Concilier le beau et l’accessible - HC Editions · 2017-04-05 · « Les petits tracas de la vie...

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Éditeur de beaux livres depuis près de dix ans, avec un fonds de près de 140 titres, HC Éditions lance sa première collection Jeunesse. ENTRETIEN AVEC ISABELLE CHOPIN, DIRECTRICE ÉDITORIALE DE HC ÉDITIONS. Éditorial our un éditeur, diversifier son activité est toujours un risque et une chance. Depuis 10 ans, chez HC Éditions, nous avons à cœur de concilier une gestion rigoureuse de notre activité éditoriale, avec des titres de fonds que nous travaillons et que nous développons sur des cycles longs, et des titres plus événementiels, des coups de cœur éditoriaux, auxquels nous tenons absolument. Nous aimons suivre cette double voie éditoriale, celle qui allie à la fois la raison et la passion, et qui constitue l’ADN d’HC Éditions. S’ouvrir sur la jeunesse ne pouvait donc se faire que dans cet état d’esprit. Avec Lapingouin, nous avons trouvé cette combinaison du cœur et de la tête. Un univers bien construit et des histoires de qualité, à la fois extraordinaires et rassurantes, que ce soit pour nous en tant qu’éditeur, mais aussi et surtout pour les libraires et pour nos lecteurs. Lapingouin est avant tout un formidable coup de cœur que nous avons envie de partager avec les enfants et leurs parents. Un traitement ambitieux des textes. Un dessin délicat et audacieux. Un territoire d’expression d’une grande richesse. Lapingouin est une nouvelle aventure éditoriale en laquelle nous croyons fortement et pour laquelle nous mettons beaucoup d’énergie. Gageons que ce petit personnage séduira bientôt un large public ! Hervé Chopin P ÉDITION SPÉCIALE HC Éditions s’ouvre à la jeunesse. Pourquoi avec Lapingouin  ? Parce que nous avons eu un coup de foudre ! Nous n’avions pas proje- té de nous lancer dans la jeunesse, le secteur étant déjà très riche. Mais lorsque nous avons découvert Lapin- gouin, nous n’avons pas pu résister ; il ne ressemblait à rien de ce que nous avions vu. Qu’est-ce qui vous a particu- lièrement séduit dans ce projet ? La douceur et la richesse de l’univers de Lapingouin, son côté rassurant aussi. C’était très étrange, mais nous avions le sentiment que Lapingouin existait depuis toujours, comme inscrit dans notre « in- conscient collectif ». Je pense que c’est dû aux couleurs, aux dessins qui rappellent ceux de Beatrix Potter et à l’inspiration japonisante extrêmement poétique de Masami, l’illustratrice, qui est totalement dans l’air du temps. En quoi est-il singulier dans l’univers éditorial jeunesse ? Je dirais que Lapingouin est singulier par son classicisme, ce qui peut paraître antinomique. Aujourd’hui, la majorité des livres de jeunesse utilisent les codes de la communication de masse : un trait marqué, des couleurs franches, un vocabulaire simplifié. Lapingouin prend le contre-pied de tout cela, réinterprète les codes d’autrefois, un trait rond et doux, des couleurs pastel, un vocabulaire riche, qui im- plique enfants et parents dans la lecture. Il concentre dans un même univers une certaine forme de beauté et d’intelligence, tout en restant très accessible. Quels sont les indicateurs qui vous font penser que Lapingouin sera une réussite ? L’indicateur le plus étonnant - et le plus rassurant - a été le coup de cœur de Trousselier pour Lapingouin. Ce fabriquant de jouets haut de gamme, très connu de toutes les mamans, s’est lancé avec nous dans l’aventure en choisissant de développer une collection de jouets Lapingouin avant même que les livres soient en librairie. Un autre indicateur essentiel a bien sûr été l’accueil des libraires. Grands ou petits, généralistes ou spécialisés jeunesse : tous ont décidé de jouer le jeu et de donner une belle visibilité aux premiers albums. L’avenir de Lapingouin ? Nous prévoyons de lancer quatre titres par an, pour laisser le temps aux personnages et à leur uni- vers de s’installer. Nous parlions de contre-courant… prendre son temps, aujourd’hui, c’est un luxe suranné qui nous plaît. Concilier le beau et l’accessible

Transcript of Concilier le beau et l’accessible - HC Editions · 2017-04-05 · « Les petits tracas de la vie...

