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    A N N U E L O U V R A G E S D A R T 2 0 1 1 MODERNEMODERNE

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    Pont Altiani Haute Corse (2B) Autoroute A89 Loire et Rhne Infrastructures Principautde Monaco

    Littrature et ouvrages dart

    SOMMAIRE Annuel Ouvrages dart dition 2011

    15Les solutions techniquespour la rparation

    et le renforcement

    des ouvrages de gnie

    civil en bton

    Les solutions techniquespour la rparation etle renforcementdes ouvragesde gnie civil en btonLa durabilit dun ouvrage dpend de nombreux paramtres dont la qualit de sa conception, des

    matriaux utiliss, de sa ralisation ainsi que des diverses conditions dusage, dexploitation et de

    maintenance. Le bton rsiste au temps quil fait et au temps qui passe. Mais les ouvrages en bton

    peuvent ncessiter des oprations de rparation ou de renforcement pour augmenter leur dure

    dutilisation ou offrir de nouvelles fonctionnalits.

    De nombreuses solutions techniques sont disponibles et maitrises, elles ont fait la preuve de leur

    efficacit et rpondent lensemble des problmes potentiels rencontrs sur les matriaux ou sur les

    structures. Il convient de choisir la solution technique adapte la pathologie traiter, aprs un

    diagnostic complet et prcis des dsordres, de leurs causes et de leurs volutions. Texte:PatrickGuiraud

    bton

    ConstructionModerne / Annuel Ouvrages dart 2011 -

    Les btiments en bton arm sont les monuments historiques du XXe sicle.

    On pense Notre-Dame du Raincy, Saint-Joseph au Havre, la villa Savoye ou

    Notre-Dame de Royan. Les architectes des Monuments Historiques semploient

    aujourdhui restaurer et transmettre ces monuments de bton : ainsi les

    halles du Boulingrin Reims et les units dhabitation de Le Corbusier

    Marseille sont actuellement en chantier. On sait moins que ds la fin du XIXe

    sicle, le Service des Monuments Historiques, avec ses architectes, fut

    prcurseur de lutilisation du bton arm pour la restauration des

    monuments et pour la construction des difices publics. Je pense Anatole

    de Baudot, plus proche collaborateur dEugne Viollet-le-Duc, crateur ds

    1887 de Lcole de Chaillot, o sont enseignes les techniques contem-

    poraines de restauration pour la formation des architectes du patrimoine. On

    lui doit les premiers difices publics en bton arm, lglise Saint-Jean-de-

    Montmartre, le lyce Victor Hugo (Paris 4e) et le thtre de Tulle. Citons aussi

    ces pionniers du bton : Charles-Henri Besnard, constructeur inspir de

    lglise Saint-Christophe-de-Javel, Henri Deneux, qui reconstruisit en bton lacharpente de la cathdrale de Reims, Yves-Marie Froidevaux, qui utilisa des

    poutres prcontraintes selon le procd Freyssinet pour reprendre en sous-

    uvre la faade de labbatiale du Mont-Saint-Michel. Aujourdhui, une uvre

    majeure dEugne Freyssinet, tmoin de ces temps dinvention, la halle des

    messageries de la gare dAusterlitz dans le 13e arrondissement de Paris, est

    menace de dmolition partielle : souhaitons quelle puisse tre protge

    intgralement en tant que monument historique.

    Jean-Paul Mauduit

    Architecte du Patrimoine,

    Prsident dhonneur de lassociation des Architectes du Patrimoine.

    DITO

    Directrice de la publication : Anne Bernard-Gly Directeur de la rdaction : Patrick Guira Rdacteur en chef : Norbert Laurent Rdacteur en chef adjoint : Clothilde LauteConception, rdaction et ralisation : C@re-Off Paris Directrice artistique : SylvConchon Dessins techniques et plans : Frdric Olivier Pour tout renseignement concenant la rdaction, tl. : 01.55.23.01.00 La revue Construction Moderne est consultable swww.infociments.fr Pour les abonnements, envoyer un fax au 01.55.23.01.10 ou un [email protected]

    7, place de la Dfense 92974 Paris-la-Dfense Cedex

    T l . : 0 1 5 5 2 3 0 1 0 0 F a x : 0 1 5 5 2 3 0 1 1 0

    E-mail : [email protected]

    internet : www.infociments.fr

    A N N U E L O U V R A G E S D A R T 2 0 1 1 MODERNEMODERNE

    t Couverture Autoroute A8Loire et Rhne.Photo : Michel Barberon

    Halle Freyssinet Paris (75) Pont Hassan II Valledu Bouregreg, Rabat Maroc

    Pont sur lautoroute Fs-Oujda

    Fs, MarocInternational Grands chantiersautour du monde

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    Extrme pureDepuis la route principale qui relie Bastia Bonifacio, droite Alria en direction de Corte, la route

    senfonce bientt dans un relief escarp qui franchit le Tavignano. Au cur de ce paysage sauvage se

    trouve un pont gnois class au titre des Monuments Historiques, dont lexistence remonte auXIVe

    sicle.Bien que vigoureusement camp sur ses trois arches en maonnerie, son grand ge mritait une

    retraite honorable dautant que son troitesse et son positionnement rendaient son usage difficile, voire

    dangereux. Son successeur simpose par lpure extrme de son arc en bton qui se marie avanta-

    geusement avec la beaut sauvage de ce site class Natura 2000, et franchit avec lgance le cours

    de la rivire. Texte: DelphineDesveaux

    Construction Moderne / Annuel Ouvrages dart 2011 -

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    2 - Pont dAltiani - Haute Corse (2B)

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    a 1 Le nouveau trac laisse la part belle au pont gnoiset la petite chapelle voisine, tous deux classs. 2 Les piles enY ont t ralisesavec des coffrages en bois.

    Lamnagement volontaristede

    la RN 200 permet de relier efficace-

    ment Corte la Plaine Orientale,

    explique Loc Morvan, ingnieur la

    Collectivit Territoriale de Corse et

    matre duvre pour le suivi des tra-

    vaux. La construction du nouveau

    pont offrait loccasion de supprimer

    lavant-dernier point singulier de liti-

    nraire, avec sa voieunique et son

    trac en baonnette, le pont gnois

    noffrait pasune fluidit decirculation

    adapte mais son classement au

    titre des Monuments Historiques en

    1977 justifiait le choix dun ouvrage

    ambitieux pour le remplacer . Le

    nouveau tracsinscritenoblique sur

    la rivire. Bien quallongeant la lon-

    gueur du tablier, ce biais met en

    valeur le site class Natura 2000, le

    vieilouvrage dart et lapetitechapelle

    voisine, elle aussi classe. Ds leur

    premire visite en 2002, larchitecte

    Charles Lavigne et lingnieur Michel

    Virlogeux, tels de vieux complices,

    avaient projetun pont en arc. Une

    rponse la fois simple et discrte

    qui saccorde labeaut sauvage du

    site, lafaibledimensiondela brche,

    auxlments patrimoniaux et qui

    sest transforme envidencedevant

    lexcellente qualit du substratum

    rocheux(schistecompact).

    LA VALEUR AJOUTETrs attentifs ce paysage excep-

    tionnel, les concepteurs ont cherch

    dessiner un ouvrage dunegrande

    finesse pour mettreen valeur lepatri-

    moine bti. Le dessin dun pont

    rpond toujours ce qui existeautour, explique Michel Virlogeux.

    On esquisse toutes les solutions qui

    passentpar la tte, etparmi ladizaine

    de propositions, on choisit celle

    qui convient le mieux. Ma raction

    immdiate a t de faire un pont en

    arc, quiest parexcellencela rponse

    la plus lgante et la plus symbo-

    lique. Jai imagin un arc assez court

    encroissantdelune, dans lapuretra-

    dition des ouvrages de Robert Mail-

    lard1 avec le tablier qui vient sencas-

    trer dans larc. De part et dautre, jai

    prfr inscrire deux pilettes pour

    privilgier la finesse du tablier et

    dvelopper lide de transparence .

    Aufinal,louvrageestdunelgance

    rarement gale ce jour, avec un

    tablier de 60 cm dpaisseur et des

    piedsdarc de 50 cm. Tout intempo-

    relet respectueux quil soit, larc nen

    est pas moins trs moderne dans

    lpure de sa silhouette. De la min-

    ralitdu lieu et des appareillages en

    pierres des constructions voisines

    dcoule le choix du matriau, en

    loccurrenceunbton hautesperfor-

    mancesavec uneprcontrainteclas-

    sique (pour le tablier). Au-del de la

    finessedu trait, le sommet de larc et

    les quatrepilettes sont ajours, opti-

    misant la matireau point quil seraitdifficileden mettremoins. Signe de

    lvolution des temps et des techni-

    ques,la dcoupe enogive faitunclin

    dil aux arcs en pleincintre du vieil

    ouvrage tandis que lappareillage de

    roches locales sur les cules lui fait

    cho.

    Lesthtique et la recherche de lg-

    ret, certes, mais le projet sattache

    aussi laisser la part belle au patri-

    moine historique. Ainsi, pour para-

    chever la perception du site, les

    architectes ThomasLavigne et Chris-

    topheChron ont traitavec gnro-

    sit les abords encrant unpoint de

    vue sur la ravissante petite chapelle

    Longueur totale : 115 m7 traves : 15-17-7-42 -7-15 -12

    Largeur utile : 12,30 m (2x1voie)

    Ouverturede larc : 42m

    paisseurdu tablier : 60cm-80cmsouslarc

    Pile paisseurvoile bton: 50cm

    Dureduchantier : 18 mois

    Chiffres cls

    Bton: BPS C50/60XC4(F)Dmax10 S4Cl0,10

    Ciment: CEMI52,5NCEPM-ES-CP2NF Lafarge ciments

    Filler: BetocarbHP-OGOmyaFrance

    Retardateur : Chryso TardCHR

    Superplastifiant: Chryso Fluid

    Optima 175Rsistance 28 jours : 72MPa

    Rhologie : 4 h (centraleBetagbase laroportde Bastiaetacheminement parcamion toupie)

    Slump : 230240mmExtrmementfluideen raison deladensitdarmatures

    Cornicheprfabriqueenbtonnoir :Bonnasabla (Lannemesan65)

    Caractristiques du bton

    1 Robert Maillart (1872-1940) tait uningnieur gnie civil Suisse qui a rvolu-tionn les constructions en bton arm.

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    a 3 Les piles ne diffrent que par leur longueur (6m et 9 m). 4 La finesse du tablier et lespiles ajoures privilgient lide de transparence.

    de lautre rive, ainsi quun chemine-

    ment pitonnier scuris vers le

    vieux pont, qui sera restaur. Pour

    ChristopheChron, cest affairedvi-

    dence : Hormis des gestes qui

    demandent une forte prsence, telle

    une sculpture pour crer un signal

    emblmatique en pleine ville, notre

    apprciationdes choses est dassu-

    rer une fonction dans le respect du

    paysage, dupatrimoine et de largent

    du contribuable. La recherche dl-

    gance,de transparence et de finesse

    endcoulent.

