Commentaire littéral de la somme Théologique - RP Thomas Pègues (Tome 2)

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Transcript of Commentaire littéral de la somme Théologique - RP Thomas Pègues (Tome 2)

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'NSFERRr'

'c^

LBRARY

COMMENTAIRE FRANAIS LITTERAL

SOMME THOLOGIQUE|DE

SAINT THOMAS D'AQIIIN

Droits de traduction et de

reproduction rservs

pour

tous pays.192^4.

Copyright by Edouard Privt,

K.

I.

Thomas PKdUES, 0.MMTKK EN THOI.OCIB M E ROM AIME DE B AII

P.

MEMHHK

lE

I.

'

A CA

l'HtlFESSECn

l> \ T-T H O M A S-D A Q DE SAIMT THOMAS AU COLLciE ANGLIQUE (ROME)'

I

I

\

COMMENTAIRE FRANAIS LITTRALDE LA

SOMME THOLOGIQUEDE

SAINT THOMAS D'AQULX

IT

TRAIT

Di:

LA

TRi:sriT

(Saint Jean Oamiisirne

)

TOULOUSE DOtAIU) PKIVATLIBR\IRl: KIIITKIRl!t,

!

PARIS

PIKKKK TQUIi

LIBRAIRE-UITEUR

1

HUE DES AUTS,

lij.i

82, HUE BONAPAKTE, 82.

A SA SAINTET PIE X

Hommage

de trs profonde gratitude.

DILECTO FILIO THOM.^ PGUESSODALI DOMINICANO, TOLOSAM,

PlusDlLECTE/;

pp. X.

FiLI, SALUTEM ET APOSTOLICAM Ben EDI c TiON.\/.

nomine, siint qiiae emisisti adhuc voliimina bina, gallicam eamdeniqiie litteraleni interpretationem complea Siinimae Tfieologicae divlDelata Nobis dono,tiio

Thoinae Aqiiinatis. Consiliiim probamus tuum lingua dicendique gnre patriis, quae praestant, quam quae maxime, lumine, principis exponendi de Theologiaoperis, liodie praesertim accomodatissimi,

a Tkoina discedunt, iidem videntar eo agi ut ab Ecclesia desciscant: studium ad haec dilaiidamiis, qiio rite rem curasti exequendani. Spes est et votiini diligentiam tuam iis posse abiinde pi-odesse qui Theologiae operam navent. Gratias deniqne mritasde obsequio dicimus, auspicemqueccelestium muneram et Nostrae dilectionis testent Apostolicam Benedictionem aniantissime tibi impertimus.

quando qui ad ultinium

Datum Roniae apud S. Petrum die VII novr/nb/'/s M.CM. VII Pontijicatus Nos tri anno quinto.

Plus PP. X,

A NOTRE GHRR FILS THOMAS PEGUESRELIOIEUV DOMINICAL A lOULOUtx

PIE X, PAPE.CherIlFils,

salut et bndiction apostolique.

nous a t offert, en votre nom, les deux voluw.es que vous avez jusqu ici publis et qui commencent Vinierprctaf ion franaise et littrale de la Somme tholog"ique de saint Thomas d'Aquin. Nous approuvons votre pense d'exposer., dans la langue et avec le gnie de votre patrie, qui excellent., au premier chef, par la clart, l'uvre qui est^ en thologie, Vuvre Royale, et qui, aujourcVhui, plus que jamais, est d'une actualit suprme, alors que ceux qui s'loignent de saint Thomas semblent, par l mme, tre conduits cette extrmit qu'ils se dtachent de VEglise. Nous louons aussi le soin avec lequel vous vous tes applic/u bien raliser votre dessein. Nous avons l'espoir, et Nous en formons le vu, que votre travail pourra profiter grandement ceux qui s'occupent de thologie. Nous vous remercions enfin, comme vous le mriter, pour votre hommage, et Nous vous accordons trs ajfecturnsement la Bndiction apostolique, gage des faveurs clestes et tmoignage de Notre dilection.

Donn Rome, Saint-Pierre,iQo-j,

le

7

novembre

de Notre Pontificat la cinquime anne.

PIE X, PA PE.

MIIJL ()Bsr\T

'

Fr.

M. -Thomas COCONNIER,Des Frcrcs-Prheurs,

Matre en Sacre Thologie.

Fr.

RGiNALD

GRAUD,

Des Frres-Prcheurs,Lecteur en Thologie.

IMPRIMATUR

:

Fr.

TiEN.\E-M.

GLLAIS,

0. P.

.1.

RYNAUD,\ ic.

gn.

lUN " 9

5-^

Toulouse,

31

octobre 1907.

AVANT-PROPOS

Dansla

l

'Introduction authologiqiie,

Commentaire franaisla

littralla

de

Sommesaint

nous disions

place que

doctrine

de

Thomas occupe dans l'enseignement

officiel

de

rglise, et nous aimions constater que cette place tout fait

hors de pairle

tait,

plus que jamais, conserve au grand

Docteur par

pape Pie

X comme

elle l'avait t

par

le

pape Lon XIII. Depuis que nous crivions notre Introduction,

de nouveaux actes -du pape Pie

X

ont prcis encore

les intentions et les

volonts formelles du Souverain Pontife.le

Nous ne rappellerons quequi restera dans l'histoire

plus g-rand de ces actes,

celui

comme un

des plus beauxet

monu-

ments de

la sollicitude,

de l'nergie

de

la

haute science

que Dieu accorde auest

pilote

de son Eglise, quand cette glise\

expose des dangers plus redoutables.doctrine

Une

monstrueuse

,

que

le

Souverain Pontife ne

craint pas de dfinir le rendez-vous de toutes les hrsies , et

o

il

semble qu'on

s'tait

donn

la

tche de relafoi et

cueillir toutes les erreurs qui furent

jamais contrele

d'en concentrer la substance etse rpandait,

comme

suc en une seule

semblable une atmosphre pestilentielleet

gagnant tout, pntrant tout

propageant

la

contagion

.

X'II

SOMME THOLOGIQUE.doctrine, ptrie d'erreurs , tait((

(.elle

et

o l'hrsie foi-

sonneavec

ne d'une alliance de

la fausse

philosophie

la foi .

Son point de dpart

tait l'agnosticisme,

d-

clarant inconnaissable tout ce qui n'est pas

du monde pure-

ment phnomnal.

Il

s'ensuivait

que Dieu ne pouvait treen quelque sorte

connu par nous qu'autantavec nous.Il fallait

qu'il s'identifiait

qu'il ft

immanent

l'homme pour quesaisissait-il

l'homme ptses

le saisir.

Et encore l'homme ne

que

phnomnes de conscience. Quant

affirmer

une ralit

(|uelconque au del de ces phnomnes, la philosophie nouvelle le lui interdisait,et,

sous peine de

le

mettre hors l'histoire

hors

la science.

11

est vrai qu'en dehors

du domaine delui laissait

l'histoire etle

de

la science, lalafoi

nouvelle philosophiela

domaine de

ou dele

croyance dont

elle

n'avait

cure, le tenant pourl'irrel.

monde du

rve, de la chimre, deIl

Le croyant

s'en contentait.

esprait y retrouver lala

ralit divine

ignore du philosophe, par

voie du senti-

mentdans

etle,

de l'exprience

intime, source de toute certitude

domaine de

la foi.

Et quand, faisant office de thovoulait rapprocherfatale,

logienla

l'homme des temps modernesfoi, c'tait,la

science de la

par une ncessit

au d-

triment absolu et pourla foi

ruine de cette dernire. L'objet de

tant Dieu dans sa ralit lui, et Dieu dans sa ralit

lui ne

pouvant tre

saisile

que par

le

sentiment ou l'expla foi

rience individuelle, touttairelois

domaine de

devenait tribu-

de ce sentiment et de cette exprience, soumis leurs ou plutt leurs caprices. C'tait un besoin du cur

qui faisait trouver Dieu. La raison n'avait d'autre office que

d'analyser et de formuler ces lois ou ces besoins du cur,soit

dans l'individu,

soit

dans

lala

socit, d'ofoi

naissait lareli-

nouvelle thologie, distinguant

ou

le

sentiment

aVant-profos.giciix (les Formulescl()iJ!iiia(i(|ii('s,

Xni

|)nis Miniiolcs

de riiiconla

naissable ou inslrunieulscolleelivil

(jui (Jovaiciil

nous aider ou aider

prendre une certaine conscience du divin, mais(jui

conscience 1res relativeleslu'r'

n'avail cess d'volner de|Mis

orii^iues

de riiuinaiiilHn.

et (|ui

devail dans

la

suile rvo-

encore sans

On comprend

ce (pie devaient rire

l'lude de l'histoire, la critique des saints Livres et l'apolog-tique avec

une pareille thologie. Rien de Hxe ou d'tabliinitial

par Dieu; tout ramen un germegine dansla

qui avait son

oi'i-

nature

et qui,

pur rvolution

lente de celtevie

nature, expliquait tout ce qui est aujourd'hui lal* glise.

de

C'tait la destruction

de tout

;

car ces nouvelles mtho-

des et doctrines, semes d'erreurs, taient faites non pourdiher mais pour dtruire, non pour susciter des catholiques

mais pour prcipiter

les

catholi([ues l'hrsie;

mortelles

njnie toute religion .

Etlray par un tel dluge d'erreurs,

le

pape Pie

X

poussa,

au grand tonnement des novateurs

et

l'admiration recon-

naissante des vrais enfants de TEglise,

son sublime

cri

d'alarme.

Aprs avoir mis numortelle,il

la

plaie qui

menaait de devenir

chercha

la

cause du mal et prescrivit en

mme

temps

le

remde. Le mal consistait dans une philosophiela

mauvaise ptrie d'erreurs, qui, unie

foi,

avait enfant

une thologie, unel'hrsie foisonne.la

histoire,

une

critique,

une apolog-ie ode

La cause de ce mal

tait l'ig-norance

vraie philosophie. Ces modernistes, qui posent en doc-

teurs de l'Eglise, qui portent

aux nues

la philosophie

mo-

derne

et

regardent de

si

haut la scolastique, n'ont embrass

celle-l, pris ses

apparences fallacieuses, que parce que,

XIV

SOMME THOLOGigUE.celle-ci,il

ignorants de

leur a nian(|ii l'inslrumenl ncessaireet

pour percer

les

confusionsle

dissiper les

sophismes

.

