agroalimentairesimplantées en Bretagne avec environ87 % de leur chiffre d’affaires. Le porte-feuille clients s’avère relativement diversi-fié même si la grande distribution occupeune place prépondérance dans les débou-chés des entreprises. La dynamiqueagroalimentaire bretonne est donc sousinfluence de l’évolution du paysage com-mercial hexagonal et du comportementdes consommateurs français. À ce titre, lamise en application de la loi « DutreilJacob » régissant les relations commer-ciales ou encore l’autorisation faite à lagrande distribution d’accéder à la publicitéà la TV s’avèrent prépondérantes pour larentabilité des entreprises et l’équilibreentre marques fabricants et marques dedistributeurs - premiers prix.

Si le poids des dépenses alimentairesdans le budget des ménages ne cesse dediminuer depuis de nombreuses années, iln’en reste pas moins vrai que, grâce à unelégère augmentation du pouvoir d’achat(+1,1 % en 2005), les dépenses alimen-taires des Français en valeur absolue pro-gressent régulièrement. Dans le mêmetemps, les ménages consacrent une partde plus en plus importante de leur budgetau logement et aux transports, ces deuxpostes cumulés atteignant 39,6 % deleurs dépenses en 2005. Sur cette mêmepériode, les dépenses alimentaires ontreprésenté selon l’Insee une valeur de

Agroalimentaire :investir et s’adapter

62

L’ Chiffre d’affaires Effectif Investissements Excédent brut (M€) salarié moyen (M€) d’exploitation(M€)

2000 15085 59664 318 4242001 16619 61351 439 6082002 16249 60583 474 5202003 15347 58251 363 5312004 15353 56250 322 5122005 (*) 15500 56000 350 5502006 (*) 16000 55700 380 550 So

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(*) : Estimations Observatoire économique des IAA de Bretagne

Les grandes évolutions des IAA en Bretagne

Produits de culture 166 -14,1 % 271 +20,4 %et élevage, dont :

Produits maraîchers, 30 +0,1 % 129 +26,4 %horticoles ou de pépinière

Produits de l’élevage de volailles 2 -40,4 % 83 -6,3 %

Produits de la pêche et de l’aquaculture 152 +2,3 % 67 +5,1 %

Produits des industries alimentaires, dont : 1093 +4,2 % 2203 +0,8 %

Viandes de boucherie 179 +10,5 % 647 +4,6 %

Viandes de volaille 31 -6,6 % 476 -6,5 %

Lait et produits laitiers 88 -10,0 % 310 +19,7 %

Poissons, produits de la pêche préparés 281 +22,9 % 211 -15,5 %

Aliments pour animaux de compagnie 24 -11,7 % 124 +7,0 %

Préparations à base de viande 23 +40,0 % 97 -6,6 %

Préparations à base de légumes et de fruits 54 -14,6 % 90 +10,2 %

Huiles et tourteaux 226 -3,4 % 36 -36,8 %

Produits alimentaires divers 37 -22,5 % 88 +9,2 %

Total produits agricoles, 1420 +1,5 % 2540 +2,7 %de la mer et agroalimentaires Ch

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Exportations agricoles et agroalimentaires bretonnesen 2005: les viandes de boucherie relaient la volaille

Importations ExportationsM€ Évolution M€ Évolution

05/04 05/04

Page 63: Économie agricole bretonne

63

Agroalimentaire

alimentaires demeurent vitaux dans leséchanges extérieurs de la région. Le niveauglobal des exportations pour l’année 2006devrait se situer dans la lignée de celui de2005. Malgré les difficultés dans le secteurde la volaille qui se sont traduites par uneperte de chiffre d’affaires de 28 % sur les9 premiers mois 2006, la valeur des expor-tations bretonnes de produits agricoles, dela mer et alimentaires a progressé de2,4 % sur cette période.

La progression des ventes de viandes deboucherie s’est confirmée en 2006(+10 % de chiffre d’affaires sur les neufpremiers mois), soutenue par des bonscourants d’échanges vers l’Europe du sudavec des clients traditionnels commel’Italie et la Grèce qui font de plus en plusappel aux produits d’import. Les marchésdes produits laitiers se sont raffermis, por-tés par une forte demande mondiale, etsont venus confirmer la progressionobservée en 2005. Dans ces deux filières,la demande est très majoritairement sou-tenue par les pays de l’Union européenne.À l’inverse, les acteurs de la volaille ont àdéplorer une perte de 98 M€ de chiffred’affaires à l’export sur les neuf premiers

132,8 Mds € (hors boissons alcoolisées :14,1 Mds € et tabac), soit 13,9 % desdépenses totales des ménages. Elles ontlégèrement augmenté en volume de1,3 % comme les années précédentespour des prix qui sont restés très stables(+0,2 %). Pour 2006, l’indice des prix à laconsommation publié par l’Insee révèleune inflation de 2,3 % en évolutionannuelle sur les produits alimentaires,essentiellement due au renchérissementdes prix de certains produits agricoles.

Malgré cette inflation récente, la pressionsur les prix de ventes provoquée par lagrande distribution s’est ressentie dansl’offre des GMS. Le poids des MDD(Marques de Distributeurs) en hyper etsupermarchés ne cesse de progresser. Lechiffre d’affaires des MDD a encore aug-menté de 5,7 % (cumul au 12/11/2006)selon AC Nielsen avec la même marge deprogression pour les MDD standard quepour les MDD premiers prix. La part demarché, en valeur, des MDD standardatteint aujourd’hui 28 % tandis que lesMDD économiques (premiers prix) s’acca-parent 4,5 % de parts de marché. Envolume, les marques de distributeurs

représentent la moitié des ventes. Certainesenseignes souhaitent même atteindre lamoitié de part de marché en volume pourleurs produits à marques distributeurs.Cette nouvelle dynamique observée dansles hyper et supermarchés a contrecarré lehard discount qui régresse malgré la pour-suite des ouvertures de magasins (-2 % dechiffre d’affaires en 2006). 2006 confirmece retournement de tendance au profit desGMS, principalement sous l’effet desproduits alimentaires qui ont redonné del’attractivité aux hypermarchés.

Exportations : stables entre 2005 et 2006Pour les entreprises agroalimentaires à larecherche de nouveaux relais de crois-sance, l’export demeure une source dedéveloppement de l’activité en mêmetemps qu’un moyen de diversification deleurs clientèles. Ces exportations pèsentpour 14 % du chiffre d’affaires total desIAA bretonnes et s’avèrent complémen-taires du marché intérieur.

Avec plus du tiers des exportations régio-nales, les produits agricoles, de la mer et

Chiffre d’affaires et valeur ajoutée : deux clés de lectures de l’agroalimentaire breton

Viandes de boucherie 26%

Biscuiterie 3%

Viandes de volailles 13%

Charcuterie salaison 9%

Industrie du poisson 7%

Industrie des fruitset légumes 6%

Fabrication d'alimentspour animaux 16%

Industrie laitière 16%

Industrie painpâtisserie 2%

Autres 2%

Viandes de boucherie 26%

Biscuiterie 4%

Viandes de volailles 10%

Charcuterie salaison 15%

Industrie du poisson 10%

Industrie des fruitset légumes 8%

Fabrication d'alimentspour animaux 11%

Industrie laitière 9%

Industrie painpâtisserie 4%

Autres 3%

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Le profil de l’agroalimentaire breton a peuévolué ces dernières années. Il reste trèsmarqué par les entreprises d’abattage et detransformation des viandes de boucherie,de volaille et de fabrications de charcuteriesalaison et plats cuisinés traiteurs. En asso-ciant l’industrie de fabrications d’alimentspour animaux de la ferme intimement liéeaux productions animales, les 2/3 du chiffred’affaires agroalimentaire breton sontgénérés dans les viandes. Les entreprisesde fabrication de produits de la mer et debiscuits pâtisseries, largement associéesdans l’imaginaire des consommateurs à laBretagne, pèsent finalement peu dans l’ac-tivité régionale (11 %). En terme de valeurajoutée, la lecture est quelque peu différen-te. Si le secteur des viandes de boucheriegénère le quart de la richesse agroali-mentaire, industrie laitière et fabricantsd’aliments du bétail pèsent pour 17 % de lavaleur ajoutée totale pour 32 % du chiffred’affaires. La charcuterie salaison produitstraiteurs est le 2e secteur agroalimentairecréateur de richesse en Bretagne.

