Connecter les marchés, transformer les vies L’ITC à … · p e rf o ma ce de sin t itu on s A m...

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LE COMMERCE POUR LE BIEN DE TOUS Connecter les marchés, transformer les vies L’ ITC à l’œuvre

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LE COMMERCE POURLE BIEN DE TOUS

LE COMMERCE POURLE BIEN DE TOUS

LE COMMERCE POURLE BIEN DE TOUS

LE COMMERCE POURLE BIEN DE TOUS

Connecter les marchés, transformer les vies L’ ITC à l’œuvre

Siège: ITC 54-56, rue de Montbrillant 1202 Genève, SuisseAdresse postale : ITC Palais des Nations 1211 Genève 10, Suisse Téléphone : +41-22 730 0111Fax : +41-22 733 4439Courriel : [email protected] : http://www.intracen.org

Le Centre du commerce international (ITC) est l’agence conjointe de l’Organisation mondiale du commerce et des Nations Unies.

© Centre du commerce international 2015

Photos de couverture : © shutterstock.com

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Avant-proposArancha González, Directrice exécutive de l'ITC

L'épreuve ultime pour toute organisation est celle de son impact sur le terrain. Au Centre du commerce international, l'évaluation des résultats de nos activités est une préoccupation permanente. C'est un aspect essentiel de l'assurance que nous améliorons continuellement et autant que possible nos prestations, et offrons la meilleure rentabilité possible à nos partenaires et nos clients.

Si les évaluations quantitatives de nos interventions sont des plus importantes, les critères qualitatifs constituent également des instruments de grande valeur. Ils illustrent la manière dont nos projets donnent les moyens aux entreprises d'accéder aux marchés, aident les agences publiques à améliorer leur appui aux exportateurs en devenir, et contribuent à élaborer des politiques commerciales plus pertinentes, à la fois au niveau national et au niveau multilatéral, par exemple à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). De manière plus importante encore, ils nous montrent comment nos activités permettent d'améliorer durablement les conditions de vie des populations, sous forme d'un meilleur emploi, d’un environnement plus sûr, d’entreprises plus viables, et de meilleures opportunités en particulier pour les femmes et les jeunes.

Au travers de ces 14 exemples concrets tirés de l'éventail complet des activités de l'ITC, ce livret tient à montrer les liens concrets qui existent entre les objectifs globaux de développement ou les discussions sur les politiques commerciales internationales, et les réalités quotidiennes des individus et des entreprises des pays en développement.

En tant qu'organisation tournée à 100% vers l'Aide pour le commerce, l'ITC sert de passerelle entre les opportunités commerciales créées par l'OMC ou les accords régionaux et bilatéraux, les aspirations

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collectives au développement exprimées aux Nations Unies, et les petites et moyennes entreprises des pays en développement, en particulier en Afrique subsaharienne, dans les pays les moins avancés, les pays en développement enclavés, les petits États insulaires en développement, les petites économies, et les États fragiles.

Dans chaque récit, vous trouverez des entreprises, ainsi que les personnes qui les font vivre, et les défis auxquels ces personnes ont dû faire face. Vous y verrez comment un exportateur marocain s'est servi des outils de veille économique de l'ITC pour trouver des nouveaux clients potentiels, et comment un négociant ivoirien en cacao a vu ses délais de dédouanement à l'export se réduire considérablement, après avoir utilisé un nouveau mécanisme mis en place par le gouvernement suite à une étude de l'ITC sur les mesures non tarifaires. Vous y rencontrerez Marey Yogiyo, une cultivatrice de café de Papouasie-Nouvelle-Guinée, qui, avec l'aide de l'ITC, est devenue la première femme de son pays à obtenir une licence d'exportation de café, et qui aujourd'hui vend son café à une multinationale majeure, à un prix nettement supérieur à celui du marché national. Vous serez sans doute surpris d'apprendre comment l'obtention de la certification halal a aidé une entreprise laitière égyptienne à pénétrer de nouveaux marchés, depuis l'Azerbaïdjan jusqu'en Indonésie.

Ces histoires ne représentent qu'une petite partie du portefeuille de l'ITC. Mais elles illustrent bien comment l'ITC développe un commerce pour le bien de tous. Elles fournissent un aperçu de l'engagement du personnel de l'ITC pour garantir que nos interventions contribuent au changement et produisent des résultats durables. De plus, elles témoignent jusqu'à quel point notre assistance est fournie conjointement avec des partenaires dans les pays en développement et les pays les moins avancés, que ces partenaires soient des gouvernements, des organisations internationales, des institutions d'appui au commerce, des entreprises, ou des groupes de la société civile. Pour l'ITC, qui demeure une agence de petite taille, les partenariats ne sont pas seulement essentiels pour multiplier sa force, mais ils constituent une garantie que l'expertise et les capacités des pays avec lesquels nous travaillons seront durablement améliorées.

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L'ITC en bref

L'ITC a été fondé suite au constat que l'ouverture des marchés ne permet pas automatiquement aux entreprises ou aux communautés des pays en développement de tirer profit des nouvelles opportunités commerciales. Cinquante ans plus tard, l'intégration commerciale demeure un moteur essentiel de la croissance et du développement durable. L'utilisation des marchés régionaux et internationaux pour stimuler la croissance a conduit à la plus grande réduction de la pauvreté de l'histoire. Le défi que nous partageons tous est de garantir qu'aucun pays et qu'aucune communauté ne reste en marge du grand marché international.

Afin de nous assurer que nous continuons à connecter les personnes aux marchés de la manière la plus efficace possible, nous avons, au cours des dernières années, construit un cadre de travail plus solide fondé sur une gestion axée sur les résultats. Nous nous engageons à poursuivre la modernisation et à trouver de nouveaux moyens innovants pour récolter et mesurer nos résultats. Ces récits marquent le début de ce que nous pensons être une bien meilleure communication de ce que nous accomplissons sur le terrain, avec votre soutien et selon votre demande. Considérez ce livret comme une fenêtre sur ce que nous pouvons accomplir ensemble.

Arancha González

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PLAN STRATÉGIQUE PLAN 2015-2017 27

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BESOINS EN MATIÈRE

DE DÉVELOPPEMENT DU COMMERCEIAC,

décideurs politiques

PME

LE COMMERCE POUR LE BIEN DE TOUSPlus d'emplois

Économies mieux

diversifiéesDurabilitéaccrue Émancipation économique

des femmes

commerciales à l'économie mondiale

Meilleure intégration des activités

d'appui au commerceperformance des institutions

Amélioration de la

internationale des PME

Amélioration de la compétitivité

PARTAGE DE CONNAISSANCES

SERVICES CONSULTATIFS

MISE EN ŒUVRE DE SOLUTIONS

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Table des matières

Intelligence économique pour l'amélioration de la compétitivité des PME 11 d'analyse de marché aident à générer Intelligence économique : Les outils d'analyse de marché de l'ITC aident à générer plus de $E.-U. 125 millions en exports de biens et services 12

Côte d’Ivoire : Mise en place d’un Mécanisme d’alerte aux obstacles au commerce pour détecter les mesures non tarifaires 18

Soutenir l'intégration économique régionale et aux relations Sud-Sud 25

Égypte: La certification halal aide un groupe laitier égyptien à quadrupler ses ventes vers la Malaisie, et à trouver de nouveaux marchés 26

Région du Mékong: Connecter l’Afrique centrale et l’Afrique de l’Ouest aux pays du Mékong afin de stimuler les échanges 32

Connexion aux chaînes de valeur : compétitivité des PME, diversification et accès aux marchés d’exportation 39

Kirghizistan : Stimuler la qualité et les exportations 40

Cambodge : Les producteurs de soie cambodgiens trouvent de nouveaux acheteurs, et augmentent leurs profits 46

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Renforcement des institutions d’appui au commerce et à l’investissement 53

Nigéria : L’amélioration de la qualité se traduit par plus d’exportations pour le beurre de karité du Nigéria 54

Évaluation comparative des OPC : Aider les institutions d'appui au commerce et à l'investissement à viser plus haut 60

Promotion et intégration d’un commerce inclusif et vert 67

Mode éthique : Une couturière des bidonvilles de Nairobi trouve un emploi stable et mieux rémunéré 68

Pérou : Le certificat de sécurité des USA pourrait quintupler les exportations péruviennes de produits alimentaires locaux 74

Papouasie-Nouvelle-Guinée : La première femme exportatrice de café du pays obtient le prix fort de la part d'un acheteur international majeur 80

Kenya : Le secteur du thé du Kenya s'adapte au changement climatique 86

Création d'un environnement politique et des affaires propice grâce à des partenariats publics-privés 93

Côte d’Ivoire : Résoudre les différends commerciaux rapidement et à moindre frais grâce à la médiation 94

Maurice : La mise en œuvre rapide de l'Accord de facilitation des échanges est essentielle à la compétitivité 100

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Intelligence économique pour l'amélioration de la compétitivité des PME

Intelligence économiqueLes outils d'analyse de marché de l'ITC aident à générer plus de $E.-U. 125 millions en exports de biens et services

Côte d’IvoireMise en place d’un Mécanisme d’alerte aux obstacles au commerce pour détecter les mesures non tarifaires

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Intelligence économiqueLes outils d'analyse de marché de l'ITC aident à générer plus de $E.-U. 125 millions en exports de biens et services

Selon les retours des utilisateurs, la suite d'outils de veille économique de l'ITC a contribué en 2014 à des exportations pour un montant de $E.-U. 126 millions. Ces outils, disponibles gratuitement en ligne, ont été particulièrement décisifs pour les utilisateurs des pays les moins avancés, où les sources locales de veille économique font souvent défaut.

Dans le cadre d'une enquête anonyme réalisée récemment auprès des utilisateurs, un exportateur marocain explique : « Les outils m'ont ouvert les yeux sur de nouveaux marchés que je n'avais jamais envisagés auparavant ». Les exportateurs utilisent la plateforme pour obtenir des informations sur les prix et les concurrents avant de prendre toute décision, ce qui leur permet de cibler des marchés spécifiques.

Les outils fournissent aux utilisateurs des données accessibles qui les aident à identifier les opportunités de marché. Les exportateurs peuvent les utiliser pour déterminer la taille des marchés potentiels et la vitesse d'augmentation de la demande pour des biens et services particuliers ; quels sont les pays qui fournissent ces marchés ; lesquels ont gagné ou perdu des parts de marché ; et quelles sont les barrières tarifaires et non tarifaires auxquelles eux-même seraient confrontés, en comparaison avec les concurrents d'autres pays. Les exportateurs peuvent également se servir de ces outils pour identifier des importateurs et distributeurs potentiels pour leurs produits.

Dans la même enquête, un exportateur de la République démocratique du Congo a précisé : « Les outils d'analyse des marchés de l'ITC sont d'une importance primordiale pour nous, dans la mesure où nous venons d'un pays où la fiabilité des statistiques disponibles posent un réel problème ». Cet utilisateur a ajouté qu'avec un support et une formation adéquats, un plus grand nombre d'exportateurs de ce pays pourraient utiliser ces outils.

« Les outils d'analyse des marchés de l'ITC sont d'une importance primordiale pour nous, dans la mesure où nous venons d'un pays où la fiabilité des statistiques disponibles posent un réel problème. »

Un exportateur de la République démocratique du Congo

L'impact en bref :

exportations | nouveaux produits | nouveaux marchés | décisions politiques éclairées | emplois

Financé par : Union européenne, Allemagne, Canada, Danemark, Finlande, Inde, Irlande, Norvège, Suède, Suisse

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Les outils aident les entreprises à

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réaliser des exports en plus

(entreprises ayant déclaré leurs exportations au cours des 12 derniers mois)

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Tout à fait d’accord (+2 points*)

D’accord (-4 points*)

Pas d’accord

Pas d’accord du tout (+ 1point*) Ne se prononce pas/ Non applicable (+ 1point*)

* Evolution de 2013 à 2014

L'analyse de marché améliore la fourniture de services des IAC

Les institutions d'appui au commerce (IAC), telles que les chambres de commerce et les associations industrielles, utilisent les outils d'analyse de marché pour créer une veille économique personnalisée pour leurs membres et leurs clients. Dans une enquête menée fin 2014, 94 % des IAC ayant répondu ont déclaré que les outils avaient un impact positif, voire très positif sur les services qu'elles fournissent. Sur les 287 utilisateurs qui font partie d'une IAC et qui ont répondu à l'enquête, environ un tiers provenaient d'Amérique latine et des Caraïbes, un peu moins d'un cinquième de l'Afrique et autant de la région Asie-Pacifique, 10 % de l'Europe de l'Est et de l'Asie centrale, et 9 % des États arabes.

Surendra Nath Gongal, Directeur adjoint du Centre népalais de promotion du commerce et des exportations (TEPC), a organisé plus de 10 cours de formation sur les cinq dernières années, pour des groupes de représentants de petites et moyennes entreprises (PME), de chambres de commerce et d'associations d'entreprises, aussi bien au Népal que dans toute la région.

Il raconte : « Le retour était très positif. Les outils de l'ITC aident les institutions de commerce à fournir en temps opportun à leurs clients du secteur privé des conseils ciblés en lien avec le commerce. »

Pour l'ITC, les formateurs des institutions d'appui au commerce comme le TEPC sont d’une valeur inestimable, car ils multiplient le nombre de personnes ayant accès aux outils en ligne.