Éditeur de beaux livres depuis près de dix ans, avec un fonds de près de 140 titres, HC Éditions lance sa première collection Jeunesse. ENTRETIEN AVEC ISABELLE CHOPIN, DIRECTRICE ÉDITORIALE DE HC ÉDITIONS.Éditorial

our un éditeur, diversifier son activité est toujours un risque et une chance. Depuis 10 ans, chez HC Éditions, nous avons à cœur de concilier une

gestion rigoureuse de notre activité éditoriale, avec des titres de fonds que nous travaillons et que nous développons sur des cycles longs, et des titres plus événementiels, des coups de cœur éditoriaux, auxquels nous tenons absolument. Nous aimons suivre cette double voie éditoriale, celle qui allie à la fois la raison et la passion, et qui constitue l’ADN d’HC Éditions. S’ouvrir sur la jeunesse ne pouvait donc se faire que dans cet état d’esprit. Avec Lapingouin, nous avons trouvé cette combinaison du cœur et de la tête. Un univers bien construit et des histoires de qualité, à la fois extraordinaires et rassurantes, que ce soit pour nous en tant qu’éditeur, mais aussi et surtout pour les libraires et pour nos lecteurs. Lapingouin est avant tout un formidable coup de cœur que nous avons envie de partager avec les enfants et leurs parents. Un traitement ambitieux des textes. Un dessin délicat et audacieux. Un territoire d’expression d’une grande richesse. Lapingouin est une nouvelle aventure éditoriale en laquelle nous croyons fortement et pour laquelle nous mettons beaucoup d’énergie. Gageons que ce petit personnage séduira bientôt un large public !

Hervé Chopin

P

ÉDITION SPÉCIALE

HC Éditions s’ouvre à la jeunesse. Pourquoi avec Lapingouin ?

Parce que nous avons eu un coup de foudre ! Nous n’avions pas proje-té de nous lancer dans la jeunesse, le secteur étant déjà très riche. Mais lorsque nous avons découvert Lapin-gouin, nous n’avons pas pu résister ; il ne ressemblait à rien de ce que nous avions vu.

Qu’est-ce qui vous a particu-lièrement séduit dans ce projet ?

La douceur et la richesse de l’univers de Lapingouin, son côté rassurant aussi. C’était très étrange, mais nous avions le sentiment que Lapingouin existait depuis toujours, comme inscrit dans notre «  in-conscient collectif  ». Je pense que c’est dû aux couleurs, aux dessins qui rappellent ceux de Beatrix Potter et à l’inspiration japonisante extrêmement poétique de Masami, l’illustratrice, qui est totalement dans l’air du temps.

En quoi est-il singulier dans l’univers éditorial jeunesse ?

Je dirais que Lapingouin est singulier par son classicisme, ce qui peut paraître antinomique. Aujourd’hui, la majorité des livres de jeunesse utilisent les codes de la communication de masse  : un trait marqué, des couleurs franches, un vocabulaire simpli�é. Lapingouin prend le contre-pied de tout cela,

réinterprète les codes d’autrefois, un trait rond et doux, des couleurs pastel, un vocabulaire riche, qui im-plique enfants et parents dans la lecture. Il concentre dans un même univers une certaine forme de beauté et d’intelligence, tout en restant très accessible.

Quels sont les indicateurs qui vous font penser que Lapingouin sera une réussite ?