Répartition du chiffre d’affaires par secteur

Répartition de la valeur ajoutée par secteur

Page 64: Économie agricole bretonne

mois 2006, essentiellement liée aux fer-metures de frontières suite à la crise del’influenza aviaire. Cependant, ce phéno-mène conjoncturel vient s’ajouter à desdifficultés structurelles (-34 M€ en 2005).En dépassant la barre symbolique des2,5 Mds € de chiffre d’affaires en 2005,les produits agro-alimentaires demeurentle premier poste d’exportation pour laBretagne, loin devant les produits de l’in-dustrie automobile en chute de 30 % oules équipements professionnels (élec-trique, électronique, mécanique) en replide 7 %. Avec une facture des importationsde produits agricoles, des produits de lamer et alimentaires de 1,4 Md €, le secteuroffre un solde commercial largementpositif de 1,1 Md €. Les huiles et tourteauxentrant dans la composition des alimentscomposés pour animaux et les produits dela pêche et de l’aquaculture alimentant lesusines de transformation pèsent près de lamoitié de la facture des importations.

Perte d’emplois dansl’agroalimentaire

Depuis quatre ans, le solde entre les créa-tions et les suppressions d’emplois dansl’industrie agroalimentaire en Bretagneest négatif. Au-delà des pertes d’emploisdirectement liées à une baisse sensibled’activité (industrie de la volaille, alimenta-tion animale), les raisons se trouvent aussidans les plans de rationalisation des outilsindustriels et des process. Beaucoup d’en-treprises procèdent à l’automatisation deslignes de production et de préparation decommandes, lesquelles tendent à générerdes suppressions d’emplois. Les projetsd’augmentation de capacités de produc-tion ne sont plus systématiquement créa-teurs d’emplois nouveaux même si le sec-teur des viandes de boucherie continue àembaucher (Cooperl, Kermené…). Cesréorganisations conduisent en mêmetemps à des initiatives en matière de

management des ressources humaines(équipes autonomes de production). Lesenjeux portent donc aujourd’hui sur lasatisfaction des besoins grandissant dequalifications et de compétences sur desmétiers de maintenance, d’ordonnance-ment, de conducteurs de lignes ou demachines…Cette optimisation des emplois passeaussi par l’externalisation de certainestâches non stratégiques pour l’entreprise(transport, maintenance, nettoyage) ouencore par la mise en commun de res-sources humaines via des groupementsd’employeurs souvent à l’initiative d’entre-prises agroalimentaires (Labour Kenta,Adeliance, Activy, Tisserent, Cornoualia,Atouts pays de Rance).

Selon les données de l’Insee - Urssaf(c'est-à-dire hors entreprises du ressortde la MSA), 58900 personnes étaientsalariées de l’agroalimentaire au 1er janvier2006, intérim compris, chiffre en légèrediminution de -0,5 % sur l’année. Pour2006, les premières estimations laissent àpenser que cette baisse devrait se pour-suivre dans les mêmes proportions.

En 2006, l’industrie de la volaille aura étéle secteur le plus touché avec une perted’environ 500 emplois sur l’année (aprèsune diminution équivalente en 2005). TillySabco après son redressement judiciaire aété contraint de supprimer 125 emploistandis que la reprise de Volaven par Ducétait assortie du maintien de 240 emploissur un total de 384. La société Hubbard(génétique) très touchée par la crise liée àl’influenza aviaire a supprimé 50 postesen Bretagne.

Les autres principaux plans de licencie-ment touchent des entreprises cherchantà réduire leur nombre de sites industriels :Agis à Lamballe (-70 salariés), CharlesFrères à Grandchamp (-46 salariés),Saupiquet à St-Avé (-46 salariés) ou desentreprises en liquidation judiciaire : CBA àPlouénan (-58 salariés), Salaisons du Jet àRosporden (-43 salariés), Xavier Gourmet(-130 salariés).

64 Chambres d’Agriculture de Bretagne Mars 2007

Agroalimentaire

Parts de marché des circuits du commercede détail alimentaire en France

Grandes surfaces alimentaires :hypermarchés

Grandes surfaces alimentaires :supermarchés et magasins populaires

Alimentation spécialisée artisanale :boulangerie, boucherie…

Petites surfaces alimentaires,freezers centers

Autres ventes au détail :station essence, cafés tabacs,

vente directe…Autres hors magasins :

marchés…

Autres magasins non alimentaires

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1999

2005

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appartenant aux catégories socio-pro-fessionnelles les plus aisées, quicherche à se restaurer à toute heure dela journée, ce segment s’avère complé-mentaire des lieux de « restaurantsclassiques » plus axés sur la gastrono-mie. À ces ventes dans le commerce dedétail, l’industrie agroalimentaire fran-çaise et bretonne trouve d’importantsdébouchés via les entreprises decommerce de gros alimentaires. Lechiffre d’affaires de secteur s’est élevéen France à 105 Mds € en 2004.

Les parts de marché des formes devente de produits alimentaires enFrance ont sensiblement évolué aucours des dernières années. Elles sont lereflet de nouveaux comportementsd’achats et de consommation desménages. La « restauration moderne »constituée principalement par les bou-langeries, sandwicheries, station-ser-vice, restaurants d’aéroports et autresnouveaux lieux de restauration regroupeaujourd’hui 75 % de la fréquentation dusecteur pour 25 % en valeur. Attirant unconsommateur jeune, pressé, actif et

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Investissements : ça repart

En matière d’investissements matériels,2006 devrait être une bonne année à enjuger le grand nombre de projets, y com-pris ceux à plusieurs dizaines de M€. Lesentreprises devraient rester « actives » sur2007, laissant entrevoir une enveloppeglobale d’investissement comprise entre350 et 400 M€ pour la Bretagne. Pourbeaucoup d’opérateurs, ces investisse-ments sont incontournables car« contraints » par l’apparition de nouvellesréglementations ou motivés par larecherche permanente de gains de pro-ductivité et le besoin de renouvellementdes matériels. Ils représenteraient environles 3/4 des dépenses tandis que seule-ment 30 % correspondraient à desaccroissements de capacités de produc-tion ou des mises en œuvre de nouvelleslignes de process.Dans le secteur des viandes, bien que laconsommation des ménages soit enbaisse régulière, le basculement progres-sif vers des produits de plus en plus éla-borés incite de nombreuses entreprises àinvestir dans des outils ou des process deproduits cuits, à DLC plus longue, etc.Dans le secteur laitier, le désengagementprogressif de l’Union européenne dans lesoutien de certains marchés, provoquedes effets en cascade et rend plus sensiblesles entreprises aux aléas du marché. Làencore, la nécessaire reconversion pour

certaines entreprises de leur portefeuilleproduits les conduit à investir dans leursoutils.Aux côtés de ces secteurs traditionnels, lesentreprises de seconde transformation oud’assemblage sont les nouveaux relais decroissance de l’agroalimentaire breton. Denombreux projets de 1 à 5 M€ sont là pourtémoigner de cette dynamique.

Dans ce contexte, les entreprises agroali-mentaires bretonnes sont très sélectivesdans leurs projets d’investissements

matériels et seront guidées par les préro-gatives suivantes :• être en phase avec le contexte régle-

mentaire - mise en application du« paquet hygiène » au 1er janvier2006… - ou assurance (arrosage encas d’incendie) ;

• investir dans des gains de productivitéconduisant à un abaissement des coûtsde production (cadence machine, ren-dement matière, taille critique, automa-tisation, plate forme logistique…) ;

• accroître sa capacité de productionuniquement si le marché le permet :produits nouveaux en phase avec lesattentes des consommateurs, marchésnouveaux avec contrats commerciauxpluriannuels ;

• renforcer sa position concurrentielle surses différents marchés (taille critique,spécialisation de site).

