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SERVICE GÉOLOGIQUE DES TERRITOIRES DU SUD DE L'ALGERIE Compte-Rendu DE LA Campagne 1907-1908 ALGER IMPRIMERIE ADMINISTRAT! YK VICTOR TIE1NTZ HUK D'ISLY, ;>7 ET PLACE BUGKAUD I 908

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SERVICE GÉOLOGIQUE

DES

TERRITOIRES DU SUD DE L'ALGERIE

Compte-Rendu DE LA

Campagne 1907-1908

A L G E R I M P R I M E R I E ADMINISTRAT! YK VICTOR TIE1NTZ

HUK D'ISLY, ;>7 ET PLACE BUGKAUD

I 9 0 8

SERVICE GÉOLOGIQUE DES TERRITOIRES DU SUD

Compte-rendu de la campagne 1907-1908

AVANT-PROPOS

En dehors des chapitres habituellement traités ici, une partie de l'exposé de la situation générale aura pour objet cette année, d'établir un résumé de l'inven­taire des ressources en eau de l'une des régions les plus intéressantes du Sahara, celle des Ziban, et de fixer les grandes lignes de son régime hydrologique. En m ê m e temps, dans une suite de courts paragra­phes, on indiquera sommairement les conditions phy­siques et naturelles multiples, des gisements de ces points d'eau, et aussi les modes techniques d'exécu­tion les plus favorables, aux aménagements, aux améliorations nouvelles, ainsi qu'aux créations pos­sibles. Pour faciliter leur tâche, un mémoire plus com­

plet sur ces questions, a été ultérieurement adressé à tous ceux qui sont appelés par leurs fonctions, à en­courager ou à poursuivre eux-mêmes, le développe­ment économique des Territoires du Sud. (1)

(•1) Les ressources en eau- des Territoires du Sud. — L e s sources d u Ziban (2 e partie), cprc-'.e de Biskra. Territoire, militaire, do T o u g g o u r l (Sahara eonstnnf-inois). Archives du Gouvernement général de l'Algérie (autograpitiesV 17 juil­let 1908.

ARCHIVES

Les archives du Service comprennent : 1° des ar­chives administratives; 2° des archives scientifiques. Une première série réunit les manuscrits, notes, états des recherches, etc., adressés pour complément d'étude ou comme rapports de tournées ou de mis­sions,— une seconde série est composée de documents matériels, roches, fossiles minéraux, échantillons des sols, coupes de sondages, enfin dans une troisième, sont classés les caries, croquis, levés géologiques et topographiques, tracés d'itinéraires, etc.

Pendant cette campagne, ces documents de tous ordres se sont considérablement accrus ; entre autres, par suite de la nouvelle installation de la Di­rection des Territoires du Sud, les séries des types des terrains traversés au cours des forage artésiens exé­cutés dans ces Territoires antérieurement à 1906, ont été réunies aux collections du Service ; ces collections lithologiques, roches et fossiles sont les suivantes :

Roches de la région d'Aïn-Sefra (oollecticm re­cueillie par M. le Capitaine Breton).

Roches fossiles et minéraux recueillis par M. le Lieutenant-colonel Laquière, provenant du Touat (de Timimoun au Reggan) comprenant une série appar­tenant au carboniférïen inférieur de Tazoult (Touat).

Collection des fossiles carbonifériens (Dinantien-

Viséen) recueillis par M. le lieutenant Bernard au Chabet-Kerkour (Saoura).

Collection des roches du bassin de l'Oued Djdi recueillies entre Demmed, Ksar-Hirane et Oulad Djellal.

Echantillons des sondages des Oulad Djellal. — Rir Bou Ghama, etc.

Dans un autre ordre d'idées et pour aider aux re­cherches d'ethnographie comparée (populations pré­historiques), le Service a fait exécuter une série de moulages d'après des estampages et des statuettes (blocs-statues) et gravures rupestres, provenant du Sahara central (région de Tabelbalet) et de Zenaga (Sud oranais) ; ces pièces comprennent des figura­tions humaines (à tête de chouette), découvertes par M. le commandant Touchard en 1905, des représenta­tions du grand buffle (Bubalus antiquus DUVN), d'au­tres bovidés et ruminants, de carnivores, etc.

Archives cartographiques

Carton géologique de la région avoisinant l'Oued-Djdi (rives droite et gauche) levé par M. G.-B.-M. Fla­mand, comprenant les terrains au Nord et au Sud de ce cours d'eau, depuis le confluent de l'Oued-Dem-med jusqu'à l'oasis des Oulad-Djellal, au 1/400,000".

Carton comprenant la partie Nord-Est des envi­rons de Biskra. Terrains tertiaires continentaux. Levé géologicjiie au 1/200,000e.

Carton de l'itinéraire suivi par M. le maréchal des

logis Priou, à l'Ouest de rOued-Zous.fa.na, levé au 1/200,000e.

Minute géologique et lithologique levée par M. G.-B.-M. Flamand, d'une partie de la région occiden­tale du cercle de Biskra. Zab occidental, au 1/160,000° d'après les minutes des levés du Service géographi­que de l'armée.

MISSIONS

Les missions confiées au Directeur-adjoint du Ser­vice géologique qui furent effectuées pendant la cam­pagne 1907-08 ont eu pour objet l'étude géohydrolo-gique des régions comprises vers les limites septen­trionales du Sahara constantinois et algérien.

1° Dans le Sahara constantinois. — Etude du Zab-Guebli et tout spécialement de la zone déprimée si­tuée entre ces deux groupes d'oasis, jusques et. y com­pris Doucen et les Oulad-Djellal (octobre-novembre 1907 ; avril-mai 1908). 2° Recherches géohydrologiques sur les terrains

tertiaires continentaux du Nord-Est de Biskra, et re­cherches hydrologiques sur le Zab Chergui (lre partie) (mai-juin 1908). 3° Dans le Sahara algérien. — Etude géologique et

hydrologique de la partie du bassin de l'Oued-Djdi moyen et inférieur, entre Laghouat et le chott Mel-ghir, c'est-à-dire compris entre Messad, Ksar-el-Hirane et Oulad-Djellal (mars-avril 1908). A u cours des recherches concernant la première de

ces régions, on s'est appliqué, en outre, à dégager, avec la collaboration du commandant du cercle de

Biskra. les conditions de possibilité de tous ordres (physiques et administratifs) de création de zones de culture ou de création d'oasis ; l'exposé sommaire de cette enquête fait l'objet du chapitre ci-joint.

Géoh.ydrologie appliquée

I. — Les sources artésiennes à appareils cratériformes

Territoire militaire de Touggourt (annexe de Biskra), Zab central (octobre 1907-février 1908)

Continuation des travaux d'aménagement des sour­ces, décapelage et drainage des terrains tertiaires con­tinentaux, et quaternaires : groupe des sources de Aïn-Khelilia, Aïn-Bezania. Aïn-Bordg-Briji, Aïn-Kes-kas (Aïn-Berdadi), etc. et l'Aïn-Mzata, sur la rive gauche de l'Oued-el-Abiod. Pour cette dernière ainsi que pour Bezania, les seguias ont été en partie réfec-tionnées. Ces travaux ont pris fin en février 1908.

Les conditions d'émergence de ces sources (2e caté­gorie) du Zab central ont été longuement décrites dans le Compte-Rendu du Service pour l'année 1906-1907. pages 9 et 15 ; on les retrouve sensiblement les mêmes dans quelques sources du Zab-Dahri, celles du groupe situé à l'Ouest de Biskra vers le 9e kilomètre au Sud de la route de Tolga par le Nord : Aïn-Dehb, Aïn-Djorf, Aïn-Koudiat, etc. (Voir plus loin), ainsi que dans certains chryats des oasis de l'Oued-R'ir.

Il paraît donc très intéressant, pour compléter ces

renseignements techniques antérieurs, de donner ici, avec quelque détail, la description des conditions actuelles dans lesquelles se montrent le plus souvent ces sources d'origine artésienne : Aïn-Zerga et grou­pe de Sidi-Khelil, les sources occidentales de Ghetma Ces descriptions pourront éclairer sur les dispositions à prendre ou sur les travaux à poursuivre soit pour prévenir des obstructions nouvelles, soit pour revivi­fier entièrement ces points d'eau, considérés pour beaucoup comme « morts » par les indigènes.

Nous prendrons nos exemples aux environs mêmes de Ghetma, sur le plateau elliptique si remarquable, situé au Nord-Ouest de cette belle oasis. Là se montrent, dispersés de l'Est à l'Ouest, l'Aïn-

Mechaïch. l'Aïn-Kebach, l'Aïn-Maza, l'Aïn-Hadjel et nombre de suintements et de petits griffons non dénommés (1) dont les débits sont nuls, insigni­fiants ou très réduits, par suite de l'occlusion quel­quefois complète des points d'émergence, par ap­ports artésiens ou éoliens comme nous allons le montrer. Ces points d'eau, à deux exceptions près, sont donc taris, ils pourraient être assez facilement revivifiés, chacun d'eux possédant un petit mamelon crateriforme egueulé .; dans la partie centrale de ce dernier existe un petit bassin au fond duquel se montrent les bouillons des griffons.

Des terres limono-sablonneuses noires à débris de végétaux s'élèvent tout autour du petit bassin, sauf dans la partie correspondant au canal naturel d'é­coulement de la source, et une végétation assez vive

(1) Il faut ajouter à cette liste l'Aïn-AUel ; cette source est située a u N o r d de l'oasis de G h e t m a , d a n s le voisinage d e l'Aïn-Kebira, — ses é m e r g e n c e s multiples sont taries.

PLAN G É N É R A L des sou P C e s

a l i m e n t a n t l'Oasis de C h e t m a

.Eeh elle : S.ooo-

Debit des Sources

AmAllel .. . Àïn-.Kebira Ajn-Zerah AïnMeckaîcHk. Am-Kebcn Aïn-Hadjel . . Ain.-Ma axa

.0',S4 ...70.57 ... .8.81

0.40 13.32

. .0.26 3. 6 7

Debit tola/^%:Zj a la seconde.

Imp ZJ'UI A JnurdjTi. JJacr.

de roseaux, de joncs et d'ajoncs entoure et obstrue en partie les abords immédiats du point d'eau.

Dans l'ensemble les mamelons cratériformes de ces sources artésiennes se présentent extérieurement comme autant de cônes ou troncs de cônes plus ou moins surélevés au-dessus du terrain avoisinant; la nature des matériaux qui ont servi, dans la suite des temps à les édifier, est différente de celle des sols, et par sa composition et par sa couleur, de sorte qu'à distance, et sans m ê m e que la végétation vienne actuellement révéler la présence d'humidité sous-jacente, ont peut distinguer ces anciennes zones d'é­mergence des eaux artésiennes. Nous indiquerons, en dehors des points désignés

ci-dessus, l'Aïn-Zerga entre Ghetma et Sidi-Khelill au N. E. de Biskra, et avec un facies identique, dans une tout autre région géologique, certains chryats de l'Oued Rïr. (1)

On comprendra toute l'importance de la constata­tion sur le terrain, de ces dispositions particulières, soit pour des points d'eau considérés, par les indi­gènes, comme taris, soit pour les zones propres aux recherches de ressources entièrement nouvelles. Puisque ces régions à émergences accidentellement

souterraines, se montrent très favorables aux tra­vaux de recherei les, soit que l'on mette de nouveau les sources à jour par des tranchées conjuguées, profon-

(1) V o i r VILLE, Voyages d'exploration dans les bassins du Hodna et du Sahara 1868, passim. — cf. Jus, Les forages artésiens de la Province de Constantine. R é s u m é 1890. — G. ROLLAND, Hydrologie du Sahara Algérien, passim 1894.

des cheggas, (2) ou par des galeries feggaguir (comme pour le groupe de Sidi-Khellil), soit encore que l'on

FIG. 1. — C o u p e transversale d'une Chegga m o n t r a n t trois é m e r g e n c e s d e s o u r c e s : u n e a u m u r , d e u x sui­tes parois (droite et g a u c h e ) d e la tran c h é e qui la constitue. (Voir figures 19, 20, 21, 22).

(2) L e s indigènes appellent « C h e g g a » u n e tranchée o u ­verte, étroite (0 m . 50) et p r o f o n d e (de 3 à 5 et 6 mè t r e s ) pratiquée a u x travers de rochers o u de dépôts d'attérisse-m e n t s et p e r m e t t a n t de recueillir les s u i n t e m e n t s o u les é m e r g e n c e s de griffons, et de les réunir ; ce sont e n s o m m e des feggaguir découvertes. C'est cette disposition qui a été adoptée à K s a r - e l - H i r a n e (Voir Compte-Rendu du Service géologique des Territoires du Sud, c a m p a g n e d e 190 5 - 1 9 0 6 Exposé de la situation générale, a n n é e 1906.)

Elle a été e m p l o y é e é g a l e m e n t à Sidi-Chaïb (région de D a y a - B o s s u e t ) ; elle m ' a été, p o u r la p r e m i è r e fois signa­lée sous s on vrai n o m p a r M. le c o m m a n d a n t C a u v e t qui l'a observée d a n s l'oasis d'Eddis ( B o u - S a â d a ) . L à , ces Cheggas très longues fournissent l'eau à l'oasis, elles sont entaillées d a n s les assises de la base des grès albiens. V o i r la c o u p e géologique d o n n é e p a r A. PÉRON {Géologie de l'Algérie, p. 77, Paris 1 8 8 3 ) .

Cf. BRUNHES, l'irrigation, p. 286, Paris, 1900.

choisisse précisément ces points pour y tenter des fo­rages artésiens, tels les chryats, le groupe de Chetma, l'Aïn-bent-Ghili au N. E. de Biskra, etc., etc., il est in­téressant d'en connaître le mode de formation.

Genèse. — Voici comment on peut expliquer l'édi­fication naturelle des cônes argilo-sableux qui entou­rent les émergences des sources de cette région du Sahara. Les eaux artésiennes de toute cette zone apportent

à l'extérieur une quantité très notable de matériaux provenant des sols traversés par les griffons dans leur parcours souterrain sinueux ; ce sont en géné­ral des sables argileux dans lesquels la silice do­mine de beaucoup. Ils se répandent dans le bassin de la source du centre vers la périphérie.

Ces apports sableux s'accumulent dans le bassin d'émergence, et contribuent à la longue à en élever le fond. Les bouillons plus ou moins violents des griffons

éloignent continuellement les apports sableux vers l'extérieur du bassin, et ceux-ci sïnflltrant aux travers des végétaux, qui croissent toujours dans ces zones humides, les enlisent peu à peu ; les dépôts sableux, ou argilo-sableux, se mélangent ainsi insensiblement aux débris de végétaux, racines tiges et feuilles qui forment une sorte de feutre végétal sur tous les bords des bassins des sources. Ce processus est pour ainsi dire ininterrompu puisque l'humidité des bords du bassin et du canal d'écoulement de la source permet à la végétation de se maintenir m ê m e pendant les saisons les plus chaudes. Ainsi, par le seul fait du développement' de la végé­

tation et par l'accumulation incessante des petits dé­pôts dûs aux apports de la source elle-même, il se for-

mera tout autour d'elle un anneau qui se surélèvera peu à peu. Le débit d'un tel point d'eau sera donc variable

avec le temps et, en général, décroissant, car son ni­veau hydrostatique étant invariable, et l'altitude de son point d'émergence étant liée à la vitesse d'exhaus­sement du fond du bassin, c'est-à-dire à la rapidité de l'accroissement des dépôts dans ce dit bassin, et de l'édification de l'anneau périphérique, on conçoit qu'abandonnée à elle-même, une pareille source soit fatalement appelée à tarir.

Or, à ces considérations d'apports d'origine interne, vient s'ajouter celle des apports externes. Toutes les régions sahariennes subissent de longues périodes de sécheresse absolue, pendant lesquelles les vents, agis­sant avec leur m a x i m u m d'effet soulèvent et trans­portent des masses assez considérables de matériaux arénacés ténus, poussière de sable, d'argile, de cal­caire, qui s'accumulent contre les obstacles et se fixent lorsqu'un peu d'humidité s'y manifeste, et sur­tout, lorsqu'elle vient y permettre la germination des graines. Il se produit alors autour des sources artésiennes,

des accumulations de ces matériaux d'apport éolien. comme on en voit dans toutes les régions désertiques : buttes de sable des terrains de Nebkha ,des « Tak-barat » du Tidikelt (témoins de terres argilo-sableu-ses avec touffes au sommet. (1), etc., à végétation ar-busive. Ainsi les matériaux éoliens contribuent et dans une forte proportion à la formation des mame­lons crateriformes, au centre desquels se maintien­nent les bouillons des griffons.

(1) D'après les d o c u m e n t s p h o t o g r a p h i q u e s qui m ' o n t été o b l i g e a m m e n t c o m m u n i q u é s p a r M . le c o m m a n d a n t Cauve.t.

FIG. 2. — T r a v a u x d o d é g a g e m e n t , par paliers et talus, d u bassin d e la s o u r c e d e l!ordg-ben-Briji (source A) ; SmiKiiEM.il,, ZAB CENTRAL

D e s s i n d e l'auteur d ' a p r è s u n e p h o t o g r a p h i e , c l i c h e P i t a v y .

Ces actions continues combinées, amènent dans un temps qui paraît devoir être relativement court, la réduction du bassin d'émergence, en m ê m e temps que son exhaussement.

11 arrivera donc un moment où le niveau hydros­tatique étant inférieur au niveau du bassin ainsi surélevé, il y aura arrêt dans le débit de la source. En général, arrivé à ce stade, cet état s'aggrave par le fait de l'oblitération plus ou moins totale des griffons, dont l'activité est ainsi annulée; l'obstruction des ca­naux souterrains gagne alors de proche en proche « par gravité ». Quelquefois aussi, par ce processus, un groupe

donné d'orifices artésiens faisant partie d'un m ê m e bassin d'émergence se subdivise en cuvettes indépen­dantes don! les résistances à l'envahissement sont ¡llégalos. C'est ainsi qu'on peut expliquer, par exem­ple, la disposition de petites sources du groupe de l'Aïn-Maza de Ghetma. Le plus souvent, cette dernière phase une fois

atteinte et m ê m e dépassée, c'est-à-dire lorsque la source étant tarie, les matériaux végétatifs et éoliens sont venus envelopper entièrement et combler le ma­melon crateriforme, la végétation continue à se déve­lopper sur l'emplacement du bassin de l'ancienne source et sur les pentes du tronc de cône évidé péri­phérique, car, par capillarité, les eaux remontent dans les sables à débris végétaux, et par les drains natu­rels que ceux-ci y constituent, elle atteint parfois même, à une hauteur assez grande (3 m. 50, 4 mé­trés, à l'Aïn-Zerga de Sidi-Khellil) au-dessus de l'an­cien niveau d'émergence.

On aura donc, dans le fait de la constatation de l'existence de végétation (roseaux, joncs et ajoncs) sur des cônes ou mamelons crateriformes, un indice

précieux pour la recherche des sources artésiennes ou pour leur revivification.

Il est intéressant de remarquer que lorsque l'obs­truction d'une source artésienne se produit suivant le processus qui vient d'être décrit, il arrive souvent que l'eau arrêtée à ses anciens points d'émergence apparaît au jour à des niveaux inférieurs dans le voi­sinage immédiat de l'ancienne source, quand les conditions géologiques et surtout lithologiques sont favorables.

Il y a, ordinairement, dispersion de l'eau totale primitive en plusieurs veines de. faible importance produisant des sources de très faible débit ou m ê m e de simples suintements. Nous citerons à ce sujet l'Aïn-AUel, de Ghetma,

aujourd'hui inutilisée par les indigènes par suite de la rupture d'une conduite aérienne de seguia qui, avec son bassin-cratère à eau aujourd'hui stagnante, présente, tout autour de son mamelon crateriforme principal, particulièrement à l'Est et au Sud-Est, des suintements nombreux dont le niveau hydrostatique est inférieur à celui de l'ancienne émergence. Il y a, dans ces cas, perte de débit par infiltrations secon­daires.

Applications. — D'après ce qui vient d'être dit, on conçoit que la recherche de points d'émergence de nouvelles sources artésiennes, où la reviviflcation de sources taries devra débuter, dans les régions consi­dérées, par l'inspection détaillée du pays et le relevé exact des mamelons crateriformes qui peuvent y exister. (1)

(1) Il est souve n t aussi très intéressant de noter la p r é ­sence de dépôts travertineux (travertins calcaréo-siliceux

Ceci fait, le point de recherche étant choisi, on étu­diera, avec soin, la composition lithologique du ma­melon crateriforme du sommet à la base. On prati­quera alors une tranchée allant de la périphérie vers le centre, en agissant comme il a été dit pour les dé­gagements des sources du Zab central (Cf. Compte-rendu de la campagne du Service géologique des Ter­ritoires du Sud 190G-1907, pages 9-15), c'est-à-dire par paliers successifs. On atteindra ainsi la zone cen­trale du cratère ; en général, à une profondeur de 3 à 4 mètres, on retrouvera trace des griffons obstrués. Le canal de dégagement du point d'eau devra lui aussi avoir cette disposition en palier. On a vu ci-dessus qu'à la suite de l'obstruction des

griffons d'une source, il y avait parfois formation de sources secondaires ou de simples suintements à la périphérie, en général à un niveau inférieur à celui de la source-mère. 11 y aurait donc pour cela intérêt, dans le captage

d'une source de ce genre, à porter tous les efforts sur les anciennes émergences du bassin principal et d'en abaisser le niveau d'eau dans la mesure compatible avec les conditions qu'impose l'irrigation pour ce point considéré en particulier; les eaux appelées dans leur ancien réseau y afflueront de nouveau. Ainsi on remédierait aux pertes en débit et l'on

éviterait, en m ê m e temps, la dispersion inutile de

riches e n matières organiques, g é n é r a l e m e n t noirs à la sur ­face), ils indiquent les e m p l a c e m e n t s d ' é m e r g e n c e s d'an­ciennes sources quaternaires o u d u déb u t de l'époque a c­tuelle), qui assez o r d i n a i r e m e n t (pour les Z i b a n ) corres­p o n d e n t aujourd'hui encore à des sources, q u e l'on peut quelquefois facilement dégager, e x e m p l e s C h e t m a - S i d i -Khellil, les sources d u 9 kilomètre de la route de Tolga, les sources dites d ' O u m a c h (l" r g r o u p e ) , etc.

travaux ( recherches sur la périphérie) appelés en général à ne dégager que de faibles émergences.

II. — Inventaire des ressources en ean des Territoires du Sud

LES S O U R C E S D E S ZIBAN

(/Ie partie)

A u cours de la campagne 1907-1908, le Directeur adjoint du Service a été chargé de procéder à une inspection générale de tous les points d'eau : sources, puits ordinaires, puits artésiens, behour, r'dirs, madjens, etc.. existant clans les Ziban, afin de pou­voir, premièrement dresser un état de ces ressources en eau, secondement indiquer immédiatement soit à l'autorité locale, soit directement et sur place aux indigènes intéressés, pour chacun d'eux, les tra­vaux les plus urgents, propres à. en assurer l'entre­tien, à en permettre une utilisation plus facile, enfin à en augmenter, de façon notable, les rendements.

Cette longue enquête géohydrologique n'est pas en­tièrement terminée, on le conçoit ; mais les résultats principaux déjà actuellement acquis, sont des plus intéressants ; ils concernent des observations sur cha­cun des points d'eau antérieurement étudiés par les auteurs, mais présentant aujourd'hui des modifica­tions dans leur manière d'être, — et aussi, celles con­cernant les points d'eau découverts et aménagés en ces dernières années qui n'avaient point été encore signalés.

FIG. 3. — T r a v a u x d e d é g a g e m e n t , p a r paliers et talus d e l'Aïn-Keskcs (Aïn-Berdadi SIDI-KHELI.IL, ZAB CENTRAL

D e s s i n d e l'auteur d ' a p r è s u n e p h o t o g r a p h i e , c l i c h é P i t a v y .

P o u r les indications r é s u m é e s qui vont suivre, n o u s divi­serons les Ziban (1) e n trois g r o u p e s principaux : 1° le Z a b Occidental qui se subdivise e n : A ) Zab-Dahri, o u d u Nord, depuis la limite d e la c o m m u n e indigène d e Biskra, et c o m p r e n a n t à l'Ouest jusqu'à D o u c e n ; B ) le Zab-Guebli o u méridional, a u S u d d u précédent et c o m p r e n a n t les Oasis situées sur la rive droite do l'Oucd-Djdi ; n o u s y rattachons, scientifiquement, les Oasis occidentales des Oulad-Djellal et de Sidi-Khaled qui font administrativement partie d u ter­ritoire d e c o m m a n d e m e n t d e Biskra;

2° L e Z a b central qui c o m p r e n d Biskra et ses Oasis, est sensiblement limité à l'Ouest a u m é r i d i e n d e l'Oued-M e l a h (6 kilomètres O u e s t de Bis k r a ) , et à l'Est a u mé r i d i e n d e G a r t h à ;

3° L e Z a b C h e r g u i qui c o m m e n c e u n p e u à l'Est d e S i d i - O k b a - G a r t h â et s'étend jusqu'à la limite orientale d u Cercle vers le m é r i d i e n de Z é r i b e t - e l - A h m e d .

L e s limites a u S u d de ce vaste e n s e m b l e sont : a u S u d -Ouest, l'Oued-Djdi; a u S u d - E s t , les chotts M e l g h i r et Sal e m .

On sait que l'Ingénieur Ville (2) classait les sources des Ziban suivant les formations géologiques dans lesquelles se produisent leurs émergences; elles sont crétacées, pliocenes, ou quaternaires ; plus tard, Henri Jus (3), à la suite de ses recherches sur les

(1) Pluriel d e Z a b , désigne les g r o u p e s d'oasis d a n s le S a h a r a constantinois.

(2) G. VILLE. — « Voyages d'exploration dans les bassins du Hodna et du Sahara », Paris, 1868. — Cf, tableau n ° VI, p a g e 750.

(3) J u s . — « Les Oasis du Zab occidental et oriental '> (Sahara d u d é p a r t e m e n t d o Constantinc). {Autographie, Batna, 15 octobre 1883) reproduit e n partie s e u l e m e n t d a n s 1' « E t u d e sur le r é g i m e des e a u x d u S a h a r a d e la province d e Constantine. Bulletin de l'Académie d'Hippone, n ° 21, B ô n e 1880. Cf tableau n " 1 « Sources naturelles jailis-sanl.es d u Z a b occidental ». C'est ce dernier o u v r a g e qui

sources artésiennes du Zab occidental avait réparti celles-ci également en trois classes distinctes, mais différant de celles considérées par Ville, à savoir: les premières qui émergent du terrain crétacé; les se­condes « qui sortent en bouillon sableux du terrain quaternaire » ; enfin celles de la troisième espèce, qui proviennent des eaux des deux premières, infil­trées dans la couche quaternaire perméable et qui y forment des « rivières souterraines descendant vers « le sud et se révèlent par un affaissement du sol « gypseux qui les recouvre ». C'est cette m ê m e classification qui a été adoptée,

mais pour le Zab occidental seulement, par l'Ingé­nieur G. Rolland dans son grand ouvrage sur l'hy­drologie du Sahara algérien (2), les sources des au­tres groupes orientaux étant considérées à part. Mes nouvelles recherches concernant les ressources

en eau du Sahara constantinois (Ziban) m'obligent à une révision partielle de cette manière de voir. En

est cité p a r l'ingénieur G. ROLLAND, Hydrologie, cf. tableau s y n o p t i q u e qui reproduit, e n le complétant, le précédent, p a g e 110.

A v e c les publications de DUBOCQ, VILLE et les auteurs ci-dessus cités, p o u r l'étude dos Z i b a n consulter encore : D R PAUL MARES, R é s u m é do quelques observations m é t é o r o ­logiques faites d a n s le S u d des provinces de Constaiilino cl d'Alger (1858). Annuaire de la Société météorologique de France. T o m e VIII, p a g e 31. — 13 m a r s 1800. D' SÉIUZUT, E l u d e s sur l'Oasis de Biskra. Bulletin de la Gazette médi­cale de l'Algérie 1866-67 ; et 2" édit. Paris, (Jhallamel 1875 ; — E . FÉLIU. Le régime des eaux dans le Sahara constanti­nois. Blida 1896.