C'est

un

fait,

ajoutait

Pape, qu'avecla

l'anriour

des nouscolasti-

veauts va toujours de pair

haine de

la

mthode

que,

et

il

n'est pas d'indice plus sur

que

le

got des doctri-

nes modernesvoir natrele

commence

poindre

dans un esprit, que d'y.

dgol de cette mtliode

Dj, dans sa Lettre au cardinal Richard et aux vquesprotecteurs de 'insiitut catliolique de Paris, la date duT)

mai,

le

Pape, aprs avoirclerg-,

dit sa

douleur de voir sortir

(Ws rang-s duts

du jeune clerg surtout, des nouveauet d'erreurs,

de penses, pleines de pril

sur les fonde:

mentsen est

mmela

de

la

doctrine catholique , ajoutaitc'est

Quelle,s'-

cause habituelle? Evidemment,le

un ddain

perbe de Cantique sagesse,

mpris de ce systme philoso-

phique des princes del'Eglise a

la scolasiique,

que l'approbation de.

pourtant consacr de tant de maniresserait le

O doncDansdiquait etla

remde?Lettre au cardinal Richard, le:

cettele

mme

Pape

l'in-

prescrivait avec nergie

Pour ce qui

est

de

philosophie, dclarait-il,

Nous vous demandons de ne

jamais soujfrir que dans vos sminaires on se relche surl'observation des rg-les que Notre prdcesseur a dictes,

avec tant de prvoyance, dans son Encyclique yEterni Patris:

ce point est de trs

grande importance pour

le

main-

tien et la protection

de la foi... Pour vos lves ecclsiasti-

ques, vous ne devez pas vous contenter d'une instruction

philosophique,ciels

telle

que

la

prescrivent les rglements

offi-

pour l'enseignement public des Lettres; mais exigeret

d'eux une tude d'autant plus tendue

plus profonde sui:

vant la doctrine de saint Thomas d'Aquin

ainsi pourront-

.

AVANT-PROPOS.ils

\.

ensuite ac(|iirir une science solide de la Lliologie sacre

et

des matires bibliques

.

Le l'ape devait, de nouveau, indi([uer[iliis

et

prescrire avec

dV'nerg*ie encore,

en

mme tempsle

qu'avec plus de so,

leniiil,

dans sa i^iande b]ncyclique du 8 sepleinbre

le

mme

remde, consistant dans

retour, chaque jour plus

Hdle, l'tude de saint

Thomas.dans cette Encyclique, en ce quiet

Premirement,les tudes,

disait-il,

regarde

Nous voulons

ordonnons que

la philoso-

phie scolastique

soit

mise la base des sciences sacres. Etla

quand Nous prescrivons'\ous entendons surtout

philosophie scolastique, ce qu(l,

par

le

ceci est capital,

et,

c'est

U

philosophie que nous a lgue

Docteur anglique. Nous

dclarons donc que tout ce qui a t dict ce sujet par

Notre prdcesseur reste pleinement en vig-ueur,

en tant

que de besoin, Nous l'dictons nouveauet

et le confirmons;,

ordonnonsles

qu'il soit

par tous rigoureusement observ.le

Que dansles

Sminaires o on aurait pu

mettre en:

oubli,,

vques en imposent et en exigent l'observance

pres-

criptions qui s'adressent aussireligieux.

aux suprieurs des

Instituts

Et que

les

projesseurs sachent bien que s'carterles

de saint Thomas, surtout dans

questions mtaphysiques,

ne va pas sans dtriment grave

Rien ne pouvait nous tre plus agrable que ces prescriptions

du pape Pie X, confirmantsera-t-il

cellesici

du pape Lon XI IL

Nous

permis d'ajouter

l'expression et l'hom-

niage de notre reconnaissance mue, pour l'insigne faveur

du Bref que Sa Saintet a daig-n nous adresserle(juel,

et

dans

on

l'a

vu,

lesi

Saint-Pre, en donnant son approbaflatteuse

tion

souveraine et

pour notre langue,

notre

pense de commenter en franais, d'une faon

littrale, la

AVt

SOMME THOLOGIQCE.de saint Thomas, dclare, unede, saintfois

Sommeuvreest,

de plus, que cette

Thomas, dont

il

ne craint pas de dire qu'ellele

en thologie, l'uvre Royale, est celle qui rpond

njicux nos besointJ actuels, au point que quiconque, de

nos jours, s'loigne de saint Tlioiias, semble se condamner,j)ar

ce

l'ait

mme,

iro spar

de l'Eglise.et

Pouvions-nous souliailer, ponr nous

pour nos lecteurs,

un encouragomnil plus prcieux dans l'tude chaque jourplus assidue,d'ii'iivremi

mme

temps que plusla

g-ote,

du chef-

par excellence de

pense humaine mise au seret

vice de la foi,

que nous savions djla

que

le

pape Pie

X

proclame nouveau tre

Somme

tholoyique?

Toulouse, 25 novembre 1907,eula fte

de sainte Cathcrioe d'Alexaudrie,

LA SOMMI^: THOLOGIQURLA PREMIERE PARTIE

QUESTION XXVII.DE LA PROCESSION DES PERSONNES DIVINES.

Nous admirions, en

finissant le trait de la nature divine, la

simplicit el la sobrit avec lesquelles saint

Thomas nous anIl

nonait lui-mme qu'il fermait son premier livre, et que ce qu'il

nous avait

dit

sur ce sujet nous devait suffire.

nous annonce,trait qu'il

en termes galement

simples

et

sobres,

le

nouveau

aborde maintenant.

Aprs avoir considr, nousil

dit-il,

ce qui

a Irait l'unit de la divine Essence,ce qui touche la

nous reste considrer

Trinit d^s Personnes en Dieu . Et sans

autre prambule,sujet. Ici

il

entre immdiatement danset

le

cur de son

encore, nous imiterons sa sinqilicit

sa sobrit.fin,

Nouspour

ne nous perdrons pas en dissertations prliminaires sans

montrer

la

grandeur, l'excellence ou

les difficults

du

trait

que

nous abordons. Cette grandeur,difficults, et

celle excellence,

comme

aussi ces

leur solution, la lumire

du gnie de Thomas

d'Aquin, nous a[)paralionl d'elles-mmes, mesure que nous

avancerons dans noire tude. Qu'il nous suffise de remarquerlien qui unit ce

le

nouveau

trait

au prcdent.

De

la

Trinii.

i

2

SOMME THKOLOGIOUE.Ainsi que lefait

observer

le

P. Janssens datis soule traitinies,

avant

lesV.

J'tais

enfante.

quand je fus forme: Dans !e livre d'Isae,:

ch. i.xvi.

nous lisons ces splerulides parolesSeigneur. El moi qui accordestrile? dit le

Est-ce que

moi qui donnemine? ditle

au.r autres d'enfanter. Je n enfanterai

pas moi-

aux

autres d'enil

qendrer, serai-Je doncest vrai,tils, liv.

Seigneur ton Dieu'.la

remarqueIV, ch.II,

saint

Thomas dans

Somme

contre

les

Gen-

n

n'y a plus la

requrir pour

pour l'Esprit-Saint.(pi'ils

auront tous deuxpre, l'lal d'()l)|ella tacull(''

lellecluel,

indpendamment deou par sa

de connatre, rinlelli'^ence

])ar cet objet

siniililndc (pii jijneront le rle d'es(t

pce inqucsse, ponira alleindre direclenieni cet objeteuelTel,tel

l'atteindra,le

qu'il est

en lui-inmc. Klle n'aniaelle

|)as al

tendre, ])onr

connatre, que l'objel soil post' dcNanis'en formeraitl'lal

par l'expression qu'elle

elle-nicni''. L'objet est

jxisc

devant

elle et existe

d'objet intelleclnei

indpendamment de lacliou de

l'intelli-

licuce informe parcel objet

cel objet

on par sa similitude. Aussi bien est-ceesl

directement cpic l'intelliyence

conduite par l'espce

impresse qui

l'actue. Elle est contluite lui et c'est lui

que

se ter-

mine son acte de connatre..est le

|l

l.i

coiioeption ou

la

gnration du verbe. Tel:

sens

prcjl'ontl

(lu

mot de

saint

Thomas

Pour quiconqueest la

fait acte d inlclli-

ncnce, par cela

mme

(|uil fait acte d'intelligence,

procde aula

dedans de((innue,

lui

quelque chose qui

conception de

chosela

provenant dea

la facult intelleclive et.

procdant dele fait

connaissance qu'il

de celte chose

Ceci n'est pas

de

telle

ou

telle intelligence,

de l'intelligence humaine par exemple qui,;

procde pur \n\r (r;dts(iacliongenc;.

c'est

le

piupr'c de

loiiU; itileli-

Toute

inlcllig-cuce, quelle qu'elle soit,

par cela seul qu'elle

est

uue nature

inlellecluelle,

quand

elle

connat un objet, dit unest

verbe qui

est l'expression exactelui et

de cet objet, selon qu'elle

informe par

qu'elle le voit'.

Nous avonsmas.Il

prcis le sens du principe mis par saint

Thocon-

ne nous reste plus qu' en vGir l'applicationla

ou

les

squences dans

question qui nous occupe et qui est celle des

processions divines. Voici

comment

saint

Thomas lui-mme

fait

cette application et dduit ces consquences.

Dieu tant au dessus de tout, ce quila

est dit

de Dieu ne devrales

pas s'entendre

manire des cratures infimes qui sont

I. Jean de saint Thomas (dans son commentaire sur cet article, et dans son Cours de P])il'' partie de la philosophie naturelle, q. 1, art. 2) admet, lui aussi, la rigueur et l'universalit du principe de saint Thomas, sauf peull'e quand il s'agit de rintelligence des bienheureux, dans l'aCe mme de la vision batifique. Mais il expli(|ue la ncessit de ce principe, uniquement en1

raison de Tobjct

coMune action

immanente considre immanente ne serait pas dons la cat'-oorie action, mais dans le prdicainonl (fiialil. Le texie de saint Thomas no se lu-te pas celle explication; et c'esl hii n aussi, comme l'a lemarqu jusieint'ut Snarcz {Trait de Dieu, des at(r//)ii/s ngatifs, Viv. II, eh. xi-xin), en vaisoii de son caractre cVaction, que l'aclion immanente entiaine la production (iaprohis (dist. 27. inme d'un quehjue chose (|ui esL le ternie de cette action;

ce ne serait pas en raison de l'actionlui,

:

d'aprs

en

eflef, l'action

q. 2)

exige

la

production d'un verbe dans toute opration intellectuelle, sans en

excepterparat

la vision batiKque (ad 8" J^m-andi; ad lo"' et ad i2">); et s'il appuver surlout du ct de l'objet pour expliquer celle ncessit, il entend bien aus-i en appeler au caractre d'action innnanente, connue ou le voit manifestement par sa lumineuse rponse au 3'' argument de Durand e(nlre la

i^^

conclusion de

la

(lisin(;tionI.