Concernant les investissements publici-taires bruts des secteurs « alimentation »et « boissons », ils ont atteint 2,3 Mds €

en 2005, chiffre à mettre en rapport avecles 3,4 Mds € d’investissements matérielsde l’industrie agroalimentaire française.Sur les 11 premiers mois 2006, lesdépenses ont légèrement augmenté de3 % sous l’impulsion des boissons.Autrement dit, quand 100 euros sont inves-tis dans les outils industriels, 70 euros sont

Valorial, le pôle de compétitivité agroali-mentaire porté par la Bretagne, a pourmission de faire émerger et d’accompa-gner le montage et le financement deprojets innovants. Ces projets doiventêtre menés en coopération avec au mini-mum deux entreprises et un centre derecherche et s’inscrire dans les théma-tiques du pôle. Ils doivent être de natureà développer la compétitivité des entre-prises partenaires et avoir des retombéessur l’emploi et le développement de notreterritoire. Sur 52 projets labellisés en2006, 32 projets ont obtenu à ce jour unsoutien financier des pouvoirs publics(une dizaine n’ont pas abouti à ce jour et

une dizaine sont en cours d’instruction).Sur ces 32 projets, 5 projets de rechercheont obtenu le soutien financier del’agence nationale de la recherche (ANR)et 27 projets industriels ont obtenu lesoutien financier de l’Oseo Anvar et descollectivités locales. Un budget de 7 M€ aété ainsi apporté au soutien de l’innova-tion par le canal de Valorial en 2006. Cesprojets portent pour l’essentiel sur destechnologies innovantes pour conforterla compétitivité des produits existants(nouveaux ingrédients, nouveaux produitsfinis) s’inscrivant dans l’évolution desmodes de distribution et de consomma-tion.

Valorial : 52 projets de coopération innovants labellisés en 2006

Agroalimentaire

L’Italie : premier client à l’export des IAA bretonnes

Italie 16%

Allemagne 10%

Royaume-Uni 12%

Espagne 9%

Belgique 10%Pays-Bas 5%

Grèce 6%

Autres UE 6%

Arabie Saoudite 4%

Russie 3%

Corée du Sud 2%

Autres pays tiers 17%

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73 % du chiffre d’affaires export del’agroalimentaire breton sont réalisésdans les pays de l’Union européenne à25, soit 1,85 Md € en 2005. Le podiumdes 3 premiers pays importateurs deproduits alimentaires bretons est stabledepuis plusieurs années. L’Italie demeu-re le premier client, représentant uncourant d‘affaires annuel de 432 M€. Labaisse structurelle des ventes de pro-

duits agroalimentaires sur l’Allemagnedepuis quelques années est de nouveauconfirmée en 2005 avec une perte de 52M€ de chiffre d’affaires. Le phénomèneest inverse au Royaume-Uni où lesventes progressent légèrement de 4 M€

Les plus belles progressions en 2005sont à destination de la Belgique et de laGrèce, pays structurellement déficitaireen produits alimentaires.

Page 66: Économie agricole bretonne

par ailleurs consacrés aux dépensespublicitaires (télévision, presse, radio,cinéma, internet…). Nul doute que l’ou-verture de la publicité à la télévision auxenseignes de la grande distribution depuisle 1er janvier 2007 va bousculer le rapportde force entre les marques de fabricants etles marques de distributeurs. La grande dis-tribution va trouver dans ce nouveau médiaun support à l’augmentation de la visibilitéet la notoriété recherchée pour leurs pro-duits vendus à leurs propres marques parailleurs de mieux en mieux mise en valeurdans les rayons des magasins.

Mouvements d’entreprises :ça bouge dans le lait et lavolailleLa vive concurrence sur les marchés ali-mentaires et la disparition progressive demécanismes de soutien des marchéscommunautaires expliquent en majeurepartie l’accélération des mouvementsd’entreprises (cession, fusion, fermeture

de sites, liquidation, alliance…). Face àune grande distribution mettant progressi-vement en place des centrales d’achatseuropéennes, les fournisseurs agroali-mentaires sont à la recherche de positionsde leader ou de co-leader dans leurdomaine d’activité.Les mouvements sont de plus en plusamples sur le plan géographique (recen-trage continental impliquant un outilindustriel implanté en Bretagne) commesur le plan des volumes d’affaires en jeu.Beaucoup d’opérations sont guidées parun recentrage sur le cœur de métier del’entreprise ou sur le souhait de faireévoluer le mix produit vers des segmentsplus dynamiques, attirant le monde de lafinance. Enfin certaines entreprises cher-chent à céder leurs activités « paco-sen-sibles » ou à les diluer dans des activitésnouvelles ou élargies. Pour ces raisons,les mouvements d’entreprises ont encoreété nombreux en 2006.Dans le secteur des viandes de bouche-rie, et malgré des niveaux de rentabilité

extrêmement bas (1 % de marge nettebien souvent), les opérations demeurentpeu nombreuses. Dans l’abattage et lapremière transformation porcine, lestentatives de rapprochement ont échoué àce jour (projet Hermès par exemple) endépit de leur pleine justification dans uncontexte de concurrence européenne etd’émergence de groupes de taille conti-nentale (Smithfield, Danish Crown, Vion).L’évolution de l’actionnariat du groupeJean Floc’h est allé vers une reprise parles cadres de l’entreprise, avec l’appui desoutiens financiers extérieurs. Quelquesmouvements sont à signaler en amont ducôté des groupements de producteurs deporc, situant la dynamique au niveau destrois régions Bretagne, Pays de la Loire etBasse Normandie :• rapprochement des activités porc de CAM

53 et Agrial intégrées dans le GIE CAPIG;• consolidation de la filière porc ARCA -

Intermarché avec l’intégration des acti-vités Porcial - Laurial dans ce groupe.

Les opérateurs engagés dans la consoli-

66 Chambres d’Agriculture de Bretagne Mars 2007

Agroalimentaire

Entreprise Site Dpt Investis-sements (M€)

Boscher Volaille Mûr-de-Bretagne 22 27,0

Even Ploudaniel 29 25,0

Bridor Servon-sur-Vilaine 35 18,0

Kerlys Locoal-Mendon 56 15,0

Lactalis Pontivy 56 15,0

Primel Gastronomie Plougasnou 29 12,0

Ranou St-Evarzec 29 13,0

Kermené Trélivan 56 10,0

Stalaven Guingamp 22 9,0

Altho St-Gérand 56 9,0

Mix Buffet Guer 56 7,5

Cooperl Lamballe 22 6,2

Brialys Bréal-sous-Vitré 35 5,0

Charcuteries de Bécherel 35 4,0Brocéliande

Panavi Châtillon-en-Vendelais 35 3,4

Gélagri Saint-Caradec 22 3,0

Crêperie Lebreton Langonnet 56

Nature de l'investissement

Nouvelle usine de 13000 m2 découpe de poulet en remplacementancienne unité

Extension unité ultra-frais (yaourts) et fromagerie, station d’épuration

Extension de 30 % site et capacité de production unité de viennoiseries et pain surgelés

Accroissement capacité de production conserves légumes (+20000 t/an)

Extension unité de fabrication de fromages à pizza

Programme triennal, accroissement capacité de production de platscuisinés surgelés

Modernisation process - traçabilité unité de charcuterie salaison

Nouvelles unités de production de charcuterie cuite

Nouvelle unité de produits traiteurs salades composées

Amélioration process et flux - programme triennal

Extension bureau, nouvelle usine et ligne de production de 5 000 t

Nouvel atelier de 3000 m2 de transformation de porc

Extension unité de fabrication de viennoiserie

Modernisation du site de fabrication de jambon

Nouvelle unité logistique froid

Rapatriement activité légumes surgelés de Landerneau

Extension ou nouvelle usine de fabrication de crêpes(nature, fourrée, dentelle)

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Quelques investissements matériels majeurs dans l’agroalimentaire breton en 2006-2007

Page 67: Économie agricole bretonne

67

dation de leur filière par une intégrationdes différents maillons poursuivent leurdéveloppement dans cette logique (cf.l’accord récent entre Cooperl et Coop duGarun) tandis que les groupements « libé-raux » développent des stratégies de miseen concurrence de leurs acheteurs pouroptimiser leur prix de vente (GIE Initia ven-dant des porcs en vifs sur l’Europe -Allemagne principalement). À signaler lafermeture du site morbihannais de CharlesFrères, le leader français du boyau naturelpour charcuterie.