L’indicateur le plus étonnant - et le plus rassurant - a été le coup de cœur de Trousselier pour Lapingouin. Ce fabriquant de jouets haut de gamme, très connu de toutes les mamans, s’est lancé avec nous dans

l’aventure en choisissant de développer une collection de jouets Lapingouin avant même que les livres soient en librairie. Un autre indicateur essentiel a bien sûr été l’accueil des libraires. Grands ou petits, généralistes ou spécialisés jeunesse : tous ont décidé de jouer le jeu et de donner une belle visibilité aux premiers albums.

L’avenir de Lapingouin ?Nous prévoyons de lancer quatre

titres par an, pour laisser le temps aux personnages et à leur uni-vers de s’installer. Nous parlions de contre-courant… prendre son temps, aujourd’hui, c’est un luxe suranné qui nous plaît.•

Concilier le beau et l’accessible

Naissance d’un lapin aux pattes de pingouin Allégorie sur la différence et la tolérance

A

Comme le con�e Galaxie, « Nous sommes très heureux d’avoir rencon-tré un éditeur qui ait l’audace d’éditer Lapingouin en respectant nos partis-pris éditoriaux, bien qu’ils ne s’inscrivent pas totalement dans la pensée hégémonique concernant l’apprentissage du langage. » Et Carole-Anne de préciser : « Col-laborer avec Isabelle et Hervé Chopin est une chance pour notre personnage. Leur vision éditoriale, leur énergie et leur exigence nourrissent notre univers et lui ont conféré une nouvelle dimen-sion. Cette collection ne se cantonne pas uniquement à la collaboration de deux auteurs et d’une illustratrice. Elle est un travail d’équipe qui a su générer autour de lui une synergie incroyable. » •

À qui sont destinés les albums de Lapingouin ? Le point de vue de Galaxie Vujanic, l’une des conceptrices des albums.

Nous souhaitions que les enfants s’appro-prient facilement l’univers de Lapingouin et s’identifient à lui. En choisissant des sujets dont ils sont proches, la lecture avec l’enfant devient un lien qui permet d’aborder des thèmes au cœur des préoccupations de la famille, comme l’école,

le repas, le coucher... Certains albums à paraître aborderont, toujours de façon tendre et ludique, des sujets plus sérieux comme la mort, le divorce ou la maladie. Le fait que les illustrations et les textes fourmillent de petits personnages amusants et de mots rigolos suscite une véritable interaction entre l’enfant et le parent, un moment privilégié d’échanges et de complicité, qui fonctionne très bien dès 3 ans ! •

Masami, qui êtes-vous ?Je suis japonaise, mais j’habite

à Paris depuis longtemps. J’y suis venue pour mes études et travail-ler dans la mode, avant de rejoindre l’atelier de créations Imaginers.

Quelle est votre « philosophie graphique » ?

Venant du pays du Soleil-Levant, on associe souvent mon style d’illustration à l’univers kawaii. Mais au Japon, kawaii est une notion culturelle très complexe et subtile, qui va au-delà du dessin. Si je dois dé-crire mon style, je dirais plutôt qu’il est simple, avec des traits non fermés pour laisser le lecteur libre de �nir le dessin au gré de son imagination, avec une palette chromatique qui ressemble à des sucreries ! Ce qui est typiquement japonais, c’est le souci de la précision. Je partage le même plaisir à dessiner que les enfants à explorer les moindres petits détails, parfois cachés et découverts après plusieurs lectures.

Je m’inspire par ailleurs beaucoup des animaux. J’aime capter et res-tituer leurs expressions, leurs mou-vements. Ils ont tous une identité propre, comme les humains. Pour moi, ils sont symboles de douceur, avec leurs poils, leur moustache…

Quelles sont les techniques utilisées pour dessiner Lapin-gouin ?

Je combine plusieurs techniques. Je commence par dessiner au crayon, dans les moindres détails. Puis je scanne le dessin et le redessine entiè-rement sur l’ordinateur. En�n, je le colorise avec une technique donnant l’e�et de la gouache.

