ÉCONOMIE – COURS D’INTRODUCTION - Kévin Polisano · comment une société donnée...

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Ensimag – 2009/2010 ECONOMIE – COURS D’INTRODUCTION 1 ÉCONOMIE – COURS D’INTRODUCTION

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Ensimag–2009/2010

ECONOMIE–COURSD’INTRODUCTION 1

ÉCONOMIE–COURSD’INTRODUCTION

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Coursd’introduction:

I­ L’économie:

L’économie s’intéresse à un très grand nombre de sujets (finance, commerce,

chômage,…). Néanmoins tous ces sujets tournent autour d’un thème principal:commentunesociétédonnées’organisepourproduireetrépartirdesrichesses.

LeséconomistesontdéfiniauxalentoursduXIXèmesiècle lesensdumotrichesse(c.f.articlepage32dupoly textedeDominique Méda).Cettenotionderichesseaétédéfiniesurbasesmatérialistes.Laproductionderichessec’estlaproductiondebiens,demarchandises. Aujourd’hui les richesses que nous créons sont desmarchandises,néanmoinscelles‐cisontpourlaplupartimmatérielles.

Autrefois pour mesurer la richesse d’un pays on étudiait la quantité d’or quepossédaitlepaysenquestion.C’estladoctrinemercantiliste.

OnvanoterX:lesexportationsetM:lesimportations.

Cettevisiondonnedesmesuresprotectionnistes.Cetteconsidérationdelarichessecommedelamonnaieaeudesconséquencesassez«dramatiques»àl’échellemondiale.Ontendàabandonnercettevisionactuellement.

Oncherchedoncàproduireplusdebiens,demarchandises.Ilfautdoncpuiserdansles ressources. Mais attention les ressources sont limitées. Ce qui nous permet deproduiredesbiensc’estlesressourcesnaturellesetletravail.

Leproblèmec’estque les individusenveulenttoujoursplus.Si lesressourcessontlimitées,lesbesoinssontillimités.Cetteréflexionestà l’origined’ungranddébat.LerapportStiguitzprésentecedébat. Noséconomiessonttournéesunobjectifactuel:lacroissanceéconomique.

Engénéral,l’étudedel’économiesediviseendeuxbranches:

• Lamicroéconomie:théorieducomportementdel’individu‐>échangesobjectif principal: l’étude des marchés. L’objectif de la théorie desmarchés est d’expliquer le prix des objets, des produits. En étudiantl’individuons’aperçoitqu’ilagitparintérêt,lesconsommateurscherchentàmaximiserleurintérêt.Onenconclutqueles individussontrationnels,ilsagissentavecrationalité.Lesindividusregardentavantd’agircombiença leur coûte et combien ça va leur rapporter. En fonction du résultatobtenu on choisit d’agir ou non (G. Becker a étendu cette théorie aucomportementdescriminels,parexemple).

• La macroéconomie s’intéresse au comportement entre agrégats i.e. aux

grandeurscaractéristiquesd’unpays.OnparleparexempleduPIB,delaconsommation nationale, des exportations de la France... On note deuxtypesd’approchesentreunmicroéconomisteetunmacroéconomiste.Ce

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dernier va plus nous parler de la croissance d’un pays, du taux dechômage,…Cesdeuxapprochessonttoutefoiscomplémentaires.

II­ L’informationcourante:

Lecoursest totalementaxésur l’idéedeculturegénérale, ilva nousproposerdes

outilspourmieuxcomprendredesnotionsrencontréesparexempledanslesmedias.

L’informationéconomiquecouvredesdomainesextrêmementlarges.Onnousparlenotamment:

‐ desentreprises‐ dequelquesmarchéssymboliques:travail,bourse,pétrole,…‐ delaconjonctureéconomique:étudedelacroissance,delasituationde

l’emploi,del’évolutiondesprix(inflation,…),ducommerceextérieur(X,M)

‐ de la politique économique i.e. l’étude des décisions prises par lesautorités économiques d’un pays (État, banques centrales: BCE, FED,…cesbanquesdécidentdutauxd’intérêts)

Ces rubriques sont vastes et ne sont pas étanches les unes aux autres. On va

davantage s’intéresser aux rubriques concernant la conjoncture économique et lapolitiqueéconomique.Onorientedonclecoursversuneétudemacroéconomique.

L’économieestundomaineparticuliercartoutlemondeenparle.

L’économiesuscitequelquesproblèmes:

‐ Problème 1: les informations véhiculées par les medias sont ellesfiables?

‐ Problème 2: les connaissances supposées connues le sont ellesvraiment?

‐ Problème3:toutlemondeasesidéessurlesproblèmesdel’économieetasonproprejugementsurlaquestion.

Maispourquoitoutlemondeenparle?

Onatousunepetiteexpériencepersonnelledel’économiedueànotreviequotidienne:entreprise,épargne,…

Tout lemonde parle d’économie en adoptantun point de vue individuel i.e. unpoint de vue qui est le sien. Ce point de vue individuel oublie très souvent quel’économieestunsystèmecomplexe.Onditdeschosesjustesdenotrepointdevuemaispasforcémentauniveauglobal.Cequiestplusgênantc’estquel’onatendanceàpenserquecequiestbonpourl’individuestbonpourlepays,voirepourlemonde.Cette

Émetteur RécepteurInfos

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idéeestcomplètementabsurde(c.f.lesidéesdeKeynessurlahaussedessalaires).C’estl’effortdecomposition.III­ Formeducours:

Unchapitresurlacroissanceetunchapitresurlamonnaie.Pour le DS: 2 ou 3 textes au choix avec réponses en format limité, documents

autorisés,4pagesmaximum.

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CHAPITRE1–LACROISSANCEECONOMIQUE 1

Chapitre1:Lacroissanceéconomique(Richesseetrevenu)

Introduction:

Questioncentraleenéconomie:lacroissanceéconomique,elleintervientdanstous

lesdébats.Nos comportements sont tournés autour de la croissance économique. C’est notre

objectif commun, notre objectif à tous. Par exemple lors d’une élection tous lescandidats visent une croissance positive. Sauf bouleversement très important de nosmentalités,cettevisionn’estpasprèsdechanger.

• Qu’est‐cequelacroissanceéconomique?• Pourquoiest‐cesiimportantdansnosmentalitésd’avoirunecroissanceélevée?

Dans les estimations, quand on parle de croissance on a toujours de nombreux

chiffres,denombreusesestimations.Onvaainsichercheràexpliquerceschiffres.Ensuitedefaçonunpeuplusthéoriqueonvas’intéresserauxlimitesdelacroissance

économique.Onévoqueradespistesderéflexionssurdenouveauxrapportsfaceàcettecroissance(cf.rapportStyglitz).

I–DéfinitionsetMesures:

Notions:valeurajoutée,PIB,PNB

La croissanceéconomiquec’est l’augmentation suruneduréedéterminéeduPIB.Maisqu’estcequeconcrètementlePIB?

1) Auniveaud’uneentreprise:

Commentestévaluéelarichessecréeparuneentreprise?Celle‐ci est évaluée par le montant de la production vendue. Si celle‐ci est

intégralementvendueonobtientlechiffred’affaire.Cependantcelanereprésentepaslarichessedel’entreprise.Eneffetcechiffred’affairecorrespondàlafoisàunensembledecoûts de production i.e. des charges et aux profits. Dans ces coûts de production ontrouveparexemplelescoûtsdeconsommationsintermédiairesCi(matièrespremières,composants, matériaux, services,...). Pour savoir qu’elle est le montant de la richessecrééeparcetteentrepriseonvacalculerlavaleurajoutéeenfaisantladifférenceprofitsmoinscoûtsdeconsommationintermédiaires.

VA=P–Ci

Toutefois,laproductionnationaleestunindicateurintéressant.

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2) Auniveaud’unpays:

PourcalculerlePIBonvasommerlesdifférentesvaleursajoutées.

PIB=∑VA

Toutes les valeurs utilisées dans ces calculs sont données hors taxes. Pourtantlorsqu’onachètedesproduits,onlesachèteaveclestaxes.Néanmoins,onpeutcalculerlemontanttotaldestaxespayéesparleshabitantsd’unpays(TVAetdroitsdedouanesnotamment).