En viande bovine, la raréfaction des ani-maux vivants en France et en Europeconduit les opérateurs industriels à sécu-riser leurs approvisionnements :• soit par une meilleure couverture du ter-

ritoire national comme par exemple legroupe Bigard qui, en rachetant 3 outilsindustriels d’Arcadie Centre Est fin2006, renforce ses liens avec des grou-pements de producteurs de cette zone ;

• soit par des alliances sur les zones déjàcouvertes : exemple de Bigard et deCecab qui ont créé début 2006 une filia-le commune de négoce de bovins deboucherie et de veaux de 8 jours ; autreexemple avec la SVA qui cherche à déve-lopper des contrats de production sur desanimaux de type « jeunes bœufs ».

Peu de mouvements capitalistiques d’en-vergure sont à attendre dans ce secteurindustriel, tant la concentration est déjàbien avancée (Alliance Bigard Charal,Socopa, SVA, Soviba), les ressourcesfinancières de ces entreprises étant parailleurs prioritairement affectées à desinvestissements industriels orientés versune plus grande élaboration des produitsUVCI, saucisserie (Kermené, Bigard,Soviba). À signaler toutefois le rachat deBanchereau (70 M€ de CA) par TerrenaSoviba dans les Pays de la Loire.

Dans le secteur de la volaille de chair,l’année 2006 se soldera par les nombreuxstigmates laissés par une grippe aviairevenue s’ajouter à des difficultés plusstructurelles. Si les plus grands groupessemblent avoir moins souffert de par lapolyvalence de leurs portefeuilles d’activi-tés, les entreprises de plus petites taillessouvent spécialisées dans une espèce ou

dans un type de marché ont été particuliè-rement exposées : redressements judi-ciaires de Tilly Sabco (poulet export) et deVolaven (Dinde) en Bretagne ; de Elefa(Pigeonneau) et d’Interplume (traitementdes plumes) dans les Pays de la Loire…Des mouvements sont sans doute àattendre dans la filière dinde eu égard àses difficultés structurelles qui datent deplus de cinq ans à l’image de la cessionde Volaven (Groupe Cecab) à Duc. Pourautant, les décisions de rachat, de fusionsvoire de cessations d’activités ont du malà être prises pour au moins deux raisons :• l’atomicité du secteur fait que le 1er opé-

rateur qui mènerait une opération derationalisation le ferait pour le bénéficede tous les autres !

• bien souvent, les pertes subies dans ladinde sont « amorties » dans une activi-té élargie à toutes les volailles de chair

ou d’autres filières agroalimentaires,conduisant à un effet retardateur.Concernant l’activité « poulet export », uneréduction progressive de l’activité (et lafermeture de sites) s’inscrirait dans lesens des mouvements observés ces der-nières années. L’investissement de 27 M€

annoncé par Boscher Volaille démontrecependant que la filière volaille de chair enBretagne n’est pas totalement condam-née ; les perspectives étant à rechercherdu côté du poulet et des produits élaborésde volaille.

Le secteur de la nutrition animale,marqué par une baisse des volumes deproduction (concurrence des fabricationsà la ferme pour le porc, baisse de la pro-duction de volailles de chair), poursuit sonadaptation. Les mouvements d’entreprisesobservés sont principalement motivés par

Agroalimentaire

Selon la Direction régionale du Travail,l’intérim a représenté 6840 équivalentstemps plein en 2005, soit une légèrehausse de 1,4 % par rapport à l’annéeprécédente. Cette stabilité traduit lebesoin récurrent pour ce type d’em-bauche notamment en période estivale(récolte des légumes) ou en fin d’année(suractivité dans les produits festifs -saumon fumé, plats cuisinés traiteursfrais). Le taux d’intérim reste stable à10 % des effectifs salariés des IAA bre-tonnes, chiffre supérieur à l’industrieautomobile (7,2 %) ou des biens de

consommation (5 %). Sur les 9 premiersmois de 2006, le nombre d’intérimairesen équivalent temps plein est en forteprogression de +8 % par rapport à lamême période 2005. Après un débutd’année durant lequel le recours auxintérimaires avait diminué, la périodeestivale a été propice au recrutementd’agents intérimaires ; ces fortes fluctua-tions étant probablement à mettre pourpartie à l’actif du secteur industriel de lavolaille fortement chahuté durant cettepériode.

Intérim dans l’agroalimentaire : 6800 équivalents temps plein

Investissements sectoriels dans les établissementsagroalimentaires bretons

Viandesde

boucherie

Millions euros

Viandesde

volailles

Charcuteriesalaisonstraiteur

Industrielaitière

Industriedu

poisson

Industriebiscuiterie

Autresindustries

Industriedes

légumes

Ind. painpâtisserie

fraîche

Alim.animale

Moyenne 1999/2001Moyenne 2002/2004

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10

20

30

40

60

70

50

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Page 68: Économie agricole bretonne

la recherche d’économie d’échelle etnotamment l’optimisation de la logistiquede distribution des aliments composésdans les élevages ou d’approvisionnementen matières premières. Dans cettelogique, Cooperl a fermé son site deGorron (53), Glon Sanders son site dePontivy tandis que les Ets Michel rache-taient Le Floc’h (56). Dans le secteur desprémix, les incertitudes sont aussi nom-breuses, une concentration du nombred’opérateurs semblant inévitables. Enfin,dans les pet foods, le groupe Nestlé sou-haite se désengager de son site deQuimperlé, sans avoir trouver à ce jour unrepreneur.

Le secteur industriel laitier a connu uneprofonde restructuration au cours de cesdeux dernières années, reconfigurantl’univers concurrentiel français et euro-péen. La nature des mouvements d’entre-prises et des investissements industrielsen cours (ou programmés), dans uncontexte de marché globalement favo-rable, sont de réels gages pour la péren-nité de cette filière en Bretagne et dansl’ouest français. Il s’agit d’être capable depeser commercialement face aux distribu-teurs sur le marché français et européen :c’est le cas dans le lait liquide (adhésionde Lorco puis de Coralis à Orlait, puis prisede participation de Sodiaal dans Orlait,Lactalis), les pâtes pressées cuites(Entremont alliance, Lactalis, Laïta), l’ul-tra-frais (Danone, Lactalis Nestlé), c’estbeaucoup moins vrai dans le beurre. Larecherche d’une position commercialeforte sur le marché mondial dans les PAIet poudres de lait a motivé des opérations

comme (Entremont Alliance, Lactalis,Eurial-Ingrédia…). Enfin, la réorientation/adaptation du portefeuille d’activités pardes investissements nouveaux ont pousséles projets mozzarelle de Lactalis,d’Entremont à Quimper ou les projetsindustriels d’Even… Triballat confirme sonsouhait d’étendre et de contrôler sesréseaux de distribution (circuits tradition-nels) avec le rachat d’Ugalait puis de la lai-terie Gaudais.

Le secteur de la charcuterie salaison,en France, est marqué par l’atomicité deses acteurs : les 15 premiers groupes necontrôlent pas plus des 2/3 de l’offre. Laconséquence visible et mesurable qui endécoule est une baisse régulière de la ren-tabilité de ces entreprises au cours descinq dernières années. Sans doute est-cela raison pour laquelle de nombreusesaffaires sont à vendre, sans que des velléi-tés d’industriels ou de financiers ne semanifestent massivement. Plusieurs cessa-tions d’activités en 2006 viennent illustrerces difficultés : liquidations judiciaires deSalaison du Jet et de Provisud, démantè-lement du Groupe Ducatel (vente desSalaisons Tallec à deux investisseurs et deALH à Unicopa). Le retour à meilleurefortune passera inévitablement par uneconcentration des opérateurs de la char-cuterie (poids vis-à-vis de la distribution,rationalisation industrielle), soit par uneapproche « métier », soit dans une logiqued’offre d’une gamme élargie de produitsde charcuterie. Le rachat par Smithfielddes activités de Sara Lee en Europe en2006 a donné le signal de ces mouve-ments de rapprochements. Unicopa en

rachetant Argoat Le Hir confirme son sou-hait d’être un acteur majeur du secteur.Au regard des indicateurs économiques(investissements, croissance, rentabilité,emplois), le secteur des plats cuisinésproduits traiteurs confirme sa bonnesanté. Cette dynamique est bien présenteen Bretagne, terre d’accueil d’un grandnombre de PME, indépendantes ou appar-tenant à des groupes, positionnées surces créneaux. C’est bien ce secteur quioffre un second souffle à la Bretagneagroalimentaire. Mais la concurrence y esttrès vive, provoquant de nombreux mouve-ments d’entreprises :• fermeture de sites dans une logique de

rationalisation industrielle : fermetured’Agis à Lamballe, Regalette sur un seulsite ;

