Concours des 10 mots de la Francophonie

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Concours des 10 mots de la Francophonie Editions 2007 & 2008

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Concours des 10 mots de la Francophonie

Editions 2007 & 2008

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Apprendre aux plus jeunes, à qui nous devons passer le flambeau, ce qu’est la francophonie, ce qui l’inspire et ce qui la justifie, leur insuffler le sentiment d’appartenir à une communauté de destin, en leur offrant l’occasion d’aimer davantage, de promouvoir, voire de protéger cette langue si riche qu’est le français, telles sont les ambitions du Concours des 10 mots de la Francophonie.

Mais au delà de l’opportunité de pouvoir offrir aux jeunes générations une vitrine d’expression, ce concours est aussi un test d’évaluation qui nous renseigne à suffisance sur les insuffisances de nos politiques éducatives et qui nous permet de prendre des mesures correctives en vue d’améliorer en permanence la qualité des apprentissages.

Le succès rencontré lors des deux éditions dont il est question ici est le couronnement d’un processus participatif que la CONFEMEN est fière d’avoir mené avec tant de partenaires, convaincus, comme elle, que l’éducation reste le levier essentiel du combat de la francophonie. Aussi tenons-nous à adresser à tous ces partenaires, nos sincères remerciements et espérons vivement pérenniser ces multiples partenariats au profit exclusif des enfants et de l’éducation.

Nous faisons bien entendu une mention spéciale à la CONFEJES qui, en raison de la convergence de nos missions en faveur de la jeunesse et du partenariat fructueux entre nos deux institutions, a bien voulu rendre ce bel hommage aux lauréats des éditions 2007 et 2008.

Le mérite de ces jeunes est assurément grand, et leurs succès témoignent qu’aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années.

Concours des 10 mots de la Francophonie

Mme Adiza HIMASecrétaire générale

CONFEMEN

Edito

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Édition 2007 7

Allocution de la Secrétaire générale de la CONFEMEN 8

École Élémentaire 111 » er Prix : Halimatou Bâ 122 » e Prix : Abdoulaye Sene Cissé 133 » e Prix : Yaya Doucouré 14

Enseignement Moyen 151 » er Prix : Abibatou Wade 162 » e Prix : Massamba Fame 173 » e Prix : Abou Bakr Diop 18

Enseignement Secondaire 191 » er Prix : Alimata Yague 202 » e Prix : Marième Bâ 213 » e Prix : Mariama Camate 22

Édition 2008 25

Allocution de la Secrétaire générale de la CONFEMEN 26

École Élémentaire 291 » er Prix : Mouhamadou Mansour Guèye 302 » e Prix : Sophiatou Ndiaye 313 » e Prix : Aîssata Ba 32

Enseignement Moyen 331 » er Prix : Eric Massata Diop 342 » e Prix : Khadija Bâ 353 » e Prix : Salif Diallo 36

Enseignement Secondaire 371 » er Prix : Fatou Sene 382 » e Prix : Ibrahima Diouma Bâ 393 » e Prix : Adjaratou Mbissine Kane 41

Concours des 10 mots de la Francophonie

Sommaire

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VALSER

BACHI-BOUZOUK

CLOWN

CHIC

AMOUR

PASSE-PARTOUT BIJOU

MÈTRE

BIZARRE

ABRICOT

les 10 motsEdition 2007

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Allocution de Mme Adiza HIMA, Secrétaire générale de la CONFEMEN, à l’occasion de la cérémonie de remise des prix aux lauréats du concours

Dakar, le 28 mars 2007

Monsieur le Ministre de l’Alphabétisation et de la Francophonie,

Madame la Secrétaire Générale de la Commission nationale de la Francophonie,

Monsieur l’Ambassadeur de France,

Madame l’Ambassadrice du Canada,

Monsieur le responsable du Projet Qualité,

Honorables invités,

Chers amis lauréats,

Mesdames et Messieurs,

Permettez-moi d’abord de vous dire tout le plaisir que j’éprouve à partager avec tant d’acteurs de la francophonie, ces moments merveilleux qui l’ont vu naître, il y a 37 ans, sur les bords du fleuve Niger. C’est d’autant un plaisir pour moi que nous partageons ces moments de communion avec de valeureux représentants d’une génération à laquelle nous avons le devoir de passer le flambeau d’une francophonie rayonnante et dynamique ; d’une francophonie où l’altérité ne sera point synonyme d’adversité, mais bien de richesse ; d’une francophonie enfin où il fait bon vivre ensemble, différents, pour reprendre le slogan fédérateur de cette année.

La CONFEMEN est donc fière et honorée, de fournir ce matin le cadre de l’expression de nos convictions et de nos desseins pour cette belle langue, le français, qui unit actuellement quelques 200 millions d’âmes à travers les cinq continents ; une langue qui est en pleine expansion et qui nous donne, comme l’a si bien dit son Excellence Abdou Diouf, Secrétaire général de la Francophonie, je cite : « la chance formidable de communiquer par delà les frontières et les océans, de nous rencontrer, d’entrecroiser nos cultures, nos traditions, nos imaginaires ».

Mesdames et Messieurs,

La cérémonie de remise des prix aux lauréats du Concours des 10 mots de la Francophonie à laquelle vous avez généreusement accepté d’accorder quelque temps de votre calendrier sans doute chargé, est la consécration d’un processus visant à apprendre justement aux plus jeunes, ce qu’est la francophonie, ce qui l’inspire et ce qui la justifie.