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Pour Helen Lassen, qui dirige les programmes de renforcement des capacités en analyse de marché au sein de l'ITC, « l'accès à la veille économique est essentielle pour le succès du commerce international. Nous devons trouver le moyen d'amener ces informations aux exportateurs. »

Miguel Carrillo, PDG de la société colombienne de consultance Hamkke, a découvert les outils d'analyse de marché de l'ITC pour la première fois lors de ses études universitaires en République de Corée, et depuis il se réfère toujours la plateforme en ligne. Il conseille les entreprises, surtout des PME, sur les stratégies commerciales et sur les moyens par lesquelles elles peuvent tirer profit des accords commerciaux.

M. Carrillo explique : « Les outils d'analyse de marché nous aident à analyser les marchés potentiels pour nos clients, et les chaînes de production auxquelles ils pourraient être intégrés ».

Les outils de l'ITC aident à l'élaboration des politiques

Les responsables politiques et les membres de gouvernement se servent des outils d'analyse de marché pour suivre les performances du commerce national, et rassembler des données en préparation de décisions politiques et de positions lors de négociations commerciales. Dans l'enquête de 2014, 96 % des quelques 455 responsables politiques interrogés ont déclaré que les outils de l'ITC les avaient aidés à prendre des décisions de politique commerciale mieux fondées. Ces responsables politiques se répartissent dans le monde entier, avec 28 % d'entre eux d'Amérique latine et des Caraïbes, 20 % d'Afrique et autant de la région Asie-Pacifique, 12 % d'Europe de l'Est et d'Amérique centrale, et 11 % des États arabes.

Jonathan Simwawa, Directeur a.i. pour le Développement des exportations au sein de l'Agence de développement de Zambie, a déclaré : « L'agence s'est servie de données fournies par l'ITC et a tiré des outils d'analyse de marché afin de fournir de la matière lors des négociations commerciales de la Zambie avec la SADC, et le COMESA, ainsi que les négociations tripartites COMESA-CAE-SADC et celles avec l'OMC ».

M. Simwawa a également ajouté que le gouvernement de Zambie se servait des outils d'analyse de marché de l'ITC afin de pouvoir prendre une décision concernant les demandes de protection des entreprises nationales, et voir si celles-ci sont justifiées.

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Côte d'IvoireMise en place d’un Mécanisme d’alerte aux obstacles au commerce pour détecter les mesures non tarifaires

Assahouré N’Goran devait attendre six mois pour obtenir le certificat de pesage exigé pour exporter ses fèves de cacao vers la Belgique. Depuis juin dernier, le délai d'attente est tombé à seulement deux semaines.

M. N'Goran, Directeur des expéditions chez Outspan Ivoire, une filiale locale du géant de l'agroalimentaire Olam International, explique : « Le fait que les certificats soient délivrés rapidement constitue pour nous une énorme différence. Cela accroît notre compétitivité et va permettre de plus grosses exportations. Ce qui est bon pour notre entreprise est bon pour l'emploi et la croissance de la Côte d'Ivoire. »

Pour Kouakou Germain Yao, Directeur des études et de l'information commerciale au sein de la Chambre de commerce et d'industrie de Côte d'Ivoire, la plupart de ces mesures non tarifaires sont aisément résolues une fois qu'elles sont identifiées. « Tout ce qu'il faut, c'est impliquer le secteur privé, de manière à pouvoir identifier les problèmes. »

M. N'Goran a soulevé le problème grâce au Mécanisme d'alerte aux obstacles au commerce (MAOC), un outil en ligne mis en place par l'ITC en 2014 suite à la finalisation de la toute première enquête dans le pays sur les mesures non tarifaires. Dans le cadre de l'enquête, près de trois-quarts des 600 entreprises interrogées ont déclaré être confrontées aux barrières non tarifaires au commerce, ce qui est significativement plus élevé que la moyenne de 55 % observée dans plus de 25 pays étudiés par l'ITC (voir encadré p. 23).

Les entreprises ont perçu les mesures non tarifaires comme des barrières en particulier sur les marchés régionaux. Un des plus gros défis identifiés concernait la délivrance de certificats d’origine pour les exportations vers les pays voisins. L’enquête a montré que la plupart des procédures sont longues et sujettes à fraude. Le manque de connaissance sur les procédures et les agences qui en

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L'impact en bref :

baisse des coûts de transaction | exportations

Financé par : Royaume-Uni, Union européenne

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sont chargées crée des défis supplémentaires pour les entreprises exportatrices, qui se plaignent également du manque de transparence dans les réglementations.

En réponse à ces problèmes, le gouvernement a demandé à l'ITC de mettre en place un mécanisme d'alerte, afin de permettre aux fonctionnaires de découvrir directement les obstacles qui gênent la communauté d’affaires, et d'y remédier.

Selon Gomun Kouya, Directeur pour la promotion et l'assistance aux exportations, au sein du Ministère du commerce, « cet outil est déterminant pour aider les responsables politiques à développer des programmes et des réformes susceptibles d'accroître la compétitivité des exportateurs ivoiriens ».

Vingt-quatre obstacles ont été signalés depuis le lancement du mécanisme à l'été 2014, allant du manque d'installations de stockage et de points de passage aux frontières, jusqu'aux évaluations douanières incorrectes pour les produits exportés. Cinq d'entre eux ont été résolus, dont celui signalé par M. N'Goran. Précédemment, seul le Président de la Chambre de commerce était autorisé à signer les certificats de poids, qui sont exigés pour toutes les exportations de fèves de cacao, le produit le plus exporté par le pays. En fonction de ses disponibilités, les certificats peuvent prendre de longs délais pour être délivrés. Suite à l'identification du problème grâce à la nouvelle plateforme, un autre fonctionnaire s'est vu attribué l'autorisation de délivrer ces certificats.

M. Yao a précisé que les 19 autres obstacles identifiés à la fin 2014 étaient étudiés par les différentes agences gouvernementales et les institutions d'appui au commerce. Suite au lancement de cet outil, le gouvernement a publié un décret qui donne mandat à ses agences d'utiliser la plateforme et de résoudre les problèmes soulevés.

Daihi Fatoumata, Directeur des ventes pour la Société de culture bananière (SCB), un important exportateur de bananes et d'ananas, témoigne : « Ce mécanisme va permettre de faciliter nos échanges, en signalant les difficultés que nous rencontrons et dont nous souffrons ».

Le Mécanisme d’alerte aux obstacles au commerce a été mis en place par la Côte d’Ivoire dans le cadre du Programme d’appui au commerce et à l’intégration régionale (PACIR) de l’ITC, financé par l’Union européenne.

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Côte d'Ivoire I 72%

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Côte d'Ivoire I 72%

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EnquêtE dE l'ItC sur lEs mEsurEs non tarIfaIrEs

Les mesures non tarifaires sont une source d'inquiétude particulière pour les exportateurs dans la mesure où elles peuvent empêcher leur accès aux marchés, même lorsque les tarifs sont bas ou inexistants. Les entreprises exportatrices qui cherchent à accéder aux marchés étrangers et les entreprises importatrices doivent se conformer à toute une série d'exigences, dont des réglementations techniques, des normes de produits et des procédures douanières.

Les informations, capacités et équipements qui permettraient au secteur privé de faire face à ces mesures font souvent défaut, en particulier dans les pays en développement. Pour les entreprises, et surtout les petites, la réponse aux exigences complexes et la preuve de leur conformité avec les mesures non tarifaires peuvent aussi avoir un coût élevé.

Par ailleurs, les responsables politiques nationaux n'ont pas toujours une compréhension claire de ce que le secteur privé perçoit comme des obstacles prédominants au commerce, ce qui peut compliquer le développement de politiques appropriées en lien avec le commerce.

Le programme de l'ITC sur les mesures non tarifaires, axé sur la transparence, vise à aider les pays à mieux comprendre les obstacles au commerce auxquels est confronté la communauté des affaires, et à développer des solutions pour y remédier. Depuis 2009, l'ITC a organisé et mené des enquêtes nationales sur les mesures non tarifaires dans plus de 25 pays en développement. Plus de 13 000 entreprises ont été interrogées. Les résultats montrent que les effets des mesures non tarifaires pèsent surtout sur les exportateurs et importateurs des pays les moins avancés : 69 % ont déclaré faire face à des défis en lien avec des mesures non tarifaires, contre une moyenne générale de 53 % (voir l'illustration sur la page de gauche pour les résultats par pays).

Soutenir l'intégration économique régionale et le commerce Sud-Sud

ÉgypteLa certification halal aide un groupe laitier égyptien à quadrupler ses ventes vers la Malaisie, et à trouver de nouveaux marchés

Région du MékongConnecter l'Afrique centrale et l'Afrique de l'Ouest aux pays du Mékong afin de stimuler les échanges

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ÉgypteLa certification halal aide un groupe laitier égyptien à quadrupler ses ventes vers la Malaisie, et à trouver de nouveaux marchés

Mohamed Abd El-Wahab n'avait jamais pensé un seul instant à la certification halal.

M. Abd El-Wahab, Directeur des exportations du groupe agroalimentaire Greenland, explique : « J'ai travaillé dans l'agroalimentaire toute ma vie. En Égypte, personne ne se soucie du certificat halal. La nourriture égyptienne, par définition, est halal. »

C'était il y a deux ans. Depuis la participation de M. Abd El-Wahab au Programme de renforcement des capacités commerciales des pays arabes (EnACT) de l'ITC, Greenland a quadruplé ses ventes en Malaisie, pays doté d'un système d'étiquetage halal des plus stricts au monde. Cette société a également déniché plusieurs nouveaux marchés, dont l'Azerbaïdjan, l'Indonésie et Singapour. La vente de produits étiquetés halal représente à présent un quart des exportations de Greenland, la plus grosse société laitière d'Égypte. Pour M. Abd El-Wahab, « toute cette croissance, c'est grâce à la certification ».

Sadiq Syed, le point focal de l'ITC pour le secteur halal, poursuit : « Une fois que les producteurs sont certifiés, ce qui était un obstacle technique au commerce, l'étiquette halal, devient un facteur de croissance ».

M. Syed explique que l'ITC et ses partenaires égyptiens ont identifié la Malaisie comme un marché très porteur en Asie pour l'exportation des produits alimentaires transformés d'Égypte, à cause de son système rigoureux d'étiquetage halal et de certification, reconnu par de nombreux autres pays.

De manière traditionnelle, l'Égypte exportait des produits halal vers les marchés d'Amérique du Nord et d’Europe qui, tout en continuant de croître, sont bien plus petits que les marchés d’Asie du Sud et du Sud-Est, et du Moyen-Orient. On estime à 1,7 milliards le nombre de consommateurs de produits halal dans le monde, la classe moyenne en représentant une partie croissante du fait de son pouvoir d’achat

L'impact en bref :

exportations | qualité et image de marque améliorées | productivité agricole

Financé par : Canada

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Halal

2141 52

Nombre d’entreprises certifiées halal

2012 2013 2014

en hausse. Pourtant, à ce jour, les exportateurs égyptiens n’ont sécurisé qu’une petite part du marché halal asiatique, en partie à cause du manque de certification, de marques et d’emballages halal.

Le secteur agroalimentaire égyptien a renforcé sa présence sur le marché malaisien suite au projet de l’ITC, avec, selon les chiffres du Conseil des exportations de produits alimentaires d’Égypte, une croissance de 30 % de ses exportations depuis 2011.

Pour Manal Karim, Directeur exécutif du Conseil des exportations de produits alimentaires, « ce n’est que le début. Nous pensons qu’un nombre croissant d’acteurs agroalimentaires vont réussir sur le marché malaisien ainsi que sur celui de l’ensemble de la région, suite à la certification halal. »

La certification halal mise en avant

Dans le cadre du projet, une nouvelle unité halal a été établie au sein de l’Organisation égyptienne des normes et du contrôle de la qualité, appuyant ainsi le développement d’une base d’exportation croissante certifiée halal. Le nombre d’entreprises certifiées halal a plus que doublé, passant de 21 à 52.

En octobre 2012, l’ITC a réuni plus de 120 entreprises agroalimentaires lors du Forum halal du Caire, et invité des spécialistes de Malaisie et de Turquie pour qu’ils partagent leurs meilleures pratiques en matière d’audit et de processus de certification.

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Les manuels diététiques halal ne se limitent pas aux produits à base de viande. Ils incluent d’autres aliments transformés, comme les confiseries, les encas, les boissons et le chocolat, qui pourraient contenir des ingrédients non halal, comme de la gélatine à base de porc. L’utilisation d’alcool pendant les processus de production rendent également caduque la certification halal. M. Syed conclut : « Le fait de certifier et d’identifier les produits comme étant halal est un outil marketing important et permet aux entreprises égyptiennes de pénétrer de nouveaux marchés ».

Sept des entreprises présentes au forum ont participé à un voyage d’étude en Malaisie, où elles ont visité des entreprises agroalimentaires et rencontré des clients potentiels. Plusieurs sociétés, comme Greenland, ont pu soulever des problèmes à propos de l’étiquetage, la production, le stockage et la distribution, qui limitent leurs ventes en Malaisie, en conséquence de quoi elles ont vu leurs exportations croîtrent.

Dans le cadre du Programme EnACT, l’ITC a également aidé l’Égypte à identifier les mesures non tarifaires contraignantes qui freinent les exportateurs et importateurs du pays, à développer une stratégie de commerce électronique, et à améliorer les compétences du réseau des institutions d’appui au commerce en matière de logistique et de gestion de la qualité des exportations.