D’où:

PIB=∑VA+∑TVA+∑DDD

LePIBi.e.leproduitintérieurbrut,intérieurausensgéographiqueduterme.C’estque l’onva considérer toutes lesentreprises situées sur le sol français,qu’elles soientfrançaisesouétrangères.

PourlePNBi.e.leproduitnationalbrut,onvaconsidérertouteslesentreprisesd’unpays,sursonsoletàl’étranger.

LePIBestdoncbienlarichessecrééeparunpayspendantunan.Attentionilnefautpasconfondrelarichessecrééeetlarichesse«toutcourt».

3) Lesdeux«faces»duPIB:

Ilvafalloirprendreencomptelesdeuxfacessimultanément.

a.Lacompositionenbienetenservices:

D’un point de vue quantitatif il y a tout d’abord tout les biens et les services deconsommation (environ 80%).Nos économies n’existent que pour laconsommation.L’idéologieprincipaleestd’ailleursdetoujoursconsommerplus.

Touslesans,denouveauxbiensd’équipementssontcréés.C’estcequ’onappellelesinvestissements. Ils sont soit destinés aux entreprises, soit dans le domaine del’immobilier(environ20%).

Il faut également ajouter à cela les activités économiques de l’État: les dépensespubliques. On y trouve des services non marchands: armée, enseignement,… CesdépensesapparaissentdanslePIB.

b. PIB=revenunational

Cequ’onappellerevenunationalc’estlasommedetouslesrevenusversésdansunpays.

Le premier partage de la valeur ajoutée c’est de payer le travail: salairessuperbrutsi.e.salairesnets+cotisationssociales.

Lessalairesnetspermettentdeverserlesrevenusdessalariésactifs.Lescotisationssocialesquantàellessontreverséesàlasécuritésociale(assurancesmaladie,chômage,retraites,…).

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N.B.:notresystèmedesécuritésocialeaétécrééen1945.Lasociétédoitprotégerlesindividusetnonlecontraire.Cettesécuritésocialedevaitpermettreàl’originedeseprotéger des risques: risque de tombermalade => création d’une assurancemaladie,risquedeperdresonemploi=>créationd’uneaideencasdechômage,risque«denepasêtremortàl’âgedelaretraite»=>créationdusystèmed’assuranceretraite.

À côté de cela on trouve aussi dans la valeur ajoutée les intérêts. Ces intérêtscorrespondentauxrevenuspréteurs(=banque).

Deplus,onaaussidanscettevaleurajoutéelesimpôts.C’estcequeperçoitl’État.Cesderniersétantengénéralendettés, ilsvontpayerdes intérêtsàdesbanques,etc…Onreboucleleschéma.Enfinontrouvelesrestesi.e.lesbénéfices:

• Investissements• Revenupropriétaire• Revenudel’entreprisemisenréserve

Conclusion:

‐ Retenirlesdéfinitions‐ Croissance économique: augmentation des richesses, accroissement des

revenus,…Lacroissanceestlaconditionnécessaireàl’augmentationdesrevenusdetous.Bienévidemmentcen’estquelaconditionnécessaire.

‐ Quandletauxdecroissanceestnégatifilvaêtredifficiledepartagerlesrevenus.Eneffet la solution serait de faire baisser les revenus de tout le monde.Malheureusement cette solution est utopique. En général dans ces périodes, lesrevenusdecertainsbaissentmaisceuxdecertainespersonnesvontaugmenter«encompensation».

ComplémentduI­:

Quandonparledesalaireonparled’aborddesalaireminimum:SMICdel’ordre

de 1000€, 15% des actifs rémunérés au SMIC. Le deuxième salaire dont les médiasparlent (mais qui présente peu d’intérêt): c’est la salairemoyen (2000/2200 €). EnFrance le salairemédian est de 1500€ euros net (50%gagnent plus et 50%gagnentmoins). A partir de 3000€ net par mois on entre dans les 10% de personnes quigagnent«beaucoup»d’argent.C’estlatranchequigagneleplus.

Le premier bémol à apporter est que pour un nombre croissant de salariés enFrance,lerevenuestcomposédusalairemaisaussietdeplusenplusdecompléments.Àrevenu identique lessituationsnesontpas forcément identiques.Eneffet lesalaireest une obligation légale, il est mentionné sur le contrat de travail. C’est un revenuirréversible,fixe.Cen’estpaslecasdescompléments.Ilssontfonctiondesrésultats.Lessalairessontdesrevenusquiapparaissentdanslecadredelaproduction.

La valeur ajoutée c’est les cartes que l’on crée. Ces cartes vont ensuite êtreredistribuées.

Nous sommes dansune économie socialisée qui essaye de ne pas laisser lesgenssans«rien».

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II–«Apprécier»untauxdecroissance

L’idée de cette section est de comprendre quel est le seuil qu’utilisent leséconomistespourconsidérerqu’untauxdecroissanceestbonounon.

1) Histoirelongue: VoirlestableauxdeA.MaddisondanslepolyetlelivredeD.Cohensurl’histoiredel’économie. Ce phénomène de croissance économique est unphénomène très récent, il adébuté environ en 1800. Entre l’an 0 et 1750, le niveau de vie par habitant est enmoyenneconstant. Dans son livreThomasMalthus en1807 affirmequ’il y a en économiedes loisnaturellesdumêmeordrequecellesdontparlent lesphysiciens.Selonlui leproblèmede nos sociétés c’est que nos capacités de production ne peuvent nous permettred’accroître notre nourriture rapidement => les subsistances augmentent selon uneraisonarithmétique(loiaffine). De plus, la rapide augmentation de la population est un problème puisque laproductionderessourcesnepeutpassuivre.Heureusement,ilyadespicsdemortalitéetlapopulations’ajusteainsiàlaproduction. Entre1820à1899 le tauxdecroissancemoyende laFranceestd’environ2%.Tous les économistes (depuis la fin des années 80) admettent que les 30 Glorieusesfurentunévénementexceptionnel.Pluspersonnen’imaginequ’unévènementdecetteenvergurepuissesereproduire. Sionfaitl’hypothèsequesidanslesiècleàveniriln’yapasd’événementmajeur(guerre,épidémie,…)alors:

• >2%:croissanceforte• 2%>C>0%:croissancemolle• <0%:récession

2) Croissanceetchômage:

L’INSEEcalculerégulièrementuntauxdecroissancetelqueaudessusdecetaux

lechômagebaisseetendessousilaugmente.Lederniercalculdecetypeaétéeffectuéen2008.Ilenarésultélefaitqueaudessusd’untauxdecroissancede1,5%lechômagebaisseetendessousilaugmente.

Néanmoins,cechiffren’adesignificationquependantunepériodedonnée.Dans l’état actuel denotremarchédu travail (enne considérantpas les pertes

d’emploi liées à la crise), l’INSEE affirme encore que les 1,5% de croissance sont laconditionpourquelechômagebaisse. III­Théorèmedelacroissance:

1) Facteurséconomiques:

Il y a aujourd’hui une théorie de la croissance qui est admise par 99% deséconomistes.

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La croissance économique est un phénomène jeune. Les premiers vraiséconomistessontapparusenvironàlamêmeépoque:A.Smith1776,K.Marx,…Ilsonttout d’abord mis en place un schéma très simple basé sur la notion de facteur deproduction:dequoia‐t‐onbesoinpourproduireunbien?

En combinant le capital physique (K), le travail (T) et les ressourcesnaturelles(RN)onobtientlaproduction(P). Il apparaît une tendance à mathématiser le discours économique. De plus, de1900 à 1970 on a décidé de supprimer les ressources naturelles de la combinaisondonnantlaproduction.Onobtientainsiunefonctiondelaforme:

P=f(K,T)

P=Kα×T(1­α)

À la fin des années 1960 grâce au progrès de l’accumulation de données et del’information certains économistes testent cette fonction demanière empirique. Deuxétudescélèbresexistentaumêmemomentpourvérifiercesloisthéoriques.

Dansceprogrèstechnique,technologiqueontrouvetroischoses:l’améliorationdes machines, des conditions de travail et les améliorations qui ont lieu dans lesentreprisesetquiconcernentlesformationsdesemployés.