Votre présence, Mesdames et Messieurs les invités, aux cotés de la CONFEMEN, dans cette salle des spectacles de Douta Seck, combien symbolique pour la diversité culturelle que défend la francophonie, est pour nous un vibrant témoignage de votre attachement à la francophonie et de votre engagement à consentir les sacrifices nécessaires pour la faire rayonner davantage. Elle témoigne aussi et surtout de votre amour pour les enfants et de votre conviction que l’éducation et la formation restent le levier essentiel de notre combat. La CONFEMEN est évidemment fière d’être l’institution qui, au sein de la francophonie, est chargée de ce volet stratégique pour le développement des États membres.

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Mesdames et Messieurs,

Je voudrais souligner que l’édition 2007 du Concours des 10 mots de la Francophonie a été organisée en collaboration avec le ministère de l’Éducation du Sénégal et avec l’appui du Projet Qualité de la Coopération française, de la Commission nationale de la Francophonie ainsi que de la Coopération belge. Limité à la région de Dakar jusqu’en 2006, le concours s’est étendu cette année aux autres régions du Sénégal, notre ambition étant de l’étendre progressivement aux autres pays membres de la CONFEMEN au cours des années à venir.

Permettez-moi de me tourner à présent vers les lauréats et leur adresser nos félicitations et nos encouragements à persévérer dans la promotion et la défense du français.

Mes chers enfants, chers lauréats,

Je voudrais vous dire que votre mérite est grand car l’exercice auquel vous vous êtes livrés dans le cadre de ce concours est sans aucun doute difficile. Mais vous avez su le faire avec beaucoup de succès. Sachez que je me suis prêtée à l’exercice. J’ai essayé d’élaborer, avec les dix mots un petit message que j’adresse à tous les enfants francophones.

Chers enfants,

A travers vos productions que nous avons eu l’opportunité d’apprécier, vous avez montré votre amour du français et de toute évidence, vous savez faire valser avec ses mots. Cette langue chic dans un monde menacé par une certaine globalisation ridicule et bizarre à tous points de vue, est notre bien commun. Nous devons, dans notre comportement de tous les jours, éviter de prêter le flanc à ces détracteurs aux allures de clown et nous battre, tels des Bachi-bouzouk, pour la promotion et la défense du français.

Considérez toujours que cette langue est la clé passe-partout qui vous permettra de progresser, mètre par mètre, dans la

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réalisation de vos rêves.

Sachez que tel un abricot, vous pouvez y tirer la substance et les couleurs de votre goût et que vous avez dès à présent le devoir de veiller à en assurer, tel un précieux bijou, la défense et la promotion.

Encore une fois toutes mes félicitations et tous mes encouragements.

Mesdames et Messieurs,

Je vous remercie de votre attention.

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École Élémentaire

Sujet : Ecrivez un texte au choix qui illustre ou représente en partie ou la totalité des 10 mots.

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Le rêve d’un enfant

Un matin alors que je passais, un enfant était entrain d’admirer les habits chic d’autres enfants qui se rendaient à l’école.

Pauvre enfant qui aimerait bien aller avec eux. Assis dans un coin il se disait « pourquoi ma vie est si dure et bizarre ? ». « Orphelin, il pensait à un père et une mère qui auraient de l’amour pour lui et qui seraient prêts à vendre leurs vêtements et leur bijoux, toute leur richesse pour qu’il ne manque de rien ».

Il rêvait d’une clé magique, un passepartout qui lui permettait de voler un pot ce confiture d’abricot à l’épicier, de soutirer quelque mètre de tissu au commençant pour avoir des habits neufs, puis il rêva d’être un clown dans un célèbre cirque, il rêva, il rêva, il rêva. Mais il s’est rendu compte que c’était pas la réalité.

En passant par là et en le voyant pleurer, je n’ai pas pu le supporter. Ce jour là j’ai appris que la vie était dure avec certains, qu’un enfant a besoin d’argent mais aussi de l’amour et l’affection de ses parents.

Halimatou BA (CM2 C)Ecole Adja Mame Yacine Diagne

Académie de Dakar (IDEN Grand Dakar 1)1er

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Abdoulaye Sene CISSE (7e B)Collège de la Cathédrale Académie de Dakar (IDEN Dakar-Ville) 2e

Le rêve

Nous rêvons d’un monde où l’homme ne serait pas un serpent, un loup envers son prochain mais un monde de paix, d’amour, d’amitié, de compréhension et de solidarité.

Un monde où l’homme trouvera une nourriture suffisante : eau, pain, abricot…

Un monde où les gens ne seront pas bizarres mais chics.

Il nous faut absolument ce monde tant rêvé où l’homme serait considéré par tous, comme un bijou.

Il nous faut ce monde où la méchanceté, la jalousie, la guerre ne trouveront pas l’ombre d’un mètre.

Il nous faut ce monde où l’affamé retrouvera le sourire à l’image du clown qui a pour fonction de faire rire aux spectateurs dans les cirques.

Le monde sera un monde sans frontières où chacun circule librement car ayant entre ses mains une clé passe-partout.

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Yaya DOUCOURE (CM2 A)Ecole de Yellingara

Département de Bakel3e

Un voleur

Ousmane le maçon cherche son mètre pour mesurer les dimensions du salon avec ses apprentis, mais c’est bizarre, ils ne l’ont pas trouvé.

Tout à coup, on attend des cris dans la maison des Coulibaly : quelqu’un a prit les bijoux et l’argent de Coumba.

Elle a pleuré dans sa chambre pour l’amour qu’elle porte à ses bijoux volés.

Ousmane et ses apprentis se lancent à la poursuite du voleur à travers les champs aidé par Samba le berger.

Ils le capturent et fouillent ses poches où ils découvrent des bracelets, des boucles d’oreilles, des bagues et une clé passe partout.

Coumba est ravie d’avoir retrouvé ses bijoux chéris.

Elle offre de l’argent au maçon, à ses apprentis et au berger.