    Les piles sont en bton brut, comme

    larc, formul avec des agrgats

    locaux pour lui confrer une teinte

    ocre clair en harmonie avec les

    constructions voisines. Le phasagea

    tdict pardeux contraintesprinci-

    pales : la capacit de production de

    lacentrale bton (120m3

    /jour)et lerisque de crue en priode de fonte

    des neiges (lvation du niveau

    de6 m en crue centenale). Grce

    lexcellente qualit du substratum

    rocheux, louvrage est fond sur

    semelles superficielles quelques

    mtres au dessous du sol. Les piles

    ajoures ne diffrent que par leur

    longueur (6 m et 9 m), les premires

    tant poses sur des appareils

    dappui pot, les secondes tant

    encastres dans letablier. Leur forme

    enY a ncessitun coffragespcial

    enbois. Parailleurs, ladensitdarma-

    tures passives (430 kg/m3) a impos

    une phase de rglage pour autoriser

    le passage des trous de banches et

    autres lments debtonnage.

    LARC ET SON TABLIERRalis en aot 2010 pour viter

    toute monte des eaux, ltaiement

    de larc (110 tonnes) est constitu de

    huit poutres HEB.

    Quellea tla principale difficult ?

    Leproblmeessentielrsidaitdans la finesse de la structure. Cetarc

    trs mince, trs lger, est trs solide condition quil soit soumis

    une charge uniforme.

    Pour crer une liaison lgante entre le tablier et larc, jai allg

    la charge en perforant l arc lendroit o il est le plus lourd. Ce

    dtail, qui paraissait tre un dessin darchitecte pour donner davan-

    tage de transparence louvrage, rponddabord cette problma-

    tique decharge.

    En revanche, il a fallu paissir larc au niveau des naissances2 en

    raison de lexigut de la plateforme. Et plutt que de lencastrer,

    nous avons cr une ligne dappuis qui lui laisse une certaine marge

    darticulation.

    Vous venez galement de raliser avec Freyssinet Socit un pont

    haubans lentredeFs. Quel tait lenjeu? (cf. articlep.8)La socit nationale des Autoroutes du Maroc construit la section

    Fs-Oujda et voulait un pont haubans pour marquer symbolique-

    ment larrive Fs. Nous savions que loffre financire la plus int-

    ressante lemporterait et nous navionspasbeaucoup de temps pour

    rpondre lappel doffre.

    Cestpourquoi nous avons choisi unesolution simple avec un pylne

    central, moins onreux quun mt excentr. Pour affiner sa ligne et

    luidonner de lallure, jai dessinun pylneen formedeV.

    MICHEL VIRLOGEUX, ingnieur, expert internationnal

    Un arc pur

    Entretien

    2 Endroit o larc sappuie sur la fondation.

    a Coupe sur pile

    Bton lisse

    12,30 m

    Tablierbton

    Cornichebton

    schiste noir

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    4 - Pont dAltiani - Haute Corse (2B)

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    a 5, 6 et7 Avec sa dcoupe en ogive, la ligne de larc, bien quintemporelle, est trs moderne dans lpure de sa silhouette et loptimisation desmatriaux.

    Spcialement paracheves en usine

    selon la courbe de larc, elles ont t

    achemineset assembles sursite

    laide de tiges Mc Alloy. Le tout

    repose sur quatre pales tubulaires

    fondes dans le lit du fleuve. Dans la

    mesure o les branches de larc

    fusionnent dans le tablier, ces deux

    lments ontt raliss conjointe-

    ment. Les caissons de coffrage sont

    finement assembls avecdes patins

    vis avant de recueillir lesarmatures

    passiveset laprcontrainte(72cbles

    4T15S gains graisss autoprotgs).

    Compte tenu de linclinaison 60

    de larc et de la capacit deproduc-

    tionde la centrale bton, le bton-

    nage sest fait lavancement,caisson

    par caisson (17 m de longueur). Les

    pieds de larc sont articuls sur des

    lignes dappui avec des vrins de

    manire compenserlesventuellesdformations. Aprs la ralisationde

    larc, les traves de raccordement

    ont t claves avec letablier delarc

    et les tabliers de rives. Pour garder

    laspectminral densemble, lebton

    des corniches reprend la couleur du

    schistenoir.I

    Photos: ouverture,6et7

    LocColonna;1SbastienAude;

    2,3,4et5MichelBraillon

    Matre douvrage :

    collectivit Territorialede Corse

    Matreduvre :ingnieur, Michel Virlogeux ;

    architectes, Architectureet Ouvrages dArt,Lavigne et Chron

    BET ouvrages dart :Secoa, Bertrand Lenoir

    Matrise duvre travaux :Collectivit Territorialede Corse,

    Direction des Routes

    Entreprises :Cari mandataire ;

    Etic, appareils dappuiset prcontrainte

    Sous-traitants : SAMT,

    armatures passives ; Sedes,

    conception outil

    de coffrage de larc

    BET structure : Cogeci

    Cot : 6,9 M HT

    Queltait lecahierdes charges pour leparementdes btons?

    Les parements des piles et du tablier appartiennent la catgorie

    des parements fins dfinis dans le fascicule 65 duCCTG etcarac-

    trissselonla normeP 18-503*.

    Quelestle retourdexpriencede cechantier?

    Afin datteindre les objectifs fixs, nous avons rdig deux cahiers

    de procdure de coffrage, ferraillage et btonnage de larc et des

    piles. Un essai de convenance de pile a t ralis afin de juger la

    qualit des btons, et en particulier la vibration qui conditionne la

    qualit des parements et donc de la texture finale. Lessai a montr

    que la vibration, initialement prvue de faon externe du fait de la

    densit de ferraillage (430 kg/m3pour les piles P1et P6), devait tre

    complte parune vibration interne. Unechemine de btonnage a

    t installe jusquen pied de banche avec des tubes-guide en PVCpour guider les aiguilles vibrantes au cur du bton et complte

    dunevibration externe.

    Cette combinaison aiguillesvibranteset vibreurs externes nous a

    permis de garantir lhomognit recherche pour les parements.

    Lebtonnagedes pilessestdroulenunefois (1 jour/pile).

    PHILIPPECOULOUMIESet NICOLASMODICA,respectivement, directeur technique et conducteur travauxchezCARI

    La matrise des parements en bton

    Entretien

    * Lanorme P18-503 caractriselaspect desurfacedun parementenbton par3 critres :planeit= P, texture= E,teinte = T. Chaque critre estassoci unchiffrequi correspondun niveaucroissant de qualit. Ondistinguela planit densembleet laplanit locale. Latexture est dfinie par un bullage moyen,un bullageconcentr ou desdfautslocaliss.Lateinteestapprciesurune chellede griscomprenant 7niveaux.

    6

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    Suite de viaducs et tunnelsLa construction du tronon de lautoroute A89 entre Balbigny (Loire) et La Tour-de-Salvagny (Rhne),

    louest de lagglomration lyonnaise, est dans sa phase active. Longue et exigeante, sa conception a

    ncessit de nombreuses tudes en amont, mais aussi de prendre de multiples prcautions pendant lesphases travaux pour arriver une insertion environnementale russie. Long de 50 km, le projet traverse

    les monts du lyonnais, du beaujolais et plusieurs valles. Un relief difficile qui justifie les nombreux et

    grands ouvrages caractrisant cette section. Elle compte en effet pas moins de sept viaducs, trois

    tunnels cumulant 5 700 m, de grands murs de soutnement. Une vritable palette douvrages divers o

    le bton simpose de faon naturelle. Texte :Michel Barberon

    Construction Moderne / Annuel Ouvrages dart 2011 -

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    6 - Autoroute A89 - Loire et Rhne

    1 2 3

    a 1, 2 et3 Avec ses 622 m,le viaduc de Goutte Vignole est le plus long du projet, mais aussi le plus haut.

    La section Balbigny La Tour-de-

    Salvagny de lautoroute A89, dont

    louverture est programme en

    dcembre 2012, traverse le nord du

    dpartementdela Loire sur18 kmet

    louest decelui duRhne sur 32 km.

    Ces 50 km, auxquels sajoutent

    3,5 km pour lantenne de lArbresle,

    constituent lultime maillon de la liai-

    son autoroutire ouest est qui va

    permettre de relier la faade Atlan-

    tique (Bordeaux) la RgionRhne

    Alpes viaClermont-Ferrand. Favori-

    sant les changes entre la rgion

    lyonnaise et les autres ples euro-

    penset rgionaux, ce maillon assu-

    rera aussi le dsenclavement des

    agglomrations de Roanne et de

    Tarare. Il va amliorer les conditions

    de circulation, le confort, la scurit

    et la rapidit, puisque le gain de

    temps entre Balbigny et La Tour-de-

    Salvagnyest estim une trentaine

    de minutes. Matre douvrage de

    cette ralisation, Autoroutes du Sud

    de la France (ASF), socitde Vinci

    Autoroutes, en finance les 1,5 mil-

    liard deuros, la construit et lexploi-

    tera jusquen 2033, datedachve-

    ment desoncontrat deconcession.

    ENVIRONNEMENTSENSIBLELes travaux ont dmarr en juin

    2008, soit cinq annes aprs la

    Dclaration dutilit publique pro-

    nonce le 17 avril 2003. Mais unelonguepriode deconcertation avec

    les riverains et de nombreuses asso-

    ciations les a prcds ds 2006.

    Lautoroute traverse en effet des

    zones extrmement fragiles sur le

    plan environnemental. De ce fait, les

    oppositions ontt vives, surtout sur

    lest du projet, fort urbanis et o

    existent dj beaucoup dinfrastruc-

    tures. En arrivant en juillet 2006,

    nous savions quil serait difficile de

    faire passer le projet, reconnat

    Jean-JacquesLacaze,directeurdop-

    rationA89 pour ASF. Trs tt, nous

    avons travaill avec les services de

    ltat concerns et lesassociations de

    protection de la nature. Nous les

    avons intgres dans la conception.

    Le calage dfinitif du trac dans la

    bande des 300 m sest fait avecelles.

    Et celaa t unsuccspuisquil ny a

    pas eu de blocage. Crer une auto-

    route respectueuse de lenvironne-

    ment est fondamental et la meilleure

    rfrence est encore de faire la

    preuveparlexemple. Les responsa-

    bles dASF nont ainsi pas hsit

    emmener les maires des 22 com-

    munes concernes par le trac en

    cours sur le tronon prcdant de

    lA89, en Corrze et dans le Puy-de-

    Dme,oJean-JacquesLacazeavaitdj ten charge duprojet. Ils ont

    discutavec ceuxqui avaient vcu les

    travaux entre1996 et2006.Ils ontvu

    les amnagements et cela les a ras-

    sur.Mais pour apaiser lestensions,

    ASF a d cependant anticiper et

    innover.Une maquette virtuelle avec

    imagerie en 3D a t cre pour

    mieux visualiser lautoroute dans son

    environnementimmdiatet la mon-

    trer ses futurs riverains. Le chan-

    tier se droule sous de fortes

    contraintes cologiques car le trac

    croise en particulier de nombreux

    cours deau imposant, pour leurpr-

    servation, la mise en place pendant

    lestravaux debassins detraitement.

