Conférence de presse 6 juillet 2017 - UCM · faillite en hausse sont encore un résidu des...
Transcript of Conférence de presse 6 juillet 2017 - UCM · faillite en hausse sont encore un résidu des...
UCM National
Service d’Etudes, de Représentation et de Positionnement (SERP)
1
Conférence de presse
6 juillet 2017
1 Contexte et résumé
La création d’emploi ne se décrète pas, elle dépend de la création d’activité économique. Les
données sont positives et on est clairement en sortie de crise (même si les derniers chiffres de
faillite en hausse sont encore un résidu des dommages collatéraux des attentats).
La création d’entreprise est à son apogée : 89.777 entreprises (dont 52.864 en personnes
physiques) en 2016. Compte tenu des cessations, le gain net est de 23.934 entreprises. Ce trend
se confirme pour le premier trimestre 2017, toutes régions confondues1
Pour donner un effet de levier à cette tendance positive, l’UCM souhaite l’adoption des mesures
suivantes :
- Une réforme de l’ISOC favorable aux starters et aux PME basée sur les axes suivants :
• Une diminution du taux nominal d’imposition pour les PME à 20% 2 ;
• Une révision du précompte mobilier de 30% à 27% ;
• L’intégration d’un label « PME Fisc friendly » permettant d’immuniser la PME d’un
contrôle fiscal pendant 5 ans.
- Améliorer le statut social des travailleurs indépendants :
• Une suppression des cotisations sociales pour les starters les 2 premières années
d’activité moyennant l’inscription auprès d’une caisse d’assurances sociales ;
• La finalisation de la réforme de calcul des cotisations sociales (création de nouveaux
seuils, mesures transitoires, diminution des pénalités) ;
• La mise en œuvre du 2ème
pilier de pension pour les travailleurs indépendants.
- La prise en main d’une série de dossiers sociaux : période d’essai, budget mobilité…
- Une valorisation de l’autofinancement des entreprises.
- Un plan stratégique lié aux conséquences de l’intégration de l’intelligence artificielle.
- Un statut unique pour les revenus complémentaires inférieurs à 6.000€ : une défiscalisation sans
aucune ouverture de droits sociaux pour les revenus de 6.000€ perçus en dehors d’une activité
de salarié ou de fonctionnaire.
1 Source : Starter Atlas 2016 Graydon – UCM - Unizo
2 Avec une priorité pour les starters
Plan de relance et d’investissement par et pour les indépendants et chefs de PME
UCM National
Service d’Etudes, de Représentation et de Positionnement (SERP)
2
2 Une réforme de l’ISOC favorable aux starters et aux PME
2.1 Une baisse du taux nominal de l’ISOC à 20% pour les PME et un rétablissement du
Précompte Mobilier à 27%
2.1.1 Contexte
Les enjeux d’une réforme fiscale sont réels et les éléments suivants illustrent l’urgence :
- La pression fiscale sur les entreprises atteint 58,7% en Belgique, selon le rapport "Paying taxes
2017" publié par PwC et la Banque mondiale. D'après l'étude, qui a analysé les systèmes fiscaux
de 190 pays, la charge fiscale en Belgique dépasse largement la moyenne européenne et fait
partie des plus élevées au monde.3
- Selon les résultats, la Belgique obtient le troisième score le plus élevé en Europe derrière
l'Italie (62%) et la France (62,8%), tandis que la moyenne européenne se situe à 40,3%. La
pression fiscale la plus faible parmi les pays européens est observée au Luxembourg (20,8%), en
Croatie (20,9%) et à Chypre (24,7%). Elle s'élève par ailleurs à 48,9% en Allemagne et à 40,4% aux
Pays-Bas.
- Le rapport "Paying taxes 2017" calcule également le temps de mise en conformité, soit le
nombre d'heures requises pour qu'une entreprise soit en règle avec ses obligations fiscales. En
Belgique, 161 heures sont nécessaires contre 139 en France, 119 aux Pays-Bas et 110 heures au
Royaume-Uni. L'Allemagne (218 heures) et l'Italie (240 heures) dépassent elles la moyenne
européenne de 164 heures.
- En tenant compte de tous les critères d'analyse, la Belgique se trouve à la 66e position du
rapport. La première place est occupée par le Qatar et les Emirats arabes unis. L'Irlande (5e), le
Danemark (7e) et le Royaume-Uni (10e) sont les premiers pays européens de ce classement.
- Le taux d’imposition effectif (après niches fiscales) est en moyenne de 26,5/27% en Belgique
contre 22% de moyenne européenne.
