Comment prévenir et soulager la douleur pendant un … · temps est révolu et soulager la douleur...

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GRAND PUBLIC Recherche Information - Prévention - Dépistage Actions pour les malades et leurs proches Comment prévenir et soulager la douleur pendant un cancer ? Edition actualisée avril 2009

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Comment prévenir et soulager la douleur pendant un cancer ?

Edition actualiséeavril 2009

1la douleur

comment la prévenir et la soulager

q De quoi peut-on souffrir lorsque l’on a un cancer ? 3

q Savoir parler de sa douleur 3

q Quels sont les traitements de la douleur ? 5

q Mais la prise en charge de la douleur ne s’arrête pas aux traitements médicaux 16

q Quelles sont les autres avancées dans les mesures de prise en charge ? 16

q Conclusion 17

q Verbatim 18

q Adresses de sites concernant la douleur 18

q Glossaire 19

q Contre le cancer, la Ligue 20

q La Ligue contre le cancer 21

SOMMAIRE

le groupe desRédaction : > Docteur Françoise MAY-LEVIN Conseiller médical,

Ligue contre le cancer,

> DocteurMario DI PALMAOncologue Médical

à l’Institut Gustave

Roussy à Villejuif.

Actualisation :

> DocteurPatrick MICHAUD Responsable

Interdisciplinaire de

soins de support à

l'Institut de

Cancérologie

de la Loire.

Mise à jour > avril

2009

Design maquette> Catherine PRIVAT Images > Solange REBOUL

Comment prévenir et soulager la douleur pendant un cancer ?

Nous remercions chaleureusement le groupe des relecteurs :

Jeanne BRAUD, Anne-Marie BROSSARD (rapporteur du Réseau des Malades et des Proches),Agnès BROUGERE, Chantal CHAMOULAUD, Martine DAMECOUR, Paola LACROIX, Evelyne MATHOUX,

Florence MENET, Hélène MOURIESSE, Claire NAUD, Emmanuelle PUJOL, Myriam SAYADA, Frédérique STENGER, Janine WALTER.

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la douleurcomment la prévenir

et la soulager

Pendant longtemps, la douleur a été considérée comme une fatalité. Cetemps est révolu et soulager la douleur doit être une priorité chez lessoignants. Evaluer et traiter la douleur sont devenues des obligationslégales pour le médecin. Ainsi, la douleur devrait être à présent mieux

prise en compte, mieux prise en charge, et grâce aux progrès de la médecine, chacundoit bénéficier de ce droit de ne plus souffrir.

La douleur est une expérience personnelle très complexe, il s’agit d’un symptômesubjectif qui doit être exprimé afin que l’équipe médicale puisse en tenir compte.

Si vous souffrez il est important de le faire savoir, de le dire et le redire sans craintede lasser, pour que votre médecin et les infirmières en prennent conscience et sachentcombien c’est intolérable. Ne craignez pas de déranger, ni de paraître “douillet”…

Il est important de dire si vous êtes incomplètement soulagé par le traitement : ilpourra alors être modifié pour être mieux adapté à votre état.

Il n’existe pas “une douleur” mais “des douleurs” dont les mécanismes vont nécessiterdes traitements parfois très différents. Ces douleurs sont souvent intriquées, ainsila prise en charge d’une personne douloureuse devra toujours commencer par uneévaluation précise nécessitant la collaboration de toute une équipe.

Lorsque la douleur dure depuis plus de 3 mois on parlera alors de douleur chronique.Elle va retentir sur la qualité de vie et sera un facteur d'une “souffrance” psychologique,pouvant engendrer angoisse, repli sur soi et dépression. 2

La douleur

chez le patientatteint d’un cancer

Savoir parler de sa douleur

3la douleur

comment la prévenir et la soulager

Le cancer ne fait pas mal et de fait la cellule tumorale elle-même peut naître,se développer jusqu’à la formation d’une tumeur importante sans faire souffrir.Toutefois, au cours de l'évolution de la maladie peuvent survenir divers

événements responsables de douleurs, liés soit au développement de la tumeur, soitaux conséquences des traitements, soit à des complications de la maladie.

Dans environ 70% des cas, la douleur sera en rapport avec la tumeur elle-mêmepar des phénomènes de compression, d’infiltration, d’ulcération…, dans environ20% des cas elle sera la conséquence des traitements (chimiothérapie, radiothérapie,chirurgie, hormonothérapie) et dans environ 10% des cas elle sera en rapport avecune maladie préexistante (comme l’arthrose, le diabète…)

Les traitements de la douleur seront donc différents suivant les situations, d’autantque plusieurs causes pourront être associées.

VOUS POURREZ AIDER LES SOIGNANTS À IDENTIFIER VOTRE DOULEUR, EN SACHANT L’ANALYSER

Udites depuis COMBIEN DE TEMPS la douleur est présente,

Uindiquez sa LOCALISATION le plus précisément possible,

Udécrivez ses CARACTÈRES : brûlure, torsion, arrachement, pesanteur, tension,

Uanalysez les CIRCONSTANCES, s’il y en a, qui la déclenchent ou l’aug-mentent, tels certains mouvements ou l’alimentation,

De quoi peut-on souffrir lorsque l’on a un cancer ?

Uobservez s’il y a des MOMENTS de la journée où elle est plus intense.

IL N’EST PAS FACILE D’ÉVALUER L’INTENSITÉ DE SA DOULEUR CAR ILS’AGIT D’UN SYMPTÔME SUBJECTIF TRÈS PERSONNEL

Pour une douleur donnée, le “ressenti” douloureux sera différent d’une personne àl’autre.