    DES CONTRAINTES

    SVRESPlus de 120 mares ont t reconsti-

    tues, lesdboisements ont tpla-

    nifis en fonction des cycles biolo-

    giques Les travaux dans certains

    vallons abritant des espces prot-

    ges ont t soumis de svres

    contraintes. Cest enparticulier le cas

    dans celui du Boussuivre o lauto-

    route sinscrit dans un site trs

    encaiss dune granderichesse co-

    logique. Pour limiter les terrasse-

    ments et les impacts sur le ruisseausitu en contrebas, des caractris-

    tiquesgomtriques rduites ontt

    adoptes et les grands talus des

    dblais ral iss dans des zones

    instables ont fait lobjet de conforte-

    mentsspciauxselonla techniquedu

    clouage.Non loindelacommunede

    Joux,pour sparer lesdeux sens de

    circulation et les accrocher sur le

    flanc trsescarpdune colline, cest

    Longueur : 50km

    2x2voies, largissables 2x3voies entre Tarare estet LaTour-de-Salvagny

    1 aire deservicesdans laLoire,1 airede repos dansle Rhne

    7 changeurs

    83 ouvragesdart courants

    16 millionsdem3 de terrassements

    Volumebton desgrands ouvrages:435500m3

    Montant : 1,5 milliarddeuros

    Mise enservice : fin 2012

    Chiffres cls

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    Construction Moderne / Annuel Ouvrages dart 2011 -

    4 5

    a 4 et5 Chevtres en forme de tulipe pour les six piles du viaduc du Buvet supportant deux tabliers indpendantspour chacun dessens de circulation.

    la technique Terre Arme consis-

    tant crer de grands murs de sou-

    tnement laide dlments prfa-

    briqus en bton qui a t mise en

    uvre. Toujours pour limiter limpact,

    unouvrage dunecentainedemtres

    a t construit pour enjamber le

    coursdeaudu Valletier qui hberge

    descrevisses pieds blancs. Mme

    les petits rhinolophes nont pas t

    oublis. En collaboration avec la

    FRAPNA 69, la Fdration Rhne-

    Alpes deProtection de laNature, aux

    abords immdiats de lA89 o elles

    ont t repres, ASF a cr pour

    ces chauves-souris protges deux

    galeries artificielles en bton ! Une

    premireenmatire de travaux auto-

    routiers. Hormis ceux de Goutte

    Vignole etduTorranchinquisontdes

    ouvrages mono-tablier, les cinq

    autres viaducs de lA89 sont tous

    raliss selon un principe identique.

    Ce sont des ouvrages ddoubls ,

    indpendants pour chacun des sens

    de circulation, constitus de piles en

    btonsupportantun tablierconstitu

    dedeux poutresenacierquisoutien-

    nent elles-mmes une dalle en

    bton. Pour notre part, nous rali-

    sons quatreviaducs en conception

    construction : Gonon et Bernand

    implants dans une topographieacci-

    dente du dpartement de la Loire,

    Buvet et Brvenne dans le Rhne,

    crsdansunsitedense, comportant

    trois routes, unerivire et un passage

    au-dessus dune ligne SNCF qui a

    impos beaucoup de travaux noc-

    turnes, explique Romain Thomas-

    sier, chef de Projet chez GTM TP

    Lyon.Cette filiale de VinciConstruc-

    tion est mandataire dun groupe-

    ment runissant Dodin Campenon-

    Bernard et Baudin-Chteauneuf, les

    terrassements tant raliss par

    Vinci Construction Terrassements.

    quelquespetites diffrences prs,

    pour raliser cesviaducs nous avons

    jousur luniformit afindobtenirune

    certaine rcurrence dans lestudes

    etdanslesprocdsdeconstruction :

    lesquatre ouvrages onttabords

    commeunchantierunique.

    UN SUIVIMATUROMTRIQUEDES BTONSFondes pourquelques-unes dentre

    elles surpieux,voiresurmicro-pieux,

    les 28 piles ft creux, toutes demmegomtrie,sonthautesde15

    40 m. Elles ont t ralises par

    leves de4 m,au rythmedequatre

    par semaine. Leur sommet sachve

    par un chevtre haut de 7,50 m, en

    forme de tulipe, qui supporte le

    tablier. La dalle bton est lance

    depuis une plateforme. Le tablier

    est large de14,50 m, son hourdis fait

    27cm dpaisseuret nous le bton-

    nons par plots de 12 m, soit 50

    60m3, laidedunoutil dont lastruc-

    ture a tconue pourprendreappui

    dechaque ct duplot encours de

    btonnage.Celalimitele nombredin-

    serts et de rservations venir

    reprendre et donne unebelle qualit

    dextrado. Un suivi maturomtrique

    du bton, consistant mesurer sa

    Trois tunnels

    Violay:3900m bton projet : 65000m3

    revtementbton : 200 000 m3

    LaBussire : 1 042 m

    Chalosset : 750 mPourcesdeux tunnels : bton projet : 30000m3

    revtement bton:100 000m3

    Septviaducs (de louest verslest)

    Bernand : 223 m

    Gonon: 311 m

    Rey : 178m

    Goutte Vignole : 622m

    Torranchin : 195m

    Brvenne: 280m

    Buvet:240m

    Tunnels et viaducs

    Viaducdu Bernand

    Diffuseur

    Tarare

    Violay

    Balbigny

    Viaducde Gonon

    Tunnelde Violay

    Tunnel dela Bussire

    Viaducde GoutteVignole

    Tunnel deChalosset

    Viaducde Rey

    Viaduc dela Brevenne

    LIAISONA89/A6

    A6

    N7

    Viaduc duTorranchin

    5 km

    A89

    N

    LYON

    Viaducdu Buvet

    La Tour-de-Salvigny

  • 8/3/2019 CM-OA-2011

    10/42

    a Sur la commune de Pontcharra-sur-Turdine, le pont-rail permettant le passage

    de lA89 sous la ligne Lyon Roanne.

    8 - Autoroute A89 - Loire et Rhne

    6 7

    a 6 et7 Tunnel de la Bussire. Sur le bton projet, mise en place de ltanchit avant le revtement dfinitif en bton. Lesdeux tubes sont relis par deux rameaux.

    temprature dans les zones les plus

    sollicites du hourdis, permet de

    sassurer de lobtention des rsis-

    tances des parties en porte--faux

    et de garantir le maintien de la struc-

    ture lors du dcoffrage, effectu au

    boutde18 20heures.

    DESFORMULES

    DE BTON OPTIMISESAutotal, 20000m3 debton ont t

    utiliss pour les quatre viaducs. Un

    classique C35/45, mais sur lequel

    nous avons beaucoup travaillpour

    arriver des formules adaptes aux

    contrainteshivernales et aussi obtenir

    une monte en rsistance assez

    rapide pour assurer lescycles depro-

    duction, poursuitRomainThomassier.

    Les entreprises, pour qui ce march

    viaducs reprsente 45 millions

    deuros (hors taxes), ont fait appel

    auxcentrales bton existantes du

    rseau. Dans le dpartement du

    Rhne, celle des Btons du Mont du

    Lyonnais (BML) situe Lozanne

    (Saint-Martin-en-Haut en secours).

    Dans la Loire, Epercieux pour la

    centrale principale (Andrzieux

    Bouthon pour celle de secours).

    PilotparLafarge, le groupement est

    constitu de Bton Rhne-Alpes

    (Vicat) et de la Socit auxiliaire de

    transports marchandises (SATM),

    une filiale de Vicat, qui a par ailleurs

    aliment le chantier du tunnel de

    Violay. Cedernier, dont lepercement

    a eu lieuaucours de lt, est leplus

    long du projet avec ses 3 900 m.Il

    est constitu de deux tubes paral-

    lles, relis rgulirement pardesby

    passpour favoriser lvacuation en

    cas desinistre, ayant chacun une lar-

    geur roulablede8,50m (deuxvoies)

    et une hauteur libre de 4,75 m. Les

    conditions de ralisation par Eiffage

    TP et Campenon BernardTP, ont t

    difficiles. Il t raverse en effet sur

    quelque 140 m la failledu Gantet,un

    terrain trs instable constitu de

    blocs de toutes tailles noys dans

    des roches broyes plus ou moins

    argilises. Cepassagea ncessitde

    multiples prcautions. Selon les

    zones, le creusement en demi-sec-

    tion, partie haute, puis basse, a tmen avec une machine attaque

    ponctuelle (fraise). Un soutnement

    renforc a dtre ralis sous forme

    dun systme de pr-soutnement

    par boulonnage du front, cration

    dune vote parapluie et ralisa-

    tion dune contre-vote. Les deux

    autres tunnels, demmes caractris-

    tiques intrieures queViolay, se trou-

    vent un peu plus lestet participent

    aucontournement deTarare. Specta-

    culaire car situ flanc decolline, ce

    contournement se caractrise par le

    haut et long viaduc de Goutte

    Vignole, suivi de ces deux tunnels

    distants de1 200m.Spie Batignolles

    TPCI est mandataire dun groupe-

    ment avec Razel pour raliser celui

    de la Bussire, et inversement Razel

    est mandataire avecSpie Batignolles

    TPCIpour le tunnelduChalosset.Les

    deux marchssont spars, mais les

    ouvrages sont de gomtrie iden-

    tique.Chaquetunnel se compose de

    deux tubes abritant lesdeux voiesde

    circulation, dune section intrieure

    finie denviron 70 m imposant un

    creusement de100m.

    UNE GOLOGIECOMPLEXELa Bussire comporte un tube nord

    de 1055 m et un sud de 1029 m,

    casquettes depart etdautre com-

    prises. Les creusements, qui avaient

    dbut mi-fvrier 2010 se sont

    achevs les 10 mars et 4 avri l. Le

    tunnel de Chalosset, quant lui,

  • 8/3/2019 CM-OA-2011

    11/42

    Construction Moderne / Annuel Ouvrages dart 2011 -

    8 9

    a 8 Les casquettes prolongeant les deux ouvrages de la Bussire.9 Elments prfabriqusen bton pour les murs Terre Arme

    .

    mesureau total 703 m pour le tube

    nordet 750 m pour le sud.Entrepris

    mi-avril 2010, les fins des perce-

    ments ont eu lieu les 14 avril et

    12 mai derniers. Mens en parallle,

    par un effectif denviron 230 per-

    sonnes, les deux chantiers ont fait

    appel aux mmes mthodes davan-

    cement, essentiellement lexplosif.

    Leur ralisation a ncessit jusqu

    unequinzainede types de soutne-

    ments diffrents, adapts en fonction

    de la gologie rencontre. Si les ter-

    rains, analyss aprs chaque tir,

    taient bons, lavancement pouvait

    alors atteindre 5 7 mtres/jour par

    tube. Par contre, dans des terrains

    instables, ncessitant la pose de cin-

    tres, le rendement pouvait tomber

    1 mtre/jour. Daprs les sondages

    pralables, le creusementdeChalos-

    set dans des terrains homognes

    devait savrer assez facile. Nous

    avionsmmepris trois moisdavance

    que nous avons brutalement reper-

    dus sur le dernier tiers, assez com-

    plexe et o il a fallu poser beaucoup

    de cintres, explique Alexandre

    Dougnac, directeur de projet Spie

    Batignolles TPCI. Sur Bussire, les

    techniciens savaientquils risquaient

    depasserunezonedifficile, dite tech-

    tonise, denvirondeuxcentsmtres,

    constitue de matriaux durs mais

    broys. Ils prvoyaient mme de la

    franchir par un creusement en sec-

    tions divises : suprieure, puis inf-

    rieure. Mais de nouvelles analyses etlimportant retard accumul les ont

    persuads de poursuivre en pleine

    section et de travailler aussi la nuit.