En se basant sur le succès du projet égyptien, le nouveau projet de l’ITC, Développement des exportations en faveur de la création d’emplois, également financé par le Canada, examine les opportunités de vente pour les exportateurs halal du Maroc. L’ITC a facilité la conclusion d’un accord de coopération entre l’Association des exportateurs du Maroc et l’Association des PME de Malaisie, afin de promouvoir les échanges entre ces deux pays.

Mohammed Essaber, qui dirige la Division d’appui à l’export au sein du Ministère des affaires étrangères du Maroc, confirme que « la Malaisie pourrait être une plateforme pour les produits marocains au sein de l’ASEAN ». Dans le cadre de ce projet, les exportateurs agroalimentaires marocains ont participé en début d’année, et pour la première fois, au Salon halal international de Malaisie (MIHAS), l’une des foires internationales de produits halal les plus importantes au monde.

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Région du MékongConnecter l'Afrique centrale et l'Afrique de l'Ouest aux pays du Mékong afin de stimuler les échanges

Un projet de promotion du commerce Sud-Sud, de l'ITC et de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), a contribué à la forte augmentation des échanges entre quatorze pays africains et trois pays du Mékong, selon des données commerciales récentes.

Les données fournies par le Ministère de l'industrie et du commerce du Viêt Nam indiquent que le commerce, entre les huit pays de l'Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) et le Viêt Nam, a été multiplié par cinq, de $E.-U. 180 millions en 2007 à $E.-U. 935,2 millions en 2013.

Le commerce entre les six pays de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC) et le Viêt Nam a plus que quadruplé, passant de $E.-U. 65 millions en 2007 à $E.-U. 309,5 millions en 2012.

Les contrats que l'ITC a facilité au cours des six dernières années s'élèvent au moins à $E.-U. 160 millions dans les secteurs de l'anacarde, du riz et du coton. L'ITC a également facilité le transfert d'équipements pour la transformation de l'anacarde, depuis le Viêt Nam vers la Côte d'Ivoire.

Ces chiffres pourraient n'être que le début d'un partenariat Sud-Sud prospère. L'analyse des flux commerciaux effectuée par l'ITC indique un partenariat commercial potentiel entre ces régions qui pourrait avoisiner les $E.-U. 5 milliards.

Le Duong Quang, Vice Ministre de l'industrie et du commerce du Viêt Nam, explique : « Les entreprises du Viêt Nam et des pays de la CEMAC et de l'UEMOA ont participé activement à de nombreuses activités organisées par l'ITC et l'OIF. La coopération entre le Viêt Nam et la CEMAC et l’UEMOA ne se développe pas seulement du point de vue commercial, mais également au niveau des investissements. »

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L'impact en bref :

exportations | augmentation des revenus | croissance des revenus/ de la productivité

Financé par : Organisation internationale de la Francophonie

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« La coopération entre le Viêt Nam et la CEMAC et l’UEMOA ne se développe pas seulement du point de vue commercial, mais également au niveau des investissements. »

le duong quang, Vice Ministre de l’industrie et du commerce, Viêt Nam

Parmi les avancées réalisées en 2013 figurent la conclusion d’accords de transfert de technologies dans le secteur de l’anacarde, depuis le Viêt Nam vers le Burkina Faso, et l’établissement d’une coopération directe entre les banques des deux régions, ce qui va réduire significativement les coûts et délais de transactions, a expliqué Ben Mohamed Imamo, Responsable de programmes à l’ITC.

L’OIF a pris contact avec l’ITC en 2007 pour créer un projet qui permette d’étendre le commerce intra et extra régional entre la CEMAC, l’UEMOA et les trois pays francophones de la région du Mékong : le Viêt Nam, le Cambodge et la République démocratique populaire Lao. Le projet a débuté en 2008 et s’est conclu par un forum agroalimentaire à Hô-Chi-Minh-Ville, au Viêt Nam, en janvier 2014, ainsi qu’une réunion de partenariat interbancaire en juin 2014.

En se fondant sur les enquêtes menées par l’ITC, les parties prenantes ont donné la priorité aux secteurs agroalimentaire, du textile et de l’habillement, et du bois, qui représentent les plus gros potentiels. Le coton est un produit d’exportation pour huit des quatorze pays qui composent les deux communautés économiques régionales, tandis que le Viêt Nam est l’un des principaux exportateurs de mobilier en bois de l’Asie du Sud-Est.

Le projet a porté ses fruits presque instantanément :

� En 2008, la mission commerciale en Guinée-Bissau des importateurs vietnamiens d’anacarde, s’est soldée par une lettre d’intention du Viêt Nam stipulant l’importation de 35 000 tonnes de noix de cajou brutes sur trois à quatre ans.

� En 2008, une réunion d’acheteurs et de vendeurs de riz, tenue à Hô-Chi-Minh-Ville, a permis à des entreprises de la CEMAC et de l’UEMOA d’importer pour $E.-U. 29 millions de riz vietnamien.

� En 2009, des accords commerciaux et des contrats à moyen terme pour du coton entre le Bénin, le Burkina Faso, le Sénégal et le Togo, et le Viêt Nam, ont généré $E.-U. 110 millions.

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2007 2013 croissance des échanges avec le Viêt Nam

$E.-U. 180 millions 2007

$E.-U. 65 millions2007

CEMAC

2013 $E.-U. 310 millions

UEMOA

2013 $E.-U. 935 millions

� En 2012, le commerce de l’anacarde entre la Guinée-Bissau et le Viêt Nam a généré $E.- U 4,95 millions.

� En 2012, des accords commerciaux à hauteur de $E.-U. 5,5 millions et des commandes d’exportation à court et moyen termes d’une valeur de $E.-U. 16,1 millions, ont été établis pour la République du Congo, le Cameroun et le Gabon. Au Bénin, 80 % des équipements de transformation de l’anacarde proviennent à présent du Viêt Nam.

� En 2014, un forum agroalimentaire organisé à Hô-Chi-Minh-Ville a généré des contrats pour un montant de $E.-U. 9 millions, pour l’importation d’anacarde brute du Bénin vers le Viêt Nam. De plus, deux entreprises issues de ces deux pays ont signé un accord de coentreprise (joint venture) pour faciliter le transfert de technologies de transformation de l’anacarde depuis le Viêt Nam vers le Bénin, accompagné d’un investissement de € 12,9 millions.

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Relations commerciales, investissements et services bancaires

Guillaume Razack Ishola Kinninnon, Directeur général de SWCM, une entreprise de transformation et de fabrication alimentaire au Bénin, explique : « Il y a cinq ans, les africains ne connaissaient pas le Viêt Nam. Depuis 2008, l’OIF et l’ITC ont facilité les relations commerciales entre le Viêt Nam et l’Afrique. Cela va porter ses fruits et ce sera pour du long terme. »

« [Nous espérons] que la coopération entre le Viêt Nam et l’ITC va se développer encore davantage à l’avenir. »

tran quang Huy, Directeur, Département des marchés d’Afrique, d’Asie de l’ouest et d’Asie du sud, Ministère de l’industrie et du commerce, Viêt Nam

M. Kinninnon affirmait que l’un des problèmes souvent rencontré par les exportateurs des deux régions résidait dans le fait que les lettres de crédit devaient être confirmées par des banques européennes, ce qui causait des délais et des coûts supplémentaires. Dans le cadre de sa méthodologie pour promouvoir le commerce Sud-Sud, l’ITC a facilité en 2013 la coopération interbancaire directe entre la Viêt Nam Joint Stock Commercial Bank for Industry and Trade (VietinBank) et les banques de la République du Congo, de la Guinée-Bissau et du Togo.

« [Nous espérons] que la coopération entre le Viêt Nam et l’ITC va se développer encore davantage à l’avenir », a déclaré Tran Quang Huy, Directeur du Département des marchés d’Afrique, d’Asie de l’ouest et d’Asie du sud, du Ministère de l’industrie et du commerce du Viêt Nam.

Connexion aux chaînes de valeur : compétitivité des PME, diversification et accès aux marchés d’exportation

KirghizistanStimuler la qualité et les exportations

CambodgeLes producteurs de soie cambodgiens trouvent de nouveaux acheteurs, et augmentent leurs profits

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KirghizistanStimuler la qualité et les exportations

Depuis plus de dix ans, les programmes de l'ITC de renforcement des capacités au Kirghizistan ont aidé les petites et moyennes entreprises à accroître leurs exportations, en particulier celles qui concernent les textiles et l'habillement.

« La tâche pour amener les secteurs de l'agroalimentaire et de l'habillement au niveau des normes internationales, et par là en faire des tremplins pour un développement économique positif de la République du Kirghizistan, est énorme. Le programme s'est révélé pratique, et une réussite pour les secteurs affectés de problèmes substantiels. »

danil Ibraev, Ministre adjoint à l'économie, Kirghizistan

« La tâche pour amener les secteurs de l'agroalimentaire et de l'habillement au niveau des normes internationales, et par là en faire des tremplins pour un développement économique positif de la République du Kirghizistan, est énorme », a déclaré le Ministre adjoint à l'économie, Danil Ibraev, en parlant de l'appui de l'ITC. « Le programme s'est révélé pratique, et une réussite pour les secteurs affectés de problèmes substantiels. »

Nazik, une entreprise d'habillement de Bichkek, a accru ses revenus de 30 % et son personnel de 20 % en 2013, suite à l'introduction d'un programme soutenu par l'ITC sur la gestion de la qualité. Le programme alloue des bonus aux couturières si elles respectent certains critères de qualité. Selon Zamira Myrzakanova, la propriétaire de Nazik, il en résulte une augmentation de la rémunération de 15 % pour la plupart des 100 personnes employées. Les cours de formation ont aidé à accroître la production et réduire le nombre de défauts.

Elle raconte : « Grâce au programme de l’ITC, nous avons été en mesure de repérer les défauts. On ne peut améliorer ce que l’on ne mesure pas. »

L'impact en bref :

exportations | augmentation des revenus | emplois | qualité des produits

Financé par : Suisse

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De l’autre côté de la ville, chez Lilastyle, qui produit des robes de bal destinées au marché russe, le fait de trouver de nouveaux acheteurs et d’améliorer la qualité ont été les bénéfices clefs de l’appui de l’ITC. Grâce à l’ITC, la propriétaire de Lilastyle, Tatiana Pavelnko, et ses collègues, ont appris comment tirer profit des foires industrielles, et comment placer leurs produits sur les marchés pour des acheteurs potentiels.

Mme Pavelnko, qui a dépoussiéré la machine à coudre de sa grand-mère à la fin des années 1990 pour confectionner sa première blouse, emploie aujourd’hui 50 personnes. Elle n’avait que de vagues idées sur la gestion de la qualité, mais le projet de l’ITC lui a fourni les outils pour la mettre en place. « Nous savions ce que nous voulions faire, mais nous ne savions pas comment le faire ».

« On ne peut améliorer ce que l’on ne mesure pas. »

Zamira myrzankova, propriétaire de Nazik

Mme Pavelnko a de grands projets pour les prochaines années. Elle prévoit de déménager son entreprise de son lieu actuel, son précédent domicile familial, vers un site industriel offrant trois fois plus de surface au sol. Cependant, dans l’environnement actuel volatile, elle avance prudemment. Si tout va bien et que les ventes continuent d’augmenter, elle sera en mesure de terminer la construction des 750 mètres carrés de l’entreprise dans un futur proche.

Un fort potentiel pour les textiles et l’habillement

Le secteur du textile et de l’habillement du Kirghizistan représente 7 % de la production industrielle totale du pays, et emploie environ 150 000 personnes, dont 70 % de femmes. Le gouvernement a identifié ce secteur comme une industrie devant bénéficier de la promotion du commerce, à cause de son fort potentiel d’exportation, ce qui pourrait aider à équilibrer le déficit commercial croissant du pays.

En 2008, l’ITC a conçu un projet de promotion du commerce avec un budget de $E.-U. 1,8 millions sur trois ans, financé par la Suisse. Les exportations des entreprises sous assistance ont augmenté de 48 % en moyenne. Fort de ce succès, une nouvelle phase du projet a été inaugurée en 2013, avec un

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Croissance des exportations des entreprises ayant reçu un appui

en promotion du commerce, 2009-12

48%

budget de $E.-U. 2,5 millions, devant être mis en œuvre jusque 2016. Les dirigeants et personnels de plus de 130 entreprises ont bénéficié de l’assistance jusqu’à présent, dont presque trois-quarts de femmes. Près de 50 entreprises ont reçu une assistance en matière d’achats, de développement de produits, de productivité, de conception et de marketing, sur une période de deux ans. Indira Kadyrkanova, Responsable de projet de l’ITC, basée au Kirghizistan, rapporte que les nouvelles compétences acquises en matière de classification, sélection et test des tissus, ainsi qu’en matière de négociation avec les fournisseurs asiatiques (principalement de Chine et du Viêt Nam), ont permis d’économiser plus de $E.-U. 250 000.

Survivre à la tempête économique qui traverse la Russie

Les entreprises soutenues ont mieux résisté à la baisse de la demande russe que leurs concurrents, selon les données récoltées. Une croissance économique plus modérée, des dépenses gouvernementales plus serrées, et des changements dans les habitudes de dépense des consommateurs russes qui anticipent un ralentissement économique, ont provoqué le déclin d’un tiers des exportations totales de vêtement du Kirghizistan. À l’opposé, les entreprises avec lesquelles travaille l’ITC ont enregistré une baisse de leurs ventes de seulement 15 %.