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Enseignement Moyen

Sujet : En s’inspirant des 10 mots, écrivez une lettre à un ami auquel vous faîtes découvrir la façon de vivre dans votre quartier, votre ville ou votre village.

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Abibatou WADE (6e C)Collège Amadou Fara Mbodj

Académie de Saint-Louis1erMa très chère amie,

Comme promis je t’écris cette lettre pour te faire découvrir la manière de vivre dans notre attention quartier.

Ici les habitants s’aiment, se respectent et s’entraident. Notre quartier est un lieu très chic.

Les jours de fête, nous organisons des cérémonies où les femmes se parent de jolis bijoux et s’habillent de façon vraiment bizarre. Elles portent des tenues de couleur abricot. Leurs déguisements me rappellent ceux des bachi-bouzouks.

Et les enfants heureux jouent au clown et font des valses sur plusieurs mètres.Parfois ils font des jeux dangereux qui leur coûtent même quelques blessures.

Et ce qui nous préoccupe le plus dans le quartier, ce sont des cambrioleurs qui utilisent des passe-partout pour mieux faciliter leur tâche.

Voilà en quelques mots la vie dans notre quartier et j’espère que ma lettre te trouvera en parfait santé.

Ta très chère copine Abibatou

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Massamba FAME (5e B)Collège Abbé Arsène FridoilAcadémie de Dakar 2eMon Cher Pierre,

J’ai reçu, cette semaine, ta longue et charmante lettre accompagnée d’une photo où tu es déguisé en clown parmi beaucoup d’enfants dégustant des abricots lors de la fête du Mardi gras.

J’ai surtout apprécié ton désir de découvrir la façon de vivre dans notre ville. C’est donc avec empressement et enthousiasme que je vais le faire, tout en espérant te donner du plaisir.

Figure-toi dès que le chant du coq se mêle à celui du muezzin, les habitants sont sur pied. Ils se pressent alors vers les centres du négoce, les bureaux et le port pour travailler ou vaquer à leurs occupations.

Imagine Pierre, des hommes, des femmes élégamment vêtus ! Les jeunes filles portent au cou des bijoux dorés qui brillent au soleil.

Au marché, les boutiques et les états sont bien achalandés en marchandises de toutes sortes, même en fruits venus d’Europe comme les pommes, les poires, les pêches.

Imagine les mosquées et les églises distantes de quelques mètres seulement où les fidèles viennent effectuer leur dévotion dans une tolérance parfaite.

Ah ! les divertissements dans notre ville ! A l’illustre théâtre Daniel Sorano, situé non loin du palais de la république où les gardes rouge sont habillés en bachi-bouzouk, des clowns très chics amusent les élèves les après-midi du mercredi.

Dans les grandes artères de la ville, des marchands déambulent, offrant des objets bizzares aux touristes amusés. Au loin, ils semblent valser en voulant intéresser leur client. Notre maire éprouve beaucoup d’amour pour sa ville natale dont la clé passe-partout ouvre les portes aux étrangers à la recherche d’un havre de paix et de sensations exotiques.

C’est dire que Dakar est une ville cosmopolite.

Enfin Pierre notre cuisine est un délice. Viens goûter à nos plats appétissants, surtout à notre plat national, le riz au poisson dont le seul fumet attire les gourmets dans notre capitale !

Mon cher Pierre, en espérant te voir l’été prochain, reçois l’expression de mes sentiments de sincère attachement.

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Abou Bakr DIOP (3e A)Collège Malick Fall

Académie de Ziguinchor3eCher Ansou,

Bonjour ou bonsoir cher ami, cela dépend de l’heure à laquelle tu liras ma lettre.

Comme promis je vais te faire découvrir notre façon de vivre dans mon quartier.A Ziguinchor, j’habite au quartier Alwar où il fait bon vivre.

Ansou la première chose qui marque dans mon quartier c’est la propreté, la verdure mais aussi le doux chant des oiseaux…Je vais te conter une chose qui va te sembler bizarre. Certains matins paraissant au lit, je perçois sélectivement certains chants des oiseaux qui, tel un mètre, me bercent. Et en me levant mon premier geste est d’ouvrir ma fenêtre. Je les vois tournoyer semblant valser.

Les gens d’ici ont l’amour du travail et ils excellent dans presque tous les domaines. C’est un endroit vraiment chic où je voudrai rester toute ma vie.

Dès l’hivernage, tout change, tout devient plus beau, les chants des oiseaux deviennent plus beaux et les hommes plus gais. Les arbres portent beaucoup de fruits donnant ainsi l’impression d’être ornés de bijoux.

Le plus spectaculaire c’est la cérémonie du « Djambadong » et le jeu du faux lion ou le «Fimb».

Le « Djambadong » se joue quand les circoncis sortent du bois sacré mais c’est aussi l’apparition des « Kankourang ». Ces derniers font penser parfois à des bachi-bouzouks. C’est en ces moments où je suis fière d’être africain. Il faut voir ces gens danser au rythme du tamtam. C’est tellement extraordinaire que les mots me manquent pour te les décrire. Je t’invite à venir vivre cela.

Le « Fimb » est la danse du lion, un faux en fait. C’est un jeune homme qui est déguisé comme un lion et qui danse aux sons du tam-tam ; il est accompagné par des garçons déguisés comme des clowns et qui dansent eux aussi. C’est très amusant. Ces derniers portent des habits multicolores : il y’a le jaune rosé, la couleur de l’abricot, etc.

Le soir lors des veillées, on se raconte des histoires autour de la théière. Et le vent qui est un peu passe-partout nous rafraîchit et rend l’atmosphère plus féérique.