Lapingouin peut être turbulent, joyeux ou facétieux. Celle qui l’anime et nous transmet visuellement l’émotion de son univers enchanteur est une jeune femme tout en subtilité. RENCONTRE AVEC MASAMI MIZUSAWA, ILLUSTRATRICE.

Au �l des étapes, je me tourne très souvent vers mon �ls de 3 ans pour observer ses expressions et ses postures, a�n d’obtenir l’illustration et donc l’incarnation la plus juste.

Cette combinaison de techniques me permet de rendre Lapingouin aussi vivant et sensoriel que possible.

Combien de temps faut-il pour dessiner un titre ?

Il me faut au minimum deux mois à plein temps. Les auteurs écrivent une première version de scénario qu’elles me racontent en me suggérant des situations. À l’étape du crayon, je dessine plusieurs fois la même scène, et nous choisissons et développons ensemble celle qui est la plus adaptée au texte. Parfois, ce sont les auteurs qui modi�ent l’histoire en fonction d’un dessin pour lequel elles

Masami Mizusawa,une illustratrice tout en délicatesse

ont eu un coup de cœur. C’est un perpétuel va-et-vient entre elles et moi pour trouver le juste équilibre.

Comment voyez-vous évoluer Lapingouin ?

Comme tous les enfants, il va grandir en faisant des bêtises, des découvertes, des rencontres !…

Son univers est très riche, il reste beaucoup d’aspects de sa personnali-té à explorer. Nous allons réaliser des ateliers en librairies. J’ai hâte de voir comment les enfants vont réagir. Leurs commentaires seront, j’en suis sûre, une source d’inspiration pour les futurs albums. •

“ Des histoires accessibles à partager à partir de 3 ans ”

À L’IMAGE DE SES CRÉATEURS, LAPINGOUIN EST LE FRUIT D’UNE COLLABORATION où la mixité des origines se mêle aux différences de caractères et de sensibilité. Avec un objectif partagé : de belles histoires, drôles et délicates, pour le plaisir des tout jeunes lecteurs et de leurs parents.

vant de naître sur le papier, Lapingouin a d’abord pris les traits d’une sculp-ture réalisée par

Masami Mizusawa et l’atelier de création Imaginers. Très vite, Carole-Anne Boisseau et Galaxie Vujanic, les auteurs, y ont vu un excellent sujet pour une collection d’albums pour enfants. De nature hybride - il est le croise-ment d’une maman lapin et d’un papa pingouin -, Lapingouin incarne la mixité génétique, le fruit d’un mélange entre ce que nous trans-mettent notre mère et notre père, une richesse qui constitue le concept même du personnage.Comme le con�e Galaxie Vujanic, « À un âge où la découverte de l’autre participe de façon fondamentale à la découverte de soi, apporter avec Lapingouin un message qui fait rimer di�érence avec tolérance nous paraissait essentiel ».

Des histoires qui renforcent le lien parent-enfant« Tous différents, tous copaingouins ! » Cette philosophie a accompagné les auteurs à toutes les étapes de la créa-tion de l’univers de Lapingouin. Avec l’objectif de la rendre concrète, par les sujets choisis, ancrés dans le quoti-dien des enfants. « Les petits tracas de la vie de tous les jours sont abordés de façon ludique. Les moments de joie sont évoqués avec beaucoup de tendresse. », nous con�e Carole-Anne Boisseau. Restait à faire connaître cet univers, tout en poésie, au grand public.

