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Le CNRA

en 2003

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Créé en 1998, le Centre national de recherche agronomique (CNRA) est une société anonyme à par-ticipation financière publique minoritaire. Son capital social, de 500 millions de francs CFA, est détenupour 40 % par l'Etat de Côte d'Ivoire et pour 60 % par les opérateurs agricoles et agro-industrielsprivés.Il a pour mission de mener des recherches et d'en diffuser les résultats, de conserver et de valoriserson patrimoine scientifique et technique, ses biens et son expertise.

Le CNRA intervient principalement dans les domaines agricoles et agro-industriels : systèmes de pro-duction, productions végétales, animales et forestières, innovations technologiques, méthodes de con-servation et de transformation.

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Le CNRA

en 2003

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SommaireSommaire

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Le mot du directeur général Le mot du directeur général 66

Organisation générale du CNRAOrganisation générale du CNRA en 2003en 2003 88

Le point sur ….Le point sur …. 1010

Programmes de recherche de Programmes de recherche de 2020première génération : première génération : PrincipPrincipaux résultaux résultatatssCultures pérennesCultures pérennes 2222Cultures annuellesCultures annuelles 3535Productions animalesProductions animales 4848Systèmes de productionSystèmes de production 5252TTechnologie et laboratoires centrauxechnologie et laboratoires centraux 5757

Programmes de recherche Programmes de recherche de seconde générationde seconde génération 6262

En brefEn bref 6666Formations dispensées Formations dispensées 6767Production et commercialisation Production et commercialisation 6868Personnel et budgetPersonnel et budget 6969Adresses du CNRAAdresses du CNRA 7070Liste des sigles Liste des sigles 7171

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Le mot du Le mot du

directeur généraldirecteur général

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Au cours de cette année, la revue annuelle des programmes de recherche, organisée du 2au 4 avril 2003, a permis de relever de nombreuses avancées scientifiques et de faire lebilan des résultats scientifiques de la période 1999-2003.Les programmes de recherche ont ensuite été réactualisés. Ainsi, de nouveaux pro-grammes, dits programmes de seconde génération, ont été élaborés pour la période 2004-2007. Ces programmes tiennent compte des besoins réels des opérateurs agricoles etagro-industriels qui les ont validés.

Un accent particulier a été mis cette année sur la communication. Le CNRA s'est en effetdoté d'un site Web. Il a également participé au salon international de l'Agriculture de Pariset au Royal Show de Grande Bretagne.

Au moment où de nombreux pays d'Afrique s'interrogent sur le financement de leurrecherche agricole, nous nous réjouissons de la mise en place, en Côte d'Ivoire, du Fondsinterprofessionnel pour la recherche et le conseil agricoles (FIRCA). Alimenté par des coti-sations professionnelles, ce fonds devrait permettre de résoudre le problème de la disponi-bilité du financement pérenne des activités de recherche par les filières agricoles, utilisatricesde nos résultats.

Malgré l'impact négatif que le conflit armé en Côte d'Ivoire a eu sur notre structure, lesactivités de recherche se sont poursuivies. Rappelons que trois directions régionales surcinq, celles de Korhogo, Bouaké et Man - soit sept stations de recherche et un laboratoirecentral - sont particulièrement touchées. La délocalisation provisoire des programmes derecherche qui y sont conduits a permis la poursuite d'une partie des activités prévues. Lepersonnel concerné - 350 agents dont 45 chercheurs - qui a dû quitter son lieu d'affectation,a été redéployé dans les directions régionales d'Abidjan et de Gagnoa. Seuls les pro-grammes et projets ne pouvant s'exécuter que dans leurs zones d'origine n'ont pu êtretraités.

Il faut louer les nombreux sacrifices consentis par le personnel, sacrifices qui ont permisd'atteindre en partie les objectifs assignés au CNRA.

Les pertes n'en demeurent pas moins énormes, tant au niveau matériel qu'au niveauscientifique, sans oublier les pertes humaines. Nous travaillons actuellement avec l'espoird'une reprise rapide des activités dans toutes les directions régionales du CNRA. En outre,l'importance de la conservation multilocale et multimodale des ressources génétiques estapparue.

Ce document a pour objectif de présenter à la communauté scientifique et aux partenairesdu CNRA les activités conduites et les résultats obtenus. Il fait, en particulier, le point dequelques thèmes relatifs à divers domaines de recherche et développe les principaux résul-tats obtenus pendant la période 1999-2003.

Nous souhaitons que tous y trouvent des informations utiles.

Dr SIE Koffi

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Organisation générale du CNRAOrganisation générale du CNRA en 2003en 2003

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Directeur général adjoint chargé desaffaires scientifiques

YO Tiémoko

Secrétaire généralTRAORE Kassoum

Directeur généralSIE Koffi

Conseiller chargé del'évaluation du personnel

scientifiqueSANGARE Alassane

Conseiller chargé de lacoopération

OSSENI Bouraïma

Président du conseild'administrationGOTTA Tapé Boniface

Directeur desressourceshumaines

TRAORE Ibrahima

Directeur de la commercialisation et du marketing

ANEYE Kadio Michel

Directeur desfinances et de la

comptabilitéKOFFI Kouadjo

Directeur des programmes de

recherche et de l'appuiau développementDIOMANDE Kédro

Directeur des systèmes d'informationKOUADIO Kouman

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Station de recherche de La MéDirecteur : KOUTOU Anatole

Station de recherche "Marc Delorme" de Port-BouëtDirecteur : BALLO Koffi Célestin

Station de recherche de BimbressoDirecteur : SYLLA Soualiho

Station de recherche technologiqueDirecteur : AHOBA Assandé

Station expérimentale et de productiond'Anguédédou/Azaguié Directeur : DAGO Vincent

Station expérimentale et de production RobertMichaux de Dabou Directeur : KAMARA Logossina

Station expérimentale et de productiond'Abengourou Directeur : KOUASSI KAN Jérémie

Laboratoire central de biotechnologieDirecteur : SANGARE Abdourahmane

Station de recherche de KorhogoDirecteur : N'GUESSAN Angelo Evariste

Station de recherche de FerkessédougouDirecteur : YAO Koffi Augustin

Station de recherche sur le cotonDirecteur : TOURE Yaya

Station de recherche sur les cultures vivrièresDirecteur : BENINGA Marboua Bekoye

Station de recherche sur l'élevageDirecteur p.i. : CISSE Adou

Station de recherche piscicoleDirecteur : CISSE Adou

Laboratoire central sols, plantes et eauxDirecteur : YORO Gballou

Station de recherche de GagnoaDirecteur : KONE Doffangui

Station de recherche de DivoDirecteur : KOFFI N'Goran

Station expérimentale et de production deGrand-DrewinDirecteur : KOUASSI Manzan

Station de recherche de ManDirecteur : N'CHO Achiayé Ludovic

Direction régionale de ManDirecteur régional : KELI Zagbahi Jules

Direction régionale de GagnoaDirecteur régional : ZOUMANA Coulibaly

Coordonnateur scientifique : ADIKO Amoncho

Direction régionale de BouakéDirecteur régional : SANGARE Yaya

Coordonnateur scientifique : YAPI GNAORE Chia Valentine

Direction régionale d'AbidjanDirecteur régional : BOA Daniel

Coordonnateur scientifique :KOUAME N'guessan Christophe

Direction régionale de KorhogoDirecteur régional : DEA Goué Bernard

Coordonnateur scientifique : KEHE Martin

Au niveau régional Au niveau régional 5 directions régionales,

13 stations de recherche4 stations expérimentales et de production2 laboratoires centraux

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Le point Le point

sursur......

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La culture d'une espèce alimentaire 1212sauvage en péril, Irvingia gabonensis

L'évolution des systèmes de production 1414en cacaoculture en Côte d'Ivoire

La diffusion et l'adoption de variétés de riz pluvial 1616en zone forestière de Côte d'Ivoire

L'amélioration de la qualité du café 1818par réduction du taux d'ochratoxine A

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n raison de la forte déforestation et du rac-courcissement de la durée des jachères,

certaines plantes alimentaires sauvages se raré-fient. Cette raréfaction est aggravée par la quasiabsence de régénération naturelle.C'est le cas de Irvingia gabonensis, un grandarbre des forêts denses d'Afrique tropicale dontles fruits produisent une amande comestibleappréciée et connue en Côte d'Ivoire sous le nomvernaculaire de Kplé en langue Wê et de Kaklouchez les Akan. Les fruits tombés sont ramassésen saison sèche. Les amandes séchées etécrasées sont utilisées pour préparer une saucegluante et aromatique très consommée dansl'ouest et le sud-ouest du pays. Ces amandesconstituent un important complément nutritionnel(vitamines, matières grasses, protéines, élé-ments minéraux). En outre, leur commercialisa-tion procure des revenus financiers aux popula-tions rurales grâce à un important commercelocal. Les essais réalisés par le Centre national derecherche agronomique depuis quelques annéesont permis de maîtriser le mode de reproductionde cette plante sauvage dont la culture entraînela sauvegarde de l'espèce. La conservation de labiodiversité végétale et la préservation de lasécurité alimentaire sont ainsi assurées.

Irvingia gabonensisIrvingia gabonensis est planté est planté

en zone forestière ou pré-forestièreen zone forestière ou pré-forestière

Les vergers d'Irvingia gabonensis ne peuvent êtreinstallés qu'en zone forestière humide ou pré-forestière, sur des sols profonds et bien drainés.Pour créer des vergers de cette espèce, il fautd'abord ramasser les fruits mûrs, à partir dedécembre, sous des arbres naturels bien choisis.On préfèrera ceux qui produisent de gros fruitsde façon régulière et dont l'amande a de bonnesqualités organoleptiques..Les fruits sont conservés en petits tas, à l'ombre,dans un endroit humide pendant trois à quatre

semaines, pour accélérer la décomposition de lapulpe et favoriser le ramollissement de la coquedu noyau contenant l'amande. Par temps sec, ilfaut arroser les tas tous les trois jours. Lorsque lapulpe est pourrie, on retire les noyaux manuelle-ment. Ils sont alors bons à semer.On peut accélérer la germination en faisant sécherles noyaux fraîchement extraits, à l'ombre, pen-dant deux à trois jours puis en les trempant dansl'eau froide pendant 24 heures. La germinationintervient alors au bout de un à deux mois, alorsque les graines qui n'ont pas subi ce traitementmettent habituellement trois à six mois avant degermer.

Pour pouvoir planter en juin, il faut commencerles travaux de pépinière en décembre. On utilisede la terre forestière noire pour confectionner lesplanches ou remplir les sachets. Les plants pro-duits en sachets sont plus faciles à transporterjusqu'aux champs et à planter. Une ombrière doitcouvrir la pépinière. On sème une graine par sachetou par poquet en la plaçant couchée horizontale-ment à environ trois centimètres de profondeur.On arrose deux fois par jour jusqu'à la germina-tion puis une seule fois par jour jusqu'à la planta-tion. En cas d'attaque d'insectes, traiter au DécisOn peut aussi extraire l'amande du noyau et lasemer directement, ce qui accélère la germina-tion. Cependant, il faut prendre des précautionssupplémentaires car l'amande est plus fragileque le noyau et elle est rapidement attaquée parles insectes et les champignons. Avant de semer,il faut traiter la terre de pépinière avec duFuradan pour prévenir les attaques dechampignons et enrober l'amande avec un insec-ticide systémique de traitement de semences.

Irvingia gabonensisIrvingia gabonensis est associéest associé

aux cultures pérennes ou vivrièresaux cultures pérennes ou vivrières

Le piquetage consiste à mettre un piquet à l'em-placement futur de l'arbre à planter. Les écarte-

E

La culture d’une espèce alimentLa culture d’une espèce alimentaire sauvageaire sauvageen péril, en péril, Irvingia gabonensisIrvingia gabonensis

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ments conseillés sont différents selon qu'Irvingiagabonensis est associé aux cultures pérennes ouaux cultures vivrières. Avec le café ou le cacao,Irvingia gabonensis crée un microclimat quibénéficie aux cultures pérennes. Une densité de25 pieds par hectare est conseillée, soit unécartement de 20 mètres x 20 mètres. Les piedssont plantés dans les interlignes, la même annéeque la culture principale. Dans les vieux vergersde café et de cacao, il est possible de le planterdans les trouées laissées par les cacaoyers oucaféiers morts. Avec les cultures vivrières(igname, riz, maïs), Irvingia gabonensis seraplanté dès la première année de mise en valeurde la terre avec la culture de tête de rotation, auxécartements de 8 mètres x 8 mètres (156 piedspar hectare) ou de 10 x 10 mètres (100 pieds parhectare). Ces densités permettent de cultiverentre les arbres pendant plusieurs années avantque les cimes ne fassent trop d'ombre.

Lorsque le piquetage est réalisé, il faut procéderà la trouaison : on fait des trous (40 x 40 x 40centimètres) comme pour la plantation ducacaoyer.

La plantation d'Irvingia gabonensis se fait dès ledébut de la saison des pluies. Les arbres sontbons à planter quand ils ont entre trois et quatremois et atteignent 30 à 40 centimètres de hau-teur.

Si les plants ont été élevés en planche, il estrecommandé de les déterrer avec la motte deterre qui entoure les racines et de les planteravec cette motte. S'ils sont élevés en sachets, àla plantation il faut enlever le sachet plastiquepour qu'il y ait des échanges d'eau entre la mottedu pot et le sol en place et pour que les racinespuissent se développer latéralement. On veille àbien mettre le collet au niveau du sol puis onrebouche le trou avec la terre. Pour garantir unbon contact de la motte avec le sol, la terre esttassée.

L'entretien des jeunes plants est nécessaire pourgarantir la réussite de la plantation. Il est simpli-fié lorsque les arbres sont plantés au milieu descultures car les arbres profitent des opérationsréalisées pour ces dernières. Avec l'igname

toutefois, il faut veiller à ce que les tiges volubilesn'étouffent pas les jeunes plants. En cas d'arrêt descultures associées, il est conseillé de réaliser desdésherbages, en " puits " d'un mètre de diamètreautour des pieds d'Ivingia gabonensis tant queles arbres n'ont pas atteint six mètres de haut.

L'entrée en production L'entrée en production

débute à dix ansdébute à dix ans

Le taux de survie d'Irvingia gabonensis en plan-tation est en général élevé (plus de 75 %). Lahauteur des arbres doit être supérieure à deuxmètres de haut à trois ans, quatre mètres à cinqans et six mètres à sept ans. L'entrée en produc-tion doit débuter à dix ans.

La plantation des arbres est réservée aux pro-priétaires terriens qui doivent être formés auxtechniques de plantation. La principale difficultéréside dans l'entrée en production tardive (dixans) des arbres. Il serait souhaitable de sélec-tionner des arbres productifs, de les multiplier parbouturage et de les tester pour ensuite entre-prendre une production et une diffusion impor-tantes de clones sélectionnés à fructificationabondante et précoce.

Le point sur ..Le point sur .. .. 1313

Irvingia gabonensis est un grandarbre d’Afrique tropicale humide.

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a Côte d'Ivoire est le premier producteurmondial de cacao depuis un quart de siècle.

La production actuelle, supérieure à 1 200 000tonnes par an, représente plus de 40% de l'offremondiale. Ces résultats ont été obtenus essentiellement parl'accroissement des superficies aux dépens de laforêt. En effet, près de 90 % des 2 000 000d'hectares du verger ont été installés aprèsdéfriche de forêt primaire ou secondaire aurythme annuel de 300 000 hectares. Aujourd'hui,face à l'épuisement des réserves forestières, cemodèle de plantation et replantation extensifitinérant et utilisant un matériel végétal toutvenant n'est plus possible.La Côte d'Ivoire, à travers sa rechercheagronomique, travaille, depuis une cinquantained'années, à la stabilisation de la culture du cacao parla mise au point de systèmes de cacaoculturedurable utilisant un matériel végétal amélioré. Ainsi,avec les progrès réalisés dans le domaine del'amélioration variétale, les systèmes de cacaocul-ture ont évolué sous la double impulsion de larecherche et du savoir faire des agriculteurs.

De la cacaoculture sous ombrageDe la cacaoculture sous ombrage

Le développement du cacaoyer, décrit comme uneespèce de sous-bois de la forêt amazonienne, ad'abord été réalisé sous ombrage. La techniquesous forêt aménagée a été recommandée vers1964 par l'Institut de recherche sur le café et lecacao. Elle consiste à planter les cacaoyers tra-ditionnels (Amelonado) sous des arbres de forêtaprès élimination du sous-bois et des arbres pou-vant abriter les insectes ravageurs du cacaoyer.Ce système de culture a l'avantage de réduire lespopulations de mirides dans les cacaoyères etcontribue à la longévité des cacaoyers. Maisl'ombrage idéal est difficilement réalisé, surtoutque les agriculteurs épargnent certaines espècesforestières assurant des rôles multiples et ne dis-posent pas d'outils appropriés pour l'abattage degros arbres. Cet ombrage excessif limite la pho-

tosynthèse, favorise l'incidence de la pourriturebrune de la cabosse et conduit à de faiblesniveaux de production.

La recommandation, à partir des années 1970,d'hybrides à haut potentiel de production avec denouvelles techniques de culture et de protectiondu cacaoyer a orienté le système de cacaocul-ture vers le recrû forestier. La technique consisteà abattre la forêt plusieurs mois avant plantationet à ouvrir des layons dans le recrû. Ce systèmepermet de sélectionner les espèces d'ombrage etaméliore le niveau de production. Mais il néces-site plus de travail : 500 à 700 journées parhectare et par an contre 200 à 300 journées parhectare et par an pour le système de forêt amé-nagée. En outre des observations faites en sta-tion de recherche mettent en évidence l'augmen-tation des populations d'insectes dans lescacaoyères sous recrû naturel par rapport àcelles sous forêt aménagée : Earias sp. etTragocephala nobilis sur jeunes cacaoyers, miri-des et cicadelles sur cacaoyers adultes.

Un autre système de culture, sous ombrage arti-ficiel, a été peu étudié. Il consiste à abattre laforêt et à planter, selon un dispositif précis, lesarbres d'ombrage - Manihot sp., Gliricidia sp.,Terminalia sp. L’intérêt de la disposition desarbres en brise-vent a été dégagé comparative-ment à leur association directe au cacaoyer.

… à la cacaoculture sans ombrage… à la cacaoculture sans ombrage

La cacaoculture sans ombrage consiste à abattrela forêt et à assurer une pleine lumière aux cul-tures vivrières associées aux jeunes cacaoyers -maïs, riz, banane plantain et de divers légumes.Les vivriers assurent l'ombrage temporaire descacaoyers et procurent des ressources alimen-taires, éventuellement des ressources finan-cières, aux agriculteurs. La recherche confirme la pertinence de l'associa-tion cacaoyer-bananier plantain. La densité d'un

L

L'évolution des systèmes de production L'évolution des systèmes de production en cacaoculture en Côte d'Ivoireen cacaoculture en Côte d'Ivoire

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bananier pour un cacaoyer, soit 1 333 pieds parhectare, planté la même année dans lesinterlignes, donne les meilleurs résultats. Cettetechnique conduit à des niveaux de rendementsélevés de cacao (2 à 3 tonnes par hectare), touten permettant une diversification agricole auniveau de la parcelle. Elle a été un facteur impor-tant du maintien de la Côte d'Ivoire au rang depremier producteur mondial de cacao pendant unquart de siècle.

Pour être durable, ce système de cacaoculturenécessite quatre traitements phytosanitairescontre les mirides par an et l'entretien de la fertil-ité du sol par la restitution au sol des élémentsminéraux exportés par les récoltes. En effet, lescacaoyères en plein soleil sont très sensibles auxattaques de mirides.

Les exploitants n'appliquent pas toujours lesrecommandations de la recherche de sorte que lesconditions de production du cacao en Côte d'Ivoiredeviennent précaires. Face à ces entraves, desalternatives techniquement et économiquementaccessibles aux exploitants sont expérimentéespar la recherche. Elles portent sur les techniquesde réhabilitation et de replantation descacaoyères par l'utilisation des légumineusesforestières.

… puis à la cacaoculture sous… puis à la cacaoculture sous

ombrage de légumineusesombrage de légumineuses

Ces techniques consistent à restaurer d'abord lafertilité des sols dégradés et à recréer l'ambianceforestière au moyen de la culture à haute densité(1 100 arbres par hectare) de légumineusesarborées (Acacia sp., Gliricidia sp., Albizzia sp.).Trois à quatre ans après la plantation des légu-mineuses forestières, deux possibilités s'offrent àl'agriculteur. Il peut éliminer cette jachèreaméliorée et conduire la cacaoyère selon le sys-tème en plein soleil, avec un rideau de légu-mineuses en brise-vent autour de la parcelle, ourégler la densité des légumineuses de sortequ'elles assurent un ombrage temporaire puispermanent aux cacaoyers. Ces techniques quipermettent une gestion intégrée des ravageurs(mirides et foreurs des troncs) et des maladies

(Phytophthora) en relation avec l'ombrage sontrendues possibles par la sélection de matérielvégétal résistant aux maladies et aux insectes ducacaoyer. Les densités optimales des espècesd'ombrage par hectare de cacaoyers font l'objetd'expérimentation.

D'autres techniques sont développées pourrégénérer les cacaoyères dégradées : taille etredensification des cacaoyères, co-plantationconsistant à associer des cacaoyers à des légu-mineuses dès le départ. Les études en cours per-mettront de déterminer les densités optimalesd'arbres à l'hectare.

Malgré les progrès scientifiques remarquables, lerendement moyen national en cacao resteencore faible. La faible diffusion du progrès géné-tique, les interventions sanitaires insuffisantes,les techniques de réhabilitation peu pratiquéespeuvent l'expliquer. Pourtant le vieillissement duverger est inexorable, les réserves foncièresdiminuent. Il est donc urgent de promouvoir lessystèmes de cacaoculture mis au point par larecherche agronomique et de replanter ou deréhabiliter les anciens vergers si l'on veut garan-tir la durabilité de la cacaoculture ivoirienne.Le défi est lancé aux organes de régulation, degestion, de contrôle et de promotion de la filièreainsi qu'aux structures de financement et d'appuiau développement.

Le point sur ..Le point sur .. .. 1515

La relantation des cacaoyers surjachère à légumineuses arborées

permet de restaurer la fertilité des sols.

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ans le cadre du projet African Rice Initiative,qui vise la diffusion la plus large possible

des variétés de riz Nerica auprès des riziculteursafricains, une enquête sur la diffusion et l'adop-tion de variétés de riz pluvial a été menée danstrois villages de la région de Gagnoa : Nékéidé,Zahibohio et Mahiboua. Dans cette zone, lespopulations de l'ethnie bété sont à la fois desriziculteurs avertis, notamment les femmes et degrands consommateurs de cette denrée.Cette enquête a montré que, sur une dizaine devariétés introduites au cours des trente dernièresannées, deux seulement sont encore cultivées. Ils'agit des variétés IAC 165 et DR2. Ceci révèleun faible taux d'adoption des variétés introduites.

Les variétés de riz introduites Les variétés de riz introduites

sont souvent abandonnées ...sont souvent abandonnées ...

Il faut cependant signaler que les paysansattribuent souvent de nouveaux noms aux variétésqu'on leur propose ; le nouveau nom, souvent évo-cateur d'un caractère de la variété, peut varier d'unvillage à un autre. Ainsi, la variété IAC 165, trèsappréciée des paysans pour sa précocité, a étérebaptisée " Tchesso " c'est à dire "deux mois",soit la durée du cycle semis-épiaison. A la suite dece changement de nom , les noms d'origine tombentsouvent dans l'oubli, ce qui peut contribuer à sousestimer le nombre de variétés issues de larecherche adoptées par les paysans.

Les raisons de l'abandon par les paysans desvariétés de riz pluvial introduites sont d'ordreagronomique (sensibilité à la sécheresse ou à laverse, faible tallage, fort taux d'égrenage, pubes-cence des grains et des feuilles, taille courte),d'ordre technologique (grains trop gros, grainsdonnant de la farine lors du pilage, grains pâteuxà la cuisson) ou d'ordre organoleptique (goût etparfum). Le manque de semence (difficulté deconservation ou production entièrement consom-mée), l’insuffisance d’encadrement ou de forma-

tion, constituentdes causes d'abandon d'une variété.Dès la récolte, les paysans ont le souci de préserv-er la semence pour la campagne suivante. Lavolonté de sauvegarder le patrimoine génétiquedu riz dans la région est manifeste, puisque lespaysans conservent la semence de chaque var-iété de riz en leur possession. Les variétés intro-duites dans un village passent d'un paysan à unautre dans le même village ou d'un village à unautre, selon quatre modalités : le don, la rétribu-tion (pour participation à la récolte), la vente (à laveille des semailles) ou l'échange de variétés.

ppar rupture de stock de semence...ar rupture de stock de semence...