Votre soignant pourra vous aider à évaluer votre douleur, soit en vous demandant dechoisir parmi plusieurs qualificatifs (douleur inexistante, modérée, importante outrès intense), soit en lui donnant une note de 0 à 10 (0 = pas de douleur, 10 = la douleurmaximale qu’on puisse imaginer), soit encore en utilisant une petite réglette diteanalogique, il s’agit d’une réglette en plastique avec un curseur mobile que l’onpeut faire varier de gauche à droite (complètement à gauche = pas de douleur,complètement à droite = la douleur maximale qu’on puisse imaginer). Au verso decette réglette, il existe des graduations de 0 à 10 qui permettent de mettre un chiffresur la douleur.

Cette évaluation quantitative de la douleur doit être pratiquée régulièrement afind’apprécier l’efficacité des traitements mis en place. Cette évaluation est trèsimportante pour juger aussi de l’efficacité des traitements.

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Savoir parler de sa douleur

4la douleur

comment la prévenir et la soulager

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5la douleur

comment la prévenir et la soulager

DANS LA PLUPART DES CAS ET CHAQUE FOIS QUE CELA ESTPOSSIBLE ON VA AGIR SUR LA CAUSE ELLE-MÊME DE LA DOULEUR :

U UNE INTERVENTION CHIRURGI-

CALE peut permettre d’enlever un gan-glion ou un nodule tumoral localisé, ouencore de lever une compression.Parfois, en cas de fragilisation localiséed'un os tel le fémur, il pourra êtreconsolidé grâce à une intervention chi-rurgicale.

U UNE PONCTION D’UN ÉPANCHE-

MENT LIQUIDIEN dans la plèvre (pleu-résie) ou dans l'abdomen (ascite) peutapporter un soulagement.

U LA RADIOTHÉRAPIE peut être utili-sée comme traitement de la douleur, enparticulier en cas de métastases osseu-ses douloureuses.

La dose et la durée du traitementvarient selon le siège de la zone quel’on va irradier, en sachant que l’on nepeut pas dépasser une certaine dosecumulée au même endroit, sans risquerdes complications sérieuses.

Il faut savoir que l’effet sur la douleur

peut être rapide mais il est souventretardé de plusieurs semaines, parfoisplus de 4 semaines après la fin de laradiothérapie.

U LA CHIMIOTHÉRAPIE, LES NOU-

VELLES THÉRAPIES CIBLÉES OU LES

TRAITEMENTS HORMONAUX, lorsqu'ilssont indiqués (cancers du sein, de laprostate), en faisant régresser la massetumorale, seront également bénéfiques,tout en sachant que leur effet peutdemander également plusieurs semai-nes pour se manifester.

U ENFIN, IL EST DES TRAITEMENTS

PLUS SPÉCIFIQUES, adaptés à la causede la douleur : par exemple des soinslocaux en cas d'infection ou d'une plaiecutanée, des bains de bouche si unechimiothérapie est responsable d'aph-tes buccaux, des anticoagulants en casde phlébite, etc…

LES MÉDICAMENTS DE LA DOULEUR CHEZ L’ADULTE

Pour comprendre leur action, il estnécessaire de connaître le mécanismede la douleur : elle naît au niveau d'unpoint du corps soumis à une agressionde divers ordres et qui irrite des “récep-

Quels sont les traitements de la douleur ?

teurs” dits “nociceptifs", ce qui signifiequ'ils reconnaissent la douleur.

Puis le stimulus douloureux est trans-mis par les nerfs périphériques jusqu'àla moelle épinière (qui est située tout lelong de la colonne vertébrale, au seinmême de la colonne, dans un canalappelé “canal rachidien") et enfin il vaatteindre le cerveau.

Les médicaments destinés à “couper”la douleur vont agir à ces différentsniveaux, ils sont classés selon leur lieud’action.

A côté des “ANTALGIQUES*", oumédicaments de la douleur, d'autrestypes de médicaments peuvent être uti-les dans certains cas :

U les ANTI-INFLAMMATOIRES*, pourlutter contre l'inflammation,U les ANTISPASMODIQUES* pourlever un spasme,U on peut aussi utiliser pour leur pro-priété antalgique des traitements ANTI-

DÉPRESSEURS OU ANTI-ÉPILEPTIQUES

en cas de douleurs dites neuropathiques.

Votre médecin adaptera le traitement àvotre propre cas, et il ne faut pas lemodifier sans son avis.

LES ANTALGIQUES*

Selon la classification internationaledéfinie par l’Organisation Mondiale dela Santé (OMS), les médicaments antal-giques sont classés en 3 catégories :

U CLASSE I antalgiques pour des douleurs faibles àmodérées.

U CLASSE IIantalgiques pour des douleurs modé-rées à fortes.

U CLASSE IIIAntalgiques pour des douleurs fortes àtrès intenses.

En règle générale, le médecin prescriraces médicaments en commençant parles plus faibles pour monter progressi-vement si le patient n'est pas suffisam-ment calmé.

LES ANTALGIQUES PÉRIPHÉRIQUES U CLASSE I

Deux types de médicaments :

LES SALICYLÉS, c’est-à-dire l’aspirinesous toutes ses formes soit seule

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6la douleur

comment la prévenir et la soulager

Quels sont les traitements de la douleur

* Glossaire page19

A noter que cette brochure

est purementinformative et ne

permeten aucune façon

l’automédication.

?

7la douleur

comment la prévenir et la soulager

(Aspirine®, Aspegic®, Catalgine®,Solupsan®…) soit en association.