Je te quitte sur ces quelques lignes en espérant avoir de tes nouvelles sous peu.

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Sujet : Rédigez un poème qui s’inspire des 10 mots.

Enseignement Secondaire

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Alimata YAGUE (Terminale GB)Lycée André-Paytavin

Académie de Saint-Louis1er

Chic

Qu’elle est chic ma Saint-Louis natale !Beau Bijou flottant d’amont en aval sans intervalleDu Fouta Djallon à la nouvelle embouchure fluviale

Cette eau si belle continue de valser pour que s’étale mon idéalSous le regard bizarre du Sahara SeptentrionalCette eau qui résiste et persiste, coule et recoule, est ma source vitale

Sa douceur me berce, son charme me transperce, son histoire me bouleverse Ce fleuve passe-partout est témoin de conflits lointains.Ses larmes limoneuses et ses rives serpentées d’abricot illuminent ma pensée

Sous les 511 mètres de l’arche faite d’herbesSymbole de brassage et de métissageNotre génie-protecteur, Coumba Bang, veille sur nous

Pour l’amour de Dieu

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Marième BA (Terminale S2)Lycée de ThiaroyeAcadémie de Dakar 2e

Agréable Univers

La terre avec toutes ses richessesNourrit cet amour que l’on porte en nousLe vent dans sa course sans cesseFait tomber ces abricots prés de nousL’océan, par ses vagues, fait valser les piroguesEt couvre le rivage de précieux bijouxQue les clowns offrent aux gens prodiges On dirait un paradis sans coûtAh ! que la vie est belle et pleine de merveilles sur cette terreDont le paysage est magnifique et harmonieuxElle est vraiment chic,Sans souci, ni peine, ni maladie, encore moins de détresseLouange au seigneur qui nous a donné cet universCe monde agréable où la nature offreDe merveilleux plaisirs et un paysage harmonieux Ce monde qui est plus en plus réjouissant à chaque réveilCet univers où la gentillesse, la gratitude, le respect constituent les passe-partoutEt où nous sommes rassurés par les Bachi-bouzouks.

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Mariama CAMATE (Première)Groupe scolaire Mbao Horizon

Académie de Dakar3e

Amour passe-partout

Toi jeune fille du 21ème siècleSouviens-toi du mot bizarre

Bizarre c’est :Ton mode d’habillement.Pour ton boubou et ta jupeIl te faut cinq mètresPour faire chicMais tu les faits avec deux mètresPour faire choc.

Bizarre, c’estTa façon d’aimer.Tu fais croire queSi, ce n’est pas Jean c’est Paul,Alors que tu gardes Jean et Paul.Non jeune filleC’est bizarre !!Tu ressembles à une multipriseC’est bizarre,De donner un bijou à JeanEt un autre à Paul.

Bizarre c’est,De prendre Jean ou Paul comme clown,Car le vrai clown c’est toi.

Bizarre c’est,Que seul le voleur et l’espionOnt besoin d’une clef passe-partout.

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Bizarre c’est,De te comparer avec un objet, Que clef soit objet,

Et que jeune fille soit un être humain.Bizarre c’est, l’amour passe-partoutComme c’est bizarre !

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JUBILATOIRE

APPRIVOISER

VISAGE

TACT

PALABRE

S’ATTABLER TOI

PASSERELLE

RHIZOME

BOUSSOLE

Edition 2008 les 10 mots

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Allocution de Madame Adiza Hima, Secrétaire Générale de la CONFEMEN, à l’occasion de la cérémonie officielle de remise des prix aux lauréats du concours

Dakar, le 11 mars 2008

Excellence Monsieur le Ministre de l’Education,

Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,

Mesdames et Messieurs les responsables d’institutions internationales, chefs de projets et d’ONG partenaires de la

CONFEMEN,

Chers lauréats,

Chers élèves et enseignants,

Honorables invités,

Mesdames et Messieurs,

Permettez-moi de vous dire tout le plaisir que nous avons à vous accueillir si nombreux dans cet auditorium du Centre africain d’études supérieures en gestion (CESAG) qui nous reçoit cette année pour la clôture de l’édition 2008 du Concours des 10 mots de la Francophonie.

La CONFEMEN, par ma voix, vous souhaite la cordiale bienvenue et vous exprime sa profonde gratitude pour cette marque d’intérêt renouvelée, d’une part à la francophonie et à ses valeurs, d’autre part à ce secteur stratégique qui fonde son action, je veux parler de l’éducation et de la formation.

Votre présence ici, comme d’ailleurs l’année dernière au Centre culturel Douta Seck, n’est pas un fait de hasard. Elle témoigne de l’importance que vous accordez, que nous accordons, je dirais, à la francophonie, creuset de partage et de solidarité fondé sur des valeurs communes et qui se doit, selon les mots de son Secrétaire général, son Excellence Abdou DIOUF, « d’unifier et de rassembler tous les amoureux et ardents défenseurs de cette belle langue que nous avons en partage ».

La présente cérémonie de remise des prix aux lauréats à laquelle vous avez accepté de prendre part, malgré vos agendas sans doute très chargés, est le couronnement d’un processus participatif que la CONFEMEN est fière d’avoir mené avec tant de partenaires, convaincus, comme elle, que l’éducation reste le levier essentiel du combat de la francophonie ; des partenaires dont le soutien considérable nous a permis, conformément à notre engagement de l’année dernière, d’étendre ce concours, dès cette année à l’ensemble des 11 régions du Sénégal et probablement à d’autres pays membres de la CONFEMEN à partir de l’année prochaine.

