Club Alpin Nice Mercantour / CAF de Nice - Robert Ravaioli · 2017. 9. 28. · Club Alpin Français...

2017 - N°260 � Club Alpin Français

Le mot du Président ► Robert Ravaioli

La tradition doit être respectée, il faut écrire un mot pour notre bulletin, dirigé avec assiduité par Bernard Allietta, qui reflète la vie de notre club.

Et bien oui, depuis le 13 février, j’ai l’honneur de présider notre assemblée, après 47 ans de présence au club dont 28 au comité directeur.

Beaucoup de travail en perspective où je mettrai toute mon énergie pour réussir cette tâche, faire aussi bien qu’ Eric Dellacasa ou Jean-Pierre Martin, qui restent tous les deux bien présents pour s’occuper du lourd dossier des refuges.

Depuis le 10 novembre 1879 date de la création de notre « section», le premier président fut le Colonel FERAUD, qui quelques mois plus tard décédait accidentel-lement dans l’incendie de son logement en essayant de sauver sa fille,

Francis BRUN (de 1880 à 1881), Frédéric FARAUD (de 1882 à 1899), puis notre il-lustre Chevalier Victor DE CESSOLE (de 1900 à 1932), Charles–Félix INGIGLIARDI (de 1932 à 1942), Docteur Vincent PASCHETTA (de 1942 à 1972), Michel DUFRANC (de 1972 à 1980), Colonel Marcel BRUNETON (de 1981 à 1985), José ANSALDI (de 1986 à 1995), Jean-Pierre MARTIN (de 1996 à 2009), et Eric DELLACASA (de 2010 à 2016), notre club en 137 ans d’existence n’a eu que onze présidents. !!!!

Toutes les personnes déjà impliquées dans la vie du club m’ont assuré de leur sou-tien, Eric Dellacasa vice-président des refuges qui m’épaulera et me conseillera, le nouveau secrétaire général Marcel Cardinali avec qui nous faisons déjà équipe en randonnée, l’incontournable Georges Torelli pour les activités, les différents responsables des commissions, qu’ils soient tous remerciés pour l’aide qu’ils vou-dront bien m’apporter.

Mais un club c’est aussi l’affaire de TOUS, être membre d’un club, c’est vouloir partager le même sport, mais aussi donner un peu de son temps pour apporter des améliorations allant de la technologie à l’accueil et toutes les aides seront les bienvenues. C’est ensemble que nous avancerons pour l’avenir de notre club. N’hésitez pas à contacter le secrétariat où notre dévouée Michelle prendra en compte vos disponibilités et vos remarques.

Dans l’attente de se retrouver tous lors des prochaines manifestations du CLUB, je reste à votre écoute pour toutes vos remarques.

SOMMAIRE

Orchis singe présent dans le Mercantour, Photographie de

Jean-Louis MEYTRAL

Club Alpin Français Nice-Mercantour14, avenue Mirabeau - 06000 NICE

Tél : 04 9� 62 59 99 - Fax : 04 9� 92 09 55E-mail : [email protected] web : www.cafnice.org

Permanence les lundis, mardis, jeudis et vendredis de 16h à 20h.

DIRECTEUR DE PUBLICATION :Robert RAVAIOLI

Comité de leCture :Alyne RAISONBernard ALLIETTAChristine CHAPOUTOTFrançoise DENIAUJean-Louis MEYTRALJean-louis RIBOTMartial BOSJo FREDY

RÉALISATION :www.imagemp.frIMPRESSION :Imprimix ( 04 92 15 53 30 )

Le bulletin est l’un des outils de communication de notre club et les articles signés n’engagent que leurs auteurs.

PROgRAMME 2017N° 260

ISSN 2104 - 4988Abonnement Annuel :(3 numéros)France : 7 €Etranger : 11€

Le mot du Président . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p3

Infos club . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p7

A la rencontre du Tetras Lyre . . . . . . . . . . . . p8

HandyCAF 2017, c’est reparti ! . . . . . . . . . .p15

Portfolio Martial BOS. . . . . . . . . . . . . . . . . . .p18

Week-end techniques alpines à Estenc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p31

Cascade de glace à Entraunes . . . . . . . . . .p35

Nostalgie, il y a 80 ans . . . . . . . . . . . . . . . . . .p38

Stage Les Arcs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p43

Et si on partait voyager en Haute Ubaye . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p46

2017 - N°260 7 Club Alpin Français

»»»»»»INFOS CLUB

Le CarnetNous vous informons des décès de :

Yvette PROST (92 ans) le 15 février 2017, randonneu-se émérite et membre du CAF durant trois décennies de 70 à 90.

André PLANCON randonneur cafiste de 1988 à 2008.

Dominique CARRERAS Initiateur Randonnée. Le 15 mars 2017.

Nous adressons nos sincères condo-léances aux familles et à leurs proches.

RemeRCIemeNtS :Les familles Demonet /martin (membres du CAF) nous ont légué un Topo Guide des Alpes Valaisanne Suisse (volume 1) du secteur Ferret-Collon datant de 1963 en parfait état de conservation. Il sera disponible et consultable à la bibliothèque du club.

Nous les en remercions chaleureusement.

BIBLIOthèqUe :Depuis février 2017 la bibliothèque est ouverte et à votre disposition les vendredis de 16 h 30 à 18 h 30 grâce à notre ami Jean-Louis Meytral qui vous accueillera volontiers pour location et renseignements sur les nombreux et variés ouvrages disponibles.Pour la collection des bulletins de notre section il manque les numéros suivants :

1968 : n°12 1969 : n°17 1970 : toute l’année 1971 : toute l’année 1972 : toute l’année 1975 : n°108

Peut être quelques lecteurs pourront-ils nous aider à la compléter ?

DU ChaNgemeNt aU COmIté De DIReCtION :Président : m. Robert RaVaÏOLIVice-président des activités : m. georges tORReLLIVice-président des Refuges : eric DellacasaSecrétaire général : m. marcel CaRDINaLItrésorier intérimaire : m. eric DeLLaCaSaLes présidents des différentes commissions sont inchangés.