    Dans de tels secteurs, on cherche

    surtout aller vitepour nepas laisser

    au terrain le temps de ragir. Au

    final, la gologie, meilleure que celle

    attendue, associe aux dispositions

    dacclration mises en place, leur

    a permis de rattraper et de tenir

    les dlais. Pour les deux tunnels,

    30 000 m3 de bton projet auront

    t mis en uvre, complts par

    100000m3 debtonpour lerevte-

    ment.Le chantier a montsa propre

    centrale principale bton, spci-

    fique et exclusive aux deux tunnels,

    sur un terrain mis disposition par

    ASF Poncharra-sur-Turdine. Cest

    dans le mme secteur, tout proche,

    quest situe la centrale de secours,

    sollicite ponctuellement lors de

    btonnageenpointe.

    DES CASQUETTES POURLESTTES DE TUNNELSChacune des huit ttes de tunnels

    sera prolonge par une casquette

    constituant lentre en terre. Longsde 35 55 m selon les cas, ces

    ouvrages en bton sont raliss

    lair libre laide dun outil de cof-

    frage intrado (de mme type que les

    quatre servant au btonnagede lin-

    trieur des tunnels) et dun coffrage

    extrado. Diffrence cependant, sil

    ny a pas de ferraillagemis en uvre

    lintrieur de la galerie, le bton ne

    travaillantquen compression, la ra-

    lisation des casquettes ncessite

    un ferraillage dense.Par consquent,

    il faut autant de temps pour en rali-

    ser deux que pour le revtement

    dun kilomtre de tunnel. Une fois

    acheves, elles seront remblayes

    pour sintgrer dans lenvironnement

    et redonner un aspect naturel aux

    collines.I

    Photos : MichelBarberon

    Matrise douvrage : ASF,socit de Vinci Autoroutes

    Assistance matrisedouvrage : Egis Route

    (environnement)

    Matrise duvre : Setec,Egis Route, Egis Tunnels,

    Egis JMI

    Architectes : CambordeLamaison/Camlon

    pour les gares de pageet le centredexploitationa Piles fines et lances pour Goutte

    Vignolle, comme tous les autres viaducs,

    pour mieuxsintgrerdans lenvironnement.

  • 8/3/2019 CM-OA-2011

    12/42

    10 - Infrastructures - Principaut de Monaco

    Ouvrages souterrains :du lien et de la fluiditLensemble des ouvrages regroups sous lappellation gnrique de Dorsale de Monaco vise constituer un rseau routier partiellement souterrain comportant plusieurs sections comprises entre

    le Vallon de Sainte-Dvote et le Cap-dAil et sinsrant dans lemprise de terrains anciennement

    utiliss par la SNCF. Commencs en 2000, ces travaux en cours dachvement se sont ainsi drouls

    pendant une priode de 11 ans, aprs avoir t engags la suite dtudes qui se sont tales sur

    4 ans. Les raccordements vers Cap dAil sont programms pour fin 2011. Texte: MarcMontagnon

  • 8/3/2019 CM-OA-2011

    13/42

    Construction Moderne / Annuel Ouvrages dart 2011 -

    La dure particulirement longue

    destravauxsexpliqueparlescontrain-

    tes exceptionnellesdu site : un envi-

    ronnement exigu et intgralement

    construit duneextrme densit et la

    volont de rduire au minimum la

    gne aux riverains, Mongasques et

    touristes, trs nombreux frquen-

    ter, tcommehiver, laPrincipaut.

    Au fil des annes, les nombreuses

    phasesde ceschantiers quiaboutis-

    sent la cration de 1 335 m de

    tunnels et de 300 m de voiries de

    surface ont fait appel successive-

    ment ousimultanment lensemble

    des techniques de fondations sp-

    ciales existantes : parois moules,

    pieux fors, micropieux, injections de

    consolidation, soutnements par

    butons, cintres et tirants actifs Une

    grande partie des travaux sest de

    plus droule denuit pour limiter leur

    impactsurunenvironnementconstruit

    dense et proche, voire mitoyen et

    mmeponctuellementimbriqu dans

    laralisationdecertains ouvrages.

    Schmatiquement, les travaux ont

    concern deux grandes catgories

    de ralisations : les ouvrages souter-

    rainset lesrseaux desurface.

    5TUNNELSDE70M600MDELONGUEURLes ouvrages souterrains compor-

    tent la construction dun passage

    infrieur, de trois tunnels et la cra-

    tion dune liaison entre la place du

    Cantonet le Boulevard sur Voie Fer-

    re (BVF). Au droit de lancien tunnel

    SNCF, le passage infrieur du boule-vard sur voie ferre est constitu

    dune trmieest/ouest dune section

    de 4,50 par5 m dont le gabarit est

    prvupour unecirculation unevoie

    dans lesensest/ouest.

    Le prolongement du BVF entre le

    passage infrieur prcitet le tunnel

    Monaco/RN 7 comporte ensuite

    deux ronds-points nomms Aurglia

    etCanton.

    Dune longueur de 600 m, ils pr-

    sentent une section transversale

    rectangulaire de 10 m par 5 m et

    sont conus pour une circulation

    double sens unedans chaquesens

    avec unebande darrt durgence

    etunquipementde ventilation.

    Ils sont suivis par le tunnel de

    connexion T2 sur le prolongement

    du BVF la sortie deFontvieille vers

    le BVF Est, comportant lui-mme

    deuxouvragesditsT2bis etT2ter.

    Dune longueur de, respectivement

    85 m et 130 m, les tunnels T2 bis et

    T2ter ont une section de4,50 m par

    5 m et sont dimensionns pour une

    circulation sens unique : une voie

    depuis leT2 vers leBVF et une voie

    versle rond-pointCanton.

    Le tunnel de connexion du BVF est

    prolong sur lavenue de Fontvieille

    par louvrageTFT, dune longueur de250 m et dune section de 4,50 m

    par 5 m, dans lobjectif dunecircula-

    tion sens unique une voiedepuis

    leBVFvers Fontvieille.

    Ensuite, le tunnel de connexion de

    la place du Canton au boulevard

    Charles III (T33) a une longueur de

    200 m et une section transversale

    de4,50m par 5 m avec une circula-

    tion sens unique une voiedepuis

    la place du Canton jusquau boule-

    vard Charles III. Enfin, la liaison entre

    la place du Canton et le BVF a une

    longueur de 70 m et une largeur

    denviron 12 m afin depermettreune

    circulation double sens.

    RSEAUX DE SURFACE :5 PHASES DE TRAVAUXLa ralisation desrseauxde surface

    est tout aussi complexe pour des

    raisons identiques cellesvoques

    prcdemment.

    De plus, les travaux tant entrepris

    lair libre, les entreprises doivent

    les excuter dans des conditions

    perturbant au minimum la viequoti-

    dienne des riverains, tant en ce qui

    concerne les nuisances sonores et

    la poussire engendres par les

    mouvements des camions de chan-

    tier, notamment pour lapprovision-nement en bton, quen ce qui

    concerne les vibrations apportes

    aux constructions mitoyennes du

    chantier, dans un contexte de den-

    sit de circulation des pitons et des

    voitures particulirementimportante.

    Les rseaux de surface sarticulent

    principalement autour de la cration

    dunevoie entre lavenue du 3 sep-

    tembreet lancien pont Wurtemberg,

    1 2

    a 1 Avenue PrincePierre, le chantier est compltement encastr dans la ville.2 Lesrseaux de surface sont excuts dans un espace extrmement exigu.

    Pieux fors : 7590ml

    Micropieux : 11 200ml

    Tirants actifs : 18 000ml

    Clouage : 4500ml

    Butons: 380units

    Cintres mtalliques : 102 units

    Btons: 63000m3

    Armaturespassives : 6730t

    Chiffres cls

  • 8/3/2019 CM-OA-2011

    14/42

    12 - Infrastructures - Principaut de Monaco

    dune longueur de 300 m, dune

    largeurde9 m,autorisantdeux voies

    de circulation, depuis Cap-dAil vers

    Monaco et retour.

    Cette voie sera partiellement int-

    gre dans le rez-de-chausse des

    immeublesMillenium etVillaPasteur :

    le BVF ainsi prolong est raccord

    aux voies existantes par des gira-toiresquiassurent la connexionavec

    lesquartiers riverains.

    Cesgiratoiressontau nombre

    dequatre:

    Giratoire entre ouestde la

    Principaut, permettant notamment

    dassurer les changes entre lavenue

    du 3 septembre, le tunnel descen-

    dant et la routede dsenclavement

    ouestdeFontvieille,avec uneemprise

    de32 m dediamtre.

    GiratoireCanton 1, dune emprise

    de40 m dediamtredestin rem-

    placer le carrefour existant et per-

    mettre de calibrer la voirie en regard

    des besoins du futur schma de

    circulation.

    GiratoireCanton2, en souterrain,permettantun change complmen-

    taire celuidelouestde laPrincipaut.

    Giratoire Aurglia, galement en

    souterrain, ralisant la connexion du

    quartier de la condamine au boule-

    vard duLarvotto ainsiquela desserte

    dudbarcadre un niveauinfrieur

    de + 30NGM de la gare SNCF. Ce

    giratoire a une emprise de30 m de

    diamtre.

    Le giratoire Aurglia a ncessit une

    emprise dans le trfons de la rue des

    Agaves et une partie des dlaisss

    SNCF ainsi que sur une portion

    des terrains occups par lancienne

    Caserne des Carabiniers de la rue

    Grimaldi.

    UNE PLANIFICATIONCOMPLEXELa chronologie des travaux dinfra-

    structures routires a t intimement

    lie, lest, la librationdesemprises

    depuis la mise en service de la nou-

    vellegareSNCFet, louest,audsen-

    clavement de Fontvieille, ainsi qu la

    ralisation du tunnel descendant. La

    planification en 5 phases succes-

    sives, plus une phase complmen-

    taireen cours, ducalendrier de rali-

    sation des infrastructures routires

    illustre lextrme difficult laquelle

    ont t confrontes les entreprises

    pourlexcutiondestravaux.

    La premire phase comportait le

    prolongement du boulevard du Lar-

    votto entre son extrmit actuelle et

    lepontdelaruedeLaTurbie: Constructiondunegalerietechnique;

    Dmolition de lancienne caserne

    desCarabiniersdelarueGrimaldi ;

    Construction, sur lemprise des

    voies SNCF, dune voie provisoirede

    lavenue Prince Pierre jusquau tun-

    nelmontant, liaisonquidevraitdchar-

    ger de faon sensible le boulevard

    Charles III et lepassageauniveaudu

    pontWurtemberg;

    3 4

    a 3 Le ferraillage du bton de la couverture du giratoiredAurglia est particulirement dense. 4 Imbrication du chantier au cur mme de la ville.

