Compte-rendu de la conférence de l'AADPAS sur les enjeux de l'immigration en Martinique

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La mission d’aide à l’intégration des personnes immigrées de l’AADPAS

Stéphanie Saxémard, chargée de projets AADPAS

L’immigration contemporaine en Martinique : perspectives historiques

Monique Milia- Marie-Luce, Maître de conférence en Histoire Contemporaine, UAG

Pratiques et discours sur la solidarité dans les associations de migrants haïtiens

Dimitri Béchacq, chargé de recherche CNRS (CRPLC/UMR 8053/UAG)

modérée par Mme Berthe Brival, Présidente de l’association AREC

Avec la participation de

Mme Yasmine Walcott, Consul général de Sainte Lucie

M. Casimir Markenzy, Vice- Consul d'Haiti en Guadeloupe et Martinique

M. Mathieu Petit, Directeur du Centre de Ressource Politique de la Ville Martinique

Mme Sonia Rézaire, Déléguée du Préfet à la politique de la ville

M. Serge Lisima, Responsable du bureau de la nationalité et des étrangers de la Préfecture de Martinique

Mme Marie-George Cébarec, Directrice de l’AADPAS

Conférence « Martinique et Migration»

Table-Ronde « Réflexions sur l’immigration en Martinique »

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Stéphanie Saxémard a présenté la mission d’aide à l’intégration des personnes immigrées de l’AADPAS.

Stéphanie Saxémard est chargée de projets à l’AADPAS. Elle est titulaire d’un MA Understanding and Securing Human

Rights, School of Advanced Studies, University of London et d’un Master 2 en Science Politique et coopération Internationale

de l’Université des Antilles et de la Guyane.

3 idées générales se dégagent de son intervention:

- L’immigration en Martinique est une réalité que vivent de nombreuses personnes. Elle est majoritairement féminine et se

caractérise par une immigration de proximité (Sainte Lucie, Haïti, Dominique, Amérique latine).

- La mission de l’AADPAS a un fondement juridique international et national: « Notre action est guidée par les principes de justice sociale, de solidarité face à l’exclusion et repose sur le respect des droits fondamentaux. Des droits inscrits dans la législation internationale. » Les états qui ratifient les traité internationaux protégeant les droits des migrants s’engagent alors eux aussi à garantir les droits fondamentaux des migrants ( droit à la vie et dignité, droit a un logement décent, a la santé, droit au respect de la vie familiale, non discrimination, droit au travail, etc ). Les pays signataires doivent donc définir, adapter ou ajuster leurs législations afin de respecter les dispositions des traités qu’ils ont ratifié.

- Elle est basée sur l’analyse spécifique de la situation et des besoins des personnes immigrées en Martinique: « Depuis 2005, a notre niveau, nous tentons d’apporter une réponse aux problématiques rencontrées par les personnes immi-grés à travers une approche qui intègre la notion d’interculturalité comme un principe d’ouverture vers l’autre.

Sur cette base, notre action se compose de 3 volets:

- actions en direction des personnes immigrées: accompagnement social et juridique, soutien psychologique, formation

- actions de valorisation des personnes immigrées auprès de la population: d’information, de sensibilisation

- en direction des professionnels: information, actions de formation, etc ».

Monique Milia-Marie-Luce a abordé l’immigration contemporaine en Martinique selon des perspectives his-

toriques.

Monique Milia-Marie-Luce est maître de conférence à l’Université des Antilles et de la Guyane. Elle est Docteur en Histoire et

a fait sa thèse sur une comparaison entre l’émigration des Antillais en France et celle des Portoricains aux Etats-Unis, en ana-

lysant plus particulièrement la mise en place d’une politique migratoire. Maitre de Conférences en Histoire Contemporaine, elle

enseigne au département d’histoire sur le campus de Schœlcher. Elle mène principalement des recherches sur les phéno-

mènes migratoires en Martinique.

Dès le 17e siècle dans les recensements de la population, des Hollandais, des Irlandais, des Portugais etc. sont présents dans

l’île. De l’époque coloniale à nos jours, ce sont en réalité des mouvements d’immigration et d’émigration qui ont fa-

çonnés la société martiniquaise. Dans cette communication, Mme Milia-Marie-Luce a exposé, comment, à travers des mo-

ments clés depuis l’abolition de l’esclavage en 1848, l’immigration est devenue une composante de l’histoire de la Martinique.

Elle a également interrogé la figure de l’immigré qui ne relève pas toujours d’une catégorie juridique/statistique, sinon de repré-

sentations sociales de l’Autre.