- Le rendement de l’ISOC /PIB est de 3,2% en Belgique contre 2,4% de moyenne européenne.
L’UCM constate également que des mesures récentes ont alourdi la pression fiscale. Sur 100
euros dont un entrepreneur pourrait disposer, le fisc en prend 53,79, soit 10 euros de plus qu'il
y a cinq ans.
- En effet, au début de l'année, le Précompte Mobilier (PM) a à nouveau augmenté, passant de 27
à 30%, soit une augmentation de 20% en 2 ans => Impact direct sur les personnes souhaitant se
rémunérer par le biais d’une SPRL.
- Conséquence: une pression fiscale de près de 54%. C'est encore plus que la pression fiscale sur
les salaires des travailleurs.
- Les chiffres montrent qu'il est grand temps de réformer l'impôt des sociétés, pas seulement pour
garder les entreprises, mais également pour les revenus de nos entrepreneurs.
3 La pression fiscale calculée dans le rapport prend en compte l'impôt des sociétés, les charges sur le travail payées par les employeurs mais
également une série d'autres taxes.
UCM National
Service d’Etudes, de Représentation et de Positionnement (SERP)
3
- Si l'impôt pour les PME baissait à 20%, l'entrepreneur conserverait 56 de ses 100 euros.
- De plus, les recettes en précompte mobilier sont inférieures aux estimations initiales suite à la
hausse du PM à 30%. Cette mesure a donc montré ses limites. Trop d’impôt tue l’impôt (courbe
de Laffer).
2.1.2 Demande de l’UCM
L’UCM demande la mise en place des principes suivants4 :
• Maintien d’un taux réduit pour les PME fixé à 20% avec une simplification des conditions
d’octroi (conditions basées sur l’article 15 du code des sociétés).
• Simplification administrative de l’impôt des sociétés : l’adoption du principe « Fisc PME
Friendly » - repris ci-après doit permettre de diminuer le nombre d’heures consacrées aux
formalités liées à la fiscalité.5
• Maintien de la déduction pour investissement à un taux au minimum égal au taux tel
qu’augmenté dans le cadre du tax shift (8%), voire son augmentation à 12%.
• Suppression des intérêts notionnels dans leur mécanisme actuel avec une réforme vers :
- un mécanisme davantage favorable aux PME ;
- un mécanisme davantage favorable aux investissements ;
- En phase avec les propositions actuelles au niveau de l’UE.
• Baisse du taux du Précompte Mobilier (PM) à son niveau de 2016, soit 27%.
Sans réforme de l’Isoc, l’équilibre entre l’IPP et l’Isoc est en effet rompu du fait du PM majoré à
30%.
• Conditionnement de la suppression des amortissements proportionnels 1ère
année et
amortissements dégressifs à une baisse significative du taux d’imposition Isoc et du maintien
d’un taux réduit PME.
• Accord de principe sur la simplification en matière de DNA sous réserve de précisions quant au
contenu des mesures.
• Accord sur le principe de la lutte contre la création de société pour raisons purement fiscales
sous réserve de précisions quant à la mesure de rémunération minimale et des sanctions y liées.
Sur base des réflexions d’un panel d’experts, l’UCM propose de fixer cette rémunération
minimale à 24.000 euros.
• L’UCM conditionne son accord sur la limitation des provisions pour risques et charges à l’analyse
de la liste des provisions supprimées.
• L’UCM insiste pour que les marges budgétaires dégagées par la réforme restent dédicacées à des
mesures intra-Isoc (+mesures de baisse du coût du travail).
4 Annexe 1 : Principes soutenant la réforme de l’ISOC souhaités par l’UCM
5 Seuls 13% des entrepreneurs sont capables de remplir leur déclaration seuls. En termes de « temps consacré à leurs obligations fiscales »,
27,1% y consacrent entre 0,5 et 2 jours ; 18,1% entre 2 et 5 jours et 18% plus de 5 jours. (Etude « Les déterminants de la croissance des PME »,
UCM 2016)
UCM National
Service d’Etudes, de Représentation et de Positionnement (SERP)
4
• L’UCM conditionne son accord à la détermination préalable du coût budgétaire pour les
entreprises des mesures de la réforme.
• L’UCM demande un monitoring annuel des mesures qui seront prises.
2.2 L’intégration d’un label « PME Fisc Friendly »
L’UCM propose, à l’instar de ce qui existe en matière de douanes, un label « PME Fisc Friendly »
qui, sous conditions, immuniserait le contribuable de tout contrôle fiscal durant 5 ans. L’octroi de
simplifications administratives serait également lié à l’obtention dudit label.