    Tunnel Millenium

    Tunnel Pasteur

    Descente Fontvieille

    Tunnel Dorsale

    Tunnel Dorsale

    Tunnel Canton

    GIRATOIRE CANTON

    GIRATOIRE AURGLIA

    Tunnel Rocher

    Tunnelde la Colle

    Tunnel Charles III

    TunnelRainier III

    TunnelAurglia

    Tunnel Canton

    a Plan de reparage des voies souterraines.

  • 8/3/2019 CM-OA-2011

    15/42

    Construction Moderne / Annuel Ouvrages dart 2011 -

    Construction de la trmie pour la

    voie de circulation est/ouest au droit

    dutunnel SNCF actuel ;

    Constructiondu giratoireAurglia.

    Il a ensuitet procd au raccorde-

    ment de la nouvelle voirie sur la rue

    Grimaldi avec la ralisation de deux

    ouvrages.

    La constructionde la liaison entre le

    carrefour Aurglia et la tte dentre

    du tunnel Monaco/RN7 comprenant

    les ouvrages de liaison la place du

    Cantona ncessitdeux phases:

    La premire (phase 2 du projet)

    dite Prince Pierre comprenant la

    voiriesouterraine, la refonte de lave-

    nue Prince Pierre et le dsenclave-

    ment de limpasseduCastellerettoet

    de larueAugustin Vento.

    Laseconde (phase3 duprojet)dite

    Rainier III comportant la voirie

    souterrainne, le rond-point souter-

    rain Canton et le raccordement au

    tunnelT7.

    Enfin, le tunnel TFT a tconstruit,

    pour assurer la continuit de lacircu-

    lation, dans lesensest/ouest, entre la

    nouvelle voirie, dune part, et le bou-

    levard Rainier III et lavenuede Font-

    vieille, dautre part. Ces travaux sont

    achevset lesvoiesenservice.

    RACCORDEMENTVERS CAP-DAIL FIN 2011Unequatrime phasea comport la

    construction, essentiellement en

    souterrain, de la voie de sortie vers

    Cap-dAil Ilt Pasteur (T33).Les tra-

    vauxsontgalementachevs.

    La dernire phasedu projet (phase

    5), actuellementen cours, concerne

    la restructuration de la voirie autour

    des ilts Charles III et Pasteur. Elleest

    conditionne par la ralisation desinfrastructuresprojetes sur lemprise

    des terrains librs pour certaines

    liaisons : lesraccordementsen direc-

    tion de Cap-dAil sont programms

    pour fin2011. Enfin, unephase com-

    plmentaire relative lextensionde

    laproductiondechaud etde froid de

    Fontvieillevientdedmarrer.I

    Photos: ouverture Vicat,

    ServicedesTravauxPublicsde Monaco

    5 6

    a 5 Ouvrage de la dorsale intgr aux constructions existantes. 6 Le giratoiresouterrainCanton en directionde Cap-dAil.

    Matredouvrage : Principaut

    de Monaco, reprsentepar le servicedes TravauxPublics

    Matreduvre :Groupement Coyne et Bellier

    Setec TPI

    Bureau de contrle :Socotec

    Entreprises :Rond-point Canton :

    JB Pastor, Sitren, EiffageTP ;Tranche couverte et pont :JB Pastor, Sitren, EiffageTP ;

    Tranche couverte

    et rond-point Canton :SGM, GTM, Botte Fondations ;

    Raccordements placedu Canton:

    Sitren,Eiffage TP ;Tunnel T33 :

    Richelmi, GFC, SoltancheBachy

    Montant destravaux :

    180 M TTC

    La centrale de BPE invisible de Fontvieille

    La centrale de Fontvieille qui fournit les btons est une installation

    de lentreprise mongasque EMT. Totalement invisible de lextrieur

    et parfaitement intgre dans lenvironnement urbain, elle se carac-

    trise par un seul btiment dune surface au sol de 195 m2, construit

    en bton arm, de 35 m de hauteur, abritant lensemble de 2 cen-

    trales bton.

    Elle comprend ainsi principalement :

    7 silos granulats dune capacit totale de 680 t ; 6 silos ciment et cendres volantes dune capacit totale de 340 t ;

    8 bascules Arpge granulat, ciment, eau et adjuvant ;

    2 malaxeurs Teka THZ dune capacit unitaire de 2,5 m2 fini.

    Lalimentation en granulats seffectue par un tapis transporteur

    commun aux deux centrales dune capacit de 100 t/h.

    Le ciment a t fourni par lusine de La Grave de Peille de Vicat.

    Il sagit dun CEM I 52,5 N CE PM-CP2 NF, ciment pour travaux la

    mer (NF P15-317), et teneur en sulfures limite pour bton pr-

    contraint (NF P 15-318).

    . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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    14 - Littrature et ouvrages dart

    Deux romanciers

    la rencontre des ponts

    Littrature et architecture ne sont

    pas sans se retrouver sur bien des

    points. En revanche essayer de se

    fondre dans lesprit du concepteur

    et de lingnieur dun ouvrage dart

    a t une singularit de la rentre

    littraire 2010. Maylis de Kerangalet Mathias Enard ont sign deux

    textes tonnants et remarquspour leur justesse.

    DansNaissance dun pont, Maylis

    de Kerangal a choisi de raconter la

    construction dun pont et les trans-

    formations que cela va apporter la

    fois au paysage et dans la vie des

    personnages. De mme, dans Parle-

    leur de batailles, de rois et dlphants

    de Mathias Enard, le personnage deMichel Ange parcourt un chemin

    intrieur qui accompagne sa dcou-

    verte de la cit, les changements qui

    interviennent dans sa rflexion et

    lacte cratif du projet de franchisse-

    ment qui se met en place.

    Le pont, sujet romanesque dot dune

    forte symbolique dont il est difficile

    de saffranchir. Il vhicule invitable-

    ment lide de limite, de trait dunion,

    de lien social, de lieu de passage,

    despace intercalaire. Chez Mathias

    Enard, Michel Ange conoit au cours

    de sa rflexion que louvrage quon

    lui demande nest pas une passerelle

    vertigineuse, mais le ciment dune

    cit, [] Un pont militaire, un pont

    commercial, un pont religieux. Un

    pont politique. Un morceau durba-

    nit. (p.35).Cest une sorte de vision

    totale du pont et de sa symbolique,

    qui nest pas absente de ces deux

    textes et qui fait partie intgrante de

    la ralit du travail des concepteurs

    contemporains (cf. interview Michel

    Virlogeux p. 2).

    ANTAGONISMES

    Si Naissance dun pontadopte engrande majorit le point de vue de

    lingnieur qui dirige un chantier

    gigantesque, (vision qui soppose

    celle du concepteur), Maylis de

    Kerangal reconnat une certaine fas-

    cination pour laventure humaine

    hors normes mais aussi pour la trans-

    formation du site et la question de

    linscription de louvrage dans un

    paysage. Or cest justement lopposi-

    tion de ces deux approches qui font

    lun des points forts du roman : la ra-

    lit sauvage et concrte du chantier

    face au geste formel. Le point de vue

    de celui qui ralise est particulire-

    ment intressant avec ses proccu-

    pations techniques, humaines, co-

    nomiques : il tait dsol mais la

    symbolique de louvrage le trait

    dunion, le passage, le mouvement,

    blablabla lui passait au-dessus de la

    tte (p.69). A contrario, le roman de

    Mathias Enard donne saisir la vision

    du concepteur, son travail cratif, les

    circonstances qui vont faire natre le

    trait , le dessin conceptuel et lesth-

    tique du pont. Michel Ange nest pas

    ingnieur. Cest un sculpteur. On la fait

    venir pour quune forme naisse dela matire, se dessine, soit rvle

    (p.57).Deux visions antagonistes que

    louvrage dart doit pourtant rconci-

    lier. On notera aussi la fascination

    quexerce sur Maylis de Keragal un

    certain vocabulaire technique, pro-

    pre traduire la ralit du chantier,

    et le travail sur la langue qui lui est

    consacr. Lauteur accorde gale-

    ment une attention particulire

    llaboration du bton on peut mme

    dire des btons sous la houlette

    dun personnage fminin atypique,

    responsable de la production du bton

    sur site, qui explique trs bien que le

    bton est une cuisine trs compli-

    que, [...] on pense toujours quil sagit

    dun matriau basique mais cest une

    substance tonnante, joueuse Et

    si un roman offrait cette belle image

    du bton ?

    LE TRAVAIL DE CRATIONIl existe sans doute une analogie

    entre lcriture, avec le travail de la

    phrase qui se construit et louvrage

    en construction. Penser un ouvrage,

    penser la matire ncessite des mots,

    et en cela on peut rapprocher ladmarche de larchitecte de celle de

    lcrivain. Quant se dtacher totale-

    ment de la symbolique du pont, cela

    semble impossible. Un trait dunion,

    un lieu de passage, le projet comme

    art de la transformation (des hommes,

    du paysage, de la socit), comme

    rsultante dexpriences diverses qui

    font la richesse de la vie et de la

    littrature.I

    Texte : Clothilde Laute

    MAYLIS DE KERANGAL,Naissance dun pont,Verticales, Prix Mdicis 2010

    MATHIAS ENARD,Parle-leur de batailles, de rois et dlphants,Actes Sud, Goncourt des Lycens 2010

    MelaniaAvanzato

    C.

    He

    li

    eGallimard

  • 8/3/2019 CM-OA-2011

    17/42

    Les solutions techniquespour la rparation et

    le renforcementdes ouvragesde gnie civil en btonLa durabilit dun ouvrage dpend de nombreux paramtres dont la qualit de sa conception, des

    matriaux utiliss, de sa ralisation ainsi que des diverses conditions dusage, dexploitation et de

    maintenance. Le bton rsiste au temps quil fait et au temps qui passe. Mais les ouvrages en bton

    peuvent ncessiter des oprations de rparation ou de renforcement pour augmenter leur duredutilisation ou offrir de nouvelles fonctionnalits.

    De nombreuses solutions techniques sont disponibles et matrises, elles ont fait la preuve de leur

    efficacit et rpondent lensemble des problmes potentiels rencontrs sur les matriaux ou sur les

    structures. Il convient de choisir la solution technique adapte la pathologie traiter, aprs un

    diagnostic complet et prcis des dsordres, de leurs causes et de leurs volutions. Texte : Patrick Guiraud

    bton

    Construction Moderne / Annuel Ouvrages dart 2011 - 1

  • 8/3/2019 CM-OA-2011

    18/42

    16 - Solutions - bton

    a Les gestionnaires douvragesdoivent dvelopper une dmarche

    rigoureuse, selon une approche

    dingnierie de la durabilit, en

    trois tapes :

    I connaissance prcises du patri-

    moinedouvrage ;

    I diagnostic de ltat des ouvrages,

    valuation des oprations de

    maintenance et de rparations

    ncessaires ;

    I hirarchisation des priorits

    dentretien et programmation desoprations.

    a Les travaux de rparation oude renforcement des ouvrages

    sontextrmement exigeants.