• accroissement des capacités de produc-tion: nouvelle usine Stalaven à Guingamp,Crêperie d’Emeraude à Ploubalay, BaudTraiteur, agrandissements de Mix Buffet,des Délices du Chef, de Celtigel, de PrimelGastronomie, installation de CuisinesSolutions au Perte…

• rachat par Delmotte des Délices de Ninon,entrée d’Euralis au capital de Stalaven…

Ça bouge aussi dans la biscuiteriepâtisserie, l’heure étant à la constitutionen France de groupes dont le chiffre d’af-faires est supérieur à 100 M€ pour pesersur le marché national. Les fonds d’inves-tissements sont très attirés par le secteur.LBO France a racheté au groupe Poult lasociété Panier Tanguy (2 sites dans le 29)tandis que FGP – LFPI prenait possessionde Traou Mad Millcrêpes. À plus grandeéchelle, Balhsen se désengage de la bis-

68 Chambres d’Agriculture de Bretagne Mars 2007

Agroalimentaire

Chiffres clés de l’industrie agroalimentaire bretonneÉvolution/année n-1

- 1,1 %

- 2 %==

- 11,3 %+ 2,7 %

Part des IAA dansl'industrie régionale

35 %

35 %

22 % (sous réserve)30 %

32 % des exportationstotales bretonnes

Part dans lesIAA françaises

6,2 %

15,4 %13,1 %9,8 %9,2 %6,0 %

Nombre d'établissements (INSEE au 1-1-2005 SIRENE) (*)

Effectifs salariés (*) (INSEE au 1-1-2005)Chiffre d'affaires (SCEES, EAE 2004)Valeur ajoutée brute (SCEES, EAE 2004)Investissements (SCEES, EAE 2004)Exportations des IAA, de culture, élevageet pêche (Douanes 2005)

(*) chiffres semi-définitifs

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4509 dont :3809 (-10 salariés)450 (10 à 50 sal.)250 (+ 50 salariés)6910015353 millions d’euros2 301 millions d’euros322 millions d’euros2 540 millions d’euros

Page 69: Économie agricole bretonne

69

cuiterie en vendant ses actifs à Morina Baietandis que United Biscuits (BN, Delacre) vaêtre repris par les fonds Blackstone et PAIPartners. La liquidation de Xavier Gourmetest prononcée en janvier 2006. Pâtisseriesgourmandes ferme la biscuiterie Coathalem,l’activité étant rapatriée dans les usines deTourch et Carhaix.

Les mouvements dans les produits de lamer recensés en Bretagne s’inscriventsur un échiquier mondial. Rappelons lerapprochement capitalistique opéré entrePan fish et Kritsen ou la cession par legroupe américain Heinz de ses activitéseuropéennes de produits de la mer au

financier Lehman Brothers qui hérite de laconserverie Paulet (marque Petit Navire)de Douarnenez. Le rachat par Pescanovade Krustanord (un site à Lorient), bien quemoins médiatisé, n’en reste pas moins unsigne de l’européanisation de certainesentreprises.

Dans le secteur des légumes, l’heure estaussi à la rationalisation industrielle etcommerciale. Gélagri Bretagne concentreses activités sur les sites de Loudéac etSaint-Caradec aux dépens du site deLanderneau qui ferme ; fermeture aussipour la Cie Bretonne de l’Artichaut (grou-pe Sica St-Pol) suite à des difficultés

récurrentes. La prise de contrôle deConsom’29 (pomme de terre de consom-mation) par Le Gouessant résulte d’un par-tenariat historique entre les deux entre-prises. Toujours dans la pomme de terre,Eolys cède sa filiale Prim’Nature (lavage,conditionnement) à un spécialiste du pro-duit, le groupe champenois Champart. Àune autre échelle, le Groupe Cecab assoitson développement à l’international :rachat du hongrois Globus (120 M€ dechiffre d’affaires) et mise en place d’unefilière légumes dans le Caucase (une usine+ 6000 hectares de surfaces agricoles)pour une meilleure couverture des mar-chés du centre et de l’est européen.

Agroalimentaire

Activité

Lait (28 %), nutrition animale (14 %),

porc (13 %), volaille (11 %)…

Lait (40 %), volaille (25 %), nutrition ani-

male (22 %), charcuterie salaisons (13 %)

Volaille

Légumes (40 %), porc (31 %), nutrition

animale et appro (17 %), volaille et œuf

(12 %)

Nutrition animale (60 %), volaille et œuf

(26 %) porc (11 %)…

Porc, nutrition animale, appro.

Nutrition (35 %), Lait (32 %), viandes et

plats cuisinés (20 %), distribution (13 %)

Viande bovine et porcine

Viande bovine, porcine, ovine

Nutrition animale

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(*) Unicopa : changement de périmètre avec intégration des activités « amont » ; le CA des 10 premiers groupes est calculé à partir d’un CA d’Unicopa constant entre 2003 et 2004.

Groupe

Coopagri

Bretagne

Unicopa

Doux

Cecab

Glon

Cooperl

Hunaudaye

Even

Bigard

SVA

Evialis

Total top 10

Chiffre d’affaires2005 (évol. 05/04)

1439 (+1,6 %)

1400 (-5,6 %)

1389 (+3,1%)

1309 (-3,7%)

1158 (-5,1%)

946 (+0,6%)

885 (=)

832 (+8,0%)

675 (+1,8%)

648 (-3,5%)

10681 (-0,7%)

Chiffre d’affaires2004 (évol. 04/03)

1416 (+3,1 %)

1483 (*)

1347 (-2,6%)

1359 (+0,8%)

1220 (+3,7%)

940 (+9,7%)

887 (+5,8%)

770 (+5,8%)

663 (+6,4%)

673 (-0,3%)

10468 (+2,7%)

Chiffre d’affaires2003 (évol. 03/02)

1373 (+0,3 %)

1193 (-3,8 %)

1382 (-2,4%)

1348 (+0,3%)

1177 (-4,6%)

857 (-1,2%)

840 (+2,6%)

728 (-0,6%)

623 (+1,7%)

675 (-8,6%)

10196 (-1,5%)

Chiffre d’affaires2002 (évol. 02/01)

1352 (-3,6 %)

1241 (-3,1 %)

1416 (-1,0%)

1343 (+8,0%)

1230 (-8,9%)

868 (=)

820 (+0,7%)

732 (-0,3%)

613 (+4,5%)

738 (-1,3%)

10353

La hiérarchie des principaux groupesagroalimentaires ayant leurs siègessociaux en Bretagne reste à peu prèsstable d’une année sur l’autre. Lesgroupes coopératifs pluriactifs affichentleur fort ancrage territorial et côtoientdes groupes privés plutôt centrés sur unou deux métiers et générant une partieimportance de leur chiffre d’affaireshors territoire breton. Le chiffre d’af-faires des 10 premiers groupes resteassez stable d’une année sur l’autre. Ilrésulte autant des variations du prix desproduits agricoles (cours du porc, des

céréales…) que d’une variation du péri-mètre ou des volumes d’activités.Pour compléter ce tableau des principauxleaders, il conviendrait de rajouter troisgroupes n’ayant pas les sièges sociaux enBretagne mais de toute première impor-tance pour la dynamique agroalimentairerégionale :• ITM entreprises, filiale d’Intermarché,

détient 19 sociétés agroalimentaires enBretagne (hors armement à la pêche),employant 5 600 salariés pour un chiffred’affaires estimé à 1,45 Md €. Cettedonnée consolidée en fait le premier

acteur industriel agroalimentaire enBretagne.• Lactalis, avec 4 sites industriels lai-

tiers et un site d’abattage découpe deviande de veau (Tendriade Collet),emploie environ 2 300 personnesdans la région pour un chiffre d’af-faires proche de 1 Md € ;

• Entremont alliance, autre acteurmajeur du secteur laitier français, dis-pose de 8 sites industriels et d’uneplate-forme logistique pour un effectifde 1500 personnes et un chiffre d’af-faires estimé à 900 M€.