Ils sont contre-indiqués dans de nom-breuses situations et de ce fait, l’aspi-rine n’est pas recommandée chez lespatients souffrant de cancer :

U ulcère gastroduodénal,U existence de saignements,U anomalies des plaquettes sangui-nes (responsables de la coagulation dusang),U traitement anticoagulant en cours,U et lors de certaines affections ou trai-tements dont certaines chimiothérapies.

En raison de ces contre indications etdes effets secondaires possibles, il fautsouligner la nécessité de ne pas s’auto-médiquer sans l’avis de votre médecin.

LE PARACÉTAMOL, soit seul, par voieorale, injectable ou rectale(Efferalgan®, Doliprane®, Dafalgan®,Perfalgan®…) soit en association avecdes médicaments de la Classe II(Efferalgan-Codéïné®, Di-Antalvic®,Ixprim®…)

Le délai et la durée d'action des salicy-lés et du paracétamol sont semblables(ils sont efficaces entre 30 et 60 mn

après la prise orale et leur efficacité vadurer environ 4 heures)

Il est donc important de respecter leshoraires des prises qui vous seront indi-quées par votre médecin. En généralces prises seront espacées entre 4 et 6heures.

LES ANTALGIQUES CENTRAUX FAIBLES U CLASSE II

LA CODÉINE qui est le plus souventassociée au paracétamol (Efferalgan-Codéïné®, Co-Doliprane®, Dafalgan-Codéïné®…) ainsi qu'une forme ensirop pour les enfants (Codenfan®,Codoliprane enfants®).

LE DEXTROPROPOXYPHÈNE qui estégalement associé au paracétamol (Di-Antalvic®…)

LE TRAMADOL qui existe sous formeorale (Topalgic®, Contramal®,Zamudol®,…) et sous forme injectable(Topalgic®) peut être associé au para-cétamol (Zaldiar®).

Par voie orale, le tramadol existe sous laforme à libération normale et égalementsous plusieurs dosages sous la forme à

Quels sont les traitements de la douleur

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Quels sont les traitements de la douleur

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comment la prévenir et la soulager

libération prolongée active pendant 12heures ou 24 heures et nécessitant doncune prise matin et soir ou une seule prisepar jour (Monoalgic®)

Là encore, il est donc très important derespecter les horaires des prises qui vousseront précisées par votre médecin.

Tous ces produits seront employés avecprudence, ou même évités en cas deconduite automobile, car ils peuventinduire une somnolence, surtout s'ilssont associés à des tranquillisants oude l'alcool.

LES ANTALGIQUES CENTRAUXPUISSANTS U CLASSE III

Ce sont LA MORPHINE et ses analo-gues. Ils sont à l’heure actuelle desmédicaments majeurs dans le traite-ment de la douleur du cancer. Ils serontprescrits dès lors que les précédentsn'apportent pas le soulagementattendu. Il faut souligner que la mor-phine peut être utilisée d’emblée en casde douleurs intenses.

Il ne faut pas craindre la morphine.

U ce traitement n'est pas du tout

synonyme de gravité, “ce n’est pas ledernier recours, mais le recours le pluspuissant”.

U prise à titre antalgique, elle n'induitpas d'accoutumance ou de dépen-dance,

U si la douleur cesse de façon dura-ble, le traitement pourra être réduit puisinterrompu,

U prescrite avec des doses adaptées,elle n’entraine pas de trouble de laconscience,

U il n’y a pas de dose “plafond“ cequi signifie que les posologies peuventêtre augmentées.

La morphine peut être utilisée par voieorale sous forme à libération normale(avec un délai d’action de l’ordre 30 à45 mn et une durée d’action de l’ordrede 4 heures).

Il existe des formes liquides(Oramorph® en gouttes) une formegélule (Actiskénan®) et une formecomprimé (Sévrédol®).

Il existe également des formes “retard”(Skénan®,…) qui agissent pendant 12

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comment la prévenir et la soulager

heures, donc à prendre 2 fois par jour àhoraire régulier (ex : 8h-20h ou 7h-19h).

La morphine peut également être utili-sée par voie injectable, soit intravei-neuse soit sous cutanée, elle agit alorsplus rapidement (entre 10 et 20 minu-tes) et son efficacité dure pendant 4heures.

A côté de la morphine, il existe d’autresmédicaments de la Classe III qui peu-vent être des alternatives à la morphinesi celle-ci est mal tolérée. On les utilisetoujours en cas de douleurs intenses.

Il s’agit de :L’OXYCODONE qui existe sous formeà libération prolongée, efficace pendant12 heures (il s’agit de l’Oxycontin®) etsous forme à libération normale, effi-cace pendant 4 heures (il s’agit de l’Oxynorm®). Il existe aussi une formeinjectable : Oxynorm® injectable.

L’HYDROMORPHONE qui existe uni-quement en France sous la forme à libé-ration prolongée, efficace pendant 12heures (il s’agit de la Sophidone®).

Il existe un autre dérivé opioïde appeléFENTANYL qui est disponible sous la

forme de patch à coller sur la peau etqui est actif pendant 3 jours(Durogésic®). Le fentanyl existe égale-ment sous la forme de bâtonnets appe-lés Actiq®, qu’il faut frotter à l’intérieurdes joues pendant une quinzaine deminutes. Ils sont particulièrement inté-ressants pour traiter les “accès doulou-reux paroxystiques” qui sont des crisesde douleurs aiguës et intenses qui s’ins-tallent en moins d’un quart d’heure etqui durent moins d’une heure.

Le choix de tel ou tel médicament sefait en fonction des caractéristiques dela douleur, des effets secondaires et dela tolérance du patient.

