CONFINEZ-VOUS, ON VOUS INFORME - Maroc Hebdo...conduit le roi Mohammed VI à arbitrer en sa faveur...

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EDITION N°: 49 Du mardi 16 juin 2020 CONFINEZ-VOUS, ON VOUS INFORME ! www.maroc-hebdo.com DÉMOLITION DE LA VILLA MAUVILLIER : L’IMMEUBLE N’EST PAS INSCRIT AU PATRIMOINE DE CASABLANCA MANIFESTATIONS EN ALGÉRIE : UN MORT PAR BALLES RÉELLES L’ESPAGNE COMPTE ROUVRIR SES FRONTIÈRES AVEC LE MAROC LE 1ER JUILLET : EDUARDO DE CASTRO CRÉE LE BUZZ PAR LA RUMEUR Retrouvez l’édition digitale de Maroc Hebdo sur votre smartphone ou tablette. Scannez le QR code pour se connecter à notre site web. /press.mhi VERS UNE GESTION PLUS OUVERTE DE LA PANDÉMIE ? LAFTIT SALUE L’ACTION DES PARTIS POLITIQUES, DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES, DES SYNDICATS ET DE LA SOCIÉTÉ CIVILE Abdelouafi Laſtit, ministre de l’Intérieur,.

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EDITION N°: 49Du mardi 16 juin 2020

CONFINEZ-VOUS, ON VOUS INFORME !

www.maroc-hebdo.com

DÉMOLITION DE LA VILLA MAUVILLIER :

L’IMMEUBLE N’ESTPAS INSCRIT AU PATRIMOINEDE CASABLANCA

MANIFESTATIONS EN ALGÉRIE :

UN MORT PAR BALLES RÉELLES

L’ESPAGNE COMPTE ROUVRIRSES FRONTIÈRES AVEC LE MAROCLE 1ER JUILLET :

EDUARDO DE CASTRO CRÉE LE BUZZ PAR LA RUMEUR

Retrouvez l’édition digitalede Maroc Hebdo sur votresmartphone ou tablette.Scannez le QR code pourse connecter à notre site web./press.mhi

VERS UNE GESTION PLUS OUVERTE

DE LA PANDÉMIE ?

LAFTIT SALUE L’ACTION DES PARTISPOLITIQUES, DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES,

DES SYNDICATS ET DE LA SOCIÉTÉ CIVILE

AbdelouafiLaftit, ministrede l’Intérieur,.

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Mieux vaut tard que ja-mais. Profitant de son passage de ce 15 juin à la Chambre des représen-

tants pour répondre aux questions de ses élus, le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a saisi l’occasion pour saluer “l’ac-tion politique, sociale, syndicale et civile noble” des partis politiques, des collectivi-tés territoriales, des syndicats profession-nels et des associations de la société civile depuis le début de la pandémie de Co-vid-19, avec laquelle le Maroc est en proie depuis le mois de mars. “Tous ont veillé à jouer leurs rôles constitutionnels et juri-diques en dépit de la spécificité de l’étape [actuelle] et de sa difficulté,” a souligné

Post, alors qu’en même temps les pre-miers concernés, à savoir les Marocains, étaient laissés dans le flou. “Si dans la tête des responsables, on considère que le peuple est majeur, on va agir en consé-quence. Si on considère que le peuple est mineur et qu’il faut le guider et prendre des décisions pour lui, on retombe dans ce genre de travers,” s’offusquait à cet égard dans nos colonnes, le 10 juin, le secrétaire général du Parti du progrès et du socia-lisme (PPS), Mohammed Nabil Benabdal-lah (lire Maroc Hebdo au quotidien n°46).Les déclarations de M. Laftit peuvent-elles donc préfigurer un renversement au niveau de l’Exécutif? Ou n’étaient-elles, in fine, que circonstancielles? Seul le fu-tur pourra le dire, mais il y a en tout cas lieu de rappeler qu’en ce qui s’agit par exemple du volet économique du décon-finement, le patronat, par le biais de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), est aujourd’hui ouver-tement associé au plan gouvernemental en cours après s’être lui aussi plaint de passer à la trappe, ce qui avait finalement conduit le roi Mohammed VI à arbitrer en sa faveur en lui confiant notamment la charge, depuis le 3 juin, de la “très large” campagne de dépistage du Covid-19 dans les entreprises. Rien n’empêche donc, en principe, qu’il en soit de même aux autres niveaux l

le responsable. Sans doute une façon pour lui de calmer le jeu avec les parties concernées, dont certains représentants se sont sentis exclus de la gestion faite par les autorités de la pandémie, n’ayant pratiquement jamais eu leur mot à dire depuis la déclaration de l’état d’urgence sanitaire le 20 mars.Et, justement, la prolongation de cet état d’urgence sanitaire le 9 juin pour un mois supplémentaire -jusqu’au 10 juillet, alors qu’il devait prendre fin le 10 juin-, avec no-tamment les rôles étendus accordés aux walis et aux gouverneurs pour décider des mesures à prendre sans avoir à référer au préalable aux collectivités territoriales, a particulièrement mis le feu aux poudres, en ce sens que le gouvernement n’avait pipé mot de son plan d’assouplissement des mesures de confinement sanitaire que la veille même, et ce bien tard dans la soirée -vers les coups de 23h.

Renversement de l’Exécutif?Pis, le chef de l’Exécutif, Saâd Eddine El Othmani, révélait les principes de ce plan en primeur à un média étranger, en l’oc-currence le journal électronique Arabic

VERS UNE GESTION PLUS OUVERTE DE LA PANDÉMIE?

