Comment Redier Un Rapport-un Memoire-un Projet de Recherce-une Activite de Recherche en Cours

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1 22/05/2003 Colette Kleemann-Rochas Graziella Farina Mercedes Fernandez Mireille Michel Comment rédiger un rapport, un mémoire, un projet de recherche, une activité de recherche en cours ? Manuel de rédaction avec modules d’apprentissage des techniques d’écriture en français Projet « Rédigera » réalisé avec le soutien du programme Socrates Lingua 2 89629-CP-1-2001-1-IT-LINGUA-L2 Centre de langues de l’Institut universitaire européen, via dei Roccettini 9, 50016, SAN DOMENICO di FIESOLE (FIRENZE, Italie)

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1 22/05/2003 Colette Kleemann-Rochas Graziella Farina Mercedes Fernandez Mireille Michel

Comment rdiger un rapport, un mmoire, un projet de recherche, une activit de recherche en cours ?Manuel de rdaction avec modules dapprentissage des techniques dcriture en franais

Projet Rdigera ralis avec le soutien du programme Socrates Lingua 2 89629-CP-1-2001-1-IT-LINGUA-L2 Centre de langues de lInstitut universitaire europen, via dei Roccettini 9, 50016, SAN DOMENICO di FIESOLE (FIRENZE, Italie)

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Sommaire gnralSommaire gnral _______________________________________________________________ 2 Pourquoi ce manuel ? _________________________________________________________ 5 Correction en ligne____________________________________________________________ 6 Un modle de rapport pour les rdacteurs presss__________________________________ 7 Remarques prliminaires ________________________________________________________ 13 Module 1 : Quel type de rapport allez- vous produire ? ________________________________ 14 Remarques prliminaires _____________________________________________________ 14 1- Rapport de stage __________________________________________________________ 15 2 - Rapport d'activit en cours, rapport de recherches (rapport dit June paper l'IUE), rapport d'exprience _________________________________________________________ 16 3 - Projet de recherche________________________________________________________ 16 4 - Mmoire de compilation ___________________________________________________ 17 5 - Rapport de DEA __________________________________________________________ 17 6 - Comment composer un texte de prsentation de mmoire ou de soutenance de thse ? 17 Module 2 : Comment prsenter votre rapport ?_______________________________________ 19 Remarques prliminaires _____________________________________________________ 20 Page de titre ________________________________________________________________ 20 Remerciements et/ou ddicace _________________________________________________ 20 Rsums ___________________________________________________________________ 20 Table des matires en tte de document _________________________________________ 21 Corps du rapport ____________________________________________________________ 21 Bibliographie _______________________________________________________________ 21 Annexes, tableaux, schmas, graphiques ou illustrations et leurs lgendes _____________ 21 Index des mots et notions principales____________________________________________ 21 Notes et annotations__________________________________________________________ 22 Module 3 : Comment situer vos ides et celles des autres ? _____________________________ 23 Remarques prliminaires _____________________________________________________ 24 La relation entre auteur et destinataires du texte__________________________________ 24

3 D'o viennent nos ides ? Dialogue avec vos prdcesseurs et caractre polyphonique des textes ______________________________________________________________________ 26 Les citations : une expression de la polyphonie et dune filiation scientifique___________ 27 Comment positionner votre propre discours ? ____________________________________ 30 Les notes, ce quelles sont par rapport aux citations, comment les rdiger et o les mettre ? ___________________________________________________________________________ 33 Module 4 : Comment structurer votre rapport ? ______________________________________ 35 Remarques prliminaires _____________________________________________________ 36 Comment bien formuler le titre ?_______________________________________________ 37 Les procds dclencheurs dides ______________________________________________ 38 Le plan la franaise : introduction, corps du texte en plusieurs parties et conclusion___ 40 Et ailleurs en Europe ? _______________________________________________________ 48 Module 5 : Comment faire pour quun texte se tienne et avance ? _______________________ 51 Remarques prliminaires _____________________________________________________ 52 La cohsion du texte : reprises, connecteurs, constructeurs despace et commentaires mtatextuels ________________________________________________________________ 52 Situer son propre discours par rapport celui d'autrui ____________________________ 61 Piges viter : piges grammaticaux et interfrences _____________________________ 63 Travail de rcriture _________________________________________________________ 81 Module 6 : La bibliographie ______________________________________________________ 82 Remarques prliminaires _____________________________________________________ 83 Les lments de la notice bibliographique et tableau d'exemples _____________________ 83 Le classement pour une bibliographie importante _________________________________ 85 Les ressources d'Internet _____________________________________________________ 86 Module 7 : Table des matires, Annexes, illustrations et lgendes, index __________________ 87 La table des matires. Remarques prliminaires __________________________________ 88 Annexes ____________________________________________________________________ 89 Les illustrations et leurs lgendes _______________________________________________ 89 Index des concepts et des noms propres _________________________________________ 90 Navez-vous rien oubli ? ________________________________________________________ 91 Liste de vrification avant d'envoyer votre rapport ________________________________ 91 Grille chiffre lusage des valuateurs _________________________________________ 94 Bibliographie__________________________________________________________________ 99 Sites : _____________________________________________________________________ 100

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Qui sommes-nous ? Colette Kleemann-Rochas et Graziella Farina, de lInstitut universitaire europen, Florence, Italie http://www.iue.it/ecrire/index.htm et [email protected] avec la collaboration de Mercedes Fernandez de la Facoltad de Filologia de la Universitad de Oviedo (Espagne) www.uniovi.es et de Mireille Michel du Language Centre de lUniversity College London www.ucl.ac.uk

Colette Kleemann-Rochas Enseignante de franais lInstitut universitaire Europen de Florence, un tablissement financ par les 15 pays de lUnion pour des chercheurs laborant une thse de doctorat dans une des facults existantes : Droit, Histoire, Sciences politiques et conomie. Voir www.iue.it. Directrice du Centre de langues qui offre aussi une aide aux chercheurs rdigeant leur thse dans une langue qui n'est pas la leur. Agrge de luniversit et ancienne lve de lENS, elle a mis sur pied des changes denseignants avec UCL London, Berlin et Oviedo et lanc le projet europen Rdigera ou Comment rdiger un rapport en franais . Adresse lectronique : [email protected] Graziella Farina Lectrice de franais lUniversit de Pisa et professeure charge de cours depuis 1995 lIUE (Cours de rdaction de textes universitaires en franais). Elle prpare aussi aux preuves de franais les candidats aux Affaires trangres italiennes de lUniversit de Florence et collabore en tant qu'enseignante l'Institut franais de Florence. Elle est docteur Lettres et Arts de lUniversit Louis Lumire-Lyon II. Adresse lectronique : [email protected] Mercedes Fernandez Professeure de franais lUniversit dOviedo, Asturias. Responsable d'tudiants de troisime cycle (DEA, Doctorat), elle est spcialiste de linguistique applique lanalyse du discours. Elle a particip la ralisation de quatre projets europens sous lgide de la Commission (Projet Galatea, Rdigera, etc.). Elle enseigne comme professeure dchange pendant les cours intensifs de lIUE (Florence). Voir www.uniovi.uni.es

Mireille Michel Enseignante de franais et coordinatrice des cours au Centre de langues de lUniversity College London (UCL), elle enseigne aussi au dpartement de franais, Gower Street, London. Voir www.ucl.ac.uk. Dans le projet Socrates d'change entre IUE (Florence), UCL, Humboldt et FU, Universitt Berlin et l'Universidad de Oviedo, elle a rgulirement enseign des doctorants pendant les cours intensifs de lIUE.

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Pourquoi ce manuel ?Ce manuel est le rsultat du projet Rdigera ralis avec le soutien du programme Socrates Lingua 2, 89629-CP-1-2001-1-IT-LINGUA-L2 par le Centre de langues de lInstitut universitaire europen, via Boccaccio 121, FIRENZE (Italie) et les deux universits partenaires. Il n'aurait pas vu le jour sans le soutien financier de la Commission europenne et les runions organises Bruxelles par le projet Lingua pour la ralisation de tels projets. Nous avons par ailleurs bnfici des suggestions de corrections de Claire Folschweiller et de Guillaume Debrulle, pour un temps enseignants FLE l'IUE (Florence). Puis il y a nos cerbres de qualit Gisle Kahn et Lita Lundquist dont les prcieux conseils et la contribution se sont rvls indispensables. Il y a tous ceux qui nous ont aides mettre le texte sur le web : Dominique Jalu notre dveloppeur professionnel chevronn, Luigi Pisciotta pour ses images futuristes, Giuseppe Lauricella pour tous les redressements de la feuille de style, Anne Duus, Gabriella Horan et le Centre de calcul de l'IUE pour leur valuation rapide des besoins et nos cobayes, svres, ds que sont en cause la clart ou le ct pratique de nos modules. A toutes et tous nos remerciements cordiaux. Nous disons Danke! Jurg, Grazie! Luciano, Thank you Bruno pour leur patience. Il existe quelques dizaines de guides donnant des conseils sur la rdaction dun rapport. Quelques-uns, tout comme le ntre, sont gratuitement tlchargeables sur la toile (voir Notre bibliographie ). L'originalit de ce manuel est quon y trouve galement une dizaine de pages toutes prtes servant de canevas pour rdiger un rapport (sa mise en page est dj tablie et les rubriques sont prtes tre remplies), des modules dentranement (avec corrigs) comprenant des exercices d'application, des mises au point de grammaire, de vocabulaire et de stylistique. Des explications plus approfondies sont disponibles sous la rubrique Pour en savoir plus . Le manuel offre aussi une possibilit plus rare, celle de corrections en ligne. Rsum en anglais (Abstract) Many handbooks (see our Bibliography on the menu) can give you good advice on how to write a report. Some of them, like ours, are printable on line. The originality of this one is that : it proposes a model of report ready to fill in. It gives training in 7 different modules (with solution to the exercises). It offers under the e-mail address : [email protected] a quick linguistic correction on line of your report at the price of 15 euros per hour. (In the average 5 pages can be corrected in French within 1 hour). Mots cls Rapport d'activit, crit universitaire, stage, un mmoire, projet de recherche, rapport de DEA, structurer un discours, argumentation, rdiger en franais, un plan de discours, marqueurs et connecteurs logiques, langue administrative, introduction et conclusion, index, rsum, bibliographie, notes, citations, liste de vrification dun rapport. Keywords How to write a report ? Model of report, corrections, introduction, conclusion bibliography. Report in French

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Correction en ligneUne occasion !!! Pour la modique somme de 15 euros lheure (pour les annes 2002-2003) le rdacteur bnficiera dune correction linguistique en ligne par les auteures du manuel. Il suffit denvoyer votre document ladresse : [email protected] Un extrait de votre texte sera corrig puis un devis vous sera envoy. Si vous acceptez ce devis et nous envoyez la preuve de votre ordre de paiement bancaire (un fax nous suffit), votre texte corrig vous sera rexpdi dans les meilleurs dlais. Sachez quen moyenne 5 pages peuvent tre corriges en une heure.