(2) G. ROLLAND. — « Hydrologie du Sahara Algérien » (Extraits des d o c u m e n t s relatifs à la-mission d e L a g h o u a t -E l - G o l é a - B i s k r a - O u a r g l a publiés p a r le Ministère des T r a v a u x publics), Paris, I m p r i m e r i e nationale, 1894.

effet, l'étude géologique des régions immédiates des émergences de ces sources artésiennes, montre qu'on doit les répartir non en trois mais en quatre groupes suivant l'âge et la nature géologiques des terrains desquels jaillissent les griffons.

Si l'on s'en tenait au Zab occidental, la classifica­tion de Henri Jus ne subirait aucun changement, du moins dans ses grandes lignes et les modifications ne porteraient en somme que sur les variations d'attri­bution propres à un groupe donné. Il en est au con­traire tout autrement quand on considère l'ensemble de la région des Ziban, c'est-à-dire à la fois le Zab occidental, le Zab central et le Zab oriental.

Dans le Zab central, la plupart des sources se pré­sentent dans des conditions d'émergence différentes relies ont été considérées comme appartenant au pliocène d'après Ville (1)] ; ces sources, en effet, jail­lissent directement au jour, à des niveaux stratigra-phiques divers au milieu des formations argilo-gré-seuses tertiaires continentales du revers sud des der­niers chaînons de l'Aurès.

Or, ces assises, ordinairement très puissantes, jouent un rôle considérable dans la géohydrologic des bassins artésiens du nord des Chotts ; on doit donc tenir compte, dans une classification générale, des conditions spéciales d'émergence des sources ar­tésiennes qui y prennent naissance. C'est pourquoi nous avons été amené à modifier quelque peu les classifications des types-origines des sources des Ziban, établies successivement par les auteurs pré­cités; nous y avons aussi été porté par la révision

(1) G. VILLE, loc. cit., p a g e 658 et tableau p a g e 750, 1868.

rendue nécessaire, de certaines attributions, que de nouvelles recherches ont permis de préciser davan­tage.

On doit donc remarquer que, conformément à l'opinion de G. Ville (1) et aux déterminations de Tissot (2), M. G. Rolland (3) a bien indiqué que plu­sieurs sources du Zab central jaillissent du terrain tertiaire: marnes-lacustres (pliocène d'eau douce), telles sont les sources de Ghetma, de Droh, etc., mais ce savant, dans le tableau synoptique qu'il en a donné, ne les a pas classées comparativement à celles du Zab occidental. Or, on doit ajouter, comme on le verra dans rémunération qui va suivre, que les griffons des sources du Zab central n'appartien­nent pas toutes exclusivement à des émergences in­cluses dans le terrain tertiaire (cf. Sidi-Khellil, etc.).

En nous basant sur la classification de H. Jus, de G. Ville, sur les observations de M. G. Rolland et sur nos études personnelles, nous répartirons donc géo-logiquement et de bas en haut les sources artésiennes naturelles des Ziban en quatre catégories (types) distinctes. 1° Les sources qui jaillissent directement au jour-

des couches calcaires [crétacées ou tertiaires mari-

(1) G. VILLE, loc. cit., p a g e 658 et tableau n ° VI, p a g e s 750-751 (1868).

(2) TISSOT. — « Carte géologique provisoire de la pro­vince de Constaniine et du Cercle de Bou-Saâda » a u 1/800.000" (l r C édition, Alger 1881). Cf. T e x t e explicatif Alger 1881.

(3) G. ROLLAND. — « Hydrologie du Sahara Algérien », p a g e s 108-109-126. — T a b l e a u synoptique p a g e 110. Paris, 1894.

nés, (Eocène suessonien)] (1) G. VILLE, loc. cit. page 658, 1868. — H. Jus, page 7, 1883; id. loc. cit. page 4, 1886. — G. ROLLAND loc. cit. page 108, 1894 ; 2° Les sources dont les émergences sont en contact

direct avec les formations tertiaires continentales (for­mations pliocenes de Ville, fluvio-lacustre pliocène de Tissot (2) et de M. G. Rolland) ; elles sont pour nous mio-pliocènes ; 3° Les sources qui émergent des dépôts d'atterris-

sements quaternaires, ancien ou récent ordinairement superposés, à faible distance verticale des couches calcaires, qui sont la véritable origine géologique des griffons; 4° Les sources qui émergent des dépôts perméables

d'atterrissement quaternaire ancien ou récent, le plus généralement sous un encroûtement épais de gypse (debded des indigènes), et après un parcours sous-terrain plus ou moins long. (.3.)

Ces dernières sources p e u v e n t avoir la m ê m e origine q u e les précédentes; elles p e u v e n t aussi provenir, c'est Je cas le plus fréquent, directement des sources d e la troisième catégorie; elles correspondent alors à d e « fau s ­ses sources », réapparitions partielles o u totales d e celles-

(1) G . ROLLAND. — « Hydrologie », p a g e s 108-109, a le p r e m i e r indiqué q u e d a n s le « crétacé » d e Ville et d e Jus, il fallait aussi c o m p r e n d r e les assisses calcaires de l'éocène inférieur {suessonien), identiques o u p r e s q u e e n ce qui concerne leur rôle hydrologique, —• Cf., loc. cit. note (1), p a g e 119.

(2) « Carte géologique provisoire de la province de Cons-lantine » 1881. « Terr a i n lacustre d u N o r d d e Biskra, Alger.

(3) « Debdeb ». V o i r p o u r ce m o t et p o u r les autres ter­m e s arabes o u berbères le glossaire qui est a n n e x é à ce tra­vail.

ci qui, m o m e n t a n é m e n t « p e r d u e s » (gouffres), se font jour à n o u v e a u sous le dcbdeb, o u bien encore se montrent, a u fond des petits effondrements d e la carapace g y p s e u s e (I).

C e sont, e n général, de véritables petites rivières s o u ­terraines, à b r a n c h e s multiples, dont, o n peut r e c o u p e r n a ­turellement o u artificiellement le cours.

L'intérêt que cette classification des sources des

FIG. 4. — S c h é m a d'une s o u r c e artésienne naturelle fie la catégorie (par pression)

AIN-BEZANIA (SIDI-KHELI.IL, ZAB CENTRAI.)

S 1 S 1 — E m e r g e n c e s d e s griffons

Ziban présente au point de vue des applications im­médiates est très grande; en effet, l'importance des travaux de décapelage que nécessitent le dégagement, le captage, la revivification de ces sources, ou la créa­

it) Q u e l q u e s - u n e s de ces sources rentrent d o n c d a n s le cas des résurgences d e A. Martel. (Cf. A. MARTEL « L'eau », étude hydrologique, p. 2-128. L e sol et l'eau.. Traité d'hy­giène, d e B r o u a r d e l et E. M o s n y . — Paris, 1906.

tion, c'est-à-dire la. mise au jour de sources nouvelles dans des zones voisines, est fonction directe des con­ditions géologiques dans lesquelles se montrent ou se montreront les émergences des griffons. Par cela même, on pourra prévoir, dans la plupart des cas,

FIG. S. - S c h é m a d'un g i s e m e n t d'une s o u r c e artésienne naturelle rte la •/'• catégorie (par pression)

AIN-MZATA (ZAB CENTRAL)

S 1 S 1 — E m e r g e n c e s d e s griffons

à priori, les conditions moyennes les plus probables des recherches et , comme conséquence, le genre des travaux auxquel on devra se livrer.

On verra dans le cours de ce travail et dans l'ap­pendice (autographié) 2 e partie auquel il a été déjà fait allusion p. 7 et note (1) que cette répartition n'est pas exactement la m ê m e que celle des auteurs cités ; en effet, à la suite de la révision qui a été faite de chacune de ces sources, on a été amené par les déterminations nouvelles des niveaux géologiques

auxquels appartiennent les assises d'où elles jaillis­sent, à faire subir à quelques-unes une affectation différente.

Parmi les sources antérieurement classées dans la première catégorie, nous distrayons l'Aïn-M'lili qui appartient à la S3 catégorie, jaillissant au milieu de la masse des attérissements sableux et gypseux quater­naires ; — l'Aïn-R'nanech qui appartient également à la 3° catégorie; l'Aïn-M'tora de même, et El-Bachi qui appartient à la 4e catégorie.

La deuxième source de l'Aïn-Benett, de Licbana, est, au contraire, à classer dans cette première caté­gorie au lieu d'appartenir à la 3 e (2e type de Jus).

— Parmi les sources du Zab central qui appartien­nent aussi à la première catégorie sont : l'Aïn-Bezania classée comme jaillissant des terrains tertiaires, alors que ses griffons sortent directement de aliaclases des calcaires crétacés supérieurs — , et l'Aïn-Mzata qui se présente dans les mêmes conditions géologiques.

ORIGINE DES EAUX DES ZIBAN

L'origine des eaux des Ziban a fait l'objet de nom­breuses et remarquables publications de la part des savants ingénieurs ci-dessus cités. Ces auteurs sont unanimes à admettre que les eaux de pluie qui tom­bent da,ns la région comprise entre les oasis du Zab-Dahri, du Zab central et les premiers contreforts des chaînons de l'Atlas sont tout à fait insuffisantes

Fi.;. G. — S c h é m a îles g i s e m e n t s d e s o u r c e s artésiennes naturelles a p p a r t e n a n t a la 2' catégorie (pav pression)-Q a . — Q u a t e r n a i r e ancien. Qr . — Q u a t e r n a i r e récent. S 2-3.— T y p e d e s o u r c e intermédiaire (S â jaillissant a u travers d'atterisscmenls q u a t e r n a i r e s

p e u épais).

Remarque. — L e s p o i n t î n o i r s situes à la l i m i t e d e s terrains c r é t a c i q u e s o u s u e s s o n i e n s et d u terrain tertiaire c o n t i n e n t a l r e p r é s e n t e n t les griffons-origines.

C e t t e r e m a r q u e s ' a p p l i q u e a u x figures s u i v a n t e s .

FIG. l. — S c l w i n a d e s g i s e m e n t s d e s sou r c e s artésiennes naturelles a p p a r t e n a n t à la 5 e et 4' catégories (par pression d a n s les d e u x étages géologiques traversés p a r les grillons).

S 3 S3. — S o u r c e s d e la 3« calégorie. S i S i . — S o u r c e s d e la 1' catégorie.

A la limite d e s terrains crétaciques o u s u e s s o n i e n s et quaiernaires sont les griffons-origines.

pour alimenter les débits de ses très nombreuses sources. En effet, d:après Angot (Etudes sur le climat de l'Algérie. B. 30-31. Mém. Service météorologique de France 1883) les moyennes, à Biskra, oscillent entre 199 m / m (14 années d'observations. 3.1. Colombo) et 140 m / m (6 années G. M.)- Pour H. Jus la chute n'y dépasse pas 150 ™/ m (loc. cit. page 6, Bône 1886). M. G. Rolland donne le chiffre de 200 m / m comme maxi­mum, jamais dépassé (Hydrologie, page 238). Enfin, M. Thévenet (Climatologie algérienne, page 63, Alger, 1896) comme moyenne de toutes les observations recueillies donne 170 m / m 9.

Cf. aussi D'' SÉiiiziAT, loc. cit. p. 49. On peut en dire de m ê m e des chaînes montagneu-

ses formant les dernières rides atlasiques du Sud-Ouest, immédiatement au Nord du Zab occidental (comme nous l'avons défini), entre Biskra, Bir-Sa-douri et les plaines de Silga et d'El-Outaïa, tels les Djebel-Senia, Djebel -bou-Gheral, Djebel-Sidi-Mo-hammed, Djebel-Deba, etc..

En elfet, les précipitations atmosphériques à El-Kantara n'atteignent que 200 m / m (Rolland, Hydrolo­gie, page 238). quoique vu l'altitude de ces sommités, et les masses des reliefs, l'on doive admettre pour cette bande montagneuse un chiffre un peu plus élevé (Ex:Bou-Saàda, 269 m/ r a cf. THÉVENEÏ loc. cil.) ; mais on doit aussi tenir compte de son faible développe­ment en surface, et à l'appui de ces considérations on ne peut compter comme unique et suffisante une aire aussi restreinte d'absorption.

Il faut donc voir, avec Ville et Rolland, l'origine de la plus grande masse des eaux artésiennes des Ziban (Dahri et central) émise par les griffons cal­caires (crétacés ou éocènes) dans la région très large des chaînes du Nord (montagnes de Bou-Saàda, des Oulad-Zekri, de l'Aurès) d'où ces eaux proviennent par syphonnement, à l'aide des diaclascs. ROLLAND loc. cit., page 120.

Nous ajouterons que directement les chaînes bor-dières de l'Atlas contribuent bien pour une quote-part à cet apport; mais qu'il ne faut pas voir en elles le réservoir général et surtout unique de ces eaux géologiques du Zab Dahri. Pour le Zab-Guebli et pour la région intermédiaire

(région déprimée chotteuse) située entre ce. groupe d'oasis et celui du Zab-Dahri, — si l'on considère les sources de la 3 e et de 4 e catégorie il n'en est pas ri­goureusement de môme, car les surfaces de réception des pluies ne laissent pas d'être déjà importantes.

FIG. 8. — S c h é m a d u g i s e m e n t d'une s o u r c e naturelle artésienne (mixte) d e la 2- catégorie. p a r gravité (terrain tertiaire) d e p u i s le grillon origine jusqu'à l ' é m e r g e n c e S 2 extérieure.

E m e r g e n c e souterraine (par pression), a u contaci d u tertiaire et d u crétacique.

D'autre part, le sol très spongieux dès le pied des reliefs, permet une prompte pénétration, ces sources sont donc manifestement affectées, soit directement par les chutes d'eau météoriques locales, soit à dis­tance, — par le ruissellement se produisant, au Nord,

F i e 9. — S c h é m a d a g i s e m e n t d'une s o u r c e artésienne naturelle (mixte) d e la i° catégorie, par gravité, terrain quaternaire, d e p u i s le grilTnn-origine jusqu'à l ' é m e r g e n c e extérieure.

(A é m e r g e n c e souterraine (par pression) a u contact d u quaternaire et d u crétacique).

dans les premières chaînes de l'Atlas; au cours des années pluvieuses les débits de ces dites sources aug­mentent, et cela, dans un temps très court après une précipitation abondante. Dans tout ce qui précède, il faut bien tenir compte de la répartition des eaux de pluie une fois arrivées à la surface du sol, alors qu'elles sont immédiatement soumises simultanément à l'évaporation, au ruissellement, et à l'infiltration.

C'est ce dernier coefficient qui concourt à l'alimen-

tation des sources. Or, dans la région dont nous nous occupons, il est extrêmement réduit; l'évaporation et le ruissellement pouvant atteindre et dépasser de beaucoup les 2/3 de la quantité totale d'eau de pluie tombée (1). Toutefois, il ne faut pas perdre de vue que le ruissellement a une certaine influence tempo­raire pour les sources de la troisième classe (faible­ment) et, plus particulièrement, pour celles apparte­nant à la quatrième ; cela, en dehors de l'apport des eaux de pluie, comme nous l'avons dit plus haut, celles-ci étant infiltrées sur place dans les atterrissc-ments gypso-sableux, des plateaux « crevassés » quaternaires.

Décapelage naturel de la carapace du DEBDEB, du plateau du Zab Dahri. — L e plateau quaternaire ancien d u Z a b D a n ri est f o r m é d'atterrissements g y p s o - s a b l e u x p o u v a n t atteindre d e 12 à 15 m . d'épaisseur (sources de M'iili et a u N o r d ) ; à certains n i v e a u x s'y intercalent des argiles qui, parfois, d e v i e n n e n t assez épaisses (partie méridionale vers la dépression chotteuse) ; toute cette f o r m a t i o n a n c i e n n e est recouverte p a r le debdeb.

(1) M . l'ingénieur L e v â t a d m e t 1/2 p o u r le coefficient d'absorption d a n s l'Atlas oranais. « N o t e sur la recon ­naissance d'un n i v e a u aquifère etc. ». {Annales des Mines, janvier 1 9 0 5 ) ; m a i s o n est, d a n s le S u d - O r a n a i s , e n présence do grès crétacés, très absorbants ; — a u N o r d des Ziban, les chaînes sont constituées p a r des calcaires p h y s i q u e m e n t m o i n s p o r e u x et des m a r n e s p r e s q u e i m p e r m é a b l e s . O n doit r e m a r q u e r à ce sujet, q u e les Uthoclases, qui sont les vrais facteurs d'absorption e n g r a n d des roches calcaires, se m o n t r e n t ici, aussi développées m a i s n o n plus, q u e celles des roches gréseuses de l'Atlas oranais.

C e dépôt g y p s e u x (albâtre p a r partie, et gr a n d s cristaux, avec argile et m a r n e c o m m e c i m e n t ) a été produit p a r l'éva-poration directe d'eaux chargées d e sel s'écoulant anté­r i e u r e m e n t sur le plateau, et aussi actuellement par l'éva-poration d'eaux a m e n é e s per ascensum p a r l'effet d e la ca ­pillarité, c'est m ê m e sans d o u t e ce dernier m o d e d e for­m a t i o n qui l'emporte sur le premi e r . O n sait q u e cette ca­rapace g y p s e u s e r e c o u v r e d a n s le S a h a r a des espaces c o n ­sidérables, d'épaisseur variable, c o m m e o n le verra plus loin, et qu'elle est souvent u n obstacle a u d é v e l o p p e m e n t des cultures et à la v e n u e des sources a u jour ; h e u r e u s e ­m e n t soluble elle s'attaque facilement sous l'influence des agents a t m o s p h é r i q u e s , et d'un degré de dureté très faible, elle se laisse facilement attaquer m é c a n i q u e m e n t ; voici r é s u m é s les d e u x m o d e s d'érosion les plus agissants appli­q u é s à la région restreinte d u Z a b - D a h r i : — o n sait q u e la pente générale d u plateau est dirigée vers le S u d q u o i q u e celui-ci soit u n i f o r m e et régulier, sa surface n'en c o m p r e n d p a s m o i n s , e n d e h o r s d e s petites vallées v e n a n t d u Nord, des dépressions plus o u m o i n s accusées, et les e a u x d e ruis­sellement reçoivent d o n c e n a b o r d a n t ces zones d é p r i m é e s des accélérations d e vitesse, leur action m é c a n i q u e e n est a u g m e n t é e ; l'érosion m é c a n i q u e d e ce fait y est plus a c ­tive, et la carapace g y p s e u s e y cède p e u à p e u à ces actions, p o u r v u qu'elles soient u n p e u répétées. C'est ici, e n blocs et cailloux roulés d e gypse, q u e le deboleb se t r a n s f o r m e d'a­bord, puis, ceux-ci sont entraînés et bientôt f r a g m e n t é s et réduits à u n pulvérin, qui peut devenir très fin, si la d é ­pression considérée s'ouvre tant soit p e u e n lo n g u e u r d a n s le secteur d'écoulement d u plateau, c'est-à-dire d a n s le sec­teur S. E . — S. — S. S. W . D'autre part, à la suite de dossications répétées, de dis­

solutions partielles p a r les e a u x m é t é o r i q u e s o u d o ruissel­lement, à la suite de petits m o u v e m e n t s d u sol, il se p r o ­duit d a n s les plages les plus régulières et les m a s s e s les plus étendues de ce debdeb des fissures, des fentes, des ca­vités qui a u g m e n t a n t , se réunissant finissent p a r constituer, à la longue, des c o u p u r e s plus o u m o i n s larges et p r o f o n ­des qui isolent ainsi entièrement des îlots d o carapace g y p ­seuse. V i e n n e à se produire le plus léger affouillement d u dépôt sableux sur lequel repose cette fraction de carapace, celle-ci est alors chavirée, et bientôt réduite m é c a n i q u e -

m e n t et c h i m i q u e m e n t . Elle laissera se substituer à sa place u n trou béant, u n « gouffre », u n « regard ». C e processus répété et é t e n d u sur d e gr a n d e s surfaces a m è n e r a le d é c a p e ­lage plus o u m o i n s a v a n c é d u plateau. C'est p r é c i s é m e n t ce qui s'est produit avec u n e g r a n d e intensité d a n s sa zone méridionale, qui insensiblement r e m o n t e vers le No r d .

Mais, il est u n autre m o d e d'érosion, de destruction d u plateau, c'est celui qui pr o c è d e e n t i è r e m e n t p a r ac­tion souterraine- N o u s a v o n s fait intervenir ci-dessus l'af-fouillement d u s u b s t r a t u m sableux d e la carapace g y p -seuse; or, ce n'est p a s là u n cas exceptionnel, m a i s bien a u contraire très généralisé el^ qui, bien certainement, c o n s ­titue u n facteur de b e a u c o u p le plus important q u e l'on puisse ici faire intervenir : sous l'action des e a u x souter­raines q u e n o u s savons circuler e n u n réseau de veines liquides à mailles très serrées, le s u b s t r a t u m g y p s o - s a b l e u x m é c a n i q u e m e n t et c h i m i q u e m e n t , est dissous, désagrégé, puis entraîné d a n s les fissures, les vacuoles, etc., et, à la longue, il se produit d a n s cette m a s s e gypso-arénacée, plus particulièrement a u contact inférieur d u debdeb de la cara­pace, des p o c h e s qui, reliées entre elles, d o n n e n t naissance à des cavités, à de véritables petites grottes ; celles-ci s'al­longent d a n s le sens de l'écoulement des filets d'eau se r é u ­nissent, et ils constituent bientôt, de véritables c a n a u x sou­terrains ; les veines liquides, directes o u dérivées préexis­tantes s'élargissent à leur tour, s'étalent, se creusent et d o n ­n e n t naissance, elles aussi, à des galeries o u tunnels.

C'est ainsi qu'une région circonscrite donnée peut, à un certain moment, être véritablement minée par cet ensemble de grottes et de canaux souterrains. Les masses-piliers, qui soutenaient la carapace, supé­rieure gypseuse, deviennent insuffisantes, et des effon­drements se produisent donnant naissance aux « gouffres » (1) auxquels on fait allusion les auteurs

(1) Il n e faut p a s les c o m p r e n d r e m o r p h o l o g i q u e m e n t , avec les gouffres concernant les sources d e la p r e m i è r e et seconde catégorie.

pour désigner ici les « entonnoirs » et les « regards » découpés dans le plateau, et au fond desquels appa­raissent les sources de la troisième et quatrième catégories.

De nombreux exemples de ces divers modes d'éro­sion du plateau gypseux sont visibles dans la région située entre le 10e kilomètre à l'Ouest de Biskra et de Bou-Chagroun à l'Aïn-Mogloub (aval), à l'Aïn-Kerma (en aval jusqu'au bled Aïn-Kerma), à l'Aïn-Mothi, à l'Aïn-Thour, etc. Voir figure 11.

Ce mode d'érosion (en certains cas), répété de dis­tance en distance au long des canaux souterrains na-. turels y fait naître une suite de « regards » dont se servent les indigènes pour l'entretien des cours d'eau, ils y constituent ainsi de véritables feggaguir natu­relles. Parfois m ê m e (Mogloub, Aïn-Guessa), les indigènes

utilisent ces regards pour y établir de petits barrages qui détournent souterrainement les eaux dans une branche dérivée en vue de l'irrigation.

Toutes les eaux inutilisées dans les palmeraies et cultures du Zab Dahri, soit non canalisées dans les grandes régions d'alimentation du Zab Guebli ou provenant par infiltration de ces dernières, s'écoulent dans la dépression chotteuse, comprise entre les deux Ziban occidentaux. En s'y accumulant, elles forment, en hiver, des lacs et des marais infranchis­sables au nord; en été, en s'y évaporant, elles char­gent les terres en sels et les rendent de moins en moins propres à la culture.

La réfection des canaux et seguias d'alimentation du Zab Guebli, l'utilisation des eaux perdues et résur­gentes du plateau du nord (Zab Dahri), rendraient peu à peu, possible la mise en culture de ces immen­ses surfaces. La preuve faite en est dans la prospérité

des essais tentés dans les environs de « Fillaouch » et dans la partie basse du « Bled Aïn-Kerma » par un européen et des indigènes.

* * *

Reliefs. — Le Zab Daliri, comme nous l'avons dé­fini, est un plateau qui s'étend à l'Ouest de Biskra (Ge kilomètre) adossé aux chaînes de l'Atlas, et qui se continue à l'Ouest jusqu'à Doucen. Au-delà de Doucen, ce plateau s'étend jusqu'aux Oulad-Djellal (altitude : 180 mètres aval) et Sidi-Khaled (altitude : 215 mètres environ) ; les altitudes prises au pied des chaînes du Nord varient entre 164 mètres (Lichana-Zaâtcha) 155-148 mètres (Foughala) et 131 mètres (El-Amri).

A u Sud et au Sud-Ouest, le plateau s'infléchit vers l'Oued Djdi, puis il cesse brusquement à 4-6 kilomè­tres de la lisière montagneuse; c'est là, la limite extrême actuelle des palmeraies et des cultures.

— La dépression chotteuse qui lui succède et qui s'étend de l'Est à l'Ouest entre le Zab Dahri (limite à l'Ouest à El Amri) et le Zab Guebli, est un terrain de chott marécageux, couvert de joncs, de roseaux, etc., presque entièrement inculte (terres salées et d'un difficile parcours).

L'existence des marécages de toute cette longue dépression résulte de la présence d'un sous-sol im­perméable, en partie formée par des marnes et argiles vertes gypseuses qui apparaissent ça et là dans les témoins (gour) visibles entre les deux Ziban ; il semble bien qu'elles proviennent des assises inférieures de

FIG. 10. — Profil d u Plateau d u Z a b occidental passant p a r T o l g a et L i o u a

i 1 E c h e l l e a p p r o x i m a t i v e , l o n g u e u r s : ; — h a u t e u r s : —

1.(0.000 1.600

l'éoeène, remaniées dans l'Ouest, et aussi du crétacé moyen et supérieur ; on les observe sur place non loin à l'ouest; aux Oulad-Djellal, à Sidi-Khaled dans l'Oued Djdi en amont de ces oasis.

C'est à la présence de ces mêmes assises marneuses imperméables qu'il faut attribuer la réapparition des eaux de l'Oued Djdi à la hauteur des oasis M'iili, de Ben-Thious, etc., du moins en partie. (Voir : Sources de l'Oued Djdi en face de Lioua-Ourlal ; ci-après IV. Les eaux vives).

Les Kreïbat (Kerba, Kreb, Kerbin) qui surgissent au-dessus de la dépression chotieuse montrent des affleurements de ces argiles gypseuses vertes. Ces petits reliefs, véritables gour réduits, « gour de Lioua », dont la hauteur variable n'excède pas quel­ques mètres, prennent une certaine importance dans cette région déprimée. Ce sont des accidents qui s'ac­cusent de loin- Leur morphogénie est exactement celle des gour du sud. Cette dépression est utilisée partiellement par les

nomades pour le pâturage. C'est suivant son axe que s'alignent les petits lacs

et sources Ez-Zerga, El-Bahir, Aïn-Lioua, entre les altitudes de 97 à 126 mètres.

— Le Zab Guebli s'étend entre cette dépression et la rive gauche de l'oued D'jdi, les altitudes de ses Oasis et jardins varient entre 120-95 mètres. L'altitude du lit de l'Oued-D'jdi, de l'Ouest àl'Est, et vers son embou­chure dans le Chott Melghir, varie entre 180 mètres (Oulad-Djellal et 105 mètres et 85 mètres, dans sa traversée du Zab-Guebli ; à l'Est, Oumach : 50 mè­tres.