LAFTIT SALUE L’ACTION DES PARTIS POLITIQUES, DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES, DES SYNDICATS ET DE LA SOCIÉTÉ CIVILE

En soulignant le rôle joué par les parties non-étatiquesdans la gestion de la pandémie, le gouvernement s’apprête-t-il (enfin)

à les associer davantage?

W. EL BOUZDAINI

AbdelouafiLaftit.

EN MÊME TEMPS LES PREMIERS CONCERNÉS, À SAVOIR LES MAROCAINS, ÉTAIENT LAISSÉS DANS LE FLOU.

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Les réactions élogieuses se pour-suivent bon train dans les quinze pays africains ayant bénéficié de l’aide décidée ce 14 juin par le

Maroc pour les accompagner dans leur lutte contre la pandémie de Covid-19 qui frappe le continent depuis février. Ainsi, dans le sil-lage du ministre de la Santé du Sénégal, Ab-doulaye Diouf Sarr, qui avait vu dans “le don extrêmement important” reçu par son pays “l’expression d’une grande solidarité et d’une fraternité, mais surtout de l’amitié liant [les] deux peuples” marocain et sénégalais, ou du ministre des Affaires étrangères mauritanien, Ismail Ould Cheikh Ahmed, qui a fait référence à “la solidité des relations entre les dirigeants” du Maroc et de Mauritanie “ainsi qu’entre leurs deux peuples” -la voisine du Sud a, au passage, été la première à être servie-, le pré-sident bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embaló, a salué les “excellentes relations d’amitié et de solidarité” entre la Guinée-Bissau et le Ma-roc et “les liens solides qui lient et unissent les deux peuples frères” bissau-guinéen et marocain. “C’est avec un grand plaisir que je m’adresse à Votre Majesté pour vous remercier du don de santé envoyé au peuple bissau-gui-néen en cette période très difficile où le monde entier est engagé contre le Covid-19, et dont les armes pour le combattre sont les mesures sanitaires adéquates, l’éloignement social, la protection individuelle, le confinement, mais surtout la solidarité entre les peuples,” a souli-gné M. Sissoco Embaló. Ce dernier a, ainsi, dili-genté sa propre ministre de la Santé publique, à savoir Magda Nely Robalo Silva, pour récep-tionner l’aide accordée à son pays à l’atterris-sage de l’avion de la Royal air Maroc (RAM) l’ayant transportée -emboîtant, là, le pas au président sénégalais, Macky Sall, qui s’était, lui, fait représenter par M. Diouf Sarr-, ce qui en dit long sur l’importance qu’elle revêt lo-

comme l’avait révélé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué, en “près de 8 millions de masques, 900.000 visières, 600.000 charlottes, 60.000 blouses, 30.000 litres de gel hydroalcoolique, ainsi que 75.000 boîtes de chloroquine et 15.000 boîtes d’Azi-thromycine” et s’inscrit dans le droit fil de l’initiative lancée le 13 par le roi Mohammed VI, conjointement avec M. Sall et le président ivoirien Alassane Ouattara, pour l’établisse-ment d’un cadre opérationnel visant à accom-pagner les pays africains dans la gestion du Covid-19. Elle constitue, surtout, une mani-festation, une énième, de ce que le Souverain avait décrit dans son discours de la Révolution du Roi et du peuple du 20 août 2017 comme étant un “choix [qui] n’a pas été le fruit d’une décision fortuite” et “n’a pas été non plus dic-té par des calculs conjoncturels ou des suppu-tations éphémères” mais “est plutôt le gage de notre fidélité à [une] histoire commune.” l

calement. Il faut à cet égard rappeler que ce n’est pas la première fois que la Guinée-Bissau se voit remettre une aide médicale du Maroc, puisqu’au cours de la visite qu’il y avait effec-tuée fin mai 2015, le roi Mohammed VI avait personnellement offert au Secrétariat national bissau-guinéen de lutte contre le sida (SNLS) 2 tonnes de médicaments pour traiter les mala-dies et infections opportunistes liées au sida, 3,5 tonnes d’équipements médicotechniques de diagnostic et 4,5 tonnes de fongibles mé-dicaux, lesquels étaient venus s’ajouter à 31 tonnes de médicaments destinés à la prise en charge de la tuberculose et de médicaments antirétroviraux précédemment octroyés.

Un gage de fidélitéEn outre, un hôpital de campagne des Forces armées royales (FAR) avait, la même année, été déployé dans le pays et avait mobilisé 112 cadres dispensant des soins dans diverses spécialités. La nouvelle aide ne saurait donc faire exception. Pour rappel, celle-ci consiste,

LE MAROC PLÉBISCITÉRÉACTIONS POSITIVES À L’AIDE MÉDICALE OCTROYÉE À QUINZE PAYS AFRICAINS

La décision du Maroc d’accorder une aide médicale à quinze pays africains pour les aider à lutter contrele Covid-19 n’a pas été sans lui valoir les commentaires élogieux des responsables de ces pays.