Les différentes variétés de riz sont cultivées dansla même rizière ; lorsque le nombre de variétésaugmente, la surface allouée à chaque variétédiminue. Même lorsque des nouvelles variétésde riz sont adoptées, elles sont rarement cul-tivées sur des superficies importantes dans desrizières individuelles. Cependant, la rupture desemence par le fait de sécheresse ou à cause dedifficultés de conservation est un problème récur-rent, qui, faute de suivi de la part de ceux quiintroduisent les variétés, n'est pas perçu à temps.Ce problème est à l'origine de l'abandon précocede certaines variétés de riz.

...p...par défaut d’encadrementar défaut d’encadrement

L'enquête révèle un manque de coordinationentre la recherche et ses partenaires habituels -structures d'encadrement (SATMACI, puisANADER), organisations non gouvernementales- dans la diffusion de variétés de riz. On constateque les nombreux intervenants dans l'introduc-tion de variétés de riz agissent chacun pour leurcompte, sans action concertée avec les autres,souvent sans autres arguments que le fait de dis-poser de semence. Ce constat est valable pourdes structures de recherche telles que l'Institutdes savanes (IDESSA) et l'Association pour ledéveloppement de la riziculture en Afrique de

La difLa diffusion et l’adoption de variétés de fusion et l’adoption de variétés de riz pluvial en zone forestière de Côte d’Ivoireriz pluvial en zone forestière de Côte d’Ivoire

D

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l'ouest (ADRAO) qui, par manque d'action con-certée, n'obtiennent pas les résultats escomptés. On remarque que, au sein de la recherche elle-même, alors que la création variétale a mobilisébeaucoup de ressources, l'activité d'introductionet de diffusion est confiée à une petite équipe. Deplus, cette activité est souvent réalisée sanssuivi. Seule la SATMACI a conseillé, à Mahiboua,le semis en poquets alignés, qui n'a d'ailleurs pasété suivi et ce, à cause du surcroît de travailoccasionné. En effet le semis traditionnel estréalisé en poquets et en vrac.

...ou de formation...ou de formation

La formation des paysans aux techniques culturalesa été exceptionnelle, et lorsqu'elle a eu lieu, la diffu-sion des semences et la formation ont surtout con-cerné les hommes qui ne sont pas les acteurs lesplus impliqués dans la riziculture pluviale. En effet, siles hommes choisissent le terrain, le défrichent etbrûlent les arbres abattus, le semis du riz, le sar-clage et la récolte sont les tâches qui incombent tra-ditionnellement aux femmes.

Dans les villages enquêtés, le riz est cultivé defaçon traditionnelle, après jachère, sans apportd'intrants. Les paysans ont noté l'enherbementexcessif des rizières, lié au raccourcissement dela durée de la jachère et le caractère aléatoire dela pluviométrie. Il apparaît opportun de les sensi-biliser à l'utilisation d'herbicides pour lutter contrel'enherbement ainsi qu'à l'intégration des légu-mineuses dans les systèmes de cultures à base de riz pour améliorer le rendement.

Des critères de sélectionDes critères de sélection du riz...du riz...

Les critères de sélection variétale sont tels queles variétés mises au point sont, la plupart dutemps, adaptées à des milieux améliorés et nerépondent donc pas aux techniques de cultureutilisées. Certains critères de sélection sonttotalement opposés à ceux souhaités par les pro-ducteurs. Là où la recherche travaille à la miseau point de variétés de courte taille (inférieure ouégale à 1,20 mètres), capables de rentabiliserune application d'engrais, avec le souci derésister à la verse, la rizicultrice bété réclamedes variétés de grande taille (supérieure ou

égale à 1,20 mètre) dont la récolte manuelle aupetit couteau est aisée.

Les variétés ont souvent été introduites à l'initia-tive d'acteurs étrangers au village, sans identifi-cation préalable des besoins des bénéficiaires eten s'adressant toujours aux hommes. L'enquêtea permis de relever les caractéristiques recher-chées par les populations des villages con-cernés. La résistance à la sécheresse, une taillemoyenne (supérieure ou égale à 1,20 mètre), larésistance à la verse, un bon tallage et un faibletaux d'égrenage sont fortement appréciés.Une bonne productivité constitue un atout nonnégligeable. Les paysans aiment les variétés àgrains blancs, longs et fins. Ils apprécient danstous les cas le bon parfum et le bon goût associéà une variété. Les paysans ne privilégient pas for-cément les caractères technologiques etorganoleptiques par rapport aux critères de pro-ductivité. Il est évident qu'une sélection baséeuniquement sur des caractères de productivité apeu de chances de rencontrer leurs faveurs.

adaptés aux besoins des producteursadaptés aux besoins des producteurs

L'enquête permet de conclure que, pour qu'unenouvelle variété de riz soit appréciée par lespaysans, il est nécessaire que les programmesde création variétale tiennent compte desbesoins des producteurs de riz. De plus, aprèscréation de nouvelles variétés, les semences àdiffuser doivent être distribuées aux groupescibles les plus concernés. Les différents inter-venants doivent veiller à un minimum de coordina-tion. Il est ensuite indispensable d'assurer le suivides variétés introduites.

Le point sur ..Le point sur .. .. 1717

Les paysans apprécient lesvariétés de riz à grains longset fins (ici variété IDSA 85).

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ur le marché international du café, il est deplus en plus relevé la présence, à des tauxélevés, d'une toxine produite par des moi-

sissures, l'ochratoxine A (OTA). Toutes les variétésde café (Arabica, Robusta) sont concernées,quelle que soit leur origine et quel que soit letraitement subi (par voie sèche pour par voiehumide). Les moisissures responsables de laproduction d'ochratoxine A se développent aucours de la chaîne de transformation, entre larécolte et la vente du produit transformé.

L'ochratoxine L'ochratoxine AA contribue à la contribue à la

dépréciation de la qualité du produitdépréciation de la qualité du produit

L'ochratoxine A est un contaminant alimentairequi présente un risque sanitaire pour le consom-mateur. Cette mycotoxine perturbe également lemétabolisme glucidique et la coagulation san-guine. La toxicité de l'ochratoxine A a motivél'élaboration, dans plus d'une dizaine de pays, deréglementations. Celles-ci indiquent les tauxd'ochratoxine A admis dans les produits : 1 à50 microgrammes par kilo dans les produits des-tinés à l'alimentation humaine et 100 à 1 000microgrammes dans les fourrages. En 1996, uncomité conjoint d'experts FAO/OMS avait recom-mandé, comme limite tolérable journalière dansl'organisme, un taux d'ochratoxine A de 0,014microgrammes par kilo de poids corporel.

Une directive de l'Union européenne a fixé letaux maximum d'ochratoxine A dans le café vertentre 8 et 10 microgrammes par kilo et dans lecafé torréfié entre 3 et 4 microgrammes par kilo.

Pour réduire le taux d'ochratoxine A du café parla prévention contre les moisissuresl'Organisation internationale du café (OIC) a pro-posé à sept pays producteurs de café (Brésil,Colombie, Côte d'Ivoire, Inde, Indonésie, Kenya,Ouganda) un projet intitulé Amélioration de laqualité du café par la prévention contre les moi-

sissures. D'une durée de quatre ans, le projet estfinancé par le Fonds commun des produits debase. La FAO a été commis comme agenced'exécution pour coordonner et suivre l'ensembledes activités du projet.

En Côte d'Ivoire, le Centre national de rechercheagronomique (CNRA) a été désigné par le gou-vernement pour exécuter le projet. Les travauxsont conduits en station, à Bingerville et à Divo,avec la participation à Divo de paysans produc-teurs de café.

De bonnes pratiques après récolteDe bonnes pratiques après récolte

pourpour éviter la formation de moisissureséviter la formation de moisissures

Pour prévenir la formation de la moisissure lelong de la chaîne de production du café, le projetprévoit d'inculquer aux acteurs de la filière dessystèmes de bonnes pratiques agricoles et debonnes pratiques de transformation. Dans lecadre du projet, les essais permettront unemeilleure compréhension du mécanisme de for-mation de la moisissure, de la production del'ochratoxine A et des facteurs les affectant. Desoutils, notamment l'analyse des risques et le con-trôle des points critiques, seront développés. Lestechniques de formation des acteurs intervenantdans la chaîne de production et de commerciali-sation du café seront améliorées.

Les essais entrepris jusqu'alors par le CNRA étu-dient l'influence des conditions de récolte, deséchage, de transport et de stockage sur l'ap-parition de moisissures dans le café.

Dores et déjà, les premiers résultats donnent desindications. Des micro-organismes tels que deslevures, des bactéries et des moisissures (essen-tiellement du genre Aspergillus) peuplent l'envi-ronnement immédiat des cerises de café.

S

L'amélioration de la qualité du café L'amélioration de la qualité du café ppar réduction du tar réduction du taux d'ochratoxine aux d'ochratoxine AA

1818

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Récolter les cerises mûres Récolter les cerises mûres

et bien sécheret bien sécher

On peut dès maintenant conclure que les cerisesdoivent être récoltées à leur état optimum dematurité (bien rouges, ni jaunes, ni brun noirâtre).La récolte de cerises trop mûres augmente lerisque de développement de moisissures.

Le séchage doit s'effectuer immédiatement aprèsla récolte, tout stockage avant séchage constituantun risque de contamination par les moisissures.Le séchage optimum est réalisé en répartissantles cerises en couche mince de trois à quatrecentimètres (charge de 30 kilos par mètre carré).La période optimum de séchage est compriseentre 10 heures et 16 heures.

Le séchoir basculant mis au point par le CNRApermet de réduire la durée du séchage de 20%.Ce séchoir a été adopté par l'ensemble des par-ticipants au projet pour réaliser des essais dansleur pays respectif. La configuration du séchoirpermet de l'orienter selon la direction du soleil aucours de la journée et de créer ainsi un fort gra-dient de température à l'intérieur du dispositif.Après séchage, le taux d'humidité doit atteindreau maximum 12 %. En outre, toute réhumidifica-tion du café au cours du séchage et du stockageest à proscrire.

La détermination des niveaux de contaminationen ochratoxine A de divers échantillons de lachaîne de transformation est en cours de réalisa-tion au CIRAD à Montpellier. Toutefois, elle nepermettra pas de connaître le niveau global decontamination du café de Côte d'Ivoire.

C'est pourquoi, le ministère de l'Agricultureenvisage de réaliser une enquête diagnostiqueafin de situer le niveau réel de contamination decette mycotoxine dans le café et le cacao deCôte d'Ivoire. Cette étude permettra de mesurerl'incidence des traitements industriels, appliquésau café vert et au cacao, sur la réduction de lateneur en ochratoxine A dans les produits finis. Acette occasion, le Laboratoire national d'appui audéveloppement agricole (LANADA) sera doté d'unlaboratoire complet d'analyses d'ochratoxine A ;

les capacités analytiques du CNRA, et du labora-toire de toxicologie de l'université de Cocodyseront renforcées.

En outre, compte-tenu de l'importanceéconomique que présente le café en Côted'Ivoire, il a été officiellement créé un comiténational chargé de veiller sur la qualité des pro-duits agricoles, en particulier le café et le cacao.Ce comité est constitué de représentants desministères de la Recherche scientifique, del'Agriculture, de l'Industrie et du développementdu secteur privé, ainsi que du CNRA, de l'Agencenationale d'appui au développement rural(ANADER) et des opérateurs de la filière café.

En matière de formation et de diffusion debonnes pratiques agricoles, le CNRA dispose detrois formateurs. Ils sont chargés de former auxbonnes pratiques agricoles et hygiéniques lesvulgarisateurs qui interviendront eux-mêmesauprès des acteurs et des opérateurséconomiques de la filière café - cacao.

L'ensemble de ces acquis devrait contribuer à lamaîtrise de la prévention de la production del'OTA dans le café et dans le cacao.

Le point sur ..Le point sur .. .. 1919

Les cerises de café doivent êtrerécoltées à leur état optimum dematurité.

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première générationpremière génération

1999-20031999-2003

ProProggrammes de rammes de

recherche derecherche de

PrincipPrincipaux résultaux résultatatss

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Cultures pérennesCultures pérennesCafé, cacao et colaPalmier à huile Cocotier

Cultures annuellesCultures annuellesAnanas, bananesRizMaïs, mil, sorghoPlantes à racines et tubercules

Productions animalesProductions animalesElevage de ruminantsElevage à cycle court

Systèmesde productionSystèmesde productionSystèmes de production en zone de forêtSystèmes de production en zone de savaneSystèmes de production en zone de bas-fondSystèmes de production en zone de montagne

Recherche technologiqueRecherche technologiqueConservation et transformation des produits agricoles Innovations technologiques

HévéaFruitiers divers

CotonCanne à sucreCultures maraîchères et

protéagineuses

Production fourragèrePêche continentale, aquaculture

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Café, cacao, colaCafé, cacao, colaEn Côte d'Ivoire, la culture du café et du cacaooccupe environ six cent mille planteurs, fait vivredeux millions de personnes et contribue à 20 %du produit intérieur brut. Quatre millionsd'hectares sont consacrés à ces cultures. Auniveau mondial, la Côte d'Ivoire est premier pro-ducteur de cacao et le cinquième producteur decafé. Quant à la cola, la Côte d'Ivoire en est lesecond producteur mondial. L'amélioration deces productions représente donc un enjeu impor-tant pour la Côte d'Ivoire.

CacaoCacaoLes plantations de cacaoyers se sont dévelop-pées de manière significative à l'Est de la Côted'Ivoire à partir de 1920. La culture du cacao s'estensuite étendue au Centre-ouest, puis au Sud-ouest et à l'Ouest où l'économie cacaoyère s'estdéveloppée de manière vertigineuse dans lesannées 1970. La cacaoyère couvre 2 176 000hectares en 2000, soit 6 % du territoire national.La majeure partie des exploitations, dont la taillevarie de 2 à 5 hectares, est de type familial.Toutefois, certaines exploitations atteignent unecentaine d'hectares. En 2 000 la production aatteint 1 300 000 tonnes, soit plus de 44 % del'offre mondiale de cacao. Le rendement moyenest de 600 kilos de cacao marchand par hectare.La recherche, en proposant des variétés à hautpotentiel de production et des itinéraires tech-niques permettant de valoriser ce matériel, par-ticipe aux performances obtenues. Toutefois, lesystème de production de la cacaoculture, exten-sif et itinérant, dénote le faible niveau d'adoptiondes variétés améliorées et des itinéraires tech-niques préconisés par la recherche. Ce com-portement a pour conséquence la dégradationdes réserves forestières, mais aussi l'utilisation

de sols non adaptés, une mauvaise gestion del'ombrage et une forte pression parasitaire, quiexpliquent la dégradation précoce du verger.

des variétés de cacaoyers à haut potentiel de production

La recherche cacaoyère, à partir des croisementsentrepris dès 1961 entre les Amelonado, pre-miers cacaoyers et les Forastero HautsAmazoniens, a abouti à la sélection de douzefamilles hybrides, dont dix sont actuellement dif-fusées aux planteurs. Ces premiers hybridessont caractérisés par une précocité remarquable(entrée en production deux ans après plantation),un rendement de plus de 2,5 tonnes de cacaomarchand par hectare et des caractéristiquestechnologiques répondant aux normes et exi-gences industrielles (poids moyen pour 100fèves supérieur à 113,7 grammes ; teneur enmatière grasse supérieure à 57.5 % de la matièresèche). Ces hybrides sont adaptés à toute lazone forestière de la Côte d'Ivoire. Vulgarisés à par-tir de 1975, ils ont grandement contribué à amélior-er la productivité des vergers de cacaoyers. De 1978 à 2001, sept nouveaux hybrides ont étésélectionnés. Disponibles en station derecherche et candidats à la vulgarisation, ils ontun potentiel de production de trois tonnes decacao marchand par hectare, soit un gain de pro-duction de 25 %. En outre, la sélection récurrenteréciproque a permis d'identifier des hybridesprometteurs tant sur le plan de la productivité quesur le plan de la résistance à la pourriture brune.

la résistance aux mirides et au PhytophthoraLes mirides sont les premiers ennemis ducacaoyer. Les traitements ont un coût élevé pourles paysans. La résistance aux mirides est uncritère majeur pris en compte dans le programmede sélection récurrente et réciproque qui a démar-ré en 1990. Le matériel amélioré issu du premiercycle de ce programme est en cours d'évaluation.

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Le critère de résistance au Phytophthora a tou-jours été pris en compte dans les schémasd'amélioration. Mais depuis 1995, l'utilisation destests précoces sur feuilles donne une bonne indi-cation de la résistance au champ des arbres etpermet de sélectionner les individus résistants àPhytophtora sp. à utiliser comme géniteurs duprogramme de sélection récurrente réciproque.Par ailleurs, parmi les clones récemment intro-duits dans le cadre du projet sur l'utilisation et laconservation des ressources génétiques ducacao, certains se sont révélés résistants. Lescroisements impliquant ces géniteurs résistantsau Phytophthora sont en cous d'évaluation.D'autre part, la résistance au Phytophthora estabordée sous l'angle de la biologie moléculaire.Des régions du génome du cacaoyer responsablesde la résistance au Phytophthora ont été identi-fiées. Ces informations permettent de réaliser lasélection par marqueurs.

la qualité du matériel végétal diffuséLes premiers hybrides produits étaient recréés,pour la distribution à grande échelle, dans deschamps semenciers biclonaux où la pollinisationétait assurée naturellement par les insectes. Dufait de l'auto incompatibilité présumée des clonesfemelles Amelonado, les cabosses récoltées surles arbres femelles étaient considérées commeissues de pollinisation croisée et étaient venduesou distribuées sous le label d'hybrides. Or, latechnique d'électrophorèse enzymatique, utiliséedans les années 90 pour analyser les semencesissues de pollinisation naturelle en champssemenciers, a révélé que les semences issuesde ces champs comportaient des autoféconda-tions. Les semences distribuées sous le labeld'hybrides étaient en fait un mélange desemences hybrides et de semences autofécondées. Les expérimentations au champ dumatériel végétal produit en champs semenciers parpollinisation naturelle montrent une supériorité deshybrides vrais au niveau de la production. Lapollinisation manuelle est donc depuis cettedécouverte utilisée dans les champs semencierspour assurer la qualité des semences dis-tribuées.Par contre au niveau des paysans, la tendanceest toujours à l'utilisation de matériel végétal nonsélectionné. ceux-ci utilisent, pour leurs besoins

en semences, les cabosses récoltées dans leursanciennes cacaoyères. De ce fait, le matérielvégétal des plantations n'est pas homogène. Ony trouve des Amelonado, des hybrides et desdescendances successives d'hybrides.

une méthode de lutte intégrée contre la pourriture brune

La pourriture brune des cabosses, principalemaladie du cacaoyer en Côte d'Ivoire, prend del'ampleur depuis l'apparition de Phytophthoramegakarya dans la zone Est du verger vers la findes années 90. Dans cette région les pertes, quiatteignaient 10 % en moyenne, varient actuelle-ment entre 30 et 45 %. La lutte contre la pour-riture brune des cabosses est devenue unepriorité nationale. La stratégie adoptée est ledéveloppement d'une méthode de lutte intégréepeu onéreuse et compatible avec les préoccupa-tions environnementales. L'une des approchesde cette stratégie est l'utilisation des antago-nistes naturels de Phytophthora sp.Le programme de lutte biologique, volet man-quant de l'approche intégrée de la lutte contre lesmaladies à Phytophthora sp, a démarré en 2000.

Cultures pérennesCultures pérennes 2323

Cabosses de cacao .

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Des microorganismes antagonistes dePhytophthora sp., champignons, bactéries,actinomycètes et levures, ont été isolés et identi-fiés dans l'écosystème de la cacaoyère Leuraction vis à vis de Phytophthora sp. a été évaluéein vitro. Les meilleurs antagonistes ont été sélec-tionnés et les techniques de fermentation et de for-mulation mises au point. Le programme a atteint àprésent la phase d'expérimentation au champ.

des traitements insecticides anti-miridesA tous les stades de son développement, lecacaoyer subit de fortes attaques de nombreuxinsectes ravageurs, en particulier des mirides.Ces attaques sont parfois à l'origine de pertesconsidérables de production qui varient de 30 à40 % pour les mirides.

De nouvelles molécules insecticides ont ététestées sur les mirides du cacaoyer. Les essaisont confirmé leur efficacité et indiqué l'absenced'effet défavorable de ces produits sur l'équilibreécologique d'une plantation de cacaoyers.La biologie, la structure et la dynamique despopulations des principaux parasites et insectesnuisibles aux cacaoyers sont maintenant con-nues. L'exploitation de ces données a permis demettre au point des méthodes de lutte intégréequi favorisent l'expression du potentiel productifdu matériel végétal sélectionné.

CaféCaféLe caféier fut introduit en Côte d'Ivoire en 1890dans le Sud-est du pays près de la frontière duGhana avec des variétés très sensibles auxmaladies. La caféiculture ivoirienne n'a toutefoisconnu son véritable essor qu'à partir des années1950, avec l'introduction du caféier Robusta. Lacaféière ivoirienne a alors connu un rythme deplantation élevé jusqu'aux années 70, rythme quia ensuite ralenti au profit du développement de lacacaoculture. La superficie couverte en café estestimée à plus de 1 200 000 hectares, essen-tiellement composée de petites exploitations detaille modeste oscillant entre 1,5 et 5 hectares.

La production de café pour la campagne 2001-2002 s'élève à 182 000 tonnes. En baisse depuis

près d'une dizaine d'années du fait de la chutedes cours mondiaux, cette production permettoutefois à la Côte d'Ivoire de se classer aucinquième rang mondial des producteurs de café.Les rendements moyens annuels des exploita-tions de café sont faibles. Ils varient de 200 à 350kilos de café marchand par hectare. Cette contre-performance a trois causes principales : l'utilisa-tion par les caféiculteurs de matériel végétal nonsélectionné, le vieillissement du verger et le non-respect des itinéraires techniques recommandéspar la recherche. En outre, la culture du café, tra-ditionnellement pratiquée après déforestation, aentraîné la dégradation des réserves forestières.

La caféiculture qui concerne près de 500 000planteurs et leurs familles, participe à la créationde nombreux emplois dans le secteur secondaireet tertiaire. Ainsi, le café fait vivre en Côte d'Ivoireenviron 2 000 000 de personnes. Plus de 90 % de la production ivoirienne estexportée sous forme de café vert. La transforma-tion locale ne concerne que 10 %. La Côted'Ivoire vise pour 2015 une production de400 000 tonnes de café vert, et un taux de trans-formation de 30 % de cette production

de nouveaux clones de café Robusta La bonne aptitude au bouturage de la plupart descaféiers Robusta a permis aux généticiens d'en-treprendre, depuis 1960, une sélection declones consistant à identifier dans les planta-tions ivoiriennes des individus élites, à les multi-plier par voie végétative pour les distribuer sousforme de clones sélectionnés. Ce travail a permisde sélectionner, dans les années 70, sept clonesde caféiers. A partir de 1980, sept nouveauxclones ont été vulgarisés. Ces clones permettentd'élever le rendement potentiel du matériel végétalfourni aux planteurs, le faisant passer d'unetonne de café marchand par hectare dans lesannées 1960 à de plus de deux tonnes actuelle-ment. Les clones vulgarisés ont les caractéris-tiques suivantes : la granulométrie est de treizegrammes pour cent grains à 12 % d'humidité, lateneur moyenne en caféine de 2,7 % de matièresèche.

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des semences hybrides de caféRobusta à haut rendement

A partir de 1983, un nouveau programme desélection, basé sur la méthode de sélectionrécurrente a vu le jour. Ce programme permet deprendre en compte l'ensemble des caractèresd'intérêt agronomique et les caractères tech-nologiques. Il repose sur le croisement de deuxpopulations différentes de café, complémentairespour la plupart de leurs caractères agronomiqueset technologiques, le pool congolais et le poolguinéen. Cette méthode a permis de sélectionnerhuit combinaisons hybrides qui permettent unrendement de 2,5 à 3 tonnes par hectare, soit ungain de productivité d'au moins 10 % par rapportaux meilleurs clones vulgarisés, avec un taux decaféine de 2 % de la matière sèche. Ces hybridessont commercialisés sous forme de semencespeu encombrantes, faciles à transporter et àutiliser.

des clones de café Arabusta aux bonnesqualités organoleptiques

Le café Arabusta est un hybride entre deuxespèces, Coffea arabica et le caféier Robustaqui appartient à l'espèce C. canephora. Il associeles qualités gustatives de l'Arabica et l'aptitudede C. canephora à prospérer dans les régionsbasses, chaudes et humides. L'améliorationgénétique du café Arabusta se poursuit. Elle aatteint les objectifs fixés en matière de qualité :moins de 2 % de caféine contre 2,7 % enmoyenne pour le café Robusta, une granulométriede vingt grammes pour cent fèves (contre treizegrammes pour les Robusta sélectionnés), plusde 80 % de la production classée en grade 1, unarôme remarquable. Douze clones d'Arabustasont candidats à la vulgarisation.