Damira Aitykeeva, qui dirige le Département de création de vêtements au sein de l’Université d’État kirghize pour la construction, le transport et l’architecture, a participé au projet de l’ITC en tant que consultante nationale pour la productivité et la production. Elle a intégré de nombreux concepts et

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idées prodigués par l’ITC au sein du cursus universitaire. « Cette industrie manque de responsables intermédiaires compétents. En modernisant le cursus et en rendant les étudiants plus attentifs à leurs futurs clients, nous pouvons résoudre ce problème pour l’avenir. »

« Cette industrie manque de responsables intermédiaires compétents. En modernisant le cursus et en rendant les étudiants plus attentifs à leurs futurs clients, nous pouvons résoudre ce problème pour l’avenir. »

damira aitykeeva, Département de création de vêtements, Université d’État kirghize pour la construction, le transport et l’architecture

Auparavant, aucune des 30 entreprises avec lesquelles Mme Aitykeeva avait travaillé n’avait mis en place de contrôle de la qualité. Elle explique, par exemple, que celles-ci ne mesuraient pas les défauts. En conséquence, la productivité était lente, et la qualité des produits ne correspondait qu’au bas de gamme du marché d’exportation. « La plupart de ces entreprises étaient créées par des personnes qui ne viennent pas du milieu industriel, mais qui étaient des négociants, voire des instituteurs ou des avocats. » Dans le cadre de son travail à l’université, Mme Aitykeeva effectue le suivi des entreprises soutenues par l’ITC, et compte 15 clients additionnels.

Mme Kadyrkanova précise qu’en 2015, l’équipe de l’ITC se concentrera sur des activités de formation et des séminaires sur la promotion et la vente, y compris sur le commerce électronique, la promotion en ligne et les réseaux sociaux. « Ceci va permettre à nos bénéficiaires d’identifier des acheteurs plus éloignés. »

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CambodgeLes producteurs de soie cambodgiens trouvent de nouveaux acheteurs, et augmentent leurs profits

Les producteurs de soie cambodgiens, qui ont bénéficié d'un projet de l'ITC pour les aider à améliorer leurs compétences techniques et en marketing, ont vu leurs profits croître entre 20 et 30 %.

Selon une évaluation indépendante du projet réalisée pour le compte du Cadre intégré renforcé, un programme multi-donateurs qui aide les pays les plus pauvres au monde à intégrer le système commercial global, au-delà de l'augmentation des profits, le marché a une meilleure perception de la qualité de la soie cambodgienne, ce qui a créé des opportunités pour les producteurs.

« Nous avons grandement bénéficié de notre présence sur les foires commerciales, où j'ai rencontré des acheteurs importants et des couturiers qui étaient très impressionnés par nos produits », raconte Seng Takakneary, propriétaire de SentoSaSilk, qui a établi de nouveaux contrats pour une valeur de $E.-U. 66 000 – l'équivalent de trois mois de chiffre d'affaire – durant les deux jours de la foire commerciale Artisans Resources à New York en août dernier. « Nos ventes dans notre boutique de Phnom Penh ont également augmenté entre 10 et 20 %, et huit nouveaux groupes de tisserands ont été identifiés dans les villages, avec lesquels nous pouvons travailler, tout cela grâce au projet. »

L'objectif du projet est de réduire la pauvreté des communautés rurales de tisserands en améliorant leurs compétences techniques, ce qui permet en retour aux tisserands et aux exportateurs de développer de nouveaux produits et modèles qui répondent aux exigences des acheteurs. Cela les aide aussi à établir de nouveaux canaux de marketing.

Sylvie Bétemps Cochin, Responsable de projet pour l’ITC, explique que les bénéficiaires directs, 14 entreprises appartenant à des femmes qui travaillent avec les tisserands en milieu rural, ont développé des plans d’exportation, amélioré leur matériel de marketing, modernisé leurs ateliers d’exposition et leurs boutiques, développé de nouvelles relations avec des acheteurs internationaux, et préparé de nouvelles collections de produits dans le cadre du projet. Elle précise encore que suite aux formations et à l’amélioration des produits, ces bénéficiaires ont pu participer à différentes foires commerciales,

L'impact en bref :

augmentation des revenus | nouveaux marchés | emplois

Financé par : Cadre intégré renforcé

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conclure de nouveaux contrats et établir de nouveaux contacts pour la suite. « Les nouveaux contrats que le groupe a sécurisé représentent un coup de pouce important pour leurs entreprises. Et les nouvelles relations établies sont encore plus déterminantes. »

Anak Norm, Directrice générale de VillageWorks, rapporte que les ventes de cette entreprise artisanale appartenant à une femme, membre de l’Organisation mondiale Fair Trade (commerce équitable), ont augmenté de 40 %, et le nombre d’acheteurs de 85 %, sur les 18 mois depuis leur participation au projet. « D’avoir appris à développer un plan d’exportation a permis de rendre notre activité plus professionnelle. Grâce au suivi de notre plan d’exportation, nous avons pu évaluer nos progrès et déterminer si nous respectons nos objectifs. »

VillageWorks a pu créer 20 nouveaux emplois grâce aux commandes reçues d’acheteurs européens. Mme Norm raconte : « Nous avons installé un nouvel atelier de couture, ce qui permet d’offrir un emploi à de jeunes personnes handicapées, la plupart d’entre elles victimes de la polio. Nous avons pu les engager grâce aux commandes reçues au travers du projet de l’ITC. »

À Kravan House, sa Directrice, Thanan Hok, a engagé dix nouvelles couturières souffrant de handicap. « Les commandes que nous avons reçues suite à notre participation à la foire commerciale Ambiente en Allemagne nous ont encouragé à investir, ce qui constitue pour nous un grand pas en avant. »

Le Gouvernement du Cambodge a identifié l’industrie de la soie comme constituant un secteur stratégique en vue de la réduction de la pauvreté. Le tissage de la soie peut directement contribuer à la création d’emplois, en particulier dans les communautés rurales. Les agriculteurs et producteurs qui vivent dans les zones rurales représentent 85 % de la population cambodgienne. Dans l’industrie du tissage de la soie, les femmes représentent la vaste majorité des 20 000 travailleurs.

« Les commandes que nous avons reçues suite à notre participation à la foire commerciale Ambiente en Allemagne nous ont encouragé à investir, ce qui constitue pour nous un grand pas en avant. »

thanan Hok, Directrice, Kravan House

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De nouveaux modèles pour de nouveaux marchés

Mme Bétemps Cochin, de l’ITC, explique que pour être compétitives sur les marchés internationaux, les entreprises ont dû adapter leurs modèles selon le goût de leurs acheteurs. Le projet les a soutenues dans le développement de nouvelles lignes de produits : des foulards en soie, des accessoires de mode, des produits pour le confort ou la maison, en accord avec les exigences du marché et les tendances de la mode.

Selon Vannary San, propriétaire de Lotus Silk à Phnom Penh, son entreprise a reçu de l’aide pour préparer le matériel de marketing, interagir avec les clients et établir leur image de marque. Chose plus importante encore, elle a reçu un accompagnement sur la manière de gérer une entreprise : « Nous avons bénéficié d’un mentorat direct et attentionné pour nos plans d’exportation. On nous a demandé de revoir et d’examiner l’historique de nos performances, et à partir de là, d’en déduire nos projections. »

Afecip Fair Fashion (AFF), une entreprise sociale qui fournit des emplois aux femmes sauvées de la traite d’êtres humains, dispose d’une stratégie de marketing pour la première fois. Sa Directrice, Rotha Tep explique : «Depuis toujours nous dépendons des acheteurs qui viennent chez nous. Lorsque les circonstances deviennent plus dures, les acheteurs dont nous dépendons peuvent disparaître, ce qui nous laisse sans acheteur vers qui nous tourner. » L’entreprise a développé cinq nouvelles collections, enregistré sept nouveaux contacts et espère conclure un contrat pour $E.-U. 4 000 suite à sa participation à la foire commerciale Maison des Objets à Paris, sa toute première exposition internationale.

Mme Bétemps Cochin explique que les véritables résultats du projet tiennent surtout aux retombées de l’augmentation des bénéfices. « Les revenus supplémentaires sont généralement investis dans le développement de petites entreprises sociales, la formation et l’éducation, avec des effets positifs importants à la fois sur le développement social et sur le développement économique. »

« Les revenus supplémentaires sont généralement investis dans le développement de petites entreprises sociales, la formation et l’éducation, avec des effets positifs importants à la fois sur le développement social et sur le développement économique. »

sylvie Bétemps Cochin, Responsable de projet, ITC

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Renforcement des institutions d’appui au commerce et à l’investissement

NigériaL'amélioration de la qualité se traduit par plus d’exportations pour le beurre de karité du Nigéria

Évaluation comparative des OPCAider les institutions d'appui au commerce et à l'investissement à viser plus haut

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NigériaL’amélioration de la qualité se traduit par plus d’exportations pour le beurre de karité du Nigéria

Une coopérative de beurre de karité de la ville de Saki, dans la province Oyo du Nigéria, a vendu quelques 200 tonnes de son produit à d'importantes entreprises de cosmétique du Nigéria et des États-Unis, et sécurisé des commandes pour 500 tonnes supplémentaires. Ce succès fait suite à la mise en œuvre d'un programme d'amélioration de la qualité de la part du Conseil nigérian de promotion des exportations (NEPC) sous la supervision de l'ITC.

Les ventes de la coopérative de beurre de karité Ifedawapo ont été rendues possible grâce à sa relation d'affaire avec Shea Origin Nigeria Limited, une société dont l'investissement dans la coopérative a été facilité par le projet.

Pour Mobola Sagoe, Directeur général de Shea Origin Nigeria Limited, des progrès considérables ont été faits, qui permettent aux communautés rurales d'accroître leur contribution économique et d'améliorer leurs conditions de vie. « Grâce aux différentes compétences, aux initiatives de transfert de connaissance et de renforcement des capacités qui ont eu lieu à Saki, cette petite ville du Sud-Ouest du Nigéria est sur le point d'apparaître sur la carte mondiale du karité. »

Extrait de la noix qui pousse sur les arbres à karité d'Afrique, le beurre de karité est utilisé dans les cosmétiques depuis des milliers d'années, et est aujourd'hui largement répandu dans l'industrie cosmétique pour fabriquer des crèmes hydratantes pour la peau et des produits de soin pour les cheveux. Il est également utilisé dans les confiseries, principalement en remplacement du beurre de cacao dans les produits à base de chocolat.

Cependant, afin de satisfaire la demande des acheteurs internationaux, le beurre de karité doit se conformer aux normes de sécurité exigeantes en matière de pureté et de protection du consommateur.

L'impact en bref :

augmentation des revenus | qualité des produits | exportations

Financé par : Fonds pour l'application des normes et le développement du commerce (STDF)

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Un projet qui combine équipement, formation et investissement

Dans le cadre du projet, le principal financeur, le Fonds pour l’application des normes et le développement du commerce (STDF), a fourni les fonds pour acheter des équipements modernes qui permettent d’extraire le beurre des noix de karité, ainsi qu’un appui pour l’analyse et le renforcement des capacités sur l’amélioration de la qualité et de la sûreté des produits. La communauté de Saki a fourni les terres, le gouvernement local a fourni quelques infrastructures, et le Conseil nigérian de promotion des exportations (NEPC), l’agence de mise en œuvre du projet, a fourni le bâtiment pour abriter les équipements de transformation.

Le NEPC a réalisé que la coopérative locale propriétaire du bâtiment ne disposait ni du capital, ni de l’expérience technique ou des connaissances pour le gérer de manière durable. Afin de remédier à cette lacune, il a invité des investisseurs nationaux issus du secteur du beurre de karité, ayant fait leurs preuves dans la collaboration avec des producteurs ruraux. Les producteurs ont été formés sur les processus de gestion de la sécurité afin de minimiser les moisissures et les taux d’aflatoxine, ainsi que sur l’importance de se conformer aux mesures sanitaires et phytosanitaires.

Grâce au programme, les 120 petits acheteurs et transformateurs de noix de karité qui font partie de la coopérative de beurre de karité Ifedawapo ont vu leurs échantillons de beurre de karité certifiés par l’organe de régulation du Nigéria, l’Agence nationale de gestion et de contrôle des produits alimentaires et pharmaceutiques (NAFDAC), ainsi que par un laboratoire accrédité au Ghana, opéré par SGS, une société de services de certifications basée en Suisse.

« Le projet revêt une valeur significative pour nous. Jusqu’à présent, le Nigéria était incapable de traduire son avantage comparatif de producteur de karité le plus important au monde en un avantage concurrentiel au sein du marketing global, en grande partie à cause des contraintes liées à la qualité. Cependant, grâce à la mise en œuvre réussie du projet, qui a permis l’amélioration de l’adhésion et de la conformité aux mesures sanitaires et phytosanitaires, nous sommes en passe de devenir le principal exportateur mondial de karité. »

olusegun awolowo, Directeur exécutif et PDG, NEPC

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Depuis juillet 2014

les volumes de production ont augmenté de plus de 40%

Afolabi Bello, Responsable principal pour la promotion du commerce au sein du NEPC, et Secrétaire du projet, explique que 130 autres transformateurs de noix de karité, dont une majorité de femmes, cherchent à rejoindre la coopérative de beurre de karité Ifedawapo afin de se conformer aux mesures sanitaires et phytosanitaires exigées pour exporter vers les États-Unis. Trois autres installations de production de beurre de karité établies de manière similaire dans le pays devraient devenir opérationnelles en 2015 ; une coopération similaire est en cours dans le secteur du sésame.