Ainsi, le progrès technique ne peut être calculé, il va seulement être évalué encalculantlaproductivitédutravail.Celle‐cisecalculetoujourssurunepérioded’unanaveclaformule:

Productivitédutravail=P/TavecT=letravailenhommesouenheures

En1970,onditqueleprogrèstechniqueexplique50%delacroissance.En2008,cemême progrès explique 60%de la croissance. Les prévisions pour 2100 indiquentquecechiffreaugmenterajusqu’à80%.

Ilyadoncunfacteurdontonnepeutpassepasser,c’estletravail.Onnepeutpas également se passer de nos connaissances, de nos idées. Fondamentalement,quandonraisonnesurlesmodèlesdecroissanceilyadeuxgrandeursimportantes:letravailetlesprogrèstechniques.

P=L×P/LoùLreprésentelaquantitédetravailetP/Llaproductivité

ΔP=ΔL+Δ(P/L)en%

2) Laflexisécurité:(cf.poly) Nos sociétés veulent de la croissance économique, ce qui fait que la croissanceéconomiqueestunobjectifmajeurpourlessociétésactuelles. Lanotiond’innovationvaêtreaucentreducours.L’innovationvaêtreaucœurde lacroissanceéconomique.L’économisteautrichienJ.Schumpeteraété lepremieràinsistersurlerôledel’innovationenéconomie.

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Définition:

Lanotiond’innovationenéconomiecorrespondàl’applicationindustrielled’uneinvention, ce qui fait qu’une invention qui ne serait jamais appliquée ne sera jamaisconsidéréecommeuneinnovationausenséconomique. Uneinnovationrenvoieàplusieurschoses:

• Capeutêtretoutd’abordunproduitnouveau,toutendistinguantlesinnovationsmajeures (qui bouleversent l’ensemble des relations économiques, sociales etpolitiques) des innovationsmineures (qui ne font quemodifier une innovationmajeureà lamarge).PourSchumpeterquandune innovationmajeurenait, ellediffuse dans la société «par graphes», par imitation, i.e. qu’il en suit desévolutionsmineures.

• Desprocédésindustriels• Découvertesdematériaux• Organisation du travail. Exemples: le Fordisme, le Taylorisme, le Ohnisme (de

OhnoingénieurenchefchezToyotadanslesannées1950:révolutionlorsqu’onavu s’appliquer dans les entreprises occidentales la méthode de production deToyota).Voirl’ouvragePenseràl’enversdeB.Coniat.

Danslesannées1940,Schumpeteraproposéunethéorieéconomiquemettantaucœur de l’économie l’innovation et au centre l’entrepreneur innovateur. Cesentrepreneursinnovateurssontinnovateursparcequ’ilssontàlarecherchedeprofits.Ce sont des gens qui prennent des risques. Un individu rationnel dans la sphèreéconomiqueacceptedeprendredesrisquesd’autantplusélevésqueleprofitquepeutengendrercerisqueestélevé(ons’attendàuntauxderentabilitéélevé). Uneconséquence immédiateestd’accepterde fairede la croissanceunobjectifmajeur.Eneffet,onenarriveàlaconclusionqu’iln’yapasdecroissancepossiblesiiln’y a pas de profits élevés possibles. Il en est demême pour la concurrence. Si onenlèvelaconcurrence,iln’yaplusd’innovationpossibleetdoncplusdecroissance.

Schumpeterestl’undespremiersàavoirmisl’accentsurlefaitqu’uneéconomie

capitalistemutparl’innovationconduitàunprocessusdedestructioncréatrice.Dansceprocessusilyal’apparitionetladisparitiondeproduits,d’entreprises,voiremêmedesecteursentiers.Auniveausocial,dansceprocessusdesemploisapparaissentmaisdesemploisdisparaissentégalement.EnFrance,ennetenantpascomptedelacriseactuelleonestimeque10000emploissontcréésparjourdanslepays.

Quandonadmetquel’onveutdeladestructioncréatrice,lasociétéadmetqu’ily

aura automatiquement une hausse du chômage. C’est une conséquence inévitable del’acceptationd’uneéconomiecentraliséesurlacroissanceetl’innovation.Enallantplusloin on peut même dire que si l’on accepte ce monde et que l’on recherche enpermanence la croissance le chômage est nécessaire. Ainsi, par exemple, uneinterdictiondelicenciern’estpasunesolutionpourfavoriserlacroissance.

Letauxdechômage«idéal»estestiméà5%.Dans les politiques économiques mises en place par la plupart des économies

européennes on ne cherche pas à stopper cette tendance. Néanmoins, il va être

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nécessaire de trouver une solution pour diminuer le chômage. Il va falloirmettre enplaceunnouveau«contratsocial».

Ce contrat social va devoir être passé entre les chômeurs et la société. Commedanstoutcontrat,ilyadesdevoirsréciproquesmaisaussidesobligationsréciproques.

Quelles sont les obligations qu’une société s’engage à mettre en œuvre pour

protégerseschômeurs?La société s’engage à sécuriser ses chômeurs en leur fournissant une

rémunérationnonrégressivependantunecertainedurée(auDanemark90%dusalaireprécédentpendant4ans).Ledeuxièmeaspectdecettesécuritéestdeleurdonnerunesécurité par rapport à leurs qualifications. On sécurise les parcours professionnels.Cette vision sécuritaire est mise en place parce qu’elle ne juge pas les chômeursresponsables.

Néanmoins, on demande de l’autre côté aux chômeurs des obligations: c’est laflexibilité(flexibilité+sécurité=flexisécurité).

Pourêtreofficiellementchômeur,selonleBIT(BureauInternationalduTravail),

ilfaut:• Nepasavoird’emploidepuisuneduréeassezconséquente• Etredisponible• Un chômeur doit rechercher activement un emploi, cette condition

explique pourquoi lorsqu’on parle de la population active d’un pays oncompteleschômeurs.

Ilsurvientunproblèmelorsqu’onfaituneoffred’emploiàunchômeur:àquelle

condition un chômeur peut refuser une offre d’emploi sans perdre son statut dechômeur(cf.textedupolysurl’offreraisonnabled’emploi)?EnFrancejusqu’en2008,ilyavaitunegrandesouplessepourleschômeursàrefuseruneoffred’emploi.

Ilyatroisraisonsclassiquespourqu’unchômeurrefuseuneoffred’emploi:• Salaireinsuffisant• Éloignementgéographique• Inadéquationdel’emploiaveclaqualificationduchômeur

Maintenantcen’estpluslechômeurquidécidedesloismaislasociété.Avec

cettenouvelleloilaFranceimitelesmesuresprisentparT.BlairenGrande‐BretagneetG. Schroeder enAllemagne.Ainsi, c’est la sociétéqui fixe lesdifférents seuils (pour lesalaire:80%durevenuprécédent;pourl’éloignementgéographique:distance1heuredetrajetaller;enrevanchel’adéquationdel’emploin’estpasforcémentderigueur).

On se dirige vers un système où on ne pourra refuser que trois offresraisonnablesmaisàlatroisièmesilechômeurrefuse,ilperdratouscesdroits.

Onenarriveàseposerdeuxgrandesquestions:

1. Est‐celebonmodèle?2. Est‐cequecemodèlevapouvoirfonctionner?

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3) Facteursinstitutionnels:

Une dette est bonne pour une entreprise ou pour un État si elle permet uninvestissement,poursedévelopperetainsicréerdesrichessesetremboursersadette.

Faire un grand emprunt public pour financer de la recherche importante oul’enseignementsupérieur,c’estlogiquemaisçan’adesensquesilesystèmescolaireenamontestperformant.Ilnefautdoncpasnégligerl’enseignementprimaire.

Il y a un rapport entre la croissance économique d’un pays et le système devaleurssociales.

Y‐a‐t‐il un régime politique plus favorable à la croissance qu’un autre? Par

régimepolitiqueondésigne soit la démocratie soit à l’opposé les régimes totalitaires.C’estunequestionvasteetsansréponseclaire.