Les conditions d’octroi de ce label pourraient être :
- La solvabilité financière,
- L’absence de procédure en réorganisation judiciaire,
- Une comptabilité tenue par un professionnel du chiffre,…
Afin de fixer des conditions réalistes, il conviendrait de travailler avec les professionnels du
chiffre et l’administration fiscale.
UCM National
Service d’Etudes, de Représentation et de Positionnement (SERP)
5
3 Améliorer le statut social des indépendants
3.1 Une suppression des cotisations sociales pour les starters les 2 premières années
d’activité
3.1.1 Contexte
Dans la plupart des cas, les starters bénéficient de revenus relativement faibles durant les
premiers mois, voire les premières années de cotisations. En tant qu'indépendants à titre
principal, ils sont néanmoins redevables des cotisations trimestrielles suivantes (hors frais de
Gestion)
• de 20,5% la 1ère
année d’activité ;
• 21% la 2ème
année d’activité et la 3ème
année d’activité, calculées sur base d’un montant annuel
forfaitaire de 13.296, 25€.
Le système actuel est principalement critiquable sur 2 points :
• Problème de visibilité
La différence entre la cotisation au taux préférentiel et la cotisation minimale normale est très
faible : pas de message clair car pas de visibilité de ce coup de pouce.
• Problème d'efficacité
L'indépendant qui se lance dans une activité qui n'est pas rentable immédiatement6 (certains
types de commerces, stages...) et reste confronté à des dettes de cotisations importantes. Les
indépendants starters font relativement plus appel à la dispense de cotisations sociales.
3.1.2 Demande de l’UCM
L’UCM souhaite donc qu’il y ait une dispense de cotisations sociales pour les 2 premières
années d’activité. Néanmoins, le starter s’inscrira auprès d’une caisse d’assurances sociales afin,
d’une part, d’être informé de ses droits et devoirs (à terme) et afin que l’historique de son
activité soit directement implémentée dans son dossier.
3.2 La finalisation de la réforme de calcul des cotisations sociales (création de nouveaux
seuils, mesures transitoires, diminution des pénalités)
3.2.1 Contexte
La réforme du calcul des cotisations sociales est entrée en vigueur en 2015. Le dernier baromètre
du statut social montre que les indépendants sont satisfaits de cette réforme. Vu les bons
résultats du budget de la sécurité sociale des indépendants, il y a lieu de continuer la réforme
pour qu’elle colle encore mieux aux revenus en cours des indépendants et chefs de PME.
6 A titre d‘exemple, Jonathan Shockaert, Fondateur de Listminut confiait dans une ITW qu’il n’avait pu se faire rémunérer pendant les 18
premiers mois de lancement de l’activité (http://fr.newsmonkey.be/article/14812)
UCM National
Service d’Etudes, de Représentation et de Positionnement (SERP)
6
3.2.2 Demande de l’UCM
� Ouvrir les possibilités de réduction sur base de nouveaux seuils : passage de 2 à 5 seuils
La mesure qu’UCM demande consiste à ajouter quelques seuils supplémentaires (à partir de
2017). Notre proposition est de proposer cinq seuils progressifs.
13.000 € 18.000 € 26.000 € 37.000 € 52.000 €
Existant New Existant New New
X 1.412 X 1.412 X 1.412 X 1.412
� Diminuer le poids des majorations
La première mesure ci-dessus serait positivement complétée par une révision du niveau des taux
de majorations (jusque 19% actuellement). Il s’agirait ici de revenir à des sanctions plus
acceptables. Notre demande serait de ramener le niveau des majorations trimestrielles à un
niveau plus proche de ce qui est appliqué en impôt des personnes physiques (cf. majoration
fiscale – 1,125%)
� Mettre en œuvre la mesure transitoire « revenus 2012, 2013 et 2014 »
Un dispositif de mesure transitoire a été développé par le Comité de monitoring7. Ce dispositif
vise en quelque sorte à assurer, pour les cas les plus graves, que les cotisations de 2015, 2016 et
2017 soient respectivement calculées sur une moyenne des revenus de 2012 et 2015, de 2013 et
2016 et de 2014 et 2017.
L’UCM demande que, pour ceux qui ont cotisé en 2012, sur la base d’un revenu largement plus
élevé (base N-3 = revenu 2009), la cotisation finale pour 2015 soit basée sur une moyenne entre
le revenu de 2012 et de 2015. Cela équivaut à donner une réduction de 50% sur le montant de la
régularisation au moment du décompte final 2015 qui doit intervenir début 2017. Et ainsi de
suite pour les revenus 2013 et 2014.