Olusegun Awolowo, Directeur exécutif et PDG du NEPC, témoigne : « Le projet revêt une valeur significative pour nous. Jusqu’à présent, le Nigéria était incapable de traduire son avantage comparatif de producteur de karité le plus important au monde en un avantage concurrentiel au sein du marketing global, en grande partie à cause des contraintes liées à la qualité. Cependant, grâce à la mise en œuvre réussie du projet, qui a permis l’amélioration de l’adhésion et de la conformité aux mesures sanitaires et phytosanitaires, nous sommes en passe de devenir le principal exportateur mondial de karité. »

La production et les prix grimpent

Selon M. Bello, depuis le début des activités de transformation dans les nouvelles installations de Saki, en juillet 2014, les volumes de production ont grimpé de près de 40 %, et les prix à la commande sont entre 20 et 25 % plus élevés qu’avant.

En plus des tests de laboratoire, Funmilayo Alabi, Directeur général de la société Shea Radiance LLC, basée à Atlanta, qui produit et vend des cosmétiques à base de karité, a confirmé que le beurre de karité produit par la coopérative de Saki est bien conforme aux normes exigées. Ainsi, elle a écrit à un des investisseurs de l’installation : « L’échantillon que vous m’avez envoyé est également conforme à la couleur et la texture exigée, telles que nous les souhaitons en cosmétiques. »

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Avant le projet, les responsables nigérians, en collaboration avec STDF, avaient identifié le beurre de karité, ainsi que les graines de sésame, comme des produits qui pourraient pénétrer de nouveaux marchés internationaux et accroître les revenus en devises étrangères, dans la mesure où ils étaient conformes aux normes européennes et américaines de santé et de sûreté. La possibilité d’augmenter les exportations de beurre de karité présentait le bénéfice potentiel supplémentaire d’autonomiser les femmes en milieu rural, des femmes qui historiquement jouent un rôle prépondérant dans la collecte et la transformation des noix de karité.

L’ITC a fait bénéficier le NEPC de son expertise en amélioration de la sûreté et de la qualité, ainsi qu’en gestion de projet, dans le cadre de sa mission de renforcement des capacités des institutions d’appui au commerce qui travaillent avec les petites et moyennes entreprises (PME) dans les pays en développement.

« Le NEPC a fait un travail remarquable en rassemblant toutes les parties prenantes des secteurs public et privé et en produisant des résultats », témoigne Ludovica Ghizzoni, qui supervisait le projet à l’ITC.

Le Fonds pour l’application des normes et le développement du commerce (STDF) est un partenariat mondial qui appuie les pays en développement en renforçant leurs capacités à mettre en œuvre les normes sanitaires et phytosanitaires, les conseils et recommandations afin d’améliorer l’état de santé des hommes, des animaux et des plantes, et développe l’aptitude de ces pays à ouvrir ou maintenir l’accès aux marchés.

Le projet a mobilisé l’appui d’autres sources, dont le cabinet d’avocats Sidley Austin, qui a gracieusement aidé à développer un Protocole d’accord entre les investisseurs potentiels et les coopératives (en collaboration avec le NEPC), pour définir des processus de gestion équitables et durables.

Selon une évaluation indépendante de la Fondation Tony Elumelu, une organisation à but non lucratif dédiée à la promotion de la croissance du secteur privé en Afrique, le projet était « efficient en développant les compétences et en réduisant les lacunes qui existent dans les connaissances parmi les fermiers, les agents de vulgarisation et les agents d’application des normes, en particulier en ce qui concerne les points de contrôle critique de l’aflatoxine ».

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Évaluation comparative des OPCAider les institutions d'appui au commerce et à l'investissement à viser plus haut

En partant de la constatation selon laquelle on ne peut améliorer que ce que l'on mesure, l'ITC a travaillé depuis de nombreuses années avec les institutions d'appui au commerce (IAC) du monde entier pour les aider à identifier leurs forces et leurs faiblesses – et voir comment elles se situent par rapport à leurs consœurs, afin qu’elles-mêmes puissent rendre un meilleur service aux entreprises exportatrices.

Cet exercice de comparaison exhaustive attribue aux IAC une note entre zéro et cent, basée sur quelques 225 indicateurs de performance qui couvrent tout, depuis la gouvernance de l'institution jusqu'aux services offerts. Cela a permis aux agences, et en particulier les organisations de promotion du commerce (OPC), d'identifier les domaines où elles doivent s'améliorer afin de se conformer aux meilleures pratiques mondiales.

Pamela Coke-Hamilton, Directrice exécutive de l'Agence de développement des exportations des Caraïbes, a travaillé avec cinq organisations de promotion du commerce de la région Caraïbes sur cet exercice comparatif. « Cela a permis, non seulement d'identifier les points forts, mais aussi de déterminer les domaines spécifiques devant être améliorés par rapport aux meilleures pratiques internationales. »

« Cela a permis, non seulement d'identifier les points forts, mais aussi de déterminer les domaines spécifiques devant être améliorés par rapport aux meilleures pratiques internationales. »

Pamela Coke-Hamilton, Directrice exécutive, Agence de développement des exportations des Caraïbes

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L'impact en bref :

IAC plus efficaces | compétitivité des PME

Financé par : Allemagne, Canada, Danemark, Finlande, Inde, Irlande, Norvège, Suède, Suisse

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Leadership et direction Ressources et processus Livraison des produits et services

Mesures et résultats

Évaluer, améliorer, mesurer

En 2014, l’ITC a étendu le travail comparatif à un niveau supérieur. Dans le cadre du projet R-DAR (Réponses par diagnostic et amélioration des résultats), les IAC intéressées construisent une relation étroite et à long terme avec l’ITC, afin d’apporter des améliorations durables et mesurables à leurs activités, de manière à aider plus efficacement les petites et moyennes entreprises (PME) des pays en développement et des économies en transition et leur permettre d’accroître la valeur de leurs exportations.

Le processus qui s’étale sur deux à trois ans commence avec une phase « d’évaluation » qui inclut l’analyse comparative des performances. Grâce à cette analyse, l’ITC travaille avec l’IAC concernée pour développer un plan personnalisé, appelé Feuille de route pour l’amélioration des performances, afin de s’attaquer aux faiblesses identifiées. Ces plans visent à résoudre les problèmes de gestion et d’opérations, ainsi qu’à formuler et établir un portefeuille de services pour chaque IAC. Ils sont élaborés sur mesure afin de mieux répondre aux larges différences de maturité des différentes institutions d’appui au commerce du monde entier. Au cours de la phase d’évaluation, des informations et des solutions techniques conseillées sont mises à profit afin de produire des améliorations durables.

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Pour finir, une phase de « mesure » détermine le succès que les changements ont apporté et dans quelle mesure les capacités de l’organisation ont été améliorées. Une priorité essentielle lors de cette phase est de s’assurer que l’organisation puisse à l’avenir mesurer concrètement ce qui importe vraiment, et pas seulement dans le but d’analyser des résultats, mais surtout dans celui de l’aider à continuellement améliorer ses services.

En résumé, le projet R-DAR aide les IAC à saisir leurs propres performances de gestion et d’opérations, de manière à ce que la fourniture de services à leurs clients fasse l’objet d’améliorations mesurables, en particulier pour les PME qui aspirent ou commencent à se connecter aux chaînes de valeur internationales.

Douze IAC mettent déjà en œuvre le projet R-DAR

À la fin 2014, douze IAC mettaient en œuvre le projet R-DAR, dans les pays suivants : le Bangladesh, le Bénin, le Burkina Faso, le Cambodge, Maurice (avec deux IAC distinctes), le Maroc, le Nicaragua, l’Arabie saoudite, le Sri Lanka, la Zambie et le Zimbabwe. Par ailleurs, cinq pays des Caraïbes – la Barbade, le Belize, la République dominicaine, la Jamaïque et la Trinité-et-Tobago – ont fait l’objet d’une étude comparative, en prévision d’une initiative R-DAR centrée sur la région Caraïbe. Bien que tous ces pays soient à des étapes différentes de la mise en œuvre, une priorité constante a été de les sensibiliser davantage sur l’importance d’utiliser les mesures de résultat et d’impact dans le but de comprendre, d’améliorer et de gérer leurs performances respectives.

L’organisation de promotion du commerce de Maurice, Enterprise Mauritius, qui a déjà opéré des changements basés sur l’évaluation comparative menée en 2012, a pu réaliser des progrès importants dans l’amélioration de ses performances. En 2014, l’ITC a collaboré avec elle pour préparer une feuille de route comprenant plusieurs phases d’amélioration. À la fin de l’année, Enterprise Mauritius avait organisé un atelier de développement de stratégie et affinait déjà sa stratégie. (Dans le cadre du projet R-DAR, le processus implique que les IAC élaborent leurs propres documents de stratégie, ce qui permet de s’assurer qu’elles développent les capacités pour un changement durable ; l’aide de l’ITC consiste à faciliter le développement de la stratégie.) L’organisation de promotion du commerce de la Zambie, qui a fait l’objet d’une évaluation comparative en 2014, travaille également à la préparation de son nouveau plan stratégique.

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L’Agence de développement des exportations des Caraïbes a travaillé avec l’ITC pour mener des exercices de comparaison avec les organisations de la région des Caraïbes. En 2014, la Jamaïque et le Belize ont fait l’objet d’une évaluation comparative, ce qui porte le nombre d’agences des Caraïbes évaluées à cinq. Selon Mme Coke-Hamilton, de l’Agence de développement des exportations des Caraïbes, « le processus de comparaison et d’évaluation des cinq organisations de promotion du commerce (OPC) du CARIFORUM constitue un projet important pour l’Agence de développement des exportations des Caraïbes. Les OPC sont des partenaires importants pour les exportations des Caraïbes, et nous sommes aussi impliqués qu’eux pour combler les lacunes par de nouvelles stratégies qui ont été testées et éprouvées au niveau international. La collaboration avec l’ITC lors de cet exercice très utile a permis de poser les fondations d’un partenariat étendu avec les OPC, pour renforcer leurs capacités à mieux servir le secteur privé de la région, tandis que nous travaillons ensemble pour optimiser les performances à l’exportation de la région. »

Le Nicaragua et le Costa Rica voisins ont également fait l’objet d’une évaluation comparative, l’agence du Costa Rica PROCOMER réalisant certains des meilleurs scores parmi tous les domaines d’opérations. Même si les scores de PROCOMER en font un modèle pour les organisations du monde entier, l’agence travaille à la mise en œuvre de plusieurs recommandations de l’ITC afin de devenir encore plus efficace. Jorge Sequeira, qui était le Directeur général de PROCOMER à l’époque du processus de réforme, témoigne : « Nous travaillons d’arrache-pied tous les jours pour améliorer nos performances et la qualité des services que nous fournissons à nos clients. Vouloir exporter dans une économie globale compétitive représente un grand défi, du coup ils exigent le meilleur de nous. Le rapport d’évaluation comparative de l’ITC est un outil puissant qui nous a aidé à déterminer si nous avançons dans la bonne direction, pour devenir une organisation hautement performante. »

Lorsque les organisations de promotion du commerce sont plus efficaces, cela se traduit par des exportations plus fortes, ce qui à son tour se traduit par des emplois plus nombreux et de meilleure qualité. À une époque où les gouvernements du monde entier ressentent la pression fiscale et voient dans l’export le moteur de leur croissance, les IAC doivent être capables de faire mieux avec moins, même alors que les besoins de leurs PME clientes augmentent en complexité, dans un contexte d’émergence de nouveaux marchés et de normes privées.

Sur une période de cinq ans, le projet R-DAR va aider environ 50 IAC à mieux répondre aux besoins de leurs clients.

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Promotion et intégration d’un commerce inclusif et vert

Mode éthiqueUne couturière des bidonvilles de Nairobi trouve un emploi stable et mieux rémunéré

PérouLe certificat de sécurité des USA pourrait quintupler les exportations péruviennes de produits alimentaires locaux

Papouasie-Nouvelle-GuinéeLa première femme exportatrice de café du pays obtient le prix fort de la part d'un acheteur international majeur

KenyaLe secteur du thé du Kenya s'adapte au changement climatique

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Mode éthiqueUne couturière des bidonvilles de Nairobi trouve un emploi stable et mieux rémunéré

Après des années de bas salaires et de précarité de l'emploi dans les ateliers de confection de vêtements de Nairobi, un travail trouvé grâce à l'Initiative de mode éthique de l'ITC a permis à Jane Nthege d'améliorer ses compétences de couturière, d'emménager dans un meilleur logement, et d'envoyer ses cinq enfants à l'école.