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Un modle de rapport pour les rdacteurs presssPour les rdacteurs presss qui ne liront pas plus avant ou pour vous entraner, voici une illustration de la marche suivre. Si vous tes arrt par un point, rfrez-vous aux modules 1 7 du manuel. Il s'agit d'un document Word tlchargeable comportant des indications en italique que vous devrez effacer. Les cadres s'largiront en fonction du texte que vous y taperez. Vous devrez videmment remplacer par vos propres mots ce qui est suggr dans les cadres. Ce n'est l qu' titre d'exemple ou de marque place et doit tre adapt votre cas. Quand vous aurez rdig l'ensemble de votre texte, vous pourrez obtenir une correction linguistique en l'envoyant : [email protected] . Nous conseillons ceux qui rdigent une thse de consulter le site http://www.cybertheses.org/cybertheses/cybertheses.html ainsi que le CD-Rom Pro-Cite utile pour la gestion d'un matriel important. * ** La couverture spcifie le nom de l'auteur, le titre du document et la date de rdaction. Prnom et NOM de l'auteur

Titre du document

Date de rdaction

8 La page 2 rpte le nom de l'auteur mais avec ses coordonnes. Elle prcise le type de rapport que vous prsentez, le destinataire ou commanditaire (responsable de stage, jury de concours, bailleur de fonds, employeur potentiel) avec son adresse professionnelle.page 2

Auteur :Adresse et coordonnes professionnelles

Type de rapport : Destinataire ou commanditaires :A qui s'adresse ce document ? Prsident de jury ? Matre de stage ? Bailleurs de fonds ? Employeur potentiel ? avec leurs coordonnes. Sur la page 3 peuvent figurer des remerciements ou, dans certains cas, une ddicace ceux qui ont soutenu vos travaux et apport une aide particulirement utile.page 3

Remerciements et/ou ddicace :

La page 4 contient un rsum d'une demi-page en franais et en anglais (abstract) et la liste des mots cls utiles aux lecteurs qui veulent reprer un aspect particulier de votre document.page 4

Rsum :

Mots cls : Abstracts :This report is about... The speciality of this report is... - It provides...

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- It gives... - It proves/suggests...

Keywords :La page 5 prsente la table des matires ou le sommaire.page 5

SommaireI- Pages prliminaires 1. Couverture avec auteur(s), titre et date du document 2. Auteurs avec leurs coordonnes, type de rapport avec titre dtaill, destinataire ou commanditaire explicite du rapport 3. Remerciements et/ou ddicace 4. Rsum en franais et anglais et liste des mots cls 5. Table des matires II- Texte du rapport Introduction Premire partie Deuxime partie Troisime partie Conclusion III- Bibliographie IV- Annexes V- Index La sixime page devra contenir une introduction votre rapport. Une introduction est constitue de deux ou trois parties. Il faudra dire : 1) dans quel cadre vous avez t amen faire cette exprience ou ce stage ou bien, s'il s'agit d'un projet de recherche, son cadre de rfrence et sa particularit ou son originalit. 2) Quels ont t ou seront les diffrentes tapes de cette entreprise et/ou ses rsultats ?page 6

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IntroductionVoici quelques expressions utilisables dans une introduction pour situer la recherche et annoncer les diffrentes phases : C'est dans le cadre de A l'occasion de Dans le but de Au cours de la priode Le sujet de notre projet de recherche touche Nous aborderons ici La prsentation de pour annoncer les 2 ou 3 parties du texte : Ceci nous permettra dans un premier/deuxime moment/temps - d'aborder ce que nous entendons par... - de prciser dans quelles conditions nous avons ralis - d'exposer les critres qui ont permis de slectionner - de prsenter les sources que nous avons consultes/que nous voulons consulter. - d'noncer les mthodes d'analyse que nous avons appliques/voulons appliquer avant de dcrire - d'analyser les rsultats que nous avons obtenus. - d'exposer la thse que nous pensons vrifier. La page 7 correspondra votre premire partie : la situation et le contexte ou les sources et les mthodes d'analyse choisies, ce qu'on sait sur la question ou ce qui a t fait dans ce domaine et votre approche particulire.page 7

Premire partieSi votre premire partie comprend 3 ou 5 pages, les autres devraient tre de longueur quivalente. La seconde partie est une analyse de la situation dcrite dans la premire, une mise en lumire des problmes rencontrs ou des conflits rsoudre. Si vous dcidez de ne faire

11 que deux parties, la seconde devra prsenter aussi les solutions envisageables aux problmes abords.

page X

Deuxime partieSi vous composez une troisime partie, elle devra donner des rponses ou suggrer des solutions ou encore fournir les preuves que la thse laquelle va votre prfrence est la meilleure. C'est une proposition pour rsoudre un point jusque-l incertain pour vous. Il est frquent que les juristes et les politologues prfrent une prsentation en deux parties. Dans ce cas, la seconde partie rassemblera le contenu de la seconde et de la troisime partie. Elle contiendra les questions souleves et leur solution.page X

Troisime partieLa page de conclusion comporte deux parties : un bilan de ce qui a t dit et une ouverture vers d'autres tudes et expriences qui vous ont t suggres par cette entreprise.page X

ConclusionVoici quelques expressions utilisables dans une conclusion pour prsenter la synthse des ides et exposer ce sur quoi le travail peut ouvrir : Au terme de ce travail, nous pouvons donc dire que Par ailleurs, nous avons vu l'intrt de Il reste que Le domaine qui reste explorer serait Ensuite vous devez faire figurer une bibliographie...page X

Bibliographie

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... et ventuellement les annexes, tableaux, schmas, graphiques ou illustrations et leurs lgendes. Page x

Annexes et/ou illustrations et leurs lgendesDans l'index, on indique les mots cls et les termes les plus intressants du texte et le lieu (les pages) o ils figurent. L'index est prsent par ordre alphabtique et comprend les notes ainsi que les annexes. Il peut y avoir plusieurs index, par exemple, un index des noms propres, un index des concepts, etc.page X

Index

Fin

Remarques prliminairesCe manuel est divis en 7 modules servant vous guider dans la rdaction et la mise en page dun rapport, quelle que soit sa nature. Vous y trouverez des notions cls, des normes, des conseils thoriques et des exercices dentranement portant sur les diffrentes phases de llaboration d'un rapport. Soulignons que les rgles suggres ici suivent l'usage de la rdaction en franais. D'une langue et d'une culture l'autre, les usages sont diffrents et bien des manuels donnent pour vident ce qui nest que le fruit d'une culture scolaire, universitaire, dentreprise ou autre. Pour le rdacteur non francophone, cela peut poser des problmes aussi importants que les questions de langue proprement dites. Nous renvoyons ce propos la rubrique 5 du module 4 qui sappelle Et ailleurs en Europe ? , p. 48.

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Module 1 : Quel type de rapport allezvous produire ?Module 1 : Quel type de rapport allez- vous produire ? ________________________________ 14 Remarques prliminaires _____________________________________________________ 14 1- Rapport de stage __________________________________________________________ 15 2 - Rapport d'activit en cours, rapport de recherches (rapport dit June paper l'IUE), rapport d'exprience _________________________________________________________ 16 3 - Projet de recherche________________________________________________________ 16 4 - Mmoire de compilation____________________________________________________ 17 5 - Rapport de DEA __________________________________________________________ 17 6 - Comment composer un texte de prsentation de mmoire ou de soutenance de thse ? 17

Remarques prliminairesNous prenons en considration 6 formes de rapports ou d'crits similaires : rapport de stage et rapport d'activit en cours (rapport de recherches ou rapport d'exprience, projet de recherche, mmoire ou rapport de compilation, rapport de DEA, rapport scientifique) en privilgiant l'tude des rapports de recherche. Tous doivent tre bien structurs. Nous vous recommandons la lecture du module 4 Comment structurer votre rapport ? (p. 35), en particulier le point le plan la franaise. Le rapport est un peu le rcit dune exprience. Il nest pas entirement chronologique comme le serait une prise de notes. Bien qu'il doive tre structur en parties (trois de prfrence), il laisse place la crativit, l'engagement personnel. Mais sa fonction utilitaire implique l'absence de tout enjolivement superflu. De mme le ton doit tre le plus impersonnel possible. Les formules de politesse sont inutiles quoiqu'il soit bien venu, comme nous lavons suggr, d'y remercier les personnes ou institutions qui ont permis l'exprience, commandit le rapport ou apport un soutien direct. Notre typologie reprend et largit celle de Bruno Camus qui distingue trois catgories principales de rapports ou mmoires : le rapport dexprience, celui de recherche et celui de compilation. Il existe aussi les rapports dits techniques, mais leur tude n'est envisage sur ce site que sous les aspects communs avec les autres types de rapport (plan,

15 structure) l'exclusion de l'valuation financire. Pour en savoir plus sur les rapports techniques, nous renvoyons : http://www.bibliotheques.uqam.ca/infosphere/sciences/choisirsourcesrap.html

1- Rapport de stageFaire un stage - en entreprise, en laboratoire, etc. - c'est d'abord apprendre en faisant. Il faudra montrer ce que vous avez appris et comment vous avez procd. Voici un plan frquemment utilis pour les rapports de stage : chronique, chronologie, rsultats. a - Chronique : Comment est n votre projet de stage ? Quels ont t les personnes ou les facteurs qui ont permis son organisation logistique, son financement ventuel ? Ce premier point peut servir dintroduction. Dans quel domaine a-t-il t effectu ? O ? Chez qui ? Quand et avec quels objectifs de dpart ? Quelles comptences devait-on acqurir ? b - Chronologie ou droulement du stage : Votre lecteur dsire comprendre s'il y a un progrs dans l'acquisition des comptences vises et comment a eu lieu la confrontation avec le domaine d'activits abord. Il faudra indiquer les changements de cap ou les modifications d'objectifs lorsque la situation concrte l'a demand ou dans le cas contraire, lexacte ralisation de ce qui avait t planifi. c - Rsultats : Qu'a-t-on appris ou dcouvert ? En quoi cette dcouverte vous est-elle utile ? Intrt, nouveaut, particularit de ce que vous avez trouv (exprimentation de nouvelles mthodes ? Techniques de traitement ? Nouvelle documentation ? Confirmation ou approfondissement d'hypothses ?). La conclusion se prsente en gnral en deux parties : bilan et ouverture. Bilan de cette priode spcifique de vos activits du point de vue la fois mthodologique, thorique et professionnel. Ouverture sur d'autres expriences ou recherches, pour un dveloppement de vos connaissances ou pour faire part d'autres stagiaires des domaines qui auraient pu galement tre abords. Notez que, comme il sagit dune activit passe, les temps des verbes sont le plus souvent le pass compos et limparfait, sauf peut-tre dans la seconde partie de la conclusion.