    Ils ncessitentune grande expertise

    au niveau :

    I dudiagnosticde la structure: toute

    rparation sans un diagnostic pra-

    lable ou issue dun diagnostic erron

    estvoue lchec;

    I du choix de la solution technique

    mise en uvre et des produits et

    matriaux utiliss ;

    I de lexcution et du contrle des

    travaux.

    aLe matre douvrage doit dfinirles objectifs atteindre par la rpa-

    ration et les contraintes respecter

    lors de la ralisation des travaux.

    Aprs rparation, en liaison avec

    son matre duvre et lentrepre-

    neur, il doit fixer les consignes parti-

    culires de surveillance et dentre-

    tien dela structure.

    a Les projets de rparation oude renforcement douvrage russisprsentent les caractristiques com-

    munes suivantes :

    I un diagnostic* scrupuleux et pr-

    cisdes causes dedtrioration ;

    I un choix adapt destechniques et

    des produits de rparation ou de

    renforcement ;

    I uneprparation complte et mti-

    culeuse dusupport;

    I uneapplication correcte desmat-

    riaux par des entreprises comp-

    tentesetexprimentes ;

    I un respect des consignes de

    scurit et de sant et des exi-

    gences environnementales pen-

    dant la ralisation destravaux.

    aUne structure ou une partiedouvrage en bton ne peut tre

    parfaitement rpare ou renforce

    que si son tata t parfaitement

    valu et que les causes des dsor-

    dres ou des dgradations ont tclairement et prcisment iden-

    tifies par des experts qualifis.

    a La rparation ou le renfor-cementdunestructure ou departies

    douvrage en bton font appel

    des techniques et procdures sp-

    cifiques qui ncessitent le recours

    des entreprises spcialises et

    du personnel comptent.

    a La dtermination des risquesde corrosion (chlorures, carbona-

    tation) ou dattaques (gel, dgel,

    actions chimiques) que va subir

    louvrage ou la partie douvrage au

    cours de sa dure dutilisation,

    traduite par la notion de classes

    dexposition, est essentielle pour

    anticiper et viter des dsordres

    potentiels et pour choisir la technique

    et les produits de rparation adapts.

    a La gestion optimale dunpatrimoine douvrage et la volont

    de ne pas dgrader le niveau de

    service imposent dsormais de

    passer dune logique de mainte-nance curative une logique de

    maintenance prventive.

    En effet, la prennit dune structure

    en bton ncessite une main-

    tenance adapte au cours de

    lensemble de sa dure dutilisation.

    a Le choix de la technique derparation ou de renforcement ne

    peut se prendre quaprs un dia-

    gnostic prcis de la structure et

    une dtermination des causes et

    de ltendue des dsordres. Il doit

    rpondre des objectifs prcis pra-

    lablement dfinis rsultant souvent

    dun compromis visant satisfaire

    denombreusesexigences et contrain-

    tes : conomiques, environnemen-

    tales, esthtiques, dexploitation de

    louvrage, de gne aux usagers...

    quil convient de hirarchiser.

    a Il est toujours plus simple etplus conomique dentretenir de

    manire prventive les ouvrages et

    donc de protger un ouvrage dune

    agression, danticiperdes risques de

    dsordres et de pathologies que

    den traiter les consquences.I

    Quelques principes clsLa russite des travaux de rparation et de renforcement des ouvrages en bton ncessite un travail en

    commun dexperts et le respect de quelques principes cls de base.

    Synoptique des tapes cls pour la rparationet le renforcement douvrages en bton

    Auscultation et diagnostic prcis de ltat de louvrageIAnalysededocuments IObservationsvisuelles

    Dtection, identification et constat des dgradationset de leurs causes

    I Sondagestests IAnalyses en laboratoireI Analyses en situation I Inspections visuelles

    Estimation et pronostic de lvolution des dgradationsIObservations I Modles prdictifs

    Mise en scurit de louvrage (si ncessaire)

    Slection des mthodes et techniques les mieux adaptes

    Mise au point du cahier des charges du projetde rparation ou de renforcement

    Dtermination des objectifs de la rparationou du renforcement

    Ralisation des travaux

    Suivi de lefficacite de la rparation ou du renforcement,gestion, surveillance et maintenance de louvrage

    Contrle et reception des travaux

    * Un guide technique sur les mthodesde diagnostic des structures en btonest en cours dlaboration (partenariat :CEFRACOR OEILVIF AFGC STRRES).

  • 8/3/2019 CM-OA-2011

    19/42

    Construction Moderne / Annuel Ouvrages dart 2011 -

    Principales causes de dgradations des btons armsou prcontraints

    Les diverses solutions techniques

    permettent :

    Iun traitementesthtique;

    DGRADATIONS

    LIES LA CORROSION

    DES ARMATURES

    DGRADATIONSDU BTON

    Carbonatation

    Attaques parles chlorures

    Mcanique

    Physique

    Chimique

    IChloruresprsents dansleaude mer

    I Selsdedverglaage

    IChocI IncendieI TassementI Surcharges...

    ICO2

    IGel/dgelI EffetsthermiquesIRetraitI

    rosionIGonflements...

    IAttaqueschimiques

    IAlcaliractionIRactions

    sulfatiques...

    Diffrentes solutions techniques de rparationet de renforcementdes ouvrages en bton

    Le Syndicat National des entrepre-

    neurs spcialistes de Travaux de

    Rparation et de Renforcement de

    Structures (STRRES) met disposi-

    tionsur son site www.strres.orgune

    collectionde guides techniques (tl-

    chargeables en ligne) qui synthti-

    sent les rgles de lart en matire de

    rparation et de renforcement dou-

    vrages en bton, en mtal et en

    maonnerie (12 guides sont disponi-

    bles sur le site du STRRES, 7 nou-

    veauxguidesle serontdicifin 2011).

    Chaque guide traite dun domaine

    spcifique,relatif la rparation des

    ouvrages et sadressesystmatique-ment aux trois principaux acteurs :

    prescripteur, entrepreneur,contrleur.

    Lesguidessont regroups en quatre

    grandes familles:

    I FABEM: btonet maonnerie ;

    I FAFO: fondation;

    I FAME:mtal;

    I FAEQ : quipements.

    Chaqueguide sappuiesur lesnormes

    envigueuret dtaille,pourlatechnique

    qui le concerne, les points suivants :

    I les dfinitions des termes et des

    techniques ;

    I lesdocuments derfrence;

    I la prparation de lopration;

    I lechoixdesproduitset matriaux;

    I le transportet le stockage des pro-

    duits et matriaux;

    I lesmatriels utiliser ;

    I lesmodesopratoires;

    I les essais et contrles effectuer

    (preuves de rception, dtude, de

    convenance et decontrle) ;

    I les principales rgles dhygine et

    descurit respecter;

    I la gestiondes dchets;I le plan dassurance de la qualit

    (PAQ).

    Nota : Le STRRES prpare la cra-

    tion dun systme de qualification

    des entreprises dsign sous le

    terme certificat de spcialit qui

    sera attribu par une commission

    paritaire extrieure au syndicat.

    Ce certificat va permettre de labli-

    ser les acteurs de la rparation des

    ouvrages pour chaque famille de

    spcialit et offrira une assurance

    supplmentaire vis--vis de la qua-

    lit dexcution des travaux.

    TerminologieI Contrle de rception : le but est

    de vrifier que les produits et mat-

    riaux livrs sont conformes et quils

    sont transportes et stocks confor-

    mmentauxexigencesdumarch.

    I preuve deconvenance : le butest

    de vrifier la conformit de la mise

    en uvre des matriaux et des pro-

    duits de rparation ou de renforce-

    ment par lentreprise dans les condi-

    tions deralisationdestravaux.

    I Contrle dexcution: le but estde

    vrifier qu tout instant du chantier

    lexcution des travaux est confor-

    me aux spcifications du march,

    compltes par les enseignements

    tirs delpreuvede convenance.I

    Les guides du STRRES

    Liste des guidesrelatifs aux ouvrages en bton

    FABEM 1 Reprisedes btons dgrads

    FABEM 2 Traitementdesfissuresparcalfeutrement,pontageetprotectionlocalise

    FABEM 3 Traitement desfissures parinjection

    FABEM 4 Protectiondesbtons

    FABEM 5 Btonprojet

    FABEM 7 Rparationetrenforcement pararmatures passivesadditionnelles

    FABEM 8 Rparation et renforcementparprcontrainteadditionnelle

    I un renforcement ou une rpara-

    tion nonstructurel;

    I un renforcement ou une rpara-

    tionstructurel.

    Esthtique Non Structurelstructurel

    P. 18 Rparation de dsordressuperficiels X X

    P. 18 Traitement des fissures X X

    P. 19 Rparationetrenforcementdesstructures X Xpardes armatures passives additionnelles

    P. 19 Renforcement des structures Xpar prcontrainteadditionnelle

    P. 20 Rparationdesouvragesenbtonarm X Xdgradspar corrosiondesarmatures

    Sous Protectiondesbtonsparapplication X Xrabat deproduits lasurfacedu parement

    Rabat Bton projet X

    P. 22 Rparationetrenforcementdesstructures X Xenbtonaumoyendematriauxcomposites

  • 8/3/2019 CM-OA-2011

    20/42

    18 - Solutions - bton

    Il existe 5 principales techniques de

    traitement des fissures. Le choix de

    la technique adapte est fonction

    des caractristiquesde la fissuration :

    ouverture(microfissures, fissures fines,

    fissures moyennes), profondeur,

    activit (fissures ouvertes, fermes,

    mortes, actives), trac, gomtrie,

    exposition aux intempries (fissures

    sches, humides, satures, ruisse-

    lantes), prsence deau libre ou

    sous pression de ltat et du type

    de supportet du dlais impos pour

    la remiseen servicede louvrage.

    INJECTION : elle consiste faire

    pntrer dans la fissure un produit

    qui va crer une continuit mca-

    nique et/ou une tanchit entre les

    parties disjointes. Elle sapplique

    des fissures dont louverture est au

    moinscomprise entre0.1 et0.2 mm.

    Linjection parun produit soupleper-

    met son adaptation aux mouve-

    ments gnrs par les variations

    thermiques et hygrothermiques.Linjection par un produit rigide per-

    met dassurer la continuit de la

    matire.

    CACHETAGE: il a pour butdobturer

    provisoirement une fissure pendant

    linjection afin de contenir le liquide

    injectdansla fissurejusqusa prise.

    CALFEUTREMENT: il a pour objectif

    de colmater dfinitivement et en

    profondeur une fissure au moyen

    dun produit souple (mastic ou mor-

    tier dpos dans une engravure

    cre le long de la fissure) afin de

    rtablir une tanchit lair ou

    leau ou dempcher la pntration

    de matires solides, mais sans blo-

    quer lesmouvements dela fissure.

    PONTAGE : il est destin recouvrir

    une fissure au moyen dun produit

    souple adhrent la surface du

    support (revtement, feuille prfabri-

    que) afin de rtablir une tan-

    chit lair ou leau ou empcher

    la pntration de matires solides

    en laissant libres les mouvements

    dela fissure.