Profil. — Donc, schématiquement, du Nord au Sud, on observe les successions suivantes, décroissantes en altitude, sauf au ressaut au Nord du Zab-Guebli : 1° chaînons atlasiques d'altitude élevée, entre 300 mètres et 1000 mètres au-dessus de la plaine saha­rienne; 2° plateau quaternaire (altitude 180-130 mè­tres) ; 3° dépression médiane (125-90 mètres) ; 4° pla­teau-terrasse du Zab-Guebli (120-95 mètres), Oumach 50 mètres, enfin thalweg de l'Oued-Djdi.

Le Zab central a ses Oasis et ses terres de culture dispersées dans la plaine de Biskra; Droh dans une vallée au Nord (altitude 200 mètres), Ghetma (altitude 116 mètres), Sidi-Khellil (altitude 120 mètres environ) sur les terrasses en bordure de l'Atlas, Garthâ (80 mètres), Thouda (90 mètres environ), Seriana (100 mètres environ), Sidi-Okba (60 mètres).

Le Zab-Chergui fait l'objet d'un paragraphe spé­cial, résumé d'une première étude (mai-juin 1908).

Groupe oooidental des Ziban

SOURCES ET POINTS D'EAU DIVERS DÉRIVÉS

Résumé des caractéristiques

Le nombre de sources de cette partie du Sahara est vraiment considérable, il s'accroît par suite des mises au jour des « fausses sources ».

Les sources des Ziban (occidental, central, oriental)

sont au nombre de plus de 150, dont 8 de la première catégorie; 23 de la seconde (tertiaire mio-pliocène et pliocène) ; 27 de la troisième et 94 de la quatrième ; il en existe un certain nombre non classées, comme indéterminées et d'autres qui n'ont pas encore été relevées dans le présent inventaire. Dans les Ziban occidentaux, elles se répartissent comme suit : 6 dans la 1" catégorie; 4, un peu douteuse dans la 2 e caté­gorie (région de Doucen) ; 26 dans la 3 e catégorie (2e type des auteurs) ; 80 environ dans la 4 e catégo­rie; en tout 114 points d'eau. Parmi ceux-ci les plus importants ont en général conservés sensiblement les débits qu'ils avaient lors des premières observa­tions auxquels ils ont donné lieu; d'autres se sont oblitérés, quelquefois presque entièrement; d'autres sont complètement « taris ». Deux groupes de sour­ces, parmi celles qui sont nouvellement signalées, sont particulièrement intéressants, ce sont ceux de l'Aïoun-Kerma, et de l'Aïoun-Fillaouch.

Behour. — On doit appeler l'attention sur les dis­positions spéciales qu'affectent certains de ces points d'eau; ce sont tout d'abord les behour (bahr), petits lacs correspondant à' des gouffres, comme ceux que l'on rencontre dans l'Oued R'ir et dans le Zab cen­tral (près Hammam-Selam) ; ce sont : l'Aïoun-Filla­ouch orientale (1er), l'Aïn-Fillaouch orientale (2e) dans les dunes. Les behour d'Ez-Zerga, de Bahir (1er) et Bahir (2e) etc., dont nous parlerons en traitant de la dépression chotteuse qui n'avaient pas encore été signalés.

Cheggas. — Antérieurement nous avons appelé l'attention sur cette disposition quelquefois naturelle mais le plus souvent résultant de travaux parfois

considérables d'aménagement de certaines sources ; nous signalerons, clans le Zab Dahri, comme exem­ples: certaines réapparitions de l'Aïn-Mogloub, l'Aïn-Belkassem ben Hamoud, de Tolga, lAïn-Saïegue de Tolga, d'autres au Nord-Est de Bou-Ghagroun, etc..

F i e 11. — « FOGGAHA naturelle » for.née p a r u n e suite d é I T o n d r e m e n t s localisés (regards) d e la c a r a p a c e d e debdeb et réunis p a r u n canal naturel souterrain.

AIN-MOTII! (BOU-CHAGBOLN, ZAB DAHIU)

C o u p e transversale et v u e perspective d e s « re g a r d s ». • — J - L a (lèche indique le s e n s d e i'écoulement d e l'eau.

Feggaguir. — On a dit plus haut également que ce type d'appareil caractéristique de l'alimentation des oasis du Sahara central se retrouvait également en quelques points du Zab-Dahri.

On en rencontre, en effet, de naturelles par effon­drement et érosion de la carapace de debdeb, à l'Aïn-Mothi (Bou-Ghagroun), à l'Aïn-Shargelotan (Bou-Chagroun) ; à l'Aïn-Thour, du m ê m e groupe et à

l'Aïn-Amara, de Tolga, elles sont dues aux travaux des indigènes, qui ont appliqué le procédé de recher­ches de l'origine des sources (Ras-el-Aïoun) par puits successifs espacés en profitant toutefois de l'indica­tion fournie par des effondrements de la carapace gypseuse.

Dans tous ces cas (établissements ou aménagements de cheggas ou de feggaguir) les indigènes, pour ré­duire au minimum l'effort nécessaire, ont procédé à l'aide de tranchées très étroites; or, comme quel­ques-unes d'entre elles atteignent plus de trois mètres de profondeur, en dehors d'autres inconvénients, l'attaque du terrain du fond à la pioche, et, d'autre part le rejet des déblais, deviennent bien vite des plus pénibles, ce qui décourage les travailleurs. On verra plus loin les dispositions que l'on devra suivre dans l'exécution de ces travaux. Gf figures 2, 3, 14, 15. 16 et 17.

Sources à appareils crateriformes. —• Nous avons cité ci-dessus dans le Zab-Dahri des sources, à ap­pareils crateriformes, ce sont au 9e kilomètre au Sud de la route de Biskra à Tolga, par le Nord : l'Aïn-Dehb, l'Aïn-Djorf, l'Aïn-Koudiat, l'Aïn-Bennan; elles se trouvent toutes réunies sur un espace peu étendu, dans une dépression (orientée sensiblement nord-sud) de plateau quaternaire gypso-sableux, ici fortement érodé; les terres noires se montrent aux sources mê­mes et sur toute la partie déclive du plateau.

4

Températures. — L a répartition dos limites des t e m p é ­ratures correspondant a u x trois classes a d m i s e s p o u r le* sources des /'iban occidentaux et p o u r celles d o s sources d u Z a b central. (2* calégorie »ob.) a été d o n n é e par les a u ­tours ( D u b o e q . Vi!l'\ Jus. Rolland, loc. cit.) ; n o u s indique­rons ci-dessous les limites e x t r ê m e s et les m o y e n n e s qui correspondent a u classement en quatre catégories (types) en tenant c o m p t e des nouvelles déterminations effectuées :

TABLEAU DES TEM PÉHATr I Î ES DES SOUKCRS DES ZIBAN

SOriiCRS TEMPlÎiiATUiti'S

i-:xï(\:aiKs A l l T i î l ' l l S 0!tSI'.HV.\'l'i()\S

lo C a logorio (type) ..

2° Catégorie (iype} ..

3° Catégorie (type)

4 n Calégorie (type)

H o r s séries ..

27» ;',

23. 8

34. 5

:..3

27, 4

23

22

li)

45

Variables

.1. V. R. FI.

FI.

.1. V . \\. Kl.

j . v . a . v\.

J u s

V . J. U . Kl.

V . .1. H. Kl.

v . ,i. a . k l

V . .1. H .

Divers

A ï n - K a o u a r

A ï n - B e z a n i a

Aïn-Kebir.a

(Iroapo de Doiiccn

A i n - l i e n - N o m

Diverses

id.

¡(I.

Ilammam-Nilam

BahoursEns écoulcmont

Abréviations : Y . — Ville; J. — Jus; R. — Rolland; Fl. — F l a m a n d .

D r P. M a r e s indique p o u r H a m m a i n - S o l a m + 45,03 ; et p o u r C h e t m a ( H a m m a m -j-31,08 — loc. cit., p. 30 18 6 0 ) .

U n certain nombre de sources se sont présentées dans des circonstances défavorables à une bonne dé­termination de la température, soit que leurs griffons fussent difficilement abordables, soit que, par suite d'un engorgement des seguias d'évacuation des eaux, ¡1 y eût stagnation de celles-ci. Les températures ont toutes été prises à l'aide de thermomètres centigrades Tonnelot, comparés à Alger au départ et au retour. En général, elles n'offrent de différences (quelques dixièmes d o degré) avec celles des auteurs (Ville, Jus, Rolland), que surtout dans les cas de sources à faible écoulement, ou encore pour les points d'eau « fausses sources » pour lesquels il y a mélange de flux liquides d'origines diverses, o n proportion susceptible de va­rier suivant les saisons ou dans ie temps; en général, elles appartiennent à la quatrième catégorie — quel­quefois à. la troisième, mais plus rarement — quand, par exemple les griffons du point d'eau considéré ont leur émergence dans un bassin où peuvent se réuinr d'autres grillons, n'appartenant pas exactement au m ô m e régime — , telle à, Tolga, l'Aïn-Foultana ; les beliour du Zab occidental sont aussi dans ce cas.

Mode de gisement et nature des sources et des points d'eau dérivés. — En ne considérant ces points d'eau, que par rapport à leurs griffons-origines, si l'on re­prend la classification qui a été donnée page 28 on voit, qu'en ce qui concerne leur nomenclature, on peut établir les correspondances suivantes: les sources

de la première et de la seconde catégories sont des sources vraies; les premières jaillissent des calcaires, crétacés (cénomaniens ou turoniens), entre Biskra et Bordg-Ounos, — suessoniens, entre ce dernier point et Sidi-Rouague (Tolga), crétacés sénoniens et suesso­niens, plus à l'Ouest, jusqu'au Nord de Foughala, — suessoniens de Foughala au Nord de Doucen et au-delà clans l'Ouest.

Les secondes ont les émergences de leurs griffons, soit dans le mio-pliocène (Zab central), groupes de Ghetma et de Sidi Khellil pro parte, soit dans les attérissements pliocènes plus récents ; groupes de Dou­cen pro parle. Ce sont encore de vraies sources, celles de la troisième catégorie, dont les émergences sont en général situées à l'aplomb ou dans le voisinage de leurs griffons-origines au contact des formations secondaires ou tertiaires et des attérissements quater­naires. Le parcours souterrain de ces sources est seu­lement différent, il comprend le passage au travers de formations géologiques et lithologiques variées, qui peuvent influer suivant leur composition où leur épaisseur, sur leur thermalité et leur minéralisation; d'ailleurs, les sources de la seconde catégorie sont aussi dans ce cas par rapport aux terrains tertiaires continentaux, puisque ceux-ci sont superposés aux assises calcaires crétacées ou suessoniennes qui vrai­semblablement contiennent leur griffons-origines.

Les points d'eau appartenant à la quatrième ca­tégorie peuvent être comme les précédentes de vraies sources (A) ayant leurs émergences à l'aplomb ou voisines de griffons situés dans le substratum crétacé ou tertiaire continental, — (B) ayant leurs émer-

FIG. 12. — « FOGGARA » (Aïn-Amara) creusée par les indigènes d a n s u n jardin d e l'oasis de Tolga.

D ' a p r è s u n c r o q u i s d e l'auteur. — M. Fenwid dcl1

g e n c o s d a n s le q u a t e r n a i r e , a p r è s u n c o u r s s o u t e r ­r a i n p l u s o u m o i n s l o n g , m a i s p r o v e n a n t toujours directement d e gr i f f o n s d e s f o r m a t i o n s a n t é r i e u ­res ; o u b i e n (G), c o n s t i t u e r d e « f a u s s e s s o u r c e s », r é a p p a r i t i o n s o u r é s u r g e n c e s ; o u en f i n , (D), consti­t u e r d e petits c o u r s d ' e a u p a r la r é u n i o n d e s u i n t e ­m e n t s é t e n d u s s a n s qu'il y ait à p r o p r e m e n t p a r l e r u n e é m e r g e n c e défi nie là. o ù ils o n t pris n a i s s a n c e ( c o u r s s o u t e r r a i n s et « f a u s s e s s o u r c e s » ) .

O n voit c o m b i e n les o r i g i n e s d e s p o i n t s d ' e a u d e cette c a t é g o r i e s o n t m u l t i p l e s .

Fausses sources C. et D. — O n peut observer q u e les vraies sources (tonnent s o u v e n t naissance à de petits cours d'i'au qui disparaissent « cours ou yources perdus » sur certains espaces de leurs p a r c o u r s (sous le debdeb), puis se m o n t r e n t à n o u v e a u soit p a r les « regards » soit e n é m e r g e a n t d u sous-sol. or c h a c u n e do ces réapparitions peut èlre c o n f o n d u e avec u n e é m e r g e n c e de source nouvelle.

S o u v e n t aussi les e a u x p r o v e n a n t p r i m i t i v e m e n t d e vraies sources o u de réapparitions temporaires p e u v e n t s'infiltrer par imbibitiôn particulaice o u p a r les fissures des roches, et constituer u n réseau c o m p l e x e de petits c a n a u x souter­rains et de n a p p e s d'imprégnation (sables g y p s e u x ) , p o u ­vant encore d o n n e r à l'aval, naissance à de fausses sources; en général ces dernières a u r o n t les t e m p é r a t u r e s les plus basses (exception faite des fausses sources alimentées à l'amont p a r des c a n a u x o u fractions de c a n a u x ouverts à l'air libre.

Remarque. — O n peut ajouter q u e tous ces points d'eau de la A" catégorie plus particulièrement, sont aussi a l i m e n ­tés t e m p o r a i r e m e n t p a r les e a u x de pluie soit locales, soit par ruissellement, des e a u x v e n a n t des chaînes d u N o r d et do la plaine qui les e n sépare ; par les tha l w e g s étalés des ravins, do grandes m a s s e s d'eau, e n t e m p s d o pluie, sont a m e n é e s à pénétrer a u travers des attérissements q u a t e r ­naires : eailloutis des cônes do déjection a u Nord, surfaces perforées d u debdeb et plages sablo-gypseuses des affleure­m e n t s d u s u b s t r a t u m sur le plateau.

O n voit qu'ainsi cette « p s e u d o - n a p p e » supérieure o u n a p p e des K'ottaras » (puits) qui or d i n a i r e m e n t se tient entre 0 m . 8 0 et 3 m è t r e s n e p e u t être c o n f o n d u e avec u n e véritable n a p p e phréatique (1). C'est plutôt u n réseau très irrégulier d'allure qui c o m p r e n d à la fois des filets liqui­des, des plages d'imbibition et voire dos n a p p e s .

Telles sont les causes des multiples variétés et caracté­ristiques p h y s i q u e s et naturelles q u e présentent les sources (les plus n o m b r e u s e s ) appartenant à cette i" catégorie r e n ­contrées d a n s le Z u b occidental. (2)

Dispersion des sources. —• Les sources de la pro-

(1) L a nappe phréatique telle q u e la c o m p r e n a i t D a u b r é e , n'existe p o u r ainsi dire p a s d a n s le Z a b D a h r i .

(2) O n sait q u e certaines sources des Z i b a n jaillissent en gros bouillons intermittents à r y t h m e s s o u v e n t réguliers, présentant des p a r o x y s m e s ; p a r m i celles-ci, les principales sont : les sources d u 2 P g r o u p e d ' O u m a c h , l'Aïn-Mogloub ; consulter les auteurs ci-dessus cités et, en particulier, JAMIN apucl, D r MARES, loc. cit., p. 29, 1858. — H . J u s , 1883. — G . ROLLAND, Hydrologie, 1890.

J'ajouterai p o u r l'une d'elles l'Aïn-Mogloub, q u e c'est u n e source à débit continu, m a i s à p a r o x y s m e s ; bouillons r y t h m é s intermittents partant de d e u x griffons. L e plus i m p o r t a n t à l'Est présente des p h a s e s d'une d u r é e de 3 0 se­condes c o m m e l'Aïn-Kebira ( A ï o u n - O u m a c h ) ; les gros bouillons a u m o m e n t des p a r o x y s m e s élèvent l'eau d e 0 m . 2 0 à 0 m . 50, et au-dessus. (H. J a m i n indique la h a u ­teur de 2 mètres, loc. cit.) rejetant parfois le sable a u delà des b o r d s d u bassin. E n octobre 1907, les bouillons parais­saient être d a n s u n e période, de forts p a r o x y s m e s , d'après les dires indigènes ; m a i s toutefois sans q u e les vrais m á x i m a aient été atteints. — T o u t a u contraire, en avril 1908, l'Aïn-Mogloub se trouvait d a n s u n e p h a s e d e m i n i ­m u m ; les p a r o x y s m e s n'y correspondaient c o m m e intensité et c o m m e effet, qu'aux p r e m i e r s bouillons d u dé b u t des ph a s e s actives d u m o i s d'octobre précédent.

FIG. 13. — S c h é m a ries m o d e s d e g i s e m e n t d e s s o u r c e s naturelles artésiennes (mixtes) a p p a r t e n a n t à la i " catégorie, s o u r c e s vraies et fausses s o u r c e s (résurgences). S o u r c e s p a r gravité d a n s le terrain quaternaire d e p u i s l ' é m e r g e n c e souterraine d e s calcaires, d u griffon-origine, jusqu'à la p r e m i è r e é m e r g e n c e extérieure S 4.

L a z o n e p o n c t u é e represente les atterissements quaternaires : S 4. — E m e r g e n c e s . P. — Perte. R s S i . — F a u s s e s s o u r c e s (résurgences).

C a . — C o u r s d'eau a u jour. Direction d e la pente.

C s . — C o u r s d'eau souterrain.

V o i r VErratum. T a b l e d e s F i g u r e s .

mière catégorie émergent au pied m ê m e des reliefs montagneux du Nord: Aïn-Sidi-Merazzi (Zab occiden­tal), Aïn-Mzata (Zab central), ou à une certaine dis­tance dans la plaine, 2 kil. 500 au maximum, quand le pendage sud des assises secondaires ou suessonien-nes est moins fort, telles les sources dites d'Oumach, Aïn-Faouar, Aïn-cl-Hadjar, etc.. On peut donc en certains cas poursuivre des recherches à l'aplomb ou dans le voisinage des sources de la 3 e catégorie, pour la mise au jour des griffons origines. Les sources de la 2 e catégorie, dans le Zab central

sont toujours voisines des reliefs et dans l'alignement des lignes de plissement ou de fractures cf. Ville, Rolland loc. cit ; dans le Zab occidental, à Doucen elles se présentent dans des conditions différentes de gisement niais cependant en relation avec une ligne de fracture.

La zone de dispersion des sources de la 3° catégo­rie se confond avec celle de la lre, mais elle s'étend plus au Sud. L'aire occupée par les sources de la 4 e catégorie

est la plus vaste; elle comprend tout le plateau du Zab-Dahri au Sud do la route de Biskra-Tolga jus­qu'à la dépression chottouse. ("'est dans cette dernière zone qu'apparaît une li­

gne d'émergences remarquables à températures re­lativement élevées Ain-Zorga. Aïn-Lioua, etc. qu'il faut vraisemblablement classer dans la troisième catégorie.

APPLICATIONS

Ces données générales succintes que l'on vient de résumer sur les conditions de l'hydrologie des Ziban, ont été suivies d'un inventaire, fait sur place,

des sources et points d'eau dérivés de cette vaste ré­gion, complétant par conséquent les études antérieu­rement publiées; la description brève de chacun de ceux-ci constitue une sorte de monographie où, à

FIG. U . — C o u p e transversale m o n t r a n t la disposition p a r paliers et talus, suivie d a n s le d é g a g e m e n t d e s é m e r g e n c e s d e l'Aïn B o r d g -ben-Briji.

(SIDI-KHELIL, ZAB CENTRAL) (Terrain m e u b l e )

la suite de rénumération des « caractéristiques » principales : position géographique, gisement géolo­gique et lithologique, nature de l'émergence, dé­bits, (1) on a fait connaître l'état actuel des dits points d'eau et de leurs dépendances : séguias, mad-jen, etc., puis on y a donné quelques indications som­

it) S a u f exceptions, qui correspondent à n o s m e s u r e s , ce seront les débits a n t é r i e u r e m e n t évalués p a r Ville, J u s et Rolland. L e s déterminations nouvelles n e p e u v e n t être uti-

maires sur les travaux jugés nécessaires à leur entre­tien et à leur aménagement rationel.

Enfin, on précisait le sens à donner à des recher­ches pouvant amener la création, c'est-à-dire la mise au jour de ressources nouvelles en eau. Cf. Avant-propos et note infrapaginale.

l e m e n t faites qu'ultérieurement, lorsque le r é g i m e n o r m a l des débits acquis depuis les réfections, créations o u a m é n a ­g e m e n t s récents sera définitivement établi, après le retour d'un cycle c o m p l e t des p h é n o m è n e s météorologiques r é g u ­liers (VILLE, loe. cit., p. 750-51. — H . Jus, toc. cit., pass. 1884 et ID. lac. cit., 1886, pass. et tableau n ° 1. — G. ROL­LAND, loc. cit., tableau p. 110, 1894. —• E . FELIU « Le Régime des eaux dans le Sahara constantinois ». — (Blida 1896; ces déterminations seront complétées a u cours d e la c a m p a g n e suivante (2E partie) ; o n peut, cependant, indiquer, q u e les réfections effectuées cet hiver ont déjà porté le débit de la g r a n d e seguia d ' E l - A m r i à 1/2 e n plus de v o l u m e initial; de m ê m e le débit a été dou b l é à la source n o n d é n o m m é e (propriété Cullerier) à la suite d e l'exécution d e quelques t r a v a u x d ' a m é n a g e m e n t préconisés; il e n est d e m ê m e des sources a u N . E . d e B o u - C h a -groun, etc.

M e s recherches d a n s la région occidentale d u Z a b - D a h r i , c'est-à-dire à F o u g h a l a , E l - A m r i , et les zones i m m é d i a t e s , ont été facilitées grâce à l'accueil si hospitalier q u e l'on reçoit d a n s le S a h a r a constantinois; je suis très reconnais­sant à M . le D r Treille, ancien sénateur, p o u r sa g r a n d e amabilité et p o u r son e m p r e s s e m e n t à m e t t r e à exécution les applications préconisées; applications dont les résul­tats ont p u être ainsi i m m é d i a t e m e n t constatés; je r e ­m e r c i e é g a l e m e n t M . F a u qui a bien v o u l u m'autoriser à séjourner à F o u g h a l a . Je tiens à e x p r i m e r ici tout parti­culièrement m e s r e m e r c i e m e n t s à M . Osval, gérant des exploitations agricoles de F o u g h a l a et d'El-Amri, dont o n connaît la c o m p é t e n c e e n hydrologie pratique d e ces ré­gions; guidé p a r lui, j'ai p u acquérir r a p i d e m e n t des c o n ­naissances détaillées sur les conditions de l'irrigation d a n s cette partie des Ziban.

G o m m e on l'a dit ci-dessus, cet « inventaire » d'or­dre technique a été donné d'autre part (Autographie), néanmoins nous croyons devoir rappeler ici les pro­cédés de recherches très simples, inspirés par les tra­vaux poursuivis par les indigènes, en d'autres ré­gions, et qui paraissent devoir donner, dans les Ziban, d'excellents résultats.

FIG. 15. — C o u p e transversale m o n t r a n t la disposition suivie d a n s le d é g a g e m e n t et l'établissement d e la S e g u i a d e l'Aïn Bordg-ben-lîriji.

(SlDI KlIELIL, ZAB CENTRAL)

(Terrain m e u b l e )

D'une façon générale on procédera, comme il a été dit au compte-rendu de la campagne 1906-1907 (1), pour l'aménagement des sources du groupe de Sidi-Kheliil et de l'Aïn-Mzata, c'est-à-dire, par déga­gement des bassins d'émergence et des séguias, à l'aide de tranchées largement ouvertes avec disposi­tif en paliers et talus.

(1) Service géologique des Territoires du Sud, p. 9-15, Alger 1907.

FIG. 16. — T r a v a u x d'établissement, p a r paliers et talus, d e la Seguia d e Bordg-ben-Bridi (SIDI-KHELLIL, ZAB CENTRAL)

D e s s i n d e l'auteur d ' a p r è s u n e p h o t o g r a p h i e , c l i c h é P i t a v y .

Le système des cheggas (tranchées profondes et très étroites) que les indigènes emploient de préfé­rence dans les cercles de Laghouat et de Bou-Saâda, et aussi dans le Zab-Dahri, a l'inconvénient de ren­dre très difficile, sinon impossible, l'entretien des sources et des séguias; il est cependant praticable dans le cas de terrains encaissants compacts, là où l'on n'a pas à craindre la désagrégation ni les ébou-lis; par exemple, dans les régions ou la carapace gypseuse de debdeb est épaisse et massive (albâtre) telle à l'Aïn-Zaouïa à l'Aïn-Amara de Tolga (profon­deur 3 m50 à 5 mètres).

C'est encore à ce procédé qu'il faut avoir recours pour les recherches, soit au cas où l'on se propose de créer une « fausse source », soit mieux encore pour rechercher à l'amont l'origine d'un cours d'eau souterrain (infragypseux). De nombreuses clieggas ont été creusées l'E et au N E de Bou-Ghagroun, vers l'Aïn-Kerma (indigènes) et l'Aïn-Fillaouch (M. Re-boud, européen).

Dans le cas le plus général, pour la recherche d'un point d'émergence d'une « fausse source » ou d'un courant souterrain, il sera d'abord préférable d'em­ployer le système de la foggara : par une suite de « regards » ou puits peu profonds (1 à 4 mètres tout au plus) on parviendra à mettre à découvert les émer­gences successives (réapparitions ou résurgences) d'un réseau liquide donné, cela fait, si l'on a atteint l'origine m ê m e de la source, on procédera alors à la réunion de tous les regards, par une galerie souter­raine (foggara) ou découverte (chegga), comme il a

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été dit plus haut. Dans certains cas, par ce procédé, on pourra grouper en une seule séguia des émergen­ces latérales assez distantes et obtenir un fort débit

(feggaguir épanouies). Les derniers travaux effectués dans cet ordre d'idées, par les indigènes (1906-1908) sous l'indication du Service, sont des plus encoura­geants: Bou-Chagroun, Tolga, El-Amri au sud-est, etc. Voir les figures 19, 20, 21, 22.

On peut, dans les régions où se montrent nom­breuses les sources de la 4 e catégorie, procéder par tranchées transversales à l'amont des cours souter­rains; en se plaçant normalement à la bissectrice de l'angle du secteur de dispersion des filets liquides

FIG. « . — C o u p e transversale m o n t r a n t la disposi­tion suivie d a n s le d é g a g e m e n t et l'établissement d u drain d e l'Aïn-Berdadi.

(Terrain résistant) (SIDI-KHELIL, ZAB CENTRAL)

ou des lignes de regards peu distantes, on recoupe en général le réseau aquifère en sa partie la plus resser­rée, et l'on capte ainsi une plus grande masse d'eau.

FIG. 18. — Disposition s c h é m a t i q u e (plan) d'une foggara e n « B r a n c h e s alternantes »

(IGOSTEN, TlDIKELT ORIENTAL!

— La combinaison de ces tranchées transversales avec une série de drains qui lui sont normaux (râ­teau) peut, en certains cas, permettre, le captage de la plus grande partie des eaux de l'aval; en général, tous ces travaux peuvent s'exécuter à la profondeur de 3 mètres, 3 m. 50, et ils ne paraissent pa.s, dans la majorité des cas, devoir excéder 5 mètres.

A u cours de ces divers travaux, relever avec soin

les températures des eaux aux divers points mis en découverte.

FIG. 20. — Disposition s c h é m a t i ­q u e (plan) d'une chegga « e n râteau » (à q u a t r e sources),

Procédé de coloration des eaux employé par les indigènes. — Dans ces recherches les indigènes uti­lisent parfois, pour reconnaître l'origine vraie d'une

Fir,. 19. — Disposition schéniati q u e (plan) d'une chegga c o m p o ­sée d e » b r a n c h e s alternantes »

(c fausse source » ou d'un cours d'eau souterrain, le procédé des colorants solubles, auquel ils ont re­cours depuis longtemps, ils utilisent pour cela soit dos cendres, soit des teintures (Dindouna) comme à

FIG. 2!. — V u e e n perspective p l o n g e a n t e ( s c h é m a ) d ' u n e cliajga simple, p r é s e n t a n t plusieurs é m e r g e n c e s d e sourc e s : à la tète (puits; et tout a u long d e la tran c h é e qui la constitue.

rAïn-Zaouïa, de Tolga, dont ils ont déterminé l'origi­ne vraie comme située au Nord de l'oasis ; ce qui était contesté.