Il reste à régler un important et difficile problèmede fertilité qui se traduit par la production d'ungrand nombre de loges vides et de caracolis,limitant le rendement à 1 000 kilos par hectareenviron. Par ailleurs, l'arbre est sensible à laverse et aux attaques de plusieurs insectes.

Il faut signaler que, pour le café Arabusta, la pré-paration du café vert doit se faire par voie humideen raison de l'épaisseur de la pulpe. En outre, lerendement technologique café vert/café cerise

est faible et souvent inférieur à 15 %, alors qu'ilest de 20 % pour le café Robusta.

des prat iques culturales adaptéesLa densité de plantation a été adaptée au niveaurégional. Ainsi, en région Centre (Divo, Gagnoa,Daloa), le dispositif préconisé est de 3 mètresentre les lignes et 1,70 mètre sur la ligne, soit unedensité de 1 961 pieds par hectare. Cette densitépermet un accroissement de production de 30 %.La densité classique de 1 333 caféiers parhectare (3 mètres x 2,50 mètres), recommandéeau plan national, reste valable pour les autreszones de production. Pour maîtriser l'enherbement, cinq à sixdésherbages annuels sont préconisés dans lesjeunes plantations. A partir de la troisième année,il suffit de trois ou quatre désherbages par an,jusqu'au recépage. Il est recommandé d'effectuerle désherbage à la machette lorsque la flore estcomposée essentiellement de dicotylédones et à lahoue lorsque la flore est composée de graminées. Le désherbage chimique devient économique-ment rentable à partir de la deuxième année. Lesherbicides recommandés sont le glyphosate et leparaquat

Cultures pérennesCultures pérennes 2525

Caféier hybride d’un an.

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Il est recommandé de conserver, en croissancelibre, trois tiges à la densité de 1 961 pieds parhectare et quatre tiges à la densité de 1 333pieds par hectare et d'effectuer un recépagetoutes les cinq récoltes.

des techniques de fertilisation organique …L'apport de matière verte au pied du caféier, enparticulier lors des nettoyages, a une influencenotable sur les réserves en eau du sol et sur lanutrition minérale des arbres. De même, l'asso-ciation de légumineuses (Gliricidia sepium,Albizzia guachapele) aux caféiers permet un gainde production de 45 % par rapport à la culturesans fertilisation. Celles-ci sont plantées dans lesinterlignes à la même densité que les caféiers etélaguées tous les six mois ; les émondes sontutilisées pour pailler les caféiers.

…. ou minérale La fertilisation minérale dépend de l'âge descaféiers et de la richesse chimique du sol. Sur lessols peu ou moyennement désaturés, la fertilisa-tion minérale peut permettre un gain de produc-tivité de 30 % dans de bonnes conditions de cul-ture. Sur les sols désaturés, elle peut être indis-pensable à la survie des plants et augmenter laproduction de plus de 100 %. Les apports se fonten mars et septembre, sauf en année de planta-tion et en année de recépage où le premierépandage se fait au mois de juillet.

l 'associat ion à des cultures vivr ièresPour diversifier les productions du paysan, il estpossible d'intégrer, au cours des deux premièresannées, des cultures vivrières intercalaires tellesque le riz, l'arachide, le pois d'Angole, le niébé, lesoja, le maïs ou l'igname. La fertilisation estnécessaire dans une culture intercalaire de maïs.Il est préférable de terminer le cycle de ces vivrierspar une légumineuse. La pratique de ces asso-ciations est également préconisée pendant lesannées de recépage.

la lut t e contre les ravageursLe scolyte des grains est un important ravageurdu café. Il entraîne la dépréciation de la qualitédu produit. D'autres ravageurs des plants decaféier sont également à signaler : le criquetpuant, les termites et les chenilles défoliatrices.

Citons également les fourmis urticantes qui, sansêtre des parasites, entravent la récolte par lespiqûres qu'elles provoquent.L'inventaire des principaux insectes nuisibles estréalisé. Des méthodes de lutte agronomiques etchimiques sont mises au point. La liste des pro-duits insecticides efficaces pour chaque ravageurest disponible et précise les doses et le calendri-er d'application.

ColaColaLe colatier est un arbre fruitier originaire desforêts africaines. La principale espèce cultivée enAfrique de l'Ouest, Cola nitida, fait l'objet d'uncommerce florissant entre les pays forestiers dusud et les pays sahéliens du nord. Avec une pro-duction de 83 000 tonnes de noix fraîches en1998, la Côte d'Ivoire est le deuxième pays pro-ducteur mondial. La zone forestière ivoirienne convient à sa cul-ture, toutefois les meilleurs rendements sontobtenus dans la zone ayant une alternance bienmarquée de saisons sèches et humides. Danstoute son aire de culture, le colatier est soumis àla pression de nombreux ravageurs et maladies.La maladie de balais de sorcière, qui entraîneune stérilité des fleurs, se révèle comme l'enne-mi principal du colatier.Les premiers résultats de la recherche ont per-mis de moderniser et de la développer la culturedu colatier grâce au matériel végétal mis à la dis-position des paysans. Cependant, les rende-ments obtenus en milieu réel semblent largementen deçà de ce qu'on pouvait espérer. Des effortsrestent donc encore à faire.

un matér ie l végétal sous forme declones ou d'hybrides

Le matériel végétal sélectionné est disponiblesous forme d'hybrides et de clones. Les hybrides(huit descendances libres sélectionnées) sontvulgarisés sous forme de semences. Ils se carac-térisent par une entrée en production cinq à sixans après la plantation ; leur potentiel de produc-tion est de 10 à 15 kilos de noix fraîches pararbre. Les clones (huit clones disponibles) sontdistribués sous forme de boutures racinées. Ilsse caractérisent par une entrée en production

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trois ou quatre ans après la plantation ; leurpotentiel de production est de 30 à 40 kilos denoix fraîches par arbre.

des techniques culturales mises au pointLes recherches menées sur le colatier sontrécentes et partielles. Les conditions d'exploita-tion de cette plante en grande culture ne sont pasencore entièrement maîtrisées. L'installation ducolatier dans les conditions de climat et de sol dela Côte d'Ivoire est souvent difficile. Par ailleurs,la culture subit les attaques de maladies (balai desorcières) et de ravageurs (insectes nuisibles)pour lesquels les techniques de lutte sont encours de développement. Toutefois certainestechniques de conduite ont été mises au point. Ils'agit de la densité de plantation (156 arbres parhectare), des techniques de paillage des jeunesplants en saison sèche, de l'entretien des par-celles et de la lutte contre les insectes nuisiblesdes jeunes colatiers.

Palmier à huilePalmier à huileIntroduit en Côte d'Ivoire dans les années 1920,le palmier à huile (Elaeis guineensis) est uneimportante source d'huile végétale. Sa culture aconnu un développement effectif grâce aux deuxplans palmier (1963-1985 et 1985-1990) initiéspar le gouvernement ivoirien. La superficieactuelle, de 141 000 hectares, est détenue pourun tiers par les agro-industries et pour deux tierspar 26 000 planteurs villageois. La productionatteint 1 300 000 tonnes de régimes. Le rende-ment moyen, de 9,9 tonnes par hectare, est faiblepar rapport au potentiel de production du palmierà huile. Cette faiblesse s'explique par l'insuffi-sance d'encadrement des planteurs qui nerespectent pas les itinéraires techniques, maisaussi par le déficit hydrique et le vieillissement duverger. En outre, le prix du régime, peu élevé,n'incite pas aux investissements. A travers le troisième plan palmier en coursd'élaboration, la Côte d'Ivoire, septième produc-teur mondial, se propose de doubler sa produc-tion annuelle d'huile de palme, actuellementinférieure à 300 000 tonnes. Entre autres objec-tifs, la replantation et la création de nouvellesplantations sont prévues au niveau villageois

comme au niveau industriel.La recherche participe au développement decette culture en créant un matériel végétal per-formant et en mettant au point des itinérairestechniques adaptés aux variétés sélectionnées.Ainsi, la station de recherche de La Mé produit etdiffuse à travers le monde des semencesaméliorées.

la col lect ion de palmier de La MéLa collection de palmier à huile de la station derecherche de La Mé est l'une des plus complètesau monde. Elle comprend 37 populations deElaeis. guineensis d'origine africaine ou asia-tique, 38 populations de Elaeis. oleifera, ainsique d'autres palmacées (Serenoa repens,Euterpe…). Les plus anciens palmiers ont étéplantés dans les années 1920. Des plans decroisement sont réalisés pour sauvegarder la col-lection et la replanter. De plus, pour enrichir lacollection, des matériels génétiques sont intro-duits et étudiés.

des semences performantes de treize variétésdont deux résistantes à la fusariose

L'amélioration variétale du palmier à huilerepose sur la sélection récurrente réciproque quiconsiste à procéder à une succession de cycles

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Jeunes plants de palmier à huile.

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de sélection. Il faut vingt ans pour un cycle chezle palmier à huile : dix ans pour réaliser desessais comparatifs et dix ans pour faire lesrecombinaisons et choisir les arbres qui serontutilisés au cycle suivant. En quarante ans derecherche, deux cycles ont été réalisés. Letroisième cycle débute. Les travaux du second cycle ont permis de mettreà la disposition des planteurs des semences pro-ductives adaptées aux conditions pédoclima-tiques du pays et tolérantes aux maladies. Lematériel génétique ainsi disponible a un rende-ment en huile de 15 à 18 % supérieur à celui despalmiers issus de la première phase de sélection.Ce matériel végétal amélioré et déjà vulgarisé aune croissance en hauteur réduite (40 à 45 cen-timètres par an).

La fusariose est une des importantes maladiesdu palmier à huile. En replantation, elle peutcauser plus de 50 % de mortalité avec unmatériel végétal sensible. Des techniques fiablesde détection de la fusariose en pépinière ont étémises au point. Elles permettent d'identifier denouveaux géniteurs tolérants à cette maladie.Les graines germées vendues aux planteursproviennent des meilleurs géniteurs qui sontchoisis dans les essais de second cycle. Ainsi,102 bons géniteurs sont identifiés pour la pro-duction de semences. Chaque année, huit àonze millions de semences, plants et plantulesaméliorés sont produits.

la mult ipl icat ion par cul ture in v i t roLa multiplication végétative par culture in vitropermet de reproduire des clones à fort potentielde production et résistants aux maladies. Laméthodologie de clonage par embryogenèsesomatique est utilisée avec succès. Les cals sontinduits à partir de trois types d'explants : explantsde feuilles, explants d'inflorescence et embryonszygotiques.Il a été montré que la cryoconservation (dans l'a-zote liquide à - 196 °C) permet de conserver lesembryons somatiques pendant une duréeindéterminée. Le processus de propagation par vitro plants apermis l'établissement de plantations expérimen-tales en Côte d'Ivoire. L'observation des vitro-plants au champ montre une anomalie de la fleur

qui reste cependant limitée (3 % des cas). La caractérisation de la production de 30 clones,en station et sur plantation industrielle, permetd'affirmer que les palmiers issus de vitro plantsproduisent un supplément d'huile de 15 à 30 %par rapport à ceux provenant de semencesaméliorées.

un programme de fertilisation organo-minérale en pépinière et en replantationPour améliorer, en pépinière, la qualité du ter-reau, différents mélanges réalisés avec du ter-reau et de la bouse de vache ont été testés.L'adjonction de bouse de vache au terreau, à rai-son de 6,25 kilos par pot, sans apport d'engraisminéral, améliore la vigueur du jeune plant aumoment du transfert en plantation.

En replantation, l'application des rafles dans lesinterlignes améliore la nutrition potassique desjeunes plants de plus de 35 % en deux ans. Les légumineuses associées au palmier à huileinterviennent sur la nutrition azotée.Calopogonium sp. fixe davantage l'azote queCentrosema sp., Un apport de matière organiqueest possible, en plus de l'association avec deslégumineuses. Enfin, il est à signaler que lesassociations culturales avec Acacia mangium ontpour effet de stabiliser les foyers de fusariose etde restaurer la fertilité du sol.

des méthodes de lutte contre lesprincipaux ravageurs

L'action conjuguée des ravageurs entrave ledéveloppement du palmier à huile et l'expressionde son potentiel de production. Les méthodes delutte contre les principaux ravageurs sontmaîtrisées. Des sondages systématiques dansles plantations permettent d'évaluer l'infestationet de décider, en fonction des indices d'infesta-tion et du stade de développement du ravageur,l'action à mener.

Le coléoptère Coelaenomenodera minutademeure le principal ravageur du palmier à huileen Côte d'Ivoire. Une attaque sévère deCoelaenomenodera minuta peut entraîner unechute de production de 50% pendant au moinsdeux ans. Les études qui lui ont été consacréesont conduit à fixer les règles d'une gestion

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rationnelle de cette espèce. Les décisions d'in-terventions sont guidées par les indices des dif-férents stades de développement. La toléranced'hybrides interspécifiques a été observée. Elles'explique par la texture et la compositionchimique des folioles des arbres qui empêchentla pullulation de ce ravageur. L'identification decroisements résistants ou tolérants est à réaliser.L'adventice Chromolaena odorata est une planteenvahissante dans les plantations de palmier àhuile. Une méthode de lutte biologique été miseen point. Elle consiste à élever au laboratoire età lâcher l'insecte défoliateur Pareuchaetespseudoinsulata.

CocotierCocotierEn Côte d'Ivoire, le cocotier est une culturemineure par rapport aux cultures de cacao, decafé et de palmier à huile, mais elle représente laprincipale culture d'exportation des populationsdu littoral. En effet, la plus grande partie de lacocoteraie ivoirienne, qui couvre une superficiede 46 000 hectares, est localisée sur le littoral.Trois structures agro-industrielles détiennent lesplus grandes plantations, mais on dénombreégalement plus de 27 000 petits planteurs. Lerendement moyen atteint 1.3 tonnes de coprahpar hectare et par an alors qu'il est, au niveaumondial, de 0,5 tonnes de coprah par hectare etpar an. Mais, contrairement aux pays d'Asie, lecocotier est mal valorisé en Côte d'Ivoire. La prin-cipale transformation est celle de l'amande encoprah et en huile.La station de recherche Marc Delorme sur lecocotier est leader dans la recherche sur lecocotier. Elle dispose d'importants résultats sur lecocotier dans les domaines divers qu'elle couvredepuis plus de quarante ans. Des techniques cul-turales appropriées et des méthodes de luttesefficaces sont mises au point pour permettre aumatériel végétal qu'elle produit d'exprimer aumieux son potentiel de production.

la col lect ion internat ionaleLa collection vivante, à grande diversité géné-tique, de la station Marc Delorme est érigée encollection internationale pour l'Afrique et l'OcéanIndien. Elle comprend 99 accessions, dont 84

sont totalement ou partiellement caractérisées auniveau agro-morphologique et introduites dans labase de données internationale Coconut GeneticResources Database (CGRD). Le programme derégénération a permis de renouveler huit popula-tions entre 1998 et 2003. Enfin, l'utilisation judi-cieuse de ces ressources génétiques a permis decréer plus de 177 hybrides en fonction desbesoins de la filière.Pour le moment, deux variétés (Nain Vert SriLanka et Grand Vanuatu) sont reconnuestolérantes à la maladie du jaunissement mortel. Ilest prévu d'introduire de nouvelles populationspour élargir la base génétique, identifieréventuellement d'autres sources de tolérance etfaciliter ainsi la création variétale pour replanterles cocoteraies détruites.

des hybrides hauts producteurs etdes hybrides tolérants

L'exploitation génétique judicieuse de la collec-tion de cocotiers du CNRA a permis, avec lacréation des hybrides améliorés, de multiplier parcinq la productivité du cocotier qui était de 0,6tonne de coprah par hectare et par an en 1962.Deux hybrides à haut rendement, PB 111 et PB121, sont vulgarisés en milieu paysan. Leur pré-cocité est de quatre ans, alors que celle descocotiers traditionnels est de sept ans. Ils pro-duisent, dans de bonnes conditions de culture,15 000 à 20 000 noix par hectare et par an, soit 3à 4 tonnes de coprah. La station Marc Delormedispose de champs semenciers pour produire leshybrides à grande échelle. Le programme expérimente, en station, la

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Cocotier PB 121.

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troisième génération d'hybrides de cocotier dontle rendement attendu est estimé à 8 tonnes decoprah par hectare et par an. Des essais per-mettent ainsi de tester l'aptitude des populationsà la combinaison.Les essais en station au CNRA montrent que leshybrides tolérants Nain Vert Sri Lanka x GrandVanuatu fournissent un rendement de 5,5 tonnesde coprah par hectare et par an, alors que letémoin PB121, sensible à la maladie, a un ren-dement de 6,5 tonnes de coprah par hectare etpar an. Du fait de leur tolérance à la maladie, ceshybrides de Sri Lanka continuent d'être utilisés auGhana pour replanter les cocoteraies détruites parla maladie.Dans le cadre d'un essai multilocal d'hybridesimpliquant des pays d'Afrique (Côte d'Ivoire,Bénin, Tanzanie, Mozambique) et d'AmériqueLatine (Brésil, Jamaïque et Mexique), des obser-vations agro morphologiques se poursuiventpour sélectionner le croisement le plus perfor-mant.

une méthode de fertilisation organiqueLes types d'engrais (N ; P ; K ; Mg) à appliquer aucocotier et les niveaux critiques de carenceminérale sont déterminés. Le barème de fumureest maîtrisé pour les différentes zones de culture. Mais du fait du coût élevé des engrais minéraux,les paysans ne les utilisent pas. Aussi, desétudes ont-elles été menées pour trouver unsubstitut. Ainsi, sur sols tertiaires, le débourrageau champ est recommandé car il restitue au solle potassium de la bourre. En outre, l'utilisationde Pueraria comme plante de couverture fournitde l'azote au cocotier et réduit l'enherbement desplantations. Il est confirmé que le tourteau decoprah peut être utilisé comme fertilisant.

une technique de replantation descocoteraies sur le littoral

Les travaux des dix dernières années ont permisde proposer aux paysans une technique pourreplanter, sur sols sableux appauvris, leursanciennes cocoteraies peu productives. Il estmontré que l'acacia (Acacia mangium ou A. auri-culiformis), associé au cocotier, fixe l'azoteatmosphérique et améliore la fertilité du sol. Eneffet, l'association des hybrides améliorés decocotier avec les légumineuses arborées fixatrices

d'azote et à croissance rapide permet de pro-duire, après quatre ans, 350 à 450 kilos d'azotepar hectare sous forme de litière restituée au sol.La productivité en coprah passe de 200 à2 000 kilos au moins par hectare et par an à par-tir de la huitième année, ce qui multiplie par dix lerevenu du paysan. Des parcelles de démonstra-tion sont mises en place pour inciter les paysansà utiliser cette technique.

Les expérimentations se poursuivent pour per-fectionner la technique. Ainsi, des essais sontmenés pour améliorer la fixation biologique del'azote par Acacia mangium et Acacia auriculi-formis par inoculation des légumineuses avecdes rhizobium appropriés. En outre, il a été mon-tré que, sur sables quaternaires, les vitesses dedécomposition de la litière d'Acacia auriculiformiset d'Acacia mangium sont les mêmes, en planta-tion de cocotiers jeunes ou de cocotiers adultes.Enfin, d'autres densités d'associationcocotier/acacia sont testées pour obtenir lemeilleur rendement. Toutefois il faut soulignerque, quel que soit le dispositif utilisé, il est indis-pensable d'effectuer régulièrement le recépagedes acacias pour permettre au cocotier de profiterau maximum de la litière produite.

des méthodes de lutte contre les ravageursLa cocoteraie ivoirienne est attaquée par lesravageurs Oryctes monoceros et Rynchophorussp.) et par la maladie due à Phytophthora kat-surae dont les dégâts peuvent provoquer jusqu'à80 % de perte de noix. Quant aux attaques despunaises Pseudotheraptus devastans etEriophyes guerreroni, elles induisent 15 à 70 %de pertes de noix. Le jaunissement mortel ducocotier, maladie actuellement incurable quiprovoque la mort de tous les arbres en moins dequatre ans, n'existe pas en Côte d'Ivoire. Mais,cette maladie menace la cocoteraie ivoiriennepuisqu'elle est répandue au Ghana, à unecinquantaine de kilomètres de la Côte d'Ivoire.

Plusieurs méthodes de lutte ont été mises aupoint. Des méthodes de lutte intégrée sont pro-posées contre les ravageurs Oryctes monoceroset Rynchophorus sp. et contre les rongeurs. Le 4-méthyloctanoate d'éthyle (4-Moe), utilisé commephéromone et combiné aux rafles de palmier à

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huile, est très utile pour capturer Oryctes.L'utilisation des phéromones, en cours d'étude,pourrait être une solution durable et pluséconomique que le traitement chimique.

La fourmi rouge Oecophylla longinoda, prédateurnaturel de Pseudotheraptus devastans, est utiliséepour la lutte biologique contre ce ravageur.L'influence des facteurs biotiques (fourmis noire)et abiotiques (pluie) sur le peuplement enOecophylla longinoda est déterminée. Contre les chenilles de Parasa, appartenant àl'espèce Casphalia extranea, un traitementchimique est préconisé dès que le seuil critiqueest atteint.

la lut te contre la pourr i ture du cœurLes maladies à Phytophtora se développent enCôte d'Ivoire depuis une quinzaine d'années.Elles se traduisent par une chute des noix et parle dépérissement du méristème, appelé pour-riture du cœur, qui entraîne la mort du cocotier.La lutte chimique avec l'alliette garantit unerémanence de deux ans mais elle est traumati-sante pour la plante. C'est pourquoi, le traitementutilisant l'acide phosphoreux, dont la rémanenceest supérieure à deux ans, est de plus en plusconseillé. Les études visant à déterminer sarémanence se poursuivent.D'autre part, le comportement de quelquesvariétés et hybrides a été testé vis-à-vis dePhytophtora katsurae. Onze variétés et hybridesont subi deux types d'inoculations (brutale etdouce). Dès le troisième jour après inoculation,les symptômes apparaissent sur des noix desvariétés très sensibles. Par contre, sur les noixdes variétés qui semblent tolérantes, les symp-tômes apparaissent tardivement ou pas du tout.Des hybrides et des écotypes tolérants ont ainsiété décelés ; ils pourraient être recommandésaux paysans basés dans les zones très infectéespar la maladie.

HévéaHévéaL'Afrique ne produit que 6 % de la productionmondiale de caoutchouc naturel. Avec une pro-duction annuelle de 120 000 tonnes, la Côted'Ivoire est le premier producteur africain et le

septième au niveau mondial. En Côte d'Ivoire, lecaoutchouc naturel est, en valeur, le quatrièmeproduit d'exportation, après le cacao, le café et lecoton.La superficie plantée, en côte dIvoire, d'environ91 000 hectares, est répartie entre plantationsindustrielles et plantations villageoises. Le rende-ment moyen, 1 500 kilos de caoutchouc sec parhectare et par an, est l'un des meilleurs aumonde. La première transformation est réaliséepar plusieurs sociétés agro-industrielles. Lecaoutchouc commercialisable est d'une bonnequalité technologique. La quasi-totalité ducaoutchouc naturel produit en Côte d'Ivoire estexportée vers les pays européens et américains.Seulement 2 % de cette production fait l’objetd’une transformation secondaire.

La filière Hévéa, qui fonctionne sous le modèleassociatif, est un modèle d'organisation profes-sionnelle en Côte d'Ivoire. Pour répondre à laforte demande en caoutchouc naturel, l'objectifde la Côte d'Ivoire est de doubler la superficie ettripler la production de caoutchouc naturel d'ici2015. Le programme de recherche du CNRA surl’hévéa a mis au point un matériel végétal sélec-tionné haut producteur mais aussi des tech-niques de production et d'exploitation permettantaux meilleurs clones d'exprimer leur potentiel.

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Latex récolté en basde panneau.

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des clones aux caractéristiques confirmées La principale préoccupation des producteursd'hévéas est d'avoir une production importante etrentable pendant une période assez longue. Maiscette production est souvent contrariée par unedégradation du peuplement d'arbres saignés,causée par la casse due au vent et à l'encochesèche. Pour remédier à ce handicap le CNRA aorienté ses travaux vers la sélection de cloneshauts producteurs résistants à l'encoche sèche età la casse due au vent.