Dans la majorité des cas, la douleur ducancer va se manifester par une douleurcontinue, “le fond douloureux perma-nent”, sur lequel vont se greffer desaccès douloureux plus intenses, sponta-nés ou déclenchés par la marche, lesmobilisations, la toilette…par exemple.C’est la raison pour laquelle on asso-ciera systématiquement un morphiniqueà libération prolongée pour traiter le“fond douloureux permanent” et unmorphinique à libération normale àprendre en cas de douleur ou en antici-pation de la douleur pour traiter lesaccès douloureux plus intenses.

Quels sont les traitements de la douleur

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Quels sont les traitements de la douleur

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comment la prévenir et la soulager

Tous ces produits seront prescrits àdose progressive, adaptée à leur effica-cité et leur tolérance.

IL FAUT CONNAITRE LES EFFETSSECONDAIRES DE LA MORPHINE ET DESES ANALOGUES AFIN DE NE PAS ÊTRESURPRIS ET SURTOUT POUR LES PRÉ-VENIR OU LES RÉDUIRE :

LA CONSTIPATIONElle est constante et augmente avec lamajoration des doses de morphiniques,il faut donc toujours associer un traite-ment de la constipation.

LES NAUSÉESElles sont fréquentes surtout en début detraitement, mais disparaissent au boutd’une dizaine de jours. Il faut donc lesprévenir en prenant un antiémétique(Motilium®) au début du traitement.

LA SOMNOLENCEElle est également fréquente en début detraitement et disparait au bout de quel-ques jours. Elle est souvent en rapportavec une “récupération” de sommeil.

Si elle persiste ou s’aggrave, il faut enparler à votre médecin car elle peuts’expliquer par des doses trop élevéesde morphine.

Les effets secondaires des morphini-ques existent mais s’ils sont connus etpris en compte correctement, ils ne jus-tifient pas l’arrêt du traitement (exceptédans les situations de grande intolé-rance).

Leur dose ne doit jamais être modifiéesans l’avis du médecin, pas plus quel’horaire des prises.

LA RÈGLE D'OR EST DE NE PASATTENDRE QUE LA DOULEURREVIENNE POUR PRENDRELE MÉDICAMENT

Les traitements peuvent être arrêtés, sipossible progressivement, sans pro-blème.

Les morphiniques sont prescrits surordonnance sécurisée, pour des périodesprécises et variables selon les produits.

Dans certaines circonstances (dosesorales trop importantes ou inefficaces,effets secondaires trop importants,impossibilité d’avaler, situations d’ur-gence…) on préfèrera utiliser les mor-phiniques sous forme injectable.

On pourra pratiquer des injections sous

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comment la prévenir et la soulager

cutanées toutes les 4 heures (ex :urgences douloureuses) et dans cer-tains cas en perfusion continue (souscutanée ou intraveineuse) à l’aided’une pompe autocontrôlée (PCA).

Ces pompes permettent de délivrer unedose continue de morphine pour traiterle “fond douloureux permanent”, maiselles autorisent aussi le patient à sefaire lui-même une dose supplémen-taire de secours ou “bolus” pour traiterles accès douloureux plus intenses. Cespompes sont programmées par lemédecin qui détermine les doses auto-injectées et les intervalles libres minimaà respecter afin d’éviter tout risque desurdosage.

LES AUTRES MÉDICAMENTS

Dans certains cas, d'autres types demédicaments peuvent être indiqués,seuls ou associés aux antalgiques desdifférentes Classes (I, II et III).

U LES ANTI-INFLAMMATOIRES*,dérivés de la cortisone (Solupred®,Célestène®, Solu-médrol® injecta-ble…) ou non dérivés de la cortisone(Profénid®…)

U LES ANTISPASMODIQUES(Spasfon®) pour les douleurs de type“coliques”

U LES BIPHOSPHONATES* que l’onpeut utiliser dans certaines métastasesosseuses (Clastoban®, Zometa® injec-table…)

U LES MYORELAXANTS pour luttercontre les contractures musculaires(Valium®, Myolastan®...)

U LES MÉDICAMENTS POUR TRAITER LES DOULEURSNEUROPATHIQUES.

Il est des cas où les douleurs sont dues àune lésion sur la voie de conduction dumessage douloureux (le nerf lui-même,les filets nerveux ou la moelle épinière).On parle alors de “douleurs neuropathi-ques”. On peut citer les douleurs desamputés, ou encore celles rencontréesaprès une mastectomie ou un zona.

Les douleurs neuropathiques peuvents’exprimer de différentes façons. Ils’agit parfois de crises douloureuses àtype de décharges électriques, d’élan-cements ou de serrements. Elles sontassociées parfois à des sensations depiqûres, de fourmillements, de déman-

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geaisons, parfois d’hyper-sensibilité auniveau de la peau (le frottement desvêtements est désagréable) ou encorede sensation de brûlures ou d’engour-dissement. Ces différents phénomènespeuvent d’ailleurs coexister.

Les médicaments de type opioïde,comme la morphine, ne sont pas tou-jours (ou incomplètement) efficaces surce type de douleur.

On va alors faire appel à des médica-ments spécifiques pour traiter les dou-leurs neuropathiques. Il s’agit essentiel-lement de MÉDICAMENTS ANTIDÉ-PRESSEURS comme la duloxétine(Cymbalta®), la venlafaxine (Effexor®)ou l’amitryptiline (Laroxyl®)

On pourra également utiliser des MÉDI-CAMENTS ANTIÉPILEPTIQUES commela prégabaline (Lyrica®), la gabapentine(Neurontin®) ou le clonazepam(Rivotril®).