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2 - Rapport d'activit en cours, rapport de recherches (rapport dit June paper l'IUE), rapport d'exprienceCe type de rapport considre le pass immdiat pour montrer combien ce qu'on a tent de faire en valait la peine. Au vu des rsultats provisoires, il faut montrer que l'investissement en temps (et argent) est justifi et que l'entreprise est en bonne voie d'achvement. Cest 8donc un appel aux dcideurs pour quils vous aident la poursuivre et la terminer. On peut certes entendre par rapport d'activit un bilan de ce qui a t fait et qui est termin. Nous prfrons utiliser cette expression pour dsigner ce que l'on est train de faire. Le plan de ce type de rapport pourrait tre structur comme suit : Sur quoi a-t-on travaill ? Domaine de recherche, sujet spcifique. Pourquoi ? Sources, documentation. (Il faut indiquer tout changement de cap effectu aprs plus ample consultation des sources et approfondissement des hypothses). Ce que l'on a trouv : Comment ? En quoi cette dcouverte sera-t-elle utile ? Intrt, nouveaut, particularit de ce qu'on a trouv (archives nouvelles, autres tudes secondaires). Les hypothses sont confirmes ou prcises, la connaissance a progress (dans la thorie et dans la mthode). Conclusion : Quelles bases ou contributions thoriques ou matrielles votre recherche offre-t-elle pour d'autres travaux ? Valeur de cette recherche pour l'esprit humain (bilan pistmologique ). Dans quelle logique thorique s'insre-t-elle ? Souligner la ncessit et la faisabilit d'une continuation (afin de justifier la prolongation du soutien financier).

3 - Projet de recherchePrsenter un dossier devant une instance dcidant du financement signifie que l'auteur se trouve dans une situation trs ingale par rapport aux destinataires. Il aura donc le plus grand intrt connatre le code de communication et les habitudes en vigueur dans la communaut des dcideurs. Ce type de texte bref (de 3 10 pages au maximum) a pour objectif de prsenter une communaut scientifique un domaine d'tude ou d'enqute. La recherche a pour but de faire progresser les connaissances sur le sujet et de faire entrer lauteur dans la communaut des spcialistes de la question. La prsentation dun projet de recherche est aussi rdige en vue dun financement (bourse ou autre). Linformation est oriente vers le futur et veut convaincre de l'intrt de ce qu'on va faire. Il y va non seulement de dcouvertes nouvelles mais aussi trs concrtement, de la mise en uvre matrielle du projet et du futur professionnel de lauteur. Ces deux aspects ont des consquences sur le texte. Un jury de chercheurs attend que vous prsentiez les questions que vous envisagez ; que vous disiez comment vous allez chercher y rpondre. Pour cela, vous devez prciser la mthode que vous allez suivre parmi celles exprimentes dans la branche des sciences qui vous concerne.

17 Le jury voudra lire aussi, dans ce texte dintention, les rsultats que vous pensez apporter. Et si votre projet est accept, les bailleurs de fonds attendront que plus tard vous leur prsentiez un rapport provisoire d'activit ou de recherches en cours, avant la forme dfinitive apportant la rponse aux questions poses au dpart. Plan du projet de recherche : -Introduction : domaine d'analyse; tat des connaissances dans ce domaine; questions encore ouvertes sur certains aspects; sources consulter; mthode choisie. -Corps du texte : plan SAP : 1 - Situation. 2 - Analyse. 3 - Propositions de rponse. -Conclusion.

4 - Mmoire de compilationUn mmoire de compilation (que certains appellent rapport de compilation ) rapporte effectivement, en les rsumant, des lectures effectues sur un thme. Le talent du rapporteur rside d'abord dans la finesse de son analyse, ventuellement dans la comparaison des textes et certainement dans la synthse des lectures. Un plan possible prsente les points communs des uvres (en quoi elles illustrent le mme thme) mais la partie d'analyse la plus intressante est celle qui montre les diffrences et les approfondit : diffrences de contexte historique, diffrence d'exprience de vie des auteurs, de sensibilit (pour des uvres littraires) ou de domaine d'observation et de rsultats. Comme plan : description, analyse, jugement de valeur compare.

5 - Rapport de DEACest une petite thse. Vous prsenterez comment (c'est--dire selon quelle mthode) vous avez choisi puis analys vos sources. Vous ferez un bilan de la recherche sur la question jusqu ce jour, vous formulerez des questions encore non abordes ou vous les aborderez sous des points de vue nouveaux que vous considrez comme importants. Vous proposerez les conclusions que lon peut tirer de vos recherches : votre rapport prsente aux autres spcialistes ce qu'au terme de votre travail vous pouvez formuler de nouveau sur la question. Plan du projet de recherche : introduction : domaine d'analyse; tat des connaissances dans ce domaine; questions encore ouvertes sur certains aspects; sources consulter; mthode choisie. Corps du texte : plan SAP : 1 - Situation. 2 - Analyse. 3 Propositions de rponse. Conclusion.

6 - Comment composer un texte de prsentation de mmoire ou de soutenance de thse ?Pour obtenir une certification professionnelle, un financement de projet, une bourse ou tre retenu dans un concours, vous aurez besoin de prparer une dfense orale. En particulier pour lobtention des diplmes de DEA ou de doctorat. Soutenir votre mmoire ou votre thse signifie affirmer oralement devant un jury que vos conclusions sont valables : vous devrez y rpter les lments qui le prouvent. Vous expliciterez pourquoi la mthode choisie tait la meilleure. Comme vous serez plus convaincant/e si vous parlez

18 en regardant votre jury, nous vous conseillons de ne pas lire mais d'tablir une liste de points successifs (photocopis sur transparent et projets pendant la soutenance). Il est certain quavoir disposition un texte compltement formul d'une douzaine de pages pourra vous aider ne pas perdre le fil. Cependant entranez-vous prsenter votre soutenance sans la lire. Vous y gagnerez en force de conviction et en vivacit. Le jury a lu votre thse, il ne sagit donc pas de la rsumer. Tout au plus, par courtoisie pour le public qui coute, pouvez-vous amplifier le titre et le sous-titre. En revanche, votre discours de soutenance de thse, de matrise, etc. est un plaidoyer sur vos choix thoriques et mthodologiques devant un jury (et souvent un public) de spcialistes. Cest un acte acadmique important. Votre texte, crit en langage soutenu parfois technique, va tre oralis. Cela signifie que chaque phrase doit avoir une longueur mesure au souffle humain ( votre rserve dair dans les poumons). Fractionnez les phrases trop longues. Les redites rhtoriques ou rythmiques sont autorises. Il est difficile de mettre en valeur le cheminement de votre travail en quelques pages pour une ultrieure exposition orale. Vous devrez donc rflchir srieusement au pralable sur ce qui a t lessentiel du travail qui vous a permis la rdaction de chaque partie de votre mmoire, en insistant sur les parties les plus laborieuses et sur les domaines les plus inconnus des autres chercheurs. La citation qui suit peut vous aider comprendre le processus de transfert dinformation et mme de transaction avec votre jury puisque vous tes ce moment-l tout pntr de votre recherche et dsirez que le jury en accepte les conclusions. Si la transaction russit, cest que vous apportez du nouveau dans le cercle des spcialistes et en faites dsormais partie : On peut dire que lacte dinformer est un acte de transaction dans lequel lobjet dchange qui circule entre les partenaires est un certain savoir, que lun est cens possder, et lautre pas, que lun est charg de transmettre et lautre cens recevoir, comprendre, interprter, subissant du mme coup une modification de son tat de connaissance, et dont le rsultat ne peut tre mesur qu la possible raction de cet autre. CHARAUDEAU, Le Discours dinformation mdiatique, Nathan, 1997, p. 41.

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Module 2 : Comment prsenter votre rapport ?Module 2 : Comment prsenter votre rapport ?_______________________________________ 19 Remarques prliminaires _____________________________________________________ 20 Page de titre ________________________________________________________________ 20 Remerciements et/ou ddicace _________________________________________________ 20 Rsums____________________________________________________________________ 20 Table des matires en tte de document__________________________________________ 21 Corps du rapport ____________________________________________________________ 21 Bibliographie _______________________________________________________________ 21 Annexes, tableaux, schmas, graphiques ou illustrations et leurs lgendes _____________ 21 Index des mots et notions principales____________________________________________ 21 Notes et annotations __________________________________________________________ 22

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Remarques prliminairesLes 9 points qui suivent correspondent ce que lon devrait prvoir dans laspect extrieur dun rapport. Dsormais les pratiques europenne et amricaine sont assez comparables. On sattend ce que le texte dun rapport soit court (entre 10 et 60 pages), mais quil ne renonce jamais certaines informations. Les premires pages rpondent aux questions classiques de la communication : Qui parle ? A qui ? De quoi ? Comment ? (contenu du discours ?) Avec quelle intention ou en escomptant quels rsultats ? La mise en page (ou le format) doit tre uniforme et consquente d'un bout l'autre du texte. Il convient donc douvrir la premire page avec une feuille de style (en Word, voir sous le menu format, la rubrique style). Par exemple, vous pouvez choisir une grandeur de caractres police 28 pour tous les titres, 20 pour tous les sous-titres, 14 pour les ttes de paragraphes et 12 pour le texte lui-mme. Les citations et les exemples doivent tre mis en italique. Les espacements entre les paragraphes ( dterminer dans la feuille de style partir du point format/paragraphe/espacement) ainsi que les caractres gras, les soulignements ou la mise en couleur, les alignements droite, gauche ou au centre doivent eux-mmes suivre une logique constante du dbut la fin du document. Chaque variation de mise en page doit venir d'une modification de la feuille de style et non d'une action sur les icnes de la barre du menu affich.

Page de titreElle reproduit la page de couverture o doivent figurer le titre, l'auteur et la date du document - en ajoutant des prcisions : la page de titre doit spcifier non seulement le contenu mais aussi la nature du rapport. Le nom de l'auteur devrait tre accompagn de ses coordonnes (adresse personnelle ou professionnelle et, le cas chant, adresse lectronique), la date est celle de la rdaction du document. On ajoute le nom des destinataires ou commanditaires explicites du rapport, ceux qui sont viss par lauteur ou l'institution commanditaire ainsi que leurs coordonnes.