N°260 - 2017�Club Alpin Français

Nature

a La ReNCONtRe DU tetRaS LYRe OU PetIt COq De BRUYeRe DaNS LeS aLPeS-maRItImeS,

UNe eSPèCe PatRImONIaLe

► par Jean - louis Meytral ◄

C’est grâce à Mr Martial BOS (bien connu des cafistes niçois), grand connaisseur de la fau-ne du massif du Mercantour, que nous avons pu réaliser notre rêve de pouvoir observer et photographier des Tétras-lyre dans le Parc National du Mercantour en ce mois de mai 2016. Qu’il en soit ici remercié une nouvelle fois.C’est en effet surtout en mai que ces gros oiseaux paradent entre eux pour s’accoupler avec les femelles et perpétuer leur espèce, sur des places de chants ou arènes ou encore leks, qui peuvent être séculaires, ces oiseaux étant très sédentaires en Europe.Le tétras-lyre (Tetrao tetrix Linné 1758) ou petit coq de bruyère est un oiseau de taille moyenne au dimorphisme sexuel très marqué. Les coqs ont une couleur dominante noire à reflets bleutés qui les rendent très élégants et photogéniques, des rectrices externes incurvées en forme de lyre et une barre alaire blanche qui les caractérise bien (voir photo). La poule, plus petite a un plumage terne brun roux barré de gris et de noir, sa queue plus courte est légèrement échancrée. Les jeunes ont un plumage proche de la femelle

permettant un certain mimétisme avec le milieu de vie. Du bout du bec à l’ex-trémité des rectrices centrales le coq a entre 49 et 52 cm tandis que c’est 44 à 47cm pour la femelle.Les tétras ont un vol lourd et bruyant en liaison avec leur poids qui est de 1,3 kg en moyenne pour les mâles et de 0,9 à 1 kg pour la poule.Il vit à la lisière des forêts de bois clairs et est étroitement lié au mélézin dans le Parc National du Mercantour (zone de combat entre la forêt et les alpa-ges). Malgré sa taille le tétras-lyre est un oiseau très discret, difficile à obser-ver sauf lors des parades nuptiales, en mai, sur les places de chants ou arènes. C’est donc bien cachés sous des affûts qu’il faut les voir sans les déranger.Leurs parades nuptiales sont très spec-


taculaires sur les places de chants et laissent des souvenirs tout aussi spectaculaires à ceux qui ont le bonheur d’y assister ; c’est l’un des grands spectacles de la faune sauvage.Dès l’aube, vers 5h du matin en mai les coqs se rassemblent pour parader, plumes des sous-caudales déployées et caroncules gonflées (voir photo). Les chants, peu mélodieux sont faits de chuintements, de roucoulements et sont très forts. Ils s’accompagnent de danses de séduction bien compliquées. Chaque coq s’octroie un territoire sur la place de chant qu’il défend bec et ongle. Ebouriffés, cou ployé, les coqs se défient en avançant et reculant, faisant de petits bonds. Pour finir, ils se volent dans les plumes littéralement, s’en arrachant avec leur bec et se mordant parfois les caroncules gorgées de sang et bien visibles.Ces combats rituels permettent de définir un champion qui sera choisi par une femelle ar-rivée plus tard sur le site et qui assiste de loin à ces joutes surprenantes. Le couple se forme pour quelques heures seulement puis la poule va pondre seule dans un nid au sol. Le coq reprend ses parades les jours suivants pour courtiser une autre femelle ; il n’y a pas de fidé-lité chez les tétras, cela permettant de multiplier les chances de pérenniser l’espèce.La femelle pond 5 à 10 oeufs beiges mouchetés de brun. Elle couve 4 semaines, seule, se déplaçant très peu pour se nourrir (son plumage homochrome de même couleur que son milieu de vie la rend moins vulnérable face aux prédateurs toujours à l’affût de proies faci-les). Les poussins sont nidifuges et quittent le nid très vite pour se nourrir seuls d’insectes, de vers de terre, de sauterelles etc..Les adultes eux se nourrissent surtout de végétaux

a La ReNCONtRe DU tetRaS LYRe

N°260 - 201710Club Alpin Français

Nature(feuilles, fruits, graines, aiguilles de conifères, leur caecum digestif développé abrite des bactéries spécialisées leur permettant de digérer la cellulose de leur alimentation et donc de se nourrir dans les arbres en hiver.)Le taux de survie des jeunes entre mi-août et le mois de mai suivant est de l’ordre de 65 pour cent. Le taux de survie annuel des adultes est, lui, de l’ordre de 60 à 68 pour cent. Le tétras lyre est une espèce paléarctique sédentaire, repartie sur tout le nord de l’Eurasie, de la Grande Bretagne à la Sibérie et la Chine. En France on ne le trouve plus que dans les 8 départements alpins : Haute-Savoie, Savoie, Isère, Drôme, Hautes-Alpes, Alpes-de-Haute-Provence, Alpes-Maritimes et Var où il occupe l’étage subalpin de 1400 à 2300 m. Il ne s’est pas maintenu dans les Ardennes ; il a disparu des 6 communes où il était signalé dans la décennie 1990 à 1999.Mais son aire de répartition diminue aussi dans les Alpes car entre 2000 - 2009 sa pré-sence était attestée sur 557 communes de cette zone au lieu des 653 pour la période 1990-1999. Ses effectifs sont aussi en baisse, bien sûr ; en 2009 ils étaient estimés à 16800 adultes soit 8 pour cent de moins que durant la décennie1990 -1999 (18200 adultes).Pour les Alpes-Maritimes, il est présent sur 47 communes de la moitié nord du départe-ment, dans les landes et forêts claires de mélèzes surtout. On le trouve de 700m à 2200m des Préalpes du Cheiron à la chaine du Mercantour. Dans les Préalpes cette espèce est peu abondante et son évolution à venir est de nos jours incertaine malgré l’absence de tout