:>/,

ifir

livre les Si'ntrnrrs

;

de

la

nouvelle di-

tion Paban-I't^ues,

Il,

p.

tit'].

Nous avons expliqu plus

haut,

comment,

bien qu'il

n'y et pas production ou formation d'un verbe cr, distinct do

A'crbe de Dieu, dans la vision des bienheureux, leur opration intellectuelle se

terminait au Verbe iner, dont

le rle

tait

de suppler

le

verbe cr,

Cijtnnic

l'essence divine supple l'espce impressct

!\-/

SOAMK THOLOGIQUE.le

corps; MOUSh)

devrons ontenrlre

la

ressemblance ouressiori de lejr

eoniiaissaiiee, la choseliiiil et

connue en tant que connue,si

que condel'intel-

redit

le

veihe intrieur,

cela, l'expression

ligence,|ression

est

en fux totaienierjl intrinsijne, cependant celle exn'estet

de rintelliyencel'tre

pas leur substance

;

c'est

qu'en

eHet,

dans l'ange,,

l'entendie

ne sont pas une

mmedanslale

chosetrait

selon que nous aurons

l'explifjuer plus tard

des Anges.

Et donc

la

derniie perfection de

vie

convient Dieu, en qui l'entendre n'est pas une chose et

l'ctic

une autre

, ainsi

que nous l'avons montr dansil

le

trait

de Dieu,l'intel-

q. i4, art. 4; d'olig-ence

suit qu'il faut

que l'expression de

ou Vintentio

intellecta soit l'essence

divine elle-mme.iiilrllec

El j'appelletdin ce

explique saint

Thomas

intentionemla

que:

l'intelligence conoit

en elle-mme de

chose

(pi'ellc

connatni la

la(pielle

expression de l'inlelligenceconnaissons, nila

n'est,

en nous,

chose

mme que nous

substance de Tinl'intelligence,

lellinence,

mais une certaine similitude conue, parla

de

la

chose qu'elle connat et que

parole extrieure signifie;

aussi bien cette intentio

ou

celte expression

est-elle

appeleV(n-

verbe intrieur, signiti parfcnlio intellecta dont parleintc'rieureleIfiiit

le verl)e

extrieur .

On

le voit,

ici

saint

Thomas Thomas

est bien l'expression

due

l'acle d'intelligence portant sur

son objet. C'est

naturel de cet acte (pie saint

n'en spare jamais,

non pas

mme quand

il

s'agit qu'il

de lange se connaissant lui-mme

par lui-mme, pas plus

ne

l'en

spare quand

il

s'agit

de

Dieu, puisqii'au contraire c'est en Dieu qu'il va trouver en son'lai le plus parfait cel'actefruit

de

l'acte vital

par excellence qui est

de rinlellinence. Et cela ne confirme-t-il pas que, pour

saint

Thomas,

la

production du verbe ou de l'expression int-

rieure esl quelque chose d'absolumen! essentiel l'acte d'intelli-

gence, inhrent cel acte, nontires|ui,

i)as

seulement pour des raisons

du ct defruit

l'objet,

mais en raison de cet acte lui-mnjc,

tant, par excellence,

un acte de

vie,

ne peut pas ne pas

[loi-

ter

un

de

vie ?

/|('i

so.MMf",

riKOLofirorK.d\\ saint

.Mais

continuons

le

splendide expos

Docteur.

Il

vient

de nous dire que Vinfentio ou l'expression intrieure

lont

nousnous

venons de

parler n'est

pas, en nous,

la

chose

mme que

connaissons. Aussi bien, ajoule-t-ii, est-ce autre chose d'enten(l?e l'objet, et

autre chose d'entendre l'expression queest le fait

nous en

avons au (h^dans de nous; car cecincliissanl sur son

de l'intelligence r-

uvre

,

tandis que c'est par une opration

directe que

l'itjlelliy^ence saisit l'objet et

en produit l'expression.

Et

c'est

pourquoi, autres sontdes expressions de

les sciences

des choses;

et

autres

les sciences

l'intelli^'^ence;

les

premires

sont les diverses sciences objectives

les

secondes, les sciences

plutt subjectives qui ont trait la logique.sant, cette rflexion de saint

Remarquons, en pasun jourtrs vif

Thomas.

Elle jette

sur l'erreur initiale du criticisme kantien.

Or, poursuit nol'intelle voit

ire saint Docteur, que Vintentio intelh'cUt, l'expression de

ligence, ne soit pas, en nous, rinlelligence elle-mme,ceci,

on

par ferm dans cette intelligence elle-mme, ce qui n'est pas vrai de l'tre de notre intelligence, car son tre n'est pas son entendre ;

que

l'tre

de cette expression de l'inlelligence est ren-

notre intelligence, enelle est,la

effet,

n'entend pas toujours

et

cependant

mme quand

elle

n'entend pas; donc son tre n'est pas

mme

chose que son entendre. L'expression, au contraire, deson tre est essentiel-

rintelligence est insparable de son acte;

lement uni ce dernier

;

il

n'y a d'infentio intellecta

ou d'expres-

sion de rintelligence que lorsque l'intelligence entend ou exprime

en

effet.

Il

est

donc bien m;i ni leste que notre intelligencecontraire, l'tre et l'entendre sont tout

n'est

pas son expression.((

En Dieu, aule

un

,

nous venons detentio intellecta

rappeler.

El par consquent, en Lui, Vinl'intelligence sera celle intel-

ou l'expression deque,

ligence elle-mme. Et parce

en

Lui,

l'intelligence

est.

la

chose connue,

car c'est

en se connaissant Lui-mme qu'il coni4-.

nat toutes choses, ainsi qu'il a t dit (q.

art. 5),

il

s'ensuit

qu'en Dieu se connaissant Lui-mme, c'est une mme chose que l'inteilio-ence et la chose connue et l'expression de rinlelligence .

Ces notions unefaire

fois prcises,

nous pouvons, dclare saintla

Thomas, nous

quelque ide de

manire donli! faut

:

OCKMioNentendre

v\v!i.la

i.v

imu(:fsi()N

ih:sIl

i'i

itsdNNi.s

r)'\i\i:s.

\-j

gnration[;is

m

him.

la

t\st

niiinifeslc,

on

cllcl. (pic

nous ne pouvonsla

cntcndrr

gnralitm divine an sens o

gnration se trouve parmi

les tres

inanims, paiini

l('S(|ncls

l'tre

producteur imprinie sa fornie spcifique en uneIl

rniilirefoi.cl(pit-

extrieure.i Fils

faut,

en

etl'et,

selon renseig^nemenl de\raiin(Miila

la

engendr par Dieu

ailla

nature divinen'estjtas

Miii

.vritablement Dieu; or,

naliire divine

une

((miiicsice a dclar, et nous l'avons, consig^n, dans son

que

nous croyons en un Seigneur Jsus-Christ,la

le

de Dieu, engendi du Pre, Fils unique, tant de

subs-

tance du Pre, Dieu de Dieu, Lumire de Lumire, Dieu vrai de

Dieu vrai, qui a t engendr

et

non

cr, qui est consubstantielles

De mme, nous lisons dans au Pre canons ou anathmes du pape saint Damase ports en 38o(Denzinger, u. 17).:

Si

quelqu'un ne

dit

pas que

le Fils

est n

du Pre,.

c'est--dire

de

sa substance divine, qu'il soit

anathme

Nous retrouvonstrale

la

mme

doctrine expose de faon magisle

dans

le

quatrime concile de Lalran. tenu en I2i5 sousIII,

pape Innocent

l'encontre des erreurs de l'abb Joachini,a

abb de Flore, 117.5-1200.libelle

Nous condamnons

etle

rprouvons

le

ou

trait crit

par l'abb Joachim contre

malre Pierre

Lombard, sur

l'unit

ou l'essence de

la Trinit,

o

il

l'appelle:

hrtique et insens, parce qu'il a dit dans ses Sentencesf'st

(|u'il

une certaine

ralit

souveraine qui

est

Pre, Fils

et

Saint-

Esprit, sans tre elle-mme ni qui engendre, ni qui est engi n-

dre, ri qui procde.

D'o l'abb Joachim conclut que PierrePersonneset cette

Lombard n'admet pas tant une Trinit qu'une Onalernit enDieu, savoirles

irois

commune

essence for-

Pc

ht

Triiiilr.

'>

(f)

so.MMi:

Tiii':oi.o(ifori;.

mant une quatrime chose;mciit(|iril

et

lui,

l'ai)!)!-

.loacliiin, dit

oiiverlc-

n'est

aucune

ralit qui soit Pcre, Fils et Siint-Esprit,

ni qui sait essence, ou substance, on nature; bien qu'il accorde

queune

le

Pre

et le Fils et le

Saint-Esprit sont une incnie essence,

mmeil

substance et une

mmeet

nature.

Seulement, celte

unit,

ne l'avoue pas vritable

propre, maisil

commeune:

collec-

tive et similitudinaire, la

manire dont

est dit

que plusieursEglise,

homm-^s constituent

\in

peuple

et plusieurs

fidles

selon cetteparole (du livre des

Aclr.i()|ii''

semaine,(piela

lvation); et o

TrinitIl

parfaite,

nous servons ds notren'jxuiseTils,

baptme ?

rpond, traduisantiraime-l-lln'estni

mme

de

saint

Thomas

:

k

Dieu

pas

ce

et

n'en est-Il pas

aim? CetEs[)rit

amour

imparFail,

ni

accidentel

Dieu;Saint-

l'amour de Dieu

est substantiel

qui sort du Pre et

comme sa Fils, comme duel

penseleur

;

et le

amour mutuel,

est

de

mmeet

substance que l'unavec eux un seulFils,l'a

lautie,

un troisime con-

substanliel,

et

mmes;i

Dieu. Mais pounpioi[U'oduction de

donc

n'est-Il

pas

puisqu'il est parIl

mmeuni;

nature? Dieu ne

pas rvl.

a bien ce qui

dit (pie

le Fils tait

que; car Hainsi le Fils

est parfait, et tout

est

parfait est

uni(pie

de Dieu, Fils parfait d'un Pre parfait, doit trepouvait y avoir deux Fils,la

uniqueseraitFils,

;

el

s'il

gnration du Fils

imparfaite. Tout ceel

donc qui viendra aprs ne sera pluspar gnration,

ne

viendrasera-ce

point

quoique de

mmeDieu?

nature.c''est

Oue

donc que

cette finale production de

une procession, sans

nomet

particulier.

Le Saint-Esprit prole

cde dn Pre (saint Jean, ch.TEspiit

xv,

v.