Elle gagne à présent $E.-U. 150 par mois, moins que ce que gagnent ses collègues plus compétentes, mais plus du double de son ancien salaire, en travaillant à heures régulières et avec des congés payés. Elle fait partie des 1 200 employés de l'entreprise Ethical Fashion Africa Limited au Kenya, répartis sur 13 groupes dans les bidonvilles de Nairobi ainsi que dans des zones rurales. Elle témoigne : « Ce n'est pas seulement le fait d'être mieux payée. Ce travail m'a redonné confiance et rendu ma dignité. »

« Ce n'est pas seulement le fait d'être mieux payée. Ce travail m'a redonné confiance et rendu ma dignité. »

Jane nthege, couturière, Ethical Fashion Africa

Après avoir déménagé vers Nairobi en 2009 depuis sa ville natale de Kangundo, à environ 70 kilomètres à l'Est de la capitale, Mme Nthege, mère célabataire de 41 ans, a eu du mal à trouver un emploi stable. Elle acceptait des emplois divers au sein des ateliers de couture dans le bidonville où elle vivait. Le travail était irrégulier : dans la mesure où l'un des ateliers n'avait pas de licence, il fermait à chaque fois que la rumeur rapportait que les inspecteurs de la ville étaient dans les parages. Un autre fournissait un travail plus régulier, mais dans des conditions difficiles. Elle raconte : « Nous étions entassés pendant plus de huit heures par jour dans une petite pièce avec peu d’air frais qui circulait. Mon salaire était à peine de 205 shillings kényans ($E.-U. 2,9) [par jour] ce qui ne suffisait même pas à couvrir la moitié de mes besoins. Pour pouvoir économiser pour mes enfants je marchais deux heures pour aller et revenir du travail, et sautais le déjeuner. »

L'impact en bref :

augmentation des revenus/ de la productivité | autonomisation des femmes | conditions de travail | logement | éducation des enfants

Financé par : Allemagne, Canada, Danemark, Finlande, Inde, Irlande, Norvège, Suède, Suisse

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Les travailleurs ont vu leur salaire augmenter de

+275%

« J’étais constamment préoccupée parce que je devais trouver le moyen d’éduquer tous mes enfants, et fournir de quoi manger et assurer un logement pour ma famille. »

Jane nthege

Son emploi suivant, au sein d’une entreprise de vêtements, lui rapportait KSH 388 ($E.-U. 4,6) par jour, mais avec peu de bénéfices. Elle ne pouvait envoyer que deux de ses enfants à l’école. Elle se rappelle : « J’étais constamment préoccupée parce que je devais trouver le moyen d’éduquer tous mes enfants, et fournir de quoi manger et assurer un logement pour ma famille. »

En août 2011, elle a trouvé un emploi auprès de Ethical Fashion Africa, où elle a rapidement gravi les échelons. « J’ai commencé comme une couturière pour des travaux légers, puis grâce à la formation que j’ai reçue, j’ai pu faire des opérations plus compliquées à la machine et utiliser des machines industrielles. Cela voulait aussi dire un meilleur salaire. » Grâce à sa paie de KSH 650 ($E.-U. 7,6), elle a pu envoyer tous ses enfants à l’école, et emménager dans un meilleur logement.

Mme Nthege dirige aujourd’hui une équipe de dix personnes, et a formé de nombreuses autres couturières grâce au programme interne de renforcement des capacités à l’atelier. En avril 2014, elle a perdu tout ce qu’elle possédait dans un incendie qui a ravagé son quartier et sa maison. Courageuse, elle est « résolue à [se] relever de [ses] cendres, au sens propre », grâce à son emploi stable au salaire décent.

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Nouvelle saison, nouvel impact

Comme la plupart des vêtements et accessoires produits grâce à l’Initiative de mode éthique, qui, depuis 2008, a permis de connecter des artisans des communautés défavorisées et marginalisées au haut de l’industrie globale de la mode, les créations de Jane Nthege ont toutes les chances de voyager loin de Nairobi.

La saison automne/hiver 2014/2015 a apporté une nouvelle commande pour des sacs et pochettes de la part de la créatrice de mode britannique Stella McCartney. Selon une évaluation de l’impact menée au moment de cette commande, Mme Nthege et d’autres employés des groupes communautaires à travers le Kenya – dont les trois-quarts sont des femmes – ont indiqué que leurs revenus avaient augmenté, leur permettant d’économiser et de contribuer à l’éducation de leur famille.

Le personnel compétent impliqué dans la supervision, le contrôle de la qualité et la couture – ce qui représente presque la moitié des personnes travaillant sur la commande – ont vu leur salaire augmenter de 275 %. Le gain de rémunération pour les travailleurs à faible compétence et manuels, impliqués dans la coupe, le pliage et l’emballage, était proportionnellement plus important, avec plus de 500 %. Parmi les femmes travaillant sur cette commande, 61 % d’entre elles ont rapporté pouvoir économiser une partie de leurs revenus ; beaucoup ont déclaré que leurs revenus leur apportaient l’indépendance, la dignité et le respect. Tous les employés ont reçu une formation afin de garantir la haute qualité exigée par cette commande, et en conséquence ont développé leurs compétences et leur confiance.

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lE modèlE dE l'InItIatIvE dE modE étHIquE s'étEnd à dE nouvEaux Pays

Un des programmes phares de l'ITC, l'Initiative de mode éthique, consiste manifestement à fournir du travail, et non la charité. Elle facilite le travail digne à rémunération équitable en connectant les artisans d’origines défavorisées. à l'industrie internationale de la mode. Dans tout ce qu'elle touche, l'Initiative développe la créativité locale, encourage l'emploi prédominant des femmes et leur autonomisation, et promeut l'égalité des sexes, avec l'objectif de réduire l'extrême pauvreté et d'accroître les capacités d'exportation des régions dans lesquelles elle opère.

Le modèle de l'Initiative a démontré qu'il pouvait être reproduit bien au-delà du Kenya. Au Burkina Faso, des centaines de femmes tissent et teignent les tissus de coton pour des marques internationales, dont Vivienne Westwood (Royaume-Uni) et United Arrows (Japon), bénéficiant d'opportunités offertes par l'Initiative comme les formations pour l'utilisation de métiers à tisser plus grands et mieux adaptés aux exigences industrielles. Au Mali, bien que le travail ait ralenti à cause des instabilités politiques récentes, l'Initiative collabore avec des groupes d'artisans à Bamako et Djenné, qui fournissent des marques comme Stella Jean et Vivienne Westwood avec des tissus naturellement teints. À Haïti, un chapitre en plein développement de l'Initiative, huit micro entreprises confectionnent des bijoux à partir de cornes de vache, de fils téléphoniques recyclés et de cuivre, pour des marques telles que Osklen et Stella Jean au Brésil, qui ont présenté leur travail lors de la Fashion Week de Milan.

Un aperçu du futur de l'Initiative nous vient du Ghana, où les créateurs soutenus par l'Initiative ont participé à des Fashion Week internationales, et où une usine manufacturière a été installée pour produire leurs créations.

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2000 fermiers péruviens de sacha inchi peuvent maintenantaccéder aux marchés américains

PérouLe certificat de sécurité des USA pourrait quintupler les exportations péruviennes de produits alimentaires locaux

Les acteurs industriels du Pérou s’attendent à voir les ventes de sacha inchi, une plante traditionnelle riche en nutriments, bondir aux États-Unis de $E.-U. 2,5 millions en 2015, suite à la levée d’un obstacle majeur au commerce sur leur principal marché d’exportation.

En septembre 2014, le Secrétariat américain aux produits alimentaires et pharmaceutiques a approuvé une demande préparée au nom des exportateurs péruviens avec l’appui de l’ITC, et a classé l’huile de sacha inchi comme « généralement considérée comme sûre » (GRAS), une étape clef pour pouvoir exporter de larges quantités de produits alimentaires sur le marché américain. Les exportations vers les États-Unis tournent pour le moment autour de $E.-U. 500 000 par an.

« Au moins cinq importateurs américains attendaient l’approbation GRAS pour conclure leur contrat avec nous », explique Juan Manuel Benavides, Directeur de Amazon Health, un exportateur d’ingrédients naturels.

« Le marché américain des ingrédients est énorme, mais pour que ces ingrédients soient utilisables, ils doivent avoir le statut GRAS », poursuit Miguel Navarro, Directeur des opérations chez Agroindustrias Osho, autre exportateur de la région.

Le sacha inchi, aussi appelé la noix inca, est une plante riche en protéines et acides gras, cultivée et récoltée dans la région amazonienne du Pérou, ce qui inclut la zone de San Martin où elle fournit des revenus nets pour plus de 1 200 familles de producteurs.

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L'impact en bref :

exportations | augmentation des revenus/ de la productivité | emplois

Financé par : Allemagne, Danemark et Norvège

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« Le marché américain des ingrédients est énorme, mais pour que ces ingrédients soient utilisables, ils doivent avoir le statut GRAS. »

miguel navarro, Directeur des opérations, Agroindustrias Osho

Près d’un quart de la population du Pérou vit dans la pauvreté, et environ 90 % de ces personnes vivent dans des zones de grande biodiversité. L’amélioration de la position sur le marché et l’augmentation des ventes de produits issus de la biodiversité représentent une opportunité unique d’améliorer les conditions de vie des fermiers et récolteurs de ces produits.

Selon Alexander Kasterine, Responsable du Programme commerce et environnement de l’ITC, « le commerce de produits issus de la biodiversité fournit les moyens durables de réduire la pauvreté ». Il précise encore que le commerce vert a le potentiel de générer 250 000 nouveaux emplois au sein des communautés rurales sur les dix prochaines années.

« Le commerce de produits issus de la biodiversité fournit les moyens durables de réduire la pauvreté. »

alexander Kasterine, Responsable du Programme commerce et environnement, ITC

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Au Pérou, l’ITC a fourni un appui à neuf exportateurs d’ingrédients naturels de sources durables, dont le sacha inchi et le coqueret du Pérou, un fruit originaire d’Amérique du Sud. Les entreprises ont reçu des informations sur les conditions et opportunités du marché international. Pedro Martinto Housman, Directeur général de Villandina, raconte : « Les avantages comparés et compétitifs ont été établis et le marché a été quantifié. Cette information est d’une grande valeur. »

Des revenus plus hauts pour les exportateurs et les fermiers

L’ITC a aidé les entreprises et les fermiers qui les fournissent à obtenir les certificats de commerce équitable. M. Martinto témoigne encore : « Cela nous a ouvert un nouveau marché : le marché du commerce équitable, auquel nous n’avions pas accès. Nous pouvons offrir de meilleurs revenus aux cultivateurs, ce qui en retour améliore la durabilité de l’approvisionnement. » Les neufs entreprises qui travaillent avec l’ITC s’approvisionnent auprès de plus de 10 000 fournisseurs dans les régions péruviennes des Andes et de l’Amazone.

« L’argent du coqueret du Pérou que nous écoulons est utilisé pour l’éducation des enfants, pour payer nos frais de santé et nos vêtements, et aussi pour nous nourrir », explique Humberto Durand Chuquimango, l’un des 187 fermiers cultivant le coqueret du Pérou, qui a reçu une formation sur le commerce équitable et les pratiques de culture durable.

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Les PME ont également reçu un appui pour participer aux foires commerciales internationales, où elles ont pu présenter leurs produits, démontrer leurs bénéfices nutritionnels, et établir des contacts avec des acheteurs potentiels. Ceci était particulièrement important pour le sacha inchi, qui est encore peu connu en dehors du Pérou, « et donc il reste beaucoup à faire, et participer à ces foires est une très grosse opportunité », confie Carolina Sanchez, Directrice des ventes chez Shanatina.

Prochaine étape pour l’huile de sacha inchi : les barres de céréales et la mayonnaise

Tout en négociant avec des clients potentiels pendant ces foires, les exportateurs ont réalisé que convaincre les acheteurs des qualités nutritionnelles de leurs produits ne suffisait pas pour conclure les contrats : sans le statut GRAS, les entreprises alimentaires seraient peu disposées à utiliser leurs produits comme ingrédient. En réponse, L’ITC, en partenariat avec les agences gouvernementales Promperu et Perubiodiverso, a consenti à faciliter la préparation du dossier de demande GRAS, ce qui a nécessité du travail à la fois scientifique et juridique. Après un processus d’approbation de sept mois, le certificat a été délivré en septembre 2014. L’huile de sacha inchi peut à présent être utilisée dans les barres de céréales, les céréales de petit-déjeuner, les chocolats, les graisses et les huiles telles que les sauces et mayonnaise, entre autres produits.

« Ceci ouvre les portes à une utilisation plus large puisqu’il peut être intégré comme ingrédient de l’industrie alimentaire, ce qui peut susciter l’intérêt de sociétés comme Nestlé, Unilever, Procter & Gamble et PepsCo », s’enthousiasme Guadalupe Amésquita, Responsable du commerce durable chez Promperu.

Selon Diana Flores, une experte industrielle et consultante scientifique pour l’ITC au Pérou, le statut GRAS pour un des dérivés du sacha inchi n’était que la première étape. « Il est essentiel d’obtenir le statut GRAS pour la farine protéinée de sacha inchi, ainsi que les graines grillées. Il existe une demande potentielle pour ces produits sur le marché américain, mais les sociétés sont réticentes à les importer sans statut GRAS. »

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Papouasie-Nouvelle-GuinéeLa première femme exportatrice de café du pays obtient le prix fort de la part d'un acheteur international majeur

La cultivatrice de café Marey Yogiyo vend du café à des acheteurs de sa Papouasie-Nouvelle-Guinée natale depuis 16 ans. Au cours de l'année écoulée, elle est devenue la toute première femme du secteur du café à obtenir une licence d'exportation – et a vu très vite le prix de son café augmenter de 63 % au-dessus des tarifs locaux.

Olam International, une des plus grosses sociétés agroalimentaires au monde, a acheté 60 sacs de café auprès de l'entreprise de Mme Yogiyo pour $E.-U. 18 000.

« C'est réel. Maintenant je suis une exportatrice. » marey yogiyo, cultivatrice de café, Bauka Women Coffee

« C'est réel. Maintenant je suis une exportatrice », se réjouit cette mère de famille de 56 ans avec cinq enfants, qui vit dans la Province des Hautes-Terres orientales, le centre de la production industrielle de café du pays.

