Communiqué de presse - foyerlaekenois.be · progression des pas, à la perception du corps. ......

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Communiqué de presse Inauguration Septembre 2012 Les P’tes sœurs de l’Atomium, une œuvre de Cécile Pitois pour le 101 e % Entamée en 2001 par la Société du Logement de la Région de Bruxelles-Capitale (SLRB), l’expérience du 101 e % a pour objecf de rendre présente la créaon contemporaine au sein du logement social. Processus exigeant, paent, il vise à créer des œuvres dans un contexte déterminé, en lien avec les habitants, les opérateurs, les élus. Il s’agit donc d’une aventure au croisement de l’art, du champ social et de la ville. Les P’tes sœurs de l’Atomium Les P’tes sœurs de l’Atomium, œuvre homonyme de l’ensemble du projet, se présente à la fois comme un lieu qui évoque la stabilité et un espace qui suppose la circulaon. C’est dans son usage qu’elle révèle cee double condion. Son emplacement est un choix fort, non dans le périmètre des logements, mais dans un jardin public de la Ville de Bruxelles. C’est un espace de transion entre les logements et le quarer, la ville. L’œuvre a la dimension d’une plate-forme aux contours courbes, disnguée de la voirie par sa couleur, sa texture, sa topographie. Manière de marquer le passage, on y accède soit de plain-pied, soit par quelques marches (dont la hauteur va grandissant). Cee sensaon est renforcée par la maère du sol qui donne un autre rythme à la progression des pas, à la percepon du corps. Au centre, le visiteur trouve un boulodrome entouré de sphères d’inox sané. Elles sont répares seules ou groupées par deux ou trois et peuvent servir d’assise... Clin d’œil à la praque de la pétanque et à la proximité géographique du symbole de l’exposion universelle de 1958, chaque sphère est gravée d’un dessin différent de lignes et de points. Lieu de conversaons, espace de récréaon, Les P’tes sœurs de l’Atomium est un environnement où usages et usagers sont perméables. A l’aenon des résidents des logements, Cécile Pitois imagine offrir des jeux de boules numérotées et la possibilité de suivre des cours de pétanque. Plus qu’au jeu, c’est une invitaon à entrer dans le champ des interacons sociales, des échanges quodiens, de la connaissance de l’autre. Ils ont leurs règles mais aussi leurs condions. Cécile Pitois crée des possibilités, tout en laissant l’ulité advenir, s’inventer. Entre l’individu et le collecf L’arste Cécile Pitois a été retenue pour le site de logements «Wanecouter» qui a bénéficié d’une opéraon de réhabilitaon. Il apparent au Foyer Laekenois, commanditaire de l’intervenon. Poursuivant sa série de projets Sculptures à Souhaits, Cécile Pitois réalise ici trois œuvres, chacune pensée comme une étape autonome d’un ensemble : Les P’tes sœurs de l’Atomium. Elles fonconnent sur la relaon individu/collecf dans un mouvement de va-et-vient, selon une dynamique disncte. Le par pris par l’arste est d’arculer la volonté de s’adresser à chacun tout en donnant à penser l’altérité constante. Comment, au sein de cee multude, s’octroyer un peu d’espace et de temps pour soi, afin de revenir en demande, ouvert, vers le pluriel des autres ?

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Communiqué de presseInauguration Septembre 2012

Les P’tites sœurs de l’Atomium, une œuvre de Cécile Pitois pour le 101e %

Entamée en 2001 par la Société du Logement de la Région de Bruxelles-Capitale (SLRB), l’expérience du 101e % a pour objectif de rendre présente la création contemporaine au sein du logement social. Processus exigeant, patient, il vise à créer des œuvres dans un contexte déterminé, en lien avec les habitants, les opérateurs, les élus. Il s’agit donc d’une aventure au croisement de l’art, du champ social et de la ville.

Les P’tites sœurs de l’AtomiumLes P’tites sœurs de l’Atomium, œuvre homonyme de l’ensemble du projet, se présente à la fois comme un lieu qui évoque la stabilité et un espace qui suppose la circulation. C’est dans son usage qu’elle révèle cette double condition. Son emplacement est un choix fort, non dans le périmètre des logements, mais dans un jardin public de la Ville de Bruxelles. C’est un espace de transition entre les logements et le quartier, la ville. L’œuvre a la dimension d’une plate-forme aux contours courbes, distinguée de la voirie par sa couleur, sa texture, sa topographie. Manière de marquer le passage, on y accède soit de plain-pied, soit par quelques marches (dont la hauteur va grandissant). Cette sensation est renforcée par la matière du sol qui donne un autre rythme à la progression des pas, à la perception du corps.

Au centre, le visiteur trouve un boulodrome entouré de sphères d’inox satiné. Elles sont réparties seules ou groupées par deux ou trois et peuvent servir d’assise... Clin d’œil à la pratique de la pétanque et à la proximité géographique du symbole de l’exposition universelle de 1958, chaque sphère est gravée d’un dessin différent de lignes et de points. Lieu de conversations, espace de récréation, Les P’tites sœurs de l’Atomium est un environnement où usages et usagers sont perméables. A l’attention des résidents des logements, Cécile Pitois imagine offrir des jeux de boules numérotées et la possibilité de suivre des cours de pétanque. Plus qu’au jeu, c’est une invitation à entrer dans le champ des interactions sociales, des échanges quotidiens, de la connaissance de l’autre. Ils ont leurs règles mais aussi leurs conditions. Cécile Pitois crée des possibilités, tout en laissant l’utilité advenir, s’inventer.