26),

Saint-Es})rit

estf///

commun dule

Pre

du

Fils; le Saint-Esprit /j/r/?^/

I'lU;

el

Fils

l'envoie

\>\\\{

Jean,

cli.

xvi, v.

i/j,

^^

j)?

Mi;i:srii\

\\\ii.

i.v

l'iioci'.ssinx

dks

im:i;.

DKs

i'i:ns(NNi;s

divinks.\r.

i^.

explique la grande pari de vrit conlemie dans

procdla

;(

dans

la

thorie des modernes, qui clu-rolienl surtout

raison de

notre personnalit ou de

notre

moi

,

dans

l'action

combine

de

l'intelli'ence et

deiis

la

volont o se trouve l'acte

mme ducon-

lihre arbitre.sister

Mais

se

(rompent, (jnandla

ils

veidenl faire

en celle aclion seulement toute

raison de notre person(ju'ils

nalit.

La grandeIls

cause de leur erreur, c'eslles

s'obstinent

ne vouloir pas tenir com[)le de tousnotre nature.n'enet

lments qui constituentla

[)nM)nenl qu'une partie,la

partie

princi-

pale sans doute

celle qui caractrisela

personne; mais quiparsuite,

n'est pas le tout de

nature humaine

et,

ne saurait

constituer

le

tout d nue personne subsistant eu celte nature.

Lale

dfinition de

Boce

remarque

saint

est plus ample et meilleure; car, ainsi que Thomas, en concluant son corps d'article, elleet

rpond aux deux qualitsciser

conditions que nous venons de prla

en analysantle

le

concept dele le

personne.

Elle indique d'a-

bord

concret dans

yenre substance, par ces mots, substanceconcret des substances rationnelles, par

particulire ; et puis

ces mots, d'une nature raisonnable . Cette dfinition esttrs

donc

bonne

et

il

n'y a pas la changer.

Vad primumoutel

accorde qu'en;

effet

on ne peut pasd'individu.

dfinir tella

tre particulier

mais on peut dfinir ce qui louche particulier et

raison

commune

de

C'est

ainsi

qu'Aristole lui-mme (dans ses Catgories, ch.la

m,la la

n i) dfinit

substance premire;telle

et

de

mme Boceparticulier,

a dfini

personne

,

non pasgnral.

personne en

mais

personne en

h'ad secundum donne une double rponse

:

l'une,

que saint

Thomasliilnsophique (!esil

donnes deprtendre

la

rvlation. Mais

y

aui'ail

lmrili", l'autre pari,

fjue toute

donne

humaire, scientifiqueetqu'il

ou philosophique, est galement bonne,ces dourrc-es, aucunil

n'y

a,lait,

darrs

choix

faire^,

ni

qui

puisse ire

quand

s'agit d'expliquer- les

donnes positivesfait

conleunes dansqucf,

l-'Ecrilirre.

Et saint

Thomas nous

remai-

ia

hn de

cet

ad

/j/imiim, que c'est prcisment cette

QUESTION

XXI.V.

DES PERSONNES DIVINES.

I

3)

lmrit d'csprils audacieux et inconsiilrs qui a oMiy^*^ souveiiiles

dfenscars de

la

loi

user de mois nouveaux pour venlicil('

[/{."')

dans

la

plui'alit

des PiMsoiines;les

de

la

suhslance.indisliiK'le,

Oueil

si

personnes sont distinctes(|iii>

et

la

substance

tant

McnI

le

nom

remire,

di;

toutes

plus importante,est selon

s'appuie sur ce quela

la pluralit

des Personnes en Dieu([u'il

plurdut des proprits relatives, ainsiil

a

't dit ( l'article

nrcden). Or,dit

y a en Dieu quatre ndations, ainsi:

(pi'il

a

l'it'

plus haut

(q. 28, art. 4), savdir

la paternill:

de personnalit selon que nous l'avons dfinividuelle de nature intellectuelle.

une subtancefait,

indi-

Mais, en

nous

le

savons

172

SOMME TIIKOLOGIOUE.lafoi,il

par

n'en est pas ainsi.

subsistantes qui constituent trois

y a en Dieu trois relations personnes; c'cst-f\-dire que chaIl

cune

d'elles ralise

adquatement

le

concept parfait do personne,

tant une ralit subsistante qui subsiste distinctement de toute

autre en telle nature d'ordre intellectuel. D'autre part,

il

n'est

pas douteux que l'essence ou

la

nature qui subsiste bien, en Dieu,

d'une subs'stence distincte par rapport aux autres natures, nesubsiste pas de telle sorte qu'elle ne puisse tre

communique

en Dieu, puisqu'en

fait elle se

retrouve en chacune des trois re-

lations subsistantes. Elle n'est

donc pas une personne, considpersonne,

re en dehors et abstraction faite des relations subsistantes; cen'est

qu'en

elles

qu'elle a !a raison de

puisque cela dis-

n'est qu'en elles qu'elle subsiste

d'une faon distincte, de

tinction intrinsque do^t

nous;

parlons. Elle n'aet

donc pas en

elle-

mmequ'il

la

raison de personne

nous ne pouvons pas admettre

y

ail

en Dieu une personne absolue correspondant au mottrois

Dieu en dehors des

Personnes du Pre, du

Fils et

du Saint-

Esprit, constitues par les relations subsistantes.

Le second aspect de

la

question

de savoirle

si le

mot

subsis-

tence et la chose signifie par ce

mot

se doit entendre exclusive-

ment desnes,

relations subsistantes qui constituent les trois Personse

ou peut

prendre aneci dans

sens de la ralit absolue

qu'est l'essence divine signifie par cefort dlicat, nous l'avons dj dit trs partags.(q. 29, art.l; ,

mot concret Dieu

est

et

son sujet les auteurs sont se trouvent Cajlan;

en

est^

et;

parmi ceux-l

4

q- Sg, art. 4

et ll* p., q. 2, art. 2

q. 3, art. 2

et 3), Siiarez (III* p., disp,

11, sect.

3; et

liv.

IV de

la Trinit,

ch. XI), les

Carmes de Salaraanque (sur

cotte question Zo, tr. 6,(^disp. i4, art.

disp. 9, dub. 5), Jeai de saint

Thomasl\,

2),

Gonet

(disp. 5, art. i, 2), Billuart (dissert.

art. 3),

qui veulent que

nous admettions tout ensemble, en Dieu,

et

trois subsistences

relatives correspondant aux trois Personnes du Pre, du Fils et du Saint-Esprit, et une subsistence absolue correspondant au mot concret Dieu. D'autres, tels queVasquez (I'"* p., disp. 126),

Peteau

(liv.

IV, ch.

xii),

Franzelin (th. 24^

2),

le

P. Janssens

(ici et q.

39, art. i),

n'admettent pas de subsistence absolue enBillot (ici

dehors des trois subsistences relatives. Le P.

mme,

occsrioN x.w.thse10,.

si

i)K

i.A

l'i.i

nvi.m':liion,

i>i:s

pi:i\soN\r.s

en

r>rrr.iiiic

17?

cort)lliii'"c')

admet

en

iiu C(M';.in

sois,

siiUsis(jiii

lence ahsolue,fait

on niJciid

juir leil

mol

suhs'.sfr.i.rr le piincij)!'si

qu'un lre subsiste; maisla cliose

ne l'admet plus,

on entend paril

ce

mol

ou l'hyposlase qui subsiste, car, danse sens,subsisfenccs relatives.

n'admet que

les trois

Ce qui ajouted'une seule.{\\\\I,

la difficult, c'est

que saint Thomas lui-mmeScnlfnrcsla

lanlt semble parler de plusieurs subsistances en Dieu et lantiUIl

dit

,

dans son commentaire sur

fe.K

I.A

IM.I

UA I.IM'. I\ DH.I

.

I

SJ

Aanci-r:Si le Fils est

II.

un autre que

le

Pre?

Cet article est fort important, non pas seulement au point de vue dela

doctrine, mais aussi au point de vue sciipiuiaire et aufait

point de vu-^ pitristique, en raison de l'usage qui est

du motl'expli-

antre danscation de ceElles

les Ecritures et

des querelles trs vives que

mot a

suscites.

Nous avons le Fils n'est

ici

quatre objections.le

tendent prouver que.

pas un autre que

Pre

La premire objectionimpliquele

dit

que

le

mot autre

est

unle

terme

relatif qui

la diversit

de substance. Si doncqu'il sera divers

Fils est

un autre queo

Pre,

il

semble

du

Pre, ce qui est contre saint Augustin dans le 7" livre de la Trinit(c\. iv),il

est dit

que quand nous disons.

trois

Personnes,

nous n'entendons pas parler de diversittion voit,

La seconde objecde diffrence.

dans

le

mot autre, incluse

l'ide

Tous

ceux qui sont autres entre eux,manire. Si doncqu'il diffrerale Fils est

diffr'reut

entre eux d'une certaineil

autre par rapport au Pre,cela

s'ensuit

du Pre. Et

mme11),

est contre saintil

Ambroiseet le

dans son

i^""

livre

de la Foi (ch.

o

est dit

:

Le Pre

Fils sont un

par

la diversit, et.

il

substance,voitla

ni aucune diversit

n'y a l ni diffrence de

La

troisime objectioneffet

v

une certaine extranil.

Le mot tranger, en

(dans

langue latine, alinas), vient du mot autre, alius. Or, on nele Fils soit

peut pas dire que

tranger au Pre. Saint Hilairela Trinit

dit,

enles

effet,

dans son

7 livre

de

(num.

Sqj, tpie

pai mi

Personnes dinines, riensparabir.

n'est divers, rien

nest tranger, rien

n'est

La

quatrime objection rapproche l'expres-

sion

un autre:

ialius,

au masculin) duet

mot antre

ialiud,la

au

neutre)

un autre (alius)

autre (aliud) si^niticntle

mmeil

chose;

ils

ne diffrent

que par

genre

>,

l'un tant

masculinle

et l'autre neutre.