    PROTECTION GNRALISE : ce

    traitement consiste mettreen uvre

    sur la surfacede la structure fissure

    unrevtementquifermelesfissures.

    Il est applicable lorsque la fissuration

    estanarchique et concerne lensem-

    ble dusupport.

    Les guides FABEM 2 etFABEM 3

    prcisent les diverses recommanda-tions pour procder la prparation

    et la ralisation de chaque tech-

    niquedinjection.

    Le choix des produits utiliser est

    fonction de louverture des fissures,

    de la prsence ventuelle deau et

    de lactivitdes fissures.

    I Produits base de liants hydrau-

    liques avec ajouts ou modifis par

    des polymresorganiques.

    I Mastics base de liants de syn-

    thse: silicone,polyurthane

    I Coulis base de silicate, de polyu-rthane

    I Feuilles autoadhsives ou colles.

    I Rsines poxydes, rsines polyu-

    rthanes

    I Gels de silice, gels en solution

    aqueuse

    I Jointsprforms

    Les techniques de traitement de fis-

    sures comportentune tape primor-

    diale qui est la prparation et le net-

    toyage du support et des fissures :

    brossage, dcapagethermique,aspi-

    ration, lavage leausous pression,lair comprim afindliminer toute

    trace de laitance, de poussires, de

    mousses qui pourrait perturber leffi-

    cacitde linjection.

    Diffrentes normes prcisent les

    caractristiques (mcaniques, com-

    portement la temprature, aux

    agents agressifs) que doivent res-

    pecter les produits en fonction de

    chaque technique dinjection.I

    Traitement des fissures

    Document de rfrence :guide technique du STRRESFABEM2

    Traitement desfissures

    par calfeutrement ou pontage

    et protectionlocalise

    Document de rfrence :guide technique du STRRESFABEM3

    Traitementdesfissuresparinjection

    Rparation des dsordres superficielsSi les dsordres de la partie dou-

    vrage en bton sont superficiels et si

    les armatures ne sontpas corrodes,

    lopration derparationcomprend :

    I une prparation de surface avec

    limination du bton dgrad et de

    toute tracede pollution;

    I le traitement ventuel des arma-

    tures contreles risques decorrosion;

    I la reconstitution de lenrobage des

    armatures et de la gomtrie de la

    pice par un ragrage manuel ou

    mcanis avec dubton ou un mor-

    tier technique de rparation adapt

    ouparprojection debton;

    I la mise en uvre dun revtement

    de protection ou caractre esth-

    tiquesurlessurfaces traites.

    Les produits utiliss pour la rpara-

    tion des btons dgrads sont clas-

    ss en3 catgories :

    I produits et systmes base de

    liants hydrauliques classiques ou

    modifis parajoutdepolymres;

    I produits et systmes base de

    rsines synthtiques;

    I produits et systmes mixtes dont

    le liant actif est constitu la fois de

    liant hydraulique et de rsines syn-

    thtiques.

    Ils doivent tre compatibles avec le

    bton de la structure et adapts aux

    conditions denvironnement.I

    Document de rfrence :guide technique du STRRESFABEM1

    Reprise des btons dgrads

  • 8/3/2019 CM-OA-2011

    21/42

    Construction Moderne / Annuel Ouvrages dart 2011 -

    Les techniques de rparation et de

    renforcement de structures par des

    armatures passives additionnelles

    concernentla mise enuvre:

    I darmatures de bton arm (treillis

    ou cages darmatures en acier au

    carbone ouen inox) ouen matriaux

    composites au sein de louvrage

    aprsenlvement localdu btonpar

    ralisation dune saigne qui est

    ensuite rebouche ;

    I darmatures de bton arm en

    mtal ou en matriaux composites

    ensurface dubtonautour dela par-tie douvrage existante et lies

    celle-cipuis enrobespar unajout de

    bton coul, projetou contrecoll ;

    I de plaques (bandes, lamelles) ou

    de tissus en matriaux composites

    colls lasurfacedu bton ;

    I de tles et plats colls de faibles

    paisseurs (3 5 mm) dcoupes

    en bande de faible largeur (300

    500 mm) et colles sur le bton par

    une rsine poxydique (technique

    quasimentplusutilise).

    La rparation darmatures passives

    intrieures au bton consiste enle-

    ver le bton endommag ou pollu

    et dgager lesarmatures longitudi-

    nales ou transversales corrodes.

    Aprs prparation du support (net-

    toyage, aspiration soufflage, repi-

    quage du bton, limination des

    poussires et morceaux de bton et

    ragrage ventuel) et des armatures

    (dcapage complet des armatures

    corrodes, par brossage mtallique,

    repiquage, sablage, grenaillage ou

    leau sous pression, le dgagementdes armatures doit se faire sur une

    longueur suffisante pour assurer

    le recouvrement des barres), les

    nouvelles armatures sont mises en

    place en respectant les dispositions

    constructives habituelles. Le raccor-

    dement des armatures est assur

    par recouvrement, par soudure ou

    raboutage.

    Les caractristiques du mortier ou

    du bton de r-enrobage des arma-

    tures remplaces doivent tre com-

    patiblesavec celles du bton existant

    et lagressivit de lenvironnementde

    louvrage.

    Le mortier ou le bton mis en place

    permet de reconstituer la gomtrie

    initialede la partie douvrageconcer-

    ne et enrober les nouvelles arma-

    tures. Il est mis en uvre manuelle-

    ment ou mcaniquement dans des

    coffragesouprojets,selonlevolume

    et la gomtrie de la cavit com-

    bler.Aprs durcissement du mortier

    ou du bton, la mise en place dun

    produitoudunsystme deprotectionestsouventncessairepour amliorer

    ladurabilitde larparation.

    Nota : si lpaisseur de la pice na

    pas besoin dtre augmente, les

    armatures de renfort peuvent tre

    positionnes dans des encoches

    ralises dans le bton de la partie

    douvrage concerne. Un mortier ou

    un microbton est ensuite mis en

    place dans lencoche pour enrober

    les nouvelles armatures.I

    Rparation et renforcement des structures pardes armatures passives additionnelles

    Document de rfrence :guide technique du STRRESFABEM7

    Rparationet renforcement

    de structurespardes armatures

    passives additionnelles

    Document de rfrence :guide technique du STRRESFABEM8

    Rparationet renforcement

    par prcontrainte additionnelle.

    Cette techniqueconsiste renforcer

    une structure laide de cbles de

    prcontrainte ou de torons gains

    graisss gnralement disposs

    lextrieurdubton.

    La prcontrainte additionnelle va

    introduire dans la structure des solli-citations complmentaires, qui vont

    compenser les dfauts de dimen-

    sionnement ou de conception ou

    des efforts supplmentaires,quedoit

    supporter la structure suite des

    modifications desconditionsdechar-

    gementoudutilisation.

    Les nouveaux cbles ou torons doi-

    vent, en apportant de la compres-

    sion, recomprimer leszones tendues,

    sans ajouter dexcs de contraintes

    dansles zonescomprimes.

    Cette technique permet:

    I soit damliorer la prennit des

    ouvrages ;

    I soit de renforcer des ouvrages enbton (en particulier des ouvrages

    en bton prcontraint dont les

    cbles prsentent des problmes

    de corrosion ou de ruptures de

    torons ou dancrages ou qui ont fait

    lobjetlorsde leur dimensionnement

    de prise en compte de lois defluage

    maladaptes) ;

    I Soitdaugmenterla capacitstructu-

    raledes ouvrages (augmentation des

    charges ou des trafics, modification

    des fonctionnalits, passagede tram-

    waysou deconvoisexceptionnels).

    Elle peut sappliquer tous types de

    structures existantes en bton arm

    ouen btonprcontraint.

    La prcontrainte extrieure est leplus souvent constitue de cbles

    fixs des bossages ancrs la

    structure par des barres de prcon-

    trainte. Les cbles sont protgs par

    une gaine en polythylne injecte

    lacire ptrolire.

    La techniquedes torons graisss est

    beaucoup plus simpledutilisationcar

    elle permet la mise en tension toron

    partoron laidede petitsvrins.I

    Renforcement des structures par prcontrainteadditionnelle

    paratre

    paratre

  • 8/3/2019 CM-OA-2011

    22/42

    Solutions - bton

    Document de rfrenceGuidetechnique

    LCPC Dcembre 2002

    Protectiondesbtonspar applicationde produits lasurfacedu parement

    La protectiondesbtons vis--vis des

    agressions ou des attaques ext-

    rieures par application de produits

    lasurfaceduparementpermet :

    I soit de prolonger la dure dutili-

    sation douvrages anciens pour

    lesquels les dsordres par corrosion

    sont apparents mais qui ne prsen-

    tent pasde dgradationstructurelle ;

    I soit de protger de manire pr-

    ventive des parties douvrages neufs

    particulirementexposesauxagents

    agressifs ou aux intempries.

    La protection permet de ralentir le

    vieillissement du bton ou darrter

    lvolution de la dgradation, emp-

    chant lapntrationdesagents agres-

    sifs sous formeliquide ougazeuse.

    DIFFRENTS TYPESDE PRODUITSLes produits sont appliqus sur le

    bton durci. Ils sont de nature orga-

    nique, minrale ou mixte base de

    cimentet de rsineorganique.

    Ils peuventtreappliqusen uneou

    plusieurs couches et constituent un

    revtement dont lpaisseur est inf-

    rieure 3 mm.

    La protection du bton peut tre

    assure par diffrentes familles de

    produitset systmes deproduits.

    Ondistingue5 familles :

    I inhibiteursde corrosion;

    I produits dimprgnation : produits

    hydrofuges (qui constituent une bar-

    rire en surface vis--vis de la pn-

    tration de leau) ou minralisateurs

    base de silicates, de siloxanes ou de

    rsines acryliques.

    I lasures ;

    I peintures;

    Iproduits etsystmesderevtement :revtements plastiques pais, rev-

    tements dimpermabilisation bases

    de rsineacrylique.

    PRPARATION DU SUPPORTLe systme de protection doit tre

    appliqu sur un support possdant

    des caractristiques mcaniques

    suffisantes et des proprits adap-

    tes : porosit, taux dhumidit,

    alcalinit, propret, texture super-

    ficielle.

    La caractrisation du support peut

    tre ralise par des mesures non

    destructives oudes analyses dchan-

    tillons en laboratoire.

    Les produits de rparation doivent

    tre compatibles avec le support en

    particulier en terme deretrait, dadh-

    rence et dersistancesmcaniques.

    La prparation du support revt une

    importance primordiale.

    Le support doit tre propre, sain et

    avoir subi une prparation de sur-

    face permettant en particulierde restituer sa planit, dliminer

    tous dfauts gomtriques, denle-

    ver tout lment susceptible de

    nuire ladhrence (poussires,

    huiles, produits de cure, microorga-

    nismes) : brossage, ponage, pro-

    jection dabrasif, projection deau

    sous pression. Il doit prsenter une

    cohsion dau moins 1 MPa en trac-

    tiondirecte.

