CONCOURS - defense.gouv.fr · 30% des réserves mondiales en gaz naturel encore non découvertes...

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MINISTERE DES ARMEES CONCOURS Pour l'accès au corps des attachés ANNALES Sessions 2017

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MINISTERE DES ARMEES

CONCOURS

Pour l'accès au corps des attachés

ANNALES Sessions 2017

ÉPREUVES D’ADMISSIBILITÉ

1ère ÉPREUVE D'ADMISSIBILITE CONCOURS INTERNE

Rédaction d'une note de synthèse à partir d'un dossier portant sur un sujet économique, géopolitique ou de société. Le dossier documentaire remis au candidat peut comporter

des graphiques ainsi que des données chiffrées.

(Durée : 4 heures ; coefficient 4)

Vous êtes affecté au service « Documentation, études et prospectives ». Il vous est demandé de rédiger, à

partir du seul dossier joint, une note de synthèse sur le sujet :

« La France face aux enjeux de l’Arctique »

NOTE DE SYNTHÈSE

COPIE AYANT OBTENU LA MEILLEURE NOTE À CETTE EPREUVE

MINISTÈRE DES ARMÉES --------- Session de 2017

CONCOURS

Pour l'accès au corps des attachés Épreuve : note de synthèse

Réservé à la notation

15 / 20

Malgré une zone territoriale peu peuplée, l’arctique représente des enjeux politiques, économiques et écologiques actuels. Situé dans une zone limitrophe de plusieurs grandes puissances notamment les Etats-Unis, la Russie et l’Europe (avec la Norvège et le Danemark), l’Arctique est au cœur de la dynamique géopolitique et internationale. En dépit d’un territoire éloigné, la France a, cependant, plusieurs intérêts à se placer comme force de proposition dans la réglementation des conflits entre ces grandes puissances dans l’élaboration de feuille de route permettant la protection de l’Arctique ainsi que de la stabilité de la région. Comment se positionne la France face à un territoire en pleine évolution impliquant une gestion optimale des relations entre les états ?

I. L’Arctique, terrain de coopération et de confrontation des grandes puissances

Cet espace au climat hostile est peuplé de 4 millions d’habitants. De par sa position géographique, il engendre des enjeux climatiques et économiques ainsi que de nouvelles revendications territoriales.

a) Les enjeux climatiques et économiques

Le principal enjeu climatique tient au réchauffement climatique. En effet, selon France-

Diplomatie, selon une période d’étude récente (2016), le réchauffement du climat de l’Arctique est quatre fois plus important que l’augmentation de la température moyenne de la planète. En outre, en novembre 2016, la température du pôle Nord a excédé la normale de 20°C. Ce réchauffement climatique a pour conséquence première la fonte des glaces. Ainsi, depuis la fin des années 1980, le volume total des mers de la zone Arctique aurait baissé de 75%. Composé pour majorité de pergélisol, la fonte de la banquise du Pôle Nord pourrait avoir de grandes conséquences écologiques par la libération en très grandes quantités de gaz à effet de serre et contribuer ainsi largement à la pollution de notre planète et à la migration de tout l’écosystème marin de la région, notamment la présence de poissons.

Cette fonte des glaces implique de facto un enjeu économique en plein essor. En effet, les

territoires libérés de la glace représentent un vivier de ressources naturelles inestimables. Une étude de la U.S Energy Agency indiquait en 2012 que « 13% des réserves mondiales de pétrole et

30% des réserves mondiales en gaz naturel encore non découvertes pourraient se trouver en Arctique ». De plus, la région exporte également des diamants, du fer, du zinc, de l’or, du bois et du poisson. Autant de matières premières qui représentent un intérêt économique et commercial indéniable. En termes de développement commercial, la fonte des glaces a permis de libérer plusieurs routes maritimes notamment au Nord-Ouest. Ce nouvel accès, impraticable il y a encore quelques temps, permet désormais de réduire de 40% la distance entre Rotterdam et Yokohama par rapport à la route originale via le canal de Suez (soit une économie de 15 jours).