Wissam EL BOUZDAINI

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L’Espagne prévoit de rouvrir ses frontières avec le Maroc le 1er juillet. C’est ce qu’a ré-vélé, le 15 juin 2020, le pré-

sident du préside occupé Melilla, Eduardo de Castro de Ciudadanos, lors d’un point de presse. L’information, a-t-il confié au média local El Faro de Melilla, lui a été transmise par le chef du gouvernement espagnol, Pe-dro Sanchez, à l’occasion d’une réunion te-nue, dimanche 14 juin, par visioconférence avec les chefs des régions et des villes au-tonomes. Du côté marocain, c’est une rumeur créée par Eduardo de Castro de Ciudadanos qui cherche à faire réagir le chef du gouverne-

voquer un chassé-croisé de déclarations politiques avec Sanchez, d’une part, et, d’autre part, une réaction du côté des au-torités marocaines. Il est plus qu’inquiet par rapport à l’Opération Traversée du dé-troit (Marhaba). Lors de sa conférence de presse, d’ailleurs, le président de l’enclave espagnole a assu-ré que cette question a été évoquée avec Pedro Sanchez. De Castro a rappelé l’inten-tion du Maroc d’entamer l’opération Traver-sée Marhaba avec un mois de retard, soit le 15 juillet, sauf que Melilla et Sebta, les deux présides occupés, pourraient en être exclues cette année, selon une interpré-tation faite en Espagne. «Nous ne savons pas comment cela se déroulera, le Maroc entoure d’un silence absolu cette question (…)», a-t-il déclaré, rappelant la fermeture des douanes commerciales, de la frontière terrestre pour les marchandises décrétée par Rabat avant l’état d’urgence sanitaire.Aigri, le président du préside occupé pique une crise de nerfs et commence à produire des rumeurs et à créer le buzz pour faire taire une grande partie de la population du préside occupé qui se plaint d’un tarisse-ment économique du fait de la fermeture des frontières avec le nord du Maroc. La crainte de la mise à l’écart des ports de Sebta et Melilla de l’opération Marhaba 2020 les déstabilise et les projets de zones commerciales à Fnideq et Nador rajoutent à leur inquiétude, puisqu’ils constituent une menace pour l’économie des deux en-claves l

ment, Pedro Sanchez, et les officiels maro-cains. Pourquoi donc? Ce qui est sûr pour l’heure, c’est que le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a annoncé que son pays rouvrira le 1er juillet ses frontières, pas avec le Maroc, mais plutôt avec les pays hors de la zone Schengen. «Si la frontière est rouverte, car la position du Maroc reste à connaître, le président de Melilla préco-nise que cela se fasse avec des critères sani-taires», rapport El Faro de Melilla.

Les présides déstabilisésC’est cette phrase qui peut expliquer la dé-claration du président de Melilla. Eduardo de Castro de Ciudadanos a cherché à pro-

QUAND EDUARDO DE CASTRO CRÉELE BUZZ PAR LA RUMEUR

L’ESPAGNE COMPTE ROUVRIR SES FRONTIÈRES AVEC LE MAROC LE 1ER JUILLET

La folie des rumeurs d’Eduardo de Castro de Ciudadanos, président du préside occupé de Melilla,n’a pas de limites. Alors que l’état d’urgence au Maroc a été prolongé jusqu’au 10 juillet 2020, lui, il déclare

que le voisin ibérique va rouvrir ses frontières avec le Royaume le 1er juillet.

Marouane KABBAJ

Eduardo de Castro de Ciudadanos, président du préside occupé Melilla.

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300 Marocains bloqués à Istambul vont être rapatriés aujourd’hui à Tétouan, à bord de trois avions de la RAM. Ils seront hébergés dans la ville pour une durée de 9 jours et soumis à un test de dépistage.Cette opération confirme une chose: la fréquence des rapatriements passe à la vitesse supérieure. De 5 ou 6 jours, elle passe à deux jours. Pour rappel, la dernière opération en date fut celle relative au rapatriement le 12 juin 2020 de 289 Marocains, dont des enfants et des bébés, à l’aéroport d’Oujda-Angad à bord de trois vols successifs en provenance de Madrid. Trois autres vols ont atterri lundi 15 juin 2020 à Oujda, en provenance de Las Palmas, Barcelone, Gijon et Tarancon, transportant 312 marocains. Les 300 rapatriés seront hébergés à Saïdia

pour une durée de 9 jours. Le test de dépistage du Covid-19 sera effectué le jour même de leur arrivée à Oujda. Une quarantaine obligatoire collective de 9 jours sera instaurée pour toutes les personnes rapatriées. Si le test s’avère négatif pour la deuxième fois, ils seront dirigés vers leurs villes de résidence. Pour rappel, après l’Algérie et l’Espagne, l’opération de rapatriement des Marocains bloqués à l’étranger se poursuivra avec des vols en provenance de la Turquie, de la France, des pays du Golfe puis des pays africains l

L a junte militaire algérienne est déstabilisée. Elle voit en chaque manifestation une contestation du pouvoir en place. Ce qui s’est passé hier, lundi 15 juin 2020, à Tinzaouatine, en témoigne. Une manifestation pacifique des habitants de cette commune frontalière avec le Mali, à environ 550 km au sud-ouest de la