A ce jour, six clones sont confirmés résistants àl'encoche sèche (PR 107, PB 217 ; IRCA 41,IRCA 230 ; IRCA 331et IRCA 317). Quatre d'en-tre eux, sont résistants à la casse due au vent.Ce sont : PR 107 ; PB 217 ; IRCA 41 ; IRCA 230.Les clones PB 235 et PB 260, dont la sensibilitéà l'encoche sèche et à la casse du vent estavérée malgré leur bonne performance en pro-duction, peuvent être utilisés, sans incidentmajeur, selon des itinéraires techniques appro-priés. La liste des clones haut producteursrecommandables comprend donc les 13 clonessuivants : GT1, PB 217, IRCA 4,; IRCA 18, IRCA230, PR 107, PB 260, PB 235, IRCA 331 et IRCA317 .

les critères de mise en saignéeLa production de latex se fait par saignée, c'est àdire une incision de l'écorce en forme de spiraleautour du tronc. Le latex qui s'écoule alors de l'en-taille est recueilli dans un récipient prévu à cet effet. Il a été admis pendant longtemps que les hévéasdont la circonférence à un mètre de hauteuratteint 50 centimètres sont aptes à la mise ensaignée. Mais, pour certains clones à croissancerapide, ce critère ne correspond pas à la maturitéphysiologique de l'arbre. Les essais ont montréque l'âge de l'hévéa (cinq ans et demi à six ans)est le meilleur critère permettant de déterminerl'aptitude à la mise en saignée.

des systèmes d'exploitations adaptés aux nouveaux clones

Pour extraire le maximum de caoutchouc del'hévéa, il faut mettre en place des systèmesd'exploitation combinant à la fois la fréquence desaignée, la longueur de l'encoche et l'apport de

produit stimulant. Pour les différents clones, lessystèmes d'exploitation optimisant la productionont été déterminés et sont vulgarisés.

la prat ique de la saignée inversée En milieu hévéicole non industriel, l'exploitationde l'hévéa se ramenait à la pratique de la seulesaignée descendante. Ce mode d'exploitationlimite la productivité des plantations et la duréed'exploitation à une vingtaine d'années maximumavec un rendement d'à peine 1 000 kilos parhectare. La pratique de la saignée inversée ouremontante, à la partie supérieure de l'arbre, peutpermettre d'obtenir des rendements supérieursou égaux à 2 000 kilos par hectare avec unedurée d'exploitation avoisinant 35 ans.

L'essai d'introduction de la saignée inversée enplantations villageoises a permis d'obtenir un ren-dement moyen 2 592 kilos par hectare pendantune durée d'exploitation de 25 à 30 ans. Lasaignée inversée permet en effet l'exploitation dupanneau haut des arbres pendant 8 à 10 ans.Cette pratique, qui est une composante à partentière de l'exploitation de l'hévéa, a été systé-matiquement adoptée par les paysans.

des cultures associées à l'hévéa Pour assurer aux paysans une production des-tinée à l'autoconsommation ou à la vente pen-dant la période improductive de l'hévéa, deuxtypes d'associations culturales - avec des cul-tures vivrières ou avec des cultures industrielles -ont été testés. Vingt années d'expérimentationont permis de montrer qu'il est possible de fairepousser pendant les premières années, en cul-ture intercalaire et sans dommage pour leshévéas, certaines espèces vivrières et indus-trielles. Il s'agit notamment du riz, de l'igname, del'arachide, du bananier plantain, du maïs et deslégumes pour les vivriers, du caféier, du cacaoyer,du palmier à huile, de l'ananas, du colatier et ducitronnier, pour les cultures de rente.La croissance de l'hévéa et la production des cul-tures associées sont comparables à ceuxobtenus en cultures pures, en milieux villageoiscomme en stations expérimentales. Ces sys-tèmes de cultures suscitent un grand intérêt chezles petits planteurs et sont utilisables à conditionde maîtriser les problèmes de variétés, de lutte

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contre les parasites et d'entretien des culturesassociées. L'étude se poursuit.

L'association de l'hévéa avec Thaumathoccocusest testée depuis quelques années. Cette plantede couverture constitue une association perma-nente avec l'hévéa et évite le développement desmauvaises herbes.

un i t inéraire technique enreplantat ion d'hévéa

Un redoutable agent de pourriture racinaire desespèces ligneuses, Fomes lignosus, constitue unennemi important de l'hévéa et peut entraver ledéveloppement de cette culture en Côte d'Ivoire.Il peut entraîner la mortalité de 30 à 40 % deshévéas, et augmenter l'action du vent en provo-quant le déracinement de 16 % des arbres. Lesdégâts sont particulièrement importants en milieuvillageois avec des vergers vieillissants.

Un itinéraire cultural combinant différentsmoyens techniques a été recherché pourreplanter les vieilles cultures tout en minimisantle taux de Fomes. L'isolement systématique devieilles souches d'hévéa, suivi de l'application defongicide deux fois par an a permis le meilleurcontôle de l'attaque. En effet, cet itinéraire a per-mis d'observer sur sept ans un taux cumulé d'at-taque du parasite de 2,1 %, et un taux de 13 %pour le témoin. Cette technique commence à êtreappliquée sur le terrain, en attendant la créationdes portes-greffes résistants au Fomes, dont lesrésultats seraient un atout majeur pour leshévéaculteurs.

les caractéristiques technologiques deonze clones diffusés sont connues

La qualité du caoutchouc est importante pour lesindustriels. Cette qualité diffère en fonction desclones., des conditions de récolte et de conserva-tion. Les producteurs doivent donc s'intéresser aurendement mais aussi à la qualité du caoutchoucrécolté. Aussi, les caractéristiques technologiquesde différents clones ont-elles été recherchéespour que les producteurs puisent choisir lesclones à cultiver en connaissance de cause.

une expert ise en matière de

cert i f icat ion du caoutchoucLe laboratoire de spécification de la qualité ducaoutchouc du CNRA, agréé au niveau interna-tional au label africain de qualité (SAR), délivredes certificats attestant de la qualité ducaoutchouc et contrôle les procédures d'analysedes laboratoires d'usines. La totalité ducaoutchouc produit en Côte d’Ivoire est spécifiée.

Fruitiers diversFruitiers diversLes cultures fruitières non traditionnelles cou-vrent une gamme diverse de spéculations : lamangue, l'anacarde, le karité, les agrumes, lapapaye, l'avocat, la grenadille et le mangoustan.Leurs aires de distribution couvrent l'ensembledu territoire ivoirien. Certaines sont destinées àl'exportation. Les principales contraintes au développement deces cultures sont les techniques culturales, ainsique les maladies et ravageurs. Aussi, ces cul-tures nécessitent-elles l'apport de la recherchepour répondre aux sollicitations des producteurs.

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Papayes solo portées parun plant hermaphrodite.

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Le programme de recherche sur les arbresfruitiers, basé à la station de recherche deKorhogo-Lataha, au nord de la Côte d'Ivoire, abeaucoup souffert de la situation socio-politiqueactuelle. Ses activités sont provisoirement trans-férées dans la région d'Abidjan.

la maîtrise des techniques de productionIl existe une collection de 150 variétés demangues et de 100 variétés d'agrumes à la sta-tion de Lataha. De plus, huit variétés d'avocatiersdestinées à l'exportation sont présentes à la sta-tion d'Azaguié. Ces variétés peuvent être pro-duites à grande échelle à la demande. Le CNRAmaîtrise les techniques de production de plantsd'arbres fruitiers (manguier, agrumes, avocatier,goyavier, mangoustanier, etc.), de semences(papayer, Citrus volkameriana, citrange troyer,etc.), de création et de conduite de vergers. Cestechniques sont à la disposition des planteurs.

produire des mangues de qualité pour l'exportationLes manguiers sont cultivées sur l'ensemble duterritoire et principalement dans le Nord où unquart de la surface cultivée en manguiers, soit5 000 hectares, est destinée à l'exportation.Cette superficie s'accroît de 200 à 400 hectarespar an depuis six ans. En effet, la Côte d'Ivoireest le second fournisseur en mangues de l'Unioneuropéenne. Elle exporte chaque année 8 000 à12 000 tonnes de mangues. Les rendementsmoyens varient de 2,5 à 5 tonnes de fruitsexportables par hectare.Le verger de manguiers subit l'attaque desmouches des fruits, en majorité du genreCeratitis, qui cause des dégâts sur les mangueset entraîne leur rejet à l'exportation. La cochenillefarineuse, apparue plus récemment, constitueaussi un fléau important pour les manguiers etpeut entraîner des pertes variant de 50 à 100 %de la production. En outre, depuis juin 2000, lesnormes sur les résidus de pesticides à l'exporta-tion vers les pays européens sont devenues plussévères.La capacité d'expertise de la station de Latahaest reconnue dans la protection phytosanitaireavant et après récolte, ainsi que dans la produc-tion et l'exportation de mangues de qualité.Concernant la mouche des fruits, les recherchesont permis de connaître la dynamique des popu-

lations. Un traitement chimique par tâches, misau point par le CNRA, est recommandé. Lesexpérimentations ont permis de recommandertrois insecticides pour la lutte chimique contre lacochenille farineuse.

de nouvelles perspectives pour l'anacardierLa culture de l'anacarde s'étend dans toute lamoitié Nord de la Côte d'Ivoire, d'est en ouest.Elle couvre une superficie d'environ 260 000hectares qui augmente de 3 000 à 4 000hectares par an. La région de culture s'étend versles zones forestières, moins favorables. La pro-duction de noix, en constante progression, atteint80 000 tonnes et la demande mondiale est enhausse. Cependant, le matériel végétal utilisé pour réaliserles plantations est peu performant et les rende-ments sont faibles, variant entre 250 et 450 kilosde noix par hectare. La présence à la station deLataha d'une collection de 34 arbres, dont lesrendements en noix sont connus, permet d'en-visager l'amélioration variétale de l'anacardier.

…et pour le papayerLa production de papayes destinées à l'exporta-tion est en en plein essor en Côte d'Ivoire. Plusde 200 hectares sont actuellement plantés,essentiellement autour d'Abidjan (Azaguié,Tiassalé) et de Yamoussoukro. Le rendement duverger varie entre 60 et 80 tonnes par hectare sur18 mois de récolte, dont la moitié est exportable. La culture est menacée par de nombreuxravageurs, ainsi que par des maladies fongiques,bactériennes et virales. La protection phytosani-taire du papayer est délicate et doit tenir comptede la directive européenne sur les résidus depesticides. Les essais réalisés ont permis derecommander un nouvel acaricide.Les fruits exportables ont une forme allongée ; ilssont portés par les plants hermaphrodites. LeCNRA a donc mis au point une technique pourobtenir un taux élevé de plants hermaphroditesau champ.

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Ananas et bananesAnanas et bananesL'ananas et la banane douce occupent une placede choix dans l'économie ivoirienne et se placentau cinquième rang des pourvoyeurs de devises.L'ananas couvre 15 000 à 16 000 hectares dont5 000 sont récoltés annuellement. Il est produitpar 2 500 petits planteurs.La banane plantain constitue la base alimentairedes populations de l'est et du sud-est. Elle estégalement consommée par les populations ducentre, du centre-ouest et du sud-est. La produc-tion annuelle atteint 1 410 000 tonnes. Lebananier plantain a connu une grande expansionen zone de forêt grâce à la co-plantation avec lesjeunes plantations de café et de cacao. Il estégalement impliqué dans les systèmes de cultureà base d'igname, à base de riz et existe en cul-ture de case et en culture pure.

Le développement des productions fruitières(ananas, bananes et plantains) constitue uneorientation majeure dans la stratégie de diversifi-cation de l'agriculture en Côte d'Ivoire. Le Centrenational de recherche agronomique contribue àcette stratégie à travers ce programme qui visel'amélioration de la productivité ainsi que la miseen œuvre de systèmes de culture performants etdurables.

des hybrides d'ananas à colorationnaturelle précoce

Avec les nouvelles normes sanitaireseuropéennes limitant les résidus chimiques dansles fruits, le traitement à l'étéphon, utilisé commedéverdisseur de la variétés Cayenne lisse, estremis en cause. Pour réduire les risques derésidus chimiques, quatre hybrides d'ananas àcoloration précoce (H1, H2, H3, H4) ont ététestés et comparés à la variété Cayenne lisse. Chez les hybrides H1 et H4, une maturation

physiologique précoce des fruits entraînant lacoloration jaune intervient 120 jours après letraitement d'induction florale, soit 30 jours plus tôtque chez la variété Cayenne lisse. Le processusd'amélioration se poursuit.

l'efficacité de Hemtrel pour le dévertissage des fruits d'ananas

Toujours pour limiter les risques de résiduschimiques dans les fruits, l'efficacité de Hemtrel480 EC a été évaluée dans trois zones de pro-duction de l'ananas (Angédédou, Bonoua etTiassalé) à différentes doses.Les résultats ont permis de recommanderl'Hemtrel 480 EC à la dose de 2 litres par hectare.Le niveau de résidus dans les fruits est de 0.10milligrammes par kilo d'ananas, deux fois moinsqu'avec l'Ethrel 480 EC à la dose de 3 litres parhectare.

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Ananas variété Cayenne lisse

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une méthode de lutte culturale contreles nématodes de l'ananas

Ente chaque cycle de culture d'ananas, unejachère de Chromolaena odorata, habituellementconsidérée comme une mauvaise herbe, réduitl'inoculum résiduel du nématode Pratylenchusbrachyarius et donc l'emploi de nématicides. Labaisse d'infestation des parcelles se traduit parun accroissement de la production de 70 % parrapport à la culture continue.

des variétés améliorées de banane plantainL'évaluation de soixante-deux variétés tradition-nelles de Côte d'Ivoire a permis de sélectionnerhuit variétés productives, produisant 15 à35 tonnes par hectare tandis que les variétés nonsélectionnées ont un rendement d’à peine13 tonnes par hectare. Ce sont les variétésCorne 1, Orishele, Saci 1, Saci 2, Doume, 3 Vert,Batard et Agnirin 1.

Les travaux d'amélioration génétique menés cesdernières années ont visé la création d'hybridesde bananier plantain à haut rendement, de taillemodeste et résistants aux nématodes et à la cer-cosporiose. Une stratégie de sélection basée surla pollinisation manuelle semi contrôlée deshybrides primaires de type plantain et sur la ger-mination naturelle des graines est mise en œuvreà cet effet. Parmi les variétés hybrides créées,cinq hybrides prometteurs résistants à la cer-cosporiose ont été identifiés.

la multiplication rapide du bananier plantainPour multiplier et diffuser rapidement le matérielvégétal amélioré, une technique de multiplicationperformante est testée. La culture in vitro dubananier par micropropagation est expérimentéeavec succès. Le taux de multiplication avec cettetechnique est estimé à 180 en six mois, alorsqu'avec la méthode classique in vitro il est de 60pour la même période. Les recherches se pour-suivent pour améliorer cette technique.

une technique de plantation à hautedensité de bananier plantain

La banane plantain constitue traditionnellementune production secondaire dans de nombreusesassociations culturales. En monoculture, elle estcultivée à faible densité, 1 666 plants par hectare.

Face à une demande importante et des perspec-tives d'exportation, la technique de cultureannuelle à forte densité de plantation a étéétudiée avec les variétés hybrides améliorées.Les premiers résultats indiquent que la densitéde 2 500 pieds par hectare permet de produire33 tonnes par hectare. L'enherbement estmaîtrisé à partir du cinquième mois de culture.Les régimes obtenus ont une bonne conforma-tion. Les études vont se poursuivre sur la culturecontinue de plusieurs cycle. La rentabilité decette technique sera également étudiée.

RizRizEn Côte d'Ivoire, le riz est cultivé en zone de forêtet en zone de savane. Il occupe une superficie de650 000 hectares. Il existe deux types de rizicul-tures : la riziculture pluviale de plateau et de bas-fond, pratiquée selon un système de type tradi-tionnel et la riziculture irriguée de bas-fonds, pra-tiquée sur des périmètres aménagés. qui offre lapossibilité de deux cycles de culture.La riziculture pluviale occupe 95 % de la superficiecultivée en riz (trois quarts sur plateau et un quarten bas-fond). La culture du riz pluvial, le plus sou-vent extensive, est pratiquée en général avec desvariétés traditionnelles dont les rendements sontfaibles, moins d'une tonne par hectare.La production de riz est passée de 800 000tonnes de paddy en 1995, soit 480 000 tonnes deriz blanchi, à 1 million de tonnes de paddy en2001, soit 600 000 tonnes de riz blanchi. Cetteproduction est loin d'être suffisante pour satis-faire les besoins de la population ivoirienne, quiatteignent environ 1 200 000 tonnes de rizblanchi par an. La différence, de 600 000 tonnespar an, est comblée par les importations très coû-teuses. En raison de la situation de crise que vitle pays, la quantité de riz à importer est encoreplus importante ; elle s'élève à 700 000 tonnes en2003. Ce programme de recherche du CNRA est forte-ment sollicité pour développer la rizicultureivoirienne dans le but de contribuer à la réductiondes importations, voire d'assurer une autosuffi-sance. Il a mis au point des variétés de riz pluvialaméliorées et des itinéraires techniques permet-tant d'augmenter la production. En outre, des

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stratégies de lutte contre les maladies majeuresdu riz, la pyriculariose et la panachure jaune, sonten train d'être élaborées. Basé à Man, ce pro-gramme a souffert de la situation sociopolitiquedans la région et a été provisoirement délocaliséà Gagnoa.

prospection des cultivars traditionnels de rizDu fait de la crise qui secoue la Côte d'Ivoire, lacollection de variétés de riz du CNRA, mise enplace à Man, est perdue. Des missions de col-lecte, effectuées en 2003 dans diverses localités,ont permis de collecter 308 échantillons de culti-vars traditionnels. Pour disposer de quantitéssuffisantes pour la collection, les semences de106 cultivars ont été multipliées. La caractérisa-tion morphologique et agronomique de ces culti-vars sera amorcée en 2004.

sélection participative de variétés de riz pluvial

La recherche a mis au point plusieurs variétésélites de riz adaptées aux conditions de sol et declimat du pays. Ces variétés améliorées se carac-térisent par un rendement élevé (2 à 4 tonnes parhectare contre moins de 1 tonne par hectare pourles variétés traditionnelles), une durée de cyclecourte (3 à 4 mois, contre 5 à 6 mois pour les variétéstraditionnelles), leur résistance à la pyriculariose,la principale maladie en riziculture pluviale.L'insuffisance de production en riz s'explique enpartie par le faible taux d'adoption des variétésaméliorées de riz pluvial. Afin de favoriser cetteadoption par les exploitants, des essais de sélec-tion participative de riz pluvial ont été réalisésdans plusieurs régions. L'étude a consisté àprésenter une gamme de variétés amélioréesaux riziculteurs traditionnels afin de leur permet-tre d'opérer leur choix au vu des caractéristiquesagronomiques observées.Ainsi, à l'issue de trois années d'expérimentation,le choix des paysans s'est porté sur quatre var-iétés parmi les treize variétés testées. Dans larégion de Guiglo, les paysans ont préféré lesvariétés IDSA 85 et IDSA 92 ; à San Pedro, ils ontretenu les variétés Nerica 1, Nerica 2 et IDSA 85.Le remplacement progressif des variétés tradition-nelles par ce matériel sélectionné constitue l'unedes approches pour parvenir à l'autosuffisance enriz par l'accroissement de la productivité.

un projet pour produire dessemences de qualité

En Côte d'Ivoire, la multiplication et la diffusiondes semences sélectionnées de riz sont des con-traintes importantes à la production. Les produc-teurs de riz éprouvent en effet des difficultés às'approvisionner en semences. Ils déplorent deplus le coût élevé des semences améliorées,lorsqu'elles sont disponibles. Le projet systèmede production de semences communautaires(SPSC), ou Community Based Seed System(CBSS), vise à mettre à la disposition des rizicul-teurs des semences de bonne qualité et à faiblecoût. Il implique la recherche, les agences de vul-garisation et les organisations paysannes. Dansle cadre de ce projet, le CNRA est chargé de laproduction de semences de pré-base certifiéesde première qualité, c'est à dire d'une grandepureté variétale et ayant un taux de germinationélevé. La multiplication de ces semences estensuite réalisée à grande échelle dans les dif-férentes zones rizicoles par des paysans multipli-cateurs de semences de base. Les semencesobtenues sont ensuite cédées aux paysans pro-ducteurs de semences. Ces semences, dequalité acceptable, sont enfin distribuées auxproducteurs de riz. Il s'agit de semences deNerica 1 (Bonfani), Nerica 2 (Kéah), IDSA 78(Famosa) et IDSA 85 (Guegbin).

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Champ de riz pluvial.

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une méthode d'évaluation des variétéscontre la pyriculariose du cou au champEn Côte d'Ivoire, la pyriculariose, due auchampignon Magnaporthe grisea, est une desprincipales maladies du riz. Elle se manifested'abord sur les feuilles, puis, dès l'épiaison, sur lecou (dernier entre-nœud avant la panicule). Lesdeux formes de la maladie (pyriculariose foliaireet pyriculariose du cou) provoquent des pertes derécolte importantes, pouvant aller jusqu'à 60 %.Le meilleur moyen de lutte est la mise au point devariétés résistantes. Jusqu'alors, les travaux derecherche ont essentiellement porté sur la résis-tance à la pyriculariose foliaire. Il a en effet étédémontré, pour les premiers gènes exploités,que la résistance à la pyriculariose foliaire étaitliée à la résistance à la pyriculariose du cou. Maisdes travaux plus récents ont permis de conclurequ'une variété de riz peut réagir de façon dif-férente à la pyriculariose foliaire et à la pyricular-iose du cou. Il devient alors nécessaire de sélec-tionner les cultivars résistants aux deux formesde la maladie. Il est facile d'évaluer un ensemble de variétéspour leur résistance à la pyriculariose foliaire,qui se développe sur de jeunes plants. Mais l'é-valuation des variétés pour leur résistance à lapyriculariose du cou est plus complexe. En effet,du fait de la diversité des cycles semis-épiaison,les différentes variétés ne sont pas au mêmestade de développement au moment où l'onobserve la pyriculariose du cou. Le CNRA, dansle but d'obtenir des variétés à protection com-plète contre la pyriculariose (pyriculariose foliaireet pyriculariose du cou), a mis au point une méth-ode d'évaluation, au champ, de l'attaque de lapyriculariose du cou.Le dispositif d'essai consiste à semer, de part etd'autre d'une bande infestante, des variétéstémoins et des variétés à tester. Le témoin estchoisi en fonction de l'importance de l'attaque. Ils'agit ensuite d'estimer, chez les variétés testées,l'attaque par la pyriculariose du cou et de la com-parer à l'attaque, au même moment, du témoinchoisi. Les variétés étudiées sont alors classées,selon le système d'évaluation standard mis aupoint par l'IRRI (International Rice ResearchInstitute) en 1996, pour leur résistance à lapyriculariose du cou.

la résistance des Nerica à la pyricularioseLes variétés Nerica 1 et Nerica 2 sont deshybrides interspécifiques mis au point parl'ADRAO. Ces variétés, présentées comme trèsproductives et résistantes à plusieurs contraintesbiotiques (maladies, mauvaises herbes), sont enlarge diffusion dans plusieurs pays africains, dontla Côte d'Ivoire. Le comportement de ces riz faceà la pyriculariose a été testé. Ainsi, quarante iso-lats de Magnaporte grisea, représentant toute ladiversité dans la population du parasite, ont étéinoculés à Nerica 1 et Nerica 2 en milieu contrôlé.Les résultats ont montré un haut niveau de résis-tance de Nerica 2. La diffusion de cette variétépeut se poursuivre et s'étendre à l'échellenationale et régionale sans grand risque phy-tosanitaire lié à la pyriculariose. Quant au Nerica1, il s'est montré sensible avec des isolats deM. grisea issus de certaines localités (Tiassalé,Man, Séguéla, Boundiali). Dans ces localités, laculture extensive de Nerica 1 est à éviter ou peutse faire par rotation ou en association avecNerica 2.