A titre d’exemples, deux dossiers pour
lesquels nous sommes contactés
régulièrement pour connaître les
suites des examens d’une mesure
correctrice par le gouvernement :
o Madame Stéphanie D. a payé
9.695 euros de cotisations
sociales (sur la base de ses
revenus 2010 de 38.861
euros, en outre indexés) alors
que ses revenus 2013 étaient
de 12.893 euros. Elle attend
une correction par rapport à
la mise aux oubliettes de son
revenu 2013.
o Monsieur Salvador R. a payé 4.865 euros de cotisations en 2012 (en fonction de ses
revenus de 2009 de 21.116 euros, encore indexés) alors que ses revenus ont été de 9.709
euros. Il estimait que ses revenus de 2015 seraient de plus de 30.000 euros et il
attendait une mesure qui permette de tenir compte de son revenu bas de 2012.
7 Comité de monitoring de la réforme du calcul des cotisations sociales des indépendants, comité de suivi organisé par le Ministre des Indépendants, composés de représentants des principaux acteurs dont administrations, caisses d’assurances sociales et organisations d’indépendants.
UCM National
Service d’Etudes, de Représentation et de Positionnement (SERP)
7
- La révision de la couverture « incapacité de travail » pour les travailleurs indépendants
� assurer une information directe de l'indépendant en incapacité de travail et lui octroyer
d'office une dispense de versement des cotisations, avec maintien des droits sociaux ;
� remédier au problème du mois de carence en doublant l'indemnité accordée durant le
deuxième mois d'incapacité ;
� intégrer une proportionnalité pour assurer un meilleur taux de remplacement des revenus
de l'activité ;
� créer un congé maladie à mi-temps, qui permette à l'indépendant handicapé par la maladie
de combiner une activité par définition réduite avec une demi-indemnité ;
� prévoir un soutien financier pour adapter le poste de travail ou pour tout investissement
nécessaire à la reprise du travail.
3.3 Mise en place du 2ème
pilier de pension
« Créer un véritable deuxième pilier de pension pour les indépendants en personne physique («
engagement individuel de pension pour travailleur indépendant »), à l'instar de ce qui existe pour
les salariés (assurance de groupe) et pour les dirigeants d'entreprise (EIP), et ce, dans l'objectif et
avec pour conséquences positives :
• de mettre sur le même pied les travailleurs indépendants qui œuvrent en personne
morale et ceux exerçant leur activité en personne physique
>> Soutenir ce nouveau 2e pilier avec une réduction d’impôt équivalent à 30% des
primes versées.
• d'harmoniser les couvertures sociales entre les différents statuts ;
• d'encourager à une déclaration optimale des revenus, et d'éviter les passages en société
qui s'opèrent pour pouvoir bénéficier de l'engagement individuel de pension (EIP) que
peuvent souscrire les indépendants qui travaillent en personne morale. »
Cette demande est renforcée par les craintes des indépendants en ce qui concerne les capacités
de l’Etat à payer à terme les pensions légales. Cfr notre baromètre du SSTI 2016.
Nos recommandations face à ce constat : enfin mettre en œuvre ce 2e pilier et travailler à une
pension légale transparente (système à points).
Un point d’attention constant : Pour éviter les dérives de certains bancassureurs qui
privilégieraient le 2e pilier sur la PLC (pourtant plus intéressante pour l’indépendant), instaurer
une condition d’avoir payé les primes maximales en PLC !
Le gouvernement annonce cette mesure depuis 2015. C’est un must que les indépendants
puissent payer ces primes et obtenir la réduction d’impôts dès 2017.
UCM National
Service d’Etudes, de Représentation et de Positionnement (SERP)
8
4 La prise en main d’une série de dossiers sociaux
4.1 Période d’essai
La Clause d’essai a disparu en 2013 à la faveur d’une décision du gouvernement de l’époque.
L’actuel gouvernement a demandé aux partenaires sociaux d’évaluer la question. Le CNT puis le
groupe des 10 a longuement discuté et a abouti à un projet d’accord.
Le banc syndical a toutefois refusé ce compromis.il revient donc au gouvernement de prendre
ses responsabilités et de réinstaurer la clause d’essai.
La disparition de la période d’essai a augmenté les charges administratives et financières des
entreprises tout en augmentant le recours à des formes plus précaires d’embauche que le CDI.