Dans les pays où est apparue la croissance aux alentours de 1800, cettecroissanceatoujoursétéprécédéed’unerévolutionpolitiquequiapermislamiseenplaced’unrégimeplusdémocratique.Quiditdémocratiedit libertépolitiqueetdonc liberté économique. C’est cette liberté économique qui assure le lien entrecroissanceetrégimepolitique.

C’estparcequ’on a toléré la liberté intellectuelleque les connaissances se sontdéveloppées et ont permis le développement des sciences et des techniques. On peutciterparexemplel’exempledel’Espagnequiàcausedeproblèmesreligieuxaperdulespersonnescapablesd’innover.

Ilyadespaysoùladifférenceentrelibertépolitiqueetlibertééconomiquen’est

plusclairedutout. Ilyaparexempledespaysoù ilya libertééconomiquesanspourautantavoirdelibertépolitique.C’estlecasduChilidePinochetdanslesannées1970:beaucoupdelibertéséconomiquesdansunrégimetotalitaire.

Onpeutsedemandersilalibertééconomiquenevapasentrainerlamiseen

placedelalibertépolitiquedanscertainspays.Ceserapeut–êtrelecasenChine.Certainsrégimespolitiquesinterdisentlacroissanceoudumoinssonttelsquela

croissance sera inégalement répartie et par conséquent amènent à des problèmespolitiques (corruption,…). Onpeutparexempleciter lephénomènede«malédictiondes richesses» qui concerne en général des pays africains possédant des grandesrichessesnaturelles (diamantsparexemple)etquinelesexploitentpasouseulementunepetitepartiedelapopulation.

Lanotiondedroitdepropriétérenvoieàladimensionjuridiquedelasociété.Le système de droit de propriété est un système de lois qui garantis la

propriétédecelapropriétaireachète,découvre,…Ainsi,lepropriétaireestprotégé.Unsystèmededroitsdepropriétébienétabliestuneconditionnécessaireàune

croissanceéconomique.Dansunpaysoùlesystèmededroitsdepropriétén’estpasbienconstruit, il n’y aura pas de création de richesses et donc une absence de croissance.C’estcequemontreH.deSotodanssonlivreMystèresduCapital.Ilillustrenotammentles exemples d’endroits de la planète où il existe une économie intense en termesd’échangesmaisqin’apparaîtpasdansleschiffresofficielscarils’agitd’uneéconomiemafieuse,decorruption.Néanmoins,danscesbidonvilles(parexemple)lesactivitésqui

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y sont menées sont essentiellement commerciales mais elles ne sont pas sourcesd’innovationsetdoncnegénèrentpasdecroissance.

Schémaducapitalsocial:On a une phase de croissance en 2010. Fin 2009 on a un capital: humain,

technique,naturel(ressourcesnaturelles),environnemental(qualitédel’eau,del’air,…).On peut aussi étendre cela au capital intellectuel et à un capital social (ensemble desrelationssocialesquiexistentdansunpaysdonné=>climatsocialgénérald’unpays;leproblèmeestque les relations sociales sont très larges etque cela inclut les relationspolitiques,travail,familiales,…).

Une notion importante pour le capital est la notion de confiance. C’est un

ingrédientindispensabledelacroissance.L’OCDEorganisedesquestionnairesdansdenombreuxpays pourmesurer la confiancedans les États. Les réponses aux questionssontrépartiesparnotesde1à10.LaFranceparexempleest lepaysdéveloppéoùontrouvelesnotesdeconfiancelesplusbassesentermedeconfiance.

Leséconomistesquiessayentdefairedesmodèlesquantitatifsestimentquedes

rapportsdeconfianceélevéspermettentunehaussedeunpointdecroissance(cequiesttrèsloind’êtrenégligeable).

Si il y a un domaine économique où la confiance est essentielle c’est la

monnaie.IV–LeslimitesduPIB:Le rapport Stiglitz demandé parN. Sarkozy à son arrivée à l’Élysée cherche à

savoirsilePIBestunindicateurdebienêtred’unepopulation(cerapportaétéécritparl’indienA.SenetparJ.Stiglitz).

Danssonrapportde1974l’américainJ.Tobin,trèssensibleauxaspectssociauxau seindespopulations, aproposéde transformer lePNB enBNB (BonheurNationalBrut).IlestainsiclairquelePIBn’estpasunbonindicateurdebienêtre.

1) Lebienêtre:

Dans le PIB on ne prend pas en compte l’économie parallèle (mafia,… ), on se

contentedeséchangesmonétairesetofficiels.CequeneprendpasencomptelePIBc’estcequ’onpeutappelerlaproductiondomestique(exemple:tâchesdomestiquesquinesontpasrémunérées).Cesontpourtantdessourcesdebien‐être.

DanslePIBonintègreacontrariodesactivitésquinesontpasporteusesdebien‐êtremaisplutôtdemal‐être.Parexemple,plus ilyad’accidentsdevoituresplusc’estbon pour le PIB (car cela génère des réparations et des achats de voitures). Il y aégalement la pollution: plus on produit en polluantmieux c’est pour le PIB. On peutégalementciterl’insécuritéquivagénérerl’emploidenouveauxpoliciers,denouveauxjuges,demagistrats.

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CHAPITRE1–LACROISSANCEECONOMIQUE

Onadoncdécidéàl’ONUdecréerunindicateurdepluspourlebien‐être:l’IDH.Cetindicateurregroupetroiscritères:

• LePIB/habitant• L’espérancedevie• Leniveaud’éducation

2) Développementdurable/soutenable:

Cette notion est apparue dans les années 1980. Il s’agissait initialement d’une

préoccupationécologique. Il fauttransmettreàlagénérationsuivanteunesociétéauminimumidentique(entermedebien‐être).C’estcequiaétéexpriménotammentdanslerapportBruntdlandàl’ONUen1987.

Ledéveloppementdurablevadoncêtreundéveloppementquivasimultanémentconcilier:

• Unecroissanceéconomique(PIB/habitant)• Unepréoccupationenvironnementale• Uneréductionmaximaledetouteslesformesdediscrimination

Lacroissanceéconomiqueestdoncunproblèmemultidirectionnel:

• Économique• Politique• Droit• …

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CHAPITRE2–LAMONNAIEETLESYSTEMEMONETAIRE 1

Chapitre2:Lamonnaieetlesystèmemonétaire

Nos économies sont des économies monétaires, c’est‐à‐dire que tous les

échangessefontenmonnaie,iln’ypasdetroc.Lamonnaieestdoncomniprésente.Cette«dépendance»àlamonnaieentraineparfoisdescrisescommeen2002en

Argentineouen2008auxEtats‐Unis.Définition:

Tauxd’intérêts: ce qu’on paye quand on emprunte ou encore ce qu’on gagnequandonprête.

I­Notionsdebase:

1)Définitionetfonctiondelamonnaie:Toutemonnaieremplitsimultanémenttroisfonctions:

• Unefonctiond’étalondelavaleur:ils’agitcependantd’unétalonimparfaitcarilvoitsavaleurvarierdansletempsàcausedelavariationdelamoyennedesprixdes produits prise dans un pays donné. Quand cette variation est positive onparled’inflation,etquandelleestnégativeonparlededéflation.Onaleschémasuivant:

Pertedupouvoird’achat⇒dépréciationdelavaleurinternedelamonnaie⇒haussedesprix⇒inflation

Parexemple,jusqu’en1836,unfrancvaut0,08gd’oralorsqu’aujourd’huiuneurovaut «ce que ça nous permet d’acheter» c’est‐à‐dire une quantité d’objets, demarchandises.LamonnaieestdoncunPOUVOIRD’ACHAT.

• Une fonction d’intermédiaire des échanges: à partir de 1750 on observe unedivision sociale du travail (apparition de nouveaux métiers, plus personne neconsomme ce qu’il produit;mise en place du taylorisme) qui rend lamonnaieindispensablepourorganiserleséchanges.Parexemple,quandonpayeavecdelamonnaieonéchangedutempsdetravail.

• Une fonctionde réservede valeur: gestiond’une épargne.On va ainsi pouvoir

différer dans le temps un certain pouvoir d’achat. Cette fonction présentenéanmoinsunelimitequiestl’inflation.Parexemple,siona1000decôtéetqu’ilya10%d’inflation,ilnenousresteraque900.