Permettez-moi à ce titre de souligner le soutien du Projet Qualité de la Coopération française, de la CONFEJES, de l’UNICEF, de la Commission nationale de la Francophonie, de l’Agence universitaire de la Francophonie, de la délégation Wallonie Bruxelles, du Nouveau-Brunswick, de TV5 Monde, de l’Ambassade du Canada à Dakar, de l’Institut islamique de Dakar, de l’Institut français Léopold Sédar Senghor et bien évidemment du ministère de l’Éducation du Sénégal.

Nous tenons à adresser à tous ces partenaires, nos sincères remerciements et espérons vivement pérenniser ces multiples partenariats au profit exclusif des enfants et de l’éducation.

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Mesdames et Messieurs,

Je disais l’année dernière qu’à travers un tel évènement, nous visons à apprendre aux plus jeunes, ce qu’est la Francophonie, ce qui l’inspire et ce qui la justifie. Ce concours est donc sans aucun doute une occasion d’insuffler à cette jeunesse, le sentiment d’appartenir à une communauté de destin, en lui offrant l’occasion d’aimer davantage, de promouvoir, voire de protéger cette langue si riche.

A travers ce concours, la CONFEMEN entend ainsi offrir une vitrine d’expression pour les jeunes générations à qui nous devons passer le flambeau. Mais il est surtout un test d’évaluation qui nous renseigne à suffisance sur les insuffisances de nos politiques éducatives et qui nous permet de prendre des mesures correctives en vue d’améliorer en permanence la qualité des apprentissages.

Nous demeurons convaincus, grâce au soutien des partenaires actuels et à venir, que nous pourrons ensemble continuer à développer ce projet, à le perfectionner et à intéresser le plus grand nombre possible de jeunes francophones afin d’en faire un réel outil d’évaluation.

Mesdames et Messieurs,

Permettez-moi à présent, d’adresser toutes mes félicitations aux lauréates et aux lauréats de cette année, mais aussi à tous les autres participants au concours que nous encourageons à persévérer dans le travail. Nous avons été heureux de voir que vous avez été nombreux à vous prêter au jeu, preuve de votre attachement à la langue française et de l’importance que vous accordez à sa promotion.

Votre mérite est bien évidemment grand, et vos succès témoignent qu’aux âmes bien nées, la valeur n’attend pas le nombre des années. Comme vous, je me suis aussi prêtée au même exercice, sans être cependant sûre que je le fais avec la même adresse, le même talent et la même créativité. Voici donc ce message que j’adresse aux lauréats, à tous les jeunes présents dans cette salle, à tous ceux qui ont participé à l’édition 2008, bref, à tous les enfants francophones.

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Cher enfant,

La CONFEMEN pense à toi et à tout ce que tu peux ressentir pour ta francophonie. Quoique encore juvénile, j’ai lu sur ton visage les traits de ta conviction et de ton engagement pour ce creuset de partage et de solidarité. J’y ai aussi déchiffré ta volonté et ta détermination pour promouvoir cette belle langue qu’est le français, qui unit, par des rhizomes enracinés dans notre moi profond, des peuples décidés à s’enrichir mutuellement de leurs cultures et à défendre cette diversité culturelle.

Cher enfant,

Tu dois savoir que les petits pas que tu fais aujourd’hui pour apprendre les subtilités de cette langue sont les passerelles que tu vas emprunter demain pour apprivoiser l’autre avec tact et en faire un militant de la francophonie et de ses idéaux.

Toi, à qui le monde appartient, que ta curiosité et ton entrain soient la boussole de toute une génération, pour apprendre, aimer et défendre cette langue que nous avons en partage.

Ainsi paré, sois sûr que tu pourras à ton tour enrôler d’autres à s’attabler à la terrasse francophone pour découvrir, grâce à la bonne vieille palabre francophone, les beautés et les richesses de cette langue qui favorisent des rencontres jubilatoires.

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École Élémentaire

Sujet 1 : Un de vos amis ou parents est en voyage depuis longtemps. Vous devez participer au Concours des 10 mots de la Francophonie.Rédigez une lettre pour lui faire part de ce que vous allez faire en utilisant une partie ou la totalité des 10 mots de la Francophonie.

Sujet 2 : Un événement s’est déroulé dans votre quartier ou votre village. Un de vos amis ou parents est absent des lieux.En vous inspirant d’une partie ou de la totalité des 10 mots de la Francophonie, rédigez une lettre pour lui raconter l’évènement.

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Aujourd’hui, ce premier janvier deux mille huit, la population de notre quartier décide d’inaugurer le dispensaire que la commune leur a offert.

L’événement est très important, car toutes les autorités sont conviées à cette manifestation. Sur ce, alors, je profite de cette occasion pour écrire une lettre

à un parent absent.

Cher parent,

Je suis très ravi de t’écrire cette lettre. C’est avec un visage radieux et souriant que je prends ma plume pour t’exprimer la joie que nous avons pour l’inauguration du dispensaire au sein de notre quartier. Tu n’es pas sans savoir que les populations quittent le quartier pour se rendre à l’hôpital situé à des kilomètres du quartier. Tout le monde est content et joyeux de ce bijou que la commune a mis à notre disposition. La fête est grande et tout le monde se mobilise pour sa réussite.

Les jeunes du quartier ont tout mis en place : chaises, tables, tentes, rien n’est oublié. La place est archicomble. Les palabres vont bon train. Les filles ne sont pas en reste ; elles sont bien habillées et créent des passerelles pour permettre aux autorités d’atteindre la tribune officielle. Tout d’un coup, un coup de fusil retentit et terrorise l’assistance ; c’est la délégation officielle qui fait son entrée. Quel brouhaha, les applaudissements fusent vers le ciel. Les filles dansent de gauche à droit et donnent à l’événement un caractère jubilatoire. Dans cette animation, un homme avance tenant le collier de son chien et tout le monde s’apprêt à courir mais, il nous rassure en nous disant que son animal est apprivoisé et il est familier à l’homme. Les autorités commencent à visiter les lieux ; quelle joie se lit au visage de tout un chacun. Les salles sont équipées de matériels de dernière génération. Nous n’avons plus à envier les autres structures sanitaires. Après cette visite des lieux, les gens vont s’attabler et attendent avec impatience le discours du maire. Il est heureux de l’accueil et escorte aux populations de bien gérer le dispensaire. La fête est belle et le maire nous a promis une extension pour interner les malades. Tout le monde applaudit davantage, les autorités quittent les lieux et les gens se dispersent.