Personne n’est donc sorti gagnant de l’opération.
Le retour de la période d’essai est exigé par plus de 9 chefs de PME sur 10 (étude UCM, juillet
2015).
Pour l’UCM, la période d’essai doit consister en un préavis de 7 jours durant les 6 premiers mois
du contrat.
4.2 Défis sociétaux
4.2.1 Budget mobilité
Echanger « simplement » une voiture de société contre de l’argent n’aura qu’un impact limité sur
les comportements de mobilité, même à supposer que l’opération soit financièrement
intéressante.
Or, la congestion est la préoccupation principale de PME bruxelloises, en plus de coûter 2% du
PIB, à l’heure actuelle. Ceci dans un contexte où l’on (bureau du plan) sait que la demande de
transport va augmenter de 11% pour les passagers et 44% pour les marchandises d’ici 2030. On
sait également que le transport domicile lieu de travail est effectué en voiture dans 65,6% des
cas.
Il est donc primordial que le changement modal soit au cœur des préoccupations
gouvernementales, en plus du pouvoir d’achat des travailleurs, de la maîtrise des coûts pour
l’employeur et de l’équilibre budgétaire de la sécurité sociale.
Pour l’UCM, il est fondamental de favoriser l’intermodalité en simplifiant drastiquement le mode
de remboursement des frais de déplacement domicile lieux de travail (un nombre de KM, 1 tarif
et un seul traitement fiscal et social correspondant, peu importe le moyen de transport utilisé),
ainsi que de renforcer à court termes l’offre de transport (TEC, DE LIJN, covoiturage, pistes
cyclables…), notamment à Bruxelles.
UCM National
Service d’Etudes, de Représentation et de Positionnement (SERP)
9
4.2.2 Eco-chèques
Remplacer les éco-chèques par une indemnité nette n’est pas possible. Le conseil d’Etat l’a
indiqué par deux fois sur le premier semestre 2017. De plus, cette indemnité (brute) devra être
octroyée à tous les travailleurs (sous peine de se heurter au principe de non-discrimination).
Conserver les éco-chèques dans une version modernisée (éco-chèques électronique, liste élargie
et simplifiée) comme en ont convenu les partenaires sociaux est la meilleure manière de ne pas
augmenter drastiquement les coûts des employeurs.
4.2.3 Droit à la déconnexion
Une nouvelle réglementation relative au droit à la déconnexion n’aurait aucune valeur ajoutée
par rapport aux règles sur la durée du temps de travail, tout en imposant des coûts de
réorganisation pour les employeurs.
4.2.4 Simplification du règlement de travail
La loi sur le travail faisable et maniable a grandement simplifié le règlement de travail en matière
de travail à temps partiel. Il convient de réaliser la même opération pour le travail à temps plein,
afin de permettre à la flexibilité du temps de travail de sortir ses effets.
UCM National
Service d’Etudes, de Représentation et de Positionnement (SERP)
10
5 Une valorisation de l’autofinancement des entreprises
5.1 Contexte
5.1.1 Concernant l’autofinancement :
La dernière enquête sur l’accès au financement des PME menée par l’UCM permet de dresser
plusieurs constats :
- L’autofinancement est la première source de financement citée par les entrepreneurs mais les
montants récoltés restent bien inférieurs aux montants récoltés via le crédit bancaire ;
- L’insuffisance d’apport personnel de la part de l’entrepreneur est la deuxième motivation des
refus de crédit bancaire ;
- Un cadre fiscal qui permet plus facilement l’autofinancement est la deuxième mesure que
demandent les indépendants et les PME ;
Une enquête sur la prévention des faillites (menée en 2015) montre qu’un quart des
indépendants (23,1%) et des PME indiquent que leurs difficultés financières sont liées à un
capital de départ insuffisant. Il s’agit également de l’une des premières causes de faillite
évoquées par les professionnels.
Les intérêts notionnels répondent en partie à cette problématique via une incitation à
l’augmentation des fonds propres de l’entreprise via une déduction d’impôts. Néanmoins, en
particulier en phase de démarrage, beaucoup de starters ne font pas de bénéfices et ne tirent
donc pas grand avantage de cette mesure.
De plus, même si l’UCM soutient totalement les mesures en faveur du financement alternatif
(Tax shelter & prêt coup de pouce en Wallonie), celles-ci donnent des avantages aux tiers qui
prêtent ou investissent dans une PME mais pas au fondateur de celle-ci. Pourtant, celui-ci investit
des montants qui peuvent atteindre la même importance dans leur société.