    FONCTIONSDE LA PROTECTIONLes diverses familles de systme de

    protection assurent une ou plusieurs

    desfonctionsde protectionsuivantes:

    I contrela pntrationdeleau;

    Icontrela pntrationdes chlorures;

    I contrela pntrationdu gazcarbo-

    nique ;

    I contreles ractions de gonflement

    interne ;

    I contrelcaillaged augel.

    Lechoix dela mthode deprotection

    dusupport imposeimprativement :I une caractrisation prcise de

    ltat etdes dfautsde surface;

    Protection des btons par application de produits la surface du parement

    EssaisphysiquesnondestructifsI contrle visuel: recherchedes fissures,tachesde rouilleI essais au marteauet sondages sonores ;I essais au phacomtre : emplacement de lenrobage de larma-ture et dtermination de sa valeur;I cartographiedupotentiel: prvisionrelative ltatde larmature ;I mesuredu courant de corrosion;Ijaugesde fissures: mesurede ltatet delastabilitdes fissures.

    EssaischimiquesI analyse de la profondeur de carbonatation;I mesuredu taux dionschlorures ;I analyse au microscope : dtermination de lactivit de laractionalcali-agrgats.

    EssaisdestructifsI carottage permettantdidentifier la rsistance du bton.

    Les diffrents essais de diagnostic

    I identificationde lorigine desdsordres ;I valuation de leur tendue dans lespace;I prdiction de leur volution probable, dans lespace et dans letempsen casde nonintervention;I estimation des consquences des dsordres sur la portance etla scurit de louvrage et despersonnes;I dtection de produits nocifs ventuellement prsents danslouvrage: amiante, plombI dfinition des suites donner et des solutions de rparation oude renforcement envisageables.

    Les objectifs du diagnostic

    I une dfinition claire de la fonction

    de protectionrecherche.

    Lors de lapplication des produits il

    convient de tenir compte de lhumi-

    dit du support, des conditions cli-

    matiques et des caractristiques

    dapplication (temps de schage,

    dlais entrecouches).

    La tenue de la protection dpend en

    dehors des caractristiques intrin-

    sques du systme de protection

    appliqu, de ltat du support, des

    contraintes lors de la mise en

    uvre,du soin apport lexcutiondestravaux et descontraintes lies

    lutilisationde louvrage.I

  • 8/3/2019 CM-OA-2011

    23/42

    R2 - Solutions - bton

    SRIEDENORMESNFEN1504

    Produits et systmes pour la protection et la rparation de struc-

    tures en bton-Dfinitions, prescriptions, matrise de la qualit et

    valuationde la conformit.

    I Partie 1 : dfinition.

    I Partie 2 : systme de protection de surfacepour le bton.

    I Partie 3 : rparations structuraleset nonstructurales.

    I Partie 4 : collage structural.

    I Partie 5 : produits et systmes dinjection dubton.

    I Partie 6 : ancragesde barresdacier et darmatures.

    I Partie 7 : protection contrelacorrosiondes armatures.

    I Partie 8 : matrise de laqualit et valuation de laconformit.

    I Partie 9 : principesgnrauxdutilisation desproduits

    et systmes.

    I Partie 10 : application sursite desproduitset systmes

    et contrle de laqualit destravaux.

    Bton projet

    Principales normes

    Lebton projet estun bton mis en

    uvre laide dune lance, par pro-

    jection sur une paroi sous limpul-

    sion dun jetdair comprim.

    La technique consiste :

    I malaxer et homogniser les cons-

    tituants (ciment, granulats, adjuvants,

    fibres) ltat sec ou en incorpo-

    rant leaudegchage ;

    I transporter le mlange par des

    canalisations avec laide dune

    pompe;

    I projeter le matriau sur le support

    revtir grce unjetdair comprim.

    Il existe deux techniques de projec-

    tion:parvoiescheouparvoiemouil-le. La diffrence entre les deux

    techniques est lie la manire dont

    leau de gchage du bton est intro-

    duite(soit lors du malaxage dubton,

    soitlorsde lapplication du bton).

    PROJECTIONPAR VOIE SCHELe mlange sec(granulats, cimentet

    ventuellement acclrateur de

    prise et adjuvants) est fabriqu dans

    un malaxeur puis propuls par de

    lair comprim vers la lance de pro-

    jection. Cette lance est associe

    une lance de projection deau (et

    ventuellement dacclrateur de

    prisesous formeliquide). (Voir fig.1).

    PROJECTIONPAR VOIE MOUILLELe mlange comprenant leau est

    stock aprs malaxage dans une

    trmie. Il est ensuite pomp jusqu

    la lance de projection et projet

    grce lair comprim.(Voirfig.2).

    Intrt de la technique

    La technique du bton projet per-met de raliser des couches de

    bton de faible paisseur qui pou-

    sent le support et y adhrent parfai-

    tement. Elle est utilise en travaux

    neufs ou en rparation douvrages

    anciens (rparations locales, confor-

    tements douvrages, renforcements

    de structures).

    Le choix de la technique de projec-

    tion estfonction:

    I de limportance du chantier. La

    technique par voie sche qui offre

    une grande souplesse dutilisation

    est privilgie pour des chantiers de

    faible importanceou ncessitantdes

    arrts frquents;

    Idelanature des travaux effectuer ;

    Idescadencesderalisationsouhai-

    tes : la technique par voie humide

    permetdes capacits de production

    leves ;

    I des performances mcaniques

    obtenir : la technique par voie sche

    permet dobtenir des rsistances

    leves.

    Ladjonction de fibres (dosage 35

    50 kg/m3) offre au bton projetdes

    proprits complmentaires, fonc-

    tion du type de fibres : limitation des

    effets du retrait, amlioration des

    rsistances mcaniques, meilleure

    cohsion dubton ltat frais.

    RalisationLes oprations de btonnage com-

    prennent la succession des tapes

    suivantes :

    I prparationdusupport ;

    I mise en place des armatures : treil-

    lissouds, barres;

    I projection du bton par passes

    successives;

    I miseenuvre dunecouche defini-

    tionventuelleetprotectionparcure.I

    Granulats, ciment, adjuvants

    Eau + adjuvants

    liquides ventuelsAir comprim

    Bton

    Pompe bton Adjuvants liquides

    Air comprim

    Q Fascicules de lASsociation pour la QUAlit de la PROjectiondesmortiers et desbtons (ASQUAPRO) www.asquapro.com

    Les fascicules ASQUAPRO sont des complments aux normes

    pour tout ce qui concerne la formulation, le dimensionnement, la

    pratique de la projection du bton et les oprations raliser sur

    leschantierspour le contrle de sa qualit.

    6 fasciculestlchargeables: QGuidetechnique

    IPrsentation I tat desconnaissances duSTRRES :

    I Formulation sur ledimensionnement I FABEM5IContrlepartieA I Miseenuvre. Btonprojet.

    IContrle partie B

    Info pratique

    a Projection par voie sche. Fig. 1.

    a Projection par voie mouille. Fig. 2.

  • 8/3/2019 CM-OA-2011

    24/42

    20 - Solutions - bton

    Le bton est gnralement associ

    des armatures (en acier au car-

    bone), ce qui permet daugmentersa

    rsistance en traction et en flexion,

    do le terme de bton arm. Dans

    un bton sain offrant un environne-

    ment basique les armatures sont

    naturellement passives.

    Les armaturesproches de la surface

    protges par le bton denrobage

    peuvent tre soumises, au cours de

    la vie de louvrage, un phnomne

    decorrosion:

    I ds que le front de carbonatation

    lesatteint ;

    I ou ds que la quantit de chlorure

    dans le bton denrobage dpasse

    un seuil critique.Lorsque les armatures soxydent, les

    produits de corrosion quise forment

    occupent un volume plus important

    ce qui dclenche une fissuration du

    bton, voire unclatementet terme

    une mise nu puis une perte de

    section des armatures.

    De nombreuses solutions de rpa-

    ration du bton arm dgrad par

    corrosion des armatures sont dispo-

    bonatation du bton ou des profils

    de concentration des chlorures.

    I liminer lintgralit des parties

    corrodes sur toute la surface des

    armatures par brossage mtallique,

    repiquage, sablage ou grenaillage et

    toutes poussires rsiduelles ou

    souillures, soit par lavage leau,soit

    par brossage, aspiration ou souf-

    flage lair.

    I remplacer les armatures corro-

    des ou mettre en place des arma-

    tures complmentaires par recou-

    vrement, scellement ou soudure

    pour restituer la section darmature

    initiale en tenant compte des lon-

    gueurs dancrage et de recouvre-

    ment ncessaires afin de redonner

    louvrage sa capacit structurelle.

    Les armatures peuvent recevoir une

    protection contre la corrosion parapplication sur toute leur surface

    dun revtement adapt (inhibiteur

    anodique, rsine synthtique ).

    Lorsque la partie douvrage est

    expose un environnement parti-

    culirement agressif ou si lpais-

    seur denrobage ncessaire ne peut

    pas tre respecte, il peut tre mis

    en place des armatures inox de

    nuanceadapte.

    nibles. Elles permettent de rparer

    durablement le parement en bton

    et vitent de nouveaux dsordres.

    Pour chaque ouvrage, le choix de la

    solution adopte sera fonction en

    particulier du processus de dgra-

    dation (carbonatation, chlorure),

    du niveau de propagation de la cor-

    rosion,descaractristiques du bton

    et des agressions du milieu environ-

    nant. La prennit de la rparation

    suppose une ralisation soigne et

    des contrles rguliers tout au long

    dela viede louvrage.Il existe3 familles detechniques:

    I la rparation traditionnelle : rem-

    placement du bton carbonat ou

    polluparleschlorureset desarma-

    turescorrodes;

    I les traitements lectrochimiques :

    protection cathodique, protection

    galvanique, ralcalinisation, dchlo-

    ruration ;

    I la mise en uvre dinhibiteurs de

    corrosiondepuislasurfacedubton.

    RPARATIONTRADITIONNELLECette rparation est la plus clas-

    sique.Elle consiste :

    I enlever dans la zone dgrade, le

    bton denrobage non adhrent et

    dgager les armatures corrodes

    traiter, par un moyen mcanique ou

    chimique. Le dgarnissage doit tre

    effectu jusqu ce que lacier sain

    soit mis nu sur une longueur dau

    moins 50 mm. Les armatures doi-

    vent tre dgages sur la totalit deleurcirconfrence.

    De nombreuses techniques permet-

    tent lenlvement dubtondgrad :

    burinage, repiquage, bouchardage,

    dcapage leau haute pression ,

    sablage sec ou humide, ponage,

    dcapage thermique, dcapage

    chimique.

    Limportance de cette prparation

    est fonction de la profondeur de car-

    I reconstituer le bton denrobage

    afin de retrouver la gomtrie de la

    structure : ragragemanuelou mca-

    nique, bton coul, bton projet

    Les armatures sont ainsi protges

    parpassivation grce lalcalinitdu

    nouveau btondenrobage.

    La zone reconstitue qui bn-

    ficie dun pH lev aprs mise en

    uvredunouveaubtondenrobage

    devientune cathode forte au regard