Maïs, mil, sorghoMaïs, mil, sorghoLa zone de savane humide, zone de culture dumaïs, du mil et du sorgho, couvre la moitié Nordde la Côte d'Ivoire et constitue un réservoirimportant pour la production vivrière (riz, maïs,mil, sorgho, igname), le coton et divers fruits.Le maïs contribue au tiers de la productionivoirienne en céréales. Il est cultivé dans toutesles écologies (forêt et savane) et consommé surtout le territoire national sous diverses formes. Lemil et le sorgho, traditionnellement produits dansla zone de savane humide, entre les 8ème et11ème degrés de latitude nord, sont, malgré leurfaible contribution à la superficie et à la produc-tion céréalière, très prisés par les populationsrurales et urbaines du pays. Les productions de ces trois céréales impor-tantes, destinées principalement à l'autoconsom-mation, oscillent entre 500 000 et 600 000 tonnespour le maïs et entre 90 000 et 92 000 tonnespour le mil et le sorgho, ne suffisent pas à appro-visionner les marchés urbains. Les importationsatteignent chaque année 12 000 tonnes degrains de mil et de sorgho et 40 000 tonnes de

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grains et farine de maïs.Les rendements moyens enregistrés chez lesagriculteurs atteignent 800 à 1 200 kilos parhectare pour le maïs, 400 à 600 kilos par hectarepour le mil et le sorgho. Leur faiblesse s'expliqueentre autres, par l'adoption limitée des technolo-gies de production mises au point par larecherche, les attaques des insectes, maladies etherbes parasites telles que Striga hermonthica, lamauvaise organisation des circuits de commer-cialisation, ainsi que l'accès difficile auxsemences de variétés améliorées.

des variétés de maïs à haut rendementDes variétés de maïs ayant un bon rendement etadaptées aux zones de savane et de forêt ont étéidentifiées et sont vulgarisées. Ce sont troisvariétés précoces, ayant un cycle de 90 jours :CPS-SR, DMESR-Y et TZE Comp 4, trois variétéstardives, ayant un cycle de 100 à 120 jours :EV8128, EV8730, EV8731 et trois variétés tar-dives tolérantes à Striga hermonthica : EVDT 97Str, IWF Str, TZL Comp1.

une méthode de lutte intégrée contre StrigaEn Côte d'Ivoire, trois espèces de Striga, Strigahermonthica, Striga aspera et Striga asiatica,rencontrées au nord et au centre du pays dansles cultures de céréales, sont particulièrementredoutables pour le maïs. Les infestations deschamps de maïs par le parasite peuvent provo-quer des pertes de rendement supérieures à15%, pouvant même atteindre 80 à 100%.Striga est une herbe parasite qui se fixe sur lesracines des céréales, affaiblit la plante hôte quiflétrit et se dessèche. Elle donne en quelquessemaines des fleurs qui produisent 40 000 à90 000 graines par plant ; celles-ci peuvent seconserver dans le sol pendant plusieurs annéesen attendant des conditions favorables de germi-nation. L'espèce Striga peut ainsi décimer descultures entières, forçant parfois les agriculteursà abandonner leurs champs infestés. Son exten-sion est favorisée par la diminution de la plu-viométrie, la réduction des jachères et la culturede terres de plus en plus pauvres.Les travaux de recherche conduits de 1999 à2002 au CNRA ont permis de proposer uneméthode efficace de lutte contre Striga en maïsi-culture en zone de savane.

La méthode de lutte proposée prend en comptel'utilisation de variétés de maïs tolérantes à Strigaet la culture de légumineuses (soja, niébé) enrotation ou en association avec le maïs amélioré.Les légumineuses provoquent la germination"suicidaire" de Striga qui ne peut pas se fixer etse développer sur les racines des céréales hôtes.Cette méthode de culture permet de réduire lestock de graines de Striga dans le sol, de limiterles possibilités d'infestation et d'améliorer la pro-duction céréalière. En zone endémique, des variétés sélectionnées,tolérantes aux parasites doivent être proposéesaux paysans en même temps que cette méthodede lutte intégrée contre Striga qui peut êtreappliquée également aux cultures de mil et desorgho.

des variétés de maïs tolérantes au StrigaLes activités de recherche en station ont permisd'identifier et de sélectionner des variétés demaïs précoces et tardives à haut rendement,tolérantes à Striga hermonthica. Ainsi, deuxvariétés synthétiques précoces SBPF-Str(Synthétique blanc précoce Ferké) et SJPF-Str(Synthétique jaune précoce Ferké), tolérantes àStriga hermonthica ont été développées parsélections récurrentes, à partir de lignées S5extraites des populations TZE - W PopDT STR et

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Variété de maïs SBPFStr,tolérante au Striga.

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TZE - Y PopDT STR. Six variétés de maturité intermédiaire (100-110jours), résistantes à Striga, identifiées à traversles essais internationaux, ont été employéesdans des croisements diallèles, puis combinéespour former une variété composite tardive,tolérante à Striga hermonthica CJTF-Str(Composite jaune tardif Ferké).Des variétés tolérantes à Striga ont été identi-fiées comme prometteuses dans les essais inter-nationaux en collaboration avec l'IITA: Ce sontles variétés tardives IWD STR et AC 97 TZLComp 1 W et la variété précoce AC 94 TZEComp5. Leur diffusion doit être encouragée: Lessemences certifiées de ces variétés peuvent êtreproduites sous forme communautaire avec la col-laboration des paysans.

des variétés améliorées de mil et de sorgho Deux variétés tardives (110-120 jours)améliorées de mil (SRR1, SRR2) ont été misesau point. Quatre variétés améliorées de sorghoont été identifiées et sont en vulgarisation. Ils'agit d'une variété de cycle moyen, de 110 à 120jours, Miksor et de trois variétés de cycle long(130 à 150 jours), Monogboho, NWS27B etMipsor.

adoption des variétés améliorées enzone de savane

L'utilisation de semences améliorées contribue àl'obtention d'un bon rendement. Des enquêtesont été entreprises en 2001 et 2002 en milieupaysan, au nord de la Côte d'Ivoire dans lesrégions de Ferké, Sinémantiali, Korhogo etOuangolo. L'objectif était de déterminer le tauxd'adoption des variétés améliorées de maïs, milet sorgho et des technologies de production. Cette étude a montré que, dans les zonesenquêtées, les variétés améliorées de maïs sontfaiblement présentes et celles de mil et desorgho, presque inexistantes. En effet, le maïsamélioré est cultivé à un taux de 19,36%, le milamélioré à 6,12 % et le sorgho amélioré n'existepas. Pour le maïs et surtout pour le mil et lesorgho, les semences utilisées sont le plus sou-vent prélevées sur les récoltes et conservées surplace. L'indisponibilité des semences en qualitéet en quantité en est la raison principale. Lesecteur semencier, presque inexistant, n'est en

effet pas en mesure de fournir régulièrement auxpaysans les semences des variétés qu'ils appré-cient. En outre, le prix des semences de variétésaméliorées peut sembler prohibitif aux agricul-teurs.

production communautaire de semencesLa production communautaire de semencesaméliorées de riz et de maïs est réalisée par lespaysans dans les villages des sous-préfecturesde Ouangolo et de Niellé, au nord du pays,depuis 1997. Cette production de semencesaméliorées implique la recherche à travers leCNRA, le développement à travers l'Agencenationale d'appui au développement rural(ANADER), les unions de coopératives et lespaysans. Le CNRA produit les semences de pré-base etfournit les semences de base aux paysans multi-plicateurs. Les techniciens du CNRA et del'ANADER encadrent les paysans producteurs.Dans chaque village les paysans multiplicateursse regroupent sur un bloc communautaire (par-celle commune ou constituée de plusieurs par-celles individuelles contiguës) et produisent lessemences certifiées qui seront vendues auxagriculteurs. Les unions de coopératives, puis lescoopératives conditionnent les semences et lesdistribuent à leurs membres.Plusieurs dizaines de paysans ont été formésaux techniques de production de semences deriz ou de maïs. Les paysans de Ouangolo et deNiéllé ont manifesté une adhésion totale àl'opération de production communautaire desemences de riz et de maïs. L'engouement qu'ilsont manifesté pour la mise en œuvre de ce pro-jet a permis de palier à l'épineux problème de ladisponibilité des semences dans le Nord de laCôte d'Ivoire.

Plantes à racinesPlantes à racineset tuberculeset tubercules

En Côte d'Ivoire, les productions de l'igname etdu manioc occupent les deux premiers rangs (enpoids de produit frais) des cultures vivrières. Laproduction nationale, presque stationnaire depuis1990, s'élève à 2 900 000 tonnes pour l'igname

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et 1 700 000 tonnes pour le manioc. La culture de l'igname a aujourd'hui gagnél'ensemble du pays. Toutefois, sa production estencore marginale dans l'Ouest et le Sud-ouest.Les deux tiers de la production ivoirienne enigname sont destinées à la consommationhumaine. L'espèce Dioscorea. alata, quireprésente 60 % de la production est la plus sou-vent autoconsommée, alors que l'espèceD. cayenensis-D. rotundata, qui représente 40 %de la production, est de préférence destinée à lacommercialisation.Le manioc est réputé pour sa grande rusticité. Ils'accommode en effet de sols pauvres et acides,mais non hydromorphes. Des attaques de maladieset de ravageurs surviennent très souvent. Enoutre, les variétés cultivées restent peu produc-tives et sensibles aux maladies et aux ravageurs. La baisse de la fertilité des sols, le système deproduction extensif, le manque de matérielamélioré ainsi que la forte pression parasitaireexpliquent la faiblesse des rendements obtenus.La recherche, à travers le programme sur lesplantes à racines et tubercules, s'attelle à pro-poser des solutions.

les collections d'igname et de maniocsauvegardées

Du fait de la situation socio-politique du pays, lescollections in vivo de Bouaké, en zone occupéepar les rebelles, ont dû être transférées dans larégion d'Abidjan. Ces collections constituent desréservoirs au sein desquels les chercheurspuisent pour améliorer les variétés.Ainsi, pour l'igname, la collection existe in vitro,sous forme de vitro plants au laboratoire et invivo, au champ. Un patrimoine génétique de300 accessions de cinq espèces dont les plusimportantes sont D. alata et D. cayenensis-rotun-data a été sauvegardé. Ces accessions provien-nent de la sous-région et du Pacifique. Cesaccessions fournissent un à trois tubercules parpied. Leurs rendements varient de 3 à 44 tonnespar hectare pour D. alata et de 2 à 25 tonnes parhectare pour D. rotundata.Pour le manioc, la collection in vivo, riche de 340accessions d'origines diverses et appartenant àl'espèce Manihot esculenta, vient d'êtredupliquée à Abidjan. Sa caractérisation agromor-phologique est en cours.

cinq groupes variétaux au sein deDioscorea alata

Les accessions de la collection d'igname appar-tenant à l'espèce D. alata ont été caractériséesdu point de vue agro-morphologique (colorationdu plant, nombre de tubercules par plant, type deport, etc.). Cette caractérisation a permis dedéfinir, à partir de soixante-six accessions, cinqgroupes variétaux au sein de l'espèce D. alata.Ce sont les groupes Bêtê-Bêtê, Brazo, Pyramid,N'Za et Douoblé.

de nouvelles variétés d'igname amélioréesPour augmenter le niveau de production,l'amélioration génétique est une technique simpleet durable. L'identification de variétés à haut ren-dement, résistantes aux maladies et ayant debonnes qualités culinaires est réalisée à la suited'essais. De nouvelles variétés améliorées ontainsi été identifiées. Ce sont les variétés C18,C20, TDR608, TDR131, TDR205 et NDRBD10.Elles sont déjà vulgarisées et s'ajoutent aux variétésFlorido et Brazo Fuerte, largement diffusées.En outre, vingt clones (dix D. alata et dix D. rotun-data) s'avèrent prometteurs par leur rendementélevé et leur tolérance aux maladies.

stabiliser la culture de l'ignameLa culture de l'igname exige des sols très fertiles.Dans les systèmes de culture traditionnels surdéfriche-brûlis, l'igname vient donc en tête d'as-solement après déforestation ou après unejachère de longue durée (dix ans). Une légu-

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Variété améliorée de manioc,indemne de maladie

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mineuse vivace, Pueraria, cultivée pendant troisans, a été testée comme précédent cultural. Soneffet a été comparé à celui de la jachère deChromolaena de même âge et à la culture con-tinue de l'igname. Après jachère à trois ans dePueraria, les rendements des différentes variétésd'igname testées sont plus élevés qu'après lajachère à Chromolaena. Ils sont également plusélevés qu'en culture continue. Pueraria permetdonc de réduire la durée de la jachère afin de sta-biliser la culture de l'igname.

les principales maladies de l'igname en Côte d'Ivoire

Les plus graves affections parasitaires designames en Côte d'Ivoire interviennent au champet au stockage. En culture, elles sont causéespar des virus dont le plus connu est la mosaïquede l'igname, des nématodes (Meloigogyne sp. etScutellonema bradys) et des champignons dontles plus graves sont l'anthacnose (Colletotrichumgloeosporioides), la cercosporiose (Cercosporasp.) et la pourriture du collet (Corticium rolfsii etRhizotonia sp.). Après la récolte, les principalescauses de détérioration des tubercules del'igname sont les champignons - avec une plusgrande fréquence de la "moisissure verte"Penicillium oxalicum - les bactéries, les néma-todes à galles et les insectes (cochenilles,coléoptères). Les mesures de lutte rentables sont essentielle-ment prophylactiques et s'appuient sur un bonitinéraire technique. Ainsi, pour la culture del'igname, les échanges de matériels certifiés,l'élimination des sources d'infection (débris derécolte, plantes réservoirs de maladies et leursvecteurs), le terrain bien drainé, les semenceauxsains ou traités chimiquement, l'amélioration dela jachère (rotations, association avec des légu-mineuses) et l'emploi de variétés peu sensiblessont les principaux éléments de la lutte intégrée. Les pertes après récolte peuvent être significa-tivement réduites en évitant les causes deslésions de tubercules (nématodes, déprédateursanimaux, blessure et brisure à la récolte) et enopérant un tri sanitaire rigoureux avant la mise enconservation dans un local bien désinfecté. Untraitement insecticide ou fongicide des tuberculesest préconisé dans les cas de risques élevésd'avaries. Les techniques modernes telles que l'en-

trepôt avec réglage d'atmosphère, les inhibiteurs degermination, la réfrigération et les traitements ionisantssont, par contre, très délicates et coûteuses.

trente-trois nouveaux clones de maniocLes cultivars traditionnels de manioc, utilisés parles paysans, ont des rendements faibles. Aussi,la recherche a t-elle créé, par croisement, desvariétés améliorées plus productives. Ainsi,trente trois nouveaux clones ont été produits auCNRA. Les caractéristiques de ces clonesdoivent être confirmées sur d’autres stations,puis en milieu paysan. La diffusion des meilleursclones pourra alors avoir lieu. D'ores et déjà, onpeut dire que les nouveaux clones ont des ren-dements moyens de 20 à 38 tonnes par hectareet un taux de matière sèche variant de 35 à 44 %.

cinq variétés de manioc améliorées encours de vulgarisation

Depuis une quinzaine d'années, une vingtaine devariétés, créées par la recherche ivoirienne ouprovenant de International Institute of TropicalAgriculture (IITA), ont été testées en milieupaysan. Les résultats ont permis d'en retenir cinqqui sont en cours de vulgarisation (IM84, IM93,IM89, TMS4(2)1425 et TMS30572). Elles ont unniveau sanitaire satisfaisant et un rendementmoyen compris entre 25 et 30 tonnes par hectare.

une technique de multiplication rapidedu manioc

La multiplication du manioc par voie classique,du fait de sa lenteur et de son faible taux, constitueun des problèmes majeurs de la culture dumanioc. Pour y remédier, la multiplication rapidepar recépage des plants de manioc a été mise aupoint. Le recépage est effectué à dix centimètresdu sol, sept mois après la plantation Il fournit enmoyenne cinq boutures par plant. La récolte desracines tubéreuses est réalisée quinze moisaprès la plantation. Après un cycle de quinze mois, le taux de multi-plication est estimé à 35 avec cette technique,alors qu'il est de 13 avec la multiplication clas-sique pour la même période. En outre, cette tech-nique permet de disposer de boutures de maniocavant la récolte des racines tubéreuses. Elle per-met, en particulier, de diffuser rapidement lesnouvelles variétés.

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CotonCotonMoteur principal du développement de la zone desavane de Côte d'Ivoire, le coton est cultivé surprès de 300 000 hectares. Il occupe plus de160 000 producteurs, en majorité de petitspaysans. En progression constante, la productionnationale de coton graine a atteint au cours destrois dernières campagnes un niveau moyen de380 000 tonnes, représentant plus que le triple duniveau de production de la campagne 1980-1981. La région du Nord réalise 60% de la pro-duction nationale. Les rendements en cotongraine ont progressé, passant d'environ 800 (en1970) à près de 1 400 kilos par hectare en 2002. La production de fibre avoisine 169 000 tonnes,avec un taux d'égrenage de l'ordre de 43 %, undes meilleurs taux d'égrenage du monde. Lecoton produit en Côte d'Ivoire, classé haut degamme du fait de la qualité de sa fibre, est trèscompétitif sur le marché mondial. La productionde coton fibre constitue une importante sourced'entrée de devises pour la Côte d'Ivoire. La recherche cotonnière joue un rôle majeur, auxcotés des développeurs et des agriculteurs, dansle succès de cette spéculation en Côte d'Ivoire.Initiée depuis plus de 50 ans, elle a contribué àl'augmentation de la productivité et du rendementà l'égrenage par la création de variétés perfor-mantes, par la mise au point de programmes deprotection et d'itinéraires techniques adaptés. Larecherche cotonnière est conduite dans la stationaffectée au coton basée à Bouaké, laquelle a étéfortement touchée par la crise que vit la Côted'Ivoire. Les activités ont pour objectif derépondre aux préoccupations formulées par lessociétés cotonnières et les producteurs. Ellessont mises en oeuvre à travers un dispositif derecherche multiple qui couvre l'ensemble de lazone cotonnière.

des variétés de coton à longue fibre et àhaut rendement

Deux variétés de la famille ISA268 (ISA268-98 etISA268-2001) ont confirmé leur bon comporte-ment agro-technologique et apporté, par rapportà ISA268-96, quelques améliorations au niveaude la précocité de récolte et de l'ouverture de la

capsule (coton plus floconneux). Trois variétés de la famille R405 (R405-1999,R405-2000 et R405-2001) ont confirmé leur boncomportement agronomique. Par rapport à ISA268, elles ont un léger avantage en production etun rendement à l'égrenage plus élevé ; le seedindex est cependant un peu plus faible. Six variétés W 448A, W 766A, W471A, W460A,X442A et W479A sont mises au point, elles secaractérisent par un haut potentiel de production,une bonne précocité de récolte et un rendementà l'égrenage très élevé (46-47 %). Les cinq pre-mières sont en vulgarisation depuis 2002.

une variété de coton à fibre coloréeConcernant les variétés de coton à fibrenaturellement colorée, la sélection généalogiquese poursuit pour améliorer des caractéristiquestechnologiques du matériel en F4. Une variété decoton coloré (Ka 10) est en cours de multiplicationà Dianra. Pour l'ensemble des trois colorations(acajou, kaki, vert olive), 195 souches ont étéisolées.

deux variétés pour relancer la culture ducoton glandless

Deux variétés glandless (M124-10 et M307-10)sont en vulgarisation à la demande de l'Unionrégionale des entreprises coopératives de la

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Capsules de coton naturellementcoloré et de coton blanc

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zone de savane de Côte d'Ivoire (URECOS-CI).Ces variétés ont été multipliées dans six villagesde la zone de Korhogo et ont été bien appréciéespour leur bon comportement agronomique. Ellesont des fibres d'excellentes caractéristiques tech-nologiques et des graines de bonne taille (seedindex de 9,2 et 9,7grammes).

de nouveaux programmes de gestion dela résistance aux pyréthrinoïdes

La gestion de la résistance aux pyréthrinoïdesapparue chez la chenille du cotonnierHelicoverpa armigera et la prévention de cephénomène chez d'autres espèces a nécessité ledéveloppement de nouveaux programmesappelés "programmes fenêtres". Leur vulgarisa-tion en 1998 et leur adoption sur l'ensemble deszones cotonnières depuis 1999 ont permis uneréduction significative des infestations deH. armigera dans les champs. Ces programmes basés sur le modèle australienintègrent de nouveaux principes. Il s'agit de limiterdans le temps l'utilisation d'une même famillechimique, notamment les pyréthrinoïdes qui nedoivent plus être utilisés avant le 10 août au nord ouavant le 20 août au sud ; il est recommandé d'utilis-er différentes molécules insecticides à l'intérieurd'une même famille chimique et d'employer desassociations synergisantes et des molécules anti-résistantes permettant de stabiliser la résistance.

un programme de protection sur seuilen phase végétative contre les insectes

Le programme de protection sur seuil en phasevégétative est en vulgarisation progressivedepuis 1999. Sur l'ensemble des zones coton-nières, plus de 3 000 paysans sont forméschaque année à l'utilisation des traitements surseuil. Concrètement, l'utilisation raisonnée desseuils est intégrée progressivement au pro-gramme de traitements sur calendrier. Les inter-ventions sur seuils sont donc limitées aux traite-ments des ravageurs de la phase végétativeentre le 36ème et le 66ème jour de culture. Un outil d'aide pour les traitements sur seuils estvulgarisé. C'est une ardoise de relevés para-sitaires. La présentation de l'ardoise a été revueet améliorée pour tenir compte des avis despaysans.

de nouvelles molécules pour lutter contre les principaux parasites

Des molécules à spectre large (endosulfan,profénofos, novaluron, lufénuron), à spectre plusou moins restreint (spinosad, indoxacarb,métoxyfénoside et triazophos), et des moléculesspécifiquement aleurodicides (buprofézin) ontété sélectionnées pour les traitements foliaires.En traitement des semences, le thiaméthoxam,insecticide systémique, assure la protection de lagraine contre les insectes de stock ainsi qu'unebonne protection des jeunes plants contre lesinsectes du sol et les piqueurs suceurs de débutde cycle - notamment les jassides Orosus cellu-losus, agents vecteurs de la virescence.

de nombreux produits insecticides validéspour la protection du cotonnier

Plus de cinquante produits insecticides ont étévalidés et recommandés pour homologationauprès du service de la Protection des végétaux.Les produits validés comprennent des insecti-cides spécifiques ou des associations d'insecti-cides pour les traitements des semences oupour les traitements foliaires contre les principauxravageurs.

la lutte contre les mauvaises herbesPour contrôler les adventices en culture coton-nière, quatre formulations herbicides ont étévalidées. Il s'agit de trois herbicides de pré levéeet d'un herbicide antigraminées spécifique. Il a été montré que l'utilisation du paillage plas-tique dans la culture cotonnière est une alterna-tive dans la lutte contre les adventices majeuresnon maîtrisées par la voie chimique (C. beng-halensis ; E. heterophylla ; Ageratum conyzoïdeset les autres dicotylédones). Cependant, il seraitintéressant de trouver des améliorations à latechnique de pose du film et à la trouaison.

une expertise pour la qualité technologiquede la graine et de la fibre de coton

Les essais d'égrenage comparatif entre l'indus-trie et la micro-usine du CNRA montrent qu'ilexiste des différences dues aux réglages dumatériel. En particulier, ils ont mis en évidencel'effet significatif du lint cleaner sur la longueur.En outre, des échantillons de coton provenantdes sociétés cotonnières ont été analysés pour

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leur longueur et leur ténacité. Il est établi que lecultivar R405-5 présente une très bonnelongueur (29,47 millimètres) et une très bonneténacité (22,4 grammes par tex). La répartitiongéographique des caractéristiques montre unetendance à la production de longues fibres dansla partie sud de la zone cotonnière.Les paramètres de qualité du coton graine sontconnus ; il s'agit du seed index, des taux degraines avariées et avortées, de la teneur enmatières grasses des graines, de l'acidité oléiqueet du taux d'amande. Les analyses montrent quela dégradation de la qualité de la graine de cotonest due à l'effet conjugué du séjour prolongé ducoton graine sur pied au champ et à son stock-age après la récolte.Des normes de qualité ont été établies pourl'achat de la graine de coton. Elles tiennentcompte du taux de graines avariées, du tauxd'humidité, du taux de matières grasses et del'acidité. Pour être livrées à l'usine de trituration,les graines doivent répondre à des critères dequalité concernant ces paramètres.