D a n s la zone de la dépression chotteusc d u Zab occi­dental, p o u r a u g m e n t e r l'irrigation d u Z a b Guebli, e n

d e h o r s des t r a v a u x d ' a m é n a g e m e n t indiqués (i), ce sont des forages artésiens qui pourraient apporter la meilleure solution; leur application d e v r a être s u b o r d o n n é e à l'exé­cution des recherches détaillées à effectuer d a n s cette région, c o m m e il sera dit plus loin.

L'exécution méthodique et suivie de ce pro­gramme de travaux, auxquels s'ajoutent pour le Zab central et oriental les dérivations par barrages des oueds descendus de l'Aurès, l'aménagenment et la revivification des sources si importantes de la 2° ca­tégorie (cheggas et feggaguir), enfin les forages arté­siens dans la région moyenne (Haoudh, El Faïdh) et plus méridionale (Farfaria) amènera peu à peu la tranformation de ces régions, naturellement fertiles, de la grande plaine au Nord des Ghotts; cette plaine qui de l'Est à l'Ouest de Biskra, sur près de 200 ki­lomètres cle longueur, avec une largeur de 10 (Ouest) à 20 (Est) kilomètres, représente la douzième partie de la superficie de l'Egypte cultivée (2).

(1) V o i r le p a r a g r a p h e spécial. ( A u t o g r a p h i c ) (2) L a superficie de l'Egypte habitable est d e 33.239

kilomètres carrés d'après AMICI; de 30.000 à peine, d'après ELISÉE RECLUS {Géographie. X « Af r i q u e septentrionale » p a g e s 4 7 1 - 4 7 2 ) .

Celle de la région dos Ziban, q u e n o u s v e n o n s de consi­dérer, est de 2.600 kilomètres carrés, chiffre plutôt bas.

—• O n doit rappeler q u e d'après les indications fournies p a r l'Inspecteur des P o n t s et C h a u s s é e s A. FLAMANT {Ta­bleau des Entreprises d'irrigation, p. 189, faisant suite à Y Hydraulique agricole, 1900, o n trouve 100.000 hectares irriguables p o u r Biskra (environs) et Filiach ; o n doit ajou-

DÉPRESSION CHOTTEUSE entre le Zab-Dahri et le Zab-Guebli

Nous avons indiqué que, faisant suite au Sud au plateau quaternaire du Zab Dahri, entre El-Amri et le dixième kilomètre à l'Ouest de Biskra, se montrait une dépression (terrain de chott) recouverte soit d'ef-florescences salines, soit de marécages, avec ajoncs, roseaux etc.. peu utilisée m ê m e pour le pâturage. Cette dépression se développe du Nord au Sud sur 10 kilomètres vers Oumach, sur 4-5 kilomètres vers El-Bordj et El-Amri. Ça et là vers ces dernières oasis, et au Sud de Tolga, se montrent, depuis la terminai­son Sud (assez brusque parfois), des collines allon­gées, des plateaux réduits, des gour (El-Kreïbat, El-Kreb) argilo-sableux, argilo-gypseux qui donnent la raison géologique de l'existence de ces marais.

ter q u e d a n s les Z i b a n les e a u x utilisables p o u r l'irrigation sont loin de provenir des e a u x m é t é o r i q u e s locales, m a i s qu'elles appartiennent à d e u x origines bien distinctes, ce sont: p r e m i è r e m e n t des e a u x vives de ruissellement direct d'un bassin d'alimentation très é t e n d u a u N o r d (massifs de l'Aurès et des m o n t a g n e s des O u l a d Zekri) à précipitations relativement abondantes, et, s e c o n d e m e n t des e a u x géolo­giques (do ce m ô m e bassin d'alimentation, plus é t e n d u m ê m e ) revenant à la surface e n sources artésiennes o u autres, naturelles et artificielles. D'après les m ô m e s d o c u ­m e n t s , l'Algérie entière c o m p t e 120,178 hectares réellement irrigués; ces chiffres sont à r a p p r o c h e r des évaluations d e M. P a u l L e v y - S a l v a t o r {Hydraulique agricole, p. 217, 1898), limite des terres à irriguer 250,000 hectares. Cf. à ce sujet J. BRUNHES, l'Irrigation, p. 211-212, 1902.

Cette dépression, de quelques mètres seulement, moiv tre suivant son axe parfois relativement un peu relevé (Ez-Zerga-Bahïr), des points d'eau qui peuvent deve­nir très, intéressants. Ce sont, de l'Est à l'Ouest : 1° El-Balïïr ; 2° l'Aïn Lioua ; 3° Ez-Zerga ; 4° l'Aïn Forthassa.

E L BAHÏR. — C o m p a r a b l e a u x b e h o u r de l'Oued-R'ir, situé à 5 kilomètres environ a u S u d d e Tolga. C'est u n lac de près d e 80 m è t r e s d e di a m è t r e recouvert sur ses b o r d s de plantes aquatiques, et dont la p r o f o n d e u r est inconnue.; c'est u n gouffre c o m m e c e u x des sources p r é c é d e m m e n t étudiées : D j e m e l l a K e b i r a et Srira de l'oasis de F a r far, d u Z a b D a h r i . N i v e a u de l'eau à p e u près constant hiver et élé; e a u salée. L e s habitants de Sahira ont tenté d ' a m e n e r cette e a u d a n s leur oasis à l'aide d'une séguia, d o n t o n voit e n ­core les traces à l'Est ; travaux tout à fait r u d i m e n t a i r e s et imparfaits. Cependant, l'eau avait été a m e n é e jusqu'aux p r e m i e r s jardins, m a i s l'irrigation est insuffisante ; toute­fois o n l'utilise en hiver. C e point d'eau correspond sensi­b l e m e n t à la latitude de Z e r g a (2 e point d'eau d e la d é p r e s ­sion) ou, m i e u x , à la position de Z e r g a par rapport à l'in­flexion générale d u relief d u Nord.

L a ligne sinueuse qui relie E l - B a h ï r à Z e r g a passe p a r l'Aïn-Lioua.

2° Bahr (4° catégorie), à l'Ouesf-Sud-Ouest i m m é d i a t d'El-Bahir existe u n petit cirque rempli d'eau t e m p o r a i ­r e m e n t , qui se prolonge a u S u d - O u e s t p a r les déclivités d'un très large t h a l w e g à ba s - f o n d s v e r d o y a n t s ; d a n s u n e dépression d e celui-ci, petite source avec bouillon assez fort. T e m p é r a t u r e + 2i°75, séguia se réunissant à celle d e L i o u a .

S u r le b o r d S u d - E s t d u lac d'El-Bahir, m o n t i c u l e argileux avec ruines r o m a i n e s attestant l'antérieure h a b i ­tabilité de cotte zone.

A u Nord, à 1.500 mètres, autre petite dépression d u type d'El-Bahir. D e s recherches (forage d'un puits naturel et d'une tranchée) devraient être tentées.

Fio. 22. — Disposition s c h é m a t i q u e . — V u e e n perspective p l o n g e a n t e d'une chegga-« e n râteau » (à q u a t r e sources)

Ez-Zerga (4 o catégorie). — S o u r c e située a u S u d - S u d -O u e s t de E I - B o r d j ; à 3 kilomètres environ. Elle f o r m e u n petit lac d e 6 0 à 7 0 m è t r e s d e d i a m è t r e avec r e b o r d péri­p h é r i q u e d e terre édifié p a r les habitants de L i o u a p o u r utiliser l'afflux d'eau d'hiver plus considérable. P r o f o n d e u r inconnue. C'est u n gouffre semblable à c e u x p r é c é d e m m e n t décrits. U n e séguia relie E z - Z e r g a à celle d'Aïn-Lioua- L a t e m p é r a t u r e prise d a n s la séguia à la sortie d u bassin : + 2 2 " , 1, m a i s elle est peut-être influencée p a r l'air exté­rieur. S o n débit serait d e 2 0 0 litres à la m i n u t e (J). L a sé­guia. est très défectueuse : elle est entièrement à refaire.

L e bassin d ' E z - Z e r g a peut-être appelé à jouer u n rôle assez i m p o r t a n t d a n s l'irrigation des oasis d e L i o u a ( Z a b -Guebli) et des terres d e culture a u n o r d d e cette oasis (Voir plus bas).

Aïn-Lioua (3° catégorie). — A 5 0 0 m è t r e s S u d u n p e u Est d e E z - Z e r g a . Cette source jaillit des dépôts quaternaires, e n brassant des sables a u fond d'un gouffre d e 5 m è t r e s de dia­m è t r e ; profondeur, 4 m è t r e s ; l'eau se m o n t r e à 1 m . 5 0 a u - d e s s o u s d o la surface d u sol. T e n p é r a t u r e d e l'eau prise sur les bouillons à l'origine d e la séguia reliant la source à E z - Z c r g a : + 2 5 " (la t e m p é r a t u r e indiquée p a r M M . J u s et Rolland est + 19°, 5 ; ce doit être celle d u bassin in­fluencé p a r l'atmosphère). L e débit serait d e 3.000 litres à la m i n u t e (J.) ; irrigue L i o u a .

A u N o r d - O u e s t de la source, à q u e l q u e s mètres, butte rappelant, p a r ses caractères, les sources à bassins crateri­f o r m e s U n e tranchée latérale atteignant la partie centrale et p o u s s é e à 4 m è t r e s de p r o f o n d e u r pourrait peut-être y m e t t r e a u jour des griffons.

A u N o r d - O u e s t , à 2 0 0 m è t r e s de l'Aïn-Lioua ( S o k - S o k -et-apkal), petit bassin sub-elliptique plein d'eau dont le n i v e a u se tient à 1 m è t r e d u sol. Bassin entaillé d a n s le terrain g y p s e u x d e chott.

Aïn-Forlhassa (4° catégorie). — A u N o r d . — 10° O u e s t d e E l - B a h i r . Petite source aujourd'hui entièrement tarie qui irriguait u n e partie de L i o u a p a r u n e séguia se d é v e r ­sant d a n s celle d'El-Bahïr. D'après les dires d e vieillards

indigènes cette source, autrefois, donnait u n e assez g r a n d e quantité d'eau. Irrigue e n hiver les terres a u N o r d de Sahira, m a i s n e coule p a s e n été.

REMARQUE au sujet de l'irrigation partielle des oasis occidentales du Zab-Guebli. — On sait que les oasis du Zab-Guebli ne possèdent pas de sources et qu'elles reçoivent leurs eaux d'irrigation ¡par des ca­naux venant de sources situées dans le Zab-Dahri et qui ont été signalées; on comprendra l'importance de ce qui va suivre concernant les recherches à effec­tuer dans cette grande dépression chotteuse du Zab occidental. (1) On doit d'abord remarquer que le-manque d'écou­

lement presque complet des gouffres tels que Zerga, Bahïr et quelques cuvettes secondaires est en partie dû à l'imperfection des séguias, dans toute cette ré­gion, très défectueuses, puis très négligées ; pour leur réfection rationnelle, un nivellement de détail s'im­pose entre les derniers jardins de Tolga (grand puits artésien) et Lioua d'une part, et entre El-Bordj et Sahira, en y comprenant les points d'eau ci-dessus indiqués. Il y a certainement en Ez-Zerga, El-Bahïr et les

gouffres secondaires, ainsi qu'en l'Aïn Lioua, des res­sources en eau dont les indigènes ne tirent pas parti

(1) C'est M . le chef d e bataillon Ropert, c o m m a n d a n t m i ­litaire d u Territoire d e T o u g g o u r t , qui a bien voulu, à pl u ­sieurs reprises, appeler m o n attention sur cette question, et m ' e n faciliter l'étude ; o n sait le vif intérêt q u e porte cet officier supérieur à tout ce qui tou c h e a u d é v e l o p p e m e n t des ressources e n e a u - d u territoire d e son c o m m a n d e m e n t , et l'aide précieuse, q u e p o u r les recherches d e cet ordre, o n trouve toujours a u p r è s de lui ; — je lui suis personnelle­m e n t très reconnaissant.

FIG. 23. — Profil d u Z a b occidental établi u n p e u à l'Est d e celui d e la figure 10 (Est d e Tolga-Lioua) ; m o n t r a n t les r a p p o r t s existant entre le plateau d œ Z a b Uahri, la d é p r e s s i o n chotteuse et le Z a b Guebll

E c h e l l e a p p r o x i m a t i v e , l o n g u e u r s : ; h a u t e u r s : 150.000 1.600

comme ils le devraient. Pour les deux gouffres de Ez-Zerga et de El-Bahïr, après l'exécution du nivel­lement qui permettra de se rendre un compte exact des dispositions à donner à la canalisation possible entre ces points et les oasis du Zab-Guebli, il faudra y étudier les conditions des émergences et en dégager largement tous les abords.

Si le niveau hydrostatique le permet (les sources une fois dégagées), comme semble bien l'indiquer le dispositif des berges relevées par les indigènes, sur la périphérie de l'un d'-eux, on pourra procéder de m ê m e manière pour les autres points afin de donner plus de pente à l'écoulement. Tout porte à croire, par les exemples nombreux que présentent ces régions, qu'à l'aide de travaux de dégagement des griffons, on pourra obtenir un afflux d'eau important qu'une sé­guia convenable permettra de mener sur les terres irrigables de Sahira et de Lioua.

Forages de puits artésiens. — D'autre part, les températures relevées à l'Aïn Lioua + 25° ; dans la séguia d'Ez - Zerga + 22° 1 (température de la sé­guia) ; dans le petit cirque voisin d'El-Bàhïr+24°75 montrent que dans cette zone axiale de la dépression, l'on se trouve dans une région de griffons, venus de l'infra-substratum calcaire, se faisant jour à l'a­plomb ou dans le voisinage des émergences. Il y a là trace manifeste de l'existence d'une ligne

sensiblement Est-Ouest, d'émergences souterraines venant du crétacé ou du suessonien (calcaires), en contact peu éloigné (suivant la normale) avec le ter­tiaire continental ou avec le quaternaire ; c'est réduite d'importance une nouvelle ligne d'afflux liquide comparable à celle qui se manifeste si remarquable-

FIG. 2't. — V u e genérale de la disposition des alignements dos feggaguir dans le Tidikelt oriental (In-Salab)

Chacun de ces-alignements de regards » correspond à une fnggara.

ment dans tout le Zab-Dahri ; elle correspond sans doute à une faille.

On paraît donc être ici dans une région favorable à des tentatives de forages artésiens. On devra se guider, pour le choix des emplacements de ceux-ci, sur les considérations suivantes :

FIG. 25. — V u e e n c o u p e longitudinale (croquis) d e la disposition générale d'une foggara, m o n t r a n t le canal souterrain collecteur d e s e a u x , les regar d s (pseudo-puits) et les cratères d e déblais qui les e n t o u r e n t . (Cette figure n e c o r r e s p o n d qu'à u n e partie d e foggara.

E c h e l l e a p p r o x i m a t i v e : 200

1° Ces points seront dans une zone assez basse ; 2° Ils se trouveront en alignement sur la parallèle

à la ligne sinueuse des axes tectoniques des reliefs du nord qui, s'impriment si manifestement sur ce pays ; 3° Ils seront le plus rapprochés possible des points

ci-dessus visés ; par exemple : entre Ez-Zerga et l'Aïn-Lioua ; à l'Est d'El-Bahïr, etc.. (en se maintenant

dans les petites aires synclinales des plissements se­condaires des reliefs du Nord (chaînes montagneuses et plateaux) dont les médianes sont le plus ordinai­rement dirigées N N W . SSE.

III. — Le Zab Chergni

CITERNES ET PUITS PROFONDS A GRÉER

L e Z a b - C h e r g u i , situé à 3 0 - 1 0 0 kilomètres à l'Est de Biskra, c o m p r e n d les dédieras d e Zéribet-el-Oued, Zéribet-A h m e d , B a d è s , E l - K s e u r , L i a n a ; le p r e m i e r sur la ligne droite d e l'Oued-el-Arab; les autres sur la rive g a u c h e .

Ces villages n e sont p a s entourés d'oasis c o m m e d a n s les autres parties des Z i b a n ; ce sont des agglomérations d'habitations rappelant q u e l q u e s « k s o u r » oranais; jardins et p a l m e r a i e s y sont très p e u développés.

Zéribet-el-Oued, grâce à des puits, entretient, d a n s u n co u d e d e l'Oued-el-Arab, e n aval d e son confluent avec l ' O u e d - G u e c h t a n e , q u e l q u e s cultures m a r a î c h è r e s , q u e l q u e s b o u q u e t s de palmiers.

L e s cultures de toute la région d u Z a b - C h e r g u i sont s u r ­tout les céréales qui, les a n n é e s d e pluies suffisantes, r e n ­dent à merveille.

FIG. 2C. — V u e e n c o u p e longitudinale (détail) d'une foggara m o n t r a n t les « r e g a r d s » e n t o u r é s e x t é r i e u r e m e n t d o leurs petits cratères d e déblais, et le canal souterrain qui les relie. A u m u r et a u x parois d e ce dernier, voire a u toit, se m o n t r e n t les é m e r g e n c e s d e s s o u r c e s o u les s u i n t e m e n t s d e la n a p p e aquifère qui a l i m e n t e la foggara.

La flèche indique la direction d e la p e n t e .

E c h e l l e a p p r o x i m a t i v e :

L e s n o m a d e s , qui possèdent d a n s la région de g r a n d e s étendues de terre, descendent c h a q u e année, à l'automne, p o u r trouver des pâtu r a g e s d'hiver p o u r leurs t r o u p e a u x et p o u r e n s e m e n c e r ; puis, à l'approche de la saison estivale, les récoltes faites, les c h a u m e s a y a n t e n partie déjà servi a u x t r o u p e a u x (seconde moitié d e m a i ) , ils r e m o n t e n t a u N o r d d a n s les g r a n d e s plaines d u H a u t - P a y s constantinois.

C'est, a v o n s - n o u s dit, entre S i d i - O k b a à l'Est et les limites d u Cercle de Biskra, u n e région d e b o n n e s terres à céréales, qu'en t e m p s d e crues, les apports l i m o n e u x à débris organiques des larges séguias dérivées des oueds, viennent enrichir. (El-Faïdh, E l - H a o u d h , Farfaria).

L e s ressources e n e a u d e cette région sont les suivantes :

Eaux de pluie. •— L e s pluies sont m a l h e u r e u s e m e n t trop rares et p e u a b o n d a n t e s ; locales elles n e sont p a s toutes les années, profitables. L e s chutes de pluie sont, en m o y e n n e annuelle de 150 m / m à 2 0 0 m / m (Biskra), ce dernier chif­fre étant u n m a x i m u m .

Or, il faut, d e ce chiffre, soustraire ce qui, p a r l'évapo-ration, retourne d a n s l'atmosphère et ce qui est e m p o r t é p a r le ruissellement. C'est d o n c u n e quantité assez faible qui, t o m b é e sur place, pénètre d a n s la terre.

Mais, c o n t r a i r e m e n t à ce qui est a d m i s ordinairement, ce n'est p a s p o u r ces territoires u n e perte réelle, entière d u m o i n s , q u e cette quantité d e pluie considérable ainsi entraînée p a r le ruissellement, car, les terres situées à l'aval, e n récupéreront u n e certaine proportion d a n s les zones d'épandagë des cours d'eau q u e n o u s considérons, c'est-à-dire vers le N o r d d e la Farfaria (1).

(1) Cette observation doit être prise en considération d a n s les essais d'évaluation des ressources en eau des b a s ­sins des cours d'eau sahariens et d u H a u t - P a y s d u N o r d -Africain et, d'une façon générale, d a n s les régions déser­tiques p o u r lesquelles, à d e faibles précipitations, s'ajoute toujours u n coefficient d o ruissellement considérable; cela, a u cas o ù des terres à l'aval sont susceptibles de profiter de ces e a u x vives (crues;.

T o u t e la région voisine des villages cités, d a n s u n r a y o n d e 2 0 kilomètres et a u delà, m o n t r e u n s y s t è m e c o m p l e x e d e séguias qui p e r m e t d'utiliser p o u r l'irrigation les m o i n ­dres pluies t o m b é e s d a n s le Nord, sur les p r e m i e r s contre­forts d e l'Aurès o u sur la région m ê m e .

Crues. — T o u t e s les crues de l'Oued-el-Arab, d e l'Oued G u e c h t a n e et de tous les ravins et thalwegs, sont utilisées et dérivées sur les terres do culture-

O n peut dire qu'étant d o n n é les conditions climatériques, c'est des pluies, d'entre N o r d - O u e s t - N o r d - E s t , q u e d é p e n ­dent presqu'exclusivement les b o n n e s récoltes. C e n'est q u e très r a r e m e n t , toutes les 5-7 a n n é e s q u e des pluies locales sont suffisantes p o u r influencer directement les cultures.

L e s a n n é e s p e n d a n t lesquelles il pleut d a n s la région sont des a n n é e s excellentes.

Puits. — D'autre part, p o u r l'entretien des jardins très restreints : vergers, cultures m a r a î c h è r e s et palmeraies, les indigènes d e Zéribet-el-Oued utilisent, e n de h o r s des crues, des puits à bascule (K'ottaras), p e u profonds, creusés d a n s le lit de l'Oued. C'est grâce à ces puits q u e les habitants de Zéribet-el-Oued se procurent toute l'année leur eau potable.

L e s villages de Liana, d'El-Kseur, d e B a d è s , situés à 6-7 kilomètres S u d d u K h a n g a - S i d i - N a d j i , le p r e m i e r sur la rive g a u c h e , les seconds sur la rive droite d e l'Oued, utili­sent aussi les crues. M a i s ils n e possèdent p as d e puits. Ils ont droit, d u 15 octobre a u 15 m a i , à 10 jours d'eau de l'Oued-el-Arab p a r mois, eau prise a u K h a n g a - S i d i - N a d j i p a r dérivation à l'aide d'un barrage. L e barrage, simple relevée de terre et de cailloutis est r o m p u , et l'eau, a b a n ­d o n n é e à la rivière est recueillie à l'aval p ar u n n o u v e a u b a r r a g e d'où, p a r des séguias, elle est a m e n é e a u x villages.

O n voit qu'ainsi, ces centres m a n q u e n t p r é c i s é m e n t d'eau p e n d a n t toute la saison estivale : d u 15 m a i a u 15 octobre. P e n d a n t les m o i s de avril-mai, les 10 jours d'eau d e la seguia, a u lieu d'être d o n n é s consécutivement, sont, à la

d e m a n d e des habitants, répartis e n d e u x périodes d e 5 jours ; p a r e x e m p l e d u 1 0 a u 15 et d u 2 5 a u 30.

Enfin vers m a i o u avril quelquefois, les e a u x d e la seguia sont dirigées sur les « r'dirs » ( m a d j e n ) de c h a q u e

village p o u r y constituer les seules ressources en eau dont puissent alors disposer les habitants ; or, si u n e pluie bien­faisante d'orage, tout à fait fortuite, n e vient, entre avril et octobre, r e n d r e possible le r e n o u v e l l e m e n t des r'dirs, les indigènes n o possèdent plus, sur place, a u c u n e ressource e n eau.

FIG. 27. — C o u p e transversale (détail) d'une foggara, m o n ­trant u n r e g a r d et s o n cratère d e déblais, le canal collecteur s o u t e r r a i n et d e u x é m e r g e n c e s d e s grif­fons d e s s o u r c e s artésien­nes, l'une a u m u r et l'autre s u r la paroi d e g a u c h e .

E c h e l l e a p p r o x i m a t i v e : 300

R'dirs. — Il est utile d'indiquer ici ce q u e sont les r'dirs particuliers à ces villages.

Ces r'dirs sont des m a r e s artificielles creusées p a r les indigènes d a n s les dépôts argilo-limoneux quaternaires très épais qui constituent le remplissage de la plaine s a h a ­rienne,

D e f o r m e irrégulièrement elliptique, entourés d'une levée d o terre continue, ces r'dirs sont alimentés, c o m m e n o u s l'avons dit, à l'aide de seguías. D ' u n e c o n t e n a n c e d e 600 m è t r e s c u b e s environ, o n doit y insister, ils constituent la seule ressource locale des habitants d u village. C'est là q u e vient boire le bétail et q u e se remplissent les « g u e r b a s » p o u r les usages d o m e s t i q u e s . O n conçoit qu'après quelques s e m a i n e s , sous l'effet d u p u i s e m e n t , de l'évaporation et des apports d e toutes sortes, détritus et aussi poussières éolien-nes, ces r'dirs soient transformés en cloaques b o u e u x . B i e n •• tôt, les a n i m a u x e u x - m ê m e s refusent de s'y a b r e u v e r et les m a l h e u r e u x habitants sont alors forcés d'aller s'approvi­sionner en e a u à K h a n g a - S i d i - N a d j i , c'est-à-dire à 12 à 14 kilomètres (aller et retour), suivant le point de l'oued o ù l'on p e u t puiser l'eau et m e n e r boire le bétail.

A ces conditions pénibles, se joint s o u v e n t le m a u v a i s vouloir des g e n s de l'amont qui défendent leur eau, d'où conflits n o m b r e u x .

L e s pluies d'orage, tardives (juillet-août), sont rares, et cet état de choses lamentable est le plus ordinaire tout l'été.

U n r'dir existe d a n s c h a c u n des villages de Liana, d'El-K s e u r et d e B a d è s . D e s gardiens indigènes désignés par le cheick, les surveillent nuit et jour.

Construction de citernes ou forage de puits profonds. — O n sait q u ' u n projet de construction d'un barrage d a n s

les gorges ( K h a n g a ) d e Sidi-Nadji est à l'étude. S o n e x é c u ­tion modifierait sans d o u t e cet état d e choses, car, e n a u g ­m e n t a n t le débit de l'eau actuellement disponible e n été, elle rendrait possible et rationnelle u n e nouvelle répartition des e a u x ; les villages pourraient alors p r o b a b l e m e n t être alimentés e n été p a r les seguias.

C e p e n d a n t , p a r suite d u d é v e l o p p e m e n t parallèle, p r e ­m i è r e m e n t de centres habités situés sur le cours d u h a u t O u e d - e l - A r a b et d o des affluents (Aourès), et, s e c o n d e ­m e n t , dos cultures d e l'oasis d e K a n g a - S i d i - N a d j i ( p a l m e ­raies et jardins), o n p e u t prévoir bien des difficultés avant q u e d'arriver à cette solution désirable, et considérer aussi qu'en des a n n é e s d e sécheresse (maigres excessifs) les e a u x dérivées d u barrag e n e pourraient atteindre ces oasis d u Z a b C h e r g u i .

Il est d o n c tout à fait nécessaire de r e m é d i e r à cet état d e choses a v a n t l'édification d u barrag e projeté, soit par la construction d e citernes, soit par le forage de puits ordinaires profonds (50 à 6 0 m . ) (1), qui p o u r r o n t être uti­lisés p a r p u i s e m e n t à l'aide d'un s y s t è m e de s e a u x p l o n ­geurs, qui, robuste, d o n n e d e b o n s r e n d e m e n t s .

U s seraient creusés d a n s la m a s s e des alluvions d u q u a ­ternaire ancien, très puissant d a n s celte zone ordinaire­m e n t f o r m é e de li m o n s argileux, ces dépôts sont relative­m e n t i m p e r m é a b l e s , m a i s ils c o m p r e n n e n t , à divers n i ­veaux n o n réguliers, des alternances de cailloutis plus fré­quents et plus considérables vers la base. Ces alternances de gros cailloutis, de graA'iers et sables de la base, sont e n g é ­néral e n contact, a u Nord, e n profondeur, avec les f o r m a ­tions continentales tertiaires p e r m é a b l e s (poudingues), dont elles reçoivent les e a u x d'infiltration; elles y créent p l u ­sieurs n i v e a u x aquifères qui, étant d o n n é la g r a n d e exten­sion de ces terrains doivent être assez abondants.