prélèvement par chasse depuis de nombreuses années. Il y est affecté par la modifica-tion de son environnement (enrésinement) et par des perturbations dues à l’homme. Par contre l’espèce est bien représentée au nord du 06 et dans les vallées du Mercantour.Cet oiseau est considéré ici comme une relique glaciaire déjà présente lors de la dernière glaciation. Il est adapté à la neige et au froid ; lors du dernier retrait glaciaire il s’est refugié en altitude pour continuer à vivre dans les conditions écologiques qui lui sont favorables. (Avec un plumage double et les tarses et narines emplumés il a une grande résistance au froid ; de plus, les doigts de ses pattes possèdent des franges d’écailles cornées faisant office de crampons lui permettant une grande adhésion à la neige ; et enfin il a sous ses pattes d’épais bourrelets de kératine qui l’isole du froid ).Vu la baisse de ses effectifs, constante depuis les années 60, les autorités compé-tentes ont mis en place des sites d’étude de référence (5 dans le 06) pour le suivi des populations. Seuls les mâles mailles peuvent être chassés (mâles ayant pris la cou-leur noire des adultes), les femelles bénéficiant d’une protection par une loi natio-nale. L’espèce est soumise à un plan de chasse depuis 2006 dans ce département. Des comptages annuels sur ces sites permettent de déterminer l’attribution de col-liers aux chasseurs lors de ce plan annuel dont le nombre peut varier de 150 coqs à 0. Exemples : 144 coqs en 2003 13 coqs en 2011 0 en 2013 ceci suivant les taux de reproduction observés dans l’année.Dans le cadre de l’aide à la survie des effectifs de tétras sur le territoire du PNM, le Parc s’étant aperçu d’une baisse de la population de tétras dans le site de Sanguinière ( Haut-Var) a mis en place une zone tétras quiet pour sa sauvegarde. En effet, cette espèce est menacée en plusieurs zones par les dérangements, par les skieurs de randonnées ou les raquetteurs l’hiver. L’oiseau, à cette période, économise son énergie et se protège des pré-


Naturedateurs et du froid en s’enfouissant sous la neige dans un igloo où la température est de 4 degrés quelle que soit la température extérieure. Il y reste tapi sur un isolant de crottes, immobile 22h sur 24. Il ne quitte ce refuge que pour se nourrir maigrement de bourgeons ou tiges de mélèzes. Dérangé, il jaillit de son refuge, se perche des heures sur une branche et y subit les intempéries avant de se cacher à nouveau dans son igloo. Les dérangements répétés amènent une forte perte d’énergie et une mise en danger accrue vis.à.vis des prédateurs, ce qui entraine une baisse des chances de survie de l’oiseau.Pour éviter cela, le PNM a créé une déviation de l’itinéraire classique menant au col de la Boucharde, déviation matérialisée par un parcours balisé contournant la zone d’hivernage du tétras-lyre dans ce secteur du Haut-Var. Cet itinéraire nommé ‘‘Tétras quiet’’ doit être respecté pour le bien de cet oiseau et sa survie dans l’avenir et pour que les générations futures puissent, elles aussi, pouvoir continuer à observer ce merveilleux oiseau, emblé-matique du milieu montagnard. Que l’histoire à venir lui soit favorable !!Texte et photos J-Louis MeytralSources : docs internet de l’ONCFSN° 119 de la revue La nature en France Editions ATLASDoc du PNM : tétras quiet, changeons d’itinéraire, la sauvegarde du tétras lyre est en jeuLivre : faune du Mercantour, éditions du Cabri 2001Document : connaître et protéger du Parc National de la VanoiseDocument : Tétras-lyre et pastoralisme en alpage, espace transfrontalier Maritime Mercantour sur le site du PNM REMERCIEMENTS à MARTIAL BOS sans qui ces photos n’existeraient pas.PS1 : en 2016 le Parc a mis en place 3 autres zones tétras quiet : à Casterino sur le mont Paracouerte, à Sestrière au col de la Braisse et au Laus près d’Allos.PS2 : Renards et martres sont les principaux prédateurs des pontes et adultes de Tétras en toutes saisons, mais cela ne met pas en danger une population saine. Le grand corbeau, lui, n’est un danger que pour les pontes mal cachées, laissées à découvert par une poule dérangée au nid. L’Aigle Royal est un danger pour les adultes quand ceux-ci sont à découvert comme c’est le cas lors des parades nuptiales sur les arènes.PS3 : Le petit tétras est considéré par les biologistes comme une espèce parapluie, c’est-à-dire une espèce dont le domaine vital est assez large ; les exigences écologiques sont assez élevées pour que sa protection assure aussi celle de nombreuses autres espèces.PS4 : le petit Tétras est l’une des 10 espèces animales emblématiques du parc décrite sur le dépliant édité par le PNM « découvrir 10 espèces animales emblématiques du parc »

Par leur présence dans notre publicationles publicités nous sont essentielles

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2017 - N°260 1� Club Alpin Français

a La ReNCONtRe DU tetRaS LYRe

t é t R a S q U I e t , C h a N g e O N S D ’ I t I N é R a I R e ,


Suite à des passages délicats en névés, commande a été passée d’une adaptation neige pour notre Joëlette, et merci Antoine ! Cet as du bricolage (ci-dessous) nous a fourni un remplacement de la roue, art de la récup de monoski, et en avant, une équipe s’est montée autour de notre pilote d’essai en chef, Camille !

D’un simple petit tour, autour du parking enneigé, cela s’est rapidement transformé en une vraie sortie raqlisse, pour raquette et glisse… Camille témoigne.

Cami : « Où est la neige ? Nous allons jouer à saute-mou-ton ?».

Michèle : « On y va ?! »

Activité

haNDYCaF 2017,C’eSt RePaRtI !

Nouveauté : option neige...PROtOtYPe N°1-2017

► par Camille AUDIBERT ◄


ActivitéAldo : « ça ne marchera jamais dans la neige molle ! »

M : « Alors ? »

La volonté, l’espoir, l’optimisme sont des res-sources que nous devons tous faire valoir !