Visite guidée dans l’univers de Lapingouin

Méli-Méloin est un monde imaginaire où il existe plein d’animaux étonnants qui sont toujours de bonne humeur : les « vers de-boue-debout » indiquent la bonne direction grâce à leurs traces pleines de boue ; les « poissinelles » appellent les jolis rêves avec leurs nageoires en dentelle ; les « papibeilles » apportent les bonnes nouvelles en dansant à merveille ; les « escargoies » pleines de joie, sont toujours prêtes à transporter un « copaingouin » sur leur « coquinapé »…

Méli-Méloin et ses habitants

La famille Lapingouin vit avec ses deux �dèles animaux de compagnie : Pouloulpe et Poussouille.Pouloulpe est un petit animal, moitié poule, moitié poulpe, qui ne boit sa soupe qu’avec une paille. Et Poussouille, moitié poussin, moitié grenouille, mange ses nouilles avec des baguettes. Lapingouin adore faire un « bisouille » à Poussouille qui « grongronne » comme un chat, et un « bisoulpe » à Pouloulpe qui « tourneboule » ses tentacules en l’air !

Les animaux de compagnie

Moudoux Lapingouin a un préféré doudou, tout mou tout doux. C’est son Moudoux. Il le cherche toujours partout, surtout au moment d’aller se coucher !

MoudouxLapingouindoudou, tout mou tout doux. C’est son cherche toujours partout, surtout au moment d’aller se coucher !

Visite guidée dans l’univers de Lapingouin

Les meilleurs amis de LapingouinLes meilleurs amis

Malapin est la plus coquette de toutes les mamans lapins. Son métier est « couturiaile », elle coud des ailes à tous ceux qui veulent prendre leur envol. Papingouin est le plus beau de tous les papas pingouins. Son métier est « architexte », il construit des maisons avec des mots parce qu’ils sont le point de départ de toutes les histoires.

Malapin et Papingouin

l’image du monde de Lapingouin où il fait bon être unique et di�érent, sa

« langue » a été construite sur cette idée que la créativité est au cœur de l’apprentissage. Jouer avec les mots est extrême-ment enrichissant pour l’enfant, notamment lors de cette phase d’acquisition du langage. Particuliè-rement sensible à la musicalité de la langue, doté d’une grande inven-tivité, il apprend tout en s’amusant, inverse les syllabes, crée parfois des

Un univers foisonnant. Des personnages riches et attachants. BIENVENUE DANS LE MONDE DE LAPINGOUIN !

Moitié lapin, moitié pingouin, il a des longues oreilles comme sa maman et des petites nageoires comme son papa. À la fois joueur et râleur, coquin et tendre, Lapingouin est comme tous les enfants de cet âge, où tout est possible, émouvant et amusant. C’est pourquoi il adore être en pleine « grandissance » pour pouvoir faire plein de nouvelles choses de grand, mais il aime aussi de temps en temps faire semblant d’être un bébé, juste pour se souvenir comment ça faisait !

Lapingouin

mots comme autant de surprises linguistiques. C’est la raison pour laquelle jeux de rime (« cure-doint », « porte-mantoin », « cornichoins »…) et néologismes (« frigigloo », « chapeautager », « grandissance ») viennent rythmer la lecture des albums. Cette « langue Lapingouin » permet à l’enfant de participer activement lors de la lecture. Il s’interroge sur ces drôles de mots, les manipule, et identi�e grâce à l’aide des parents ceux qui existent « pour de faux » ou « pour de vrai ». •

La langue singulière de LapingouinÀ

Lapingouin a deux meilleurs « copaingouins » : Tortuchon et Chérisson. Tortuchon, moitié tortue, moitié cochon, ne se déplace jamais sans son « torchoin » porte-bonheur. Et Chérisson, moitié chien, moitié hérisson, picore ses « cornichoins » au « cure-doint ». Ils sont inséparables ; à l’école, à la cantine - où Lapingouin goûte toujours tout le premier pour leur dire si c’est « boin » -, ou chez les uns et les autres, où ils adorent jouer à trouve-trouve.

Pour vous, qu’est-ce qu’un auteur jeunesse ?

Galaxie Vujanic : Pour moi, être auteur jeunesse, c’est avant tout se mettre à la hauteur de l’enfant pour voir ce qu’il regarde, entendre ce qu’il écoute, observer ce qui le touche, ses joies et ses peines. C’est se placer dans sa perspective, sans jamais pré-tendre se mettre dans sa peau.