C e n'est, e n tous cas, qu'après l'essai d e ces forages d e puits p r o f o n d s ordinaires q u e l'on d e v r a avoir recours à la

(1) D e s puits de 3 5 à 40 mètres, tentés il y a u n e ving­taine d'années, n'ont d o n n é a u c u n résultat.

Cf. R a p p o r t s à M . le Directeur d e la Coloniastion sur les. ressources e n e a u d e certaines régions d e la c o m m u n e m i x t e d u T e l a g h (Slissen, A ï n - B e ï d a ) 1905,

s o n d e artésienne, et après u n e étude géologique détaillée des reliefs m o n t a g n e u x e n bor d u r e .

Q u a n t a u x citernes, elles pourraient être établies sur le m o d è l e de celles qui sont construites d a n s la région dos daïas d u s u d des cercles de Djelfa et do L a g h o u a t . L a c o n ­tenance étant à déterminer, elles devraient c o m p r e n d r e , la citerne - e l l e - m ê m e (fermée sans autre contact extérieur q u e la b o u c h e d'arrivée des e a u x ) p r o f o n d e d e 4 m . e n v i ­ron, avec à sa base u n drain e n pierre sèche a m e n a n t l'eau d a n s u n puits voisin p r o f o n d de 5 m . environ. L e p u i s e m e n t de l'eau se faisant d a n s ce puits, o n éviterait ainsi la pol­lution des e a u x ; abreuvoir a n n e x é .

L'alimentation d e ces citernes se ferait c o m m e p o u r les r'dirs actuels, c'est-à-dire à l'aide d e la séguia dérivée de l'Oued-el-Arab, à la h a u t e u r de K h a n g a - S i d i - N a d j i .

L e terrain o ù ces citernes p e u v e n t être creusées est déjà naturellement p e u p e r m é a b l e d a n s son épaisse m a s s e ar-gi l o - m a r n e u s e . (1)

IV. — Les eaux vives (Ruissellement)

UTILISATION DES COURS D'EAU SAHARIENS

Oued Djdi. — Pendant la campagne 1905-06, il a été procédé à une première étude du régime des

(1) O n devra, sur place, faire étudier les d i m e n s i o n s et surtout la f o r m e d e ces o u v r a g e s , p o u r q u e leur prix d e re­vient soit m i n i m u m : u n e faible largeur pourrait permettre p a r e x e m p l e l'utilisation d e m a t é r i a u x pris sur le p a y s Khechëb (bois d e palmier).

cours de l'Oued Mzi (Haut-Oued Djdi), dans ses par­ties amont et aval de Laghouat, plus particulièrement entre Tadjemout et Ksar-el-Hirane (1), cette année ces recherches ont été poursuivies à l'aval, entre le der­nier ksar et les Oulad-Djellal, ce qui a permis de relier les études géophysiques et géohydrologiques concernant la région précédente, à celles entreprises antérieurement dans Bas-Oued Djdi et, comprise entre Oulad-Djellal et son embouchure (Ghott-Mel-ghir).

Pertes et réapparitions. — Les conditions tectoni­ques et lifhologiques dans lesquelles se produisent les « pertes » et les « réapparitions » de l'Oued Mzi, dans son parcours au sortir des « dernières cluses » du Djebel Amour et jusque vers El-Assafîa et Ksar-el-Hirane (passages sur les tranches d'anticlinaux perméables pour les premières, et au travers de cu­vettes synclinales imperméables pour les secondes) (2), ne sont plus représentées à l'aval par suite de l'ennoyage de toutes les formations secondaires à l'Est.

Cependant, en quelques points, vers l'affleurement de marnes gypseuses de la base de l'éocène plongeant légèrement Sud, se manifestent des réapparitions, relativement sur de faibles étendues ; — il en est de m ê m e à l'amont, entre Ksar-Hirane et le confluent de l'Oued Demmed, mais ici la cause en est due à la

(J) G o m p t e - r e n d u de la c a m p a g n e 1 9 0 5 - 0 6 d u Service géologique des Territoires du Sud de l'Algérie. — E x p o s é d e la situation générale p. 72, Alger, juin 1906.

(2) G-B.-M. FLAMAND. « R a p p o r t sur les conditions g é o ­logiques de l'alimentation o n e a u potable et d'irrigation de la ville et des oasis de L a g h o u a t . » (Service géologique des Territoires du Sud de l'Algérie. N o v e m b r e 1905.) ( A u t o g r a ­phie,)

présence de larges cuvettes d'érosion creusées dans les attérissements tertiaires continentaux de la bor­dure Nord du Sahara. Dans la région située immédiatement au Nord de

Sidi-Khaled, et dans le passage de l'oasis, ainsi que vers Oulad-Djellal, des réapparitions des eaux de l'Oued se présentent également, par suite de l'exis­tence de marnes gypsifères éocènes, comme substra-tum des affleurements calcaires et gypseux (cf. Nord et Est de l'oasis de Sidi-Khaled).

Plus à l'aval encore, à la hauteur des oasis de Lioua et de Ben-Thious, c'est aussi à un substratum marno-gypseux qu'il faut attribuer la « remontée » d'une partie des eaux de l'Oued Dji, mais ici, comme nous l'avons dit plus haut, ce sont les assises éocènes remaniées et aussi celles du crétacique (cénomanien turonien et sénonien) qui paraissent former le subs­tratum imperméable • (quaternaire ancien) et le phé­nomène se complique de l'apparition de sources ; en face de Lioua, des sources situées dans le lit de la ri­vière (Oued Djdi), l'alimentent à nouveau, et ce filet d'eau atteint en aval Ourlai, où il est dirigé sur les cultures. (1)

Terres de culture. — A l'exception des régions de maghders, et des zones cultivables des terrasses qua­ternaires, il ne semble pas que l'Oued-Djdi, entre le méridien de Demmed et Sidi-Khaled puisse permettre l'établissement d'un centre un peu important avec des palmeraie et jardins; au contraire, la dispersion des aires de culture, ordinairement étroites et disposées

(1) TURLIN, ACCARDO et G.-B.-M. F L A M A N D . — Le Pays du mouton, p. 398. —- Cercle d e Biskra, 1893.

P L A N G É N É R A L

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Sources de Mil II

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Echelle : 4 0 0

en chapelets sur les deux rives, ne pourrait donner lieu, à la suite de l'édification de barrages, qu'à des exploitations indigènes isolées comme il en existe sur l'Oued Djdi aux barrages en amont du confluent de l'Oued-Demmed (zone de remarquables maghders). A 15 kilomètres W.-N.W. de Sidi-Khaled, rive

droite, se montre un vaste plateau quaternaire sur­baissé, qui correspond à une zone confluente de thal­wegs élargis venant du N.W. ; elle devra, à ce point de vue, être étudiée à nouveau. La présente note ne résume en effet qu'une première ébauche des études, que mérite cette importante question de la création d'un centre indigène, entre Sidi-Khaled et Ksar-el-Ilirane.

* * *

Les barrages. — On peut diviser les différentes sortes de barrages utilisés par les indigènes, dans les régions sahariennes, en quatre types principaux:

1° Les barrages de retenue (barrages-réservoirs) ;

2° Les barrages de dérivation;

3° Les barrages d'absorption (pénétration pro­

fonde);

4° Les barrages de submersion ou d'imbibition su^ perficielle.

Les premiers et les seconds sont construits et uti­lisés par les européens et les indigènes, les deux der­niers le sont exclusivement par les indigènes.

Les barrages d'absorption sont utilisés au M'Zab en particulier ; ils ont pour but, en dehors de l'utilisa-

tion directe et immédiate des masses d'eau que char­rient les oueds-torrents à la suite des pluies, de rete­nir pendant le plus longtemps possible, les eaux des crues, afin de leur permettre de pénétrer dans les cou­ches profondes (au travers des terrains perméables lithologïquement ou diaclasés), là, ils constitueront des réserves où l'on puisera pendant la saison sèche et pendant plusieurs années consécutives (puits du M'Zab ayant jusqu'à 50 mètres de profondeur). Ces barrages d'absorption sont donc destinés à pourvoir à l'alimentation de véritables citernes naturelles, que certaines conditions géologiques et lithologiques des sous-sols réalisent.

Les barrages de submersion ou d'imbibilion super­ficielle procèdent un peu des précédents ; mais, en général, leur rôle est plus restreint ; ils permettent, eux aussi, la retenue des eaux de crues ou de ruissel­lement, mais uniquement dans le but d'obtenir une imprégnation à peu de profondeur, des terrains argi­leux ou limoneux peu perméables, situés à l'amont du barrage et destinés directement à la culture ; par ce procédé les terres profitent à la fois et des eaux et des boues riches en humus que déposent les crues.

On pourrait, pour cette dernière raison, les appeler des barrages de limonage, si dans le rôle que l'on veut leur faire jouer, l'alluvionnement n'était pas très su­bordonné, par rapport à Vimbibition des sous-sols ; ces barrages créent ainsi par leur fonctionnement des plages limoneuses comparables en quelque sorte aux mâader, aux régions d'Afaras.

Ces barrages peuvent rendre possibles les cultures dans cette partie moyenne de l'Oued-Djdi; il en existe un très grand que nous avons déjà signalé (confluent de l'Oued-Demmed) et d'autres plus restreints, dé-

truits ou en mauvais état, à l'amont du premier; ils sont applicables dans les régions de maghders (1) du Sud algérien ou de mécheras du Sud Oranais.

* *

Cours d'eau sahariens localement alimentés par des sources

On a montré antérieurement la grande utilité des barrages de dérivation, pour l'irrigation de la grande plaine saharienne des Ziban; établis dans des gorges resserrées, ils rendraient de très grands services; leur alimentation se ferait exclusivement par les oueds torrentiels de l'Aurès ou des chaînes au Nord du Zab occidental. Tel n'est pas toujours le problème à résoudre. On

a vu qu'ici à l'amont de Laghouat une partie des eaux de l'Oued Mzi provenait non exclusivement du cours supérieur de l'Oued, mais de sources, simples, vau-clusiennes et artésiennes, dont le niveau hydrostati­que ne saurait être élevé.

Plus loin vers El-Assafia et Ksar-Hirane, d'autres sources artésiennes viennent pro parte, ajouter aux eaux infiltrées de l'Oued-Djdi. L'étude d'autres Oueds sahariens de régions très

différentes a permis d'arriver aux mêmes conclu­sions, pour certaines parties de leurs cours.

On ne saurait donc, pour l'utilisation de ces cours

(1) Maghrler o u Mécheras, r'dirs d'oued, laisses d'eau, d a n s une'large, l o n g u e et p r o f o n d e gouttière argileuse des c o u r s d'eau sahariens, — se m o n t r e n t d a n s quelques-uns de leurs é p a n o u i s s e m e n t s .

d'eau sahariens, superficiels et subsuperficiels (sou­terrains des auteurs), considérer uniquement leur mode d'alimentation externe, provenant du ruisselle­ment direct, mais tenir compte des conditions géolo­giques et lithologiques très particulières dans lesquel­les ils peuvent se trouver, du fait d'occuper les parties les plus basses de brachysynclinaux à cuvettes empi­lées. Dans un rapport antérieur, (cf. p. 91 note (2), nous avons donné la description détaillée de l'un de ces cours d'eau sahariens (Oued Mzi-Djdi, mars 1905) à alimentation interne par sources artésiennes et au­tres ; M. l'ingénieur Gauckler (1) dans une publica­tion récente signalait l'intérêt que pouvait présenter la connaissance de telles conditions géohydrologi-ques ; nous avons fait connaître d'autre part, qu'elles se retrouvaient dans l'Oued-Rir, entre Touggourt et le chott, où il est alimenté presque uniquemnt par des eaux artésiennes, — qu'il en était de m ê m e de l'Oued-Zousfana entre quelques kilomètres à l'aval de Ta-ghit et Zaouïa Tahtania, pour lequel l'apport de la nappe artésienne des l'eggaguir joue, en dehors des crues, un rôle important.

Ce ne sont pas là les seuls exemples ; dans le Sa­hara on peut encore citer entre autres l'Oued-Biskra, — 1° en amont de la ville et de l'oasis et — 2° en aval dans la plaine de Saâda. (2) Le premier de ces points sur la rive droite est le lieu

d'émergence de belles sources à température élevée

(1) GAUCKLER. Origine des e a u x qui servent à l'irrigation d e L a g h o u a t , Annales de géographie, 15 janvier 1908.

(2) Cf. G. VILLE, loc. cit. V o y a g e s d'exploration d a n s les bassins d u H o d n a et d u S a h a r a .

Cf. G. ROLLAND. Hydrologie d u S a h a r a algérien, p a g e 122.

+ 29° 33 et à débit capté de 13,000 litres-minute, qui permet l'alimentation de la ville et des oasis de Biskra et de Gora.

Contre la rive gauche d'autres sources sont utili­sées pour l'irrigation des oasis de Lilia et de Filiach. Le deuxième point, le Ras-el-Aioun, aval de Biskra,

présente plusieurs groupes de sources dont les tem­pératures oscillent entre + 21°50 et + 27°33, avec un débit estimé à 30.000 litres-minute. L'ingénieur Rolland dit très explicitement à propos

des premières que ces sources alimentent seules les oasis de Biskra, c'est-à-dire « indépendamment de l'apport éventuel des crues de l'Oued ». (G. ROLLAND, loc. cit., p. 123 et note (1).

D'après A. FLAMANT (Tabl. des Entrep. d'irrigation, p. 188), le débit d'étiage de l'oued Biskra est de 170 litres-seconde, le débit moyen de 210 litres secondes.

« D'après des jaugeages effectués à la date du 6 « août 1896, le débit de la source de Ras-el-Ma serait « de 54 litres-seconde dont 20 litres pour l'alimenta­it tion et 34 litres pour les irrigations.

« Le jaugeage au square Grouzet, à la m ê m e date « au canal qui centralise toutes les eaux retenues par « le barrage, dit du Génie, qu'elles proviennent du « trop plein de la source de Ras-el-Mâ ou d'infiltra-« tions de toute nature, donne 247 litres à la seconde.

(Renseignements provenant du Service des Eaux de la Ville de Biskra, 1905). A l'Est des Ziban avec des débits très médiocres

l'Oued-el-Arab présente les mêmes caractères ; grossi par l'oued Guechtane, en été, ce cours d'eau ne laisse pas, par ruissellement direct d'amont, subsister le moindre filet liquide, mais, il donne naissance, de

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distance en distance, sur une douzaine de kilomètres, à l'aval de Zeribet-el-Oued, à des eaux vives, à débit il est vrai peu considérable qui naissent de sources à température variant entre + 22° et + 22°75 jaillissant dans le lit desséché du cours d'eau. —• C'est aussi un cours d'eau alimenté par des

eaux artésiennes (celles-ci aujourd'hui presque entiè­rement artificielles) que l'Oued-Seggueur en aval d'El-Goléah dans le coude à direction NS-SW, que commande la falaise crétacée ; là s'accumulent les colatures de l'oasis et l'eau provenant de puits arté­siens anciens non employés, et aussi les infiltrations (( dispersées » des travaux antérieurs défectueux ; en certains points remontent aussi, par pression, à l'aide de « fissures naturelles », les eaux de la nappe mère artésienne.

— Si nous remontons au Nord, dans le cercle de Djelfa, il en est de m ê m e par exemple pour l'Oued Touazi ; celui-ci, à sec en été, à l'amont des Bains, s'alimente, alors entièrement aux sources thermales ; ces dernières ont leurs émergences multiples disper­sées dans le lit m ê m e de l'oued, ou bien jaillissent des assises gréseuses du barrage naturel où sont établies les piscines du H a m m a . (1)

Mais si nous atteignons la zone littorale, le régime torrentiel des cours d'eau qui domino dans le Nord-Africain, m ê m e ici tout auprès de la Méditerranée, va nous permettre de considérer l'exemple peut-être le

( l ) E m e r g e n c e s d a n s les piscines : rive g a u c h e + 4 2 " 3 ; — rive droite + 3 6 " 1 ; 1- 38° 5 ; d a n s le lit d e l'Oued t e m p é r a t u r e variant entre + 3 9 ° 6 et -\- 38 ° ; toutes ces t e m p é r a t u r e s prises a u x griffons.

plus topique de ces cours d'eau à alimentation par apports internes artésiens, c'est le cours inférieur de l'Harracli.

Cet oued est alimenté, en dehors des eaux de ruis­sellement direct et des sources ordinaires de la région montagneuse, par les sources artésiennes à tempéra­ture comprise entre + 18° et -f- 22° qui proviennent de deux nappes distinctes. C'est aux ingénieurs en chef des Mines G. Ville et J. Pouyanne (1874) que l'on doit ces constatations ; on sait qu'à la suite de leurs observations sur les débits d'étiage faits au confluent de l'Oued Djemmaâ et en aval de celui-ci, ces savants constatèrent l'origine artésienne des afflux relative­ment considérables qui se manifestaient dans le cours moyen de l'Oued ainsi que dans quelques-uns des affluents ; ces débits d'aval étaient indépendants des débits amont dont les déterminations venaient d'être faites. Cette remarquable étude amena le mode d'alimentation en eau que l'on, sait, pour la Ville d'Al­ger. (Cf. Rapports VILLE et POUYANNE (Manuscrits) 1875 — et DAUBUÉE. Les eaux souterraines ci l'époque actuelle, 1° volume, p. 179, 1887.)

C'est le régime particulier de ces oueds des régions arides qui accuse et souligne cette manière d'être. Ce sont des cours d'eau en léthargie dont les réveils brus­ques et espacés irrégulièrement, sont le plus ordinai­rement violents ; les paroxysmes auxquels ils attei­gnent sont les grandes crues mais leurs crues moyen­nes représentent l'état normal des cours d'eau d'Eu­rope. Or ces crues moyennes qui se produisent sui­vant les oueds considérés soit plusieurs fois dans l'année (Oued Djdi — Oued-Biskra par exemple) soit à des périodes espacées de deux, trois, etc. ans — tels les cours d'eau ou parties de cours d'eau du Sahara central : Oued Mya, Oued In-Sokki, Igharghar, etc.,

— ne durent que quelques heures. Cette durée étant subordonnée aux conditions locales des régions où se sont opérées les précipitations atmosphériques, à leur étendue, à la plus ou moins grande rapidité de la réunion des filets liquides du ruissellement.

Le cours d'eau superficiel saharien ne vit donc que pendant un espace de temps très court ; si donc nous considérons un oued à régime le plus ordinaire à crues moyennes annuelles d'une durée de trois à qua­tre jours, nous voyons qu'il n'agira dans les condi­tions normales d'un cours d'eau que pendant un es­pace de temps réduit au 1 : 120 ou 1 : 100 du temps pendant lequel ce dernier fait sentir son action, c'est-à-dire toute l'année ou presque. (1)

(1) L e s g r a n d e s différences qui existent entre les cours d'eau peu alimentés des régions arides et c e u x de l'Euro­p e i m p r i m e n t a u r é g i m e d e ces o u e d s e n léthargie u n ca­ractère particulier ; de tels cours d'eau ne vivent qu'au t e m p s des crues d'où l'enchaînement des c o n s é q u e n c e s q u e l'on sait, tant a u point de v u e des caractères de leurs lits, de leurs zones d'épandage, de leurs divagations, de leur cours parfois indécis, qu'au point d e v u e de leurs arrêts t e m p o r a i r e s ; la cause d o m i n a n t e d e toutes ces exceptions, o u p r é t e n d u e s anomalies, c'est l'absence de l'eau, le m a n ­q u e de précipitations à l'amont d a n s les massifs m o n t a ­g n e u x et d a n s les hautes plaines à climat steppien. C e n e sont pas les sables qui « boivent les e a u x et les font dis­paraître » o u d u m o i n s les sables n'absorbent ces e a u x q u e parce q u e celles-ci sont sans continuité. U n e crue n e d u r e q u e q u e l q u e s jours, elle p e u t être e n q u e l q u e sorte « lo­cale », elle est, e n effet, r a r e m e n t totale, c'est-à-dire e m ­brassant le cours d e l'oued depuis ses sources jusqu'à sa porte ou, m i e u x , sa zone d'épandage ; o n conçoit d o n c q u e la m a s s e d'eau m i s e e n m o u v e m e n t après u n long p a r c o u r s a u travers d e formations arénacées, de cailloutis, de d u n e s les pénètre p e u à p o u et, l'évaporation aidant, à la fin dis­paraisse entièrement. M a i s q u e ces m a s s e s d'eau vivent

L'Oued Messad (affluent de l'Oued Djdi), que l'on croyait pouvoir classer dans ce groupe, pour la partie moyenne de son cours, doit être considéré comme un cours d'eau ordinaire à alimentation externe et subsuperficielle; les sources situées dans le lit, rive droite à 6 kilomètres à l'amont du village, sont des sources ordinaires de thalweg.

En général, à quelques rares exceptions près, ce ne sont pas les eaux superficielles du cours d'eau que

s e u l e m e n t q u e l q u e s semaines, q u e leurs actions se conti­n u e n t u n assez long t e m p s et d a n s le m ô m e sens et les sa­bles qui envahissent les lits des o u e d s seront entraînés, les cailloutis réduits t r a n s f o r m é s o n graviers, et à l'aval le cours d'eau se frayant u n passage a u travers des d u n e s a m o n c e l é e s e n barrages, r e p r e n d r a p e u à p e u son ancien thalweg. P r é c i s é m e n t d a n s la région o ù l'effort à effectuer est le plus considérable, vers leurs zones d'épandage et a u x oudjs des A r e g (grandes d u n e s ) , les cours d'eau sahariens arrivent exténués, sans force, ils s'évanouissent e n étalant la m i n c e c o u c h e liquide qui constitue leurs crues, c'est-à-dire (dans la partie saharienne d u cours, à q u e l q u e dis­tance des points principaux de ré u n i o n des affluents d e m o n t a g n e ) u n e m a s s e d'eau quelquefois é n o r m e m a i s p a r ­fois n e c o r r e s p o n d a n t qu'à peine a u x débits des b a s s e s e a u x de n o s fleuves européens. L e Nil m o n t r e bien ce qu'est u n fleuve saharien q u a n d son bassin d'alimentation est consi­dérable et correspond e n outre à u n e région de gr a n d e s précipitations ; la Loire, e n été, se r a p p r o c h e q u e l q u e p e u de ce qu'est u n fleuve de région aride, avec ses ensable­m e n t s caractéristiques ; m a i s v i e n n e la saison des pluies et tout s'efface, s u b m e r g é et entraîné p a r afflux des pluies d ' a u t o m n e .

P o u r le Sahara, l'évaporation e l l e - m ê m e , q u o i q u e é n o r m e

l'on utilise dans le Sahara ou dans le Haut-Pays, ce sont les eaux subsuperficielles ce que les auteurs ap­pelles improprement « le cours d'eau souterrain », c'est-à-dire les eaux qui filtrent au travers des cail-loutis, des limons et des sables du lit envahi de l'oued; celles-ci sont, au contraire des eaux superficielles, assez ordinairement pérennes, par exemple dans la zone s'étendant sur 100 et 150 kilomètres au sud des derniers reliefs des chaînes atlasiques ; c'est à l'étude détaillée du régime de ces eaux subsuperficielles que l'on devra s'appliquer pour chaque cas considéré.

On voit par les exemples précédents combien est importante l'étude géohydrologique détaillée des

(3 à 4 m è t r e s p a r a n ) , n e jouerait p a s u n rôle aussi i m ­portant sur ces oueds, q u e celui qui lui paraît aujourd'hui dévolu si les eaux vives circulaient dans les thalwegs des oueds d'une façon continue ; à l'époque actuelle elle n'agit e n s o m m e q u e sur des laisses d e courants subsuperficiels ou, m i e u x , sur les laisses des crues.

E n r é s u m é , les cours d'eau sahariens doivent leurs ca­ractères particuliers n o n p a s a u x régions désertiques qu'ils traversent m a i s a u r é g i m e climatériquo à faibles précipi­tations de leurs bassins d'alimentation, dont, e n outre, les surfaces d e réception sont relativement restreintes, p o u r b e a u c o u p d'entre e u x d u m o i n s .

A u x faibles chutes d e pluie s'ajoutent secondairement, d'une façon générale, la valeur plus g r a n d e de l'évapora-tion, la d é n u d a t i o n des surfaces qui a u g m e n t e d a n s u n e proportion très forte le coefficient d'absorption ; d a n s le S u d - O u e s t celui-ci accuse encore d a v a n t a g e p a r suite d e la n a t u r e lithologique des roches constituant les sols.

E n dernière analyse c'est le m a n q u e de pérennité des e a u x d u réservoir d'alimentation qui crée l'oued saharien, les conditions p h y s i q u e s de la région aval p r o p r e s a u x d é ­serts n e font qu'accuser cet état de choses et en porter à l'extrême toutes les conséquences, m a i s ce ne sont pas elles qui les font naître.

cours d'eau sahariens ou pour mieux préciser, de certaines parties des cours d'eau appartenant aux régions à faibles précipitations atmosphériques, — de ceux dont les débits paraissent anormaux en raison soit des conditions climatiques moyennes de leurs bassins d'alimentation, soit des conditions physiques lithologiques et morphologiques de l'amont ; il y a là tout un ordre de considérations nouvelles dont on doit tenir compte.

On ne saurait, en effet, construire utilement des barrages dans ces parties correspondant aux zones à niveau hydrostatique défini (généralement bas) dans le but d'y relever le niveau des eaux ; l'on ne pourrait ainsi qu'y retenir ou dériver temporairement les eaux des crues.

Barrages de dérivation

Barrage sur l'Oued-el-Abiodh, cercle de Biskra

L'étude g é o p h y s i q u e et géologique des conditions d e l'éta­blissement d u barrag e d u F o u m - e l - K e r z a sur l'Oued-el-À b i o d h (Est de Biskra) a été t e r m i n é e cette a n n é e et r é ­s u m é e d a n s u n rapport.

{Archives de la Direction des Territoires du Sud 1 0 fé­vrier 1 9 0 8 ) .

En voici les conclusions : L a gorge de l'Oued-el-Abiodh n'est p a s due à « u n e

faille », c'est u n e cluse, u n canon ouvert p a r érosion a u

travers de la muraille calcaire crétacée constituant l'extré­m i t é sud-occidentale d u massif de l ' A h m a r - K h a d d o u (Dje-b e l - K h e m a c h i c h ) ; la direction m é d i a n e de la gorge suit sensiblement celle d e l'axe d'un pli synclinal secondaire qui affecte o r t h o g o n a l e m e n t le relief crétacé. D e ces faits o n déduit q u e la p r o f o n d e u r à laquelle o n p o u r r a établir l'assiette d u b a r r a g e sur u n socle r o c h e u x (calcaire crétacé) n'est p a s indéfinie ; elle paraît a u contraire limitée à u n m a x i m u m d e d o u z e à quinze mètres.

L ' O u e d - c l - A b i o d h est u n cours d'eau à r é g i m e torrentiel; e n d e h o r s des périodes d e crue c'est u n cours d'eau subsu-perficiel (souterrain d e quelqu e s auteurs), c'est-à-dire courant a u travers des cailloutis, des sables et des l i m o n s déposés et c o m b l a n t son lit ; il n'apparaît q u e r a r e m e n t à la surface « e n e a u x vives » {cours superficiel). Ses crues p e u v e n t atteindre à des p a r o x y s m e s qui portent les hautes e a u x vers l'ouverture do la gorge a u « F o u m » (à la b o u ­che), à 1 2 m è t r e s a u - d e s s u s de l'étiage.

On a donc envisagé l'adduction des eaux séparé­ment sur les deux rives, et partant directement du barrage par des galeries ouvertes entaillées dans les assises calcaires des falaises de la gorge cette disposi-toin rappelant celle des bisses du Valais.