Michèle, nous te présentons nos plus « pla-tes excuses »…avec un plaisir partagé, des fou-rires et une pause d’Aldo digne de man-nequinat. Concours caché entre les pins de Gréolières ? Casting à Gréolières ? On ne sait jamais...

La descente en poudreuse reste périlleuse mais en plat-descendant sur neige dure c’est...dément !

Essai super du prototype joëlette sur nei-ge...Rigolade assurée avec 8 bénévoles au top venant passer un très beau moment en montagne sans forcément d’exploit sportif. Après ce bol d’air de nature, de so-lidarité,...on se sent grandi de l’intérieur. On passe un VRAI moment où le bon-heur et le plaisir sont là, tout simplement.


haNDYCaF 2017, C’eSt RePaRtI !

Merci aux accompagnants qui m’ont fait voir cette surface froide de près, quoique du haut de la joëlette...les sensations ne sont pas les mêmes. Quand une accélération se fait sentir, que le claquement de raquettes s’accélère, que l’air s’agite autour du visage, que le paysage dé-file, que la poudreuse soulevée par les raquet-tes «volète» jusqu’à hauteur de nos yeux, que le rire couvre paroles et souffle ou juste quand on hume l’air frais en contemplant le paysage... c’est l’extase! Et permettre aux personnes ne pouvant plus/pas vivre ces moments magiques et/ou qui vivent à leur façon est extraordinaire. Donc si les «handicapés» ne sont pas ordinaires (ou justement plus qu’ordinaires) les accompa-gnants sont, eux, exceptionnels. Merci à eux et nous «handicapés» de créer cette cohésion dans l’équipe. C’est grâce à cette énergie que l’espoir d’y croire nous amène toujours plus haut, plus loin. C’est avec les cœurs soudés que fusent idées et projets. Merci à tous.

Quelques améliorations sont à prévoir aussi bien pour les accompagnants que pour l’heureux élu : des ergots pour éviter à la personne à l’arrière de glisser en rete-nant, et des semelles chauffantes pour ce-lui dans la joëlette car ça CAILLLLLLLLLLLLE! Mais ce sentiment de nature, de liberté, de glisse...hum!

1� N°260 - 20171�Club Alpin Français

›PORTFOLIO

« Avant d’être un terrain de sport ou d’aventures, la montagne est un milieu vivant »

Un milieu précieux et fragile… Nous le parcourons parfois distraits, ou trop rapidement.

Souvent nous en prenons des photos pour le souvenir.

Plus rarement nous prenons le temps de nous y arrêter, d’observer et d’attendre …

Essayer de dessiner ou de peindre oblige à regarder avec attention.

Seul dans un coin, oublié de tout, l’observateur cherche longuement à découvrir à s’imprégner et à comprendre pour saisir.

Ce portfolio présente quelques-uns de ces moments.

m a r t i a lB O S

Gentiane de Ligurie et saxifrage bleauâtre sur parterre de driades à huit pétales.

La belle dame à la floraison des pétasites officinales.

La chouette chevêche est à peine plus grosse qu’un moineau.


| martial BOS |


L’ ancien refuge de Cougourdes avait une âme ‘‘qui s’attache à notre âme...’’

L’avalanche des Juisses dans le Boréon.

›PORTFOLIO

Dans les aiguilles de Préfuns en hiver.


| martial BOS |


Le festin au village dans les années 80 (un patrimoine immatériel).

Les oeillets de montagne et la camomille du Piémont.

›PORTFOLIO

Un blanchon s’enfuit dans la neige fraîche aux Erps.

Les vieux toits en chaume, un patrimoine délaissé.


| martial BOS |


Un léger vent d’automne trouble les reflets sur le lac des Bresses.

Un jeune tétras lyre mâle au printemps.

›PORTFOLIO

Le rut des bouquetins, au mois de janvier, dans les parois glacées.


| martial BOS |


Une bergerie en haute Ubaye.

Une aire de reproduction du hibou grand duc.

›PORTFOLIO

Une étagne et son chevreau de huit jours un matin de juillet.

Un soir d’Automne au Lagarot.


| martial BOS |


Une mére chamois et son cabris, aux premières neiges.

›PORTFOLIO

Un soir d’hiver à la Madone de Fenêtre en 1986.C’était au siécle dernier avant les grands travaux.


PaRtICIPeZ aU PORtFOLIOVous êtes nombreux à partir en montagne avec un appareil photo. Faites connaître votre talent, votre vision de la montagne, ou de votre activité préférée en y participant. Portfolio, c’est un espace dédié au partage de votre passion montagne par l’image, et de votre travail de photographe.

COmmeNt FaIRe ?1/ triez vos images : Soyez sévère, sélectionnez vos plus belles images.2/ Préparez vos images : Vous avez entre 10 et 20 images. Faites-vous tirer des exemplaires papier en 13x18cm. Prenez le temps de les légender. Lieu, sujet, date, auteur, etc …( au dos des tirages papier).3/ envoyez vos images au clubArgentique : Diapos ou tirages papier en 13x18 cmNumérique : pas d’envois par mails, mais vos images sur CD avec un tirage papier en 13x18cm.

Club Alpin Français / Commission bulletin / 14 avenue Mirabeau / 06 000 Nice4/ et après ? La commission bulletin vous informera de la suite donnée à votre envoi. Tous les originaux vous seront rendus (cd et tirages papier).

DeS qUeStIONS ?Contactez B. Allietta : 06 14 56 39 32 – [email protected]

| martial BOS |

2017 - N°260 �1 Club Alpin Français

Techniques

► par Michèle VIALE ◄

Week-eND teChNIqUeS aLPINeS à eSteNC

– Bon finalement tu fais quoi le week-end du 20 janvier ?– euh ben … rien de ferme pourquoi ?– il reste une place en techniques alpines, à Estenc, tu viens ?- OKVoilà comment ce samedi matin je suis à la « bourre » sur l’autoroute vers Saint-Martin du Var à lister tout ce que j’ai oublié de prendre en préparant mes affaires à l’arrachée … le sac de couchage, des vivres de course, une serviette, des affaires de toilette, de quoi me changer au gîte … mais j’ai bien pensé aux crampons, au piolet, matériel de progression glaciaire et mes affaires de ski. Bon .. finalement rien de bien grave, respire un coup ça va bien se passer !!