Si

doncle

le

Fils est

un autre que({ue le

Pie^

semble s'ensuivre queest

Fils

sera autre

Pre ; et ceci

rejet par tous.est

L'argument sed contra

un

texte

du

livre

de la Foi

1

,S8

SOMME THOLOGIQUE.saint Augustin,

Pierre^ qu'on altribuait

du temps de

saintIl

Thomas,(lit.

el

qui esl de saint Fulg-ence, vque de Ruspe.:

estlele

au chapitre premierle

// n'y ale

(juune essence /jonr

Pre, pour

Fils et

pour

Saint-Esprit, clans lacjuellcle

Pre

n'est

pas autre, bien que personnellementet le

Pre

soit.

un autre,

Fils un autre, et

le

Saint-Esprit un autre

Le IV^ concile de Lalran devait dire aussi plus tard (en i2i5),par

mode de

dfinition

:

Bien

c/ue

If

Pre

soit

unils

autre,

et le Fils un pas autre (autre chose); mais

autre, et

le

Saint-Esprit un autre,

ne sont

ce c/u'est le Pre, le Fils l'est

et

aussi

le

Saint-Esprit, la

mmesi

choseet

absolument (Densi

zinger, n. 358).saient

Ces textesle

formels

prcis

ne

fai-

que traduire

mol de Notre-Seigiiour dans:

rvan^^ile

(saint Jean, ch. xiv, v. i6)

Je prierai

le

Pre

et II

vous enverra:

un autre Paraclef..1/0/ et le

l

avait dit aussi (en saint Jean, ch. x, v. 3o);

Pre nous sommes unla

el

dans ce mol se trouve conle

tenue toute

doctrine exprime par saint Fulgence et par

concile de Latran.

Ds

l (pie le Christ,Il

parlant de son Pre etleur distinction person-

de Lui,nelle,dit

dit

:

Nous sommes,suit qu'ils sont

marquecl

d'oIl

il

un autre

un autre;

et

ds

l qu'il

un,

marque

qu'ils

ne sont pas autre chose, mais

la

mme

ralit substantielle.

Au

(llxU

du corps de

l'article, saint

Thomas nous donne uneet

rgle de prudence tout fait admirable

qu'on ne saurait trop

mditer.

Parce que, nous

dit-il,

des paroles profres dsordon-

nmenl naissent(Cf. le

les hrsies, ainsi (|ue

nous en

avertit saint

Jrme

Matre des Sentences,

IV'' livre, dist. i3), il

cause de cela,

quand nous parlons deel(le

la Trinit,le dil

le faut faire

avec prcautionle P"" livre

modestie; car, ainsi quela Tiinit (ch.

saint

Augustin, dans

m), nulle part ailleurs on n'erre de faon plus prilleuse, nulle part on ne cherche avec plus de peine,nulle part on ne trouve avec plus de fruit. Or. dans ce que nous(lisons au sujet

de

la

Trinit,

il

y a deux erreurs opposes queles

nous devons

viter,

nous avan(;ant prudemment entrela

deux

:

l'erreur d'Arius qui affirme, avectrinil

Trinit des personnes, la

des substances., et l'erreur de Sabellius qui affirme, avec de personne.

l'unit d'essence, l'unit

jUi::sriuN

xwi.

-

di:

i/iimii,

(i

di:

la

I'i.ck ai.i

i

T:

i:.\

hii;i'.

iS()

Pouril

viltM-

iloiic

reireur d'Arius,les lernies

ikjus

devonset

('(miIim-,

quandservir

s'a;il

de Dieu,

de dirersif;

de diffri-riur,

de peur d'eidever rntiil d'essenee

mais nous pouvons nousPar

du molsi

(lishtidioti. cause de l'opitosilion relative.(juel(|ne

cons(juenl,

pari,

dans (piehiuela

crilla

aullienTaue,

nous trouvons

metilioniu'e

diNcrsil

ou

diffrenrc desla

Personnes, on y preiultinction.

la di\ersil(''

ou

la

dilTrence [)Ourla

dis-

De

nKMiie,

pour ne

[)as

nuire

simplicit de laet cliui'

divine essence, nous devons viter les mois sparalion

sion qui porlent sur un tout et desnuire l'galil,[)asil

parties;

afin

de ne pasafin

faut

viterles

le

mot disparit:au r'nij a

de ne:

nuire

la

ressemblance,dit,

mots

franf//'rs et dissemblablesli\ie

saint

Ambroise nousle

en

effet,il

de la Foi

(cli. ii),

que dansm.ais une

Pre

et

dans

le Fils

pas de dissemblance,

mmen.

divinit; et d'aprs saint Hilairc, ainsi qu'il a3*^), //

t dit ( l'objection

n'y a rien en Dieu d'tranger, rien de

spnrable(

Voil pour l'erreur d'Arius.Sabellius, nous

Pour

l'erreur dele

devons, afin de n'y pascar ce serait

tomber, laisserIre la

mot de singularit;livre

comprometaffirmer du.

commuuicabilil de l'essence divine. C'est dans ce sens que7*=

saint Hilaire, au

de la Trinit

(n'^

39) ditest

(\\\

Pre et du Fils qu'ils sont un Dieu singulier

un sacrilge

Nous voyons, par

l,

combien nous avons eu raison de

faire

loutes nos rseives au sujet de Punique

subsislence en Dieu;

car subsistant et singulier peuvent facilement tre pris l'un pourl'autreet

entranent

aisment

la

note d'incommunicable.

le

Nous devons aussi viter le mot unique, pour ne pas nuire au nombre des Personnes . Aussi bien saint Hilaire, dans le

mme

livre prcit (n 38), dit-il

que nous excluons de Dieule

'Oiicrpt

de singulier

et

d'unique. Nous disons cependant;

Fils

unique, parce qu'il n'y a pas plusieurs Fils en Dieupas plusieurs tre Fils,

ils

ne sont

en Dieu,

comme

ils

sont plusieurs /^iV*

tre Dieu; et c'est pourquoi, bien

que nous parlions de

t-

que en Dieu,parce quen'est pas la

nous ne parlons cependant pas de Dieu unique,

divinit est

commune

plusieurs .

Ainsi donc,lal

il

propos de dire en parlant du Dieu que

foi

nous

rvle, (ju'll est

un Dieu unique. El nous voyons, par

encore,

190si le

SOMME THOLOGIQL'E.P. Janssens avait raison dele

fairele

remarquer au P.sens pourle

Billof,

quecar

mot Dieude

n'a pas tout fait

mme

chr;

tien clairle

la foi et

pour

le

philosophe qui n'a que sa raison

philosophe n'aurait aucune peine parler d'un Dieu uni-

que.

Nous ne devons pas nonles

plus user du

mot confus;

pour ne pas enlever parmicar ce n'est pas auet

Personnes l'ordre de nature

mmele

titre

que

la

nainrele

est

dans:

le

Prele

qu'elle esteffet,

dans

Fils

ou dans

Saint-Espritre

tjni

ttniche

la

distinction des Per-

l'unit

de nature en Dieu, rt'pond directeIl

ment au

sujet

du mot autre.latin alius,

nous avertit que

ce mot. pris

au masculin (en

nous diiions en

frant-ais

un autre)

n'implique pas d'autre distinction que celle des suppcjts

ou desle

Personnes.

Ds

lors,le

nous pouvons parfaitement dire quePre\II

Fils est un autre que

Il

est,

en

effet,

un autre supptet

de

la

nature divine,.

comme

est

une autre personnele

une

autre hypostase

Mais

prendre

mot autre dans un sensle Fils

neutre (en latin, aliud), nous ne pourrions pas dire queest autre

que

le

Pre; car cela voudrait dire qu'il y a dansle

le

Fils

quelque chose qui n'est pas dans

Pre, ce qui est abso-

lument faux.

Lad primummot autre au sensautre,

explique pourquoi nous pouvons employerqu'il a t dit

le

(dans

le

sens d'un autre), sansle

que nous puissions parler de diversit. C'est queparcequ'ilest

mot

un

comme un

certain

nomet

particulier, sela

prend du ct du suppt

ou de l'individula

de

personne;

aussi bien,

il

suffit,

pour en constituer

notion, qu'il y ait

distinction de la substance qui csl l'hyposlase ou la personne.

La

diversit,

au contraire, requiertet

la

distinction de la substance

qui est l'essence;le Fils est

voil

pourquoi nous ne pouvons pas dire que

divers du Pre, bien qu'il soit un autre

que

le

Pre.

Uad

secunduni rpond, au sujet du mot diffrent, quedistinction

la

diffrence suppose unemultiplicit de

de

lail

formen'yle

et

par suite

nature.

Or, en Dieu,

a qu'une seulevoit par l'pilre

forme

et

qu'une seule nature, ainsi qu'onch.iii

aux

Philippiens,

v.

6),

o

il

est

dit,

en parlant du

fc)2

SOMMEdansta

THi:oLO(;iorR.

Christ, qu'il tait

forme de Dieu. Par consqiienl,dans l'objertion

le

mot diffrenee ne convionl pas propremonl on Dieu, selon quenoiele

le

texte de saint

Ambroise

cit

.

Saint

Thomas

ajoute queliv.

cependant saint Jean Damascne {de lach. v), usela

Foi orthodoxe,paternit ou

III,

du mot

diirence pour les, telle

Personnes divines, selon quela

proprit relative

que;

la

filiation,

'(

est signifie par

mode

de fi^rme

etc'e

c'est ainsi qu'il dit

que

les

hypostases ne diflrcnt pas l'une

l'autre selon la

substance, mais selon leurs proprii'ls dtermile

nes. Et dans ce cas, la diffrence est prise dans

sens de la

distinction, ainsi qu'il a t dit

(au corps de

l'itrlicle).

Vadsuppose

tertium explique quela

le

mot

franr/er (en latin alicnus)le

distance

et la

dissemblance; ce que n'entrane pas

mot un autreest

(alius). Et c'estle

pourquoi nous disons que

le

Fils

un autre que.

Pre; mais nous ne disons pas qu'il soit

tranger

Uad quartumcal.

est (oTl intressant

au point de vue grammatile

Saint

Thomas y observe que

genre neutre est quelquele

chose

d'indcis et

de non form, tandis que

genre mascuet

lin et aussi le

genre l'minin sont quehjue chose de form

de

distinct. C'est pour cela qu'on dsigne trs propos l'essence

commune

par

le

genre neutre,

et

par

le

masculin ou par

le

fmi-

nin ce qui est un suppt dtermin dans la nature

Aussi bien,

quel

est cetet

commune. mme parmi les choses humaines, si on demande Sacrale, qui est un nom de Itomme? on rpond::

suppt;

si

Ton demandeet

:

qu'est cet individu?,

on r])ondde

:

un animal raisonnablenature humaine.les

mortel

qui

est

la dfinition

la

Puis donc qu'en Dieu

la distinction estle

selon

Personnes

et

non selonsoit

l'essence,

nous disons quele

Pre

est

un autrepas

{alius,

au masculin) queautre

Fils,

mais nous ne;

disons

qu'il

{aliud, au

neutre)

et

en sens

inverse, nous

disons qu'ils sont unqu'ils

{unum, au neutre), mais:

nous ne disons pasils

ne soient qu'w/i {unus, au masculin)ils

sont un, mais

ils

ne sont pas qu'un;

sont un, c'est--direils

une mmequ'un,

nature indivise et indistincte; maissont trois,la

ne sont passuppts et

attendu qu'ils

distincts

comme

comme

personnes, dans

mme

et

unique nature.