Il faut bien souligner que dans ce casprécis, ces médicaments ne sont pasutilisés pour leur propriété antiépilepti-que ou antidépressive (d’ailleurs biensouvent les doses utilisées pour traiterla douleur sont très différentes desdoses utilisées à visée antiépileptique

ou antidépressive) mais bien pour trai-ter les phénomènes douloureux.

Certaines douleurs neuropathiquespeuvent survenir dans les suites d’ungeste chirurgical ou de la radiothérapie.Si on prend l’exemple de la mastecto-mie, ce sont souvent des femmes quiprésentent des douleurs au niveau de lazone opérée

Les douleurs neuropathiques étant trèsfréquentes chez les patients atteints decancer, ces médicaments antidépres-seurs et antiépileptiques seront souventassociés aux médicaments des autresClasses (I, II et III)

Grâce à tous ces traitements, la grandemajorité des douleurs peuvent être cal-mées. Toutefois, l’objectif n’est pas forcé-ment d’arriver à “zéro douleur” mais deramener cette douleur à un seuil toléra-ble qui permet au patient de retrouverune qualité de vie acceptable.

Ce seuil est évalué à moins de 3/10 ou4/10 maximum, sur les échelles dontnous avons parlé précédemment.

LES DOULEURS REBELLESToutefois, il persiste des cas rares, maisnon exceptionnels, de “douleurs rebel-

Quels sont les traitements de la douleur

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comment la prévenir et la soulager

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comment la prévenir et la soulager

les” ou encore des cas d'intolérancemédicamenteuse, demandant le recoursà diverses associations de médica-ments, voire, dans des conditions trèsparticulières, à des techniques pluslourdes telles des injections d’unepetite dose de morphine dans le liquidecéphalo-rachidien qui entoure la moelleépinière, et donc à proximité des cen-tres de conduction de la douleur.

On pourra également faire appel à des tech-niques de neurochirurgie, mais là encore ils’agit de situations exceptionnelles.

U LES TECHNIQUES DE RADIOLO-GIE INTERVENTIONNELLE

Pour certaines douleurs, on pourra éga-lement proposer des techniques faisantappel à la compétence des radiologues.Ce sont des techniques qui se prati-quent sous le contrôle de la radioscopieou du scanner, bien que ce ne soit pasun geste chirurgical, ces interventionsse feront sous anesthésie locale ougénérale pour un meilleur confort dupatient.

U LES ALCOOLISATIONS : ellesconsistent à injecter de l’alcool auniveau du plexus nerveux responsablede la douleur, afin de “l’endormir”. Cette

technique est particulièrement intéres-sante pour le traitement de certainesdouleurs liées au cancer du pancréas.

U LES CIMENTOPLASTIES : ellessont de plus en plus utilisées pour la priseen charge des douleurs de certainesmétastases osseuses. Cette techniqueconsiste à injecter un ciment synthétiquedans la cavité créée par la métastase. Leciment permettra de traiter la douleur etde consolider l’os atteint.

U LA RADIOFRÉQUENCE : en posi-tionnant des “aiguilles” au sein de lamasse tumorale et en envoyant un cou-rant électrique on va d’une certainemanière “griller” la tumeur, la fairediminuer de volume et donc agir sur ladouleur.

LES DOULEURS LIÉES AUX SOINS OU AUX GESTES MÉDICAUX En cancérologie, les malades sont sou-mis à de nombreuses explorationscomme les biopsies, les ponctions lom-baires…On sait que ces gestes peuventêtre douloureux, on pourra donc utiliserun traitement “préventif” de la douleurqui consiste en l’administration d’unmédicament antalgique administréavant le geste douloureux.

Quels sont les traitements de la douleur

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Quels sont les traitements de la douleur

14la douleur

comment la prévenir et la soulager

U LES ANESTHÉSIQUES LOCAUXOn va les utiliser en pommade ou enpatch, que l’on positionnera au pointde piqûre, environ une heure avant legeste (Emla®)

U LE MEOPA (Kalinox®) : il s’agit d’unmélange de deux gaz (l’oxygène et le pro-toxyde d’azote) qui, lorsqu’on le fait respi-rer au patient, a des propriétés antalgiqueset relaxantes, sans toutefois endormir tota-lement. Cette technique, très utilisée enpédiatrie, est intéressante pour les toiletteset les pansements douloureux.

LES PERSONNES PLUS FRAGILESPEUVENT-ELLES BÉNÉFICIER DECES TRAITEMENTS ?Chaque personne a le droit de ne passouffrir. Il n’y a pas de contre-indicationgénérale en fonction de l’âge, mais laprise de tout médicament doit êtreadaptée au poids, à la taille et au fonc-tionnement des principaux organes(reins, foie). Ainsi, la personne âgéepeut supporter les antalgiques même“majeurs", sous couvert d'adapter lesdoses à l'état fonctionnel des organescomme le rein, et de les moduler enfonction de leur efficacité et des effetssecondaires.Chez l’enfant, de grands progrès ont

été réalisés d'une part dans la recon-naissance des signes de la douleur, etd'autre part dans la façon de la traiter.Les préjugés contre la morphine chez letout-petit sont tombés.

LA DOULEUR CHEZ L’ENFANTDes formes adaptées à l'enfant ont étécommercialisées (ex : médicaments de laClasse II, à base de codéine :Codenfan®, utilisable à partir de l'âgede un an).

Par ailleurs, les antalgiques locaux, telsla crème ou les patchs EMLA® sonttrès utiles lors de certains gestes siredoutés par un enfant (injection, prisede sang, pansement, etc.).