Entre l’individu et le collectifL’artiste Cécile Pitois a été retenue pour le site de logements «Wanecouter» qui a bénéficié d’une opération de réhabilitation. Il appartient au Foyer Laekenois, commanditaire de l’intervention. Poursuivant sa série de projets Sculptures à Souhaits, Cécile Pitois réalise ici trois œuvres, chacune pensée comme une étape autonome d’un ensemble : Les P’tites sœurs de l’Atomium. Elles fonctionnent sur la relation individu/collectif dans un mouvement de va-et-vient, selon une dynamique distincte. Le parti pris par l’artiste est d’articuler la volonté de s’adresser à chacun tout en donnant à penser l’altérité constante. Comment, au sein de cette multitude, s’octroyer un peu d’espace et de temps pour soi, afin de revenir en demande, ouvert, vers le pluriel des autres ?

Réalisée en sgraffite, technique largement utilisée - en Belgique entre autres - au début du XXème siècle pour la décoration des façades d’immeubles, elle procure une sensation de profondeur et d’intensité lumineuse. Ici, l’habitant, le visiteur peut répondre à l’invitation dans le retrait du porche et loger son rêve dans l’affluence des autres. De l’immensité du cosmos à l’échelle de nos enfances, Cécile Pitois suggère qu’il n’y a qu’un pas.

Requiem pour une étoileC’est aussi une situation de circulation que Cécile Pitois retient pour Requiem pour une étoile, dans un passage à ciel ouvert, où une arche en brique relie deux bâtiments. Une légende nous introduit à la conception du monde de Flor Van der Vinnen, personnage connu du passé du quartier. Il renvoie à une sculpture, encore une étoile, mais seule, comme réfugiée, «pliée» au coin d’un mur et de l’arche. Presque à hauteur d’homme, elle entretient une proximité physique avec qui l’observe. S’il est à nouveau question de rêves, ce sont ceux que les individus donnent pour la collectivité. Ce texte prête à un journal cette déclaration : «L’homme solitaire pense seul et crée de nouvelles valeurs pour la communauté»(1). En écho, l’étoile clignote comme le fruit du temps que l’on s’est accordé à soi-même, avant de déposer sa contribution au bénéfice de tous.

Le possible et le merveilleux dans l’ordinaireA travers des pratiques et des objets communs, le jeu, la sphère, l’étoile, le ciel, le conte, Cécile Pitois parle de ce qui nous relie - individus irréductibles à tout autre - à l’ensemble de nos semblables. Elle fait un pas de côté par rapport aux grands récits politiques, en adoptant le récit quotidien. Il lui permet de s’adresser à tout un chacun, en prenant appui sur le possible et le merveilleux dans l’ordinaire, notions qui évoquent «le vent de l’éventuel» d’André Breton(2). Cécile Pitois n’écrit pas l’histoire, elle rédige simplement une notice avec des formes plastiques. Celle-ci nous permet de jouer la partition urbaine, d’éprouver nos corps et nos sentiments à la mesure de l’espace journalier, de sa dimension inattendue.

Gunther Ludwig

(1) citation d’Albert Einstein. (2) André Breton, «La confession dédaigneuse», in «Les pas perdus», 1924, ed. Gallimard. Réédition Œuvres complètes, Tome I, Bibliothèque de la Pléiade, ed. Gallimard, 1988.

Le Refuge des RêvesPrès du jardin se trouve une des entrées des logements : un passage traversant sous un bâtiment. C’est dans cet entre-deux, une relative pénombre qui atténue momentanément la lumière du dehors, que Cécile Pitois installe Le Refuge des Rêves. Caractéristique des Sculptures à Souhaits, elle est composée d’un texte au mur et d’un élément visuel qui occupe le plafond. Le récit, entre fiction et fragments puisés dans le réel, est ancré dans l’histoire du quartier. Il ouvre sur la proposition de confier un de ses rêves d’enfant à une voûte céleste d’où émergent des étoiles de toutes tailles.

Cécile Pitois, née en 1968, vit et travaille à Tours (France). Elle mène une recherche sur les relations entre les êtres et l’espace qui les entoure. Cette approche se matérialise par des modes de travail et des médiums diversifiés : peinture, photographie, performances et projets en collaboration avec des chorégraphes. Elle recourt à la sculpture pour ses propriétés de cristallisation d’un moment. Parmi ces directions plastiques, Cécile Pitois développe depuis une dizaine d’années la série des Sculptures à Souhaits, œuvres souvent installées dans l’espace public. Elles s’appuient sur les lieux où l’artiste intervient, incitant le passant à suspendre le flux de la vie pour s’interroger sur soi-même, son lien à la ville, à ceux qui la vivent. A la frontière entre réalité physique et mentale, elles sont support d’une histoire qui révèle les couches superposées de la réalité, proposant une forme de rituel ouvert sur l’imaginaire. A mon seul désir et La Fontaine des amoureux, œuvres réalisées en 2005 et 2006 en Touraine, les projets Over walls pour Red Hook (2007) Brooklyn – New-York et Der esel der zuhört à Halle (2010) Land de Saxe-Anhalt (Allemagne) s’inscrivent dans cette démarche opiniâtre et empreinte de générosité.

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Contact presse : Christine HenrardTel : 00 32 (0)2 474 05 77 / [email protected]

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