J’arrive bonne dernière au rendez-vous, mais pas en retard !! ils sont terribles ces jeunes, ils n’ont pas de maison ou quoi ? en fait ils sont tous enthousiastes à suivre ce stage de techni-ques alpines que nous ont concoctées Bruno, Patrick et Georges.Première étape: « briefing » au troquet de Guillaume. Bruno et Georges nous détaillent l’agenda du week-end, le temps est incertain pour dimanche, mais on fera au mieux.A Estenc, c’est grand beau .. et chaud pour la saison, nous partons sur les contreforts du Garret (et pas des Garrets) pour voir ou revoir les techniques de progression en corde ten-due, ainsi que les techniques de progression encordée avec pose de points d’ancrage. Nous formons des binômes et passons chacun à son tour en tête. La technique est vite assimilée ainsi que les assurages sur semi-cabestan et à l’épaule. Le message est passé : il n’y a pas une seule technique, mais la technique qui nous permet d’être rapide, simple et efficace.Descente en rappel

N°260 - 2017�2Club Alpin Français

TechniquesA la descente nous revoyons les différentes techniques de cramponnage, dos à la pen-te, de côté ou de face, puis nous terminons par un atelier de descente en moulinette avec pose de points d’ancrage pour assurer le dernier, et revoyons les nœuds les plus courants et surtout le semi-cabestan et le cabestan sur le mousqueton directement.Le soleil disparaissant derrière la crête, nous décidons de rentrer au gîte pour le « débriefing ».Arrivée aux Louics où nous accueille Léo-nie, c’est vraiment un lieu de rêve !Une petite bière, une douche … pour ceux qui n’ont pas oublié leurs affaires. « Perso, je vais la jouer .. y’a que les gens sales qui ont besoin de se laver et ça va le faire » … Epi-sode répartition des lits : nous sommes 14, il y a 12 lits et deux banquettes dans la salle à manger ou bien la yourte à l’extérieur. « Je sens moyen la yourte » sans sac de coucha-ge, je me replie sur la banquette de la salle à manger près du feu ainsi que Georges.Le « débriefing » est animé et fructueux. Juste avant le repas, qui voyons-nous de-hors? Nos amis Noël et Bruno venus présen-ter leur film du Ladak la semaine dernière !! Ça alors ! Nous les invitons à se joindre à notre repas et c’est une belle tablée de 17 personnes qui se régale de la soupe de po-timarron, choucroute et tarte aux pommes de Léonie.La soirée ne se prolonge pas, à 10h tout le monde dort. Demain c’est lever 7h – départ 8h.Dimanche le temps est gris et le vent souf-fle. Bruno décide que nous resterons à l’abri de la tête de la Gipière pour travailler les en-rayages de chutes ainsi que les moufflages.Après quatre heures d’exercices dans la

Assurage à l’épaule

Le cabestan et semi cabestan sur mousqueton

2017 - N°260 �� Club Alpin Français

Week-end techniques alpines à estenc

bise, nous décidons de battre en retraite et de nous regrouper à Guillaume pour un déjeu-ner tardif et le « débriefing » du week-end.

Au bilan, un beau week-end, un groupe formidable, une fameuse envie d’aller plus loin !! Un grand merci à Bruno, Patrick et Georges pour cette initiative très appréciée.

Un grand merci aussi à tout le groupe pour ce beau week-end Pierrette, Aurélie, Oriane, Nanouk, Victor, Alex, Mathias, Yann, Marien, Romain.

Les ancrages

Enrayage de chutes


Le 19 janvier 2017, Benjamin Guigonnet, Séphane Benoist, Romain Bousrez et moi- même avons pu réaliser la première ascension de la grande cascade d’Entraunes juste en face du village.

Comme pour toutes les activités de montagne, de la botanique au ski de randonnée, le val d’Entrau-nes est méconnu, sauvage, mais ne déçoit jamais. L’escalade des cascades de glace n’échappe pas à la règle et rares sont les grimpeurs allant ancrer leur piolet dans le Haut Var. Pourtant la vallée recèle les cascades parmi les plus belles des Alpes du Sud. Les bonnes années, la haute vallée du Var propose une dizaine d’escalade de cascade de tous niveaux. Face au village d’Entraunes, une cascade intrépide se jette dans le vide du haut d’une barre de calcaire jaune orangé. Cette cascade nommée «la Bouis-se» ne gèle pas souvent car elle est au soleil une grande partie de la journée. Pourtant, pendant les périodes de grand froid, ses grandes draperies de glace blanche se voient de très loin en remontant le val d’Entraunes. Elle est évidente, mais si éphé-mère qu’elle est l’objet de tous les fantasmes des glaciéristes passés à Entraunes.Dans les années 90 plusieurs cordées ont tenté son

ascension, dont Yannick Graziani de Tourettes-sur-Loup qui a échappé de justesse avec un compagnon à des chutes de glace. La cascade éphémère est entrecoupée d’une zone de dévers rocheux présentant un véritable défi des temps modernes.

La technique du dry-tooling, arrivée jusque dans les Alpes-Maritimes depuis quelques an-nées, a facilité notre escalade. Mais elle n’aurait pas été possible sans le binôme souvent gagnant du concours de circonstances et de la complicité de cordée. Au début de la vague de froid, une invitation d’un ami du Haut Var, Guillaume, me conduit jusqu’à Entraunes pour grimper la cascade du Garetton. Au passage, je jette un coup d’œil à la cascade de La Bouisse qui commence déjà à bien se former. La vague de froid continue encore quel-

Activité

CaSCaDe De gLaCe à eNtRaUNeS

► par Thibaut TOURNIER ◄

N°260 - 2017�6Club Alpin Français

Activité


Cascade de glace à entraunes

ques jours et Basile Ferran nous confirme la poursuite de l’englacement. Nous formons rapidement deux cordées en se disant que nous aviserons des conditions exactes au pied du mur.