Le réchauffement climatique lié aux forts enjeux économiques a eu pour conséquence de

raviver les tensions entre les pays de la zone polaire (Canada, Russie, Etats-Unis, Danemark et Norvège).

b) Revendications territoriales et défis géopolitiques

Jusqu’en 1994, l’Arctique n’était pas encadré par de véritables structures, seules existaient

une stratégie de protection de l’environnement signé en 1991 et la convention des Nations Unis (NU) sur le droit de la mer. Conscient des enjeux géopolitiques et stratégiques de la région, le Conseil de l’Arctique a été créé en 1994 avec huit états membres et la présence des représentants des populations autochtones. L’objectif de ce conseil est d’aborder les questions environnementales, le changement climatique, la pollution et la protection des ressources industrielles. Malgré ces déclarations d’intention, le conseil de l’Arctique n’est pas contraignant et le développement des ressources naturelles stratégiques n’ont fait qu’exacerber les tensions entre les Etats parties.

Ainsi, en 2007, la Russie revendique sa souveraineté sur l’Arctique en y déposant un

drapeau russe. Un an après, ce sont le Canada et le Danemark qui revendiquent la souveraineté de l’île Hans Oe, puis les Canadiens et les Américains celle du passage du Nord-Ouest entre le Pacifique et l’Atlantique. L’amélioration des techniques scientifiques et des relevés détaillés permettant d’appuyer les revendications territoriales.

Cependant, face aux défis scientifiques, technologiques, écologiques et financiers, les pays

revendiquant leur souveraineté territoriale réussissent à développer des partenariats économiques et stratégiques. Ainsi en 2011, la Russie et la Norvège trouvent un accord sur les limites de la mer Barents. La même année, un accord portera sur les groupes pétroliers entre les Etats-Unis et la Russie. Enfin, les Etats membres se mettent d’accord sur les responsabilités en matière de sauvetage des navires et de la recherche ainsi que sur des mesures anti-pollution en cas de marée noire.

Face à ces enjeux écologique, géopolitique et économique, la France occupe une place de

premier plan.

II. Contribution de la France aux intérêts écologiques et au progrès de la diplomatie internationale

Historiquement présente en Arctique et renforcé par un passé maritime puisque bordé par

un littoral important, la France s’est toujours positionnée en faveur de la protection de l’Arctique mais également dans le but d’assurer son développement économique et stratégique.

a) Défense des intérêts écologiques et scientifiques.

La France est présente en Arctique depuis 1963. En effet, il avait implanté deux

laboratoires de recherches scientifiques dont l’un en coopération avec l’Allemagne. L’objectif était d’y étudier la géographie, la biologie, la chimie, la glaciologie et l’atmosphère. La France représente notamment un acteur écoresponsable dans la zone en matière de sécurité maritime, de la sensibilité de l’environnement et de la faible résilience de l’écosystème. En outre, la France a toujours été un acteur de premier plan dans la lutte contre le réchauffement climatique et la protection de l’environnement.

Ainsi, la France dispose d’une ambassade pour les Pôles (anciennement Michel ROCARD

puis Ségolène ROYAL) dont l’objectif était de renforcer la diplomatie internationale sur ces questions. Ainsi, Michel ROCARD a élaboré une feuille de route nationale et inter directionnelle sur l’Arctique en 2016 visant à élaborer et guider les intérêts français dans la zone du Pôle Nord qu’ils soient économiques, de défense, d’influence ou scientifiques. Il s’agit notamment de

travailler à l’équilibrage des intérêts français et internationaux dans la région. En outre, la France a soutenu l’élaboration d’un recueil de règles obligatoires pour les navires exploités dans les eaux polaires. Les règles qui entreront en vigueur en 2018 via l’OMI ont pour objectif d’assurer l’exploitation des navires et la protection du milieu polaire en traitant les risques qui existent dans les eaux polaires. Enfin, la France contribue grandement aux avancées scientifiques et contribue aux recherches sur zone grâce à l’institut polaire français Paul Emile Victor qui finance de nombreuses études et expéditions. En septembre, 2017, Ségolène ROYAL souhaitait mobiliser 400 chercheurs supplémentaires sur les Pôles Nord et sud.