Cher parent, je ne pouvais m’empêcher de te faire part de cet événement si riche et si important dans notre quartier. J’éprouve une très grande joie, de vous le dire.

En somme, tu as le bonjour de toute la famille. Nous attendons beaucoup ta participation dans le développement de notre quartier. Sur ce, je sais alors que nous avons remercié les autorités et nous réclamons par ailleurs d’autres inaugurations dans d’autres domaines. C’est toi seul qui nous manques.

Merci, à bientôt…

Mouhamadou Mansour GUEYE (CM2) École Alioune Babacar Sarr

Saint-Louis1er

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Chère mère,

Je t’écris cette lettre pour te raconter une histoire qui s’est passée avant-hier au village.

Des agents du service des Eaux et Forêts étaient partis en mer pour apprivoiser un requin. En cours de route, ils s’étaient perdus. Les villageois, qui les attendaient sur le quai avaient le visage pâle et inquiet. Le chef de village regroupait tous les habitants sous l’arbre à palabre et leur demandait de se disperser pour rechercher les agents du service des Eaux et Forêts. Quelques-uns montaient sur la longue passerelle, d’autres passaient à côté des rhizomes. Heureusement, grâce à la boussole, les agents avaient retrouvé le chemin du retour. Des gamins avertissaient les chercheurs de l’arrivée des agents et c’était un moment jubilatoire.

Doudou qui courait avait bousculé un vieillard, qui en se retournant, lui dit : « Mais toi, tu n’es vraiment pas gentil. » Revenus à la maison, les enfants qui avaient faim, commençaient déjà à s’attabler.

Au revoir maman, et j’espère que tu reviendras bientôt.

Sophiatou NDIAYE (CM2)Groupe Scolaire Mbao HorizonMbao 2e

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Cher parent, papa,

Mes salutations les plus respectueuses, cher papa. D’abord, je demande l’état de ta santé, quant à la famille tout se passe très bien. Dieu merci. Comment va ma tante, et ses enfants ?

A cause du concours des dix mots de la Francophonie que je dois y participer, je m’attable dans ma chambre pour t’écrire cette massive. Ce concours consiste à rédiger une rédaction. Sur toutes les copies de l’école, ils vont choisir trois copies qui seront envoyées au ministre de l’Éducation. Pour que je puisse réussir ce concours, j’ai besoin de ton appui. Je voudrai que tu m’envoies des livres de français pour que je m’exerce, des dictionnaires pour la signification de certains mots et des livres jubilatoires pour me divertir.

Sans oublier, tu sais que j’aime bien apprivoiser avec tact les paons ; celui que tu m’avais acheté dans la passerelle en t’accompagnant au centre ville, il y a deux ans est mort suite d’une maladie.

Souhaites-moi bonne chance et n’oublies pas de prier pour moi.

De la part de Aissatou ta chère fille.

Merci !

Aîssata BA (CM2)École de Matam III

Matam3e

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Enseignement Moyen

Sujet : En vous inspirant d’une partie ou de la totalité des 10 mots, racontez une tranche de vie en famille (repas, veillée…)

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Lors d’une grande rencontre de famille qui se déroulait à la campagne au bord de la plage, il ne fallait pas perdre la boussole car il avait été prévu une centaine de personnes.

Pour accéder au lieu de cette manifestation, nous avions dû renforcer la passerelle. Ce jour, les hôtesses tardaient à demander aux premiers arrivants de s’attabler et déjà là, la palabre allait bon train.

La joie se lisait sur chaque visage. Le tu et le toi faisaient partie des bonnes relations des invités dans une bonne ambiance jubilatoire où personne n’était à apprivoiser. C’est avec beaucoup de tact que nous avions placé par affinité tous les convives.

Les parasols étaient plantés, tels des rhizomes assurant le bien-être de chacun, permettant le succès de cette joyeuse rencontre.

Eric Masssata DIOP (6e)Groupe Scolaire Mbao Horizon

Mbao1er

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Assise sous la pergola de la maison, je me souviens d’une soirée semblable où nous étions réunis pour une veillée familiale improvisée et qui reste inoubliable.

Mes parents étaient allés s’apprivoiser la veille, achetant tous les aliments nécessaires pour que le dîner soit une réussite. Le soir venu, attablés autour du barbecue placé sous une tonnelle du jardin, nous palabrions gaiement dans ce lieu crée spécialement pour mon père pour ce genre de réunion.

Pour y accéder, il fallait traverser une petite passerelle cernée de part et d’autre par des rhizomes d’œillets et d’iris qui répandaient leurs subtiles odeurs autour. Sur la table où nous mangions, une boussole incrustée sous le vitrage de cette même table lui donnait une note d’originalité.