wilaya de Tamanrasset (sud de l’Algérie). L’objet: accéder à l’eau potable. Un droit humain des plus élémentaires. Puis, la gendarmerie intervient, violemment. Les manifestants ont été violemment réprimés et dispersés à l’aide de balles réelles et en caoutchouc. Et pour-tant, ils n’ont demandé qu’un droit fondamental: de l’eau potable. Le drame fait 1 mort et plusieurs blessés graves. En marge de la manifestation, une vidéo a été filmée à l’adresse du président algérien, Abdelmadjid Tebboune. À travers ce message diffusé par l’intermédiaire des réseaux so-ciaux, les manifestants ont fait état des souffrances engendrées par le manque d’appro-visionnement en eau tout en l’interpellant sur les projets qui devaient être réalisés dans la région mais qui n’ont jamais abouti. Ils laissent savoir en outre que des courriers ont été envoyés aux responsables du secteur mais “en vain”. La commune de Tinzaouatine souffre d’un manque d’approvisionnement en eau notamment après l’instauration d’une barrière en fil barbelé qui a isolé les habitants de leur source principale d’eau: El oued.Ce mardi, 16 juin, encore une manifestation. L’eau n’est plus au centre des revendications. Cette fois, les citoyens de cette ville réclament justice et dignité et la délimitation des responsabilités dans la mort d’un des leurs et la blessure de plusieurs d’entre eux. Si la manifestation était, pour les habitants de cette ville isolée et marginalisée du pays, pour attirer l’attention des autorités sur les problèmes dont souffre leur région, pour l’establi-shment algérien, aveuglé par le pouvoir et les pétrodollars mais hanté par la crise écono-mique et la chute de la valeur du dinar, elle ne diffère pas de toute autre manifestation de contestation l

LA RÉPRESSION, AVEC TIRS À BALLES RÉELLES, FAIT UN MORT ET PLUSIEURS BLESSÉS

M. KABBAJ

MANIFESTATION POUR L’ACCÈS À L’EAU POTABLE AU SUD DE L’ALGÉRIE DÉNOUEMENT: DES MAROCAINS BLOQUÉS À ISTAMBULRAPATRIÉS VERS LA VILLE DE TÉTOUAN

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Inwi offre gratuitement l’accès à la plateforme d’enseignement à distance TelmidTICE, fait savoir l’opérateur télécom via un communiqué.«Sans obligation d’abonnement ou de solde internet, les élèves de tous les niveaux et notamment les bacheliers, peuvent avoir accès, dans les mêmes conditions, à l’ensemble des ressources numériques mises en ligne par le ministère de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique», est-il expliqué dans le communiqué.En effet, depuis le début de la crise Covid-19, inwi a rejoint l’effort national visant à garantir la continuité pédagogique et l’apprentissage à distance en offrant un accès gratuit à tous les sites et plateformes de cours en ligne du ministère.Dans le même sillage, l’opérateur s’est mobilisé pour accompagner le corps professoral à mieux s’adapter au contexte du e-learning. A cet effet, un programme de formation certifiante aux outils de gestion et de déploiement des cours en ligne a été déployé avec la startup Remoteach. Au grand bonheur des milliers de professeurs et de leurs élèves sur tout le territoire marocain.L’opérateur rappelle également qu’il propose, gratuitement, son application emadrassa et son site emadrassa.inwi.ma pour aider les étudiants à réviser leurs cours et accéder à plus de 100 ouvrages en ligne.Créée en 2012, emadrassa.inwi.ma est une plateforme d’apprentissage et d’orientation gratuite concrétisant, ainsi, l’engagement de inwi en faveur du e-learning. Développée avec des partenaires éducatifs, elle est accessible notamment via l’application mobile e-madrassa, disponible gratuitement sur iOS et Android. Ses thématiques prioritaires sont définies avec les académies régionales de l’enseignement et de la formation du ministère de l’Education nationale.

L e Groupe Crédit Agricole du Maroc lance son dispositif de relance éco-nomique post-Covid-19 afin d’accompagner les entreprises pour leur permettre de redémarrer ou de poursuivre leurs activités, annonce un communiqué.

Concernant aussi bien les entreprises en milieu urbain qu’en milieu rural, ce dispositif de financement repose sur la mise en place de deux nouveaux pro-duits. Il s’agit, tout d’abord, du produit CAM Relance, un crédit à moyen long terme qui cible l’ensemble des entreprises impactées par la crise du COVID-19. Il est destiné au financement des besoins en fonds de roulement des entreprises réalisant un chiffre d’affaires supérieur à 10 millions de dirhams. Le deuxième nouveau produit n’est autre que CAM Relance TPE, qui est, lui aussi, un crédit à moyen long terme destiné aux entreprises de petite taille, personnes morales ou physiques (y compris les commerçants, les artisans, les coopératives et les professions libérales) réalisant un chiffre d’affaires ne dépassant pas 10 millions de dirhams. Bénéficiant de la garantie de la CCG, ces deux produits sont proposés jusqu’à fin décembre 2020 et permettront de financer le besoin en fonds de roulement des entreprises avec des conditions avantageuses. À commencer principalement par un taux d’intérêt bonifié. La deuxième condition avantageuse consiste en un remboursement pouvant s’étaler sur 7 ans, dont 2 ans de différé, sans oublier surtout la quotité de garantie qui peut atteindre 90% pour le produit Relance et 95% pour le produit Relance TPE. La dernière condition avantageuse, c’est le plafond du crédit corrélé au CA de l’entreprise, allant de 10 mille dirhams à 100 millions de dirhams. Tout en couvrant l’ensemble des secteurs de l’économie nationale, le Crédit Agri-cole du Maroc, fidèle à sa vocation historique de partenaire du monde rural et agricole, accompagnera les entreprises agricoles et agroindustrielles auxquelles un intérêt particulier est accordé dans le cadre de ce dispositif. Pour rappel, le Groupe Crédit Agricole du Maroc a déjà alloué une enveloppe supplémentaire de crédit de 1,5 milliard de dirhams en vue d’alléger l’impact du déficit pluvio-métrique de la campagne agricole 2019-2020 l

SOULAGER LA TRÉSORERIE DES ENTREPRISES

Seddik MOUAFFAK

LE CRÉDIT AGRICOLE LANCE SES OFFRES POUR LA RELANCE ÉCONOMIQUE

Le Crédit Agricole du Maroc lance CAM Relance et CAM Relance TPE, deux produits destinés aussi bien au monde rural qu’au milieu urbain pour soulager la trésorerie des entreprises.