QUESTION .wxi.

DR

i/rNiTi'; 01'

ii;

i.A

l'i.i

nM-tii'etle

i:n

inF.r.

iq3

Quee(

le Fils soit

un autre queet

le

i^re,

Saiiil Es[)iil \in

autre que

lela

Pre

que

le

Fils, la

chose est loul

f;iil

certaine,cela

nous

pouvons

affirnior

sans crainte;et

car,la

iilfirnicr

n'est lienn'-elle

autre f|ue reconnatre

affirmer

dislinclion trsl doitil

qui existe entre les Personnes divines.

Mus

s'arrc-

Icr l'expression et la

formule de notre pense

fiiiand

s'agit

de

Dieu. Tout autre terme qui impliquerait, un dei^r qnciconfpie,

une diversit de nature entreabsolument exclu. Quequ'onle

les

Personnes divines, doit tre

penser maintenant du mot seul, soitsoit

joigne un des termes qui dsignent l'essence,

qu'on lejoiyfuoEt d'abord,si

un des termes qui dsignentle

les

Personnes.

on

joint un des termes qui dsignent l'essence.

C'est l'objet de l'article suivant.

ArticleSi la diction exclusive

III.

seul

peut tre jointe un terme

essentiel en Dieu?

Trois objections

vctilciil

prouver que

la

diclioii

exclusive:

seul ne peut pas se joindre un terme essentiel en Dieu

{|ne,j)re-

par exemple, nous ne pouvons pas dire Dieu seul.

les

La

mire est une parole d'Arislote disant, au

II" livre

des Sophis'relui-l est

mesles

(ch.

m;

Did.

liv.

uniq., ch. xxii, n. 4) queest

seul qui n'est

pas avec un autre. Or, Dieusaints..

avec

anges

et

mes des

Donc nous ne pouvons pas

de Lui, Dieu seulce qui s'adjoint

La seconde objectionessentiel en

dire, en parlant

observe que

tout

un terme

Dieu peut se dire de

chacune des Personnes prise

part et de toutes prises

ensemble.

De

ce que, en effet,

nous pouvonset

joindre au mot essentielsage.,

D

eu l'attribut snf/e:

dire

Dieu

nous pouvons dire:

aussi

le

Pre

est

un Dieu saye; deAugustin, dansconsidrern. le

mmele7''

la

Trinit est un

Dieu

sarje.

Or, saint

livre

de la Trinitle

(ch. ix), dit

qu

il faut

sentiment qui dit quele

Pre

n'est

pas

le

vrai Dieu seul

Voil donc

mot seul 'p'ml

Dieu,

que saint Augustin ne veut pas qu'on dise du Pre.quent et

Par conspose un

en vertu de

la

rgle

prcit(''e,

((

il

ne nous est pas perobjection

mis de dire Dieu seul

>>.

La troisime

De

la

Trinilc.

i3

ig4

SOMME THIOLOGIQUK. Si cette diction seul s'adjoint

dilemme.

un terme

essenlicl,

ou bien ce sera par rapport un attribut personnel, ou bien par rapport un attribut essentiel. Si c'est par rapport unattribut personnel,

comme, par exemple,

siil

vous dites

:

seul Dieu

est Pre, la proposition est fausse , car

n'y a pos que Dieu

tre pre

:

l'homme aussi

est pre. Si c'est par rapport

un

attribut essentiel,

comme:

si

vous dites

:

seul Dieu crce^ supil

poser que celte proposition soit vraie,autre aussi sera vraieseulle

s'ensuivra que celte

Pre

cre, attendu

que tout ce

qui se dit de Dieu peut se dire du Pre. Or, celle seconde proposition est fausse, parce ([uele

Fils aussi est crateur. Il n'est

donc pas possible queterme essentiel.

celle diction seul s'adjoigne en

Dieu un

L'argument sed contra, absolument premptoire,saint Paul dans sa premire Eptre

est lei

mot de17):

Timothe, ch.

(v.

Au

Roi desdans

sicles,

immortel, invisible, seul Dieu, honneur des sicles.

et

rjlore

les sicles

Au

corps de

l'article, saint

Thomas nous

prvient que celle

diction seul se peut prendre

commela

catcgorimatique ou

commecelle

syncatgorimalique.

On

appelle diction catcgorimatique

qui attribue d'une faon absolue

chose signifie un suppt:

donn, comme, par exemple, blanc homme, quand on dit

hommesoit

blanc. Si

donc on entend

ainsi cette diction seul, elle

ne peut en aucune manire tre jointe quelque terme que ce en Dieu, parce qu'elle affirmeraitla joindrait;

la solitude

du terme auest solitaire;l'ar-

quel on

et

il

s'ensuivrait

que Dieuque

ce qui estticle

expressment.

contre ce que nous avons dit ditle

prcdent

Mais nous avonsaussi

mot ou

la diction

seul pouvait se prendre

comme

syncatgorimatique.celle quitel

Etl'or-

on appelle diction syncatgorimatique,

impliquesujet

dre de l'altribut au sujet

limitant l'attribut

ou

l'ten-

dant nul

telle

catgorie de sujets,

comme

sont les dictions tout,

et aussi la diction seul,

qui exclut tout autre suppt du par:

tage de l'attribut. C'est ainsi que lorsqu'on ditcrit,

seul Socrate

on n'entend pas affirmer que Socratelui

soit solitaire,

mais

que nul autre ne participe avec

au

fait d'crire,

bien quelui.

peut-ro une foule d'autres soient en ce

moment

avec

A

ouFSTrox wvr.enfcnd.'oniiisi

--

denv:

'.'[-N-iTr;

on de la

pi.i-rm.itk r\ Din-.

M).")

!.

iv//,

ncn

n'empt'c'.i'

de

1

adjoindre un

ferme essentiel en Dieu, selo^ qu'on exclut tout rc qui n'est pas

Dieu de

lo

parlicipalion l'attribut;

comme

si

nous disons

:

sriil

Dieunel .

est lernpl, j>arce qv-e rien

en dehors de Dieu n'est terdire

En deux mots, nous ne pouvons pasnous pouvons dire que Dieuest ravissant. Saint

que Dieuoufait

esttelle

seul; mais

seul

est

chose.

Ua.d primnmsi

Thomas nous y apprend queest seul,

nous ne pouvons pas dire que Dieudo

au sens cafle

^orma'ique du mot seuf. ce n'est pas,l'objection, en raison

comme

semblaitet

croire

la

compagnie des anges

des saints.

Bien que

les ang:cs et les

mes des

saints soient toujours avecs'il

Dieu, nous dit saint Thomas, cependantralit

n'y avait pas

la

plu-

des Personnes en Dieu,

il

s'ensuivrait

que Dieule saint

serait seul

ou

solitaire. C'est

qu'en

effet ,

remarque

Docteur, ceil

n'estla

pas toute compagnie qui peut exclured'tres de

la

solitude;

faut

compagnie

mme

nature.

L'association d'un tre:

qui est d'une nature trangre n'enlve pas la solitudea beau se trouver au milieu de plantes

l'hommede fleursn'enesr,',

nombreusesun

etil

ou

mme d'animaux, s'il

domestiques, dans sou jardin;

pas moins seulaveclui

ne se trouve, ot de

lui,

tre qui salui.

de

mme

nature,

un

tre

humain commev(

La

c'!i-

cieuse remarque! et elle est de saint 1 homas.clut le saint

De mme, conla

Docteur, Dieu ft rest seulet

et solitaire, milg-rs'tait

compagnie des angespagnie des anges

des saints,

s'il

ne

trouv plusieurs

Personnes divines au seinet

mme

de

la divinit. Dofic, lala

compar

des saints n'exclut pas

solitude absolue en

Dieu; combien moins peut-elle exclure

la solitude relative et

comparaison

tel

ou

tel

attributsi

.

Cette compagnie ne feraitil

pas que Dieu ne ft seul,trois

de par ailleurs

n'y avait en Lui lesfera-t-elle

Personnes divines; plus forte raison nesoit le seul tre

pas

que Dieu ne

ou

faire telle chose.

L'ad secundani remarque que

cette diction seul, proprel'allribut qui est pris par

ment

parler, ne se tient pas:

du ct dele

mode de formefi'affecte

elle

regarde

suppt, en ce sens qu'elle exclut.

tout autre suppt de ce quoi elle est jointe

pas l'attribut

;

il

affecte le sujet;

il

signifie

Le mot seul que l'allribut

iqf

SOMME

TIlKOLOfilOIT,.11

ne peut convenir un autre qu'au sujet.

n'en

est pas

de

mmo du motporter soit sureletet: :

seulement.

Cet

adverbe,

Aih

SOMME TIILOLOCrOUE.de Joie,si elle

lre cause

nest point partage (Snque, rp.fa T/iri'tc, liv. IX,cli.

G).

Saint Augustin, lui (dans son trait deet suiv.),

iv

va manifesteret

la

Trinit des Personnes par:

la

pro-

cession

du verbela

de l'amour dans notre espritsuivie,

voie que nousi,

avons nous-mmessuit

plus haut (q. 27, art.

3).

Il

s'en-

que par

raison naturelle la Trinit drs Personnes peut

tre

connue

.

inutile

de livrer

La troisime objection observe qu' il piiral l'homme ce que la laison humaine ne peut pasla

connatre. Or, nul ne peut dire que ce que Dieu nous a livr surla

connaissance

de

Trinit soit inutile et superflu. Donc,

il

faut bien que la Trinit des Personnes puisse tre

connue par

la

raison

humaine

.

L'argument sed contrade saintnit

est

un double texte de saint HilaireII

et

Ambroise.9), dit:

Saint Hilaire, dans son livren estime

de la Tride la gn-

(num.

Que l'hommesacrement

pas pouroir atteindremystre

par sonrationFoi,liv.

intellif/ence le

ou

le

divine.I,

Saint Ambroise dit aussi (en son trait de la:

ch. x):

// est

impossible de savoirlales

le

secret

de

la

gnration

l'esprit dfaille;trinitet

parole manque.

Puis doncl'ori-

qu'on distingue unegine dela

dansla

Personnes divines par

gnration

de

procession,

commesi

on

le voit

par

ce qui a t dit plus haut (q. 3o, art. 2),

l'homme ne peut

pas savoir

et

atteindre par son intelligence le secret de la gn-

ration et de la procession, pour lesquelles on ne peut pas avoir

de raison dmonstrative,

il

s'ensuitla

que

la Trinit

des Personnesratta-

ne peut pas tre connue par

raison .le

Nous pouvonsditet

cher cet argument sed contra,(sess.3,

canon du Concile du Vaticanque dansla

can. 4), ainsi conru

:

Si quelqu'un

rvlation divine n'est contenu

aucun mystre vrai

propre-

ment dit, mais que tous les dogmes de la foi peuvent par la raison dment prpare tre saisis et dnfiontrs l'aide des principes naturels, qu'il soit analhme . Et sans doute, dans cecanonil

n'est pasle

expressment parl du mystre de

la Trinit.foi,

Mais tout

monde accorde que dele

tous les mystres de la

celui-l est

premier.