Le barrage sera établi à une centaine de mètres à l'amont du premier projet, on gagnera ainsi en alti­tude ce qui permettra de rejeter très à l'Ouest rive droite sur le cône de déjection ancien la conduite d'a­menée des eaux de Sériana, Thouda et de Sidi-Okba, on évitera ainsi la partie aval des ravins sujette à l'érosion directe par ruissellement et à l'érosion par le travail des crues de l'oued ; le terrain constituant les berges étant très meuble et très hétérogène, de pe­tits barrages de rupture de pente seront édifiés dans ces ravins.

En amont du barrage de dérivation, des barrages

secondaires constitués par des blocs d'un volume considérable, détachés de la montagne et solidement réunis, créeront là aussi des paliers avec rupture de pente qui, combinés aux réflexions des courants soli­des et liquides sur les parois rocheuses de la cluse, protégeront le plus efficacement possible le dit bar­rage.

Barrage sur l'Oued-Hadjïa (Touazi)

Barrage sur l'Oued-Hadjïa (cercle de Djelfa). — Ce projet a donné lieu à une étude géologique sur place en mars 1908). Les conditions géologiques que pré­sente la région ne permettent pas le choix d'un au­tre emplacement que celui qui a été indiqué dans le projet, pour l'assiette du barrage, c'est-à-dire l'îlot rocheux formé de poudingues tertiaires, affleurant dans le lit encaissé de l'Oued, à l'aval du premier barrage emporté.

L e s échantillons d u p o u d i n g u e s o u m i s à l'examen, n e présentaient pas les caractéristiques m o y e n n e s d e cette r o ­c h e observée in situ, et ils paraissaient devoir être facile­m e n t désagrégés.

L'étude directe a m o n t r é qu'en général ce poudingue est très cohérent, ainsi q u e les parties calcéro-siliceuses qui f o r m e n t le c i m e n t et les zones lenticulaires, intercalées e n ­tre les b a n c s d u p o u d i n g u e . S u r la rive droite, l'assiette d u barrage est assurée ; m a i s , sur la rive g a u c h e , p o u r éviter les actions violentes d e l'érosion, agissant sur la face a m o n t d u barrage, o n de v r a protéger f o r t e m e n t l'aile de cet o u ­vrage.

L'étude géologique locale permet d'établir que le rocher de poudingue de l'Oued-Hadjia n'est pas en place, mais qu'il est constitue par un immense bloc sporadique entraîné par l'érosion et le glissement du substratum fluent; on devra donc s'assurer, avant toutes choses, par des sondages, de l'existence du poudingue en profondeur dans le lit de l'Oued, et y subordonner l'exécution du barrage.

IV. — Recherches géologiques

DOCUMENTS POUR L'ÉTABLISSEMENT DE LA CARTE GÉOLOGIQUE DES TERRITOIRES DU SUD

(Haut - Pays et Sahara)

I

A u cours des missions confiées au Directeur-ad­joint, les études de géologie stratigraphique et les levés des limites des terrains ont porté sur quatre régions distinctes du Sahara et du Haut-Pays.

1° Dans le Sahara et le Haut-Pays algérien: a) étu­des de quelques points particuliers du cercle de Djel-fa; Oued-Touazi (El-Hadjia). — b) partie moyenne du bassin de l'Oued-Messad. — c) bassin de l'Oued-Djdi, rives droite et gauche de ce cours d'eau de Ksar-Hirane jusqu'aux Oulad-Djellal (esquisse géo­logique).

2° Dans le Sahara constantinois: a) étude géolo­gique des plateaux du Zab-Dahri et de Doucen-Ou-lad-Djellal, en y comprenant les chaînes atlasiques en bordure et, limités au Sud à la rive gauche de l'Oued-Djdi.

3° Recherches stratigraphiques dans le Nord-Est du cercle de Biskra: Srah M'ta Chicha, M'Chounech, Djemmora-Branis et les environs de Ghetma et de Droh.

Pour pouvoir établir des comparaisons de faciès, la région au Nord et Nord-Ouest a été parcourue d'El-Kantara à El-Outaia et Branis. 4° Recherches sur la géologie stratigraphique des

environs immédiats du Khanga-Sidi-Nadji, et de la plaine du Zab-Ghergui.

Des cartons et levés des limites des terrains ont été établis au cours de ces tournées, ils comprennent des modifications importantes à la carte générale au 1/800,000* (3e édition) et constituent des documents qui seront ultérieurement utilisés pour l'établisse­ment d'une carte géologique des Territoires du Sud; ils sont ci-après indiqués.

II

Principaux résultats atratigraphiquea

I. — TERRAINS SECONDAIRES. — SYSTÈME CRÉTACI-QUE. — Ce ne sont que quelques observations concer­nant des régions isolées et distantes qui ont trait aux formations de ce système :

A. — Urgo-aptien. — Zaccar, cercle de Djelfa. Con­trairement aux indications de la minute du levé du 1 /200,000' le village de Zaccar se trouve sur un pen-dage Nord de Vurgo-aptien, calcaire (calcaires blancs en bancs bien ordonnés) et non sur de Yalbien gré­seux. Ces grès albiens que l'on rencontre de Tilmek-meret à Zaccar sont inclus dans les calcaires blancs et jaunes de l'urgo-aptien à Terebratula Sella. — Il y a donc entre l'anticlinal à axe néocomien du Djc-bel-bou-Zarez (Khanguet-Zaccar) et le synclinal cé-nomanien du Djebel-Djellal, un pli anticlinal à axe

FIG. 28. — C r o q u i s - c o u p e géologique relevé le l o n g d e l'oued Khanga-Skll-Nadji suivant u n e direction N . S.

L é g e n d e : A r. — Argiles r o u g e s oligocènes. P (1. — P o u d i n g u e s inférieurs, r o u g e s et blancs, oligocènes. P d. — P o u d i n g u e s supérieurs, pliocenes, e n d i s c o r d a n c e s u r les p r é c é d e n t s . F. K. — Faille. L a ligne p o n c t u é e indique le fond d u lit d e l'uued ; la flèche est dirigée suivant le s e n s d u c o u r a n t

. i i E c h e l l e a p p r o x i m a t i v e , l o n g u e u r s : . ; h a u t e u r s : •

20.000 2.000

urgo-aptien. Les sources de Zaccar jaillissent de griffons inclus dans les grès albiens en grands bancs de 2,u20 d'épaisseur; à la source m ê m e ces grès pré­sentent des sphéroïdes à zones concentriques accu­sées.

B. — Sénonien. — A u Nord de Tolga, dans un col mettant en communication les deux cirques monta­gneux respectivement au Nord de Foughala et de Tolga, se trouve un remarquable gisement d'Hemip-neustes et d'Ino cérame s, important comme base de détermination des assises appartenant aux diffé­rents niveaux du sénonien et plongeant, en ce qoint, régulièrement vers le Sud : Ilcmipneustes aff. afri-canus (Bayle), Hemipneustes aff. Delettrei (Coq), c'est le niveau d'El-Kantara.

II. — TERRAINS TERTIAIRES. — SÉRIE EOGÈNE (Suessonien inférieur, calcaires à silex).

A). La grande extension de cette formation qui constitue une partie des plateaux à alfa s'étendant sur la rive droit de l'Oued-Dji s'est trouvée atteindre bien au-delà de l'Oued-Itel, et au Sud-Ouest de l'Oued-R'tem; une grande partie des immenses surfaces qui s'étendent un peu à l'amont du confluent de l'Oued-Djdi et de l'Oued-Demmed, en se maintenant sur la rive gauche, et jusque au-delà des Ouled-Djellal, ap­partient aussi à cette formation.

B). Sur la rive droite, entre les mêmes limites méri­diennes, c'est encore le terrain éocène qui forme la plupart des reliefs : gour et plateaux.

Sur le cours de l'Oued Djdi, entre le M'Keb de l'Oued Demmed, Bou-Rdim et un peu en aval de Ghe-

biket-El-Aroui on relève dans l'éocène la succession suivante : 1° à la base, argiles vertes gypseuses ; 2° calcaires blancs avec intercalations de bancs de ménilite grise ; 3° calcaires à silex; 4° gypse et argiles gypseuses à calcédoines; plongement très faible S.-S. E. Les lits de calcédoines sont très étendus et assez épais; souvent les calcédoines sont imprégnées de masses de gypse, ou de grands cristaux remplis­sant les vacuoles. Vers le SE les- bancs de gypse et d'argiles gyp­

seuses deviennent puissants; le gypse s'y développe m ê m e sous forme d'albâtre (alb. gyps.) ; il en existe une carrière sur la rive droite de l'Oued Djdi aux Oulad Djellal.

— Dans toute cette région il ne paraît pas y avoir de niveaux à phosphates.

G) Ces dépôts, d'une étendue considérable, se relient par les Oulad-Djellal et le Nord et le Nord-Est de Doucen, aux plateaux calcaires qui dominent au N. W . les oasis de Foughala et d'El-Amri et, par ces derniers, aux reliefs de la chaîne atlasique comprise entre Sidi-Rouague et Bordj-Ounos sur la route de Blskra. Aux Oulad-Djellal, à Sidi-Khaled, les argiles

marno-gypseuses inférieures jouent un rôle impor­tant, en constituant une couche imperméable au-des­sous de laquelle se trouve un niveau aquifère (puits artésiens : 40 mètres).

D). Région orientale. — Ges mêmes calcaires à ménilite, supportant les calcaires à silex, se montrent dans le Kanguet-Sidi-Nadji avec plongement sud ; c'est sur ces roches que devrait être établi le barrage projeté. Voir la coupe N S de l'Oued Khanga-Sidi-Nadji, figure 28.

Fia. 29. — C o u p e géologique N S , p a s s a n t p a r Branis, oasis a u N E d e ftiskra.

i 1 E c h e l l e , l o n g u e u r s : ; h a u t e u r s :

200.000 20.000

Remarque. — L e s p o u d i n g u e s q u i a u S u d , c o u r o n n e n t les petits p l a t e a u x c o m p r i s e n t r e les o u e d s L e f t a h et B e s b è s et le r a v i n a u s u d d e c e d e r n i e r a p p a r t i e n n e n t a u p l i o c è n e ; ils s o n t a n t é r i e u r s a u x foudinguas d é v e l o p p é s e n p l a t e a u o n d u l é e n t r e l ' o u e d L e f t a h , et l ' o u e d B r a n i s .

2° SÉRIE OLIGOGÈNE. A). Poudingues et argiles rou­ges, grès grossiers.

Formation de poudingues à gros éléments blancs et rubigineux, argiles calcaires alternant en glandu-les ; cette formation est considérablement dévelop­pée mais un peu en dehors des Territoires du Sud, au Nord-Est de Biskra. C'est à titre de comparaison que nous l'avons étudiée entre El-Kantara-Branis et l'ex­trémité occidentale des vallées des Oueds Abdi et El-Abiodh (Aurès). Dans toute cette immense région jusqu'au Nord de Branis, à la première gorge de l'oued, en amont du village au Nord, — on observe un grand développement de poudingues, de cet étage; ce complexe continental est manifestement recouvert par le miocène (carlennien-burdigalien) fossilifère, disposé en terrasses. (Cf. TISSOT. Carte géologique de la province de Constantine l r e éd. 1881. Alger — et E. FICIIEUR, Compte-Rendu de la réunion extraordi­naire de la Société géologique de France. Bulletin, p. 1181, année 1896).

Au-delà, vers le Sud, tous les reliefs se rattachant au plateau de la Srah M'ta Chicha, qui sont considérés par les auteurs comme oligocènes, paraissent bien appartenir à la série miocène ou mio-pliocène.

B). A Khanga, Sidi-Nadji les poudingues et les couches rouges argilo-marneuses très relevées se montrent à l'entrée de la gorge, s'appuyant direc­tement sur l'éocène ; au-delà au Nord dans l'Oued, une faille les ramène en contact avec ce m ê m e terrain et, par conséquent, les enferme entre deux masses suessoniennes (calcaires à silex) ; mais ici on ne voit pas le contact avec le miocène.

C'est sur le lambeau le plus septentrionnal (pou­dingues et couches rouges) de l'oligocène que l'on projetait d'asseoir le barrage ; or, dans cette région

où ces assises ont été affectées par des mouvements violents, ce terrain n'offre pas une résistance suffi­sante à l'érosion; il faudrait abandonner cette idée, et reporter le barrage, comme il a été dit, sur les as­sises de calcaires à silex et à ménilite. Voir la coupe géologique, figure 28.

3° SLTJE MIOCÈNE ou MIO-PLIOCÈNE. — A Branis, au-dessus des poudingues de la première gorge amont de l'Oued, repose une formation épaisse dont la com­position est la suivante : Voir les figures 29, 30 et 31.

A). Marnes avec intercalations de bancs calcaires à Ostracéos (indet.), sur lesquelles repose un ensemble épais de bancs de calcaires gréseux, avec quelques alternances de marnes, constituant le Dj Mohr;-ces couches plongeant Nord sont très inclinées, elles ren­ferment : Schizaster indét., Pecten prœscabriusculus, (Font.) Lithothamnium, Pecten aff, subbenedictus (Font.), Pecten cf. Pseudo-Béudanti (Dep.), elles ap­partiennent au cartennien (burdigalien).

B). Au-dessus vient un ensemble puissant de mar­nes vertes gypseuses où les Ostrea Crassissima abon­dent ; on serait donc ici dans la partie moyenne su­périeure du miocène, dans Yhelvétien.

C). Ces dernières couches supportent au Sud une épaisse formation de gypse en bancs très redres­sés vers le Nord, épais d'une soixantaine de mètres ; à certains niveaux s'observent encore des calcédoines.. (Djebel Debdeba rive gauche de l'Oued Branis, ESE de l'oasis.) M. E. Ficheur m'autorise à déclarer qu'il considère cependant ces couches marneuses vertes à Ost. Crassissima immédiatement superposées aux cal­caires à Pectens cartenniens (burdigaliens) comme

FIG. 30. — C o u p e g é o l o g i q u e relevée a u N E d e Biskra et passa n t p a r la Sraii M'ta Chiclia ( s o m m e t 370) et l'oasis d e Sidi-Khellil (Zab-central)

i E c h e l l e a p p r o x i m a t i v e : l o n g u e u r s ; h a u t e u r s d é c u p l é e s .

200.000

Remarque, — A n n o r d d e S i d i - K h e l l i l , les petits b a n c s d e p o u d i n g u e s d i s c o r d a n t s s u r le m i o c è n e s u p é r i e u r c o n t i n e n t a l et n o n i n d i q u é s p a r u n e lettre s p é c i a l e s u r la c o u p e , a p p a r t i e n n e n t a u p l i o c è n e r é c e n t .

faisant partie de cet étage inférieur du miocène moyen.

D. C'est au-dessus de ces assises que se montre une série d'une épaisseur considérable 300 à. 500 mè­tres d'argiles rubigineuses, brunes, de poudingues, de grès grossiers etc., appartenant à des dépôts continen­taux, et qui forment, depuis le pied de l'escarpement gypseux de Branis jusqu'à Droh et Habel, les reliefs de la Srah M'ta Ghicha et de ses dépendances; ces reliefs étaient considérés comme appartenant au ter­tiaire continental (oligocène). D'après la coupe qui vient d'être établie du Nord

au Sud, ce dernier ensemble d'assises rouges et de poudingues appartiendrait à la partie supérieure de la formation miocène subcontinentale, c'est-à-dire au pontien. Voir les coupes géologiques figures 29, 30 et 31.

4° SÉRIE PLIOCÈNE. — Les poudingues supérieurs qui couronnent les dépôts précédents se classeraient dans le pliocène; au Sud, à la limite du Sahara, ces bancs de grès plongent très fortement, m ê m e jusqu'à la verticale (Sidi-Khellil-Ghetma).

Pliocène supérieur. — A l'Ouest entre Doucen et Oulad-Djellal, c'est dans cette série continentale qu'on peut classer provisoirement les dépôts d'atter-rissements des grands plateaux. On peut rapprocher peut-être aussi de cette dernière formation les terras­ses supérieures (55 mètres) des environs immédiats de Biskra (bassin fermé).

III. — TERRAINS PLEISTOGÈNES. — Dans l'étude géohydrologique des Ziban il a été fait mention des différents dépôts (alluvionnaires en général) qui cons­tituent le pléistocène (quaternaire ancien), premiè-

rement pour les plateaux des Ziban occidentaux, deuxièmement, pour la grande plaine du Zab Cher-gui ; on a fait connaître leur composition, leur rôle hydrologique, leur puissance et leur extension; mais, il est utile cependant de rappeler ici à nouveau l'intérêt que présentent certains de leur niveaux ou certaines de leurs roches, — telles les marnes verdâ-tres (éocène remanié), au point de vue des recherches des sources dans le Zab occidental (région d'El-Amri-Lioua et jusqu'à Doucen et au delà vers l'Ouest), — et telles aussi les plages de dépôts de calcaires traver-iineux, au point de vue de la recherche des sources artésiennes dans le Zab oriental et le Zab central. C'est dans les dépôts pleistocènes anciens et récents

et aussi dans les dépôts actuels que nous placerions certaines formations de terres noires qui se montrent parfois relativement assez développées en surface dans les régions que nous venons d'étudier.

* * *

EXISTENCE DE LA HOUILLE DANS LE SUD-OIIANAIS

Etat de la question. — On sait qu'au cours d'une mission confiée l'an dernier au Directeur-adjoint du Service géologique des Territoires du Sud, à la suite d'études stratigraphiques nouvelles poursuivies dans le triangle formé par le Dj ebel-Béchar, la « Barga » et l'Oued-Guir — appuyées par les déterminations paléontologiques faites sur place (faune marine et fragments de végétaux) — puis, plus tard, par les belles récoltes de M. le capitaine Maury — l'existence de l'étage moscovo-wesphalien (carbonifère houiller)

Fia. 31. - C o u p e g é o l o g i q u e p a s s a n t p a r l'extrémité N E d e la S r a h M'ta Chiclia (Kef-el-Gouna et le R a s b e n El A b i o d h (Djebel A h m a r - K h a d d o u ) a u s u d d e M ' C n o u n e c h . R é g i o n a u N E d e BisVra,

q a. — P o u d i n g u e s et sables (quaternaire a n c i e n ) .

i t E c h e l l e , l o n g u e u r s : ; h a u t e u r s ;

200.000 30.000

à intercalations de lits charbonneux (houille) à végé­taux fossiles a été scientifiquement établie (1). Le premier gisement reconnu du moscovo-westpha-

lien (houiller) à Linopteris (Flamand 1 e r mai 1907) est situé à Bel-Hadi (Khenadsa) au pied de la « Bar-ga » ; il se montre en deux points distants de 1,500 mètres et dans l'un d'eux, il présente quelques déci­mètres d'épaisseur. Il existe sous l'atterrissement qua­ternaire dans toute la zone de « feggaguir ». Plus tard il fut retrouvé en forant des puits à Gueltat-Sidi-Salah (capitaine Maury) où il y est caractérisé par Linopteris Boulayi, Nevropteris gigantea, etc.

Les travaux récents (puits et routes) entrepris dans la région du Guir et confiés aux compagnies de la Lé­gion étrangère ont amené la découverte de nouveaux affleurements de cet étage houiller avec flore et faune fossiles remarquables, confirmant les premières ob­servations (2) ; tels sont les points de Ghorassa, et tout particulièrement celui d'Haci-Ratma (couche affleu­rante de houille de quelques décimètres à Sphenop-teris Boulayi (ZEILL) et Linopteris Miinsteri (EICHW). récoltes du regretté lieutenant Goste, de M M . Huot et Maury. (,3')

(1) G. B . M . FLAMAND. — Observations nouvelles sur les terrains carbonifériens d e l'extrême-sud oranais. Compte-rendu Académie des sciences, note présentée p a r M . Zeiller. S é a n c e d u 16 juillet 1907.

ID. Service géologique des Territoires du Sud de l'Algérie, p. 32, juillet 1907.

ID. Bulletin de la Société géologique de France, séance d u 2 d é c e m b r e 1907.

(2) Bulletin sommaire Société géologique de France. p. 54, 16 m a r s 1 9 0 8 ; et séance d u 17 février 1908.

(3) Bulletin Société géologique de France, p. 54, 16 m a r s 1908. — Ibid, p. 80, 27 avril 1908,

Toute la région Sud-Occidentale comprise entre les dernières pentes du Béchar, l'alignement crétacé du Nord et le lit de l'Oued-Guir Ghebkhet Mennouna et Chebkhet Djihani est susceptible d'en présenter de nouveaux ; c'est d'abord dans les deux synclinaux houillers, que sépare Vaxe anticlinal de Nebkhel Khe-nadsa — Golb-Aouda — Aïn-Mennouna, que de­vraient être poursuivies les recherches, puis, au delà dans le secteur S. W . — N . W . vers la région Oued-Ziz—Bou-Denib.

Les faunes marines et saumâtres et les flores re­cueillies rapprochent les dépôts houillers du bassin de l'Oued-Guir de ceux des bassins nord-européens anglo-belges. Les matériaux provenant des dernières récoltes faites à Ghorassa et à Haci-Ratma ont été étudiées par M M . Zeiller et Douvillé. (1) C'est dans les assises supérieures, dans le niveau

correspondant aux grès argileux de Khénadsa que les recherches doivent être poursuivies. (Cf. FLAMAND loc. cit., 17 juillet 1907 — et ZEILLER et DOUVILLÉ, loc. cit., 6 avril, 1908), depuis la base formée de grès rouges et verts un peu siliceux, jusqu'aux assises du haut plus marneuses. La partie tout à fait supérieure de la formation moscovo-westphalienne et l'étage oura-lo-stéphanien n'ont pas été encore rencontrés.

Le carboniférien inférieur existe de nouveau au delà de la grande H a m m a d a du Tafilalet, dans la dé-

(1) ZEILLER et DOUVILLÉ: « S u r le terrain houiller d u S u d O r a n a i s :. « Comptes rendus de l'Académie des sciences. — 6 avril 1908.

pression de l'Oued-Ziz, où des fossiles et des roekes ont été recueillis ; ce sont vraisemblablement les coup­elles d'Igli à crinoïdes dinantiens qui réapparaissent sur un substratum de grès argilo-schisteux verte (dé-vonien) identiques à ceux de la Zousfana ; récoltes d« M M . Huot, Guillo-Lohan (avril 1907).

* *

V. — Rapports do tournées et détermination de documents scientifiques

Les études ci-dessus indiquées au cours de cet ex­posé ainsi que les documents de tous ordres tant ma­nuscrits, cartes d'itinéraires, qu'échantillons de ro­ches, minéraux, de terrains traversés par les sonda­ges, etc.. recueillis par divers explorateurs ou par les officiers et les sous-officiers des postes des Territoires du Sud, soumis au Service, ont donné lieu aux rap­ports suivants dont les copies ont été déposées aux archives. Ce sont :

Etude géographique et géologique des environs d'Aïn-Sefra par M. le capitaine d'artillerie Breton (1903-1907).

Etudes sahariennes. — Ethnographie comparée « Notes sur les différents vestiges laissés par les po­pulations anciennes du Sahara » (préhistoire) par M. le capitaine d'artillerie Voinot, attaché aux affai­res indigènes à Lalla-Marnia, décembre 1907.

Rapport de reconnaissance du maréchal des logis Priou du groupe mobile de la compagnie saharienne

du Touat contribution à l'étude du Sahara Sud-occi­dental (Haci-Bou-Bernous et Menakeb. Hydrogra­phie), février 1908, avec cartes.

Rapport sur la région d'El-Hadjaj'; ressources de la région, eaux et pâturages par M. le lieutenant Cler-get de Saint-Léger, décembre 1907.

Etude géophysique et géologique des conditions d'établissement du barrage de Poum-el-Kherza sur l'Oued-el-Abiodh (Est de Biskra, territoire militaire de Touggourt) avec 11 dessins et plans par le Direc­teur-adjoint du Service.

Industrie pastorale. -— Rapport au sujet du forage de puits ordinaires profonds dans le Sud de la com­mune mixte de l'Oued-Nador (Tiaret). Service de la Colonisation, par le Directeur-adjoint du Service.

Industrie pastorale. — Rapport au sujet de forages de puits artésiens dans la région sud-occidentale de Tiaret. Octobre 1907. Service de la Colonisation, par le Directeur-adjoint du Service.

Note au sujet du barrage d'El-Hadjia (cercle de Djelfa). Id.

Note au sujet du canal de M'iili ; conditions de résistance aux diverses actions érosives. Id.

Note sur le dégagement et l'aménagement des sour­ces de M'lili. Id.

Détermination de la nature lithologique et des ni­veaux géologiques des échantillons de roches ren­contrées dans le sondage de Bir-bou-Chama (Souf).

Détermination des échantillons, roches, minéraux et fossiles recueillis par M. le lieutenant-colonel La-quière, au Touat (région de Timimoun au Reggan).

Détermination des échantillons provenant des son­dages profonds de Sidi-Okba (nature et niveaux géo­logiques).

Détermination des matériaux recueillis au cours des missions et provenant: I o de l'Oued-Djdi, cours moyen; 2° des chaînes au Nord du Zab-Dahri, du Zab-Ghergui, Nord-Est de Biskra, etc.. entreprises par le Service (1906-1908).

BIBLIOGRAPHIE

Travaux publiés par le Service géologique des Ter­ritoires du Sud, avec son concours, ou se rattachant aux missions qui en émanent :

Reconnaissance du bassin supérieur de l'Igharghar et visite du sud de Ahaggar et de l'Ahnet (hiver 1905-1906), par M. le lieutenant VOINOT de la compagnie saharienne du Tidikelt. — Bull, du Comité de l'Afri­que française. Suppl. n° 4, avril 1908.

Sur les divisions du carboniférien et sur la pré­sence du Moscovien-Wesphalien dans le Sud oranais par M. G. B. M. FLAMAND. — Bull. Somm. Société géo­logique de France, 2 décembre 1907.

Observations et réponse au sujet de la découverte de la houille dans le Sud-oranais, par M. G. B. M. FLAMAND. — Bull. Somm. Société géologique de France, 20 janvier et 17 février 1908.

Note préliminaire sur le jurassique de la région de Saïda (département d'Oran, Algérie) par M. G. B. M. FLAMAND. — Bull. Somm. Société géologique de France, 2 mars 1908.

Note sur les grés dits à dragées et à sphéroïdes du Tadmayt (Sahara) par M. G. B. M. FLAMAND. —• Bull. Somm. Société géologique de France, 2 mars 1908.

Note sur l'existence de la houille dans le bassin de l'Oued-Guir (Sud oranais) par M. G. B. M. FLAMAND. •— Bull. Somm. de la Société géologique de France, 27 avril 1908.

Note préliminaire (II) sur les formations secon­daires triasiques et infra jurassiques) du Sud orânais (Algérie, Territoires du Sud), par M. G. B. M. FLA­MAND. — Bull. Somm. Société géologique de France, 21 avril 1908.

Le. Directeur-Adjoint',

G. B. M. F L A M A N D .

C h a r g é d e Cours à l'Ecole supc-rieure d e s S c i e n c e s d ' A l g e r .

A l g e r - M u s t a p h a , 24 juin 1908.

GLOSSAIRE DES T E R M E S A R A B E S a B E R B È R E S EMPLOYÉS DANS CET OUVRAGE «

A V E R T I S S E M E N T

En général pour simplifier la lecture de la présente notice, les pluriels sont for­més du mot arabe ou berbère au singulier, auquel on ajoute l's caractéristique ; (•x : un oued, des oueds, — un djebel, des djebels, — un r'dir, des r'dirs ; —• toutefois exception est faite pour les termes dont les formes au pluriel sont consacrées par l'usage, tels : ziban, plur. de zab, — gour, plur. de gara, — lesour, plur. de ksar, — faggaguir, plur. de foggaru (cependant quelques auteurs écrivent des foggaras), u'ioun, plur. de a'in, etc.