Arrivés à Entraunes, nous sommes subjugués par l’ampleur et l’englacement de la cascade. Nous montons sur la route d’Estenc pour mieux repérer d’en face l’itinéraire favora-ble. Les sacs sont faits rapidement avec plu-tôt trop de matériel que pas assez. Au pied du mur, la couleur et l’épaisseur de la glace nous inspirent confiance. Le soleil voilé ne chauffe pas trop. Nous grimpons rapidement les deux premières longueurs du socle, mais déjà nous sommes trempés par les embruns que le vent renvoie sur nous trop souvent. Nous arrivons au pied du dévers rocheux. Benjamin va sortir le grand jeu pour grimper ce passage mythique. Il ancre dans des touf-fes de mousses, crochète quelques réglettes

et se rétablit sur une épée de glace suspendue en plein vide. Même en second de cordée, le passage est très impressionnant. Au- dessus nous arrivons dans un fleuve de glace ver-tical.Nous choisissons l’itinéraire pour éviter les zones les plus arrosées par les embruns qui forment une carapace de glace sur nos goretex. Le paysage s’élargit sur toute la vallée du Haut-Var et la sauvage vallée du Bourdoux. L’ambiance devient surréaliste quand nous grimpons sur les rideaux suspendus avec le soleil rasant la glace de profil. Sur les derniers mètres, quelques ancrages dans la mousse nous permettent de sortir juste avant la nuit. Nous sommes trempés et congelés mais heureux. Seuls dans ce vaste versant, en face des lumières qui s’allument au village d’En-traunes, nous descendons par le chemin historique et astucieux qui traverse la barre de la Bouisse. Les limites du possible ne sont plus très claires. Les rêves peuvent reprendre la place sur la réalité pour quelques temps.

�� N°260 - 2017��Club Alpin Français

Le club Alpin Nice Mercantour possède un document intitulé : CAMPING dans lequel on trouve la relation de diverses randonnées camping dans les Alpes et même en Corse d’août 1935 à décembre 1947.Voici un exemple de randonnée camping dans le Mercantour en 1937 (il y a donc 80 ans) racontée avec la gouaille de Mr Goiran, cafiste de l’époque, et ami du père de Bernard Allietta, responsable actuel du bulletin du CAF qui existe depuis 1880. NOSTALGIE….NOSTALGIE..Ce document peut être consulté à la bibliothèque du club le vendredi soir de 16 h 30 à 18 h 30.

NOSTALGIE, il y a 80 ans …

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Ski

Stage LeS aRCS► par Franck PAULY ◄

Participation record pour le stage aux ArcsLa saison de ski a débuté tout schuss au Club Alpin Nice Mercantour ... Après avoir fait le plein lors de ses sorties hebdomadaires, dès le début décembre, à Isola et Auron pour les jeunes le dimanche, comme pour les adultes le vendredi, son pari d’un premier stage en janvier, alors que la neige manquait un peu partout, a été plus que réussi avec une participation record de 52 participants lors du séjour aux Arcs, fin janvier. Depuis plusieurs années, le succès est au rendez-vous des stages de ski du CAF de Nice. Mais cette année, dès sa mise en ligne sur le site en août, toutes les places ont été réser-vées en une seule journée. Et les organisateurs ont dû négocier 8 places supplémentaires par la suite, vu l’affluence des demandes. Un autre stage mi-février à Sestrières en Italie (adultes et adolescents) a aussi rencontré un vif succès, un troisième est prévu aux Deux Alpes mi-avril (adultes).Ce succès est d’autant plus remarquable, que le CAF Nice Mercantour est un des rares clubs citadins à offrir la possibilité aux adhérents adultes n’habitant pas au pied des pistes de participer à un stage de ski convivial et dans des conditions remarquables : des tarifs tirés au couteau, un hébergement de qualité dans une ambiance de copains partageant une passion ... et surtout un encadrement digne des grands clubs avec des moniteurs aguerris et attentifs aux attentes des stagiaires. Bref, le stage sans se prendre la tête.Le 2ème plus grand domaine du mondeEt il a fallu du professionnalisme à l’équipe dirigée par Alain Beunard pour assurer tout cela, quand la neige manque. Et qu’il faut ruser pour trouver les pistes et des parcours


originaux et renouvelés sur un domaine certes spacieux, mais avec des passages soufflés sans neige ... et quelques pierres au milieu des pistes.Situé face au Mont Blanc, que l’on admire depuis le sommet de l’Aiguille Rouge (3.226 mètres) avec tout l’arc alpin depuis l’Italie jusqu’à la Suisse, Les Arcs surplombent la vallée de la Haute Tarentaise. Cet espace skiable regroupe 4 stations du côté des Arcs, et relie 2 autres stations, La Plagne et Peisey-Vallandry, grâce au téléphérique Paradiski en 4 minu-tes : un immense domaine de 261 pistes - dont 290 ha de pistes enneigées artificiellement - et 128 remontées mécaniques qui vous permettent de rarement faire la queue.Même si la neige manquait par endroits, le soleil durant tout le stage - sauf une journée - a largement compensé le manque d’or blanc. Car avec une grande part du domaine au-dessus de 2000m, mais aussi une partie sous la limite de végétation, le ski en forêt, ludique et plus tranquille que sur les gros boulevards, offre une bonne visibilité et une bonne protection même les jours de mauvais temps. Enfin, des pistes « Natur’ non damées » sé-curisées permettent de goûter aux sensations de la poudreuse sans risque. Bref difficile de tout couvrir en une semaine … sur ce 2e plus grand domaine skiable au monde riche de 425 km de pistes. Un stage réussi, ce n’est pas que le ski : c’est aussi de l’ambiance le soir et à midi. Avec une soirée disco, durant laquelle Jean-Marie s’est distingué avec un style de danse évoquant plutôt la voile que le ski et Hélène avec des rocks endiablés. C’est également une soirée Karaoké animée, ou un vin chaud et un déjeuner partagés par l’ensemble des participants et des moniteurs dans un restaurant d’altitude (voir photo).Une valeur mise en avant : la solidaritéCar le CAF c’est aussi une expérience multiculturelle, où des mondes différents se côtoient quand le matin dès le petit déjeuner, avec le Mont Blanc en toile de fond, des passionnés - de voile cette fois-ci - évoquent une régate, ou une croisière en Corse, plutôt qu’une ran-