Remerciements et/ou ddicaceIl convient de remercier en particulier ceux qui ont apport des informations essentielles pour le document ou soutenu personnellement lentreprise en dispensant temps et conseils l'auteur.

RsumsIls sont en franais et en anglais, longs d'une demi-page chacun (au moins une dizaine de lignes). Ajoutez une liste des mots cls d'une quatre lignes environ.

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Table des matires en tte de documentElle comporte un renvoi une numrotation continue des pages (annexes comprises). Il y a quelques hsitations sur le terme : lorsque le document ne comporte que quelques pages, on prfre lappellation Sommaire . Ce terme est donc un choix possible pour un rapport. Mais sachez que sommaire est aussi le terme donn un rsum de la table des matires. Quand celle-ci est trs lourde, elle doit tre place la fin du document dans le cas par exemple dun texte de plusieurs centaines de pages. Ceci nest pas le cas pour un rapport. Dsormais la table des matires dun document de moins dune centaine de pages se trouve en tte de document. Le programme Word sous le menu Insertion offre une table des matires automatique.

Corps du rapportCest la partie substantielle de votre document. Il faut le diviser en plusieurs parties prcdes dune introduction et termines par une conclusion bien formule. Lensemble du document ne devrait pas dpasser une soixantaine de pages comprenant des annexes d'un maximum de 1/6me (15 pages environ).

BibliographieNom de lauteur en majuscules, titre de luvre en italique, lieu et maison ddition, anne, nombre de pages, voil les 5 lments dune notice bibliographique. Notez parfaitement ces indications dans leurs moindres dtails ds le premier contact avec louvrage. Les vrifications postrieures sont une immense perte de temps.

Annexes, tableaux, schmas, graphiques ou illustrations et leurs lgendesVous aurez trs certainement des tableaux, des photos ou d'autres documents illustratifs joindre votre rapport. Si ce sont des pages uniques et qu'elles ont une valeur dmonstrative pour votre argumentation, il faut les placer l'intrieur du texte, en regard du passage qu'elles illustrent. Si ces annexes ou documents illustratifs sont plus longs, c'est la fin du document qu'on les place (avant l'index final bien sr). Si vous avez soixante pages de rapport, essayez de ne pas dpasser 15 pages d'annexes. O qu'ils soient placs, les documents illustratifs doivent tre expliqus par une lgende (cf. Module 7. 3, p. 89).

Index des mots et notions principalesDans un texte d'une dizaine de pages, un index est inutile. Si le rapport est plus long, par exemple partir de 30 pages, la prsence d'un index est une courtoisie pour celui qui consulte votre document. (Module 7.4., p. 90).

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Notes et annotationsCeci est une remarque gnrale sur la prsentation de votre document et sur l'endroit o se trouvent les notes. Elles sont plus commodes lire en bas de page, mais si elles sont trs importantes, elles sont regroupes en fin de chapitre ou en fin d'ouvrage. Pour votre rapport, la place qui convient est en bas de page et en caractres plus petits, par exemple en police 10. Voir dans le programme Word la fonction Insertion , puis Notes en bas de page . Pour savoir comment rassembler vos notes, voir Module 3.7, p. 33.

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Module 3 : Comment situer vos ides et celles des autres ?Module 3 : Comment situer vos ides et celles des autres ? _____________________________ 23 Remarques prliminaires _____________________________________________________ 24 La relation entre auteur et destinataires du texte__________________________________ 24 D'o viennent nos ides ? Dialogue avec vos prdcesseurs et caractre polyphonique des textes ______________________________________________________________________ 26 Les citations : une expression de la polyphonie et dune filiation scientifique___________ 27 Comment positionner votre propre discours ? ____________________________________ 30 Les notes, ce quelles sont par rapport aux citations, comment les rdiger et o les mettre ? ___________________________________________________________________________ 33

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Remarques prliminairesQuel que soit le type de rapport rdiger, le rdacteur doit tre conscient du fait qu'il cherche tablir une relation avec ses destinataires et obtenir leur adhsion, qu'une bonne partie de son information vient des autres, que, par consquent, il lui faut matriser la faon dont il garde les traces de ses lectures, ds le dpart (voir le module 6 pour tablir des notices bibliographiques, p. 83). Il lui faut relever dans le texte consult des citations potentielles et les conserver pour enrichir son texte ou pour des notes en bas de pages. Cela demande une discipline minutieuse. Dans tous les cas, le rdacteur devra suivre rigoureusement dun bout lautre du document, le mme procd de prsentation des rfrences. La collecte de citations apporte, double titre, un fort enrichissement du discours. D'une part les passages relevs renforcent l'auteur dans sa conviction, d'autre part ils sont l'occasion de dvelopper la pense dans des directions imprvues partir du point de vue d'un autre auteur mais pas toujours dans la mme direction que lui. Par ailleurs, pour souligner la cohrence de son discours et produire une forte cohsion du texte, le rdacteur devra bien matrise les connecteurs et les anaphores00(cf. Module 5, p. 57). Enfin un travail de rcriture lattend. Cest une phase imprative de la rdaction (voir encore Module 5, p. 81).

La relation entre auteur et destinataires du texteComme tout document rdig, un rapport prsuppose un lien entre rdacteur et lecteur. La premire intention de lauteur dun rapport est prcisment de rapporter une entreprise un destinataire spcifique, de rendre compte de ce qui a eu lieu (ou aura lieu dans le cas d'un projet de recherche). Contrairement la dissertation ou l'essai qui visent une rflexion gnrale, le rapport est un instrument de travail destin un lecteur identifi qui peut lavoir sollicit ou command et sen servira pour tirer des conclusions pratiques et prendre une dcision. Le rapport doit de ce fait : dcrire, expliquer, justifier des choix et prsenter des rsultats, faire progresser la rflexion sur l'activit en question et faciliter la formation dopinion chez le lecteur. Vous exposez quelqu'un ce que vous avez fait (pour un rapport d'activit, de stage, de recherches en cours). C'est donc en partie un compte rendu au sens propre du terme : vous rendez des comptes du temps (et parfois de l'argent) que vous avez employ une certaine activit qui a pu tre dcide en accord avec le mandataire. Quils soient prpars pour le monde du travail ou pour celui de luniversit, le rapport, le mmoire, la thse, le projet, la prsentation de recherches en cours appartiennent la catgorie des textes argumentatifs. Pourr en savoiirr pllus Pou en savo p us Les textes argumentatifs Par-del leur spcificit, les textes argumentatifs doivent obir un certain nombre de principes qui ne semblent pas particuliers une langue ou une culture. Ces principes semblent lier lauteur et le lecteur par un consensus. On parle de contrat de lecture. Lauteur qui donne un document lire sengage respecter certains critres. Tout lecteur,

25 directeur de projet, diteur, commanditaire d'un rapport d'expertise acceptera un texte condition que l'auteur respecte : le principe de la logique de la pense, la cohrence de l'ensemble du discours, la logique thmatique sans jamais sauter du coq l'ne le principe de la cohsion de lexpression le principe de non-contradiction avec ce qui a dj t affirm la satisfaction des attentes cres chez le lecteur (averti ou profane) la ventilation des diffrents aspects du problme pour quaucun des points de vue essentiels ne soit omis le maintien obligatoire, dans une mme phrase, du point de vue choisi, sans passer du point de vue de celui qui parle celui de la personne qui subit laction le respect de la chronologie (de lantriorit ou de la postrit) dans lexpos des faits. Exerrciice Exe c ce Observez l'exemple suivant tir de l'introduction d'un rapport prsent l'Assemble nationale : J'ai choisi de centrer ce rapport sur le fonctionnement des Centres culturels, ce qui nous a amens aborder la question de leurs relations avec les Alliances franaises, sans toutefois consacrer ces dernires une tude dtaille. Ce choix s'explique, non que je sous-estime le rle des Alliances mais parce que, bien au contraire, je suis convaincu qu'elles constituent un lment majeur de notre dispositif culturel l'tranger qui justifierait en lui-mme un rapport complmentaire. Que l'on ne se trompe pas sur mes intentions : le but de ce rapport n'est pas de dnoncer et sanctionner. Il se veut au contraire une contribution positive la politique ambitieuse du Ministre des Affaires trangres en matire de coopration culturelle. Il prne une clarification des rles des uns et des autres et aborde la question trs difficile de la rforme de l'tat. Le ministre des Affaires trangres a eu le mrite d'engager une rforme de son administration ; il lui faut maintenant l'approfondir pour la faire aboutir. La volont politique est l mais elle ne saurait suffire ; toute rforme est aussi une question de savoir-faire. Rapport d'information sur Les centres culturels franais l'tranger , prsent l'Assemble nationale par le dput Yves Dauge, le 07.02.2000. Pour le texte intgral : http://www.assemblee-nationale.fr/rap-info/i2924.asp Corrrriig Co g Destinataires du texte : Outre le lecteur non identifi (qui accde au texte via Internet par exemple), on remarque au moins 4 destinataires , directs ou implicites : les dputs de l'Assemble nationale, le Ministre des Affaires trangres, les Centres culturels franais l'tranger et les Alliances franaises. Le rapporteur tablit un dialogue privilgi avec certains d'entre eux en recourant linguistiquement : - l'affirmation directe ( J'ai choisi de emploi de la premire personne), - la dngation ( non que je sous-estime le rle des Alliances mais parce que ) - la prcaution oratoire Que l'on ne se trompe pas ).

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D'o viennent nos ides ? Dialogue avec vos prdcesseurs et caractre polyphonique des textesToute production crite prsuppose des textes pralables, des rfrents, des modles ou des anti-modles. Aucun texte ne part de zro. Lnonciation se fait toujours plusieurs, dans un contexte polyphonique qui suppose plusieurs agents. Mme larrire-plan ou sans rfrence explicite, ces textes pralables font partie de nos productions crites. Le rdacteur dun texte universitaire doit en tre conscient et rendre compte de ce qu'il emprunte. Cest une probit intellectuelle indispensable et un fil rouge qui permet de jalonner lavance des connaissances. Observons combien tout discours est effectivement polyphonique : Le discours de la presse : il rend compte des messages des agences de presse. Le discours de la littrature : il est travers par dautres textes, dautres voix dauteurs. Le discours scientifique est polyphonique au sens o il accorde un rle particulier aux sources, aux recherches pralables et aux voix des experts. La voix de ces auteurs doit toujours tre explicite. Une attention particulire aux citations montrera votre matrise des sources. Pourr en savoiirr pllus Pou en savo p us

Un premier auteur ou locuteur auteur ou locuteur Un deuxime locuteur qui reprend, approfondit ou remet en cause le discours L'auteur qui s'appuie sur ses prdcesseurs ou les critique

Exemples de polyphonie entre l'auteur et ses prdcesseurs

nonc 1 Locuteur 1 Des experts vtrinaires

nonc 2 Locuteur 2 Des responsables de la politique agricole de Bruxelles

nonc 3 Locuteur 3 Un journaliste du journal El Pais : Bruxelles dcide d'arrter l'exportation de viande de bovins .