L’implication historique des Français en mer, la protection de la liberté de circulation dans

la zone ainsi que les nouveaux enjeux stratégique impliquent un engagement prononcé de la France dans la diplomatie internationale.

b) Stabilité régionale et développement de partenariat.

Au regard de sa présence au sein de l’Union Européenne et de l’OTAN, la France se doit d’occuper un rang stratégique dans la gestion des ressources naturels dans l’Arctique ainsi que dans le développement des nouvelles routes commerciales. Malgré son rôle d’observation au sein du Conseil de l’Arctique, Michel ROCARD avait appelé la nécessaire mutation de l’institution et la volonté de la France de participer aux travaux de réforme que cela soit pour l’intérêt général de la planète que pour la préservation de la pêche, de la navigation commerciale, des activités minières ou pétrolières.

Par ailleurs sur le plan économique la France a développé plusieurs partenariats d’importance en Arctique avec les grandes puissances présentent.

Ainsi, Total a développé plusieurs partenariats avec Gazprom et Novatek (Russie) et le pétrolier chinois CNPC. Ces projets concernent essentiellement l’exploitation des ressources naturelles mais le projet naval d’un navire commercial dans la zone est particulièrement novateur.

Enfin, la France développe également des partenariats en matière militaire afin

d’appréhender un environnement encore hostile et renforcer ses connaissances en termes d’évolution tactique. En effet, la marine française est l’une des rares armées à être dotée des capacités et des moyens d’atteindre l’Arctique en peu de temps. En outre, en 2015 la France et le Danemark ont réalisé en coopération une opération d’entrainement inédite et stratégique. De même, la France a réitéré son partenariat avec la Norvège afin d’effectuer des entrainements opérationnels avec son sous-marin d’attaque nucléaire.

La France qui maintient un niveau élevé de coopération avec les Etats membres du conseil

de l’Arctique, nécessaire à lui garantir une place dans le développement économique de la région peine cependant encore à rallier les Etats-Unis à sa cause. Alors que le mandat de Barak OBAMA s’était engagé à réduire les gaz à effet de serre, le Président TRUMP, climatosceptique a rejeté le moratoire sur le pétrole.

2ème ÉPREUVE D’ADMISSIBILITÉ CONCOURS INTERNE

Épreuve orale en langue anglaise consistant en un entretien à partir d’un texte court rédigé en langue anglaise (lecture et traduction partielle à partir du texte – discussion en anglais).

L’utilisation d’un dictionnaire n’est pas autorisée.

(Durée de la préparation : 15 minutes ; de l’interrogation : 15 minutes ; coefficient 2)

Exemple 1 :

Exemple 2 :

ÉPREUVES D’ADMISSION

1ère ÉPREUVE D’ADMISSION CONCOURS INTERNE

Un entretien avec le jury visant à apprécier, la personnalité, les aptitudes du candidat ainsi que sa motivation et à reconnaître les acquis de son expérience professionnelle. Pour conduire cet entretien qui a pour point de départ un exposé du candidat sur son expérience professionnelle, d’une durée de dix minutes au plus, le jury dispose du dossier constitué par le candidat en vue de la reconnaissance des acquis de l’expérience professionnelle. Toute note inférieure à 8/20 est éliminatoire

(Durée 30 minutes ; coefficient 4 – Le dossier n’est pas noté)

2ème ÉPREUVE D’ADMISSION CONCOURS INTERNE

Une épreuve orale facultative en langue étrangère autre que l’anglais, consistant à un entretien à partir d’un texte court rédigé dans l’une des langues suivantes : allemand, arabe littéral, chinois, portugais, russe, japonais, turc, farsi, coréen. Le choix du candidat est exprimé au moment de son inscription. (Durée : 15 minutes précédées d’une préparation de 15 minutes ; coefficient 1 - seuls les points au-dessus de 10 sur 20 seront pris en compte).

Chinois

Arabe littéral

Espagnol

Allemand

Portugais

Russe