Canne à sucreCanne à sucreEn Côte d'Ivoire, la culture de canne à sucre estpratiquée dans quatre complexes agro-indus-triels (Ferké 1, Ferké 2 et Borotou Koro au Nord,Zuénoula au Centre) et des plantations villa-geoises. Les plantations industrielles couvrent22 000 hectares, soit 90 % de la superficie encanne à sucre. Elles sont gérées par deux opéra-teurs (SUCAF et Sucrivoire) qui emploient envi-ron 1 700 travailleurs permanents et, pendant lacampagne de récolte de novembre à avril, 2 000travailleurs saisonniers. Les plantations villa-geoises, au nombre de 1 300, sont implantées engrande majorité dans les périmètres des com-plexes sucriers.La production totale varie de 150 000 à 180 000tonnes de sucre par an, avec un rendementmoyen en canne variant de 65 à 78 tonnes parhectare. Le rendement de la canne dépend dumatériel végétal, mais aussi de l'apport d'eau,sous forme de pluie ou d'irrigation. Aussi, le pro-gramme de recherche travaille t-il non seulementsur la sélection des variétés, mais aussi sur lespratiques culturales et en particulier sur les

techniques de valorisation de l'irrigation.Implanté à Ferké, au nord du pays, il a beaucoupsouffert de la crise socio-politique que vit la Côted'Ivoire depuis plus d'un an.

des variétés adaptées aux conditionspédo-climatiques du pays

La création variétale sur la canne à sucre n'estpas effectuée actuellement en Côte d'Ivoire. Desvariétés assez diversifiées génétiquement sontimportées chaque année à partir de la quaran-taine du CIRAD à Montpellier. Une premièreévaluation variétale est effectuée, aussi biensous irrigation qu'en régime pluvial, à la stationde Ferké. Ces essais permettent de réaliser unepremière sélection des variétés qui sont ensuiteévaluées dans les complexes sucriers situés aunord du pays (Kerké 1, Ferké 2 et Borotou-Koro). Ainsi, de 1999 à 2002, 35 variétés ont été testéesen début de campagne et 46 variétés l'ont été enfin de campagne. A l'issue de la deuxième étaped'évaluation réalisée dans les périmètressucriers, les trois variétés ci-après émergentsimultanément au nord : SP 711406, MEX 73523et FR 84166. Elles ont un potentiel de productionde 12 tonnes de sucre par hectare. Avant leuréventuelle adoption définitive, ces variétés subis-sent pendant trois ans des tests pilotes sur lescomplexes sucriers du nord.

le choix des variétés pour valoriser l'irrigation

Les essais ont montré que les variétés de canneà sucre cultivées en fin de campagne valorisentd'autant mieux l'eau qui leur est apportée austade de prématuration qu'elles sont moins aptesà fleurir. Ainsi, dans les conditions pédoclima-tiques de Ferké, les variétés Co 957 et FR 8069valorisent mieux l'eau que les variétés M3145,R570 et Co 997.Pour les variétés cultivées en fin de campagnepeu aptes à fleurir, valorisant bien l'eau, il estrecommandé de conduire l'irrigation à la dosenormale pendant la phase de prématuration de lacanne. En revanche, pour celles qui valorisentfaiblement l'eau à cette phase, du fait d'un tauxde floraison moyennement élevé à fort, unrationnement modéré de l'irrigation (de 25 % parrapport à la dose normale) s'avère nécessaire. En culture pluviale, un choix judicieux des variétés

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cultivées et le calage du cycle cultural en débutde campagne permettent d'améliorer la valorisa-tion de l'eau.

le diagnostic hydrique en culture cannièrepour le conseil en irrigation

Les variations pluviométriques importantesenregistrées d'une année à l'autre, au niveauquantitatif (hauteurs) comme au niveau qualitatif(répartition) en période critique de la canne (demars à juillet), induisent une fluctuation impor-tante des rendements en canne, même en cul-ture irriguée. Ces variations sont particulièrementimportantes dans le centre du pays (cas du com-plexe de Zuénoula). Elles peuvent engendrer 30à 40 % de perte de rendement.L'apport d'eau est en effet particulièrementimportant pendant la période critique de la canneet l'eau apparaît comme le premier facteur limi-tant la production dans les périmètres sucriers.La contribution des apports d'eau sous forme depluie et d'irrigation a été étudiée pendantplusieurs campagnes successives sur les dif-férents complexes sucriers. Le diagnostichydrique apparaît comme un outil de contrôlepermanent du niveau de satisfaction des besoinsen eau ; il permet d'apprécier quantitativement(hauteur ou dose) et qualitativement (répartition)la pluviométrie enregistrée et l'irrigation apportéedurant les phases critiques. L'utilisation raison-née de cet outil va permettre d'expliquer l'évolu-tion des rendements parcellaires et servira debase dans la prévision de ces rendements.

le système de culture associant canneet culture vivrière

La culture villageoise est une spéculation d'intro-duction récente en milieu paysan. La monocul-ture de canne pose un problème d'entretien desparcelles. En effet, les paysans, au moment oùils doivent entretenir leurs parcelles de canne àsucre, sont occupés par d'autres culturesannuelles qu'ils pratiquent (coton, culturesvivrières). Pour tenter de résoudre ce problème,des essais de cultures intercalaires ont été initiésen plantations villageoises. Deux légumineusesvivrières, le soja vert (Vigna radiata) et l'arachide,se sont montrées prometteuses en intercalaire de lacanne à sucre. Il a été montré que la canne n'affecte pasde façon significative le rendement des vivriers.

Cultures maraîchèresCultures maraîchèreset protéagineuseset protéagineuses

Les légumes et produits protéagineux occupentune place de choix dans l'alimentation en Côted'ivoire où la croissance de la population urbaineentraîne une augmentation de la demande. Laproduction légumière y a progressé de 30 % enune dizaine d'années pour atteindre700 000 tonnes en 2001.

Les légumes de type européen (laitue, tomate,oignon, chou, etc.) sont produits en saison sècheet les légumes de type africain (gombo,aubergines africaines, piment, tomate locale,etc.) en saison des pluies. Les systèmes de cul-ture évoluent des jardins de case, utilisant trèspeu d'intrants, aux systèmes intensifs pratiquéspar des maraîchers professionnels, en zonesurbaines et périurbaines, avec un usage excessifde produits phytosanitaires. Le matériel végétalest constitué de variétés locales, écologiquementbien adaptées, et de variétés améliorées,généralement importées et sensibles aux maladieset ravageurs.

Les cultures protéagineuses (arachide, soja,niébé) sont produites en saison des pluies enzone de savane. D'introduction récente, la culturedu soja est en plein essor dans le Centre et leNord du pays grâce au rôle important reconnu ausoja dans la lutte contre la malnutrition desenfants.

L'incidence élevée des maladies et ravageurs,l'hétérogénéité des semences des variétés tradi-tionnelles, l'absence de maîtrise des pratiquesculturales par les producteurs et les difficultés decommercialisation constituent les principalescontraintes à la production de ces cultures. La recherche nationale, à travers ce programme,s'attelle à répondre à ces préoccupations. Du faitde la situation socio-politique du pays, ce pro-gramme de recherche, localisé à Bouaké, a subid'importantes pertes au niveau de sesressources phytogénétiques. Il a été provisoire-ment transféré à la station expérimentale et de

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production d'Anguédédou.

des variétés améliorées de tomate,d'aubergine et de soja

Des variétés performantes de tomate,d'aubergine et de soja ont été sélectionnées. Lesneuf variétés de tomate améliorées (IDSA3,IDSA9b, IDSA4, IDSA106, IDSA373, IDSA11c,IDSA7, IDSA110, IDSA14c) sont tolérantes à lachaleur et à l'humidité. Leur rendement estsupérieur à 20 tonnes par hectare.Les cinq variétés d'aubergine africaineaméliorées ont un rendement élevé, variant de30 à 40 tonnes par hectare. Ce sont deux variétésde type N'drowa (IDSA 405, IDSA 415) et troisvariétés de type Gbokouman (IDSA 422, IDSA425 et IDSA 433).Parmi les douze variétés de soja améliorées, il yen a six de cycle court (1873-6E, R2-231, 1818-12E, 1843-29E, 1740-2F, 1838-5E) et six decycle long (1828-4E, 1440-1E, 1856-1F, R8-271,1875-2E, 1866-5F). Leur rendement varie de1,5 à 3 tonnes par hectare.

des techniques culturales pour le gomboUn itinéraire technique pour la culture du gombodans la région de Bouaké a été élaboré. La périodefavorable au semis des gombos Tomi et Koto s'é-tend de mars à uin. Un à deux arrosages parsemaine, à raison de deux arrosoirs de 20 litrespar mètre-carré, met le gombo à l'abri de la petitesaison sèche pour les semis réalisés en juillet etaoût. A partir de septembre, deux à troisarrosages par semaine, à raison de deuxarrosoirs de 20 litres par mètre-carré, deviennentobligatoires pour la production du gombo. Quelleque soit la période de culture, l'application avantle semis de 250 kilos par hectare de NPK 10-18-18, puis d'urée à raison de 200 kilos par hectare,30 jours après pour le cycle court et 60 joursaprès pour le cycle long, améliore le rendementdu gombo de plus de 4 tonnes par hectare.

des densités de repiquage de l'aubergineDes densités optimales pour le repiquage de troisnouvelles variétés d'aubergine africaine ont étémises au point. Pour les variétés N'drowa (IDSA405) et Gbokouma (IDSA 433), la densité recom-mandée est de 20 000 plants par hectare, à rai-son de 1 mètre entre lignes et 50 centimètres

entre les plants sur la ligne. Pour la variétéKlongbo, la densité de 13 333 plants par hectare,à raison de 1,5 mètre entre les lignes et 50 cen-timètres entre les plants sur la ligne, est conseillée.

l'entomofaune des légumes et des culturesprotéagineuses inventoriée

L'inventaire de l'entomofaune de la tomate, del'aubergine, du soja et du niébé a été réalisé enstation de recherche à Bouaké. Sur l'aubergine,les insectes les plus préoccupants sont lespucerons, la mouche blanche, les jassides, lessautériaux, les chenilles arpenteuses et lesmineuses de feuilles.Sur la tomate, les principaux insectes ravageurssont le lépidoptère polyphage Helicoverpaarmigera, les mineuses de feuilles, les jassides lamouche blanche Bemisia tabaci, vecteur de virusen particulier le TYLCV, et l'acarien Aculopslycopersici, responsable de l'acariose bronzée dela tomate.Sur le soja, le coléoptère Lagria villosa, présentdurant tout le cycle du soja, le piqueur-suceurDysdercus sp., dangereux sur le soja, même enpopulation faible, les jassides Empoasca sp. etles mineuses de feuilles Lyriomyza sp. se sontrévélés les principaux insectes.Pour le niébé, les principaux insectes rencontréssont les coléoptères Lagria villosa, Mylabris sp.et Chrysolagria viridipennis, la pyrale Maruca tes-tualis, les hémiptères Riptortus dentipes etAspavia armigera, les pucerons, la jassideEmpoasca sp. et les mineuses de feuillesLyriomyza sp.

Cultures annuellesCultures annuelles 4747

Plant de soja avec des gousses .

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Elevage de ruminantElevage de ruminantssdomestiques domestiques

Les productions d'élevage tiennent actuellementune place marginale, bien que non négligeable,dans l'économie de la Côte d'Ivoire. La produc-tion nationale de bovins, ovins, caprins etvolailles a fortement augmenté de 1987 à la finde 2001. Le nombre de bovins a été multiplié partrois, les nombres d'ovins et de caprins ont étémultipliés par un et demi. On observe pourtantune baisse de la consommation individuelle enviande : elle est passée de 12 kilos par habitantet par an en 1987 à 6,9 kilos en 1996.

La Côte d'Ivoire importe plus de la moitié de saconsommation en protéines animales. La pro-duction nationale couvre 43 % pour des besoinsen viandes et abats, moins de 15 % des besoinsen lait et produits laitiers, alors qu'elle couvretous les besoins en œufs. Les importations deproduits d'élevage s'élevaient en 2001 à 42 145tonnes d'équivalents carcasses, dont 70 % debovins, 5 % d'ovins, 5 % de volailles et 20 % deporcs.

Certes, l'élevage moderne n'est pas dans les tra-ditions des populations rurales ivoiriennes quiconsidèrent l'élevage comme une activité secondaire.L'élevage extensif, largement en usage, entraînedes conflits entre agriculteurs et éleveurs etdétourne des avantages que procure l'associa-tion agriculture-élevage. Mais le progrès géné-tique et l'amélioration des techniques, en permet-tant un élevage rationnel, devraient concourir àl'augmentation de la production nationale. C'estl'objectif de ce programme de recherche, basé àBouaké.

caractérisation des bovins à viande L'inventaire des élevages de Bouaké et deKorhogo a permis de déterminer cinq types géné-tiques de bovins à viande. Ce sont les N'dama,Baoulé, Zébu, Méré et Métis divers. Cinq carac-tères, les plus déterminants, ont été mis en évi-dence pour caractériser le phénotype de cesbovins. Il s'agit de la couleur de la peau et de larobe, de la hauteur au garrot, de l'orientation oude la longueur des cornes et de la tête. Ces carac-tères pourront servir de base pour la définition dustandard de chacune des races bovines de Côted'Ivoire.

Le Méré, un hybride issu du croisement entre larace locale trypanotolérante Baoulé et le ZébuPeul, non trypanotolérant, est en voie de créationau nord de la Côte d'Ivoire. Le Méré présente descaractères phénotypiques similaires à ceux de larace Baoulé. L'évaluation de cette race sur leplan de la stabilité génétique, des performancesde production et de reproduction, et surtout de latolérance à la trypanosomiase mérite d'être réal-isée.

les races croisées plus productivesLes races locales de bovins ayant une productionlaitière faible, le croisement avec des raceslaitières a été testé. En croisement de raceslocales de bovins, il a été démontré que les métislaitiers (Ndama x races étrangères) ont unemeilleure croissance et une production laitière enpremière lactation supérieure à celles de la racelocale Ndama. Les génisses croisées Ndama xraces étrangères sont plus précoces que lesgénisses Ndama pures. Cependant le vêlage desgénisses N'Dama a été plus groupé que celui descroisées. Les maxima de production laitière ontété de 3,14 litres à la 21ème quinzaine pour lesmétis et de 2,16 litres à la 4ème quinzaine pourles N'Dama.

Productions animalesProductions animales

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des compléments alimentairespour les bovins

Pour la complémentation alimentaire, des blocsont été mis à la disposition de taurillons Baoulé.Différents blocs alimentaires ont été fabriquésavec des sous-produits agro-industriels(mélasse, sons de blé et de maïs et tourteauxdivers) additionnés de minéraux, d'urée et deciment jouant le rôle de liant.

Le bloc au son de blé a été le plus consommé (enmoyenne 404 grammes par animal et par jour). Ilest suivi du bloc au tourteau de coton (enmoyenne 375 grammes par animal et par jour)puis du bloc au son de maïs (371 grammes paranimal et par jour). L'analyse de l'indice de con-sommation montre que le bloc à base detourteau de coton est plus efficace pour la pro-duction de viande. Il est suivi par le bloc au sonde maïs, alors que le bloc au son de blé est deuxfois moins efficace.

D'autre part, deux sous-produits industriels (sonde blé et tourteau de coton) ont été expérimentésdans l'alimentation des vaches laitièresN'damance (croisées N'dama x Abondance) desécofermes de la périphérie de Bouaké. L'objectifde l'étude est de déterminer la combinaison laplus efficiente des deux sous-produits pour laration alimentaire des vaches métisses en pro-duction laitière. La ration comprenant 75 % deson de blé et 25 % de tourteau de coton s'estavérée la plus efficace et la moins coûteuse pourla production laitière.

l'effet bélier pour gérer la reproductiondes brebis Djallonké

Avant la monte, l'introduction d'un bélier dans untroupeau de brebis favorise l'induction deschaleurs. Cette technique, utilisée chez lesespèces ovines à reproduction saisonnière, a ététestée dans un élevage de brebis Djallonké.Rappelons que les brebis Djallonké ont un cyclede reproduction indépendant des saisons.La présence du bélier dans un lot de brebisDjallonké a permis d'obtenir les chaleurs chez lestrois quarts des brebis, alors que dans le lottémoin, sans bélier, les chaleurs n'étaientobtenues que chez la moitié des brebis.L'agnelage s'est étendu, dans le lot expérimental

sur 22 jours avec un pic du cinquième au onzièmejour, et dans le lot témoin sur 28 jours sans picparticulier. Cette technique constitue uneméthode simple, efficace et peu onéreuse deprogrammation de la reproduction et de gestiondes mises-bas.

la prophylaxie parasitaire des ovins en milieu urbain

En Côte d'Ivoire, l'élevage des ovins en zoneurbaine est une pratique courante. Les maladiesdes ovins limitent de façon importante la produc-tivité des élevages. En particulier, le parasitismegastro-intestinal est très développé. Il est du à laprésence d'helminthes dans le tube digestif desmoutons, parmi lesquelles les nématodes sontles plus pathogènes. L'étude de l'influence de lasaison sur le niveau d'infestation parasitaire amontré que la saison influe davantage surle parasitisme en milieu rural qu'en milieu urbain.L'étude menée par le CNRA a permis de montrerque, en milieu urbain, les troupeaux en conduitelibre présentent une variation saisonnière de l'in-festation, contrairement aux troupeaux ovins enstabulation permanente. L'infestation des ovinspar les strongles gastro intestinaux est plus faibleen milieu rural qu'en milieu urbain. Le mode deconduite du troupeau urbain d'ovins apparaîtdonc comme l'un des facteurs le plus importantpour mettre en place un programme de préven-tion parasitaire.

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Méré (métis Baoulé x zébu)agé de huit ans

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valeur alimentaire des pâturagesLes repousses de quatre clones de Pennisetumpurpureum connaissent une bonne teneur enmatière sèche (18 à 27 % entre 9 et 11 semainesd'âge) et une valeur énergétique élevée. Maisl'herbe connaît une valeur azotée faible, malgréla fertilisation azotée apportée. Il convient doncd'apporter un complément alimentaire riche enazote aux bovins dont la base de l'alimentationest P. purpureum.La qualité d'un pâturage monospécifique deStylosantes hamata a été déterminée. Cettelégumineuse fourragère est riche en azote et enénergie. Même lorsque les repousses sont âgées(11 à 14 semaines d'âge), ce pâturage a unehaute qualité nutritionnelle. Les animauxentretenus sur ce pâturage n'ont pas besoin decomplément alimentaire.

la collection de plantes fourragèresUne collection vivante de plantes fourragères,mise en place à la station sur l'élevage deBouaké, comprend 400 espèces végétales deplantes fourragères. Ce sont des plantesannuelles et pérennes, des plantes herbacées etdes ligneuses, des légumineuses et des graminées.

Pêche et aquaculturePêche et aquaculturecontinentcontinentalesales

La pêche et l'aquaculture continentales sont desactivités primordiales pour la Côte d'Ivoire. Eneffet, le poisson constitue la première source deprotéines animales dans l'alimentation des popu-lations ivoiriennes dont la consommation estestimée à 15 kilos par habitant et par an.

La Côte d'Ivoire produit 70 000 à 80 000 tonnesde poissons, soit environ 28 % de ses besoins.Elle est donc obligée d'importer de grandesquantités de poissons pour satisfaire sesbesoins. Pour réduire le déficit en protéines ani-males d'origine halieutique, le gouvernement adécidé de mettre un accent particulier sur ledéveloppement de la pêche et de l'aquacultureen milieu continental.

La recherche, à travers le Centre national de

recherche agronomique, a un rôle à jouer poursoutenir cette volonté. Ainsi, ce programme derecherche étudie les espèces et souches perfor-mantes et améliore les techniques d'élevage. Ils'intéresse également aux peuplements et auxtechniques de repeuplement des plans d'eaucontinentaux et en particulier aux petits barragesde la Côte d'Ivoire.

performances de plusieurs populationsde tilapia

En phase de pré-grossissement, la comparaisondes performances zootechniques deOreochromis niloticus souche Bouaké (BKE)avec les populations des bassins du Niger (NIG)et de la Volta (VOL), ainsi que leurs hybrides, amontré que le croisement BKE x BKE donne lameilleure croissance (0,13 ± 0,05 grammes parjour). Le taux de survie a été supérieur à 90% etaucune différence significative n'a été observéeentre les groupes testés.

Les études vont se poursuivre en collaborationavec les scientifiques du Ghana qui travaillentégalement sue ce programme d'améliorationgénétique.

croissance du tilapia en fonction dela densité de mise en charge

Pour évaluer l'efficacité de nouvelles densités demise en charge du tilapia appliquées par les pis-ciculteurs et les comparer à celle vulgarisée parle CNRA, un essai a été mené avec trois den-sités : 2,2 ; 4 et 6 poissons par mètre carré. La densité de 2,2 poissons par mètre carré apermis la meilleure croissance (0,93 grammespar jour de gain moyen). A cette densité, l'indicede consommation a été de 2,4, alors qu'il était de2,8 avec la densité de 4 poissons par mètre carréet de 2,7 avec la densité de 6 poissons par mètrecarré. Ces résultats confirment que la densitépréconisée par le CNRA (2,2 poissons par mètrecarré) permet la meilleure productivité.

alimentation du tilapia avec des tourteauxde coton et de soja

Pour l'alimentation du tilapia Oreochromis niloti-cus, le tourteau de coton était utilisé jusqu'alors àun taux de 20 %. Il a paru intéressant de testerdes taux plus importants d'incorporation (20 à

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80). Le tourteau de soja a également été testé àdes taux de 33 % et 44 %. La vitesse de crois-sance et la composition corporelle du tilapia ontété étudiées.

L'incorporation jusqu'à 40 % de tourteau de cotondans l'aliment du tilapia apporte une améliorationtrès significative sur la croissance (1,2 à 1,3 con-tre 0,5 à 0,8 grammes par jour). L'améliorationporte également sur l'indice de consommation etsur la rétention des nutriments chez ce poisson.Quant au tourteau de soja, son incorporation autaux de 33 ou de 44 % dans l'alimentation n'influepas sur la croissance. Les essais devraient sepoursuivre pour confirmer la tendance observée.

élevage du capitaine enétang de pisciculture

Le capitaine d'eau douce Lates niloticus est uneespèce de poisson carnivore. Il vit à l'état natureldans les grandes étendues d'eau et se nourritessentiellement de proies vivantes. Dans le butd'améliorer la productivité des étangs, l'élevagede capitaine a été étudié. L'objectif visé est lamise au point de techniques de production mas-sive d'alevins et de fingerlings.

Les résultats ont montré que la productiond'alevins de Lates niloticus est possible en étangde pisciculture. Cependant, les quantitésd'alevins obtenues restent faibles et aléatoires(500 à 3 000 pour 200 mètres-carrés). L'étudede la sélection de proies chez ces alevins a mon-tré que ceux dont la taille est comprise entre 11et 26 millimètres consomment de préférence leCladocère Ceriodaphnia sp., les adultes leCopépode Thermocyclops sp. et les larves d'in-sectes. Les alevins dont la taille est compriseentre 26 et 42 millimètres consomment lesadultes des insectes, le CopépodeThermodiaptomus yabensis et le CladocèreSimocephalus serrulatus.

La production de fingerlings de capitaine avecdes alevins vivants de Oreochromis niloticus aété étudiée. Des individus de taille supérieure àcelle du stade fingerlings (30 à 40 grammes depoids moyen) ont été produits. Le poids moyenfinal de la population de Lates niloticus est com-

pris entre 64 et 90 grammes. Les taux de surviefluctuent entre 20 à 64 % et les rendements variententre 0,29 et 1,5 tonnes par hectare et par an.Ces essais encourageants devront être pour-suivis pour améliorer la technique.

surveillance écologique des rivièresDans le cadre du programme Onchocercose del'OMS, la surveillance écologique des rivières deCôte d'Ivoire a montré que, durant la période detraitement des eaux, une baisse importante desprises par unité d'effort a été enregistrée surtoutes les stations de surveillance. Cette baissequantitative n'a pas été irréversible puisque, àl'arrêt des traitements, la tendance s'est inver-sée. Aucune espèce de poisson n'a disparu et lescoefficients de condition des principales espècessont restés stables. Concernant la fauneentomique, des taxons se sont raréfiés dans lemilieu après quelques années de traitement. Ils'agit de Neoperla sp., des Tricorythidae, desEcnomidae, des Dytiscidae et des Hydrophilidae.Après l'arrêt des traitements, ces taxons réappa-raissent dans le milieu.