Le succès à l'exportation de Mme Yogiyo semble être destiné à se poursuivre : Olam étudie l'éventualité d'un achat encore plus important pour 2015.

Cependant, avant de pouvoir vendre à l'étranger, Mme Yogiyo avait besoin d'un permis, sans parler de clients. En 2014, elle a obtenu les deux. En juillet, sa société, Yogiyo Coffee Ltd, est devenue la première entreprise caféière appartenant à une femme à obtenir une licence gouvernementale d'exportation dans le pays. Les premiers sacs de café Bauka Blue ont été expédiés vers les États-Unis peu après. Elle raconte que « après dix ans à travailler constamment à l’amélioration de la qualité et à rechercher des marchés, la première commande d’Olam a re-dynamisé Bauka Women Coffee qui a maintenant sereinement se projeter pour les dix prochaines années ».

L'impact en bref :

exportations | autonomisation des femmes augmentation des revenus/ de la productivité

Financé par : Allemagne, Australie, Canada, Danemark, Finlande, Inde, Irlande, Norvège, Royaume-Uni, Suède, Suisse

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Accompagnée par l’ITC vers les marchés internationaux

Mme Yogiyo a initié le premier contact avec ses nouveaux acheteurs lors d’une session du Groupe de mentorat d’acheteurs, organisée par l’ITC en collaboration avec l’Alliance internationale des femmes pour le café (IWCA), en marge de la Conférence annuelle de l’Association américaine des cafés de spécialité qui s’est tenue en avril 2014 à Seattle. La formation développait les connaissances et compétences des participants pour qu’ils puissent répondre à la demande des acheteurs internationaux, en leur permettant de positionner leur café de manière plus compétitive sur les marchés internationaux tout en obtenant des prix plus élevés. Au retour de Mme Yogiyo, l’ITC s’est mis en relation avec l’Agence de promotion des investissements de Papouasie-Nouvelle-Guinée pour faciliter la délivrance de sa licence d’exportation.

Olam International est un des plus gros acheteurs de produits alimentaires au monde, avec des ventes annuelles de $E.-U. 15 milliards et des opérations dans 65 pays. Sur son site Internet destiné aux acheteurs industriels, Olam met en avant l’expérience de Mme Yogiyo ainsi que sa vision de créer un produit distinctif. Il y est noté : « Elle a fondé le groupe pour encourager les femmes à faire du café un mode de vie, de manière à ce qu’elles puissent subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille ».

Les femmes autonomes stimulent le commerce

Les ventes de Marey Yogiyo à Olam constituent un succès considérable pour les femmes productrices de café en Papouasie-Nouvelle-Guinée, selon Vanessa Erogbogbo, Responsable du Programme femmes et commerce à l’ITC. Ces ventes bénéficient aussi aux autres femmes du Bauka Women Coffee Farmers Group. Mme Erogbogbo explique que « les exportations directes fournissent une influence plus grande sur les marchés et augmentent sensiblement les revenus des cultivateurs de café des zones rurales ».

Mme Yogiyo, qui possède elle-même une ferme de taille moyenne de huit hectares, va également acheter du café auprès de neufs autres fermiers sur la saison caféière 2015. Elle espère construire une entreprise d’exportation qui puisse soutenir la plupart des 645 foyers qui vivent de la culture du café dans la région. « C’est une merveilleuse opportunité pour soutenir les femmes des groupes de café, et maximiser leur rendement net sur leur café. »

84

63%Augmentation du prix

perçu par Mme Yogiyo après obtention de sa

licence d’exportation

Le café de Papouasie-Nouvelle-Guinée, bien que ne représentant que 1 % de la production globale, est connu dans les cercles de spécialistes du café pour son aura unique, ses saveurs fines et complexes. La vallée de l’Aiyura, où Bauka Women Coffee est situé, a vu fleurir la culture du café dans les années 1940 ; ses plantations et petits jardins sont réputés pour les différentes graines et les saveurs aux notes d’agrumes du café qui y est produit.

Bauka Women Coffee s’est allié avec une autre coopérative de femmes afin de rouvrir en 2015 un moulin pour la transformation du café, fermé depuis longtemps.

Mme Yogiyo prévoit pour bientôt davantage de certificats et un accroissement des exportations : « 2015 sera une année passionnante pour Bauka Women Coffee, et nous nous réjouissons de cette perspective. »

« 2015 sera une année passionnante pour Bauka Women Coffee, et nous nous réjouissons de cette perspective. »

marey yogiyo, cultivatrice de café, Bauka Women Coffee

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lE Café Et lEs fEmmEs

Le partenariat entre l'ITC et l'Alliance internationale des femmes pour le café (IWCA) s'étend au monde entier, afin d'accroître l'autonomisation économique des femmes, par le développement des marques de spécialité et la vente aux acheteurs internationaux.

� Burundi : La branche burundaise de l'IWCA, établie avec l'appui de l'ITC, a développé des formations sur la productivité, et mis en place un système de partage des profits parmi ses membres pour les ventes aux acheteurs de café de spécialité. Le groupe est constamment récompensé pour la haute qualité de son café lors des compétitions annuelles de la Coupe du Burundi Excellence.

� Tanzanie : La branche tanzanienne de l'IWCA a été établie en avril 2013, et représente déjà des milliers de femmes productrices, transformatrices et exportatrices à travers tout le pays. L'ITC aide le groupe à développer sa stratégie et à identifier les liens avec les marchés.

� Éthiopie : L'ITC aide les entreprises exportatrices de café vert appartenant à des femmes à établir une branche de l'IWCA en Éthiopie.

� République démocratique du Congo : La branche de l'IWCA en RDC a été officiellement inaugurée en février 2014 lors de la conférence au Burundi de l'Association africaine des cafés fins, et est enregistrée à Kinshasa comme une organisation non-gouvernementale.

� Rwanda : L'ITC assiste la branche rwandaise de l'IWCA à renforcer ses activités, afin de fournir des formations à ses membres et de les mettre en relation avec les acheteurs de café de spécialité.

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KenyaLe secteur du thé du Kenya s'adapte au changement climatique

La plupart des deux millions de fermiers cultivant le thé à travers le Kenya s'efforcent de s'adapter aux températures plus élevées et les pluies plus irrégulières résultant du changement climatique. Joyce Njeri Muchina, une fermière de Makomboki, à 90 kilomètres au Nord de Nairobi, témoigne : « Lorsque j'ai commencé à cultiver le thé, les récoltes étaient abondantes, mais avec le temps les quantités ont diminué. Par temps chaud, lorsque la brume tombe sur les arbres à thé, cela brûle les feuilles. »

Un projet de l'ITC aide les fermiers à s'adapter aux impacts du changement climatique, et à réduire les émissions de gaz à effet de serre le long de la chaîne de valeur. Le travail est financé par les gouvernements du Danemark et de Norvège, et mis en œuvre conjointement avec le Partenariat de thé éthique (ETP) et l'Agence kényane de développement du thé (KTDA).

En conséquence de son implication dans le projet démarré en 2012, Mme Muchina a vu croître ses revenus annuels issus du thé de plus de 20 %, tout en réduisant les coûts de carburant. « J'ai pu laisser mes enfants à l'école, j'achète des vêtements de manière plus régulière qu'avant, et j'ai pu acheter une vache laitière. »

Le Kenya est le plus gros exportateur de thé noir au monde, mais des rendements plus faibles dus aux températures plus élevées menacent cette industrie, et par là même les conditions de vie des trois millions de personnes dont l'emploi dépend de ce secteur.

« Si nous continuons à commercer comme avant, nous pourrions ne plus avoir de thé d'ici 20 à 30 ans », avertit Jane Ntambura, Coordinatrice de projet chez ETP. « Le secteur du thé a vraiment été affecté par le changement climatique, ce qui s'est traduit par une baisse de la productivité. »

Même si les revenus de Mme Muchina ont augmenté ces deux dernières années, leur niveau est toujours en deçà de ce qu’il était avant qu’elle ne ressente les effets du changement climatique.

L'impact en bref :

augmentation des revenus/ de la productivité | efficience énergétique et en carburant | gestion des ressources en eau

Financé par : Danemark, Norvège

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De nouvelles techniques aident les fermiers à s’adapter

Mme Muchina était l’une des 5 600 fermiers qui ont bénéficié des programmes de formation de l’ITC. La plupart des participants étaient des chefs de communauté qui ont ensuite travaillé avec d’autres fermiers de leur village, transmettant les connaissances et les techniques apprises durant la formation de l’ITC.

Mme Muchina explique : « J’ai appris ce qu’était le changement climatique. Nous avons aussi appris ce que nous pouvons faire pour garantir notre sécurité alimentaire, et comment pratiquer une culture du thé durable. »

« J’ai appris ce qu’était le changement climatique. Nous avons aussi appris ce que nous pouvons faire pour garantir notre sécurité alimentaire, et comment pratiquer une culture du thé durable. »

Joyce njeri muchina, cultivatrice de thé

Parmi les techniques acquises figurent l’identification de nouveaux animaux nuisibles qui migrent dans ces régions à cause de températures plus chaudes, et le paillage – le fait de couvrir la couche supérieure de terre de matériaux végétaux morts pour que la terre retienne l’humidité et combattre les

89

34%

Réduction de la consommation de bois de chauffe dans une usine à thé kényanne

mauvaises herbes résistantes à la chaleur. Les participants ont également appris des méthodes de compostage ainsi que des techniques pour améliorer la qualité et la capacité de rétention d’eau des sols en aérant la sous-couche, c’est-à-dire la couche sous la terre de surface dont la densité peut empêcher la croissance des racines.

Chose importante, les participants ont appris des techniques d’irrigation au goutte à goutte, qui demandent de 30 à 70 % moins d’eau que les méthodes traditionnelles, comme le souligne Joseph Gitau, formateur au sein de KTDA : « Il existe de nombreuse méthodes de culture, et celles que nous utilisions nécessitaient beaucoup d’eau. Dans la mesure où les rivières se vident à cause de la déforestation, nous avons pensé qu’il serait sage d’enseigner aux fermiers des méthodes nécessitant moins d’eau. »

« Il existe de nombreuse méthodes de culture, et celles que nous utilisions nécessitaient beaucoup d’eau. Dans la mesure où les rivières se vident à cause de la déforestation, nous avons pensé qu’il serait sage d’enseigner aux fermiers des méthodes nécessitant moins d’eau. »

Joseph Gitau, formateur, Agence kényane de développement du thé

Mary Njenga, une scientifique spécialisée en bioénergie et environnement, et qui est issue d’une famille cultivatrice de thé de la région, a témoigné en faveur du travail de formation soutenu par l’ITC, en se félicitant du lien direct établi entre le changement climatique et les activités d’une usine à thé, et en soulignant les gains économiques et environnementaux que l’on peut tirer des économies d’énergie. « [L’ITC] fait un bon travail en collaborant avec les usines à thé pour augmenter leur efficience énergétique, ce qui ne va pas seulement contribuer à la réduction des risques et à l’adaptation au changement climatique, mais va également améliorer les bénéfices des fermiers. »

90

Réduire les émissions de gaz à effet de serre

Le projet de l’ITC a également encouragé le renforcement des capacités dans la mise en œuvre des stratégies de réduction des risques dus au changement climatique, et la réduction de l’empreinte carbone associée à la production de thé.

Les acheteurs des marchés occidentaux exigent de plus en plus que le thé soit issu de sources durables. En conséquence, ce qui apparaissait comme un aspect purement environnemental devient aussi une exigence des marchés : afin de maintenir et d’étendre leurs marchés d’exportation, les usines à thé kényanes doivent faire la preuve de leur durabilité environnementale, et éventuellement en obtenir une certification, y compris celle d’une empreinte carbone réduite.

Grâce au projet, les usines et les fermiers qui les fournissent prennent à présent des mesures sur la base des audits énergétiques préparés dans le cadre du projet. Par exemple, l’usine à thé Makomboki a obtenu la certification à la fois de Rainforest Alliance et de Flo-Cert suite à la mise en œuvre des recommandations de l’audit. Humphrey Maina Chiuri, Coordinateur des services de l’usine, explique : « En ce qui concerne la réduction des risques liés au changement climatique, nous avons construit ce que nous appelons un abri à bois, afin de pourvoir sécher notre bois de chauffe avant qu’il ne soit envoyé vers les brûleurs. » La plus grande partie du bois acheté par Makomboki et d’autres usines à thé est humide, ce qui cause des pertes d’énergie considérables lors des processus de combustion. Des poêles énergétiquement plus efficients ont aussi été installés, ainsi que des lampes solaires. « Notre usine est à présent certifiée... et nous sommes en mesure d’accéder aux marchés internationaux », explique encore M. Maina Chiuri, ajoutant que le programme s’étend aux milliers de fermiers qui fournissent l’usine.

L’ITC, qui travaille avec les fermiers, les entreprises de thé, et les organes de certification, a facilité le partenariat. Rob Skidmore, Responsable de la Section Compétitivité des secteurs à l’ITC, conclut : « En travaillant avec ces groupes d’acteurs divers, nous pouvons garantir que nous fournissons une réponse technique pertinente, et qui plus est, une réponse durable dans ses résultats et son impact ».