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Dans le schma ci-dessus, lnonc numro 3 : Bruxelles dcide darrter lexportation de viande de bovins (El Pais, 12/03/01), on comprend que le locuteur est un journaliste du journal El Pais. C'est lui qui a affirm cet nonc. Mais Bruxelles ne parle pas, cest une ville. Par mtonymie (nom du lieu pour dsigner une organisation), on comprend que ce sont des responsables de la politique europenne qui ont pris cette dcision, par exemple les ministres de l'agriculture. Nous trouvons cela dans la bulle 2 comme nonciateur 2. Cest l'nonciateur 2 qui permet lnonciation 3. Cependant les ministres de l'agriculture leur tour se sont prononcs aprs avoir entendus les experts vtrinaires (nonciateur 1). Pensez aux nombreuses fois o vos affirmations ne sont possibles quen vous appuyant sur la voix dautres auteurs ou experts.

Les citations : une expression de la polyphonie et dune filiation scientifiqueLes citations sont les fragments des textes des auteurs consults que vous utilisez (parfois textuellement, parfois en discours indirect) pour illustrer votre discours et lui donner force aux yeux du lecteur mais aussi pour vous aider dans la construction de votre texte. Elles peuvent apparatre en 5 positions diffrentes : en avant-texte (en exergue autonome), en position initiale dans votre texte (avec une fonction dannonce ou de prparation), lintrieur d'un texte (ce qui est la fonction la plus lgante), ou encore en position finale non autonome (avec une fonction conclusive). Dans votre faon de citer, il est ncessaire quil y ait correspondance systmatique entre citation, mention du nom de l'auteur aprs la citation et bibliographie proprement dite. Tout tudiant-auteur doit apprendre citer le discours dautrui. Dans un premier temps, la voix des auteurs cits domine pour disparatre progressivement au profit dun dveloppement personnel. Cette transition marque lappropriation progressive par ltudiant dun discours qui lui devient de plus en plus propre. En conclusion, les citations dans un travail de recherche reprsentent un moment toujours trs important de votre criture. Elles demandent souvent une r-laboration au moment de la relecture.

Pourr en savoiirr pllus Pou en savo p us Voici des extraits du texte de Franoise BOCH et Francis GROSSMANN (2001), Lusage des citations dans le discours thorique , in Lidil 20, Apprendre citer le discours dautrui, Grenoble. Les propositions concrtes pour aider les tudiants apprhender cette dimension peuvent s'orienter dans plusieurs directions, comme par exemple : - des exercices, visant apprhender la dimension typographique de la citation et les diffrents procds qui permettent le reprage par le lecteur du pav citationnel, jeux de casses, graisses... ) ; on tudiera plus particulirement le degr d'autonomie et la place du pav citationnel, en lien avec certaines des fonctions de la citation par rapport au reste du texte autonome, en position d'avant- texte (exergue) ; non autonome, en position initiale (fonction d'annonce ou de prparation) ; l'intrieur du texte citant, insr mais non

28 intgr ; l'intrieur du texte citant, insr et intgr ; non autonome, en position finale (fonction conclusive) ; - des exercices visant valuer son degr d' impertinence , - les effets de surprise qu'elle peut provoquer... ; la piste la plus aise pour aborder cette dimension de l'art citationnel est ici l'exergue (on peut en faire analyser quelques exemples, en posant la question de la relation au contenu de l'ouvrage ou encore faire trouver des exergues mettre en tte d'ouvrages ou de chapitres) ; des jeux d'criture [] par exemple en faisant choisir des citations ludiques surprenantes ou encore lies d'autres champs disciplinaires : biologie, physique, mdecine... ) comme points de dpart une argumentation ou encore en demandant de construire des ponts entre une citation donne et un dveloppement [] Si l'on veut faire pice au puritanisme, et refuser la vision conservatrice qui prtend imposer une police citationnelle un peu semblable la police des murs, il est ncessaire de sortir de la vision propose par les manuels prescriptifs. On propose donc de substituer cette conception trique une dontologie de la communication crite, qui repose sur l'existence plus ou moins explicite d'un contrat de lecture citationnnel. La citation n'est pas conue comme un fait singulier, mais comme faisant partie d'un systme, qui la met en relation avec les autres citations et avec la bibliographie. [] Dans la perspective adopte, on peut sensibiliser les tudiants la dimension fonctionnelle de la citation : il est ncessaire de leur montrer d'abord qu'il y a correspondance systmique entre citation, mention du nom d'auteur aprs la citation, et bibliographie proprement dite. On peut ensuite, tout en se dmarquant des thmatiques du plagiat, insister sur l'importance d'intgrer la citation dans le rglage polyphonique. Un des problmes techniques que pose ce rglage, est celui de l'hritage citationnel : soit un auteur X, partir duquel est construit un dveloppement ; la voix de l'auteur cit, qui dominait dans un premier temps, disparat progressivement au profit d'un dveloppement personnel. Comment se marque formellement cette transition ou cette rupture ? Au plan didactique, il peut tre intressant d'examiner concrtement des exemples de cette gestion des transitions tout comme il peut tre instructif d'examiner comment l'appropriation progressive par un tudiant de ce qu'il a dire peut amener progressivement diminuer le poids d'une citation initialement cite longuement intgralement, puis progressivement reformule en grande partie, voire efface (voir les exemples proposs par M. Guigue, ici mme). Ces problmes de brouillage nonciatif effacent la frontire entre reformulation, texte citant et texte cit. Il importe assez peu qu'un tel brouillage relve de la mauvaise foi ou de la maladresse. [] . Le passage suivant de larticle dcrit comment la citation donne autorit au discours. Si l'on veut discuter de l'articulation discours / rcit, il est lgitime de citer Benveniste qui est l'origine de la distinction, pour montrer dans quelle perspective ou dans quelle logique elle s'est constitue, mme si l'on cherche au bout du compte la discuter ou la relativiser. Analyser les modalits prcises que peut prendre la manire de lgitimer ce qui est avanc reprsente donc un travail utile accomplir auprs d'tudiants ou de chercheurs nophytes : on peut ainsi stigmatiser le dfaut qui consiste vouloir attester la vrit d'un lieu commun en le rfrenant un auteur clbre ou encore se fonder sur lvidence du discours dautorit. Voici, pour conclure sur ce point, quelques exemples de travaux pratiques permettant d'apprhender le rle de la citation pigraphe et/ou doctrinale : Reprage : Trouver dans des articles thoriques les auteurs cits marquant la filiation intellectuelle du scripteur ; reprer les citations qui permettent de retrouver l'ancrage initial d'une problmatique, la fondation intellectuelle d'une perspective.

29 Production : Utiliser une citation pour marquer la perspective thorique dans laquelle on se situe ; pour marquer son accord intellectuel avec un courant de pense ou d'analyse (les marques axiologiques permettant de prciser son degr d'adhsion peuvent faire galement l'objet d'un travail) ; utiliser des citations d'auteurs fondateurs pour prciser le point de dpart d'une problmatique laquelle on va ensuite se rfrer. Larticle insiste sur le potentiel productif de la citation : La citation, en tant qu'elle vient se greffer sur notre discours, est cause de dynamisme, ngatif ou productif. Dans les cas ngatifs, elle vient parasiter le discours qui se cherche et se construit. Lorsqu'elle est productive, elle joue au contraire un rle non ngligeable d'appui, tant au plan de linventio (d'une certaine faon, une citation, lorsqu'elle est intressante, nous emmne toujours plus loin que ce quoi on voulait qu'elle serve), qu'au plan de lenchanement argumentatif. Ce rle apparat mconnu par les tudiants, sans doute parce qu'il se trouve en porte--faux avec l'idologie de la situation illustrative qui reste quoi quon dise la reprsentation la plus rpandue du rle des citations. lment prconstruit mais slectionn, elle apparat comme une concentration, un moyen de dire en peu de mots ce qui parat essentiel, dessinant par l-mme les artes dun savoir qui se constitue. Comment aider les tudiants mieux percevoir les conditions qui font quune citation se rvle productive ? Exerrciice 1 Exe c ce 1 Textes avec diffrents usages des citations.

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Exerrciice 2 Exe c ce 2 Observez lvolution de lcriture entre les versions a) et b) du texte 2. TEXTE 2 Version a) La version b) comporte une r-laboration qui tient lieu de corrig. De plus, comme le souligne Barr de Miniac (1996), devenir lauteur de ses crits, cest tre en mesure de tenir compte du savoir que lon partage avec son futur lecteur, danalyser les attentes de ce dernier, de se dcentrer par rapport la situation dnonciation pour tenir compte de lautre. Barr de Miniac (1996) parle dtablir des stratgies conscientes

Pour conclure, je citerai Barr de Miniac : Devenir sujet de son criture, lauteur de ses crits, cest tre en mesure dtablir des stratgies conscientes, danalyser les attentes du lecteur, les enjeux des situations

Comment positionner votre propre discours ?Les trois modalits fondamentales Il y a plusieurs faons de prsenter son discours. Si l'on est certain de ce que l'on avance, on peut affirmer, manifester une attitude affirmative. Si l'on est hsitant, on peut poser des questions, chercher une rponse, prendre une attitude interrogative. On peut galement choisir de prsenter les choses ou de rsoudre les problmes sous forme d'injonction (ordre, demande, souhait). On a l trois attitudes fondamentales : constater (asserter), questionner (poser ou se poser des questions) ou encore donner des ordres de manire plus ou moins forte. Ces diffrentes attitudes sont nommes modalits par les linguistes. Voici quelques exemples simples pour illustrer ces trois modalits : 1. assertion : La date limite de candidature est dans 20 jours. 2. interrogation : Est-ce que tu penses qu'elle se prsentera ? 3. injonction : J'aimerais qu'elle finisse son stage. Les textes et les discours utilisent ces diverses modalits de faon variable selon les circonstances et les intentions. Les textes de rapport abondent en assertions : on affirme des faits, on rapporte des observations, on donne un avis assur. Mais il arrive aussi que