INWI OFFRE AUX ÉLÈVES L’ACCÈS GRATUITÀ LA PLATEFORME TELMIDTICE: GARANTIR LA CONTINUITÉ DU E-LEARNING

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La crise du tourisme bat son plein. Hôteliers, agences de voyage, professionnels du transport touristique et compagnies aériennes, tous les opérateurs du secteur souffrent les pires difficultés économiques du fait de

la crise du Covid-19. Les officiels et les opérateurs enchaînent ainsi, depuis quelques jours, les réunions pour sauver un secteur considérablement sinistré. Lundi 15 juin 2020, le Chef du gouver-nement, Saâd Eddine El Othmani, a tenu une réunion avec la mi-

nistre du tourisme, Nadia Fettah Alaoui, au cours de laquelle ils ont parlé des mesures urgentes à prendre en faveur du secteur. Une réunion qui s’est tenue alors que l’Office national maro-cain du tourisme vient de lancer, en partenariat avec les CRT ré-gionaux, des appels à manifestations d’intérêt pour concevoir une campagne de promotion consacrée au tourisme national. Or, l’idée imposée par l’ONMT selon laquelle les CRT doivent chapeauter les efforts des régions concernées ne semble pas plaire à tout le monde. Parmi eux, le conseil provincial du tou-risme de Meknès, qui a déclaré vouloir lancer sa propre cam-pagne de promotion sans passer par le Conseil régional du tou-risme de la région Fès-Meknès. Il faut savoir que la ville de Meknès, malgré les atouts tou-ristiques inestimables dont elle dispose, n’a pas encore déve-loppé une grande offre touristique. Avec ses 150 sociétés qui comptent des hôtels, des agences de voyage et des restaurants

ainsi que ses 4.000 salariés qui vivent du secteur touristique, la capitale ismaélienne demeure une ville dont le potentiel touris-tique n’est pas encore exploité. Une ville que d’aucuns estiment abandonnée par les pouvoirs publics. Avec cette crise du Covid-19 qui a eu un impact brutal sur l’activi-té économique dans cette ville, beaucoup craignent pour la paix sociale et les pertes d’emploi qui pourraient en résulter l

LBS

LA CRISE FAIT ÉCLATER LES DIVERGENCES LE CONSEIL PROVINCIAL DU TOURISME DE MEKNÈS DÉCIDE DE MENER SA PROPRE CAMPAGNE DE PROMOTION

A. A.

DÉCONFINEMENT: UNE LUEUR D’ESPOIR POUR LES ACTEURS DU TOURISME MAROCAIN

Selon une étude dévoilée par l’Office National Marocain de Tourisme, 70% des

Marocains comptent voyager après le confinement, tandis que 60,6% disent vouloir laisser passer un mois avant de voyager. Les acteurs du tourisme devront donc sortir l’artillerie lourde pour séduire les touristes marocains qui auraient, selon cette même étude, de nombreuses attentes pour la reprise de l’activité. Grâce à cette étude menée par l’ONMT, le secteur du tourisme a une vision plus claire de la demande des voyageurs marocains. Ainsi, 52% des répondants ont

déclaré que le voyage se ferait en petite famille de 4 personnes en moyenne, soit un couple avec 2 enfants. «Ceux qui envisagent de voyager en petite famille sont les 35 à 55 ans, ainsi que les habitants de la région Souss-Massa et du Sud. Parmi les catégories socioprofessionnelles (CSP), les 18-24 ans et les plus de 55 ans sont plus nombreux à vouloir voyager en couple, alors que les 25 à 34 ans préfèrent voyager seuls», rapporte l’ONMT. Si 36,5% d’entre eux ont déclaré voyager pour visiter de la famille, 29,1% sont attirés par des destinations à la plage tandis que

26,6% veulent se diriger vers la nature, avec des séjours qui se feront, en grande majorité, dans les hôtels, 3, 4 et 5 étoiles. Une nouvelle qui devrait réjouir les acteurs du tourisme qui encouragent les citoyens à «voyager dans leur pays dès la levée de l’état d’urgence sanitaire».Secteur clé de l’économie marocaine, le tourisme représente environ 10% de la richesse du Royaume. Avec les exportations et les transferts financiers des Marocains vivant à l’étranger, il est l’une des principales sources de devises du pays l R. B.

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L a région Casablanca-Settat est le poumon économique et fi-nancier du Maroc. Mais elle est aussi, chose peu connue, un de

ses centres névralgiques en termes de pro-duction agricole et agro-industrielle. C’est ce qui ressort de la rencontre virtuelle orga-nisée, le 13 juin 2020, par la région et ani-mée par Mohamed Fikrat, PDG de Cosumar. La filière agro-industrielle s’impose, ainsi, comme un des principaux leviers dans la nouvelle stratégie de relance régionale. Les chiffres présentés au cours de cette visioconférence par Abderrahmane Naili, directeur régional de l’agriculture, sont à ce titre édifiants et montrent le rôle loco-motive que joue la région Casa-Settat. La

L’AGRO-INDUSTRIE, FER DE LANCE DE LA RELANCE RÉGIONALE

LE PDG DE COSUMAR ANIME UNE RENCONTRE PAR VISIOCONFÉRENCE

L’innovation, la digitalisation, la recherche scientifique et l’ouverture du secteur aux jeunes porteurs de projets seront les principaux leviers du développement de la filière agro-industrielle.