— Quelques mots doivent, dans certains cas spéciaux, lorsqu'ils désignent des régions ou des lieux-dits, connus sous l'appellation indigène au pluriel, garder cette forme; on écrira couramment : une sebkha, des sebkhas, — un gantra, des gaufras, mais on dira aussi : les régions des sbukh et des gnater, qui précisent ainsi des régions géographiques bien déterminées.

A côté des définitions que nous avons recueillies sur place dans les régions ici étudiées, nous avons été amené à en reproduire d'excellentes données par un certain nombre d'auteurs, parmi lesquels nous citerons :

E. C a r e t t e . — Exploration scientifique de l'Algérie, passim 1844. II. D c v e y r i e r . — Les 'J'ouurcgs du Xord, 1SC4. M. B e a u s s i e h . — Dictionnaire pratique arabe-français. Autograpliié, 1871 et,

comme complément B A K I R K i i o d j a , dictionnaire pratique fraurais-arabc, 1908. V. L a r g e a u . — L e pays de Itirha, 1S79. — Id. L e S a h a r a algérien, 18S1. Général I ' a r m e x t i k r . — Vocabulaire arabe-francais des principaux termes géo-

graphiques et des mots qui entrent, le plus fréquemment dans la composition des noms de lieux, 1881; A. F. A. S., Congrès d'Alger.

I i t - C O L O X E L F L A T T E E S . — D o c u m e n t s relatifs à la mission dirigée au S u d de l'Algérie. I'ubl. Ministère des Travaux publics (1" et 2" mission), 1SS-4.

G. R O L L A N D . — Vocabulaire, in Géologie du Sahara algérien, 1S90.

(1) Extrait d'un glossaire des termes géomorphologiques- et hydrologiques arabes et berbères (dialectes kabyle et tamahak) du Nord - Africain, avec figures schéma­tiques qui sera publié ultérieurement.

Général COLOXIEC. — « Voyage an Gouraya » Bulletin Société de géographie de Paris, 1892-94.

V. DÉPORTER. — L'Extréme-Siid de l'Algérie,- Alger 1800. F. FODREAU. — R a p p o r t s de missions 1892-93, 1898-94. 1894-95, etc., et D o c u ­

m e n t s scientifiques (mission saharienne). Général NlOX. — Géographie militaire (Algérie et Tunisie), 1890. Commandant N. E. LACROIX et II. M. P. DE LA MARTISIÈEE. — D o c u m e n t s sur

le 'Nord-Africain (passim), 1894-1897. Consulter aussi : de l'auteur. — D e l'Oranie au G o u r a r a , 1807. — A p e r ç u gé­

néral sur la géologie du bassin de V O u e d - S a o u r a , 1897. — L e p a y s d u m o u t o n , en collaboration avec A. TCRLIX et F. ACCARDO, 1S93.

A

Afara, plur. Tfaran, estuaire, élargissement du lit d'un cours d'eau, confluent de deux ou plusieurs oueds; syn.-mme de m a û d e r , généralement couvert de végétation.

— El-Afara (lieu dit) dans le Sahara oriental (Ahenef) et aussi T i g m i (berb).

Adjebed- Tronc de palmier, ou longue perche constituant les bras du levier des puits â bascule (k'ottara) à l'extrémité du grand bras de levier est toujours ajoutée une branche d'arbre plus flexible et d'un plus faible diamètre (1 laquelle est fixée la corde de soutien du seau servant au puisement. — (Gl Colonieu, loc. cit. p. 78).

Aïn, plur. ai on n (litt. œil). — Source de quelque nature qu'elle soit, par gravité ou par pression, fontaine ; se dit aussi des puits artésiens indigènes ou européens et de quelques puits ordinaires profonds du M'Zab.

A o u ï n a , pluriel aouïnat (et), diminutif. — Petite source.

Areg, plur. d'Erg. —• Région de dunes, amas de dunes, massif de dunes ; dim. arigat.

Attata, athatha (aixatsa). — K'dir d'oued, petite excavation dans les sables où 1 eau se montre pour peu «jue l'on creuse avec la main (Farm). Dans la région de l'Oued-Djdi et dans celle des Daïas, l'attata est un r'dir d'oued le plus ordinaire­ment p é r e n n e j ex : Attata-Bou-R'dim, il mi-chemin de Laghouat aux Oulad-Djellal, etc....

B a h r , pluriel behour (litt. mer). —• Lac permanent dépression remplie d'eau. Dans les régions de sources oj de puits artésiens, un bahr peut être dû il l'apport d'eaux artésiennes naturelles dans un gouffre (behour des sources dites Djemella

kebira et Djcmella srira de l'oasis de Farfar) ou encore ¡1 l'extension du bassin d'émergence d'un cherya (Oued-K'ir), ou bien naître de l'effondrement de puits arté­siens ; ce dernier cas est fréquent dans l'Oued-R'ir.

Les principaux behour des Ziban sont, avec les deux précédents : l'Aïn-el-Bahir ; 2° bahr Ez-Zerga dans la dépression ebottense du Zab occidental.

Bahir, pluriel de bahira (comp. bahariat), diminutif du précédent. •—• Petite mer. Cf. El-Bahir indiqué ci-dessus.

Bled ou Blad. pluriel Bclad. — Région définie, contrée, le pays. — B l e d Aïn-K e r m a , région a voisinant l'Aïn-Kerma (Zab occidental) : Bled-el-Atteuch, le pays de la soif; Bled-Oulad-Zekri, le pays des Oulad-Zekri (sens restreint le plus ordi­nairement employé). L'expression « dans le bled » équivaut, pour ces régions du Sud, le plus ordinairement à celle du Tell « dans la brousse », par opposition à l'endroit que l'on habite, celui fût-il provisoire. B l e d n'a jamais la signification de « pays inaccessible à l'européen » qui a été donnée dernièrement (Bulletin Soc. Se. naturelles de l'Ouest de la France, 30 juin 1908).

— On dit dans certaines régions 1er pour bled « Ber-el-Hamra », le pays rouge, commandant LACROIX. D o c u m e n t s III, 142 note (1).

Bir, pluriel biar, abiar. — Puits le plus ordinairement profond et magonné. Ex : B i r - b o n - C h a m a , sur la route de Biskra à El-Oued.

c

Cedd, ced, Sedd, Sed, pluriel eeddoud ou seddoud (litt. versant). — Qui verse; barrage. — A'in-Ceddoud, la source aux barrages (Tolga).

Chegga, pluriel cheggag (litt. crevasse). — Terre fissurée, fossé. Tranchées ou­vertes étroites (0"'40, 0 mS0) et profondes (1 mètre à 5 mètres environ) et souvent très longues, pratiquées au travers des rochers et des atterrissements et, permettant de recueillir l'eau des sources dont les émergences on les suintements sont situés au-dessous du niveau du sol.

Chergui, fem. chergiiia, plur. clicraga. — De l'Est oriental. Le « Zab Chergui » groupe des oasis et des terres de cultures à l'Est du groupe central de Biskra ; comprend : Aïn-Naga, Zéribet-el-Oued, Liana, Badès, El-Kseur, Zéribet-Ahined.

Chott ou chatt. plur. clitout (litt. rivage). — Lac, étang ou marécage salé, or­dinairement de grande étendue et où aboutissent des cours d'eau ; terrain recouvert d'efflorescences salines et susceptibles d'être plus ou moins submergé ; terrain salé plus ou moins humide : sol de choit fuyant sous les pas dans lequel on enfonce, sur lequel on glisse par suite de la présence d'eaux chargées de sels remontant à la surface par capillarité sous l'action de la chaleur. Chotteux, chotteuse: caractère d'un chott.

Comp. seblcha (qui est une cuvette fermée petite o.u grande, toujours courerte d'efflorescences), Zarez, quelquesfois aussi Guerara (altération Gourara).

Les ehotts des provinces d'Oran et de Constantine sont de très vastes dépressions ; les secondes souvent d'altitude négative ; partiellement à sec ; sur les bords se dé­veloppe une flore spéciale maritime (salsolacées) qui constitue d'excellents pâtu­rages pour les ovins et les caméliens.

Chria ou chrya ou encore cheryu, plur. cliriut, vhcriaût (litt. nid). — Source artésienne qui jaillit généralement au fond d'un appareil crateriforme surélevé au-dessus du sol; assez ordinairement isolée. Quelquefois puits artésiens naturels par effondrement local ; éveuts naturels des nappes aquifères artésiennes.

D

Dahri pour dahraoui, féminin dahraouia. — Du Nord, septentrional. Quelques auteurs écrivent dhahraoui (Parmentier A. F. A. S. 1SS1). Zab Dahri ou Zab Dahraoui ; réunion des oasis les plus septentrionales du Zab occidental ; comprend Bouchagroun, El-Meïda, Lichana-Zaâtcha, Tolga, Farfar, El-Bordg, Foughala, 101-Amri ; on y réunit Doueen.

Se dit aussi Dahrani (fem.-nia).

Debdeb, debdeba, debdaba. — Sol, terrain, dur et sonore, qui résonne sous les pas. Comme dans le Sahara et plus géuéralement dans le Sahara constautinois, la carapace gypseuse qui constitue le sol dur et sonore sur lequel on marche, sur lequel sont établies de préférence les pistes, est formée de gypse en cristaux en­chevêtrés, de gypse terreux durci ou d'albâtre gypseux grossier, particulièrement dans les Ziban occidentaux et dans les environs des ehotts et dans le Souf et l'Oued-It'ir, le mot debdpb y devient l'équivalent de celui de djeps, c'est-â-dire le « gypse vrai », la pierre à plâtre.

Le « debdeb » ou carapace gypseuse. épaisse quelquefois de plusieurs mètres, est très étendue et joue un grand rôle dans les Ziban ; dans toute la région au Sud de Biskra, dans le Souf, le « debdeb », albâtre grossier, est employé comme pierre d'appareil.

A remarquer le « Djebel Debdeba » aux environs immédiats de Branis (E-S-E), formé d'assises puissantes de gypse sonore.

Dechera, dechra, pluriel dechour, dcchcrct (dim). Alliage, agglomérations de maisons, entouré d'un mur de clôture ; les centres des oasis des Ziban et de l'Oued-R'ir sont des décheras.

Delou, dhelou, pluriel delà. — Sorte de seau employé pour le. puisemeut, large­ment ouvert à la partie supérieure, primitivement en peau de chèvre ou de chameau (mzâda), celle-ci maintenue rigide à son ouverture par un cercle de bois grossier (encore en cet état utilisé par les nomades) ; la manche de déversement est formée par la peau du cou d'un chameau ou d'une chèvre suivant les dimensions. Actuelle­ment les dclous employés par les sédentaires pour les K'ottaras sont en cuir ; cer­tains propriétaires ds oasis du Nord (Sidi-Khald) possèdent de ces dclous en cuir à manche de déversement pour naouras rivés comme nos tuyaux d'arrosage; conte­nance, 40 a 50 litres.

Dindouna ou dinndouna. — Teinture qui, diluée dans l'eau, est employée par les indigènes pour la recherche de l'origine des sources. Ex : à l'Aïn-Zaouïa de Tolga. Quelquefois ils y substituent des cendres.

La dindouna peut être rouge, verte, bleue, etc., la plus généralement employée est rouge ou verte, comme plus foncée et se voyant mieux. (Renseignements dûs au cheikh Ahmed de Tolga).

F

Faidh, feidh, pluriel fladh. •—• Ravin peu encaissé, large vallée à peine accusée dont les berges sont insensibles, thalweg indécis, bas-fond allongé, qui se changent eu cours d'eau a la suite des pluies ; régions de cultures des nomades.

Fàrfaria. — Région déprimée située au Nord des chotts constantinois, dans la plaine saharienne, au S-E de Biskra. Région dont la fertilité est due aux apports limoneux des crues des nombreux oueds venus du Nord, des chaînes de l'Aourès, et qui s'épandent avant de se perdre dans les bas-fonds salés des chotts.

Foggara, pluriel feggaguir, fogâra (Duveyrier) foqqara (Largeau). — C'est es­sentiellement une galerie souterraine à pente douce, â regards (puits), destinée à donner des eaux vives à fleur du sol dans les palmeraies et jardins en contrebas des oasis. C'est à. la fois un appareil de production d'eau et d'adduction ; elle peut correspondre hydrologiquement a différents types :

1" Elle est une galerie de captage direct d'une ou de plusieurs sources artésiennes dont le niveau hydrostatique (la surface piézohydrostatique) est inférieur au niveau du sol ; en ce cas les puits ne sont que des regards de décharge nécessaire â. la construction de la ou des galeries qui vont à la rencontre des sources. Le Ras-el-Aïn ou le Ras-el-Aïoun est, en ce cas, la ou les sources elles-mêmes, la « tête de la foggara ». Température des eaux assez élevées, supérieure à la moyenne annuelle du lieu.

2" C'est une galerie de drainage en même temps que de captage souterrain des émergences multiples artésiennes (filets ou nappe aquifère artésienne) dont le niveau hydrostatique moyen est inférieur au niveau du sol ; en ce cas, comme dans le cas précédent, les puits sont de simples regards de décharge. Température des eaux élevée, supérieure à la moyenne annuelle du lieu.

R e m a r q u e . — Quelques-uns des regards peuvent correspondre à des émergences de la nappe; ils ne sont plus en ce cas de simples regards, mais des sources (aïn).

3° C'est une galerie souterraine, il regards, d'amenée d'eaux vives d'un cours d'eau souterrain ou à découvert ; cette dernière forme est bien connue en Perse sous le nom de Kanot, Kerize ; elle est souvent commandée par des conditions d'altitude, et pour combattre l'évaporation. Température variable.

Sur le parcours d'une foggara, et en particulier près des habitations, les regards deviennent, par l'usage qu'on en fait, de véritables puits d'alimentation.

4" C'est, une ligue de puits vrais, reliés par une galerie souterraine, répondant dispersion par gravité, provenant soit d'eaux météoriques, soit d'eaux artésiennes, dont les émergences, en ce cas, seraient situées à une altitude plus élevée que celle de la galerie.

Ce serait là le cas de quelques-nues de feggaguir des Beni-Goumi (Oued-Zousfana). Température inférieure à celles de la même région qui sont à alimentation arté­sienne directe, premier et deuxième types.

Les feggaguir peuvent, avoir un grand développement, dpuis une centaine do 3nètres jusqu'à 10 kilomètres et plus ; la hauteur de la galerie souterraine est suf­fisante pour laisser passer difficilement un homme accroupi ; il est des exceptions (Touat).

Cf. C o m p t e - r e n d u de la campagne, 1906-07. — Service géologique des Territoires du Sud de l'Algérie, pages 22-20, 1007.

Foum, plur. f o u a m (litt. bouche). Débouché d'uue vallée dans une plaine; em­bouchure, confluent; partie à l'aval d'une gorge (khanga).

G

Gara (garet dim.) pluriel gour. •— Mamelon rocheux ou du moins de terrain ferme, sorte de témoin laissé par les érosions ; les gour se montrent souvent en grand nombre, rapprochés les uns des autres ; ils sont le plus souvent eu forme do tronc de pyramide surmonté d'une sorte de chapiteau formé de tuf calcaire ou de gypse, ou de poudingue (carapace, sol de bammada) en assises assez épaisses, et dont les bords surplombent quelquefois. Leurs formes sont très variées ; leur nom indique surtout la nature d'un terrain ferme les constituant par opposition au sable meuble, des dépôts éoliens.

Ghedïr voir R'dir.

Gour voir Gara.

Guebli féminin gueblia. D u Sud méridional. Le Zab Gucbli, réunion des oasis du Zab occidental situées au Sud sur la rive gauche de l'Oued-Djdi et comprenant Oumach-M'lili, Ourlai Jlenahln, Zaouïet M'iili, Bigou, bon Thious, Mekhadma, Sahira, Lioua.

Guenina plur guenein. Récipient servant à puiser l'eau ; (Kottara) au Gourara. — Corbeille ronde formée de palmes tressées et attachées comme un plateau de balance par quatre ficelles, à l'extrémité de la corde que soulève la bascule du puits. — Contenance S litres (COI.ONIEU 13. S. G é o g . l'arh, p. 70, 10 juin 1892. .— Cf. LACBOIX et de LA MAKTINIÈUE loc. eii).

— Equivalent de « K'ottara » (récipient).

Guerba, plur gucreb. —• Outre (peau de bouc).

H

Hamma. — Source thermale.

Hammada, plur. h a m m a d . Immense plateau rocailleux, pierreux, sans eau, et où ne croit presque aucune plante; partie la plus désertique du Sahara. La h a m ­m a d a du Tafilalet, entre l'Oued-Guir et l'Oued-Ziz, à la hauteur des Bahariat et de Taonz, à environ 80 kilomètres.

Hammam : Bain, éluve, source thermale où sont établis des bains; piscines ou étangs naturels dans lesquels on se baigne.

Hassi, pluriel liassian. (On écrit aussi hâci, pluriel hacian). Puits ordinai­rement profond avec un coffrage.

K

Khandek, ikandac), khendeq, pluriel kheiiadick, khenadeq (litt. fossé). — Tran­chée, fossé de drainage et d'écoulement dans les oasis (Roll).

Khechba, pluriel khechbat et khecheh. •— Bois de construction, pièce de bois, poutre ; dans les oasis, bois de palmier ; troncs de palmier (ou fractions) divisés en deux dans le sens de la longueur et desséchés.

K'ottara, k'otarat, khoiara, klicttara (litt. d'après G. Rolland H y d r . Vocab). Panier ou couffin tressé et goudronné tenant l'eau. •—• Par extension, on désigne dans les oasis par le même mot les puits à bascule (puits à kottara) parce qu'ordinai­rement ils sont munis de k'ottara il l'aide desquels on puise l'eau; il est des k'ottaras à une, deux ou trois bascules, le plus habituellement il deux.

C'est le rerraz ou gherghas, pluriel kherrag du Tinerkouk (Gourara), le « eha-douf » égyptien.

C'est un levier formé d'une longue branche d'arbre prolongée par une plus courte et plus fine, longueur totale 5 il 8 mètres, suivant la profondeur du puits, â sou extrémité est attachée la corde qui supporte le récipient de puisement (Voir Adjebed).

Le système de Vadjcbcd (levier) (1) pivote autour d'une traverse supportée par un ou deux montants en bois, en terre, ou en maçonnerie grossière ; elle est exac-

(1) Je relèverai ici une petite erreur de M. J. BEUHNES dans Géographie 1902, page 10, alors qu'il dit que la perche de bois de la kottara repose, en son milieu, sur un point d'appui, le principe appliqué précisément ici est celui du levier.

tement équilibrée à l'extrémité du petit bras, fl l'aide de pierres ordinaires (plates et arrondies, percées d'un trou par où passe la petite branche du levier).

C'est dans tout le Sahara, plus ordinairement à l'aide d'un delou que se fait lé puisement.

Kreïbat, sing. de krcb, krcib; autre pluriel kraïb, kcrbin, kerban. — Monticules, mamelons, petites chaînes de collines, le plus ordinairement découpées en forme de « gour » (témoins, sing. gara) comme entre le Zab Dahri et le Zab Guebli où ces reliefs n'ont que quelques mètres d'élévation (5 â 8 mètres) ; front d'un plateau peu élevé, d'un palier, tel que le « Kreb » du Tidikelt qui correspond au Nord de Foggaret Zoua et d'In-E'har à la première « marche » du Tadmaït. Escarpement rocheux.

Ksar, pluriel ksour, qçar, qçour. •— Château, forteresse où l'on se réfugie en cas d'attaque (archipel touatien), village berbère fortifié, entouré d'une enceinte. Les ksour se rencontrent dans le Sahara et dans le haut pays, dans les chaînes et autres plaines du Sud oranais et algérien. Par extension, les indigènes donnent quelquefois ce nom à des « témoins rocheux » présentant la silhouette d'un ksar.

M

Madjen ou madjel ou majen, pluriel m o u a d j e n . — Réservoir articiel ou naturel, étang, bassin d'écoulement,, quelquefois r'dir (réserve d'eau) dans un rocher. Les r'dirs, réservoirs artificiels découverts, des villages du Zab Chergui, seraient plus justement appelés des « mouadjen ».

Maghder, marhder, pluriel m e g h a d e r (maghdir, diin.), maghdeur, mcghdcur, nwrdeur, mereder. — U n maghder type est un r'dir qui consiste eu une réserve d'eau, une laisse de crues emmagasinée dans une dépression, dans un bas-fond généralement allongé avec ou sans berges, formé- par affouillemcnt dans le fond argilo-limoneux du lit d'un oued.

Un maglider se compose souvent de plusieurs de ces « ravinements » allongés plus ou moins parallèles. La profondeur peut atteindre 3 et 4 mètres voire davan­tage. Ils naissent ordinairement dans les zon-s d'épanouissement (mander ou afaras, ifaran) des thalwegs des oueds sahariens ; exemple : Oucd-Djdi entre Ksar-el-Hiran et l'Oued-Denimed ; région saharienne des daïas. Oued-Guir dans la partie forestière « des Bahariat » ; ce grand oued vers les ksour d'Abadla n'est à vrai dire qu'un très grand « maghder ».

Lorsque cette expression n'est pas déviée de son acception restreinte, elle est sensiblement l'équivalent de la mâchera du Sud-Ouest. Ex : « Méchera-el-Kliouug ».

Marhdar, voir M a g h d e r .

Méchera, pluriel m e c h a r a ou m é e h r â a (litt. gué, oued, contenant de l'eau, abreu­voir). — Terme qui s'emploie au Sahara et dans le haut pays pour désigner le ou les sillons découpés dans les cuvettes a. fond d'argile des thalwegs des oueds

dans leurs zones d'épanouissement, ou des ravins, ou des faidhs, et où l'eau peut séjourner un long temps après les fortes pluies (r'dir). ex : les mécheras des steppes du Nord et du Sud du Chott­R'arbi ; de l'Oued­Zergoun (S. Or), etc....

Mekader, Mekadeur (voir M a g h d c r ) .

Mekder, (voir M a g h d c r ) .

M'Keb, mekcbb, m'keub. — Confluent d'oueds ; par extension r'dir au confluent d'oueds.

Mzàda, outre faite de la peau d'un jeune chameau (CADETTE, loc. cit).

N

Naoura. — Noria, puits à roue, puits à poulie â traction humaine ou animale (chameaux, chevaux, aues) tels les puits du M'Zab, des Ouled­Djellal, Sidi­Khaled, etc.... Au lieu de s'enrouler sur un axe (treuil) la corde est tirée directement dans toute sa longueur; eu général, pour remonter la charge d'eau (delou), l'homme ou la bête de somme s'éloigne de l'orifice du puits par une voie en pente, soit en remblai, soit le plus ordinairement en déblai (chemin creux) ; celle disposition permet un­ moindre effort pour la montée de la charge.

Nebka (~Nebket), plur. N e b a k . — Colline de sable, petite dune; espace couvert de petites dunes, sol de sable agglutiné, généralement peu mouvementé (P.) ; ter­rain de sable meuble ou mi­meuble, praticable malgré quelques vallonnements peu sensibles (F.) ; terrain sableux, tantôt mamelonné, tantôt ondulé. Dans le premier cas, on voit tous les trois ou quatre mètres un monticule de 0 50 à 0 80 de hauteur, surmonté d'une touffe de végétation. Dans le second cas, les petits mon­ticules sont remplacés par des rides plus ou moins écartées et des hauteurs très variables. Ainsi parfois, ces rides n'ont que 1 ou 2 mètres de haut et laissent entre elles des creux d'une largeur il peine supérieure à leur hauteur, parfois aussi elles sont écartées de 100 à 200 mètres et s'élèvent de 1, 5 ou 10 mètres au­dessus du creux. (Beringer, rapport, in Flatters, 1™ mission, p. 99).

о Ogla, pluriel oglat, ouglou. — Groupe de puits (hassi) en général très peu pro­

fonds, dans un bas­fond il terrain assez meuble, pouvant parfois se creuser à la main, ou plus ordinairement dans le lit d'un oued, au débouché d'un torrent. Puits

large et peu profond en terrain sablonneux (Dep.) par extension on appelle « Ogla » (Adzjer) une partie peu encaissée d'un oued ou son épanouissement, lorsque ceux-ci permettent l'établissement facile de puits de ce type.

Ogla est presque synonyme de tilmas, plur. tilmamis (berbère, tamabak), mais ces derniers points d'eau sont toujours établis dans le lit des oueds (Foureau). Tsinaïd, puits peu profond creusé dans une dépression et aussi dans les oueds est mieux l'équivalent d'Ogla.

Oued, ouad, ouudi, plur. aoudia, ouïdan. —- Cours d'eau, fleuve, rivière; lit d'un cours d'eau le plus souvent a. sec ; thalweg, vallée, ravin d'écoulement d'une pluie d'orage ; vastes régions où sont drainées les eaux superficiellement ou souterraiuo-meut. Ex : Oued-R'dir, Oued-Souf, Oued-Djdi, Oued-Ighaghar, Oued-Saoura.

L'oued, dans le Sahara, est quelquefois appelé « Sa'han ». L'oued peut n'être qu'un simple canal, une séguia. Ex : les canaux d'alimen­

tation des oasis du Zab Guebli ; Oued-Oumach, Oued-M'lili, Oued-Seddoud a Tolga.

R

Ras, pluriel rous (litt. tête). — Origine. Ras-el-Aïn, la tête de la source, son point d'émergence. Ras-el-oued, ras-el-mâ, la tête de l'oued, son origine, l'origine des eaux. Ras-el-Erg, la tête, la pointe de l'Erg, du massif, des dunes ; appliquée aux reliefs veut dire : site, sommet, éperon, cap, promontoir.

R'dir, uhcdir, redit; pluriel redair (litt. traître trompeur, faux). Les r'dirs sont des points d'eau temporaires, des bassins, des cuvettes etc.. à fonds imperméables, argileuses ou rocheuses qui gardent l'eau un temps plus ou moins long. Leurs manière d'être (nature, forme et gisement) sont des plus variées et par conséquent elles ont reçu des indigènes pasteurs, très observateurs par nécessité, pour chaque cas différencié, un nom spécifique approprié. O n peut diviser les r'dirs en r'dirs d'oued (laisses de crues) et en r'dirs sporadiques

(étangs, marais, creux de rochers, etc.). Parmi les premiers se classent la Guelta (bas-fond, poche d'eau), le Maghdeur, la Maqtaa (gué), I'Attata dont la durée est parfois très longue, l'Ogla (pays Azdger), le Naba ou Neba (confluent, coude d'oueds). Parmi les seconds, le Madjen, la Méchera, quelquefois la Daïa, le R'dir (sensu stricto).

Tous peuvent être génériquement désignés sous le vocable r'dir, les deux divisions ci-dessus peuvent comprendre des r'dirs simples à épuisement rapide, et des r'dirs alimentés de longue durée (r'dirs de Bou-Aroua, Oued-R'arbi).

S

Séçjllia, saguia, saqwia, saguîya (COLONIED, Inc. cit.) plur. saguiet, siquaïat. — Canal d'irrigation, conduite découverte, rigole, quelquefois aquedue. Par extension

terme géographique équivalent 9. oued. Longue dépression, thalweg réunissant des oueds seenndaires : Saguiet-el-Hamra (Sahara oriental).

S o u f ou çovf (berb.), corruption àe-asef, ace/, plur. isaffen : rivière, fleuve, cours d'eau en général, visible ou caché; E x : souf (région), Souf-Kesser au N.-E. de Figuig; Soul'-C'ellem (Chéliff). — <c Oued-Souf » (tautologie). — Syn. d'oued. Cf. CARETTE, loe. cit. p. 145.

T

Takbarat. — Buttes de terre argilo-sableuse surmontées de touffes d'arbustes (apports éoliens) ; on encore, témoins d'érosion, sortes de petits gour sans table supérieure, avec végétation au sommet. Tidikelt, documents photographiques de M. le commandant Cauvet.

Tilmas, pluriel T i l m a m i s . — Voir Ogla.