Les jeunes enfants, de même que lespersonnes âgées, expriment souventdifféremment leur douleur, d'où des dif-ficultés à la reconnaître. Ils sont pros-trés, sans grande réaction à autrui, ten-dent à s'isoler, parfois dans un état évo-quant une dépression qui peut masquerla douleur.

Les proches, qui connaissent mieux leurparent, leur enfant, devront aider lessoignants en leur signalant ces modifi-cations du comportement.

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comment la prévenir et la soulager

Quels sont les traitements de la douleur

QUE FAUT-IL PENSER DES TRAITEMENTS NONMÉDICAMENTEUX ?Certaines techniques peuvent être uti-les sous certaines conditions. N'hésitezpas à en parler à votre médecin, maisn'interrompez en aucune façon lesautres traitements en cours.

L’ACUPUNCTURE a pu donner desrésultats encourageants dans certainesdouleurs bien précises, tels les douleursneurologiques, le syndrome des ampu-tés, et toujours sous contrôle médical.

LA RELAXATION peut permettred'éloigner quelque peu l'angoisse sus-citée par la douleur, son souvenir, lacrainte qu'elle ne revienne ou ne s'ac-centue.

L’HYPNOTHÉRAPIE est de plus en plusutilisée dans la prise en charge de ladouleur surtout lorsque celle-ci estdevenue chronique. Cette techniqueaide le patient à ne pas se ”fixer” surune douleur qui l’empêche de vivre nor-malement.

L’OSTÉOPATHIE permet une approcheplus globale du patient. Une douleur(surtout si elle est devenue chronique)

peut entrainer des déséquilibres à dis-tance de la zone douloureuse. Cettetechnique manuelle (dans sa formefonctionnelle et non structurelle) réta-blira ces équilibres perdus.

Ces techniques doivent toujours êtreréalisées par des professionnels recon-nus et compétents qui doivent impéra-tivement travailler en lien avec l’oncolo-gue ou le médecin référent.

Il faut en informer votre médecin afind’optimiser la prise en charge de votredouleur.

Ces médecines complémentaires per-mettront souvent de diminuer lesdoses des traitements médicamenteux,mais en aucun cas de les remplacer.La détresse, l'angoisse, le sentimentprofond d’injustice engendrée par ladouleur demandent à être pris encompte.

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16la douleur

comment la prévenir et la soulager

Une écoute réelle, une compré-hension de la souffrance de lapersonne, des entretiens prolon-

gés pour vaincre la sensation si pénibled'isolement sont indispensables.

Tel est le rôle du médecin, des infirmierset aides soignants, souvent plus sensi-bilisés à ces problèmes, mais aussi detous les paramédicaux comme les kiné-sithérapeutes. L'aide de psychologuespeut être précieuse dans certains cas,bien définis.

Quant aux proches, si leur présence estirremplaçable, ils sont eux-mêmes en

souffrance devant leur relative impuis-sance à soulager et ont souvent besoind'être aidés.

La prise en charge de la douleur estl’affaire de tous. Prendre en charge unpatient douloureux nécessite la pluri etl’interdisciplinarité, l’écoute, la commu-nication, le respect de l’autre et sou-vent l’humilité. Prendre en charge unpatient douloureux c’est aussi êtreattentif à la souffrance de l’entourage.La prise en charge de la douleur est uneprise en charge de la personne dans saglobalité.

Quelles sont les autres avancées dans les mesures de prise en charge

En 1998, un plan antidouleur sur 3ans a été élaboré par le Ministère dela santé, avec en particulier, la mise

en place et le développement de structu-res spécialisées qui se déclinent en :

UCONSULTATIONSPLURIDISCIPLINAIRES* DE LUTTECONTRE LA DOULEUR ;

U UNITÉS DE LUTTE CONTRE LADOULEUR, mettant en œuvre des thé-

rapeutiques comportant un plateautechnique et/ou comportant quelqueslits d’hospitalisation ;

U CENTRES DE LA DOULEUR, qui,outre ces missions, exercent des tâchesd’enseignement et/ou de recherche.

Si vous souhaitez consulter, votre méde-cin vous conseillera. Une bonne coordi-nation entre le consultant “algologue” etvotre médecin habituel est indispensable.

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Mais la prise en charge de la douleur ne s’arrête pas aux traitements médicaux

* Glossaire page19

17la douleur

comment la prévenir et la soulager

Quelles sont les autres avancées dans les mesures de prise en charge

En conclusion

AUTRES AVANCÉES

U Développement de l’enseignementet de la formation sur le traitement de ladouleur pour tous les professionnels desanté.

UElaboration par les établissements desanté de protocoles des soins d’urgenceincluant des mesures soulageant la dou-leur (consignes en cas de douleur).

U Suppression des “carnets à souche”,qui étaient souvent un frein à la prescrip-tion des morphiniques, remplacés pardes ordonnances sécurisées.

UMesure de la satisfaction des usagersà la sortie de l’hôpital.

Le plan de lutte contre la douleur 2005-2010 poursuit les efforts entrepris et metl’accent sur l’accès aux soins dans ledomaine du traitement de la douleur etune meilleure formation des soignants.

Il faut savoir également que dans tous lesétablissements de santé, il existe unComité de Lutte contre la Douleur(CLUD) dont le but est d’améliorer et decoordonner la prise en charge de la dou-leur dans tous ses aspects au sein del’établissement.