Ski


Stage Les arcs

donnée dans les Ecrins ou une nuit dans un refuge perdu du Mercantour. Un stage réussi, c’est aussi Valérie qui perd ses skis, des « Rossignol gris, tout neufs» dès le premier matin dans le local à skis bondé ... et les retrouve un peu plus tard, là où elle les avait laissés. Ou Martine, qui après un bon déjeuner, cherche son casque …. qu’elle avait sur la tête. Les hommes ne sont pas exempts de pittoresques frasques : Jean-Luc est ainsi allé chanter au Karaoké une chanson de Balavoine en confondant « Je ne suis pas un héros ... mes faux pas me collent la peau » et « je m’appelle Henri … j’veux qu’on parle de moi » ; tandis que Jean est resté coincé en bas du télésiège « Arcabulle », car il avait un forfait se-nior, qui a déclenché l’ire de la contrôleuse, alors qu’il n’a pas encore atteint ce vénérable stade de la vie. De bons souvenirs et des franches rigolades pour tous.Cinq jours de ski sur un domaine aussi étendu sont exigeants : ce sont environ 30 heures de ski en une semaine, alors que bien des gens ne font pas autant de sport en un mois. « Un stage du CAF c’est une expérience physique et humaine riche et forte. Mais en pre-mier lieu, c’est une valeur mise en avant : la solidarité, » résume Alain Beunard, évoquant ainsi l’entraide omniprésente parmi les stagiaires. Parmi les commentaires remis aux organisateurs par les participants en fin de stage, on retiendra les nombreuses remarques positives sur la cohésion et la bonne ambiance du groupe ou le « parfait », lapidaire mais parlant, octroyé à l’encadrement. Et un remarqua-ble « à renouveler sans modération » proposé par un des groupes !


Rando - Ski

et SI ON PaRtaIt VOYageR eN haUte UBaYe…

► par Oriane TARIEL ◄Lundi 20 février 2017 :

C’est en ce début de semaine de février que l’aventure commence en Haute Ubaye. Au petit matin, les skieurs se préparent, revigorés par un savoureux repas, préparé la veille par Stéphane, le gardien du refuge de Maljasset et ses deux coéquipiers italiens. La nuit pour le dortoir des hommes, (oui grande exclusivité, plus de mixi-té) a été courte, d’autant qu’un réveil a sonné avec 1h30 d’avance ! Allez les gars, vous récupérerez mieux la nuit prochaine.)

C’est au côté de Bruno et Jacques, qu’André, Bernard, Jeff et moi-même entamons notre première course. En parallèle, l’équipe de Georges composée de Cathy, Jean-Pierre, Max, Michel C., Michel G., Nanouck et Paule, s’apprête pour l’ascension de la Pointe Basse de Mary culminant à 3126m.

Notre objectif la Brèche Nérot Vernet du versant nord de l’Aiguille de Chambeyron (3251m). Le rocher ocre de la Pierre André nous domine pendant toute l’approche à ski. Nous profitons du bivouac du Marinet pour faire une petite pause avant de reprendre la course. Arrivés au pied du couloir, le manque de neige contraint certains à laisser les skis. Les plus téméraires les porteront jusqu’à la brèche. Alors, on cramponne. Nous optons pour l’itinéraire de gauche afin de passer le verrou rocheux. Une fois franchi, Jacques nous trace un véritable escalier, nous facilitant grandement la progression.


et si on partait voyager en haute Ubaye…

Dans le couloir, le beau temps qui était pourtant au rendez-vous fait place à un vent gla-cial. Après une remontée de près de 300m pouvant atteindre 40 à 45°, nous débouchons à la brèche par quelques pas en mixte.

Au sommet de celle-ci, une belle récompense nous attend avec une vue imprenable à 360°. La redescente se fera en piolet-crampons pour certains ou en skis pour d’autres, jusqu’au verrou rocheux. Nous arriverons quasiment skis aux pieds au refuge. Une jolie préface qui donne le ton de ce raid qui s’annonce : sportif !

La fin de journée s’achève à Maljasset par une bonne bière traditionnelle de la région : La Sauvage. D’ailleurs, on l’aura rapidement apprivoisée et appropriée !

Le confort du raid en étoile, nous permet de nous délester sous une bonne douche chau-de (attention à bien la choisir tout de même ; bizarrement on fait tous la queue pour celle de gauche…). La soirée se poursuit autour d’une belle tablée, les récits et anecdotes des journées respectives s’accompagnent de mets tous meilleurs les uns que les autres. Le dicton « à la montagne tout est bon » est décidément bien vrai. Chez Stéphane, on se régale. Au menu pour ce soir : velouté de courgettes, magret de canard accompagné de haricots frais et tarte aux myrtilles.

mardi 21 Février 2017 :

En ce deuxième jour, nous optons pour la course que Georges et son équipe avait réa-lisée la veille. Leur enthousiasme avait suscité chez nous envie et curiosité. Qui plus est, la Pointe Basse de Mary est une course culte de la région. La montée est régulière par le vallon de Mary jusqu’au plateau de Tuissier. Au niveau de la pente plus raide, sous la crête, nous mettons les couteaux. Au sommet, nous apercevons le groupe de Georges gravis-sant l’Alpet à 2865m.

D’ici, le Viso semble à portée de main. En bas, le vallon de Chabrière nous tend les bras. Comme une cerise sur le gâteau, nous descendons ses pentes de poudreuse jusqu’en bas. Rive gauche nous apercevons de majestueuses cascades de glace.


Rando - Ski

La fin de journée s’achève sur la terrasse encore ensoleillée du refuge.

Les préparations de courses se poursuivent dans le grand dortoir ou au coin de la chemi-née. Le lendemain s’annonce intense.