Seddik MOUAFFAK

“LE SECTEUR FAIT PARTIE DE CES ‘INDUSTRIESDE LA VIE’ QUI SERONT LE FER DE LANCE DE L’ÉCONOMIE

DE DEMAIN.”

région assure, en effet, la production de toute une panoplie de produits allant de la viande blanche (45% de la consomma-tion nationale) et du sucre (42%) jusqu’aux viandes rouges (18%), lait (24%), céréales (24%) et les fruits et légumes (15%).Quant à la transformation agricole, la ré-gion en est tout simplement le leader natio-nal. Elle concentre 823 unités industrielles, 102 associations professionnelles et plus de 1.100 coopératives.Si la région contribue globalement à 32% du PIB national, sa participation dans le PIB agricole se monte à 15,8%, selon les don-

nées présentées par le directeur régional de l’agriculture de Casa-Settat.Saoussan Taia, du cabinet de conseil De-loitte n’a pas manqué, quant à elle, de sou-ligner que la région participe à 40% de la production agro-industrielle du pays, sans oublier que 50% des investissements dans le secteur y sont concentrés. La région Ca-sa-Settat a, du coup, une vraie responsabili-té pour donner l’exemple dans l’effort de re-lance de ce secteur, estime la consultante.Par ailleurs, la filière agro-industrielle de la région Casa-Settat a un grand potentiel en termes de création de valeur ajoutée et

d’emplois, et n’a pas manqué de montrer une grande résilience face à la crise du Covid-19, comme le démontre Mohamed Fikrat.«C’est un secteur très important dans la ré-gion. Il fait partie de ces industries de la vie qui seront le fer de lance de l’économie de demain. Et nous avons senti l’extrême im-portance de ce secteur au moment de cette crise... Avec la mobilisation des agriculteurs et des industriels, le pays n’a manqué d’au-cun produit. Avec des prix qui sont restés stables», indique le PDG de la Cosumar et membre de la Commission spéciale sur le modèle de développement. Résiliente face au virus, l’agriculture de la région a su également bien négocier avec la sécheresse qui a frappé le pays en cette saison, avec un soutien public qui est venu amortir un peu le choc l

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M algré l’intervention du ministre de l’éducation nationale, Saïd Amzazi, le bras de fer entre les écoles

privées et les parents d’élèves continue. Pis encore, il semble se compliquer. A part quelques écoles, qui se comptent sur les bouts des doigts, qui ont accepté de concé-

LE RAS-LE-BOL PROFONDDES PARENTS D’ÉLÈVES

SAÏD AMZAZI PLANCHE SUR UN SYSTÈME DE TARIFICATION POUR LES ÉCOLES PRIVÉES

Alors que le bras de fer se poursuit entre les parents d’élèves et les écoles privées, concernant les frais de scolaritépour le troisième trimestre 2020, le ministre de l’éducation nationale, Saïd Amzazi, tente de sauver la face en proposant

de concevoir un nouveau système de tarification pour les écoles privées.

Aissa AMOURAG

UN CLASSEMENT DES ÉCOLES SERA RÉALISÉ,

COMME CE QUI SE PRATIQUE POUR LES HÔTELS.

Saïd Amzazi,ministre del’éducation

nationale.

de nombreuses écoles justifient par leur propre situation financièrei, plombée par les dettes et l’accumulation des charges, notamment les salaires des enseignants. En réalité, les écoles privées sont loin de jouer la transparence. Alors que plusieurs d’entre elles ont bénéficié du Fonds Co-viod-19 dans le cadre de l’indemnisation

Quant au ministre de tutelle, Saïd Amzazi, ses interventions auprès des associations des parents d’élèves et des représentants des écoles privées n’ont, pour le moment, donné aucun résultat palpable. Concernant les frais d’inscription et de réinscription et les frais de scolarité, le débat fait rage. Jugés exorbitants, ces frais continuent de susciter la colère chez les parents d’élèves. Pour ten-ter d’éteindre cette polémique, le ministre de l’éducation nationale annonce que son

der des remises sur les frais de scolarité relatifs au troisième trimestre, la plupart d’entre elles campent sur leurs positions et refusent de faire le moindre geste. Certaines écoles, pour montrer un faux visage de soli-darité, ont annulé les frais de transport et de cantine.Or, ces deux services n’ont pas du tout pro-fité aux élèves du fait du confinement et la fermeture des écoles. D’autres encore traitent les familles au cas par cas selon leur situation financière. Une démarche qui peut prêter à équivoque puisqu’elle ne concerne pas toutes les familles mais que

forfaitaire de la CNSS qui a été payée à leurs collaborateurs dont, entre autres, les chauffeurs, les cuisiniers et le personnel administratif, elles continuent toujours de nier avoir reçu quoi que ce soit du fonds Covid-19. Or, le ministre de l’emploi, Mohamed Amkraz, a déclaré à de nombreuses occa-sions au Parlement que les écoles privées ont bel et bien bénéficié du Fonds Covid-19. Le ministre a même précisé que les écoles privées ont profité de 100 millions de di-rhams du fonds spécial sans toutefois satis-faire les critères nécessaires d’éligibilité.

département travaille sur la conception d’un système de tarification pour les écoles privées. Un système dont on ne connaît pas encore les contours mais qui pourrait se baser sur un certain nombre de critères dont le coût du matériel acquis, la qualité de l’offre pédagogique et la pertinence des programmes proposés. Un classement des écoles pourra alors être réalisé comme ce qui se pratique pour les hôtels. Or, l’enseignement n’est pas une marchan-dise et son coût dans les écoles privées de-vra principalement se fonder sur la qualité de l’offre pédagogique. Un aspect difficile à évaluer dans le contexte actuel de l’école marocaine l