31 l'on pose des questions (auxquelles on rpondra plus loin.) Il arrive enfin que l'on formule des souhaits ou que l'on suggre des solutions. Voici quelques exemples pris dans des rapports : 1. Une succession d'assertions releves dans un rapport sur le financement des infrastructures de transport : Plusieurs annes s'coulent entre la dcision de lancer un projet et sa mise en service effective. A titre d'exemple, l'inauguration du TGV Paris-Lyon, en 1981, a eu lieu dix ans aprs la dcision de construction. Entre la concession et la mise en service d'une autoroute s'coulent en moyenne sept ans. Encore ces dlais ne prennent-ils pas en compte le temps ncessaire aux tudes et consultations pralables. Cette longue phase prliminaire, consacre aux procdures administratives ou judiciaires (tude d'impact, enqute d'utilit publique, expropriation) et aux travaux de construction, constitue une lourde charge financire . 2. Un passage pris dans un rapport concernant la communication publique qui comporte une srie d'interrogations : Quelle doit tre la place de la communication dans l'institution publique ? Quelles sont les finalits et les diffrents registres ? Qui assume les tches de communication ? Quel partage et quelle cohrence entre interne et externe ? Quelle est la mission du service ? Quelles sont les relations avec son environnement institutionnel ? La dmarche du projet de service formalise par le groupe de modernisation de la direction gnrale de l'administration et de la fonction publique mrite d'tre, cette occasion, rappele dans ses principales tapes. ... (Suivent les principales tapes en question.) Cette faon de prsenter les choses est parfois utilise dans les rapports pour annoncer une srie de questionnements auxquels on tentera de rpondre dans les passages qui suivent. C'est galement une manire pratique de dcomposer en plusieurs parties une question gnrale pour ensuite ordonner les lments de rponse. 3. Des injonctions, toujours propos du financement des infrastructures de transport : L'tat doit donc conduire une rflexion approfondie sur les besoins rels de la France en matire d'infrastructures, sur les choix qui doivent tre retenus, sur l'harmonisation ncessaire pour l'instant insuffisante entre projets autoroutiers et ferroviaires. Au-del de la sophistication des montages qui peuvent tre proposs et retenus, les solutions adoptes en matire de financement des infrastructures de transport requirent des dcisions d'investissement claires et cohrentes. Cette rflexion sur les besoins et sur les choix d'investissement, qui n'entrait pas dans le cadre de notre mission, apparat aujourd'hui plus que jamais ncessaire. Ce type de formulation convient gnralement bien aux conclusions, lorsqu'il s'agit de faire des propositions, des suggestions. Les procds linguistiques que l'on peut mobiliser cette fin sont varis : on notera l'utilisation du verbe devoir, du verbe requrir, de l'adjectif ncessaire. Les modalits secondaires Se superposant aux modalits fondamentales que l'on vient de voir, il existe des modalits supplmentaires, qui affectent plus directement le contenu de ce qui est nonc. Il en existe deux grandes catgories.

32 Les premires portent sur la plus ou moins grande vrit que l'on attribue ce que l'on dit : elles rassemblent un ensemble de formulations qui permettent de prsenter un fait comme tant plus ou moins vrai ou vraisemblable, plus ou moins plausible, plus ou moins probable ou possible, plus ou moins certain. Les secondes constituent des apprciations ou des valuations plus ou moins positives que l'on attache ce que l'on nonce : tel fait peut tre jug bon ou mauvais, important ou mineur, intressant ou sans intrt, juste ou injuste, agrable ou dsagrable. Voici quelques exemples pris dans la langue courante : Il ne devrait pas tarder venir. Il y a de fortes chances que ce soit lui. Je suis heureux que tu aies pu venir. Tu ne trouves pas bizarre que l'on puisse dire des choses pareilles ? Cette personne est franchement antipathique. Et des exemples pris dans des rapports :

1 - Hypothses et probabilits : La matrise d'ouvrage serait confie une structure ad hoc, dont la mission serait : la construction de l'infrastructure ; la location de l'ouvrage la SNCF, qui assurerait l'exploitation ; la vente terme la SNCF. Cette structure, qui pourrait associer la SNCF et des organismes financiers, assurerait le financement de l'opration. A brve chance, la Communaut ne devrait donc pas jouer un rle prdominant en matire de financement des infrastructures. En revanche, elle pourrait favoriser le lancement de projets d'intrt europen en recourant des instruments varis. On peut noter l'utilisation du conditionnel comme l'une des formes verbales permettant d'exprimer l'hypothse. Et parmi ces verbes, on retiendra l'usage des verbes devoir et pouvoir, au conditionnel galement.

2 - Apprciations diverses : L'importance dterminante du point prcdent tient ce qu'il est essentiel de communiquer ce que l'on est plus que ce que l'on voudrait tre. La communication ne peut porter ses fruits que si elle est, entre autres choses, un rvlateur de la ralit des situations. Il n'y a de communication durablement bonne qu'authentique. Sur le plan purement pratique, il est certainement inutile de prsenter une image moderniste et performante d'une administration dont les usagers constatent tous les jours le caractre passiste et paupris. Mme si l'objet du prsent rapport n'est videmment pas de prsenter les voies et moyens de rgler les problmes du civisme, de la dmocratie et du service public, il est possible d'indiquer quelques pistes de rflexions quant la recherche du ncessaire traitement de ces problmes qui passe vraisemblablement par des actions en profondeur : sur le fonctionnement courant du service public il est certain, en effet, que l'image qui

33 rsulte de guichets encombrs ou dlabrs est, de faon gnrale, particulirement dfavorable et pour l'essentiel contre-productive Les meilleurs instruments n'ont jamais rendu meilleure une communication fondamentalement mauvaise en ce qu'elle serait infidle la vocation et la politique d'une institution. On voit apparatre dans ces exemples de nombreux adjectifs valeur apprciative dterminant, essentiel, bon, moderniste, performant, passiste, authentique, encombr, dlabr, dfavorable, contre-productif, mauvais, infidle , parfois renforcs par des adverbes durablement bonne, certainement inutile, fondamentalement mauvaise ; quelques noms l'importance, la vocation ; des expressions action en profondeur, porter ses fruits ; et des mots ou expressions qui en eux-mmes sont porteurs de valeurs positives civisme, dmocratie, service public ou ngatives problme, guichets dlabrs .

Les notes, ce quelles sont par rapport aux citations, comment les rdiger et o les mettre ?Comme pour les notices bibliographiques et les rfrences des citations, mieux vaut tre minutieux et systmatique ds le dpart. Cette discipline est du temps de gagn pour la suite. A quoi servent les notes ? Les notes sont un appoint, un supplment dinformation, une prcision supplmentaire quon ne fait pas figurer dans le texte sous peine de lalourdir. Elle permettent aussi d'viter les longueurs, les listes interminables de noms et de rfrences mme si elles sont acceptes dans certaines thses. Que faire figurer en note ? - des rfrences ou des sources bibliographiques - des citations et leurs sources - la traduction dune citation en langue trangre - la citation en langue trangre dun concept, dune expression utilise dans le texte - des exemples secondaires ou complmentaires - des donnes chiffres fournies titre dinformation - des ides connexes celles que lon dveloppe dans le corps du texte - des renvois internes Le niveau de langue : La note est une sorte dapart. Le style y est moins contrl que dans le texte mais les familiarits ny sont pas non plus admises. On vitera labus des a au lieu de cela . On nomettra aucune des deux parties de la ngation, on nexagrera pas dans lusage de la ponctuation valeur affective : pas de multiplication des points dinterrogation, dexclamation, de suspension

34 La numrotation : Il est prfrable dadopter la numrotation continue, plus simple pour qui crit mme si le lecteur finit par se trouver devant des notes portant le numro 1000 ou plus. Pour viter un tel inconvnient, on recommence chaque partie ou chaque section. Leur place : Le bas de page est la place la plus commode pour le lecteur. Elles peuvent aussi figurer : - en fin de chapitre, cest lusage international - ou en fin douvrage, ce qui en rend la lecture pnible. Dans le programme Word, cliquez sur la barre de menu Insrer , puis sur Note . Choisissez ensuite : Note de bas de page ou : Note de fin de texte . Tapez votre note dans l'espace rserv cet effet puis cliquez sur le texte du document pour reprendre votre rdaction. Dans le texte, si la note figure la fin de la phrase, la prsentation est la suivante : Mot numro de la note Dans le systme franais, le point se place aprs le numro de la note et non avant. Attention : une note est une phrase ou un court paragraphe. Elle commence donc par une majuscule et finit par un point. Ne loubliez pas. ! Les notes ne sont pas : - un texte parallle celui du rapport - une illustration de ce quon est en train de dire (pour cela il y a les exemples) - une glose redondante - une rectification de ce que lon a dit : cette dmarche fait partie de largumentation - une annonce de ce que lon va dire : on ny prsente donc pas son plan et on ne renvoie pas le lecteur une lecture ultrieure avec des : nous le verrons plus loin , comme nous le verrons Renvois internes : Ils figurent en note mais exigent des mentions et des indications prcises quant aux chapitre(s), paragraphe(s), page(s) du texte. Il faut viter les Voir la premire partie ou cf. chapitre II , trop vagues. Nabusez pas des notes de renvoi qui perdent le lecteur dans un labyrinthe de rfrences ou tablissent une autre logique que celle du dveloppement annonc. Selon les usages internationaux, on ne cite dans le texte, en matire de rfrence bibliographique, que le nom de l'auteur et le millsime de la publication originale entre parenthses : ex. : Ducrot (1998). On ajoute une lettre aprs l'anne quand on cite plusieurs publications d'un mme auteur parues la mme anne : ex : Ducrot (1997 a). Quand le nombre des coauteurs est suprieur trois, on mentionne le premier suivi de et alii. Pour plus de prcisions nous renvoyons au module 6.