Conférence « Martinique et Migration»

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M. Dimitri Béchacq a présenté ses recherches sur les pratiques et discours sur la solidarité dans les asso-

ciations de migrants haïtiens.

Dimitri Béchacq est anthropologue, chargé de recherche CNRS (CRPLC/UMR 8053/UAG). II étudie les situations, stratégies

et réseaux migratoires entre Haïti et les Antilles françaises, les Procédés et registres de la différenciation et de l’identi fication

sociale et ethnique et la production et gestion de la citoyenneté et de la nationalité.

Il a examiné comment la problématique de la solidarité se pose dans les associations de migrants, autant dans les pratiques

effectives d’entraide entre compatriotes, que dans les discours interrogeant le difficile exercice d’une solidarité portée à un

niveau collectif. L’exemple des associations de migrants haïtiens en Ile-de-France et dans les Antilles françaises a permis de

situer les objectifs de ces associations au regard des situations vécues par les Haïtiens dans ces différents territoires, des hié-

rarchies sociales créées par et dans la migration, des luttes de pouvoir pour le prestige pouvant exister dans et entre ces orga-

nisations collectives.

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Introduction de la modératrice, Berthe Brival «Je salue tout le monde, je salue toutes les personnes qui sont là en fonction de leurs titres et qualités, M. le Vice-consul

d’Haïti, Mme Le Consul de Sainte-Lucie. Mme CEBAREC m’a fait l’insigne honneur de me demander de présider cette table

ronde après les brillants exposés que nous avons écouté. Je reviens sur l’une des phrases de Mme CEBAREC qui définissait

l’intégration comme un sujet sensible. On sent que ce sujet est un point chaud des discussions lorsque l’on voit le succès de

certains partis politiques, lorsque l’on entend certaines remarques que je traiterai quasiment de nauséabondes sur les pro-

blèmes de la migration. Des passions qu’il faudrait analyser et qu’il faudrait peut-être rétablir à leur juste titre, puisque la mi-

gration n’est pas un phénomène très important en Martinique en termes de statistiques.

Avant de donner la parole, je voulais citer un proverbe iroquois que j’ai trouvé dans une publication du Monde, cité par Ignacio

Ramonet : « Qui quitte son pays n’a plus de pays parce qu’il en a deux : son ancien pays et son nouveau pays. » Alors,

effectivement après des départs extrêmement douloureux, après une sorte d’arrachement, le traumatisme du départ, il faut

entrer dans un autre pays et savoir si l’on est accepté dans le nouveau pays. On n’est plus tout à fait du pays d’origine parce

qu’on oublie ou on transforme, parce que la mémoire transforme les souvenirs du pays d’origine et dans le pays d’accueil on

est quelquefois repoussé, refoulé et mis à l’écart voire ghettoïsé. Donc quel est le pays ? Je ne crois pas que pour certaines

personnes le pays soit juste un quartier de Fort de France, le quartier des Terres Sainville, le quartier de Dillon ou autre... »

Sur les chiffres de l’immigration

La discussion s’est ouverte sur la question des chiffres. Alors que la modératrice an-

nonce une immigration « qui concerne proportionnellement peu de personnes »,

Serge Lisima, le chef du bureau de la nationalité et des étrangers de la Préfec-

ture de Martinique indique que le nombre d’immigrés en Martinique serait de

l’ordre de 23000 personnes, soit environ 5,8% de la population martini-

quaise. Il est également rappelé que « les seuls chiffres qui soient un instanta-

né de la situation réelle de la population étrangère émanent de la préfecture et de

l’application de gestion des ressortissants étrangers (AGDRA)».

Yasmine Walcott rajoute qu’on estime à 5000 environ le nombre de Sainte Luciens résidant en Martinique. Selon d’autres

sources (INSEE), les haïtiens présents en Martinique seraient estimés à environ 5000 personnes également. Marie-George

Cébarec, directrice de l’AADPAS regrette tout de même la « cacophonie » autour de ces chiffres et demande une plus grande

cohérence.

Table-Ronde « Réflexions sur l’immigration en Martinique » modérée par Mme

Berthe Brival, présidente de l’association AREC »

23 000 Immigrés en Martinique

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La circulation intracaribéenne

Les intervenants ont évoqué la tradition d’échanges culturels entre les différentes îles de la Caraïbe et la nécessité que cela continue.