Carole-Anne Boisseau : Lorsque je suis devenue maman, ma vision du monde a totalement changé. Je le perçois souvent au travers des yeux de ma �lle. Ses remarques, ses questions, ses angoisses, ses joies m’amusent, m’étonnent et me dé-concertent. Une forme d’universalité - tous les parents ont ce sentiment - et en même temps de singularité -  chaque enfant est di�érent  -, que j’avais envie de partager.

Quel cheminement vous a conduit jusqu’à Lapingouin ?

Galaxie : Linguiste de formation, et planneur stratégique de profes-sion, le langage est ma passion. Tous les jours, je manipule les mots, mais aussi les images, de façon concomi-tante. J’ai toujours rêvé d’écrire des livres, et j’ai toujours pensé que je reviendrais un jour à la linguistique. Alors, lorsque jeune maman, j’ai ren-contré Carole-Anne, l’idée d’écrire des albums pour la jeunesse a naturelle-ment fait son chemin.

Si l’objectif premier des albums de Lapingouin est de divertir les enfants en leur proposant des histoires drôles et sensibles, il existe - en coulisses - une véritable volonté de contribuer à l’apprentissage du langage chez l’enfant. ENTRETIEN CROISÉ AVEC LES DEUX AUTEURS DE LAPINGOUIN

Une véritableapproche pédagogique

Carole-Anne : Après avoir suivi des études de psychologie, je me suis tournée vers l’édition, comme une évidence. Fille d’éditrice, je me rap-pelle avec beaucoup de tendresse ces moments où ma sœur et moi étions assises au bureau de notre mère, à farfouiller à la recherche DU livre. Le plaisir que nous avions à le par-courir, à découvrir les illustrations. Les dessins me fascinaient, je voya-geais, j’imaginais et dans les minutes qui suivaient, j’attrapais des feuilles volantes et je commençais à y poser quelques mots… Lorsque ma �lle est née - pour moi aussi ce fut le vrai déclencheur ! -, l’envie d’écrire est re-venue. Il a su� d’une rencontre avec Galaxie et Masami pour que tout prenne vie. La beauté et la poésie des dessins de Masami ont nourri mon imaginaire. Partager avec Galaxie nos expériences de mamans au quo-tidien est une source intarissable d’inspiration.

Comment pourriez-vous résu-mer votre approche pédagogique ?

Galaxie : Tout d’abord, j’utiliserais le mot pédagogique avec beaucoup d’humilité. Avoir et défendre un par-ti-pris ne signi�e pas que nous déve-loppons une théorie sur l’éducation.

Notre démarche, si elle est nourrie de convictions fortes, est avant tout empirique. L’enjeu est surtout de faire se rencontrer parents et enfant autour de thématiques puisées dans le quotidien et abordées de façon simple. C’est éveiller, sans éduquer, sensibiliser sans moraliser, bref c’est accompagner sans infantiliser, ni les parents, ni les enfants. Au �l des parutions, la personnalité de Lapin-gouin va naturellement s’a�ner, s’af-�rmer, et une fois la collection ins-tallée, les problématiques abordées vont pouvoir gagner en complexité. Mais nous ne voulons pas faire gran-dir Lapingouin trop vite !

Carole-Anne : Oui, comme le souligne Galaxie, notre démarche est faite de convictions fortes, mais aussi de nos expériences de mère et d’observations du monde qui nous entoure. Il est d’ailleurs toujours très intéressant et constructif de les confronter, de les opposer, car bien que nous ayons tous connu le refus d’aller se coucher ou les angoisses nocturnes de nos enfants, notre façon de les appréhender n’est pas universelle. Elle est conditionnée par notre vécu personnel, par la qualité et la nature du lien qui nous unit à notre enfant …

Inventer des mots ne peut-il pas être en contradiction avec la no-tion d’apprentissage du langage ?