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Etangs de pisciculture

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Systèmes de productionSystèmes de productionen zone de forêten zone de forêt

La forêt est la végétation caractéristique du cli-mat guinéen du Sud de la Côte d'Ivoire.L'agriculture itinérante et extensive, tradition-nellement pratiquée, a entraîné la déforestationmassive, l'érosion et une baisse de la fertilité dessols. De 1960 à aujourd'hui, la couvertureforestière de la Côte d'Ivoire est passée de15 millions à 2,5 millions d'hectares. Cettedéforestation ainsi que la pression démo-graphique ont pour conséquence la perturbationdes équilibres écologiques. Dans ce contexte, ce programme de recherche,domicilié à Gagnoa, a pour objectif la connais-sance des systèmes de production et la mise aupoint d'innovations visant à les améliorer.

le fonctionnement des systèmes de production

L'analyse des systèmes de production dans larégion de Gagnoa a permis de constater que lecafé et le cacao restent les cultures de base dansla plupart des cas. Cependant, un certain intérêtest porté à la culture de l'hévéa et du palmier àhuile dans un souci de diversification. Larecherche du revenu maximum guide le choix dela culture pérenne de base, mais la difficultéd'obtenir de la main-d'œuvre limite les objectifsde production. Le système vivrier est géré par lesfemmes alors que celui des cultures pérennesest l'affaire des hommes.

des jachères de courte duréeLes jachères à espèces annuelles ou vivacespermettent d'améliorer le sol grâce à la matièreorganique qu'elles produisent ; lorsqu'il s'agit delégumineuses, il y a, en plus, fixation de l'azoteatmosphérique. Aussi, est-il conseillé, dans la

mesure du possible, d'éviter le brûlis qui réduit lamatière organique qui doit, au contraire, êtrerestituée au sol. Des techniques de mise en cul-ture sans brûlis et de gestion des jachères decourte durée ont été mises au point avec lajachère naturelle, dominée par Chromolaenaodorata ou avec la jachère à Pueraria phase-oloides, légumineuse vivace de couverture. Lesemis de la culture après jachère est réalisé sousun mulch obtenu après rabattage de la jachère.En outre, le comportement de plusieurs autreslégumineuses de couverture a été étudié.A titre d'exemple, la technique du non-brûlis et dela jachère à P. phaseoloides et à Cajanus cajana été appliquée par les agricultrices de Godoua,dans la région d'Issia. Après la jachère àC. cajan, le rendement du riz a atteint 2,3 tonnespar hectare, soit un gain de 50 % ; après lajachère à P. phaseoloides, le rendement du rizétait de 1,9 tonnes par hectare, soit un gain de30%.

des légumineuses forestières pourrestaurer la fertilité du sol …

Les légumineuses ayant la faculté de fixer l'azoteatmosphérique permettent, grâce à la litièrequ'elles produisent, d'améliorer la fertilité dessols. Ainsi, deux légumineuses arborées à crois-sance rapide, originaires d'Australie et introduitesen Côte d'Ivoire, ont été testées. Il s'agit deAcacia mangium et A. auriculiformis. A. auriculi-formis peut être plantée partout en Côte d'Ivoire,alors que A. mangium est plus adaptée aux con-ditions du Sud. Ces deux espèces de zone tropi-cale humide peuvent croître sur les sols particulière-ment pauvres. Les essais ont montré qu'il estpossible d'installer des forêts artificielles deA. mangium et A. auriculiformis en quatre à cinqans sur des sols décapés, sans horizon superfi-ciel. Sur des sols suffisamment fertiles, il est con-seillé d'associer, pendant un ou deux ans, descultures intercalaires aux arbres, qui bénéficient

Systèmes de productionSystèmes de production

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alors des soins culturaux.Ces ligneux peuvent également être exploitéspour la fourniture de bois de chauffe. A cinq ans,la productivité est de l'ordre de 20 mètres-cubes parhectare. Dans le Nord, à pluviométrie plus faible,l'exploitation pour le bois se fait à 7-8 ans et la pro-ductivité est de 7 à 10 mètres-cubes par hectare.

…et replanter les vieux vergers decacao et de café

Face au vieillissement des vergers de cacao etde café qui menace la production nationale, destechniques de replantation de vieux vergers etdes méthodes de plantation sur jachèresaméliorées par des légumineuses arborées ontété mises au point. Les arbres créent un micro-climat favorable à l'installation de la plantation.Pour le cacaoyer, afin de recréer l'ambianceforestière, des légumineuses arborées (Acaciasp., Gliricidia sp., Albizzia sp.) sont cultivées àhaute densité (1 100 arbres par hectare) pendanttrois à quatre années. L'agriculteur a la possi-bilité d'éliminer la jachère améliorée et de con-duire la cacaoyère en plein soleil, en conservantun rideau de légumineuses en brise-vent autourde la parcelle ou de régler la densité des légu-mineuses de sorte qu'elles assurent un ombragerégressif aux cacaoyers. Les densités optimalesdes espèces d'ombrage par hectare decacaoyers font l'objet d'un complément d'expéri-mentation.Ces techniques sont en adéquation avec lesperspectives de sélection de matériel végétalrésistant aux maladies et insectes du cacaoyer.Elles répondent au besoin de gestion intégréedes ennemis des cultures.Pour la replantation de caféiers, les légu-mineuses Albizzia lebbeck, A. guashaepele etA. adianthiofolia ont été associées, à différentesdensités, aux caféiers, Les meilleurs résultats ontété obtenus avec A. adianthifolia, espèce à crois-sance juvénile très lente, ce qui confirme que lecaféier a besoin d'un ombrage léger. Les expéri-mentations se poursuivent.

les adventices et le maïs de second cycleL'étude de la dynamique des adventices dans laculture de maïs de second cycle a montré que ladurée de la jachère joue un rôle important dansl'enherbement. Quatorze adventices sur 150

inventoriées dans la culture de maïs de secondcycle sont considérées comme particulièrementagressives. Les espèces les plus redoutablessont Euphorbia heterophylla, Croton hirtus,Rottboellia cochinchinensis, Mimosa invisa. Parailleurs, il a été mis en évidence une forte cor-rélation négative entre le rendement et la massedes adventices. Le seuil de nuisibilité de celles-ciest estimé à trois tonnes de matière fraîche parhectare.

les espèces alimentaires spontanéesAvec l'extrême recul de la forêt, certainesespèces alimentaires spontanées, pourtanttrès prisées par les populations locales, sontmenacées de disparition. Les essais réalisésdepuis quelques années à Oumé et à Korhogoont permis de maîtriser la culture de plusieursplantes spontanées, dont Ricinodendron heude-lotii (Akpi), Irvingia gabonensis (Kplé), Parkiabicolor (Loh) et Tieghemella heckelii (Makoré). En outre, une collection de vingt-deux espècesspontanées menacées de disparition a été consti-tuée à Azaguié, dans la région d'Abidjan et à Oumé.

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Caféiers replantés après jachère ; la jachère est laissée autour de la parcelle comme brise-vent.

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Systèmes de productionSystèmes de productionen zone de savaneen zone de savane

La savane est la végétation caractéristique du cli-mat soudanais et soudano-guinéen du Nord de laCôte d'Ivoire. En zone de savane, sous l'actionconjuguée de l'agriculture itinérante, des feux debrousse et de la collecte de bois de chauffe, onobserve la baisse de la fertilité des sols et le rem-placement des formations végétales naturellespar des jachères dégradées. Il existe égalementdes problèmes liés à l'élevage transhumant et àla divagation des animaux. Ce programme de recherche, localisé à Korhogo,vise à développer des technologies pour uneagriculture durable en zone de savane. Sesactions portent sur l’utilisation des légumineusesdans l’amélioration de la fertilité des sols et surl'usage des haies-vives. Du fait de la situationsocio-politique du pays, il a été provisoirementdélocalisé.

la pratique des haies vivesEn zone de savane, les haies vives jouent un rôlede barrière contre les animaux, elles matérialisentles limites des terres et limitent l'érosion.Pourtant, elles n'ont pas l'extension méritée.Aussi, le CNRA a t-il réalisé des essais permet-tant de comparer différentes espèces etd'améliorer la gestion des haies vives.Les résultats permettent de conclure que lesespèces Citrus aurantifolia, Ziziphus mucronataet Haematoxylon brasiletto sont adaptées à laréalisation de haie mono spécifiques ou pluri spé-cifiques.

l'effet de la jachère à légumineuses herbacées

En Afrique de l'Ouest, le riz de plateau est essen-tiellement cultivé en rotation avec la jachèrenaturelle. Celle-ci, de plus en plus courte, ne per-met plus une régénération du sol. Aussi, l'inci-dence des légumineuses de couverture, utiliséescomme jachère de courte durée, a t-elle étéévaluée. Les résultats montrent que le remplace-ment des repousses de jachère naturelle par unelégumineuse tend à réduire la croissance desmauvaises herbes. En outre, la perte de rende-ment en riz due à la compétition avec la légu-

mineuse est compensée par la production defourrage qui, restitué au sol, améliore la fertilitédu sol. Toutefois, il est important de choisir defaçon judicieuse l'espèce de légumineuse, lesdates et les densités de semis du riz et de lalégumineuse pour limiter au maximum la com-pétition entre les plantes.

Le modèle de simulation de croissance Intercoma été utilisé pour étudier l'association du riz deplateau aux légumineuses utilisées commeplantes de couverture. Il a permis d'établir unerelation entre les pertes de rendement en riz et labiomasse de légumineuses produite. Ce modèlepeut être utilisé pour gérer toutes les associa-tions de cultures. Il permet de prédire les pertesde rendement dues au phénomène de compéti-tion.

… et à légumineuses arboréesPour comparer l'effet de différentes espèces delégumineuses arborées utilisées comme jachère,des jachères de cinq ans de légumineuses(Acacia auriculiformis, Gmelina arborea,Eucalyptus camaldulensis) ont été remises enculture. Sur deux années de culture de maïs etde riz, la jachère à A. auriculiformis semble avoirun effet supérieur aux autres jachères.

les méthodes d'intervention en milieu ruralLe diagnostic des méthodes d'intervention enmilieu paysan a été réalisé. Il montre que la plu-part des actions de développement rural initiéesdans la région des Savanes ne coïncide pas avecune perception pluridimensionnelle dudéveloppement ; ce qui explique leur impuis-sance à impulser le développement rural dans larégion.

Systèmes de productionSystèmes de productionen zone de bas-fonden zone de bas-fond

L'agriculture de bas-fond joue un rôle importantsur la production vivrière. En effet, la dégradationde l'environnement se traduit par la compacité,l'érosion et la baisse de la fertilité des sols et parla perturbation du régime des pluies, particulière-ment néfaste en culture pluviale. D'où l'intérêt

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des zones de bas-fond qui constituent desécosystèmes d'agriculture sédentarisée. Ce programme de recherche, basé à Gagnoa, apour site expérimental le bas-fond de Guessihio.Ses investigations ont concerné les bas-fonds dela région Centre-Ouest.

l'utilisation des bas-fondsDans 80 % des bas-fonds ruraux, il n'y a aucunemaîtrise de l'eau. Les fluctuations intra et interannuelles du régime hydrique dépendent de lapluviosité. Dans les bas-fonds dotés d'un réseaude drainage, il y a maîtrise partielle de l'eau. Lariziculture intensive (utilisation de semencesaméliorées et d'intrants) y est pratiquée à raisond'un cycle par an. Enfin, dans de rares bas-fonds,il y a maîtrise totale de l'eau. L'aménagementcomprend une retenue d'eau, un collecteur cen-tral pour le drainage et deux canaux d'irrigationde part et d'autre du collecteur dominant la zoneà irriguer. Deux cycles de culture intensive du rizsont pratiqués chaque année. Le niveau de pro-duction excède rarement 5 tonnes par hectare etpar cycle.

dynamique sociale liée à l'aménagementdes bas-fonds

Des enquêtes réalisées dans les bas-fonds de larégion de Daloa ont permis de mettre en évi-dence l'impact de l'aménagement des bas-fondssur la dynamique sociale. On constate que l'im-plication des femmes en qualité de chefs d'ex-ploitation est importante. Elles y détiennent lemonopole dans les productions légumières. Enrevanche, dans les domaines de la riziculture etde la pisciculture, elles n'interviennent qu'en tantque main-d'œuvre rémunérée.

On observe une forte tendance à la confrontationentre les propriétaires terriens, autochtones etles exploitants locataires de terres, allochtones etallogènes, généralement consécutive à la remiseen cause des contrats, conclus verbalement,entre les protagonistes. La dynamique de l'or-ganisation socio-économique est timide. Desaménagements complémentaires à ceux desannées 1970 sont parfois réalisés pour conduired'autres spéculations notamment la piscicultureet le maraîchage.

gestion de l'eau en fonction desvariétés de riz irrigué

Dans un bas-fond aménagé avec la maîtrise del'eau, il y a possibilité de faire varier le niveau del'eau en fonction du stade du riz. Ainsi, le mouve-ment de l'eau dans le bas-fonds dépend de lavariété cultivée, plus particulièrement du momentoù le riz est au stade montaison - grain laiteux.Ce stade du riz doit être atteint, pour les variétésWita 1, CK4, CK73 avec une hauteur d'eauinférieure à 2 centimètres ; pour les variétés Wita9 et B189, avec une hauteur d'eau variant entre2 et 6 centimètres ; pour la variété Wita 8, avecune hauteur d'eau variant entre 6 et 10 cen-timètres ; et enfin pour les variétés Wita 3 et Wita10 avec un niveau d'eau entre 6 et 20 cen-timètres.

l'adoption des variétés et des techniques améliorés de riz irrigué

Les travaux sur les variétés améliorées de rizirrigué disponibles ont permis aux paysansd'adopter les variétés améliorées Wita 3 et Wita 9dans les bas-fonds de Gagnoa. Parmi six variétésde riz cultivées sous bonne maîtrise de l'eau, cesvariétés se sont montrées les plus productives,avec un rendement de 3 500 kilos par hectare, etles plus résistantes à la panachure jaune.L'intérêt de l'utilisation des herbicides de pré-levée dans la riziculture de bas-fonds a étédémontré aux paysans de même que la néces-sité de l'apport d'une fumure conséquente pourobtenir des rendements élevés.

Systèmes de productionSystèmes de productionen zone de monten zone de montagneagne

L'Ouest de la Côte d'Ivoire est une région semi-montagneuse. De ce fait, les surfaces agricolesutiles sont limitées. L'agriculture paysanne danscette région est extensive, de type itinérant surbrûlis. Elle a entraîné la déforestation massive etune baisse de la fertilité des sols.Pour accroître de manière significative le niveaude vie des populations de cette région, il estimpératif de moderniser son agriculture. Le pro-gramme de recherche sur les systèmes de pro-duction en zone de montagne a pour ambitions

Systèmes de productionSystèmes de production 5555

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de stabiliser l'agriculture sur les flancs de mon-tagne, d'améliorer et de diversifier les systèmesde production. Basé à Man, ce programme estfortement touché par la crise socio-politique quevit la Côte d'Ivoire et a été provisoirement délo-calisé à Gagnoa.

les systèmes de cultures et d'élevage Trois systèmes de culture ont été identifiés dansla région : le système à base de riz, le système àbase de plantes à tubercules et le système àbase de cultures industrielles. Dans les systèmes de culture à base de riz, lesparcelles sont cultivées pendant trois à six ans.Le riz, principale culture, est cultivé avec la plusgrande densité, mais toujours associé à d'autrescultures telles que le maïs, le manioc, le bananierplantain et enfin à des légumes dont la densitéest généralement très faible. Dans les systèmes à base de manioc, cette cul-ture, destinée à la vente, vient en tête d'assole-ment, juste après le défrichement. Le maïs, des-tiné à l'autoconsommation y est associé et la par-celle est laissée en jachère après la récolte.Dans les systèmes à base d'igname, l'ignamevient en tête d'assolement, associé au maïs etaux légumes. Le coton, le riz, l'arachide, peuventégalement être cultivés les années suivantes. Laculture du manioc termine l'assolement, avant lajachère.Le café et le cacao sont les cultures industriellesles plus cultivées. Ils sont plantés après défriche-ment et associés à quelques pieds de fruitiers ou,pendant les trois premières années, au riz et àd'autres cultures vivrières. La production animale connaît un certain essordans la région. Différents types d'élevage ont étérecensés. L'élevage de case concerne la volaille,les porcins locaux, les caprins et les ovins. Dansce type d'élevage, les animaux sont livrés à eux-mêmes et ne font l'objet d'aucun soin de la partde leur propriétaire. L'élevage traditionnel estconstitué essentiellement par des troupeaux debovins et quelquefois d'ovins appartenant, engénéral à des allogènes. Des bouviers Peulhsmènent les animaux se nourrir et s'abreuver àproximité du village. L'élevage encadré, depoulets de chair, pondeuses, lapins ou de porcssélectionnés, est destiné à la commercialisationet suivi par un technicien d'élevage.

La pisciculture se développe dans la région, dufait des activités du projet BAD-Ouest et de laprésence de nombreux bas fonds aménagés. Cedéveloppement permettra de réduire le déficithalieutique pour la consommation humaine.

des techniques agroforestièrespour stabiliser l'agriculture

Pour permette l'augmentation et la stabilisationdes rendements ainsi que l'amélioration durablede la qualité des sols, différentes techniquesagroforestières ont été mises au point par leCNRA. Dans le but de les présenter aux paysanset d'en faire la comparaison, elles ont été misesen place sur le point d'étude système de Zagnéet en milieu paysan. Ces essais ont montré aux paysans l'intérêt desdispositifs agroforestiers qui permettent de cul-tiver la même parcelle pendant six années con-sécutives et d’obtenir des niveaux de productiondes cultures vivrières stables

l'introduction de légumineuses alimen-taires dans les systèmes de production

L'introduction de légumineuses comestibles dansles systèmes de culture à base de riz est unmoyen d'améliorer la fertilité des sols, de diversi-fier l'alimentation ainsi que les sources de revenudes riziculteurs. Ainsi, l'étude de l'effet de troislégumineuses comestibles, le haricot, le niébé etl'arachide sur le rendement du riz pluvial est encours dans la région de Gagnoa.

le bilan de la diffusion de variétés de rizpluvial en zone forestière

En prélude à la diffusion des variétés de rizNerica en milieu paysan, un bilan des actionspassées d'introduction et de diffusion de variétésde riz pluvial en zone forestière a été dressé.L'enquête, réalisée dans la région de Gagnoa, amontré que les nouvelles variétés de riz pro-posées par la recherche depuis trente ans ontété peu adoptées. Elle a permis d'analyser lesschémas d'introduction et de diffusion des nou-velles variétés, de préciser le type de variété deriz souhaité par les paysans et de mettre en évi-dence la place prépondérante occupée par lesfemmes dans la culture du riz.

Systèmes de productionSystèmes de production5656

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TTechnologie et echnologie et laboratoires centrauxlaboratoires centraux

Conservat ion etConservat ion ett ransformat ion dest ransformat ion desprodui tprodui t s agr ico less agr ico les

La Côte d'Ivoire exporte la plupart des ses pro-duits agricoles sans transformation, donc sansvaleur ajoutée, ou très peu. C'est le cas du cacaodont à peine le tiers de la production est transfor-mé localement. Faute de moyens de conservation et de transfor-mation, les cultures vivrières subissent d'impor-tantes pertes après récolte. A titre d'illustration,les pertes représentent 40% de la productionpour la banane plantain, 30% pour l'igname et20% pour le manioc.Pour répondre aux besoins alimentaires etéconomiques du pays, l'amélioration de la pro-ductivité et de la valorisation des produits agri-coles et de leurs dérivés s'imposent. De nou-velles exigences de préservation de l'environ-nement et le respect des normes de qualité sontà l'ordre du jour. Autant de sujets qui interpellentce programme de recherche.

les conditions de séchage du café La qualité très moyenne du café vert produit enCôte d'Ivoire, en particulier son taux élevéd'ochratoxine A, toxine produite par la moisis-sure, peut provoquer son rejet à l'exportation.L'amélioration de la qualité du café produit enCôte d'Ivoire par la prévention de la moisissures'impose donc. Ainsi, les micro-organismesresponsables de la production de l'ochratoxine Aont été identifiés. Ce sont Aspergillus niger,A. ochraceus, A. carbonarius, Fusarium etCladosporium.L'amélioration des conditions de séchage du cafépermet de prévenir le développement des moi-sissures responsables de la formation d'ochra-toxine. Des essais de séchage ont été effectués

sur différents types de séchoir. Les résultats desessais indiquent que le séchoir basculant avecsupport grillagé mis au point par le Centrenational de recherche agronomique et le séchoiren bambou permettent un séchage rapide. Lacharge optimum du café est de 30 kilos parmètre-carré (soit une épaisseur de 3 centimètres)pour le traitement par voie sèche et de 40 kilospar mètre-carré (soit une épaisseur de 4 cen-timètres) pour le traitement par voie humide. Unbrassage régulier est nécessaire.Il a été montré que plus la maturité des cerisesest avancée, plus le risque de contamination estélevé. En outre, il s'avère nécessaire de traiterles cerises immédiatement après la récolte afinde réduire la prévalence des microorganismes.

bien récolter et pré-traiter le cacaoLes opérations effectuées pour la transformationprimaire du cacao sont déterminantes pour lapréservation des qualités du cacao marchand. LeCNRA recommande de récolter les cabosses àjuste maturité, c'est-à -dire aux trois quartsjaunes ou orangées-rouges. Les cabossesimmatures, de couleur verte ou rouge-violet,dans lesquelles les synthèses biochimiquesrestent inachevées et les cabosses trop mûres,

5757

Séchoir basculant.

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de couleur jaune foncé ou orangée, exposéesaux risques de germination, de pourriture et dedessèchement des fèves, doivent être laissées. Les travaux effectués au CNRA ont montré quel'écabossage doit s'effectuer en moins de sixjours après la récolte. Un triage approprié estégalement indispensable. Les conditions opti-males de fermentation, permettant de développerles précurseurs de l'arôme chocolat, ont étédéfinies. La fermentation doit être réalisée dansdes caisses en bois ou sous des feuilles debananier pendant six jours, avec brassage ledeuxième et le quatrième jour. Le séchage consiste à baisser le taux d'humiditéde 60 à moins de 7 % et à réduire l'excès d'aciditéen poursuivant la formation des précurseurs del'arôme cacao. Il doit avoir une allure modérée,mais pas trop lente pour éviter le développementde moisissures. A cet effet, le séchage des fèvesde cacao est effectué en couches minces (3 à 4centimètres d'épaisseur) sur des claies fixes oumobiles, sur aire cimentée ou sur des bâches enplastique noir. Le cacao est remué fréquemmentet le triage permet d'éliminer les fèvesdéfectueuses et plates.Pour éviter le développement de moisissures,d'insectes et la formation d'acides gras libres parhydrolyse de la matière grasse, le cacao doitrester bien sec au cours du stockage. Il y a doncintérêt à limiter, dans les locaux de stockage, lesvariations de température qui entraînent unevariation de l'humidité relative de l'air. Les sacsne seront pas en contact direct avec le sol, le muret le plafond. Le local doit être aéré aux heureschaudes de la journée et hermétique par tempshumide. Il faut éviter l'entrée de la poussière, desinsectes et des rongeurs, ainsi que la formationde brisures.

valoriser les produits et sous-produitsdu cacao

Après l'écabossage et au début de la fermenta-tion des fèves fraîches, le jus qui s'écoule au basde la masse de fèves peut être valorisé en diversproduits finis ou semi-finis. Ainsi, le CNRA a misau point des jus stabilisés clarifiés, de la pectine,de l'alcool, du vin, de la liqueur et du vinaigre decacao. La pulpe des fèves a servi de substratpour la fabrication de gelée, de confiture et demarmelade.

Le cortex, qui représente environ les trois quartsdu poids de la cabosse, peut être valorisé. Du faitde sa teneur élevée en protéines (7 %) et enfibres (30 %), c'est un fourrage particulièrementadapté aux ruminants. Séché puis consumé, ilfournit une cendre, riche d'environ 40% enpotasse, employée comme source d'alcali dansla fabrication traditionnelle du savon. Le cortexpeut être utilisé également comme engraisorganique. Lorsque la fumure est destinée à unecacaoyère, il doit être composté pour tuer lesspores de champignons responsables des pour-ritures des cabosses.

les cossettes et la farine de banane plantainLa banane plantain a une grande importance ali-mentaire en zone forestière de Côte d'Ivoire.Environ un million et demi de tonnes y sont pro-duites chaque année. Mais, faute de moyens detransformation et de conservation, on observe,en période d'abondance, des pertes aprèsrécolte importantes, pouvant atteindre 40 % de laproduction. La banane plantain a pu être con-servée au CNRA à l'état vert sous emballageplastique (polyéthylène) d'épaisseur adéquatependant au moins deux semaines. La bananeplantain peut aussi être conservée sous forme decossettes ou de farine.Pour la production de cossettes, une méthodeaméliorée a été mise au point. Elle permet d'aug-menter le rendement qui, de 44 % avec laméthode traditionnelle, passe à 70 % avec laméthode mise au point au CNRA.La farine de banane plantain est fabriquée tradi-tionnellement. En comparant et en améliorant lesméthodes traditionnelles, une technique de fabri-cation de farine stabilisée par traitement anti-oxy-dant a été élaborée. La farine obtenue a debonnes qualités chimique, microbiologique etorganoleptique. Elle peut être utilisée pour laconfection de mets traditionnels.

une méthode de conservation du manioc fraisLe manioc s'altère vite. Deux jours après larécolte, la pulpe de manioc se dégrade et devientimpropre à la consommation comme à la trans-formation. La technique de l'emballage physiologiquemise au point par le National Research Institutede Grande Bretagne a été testée et adaptée. Lesracines fraîchement récoltées et indemnes de

5858 TTechnologie et laboratoiresechnologie et laboratoires

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blessures sont trempées dans l'eau, enferméesdans des sacs de jute préalablement mouillés.Les sacs, déposés sur des claies et recouvertsde bâches en plastique, permettent de conserverle manioc à l'état frais pendant quatorze jourss'ils sont maintenus à une température de 30 à35 degrés et dans une humidité relative élevée.La qualité organoleptique et microbiologique del'attiéké (couscous de manioc) produit avec lemanioc ainsi conservé est satisfaisante.

valoriser le bois des essences agricoles L'hévéa, le cocotier et les légumineuses arboréessont des espèces ligneuses à vocation agricole.Après leur période d'exploitation, elles peuventêtre utilisées comme bois d'œuvre ou commesource d'énergie. Le CNRA a étudié les carac-téristiques technologiques de ces différents boiset sait comment les valoriser. En particulier pour l'utilisation de l'hévéa commebois d'œuvre, un traitement de préservation estnécessaire pour garantir la durabilité de l'ou-vrage. Le CNRA, grâce aux résultats qu'il aobtenus, peut appuyer la mise en œuvre d'unitésindustrielles de valorisation du bois d'hévéa.Avec le bois d'hévéa et avec le bois de cocotier,le sciage en planches donne un rendement d'en-viron 40 %, permettant la réalisation desmeubles. Des palettes sont fabriquées avec lesbois de légumineuses arborées. Les rendementsau sciage varient, selon les espèces, de 40 à45 %.