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Module 4 : Comment structurer votre rapport ?Module 4 : Comment structurer votre rapport ? ______________________________________ 35 Remarques prliminaires _____________________________________________________ 36 Comment bien formuler le titre ? _______________________________________________ 37 Les procds dclencheurs dides ______________________________________________ 38 Le plan la franaise : introduction, corps du texte en plusieurs parties et conclusion___ 40 Et ailleurs en Europe ? _______________________________________________________ 48

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Remarques prliminairesUn rapport rdig en franais doit imprativement avoir un plan visible. On doit en feuilletant le texte y voir : une introduction et une conclusion d'au moins une demi-page et des parties qui forment des paragraphes d'une dizaine de lignes minimum, sans phrases dcousues et non intgres ces paragraphes. Si vous avez une certaine anxit devant la page blanche, vous pouvez commencer par l'exercice de mise en train suivant : partez d'un terme qui est important pour votre rapport et associez librement en remplissant les bulles vides. Puis, retracez le chemin qui va logiquement d'une bulle l'autre. Cela peut constituer un embryon de plan pour votre rapport. Exerrciice de miise en ttrraiin :: grraphiique diides en vrrac Exe c ce de m se en a n g aph que d des en v ac

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Comment bien formuler le titre ?Quoiqu'il apparaisse en premier, le titre est le rsultat de plusieurs oprations successives. C'est pourquoi on pourrait mettre ce chapitre en dernier lieu de la structuration du rapport. Donner un titre est un travail dlicat et parfois difficile pour un tudiant puisqu'il faut russir canaliser les associations du lecteur vers ce que contient vraiment le document. C'est un micro-texte d'ouverture, le premier contact entre auteur et lecteur, c'est comme la porte d'entre de la recherche. Il est normal qu'il y ait des ttonnements. Pour singulariser votre travail et attirer l'attention des lecteurs spcialistes vous aurez besoin de trouver une bonne synthse entre substance et originalit. Ce n'est que dans de rares cas que le titrage se fait du premier coup, dans une illumination cratrice instantane. Dans les exemples et exercices qui suivent, notez en particulier la fonction restrictive des articles dfinis et des adjectifs et celle de la mise en rapport (d'opposition, de cause ou d'addition) par la coordination et. Exerrciice Exe c ce

Exercices d'observation de quelques titres : Le mouvement fministe en Catalogne La rglementation des messages publicitaires en matire d'alcool et de tabac. Une tude de cas Quelques notes sur la protection de la nature dans la Sierra Nevada Les nouvelles formes de consommation en France et en Italie La loi et les licenciements Lipides et noplasies Pathologie digestive ambulatoire dans le secteur 5 des Asturies (Gijn). Analyse clinique et pidmiologique de 2737 malades Des observations prliminaires sur l'effet de certains antibiotiques sur plusieurs espces de bactries (Corpus du Pr. Snchez Tams, Universit d'Oviedo).

Exerrciices Exe c ces 1- Donnez un jugement de valeur intuitif sur le contenu de ces titres. 2- Observez les diffrences dans la composition : les titres commencent-ils par un substantif avec ou sans article ? Larticle est-il dtermin ou indtermin ? Le substantif est-il accompagn ou non dun adjectif ? Y a-t-il un verbe ? Y a-t-il un sous-titre ? Corrrriig Co g Petite aide pour appuyer votre intuition. Dans les exemples suivants : La loi et les licenciements et Lipides et noplasies, ces titres composs de deux noms relis par une coordination (composition binaire ), sans autre prcision restent vagues. Le titre Le

38 mouvement fministe en Catalogne contient plus de prcisions ; il incorpore l'article et l'adjectif tout en prcisant le lieu : la Catalogne. Encore une autre aide. Dans : Pathologie digestive ambulatoire dans le secteur 5 des Asturies (Gijn). Analyse clinique et pidmiologique de 2737 malades, le sous-titre apporte des orientations de lecture sur le travail men. Notez que les adjectifs et les articles dfinis limitent le champ smantique. Les titres sans dterminants ou avec des articles indfinis restent volontairement vagues et gnralisent : ils ne conviennent pas comme titre d'un rapport. Le titre met en scne un processus en rapport troit avec le contenu de votre recherche. Ce processus rsulte d'une rflexion profonde, car le titre est le rsultat de plusieurs oprations. Deux d'entre elles sont souligner : Nommer : procd discursif didentification qui consiste donner existence un tre ou une recherche, au terme dune double opration : 1 - percevoir une diffrence par rapport dautres recherches ; 2 - mettre cette diffrence en rapport avec une ressemblance. Qualifier : procd discursif qui permet de singulariser. Toute qualification tmoigne du regard que le sujet porte sur les expriences du monde. Cela suppose que vous distinguiez votre recherche dautres menes dans le mme domaine. La difficult rside en ce quil faut se limiter quelques mots pour suggrer tout un discours et rendre le document intelligible par cette seule lecture. Parfois le titre met en scne un processus en trois moments : le dbut, le milieu, et la fin. Il se peut qu'il contienne dj en petit une introduction, une analyse et un rsultat. L'idal serait qu'il puisse nommer et qualifier. Retenons que : 1 - Le titre est une promesse de lauteur au lecteur. 2 - Le titre est court mais synthtise le tout souvent par un processus de nominalisation : cest pourquoi un substantif sert souvent titrer. 3 - Le titre acquiert une prcision de champ smantique sil sappuie sur des dterminants comme les articles dfinis ou dautres rfrents communs l'auteur et au lecteur. 4 - Un sous-titre permet dexpliciter l'intention de lauteur du texte. Dans l'idal, le titre et le sous-titre devraient permettre au lecteur d'induire une rponse aux questions suivantes : 1 - Qu'est-ce que ce texte ? A quoi peut-on s'attendre ? 2 - Pourquoi est-il crit ? A-t-il un caractre scientifique ? 3 - Eventuellement, quelle mthode d'analyse sera employe ?

Les procds dclencheurs didesAu del de la recherche des ides par simple association et toujours parmi les techniques qui font natre des ides, voici 5 procds utiles pour traiter un sujet sous ses diffrents aspects et mettre un ordre dans nos associations dides. Il est frquent que lon trouve des ides suite une conversation, une rencontre, une lecture fortuites. Mais on peut aussi procder avec systme. Outre les six questions classiques dclenches par les interrogatifs (Qui parle ? De quoi ? O ? Quand ? Comment ? Pourquoi ?), voici dautres mthodes pour faire natre des ides :

39 Mthodes 1. Problmatisation en posant des questions Explications Chercher la dfinition du mot ou de la notion prsenter. Du mot, passer aux questions que lon peut poser son propos, comme si lon devait soumettre les donnes quelquun. Remue-mninges ou brainstorming : propos dun mot, 2. Association automatique dides dune notion, crire tout ce qui vient lesprit. Ne rien censurer : le tri viendra plus tard. 3. Association raisonne Recherche de : dides - synonymes - ides proches ou qui senchanent - rapports lment/ensemble : partie/totalit, contenant/contenu (cf. mtonymie, synecdoque) - contraires, antithses. 4. Approche polysmique Dfinir une notion, lclairer, lexpliciter laide dexemples tirs dune notion en fonction des de diffrents domaines : secteurs de la connaissance - exprience personnelle et celle dautres chercheurs - ides philosophiques - mdias - secteurs artistique, conomique, juridique, littraire, politique, scientifique, social, technique 5. Recherche dapproches Montrer que telle notion, tel problme sont valuables en mthodologiques et/ou termes de dogmatisme, dthique, dempirisme, desthtique, idologiques diffrentes didologie, de politique, de thorie de la connaissance Exerrciice Exe c ce En recourant lun ou lautre des cinq procds dclencheurs dides, notez ce qui vous vient lesprit sur les thmes suivants : Dclencheurs dides 1. Problmatiser 2. Associer spontanment 3. Associer rationnellement 4. Chercher des exemples par secteur Utiliser les mdias, sappuyer sur les ouvrages de rfrence, les uvres littraires... 5. Formuler des jugements de valeur ITALIE EUROPE CHERCHEUR CHERCHEUSE JUSTICE

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Le plan la franaise : introduction, corps du texte en plusieurs parties et conclusionImprativement faire un plan ! Lintroduction : Do part-on ? O veut-on arriver ? (De quoi va-t-on parler et comment est-on arriv ce choix ?)

Premire partie du rapport : Situation de dpart, ce qui sest pass, ce quon observe, ce quon sait, l'tat des connaissances

Deuxime partie : Approfondissement par un questionnement sur les observations de la premire partie

Autres parties : Rsultats, solutions

La conclusion : Bilan et prolongements possibles

Faire son plan ! Voici des exemples de plans faciles mmoriser, des plans passe-partout comme celui des anciens rhteurs qui sappuyaient sur la structure thse - antithse - synthse . Le plus rassurant pour qui craint la page blanche est d'tablir un fil rouge logique pralable pour viter digressions et rptitions. C'est ce qu'on appelle faire un plan gnrique dans lequel peuvent venir se placer les ides recueillies au cours du travail pralable (cf. la rubrique les procds dclencheurs dides). Voici pour rdiger un rapport quelques plans possibles avec leur acronyme : Exemple 1 : Le plan COCR (convient pour un stage professionnel car il est chronologique et descriptif) Contexte et originalit de lactivit entreprise Chronique et problmatique des diffrents moments Rsultats et conclusion finale Exemple 2 : Le plan SAP (notre plan prfr, flexible, facile mmoriser) Situation de dpart et questionnement Analyse Proposition de rsolution des problmes Exemple 3 : Le plan CONCHROR (proche du premier plan) Contexte Chronique Rsultats

41 Exemple d'annonce de plan : Le passage suivant est extrait du rapport d'information sur les centres culturels trangers dYves Dauge (cf. p. 25) Avant de prsenter mes propositions pour essayer de susciter un nouveau souffle, j'tablirai un constat de l'existant afin de mieux comprendre comment et pourquoi, dans nombre de centres culturels, le dcouragement menace de remplacer ce qui tait ferveur et foi dans l'action culturelle de la France.