Galaxie : D’un ancien cours de syntaxe, j’ai gardé la notion que l’en-fant, par sa capacité naturelle à régu-lariser le système linguistique, est un formidable linguiste. Sur le modèle « vendre-vendu ; tendre-tendu », l’en-fant construit selon une logique toute systémique « prendre-prendu ».

Ce souvenir fertile a pris tout son sens quand, une fois devenue maman, je me suis employée à observer avec délice ma �lle en plein apprentissage du langage. Sur le modèle «  trou-ver-trouvaille  », elle a créé «  prou-ver-prouvaille ». Ainsi, s’est a�née ma conviction que la maîtrise de la langue passe par la capacité à la manipuler, et donc à jouer avec elle, sans complexe.

En misant sur une démarche ludique et participative entre parents et enfants, ces derniers ne sont pas freinés dans leur élan créatif généré par la dynamique de la découverte. Dans les albums de Lapingouin, ils peuvent repérer, au �l des relectures, les mots inventés grâce à un code cou-leur spéci�que. Ces derniers seront d’autant mieux assimilés, que l’on donne à « voir » leur sens au travers de leur construction. •

Qu’est-ce qui vous a convaincu de choisir Lapingouin pour inté-grer votre catalogue ?

J’ai été convaincu par la qualité du dessin et de l’histoire. Un monde imaginaire qui établit des ponts im-probables. J’ai toujours aimé cette philosophie.

Et puis j’adore le côté « classique revisité » du dessin. Une version moderne avec une touche à la Beatrix Potter plus de 100 ans après.

Sous quelles formes Lapingouin va-t-il voir le jour chez Trousselier ?

Quarante-et-un ans après sa créa-tion, Trousselier souhaite continuer à innover. Avec Lapingouin, nous nous

adressons à une classe d’âge de 3 à 6 ans alors que l’on connaît surtout Trousselier pour ses créations à des-tination du premier âge et des pre-mières découvertes.

Quand la collection sera-t-elle lancée ?

Un lancement de quelques produits soignés est prévue pour �n janvier 2013  : peluches, boîte à trésors, boîte à musique tradition-nelle, tirelire, lampe pour enfant. •

Un partenariat « Trousselier » dès 2013

La volonté d’accompagner les libraires

Pour faire connaître Lapingouin au plus grand nombre, parents comme enfants, et aider les libraires à mettre en scène le petit personnage mi-lapin, mi-pingouin, HC Éditions a conçu un programme de lancement complet. REVUE DE DÉTAIL.

Rencontre avec Charles de Jarnac, président de la maison Trousselier. Il nous parle de SON COUP DE CŒUR POUR LAPINGOUIN.

Livret découverte offert en librairie“Mon monde à moi” (24 pages - petit format)

Campagne de Presse

Animations en librairie

Site web et applis Lapingouin pour Iphone et Ipadpour développer la notoriété des personnages et créer du trafic vers les libraires

Lot de 12 affiches 40 x 60 cm mis à disposition des librairies, écoles et bibliothèques

Présentoir pré-rempli de 24 ex. 4 titres x 6 exemplaires

Silhouette cartonnée pour décoration vitrine

Charles de Jarnac, aux côtés de l’une de ses créations emblématiques : la célèbre peluche « Ange lapin », version créée exclusivement pour les 160 ans du Bon Marché.

Photo de gauche : Galaxie Vujanic

Photo de droite : Carole-Anne

Boisseau

© 2012, HC Éditions. Tous droits réservés164, rue de Vaugirard - 75015 Paris (nouvelle adresse à compter du 1er novembre)Tél. : 01 56 08 39 [email protected] // www.hc-editions.com

4 titres pour la fin d’année 2012Chaque titre

Format 26 x 21 cm 32 pages intérieures - Relié cartonné

Prix public 12,50 €

Relations PresseSylvie ChabrouxTél. : 06 64 25 48 [email protected]

4 titres prévusen 2013

Relations Libraires Virginie MigeotteTél. : 01 83 56 77 31 // 06 77 78 58 [email protected]

www.lapingouin.com

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