De plus, compte-tenu de la volonté du gouvernement de supprimer les exigences en capital
minimum pour les SPRL dans le cadre de la réforme du code des sociétés, le degré de
capitalisation sera entièrement laissé à la discrétion du dirigeant de l’entreprise.
5.1.2 Concernant le financement alternatif :
La même enquête montre également que :
- Le prêt de personnes privées (3F) est la troisième source de financement des indépendants et
PME en termes de sources utilisées mais la 4ème
en termes de montants.
- La mesure jugée la plus utile est l’incitant fiscal pour l’investissement ou le prêt aux PME (qui
existe déjà via le tax shelter et le prêt coup de pouce en Wallonie)
UCM National
Service d’Etudes, de Représentation et de Positionnement (SERP)
11
Des mesures visant à encourager ces formes de financement pour augmenter l'importance des
montants levés par ce biais existent à plusieurs niveaux :
- Prêt coup de pouce en Wallonie : Le dispositif s'adresse aux particuliers qui prêtent à un ou
plusieurs starters (entreprises âgées de cinq ans maximum). Ils bénéficieront d'une réduction
d'impôt équivalente à 4 % du montant du prêt pendant les quatre premières années et à 2,5 %
pendant les quatre années suivantes. La durée du prêt est de huit ans maximum avec un plafond
de 100.000 € par emprunteur et de 50.000 € par prêteur. La mesure est en phase-pilote et sera
évaluée fin 2017. Néanmoins, dans le cadre de cette mesure régionale, qui existe également sous
une forme similaire au niveau flamand, le précompte mobilier reste redevable.
- Tax shelter fédéral : Un “tax shelter pour les start-up” visant à encourager les investissements
dans les jeunes entreprises (moins de 4 ans). Les montants investis dans de nouvelles émissions
d’actions de ces start-up bénéficieront d’une réduction d’impôt de 45% (pour des micro-
entreprises) ou 30% (pour des PME – déf. code des sociétés) à l'impôt des personnes physiques.
- Exemption du précompte mobilier pour les prêts via des plateformes de crowdfunding : cette
mesure prévoit une exonération du précompte mobilier pour les prêts (de maximum 15.000 €)
consentis à des PME de moins de 4 ans pendant 4 ans maximum si l’épargnant passe par une
plateforme de crowdfunding agréée. La limitation de cet avantage aux seules plateformes de
crowdfunding est interpellant parce qu’elle réduit la mesure à un mode de financement que
toutes les PME n’ont pas l’opportunité d’utiliser et donne un avantage spécifique pour ces
plateformes.
5.2 Demande de l’UCM
Par conséquent et afin de répondre aux problématiques mises en avant dans les différentes
études citées, nous proposons les mesures suivantes :
5.2.1 Pour favoriser l’auto-financement
- Mettre en place un crédit d’impôt sur les personnes physique pour l’apport propre du/des
dirigeant(s) d’une société équivalent à 30% du montant apporté au capital de la société avec un
plafond maximum de 50.000 € sur 5 ans. Concrètement, un dirigeant d’entreprise qui met 25.000
€ dans sa société bénéficierait d’un crédit d’impôt de 7500 € au cours de sa première année
d’activité. Ensuite, s'il décide au cours de sa troisième année d’activité de recapitaliser encore à
hauteur de 25.000 €, il bénéficiera encore de 7500 € de réduction/crédit d’impôt. Dans un
premier temps, la mesure pourrait être limitée aux starters (<5ans) et TPE.
5.2.2 Pour continuer à encourager le financement alternatif
- Etendre la dispense de précompte mobilier pour les prêts aux PME à tous les prêts de personnes
privées en faveur de petites entreprises (définition de l’article 15 du code des sociétés) pour un
montant de prêt de maximum 50.000 € afin de renforcer l’accès au financement alternatif et ce
en parfaite complémentarité avec les mesures régionales prises à ce niveau (win-win lening et
prêt coup de pouce).
UCM National
Service d’Etudes, de Représentation et de Positionnement (SERP)
12
6 Un plan stratégique lié aux conséquences de l’intégration de l’intelligence
artificielle
6.1 Contexte
6.1.1 Pourquoi est-ce un enjeu actuellement ?
La technologie a évolué entre l’automation et Nao8, le meilleur humanoïde du monde (Aldebaran
Robotic revendu à la société belge Zora RObotics)
La définition actuelle de robot peut, selon Alain Bensoussan et Jérémy Bensoussani répondre aux
critères suivants :
« Le robot est une machine :
- Intelligente, c’est-à-dire dotée d’un module d’intelligence artificielle ;
- Dotée d’une capacité à prendre des décisions en ne se réduisant pas à obéir à des
automatismes ;
- Capable d’apprendre ;
- En situation de mobilité dans des environnements privés et publics ;
- Pouvant agir de manière coordonnée avec des êtres humains. »
C’est surtout l’intelligence artificielle qui va amener une véritable révolution.