L’ambiance allait bon train quand ma mère, qui avait disparu depuis dix minute, réapparut et annonça d’un ton jubilatoire : « Devinez ce que j’apporte comme dessert ? ». Le visage illuminé par un grand sourire, elle exhiba fièrement un plat sur lequel trônait une « forêt noire » décorée de crème chantilly et de cerises confites que nous adorions plus particulièrement. Elle le posa avec tact sur la table et se tournant vers moi elle dit : « Khadija, puisque tu es l’aînée de la famille, c’est à toi que reviendra l’honneur de partager le gâteau et la première part revient d’abord à ton père. »

Ce fût un dîner mémorable que nous n’oublierons pas de sitôt et de temps en temps, quand j’y repense, le même sentiment de félicité éprouvée ce soir là m’envahit toujours.

Khadija Bâ (4e)West African CollegeAlmadies 2e

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Autour du grand bol

Ah ! Autour de ce grand bol, à l’heure où pleurent les ventres et que la bonne femme nous donnait à manger.

Oui ! Quand la faim nous faisait perdre la boussole et que maman nous donnait des médicaments.

Oui ! Quand, assis sur des nattes en rhizomes, nous nous gavions de mets délicieux.

Quand, à l’heure où l’atmosphère se couvrait peu à peu d’une ambiance jubilatoire.

Et que nous apprivoisions la faim.

Oui ! Les visages reprenaient leur voile de gaieté

Ah ! autour de ce grand bol.

Salif DIALLO (3e)Collège Abbé Arsène Fridoil

Plateau3e

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Enseignement Secondaire

Sujet : En vous inspirant d’une partie ou de la totalité des 10 mots, écrivez un poème ou un texte libre qui relate une rencontre qui vous a marqué(e).

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Fatou SENE (Première L)Lycée Niakhar

Fatick

Comme dans un rêve

Tu apparus comme dans un rêveMe tendant tes bras angéliques qui se confondirent avec les miensEn une passerelle complice de nos souffles attendris,Tu partis franchir les océans célestes alors que je venais à peine de naître.Papa, tu me tins dans tes bras en me demandant :« As-tu amené le repas ? » avec l’assurance dont on te connaissaitTu t’étais attablé sous un arbre à palabre, La main sur une béquille, bercée par les douceurs de ton visage qui étanche ma soifJe voudrais tellement revoir ces lèves qui, avec un tact rareEtouffent ta voix mielleuse prononçant ces parolesQue je souhaite entendre une dernière fois.J’aimerais tant me perdre dans tes brasDans la chaleur de ta présenceFœtus, je voudrai recommencer ma vie,Je voudrai tellement te rejoindre que j’arracherai jusqu’aux rhizomesLes arbustes qui se dressaient sur mon passage et toi,Tu me chérirais avec un enthousiasme jubilatoire.Mais il y a un vide en moi ; et ce vide c’est toi, papa !Le souvenir de cette rencontre a laissé en mon êtreUn sillon que rien ne saurait effacé de ma mémoire.Mon amour éternel s’embrase comme la voûte de l’arc-en-ciel ;Qui enveloppe le flamboiement de l’aurore australeAu matin d’un jour pluvieux d’été !Papa, cette étoile que tu as abandonnée toute seule en ce bas mondeLors de ton séjour éphémère,Se souviendra toujours de cette unique rencontre.Je me sens seule, papa, si seule…

1er

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Ibrahima Diouma Bâ (Terminale L)Lycée Alfa Molo BaldeKolda

Il était dix neuf heures quand nous avions atteint les rives du fleuve Casamance, à hauteur de Tobor. Quand nous avions gagné la première passerelle Tobor et peu avant la seconde, Emile Badiane, nous apercevions déjà les cimes des arbres et des habitants de Ziguinchor.

Une heure après, nous avions déjà été accueillis à l’Alliance Franco-sénégalaise. C’est là que j’ai retrouvé mon vieil ami, Tidjane, originaire de Marassoum et étudiant au Centre Universitaire Régional de Ziguinchor. Son ami rayonnant cache un talent littéraire.

Mon ami et moi avions eu une longue palabre. Pour mieux nous connaître, nous nous étions réfugiés sous un arbre dont les environs étaient ornés de coquillages et de fleurs qui annonçaient la naissance du printemps. A l’heure du repas, nous nous étions attablés avec d’autres camarades. Cette affinité peu ordinaire traduit l’enthousiasme de notre rencontre dans ce champ culturel immense qu’est l’Alliance, la référence de Boucotte.

Après avoir passé des heures délicieuses, mon ami et moi devions nous séparer le temps d’aller dormir car nous n’étions pas logés sur le même site.

Au lendemain matin, toutes les délégations se retrouvèrent au même lieu. Avant la huitième heure, les gens avaient déjà savouré le petit-déjeuner servi sur des tables jumelles dans la cour. Tout juste après, les uns et les autres ont jeté un coup d’œil rapide sur leurs productions ; ce qui présageait ainsi d’un rude concours littéraire : la Sixième Caravane de la Francophonie – Edition 2007 pouvait commencer.

Immédiatement après la cérémonie d’ouverture, les élèves des Académies de Kolda et de Ziguinchor montrèrent respectivement leurs talents.

Pour la dernière présentation, on appela Tidjane et moi-même pour présenter un conte que j’avais répété dont il fut le co-auteur, à la surprise générale.

A la fin de notre collaboration, un membre du Jury s’interrogea : qu’est-ce qui vous a poussés à présenter un conte à deux ? Tidjane me dit : « c’est à toi de répondre au jury ». J’y suis parvenu en remontant au début de notre vieille amitié que nous avons toujours continué de cultiver malgré les vicissitudes de la vie.

Le jour des délibérations, les élèves étaient moins bavards en attendant les résultats. Mon ami et moi sommes restés unis pendant toute cette angoissante attente. Ayant joué ensemble, le premier prix nous échut de droit dans une allégresse indescriptible. En effet, un prix pour deux complices, deux amis, réconfortait plus d’un. Le plaisir fut à la hauteur du symbole.