Les leaders bretons de l’agroalimentaire

Page 70: Économie agricole bretonne

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Chambres d’Agriculture de Bretagne Mars 2007

près une baisse en 2004, laproduction agricole bretonne sestabilise en 2005 pour s’élever à

6889,6 M€. La Bretagne conserve toujourssa place de première région agricole : elleassure 12 % de la production agricolefrançaise. Le résultat agricole global bre-ton s’améliore de 154,4 M€ en 2005 soitune hausse de 13 %. Le résultat agricoleatteint 18800 € par actif en augmentationde 16 % par rapport à l’année précédentemais à un niveau inférieur à celui des cinqdernières années. Le revenu net d’entre-prise agricole s’améliore de 30,4 % enBretagne contrairement à la France dontle résultat diminue de 10,8 % en 2005.

Productions animales :des situations contrastéesEn 2005, la valeur des productions ani-males (non compris les aides directes) esten légère augmentation au niveau nationalet s’élève à 22 Mds €. En Bretagne, lavaleur des productions animales s’élève à4 915 M€ en 2005. Ces productionsrestent prépondérantes même si ellescontinuent de diminuer globalement pourla quatrième année consécutive. Ellesreprésentent 71 % des productions agri-coles contre 39 % au niveau national. Parailleurs, la part de la production animalebretonne dans la production nationaledépasse les 22 %.

En 2005, les situations sont contrastéesselon les productions. La production deviande bovine se maintient en volume tanten gros bovins qu’en veaux de boucherie.En revanche pour les prix, la situation estplus favorable pour les gros bovins dontles prix sont orientés à la hausse : +11 %pour le jeune bovin en catégorie R, +9 %pour la vache en catégorie P. Cette conjoncture favorable est liée à labaisse sensible de l’offre de viande bovineen France comme dans l’ensemble despays européens. Le déséquilibre offre-demande s’est accentué sous l’effet de lagrippe aviaire qui a entraîné un report dela consommation de la volaille vers lesautres viandes et cette situation s’estpoursuivie en 2006. À l’inverse les prix ontdiminué de 14 % en veaux de boucheriedu fait d’une production en forte progres-sion (notamment au premier semestre)alors que la demande n’a pas suivi.

La valeur de la production porcine atteint1659 M€ en 2005 et représente 24 % duchiffre d’affaires généré par les produc-tions animales en Bretagne. Elle progres-se de 3,3 % en valeur sous l’effet del’amélioration de 3 % des prix, tandis queles volumes se sont maintenus. Alors quela consommation de porc a encore baisséen France en 2005, le marché a été tirépar la demande extérieure ; les exporta-tions ont progressé aussi bien au niveau

européen qu’au niveau mondial. Leséchanges mondiaux ont, en effet, fait unbond de 10 % en 2005 et ont profité à laFrance et donc à la Bretagne. Laconjoncture a continué de s’améliorerpendant l’année 2006 qui s’est soldée parune revalorisation des cours de 7 % parrapport à l’année précédente et unaccroissement de la production bretonnede l’ordre de 2 %.La valeur de la production de volaille estdescendue à 638 M€ (baisse de 8 % parrapport à l’année précédente). Le volumede production diminue pour la septièmeannée consécutive ; la nouvelle baisse de5 % en 2005 touche davantage la dinde(-11 %) que le poulet qui se maintientaprès avoir baissé fortement l’année pré-cédente. Les cours de la volaille se sonteffondrés au deuxième semestre 2005avec l’apparition de la grippe aviaire enEurope. L’incidence a été immédiate sur lepoulet et notamment pour le Label Rougedont les prix se sont écroulés de 30 % surles trois derniers mois de l’année 2005.Les cours des autres volailles ont mieuxrésisté en fin d’année 2005 mais ils ontété touchés de plein fouet dès les pre-miers mois de l’année 2006 par les effetsde la grippe aviaire. La consommation desménages s’est effondrée au niveau nationalet européen ; la fermeture des frontièreseuropéennes aux exportations de volaillesa été particulièrement préjudiciable à lafilière bretonne. Au niveau des revenusdes producteurs les effets de la criseaviaire se font sentir douloureusement àpartir du deuxième semestre 2005 et seprolongent en 2006.

La chute des cours des œufs de 30 % en2004, liée à une offre excédentaire avaitincité les producteurs à réduire les chep-tels de poules pondeuses. En 2005, laproduction a baissé ce qui a permis aumarché de retrouver un meilleur équilibreoffre-demande et au prix de se rétablir.

Comptes 2005 de l’agriculturebretonne : le revenuse redresse en 2005

70

A

Sour

ce: A

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re

Répartition de la valeur de la production agricole bretonne en 2005

Porcins 24%

Lait et produits laitiers

21%

Volailles et œufs 14%

Gros bovins et veaux 11%

Cultures fourragères 7%

Grandes cultures 6%

Fruits et légumes 7%

Services 7%

Horticulture 1% Autres 2%

Page 71: Économie agricole bretonne

71

Comptes de l’agriculture bretonne

sance, la Bretagne voit sa production decéréales stagner en 2005 avec, cepen-dant, des évolutions différentes d’unproduit à l’autre. Pour le blé qui est aupremier rang des céréales, le volumerecule nettement après une récolteabondante lors de la campagne précé-dente. L’augmentation des surfaces de2 % n’a pas été suffisante pour compen-ser les baisses de rendement. Malgré lerecul de la production commercialisée, lesprix diminuent (-4 %) car les stocks dereport de la campagne précédente ont ététrès abondants aux niveaux européen etmondial. De plus, la concurrence des blésbon marché des pays de la Mer Noire aencore pesé sur les prix. Pour le maïsgrain, le volume de production reste stablemais les prix augmentent fortement(+15 %) améliorant ainsi la valeur de laproduction.

La production bretonne d’oléoprotéagi-neux, en baisse de 16 % en 2004, retrou-ve la croissance des années antérieures ;la production d’oléagineux augmente deprès de 30 % grâce aux rendementsélevés du colza, et en protéagineux lessurfaces progressent de 20 %.

La production de légumes bénéficie d’uneconjoncture plus favorable en 2005. Pourl’artichaut et le chou-fleur, les volumes deproduction sont moins importants qu’en2004, année où l’offre très excédentaireavait provoqué la chute des prix. La situa-tion est bien différente en 2005 : la pro-duction de choux-fleurs baisse de près de20 % ce qui évite les invendus et permetune remontée des cours. Pour la tomate,les volumes produits sont sensiblementles mêmes que l’année précédente maisles prix ont augmenté de 30 %, la concur-rence ayant été moins vive que les annéespassées. Les pommes de terre, à l’inversedes légumes, subissent un recul importanttant en volume de production qu’en prix.

Augmentation des subven-tions à la productionLa Bretagne a bénéficié de 557,7 M€ desubventions en 2005 ce qui représenteune hausse de +8,3 % par rapport à l’an-née précédente. Elles représentent 6 % du

Après deux années consécutives de baisse,les livraisons de lait ont progressé en2005 retrouvant ainsi leur niveau desannées 2000-2002. Quant au prix du lait,il est déterminé à partir de la valorisationdes produits laitiers sur le marché et enparticulier de l’évolution des cotations dubeurre et de la poudre de lait. La baissedes prix des produits laitiers commerciali-sés sur les marchés s’est répercutée parun recul du prix du lait de 2 % en moyenneannuelle. Malgré cette nouvelle baissedes prix, l’accroissement des volumescollectés permet un maintien du chiffred’affaires du lait en Bretagne en 2005.Pour les producteurs de lait, dont lesrevenus étaient en baisse ces dernièresannées, l’aide directe laitière (ADL) ainsique la bonne tenue des cours de la viandebovine permettent une légère améliorationde leur résultat.

Maintien de la valeur globale des productionsvégétales La production végétale bretonne s’élève à1501 M€ en 2005 contre 1499 M€ en2004. La production s’est stabilisée enBretagne après la baisse de ces dernièresannées contrairement à la France dont laproduction atteint 31,2 Mds € en 2005 enrecul de 3 % par rapport à l’année précé-dente.