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Edition 49 - mardi 16 juin 2020

Le regard des Casablancais de-vra s’habituer à une nouvelle image au niveau du croisement de boulevard d’Anfa et boule-

vard Zerktouni. Profitant du calme d’un di-manche en plein confinement, les autorités de la ville ont procédé à la démolition de la villa Mauvillier qui a reposé là pendant 88 ans. La villaMauvillier a été conçue en 1932 par l’architecte français Gustave Cottet et érigée par les entrepreneurs Belvisi. Si la destruction du lieu a avancé de façon remarquable dimanche 14 juin, alertant ainsi citoyens et associatifs, les travaux sur l’immeuble avaient commencé bien avant. “Nous avons été alertés par un membre de l’association qui a remarqué les travaux et ce fut une grande surprise! L’immeuble était en très bon état, il ne nécessitait pas de travaux de rénovation et aucun pan-neau de démolition n’a été installé au moment où nous avions constaté les faits

crite au patrimoine de Casablanca parce qu’elle était en bon état. La société qui a récupéré l’immeuble dispose de tous les droits légaux octroyés par une commission de l’Agence urbaine. Cette commission doit normalement nous convier en tant qu’ac-teur associatif pour participer à la prise de décision, mais nous n’étions au courant de rien”, explique Rabia Ridaoui, insistant sur le fait que la villa se situe à l’arrondis-sement Anfa, Mâarif et Sidi Belyout, une préfecture qui a déjà lancé un plan de sau-vegarde de tout le patrimoine de la zone. L’association déplore les agissements des promoteurs qui achètent les bâtiments à caractère patrimonial et procèdent à leur démolition en choisissant des timings pré-cis. “Le choix d’agir en cette période de confinement n’est pas hasardeux. Nous avons toujours fait face à des travaux de démolition du patrimoine qui se font le dimanche ou le soir, nous pouvions quand même agir. Dans les conditions actuelles, nous n’avons même pas pu organiser un Sit-in par respect aux mesures de sécurité”, déplore la présidente.Casamémoire agit aujourd’hui dans le but de comprendre et d’insister sur l’obli-gation de consulter l’association avant la prise de toute décision qui affecte la qua-lité urbaine de la ville. L’association a déjà inscrit au patrimoine une centaine de mo-numents à Casablanca, quelque 60 autres dossiers sont en cours de préparation pour être présentés au ministère de la Culture par les défenseurs l

pour justifier l’action”, nous déclare Rabia Ridaoui, présidente de Casamémoire, as-sociation de la sauvegarde du patrimoine architectural du XXème siècle de la ville de Casablanca. Selon les dires de la responsable, la vil-laMauvillier a été vendue à une grande entreprise de promotion immobilière. Les nouveaux propriétaires ont vidé l’im-meuble de ses locataires il y a deux mois, en plein état d’urgence sanitaire dû au Co-vid-19.

Participer à la prise de décisionMalgré la colère provoquée, cette action de démolition se fait dans les règles de l’art. Suite aux nombreux commentaires des défenseurs du patrimoine, les promoteurs ont accroché un panneau qui présente toutes les autorisations légales (panneau de chantier et numéro d’autorisation de démolition). “villaMauvillier n’est pas ins-

L’IMMEUBLE N’EST PAS INSCRITAU PATRIMOINE DE CASABLANCA

DÉMOLITION DE LA VILLA MAUVILLIER

Casablanca vient de perdre un patrimoine architectural qui remonte à 1932. Le dimanche 14 juin,la villaMauvillier a été démolie par les autorités locales sous le regard triste des riverains. Avertie par

les citoyens, Casamémoire s’indigne et dénonce l’atteinte au patrimoine de la ville blanche.

Lamiae BELHAJ SOULAMI

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Il ne s’agit pas d’une nouvelle loi ajou-tée dans le code du travail. Pour appli-quer cette mesure, l’employeur peut recourir à l’article 39 qui dresse la liste

des infractions considérées comme fautes graves et pouvant provoquer le licenciement du salarié. “L’inobservation par le salarié des instructions à suivre pour garantir la sécurité du travail ou de l’établissement ayant causé un dommage considérable”, est la notion ap-plicable sur les salariés qui refusent de passer le test obligatoire du coronavirus.Cette opération de dépistage a été initiée par le roi Mohammed VI pour limiter le risque de propagation du Covid-19, et permettre aux salariés de reprendre leur activité profession-nelle en toute sécurité. L’opération se fait à travers la CGEM, qui prend contact avec les services sanitaires pour procéder au dépis-tage. La priorité serait accordée aux entre-prises localisées dans la zone 2 et aux activités qui nécessitent beaucoup de mobilité.

le covid-19 n’en fait pas partie, bien sûr. “Seul un médecin peut définir l’aspect profession-nel d’une maladie contractée par un salarié, si elle ne fait pas partie de la liste officielle. Le rapport médical doit mentionner de façon claire et précise, la nature du virus et com-ment il a été contracté en milieu de travail”, explique Me Rachida Ahfoud, avocate au bar-reau de Rabat. Rien ne peut donc prouver que le virus SARS-Cov 2 a été contracté au travail, ou d’attester la relation de l’employeur avec ce fait. Ce débat pour déclarer le coronavirus comme maladie professionnelle a commencé au dé-but de l’apparition de la pandémie au Maroc, suite au décès de deux médecins traitants à

cause du Covid-19. Jusqu’à présent, aucune révision n’ayant été faite au niveau de la lé-gislation du travail, les salariés atteints de coronavirus bénéficieront d’un traitement pour arrêt maladie classique. Les employeurs ne versent donc pas d’indemnités pour ma-ladie professionnelle aux salariés qui pour-raient tomber malade du Covid-19, après la reprise de leur activité. Ceci dit, les entre-prises doivent suivre le protocole relatif aux mesures de précaution fixé par le ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Économie Verte et Numérique et le ministère du Travail et de l’Insertion professionnelle pour garantir aux salariés des conditions saines de travail l

Qu’est-ce qui se passe si le salarié est testé positif?