6.1.2 Les enjeux
La robotisation constitue une formidable opportunité de développement d’activités
économiques (entreprises créatrices de robots, entreprises sous-traitantes, voire dans de
nouveaux domaines où l’homme ne pouvait aller sans risque (sauvetage, milieu hostile, etc.), …).
Pour soutenir ce secteur, il faut :
- Soutenir la recherche dans le domaine ;
- Assurer la mise en place de formations adéquates pour permettre à ces nouvelles
entreprises de trouver de la main d’œuvre qualifiée.
C’est également une piste à creuser pour faire face à des défis sociétaux tels que le vieillissement
de la population. Le Japon investit considérablement dans ce domaine.
L’essor de ce nouveau secteur constitue également un risque de concurrence déloyale vis-à-vis
des entrepreneurs qui exercent les activités qui peuvent être « remplacées » par les robots au
sens large ou qui n’auront pas les moyens de s’équiper de ces nouvelles technologies.
8 http://www.lighting.philips.be/fr/societe/newsroom/communiques-de-presse/2015/20150309-le-robot-nao-debarque-chez-vanden-borre
UCM National
Service d’Etudes, de Représentation et de Positionnement (SERP)
13
En effet, selon Boston Consulting Group, les investissements dans ces nouvelles technologies
seraient répartis en 4 secteurs :
- La défense (drones, véhicules autonomes ou véhicules robots terrestres et sous-marins)
pour laquelle les investissements devraient passer de 7,5 milliards de dollars en 2015 à
16,5 milliards de dollars en 2025 ;
- L’industrie (production, emballage, logistique) de 11 milliards de dollars en 2015 à 24,4
milliards de dollars en 2025 ;
- L’entreprise (télé-présence médicale, chirurgie, agriculture,…) de 5,9 milliards de dollars
en 2015 à 16 milliards de dollars en 2025)
- Le secteur personnel (loisirs, nettoyage, éducation) de 2,5 milliards de dollars en 2015 à 9
milliards de dollars en 2025.
Concrètement, les secteurs suivants sont et/ou seront donc directement impactés :
- Le transport (drones, voitures autonomes),
- L’aide à la personne : aides logistiques, infirmières indépendantes, etc.
- Les sociétés de nettoyage,
- Le commerce (cf. Robot Chihira dans les magasins Mitsukoski qui guide les clients dans
les magasins et donne des renseignements dans plusieurs langues),
- L’agriculture,
- Les entreprises dont les services reposent sur des tâches répétitives (assemblage,
production…),
- La construction.
A l’heure actuelle, les activités de ces secteurs sont soumises à des contraintes et charges
importantes :
- Charges sur le travail,
Le forum économique mondial a calculé que l’arrivée d’un robot industriel sur un marché
domestique d’emploi correspond à la perte de 5,6 travailleurs
• Les ouvriers sont plus exposés
• Les personnes sans diplôme universitaire sont plus exposées
• Les hommes sont plus exposés que les femmes
Néanmoins, à long terme, le progrès technique crée de l’emploi.
La tâche la plus importante n’est pas de stopper les robots, elle est de maintenir un niveau de
revenu acceptable face à un monde du travail en plein bouleversement.
• Il faut mieux former les travailleurs pour qu’ils puissent encore avoir une utilité
• Le rôle de l’Etat est de maintenir un taux de chômage bas pour que le marché puisse fonctionner
• Il faut une meilleure distribution des richesses
- Accès pour certaines professions,
- Assurances
- Réglementations liées à la protection du consommateur
UCM National
Service d’Etudes, de Représentation et de Positionnement (SERP)
14
6.2 Demande de l’UCM
L’UCM souhaite l’adoption d’un plan stratégique lié à l’intégration de l’intelligence artificielle
dans l’économie9
Pour définir ce plan, l’UCM souhaite qu’une commission stratégique soit mise en place pour
travailler sur les volets suivants. Cette commission réunira le Bureau du Plan, les partenaires
sociaux, les experts de la thématique (juristes, académique, …).
• La définition de l’impact à court et moyen termes des secteurs directement concernés par cette
transformation.