Le maintien de la production globale enBretagne est lié aux résultats réalisés dansle secteur des légumes frais (+8,5 %) quia permis de compenser la baisse impor-tante en pomme de terre (-17 %) et lerésultat moyen en céréales.Après deux années consécutives de crois-

Évolution de la valeur globale des principaux produitsagricoles bretons entre 2004 et 2005

-10

5

25

-10

-5

0

20

10

15

25

-4,7%

Œufs

-14%

Veaux

-1,1%

Céréales

+8,5%

Légumes

+3,3%

Porcins

en %

+29,8%

Oléopro-téagineux

-0,2%

Lait etproduitslaitiers

-7,9%

Volailles

Sour

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283,1 -4,6 % 4838,4 -5,5 %

27,7 +35,8 % 409,6 +15,9 %

216,6 +29,6 % 2649,4 +7,4 %

30,3 -2 % 1579,4 +26,3 %

557,7 +8,3 % 9476,7 +3,1 %

Aides compensatoiresaux céréales, oléagi-neux et protéagineux

Gel annuel des terres

Aides à l’élevage

Autres (Aides à l’installa-tion, aides à la cessationd’activité laitière…)

Total

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BretagneMontant 2005 Évolution

05/04En millions d’€

FranceMontant 2005 Évolution

05/04

Subventions à l’agriculture bretonne et française

Page 72: Économie agricole bretonne

montant total des subventions versées auniveau national (9 476,7 M€). EnBretagne, 90 % des subventions sont desaides compensatoires à la baisse des prixdes céréales, oléoprotéagineux, viandesbovines et ovines et lait, mises en placepar les réformes de la PAC de 1992, 1999et 2003. La part des aides qui revient auxproductions animales (39 %) en 2005augmente du fait de la revalorisation del’aide directe laitière (ADL) qui passe de12 €/1000 l à 24 €/1000 l. L’aide laitièreversée aux producteurs bretons atteint112,87 M€ et représente les 2/3 des sub-ventions directes aux productions animales.Rappelons que ces aides compensatoiresont été intégrées totalement ou partielle-ment dans le droit à paiement unique(DPU) à la fin 2006.Au niveau national, la part des subventionsd’exploitation reste plus conséquente(21 %) qu’en Bretagne (10 %). Quant auxaides aux produits, les 2/3 bénéficient auxcéréales et aux oléoprotéagineux.

Consommations intermé-diaires : baisse du prix des alimentsLes consommations intermédiaires desexploitations agricoles bretonnes attei-gnent 5 108,8 M€ en 2005 ce qui repré-sente 69 % de la valeur de la productionagricole. Au niveau national le poids desconsommations intermédiaires est plusfaible (53 %) étant donné que les produc-tions porcines et avicoles sont beaucoupmoins importantes. L’évolution desconsommations intermédiaires en Bretagneest directement liée à celle des produc-tions hors sol et bien sûr aux prix des ali-ments du bétail. En 2005, le montant desaliments achetés par les agriculteursatteint 1996 M€, ce qui représente unebaisse de 246 M€ (-11 %) par rapport àl’année précédente. La baisse du volumed’aliment acheté par les exploitants de2,6 % s’explique par le recul de la pro-duction de volailles. Le prix de l’aliment abaissé de 9 % pour les porcs, de 7 % pourles volailles et de 6 % pour les grosbovins. Cette évolution favorable résultede la baisse des prix d’achat des matièrespremières utilisées dans la fabricationd’aliment notamment des céréales qui

étaient disponibles en grande quantitéaprès la récolte abondante de 2004.L’évolution favorable du coût de l’alimentest un peu atténuée par le renchérisse-ment d’autres consommations intermé-diaires ; le prix des produits pétroliers aaugmenté de 23 % et celui des engrais etdes produits phytosanitaires de 5 %.

Amélioration de la valeurajoutéeLa valeur ajoutée brute s’élève enBretagne à 2280,4 M€ en 2005 contre2105,6 M€ en 2004 soit une hausse de8,3 %. L’amélioration de la valeur ajoutéeest directement liée à la diminution desconsommations intermédiaires, la valeurde la production agricole n’ayant pasaugmenté. Au niveau national, la valeurajoutée diminue de 3,7 % du fait d’unelégère baisse de la production agricole quin’a pas empêché un accroissement descharges.

Le revenu agricole seredresse en 2005

Après être descendue en 2004 au niveaule plus bas de ces quinze dernièresannées, l’amélioration du revenu de 2005est à relativiser. Le résultat agricole global(en valeur courante) s’élève à 1298,5 M€

soit une augmentation de 13,5 % par rap-port à 2004. Le revenu est sensiblementidentique à celui de 2002 ; il reste inférieurde 23 % à la moyenne des cinq dernièresannées. Compte tenu de la diminution desactifs, le résultat agricole par actif aug-mente. Il atteint 18800 euros par actifcontre 16200 en 2004 et 19200 sur lescinq dernières années, ce qui situe laBretagne au treizième rang par rapport àl’ensemble des régions françaises. Lerésultat global en France a baissé de4,9 % en 2005, le revenu par actif atteint22 700 € soit 20 % de plus qu’enBretagne. En moyenne sur les cinq der-nières années, le revenu agricole enFrance atteint 23 100 €.

72 Chambres d’Agriculture de Bretagne Mars 2007

Comptes de l’agriculture bretonne

Total productionau prix producteurdont :- produits végétauxbruts et transformés

- produits animauxbruts et transformés

- activités de travauxagricoles et autres services

Subventions sur les produits

Total productionau prix de base

Consommationsintermédiaires

Valeur ajoutée brute

Subventions d’exploitation

Impôts foncierset autres impôts

Consommationde capital fixe

Résultat agricole

Salaires et cotisationssociales

Intérêts, fermages nets

Revenu net d’entrepriseagricole

Valeurs (M€)

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Com

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de

l’Agr

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Bretagne

200505/04

Évolution ÉvolutionFrance

200505/04

6889,61 -0,2 % 56332,2 -1,2 %

1501,3 +0,2 % 31180,0 -3,1 %

4914,9 -0,5 % 22028,8 +1,1 %

473,4 +1,8 % 3123,3 +1,7 %

499,6 +7,8 % 7487,8 -1,3 %

7389,2 -0,3 % 63820,0 -1,2 %

5108,8 -2,9 % 34109,4 +1 %

2280,4 +8,3 % 29710,6 -3,7 %58,2 +13,1 % 1988,9 +24 %

119,3 +1,0 % 1465,9 +1,5 %

920,6 +2,9 % 9075,2 +3,7 %

1298,5 +13,5 % 21158,5 -4,9 %376,3 + 5,4 % 6332,4 + 3,5 %

323,6 - 1,4 % 3667,6 +1,3 %

598,6 + 30,4 % 11158,5 -10,8 %

Comptes de l’agriculture en Bretagne et en FranceNouvelle base dite “base 2000”

Page 73: Économie agricole bretonne

73

Le revenu net d’entreprise agricole de laBretagne est remonté à 598,6 M€ en2005 ce qui représente une améliorationde 139,5 M€ (+30 %) par rapport à l’annéeprécédente. Les salaires et les cotisationssociales atteignent 376 M€, en augmen-tation de 5,4 % par rapport à 2005, tandisque les intérêts et les charges locativessont en légère baisse.

Le revenu net par actif s’établit à 11 740 €en valeur courante ce qui place laBretagne au 18e rang des régions fran-çaises.