Keintzaffirmequelamonnaieestlebaromètredel’angoisse.

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2 CHAPITRE2–LAMONNAIEETLESYSTEMEMONETAIRE

2)Lesformesdelamonnaie:

Quel que soit le type de société que l’on peut rencontrer dans l’histoire, leshommesontsuinventerdifférentstypesdemonnaie.

Onestinitialementpassédemonnaiesmarchandisespuisprogressivementonestpassé enEurope à l’utilisationdesmétauxprécieux commemonnaie (essentiellementl’argentetsurtoutl’or).Ilsvontprogressivements’imposercommemonnaiecarilsontdes caractéristiques idéales pour être utilisé comme tels: des qualités physiquesprivilégiées (métaux pondéreux i.e. que dans un faible volume ils permettent decondenséune fortevaleuréconomique).Lesmonnaiesontdonc longtempsétégagéessurlepoidsdemétalprécieux.

ÀpartirduXVIIèmesièclevontapparaître lespremiersbilletsdebanque,pourfaire l’échange entre l’or et le bout de papier. Les hollandais vont créer le billet sanscontrepartieenor. Ilscomprennent(grâceà la loidesgrandsnombres)quetoutes lespersonnes qui ont des billets ne viendront jamais récupérer tous ensemble leuréquivalentenor.

Ainsi le banquier augmente sa clientèle et fait tourner plus d’argent. Sans cesystèmeonn’auraitjamaiseulacroissanceéconomiquequel’onaeue.

Au XXème siècle, une nouvelle forme demonnaie apparaît: les chèques et lescartesbancaires.OnparledeDÉMATERIALISATIONdelamonnaie.Ontrouvetroisformesprincipalesdemonnaie:

• Lamonnaie divisionnaire: ce sont les pièces (créées par l’État), dans la zoneEuro les chiffres 2008 indiquent que les échanges de monnaie de ce type nereprésententque1%deséchangescommerciaux.

• La monnaie fiduciaire: ce sont les billets gérés et fabriqués par la banquecentrale.Ilsreprésentent9%dumontanttotaldeséchanges.

• Lamonnaie scripturale: c’estunemonnaie créée, qui circule et qui estplustarddétruitepardesjeuxd’écriture.Ilyal’apparitiond’uneinscriptiondanslecompted’unepersonne.Elle est fabriquéepar lesbanques commerciales (maisaussi par les banques centrales). Actuellement, 90% de la monnaie que nousutilisonsestdelamonnaiescripturale.En1936,enFrancelefrancn’aplusdedéfinitionenor.Onutilisecettedéfinitionenornéanmoinspourlestauxdechange.Àpartirde1976,avecladisparitiondusystèmedeBreton‐Woodscetteutilisationaégalementdisparu.Leschèquesetlescartesbancairesnesontpasconsidéréscommedelamonnaie.Onpourraitpenserqu’ils’agitdemonnaiescripturalemaiscen’estpaslecas.Onpeutparcontreéventuellementparlerdemonnaieélectronique.

Ilfautdistinguerlavaleurintrinsèquedupouvoird’achat.Parexemple,pourun

billetde500euros lavaleur intrinsèquec’est‐à‐dire le coûtdeproduction revientà2eurosalorsqueauniveaudupouvoird’achatondisposede500euros.

EnFrance,onestobligéd’accepterlespaiementseneuro,maispourdesraisonspolitiques il se peut qu’un jour pour des raisons politiques plus personne ne veuilleaccepterd’euros.Danscecaslà,ceseralacrise.C’estcequis’estpasséenArgentineen2002lorsqueleshabitantssesontaperçusquelepesonevalaitplusrien.Toutreposedoncsurlaconfiancequel’onadansnotremonnaie.

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CHAPITRE2–LAMONNAIEETLESYSTEMEMONETAIRE 3

II­Lacréationmonétaire:

Lamasse monétaire correspond à la quantité de monnaie qui existe et quicirculedansl’économieàunmomentdonné.

1) Introduction:

a. Historique:

Les banques centrales sont aujourd’hui capables de mesurer la massemonétaire qui circule dans les pays. On remarque que lamassemonétaire augmenteannée après année dans les pays qui connaissent un système capitaliste. Néanmoins,entre1930et1932lamassemonétairebaissedefaçongénéraledanslespays.En1993(pire année au niveau économique depuis la guerre) en France lamassemonétaire aégalementbaisséeetdoncletauxdecroissancedupaysaéténégatif.

Siilyaplusdemonnaiequientrequedemonnaiequisort,lamassemonétaires’accroit.Unexcédentdelabalancecommercialeestunecausedel’accroissementdelamassemonétairedansunpays.Maiscettecauseestpartielle.

Toutpaysqui connaîtundéficit commercialdevrait connaîtreunebaissede samassecommerciale.Or,celan’estpasdutoutvérifié.Parexemple,entre1970et1992laFranceaconnuundéficitcommercialmaisuneaugmentationdelamassemonétaire.Ilyadoncautrechosequiexpliquel’accroissementdelamassemonétaire.

Hormis pendant les années 30, la masse monétaire mondiale ne cesse des’accroitre.

Laquestionestdoncquelestcephénomène?Lemécanismecentralquifaitqu’ilyaplusdemonnaiechaqueannéeestlecrédit

bancaire.

b. Banques:

Quand une banque accorde un crédit, elle crée de lamonnaie,mais si elles encréenttroponparled’inflationnisme.Lesbanquesontunmétierquel’onpeutqualifierdetriple:

• Leur métier historique: ouverture/fermeture de compte, gestion de cescomptes(comptescourantsetcomptesàvue).

• Uneactivitéfinancièrepermettantdefairefructifierl’épargnedesclients.• Lecréditbancaire:lesbanquesaccordentdescréditsàleurclients.

Leseulcréditquiengendreunecréationdemonnaiec’estlecréditaccordéparunebanque.Lesautresformesdecréditcesontdes«vasescommunicants».

2) Lescréditsfontlesdépôts:Onconsidèredeuxentreprises:EntrepriseXdétenant1000000etEntrepriseY.

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4 CHAPITRE2–LAMONNAIEETLESYSTEMEMONETAIRE

BilanbanqueA:

‐ CompteX:+1000000‐1000000

‐CompteY:+1000000

Encontrepartieducréditinitial,labanquepossèdeunecréancesurX(obligationdeXderemboursersabanque).BilanbanqueB:deuxbanquesdifférentespourlesdeuxentreprises.L’argentnerestepasdanslamêmebanquemaisonversetoujours1millionàl’entrepriseY.

3) Lacréationmonétaire:

BanqueA:‐ CompteclientX+5000‐ CompteclientY+1000

Crédit:+3000surlecomptedeY

Danscecasilyacréationdemonnaie.Celas’expliqueparl’absurde.Eneffet,s’iln’y avait pas créationdemonnaie celle ci viendrait dequelquepart(on en verrait lestraces). Si on prend l’argent ailleurs, d’autres clients perdraient un peu d’argent pourfinancerlecréditdeB.

Il apparaît une contradiction => de la monnaie scripturale est créée. Celle‐cidépenddelaconfiance,onpensequeleclientvarembourser.

Conclusion:

Une fois que l’on sait que tout crédit monétaire accordé est une créationmonétaire,toutcréditquel’onrembourseestunedestructionmonétaire.

Lorsque l’ondit qu’à la find’une année lamassemonétaire s’est accrue, il fautcomprendre que la somme des crédits est supérieure à la somme desremboursements.

Laquestiongénéralequel’onpeutseposerest:quellesontlesconséquencesdecette augmentation de la masse monétaireet à quelles conditions peut elle poserproblème?(cf.courssurlacrisedessubprimes:unaccroissementdelamassemonétairecréeengénéraldel’inflation)III­Lecontrôledelacréationdemonnaie:

Il yades techniquesquiontétéélaboréesdepuisplusd’unsièclepourque lesbanques ne créent pas trop de monnaie. Dans tous les pays du monde il existe unelégislation qui va aboutir au fait que les banques ne peuvent pas créer autant demonnaiequ’elleslesouhaiteraient.Deplus,cen’estpasdansl’intérêtd’unebanquedecréertropdemonnaie.Onpeutdoncévoquerunecertaineautodisciplinedesbanques.