« En travaillant avec ces groupes d’acteurs divers, nous pouvons garantir que nous fournissons une réponse technique pertinente, et qui plus est, une réponse durable dans ses résultats et son impact. »

rob skidmore, Responsable de la Section Compétitivité des secteurs, ITC

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Construire un environnement politique et commercial propice par le biais de partenariats public-privé

Côte d'IvoireRésoudre les différends commerciaux rapidement et à moindre frais grâce à la médiation

MauriceLa mise en œuvre rapide de l'Accord de facilitation des échanges est essentielle à la compétitivité

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Côte d'IvoireRésoudre les différends commerciaux rapidement et à moindre frais grâce à la médiation

L'application des contrats est essentielle au fonctionnement d'une économie de marché. Cependant, les différends commerciaux sont un aspect inévitable de la gestion d'une entreprise. La recherche d'un arbitrage formel à travers le système juridique est souvent chronophage et coûteux, surtout dans les pays en développement comme la Côte d'Ivoire. Le poids de ces coûts et délais est particulièrement important pour les petites et moyennes entreprises (PME).

L'arbitrage commercial privé est une alternative qui peut mener à des décisions contraignantes, en général en moins d'un an, mais il demeure coûteux et basé sur la confrontation. En parallèle, de nombreux différends commerciaux peuvent être résolus rapidement, à frais raisonnables, et de manière consensuelle, au travers de la médiation. Mettre à disposition des services de médiation fiables peut donc représenter une amélioration considérable de l'environnement des affaires, en particulier pour les PME.

Depuis 2012, L'ITC travaille avec la Cour d'arbitrage de Côte d'Ivoire (CACI) pour renforcer et appuyer la capacité institutionnelle, ainsi que pour sensibiliser les entreprises ivoiriennes à la médiation. Ce travail faisait partie du Programme d'appui au commerce et à l'intégration régionale (PACIR) pour la Côte d'Ivoire, programme financé par l'Union européenne, qui a pour objectif de stimuler l'intégration commerciale et régionale parmi les pays d'Afrique de l'Ouest.

L'appui de l'ITC envers la CACI a pris la forme d'un plan à plusieurs étapes, qui comprend des activités de formation et de nouveaux matériaux de formation sur les arbitrages commerciaux, ainsi que des expériences de travail temporaires à l'étranger pour les responsables de la CACI. Ces activités étaient accompagnées par des actions multimédias ciblées afin d'instruire le secteur privé, les institutions d'appui au commerce et les avocats, sur les méthodes alternatives de règlement des différends. Le résultat en est une CACI plus solide et mieux équipée pour offrir les services de qualité que le secteur privé ivoirien réclame de plus en plus.

L'impact en bref :

coûts des affaires réduits

Financé par : Union européenne

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Recours croissant à la médiation

La CACI traitait habituellement cinq à six cas par an, mais elle est passée à neuf cas en 2012, 14 en 2013, et 13 sur la seule première moitié de 2014 – dont trois étaient des cas de médiation commerciale plutôt que du traditionnel arbitrage. En septembre 2014, la CACI a annoncé qu’un différend portant sur $E.-U. 2,6 millions avait été résolu en une demi-journée grâce à la médiation – facilitée par un des 22 médiateurs certifiés, formés par l’ITC.

« La médiation commerciale est très rassurante pour nous qui faisons des affaires », reconnaît Yévile Kouassi, Responsable de la Compagnie Ivoirienne des Routes et du Bâtiment (CIROBAT), une entreprise de maintenance routière. « Dans l’hypothèse d’un différend, je suis prête à recourir à la CACI. Avec ses principes de rapidité, d’impartialité, et de confidentialité, c’est un outil qui correspond vraiment à nos besoins. »

En mars 2014, la CACI a organisé une journée nationale de la médiation, et en témoignage de son influence croissante, a plaidé avec succès pour une nouvelle loi sur la médiation, qui est en vigueur depuis juin de la même année. La loi définit la médiation comme « un mode alternatif de règlement des litiges par lequel deux ou plusieurs parties tentent de parvenir à un accord en vue de la résolution amiable de leur différend, avec l’aide d’un tiers, le médiateur, choisi par elles ou désigné ou par le juge saisi du litige », par laquelle les parties cherchent à trouver un compromis à l’amiable avec l’aide d’un médiateur de leur choix, ou désigné par le juge en charge du dossier. Elle limite les tentatives de médiation à trois mois maximum.

La connaissance croissante parmi les entreprises de l’existence de la médiation commerciale a déjà commencé à se faire ressentir dans leurs pratiques, selon Adeh Kouassi, avocat et médiateur. « Nous sommes déjà contactés, à la fois par la CACI et directement par les entreprises qui nous demandent de rédiger des clauses de médiation dans leurs contrats. Il y a un enthousiasme énorme, c’est remarquable. »

Au-delà de la capacité de médiation croissante, l’équipe de la CACI a une bien meilleure compréhension des procédures de règlement des différends, et dispose d’un système électronique de gestion des cas, en accord avec les meilleures pratiques internationales.

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La CACI a traité le double de cas

de 2012 à 2014

« L’appui de l’ITC a été essentiel pour notre institution. Il a contribué de manière absolument fondamentale à l’amélioration de l’environnement des affaires de la Côte d’Ivoire. »

françois abondio, Secrétaire Général, CACI

« L’appui de l’ITC a été essentiel pour notre institution », conclut François Abondio, Secrétaire Général de la CACI. « Il a contribué de manière absolument fondamentale à l’amélioration de l’environnement des affaires de la Côte d’Ivoire. »

La Côte d’Ivoire figurait parmi les meilleurs réformateurs répertoriés dans l’Indice 2015 Doing Business de la Banque mondiale, avec le « commerce transfrontalier » souligné comme un domaine qui a été particulièrement amélioré.

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MauriceLa mise en œuvre rapide de l'Accord de facilitation des échanges est essentielle à la compétitivité

Maurice figurait parmi les premiers pays en développement à soumettre à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en juillet 2014 la liste de ses engagements contraignants de facilitation du commerce, suite à l'appui de l'ITC et de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED).

« La facilitation du commerce est d'une importance cruciale pour les pays qui cherchent à tirer tous les avantages de l'accès aux marchés, de la libéralisation du commerce, et des opportunités de développement économique offertes par les accords commerciaux internationaux. »

Israhyananda dhalladoo, Ambassadeur, Représentant permanent de Maurice auprès de l'OMC

« La facilitation du commerce est d'une importance cruciale pour les pays qui cherchent à tirer tous les avantages de l'accès aux marchés, de la libéralisation du commerce, et des opportunités de développement économique offertes par les accords commerciaux internationaux », déclare l'Ambassadeur Israhyananda Dhalladoo, Représentant permanent de Maurice auprès de l'OMC. « Malgré l'ouverture des échanges, nos exportateurs font toujours face à des difficultés dans des domaines comme les procédures douanières, les cadres logistiques, et la conformité aux normes techniques et de qualité des marchés cibles. »

L'Accord de l'OMC de facilitation des échanges, conclut en décembre 2013, est un outil important pour aider les pays en développement et les pays les moins avancés (PMA) à réduire leurs coûts liés au commerce international. Il est même crucial pour les petites et moyennes entreprises (PME), qui manquent souvent des capacités, du personnel et des ressources pour se frayer un chemin dans les procédures douanières complexes et coûteuses.

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L'impact en bref :

élaboration de politiques éclairées

Financé par : Allemagne, Canada, Danemark, Finlande, Inde, Irlande, Norvège, Suède, Suisse

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© ITC/Nicholas Mugnier© Jan Hoffmann

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Dès son entrée en vigueur, l’Accord va permettre de créer des obligations pour les membres de l’OMC, afin qu’ils améliorent leurs procédures douanières, la transparence et l’efficience. Par exemple, les gouvernements seront dans l’obligation de publier les informations sur les règles d’import, d’export et de procédures aux frontières, les frais liés au commerce, les droits à l’importation, et les procédures d’appel à disposition des négociants. Ils devront simplifier les exigences en matière de documentation, et limiter les frais et droits des processus douaniers de manière à ce qu’ils restent à peu près alignés avec les coûts effectivement supportés par les gouvernements. En règle générale, les agences douanières devront délivrer des « décisions anticipées » qui définiront les tarifs de traitement des biens échangés avant même qu’ils n’arrivent à la frontière.

Bien que la simplification des procédures aux frontières et de la bureaucratie promettent de faire baisser considérablement le coût du commerce partout dans le monde, et surtout parmi les pays en développement, la capacité des gouvernements des pays en développement de mettre en œuvre ces réformes varie énormément. Pendant les négociations qui ont conduit à l’Accord, ces gouvernements ont insisté sur le besoin en temps et en assistance afin de pouvoir mettre en œuvre leurs éventuelles obligations.

En conséquence, pour ce qui est de la première étape de la mise en œuvre, l’Accord attend des pays en développement et des PMA qu’ils catégorisent leurs obligations selon le traité en tant qu’engagements de catégorie A, pour celles qu’ils mettront en œuvre immédiatement, catégorie B pour celles qu’ils sont en mesure de mettre en œuvre ultérieurement, et catégorie C pour celles qui nécessiteront une assistance technique et d’un appui au renforcement de ses capacités.

Maurice est l’un des 19 pays que l’ITC a aidé pour catégoriser ses obligations selon les termes de l’Accord de facilitation des échanges. Le projet conjoint de l’ITC et de la CNUCED a été lancé par un atelier national en avril 2014, avec des intervenants des secteurs public et privé, dans le but de présenter l’Accord et de réfléchir sur son importance et sa pertinence pour le secteur privé. M. Dhalladoo témoigne : « Cela a créé une dynamique nationale autour du processus de mise en œuvre, et souligné le besoin d’un forum collaboratif pour des consultations régulières parmi les intervenants, y compris ceux du secteur privé ».

Après avoir sollicité l’avis de toutes les parties prenantes du pays, le gouvernement a préparé le plan de mise en œuvre. M. Dhalladoo explique que ce plan a été approuvé lors d’une seconde réunion qui a réunit la communauté des affaires, avant même que le plan ne soit soumis à l’OMC « La plupart des mesures de catégorie A identifiées par la CNUCED et l’ITC ont été prises en compte dans la notification des engagements de catégorie A à l’OMC. »

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Dialogue public-privé

Le dialogue public-privé est une pierre angulaire de l’approche de l’ITC lors de la formulation de politiques commerciales. Pour que les politiques commerciales produisent effectivement les bénéfices désirés pour les exportateurs, il est nécessaire que les représentants des secteurs public et privé travaillent de manière coordonnée. Mohammed Saeed, qui dirige les organes en charge de la facilitation des échanges à l’ITC, explique que le centre appuie les pays en développement lors de la création de telles plateformes de dialogue, afin de faciliter l’implication du secteur privé dans les différents domaines politiques, y compris la facilitation des échanges. Il fait remarquer que « l’amélioration de l’environnement des affaires constitue la première étape vers l’amélioration de la compétitivité des PME ».

M. Dhalladoo rapporte qu’en ce qui concerne Maurice, l’ITC et la CNUCED ont également appuyé la création du Comité national de facilitation des échanges de Maurice, qui sera déterminant pour superviser la mise en œuvre des engagements.

Toujours selon M. Dhalladoo, il est important que l’ITC soutienne autant de pays que possible, dans la mesure où cela va contribuer à la mise en œuvre de l’Accord à l’échelle globale. « Nous nous réjouissons à l’idée d’une mise en œuvre complète de l’Accord, et pas seulement à Maurice, mais aussi au sein de nos partenaires commerciaux. Pour une économie ouverte telle que la nôtre, des frontières ouvertes sont essentielles pour la compétitivité internationale de nos entreprises. » Il ajoute aussi que la réduction des formalités administratives, un meilleur processus de traitement des documents, et le dédouanement rapide des biens périssables, sont quelques unes des mesures qui pourront aider les exportateurs de l’île.

M. Dhalladoo déclare enfin que Maurice a déposé une demande pour poursuivre l’assistance afin de mettre en œuvre les mesures de catégories B et C, et se réjouit à l’idée de collaborer avec l’ITC dans ce domaine.

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Les financeurs en bref le Cadre intégré renforcé (CIr), pour l'assistance en lien avec le commerce destinée aux pays les moins avancés (Pma), est soutenu par :l'Allemagne, l'Arabie saoudite, l'Australie, la Belgique, le Canada, le Danemark, l'Espagne, l'Estonie, les États-Unis d'Amérique, la Finlande, la France, la Hongrie, l'Islande, le Japon, le Luxembourg, la Norvège, la République de Corée, le Royaume-Uni, la Suède, la Suisse, la Turquie, et l'Union européenne.

le fonds pour l'application des normes et le développement du commerce est soutenu par :l'Allemagne, le Canada, le Danemark, les États-Unis d'Amérique, la Finlande, l'Irlande, le Japon, la Norvège, les Pays-Bas, la Suède, la Suisse, le Taipei chinois, et l'Union européenne.

les contributeurs au fonds d'affectation spéciale de l'ItC (janvier 2013-juin 2014) sont :l'Afrique du Sud, l'Allemagne, l'Australie, le Canada, la Chine, le Danemark, les États-Unis d'Amérique, la Finlande, l'Inde, l'Irlande, le Japon, le Koweït, la Namibie, la Norvège, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Suède, la Suisse, l'Union européenne, la Banque interaméricaine de développement, la Banque islamique de développement, la Banque mondiale, le Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets, l'Organisation internationale de la Francophonie, l'Organisation internationale du travail, l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel, l'Organisation mondiale du commerce, Hivos, et la fondation Mo Ibrahim.

FSC est une une organisation indépendante, non gouvernementale et sans but lucratif créée pour promouvoir la gestion responsable des forêts dans le monde.

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