Du

reste,

nous lisons dans

l'un:

des

schma

des constitutions dogmatiquesla

du mme

concile

Desle

mystres que nous professons

lumire de

la foi,

de tous

ori:srn\ \\\ii.

cow(le

\iss anci:

dks i'i;usoNNrs nniNT.s.

'>0'7

plusiies

'lev

csi

ccliiili

Dieu un en rssenoe et frine eu IVtsruij>.

(Tir de

rollerl. Murllii,.'ir>j.i

m,

et cit

par

le P, lau'^si le ccucilt!

siMis, (le

Ont

Ti-Ino, p.

II

esl (loue:

vident que

jiioiiouce l'analliiMue

contre ipiiconque prt'lendrait pouvoir

i\r-

luoutrer par

la

raison naturelle Ions les

dogmes des'ai^il

la

IVii

cl

ne

voudrait admettre aucun mystre proprement dit danslation

la

rvla

divine,

c'est

surtout

(piand

il

du

nivs(re de

Triuil

que nous devons, sous peine d'encourir indireclemeutet

cet

anathme, limiter

resleindr-eil

la

puissance de

la

raison

naturelle.la

Au prsent arguincles

snl contra se rattache aussile

fameuse condamnation de Jiayuiond Lulle par

pape

(irc'-

goire XI. Le franciscain

Raymond

l.ullcla foi

(i23-i3i5), dans sonchrtienne,

ardeur combattreles

ennemis de

notammentet

averrostes, tait

lonilt

dans l'excs de p>enserla foi,

de diretout

que tout tant rationnel danstlmontrer,

la

raison peut et doitle

mme

les

mystres, sans en excepterla Trinit.

plus g^rand

de tous,

le

mystre de

Ces excs de doctrine furent

siqnals vers l'an 1872 par le dominicain Nicolas Eymerici.

Le

pape Grgoire XI ouvrit une enqute;

et

en 1376 fut donne

une bulle qui ordonnaitprohibait ses doctrines.

le retrait

des ouvrages de

Raymond

etla

Ce noussaintla

est

une nouvelle preuve de

pense de l'Eglise sur la question qui nous occupe.

Au corps de(pr lail

l'article,

Thomas rpond, sans

hsiter,

est

impossible que parla

raison naturelle on parvienne

connaissance deil

Trinit des Personnes divines , Voici

commentI

le

prouve.

Il

r,

12), dit-il,la

que l'homme, parconduisent

a t montr plus haut (q. 12, art. 4, la raison naturelle, ne peut par-

\cnii- les

connaissance de Dieu qu' l'aide des cratures. Or,!a

cratures

connaissance.

de Dieu,

comme

l'elTct

la connaissance

de sa cause

C'est

uniquement parce

(pi'elles

sont l'uvre de Dieu et pour autant qu'elles sont son

(iMivre.

que

les

cratures parlent de Dieu notre raisonIl

et le lui

fout connatre.

s'ensuit

que

cela seul pourra tre

comm

de

Dieu parestle

la

raison naturelle, qui doit lui convenir selon qu'ileffet, remanpie fondement que nous nous sommes appuysli"ait('

principe de tout ce qui est. Et c'est, en

saint

Thomas, surdans

ce

iious-mcincs

noire

de Dieu

.

Onaiid

il

s'(^st

a"i

008d'tablir rexislence de

soM>rF. Tin'iOLOfiroci:.

Dieu

cl

de dleriiiiner sa nature ou seset

attributs essenliels,

nous avons pris pour point de dpari,fil

nous avons

t^ard

comme

conducteur,

le

principe de causalil

et le principe

de surminence, qui nous faisaient affirmer deles cratures,

Dieu tout ce que nous trouvions de perfection danssans aucune des imperfeclionsnires.(jui

pouvaient tre en ces der-

Donc, nous ne pouvons,

laide des cratures et(pii

par

la

raison naturelle, affirmer de Dieu que ceselon qu'il estce qui est.le

doit lui convenir

premier principe ou,

la la

premire cause de toutvertu par laquelle Dieuelle

Or

prcisment,

cre est

communela

toute

la

Trinit;

appartient donc Il

l'unit d'essence et

non

la Trinit

des Personnes.

s'ensuit

que parDieu ce

raison naturelle nous pourrons bien

connatre de

qui

touche l'unit dela

son

essence,.

mais non ceforce de cette

qui touche

distinction

des Personnes

Laceci,

preuve, on

le

voit,la

repose tout entire sur

que nous ne

pouvons, parles cratures

raison naturelle, connatre de Dieu que ce queles cratures

nous en rvlent. Or,

ne nous parlents'ensuitla

de Dieu que

comme

refet parle

de sa cause.

Il

que

si

dans

la causalit

de Dieu par rapport aux cratures,telle,

Trinit

des Personnes, en tant que

n'intervient pas,

mais l'actionles

des trois Personnes s'exerce par une vertu unique,

cratures

ne nous rvlerontlement ce qui aqu'il

(jue ce qui a Irait celte vertula

unique, nul-

trait

Trinit des Personnes. El c'est ainsis'a^it

en

est.

Toutes

les fois qu'illa

d'une action au dehors,

les trois

Personnes de

sainte Trinit agissent en

commun

et

par une

mme

vertu qui n'est antre que

l'essence

divine elle-

mme.loir,

C'est seulement

quand

il

s'agit

des actions immanentes,et

correspondant notre acte de connatre

notre acte de vouainsi qu'il a t dit

que nous pouvons distinguer, en Dieu,de

( la question 27), les processions d'orig-ine qui

engendrent

les

relations subsistantes.est inaccessible la

Il

suit

l

que

la Trinit

des Personnesla

raison naturelle. Tout ce que

raison na-

turelle peut

connatre de Dieu se limite l'unit de vertu oula

d'essence, qui se manifeste seule dans l'uvre extrieure decration.

Et saint Thomas, aprs avoir rappel cette raison foncire.

QUESTION W.MI.ajoiilc,saillait

CONNAISSANCK DES(oi'ollaitr,(juifail

l'KUS >\\F.S

DrviNKS.

:>A))

par

mode de

la

rt'niai(|ii

mme

au dehors, se disling-uele

pourquoi, selon que

mot choseon

est pris dele

celte relationpluriel,

et dsig-ne cette

forme

relative,

dira au

pour marquer

tives; et en ce sens

qu'il y a en Dieu plusieurs formes relanous disons que le Pre et le Fils et le Saint

Esprit sont trois choses

ou

trois ralits,

non pas seulementet se

dans notre

esprit,.

mais

mme

en dehors de nous

tenant en

elles-mmes

Aprs avoirquesi

cit ce texte,

Caprolus ajoute

:

On

voit par l

le

mot

tre est

pris par

mode de

substantif,

on ne

doit

pas concder qu'il yl-il

ait trois tres

en Dieu. Et je

crois, ajoute-

encore, qu'il en faut dire autant de cetire

prend par mode de substantif qui sedans

mot entit, si on le du mot tre; de tellele Fils,

sorte qu' prendre ainsi ce mot, nous devrons nier qu'il y aitle

Pre aucune entit qui ne soit pas dans

commele

nous nionsFils,

qu'il y ail en Lui aucun tre qui ne soit pas dans ou quelque chose (aliquid) qui ne soit pas dans le Fils

,

ainsi

que nous avons entendu saint Thomas nous

le

dire

dans

le

texte

du de Potentia.

il

Avec

cela etle

comme nous

l'avons vu

par cele Fils

mmesi

texte,

demeure que

Pre a une relation que

n'a pas, et inversement .

Que

pourtant, observe Caprolus,

il

en

est qui

veuillent

prendre

le

mot

entit

dans

le

mme

sens que ralit ou chosele

{rem), on pourra distinguer et dire que

Fils

a toute l'enlil

QUESTION XXXII.absoluesens(|u'a le

CONNAISSANCK

l>i:S

l'I.USONNKS DIVINES.

2/4/

Pre, mais non loutc renlit relative. C'est en ce

(jiie

parle saint Jeanviii,

Daniascne,il

an

1"^

livrele

de

li;

I.V

l'KUSONNi;y;^nr;

i.v

l'ir.^dwi U

rM-HR.

Wm)

Le Pre

est

Pre selon tout LuiIl

mme, au sens que nous venons devenons de(|uele

prciser.

est aussi, etle

nous

voir en iinnir; trs \ive, dans

superbele

article

nous venons de mikliter,le

le

Pre, tout court,

Pre par

excellence,ce titre.les

Pre par antonomase. Lui seid, vrai dire, mriten'est Pre

Nul aulre

comme

Lui.titre,

Nonle

seulement, parmipaiticipe de

cratures,

quiconque porte aila

Lui;

mais,

mme

en Dieu,

Personne du Pre

est la seule qui soitl'est

Pre, au sens pariait et premier de ce mot. Et elle

enla

rai-

son de sa proprit personnelle, c'est--dire eu ^ard

Per-

sonne du

Fils qui s'en distinj^^ueF'ils

par voie d'opposition relative.

Quant au

et

au Sain t-Es[ rit, ouFils,

mmesi

au Pre considr,le

non plus par rapport aul'Esprit-Saint, par rapport

mais, en union avec

Fils et

aux cratures,

on peut encore leur,

appliquer

le

nom

de Prela Trinit

:

auquel sens nous disonstes

nous

adressant toute

Notre Pre qui

aux deux,

ce n'est plus au sens premier et parfait

du mot Pre; ce

n'esttrs

que dans un sens driv. Aussi bien, quoique nous puissionslgitimement entendre de toutecleste,la

la

Trinit, l'expression deet

Pre

que nous lisons dans l'Evangile,

qui est usuelle danset

langue chrtienne, nous pouvons aussi,la

dans un sens plusla

profond, l'entendre de

premire Personne de

Trs Sainte

Trinit dans son rapport avec le Fils, et, par Lui ainsi que parl'Esprit-Sainl,l'Eglise

dansle

ses

rapports avec nous.