Enfin,ilyaunebanquecentraledontlerôleentreautresetderégulerlecréditdesbanques.Cestroisdispositifssontintimementliés.

Dépôtde1000000surlecomptedeX.Xpaye1000000àY.

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CHAPITRE2–LAMONNAIEETLESYSTEMEMONETAIRE 5

Toute banque sait que lorsqu’elle accorde de crédits, il y a deux phénomènesqu’ellenemaitrisepas.Eneffet,ilyauratoujourslerisquequ’unecertainefractiondesclientsneremboursepas.Ledeuxièmephénomèneestlephénomènedefuites,c’est‐à‐direunepartiedesdépôtsquel’onmetsurlecomptedesclients.Ilyatroisfuites:

‐ Leretraitdebilletsauprèsdelabanquecentrale‐ Unepartiedesclientsvontconvertirunepartiedeleurcréditendevise.Pour

se procurer ces devises la banque se tourne vers la banque centrale quicentralisel’ensembledesdevisesentrantdanslepays.

‐ La concurrence entre les banques: c’est cette fuite qui pose problème auxbanques

L’activitébancaireestrégieparunensembledelois.Lesbanquessontobligéesde

fairedescompensationsbancaires.Onparlederefinancementbancaire.Chaque jour lesbanquesdoivent faireuncalculquiconsisted’uncôtéà faire la

somme de ce que tous les clients de la banque ont payé en monnaie scripturale, lasommedessorties,(ceuxquiontdescomptesailleurs)etsymétriquementellesdoiventfaire lasommedesentrées.Ellesobtiennentainsiunsoldequi luipermetdesavoirsielle présente un excédent ou au contraire un découvert. Ce découvert est dangereuxpourlesbanquesetainsiellesdoiventenpermanencechercheràcomblercedécouvert.C’est le refinancement du découvert. Les banques demandent à une personneextérieurede renflouer ledécouvert.Enpratique, ce sont les autresbanquesqui sontamenéesàrefinancercedécouvert.

Enrevanche,lesbanquesquiprésententunexcédentnesontpasobligéesd’aiderlesbanquesquiprésententundécouvert.Ainsiiln’estpascertainqueledécouvertdesbanquessoitcomblé.

Il est donc important pour les banques de veiller à ne pas tropdépenser, c’estl’autodiscipline.

Onpeutsedemandercequipeutpousserunebanqueprésentantunexcédentàaiderunebanqueàdécouvert.

Lerefinancementbancaireestunphénomènequia lieuàtrèscourtterme(aumaximumtroismois).Intéressonsnousauprocédéderefinancementd’unebanqueparuneautre:

LabanqueAdélivredelamonnaieauxclientsA,ellepossèdeainsiunecréancesurlesclientsquiprennentdescrédits.

Le refinancement des banques se fait sur le marché monétaire (réseauinformatiquereliant lesbanquesentreelles).Si labanqueAadesdettesellevasurcemarchéenespéranttrouveruneautrebanquecapabledelarefinancer,parexempleunebanqueBquivaquantàelledemanderenéchangedeceprêtdescréancesàlabanqueA.Cequi faitque labanqueBvapouvoiraccepterde financerceprêtest le caractèresolvableounonde labanqueA. Ilapparaîtdoncunpremier frein.Lesbanquesn’ontdoncpasintérêtàprêteràtoutva.

Il se trouve par ailleurs que les prêts ont un coût. Cette opération derefinancementsefaitmoyennantuntauxd’intérêtfixéparlemarchémonétaireetpayéà la banque qui prête l’argent nécessaire au refinancement. Néanmoins, le fait derefinancerlesautresentreprisesestunesourcedeprofit.

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6 CHAPITRE2–LAMONNAIEETLESYSTEMEMONETAIRE

Cettehistoirede refinancement explique lesprincipaux freins liés à la créationmonétaire:

‐ Unproblèmedecrédibilité‐ Unproblèmedecoût:plusonserefinancepluslescoûtsaugmentent

Lepremierrôledelabanquecentrale:

Si il arrivait qu’une banque n’arrive pas à refinancer à une autre banquecommerciale, la dernière solution est de faire appel à la banque centrale pourrefinancerlabanque.Elleestainsiqualifiéedepréteurendernierressort.

Labanquecentraledécideune foisparmoisdebaisseroud’augmenter le tauxd’intérêtdumarchémonétaire.Cetauxd’intérêtestappelétauxd’intérêtdirecteurquivaêtrerépercutéparlesbanquescommerciales.Cesbanquescommercialesvontelles‐mêmesrépercutercelasurlesclients:80%pourlesentrepriseset20%pourlesclients.

Unebanquecentraledécided’augmenterletauxd’intérêtlorsqu’elletrouvequ’ilyatropdemonnaieetdoncpourenralentirsacréation.

Pourquelleraisonlabanquecentralepensequ’ilyatropdemonnaie?(cf.IV=>àcausedesrisquesinflationnistes).

Conclusion:notrebanquecentrale,laBCEprésidéeparlefrançaisJC.Trichet.

Pourlemoment,ondonnel’impressionqueenEuropelaBCEadécidédefixerletauxd’intérêtdumarchéeuropéen(i€).Enréalité l’institutionquiseréuniepourfixercetauxd’intérêtestleSEBC(SystèmeEuropéendesBanquesCentrales)quicontientsix personnes.Autour de cetteBCEon trouve toutes les banques centrales de chaquepayseuropéencelareprésente22personnes.Pourlesvotes,leprincipeappliquéestunvote par personne et un vote pour chaque membre de la BCE. Cela semble assezinéquitable, en effet Malte par exemple a le même poids que l’Allemagne… En casd’égalitéc’estlecampdudirecteurquil’emporte.

Labanquecentraleprenddoncsadécisionde fairevarier le tauxd’intérêtsansque des ministres ou chefs d’état européens ne puissent intervenir. Elle estindépendante.

Lesmembresde laBCEsontnomméspar lesmembresduconseileuropéen. Ilssont nomméspourhuit ans et sont irrévocables.Apartir de1994, pour respecter lescritèresdeMaastricht,labanquedeFrancedevientindépendante(maispublique).

Ilyadésormaisunseultauxd’intérêtpourtoutelazoneeuro.IV­Monnaieetéconomieréelle:

1) Lacrisede2008:

La crise des subprimes est plus grave que la crise de 1929. Cette crise s’estdéclenchée réellement en octobre 2008 sous forme de crise monétaire. Elle anotamment frappé le cœur du marché monétaire américain puis s’est étendue aumarché anglais et enfin aumonde entier. Même si la forme de la crise est une crisemonétaire,celaneveutpasdirequelacausedelacriseestmonétaire.

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CHAPITRE2–LAMONNAIEETLESYSTEMEMONETAIRE 7

Dans lesannées80,onnoteune fortehaussede l’inégalitédesrevenus.OnauneaugmentationdestrèsbasrevenusetdessalairesquibaissentauxEtats‐Unis.C’estlaracinedelacrise,despersonnescommencentàs’endetter.

L’hypothèque concerne les opérations immobilières, c’est un prêt pourl’immobilieravecungage.Crédithypothécaire:

Si on achète en 2000 une maison au prix de 100000$ (à crédit) et que l’ons’aperçoit qu’en 2001 elle a pris de la valeur et est estimée à 110000$, on estpotentiellement plus riche qu’avant l’achat de la maison. On est donc tenté dedépenserplus(c’est l’effetderichesse).Ensuite,ondemandeundeuxièmecréditpouracheteruneautomobile8000$(cettedémarchen’estpaspossibleenFrance).Cecréditest autorisé du fait de la hausse de la valeur de lamaison. En 2003, lamaison a denouveaupris de la valeur et est estimée à 150000$.Ondécidedoncdedemander unnouveaucrédit(gagéparl’augmentationdelavaleurdelamaison).

Ce procédé de crédit hypothécaire n’est viable que si les prix de l’immobiliern’arrêtent pas demonter et si les personnes qui s’endettent peuvent rembourser lesintérêts.