Mesures de précautionEn principe, un salarié qui a un test positif bascule directement en congé maladie de 14 jours au minimum, correspondant à la pé-riode d’incubation du virus. Comme pour les autres congés pour maladie, la CNSS prend en charge les 2/3 du salaire journalier moyen soumis à cotisation et perçu durant les six der-niers mois précédant le début de l’incapacité, à compter du 4ème jour de l’arrêt maladie. Mais si le virus est contracté par le salarié pendant son travail? Il existe une liste maro-caine établie des maladies professionnelles et

LE REFUS DU DÉPISTAGE PEUT ÊTRE ASSIMILÉ À UNE “FAUTE GRAVE”

LES SALARIÉS ET LE TEST COVID-19

Dans le cadre de la campagne de dépistage massif des salariés du secteur privé, le ministère du travailassimile le refus de passer le test à une “faute grave”. Le salarié n’a pas le droit de dire non, ceci ne relève

plus de la liberté personnelle mais de la santé et de la sécurité de tous.

L. BELHAJ SOULAMI

LES SALARIÉS ATTEINTS DE CORONAVIRUS BÉNÉFICIERONT D’UN TRAITEMENT POUR ARRÊT MALADIE CLASSIQUE.

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A près la décision de prolonger le confinement, la Société maro-caine de pédiatrie a décidé de tirer la sonnette d’alarme pour

sensibiliser le gouvernement sur l’impact psychique et psychologique de cet enferme-ment sur les enfants vivant cette période. La santé mentale des enfants se dégrade suite à l’absence de contact avec le monde extérieur et l’impact peut être très néfaste sur leur évolution sociale. La Société ma-rocaine de pédiatrie (SMP) a envoyé une lettre dans ce sens au ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, pour l’inciter à assouplir les mesures de confinement et permettre aux enfants de respirer. Dans leur lettre, les pédopsychiatres ont souligné que les enfants ont perdu tout contact avec l’école, la rue et la grande fa-mille. “Étant des éponges émotionnelles, nos petits ont absorbé tout le stress, le désarroi et le manque de compréhension, éprouvés en cette période spécifique”,

LE DOMMAGE COLLATÉRALDU COVID-19 SUR LES ENFANTS

TROUBLES COMPORTEMENTAUX ANORMAUX

Il aura suffi de trois mois de confinement pour que les enfants présentent des troubles du compor-tement visibles: perte ou augmentation de l’appétit, irritabilité, agitation… Des troubles exacerbés

par la perte de tout contact avec le monde extérieur.

Lamiae BELHAJ SOULAMI

“LE JEU ET L’ÉCOUTE SONT PRIMORDIAUX POUR AIDER

NOS ENFANTS À SUPPORTER CE QUI SE PASSE”.

confie Sophia Habib, psychologue clini-cienne et thérapeute à médiation équine. Si certains parents ont pris la peine d’expli-quer à leurs filles et garçons ce qui se passe, d’autres ont laissé le temps installer les nouvelles habitudes, mais le confinement se prolonge et le manque de compréhen-sion accentue les peurs des enfants, ajoute-t-elle. Dépression, hyperactivité, irritabilité, agressivité et déstructuration du sommeil, tant de troubles comportementaux décrits par les parents en cette période.

Ne pas rester insensiblesQuand les adolescents arrivent à verbaliser leur souffrance, les plus petits laissent leur corps s’exprimer et présentent des signes de troubles comportementaux. “Les plus jeunes enfants ont la capacité de s’adapter. Ces derniers ne présenteront pas forcément des problèmes de comportement mais auront surtout du mal à évoluer normale-ment. L’environnement familial est insuffi-

sant pour un enfant qui se développe. Le contact avec l’extérieur est primordial pour le familiariser avec les autres, la nature…”, détaille Sophia Habib. “Les parents se doivent de communiquer avec leurs enfants pour leur faire com-prendre les choses à travers le jeu. L’ins-tallation de jeux sociaux, l’insistance pour maintenir un rythme de vie normal, réveil et sommeil en temps précis, et l’écoute sont primordiaux pour aider nos enfants à sup-porter ce qui se passe, et les préparer à la vie post-confinement”, conseille-t-elle. Une pratique considérée comme pas évidente pour certains parents. “Ma fille ne supporte plus l’idée de revenir à l’école un jour, elle est en rupture totale avec tout ce qu’elle a appris. Elle pleure comme le premier jour où elle a été à l’école dès que nous évo-quons un éventuel retour à la vie scolaire”, témoigne une maman casablancaise. En attendant une décision gouvernemen-tale qui pourra alléger “l’emprisonnement” des enfants comme celui des adultes, les parents ne doivent pas rester insensibles face au mal-être de leurs petits. Il ne faut surtout pas hésiter à contacter un profes-sionnel si l’on remarque un changement de comportement troublant l