C'estfait

ainsi

que

prend:

mot

Pre,le

quanddansla

elle

nous

dire dans le

symbo'eciel et

Je crois en Dieu

Pre. Tout-Puissant, Crateurles

du

de la terre;la

et aussi,

Prfoces de:

la

messe, nosaint.et

tamment danstout-puissant,l'

Prface de

Trinit

Seigneur

Preavec

Dieu

ternel, qui, avec votre Fils

Unique

Fsprit-Saiiit, tes un seul Dieu et un seul Seigneur.la

Nousmmo

avon^ examin

dou!ile raison de Principe et de Pre qui for-

mentle

(cette dernire surtout) des notes caractristiques etla

caractre propre de

premire Personne delui

la

Trs Sainteet

Trinit.

Un

antre caractre qui

convient aussi,

en pro-

pre,

est celui

de

rinnascihilit.

Nous

Talions maintenant exa-

miner.C'est l'objet de l'aiticle suivant.

'J']o

SOMME

Tiii'ior.onioiu:.

Aui

rci

i:

IV.

Si d'tre inengendr est une chore qui soit propre au

Pre?icmar-

Dans sonquer que

Irail

deles

la

Trinil,

li\

.

V,

cli. r,

Pelau

fail

de tous

noms quila

oui t mis en usa^e parles tholola Trinit('',il

giens, pour explifiueresl

premire Personne de

n'en

pas quiait

ail t

d'nn usai^e plus conianl. [larmi

les (lies,

qui

suscit

parmi eux des querelles plus

vives,

que

le

ou mot

7vvTc ,

qu'on traduit par liicngpudr ou iinidscihle, ou nonqu'il

n,

ou non-fdil. W ajoutel'ait

n'eu est pas dont les hrtiquesils

aient plus volontiers

usa^e, ou dontla

aient davantage fait

le

propre, non pas seulement de

[)rcmire Personne, mais;

mmeenlui

dela

la

nature et de l'essence divinele

au point

qu'ils mettaient

raison et

caractie vrai de

la di\ inilc'. Siil

quelqu'un manquait

de ce caractre ou de cette note,

n'tait plus,

pour eux, qu'un

Dieu

au sens diminu

et

simplement particip du mot Dieu,le

excluant la vraie nature divine. Tel fut

sentimentles

et le laneraye

des plus mauvais parmi

les

Ariens,

comme

Atiens

et

les

Eunomiens, appels aussi Anomienset Athens ou plutt Athes.Ils

taient disciples

d'Eunomius

et

d'Atius, qui avaient enseignle

Antioche et Alexandrie, vers

milieu

du quatrimefin,

sicle.

Les Pres grecs eurent avec eux des disputes sans

au sujetde saint

du mot qui nous occupe, comme en tmoignentBasile, de saint Grgoire

les crits

de Xysse, de saint Cyrille, de saintsaint(Ik'm-.

Alhanase,

et

notamment de

Epiphane, qui nous a conserv,

76), quarante-sept arguments ou sophismes, par lesquels ces hrtiques voulaient abuser dulivre

dans son

des Hrsies

mot inengendry en le dnaturant. La principale cause des sophismesblance des deux

ariens tait dans la ressemet Y^vv]To.

mot grecsle

vwr^To

Le premier aavec deux n,

deuxce

n, tandissignifieIl

que

second n'en a qu'un. Or,etil

crit

mot

non-engendr ;

signifie non-fait, siles hrtiques

on

l'crit

avec un n.

est ais de voir

comment

pouvaient

abuser de ces deux mots. Les catholiques accordaient sans peine

que

le

Pre

tait YvvjTo

non-engendr

et aussi dcYvr^To; non-fait.

Mil.Ils

M ION WMII.aussi deil

l)K

LA I'F:RS0NNE DU

l'hllR.

271

disaient

la

iiaUire divine

qu'elle Uai!

ivvr^Tc;

non-

fuite.(avtN-

D'outi//),

sui\ailc'(''lail

(|iie

diie

du

Fils (|n'll u'i'iailir(''lai(

pas x-;hr-:;

dire de

lui

(|u"ll

pas Dieu, au sensles

proprediraient

et

formel de ee mot. D'autre pari,Fils

ariens,

quand

ils

du

qu'il n'tait pas i';hrrr-:i (aveci-firr,-::;.;

deux

n) Miten-

daient ce

mol au sens du motdes

De

l

des confusions sans

HHuhre

et

difticnlti's inextrica])lesla

car,

au

d(''liul,

les

Pres

grecs, en raison de

similitude de cesjourl'autre.

deux mots, prenaientSaint Jean Damasc'nela disla

assez indistinctement devait plus lard (au

l'un

viii" sicle),

mettre en vive lumire

tinction foncire qui les spare; mais pendant

longtemps

con-

fusion avait dur, grce la duplicit des hrtiques.

Aule

point de vue doctrinal, la vraie solution toutes les

diffi-

cults des hrtiques tait de revendiquer

pour

le

Pre,

comme

va faire

ici

saint

Thomas,

la qualit

ou l'appellation d'inenabusant dedit,

gendr,

titre

de proprit personnelle ou plutt de Personne

(Cf. q. 32, art. 3).

Les hrtiques, en

effet,

la simili-

tude des mots grecs, ainsi que nous l'avonsfaire

s'appliquaient

du mot inengendr unla

qualificatif

de Dieu au sens absolu,

ou de

nature divine, enle Fils

mme tempsils

que de

la

Personne du

Pre. Et ds lors,

tant engendr, au tmoignage

mmola

des Docteurs catholiques,

en concluaient perfidement, le

grande indignation de ces derniers, quen'avait pas la

Fils n'tait

pas Dieu,liv.

mme

nature divine quel,

le

Pre (Cf. Petau,la

Vde

ch.

II,

m). Nous voyons, par

l'importance de

question acet

tuelle, et

comment

elle intresse ce qu'ille

y a de plus intimefoi.

plus essentiel dans

premier dogme de notresaint

Nous avons, danspas une chose quide ce que

Thomas, auque

sujet de cet article, cinq

objections. Elles veulent prouversoit

d'tre.

inengendr n'estpremire ar'ni

propre au Pre

La;

toute proprit met quelque chose en celui dont elle;

est la proprit

elle est

quelque chose dele

positif.il

Or,

le titre

.

d'inengendr

nkhk.;

ay')

pril disliiicle de la palciiiil cl delail coiimio le

spiralioii(i'esl

elle los iiidueirel, d'lre(|ii('

romimiii

iiieliit

le

propic.

qu'ent-ii

source

ci

d'rlre diiU'iif.

ne signifie rien

aiilic,le

Dieu,

h;

Principe d oiigine

l)assive.

Mais

il

est clair

dsigne cela

mmelui

//

ne dsic/ne

quedes

cela, en quoi

l'innascibilil

dsigne

parlail

se dislingue

deux autres

notions,

la

paternit et

spiralion, qui dsignent quelque chose

de

positif,

cependantprocdeipii

suppose quelque chose de

positif, c'est-

-dire l'tre de la Personne

du Pre, dont une des notes carac-

tristiques est prcisment, en

mme temps que

d'elle est

engen-

di

le

Fils et

le

Sainl-Espril,

est

qu'elle-mme n'a pas

de Personne-dire

l'engendi'e.

Ce termeil

donc ngatif,nous

c'est-

que dans sa significationil

n'iniplique qu'une ngation;il

mais

s'applique un tre positif, dont

dit

un aspect:

particulier.

L'aspect particulier qu'il nous dit se limite cecile

sans gnration (au sens passifj, ou, pour gardergt'iiral

mot plusle

du corps deest

l'article,

sans Principe ; mais Celui dontet ce

nu!

inengendr nous

dit

mot ne nous

dit

que

cela

de

Lui

(ju'll

sans gnration ou sans Principe^ esl de parl^rincipe.

ailleurs

ou sons un autre aspect,

Celte explication de

Vad prinium, absolumentsoit

ncessaire pour

que saint Thomas nesoit

pas en conlradiciion avec lui-mme,

au corps de

l'ailide, soit

voir l(jut l'heure, n'est d'ailleuis pas arbitraire.

Vad secunduni que nous allons Nous la troucommentairesur- les

vons en [)ropres termes dans

le

Sentences^

276liv.

SOMME TIIOLOGIQUE.

h

dist. 13, q. i, art.

4-

H

faut, se

dclare saint

Thomas, enng^a-

cet article,tion.lue,

que

le

mol Inengendrla

prenne par mode de

Seulement,

ngation se peut entendre d'une faon absole

ou en

tel

genre donn. Si nous prenionsngation absolue,il

mol inengendr

au sens de

la

s'appliquerait alors tout ce

qui est et qui n'a pas l'tre par voie de gnration proprementdite, qu'il

procde d'un autre ou non,

qu'il soit

cr ou incr.

Et dans ce sens, nous

pouvons dire du Prele

qu'il est inengen-

dr; mais nous pouvons

dire aussi de l'Espril-Saint, et de la

nature divine,

et

mme

des premires cratures qui ont t tiressi

directement du nant. Que

nous prenons

le

mot inengendr

au sens dedansdivinedit

la

ngation en

tel

genre donn, on peut encore,:

mmenature

en l'appliquant Dieu,le

le

prendre en un double sens

ou bien

sens de

la:

nature divine

et

de Ceux qui

la

convient

a

auquel cas l'Esprit-Saint aussi pourra tre

inengendr, et de

mme

la

nature divine; ou

bien en tantet ainsi

qu'on l'applique ce qui a raison de Principe en Dieu,entendu,il

ne convient qu'au Pre, dontIl

il

dsigne une notionla

propresaintpris

.

n'estici,

donc pas douteux que dansil

pense den'est

Thomas,

quand

nousil

dit

que

l

mot inengendrla raison

que dans un sens ngatif,

n'exclut ni la raison d'un tre

rel et positif

au sens gnral, niil

mme

de Principe,

selon qu'elle se trouve en Dieu;sens.Il

suppose au contraire ces deux'et

dit

ngation de gnration passivetre qui est, et,

ne dit que cela,puisqu'il s'agitdit

mais videmment dans un

mme,

de Dieu et de ce qui a raison de Principe en Lui, ce motraison

ngation de gnration passive en quelqu'un qui a raison dePrincipe.voulaitIl

ne

dit

pas

la

de

Principe,

l'opinion que saint;

Thomasil

exclut

comme le dans Vad primumdira

que nous commentonsexpressmentSentences(liv.

mais

dit

ngation de gnration en

quelqu'un qui a raison de Principe.saintI,

art.

On

dclareles

Thomas,dist.

dans son commentaire suri,

28, q. i,

ad

i""")

d'un

terme

qu'il

met quelque chose en:

celui

dont onqu'il

le

dit,

d'une

double manire

ou bien parce que ce

affirme rentre

dansc'est

le

concept du sujet

comme

faisant