Tout commence au mois de mars 2000 avec l’éclatement de la bulle Internet,énormecracksurlesmarchésfinanciersaméricains.Commeàchaquefoisoncraintquecelaentraineunecriseéconomique.Quandoncraintunecriseéconomique,lesbanquescentrales mettent en place une baisse du taux d’intérêt. C’est ce qu’a fait la FED(banque centrale américaine), onze fois de suite jusqu’à fin 2001 où le taux d’intérêtatteintsonniveauleplusbas.

Enapprenantcela, lesaméricainsvontsetournerversleurbanque.Ilyaparmicespersonneslesclientssubprimesc’est‐à‐direlesclientspourquilerisque(denonremboursement) est le plus grand (personnes pauvres). Pour attirer ces gens lesbanquesleurontproposédesprêtssansapport,despromessesd’enrichissementliéesàlahausseduprixdel’immobilier,ainsiqu’untauxd’intérêtà0,5%fixependantdeuxansmaisquiparlasuitedevientvariable.Cetauxd’intérêtvadoncaprèscesdeuxansvarieravec le taux d’intérêt du pays fixé par la banque centrale. C’est ce facteur qui a été àl’originedebeaucoupdeproblèmesdanscettecrise.Desdizainesdemilliersdeplanssubprimesontétésignés,cequiaentrainéuneaugmentationdesprixdel’immobilier.

Quand l’inflation augmente, les banques centrales essayent de réduire cettehaussedesprixenaugmentantletauxd’intérêt.C’estcequ’alogiquementfaitlaFEDenaugmentant son taux d’intérêt jusqu’à 5%. Les clients subprimes ne peuvent plusrembourser leur prêt, ils s’endettent. Les banquesmettent ces clients en faillite etsaisissent leurmaison. Le prix de l’immobilier va donc baisser. Les clients subprimessontdoncprisdansun cerclevicieux: plus leprixde leurmaisonbaisse,plus le tauxd’intérêtdeleurbanqueaugmente.Untrèsgrandnombredepersonness’endette.

Lerefinancementdesbanquesétaitsouventbasésurlescréancessubprimes.Ons’aperçoit alors que les banques ont des créances «pourries», «toxiques». Oncommenceàvoirdesbanquesquinesouhaitentplusserefinancer,carellesneveulentplus recevoir les créances pourries des autres banques. C’estune crise de liquidité.

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8 CHAPITRE2–LAMONNAIEETLESYSTEMEMONETAIRE

Lorsqu’elles s’aperçoivent qu’elles ne peuvent plus se refinancer on arrive aucréditCrunch, c’est‐à‐direquand lesbanquesarrêtentdeprêterauxentreprises.Celaentraine la faillite de milliers d’entreprises pourtant performantes. Ce crédit Crunchpose problème pour les besoins en fonds de roulement. En effet, la logique d’uneentrepriseestdedépenseravantd’encaisser,ildoitdoncyavoirunrefinancementquiesthabituellementassuréparlesbanques.

Afin de palier à ces problèmes différents plans de sauvetages des économies

occidentalesontétémisenplace.Parordre«d’alarme»croissanteontrouve:

‐ Unebaissedutauxd’intérêtpourinciterlesbanquesàserefinancer:le16/12/08letauxd’intérêtendollarUSétaitde0%(c’esttoujourslecasdepuisunanpourlaFED,ilestde1%pourlaBCE).

‐ Uneinjectiondeliquidités:labanquecentralejouesonrôledepréteurde dernier ressort. Il y a donc création monétaire pour financer lesbanques,maisils’agitdecréationstemporaires,desprêtsàtrèscourtstermes.

‐ Une interventionde l’État: c’est lanationalisation (c’est le caspour60%desbanquesanglaises).Cettemesuredurejusqu’àcequelacrisepasse.L’Étatvaracheterdesactionsavecnotreargentcequivaavoirpoureffetd’améliorerlasituationdanslespays.L’Étatobtiendraainsiune plus value qu’il redistribuera (normalement) en baissant lesimpôts.

Conclusion:

Les conséquences de la crise se font toujours sentir aujourd’hui. De plus, il est

clair qu’il y aura d’autres crises dans le futur. On dénombre 20 crises dans lemondeentreoctobre1987(oùlaFEDavaitdéjàbaisséletauxd’intérêtetinjectédesliquidités)etlacrisedessubprimeen2008.

Ilfautbienpenseràconsidérerlanotiond’aléamoral(lorsqu’uncontratestsignéentredeuxpersonnesetqu’ilyaincertitude).Remarque: P. Salin a ditqu’il faudrait «supprimer l’assurance voiture pour calmer lesgensauvolant,êtrelibrec’estêtreresponsableetviceversa».

2) Monnaieetmacroéconomie:

Quelles sont les conséquences dans l’économie d’un accroissement de la massemonétaire?

A. Modèle:

Fisher (un physicien) a utilisé des lois de la physique classique pour modéliserl’économie.ParexemplesurlemodèledelaloidesgazparfaitsPV=nRTilaétabli:

MV=PT

où:•Mestlamassemonétaire(surunepériodedonnée)

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CHAPITRE2–LAMONNAIEETLESYSTEMEMONETAIRE 9

•Vestlavitessedecirculation(changementdemaindelamonnaie;enFranceV=3)•Pestleniveaugénéraldesprix,l’indicedesprix• T est le volume des transactions c’est‐à‐dire la quantité des biens et des servicesproduitsetéchangés

Quelquesoitl’étatd’unpays,quandonfaitsescomptesonaMV=PT.Onparledetautologiecomptable.Autrementdit,lesgrandeursMV(monétaire,pièces)etPV(réel,journal)représententlamêmechoseenvisagéedifféremment.

Considéronsunexemple:

Onfaitl’hypothèse(enpériodenormale,absencedecrise)quesurunepérioded’unan,enmoyenneVestconstant:

∆%V=0

∆%M=∆%P+∆%T

où:•∆%Mcorrespondà∆i •∆%P>0=>inflation

•∆%T>0=>croissance

OnaainsienvironPT=PIB.

Lamonnaievadoncinfluersurlahaussedesprixousurlacroissance.Quandlamasse monétaire augmente on ne peut pas dire s’il s’agit d’un accroissement del’inflationoud’unaccroissementdelacroissance.

B. LecturedutableaudeborddelaBC

Lorsqu’onregardecetableauonobservetroiscases:‐ levolumedestransactionscorrespondauTdelaformuledeFisher‐ lamassemonétairecorrespondauMdelaformule‐ leniveaugénéraldesprixcorrespondauPdelaformule

Les banques centrales ont un modèle théorique qui leur permet de prévoir

l’inflationàvenir:plusgénéralquelemodèledeFisheretserésumepardeuxgrandesthéories:

‐ L’inflationpar lademande: (la loide l’offreetde lademande)quandsurunmarchédonné, lademandedebienetdeservicesaugmenteetdevientsupérieureà l’offre(ceuxquiveulentacheterveulentacheterplus que ce que proposent les offreurs), il y dans une économie demarchéunmécanismerégulateurliéàlaconcurrence.Onaugmenteoubaisse lesprix.Dans les économiesplanifiéesde types socialistes,l’absenced’inflationneveutpasdirequ’iln’yapaseudehaussedesprix. Dans ces économies l’offre est tout le temps supérieure à lademande, ce ne sont pas les prix qui augmentent mais les filesd’attentesdevantlesmagasins.

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CHAPITRE2–LAMONNAIEETLESYSTEMEMONETAIRE

‐ L’inflationparlescoûts:cesfacteursnesontpasliésàlademande,cesontlescoûtsdeproduction.On rappelle que le prix d’un produit se divise en: les coûts deproductionetlamargepriseparlerevendeur.Pourqu’unehaussede2% des coûts de production entraine une hausse de 2% du prix devente, il fautsupposerque les intermédiairesrefusentnotammentdebaisserleurmarge.

a) Inflationparlademande:

Poursavoirsil’ondoitaugmenterletauxd’intérêtilfautsavoirsionestdansune

phased’inflationounon.Grace au travail des banques centrales, on sait tout le temps où en est la masse

monétaire. Lorsque les chiffres de la masse monétaire sont connus, il va falloirs’intéresserauxchiffresdelademandeetdel’offre.Unehaussedelamassemonétairevaentraineruneaugmentationdelademande.