L’amélioration se poursuiten 2006Le revenu agricole s’améliore en 2006pour la majorité des régions françaises :les comptes prévisionnels de l’agricultureannoncent une augmentation du revenuglobal de 15 %. L’amélioration des résul-tats s’explique essentiellement par desévolutions favorables des prix malgré unrecul quasi général des volumes produits.En céréales, les niveaux de prix ont ététrès élevés et les légumes ont bénéficiéd’une conjoncture favorable dans leurensemble ; la baisse des apports entomates a été compensée par la haussedes prix, le chiffre d’affaires deschoux–fleurs est supérieur aux cinqannées précédentes. Les volumes de

pommes de terre ont fortement baissémais les prix ont été soutenus duranttoute la campagne. En productions ani-males, les situations sont plus contrastées.La production porcine a bénéficié de coursélevés jusqu’à la mi-novembre ce qui a

contribué à la hausse du revenu des pro-ducteurs. À l’inverse les difficultés s’accen-tuent pour les producteurs de volailles : lacrise aviaire a fait plonger la productionpar manque de débouchés sur le marchénational comme à l’exportation. L’embelliese poursuit pour les élevages de bovins,les prix étant stimulés par le déficit deproduction tant au niveau national qu’auniveau de l’Union européenne. Le contexteest moins favorable aux éleveurs laitiers :la réduction du cheptel se poursuit, lacollecte de lait baisse et les prix du laitcontinuent à se replier. Le maintien durevenu des laitiers est lié à l’aide directelaitière totalement découplée en 2006. Ence qui concerne les consommationsintermédiaires, elles évoluent peu, du faitde la diminution des achats d’alimentsnotamment en volailles et de la faibleaugmentation des prix. Cependant autroisième trimestre, les cours des matièrespremières de l’alimentation animale sontorientés à la hausse.

En 2005, le revenu agricole réel paractif a baissé de 5,6 % en moyennedans l’Union européenne à 25. Cetteréduction du revenu est liée à la baissede la production agricole de 4,8 %.Les consommations intermédiairesont diminué de 1,9 %, les subventionsont progressé de 1,6 %.

Le revenu agricole a évolué différem-ment selon les États membres del’Union européenne. Les plus forteshausses ont été enregistrées enLituanie (+24,6 %), en Irlande(+16,5 %), en Lettonie (+13,1 %), eten République tchèque (+12,6 %).Les plus fortes baisses concernent

le Portugal (-12 %), la Slovaquie(-10,6 %), l’Italie (-10,4 %), l’Espagne(-10,3 %) et la France (-10,1 %).

La diminution en volume de la pro-duction agricole est importante enproduits végétaux (-8 %) et concernel’huile d’olive (-16 %), le vin (-10,1 %)et les céréales (-11,1 %) ; l’Espagneet le Portugal sont les pays les plustouchés par le recul des productionsvégétales. La production animalediminue de 1,3 %, la réduction s’ex-plique en grande partie par la baissedes prix à la production notammentceux des œufs (-9,9 %) et de lavolaille (-3,3 %).

Baisse du revenu agricole en 2005 dans l’Unioneuropéenne

Comptes de l’agriculture bretonne

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Résultat agricole moyen par actif (2001-2005)

Limousin

Auvergne

Dom

Basse Normandie

Rhône Alpes

Midi Pyrenées

Corse

Aquitaine

Bretagne

Lorraine

Franche-Comté

France

Poitou Charentes

Alsace

Nord Pas de Calais

Haute Normandie

Provence Alpes Côte d’Azur

Bourgogne

Centre

Ile de France

Champagne Ardenne

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1000 €

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Page 74: Économie agricole bretonne

74

ANNEXE

Définition des sigles utilisés

IGP Indication Géographique Protégée

INAO Institut National des Appellations d'Origine

ITAVI Institut Technique Avicole

ITP Institut Technique du Porc

MSA Mutualité Sociale Agricole

OCM Organisation Commune de Marché

OGM Organisme Génétiquement Modifié

OMC Organisation Mondiale du Commerce

OPA Organisation Professionnelle Agricole

OTEX Orientation Technico-économique des Exploitations

PAC Politique Agricole Commune

PECO Pays d'Europe Centrale et Orientale

PED Pays En Développement

PGC Produits de Grande Consommation

PIB Produit Intérieur Brut

PMA Pays Moins Avancés

PMPOA Programme de Maîtrise des Pollutions d'Origine Agricole

PMTVA Prime au Maintien du troupeau Allaitant

PSBM Prime Spéciale aux Bovins Mâles

PSC Produits de Substitution aux Céréales

RBE Revenu Brut d'Exploitation

RHD Restauration Hors Domicile

RNE Revenu Net d’Exploitation

SAFER Société d’Aménagement Foncier et d’Etablissement Rural

SAU Surface Agricole Utilisée

SCEES Service Central des Etudes Économiques et Statistiques duministère de l'Agriculture

SCOP Surfaces Céréales Oléagineux Protéagineux

SECODIP Société d'Etude de la Consommation, de la Distribution et dela Publicité

SFP Surface Fourragère Principale

TEC Tonne Equivalent Carcasse

TVM Taux de Viande Maigre

UBTR Union Bretonne du Tourisme Rural

UE Union européenne

UGB Unité de Gros Bovin

UTAF Unité de Travail Annuel Familial

UTH Unité de Travail Humain

AFAB Association des Fabricants d'Aliments du Bétail de Bretagne

ANIA Association Nationale des Industries Agro-alimentaires

AOC Appellation d'Origine Contrôlée

AOR Appellation d'Origine Réglementée

BTA Brevet de Technicien Agricole

CA Chiffre d'Affaires

CCI Chambre de Commerce et d'Industrie

CDA Chambre Départementale d'Agriculture

ESB Encéphalopathie Spongiforme Bovine

CDD Contrat à Durée Déterminée

CDI Contrat à Durée Indéterminée

CERAFEL Comité Economique Régional Agricole des Fruits et Légumesde Bretagne

CERAFLOR Comité Economique Régional Agricole des Fleurs et de l'Horticulture

CETIOM Centre Technique Interprofessionnel des OléagineuxMétropolitains

COP Céréales - Oléagineux - Protéagineux

CRAB Chambre Régionale d'Agriculture de Bretagne

CRCI Chambre Régionale de Commerce et d'Industrie

CRO Comité Régional de l'Œuf

CUMA Coopératives d’utilisation de Matériels Agricoles

DJA Dotation Jeune Agriculteur

DPU Droit à Paiement Unique

DRAF Direction Régionale de l'Agriculture et de la Forêt

EARL Entreprise Agricole à Responsabilité Limitée

EDE Etablissement Départemental de l’Elevage

ESB Encéphalopathie Spongiforme Bovine

ETA Entreprises de Travaux Agricoles

ETP Équivalent temps plein

FEADER Fond Européen Agricole pour le Développement Rural

FOP Fédération des Producteurs d’Oléo-Protéagineux

GAEC Groupement Agricole d'Exploitation en Commun

GATT General Agreement on Tariffs and Trade (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce)

GMS Grandes et Moyennes Surfaces

GTE Gestion Technico-Economique

IAA Industrie Agro-Alimentaire

Chambres d’Agriculture de Bretagne Mars 2007

Page 75: Économie agricole bretonne

Pour plus d'informationscontactez les services économiques

des Chambres d'agriculture de Bretagne

Chambre régionale d'agriculture de BretagneTechnopôle Atalante-Champeaux - Rond-point Maurice le Lannou

CS 74223 - 35042 RENNES CedexTél. 02.23.48.27.42 - Fax. 02.23.48.27.48

E-mail : [email protected]

Chambre d'agriculture des Côtes-d'ArmorAvenue du Chalutier "Sans Pitié" - BP 540 - 22195 PLERIN Cedex

Tél. 02.96.79.22.22 - Fax. 02.96.79.21.00

E-mail : [email protected]

Chambre d'agriculture du Finistère5, allée Sully - 29322 QUIMPER Cedex

Tél. 02.98.52.49.49 - Fax. 02.98.52.49.90

E-mail : [email protected]

Chambre d'agriculture d'Ille-et-VilaineTechnopole Atalante-Champeaux - Rond-point Maurice le Lannou

CS 14226 - 35042 RENNES CedexTél. 02.23.48.23.23 - Fax. 02.23.48.23.25

E-mail : [email protected]

Chambre d'agriculture du MorbihanAvenue Borgnis - Desbordes - 56009 VANNES Cedex

Tél. 02.97.46.22.00 - Fax. 02.97.46.22.23E-mail : [email protected]

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La Chambre régionale d’agriculture de BretagneTechnopôle Atalante-Champeaux - Rond-point Maurice le Lannou

CS 74223 - 35042 RENNES CedexTél. : 02 23 48 27 42 - Fax : 02 23 48 27 48

E-mail : [email protected]

Site internet : www.synagri.com

AVEC LA PARTICIPATION FINANCIÈRE DUConseil régional de Bretagne

Prix public: 25 € TTC