La sensibilisation des soignants et des pouvoirs publics a permis de progres-ser dans la prise en charge de la douleur.Dans les structures de soin, la priseen charge est un véritable travail d’équipe, et il faut souligner l’importance

du rôle des infirmières, souvent en première ligne dans cette lutte. Elles ont acquisrécemment, suivant une circulaire ministérielle de février 1999, la possibilité dedéclencher l’utilisation d’un protocole de traitement antidouleur, déterminé et pré-cisé par l’équipe médicale de l’établissement.

Des progrès sont encore nécessaires, car vaincre la douleur est possible, et il fauttoute la volonté des soignants et des soignés pour faire évoluer les pratiques.

ENFIN, IL FAUT TOUJOURS CROIRE UN PATIENT QUI DIT AVOIR MAL !

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18la douleur

comment la prévenir et la soulager

Verbatim

HLa douleur c’est l’enfer.HLa douleur ça use, ça use le physique, ça use le moral.HSe battre contre la douleur, se battre contre les médecins.HPleurer de douleur et pas de tristesse.HLes médecins s'occupent de la lutte contre la maladie, le reste ils le renvoient au psychisme.HJ’ai aussi souffert du regard.HJ’ai hurlé, elle m’a dit : oh ! Vous êtes bien douillette aujourd’hui ! HS’endormir et ne pas se réveiller.HLa douleur c’est fatigue, déprime, désespoir ! HLa douleur c’est synonyme d’enfermement, de patience.

Adresses de sites concernant la douleur

AIDEShttp://www.aides.org/

ASSOCIATION INTERNATIONALE“ENSEMBLE CONTRE LADOULEUR”http://www.sans-douleur.ch/fr/

CONSEIL NATIONAL DE L’ORDREDES MÉDECINShttp://www.conseil-national.medecin.fr/

LA LIGUE CONTRE LE CANCERhttp://www.ligue-cancer.net/

MINISTÈRE DE LA SANTÉhttp://www.sante-sports.gouv.fr/

ORPHANETadresses d’associations de maladesconcernant les maladies rareshttp://www.orpha.net/

PEDIADOL site consacré à la douleur de l’enfanthttp://www.pediadol.org/

SFETDSociété Française d’Étude et de Traitementde la Douleurhttp://www.setd-douleur.org/

19la douleur

comment la prévenir et la soulager

Glossaire

ANTALGIQUEMédicament contre la douleur.

ANTIDÉPRESSEURMédicament destiné à lutter contre un étatdépressif caractérisé. Certains anti-dépres-seurs ont également des propriétés antalgi-ques qui sont utilisées pour le traitement decertaines douleurs neurogènes.

ANTI-ÉLILEPTIQUEMédicament destiné à traiter l’épilepsie.Certains médicaments peuvent être utilisésdans le traitement de douleurs neurogènes.

ANTI-INFLAMMATOIREMédicament destiné à lutter contre l’inflam-mation, souvent associée à des phénomè-nes majorant la douleur, comme un gonfle-ment ou un épanchement liquidien (parexemple dans la cavité pleurale, qui estautour du poumon ou dans l’abdomen).

ANTISPASMODIQUEMédicament destiné à lever un spasme pou-vant créer ou augmenter une douleur.

BIOPSIE DE LA MOELLE OSSEUSEPrélèvement dans la crête de l’os iliaque (auniveau du côté du bassin) d’un minusculefragment de moelle osseuse. Ce prélève-ment est effectué par le médecin à l’aided’une grosse aiguille. (La moelle osseuse est

le siège des cellules à l’origine de la fabrica-tion des globules sanguins).

BIPHOSPHONATEMédicament destiné à lutter contre la des-truction de l’os.

CATHÉTERFin tuyau introduit dans une veine et des-tiné à effectuer des perfusions intraveineu-ses. Dans le cadre des chimiothérapies, il estle plus souvent relié à son extrémité termi-nale à un boîtier, implanté sous la peau dela partie supérieure du thorax et dans lequelon pourra injecter le liquide à perfuser.

CONSULTATIONPLURIDISCIPLINAIREQui associe des professionnels de diversesdisciplines ou spécialités (par exemple unmédecin, un anesthésiste, une infirmière, unpsychologue, un kinésithérapeute, etc.).

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20la douleur

comment la prévenir et la soulager

Contre le cancer avec la Ligue

En France, 320 000 nouveaux cas de cancer sont diagnostiqués chaqueannée. Depuis 2004, avec 146 000 décès annuels, le cancer est devenu lapremière cause de mortalité générale et prématurée (avant 65 ans) devant

les maladies cardio-vasculaires. Aujourd'hui, un cancer sur deux en moyenne, tou-tes localisations confondues, peut être guéri.

Environ 70 % des cancers sont la conséquence de notre mode de vie et de noscomportements, aussi la prévention et le dépistage sont essentiels.

LA PRÉVENTION La prévention cherche à diminuer ou à supprimer l’exposition à des «facteurs derisque». Les actions de prévention que conduit la Ligue ont un caractère éducatif etcollectif : lutte contre le tabagisme et l’alcoolisme, promotion d’une alimentationsaine et d’un exercice physique régulier, réduction de l’exposition solaire ou auxcancérogènes lors des activités professionnelles...

LE DÉPISTAGELe dépistage consiste à détecter des lésions précancéreuses ou cancéreuses à unstade très précoce, avant même que le patient n’en ressente les premiers symptômes.Des examens validés permettent ce dépistage : mammographie pour le cancer dusein, Hémoccult pour le cancer du colon-rectum, frottis utérin pour le cancer du colde l'utérus …

Le médecin généraliste a un rôle fondamental dans les stratégies de prévention etde dépistage. Il informe ses patients sur les facteurs de risque et les moyens deprévention et de dépistage, car un cancer décelé tôt, sera soigné plus rapidementaugmentant ainsi les chances de guérison.