On considère dans une économie capitaliste que lesmachines sont bien utiliséeslorsqu’elles tournent à 80‐85% de leur capital. On parle alors de plein emploi ducapital.Poursavoirsiletravailestplusoumoinsemployé,labanquecentraleprendencomptelamoyennedutauxdechômageeuropéen.Quandletauxdechômagebaisse,etquel’ons’approchedupleinemploi, ilyaunrisqued’inflation.Maiscontrairementauxmachines,ontoucheunenotionquiestbeaucoupmoins«carrée»auniveaudelamesure.

Aqueltauxdechômagecorrespondraitaupleinemploi?Même dans une économie la mieux portante possible, il y aura toujours du

chômage.Onparledechômageincompressible:‐ chômagesaisonnier‐ chômagefrictionnel

Pendantles30GlorieusesenFranceoùonaatteintlepleinemploi, ilyapourtant

un tauxde chômagede2 à3%.C’est le tauxde chômage incompressiblede l’époque.Actuellement,cetauxestde7%.Ilyadanscetauxduchômagestructurel.Pourarriverà un taux de chômage de 5% il faudrait effectuer des réformes structurelles dans lesystème.EnFrance, le tauxdechômageestaujourd’huide10%.Lacriseaungrandrôledanscettevaleur,notammentunralentissementdelaproductivitédutravail.

SelonFisherl’EuronevapasperdureretonvatouspasserauFrancCFP(100francslabaguette…tchiiiiiiiiiiii).

b) L’inflationparlescoûts

α.Inflationsalariale:

Ilyavraimentunethéorieirréfutableenéconomiequiesttotalementvérifiéed’unpointdevueempirique.Cettevéritéconsisteàdirequesionaunehaussedessalairessupérieure sur une période à la productivité du travail, il va y avoir unehausse des

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prix. Il s’agit d’une cause potentiellement inflationniste. La productivité est donc unevariableessentielleenéconomie.

Durantlapériode1950‐1970(les30Glorieuses)onaenvironuntauxd’inflationde

3%paran(inflationrampante).De 1970 à 1983, on a cette fois affaire à l’inflation galopante avec un taux

d’inflationde14%.Ensuiteentre1983et1988c’estladésinflation.Letauxesttombéà5%.Enfin,depuis1989,iln’yaquasimentplusd’inflation:2%actuellementenFrance.

Cequiexpliqueladésinflationainsiquelemaintiend’untauxaussibasdel’inflation,

c’est le fait qu’en France les salaires augmentent moins que la productivité dutravail.

Une autre vérité économique est la loi de Phillips (1958): il existe une relationentrelavariationduchômageetlavariationdessalaires(quandlechômageaugmentelerapportdeforceestplusdanslecampdesemployeursetinversement).

DanslemodèleutiliséparlaBCE,onconsidèresurtoutquequandlechômagebaisseilvayavoirdesrépercussionssurlessalaires.Enprenantencomptelavariationdelaproductivitéonpourrasavoirs’ilyauradel’inflationounon.

β.L’inflationimportée:On appelle inflation importée, une inflation dont les causes se trouvent à

l’extérieur:haussedesprixdesproduitsimportés.Cetteinflationconcernenotammentlepétrole,l’énergieetlesmatièrespremières.Surcesmarchés,lamonnaieestledollar.Pour considérer l’inflationdansunpays européen il faut à la fois regarder l’évolutiondesprixetletauxdechangedel’europarrapportaudollar.PourlaBCE,unebaissedutauxde changede l’europar rapport audollar estpotentiellement inflationniste (celapourraitdéclencherdel’inflationimportée).

Conclusion:

Unefoisparmois,uneréunionalieuàlabanquecentrale.Unelectureglobaledes

informationsyesteffectuée.Lamission de la BCE est demaintenir une inflation inférieure à 2%par an en

jouant sur lamassemonétaire. Si jamais on va dépasser cette valeur, la BCE décided’accroître letauxd’intérêtdumarchéeuropéen(onretrouvelesfaitsexposésdansleIII).Lesbanquescentraless’intéressenttoutautantàl’avenirqu’auprésent.

c) Lesanticipations:

De façon générale, l’inflation rogne l’épargne,elle pénalise les épargnants maiselle favorise au contraire les emprunteurs. Il faut aussi étudier la compétitivitéinternationale,c’est‐à‐direcomparerl’inflationdansnotrepaysàcelledesautrespays.Engénéral,entermedecompétitivitél’inflationn’estpasbonne.

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D’accord, il y a des aspects positifs et négatifs mais n’y a‐t‐il pas un seuil quipermettededirequ’àpartirdeceseuill’inflationestmauvaise?LaBCEafixéceseuilà2%endécrétantqueceseuilestgérable.L’inflationposeproblèmeàpartirdumomentoùellen’estpasmaitrisée,c’est‐à‐direlorsqu’elles’auto‐entretient.Onparledespiraleinflationnistequiaboutitàunehyperinflation(>50%paran).

Comment ces spirales inflationnistes naissent‐elles? Cela s’explique par desanticipationsautoréalisatricesc’est‐à‐diredesidéespartagéesparlacollectivité.Lesgenspensentquequelquechosevaarriver,ilsréagissentetaufinallephénomènearrivecomme attendu. Néanmoins ils oublient que ce phénomène arrive à cause de leurcomportementcequiconfortelesgensdansl’idéequecequ’ilsprévoientseréalise.

Parexemple:

‐ Si on a une hausse de la demande de crédits et que les banquesacceptent de les accorder, il va y avoir une hausse de la massemonétaireetdoncaufinalunehaussedesprix.

‐ Si on a une demande de hausse des salaires et que cette hausse dessalairesdevientsupérieureàlahaussedela productivité du travailalorsilvayavoirunehaussedesprix

Quand les genspensent qu’il va y avoir inflation (ils anticipent l’inflation) alors il

finitparyavoirinflation.Afind’évitercela,unepartiedelacommunautévaessayerdecanaliserl’inflation

afinquelesindividusnepensentpasl’avenircommeinflationniste.Pourcela,ilfautquedansl’économieilexisteuncadrementaltelquel’inflationsoitmaitrisée.

Une fois que l’on a admis cela survient une question: qui est‐ce qui va nous dire«ayezconfiance,l’inflationserafaible»ouencore«ayezconfiance,jem’enoccupe»?

Dans les années 70, les économistes Prescott et Kydland proposent un modèlemathématiquequiexpliqueque laconditionpremièrequedoitremplircettepersonneestqu’elledoitêtrecrédible.Deplus,à laquestion«qui?»onatendanceàrépondrel’État. Ils affirment qu’unÉtat n’est pas crédible parce que la préoccupationpremièred’ungouvernementetd’unchefd’Étatestd’êtreréélu.Quelqu’unquiestélupourraitendébutdemandatprésentercecadremaisen findemandat(doncenpleinecampagnepour le futur), on a tendance à oublier ce cadre et à faire en sorte que les salairesaugmentent.Ilfautdoncconfiersecadreàquelqu’und’autre.

En étudiant les diverses possibilités, il faut donc donner se rôle à la banquecentraledupays(sicelle‐ciestindépendantedugouvernement).

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PourleDS:Choisirundestextes,puisdéfinirlethèmedel’article,ensuitelaproblématiqueet

pour finir laréponseproposéepar l’auteur.Dansundernier temps, il fauténoncer lesargumentsetlesélémentsutilisésparl’auteurdutextepourarriverdesaquestionàsaréponse.

Attention,ànepasécriretrop.5lignesenvironpourlesarguments,et1phrasepourlereste(thème,problématique,réponse).Ilfautdepluspenseràresterneutreetnepasinsérerd’élémentsextérieursdanscettesynthèse.

Pour la seconde partie, le commentaire, il faut penser à réaliser un travailpédagogique qui essaie de lister les éléments nécessaires à expliquer pour rendre letexteet sesnotionsabordablespourquelqu’unquin’y connaît rien (prendreexemplesur lecours). Il fautchoisirparmiceséléments lesdeuxplusimportantsetexposercequ’ilfautsavoir.

Unecopiedoublemaximum,documentsautorisés.