“L’Histoire nous a prouvé qu’il a un grand nombre d’échanges entre nos îles et qui ont été facilités par un certain nombre de choses, notamment des questions de culture… En outre, je pense qu’à terme, il peut être intéressant de trouver où allons-nous développer ce genre de sensibilité.” Mark Frampton, Consul honoraire de la Dominique

Cependant, la libre circulation des personnes au sein de la Caraïbe est une question qui se pose encore avec beaucoup d’acuité, notamment en ce qui concerne la circulation haïtienne. On lui oppose souvent les nécessités de maîtrise des flux mi-gratoires: “je trouve ça totalement anormal mais ce sont des questions de politique, parce que Haïti fait partie du CARICOM et que nous sommes sensé avoir du libre-échange et la libre circulation des personnes. Mais effectivement nous avons le pro-blème qui se pose comme vous l’avez dit précédemment, que la Dominique sert de plateforme pour des personnes de cer-taines nationalités puissent se déplacer vers d’autres territoires et nous ont poussé à adopter certaines politiques. C’est dom-mage…” M.Frampton. M. le vice-Consul d’Haiti, Casimir Markenzie a confirmé que la libre-circulation des personnes au sein du CARICOM « est toujours un sujet épineux et difficile ». « Même s’il y a eu des avancées et nous souhaitons maintenir le cap sur ces avancées comme lorsque Haïti a eu à imposer comme langue officielle le français au sein de la CARICOM... C’est déjà un grand pas qui vient d’Haïti et nous souhaitons qu’à l’avenir, cela se concrétise tout comme la libre-circulation entre les pays membres de la CARICOM. »

Il a aussi été mentionné que le régime d’exemption de l’obligation de visas pour certains pays pose parfois des problèmes de sécurité: “les trafics de drogue et d’armes sont endémiques entre Sainte-Lucie et la Martinique et cela fait partie des pro-blèmes de l’immigration. Mais je peux voir dire que Sainte-Lucie et la Martinique, enfin la France travaillent beaucoup sur cette question de sécurité entre les deux territoires. Cette année, il y a eu une commission franco-saint-lucienne sur les questions de sécurité et nous sommes très avancés sur les rapports de l’extradition et de l’entraide judiciaire. Donc cette coopération existe, même s’il est très difficile de tout contrôler mais elle a permis une diminution de la criminalité au moyen d’une augmen-tation des patrouilles dans le canal et de la collaboration des polices judiciaires des deux territoires. Cette collaboration existe même s’il y a des points à améliorer. “ Yasmine Walcott, Consul de Sainte Lucie

Sur l’intégration des personnes immigrées en Martinique

A Fort de France, certains quartiers sont plus concernés par la présence d’immigrés. Mathieu Petit a cité « les quartiers popu-laires les plus connus donc notamment les Terres Sainville, l’Ermitage et Sainte-Thérèse, Floréal, Trénelle et Volga. Je peux citer un autre territoire, le bourg du Lamentin, mais aussi le Nord Caraïbe et Atlantique qui sont concernés. »

Une des premières difficultés rencontrées par les migrants est celle du logement: “je pense qu’il y a notamment certains quar-tiers de Fort de France, qui par leur topographie plus difficile d’accès et un habitat peut-être dégradé, permettent beaucoup plus l’implantation de marchands de sommeil car il y aura moins de contrôles et de visibilité extérieure.” M. Petit.

Ainsi l’accueil des immigrés, l’apprentissage du français, l’accès a l’emploi, la compréhension su système administratif, la prise en charge des moins de 16 ans, le travail informel, l’entrepreneuriat, la question de l’entraide, le rôle des églises, la discrimina-tion, la xénophobie, la situation administrative et ses implications, une meilleure connaissance des pays d’origine et une meil-leure collaboration avec ces derniers ont été identifié comme des éléments à prendre en compte pour une meilleure intégra-tion des personnes immigrées en Martinique.

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Sur la politique d’intégration en Martinique

De façon générale, les participants ont déploré l’existence d’une véritable politique publique capable de répondre aux problé-matiques rencontrées par les migrants: “il y a un manque criant de dispositifs qui existe à deux niveaux. Pour les personnes qui sont bénéficiaires d’un titre de séjour, on emploie le terme droit commun à tout-va, c’est très bien. Mais la personne qui est dans ce droit commun ne sait pas forcément ce à quoi elle peut prétendre, elle ne sait pas où aller, elle ne sait pas quoi faire ni comment faire, il faut pouvoir l’accompagner. On parle aussi de cohésion sociale : mais ce n’est pas une chose naturelle et s i on ne l’impulse pas, elle ne se fera pas de façon si naturelle que ça. Ce que je voulais donc signaler, c’est ce manque de dis-positifs pour ces personnes mais aussi pour les demandeurs d’asile et les personnes en situation irrégulière, qui sont aussi sur le territoire. Là non plus il n’y a pas de dispositifs existant pour ces personnes qui sont pourtant là. Il faut pouvoir trouver des solutions pour que ces personnes se nourrissent, se logent, qu’elles apprennent et qu’elles puissent s’insérer. C’est une réelle problématique car comme on l’a vu, l’immigration ne fait que croître sur le territoire. Il ne faut ni feindre ou ignorer ces chiffres, vu qu’il y a eu beaucoup de débats autour d’eux et qu’ils ne font que croître depuis des années. » Carole Alixe, Assistante de service social, AADPAS