Lintroduction Quelle que soit votre attaque, captiver lintrt du lecteur dans les cinq premires lignes garantit quil aura envie de poursuivre. Lintroduction prsente le sujet en rpondant deux questions : quoi ? et comment ? Elle constitue une sorte de carte indiquant votre lecteur le problme abord et litinraire choisi. Elle prsente votre champ de recherche, le cadre de votre rflexion, la faon dont vous procderez et les diffrents points que vous envisagerez. Ayant fix les limites de votre rflexion, vous tes protg des critiques ventuelles pour ne pas avoir trait tel ou tel aspect du problme. Lintroduction produit un effet de loupe ou de zoom sur la question traite et son contexte (rappelez-vous la premire page des albums dAstrix !). Comme vous ne pouvez annoncer ce dont vous allez parler quau terme de votre rflexion et aprs travail sur les sources et documents, vous constaterez que votre premire introduction doit en fin de compte tre rcrite. La vritable introduction est en gnral rdige la fin du travail, le premier jet ntant que provisoire. Ni trop longue ni trop courte (un peu moins dun dixime de lensemble), lintroduction ne doit pas empiter sur le dveloppement quelle ne fait quannoncer. Il ny a pas de recette pour une introduction mais on peut, pour lancer le sujet, commencer par une citation ou par une question ou encore par une ide paradoxale qui attirera lattention du lecteur. On doit ensuite 1 - exposer le sujet (ou le thme, la matire prise en considration) en faisant valoir son importance et son originalit 2 - articuler la problmatique souleve 3 - annoncer le plan Cela revient annoncer les diffrentes parties du document dans lordre selon lequel elles seront abordes ( travers la problmatique souleve et ses solutions). Exerrciice dobserrvattiion ett de rrffllexiion Exe c ce d obse va on e de ex on Voici une introduction extraite d'un rapport rdig par des tudiants de l'ENA - promotion 1999-2001 - sur La coordination des politiques de lutte contre l'exclusion. L'auteur a prfr une prsentation par paragraphes alors que nous conseillons un regroupement en parties plus importantes ventuellement prcdes de titres. Toutefois le contenu de ces paragraphes et leur succession respecte une structure en trois parties. Identifiez-les. Il y a deux ans, le vote de la loi d'orientation du 29 juillet 1998 relative la prvention et la lutte contre les exclusions concidait avec la reprise conomique. Les chiffres confirment aujourd'hui que le retour de la croissance ne saurait dispenser ltat d'un effort accru en direction des plus dmunis. Prs de 10% des mnages vivent en situation de prcarit en marge de la reprise conomique. La notion d'exclusion sur laquelle l'tat a choisi de fonder une politique sociale ambitieuse est le rsultat d'une longue volution conceptuelle. Introduit par Pierre Mass dans son

42 essai sur Les dividendes du Progrs (1964), popularis par Ren Lenoir (1974) et mis en avant par le rapport Wresinski pour le conseil conomique et social (1987), ce concept a recouvert des ralits diverses depuis les oublis de la croissance des annes 60 jusqu'aux nouvelles pauvrets des annes 80. Le dveloppement du chmage de longue dure a renforc le noyau dur des personnes en grande difficult. Au-del de la seule pauvret, l'exclusion se caractrise par le cumul de difficults sociales et la rupture progressive des liens sociaux. Le chmage, la perte du logement, la maladie, l'chec scolaire ou encore l'instabilit familiale alimentent ainsi la spirale de l'exclusion. La ncessit d'un traitement global de ces problmes constitue un dfi pour les pouvoirs publics habitus conduire des politiques sectorielles. La multiplicit des acteurs impliqus ajoute la complexit. La rponse la demande sociale suppose donc une mise en cohrence des politiques et une coordination des intervenants ; cette exigence s'impose en particulier au sein de l'Etat, responsable principal de la lutte contre les exclusions. La loi du 29 juillet 1998 est un des leviers essentiels de cette coordination. Ce rapport a pour objet d'valuer la qualit de la rponse apporte aux besoins des plus dmunis et de proposer des pistes d'amlioration de l'efficacit de l'action administrative. Il ne sagit pas d'tudier les dispositifs eux-mmes mais, conformment notre lettre de mission, de centrer l'analyse sur les structures administratives locales et leurs modes de coordination. La mise en perspective de la situation franaise au regard de celle de pays voisins confronts des phnomnes d'exclusion comparables (essentiellement le Royaume-Uni, l'Allemagne, la Belgique et l'Espagne) permet d'imaginer des pistes de rforme destines accrotre la pertinence de l'action publique en plaant l'usager au cur du service public, et en amliorer l'efficacit en modernisant le fonctionnement de l'administration. Le dsir d'innover doit cependant s'accompagner d'un souci de ralisme et de pragmatisme. La simplification des rgles de droit et la flexibilit de leur mise en uvre ont ainsi constitu pour le groupe des exigences transversales. Corrrriig Co g Premire partie de lintroduction : de quoi parle-t-on ? dfinition du concept d'exclusion. Il y a deux ans, le vote de la loi d'orientation du 29 juillet 1998 relative la prvention et la lutte contre les exclusions concidait avec la reprise conomique. Les chiffres confirment aujourd'hui que le retour de la croissance ne saurait dispenser l'Etat d'un effort accru en direction des plus dmunis. Prs de 10% des mnages vivent en situation de prcarit en marge de la reprise conomique. La notion d'exclusion sur laquelle l'Etat a choisi de fonder une politique sociale ambitieuse est le rsultat d'une longue volution conceptuelle. Introduit par Pierre Mass dans son essai sur Les dividendes du Progrs (1964), popularis par Ren Lenoir (1974) et mis en avant par le rapport Wresinski pour le conseil conomique et social (1987), ce concept a recouvert des ralits diverses depuis les oublis de la croissance des annes 60 jusqu'aux nouvelles pauvrets des annes 80. Le dveloppement du chmage de longue dure a renforc le noyau dur des personnes en grande difficult. Au-del de la seule pauvret, l'exclusion se caractrise par le cumul de difficults sociales et la rupture progressive des liens sociaux. Le chmage, la perte du logement, la maladie, l'chec scolaire ou encore l'instabilit familiale alimentent ainsi la spirale de l'exclusion. Deuxime partie de lintroduction : quel problme est-on confront ? Lcart entre objectifs et rsultats rclame une rforme des structures administratives.

43 La ncessit d'un traitement global de ces problmes constitue un dfi pour les pouvoirs publics habitus conduire des politiques sectorielles. La multiplicit des acteurs impliqus ajoute la complexit. La rponse la demande sociale suppose donc une mise en cohrence des politiques et une coordination des intervenants ; cette exigence s'impose en particulier au sein de l'tat, responsable principal de la lutte contre les exclusions. La loi du 29 juillet 1998 est un des leviers essentiels de cette coordination. Troisime partie de lintroduction : annonce des points que lon traitera. Comment fonctionnent les structures ailleurs quen France ? Comment les suggestions des usagers peuvent-elles tre prises en compte ? Comment simplifier le droit et coordonner les actions ? Ce rapport a pour objet d'valuer la qualit de la rponse apporte aux besoins des plus dmunis et de proposer des pistes d'amlioration de l'efficacit de l'action administrative. Il ne s'agit pas d'tudier les dispositifs eux-mmes mais, conformment notre lettre de mission, de centrer l'analyse sur les structures administratives locales et leurs modes de coordination. La mise en perspective de la situation franaise au regard de celle de pays voisins confronts des phnomnes d'exclusion comparables (essentiellement le Royaume-Uni, l'Allemagne, la Belgique et l'Espagne) permet d'imaginer des pistes de rforme destines accrotre la pertinence de l'action publique en plaant l'usager au cur du service public, et en amliorer l'efficacit en modernisant le fonctionnement de l'administration. Le dsir d'innover doit cependant s'accompagner d'un souci de ralisme et de pragmatisme. La simplification des rgles de droit et la flexibilit de leur mise en uvre ont ainsi constitu pour le groupe des exigences transversales.

Premire partie du rapport Pour viter toute ambigut, prcisons que le terme partie dsigne les diffrentes tapes de largumentation et non lensemble du texte qui, lui, en comprendrait CINQ si lon comptait lintroduction et la conclusion en plus des trois parties canoniques. La premire partie doit prsenter la situation gnrale (contexte du stage, du problme traiter, etc.). Elle doit prsenter l'entreprise (le stage, la recherche, etc.) dans son contexte et son originalit, poser les problmes et expliciter la mthode qui sera suivie mais cette fois de faon dtaille. Elle expose donc la situation, informe le lecteur des vnements de l'exprience vcue. Elle dcrit les problmes rencontrs et leur contexte. Elle va du gnral au particulier et analyse les causes et, le cas chant, les responsabilits des intervenants. Deuxime partie La seconde partie aborde l'analyse et examine ce qui a t effectu. On peut en bonne rhtorique commencer par la critique des activits que lon aurait pu envisager mais qui n'ont pas t retenues. Dans ce cas l il faut indiquer pour quel motif elles ont t dlaisses. Il s'agit de devancer les objections, de suggrer une rfutation des positions adverses et de souligner les avantages de la solution que l'on a retenue. Ensuite on dcrit le contenu de lexprience effective de faon dtaille en prcisant les moyens, les conditions. (Si vous dcidez de ne faire que deux parties, il faudra noncer dans cette seconde partie les rsultats de lanalyse).

44 Autres parties : rsultats, solutions La troisime partie, dans le cas dune structure classique en 3 parties, prsente les rsultats, les solutions trouves aux problmes. Dans la mesure o ces points ne sont pas intgrs dans la seconde partie, la troisime partie prcise, au-del des rsultats eux-mmes, leurs implications, les rserves quils peuvent susciter. Elle doit aussi souligner les surprises lorsque les rsultats ne sont pas ceux auxquels on pouvait s'attendre. Elle peut suggrer une dfinition des problmes subsistants, des domaines encore explorer, des voies alternatives pour arriver une solution et des parcours exclure. La conclusion Cest le rsum de ce qui a t fait et une ouverture sur des prolongements d'activits. Vous devez tirer vos conclusions uniquement des observations et expriences dcrites dans le texte. La conclusion joue deux rles : 1) Elle sert dresser le bilan de ce que l'on a dvelopp. Elle rappelle brivement l'itinraire parcouru, elle justifie donc le travail que l'on a fourni. C'est le C.Q.F.D. des dmonstrations mathmatiques. Dans sa premire phase, la conclusion semble rpter l'introduction ; c'est un peu vrai. L'une et l'autre sont en position de miroir, servent de cadre l'ensemble du texte. Mais l'introduction prsente le sujet sous une forme problmatique (que rvle la prsence de phrases interrogatives ou de formules d'attnuation comme on peut , on pourrait , il semble que , etc.) alors que la conclusion tire les leons de ce qui a t dit : c'est le temps du donc , du ainsi , du c'est pourquoi . Les phrases y sont gnralement assertives ; on dcle la prsence de formules de soulignement, de dmonstratifs renvoyant aux expressions ou aux concepts qu'on a analyss ou dont on est l'inventeur . 2) Elle doit ouvrir sur dautres questions en rapport avec le sujet, largir le champ de recherche, ventuellement soulever de nouveaux problmes. Dans cette phase, essentielle, il est bon de montrer que l'on n'est pas enferm dans son domaine mais que l'on est conscient des prolongements interdisciplinaires de ce qu'on a cherch, des applications possibles dans d'autres branches ou dans des branches voisines de la sienne. Le sujet envisag reprend alors une forme problmatique. On se pose et on pose nouveau des questions, ainsi la rflexion adopte une progression de type dialectique. La conclusion fait la synthse des points examins, montre l'enrichissement d l'activit, porte un jugement final, toujours en respectant le principe de non-contradiction et de cohrence. On peut aussi suggrer des recommandations aux chercheurs qui prolongeront cette exprience. Les formules pour conclure Pour vous aider conclure, voici une liste non exhaustive dexpressions et de formules que lon peut trouver dans des conclusions ou dans les passages conclusifs des diffrentes parties dun texte. Vous pourrez la complter au gr de vos lectures. Au terme de cette tude / de ce travail... Ain