2e

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Je me souviens encore de l’atmosphère jubilatoire dans laquelle nous fûmes ovationnés. L’annonce du retour avait été un moment d’émotion. Le séjour dans la capitale de la Casamance naturelle restera à jamais gravé dans l’histoire de la célébration de la francophonie.

Tels des oiseaux apprivoisés dans un lieu pittoresque, Tidjane et moi avons vécu cette rencontre, comme un rhizome qui fera fleurir notre amitié partout où nous nous retrouverons.

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Adjaratou Mbissine KANE (Seconde L)Maison d’Éducation Mariama Ba

A cette heure, la rue était presque déserte. Il faisait une nuit noire, sans étoiles. A la fin d’une longue et pénible journée, un doux sommeil procurait un réel plaisir. Toute la maisonnée dormait.

Il fallait que je saisisse cette opportunité afin de mettre fin à mes souffrances. J’étouffais dans cette maison depuis qu’on y était installé quelques années après la mort de ma mère. Je ne pouvais plus regarder mon père… il était si veule ; même pas le courage de défendre sa propre fille !

Je prix mon baluchon, poussai la porte de ma chambre – qui était devenue une piaule, refuge de vaisselle usagée – puis avançai. J’ouvris, sans faire de bruit, la porte principale.

Dehors, il faisait très froid et sombre. Je marchais et ne rencontrais âme qui vive dans cette rue déserte. Je traversai cette rue sablonneuse et pris le chemin qui menait à la route nationale. Devant moi, un quartier, un village, une cité, tout ce qu’on peut et veut l’appeler, abandonné, vu ses ruines et bâtisses effondrées, offrait un spectacle ahurissant. Une longue passerelle menait à une chapelle. Ceux qui y ont vécu, devaient être sûrement des hommes de Dieu. Je continuai mon chemin, quand tout à coup, j’entendis un doux chant, un merveilleux cantique. J’eus peur, bien que le chant ait envahit tout mon être qui fût saisi de brusques convulsions. J’arrêtai de marcher pour voir d’où venait cette belle chanson. Je me retournai et vis un bel homme. Cette voix d’or était celle d’un mâle. Je ne pouvais le croire. Son visage me fit aussitôt penser à ma défunte mère. Il lui ressemblait terriblement.

J’avais perdu ma langue. Lui, tout de noir vêtu, parla le premier : « Toi, qu’est-ce que tu fais ici, à cette heure, avec des bagages ? Où vas-tu ? »Je ne lui répondis pas, toujours saisie de vives convulsions. Je vus à cet instant qu’il avait deviné que j’avais peur de lui. Avec le tact d’un prédateur qui s’approche de sa proie, il pivota autour de moi, s’agenouilla, sortit un objet, le regarda et murmura puis le reposa au fond de sa poche avant de s’approcher de moi de plus en plus.

« Je sais pourquoi tu es là. Je sais que tu es malheureuse et que tu ne t’épanouis pas chez toi. Tu voudrais tout quitter et partir ailleurs à la quête d’un meilleur destin. Saches que le tien est déjà tracé… Allons nous asseoir sous cet arbre, nous serons beaucoup plus tranquilles pour notre palabre. »

Je pris mon courage à deux mains et le suivis. Nous nous essayâmes ; je ne pouvais décrire ce que je ressentais : la sainteté, la piété et la simplicité de cet homme m’attiraient. Je n’avais plus peur de lui. Je ressentis de l’admiration pour cet être qui me parût si familier. Le fait qu’il fût avec moi, me procura du soulagement.

3e

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Il commença son récit : « Je suis un médium. Je vis seul. Je n’ai pas de demeure fixe. Je suis né orphelin, ma mère étant morte peu après ma naissance, mon père avant. J’ai autant souffert que toi sinon plus. Dieu m’a doté d’une voix d’or et d’un « œil qui voit loin » A part les services que je rends aux malheureux, je ne fais que voyager et chanter. Il y a de cela seulement deux lunes, j’ai rêvé de notre rencontre. Nos destins sont sensiblement liés. Tu es appelée à réaliser de grandes choses dans ce bas monde. Le prix à payer, c’est la souffrance dans ta prime enfance et ton adolescence. Tout ne sera qu’un mauvais souvenir. Il faut maintenant que tu commences à t’apprivoiser avec ta nouvelle vie, tu as une mission à remplir. »

Par ces mots, il m’avait parlé et m’avait donné de vifs sentiments jubilatoires. J’étais très réjouie intérieurement si bien que je ne fis pas attention au rhizome que j’écrasai.

L’homme ressortit l’objet qui n’était rien d’autre qu’une boussole usée, malpropre, et me parla une ultime fois : « Cet objet paraît n’avoir aucune valeur, mais ne te fie pas aux apparences. Ce sera ton porte-bonheur désormais. A chaque doute ou tourment, regarde la et pose lui des questions auxquelles tu ne trouves point de réponses. Elle tâchera de tout t’expliquer. Vas maintenant avant que les tiens ne se réveillent et que les premières lueurs du jour ne pointent ».

« Adieu », il quitta l’endroit comme il en était venu. Je repris mon baluchon et retournai chez les miens. Derrière moi, s’intensifiaient les cris des bêtes nocturnes.

« Pour réussir ta vie, il faut passer par des mauvais moments, des moments de souffrances, qui te font réfléchir et te donnent des leçons sur la vie. » Les paroles du médium résonnaient dans ma tête…

« Maman, maman, réveilles-toi, on s’est déjà attablés », me dis mon plus jeune fils, Ansou. Je lui souris et lui dis : « Je ne rêvais pas mon chéri, je me souvenais tout juste de ce qui m’a changé, de cette belle rencontre qui m’a marquée. »

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