21la douleur

comment la prévenir et la soulager

Créée en 1918, la Ligue nationale contre le cancer est une association loi 1901à but non lucratif, reconnue d'utilité publique. Elle est un organisme nongouvernemental, indépendant, reposant sur la générosité du public et sur

l’engagement de ses militants. Forte de plus de 720 000 adhérents, la Ligue fédère103 Comités départementaux qui, ensemble, luttent dans trois domaines complémentaires:

❘◗ la recherche,❘◗ l’information, la prévention, la promotion des dépistages ❘◗ les actions pour les malades et leurs proches.

LA RECHERCHE La Ligue est le premier financeur privé et indépendant de la recherche en cancéro-logie en France. Sous le contrôle d’un conseil scientifique national et de conseilsscientifiques régionaux et inter régionaux indépendants regroupant d’éminentsexperts en cancérologie, la Ligue finance de nombreux travaux de recherches fon-damentale, clinique (amélioration des traitements), épidémiologique (étude desfacteurs de risque et amélioration des conditions de prévention et de dépistage) etde sciences humaines et psychosociales (étude de la qualité de vie des maladespendant et après les traitements du cancer). La Ligue soutient durablement denombreux jeunes chercheurs par des allocations d’étude. Elle assure également lefinancement de programmes de recherche d'équipes rigoureusement sélectionnéeset labellisées pour l'excellence de leurs travaux. Enfin, elle initie des programmesde recherche exclusifs ou innovants comme « la Carte d’Identité des Tumeurs » quidéjà laisse présager une révolution thérapeutique dans le traitement des cancers.

L’INFORMATION, LA PRÉVENTION ET LA PROMOTION DES DÉPISTAGESPour sensibiliser chacun au danger de certains comportements (tabac, alcool,exposition au soleil, etc.), pour alerter sur les facteurs de risque et en organiser laprotection, pour communiquer sur les avantages des dépistages de certains can-cers et informer sur l'identification de certains symptômes ou modes de vie suscep-tibles d’être bénéfiques, la Ligue met en oeuvre de nombreux moyens de commu-nication (dépliants, brochures, affiches) disponibles au Siège de la Ligue ou auprèsde ses Comités départementaux. En partenariat avec l’Institut national du cancer,elle relaie sur le terrain, par des actions de communication et des conférences, lesmessages de dépistage des cancers.

La Ligue contre le cancer

LES ACTIONS POUR LES PERSONNES MALADES ET LEURS PROCHESLes Comités départementaux de la Ligue apportent leurs soutiens matériel et finan-cier, moral et psychologique aux personnes malades, aux anciens malades et à leursproches. En organisant successivement plusieurs États Généraux des malades ducancer et de leurs proches, la Ligue a donné une très forte impulsion au Plan Cancerpour que les malades soient mieux pris en charge et mieux considérés. En leur don-nant la parole, la Ligue a pris en compte leurs attentes et leurs besoins pour l'amé-lioration de la qualité des soins et de la qualité de vie : dispositif d’annonce, groupesde parole, espaces d’information installés dans les lieux de soins et de vie pour rom-pre l’isolement des malades et de leurs proches, en sont des exemples. Elle soutientaussi les patients dans les difficultés rencontrées pour défendre leurs droits, retrou-ver un emploi, bénéficier d’un prêt bancaire AIDEA : 0 810 111 101.

LA LIGUE AU CŒUR DE LA SOCIÉTÉ Parce que le savoir et la connaissance sont des armes efficaces contre le cancer, laLigue, par le biais de son école de formation, facilite l’engagement militant en s’ap-puyant sur des connaissances validées. En partenariat avec l’Institut nationalcontre le cancer INCa, elle met a disposition du public un numéro de téléphonegratuit Cancer Info Service 0 810 810 821. La Ligue affiche un site internetwww.ligue-cancer.net et édite une revue trimestrielle Vivre, vendue enkiosque, informant ses adhérents et le grand public, sur ses actions et celles de sesComités départementaux et sur les dernières avancées thérapeutiques contre lecancer. Enfin, la Ligue met à la disposition de tous, un comité éthique, consultatif,indépendant et permanent pouvant être saisi par toute personne physique oumorale sur diverses questions relevant de l’éthique et du cancer. Le cancer est unproblème de santé publique. La lutte contre le cancer ne peut se concevoir sans unchangement radical du rapport de la société à la maladie, au malade, à ses pro-ches et aux soignants. La Ligue veut faire du cancer un enjeu de société rassem-blant le plus de forces possibles des milieux sociaux, culturels et économiques. Parle lancement en novembre 2008 de la première convention de la société face aucancer, elle veut mobiliser la société dans un élan collectif pour modifier le regardporté sur le malade ou l’ancien malade, pour réduire la mortalité par cancer et pouraméliorer durablement la qualité de vie des malades et de leurs proches.

TOUT CE QU’IL EST POSSIBLE DE FAIRE CONTRE LE CANCER,LA LIGUE LE FAIT.

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comment la prévenir et la soulager

La Ligue contre le cancer

LIGUE NATIONALE CONTRE LE CANCER14 rue Corvisart 75013 Paris tél. 01 53 55 24 00

www.ligue-cancer.net

La ligue tient à votre dispositionles coordonnées de Comités départementaux

LA LIGUE VOUS AIDE ET VOUS INFORME

VOTRE COMITÉ DÉPARTEMENTAL

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