• Importance de la définition
Sans une définition claire de ce qu’on entend par robot, il sera impossible de procéder à une
réglementation.
• La question de l’accès à ces nouvelles technologies par les PME (investissement et financement)
sous peine de disparaître
o Les grandes entreprises ont plus de moyens (financiers et organisationnels) que les PME
pour réaliser le passage à l’économie 4.0
o De plus, si des jobs sont perdus dans l’industrie, le nombre de candidat au travail dans les
PME va augmenter (et donc pression à la baisse sur les salaires).
o La notion de barème minimum rend toutefois impossible de baisser les salaires jusqu’au
niveau « optimal »
o Conclusion : les coûts de production vont diminuer de façon moins sensible dans les PME
que dans les grandes entreprises, rendant leurs positions concurrentielles moins
avantageuses.
o L’investissement dans un robot représente un coût proportionnellement plus important
pour une PME que pour une grande entreprise.
� Certaines ne le feront pas et choisiront de disparaitre.
• La question de la fiscalisation et du soutien à l’emploi infra-qualifié pendant cette période de
transition
L’UCM préfère adopter une position positive en proposant une déduction supérieure à 100% des
charges salariales réellement décaissées. Par exemple, si une entreprise débourse 100 euros en
charges salariales, elle pourrait déduire, par exemple 105 euros à l'Isoc. Le coût du travail
diminuerait donc via une mesure fiscale, sans toucher à l’équilibre de la sécurité sociale via des
mesures de réductions de cotisations sociales.
Pour en limiter l’impact budgétaire, cette mesure doit être réfléchie en termes de type d’emploi,
de secteur ou encore de catégorie de travailleur à laquelle elle pourrait s’appliquer.
• La question du financement de la sécurité sociale
Comment permettre au budget de la sécurité sociale d’aborder ce tournant qui risque de
bouleverser le marché du travail ?
9 Résolution du Parlement européen : http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-
//EP//TEXT+TA+P8-TA-2017-0051+0+DOC+XML+V0//FR
UCM National
Service d’Etudes, de Représentation et de Positionnement (SERP)
15
• La question de l’adaptation de l’offre de formations
Deux publics sont visés :
Les jeunes qui feront bientôt leur arrivée sur le marché de l’emploi et qui doivent être formées
adéquatement afin de répondre aux attentes des employeurs actifs dans le domaine de la
robotisation
Les travailleurs infra-qualifiés qui risquent d’être remplacés par des robots et qui doivent se
réorienter.
UCM National
Service d’Etudes, de Représentation et de Positionnement (SERP)
16
7 Un statut unique pour les revenus complémentaires inférieurs à 6.000€
7.1 Contexte
Depuis quelques années, on assiste à la multiplication des statuts pour gérer les situations liées à
des revenus complémentaires : le statut d’étudiant-entrepreneur, le statut de prestataire d’une
plateforme d’économie collaborative agréée, les indépendants complémentaires… Or,
différentes études le montre, qu’on appelle ce phénomène slashers en France10
, double emploi11
en Belgique, c’est une réalité. Les motivations sont multiples : avoir un revenu complémentaire,
ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier, réaliser sa passion et espérer en vivre un jour.
Créer un nouveau statut dès qu’une nouvelle réalité économique se présente (économie
collaborative aujourd’hui, intelligence artificielle demain) n’est pas tenable en termes de lisibilité,
de cohérence et d’efficience.
Au niveau de la Caisse d’Assurances Sociales de l’UCM, sur 98.396 clients, 17.528 indépendants
complémentaires et 9.768 indépendants à titre principal ont un revenu inférieur à 6.000€ par an.
7.2 Demande de l’UCM
L’UCM propose de défiscaliser un revenu allant jusque 6.000€ (soit du brut pour net) qui est
cumulé à une activité de salarié ou de fonctionnaire. Loin de cautionner le « travail au noir », il
s’agit de répondre à une réalité de l’évolution de la société actuelle et du mode de vie des
nouvelles générations. La perte fiscale liée à une telle mesure pourrait être compensée par les
taxes sur la consommation. En effet, les personnes qui choisissent le cumul de revenus le font
généralement dans un but d’améliorer leur niveau de vie et non d’épargner.
i Droit des robots, Ed.Larcier, p.14
10 https://www.challenges.fr/emploi/carriere/qui-sont-les-slashers-ces-millions-de-francais-qui-cumulent-les-jobs_416481
11 http://www.levif.be/actualite/belgique/le-boom-du-double-emploi/article-normal-365567.html