En ce début de soirée, Marc arrivé de Nice nous a retrouvés pour partager ce raid.

mercredi 22 Février 2017 :

Aujourd’hui, Nanouck est de la partie dans le groupe de Bruno et Jacques. En effet, la course prometteuse du jour l’a convaincue de se joindre à nous. Le projet est le Bric de Rubren (3340m). Nous partons du refuge et remontons l’Ubaye en direction de la cabane du Ga. Jusque-là rien de compliqué, ou presque... Une première remontée un peu trop haute nous force à redescendre. Dès lors, tout se corse. Pas de chance ce n’était pas le bon vallon. Nous testons alors le ski de descente « de pentes raides » avec les peaux afin de contourner des barres rocheuses peu débonnaires. A chacun sa technique : chasse-neige, dérapage, tentatives de virages, déchaussage… Les skieurs se suivent mais les styles ne se ressemblent pas !

Une fois arrivés sur le bon itinéraire nous reprenons la route. La longue route. Comme nous l’avait promis Bruno, « aujourd’hui ce n’est pas du ski, c’est un voyage ». Effective-ment !!! Nous gravissons les pentes raides du Bric et débouchons à l’antécime, un peu plus haut que le bivouac du Pas de Mongioia, à plus de 3100m. Le sommet est quasiment sec. Là c’est AMBIANCE ! Des bourrasques de vent nous incitent à remettre l’ascension finale du Rubren à une prochaine fois.

La redescente est mitigée, et tout comme la montée : longue ! La neige cartonnée n’a pas encore « décaillé». On peut dire que les cuisses ont chauffé en cette journée. Les lasagnes de la veille sont bel et bien dépensées ! Mais aucune inquiétude, le gardien saura nous


et si on partait voyager en haute Ubaye…

restaurer comme il se doit. Au menu ce soir : risotto en entrée, sauté d’agneau et tarte maison aux framboises !

Jeudi 23 Février 2017 :

Au vu de la course effectuée la veille, on aurait pu croire que les près de 40kms et les 1650m de dénivelé nous auraient calmés. Pour autant, comme les chefs de courses avaient décidé de changer de point de départ, de nouveaux horizons se dessinaient. Dans le groupe de Bruno et Jacques, finalement nous n’étions plus que Jeff, Nanouck et moi. La température était nettement plus fraîche en ce jeudi.

Au loin, se dessinait Rocca Blanca (à ne pas confondre avec Rocca Bianca). Nous chaussons dès le village de Fouillouse (1900m). Refroidis de la veille, nous décidons de suivre le vallon jusqu’au col du Vallonnet sans en gravir les pentes. Comme à son habitude, Jacques fait la trace de façon assurée et régulière. Arrivés au col du Vallonet, nous descendons une cen-taine de mètres pour attaquer la Rocca Blanca par son versant Sud-Ouest. Les pentes som-mitales ont été soufflées. Nous slalomons entre les rochers. C’est alors qu’une silhouette se dessine dans le ciel, un gypaète barbu nous survole. Son envergure est impressionnante. Nul doute que lui, est au sommet en une fraction de seconde ! La chance…

Arrivés après un effort prolongé et intense, quasiment skis aux pieds au sommet, nous finissons l’arête à pied, culminant à 3193m. Quel panorama ! La fatigue de la montée a disparu. Nous sommes heureux.

D’en haut, Jacques « check » un cou-loir descendant face italienne. Après vérifications, il semblerait que ça pas-se ! Nous préférons tester cette face plutôt que l’itinéraire de montée peu enneigé. Nous descendons prudem-ment le couloir à ski. Non, non, non, Bruno nous l’a assuré : « en vélo, ça ne passe pas ! » )

En tout cas, la chute est formelle-ment contre-indiquée. On note un petit 50° dans sa face la plus pentue. Virages sautés préconisés !

Une fois en bas du couloir nous remon-tons par le col de Stroppia afin de re-trouver la vallée. Dans notre descente,


Rando - Skinous ne pouvons nous empêcher de nous retourner, sourire aux lèvres contemplant la Rocca Blanca.

En fin de journée, nous arrivons juste à temps avant la fermeture de la brasserie artisanale de Saint-Paul-sur-Ubaye, pour le traditionnel ravitaillement.

Ce soir, c’est notre dernière soirée au re-fuge de Maljasset. A table, les convives retracent, non sans émotions, leurs aven-tures de la semaine.

Vendredi 24 Février 2017 :

Aujourd’hui, la sortie de clôture est collective. Nous montons en direction du col de Vars pour une petite randonnée de fin de séjour, histoire de profiter une dernière fois de ces paysages de rêve. Nous atteignons la Tête du Crachet par son vallon (2919m). De là, nous apercevons le massif des Ecrins se dessinant au loin, tout comme la chaîne de l’Argen-tera.

Une dernière photo de groupe avant d’entamer notre dernière descente du séjour et par la même occasion notre dernier couloir.

A la voiture, on ne peut se refuser une gorgée de Sauvage pour se réhydrater avant de prendre la route. Décidément, elle aura ponctué ce raid en étoile. L’équipe de choc décide de se retrouver une dernière fois autour d’un bon repas. Ce sera à l’Osteria La Pecora Nera à Pietraporzio dans un petit village montagnard, côté italien. L’improviste ne dérange par les Italiens, c’est le cas de le dire ! En une demi-heure un bon plat de pasta nous est concocté, rien que pour nous ! Ca y est le séjour est bel est bien terminé. Sauf… Allez quand même ! on ne se refuse pas un dernier Bombardino en passant à Vernante !!!

Merci à tous les participants qui ont contribué par leur bonne humeur, leur dépassement de soi, leur enthousiasme à cette ambiance si chaleureuse

Et pour finir, un MERCI tout particulier à Bruno, Jacques et Georges pour ce raid ou plutôt ce voyage inoubliable.

Fraxinelle ou Dictame blancPhotographie : Bernard ALLIETTA

Club Alpin Nice Mercantour / CAF de Nice - Robert Ravaioli · 2017. 9. 28. · Club Alpin Français...

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