Tsmaïd. — Trou peu profond creusé dans une cuvette il fond argileux oit la nappe aquifère accumulée temporairement à la suite des pluies est dissimulée par une couche de sable ; ce terme s'applique aussi aux excavations que l'on creuse dans le lit des oueds. En tamahak le mot tilcmmas ou tilmas a le même sens; voir aussi Ogla.

z

Zab, pluriel d b a n . — N o m donné aux groupes d'oasis qui se trouvent dans le Sahara constautinois au pied des chaînes atlasiques (monts des Oulad-Zekri et Aourès) ; on divise les Ziban en Zab oriental Zab central et Zab occidental.

Le Zab central comprend les oasis de Biskra avec El-Morra, Corra, Lilia, Filiach, puis, à l'Est, Chetma, Droh, Sidi-Khellil, Sidi-Okba, Thouda, Seriana et Gartha.

Voir aux mots Gucbli, D a h r i et Chergul pour les autres groupes des Ziban.

I N D E X D E S N O M S G É O G R A P H I Q U E S

P a g e s

Afai-a 94 A h a g g a r 128 A h e n e t .•• 128 A h m a r - K h a d d o u . Voir Djebel A h m a r K h a d d o u . Aïn-Allel 12-20 A ï n - A m a r a (Tolga) 49-53-65 A ï n - B é ï d a (Telagh) 89 A ï n - B e l k h a s s e m b e n H a m o u d 48 A ï n - B e n o t t 32 A ï n - B e n n a n *9 A ï n - b e n - N o u ï 50 Aïn-bent-Ghili 15 A ï n - B e r d a d i ( K e s - K e s ) 11-23-66 A ï n - B e z a n i a ll-SO-32-50 Aïn-bordj-Briji 11-60-62-63 A ï n - D e h b 1 1 4 9

A ï n - D j o r f H - 4 9

A ï n - F u o u a r 50-59 Aïn-Fillaouch (Propriété R e b o u d ) 44-47-65 Ain-Fillaoueh (orientale) 4 7

A ï n - F o r t h a s s a r-~'° A ï n - F o u l t a n a 5 1

A ï n - G u e s s a * 3

A ï n - H a d j a r 5 9

A ï n - H a d j e l 1 2

Рагез A ï n - K e b a c h 12 A m - K e b i r a 12-50-50 A ï n - K e r m a 44-47-65 A ï n - K e s k e s (Berdadi) 11-23 Aïn-Khelilia I A ï n - K o u d i a t 11-49 A ï n - L i o u a 45-59-72-75-76-79-81 A ï n - M a z a 12-19 A ï n - M e c h a ï c h 12 A ï n - M e n n o u n a 124 Aïn-M'Lili 32-40 45-12G (plan 92-93J A ï n - M o g l o u b 43-48-56 A ï n - M o t h i 48 A ï n - M ' T o r a 32 A ï n - M z u t a 11-31-32-59-61 A m - R ' N a n e c h 32 A ï n - S a ï e g u e 48 A ï n - S e f r a 8-125 A ï n - S b a r g e l o t a n 48 Aïn-Sidi-Merazzi 59 A ï n - T h o u r 48 A ï n - Z a o u ï a 65-69 A ï n - Z e r g a 12-13-19-45-47-59 A o u r è s (Voir A u r é s ) . Atlas 32-36-39 44 46 A r e g 101 A u r è s 27-36-70-71-86-89-115 B a c h i (El-) 32 B a d o s (Ad B a d i a s ) 82-86-88 B a h ï r (Kl-) 45-47-72-75-76-79-81

P a g e s B a h r (2°) 47-72 B a r g a (La) 120-123 B e l - H a d i 123 B e n - T h i o u s 45-92 B l e d - A i n - K e r m a 44 B i r - B o u - C h a m a 9-127 B i r - S a d o u r i 36 B i s k r a . . 7-9-11-14-15-25-35-36-43-44-46-52-70-71-82-85-92-97-103-

107-113-115-126. B o r d g (E1-) 71-75-76 Bordg-ben-Briji 17 B o r d g - O u n o s 52-112 B o s s u e l ( D a y a ) 14 B o u - C h a g r o u n 43-48-61-65-66 B o u - D e n i b 124 B o u - R ' d i m ( O u e d Djdi) Ill B o u - S a a d a 14-36-65 B r a n i s 107- i 08-113-115-116-119 C h a b o t - K e r k o u r (TouaL) 9 C h e b i k h e t - e l - A r o u i 112 C h o b k o t - D j i h a n i 124 G h e b k e t - M e n n o u n a 124 C h e t m a 12-13-15-19-20-21-28-40-50-52-107-119 (Plan 12-13) Ghotls 21--Q

Ghott-Melghir 10-25-45-91 C h o t l - S a l e m 25 C o r a 94 Crouzel (Square) 97 D a y a (Bossuot) 1* D e m m e d ( D e x h e r a de) 92

D é p r e s s i o n cholteuse 36-40-43-44-46-47-59-69-71-77 D j e b e l - A m o u r ! )1 D j e b e l - A h m a r - K h a d d o u 104-121 D j e b l e - B é c h a r 120-124 D j e b e l - D e b a 36 Djebel-Debdeba 1 1 0

D j e b e l - b o u - G h c r a l 3 , 5

D j e b e l - b o u - Z a r e z 108 Djebel-Djellal (cercle d e Djelf'a) 108 Djebel K h e m a c h i e h 104 Djebel M ö h r •• Djebel Senia 3 ( 5

Djebel S i d i - M o h a m m e d 36 Djelfa 90-97-105-107-108 126 D j e m e l l a K e b i r a et Srira D j e m m o r a 10' D o u c e n 10-25-4 4-47-50-52-50-107-119-120 D r a u h voir D r o h . D r o e u voir D r o h . D r o h 28-46-107-119 D r o h e u voir D r o h . E d d i s 1 4

E g y p t e '0 E l - F a i d h 7 ° - 8 5

E l - A m r i 44-61-66-71-112-119 E l - A s s a O a ! Jl-95 El-Goléah • 9 7

E l - K a n t a r a 36-108-111-115 E l - K r o ï b a t 4 5" 7 1

E l - K s e u r 82-86-88

P a g e s El-Hadjadj, 126 Ez-Zerga. (Voir Aïn - Z e r g a ) . F a r far 72 Farfaria 70-85 Filiach 70-97 Fillaouch. (Voir Aïn-Fillaouch). F o u g h a l a 44-52-61-111-112 F o u m - e l - K h e r z a 103-126 Gartliâ 25-46 G h o r a s s a 123 G o l b - A o u d a 124 Gueltat-Sidi-Salah 123 H a b e l 119 H a c i - b o u - B c r n o u s 126 H a c i - R a t m a 123 H a m m a m - S e l a m , H a m m a m - S a l a h i m 47-40 H a r r a c h (Oued) 99 H a u t - P a y s 85-102-107 H o u d h "0-85 I g h a r g h a r ( O u e d ) 99 Igli 125 Igosten 67 In-Salah 80 Kliongua-Sidl-Nadji 86-88-89-90-108-109-112-115 K h a n g u e t - Z a c c a r 108 Khanguet-Sidi-Nadji. (Voir K h a n g a ) . K h e n a d s a 123-124 Kréibat 4 5

K s a r - H i r a n e 9-10-14-91-93-95-107 L a g h o u a t 10-65-91-96

P a y e »

L i a n a 82-86-88 L i c h a n a 32-44 Lilia 97 L i o u a 45-92-119 Loire 101 M ' C h o u n e c h 107-121 M e l g h i r . (Voir Chott M c l g h i r ) . M ' K e b 111 M'iili. (Voir O u e d M'iili). M e n a k e b (El-) 126 M e s s a d 10-101-107 M ' Z a b 93-94 Nil 101 O u e d - A b d i 115 O u e d - B e s b è s 113 O u e d - B i s k r a 96-97-99 O u e d - B r a n i s 113-110 O u e d - D e m m e d 91-93-94-111 O u e d - D j e m m a â 99 O u e d - D j d l . . . *)-10-25-4-4-45-46-9L-92-93-94-05-ï)G-99-101-107-111-

•112-127. O u e d - e l - A b i o d h 11-103-104-115-126 O u e d - e l - A r a b 82-86-89-90-97 O u e d - e l - G u e e h t a u c ,. 82-86-97 O u e d - G u i r 120-123-124-128 Oued-Hadjaïa 105-106-107-126 Oue.I-Igharghar 5)9 Oued-In-Sokki 99 Oued-IIel 111 O u e d - L e f t a h 113 O u o d - M e ! a h 25

P a g e s

O u e d - M e s s a d 101-107 O u e d - M y a

9 9

O u e d - M z i 91-95-96 O u e d - N a d o r (Tiaret) 126 Oued-R'ir 11-13-47-96 O u e d - R ' t e m Ш O u e d - S a o u r a

9

O u e d - S e g g u e u r 98 O u e d - T o u a z i 97-104-107 Oued-Ziz 124-125 Oulad-Djellal 9-10-25-44-45-91-92-107-111-112-119 Oulad-Zekri

3 6

-7

l O u m a c h 21-56-59-70 Ourlai *

5

-9 2

O u t a ï a (El-) 3 6 - l °8

Ras-el-Aioun 9 /

R a s - e l - M â 9 7

R e g g a n 8 - 12 7

S a â d a (plaine) 9 6

S a h a r a 7-10-25-26-48-92-96-99-101-102-107-119-128 Sahira

7 2

"7 6

-7 9

S a i d a 1 2 8

Soriana ^Ш

S i d i - B o u - R o u a g u c 52-112 Sidi-Chaïb

1 4

S i d i - K h a l e d 25-44-45-92-93-112 Sidi-Khellil 12-13-14-17-19-21-23-28-30-46-52-59-61-63-66-

116-110. Sidi-Okba 46-85-10 W 2 7 Silga ( p i a m o de)

3 6

Pages

S ü s s e n (Tolagh) 89 S o k - S o k - e l - A p l a l 75 S o u f 127 S r a h - m t a - C h i e h a 107-115-117-119-121 S u d - O r a n a i s 940-95-121-128-129 Tabelbalet 9 T a d j e m o u t 90 T a d m a y t 128 ïafilalet ( H a m m a d a d u ) 124 T a gl lit 90 T a k b a r a t 1(5 Tazoult (Touat) 8 T e l a g h 89 I h o u d a -46-104 Tidikelt 16 67-79-123 T i l m e k m e r e t (cercle de Djelfa) 108 T i m i m o u n 8-127 T o l g a 11-21-48-49-51-52-53-66-69-71-76-111 T o u a t 8-120-127 Touazi. (Voir O u e d - T o u a z i ) . T o u g g o u r t 7-95 Valais 104 Z a â t c h a 4 4 Z a b 25 Zab-Central.... U-17-21-23-25-27-28-30-31-32-36-40-47-50-52-59-

60-61-63-66-70-116-120. Z a b - C h e r g u i 10-25-46-52-89-108-119-120-127 Zab-Guebli 10-25-36-43-45-46-69-70-75-76-77 Z a b - D a h r i ll-25-32-36-4f)-41-43-44-47-49-56-59-61-65-70-72-

75-77-81-107-127,

Paues Zab-Occidental 10-25-26-27-28-36-43 (4i-45)-56-59-69 76-77-

95-119. Zab-Oriental. (Voir C h e r g u i ) . Z a c c a r (cercle d e Djell'a 108-111 Zaouïa-Tahtania 96 Z e n a g a 9 Z e r g a (Ez) 45-47-72-75-76-79-81 Z e r i b e t - A h m e d 25-82 Zeribel-el-Oued 82-86-97 Ziban... 7-21-22-25-26-27-28-30-32-36-40-44-46-47-50-59-70-82-95-

97-119. Z o u s f a n a ( O u e d ) 96-125

INDEX ALPHABÉTIQUE D E S N O M S D E P E R S O N N E S E T D ' A U T E U R S C I T É S

P a g e s

A c c a r d o 92-132 A m i c i "0 An g o t 35 B a k i r - K o d j a 131 Beaussior • 131 B e r n a r d (Lieut.) 9 Br e t o n (Cap.) 8-125 Br o u a r d e l ( D r ) , 30 B r u n h e s J 14-71 Carette (E) 131 C a u v e t ( C o m m a n d a n t ) 14-16 C h e i k h A h m e d (de T o l g a ) 134 Clerget d e Saint-Léger (lieut.) 126 C o l o m b o (Instituteur) 35 Colonieu (Général) 132 Coste (Lieut.) 123 Cullerier 61 D a u b r é e 99 Dé p o r t e r ( c o m m a n d a n t ) 132 Douvillé (Professeur) 124

P a g e s

D u b o c q (Ingénieur) 26-50 D u v e y r i e r (H) 131 F a u 61 Féliu (E) 26-61 F i c h e u r E . (Professeur) 115-116 F l a m a n d (G.-B.-M.) 9-10-50-01-92-123-124-128-129-132 F l a m a n t A- (Inspecteur des P o n t s et C h a u s s é e s ) . . . . 70-47 Flatters (colonel) 131 F o u r e a u F 132 G a u c k l e r (Ingénieur) 96 G.-M. (Génie militaire) 35-97 G u i l l o - L o h a n 125 H u o t (Lieut.) 123-125 J a m i n 56 J u s H . (Ingénieur) 13-25-28-29-32-35-50-51-56-60-61-75 L a c r o i x ( c o m m a n d a n t ) 132 L a Martinière (de) H . M . P.. 132 L a q u i è r e E m m . (Lt-colonel) 8-127 L a r g e a u • 131 L e v â t (Ingénieur) 40 L é v y - S a l v a t o r (Paul) 71 M a r e s ( D r P a u l ) 26-50-56 Martel ( H y d r o g r a p h e ) 30 M a u r y (capitaine) 120-123 M o s n y (E.1. 30 N i o x (général) 132 O s v a l 6 1

IrA BIBLIOGRAPHIE c o n c e r n a n t les o u v r a g e s d o n t il a été lait m e n t i o n d a n s cet e x p o s é , s e t r o u v e p o u r c h a c u n e d e s citations d ' a u t e u r s , soit e n n o t e s i n f r a p a g i n a l e s , soit d a n s le te x t e m ê m e ; o u v o u d r a b i e n s'y r e p o r t e r .

P a g e s

P a r m e n t i e r (général) 131 P o u y a n n e .. 99 P é r o n A 14 Pitavy 17-23-63 P r i o u ( m a r é c h a l des logis) 9-125 R e b o u d 65 Reclus (Elisée) "0 Rolland G. (Ingénieur)... 13-26-28-29-35-36-50-51-56-59-60-75-

96-97-131. R o b e r t ( c o m m a n d a n t ) . 76 Sériziat ( D r ) 26-35 ï h é v e n e t (Professeur) 35-36 Tissot C h . (Ingénieur) 28-29-115 T o n n e l o t 51 T o u c h a r d ( C o m m a n d a n t ) 9 Treille ( D r ) 61 Turlin (A) 92-132 Ville G. (Ingénieur) 13-25-26-27-29-36-50-51-59-60-61-96-99 V o i n o t (Capitaine) 125-128 Zciller (Professeur) 123-124

T A B L E DES F I G U R E S

Toutes les figures, sauf indication différente, ont été dessinées, d'après les croquis de l'auteur, par M. M. FERBAND chef des Travaux graphiques du Service géologique de l'Algérie.

Pages Fie. 1. — Coupe transversale d'une C h e g g a montrant trois

émergences de sources ; une au mur, deux sur les parois (droite et gauche) de la tranchée qui la constitue 14

FIG. 2. —• Travaux de dégagement par paliers et talus, du bassin de la source de Bordg-ben-Briji (source A ) ; 17

SIDI-KIIELIL, ZAB CENTRAL

FKÌ. 3. — Travaux de dégagement, par paliers et talus de l'Aïn-Keskes (Aïn-Berdadi) 23

SIDI-KIIELIL, ZAB CENTRAL

Fia. 4. — Schéma d'une source artésienne naturelle de la 1 " catégorie (par pression) 30

ATX-BEZAXIA (SIDI-KHELLIL, ZAB CENTRAL)

FIO. 5. — Shéma d'un gisement d'une source artésienne naturelle de la 1 " catégorie (par pression) 31

AÏN-MZATA (ZAB CENTRAL)

Fie. 0. — Schéma des gisements de sources artésiennes naturelles appartenant ;"t la 2' catégorie (par pression) 33

R e m a r q u e . — Les points noirs situés à la limite des terrains crétaciqnes eu suessoniens et du terrain tertiaire continental repré­sentent les griffons-origines.

Cette remarque s'applique aux figures suivantes.

Fio. 7. — Schéma des gisements des sources artésiennes naturelles appartenant fl la 3° et If catégorie (par pression dans les deux étages géologiques traversés par les griffons). 35

A la limite des terrains crétaciqnes ou suessoniens et qua­ternaires sont les griffons-origines.

Pagres Fia. S. — Schéma du gisement d'une source naturelle ar­

tésienne (mixte) de la 2 E catégorie par gravité (terrain ter­tiaire) depuis le griffon origine jusqu'il l'émergence S 2 ex­térieure 37

Emergence souterraine (par pression), au contact du ter­tiaire et du crétacique.

FIG. 9. — Schéma du gisement d'une source artésienne naturelle (mixte) de la 4' catégorie, par gravité, terrain qua­ternaire, depuis le griffon-origine jusqu'à l'émergence exté­rieure 39

(A émergence souterraine (par pression) au contact du quaternaire et du crétacique).

FIG. 10. — Profil du plateau du Zab occidental passant 1

p a r T o l g a et, Lioua. Echelle a p p r o x i m a t i v e , l o n g u e u r s :

hauteurs : — - — . 44-15 1.600

FIG. 11. — « FOGGARA naturelle » formée par une suite d'effondrements localisés (regards) de la carapace de ilcbdeb et réunis par un canal naturel souterrain 48

AÏN-IIOTHI (BOC-CIIAGROUN, ZAB DAHIÎI) Coupe transversale et vue perspective des regards.

FIG. 12. — « FOGGARA » (Aïn-Amara) creusée par les indigènes dans un jardin de l'oasis de Tolga 53

FIG. 13. — Schéma des modes de gisement des sources naturelles artésiennes (mixtes) appartenant à la !f catégorie, sources vraies et fausses sources (résurgences). Sources par gravité dans le terrain quaternaire depuis l'émergence sou­terraine des calcaires, du griffon-origine, jusqu'à la première émergence extérieure S 4 57

La zone ponctuée représente les attérissements quater­naires.

E r r a t u m : Dans cette figure, après la troisième flèche en commençant vers la gauche, il manque une lettre P qui de­vrait indiquer une seconde perte du cours d'eau passant de c a (au jour) à es (partie souterraine).

FIG. 14. — Coupe transversale montrant la disposition, par paliers et talus, suivie dans le dégagement des émergences de l'Ain Bordg-ben-Briji. (Terrain meuble) 00

(SIDI-KIIEI.IL, ZAB CENTRAL)

Pages FIG. 15. — Coupe transversale montrant la disposition

suivie dans le dégagement et l'établissement de la séguia de l'Ain Rordg-ben-Briji. (Terrain meuble) 02

(SIDI-KHELIL, ZAB CENTRAL)

FIO. 10. — Travaux d'établissement, par paliers et talus, de la séguia de Bordg-ben-Briji 03

(SIDI-KHELIL, ZAB CEKTBAL)

FIG. 17. — Coupe transversale montrant la disposition suivie dans le dégagement et l'établissement du drain de l'Aïn-Berdali. (Terrain résistant) 66

(SIDI-KHELIL, ZAB CENTRAL)

FIG. 1S. — Disposition schématique (plan) d'une chegga en « branches alternantes » 67

(ICOSTEX, TlDIKELT ORIENTAL)

FIQ. 10. — Disposition schématique (plan) d'une chegga composée de « branches alternantes » 68

FIG. 20. — Disposition schématique (plan) d'une chegga « on râteau » (à quatre sources) 68

FIG. 21. — Vue en perspective plongeante (schéma) d'une chegga simple, présentant plusieurs émergences de sources : à la tête (puits) et tout au long de la tranchée qui la constitue 00

FIG. 22. — Disposition schématique. •— Vue en perspec­tive plongeante d'une chegga « en râteau » (à quatre sour­ces) 73

FIG. 23. — Profil du Zab occidental établi un peu à l'Est de celui de la figure 10 (Est de Tolga-Lioua) montrant les rapports existant entre le plateau du Zab Dahri « la dé­pression chotteuse » et le Zab Guebli 77

1 1 Echelle approximative, longueurs : hauteur : — — — 100.000 l.oOJ

FIQ. 24. — Vue générale de la disposition des alignements des feggagidr dans le Tidikelt oriental (In-Salah) 80

Chacun de ces alignements de « regards » correspond à une foggara.

Pages FIG. 25. — Vue en coupe longitudinale (croquis) de la

disposition générale d'une foggara, montrant le canal souter­rain collecteur des eaux, les regards (pseudo-puits) et les cratères de déblais qui les entourent. (Cette figure ne corres­pond qu'à une partie de foggara 81

Echelle approximative : —L_ 200

FIG. 20. — Vue en coupe longitudinale (détail) d'une fog­gara montrant les « regards » entourés extérieurement de leurs petits cratères de déblais, et le canal souterrain qui les relie. A u mur et aux parois de ce dernier, voire au toit, se montrent les émergences des sources ou les suintements de la nappe aquifère qui alimente la foggara S3

La flèche indique la direction de la pente. Echelle approximative :

ïïO'J

FIG. 27. — Coupe transversale (détail) d'une foggara, montrant un regard et son cratère de déblais, le canal collec­teur souterrain et deux émergences des griffons des sources artésiennes, l'une au mur et l'autre sur la paroi de gauche. 87

1 Echelle approximative :

200

FIG. 28. — Croquis-coupe géologique relevé le long de l'oued Klianga-Sidi-Nadji suivant une direction N . S. — La ligne ponctuée indique le fond du lit de l'oued ; la flèche est dirigée suivant le sens du courant 109

1 1 Echelle approximative, longueurs : hauteur : 20.000 2.000

FIG. 29. — Coupe géologique N S, passant par Branis, oasis au N E de Biskra 113

1 i Echelle, longueurs : hauteur : 200.000 20.100

R e m a r q u e . — Les poudingues qui, au Sud, couronnent les petits plateaux compris entre les oueds Leflah et Besbès et le ravin au Sud de ce dernier, appartiennent au pliocène ; ils sont antérieurs aux poudingues développés en plateau ondulé entre l'oued Leftah et l'oued Branis.

FIG. 30. •— Coupe géologique relevée an N E de Biskra et passant par la Srah M'ta Chicha (sommet 370) et l'oasis de Sidi-Khellil (Zab central) H "

l Echelle approximative, longueurs : -rj—^rr hauteurs décuplées

R e m a r q u e . — Au Nord tic Sidi-Khellil, les petits banes de poudingues discordants sur le miocène supérieur conti­nental et non indiqués par une lettre spéciale sur la coupe, appartiennent au pliocène récent.

FIG. 31. — Coupe géologique passant par l'extrémité N F do la Srah M'ta Chicha (Kef-el-Gouna) et le Ras ben El-Abiodh (Djebel Ahmar-Khaddou) au Sud de JU'Chounech. Région au N E de Biglera. — Qa : Poudingues et sables (quaternaire ancien) 121

1 i Echelle, longueurs : hauteur : 200.000 20.0G0

H O R S T E X T E :

Fin. 10. — Profil du plateau du Zab occidental passant par Tolga et Lioua 44-45

1 PLAN des sources de l'oasis de Chetma au

5.000 D'après le levé de M. Barbaud, arckitecte-voyer de la com­

mune indigène" de Biskra. (Autographie du Service des Cartes et P l a n s du Gouvernement général de l'Algérie) 12-13

1 PLAN général des sources de JU'lili au

400 D'après le levé de M. Barbaud, architeete-voyer de la com­

mune de Biskra. (Autographie du Service des Cartes et P l a n s du Gouvernement général de l'Algérie) 92-93

CAIÎTE SCHÉMATIQUE montrant la « dépression chotteuse » dressée au - par l'auteur, d'après les documents to-

200.000 pographiques (raappes) du Service géographique de l'Armée. (Autographie du Service des Cartes et P l a n s du Gouverne­ment général de l'Algérie.

11

TABLE DES MATIÈRES

Pagres A v a n t - p r o p o s 7 Arc h i v e s 8 Missions 9

G É O H Y D R O L O G I E A P P L I Q U É E ;

I. — Les sources artésiennes à appareils crateri­formes 11

G e n è s e 15 Applications 20

II. — Inventaire des ressources en eau des Ter­ritoires du Sud. — Les sources des Ziban (I" partie) 22

L'origine des e a u x des Z i b a n 32 Dé o a p c l a g e naturel d o la carapace d e Debdeb d u

plateau d u Z a b D a h r i 40 Petits barrages souterrains 43 Reliefs, dépression chotteuse, Kreïbat, Z a b Guebli,

profil, Z a b central 44 Groupe occidental. — Sources et points d'eau divers

dérivés. — R é s u m é des caractéristiques 40 B c h o u r 47 C h e g g a s , F e g g a g u i r , sources à appareils craterifor­

m e s 49 T e m p é r a t u r e s (tableau) 50

r a g e s M o d o do g i s e m e n t et nature des sources et des

points d'eau dérivés • • 51 F a u s s e s sources, r e m a r q u e 55 Dispersion des sources 56 Applications 5!) Dépression chotteuse entre le Z a b - D a h r i et le Z a b

Guebli, E l - B a h i r 71 El-Balïir, Aïn-Zerga, A ï n - L i o u a 72 Aïn-Fo r t h a s s a , R e m a r q u e 75 F o r a g e s de puits artésiens 79 Le Zab Chergui 82

E a u x d e pluie, Crues, Puits, R'dirs 85 Construction de citernes o u de puits p r o f o n d s 88

III. — Les eaux vive3 (Ruissellement).

Utilisation des cours d'eau sahariens. Pertes et réapparitions, terres de culture 90

L e s barrages. — B a r r a g e s d'absorption. B a r r a g e s de s u b m e r s i o n (d'imbibition). Cours d'eau saha­riens localement alimentés par des sources.... 93

Barrages de dérivation, barrage sur l'Oued-el-A b i o d h ( F o u m - e l - K h e r z a ) 103

B a r r a g e sur l'Oucd-Hadjïa 105

IV. - Recherches géologiques. — D o c u m e n t s p o u r l'établissement d o la carte géologique dos Terri­toires d u S u d ((Généralités) 107

Principaux résultats stratigraphiques

Terrains secondaires, s y s t è m e crétacique 108

Pagres U r g o - a p t i e n (Zaccar-Djelfa), S é n o n i e n (Nord do

Tolga) 108 Terrains tertiaires (série éocène, calcaires à silex

et à ménilite) 111 O u e d - D j d i , Oulad-Djellal, K h a n g a Sidi-Nadji 111 Série oligocône ( P o u d i n g u e s et argiles r o u g e s 115 N o r d d e Branis. K h a n g a Sidi-Nadji 115 Série m i o c è n e et mio-pliocène, Branis, S r a h m ' t a

Chicha, N o r d - E s t d e Biskra, D r o h - C h e t m a , Sidi-Khelil. etc 116

Série pliocène, — pliocène supérieur (Nord et N o r d E s t de Biskra) 119

Terrains pleïstocônes (Ziban, D o u c e n , Lioua, d é ­pression chotteuse) 119

***

Existence de la houille dans le Sud-Oranais 120

Efat de la question, — E t a g e M o s c o v o - W e s t p h a l i e n . 120 G i s e m e n t s d e B e l - H a d i ( K h e n a d s a ) d e Grorassa, de

H a c i - R a t m a 123 Carboiiiférien inférieur 124

V. — Rapports de tournées et détermination de documents scientifiques 125

Bibliographie des publications d e l'année se r a p ­portant a u x régions étudiées 128

*

Glossaire des t e r m e s arabes et berbères e m p l o y é s d a n s ce travail 131

I n d e x des n o m s g é o g r a p h i q u e s 142 I n d e x alphabétique des auteurs cités 153 T a b l e des ligures - - 157

Carte s c h é m a t i q u e des Z i b a n .