Ce manque de dispositifs a aussi été constaté par Marielle Iphaine, directrice du GIP-GIC du Lamentin: “Il n’existe pas à pro-prement parler de politique publique à la ville du Lamentin pour ces personnes et pour le moment, ce champ d’inaction pu-blique est investi par essentiellement le contrat humain à la cohésion sociale. Nous espérons qu’à l’avenir, qu’il y ait une orga-nisation, une structuration qui permette d’aller un peu plus loin que ce que nous sommes en capacité de faire, notamment à travers des expérimentations, parce que je pense qu’on peut encore parler d’expérimentation Mme CEBAREC, à défaut de pouvoir parler d’autre chose telles que quelques opérations-pilote qui vont peut-être nous permettre de déboucher sur une logique un peu plus élaborée afin de pouvoir mieux travailler demain avec la réforme du service de la Politique de la Ville.”

Pour les moins de 16 ans, “il y a le CASENAV qui s’occupe des jeunes de moins de 16 ans puisqu’on a obligation de scolari-ser tous les jeunes de moins de 16 ans sur le territoire quelle que soit la situation de sa famille, ce qui est très important. Cette structure qui est malheureusement la seule sur toute la Martinique, et nous sommes conscients de cette insuffisance, prend en charge ces jeunes et travaille sur leur insertion. “ Sylvie rondelet, chargée de mission Politique de la ville, Rectorat de la Marti-nique

M. Markenzie a insisté sur la nécessité d’une plus grande coopération entre pays d’accueil et pays de départ afin de mieux identifier et répondre aux besoins des migrants présents sur le territoire.

Sur les représentations

Latente pour certains, bien visible pour d’autres, les participants ont évoqué la xénophobie existant en Martinique, la mécon-

naissance de l’autre et de sa culture ainsi que la faible représentativité et visibilité des personnes immigrées (dans le domaine

associatif notamment).

“Quand on demande aux personnes immigrées ce qu’elles pensent des Martiniquais, généralement le premier regard qu’elles

ont est celui des services administratifs. Ces services deviennent les Martiniquais pour eux et ils ne sont pas très bien reçus

etc... Mais après avoir discuté avec elles, et je dirai parce que ce sont des femmes, en discutant elles me diront : par contre

dans mon quartier c’est différent, avec ma voisine c’est différent. Il y a cet autre regard sur la partie administrative qui est pour

elles, assez lourd parce qu’elles n’ont pas les connaissances nécessaires ni la capacité de tout saisir de ce qu’on leur dit. En

fin de compte, il y a des blocages qui se font dans le quotidien, avec les personnes dans leur environnement immédiat. Effecti-

vement, on a deux perceptions différentes par rapport à un public haïtien et saint-lucien car il y a des évènements historiques

qui sont antérieurs qui font que ces personnes ont une culture particulière.

“on oscille souvent entre des stratégies... est-ce qu’on travaille spécifique-ment sur les personnes immigrées ou bien est-ce qu’on est sur l’égalité et

[là] il n’y a pas de travail spécifique à faire et ça facilite la vie à tout le

monde comme ça” Mathieu Petit

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Dans la demande des gens, il est important de tenir compte de cet historique, de leur culture, du trajet migratoire qui peut être

traumatique. Ces personnes arrivent sur le territoire avec des traumatismes et elles recherchent la communauté humaine

alors que la personne qui est assise fait juste son travail qui n’est ni psychologue ni assistante social. Ce qui est intéressant

dans cette structure, c’est l’interculturalité car on est amené à côtoyer des personnes d’origines différentes qui se fréquentent

et apprennent à se connaître. Malgré les tensions, on apprend à se décentrer pour pouvoir comprendre l’autre afin de ré-

pondre à cette problématique.” Cynthia Petit, Psychologue à l’AADPAS

Conclusion

Les participants ont unanimement émis le souhait d’une plus grande collaboration et prise de responsabilité de chacune des

parties pour la mise en place d’un plan d’actions local capable de répondre aux difficultés auxquelles sont confrontées les per-

sonnes immigrées sur le territoire de la Martinique.