… et les déchets de boisEn Côte d'Ivoire, le charbon de bois est le com-bustible le plus utilisé par les ménages. Dans lebut de valoriser les produits d'éclaircies de plan-tations forestières et les déchets des industriesdu bois (sciures, coursons, etc.), les caractéris-tiques de la carbonisation ont été recherchées.Des itinéraires techniques pour une valorisationrentable des éclaircies de teck et d'autresessences de plantation (Gmelina, Cedrela, etc.)ont été développés et mis à la disposition de lafilière. L'utilisation des fours métalliques et detechniques améliorées de carbonisation commela meule casamançaise ont été vulgarisées etsont aujourd'hui adoptées par des opérateurs dela filière.L'aptitude à la carbonisation des légumineuses

arborées a également été étudiée. Ainsi,plusieurs espèces d'Acacia (A. mangium, A.aulococarpa, A. auriculiformis, A. crassicarpa)ont été testées. La carbonisation effectuée enfour métallique artisanal (type Magnien) a montréque les rendements massiques des quatreespèces varient de 20 à 27 % et que la densitéapparente des charbons était de 300 à 371 kilospar mètre-cube. Acacia mangium a donné lemeilleur rendement massique avec une densitéapparente élevée. De nombreux tests ont per-mis de s'assurer de l'acceptabilité des charbonsdes acacias par les consommateurs de ce com-bustible.

Laboratoire centralLaboratoire centralde biotechnologiesde biotechnologies

Le laboratoire central de biotechnologies apporteun appui aux différents programmes derecherche. Il met à la disposition des chercheursun plateau technique leur permettant de pour-suivre leurs expérimentations dans le domainedes biotechnologies. Il assure également la for-mation. Les domaines d'expertise du laboratoiresont les suivants :

la culture in vitroL'expertise concerne en particulier la micropropagation qui consiste à produire un matérielvégétal par multiplication végétative en labora-toire à partir d'une partie infime de la plante mère.Elle se pratique sur des spéculations aussi

5959TTechnologie et laboratoiresechnologie et laboratoires

Vitroplant d’igname.

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variées que le cacaoyer, le bananier, l'ananas,l'igname, le manioc, etc. Par cette technique, il est possible de reproduire,identiques à eux-mêmes, des individus élitesissus de multiplication sexuée. La culture in vitrocomme technique de multiplication présente unintérêt croissant pour la fourniture de matérielvégétal de plantation. Elle est déjà maîtriséechez le cacaoyer et le palmier. Chez l'igname,l'ananas, l'hévéa, et le bananier, des progrèsimportants sont enregistrés. Signalons que lematériel de plantation produit par culture in vitroest indemne de parasite.La culture in vitro permet également de con-server au laboratoire des espèces ou des variétésmenacées de disparition. Avec la perte de nom-breuses collections au champ du fait de la crisesocio-politique que vit la Côte d'Ivoire, l'impor-tance de la conservation in vitro des ressourcesgénétiques est apparue indispensable.

l'analyse de la diversité génétiqueLes marqueurs moléculaires permettent d'é-valuer la diversité génétique, de comprendrecomment elle est organisée, de classer lesvariétés selon leur distance génétique et dedéfinir les stratégies de sélection les plus adap-tées. Ainsi, le laboratoire intervient-il dans lesactivités d'amélioration génétique du cacaoyer,du palmier à huile, du riz et de l'hévéa. Chez le cacaoyer, dans le but d'introduire de nou-veaux géniteurs dans le programme de sélection,l'étude de la diversité génétique du matérielvégétal rencontré chez le paysan est entrepriseau niveau des principales zones de production ducacao. Elle a montré que 66 % du matériel végé-tal planté est du tout venant et que seulement33 % est issu de sélection. Toutefois, certainsgénotypes prospectés ont montré une toléranceau Phytophthora.Chez le palmier à huile, la divergence génétique despopulations de géniteurs améliorés est étudiée. Lesrésultats seront utilisés dans le cadre de l'améliora-tion de la sélection récurrente réciproque.Dans le cadre de la coopération scientifique entrele CNRA et le CIRAD, le phénomène de résis-tance au virus de la panachure jaune du riz(RYMV) chez les plantes transgéniques est à l'é-tude à Montpellier. Des gènes sont en cours d'i-dentification. De plus, des lignées de riz trans-

génique contenant le gène du virus de lapanachure jaune du riz sont en cours d'évaluation. Chez l'hévéa, l'expression du potentiel de pro-duction a lieu à l'âge adulte. Aussi recherche t-ondes marqueurs moléculaires pouvant permettrela sélection précoce de clones d'hévéa à fortpotentiel de production. Par ailleurs, les con-traintes de reproduction qui limitent le brassaged'un nombre élevé de génotypes d'hévéa sontabordées en vue d'identifier les facteurs molécu-laires qui en sont la cause.La caractérisation morphologique et moléculairedes cultivars de cocotier, qui vise à faire l'inven-taire des écotypes en collection et de les classer,est en cours. Une banque de données constituéeà partir de 17 caractères agronomiquesmesurables a été établie. De plus, il apparaît unenette distinction entre les écotypes ''Grands'' etles écotypes ''Nains''.

le dépistage moléculaire des maladiesdes végétaux

Différentes techniques permettent de dépister lespathogènes : immunodiffusion, test Elisa, PCR,etc. Ainsi, le virus de la mosaïque africaine dumanioc (ACMV), le virus de la mosaïque del'igname (YMV), le virus de la panachure jaunedu riz (RYMV), mais aussi des bactéries, deschampignons et des mycoplasmes peuvent fairel'objet de dépistage. Ainsi, des tests Elisa sont encours de mise au point pour évaluer l'incidencedu virus de la panachure jaune du riz sur lesvariétés de riz en Côte d'Ivoire, principalementdans la région de Gagnoa.Par ailleurs, chez l'hévéa, des recherches visantà mettre en évidence et à caractériser des pro-téines du syndrome de l'encoche sèche d'unepart, et à identifier des gènes et des protéinesinduites en condition de stress hydrique d'autrepart, sont en cours. Dans les deux cas, des pro-téines ont été mises en évidence.

Laboratoire centralLaboratoire centralsols, eaux, plantessols, eaux, plantesLe laboratoire central sols eaux plantes met à ladisposition des programmes de recherche et despartenaires du CNRA un service d'analyse per-

6060 TTechnologie et laboratoiresechnologie et laboratoires

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mettant la caractérisation du sol et du climat. Ilapporte un appui dans les domaines de l'agropé-dologie (physique, chimie et biologie du sol) et del’agroclimatologie. Il permet de réaliser égale-ment les analyses de l'eau et des plantes. Situéà Bouaké, ce laboratoire est fortement perturbépar le conflit armé intervenu en Côte DiIvoiredepuis septembre 2002.

la collecte et la gestion des donnéesagroclimatiques

L'inventaire des stations météorologiques desstations du CNRA est en partie réalisé. La ges-tion des données agroclimatiques collectées estréalisée à l'aide du logiciel SARRA (Systèmed'analyse régional des risques agroclimatiques). les analyses physico-chimiques du sol Dans le cadre de l'appui au développement, desétudes agro-pédologiques ont été conduitesdans le cadre de la convention entre CNRA et lessociétés sucrières à Zuenoula, Borotou-Koro,Ferké I et Ferké II. Mais le conflit armé intervenuen Côte d'Ivoire a interrompu les travauxd'analyse des sols.

la méthode d'inoculation du soja vulgariséeLe soja, comme toutes les légumineuses, a lacapacité de fixer l'azote de l'air grâce à une sym-biose avec des bactéries du genre Rhyzobium.Cette association plante-bactérie s'effectue auniveau des nodosités localisées sur le systèmeracinaire et parfois sur la tige. Pour établir unesymbiose efficace, la souche bactérienne spéci-fique de la légumineuse doit être présente enquantité suffisante dans le sol. Dans le cas con-traire, l'inoculation est nécessaire pour améliorerle rendement du soja. Des essais d'inoculation du soja ont été réalisésen station ainsi que des tests en milieu paysan.En station, l'inoculation des variétés de soja endiffusion (Canarana, Emgopa 308, Emgopa 310et Doko) se traduit par une augmentation du ren-dement en grains qui varie de 30 à 100 % parrapport au témoin non inoculé. En milieu paysan,on a observé que l'inoculation de la variétéCanarana entraînait, par rapport au témoin, uneaugmentation du rendement de 20 à 76% selonles sites. Le rendement moyen est passé de 700kilos par hectare à 1 200 kilos par hectare.La technique d'inoculation a suscité un engoue-

ment auprès des producteurs de soja de cetterégion. Elle est facile à utiliser et son coût est peuélevé (4 000 francs CFA par hectare).L'intégration de la culture du soja dans le sys-tème de culture des paysans, associée à unegestion judicieuse des résidus de récolte, permetd'améliorer et de maintenir la fertilité du sol. Pour répondre à la demande, une unité de pro-duction d'inoculum pour légumineuses a étéinstallée à Bouaké. Elle dispose d'un laboratoirede microbiologie des sols équipé d'un fermenteurde 50 litres. Elle a une capacité de production de16 à 20 000 doses d'inoculum de 100 grammessur support tourbeux.

la conservation des semences de sojaLa faculté germinative des semences de sojadiminue rapidement après la récolte. Aussi, lelaboratoire a-t-il testé différents dispositifs deconditionnement en vue d'améliorer cette conser-vation. Le stockage en bidon en plastique s'estavéré le meilleur moyen de conserver lessemences de soja. Après huit mois de conserva-tion en bidon en plastique, le taux de germinationest de 85 % pour les variétés R2 231 et Doko,taux bien supérieur à la norme admise en Côted'Ivoire (60 %) pour les semences commercialesde soja. Le taux d'humidité des semences a étémaintenu en dessous de 9 %. Notons que larichesse en huile de la variété Canarana, 25 %contre 22 % pour les variétés Doko et R2 231,explique sans doute la réduction plus rapide de lafaculté germinative de cette variété.

6161TTechnologie et laboratoiresechnologie et laboratoires

Graines de soja enrobées d’inoculum.

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ProProggrammes de rammes de

recherche derecherche de

seconde générationseconde génération

2004-20072004-2007

6262

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Cultures d’exportCultures d’exportationationCacaoCafé et colaPalmier à huileCocotierHévéaCoton et autres fibres textilesCanne à sucreArboriculture fruitière

Cultures vivrièresCultures vivrièresRizMaïs, mil, sorghoPlantes à racines et tuberculesCultures maraîchères et protéagineusesAnanas et banane

Productions animalesProductions animalesProductions d'élevage Pêche et aquaculture continentale

Systèmes agraires et développement durableSystèmes agraires et développement durableSystèmes agraires et développement durable en zone de savaneSystèmes agraires et développement durable en zone de forêtForêt et environnement

TTechnologie et laboratoires centrauxechnologie et laboratoires centrauxGestion durable des sols et maîtrise de l'eauMécanisation agricole Conservation et transformation des produits agricoles et du bois Biotechnologies

6363Programmes de 2Programmes de 2ndende générationgénération

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La mission princi-pale du Centre

national de rechercheagronomique (CNRA) estd'identifier et de mettreen œuvre des pro-grammes de recherchereflétant les besoins réelsdes opérateurs, puis decontribuer au transfertdes résultats obtenus.Sur cette base, le CNRAa défini, en 1998, vingtdeux programmes derecherche dits de pre-mière génération qui ontété conduits jusqu'en juin2003. Pour la secondephase opérationnelle,prévue de 2004 à 2007,de nouveaux programmes de recherche ontété définis au cours de l'année 2003.

Prendre en compte lesPrendre en compte les

besoins réels des opérateursbesoins réels des opérateurs

Pour prendre en compte les besoins des filièresagricoles et les priorités définies par la politiquenationale de développement agricole, uneméthodologie a été adoptée. Cinq commis-sions de travail ont été mises en place auCNRA et ont travaillé pendant huit mois (demars à novembre 2003). Elles ont fait l'état deslieux des différents secteurs agricoles, réper-torié les acquis de la recherche disponibles etidentifié les contraintes restant à lever. Ellesont ensuite inventorié les nouvelles demandesde recherche en tenant compte des conclu-sions des concertations avec les opérateursagricoles, des diagnostics réalisés avecl'Agence Nationale d'appui au développementrural (ANADER), des recommandations desséminaires spécifiques et des ateliers derestructuration des filières agricoles. En outre,une étude a été menée par trois consultantsindépendants, externes au CNRA, auprès desfilières et des institutions partenaires pour ren-forcer la cohérence et l'exhaustivité de la col-lecte des besoins de recherche.

Les commissions ont alors formulé des propo-sitions de programmes de recherche. Celles-ciont été soumises, au cours d'un séminaire detravail qui s'est tenu du 30 septembre 2003 au3 octobre 2003, à une instance scientifiquecomprenant l'ensemble des responsables sci-entifiques du CNRA et les trois consultantsexternes. A l'issue de ces travaux, il a étéretenu vingt-deux projets de programmes derecherche.

VVingt-deux programmes deingt-deux programmes de

recherche retenus...recherche retenus...

Ceux-ci ont alors été soumis à l'appréciationdes partenaires et opérateurs du développe-ment agricole au cours d'un atelier national devalidation qui s'est tenu du 1er au 3 décembre2003. Cet atelier a permis de s'assurer de laprise en compte de toutes les priorités derecherche, de vérifier la cohérence des pro-grammes de recherche avec les objectifs dedéveloppement et de conférer un caractèrenational à ces programmes de recherche.

Ainsi, vingt-deux programmes de rechercheont été retenus.

L6464 Programmes de 2Programmes de 2ndende générationgénération

Les programmes de rechercheont fété validés

au niveau interne ...

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difdifférentférents des programmess des programmes

de première générationde première génération

Par rapport aux programmes de premièregénération, certaines modifications sont àrelever. Un nouveau programme de recherchesur la forêt et l'environnement permet auCNRA de prendre en compte les préoccupa-tions des opérateurs de ce secteur et decombler un vide au niveau national. Ce pro-gramme intègre l'étude des ressourcesforestières et l'agroforesterie, ainsi que ladomestication et la promotion des espèces ali-mentaires non cultivées.

Les systèmes agraires comportent désormaisdeux programmes relatifs aux zones de forêtet aux zones de savane au lieu de quatreauparavant. Ces programmes comprennentune composante relative aux études socio-économiques et aux études d'impact.

Pour améliorer la fertilité des sols, desrecherches fondamentales et des recherches

adaptées portent sur l'utilisation des jachèrespour régénérer les vieux vergers, sur l'agro-foresterie, sur les associations culturales et surl'utilisation des plantes de couverture dans dif-férents systèmes de production.

Pour adapter l'agriculture au déficit hydriquecroissant, l'étude des mécanismes physi-ologiques d'adaptation à la sécheresse et lamise au point de matériel végétal et d'it-inéraires techniques adaptés au manque d'eausont prévus.

Pour répondre aux nouvelles normes exigéespar le marché international, des méthodesbiologiques ou intégrées de protection des cul-tures sont programmées. Enfin, pour effectivement contribuer à la diffu-sion de ses acquis, une opération de transfertde technologie a été créée au niveau de tousles programmes.

6565Programmes de 2Programmes de 2ndende générationgénération

...puis soumis à l’appréciation despartenaires et opérateurs dudéveloppement agricole .

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En bref...En bref...

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Formations dispensées en 2003Formations dispensées en 2003

En bref...En bref... 6767

Agronomie 120

Amélioration des plantes 120

Protection des plantes 128

Production animale 190

Sciences et techniques 20

Total (heures) 578

Agronomie 24

Amélioration des plantes 21

Protection des plantes 22

Technologie 14

Economie, sociologie 3

Production animale 2

Total 86

Formation diplômante

Etudiants encadrés

3e cycle 72 1er et 2nd cycle 14

Cours dispensés dans les universités et grandes écoles

Formation qualifiante

Professionnels formés

Agronomie 62

Méthodologie 13

Total 75

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Production et commercialisation en 2003Production et commercialisation en 2003

En bref...En bref...6868

Palmier à huile : 43 142 tonnes de régimes et 11 millions de semences sèches

Répartition du chiffre d’affaires des produits commercialisés

Palmier à huile : 5 882 ha

Hévéa : 708 ha

Cocotier : 1 117 ha

Fruits : 28 ha Café et cacao : 294 ha

Régimes de palme Semences et plants de palmier à huile

Autres semences et plants

Régimes de palme

Noix de coco et coprah

Caoutchouc

Café et cacao

Fruits

Production Cacao 39 tonnes Café : Arabusta 13,6 tonnes, Robusta 65 tonnes Fruits :533 tonnes d’ananas, 48 tonnes de mangoustan et 35 tonnes d’agrumes Coco :4,8 millions de noix et 300 tonnes de coprah

Hévéa : 1 636 tonnes de caoutchouc sec =

Répartition des superficies en production

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Personnel et budget en 2003Personnel et budget en 2003

En bref...En bref... 6969

0 1000 2000 3000 4000 5000

Personnel

Dépenses (en millions de francs CFA)

Total : 9 924 Personnel Fonctionnement Investissements 5 784 (58 %) 3 651 (37 %) 489 (5 %)

Ressources (en millions de francs CFA)

Prévu

Réalisé

Direction générale : 111

Direction régionale d’Abidjan : 1425

Direction régionale de Bouaké : 193

Direction régionale de Gagnoa : 214

Direction régionale de Korhogo : 116

Direction régionale de Man: 56

Total : ……………………………….. 2115

Etat de Côte d’Ivoire

IDA

Projets et conventions

Ventes de produits

Autres ressources

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Station de recherche de La Mé13 BP 989 Abidjan 13 Tél. : 24 39 11 88 - Fax : 24 49 97 78

Station de recherche "Marc Delorme" de Port-Bouët07 BP 13 Abidjan 07 Tél. : 21 24 88 72

Station de recherche de Bimbresso01 BP 1536 Abidjan 01Tél. : 23 45 41 76 - Fax : 23 47 21 22

Station de recherche technologique08 BP 881 Abidjan 08Tél. : 22 44 28 58 - Fax 22 44 21 08

Station expérimentale et de productiond'Anguédédou/Azaguié 01 BP 1740 Abidjan 01Tél. : 23 45 08 81/23 45 09 05 - Fax : 23 45 08 89

Station expérimentale et de production "Robert Michaux" de Dabou BP 8 Dabou - Tél. : 23 57 27 34

Station expérimentale et de production d'Abengourou BP 147 Abengourou Tél. : 35 91 30 98 - Fax : 35 91 37 46

Laboratoire central de biotechnologies01 BP 1740 Abidjan 01Tél. : 23 45 31 16/23 45 41 70 - Fax : 23 47 24 11

Site de BingervilleBP 31 BingervilleTél :22 40 30 32 - Fax : 22 40 35 06

Station de recherche de KorhogoBP 856 KorhogoTél. : 36 86 22 92 - Fax : 36 86 03 26

Station de recherche de FerkessédougouBP 121 Ferkessédougou - Tél. : 36 86 82 84

Station de recherche sur le coton01 BP 633 Bouaké 01Tél.: 31 63 31 39 / 31 63 35 26 -Fax : 31 63 20 45

Station de recherche sur les cultures vivrières01 BP 633 Bouaké 01Tél. : 31 63 51 22 - Fax : 31 65 52 80

Station de recherche sur l'élevage01 BP 1152 Bouaké 01Tél. : 31 63 33 64 / 31 65 52 05

Station de recherche piscicole01 BP 633 Bouaké 01Tél. :31 63 21 70 / 31 65 49 14

Laboratoire central sols, plantes et eaux01 BP 633 Bouaké 01Tél. : 31 65 52 81/65 52 82 - Fax : 31 65 52 84

Station de recherche de GagnoaBP 602 Gagnoa - Tél./Fax : 32 77 30 77

Station de recherche de DivoBP 808 Divo - Tél./Fax : 32 76 08 35

Station expérimentale et de production deGrand-DrewinBP 11 Sassandra - Tél. : 34 72 02 14/34 72 02 12

Station de recherche de ManBP 440 ManTél. : 33 79 00 32 - Fax : 33 79 31 73

Direction générale01 BP 1740 Abidjan 01Tél. (225) 23 47 24 24Fax : (225)23 47 24 11

Adiopodoumé, Km 17, route de DabouE-mail : [email protected]

Site Web : www.cnra.ciDirection régionale d'Abidjan

08 BP 33 Abidjan 08Tél. : 22 44 28 58 - Tél./Fax 22 44 21 08

Email : [email protected]

Direction régionale de KorhogoBP 856 Korhogo

Tél. : 36 86 09 71 - Fax :36 86 03 26E-mail : [email protected]

Direction régionale de Bouaké01 BP 633 Bouaké 01

Tél. / Fax : 31 63 31 26E-mail : [email protected]

Direction régionale de ManBP 440 Man

Tél.: 33 79 22 79 - Fax : 33 79 31 73E-mail : [email protected]

Direction régionale de GagnoaBP 602 Gagnoa

Tél./Fax : 32 77 17 00E-mail : [email protected]

Adresses du CNRAAdresses du CNRA

En bref...En bref...7070

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ADRAO Association pour le développement de la riziculture en Afrique de l'OuestANADER Agence nationale d'appui au développement ruralBAD Banque africaine de développementBNETD Bureau national d’étude technique et de développementCFC Common Fund of CommoditiesCIDT Compagnie ivoirienne pour le développement des textilesCIRAD Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développementCOGENT Coconut Genetic NetworkCORAF Conseil Centre et Ouest africain pour la recherche et le développement agricolesFAO Food and Agriculture Organization of the United NationsFIRCA Fonds interprofessionnel pour la recherche et le conseil agricolesICIPE International Centre of Insect Physiology and EcologyIDA International Development AssociationIDEFOR Institut des forêtsIDESSA Institut des savanesIITA International Institute of Tropical AgricultureIPGRI International Plant Genetic Resources InstituteIRCC Institut de recherche sur le café et le cacaoIRRI International Rice Research InstituteLANADA Labortoire national d’appui au développement agricoleLCCI La compagnie cotonnière ivoirienneNRI National Research InstituteOIC Organisation internationale du caféOMS Organisation mondiale de la santéSUCAF Sucrerie africaine de Côte d’IvoireSADAOC Fondation sécurité alimentaire en Afrique de l'Ouest et du CentreSODERIZ Société pour le développement de la rizicultureUNIPHYTO Union de la profession phytosanitaireURECOS-CI Union régionale des entreprises coopératives de la zone de savane de Côte d'IvoireWECAMAN Réseau Ouest et Centre africain sur le maïs

Liste des sigles Liste des sigles

En bref...En bref... 7171

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Production, maquette, mise en page, illustrationCNRA, Direction des Systèmes d'information (DSI)

Avec la participation de laDirection des Programmes de recherche et de l'appui au développement (DPRAD)

Crédit photographique : CNRA

Conception couverture et impression : Pixels plus

Achevé d’imprimer : juin 2004

01 BP 1740 Abidjan 01, Côte d’IvoireTél. : (225) 23 47 24 24 - Fax : (225) 23 47 24 11

Adiopodoumé, km 17, route de DabouE-mail : [email protected]

Site Web : www.cnra.ci